Upec Poly Conc
Upec Poly Conc
Upec Poly Conc
Emmanuel DUGUET
Université Paris Est Créteil
L2 Economie Gestion
2010-2011
2
sommaire
1 Notions de base 7
2 Le monopole 33
2.1 La perte sèche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.1.1 Le prix de monopole . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.1.2 Le taux de marge . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.1.3 Une perte irrécouvrable . . . . . . . . . . . . . . . 39
2.1.4 Résolution graphique . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
2.2 La double marge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
2.2.1 Monopole du fournisseur . . . . . . . . . . . . . . . 45
2.2.2 Monopoles en chaîne . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
2.2.3 Cas linéaire : les intermédiaires . . . . . . . . . . 47
2.2.4 La fusion verticale . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
2.3 La discrimination par les prix . . . . . . . . . . . . . . . 50
2.3.1 La discrimination au premier degré . . . . . . . . . 51
2.3.2 La discrimination au troisième degré . . . . . . . 54
2.4 Les biens durables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
3
4
2.4.1 La location . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
2.4.2 La vente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
4 L’Oligopole 85
4.1 L’équilibre de Cournot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
4.1.1 Le duopole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
4.1.2 La création d’entreprises . . . . . . . . . . . . . . 93
4.1.3 Oligopole de Cournot et atomicité . . . . . . . . . 96
4.1.4 Le nombre d’entreprises viables . . . . . . . . . . . 98
4.2 L’équilibre de Stackelberg . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
4.2.1 Le duopole de Stackelberg . . . . . . . . . . . . . 100
4.2.2 Oligopole de Stackelberg et atomicité . . . . . . . 102
4.2.3 Le nombre d’entreprises viables . . . . . . . . . . 105
4.3 L’équilibre de Bertrand . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
4.3.1 Avec des coûts identiques . . . . . . . . . . . . . . 107
4.3.2 Avec des coûts différents . . . . . . . . . . . . . . . 109
4.4 Le paradoxe de Bertrand . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
4.4.1 La concurrence en prix . . . . . . . . . . . . . . . . 111
4.4.2 Le choix des capacités de production . . . . . . . . 114
4.5 La collusion tacite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
4.5.1 Les stratégies de déclenchement . . . . . . . . . . . 116
4.5.2 Avec une durée déterminée . . . . . . . . . . . . . 116
4.5.3 Avec une durée indéterminée . . . . . . . . . . . . 117
4.5.4 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
Notions de base
Ce premier chapitre partie vise à présenter les outils de base utilisés dans
le cours. Nous partons du cours de microéconomie standard (i.e., en con-
currence parfaite) pour le relier aux concepts utilisés en microéconomie
industrielle (i.e., en concurrence imparfaite). Le plan retenu présente les
objectifs des agents économiques. La première section introduit le sur-
plus des consommateurs, la deuxième section le profit des producteurs et
la troisième section le bien-être de la société.
Dans la première section, on insiste sur l’approche en équilibre partiel
et l’on présente les préférences les plus employées dans le domaine. La
présentation des préférences permet de définir les fonctions de demande
et le concept d’élasticité de la demande, qui résument les comportements
des consommateurs sur le marché. On définit ensuite le surplus comme
l’ensemble des gains à l’échange réalisés par les consommateurs. Le sur-
plus permet de savoir si la situation des consommateurs s’améliore ou se
dégrade lorsque l’on passe d’une configuration économique à une autre.
Dans la deuxième section, on introduit le versant offre des modèles
employés, qui joue un rôle central puisque les producteurs ont un pouvoir
de marché significatif en concurrence imparfaite. On part de la fonction
de production pour parvenir au concept, plus utile ici, de fonction de
coût. Elle permet, avec la demande, de définir le profit qui représente les
gains à l’échange des producteurs. En raison de l’existence d’un pouvoir
de marché, la maximisation du profit servira généralement à déterminer
ce que l’on devrait observer sur le marché étudié.
La troisième section permet d’introduire l’analyse normative. Au lieu
de se contenter de décrire les comportements des consommateurs et des
producteurs dans le cadre d’une analyse positive, on introduit un critère
de bien-être de la société, égal à la somme du surplus et du profit, qui
vise à déterminer ce qu’il faudrait faire. Le bien-être se définit comme
7
8
matrice hessienne doit être définie négative. Dans le cas d’un seul bien, la condition
du second ordre se réduit à la décroissance de l’utilité marginale.
3 Cette propriété implique que les rapports des utilités marginales sont égaux aux
∆q ∆p
= −ε , ε > 0.
q p
∆q p p D (p + ∆p) − D (p)
ε = lim − × = − × lim
∆p→0 ∆p q q ∆p→0 ∆p
p dD (p) p dq
=− =− .
q dp q dp
U(M,q)
a2
M+
2b
q
0 a
b
ε( p )
ε0
ε1
p
0 p a0 a1
posent b = 1.
13
- b1 - b0
q
0 q1 a q0 a
b1 b0
D (p) = θ × (a − p) ,
14
1¡ 2 ¢
U (q1 , q2 , M ) = M + a1 q1 + a2 q2 − b1 q1 + b2 q22 + 2dq1 q2 (1.7)
2
ai bj − aj d
si qi ≤ , i 6= j ∈ {1, 2} ,
b1 b2 − d2
a21 b2 + a22 b1 − 2a1 a2 d
et U (q1 , q2 , M ) = M + sinon.
2 (b1 b2 − d2 )
On retrouve le cas de deux biens (i.e., de deux marchés) indépendants
quand d = 0. Les utilités marginales sont égales à :
∂U
= ai − bi qi − dqj , i 6= j ∈ {1, 2} .
∂qi
La complémentarité et la substituabilité des biens peuvent donc se
mesurer par la quantité :
µ ¶ µ ¶
∂2U ∂ ∂U ∂ ∂U
= = = −d.
∂q1 ∂q2 ∂q2 ∂q1 ∂q1 ∂q2
15
avec :
1 b d
α= > 0, β= > 0, δ= , |β| > |δ| .
b+d b2 − d2 b2 − d2
L’effet direct d’une hausse du prix de chaque bien est de réduire la
demande qui lui est associée, ∂Di /∂pi = −β < 0 (i = 1, 2) , mais cette
hausse de prix influence également la demande de l’autre bien consommé.
Le signe de cet effet sera différent selon que les deux biens sont substitu-
ables ou complémentaires.
Si les deux biens sont complémentaires, δ < 0, l’effet croisé d’une
hausse de prix du bien i sur la quantité demandée du bien j (i 6= j) est
négative, égale à ∂Di /∂pj = δ < 0. En effet, une hausse de prix du
bien j a pour effet de rendre plus chère la consommation des deux biens
ensemble, ce qui réduit la demande des deux biens. En d’autres termes,
une hausse du prix du bien j réduit la quantité consommée du bien j
et donc l’utilité marginale du bien i. La disponibilité du consommateur
à payer le bien i diminue et donc sa demande de bien i pour un prix pi
donné.
Lorsque les deux biens sont substituables, δ > 0, on assiste à un
déplacement de consommation d’un bien vers l’autre. L’effet croisé d’une
hausse de prix du bien i sur la quantité demandée du bien j (i 6= j) est
positive, égale à ∂Di /∂pj = δ > 0. La hausse du prix du bien j amène le
consommateur à remplacer le bien j par le bien i.
On retrouve le cas des fonctions de demande à un seul bien quand
les biens sont indépendants (δ = 0) . Dans ce cas, la consommation d’un
16
bien n’a pas d’influence sur la quantité consommée de l’autre bien. Cette
propriété est utile car elle peut être utilisée sur le plan empirique pour
déterminer les frontières d’un marché. En effet, en première analyse, un
marché peut se définir par un ensemble de biens substituables.
f(v)
1/b
()
Dp
v
a−b p b
1.1.6 Le surplus
Le surplus des consommateurs représente le gain à l’échange que réalisent
les consommateurs. En effet, en l’absence de marché, les consommateurs
devraient soit produire le bien eux-mêmes soit souffrir une désutilité liée
à l’impossibilité de consommer le bien. Comme les coûts de production
18
U(M,q)
q
0
A1 q −1/ε
A0 q −1/ε
q
0 q0 q1
u0 (α) , car l’utilité marginale est décroissante. Pour obtenir cette utilité
supplémentaire, il doit également payer le prix de marché p̄, puisque ce
prix de vente est unique par hypothèse. C’est pour cette raison qu’il existe
un surplus. Notre premier consommateur réalise donc un surplus égal à
l’écart entre le prix qu’il était prêt à payer et celui que le marché lui
demande, multiplié par la quantité achetée, ce qui donne α (u0 (α) − p̄) .
De même, le second consommateur gagne α (u0 (2α) − p̄) et ainsi de suite
jusqu’au dernier consommateur qui achète le bien. Par définition, pour
ce dernier consommateur, le n-ième, le gain est nul car u0 (αn) = p̄. En
effet, le n − 1 ième consommateur achète le bien car son utilité marginale
est supérieure à celle du précédent : u0 (α (n − 1)) > u0 (αn) = p̄, et le
n+1 ième consommateur n’achète pas le bien car son utilité marginale est
inférieure au prix de marché p̄ = u0 (αn) > u0 (α (n + 1)) . Le surplus des
consommateurs est simplement la somme de tous les gains individuels à
l’échange :
Sn (p̄) = α (u0 (α) + u0 (2α) + ... + u0 (nα) − np̄) .
Plus généralement, quand le nombre de consommateurs n devient
infiniment grand, c’est-à-dire quand la quantité achetée par chaque con-
sommateur α devient infiniment petite (car n et α sont reliés par la
relation q̄ = nα ), le surplus se confond avec la surface délimitée par le
prix p̄ et la courbe de demande inverse p = u0 (q), qui représente ce que
les consommateurs sont prêts à payer. Le surplus des consommateurs
20
u' (α )
u' (2α )
p = u' (q )
u' (3α )
p = u' (nα )
q
0 α 2 α 3α nα = q
Z +∞
S (p̄) = D (p) dp,
p̄
Z q̄
S (q) = (p (q) − p (q̄)) dq. (1.9)
0
ce qui donne :
∂S (p̄)
= u0 (D (p̄))D0 (p̄) − (D (p̄) + p̄D0 (p̄)) = −D (p̄) > 0, (1.12)
∂ p̄ | {z }
p̄
une hausse de prix d’une unité réduit le surplus du nombre d’unités con-
sommées, puisqu’elles doivent toutes être payées plus cher.
surplus quand il n’y a pas d’échange. Plus généralement, il est possible d’ajouter
la constante M à ce surplus pour mesurer les gains des consommateurs sur d’autres
marchés. Mais comme nous sommes à l’équilibre partiel, ce terme ne joue jamais de
rôle significatif dans l’analyse.
22
p
a
q
0 a− p a/b
q=
b
autres chapitres seront consacrés aux choix qui portent sur les extrants8
(e.g., quantité, prix). L’élément essentiel que peut contrôler l’entreprise
est sa fonction de coût. Elle est définie comme le coût minimum permet-
tant de produire une quantité fixée. On peut représenter cette fonction
de coût sous la forme générale suivante :
k
X
min F+ wi xi sachant q = f (x1 , ..., xk ) .
(x1 ,...,xk )
i=1
CM(q) Cm(q)
q
0 q~
définie par :
k
X
C (q) = F + wi x∗i (q, w1 , ..., wk ).
i=1
| {z }
c(q)
microéconomie industrielle qui étudient les relations entre les entreprises et leurs four-
nisseurs. Nous en verrrons quelques uns dans le chapitre sur la double marge.
25
c0 (q̃) q̃ − (F + c (q̃)) 1
2
= (Cm (q̃) − CM (q̃)) = 0
q̃ q̃
⇔ Cm (q̃) = CM (q̃) , ∀q̃ > 0.
q = f (x1 , x2 ) = Axα1 α2
1 x2 . (1.16)
λ = α1 + α2 .
1 1 Sous réserve que la condition du second ordre pour un minimum soit satisfaite :
C (q) = F + c q 1/λ ,
avec :
" µ ¶ α α+α
2 µ ¶ α α+α
1
#µ ¶ 1
α1 w2 1 2 α2 w1 1 2 1 α1 +α2
c = w1 + w2 .
α2 w1 α1 w2 A
dC (q) c
Cm (q) = = q (1−λ)/λ .
dq λ
C(q)
λ<1
λ=1
λ >1
q
0
Cm (q) = c,
ginal est décroissant. Le lecteur est appelé à retenir que dans le cas où
la concurrence est imparfaite, une entreprise peut très bien obtenir un
maximum de profit quand le coût marginal est décroissant, ce qui n’est
pas possible en concurrence parfaite, parce que le prix est égal au coût
marginal.
1.2.3 Le profit
De même que nous avons introduit le gain du consommateur après avoir
étudié ses préférences, nous introduisons maintenant le profit d’une en-
treprise après avoir étudié sa fonction de coût. Le profit se définit comme
la différence entre la recette R (q), ou chiffre d’affaires, et le coût total de
production C (q). On le note :
max Π (q) .
q
∂Ri ∂Ci
(q1 , ..., qi , ..., qN ) = (qi ) , i = 1, ..., N.
∂qi ∂qi
29
pi = Cm (qi ) .
Par contre, on voit que dès que l’entreprise peut influencer le prix,
∂pi /∂qi 6= 0, on ne peut plus avoir l’égalité du prix et du coût marginal.
1.3.1 Le bien-être
1.3.1.1 Cas général
Le bien-être est égal à la somme du surplus (1.10) et du profit (1.17). On
peut donc l’écrire de la manière suivante :13
C (q) = c q.
W ( p)
p
0 c
dW (q ∗ ) a−c
= a − c − bq ∗ = 0 ⇔ q ∗ = , (1.20)
dq b
en reportant la quantité optimale q ∗ dans la fonction de demande inverse,
on obtient :
p∗ = a − bq ∗ = c.
La condition du second ordre pour un maximum est toujours vérifiée :
d2 W (q ∗ )
= −b < 0.
dq 2
Le lecteur obtiendra le même résultat en utilisant l’expression du bien-
être par rapport au prix (1.19).
Le monopole
33
34
R (q) = p (q) × q,
ce n’est pas tout. Pour pouvoir vendre une unité supplémentaire de bien,
le monopole sait qu’il doit réduire son prix d’un montant p0 (q) . Comme
le prix est unique, cette diminution de prix doit être appliquée à toutes
les unités vendues. Cette baisse de prix a pour effet de réduire le chiffre
d’affaires d’un montant p0 (q) × q < 0. Ainsi, on voit que la recette mar-
ginale est toujours inférieure au prix parce que la fonction de demande
est décroissante et que le prix de marché est unique :
R0 (q) = p (q) + p0 (q) × q < p (q) . (2.2)
<0
avec
ε
1+μ= ,
ε−1
ce qui donne le taux de marge du monopole :
¡ ¢
pM − Cm q M 1
μ= = .
Cm (q M ) ε−1
limité par les réactions des consommateurs aux hausses de prix. Tous les
monopoles ne peuvent pas forcément pratiquer des prix élevés; pour que
cela soit effectivement le cas, il faut que le bien aie une petite élasticité-
prix. C’est généralement le cas des biens de première nécessité, car pour
ce type de bien, les consommateurs ne peuvent pas réduire fortement
leur consommation lorsque le prix augmente, il vont plutôt chercher à
réduire leur consommation des autres biens pour pouvoir maintenir celle
des biens de première nécessité.
Certaines études préfèrent utiliser l’indice de Lerner plutôt que le taux
de marge. Cet indice est également très pratique car il indique le degré
de monopole sur une échelle qui varie de 0 à 1. Il est défini par :
¡ ¢
pM − Cm q M μ
L= = ∈ [0, 1] .
pM 1+μ
Notons simplement que si cet indice est bien une mesure du pouvoir de
monopole, il ne mesure pas l’écart relatif entre le prix et le coût marginal.
Il ne faut donc pas le confondre avec le taux de marge.
Un monopole n’a donc pas toujours intérêt à pratiquer un prix élevé.
Certes, il vend au dessus du coût marginal, mais si l’élasticité de la de-
mande est forte, le prix pourra rester proche du coût marginal. D’après
la relation (2.3) , on retrouve une tarification optimale dans le cas où la
demande est infiniment élastique :
¡ ¢ ¡ ¢
ε → +∞ ⇒ p q M → Cm q M ⇔ q M → q ∗ .
La proximité du prix au coût marginal dépend en dernière analyse
du comportement des consommateurs. S’ils sont très sensibles au prix,
les possibilités du monopole se trouveront très réduites. Si, par contre,
le bien vendu par le monopole est indispensable, la demande sera inélas-
tique, et la tarification pourra s’écarter fortement du coût marginal. Pour
fixer quelques ordres de grandeurs, voici les taux de marge que l’on peut
observer pour différentes valeurs de l’élasticité de la demande, ainsi que
l’indice de Lerner correspondant :
ε μ L
1 +∞ 100%
1,1 1000% 91%
1,5 200% 67%
2 100% 50%
5 25% 20%
11 10% 9%
+∞ 0 0
Les estimations réalisées en France suggère que ε serait proche de 2
(i.e., μ proche de 100%).
39
lim L = 0,
a→c
Π (q ∗ ) = (p∗ − CM (q ∗ )) × q ∗ . (2.6)
| {z } |{z}
(h)−(i) 0−(g)
La perte sèche est représentée sur le graphique 2.2. Elle est délimitée
42
p (q) = a − bq,
(c)
pm (d) Cm(q)
(f)
p * (h)
P(q)
(a)
CM(q)
CM(q*) (i)
Rm(q)
CM(qm) (e)
0 (b) (g) q
qm q*
Surplus
pm Cm(q)
Cm(q*) Perte
Sèche P(q)
Rm(q)
CM(qm)
q
0 qm q*
pm (d) (c)
P(q)
Rm(q)
(a) (f)
p* = c (e) Cm(q)=CM(q)
0 (b) (g) q
qm q*
Surplus
pm
P(q)
Profit
Perte
sèche
p* Cm(q)=CM(q)
Rm(q)
0 qm q* q
coût moyen et donné par le point (e) . Le profit du monopole peut donc
être représenté par la surface (a)−(c)−(d) −(e) . On peut également voir
les effets d’une tarification au coût marginal. Dans ce cas, l’intersection
de la demande inverse (i.e., du prix) et du coût marginal a lieu au point
(f ) et la quantité optimale à produire est donnée sur l’axe des abscisses,
en (g) .
La perte sèche est représentée sur le graphique 2.4. En augmentant
son prix de p∗ = c à pM , l’entreprise gagne un profit ΠM , alors qu’elle
faisait un profit nul auparavant, à cause de la constance des rendements
d’échelle. De leur côté les consommateurs bénéficiaient d’un surplus im-
portant quand le prix était égal au coût marginal. Ce surplus S ∗ = S (p∗ )
était égal au bien-être concurrentiel W ∗ = W (p∗ ) parce que l’entreprise
faisait un profit nul. Ce bien-être W ∗ se représente graphiquement par
le triangle délimité par la droite de coût unitaire, la fonction inverse de
demande et l’axe des ordonnées. On voit que l’on a :
W ∗ = W M + ∆M (par définition) (2.7)
= S M + ΠM + ∆M
Les trois quantités de la relation (2.7) sont représentées par les trois
surfaces grisées du graphique 2.4. En particulier on voit que la perte
sèche est délimitée, en abcisses, par la baisse de quantité consommée et,
en ordonnée, par la hausse de prix.
est en monopole peut être, par exemple, l’accès privé à une ressource
naturelle. Cette matière première est transformée par le fournisseur pour
un coût unitaire c. Le fournisseur vend son intrant au prix p1 . Un marché
aval correspond au bien final vendu au consommateur, au prix p2 . Pour
simplifier, on suppose que le producteur du bien final n’a besoin que d’une
unité de matière première pour produire une unité du bien final.2 Le bien
final est supposé produit par un fabricant concurrentiel. Il vend donc son
bien au coût marginal :
p̂2 = p1 ,
car le coût marginal du vendeur de bien final est en fait le prix qu’il doit
payer à son fournisseur. Ceci génère une demande D (p̂2 ) = D (p1 ) . Le
fournisseur doit maintenant choisir son prix sachant que la demande qu’il
obtient est égale à celle du marché du produit final. Son profit est donc
donné par :
Π1 = (p1 − c) D (p̂2 ) = (p1 − c) D (p1 ) .
La maximisation du profit donne donc le prix de monopole suivant :
∂Π1 ¡ M ¢
p = 0 ⇔ pM
1 = (1 + μ) c > c,
∂p1 1
où μ est le taux de marge, qui dépend de l’élasticité de la demande du
marché du bien final. Ceci implique que le bien vendu sur le marché
concurrentiel sera vendu au prix :
p̂2 = pM
1 .
pM2 = (1 + μ) p1 ,
¡ ¢
ce qui génère une demande égale à D pM 2 = D [(1 + μ) p1 ] . Le four-
nisseur obtient donc un profit :
La véritable hypothèse est donc qu’une seule matière première est nécessaire pour
produire le bien final. Toutefois, le relâchement de cette hypothèse ne remet pas en
cause le résultat que nous allons trouver (voir Cournot, 1838, chap. IX).
47
∂Π1 ¡ M ¢ ¡ ¢ ¡ M ¢ ¡ ¢
p = 0 ⇔ D pM + p1 − c (1 + μ) D0 pM = 0.
∂p1 1 2 2
En prenant μ au point pM
2 , on peut montrer à partir de cette relation
que :
pM
1 = (1 + μ) c,
Les marges ont maintenant un effet multiplicatif sur les prix. Plus
il y a de monopoles dans la filière de production, plus les prix seront
élevés pour le consommateur final. De plus, l’effet est multiplicatif, ce
qui signifie que la seconde marge ne s’applique pas seulement au coût
marginal de base c mais également à la marge du producteur précédent.
Le bien-être de la société est donc plus faible quand il y a deux monopoles
que lorsqu’il y a un seul monopole. D’où l’expression suivante : “Qu’il y
a-t-il de pire qu’un monopole? Deux monopoles!”.
1
ΠN = (pN − pN−1 ) D (pN ) = (pN − pN−1 ) (a − pN ) ,
b
ce profit est maximum pour le prix :
a + pN −1
pN = . (2.8)
2
Le vendeur N −1 paye un coût marginal pN −2 et vend sa marchandise
au prix pN−1 . Sa demande, comme celle de tous les producteurs, dépend
du prix du bien final. Exprimée par rapport à pN −1 au lieu de pN , elle
est égale à :
a − pN a − pN −1
D (pN ) = = .
b 2b
48
à µ ¶2 ! µ ¶2
a + pN−1 a + a+p2N−2 1 1 1
pN = = =a + + pN−2
2 2 2 2 2
plus généralement :3
à µ ¶k ! µ ¶k µ ¶k
1 1 1 1
pN = a + ... + + pN −k =a+ (pN−k − a) ,
2 2 2 2
pour k = N − 1, on trouve :
µ ¶N −1
1
pN = a + (p1 − a) , (2.9)
2
ce qui donne la demande qui s’adresse au premier vendeur en fonction de
p1 :
µ ¶N −1
a − pN 1 (a − p1 )
D (pN ) = = ,
b 2 b
et son profit :
1
Π1 = (p1 − c) (a − p1 ) . (2.10)
2N b
Le prix du premier vendeur qui maximise le profit (2.10) est donc
simplement égal au prix de monopole :
a+c
p1 = . (2.11)
2
Cette condition initiale et la relation (2.9) permettent de déterminer
tous les prix de vente. On a :
c−a
a − p1 = ,
2
3 Rappel: pour tout réel λ, tel que |λ| < 1, et pour tout entier k ≥ 0, on a
Sk
i=0 λi = 1 − λk+1 / (1 − λ) .
49
donc : µ ¶N
1
pN = a + (c − a) (2.12)
2
Le lecteur est invité à vérifier que la relation (2.12) est compatible
avec la valeur initiale (2.11) et la relation de récurrence (2.8). A partir de
cette relation, on voit que le prix s’écarte un peu plus du coût marginal
à chaque fois que l’on ajoute un intermédiaire. La suite des prix est
croissante avec le nombre d’intermédiaires :
"µ ¶ µ ¶N−1 #
N
1 1
pN − pN −1 = − (c − a) > 0.
2 2 | {z }
| {z } <0
<0
Il est clair que ce profit est maximum au prix de monopole sans in-
termédiaire :
a+c
pN = ,
2
une fusion verticale améliore donc le bien-être par rapport à la situa-
tion où les fournisseurs sont indépendants, car les fournisseurs intégrés
s’échangent le bien au coût marginal. La marge ne s’applique donc plus
qu’une seule fois, au niveau du marché final.
q ∗ / p (q ∗ ) = Cm (q ∗ ) .
répartie selon une loi uniforme sur le segment [a − b, a] . Sa densité est donc égale à
1/b et, dans notre application, elle est donc égale à :
] a
1 a−c
qd = dq = .
c b b
54
Ce profit est maximal quand les profits marginaux sont nuls, soit :
∂Π ¡ d d¢ ¡ ¢ ¡ ¢
q1 , q2 = R10 q1d − C 0 q1d + q2d = 0,
∂q1
∂Π ¡ d d¢ ¡ ¢ ¡ ¢
q1 , q2 = R20 q2d − C 0 q1d + q2d = 0,
∂q2
on en déduit que :
¡ ¢ ¡ ¢ ¡ ¢
R10 q1d = R20 q2d = C 0 q1d + q2d .
a1 ≤ a2 .
La raison pour laquelle nous avons choisi ces formes particulières pour
les fonctions de demande est la suivante. En supposant que le prix est
uniforme p1 = p2 = p, et qu’il est suffisamment faible pour qu’il y ait
une demande sur les deux marchés (p ≤ 2a1 ), on obtient comme demande
totale :
a−p
q1 + q2 = ,
b
avec a = a1 + a2 . Il s’agit de la demande linéaire standard. Cette conven-
tion va nous permettre de comparer plus facilement les résultats obtenus
avec le monopole non discriminant.
pk = 2 (ak − bqk ) k = 1, 2.
Notons ici qu’il est important d’exprimer la recette par rapport aux
quantités, car la recette marginale se définit par rapport à la quantité et
non par rapport au prix. La recette marginale d’une unité de bien vendue
au groupe k est égale à :
Le coût marginal est le même pour les deux marchés puisque l’entreprise
vend le même bien à deux groupes de consommateurs. On a donc :
C 0 (q) = c.
2ak + c
pdk = .
2
Les prix pratiqués sont ceux de deux monopoles séparés sur chacun
des groupes de consommateurs. Cette séparation provient de l’absence
d’arbitrage entre les deux marchés et de la séparabilité de la fonction de
coût.8 Etant donné que a1 ≤ a2 , le monopole pratique un prix plus faible
auprès du groupe de consommateurs qui a la plus forte élasticité de la
demande. Le surplus des consommateurs du groupe k est égal à :
1¡ ¢ ¡ ¢2 (2ak − c)2
Skd = 2ak − pdk qkd = b qkd = ,
2 | {z } 16b
d
2bqk
3
Wkd = Skd + Πdk = (2ak − c)2 ,
16b
et le bien-être total à :
3 h 2 2
i
W d = W1d + W2d = (2a1 − c) + (2a2 − c) .
16b
8 C’est-à-dire : C (q1 + q2 ) = C (q1 ) + C (q2 ) .
59
D(p)
a1 + a2
b
a2 − a1
b
p
0 2a1 2a2
2a1 < p ≤ 2a2 il n’y a plus qu’un seul groupe de consommateurs, celui
du marché 2, et on retrouve exactement les mêmes résultats que pour un
monopole discriminant desservant le second groupe de consommateurs.
Nous nous situons donc dans la zone p ≤ 2a1 . Dans ce cas le profit de
monopole non discriminant est simplement :
a+c a1 + a2 + c
pn = = ,
2 2
et l’on doit avoir :
pn < 2a1 ⇔ c < 3a1 − a2 ,
ce qui signifie que le coût marginal ne doit pas être trop élevé pour que
le bien puisse être vendu sur les deux marchés. Le différentiel de prix sur
le marché k est égal à :
ak − as
pdk − pn = avec k 6= s,
2
on a donc
a1 − a2
pd1 − pn = < 0,
2
le prix proposé au premier groupe est plus faible que le prix non discrim-
inant. C’est parce qu’il s’agit du groupe qui a l’élasticité de la demande
la plus forte. De manière symétrique, le prix proposé au second groupe
est plus élevé que le prix non discriminant :
a2 − a1
pd2 − pn = > 0,
2
et il s’agit du groupe qui a l’élasticité de la demande la plus faible. La
quantité totale vendue par le monopole non discriminant est égale à :
a1 + a2 − c
qn = ,
2b
et l’on remarque que :
2a1 − c + 2a2 − c
q1d + q2d = = qn .
4b
Dans le cas linéaire, le monopole produit la même quantité totale qu’il
discrimine ou non. On peut donc affirmer qu’il réalloue sa production en-
tre les deux groupes de consommateurs lorsqu’il peut discriminer. Etant
donné qu’il diminue le prix sur le marché 1 et qu’il augmente le prix
sur le marché 2, ceci revient à dire qu’il déplace des unités de biens du
marché qui a l’élasticité de la demande la plus faible vers le groupe qui
61
donc :
µ ¶
1 1 ak − as
qkd − qkn = ak − pn =− avec k 6= s,
b 2 4b
ce qui implique :
2 (3ak − as − c)2
Skn = b (qkn ) = ,
16b
et le profit du monopole sur le groupe k est égal à :
1
Πnk = (a1 + a2 − c) (3ak − as − c) .
8b
Ceci implique que le bien-être du groupe k est égal à :
1
Wkn = (3ak − as − c) (5ak + as − 3c)
16b
et le bien-être total à
W n = W1n + W2n
1 ¡ 2 ¢
= 7a1 − 2a1 a2 − 6a1 c + 7a22 − 6a2 c + 3c2
8b
(a1 − a2 )2
Wd − Wn = − < 0.
8b
Ce résultat n’est toutefois valable que sous la condition que les deux
marchés sont desservis en présence de discrimination, c’est-à-dire si :
W n = W2d .
2.4.1 La location
2.4.1.1 Cas général
Ici, la demande se renouvelle chaque année :
qt = D (pt ) (2.14)
et la recette d’une date t ne dépend que de la quantité vendue à la date
t. Plus précisément Rt = R (qt ) = p (qt ) × qt . Le profit du monopole est
donc donné par :
e (q1 , q2 , ..., qT ) = Π (q1 ) + ρΠ (q2 ) + ... + ρT −1 Π (qT )
Π
T
X
= ρt−1 Π (qt )
t=1
T
X
= ρt−1 [R (qt ) − C (qt )]
t=1
65
e
∂Π
(q1 , ..., qT ) = ρt−1 [Rm (qt ) − Cm (qt )] , ∀t
∂qt
e ¡
∂Π ¢ £ ¡ ¢ ¡ ¢¤
q1 , ..., qT = 0 ⇔ ρt−1 Rm qt − Cm qt
∂qt
¡ ¢ ¡ ¢
⇔ Rm qt = Cm qt , ∀t.
¡ ¢
qt = q M , pt = p q M , ∀t,
a−c a+c
qt = , pt = , ∀t.
2b 2
2
3 (a − c)
Wt = .
8b
66
2.4.2 La vente
2.4.2.1 Cas général
Ici, chaque unité vendue réduit la demande de toutes les périodes suiv-
antes. La demande de l’année t est donc donnée par :
t−1
X
qt = D (pt ) − qs (2.15)
s=1
Xt
⇔ D (pt ) = qs (2.16)
s=1
à t !
X
⇔ pt = p qs . (2.17)
s=1
ev
∂Π ∂Πv ∂Πv ∂Πv
(q1 , ..., qT ) = ρt−1 t + ρt t+1 + ... + ρT −1 T
∂qt ∂qt ∂qt ∂qt
XT
∂Πv
= ρs−1 s , ∀t.
s=t
∂qt
67
q2v = q2 (q1v ) ,
on peut enfin trouver la valeur de q1v qui est donnée par la résolution
de l’équation suivante par rapport à q1v :
∂Πv1 v ∂Πv
(q1 ) + ρ 2 (q1v , q2 (q1v )) + ...
∂q1 ∂q1
∂Πv
+ ρT −1 T (q1v , q2 (q1v ) , ..., qT (q1v , q2 (q1v ) , ...)) = 0.
∂q1
Cette méthode de résolution s’appelle la récurrence vers l’amont. Elle
permet de se ramener à la résolution de T équations à une seule incon-
nue. Pour obtenir les autres valeurs de la production il suffit ensuite
d’appliquer les fonctions suivantes :
pv1 = p (q1v ) , pv2 = p (q1v + q2v ) , ..., pvT = p (q1v + q2v + ... + qTv ) .
68
Une propriété que l’on peut facilement établir est la baisse de produc-
tion de la première période par rapport au cas de la location. Le profit
marginal est égal à :
Rm(q1 )− Cm(q1 )
z }| {
ev
∂Π ∂Πv1
(q1 , ..., qT ) = (q1 ) + ρp0 (q1 + q2 ) + ...
∂q1 ∂q1
∂Πv1
+ ρT −1 p0 (q1 + ... + qT ) < (q1 ) .
∂q1
avec
Πvt = (a − c − b (q1 + ... + qt )) × qt .
La valeur optimale de qT doit vérifier :
ev
∂Π ∂ΠvT
= = −bqTv + a − c − bQv = 0, (2.18)
∂qT ∂qT
69
avec
T
X
Qv = qtv ,
t=1
ev
∂Π ∂ΠvT
=
∂qT ∂qT −1
T
X −1
∂ΠvT
= −bqTv −1 +a−c−b qtv +
t=1
∂qT −1
= −bqTv −1 + a − c − b (Qv − qTv ) − bqT
| {z }
q1v +q2v +...+qT
v
−1
= −bqTv −1 + a − c − bQv
= 0.
XT
T a−c
−b qtv + T (a − c − bQv ) = 0 ⇔ Qv = × .
t=1
1+T b
| {z }
Qv
1 a−c
∀t, qtv = × .
T +1 b
Comme la quantité vendue est constante dans le temps, on la note :
qt = q v . Le prix à la date t est égal à :
70
t
X t (a − c) a (1 + T − t) + tc
pt = a − b qv = a − = ,
s=1
1+T 1+T
ce prix est strictement décroissant avec le temps. En particulier, on
remarque que :
aT + c a + Tc
p1 = → a et pT = → c,
1+T T →+∞ 1+T T →+∞
dT = 3 (T + 1)2 − 4 (T + 2) = 3T 2 + 2T − 5,
d1 = 0 et dT +1 − dT = 6T + 5 > 0 ∀T ≥ 1,
on en déduit que :
f =W
Si T = 1 : W fv ,
f >W
Si T ≥ 2 : W fv .
t∗ = (T + 1) /2.
b 2 1 (a − c)2
S1 = q1 = 2 ,
2 2 (2 + θ) b
et à la seconde période :
1 b
S2 = (a − bθq̄1 − p̄2 ) = q 22 = S1 ,
2 2
ce qui permet de calculer le surplus total des consommateurs :
2
1 (a − c)
S = S1 + S2 = 2 ,
(2 + θ) b
1 2 La condition du second ordre est vérifiée. La matrice hessienne admet une somme
des valeurs propres égale à (sa trace) −4b < 0 et un produit des valeurs propres (son
déterminant) égal à 3b2 > 0, en conséquence ses deux valeurs propres sont strictement
négatives.
74
et le bien-être :
2
3 + θ (a − c)
W =S+Π= .
(2 + θ)2 b
On voit que ce bien être est strictement décroissant avec θ, de sorte
qu’il est toujours préférable de louer en raison des inefficacités générées
par le monopole en première période.13
1 3 Plus précisément : ∂W/∂θ = − (4 + θ) (a − c)2 / b (2 + θ)3 < 0.
CHAPITRE 3
75
76
3.1 Définitions
Un jeu sous forme normale correspond au cas où tous les joueurs jouent
en même temps. Il se définit par les trois éléments suivants.
dénoncer.
79
On range ces gains dans un tableau que l’on appelle la matrice des
gains. Chaque case correspond a une réalisation a et elle indique le couple
des gains qui y est associé (Π1 (a) , Π2 (a)) :
Joueur 2 :
D N
Joueur 1 : D (V /2 − P, V /2 − P ) (V, −P )
N (−P, V ) (V /2, V /2)
définition 3.1 Une stratégie est dite dominante pour le joueur i si, quel
que soit l’action des autres joueurs, elle permet de maximiser le gain du
joueur i. On la note ai , telle que : ∀ai ∈ Ai , ∀a−i ∈ A−i Πi (ai , a−i ) ≥
Πi (ai , a−i ) .
3.4 L’intersection
Supposons que l’on ait deux automobilistes qui arrivent en même temps à
une intersection. Ils ont le choix entre deux stratégies : passer (stratégie P )
ou ne pas passer (Stratégie N ) . Les gains sont les suivants :
1. Si les deux joueurs passent, ils ont un accident et leur utilité est
égale à −A < 0.
2. Si un seul joueur passe, il gagne une utilité B > 0 et le joueur qui
s’arrête gagne 0.
Joueur 2 :
P N
Joueur 1 : P (−A, −A) (B, 0)
N (0, B) (0, 0)
maximise donc le gain d’un joueur sachant que tous les autres joueurs
jouent également à l’équilibre de Nash.
L’Oligopole
Un oligopole est une situation dans laquelle, d’une part, l’offre est as-
surée par un petit nombre de vendeurs et, d’autre part, la demande est
émise par un grand nombre d’acheteurs. Le modèle d’équilibre général
suppose que chaque vendeur prend le prix comme une donnée. Or il ex-
iste de nombreux cas dans lequel ce n’est pas possible. Par exemple,
lorsqu’un petit nombre de vendeurs est présent sur le marché, ils peuvent
s’observer mutuellement et s’ils y trouvent un avantage, pourront effec-
tivement modifier leurs tarifs. Il est important de comprendre que ceci
peut se produire même en l’absence d’un accord explicite entre les produc-
teurs. Il faut alors régler un problème complexe : comment représenter
le comportement d’une ensemble d’agents économiques quand l’action de
chacun d’entre eux a un effet sur les gains des autres.
La première section présente la première application de l’équilibre de
Nash à un problème d’économie. Réalisée par Augustin Cournot en 1838,
elle consiste à prévoir les quantités qui seront produites par deux produc-
teurs en concurrence (i.e., reliés par une fonction de demande). Nous
passons ensuite à l’analyse d’un nombre quelconque de producteurs, ce
qui permet d’illustrer l’hypothèse d’atomicité utilisée en microéconomie.
Nous concluons ce chapitre sur l’étude du nombre maximum d’entreprises
viables sur un marché où les entreprises se font concurrence en quantités.
La deuxième section explore une autre dimension de la concurrence
: celle de l’ordre dans lequel les entreprises prennent leur décision de
production. Cette représentation de la concurrence, étudiée par Heinrich
von Stackelberg en 1934 , est parfois considérée comme plus réaliste pour
étudier l’entrée des entreprises sur un marché. Par opposition à l’oligopole
de Cournot, qui suppose une entrée simultanée, l’oligopole de Stackelberg
suppose une entrée séquentielle des entreprises. Après avoir montré que ce
cas permet également de justifier l’hypothèse d’atomicité, nous concluons
le chapitre en montrant que le nombre d’entreprises viables à l’oligopole
85
86
4.1.1 Le duopole
“Pour rendre sensible la conception abstraite du monopole,
nous imaginions une source et un propriétaire. Maintenant,
imaginons deux sources, dont les qualités sont identiques, et
qui, en raison de la similitude de leur position, alimentent
concurremment le même marché. Dès lors le prix est néces-
sairement le même pour l’un et pour l’autre.” (op.cit, chap.
VII, p.88).
Πi = (a − b (qi + q−i ) − ci ) qi , i = 1, 2.
Il est aisé de voir sur le graphique que cette intersection est unique. Ceci
revient à dire qu’il y a unicité de l’équilibre de Nash du jeu en quantités.
Ces fonctions de réaction peuvent être interprétées comme un proces-
sus d’annonces successives entre les deux producteurs, illustré sur le
graphique 4.2. Pour cela, nous supposons que les producteurs ne desser-
vent le marché qu’une fois que les quantités qu’ils offrent (de manière non
coopérative) sont situées sur leurs fonctions de réactions. Si le premier
producteur offre une quantité q10 , le second
¡ ¢ producteur ne maximise son
gain que s’il choisit la quantité q20 = r2 q10 . Mais s’il annonce cette quan-
tité, le premier producteur
¡ ¢ a intérêt à revenir sur sa décision antérieure
et à offrir q11 = r1 q20 . On voit sur le graphique 4.2 que les quantités
offertes se rapprochent de l’équilibre de Cournot. Une fois parvenu en
ce point, aucun producteur n’a intérêt à modifier son offre. En effet, si
le premier producteur¡ C ¢ annonce une quantité q1C , le second producteur a
C
intérêt à offrir r2 q1 = q2 , et le premier producteur n’a plus intérêt
à revenir
¡ ¢ sur son offre puisque, par définition, à l’équilibre de Cournot,
r1 q2C = q1C .
Lorsque son concurrent augmente la quantité qu’il offre, le producteur
i a intérêt a diminuer sa propre quantité. En effet, si le concurrent aug-
mente son offre, le prix diminue et le producteur i voit son profit baisser.
Il peut toutefois réduire l’intensité de cette baisse en réduisant la quantité
qu’il offre. Un équilibre sera atteint dès que les offres seront compatibles
entre elles, c’est-à-dire dès que les entreprises ne pourront plus augmenter
leur profit en déviant de la quantité qu’elles offrent. Dans le cas d’une
industrie composée de deux entreprises, le problème à résoudre est la
satisfaction simultanée des conditions de maximisation des entreprises :
½
2q1C + q2C = (a − c1 ) /b
q1C + 2q2C = (a − c2 ) /b
Le point ainsi défini est bien un équilibre car il implique les deux
entreprises ne ¡pourront
¢ pas augmenter leurs profits en offrant d’autres
quantités que q1C , q2C . La solution du système est donnée par :
¯ ¯
¯ (a − c1 ) /b 1 ¯
¯ ¯
¯ (a − c2 ) /b 2 ¯ a − 2c1 + c2
C ¯ ¯
q1 = ¯ 2 1 ¯ =
¯ ¯ 3b
¯ 1 2 ¯
¯ ¯
¯ 2 (a − c1 ) /b ¯
¯ ¯
¯ 1 (a − c2 ) /b ¯ a + c1 − 2c2
C ¯ ¯
q2 = ¯ 2 1 ¯ =
¯ ¯ 3b
¯ 1 2 ¯
90
q1
a − c1
b
r2 (q 1 )
a − c1
2b
q1c
r1 (q 2 )
q2
0 q c2 a − c2 a − c2
2b b
q1
q10 r2 (q1 )
( )
q 11 = r1 q 02
q1c
r1(q 2 )
q2
0 ( )
q 02 = r2 q 10 q 12 q c2
1 (a − c)2
ΠC C
1 = Π2 = ,
9 b
la somme des profits est donc égale à :
2 2 2
2 (a − c) 2 (a − c) 1 (a − c)
ΠC = ΠC C
1 + Π2 = < = = ΠM .
9 b 8 b 4 b
93
ΠD < ΠM ,
où ΠD = ΠC C
1 = Π2 est le profit de chaque entreprise dans un duopole
symétrique de Cournot et ΠM le profit de monopole. Dans un premier
temps, nous verrons le cas sans coût fixes puis, dans un second temps, le
cas avec coûts fixes.
Joueur 2 :
Pas d’entrée (P ) Entrée
¡ (E)
¢
M
Joueur 1 : Pas d’entrée (P ) ¡ (0, 0) ¢ 0, Π
¡ D D¢
Entrée (E) ΠM , 0 Π ,Π
Joueur 2 :
Pas d’entrée Entrée
³ ´
M
Joueur 1 : Pas d’entrée (0, 0) 0, Π
³ M ´ ³ D D´
Entrée Π ,0 Π ,Π
• (E, E) : aucun joueur n’a intérêt à entrer si l’autre joueur entre car
il ferait des pertes, alors qu’il peut les éviter en ne rentrant pas.
privé. Notons qu’il importe peu que ce soit le premier ou le second joueur
qui entre puisque leurs coûts unitaires de production sont identiques.1
Mais le bien-être n’est pas forcément maximal en monopole dans cette
situation. En effet, en duopole il est égal à :
D
W = W D − 2F.
Ici, il faut remarquer que le duopole duplique les coûts fixes, contraire-
ment au monopole. La société doit donc arbitrer entre le supplément de
coûts fixes que génère la concurrence F et le gain de bien-être que la con-
currence implique, égal à W D −W M . Il est donc possible qu’un monopole
soit préférable au duopole en présence de coûts fixes importants. Plus
précisément, on préférera le monopole au duopole dans la situation où :
W M − F > W D − 2F ⇔ F > W D − W M ,
2. Les stratégies des joueurs sont les quantités qu’ils amènent sur le
marché, elle sont notées qi ∈ Ai = <+ .
Πi (q1 , ..., qN ) = (p − c) qi .
avec
N
X
QC = qiC indépendant de i.
i=1
N (a − c) a−c
lim QC = lim = = q∗,
N →+∞ N →+∞ N +1 b b
a−c
x= √ , (4.5)
bF
∂Π2 ¡ ¢ a−c 1
q1 , q2S (q1 ) = 0 ⇔ q2S (q1 ) = − q1 .
∂q2 2b 2
On voit que plus la première entreprise a produit, moins la seconde
entreprise a intérêt à produire. Ceci provient du fait qu’en augmentant
sa quantité la seconde entreprise fait baisser le prix. Elle doit donc ar-
bitrer entre d’une part la hausse de la recette marginale procurée par la
vente d’une unité supplémentaire et la baisse de recette marginale provo-
quée par la hausse de la quantité totale apportée sur le marché. On voit
3 La condition du second ordre pour un maximum est toujours vérifiée : ∂ 2 Π /∂q 2 =
2 2
−2b < 0.
101
avec
N
X
p=a−b qi .
i=1
d’où sa marge :
N −1
a−c b X
p−c= − qi ,
2 2 i=1
et son profit :
à N−1
!
1 X
ΠN −1 = a−c−b qi qN−1 ,
2 i=1
s
l’avant-dernière entreprise fixe donc sa quantité qN −1 de sorte que :
N −2
∂ΠN −1 ¡ S ¢ S a−c 1 X
qN −1 = 0 ⇔ qN−1 = − qi , (4.7)
∂qN −1 2b 2 i=1
S S 1 S S 1 S
qN − qN −1 = − qN −1 ⇔ qN = qN −1 ,
2 2
6 La condition du second ordre est donnée par : ∂ 2 ΠN /∂qN
2 = −2b < 0.
104
chaque entreprise entrante produit deux fois moins que l’entreprise qui
la précède. Ceci permet d’écrire toutes les quantités en fonction de celle
de la première entreprise :
µ ¶i−1
S 1
qi = q1S , i = 1, ..., N. (4.8)
2
pS = a − bQS
à µ ¶N !
1
=a− 1− (a − c)
2
µ ¶N
1
=c+ (a − c) ≥ c,
2 | {z }
>0
N C = x − 1,
alors que :
ln x
NS = .
ln 2
Il n’existe de marché rentable que si x ≥ 2. Pour x = 2, on a clairement
:
N C = N S = 1,
106
N
Nc
8
[Nc]
4 Ns
[Ns]
2
x
4 6 8 10
Π1(p 2 − ε )
Π1(p 2 )
p1
0 c p2 − ε p2 a
1
Π1 = (c2 − c1 ) D (c2 ) ,
2
110
p̂i = 0, i = 1, 2,
d’installation des capacités et une demande linéaire un peu plus générale, pour fa-
ciliter la comparaison avec les autres chapitres.
112
Πi = pi ki − cki = p− ki − cki ,
D (p−i ) − ki ,
Dans ce dernier cas, elle choisit son prix de manière à maximiser son
profit Π−i (p−i ) . On note ce prix p+ ; il est défini par :9
∂Π+
−i a − bki
= 0 ⇔ p+ = ,
∂p−i 2
8 Notons que ce schéma de rationnement de la demande s’appelle un rationnement
efficace. En effet, supposer que l’entreprise sert D (p−i ) − ki , revient à supposer que
ce sont les consommateurs qui ont la disponibilité à payer la plus forte qui sont servis
en premier. On dit que ce rationnement est efficace parce qu’il minimise la perte de
bien-être. On peut le justifier en disant que les consommateurs qui valorisent le plus
le bien passent leurs commandes en premier.
9 La condition du second ordre est vérifiée : ∂ 2 Π+ /∂p2 = −2/b < 0.
i i
113
Πi = Π−i .
∂Πi ³ ´
k̂i , k̂−i = a − c − 2bk̂i − bk̂−i = 0,
∂ki
ce qui donne :
a−c
k̂i = k̂−i =
,
3b
et l’on retrouve exactement les quantités de l’équilibre de Cournot. Le
profit maximum égal à :
1
Π̂C = (a − c)2 .
9b
Il reste à savoir quelle capacité va choisir l’entreprise. Etant donné
que le profit du cas Bertrand est négatif, il faut comparer les profits des
cas Edgeworth (capacité moyenne) et Cournot (capacité faible). On a:
c (a + c)
Π̂E − Π̂C = − < 0, ∀a > c.
9b
Les entreprises choisiront donc toujours une capacité égale à :
a−c
k̂i = k̂−i = .
3b
Ce choix de capacité implique que les quantités produites sont iden-
tiques à celles de l’équilibre de Cournot. Ce qui précède nous permet de
donner une nouvelle interprétation de l’équilibre de Cournot. Il ne s’agit
pas seulement d’un équilibre de Nash en quantités mais, également, du
résultat d’un jeu en deux étapes, où les entreprises choisissent leurs ca-
pacités de production dans une première étape, puis, choisissent leurs
prix sous contrainte de capacités de production dans une seconde étape.
1 1 La condition du second ordre est vérifiée : ∂ 2 Πi /∂qi2 = −2 < 0.
116
ΠD > ΠC > ΠN .
Par exemple, les duopoles de Cournot et Bertrand donnent les gains
suivants :
Profits Bertrand Cournot
ΠD Πm Πm
C 1 m 1 m
Π 2Π 2Π
ΠN 0 Πci > 0
âT = (N, N ) .
s=0 s=t+1
| {z } Déviation | {z }
Collusion Punition
On rappelle que :
k
X 1 − δ k+1
δs = ,
s=0
1−δ
d’où :
∞
X 1 1 − δ k+1 δ k+1
δs = − = .
1−δ 1−δ 1−δ
s=k+1
4.5.4 Applications
4.5.4.1 Duopole de Bertrand
Dans le cas d’un duopole de Bertrand,on trouve que :
b Πm − 12 Πm 1
δ̄ = = ,
Πm − 0 2
donc les entreprises ont intérêt à la collusion tacite même lorsqu’elles
valorisent relativement peu l’avenir. Ce résultat vient du fait que, dans
le cadre du duopole de Bertrand, le résultat non coopératif est partic-
ulièrement dissuasif. Les entreprises seront plus incitées à adopter une
collusion tacite que dans le duopole de Cournot.
c Πm − 12 Πm Πm
δ̄ = c = ,
m
Π − Πi 2 (Π − Πci )
m
V V
ΠD − ΠC = V − = ,
2
µ 2 ¶
V V
ΠD − ΠN =V − −P = + P,
2 2
120
ce qui donne :
V
δ̄ = .
V + 2P
Le facteur d’actualisation est décroissant avec la désutilité liée à la
prison. Si P = V /2, on retrouve une incitation à la collusion tacite équiv-
alente à celle de Bertrand, si P > V /2, l’incitation est plus forte qu’à
l’équilibre de Bertrand. Notons également que plus le butin est faible
plus les voleurs ont intérêt à pratiquer la collusion tacite. En effet, une
déviation ne rapporte quasiment rien dans ce cas, alors que la pénalité
reste forte en cas de dénonciation.
CHAPITRE 5
La différenciation des
produits
121
122
et l’on voit que ce prix est d’autant plus faible que θ est élevé. Ce prix
est représenté sur le graphique 5.1.
En faisant varier le degré de concurrence θ sur l’intervalle [0, 1] , on
obtient tous les prix possibles entre le prix de monopole (θ = 0) et le coût
marginal (θ = 1) , obtenu au duopole de Bertrand. Cette expression du
prix permet d’établir que la concurrence à la Cournot est moins intensive
que la concurrence à la Bertrand. On voit que :
a−c a + 2c 1
pb (θ) = pc ⇔ a + = ⇔θ= .
θ−2 3 2
Autrement dit, bien que les biens soient homogènes dans le duopole
de Cournot, le degré de concurrence est intermédiaire
¡ ¢ entre celui de la
concurrence parfaite et celui du monopole θ = 12 . Ceci confirme que
la concurrence à la Cournot est moins intense que la concurrence à la
Bertrand.
pib (θ)
pm
pc
θ
1
0 1
2
2bq1c + dq2c = a − c
dq1c + 2bq2c = a − c,
ce qui donne : ¯ ¯
¯ a−c d ¯
¯ ¯
¯ a − c 2b ¯ a−c
c c
q1 = q2 = ¯¯ ¯ =
¯ .
¯ 2b d ¯ 2b + d
¯ d 2b ¯
et les prix d’équilibres sont égaux à :
ab + c (b + d)
pc1 = pc2 = .
2b + d
Ce prix à l’équilibre de Cournot peut également s’écrire en fonction
du degré de substitution des produits θ = d/b. On a :
a + (1 + θ) c
pc (θ) = ,
2+θ
126
(a − c) θ2
pc (θ) − pb (θ) = > 0 ∀θ > 0.
4 − θ2
Cette différence entre les deux prix est représentée sur le graphique
5.2.
pm
p c (θ)
pc
p b (θ)
1
0 1
2
Entreprise 1 Entreprise 2
0 L
l1 x y l2
ce qui donne :
1
x= (p2 − p1 + τ (L − 1 − 2 )) ,
2τ
1
y= (p1 − p2 + τ (L − 1 − 2 )) .
2τ
On en déduit les demandes qui s’adressent aux deux points de vente :
1
D1 (p1 , p2 ) = 1 +x= (p2 − p1 + τ (L + 1 − 2 )) ,
2τ
1
D2 (p1 , p2 ) = y + 2 = (p1 − p2 + τ (L − 1 + 2 )) .
2τ
Ces demandes ne sont toutefois valables que si les entreprises ne
s’écartent pas trop du prix généralisé de leur concurrent. En effet, si
l’entreprise 1 fixe un prix p1 , l’entreprise 2 peut l’éliminer du marché et
capter tous les consommateurs en diminuant suffisamment son prix. Pour
cela, il suffit que l’entreprise 2 pratique un prix de vente qui permette
au consommateur le plus éloigné de son point de vente de payer un prix
généralisé moins élevé. Le prix généralisé du consommateur situé en 0
pour l’achat d’un bien auprès de l’entreprise 1 est égal à p1 + τ 1 et le
prix généralisé de ce même consommateur pour l’achat du bien auprès
de l’entreprise 2 est égal à p2 + τ (L − 2 ) . L’entreprise 1 aura donc une
demande nulle si :
p2 + τ (L − 2) ≤ p1 + τ 1 ⇔ p1 ≥ p2 + τ (L − 1 − 2) .
La demande d’un bien décroît toujours avec son propre prix, et s’accroît
avec celui du bien concurrent; ceci provient du fait que les deux variétés
du bien sont sustituables. Dans son article de 1929, Harold Hoteling ne
tient compte de que la partie centrale de la fonction de demande,2 soit le
cas où |p2 − p1 | < τ (L − 1 − 2 ) .
Dans un premier temps, nous allons reprendre son analyse pour voir
comment il est parvenu au principe de différenciation minimale puis, dans
un second temps, nous verrons que la prise en compte de l’ensemble de
la fonction de demande permet d’invalider le résultat de différenciation
minimale.
Les deux biens sont produits au coût unitaire constant c, ce qui nous
permet d’écrire les profit des deux entreprises :
∂Π1 1
= (p2 − 2p1 + c + τ (L + 1 − 2 ))
∂p1 2τ
∂Π2 1
= (p1 − 2p2 + c + τ (L − 1 + 2 )) .
∂p2 2τ
2pB B
1 − p2 = c + τ (L + 1 − 2) ,
−pB
1 + 2pB
2 = c + τ (L − 1 + 2) .
On obtient donc :
¯ ¯
¯ c + τ (L + 1 − 2 ) −1 ¯
¯ ¯ µ ¶
¯ c + τ (L − 1 + 2 ) 2 ¯ 1 − 2
B ¯ ¯
p1 = ¯ 2 −1 ¯ =c+τ L+
¯ ¯ 3
¯ −1 2 ¯
¯ ¯
¯ 2 c + τ (L + 1 − 2 ) ¯
¯ ¯ µ ¶
¯ −1 c + τ (L − 1 + 2 ) ¯ 2 − 1
B ¯ ¯
p2 = ¯ 2 −1 ¯ =c+τ L+
¯ ¯ 3
¯ −1 2 ¯
2τ
pB B
1 − p2 = ( 1 − 2) ,
3
Or il existe une stratégie que Hoteling n’a pas pris en compte lors
de l’établissement du principe de différenciation minimale. Elle consiste
à fixer un prix suffisamment bas pour éliminer son concurrent et servir
toute la demande L. Vérifions-le avec la première entreprise : si la sec-
onde entreprise fixe un prix p2 , la première entreprise peut éliminer sa
concurrente si elle fixe un prix p1 tel que
p1 (p2 ) = p2 − τ (L − 1 − 2) ,
133
on en déduit que :
¡ ¢ ¡ ¡ B¢ ¢
Π1 p1 , pB
2 = p1 p2 − c L
¡ ¢
= pB 2 − τ (L − 1 − 2) −c L
2τ
= ( 1 + 2 2 ) L.
3
¡ ¢
donc la première entreprise n’aura pas intérêt à dévier de pB B
1 , p2 si et
seulement si :
¡ ¢ ¡ ¡ B¢ B¢
Π1 pB B
1 , p2 ≥ Π1 p1 p2 , p2
µ ¶2
1 − 2 4L
⇔ L+ ≥ ( 1 + 2 2) .
3 3
¡ ¢
Pour que pB B
1 , p2 soit un équilibre, il faut que la seconde entreprise
n’ait pas non plus intérêt à dévier. Pour cela nous devons examiner ce que
rapporte une stratégie de prix-limite, où l’entreprise 2 élimine l’entreprise
1 du marché en fixant un prix p2 égal à :
p2 (p1 ) = p1 − τ (L − 1 − 2) ,
l1
L l1 = l 2
2
2
⎛ l − l2 ⎞ 4L
⎜⎜ L + 1 ⎟⎟ ≥ (l1 + 2l 2 )
⎝ 3 ⎠ 3
L
4
2
Existence ⎛ l1 − l 2 ⎞ 4L
(2l1 + l 2 )
⎜⎜ L − 3 ⎟⎠
⎟ ≥
d’un équilibre ⎝ 3
de Nash
l2
0 L L
4 2
p1 + γx2 = p2 + γy 2 , (5.5)
p2 − p1
(x − y) (x + y) = ,
γ
ce qui donne :
p2 − p1 1
x= + (L − 1 − 2) ,
2γ (L − 1 − 2) 2
p1 − p2 1
y= + (L − 1 − 2) .
2γ (L − 1 − 2 ) 2
p2 − p1 1
D1 (p1 , p2 ) = 1 +x= +(L + 1 − 2) ,
2γ (L − 1 − 2) 2
p1 − p2 1
D2 (p1 , p2 ) = y + 2 = + (L − 1 + 2) .
2γ (L − 1 − 2) 2
p1 + γ 2
1 ≥ p2 + γ (L − 2 )2
⇔ p1 ≥ p2 + γ (L + 1 − 2 ) (L − 1 − 2) .
⎧
⎪
⎪ 0 si p2 ≥ p1 + γ (L − 1 + 2 ) (L − 1 − 2 )
⎪
⎪
⎪
⎪
⎪
⎪ p1 − p2 1
⎪
⎨ + (L − 1 + 2 )
D2 (p1 , p2 ) = 2γ (L − 1 − 2 ) 2
⎪ p1 − p2
⎪
⎪ si − (L − 1 + 2 ) < < (L + 1 − 2)
⎪
⎪ γ (L − 1 − 2 )
⎪
⎪
⎪
⎪
⎩
L si p2 ≤ p1 − γ (L + 1 − 2 ) (L − 1 − 2 )
Les profits des entreprises prennent donc la forme suivante lorsque les
prix sont tels qu’il y a bien deux entreprises sur le marché :
µ ¶
1 p2 − p1
Π1 (p1 , p2 ) = (p1 − c) + γ (L + 1 − 2) ,
2γ L− 1− 2
µ ¶
1 p1 − p2
Π2 (p1 , p2 ) = (p2 − c) + γ (L − 1 + 2) .
2γ L− 1− 2
137
2pB B
1 − p2 = c + γ (L − 1 − 2 ) (L + 1 − 2)
−pB
1 + 2pB
2 = c + γ (L − 1 − 2 ) (L − 1 + 2)
d’où :
¯ ¯
¯ c + γ (L − 1 − 2 ) (L + 1 − 2) −1 ¯¯
¯
¯ c + γ (L − 1 − 2 ) (L − 1 + 2) 2 ¯
B ¯ ¯
p1 = ¯ 2 −1 ¯
¯ ¯
¯ −1 2 ¯
µ ¶
1 − 2
= c + γ (L − 1− 2 ) L+ ,
3
¯ ¯
¯ 2 c + γ (L − 1 − 2 ) (L + − 2)
¯
¯ 1 ¯
¯ −1 c + γ (L − 1 − 2 ) (L − 1+ 2)
¯
B ¯ ¯
p2 = ¯ 2 −1 ¯
¯ ¯
¯ −1 2 ¯
µ ¶
1 − 2
= c + γ (L − 1− 2 ) L− .
3
Les profits correspondants sont égaux à :
µ ¶2
¡ ¢ γ 1− 2
Π1 pB 1 , p B
2 = (L − 1 − 2 ) L + > 0, (5.7)
2 3
µ ¶2
¡ B B¢ γ 1− 2
Π2 p1 , p2 = (L − 1 − 2 ) L − > 0. (5.8)
2 3
¡ ¢
Pour que le couple pB B
1 , p2 soit un équilibre de Nash, il faut qu’aucune
déviation ne soit profitable, c’est-à-dire que la condition suivante soit
remplie :
¡ ¢ ¡ ¢
Π1 pB B
1 , p2 ≥ Π1 p1 , p2
B
∀p1 ,
¡ B B¢ ¡ B ¢
Π2 p1 , p2 ≥ Π2 p1 , p2 ∀p2 .
5 Les conditions du second ordre sont vérifiées : ∂ 2 Π1 /∂p21 = ∂ 2 Π2 /∂p22 =
−1/ [γ (L − 1 − 2 )] < 0.
138
avec d = 1 − 2. En conséquence :
∂ ¡ B ¢ 2γ
p1 − pB
2 = (L − 2 1 + 2d)
∂d 3
2γ L
= (L − 2 2 ) > 0 car 2 < .
3 2
lim pB
1 = lim pB
2 = c.
( 1 , 2 )→(L/2,L/2) ( 1 , 2 )→(L/2,L/2)
La coopération en
recherche et
développement
141
142
6.1 Le modèle
Nous considérons deux jeux à deux étapes dont nous comparerons les
performances en termes de bien-être. Dans le premier jeu, les entreprises
font leurs recherches séparément dans une première étape et se font con-
currence en quantités dans une seconde étape. Dans le deuxième jeu, les
entreprises coopèrent en recherche dans une première étape, et se font
concurrence en quantités dans une seconde étape.
Pour simplifier la résolution, on considère que les deux entreprises
vendent un bien homogène. La fonction de demande inverse est donnée
par :
p = a − b (q1 + q2 ) ,
où p est le prix du bien, q1 la quantité vendue par la première entreprise
et q2 la quantité vendue par la seconde entreprise. Le coût unitaire de
production de l’entreprise i est donné par :
ci = c − Xi , i ∈ {1, 2}
où c est le coût unitaire en l’absence d’innovation technologique et Xi la
réduction de coût unitaire autorisée par les investissements en recherche
et développement. Cette réduction dépend des investissements en recherche
des deux entreprises, car il existe une externalité de connaissances. On
pose :
Xi = xi + ψx−i , i ∈ {1, 2} , 0 ≤ ψ ≤ 1. (6.1)
1 Le caractère involontaire de la diffusion est essentielle ici. En anglais, on parle de
"spillover".
143
γ 2
Ri = x , i ∈ {1, 2} . (6.2)
2 i
Πi = (p − ci ) qi − Ri = (a − b (qi + q−i ) − ci ) qi − Ri .
∂Πi 2
= (2 − ψ) (a − c + (2 − ψ) xi + (2ψ − 1) x−i ) − γxi ,
∂xi 9b
et la dérivée seconde est égale à :
2
∂ 2 Πi 2 (2 − ψ)
= − γ,
∂x2i 9b
puis, dans une seconde étape, les deux entreprises reprenaient leur liberté
en se faisant une concurrence en quantités sur la même technologie.2 La
somme des profits est égale à :
e = 1 (a − c + (2 − ψ) xi + (2ψ − 1) x−i )2
Π
9b
1 2 γ¡ 2 ¢
+ (a − c + (2 − ψ) x−i + (2ψ − 1) xi ) − xi + x2−i ,
9b 2
et les profits marginaux par rapport aux dépenses de recherche sont égaux
à:
∂Πe 2
=
∂xi 9b
h ³ ´ i
× (1 + ψ) (a − c) + (2 − ψ)2 + (2ψ − 1)2 xi + 2 (2 − ψ) (2ψ − 1) x−i
− γxi .
∂2Πe 4 (2 − ψ) (2ψ − 1)
=
∂xi ∂x−i 9b
positif si les deux valeurs propres sont de même signe. La trace d’une matrice est
égale à la somme de ses valeurs propres. Si cette trace est négative et que les valeurs
propres sont de même signe, les deux valeurs propres sont négatives.
148
On voit que :
1
xci > xni ⇔ ψ > ,
2
149
les entreprises ont toujours intérêt à coopérer, même quand ce n’est pas
dans l’intérêt de la société. En l’absence de régulation, on devrait donc
observer fréquemment des coopérations horizontales.6 Ces coopérations
ne mènent à une innovation plus forte que lorsque les externalités sont
fortes, c’est-à-dire quand les connaissances sont difficiles à maintenir en
interne ou à protéger avec le système juridique existant.
On remarque également que les profits coopératif et non coopératif
sont égaux lorsque ψ = 12 ; dans ce cas, les investissements sont effec-
tivement égaux dans les deux cas, donc les profits. Mais il y a une
différence importante entre les cas ψ < 12 et ψ > 12 alors même que le
profit coopératif augmente dans les deux cas. Dans la situation où les
externalités sont faibles ψ < 12 , l’investissement coopératif en recherche
est plus faible que l’investissement concurrentiel et le profit augmente
donc avec une technologie inférieure. On peut parler alors de collusion
5 Sur ce point, le lecteur peut consulter l’article de Crépon, Duguet, Encaoua et
Mohnen (1993).
6 On parle de coopération horizontale quand les entreprises sont en concurrence sur
b
W = (a − c0 ) q − q 2 − R,
2
et qu’il est maximal pour :
a − c0
q∗ = ,
b
ce qui implique une tarification au coût marginal :
p∗ = c0 .
(a − c0 )2 1 γ γ
W∗ = −R= (a − c + x1 + x2 )2 − x21 − x22 ,
2b 2b 2 2
7 On peut également supposer qu’il n’y a qu’un laboratoire. Dans ce cas, le bien-
être est égal à 12 (a − c + x)2 /b − γx2 et le montant optimal de recherche à x∗ =
(a − c) / (bγ − 1) . Ceci n’affecte pas nos conlusions.
151
∂W ∗ 1
= (a − c + xi + x−i ) − γxi , i ∈ {1, 2} .
∂xi b
∂2W ∗ 1 ∂2W ∗ 1
2 = − γ, = .
∂xi b ∂xi ∂x−i b
2
(1 − γb) < 0 ⇔ bγ > 1,
b
et son déterminant positif :
µ ¶2
1 1 γ
∆= −γ − = [bγ − 2] > 0 ⇔ bγ > 2,
b b2 b
2 (a − c)
x∗ = x∗1 + x∗2 = .
bγ − 2
On peut comparer ce montant avec ceux issus des jeux non coopératif
xn et coopératif xc :
4 (2 − ψ) (a − c)
xn = xn1 + xn2 = ,
9bγ − 2 (2 − ψ) (1 + ψ)
4 (1 + ψ) (a − c)
xc = xc1 + xc2 = 2.
9bγ − 2 (1 + ψ)
152
Dans tous les cas les entreprises innovent moins qu’à l’optimum social.
Ceci permet d’établir un résultat de sous-investissement en recherche par
des entreprises privées. Il y a deux raisons à cela : d’une part, les entre-
prises voient leurs bénéfices se réduire suite à la présence d’externalités
positives de recherche et, d’autre part, elles ne tarifient pas au coût mar-
ginal. On peut illustrer ce dernier point en posant ψ = 0, cas qui cor-
respond à l’absence d’externalités, et l’on constate que même dans cette
situation l’investissement privé est inférieur à l’investissement optimal.
La conclusion en termes de bien-être est donc claire : puisque les entre-
prises investissent toujours moins qu’à l’optimum social, il faut choisir la
configuration qui mène au plus fort montant d’investissement en recherche.
Nous avons vu que deux cas se présentent. Quand les externalités sont
faibles (ψ < 12 ), ce qui correspond au cas où les innovations sont bien
protégées de l’imitation, la concurrence en recherche est préférable. Dans
ce premier cas, la coopération ne doit pas être encouragée. Inversement,
dans le cas où les externalités sont fortes (ψ > 12 ), c’est-à-dire quand
les innovations sont difficiles à protéger, la coopération entre les entre-
prises mène à un investissement supérieur en recherche et les accords de
coopération doivent être encouragés.
La situation que nous avons étudié dans cette section portait sur les
accords horizontaux (i.e., entre concurrents) et le lecteur ne doit pas
oublier qu’il s’agit de la situation la plus défavorable aux accords de
coopération. En effet, quand les accords sont verticaux, la coopération
en recherche augmente toujours le bien-être. Enfin, pour les biens différen-
ciés horizontalement, le résultat dépend généralement du degré de sub-
stituabilité des biens. Ici, ils sont homogènes, c’est-à-dire parfaitement
substituables. Quand ils sont moins aisément substituables, la coopéra-
tion en recherche augmente le bien-être pour des seuils de ψ inférieurs à
1
2 ; ce seuil varie en raison inverse du degré de substituabilité des biens,
de 0 à 12 .
qui suivent.
CHAPITRE 7
Questions de politique
économique
153
154
∂Π2 p1 + c
= 0 ⇔ p2 = , (7.1)
∂p2 2
p1 − p2 p1 − c
q2 = = ,
b 2b
et le montant maximal que devra rembourser la première entreprise est
égal à :
1
(p1 − p2 ) q1 = (p1 − c) (a − p1 ) .
2b
Le profit de la première entreprise contient toujours un rembourse-
ment puisque son prix est plus élevé. Mais, dans la pratique, seule une
partie des consommateurs vérifient les prix. On note θ ∈ [0, 1] la fraction
des consommateurs qui demandent le remboursement (i.e., qui vérifient
réellement les prix). Le profit de la première entreprise est égal à :
2−θ
Π1 = (p1 − c) q1 − θ (p1 − p2 ) q1 = (p1 − c) (a − p1 ) ,
2b
et ce profit est maximum en :3
∂Π1 a+c
= 0 ⇔ p̂1 = .
∂p1 2
p̂1 + c a + 3c
p̂2 = = > c,
2 4
au niveau du prix du duopole de Stackelberg.
L’effet de cette pratique commerciale est donc clair sur le bien-être :
elle le réduit systématiquement; elle permet à l’entreprise qui met cette
pratique en place de supprimer la demande que les concurrents auraient
pu attirer avec des prix plus faibles. Mieux, elle met en place une collusion
tacite entre les entreprises, en les incitant à aligner leurs prix à la hausse.
La conséquence pour les consommateurs est également claire : ils payent
plus cher dans tous les points de vente.
3 La condition du second ordre est vérifiée : ∂ 2 Π1 /∂p21 = − (4 + θ) / (2b) < 0.
157
Du point de vue des entreprises, il est clair qu’elle gagnent plus avec
cette pratique commerciale qu’avec une guerre des prix. Le profit de la
première entreprise est égal à :
2−θ 2
Π̂1 = (a − c)
8b
ce profit est clairement décroissant avec le nombre de consommateurs
qui vérifient les prix. Quand ce nombre est nul, on retrouve le profit de
monopole. La seconde entreprise gagne :
1 2
Π̂2 = (a − c) < Π̂1 ,
16b
il y a donc bien un avantage au premier trait dans ce jeu à deux étapes.
Il n’en reste pas moins que toutes les entreprises ont intérêt à ce que l’une
d’entre elles lance cette pratique, puisque les deux entreprises feraient un
profit nul en tarifant au coût marginal.
158
bibliographie
159
160
Auteurs substituables, 14
Bertrand, Joseph, 86, 106, 110,
119, 122 Capacités de production, 110
Coase, Ronald, 63 Clause du consommateur le plus fa-
Cooper, Thomas, 155 vorisé, 154
Cournot, Augustin, 85, 87, 105, Coût marginal
110, 119, 124 définition, 26
Edgeworth, Francis Ysidro, 86, tarification, 30
110 Collusion tacite, 156
Kreps, David, 86, 110 Conjecture de Coase, 63
Levitan, Richard, 110 Cournot
Nash, John, 81, 87, 93 atomicité, 96
Pigou, Arthur Cecil, 50 duopole, 87
Scheinkman, Jose, 86, 110 fonction de meilleure réponse,
Shubik, Martin, 110 88
von Stackelberg, Heinrich, 85, fonction de réaction, 88
99 oligopole, 96
répété, 119
Avantage au premier trait, 101, 157
Création d’entreprises
Cournot, 93
Bertrand
Stackelberg, 102
duopole, 107
paradoxe, 110 Demande
répété, 119 élasticité, 10, 12, 35
Bien durable agrégation, 16
dépréciation, 72 iso-élastique, 17
location, 64 linéaire, 11
T périodes, 68 log-linéaire, 17
vente, 66 Différenciation des produits
Bien-être Bertrand, 122
cas linéaire, 30 Cournot, 124
définition, 29 Dilemme du prisonnier, 77
Biens répété, 119
complémentaires, 14 Discrimination
indépendants, 14 au premier degré, 51
161
162