Résumé - La Gestion Des Conflits
Résumé - La Gestion Des Conflits
Résumé - La Gestion Des Conflits
Le concept de conflit
Le conflit est cette situation qui se détermine chaque fois que sur un individu
agissent simultanément deux forces psychiques d’intensité plus ou moins égale, mais de
direction opposée. (Kurt Lewin)
Dans le Dictionnaire de Psychologie, Selosse (2004) classifie le conflit
organisationnel comme un conflit social, puisqu'il s'insère dans des structures et des
organisations et qu'il traite de catégories d'acteurs sociaux, ainsi que des individus en
question qui exercent leurs rôles et leur statut, remettant en question leur hiérarchie et leur
position. Le conflit est défini comme “une pluralité de conflits qui se superposent dans divers
secteur d’interactions catégorielles groupales et individuelles”. En addition : “Tout conflit
social aboutit à une redistribution des forces et des tensions, modifiées par les coalitions et
les alliances stratégiques qui permettent sa solution” (p. 144).
Selon March et Simon (1969, p. 111), le conflit est “un blocage des mécanismes
normaux de la prise de décision”.
La notion de conflit ne doit pas nécessairement faire l’objet d’une consultation
négative, car elle doit être l’occasion d’améliorer les relations interpersonnelles. Le terme «
conflit » en fait, peut être utilisé pour désigner certaines situations internes que vit l’individu.
Plusieurs définitions des conflits entre entités sociales peuvent se résumer ainsi : «
Le conflit est un processus impliquant des réactions (émotives et cognitives) et des
comportements, qui commence lorsqu’une partie perçoit qu’elle a été, selon elle, lésée par
une autre partie ou que cette autre partie s'apprête à la faire. » (FOUCHER ; THOMAS,
1991, p. 89). Selon cette définition, la simple différence d’opinion et la compétition ne sont
pas des conditions suffisantes à la présence d’un conflit.
Divers éléments déclencheurs peuvent donc être à l’origine d’un conflit entre deux
entités sociale : nous parlerons de « conflit d'intérêts », si les aspirations des parties
impliquées sont supérieures aux ressources totales qui sont disponibles et si leurs
préoccupations sont diamétralement différentes. Par contre, les situations conflictuelles
peuvent constituer un problème à résoudre si les deux parties ont une communauté
d'intérêts et si leurs objectifs ne sont pas incompatibles.
Dans cet exposé nous parlerons spécifiquement de la gestion des conflits.
Plusieurs écrits en matière de développement et de chargement organisationnels
traitent de la gestion des conflits. Diverses raisons justifient cet intérêt:
• Le développement des organisations est lui-même porteur de conflits.
• Les efforts de développement organisationnel peuvent avoir pour objectif particulier
de contrer les effets négatifs des conflits.
• Certains changements organisationnel, telle l’implantation de nouvelles
technologies et de modes différents de gestion, sont susceptibles de provoquer des
divergences d'intérêts et, en conséquence, des conflits qui peuvent compromettre l’atteinte
des objectifs visés.
Une enquête réalisée en 1976 par Thomas et Schmidt, révèle que les personnes
interrogées perçoivent les conflits comme un élément important de la vie organisationnelle.
Une analyse du contenu des cours de comportement organisationnel diffusés au
niveau du M.B.A. révèle d’ailleurs que les conflits se classent au cinquième rang des 65
sujets les plus fréquemment enseignés (RAHIM, 1981 apud FOUCHER; THOMAS, 1991).
Les approches de l’étude des conflits
La plupart des théories ayant pour objet le fonctionnement des organisations et leur
gestion reconnaissent l’existence des conflits.
La théorie de Burrell et Morgan (1979 apud FOUCHER; THOMAS, 1991) explique
que le fonctionnement organisationnel se distribuent sur deux axes.
Le premier axe a trait à la façon d’étudier les phénomènes organisationnels.
La second axe a trait à l’importance et aux rôles des conflits.
Le fait de distinguer ces deux axes permet à Burrel et Morgan (1979 apud
FOUCHER; THOMAS, 1991) de classer les théories explicatives des organisations dans
quatre divisions : le radicalisme structurel, l’humanisme radical (ou l’anti-organisation), la
conception interprétative et le fonctionnalisme.
- Le paradigme du radicalisme structurel
Le paradigme du radicalisme structurel se compose d’apports critiques de deux
types principaux. Le premiers s’inspirent de la pensée de Max Weber et portent sur les
institutions. Les seconds se fondent sur la pensée de Karl Marx et ont pour objet le
capitalisme.
Malgré les différences, les théoriciens appartenant au paradigme du radicalisme
structurel ont des points communs.
➢ Ils conçoivent les rapports sociaux dans les organisations en les situant dans
l’ensemble de la société.
➢ Ils s'intéressent aux structures ou configurations sociales qui caractérisent les
totalités ou ensembles, en estimant que les structures existent indépendamment des
individus et des significations différentes qu’ils peuvent leur donner.
➢ Ils conçoivent les structures existantes comme le lieu d’expression
d’antagonismes et de contradictions (les marxistes s’attaquent aux conflits entre les classes
socio-économiques, les wébériens s’intéressent aux conflits de pouvoir qui mènent
nécessairement à la domination et au conflit).
➢ Ils pensent que le changement est un processus qui nécessite la dislocation des
structures existantes. Selon les théoriciens d’inspiration marxiste, le point de rupture
surviendrait lorsqu’une totalité est amenée à la limite de ses contradictions ; c’est alors
qu’elle pourrait se briser et passer à une autre totalité. En conséquence, il n’y a pas
d'évolution, mais un passage en catastrophe d’un état à un autre à la suite de crises qui
conduisent à l’éclatement.
Le radicalisme structurel se veut donc incompatible avec une vision fonctionnaliste
consistant à faire évoluer l’organisation pour assurer son meilleur fonctionnement. Accepter
le compromis, à moins que cette acceptation ne soit tactique, reviendrait à admettre que le
système peut produire quelque chose de bon, ce qui est contraire à la doctrine.
- Le paradigme interprétatif
Le paradigme interprétatif se fonde sur les travaux de philosophes idéalistes, tels
Kahn et Husserl. Selon Burrell et Morgan (1979 apud FOUCHER; THOMAS, 1991), il
regroupe des apports divers, notamment l’herméneutique, la phénoménologie et
l'ethnométhodologie sociologique.
Certains recherches qui se rattachent à ce paradigme proviennent du champ des
communications organisationnelles. Ces recherches s'intéressent aux rôles qu’exerce le
partage de sens ou de signification entre les parties prenantes d’un conflit (Putnam et Poole,
1987). Ces recherches portent entre autres sur les contributions des groupes de référence
dans les situations conflictuelles. La perspective qu’elles adoptent est interprétative et
symbolique.
- Le paradigme du fonctionnalisme
Le paradigme du fonctionnalisme se compose d’apports divers qui ont pour
caractéristique commune d’accord une prépondérance aux fonctions des composantes
organisationnelles et au fonctionnement de l’organisation sur son changement. Ces apports
proviennent de divers théories, comme par exemple les modèls rationnels de gestion de
Faylon 1966, Taylor 1967 et Urwixk 1943, les théories sur les dysfonctions de la
bureaucratie de Blau 1955, Goulder 1954 et Merton 1968, ou les théories actionnistes de
Goffman 1967 et Silverman 1970.
Ces théories évoquent les notions de conflit, de pouvoir et d'intérêt. Elles se fondent
sur le postulat qu’une organisation se compose de personnes rationnelles ayant des intérêt
semblables et sur son corollaire, qui suppose qu’un système adéquat de récompenses peut
inciter toutes ces personnes à contribuer en même temps aux objectifs de l’organisation.
Les chercheurs analysent divers conflits : conflits entre bureaucrates et clients, entre
gestionnaires et employés, et entre groupes formels et groupes informels. Par contre, ils ont
tendance à limiter leur étude du pouvoir aux relations hiérarchiques, négligeant ainsi les
autres relations de pouvoir.
Keeley (1984 apud FOUCHER; THOMAS, 1991), après avoir analysé et critiqué
diverses conceptions de l’efficacité organisationnelle, il classe ces dernières selon deux
axes. Le premier a trait aux objectifs des acteurs : à un extrême, on considère ces objectifs
comme uniformes ; à l’autre, on estime qu’ils sont variables. Le second axe porte sur la
façon e percevoir les conflits d’objectifs : à un extrême, on estime que ces divergences ne
font pas problème ; à l’autre, c’est l’opinion contraire qui est soutenue.
Enfin, l’adoption d’une conception pluraliste a des effets sur la vision même des
rapports entre les acteurs du système, tels leurs intérêts respectifs.
- Les effets, négatifs ou positifs, des conflits
Les conflits peuvent avoir des effets négatifs sur le rendement des individus, sur leur
degré de satisfaction au travail et sur leur niveau d’anxiété et de stress. Walton et Dutton
(1969 apud FOUCHER; THOMAS, 1991) ont identifié des problèmes semblables à la suite
de conflits entre des unités administratives, notamment : le mécontement des perdants, la
moins bonne coordination des efforts, des décisions moins appropriées, une tension accrue
et un taux de roulement plus élevé.
Les conflits peuvent aussi influencer le climat de travail, le climat organisationnel et
le rendement collectif.
Par contre, Selon Johnson (1973 apud FOUCHER; THOMAS, 1991), dit que
l’absence de conflit reflète probablement l’inexistence de liens véritables ; elle n’assure donc
pas une relation à la fois bonne et efficace. Janis (1982), en fait, constate qu’une trop
grande harmonie risque d'être le résultat d’un système fermé de pensée qui masque les
problèmes réels, en créant des illusions telle la croyance en l’invulnérabilité du groupe et en
la valeur morale de ses décisions.
Les conflits, donc, peuvent aussi avoir pour effet positif d'accroître l’appartenance à
un groupe qui lutte contre un ennemi commun.
Certains critères pour choisir un type de stratégie : Tous ne valorisent pas également
chacun des types de stratégie, par contre, certains spécialistes des relations humaines
considèrent la collaboration comme la meilleure solution en toutes circonstances. Quoique
certains facteurs incitent au choix d’un type de stratégie autre que la collaboration, il n’en
demeure pas moins que ce dernier type de stratégie est celui dont les effets à court et à long
terme ont le plus de chances d’être positifs, si son utilisation est adéquate. Ex: Lawrence et
Lorsch (1967) constatent, dans trois entreprises, que le rendement est relié à la
collaboration entre les unités administratives.
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Références bibliographiques
DORON ; PAROT. Dictionnaire de psychologie. Paris : PUF, Paris : 2004.
MARCH, J ; SIMON, H. Les Organisations. Paris : Dunod, 1969.
MIKKELSEN, Eva Gemzøe; HOGH, Annie; PUGGAARD, Louise Berg. Prevention of
bullying and conflicts at work: Process factors influencing the implementation and effects of
interventions. International Journal of Workplace Health Management, v 4, n 1, 2011, pages
84-100(17).