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Catalogo Visions Du Reel 2021

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1

Edition No 52
Sommaire 3

5 Editoriaux
12 Le mot des partenaires
18 Remerciements
aux partenaires et
Sesterce Club
21 Jurys & Prix
39 Compétition Internationale
Longs Métrages
53 Compétition Burning Lights
69 Compétition Nationale
83 Compétition Internationale
Moyens et Courts Métrages
121 Grand Angle
133 Opening Scenes
143 Latitudes
155 Invité d’honneur
Emmanuel Carrère
173 Atelier Tatiana Huezo
195 Atelier Pietro Marcello
217 Doc Alliance Selection
221 Projections Spéciales
225 Participation culturelle
262 Équipe Festival
265 Remerciements
267 Comité d’honneur
269 Index
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où votre enfant peut-il
concevoir lui-même l’avenir?

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artistes passionnants pour un avenir positif. Du 11 au 16 juillet 2021 au Sport Resort Fiesch. N’attendez
pas, le nombre de participants est limité. Inscription et informations sous atelierdufutur.ch

Quoi qu’il arrive, nous nous engageons


pour l’avenir de la Suisse.
1223971
Editoriaux 5

Notre Festival sera aussi virtuel


que nécessaire mais aussi présentiel
que possible !
Raymond Loretan
Président du Conseil de fondation

Fr En 2020 nous avons réinventé l’entièreté du Festival en Tout cela ne serait pas possible sans le soutien indéfectible de
cinq semaines, poussé.e.s par le besoin et l’envie de défier la nos partenaires institutionnels et privés, en particulier la Confé-
crise sanitaire et montrer les films coûte que coûte, dans l’ur- dération, le Canton de Vaud, la Ville de Nyon et la Région de
gence nous sommes entré.e.s en résistance… Ainsi, 134 films Nyon ainsi que la Mobilière, sponsor principal du Festival et SSR
ont été présentés avec un total de 60 500 vues, des profession- SRG, partenaire média principal. Grâce à eux nous sommes en
nel.le.s des cinq continents ont participé aux tables rondes, mesure d’amener, malgré l’adversité, une véritable valeur ajou-
présentations de projets, discussions et autres activités ; le tée à l’édition 2021.
monde a été connecté à Nyon dans un élan de solidarité et
avec un besoin d’échanger sur cette situation inédite et ses Pour l’heure, à l’image de notre trailer de cette année, nous vous
conséquences. Il n’y a pas eu de temps d’apprentissage, nous invitons, avec nous, à garder le cap et à foncer – sans sortir de
étions « live » et les leçons à retenir sont nombreuses. la route malgré le chemin tortueux – vers une 52e édition très
prometteuse où nous nous réjouissons de vous accueillir et de
Une année plus tard mais enrichis d’une expérience, à l’heure vous retrouver.
où j’écris ces lignes, le Festival fait face à quasiment la même
situation : mêmes incertitudes quant à la possibilité de montrer
les films sur grand écran, de rassembler le public, d’inviter les
réalisateur.trice.s pour présenter leur œuvre sélectionnée pour
la plupart du temps en première mondiale ou internationale.
Nous avons travaillé avec toute l’équipe depuis plusieurs mois
sur trois scénarios déclinés en plusieurs versions. Chacun.e
dans son secteur envisage toutes les options, élargit le champ
des possibles, réfléchit constamment « en dehors de la boîte »
afin que le Festival ait lieu, que les films rayonnent au maximum,
que le public puisse, les voir, partager, échanger en présentiel
ou en ligne et dans le strict respect des mesures sanitaires. Et
notre Festival sera aussi virtuel que nécessaire mais aussi
présentiel que possible !

L’inclusion est notre maître mot dans cette crise qui nous divise,
et qui marginalise encore plus les personnes fragiles. Cette
année, nous allons proposer des rencontres à l’extérieur (bal-
lades thématiques, rendez-vous culturels…), la « hotline » sera à
nouveau active avant et pendant le Festival pour aider chacun.e
aussi bien à se repérer dans la programmation qu’à résoudre
des problèmes techniques, et la programmation proposera des
parcours thématiques adaptés aux différents publics.

Nous avons lancé en novembre dernier un projet pilote VdR


at School, une plateforme VOD pour les écoles qui a rapide-
ment remporté un vif succès. Ce projet est né dans la lancée
du Festival 2020 lors duquel des enseignant.e.s de la Suisse
romande ont visionné des films en ligne avec leur classe.
Nous projetons de développer cette initiative dans les mois
prochains en étroite collaboration avec les écoles de toute
la Suisse, et peut-être au-delà dans une phase ultérieure. Car
nous sommes persuadé.e.s de l’urgence de partager avec le
jeune public un cinéma non formaté, d’auteur.rice.s, véhicule
d’éducation, de découvertes et d’émotions.
6 Editoriaux

Unser Festival wird so weit wie nötig


online und so weit wie möglich vor Ort
stattfinden!
Raymond Loretan
Président du Conseil de fondation

De Getrieben von der Notwendigkeit und dem Wunsch, der All dies wäre nicht möglich ohne die unbeirrbare Unterstüt-
Gesundheitskrise zu trotzen und die Filme um jeden Preis zu zung unserer institutionellen und privaten Partner, insbeson-
zeigen, haben wir 2020 das gesamte Festival innerhalb von nur dere der Schweizerischen Eidgenossenschaft, des Kantons
fünf Wochen neu erfunden und sind auf unsere Weise in den Waadt, der Stadt Nyon und der Region Nyon sowie der Mobiliar,
Widerstand gegangen ... So wurden die 134 Filme 60’500 mal dem Hauptsponsor des Festivals, und der SRG, dem Hauptme-
gesehen, und Fachleute der fünf Kontinente nahmen an Po- dienpartner. Ihnen haben wir es zu verdanken, dass wir die Aus-
diumsdiskussionen, Projektpräsentationen, Diskussionen und gabe 2021 trotz aller Widrigkeiten mit einem echten Mehrwert
anderen Aktivitäten teil. Die Welt war in einer Welle der Solida- versehen konnten.
rität und mit dem Bedürfnis, sich über diese beispiellose Situa-
tion und ihre Folgen auszutauschen, mit Nyon verbunden. Es Vorerst laden wir Sie ganz im Sinne unseres diesjährigen Trailers
gab keine Lernkurve – alles spielte sich «live» ab, und wir haben ein, trotz der kurvenreichen Strecke Kurs zu halten und auf
viel gelernt. unsere sehr vielversprechende 52. Ausgabe zuzusteuern, bei
der wir uns auf Ihr Kommen und ein Wiedersehen freuen.
Ein Jahr später und um viele Erfahrungen reicher ist das Fes-
tival, während ich diese Zeilen schreibe, mit einer annähernd
gleichen Situation konfrontiert: Auch heute ist unsicher, ob es
möglich sein wird, die Filme auf der Kinoleinwand zu zeigen,
das Publikum zu mobilisieren und die FilmemacherInnen ein-
zuladen, ihre zumeist in Welt- oder internationaler Premiere
gezeigten Werke vorzustellen. Wir haben mit dem gesamten
Team mehrere Monate lang an drei Szenarien gearbeitet, von
denen jeweils mehrere Versionen entwickelt wurden. Alle zie-
hen in ihrem jeweiligen Bereich alle Optionen in Betracht, erwei-
tern das Feld des Möglichen, denken «über den Tellerrand hi-
naus», damit das Festival stattfinden kann, damit die Filme vor
Ort – unter strenger Anwendung der sanitären Massnahmen –
oder online ein möglichst grosses Publikum erreichen und sich
dieses Publikum über die Filme austauschen kann. Unser Festi-
val wird so weit wie nötig online und so weit wie möglich vor Ort
stattfinden!

Integration heisst unser Konzept in einer Krise, die uns spaltet


und schwächere Mitglieder der Gesellschaft weiter ausgrenzt.
In diesem Jahr werden wir Begegnungen im Freien anbieten
(thematische Spaziergänge, kulturelle Veranstaltungen …), die
Hotline wird wieder vor und während des Festivals aktiv sein, um
allen zu helfen, sich im Programm zurechtzufinden und tech-
nische Probleme zu lösen, und das Programm wird thematische
Erkundungsstrecken für verschiedene Zielgruppen anbieten.

Im vergangenen November haben wir mit VdR at School, einer


VOD-Plattform für Schulen, ein Pilotprojekt gestartet, das rasch
zu einem grossen Erfolg wurde. Den Anstoss für dieses Projekt
gab das Festival 2020, bei dem Lehrer in der französischspra-
chigen Schweiz mit ihren Klassen Filme online anschauten. Wir
haben vor, diese Initiative in den kommenden Monaten in en-
ger Zusammenarbeit mit Schulen in der ganzen Schweiz und
in einer späteren Phase vielleicht auch grenzüberschreitend zu
entwickeln. Denn wir sind überzeugt, dass das junge Publikum
dringend Zugang zum nicht-formatierten Autorenfilm braucht,
der neue Horizonte eröffnet, Entdeckungen ermöglicht und
Emotionen auslöst.
Editoriaux 7

Our Festival will take place online


as much as it needs to, but also on site
as much as possible!
Raymond Loretan
Président du Conseil de fondation

En In 2020, we reinvented the entire Festival in five weeks, For the moment, just like our trailer for this year, we invite you to
driven by the need and the desire to defy the health crisis and stay the course and run with us—without leaving the road des-
show the films at all costs, with a sense of urgency we mounted pite the winding path—towards a very promising 52nd edition
a resistance… Thus, 134 films were presented with a total of where we will be delighted to welcome and meet you again.
60,500 views, professionals from five continents participated in
the round tables, project presentations, discussions and other
activities; the world was connected to Nyon with an impetus of
solidarity and a need to discuss this unprecedented situation
and its consequences. There was no learning curve, we were
“live” and there were many insights gained.

One year later but enriched by experience, the Festival is facing


the same situation at the time of writing: the same uncertainties
regarding the possibility of showing the films on the big screen,
gathering the public, inviting directors to present their work, in
most cases, as world or international premieres. We have been
working with all the team for several months on three scenarios
offered in several versions. Everyone in their field is envisaging
all the options, widening the realm of possibilities, constantly
thinking “outside of the box” so that the Festival may take place,
so that the films get maximum exposure, so that the audience
may see them, share, and discuss in person or online and in
strict compliance with health measures. And our Festival will
take place online as much as it needs to, but also on site as
much as possible!

Inclusion is our key word during this crisis, which is dividing


us and marginalising vulnerable people even more. This year,
we are going to organise outdoor encounters (themed walks,
cultural events, etc.), the hotline will once again be running
before and during the Festival to help everyone find their way
through the programme as well as resolve their technical issues,
and the programme will propose themed trails suitable for the
different audiences.

In November 2020, we launched the VdR at School pilot project,


a VOD platform for schools that has quickly become a resound-
ing success. This project was born from the momentum of the
2020 Festival during which teachers in French-speaking Swit-
zerland viewed films online with their classes. We are planning
to develop this initiative over the coming months in close colla-
boration with schools all over Switzerland and, perhaps, beyond
at a later stage. As we are convinced of the urgency of sharing
film with a young audience, film that is not formatted, film by
auteurs, film that conveys education, discoveries and emotions.

All of this would not be possible without the unwavering sup-


port of our institutional and private partners, in particular the
Confederation, the Canton of Vaud, the City of Nyon and the
Region of Nyon as well as La Mobilière, the principal sponsor
of the Festival and SSR SRG, its principal media partner. It is
thanks to them, despite these challenging times, that we are in
a position to bring real added value to the 2021 edition.
8
Editoriaux 9

Hybride
Emilie Bujès
Directrice artistique

Fr « Hybride » est l’un des mots qui résonne, s’impose, Quant à nous, sans relâche ni hésitation, nous nous obstinons
règne depuis un an dans le monde des festivals. Les éditions à défendre et partager des œuvres qui nous semblent essen-
sont hybrides ou ne le sont pas, et c’est le chagrin, peu importe tielles (envisageant aussi ce terme avec grande liberté), et qui
l’ampleur du « présentiel » – un mot bien étrange que ce der- nous emplissent, pour mieux nous abandonner ensuite comme
nier, comme me le faisait remarquer Emmanuel Carrère, grand lorsque la mer s’est retirée. Comme la fin d’un festival. L’édi-
Invité d’honneur de l’édition 2021. tion 2021 sera une nouvelle fois différente, mais les films eux
résistent et s’imposent, en attendant la réouverture des salles.
Or, de façon singulière, ce mot est essentiel au cinéma du réel
depuis fort longtemps déjà. Des formes hybrides assumées,
flirtant librement avec la fiction, déploient encore le spectre
des possibles documentaires. Le cinéma du réel a toujours été
un cinéma également, ou sans doute même avant tout. Une fois
installée, la caméra influence inéluctablement ce qu’elle filme,
tandis que les choix de celui ou celle qui la dirige ont en paral-
lèle immanquablement des effets sur l’appréhension que l’on
a de ce que l’on regarde. Cela a toujours existé, à différents
échelles et degrés. De longue date, Visions du Réel affectionne
particulièrement cette hybridation, qui en fin de compte s’ap-
parente davantage à une liberté assumée, qui relève elle d’une
autre notion chère au Festival : celle d’auteur.rice.

Les films qui habitent la sélection officielle 2021 embrassent


cette liberté, ces subjectivités, ce refus d’explications ou
d’informations exhaustives, pour mieux aspirer à traduire des
sentiments et des émotions personnels qui n’en deviendront
qu’encore davantage universels. Cette sélection 2021 donc,
puissante et éclectique, permettra une nouvelle fois de rendre
compte de l’indépendance et de l’affranchissement du cinéma
du réel contemporain, qui se tient à juste distance des enjeux
parfois aliénants de la fiction et des définitions – de fond et de
forme – souvent trop exiguës du « documentaire ».

Les invité.e.s des Ateliers, Tatiana Huezo et Pietro Marcello,


incarnent également cette licence avec grâce, naviguant entre
cinéma du réel et fiction, entre poésie et littérature, entre inté-
riorité, mise en scène et capture du réel.

Le film doit être à toi, il doit être imparfait, il est beau comme
il est. Je n’ai jamais en tête le film entier du début à la fin.
Je
pense à des moments de cinéma qui m’émeuvent, à des atmo-
sphères, je ne pense presque jamais le film dans son intégralité
mais je m’intéresse à d’autres aspects. Le cinéma doit remplir
le regard. Je n’ai pas d’objectifs fixés d’avance, j’ai besoin de
me sentir passionné. Et d’ailleurs, rien ne dit qu’on doive faire
des films toute sa vie. Pour faire des films, il faut en ressentir
la nécessité. (extrait de l’entretien avec Pietro Marcello pour le
catalogue du Festival)

La nécessité, la pulsion de raconter, associées à la dimension


de point de vue personnel, assumé, sont d’autres traits saillants
de la sélection et de la vision du Festival. C’est dans ce cadre
qu’un invité tel qu’Emmanuel Carrère qui aborde le réel à travers
l’écriture et à la première personne permet d’élargir encore le
spectre des possibles. Il a choisi des films réalisés par d’autres
cinéastes, marquants et inspirants à ses yeux, qui converseront
avec son documentaire Retour à Kotelnitch et avec ses mots, à
l’occasion de la grande Masterclass.
10 Editoriaux

Hybrid
Emilie Bujès
Künstlerische Leiterin

De «Hybrid» ist eines dieser Wörter, die seit einem Jahr in Das Bedürfnis, der Drang Geschichten
zu erzählen sind, in
der Welt der Festivals mitschwingen, sich aufdrängen, herr- Verbindung mit der Dimension einer persönlichen, bewussten
schen. Die Ausgaben finden entweder in hybrider Form oder Sichtweise, weitere hervorstechende Merkmale der Auswahl
ganz digital statt, und das ist der Kummer, egal welchen Umfang und Vision des Festivals. In diesem Rahmen hilft uns ein Gast
der «Präsenz»-Anteil annimmt – ein sehr seltsames Wort, worauf wie Emmanuel Carrère, der sich der Realität schreibend und in
mich Emmanuel Carrère, der Ehrengast der Edition 2021, hinwies. der ersten Person nähert, das Spektrum der Möglichkeiten zu
erweitern. Er hat Filme von anderen Filmemachern ausgewählt,
Nun ist dieses Wort auf einzigartige Weise schon sehr lange die für ihn prägend und inspirierend sind, und die mit seinem
ein wesentlicher Bestandteil des Dokumentarfilms. Bewusst Dokumentarfilm Retour à Kotelnitch und mit seinen Worten,
gewählte Mischformen, die frei mit der Fiktion kokettieren, er- anlässlich der grossen Masterclass, in einen Dialog treten.
weitern das Spektrum der dokumentarischen Möglichkeiten
weiter. Das «Cinéma du Réel» war schon immer, und vielleicht Und wir? Wir beharren ohne Unterlass darauf, Werke zu vertei-
sogar vor allem, auch Kino. Sobald sie installiert ist, beeinflusst digen und zu teilen, die uns wesentlich erscheinen (wobei wir
die Kamera zwangsläufig das, was sie filmt, während sich die auch diesen Begriff mit grosser Freiheit betrachten) und die
Entscheidungen der Person, die sie führt, zugleich unweiger- uns ausfüllen, nur um uns später zu verlassen, wie das Meer,
lich auf unsere Vorstellung von dem, was wir beobachten, aus- wenn es sich zurückzieht. Wie das Ende eines Festivals.
wirken. In unterschiedlichem Ausmass und Grad hat es das
schon immer gegeben. Visions du Réel pflegt seit langem eine Die Ausgabe 2021 wird wieder anders sein, aber die Filme leisten
besondere Vorliebe für diese Hybridisierung, die letztlich eher Widerstand und setzen sich durch, während wir darauf warten,
einer bewussten Freiheit gleichkommt, die wiederum unter dass die Kinos wieder öffnen.
einen anderen, dem Festival lieb gewordenen Begriff fällt: den
der AutorInnenschaft.

Die Filme in der offiziellen Auswahl 2021 nehmen diese Freiheit,


diese Subjektivität, diese Verweigerung von Erklärungen oder
erschöpfenden Informationen an, in dem Bestreben, persönliche
Gefühle und Emotionen besser zu übersetzen, die dadurch nur
noch universeller werden. Die intensive und eklektische Aus-
wahl 2021 zeigt also einmal mehr die Unabhängigkeit und Frei-
heit eines zeitgenössischen «Cinéma du Réel» , das sich von
den mitunter entfremdenden Vorgaben der Fiktion und von
den oft zu engen inhaltlichen und formalen Definitionen des
«Dokumentarfilms» fernhält.

Auch die Gäste der Ateliers, Tatiana Huezo und Pietro Marcello,
verkörpern diese Freiheit mit Anmut, indem sie zwischen Doku
und Fiktion, zwischen Poesie und Literatur, zwischen Innerlich-
keit, Inszenierung und Einfangen der Realität navigieren.

Der Film muss der eigene Film bleiben, der in seiner Imperfek-
tion schön ist. Ich habe nie den ganzen Film von Anfang
bis
Ende im Kopf. Ich denke an Momente aus dem Kino, die mich
bewegen, und Atmosphären. Ich denke fast nie an den Film
als Ganzes, sondern betrachte andere Aspekte. Das Kino muss
das Auge erfüllen. Ich habe keine vorformulierten Ziele, ich
brauche Leidenschaft. Ausserdem muss man nicht unbedingt
sein ganzes Leben lang Filme machen. Um Filme zu machen,
muss man ein Bedürfnis haben, es zu tun. (Auszug aus dem
Interview mit Pietro Marcello für den Katalog des Festivals)
Editoriaux 11

Hybrid
Emilie Bujès
Artistic Director

En “Hybrid” is one of those words that has resonated, im- This need and this drive to tell a story, combined with the di-
posed itself, and prevailed for a year in the world of festivals. mension of the personal and tangible point of view, are other
Editions are either hybrid or they are not. And there is a sad- salient features of the Festival’s selection and vision. It is in this
ness to it, regardless of the scale of the face-to-face/traditional framework that a guest, such as Emmanuel Carrère, who tackles
component, or what the French call “présentiel”, which is a very the real through writing and in the first person, may enable the
strange word, as pointed out to me by Emmanuel Carrère, the spectrum of possibilities to be further expanded. He has chosen
Guest of Honour of the 2021 edition. films directed by other filmmakers, which are striking and ins-
piring in his view, which will converse with his documentary
Yet, quite uniquely, this concept has already been essential Retour à Kotelnitch and with his words, on the occasion of the
to non-fiction filmmaking for a very long time. Accepted hy- major Masterclass.
brid forms, freely flirting with fiction, continue to expand the
spectrum
of non-fictional possibilities. Non-fiction cinema As for us, we persevere, without respite, without hesitation, in
has always been, more than anything else, a form of cinema championing and sharing works that, to us, seem essential (also
too. Once set up, the camera inevitably influences what it films, considering this term with a great freedom), and that complete
while, in parallel, the choices of he or she who is directing it will us, all the better to then abandon us, like when the sea has
certainly have effects on the understanding we have of what we retreated. Like the end of a festival. The 2021 edition will once
are watching. This has always existed, on different scales and again be different. Yet the films themselves, they resist and they
to different degrees. For many years, Visions du Réel has been prevail, while we wait for the cinemas to re-open.
particularly fond of this hybridisation, which ultimately seems
more like an assumed freedom, which itself pertains to another
notion held dear by the Festival: that of the auteur.

The films that populate the 2021 official selection embrace


this freedom, these subjectivities, this refusal of explanations
or comprehensive information, so they may better aspire to
conveying sentiments and personal emotions, which will only
become even more universal. So, this powerful and eclectic
2021 selection will once again enable us to take into account
the independence and the emancipation of contemporary
non-fictional filmmaking, which keeps itself at the right dis-
tance from the sometimes alienating issues of fiction and from
the often excessively confined definitions—in form and in subs-
tance—of the traditional “documentary”.

The guests of the Ateliers, Tatiana Huezo and Pietro Marcello,


also gracefully embody this licence, navigating between non-
fictional filmmaking and fiction, between poetry and literature,
between interiority, mise en scène and capturing reality.

It has to be your film, it has to be imperfect, it’s beautiful just the


way it is. I never roll out an entire shot film, from start to finish.
I
offer fragments of a film that excite me, the feel of it, and I rarely
think of the film as a whole. I look at other aspects. Cinema
should fill your eyes. I don’t have a list of goals—I need to feel
passion. Anyway, you may not be making films all your life. To
make films, you have to need to do it. (excerpt from the inter-
view with Pietro Marcello for the Festival catalogue)
12 Le mot des partenaires

Confédération suisse
Alain Berset
Conseiller fédéral
Bundesrat
Federal Councillor

Fr Visions du Réel a toujours été plus qu’un festival du cinéma documentaire.


Depuis toujours, c’est un Festival qui aiguise nos sens : il nous permet de voir la réalité
comme un champ des possibles et la fiction comme une déclinaison du réel. Les
frontières entre les genres se révèlent ainsi artificielles, et nous, spectatrices et specta-
teurs, sommes amené.e.s à tirer nos propres conclusions.
Le travail du lauréat du Prix d’honneur de l’édition 2021, Emmanuel Carrère, fait
écho à cette ambition profonde d’explorer le réel. Tout au long de sa carrière, l’auteur,
cinéaste et scénariste a navigué avec aisance entre documentaire et fiction, entre
journalisme et romanesque, explorant aussi le long métrage. Ce double regard sur la
réalité – en surface et en profondeur – est aussi passionnant que révélateur. Avec une
rare subtilité, Emmanuel Carrère nous rappelle combien nous avons en commun avec
celles et ceux qui nous semblent pourtant si différent.e.s. Une démarche qui a toute
son importance, aujourd’hui plus que jamais.
Je souhaite à toutes et à tous un Festival riche et inspirant !

De Das Festival Visions du Réel war immer mehr als ein Dokumentarfilmfestival. Es
war und ist ein Festival, dass unsere Wahrnehmung schärft, indem es die Realität als
Fundus von Möglichkeiten begreift – und die Fiktion als Spielart des Realen. Genre-
Grenzen werden so als künstlich entlarvt und wir Zuschauenden sehen uns gefordert,
unsere eigenen Schlüsse zu ziehen.
Genauso verhält es sich auch mit dem Werk des diesjährigen Trägers des
Festival-Ehrenpreises, Emmanuel Carrère. Der Schriftsteller, Drehbuchautor und
Regisseur wechselt seit jeher mühelos zwischen dokumentarischen Genres wie
Journalismus und Dokumentarfilmen und fiktiven Medien wie dem Roman oder
dem Spielfilm. Dieser doppelte Blick auf die Verhältnisse – auf die Fassaden und die
Abgründe dahinter – ist ebenso spannend wie aufklärerisch. Emmanuel Carrère lässt
uns so subtil erkennen, wie viel uns mit jenen verbindet, mit denen uns scheinbar
nichts verbindet. Gerade in diesen Zeiten, ist das ein wichtiger Beitrag.
Ich wünsche allen ein erkenntnisreiches Festival!

En Visions du Réel has always been more than a documentary film festival. It has
been and continues to be a Festival that heightens our awareness and helps us see
reality as a wealth of opportunity—and fiction as a form of real life. The Festival
exposes genre boundaries as artificial leaving us, the audience, to draw our own
conclusions.
The same is true of the work of this year’s laureate of the Festival’s Honorary
Award. Emmanuel Carrère is an author, screenplay writer and director who segues
effortlessly between documentary genres such as journalism and documentary films,
and fiction such as novels and feature films. This twofold insight into different topics
—looking at first impressions and what lies behind them—is both exciting and instruc-
tive. Emmanuel Carrère leads us, ever so subtly, to see how much we have in common
with those with whom we seemingly have nothing in common. His work is particularly
significant in these times of COVID.
I wish you all an eye-opening experience at the Festival!
Le mot des partenaires 13

Canton de
Vaud Fr Au moment d’écrire ces quelques lignes, personne n’est encore capable de
dire à quoi ressemblera la 52e édition de Visions du Réel. Même s’il nous tarde de
partager à nouveau ce rituel collectif délicieusement étrange qui consiste à se re-
Cesla Amarelle cueillir silencieusement dans la pénombre des salles de cinéma, la crise pandémique
Conseillère d’Etat que nous traversons nous plonge dans des abysses d’incertitude. Le Festival se
Cheffe du Département déroulera-t-il sur place ? En virtuel ? Faudra-t-il composer avec un compromis hybride
de la formation, des deux ? Ces hésitations pèsent tant sur l’organisation que sur le public.
de la jeunesse et de la culture Une chose est sûre cependant : le Festival aura lieu. L’équipe de Visions du
Staatsrätin Réel nous a déjà prouvé qu’elle était capable d’accomplir des miracles. On l’a con-
Vorsteherin Departements staté avec l’édition de l’année dernière : en moins de cinq semaines, le Festival s’est
für Bildung, Jugend und Kultur entièrement redéployé en ligne pendant le semi-confinement. Le public a joué le jeu
State Councillor et le succès était au rendez-vous.
Head of the Department of Cette année 2020 a vu également la concrétisation d’un projet généreux et
Education, Youth and Culture ambitieux : depuis quelques mois, une plateforme VOD destinée aux écoles a vu le
jour. Visions du Réel a trouvé un moyen adéquat et adapté en ces temps de crise
sanitaire pour faire entrer le cinéma dans les classes.
Quoi qu’il en soit, dans les salles ou en virtuel, la 52e édition de Visions du Réel
aura le soutien des collectivités publiques. Le Canton, la Ville et la Région de Nyon
ont renouvelé en 2020 la convention qui les lie au Festival. En ces temps incertains,
prendre soin de la culture, c’est avant tout prendre soin de nous-même. Bon Festival
à toutes et tous !

De Während ich diese Zeile schreibe, kann noch niemand genau sagen, wie die 52.
Ausgabe von Visions du Réel aussehen wird. Auch wenn wir es kaum abwarten kön-
nen, endlich wieder alle zusammen gespannt und voller Vorfreude in einem dunklen
Kinosaal zu sitzen, sorgen die Pandemie und die durch sie verursachte Krise weiterhin
für Ungewissheit. Wird das Festival vor Ort stattfinden? Oder virtuell? Müssen wir uns
mit einem Kompromiss aus beidem zufriedengeben? Diese Unsicherheit belastet die
Organisation und die Zuschauer gleichermassen.
Doch eines ist sicher: Das Festival wird stattfinden. Das Team von Visions du
Réel hat bereits bewiesen, dass es Wunder vollbringen kann. Davon konnten wir
uns bei der letzten Ausgabe überzeugen: In nicht einmal fünf Wochen hat sich das
Festival vollständig digitalisiert und fand während des Teil-Lockdowns online statt.
Die Zuschauer haben mitgemacht und es war ein voller Erfolg.
2020 hat sich zudem ein grosszügiges und ehrgeiziges Projekt konkretisiert:
Seit einigen Monaten ist die Plattform VOD für Schulen verfügbar. Visions du Réel hat
in dieser Gesundheitskrise ein geeignetes und angepasstes Mittel gefunden, um das
Kino in die Klassenräume zu bringen.
Ob in den Kinos oder virtuell, die 52. Ausgabe von Visions du Réel kann auf die
Unterstützung der Behörden zählen. 2020 wurde der Vertrag des Kantons, der Stadt
und der Region Nyon mit dem Festival verlängert. In diesen unsicheren Zeiten be-
deutet die Unterstützung der Kultur vor allem auch, uns um uns selbst zu kümmern.
Wir wünschen allen ein schönes Festival!

En As I write this, no one is yet capable of saying what the 52nd edition of Visions
du Réel will be like. Even if we’re looking forward once again to sharing this deliciously
strange collective ritual, which consists of silently communing in the darkness of a
cinema, the pandemic crisis that we are experiencing has plunged us into depths of
uncertainty. Will the Festival take place on site? Will it be virtual? Will we have to com-
promise with a hybrid version? This uncertainty weighs as much on the organisers as
it does on the audience.
However, one thing is certain: the Festival will take place. The Visions du Réel
team has already proven to us that it is capable of accomplishing miracles. We saw this
with last year’s edition: in under five weeks, the Festival was entirely reorganised online
during the semi-lockdown. The audience played along and it was a great success.
2020 also saw the accomplishment of a generous and ambitious project, with
the emergence a few months ago of a VOD platform intended for schools. In these
times of health crisis, Visions du Réel has found the proper and appropriate way to
bring film into the classroom.
In any event, whether in the theatres or virtually, the 52nd edition of Visions
du Réel will have the support of the public authorities. In 2020, the Canton, the City
and the Region of Nyon renewed the agreement that binds them to the Festival. In
these uncertain times, looking after culture means first and foremost looking after
ourselves. Have a great Festival everyone!
14 Le mot des partenaires

Ville de Nyon
Fabienne Freymond Cantone
Municipale de la Culture, Nyon
Gemeinderätin
Councillor, Department of Culture, Nyon

Fr Le cinéma a été inventé en 1895 par les Frères Lumière, le plus ancien festival
de film a été créé en 1932 à Venise, et Visions du Réel compte parmi les premiers
festivals de cinéma entièrement digital au monde avec son édition 2020. C’est dire
si la manifestation nyonnaise, dynamique cinquantenaire, sait se renouveler. Résultat
des courses : plus de spectatrices et spectateurs que jamais et une audience inter-
nationale et suisse croissante. Un pas de géant a ainsi été opéré vers la recherche
du parfait mix entre un accueil chaleureux et impeccable des amatrices, amateurs
et professionnel.le.s de cinéma à Nyon, et une possibilité de visionner des films à la
demande. Les autorités de la Ville se réjouissent de vivre avec Visions du Réel une
semaine d’avril comme chaque année passionnante, et d’en partager les pépites et
moments forts avec un large public ; ceci dit, nous espérons pouvoir renouer avec
la convivialité des rencontres sur le terrain nyonnais. Bienvenue à vous, où que vous
soyez ! Et longue vie et prospérité à Visions du Réel !

De Das Kino wurde 1895 von den Brüdern Lumière erfunden, das älteste Filmfestival
wurde 1932 in Venedig ins Leben gerufen, und Visions du Réel war mit seiner Ausgabe
2020 eines der ersten komplett digitalen Kinofestivals weltweit. Ein untrügliches
Zeichen, dass die dynamische, 50-jährige Veranstaltung in Nyon zur Erneuerung
fähig ist. Das Ergebnis sind mehr Zuschauer als je zuvor und ein wachsendes in-
ternationales und Schweizer Publikum. Damit ist ein riesiger Schritt gelungen, um
den perfekten Empfang der KinoliebhaberInnen und Filmfachleute in Nyon und die
Möglichkeit, Filme auf Abruf zu sehen, zu vereinen. Die Stadtverwaltung freut sich
darauf, mit Visions du Réel wie jedes Jahr eine spannende Aprilwoche zu erleben und
die Höhepunkte und bewegenden Momente mit einem breiten Publikum zu teilen.
Zudem hoffen wir, dass wieder gesellige Begegnungen in Nyon stattfinden können.
Wir heissen Sie willkommen, wo immer Sie sind! Und Visions du Réel wünschen wir ein
langes Leben und weiterhin viel Erfolg!

En Moving pictures were invented in 1895 by the Lumière brothers, the oldest film
festival was created in 1932 in Venice and Visions du Réel was among the world’s first
entirely digital film festivals with its 2020 edition. This just goes to show that the event
in Nyon, now an energetic fifty-year-old, is still able to reinvent itself. The upshot: more
spectators than ever and a growing international and Swiss audience. A giant step has
thus been taken in search of the perfect mix between a warm and impeccable wel-
come of film fans and professionals in Nyon, and the possibility of watching the films
on demand. Just like every year, the town’s authorities are delighted to experience
an exciting week in April with Visions du Réel, and to share its gems and highlights
with a wide audience; that said, we hope to be able to re-establish the conviviality
of encounters on the ground in Nyon. Welcome, wherever you are! And live long and
prosper, Visions du Réel!
Le mot des partenaires 15

La Mobilière
Jean-Philippe Moser
Responsable Mobilière Vie
La Mobilière
Leiter Mobiliar Leben
Die Mobiliar
Head of Swiss Mobiliar Life
Swiss Mobiliar Insurance Company Ltd.

Fr Premier festival de cinéma à avoir proposé une version alternative et inédite,


uniquement sur Internet, Visions du Réel s’est illustré l’an dernier par sa détermina-
tion et sa capacité à innover. Cette édition a rencontré un franc succès et a accru la
visibilité du Festival.
En tant que partenaire principal de Visions du Réel, la Mobilière se félicite du
vif intérêt du public pour les thèmes de société et d’ouverture au monde. Le public a
besoin du cinéma du réel, dans les salles de cinéma bien sûr, mais aussi en ligne car
il est accessible à tous et en tout lieu.
Cette année, Visions du Réel se présente avec une équipe étoffée de nou-
veaux membres. Puissent ces changements être sources d’inspiration et de dévelop-
pements. La Mobilière se réjouit de financer à nouveau la plus haute distinction
Grand Prix de la Compétition Internationale Longs Métrages et souhaite plein succès
à cette édition placée sous le signe du romanesque.

De Visions du Réel fand 2020 als erstes Filmfestival komplett im Internet statt.
Damit hat das Festival Neuland betreten und seine Innovationskraft eindrücklich unter
Beweis gestellt. Die Online-Edition war ein grosser Erfolg und hat die Reichweite des
Festivals erhöht.
Als Hauptpartnerin des Festivals freut sich die Mobiliar über das rege Interesse
des Publikums an gesellschaftlichen Themen und unterschiedlichen Sichtweisen auf
die Welt. Filmliebhaberinnen und -liebhaber brauchen kreative Dokumentarfilme in
echten Kinosälen, aber auch online, wo die Filme für alle jederzeit zugänglich sind.
Dieses Jahr unterstützen neue Köpfe das Organisationsteam von Visions du
Réel. Möge dieser Wechsel Anlass für Inspiration und Aufbruch sein. Die Mobiliar freut
sich, dieses Jahr erneut die höchste Auszeichnung des Festivals, den Grand Prix des
Internationaler Wettbewerb – Langfilme, zu finanzieren und wünscht der diesjährigen
Ausgabe, die ganz im Zeichen des „Romanhaften des Realen“ steht, viel Erfolg.

En Visions du Réel’s determination and ability to innovate served as a shining light


last year as it was the first film festival to have organised an alternative internet-only
edition. It proved a tremendous success and helped raise the event’s profile.
La Mobilière, Visions du Réel’s main partner, is delighted to see audiences’
keen interest in societal issues and the world around them. People need cinema that
engages with reality, both in cinemas and also online, because that makes it accessible
to anyone, anywhere.
The organising team for this year’s Visions du Réel Festival has been expanded.
We sincerely hope these changes will be a source of inspiration and new departures.
La Mobilière is again delighted to be providing the prize money for the top award,
Grand Jury Prize in the International Feature Film Competition, and wishes the Festival
every success for its next edition dedicated to the Fiction of the Real.
16 Le mot des partenaires

SRG SSR
Gilles Marchand
Directeur général SRG SSR
Generaldirektor SRG SSR De Es gibt ein vor und ein nach 2020. Am 16. März 2020 blieb
Director General SRG SSR Visions du Réel gerade ein Monat Zeit, um seinen Anlass und
die Möglichkeit Teil davon zu sein, komplett zu überdenken
Pascal Crittin und neu zu gestalten. Das Festival ist es gelungen, sich neu zu
Directeur RTS erfinden und die digitalen Formate erfolgreich einzusetzen,
Direktor RTS um die Autorinnen und Autoren, Regisseurinnen und Regis-
Director RTS seure, Produzentinnen und Produzenten sowie das zahlreiche
Publikum zusammenzubringen. Die Schwierigkeit, für die Zu-
kunft zu planen, besteht weiterhin. Aber der Wille, den
Dokumentarfilm zu leben und fortleben zu lassen ist stärker
spürbar denn je.
Die langjährigen Festivalpartner SRG und RTS sahen
sich mit den gleichen Herausforderungen konfrontiert: sich
neu zu erfinden und den Auftrag des Service public zu erfüllen,
indem sie ihre Angebote anpassen und das Publikum Tag für
Tag begleiten, um eine wichtige Verbindung und Nähe zu ihm
zu schaffen.
Gestärkt durch seine Erfahrung im digitalen Bereich
und getragen von der Überzeugung, dem Publikum eine
Möglichkeit zur Begegnung zu geben, ist Visions du Réel in die-
sem Jahr hybrid erlebbar: hauptsächlich digital, aber auch mit
Anlässen vor Ort. Ein Akt des Widerstands für das Überleben des
Genres, der Ideenvielfalt und der unterschiedlichen Macharten.
Wir teilen dieses Ansinnen und sind stolz darauf, einen
Beitrag zur Förderung des Dokumentarfilms zu leisten. Unsere
Unterstützung zeigt sich insbesondere durch Koproduktionen,
die hier ihre Premiere feiern, und zwei Preise zur Unterstützung
in der Entwicklungsphase (Prix RTS : Perspectives d’un Doc et
VdR-Pitching im Rahmen der Plattform Industry).
Mit der Ausgabe 2021 möchten wir Ihnen eine Fülle von
Denkanstössen, Entdeckungen und Austauschmöglichkeiten
bieten. Das Festival ist ein absolutes Muss für alle, die die Welt
Fr Il y aura eu un avant et un après 2020. Le 16 mars 2020, und ihre komplexen Realitäten mit dem geschärften Blick der
Visions du Réel avait un mois pour repenser complètement Filmschaffenden sehen möchten.
son édition et son accessibilité. Le Festival a su se réinventer et
apprivoiser avec succès le digital comme atout pour connecter En There was a before 2020 and an after 2020. On 16 March
les auteur.e.s, les réalisateurs.rice.s, les producteur.rice.s et le 2020, Visions du Réel had one month to reinvent its edition and
public qui a largement répondu présent. Et aujourd’hui, si la its accessibility. The Festival succeeded, by using digital tech-
difficulté de se projeter dans l’avenir persiste, l’évidence de nology to connect authors, directors, producers and the public
vivre et faire vivre le cinéma du réel, elle, résonne plus forte- who largely answered the call. Today, even though it remains
ment que jamais. hard to project itself into the future, the call to live and keep
La SSR et la RTS, partenaires historiques du Festival, ont alive creative documentary has never been so strong.
été confrontées aux mêmes défis. Se réinventer et assurer la The SRG and RTS, longtime partners of the Festival, have
mission de service public en adaptant leurs offres et en accom- been facing the same challenges. We also had to reinvent our-
pagnant le public au quotidien. S’engager auprès de lui pour selves and ensure our public service mission by adapting our
créer ce lien et cette proximité essentiels. offering and going along daily with the public. Engaging with
Renforcé par son expérience du digital et porté par la the public is fundamental to create crucial link and proximity.
conviction d’offrir au public la possibilité de se rencontrer, After its successful digital experience and animated by
Visions du Réel revient cette année avec une édition hybride, the urge to offer to the public the possibility of meeting, Visions
vouée au digital mais également à la rencontre in situ. Un acte du Réel has decided to offer again this year a hybrid version,
de résistance pour la survie du genre, de la diversité des idées mainly digital but also physical through in situ encounters. Like
et des écritures. Nous partageons cette ambition et c’est une an act of resistance, in the name of genre, diversity of ideas and
fierté de participer à l’encouragement de la création documen- writings. We share the same ambition and are proud to promote
taire. Notre soutien s’illustrera notamment par des coproduc- documentary creation. We’ll demonstrate our support namely
tions à découvrir en primeur et deux prix de soutien à la création through premiered coproductions and two awards supporting
en phase de développement (Prix RTS : Perspectives d’un Doc creation development (Prix RTS : Perspectives d’un Doc et VdR-
et VdR-Pitching au sein de la plateforme Industry). Pitching within the plateforme aimed at professionals Industry).
Nous vous souhaitons une édition 2021 riche en réfle- We wish you a great 2021 edition, full of reflexions, in-
xions, échanges et découvertes. Un rendez-vous incontournable teractions and discoveries. An unmissable event for anyone
pour qui souhaite appréhender le monde et ses réalités com- interested in gaining an insight into the world and its complex
plexes à travers le regard affûté des cinéastes. realities through the sharp eyes of filmmakers.
Le mot des partenaires 17

Direction du développement
et de la coopération (DDC)
Patricia Danzi
Directrice de la Direction du développement et de la coopération (DDC)
Direktorin der Direktion für Entwicklung und Zusammenarbeit (DEZA)
Director General of the Swiss Agency for Development and Cooperation (SDC)

Fr À bien des égards, le cinéma est un puissant média, qui nous transporte dans
un autre monde, nous fait découvrir une manière de penser différente et nous révèle
une vision singulière des choses. Le cinéma garde vivants nos souvenirs et nous laisse
entrevoir un avenir possible. C’est pourquoi, dans une période de crise comme celle
que nous traversons actuellement, il est d’autant plus important que ce Festival ait lieu
car le cinéma nous distrait et attire notre attention sur des thématiques, des personnes,
des lieux et des enjeux que nous croyons connaître et qu’en définitive nous découv-
rons. Depuis bientôt deux décennies, la DDC a instauré une collaboration fructueuse
avec le Festival, ce qui a permis à des pays sans industrie cinématographique de pre-
mier plan de produire des œuvres audiovisuelles, et à des réalisateurs et réalisatrices
du monde entier de donner à voir leurs réalités. « Les visites font toujours plaisir, si ce
n’est en arrivant, du moins en partant. », écrit, en citant La Bruyère, l’auteur, cinéaste
et scénariste français Emmanuel Carrère, Invité d’honneur de l’édition 2021 de Visions
du Réel. Je suis persuadée que cette année aussi, quand le Festival touchera à sa fin,
nous serons heureux d’avoir découvert d’autres perspectives et acquis d’autres points
de vue. Un grand merci à l’équipe de Visions du Réel qui n’a pas ménagé ses efforts
pour que, malgré les circonstances actuelles, l’édition 2021 soit un succès, que ce soit
en ligne ou in situ à Nyon.

De Filme sind in vielerlei Hinsicht mächtig – weil sie den ZuschauerIn in eine an-
dere Welt, eine andere Denkweise oder eine andere Sicht der Dinge versetzen. Sie
halten unsere Erinnerung wach und sie lassen uns in eine mögliche Zukunft blicken.
Deshalb ist es so wichtig, dass – in Zeiten wie dieser –  Visions du Réel tatsächlich statt-
findet, uns ablenkt und unsere Aufmerksamkeit auf Themen, Menschen, Orte und
Herausfor¬derun¬gen lenkt, die gleichzeitig bekannt und unbekannt sind. Seit bald
zwei Jahrzehnten arbeitet die DEZA erfolgreich mit dem Festival zusammen, damit auch
in Ländern ohne profilierte Filmindustrie Produk¬tio¬nen realisiert werden können und
Werke von Filmschaffenden aus aller Welt Einblicke in ihre Realitäten geben können.
„Ein Besuch bringt immer Freude – wenn nicht, wenn er beginnt, dann wenn er endet”,
zitiert Emmanuel Carrère, Schriftsteller, Filmemacher, Drehbuchautor und Ehrengast
an der diesjährigen Ausgabe von Visions du Réel. Ich bin sicher, dass wir auch dieses
Jahr am Ende des Festivals Freude haben, dass es uns Zugang zu unterschiedlichen
Perspektiven gegeben und uns eigene Sichtweisen eröffnet hat. Herzlichen Dank an
das Visions du Réel-Team für das riesengrosse Engagement, damit auch die Edition
2021 unter den gegebenen Umständen ein Erfolg wird – ob virtuell oder vor Ort in Nyon.

En Films are powerful in many ways—transporting the viewer to a different world,


a different way of thinking, or a different way of seeing things. They keep our memo-
ries alive and they give us a glimpse of a possible future. That is why it is so important
that—especially in times like these—Visions du Réel actually takes place, to provide
us with a distraction and draw our attention to themes, people, places and challenges
both known and unknown. For almost 20 years, the SDC has been working success-
fully with the festival to facilitate productions in countries without a prominent film
industry and to enable filmmakers from all over the world to provide an insight into
their own realities through their work. “A visit always brings pleasure—if not when it
begins, then when it ends,” quotes Emmanuel Carrère, author, screenwriter, filmmaker
and Guest of honor at this year’s edition of Visions du Réel. I am sure that we will look
back on this year’s Festival and again take pleasure in the fact that it has shown us
different perspectives and broadened our horizons. I would like to thank the Visions
du Réel team for their tremendous commitment in making the 2021 edition a success
in the current circumstances—whether virtually or on site in Nyon.
18 Remerciements

Remerciements aux partenaires


Partenaire principal Partenaires Programme et Industry
la Mobilière Cannes Doc
Château de Prangins
Partenaire média principal Cinémathèque Suisse
SRG SSR Cinémas Capitole
Clinique de Genolier
Partenaires institutionnels Dafilms
Office fédéral de la culture (OFC) DOK Leipzig
Canton de Vaud Documentary Association of Europe (DAE)
Ville de Nyon École cantonale d’art de Lausanne (ECAL)
Région de Nyon École Moser
Ville de Gland European Film Market (EFM)
République et Canton de Genève FIPRESCI
MEDIA Desk Suisse FOCAL
Freestudios
Fondations Haute école d’art et de design – Genève (HEAD)
Loterie Romande International Documentary Festival Amsterdam (IDFA)
Migros Pour-cent-culturel Interfilm
Fondation Esther Locher-Gurtner La Lanterne Magique
Fondation Goblet Lightdox
Landys&Gyr Stiftung Meta
Fondation Juchum Pro Senectute Vaud
Fondation Sandoz Famille Raggioverde
Centre Patronal Signis
Fondation Pittet – Société académique Société des Hôteliers de la Côte
Vaudoise Société Suisse des Auteurs (SSA)
Rotary Club Nyon SUISSIMAGE
Swiss Films
Partenaires médias Tënk
RTS The Party Film Sales
Le Temps Thessaloniki Documentary Festival
Espace 2 Université de Lausanne (UNIL)
La Côte Zonta Club / Lausanne – Morges-La Côte
TV5 Monde
Weischer.Cinéma Fournisseur.se,s officiel.le.s
Atelier 9
Partenaires techniques Cornaz Impressions Emballages SA
DaisyBell Denogent SA
Ducommun Europcar
Festival Scope / Shift72 Garage Chevalley Nyon – Volvo
Imersis Inergy
Mémoire Vive Indiazelt & Event AG
Indigo
Interlignes
LVX
Net+ Léman TRN
Nyon Région Tourisme (NRT)
O’Terrasses
Propaganda Zürich AG
Payot Librairie
Qwstion
Securitas
Tavel Événement
WYTH
Vins de Nyon
Remerciements 19

Merci aux membres du Sesterce Club


Andreas Bachmann-Helbling
Lionel Baier
Charles et Martine Baud
Jean-François Binggeli
Dominique Blanchard – VCT Vector Gestion SA
Joséphine Byrne-Garelli
Angelo Boscardin – Corretra
Christophe Castella – Raiffeisen Nyon
Britt et Marc Chatel
Pierre-Alain Couvreu
Philippe Gaudin – Impec Nettoyage SA
Philippe Glasson
Jean-Marie Guignard – Banque Valiant
Jacques Hanhart
Bernard Labouchère
Catherine Labouchère
Raymond Loretan
Daniel Loupe
Milko Mantero – Retraites Populaires
Donato Mottini
Bernadette Nelissen
Perrin Thierry – Nyvimmo
Philippe Pellegrin
David Pittet
Yvan Quartenoud
Michèle Rodoni
Jean-François et Marie-Noëlle Rolle – Bernard Schenk SA
Claude Ruey
Olivier Thomas
Jean-Paul et Els Vanquaethem – Van Wincke
Nicole Zanon

… ainsi que celles et ceux qui ne souhaitent pas


que leur précieux soutien soit rendu public.
20 tv radio digital

La culture
avec des
grands C
La RTS soutient
Visions du Réel
21

Jurys
22 Jury Compétition Internationale Longs Métrages

Thomas
Imbach

Fr Thomas Imbach compte parmi les réalisateurs suisses les plus novateurs et
internationalement renommés. Évoluant avec virtuosité entre le documentaire et la
fiction, il s’est bâti une réputation pour l’audace de ses expérimentations formel-
les et narratives. Parmi ses premiers succès, on compte Well Done (1994) et Ghetto
(1997). Ses longs métrages Happiness Is a Warm Gun (2001), Lenz (2006) et I Was a
Swiss Banker (2007), ainsi que l’autofiction Day Is Done (2011) ont été présentés à la
Berlinale. Son film en costumes en anglais, Mary Reine d’Écosse (2013) a été sélectionné
au Festival international du film de Toronto. Son long métrage de fiction My Brother My
Love (2018) a été projeté pour sa première dans le cadre de la compétition internatio-
nale du Festival du film de Locarno. Pour son long métrage documentaire Nemesis,
Thomas Imbach a remporté le prix de la meilleure photographie à l’IDFA 2020.

De Thomas Imbach gehört zu den innovativsten und international berühmtesten


Filmemachern der Schweiz und bewegt sich meisterhaft zwischen Dokumentarfilm und
Fiktion. Er hat sich einen Ruf für seine mutigen Experimente gemacht, sowohl was die
Form seiner Werke angeht als auch als Geschichtenerzähler. Zu seinen frühen Erfolgen
gehören Well Done (1994) und Ghetto (1997). Die Spielfilme Happiness Is a Warm Gun
(2001), Lenz (2006) und I Was a Swiss Banker (2007) sowie die Autofiktion Day Is Done
(2011) wurden auf der Berlinale uraufgeführt. Sein englischsprachiger Historienfilm Mary
Queen Of Scots (2013) wurde für das Toronto International Film Festival ausgewählt. Sein
Spielfilm My Brother My Love (2018) feierte beim Locarno Film Festival im internationalen
Wettbewerb Premiere. Mit dem Dokumentarfilm Nemesis gewann er beim IDFA 2020
den Preis für die beste Kamera.

En As one of Switzerland’s most innovative and internationally renowned filmmak-


ers, Thomas Imbach moves with virtuosic mastery between documentary and fiction.
He has acquired a reputation for courageous experimentation both formally and as
a storyteller. His early successes include Well Done (1994) and Ghetto (1997). The
feature films Happiness Is a Warm Gun (2001), Lenz (2006) and I Was a Swiss Banker
(2007) as well as the auto-fiction Day Is Done (2011) all premiered at the Berlinale. His
English-language period drama Mary Queen Of Scots (2013) was selected for Toronto
International Film Festival. His fiction feature My Brother My Love (2018) premiered at
Locarno Film Festival in the International Competition. With the documentary feature
Nemesis, he won the Award for Best Cinematography at IDFA 2020.
Jury Compétition Internationale Longs Métrages 23

Savina
Neirotti

Fr Née à Gênes (Italie) en 1971, Savina Neirotti a étudié la philosophie avant de


poursuivre des études d’esthétique à l’Université de Pennsylvanie (USA). À son retour
en Italie, elle devient directrice de l’équipe Presse et Communication pour l’orchestre
symphonique national de la RAI, où elle est également chargée du département
pédagogique de 1995 à 2000. En 1994, elle fonde à Turin la Scuola Holden, une école
pour conteur.euse.s inspirée par le romancier Alessandro Baricco, dont elle devient
présidente en mars 2018. En 2008, elle conçoit le TorinoFilmLab, dont elle assure depuis
la direction. Elle est directrice de la programmation pour le Biennale College – Cinema,
une initiative du Festival international du film de Venise. Depuis 2016, elle est commis-
saire chargée des contenus pour le Venice Production Bridge, le marché du Festival
du film de Venise. Elle dirige également le Biennale College Cinema – Virtual Reality
fondée récemment pour des projets narratifs en réalité virtuelle.

De Savina Neirotti wurde 1971 in Genua (Italien) geboren. Auf ihr Philosophiestudi-
um folgt ein Studium der Ästhetik an der University of Pennsylvania (USA). Nach ihrer
Rückkehr in Italien leitete sie das Presse- und Kommunikationsbüro des Orchestra
Sinfonica Nazionale della RAI, wo sie von 1995 bis 2000 ausserdem für die Ausbil-
dungsabteilung zuständig war. 1994 gründete sie die Scuola Holden, eine Schule für
GeschichtenerzählerInnen in Turin, die von Romanautor Alessandro Baricco erdacht
wurde, im März 2018 übernahm sie die Rolle des CEO. 2008 gründete sie das Torino-
FilmLab, das sie seitdem leitet, und ist Leiterin der Programmgestaltung am Biennale
College – Cinema, eine von den Internationalen Filmfestspielen von Venedig unter-
stützte Initiative. Seit 2016 kuratiert sie Inhalte für die Venice Production Bridge, den
Markt der Filmfestspiele von Venedig. Sie leitet das neu gegründete Biennale College
Cinema – Virtual Reality, für narrative VR-Projekte.

En Born in Genoa (Italy) in 1971, she graduated in Philosophy and went on to study
Aesthetics at the University of Pennsylvania (USA). After returning to Italy, she became
Head of the Press and Communications Office of the Orchestra Sinfonica Nazionale
della RAI, where she was also in charge of the Education Department from 1995 to
2000. In 1994, she founded the Scuola Holden – a school for storytellers – in Torino,
ideated by novelist Alessandro Baricco, and in March 2018 she became its CEO. In
2008, she conceived the TorinoFilmLab, which she has directed since, and is Head
of Programming at the Biennale College – Cinema, an initiative promoted by the The
Venice International Film Festival. Since 2016, she has held the role of content curator
for the Venice Production Bridge, the Venice film festival’s market. She heads the new-
ly founded Biennale College Cinema – Virtual Reality, for VR narrative projects.
24 Jury Compétition Internationale Longs Métrages

Josh
Siegel

Fr Josh Siegel, commissaire d’exposition au Museum of Modern Art, a organisé


plus de cent expositions d’art et de cinéma dont beaucoup figurent dans la sélec-
tion annuelle du New York Times, d’Artforum et de Film Comment. Il participe
également au comité de sélection des festivals annuels tels que New Directors/New
Films et de Doc Fortnights, et il est le fondateur et directeur de To Save and Project:
The MoMA International Festival of Film Preservation. Josh Siegel a contribué com-
me co-directeur et auteur pour les ouvrages suivants : Frederick Wiseman (MoMA/
Gallimard), Modern Contemporary : Art at MoMA since 1980 et à la monographie
Baby, It’s Cold Outside: A History of Finnish Cinema. Il siège également au comité exé-
cutif de MacDowell, une résidence d’artistes et d’auteurs en activité depuis 115 ans,
et de la Maurice Sendak Foundation. Josh Siegel a participé à des conférences dans
le monde entier et aux jurys de MFA de différentes institutions comme Yale University,
New York University et Pixar. Il a siégé à la commission de financement du Radcliffe
Institute for Advanced Study Fellowship à Harvard University et du NYC Department
of Cultural Affairs. Il a participé au jury de nombreux festivals internationaux, parmi
lesquels Locarno, BAFICI (Buenos Aires) et Santiago de Chile.

De Josh Siegel ist Kurator des Museum of Modern Art und organisierte mehr als
100 Film-, Medien- und Galerieausstellungen, von denen es viele auf die «Best of
the Year»-Liste von The New York Times, Artforum und Film Comment schafften. Er
sitzt im Auswahlkomitee der jährlichen Festivals New Directors/New Films und Doc
Fortnight und ist gründender Direktor des To Save and Project: The MoMA Interna-
tional Festival of Film Preservation. Josh Siegel ist Co-Herausgeber und Autor von
Frederick Wiseman (MoMA/Gallimard) und Modern Contemporary: Art at MoMA
Since 1980 sowie der Monografie Baby, It’s Cold Outside: A History of Finnish Cine-
ma. Siegel ist Mitglied in den Vorständen von MacDowell, der 115-jährigen Künst-
ler- und Schriftsteller-Residenz sowie von der The Maurice Sendak Foundation. Er
war Dozent und Leiter vieler Studio-Kritiken für den Studiengang Master of Fine Arts
an Institutionen wie der Yale University, New York University sowie bei Pixar, Mit-
glied von Fördergremien des The Radcliffe Institute for Advanced Study Fellowship
der Harvard University und des NYC Department of Cultural Affairs und Jury-Mit-
glied vieler internationaler Filmfestivals, einschliesslich Locarno, BAFICI (Buenos
Aires) und Santiago de Chile.

En Josh Siegel, a curator at The Museum of Modern Art, has organized more than
100 film, media and gallery exhibitions, many of which have appeared on Best of the
Year lists in The New York Times, Artforum and Film Comment. He serves on the selec-
tion committee of the annual festivals New Directors/New Films and Doc Fortnight,
and he is the founding director of To Save and Project: The MoMA International Festi-
val of Film Preservation. Mr. Siegel is the co-editor and author of Frederick Wiseman
(MoMA/Gallimard) as well as Modern Contemporary: Art at MoMA Since 1980 and the
monograph Baby, It’s Cold Outside: A History of Finnish Cinema. Mr. Siegel serves on
the executive boards of MacDowell, the 115-year-old artist and writers residency and
of The Maurice Sendak Foundation. Mr. Siegel has lectured widely and conducted
MFA studio crits at such institutions as Yale University, New York University and Pixar.
He has served on grant panels for The Radcliffe Institute for Advanced Study Fellow-
ship at Harvard University and the NYC Department of Cultural Affairs. He has been a
jury member of many international film festivals including Locarno, BAFICI (Buenos
Aires) and Santiago de Chile.
Jury Compétition Burning Lights 25

Kamal
Aljafari

Fr Kamal Aljafari travaille avec des images fixes et animées, mêlant fiction,
non-fiction et art contemporain. Son premier film The Roof (2006) a remporté le prix
du meilleur film international au Festival Images de Toronto. Son film suivant, Port of
Memory (2009), a été récompensé par le prix Louis-Marcorelles à Cinéma du Réel.
En 2015, il a réalisé Recollection qui a été projeté au Festival de film de Locarno ainsi
que dans de nombreux musées et centres d’art. Son film suivant, An Unusual Summer
(2020), créé à partir d’images de vidéo-surveillance est présenté pour sa première
mondiale à Visions du Réel. Ce long métrage est salué par de nombreux critiques
comme l’un des meilleurs films de 2020. Kamal Aljafari est actuellement en train de
terminer le montage de Velvet Voyage, un documentaire sur un crime commis contre
un document d’archive. Ce film constituera la dernière partie de sa trilogie consacrée
aux archives. En 2009, il a été artiste invité au Robert Flaherty Film Seminar à New York.
Il a enseigné à la New School (New York) et à la German Film and Television Academy
(Berlin). Des rétrospectives de son œuvre ont été montrées au Festival de cinéma de
Lussas et à la Cinémathèque québécoise à Montréal.

De Kamal Aljafari arbeitet mit stillen und bewegten Bildern und verwebt Fiktion,
Sachfilme und moderne Kunst. Unter anderem gewann sein Erstlingswerk The Roof
(2006) beim Images Festival in Toronto den Preis für den besten internationalen Film.
Darauf folgte Port of Memory (2009), der bei Cinéma du Réel mit dem Prix Louis-Mar-
corelles ausgezeichnet wurde. 2015 führte er bei Recollection Regie. Der Film feierte in
Locarno Premiere und wurde in vielen Kunststätten und Museen vorgeführt. Als näch-
stes kam An Unusual Summer (2020), der mit dem Material einer Überwachungskamera
erstellt wurde, das von seinem Vater aufgenommen worden war, und von der Poesie
des täglichen Lebens handelt. Er wurde bei Visions du Réel uraufgeführt und von vielen
Kritikern als einer der besten Filme 2020 gefeiert. Zurzeit stellt er den Dokumentar-
film Velvet Voyage fertig, in dem es um ein Verbrechen gegen ein Archiv geht. Es ist
der letzte Teil seiner «archivarischen» Trilogie. 2009 war er als Künstler am Robert Fla-
herty Film Seminar in New York zu Gast. Er unterrichtete ausserdem an The New School
in New York, und an der Deutschen Film- und Fernsehakademie Berlin. Seine Werke
wurden beim Lussas Film Festival und in der Cinémathèque québécoise in Montreal
gezeigt.

En Kamal Aljafari works with moving and still images, interweaving fiction,
non-fiction, and contemporary art. Among others, his debut film The Roof (2006) won
the Best International Award at the Images Festival in Toronto. It was followed by Port
of Memory (2009), which received the Prix Louis-Marcorelles at Cinéma du Reel. In
2015 he directed Recollection, in which actors are removed from the foreground of
films shot in Jaffa in order to narrate the fate of a vanished city. The film premiered
in Locarno and toured in many art venues and museums. It was then followed by An
Unusual Summer (2020), created from surveillance camera material recorded by his
father, narrating the poetry of daily life. Premiered at Visions du Reel, hailed by many
critics as one of the top films of 2020, the film played in many festivals and won several
awards. He is currently editing Velvet Voyage, a documentary about a crime committ-
ed against an archive. It will constitute the final part in his “archival” trilogy. He was
a featured artist at the 2009 Robert Flaherty Film Seminar in New York. He has also
taught at The New School in New York, and at the German Film And Television Aca-
demy in Berlin. Showcases of his work took place at Lussas Film Festival and at the
Cinémathèque québécoise in Montreal.
26 Jury Compétition Burning Lights

Sergio
Fant

Fr Sergio Fant est un programmateur de cinéma italien basé en Allemagne. Après


un diplôme de cinéma et une formation à la Cineteca di Bologna, il a notamment
conçu la programmation du festival Cinema Ritrovato à Bologne, du Rome Film Fest
et du Festival international du film de Venise. Il est depuis 2012 directeur de la pro-
grammation pour le Festival de cinéma de Trento. En 2013, il a rejoint le Festival de
Locarno comme programmateur, fonction qu’il a occupée jusqu’en 2018. En 2019, il
a été co-commissaire du 18e DocPoint, le Festival du film documentaire d’Helsinki, et
a rejoint le comité de sélection de la Berlinale. Il a co-fondé en Italie la plateforme de
programmation et de distribution CineAgenzia, et il écrit également une rubrique sur
le documentaire dans l’hebdomadaire italien Internazionale.

De Sergio Fant ist ein in Deutschland lebender italienischer Programmgestalter.


Nach seinem Filmstudium und seiner Ausbildung an der Cineteca di Bologna gestalt-
ete und kuratierte er unter anderem Programme für das Cinema Ritrovato in Bologna,
das Internationale Filmfestival von Rom und die Internationalen Filmfestspiele von
Venedig. Seit 2012 leitet er die Programmgestaltung des Trento Film Festivals. 2013
kam er als Programmgestalter zum Locarno Film Festival, für das er bis 2018 tätig
war. 2019 ko-kuratierte er das 18. DocPoint – Helsinki Documentary Film Festival
und stiess zum Auswahlkomitee der Berlinale – Internationale Filmfestspiele Berlin.
Er ist Mitbegründer und Leiter der italienischen Filmprogrammierungs- und Ver-
triebsplattform CineAgenzia und schreibt eine Kolumne zu Dokumentarfilmen für die
italienische Wochenzeitung «Internazionale».

En Sergio Fant is a German-based Italian film programmer. After graduating in


film studies and training at Cineteca di Bologna, he went on to conceive and curate
programmes for, among others, Cinema Ritrovato in Bologna, the Rome Film Fest and
the Venice International Film Festival. He has been the Trento Film Festival’s Head
of Programming since 2012. In 2013 he joined the Locarno Festival as programmer,
holding the position until 2018. In 2019, he co-curated the 18th DocPoint – Helsinki
Documentary Film Festival and joined the Berlinale – Berlin International Film Festival
selection committee. He co-founded and runs the Italian film programming and dis-
tribution platform CineAgenzia and writes a column on documentaries for the Italian
weekly “Internazionale”.
Jury Compétition Burning Lights 27

Garbiñe
Ortega

Fr Garbiñe Ortega est une programmatrice de films espagnole. Sa pratique se


concentre sur le commissariat, la pédagogie, le développement des publics et la
création de cadres permettant d’amplifier les expériences cinématographiques col-
lectives. Son travail de programmation a été présenté à l’international, notamment
à la Film Society du Lincoln Center (New York), à la Tate Modern (Londres), au Film
Museum de Vienne, à la National Gallery of Art (Washington) et à la Pacific Film Archive
(Californie). Elle a été co-directrice de la programmation pour le Festival Ambulante au
Mexique (2015). Elle a dirigé les ouvrages Correspondencias (2018), To Light, to Love,
to Time : Jonathan Schwartz (2019), Meditaciones sobre el presente : Ute Aurand, Helga
Fanderl, Jeannette Muñoz, Renate Sami (2020) et Cartas como películas (2021). Elle
enseigne à la Elias Querejeta Zine Eskola (San Sebastian) et à l’ESCAC (Barcelone). Elle
est actuellement directrice artistique pour le Festival Punto de Vista.

De Garbiñe Ortega ist eine spanische Filmkuratorin. Ihre Tätigkeit ist auf die Kura-
tierung, die Ausbildung, die Gewinnung neuer Publikumskreise und die Schaffung
von spezifischen Rahmenwerken ausgerichtet, die das kollektive filmische Erlebnis
intensivieren. Ihr kuratorische Arbeit wurde unter anderem international ins Pro-
gramm der Film Society of Lincoln Center (New York), der Tate Modern (London),
des Österreichischen Filmmuseums Wien, der National Gallery of Art (Washington)
und des Pacific Film Archive (California) aufgenommen. Sie war Co-Direktorin der
Programmgestaltung bei Ambulante, Mexiko (2015). Zudem hat sie die Bücher Cor-
respondencias (2018), To Light, to Love, to Time: Jonathan Schwartz (2019), Medi-
taciones sobre el presente: Ute Aurand, Helga Fanderl, Jeannette Muñoz, Renate
Sami (2020) und Cartas como películas (2021) lektoriert. Sie unterrichtet an der Elias
Querejeta Zine Eskola (San Sebastián) und der ESCAC (Barcelona). Derzeit ist sie
künstlerische Leiterin des Festival Punto de Vista.

En Garbiñe Ortega is a film curator from Spain. Her practice focuses on curatorship,
education, building audiences, and the creation of specific frameworks that amplify
collective cinematographic experience. Her curatorial work has been programmed
internationally at Film Society of Lincoln Center (New York), Tate Modern (London),
Film Museum de Vienna, National Gallery of Art (Washington) and Pacific Film Archive
(California), among others. She was the co-director of programming at Ambulante,
Mexico (2015). She has edited the books Correspondencias (2018), To Light, to Love,
to Time: Jonathan Schwartz (2019), Meditaciones sobre el presente: Ute Aurand, Helga
Fanderl, Jeannette Muñoz, Renate Sami (2020) and Cartas como películas (2021). She
teaches at Elias Querejeta Zine Eskola (San Sebastian) and ESCAC (Barcelona). She
currently holds the position of artistic director at Festival Punto de Vista.
28 Jury Compétition Nationale

Anna
Berthollet

Fr Après une expérience prolongée dans le secteur bancaire, principalement


comme chef de projets, Anna Berthollet mène depuis 2013 une brillante carrière dans
le champ du documentaire. Fin 2018, elle lance Lightdox, une agence internationale
de vente et de distribution basée en Suisse, qui se consacre aux récits documentaires
percutants et à l’accompagnement des producteur.rice.s et réalisateur.rice.s de docu-
mentaires dans un marché en perpétuelle évolution. Anna a auparavant travaillé pen-
dant plusieurs années comme directrice des ventes et des acquisitions dans le docu-
mentaire, spécialisée dans le marketing et les stratégies de marque pour le cinéma. Le
portfolio de Lightdox se distingue par l’orientation sociale et l’ambition artistique de
ses documentaires, comme Paris Calligrammes d’Ulrike Ottinger (Prix de la prise de
vue, Berlinale 2020), Les Sorcières de l’Orient de Julien Faraut (IFFR 2021), le film multi-
primé Madame de Stéphane Riethauser, ou Il mio corpo de Michele Pennetta (Visions
du Réel, ACID Cannes 2020).

De Nach ihrer langjährigen Erfahrung im Banksektor ist Anna Berthollet seit 2013
erfolgreich in der Dokumentarfilmbranche tätig, hauptsächlich als Projektleiterin.
Ende 2018 gründete sie Lightdox, eine internationale Vermarktungs- und Vertrieb-
sagentur mit Sitz in der Schweiz, die sich der kraftvollen dokumentarischen Geschicht-
enerzählung verschrieben hat und DokumentarfilmproduzentInnen und Filmemach-
erInnen auf dem sich ständig wandelnden Markt begleitet. Zuvor war Anna mehrere
Jahre als Führungskraft im Bereich Sales und Acquisition für Dokumentarfilme tätig,
mit einem starken Fokus auf Film-Marketing und -Branding sowie alternativen und
Impact-Vertriebsmethoden. Das Portfolio von Lightdox zeichnet sich durch sozial
wichtige und künstlerisch gewagte Dokumentarfilme wie Paris Calligrames von Ulrike
Ottinger (Berlinale Camera Award 2020), The Witches of the Orient von Julien Faraut
(IFFR 2021), dem mehrfach preisgekrönten Film Madame von Stéphane Riethauser
oder Il mio corpo von Michele Pennetta (Visions du Réel, ACID Cannes 2020) aus.

En Anna Berthollet has been working successfully with documentaries since


2013, after a long-term experience in the banking sector, mainly as a project leader.
In late 2018, she launched Lightdox, an International Sales and Distribution agency
based in Switzerland, committed to powerful documentary storytelling and aiming
to accompany documentary producers and filmmakers in an ever-changing market.
Prior to that, Anna worked for several years as a Sales and Acquisition Executive for
documentaries with a strong focus on film marketing & branding and alternative &
impact distribution. The Lightdox portfolio shines thanks to its socially important and
artistically audacious documentaries such as Paris Calligrames by Ulrike Ottinger (The
Berlinale Camera Award 2020), The Witches of the Orient by Julien Faraut (IFFR 2021),
multi-awarded Madame by Stéphane Riethauser, or Il mio corpo by Michele Pennetta
(Visions du Réel, ACID Cannes 2020).
Jury Compétition Nationale 29

Julie
Frères

Fr Julie Freres est productrice au sein de l’Atelier de production Dérives en Bel-


gique, une structure de soutien et d’accompagnement de jeunes cinéastes créée
en 1977 par Jean-Pierre et Luc Dardenne. Elle a produit une cinquantaine de docu-
mentaires de création, se focalisant principalement sur des premières œuvres et des
films atypiques. Parmi ses productions récentes, Dans la maison (IDFA 2020), Ailleurs,
Partout (IFFR 2020), In a Silent Way (CPH:DOX 2020), et des coproductions, Petit samedi
(Berlinale 2020), Sous le nom de Tania (Berlinale 2019) et D’un château l’autre (Locarno
2018). Julie est diplômée de l’Institut des Arts de Diffusion (IAD) en réalisation, et a
travaillé en tant que réalisatrice à la RTBF (Télévision belge). Aujourd’hui, elle enseigne
la production à l’INSAS, est membre de la Commission Cinéma de la Fédération
Wallonie-Bruxelles et de Wallonie Image Production.

De Julie Freres ist Produzentin in der belgischen Produktionsfirma Dérives, einer


Struktur, die 1977 von Jean-Pierre und Luc Dardenne gegründet wurde, um junge
FilmemacherInnen zu unterstützen und zu begleiten. Sie hat rund fünfzig kreative
Dokumentarfilme produziert, wobei sie sich hauptsächlich auf Erstlingswerke und
atypische Filme konzentriert. Zu ihren jüngsten Produktionen gehören Dans la maison
(IDFA 2020), Ailleurs, Partout (IFFR 2020), In a Silent Way (CPH:DOX 2020) sowie die
Koproduktionen Petit samedi (Berlinale 2020), Sous le nom de Tania (Berlinale 2019)
und D’un château l’autre (Locarno 2018). Julie studierte Regie am Institute for Broad-
casting Arts (IAD) und hat als Regisseurin für das belgische Fernsehen RTBF gearbeitet.
Heute unterrichtet sie Produktion an der INSAS, ist Mitglied der Filmkommission der
Fédération Wallonie-Bruxelles und der Wallonie Image Production.

En Julie Freres is a producer at the Dérives production workshop in Belgium, a


structure created in 1977 by Jean-Pierre and Luc Dardenne, which assists and sup-
ports young filmmakers. She has produced around 50 documentary films, focusing
mainly on first features and atypical films. Her recent productions have included Dans
la maison (IDFA 2020), Ailleurs, Partout (IFFR 2020) and In a Silent Way (CPH:DOX
2020), while co-productions include Petit samedi (Berlinale 2020), Sous le nom de
Tania (Berlinale 2019) and D’un château l’autre (Locarno 2018). Julie is a graduate in
direction from the Institut des Arts de Diffusion (IAD – Institute of Media Arts), and has
worked as a director at the RTBF (Belgian television). Today, she teaches production
at the Belgian film and drama school INSAS as well as being a member of the Film
Commission of the Wallonia Brussels Federation and of Wallonie Image Production.
30 Jury Compétition Nationale

Diana
Tabakov

Fr Directrice exécutive et chargée des acquisitions pour la plateforme internatio-


nale de VOD Doc Alliance Films (Dafilms.com) dont la programmation est alimentée
par sept importants festivals européens de documentaire (CPH:DOX, DOK Leipzig,
FIDMarseille, Ji.hlava IDFF, Millenium Docs Against Gravity FF, Visions du Réel Nyon,
Doclisboa). Cette plateforme de streaming propose des programmes de cinéma
réguliers, des rétrospectives de grand.e.s cinéastes du monde, des films d’archives
historiques, ainsi que des formats innovants en exclusivité. Diana collabore égale-
ment en tant qu’experte indépendante avec le Czech Film Fund, enseigne à la Film
Academy de Prague (FAMU), programme des films documentaires dans des cinémas
et des festivals, et dirige également différents programmes éducatifs comme les
ateliers My Street Films. Elle a participé à de nombreux jurys internationaux et à des
présentations pédagogiques consacrées à la distribution du cinéma documentaire.
Après avoir grandi à Malte jusqu’aux années 90, elle a étudié les lettres à l’Univer-
sité Charles à Prague et possède un Master en cinéma documentaire à la London
University of the Arts.

De Geschäftsführerin und Head of Acquisitions der internationalen VOD-Plattform


Doc Alliance Films/Dafilms.com, die von 7 bedeutenden europäischen Dokumen-
tarfilmfestivals (CPH:DOX, DOK Leipzig, FIDMarseille, Ji.hlava IDFF, Millenium Docs
Against Gravity FF, Visions du Réel Nyon, Doclisboa) unterstützt wird. Die Stream-
ing-Plattform bietet reguläre Filmprogramme, von Retrospektiven von weltweit führen-
den Filmemachern bis zu historischen Archivfilmen und neuen Premiere-Formaten.
Als unabhängige Expertin arbeitet Diana auch mit dem Czech Film Fund zusammen.
Sie unterrichtet an der Filmakademie in Prag (FAMU), kuratiert Dokumentarfilme für
Kinos und Filmfestivals und leitet zahlreiche Filmkompetenz-Projekte wie beispiels-
weise die Workshops My Street Films oder den tschechischen Fachverband für Film
und audiovisuelle Medien. Sie war Mitglied in vielen internationalen Jurys und nahm
an didaktischen Branchenpräsentationen teil, mit einem Fokus auf dem Vertrieb von
Dokumentarfilmen. Bis in die 1990er-Jahre wuchs sie in Malta auf, sie absolvierte ein
Studium in den Geisteswissenschaften an der Karls-Universität Prag und machte ihren
Master in Dokumentarfilm an der London University of the Arts.

En Executive director and Head of Acquisitions at the international VOD platform


Doc Alliance Films/Dafilms.com powered by 7 key European documentary film festivals
(CPH:DOX, DOK Leipzig, FIDMarseille, Ji.hlava IDFF, Millenium Docs Against Gravity
FF, Visions du Réel Nyon, Doclisboa). The streaming platform offers regular film pro-
grams ranging from retrospectives of leading world filmmakers to historical archive
films as well as new premiere formats. Diana also cooperates with the Czech Film Fund
as an independent expert, teaches at the Film Academy in Prague (FAMU), curates
documentary films for cinemas and film festivals and runs various film literacy projects
such as the My Street Films workshops or the Czech Association for film and audiovisu-
al education. She has been part of many international juries and educational industry
presentations focusing on the distribution of documentary films. Brought up in Malta
until the 90s, she has a background in humanities from the Charles University in Prague
and studied for her Masters in Documentary film at London University of the Arts.
Jury Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages 31

Alejo
Franzetti

Fr Alejo Franzetti est né à Buenos Aires. Il est membre du comité de sélection de


Berlinale Shorts et du Festival du court métrage d’Hambourg. Il a étudié à l’Universidad
del Cine, et complété son Master sous la direction de Thomas Arslan à l’Universität
der Künste à Berlin. Il a réalisé des films dans différents formats, dont The Contrabass
(court métrage) et Panke (moyen métrage). Son travail a été projeté notamment à
Turin, à Mar del Plata, aux festivals Márgenes et BAFICI, et à l’Anthology Film Archives.
En 2014, il a co-fondé INVASION, un festival de cinéma argentin à Berlin, auquel il
contribue en tant que programmateur.

De Alejo Franzetti wurde in Buenos Aires geboren. Er ist Mitglied des Auswahl-
komitees für die Berlinale Shorts und das Kurzfilm Festival Hamburg. Er studierte an
der Universidad del Cine und war Master-Student von Thomas Arslan an der Universität
der Künste in Berlin. Er führte bei Filmen unterschiedlicher Formate Regie, zum Beispiel
bei The Contrabass (Kurzfilm) oder Panke (Mittellangfilm). Seine Werke wurden in
Turin, Mar del Plata, beim Festival Márgenes, dem BAFICI und in den Anthology Film
Archives vorgeführt. 2014 gehörte er zu den Gründern des argentinischen Filmfestivals
INVASION in Berlin, für das er als Programmgestalter tätig ist.

En Alejo Franzetti was born in Buenos Aires. He is a member of the selection com-
mittees of Berlinale Shorts and the Hamburg Short Film Festival. He studied at the
Universidad del Cine and was Master-Student of Thomas Arslan at the Universität der
Künste in Berlin. He has directed films in every format, such as The Contrabass (short)
or Panke (medium length). His work has been shown at venues such as Torino, Mar del
Plata, Festival Márgenes, Bafici, Anthology Film Archives. In 2014, he co-founded INVA-
SION, the Argentine Film Festival in Berlin, to which he contributes as a programmer.
32 Jury Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages

Consuelo
Frauenfelder

Fr Réalisatrice et productrice suisse, née le 10 avril 1978 à Genève. Elle est


diplômée de l’Université de Genève, où elle enseigne l’histoire et le cinéma jusqu’en
2017. Fondatrice, en 2012, de la société Garidi Films, elle signe, avec Stefan Lauper,
la réalisation de plusieurs courts métrages, dont À la piscine, sélectionné aux festi-
vals de Locarno et de la Roche-sur-Yon en 2019. Consuelo Frauenfelder co-produit
notamment Yann Gonzalez (Les rencontres d’après minuit, Un couteau dans le cœur),
Quentin Dupieux (Le Daim), Hirokazu Kore-eda (La Vérité) et Léos Carax (Annette). En
2021, Garidi Films crée l’expérience de Réalité Virtuelle Matterhorn VR, produite par
Red Bull Media House.

De Schweizer Filmemacherin und Produzentin, geboren am 10. April 1978 in Genf.


Sie studierte an der Universität Genf, wo sie bis 2017 Geschichte und Film unterrichtete.
2012 gründete sie Garidi Films und führte zusammen mit Stefan Lauper Regie bei meh-
reren Kurzfilmen, darunter À la piscine, der 2019 für die Festivals von Locarno und La
Roche-sur-Yon ausgewählt wurde. Consuelo Frauenfelder ist Co-Produzentin von Yann
Gonzalez (Les rencontres d’après minuit, Un couteau dans le cœur), Quentin Dupieux
(Le Daim), Hirokazu Kore-eda (La Vérité) und Léos Carax (Annette). Im Jahr 2021 kreiert
Garidi Films das Virtual Reality-Experiment Matterhorn VR, produziert von Red Bull
Media House.

En A Swiss director and producer, born in Geneva on 10 April 1978. She graduated
from the University of Geneva, where she taught history and film until 2017. She found-
ed the company Garidi Films in 2012 and, with Stefan Lauper, has directed several short
films, including À la piscine, in selection at the festivals of Locarno and La Roche-sur-
Yon in 2019. Among others, Consuelo Frauenfelder has co-produced Yann Gonzalez
(Les rencontres d’après minuit, Un couteau dans le cœur), Quentin Dupieux (Le Daim),
Hirokazu Kore-eda (La Vérité) and Léos Carax (Annette). In 2021, Garidi Films created
the Matterhorn VR virtual reality experience, produced by Red Bull Media House.
Jury Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages 33

Laila
Pakalnina

Fr Laila Pakalnina, l’une des cinéastes les plus prolifiques de Lettonie, est née à
Liepaja en 1962. Après son diplôme à l’Université de Moscou en 1986, elle a pour-
suivi ses études au Gerasimov Institute of Cinematography (VGIK), dont elle est sortie
diplômée en 1991. Réalisatrice et scénariste de 31 documentaires, 5 courts-métrages
et 6 longs-métrages de fiction, elle cumule au total 42 films, 2 enfants, 1 mari, 2 chiens
et 2 vélos. Ses idées de films prennent souvent la forme de la comédie absurde et de la
mystification. Ses œuvres ont été présentées en programme officiel à Cannes, Venise,
la Berlinale, Locarno, Karlovy Vary, Rome, Tallinn Black Nights ainsi que dans plu-
sieurs autres festivals internationaux, où elles ont remporté de nombreux prix parmi
lesquels le prix FIPRESCI à Cannes pour le meilleur court-métrage avec Pramis/The
Ferry (1996), ou l’Ours d’Or à la Berlinale pour son documentaire Udens.

De Laila Pakalnina wurde 1962 in Liepaja geboren und gehört zu Lettlands erfol-
greichsten RegisseurInnen. 1986 machte sie ihren Abschluss an der Universität
Moskau und setzte ihre Ausbildung bis 1991 am Gerasimov Institute of Cinematogrpa-
hy (VGIK) fort. Als Regisseurin und Drehbuchautorin von 31 Dokumentarfilmen, 5 Kurz-
filmen und 6 Spielfilmen bringt sie es insgesamt auf 42 Filme, 2 Kinder, 1 Ehemann, 2
Hunde und 2 Velos. Häufig nutzt sie die Form der absurden Mystifizierungskomödie
sowie viele Ideen für neue Filme. Ihre Filme wurden im Rahmen des offiziellen Pro-
gramms in Cannes, Venedig, auf der Berlinale, in Locarno, Karlsbad, Rom, bei den
Tallinn Black Nights und auf vielen anderen internationalen Festivals gezeigt, wo sie
zahlreiche Preise gewannen. 1996 wurde Pramis/The Ferry in Cannes mit dem FIPRESCI-
Preis für den besten Kurzfilm ausgezeichnet, ihr Dokumentarfilm Udens gewann auf
der Berlinale einen Goldenen Bären.

En Laila Pakalnina, one of Latvia’s most prolific directors, was born in 1962 in
Liepaja. She graduated from Moscow University in 1986 and continued her studies
at Gerasimov Institute of Cinematogrpahy (VGIK), for which she graduated in 1991.
A director and scriptwriter of 31 documentaries, 5 shorts, and 6 fiction features, alto-
gether she has 42 films, 2 children, 1 husband, 2 dogs and 2 bicycles. She often uses
the form of absurd mystification comedy and many ideas for new films. Her films have
screened in official programmes at Cannes, Venice, Berlinale, Locarno, Karlovy Vary,
Rome, Tallinn Black Nights and many other international festivals, where they have
won numerous awards such as the FIPRESCI prize in Cannes for the best short film
with Pramis/The Ferry that she won in 1996 or the Golden Bear at the Berlinale for her
documentary film Udens.
35

Prix
Preise
Awards
36

Jury des jeunes Interreligiöse Jury


Noëmi Gradwohl

Jury interreligieux
Journalistin und Kulturredakteurin
des Schweizer Radios SRF2Kultur
(Schweiz)

Jury Prix ZONTA PD Dr. Marie-Therese Mäder –


Präsidentin

Jury Prix FIPRESCI


Außerordentliche Professorin
für Religionswissenschaften
und Medien (Schweiz)
Dr. phil. Wilfried Meichtry
Schriftsteller, Drehbuchautor
FIPRESCI – Fédération Internationale Jury des jeunes und Filmemacher (Schweiz)
de la Presse Cinématographique Formé d’élèves du secondaire Majid Movasseghi
Max Borg, post-obligatoire de Nyon et Lausanne : Regisseur, Filmkritiker,
Journaliste, Clap.ch, Corriere Léa Chapuis, Benjamin Liang, William Universitätsdozent (Schweiz)
del Ticino (Suisse) Pearmund, Odile Piotet
Marla Jacarilla, Sous la présidence de Juliette Gaultier Interreligious Jury
Journaliste, Contrapicado Escritos de la Haute école d’art Noëmi Gradwohl
sobre Cine, Miradas de Cine (Espagne) et de design – Genève (HEAD) Journalist and cultural editor
Nachum Mochiach at Schweizer Radio SRF2Kultur
Journaliste, HABAMA – Culture Site, Jugend Jury (Switzerland)
Atmosphere (Israël) Sie setzt sich aus Schülern der PD Dr. Marie-Therese Mäder – President
nachobligatorischen Ausbildung Associate Professor of Religious
FIPRESCI – Fédération Internationale aus Nyon und Lausanne zusammen: Sciences and Media (Switzerland)
de la Presse Cinématographique Léa Chapuis, Benjamin Liang, Dr. phil. Wilfried Meichtry
Max Borg, William Pearmund, Odile Piotet Writer, scriptwriter and filmmaker
Journalist, Clap.ch, Corriere del Ticino Unter Vorsitz von Juliette Gaultier (Switzerland)
(Schweiz) von der Haute école d’art Majid Movasseghi
Marla Jacarilla, et de design – Genève (HEAD). Film director, film critic, university
Journalist, Contrapicado Escritos lecturer (Switzerland)
sobre Cine, Miradas de Cine (Spanien) Young Audience Jury
Nachum Mochiach Composed of students from Jury ZONTA
Journalist, HABAMA – Culture Site, post-compulsory secondary school Tom Bidou
Atmosphere (Israël) in Nyon and Lausanne: Programmateur, Spoutnik (Suisse)
Léa Chapuis, Benjamin Liang, Lila Ribi
FIPRESCI – International Federation William Pearmund, Odile Piotet Cinéaste (Suisse)
of Film Critics Under the presidency of Marion Blöchlinger
Max Borg, Juliette Gaultier Haute école d’art Membre du Zonta Club (Suisse)
Journalist, Clap.ch, Corriere et de design – Genève (HEAD).
del Ticino (Switzerland) ZONTA Jury
Marla Jacarilla, Jury interreligieux Tom Bidou
Journalist, Contrapicado Escritos Noëmi Gradwohl Filmkurator, Spoutnik (Schweiz)
sobre Cine, Miradas de Cine (Spain) Journaliste et rédactrice culturelle de Lila Ribi
Nachum Mochiach, Schweizer Radio SRF2Kultur (Suisse) Filmemacherin (Schweiz)
Journalist, HABAMA – Culture Site, PD Dr. Marie-Therese Mäder – Présidente Marion Blöchlinger
Atmosphere (Israel) Professeure associée en sciences Zonta Club-Mitglied (Schweiz)
des religions et médias (Suisse)
Dr. phil. Wilfried Meichtry ZONTA Jury
Écrivain, scénariste et cinéaste (Suisse) Tom Bidou
Majid Movasseghi Programmer, Spoutnik (Switzerland)
Réalisateur, critique de cinéma, Lila Ribi
lecteur à l’université (Suisse) Filmmaker (Switzerland)
Marion Blöchlinger
Member of the Zonta Club (Switzerland)
37

Prix
Compétition Internationale Moyens Prix ZONTA de soutien à la création
et Courts Métrages Prix à remis à une réalisatrice dont l’œuvre
Prix – Moyen métrage révèle une maîtrise et un talent qui appellent
remis par la Clinique de Genolier un soutien à des créations futures.
Preis – Mittellang Film übergeben Preis für eine Filmemacherin dessen Werk
von la Clinique de Genolier Können und Talent erkennen lässt und
Prize – Medium Length offered das Unterstützung für zukünftige Projekte
by Clinique de Genolier Film erfordert.
CHF 10 000 Prize for a female filmmaker whose work
reveals mastery and talent and calls for
Prix du Jury des jeunes – Moyen métrage support for future creations.
remis par l’École Moser CHF 5 000
Preis der Jugendjury – Mittellangfilm
übergeben von École Moser
Compétition Internationale Longs Métrages Youth Jury Award – Medium Length Film Prix interreligieux
Grand Prix remis par la Mobilière offered by École Moser Long métrage de la Compétition Internationale
Grand Prix übergeben von die Mobiliar CHF 5 000 qui met en lumière des questions de sens de
Grand Jury Prize offered by la Mobilière la vie.
CHF 20 000 Prix – Court métrage remis par Fondation Goblet Langfilm des Internationalen Wettbewerbs,
Preis – Kurzfilm übergeben von Fondation Goblet der ein Licht auf die Fragen von Sinn und
Prix spécial du Jury remis par Région de Nyon Prize – Short Film offered by Fondation Goblet Orientierung des Lebens wirft.
Spezialpreis übergeben von Région de Nyon CHF 5 000 Feature film of the International Competition
Special Jury Award offered by Région de Nyon that sheds light on issues dealing with meaning
CHF 10 000 Prix du Jury des jeunes – Court métrage and sense of life.
remis par Mémoire Vive CHF 5 000
Preis der Jugendjury – Kurzfilm übergeben
Compétition Burning Lights von Mémoire Vive
Prix de la Compétition Burning Lights Prix Opening Scenes
remis par le Canton de Vaud Youth Jury Award – Short Film offered Prix IDFA Talent
Preis des Burning Lights Wettbewerb by Mémoire Vive Le ou la lauréate sera invité.e à la prochaine
übergeben von Kanton Waadt CHF 2 500 édition de IDFA pour participer à un programme
Prize in the Burning Lights Competition sur mesure au sein de IDFA Industry.
offered by the Canton of Vaud Eine(r) der RegisseurInnen der Sektion Opening
CHF 10 000 Prix du public Scenes wird zur nächsten Ausgabe der IDFA
Prix du public de la section Grand Angle eingeladen, um an einem individuellen
Prix spécial du Jury remis remis par la Ville de Nyon Programm und Lehrgängen bei IDFA-Industry
par la Société des Hôteliers de la Côte Publikumspreis der Grand Angle Sektion teilzunehmen (Reisekosten und Unterkunft
Spezialpreis der Jury übergeben übergeben von Stadt Nyon inklusive).
von Société des Hôteliers de la Côte Audience Award in the Grand Angle section The winning director will be invited to IDFA’s
Special Jury Award offered by offered by Ville de Nyon next edition to participate in a tailor-made
la Société des Hôteliers de la Côte CHF 10 000 programme within the IDFA Industry.
CHF 5 000
Prix Tënk
Invité d’honneur Achat de droits de diffusion pour un court
Compétition Nationale Prix d’honneur décerné à Emmanuel Carrère métrage de la section Opening Scenes et une
Prix de la Compétition Nationale Ehrenpreis verliehen an Emmanuel Carrère résidence de montage au Village documentaire
remis par SRG SSR Honorary Award to Emmanuel Carrère de Lussas (Ardèche-France) pour l’auteur.e
Preis des Nationaler Wettbewerb du film primé.
übergeben von SRG SSR Erwerb der Übertragungsrechte eines Kurzfilms
Prize in the National Competition Prix FIPRESCI aus der Sektion Opening Scenes sowie
offered by SRG SSR Afin de promouvoir le cinéma en tant que eine Cuut-Residency im Village Documentaire in
CHF 15 000 forme d’art et d’encourager le nouveau Lussas (Ardèche-Frankreich) für den-die AutorIn
et jeune cinéma, la Fédération internationale des ausgezeichneten Films.
Prix spécial du Jury remis des critiques de cinéma décerne le Prix Purchase of distribution rights for one film
par SSA/Suissimage international de la critique – Prix FIPRESCI of the Opening Scenes section and an editing
Spezialpreis der Jury übergeben à un premier long métrage présenté dans residency at the Village documentaire
von SSA/Suissimage le cadre de la Compétition Internationale of Lussas (Ardèche-France) for the filmmaker
Special Jury Award offered Longs Métrages ou de la Compétition of the awarded film.
by SSA/Suissimage Burning Lights.
CHF 10 000 Um das Kino als Kunstform zu fördern und das Prix de la Fondation culturelle META
neue und junge Kino zu ermutigen, vergibt Le ou la lauréate sera invitée à une résidence
der Internationale Verband der Filmkritik den de création à Slon (Roumanie).
Internationalen Kritikerpreis – FIPRESCI-Preis Der/Die GewinnerIn wird zu einer Residenz
an einen Erstlingsfilm, der im Internationalen in Slon (Rumänien) eingeladen.
Spielfilmwettbewerb oder im Wettbewerb The winner will be invited to a creative residency
Burning Lights präsentiert wird. in Slon (Romania).
To promote cinema as an art form and encour-
age new and young cinema, the International
Federation of Film Critics awards the
International Critics’ Prize – FIPRESCI Prize to a
first feature film presented in the International
Feature Film Competition or the Burning Lights
Competition.
38

Films en lice pour Films en lice pour


le Prix FIPRESCI le Prix Zonta
Premier long-métrage Long métrage (co)réalisé par une cinéaste

Compétition Internationale Compétition


Longs Métrages Burning Lights
Faya Dayi Dida
Jessica Beshir Nikola Ilić, Corina Schwingruber Ilić

Les Enfants terribles Notre endroit silencieux


Ahmet Necdet Cupur Elitza Gueorguieva

Ostrov – Lost Island Splinters


Laurent Stoop, Svetlana Rodina Natalia Garayalde

Courage Way Beyond


Aliaksei Paluyan Pauline Julier

Zinder WTC A Love Story


Aicha Macky Lietje Bauwens, Wouter de Raeve

Little Palestine (Diary of a Siege)


Abdallah Al-Khatib Compétition
Nationale
Compétition
Burning Lights Chronicles of That Time
Maria Iorio, Raphaël Cuomo

Dida L’Étincelle
Nikola Ilić, Corina Schwingruber Ilić Valeria Mazzucchi, Antoine Harrari

Looking for Horses Les Guérisseurs


Stefan Pavlović Marie-Eve Hildbrand

Only the Winds Our Child


Karim Kassem Marina Belobrovaja

Slow Return Pushing Boundaries


Philip Cartelli Lesia Kordonets

Soldat Ahmet The Lunar Course of My Life


Jannis Lenz Valerie Bäuerlein

Splinters The Mushroom Speaks


Natalia Garayalde Marion Neumann

WTC A Love Story


Lietje Bauwens, Wouter de Raeve
39

Compétition Internationale
Longs Métrages
Internationaler
Wettbewerb – Langfilme
International Feature Film
Competition

Fr Le cinéma du réel contemporain


à travers une sélection de longs
métrages originaux et singuliers.

De Der zeitgenössischer
Dokumentarfilm durch eine Auswahl
origineller und einzigartiger Werke.

En Contemporary non-fiction
mlf medium length film filmmaking through a selection
sf short film of original and singular feature films.
40 Compétition Internationale Longs Métrages

1970
Tomasz Wolski
Poland | 2021 | 70’ | Polish
World Premiere

Fr 1970. Les travailleur.euse.s en


grève manifestent dans certaines villes
de Pologne communiste pour s’opposer
à l’augmentation des prix. Dans les bu-
reaux des dignitaires, la tension croît à
mesure que la révolte s’intensifie. Après
An Ordinary Country (VdR 2020, Prix du
Jury) Tomasz Wolski se plonge une nou-
velle fois dans les archives et invente une
solution visuelle aussi fertile que saisis-
sante pour adéquatement donner corps
aux enregistrements téléphoniques des
décideurs : des personnages créés à
l’échelle 1:6 et animés en « stop motion »
produisent une incarnation troublante,
entre photographie réaliste en mouvement et étranges marionnettes. Si les événe-
ments sont, au départ traités avec calme dans l’espoir de reprendre rapidement le
contrôle, la situation peu à peu dégénère. Faisant le choix d’adopter le point de vue
des politiciens et des militaires, le cinéaste traduit la façon dont la répression vio-
lente se manifeste rapidement, tandis que les milices prennent les armes et font des
premières victimes. Tomasz Wolski métamorphose un huis clos sordide en un film
précis et prodigieux.

De 1970. In einigen Städten des kommunistischen Polens demonstrieren die


streikenden ArbeitnehmerInnen gegen die Preiserhöhungen. In den Büros der
Screenplay, Photography, Editing
Würdenträger wächst die Spannung, während sich die Revolte immer weiter zuspitzt.
Tomasz Wolski Nach An Ordinary Country (VdR 2020, Jury-Preis) durchkämmt Tomasz Wolski erneut
die Archive und erfindet eine ebenso passende wie ergreifende visuelle Lösung, um
Sound
Marcin Lenarczyk den Telefonaufzeichnungen der Entscheidungsträger Substanz zu verleihen: Figuren
im Massstab 1:6, animiert in Stop-Motion, verleihen ihnen auf verstörende Weise
Music
Bartłomiej Tyciński, DJ Lenar
Gestalt, zwischen bewegter realistischer Fotografie und seltsamen Marionetten.
Während die Ereignisse anfangs ruhig behandelt werden, in der Hoffnung, schnell
Production
wieder die Kontrolle zurückzugewinnen, läuft die Situation nach und nach aus dem
Anna Gawlita (Kijora Film)
Ruder. Der Filmemacher beschliesst, den Gesichtspunkt der Politiker und Militärs
Filmography einzunehmen, und erfasst, wie sich die gewaltsame Repression rasch manifestiert,
2021 1970
während sich die Milizen bewaffnen und erste Opfer zu beklagen sind. Tomasz Wolski
2020 An Ordinary Country
2017 Festival verwandelt das schmutzige Geschehen, das sich hinter verschlossenen Türen ab-
2015 Daughter (sf) spielt, in einen präzisen und aussergewöhnlichen Film.
2012 The Palace
2011 Doctors En 1970. Striking workers in certain cities in communist Poland demonstrate
2010 H20 (sf) against price increases. In the dignitaries’ offices, tension grows as the revolt in-
2009 The Lucky Ones (sf)
tensifies. After An Ordinary Country (VdR 2020, Jury Prize) Tomasz Wolski once again
2008 Goldfish
2006 The Clinic (sf) delves into the archives and invents a visual solution that is as fertile as it is gripping
2004 If I Were a Fish (sf) to appropriately bring to life the decision-maker’s telephone recordings: characters
2003 Silence created on a 1:6 scale and animated in stop motion produce a troubling incarnation,
somewhere between realist moving photography and strange puppets. While events
are initially dealt with calmly in the hope of quickly regaining control, the situation
Contact
gradually degenerates. Choosing to adopt the point of view of the politicians and the
Anna Gawlita
Kijora Film military, the filmmaker translates the way in which the violent repression quickly mani-
+48 609421497 fests itself, while the militias take up arms and cause the first casualties. Tomasz Wolski
kijora@gmail.com transforms a sordid in camera into a precise and prodigious film. – Emilie Bujès
Compétition Internationale Longs Métrages 41

Bellum – The Daemon of War


David Herdies, Georg Götmark
Sweden, Denmark | 2021 | 87’ | Swedish, English, Dari
World Premiere

Fr La guerre a toujours été le lot de


l’humanité, sa forme évoluant dans les
âges avec le « progrès ». Mais le dévelop-
pement d’intelligences artificielles bien-
tôt plus humaines que leurs créateur.
trice.s, et l’hyper-digitalisation des armes
changent aujourd’hui la donne. Bill, un
vétéran américain d’Afghanistan tente
de surmonter les traumatismes vécus en
service tout en voulant goûter à nouveau
à l’action du conflit, tandis que Paula,
photojournaliste, collecte les images des victimes de « dommages collatéraux » en
Afghanistan, ces civil.e.s bombardé.e.s trop souvent par erreur par d’autres humains
téléguidant des drones. Enfin, Frederik conçoit en Suède de nouveaux systèmes
d’intelligences artificielles pour l’aérospatial, à des fins aussi bien civiles… que mi-
litaires. Grâce à une parfaite maîtrise du récit, ces histoires sur trois fronts séparés de
milliers de kilomètres font somme pour dessiner en filigrane une réflexion fascinante
sur l’avènement d’un nouveau démon de la guerre, et sur les chemins possibles qui
s’offrent à l’humanité.

De Der Krieg, dessen Form sich im Laufe der Zeit mit dem «Fortschritt» mitent-
wickelt hat, war schon immer die Geissel der Menschheit. Allerdings verändern
Screenplay die Entwicklung von künstlicher Intelligenz – bald menschlicher als ihre Schöpfer-
David Herdies, Georg Götmark Innen – und die Hyper-Digitalisierung der Waffen heute das Bild. Der amerikanische
Photography
Afghanistan-Veteran Bill versucht, die Traumata, die er im Dienst erlebt hat, zu ver-
Camilla Skagerström, Ellis Hallin, arbeiten, möchte aber gleichzeitig zurück an die Front. Fotojournalistin Paula sam-
Georg Götmark melt Bilder von Opfern der «Kollateralschäden» in Afghanistan, von ZivilistInnen, die
Sound
viel zu oft versehentlich von anderen Menschen, die Drohnen steuern, bombardiert
Ted Krotkiewski, Thomas Jaeger werden. Frederik entwickelt in Schweden neue künstliche Intelligenzsysteme für die
Raumfahrt, die sowohl für zivile als auch militärische Zwecke genutzt werden können.
Editing
Ida Bregninge, Kristofer Nordin Dank einer perfekten Beherrschung der Erzählung untermalen diese Geschichten
an drei Fronten, zwischen denen tausende von Kilometern liegen, filigran eine fas-
Music
Krister Linder
zinierende Überlegung zum Aufkommen eines neuen Dämons des Krieges und den
Wegen, die der Menschheit offenstehen.
Production
Michael Krotkiewski, David Herdies
En War has always been humanity’s lot, its form evolving with “progress” over the
(Momento Film)
ages. Yet the development of artificial intelligences, soon to be more human than their
Filmography
creators, and the hyper-digitalisation of weapons, are now game changers. Bill, an
2021 Bellum – The Daemon of War
2013 While No One is Watching American veteran who fought in Afghanistan, attempts to overcome the traumas he ex-
2011 The Guerilla Son perienced in service while wanting to taste the action of the conflict once again. Paula,
2009 Citizen Oketch a photojournalist, collects images of the victims of “collateral damage” in Afghanistan,
those civilians who are too often bombed by mistake by other humans remotely
piloting drones. Finally, in Sweden, Frederik designs new artificial intelligence systems
Contact
for the aerospace industry, for purposes both civilian and military purposes. Thanks
Liselot Verbrugge
Deckert Distribution to perfect narrative control, these stories on three fronts separated by thousands of
+31 624 719 035 kilometres add up to a fascinating reflection of the advent of a new demon of war, and
liselot@deckert-distribution.com of the possible paths open to humanity. – Aurélien Marsais
42 Compétition Internationale Longs Métrages

Courage
Aliaksei Paluyan
Germany, Belarus | 2021 | 90’ | Belarusian, Russian
International Premiere

Fr Au commencement du film,
la temporalité des images est facile-
ment reconnaissable : le flou de la vidéo
analogique renvoie aussitôt aux années
1990, vingt ans avant l’ère du numérique.
Pourtant, ces images documentent la
permanence d’un passé qui retentit vio-
lemment dans l’actualité. Elles font le
lien entre les générations de Biélorusses
qui ont mené le même combat contre le
régime d’Alexandre Loukachenko, prés-
ident depuis plus de 26 ans. Le Théâtre
Libre du Bélarus, protagoniste de cette
lutte depuis 2005 et persécuté par le
gouvernement, perpétue cette action
résistante, utilisant ses œuvres clandes-
tines pour faire connaître les crimes du
régime. Le film suit les actions de trois
membres actifs, dans le théâtre mais
aussi dans les manifestations de masse
qui ont suivi les élections présiden-
tielles frauduleuses d’août 2020. Entre
action politique et sensibilité cinémato-
graphique, Aliaksei Paluyan établit des ponts entre différents moments historiques
et différents espaces contestataires – le théâtre et la rue, deux scènes à part en-
tière –, soulignant leur participation à la même résistance qui transcende l’espace
et le temps.

De Es ist leicht, die Bilder zu Beginn des Films zeitlich zuzuordnen, die verschwom-
mene Auflösung des analogen Videos verortet ihn zweifellos in den Neunzigern, 20
Jahre vor dem digitalen Zeitalter. Die Bilder bleiben jedoch stoische Dokumente ein-
er Vergangenheit, die die Gegenwart weiterhin stark in Aufruhr versetzt und Brücken
zwischen Generationen von BelarussInnen schlägt, die denselben Kampf gegen das
Regime Aljaksandr Lukaschenkas kämpfen, der seit mehr als 26 Jahren Präsident
von Belarus ist. Das von der Regierung verfolgte Belarus Free Theatre ist seit 2005
Protagonist des Kampfes und bleibt seiner Berufung des Widerstands treu, indem es
durch seine heimlichen Werke die Verbrechen des Regimes offenlegt. Der Film folgt
den Aktionen von drei aktiven Mitgliedern im Theater und während ihrer Teilnahme an
Screenplay den massiven Protesten nach den betrügerischen Präsidentschaftswahlen im August
Aliaksei Paluyan 2020. Mit kinematografischer Sensibilität und politischer Entschiedenheit setzt
Photography Aliaksei Paluyan verschiedene historische Momente und Räume der Unruhe in Bezug
Tanya Haurylchyk, Jesse Mazuch zueinander – das Theater und die Strassen, alle mit ihrer eigenen Inszenierung –, um
Sound zu zeigen, dass sie demselben Raum und Zeit übergreifenden Widerstand angehören.
Vensan Mazmanyan
Editing
Behrooz Karamizade En The temporality of the film’s first images is easily recognisable: the blurred ana-
logue video instantly refers to the nineties, 20 years before the digital era. However,
Production
Jörn Möllenkamp
these images document the permanence of a past that looms large over the present
(Living Pictures Production GbR) and build bridges between generations of Belarusians who fought the same battle
against the regime of Alexander Lukashenko, president for more than 26 years. A
Filmography
2021 Courage protagonist of the struggle since 2005, the Free Theatre of Belarus, persecuted by
2019 Lake of Happiness (sf) the government, maintains a vocation of resistance, shedding light through its clan-
2017 Country of Women (sf) destine works on the crimes committed by the regime. The film follows the actions
of three active members inside the Theatre but also during the mass demonstrations
that followed the fraudulent presidential elections in August 2020. Between political
Contact
action and cinematographic sensibility, Aliaksei Paluyan connects different histori-
Stefan Kloos
Rise and Shine World Sales cal moments and spaces of agitation—the theatre and the street, two stages in their
+49 30 47372980 own right—highlighting their participation in the same resistance that transcends
info@riseandshine-berlin.de time and space. – Violeta Bava
Compétition Internationale Longs Métrages 43

Faya Dayi
Jessica Beshir
United States, Ethiopia, Qatar | 2021 | 120’ | Oromo Fr La tradition soufie veut que
International Premiere celui qui mâche la feuille de khat trouve
le chemin vers l’éternité. Autrefois
réservé aux gens de religion, le khat est
devenu en Éthiopie la culture la plus
répandue et la plus lucrative. Ses effets
psychotropes sont devenus si populaires
que beaucoup d’agriculteurs ont substi-
tué ce petit buisson à leurs cultures habi-
tuelles. Son commerce est ainsi devenu
une source de revenu importante pour
la population locale. Avec ce premier
long métrage, Jessica Beshir examine
l’existence d’une population dont la vie
repose sur cette feuille puissante. Dès
la première image, il apparaît toutefois
clairement que cette enquête va au-
delà de la chronique d’une communauté
confrontée aux épreuves de la pauvreté
et de la guerre. Dans un noir et blanc
somptueux, le film se perd dans un pay-
sage qui semble lui-même sous les ef-
fets du khat. Des champs à la ville, l’œil
discret de la réalisatrice suit la trajectoire
de la feuille, traçant un chemin fait de
fragments de vie, d’amour, d’espoir et
d’addiction. Le regard sans jugement que porte Jessica Beshir et la beauté instinctive
du cadre créent une atmosphère unique, équilibre élégant entre le monumental et
l’intime, le mythe et la réalité.

De In der Sufi-Tradition heisst es, dass das Kauen der Blätter des Kathstrauchs den
Weg in die Ewigkeit weist. Einst wurde Kath hauptsächlich von religiösen Gruppen
verwendet, heute ist er die wichtigste und lukrativste Kulturfrucht Äthiopiens. Seine
psychotropen Wirkungen wurden so beliebt, dass viele Landwirte ihre üblichen
Feldfrüchte durch diesen kleinen Strauch ersetzten. In der Folge wurde der Handel
zu einer wichtigen Einkommensquelle für die Lokalbevölkerung. Jessica Beshirs
Erstlingswerk beleuchtet die Existenz von Menschen, deren Leben sich um dieses
mächtige Blatt dreht. Allerdings wird ab der ersten Aufnahme klar, dass der Film
über die einfache Erstellung der Chronologie einer Gemeinschaft, die mit der Härte
von Armut und den Schatten des Kriegs konfrontiert ist, hinausgeht. In prächtigem
Screenplay, Photography Schwarz-Weiss verliert sich der Film in einer Landschaft, die unter dem Einfluss des
Jessica Beshir Kathstrauchs zu stehen scheint. Von den Feldern bis in die Stadt folgt das diskrete
Sound
Auge der Autorin der Spur, die die Blätter des Strauchs hinterlassen, und zeichnet
Jessica Beshir, Natnael Yared einen Pfad aus Bruchstücken des Lebens, der Liebe, der Hoffnung und der Sucht.
Jessica Beshirs urteilsfreier Blick und ihr Gespür für Bildeinstellungen verleihen
Editing
Jeanne Applegate, Dustin Waldman Faya Dayi eine einmalige Atmosphäre, die sich durch ein elegantes Gleichgewicht
zwischen monumental und intim, Mythos und Realität auszeichnet.
Music
William Basinski, Adrian Aniol,
Mehandis Geleto, Kaethe Hostetter En In the Sufi tradition, it is said that chewing the khat’s leaf will show you the
path to eternity. Once limited to religious folk, khat is today the most widespread and
Production
Jessica Beshir (Merkhana Films)
lucrative crop in Ethiopia. Its psychotropic effects have become so popular that many
farmers substituted this small bush for their usual crop. Its trade has thus become an
Filmography
important source of income for the local population. Jessica Beshir’s debut feature
2021 Faya Dayi
2017 Hairat (sf) examines the existence of people whose lives depends on this powerful leaf, but from
2017 He Who Dances on Wood (sf) the first shot it is clear that the film’s investigation goes beyond the mere chronicling
2017 Heroin (sf) of a community facing the harshness of poverty and the shadow of war. In sumptuous
black and white, the film loses itself in a landscape that seems under the effect of
khat. From the fields to the town, the director’s discreet eye follows the trajectory of
Contact
the leaf, drawing a path made of fragments of life, love, hope and addiction. Beshir’s
Jason Ishikawa
Cinetic Media non-judgmental gaze and her instinctive framing give Faya Dayi a unique atmosphere
808 2776195 built on the elegant balance between the monumental and the intimate, myth and
jason@cineticmedia.com reality. – Rebecca De Pas
44 Compétition Internationale Longs Métrages

Holgut
Liesbeth De Ceulaer
Belgium | 2021 | 74’ | Russian, Yakut
Presented in Co-World Premiere with CPH:DOX

Fr La terre fond au cœur de la


toundra sibérienne. Comme dans un récit
initiatique, le jeune Kymm, accompagné
de son frère aîné, part pour une aventure
fantastique à la recherche des derniers
rennes sauvages. Son voyage, ponctué
de légendes fascinantes et de récits
anciens, dévoile un paysage en pleine
transformation. À l’image des rennes,
les chercheur.euse.s d’or sont parti.e.s
depuis des décennies pour laisser place
aux chercheur.euse.s d’ossements de
mammouths. Parmi eux.elles se trouve
Semyon, scientifique obsédé par l’idée
de retrouver l’ADN de ces mammifères
disparus dans le permafrost en dé-
gel. Le regard enthousiaste de l’enfant
devant ce nouveau monde contraste avec celui du scientifique, qui cache mal son
inquiétude et sa tristesse face à cet environnement changeant. À partir de ces visions
paradoxales, Liesbeth De Ceulaer construit une exceptionnelle aventure humaine, su-
perbement mise en image. Mettant en avant la relation tendue entre l’être humain et
son environnement, la réalisatrice signe une réflexion poétique questionnant l’avenir
de notre planète.

De Im Herzen der sibirischen Tundra taut der Permafrost. Wie in einem


Entwicklungsroman bricht der junge Kymm in Begleitung seines älteren Bruders auf
zu einem fantastischen Abenteuer auf der Suche nach den letzten wilden Rentieren.
Seine von faszinierenden Legenden und alten Geschichte gespickte Reise spielt vor der
Kulisse einer sich wandelnden Landschaft. Wie die Rentiere sind die GoldgräberInnen
seit Jahrzehnten verschwunden, ForscherInnen, die nach Mammutgebeinen suchen,
haben ihren Platz eingenommen. Zu ihnen gehört der Wissenschaftler Semjon, der
von der Idee besessen ist, im auftauenden Permafrost die DNA dieser verschwun-
denen Säugetiere zu finden. Der begeisterte Blick des Kindes, das diese neue Welt
entdeckt, steht im Gegensatz zu dem des Wissenschaftlers, der seine Sorge und
Photography seine Traurigkeit angesichts dieser sich verändernden Umwelt schlecht verbergen
Jonathan Wannyn kann. Mit diesen paradoxen Perspektiven erzählt Liesbeth De Ceulaer ein ausser-
Sound gewöhnliches menschliches Abenteuer, das wundervoll in Bildern wiedergegeben
Gert Verboven wird. Die Filmemacherin rückt die angespannte Beziehung zwischen Mensch und
Editing
Umwelt in den Vordergrund und liefert eine poetische Reflexion, die die Zukunft un-
Guillaume Graux seres Planeten hinterfragt.
Production
En The earth is melting in the heart of the Siberian tundra. Like in a story of ini-
Tomas Leyers
tiation, young Kymm, accompanied by his older brother, sets off on a fantastic ad-
Filmography
venture in search of the last wild reindeer. His journey, punctuated with fascinating
2021 Holgut
2020 Victoria legends and ancient tales, reveals a landscape in a state of flux. Like the reindeer, the
2013 Behind the Redwood Curtain prospectors have been gone for decades, making way for mammoth bones diggers.
2008 The Best Act on te Isle (sf) Among them is Semyon, a scientist obsessed with finding the DNA of these mam-
mals that disappeared in the thawing permafrost. The child’s enthusiasm for this new
world contrasts with that of the scientist, who cannot hide his concern and sadness
Contact
over this changing environment. From these paradoxical visions, Liesbeth De Ceulaer
Michaela Cajkova
Filmotor constructs a superbly visualised and exceptional human adventure. Highlighting the
+420 721006421 strained relationship between humans and their environment, the director creates a
michaela@filmotor.com poetic reflection on the future of our planet. – Javier Martín
Compétition Internationale Longs Métrages 45

Les Enfants terribles


Ahmet Necdet Cupur
France, Germany, Turkey | 2021 | 93’ | Turkish, Arabic
World Premiere

Fr Dans le film d’Ahmed Necdet


Cupur, les « enfants terribles » sont les
frères et sœurs du réalisateur, qui veu-
lent tou.te.s échapper comme lui à la vie
que leurs parents ont prévue pour eux.
elles. Mahmut est à peine devenu adulte
que son mariage avec une épouse bien
trop jeune est déjà en train de s’écrouler.
Zanep a un tempérament de feu et est
fermement décidée à ne pas épouser
son cousin. Elle est prête à tout pour aller à l’Université. Leurs parents, qui peinent
à affirmer leur autorité, se demandent ce qui est en train d’arriver au monde qui les
entoure. Les Enfants terribles est une épopée atemporelle qui adopte les traits d’un
drame domestique. Zanep et Mahmut livrent avec détermination et stratégie une
guerre d’indépendance faite d’offensives et de retraites, tout en ne perdant jamais
de vue leur but premier : pouvoir choisir leur propre chemin. Ahmed Necdet Cupur
saisi avec considération et respect ces combats héroïques ainsi que les émotions
les plus subtiles des personnages. Un roman familial sobre et mémorable, qui reflète
la société turque et ses mutations actuelles.

De In Ahmed Necdet Cupurs Film sind die Enfants terribles seine Geschwister. Sie
alle wollen aus dem Leben ausbrechen, das ihre Eltern für sie vorbereitet haben, so wie
er es tat. Mahmut ist kaum ein Mann, da droht seine Ehe mit einer viel zu jungen Braut
bereits zu scheitern. Die temperamentvolle Zanep ist fest entschlossen, unter keinen
Photography Umständen ihren Cousin zu heiraten. Stattdessen wird sie alles tun, um zu studieren.
Ahmet Necdet Cupur Die Eltern kämpfen um ihre Autorität und fragen sich, was mit der Welt um sie herum
Sound
geschieht. Les Enfants terribles ist ein zeitloses Epos im Gewand eines häuslichen
Ahmet Necdet Cupur, Gürkan Özkaya, Dramas. Zanep und Mahmut führen ihren Unabhängigkeitskrieg mit Entschlossenheit
Johannes Grehl und Strategie, in einem Spiel aus Angriff und Rückzug, wobei sie nie ihr Hauptziel ver-
Editing gessen: ihren eigenen Weg wählen zu können. Ahmed Necdet Cupur fängt diese her-
Mathilde Van de Moortel oischen Kämpfe und die subtilsten Emotionen seiner Figuren mit Bedacht und Respekt
Music
ein. Les Enfants terribles ist ein nüchtern inszenierter, einprägsamer Familienroman, in
Paradox Paradise dem sich die türkische Gesellschaft und ihre fortschreitende Wandlung spiegelt.
Production
En In Ahmed Necdet Cupur’s film, the Enfants terribles are his own siblings, all of
Delphine Morel (TS Productions)
Anke Petersen (JYOTI Film), Nadir Öperli whom want to escape the life their parents have planned for them, as he did. Mahmut
(Liman Films) is barely a man but his wedding to bride far too young is already falling apart. Zanep
Filmography has fire in her veins and is determined not to marry her cousin. Instead, she will do
2021 Les Enfants terribles whatever it takes to go to University. The parents struggle to assert their authority and
2017 Latin Babylon (sf) wonder what is happening to the world around them. Les Enfants terribles is a timeless
epic disguised as a domestic drama. Zanep and Mahmut fight a war of independence
with determination and strategy, in a game of attack and retreat, while never forgett-
Contact
ing their main aim: to be able to choose their own path. Ahmed Necdet Cupur cap-
Liselot Verbrugge
Deckert Distribution tures these heroic fights with consideration and respect through the characters’ subtle
+49 3412156638 emotions. Directed with sobriety, Les Enfants terribles is a memorable family roman
liselot@deckert-distribution.com which reflects Turkish society and its current mutations. – Rebecca De Pas
46 Compétition Internationale Longs Métrages

Little Palestine (Diary of a Siege)


Abdallah Al-Khatib
Lebanon, France, Qatar | 2021 | 83’ | Arabic
World Premiere

Fr Construit après 1948 en péri-


phérie de Damas, Yarmouk est un camp
de réfugié.e.s palestinien.ne.s qui s’est
étendu au fil des ans jusqu’à devenir un
quartier de la capitale. Durant la guerre
civile syrienne, Yarmouk a été le théâtre
d’affrontements dramatiques entre
l’Armée Libre Syrienne et les troupes de
Bachar el-Assad. À la suite de ces com-
bats, le camp a été assiégé par l’armée
et la population restante abandonnée à
son sort. Abdallah el-Khatib, qui est né
et a grandi à Yarmouk, a pris sa caméra
pour filmer le quotidien du camp, avant
d’en être chassé lors de la prise de con-
trôle de la ville par Daesh. Ses images
et ses mots documentent la résistance
farouche d’une ville contre ses plus
grands ennemis que sont l’isolement et
la faim. Le réalisateur filme son peuple
avec amour et engagement, et mon-
tre le combat de la dignité contre le déses-poir, de la solidarité contre la défaite. Le
long métrage d’Abdallah el-Khatib est un monument à la résilience d’un peuple pris
dans une tragédie qui se répète continuellement. Tourné sur plus de quatre ans, Little
Palestine (Diary of a Siege) est un témoignage précieux d’une réalité oubliée par nos
chaînes d’information.

De Das 1948 an der Peripherie von Damaskus erbaute palästinensische


Flüchtlingslager Jarmuk hat sich im Laufe der Jahre so stark ausgebreitet, dass es
Screenplay zu einem Stadtteil der Hauptstadt wurde. Während des syrischen Bürgerkriegs war
Abdallah Al-Khatib Jarmuk Schauplatz eines dramatischen Konflikts zwischen der Freien Syrischen
Photography
Armee und Bashar Al Assads Truppen. Nach den Zusammenstössen wurde das
Martyr Jamal Khalifeh Lager von Regierungskräften besetzt, und die verbliebene Bevölkerung wurde ihrem
Qusai Abu Qasem Schicksal überlassen. Abdallah Al-Khatib, der in Jarmuk geboren und aufgewachsen
Diaa Yahya ist, nahm seine Kamera und filmte den Alltag im Lager, bevor er verjagt wurde, als
Abdallah Al-Khatib Daesch die Stadt einnahm. Seine Bilder und Worte dokumentieren den erbitterten
Bassel Abdallah
Widerstand einer Stadt gegen Isolation und Hunger, die grössten aller Feinde. Der
Ali Taha
Mouayd Zaghmout
Regisseur filmt seine Leute mit Liebe und Engagement, zeigt Würde statt Verzweiflung
Matar Ismail und Solidarität statt Niederlage. Die von Abdallah Al-Khatib aufgenommenen Bilder
Hamada Hamid sind ein Tribut an die Resilienz eines Volkes, das eine sich ständig wiederholenden
Majd Almassri Tragödie zu erleben scheint. Der über einen Zeitraum von über vier Jahren gedrehte
Sound Film Little Palestine (Diary of a Siege) ist ein kostbares Zeugnis für eine Realität, die
Pierre Armand unsere Nachrichtensender praktisch vergessen haben.
Editing
Qutaiba Barhamji En Built after 1948 on the outskirts of Damascus, Yarmouk is a Palestinian refugee
Production
camp that has expanded over the years to become one of the capital’s districts. During
Jean-Laurent Csinidis (Films de Force Majeure), the Syrian civil war, Yarmouk was the theatre of dramatic clashes between the Free
Mohammad Ali Atassi (Bidayyat for Audiovisual Syrian Army and Bashar al-Assad’s troops. As a result of the conflict, the camp was be-
Arts) sieged by State army and the remaining population abandoned to their fate. Abdallah
Filmography Al-Khatib, born and raised in Yarmouk, grabbed his camera to film the camp’s daily
2021 Little Palestine (Diary of a Siege) life before being driven out when Daesh overtook the city. His images and words
document a city’s fierce resistance against the greatest of all enemies: isolation and
hunger. The director films his people with love and commitment, portraying dignity
Contact
over desperation and solidarity over defeat. The images shot by Abdallah Al-Khatib are
Jean-laurent Csinidis
Films de Force Majeure a monument to the resilience of a people who seem to caught up in an ever-repeating
+33 670025406 tragedy. Shot over a period of more than 4 years, Little Palestine (Diary of a Siege) is a
production@films-de-force-majeure.com precious testimony of a reality forgotten by our news channels. – Rebecca De Pas
Compétition Internationale Longs Métrages 47

Ostrov – Lost Island
Svetlana Rodina, Laurent Stoop
Switzerland | 2021 | 92’ | Russian
World Premiere

Fr Sur l’île désertique d’Ostrov,


perdue en pleine mer Caspienne, une
poignée d’habitant.e.s vit sans route,
électricité, ni emploi, délaissé.e.s de
l’état russe depuis la chute de l’Union
soviétique. La pêche au caviar, autre-
fois le cœur de l’économie insulaire, est
aujourd’hui illégale. Pour nourrir sa fa-
mille, Ivan se rend régulièrement en mer
et bien qu’il ait déjà été emprisonné à
deux reprises pour braconnage par les
autorités, il reste convaincu que Poutine
le sauvera un jour de la misère. Comme
la majorité des habitant.e.s d’Ostrov, il
continue de suivre les croyances et tradi-
tions d’un pays auquel il semble pourtant
ne plus appartenir. Dans cette atmosphère aux airs dystopiques, Svetlana Rodina et
Laurent Stoop tissent le portrait d’une famille forcée de s’imaginer un avenir au milieu
de ruines ou de se tourner vers l’extérieur, vers la Russie et son actualité. Un documen-
taire aux images poignantes sur une île emplie de mystères et de contradictions, qui
reflète la vaste étendue du territoire russe où le mythe d’une identité et unité nationale
semblent toujours parvenir à se faire une place.

De Auf der verlassenen Insel Ostrov, mitten im Kaspischen Meer, lebt eine Handvoll
EinwohnerInnen ohne Strasse, Strom und Arbeit, vom russischen Staat nach dem Fall
der Sowjetunion im Stich gelassen. Früher war die Kaviar-Fischerei das Zentrum der
Wirtschaft der Insel, heute ist sie illegal. Um seine Familie zu ernähren, fährt Ivan trotz-
dem regelmässig hinaus aufs Meer, und obwohl er bereits zwei Mal wegen Wilderei
Screenplay ins Gefängnis musste, ist er überzeugt, dass ihn Putin eines Tages von seiner Misere
Svetlana Rodina, Laurent Stoop erlösen wird. Wie die meisten EinwohnerInnen von Ostrov lebt er weiter nach den
Photography Überzeugungen und Traditionen eines Landes, zu dem er nicht mehr zu gehören
Laurent Stoop scheint. In dieser dystopisch anmutenden Atmosphäre zeichnen Svetlana Rodina und
Editing
Laurent Stoop das Portrait einer Familie, die gezwungen ist, sich eine Zukunft inmitten
Orsola Valenti, Karine Sudan, Svetlana Rodina von Ruinen vorzustellen oder sich nach aussen zu richten, hin zum modernen Russland.
Ein Dokumentarfilm mit ergreifenden Bildern über eine Insel voller Geheimnisse und
Music
Marcel Vaid Widersprüche, die die grosse Weite des russischen Landesgebiets widerspiegelt, wo
es dem Mythos von einer Identität und einer nationalen Einheit immer zu gelingen
Production
Corinna Dästner, Sonja Kilbertus
scheint, sich einen Platz zu sichern.
(DokLab GmbH); Urs Augstburger (SRF)
En On the desert island of Ostrov, lost out in the Caspian Sea, a handful of inhabi-
Filmography
Svetlana Rodina
tants live without roads, electricity or jobs, abandoned by the Russian state since the
2021 Ostrov – Lost Island fall of the Soviet Union. Caviar fishing, the heart of the insular economy in the past, is
2016 Knout (sf) now illegal. To feed his family, Ivan regularly goes to sea and, although he has already
2016 Father & Son (sf) been imprisoned twice by the authorities for poaching, he remains convinced that
Laurent Stoop Putin will save him from misery one day. Like the majority of Ostrov’s inhabitants, he
2021 Ostrov – Lost Island continues to follow the beliefs and traditions of a country to which he no longer
really seems to belong. In this atmosphere with a dystopian note, Svetlana Rodina and
Laurent Stoop weave a portrait of a family forced to imagine a future for itself amidst
Contact
the ruins or to turn towards the outside world, towards Russia and its current events. A
Corinna Dästner
DokLab documentary with poignant images on an island full of mysteries and contradictions,
+41 31 508 05 58 which reflects the vast expanse of the Russian territory where the myth of an identity
mail@doklab.com and national unity always seem to successfully find its place. – Camille Kaiser
48 Compétition Internationale Longs Métrages

The Bubble
Valerie Blankenbyl
Switzerland, Austria | 2021 | 93’ | English
World Premiere

Fr The Villages en Floride est au-


jourd’hui la « municipalité » à la plus forte
expansion du pays : 155 000 habitant.e.s,
54 terrains de golfs, 70 piscines, bientôt
quatre fois la taille de Manhattan, le tout
impeccablement entretenu. Tous.tes re-
traité.e.s, les habitant.e.s ont quitté leur
Nord glacial pour couler d’heureuses
années dans ce paradis où tout n’est
que loisirs, insouciance et surtout, où
il n’est plus question d’âge. Isolée du
reste du monde, la population entretient
l’âge d’or d’une Amérique fière et con-
quérante, républicaine et blanche, con-
sumériste et décomplexée. L’avènement
d’un modèle de gouvernance, ici basé
sur un business familial ayant réussi à
vendre avec succès un lifestyle, le tout
alimenté par un organe de presse in-
terne. Valerie Blankenbyl et son équipe
viennent gratter le vernis de cette utopie
où les autorisations de tournage ne sont
jamais acquises, et où la « direction » semble vouloir museler tout détracteur de la
bulle. Car à l’extérieur, la colère de la population gronde. L’annexion de nouvelles
terres et le mode de vie énergivore des occupant.e.s ne cessent de mettre à mal un
écosystème fragile.

De The Villages in Florida ist heute die am schnellsten wachsende «Gemeinde» des
Landes: 155’000 BewohnerInnen, 54 Golfplätze, 70 Schwimmbäder, bald viermal so gross
wie Manhattan, alles makellos gepflegt und instandgehalten. Alle RuheständlerInnen
haben ihre eisige Heimat im Norden verlassen, um ihren Lebensabend in diesem
Paradies zu verbringen, wo Freizeit und Sorglosigkeit auf der Tagesordnung stehen
und das Alter keine Rolle mehr spielt. Vom Rest der Welt isoliert lässt die Bevölkerung
das goldene Zeitalter eines stolzen, republikanischen und weissen Amerikas, das die
Welt eroberte, den Konsumismus erfand und sich von allen Komplexen befreite, weit-
Photography
erleben. Es ist der Erfolg eines Führungsmodells, das hier auf einem Familienbetrieb
Joe Berger basiert, dem es mit der Unterstützung einer internen Pressestelle gelungen ist, einen
«Lifestyle» zu verkaufen. Valerie Blankenbyl und ihr Team kratzen am Lack dieser Utopie,
Sound
Bennoit Barraud, Jacques Kieffer
in der Drehgenehmigungen nicht selbstverständlich sind und die Geschäftsführung
scheinbar jedem, der die heile Welt zu stören droht, einen Maulkorb verpassen will.
Editing
Denn draussen tobt die Wut der Bevölkerung. Die Annexion von neuem Land und die
Nela Märki
energieverschwendende Lebensweise der BewohnerInnen belasten ein bereits
Music fragiles Ökosystem immer mehr.
Adam Lukas
Production En The Villages in Florida is now the “city” with the strongest growth in the country;
Dario Schoch (Catpics), Karin C. Berger
155,000 inhabitants, 54 golf courses, 70 swimming pools, it will soon be four times the
(Golden Girls Film), Urs Augstburger (SRF),
Sven Wälti (SSR SRG)
size of Manhattan, and is all impeccably maintained. All the inhabitants are retired and
have left their glacial North to spend happy years in this paradise where everything is
Filmography
just leisure, carefreeness and, above all, where age is no longer an issue. Isolated from
2021 The Bubble
2015 4661m2 – Der Eindruck von Freiheit the rest of the world, the population enjoys the golden age of a proud and conquering,
2013 Ma na sapna – A Mother’s Dream Republican and white, consumerist and unapologetic America. The advent of a model
2010 I Am Jesus of governance, here based on a family business that has successfully sold a lifestyle,
all of it fed by an internal news organisation. Valerie Blankenbyl and her team scratch
away at the veneer of this utopia where authorisations to shoot are never to be taken
Contact
for granted, and where the “management” seems to want to gag any of the bubble’s
Liselot Verbrugge
Deckert Distribution opponents. For, on the outside, the anger of the local population is growing. The an-
+31 624719035 nexation of new lands and the occupants’ energy-consuming way of life are constantly
liselot@deckert-distribution.com jeopardising a fragile ecosystem. – Aurélien Marsais
Compétition Internationale Longs Métrages 49

The First 54 Years. An Abbreviated Manual


for Military Occupation
Avi Mograbi
France, Germany, Israel, Finland | 2021 | 110’ | Hebrew, English
International Premiere

Fr Depuis 54 ans, des millions de


Palestinien.ne.s vivent dans les territoires
occupés sous régime militaire israélien.
Très grand cinéaste familier de Visions du
Réel ayant traité sans relâche de la justice
au Moyen Orient, Avi Mograbi semble
contraint – malgré lui – à poursuivre son
ouvrage. Il façonne une plongée dans
cette histoire sous forme de manuel
d’occupation militaire, s’adossant à des
témoignages réunis par Breaking the
Silence – une organisation de militaires
vétéran.e.s ayant servi l’armée israélien-
ne, résolu.e.s à exposer au public israé-
lien la réalité du quotidien dans les terri-
toires occupés. Dans un dispositif simple
et méticuleux, les interventions d’Avi
Mograbi, qui tel un professeur sarcas-
tique narre les diverses stratégies d’oc-
cupation, s’alternent avec les récits des
militaires repentis, retraçant de façon presque technique les méthodes et les pra-
tiques des opérations quotidiennes, dans la routine de l’occupation. Le ton sem-
ble rester neutre, pragmatique, sobre. Pourtant, à mesure que le film progresse, une
colère viscérale s’installe et enfle, nourrie de chagrin, et avec elle sans doute, une
réflexion plus large sur l’humanité.

De Seit 54 Jahre leben Millionen von PalästinenserInnen in den besetzten Gebieten


Screenplay
unter israelischem Militärregime. Fast widerwillig scheint der grosse, bei Visions Du
Avi Mograbi Réel gut bekannte Filmemacher Avi Mograbi, der sich in seinem Werk unermüdlich
mit der Gerechtigkeit im Nahen Osten befasst hat, gezwungen, weiterzumachen. Er
Photography
Philippe Bellaïche, Tulik Galon
ermöglicht es den Zuschauern, in Form eines Handbuchs der militärischen Besetzung,
gestützt auf von Breaking the Silence gesammelte Berichte, in diese Geschichte
Sound
einzutauchen. Die von militärischen VeteranInnen, die in der israelischen Armee ge-
Joonas Jyrälä
dient haben, gegründete Organisation ist fest entschlossen, die Realität des Alltags
Editing in den besetzten Gebieten in Israel öffentlich bekannt zu machen. In einem einfachen
Avi Mograbi
und akribischen Aufbau wechseln sich die Interventionen von Avi Mograbi, der die
Production verschiedenen Besetzungsstrategien wie ein sarkastischer Professor erläutert, mit
Serge Lalou, Camille Laemlé (Les Films d’Ici);
Berichten von reuigen Militärs ab, die fast technisch die Methoden und Praktiken
Annie Ohayon-Dekel (24images); Elina Pohjola
der täglichen Operationen im Besetzungsalltag detaillieren. Der Ton bleibt neutral,
Filmography pragmatisch, nüchtern. Im Laufe des Films kommt eine viszerale, immer stärker an-
2021 The First 54 Years
schwellende Wut auf, befeuert von Verdruss, die zweifellos eine breitere Reflexion
2016 Entre les frontières
2012 Dans un jardin je suis entré über die Menschheit anstösst.
2008 Z32
2005 Pour un seul de mes deux yeux En For 54 years, millions of Palestinians have lived in the occupied territories under
2004 Detail (sf) Israeli military rule. Avi Mograbi, a highly regarded filmmaker, well-known at Visions du
2002 Août (avant l’explosion) Réel and who has tirelessly dealt with justice in the Middle East, seems compelled—in
1999 Yom Huledet Same’ach Mar Mograbi
spite of himself—to continue his work. He delves into this history in the form of a military
1997 Comment j’ai appris à surmonter
ma peur et à aimer Ariel Sharon occupation manual, drawing on testimonies gathered by Breaking the Silence—an or-
1994 Ha-Shich’zoor ganisation of Israeli army veterans intent on exposing the reality of life in the occupied
1989 Gerush (sf) territories to the Israeli public. In a simple and meticulous set-up, the contributions
of Avi Mograbi who like a sarcastic teacher narrates the various strategies of the
occupation, alternate with the tales of the repentant soldiers, recounting in an almost
Contact
technical manner the methods and practices of daily operations, part of the routine
Theo Lionel
The Party Film Sales of occupation. The tone seems to remain neutral, pragmatic and sober. However, as
+33 (0)1 40 22 92 15 the film unfolds, a visceral anger sets in and swells, fuelled by sorrow, and with it,
theo.lionel@thepartysales.com undoubtedly, a broader reflection on humanity. – Emilie Bujès
50 Compétition Internationale Longs Métrages

The Moon Represents My Heart


La luna representa mi corazón
Juan Martín Hsu
Argentina, Taiwan | 2021 | 100’ | Spanish, Chinese
World Premiere

Fr Hanté par la mort violente de


son père, Martin Hsu, jeune cinéaste
argentin d’origine taïwanaise, revient à
Taipei avec son frère Marcelo pour re-
trouver leur mère. Les retrouvailles lais-
sent apparaître le portrait d’une femme
dont le destin tragique est marqué par les
années de la Terreur blanche de Taïwan,
puis par des difficultés d’intégration lors
de son exil en Argentine. Confrontés aux
différences linguistiques et culturelles,
Martin et son frère installent leur caméra
dans l’exigu appartement familial, peu
propice à libérer la parole. Comme dans
un jeu de miroirs, la mise en scène nous
plonge au cœur d’un drame perpétuel.
Les moments de frustration du réalisateur sont éloquents, et disent la difficulté d’un
double processus de quête identitaire et cinématographique, plein d’obstacles, que
Martin Hsu déjoue habilement par l’interaction de la fiction et du documentaire. Les
sentiments contradictoires du réalisateur résonnent dans le film comme une musique
devenue essentielle, apportant des notes tristes et des mélodies inattendues dans ce
journal émouvant du déracinement.

De Verfolgt vom gewaltsamen Tod seines Vaters kehrt Martin Hsu, ein junger argen-
tinischer Filmemacher mit taiwanesischen Wurzeln, mit seinem Bruder Marcelo nach
Taipeh zurück, um ihre Mutter wiederzutreffen. Durch das Wiedersehen entsteht das
Porträt einer Frau, deren tragisches Schicksal zunächst durch Jahre des Weissen Terrors
in Taiwan geprägt ist, dann durch die Schwierigkeiten, sich in ihrem argentinischen
Exil zu integrieren. Konfrontiert mit sprachlichen und kulturellen Schwierigkeiten stel-
len Martin und sein Bruder ihre Kamera in der beengten Familienwohnung auf, die
dem freien Ausdruck kaum zuträglich ist. Wie in einem Spiel von Spiegeln gewährt
die Inszenierung Einblicke in ein ewiges Drama. Die Momente der Frustration des
Filmemachers sind vielsagend und erzählen von den Schwierigkeiten einer parallel ab-
Photography laufenden Identitäts- und filmischen Suche und den damit verbundenen Hindernissen,
Tebbe Schöningh die Martin Hsu durch die Interaktion von Fiktion und Dokumentarfilm geschickt über-
Sound windet. Die widersprüchlichen Gefühle des Filmemachers hallen im Film wider wie
Nicolas Torchinsky eine essenziell gewordene Musik und untermalen dieses bewegende Tagebuch einer
Editing
Entwurzelung mit tristen Noten und unerwarteten Melodien.
José Goyeneche, Anita Remon
En Haunted by the violent death of his father, Martin Hsu, a young Argentinian
Production
Mariana Luconi (Proton Cine),
filmmaker of Taiwanese origin, returns to Taipei with his brother Marcelo to join their
Huang Yin-yu (Moolin films) mother. The reunion reveals the portrait of a woman whose tragic fate is marked by
the years of the White Terror in Taiwan, then by difficulties integrating during her exile
Filmography
2021 The Moon Represent My Heart in Argentina. Facing linguistic and cultural differences, Martin and his brother set up
2015 Historias Breves 10 (sf) their camera in the cramped family apartment, which is poorly suited to encouraging
2014 La Salada people to talk. Like in a hall of mirrors, the mise-en-scène plunges us into the heart
of a perpetual drama. The director’s moments of frustration are eloquent, and tell of
the difficulty of the double process involved in seeking identity and filmmaking, full
Contact
of obstacles, that Martin Hsu skilfully circumvents through the interaction of fiction
Mariana Luconi
Proton Cine and documentary. The contradictory feelings of the director resonate through the film
+549 1136818737 like now essential music, providing this moving diary of uprooting with sad notes and
luconi@protoncine.com unexpected melodies. –Javier Martin
Compétition Internationale Longs Métrages 51

Users
Natalia Almada
United States, Mexico | 2021 | 81’ | English, Spanish
International Premiere

Fr Partant d’une expérience de la


maternité, des défauts intrinsèques de
l’être et de l’indéfectible excellence de
l’ordinateur, Natalia Almada envisage,
sous forme d’essai dystopique, le futur
de ses enfants dans un monde techno-
logique. Aimeront-ils les infaillibles ma-
chines davantage qu’ils l’aiment elle, leur
mère imparfaite ? Entre émerveillement
et effroi, des images d’une beauté spec-
taculaire s’entrelacent – l’océan traversé
par la fibre optique, la forêt en proie aux
braises, les serres automatisées, ou les
yeux d’une chouette réagissant à la lu-
mière –, rendant compte d’un monde où
la technologie surgit dans les moindres
recoins, où les écrans ponctuent le quoti-
dien des enfants, où la nature « parfaite »,
contrainte, devient terrifiante – une ap-
proche parfois réminiscente de celle
de Nikolaus Geyrhalter. Sensoriel et pro-
fondément lyrique, Users parvient à exprimer l’intime et l’irracontable, et élargit le
discours à une dimension immanquablement plus vaste et contemporaine du point de
vue sociétal. Se tenant à distance résolue de toute ambition pédagogique, la cinéaste
livre un film personnel puissant, dont les séquences visuellement saisissantes mar-
queront longtemps la mémoire.

De Ausgehend von einer Erfahrung der Mutterschaft, den intrinsischen Mängeln


des Wesens und der unfehlbaren Exzellenz des Computers, entwirft Natalia Almada
in einem dystopischen Essay die Zukunft ihrer Kinder in einer technologischen Welt.
Werden sie die unfehlbaren Maschinen mehr lieben als sie, ihre unvollkommene
Mutter? Zwischen Staunen und Schrecken wechseln sich Bilder von spektakulärer
Schönheit ab – der von Glasfasern durchzogene Ozean, der dem Feuer zum Opfer
fallende Wald, automatisierte Gewächshäuser oder die auf Licht reagierenden Augen
Photography einer Eule – und erzählen von einer Welt, in der die Technik in den kleinsten Winkeln
Bennett Cerf auftaucht, in der Bildschirme den Alltag der Kinder prägen, in der die «perfekt ge-
Editing machte» Natur zum Schrecken wird, ein Ansatz, der mitunter an Nikolaus Geyrhalter
Natalia Almada erinnert. Users erzählt sinnlich und zutiefst lyrisch das Intime und das Unsagbare und
Music verleiht dem Diskurs eine zwangsläufig grössere und zeitgenössischere Dimension
Dave Cerf des gesellschaftlichen Standpunkts. Entschlossen distanziert sich die Filmemacherin
Production von jeglicher pädagogischen Ambition und liefert einen kraftvollen persönlichen
Josh Penn, Elizabeth Lodge Stepp Film, dessen visuell eindrucksvolle Sequenzen sich im Gedächtnis verankern.
(The Department of Motion Pictures)
Filmography En Starting from an experience of motherhood, the intrinsic flaws of the human
2021 Users and the unfailing excellence of the computer, Natalia Almada envisages, in the form of
2020 Cinetracts ’20 (sf) a dystopic essay, her children’s future in a technological world. Will they love the infal-
2016 Todo lo demás lible machines more than they love her, their imperfect mother? Somewhere between
2011 El Velador
shock and awe, images of spectacular beauty are intertwined—the ocean crossed by
2009 The 8 (mlf)
2009 El General fibre optic cables, the forest in the grip of embers, automated greenhouses, or the
2005 Al otro lado eyes of an owl reacting to the light—, giving an account of a world where technology
2001 All Water Has a Perfect Memory (sf) crops up in every nook and cranny, where screens punctuate children’s daily lives,
where “perfect” nature, constrained, becomes terrifying—an approach at times remi-
niscent of that of Nikolaus Geyrhalter. Sensorial and deeply lyrical, Users succeeds in
Contact
expressing the intimate and the unspeakable, and broadens the discourse to an inevi-
Fabien Westerhoff
Film Constellation tably wider and socially contemporary perspective. Resolutely distancing herself from
+44 7984523163 any pedagogical ambition, the filmmaker delivers a powerful personal film, the visually
sales@filmconstellation.com striking sequences of which will long remain ingrained in the memory. – Emilie Bujès
52 Compétition Internationale Longs Métrages

Zinder
Aicha Macky
France, Niger, Germany | 2021 | 82’ | Hausa
World Premiere

Fr Dans la ville de Zinder au Niger,


au cœur du Sahel, des jeunes gens s’or-
ganisent en gang face au manque de
travail et de perspectives. Ces groupes
appelés « Palais » sont issus du quartier
de Kara Kara, abritant historiquement
lépreux.euses et parias. La réalisatrice
et activiste Aicha Macky, née à Zinder,
revient dans sa ville natale pour racon-
ter l’histoire de cette jeunesse laissée-
pour-compte. Elle s’entretient avec ces
hommes, dont les corps et le territoire
dans lequel ils vivent, sont profondément
marqués par les cicatrices de la violence
qui les a traversés – une violence om-
niprésente dont les racines remontent
au temps de la colonisation. Parmi eux,
Siniya Boy, qui fait partie du « Palais Hitler », et qui souhaite monter, avec ses ca-
marades bodybuildeurs, une société de sécurité ; Bawa, ancien chef d’un Palais
devenu chauffeur de taxi, hanté par les souvenirs des atrocités commises. Tandis
que leurs proches vivent de la contrebande d’essence, importée illégalement depuis
la frontière avec le Nigeria. Aicha Macky réalise un portrait bouleversant de Zinder,
qu’elle dédie à la jeunesse de son pays.

De In der Stadt Zinder, im Niger, im Herzen der Sahelzone organisieren sich junge
Menschen angesichts der Arbeits- und Perspektivlosigkeit in Gangs. Diese Banden,
die «Palais» genannt werden, stammen aus dem Quartier Kara Kara, in dem früher
die Aussätzigen und Ausgestossenen lebten. Die in Zinder geborene Filmemacherin
und Aktivistin Aicha Macky kehrt in ihre Heimatstadt zurück, um die Geschichte
dieser sich selbst überlassenen Jugend zu erzählen. Sie spricht mit Männern, deren
Photography
Julien Bossé
Körper und Lebensumfeld tief von der Gewalt, die sie erfahren haben, gezeichnet
sind, eine allgegenwärtige Gewalt, deren Wurzeln in die Zeit der Kolonisation zurück-
Sound
reichen. Zu ihnen gehören auch Siniya Boy, Mitglied des «Palais Hitler», der mit seinen
Abdoulaye Adamou Mato
Bodybuilder-Kameraden eine Sicherheitsfirma gründen will, und Bawa, ehemaliger
Editing Anführer eines Palais, der Taxifahrer geworden ist und den die Erinnerungen an die be-
Karen Benainous
gangenen Gräueltaten nicht loslassen. Währenddessen leben ihre Angehörigen vom
Music illegalen Handel mit Benzin, das an der nigerianischen Grenze eingeschmuggelt wird.
Dominique Peter Aicha Macky zeichnet ein ergreifendes Porträt von Zinder, das sie der Jugend ihres
Production Landes widmet.
Clara Vuillermoz
(Point du Jour-Les films du balibari),
En In the town of Zinder in Niger, in the heart of the Sahel, young people form
Ousmane Samassekou (Tabous production),
Erik Winker (Corso films)
gangs to deal with the lack of work and prospects. These groups called “Palais” come
from the Kara Kara district, historically home to lepers and outcasts. The director and
Filmography
activist Aicha Macky, born in Zinder, returns there to tell the story of this young gene-
2021 Zinder
2016 L’arbre sans fruit (mlf) ration of social rejects. She talks with these men, whose bodies and the territory in
2014 Savoir faire le lit (sf) which they live are profoundly scarred by the violence that has crossed them—a per-
2015 Moi et ma maigreur (sf) vasive violence whose roots go back to the time of colonisation. Among them: Siniya
Boy, who is part of the “Palais Hitler”, and who wants to start a security company with
his bodybuilder comrades; and Bawa, former leader of a Palais who has become a
Contact
taxi driver, haunted by memories of the atrocities committed. While their friends live
Stephan Riguet
AndanaFilms on black market petrol, illegally imported from the border with Nigeria. Aicha Macky
+33 475943467 draws a heartrending portrait of Zinder that she dedicates to the youth of her country.
sriguet@andanafilms.com – Alice Riva
53

Compétition Burning Lights


Burning Lights Wettbewerb
Burning Lights Competition

Fr Une compétition internationale


de longs et moyens métrages dédiée
aux nouveaux vocabulaires et écritures,
à la recherche de nouveaux formats
et narrations.

De Ein internationaler Wettbewerb


von lang und mittellangen Filmen,
die den neuen Wortschätzen und
Ausdrucksformen, dem Erforschen
und erzählerischen Experimentieren
gewidmet ist.

En An international competition
of medium length and feature films,
dedicated to new vocabularies
and expressions and to the research
of new formats and narratives.
54 Compétition Burning Lights

After the Flood


Yuan Zheng
China | 2021 | 54’ | Chinese
World Premiere

Fr Le long du fleuve Jaune repose


la métropole de Lanzhou, ville natale du
réalisateur Yuan Zheng. Sur une période
de quatre ans, il cherche à y filmer les
éventuelles traces laissées par les grands
aménagements du fleuve, entrepris par
le président Mao dans les années 1950.
Présentées comme une prouesse d’ef-
fort national dans les livres d’Histoire offi-
ciels, ces mutations sont encore perçues
comme une catastrophe pour certain.e.s.
Un fleuve Jaune qui n’est plus jaune, des
rivières réduites à des filets d’eau crou-
pie et pestilentielle, et autant de dégâts
environnementaux et de dérèglements
climatiques irréversibles. Mais dans sa
quête qui prend des tournures de fiction
post-apocalyptique, Yuan Zheng se heur-
te à une forme d’amnésie générale dont
serait épris les habitant.e.s : à Lanzhou,
on poursuit sa vie et ses mondanités et
l’on construit des édifices colossaux à l’architecture « trans-comtemporaine ». Le
réalisateur, même en ayant recours à un montage libre et enivrant, en passant du noir
et blanc à la couleur, ne parvient pas à recouvrer les traces de la catastrophe. Tout sem-
ble se passer comme si celle-ci était tombée dans l’oubli. Et si cela venait à se répéter
dans un futur proche, post-pandémie ?

De Am Ufer des Gelben Flusses liegt die Metropole Lanzhou, die Geburtsstadt des
Regisseurs Yuan Zheng. Über einen Zeitraum von vier Jahren versucht er, die Spuren
zu filmen, die die in den 1950er-Jahren von Präsident Mao angeordneten grossen
Verlagerungen des Stromes hinterlassen haben. Sie gingen als Heldentat einer na-
tionalen Anstrengung in die offiziellen Geschichtsbücher ein, von manchen werden
sie jedoch noch heute als Katastrophe wahrgenommen. Ein Gelber Fluss, der nicht
mehr gelb ist, auf verschmutzte und übelriechende Rinnsale reduzierte Nebenflüsse
und viele weitere Umweltschäden und unumkehrbare Klimaveränderungen. Doch auf
seiner Spurensuche, die Züge eines postapokalyptischen Spielfilmes annehmend,
stösst Yuan Zheng auf eine Form von allgemeiner Amnesie, an der die EinwohnerInnen
zu leiden scheinen: in Lanzhou leben sie ihr mondänes Leben weiter und bauen ge-
waltige Bauwerke mit «trans-moderner» Architektur. Obwohl er sich eines freien und
berauschenden Schnitts bedient, mit einem Wechsel von Schwarz-Weiss zu Farbe,
gelingt es dem Regisseur nicht, die Spuren der Katastrophe sichtbar zu machen. Die
Geschehnisse deuten darauf hin, dass sie in Vergessenheit geraten ist. Was, wenn es
Photography, Sound, Editing
sich in naher Zukunft, nach der Pandemie, wiederholt?
Yuan Zheng
En The metropolis of Lanzhou, native city of director Yuan Zheng, lies along the
Production
Yuan Zheng
Yellow River. Over a four-year period, he attempted to film the signs left by the works
undertaken on the river in the 1950s by Chairman Mao. Presented as a national feat in
Filmography
the official History books, these transformations are still perceived as a catastrophe
2021 After the Flood
2019 Nights of Proletarian by some. A Yellow River that is no longer yellow, rivers reduced to streaks of dirty and
2018 Dream Delivery (sf) pestilent water, with considerable environmental damage and irreversible climate
2018 A Brief History of China Northwest change. But, in a quest which takes a unexpected post-apocalyptic fictional turn,
Airlines Yuan Zheng comes up against a form of general amnesia with which the inhabitants
are struck: in Lanzhou, people continue with their life and its mundanities, and build
colossal buildings using “trans-contemporary” architecture. The director, even while
Contact
Yaun Zheng employing free and heady editing, moving from black-and-white to colour, cannot
+86 18519757806 recover the traces of the catastrophe. It is as if it had all been forgotten. And what if
yardbd@gmail.com this were to be repeated in the not-so distant future, post-pandemic? – Aurélien Marsais
Compétition Burning Lights 55

Dida
Nikola Ilić, Corina Schwingruber Ilić
Switzerland | 2021 | 78’ | Serbian
World Premiere

Fr Dida a des difficultés d’appren-


tissage et dépend depuis toujours de
sa mère. Lorsque celle-ci ne peut plus
s’occuper d’elle, c’est au tour de son fils,
Nikola, de prendre le relais. Comment
aider sa mère à vivre sa vie sans perdre
son indépendance ? Et comment faire
lorsque l’on n’habite pas la même ville,
ni le même pays ? Nikola et sa femme
Corina, réorganisent leur vie pour faire
face à ces nouvelles responsabilités.
Tandis que Dida découvre le quotidien
de son fils à Zurich, Nikola retrouve le
petit appartement ouvrier de Belgrade
qu’il avait quitté pour s’installer avec
Corina en Suisse. Il exprime de manière
franche ses doutes et ses sentiments, dans une voix off qui rappelle le journal intime.
Les réalisateurs.rice.s Nikola Ilić et Corina Schwingruber Ilić confient leur histoire à
travers un film de famille émouvant qui dresse le portrait intime de Dida et de son
univers émerveillé. Avec une bonne dose d’humour, ce long métrage raconte les
étapes marquantes de la vie d’un fils et d’une mère qui se redécouvrent à l’âge adulte,
entre deux villes et deux cultures.

De Dida hat Lernschwierigkeiten und ist stets von ihrer Mutter abhängig. Als letz-
Photography tere sich nicht mehr um sie kümmern kann, muss Sohn Nikola übernehmen. Aber wie
Pablo Ferro Živanović kann er seiner Mutter helfen, ihr Leben zu leben, ohne seine eigene Unabhängigkeit
Sound
zu verlieren? Wie soll das gehen, wenn man nicht in der gleichen Stadt, ja nicht ein-
Ivan Antić mal im gleichen Land lebt? Nikola und seine Frau Corina organisieren ihr Leben neu,
um dieser neuen Verantwortung gerecht zu werden. Während Dida den Alltag ihres
Editing, Music
Myriam Flury Sohnes in Zürich kennenlernt, kehrt Nikola in die kleine Arbeiterwohnung in Belgrad
zurück, die er verlassen hat, um sich mit Corina in der Schweiz niederzulassen. Durch
Production
Franziska Sonder, Karin Koch (Dschoint Ventschr
die an ein privates Tagebuch erinnernde Off-Stimme bringt letzterer seine Zweifel
Filmproduktion); Urs Augstburger (SRF); und seine Gefühle unverhohlen zum Ausdruck. Die FilmemacherInnen Nikola Ilić und
Sven Wälti (SSR SRG) Corina Schwingruber Ilić vertrauen uns in einem bewegenden Familienfilm, der ein
Filmography
intimes Porträt von Dida und ihrer wundervollen Welt zeichnet, ihre Geschichte an.
Nikola Ilić Mit einer guten Portion Humor erzählt dieser Langfilm von den prägenden Etappen
2021 Dida im Leben eines Sohnes und seiner Mutter, die sich im Erwachsenenalter zwischen
2016 Rakijada zwei Städten und zwei Kulturen neu kennenlernen.
2015 Just Another Day In Egypt
2013 Kanton Jugoslawien
En Dida has learning difficulties and still depends on her mother. When the latter
2013 Kod Ćoška
is no longer able to look after her, it falls to Dida’s son, Nikola, to take over. How can
Corina Schwingruber Ilić he help his mother live her life without losing his independence? And how can he do
2021 Dida
so while living in different cities, even different countries? Nikola and his wife Corina
2018 All Inclusive (sf)
2017 Ins Holz reorganise their life to deal with these new responsibilities. While Dida learns about
2015 Just Another Day In Egypt her son’s day-to-day life in Zurich, Nikola rediscovers the small worker’s apartment
2013 Kod Ćoška in Belgrade that he had left to move in with Corina in Switzerland. He expresses his
doubts and feelings frankly, in a voiceover reminiscent of a personal journal. The di-
rectors Nikola Ilić and Corina Schwingruber Ilić confide their story through a moving
Contact
family film that paints an intimate portrait of Dida and her world of wonder. With an
Franziska Sonder
Dschoint Ventschr Filmproduktion ample dose of humour, this feature-length film recounts the milestones in the life of
+41 797933285 a son and a mother who rediscover each other in adulthood, between two cities and
franziska@dvfilm.ch two cultures. – Alice Riva
56 Compétition Burning Lights

Edna
Eryk Rocha
Brazil | 2021 | 64’ | Portuguese
World Premiere

Fr À partir des années 1970, au mi-


lieu de la dictature militaire brésilienne,
la politique d’occupation des terres
dans la forêt amazonienne a créé d’in-
nombrables conflits dans la région entre
les paysans et leurs pourfendeurs. Cette
guerre « qui ne finit jamais » est racontée
par Edna qui a lutté auprès des paysan.
ne.s pour repousser la menace d’une ex-
pulsion. Élevée uniquement par sa mère,
arrêtée et torturée par les militaires, elle
a survécu à cette vie de guérillas. À partir
du journal intime de sa protagoniste et de ses relations entretenues avec ses ami.e.s,
Screenplay Eryk Rocha dresse le portrait magnifique de cette résistante. Irradiant chaque plan de
Gabriela Carneiro da Cunha, Eryk Rocha, sa présence, Edna habite avec force ce qu’il reste de sa terre. Ode au courage des
Renato Vallone femmes et à la puissance de la Nature, le film s’intéresse aussi bien aux destinées
Photography humaines qu’à l’histoire d’un territoire, les rendant ainsi inextricables. Enfin, dans une
Eryk Rocha, Jorge Chechile fin lumineuse, le film dépasse le passé et le présent pour tendre vers un futur rempli,
Sound malgré tout, d’espoir.
Bruno Carneiro da Cunha, Waldir Xavier,
Bernardo Adeodatoá De Ab den 1970er-Jahren, mitten in der brasilianischen Militärdiktatur, führte die
Editing Besetzungspolitik für die Gebiete im Amazonas in der Region zu unzähligen Konflikten
Renato Vallone zwischen den Bauern und ihren Widersachern. Dieser «niemals endende» Krieg wird
Music von Edna geschildert, die an der Seite der Bäuerinnen und Bauern kämpfte, um die
Guilherme Kastrup, Ava Rocha, Manoel Cordeiro Bedrohung einer Vertreibung abzuwehren. Sie wuchs nur bei ihrer Mutter auf, wurde
Production verhaftet und von den Militärs gefoltert und hat das Guerilla-Leben überlebt. Anhand
Eryk Rocha, Gabriela Carneiro da Cunha des intimen Tagebuchs der Protagonistin und ihrer Beziehungen zu FreundInnen
(Aruac Filmes) zeichnet Eryk Rocha das wunderbare Porträt dieser Widerstandskämpferin. Stark
Filmography und entschlossen bewohnt Edna, die mit ihrer Präsenz jede Einstellung zum Strahlen
2021 Edna bringt, das, was von ihrem Land übrig ist. Der Film ist eine Ode an den Mut der Frauen
2020 Reverse Gear (sf) und an die Kraft der Natur. Indem er sich sowohl für menschliche Schicksale als auch
2019 Burning Night für die Geschichte eines Gebiets interessiert, verbindet er sie untrennbar miteinander.
2016 Cinema Novo
Und schliesslich, in einem finalen Lichtblick, überwindet der Film die Vergangenheit
2015 El Aula Vacía “Igor” (sf)
2014 Sunday Ball und die Gegenwart und wendet sich einer Zukunft zu, die trotz allem voller Hoffnung
2013 Istanbul (sf) ist.
2012 Jards
2012 La Rueda (sf) En Starting in the 1970s, in the middle of the Brazilian military dictatorship, the
2010 Passerby land occupancy policy in the Amazonian forest created countless conflicts between
2009 Pachamama
farmers and their scourge in the region. This “endless” war is recounted by Edna who
2008 Clandestine Interval
2005 Medula (sf) has fought alongside the farmers to counter the threat of expulsion. Brought up only
2004 Quimera (sf) by her mother, arrested and tortured by the military, she has survived this guerrilla life.
2002 Stones in the sky Using her protagonist’s personal journal and the relationships maintained with her
friends, Eryk Rocha draws a magnificent portrait of this resistance fighter. Radiating
each shot with her presence, Edna inhabits with determination what remains of her
Contact
land. An ode to the courage of women and the power of nature, the film is just as
Margarida Serrano
Aruac Filmes interested in human destinies as it is in the history of a territory, thus making them
+55 11988900630 inextricable. Finally, in a bright ending, the film escapes the past and the present to
aruacfilmes@gmail.com reach towards a future that, in spite of everything, is filled of hope. – Tom Bidou
Compétition Burning Lights 57

Le Ventre de la montagne
The Belly of the Mountain
Stephen Loye
France | 2021 | 77’ | French, German, English
World Premiere

Fr Le 24 mars 2015, un avion


s’écrase sur la commune de Prads-
Haute-Bléone, dans les Alpes françaises,
sans faire de bruit. Le suicide de son
pilote cause la mort immédiate des 150
personnes à bord. Stephen Loye observe,
écoute, filme, archive et mène l’enquête
de cet événement qui a eu lieu juste à
côté de chez lui, entré dans sa maison
sous la forme d’une mystérieuse bille
noire. Naviguant les images et récits
officiels de la compagnie aérienne et
des autorités, et ceux officieux des ha-
bitant.e.s de la région, il se confronte
aux limites de la représentation d’une
catastrophe à laquelle il est indirecte-
ment lié. Entre archives audiovisuelles,
conversations enregistrées et scènes
d’un paysage idyllique mais à jamais affecté, Le Ventre de la montagne est un in-
triguant essai sur les difficultés de narrer une tragédie, qui choisit de se tourner vers
les infinies manières dont elle se mêle peu à peu au quotidien et à l’imaginaire des
habitant.e.s. Un film imprévisible et magnétique sur ce qui fait événement, et sur la
complexité de tout ce que cela réveille en nous.

De Am 24. März 2015 stürzt über der Gemeinde Prads-Haute-Bléone in den franzö-
sischen Alpen ungehört ein Flugzeug ab. Mit seinem Selbstmord reisst der Pilot die
150 Passagiere an Bord unmittelbar mit in den Tod. Stephen Loye beobachtet, hört
zu, filmt, archiviert und ermittelt nach diesem Unglück, das sich direkt neben seinem
Zuhause ereignet und in der Form eines geheimnisvollen schwarzen Murmels in sein
Haus gerollt ist. Im Wechsel zwischen Bildern und den offiziellen Schilderungen der
Fluggesellschaft und der Behörden sowie jenen der EinwohnerInnen der Region stellt
er sich den Grenzen der Darstellung einer Katastrophe, mit der er indirekt verbunden
ist. Zwischen audiovisuellen Archiven, aufgezeichneten Gesprächen und Szenen einer
idyllischen, aber für immer befleckten Landschaft, Le Ventre de la montagne ist ein
spannender Essayfilm über die Schwierigkeiten, eine Tragödie zu erzählen, der sich
auf die endlosen Arten und Weisen konzentriert, mit denen sie nach und nach mit dem
Photography, Music Alltag und dem Vorstellungsvermögen der EinwohnerInnen verschmilzt. Ein unvorher-
Stephen Loye sehbarer und fesselnder Film über ein tragisches Ereignis und die Komplexität all des-
Sound sen, was es in uns auslöst.
Mikaël Barre
Editing En On 24 March 2015, an airplane crashed onto the commune of Prads-Haute-
Véronique Aubouy, Stephen Loye Bléone, in the French Alps, without making a noise. The suicide of its pilot caused
Production
the immediate death of the 150 people on board. Stephen Loye observes, listens,
Stephen Loye (Ammonit’cinema); Elisabeth films, archives and runs an investigation into this event that happened right next to his
Pawlowski, Elsa Minisini (Baldanders films) home, entering his house in the form of a mysterious black marble. Working his way
Filmography through the official images and accounts of the airline and the authorities, as well as
2021 Le Ventre de la montagne the unofficial ones of the region’s inhabitants, he comes up against the limits of the
2019 Je suis sur terre representation of a catastrophe to which he is indirectly linked. Between audio-visual
archives, recorded conversations and scenes of idyllic, although eternally affected,
scenery, Le Ventre de la montagne is an intriguing essay on the difficulties of narrat-
Contact
ing a tragedy, which chooses to turn towards the infinite ways in which it gradually
Elsa Minisini
Baldanders Films blends into the daily life and the imagination of the inhabitants. An unpredictable and
+33 685939142 magnetic film on what makes an event, and on the complexity of all that it awakens
contact@baldandersfilms.com within us. – Camille Kaiser
58 Compétition Burning Lights

Looking for Horses


Stefan Pavlović
Netherlands, Bosnia and Herzegovina, France | 2021 | 88’ | Bosnian, English
World Premiere

Fr En quête de ses origines en


Bosnie, Stefan Pavlovic – réalisateur du
fim – fait la rencontre de Zdravko, un
pêcheur solitaire. Stefan a perdu sa
langue maternelle à cause d’un trouble
du langage, Zdravko a perdu l’ouïe pen-
dant la guerre de Bosnie-Herzégovine.
Dans une compréhension et une empa-
thie mutuelle qui vont au-delà des diffi-
cultés d’élocution et d’audition, les deux
hommes se lient d’une profonde amitié.
Ensemble, ils pêchent au milieu d’un lac
artificiel où se confondent les frontières
entre l’eau, le ciel et la terre, mais aussi
les langues et les souvenirs. Ces paysa-
ges évoquent pour l’un ceux de la langue
maternelle perdue et, pour l’autre ceux du silence où il s’est réfugié après la guerre. Le
cinéaste filme les prémices de cette amitié et cette émouvante rencontre entre deux
générations, divisées par un conflit. La caméra passe de main en main et devient un
objet qui permet aux protagonistes de s’exprimer bien au-delà des mots. Looking for
Horses explore les liens entre langage et traumatismes à travers des choix formels
inspirés.

De Auf der Suche nach seinen Ursprüngen trifft der Filmemacher Stefan Pavlovic
in Bosnien Zdravko, einen einsamen Fischer. Stefan verlor seine Muttersprache
aufgrund einer Sprachstörung, Zdravko verlor während des Bosnienkriegs sein
Gehör. Mit gegenseitigem Verständnis und Mitgefühl, das über die Sprach- und
Hörstörungen hinausgeht, entsteht zwischen den beiden Männern eine tiefe
Freundschaft. Gemeinsam angeln sie auf einem künstlichen See, auf dem die
Photography
Grenzen zwischen Wasser, Himmel, und Erde verschmelzen, aber auch die Sprachen
Stefan Pavlović und die Erinnerungen. Einige Landschaften erinnern den einen an seine verlorene
Muttersprache und den anderen an die Stille, in die er sich nach dem Krieg ge-
Sound
Ranko Pauković
flüchtet hat. Der Filmemacher filmt den Beginn dieser Freundschaft und diese bewe-
gende Begegnung zwischen zwei Generationen, die durch einen Konflikt getrennt
Editing
wurden. Die von Hand zu Hand weitergegebene Kamera wird zu einem Objekt dank
Sabine Groenewegen, Stefan Pavlović
dem die Protagonisten, sich über Worte hinaus ausdrücken können. Durch inspirierte
Music formelle Entscheidungen erforscht Looking for Horses die Beziehungen zwischen
Karsten Fundal
Sprache und Traumen.
Production
Kostana Banovic (KAMEN artist residency);
En In search of his origins in Bosnia, Stefan Pavlovic—the film’s director—encoun-
Marleen de Witte (Stichting artTrace);
Eyal Sivan (Momento Films)
ters Zdravko, a solitary fisherman. Stefan lost his mother tongue due to a language
impairment; Zdravko lost his hearing during the Bosnian war. With a mutual under-
Filmography
standing and empathy that go beyond difficulties of elocution and hearing, the two
2021 Looking for Horses
2018 When the Dragon Came (sf) men become close friends. They fish together in the middle of an artificial lake where
2017 Horse (sf) the borders between water, sky and land merge, as do languages and memories. For
2016 Pearl & Werther (sf) one man, these landscapes evoke those of his lost native tongue and, for the other,
those of the silence in which he took refuge after the war. The filmmaker films the
beginnings of this friendship and this moving encounter between two generations,
Contact
divided by a conflict. The camera moves from hand to hand and becomes an object
Eyal Sivan
Momento Films that enables the protagonists to express themselves beyond words. Looking for
+33 672121478 Horses explores the connections between language and traumas through inspired
eyal@momento-films.com and sensitive formal choices. – Alice Riva
Compétition Burning Lights 59

Non-Stop
Jo ta ke
Aitziber Olaskoaga
Spain | 2020 | 39’ | Basque, Spanish
International Premiere

Fr S’inscrivant dans la démarche


d’une nouvelle génération de cinéastes
espagnols (Eloy Enciso, Luis López
Carrasco), Aitziber Olaskoaga interroge
comment le cinéma peut encore re-
présenter ce qui a été rapidement enfoui
dans la mémoire nationale à l’ère post-
franquiste. Non-Stop est un voyage sur
une route d’images refusées, d’inter-
views non-accordées et de lieux qui
ne figurent pas sur les cartes. Du Pays
basque à La Mancha, où se trouve la
première prison de haute sécurité con-
struite en Espagne, l’équipe de tournage
se confronte à une succession de dénis
et de silences. Prenant à son compte les mots de la poétesse américaine Adrienne
Rich – « Tout ce qui est non décrit en images [...] deviendra non seulement inexprimé,
mais indicible » – la cinéaste invente son propre dispositif pour réécrire l’Histoire.
Dans le plan final magnifique racontant tout ce qu’il est impossible de voir, le film
s’achève sur la devise de la Guardia Civil: « Tout pour la patrie ». Ainsi, Olaskoaga finit
par justifier la nécessité de son travail, rappelant ironiquement la défection du pou-
voir au sujet de sa mission.

De Nach dem Vorbild einer neuen Generation von spanischen Filmemachern


(Eloy Enciso, Luis López Carrasco) hinterfragt Aitziber Olaskoaga, wie der Film noch
das repräsentieren kann, was schnell im nationalen Gedächtnis im Alter des Post-
Franquismus vergraben wurde. Non-Stop ist eine Reise durch Bilder, die niemand
erlauben will, nicht gewährte Interviews und nicht auf Karten erfasste Orte. Vom
Baskenland bis Kastilien-La Mancha, wo das erste Hochsicherheitsgefängnis Spaniens
errichtet wurde, steht das Filmteam einer Abfolge von Verdrängungen und Schweigen
gegenüber. Die Filmemacherin übernimmt die Worte der amerikanischen Dichterin
Screenplay
Adrienne Rich – «Alles, was nicht auf Bildern festgehalten ist [...] bleibt nicht nur un-
Aitziber Olaskoaga
ausgesprochen, sondern auch unsäglich» – und erfindet ihre eigenen Mittel, um die
Photography Geschichte neu zu schreiben. In der wunderschönen letzten Einstellung, die all das
Maddi Barber
erzählt, was nicht sichtbar ist, endet der Film mit der Devise der Guardia Civil: «Alles für
Sound das Vaterland». So rechtfertigt Olaskoaga die Notwendigkeit ihres Werkes schliesslich
Hamid Martín, Aidan Reynolds, Pilar Monsell
und erinnert ironisch an das Fernbleiben der Macht in Bezug auf ihre Mission.
Editing
Pilar Monsell, Federico Delpero Bejar En In line with the approach of a new generation of Spanish filmmakers (Eloy
Music Enciso, Luis López Carrasco), Aitziber Olaskoaga wonders how film can still represent
Martín Vélez what was quickly buried in the national memory by the post-Franco years. Non-Stop
Production is a journey along a road of refused images, denied interviews and places that do
Aitziber Olaskoaga, Federico Delpero Bejar not appear on maps. From the Basque Country to La Mancha, home to Spain’s first
Filmography (Selected) high-security prison, the film crew comes up against a succession of refusals and
2020 Non-Stop (mlf) silences. Taking on the words of the American poet Adrienne Rich—“Whatever is un-
2017 A Crazy Joy (sf) depicted in images [...] will become, not merely unspoken, but unspeakable.”—the
2016 Smiling on the Phone (mlf) filmmaker invents her own system to rewrite History. In the magnificent final shot
recounting all that is impossible to see, the film closes with the motto of the Guardia
Contact Civil: “All for the homeland.” In this way, Olaskoaga ends up justifying the necessity of
Federico Delpero Bejar her work, ironically recalling the absence of those in power with regard to her mission.
fdelperobejar@yahoo.com – Tom Bidou
60 Compétition Burning Lights

Notre endroit silencieux


Our Quiet Place
Elitza Gueorguieva
France, Bulgaria | 2021 | 68’ | French, Belarusian, English
World Premiere
Fr Aliona Gloukhova est arrivée en
France « avec deux cents mots », qu’elle
veut utiliser pour écrire un roman sur la
disparition de son père, physicien, aven-
turier maritime, qui « s’est transformé
en dauphin » pour échapper à la dictat-
ure communiste biélorusse, au large
d’une côte turque, un jour d’octobre
1995 après le naufrage de son bateau.
Elitza Gueorguieva, cinéaste d’origine
bulgare, l’accompagne avec sa caméra
au cours de ce processus de deuil en
forme d’enquête sur un homme « ni
mort, ni vivant », qui hante les limbes de
sa mémoire et qu’elle cherche à rencon-
trer une dernière fois à travers une autre
langue, un espace littéraire déterrito-
rialisé. Avec une délicatesse complice,
le film invente son propre écrin pour ac-
cueillir « les souvenirs rêvés » fragmen-
taires qu’Aliona rassemble au fil de ses
pérégrinations entre Minsk, Barcelone,
Paris, Arromanches et la Turquie. Il construit un dialogue à deux voix, interrogeant
une commune expérience de déracinement qui est aussi la promesse d’une d’éman-
cipation par l’acte créateur : « plus on s’éloigne de [son] pays, plus on s’en rapproche
par la fiction ».

De Aliona Gloukhova kommt mit «zweihundert Wörtern» in Frankreich an, die sie
verwenden möchte, um einen Roman über das Verschwinden ihres Vaters zu sch-
reiben, einen Physiker und zur See fahrenden Abenteurer, der «sich in einen Delfin
verwandelte», um der weissrussischen kommunistischen Diktatur zu entkommen, vor
der türkischen Küste, an einem Oktobertag 1995, nachdem sein Schiff Schiffbruch er-
litten hatte. Die Filmemacherin bulgarischen Ursprungs Elitza Gueorguieva begleitet
sie mit ihrer Kamera bei diesem Trauerprozess in Form einer Suche nach den Spuren
eines Mannes, der «weder tot noch lebendig ist», der im Halbdunkel ihrer Erinnerung
spukt und den sie durch eine andere Sprache, einen deterritorialisierten literarischen
Raum, ein letztes Mal zu treffen versucht. Mit verständnisinnigem Feingefühl erfindet
der Film seinen eigenen Raum, um die bruchstückhaften «geträumten Erinnerungen»
zu empfangen, die Aliona im Laufe ihrer Reisen zwischen Minsk, Barcelona, Paris,
Photography Arromanches und der Türkei sammelt. Er lässt einen Dialog mit zwei Stimmen ent-
Thomas Favel, Elitza Gueorguieva stehen, die eine gemeinsame Erfahrung der Entwurzelung hinterfragen, die auch das
Sound, Music Versprechen einer Emanzipation durch den schöpferischen Akt ist: «Je mehr man sich
Arno Ledoux von [seinem] Land entfernt, desto mehr nähert man sich ihm durch die Fiktion».
Editing
Melanie Bruax En Aliona Gloukhova arrived in France “with two hundred words” that she wants
to use to write a novel about the disappearance of her father, a physicist and maritime
Production
Eugénie Michel-Villette
adventurer, who “turned himself into a dolphin” to escape the Belarusian commu-
(Les Films du Bilboquet); nist dictatorship, off the Turkish coast, one day in October 1995 after the sinking of
Bozhilova Martichska (AgitProp) his boat. Elitza Gueorguieva, a filmmaker of Bulgarian origin, accompanies her with
Filmography her camera during this process of bereavement in the form of an investigation into a
2021 Notre endroit silencieux man who is “neither dead nor alive”, who haunts the limbo of her memory and whom
2017 Chaque mur est une porte (mlf) she seeks to meet one last time through another language, a deterritorialised literary
space. With knowing delicacy, the film invents its own setting to welcome the frag-
mentary “dreamed memories” that Aliona gathers together during her her wander-
Contact
ings between Minsk, Barcelona, Paris, Arromanches and Turkey. It constructs a dia-
Eugénie Michel-Villette
Les Films du Bilboquet logue with two voices, questioning a shared experience which also holds the promise
+33 660549068 of emancipation through the creative act: “the more we distance ourselves from [our]
eugeniemichelvillette@lesfilmsdubilboquet.fr country, the more we get closer to it through fiction”. – Emmanuel Chicon
Compétition Burning Lights 61

Only the Winds


Karim Kassem
Lebanon, Sweden | 2021 | 132’ | Arabic, English
World Premiere

Fr Vivant depuis quelques années


à New York, Karim Kassem entreprend
un voyage en direction de Beyrouth. Ce
retour à la terre natale ne se fait pas sans
heurts. À la difficulté d’appréhender à
nouveau le territoire s’ajoute une maladie
chronique, le rendant temporairement
aveugle. Dans les dédales de la ville, le
cinéaste renoue avec certaines relations
et les interroge sur la situation politique
actuelle du pays. Ce temps de guérison,
il le met également à profit dans l’écri-
ture d’un nouveau projet de film, qui le
conduit dans un institut pour aveugles.
Dans ce lieu, il visite les salles de classe
afin de trouver ses personnages et se lie progressivement d’amitié avec Lyne, jeune
fille de dix ans. Renvoyant la cécité des résident.e.s à celle du pays tout entier qui
laisse cette communauté à la marge, le film file la métaphore politique. Multipliant
ainsi les strates narratives, Karim Kassem livre un essai introspectif fourmillant
d’idées. Aussi bien portrait d’un pays dont les institutions tombent en désuétude
qu’étude métaphysique sur la nature de nos êtres, Only the Winds scrute le sens de
notre passage sur terre.

De Karim Kassem, der seit einigen Jahren in New York lebt, unternimmt eine Reise
Screenplay nach Beirut. Doch die Rückkehr in sein Heimatland verläuft nicht reibungslos. Zu der
Karim Kassem
Schwierigkeit, das Land neu zu erfassen, kommt eine chronische Krankheit, die ihn
Photography vorübergehend erblinden lässt. In den Labyrinthen der Stadt lässt der Filmemacher
Mohamad Hissi, Karim Kassem alte Beziehungen wiederaufleben und befragt sie zur aktuellen politischen Lage des
Sound Landes. Er nutzt diese Zeit der Heilung zudem, um ein neues Filmprojekt zu schreiben,
Firas Chidiac, Lara Zakhour das ihn in eine Institution für Blinde führt. Dort besucht er die Klassenräume, um seine
Editing Darsteller zu finden, und nach und nach entsteht eine Freundschaft zwischen ihm und
Soha Choucair der zehnjährigen Lyne. Der Film setzt die Blindheit der BewohnerInnen mit der des
Music ganzen Landes in Bezug, ein Land das diese Gemeinschaft an den Rand drängt. Er
Hiatus ist eine politische Metapher. Mit vielschichtigen Erzählebenen liefert Karim Kassem
Production einen introspektiven Essayfilm voller Ideen. Only the Winds, zugleich Porträt eines im
Johan Matton (Changing Film Productions) Verfall begriffenen Landes und metaphysische Studie über unsere Wesensart, befasst
Filmography sich mit dem Sinn unserer Zeit auf der Erde.
2021 Only The Winds
2021 Octopus En After living in New York for a few years, Karim Kassem undertakes a journey
2018 Sad Bags (sf) to Beirut. This return to his native land is not without obstacles. In addition to the
2018 Magda (sf) difficulty of regaining an understanding of the territory, a chronic illness has tempo-
2018 Mr.Wool (sf)
rarily blinded him. In the labyrinth of the city, the filmmaker reconnects with certain
2017 The Awakening (mlf)
2017 Father (sf) acquaintances and asks them about the country’s current political situation. He also
2016 Time To Go (sf) takes advantage of this healing time to write a new film, which leads him to an institute
2015 Beirut Displacement (sf) for the blind. Here, he visits the classrooms in search of his characters and gradually
2012 Red Pearl (sf) befriends Lyne, a young ten-year-old girl. Comparing the blindness of the residents
to that of the entire country, one which sentences such a community to the margins,
the film develops a political metaphor. Thus, multiplying the narrative strata, Karim
Contact
Screen Productions LLC Kassem produces an introspective essay teeming with ideas. As much a portrait of a
Karim Kassem country fallen into a state of dilapidation as a metaphysical study of the nature of our
kassem.karim6@gmail.com beings, Only the Winds scrutinises the meaning of our time on earth. – Tom Bidou
62 Compétition Burning Lights

Searchers
Pacho Velez
United States | 2021 | 80’ | English
International Premiere

Fr En 1985, Gabriel García Marquez


publiait L’Amour aux temps du choléra,
dans lequel Florentino Ariza attend plus
de cinquante ans que son amour trouve
un écho en Fermina Daza. Toute cette at-
tente n’aura pas été en vain. Si la manière
de trouver l’âme sœur est aujourd’hui
très différente, la quête reste la même.
Avec beaucoup d’humour et une préci-
sion radiographique, Pacho Velez filme
l’amour aux temps de la Covid. Une gale-
rie extraordinairement bien choisie de
New-Yorkais.e.s défile devant la caméra
pour raconter comment ils.elles ren-
contrent des partenaires sur les réseaux
sociaux et surtout, ce qu’ils.elles recher-
chent dans leur quête. Tous les âges et
les orientations sexuelles sont représentés. Avec spontanéité, timidité, éloquence ou
désenchantement, ils.elles évoquent ce que l’on peut découvrir derrière un pseudo
sur Tinder, OkCupid ou d’autres applications. Qu’ils soient en quête d’un partenaire ou
d’un coup d’un soir, chacun.e laisse entrevoir un peu de son univers. Et on peut parier
qu’aucun.e d’entre eux.elles n’aura à attendre cinquante ans avant d’être aimé.e en
retour.

De 1985 veröffentlichte Gabriel García Marquez den Roman Die Liebe in den
Zeiten der Cholera, in dem Florentino Ariza mehr als fünfzig Jahre lang darauf war-
tet, dass seine Liebe für Fermina Daza erwidert wird. Sein Warten sollte nicht um-
sonst sein. Auch wenn die Wege, über die sich die Menschen in der damaligen Zeit
kennenlernten, anders waren, die Suche ist nach wie vor dieselbe. Mit Humor und
radiografischer Präzision zeigt uns Pacho Velez die Liebe in den Covid-Zeiten. Eine
aussergewöhnlich gut getroffene Auswahl von New-YorkerInnen tritt vor die Kamera,
um zu berichten, wie sie in sozialen Netzwerken andere Leute kennenlernen, und vor
allem, wonach sie suchen. Niemand wird übergangen, weder aufgrund des Alters
noch aufgrund der sexuellen Orientierung. Alle offenbaren sich spontan, schüch-
Photography tern, fliessend oder amüsiert und erzählen, was sich hinter einem Namen auf Tinder,
Jim Newberry OkCupid oder einer anderen App verbergen kann. Durch die Partnersuche oder die
Sound Suche nach einem One-Night-Stand gibt Velez’ Film Einblicke in einen Teil der Welt
Erin May seiner Charaktere. Von ihnen wird keiner fünfzig Jahre lang warten müssen, bis seine
Editing
Liebe erwidert wird, so viel ist sicher.
Hannah Buck
En In 1985 Gabriel García Marquez published Love in the Times of Cholera, in
Production
Pacho Velez (Asterlight)
which Florentino Ariza waits for more than fifty years for his love for Fermina Daza
to be requited. The wait does not prove in vain. The ways in which people met then
Filmography
were very different, however the quest remains the same. With humour and radio-
2021 Searchers
2020 The American Sector graphic precision, Pacho Velez shows us love in the times of Covid. An extraordinarily
2017 The Reagan Show well-chosen gallery of New Yorkers appear in front of the camera to reveal to us how
2013 Manakamana they meet others through social media and, most importantly, what they were looking
for in their quest. No one is left out, neither because of age nor sexual orientation. All
reveal themselves spontaneously, shyly, fluently or bemused and speak of what hides
Contact
behind a name on Tinder or OkCupid or any other app. The search for a partner, or a
Pacho Velez
Asterlight simple hook-up, reveals in Velez’s film a portion of the world of each of the characters.
+1 2124330158 Undoubtedly, none of them will have to wait fifty years for their love to be reciprocated.
pachoworks@gmail.com – Violeta Bava
Compétition Burning Lights 63

Slow Return
Philip Cartelli
United States, France | 2021 | 80’ | French, English, German, Italian
World Premiere

Fr D’une extrémité à l’autre, Slow


Return remonte le cours du Rhône.
Entre les pêcheurs de Salin-de-Giraud
et le glacier du Rhône, Philip Cartelli
multiplie les rencontres et interroge la
relation entretenue par la population
avec le fleuve. Construit comme une
succession de brefs épisodes, le film
compose une archéologie sensible de
l’environnement naturel. Par cette com-
pression de la durée, le cinéaste réussit
à explorer le paysage dans toutes ses di-
mensions. En décrivant notamment les
héritages de dépendance et d’exploita-
tion ancrés dans cette nature, il racon-
te combien elle est plurielle. À la fois
source d’évasion, ressource ou encore marchandise, elle est aussi bien soumise
aux activités humaines qu’elle impose ses propres lois. Mêlant également ima-
ges d’archives aux nouvelles technologies, Cartelli pose un regard sensible sur un
temps qui semble révolu, tant le glacier menace de disparaître. Reste alors ce lien
indicible qui lie l’homme à la Nature, fait de nécessité et de mystère, dont on ne
sait jusqu’où il nous mènera.

De Von einem Ende zum anderen folgt Slow Return stromaufwärts dem Lauf der
Rhone. Zwischen den Fischern von Salin-de-Giraud und dem Rhonegletscher macht
Philip Cartelli viele Begegnungen und hinterfragt die Beziehung der Bevölkerung
mit dem Fluss. Der Film, der wie eine Abfolge kurzer Episoden aufgebaut ist,
komponiert eine sensible Archäologie der natürlichen Umgebung. Durch diese
Kompression der Dauer gelingt es dem Filmemacher, die Landschaft in all ihren
Dimensionen zu erforschen. Indem er vor allem die Abhängigkeit und die Nutzung
dieser Natur, die in der Geschichte verankert sind, beschreibt, schildert er ihre Vielfalt.
Ausflugsziel, Ressource und Ware zugleich, ist sie den menschlichen Aktivitäten aus-
gesetzt und setzt gleichzeitig ihre eigenen Gesetze durch. Cartelli mischt Archivbilder
Photography mit neuen Technologien und wirft einen sensiblen Blick auf eine Zeit, die abgelaufen
Philip Cartelli zu sein scheint, da der Gletscher zu verschwinden droht. Was bleibt, ist die untren-
Sound nbare Verbindung zwischen Mensch und Natur, bestehend aus Notwendigkeit und
Kevin T. Allen Mysterium, von der man nicht weiss, wohin sie uns führen wird.
Editing
Marian Ciccarello En Slow Return travels up the Rhône, from one end to the other. Between the
fishermen of Salin-de-Giraud and the Rhône glacier, Philip Cartelli has numerous
Production
Philip Cartelli (Nusquam)
encounters and examines the relationship the population maintains with the river.
Constructed like a succession of brief episodes, the film composes a sensitive ar-
Filmography
chaeology of the natural environment. Through this compression of time, the film-
2021 Slow Return
2019 Sublunary (sf) maker succeeds in exploring the landscape in all its dimensions. By describing,
2016 Promenade (mlf) among other things, the legacies of dependency and cultivation anchored in this
2015 Lampedusa (sf) natural environment, he reveals its plurality. At once a source of escape, a resource
or even a commodity, it is as much subject to human activities as it imposes its own
laws. Blending archive images with new technologies, Cartelli also casts a delicate
Contact
gaze over a time that seems long gone. Such is the threat of the glacier’s possible
Philip Cartelli
Nusquam disappearance. There remains only this inexpressible connection between man and
+1 9173199695 Nature, one of necessity and mystery, which will lead us we know not where.
pcartelli@gmail.com – Tom Bidou
64 Compétition Burning Lights

Soldat Ahmet
Jannis Lenz
Austria | 2021 | 75’ | German, Turkish
World Premiere

Fr Une nuit, une hyène rencontre


un crocodile. « Comment se passent vos
journées, Sire ? » « Très mal, dit le croco-
dile. Parfois, je pleure de douleur et de
tristesse. Mais on me dit que ce sont
des larmes de crocodile, alors je souffre
encore plus ». Les mots du poète libano-
américain Khalil Gibran, qui ouvrent
l’histoire d’Ahmet « Ronin » Simsek, ré-
sonnent à travers tout le film. Que cher-
che ce champion de boxe pas comme
les autres dans l’armée et le monde
du théâtre ? Quel est son rapport avec
sa famille d’origine turque, qui insiste
pour qu’il se marie et ait des enfants ?
Avec sens du rythme et délicatesse,
la caméra de Jannis Lenz suit le « soldat Ahmet » à travers les baraquements, du-
rant le dur entraînement de boxe et les répétitions de théâtre, où il joue un Stanley
Kowalski incapable de se laisser porter par ses passions. Ahmet, si méthodique et
persévérant, ne semble pas trouver de place en lui pour l’émotion. À moins que ses
larmes, incapables de couler, ne passent inaperçues, comme celles du crocodile de
la fable que personne ne prend au sérieux.

De Eines Abends begegneten sich eine Hyäne und ein Krokodil. «Wie geht es
Ihnen, mein Herr?» «Es geht mir schlecht.» antwortete das Krokodil. «Manchmal weine
ich vor Kummer und Schmerz, und die anderen sagen dann immer: Das sind nur
Krokodilstränen. Und das verletzt mich über alles.» Die Worte des libanesisch-ameri-
kanischen Dichters Kahlil Gibran eröffnen nicht nur die Geschichte von Ahmet
«Ronin» Simsek, sondern sie schwingen den ganzen Film hindurch mit. Was sucht
dieser ungewöhnliche Box-Champion beim Militär und in der Welt des Theaters?
Photography Wie ist sein Verhältnis zu seiner türkischstämmigen Familie, die ihm eindringlich na-
Jakob Fuhr helegt, zu heiraten und Kinder zu bekommen? Mit Sinn für Rhythmus, Schönheit und
Sound
Behutsamkeit folgt die Kamera von Jannis Lenz dem Soldaten Ahmet in der Kaserne,
Benedikt Palier beim harten Boxtraining und bei den Proben, wo er einen Stanley Kowalski gibt, der
sich nicht von seinen Leidenschaften hinreissen lassen kann. Es ist klar, dass sich
Editing
Jannis Lenz, Roland Stöttinger der methodische und in all seinen Aktivitäten beharrliche Ahmet keinen Raum für
Emotionen geben kann. Oder vielleicht werden seine Tränen, die den Weg durch seine
Music
Benedikt Palier
Augen nicht schaffen, nicht ernst genommen, wie beim Krokodil in der Fabel.

Production
En One night, a hyena came across a crocodile. "How are you spending the day,
David Bohun, Lixi Frank (Panama Film)
Lord?". "Very badly", replied the crocodile. “Sometimes, in my pain and sadness, I cry.
Filmography They are crocodile tears, they say, and that hurts me much more than I could say.”
2021 Soldat Ahmet
The words of Lebanese American poet Gibran Kahlil Gibran not only open the story of
2020 Battlefield (sf)
2017 Wannabe (sf) Ahmet “Ronin” Simsek but they resonate throughout the entire film. What is this un-
2016 Zero-G (sf) usual boxing champion looking for in the military forces and in the world of theatre?
2015 Schattenboxer (sf) What is his relationship with his family, of Turkish origin, that insist he should marry
and have children? With musicality, beauty and delicate caution, Jannis Lenz’s camera
follows the soldier Ahmet inside the barracks, in the demanding boxing training and
Contact
during his rehearsals, playing a Stanley Kowalski unable to let himself be carried away
David Bohun
Panama Film by his passions. It is clear that Ahmet, methodical and persistent in all his activities,
+43 6603922440 cannot give himself room for emotions. Or perhaps, like the crocodile in the fable, his
david@panama-film.com tears, unable to run through his eyes, merely go unnoticed. – Violeta Bava
Compétition Burning Lights 65

Splinters
Esquirlas
Natalia Garayalde
Argentina | 2020 | 70’ | Spanish
International Premiere
Fr Natalia Garayalde a 12 ans en
1995. Avec le caméscope de son père,
elle filme la vie de sa famille, un heureux
ménage de Río Tercero en Argentine. La
ville est notamment connue pour son
usine d’armement militaire qui emploie
une majeure partie des habitant.e.s. En
novembre 1995, l’usine explose, criblant
la ville d’éclats d’obus et soufflant les
maisons environnantes. La jeune fille
documente alors le désastre avec son
jeune frère, non sans l’excitation de se
trouver au cœur d’un drame national.
Et sans savoir qu’un drame familial com-
mençait aussi ce jour de novembre. Vingt
ans plus tard, elle retrouve ces cassettes
et en compose un film, augmenté par
d’autres films amateurs et par des ar-
chives nationales et télévisuelles. Avec
pudeur, elle revisite ses propres ima-
ges, déchiffrant ce qu’elle et personne
ne pouvaient alors confirmer : un sordide
attentat d’État ayant servi à faire disparaître les traces de la vente illégale d’armes à
la Croatie et à l’Équateur entre 1991 et 1995. Un crime qui fait encore flotter dans l’air
et dans le sang de ses proches les traces d’ammoniaque et de phosphore blanc des
obus.

De 1995 ist Natalia Garayalde 12 Jahre alt. Mit der Videokamera ihres Vaters
filmt sie das Leben ihrer Familie, einem glücklichen Haushalt im argentinischen Río
Tercero. Die Stadt ist vor allem für ihre Militärwaffenfabrik bekannt, in der ein Grossteil
der EinwohnerInnen arbeiten. Im November 1995 explodiert die Fabrik, über der Stadt
regnet es Granatsplitter und die angrenzenden Häuser liegen in Schutt und Asche.
Mit ihrem kleinen Bruder und nicht ohne Aufregung, live bei einem nationalen Drama
dabei zu sein, dokumentiert das junge Mädchen die Katastrophe, wohl wissend, dass
an diesem Novembertag auch ein Familiendrama seinen Lauf nehmen wird. Zwanzig
Jahre später findet sie die Kassetten wieder und komponiert einen Film, bereichert
von Amateurvideos und Material aus den nationalen und Fernseharchiven. Sorgfältig
sieht sie ihre eigenen Aufnahmen erneut an und entziffert, was damals weder sie
noch die anderen bestätigen konnten: ein schäbiges Attentat des Staates, mit dem
die Spuren des illegalen Waffenverkaufs an Kroatien und Ecuador zwischen 1991
und 1995 vertuscht werden sollten. Ein Verbrechen, das in der Luft und im Blut ihrer
Angehörigen noch immer Spuren von Ammoniak und weissen Phosphorgranaten
Photography schweben lässt.
Juan Bianchini
Sound En Natalia Garayalde is 12 years old in 1995. With her father’s camcorder, she
Federico Disandro films her family’s life, a happy household in the Argentinian city of Río Tercero. A
Editing place particularly renowned for its military munitions factory, which employs a
Julieta Seco, Martín Sappia large portion of its inhabitants. In November 1995, the factory explodes, riddling the
Production town with shrapnel and blowing up the surrounding houses. The young girl and her
Eva Cáceres (Punto de Fuga Cine) brother then document the disaster, somewhat excited at the idea of being at the
Filmography heart of a national tragedy. And without knowing that a family drama had begun that
2020 Splinters November day. 20 years later, she rediscovers these cassettes and turns them into a
film, augmented with other amateur films and national and televisual archives. She
revisits her own images with modesty, deciphering what she and others could not
Contact
confirm at the time: a sordid attack by the State that served to dispose of the traces
Eva Cáceres
Punto de Fuga Cine of illegal arms sales to Croatia and Ecuador between 1991 and 1995. A crime that still
+54 93516111656 leaves traces of ammonia and white phosphorus from the shrapnel floating in the air
puntodefugacontenidos@gmail.com and in the blood of her loved ones. – Aurélien Marsais
66 Compétition Burning Lights

The Great Void


Die Große Leere
Sebastian Mez
Germany | 2021 | 86’ | German
World Premiere

Fr Sur une mystérieuse bande-


magnétique grésillante, un « visionneur »
découvre quelques images en basse
définition, tremblantes, qui semblent
avoir été tournées lors d’un alunissage.
Comme si nous venions d’atterrir sur
une autre planète, dont les paysages dé-
sertiques – ou plutôt désertés – filmés en
plans fixes nous semblent pourtant fam-
iliers et nimbés d’une inquiétante étran-
geté. Les traces du passé subsistent :
engins rouillés, pylônes, artefacts hu-
mains qui se multiplient à mesure que le
caméraman s’approche de ce que furent
des villes, désormais plongées dans une
désolation absolue et silencieuse. Bien que Sebastian Mez (Metamorphosen, VdR
2013) ait tourné les images de son nouveau film avant la pandémie qui a figé une
bonne partie du monde au printemps dernier, The Great Void s’inscrit immanquable-
ment dans l’imaginaire dystopique que cet événement planétaire a disséminé dans
les consciences. En composant une série de tableaux magnifiquement cadrés, vidés
de toute présence, le cinéaste allemand regarde, sans ciller, ni plus, ni moins, l’agonie
de notre civilisation.

De Auf einem mysteriösen, rauschenden Magnetband entdeckt ein «Betrachter»


einige niedrig aufgelöste, verwackelte Bilder, die scheinbar während einer
Mondlandung aufgenommen wurden. Es ist, als wären wir gerade auf einem an-
deren Planeten gelandet, dessen menschenleere, in statischen Einstellungen ge-
filmte Landschaften vertraut und doch beunruhigend fremd wirken. Spuren der
Photography
Vergangenheit sind zu sehen: rostige Maschinen, Masten, menschliche Artefakte,
Sebastian Mez die mehr werden, je näher der Kameramann einstigen Städten kommt, die nun in
eine absolute und stille Trostlosigkeit getaucht sind. Die Bilder für seinen neuen Film
Sound
Genoël von Lilienstern, Sebastian Mez
hatte Sebastian Mez (Metamorphosen, VdR 2013) bereits vor der Pandemie gedreht,
die im vergangenen Frühjahr grosse Teile der Welt zum Stillstand brachte – und doch
Editing
ist The Great Void unverkennbar in der dystopischen Vorstellungswelt verankert,
Sebastian Mez
die dieses globale Ereignis in das Bewusstsein der Menschen getragen hat. Mit
Music prächtigen, von jeglicher Präsenz befreiten Einstellungen betrachtet der deutsche
Morton J Olsen
Filmemacher ungerührt die Agonie unserer Zivilisation.
Production
Maxi Haslberger,
En On a mysterious crackling magnetic tape, a “viewer” discovers shaky, low-
Balthasar Busmann (Amerikafilm GmbH)
definition images, which seem to have been shot during a moon landing. It is as if
Filmography we had just landed on another planet, the desert—or rather deserted—landscapes of
2021 The Great Void
which, filmed in static shots, seem nonetheless familiar to us and encircled by a worry-
2017 Postcards From the Verge
2014 Substanz (sf) ing strangeness. Traces of the past remain: rusty machines, pylons, human arte-
2013 Métamorphoses facts that multiply as the cameraman approaches what were towns, now plunged into
2008 Clean Up (sf) absolute and silent desolation. Although Sebastian Mez (Metamorphosen, VdR 2013)
shot the images of his new film before the pandemic that immobilised a large part
of the world last spring, The Great Void is inevitably enshrined within the dystopic
Contact
imagination disseminated across consciences by this global event. Composing a
Maxi Haslberger
Amerikafilm GmbH series of magnificently framed scenes, emptied of all living presence, the German
+49 1729660385 filmmaker observes without blinking the agony of our civilisation. No more, no less.
maxi@amerikafilm.de – Emmanuel Chicon
Compétition Burning Lights 67

Way Beyond
Pauline Julier
Switzerland | 2021 | 60’ | French, English
World Premiere

Fr Au CERN, une commission


internationale d’experts suit de près le
dossier du FCC (Future Circular Collider),
immense chantier pour la construction
d’un nouvel accélérateur de particules,
fruit de la collaboration de plus de 150
institutions et partenaires. Le film de
Pauline Julier se présente comme un
miroir aux multiples facettes de cette
folle et belle aventure aux ramifications
insoupçonnées, liant la recherche scien-
tifique aux questions les plus diverses,
et touchant en passant à la stratégie de communication, la politique territoriale, ou
encore au financement… Si la science fait rêver, pour convaincre l’opinion publique
et les politiques, elle doit savoir se vendre. À travers un brillant travail d’écriture, Way
Beyond retrace l’histoire de ce défi colossal, évoquant avec charme tout un imaginaire
scientifique. Alors que les images d’archives et la bande son, élégante et soignée,
jouent la carte du rétro-futurisme, les échanges des expert.e.s réuni.e.s paraissent
banals, si pragmatiques et terre à terre, si loin de l’origine de l’univers et des parti-
cules fondamentales.

De Am CERN überwacht eine internationale Expertenkommission die gigantische


Baustelle des Future Circular Collider, kurz FCC, einem neuen Teilchenbeschleuniger,
der das Ergebnis einer Zusammenarbeit von mehr als 150 Institutionen und Partnern
ist. Gleich einer Mehrfach-Spiegelfläche zeigt Pauline Juliers Film die vielen ungeahnt-
en Nebenschauplätze dieses verrückten, schönen Abenteuers, das wissenschaftliche
Forschung mit Fragestellungen wie Kommunikationsstrategie, Territorialpolitik und
Finanzierung in Berührung bringt. Wissenschaft mag zum Träumen bringen, muss sich
Photography
Marion Neumann
aber auch geschickt verkaufen, wenn Öffentlichkeit und Politik überzeugt werden sol-
len. Der Film, der Einblicke in eine reiche wissenschaftliche Vorstellungswelt bietet,
Editing
zeichnet die Geschichte dieser kolossalen Herausforderung in brillanter Weise nach.
Orsola Valenti
Wo Archivbilder und der elegante Soundtrack eine Art Retro-Futurismus entstehen
Music lassen, wirkt der Austausch der versammelten Experten schon fast banal und boden-
Marc Melià
ständig – weit entfernt vom Ursprung des Universums und den Elementarteilchen.
Production
Joëlle Bertossa (Close Up Films)
En At CERN, an international commission of experts closely follows the FCC
Filmography (Future Circular Collider) dossier, an enormous project to construct the new particle
2021 Way Beyond accelerator, the result of a collaboration between more than 150 institutions and part-
2019 Naturales historiae (mlf)
ners. Pauline Julier’s film is presented like a multi-faceted mirror of this mad and beau-
2014 La disparition des Aïtus (mlf)
2012 After (sf) tiful adventure, with its unexpected ramifications, connecting scientific research to the
2010 Noé (sf) most diverse questions, and thus touching on the communication strategy, territorial
2009 Pamięć (mlf) policy, or even financing… Although science inspires dreams, if it is to turn public and
political opinion in its favour, it must know how to sell itself. Through brilliant writing,
Way Beyond retraces the story of this colossal challenge, charmingly evoking an entire
Contact
imaginary scientific world. While the archive images and the elegant and carefully pre-
Abel Davoine
Sister pared soundtrack send us back to a form of retro-futurism, the discussions between
+41 228080863 the experts gathered are feeling trivial, overly pragmatic and down-to-earth, so far
club@sister-distribution.ch away from the origin of the universe and fundamental particles. – Javier Martín
68 Compétition Burning Lights

WTC A Love Story


Lietje Bauwens, Wouter de Raeve
Netherlands, Belgium | 2021 | 60’ | Dutch, French, English
World Premiere

Fr Dans les années 1970, le quartier


autour de la gare Bruxelles-Nord a été
entièrement détruit et ses habitant.e.s
délogé.e.s pour faire place au projet
« Little Manhattan », un rêve moderniste
avec une réplique des tours du World
Trade Center comme joyau central.
Durant de longues années, les titanes-
ques immeubles sont restés largement
inoccupés et le quartier s’est forgé une
réputation de ville-fantôme. Aujourd’hui,
de nouveaux habitant.e.s occupent les
lieux et leur présence pose des questions
urbanistiques majeures. Dévoilant et dé-
jouant son propre procédé cinémato-
graphique, WTC A Love Story explore les
relations de pouvoir entre les différent.e.s
protagonistes impliqués.e.s dans le re-développement d’une zone aux multiples en-
jeux politiques et sociaux. Mettant en scène des personnes réelles et des acteur.rice.s
qui les interprètent à l’écran, Lietje Bauwens et Wouter de Raeve exposent avec finesse
comment certaines voix prédominent quand les processus de représentation sont ac-
célérés par la présence d’une caméra, mais surtout, par des ambitions personnelles,
institutionnelles ou étatiques.

De In den 1970er-Jahren wurde das Quartier um den Bahnhof Bruxelles-Nord


vollständig abgerissen, und die BewohnerInnen wurden umgesiedelt, um Platz für
das Projekt «Little Manhattan» zu machen, einen modernistischen Traum mit einer
Nachbildung der World Trade Center Türme als zentralem Schmuckstück. Viele Jahre
standen die riesigen Gebäude weitgehend leer, und das Quartier galt als Geisterstadt.
Heute wohnen dort neue EinwohnerInnen, deren Präsenz wichtige städtebauliche
Fragen aufwirft. WTC A Love Story offenbart sein kinematografisches Verfahren und
wirft es zugleich über den Haufen. Der Film erforscht die Machtbeziehungen zwischen
den verschiedenen ProtagonistInnen, die an der Neuentwicklung einer Zone mit viel-
en politischen und sozialen Herausforderungen beteiligt sind. Lietje Bauwens und
Wouter de Raeve inszenieren echte Personen und SchauspielerInnen, die sie auf dem
Bildschirm interpretieren, und legen mit Feingefühl offen, wie einige Stimmen die
Oberhand haben, wenn die Repräsentationsprozesse durch die Präsenz einer Kamera,
Photography vor allem jedoch durch persönliche, institutionelle oder staatliche Ambitionen,
Pieter Dumoulin
beschleunigt werden.
Sound
Kwinten van Laethem En In the 1970s, the district around the Bruxelles-Nord rail station was entirely
Editing destroyed and its inhabitants displaced to make way for the “Little Manhattan”
Caszimir Cleutjens project, a modernist dream with a replica of the World Trade Center towers as its
Production crown jewel. For many years, the enormous buildings remained largely unoccupied,
Daan Milius (Video Power) and the district gained a reputation as a ghost town. Today, new inhabitants occupy
Filmography the premises, and their presence raises major urbanistic questions. Unveiling and
2021 WTC A Love Story circumventing its own cinematographical process, WTC A Love Story explores the
relationships of power between those protagonists involved in the re-development
of a zone riddled with political and social issues. Staging encounters between real
Contact
people and the actors playing them on screen, Lietje Bauwens and Wouter de Raeve
Claudia Sánchez Jiménez
Video Power delicately expose how certain voices prevail when the representation processes are
+31 628109480 accelerated not only by the presence of a camera but, above all, by personal, institu-
claudia@videopower.eu tional or state ambitions. – Camille Kaiser
69

Compétition Nationale
Nationaler Wettbewerb
National Competition

Fr Le Pour-cent culturel Migros


soutient les réalisatrices et réalisateurs
de la relève dans les catégories
« Compétition Nationale » et « Opening
Scenes ».
Fr Une compétition dédiée aux
longs et moyens métrages (co)produits De Das Migros-Kulturprozent
en Suisse. unterstützt Nachwuchsregisseurinnen
und -regisseure in den Kategorien
De Ein Wettbewerb für Langfilme „Compétition Nationale” und „Opening
und mittellange Filme, die in Scenes”.
der Schweiz (ko)produziert wurden.
En The Migros Cultural Percentage
En A competition dedicated to supports the next generation of
feature and medium length films (co) directors in the “National Competition”
produced in Switzerland. and “Opening Scenes“ categories.
70 Compétition Nationale

À l’intérieur
Within
Sabine Bally
Switzerland | 2021 | 44’ | French
World Premiere

Fr Dans le quartier de la caserne


militaire des Vernets à Genève, entre
passé et présent, À l’intérieur raconte
l’histoire du lieu et de ses destinées
individuelles. Souhaitant dépasser la
simplicité à laquelle peut inviter le quo-
tidien, Sabine Bally s’invite dans bon
nombre d’appartements, donnant ainsi
à voir la composition hétéroclite de la
population. Incitant ses protagonistes
à se tourner vers leur intérieur le plus
profond, la cinéaste cherche à saisir la
nature de la relation entretenue avec
l’espace domestique. Aussi bien espace
physique que mental, le foyer est ainsi dépeint comme le lieu fondamental qui per-
met d’exister. Afin de composer un ensemble qui apparaisse le plus complet qui
soit, le film se construit comme une succession de chroniques domestiques. Ainsi, à
travers chaque témoignage, chaque spectateur.rice aura loisir de dessiner sa propre
représentation du quartier. Jamais clos sur lui-même, À l’intérieur ne cesse de s’ouvrir
aux autres pour raconter tout autant les intimités singulières que la micro-histoire
d’une ville.

De Im Quartier der Militärkaserne Les Vernets in Genf erzählt À l’intérieur zwischen


Vergangenheit und Gegenwart die Geschichte dieses Ortes und seiner individuel-
len Schicksale. Um einen Blick unter die Oberfläche des scheinbar einfachen Alltags
zu werfen, macht Sabine Bally Besuche in zahlreichen Wohnungen. Auf diese Weise
zeigt sie die bunt zusammengewürfelte Zusammensetzung der Bevölkerung. Indem
sie ihre ProtagonistInnen ermutigt, aus ihrem tiefsten Inneren zu erzählen, versucht
die Filmemacherin, die Art der Beziehung der BewohnerInnen mit dem Raum der ei-
genen vier Wände einzufangen. Das Heim, das sowohl ein physischer als auch ein
Photography
geistiger Raum ist, wird als grundlegender Existenz ermöglichender Ort dargestellt.
Leandro Monti Um ein möglichst komplettes Gesamtpaket zu liefern, ist der Film wie eine Abfolge
von Chroniken aus dem häuslichen Leben aufgebaut. Durch jeden Bericht können
Sound
Masaki Hatsui, Adrien Kessler sich die ZuschauerInnen ihre eigene Vorstellung von dem Quartier machen. À l’in-
térieur ist niemals verschlossen und öffnet sich ständig den anderen, um nicht nur
Editing
Flore Guillet
Privates, sondern auch die Mikrogeschichte der Stadt zu erzählen.

Production
En In the neighbourhood surrounding the military barracks in Les Vernets in
Sabine Bally (TWOSA Films)
Geneva, between the past and the present, À l’intérieur tells the story of the place
Filmography and its individual destinies. Wishing to go beyond the simplicity that daily life can
2021 À L’intérieur (mlf)
prompt, Sabine Bally visits many apartments, thus giving a glimpse of the heteroge-
2018 The Martyrs’ Trilogy (sf)
2011 Agota Kristof – Nonetheless (sf) neous composition of the population. Encouraging the protagonists to focus on their
2010 Albert Hofmann – Perceptions (mlf) deepest interiors, the filmmaker seeks to capture the nature of the relationship with
2009 Exile in heritage (mlf) domestic space. Both a physical and mental space, the household is thus depicted as
the fundamental place that makes existence possible. In order to compose a whole
that appears as complete as possible, the film is constructed like a series of domestic
Contact
chronicles. Thus, through each testimony, each spectator will have the freedom to
Sabine Bally
TWOSA Films draw their own representation of the district. Never closed in on itself, À l’intérieur
+41 792175841 constantly opens up to others to tell the story of singular intimacies as much as the
mail@twosa.com micro-history of a city. – Tom Bidou
Compétition Nationale 71

Chronicles of That Time


Cronache di quel tempo
Maria Iorio, Raphaël Cuomo
Switzerland, Italy | 2021 | 75’ | Arabic, Italian, French
World Premiere

Fr La nuit, dans un port, une voiture


attend sous la pluie d’embarquer sur un
ferry. Le chauffeur fredonne et se sou-
vient du temps où il pouvait traverser
la Méditerranée sans visa, avant les
traités de Schengen, avant l’apparition
de mots comme « migrant clandestin ».
Quinze ans plus tard, guidé par la même
esquisse de mélodie, un narrateur trace
une chronologie pour tenter de com-
prendre les événements qui ont fait
qu’une mer, autrefois espace de ren-
contres et de partages, est devenue une
somme de territoires divisés entre eux
par des frontières fermées. Sous la forme
d’une mosaïque, Maria Iorio et Raphaël
Cuomo assemblent des histoires pour
dresser la chronique d’une époque – où
la traversée de quelques kilomètres, d’un
bout à l’autre de la Méditerranée, a coûté
la vie à des milliers de personnes. À partir de fragments d’images et de discours venus
des deux rives, le film réécrit ainsi, à hauteur d’Homme, ce que les politiciens et les
médias appellent la « crise migratoire ». Chronicles of That Time, hanté par les notes de
la divine Oum Kalthoum, nous fait découvrir des espaces qui portent le fardeau d’une
histoire déséquilibrée.

De Ein Auto, das in einer regnerischen Nacht in einem Hafen darauf wartet, auf
eine Fähre zu fahren. Der Fahrer summt eine Melodie und erinnert sich an eine Zeit, in
der er das Mittelmeer ohne Visum überqueren konnte, vor den Schengen-Verträgen
und bevor Wörter wie «illegaler Einwanderer» in unserem Wortschatz auftauchten. 15
Jahre später versucht ein Erzähler, anhand der Erinnerung an ein paar Notizen eine
Chronologie nachzuzeichnen, um die Entfaltung der Ereignisse zu verstehen, die ein
Meer, einst ein gemeinsamer Raum der Begegnung und des Austauschs, in ein durch
Photography
eine geschlossene Grenze geteiltes Territorium verwandelt haben. Wie ein antikes
Raphaël Cuomo Mosaik setzen Maria Iorio und Raphaël Cuomo Geschichten zu einer Chronik unserer
Zeit zusammen, einer Zeit, in der sich die Navigation über wenige Kilometer zwischen
Sound
Gilles Aubry
Afrika und Europa für Tausende von Menschen als tödlich erwiesen hat. Der Film sam-
melt Fragmente von Bildern und Diskursen von beiden Seiten des Mittelmeers und
Editing
schreibt das, was Politiker und Medien als «Migrationskrise» bezeichnen, aus einer
Maria Iorio, Raphaël Cuomo
menschlichen Perspektive um. Untermalt mit ein paar Tönen der göttlichen Umm
Music Kulthum führt uns Chronicles of That Time an unbekannte Orte, die die Last einer
Alessandra Eramo, Mohannad Nasser
einseitigen Geschichte tragen.
Production
Raphaël Cuomo (le réel et le possible)
En At night, in a port, a car waits in the rain to board a ferry. The driver hums a
Filmography melody and recalls a time when he could cross the Mediterranean without a visa,
2021 Chronicle of That Time before the Schengen Treaties and before words like “illegal immigrant” appeared
2016 Appunti del passaggio
in our vocabulary. 15 years later, guided by the memory of a few notes, a narrator
2014 From Thousands of Possibilities
2012 Twisted Realism traces a chronology to try and understand the events that transformed a sea, once a
2009 The Interpreter place of encounters and sharing, into a sum of territories divided by closed borders.
2007 Sudeuropa Like a mosaic, Maria Iorio and Raphaël Cuomo assemble stories to chronicle a time
when navigating a few kilometres between Africa and Europe has cost the lives of
thousands of people. Using fragments of images and conversations from both sides
Contact
of the Mediterranean, the film rewrites what politicians and the media call a “migra-
Laurence Alary
Argos tory crisis” from a human perspective. Haunted by a few notes of the divine Umm
+32 22290003 Kulthum, Chronicles of That Time will make us discover places that bear the burden of
distribution@argosarts.org a one-sided History. – Rebecca De Pas
72 Compétition Nationale

Dreaming an Island
Sognando un’isola
Andrea Pellerani
Switzerland | 2021 | 76’ | Japanese
World Premiere

Fr En un peu moins de vingt ans,


la population d’Ikeshima, au Japon, s’est
réduite d’environ 10 000 habitant.e.s à
une petite centaine seulement. La ferme-
ture de la mine de charbon a entraîné la
transformation de l’île en un site déserté
et désertique, où le temps semble sus-
pendu. Reconvertie en musée, la mine
est l’unique du pays qui puisse être vis-
itée de l’intérieur et les quelques tour-
istes qui s’y rendent amènent un maigre
revenu aux tenancier.ère.s du restaurant
et du magasin de souvenirs. Des barres
d’habitations dépeuplées aux couloirs
d’hôpital restés intacts, la caméra d’An-
drea Pellerani se fraie un chemin dans
cette île-fantôme, où règnent partout les
ruines d’un âge d’or pas si lointain, mais à jamais perdu. Dreaming an Island capte
l’état d’abandon d’un lieu dans lequel les adultes projettent leurs souvenirs, alors que
les deux seuls enfants qui l’habitent se rendent quotidiennement dans des salles de
classe vides. Un voyage plein de poésie qui renvoie au caractère éphémère de toute
activité humaine – dont les traces sont peu à peu dissimulées par une nature qui
reprend ses droits.

De In weniger als zwanzig Jahren ist die Bevölkerung im japanischen Ikeshima


von circa 10 000 EinwohnerInnen auf nur etwas mehr als hundert geschrumpft. Die
Schliessung des Kohlebergwerks hat die Insel in einen verlassenen, wüstenähnli-
chen Ort verwandelt, an dem die Zeit stillzustehen scheint. Das zu einem Museum
umfunktionierte Bergwerk ist das einzige im Land, das von innen besichtigt werden
Screenplay kann, und die wenigen Touristen bringen den BetreiberInnen des Restaurants und
Andrea Pellerani des Souvenirladens ein kleines Einkommen. Von den Riegeln vor den verlassenen
Photography Häusern zu den intakt gebliebenen Krankenhausfluren bahnt sich die Kamera von
Amanda Caprara, Andrea Pellerani Andrea Pellerani ihren Weg durch diese Geisterinsel, die von den Ruinen einer nicht
Sound
allzu fernen, aber für immer verlorenen goldenen Zeit beherrscht wird. Dreaming an
Rico Andriolo Island fängt den Zustand der Verwahrlosung eines Ortes ein, den die Erwachsenen mit
ihren Erinnerungen verbinden, während die einzigen beiden Kinder, die dort leben,
Editing
Nicolò Tettamanti täglich leere Klassenräume aufsuchen. Eine poetische Reise, die an den vergängli-
chen Charakter jeder menschlichen Aktivität erinnert, deren Spuren nach und nach
Music
Matteo Taheri
von der Natur, die sich ihre Rechte zurückerobert, verwischt werden.

Production
En In a little under 20 years, the population of Ikeshima, Japan, decreased from
Gabriella de Gara (Amka Films Productions)
Michael Beltrami (RSI)
around 10,000 inhabitants to barely a hundred. The closure of the coal mine has
transformed the island into a desert and deserted site, where time seems to stand
Filmography
still. Converted into a museum, the mine is the only one in the country that can be
2021 Dreaming an Island
2018 Swiss Coast (sf) visited from the inside and the few tourists that do go there bring in meagre income
2016 L’ultimo giro for the restaurant and souvenir shop. From the rows of depopulated low-rise build-
2012 La tua cas è la mia città (mlf) ings to the still intact hospital corridors, Andrea Pellerani’s camera makes its way
through this ghost-island, ruled over by the ruins of a not-so-distant golden age,
now lost forever. Dreaming an Island captures the state of abandonment of a place
Contact
in which adults project their memories while the only two children who inhabit it go
Amel Soudani
Amka Films Productions to empty classrooms every day. A journey full of poetry which reflects the ephemeral
+41 0919674076 nature of all human activity—the traces of which are gradually concealed by the resur-
amka@amka.ch gence of nature. – Camille Kaiser
Compétition Nationale 73

L’Étincelle
Antoine Harari, Valeria Mazzucchi
Switzerland, Italy, France | 2021 | 61’ | French
World Premiere

Fr Éclairée par une lampe torche,


une salamandre s’échappe du creux
d’une main, plan qui raccorde avec
les barricades improvisées, puis, cette
présence incongrue, détonnant dans
le décor : un policier armé de sa pano-
plie anti-émeute, dressé au milieu d’un
champ fleuri. Bienvenu.e.s dans la
« Zone à défendre », 2000 ha de forêts
et de bocages près de Nantes, que les
autorités françaises destinaient à la con-
struction d’un nouvel aéroport. Ce pro-
jet, combattu depuis les années 1970
par les agriculteurs locaux, rejoints par
des écologistes et des militant.e.s anar-
chistes, a finalement été abandonné
début 2018. Première victoire, moment
de joie partagée devant la caméra de
Valeria Mazzucchi et Antoine Harari.
Les cinéastes sont parvenu.e.s à gagner
la confiance des habitant.e.s de la ZAD
pour filmer une année charnière de leur mouvement : même si les avions ne décol-
leront jamais, le gouvernement déclenche une politique d’expulsions de la ZAD
menée au pas de charge. L’Étincelle cartographie avec précision et empathie l’un
plus grands espaces autonomes d’Europe, où ont fusionné le désir et l’expérience
d’un mode de vie alternatif.

De Im Licht einer Taschenlampe entwischt ein Salamander von einer Handfläche,


auf die Einstellung folgen Bilder der improvisierten Barrikaden, dann taucht eine un-
passende Präsenz in der Kulisse auf: ein bewaffneter Polizist in voller Kampfmontur,
mitten in einem Blumenfeld. Herzlich willkommen in der «Zone zu verteidigen» (ZAD),
2000 ha Wald und Sumpf in der Nähe von Nantes, wo die französischen Behörden
Photography einen neuen Flughafen bauen wollten. Dieses Projekt, das seit den 1970er-Jahren
Valeria Mazzucchi, Antoine Harari, Yvann Yagchi von den örtlichen Landwirten, unterstützt von Umweltschützern und anarchistischen
Sound
Aktivisten, bekämpft wird, wurde 2018 schliesslich verworfen. Der erste Sieg, ein
Valeria Mazzucchi, Antoine Harari geteilter Moment der Freude vor der Kamera von Valeria Mazzucchi und Antoine
Harari. Den FilmemacherInnen ist es gelungen, das Vertrauen der BewohnerInnen der
Editing
Christine Hoffet
ZAD zu gewinnen, um ein für ihre Bewegung entscheidendes Jahr zu filmen: Auch
wenn die Flugzeuge nie starten werden, löste die Regierung eine im Eiltempo voran-
Music
getriebene Politik der Vertreibung aus der ZAD aus. Präzise und einfühlsam kartiert
Matteo Prina
L’Étincelle eines der grossen autonomen Gebiete Europas, in dem der Wunsch und
Production die Erfahrung einer alternativen Lebensweise miteinander verschmolzen sind.
Nicolas Wadimoff, Philippe Coeytaux,
Palmyre Badinier (Akka Films);
Futur Proche; 5e6; Temps Noir En Illuminated by a torch, a salamander escapes from the palm of a hand, a shot
that connects with the improvised barricades, and then, this incongruous presence,
Filmography
Antoine Harari
clashing with the scenery: a policeman armed with his riot gear, standing in the middle
2021 L’Étincelle of a flowery field. Welcome to the “zone to defend” (ZAD), 2,000 hectares of forests
and wooded countryside near Nantes that the French authorities had earmarked for
Valera Mazzucchi
2021 L’Étincelle the construction of a new airport. This project, fought since the 1970s by local farmers,
2017 Dönüs-Retour (mlf) joined by environmentalists and anarchist activists, was finally abandoned in early
2015 Motel Hasankeyf (sf) 2018. A first victory, a moment of joy shared in front of Valeria Mazzucchi and Antoine
Harari’s camera. The filmmakers succeeded in gaining the trust of the ZAD’s inhabi-
tants to film a pivotal year in their movement: even though the planes will never take
Contact
off, the government triggers a policy of expulsions from the ZAD pushed through at
Palmyre Badinier
Akka Films breakneck speed. With precision and empathy, L’Étincelle maps one of the largest
+41 223451170 autonomous areas in Europe, where the desire for, and experience of, an alternative
p.badinier@akkafilms.ch way of life have merged. – Emmanuel Chicon
74 Compétition Nationale

Les Guérisseurs
Healers
Marie-Eve Hildbrand
Switzerland | 2021 | 80’ | French
World Premiere

Fr Le Dr Hildbrand est sur le point


de partir à la retraite tandis que d’autres
jeunes médecins prennent la relève. Ce
médecin de famille est à la recherche
d’une personne pour prendre la succes-
sion de son cabinet de campagne. Malgré
le fait que la Faculté de médecine regor-
ge d’étudiant.e.s, cette quête ne s’avère
pas si simple. À la croisée des généra-
tions et des pratiques, Les Guérisseurs
questionne la vocation et le sens pro-
fond de soigner les autres. Marie-Eve
Hildbrand s’intéresse à la dimension humaine de la médecine, dans un système de
santé en pleine mutation qui se préoccupe davantage d’innovations technologiques
que des qualités d’écoute et d’empathie inhérentes à la pratique médicale. Des
portraits attachants, dont celui de son père médecin, composent un film introspec-
tif, qui laisse transparaître les doutes et les interrogations de plusieurs personnes
exerçant la médecine traditionnelle et alternative dans la région de Lausanne. Les
Guérisseurs nous confronte à la pluralité des approches médicales et nous invite à
réfléchir à la médecine de demain.

De Dr. Hildbrand ist kurz davor, in Rente zu gehen und das Steuer an jüngere
Ärzte zu übergeben. Der Hausarzt sucht einen Nachfolger für seine Landarztpraxis.
Obwohl es an der medizinischen Fakultät von Absolventen nur so wimmelt, gestaltet
sich diese Suche alles andere als einfach. Am Kreuzweg von Generationen und
Screenplay Praktiken hinterfragt Les Guérisseurs die Berufung und den tiefen Sinn der Heilung
Marie-Eve Hildbrand anderer Menschen. Marie-Eve Hildbrand interessiert sich für die menschliche
Photography Dimension der Medizin, in einem sich wandelnden Gesundheitswesen, das immer
Augustin Losserand, Marie-Eve Hildbrand grösseren Wert auf innovative Technologien statt auf Qualitäten wie das Zuhören
Sound legt, die der medizinischen Praxis innenwohnen. Aus fesselnden Porträts, darunter
Timothée Zurbuchen, Etienne Curchod, das ihres Vaters, der auch Arzt ist, komponiert sie einen introspektiven Film, der
Jérôme Cuendet die Zweifel und die Fragestellungen durchscheinen lässt, mit denen sich mehrere
Editing Personen, die in der Region Lausanne traditionelle und alternative Medizin praktizie-
Emilie Morier, Julie Lena ren, auseinandersetzen. Les Guérisseurs konfrontiert uns mit der Pluralität der medi-
Music zinischen Ansätze und regt zum Nachdenken über die Medizin der Zukunft an.
Christian Pahud
En Dr. Hildbrand is about to retire as other young doctors are getting trained. This
Production
Agnieszka Ramu, Jean-Stéphane Bron family doctor is looking for someone to take over his country practice. Despite the fact
(Bande à part Films); Sven Wälti (SSR/SRG); that the Faculty of Medicine is overflowing with students, the search proves less than
Steven Artels (RTS) simple. At the crossroads of generations and practices, Les Guérisseurs questions the
Filmography vocation and profound meaning of caring for others. Marie-Eve Hildbrand focuses
2021 Les Guérisseurs on the human dimension of medicine, in a system undergoing considerable change,
which is more concerned with technological innovations than with the qualities of
listening and empathy inherent to medical practice. Endearing portraits, including
Contact
that of her doctor father, make for an introspective film, which reveals the doubts and
Agnieszka Ramu
Bande à part Films questions of several people practising traditional and alternative medicine in the
+41 213119034 Lausanne region. Les Guérisseurs confronts us to the plurality of medical approaches
aramu@bandeapartfilms.com and invites us to reflect on the medicine of the tommorrow. – Alice Riva
Compétition Nationale 75

Living Water
Žít vodu
Pavel Borecký
Switzerland, Czech Republic, Jordan | 2020 | 77’ | English, Arabic
International Premiere

Fr La Jordanie est l’un des pays


avec le moins de ressources en eau du
monde. Living Water articule un discours
sur les enjeux économiques, politiques
et environnementaux, à partir de la lutte
pour l’accès et la gestion de l’eau des vil-
lages situés dans le désert du Wadi Rum.
Enfouie sous ce désert se trouve la nappe
fossile de Disi, dernière source d’eau
potable du pays. Cette réserve d’eau,
non durable, est réservée aux grandes
exploitations agricoles et aux projets
mégalomanes de la ville d’Aqaba, aux
dépens des communautés indigènes.
Alors que d’un côté des investisseurs
profitent de cette source pour des projets
lucratifs, d’autres sont confrontés à des
pénuries et un accès très limité à l’eau.
Cette histoire d’eau est racontée col-
lectivement par des spécialistes, des ouvrier.ère.s, des habitant.e.s, qui apparaissent
dans les archives et les images tournées par Pavel Borecký. Living Water est une quête
alliant anthropologie et ethnographie visuelle à travers une recherche formelle très
maîtrisée. Le réalisateur signe un premier long métrage écographique et poétique sur
l’or bleu.

De Jordanien ist eines der Länder mit den geringsten Wasservorkommen der
Welt. Anhand des Kampfes um den Zugang zu Wasser und die Wasserversorgung
der Dörfer in der Wüste Wadi Rum beleuchtet Living Water die damit verbundenen
wirtschaftlichen, politischen und ökologischen Herausforderungen. Unter dem
trockenen Wüstenboden befindet sich der fossile Grundwasserspeicher von Disi, die
letzte Trinkwasserquelle des Landes. Diese nicht nachhaltige Wasserreserve ist für
Screenplay die grossen landwirtschaftlichen Betriebe und grössenwahnsinnigen Projekte der
Pavel Borecký, Veronika Janatková,
Hussam Hussein
Küstenstadt Aqaba reserviert, was auf Kosten der indigenen Gemeinschaften geht.
Während einerseits Investoren für lukrative Projekte von dieser Quelle profitieren,
Photography, Editing
müssen andere mit Knappheit und einem stark eingeschränkten Zugang zu Wasser
Pavel Borecký
umgehen. Diese Geschichte über Wasser wird von ExpertInnen, ArbeiterInnen und
Sound EinwohnerInnen erzählt, die in Archivmaterial und den von Pavel Borecký aufgenom-
John Grzinich
menen Bildern zu Wort kommen. Living Water ist eine Spurensuche, die durch eine
Music äusserst beherrschte formelle Recherche Anthropologie und visuelle Ethnografie
Shadi Khries vereint. Der Filmemacher liefert einen ersten sonografischen und poetischen
Production Langfilm über das blaue Gold.
Pavel Borecký (Anthropictures)
Veronika Janatková (Pandistan)
En Jordan is one of the countries with the fewest water resources in the world.
Michaela Schauble (Institute
of Social Anthropology, University
Living Water formulates a discourse on economic, political and environmental issues,
of Bern) starting with the struggle for access to and management of water in villages located
in the Wadi Rum desert. Buried beneath this desert lies the fossilised Disi aquifer, the
Filmography
2020 Living Water country’s last source of drinking water. This unsustainable water supply is reserved
2018 In the Devil’s Garden (sf) for large-scale farming and megalomaniacal projects in the seaside city of Aqaba,
2015 Solaris (sf) at the expense of the indigenous communities. While on the one hand, investors are
taking advantage of this source for lucrative projects, on the other hand others are
facing shortages and very limited access to water. This story of water is recounted
Contact
collectively by specialists, workers and inhabitants, who appear in the archives and
Elena Podolskaya
Antipode the images shot by Pavel Borecký. Living Water is a quest blending anthropology and
+7 9166045884 visual ethnography through a highly masterful formal investigation. The director has
elena@antipode-sales.biz made an ecographic and poetic first feature length film about ’blue gold’. – Alice Riva
76 Compétition Nationale

Nostromo
Fisnik Maxville
Switzerland | 2021 | 82’ | French, English
World Premiere

Fr Arrivé de France il y a vingt ans


par besoin de vivre en osmose avec la
nature, Olivier s’est installé sur une petite
île que lui prêtent les Amérindiens, située
à 200 kilomètres de Yellowknife, unique
ville des Territoires du Nord-Ouest cana-
dien. Tel un Robinson moderne, il mène
une existence frugale partagée entre
la pêche et le fumoir – « une église » ou
s’accomplit « le rituel du poisson » que
notre héros accompagne parfois d’une
danse mystérieuse – devant la caméra
complice de Fisnik Maxville qui enregis-
tre ses gestes quotidiens, ses rares
confidences et la beauté des aurores
boréales propices aux rêveries. Trois
Natifs américains – dont un inquiétant
personnage qui s’est défiguré avec
une arme à feu et porte un passe-mon-
tagne – sont venus chasser l’élan dans les
parages, leur présence venant troubler la
quiétude d’Olivier. Le montage parallèle
va faire tendre Nostromo vers un point d’orgue : la rencontre entre l’Européen et les
Autochtones, où affleure une méfiance inconsciente historiquement constituée et
s’actualise le « drame » du premier contact, qui place, cette fois, l’homme blanc en
position de fragilité.

De Olivier, der vor zwanzig Jahren aus Frankreich gekommen war, um in Symbiose
mit der Natur zu leben, hat sich auf einer kleinen Insel niedergelassen, die 200 km von
Yellowknife, der einzigen Stadt der kanadischen Northwest Territories, entfernt ist, und
ihm von den AmerindianerInnen zur Verfügung gestellt wird. Das genügsame Leben
des modernen Einsiedlers spielt sich zwischen Fischfang und der Räucherkammer
ab, «eine Kirche», in der das «Fischritual» gefeiert wird, das unser Held bisweilen mit
einem mysteriösen Tanz begleitet – gefilmt von Fisnik Maxville, der mit seiner ver-
ständnisinnigen Kamera die alltäglichen Gesten, die seltenen Einblicke in das Private
Screenplay, Sound
und die traumbeflügelnde Schönheit der Nordlichter aufzeichnet. Drei amerikanische
Fisnik Maxville Ureinwohner – darunter eine verstörende Figur, die sich mit einem Gewehr entstellt
hat und eine Schutzhaube trägt – sind zur Elchjagd in die Gegend gekommen und
Photography
Jules Guarneri
stören mit ihrer Anwesenheit Oliviers Seelenfrieden. Die Parallelmontage bringt den
Gipfelpunkt von Nostromo zum Vorschein: die Begegnung zwischen dem Europäer
Editing
und einer von einem historisch bedingten unbewussten Misstrauen geprägten
Kostas Makrinos
Urbevölkerung, die das «Drama» des ersten Kontakts aufleben lässt, das diesmal den
Music weissen Mann in eine heikle Lage bringt.
Nicolas Rabaeus
Production En Arriving from France 20 years ago due to a desire to live in osmosis with nature,
Flavia Zanon (Close Up Films)
Olivier set himself up on a small island lent to him by First Nations people, located
Filmography 200 km from Yellowknife, the only town in the Canadian Northwest Territories. Like a
2021 Nostromo modern Robinson, he leads a frugal existence split between fishing and the smoke-
2020 Fin de partie
house—a “church” in which “the fish ritual” is performed, with our hero sometimes
2020 Nagori (sf)
2018 Zvicra accompanying it with a mysterious dance—in front of the complicit camera of Fisnik
2017 The Valley of Happiness (sf) Maxville who records his daily gestures, his rare confessions and the beauty of the
2016 Lost Exile (sf) northern lights which are conducive to reveries. Three Native Americans—including
a disquieting character who disfigured himself with a firearm and wears a balaclava—
have come to hunt elk in the vicinity, their presence disturbing Olivier’s peace of mind.
Contact
The parallel editing moves Nostromo towards a climax: the meeting between the
Flavia Zanon
Close Up Films European and the indigenous people, in which an unconscious historically constituted
+41 792758150 mistrust emerges, and the “drama” of the first contact is actualised, which this time
flavia@closeupfilms.ch places the white man in a position of fragility. – Emmanuel Chicon
Compétition Nationale 77

Our Child
Menschenskind!
Marina Belobrovaja
Switzerland | 2021 | 82’ | German, Russian
World Premiere

Fr Sven vit à Dresde. Bien qu’ayant


grandi au sein d’une famille nucléaire
on ne peut plus classique dans l’ex-RDA
des années 1980, Il a peu à peu réalisé
avoir été conçu grâce à un donneur de
sperme anonyme. Père d’un petit garçon,
il reprend le « rôle » joué par son géni-
teur inconnu avec Cat et Dani, un couple
d’amies, qui lui ont proposé d’être le
« père » de leur future fille. Sandra ne veut
pas devenir mère, alors que son compa-
gnon Anton désire un enfant. Le couple
berlinois a imaginé une alliance encore
plus atypique... qu’on ne dévoilera pas
ici. L’artiste et cinéaste Marina Belo-
brovaja a fait appel à Noë, un « serial » – 
donneur de sperme si l’on ose dire – géniteur de...60 enfants ! – pour concevoir sa fille
Nelly, avec la bénédiction des siens, basés à Tel-Aviv. Elle a pris sa caméra pour par-
tir à la rencontre d’alter-ego qui, comme elle, expérimentent chacun.e à sa manière,
d’autres modèles de parentalité. Our Child propose ainsi une réflexion sincère, stimu-
lante et incarnée sur cette question qui continue d’alimenter les controverses dans les
sociétés occidentales.

De Sven lebt in Dresden. Obwohl er in den 1980er-Jahren in einer Kleinfamilie in der


DDR aufwuchs, die nicht typischer hätte sein können, wurde ihm nach und nach klar,
dass er durch eine Samenspende gezeugt worden war. Als Vater eines kleinen Jungen
übernimmt er für die Freundinnen Cat und Dani, die ihm angeboten haben, der «Vater»
ihres zukünftigen Mädchens zu sein, selbst die «Rolle» seines unbekannten Erzeugers.
Screenplay Sandra möchte nicht Mutter werden, aber ihr Lebensgefährte Anton wünscht sich ein
Marina Belobrovaja Kind. Das Berliner Paar hat sich eine noch ausgefallenere Familienkonstellation über-
Photography legt, die wir hier nicht verraten möchten. Um ihre Tochter Nelly zu bekommen, wendete
Gabriela Betschart, Kaleo La Belle, sich die Künstlerin und Filmemacherin Marina Belobrovaja mit dem Segen ihrer in Tel-
Marina Belobrovaja Aviv lebenden Familie an Noë, einen «Serial»-Samenspender, wenn man das so sagen
Sound darf, der stattliche 60 Kinder gezeugt hat. Sie nahm ihre Kamera, um Gleichgesinnte zu
Bruce Wuilloud, Benoit Frech treffen, die, wie sie, alle auf ihre eigene Weise, mit anderen Modellen der Elternschaft
Editing experimentieren. Our Child bietet eine aufrichtige, anregende und leibhaftige Über-
Tania Stöcklin legung zu dieser Frage, die weiterhin die Kontroversen in den westlichen Gesellschaften
Music
befeuert.
Trixa Arnold, Ilja Komarov
En Sven lives in Dresden. Although he grew up in a completely traditional nu-
Production
Gabriela Bussmann (GoldenEggProduction)
clear family in former East Germany in the 1980s, he gradually realised that he was
Urs Augstburger (SRF), conceived thanks to an anonymous sperm donor. Father to a little boy, he takes on
Sven Wälti (SSR SRG) the “role” played by his unknown genitor with Cat and Dani, a befriended couple of
Filmography two women, who have asked him to be the “father” of their future daughter. Sandra
2021 Our Child does not wish to be a mother, whereas her companion Anton wants a child. The Berlin
2014 Warm – Glow (mlf) couple have imagin-ed an even more unusual alliance... that we will not reveal here.
Artist and filmmaker Marina Belobrovaja called on Noë, a “serial” sperm donor, so to
speak—biological father of... 60 children!—to conceive her daughter Nelly, with the
Contact
blessing of her Tel-Aviv based family. She took her camera and set off in search of
Jean-Michel Bussmann
JMT Films Distribution alter-egos who, like her, are each experimenting in their own way with alternative
+975 52 36 333 98 models of parenthood. Our Child offers a sincere, stimulating and embodied reflection
michael@jmtfilms.com on this issue that continues to fuel controversy in Western societies. – Emmanuel Chicon
78 Compétition Nationale

Parallel Lives
Frank Matter
Switzerland | 2021 | 139’ | Chinese, English, German, Xhosa
World Premiere

Fr Combien avons-nous de « ju-


meaux.elles », né.e.s le même jour, la même
année, sous d’autres latitudes et dans des
conditions différentes qui ont déterminé
ou influencé leur destinée ? Frank Matter a
vu le jour le 8 juin 1964, un « banal lundi » :
les Beatles visitaient Hong-Kong pour la
première fois, Malcom X recevait des me-
naces de mort, tandis que la cosmonaute
Valentina Tereshkova donnait naissance
au premier bébé de « l’ère spatiale ». Un
peu plus tard, la guerre du Vietnam al-
lait s’intensifier et Nelson Mandela, être
emprisonné...à vie. Parallel Lives – titre
inspiré du célèbre ouvrage de Plutarque – 
nous conduit à la rencontre de Mélissa,
Zukiska, Li et Michel, que le cinéaste est
allé filmer aux États-Unis, en Afrique du
Sud et en Chine. Entrelaçant leurs récits
de vie avec un riche matériel d’archives et des éléments tirés de sa propre biogra-
phie, Matter compose une fascinante fresque documentaire, qui révèle combien les
trajectoires intimes s’inscrivent dans l’accélération des transformations opérées par
la globalisation, affectant le montage du film même, achevé pendant le confinement
planétaire du printemps dernier...

De Wie viele am selben Tag, im selben Jahr, in anderen Regionen der Welt und
unter anderen Lebensumständen, die ihr Schicksal bestimmt oder beeinflusst haben,
Photography geborene «Zwillinge» haben wir? Frank Matter wurde am 8. Juni 1964 geboren, an
Steff Bossert einem «gewöhnlichen Montag»: die Beatles besuchten erstmals Hongkong, Malxom X
Sound
erhielt Morddrohungen und die Kosmonautin Valentina Tereshkova brachte das erste
Olivier JeanRichard Baby des «Raumfahrtzeitalters» zur Welt. Kurz darauf würde sich der Vietnamkrieg zu-
spitzen und Nelson Mandela würde zu lebenslanger Haft verurteilt werden. In Parallel
Editing
Konstantin Gutscher, Frank Matter, Lives – der Titel wurde von dem berühmten Werk von Plutarch inspiriert – begegnen
Rebecca Trösch wir Melissa, Zukiska, Li und Michel, die der Filmemacher in den Vereinigten Staaten,
Music
Südafrika und China gefilmt hat. Er verwebt ihre Lebensgeschichten mit reichem
Christian Brantschen Archivmaterial und Elementen aus seiner eigenen Biografie und komponiert so ein
faszinierendes dokumentarisches Fresko, das zeigt, wie stark die Beschleunigung der
Production
Madeleine Corbat, Frank Matter
Globalisierung die Lebensgeschichten der Menschen beeinflusst hat. Sie wirkt sich
(soap factory GmbH) sogar auf die Montage des Films selbst aus, der während des weltweiten Lockdowns
Peter Guyer (Recycled Tv AG) im vergangenen Frühling fertiggestellt wurde ...
Urs Augstburger (SRF),
Sven Wälti (SSR SRG) En How many “twins” do we have, born on the same day, in the same year, in other
Filmography latitudes and different conditions that have determined or influenced their destinies?
2021 Parallel Lives Frank Matter was born on 8 June 1964, an “ordinary Monday”: the Beatles were visiting
2013 From One Day to the Next Hong Kong for the first time, Malcom X was receiving death threats while cosmonaut
2004 The Definition of Insanity
Valentina Tereshkova was giving birth to the first baby of the “space age”. A little later,
1999 The Beauty of my Island –
Shooting Klaus Lutz the Vietnam War would intensify and Nelson Mandela would be imprisoned... for life.
1997 Morocco Parallel Lives—whose title is inspired by the famous work by Plutarch—takes us to
1994 Hannelore meet Melissa, Zukiska, Li and Michel whom the director filmed in the United States,
South Africa and China. Interweaving their life stories with rich archive material and
elements taken from his own biography, Matter composes a fascinating documentary
Contact
fresco, which reveals the extent to which these intimate trajectories are part of the
Loredana Fernández
Soap factory GmbH acceleration of change brought about by globalisation, even affecting the editing of
+41 616320050 the film itself, which was completed during the global lockdown last spring...
fernandez@soapfactory.ch – Emmanuel Chicon
Compétition Nationale 79

Pushing Boundaries
Lesia Kordonets
Switzerland | 2021 | 102’ | English, Ukrainian
World Premiere

Fr En mars 2014, les Jeux paralym-


piques d’hiver à Sochi se déroulent en
parallèle à l’annexion de la Crimée à
l’état russe. Le slogan de la compétition
sportive, « Pushing Boundaries », est ap-
pliqué militairement : l’Ukraine perd une
région entière, et l’équipe nationale perd
son camp d’entraînement, situé dans la
péninsule criméenne. Durant plusieurs
mois, Lesia Kordonets suit cinq athlètes
paralympiques ukrainien.ne.s en pleine
préparation pour les qualifications aux prochains Jeux à Rio de Janeiro, contraint.e.s
d’adapter leur vie personnelle et professionnelle au conflit armé qui persiste. Jour
après jour, les protagonistes repoussent leurs limites physiques alors que celles, poli-
tiques, des territoires qu’ils.elles habitent sont constamment renégociées. Mêlant
images d’archives, entretiens avec des figures publiques, sessions d’entraînements
Screenplay et scènes dans l’intimité domestique, Pushing Boundaries articule une pertinente ré-
Lesia Kordonets flexion sur les dispositions et capacités des humains à repousser la frontière entre
Photography
deux pays, et celles de son propre corps.
Lesia Kordonets, Volodymyr Palylyk ,
Olexander Pozdnyakov, Raffael Bondy, De Während der russische Staat die Krim annektierte, fanden im März 2014 die
Marharyta Kurbanova, Sergey Lysenko, Winter-Paralympics in Sotschi statt. Der Slogan des Sportwettbewerbs «Pushing
Jorj Karmixuleiku, Olexander Petrenko boundaries» wurde militärisch angewendet: die Ukraine verlor eine ganze Region,
Sound das Nationalteam verlor ihres Trainingslager, der sich auf der Krim befand. Mehrere
Nicola Misic Monate lang begleitet Lesia Kordonets fünf ukrainische Paralympics-AthletInnen,
Editing die gezwungen waren, ihr persönliches und berufliches Leben an den andauern-
Gesa Marten, Lesia Kordonets den bewaffneten Konflikt anzupassen, bei der Vorbereitung auf die Qualifikation für
Music die nächsten Spiele in Rio de Janeiro. Tag für Tag gehen die Protagonisten über ihre
Christoph Scherbaum physischen Grenzen hinaus, währen die politischen Grenzen des Landes, in dem sie
Production
leben, ständig neu verhandelt werden. Pushing Boundaries vermischt Archivbilder,
Karin Koch (Dschoint Ventschr Filmproduktion) Gespräche mit öffentlichen Persönlichkeiten, Trainingseinheiten und Szenen aus
Urs Augstburger (SRF) dem Privatleben und stellt eine relevante Überlegung zu der Bereitschaft und den
Filmography Fähigkeiten des Menschen an, die Grenzen zwischen zwei Ländern und die die des
2021 Pushing Boundaries eigenen Körpers zu verschieben.
2013 Balazher. Korrekturen
der Wirklichkeit (sf) En In March 2014, the Winter Paralympic Games in Sochi took place at the same
2011 Muse (sf) time as the annexation of Crimea by the Russian Federation. The slogan of the sporting
2010 Die Namenlosen (sf)
event, “Pushing Boundaries”, was applied militarily: Ukraine lost an entire region, and
2007 Contra spem spero:
Das Leben danach (sf) the national team lost its training camp, located on the Crimean Peninsula. For seve-
2007 Quo vadis? (sf) ral months, Lesia Kordonets followed five Ukrainian Paralympic athletes in the midst
2006 Not Macht Kreativer (sf) of their preparations to qualify for the next Games in Rio de Janeiro, forced to adapt
their personal and professional lives to the ongoing armed conflict. Day after day, the
protagonists push back their physical limits while the political limits of the territories
Contact
they live oin are constantly renegotiated. Blending archival footage, interviews with
Karin Koch
Dschoint Ventschr Filmproduktion public figures, training sessions and scenes of domestic intimacy, Pushing Boundaries
+41 44 456 30 20 articulates a pertinent reflection on the tendencies and capacities of mankind to push
office@dvfilm.ch the boundaries between two countries, and those of one’s own body. – Camille Kaiser
80 Compétition Nationale

The Lunar Course of My Life


Watashi wa tsuki no katawara ni
Valerie Bäuerlein
Germany, Switzerland | 2021 | 87’ | Japanese
World Premiere

Fr La pression sociale et scolaire


pousse de plus en plus de jeunes à se
replier sur eux-même. Au Japon, le terme
« hikikomori » désigne les personnes qui
s’isolent de la société. Cachée sous sa
frange, Nanako, 24 ans, participe aux
activités du Centre Yoka Yoka, une struc-
ture qui accompagne des jeunes adultes
en retrait à se réinsérer. Avec pudeur, Valerie Bäuerlein suit le parcours de cette
femme qui réapprend à vivre avec les autres et retrouve confiance en elle. The Lunar
Course of My Life parvient à restituer l’émouvant cheminement d’une personne qui
remet des mots sur ses sentiments, et trouve le courage de s’exprimer à nouveau, à
travers la parole ou le dessin. La sensibilité de Nanako – qui semble être une faiblesse
dans cette société – est ici sublimée. Le film dresse également le portrait inédit de
cette institution japonaise, située au nord de l’île de Kyūshū. En creux, la réalisatrice
parvient à prendre le pouls d’une société tout entière, toujours plus compétitive et
oppressante.

De Der von Gesellschaft und Schule ausgehende Druck bringt immer mehr junge
Menschen dazu, sich in sich selbst zurückzuziehen. In Japan bezeichnet der Begriff
«Hikikomori» Menschen, die sich von der Gesellschaft abkapseln. Versteckt hinter
ihrem Pony nimmt die 24-jährige Nanako an den Aktivitäten des Yoka Yoka-Zentrums
teil, das jungen isolierten Erwachsenen bei der Wiedereingliederung hilft. Diskret ver-
Photography
folgt Valerie Bäuerlein den Weg dieser Frau, die lernt, wieder mit anderen zu leben
Valerie Bäuerlein
und neues Selbstbewusstsein findet. The Lunar Course of My Life verfolgt die bewe-
Sound gende Entwicklung einer Person, die ihre Gefühle wieder in Worte fasst und den Mut
Niklas Kammertöns, Martin Neef,
findet, ihrem Innersten mit Worten und Zeichnungen wieder Ausdruck zu verleihen.
Valerie Bäuerlein
Nanakos Sensibilität, die in dieser Gesellschaft eine Schwäche zu sein scheint, wird
Editing sublimiert. Der Film zeichnet auch erstmals ein Porträt dieser japanischen Institution
Maja Tennstedt
im Norden der Insel Kyūshū. Fast nebenbei fühlt die Regisseurin einer Gesellschaft
Production auf den Puls, in der Konkurrenz und Druck langsam überhandnehmen.
Charlie Petersmann, Stephanie
Argerich (Mnemosyn films);
En Social and educational pressure is pushing more and more young people to
Valerie Bäuerlein
withdraw into isolation. In Japan, the term ’hikikomori’ designates people who cut
Filmography
themselves out from society. Hidden under her fringes, Nanako, 24, joins in the acti-
2021 The Lunar Course of My Life
2011 Le copiste de Pont-Avens (sf) vities at the Yoka Yoka Centre, an organisation that helps withdrawn young adults to
2010 The Great Plai Chumpon reintegrate. With modesty, Valerie Bäuerlein follows the journey of this young woman
Death Party (sf) as she learns to to live with others again and regains her self-confidence. The Lunar
Course of My Life succeeds in capturing the moving story of a person puts her feel-
ings into words and finds the courage to express herself once again, through speech
Contact
or drawing. Nanako’s sensitivity—which seems to be a weakness in this society—is
Charlie Petersmann
Mnemosyn Films highlighted here. The film also paints a unique portrait of this Japanese institution,
+33 786836006 located in the north of the Kyūshū island. The director succeeds in taking the pulse of
charlie@mnemosynfilms.ch one increasingly competitive and oppressive society. – Alice Riva
Compétition Nationale 81

The Mushroom Speaks


Marion Neumann
Switzerland | 2021 | 90’ | German, English, Japanese
Presented in Co-World Premiere with CPH:DOX

Fr Ce qu’on appelle couramment


« champignons » est le fruit temporaire
et visible d’êtres bien plus complexes.
Sous chaque champignon, se cache
un réseau invisible à l’œil nu qui évolue
sous nos pieds. The Mushroom Speaks
s’aventure dans ce monde souterrain, à
l’écoute de ce que ces organismes nous
racontent. Accompagné de passionné.e.s
et de spécialistes des champignons du monde entier, le film tisse un portrait des fungi
et du réseau qu’ils entretiennent avec la planète. Leur rôle est primordial pour sa sau-
vegarde et ils sont définis comme un « véritable système immunitaire de la planète et,
par extension, de nous-mêmes ». La caméra de Marion Neumann révèle avec sensi-
bilité cet écosystème fascinant. Elle nous invite à prendre part à un voyage initiatique
à la découverte du règne fongique, ses propriétés curatives et régénérantes. Dans
un contexte de changements environnementaux rapides, The Mushroom Speaks est
une réflexion sociétale et écologique nécessaire qui questionne notre rapport profond
à la nature.

De Das, was gemeinhin als «Pilz» bezeichnet wird, ist die vergängliche und sicht-
bare Frucht von sehr viel komplexeren Lebewesen. Unter jedem Pilz verbirgt sich ein
für das blosse Auge unsichtbares Netz, das sich unter unserem Füssen erstreckt.
The Mushroom Speaks dringt in diese unterirdische Welt vor und versucht zu verste-
hen, was uns diese Organismen erzählen. Begleitet von Pilzliebhabern und -exper-
ten aus der ganzen Welt zeichnet der Film ein Porträt der Fungi und ihrer Beziehung
zur Erde. Sie spielen eine wesentliche Rolle für den Erhalt des Planeten und sind
Photography als «echtes Immunsystem des Planeten – und im weiteren Sinne des Menschen» –
Marion Neumann definiert. Sensibel fängt Marion Neumanns Kamera dieses faszinierende Ökosystem
Sound ein. Sie nimmt uns mit auf eine Entdeckungsreise ins Reich der Pilze mit ihren hei-
Olga Koksharova lenden und regenerierenden Eigenschaften. Vor dem Hintergrund der schnellen
Editing Umweltveränderungen ist The Mushroom Speaks eine notwendige gesellschaftliche
Orsola Valenti und ökologische Reflexion, die unsere tiefe Beziehung zur Natur hinterfragt.
Music
Olga Koksharova En What we commonly call “mushrooms” are the temporary and visible fruits of
Production much more complex beings. Under each mushroom, there hides a network that is in-
Luc Peter, Katia Monla (Intermezzo Films) visible to the naked eye and which evolves beneath our feet. The Mushroom Speaks
Filmography ventures into this underground world to listen to what these organisms have to tell
2021 The Mushroom Speaks us. Accompanied by mushroom enthusiasts and specialists from all over the world,
2010 This Moment is Not the Same the film weaves a portrait of fungi and the network they maintain with the planet. Their
role is crucial to the latter’s preservation and they are defined as “the true immune
system for the planet and, by extension, of ourselves.” Marion Neumann unveils this
Contact
fascinating ecosystem with sensitivity. She invites us to take part in an initiatory jour-
Luc Peter
Intermezzo Films ney to discover the fungal realm, its healing and regenerating properties. In a context
+41 227414747 of rapid environmental change, The Mushroom Speaks provides a necessary societal
luc@intermezzofilms.ch and ecological reflection that questions our deep relationship with nature. – Alice Riva
83

Compétition Internationale
Moyens et Courts Métrages
Internationaler Wettbewerb –
Mittellange und Kurzfilme
International Competition
Medium Length and Short
Film

Fr Le cinéma du réel
contemporain à travers une sélection
de moyens et de courts métrages
originaux et singuliers.

De Der zeitgenössischer
Dokumentarfilm durch eine Auswahl
originellen und einzigartigen
Mittelangen und Kurzfilmen.

En Contemporary non-fiction
filmmaking through a selection
of original and singular medium
length and short films.
84 Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages

27 Steps
Andrea Schramm
Germany | 2021 | 21’ | German
World Premiere

Fr Un mur rugueux, une pièce


froide, un espace qui se modifie au fil
des tableaux pour nous conduire dans
un appartement jadis plein de vie. Les
portraits suspendus, les petits objets
sur les étagères, les souvenirs d’une vie
commune et les fenêtres ouvrant sur des
rues désertées, tout est filmé avec une
grande précision. C’est dans ce cadre à
la lumière changeante, au noir et blanc
splendide, que la réalisatrice Andrea
Schramm construit un récit intime sur le
deuil. À partir d’un montage des conver-
sations téléphoniques de sa mère, le film
illustre de manière pudique l’émotion et
la douleur après la perte d’un être aimé, tandis que le confinement rend l’accom-
pagnement du mort et le partage de la souffrance impossible. Le travail sur le son
met en lumière la singularité de l’espace vide, renforçant le sentiment de solitude
de personnes souffrant du départ d’un être aimé. C’est ainsi que la réalisation du film
devient elle-même essentielle au travail de deuil, dans un processus qui culminera,
quelques mois plus tard, avec le retour de la réalisatrice à cet appartement désormais
vide, rempli de l’absence du père.

De Eine raue Wand, ein kalter Raum und ein räumliches Gefüge, das sich mit
jedem Bild verändert und uns in eine Wohnung führt, die einst voller Leben war.
Porträts an den Wänden, kleine Gegenstände in den Regalen, Erinnerungen an ein
gemeinsames Leben und Fenster, die zu verlassenen Strassen gehen – alles ist mit
höchster Präzision gefilmt. In dieser Kulisse aus wechselndem Licht konstruiert
Regisseurin Andrea Schramm mit eindrucksvollen Schwarz-Weiss-Aufnahmen eine
persönliche Geschichte der Trauer. Aufbauend auf einem Zusammenschnitt von
Telefongesprächen mit ihrer Mutter deutet der Film zurückhaltend die Emotionen und
den Schmerz an, die der Verlust eines geliebten Menschen ausgelöst haben, während
es aufgrund der Ausgangsbeschränkungen unmöglich war, zu begleiten und das Leid
Photography gemeinsam durchzustehen. Die Tonarbeit unterstreicht die Singularität des leeren
Sebastian Mez Raums und verstärkt die gefühlte Einsamkeit der Trauernden. So wird die Entstehung
Sound des Films selbst zu einem wesentlichen Teil der Trauer und eines Prozesses, der
Michal Krajczok einige Monate später in der Rückkehr der Regisseurin in diese plötzlich leere, von der
Editing Abwesenheit des Vaters erfüllte Wohnung gipfelt.
Grete Jentzen
En A rugged wall, a cold room, a space that changes over the scenes to lead us
Production
Schramm Andrea (Schramm Matthes Film) into a flat that was once full of life. Hung portraits, small objects on shelves, memories
of a life together and windows opening onto deserted streets, all is filmed with great
Filmography
2021 27 Steps (sf) precision. It is in this setting of changing light and splendid black-and-white, that di-
2021 Tacheles – The Heart of the Matter rector Andrea Schramm constructs an intimate story of mourning. Using a montage of
2011 Der Achte Sommer her mother’s telephone conversations, the film modestly illustrates the emotion and
pain after the loss of a loved one, while lockdown makes it impossible to be with those
who are dying and share the suffering. The sound design highlights the uniqueness of
Contact
the empty space, reinforcing the loneliness of the bereaved. Thus, the making of the
Andrea Schramm
Schramm Matthes Film film itself becomes essential to the work of mourning, in a process that will culminate,
+49 1782692626 some months later, in the director’s return to this now empty apartment filled with the
andrea@schramm-matthes-film.de absence of the father. – Javier Martín
Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages 85

Abyssal
Abisal
Alejandro Alonso
France, Cuba | 2021 | 30’ | Spanish
World Premiere

Fr Raudel vit et travaille dans un


chantier de ferraille navale de Bahia Honda
dans l’ouest de Cuba. Le jour, sur la baie, il
démolit d’anciens navires. La nuit, dans le
ventre des bateaux, il surveille les épaves
et raconte des histoires à ses collègues.
Hanté par un étrange souvenir d’enfance,
il guette des présences fantomatiques.
Alejandro Alonso (The Project, VdR 2017
et Metatron, VdR 2018) nous embarque
dans un film d’aventure où les bateaux
sont contraints de rester à l’arrêt. Sans
pouvoir prendre le large, ces carcasses
navales se révèlent être des images méta-
phoriques pour une île où les frontières sont peu perméables pour ses habitant.e.s.
La caméra d’Alonso saisit avec poésie la complexité et les strates qui composent ce
territoire tout droit sorti des limbes, où se côtoient travail physique, rêves échoués
et les traces d’une autre époque. Mais si certaines frontières ne peuvent pas être
franchies, d’autres semblent délimiter un ailleurs indéfini. Abyssal raconte ce qui attire
Screenplay l’être humain vers le néant et la part de mystère qui divise le monde des vivant.e.s et
Lisandra López Fabé, Alejandro Alonso celui des défunt.e.s.
Photography
Alejandro Alonso De Raudel lebt und arbeitet in einer Schiffabwrackungswerft in Bahia Honda im
Westen Kubas. Tagsüber zerlegt er in der Bucht alte Schiffe. Nachts, in den Bäuchen der
Sound
Alejandro Pérez; Glenda Martinez Cabrera;
Schiffe, überwacht er die Wracks und erzählt seinen Kollegen Geschichten. Von einer
Velia Diaz de Villalvilla seltsamen Kindheitserinnerung verfolgt, lauert er auf geisterhafte Präsenzen. Alejandro
Alonso (The Project, VdR 2017 und Metatron, VdR 2018) liefert einen Abenteuerfilm, in
Editing
Emmanuel Peña dem die Schiffe zum Stillstand gezwungen sind. Die Wracks, die nicht mehr aufs Meer
hinausfahren können, entpuppen sich als Metaphern für eine Insel, deren Grenzen für
Music
Pepe Gavilondo
die BewohnerInnen kaum durchlässig sind. Voller Poesie erfasst Alonsos Kamera die
Komplexität und die Schichten dieses Gebiets, das direkt der Vorhölle entsprungen zu
Production
sein scheint, wo körperliche Arbeit, gescheiterte Träume und die Spuren einer anderen
Boris Prieto (Vega Alta Films);
Alejandro Alonso, Oderay Ponce de León
Zeit aufeinandertreffen. Doch auch wenn einige Grenzen nicht überwunden werden
(La concretera producciones) können, scheinen andere ein undefiniertes Anderswo abzugrenzen. Abyssal erzählt
von der Anziehungskraft des Nichts auf den Menschen und von dem Mysterium, das
Filmography
2021 Abyssal (sf) die Welt der Lebenden von der der Toten trennt.
2021 Terranova co-directed with
Alejandro Perez (mlf) En Raudel lives and works in a shipyard in Bahia Honda in the western Cuba. By
2019 Home (sf) day, on the bay, he demolishes old ships. At night, in the belly of the boats, he watches
2018 Metatron (sf) over the wrecks and tells stories to his colleagues. Haunted by a strange childhood
2017 The Project
memory, he is on the lookout for ghostly presences. Alejandro Alonso (The Project,
2017 Duel (sf)
2016 The Son of the Dream (sf) VdR 2017 and Metatron, VdR 2018) takes us on an adventure film in which boats are
2014 The Farewell (sf) forced to remain at a standstill. Unable to set sail, these ship carcasses turn out to be
2014 Candles (sf) metaphorical images for an island where borders are barely penetrable even to its
inhabitants. Alonso’s camera poetically captures the complexity and layers that make
up this territory that has emerged straight from limbo in which physical labour, failed
Contact
dreams and traces of another time all rub shoulders. But while some borders cannot
Boris Prieto
Vega Alta Films be crossed, others seem to delineate an undefined elsewhere. Abyssal tells of what
+33 650498038 attracts human beings to the void and of the mystery that divides the world of the
bprieto@vegaaltafilms.com living and that of the dead. – Alice Riva
86 Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages

Becoming
Temporada de campo
Isabel Vaca
Mexico | 2021 | 65’ | Spanish
World Premiere

Fr Quand il sera grand, Bryan sera


cowboy. Chaque été, sa mère l’envoie
passer les vacances au ranch où travaille
son oncle et où il aide autant que le lui
permet sa petite taille. Sous un soleil de
plomb, Bryan participe au travail, s’oc-
cupe du bétail, prépare les taureaux pour
le combat et joue dans les prés avec ses
amis. Il n’est pas pressé de voir arriver la
rentrée des classes qui le forcera à quit-
ter tout ce qui semble compter pour lui.
Becoming est un film délicat sur le pas-
sage à l’âge adulte, qui donne à voir la réalité à travers les yeux d’un enfant. Plein de vi-
vacité et de curiosité, le regard de Bryan transforme le ranch et sa routine quotidienne
en terrain de jeu : son apprentissage devient une aventure permanente, où la domina-
tion de l’animal par l’homme est perçue comme une part inévitable du passage à l’âge
« adulte ». Isabel Vaca épouse le point de vue du garçon dans ce récit immersif, qui
nous ramène à l’âge où, lentement mais sûrement, Bryan commence à comprendre le
monde des grands.

De Bryan träumt davon, Cowboy zu werden. Jeden Sommer schickt ihn seine
Mutter auf die Ranch, auf der sein Onkel arbeitet, um bei den Aufgaben zu helfen, die
sein kleiner Körper erledigen kann. Unter der gleissenden Sonne verbringt Bryan seine
Zeit damit zu helfen, das Vieh zu versorgen, die Stiere für die Kämpfe vorzubereiten und
auf den Feldern mit seinen Freunden zu spielen. Bryan freut sich überhaupt nicht auf
den baldigen Schulanfang, weil er dann wieder weit weg von allem sein wird, was ihm
wichtig ist. Becoming ist ein zarter Coming-of-Age-Film, in dem uns der Protagonist
die Welt durch seine Kinderaugen zeigt. Bryans aufgeweckter Charakter und seine
Neugierde verwandeln den Alltag auf der Ranch in einen Spielplatz, auf dem seine
Screenplay
Isabel Vaca frühe Ausbildung zu einem ständigen Abenteuer wird, und auf dem das Verständnis
der Beherrschung der Tiere durch den Menschen zu einem unausweichlichen Teil
Photography
Isabel Vaca, Jessica Villamil
des „Erwachsenwerdens» wird. Isabel Vacas Fähigkeit, sich auf den Standpunkt ihres
Protagonisten einzustellen, nimmt uns mit auf eine immersive Reise in ein Alter, in dem
Sound
er langsam aber sicher beginnt, die Welt der Erwachsenen zu verstehen.
Julio González
Editing En Bryan dreams of becoming a cowboy. Every summer his mother sends him
Valentina Leduc
over to the ranch where his uncle works to spend the season and help out with the
Music tasks his small body can complete. Under a roaring sun, Bryan spends his time caring
Galo Duran for the cattle, preparing the bulls for the fights and playing in the fields with his friends.
Production He is in no hurry for the start of the school year, as it will take him far from everything
Arturo Mendicuti (Caribou Visual Studio) that seems to matter to him. Becoming is a delicate coming-of-age film in which one
Filmography can see reality through the eyes of a child. Bryan’s lively character and curiosity trans-
2021 Becoming form the daily routine on the ranch into a playground where his early apprenticeship
becomes a constant adventure and where the understanding of the domination of
animals by man becomes an inevitable part of becoming an “adult”. Isabel Vaca’s
Contact
Bianca Fontez capacity to adapt to her protagonist’s point of view takes us on an immersive journey
+521 5527431288 to an age when, slowly but surely, our protagonist will start to understand the world of
biancafontez@gmail.com the grown-ups. – Rebecca De Pas
Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages 87

Bela
Prantik Basu
India | 2021 | 59’ | Bengali
World Premiere

Fr Bela est un village situé à l’est


de l’Inde, et signifie également « temps »
dans la langue locale. Au crépuscule,
des femmes dessinent des ornements
sur le sol du village. Le soir, sous le ciel
orageux, des hommes pratiquent le
Chhau, la danse masquée traditionnelle.
« Comment pourrais-je oublier mon vil-
lage ? », confie à un ami, un homme parti
chercher du travail ailleurs. Le cinéaste
Prantik Basu, dresse un portrait du village
de Bela qui ressemble à un souvenir, tant l’expérience du film est immersive. Tourné
sur deux ans et monté en plusieurs jours consécutifs, Bela donne à voir la vie quotidi-
enne du village et en particulier les rites traditionnels et leur préparation. Les hommes
et les femmes se retrouvent séparément pour les préparatifs des différentes activi-
tés où le réalisateur observe intimement ces deux mondes, et le seuil qui les sépare.
L’utilisation subtile du ralenti accentue la dimension onirique et hypnotique du film.
Bela est une expérience sensorielle unique qui parvient à traduire au cinéma l’essence
d’un lieu singulier.

De Bela ist ein Dorf im Osten Indiens, dessen Name in der lokalen Sprache auch
«Zeit» bedeutet. In der Dämmerung zeichnen Frauen Ornamente auf den Boden des
Dorfes. Abends, unter gewittrigem Himmel, praktizieren Männer den Chhau, einen
traditionellen Maskentanz. «Wie könnte ich mein Dorf vergessen?», fragt ein Mann,
der weggegangen ist, um anderswo Arbeit zu suchen, einen Freund. Der Filmemacher
Prantik Basu zeichnet ein so immersives Porträt des Dorfes Bela, dass der Film einer
Erinnerung ähnelt. Der über einen Zeitraum von zwei Jahren gedrehte und auf mehrere
Screenplay, Editing
Prantik Basu
aufeinanderfolgende Tage geschnittene Film zeigt den Dorfalltag und insbesondere
die traditionellen Riten und ihre Vorbereitung. Männer und Frauen kommen getrennt
Photography
voneinander zusammen, um die verschiedenen Aktivitäten vorzubereiten. Der Filme-
Prantik Basu, Riju Das
macher beobachtet diese zwei Welten und die Schwelle, die sie trennt, sehr genau.
Sound Die subtile Verwendung der Zeitlupenaufnahme verstärkt die traumhafte und hypno-
Ananda Gupta
tische Dimension des Filmes. Bela ist eine einzigartige sensorische Erfahrung, die die
Production Essenz eines einzigartigen Ortes auf die Kinoleinwand bringt.
Prantik Basu, Anjali Monteiro,
KP Jayasankar
En Bela is a village in eastern India, and also means “time” in the local language. At
Filmography dusk, the women draw ornaments on the ground in the village. In the evening, beneath
2021 Bela (mlf)
the stormy sky, the men practice Chhau, the traditional masked dance. “How could I
2019 Palace of Colours (sf)
2017 Sakhisona (sf) forget my village?” says a man who left to find work elsewhere to a friend. Filmmaker
2015 Wind Castle (sf) Prantik Basu paints a portrait of the village of Bela that resembles a memory, so immer-
2013 Makara (sf) sive is the film experience. Shot over two years and edited in consecutive days, Bela
2011 1, 2 (sf) shows the village’s daily life and, in particular, its traditional rites and their preparation.
The men and the women gather separately to prepare the different activities where the
director intimately observes these two worlds, and the threshold that separates them.
Contact
Prantik Basu The subtle use of slow motion accentuates the hypnotic and dreamlike dimension of
+91 9836655507 the film. Bela is a unique sensorial experience that successfully translates the essence
prantik.n.basu@gmail.com of a singular place into film. – Alice Riva
88 Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages

Belgrade Forest Incident…and


What Happened to Mr. K?
Jan Ijäs
Finland | 2020 | 31’ | English
International Premiere

Fr En octobre 2018, Monsieur K.


se rend à l’ambassade d’Istanbul pour
obtenir un certificat de divorce afin
de se remarier avec Madame C. Après
avoir pénétré l’édifice, il disparaît défini-
tivement. Composée de (faux ?) plans de
found footage, Belgrade Forest Incident…
reconstitue minutieusement l’affaire ma-
cabre et mystérieuse de l’assassinat du
journaliste et dissident Jamal Khashoggi,
dans un dispositif pervers narré par
Rebecca Clamp – une auteure compo-
sitrice finlandaise que l’on jurerait dé-
bauchée de la BBC. Faisant partie d’un
projet plus vaste consacré à la notion de
déchet, ce nouvel opus de Jan Ijäs donne lieu à une enquête cinématographique
haletante, se basant à l’origine sur un article de presse. Après On the Art of Set Design
(VdR 2019), qui associait les écrits de Kim Jong Il sur la mise en scène cinémato-
graphique à un montage d’images « touristiques » de la Corée du Nord, le cinéaste
finlandais, avec une précision qui semble le caractériser, entremêle une fois encore
deux sources de matériau – du texte et des images récusant l’illustration – pour pro-
duire un récit puissant.

De Im Oktober 2018 geht Herr K. nach Istanbul in die Botschaft, um eine Schei-
Photography
dungsurkunde zu erhalten, denn er will sich mit Frau C. wieder verheiraten. Nachdem
Ville Piippo, Jan Ijäs
er das Gebäude betreten hat, verschwindet er für immer. Der aus (gefälschten?) Found
Sound Footage-Aufnahmen zusammengesetzte Film Belgrade Forest Incident… rekonstrui-
Svante Colérus
ert akribisch den makabren und mysteriösen Fall der Ermordung des Journalisten und
Editing Dissidenten Jamal Khashoggi, in einem perversen filmischen Aufbau, erzählt von der
Jan Ijäs finnischen Song-Writerin Rebecca Clamp, von der man schwören könnte, dass sie von
Production der BBC abgeworben wurde. Als Teil eines umfassenderen Projekts über den Begriff
Jan Ijäs (Raina Film Festival Distribution) des Abfalls ist dieses neue Werk von Jan Ijäs eine atemlose filmische Untersuchung,
Filmography die auf einem Zeitungsartikel basiert. Nach On the Art of Set Design (VdR 2019), der die
2020 Belgrade Forest Incident …and Schriften von Kim Jong Il über die filmische Inszenierung mit einer Montage «touris-
what happened to Mr. K?, (sf) tischer» Bilder von Nordkorea kombinierte, vermengt der finnische Filmemacher mit
2020 Waste vol.1(mlf)
der für ihn typischen Präzision erneut zwei Materialquellen – Text und Bilder, die sich
2020 Absolute Street (sf)
2019 On the Art of set Design (sf) der Darstellung widersetzen – zu einer kraftvollen Erzählung.
2018 Helsinki Acts (sf)
2016 Social Connection (sf) En In October 2018, Mr K. goes to the embassy in Istanbul to obtain a certificate of
2016 Time Capsule (sf) divorce so he can remarry Mrs C. After entering the building, he disappears for good.
2016 Waste no. 2 Wreck (sf) Composed of (fake?) found footage shots, Belgrade Forest Incident… meticulously
2015 One Shot
reconstructs the macabre and mysterious affair of journalist and dissident Jamal
2013 Solitude in Year Zero (sf)
2012 Two Islands (sf) Khashoggi’s assassination, in a perverse setting narrated by Rebecca Clamp—a
2009 Ghosts (sf) Finnish songwriter who you would swear was poached from the BBC. Part of a wid-
2007 The Spectacle (sf) er project devoted to the notion of waste, this new opus by Jan Ijäs gives rise to a
gripp-ing cinematographic investigation, originally based on a newspaper article.
After On the Art of Set Design (VdR 2019), which combined Kim Jong II’s writing on
Contact
cinematographic mise-en-scène with a montage of “tourist” images of North Korea,
Andrew Norton
Raina Film Festival Distribution the Finnish filmmaker, with what seems to be his trademark precision, once again
+358 449706841 intertwines two sources of material—text and images that reject illustration—to pro-
andy@rainafilms.com duce a powerful story. – Emilie Bujès
Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages 89

Blind Body
Allison Chhorn
Australia | 2021 | 15’ | Khmer
World Premiere

Fr Allison Chhorn (The Plastic


House, VdR 2020) revient avec un por-
trait sensoriel de sa grand-mère Kim
Nay, qui est partiellement aveugle. Pour
raconter le quotidien de cette femme,
exilée en Australie après le génocide
cambodgien, elle la filme au plus près de
son corps. Avec une petite caméra, elle
brosse un univers visuel fait d’ombres et
de flous, évoquant les perceptions de sa
grand-mère, et complété par un travail
sonore très expressif. L’arrière-petite-
fille de Kim Nay, encore bébé, est parfois
avec elle. Paradoxalement, leurs expé-
riences sensorielles semblent se croiser,
lorsque la vue émerge chez l’une et s’en
va chez l’autre. Et quand les souvenirs du passé jaillissent, Kim Nay raconte la dureté
du travail d’autrefois et l’expérience du génocide cambodgien ; ce sont les événe-
ments qui ont profondément marqué son corps qui sont les plus vifs. Avec Blind
Body, Allison Chhorn questionne les liens entre corps et mémoire, et comment cette
dernière se transmet au fil des générations. D’une douceur infinie, le film dresse un
portrait émouvant de cette femme.

De Allison Chhorn (The Plastic House, VdR 2020) meldet sich mit einem sensori-
schen Porträt ihrer teilweise erblindeten Grossmutter Kim Nay zurück. Um den Alltag
dieser Frau zu schildern, die nach dem kambodschanischen Genozid in Australien im
Exil lebt, filmt sie sie ganz nah an ihrem Körper. Mit einer kleinen Kamera erfasst sie eine
visuelle Welt aus Schatten und verschwommen Formen, die an die Wahrnehmungen
ihrer Grossmutter anlehnen, begleitet von einer besonders ausdrucksstarken Tonarbeit.
Manchmal ist die Urenkelin von Kim Nay, die noch ein Baby ist, auch mit dabei.
Paradoxerweise scheinen sich ihre sensorischen Erfahrungen zu kreuzen, während
sich das Sehvermögen bei der einen entwickelt und bei der anderen verschwindet.
Und wenn die Erinnerungen an die Vergangenheit hochkommen, erzählt Kim Nay von
der harten Arbeit von früher und der Erfahrung des kambodschanischen Genozids; die
Photography, Editing, Music
Ereignisse, die ihren Körper tief geprägt haben, sind die lebendigsten. Mit Blind Body
Allison Chhorn
hinterfragt Allison Chhorn die Beziehungen zwischen Körper und Erinnerung und er-
Sound forscht, wie letztere im Laufe der Generationen weitergegeben wird. Auf unglaublich
Allison Chhorn, Carlos Manrique Clavijo
behutsame Weise zeichnet der Film ein bewegendes Porträt dieser Frau.
Production
Chris Luscri (Author of the Accident)
En Allison Chhorn (The Plastic House, VdR 2020) returns with a sensorial portrait
Filmography of her partially-blind grandmother Kim Nay. To describe the daily life of this woman,
2021 Blind Body (sf) exiled in Australia after the Cambodian genocide, she films her as close as possible
2020 The Plastic House (sf)
to her body. With a small camera, she creates a visual universe made of shadow and
2018 Last Time (sf)
2017 Youth on the March (sf) blur, evoking the perceptions of her grandmother, and completed by very expres-
2015 Close Ups (sf) sive sound work. Kim Nay’s great-granddaughter, still a baby, is sometimes with her.
2015 Stanley’s Mouth (sf) Paradoxically, their sensory experiences seem to intersect, the latter’s sight emerging
as one the other’s vanishes. And when memories of the past spring up, Kim Nay talks
about the hardships of the past and the experience of the Cambodian genocide; it is
Contact
the events that deeply scarred her body that are most vivid. With Blind Body, Allison
Chris Luscri
Author of the Accident Chhorn questions the connections between body and memory, and how the latter is
+61 406696483 passed down through the generations. With infinite gentleness, the film paints a mov-
chrisluscri@gmail.com ing portrait of this woman. – Alice Riva
90 Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages

Borom Taxi
Andrés Guerberoff
Argentina | 2021 | 61’ | Wolof, Spanish
World Premiere

Fr Tout au long de son histoire,


le cinéma s’est demandé sans relâche
comment filmer l’Autre. Andrés Guer-
beroff apporte une réponse sensible et
originale à cette question : il déconstruit
les limites de l’espace pour développer
de nouveaux scénarios, au plus proche
de la perception et des expériences de
ses personnages contraints de quitter
le Sénégal pour arriver à Buenos Aires.
Nous les suivons alors qu’ils reprodui-
sent leurs rituels et tentent de s’adapter,
communiquent avec leurs familles, travaillent ou cherchent du travail, et partagent
leurs réflexions sur leur condition de vie. La communication qu’ils établissent via leur
smartphone avec leur famille crée autant de films à l’intérieur du film : nous sommes
transporté.e.s dans d’autres espaces, d’autres maisons, d’autres villes, perdu.e.s
dans un labyrinthe sans entrée ni sortie. Ce premier film d’une grande intelligence
nous plonge dans un état d’incertitude et de désorientation certainement proches de
celui des personnages.

De Das Kino hat in seiner Geschichte immer wieder die Frage gestellt: «Wie filmt
man den Anderen?». Andrés Guerberoff nimmt sich dieser Frage auf feinfühlige und
eher einzigartige Art und Weise an: Er beschliesst, die räumlichen Grenzen abzu-
bauen und entwickelt, darauf aufbauend, neue Szenarien, die vermutlich denjenigen
näher sind, die seine Charaktere, die aus dem Senegal nach Buenos Aires gekom-
men sind, erleben und wahrnehmen. Wir begegnen ihnen beim Einüben von Ritualen
und dem Versuch, sich anzupassen, in ständiger Kommunikation mit ihren Familien,
bei der Arbeit oder der Suche nach Arbeit, immer mit treffenden Reflexionen über die
Screenplay Lebens- und Arbeitsbedingungen. Die Kommunikation, die sie per Smartphone mit
Andrés Guerberoff ihren Familien aufgebaut haben, lässt Filme im Film entstehen, und wir werden in
Photography andere Räume, in andere Häuser, in andere Städte befördert. In dem so entstehenden
Joaquín Neira Labyrinth kann man sich durchaus verirren und die Ein- und Ausgänge aus den Augen
Sound verlieren. Das intelligente Erstlingswerk versetzt uns in einen Zustand der Ungewissheit
Nahuel Palenque und Orientierungslosigkeit, der wohl dem der Figuren nicht unähnlich ist.
Editing
Pablo Mazzolo, Florencia Gómez García, En Throughout its history, cinema has repeatedly asked the question “how does
Andrés Guerberoff one film the Other.” In this case, Andrés Guerberoff provides a sensitive and original
Production response: he deconstructs the spatial limits to develop new scenarios, as close as
Paula Zyngierman, Leandro Listorti possible to the perceptions and experiences of his characters who have arrived in
(MaravillaCine); Andrés Guerberoff Buenos Aires from Senegal. We find them repeating rituals and trying to adapt, in
Filmography constant communication with their families, working or looking for work, always with
2021 Borom Taxi a precise reflection on living and working conditions. The communication that each
2001 Reparador (sf) of them—through smart phones—establishes with their family generates films within
the film. We are thus also transported to other spaces, to other houses, to different
cities, creating a labyrinth in which to get lost with little sense of its entrance and
Contact
Andrés Guerberoff exit points. This debut of great cinematic intelligence plunges us in a state of uncer-
+54 91158278453 tainty and disorientation, one likely similar to the one experienced by the characters.
andresguerberoff@gmail.com – Violeta Bava
Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages 91

Condition d’élévation
State of Elevation
Isabelle Prim
France | 2021 | 20’ | French
World Premiere

Fr Invitée par le CNES (Centre na-


tional d’études spatiales) à composer un
film à partir de leurs archives audiovi-
suelles, Isabelle Prim entreprend de tra-
vailler autour de ballons stratosphériques
et de se distancer résolument d’un dis-
cours ou récit institutionnel. Chloé a fait
une rencontre étrange dans l’espace,
alors qu’elle était jeune fille, et s’est mise
à disposition de la communauté scien-
tifique aérospatiale française et internationale. Devenue adulte – et incarnée par la
cinéaste elle-même –, elle retrace cette expérience avec son psychiatre et à l’aide de
son journal, s’efforçant de défaire le vrai du faux. Entrelaçant les formidables images
du CNES au jeu d’acteur.rice.s et à des bruitages volontairement manifestes venant
les détourner, la cinéaste compose un objet précis et fin, décalé, dans un registre
humoristique qui par moment convoque Jacques Tati. Une fiction rétro élégante qui
s’inscrit naturellement dans la filmographie d’Isabelle Prim, non sans la réinventer
avec grande liberté.

De Auf Aufforderung des CNES (Centre national d’études spatiales) einen Film
anhand seiner audiovisuellen Archive zu komponieren, beginnt Isabelle Prim, mit
Stratosphärenballons zu arbeiten, wobei sie sich entschiedend von einem institutio-
Screenplay, Photography, Editing nellen Diskurs oder einer institutionellen Erzählung distanziert. Chloé hat eine seltsame
Isabelle Prim Begegnung im Weltraum gemacht, als sie ein junges Mädchen war, und stellte
Sound sich der französischen und internationalen Raumfahrtforschung zur Verfügung. Als
Géry Petit, Simon Apostolou Erwachsene – verkörpert von der Filmemacherin selbst – arbeitet sie diese Erfahrung
Music mit ihrem Psychiater und mithilfe ihres Tagebuchs auf und bemüht sich, das Wahre
Géry Petit vom Falschen zu unterscheiden. Sie verschlingt die grossartigen Bilder des CNES mit
Production
dem Spiel der SchauspielerInnen und sich absichtlich manifestierenden Geräuschen,
Gérard Azoulay (Observatoire die sie ablenken sollen. Die Filmemacherin komponiert eine präzise und feine, origi-
de l’Espace du CNES) nelle Konstruktion in einem humoristischen Register, das bisweilen an Jacques Tati
Filmography erinnert. Eine elegante Retro-Fiktion, die sich natürlich in die Filmografie von Isabelle
2021 Condition d’élévation (sf) Prim einfügt, nicht ohne sie mit grosser Freiheit neu zu erfinden.
2020 La Musique des oiseaux
2019 Mens En Invited by the CNES (French National Centre for Space Studies) to put together
2016 Freud Freud a film from their audio-visual archives, Isabelle Prim undertakes to work around
2015 Calamity qui ? (sf)
high-altitude balloons and to resolutely distance herself from an institutional dis-
2014 Le Souffleur de l’Affaire
2013 Déjeuner chez Gertrude Stein (sf) course or narrative. Chloé had a strange encounter in space when she was a young
2012 La rouge et la noire girl and made herself available for the French and international scientific aerospace
2011 Mademoiselle Else (sf) community. Now an adult—and played by the filmmaker herself—, she retraces this
experience with her psychiatrist and with the help of her journal, trying to distinguish
truth from falsehood. Interweaving the outstanding images from the CNES with acting
Contact
and deliberately obvious sound effects, the filmmaker composes a precise and off-
Gérard Azoulay
Observatoire de l’Espace du CNES beat construction, in a humoristic register occasionally reminiscent of Jacques Tati.
+33 0611401072 An elegant retro fiction that fits naturally in the filmography of Isabelle Prim, but not
gerard.azoulay@cnes.fr without reinventing it with great freedom. – Emilie Bujès
92 Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages

Dry Winter
Kyle Davis
Australia | 2021 | 63’ | English
World Premiere

Fr Jake et Kelly forment un jeune


couple. Coincé.e.s dans la ville fantôme
de Cowell entre la côte et l’Outback sud-
australien, il.elle vivent de petits bou-
lots, à la ferme ou à la station essence
du coin. Derrière lui.elle s’étend ce vide
immense, écorché par le soleil, et qui
semble n’avoir rien à offrir de plus que
leurs quelques pièces gagnées ici et
là. Les journées et soirées se ressemb-
lent, faites de copains, de bières et de
joints fumés pour tuer la solitude. De ces
quelques naufragé.e.s, peu semblent
soucieux de ce qui adviendra le lende-
main, jouissant d’un territoire infini dont
ils.elles pourraient être rois et reines.
Mais si Jake semble se contenter de ce
vaste terrain de jeu abandonné, Kelly doute et pourrait céder à la tentation de partir,
d’acheter cette voiture et de fuir vers un inconnu peut-être meilleur, ou tout au moins
différent. Kyle Davis peint un portrait aussi majestueux que sauvage de la débrouille
d’une jeunesse rurale. Il collabore pour ce premier film avec des acteur.trice.s non
professionnel.le.s locaux, magnifiquement cadré.e.s à la lisière de l’immensité de
l’Outback.

De Jake und Kelly sind ein junges Paar. Sie sitzen in der Geisterstadt Cowell zwi-
schen der Küste und dem südaustralischen Outback fest und leben von kleinen Jobs
auf dem Bauernhof oder an der Tankstelle um die Ecke. Hinter ihnen erstreckt sich die
riesige, von der Sonne versengte Weite, die ihnen ausser den paar Groschen, die sie
hier und da verdienen, nichts zu bieten zu haben scheint. Die Tage und Abende ähneln
sich, sie bestehen aus Treffen mit Freunden, Bier und Joints, um die Einsamkeit zu ver-
treiben. Von den wenigen, die hier gestrandet sind, scheinen sich nicht viele darum
zu sorgen, was der nächste Tag bringen wird, liegt ihnen doch ein endloses Gebiet zu
Füssen, in dem sie die Könige und Königinnen sein können. Aber während Jake sich
mit diesem riesigen Spielfeld zufriedenzugeben scheint, hat Kelly Zweifel und könnte
der Versuchung, wegzugehen, nachgeben. Einfach ein Auto kaufen und ins vielleicht
bessere oder zumindest andere Unbekannte flüchten. Kyle Davis zeichnet ein ebenso
majestätisches wie wildes Porträt des sich Durschlagens einer Landjugend. Für diesen
ersten Film arbeitete er vor der wunderschönen Kulisse am Rande der unendlichen
Screenplay
Weite des Outbacks mit dort lebenden nicht professionellen SchauspielerInnen
Bridget McDonald
zusammen.
Photography, Editing
Gere Fuss
En Jake and Kelly are a young couple. Stuck in the ghost town Cowell between the
Sound coast and the Outback of South Australia, they live from odd jobs in farms or at the lo-
James Pottinger cal petrol station. Behind them lies this immense sun-scorched void, which seems to
Production have nothing to offer but a few coins they earn here and there. The days and evenings
Michael Harpas are alike, made of friends, beers and joints smoked to kill the solitude. Among these
Filmography castaways, few seem concerned with what will happen the next day, enjoying an in-
2021 Dry Winter finite territory where they could be kings and queens. But if Jake seems content in this
vast abandoned playground, Kelly has doubts and could yield to the temptation to
leave, to buy a car and flee to a better, or at least different, unknown place. Kyle Davis
Contact
Michael Harpas paints a majestic and wild portrait of the resourcefulness of rural youth. For this first
+61 478 297 249 film, he collaborates with local non-professional actors and actresses, magnificently
michaelharpas@gmail.com framed at the edge of the vastness of the Outback. – Aurélien Marsais
Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages 93

Future Foods
Gerard Ortín Castellví
Spain | 2021 | 21’ | English
World Premiere

Fr « Solein » est le nom d’une nou-


velle protéine, générée à partir d’eau,
d’électricité et de CO2 capté dans l’air.
Elle peut être produite dans n’importe
quelle atmosphère, du désert à l’Antar-
ctique. Avec elle, l’humanité pourrait
développer de la nourriture avec une
empreinte carbone réduite. En somme,
cette nouvelle technologie nous per-
mettrait de consommer toujours plus de
calories en respectant l’Accord de Paris.
Avec ironie, Gerard Ortín Castellví, accompagne ce discours spéculatif par des ima-
ges tournées dans un atelier qui fabrique des aliments en plastique pour le cinéma.
Ces accessoires, allant de la salade au poulet rôti, sont soigneusement réalisés et leur
aspect est parfois étonnamment appétissant. Avec beaucoup d’inventivité, Future
Foods produit une rhétorique décalée sur les rapports qu’entretiennent technologie,
industrie et écologie. Critique et ludique, ce court métrage est à la fois un film d’an-
ticipation et un hommage à un certain savoir-faire artisanal du cinéma. Un objet sur-
prenant pour tous les goûts et tous les palais.

De «Solein» ist der Name eines neuen Proteins, das aus Wasser, Strom und aus der
Luft gefiltertem CO2 besteht. Es kann in jeder Atmosphäre produziert werden, von der
Wüste bis zur Antarktis. Mit ihm kann die Menschheit Nahrung mit einer reduzierten
CO2-Bilanz entwickeln. Im Grunde würde es uns diese neue Technologie ermögli-
chen, immer mehr Kalorien zu konsumieren und gleichzeitig das Übereinkommen
von Paris einzuhalten. Mit Ironie begleitet Gerard Ortín Castellví diese spekulative
Story durch Bilder aus einer Werkstatt, in der aus Kunststoff Nachbildungen von
Lebensmitteln für das Kino hergestellt werden. Diese Accessoires, von Salat bis
Brathähnchen, werden sorgfältig produziert und haben eine mitunter erstaunlich
appetitliche Optik. Mit grossem Einfallsreichtum erzählt Future Foods auf unkon-
ventionelle Weise von den Beziehungen zwischen Technologie, Industrie und
Photography, Editing Umweltschutz. Dieser kritische und unterhaltsame Kurzfilm wagt einen Blick in die
Gerard Ortín Castellví Zukunft und ist gleichzeitig eine Hommage an ein gewisses handwerkliches film-
Sound isches Können. Ein überraschendes Werk für alle geschmacklichen Vorlieben.
Oriol Campi Solé
En “Solein” is the name of a new protein, generated from water, electricity and
Production
Gerard Ortín Castellví, CO2 collected in the air. It can be produced in any atmosphere, from the desert to the
Oriol Campi Solé Antarctic. With it, humanity could develop food with a reduced carbon footprint. In
Filmography short, this new technology would enable us to consume ever more calories while com-
2021 Future Foods (sf) plying with the Paris Agreement. With irony, Gerard Ortín Castellví accompanies this
2020 Reserve (sf) speculative discourse with images shot in a workshop that produces plastic replicas of
2017 Wolfdog (mlf) food for the film industry. These accessories, ranging from lettuce to roast chicken, are
carefully made and their appearance is sometimes surprisingly appetising. With great
inventiveness, Future Foods produces a quirky rhetoric on the relationship between
Contact
Gerard Ortín Castellví technology, industry and ecology. Critical and fun, this short film is both a science-
+44 7542507936 fiction film and a tribute to a certain artisanal craft from the world of cinema. A surpris-
gerard.ortin@gmail.com ing piece for all tastes and palates. – Alice Riva
94 Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages

Groupe merle noir


The Blackbird Group
Fr Dans un village français, un
Anton Bialas groupe de personnes partage une mai-
France | 2021 | 44’ | French son où la vie de tous les jours s’écoule en
World Premiere une succession de petits gestes : man-
ger, dormir, être. Lié.e.s entre eux par
une angoisse existentielle insoutenable,
ils.elles préparent méthodiquement le
passage du jour à la nuit, qui ressemble
beaucoup au passage d’un monde à un
autre. Anton Bialas examine une jeunesse
torturée, coupée du monde, entièrement
absorbée par sa souffrance. Sans bruit, il
capture les gestes minimes qui les rap-
prochent de leur destinée fatale. Leur
douleur semble les rendre inaccessibles.
Pourtant, avec des éclairages précis et
un cadrage ascétique en 1:37, l’œil du réa-
lisateur observe leur visage, leur corps,
leur regard perdu dans le vide. Un film
qui ne montre pas des personnages
mais des individus, une jeunesse hantée
par ses démons, incapable de parler,
poussée à un ultime geste irréversible
qui lui permettra de traverser la nuit, dans
l’espoir d’atteindre le jour. À la fin du film,
comme un clin d’œil cinéphile, la voix de
Jeanne Moreau qui chante Absences répétées apporte une note désespérée tout en
donnant sens à une série d’actions inertes et nihilistes, d’une simplicité glaçante et
pourtant émouvante.

De Eine Gruppe Leute lebt in einem Haus in einem französischen Dorf, wo der
Alltag auf einfachste Tätigkeiten beschränkt ist: essen, schlafen, sein. Diese durch
eine unerträgliche Existenzangst miteinander verbundenen Menschen bereiten
methodisch den Übergang vom Tag zur Nacht vor, der durchaus auch der Übergang
zwischen zwei Welten sein könnte. Anton Bialas beobachtet eine gequälte, von der
Welt abgeschnittene und in ihrem Schmerz gefangene Jugend und zeichnet ohne
grelle Untertöne jede einzelne der Minimalhandlungen auf, die sie ihrem fatalen Ziel
nähert. Ihr Schmerz scheint sie unerreichbar zu machen, und doch gelingt es dem
Regisseur, durch präzise Beleuchtung und asketische Einstellungen – in 1:37 – ihre
Gesichter, Körper und ins Leere gehenden Blicke einzufangen. Der Film zeigt nicht
Figuren sondern Individuen, eine von ihren inneren Dämonen heimgesuchte, zum
Sprechen unfähige Jugend, die zu einer letzten und entscheidenden Geste gedrängt
wird, um die Nacht zu überstehen und an ihrem Ende vielleicht einen neuen Tag zu
Photography erblicken. Der von Jeanne Moreaus Stimme getragene Chanson Absences répétées
Julia Mingo gegen Ende des Films kann als cinephiler Wink verstanden werden und erweist sich als
Sound herzzerreissend, da er einer Reihe von trägen, nihilistischen Handlungen Bedeutung
Lucas Doméjean verleiht, die in ihrer Schlichtheit unheimlich und dennoch überwältigend sind.
Editing
Vincent Tricon En A group of people lives in a house in a French village where daily life is but a
succession of ordinary gestures: eating, sleeping, being. Connected to each other by
Production
Corry Van Rhijn (Eddy),
an unbearable existential anguish, they methodically prepare a kind of passage from
Felix De Givry (Remembers) night to day that could well be the passage from one world to another. Anton Bialas
examines a tortured youth, cut off from the world, hyper-focused on their pain. Quietly,
Filmography
2021 Groupe merle noir (mlf) he captures the smallest acts that bring them closer to their fatal destiny. Their pain
2019 A l’entrée de la nuit (sf) seems inaccessible, yet the eye of the director manages to observe, through precise
2018 Derrière nos yeux (mlf) lighting and ascetic framing—in 1:37—, their faces, bodies and stares into the void. A
film about individuals, not characters, a youth haunted by its inner demons, unable to
speak, driven to a final irreversible gesture that will allow them to endure the night, in
Contact
the hope of holding out till daylight. At the end of the film, like a cinephile nod, Jeanne
Corry Van Rhijn
Eddy Moreau’s voice singing Absences répétées adds a desperate note while giving mean-
+33 626889798 ing to a series of inert and nihilistic actions, of a chilling yet moving simplicity.
corry@eddy.tv – Violeta Bava
Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages 95

Homegoing
Yeon Park
United States, South Korea | 2021 | 17’ | Korean, English
World Premiere

Fr La pandémie de la Covid-19 a eu
sur nous des effets multiples et insoup-
çonnables, tant sur le plan individuel
que social. Un jeune couple coréen en-
fermé dans un appartement aux États-
Unis perd tout sens du temps, de l’espace
et de l’orientation, jusqu’à parvenir à un
état d’irréalité. Alors qu’il.elle attendent
l’arrivée de leur « green card » qui leur
permettra de sortir du pays, leur routine
quotidienne (regarder la télévision, cui-
siner, discuter en visioconférence, jouer)
s’imprègne d’étrangeté. Dans cet état de
déboussolement, leur terre natale n’est
plus qu’un lointain souvenir. Et quand enfin le couple peut partir retrouver leurs
proches en Corée, il.elle sont contraint.e.s de s’isoler à nouveau et de subir une nou-
velle quarantaine. Ce film délicat narré par la réalisatrice retrace les premiers effets
du confinement sur notre quotidien, avec ses limites, ses frustrations, sa tristesse, ses
peurs et ses contraintes inattendues. Comment faire pour rentrer chez soi alors que le
sentiment de chez soi est perdu ?

De Die Covid-19-Pandemie hatte bislang sowohl für das Individuum als auch die
Gesellschaft so vielfältige wie unvorstellbare Folgen. Einem jungen, in den USA leben-
den koreanischen Paar, das in seiner Wohnung eingeschlossen ist, kommt allmählich
das Gefühl für Raum, Zeit und Richtung abhanden, und es nähert sich einem Zustand
der Unwirklichkeit. Während die beiden auf ihre Green Cards warten, um auch auss-
erhalb der USA reisen zu können, kann die Schleife banaler Alltagshandlungen (fern-
sehen, kochen, freundliche Online-Meetings abhalten oder Spiele spielen) seltsam
anmuten und in diesem Zustand der Desorientiertheit den Heimatgedanken in weite
Ferne rücken lassen. Als das Paar schliesslich nach Korea in seine vertraute Umgebung
reisen kann, ist es erneut mit Quarantäne, erneut mit Isolation konfrontiert. Der fein-
fühlige Film ruft die ersten Auswirkungen des Lockdowns auf unser tägliches Leben
in Erinnerung und zeigt die Einschränkungen, Frustrationen, Traurigkeit, Ängste und
Unmöglichkeiten auf, die diese unerwartete Situation mit sich brachte. Ausgerechnet
zu einem Zeitpunkt, als die eigentliche Bedeutung des Begriffs «Zuhause» ins Wanken
geraten ist, befasst sich der Film mit dem Ziel, nach Hause zu gehen.
Screenplay, Photography, Sound, Editing
Yeon Park En The Covid-19 pandemic has had multiple and unsuspected effects on us, both
Music on an individual and social level. A young Korean couple trapped in a flat in the United
Jaehoon Choi States loses all sense of time, space and orientation, until they ultimately reach a state
Production of unreality. While waiting for their Green Cards to arrive in order to be able to travel
Yeon Park outside the US, the loop of banal daily activities (watching TV, cooking, having friendly
Filmography online meetings or playing games) can turn out to be strange, and in that disoriented
2021 Homegoing (sf) state, the idea of homeland may seem like a distant memory. Finally, when the couple’s
2020 I Bought a Time Machine (sf) goal of returning to their loved ones in Korea is fulfilled, they are forced to isolate
themselves once again and undergo a new quarantine. This delicate piece, narrated
by the filmmaker, retraces the earliest effects the lockdown had on our daily lives, re-
Contact
Yeon Park vealing the limitations, frustrations, sadness, fears and impossibilities this unexpected
+1 6504416233 situation put us through, and reflects on going home when the very meaning of
yeonparkfilms@gmail.com “home” has been lost. – Violeta Bava
96 Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages

If You See her, Say Hello


Chi zi
Hee Young Pyun, Jiajun (Oscar) Zhang
China | 2021 | 18’ | Chinese
World Premiere

Fr Un voyageur visite sa ville na-


tale au nord de la Chine, dans une zone
anciennement dédiée au forage pétrolier
où les ressources sont depuis asséchées.
Ce qu’il croyait alors être « le centre de
l’univers » – un centre dont il ne sortait
jamais – est aujourd’hui vide de ses ha-
bitant.e.s, travailleur.euse.s émigré.e.s
vers le Sud. Racontés à une amie, les
souvenirs de son enfance avec son père
se mêlent aux images de son voyage, qui
se transforment peu à peu en dérive onirique entre des espaces hyper-urbanisés et
d’autres laissés à l’abandon – où le voyageur lui-même n’est plus sûr de ce qui est réel
ou imaginaire. Tourné dans une ville ultra-moderne et une ville fantôme adjacente, If
You See her, Say Hello est un film hybride sur les reliques du passé et la splendeur du
présent, destiné sûrement, lui aussi, à la ruine. Un dédale entre documentaire et fiction
sur les traces d’un jeune homme qui se replonge dans les lieux et les temps de son
enfance, quand il marchait le long des conduits jusqu’à la lisière de la ville, pour enfin,
en voir le dehors.

De Ein Reisender besucht seine Heimatstadt in Nordchina in einem Gebiet, das


früher der Ölbohrung gewidmet war, in dem die Vorkommen jedoch mittlerweile er-
schöpft sind. Das, was für ihn früher das «Zentrum des Universums» war – ein Zentrum,
das er nie verliess – ist heute leer, unbewohnt, die ArbeiterInnen sind gen Süden
Photography
Peter Pan, Hee Young Pyun,
weitergezogen. Die Erinnerungen an die Kindheit mit seinem Vater, von der er einer
Jiajun (Oscar) Zhang Freundin erzählt, vermischen sich mit Bildern seiner Reise. Letztere nimmt nach und
nach traumhafte Züge an, zwischen hyper-urbanisierten und verlassenen Räumen, bis
Sound
Keenen Yong, Yun Kyung Kim
der Reisende irgendwann selbst nicht mehr genau weiss, was real ist und was Fantasie.
If You See her, Say Hello wurde in einer hochmodernen Stadt und einer benachbar-
Editing
ten Geisterstadt gedreht. Es ist ein Hybridfilm über die Relikte der Vergangenheit und
Hee Young Pyun, Jiajun (Oscar) Zhang
die Pracht der Gegenwart, auf die mit Gewissheit ebenfalls irgendwann der Ruin war-
Production tet. Ein Labyrinth zwischen Dokumentarfilm und Fiktion auf den Spuren eines jungen
Ying Liang, Xufeng Huang
(Factory Gate Films); Jacky Pang
Mannes, der an die Orte und in die Zeit seiner Kindheit zurückkehrt, wo er entlang der
Leitungen an den Rand der Stadt lief, um endlich über ihre Grenzen hinaus zu sehen.
Filmography
Jiajun Zhang
En A traveller visits his hometown in northern China, in an area formerly dedicated
2021 If You See her, Say Hello (sf)
2019 Gen sui (sf) to oil drilling where the resources have since dried up. What he then thought was the
2011 Cao chang (sf) “centre of the universe”—a centre he never used to leave—is now emptied of its inhab-
Hee Young Pyun itants, workers who have emigrated to the South. Recounted to a friend, the memo-
2021 If You See her, Say Hello (sf) ries of his childhood with his father blend with images of the journey, which gradually
2018 Diaspora (sf) transforms into a dreamlike drifting between hyper-urbanised spaces and others left
abandoned—where he himself is no longer sure of what is real or imaginary. Shot in an
ultra-modern city and an adjacent ghost town, If You See her, Say Hello is a hybrid film
Contact
on the remnants of the past and the splendour of the present, surely also destined for
Ying Liang
Factory Gate Films ruin. A maze between documentary and fiction on the traces of a young man who dives
+86 18614075857 back into the places and times of his childhood, when he used to walk along the pipes
liangplusying@gmail.com up to the edge of the city to, finally, see beyond it. – Camille Kaiser
Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages 97

Khan’s Flesh
Telo Khana
Krystsina Savutsina
Germany, Belarus | 2021 | 58’ | Russian, Belarusian
World Premiere

Fr Dans ce qu’on devine être un


tribunal de proximité, des « juges », qui
semblent s’ennuyer ferme, font la leçon
à un conducteur de tracteur alcoolique
en lui rappelant que l’abus de vodka
n’est pas compatible avec les responsa-
bilités d’un chef de famille. Ailleurs, le
lent ballet de la traite des vaches débute,
on célèbre un mariage en grande pompe
(un peu kitsch), et les pompiers locaux
testent échelle et lance à incendie, au cas
où il se passe quelque chose, car un feu
d’artifice se prépare... À la manière d’un
Dziga Vertov sous lexomil, la caméra de
Krystsina Savutsina saisit une série de gestes, de micro non-évènements et de rituels
concomitants, comme autant de chorégraphies quotidiennes auxquelles s’adonnent
ou se soumettent les habitant.e.s, toutes générations confondues, de cette bourgade
du Bélarus. En choisissant le plan fixe et un montage associatif, Khan’s Flesh révèle
des existences qui semblent encalminées dans un interminable présent et porte un
regard distancié, teinté d’ironie, sur une société corsetée par d’intangibles relations
de pouvoir.

De In einem Ortsgericht belehren gelangweilt dreinschauende Richter einen


Traktorfahrer, der unter Alkoholeinfluss am Steuer erwischt wurde, und erinnern ihn
daran, dass der übermässige Wodka-Genuss nicht mit den Verantwortlichkeiten eines
Familienoberhauptes vereinbar ist. Anderswo beginnt das langsame Schauspiel des
Kühemelkens, eine Gesellschaft feiert eine pompöse (etwas kitschige) Hochzeit und
die örtliche Feuerwehr testet ihre Leiter und ihren Schlauch, für den Fall, dass etwas
passieren sollte, denn die Vorbereitungen für ein Feuerwerk sind im Gange ... Nach
Art eines Dsiga Wertow unter dem Einfluss von Beruhigungsmitteln erfasst die Kamera
von Krystsina Savutsina eine Abfolge von Gesten, von winzigen Nicht-Ereignissen und
gleichzeitigen Ritualen, alltägliche Choreografien, denen sich die EinwohnerInnen al-
ler Generationen dieser belarussischen Ortschaft hingeben oder unterwerfen. Durch
Screenplay, Editing die Wahl der festen Einstellung und eines assoziativen Schnitts beleuchtet Khan’s
Krystsina Savutsina Flesh Existenzen, die in einer unendlichen Gegenwart stillzustehen scheinen, und wirft
Photography einen distanzierten, ironisch eingefärbten Blick auf eine Gesellschaft, die in einer
Georg Kussmann Zwangsjacke aus ungreifbaren Machtbeziehungen gefangen ist.
Sound
Igor Bachmat En In what we guess is a village court, the “judges”, who seem bored stiff, tell
Production off an alcoholic tractor driver, reminding him that vodka abuse is not compatible
Krystsina Savutsina, Georg Kussmann with his responsibilities as the head of the family. Elsewhere, the slow ballet of cow
Filmography milking begins, a wedding is celebrated with great pomp and ceremons (and a little
2021 Khan’s Flesh (mlf) kitsch), and the local firemen test out their ladders and fire hoses, in case something
2020 Das wetter ist schön (sf) happens, as a firework display is about to begin... Like a Dziga Vertov on Lexomil,
2018 Horst B5 (sf) Krystsina Savutsina’s camera captures a series of gestures, micro non-events and si-
2017 Sanderling (sf) multaneous rituals, like so many daily choreographies to which the inhabitants of this
Belarusian village, from every generation, devote or submit themselves. By choosing
Contact a static shot and associative editing, Khan’s Flesh reveals existences that seem stuck
Krystsina Savutsina in an unending present and takes a distanced look, tinged with irony, at a society
savutsina@gmail.com bound by intangible power relations. – Emmanuel Chicon
98 Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages

L’Huile et le Fer
Iron and Oil
Pierre Schlesser
Switzerland | 2021 | 33’ | French
World Premiere

Fr Quand Pierre Schlesser pense


au monde où il a grandi, un village de
l’est de la France, il voit « un royaume de
labeur » peuplé d’hommes, qui comme
son père, ont passé leur vie à trimer sans
répit. C’est le décès de ce dernier dans
un accident du travail qui a déclenché
son désir de filmer au présent les échos
du passé. Cadrant au plus près les mains
calleuses maniant les outils et les ma-
chines, il retrouve sa place d’enfant, ob-
servant les gestes incompréhensibles
et magiques des adultes, écoutant le
concerto des lames d’acier fendant le
bois, humant l’odeur de ferraille et d’huile
qui imprégnait encore les habits de son
père, peu après sa mort – dont même le
« fantôme sentait le travail ». Les rares
cartons ponctuant L’Huile et le Fer convo-
quent une voix intérieure, bouleversante,
qui dit l’essentiel d’un geste taciturne, de
son existence harassante, de sa dignité aussi. À travers ce film dont la force n’a d’égal
que sa pudeur, où chaque plan brûle d’un lyrisme discret, le cinéaste rend justice à
l’histoire des siens, « une histoire de mains savantes et esclaves qui depuis toujours,
travaillent ».

De Wenn Pierre Schlesser über die Welt nachdenkt, in der er aufgewachsen ist – ein
Dorf im Osten Frankreichs – erinnert er sich an ein «Königreich der Arbeit», das von
Menschen wie seinem Vater bevölkert war, die ihr Leben lang pausenlos geschuftet
haben. Der Tod seines Vaters bei einem Arbeitsunfall löste in ihm den Wunsch aus,
die Echos der Vergangenheit in der Gegenwart zu filmen. Während er die schwieligen
Hände, die mit den Werkzeugen hantieren und die Maschinen bedienen, aus nächster
Nähe einfängt, nimmt er wieder den Platz des Kindes ein, das die unverständlichen
und magischen Handgriffe der Erwachsenen beobachtet, dem Konzert der das Holz
Photography
zersägenden Stahlklingen lauscht, den Duft von Eisen und Öl schnuppert, den die
Pierre Schlesser Kleidung seines Vaters, von dem sogar «der Geist nach Arbeit riecht», noch kurz nach
seinem Tod verströmte. Die seltenen Zwischentitel in L’Huile et le Fer beschwören eine
Sound
Clément Lemennicier, Céline Carridroit,
aufwühlende innere Stimme herauf, die das Wesentliche über eine wortlose Geste,
Loïc Villot ihre beschwerliche Existenz, aber auch ihre Würde erzählt. Durch diesen Film mit
beispielloser Kraft und viel Zartgefühl, in dem jede Einstellung von einer diskreten Lyrik
Editing
Frédéric Dupont geprägt ist, zollt der Filmemacher seiner Familiengeschichte einen Tribut, es ist «die
Geschichte geschickter und versklavter Hände, die schon immer gearbeitet haben».
Music
Antonin Simon
En When Pierre Schlesser thinks of the world in which he grew up, in a village in
Production
eastern France, he sees “a kingdom of labour” populated by men who, like his father,
Pierre Schlesser (Earthling productions)
spent their lives toiling away tirelessly. It was the latter’s death in a work accident that
Filmography triggered his desire to film the echoes of the past in the present. Framing as closely
2021 L’Huile et le Fer (mlf)
as possible the calloused hands manipulating tools and machines, he rediscovers his
2014 Le Pays (sf)
2012 Lettre à Jacques Rozier, Portrait place as a child, observing the incomprehensible and magic gestures of the adults,
d’un cinéaste en son absence (sf) listening to the concerto of steel blades splitting the wood, sniffing the odour of scrap
2011 Vendange tardive (sf) metal and oil that still permeated his father’s clothes, shortly after his death—whose
“ghost even smelled of labour”. The rare title cards punctuating L’Huile et le Fer sum-
mon a deeply moving inner voice that expresses the essentials of a taciturn gesture,
Contact
an exhausting existence and its dignity too. Through this film, whose power is rivalled
Pierre Schlesser
Earthling productions only by its modesty, where each shot burns with discreet lyricism, the filmmaker does
+41 774475360 justice to the history of his people, “a history of skilled and enslaved hands that have
pierre@earthling-prod.net worked since forever.” – Emmanuel Chicon
Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages 99

Là où nous sommes
Where we Are
Amélie Bargetzi
Switzerland, France | 2021 | 37’ | French, English
World Premiere

Fr Sur la plage de Saint-Gervais,


les voiles des kite-surfeurs dessinent des
arabesques dans une ambiance balnéaire
banale, tandis qu’un peu plus loin, les oi-
seaux migrateurs sont de retour, comme
chaque année, pour nicher au sein d’une
zone protégée... L’arrière-plan n’a pour-
tant rien d’idyllique. L’horizon de Fos-sur-
Mer est barré par les cheminées des
raffineries et des industries chimiques.
Même si l’atmosphère saturée de pollu-
tion de cette petite ville méridionale me-
nace quotidiennement la santé de ses
habitants – le taux de cancer ou d’aller-
gies y est beaucoup plus élevé que dans
le reste du pays – « des fois, on préfère fermer les yeux », car les usines en activité
assurent la majorité des emplois dans la région. Tandis que des Fosséen.ne.s évo-
quent en voix-off leur existence dans cet environnement fortement dégradé, Amélie
Bargetzi filme ce paysage industriel sous tous les angles et toutes les lumières. Évitant
le réquisitoire, Là où nous sommes propose une topographie sensible et contrastée
d’un espace cauchemardesque, où la caméra découvre, en chemin, quelques par-
celles de beauté ambigüe.

De Am vollkommen normal wirkenden Strand von Saint-Gervais zeichnen die Segel


der Kite-Surfer Arabesken in den Himmel über den Badegästen, während ein Stück
weiter die Zugvögel wie jedes Jahr zurück sind, um in einem Schutzgebiet zu nisten.
Der Hintergrund ist jedoch alles andere als idyllisch und besteht weitgehend aus den
Schloten der Raffinerien und Chemiefabriken von Fos-sur-Mer. Obgleich die schad-
stoffgesättigte Atmosphäre dieser Kleinstadt in Südfrankreich täglich eine Gefahr für
die Gesundheit ihrer BewohnerInnen darstellt – die Rate an Krebserkrankungen und
Allergien ist deutlich höher als im Rest des Landes – «drücken wir manchmal lieber ein
Photography, Editing
Amélie Bargetzi
Auge zu», denn die Fabriken stellen einen Grossteil der Arbeitsplätze in der Umgebung.
Während die BewohnerInnen der Stadt aus dem Off von ihrem Leben in dieser stark
Sound
belasteten Umwelt erzählen, filmt Amélie Bargetzi diese Industrielandschaft aus allen
Amélie Bargetzi
Julian Fuchs Blickwinkeln und bei jedem Licht. Ohne anzuprangern zeigt Là où nous sommes die
Christelle Jornod sensible und kontrastreiche Topografie eines alptraumhaften Raums, dem die Kamera
Music
hier und da Bilder von Orten ambivalenter Schönheit entlockt.
Raphaël Biffiger
En On the beach of Saint-Gervais, the sails of the kite surfers sketch out arabesques
Production
Amélie Bargetzi
in an ordinary seaside setting, while a little further on, migratory birds are back, as they
do every year, to nest within a protected area... The background, however, is far from
Filmography
being idyllic. The horizon of Fos-sur-Mer is closed off by the chimneys of refineries
2021 Là où nous sommes (mlf)
2019 Presque comme une ventouse (sf) and the chemical industries. Even though the pollution-saturated atmosphere of this
2019 You Shine Bright Like a Diamond (sf) small southern town threatens the health of its inhabitants daily—the cancer and
2019 Supervache (sf) allergy rates are much higher than in the rest of the country—”sometimes, we prefer
2018 Mon-Idée (sf) to turn a blind eye”, because the factories in operation provide the majority of jobs in
the region. While the town residents evoke in voice-over their existence in this severely
damaged environment, Amélie Bargetzi films this industrial landscape from all angles
Contact
Amélie Bargetzi and in every light. Avoiding the indictment, Là où nous sommes offers a sensitive and
+41 787489858 contrasted topography of a nightmarish space, where the camera discovers, along the
amelie.bargetzi@bluewin.ch way, a few patches of ambiguous beauty. – Emmanuel Chicon
100 Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages

Land That Rises and Descends


Maa joka nousee ja laskee
Moona Pennanen
Finland | 2021 | 21’ | Swedish
World Premiere

Fr Nous avons tendance à voir


notre carte géographique comme stati-
que. Cette œuvre pleine de subtilité nous
montre que la vie dans un archipel est
par nature affectée par les vents et les
marées qui modifient constamment sa forme. Ici, les humains établissent avec la na-
ture un lien particulier. Cette œuvre magnifique capture avec grâce le rapport étrange
entre humains, nature et animaux, sous un regard éminemment cinématographique.
Filmé en 16mm, le film associe une narration élégante avec une bande son singulière
et une approche ludique. Les scènes se construisent à la marge, laissant place à la
mer, aux phares, à la mythologie et aux rituels ancestraux, sans plus de commentaire.
La narration qui tisse ensemble différentes histoires fait écho à l’acceptation et à la
transformation de la nature dans l’archipel de Kvarken en Finlande, là où « la mer sera
terre, et la terre était autrefois mer ».

De Wir neigen dazu, unsere geografische Karte als etwas Statisches zu betrachten.
Durch dieses Werk voller Feinheiten wird uns jedoch bewusst, dass das Leben auf
einem Archipel, schon allein aufgrund seines Aufbaus, von Winden und den Gezeiten
beeinflusst wird und dass sich seine Form daher ständig verändert. Diese Beziehung,
die die Menschen zur Natur aufbauen, hat dort einen ganz besonderen Charakter, und
Screenplay diesem wunderschönen Film gelingt es, dieses besondere Band zwischen Menschen,
Moona Pennanen Natur und Tieren anmutig filmisch einzufangen. Das auf 16 mm gedrehte Werk zeichnet
Photography sich durch seine narrative Eleganz, eine originelle Bearbeitung des Tons und ein gutes
Jesse Jalonen Gespür für Verspieltheit aus. Die Szenen sind um den Rand herum aufgebaut und las-
Sound, Music sen Platz für die Steine, das Meer, die Leuchttürme, die mythologischen Elemente und
Juuso Oksala die überlieferten Rituale, die zwischen ihnen stattfinden, ohne weiterer Kommentare
Editing
zu bedürfen. Mit den verschiedenen präsentierten Geschichten erinnert die Erzählung
Heli Kota in gewisser Weise an die Akzeptanz und den Wandel der Natur im finnischen Kvarken-
Archipel, wo – wie es im Film heisst – «das Meer Land sein wird und das Land früher
Production
Ida Karoskoski (Aalto University,
einmal das Meer war.»
ELO Film School Finland)
En We tend to think of our geographic map as something static. This subtle work
Filmography
2021 The Land that Rises and Descends (sf) shows us that life in an archipelago is by nature affected by the winds and tides that
2015 Awakening constantly change its shape. Here, humans form a special bond with nature. This
2011 Diary of a Journey beautiful piece gracefully captures the peculiar relationship between humans, nature
and animals through a cinematic lens. Filmed in 16mm, the film combines an elegant
narrative, singular sound design and a playful approach. Scenes are built at the edges,
Contact
leaving room for the sea, lighthouses, the mythology and ancestral, with no commen-
Saara Toivanen
Aalto University, ELO Film School Finland tary. The narration, which weaves many different stories, echoes the acceptance and
+358 503317754 transformation of nature found in the Finnish Kvarken Archipelago where—as stated
saara.toivanen@aalto.fi in the film—“the sea will be land and the land is former sea”. – Violeta Bava
Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages 101

My Quarantine Bear
Weijia Ma
China, France | 2021 | 35’ | Chinese
World Premiere

Fr Lorsque la Covid fond sur la


France, Weijia Ma travaille à Strasbourg
sur un film d’animation. La ville devenant
très rapidement un important foyer du
virus, elle fuit à Lyon puis rentre précipi-
tamment à Shanghai. Du vol, qui semble
l’emmener vers la lune, à la quarantaine
de quatorze jours dans un hôtel à son arrivée, le journal filmé – qui parfois prend des
allures de comédie romantique – retrace avec humour et grande inventivité formelle
l’expérience de ce parcours. Amorcé spontanément dans la sidération des premiers
jours, tourné partiellement au téléphone portable, puis composé et progressivement
monté durant la période d’isolement, My Quarantine Bear entremêle mise en scène,
mesures du quotidien confiné, et animation ou morceaux choisis, de films, de chan-
sons, de vie. En contraste avec l’enfermement, sa routine et sa solitude, mais aussi
avec les objets cinématographiques auxquels il semble devoir donner lieu, un film à
l’écriture légère et habile, joyeuse.

De Als Covid über Frankreich hereinbricht, arbeitet Weijia Ma in Strassburg an


einem Animationsfilm. Die Stadt wird schnell zu einem Virus-Hotspot, sie flüchtet nach
Lyon und kehrt dann vorzeitig nach Schanghai zurück. Vom Flug, der sie zum Mond
zu bringen scheint, über die 14-tägige Hotelquarantäne nach der Ankunft, zeichnet
das Filmtagebuch, das mitunter die Züge einer romantischen Komödie annimmt, mit
Humor und grossem formellen Einfallsreichtum die Erfahrung dieser Reise nach. In
den ersten Tagen des Schocks spontan begonnen, teilweise mit dem Mobiltelefon
gedreht, dann gefasst und während der Isolationsphase progressiv geschnitten,
vermischt My Quarantine Bear Inszenierung, Massnahmen des Lockdown-Alltags,
Photography Animation und ausgewählte Stücke aus Filmen, Liedern, dem Leben. Im Kontrast zum
Weijia Ma Eingesperrtsein, seiner Routine und seiner Einsamkeit, aber auch zu den filmischen
Editing
Objekten, die sich daraus zu ergeben scheinen – ein leichter, geschickter und fröhli-
Jérôme Bréau cher Film.
Production
En Weijia Ma was working on an animated film in Strasbourg, when Covid swept
Damien Megherbi,
Justin Pechberty (Les Valseurs) through France. As the city quickly became home to a significant outbreak of the virus,
she fled to Lyon before hastily returning to Shanghai. From the flight, which seems to
Filmography
2021 My Quarantine Bear (mlf) take her towards the moon, to her two-week quarantine in a hotel on arrival, the filmed
2020 The Same River Twice (sf) diary—which has echoes of a romantic comedy at times—uses humour and great for-
2015 Step into the River Animation (sf) mal inventiveness to convey the experience of this journey. Begun spontaneously in
the astonishment of the first days, partially shot on a mobile phone, then arranged
and gradually edited during the isolation period, My Quarantine Bear mixes staging,
Contact
the measures of confined daily life, and animation or specific pieces of films, songs,
Liyan Fan
Les Valseurs and life. In contrast with the lockdown, its routine and solitude, but also with the cine-
+31 71 39 41 62 matographic objects it seems to give rise to, this film is alive with light, skilful and joyful
liyan@lesvalseurs.com writing. – Emilie Bujès
102 Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages

Night Snorkeling
Hirofumi Nakamoto, Nao Yoshigai
Japan | 2021 | 13’ | Japanese
World Premiere

Fr Nao Yoshigai et Hirofumi Naka-


moto partent à l’aventure explorer la mer,
équipé.e.s de leurs caméras de téléphone
portable et de combinaisons de plongée.
Dans une crique déserte, ils plongent dans
les vagues pour capturer la beauté du
paysage. À la tombée du jour, ils découv-
rent les créatures iridescentes qui illu-
minent les eaux d’une lueur magique.
Plein.e.s d’enthousiasme pour ces découvertes, les deux cinéastes se fondent dans
la vie sous-marine, faisant dialoguer leurs éclairages artificiels avec la luminescence
du plancton et des méduses. Avec leurs formes irréelles, un crabe, une étoile de mer
et une éponge étrange deviennent les messagers des mystères cachés de l’océan.
Sous des apparences de film de vacances amateur, Night Snorkeling amorce une
Production discussion sur notre rapport à l’altérité de la nature. En montrant ces organismes
Hirofumi Nakamoto, Nao Yoshigai mystérieux et surprenants, le film interroge la complexité de notre planète et notre
Filmography faculté à échanger avec elle.
Hirofumi Nakamoto
2021 Night Snorkeling (sf) De In Night Snorkeling begeben sich Nao Yoshigai und Hirofumi Nakamoto, ausge-
2020 Larger Than Life – Video Letters rüstet mit den Kameras ihrer Mobiltelefone und Taucheranzügen, auf eine abenteuer-
to Nam Hwayeon
liche Erkundung des Meers. An einem verlassenen Bach springen sie in die Wellen, um
2018 Mirror of the Virgin Forest (sf)
2017 Guests from the Riverside (sf)
die Schönheit der Landschaft zu umrahmen; bei Einbruch der Nacht treffen sie sich mit
2017 The Spacecraft Diaries (sf) den Kreaturen, die das Wasser mit ihrem magischen Schillern beleuchten. Angetrieben
2016 Coves of Bodies (sf) von der Begeisterung für ihre neuen Entdeckungen werden die beiden RegisseurInnen
2015 The Spacecraft Diaries (sf) ohne Zögern Teil des Unterwasserlebens, und schon bald treten ihre künstlichen
2014 IR PLANET (sf) Lichter in einen Dialog mit dem Glühen von Plankton und Quallen. Eine Krabbe, ein
2012 Silent Passengers (sf)
Seestern und ein seltsamer Schwamm werden mit ihren fremdartigen Formen zu
2012 Silent Prisoners (sf)
2012 Residents of Fantasy (sf)
Boten der verborgenen Geheimnisse des Ozeans. Getarnt als eine Art selbstgedrehtes
2012 Silent Travelers (sf) Video von einem Ausflug ans Meer, eröffnet Night Snorkeling eine Diskussion über
2011 Quiet Visitors (sf) unser Verhältnis zur Andersartigkeit der Natur. Durch die Beobachtung dieser unglau-
Nao Yoshigai blichen und seltsamen Organismen zeigt der Film die Komplexität unseres Planeten
2019 Wheel Music (sf) und hinterfragt unsere Fähigkeit, mit ihm in Verbindung zu treten.
2018 Grand Bouquet (sf)
2018 Across the Water (sf) En In Night Snorkeling, Nao Yoshigai and Hirofumi Nakamoto, leave on an adven-
2018 Stories Floating on the Wind (sf) turous exploration of the sea, equipped with their mobile phones cameras and scuba
2017 Breathing House (sf)
suits. On a deserted creek they will jump in the waves to frame the beauty of the land-
2015 Hottamaru·days (mlf)
2014 I Want to go out (sf) scape; at nightfall, they will meet with the creatures that illuminate the waters with their
2013 Bicycle Girl (sf) magic iridescences. Driven by enthusiasm for their new discoveries, the two directors
2013 Grooming (sf) do not hesitate to become part of the submarine life and soon their artificial lights will
dialogue with the glowing of plankton and jellyfishes. A crab, a starfish and a weird
sponge, with their alien shapes, become messengers of the ocean’s hidden mysteries.
Contact
Disguised as a sort of homemade video of a trip to the sea, Night Snorkeling opens a
Tamaki OKAMOTO
CaRTe bLaNChe discussion about our relationship with nature’s otherness. Through the observation of
+33 607475160 those incredible and odd organisms, the film hails the complexity of our planet and
hello@c-a-r-t-e-blanche.com questions our capacity to connect with it. – Rebecca De Pas
Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages 103

Outside the Coverage Area


Fuera del area de cobertura
Agustina Wetzel
Argentina | 2021 | 29’ | Spanish
World Premiere

Fr Les apps sont toujours politi-


ques – ou plutôt, géopolitiques. Le con-
finement nous a forcé.e.s de redéfinir les
frontières, que ce soit par choix ou par
contrainte. Il a aussi conduit nombre
d’entre nous à interagir avec le monde
virtuellement. En « split screen », le film
trace une carte et questionne le paral-
lélisme qui s’établit entre réalité virtuelle
et espaces réels. Il met en évidence la
dimension politique de Google Maps
en révélant les espaces, les vies et les
histoires (restituées à travers les sons et
les voix) que ces cartes laissent de côté,
hors de la zone de couverture. Le film étend cette question dans l’espace, mais aussi
dans le temps, en intégrant des voix d’enfants et leurs réflexions sur les jeux vidéo.
Dans un geste qui associe acuité politique et intelligence narrative, le jeu vidéo finit
par remplacer à l’écran ce que nous considérons comme la représentation de la
réalité. S’il persiste l’illusion que nous avons tous accès au même espace virtuel, ce
formidable petit film nous rappelle que certains de nous n’apparaissent pas même
sur cette carte.

De Jede App ist politisch, in diesem Fall geopolitisch. Der Lockdown hat uns
dazu gezwungen, Grenzen neu zu definieren – einige waren gewählt, andere auf-
gezwungen. Er hat ausserdem dazu geführt, dass viele von uns virtuell mit der Welt
interagieren. Durch einen geteilten Bildschirm zeichnet der Film eine Karte und
hinterfragt die Parallelität, die zwischen virtueller Realität und realen Räumen ent-
standen ist. Dabei berücksichtigt er die politische Tragweite, in diesem Fall die von
Google Maps, um – durch Töne und Stimmen – die Räume, Leben und Geschichten
Screenplay
ans Licht zu bringen, die von diesen Karten ausser Acht gelassen werden, weil sie
Agustina Wetzel
sich ausserhalb des Erfassungsbereichs befinden. Der Film bezieht seine Frage nicht
Sound nur auf den Raum, sondern auch auf die Zeit, indem er Stimmen von Kindern und
Agustina Wetzel, Ignacio Zubieta
ihre Gedanken zu virtuellen Spielen integriert. Mit viel politischem Scharfsinn und
Editing narrativer Intelligenz ersetzen diese Spiele auf dem geteilten Bildschirm letztendlich
Agustina Wetzel, Mario Bocchicchio das, was wir als Repräsentation der Realität verstanden. Obwohl die Illusion darin
Production besteht, dass wir alle Zugang zum selben virtuellen Raum haben, erinnert uns dieser
Agustina Wetzel (Som da Terra) Film daran, dass einige von uns nicht einmal auf der Karte erscheinen.
Filmography
2021 Outside the Coverage Area (sf) En Every app is political, or rather, geopolitical. Confinement forced us to redefine
2020 The Time of the Events (sf) boundaries; whether by choice or constraint. It also led many of us to engage with the
2020 AMIGAbbs (sf)
world in a virtual way. Through a split screen, the film draws a map and wonders about
2020 Satellite Heritage (sf)
2019 Wilderness (sf) the parallelism established between virtual reality and real spaces. It highlights the
2019 The Lenguage of the Modes (sf) political aspect of Google Maps by revealing the spaces, lives and stories—rendered
2019 Vertical Ruin (sf) through sounds and voices—that these maps leave out of the coverage area. The film’s
central question expands in space, but also in time, by including children’s voices and
their reflections on video games. In a gesture of great political acuity and narrative
Contact
intelligence, these games end up replacing, on the split screen, what we consider as
Agustina Wetzel
Som da terra a representation of reality. If the illusion is that we could all access the same virtual
+54 93794676520 space, this great little movie reminds us that some of us do not even appear on that
agustina_gw@hotmail.com map. – Violeta Bava
104 Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages

Parenthèse
Fabrice Aragno
Switzerland | 2021 | 6’ | No Dialogue
World Premiere

Fr Tout d’abord vient le bruit ab-


surde du quotidien, puis apparaissent les
bienfaits cachés d’une pause abrupte, enfin le retour à « la vie d’avant ». Depuis la
cour d’un immeuble, Fabrice Aragno filme la nature qui reprend ses droits lorsque
les êtres humains se font plus discrets. Seul avec sa caméra, le réalisateur signe un
film poème, restituant une suite d’instantanés des moments fugaces du quotidien
de cette cour. Ici nous faisons la rencontre d’un renard qui s’aventure jusqu’au jardin,
du vent qui souffle sur les feuilles, des oiseaux posés sur les sommets des arbres, où
enfin de la présence d’une personne sur un balcon. Une bande sonore entrecoupée
de silences guide la narration qui se développe en trois temps. Avec finesse, le film fait
écho à cette période si particulière que fut le premier confinement de l’année 2020.
Parenthèse raconte avec sensibilité et une apparente simplicité le temps qui s’arrête
et le temps qui passe.

De Erst der absurde Lärm des Alltags, dann die verborgenen Vorzüge einer abrupten
Unterbrechung und schliesslich die Rückkehr zum «Leben davor». Vom Innenhof
eines Gebäudes aus filmt Fabrice Aragno die Natur, der sich mit diskreter werdenden
Photography, Editing
Fabrice Aragno
Menschen neue Möglichkeiten eröffnen. Ein Film wie ein Gedicht, den der Regisseur
und seine Kamera aus einer Reihe von Momentaufnahmen und flüchtigen Bildern aus
Production
dem Alltag dieses Hofs entstehen liessen. Wir begegnen einem Fuchs, der sich bis
Fabrice Aragno (Casa Azul Films)
zum Garten vorwagt, und sehen wie der Wind durch die Blätter streicht und Vögel
Filmography in den Wipfeln der Bäume sitzen. Und schliesslich auch einen Menschen auf einem
2021 Parenthèse (sf)
Balkon. Ein von Momenten der Stille durchzogener Soundtrack gibt den Takt einer
2020 Poussières (sf)
2015 L’Invisible (sf) aus drei Teilen bestehenden Erzählung vor. Parenthèse zeichnet ein sensibles
2014 Pris dans le tourbillon (sf) Stimmungsbild der so besonderen Zeit des ersten Lockdowns 2020. Feinfühlig und
2012 CINEMAsuisse : Jean-Luc Godard mit nur scheinbarer Schlichtheit erzählt der Film von Zeit, die stillsteht und Zeit, die
(Quot erat demonstrandum) verstreicht.
2009 Les Enfants dorment (sf)
2009 Autour de Claire (sf)
En First comes the absurd noise of the everyday life, then the hidden benefits of an
2003 Happy World (sf)
2002 Le Jeu (sf) abrupt break, and finally the return to “life the way it was before”. From the courtyard
1998 Dimanche (sf) of a building, Fabrice Aragno films nature reclaiming its rights while humans keep a
1997 Luchando frijoles low profile. Alone with his camera, the director creates a film-poem, capturing a series
of snapshots of fleeting moments of daily life in this courtyard. Here we meet a fox
that ventures as far as the garden, wind blowing on the leaves, birds perched on the
Contact
treetop, or the presence of a person on a balcony. A soundtrack intercut with silences
Fabrice Aragno
Casa Azul Films guides the narration, which develops in three stages. The film subtly echoes the very
+41 794177146 unusual time of the first lockdown of 2020. With sensitivity and apparent simplicity,
fabrice.aragno@casa-azul.ch Parenthèse recounts the time that stops and the time that passes. – Alice Riva
Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages 105

Rondò final
Felice D’Agostino, Gaetano Crivaro, Margherita Pisano
Italy | 2021 | 51’ | Italian
World Premiere

Fr En Sardaigne du Sud, on voue


un culte à Saint Esifio depuis 1656, année
où il a libéré ces deux villes de la peste.
Chaque année, sa statue parcourt 80
km lors d’une procession grandiose qui
semble échapper au passage du temps :
la même cérémonie se répète, dans la
stricte observance du rituel initial. Constitué de plus d’un siècle d’archives, Rondò
Final est un voyage fascinant dans lequel se reflètent visages et paysages du présent
et du passé, assemblés par le montage dans une spirale de répétition qui ne laisse
la place qu’à des changements de surface. La beauté des objets et le mysticisme
qui enveloppe chaque geste reflètent les mécanismes de contrôle et de pouvoir qui
asservissent la Sardaigne depuis des siècles. Les fragments d’archives et le travail
sonore méticuleux font apparaître un contraste violent entre la pauvreté de la popula-
tion et l’opulence de l’Église qui, conjointement à l’État, contrôle aujourd’hui encore
la Sardaigne et l’Italie.

De Im Süden Sardiniens wird der Heilige Efisio seit dem Jahr 1656 verehrt, in dem
er beide Städte von der Pest befreite. Jedes Jahr legt seine Statue 80 km in einer opu-
lenten Prozession zurück, die gegen das Vergehen der Zeit immun zu sein scheint:
Die gleiche Zeremonie wiederholt sich in strikter Einhaltung des traditionellen Kultes.
Mit gefundenem Filmmaterial, das rund ein Jahrhundert umfasst, ist Rondò Final eine
hypnotisierende Reise, in der sich Gesichter und Landschaften der Vergangenheit und
Concept
Gegenwart spiegeln. Der Schnitt verbindet alles in einer Spirale der Wiederholung,
Gaetano Crivaro, Margherita Pisano die nur oberflächliche Veränderungen zulässt. Die Schönheit der Utensilien und die
Mystik, die jede Geste umhüllt, beschwören die Kontroll- und Machtmechanismen
Editing & Editing workshop participants
Gaetano Crivaro, Margherita Pisano, herauf, die Sardinien jahrhundertelang unter einem Joch gehalten haben. Fragmente
Felice D’Agostino, Arturo Lavorato, alter Filme zeigen in Kombination mit minutiösem Sounddesign einen gnadenlosen
Luca Carvoni, Alberto Diana, Arturo Lavorato, Kontrast zwischen der Bescheidenheit der Bevölkerung und der Erhabenheit der
Margherita Riva, Vittoria Soddu Kirche, die Sardinien und Italien bis heute neben der weltlichen Macht steuert.
Sound
Margherita Pisano, Stefano Grosso En In South Sardinia, Saint Esifio has been worshipped since 1656, year in which
Production he liberated both towns from the Plague. Every year his statue travels 80km in a
Gaetano Crivaro (Ruga Film), grandiose procession that seems to be immune to the passage of time: the same
Margherita Pisano (L’Ambulante) ceremony is repeated in strict observation of the original ritual. Made up of over a
Filmography century of archive material, Rondò Final is a mesmerizing journey in which faces
2021 Rondò final and landscapes past and present are reflected, assembled by the editing in a spiral
of repetition that allows only superficial changes. The beauty of the props and the
mysticism that shrouds every gesture evokes mechanisms of control and power that
Contact
have subjugated Sardinia for centuries. The archival fragments and the meticulous
Margherita Pisano
L’Ambulante sound design reveal a violent contrast between the poverty of the population and the
+39 3209213387 opulence of the Church which, alongside the State, still controls Sardinia and Italy till
gliambulanti@gmail.com today. – Rebecca De Pas
106 Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages

Some Kind of Intimacy


Toby Bull
United Kingdom | 2021 | 6’ | English
World Premiere

Fr Dans le comté de Shropshire,


en campagne britannique, le réalisateur
Toby Bull observe un troupeau de mou-
tons qui vivent sur le terrain où ses pa-
rents ont été enterrés il y a plusieurs
années. Alors qu’il est en pleine contem-
plation, son téléphone sonne et il entame
une conversation avec son frère sur les
modes de communication entre le monde animal, celui des vivant.e.s et celui des
mort.e.s – et les possibles formes d’intimités qui peuvent surgir de leur co-existence.
Les moutons sont-ils conscients de passer leurs journées sur des tombes ? Savent-ils
qui sont les personnes enterrées sous la terre qu’ils habitent ? Les mort.e.s sentent-ils.
elles la présence de leurs proches quand ils.elles viennent leur rendre visite ? Le dia-
logue entre les deux frères prend une toute autre ampleur face aux regards et gestes
des animaux, seuls à peupler l’image. Un essai plein d’humour et de tendresse qui
porte un regard original sur le deuil, et l’infinité des incertitudes auxquelles il nous
confronte.

De Auf dem Land, in der englischen Grafschaft Shropshire, beobachtet Regisseur


Toby Bull eine Schafherde, die auf dem Gelände grast, wo vor mehreren Jahren seine
Eltern beerdigt wurden. Während er in Gedanken versunken ist, klingelt sein Telefon
und er beginnt ein Gespräch mit seinem Bruder über die Kommunikationsformen
zwischen der Tierwelt, der Welt der Lebenden und der Toten, und den möglichen
Formen der Intimität, die aus ihrer Koexistenz entstehen können. Wissen die Schafe,
dass sie ihre Tage auf Gräbern verbringen? Wissen sie, wer die Menschen sind, die un-
ter der Erde, auf der sie grasen, begraben sind? Spüren die Toten die Gegenwart ihrer
Angehörigen, wenn diese sie besuchen? Angesichts der Blicke und Gesten der Tiere,
Photography ausser denen sonst nichts im Bild zu sehen ist, nimmt der Dialog zwischen den zwei
Toby Bull Brüdern eine ganz andere Bedeutung an. Ein humorvoller und zärtlicher Essayfilm,
Sound der einen originellen Blick auf die Trauer und die Unendlichkeit der Unsicherheiten
Toby Bull, Guy Chase richtet, mit denen sie uns konfrontiert.
Editing
Isidore Bethel En In the British countryside of Shropshire, director Toby Bull observes a flock of
Production sheep living on the land where his parents were buried several years ago. While he is
Toby Bull, Isidore Bethel deep within his thoughts, his phone rings and he starts a conversation with his brother
Filmography about the modes of communication between the animal kingdom, that of the living
2021 Some Kind of Intimacy (sf) and that of the dead—and the possible forms of intimacy that could arise from their
2018 Welcome to Harmondsworth (sf) existence. Do sheep realise that they spend their days on tombs? Do they know who
2017 Amore (sf) these people are, buried beneath the ground they live on? Do the dead sense the
presence of their loved ones when they come to visit them? The dialogue between the
two brothers takes on a whole other dimension when confronted with the looks and
Contact
Toby Bull movement of the animals, which are all that the images show. An essay full of humour
+44 7891488866 and tenderness that offers a unique perspective on bereavement, and the infinite un-
hello@bulltobybull.com certainties it confronts us with. – Camille Kaiser
Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages 107

Sortes
Mónica Martins Nunes
Portugal, Germany | 2021 | 39’ | Portuguese
World Premiere

Fr En se rapprochant de la figure
de son grand-père décédé, auquel le film
est dédié, Mónica Martins Nunes part à la
rencontre des dernier.ère.s habitant.e.s
de Serra de Serpa, région aride du Bas
Alentejo, au sud du Portugal. Jadis divi-
sée en « sortes » – des parcelles de terrain
destinées à une culture individuelle des
céréales –, la région est aujourd’hui vic-
time de l’agriculture industrielle et de
l’exode rural. La jeune réalisatrice imprè-
gne son récit d’un rythme léger pour
contempler des paysages d’une beauté
éblouissante et partager avec nous le
plaisir tranquille des rencontres. Le film explore les territoires de la mémoire, grâce
à la complicité émouvante des habitant.e.s. De cet art de raconter des histoires sur-
gissent des poésies et des récits du passé évoquant la dureté des métiers tradition-
nels et la disparition des fermes et des « montes », ces maisons en terre qui semblent
retourner à leur état originel. Le temps s’arrête, la caméra déambule avec grâce, et
nous montre comment s’écoule le quotidien des dernier.ère.s habitant.e.s et leur
attachement profond à cette terre.

De Mit der Annäherung an die Figur ihres verstorbenen Grossvaters, dem der
Film gewidmet ist, begibt sich Mónica Martins Nunes auf die Suche nach den letzten
BewohnerInnen von Serra de Serpa, einer trockenen Region im Baixo Alentejo, im Süden
Portugals. Die einst in «Sortes» genannte Parzellen zum familiären Getreideanbau un-
terteilte Region leidet heute unter den Auswirkungen der industriellen Landwirtschaft
und Landflucht. Sanften Schrittes lässt uns die junge Regisseurin atemberaubend
schöne Landschaften betrachten und an der ruhigen Freude der Begegnungen teil-
haben. Genährt von der bewegenden Mitwirkung der BewohnerInnen erkundet der
Film die Territorien der Erinnerung. Eine Erzählkunst, die Poesie und Geschichten der
Vergangenheit zum Leben erweckt, die von den Mühen der traditionellen Berufe und
dem Verschwinden der Bauernhöfe und «Montes» genannten Lehmhäuser berichten,
die wieder in ihren ursprünglichen Zustand zurückkehren. Die Zeit steht still und die
Sound umherschweifende Kamera zeigt uns das tägliche Leben der letzten BewohnerInnen
Mónica Martins Nunes, Dídio Pestana, und ihre fortdauernde tiefe Verbundenheit mit diesem Land.
André Neto
Music En By getting closer to the figure of her deceased grandfather, to whom the film is
Grupo Coral “Os Cardadores” da Sete dedicated, Mónica Martins Nunes sets off to discover the last inhabitants of Serra de
Production Serpa, an arid region in Lower Alentejo, in southern Portugal. Once divided into “sor-
Mónica Martins Nunes; tes”—parcels of land meant for a single cereal crop—, the region has since fallen victim
Pedro Fernandes Duarte (Primeira Idade) to industrial agriculture and rural exodus. The young director imbues her account with
Selected Filmography gentle rhythm, contemplating landscapes of breath-taking beauty and sharing with us
2021 Sortes (mlf) the peaceful pleasure of the chance encounters. Thanks to the moving complicity of
2016 The Ashes Remain Warm (sf) the inhabitants, the film explores the territories of memory. From this art of storytelling
emerge poems and tales of the past, evoking the harshness of traditional trades and
the disappearance of farms and “montes”, those earthen houses see to be returning to
Contact
Mónica Martins Nunes their original state. Time stands still, the camera wanders around gracefuly, showing us
+49 (0)15753492070 how the daily life of the last inhabitants and their profound attachment to this land still
monica.martins.nunes@gmail.com go on. – Javier Martín
108 Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages

Spare Parts
Godi hirdirinn
Helga Rakel Rafnsdóttir
Iceland | 2020 | 44’ | Icelandic, English
International Premiere

Fr Thorbjörn Steingrimsson tra-


vaille avec son corps. De bon matin, il
enfile son bleu de travail et sort dans le
froid ensoleillé du paysage islandais. Sa
ferme ne contient pas, comme les autres,
des chèvres ou des moutons, mais des
centaines de voitures disposées dans
un vaste champ. Il fait sa récolte avec vi-
tesse et précision, prélevant les pièces
dans les carcasses pour les recycler sur
d’autres voitures. Tel un chirurgien dis-
posant d’une vaste réserve d’organes, il permet aux voitures de rester en vie. Avec
un très beau sens du cadre et de la cinématographie, Helga Rakel Rafnsdóttir s’arrête
sur les détails des entrelacs de métal et sur les sublimes ciels islandais. La narration
s’attarde également sur la femme et les enfants de Thorbjörn, laissant voir un homme
entièrement dévoué à sa famille, dans le paysage improbable de ce cimetière de
voitures. Les pièces des anciens bolides, désormais immobiles, deviennent les élé-
ments d’un paysage à la beauté singulière.

De Thorbjörn Steingrimsson ist ein Mann, der weiss, was körperliche Arbeit ist.
Frühmorgens zieht er seine Latzhose an und stapft hinaus in die kalte, sonnige is-
ländische Landschaft. Im Gegensatz zu den meisten anderen ist sein Hof nicht voller
Ziegen oder Schafe, sondern voller Autos – Hunderte von Autos auf einem grossen
Stück Land. Die Früchte seiner Arbeit sind die Teile dieser maroden Fahrzeuge, die
für andere Autos verwertet werden können. Viele Autos haben seinen Fähigkeiten
und seiner fast chirurgischen Vorgehensweise ihr Überleben zu verdanken. Mit ei-
nem scharfen Blick für Einstellungen und einer Vielfalt von filmischen Ideen setzt
Helga Rakel Rafnsdóttir verbeultes Blech und den prachtvollen blauen isländischen
Himmel in Szene, die sich beide auf ihre eigene Art und Weise als aussergewöhnlich
Photography erweisen können. Auch Thorbjörns Frau und Kinder sind Teil der Erzählung, und wir
Arnar Þórisson, Helga Rakel Rafnsdóttir lernen nach und nach einen Mann kennen, der sich in der einzigartigen Landschaft
Editing des Autofriedhofs ganz seiner Familie widmet. Und plötzlich fügen sich diese einst
Stefanía Thors, Helga Rakel Rafnsdóttir schnellen und nun unbeweglichen Metallgebilde in eine Landschaft von einzigartiger
Music Schönheit ein.
Hermigervill
En Thorbjörn Steingrimsson is a man who carries out physical labour. Early in
Production
Helga Rakel Rafnsdóttir (Skarkali) the morning, he puts on his overalls and goes out into the cold, sunny Icelandic
countryside. His farm, unlike the rest, is not full of goats or sheep but hundreds of
Filmography
2020 Spare Parts (mlf) cars arranged on a large field. He harvests with speed and precision, extracting spare
2015 Hidden Woods (sf) parts from the carcasses to recycle them on the other cars. Like a surgeon with a vast
2008 The Cornershop (mlf) organ supply, he keeps cars alive. With a beautiful sense of framing and cinemato-
graphy, Helga Rakel Rafnsdóttir dwells on the detail of both the twisted iron and the
splendid blue Icelandic skies; each, in their own way, can turn out to be extraordinary.
Contact
The narration also lingers on Thorbjörn’s wife and children, revealing a man entirely
Andrew Norton
Raina Films devoted to his family, in the unlikely landscape of this car cemetery. The parts of these
+358 505343213 former speedsters, now immobile, somehow create a landscape of singular beauty.
andy@rainafilms.com – Violeta Bava
Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages 109

Strict Regime
Nachalnik otriada
Nikita Yefimov
Russia | 2021 | 46’ | Russian
World Premiere

Fr Nikita Yefimov introduit sa


caméra dans le centre de détention de
sécurité maximale de Saint-Pétersbourg
pour dresser un portrait du chef du
département pénitentiaire. Ce dernier
propose de mettre en scène lui-même
quelques moments de vie quotidienne
de la prison, pour véhiculer une image
positive du centre. L’officier s’improvise ainsi réalisateur et prépare, de toute pièce,
des matchs de domino ou des impros de rap, avec la complicité de détenus qui
espèrent ainsi en tirer quelques avantages. Rien n’échappe à l’œil attentif de Nikita
Yefimov, qui enregistre avec ironie les gestes de l’officier et toutes les étapes de mise
en scène. À travers ce dispositif, Strict Regime raconte avec subtilité les coulisses d’une
institution et les jeux de pouvoir et de représentation qui s’y opèrent. Seul dans ce huis
clos avec sa caméra, le réalisateur parvient à capter la complexité des conditions de
vie de ce centre de haute sécurité russe. Nikita Yefimov signe une première comédie
documentaire touchante et prometteuse.

De Nikita Yefimov erhält mit seiner Kamera Zutritt zu einem Hochsicherheits-


gefängnis in Sankt Petersburg, um ein Porträt des Leiters der Abteilung für Straf-
verfolgung zu erstellen. Letzterer schlägt vor, ein paar Momente des Gefängnisalltags
selbst zu inszenieren, um ein positives Bild der Anstalt zu vermitteln. Der Beamte im-
provisiert als Regisseur und organisiert aus dem Stegreif Domino-Wettbewerbe und
Rap-Improvisationen, mit der Mithilfe der Insassen, die sich davon ein paar Vorteile
erhoffen. Nichts entgeht dem aufmerksamen Auge von Nikita Yefimov, der mit Ironie
die Gesten des Beamten und die Schritte der Inszenierung einfängt. So wirft Strict
Screenplay, Photography, Editing
Regime feinsinnig einen Blick hinter die Kulissen einer Institution und die Macht- und
Nikita Yefimov
Repräsentationsspiele, die darin stattfinden. Alleine mit seiner Kamera, gelingt es
Sound dem Filmemacher, die Komplexität der Lebensbedingungen in diesem russischen
Yuri Geddert
Hochsicherheitsgefängnis einzufangen. Nikita Yefimov liefert eine erste berührende
Production und vielversprechende dokumentarische Komödie ab.
Nikita Yefimov; Marina Razbezhkina
(The Marina Razbezhkina and Mikhail Ugarov
En Nikita Yefimov brings his camera into the maximum-security detention centre
School of Documentary Film and Theater)
in Saint Petersburg to portray the head of the penitentiary department. The latter offers
Filmography
to personally enact a few moments from the prison’s daily life, to convey a positive im-
2021 Strict Regime (mlf)
2020 Leningraders age of the centre. The officer thus improvises himself as a director and prepares, from
2019 Kind souls scratch, domino matches or freestyle rap performances, with the complicity of the
inmates who hope to benefit from it. Nothing escapes Nikita Yefimov’s watchful eye,
who records with irony the officer’s moves and all the stages of production. Through
Contact this set-up, Strict Regime subtly recounts the back-stage goings-on of an institution
Marina Razbezhkina
and the games of power and representation at play. Alone in this huis-clos with his
The Marina Razbezhkina and Mikhail Ugarov
School of Documentary Film and Theater camera, the director successfully captures the complexity of the living conditions in
+7 9166863535 this Russian high-security centre. Nikita Yefimov has created a touching and promis-
razbeg@razbeg.org ing debut documentary comedy. – Alice Riva
110 Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages

Surfaces
Superficies
Cristina Motta
Argentina, Colombia | 2021 | 10’ | Spanish
World Premiere

Fr Les images de Cristina Motta


reflètent de manière poignante une bles-
sure encore vive en Amérique latine,
celle du traumatisme de personnes en-
levées et disparues, victimes de violence,
fut-elle politique, armée ou misogyne.
Au gré d’une écriture intelligente et
implacable, révélée sur un ton incisif, la
dénonciation des événements s’articule
autour d’une description sobre et con-
cise d’éléments naturels – la terre, l’eau,
la pierre – perpétuellement mis en miroir
avec ce passé violent. On y retrouve un
équilibre apparent des éléments de notre quotidien aux côtés de la vie et de la mort.
C’est en évoquant la rationalité de l’organisation des cimetières, dont la surface est
faite « de traditions, de choix, ou simplement de possibilités », et en soulignant leur
harmonie faite de pierres et de rituels, que la réalisatrice pointe du doigt l’insupportable
injustice des centaines de corps enterrés sur le flanc d’une colline de Medellín ou
celle des milliers de disparu.e.s jeté.e.s vivant.e.s depuis des avions militaires dans le
Rio de la Plata pendant la dictature argentine.

De Auf den Bildern von Cristina Motta wird auf ergreifende Weise eine noch
offene Wunde in Lateinamerika sichtbar: das Trauma der entführten und verschwun-
denen Personen, die politischer, frauenfeindlicher oder Waffengewalt zum Opfer ge-
fallen sind. Im Zuge einer intelligenten und gnadenlosen Erzählung, vorgetragen in
einem einschneidenden Ton, werden die Geschehnisse angeprangert. Dazu bedient
sich die Filmemacherin der natürlichen Elemente – Erde, Wasser, Stein – die nüchtern
und genau beschrieben und ständig mit dieser von Gewalt geprägten Vergangenheit
gespiegelt werden. So wird ein offensichtliches Gleichgewicht der Elemente unseres
Alltags neben Leben und Tod erkennbar. Durch die Beschreibung der rationalen
Photography Organisation der Friedhöfe, deren Oberfläche aus «Traditionen, Entscheidungen
Nadina Marquisio oder einfach Möglichkeiten» besteht, und die Betonung ihrer Harmonie aus Steinen
Sound und Ritualen zeigt Motta mit dem Finger auf die unerträgliche Ungerechtigkeit des
Lucho Corti Schicksals der hunderten von Toten, die am Hang eines Hügels in Medellín begra-
Editing ben sind, und der tausenden von Verschwundenen, die während der argentinischen
Cristina Motta Diktatur lebend aus Militärflugzeugen in den Río de la Plata geworfen wurden.
Music
Alejandra Tokatlian En Cristina Motta’s images poignantly reflect a still festering wound in Latin
Production America, that of the trauma of the kidnapped and “disappeared” people, victims of
Cristina Motta (Cristina Motta) violence, be it of political, armed or misogynous nature. Through intelligent and im-
Filmography placable writing, revealed in an incisive tone, the denunciation of the events is built
2021 Surfaces (sf) around an understated and concise description of natural elements—earth, water,
2015 1982 (sf) stone—perpetually mirrored with this violent past. Here we find an apparent balance
2013 Ezeiza (sf) with the elements of our daily life alongside life and death. By evoking the rationality of
the organisation of the cemeteries, the surface of which is made of “traditions, choices,
or simply possibilities”, and by highlighting their harmony, constructed of stones and
Contact
Cristina Motta rituals, the director points out the unbearable injustice of hundreds of bodies buried
+5491150627613 on the Medellín hillside or that of the thousands of “disappeared” thrown alive from
tokatlianes@gmail.com military planes into the Rio de la Plata during the Argentine dictatorship. – Javier Martín
Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages 111

The Communion of My Cousin Andrea


A comuñón da miña prima Andrea
Brandán Cerviño
Spain | 2021 | 13’ | Galician
World Premiere

Fr La communion d’Andrea a lieu


dans une petite église galicienne rurale,
selon des traditions d’un autre temps.
Ayant fréquenté une école de cinéma,
son cousin se voit réquisitionné par la
famille pour être photographe officiel
de la cérémonie. Si les images origina-
les traduisent tant la modestie d’un lieu
que l’appréhension sceptique de ce
moment par la petite fille, les échanges
entre cette dernière et son cousin, a
posteriori, permettent de cerner les
goûts d’Andrea, très en contrastes avec
la situation, et marqués par l’univers
des clips vidéos et d’une certaine urbanité. Un film bonbon, aux apparences de film
amateur détourné, dans lequel les souvenirs de la petite cousine inspirent au cinéaste
l’usage d’outils techniques venant teinter les images, à grand renfort d’animation,
d’effets spéciaux et, de façon peut-être plus significative encore, de mélodies et d’ha-
billages sonores. Sur fond de reggaeton, les smartphones se substituent aux bibles et
chapelets et révèlent en quelques minutes un portrait croisé affectueux et désopilant
à l’humour pop.

De Andreas Kommunion findet nach aus einer anderen Zeit stammenden Tradi-
tionen in einer kleinen Landkirche in Galizien statt. Ihr Cousin, der eine Filmschule
besucht hat, wird von der Familie als offizieller Fotograf der Zeremonie verpflichtet.
Geben die Originalbilder sowohl die Bescheidenheit des Ortes als auch das skep-
tische Bangen des Mädchens vor diesem Moment wieder, so lässt der Austausch
zwischen Andrea und ihrem Cousin im Nachhinein ihr mit der Situation kontrastie-
renden Geschmack erkennen, die von der Welt der Video-Clips und einer gewis-
sen Urbanität geprägt ist. Ein süsser Film wie ein entwendeter Amateurfilm, in dem
Screenplay
Brandán Cerviño
die Erinnerungen der kleinen Cousine den Filmemacher dazu inspirieren, die Bilder
mit technischen Mitteln und unter Einsatz von Animation, Spezialeffekten und, was
Photography, Editing
vielleicht noch wichtiger ist, mit Melodien und Soundeffekten zu färben. Vor dem
Brandán Cerviño
Hintergrund von Reggaeton-Musik ersetzen Smartphones Bibeln und Rosenkränze
Sound und offenbaren in wenigen Minuten einen liebevollen und urkomischen Querschnitt
Daniela Fung Macchi
durch den Pop-Humor.
Production
Brandán Cerviño Abeledo,
En Andrea’s communion takes place in a small rural Galician church, as per the
Sabrina Zimmermann (Filmes de Pedra)
traditions of another time. Having attended film school, her cousin finds himself
Filmography requisitioned by the family to serve as the ceremony’s official photographer. If the
2021 The Communion of my cousin Andrea
original images convey both the modesty of the place and the little girl’s sceptical
(sf)
2020 There’s a Virgin up the Hill (sf) apprehension of this moment, the later exchanges between her and her cousin pro-
2019 En la boca de lana mina (sf) vide insight into Andrea’s tastes, which contrast greatly with the situation, and are
2018 Carta a Leningrado (sf) marked by the world of video clips and a certain urbanity. A treat of a film, resembling
a hijacked amateur film, in which the memories of the young cousin inspire the film-
maker to use technical tools to tint the images, with a great deal of animation, special
Contact
effects and, perhaps more significantly, melodies and sound design. Against a back-
Josep Prim
Marvin&Wayne drop of reggaeton, smartphones replace rosaries and bibles revealing, in the space of
+34 934863313 a few minutes, an affectionate and hilarious cross-portrait, imbued with pop humour.
fest@marvinwayne.com – Emilie Bujès
112 Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages

The Orphanage
Teboho Edkins
Germany, South Africa, France | 2021 | 8’ | Mandarin Chinese
World Premiere

Fr Dans les plaines rurales du


Lesotho, Teboho Edkins documente une
journée dans la vie d’enfants résidant
dans un orphelinat bouddhiste financé
par une organisation caritative taïwa-
naise. La vie confinée et strictement
réglementée des orphelins est notam-
ment décrite dans une séquence de
chant et de transe. Observant délicate-
ment les moindres gestes des enfants et
des moines, le film détaille comment les
relations de pouvoir s’instaurent entre les deux parties. Lors des différents exercices,
que ce soit la position des mains ou la tenue générale du corps – qu’il soit fatigué,
recroquevillé ou distrait – le comportement des enfants est toujours minutieusement
surveillé, sans que l’on reconnaisse la nature de cette autorité. Toujours à bonne dis-
tance et sans prendre parti, le film interroge les conditions de partage d’un système
de valeurs morales. En fin de compte, il s’agit également de montrer la persistance
de la religion bouddhiste dans un pays majoritairement chrétien, visibilisant ainsi une
communauté destinée à disparaître.
Photography
Samuel Lahu
De In den ländlichen Ebenen Lesothos dokumentiert Teboho Edkins einen Tag
Sound im Leben von Kindern, die in einem buddhistischen, von einer gemeinnützigen tai-
Johannes Kunz wanesischen Organisation finanzierten Waisenhaus leben. Das beengte und streng
Editing geregelte Leben der Waisen wird vor allem in einer Sequenz aus Gesang und Trance
Teboho Edkins beschrieben. Feinfühlig beobachtet der Film selbst die kleinsten Gesten der Kinder
Production und Mönche und zeigt, wie die Machtbeziehungen zwischen den beiden Parteien
Teboho Edkins, Don Edkins (Day Zero Films UG); entstehen. Bei verschiedenen Übungen wird das Verhalten der Kinder stets minutiös
Janja Kralj (KinoElektron) beobachtet, die Position der Hände und die allgemeine Körperhaltung, ob erschöpft,
Filmography gekrümmt oder abgelenkt, ohne dass die Art dieser Autorität erkennbar wäre. Immer
2021 The Orphanage (sf) mit einem guten Abstand und ohne Partei zu ergreifen hinterfragt der Film die
2020 Shepherds (sf) Bedingungen, unter denen ein System moralischer Werte geteilt wird. Schliesslich
2020 Days of Cannibalism
könnte es sein, dass es auch darum geht, zu zeigen, dass die buddhistische Religion
2017 I am Sheriff (sf)
2016 Initiation (sf) in einem hauptsächlich christlich geprägten Land fortbesteht, und auf diese Weise
2015 Coming of Age eine vom Verschwinden bedrohte Gemeinschaft sichtbar zu machen.
2013 Gangster Backstage (mlf)
2011 Gangster Project (mlf) En On the rural plains of Lesotho, Teboho Edkins documents a day in the life of
2011 Thato (sf) children living in a Buddhist orphanage funded by a Taiwanese charity. The confined
2008 Kinshasa 2.0 (sf)
and strictly regulated life of the orphans is described in a sequence made of songs
2006 Gangster Project 1 (sf)
2005 True Love, (sf) and trance. Delicately observing the children’s and the monks’ slightest moves, the
2005 Looking Good (mlf) film details how relationships of power are established between the two parties.
2004 Ask me I’m Positive (mlf) During different exercises, whether it is the position of the hands or the general pos-
ture of the body—whether tired, crouched or distracted—the children’s behaviour
is always carefully monitored, without the nature of this authority being recognised.
Contact
Always at a good distance and without taking sides, the film questions the conditions
Teboho Edkins
Day Zero Films UG for the sharing of a system of moral values. In the end, it is also a matter of showing
+49 15777586289 the persistence of the Buddhist religion in a predominantly Christian country, thus
tebohoedkins@gmail.com making visible a community doomed to disappear. – Tom Bidou
Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages 113

The Stillness Syndrome


Síndrome de los quietos
León Siminiani
Colombia, Spain | 2021 | 30’ | English, Spanish
World Premiere

Fr En 2018, un groupe de cinéastes,


se faisant appeler THE MOTIONLESS, se
lance dans la réalisation d’un essai sur
un hypothétique syndrome d’immobilité
en Colombie. Dans ce cadre, ils invitent
Luis Ospina, maître du documentaire
colombien, le candidat à la présidence
Gustavo Petro et l’écrivain Juan Gabriel
Vásquez à leur donner des indices qui
leur permettront d’approfondir l’histoire
du pays. Construit comme un ludique
mockumentary, The Stillness Syndrome
s’amuse à brouiller les pistes et multiplie
les points de vue pour dérouler son récit. Mêlant d’innombrables sources d’images et
de sons, León Siminiani fabrique son puzzle devant nous à la faveur du montage, don-
nant ainsi à voir l’artiste au travail. À la fois hommage à l’univers cinématographique
du documentariste Luis Ospina et exploration de l’histoire politique du pays, le film
reconnaît sa dette envers ses aînés tout en s’offrant une liberté nouvelle et néces-
saire. Dans ce geste profondément touchant, Siminiani laisse apparaître un vrai désir
de cinéma.

De 2018 begann eine Gruppe von Filmemachern, die sich THE MOTIONLESS nannte,
mit der Realisierung eines Essayfilms über ein hypothetisches Immobilitätssyndrom in
Kolumbien. In diesem Zusammenhang baten sie den Meister des kolumbianischen
Dokumentarfilms Luis Ospina, den Präsidentschaftskandidaten Gustavo Petro und
den Schriftsteller Juan Gabriel Vásquez, ihnen Anhaltspunkte zu geben, um die
Screenplay Geschichte des Landes zu vertiefen. Der Aufbau von The Stillness Syndrome ähnelt
León Siminiani, Jorge Caballero, dem eines spielerischen Mockumentarys. Der Film vergnügt sich damit, die Spuren
Miguel A. Trudu zu verschleiern und zahlreiche Perspektiven zu zeigen, um seine Story zu entfalten.
Photography Durch die Vermischung unzähliger Bild- und Tonquellen kreiert León Siminiani sein
David Correa Puzzle vor unserem Auge und bedient sich des Schnitts, um den Künstler bei der
Sound Arbeit zu zeigen. Der Film ist zugleich eine Hommage an das filmische Universum des
Alejandro Molano Dokumentarfilmemachers Luis Ospina und eine Studie der politischen Geschichte des
Editing Landes. Er erkennt seine Schuld gegenüber den Älteren an und nimmt sich zugleich
Miguel A. Trudu eine neue und notwendige Freiheit. Mit diesem tief berührenden Film bringt Siminiani
Music eine echte Sehnsucht nach Kino zum Vorschein.
Konga Music
En In 2018, a group of filmmakers calling themselves THE MOTIONLESS set out to
Production
Jorge Caballero (GusanoFilms) create an essay film about a hypothetical immobility syndrome in Colombia. In this
context, they invite Luis Ospina, master of the Columbian documentary, presidential
Selected Filmography
2021 The Stillness Syndrome (sf) candidate Gustavo Petro and writer Juan Gabriel Vásquez to give them clues to enable
2018 Apuntes para una pelicula de atracos them to delve into the country’s history. Constructed as a playful mockumentary, The
2012 Mapa Stillness Syndrome has fun blurring the boundaries and multiplying the points of view
to unfold its story. Mixing countless sources of images and sounds, León Siminiani
assembles his puzzle in front of us through his editing, allowing us to see the artist at
Contact
work. Both an homage to the cinematographic universe of documentary filmmaker
Pablo Menéndez
Marvin & Wayne Ospina and an exploration of the country’s political history, the film acknowledges its
+34 93 486 33 13 debt to its elders while affording itself a new and necessary freedom. In this deeply
pablo@marvinwayne.com touching gesture, Siminiani reveals a true desire for cinema. – Tom Bidou
114 Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages

The City of the Sun


Gorod solnca
Maria Semenova
Russia | 2020 | 30’ | Russian
International Premiere

Fr La Cité du Soleil est une colo-


nie en Sibérie habitée par une secte de
croyant.e.s de l’Ancien Testament dirigée
par Vissarion, un ancien agent de po-
lice qui affirme être la réincarnation de
Jésus Christ. Plus de 4 000 fidèles vivent
là, isolé.e.s de la société, suivant les com-
mandements de leur gourou. Au cours de
cérémonies méticuleusement mises en
scène, Vissarion menace les infidèles
d’une Apocalypse devant ses adeptes
fasciné.e.s. Dans une atmosphère feutrée,
nous suivons Tisha, un jeune garçon que
son père emmène à la Cité du Soleil.
Nuit après nuit, les souvenirs de sa mère
et de son frère sont remplacés par les
dogmes du Dernier Testament. Maria
Semerova crée un jeu sophistiqué d’ombres et de lumières. À partir de quelques
lignes dramatiques et d’un paysage sonore fait d’éléments qui s’enchevêtrent, elle
traduit le processus impalpable d’endoctrinement et d’isolement qui hypnotise peu
à peu enfants et adultes. En évoluant dans le village, la caméra capte les fissures qui
laissent apparaître des mécanismes de séduction et de coercition, révélant ainsi le
côté inquiétant du sectarisme.

De The City of the Sun ist eine sibirische Siedlung, in der Anhänger der Sekte des
letzten Testaments leben, die Jünger des ehemaligen Verkehrspolizisten Wissarion,
der selbsternannten Reinkarnation von Jesus Christus. Dort leben über 4000 Gläubige
isoliert von der Gesellschaft nach den Geboten ihres Gurus. In minutiös inszenierten
Zeremonien predigt Wissarion den Ungläubigen das Ende der Welt und hält seine
AnhängerInnen irgendwie in seinem Bann. In einer gedämpften Atmosphäre folgen wir
Tisha, einem Kind, das von seinem Vater in die Stadt der Sonne gebracht wird. Nacht
für Nacht werden Tishas Erinnerungen an seine Mutter und seinen Bruder durch die
Dogmen der Sekte ersetzt. Maria Semerova kreiert ein raffiniertes Spiel aus Licht und
Schatten. Mit nur wenigen dramaturgischen Elementen und einer mehrschichtigen
Geräuschkulisse überträgt sie einen nicht greifbaren Prozess der Indoktrination und
Screenplay, Editing Isolation auf die Leinwand, in dem Kinder und Erwachsene gleichermassen langsam
Arno Peeters
hypnotisiert werden. Die Kamera bewegt sich durch das Dorf und findet die kleinen
Photography Risse, durch die die Mechanismen der Verführung und des Zwangs an die Oberfläche
Alexander Aleshkovskiy
kommen und die dunkle Natur des Sektarismus offenbaren.
Sound
Daria Gileva En The City of the Sun is a colony in Siberia inhabited by a sect of Old Testament
Music believers led by Vissarion, a former police officer and self-proclaimed reincarnation
Michael Dubovik of Jesus Christ. More than 4,000 faithful live there, isolated from society, following the
Production commands of their Guru. During meticulously staged ceremonies, Vissarion preaches
Maria Semenova the end of the world for the non-believers in front of his spellbound followers. In a
Filmography hushed atmosphere, we follow Tisha, a boy whose father brings him to The City of
2020 The City of the Sun (sf) the Sun. Night after night Tisha’s memories of his mother and brother are replaced
by the dogmas of the Old Testament. Maria Semerova creates a sophisticated game
of light and shadow. With but few dramatic elements and a layered soundscape, she
Contact
translates on the screen an intangible process of indoctrination and isolation in which
Ekaterina Rusakovich
Eastwood Agency children and adults alike are slowly hypnotized. Moving through the village, the
+7 9170234282 camera finds the little cracks that reveal the mechanisms of seduction and coercion,
ekaterina@eastwood.agency thus revealing the disturbing nature of sectarianism. – Rebecca de Pas
Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages 115

Timkat
Ico Costa
Portugal | 2021 | 13’ | Amharic
World Premiere

Fr Un voyage à Gondar, ville im-


périale et ancienne capitale de l’Éthiopie,
filmé par Ico Costa, l’un des réalisateurs
portugais les plus talentueux de sa gé-
nération. Le film nous plonge peu à peu
au cœur du Timkat, fascinant rituel de
l’église orthodoxe commémorant le bap-
tême du Christ dans le fleuve Jourdain.
Porté par une caméra qui se tient d’abord
à distance, le regard du réalisateur se
perd progressivement dans une marée
de visages, de musique et de corps. Des
images brutes, captivantes, ennoblies
par une texture qui souligne l’essence
intemporelle de ce rite de purification, où celles et ceux qui ne sont pas baptisé.e.s
ne pourront pas atteindre le royaume des cieux. Loin d’une écriture ethnographique
conventionnelle, la mise en scène fragmentée et le montage sonore subliment un film
qui questionne les liens étroits entre le politique et le religieux. Dernière ville libérée
de l’occupation de l’armée de Mussolini, Gondar célèbre aussi le Timkat comme un
symbole de liberté, intégrant ce rituel dans un récit de reconstruction de l’identité
nationale éthiopienne.

De Eine Reise nach Gondar, Kaiserstadt und ehemalige Hauptstadt Äthiopiens,


gefilmt von Ico Costa, einem der talentiertesten portugiesischen Regisseure seiner
Generation. Nach und nach bringt uns der Film das faszinierende Timkat-Ritual der
orthodoxen Kirche näher, das der Taufe Christi im Jordan gedenkt. Mit seiner aus der
Ferne agierenden Kamera verliert sich der Blick des Regisseurs allmählich in einer Flut
von Gesichtern, Musik und Körpern. Rohe, fesselnde Bilder, deren Beschaffenheit die
Photography zeitlose Essenz dieses Ritus der Läuterung unterstreicht, bei dem den nicht Getauften
Ico Costa, Ana Mariz
der Zutritt zum Himmelreich verwehrt ist. Die von einem konventionellen ethnografi-
Sound schen Ansatz weit entfernte fragmentierte Inszenierung und die Klangmontage sub-
Ana Mariz, Tewoderous Ayanaw limieren einen Film, der die zwischen der politischen und der religiösen Sphäre beste-
Editing henden Verbindungen beleuchtet. Gondar, die letzte Stadt, die von der Besatzung
Raúl Domingues, Ico Costa durch Mussolinis Armee befreit wurde, feiert das Timkat auch als Symbol der Freiheit
Production und macht dieses Ritual zum Bestandteil einer Geschichte des Wiederaufbaus des
Ico Costa (Oublaum Filmes) äthiopischen Nationalbewusstseins.
Filmography
2021 Timkat (sf) En A journey to Gondar, the imperial city and former capital of Ethiopia, filmed
2019 Alva by Ico Costa, one of the most talented Portuguese filmmakers of his generation. The
2017 Uproar, Eclipse film gradually plunges us into the heart of Timkat, a fascinating orthodox church ritual
2017 Nyo Vweta Nafta (sf)
commemorating the baptism of Christ in the Jordan River. Borne by an initially dis-
2014 Antero (sf)
2013 Current (sf) tanced camera, the director’s gaze progressively loses itself in a tide of faces, music
2012 Four Hours Barefoot (sf) and bodies. Raw and captivating images, enhanced by a texture that highlights the
2012 Libhaketi (sf) timeless essence of this purification rite, in which those who are not baptised will be
barred from entering the kingdom of heaven. Far removed from conventional ethno-
graphical writing, the fragmented mise en scène and sound design sublimate a film
Contact
that questions the strong ties between politics and religion. The last city to be liberated
Miguel Valverde
Portugal Film – Portuguese Film Agency from occupation by Mussolini’s army, Gondar also celebrates Timkat as a symbol of
+351 213466172 freedom, incorporating this ritual into a tale of reconstruction of Ethiopian national
pf@portugalfilm.org identity. – Javier Martín
116 Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages

Trees in Summer
Suyu Lee
South Korea | 2020 | 40’ | Korean
European Premiere

Fr Une mère se remémore ses


souvenirs d’été, quand elle était petite
fille. Elle les relate à sa fille, réalisatrice.
Un jour, cette dernière tombe malade,
diagnostiquée d’une tumeur au sein.
Elle se tourne alors vers la Nature à la
recherche d’images et de sensations
qui lui rappelleraient aussi ce sentiment
laissé par l’été, pour faire ainsi commu-
nier paix et esprit dans l’attente d’une
guérison prochaine. Grâce à un collage
impressionniste fait de lumières, d’ombres, d’arb-res et d’eau, ses notes filmiques
composent un paysage imaginaire sur les choses précieuses de la vie. Comme un
remède, ce paysage lui permettra de retrouver une part de quiétude dans des mo-
ments de doute et de peur. Suyu Lee livre ici un journal aussi intime que sensoriel. À
la question dostoïevskienne « quelle beauté sauvera le monde ? », elle pourrait ainsi
répondre que la beauté de son propre monde est à trouver dans les images de ses
désirs et souvenirs, dans les jeux d’ombre et de lumière du feuillage des arbres en
été.

De Eine Mutter beschwört ihre Erinnerungen an einen Sommer in ihrer Kindheit


herauf, als sie ein kleines Mädchen war. Sie erzählt ihre Erinnerungen ihrer Tochter,
die Filmemacherin ist. Eines Tages wird die Tochter krank, sie hat einen Tumor in
der Brust. Daraufhin wendet sich auch die Tochter der Natur zu, auf der Suche nach
Bildern und Empfindungen, die auch in ihr dieses Sommergefühl heraufbeschwören
sollen, um Frieden und Ruhe zu finden, während sie auf Heilung wartet. Dank einer
impressionistischen Kollage aus Licht, Schatten, Bäumen und Wasser komponieren
ihre filmischen Noten eine imaginäre Landschaft der kostbaren Dinge im Leben. Wie
ein Heilmittel ermöglicht es ihr diese, in Momenten des Zweifels und der Angst
etwas Ruhe wiederzufinden. Mit diesem Film liefert Suyu Lee ein ebenso intimes wie
sensorisches Tagebuch. Auf die an Dostojewski angelehnte Frage «Welche Schönheit
wird die Welt retten?», könnte sie erwidern, dass die Schönheit der eigenen Welt in
den Bildern der Sehnsüchte und Erinnerungen, im Spiel aus Schatten und Licht der
Blätter eines Baumes im Sommer zu finden ist.

Photography, Editing En A mother recollects her childhood memories, when she was a young girl. She
Suyu Lee relates them to her daughter, a filmmaker. One day, the latter falls ill, diagnosed with
Production a breast tumour. She then turns towards Nature in search of images and sensations
Taewoong Won that will also remind her of this feeling of summer, and to thus bring peace to her soul
Filmography while awaiting her upcoming recovery. Thanks to an impressionist collage made of
2020 Trees in Summer (mlf) light, shade, trees and water, her filmic notes build an imaginary landscape of the
precious things in life. Like a remedy, this will enable her to find some peace in the
moments of doubt and fear. Here, Suyu Lee produces a journal that is as personal as
Contact
it is sensorial. To the Dostoyevskian question “what beauty will save the world?”, she
Suyu Lee
Ytra Film could thus respond that the beauty of her own world can be found in the images of her
+82 1051228990 desires and memories, in the interplay between shade and light in the foliage of trees
hiyui@naver.com in summer. – Aurélien Marsais
Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages 117

Vedo rosso
Adrian Paci
Italy | 2020 | 12’ | Italian
International Premiere

Fr Une femme raconte l’histoire de


sa relation amoureuse passée, abusive
et violente. Sa voix se superpose à une
image abstraite, bloquée, qui agit com-
me une panne face à l’immense blessure
que son récit traduit. Tourné d’un geste
simple, avec un doigt devant la caméra
qui forme à l’écran un monochrome
rouge, Vedo Rosso est réalisé durant
le premier confinement du réalisateur
Adrian Paci en Italie. Si l’image reflète
très concrètement son impossibilité à
tourner de nouvelles scènes durant cette
période, elle articule avant toute chose la délicate et difficile tâche qu’est la représen-
Photography, Editing tation de la douleur d’autrui. Le film évolue comme une composition entre couleur et
Adrian Paci voix, qui laisse transparaître petit à petit la complexité de l’état d’isolement externe
Sound
et interne causé par la violence domestique. Un essai poétique et politique, une ré-
Emanuele Pontecorvo flexion filmique radicale sur une cause plus urgente que jamais. Un écran rouge, vif et
brillant, qui fait écho aux yeux de la protagoniste quand elle les ferme face au soleil,
Production
Beatrice Bulgari (Fondazione
et que seule la lumière rentre.
In Between Art Film)
De Eine Frau erzählt von einer vergangenen, von Missbrauch und Gewalt geprägten
Filmography
2020 Vedo rosso (sf) Liebesbeziehung. Ihre Stimme überlagert ein abstraktes, blockiertes Bild, das ange-
2019 Prova (sf) sichts der immensen Verletzung, die in ihrer Geschichte zum Ausdruck kommt, wie
2017 Rasha (sf) eine Panne wirkt. Vedo Rosso wurde während des ersten Lockdowns des Regisseurs
2017 My Song in your Kitchen (sf) Adrian Paci in Italien gedreht, mit einer einfachen Geste, einem Finger vor der Kamera,
2017 Interregnum (sf) der als monochromer roter Bildschirm dient. Das Bild spiegelt die Unmöglichkeit,
2017 Di queste luci si servirà la notte (sf)
während dieser Zeit neue Szenen zu drehen, konkret wider. In erster Linie steht es je-
2015 The Guardians (sf)
2013 The Column (sf) doch für die heikle und schwierige Aufgabe, den Schmerz des Anderen abzubilden.
2011 The Encounter (sf) Der Film entwickelt sich wie eine Komposition zwischen Farbe und Stimme, die nach
2011 Inside the Circle (sf) und nach die Komplexität des durch häusliche Gewalt verursachten Zustandes der
2010 Electric Blue (sf) äusseren und inneren Isolation durchscheinen lässt. Ein poetischer und politischer
2009 Britma (sf) Essayfilm, eine radikale filmische Reflexion über ein Thema, das dringlicher ist denn
2007 Centro di permanenza temporanea (sf)
je. Ein roter Bildschirm, grell und glänzend, der auch für die Augen der Protagonistin
2006 Per Speculum (sf)
2005 Pilgrimage (sf) steht, wenn sie vor der Sonne die Augen schliesst und nur das Licht durchkommt.
2005 Klodi (sf)
2004 Turn on (sf) En A woman tells the story of her abusive and violent past relationship. Her voice
2004 Slowly (sf) is superimposed onto an abstract, blocked image, which acts like a breakdown in the
2002 Vajtojca (sf) face of the immense wound that her story conveys. Shot in a simple gesture, with a
2002 Piktori (sf)
finger in front of the camera forming a red monochrome image on the screen, Vedo
2001 Apparizione (sf)
2000 Believe me I am an Artist (sf) Rosso was made during the director Adrian Paci’s first confinement in Italy. While the
1997 A Real Game (sf) image very concretely reflects the impossibility for him to shoot new scenes during
1997 Albanian Stories (sf) this period, above anything else it articulates the delicate and difficult task of rep-
resenting someone else’s pain. The film evolves like a composition between colour
and voice, which gradually reveals the complexity of the state of external and internal
Contact
isolation caused by domestic violence. A poetic and political essay, a radical filmic
Leonardo Bigazzi
Fondazione In Between Art Film reflection on a cause that is more urgent than ever. A red screen, bright and vivid,
+39 3334285531 which echoes the eyes of the protagonist when she closes them against the sun, and
l.bigazzi@inbetweenartfilm.com only light comes in. – Camille Kaiser
118 Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages

Vers ce lieu enfoui


To the Hiding Place
Alexis Jacquand
France | 2021 | 59’ | French
World Premiere

Fr À travers les pentes et rochers


d’une forêt de montagne, un vieux chas-
seur, arc en main, traque chamoix, cerfs
et sangliers. Non loin, quelques enfants
peuplent une forêt, construisent une ca-
bane et jouent à se faire peur dans l’éven-
tuelle rencontre avec un animal sauvage.
Au gré d’un montage précis, le film navi-
gue entre ces deux pôles, laissant le soin
à ces récits de se faire naturellement
écho. Avec son arc, ce chasseur nous
fait l’effet d’une figure archaïque venant
nous narrer les mutations traversées par
le lieu. Dans ce territoire partagé, la forêt montagneuse constitue pour les enfants une
inépuisable surface projective pour leur imagination et la source d’un émerveillement
parfois teinté d’inquiétude. Au fur et à mesure des allers-retours entre le chasseur et
les enfants, se dessine une forme de transmission mystérieuse qui se traduit notam-
ment dans le souffle féerique insufflé au paysage. Avec son conte lumineux, Alexis
Jacquand poursuit le travail entrepris avec Sous nos pas (VdR 2014) et sonde la beauté
du lien qui unit l’humain à la nature.

De Auf den Steilhängen und Felsen eines Bergwaldes spürt ein alter Jäger, den
Bogen in der Hand, Dämsen, Hirsche und Wildschweine auf. Ganz in der Nähe
bauen Kinder eine Hütte im Wald und jagen sich Angst ein, indem sie spielen, sie
würden einem wilden Tier begegnen. Im Zuge des präzisen Schnitts navigiert der
Film zwischen diesen beiden Welten und bringt die Erzählungen in eine natürliche
Resonanz. Mit seinem Bogen wirkt der Jäger wie eine archaische Figur, die uns von
dem Wandel erzählt, der sich an dem Ort vollzogen hat. In diesem geteilten Gebiet ist
der Bergwald für die Kinder eine endlose Leinwand, auf die sie ihre Fantasie projizieren
Screenplay können, und die Quelle eines manchmal von Ängstlichkeit getrübten Entzückens. Im
Alexis Jacquand Lauf des Hin- und Hers zwischen dem Jäger und den Kindern findet eine mysteriöse
Photography Übertragung statt, die insbesondere in der märchenhaft angehauchten Landschaft
Alexis Jacquand zum Ausdruck kommt. Mit seiner strahlenden Erzählung setzt Alexis Jacquand
Sound die Arbeit fort, die er mit Sous nos pas (VdR 2014) begonnen hat, und sondiert die
Anaëlle Godard Schönheit der Verbindung zwischen Mensch und Natur.
Editing
Marie Cordenier En Across the slopes and rocks of a mountain forest, an old hunter tracks chamois,
Production
deer and boar, bow in hand. Not far away, a few children populate a forest, build
Damien Monnier (L’image d’après), a cabin and play at scaring each in the event of an encounter with a wild animal.
Francis Forge (La société des Apaches) Through precise editing, the film navigates between these two poles, allowing these
Filmography stories to naturally echo each other. With his bow, this hunter gives us the impression
2021 Vers ce lieu enfoui (mlf) of an archaic figure who tells us about the changes that the place has gone through.
2014 Sous nos pas In this shared territory, the mountainous forest is, for the children, an endless projec-
tive surface for their imagination and a source of wonderment sometimes tinged with
disquiet. A form of mysterious transmission takes shape gradually through the back
Contact
and forth between the hunter and the children, reflected in particular by the fairy tale
Damien Monnier
L’Image d’Après atmosphere of the landscapes. With his radiant story, Alexis Jacquand pursues the
+33 682096550 work begun with Sous nos pas (VdR 2014) and probes the beauty of the link between
contact@limagedapres.fr humans and nature. – Tom Bidou
Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages 119

Wavelengths
Jessie Zinn
United States, South Africa | 2021 | 11’ | English
World Premiere

Fr Dans la Baie de San Francisco,


des bénévoles d’une ligne d’écoute
téléphonique recueillent des expériences
traumatiques liées à l’avortement. Au
milieu de la nuit, les mesures de confi-
nement poussent les volontaires à tra-
vailler retranchées dans leurs foyers.
Wavelengths dresse un tableau de la pa-
role et de son pouvoir de guérison face à
des émotions difficiles à exprimer, et qui
le sont encore davantage dans la con-
fusion ambiante dû à la période d’isole-
ment. Avec une sensibilité rare, Jessie
Zinn reconstruit un espace confidentiel
de parole, grâce à un cadrage précis, à
son sens de l’observation, et à un travail
remarquable sur le son qui produit un
puissant effet d’immersion, toujours au service d’une parole libérée. Les images nous
montrent le chemin tortueux de ces mots de détresse à travers un paysage nocturne,
brumeux, un univers fantasmagorique en mouvement permanent vers l’intime. Dédié
« à celles qui trouvent le courage de parler et à celles qui les écoutent », Wavelengths
rend compte de l’écoute et, avec pudeur, des émotions et sentiments engendrés par
un avortement.

De In der San Francisco Bay Area hören ehrenamtliche Mitarbeitende einer Hotline
Menschen zu, die Erlebnisse im Zusammenhang mit Abtreibung traumatisiert haben.
Aufgrund der Ausgangsbeschränkungen sind die Ehrenamtlichen gezwungen, diese
Gespräche mitten in der Nacht von zu Hause aus zu führen. Wavelenghts zeichnet
ein Bild von der heilenden Kraft des Sprechens im Angesicht von auch in normalen
Zeiten schwer in Worte zu fassenden Emotionen, die in dieser verwirrenden Zeit der
Isolation noch schwerer auszudrücken sind. Jessie Zinn gelingt es, durch präzise
Screenplay Einstellungen, ihre Beobachtungsgabe und eine bemerkenswerte Klangmontage, die
Kirra Zinn in das Geschehen eintauchen lässt, mit beträchtlichem Einfühlungsvermögen einen
Photography, Editing
vertraulichen Raum des freien Ausdrucks Gestalt annehmen zu lassen. Bilder einer
Jessie Zinn nächtlichen, nebligen Landschaft, die zu einer fantastischen Welt verschmelzen, die
sich unbeirrbar auf das zutiefst Intime zubewegt, führen uns den verschlungenen Weg
Sound
Aurora Brachman vor Augen, den diese Worte der Verzweiflung zu nehmen haben. Wavelenghts, ein Film
der feinfühlig die von einem Schwangerschaftsabbruch ausgelösten Emotionen an-
Music
Alaskan Tapes
deutet, ist all jenen gewidmet, die den Mut finden, darüber zu sprechen. Und jenen,
die zuhören.
Production
Jessie Zinn, Aurora Brachman
En In the San Francisco Bay Area, volunteers at a telephone helpline gather trau-
Filmography matic abortion-related experiences. In the middle of the night, lockdown measures
2021 Wavelengths (sf)
push the volunteers to work from home. Wavelengths paints a picture of the power of
2021 The Home
2020 The Gallery That Destroys All Shame (sf) speech to heal emotions that are hard to express, and even more so in the confusion
2017 Can I Please Go to The Bathroom? (sf) of the period of isolation. With a rare sensitivity, Jessie Zinn rebuilds a confidential
2015 Umva (sf) space for speech, thanks to precise framing, her sense of observation, and a remark-
able work on the sound which produces a powerful immersive effect, always at the
service of empowered voices. The images show us the difficult path of these words of
Contact
distress through a nocturnal, foggy landscape, a phantasmagorical universe in per-
Jessie Zinn
Red Coat Films petual movement towards intimacy. Dedicated “to the women who find the courage to
+650 7889950 talk and those who listen to them”, Wavelengths gives us a glimpse of attentiveness,
j.zinn12@gmail.com and humbly, of the emotions and feelings brought on by an abortion. – Javier Martín
120 Compétition Internationale Moyens et Courts Métrages

Wind
Martin Putz
Austria | 2021 | 30’ | German, Spanish
World Premiere

Fr Filmer l’invisible est une vieille


lune du cinéma, qui avec l’invention des
appareils de prise de vue a cherché à
élargir, dès le départ, notre perception
de la réalité. Comment, ainsi, « capturer »
le vent ? Assis sur la Grande-Muraille
de Chine, Joris Ivens entendait des voix
murmurer « Je suis le Föhn, le diable de
l’Europe gothique. (…) Je suis la tornade
du Nebraska, ou l’odieux Simoun (…) »
dans son film testamentaire Une histoire
de vent (1989) où, asthmatique, il cher-
chait, alors que le souffle lui manquait,
à filmer celui qui balayait le désert. Au
début de Wind, Martin Putz lui rend d’ail-
leurs hommage, montrant un preneur
de son déplaçant son matériel dans un paysage désertique pour enregistrer les
rafales. Le réalisateur autrichien reprend le geste de son prédécesseur en filmant des
situations – bateau, parc éolien, pratiques artistiques..., où le vent devient « visible ».
Ses cadres, d’une grande précision, permettent d’en saisir ses manifestations hyp-
notiques, à travers les choses et les hommes qui lui font obstacle, lui résistent, l’étu-
dient, en apprivoisent les forces motrices.

De Das Unsichtbare zu filmen ist ein alter Zopf des Kinos. Mit der Erfindung von
Aufnahmegeräten versuchte es von Anfang an, unsere Wahrnehmung der Realität zu
erweitern. Wie kann man so den Wind «einfangen»? Auf der Chinesischen Mauer sit-
zend hörte Joris Ivens in seinem testamentarischen Film Une histoire de vent (1989),
in dem der Asthmatiker, dem der Atem fehlte, jenen zu filmen versuchte, der durch
die Wüste wehte, Stimmen flüstern: «Ich bin der Föhn, der Teufel des gotischen
Europas (…) Ich bin der Tornado Nebraskas, oder der heisse Samum (…)». Am Anfang
von Wind zollt ihm Martin Putz einen Tribut, indem er einen Tontechniker zeigt, der
seine Ausrüstung in einer Wüstenlandschaft bewegt, um die Böen aufzunehmen.
Der österreichische Filmemacher übernimmt die Geste seines Vorgängers und filmt
Situationen – ein Schiff, einen Windpark, künstlerische Aktivitäten ... – in denen der
Wind «sichtbar» wird. Seine hochpräzisen Einstellungen ermöglichen es, die hyp-
notischen Erscheinungsformen des Windes zu erfassen, durch die Dinge und die
Photography Menschen, die ihm im Weg stehen, ihm widerstehen, ihn untersuchen und versuchen,
Martin Putz
sich seine Antriebskräfte zunutze zu machen.
Sound
Nora Czamler, Peter Kutin, Axel Traun En Filming the invisible is a longstanding ambition of cinema, which, with the in-
Editing vention of recording devices, has sought to widen our perception of reality from the
Petra Zöpnek outset. How then can you “capture” the wind? Sitting on the Great Wall of China, Joris
Production Ivens heard voices murmuring “I am the Foehn wind, the devil of gothic Europe. (…) I
Martin Putz am the Nebraska tornado, or the horrible Simoom (…)” in his testamentary film A Tale
Filmography of the Wind (1989) in which he, asthmatic, short of breath himself, sought that which
2021 Wind (sf) swept the desert. At the start of Wind, Martin Putz pays tribute to him, showing a sound
engineer moving his equipment across a desert landscape to record the gusts. The
Austrian director picks up where his predecessor left off by filming situations—a boat,
Contact
a wind farm, artistic practices..., in which the wind becomes “visible”. His extremely
Gerald Weber
sixpackfilm precise framing makes it possible to capture its hypnotic manifestations, through the
+43 15260990 things and people that stand in its way, resist it and study it by taming its driving forces.
office@sixpackfilm.com – Emmanuel Chicon
121

Grand Angle

Fr Des longs métrages ayant


d’ores et déjà séduit le public dans
d’autres festivals ou qui marqueront
l’année à venir.

De Langfilme, die das Publikum


bereits auf anderen Festivals begeistert
haben oder die das kommende Jahr
prägen werden.

En Feature films that have already


wowed audiences at other festivals
or that shall mark the coming year.
122 Grand Angle

Captains of Zaatari
Ali El Arabi
Egypt | 2021 | 75’ | Arabic
Swiss Premiere

Fr Fawzi et Mahmoud sont ré-


fugiés syriens et vivent dans le camp
de Zaatari, en Jordanie. Coincés dans
cette ville immense faite de tentes et de
préfabriqués, ils entrevoient dans le foot-
ball, comme beaucoup de jeunes, une
des seules issues pour quitter les lieux et
trouver un avenir meilleur. Régulièrement,
une délégation venue du Qatar vient
y repérer les jeunes talents. Fawzi et
Mahmoud, coqueluches locales et amis
inséparables, ont une bonne chance de
rejoindre l’académie de jeunes espoirs
Aspire, s’entraînant dans des complexes
sportifs haut de gamme de l’Émirat.
Réussissant à rejoindre les rangs de ceux
qui deviendront peut-être des joueurs
internationaux, leur condition pourrait
les rattraper rapidement. Côtoyant leurs
idoles et bénéficiant de l’un des meilleurs
cadres d’entraînement, leur aventure
ne se poursuivra que s’ils se dépassent,
deviennent les meilleurs, et se font repérer par un club. S’ils échouent, ils devront re-
tourner au camp, où les attend une toute autre réalité. Ali El Arabi les suit au plus près
dans ce parcours hors du commun, livrant l’histoire d’une amitié unique, faite d’espoir
et de résilience.

De Die syrischen Flüchtlinge Fawzi und Mahmoud leben in dem Lager Zaatari
in Jordanien. Gefangen in dieser riesigen Stadt aus Zelten und Fertighäusern, seh-
en sie – wie so viele Jugendliche – den Fussball als einzigen Ausweg in eine bessere
Zukunft. Regelmässig kommt eine Delegation aus Katar in das Lager, um neue Talente
zu scouten. Die lokalen Lieblinge und unzertrennlichen Freunde Fawzi und Mahmoud
haben gute Chancen, es auf die Akademie Aspire für junge Nachwuchstalente zu
schaffen, die in den besten Sportkomplexen des Emirats trainiert. Doch bei dem
Versuch, es in die Auswahl der Akademie, aus der später vielleicht einmal internatio-
nale Stars werden, zu schaffen, könnten ihnen ihre Lebensbedingungen schnell einen
Strich durch die Rechnung machen. Ihr Traum, neben ihren Idolen zu spielen und von
den besten Trainerteams der Welt betreut zu werden, kann nur halten, wenn sie sich
selbst übertreffen, die Besten werden und das Interesse eines Clubs wecken. Gelingt
Photography ihnen das nicht, müssen sie zurück ins Lager, wo sie eine andere Realität erwartet.
Mahmoud Bashir
Ali El Arabi begleitet die beiden aus nächster Nähe auf ihrem aussergewöhnlichen
Sound Weg und liefert die Geschichte einer einzigartigen Freundschaft voller Hoffnung und
DB Studios
Entschlossenheit.
Editing
Menna El Shishini En Fawzi and Mahmoud are Syrian refugees living in Jordan’s Zaatari camp. Stuck
Music in this enormous city made of tents and prefabricated houses, they, like many young
Konsonant Music people, see football as one of the only ways out of the camp and towards a better
Production future. Regularly, a delegation from Qatar comes and scouts for young talents. Fawzi
Ali El Arabi (Ambient Light) and Mahmoud, local heartthrobs and inseparable friends, have a good chance of join-
Filmography ing the Aspire academy for young hopefuls, training in one of the Emirate’s high-end
2021 Captains of Zaatari sports centres. Managing to join the ranks of those who will perhaps become interna-
tional players, their position could quickly turn their lives around. Rubbing shoulders
with their idols and enjoying one of the best training environments, their adventure
Contact
will only continue if they outdo themselves, become the best, and get noticed by
Ana Vicente
Dogwoof a club. If they fail, they will have to return to the camp, where a very different reality
+44 2072536244 awaits them. Ali El Arabi follows them very closely in this unusual journey, delivering a
ana@dogwoof.com story of a unique friendship made of hope and resilience. – Aurélien Marsais
Grand Angle 123

Cuban Dancer
Roberto Salinas
Italy, Canada, Chile | 2020 | 98’ | Spanish, English
Swiss Premiere

Fr Avec son visage d’ange et son


corps élancé, Alexis, 15 ans, vit par et pour
la danse. Il compte parmi les talents pro-
metteurs de l’École nationale de ballet
de Cuba. La caméra de Roberto Salinas
suit avec un plaisir communicatif le jeune
prodige, qui se met en scène en impro-
visant avec sa partenaire et petite amie
Yelenia « chassés » et « entrechats » dans
la lumière dorée des rues de La Havane.
La vie de l’adolescent bascule pour-
tant quand ses parents déménagent en
Floride pour se rapprocher de sa sœur.
Obligé de quitter l’île matricielle, celles
et ceux qui lui sont cher.ère.s, Alexis va
traverser une période difficile. Coupé de
ses racines, ne parlant pas la langue, es-
seulé mais accepté dans le prestigieux Harid Conservatory de Boca Raton, le jeune
homme va devoir remettre en question son « style cubain » face à l’intransigeance
des méthodes américaines d’enseignement, poussé par une famille qui se sacrifie
financièrement pour qu’il puisse tenir le fil de sa passion. Cuban Dancer, film illuminé
par la grâce et l’énergie de son héros, est au documentaire ce que Billy Elliot est la
fiction.

De Mit seinem Engelsgesicht und seinem schlanken Körper lebt der 15-jährige
Alexis vom und für das Tanzen. Er gehört zu den vielversprechenden Talenten der
Nationalen Ballettschule Kubas. Kommunikationsfreudig folgt die Kamera von
Roberto Salinas dem jungen Nachwuchstalent, das sich mit seiner Partnerin und
Freundin Yelenia bei improvisierten «chassés» und «entrechats» im goldenen Licht der
Strassen von Havanna inszeniert. Doch das Leben des Jugendlichen wird auf den Kopf
gestellt, als seine Eltern nach Florida ziehen, um näher bei seiner Schwester zu sein.
Gezwungen, seine Heimatinsel und all jene, die ihm lieb sind, zu verlassen, macht
Photography Alexis eine schwere Zeit durch. Abgeschnitten von seinen Wurzeln, die Sprache nicht
Roberto Salinas sprechend, einsam, aber im angesehenen Harid Conservatory von Boca Raton aufge-
Sound nommen, muss der junge Mann angesichts der Unnachgiebigkeit der amerikanischen
Arthur Byer Lehrmethoden und angetrieben von einer Familie, die sich finanziell opfert, damit er
Editing seiner Leidenschaft weiter nachgehen kann, seinen «kubanischen Stil» in Frage
Abraham Lifshitz, Piero Lassandro, stellen. Cuban Dancer, ein Film, der von der Anmut und der Energie seines Helden
Armando Duccio Ventriglia getragen wird, ist das Dokumentarfilm Äquivalent des Spielfilms Billy Elliot.
Music
Caroline Chaspoul, Eduardo Henriquez En With his angel face and slender body, 15-year-old Alexis lives through and for
Production
dance. He is one of the promising talents at the Cuban National Ballet School. The
Simone Catania (Indyca); Paul Cadieux camera of Roberto Salinas follows the young prodigy with communicative pleasure,
(Film Option International); Fernando Lataste as he performs, improvising chassés and leaps with his partner and girlfriend Yelenia
(Valdivia Films) in the golden light of Havana’s streets. However, the teenager’s life is shaken up when
Filmography his parents move to Florida to be closer to his sister. Forced to leave his native is-
2021 Cuban Dancer land and all those dear to him, Alexis must face a difficult period. Cut off from his
roots, unable to speak the language, lonely but accepted in the prestigious Harid
Conservatory in Boca Raton, the young man will have to question his “Cuban style”
Contact
before the intransigence of American teaching methods, pushed by a family whose
Liselot Verbrugge
Deckert Distribution financial sacrifices allow him to continue to live his passion. Cuban Dancer, a film
+49 3412156638 illuminated by the grace and energy of its hero, is to the documentary form what Billy
info@deckert-distribution.com Elliot is to fiction. – Emmanuel Chicon
124 Grand Angle

Flee
Jonas Poher Rasmussen
Denmark, France, Sweden, Norway | 2021 | 90’ | Dari, Danish, Russian, English
Swiss Premiere

Fr Depuis plus de vingt ans, Amin


cache un secret qui menace de ruiner
la vie qu’il s’est construite après son
arrivée à Copenhague. Hanté par les
traumatismes de son passé – qu’il laisse
percevoir en filigrane – il décide pour la
première fois de partager son histoire
avec le réalisateur, un ami proche, qui
l’incite à se dévoiler. L’histoire révèle alors
le voyage déchirant d’Amin, de son en-
fance en Afghanistan post-communiste
à son présent d’académicien respecté
au Danemark, sur le point d’épouser son
compagnon. Réalisé principalement avec
des images d’animation remarquables
afin de préserver l’anonymat de ses
personnages, le film nous embarque dans le parcours éprouvant d’un réfugié
pour trouver asile à l’étranger, ainsi que dans la confidence de son rapport à l’homo-
sexualité. Raconté à la première personne, Flee donne aux spectateur.rice.s un senti-
ment de proximité et la sensation de réellement accéder aux souvenirs captivants du
personnage principal. Il réussit à entremêler les genres avec subtilité, sans renoncer
à une pointe d’humour. Un récit intime poignant, ayant remporté le Grand prix du Jury
à Sundance.

De Amin hütet seit über zwanzig Jahren ein Geheimnis, das das Leben, das er sich
seit seiner Ankunft in Kopenhagen aufgebaut hat, zerstören könnte. Verfolgt von den
Traumata seiner Vergangenheit, die er im Hintergrund durchscheinen lässt, beschliesst
er, seine Geschichte dem Regisseur zu erzählen, der ein enger Freund ist und ihn zu
Annimation diesem Schritt ermutigt. Die Geschichte zeigt Amins erschütternden Werdegang von
Kenneth Ladekjær
seiner Kindheit im postkommunistischen Afghanistan bis zu seiner Gegenwart als an-
Sound gesehener Akademiker in Dänemark, der kurz davorsteht, seinen Partner zu heiraten.
Edward Björner, Tormod Ringers
Der Film, der zur Wahrung der Anonymität seiner Protagonisten hauptsächlich aus be-
Editing merkenswerten Animationen besteht, nimmt uns mit auf den aufwühlenden Weg eines
Janus Billeskov Geflüchteten, der im Ausland Asyl sucht, und in seine Beziehung zur Homosexualität.
Music Der mit einer Spur Humor in der ersten Person erzählte Film, der die Genres subtil
Uno Helmersson miteinander verwebt, vermittelt ein Gefühl der Nähe und des realen Zugangs zu den
Production fesselnden Erinnerungen des Protagonisten. Eine ergreifende, intime Geschichte, die
Monica Hellström (Final Cut For Real) in Sundance mit dem Grossen Preis der Jury ausgezeichnet wurde.
Charlotte De La Gournerie
Filmography En For over 20 years, Amin has been hiding a secret that threatens to ruin the life
2021 Flee he has built for himself since arriving in Copenhagen. Haunted by the traumas of his
2015 Det han gjorde past—that he reveals implicitly—he decides to share his story for the first time, with
2012 Searching for Bill
the director, a close friend, who encourages him to come clean. The story then re-
2010 Et hus af glas (sf)
2009 Dagen efter (sf) veals Amin’s harrowing voyage, from his childhood in post-communist Afghanistan
2008 Closed Doors (sf) to his present as a respected academician in Denmark, about to marry his partner.
2006 Noget om Halfdan (sf) Created mainly with remarkable images of animation so as to maintain the anonymity
of its protagonists, the film takes us on the trying journey of a refugee to find asylum
abroad, and invites us into his relationship with homosexuality. Told in the first per-
Contact
son, Flee conveys a feeling of closeness and the sensation of genuinely accessing
Philippa Kowarsky
Cinephil the captivating memories of the main character. It succeeds in subtly interweaving
+972 35664129 genres, while retaining a healthy touch of humour. A poignant intimate tale, winner of
info@cinephil.com the Grand Jury Prize at Sundance. – Astrid Silva
Grand Angle 125

Gorbachev. Heaven
Vitaly Mansky
Latvia, Czech Republic | 2020 | 100’ | Russian
Swiss Premiere

Fr Agé de 89 ans, Mikhaïl


Gorbatchev habite aujourd’hui dans sa
résidence à l’extérieur de Moscou, en-
fermé dans ses souvenirs de gloire telle
Gloria Swanson, star oubliée du cinéma
muet dans Sunset Boulevard. Au mi-
lieu de l’hiver, dans une demeure froide
hantée par les tableaux de sa femme
Raisha (et par les images TV du président
Putin à l’arrière-plan), l’ancien dirigeant
de l’Union soviétique revient sur les ré-
formes qu’il a mises en œuvre, la chute
du Mur de Berlin et l’effondrement de l’Empire soviétique, dans un échange où les
silences et les regards, les chansons populaires et les poèmes, sont plus éloquents
que la parole elle-même. Avec une ténacité complice, le réalisateur russe Vitaly
Photography Mansky s’intéresse davantage au versant intime d’un homme lucide et vulnérable, qui
Alexandra Ivanova conserve sa joie de vivre malgré une santé déclinante, et qui traverse avec difficulté, à
Sound l’aide de son déambulateur, ce qu’il reste de sa puissance passée. Une certaine ironie
Anrijs Krenbergs et un sentiment de nostalgie s’échappent de ce huis clos, de ce portrait du pouvoir
Editing humanisé.
Yevgeny Rybalko
De Michail Gorbatschow, inzwischen 89 Jahre alt, lebt in seiner Residenz ausser-
Music
Kārlis Auzāns halb Moskaus, eingeschlossen in seine Erinnerungen an ruhmreiche Tage, und erin-
nert dabei ein wenig an Gloria Swanson, den vergessenen Stummfilm-Star aus Sunset
Production
Natalia Manskaia (Vertov);
Boulevard. Mitten im Winter, in einem kalten Haus und umgeben von den Gemälden
Vit Klusak, Filip Remunda (Hypermarket Film) seiner Frau Raissa (und Bildern von Präsident Putin, der im Hintergrund im Fernsehen
flackert), blickt der ehemalige Führer der Sowjetunion auf die von ihm eingeleiteten
Selected Filmography
2020 Gorbachev. Heaven Reformen, den Fall der Berliner Mauer und den Zusammenbruch des Sowjetreichs
2018 Putin’s Witnesses zurück. Ein Austausch, bei dem Schweigen, Blicke, Volkslieder und Gedichte mehr
2016 Rodnye (Close Relations) sagen als Worte. Mit verspielter Hartnäckigkeit versucht der russische Regisseur Vitaly
2015 Under the Sun Mansky vor allem, der inneren Welt eines klardenkenden, verwundbaren Mannes auf
2014 The Book die Spur zu kommen, der sich trotz nachlassender Gesundheit seine Lebensfreude
2013 Pipeline
bewahrt hat und mühsam mit seinem Rollator durch das wandert, was von seiner ein-
2011 Motherland or Death
2009 Beginning / Nikolina Gora. Epilogue stigen Macht geblieben ist. Ein Porträt der humanisierten Macht, das eine gewisse
2008 Virginity / Dawn / Sunset. Ironie und ein Gefühl der Nostalgie verströmt.
Dalai Lama XIV
2006 Tender Heat: Wild, Wild Beach En Aged 89, Mikhail Gorbachev now lives in his residence outside Moscow, shut
2005 Gagarin’s Pioneers away in his memories of fame like Gloria Swanson, the forgotten star of silent film in
2003 Anatomy of t.a.T.u.
Sunset Boulevard. In the middle of winter, in a cold home haunted by the paintings
2002 Broadway. Black Sea
2001 Red Tsars. Presidents Of Russia / of his wife Raisa (and by TV images of President Putin in the background), the former
Episodes: Gorbachev. After Empire ; leader of the Soviet Union looks back over the reforms he implemented, the fall of the
Yeltsin. Another Life ; Putin. Leap Year Berlin Wall and the collapse of the Soviet Empire, in an exchange in which the silences
and looks, the popular songs and the poems speak louder than the words themselves.
With complicit determination, Russian director Vitaly Mansky focuses more on the
Contact
intimate aspect of a clear-headed and vulnerable man holding on to his love of life
Liselot Verbrugge
Deckert Distribution despite his declining health and who is traversing with difficulty, with the help of his
+49 3412156638 Zimmer frame, what remains of his past potency. A certain irony and a feeling of nos-
liselot@deckert-distribution.com talgia slip out of this in camera set-up, this portrait of humanised power. –Javier Martín
126 Grand Angle

Last Days at Sea


Venice De Castro Atienza
Philippines, Taiwan | 2021 | 75’ | Filipino, Cebuano
Swiss Premiere

Fr Reyboy a 12 ans et vit à


Karihatag, un petit village de pêcheurs
isolé dans l’archipel philippin. La réali-
satrice Venice De Castro Atienza et lui
se sont lié.e.s d’amitié il y a quelques
années, et il est peu à peu devenu son
guide dans ce paradis côtier. Reyboy va
bientôt devoir partir à la ville pour étu-
dier et passe son dernier été au village,
encore innocent des tumultes de la vie
urbaine. Venice et lui décident alors de
filmer ce moment suspendu, avant que les premières gouttes de pluie ne commen-
cent à tomber. Ils enregistrent les moments précieux qu’il.elle souhaiteraient ne pas
oublier : les couchers de soleil sur la mer, les formes des nuages, les journées dans
l’eau turquoise et les nuits à la belle étoile. Mais aussi la réalité qui les rattrape : les
pêcheurs du village font face à une mer de plus en plus dangereuse et de moins en
moins poissonneuse, qui ne sera plus un moyen de subsistance pour la prochaine
génération. Il faudra donc partir et grandir, armé de son courage et d’un film pour se
souvenir de la tendresse de l’enfance.

De Reyboy ist 12 Jahre alt und lebt in Karihatag, einem kleinen, abgelegenen
Fischerdorf auf dem philippinischen Archipel. Er und die Filmemacherin Venice
De Castro Atienza haben sich vor einigen Jahren angefreundet und er wurde nach
Photography und nach zu ihrem Führer durch diesen paradiesischen Küstenabschnitt. Bald wird
Moshe Ladanga, Venice Atienza Reyboy in der Stadt in die Schule gehen und verbringt einen letzten Sommer im Dorf,
Sound noch unwissend, was das Stadtleben bereithält. Also beschliessen Venice und er,
Yannick Dauby, Cheng Chou, Fan Wu diesen Schwebezustand zu filmen, bevor die ersten Regentropfen fallen. Sie halten
Editing die kostbaren Momente fest, von denen sie sich wünschen, sie nie zu vergessen:
Anna Magdalena Silva Schlenker, Sonnenuntergänge über dem Meer, die Formen der Wolken, die Tage im türkisfar-
Katrin Maria Escay benen Wasser und die Nächte unter dem Sternenhimmel. Aber auch eine Realität, die
Production sie einholt: Das Meer wird für die Fischer des Dorfes immer gefährlicher und durch den
Venice Atienza, Fan Wu (Svemirko Film abnehmenden Fischbestand wird der nächsten Generation die Existenzgrundlage en-
Productions); Moshe Ladanga, tzogen. Es ist also Zeit, mit Mut und einem Film im Gepäck, der schöne Momente der
Katrin Maria Escay (Ninjadog Studios Inc.) Kindheit in Erinnerung ruft, aufzubrechen und erwachsen zu werden.
Filmography
2021 Last Days at Sea En Reyboy is 12 and lives in Karihatag, a small, isolated fishing village in the
2017 Bakter / The Track Changer (sf) Philippines. He and the director, Venice De Castro Atienza, became friends a few
2016 Boa Tarde Senhor Lima
years ago, and he gradually became her guide in this coastal paradise. Reyboy will
soon have to move to the city for his studies and is spending his last summer in
Contact the village, still innocent of the urban life’s chaos. So they both decide to film this
Fan Wu suspended moment, before the first drops of rain start falling, and record precious
Svemirko Film Prouctions instants that they wish never to forget: sunsets over the sea, the shape of the clouds,
+63 9171376538 days spent in the turquoise water and nights under the stars. But also the reality that
svemirkofilm@gmail.com
is catching up with them: the fishermen of the village are dealing with a sea that is
Jasmina Vignjevic increasingly dangerous and decreasingly full of fish, which will no longer provide a
Syndicado livelihood for the next generation. He will have to leave and grow up, armed with his
admin@syndicado.co bravery and a film to remember the tenderness of his childhood. – Aurélien Marsais
Grand Angle 127

Lobster Soup
Pepe Andreu, Rafa Molés
Spain, Iceland, Lithuania | 2020 | 95’ | Icelandic
Swiss Premiere

Fr Il ne se passait pas grand-


chose à Grindavik, petit port de pêche
du sud de l’Islande, jusqu’à ce que deux
frères, Krilli et Alli, y fondent le Bryggjan
Cafe. Le premier assure la restaura-
tion, notamment la préparation d’une
réputée soupe de homards, le second,
une sorte d’ambianceur nordique – au
physique tout droit sorti d’un roman de
Tolkien – tient salon avec un cercle de
pêcheurs à la retraite comptant parmi
ses membres le célèbre « dernier bo-
xeur » du pays, comme le traducteur de
Don Quichotte en Islandais, et organise
des « évènements culturels » (lectures
de poésie, concerts...). Pepe Andreu et
Rafa Molés filment avec malice une gale-
rie de personnages truculents, dont la
tranquillité est de plus en plus perturbée
par les touristes faisant halte, au retour
de leur séance de spa au Lagon bleu voisin, dans leur refuge, qui finit par susciter aussi
la gourmandise d’investisseurs désireux de savoir pourquoi ce trou perdu a gagné 5
étoiles sur Trip Advisor. Lobster Soup narre, avec des accents de comédie documen-
taire scandinavement décalée, les mésaventures d’une communauté « victime » de
son authenticité.

De Bevor die zwei Brüder Krilli und Alli das Bryggjan Cafe eröffneten, war in dem
kleinen Fischerhafen Grindavik, im Süden Islands, der Hund begraben. Ersterer
kümmert sich um das Kulinarische, vor allem um die Zubereitung der berühmten
Screenplay Hummersuppe, der andere, eine Art nordische Stimmungskanone, mit einem Kör-
Rafa Molés, Pepe Andreu, perbau, der an einen Charakter aus einem Tolkien-Roman erinnert, hält die Stammgäste
Ólafur Rögnvaldsson, Arūnas Matelis bei Laune – eine Gruppe von Fischern im Ruhestand, unter ihnen der berühmte «letzte
Photography Boxer» des Landes und der Übersetzer, der Don Quichotte ins Isländische über-
José Luis González Iglesias trug – und organisiert «kulturelle Veranstaltungen» (Poesie-Lesungen, Konzerte...). Mit
Sound einem Augenzwinkern filmen Pepe Andreu und Rafa Molés eine Reihe von unverblüm-
José Luis Rubio ten Persönlichkeiten, deren Ruhe durch die Touristen, die von ihrem Spa-Aufenthalt in
Editing
der benachbarten Blauen Lagune zurückkehren, zunehmend gestört wird. Schliesslich
Sara Marco lockt ihr Stammlokal auch Investoren an, die wissen wollen, wieso dieses verschlafene
Nest 5 Sterne auf Trip Advisor hat. Mit Elementen einer skandinavisch unkonventionel-
Music
Alberto R. Lucendo len dokumentarischen Komödie erzählt Lobster Soup vom Pech einer Gemeinschaft,
die ihrer eigenen Authentizität zum Opfer gefallen ist.
Production
Pepe Andreu & Rafa Molès (SUICAfilms);
Ólafur Rögnvaldsson (Ax Films); En Nothing much used to happen in Grindavik, a small fishing port in southern
Arūnas Matelis (Studio Nominum) Iceland, until two brothers, Krilli and Alli, founded the Bryggjan Cafe there. The former
Filmography
takes care of the catering, particularly the preparation of a renowned lobster soup,
Pepe Andreu while the latter, a sort of Nordic entertainer—with a physical appearance straight
2020 Lobster Soup out of a Tolkien novel—holds court with a circle of retired fishermen, whose mem-
Rafa Molés bers include the famous “last boxer” in the country and the Icelandic translator of
2020 Lobster Soup Don Quixote, and organises “cultural events” (poetry readings, concerts, etc.). Pepe
2018 Experimento stuka Andreu and Rafa Molés mischievously film a gallery of larger-than-life characters,
whose peace is increasingly disturbed by tourists stopping off, on their return from
the neighbouring Blue Lagoon, in their refuge, which ends up by arousing the greed
Contact
of investors eager to find out why this place in the middle of nowhere has earned 5
Matthias Angoulvant
Wide stars on Trip Advisor. Lobster Soup narrates, with overtones of a Scandinavian-style
+33 0153950464 offbeat documentary comedy, the misadventures of a community that has fallen
ma@widemanagement.com “victim” to its own authenticity. – Emmanuel Chicon
128 Grand Angle

My Place Is Here
Io resto
Michele Aiello
Italy | 2021 | 81’ | Italian
World Premiere

Fr Brescia, mars 2020. Le Spedali


Civili, l’hôpital public de la ville, se retrouve
soudainement submergé de malades in-
fecté.e.s par un virus jusqu’alors inconnu.
Pendant 30 jours, Michele Aiello devient
le témoin privilégié de la crise sanitaire
et filme avec pudeur les rapports inédits
et indispensables qui unissent patient.e.s
et personnel hospitalier. Protégé.e.s par
des masques, séparé.e.s par des vitres,
infirmier.ère.s et malades se rapprochent
dans l’épreuve. Un exercice d’observa-
tion délicat, qui saisit avec justesse le
travail des soignant.e.s et inscrit résolu-
ment le film dans la veine du cinéma di-
rect. My Place Is Here est avant tout un
film qui revendique l’humanité dans les rapports au sein de l’hôpital, une immersion
émouvante dans un quotidien marqué par l’empathie et l’implication du personnel
soignant. Même si elle est parfois douloureuse – on se reconnaît dans la peur des
malades –, Michele Aiello apporte une dimension intime à cette tranche de réalité
brute, loin du voyeurisme, de l’apologie héroïque ou du traitement médiatique
anxiogène habituel.

De Brescia, März 2020. Das Spedali Civili, das öffentliche Krankenhaus der
Stadt, sieht sich plötzlich mit einer Flut von Patienten konfrontiert, die mit einem
bisher unbekannten Virus infiziert sind. 30 Tage lang ist Michele Aiello ein privile-
gierter Augenzeuge der Gesundheitskrise und filmt diskret und unaufdringlich die
beispiellosen, unverzichtbaren Beziehungen zwischen den PatientInnen und dem
Krankenhauspersonal. Durch Masken und Glasscheiben gleichzeitig geschützt und
getrennt, kommen sich die Pflegenden und die Kranken in dieser Ausnahmesituation
näher. Ein Drahtseilakt der Beobachtung, der die Arbeit des medizinischen Personals
mit grosser Genauigkeit erfasst und den Film im Direct Cinema verortet. Aber vor
allem ist My Place Is Here ein Film, der die Bedeutung der zwischenmenschlichen
Beziehungen im Krankenhaus sichtbar macht, ein bewegendes Eintauchen in den von
Empathie und Engagement geprägten Alltag des Pflegepersonals. Die von Michele
Photography Aiello in die rohe Realität eingebrachte intime Dimension, durch die wir uns schmer-
Luca Gennari zhaft in den Ängsten der Kranken wiedererkennen, ist frei von Voyeurismus, heroischer
Editing Apologie und der üblichen angstinduzierenden Behandlung durch die Medien.
Corrado Iuvara
Music En Brescia, March 2020. The Spedali Civili, the town’s public hospital, suddenly
Francesco Ambrosini finds itself overwhelmed with ill people infected by a previously unknown virus. For
Production 30 days, Michele Aiello becomes the special witness to the health crisis and modestly
Michele Aiello (Zalab Film) films the unprecedented and indispensable relationships that unite the patients and
Filmography healthcare staff. Protected by masks, separated by screens, the nurses and the ill be-
2021 My Place Is Here come closer through the hardship. A delicate exercise in observation, which precisely
2019 One Day the Night captures the work of the carers and resolutely places the film within the direct cinema
tradition. Above all, My Place Is Here is a film that asserts the humanity that permeates
relationships within the hospital, a moving immersion in a day-to-day marked by the
Contact
empathy and dedication of the healthcare personnel. Even if it is painful at times—we
Maud Corino
Zalab Film empathise with sick people’s fears—Michele Aiello brings an intimate dimension to
+39 3336127483 this slice of raw reality, far removed from voyeurism, from heroic apology or from the
distribution@zalabfilm.eu usual anxiety-inducing media representation. – Javier Martín
Grand Angle 129

Radiograph of a Family
Firouzeh Khosrovani
Norway, Iran, Switzerland | 2020 | 81’ | French, Persian
Swiss Premiere

Fr Le jour de son mariage, Tayi, à


Téhéran, épouse la photo de Hossein, qui
vit à Genève, où elle le rejoint peu après.
La distance qui les sépare ce jour-là
persiste d’un pays à l’autre, s’immisçant
petit à petit dans leur vie commune. De
retour en Iran après la naissance de leur
fille, Tayi, activiste religieuse, y trouve un
espace où se forger une identité qui lui
est propre, alors que Hossein, progres-
siste laïque, aurait souhaité rester vivre
en Suisse. Naviguant les archives fami-
liales et usant avec finesse de leurs res-
sources cinématographiques, Firouzeh
Khosrovani raconte les différences qui
séparent ses parents l’un.e de l’au-
tre – reflétant en filigrane celles d’une
société iranienne durant les périodes
précédant et suivant la Révolution. Avec
comme point d’ancrage la maison de son enfance et les transformations qu’elle su-
bit, la réalisatrice constitue le récit fragmenté d’un couple au travers des souvenirs
qu’elle projette et des images qui lui restent – dévoilant avec force et justesse toute
la complexité d’une relation et celle du façonnement de nos identités intimes, so-
ciales et politiques.

De Am Tag ihrer Hochzeit heiratet Tayi in Teheran eine Abbildung, ein Foto von
Hossein der in Genf lebt. Nachdem sie zu ihm reist, schleicht sich die Entfernung,
die die beiden an diesem Tag trennt, nach und nach in ihr gemeinsames Leben ein.
Tayi, die nach der Geburt ihrer Tochter in den Iran zurückgekehrt ist, ist eine religiöse
Aktivistin und findet in dem Land einen Raum, in dem sie sich eine eigene Identität
schmieden kann; Hossein, weltlicher Progressist, hätte lieber in der Schweiz bleiben
Photography wollen. Beim Stöbern in den Familienarchiven und durch die geschickte Nutzung ihrer
Mohammad Reza Jahanpanah filmischen Ressourcen erzählt Firouzeh Khosrovani von den Unterschieden, die die
Editing Eltern voneinander trennen, und spiegelt filigran jene der iranischen Gesellschaft in
Farahnaz Sharifi der Zeit vor und nach der Revolution wider. Als Verankerungspunkt dienen das Haus,
Music indem sie ihre Kindheit verbrachte, und die Veränderungen, die an ihm vorgenommen
Peyman Yazdanian wurden. Durch projizierte Erinnerungen und Bilder, die ihr bleiben, rekonstruiert die
Production
Filmemacherin die fragmentierte Geschichte eines Paares und offenbart kraftvoll und
Fabien Greenberg, Bård Kjøge Rønning wahrheitsgetreu die ganze Komplexität einer Beziehung und die Entstehung unserer
(Antipode); Maijd Barzegar, intimen, sozialen und politischen Identitäten.
Firouzeh Khosrovani (Rainy Pictures);
Joël Jent (Dschoint Ventschr Filmproduktion); En On the day of her wedding, Tayi, in Tehran, marries the photograph of Hossein,
Steven Artels (RTS)
in Geneva, where she joins him shortly afterwards. The distance that separated them
Filmography on that day persists from one country to another, gradually finding its way into their
2020 Radiograph of a Family shared life. Back in Iran following the birth of their daughter, Tayi, a religious activist,
2014 Fest of Duty
finds a space there in which to forge her own identity, whereas Hossein, a secular
2014 Herfeh: Mostanadsaz
(Profession: Documentarist) progressive, would have preferred to stay and live in Switzerland. Looking through the
2012 L’archivio a oriente family archives and delicately using their cinematic resources, Firouzeh Khosrovani
2008 Rough Cut (sf) recounts the differences that separate her parents from each other—while implicitly
reflecting those of an Iranian society during the periods preceding and following the
Revolution. With her childhood home and the transformations that it undergoes as her
Contact
anchor point, the director constitutes the fragmented account of a couple’s history
Irena Taskovski
Taskovski Films through the memories that she projects and the images that remain—revealing with
+44 75 62 977 143 strength and precision the complexity of a relationship and that of the shaping of our
irena@taskovskifilms.com intimate, social and political identities. – Camille Kaiser
130 Grand Angle

Sheltered
Dierbaren
Saskia Gubbels
Netherlands | 2020 | 73’ | Dutch
International Premiere

Fr Au sein du plus grand refuge


des Pays-Bas, employé.e.s et bénévoles
travaillent ensemble pour accueillir des
animaux en détresse. Les états mentaux
des bêtes et des êtres humains sont profondément connectés et derrière des chiens
agressifs ou des chats anxieux se cache souvent un passif douloureux. Le centre
accompagne et soigne ses pensionnaires autant du point de vue physique que psy-
chologique; tandis que des chiens participent à des séances de physiothérapie sur
un tapis roulant immergé dans l’eau, des thérapeutes comportementaux les suivent
dans des salles de cours sur mesure. À travers des pratiques et activités parfois sur-
prenantes, racontées avec une douce ironie, Sheltered met en lumière la complexité
des relations entre humains et animaux. Avec tendresse, ce documentaire d’obser-
vation filmé à Amsterdam raconte l’engagement d’une équipe passionnée qui fait
de son mieux pour trouver les meilleur.e.s partenaires pour chaque animal et chaque
personne.

De Im grössten Tierheim der Niederlande arbeiten Ehrenamtliche und Angestellte


Photography
Jean Counet, Aafke Beernink,
Seite an Seite, um Wesen in Not zu helfen. Der Geisteszustand der Tiere und der
Maasja Ooms Menschen ist tief verbunden, und hinter aggressiven Hunden oder verängstigten
Katzen verbirgt sich oft eine schmerzhafte Vergangenheit. Das Zentrum begleitet und
Sound
Carla van der Meijs, Marcel de Hoogd,
pflegt seine Pensionäre sowohl auf physischer als auch auf psychologischer Ebene:
Gerben Kokmeijer während Hunde auf einem Laufband im Wasser Physiotherapie bekommen, werden
sie in Vorlesungsräumen von Verhaltenstherapeuten individuell betreut. Durch bis-
Editing
Riekje Ziengs, Jeroen Goeijers, weilen überraschende Praktiken und Aktivitäten, die mit sanfter Ironie erzählt werden,
Mieneke Kramer, Jelle Redeker beleuchtet Sheltered die komplexen Beziehungen zwischen Menschen und Tieren.
Music
Zärtlich erzählt dieser in Amsterdam beobachtend gedrehte Dokumentarfilm vom
Jeroen Goeijers Engagement eines leidenschaftlichen Teams, das alles tut, um die besten Partner für
jedes Tier und jede Person zu finden.
Production
Janneke Doolaard (DOXY Films)
En At the largest shelter in the Netherlands, staff and volunteers work together to
Filmography
welcome animals in need. The mental states of animals and humans are profoundly
2020 Sheltered
2016 Naomi’s geheim (sf) connected, and the aggressive dogs or nervous cats are often hiding a painful past.
2015 0,8 Ampère geluk The centre supports and cares for its lodgers both physically and psychologically;
2012 Als ik in de Spiegel kijk (sf) dogs take part in physiotherapy sessions on a moving walkway submerged in water,
while behavioural therapists follow them customized classrooms. Through some-
times surprising practices and activities, told with gentle irony, Sheltered highlights
Contact
the complexity of the relationships between humans and animals. This observational
Mark Stucke
Journeyman documentary filmed in Amsterdam tenderly recounts the commitment of a passion-
+44 208 7866055 ate team who is trying its hardest to find the best partners for each animal and each
films@journeyman.tv person. – Alice Riva
Grand Angle 131

The Last Forest


A Última floresta Fr The Last Forest se déroule dans
le nord-est du Brésil, où la jungle et les
fleuves s’étendent jusqu’à la frontière
Luiz Bolognesi vénézuélienne. Cette terre luxuriante
Brazil | 2020 | 76’ | Yanomamie est le territoire du peuple Yanomami.
Swiss Premiere Depuis que de l’or y a été découvert,
les Yanomami sont menacé.e.s et
persécuté.e.s par les chercheur.euse.s
d’or, qui ont commis des crimes sang-
lants pour s’approprier ces terres. Bien
que son droit d’occuper le sol soit re-
connu par la loi, cette communauté voit
son existence même menacée par la
cupidité de l’homme blanc, confortée
par le gouvernement brésilien actuel.
Le film s’ouvre sur la vie quotidienne
d’un peuple indigène, pour devenir
une immersion dans les mythes et les
croyances d’une culture ancestrale, où
bons et mauvais esprits s’affrontent et
où la clé des énigmes se cache dans les
rêves. Posant un regard détaillé sur les
habitant.e.s du village tout entier, Luiz
Bolognesi révèle la beauté et la force de
ce peuple d’une grande lucidité, qui se
bat pour sa propre survie. Co-écrit par
le chaman Davi Kopenawa Yanomami,
The Last Forest est une actualisation du
mythe de David et Goliath, et une occasion unique de comprendre le sens véritable
du mot « important ».

De The Last Forest spielt im Nordosten Brasiliens, in einem Gebiet, das von üp-
pigem Dschungel und sich windenden Flüssen bedeckt ist und bis an die venezola-
nische Grenze reicht. In diesem Land des Überflusses lebt das Volk der Yanomami.
Seitdem auf dem Gebiet erstmals Gold gefunden wurde, wurden die Yanomami bed-
roht und verfolgt, im Lauf der Jahre schreckten die GoldsucherInnen nicht vor schreck-
lichen Verbrechen zurück, um sich das Land anzueignen. Obwohl ihr Recht, das Land
zu bewohnen, vom brasilianischen Gesetz anerkannt ist, bedroht die Gier des weissen
Mannes, unterstützt von der aktuellen brasilianischen Regierung, die blosse Existenz
Screenplay der Gemeinschaft. Was als Film über den Alltag eines indigenen Volkes beginnt, en-
Davi Kopenawa Yanomami, Luiz Bolognesi twickelt sich schrittweise zu einem Eintauchen in die Mythen und Überzeugungen
Photography
einer alten Kultur, in der sich gute und böse Geister bekämpfen und Träume vers-
Pedro J. Márquez teckte Hinweise zur Lösung von Rätseln enthalten. Mit sorgfältiger Kameraarbeit
und der Beteiligung des ganzen Dorfes fängt Luiz Bolognesi die Schönheit und die
Sound
Rodrigo Macedo, Armando Torres Jr.,
Stärke eines selbstbewussten Volkes ein, das ums Überleben kämpft. Der Schamane
ABC, Caio Guerin, Rosana Stefanoni Davi Kopenawa Yanomami hat The Last Forest mitgeschrieben, eine moderne Version
von David gegen Goliath und eine einmalige Gelegenheit, die wahre Bedeutung des
Editing
Ricardo Farias Wortes «wichtig» zu lernen.
Music
En The Last Forest is set in the North-Eastern part of Brazil, where luxuriant jungles
Talita del Collado
and sinuous rivers cover the territory up to the border with Venezuela. This lavishing
Production
land is home to the Yanomami people. Since gold was first found there, the Yanomami
Caio Gullane, Fabiano Gullane (Gullane);
Laís Bodanzky, Luiz Bolognesi (Buriti Filmes)
have been threatened and persecuted by prospectors who have readily committed
ferocious crimes to get possession of the land over the years. Despite the fact that
Filmography
their right to occupy the land is recognized by Brazilian law, the white man’s greed,
2020 The Last Forest
2018 Guerras Do Brasil.Doc endorsed by the current Brazilian government, endangers the very existence of the
2018 Ex-Shaman community. What starts as a film on the daily life of an indigenous people gradually
2013 Rio 2096 A Story of Love and Fury becomes an immersion in the myths and beliefs of an ancient culture, in which evil
and benevolent spirits battle against each other and dreams hide clues to resolve
mysteries. With meticulous camera work and the participation of the whole village,
Contact
Luiz Bolognesi embraces the beauty and strength of a self-aware people fighting for
Laura Rossi
Gullane its survival. Co-written by the shaman Davi Kopenawa Yanomami, The Last Forest is a
+55 1150840996 modern version of David vs Goliath and a unique opportunity to learn the true mean-
international@gullane.com ing of the word “Important”. – Rebecca de Pas
132 Grand Angle

The Rossellinis
Rossellinis
Alessandro Rossellini
Italy, Latvia | 2020 | 90’ | Italian, English
Swiss Premiere

Fr Le film s’ouvre sur une pièce


majeure des archives cinématographi-
ques : l’enterrement à Rome du grand
cinéaste Roberto Rossellini, père du
néoréalisme italien, qui en 1977 rassem-
ble sa famille aux côtés d’une foule im-
mense. C’est la fin d’une époque, pour le
cinéma comme pour la famille. À partir
de ce moment-charnière, on revient sur
le passé pour découvrir la vie familiale
complexe d’un couple mythique du
cinéma, Ingrid Bergman et Roberto
Rossellini. Mais le film regarde égale-
ment vers l’avant, exposant les chemins
choisis et les difficultés rencontrées par
les membres de la dynastie. Narré à
la première personne par Alessandro
Rossellini, petit-fils de Roberto, ce der-
nier examine de l’intérieur les relations entre les individus et leur rapport au patrimoine
culturel et familial. On retiendra une précieuse conversation avec Isabella Rossellini,
qui brille tant par sa beauté que par son intelligence et sa finesse. Cet hommage à
la vie, à la famille et à l’art se clôt sur une grande réunion entre Rossellini, moment
émouvant de réconciliation.

De Der Film beginnt mit den bedeutungsschweren Archivbildern der Beerdigung


von Roberto Rossellini 1977 in Rom. Der grosse Filmemacher und Gründer des italie-
nischen Neorealismus wird von seiner Familie und einer Menschenmenge zu seiner
letzten Ruhestätte begleitet. Für das Kino und für die Familie ist es das Ende einer Ära.
Von da aus blickt der Film in die komplexe Familiengeschichte zurück, die in diesem
Fall mit dem legendärem Paar Ingrid Bergman und Roberto begann. Ein Blick nach
vorne beleuchtet die Schwierigkeiten dieser Dynastie auf den verschiedenen Wegen,
die von den einzelnen Familienmitgliedern eingeschlagen wurden. Robertos Enkel
Alessandro Rossellini erzählt in der ersten Person von den Wechselspielen, die sich
aus den Verbindungen der Familienmitglieder zum eigenen kulturellen und familiären
Erbe ergeben. Kostbar ist auch ein Gespräch mit Isabella Rossellini, die abseits der
Bühne nicht nur durch ihre Schönheit, sondern auch durch Intelligenz und Scharfsinn
Photography auffällt. Denn nicht zuletzt feiert der Film das Leben, die Familie und die Kunst vor dem
Valdis Celmins Hintergrund eines grossen Familientreffens der Rossellinis, das sich zuletzt als eine
Sound bewegende Versöhnung entpuppt.
Stefano Varini
Editing En The film opens with a film archive of great significance: the funeral of the great
Ilaria De Laurentiis filmmaker Roberto Rossellini, father of Italian neorealism, attended by his family and
Production
courted by a crowd in the city of Rome, in 1977. The end of an era, for cinema as well as
Raffaele Brunetti (B&B Film) for the family. The film’s starting point also serves as an anchor to look back and review
the complex Rossellini family life, which notably involved one of the most emblematic
Filmography
2020 The Rossellinis couples in the history of cinema, that of Ingrid Bergman and Roberto Rossellini; the
2015 Viva Ingrid! (sf) film also looks forward, presenting the difficulties faced by this dynasty, in the path
2007 La Roma di Rossellini (sf) that each member of the family has taken. Narrated in the first person by Alessandro
Rossellini, Roberto’s grandson, who manages to elaborate on the inter-relationships
and the connections to their own cultural and family heritage from within, including a
Contact
precious conversation with Isabella Rossellini, who shines offstage not only thanks to
Philippa Kowarsky
Cinephil her beauty, but also her intelligence and sharpness of mind. Ultimately, the film cele-
+972 35664129 brates life, family and art in a big Rossellini reunion that turns into an emotional act of
info@cinephil.com reconciliation. – Violeta Bava
133

Opening Scenes

Fr Le Pour-cent culturel Migros


soutient les réalisatrices et réalisateurs
de la relève dans les catégories
Fr Une section compétitive « Compétition Nationale » et « Opening
consacrée à des premiers courts Scenes ».
métrages ou issus d’écoles
de cinéma. De Das Migros-Kulturprozent
unterstützt Nachwuchsregisseurinnen
De Eine Wettbewerbsfähige und -regisseure in den Kategorien
Sektion, die erste Kurzfilme „Compétition Nationale” und „Opening
oder Werke aus Filmhochschulen Scenes”.
vorstellt.
En The Migros Cultural Percentage
En A competitive section supports the next generation of
dedicated to first short films or directors in the “National Competition”
student films. and “Opening Scenes“ categories.
134 Opening Scenes

7000tours/min À la recherche d’Aline


7000RPM Seeking Aline
Daouya Feriel Achir Rokhaya Marieme Balde
France, Algeria | 2021 | 13’ | Arabic, French, English Switzerland, Senegal | 2021 | 27’ | French, Wolof
World Premiere World Premiere

Fr Accro de mécanique, Amine l’est aussi de moteurs Fr Héroïne de la résistance sénégalaise durant la colonie
vrombissants. En dépit d’accidents passés sévères, il s’élance française, Aline Sitoé Diatta reste aujourd’hui encore une figure
sur la route – à défaut de circuits automobiles – se livrant à une mythique. Une jeune cinéaste retourne chez elle à Dakar pour
caméra curieuse qui traduit avec force et grâce la quête inas- redonner corps à son histoire dans un film qui se réinvente sans
souvissable de sensations fortes… et d’images. En creux s’es- cesse, à travers une approche joyeuse et aventureuse assu-
quisse le portrait d’une jeune cinéaste prometteuse et résolue. mant librement la fiction et ses apparences.

De Amine ist ein leidenschaftlicher Mechaniker und liebt De Aline Sitoé Diatta, Heldin des senegalesischen Wider-
heulende Motoren. Obwohl er schon schwere Unfälle hatte, wagt stands während der Kolonisation durch die Franzosen, ist auch
er sich auf die Strasse – da es in der Nähe keine Rennstrecken heute noch eine mythische Figur. Eine junge Filmemacherin
gibt – und liefert sich einer neugierigen Kamera aus, die sein- kehrt in ihre Heimat Dakar zurück, um ihre Geschichte in einem
en zügellosen Drang nach Nervenkitzel kraftvoll und anmutig sich ständig neu erfindenden Film mit einem fröhlichen und
in Bildern einfängt. Zwischen den Zeilen zeichnet sich das abenteuerlustigen Ansatz, der sich der Elemente der Fiktion und
Porträt einer jungen vielversprechenden und entschlossenen ihrer Erscheinungen frei bedient, neu zu schreiben.
Filmemacherin ab.
En Heroine of the Senegalese resistance during French
En Amine is obsessed with mechanics and roaring engines. colonisation, Aline Sitoé Diatta still remains a mythical figure
In spite of serious accidents in the past, he launches himself today. A young filmmaker returns to her home in Dakar to bring
onto the road—as there are no racing tracks—giving himself her story to life once again in a film that constantly reinvents
over to a curious camera that translates with grace and power itself, through a joyous and adventurous approach that freely
the quest for thrills… and for images. The portrait of a promising takes on the appearance of fiction. – Emilie Bujès
and determined young filmmaker is between the lines sketched
out. – Emilie Bujès

Screenplay
Rokhaya Marieme
Photography Balde
Mourad Hamla
Photography
Sound Nicolas Gallardo Filmography
Assia Khemici 2021 À la
Sound recherche
Editing Akim Beb Abass Sow d’Aline (sf)
Abdeslam Rahmi 2019 Champ de
Editing mars (sf)
Production David Nguyen
Karim Moussaoui
(Institut Français Music Contact
d’Algérie) Contact Hadrien Hepp Delphine Jeanneret
Karim Moussaoui HEAD – Genève
Filmography +213 780459964 Production +41225462343
2021 7000tours/ karimoussaoui@ Nicolas Wadimoff delphine.jeanneret@
min (sf) yahoo.fr (HEAD – Genève) hesge.ch
Opening Scenes 135

Appelé Contraindre
Drafted Constrain
Louise Martin Papasian fleuryfontaine (Galdric Fleury, Antoine Fontaine)
France, Armenia | 2021 | 11’ | Armenian France | 2021 | 11’ | French
World Premiere World Premiere

Fr Parmi d’autres jeunes conscrits arméniens, Vahag tire Fr À travers une poignante reconstitution de violences
au sort le lieu d’affectation de son service militaire. Il devra se policières advenues en France ces dernières années, Cont-
rendre à Madaghis, dans le Haut-Karabakh, territoire disputé raindre donne à voir l’expression de la violence d’État sur les
par l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Dans cette région géopolitique individus. Une mise en scène troublante, associant fond vert et
sensible, la réalisatrice observe avec tendresse le jeune homme, décors 3D, raconte de manière inédite ces actes de répression,
dont les rêves l’emportent loin du spectre du conflit. à partir des corps persécutés et humiliés.

De Zusammen mit anderen jungen armenischen Rekruten De Contraindre lässt durch eine mitreißende Rekonstruktion
wird Vahag für den Militärdienst ausgelost. Er wird nach von Fällen von Polizeigewalt, die sich in den letzten Jahren in
Madaghis in Berg-Karabach geschickt, einem von Armenien und Frankreich ereignet haben, die Anwendung von staatlicher
Aserbaidschan umkämpften Gebiet. Die Filmemacherin folgt Gewalt annehmen. Die verstörende Inszenierung, die einen
in dieser geopolitisch sensiblen Region dem jungen Mann, des- Greenscreen mit 3D-Kulissen kombiniert, stützt sich auf die
sen Träume den Konflikt für ihn in weite Ferne rücken lassen. verfolgten und geschundenen Körper, um von diesen Unter-
drückungen auf eine neue Art und Weise zu erzählen.
En Among other young Armenian recruits, Vahag chooses
the place of posting for his military service at random. He will En Through a poignant reconstruction of the police vio-
have to go to Madagiz, in Nagorno-Karabakh, a territory dis- lence that has been occurring in France in recent years,
puted between Armenia and Azerbaijan. In this sensitive geo- Contraindre shows the expression of State violence. An un-
political region, the director tenderly observes the young man, settling mise-en-scène, combining green screen and 3D decor,
whose dreams take him far away from the spectre of conflict. recounts these acts of repression in an unprecedented way,
– Alice Riva starting with the persecuted and humiliated bodies. – Alice Riva

Photography
Photography, Sound Julien Guéraud
Louise Martin
Papasian Sound
Luc Aureille, Yannick
Editing Delmaire Filmography
Thibault Verneret 2021 Contraindre
Editing (sf)
Production Audrey Bauduin 2019 Ange (sf)
Louise Martin
Papasian, Music
Anna Kamay Vincent Donnefort Contact
Contact Natalia Trebik
Filmography Louise Martin Production Le Fresnoy – Studio
2021 Appelé (sf) Papasian Natalia Trebik national des arts
2018 Soleil +33 770073411 (Le Fresnoy – Studio contemporains
d’Austerlitz louise.martin.p@ national des arts 0033 3 20 28 38 64
(sf) hotmail.fr contemporains) ntrebik@lefresnoy.net
136 Opening Scenes

Don’t Hesitate to Galb’Echaouf


Come for a Visit, Mom Abdessamad El Montassir
Western Sahara, Morocco | 2021 | 19’ | Hassaniya
Priezjai k nam v gosti, mama World Premiere
Anna Artemyeva
Belgium, Hungary, Portugal, Russia | 2020 | 12’ | Russian
International Premiere

Fr Cette version contemporaine et poignante du mélo- Fr Les splendides paysages du Sahara Occidental sem-
drame maternel montre la distance physique entre une mère blent sans mémoire. Pourtant, leurs habitant.e.s portent dans
et sa fille, qui ne peuvent communiquer que par smartphone. leurs yeux les signes d’une tragédie qui affecte leur existence
La fillette ne comprend pas les raisons que donnent les adultes depuis des décennies. Les fragments d’un long conflit parvien-
pour expliquer la séparation de la famille. Elle demande à sa nent ainsi à l’écran par petites touches. D’une beauté virtuose,
mère une chose simple et immense : pouvoir dormir avec elle. ce film est un hymne à la faculté du cinéma de résister à l’oubli.

De Diese ergreifende zeitgenössische Version eines Mutter- De Die atemberaubenden Landschaften der Westsahara
Melodramas behandelt die physische Distanz zwischen einer scheinen kein Gedächtnis zu haben. Dennoch spiegeln sich
Mutter und einer jungen Tochter, die nur über ein Smartphone in den Augen ihrer Menschen die bleibenden Zeichen der
kommunizieren kann. Das kleine Mädchen versteht die Gründe Tragödie, die ihre Existenz seit Jahrzehnten prägt. Durch kleine
der Erwachsenen für die physische Trennung ihrer Familie nicht. Details finden Fragmente eines dauerhaften Konflikts ihren
Sie bittet ihre Mutter um etwas Einfaches und Unermessliches: Weg auf die Leinwand. Galb’Echaouf ist eine meisterhaft ge-
bei ihr schlafen zu dürfen. drehte Hymne an die Kraft des Kinos, sich dem Vergessen zu
widersetzen.
En This poignant contemporary version of maternal melo-
drama reveals the physical distance between a mother and her En The breathtaking landscapes of Western Sahara seem
young daughter, who can only communicate through a smart- devoid of memory. Yet, the eyes of its people bear enduring
phone. As the adult reasons for their family’s physical separa- signs of the tragedy that has marked their existence for decades.
tion escape her, the little girl requests but one simple and great Through small details, fragments of a lasting conflict find their
thing from her mother: to go to sleep in her bed. – Violeta Bava way to the screen. Masterfully shot, Galb’Echaouf is a hymn to
the power of cinema to resist oblivion. – Rebecca De Pas

Photography
Stephanos Mangriotis,
Screenplay Abdessamad
Anna Artemyeva Filmography El Montassir
2020 Don’t Hesitate
Photography to Come for Sound, Music
Artur Sokolov a Visit, Mom Matthieu Guillin
(sf)
Sound Editing
David Vranken Fatima Bianchi
Contact
Editing Ekaterina Rusakovich Production Contact
Anna Artemyeva, Eastwood Agency Abdessamad Abdessamad
Daria Razumnikova +7 9170234282 El Montassir El Montassir
ekaterina@ +33 670445188
Production eastwood.agency Filmography elmontassir.
Daphne Pascual http://eastwood. 2021 Galb’Echaouf abdessamad@
(DocNomads) agency/ (sf) gmail.com
Opening Scenes 137

How to Order Online Kalsubai


Julie Ramage Yudhajit Basu
France | 2021 | 9’ | French India | 2021 | 20’ | Marathi
World Premiere World Premiere

Fr Les voix des détenus emplissent l’espace gris qui les Fr Site montagneux du Maharashtra en Inde, Kalsubai dé-
entoure. Au travers d’images de leurs mains et d’un travail signe aussi la déesse protectrice des Koli. Pour Yudhajit Basu,
sonore sophistiqué, le film met l’accent sur l’esprit de com- sa légende évoque la révolte d’une femme contre un patriarcat
munauté et la créativité qui règnent dans la prison. Malgré les archaïque. Son film, composé de plans fixes picturaux, nous
restrictions, cette communauté qui se perçoit comme telle plonge dans une envoûtante rêverie qui cherche les traces de
parvient efficacement à maintenir un lien, à un vivre ensemble. ce mythe ancestral dans le monde contemporain.

De Die Stimmen der Häftlinge erfassen den grauen Raum, De Kalsubai ist ein Berggipfel im indischen Bundesstaat
der sie umgibt. Mit dem Fokus auf ihren Händen und durch eine Maharashtra, aber auch der Name der Schutzgöttin der Koli.
ausgeklügelte Tonarbeit bringt der Film den Gemeinschaftsgeist Yudhajit Basu erinnert ihre Legende an die Revolte einer
und die Kreativität innerhalb des Gefängnisses heraus. Diese Frau gegen ein archaisches Patriarchat. Sein Film aus fixen
Gemeinschaft, die sich als solche wahrnimmt, schafft es effektiv Einstellungen lässt uns in eine verzaubernde Träumerei ein-
und über alle Einschränkungen hinweg, miteinander verbunden tauchen, die in der modernen Welt nach Spuren dieses alten
zu sein, jeder mit jedem. Mythos sucht.

En The voices of the inmates account for the grey space En Kalsubai, the name given to a mountainous site in India
that surrounds them. With the focus on their hands and through in the Maharashtra, also designates the protective goddess
sophisticated sound design, the film highlights the community of the Koli. For Yudhajit Basu, her legend evokes the revolt of
spirit and creativity within the prison. This community, which a woman against an archaic patriarchy. His film, composed of
perceives itself as such, succeeds in maintaining the social pictorial static shots, plunges us into an enchanting reverie that
bond, despite the restrictions. – Violeta Bava seeks out traces of this ancestral myth in the contemporary
world. – Emmanuel Chicon

Screenplay
Julie Ramage
Screenplay Filmography
Photography, Editing Yudhajit Basu 2021 Kalsubai
Christophe Ramage 2019 Gulnara (sf)
Photography 2018 Quiro (sf)
Sound, Music Rachit Pandey 2017 Khoji (The
Didier Sallustro Search) (sf)
Sound
Production Utsav Ghosh
Julie Ramage Contact
(BLACKCUT) Contact Editing Bhupendra Kainthola
Julie Ramage Gourab Kumar Mullick Film & Television
Filmography Blackcut Institute of India
2021 How to Order +33 632291178 Production +919903666767
Online (sf) contact@blackcut.net FTII Pune ops.uturn@gmail.com
138 Opening Scenes

Kind Regards From La Cabane en pierre


the Anthropocene The Hut Made of Stone
Myriam Guyenard
Liebe Grüsse aus dem Anthropozän Switzerland | 2021 | 13’ | French
Lucas Ackermann World Premiere
Switzerland | 2021 | 14’ | German, Swiss German,
Rumantsch
World Premiere

Fr En Suisse, quatre jeunes adultes explorent, contem- Fr La Cabane en pierre dévoile un univers étrange où des
plent et, sous la forme d’une lettre, disent adieu à leur site na- enfants pratiquent un sport d’adultes. Chevaliers modernes et
turel préféré. Forêts, montagnes, glaciers et lacs à la beauté téméraires, ils montent leurs puissantes motos et envahissent
étourdissante se succèdent, comme des cartes postales qui les paysages de leur vitalité. Par une mise en scène magnifique,
tentent en vain de figer ces paysages bientôt transformés par le film capture les chorégraphies de ces enfants sur deux roues,
les catastrophes climatiques dont cette génération sera inévi- révélant une harmonie inattendue au mépris du danger.
tablement témoin.
De La Cabane en pierre nimmt uns mit in eine eigentüm-
De Vier junge Erwachsene erforschen und betrachten in liche Welt, in der Kinder einen Sport für Erwachsene betrei-
der Schweiz ihre liebste Naturstätte und nehmen in einem Brief ben. Wie moderne Ritter sitzen sie furchtlos auf ihren mächti-
Abschied von ihr. Wälder, Berge, Gletscher und Seen von atem- gen Motorrädern und brettern voller Lebensenergie durch
beraubender Schönheit wechseln sich ab, wie Postkarten, die die Landschaften. In schönen Einstellungen versinken diese
vergeblich versuchen, diese Landschaften festzuhalten. Denn Kinder, die sich keiner Gefahr bewusst sind, in einer unerwartet
schon bald werden sie Klimakatastrophen zum Opfer fallen, die harmonischen Choreografie auf zwei Rädern.
diese Generation unweigerlich miterleben wird.
En La Cabane en pierre reveals a strange universe in which
En In Switzerland, four young adults explore, contemplate kids are playing a sport for grown-ups. Like modern knights,
and, in the form of a letter, bid farewell to their favourite natural they recklessly ride their powerful motorbikes and invade land-
site. Forests, mountains, glaciers and lakes of overwhelming scapes with their vitality. Beautifully framed, these two-wheeled
beauty follow one another, like postcards that attempt vainly children perform a choreography of unexpected harmony,
to fix these landscapes in place, soon to be transformed by oblivious to the danger. – Rebecca De Pas
climatic disasters to which this generation will inevitably bear
witness. – Camille Kaiser

Screenplay
Lucas Ackermann

Photography Filmography
Yoro Troxler 2021 Kind
Regards
Sound from the
Nadine Häusler, Anthropo-
Kathleen Moser cene (sf) Sound
2019 Trickster (sf) Nina De la Fontaine
Editing 2018 Spray Can
Manuel Troxler Wall (sf) Editing
Jeanne Oberson
Music Contact Contact
Lev Terner Edith Flueckiger Production Jean-Guillaume
HSLU D&K BA Video Lionel Baier (ECAL) Sonnier
Production +41 41 248 64 64 ECAL
Edith Flückiger edith.flueckiger@ Filmography +41 213169233
(HSLU D&K BA Video), hslu.ch 2021 La Cabane jean_guillaume.
Urs Augstburger (SRF) https://bavideo.blog en pierre (sf) sonnier@ecal.ch
Opening Scenes 139

La Disparition Lillian Finds


de Tom R. the Zombies
Paul Sirague Stephen Wardell
Belgium | 2020 | 19’ | French United States | 2021 | 15’ | English
International Premiere World Premiere

Fr En 1997, Tom R. quitte son bistrot habituel et disparaît Fr Les zombies reviennent parmi les vivants pour régler les
sans laisser de trace. 23 ans plus tard, une équipe de cinéma questions restées en suspens : ici, des problèmes liés à l’ex-
embarque pour un voyage mouvementé afin de découvrir ce ploitation des terres et aux rapports de famille au fil du temps.
qui s’est vraiment passé ce jour-là. Un petit bijou plein d’hu- Tourné à Negaunee (Michigan), en extérieur, ce film ludique est
mour, en hommage aux films policiers. Une réflexion amusée un récit au présent qui interroge le passé pour mieux imaginer
sur le cinéma et sa capacité à enquêter sur notre monde. un avenir différent.

De Im Jahr 1997 schritt Tom R. durch die Tür seines Stamm- De Zombies kehren zurück, weil Dinge noch zu klären sind:
bistros und löste sich in Luft auf. 23 Jahre später begibt sich ein in diesem Fall geht es um Fragen der Landnutzung und lange zu-
Filmteam auf eine abenteuerliche Reise, um herauszufinden, rückreichende familiäre Beziehungen. Der in Negaunee im US-
was an diesem Tag wirklich geschah. La disparition de Tom R. Bundesstaat Michigan im Freien entstandene Film hinterfragt
ist ein kleines Glanzstück voller Humor und mit einer Vorliebe mit einer gewissen Verspieltheit im Präsens die Vergangenheit
für Krimis. Eine geistreiche Reflexion über das Kino und seine und richtet den Blick dabei in eine mögliche Zukunft.
Fähigkeit, in unserer Welt zu ermitteln.
En Zombies return due to pending matters yet to be settled:
En In 1997, Tom R. walked out the door of his usual bistro in this case, issues related to land exploitation and family rela-
and disappeared in thin air. 23 years later, a film crew embarks tionships through time. Set in Negaunee, Michigan, filmed out-
on an adventurous journey to find out what really happened doors with a great sense of playfulness, the movie is narrated in
that day. La disparition de Tom R. is a little gem, full of humour the present while questioning the past and thinking about the
and with a taste for detective films. A witty reflection on cinema potential for a different future. – Rebecca De Pas
and its capacity to investigate our world. – Rebecca De Pas

Photography
Matteo Robert Photography, Sound,
Morales Editing
Stephen Wardell
Sound
Théau Varlet Production 2018 Uriah Plays
Stephen Wardell the Alien (sf)
Editing 2018 The Katelin
Justin Mackenzie Filmography Show (sf)
Peers 2021 Lillian Finds 2016 The Big Day
the Zombies (sf)
Production (sf)
Laurent Gross, 2020 Psychic Meat
Vincent Canart Contact (sf) Contact
(INSAS) Manon Mancini 2020 Suburban Stephen Wardell
INSAS Versions (sf) NA
Filmography +32 23256196 2019 How to Cook +1 5172424948
2021 La Disparition relations.exterieures@ the Perfect stephenEwardell@
de Tom R. (sf) insas.be Steak (sf) gmail.com
140 Opening Scenes

Not Over Yet Scylos


Ainda não acabou Maaike Anne Stevens
Monise Nicodemos Netherlands, United Kingdom | 2021 | 22’ | English
Brazil | 2021 | 22’ | Portuguese, French, Greek World Premiere
World Premiere

Fr Not Over Yet est une traversée cinématographique entre Fr Youssef a été forcé par la sécheresse de s’installer dans
le Brésil et la Grèce. Partant de la curiosité pour son nom aux un village du Sud marocain. Aux stupéfiantes images de l’im-
origines grecques, la réalisatrice nous emmène dans un voyage mensité désertique que l’ancien nomade a appris à déchiffrer,
où les souvenirs personnels se mêlent à la politique et à l’His- répondent celles des fossiles sous-marins étudiés par la science
toire. Tourné en pellicule, ce premier film surprenant marie une occidentale. Scylos propose une puissante méditation sur la
narration libre à un style intime et touchant. brièveté de la vie humaine face au vertige du temps géologique.

De Not Over Yet ist eine filmische Reise zwischen Brasilien De Die Dürre zwang Youssef, sich in einem Dorf im Süden
und Griechenland. Ausgelöst von der Neugier der Regisseurin, Marokkos niederzulassen. Den atemberaubenden Bildern der
dem griechischen Ursprung ihres Namens auf den Grund zu unendlichen Weite der Wüste, die der ehemalige Nomade zu
gehen, zieht uns der Film hinein in ein Abenteuer, das persönli- entschlüsseln gelernt hat, stehen jene von Meeresfossilien
che Erinnerungen mit Politik und Geschichte verwebt. Dem auf gegenüber, die von der westlichen Wissenschaft untersucht
Film gedrehten erstaunlichen Erstlingswerk gelingt es, eine vor werden. Scylos ist eine eindrucksvolle Meditation zur Kürze
Freiheit strotzende Erzählung mit einem sehr persönlichen, be- des menschlichen Lebens auf der Erde angesichts des unfass-
wegenden Stil zu verbinden. baren Ausmasses der geologischen Zeit.

En Not Over Yet is a cinematic trip between Brazil and En A drought has forced Youssef to move to a village in
Greece. Taking the director’s curiosity towards the Greek origin Southern Morocco. The staggering images of the vastness of
of her own name as a starting point, the film takes us on a desert that the former nomad has learned to decypher are con-
journey where personal memories intertwine with politics and trasted with those of the underwater fossils studied by Western
History. Shot on film stock, this astonishing debut film manages science. Scylos offers a powerful meditation on the brevity
to combine freeform narration with an intimate and poignant of human life in the face of the dizziness of geological time.
style. – Rebecca De Pas – Emmanuel Chicon

Production
Photography Maaike Anne Stevens
Carolina Marsiaj Costa Screenplay (www.maaikeanneste-
Maaike Anne Stevens vens.net),
Sound Peter Mann (https://
Raysa Fisch, Photography www.petermann.
Guilherme Cassio Peter Mann studio/)
dos Santos, Filmography
Caetano Dable, 2021 Not Over Yet Sound Filmography
Hugo Persechini (sf) Lennart Kleinen 2021 Scylos (sf)

Editing Editing
Cécile Chièze, Monise Contact Maaike Anne Stevens, Contact
Nicodemos Monise Nicodemos Peter Mann Maaike Anne Stevens
+33 761386864 +31 618091736
Production monisenicodemos@ Music maaikestevens@
Monise Nicodemos gmal.com Anna-Maria Hefele gmail.com
Opening Scenes 141

Soraya Luna
Elisa Gómez Alvarez
Switzerland | 2021 | 24’ | German, French
World Premiere

Fr Un évènement tragique plonge la réalisatrice dans des


souvenirs d’enfance refoulés. Faisant appel à des archives
VHS, Elisa Gómez Álvarez nous emmène dans un conte pertur-
bant où trois soeurs vulnérables sont dévorées par les désirs
destructeurs des adultes, à travers une démarche cinémato-
graphique courageuse qui sert à exorciser les fantômes du
passé.

De Ein tragisches Ereignis weckt bei der Regisseurin ver-


drängte Kindheitserinnerungen. Unter Zuhilfenahme von VHS-
Archiven erzählt Elisa Gómez Álvarez in einer mutigen filmischen
Aufarbeitung, mit der die Geister der Vergangenheit vertrieben
werden sollen, von drei schutzbedürftigen Schwestern, die von
den zerstörerischen Begierden der Erwachsenen verschlungen
werden.

En A tragic event plunges the director into repressed child-


hood memories. Using VHS archives, Elisa Gómez Álvarez
draws us into a disturbing tale in which three vulnerable sisters
are devoured by the destructive desires of adults, in a coura-
geous cinematographical approach that serves to exorcise the
ghosts of the past. – Javier Martín

Filmography
2021 Soraya Luna
(sf)
Screenplay 2018 Clando Bi (sf)
Elisa Gómez Alvarez 2017 Keeping
Them in Their
Photography Place
Iván Castiñeiras 2016 Me, Myself
and I (sf)
Sound
Vuk Vukmanovic
Contact
Editing Jean Guillaume
Hubert Schmelzer Sonnier
Master ECAL/HEAD
Production +41 21 316 99 33
Jean-Guillaume jean_guillaume.
Sonnier (ECAL) sonnier@ecal.ch
143

Latitudes

Fr Une section non-compétitive de


longs métrages ; un espace de liberté
de programmation, invitant à découvrir
un panorama de productions actuelles.

De Eine Sektion für Langfilme,


die nicht am Wettbewerb teilnehmen;
ein Bereich für die freie Programm-
gestaltung, in dem ein breites Spektrum
aktueller Produktionen vorgestellt wird.

En A non-competitive section
of feature films; an open programming
space that aims to discover a panorama
of the latest productions.
144 Latitudes

Coalesce
Les Affluents
Jessé Miceli
Cambodia, France | 2020 | 82’ | Khmer, English
Swiss Premiere

Fr Le Cambodge, encore très ma-


joritairement rural, connaît une mutation
socio-économique rapide, amplifiée par
l’arrivée massive de capitaux chinois,
qui profite surtout aux zones urbaines,
en premier lieu Phnom Penh, où les
moins de 30 ans – qui représentent 70%
de la population – affluent pour tenter
leur chance, assurer leur survie et celle
de leurs familles. C’est le cas de Songsa,
adolescent introverti, envoyé dans la
capitale pour vendre des vêtements
dans un tuk-tuk, de Phearum, qui s’est
endetté pour acheter un taxi, et de Thy,
travaillant dans une boite gay branchée
et rêvant d’intégrer un club de bikers.
Tourné avec un budget réduit et une
équipe cambodgienne, Coalesce nous
plonge avec sidération au cœur d’une ville chaotique en perpétuel mouvement, où
les maisons coloniales décaties ont fait place à des buildings rutilants, où les écrans
et les touristes occidentaux envahissent les rues. Dans ce premier film en forme de
fiction du réel, Jessé Miceli dresse le portrait juste et vibrant d’une jeunesse aux prises
avec une société qui a grandi trop vite sous l’empire d’un capitalisme débridé.

De Das immer noch überwiegend ländlich geprägte Kambodscha durchläuft einen


rasanten sozioökonomischen Wandel, der durch den massiven Zustrom chinesischen
Kapitals noch verstärkt wird. Dieser kommt vor allem den städtischen Gebieten zugute,
insbesondere Phnom Penh, wohin die unter 30-Jährigen, die 70 % der Bevölkerung
ausmachen, in Massen strömen, um ihr Glück zu versuchen und ihr Überleben und
das ihrer Familien zu sichern. So auch Songsa, ein introvertierter Teenager, der in
die Hauptstadt geschickt wurde, um in einem Tuk-Tuk Kleidung zu verkaufen, oder
Phearum, der sich verschuldet hat, um ein Taxi zu kaufen, und Thy, der in einem an-
gesagten Gay-Club arbeitet und davon träumt, in einen Bikerclub aufgenommen zu
werden. Mit kleinem Budget und einer kambodschanischen Crew gedreht, zieht uns
Coalesce in das Brummen einer chaotischen, nie stillstehenden Stadt, wo verfallen-
den Kolonialhäuser nagelneuen Hochhäusern gewichen sind, und wo Bildschirme
und westliche Touristen das Stadtbild beherrschen. Jessé Miceli zeichnet in seinem
Erstlingswerk in Form einer «Fiction du réel» das gelungene und mitreissende Bild
einer Jugend, die mit einer Gesellschaft zu kämpfen hat, die unter dem Einfluss des
Photography Turbo-Kapitalismus zu schnell gewachsen ist.
Sokheng Run
Editing En Whilst still predominantly rural, Cambodia is undergoing rapid socio-economic
Clément Selitzki change, amplified by the huge influx of Chinese capital, largely to the benefit of urban
Production areas, first and foremost Phnom Penh, to which the under-30s—who represent 70%
Gaëlle Jones (Perspective Films) of the population—are flocking to try their luck and to ensure their survival and that of
Jessé Miceli (The Open Reel) their families. Such is the case for Songsa, an introverted teenager, sent to the capital
Filmography to sell clothing in a rickshaw, for Phearum, who has gotten himself in debt to purchase
2020 Coalesce a taxi, and for Thy, who works in a trendy gay club and dreams of joining a bikers’ club.
Shot with a limited budget and a Cambodian crew, Coalesce plunges us into the heart
of a chaotic city in perpetual movement, where decrepit colonial houses have made
Contact
way for sparkling buildings, and where screens and western tourists have taken over
Cosimo Santoro
The Open Reel the streets. In this "fiction of the real", Jessé Miceli draws an accurate and lively portrait
+39 3404940351 of a young generation, struggling with a society that has grown too quickly under un-
cs@theopenreel.com bridled capitalism. – Emmanuel Chicon
Latitudes 145

Dirty Feathers
Carlos Alfonso Corral
United States, Mexico | 2021 | 75’ | English, Spanish
Swiss Premiere

Fr Il y a près de dix ans, Carlos


Alfonso Corral, cinéaste et photographe
mexicain, a traversé le pont qui sépare
les villes de Ciudad Juarez et El Paso,
pour documenter les communautés mar-
ginales vivant du côté américain de la
frontière. Laissé.e.s en partie à l’abandon
par le système politique, ces sans-abris
survivent tant bien que mal, errant entre
la rue et le centre d’accueil. Rompu.e.s
habituellement à rester dans l’ombre, le
film leur offre un espace d’expression
inédit, rendu possible par la confiance
mutuelle qu’ont su s’accorder le réalisa-
teur et cette communauté. Sans miséra-
bilisme ni voyeurisme et n’éludant rien
de la cruauté de leur quotidien, Carlos
Alfonso Corral se tient avec empathie au
plus près des corps de ses protagonistes. Quant à eux.elles, les sans-logis se livrent
totalement face à la caméra et nous adressent avec force une forme de poésie frontale
désespérée, allant puiser au plus profond de leurs espoirs et colères. Prenant les traits
d’un film noir social, Dirty Feathers délivre un témoignage brut et puissant et se fait le
porte-parole passager de ces clochards célestes.

De Vor fast zehn Jahren überquerte der mexikanische Filmemacher und Fotograf
Carlos Alfonso Corral die Brücke, die die Städte Ciudad Juarez und El Paso trennt,
um das Leben der Randgruppen zu dokumentieren, die auf der amerikanischen
Seite der Grenze leben. Diese zum Teil vom politischen System im Stich gelassenen
Obdachlosen überleben mehr schlecht als recht, ihr Alltag spielt sich zwischen der
Strasse und dem Aufnahmezentrum ab. Der Film holt sie aus dem Schatten und bietet
ihnen einen beispiellosen Raum des Ausdrucks, dank des gegenseitigen Vertrauens
zwischen dem Regisseur und dieser Gemeinschaft. Ohne Miserabilismus und
Voyeurismus und ohne etwas von der Grausamkeit ihres Alltags zu verschleiern, nähert
sich Carlos Alfonso Corral mit Mitgefühl seinen Protagonisten so weit wie möglich.
Die Obdachlosen hingegen liefern sich der Kamera voll und ganz aus und schleudern
uns kraftvoll eine Form verzweifelter Poesie entgegen, befeuert von Hoffnungen und
Photography Ärger aus ihrem tiefsten Inneren. Dirty Feathers liefert, in der Form eines sozialen Film
Nini Blanco Noir, einen rohen und kraftvollen Bericht und gibt diesen himmlischen Landstreichern
Sound vorübergehend eine Stimme.
Bernat Fortiana
Editing En Almost ten years ago, Carlos Alfonso Corral, a Mexican filmmaker and photo-
Cameron Wheeless grapher, crossed the bridge that separates the cities of Ciudad Juarez and El Paso,
Production
to document the marginal communities living on the American side of the border.
Roberto Minervini (Pulpa Films) Left partially abandoned by the political system, these homeless people somehow
Carlos Corral (Anemic Pictures) survive, roaming the streets and the shelter. Whereas they are usually accustomed to
Denise Dorado (Dedo Studio) staying in the shadows, the film offers them an unprecedented space for expression,
Filmography made possible by the mutual trust that the director and this community were able to
2021 Dirty Feathers grant each other. Without miserabilism or voyeurism and avoiding none of the cruelty
of their everyday lives, Carlos Alfonso Corral takes up a position of empathy as close
as possible to the bodies of his protagonists. As for the homeless people, they open
Contact
up completely to the camera, powerfully delivering a form of desperate frontal poetry,
Manuela Buono
Slingshot Films digging deep into their innermost hopes and anger. A kind of social film noir, Dirty
+39 3476273390 Feathers releases a raw and powerful testimony and makes itself the temporary voice
manuela@slingshotfilms.it of these unearthly tramps. – Tom Bidou
146 Latitudes

Garderie nocturne
Moumouni Sanou
Burkina Faso, France, Germany | 2021 | 67’ | Dioula
International Premiere

Fr Bobo-Dioulasso, Burkina Faso.


Chaque nuit, Madame Coda accueille
chez elle les enfants de travailleuses du
sexe. Garderie nocturne suit la routine
de trois mères qui font appel à ses ser-
vices : Adam, Odile et Fatim. Elles vivent
et travaillent ensemble et s’épaulent
pour élever leurs enfants, dans un es-
prit de sororité. Les journées de travail
commencent le soir, et après un dernier
allaitement, les petit.e.s sont déposé.e.s
chez Madame Coda. Pendant la nuit,
elles fréquentent le quartier du Black
et ne rentrent chez elles qu’à l’aube, les
bébés noués aux épaules. La nounou,
très âgée, veille sur ces enfants même
si ils.elles leur arrivent d’être laissé.e.s à la crèche bien plus qu’une nuit quand une
mère, isolée, se retrouve soudainement sans ressources. C’est à travers un rapport
d’amitié que le réalisateur burkinabè Moumouni Sanou rencontre les protagonistes et
est accepté dans ce réseau exclusivement féminin. Moumouni Sanou pose sa caméra
à l’écoute de ce groupe de femmes et s’attarde sur les moments d’intimité et de ten-
dresse qu’elles partagent entre elles et leurs bébés.

De Bobo-Dioulasso, Burkina Faso. Nachts passt Madame Coda auf die Kinder
von Sexarbeiterinnen auf. Garderie nocturne begleitet den Alltag von drei Müttern,
die ihre Dienste in Anspruch nehmen: Adam, Odile und Fatim. Sie leben und arbei-
ten zusammen und unterstützen sich gegenseitig bei der Erziehung ihrer Kinder,
in schwesterlichem Geist. Die Arbeitstage beginnen abends, und nachdem sie ein
letztes Mal gestillt wurden, werden die Babys bei Madame Coda abgegeben. Nachts
sind die Frauen im Quartier Black unterwegs und kommen erst im Morgengrauen
mit ihren Babys im Tragetuch wieder nach Hause. Die alte Tagesmutter passt auf die
Kinder auf, auch wenn es vorkommt, dass sie viel länger als eine Nacht bei ihr bleiben,
wenn eine auf sich allein gestellte Mutter plötzlich keine Ressourcen mehr hat. Dank
der Freundschaft, die den Filmemacher Moumouni Sanou aus Burkina Faso mit den
Protagonistinnen verbindet, wird er in diesem ausschliesslich weiblichen Hilfenetz
Photography akzeptiert. Der Filmemacher richtet seine Kamera auf diese Gruppe von Frauen und
Pierre Maïllis-Laval fängt intime und zärtliche Momente ein, die sie untereinander und mit ihren Babys
Sound teilen.
Corneille Houssou
Editing En Bobo-Dioulasso, Burkina Faso. Every night, Madame Coda welcomes the
François Sculier children of sex workers into her home. Garderie nocturne follows the routine of three
Production mothers who call on her services. Adam, Odile and Fatim. They live and work together
Berni Goldblat (Les Films du Djabadjah) and support each other to raise their children, in a spirit of sisterhood. The working
Faissol Gnonlonfin (VraiVrai Films) days start in the evening, and after a final breastfeed, the little ones are dropped off
Meike Martens (Blinker Filmproduktion) with Madame Coda. During the night, they frequent the district named Black and
Filmography only go home at dawn, with the babies tied to their shoulders. The very elderly
2021 Garderie nocturne nanny watches over these children even when they are sometimes left at the crèche
for longer than a night when an isolated mother suddenly finds herself without means.
Thanks to the friendship Burkinabé director Moumouni Sanou has formed with the
Contact
Irena Taskovski protagonists, he is accepted in this exclusively feminine network. The filmmaker lets
Taskovski Films LTD his camera listen to the group of women and lingers on the moments of intimacy and
irena@taskovskifilms.com tenderness they share with each other and their babies. – Alice Riva
Latitudes 147

Jack’s Ride
No Táxi do Jack
Susana Nobre
Portugal | 2021 | 70’ | Portuguese
Swiss Premiere

Fr Dans Tempo Comum (2018),


Susana Nobre faisait preuve d’un regard
aiguisé et harmonieux, capable d’extraire
du réel une série de fragments, puis de
les réintégrer sous une nouvelle forme
pour en faire du cinéma. Dans Jack’s Ride,
elle reprend le même procédé pour in-
vestir une réflexion sur le temps et la
vie quotidienne. Si dans ses précédents
films, le temps observé était celui du moment d’arrêt qui précède la naissance d’un
enfant, ici le personnage principal, Joaquim Calçada, semble entrer dans une pério-
de de suspens dans les mois qui précèdent son départ à la retraite. Cette sortie du
monde du travail lui rappelle ses débuts d’apprenti mécanicien pour une compagnie
aérienne portugaise, ainsi que les raisons de son départ pour les États-Unis. Porté par
une bande originale et une photographie magnifiques, il se remémore les années où
il a travaillé comme chauffeur pour Jackie Kennedy et Mohammed Ali, participé à un
Screenplay crime et acquis sa ressemblance avec Elvis Presley, dont il ne se défera, sans doute,
Susana Nobre plus jamais.
Photography
Paulo Menezes De Tempo Comum (2018), machte Susana Nobres Fähigkeit, in die Tiefe zu gehen
Sound und in einem harmonischen Ansatz der Realität eine Reihe von Fragmenten zu entlei-
João Gazua hen, sie in Kino zu verwandeln und in einer anderen Form wieder zu integrieren, deut-
Editing lich. In Jack’s Ride bedient sie sich desselben Verfahrens für eine Reflexion über Zeit
João Rosas, Susana Nobre und Alltag. Trat die Zeit in ihren bisherigen Filmen als eine Art Stillstand vor der Geburt
Music
eines Kindes in Erscheinung, so scheint sie für den Hauptprotagonisten Joaquim
Rémi Durel Calçada in den Monaten, bevor er in den Ruhestand geht, in einem Schwebezustand
zu verharren. Während dieses Rückzugs aus der Arbeitswelt denkt er zurück an
Production
João Matos (Terratreme)
seine Anfänge als Mechanikerlehrling bei einer portugiesischen Fluggesellschaft,
aber auch an die Gründe für seine Ausreise in die USA. Begleitet von schöner Musik
Filmography
und Fotografie erinnert er sich an die Zeit in Amerika, als er für Jackie Kennedy und
2021 Jack’s Ride
2018 Tempo comum Muhammad Ali fuhr, an einem Verbrechen beteiligt war und sich seinen Elvis-Presley-
2016 No trilho dos naturalistas : Look zulegte, den er möglicherweise nie ablegen wird.
viagens philosophicas
2015 Provas, exorcismos (sf) En In Tempo Comum (2018), Susana Nobre showed signs of a deep and harmoni-
2014 Vida activa ous eye, able to take a series of fragments from reality in order to turn them into cinema
2011 Lisboa-provincia (sf)
and reintegrate them into another form. In Jack’s Ride, she adjusts that same procedure
2006 Boys & Girls (sf)
2005 Estados da Matéria (sf) in which the reflection around time and daily life acquires relevance again. If time was
2003 O que pode um rosto given by the kind of general standby that occurs before the birth of a child in her previ-
2001 As Nadadoras (sf) ous films, in this case the main protagonist, Joaquim Calçada, seems to enter a phase
of temporary suspension in the months prior to his retirement. This subtraction from
the world of labour allows him to remember his beginnings as a mechanic apprentice
Contact
for a Portuguese airline as well as the reasons for his departure to the USA. Thus, ac-
Pedro Peralta
Terratreme Filmes companied by beautiful music and photography, he recalls the days in America when
+351 212415754 he drove for Jackie Kennedy and Muhammad Ali, participated in a crime and probably
pedroperalta@terratreme.pt acquired his Elvis Presley exterior, which he might never abandon. – Violeta Bava
148 Latitudes

Landscapes of Resistance
Pejzaži otpora
Marta Popivoda
Serbia, France, Germany | 2021 | 95’ | Serbian
Swiss Premiere
Fr Sonja Vujanović, 97 ans, a été
combattante antifasciste et première
partisane serbe, internée dans les camps
d’Auschwitz, puis Ravensbrück. Marta
Popivoda et sa compagne Ana Vujanović
(petite-fille de Sonja) la filment à Bel-
grade depuis quatorze années, recueil-
lant le récit tumultueux d’une femme
à la guerre. Des paysages viennent se
poser délicatement sur cette parole, la
faisant résonner, au passé comme au
présent. Le militantisme de l’aînée vient
alors progressivement en rappeler un au-
tre, celui du couple, ayant fui la Serbie et
son « capitalisme sauvage de périphérie
européenne, l’homophobie et le popu-
lisme ». Deux résistantes antifascistes
dans un nouveau siècle où la lutte sem-
ble plus que jamais nécessaire. La pas-
sation s’opère au fil du film, la parole de
résistante de Sonja vient s’incarner dans
les lieux et corps des deux femmes. Elles
composent ainsi non seulement un mémorial cinématographique, mais surtout, un
« film partisan » pour le futur proche, par refus du silence. Car du sang versé au siècle
dernier, il reste dans les champs de blé des coquelicots, toujours présents pour en
témoigner.

De Sonja Vujanović, 97 Jahre alt, war antifaschistische Kämpferin und die erste
serbische Partisanin, die im Lager Auschwitz und dann in Ravensbrück interniert
wurde. Marta Popivoda und ihre Partnerin Ana Vujanović (Sonjas Enkelin) filmen sie
seit vierzehn Jahren in Belgrad und dokumentieren die stürmische Geschichte einer
Frau im Krieg. Sanft legen sich Landschaften über ihre Erzählungen, lassen sie wi-
derhallen, in der Vergangenheit und in der Gegenwart. Nach und nach erinnert der
Aktivismus der Seniorin an eine andere Widerstandsbewegung, die des Paares, das
aus Serbien und vor dem «wilden Kapitalismus am Rande Europas, der Homophobie
und dem Populismus» geflohen ist. Zwei antifaschistische Widerstandskämpferinnen
in einem neuen Jahrhundert, in dem der Kampf wichtiger zu sein scheint denn je.
Screenplay Der Übergang erfolgt im Laufe des Films, die Erzählungen der Widerstandskämpferin
Marta Popivoda Sonja fügen sich in die Orte und Körper der beiden Frauen ein. Auf diese Weise kompo-
Photography nieren sie nicht nur ein filmisches Denkmal, sondern vor allem einen «Partisanenfilm»
Ivan Marković für die nahe Zukunft, indem sie sich weigern, zu schweigen. Denn das Blut, das im
Sound letzten Jahrhundert vergossen wurde, verbleibt in Form von Mohnblumen in den
Jakov Munizaba Weizenfeldern, immer zur Stelle, um darüber zu berichten.
Editing
Jelena Maskimović En Sonja Vujanović, 97 years old, was an anti-fascist fighter and the first Serbian
partisan, interned in the camps of Auschwitz, then Ravensbrück. Marta Popivoda and
Production
Jasmina Sijercic (Bocalupo Films)
her partner Ana Vujanović (Sonja’s granddaughter) have been filming her in Belgrade
Dragana Jovovic (SPI) for 14 years, recording the tumultuous account of a woman at war. Landscapes are
delicately overlayed onto her voice, making it resonate, from the past and from the
Filmography
2021 Landscapes of Resistance present. The militancy of the elder woman gradually comes to recall another, that
2013 Yugoslavia, How Ideology Moved of the couple, who have fled Serbia and its “rampant capitalism on the outskirts of
Our Collective Body Europe, homophobia and populism.” Two anti-fascist resistance fighters in a new cen-
tury where the struggle seems more necessary than ever. The handover takes place
over the film, the resistance speech of Sonja begins to be personified within the places
Contact
and bodies of the two women. They thus create not only a cinematographic memorial
Jasmina Sijercic
Bocalupo Films but, above all, a “partisan film” for the not-so distant future, through a refusal to remain
+33 659246443 silent. And there are still poppies in the fields of wheat, to bear witness to the blood
contact@bocalupofilms.com spilled in the last century. – Aurélien Marsais
Latitudes 149

Molecules
Molecole
Andrea Segre
Italy | 2020 | 68’ | Italian, English
Swiss Premiere

Fr Février 2020. Parti à Venise, une


ville avec laquelle il entretient des liens
complexes, le réalisateur se retrouve
isolé en raison de la pandémie. À la
manière de La Peste d’Albert Camus, il
nous livre une chronique de la vie con-
finée des habitant.e.s de Venise à travers
les rencontres et les images d’archives
porteuses de souvenirs d’enfance. Mole-
cules se déploie à la façon d’un journal
intime, par association d’idées et d’ima-
ges, nous renvoyant sans cesse à la figure
d’un père silencieux et désormais absent,
mais aussi à la paternité du cinéaste. La
voix éraillée d’Andrea Segre, les images
hallucinantes de la ville silencieuse et une
émouvante lettre au père décédé forment le fil conducteur de ce collage fascinant,
parfaitement maîtrisé. Cette logique narrative confère au film sa forme captivante,
débordante d’une poésie qui porte toute l’émotion et le vertige ressentis pendant
la période de confinement du printemps 2020. Un récit de ce moment de réflexion
et d’incertitude intime, souligné par l’étrangeté d’une Venise déserte, d’une beauté
mélancolique.

De Februar 2020. Der Filmemacher war nach Venedig gereist, eine Stadt, zu der
er komplexe Beziehungen hat, und befindet sich wegen der Pandemie im Lockdown.
Durch Begegnungen und Archivbilder mit Kindheitserinnerungen liefert er uns,
nach Art von Albert Camus Die Pest, eine Chronik des Lebens der EinwohnerInnen
Photography von Venedig in dieser aussergewöhnlichen Zeit. Durch die Verbindung von Ideen
Matteo Calore, Andrea Segre und Bildern entwickelt sich Molecules wie ein intimes Tagebuch, ständig unter-
Sound brochen von der Bezugnahme auf einen stillen und nun abwesenden Vater, aber
Alberto Cagol, Marco Zambrano auch auf das Vatersein des Filmemachers. Die heisere Stimme von Andrea Segre,
Editing die verblüffenden Bilder der stillstehenden Stadt und ein bewegender Brief an den
Chiara Russo verstorbenen Vater bilden den roten Faden dieser faszinierenden, meisterhaft be-
Music herrschten Collage. Die Erzähllogik gibt dem Film seine fesselnde, überschwänglich
Teho Teardo poetische Form, in der die Emotionen und die Hilflosigkeit während des Lockdowns
Production im Frühling 2020 perfekt zum Ausdruck kommen. Eine Erzählung über einen Moment
Andrea Segre (ZaLab Film) der Reflexion und der intimen Unsicherheit, die von der Sonderbarkeit des verlassenen
Selected filmography Venedigs und seiner melancholischen Schönheit untermalt wird.
2020 Molecules
2019 Il pianeta in mare En February 2020. Having gone to Venice, a city with which he maintains com-
2017 The Order of Things plex connections, the director ends up isolated because of the pandemic. In the
2015 I sogni del lago salato manner of Albert Camus’ The Plague, he gives us a chronicle of life under lockdown
2013 First Snowfall
for the Venetian residents through encounters and archive images bearing child-
2012 Mare chiuso
2011 Shun Li and the Poet hood memories. Molecules moves forward like a personal diary, by associations of
2010 Il sangue verde (mlf) ideas and images, constantly referring to the figure of a silent and now absent father,
2008 Come un uomo sulla terra but also to the filmmaker’s own paternity. The hoarse voice of Andrea Segre, striking
images of the silent city and a moving letter to his father form the central thread of
this perfectly controlled, fascinating collage. This narrative logic bestows upon the
Contact
film its captivating form, overflowing with a poetry that conveys all the emotion and
Liselot Verbrugge
Deckert Distribution dizziness felt during the lockdown period of spring 2020. An account of this intimate
+49 3412156638 moment of reflection and uncertainty, emphasised by the strangeness of a deserted,
info@deckert-distribution.com melancholically beautiful, Venice. – Javier Martín
150 Latitudes

Nous
We
Alice Diop
France | 2021 | 114’ | French
Swiss Premiere

Fr En 1989, l’écrivain François


Maspero franchissait du Nord au Sud
les 50km de la ligne B du RER, formida-
ble point d’observation de la société
française, sur un trajet qui traverse à la
fois des cités, des zones industrielles et
des forêts. À bord du même train, Alice
Diop revient sur ce territoire multiculturel,
fait d’antagonismes et de contradictions,
pour lui donner de la voix et lui rendre
sa complexité. Film après film, Alice Diop construit, avec une cohérence exemplaire,
une œuvre engagée et essentielle pour donner une existence cinématographique à
la Seine-Saint-Denis, dont elle est originaire et qu’elle appréhende d’un regard neuf.
Son sentiment d’appartenance aux lieux et la démarche urgente, obsessionnelle, par
laquelle elle donne une existence aux habitant.e.s par l’image, mènent vers un récit
plus personnel. Quelques archives amateurs – les traces du passé de ses parents, des
images furtives d’une mère, femme de ménage, en marge du cadre – bâtissent les fon-
dements de ce territoire intime.

De 1989 fuhr der Schriftsteller François Maspero von Norden nach Süden die
50 km lange Strecke der Pariser Vorortbahn RER B, die durch Satellitenstädte,
Industriegebiete und Wälder führt und gleichzeitig einen wunderbaren Blick auf die
französische Gesellschaft bietet. An Bord eines Zuges derselben Linie betrachtet Alice
Photography Diop erneut dieses aus Antagonismen und Widersprüchen bestehende multikulturelle
Sarah Blum, Sylvain Verdet, Clément Alline Territorium, um ihm eine Stimme zu geben und seine Komplexität wiederherzustellen.
Editing Mit jedem neuen Film lässt Alice Diop mit beispielhafter Kohärenz ein engagiertes, es-
Amrita David sentielles Werk entstehen, um ihrem aus einer neuen Perspektive betrachteten Heimat-
Sound Département Seine-Saint-Denis eine filmische Existenz zu schenken. Aus ihrem
Mathieu Farnarier Gefühl der Zugehörigkeit zu diesem Territorium und der obsessiven, von Dringlichkeit
Production geprägten Art und Weise, mit der sie die BewohnerInnen durch Bilder existent macht,
Salbot Sophie (Athénaïse) entsteht eine persönlichere Dimension. Einige Amateur-Archivbilder – Spuren der
Filmography Vergangenheit ihrer Eltern, flüchtige Aufnahmen von einer Mutter, einer Putzfrau am
2021 Nous Bildrand – bilden das Fundament dieses intimen Raums.
2020 RER B (sf)
2019 Océan En In 1989, writer François Maspero travelled the 50 km of the RER network’s B
2016 Vers la tendresse Line from North to South, a tremendous viewpoint of French society, on a journey
2016 La Permanence
that went through council estates, industrial zones and forests. Aboard the same
2011 La Mort de Danton
2007 Les Sénégalaises et la Sénégauloise train, Alice Diop looks back at this multicultural territory, built from antagonisms and
2006 La Tour du monde contradictions, to give it voice and restore its complexity. Film after film, and with
2006 Clichy pour l’exemple exemplary coherence, Alice Diop constructs a committed and vital body of work to
provide cinematographic existence for Seine-Saint-Denis, her home department,
which she perceives from a new perspective. Her feeling of belonging to the places
Contact
and the urgent and obsessional approach by which she uses imagery to bring life to
Agathe Valentin
Totem Films the inhabitants lead to a more personal account. Some amateur archives—traces of
+33 689859695 her parents’ past, furtive images of a mother, a cleaner, out of the frame—build the
agathe@totem-films.com foundations of this intimate territory. – Javier Martín
Latitudes 151

The Filmmaker’s House


Marc Isaacs
United Kingdom | 2020 | 75’ | English
Swiss Premiere Fr Le producteur de Marc Isaacs
lui apporte une mauvaise nouvelle : s’ils
veulent financer un projet, ils doivent
faire un film contenant du sexe, du sang,
ou idéalement les deux. C’est pour-
tant l’inverse que fait le réalisateur : un
film sur les gens ordinaires. Le casting
se constitue de Michael, un sans-abri
slovaque, Keith, un ouvrier anglais, Zara,
une Pakistanaise très croyante et Nery,
une employée de maison colombienne.
Ils.elles passeront leurs journées en-
semble, dans la maison du réalisateur,
à jouer un scénario qui se révèlera gra-
duellement sous la façade du docu-
mentaire. Que signifie être cinéaste au-
jourd’hui ? Peut-on encore défendre son
indépendance créative dans un système
qui impose ses normes et ses modèles ?
Savons-nous accepter dans notre es-
pace quelqu’un ou quelque chose qui
est différent ? Avec humour, Marc Isaacs
met en scène sa liberté créative pour
interroger le statut de notre société, où
l’inclusion est au centre des discours
mais peu appliquée en réalité. Dans une période où la culture et les arts apparais-
sent comme des biens non-essentiels, The Filmmaker’s House livre une méditation
rafraîchissante sur le cinéma comme espace de résistance à la norme.

De Marc Isaacs Produzent bringt schlechte Nachrichten. Wenn sie ein Projekt fi-
nanzieren wollen, werden sie einen Film machen müssen, in dem Sex oder Blut vor-
kommt, besser noch beides. Doch der Regisseur macht genau das Gegenteil: einen
Film über ganz normale Menschen. Michael, ein Obdachloser aus der Slowakei, Keith,
ein britischer Arbeiter, Zara, eine fromme Pakistanerin und Nery, eine kolumbianische
Haushaltshilfe, sind die Darsteller des Projekts. Sie werden ihre Tage gemeinsam im
Haus des Filmemachers verbringen und ein Drehbuch spielen, das sich langsam
Screenplay, Photography, Sound hinter einer dokumentarischen Fassade offenbart ... Was bedeutet es heutzutage, ein
Marc Isaacs Filmemacher zu sein? Ist es noch möglich, kreative Unabhängigkeit in einem System
Editing zu verteidigen, das dazu tendiert, Standards und Muster zu schaffen? Sind wir in der
Marc Isaacs, David Charap Lage, jemanden oder etwas anderes als uns in unserem Raum zu akzeptieren? In
Music
einem geistreichen, humorvollen Ton inszeniert Marc Isaacs ein Stück, in dem die
Mathew Shaw, Richard Norris, Islet kreative Freiheit eine Hinterfragung des Zustands unserer Gesellschaft speist, in der
Inklusion zwar im Zentrum jedes Diskurses steht, aber noch keine Realität ist. In einer
Production
Marc Isaacs (Marc Isaacs Films)
Zeit, in der Kultur und Kunst Wegwerfware zu sein scheinen, liefert The Filmmaker’s
Rachel Wexler (Bungalow Town productions Ltd) House eine erfrischende Meditation über die Bedeutung des Kinos im Widerstand
gegen die Uniformisierung.
Filmography
2020 The Filmmaker’s House
2012 The Road a Story of Life and Death En Marc Isaacs’ producer is the bearer of bad news: if they want to finance a pro-
2010 Outside the Court ject, they will need to make a film featuring sex, blood or, even better, both. However,
2009 Men of the City the director starts to do the exact opposite: a film about ordinary people. Michael,
2007 All White in Barking a homeless guy from Slovakia, Keith, a British worker, Zara, a pious Pakistani woman
2005 Philip et ses sept femmes
and Nery, a Colombian housekeeper make up the project’s cast. They will spend their
2005 Un jour, mon prince viendra
2003 Calais: The Last Border days together in the filmmaker’s house playing with a script that slowly reveals itself
2002 Travellers from behind a documentary facade... What does it mean nowadays to be a filmmaker?
2001 Lift Is it still possible to defend creative independence in a system that strongly tends to
create standards and patterns? Are we able to accept someone or something different
from us in our space? In a witty humorous tone, Marc Isaacs directs a piece in which
Contact
creative freedom feeds into a questioning of the status of our society, in which inclu-
Stephan Riguet
Andana Films sion is at the centre of every discourse but never realized. In a time when culture and
+33 475943467 arts seem to be disposable goods, The Filmmaker’s House is a refreshing meditation
contact@andanafilms.com on the importance of cinema in resisting homogeneity. – Violeta Bava
152 Latitudes

The Flame
Bara
Arfan Sabran
Indonesia | 2021 | 76’ | Indonesian
World Premiere

Fr Sur l’île de Bornéo, Iber Djamal


est l’un des sages d’une petite commu-
nauté autochtone, située au cœur de
la forêt ancestrale de Barasak. Il lutte
depuis des décennies pour la préserva-
tion de cet écosystème au sein duquel
le village vit en harmonie. Depuis les an-
nées 1990 et la mise en œuvre du Mega
Rice Project, un programme d’implanta-
tion de cultures d’huile de palme à large
échelle, la forêt primaire s’est rapide-
ment vue partir en fumée dû à la voracité
des industries agro-alimentaires. Arfan Sabran filme la lutte de cet homme dévoué
de 77 ans tentant de sauver ce qu’il reste de son environnement à coup de recours
en justice et de mobilisation de sa communauté. L’urgence est extrême pour pouvoir
garantir à ses enfants et à ses petits-enfants la préservation de leur mode de vie et de
leurs moyens de subsistance. Mais s’il arrive encore à éteindre les flammes à mains
nues, son âge, la résignation de ses proches et le poids de l’ennemi rendent la lutte
de plus en plus illusoire. Arfan Sabran signe ici une fable écologique aussi urgente
que tragiquement universelle.

Photography De Auf der Insel Borneo gehört Iber Djamal zu den Ältesten einer kleinen autoch-
Muhammad Ishak Iskandar tonen Gemeinschaft, die im Urwald von Bisarak lebt. Er kämpft seit Jahrzehnten für
Sound den Erhalt dieses Ökosystems, mit dem das Dorf in Einklang lebt. Seit den 1990er
Sabrillah Kasim Jahren und der Einführung des Mega Rice Projects, einem Programm zum gross-
Editing flächigen Palmölanbau, hat sich der Primärwald durch die Gier der Agrar- und
Aline Jusria Nahrungsmittelkonzerne innerhalb kurzer Zeit in Rauch aufgelöst. Arfan Sabran filmt
Music
den Kampf des engagierten 77-Jährigen, der versucht, das, was von seiner Umgebung
Elwin Hendrijanto übriggeblieben ist, durch rechtliche Schritte und die Mobilisierung der Gemeinschaft
zu retten. Die Zeit drängt, um diese Lebensweise für seine Kinder und Enkelkinder
Production
Gita Fara (Cineria Films),
erhalten zu können und ihre Lebensgrundlage zu sichern. Noch ist er in der Lage,
Arfan Sabran (RIM Cine Makassar) die Flammen mit blossen Händen zu löschen, doch sein Alter, die Resignation seiner
Angehörigen und der übermächtige Feind machen den Kampf zunehmend illuso-
Filmography
2021 The Flame risch. Mit diesem Film zeichnet Arfan Sabran eine ebenso dringliche wie tragisch uni-
2014 Nonggup (mlf) verselle ökologische Fabel.
2013 We Can (sf)
2012 Death in Toraja (sf) En On the island of Borneo, Iber Djamal is one of the wise men of a small native
2011 Thank You for Not Smoking (sf) community, located in the heart of the Barasak ancestral forest. He has been fighting
2011 Lapandewa (sf)
for decades to preserve the ecosystem in which the village lives in harmony. Since the
2010 Cahaya air batanguru (sf)
2009 Paotere (sf) 1990s and the implementation of the Mega Rice Project, a large-scale palm oil crop
2007 My Pikko (sf) programme, the primary forest has quickly gone up in smoke due to the voracity of
2006 Floating Nurse (sf) the food industry. Arfan Sabran films the fight of this devoted 77-year-old man as he
attempts to save what remains of his environment by way of legal action and rallying
his community. It is urgent that he be able to guarantee the preservation of their way
Contact
of life and their livelihood for his children and his grandchildren. He can still put out
Gita Fara
Cineria Films the flames with his bare hands, but his age, the resignation of his loved ones and the
+62 81281119032 weight of the enemy make the struggle increasingly illusory. Arfan Sabran delivers an
gita.fara@gmail.com ecological fable that is as urgent as it is tragically universal. – Aurélien Marsais
Latitudes 153

There Are Not Thirty-six Ways of


Showing a Man Getting on a Horse
No existen treinta y seis maneras de mostrar cómo un hombre se sube a un caballo
Nicolás Zukerfeld
Argentina | 2020 | 63’ | Spanish, English
European Premiere

Fr Le titre fait allusion à une phrase


qu’aurait prononcé le cinéaste mythique
Raoul Walsh. Obsédé par celle-ci, un pro-
fesseur de cinéma désire enquêter sur
son origine. Dans une première partie, le
film met à l’épreuve l’énoncé du cinéaste
américain. Ainsi, défile une succession
d’extraits de sa filmographie. Que ce
soient des scènes de montée à cheval,
de tirs ou encore des plans d’entrée de
protagonistes dans le cadre, Nicolás
Zukerfeld insiste sur un effet de répéti-
tion qui laisse apparaître cette question :
qu’est-ce qui définit le cinéma clas-
sique ? Le deuxième chapitre vient en
partie y répondre, puisqu’elle s’intéresse
à la circulation de l’expression de Walsh
dans l’historiographie. Démarre alors
une recherche aussi sérieuse que ludique qui nous fait voyager d’un pays et d’une re-
vue à l’autre, explicitant comment critiques et historien.ne.s se sont réapproprié.e.s la
phrase pour mieux dessiner leur propos. Renvoyant aussi bien à l’âge d’or du cinéma
hollywoodien qu’aux riches débats qui en ont découlé, There Are Not Thirty-Six Ways
of Showing a Man Getting on a Horse se regarde comme un hommage qui ravira les
cinéphiles.

De Der Titel spielt auf einen Satz an, der dem mythischen Filmemacher Raoul Walsh
zugeschrieben wird. Ein von Walsh faszinierter Filmprofessor stellt Nachforschungen
zu seiner Herkunft an. In einem ersten Teil stellt der Film die Worte des amerikanischen
Filmemachers auf die Probe. Auf dem Bildschirm ziehen Auszüge aus seiner Filmografie
vorbei. Ob Reit- oder Schiesserei-Szenen oder Einstellungen, in denen Protagonisten
Screenplay ins Bild treten, Nicolás Zukerfeld beharrt auf einem Wiederholungseffekt, der die Frage
Malena Solarz, Nicolás Zukerfeld aufkommen lässt, was das klassische Kino definiert. Das zweite Kapitel, das sich für
Sound die Verwendung des von Walsh geprägten Ausdrucks in der Historiografie interess-
Valeria Fernández iert, liefert eine teilweise Antwort. Es beginnt eine ebenso ernsthafte wie spielerische
Editing Suche, die uns von einem Land und einem Rückblick ins Nächste reisen lässt und
Malena Solarz, Nicolás Zukerfeld erklärt, wie sich KritikerInnen und HistorikerInnen den Satz angeeignet haben, um ihre
Production
Argumentation zu verdeutlichen. So blickt There Are Not Thirty-Six Ways of Showing
Juan Segundo Alamos (36 caballos) a Man Getting on a Horse sowohl auf das goldene Zeitalter des Hollywood-Kinos als
auch auf die reichen Debatten zurück, die sich daraus ergeben haben, und sieht sich
Filmography
2020 There Are Not Thirty-Six Ways of als Hommage, die Kinoliebhaber begeistern wird.
Showing a Man Getting on a Horse
2019 A film Made of... (sf) En The title alludes to a quote attributed to legendary filmmaker Raoul Walsh. A
2017 Let us Know Praise Movies (sf) film professor is obsessed by it and wishes to investigate its origin. In the first part, the
2016 Winter Comes After Fall film puts the American filmmaker’s statement to the test, before a series of excerpts
2015 Cualquiera que nos viera (sf)
from his filmography unfold. Whether they be scenes on horseback, gunfights or even
2007 La distancia entre las cosas (sf)
2005 La muerte de Alberto Greco (sf) shots of protagonists coming into frame, Nicolás Zukerfeld insists on a repetition ef-
2005 A propósito de Buenos Aires fect which begs the question: what defines traditional cinema? The second chapter
2002 La Escena Familiar (sf) offers a partial answer, before focusing on how Walsh’s expression has circulated in
historiography. At which point begins a research that is as serious as it is fun, taking us
on a journey from one country and one journal to another, elucidating how critics and
Contact
historian appropriated the phrase for themselves to better illustrate their message.
Juan Segundo Alamos
36 caballos Referring back as much to the golden age of Hollywood as to the rich debates that
+54 92216182353 resulted from it, There Are Not Thirty-Six Ways of Showing a Man Getting on a Horse is
juansealamos@gmail.com an homage that will delight cinephiles. – Tom Bidou
154 Latitudes

War and Peace


Guerra e Pace
Martina Parenti, Massimo D’Anolfi
Italy, Switzerland | 2020 | 129’ | Italian, French
Swiss Premiere

Fr Bien connu.e.s du public de


Visions du Réel pour être notamment
venu.e.s présenter un large pan de leur
travail dans le cadre d’un Atelier en 2019,
Massimo D’Anolfi et Martina Parenti sont
resté.e.s fidèles à leur méthode à l’occa-
sion de leur nouveau film. War and Peace
raconte la relation qu’entretient le ciné-
ma avec la guerre depuis leur première
rencontre, en 1911, lors de l’invasion
italienne de la Libye, jusqu’à nos jours.
Des séquences filmées par les pionniers
du cinéma aux vidéos d’aujourd’hui
tournées sur des smartphones, le film
documente les régimes esthétiques qui
ont prévalu aux différentes époques.
Ces images sont scrutées avec d’autant plus d’attention qu’elles se logent au cœur
d’importantes institutions. De l’Istituto Luce de Rome à la Cinémathèque suisse
de Lausanne, en passant par une cellule de crise du ministère italien des affaires
étrangères ou la formation des jeunes soldats qui apprennent à produire des images
de guerre, le film multiplie les points de vue et soulève d’importantes questions sur
Screenplay les conséquences de la guerre et la préservation de sa mémoire au profit des généra-
Massimo D’Anolfi, Martina Parenti tions futures.
Photography
Massimo D’Anolfi De Bei ihrem neuen Film sind Massimo D’Anolfi und Martina Parenti, die dem
Publikum des Festivals gut bekannt sind und insbesondere bei der Ausgabe 2019
Sound
Martina Parenti
einen grossen Teil ihrer Arbeit im Rahmen eines Ateliers präsentierten, ihrer Methode
treu geblieben. War and Peace handelt von der Beziehung des Kinos mit dem Krieg,
Editing
seit ihrer ersten Begegnung im Jahr 1911, von der italienischen Invasion in Libyen bis
Massimo D’Anolfi, Martina Parenti
heute. Von den von Pionieren des Kinos gefilmten Sequenzen bis zu Videos, die heu-
Music te mit Smartphones aufgenommen werden, dokumentiert der Film die ästhetischen
Massimo Mariani, Felix Rohner,
Sabina Schärer
Regimes, die in den verschiedenen Epochen vorherrschten. Angesichts der Tatsache,
dass die Bilder im Herzen wichtiger Institutionen liegen, werden sie umso genauer
Production
unter die Lupe genommen. Vom Istituto Luce in Rom bis zum Schweizer Filmarchiv
Massimo D’Anolfi, Martina Parenti
(Montmorency Film) ; David Fonjallaz,
in Lausanne, über einen Krisenstab des italienischen Aussenministeriums oder die
Louis Mataré (Lomotion); Ausbildung von jungen Soldaten, die lernen, Kriegsbilder zu produzieren, liefert der
Urs Augstburger (SRF); Film viele verschiedene Perspektiven und wirft wichtige Frage zu den Folgen des
Sven Wälti (SSR SRG) Krieges und der Bewahrung der Erinnerung an ihn für zukünftige Generationen auf.
Filmography
2021 War and Peace En Well-known by Visions du Réel’s audience, notably since coming to present
2018 Blu a large part of their oeuvre (Atelier 2019), Massimo D’Anolfi and Martina Parenti have
2016 Spira Mirabilis remained faithful to their methods for their latest film. War and Peace recounts the rela-
2015 L’Infinita fabbrica del Duomo
tionship that film has maintained with war from their first encounter, in 1911, during the
2013 Materia oscura
2011 Il castello Italian invasion of Libya, until the present day. From sequences filmed by the pio-neers
2009 Grandi Speranze of cinema to contemporary videos shot on smartphones, the film documents the aes-
2007 I promessi sposi thetic regimes that prevailed during the different eras. Considering the fact that these
images are preserved at the heart of significant institutions, it seems they need to be
scrutinised even more closely. From the Instituto Luce in Rome to the Cinémathèque
Contact
Suisse in Lausanne, via the crisis unit of the Italian Ministry of Foreign Affairs or the
Irena Taskovski
Taskovski Films training of young soldiers learning how to produce images of war, the film shows many
+44 7562977143 points of view and raises important questions about the consequences of war and the
Irena@taskovskifilms.com preservation of its memory for the benefit of future generations. – Tom Bidou
155

Invité d’honneur
Emmanuel Carrère

En collaboration avec l’ECAL


et La Cinémathèque suisse
156 Invité d’honneur Emmanuel Carrère

Emmanuel
Carrère
A biography

Fr Emmanuel Carrère amorce sa carrière comme critique de cinéma pour Positif


et Télérama. En 1982, il écrit son premier livre, une monographie dédiée au cinéaste
Werner Herzog. Il oriente alors sa plume vers le roman, notamment avec L’Adversaire,
récit troublant consacré à l’Affaire Romand, adapté au cinéma en 2002 par Nicole
Garcia. Emmanuel Carrère navigue adroitement à travers les médiums. En plus d’être
journaliste et écrivain, il est aussi scénariste et cinéaste. Avec son film Retour à Kotel-
nitch (2003, Mostra de Venise) il mêle Histoire russe et son histoire personnelle, avant
d’adapter son roman La Moustache (2005, Quinzaine des réalisateurs), avec Vincent
Lindon et Emmanuelle Devos.
Carrère est un auteur aux interrogations multiples, notamment sur la question
du réel, constamment nappé d’ambiguïté, de nos croyances, et nos introspections.
Au fil de son œuvre et jusqu’à son dernier livre Yoga, Carrère – récompensé par le
prestigieux prix Renaudot pour Limonov en 2011 – a brillement questionné l’opacité
de la fiction et l’étrangeté du monde tangible.

De Emmanuel Carrère begann seine Karriere als Filmkritiker. 1982 schrieb er


sein erstes Buch, eine an Werner Herzog gewidmete Monografie. Dann wendete
er sich dem Roman zu, namentlich mit L’Adversaire, der verstörenden Geschichte
des Mörders und Hochstaplers Jean-Claude Romand, die 2002 von Nicole Garcia als
Kinofilm adaptiert wurde. Emmanuel Carrère navigiert geschickt zwischen den Me-
dien, er ist nicht nur Journalist und Schriftsteller, sondern auch Drehbuchautor und
Filmemacher. Mit seinem Film Retour à Kotelnitch (2003, Filmfestspiele Venedig), ver-
mischt er die russische mit seiner persönlichen Geschichte. Dann adaptierte er seinen
eigenen Roman La Moustache (2005, Quinzaine des réalisateurs), mit Vincent Lindon
und Emmanuelle Devos.
Als Autor befasst sich Carrère mit vielen Fragestellungen, insbesondere mit der
Frage nach der Realität, die ständig von Zweideutigkeiten verschleiert wird, nach un-
Bibliography and Filmography seren Überzeugungen und unserer Selbstreflexion. Im Laufe seines Werks und bis zu
2021 Le Quai de Ouistreham (film) seinem letzten Buch Yoga ist es Carrère, der 2011 für Limonov mit dem angesehenen
2020 Yoga (account) Renaudot-Preis ausgezeichnet wurde, brillant gelungen, die Undurchsichtigkeit der
2016 Il est avantageux d’avoir où aller
Fiktion und die Eigenartigkeit der greifbaren Welt zu hinterfragen.
(account)
2014 Le Royaume (account)
2011 Limonov (account) En Emmanuel Carrère began his career as a film critic. In 1982, he wrote his first
2009 D’autres vies que la mienne (account) book, a monograph devoted to filmmaker Werner Herzog. He then turned his pen to
2007 Un roman russe (account) the novelistic form, in particular with L’Adversaire, a troubling account dedicated to
2005 La Moustache (film) the Romand Affair, which was adapted into a film in 2002 by Nicole Garcia. Emmanuel
2003 Retour à Kotelnitch (film)
Carrère skilfully navigates through the different media; as well as being a journalist
2003 Le Soldat perdu (TV Report)
2002 L’Adversaire, by Nicole Garcia and a writer, he is a screenwriter and a filmmaker. With his film Retour à Kotelnitch
(adapted from the novel) (2003, Venice Film Festival), he blended Russian history with his personal stories,
2000 L’Adversaire (account) before adapting his own novel La Moustache (2005, Directors’ Fortnight), with Vincent
1998 La Classe de neige, by Claude Miller Lindon and Emmanuelle Devos.
(adapted from the novel) Carrère is an author with many questions to ask, particularly on the subject
1995 La Classe de neige (novel)
of ’reality’, constantly coated with ambiguity, with our beliefs and our introspections.
1993 Je suis vivant et vous êtes morts
(biography dedicated to P.K. Dick) Throughout his works, including in his latest book Yoga, Emmanuel Carrère—award-
1986 La Moustache (novel) ed the prestigious Prix Renaudot for Limonov in 2011—has brilliantly questioned the
1982 Werner Herzog (essay, monography) opacity of fiction and the strangeness of the tangible world.
Invité d’honneur Emmanuel Carrère 157

Emmanuel Carrère ou l’art du récit


documentaire romanesque
Emmanuel Chicon Fr « User de matériaux dont je n’étais pas maître et qu’il me fallait bien prendre
tels que je les trouvais (puisque ma vie était ce qu’elle était et qu’il ne m’était pas
loisible de changer d’une virgule mon passé, donnée première représentant pour
moi un lot aussi peu récusable que pour le torero la bête qui débouche du toril),
dire tout et le dire en faisant fi de toute emphase, sans rien laisser au bon plaisir et
comme obéissant à une nécessité, tels étaient et le hasard que j’acceptais et
la loi que je m’étais fixée, l’étiquette avec laquelle je ne pouvais pas transiger. »
Michel Leiris, L’Age d’homme.

Il existe des œuvres magnétiques et entêtantes, que l’on peut lire et relire pour en
exhumer les lignes de force latentes et manifestes. Tels sont les récits documentaires
d’Emmanuel Carrère, dont la forme composite, à la fois narrative et réflexive, s’inscrit
depuis vingt ans, principalement dans un champ situé à la croisée du journalisme et
de la littérature (aux côtés de figures telles que Jean Hatzfeld, Jean Rolin...), un espace
labile où l’écriture de soi passe par la rencontre des autres et le fait d’en porter témoi-
gnage pour ses contemporains. Il s’agit de constituer, le temps d’un reportage immer-
sif potentiellement suivi d’un livre qui approfondira les échos intérieurs de l’enquête
préliminaire, une vérité partielle, partiale, mais digne d’être partagée, celle d’une ex-
périence qui a eu lieu à hauteur d’homme. En renonçant au tournant des années 2000,
au nom d’une nouvelle éthique littéraire qu’il va progressivement forger, à adopter
la position de surplomb d’un créateur démiurge, au profit de celle, plus modeste, de
« greffier d’autrui »1 qui fait résonner en lui-même des vies parallèles à la sienne dans
un espace-temps commun.

Il s’agit de constituer, le temps d’un reportage immersif potentiel-


lement suivi d’un livre qui approfondira les échos intérieurs de l’en-
quête préliminaire, une vérité partielle, partiale, mais digne d’être
partagée, celle d’une expérience qui a eu lieu à hauteur d’homme.
Si le projet littéraire de Carrère s’inscrit, depuis la publication de L’Adversaire (2000)
autour de l’affaire Romand2, dans le sillage du « non-fiction novel » inventé par Truman
Capote au mitan des années 1960 avec le séminal De Sang-froid3, il en diverge néan-
moins radicalement. À rebours de l’esthétique de l’impersonnalité revendiquée par
son prédécesseur, Emmanuel Carrère est un enquêteur qui dit « je » et assume son
statut d’observateur participant de la saisie du réel, au sein d’une narration qui intègre
les conditions de son élaboration. Critiquant la volonté de Marguerite Yourcenar d’ef-
facer le prisme déformant de la subjectivité pour composer ses Mémoires d’Hadrien,
il explique : Là où je me sépare [d’elle], c’est à propos de ce qu’elle appelle l’ombre
portée (…) c’est à dire la présence de l’auteur d’aujourd’hui. Moi je crois profondé-
ment qu’on ne peut pas l’éviter (…), qu’on verra toujours les astuces par lesquelles
on tente de l’effacer et qu’il vaut mieux dès lors l’accepter et la mettre en scène ».
Il poursuit : « C’est comme quand on tourne un documentaire. Soit on tente de faire
croire qu’on y voit les gens « pour de vrai », c’est-à-dire comme ils sont quand on n’est
1 Selon l’expression employée par
pas là pour les filmer. Soit on admet que le fait de filmer modifie la situation, et alors
Laurent Demanze, dans un texte écrit pour
la somme qu’il a co-dirigée avec Dominique ce qu’on filme, c’est cette situation nouvelle. »4
Rabaté : « Emmanuel Carrère, faire effraction
dans le réel » - P.O.L, 2018 Cette remarque interpelle dans le rapprochement qu’elle opère entre littérature et
2 Pendant dix-huit années, cinéma du réel. Il faut rappeler ici que Carrère, avant même d’entamer sa première
Jean-Claude Romand a menti à ses proches période de romancier (La Moustache, La Classe de neige...), a d’abord été critique –
sur ses activités en se prétendant médecin
son premier livre publié en 1982 est d’ailleurs une monographie consacrée à Werner
et chercheur, avant de les exterminer en 1993.
Condamné à perpétuité trois ans après les Herzog – avant de devenir scénariste, adaptant pour la télévision des textes de Loti,
faits, il a été libéré sous conditions en juin 2019. Simenon, Vargas, et de passer, mais beaucoup plus rarement, à la réalisation. Il n’est
3 Cet ouvrage, qui raconte le meurtre pas anodin qu’il ait accompli son véritable premier geste cinématographique dans le
d’une famille de fermiers de l’Amérique champ du documentaire. Retour à Kotelnitch (2003) apparaît comme une autre pierre
profonde, se présente comme un montage angulaire, plus souterraine, dans le parcours de l’écrivain-cinéaste, qui va faire défi-
d’interviews conduites par l’auteur auprès
nitivement muter, en changeant de médium, une pratique purement romanesque
de la plupart des personnes impliquées
dans ce crime. vers la transcription subjective du réel amorcée avec L’Adversaire. Une approche à
4 « La Ressemblance » dans « Il est travers laquelle il va chercher à donner, par la narration, une forme romanesque à des
avantageux d’avoir où aller » - P.O.L, 2016 existences réelles.
158 Invité d’honneur Emmanuel Carrère

À l’origine de ce « retour », une commande d’Envoyé Spécial pour un reportage


consacré à un Hongrois fait prisonnier par l’Armée rouge en 1945, porté disparu et
considéré comme mort, jusqu’à ce qu’on le retrouve 55 ans plus tard dans l’hôpital
psychiatrique de Kotelnitch, banale petite ville russe située à un millier de kilomètres
de Moscou. Comme Jean-Claude Romand, qui allait, sans témoin, se « perdre seul
dans les forêts du Jura » (Florence Aubenas, Libération, 1993), Andras Toma est pour
Emmanuel Carrère, une autre figure de cloîtré, de damné, qui lui rappelle son grand-
père maternel, immigré géorgien disparu en septembre 1944, sans doute exécuté
pour faits de collaboration. Cette résonance avec sa propre généalogie est absente
du Soldat Perdu, l’enquête journalistique qui est le moteur du premier séjour kotel-
nitchien, où il revient deux ans plus tard, en le motivant ainsi : « Tel que je l’imagine, le
film devrait être le journal de notre séjour à Kotelnitch, le portrait des gens que nous y
rencontrerons, la chronique des relations que nous aurons avec eux – tout cela doublé
par l’histoire, plus intime, de mon immersion dans la langue russe. (…) Mais peut-être
ne sera-t-il pas du tout ce que j’imagine aujourd’hui. (…) J’aimerais bien, je ne sais pas
si c’est possible, préserver cette ignorance jusque pendant le tournage. Découvrir ce
que raconte le film seulement au montage : quand ce qui nous arrivera deviendra ce
qui nous est arrivé ». L’équipe de tournage passera ainsi un mois sur place, accumu-
lant les plans d’ambiance et des interviews d’habitants, dans l’espoir que l’observation
fasse surgir un événement. Alors qu’il s’attelle au montage de ce « chaos de fragments
épars », survient l’inimaginable : Ania, une jeune femme francophone rencontrée et
filmée pendant les deux premiers voyages, a été sauvagement assassinée avec son
bébé par un fou. « J’ai passé mon temps à Kotelnitch à former des vœux pour qu’enfin
il se passe quelque chose, et voilà, (…) ce qui s’est passé, c’est cela : cette horreur »
écrit-il trois ans plus tard, dans Un Roman russe (2007), dont le tournage kotelnich-
tien erratique constitue le fil conducteur, entrelacé avec le récit des conditions auto-
biographiques qui l’ont provoqué, accompagné, creusé : l’enquête sur la disparition
fantomatique de son grand-père, le silence imposé par sa mère sur cette histoire, mais
aussi une passion amoureuse qui se défait irrémédiablement, précipitée par la publi-
cation d’une lettre d’amour pornographique dans Le Monde.

Dans la littérature du réel telle qu’il la pratique, la présence du « je »,


comme une basse continue, loin de faire obstacle, demeure une
porte d’accès privilégiée au réel, et l’écriture, une chambre d’échos
des mots d’autrui qui fonde, un ouvrage après l’autre, une commu-
nauté d’existence reposant sur une égalité d’engagement dans la
relation et la reconnaissance d’une humanité partagée.

La mort d’Ania et de son fils rendent donc le film possible, un constat terrible qui
conduit Carrère à retourner une troisième fois en Russie pour rencontrer la famille
de la morte, ultime tournage autour duquel s’organisera « tout naturellement » le
montage, pour prendre la forme qu’on lui connait, un journal filmé. Celui tenu par un
écrivain-cinéaste qui s’incarne dans presque chaque plan et dont la voix-off intro-
spective retrace le passage de son observation distanciée d’une réalité fantasmée
qu’il a d’abord cherchée à saisir sans scénario préétabli et qui s’est avérée souvent
décevante, à son incorporation, qui ajuste sa distance par rapport au matériau filmi-
que accumulé, dans la narration qui trame le deuil d’Ania, les séjours successifs à
Kotelnitch et sa quête personnelle : « C’est étrange, je suis venu faire une tombe à un
homme dont la mort incertaine a pesé sur ma vie, et je me retrouve devant une autre
tombe, celle d’une femme et d’un enfant qui ne m’étaient rien, et pourtant, je porte
leur deuil aussi. ». Cette phrase prononcée à la fin du film, au terme d’un travail en salle
de montage dont Carrère se rappelle comme un moment extrêmement stimulant,
« une espèce de mètre-étalon de liberté », une prise de conscience pour l’élaboration
des livres suivants – il écrira Un Roman russe comme un montage de notes et de
textes accumulés au fil du temps, considérés comme des rushs cinématographiques
et façonnés comme tels – condense une poétique originale qui va structurer l’œuvre
à venir.
Invité d’honneur Emmanuel Carrère 159

Retour à Kotelnitch

Elle va s’imposer pour l’écrivain, avec la délivrance du secret familial opérée par le
film et le livre, véritable making-of littéraire qui récapitule et réordonne ce qui était
resté hors champ. Un Roman russe est à la fois un récit autobiographique qui reprend
un geste de cinéma et le récit de l’inflexion d’un processus d’écriture par le biais
de ce dernier. Le travail au long cours entrepris à et autour de Kotelnitch stabilise le
geste créateur d’Emmanuel Carrère en résolvant, par le détour documentaire filmé, la
question de sa place face à un réel toujours susceptible « de déchirer le tissu de nos
scénarios et de nos fictions mentales » (Laurent Demanze).
Une place qu’il va sans cesse interroger, remettre sur le métier dans un mouve-
ment perpétuel d’empathie et de distanciation, co-construire surtout avec les héros
extra-ordinaires qu’il mettra par la suite en scène : dans D’autres vies que la mienne
(2009) avec Delphine et Jérôme et leur fillette emportée par le tsunami et les deux
juges boiteux épluchant les dossiers de surendettement dans l’Isère (sa belle-soeur
Juliette, atteinte d’un cancer et son confrère Etienne Rigal, amputé d’une jambe) ;
Limonov (2011), bien-sûr, l’homme aux mille vies – voyou en Ukraine, idole de l’under-
ground soviétique, clochard puis valet de chambre d’un milliardaire à Manhattan,
écrivain branché à Paris, soldat perdu dans les Balkans et « dans l’immense bordel »
post-communiste, chef d’un groupuscule de jeunes fascistes – qui le fascine parce
que cette existence aventureuse lui apparaît éminemment romanesque (même si
l’intéressé lui oppose un cinglant désaveu en répliquant tout à trac : « une vie de
merde, oui ! »).
Chaque nouvel opus d’Emmanuel Carrère, jusqu’à son plus récent Yoga
(2020), fonctionne ainsi comme la recherche de la bonne distance dans l’enquête
qu’il mène sur les autres, avec « soi ». Dans la littérature du réel telle qu’il la pratique,
la présence du « je », comme une basse continue, loin de faire obstacle, demeure une
porte d’accès privilégiée au réel, et l’écriture, une chambre d’échos des mots d’autrui
qui fonde, un ouvrage après l’autre, une communauté d’existence reposant sur une
égalité d’engagement dans la relation et la reconnaissance d’une humanité partagée.
Etienne Rigal, ne s’y est pas trompé. Dans un très beau texte intitulé Lequel parle
à travers l’autre, il évoque les pages qu’il préfère dans D’autres vies que la mienne
qui racontent un moment partagé avec sa consoeur Juliette autour de la question du
handicap : « Je ne saurais dire si ce dialogue, ces mots, sont ceux que j’ai rapportés
à Emmanuel ou s’il les a écrits, s’il en est le transcripteur ou l’auteur. Aujourd’hui, je
vois que ceux-ci, qui sont peut-être les siens, sont devenus mon souvenir, ils sont
inscrits en moi dans ma mémoire et pas seulement dans ma lecture (…) Comment
ne pas comprendre au travers de cette expérience de biographie que cette mémoire
est, au-delà du dialogue avec soi, un dialogue avec l’autre, avec les autres, comme un
tennis, mon sport essentiel, où l’on se renvoie nos vies et où l’on construit, reconstruit
ensemble le passé et ce faisant le présent et l’avenir du souvenir. »
160 Invité d’honneur Emmanuel Carrère

Emmanuel Carrère oder die Kunst


des romanhaften Doku-Narrativs
Emmanuel Chicon De «User de matériaux dont je n’étais pas maître et qu’il me fallait bien prendre
tels que je les trouvais (puisque ma vie était ce qu’elle était et qu’il ne m’était pas
loisible de changer d’une virgule mon passé, donnée première représentant pour
moi un lot aussi peu récusable que pour le torero la bête qui débouche du toril),
dire tout et le dire en faisant fi de toute emphase, sans rien laisser au bon plaisir et
comme obéissant à une nécessité, tels étaient et le hasard que j’acceptais et la loi
que je m’étais fixée, l’étiquette avec laquelle je ne pouvais pas transiger.»
Michel Leiris, L’Âge d’homme.

Es gibt Werke, die so magnetisch anziehend und betörend sind, dass man sie, um
ihre latenten und manifesten Kraftlinien aufzuspüren, wieder und wieder lesen kann.
So auch die dokumentarischen Erzählungen von Emmanuel Carrère, deren zugleich
erzählende und reflektierende Mischform seit zwanzig Jahren um die Schnittstelle
von Journalismus und Literatur kreist (an der Seite von Figuren wie Jean Hatzfeld, Jean
Rolin...). In diesem labilen Raum setzt das Schreiben über sich selbst die Begegnung
mit anderen und den Bericht darüber für die Mitwelt voraus. Es geht darum, für die
Dauer einer immersiven Reportage, auf die potenziell ein Buch folgt, das den von
der Voruntersuchung ausgelösten inneren Widerhall vertieft, eine Teilwahrheit her-
auszubilden, die zwar parteiisch aber des Teilens würdig ist – nämlich die einer
Erfahrung, die sich auf Augenhöhe abspielte. Anfang der Nullerjahre ging im Kontext
einer neuen, schrittweise von ihm aufgebauten literarischen Ethik die Draufsicht des
schöpfenden Demiurgen zur bescheideneren Sichtweise des «Protokollführers des
andern»1 über, die in ihm Leben, die sich parallel zu seinem in einem gemeinsamen
Zeit-Raum-Gefüge abspielten, zum Klingen brachten.

Es geht darum, für die Dauer einer immersiven Reportage, auf die po-
tenziell ein Buch folgt, das den von der Voruntersuchung ausgelösten
inneren Widerhall vertieft, eine Teilwahrheit herauszubilden, die zwar
parteiisch aber des Teilens würdig ist – nämlich die einer Erfahrung,
die sich auf Augenhöhe abspielte.
Seit seinem Roman L’Adversaire (2000) über den Fall Romand2 ist Carrères literarisches
Schaffen dem von Truman Capote Mitte der 1960er Jahre mit In Cold Blood erfundenen
Genre des «non-fiktionalen Romans» nahe, von dem er dennoch radikal abweicht. Im
Gegensatz zu der von seinem Vorgänger vertretenen Ästhetik der Unpersönlichkeit ist
Emmanuel Carrère ein Ermittler, der «Ich» sagt und zu seiner Rolle des Beobachters
steht, der in einer Erzählung, die die Umstände ihrer Entstehung integriert, an der
Erfassung der Realität teilnimmt. Er kritisiert Marguerite Yourcenars Bestreben, den
Zerrspiegel der Subjektivität beim Schreiben ihrer Memoires d’Hadrien auszulöschen,
und erklärt: Ich unterscheide mich [von ihr] in dem, was sie den Schattenwurf, (…)
1 Nach einem von Laurent Demanze
d.h. die Präsenz des heutigen Autors, nennt. Ich bin zutiefst überzeugt, dass er sich
gebrauchten Ausdruck in einem Text, den er
für das mit Dominique Rabaté herausgegebene nicht vermeiden lässt (...), dass die Kunstgriffe, mit denen man versucht, ihn zu vertus-
Buch «Emmanuel Carrère, faire effraction chen, stets bemerkt werden, und man daher besser daran tut, ihn zu akzeptieren und
dans le réel» - P.O.L, 2018, verfasst hatte. in Szene zu setzen». Er fährt fort: «Das ist wie beim Drehen eines Dokumentarfilms.
2 Achtzehn Jahre täuschte Jean-Claude Entweder versucht man vorzugeben, dass man die Leute «in Wirklichkeit sieht», das
Romand seine Familie und gab vor, Arzt und heisst so wie sie sind, wenn man nicht anwesend ist, um sie zu filmen. Oder man lässt
Forscher zu sein, bevor er sie 1993 auslöschte.
den Gedanken zu, dass die blosse Tatsache des Filmens die Situation verändert und
Drei Jahre nach der Tat wurde er zu lebens-
langer Haft verurteilt und im Juni 2019 unter das Gefilmte diese neue Situation ist».4
Auflagen entlassen.
3 Dieses Buch, das von dem Mord Ein Kommentar, der durch die darin vollzogene Annäherung von Literatur und Doku-
an einer Farmerfamilie im ländlichen Amerika Kino aufhorchen lässt. An dieser Stelle sei daran erinnert, dass Carrère, noch bevor
handelt, hat die Form einer Montage von er seine ersten Romane schrieb (La Moustache, La Classe de neige...), zunächst
Interviews, die der Autor mit einem Großteil der
Kritiker war – sein erstes, 1982 erschienenes Buch war eine Werner Herzog gewid-
an diesem Verbrechen beteiligten Personen
geführt hat. mete Monographie –, dann als Drehbuchautor Texte von Loti, Simenon und Vargas
4 «La Ressemblance» in «Il est für das Fernsehen adaptierte und etwas später, aber deutlich seltener, Regie führte.
avantageux d’avoir où aller» - P.O.L, 2016 Es hat seine Bedeutung, dass seine erste echte filmische Arbeit im Bereich des
Invité d’honneur Emmanuel Carrère 161

Dokumentarfilms stattfand. Retour à Kotelnitch (2003) scheint ein weiterer, hinter-


gründiger Eckpfeiler im Werdegang des Autors und Filmemachers zu sein, der durch
den Wechsel des Mediums endgültig von einer rein romanhaften Herangehensweise
Abstand nehmen und zu der mit L’Adversaire begonnenen subjektiven Transkription
der Realität übergehen wird. Ein Ansatz, über den er versuchen wird, der Lebensrealität
durch die Erzählung eine romanhafte Form zu verleihen.
Der Ursprung dieser «Kehrtwende» war ein Auftrag der französischen Fern-
sehsendung Envoyé Spécial über einen 1945 von der Roten Armee gefangen genom-
menen Ungarn, der als vermisst gemeldet und für tot gehalten wurde, bis man ihn
55 Jahre später in der psychiatrischen Klinik von Kotelnitch, einer tausend Kilometer
von Moskau entfernten russischen Kleinstadt, aufspürte. Wie Jean-Claude Romand,
der sich ohne Zeugen «allein in den Wäldern des Juras verlor» (Florence Aubenas,
Libération, 1993), ist Andras Toma für Emmanuel Carrère eine weitere Figur des
eingesperrten, verdammten Mannes, die ihn an seinen Grossvater mütterlicherseits,
einen georgischen Einwanderer, der im September 1944 verschwand und vermut-
lich wegen Kollaboration hingerichtet wurde, erinnert. Diese Parallele zu seiner ei-
genen Genealogie fehlt in Soldat Perdu, der journalistischen Recherche, die dem er-
sten Aufenthalt in Kotelnitch zugrunde liegt, wohin er zwei Jahre später zurückkehrt
und dies so erklärt: «Nach meiner Vorstellung sollte der Film ein Tagebuch unseres
Aufenthalts in Kotelnitch sein, ein Porträt der Menschen, die wir dort treffen werden,
eine Chronik der Beziehungen, die wir mit ihnen haben werden – im Hintergrund von
der persönlicheren Geschichte meines Eintauchens in die russische Sprache unter-
malt. (...) Aber vielleicht wird er auch ganz anders sein, als ich es mir heute vorstelle.
(...) Diese Unwissenheit würde ich gerne bis zu den Dreharbeiten bewahren, weiss
aber nicht, ob das überhaupt möglich ist. Erst bei der Montage entdecken, worum es
im Film geht: wenn das, was uns passieren wird, zu dem wird, was uns passiert ist.» So
verbrachte die Filmcrew einen Monat vor Ort, sammelte Aufnahmen der Atmosphäre
und Interviews mit den BewohnerInnen in der Hoffnung, dass die Beobachtung ein
Ereignis hervorbringt. Als er sich gerade daran machte, dieses «Chaos aus verstreu-
ten Fragmenten» zu schneiden, geschah das Unvorstellbare: Ania, eine junge, des
Französischen mächtige Frau, der er während der ersten beiden Reisen begegnet war
und sie gefilmt hatte, wurde zusammen mit ihrem Baby von einem Wahnsinnigen bru-
tal ermordet. «Ich hatte mir in Kotelnitch die ganze Zeit gewünscht, es würde etwas
passieren (...) und passiert ist: dieser Horror», schrieb er drei Jahre später in Un Roman
russe (2007), dessen roten Faden der erratische Dreh in Kotelnitch bildet, verwoben
mit der Schilderung der autobiografischen Umstände, die ihn ausgelöst, begleitet, ver-
tieft haben: Die Untersuchung des geisterhaften Verschwindens seines Grossvaters,
das von seiner Mutter auferlegte Schweigen über diese Geschichte, aber auch eine
Liebesbeziehung, die unwiederbringlich in die Brüche geht, noch beschleunigt durch
die Veröffentlichung eines pornografischen Liebesbriefs in Le Monde.
Dass erst der Tod von Ania und ihrem Sohn den Film möglich gemacht hatte,
war eine erschreckende Erkenntnis, die Carrère dazu veranlasste, ein drittes Mal nach
Russland zu reisen, um die Familie der toten Frau zu treffen. Ein letzter Dreh, der die
Montage «wie selbstverständlich» mit sich brachte und den Bildern die Form ver-
lieh, die wir kennen: ein gefilmtes Tagebuch. Das Tagebuch eines Schriftstellers und
Filmemachers, der in fast jeder Einstellung verkörpert ist und dessen introspektive
Off-Stimme den Übergang von seiner distanzierten Beobachtung einer phantasierten
Realität, die er zunächst ohne vorbestehendes Szenario einzufangen versuchte und
die sich oft als enttäuschend erwies, zu seiner Einverleibung nachzeichnet, die seine
Distanz zum angesammelten filmischen Material mit der Erzählung von der Trauer um
Ania, den aufeinanderfolgenden Aufenthalten in Kotelnitch und seiner persönlichen
Suche ausgleicht: «Es ist eigenartig. Ich bin gekommen, um einem Mann ein Grab zu
schaffen, dessen ungewisser Tod auf meinem Leben lastete, und nun stehe ich vor
einem anderen Grab, dem einer Frau und eines Kindes, die mir nichts bedeutet haben,
und doch trauere ich auch um sie». Dieser Satz, ausgesprochen am Ende des Films,
am Ende der Arbeit im Schneideraum, an die sich Carrère als einen sehr anregen-
den Moment erinnert, «eine Art Messlatte der Freiheit», ein Bewusstsein schaffender
Moment für die folgenden Bücher – Un Roman russe schrieb er, als montiere er als
Dailies betrachtete und als solche beschaffene Notizen und Texte, die sich im Laufe
der Zeit angesammelt haben, vermittelt eine originelle Poetik, die das spätere Werk
strukturieren sollte.

Sie wurde zu einem Teil des Schriftstellers, den der Film und das Buch, ein regelrecht-
es literarisches Making-of, das im Abseits gebliebene Vorkommnisse zusammenfasst
und neu ordnet, von einem Familiengeheimnis befreit haben. Un Roman russe ist eine
auf einer filmischen Vorgehensweise beruhende autobiografische Erzählung und die
Erzählung von einem Wendepunkt in einem Schreibprozess, der durch ihn eintrat. Die
162 Invité d’honneur Emmanuel Carrère

Retour à Kotelnitch

lange Arbeit in und um Kotelnitch wirkte stabilisierend auf Emmanuel Carrères schöp-
ferischen Ansatz, da sie über den gefilmten dokumentarischen Umweg die Frage löst,
welchen Platz er angesichts einer Realität innehat, die immer geeignet ist, «den Stoff
unserer Szenarien und unserer mentalen Fiktionen in Stücke zu reissen» (Laurent
Demanze).
Einen Platz, den er in einer unablässigen, aus Empathie und Distanzierung
bestehenden Bewegung stets neu hinterfragt, vor allem aber gemeinsam mit den
aussergewöhnlichen Helden, die er später in Szene setzt, aufbaut: in D’autres vies que
la mienne (2009) mit Delphine und Jérôme und ihrer kleinen Tochter, die vom Tsunami
aus dem Leben gerissen wurde, und den beiden vom Leben gezeichneten Richtern,
die im frz. Département Isère Überschuldungsakten wälzen (seine Schwägerin
Juliette, die an Krebs erkrankt ist, und ihr Kollege Etienne Rigal, dem ein Bein ampu-
tiert wurde); und natürlich Limonov (2011), Mann der tausend Leben – Ganove in der
Ukraine, Idol des sowjetischen Undergrounds, Landstreicher, dann Kammerdiener
eines Milliardärs in Manhattan, hipper Schriftsteller in Paris, verlorener Soldat auf dem
Balkan und «im gigantischen postkommunistischen Chaos» Anführer einer kleinen
Gruppe junger Faschisten – der ihn fasziniert, weil ihm dieses abenteuerliche Dasein
ungeheuer romantisch vorkommt (auch wenn der Betreffende es mit einer bissigen
Antwort abtut: «Ein Scheissleben, ja!»)
Jedes neue Opus Emmanuel Carrères, darunter auch sein jüngstes Werk Yoga
(2020), hat die Funktion einer Suche nach der richtigen Distanz bei der mit «sich» durch-
geführten Untersuchung der anderen. Einer Bassline ähnlich stellt die Präsenz des
«Ich» in der von ihm praktizierten Literatur des Realen kein Hindernis sondern vielmehr
einen privilegierten Zugang zum Realen und zum Schreiben, eine Echokammer der
Worte des anderen dar, die – Werk für Werk – eine Existenzgemeinschaft entstehen
lässt, deren Grundlage ein gleichberechtigtes Engagement in der Beziehung und
der Anerkennung eines gemeinsamen Menschseins ist. Etienne Rigal war dies nicht
entgangen. In einem schönen Text mit dem Titel Lequel parle à travers l’autre geht
er auf seine bevorzugten Zeilen aus D’autres vies que la mienne ein, die von einem
Austausch mit seiner Kollegin Juliette über das Thema Behinderung handeln: «Ob
es dieser Dialog, diese Worte waren, die ich mit Emmanuel ausgetauscht habe, oder
ob er sie geschrieben, übertragen hat oder ob er der Autor ist, kann ich nicht sagen.
Heute sehe ich, dass diese vielleicht von ihm stammende Worte zu meiner Erinnerung
geworden sind, sie in mir, in meinem Gedächtnis verankert sind, nicht nur in meiner
Lektüre (...) Wie diese Biografie-Erfahrung eindrucksvoll zeigt, ist dieses Gedächtnis,
über den Dialog mit sich selbst hinaus, ein Dialog mit dem anderen, den anderen, mein
Tennis, mein essentieller Sport, bei dem wir uns gegenseitig unsere Leben zuspielen
und bei dem wir gemeinsam die Vergangenheit und damit auch die Gegenwart und
die Zukunft des Gedächtnisses aufbauen, rekonstruieren.
Invité d’honneur Emmanuel Carrère 163

Emmanuel Carrère or the art of the fictional


documentary story
Emmanuel Chicon En “To use materials of which I was not the master and which I had to take as
I found them (since my life was what it was and I could not alter my past by so much
as a comma, a raw fact representing for me a fate as unchallengeable as the beast
that runs into the ring is to the torero), to say everything, devoid of emphasis, without
leaving anything to the imagination as if obeying a necessity—such was the risk
I accepted and the rule I had fixed for myself, such the etiquette with which I could
make no compromise.”
Michel Leiris, Manhood.

There are magnetic and heady works that we may read and read again to unearth their
latent and manifest lines of force. Such are the documentary stories of Emmanuel
Carrère, the composite form of which, both narrative and reflective, has been part of a
field at the crossroads of journalism and literature for the past twenty years (alongside
figures such as Jean Hatzfeld, Jean Rolin, etc.), a labile space in which writing about
oneself means encountering others and bearing witness to them for one’s contem-
poraries. It requires constituting, over the course of an immersive reportage possibly
followed by a book which will deepen the internal echoes of the preliminary investi-
gation, a partial truth, one that is biased but worthy of sharing, that of an experience
having taken place on a human scale. At the turn of the millennium and in the name
of a new literary ethic that he would gradually forge, he refused to adopt the over-
bearing position of demiurge creator in favour of the more modest position of a “clerk
to others”1 who makes lives parallel to his own resonate within himself in a shared
space-time.

It requires constituting, over the course of an immersive reportage


possibly followed by a book which will deepen the internal echoes
of the preliminary investigation, a partial truth, one that is biased but
worthy of sharing, that of an experience having taken place on a hu-
man scale.
Since the publication of L’Adversaire (2000) about the Romand Affair2, Carrère’s lite-
rary project has followed in the wake of the “non-fiction novel” invented by Truman
Capote in the mid-1960s with his seminal In Cold Blood3, although he nonetheless
radically diverges from it. At odds with the aesthetics of impersonality asserted by his
predecessor, Emmanuel Carrère is an investigator who says “I” and embraces his sta-
tus as an observer participating in capturing the real, within a narration that integrates
the conditions of its elaboration. Criticising Marguerite Yourcenar’s desire to erase the
distorting prism of subjectivity to write her Mémoires d’Hadrien, he explains: Where I
diverge [from her], is with regard to what she calls the shadow borne (…) namely the
presence of the author of today. I profoundly believe that we cannot avoid it (…), that
we will always see the tricks by which one tries to erase it and that it is best from that
moment on to accept it and stage it.” He goes on: “It’s like creating a documentary.
1 According to the expression used
Either we attempt to make it look like we see the people in it ’for real’, that’s to say how
by Laurent Demanze, in a passage written in
the compendium he co-edited with Dominique they are when we are not there to film them. Or we admit that the fact we are filming
Rabaté: “Emmanuel Carrère, breaking into changes the situation, and that when we do film, it’s a new situation.”4
reality”, P.O.L., 2018.
2 For 18 years, Jean-Claude Romand lied This comment is compelling in the connection it akes between literature and docu-
to his family about his activities, pretending to mentary filmmaking. We have to remember that Carrère, even before beginning
be a doctor and researcher, before killing them
his first period as a novelist (La Moustache, La Classe de neige...), was originally a
in 1993. Sentenced to life imprisonment three
years after the deeds, he was released on parole critic—moreover, his first book, published in 1982, was a monograph dedicated to
in June 2019. Werner Herzog—before becoming a script writer, adapting books by Loti, Simenon
3 This book, which tells the story of the and Vargas for the television, and moving, although much more rarely, to directing.
murder of a family of farmers in the heartland It is no accident that he made his first venture in cinema in the field of documentary.
of America, is presented as a montage of Retour à Kotelnitch (2003) appears to be another, more underground, cornerstone, in
interviews conducted by the author with the
the journey of the writer-filmmaker, who, by enacting a change in medium, would per-
majority of the people involved in this crime.
4 “La Ressemblance” (“The Resem- manently shift from a purely novelistic practice towards the subjective transcription
blance”) in “Il est avantageux d’avoir où aller” of the real begun in L’Adversaire. An approach through which he would seek to give a
(“97,196 Words: Essays”) - P.O.L, 2016 fictional form to real lives, through narration.
164 Invité d’honneur Emmanuel Carrère

Behind this “return” was a commission from the Envoyé spécial TV show for a
report on a Hungarian taken prisoner by the Red Army in 1945, who was reported miss-
ing and considered dead, until he was found 55 years later in the psychiatric hospital
of Kotelnich, an ordinary little Russian town located a thousand kilometres away from
Moscow. Like Jean-Claude Romand, who, without any witnesses, “lost himself alone in
the forests of the Jura” (Florence Aubenas, Libération, 1993), Andras Toma represents
for Emmanuel Carrère another cloistered figure, a damned soul, who reminds him of
his maternal grandfather, a Georgian immigrant who disappeared in September 1944,
in all likelihood executed for deeds of collaboration. This resonance with his own
genealogy is absent from Le Soldat perdu, the journalistic investigation that is the
driving force behind his first stay in Kotelnitch, to which he returns two years later,
justifying it thus: “As I imagine it, the film should be the diary of our stay in Kotelnich,
the portrait of the people we will meet there, the chronicle of the relationships we will
have with them—all of that combined with the more intimate story of my immersion in
the Russian language. (…) But perhaps it will not be at all what I imagine it to be today.
(…) I would like, I don’t know if it’s possible, to preserve this ignorance till the shoot. To
only really discover what the film is about during the editing process: when what will
happen to us will become what happened to us.” The film crew thus spent a month on
location, collecting atmosphere shots and interviews with the inhabitants, in the hope
that the fact the observation itself would provoke an event. While editing this “chaos
of scattered fragments”, the unimaginable happened: Ania, a young French-speaking
woman he met and filmed during the first two trips, and her baby had been brutally
murdered by a madman. “I spent my time in Kotelnich wishing for something to finally
happen, and then, (…) what happened was this: this horror” he wrote three years later,
in Un Roman russe (2007), the main thread of which is made up of the erratic shoot in
Kotelnitch, interwoven with the account of the autobiographical conditions that pro-
voked, accompanied and added depth to it: the investigation into the ghostly disap-
pearance of his grandfather, the silence imposed on this story by his mother, but also
a passionate love which irremediably comes apart, precipitated by the publication of
a pornographic love letter in Le Monde.

In the literature of the ’real’ such as he practices it, the presence


of the “I”, like a continuous bassline, rather than being an obstacle,
remains a privileged gateway into the real, and the writing, an echo
chamber of the words of others which, one work after the other,
creates a community of existence based upon an equal commitment
to the relationships and the recognition of a shared humanity.
The death of Ania and her son therefore makes the film possible, a terrible realisation
that leads Carrère to return to Russia for a third time to meet the deceased woman’s
family, a final shoot around which the editing will “quite naturally” be organised, to
take the form that we know from him, a filmed diary. A diary kept by a writer-film-
maker whose presence can be felt in almost every shot. His introspective voiceover
retraces the transition from his distanced observation of an imagined reality that he
initially sought to capture without a predetermined script—which often proved to be
disappointing—to his own incorporation, which adjusts his distance with regard to the
accumulated filmic material, into the narration which weaves together mourning pro-
cess, the successive stays in Kotelnich and his personal quest: “It is strange, I came
to find a grave for a man whose uncertain death has weighed over my life for so long,
and I find myself before a grave, that of a woman and a child who were nothing to
me, and yet, I am in mourning for them too.” This sentence uttered at the end of the
film, following work in the editing room which Carrère remembers as an extremely
stimulating moment, “a king of yardstick of freedom”, a realisation that will affect the
elaboration of his subsequent books—he would go on to write Un Roman russe as a
montage of notes and texts accumulated over time, considered as film rushes and
shaped as such– and condense an original poetics that will structure his future work.

It will impose itself on the writer, with the release of the family secret brought about
by both the film and the book, a authentic literary making-of that recapitulates and
reorders what had remained off-screen. Un Roman russe is both an autobiographical
account that resumes an act of cinema and the story of a writing process being redi-
Invité d’honneur Emmanuel Carrère 165

Retour à Kotelnitch

rected through the latter. The long-term work undertaken in and around Kotelnich sta-
bilised Emmanuel Carrère’s creative practice by resolving, via the filmed documentary
detour, the question of his place in the face of a ’real’ that is always likely to “rip-up the
fabric of our scenarios and our mental fictions” (Laurent Demanze).
A place that he will constantly question, that he will further hone in a perpetual
movement of empathy and distancing, and above all that he will co-construct with
the extraordinary heroes that he will subsequently stage in his books: in D’autres vies
que la mienne (2009) with Delphine and Jérôme and their little girl swept away by the
tsunami and the two lame judges combing through cases of over-indebtedness in
the Isère region (his sister-in-law Juliette, suffering from cancer, and her colleague
Etienne Rigal, a leg amputee); Limonov (2011), of course, the man of a thousand
lives—a thug in Ukraine, the idol of the Soviet underground, a vagrant and then a valet
to a Manhattan billionaire, a trendy writer in Paris, a soldier lost in the Balkans and
“in the huge post-communist mess”, a leader of a group of young fascists—who fas-
cinates him because this adventurous existence appears eminently quixotic to him
(even if the person in question scathingly disavows it, replying out of the blue: “a shitty
life, rather!”).
Each new opus by Emmanuel Carrère, including his most recent, Yoga (2020),
thus functions as a search for the right distance in the investigation he conducts on
others, with “himself”. In the literature of the ’real’ such as he practices it, the pre-
sence of the “I”, like a continuous bassline, rather than being an obstacle, remains
a privileged gateway into the real, and the writing, an echo chamber of the words of
others which, one work after the other, creates a community of existence based upon
an equal commitment to the relationships and the recognition of a shared humanity.
Etienne Rigal was not mistaken. In a beautiful written piece entitled Lequel parle à
travers l’autre, he alludes to his favourite pages of D’autres vies que la mienne, that tell
of a moment shared with his colleague Juliette on the question of disability: “I cannot
say if this dialogue, these words, are those that I reported to Emmanuel or if he wrote
them, if he is their transcriber or their author. Today, I see that these words, which are
perhaps his, have become my memory, they are inscribed in me in my mind and not
only in my reading (…) How can I not understand through this experience of biogra-
phy that this memory is, beyond dialogue with oneself, a dialogue with the other, with
others, like a game of tennis, my essential sport, where we send our lives back to each
other and where we build, and rebuild, the past together, and in doing so the present
and the future of the memory.”
166 Invité d’honneur Emmanuel Carrère

Retour à Kotelnitch
Emmanuel Carrère
France | 2003 | 105’ | French, Russian

Fr En 2000, Emmanuel Carrère


part effectuer, pour Envoyé spécial, un
premier tournage à Kotelnitch, sur les
traces d’un prisonnier de guerre hongrois
enfermé 55 ans, oublié de tous, dans
l’hôpital psychiatrique de cette petite
ville perdue aux confins de l’Oural. Là, il
rencontre Ania, francophile mythomane,
et son fiancé Sacha, officier local du FSB.
De retour deux ans plus tard, il retrouve le
couple « romanesque », avant d’appren-
dre quelque temps après qu’Ania et son
bébé ont été sauvagement assassinés
par un fou. Il revient alors une dernière
fois pour filmer une famille russe frappée
par le malheur. En organisant les maté-
riaux collectés au montage, Carrère
cherche moins à dresser un mausolée
suspect à la mémoire de la défunte qu’à ordonner une réflexion, par l’image, sur sa
place à lui. Retour à Kotelnitch apparaît ainsi comme une enquête, un « rapport » sur
la manière dont l’écrivain-cinéaste est travaillé par le film, et comment s’effectue son
passage de l’observation distanciée de la réalité, à son incorporation corps et âme,
dans l’histoire qu’il cherche à nous raconter.

De 2000 reist Emmanuel Carrère für die französische Fernsehsendung Envoyé


spécial zum ersten Mal nach Kotelnitch, wo er einen Beitrag über die Spuren eines un-
garischen Kriegsgefangenen drehen soll, der in dieser verlorenen Stadt am Rande des
Urals 55 Jahre von allen vergessen in einem psychiatrischen Krankenhaus eingesperrt
war. Dort trifft er Ania, eine frankophile Fabuliererin, und ihren Verlobten Sacha, lokaler
Agent des FSB. Zwei Jahre später kehrt er zurück, um das «romanhafte» Paar erneut
zu treffen, und erfährt kurz darauf, dass Ania und ihr Baby brutal von einem Verrückten
ermordet wurden. Er kehrt ein letztes Mal zurück, um eine vom Unglück verfolgte rus-
sische Familie zu filmen. Durch die Organisation des gesammelten Materials bei der
Montage versucht Carrère weniger, ein Mausoleum in Gedenken an die Verstorbene
zu errichten, sondern vielmehr, durch das Bild eine Reflexion über seinen eigenen
Platz anzustossen. Retour à Kotelnitch präsentiert sich wie eine Ermittlung, es ist ein
«Bericht» über die Art und Weise, wie der Schriftsteller und Filmemacher von dem Film
eingenommen wird, und wie er von der distanzierten Beobachtung der Realität dazu
übergeht, sie in der Geschichte, die er uns zu erzählen versucht, mit Leib und Seele zu
Screenplay
verkörpern.
Emmanuel Carrère
Photography En In 2000, Emmanuel Carrère sets off to a first shoot in Kotelnitch for TV show
Philippe Lagnier
Envoyé spécial, following in the traces of a Hungarian prisoner of war who had been
Sound locked away for 55 years, forgotten by everyone, in the psychiatric hospital of this small
Jean-Christophe Winding town lost on the edges of the Ural. There, he meets Ania, a Francophile and compulsive
Editing liar, and her fiancé Sacha, a local FSB officer. Returning two years later, he finds the
Camille Cotte “romantic” couple again, only to learn some time later that Ania and her baby have
Production been savagely murdered by a madman. He then returns one last time to film a Russian
Anne-Dominique Toussaint family struck by misfortune. By organising the collected material in the editing room,
(Les Films des Tournelles) Carrère seeks less to erect a suspicious mausoleum in memory of the deceased than
to impose a reflection, through the image, of his own place. Retour à Kotelnitch thus
Contact appears like an investigation, a “report” on the way in which the writer-filmmaker is
Les Films des Tournelles affected by the film, and how he moves from the distanced observation of reality to his
tournelles@tournelles.com own assimilation, body and soul, in the story he seeks to tell us. – Emmanuel Chicon
Invité d’honneur Emmanuel Carrère 167

Braguino
Clément Cogitore
France, Finland | 2017 | 49’ | Russian

Fr « Braguino », c’est le nom d’une


communauté, recluse au fin fond de la
taïga sibérienne. Là, cohabitent en au-
tarcie les Braguine et les Kiline, séparés
par une barrière qui traverse leur village :
les deux familles, brouillées pour des
raisons aussi obscures que la forêt qui
les entoure, se haïssent et refusent de
se parler. Tourné quatre ans après un
premier repérage, le film de Clément
Cogitore trame ce conflit de territoire
éloigné de tout, sur le mode d’un conte
cruel, vécu, entre autres, à hauteur d’en-
fants, qui occupent une place impor-
tante dans la narration. Le montage joue
sur deux registres, oscillant entre des
scènes presque anthropologiques où
ce qui advient dans le cadre est capturé
dans sa durée et éprouvé en temps réel
(tuer et découper les ours, déposer les
enfants sur leur île pour les protéger des
bêtes sauvages...), et d’autres séquences plus fragmentaires et elliptiques. La préci-
sion de l’univers sonore et la construction d’images oniriques font dériver Braguino
vers la parabole. Dans ces confins du monde dit civilisé, se rejouent un rêve d’utopie
et le mythe du paradis perdu.

De «Braguino» ist der Name einer abgelegenen Gemeinschaft tief in der sibirischen
Taiga. Hier leben die Braguines und die Kilines autark nebeneinander, getrennt durch
einen Absperrzaun, der ihr Dorf durchzieht: die zwei aus Gründen, die genauso un-
durchsichtig sind wie der Wald, der sie umgibt, zerstrittenen Familien hassen sich und
weigern sich, miteinander zu sprechen. Der Film von Clément Cogitore wurde vier
Jahre nach einer ersten Erkundung gedreht und erzählt von diesem Konflikt in einem
von der Aussenwelt abgeschnittenen Gebiet, nach Art eines grausamen Märchens, un-
ter anderem aus der Perspektive der Kinder, die einen wichtigen Platz in der Erzählung
einnehmen. Die Montage spielt auf zwei Ebenen, im Wechsel zwischen fast anthropol-
ogischen Szenen, in denen die Geschehnisse im Bild in ihrer realen Dauer so eingefan-
gen werden, wie sie sich zugetragen haben (das Töten und Zerschneiden eines Bären,
das Absetzen der Kinder auf ihrer Insel, um sie vor wilden Tieren zu schützen...), und
Photography anderen, stärker zersplitterten und elliptischen Sequenzen. Die Präzision des akus-
Sylvain Verdet tischen Universums und die Schaffung von traumhaften Bildern lassen Braguino zu
Editing einer Parabel abgleiten. An diesem Ende der sogenannten zivilisierten Welt spielen
Pauline Gaillard sich Träume von Utopie und Mythen des verlorenen Paradieses ab.
Music
Éric Bentz En “Braguino” is the name of a community secluded in the darkest depths of the
Siberian taiga. The Braguine and Kiline clans live there in self-sufficiency, separated
Production
Kaarle Aho, Cédric Bonin,
by a fence that crosses their village: the two families, estranged for reasons that are as
Pascaline Geoffroy dark as the forest that surrounds them, hate each other and refuse to speak to one an-
other. Shot four years after the first location scouting, Clément Cogitore’s film weaves
Filmography
2018 Les Indes galantes (sf) this conflict of territory far from everything, in the style of a cruel tale, seen, among
2017 Braguino (mlf) others, from the perspective of children, who play a significant role in the narrative. The
2015 Ni le ciel ni la terre editing works on two registers, oscillating between almost anthropological scenes in
2012 Un archipel (sf) which what occurs in the frame is captured in its duration and experienced in real
2007 Visités (sf) time (killing and cutting up bears, dropping the children off on their islands to protect
them from wild animals, etc.), and other more fragmentary and elliptical sequences.
Contact The precision of the sound design and the construction of dreamlike images make
Indie Sales Braguino drift towards a parable. These borders of the so-called civilised world witness
info@indiesales.eu the re-enactment of a utopian dream and the myth of paradise lost. – Emmanuel Chicon
168 Invité d’honneur Emmanuel Carrère

La Bête lumineuse
The Shimmering Beast
Pierre Perrault
Canada | 1982 | 127’ | French

Fr Dix citadins se retrouvent dans


un chalet perdu au fond des bois de la
Haute-Gatineau pour leur rituelle se-
maine de chasse à l’orignal, « bête lumi-
neuse » mythique et animal totem des
Natif.ve.s américain.e.s qui imprègne
aussi l’imaginaire québécois. Stéphane-
Albert, poète épris d’idéalisme, se trouve
rapidement en porte-à-faux avec l’am-
biance des beuveries nocturnes émail-
lées de blagues graveleuses de cette
communauté virile, qui se transforme pro-
gressivement en meute pour traquer un
nouveau gibier, le plus faible du groupe,
qui devient son souffre-douleur. Pierre
Perrault (1927-1999), figure essentielle du
documentaire canadien, ancien homme
de radio, est venu au cinéma (direct) pour
filmer la parole. C’est donc moins la pra-
tique de la chasse qui intéresse, ici, le réalisateur – même s’il sait parfaitement saisir
l’attente, les sens en éveil, l’envoûtement silencieux qui saisit ces hommes guettant
leurs proies – que les huis-clos éthyliques qui la suivent. C’est dans cet espace con-
finé que s’accomplit un autre rituel, performatif, celui du « grand tournoi de paroles où
l’âme ne se cache pas ».

De Zehn Städter begeben sich in Haute-Gatineau in eine Hütte mitten im Wald, um


wie jedes Jahr eine Woche lang Elche zu jagen. «La Bête lumineuse» handelt von dem
mythischen Krafttier der amerikanischen UreinwohnerInnen, das auch die Fantasie der
Photography
QuebecerInnen beflügelt. Stéphane-Albert, Poet und Idealist, gerät schnell in eine
Martin Leclerc
Zwickmühle angesichts der Stimmung bei den nächtlichen Saufgelagen dieser vor
Sound Männlichkeit nur so strotzenden, schlüpfrige Witze erzählenden Truppe, die sich zu-
Yves Gendron
nehmend in eine Meute verwandelt, um ein weiteres Beutetier zu jagen, das schwäch-
Editing ste der Herde, das als Prügelknabe herhalten muss. Pierre Perrault (1927-1999), eine
Suzanne Allard zentrale Figur des kanadischen Dokumentarfilms, ehemaliger Radiomacher, hat der
Production Ansatz des Direct Cinema angenommen um Gespräche zu filmen. Der Filmemacher
Jacques Bobet (Office national interessiert sich weniger für die Praktik der Jagd – wobei er gleichwohl die Erwartung,
du film du Canada)
die Wachsamkeit, die stille Verzauberung, die die Männer ergreift, wenn sie auf ihre
Filmography Beute lauern, perfekt einfängt –, als für die darauffolgenden Momente, bei denen
1996 Icewarrior hinter verschlossenen Türen der Alkohol fliesst. In diesem abgeschirmten Raum findet
1993 L’Oumigmag ou l’objectif documentaire
ein anderes performatives Ritual statt, das «grosse Turnier der Worte, bei dem sich die
1983 Les Voiles bas et en travers
1982 La Bête lumineuse Seele nicht versteckt».
1980 Le Pays de la terre sans arbre
ou Le mouchouânipi En Ten city dwellers convene in a chalet deep in the woods of Upper Gatineau for
1977 Le Goût de la farine their ritual week of moose hunting, the mythical “shimmering beast” and totem-animal
1976 Un royaumme vous attend of the Native Americans that also permeates Quebecker imagination. Stéphane-Albert,
1970 Un pays sans bon sens!
a poet enamoured with idealism, quickly finds himself at odds with the atmosphere of
1968 Le Beau Plaisir (sf)
1968 Les Voitures d’eau the nocturnal binge drinking, peppered with gravelly jokes, within this virile community,
1967 Le Règne du jour which gradually transforms into a pack to hunt down a new game: the weakest in the
1963 Pour la suite du monde group, who becomes its whipping boy. Pierre Perrault (1927-1999), an essential figure
1960 Three Seasons (sf) in Canadian documentary making, and a former radio announcer, came to cinema (di-
1960 Toutes Isles (sf) rect) to film the spoken word. It is therefore less the practice of hunting that interests
the director here—even if he perfectly captures the wait, the heightened senses, the
Contact silent spell that seizes these men stalking their prey—than the drunken huis-clos that
Office national du film du Canada follows it. It is in this confined space that another ritual is performed, that of the “great
info@onf.ca tournament of words where the soul does not hide.” – Emmanuel Chicon
Invité d’honneur Emmanuel Carrère 169

Le Chagrin et la Pitié
The Sorrow and the Pity
Marcel Ophüls
France, West Germany, Switzerland | 1969 | 251’ | French

Fr Dynamitant la vision gaulliste


d’une nation unie contre l’occupant pen-
dant la Seconde guerre mondiale, Marcel
Ophüls tourne à la fin des années 1960
Le Chagrin et la Pitié, chronique de la
vie quotidienne dans une ville française,
Clermont-Ferrand, choisie pour sa situa-
tion géographique – proche de Vichy
et plaque tournante de la Résistance. À
rebours d’un certain puritanisme propre
aux tenants du « cinéma vérité » préten-
dant saisir les choses comme si la caméra
était invisible et refusant le style démon-
stratif, le réalisateur se met en scène et
innove en accordant le premier rôle aux
témoins, souvent anonymes – collabora-
teurs, notables, résistants, miliciens... qui
côtoient des personnalités telles que
Pierre Mendès-France ou Anthony Eden, sans établir de hiérarchie. Le montage,
contrapuntique, alternant les entretiens filmés avec des extraits des actualités de
l’époque, allemandes, françaises et britanniques, tisse une passionnante dramaturgie.
Véritable séisme au moment de sa sortie en 1971, ce film-fleuve demeure une indé-
modable fresque sur la mémoire de l’Occupation.

De Die gaullistische Vision einer geeinten Vision gegen den Besetzer während
des Zweiten Weltkrieges sprengend, dreht Marcel Ophüls Ende der 1960er-Jahre
Screenplay Le Chagrin et la Pitié, eine Chronik des Alltags in der französischen Stadt Clermont-
André Harris, Marcel Ophüls Ferrand, ausgewählt aufgrund ihrer geografischen Lage nahe Vichy und weil sie eine
Photography Drehscheibe der Résistance war. Entgegen eines gewissen, den Anhängern des
André Gazut, Jürgen Thieme «Cinéma Vérité» eigenen Puritanismus, der vorgibt, das Geschehen so einzufan-
Sound gen, als sei die Kamera unsichtbar, und der den demonstrativen Stil ablehnt, insze-
Bernard Migy niert sich der Filmemacher und innoviert, indem er den häufig anonymen Zeugen –
Editing Kollaborateure, Standespersonen, Widerständler, Milizionäre ... die Hauptrolle gibt,
Claude Vajda neben Persönlichkeiten wie Pierre Mendès-France oder Anthony Eden, ohne eine
Music Hierarchie aufzustellen. Die kontrapunktische Montage, im Wechsel zwischen ge-
Abdullah Ibrahim filmten Gesprächen und Auszügen aus den damaligen deutschen, französischen
Production
und britischen Nachrichten lässt eine spannende Dramaturgie entstehen. Bei seiner
André Harris, Alain de Sedouy Veröffentlichung 1971 löste diese Filmsaga ein echtes Erdbeben aus und auch heute
noch ist sie ein zeitloses Fresko über die Erinnerung an die Besatzung.
Filmography
2003 Un voyageur
2009 Max par Marcel En At the end of the 1960s, Marcel Ophüls shot Le Chagrin et la Pitié, a chronicle
1994 Veillées d’armes of daily life in the French city of Clermont-Ferrand, chosen for its geographic situa-
1988 Hôtel Terminus tion—close to Vichy and a hub for the Resistance—that challenged the Gaullist vision
1976 The Memory of Justice of a nation united against the occupiers during the Second World War. At odds with
1979 La Moisson de My Laï
a certain puritanism typical of the disciples of “cinéma vérité”, who claim to capture
1972 À ceux qui perdent
1969 Le Chagrin et la Pitié things as if the camera were invisible and refuse to employ a demonstrative style, the
1965 Faites vos jeux, mesdames director puts himself in the picture and innovates by giving the leading role to the
1963 Peau de banane often anonymous witnesses—collaborators, public figures, resistance fighters, militia
1962 L’Amour à vingt ans members—who rubbed shoulders with personalities such as Pierre Mendès-France
1960 Matisse ou le talent de bonheur or Anthony Eden, without establishing a hierarchy. The contrapuntal editing, alter-
nating between filmed interviews and excerpts from the German, French and British
Contact newsreels of the time, weaves a fascinating drama. A bona fide earthquake at the time
Gaumont of its release in 1971, this monumental film remains a timeless fresco on the memory
Classic@gaumont.com of the Occupation. – Emmanuel Chicon
170 Invité d’honneur Emmanuel Carrère

Les Enfants du 209 rue Saint Maur


Ruth Zylberman
France | 2017 | 103’ | French

Fr « Ils savent durer les immeubles


de Paris, ce sont de bons immeubles, de
ceux (…) qui traversent les siècles, in-
différents aux guerres, aux disparitions,
aux effondrements. Mais on a beau avoir
une « maison de pierre », est-ce qu’on
est vraiment à l’abri ? » interroge Ruth
Zylberman, en introduction de son film.
À partir du dernier recensement effec-
tué avant la guerre au 209 de la rue St-
Maur, où résidaient, entre autres, une
centaine d’habitant.e.s de confession
juive de condition modeste, venu de
Pologne et de Roumanie, la réalisatrice a
mené une minutieuse enquête à travers les archives pour retrouver quelques-un.e.s
de ces « enfants du 209 » qui ont échappé aux rafles – 52 Juif.ve.s de cet immeuble
ont été déporté.e.s – et recueillir les témoignages d’une rare densité d’Odette, Henri
et les autres. Le montage, virtuose, accompagne leurs anamnèses, le mouvement
des mémoires qui disent le traumatisme originel, le deuil impossible, mais aussi les
gestes d’humanité de certain.e.s voisin.e.s qui, refusant la folie implacable de ces
années noires, les préservèrent du désastre.

De «Sie haben Bestand, die Gebäude von Paris, es sind gute Gebäude, solche
(…) die die Jahrhunderte überdauern, denen Kriege, Tod, Einstürze nichts anhaben
können. Aber ist man wirklich sicher, auch wenn man ein «Haus aus Stein» hat?», fragt
Ruth Zylberman zu Beginn ihres Films. Seit der letzten Zählung, die vor dem Krieg
in Nummer 209 rue St-Maur durchgeführt wurde, wo unter anderem mehr als hun-
dert BewohnerInnen jüdischen Glaubens aus Polen und Rumänien in bescheidenen
Verhältnissen lebten, hat die Filmemacherin die Archive gründlich durchkämmt. Sie
hat einige dieser «Kinder aus der 209», die den Razzien entkommen waren, wiederge-
Photography
funden – 52 Jüdinnen und Juden aus diesem Gebäude wurden deportiert – und die
Cédric Dupire äussert detaillierten Berichte von Odette, Henri und den anderen gesammelt. Die vir-
tuose Montage begleitet ihre Erzählungen, die Bewegung der Erinnerungen, die vom
Editing
Valérie Loiseleux ursprünglichen Trauma, der unmöglichen Trauer erzählen, aber auch von den Gesten
der Menschlichkeit einiger NachbarInnen, die sich gegen den gnadenlosen Wahnsinn
Music
Nicolas Repac
dieser dunklen Jahre zur Wehr setzten und sie vor dem Verderben bewahrten.

Production
En “They know how to last, the buildings of Paris, these are good buildings, the
Céline Nusse, Paul Rosenberg
type (…) that last centuries, indifferent to wars, disappearances and collapses. But
Filmography even if we have a ’stone house’, are we really sheltered?” wonders Ruth Zylberman,
2018 Les Enfants du 209 rue Saint Maur
in the introduction of her film. Based on the last census taken before the war at 209
2012 Une présidente pour l’Amérique :
mode d’emploi rue Saint-Maur, where, among others, a hundred or so Polish and Romanian Jewish
2011 Maurice Nadeau, le chemin de la vie residents of modest means lived, the director undertook a meticulous investigation
2010 Les dissidents, les artisants de la liberté through the archives to find some of these “children of number 209” who escaped
2008 68, année zéro the raids—52 Jewish people from this building were deported—and to gather the
2002 Paris-fantômes incredibly dense testimonies of Odette, Henri and the others. The virtuoso editing
accompanies their anamnesis, the movement of memories that tell of the original
Contact trauma, the impossible mourning, but also the gestures of humanity by certain neigh-
Zadig Productions bours who, refusing the implacable madness of those dark years, preserved them
info@zadigproductions.com from tragedy. – Emmanuel Chicon
Invité d’honneur Emmanuel Carrère 171

Lift
Marc Isaacs
United Kingdom | 2001 | 24’ | English

Fr Quand Marc Isaacs décide d’in-


staller sa caméra dans l’ascenseur d’un
immeuble londonien, il ne sait comment
vont réagir les habitant.e.s devant ce
dispositif saugrenu, simple, un peu en-
vahissant, qui vient perturber la routine
de leurs existences atomisées. Filmé
sous contraintes (aléa temporel des
trajets verticaux, « voix-off » robotique
annonçant les étages...) transformées en
vertus, Lift est un petit bijou de comédie
documentaire. L’ascenseur, tel un studio
de cinéma miniature – les mouches, sorte
de double métaphorique et ironique
du réalisateur qui apparaissent dans
certains plans de coupe, proviennent
d’une animalerie ! – permet aux individus
de se mettre en scène, d’être les acteur.trice.s de leurs « vies minuscules », l’espace
de quelques secondes, interpellé.e.s par les questions ouvertes de leur interlocu-
teur – De quoi avez-vous rêvé la nuit dernière ? Racontez-moi votre meilleur souvenir
d’enfance... L’apparente fluidité des échanges, entièrement recomposée au montage,
dévoile ainsi un foisonnant microcosme peuplé de personnages fragiles, cocasses, et
surtout, très humains.

De Als Marc Isaacs beschliesst, seine Kamera im Aufzug eines Londoner Gebäudes
zu installieren, weiss er nicht, wie die BewohnerInnen angesichts dieser etwas alber-
nen, simplen und leicht aufdringlichen Idee, die die Routine ihres gewohnten Alltags
stört, reagieren werden. Lift ist ein Film, der mit Einschränkungen (zeitliche Zufälligkeit
der Aufzugfahrten, robotische «Off-Stimme», die die Stockwerke durchsagt ...) gefilmt
wurde, die sich schliesslich als Vorteile herausstellten, und eine kleine Perle der do-
kumentarischen Komödie. Der Aufzug, ein Filmstudio im Miniformat – die in einigen
Einstellungen sichtbaren Fliegen, eine Art metaphorisches und ironisches Double
Photography
des Filmemachers, stammen aus einer Zoohandlung – ermöglicht es den Personen,
Marc Isaacs
sich einige Sekunden lang zu inszenieren, Akteure ihres «winzigen Lebens» zu
Sound sein, indem sie offene Fragen ihres Gesprächspartners beantworten, wie beispiels-
Stuart Bruce, Nick Fry
weise: Wovon haben Sie letzte Nacht geträumt? Erzählen Sie mir von ihrer schönsten
Editing Kindheitserinnerung ... Der scheinbar fliessende Austausch, der bei der Montage völlig
Russell Crockett neu zusammengesetzt wurde, zeigt einen von vulnerablen, unverblümten und vor
Production allem sehr menschlichen Persönlichkeiten bevölkerten Mikrokosmos.
Belinda Giles, Andrew Hinton
Filmography En When Marc Isaacs decides to set up his camera in the lift of a London residen-
2020 The Filmmaker’s House tial building, he does not know how its inhabitants will react to this simple, absurd,
2017 Rainy Days slightly invasive device that disrupts the routine of their atomised lives. Filmed un-
2016 Touched by Murder (sf)
der constraints (the unknown duration of the vertical journeys, robotic “voice-over”
2014 Outsiders (sf)
2011 The Old Man and His Bed announcing the floors, etc.) transformed into virtues, Lift is a little gem of documen-
2009 Men of the City tary comedy. The lift, like a miniature film studio—the flies, a kind of metaphorical
2007 All White in Barking and ironic double of the director, which appear in certain cut-aways, come from a pet
2003 Calais : la dernière frontière shop! —allows individuals to act out, to become the actors of their “minuscule lives”
2001 Lift for a few seconds, compelled by the open questions of their interlocutor—What did
you dream last night? Tell me your best childhood memory... The apparent fluidity of
Contact the exchanges, entirely reassembled in the editing, thus reveals a teeming microcosm
AndanaFilms populated by fragile, larger than life and, above all, very human protagonists.
contact@andanafilms.com – Emmanuel Chicon
172

Sans soleil
Chris Marker
France | 1983 | 104’ | French

Fr Une femme inconnue – Florence


Delay – lit les lettres que lui adresse un
caméraman free-lance, Sandor Krasna
(un des nombreux pseudos de Chris
Marker), parcourant le monde, attiré par
ce qu’il appelle les deux « pôles extrêmes
de la survie » : le Japon et l’Afrique, plus
particulièrement la Guinée Buissau et
les îles du Cap-Vert. Décrire en quelques
mots Sans Soleil, poème-essai proliférant
et méditatif, relève de la gageure. Ce
chef-d’œuvre absolu signé Chris Marker
(1921-2012) a été réalisé au début des
années 1980 avec des moyens dérisoires
détaillés, non sans humour, par l’auteur : « une caméra Beaulieu 16mm, muette avec
bobines de 30m – 2’44 d’autonomie ! – et un petit magnétophone à cassettes – même
pas un walkman, qui n’existait pas encore… Le seul élément sophistiqué – pour l’épo-
que – était le synthétiseur d’images Spectre, emprunté pour quelques jours ». À partir
de cette « pauvreté » technique assumée, Marker élabore une fascinante composition
audio-visuelle en spirale qui envisage le cinéma comme une « machine à repriser le
tissu du temps ».

Screenplay, Editing De Eine unbekannte Frau – Florence Delay – liest die Briefe vor, die ihr der freiberu-
Chris Marker fliche Kameramann Sandor Krasna (eines der vielen Pseudonyme von Chris Marker) auf
Photography
seinen Reisen um die Welt geschrieben hat, angezogen von dem, was er die beiden
Chris Marker alias Sandor Krasna «extremen Pole des Überlebens» nennt: Japan und Afrika, insbesondere Guinea-
Bissau und die Kapverdischen Inseln. Es ist ein Ding der Unmöglichkeit, Sans Soleil,
Sound
Paul Bertault, Antoine Bonfanti Gedicht und Essay zugleich, in wenigen Worten zu beschreiben. Dieses absolute
Meisterwerk wurde Anfang der 1980er-Jahre von Chris Marker (1921-2012) mit dürfti-
Music
Chris Marker alias Michel Krasna
gen Mitteln realisiert, die er nicht ohne Humor aufzählt: «Eine Beaulieu-Kamera 16 mm,
stumm mit 30 m Spulen (2’44 Autonomie!) und ein kleiner Kassettenrecorder – nicht
Production
einmal ein Walkman, den es damals noch nicht gab … das einzige – für die damalige
Argos Films
Zeit – hochentwickelte Element war der für ein paar Tage ausgeliehene Bild-Synthesizer
Filmography Spectre». Mit dieser akzeptierten technischen «Armut» kreierte Marker eine faszinie-
2004 Chats perchés
rende spiralförmige audiovisuelle Komposition, die das Kino wie eine «Maschine, die
2000 Une journée d’Andrei Arsenevitch
1993 Le Tombeau d’Alexandre das Gewebe der Zeit stopft» betrachtet.
1983 Sans soleil
1977 Le Fond de l’air est rouge En An unknown woman—Florence Delay—reads the letters sent to her by a free-
1966 Si j’avais quatre dromadaires lance cameraman, Sandor Krasna (one of the many pseudonyms of Chris Marker), who
1965 Le Mystère Koumiko travels the world, drawn by what he calls the two “extreme poles of survival”: Japan
1963 Le Joli Mai
and Africa, more specifically Guinea-Bissau and the Cape Verde islands. To describe
1962 La Jetée (sf)
1961 Cuba Si Sans Soleil, a plentiful and meditative poem-essay, in a few words is almost impossi-
1958 Lettre de Sibérie ble. This absolute masterpiece by Chris Marker (1921-2012) was made at the beginning
1956 Dimanche à Pékin (sf) of the 1980s with scant resources described, not without humour, by the author as “a
1953 Les Statues meurent aussi (sf) 16mm Beaulieu silent film camera with 30m reels—2’44 of battery life!—and a small
1952 Olympia 52 tape recorder—not even a Walkman, which did not yet exist… The only sophisticated
element—for the time—was the Spectre video synthesizer, borrowed for a few days”.
Contact From this assumed technical “poverty”, Marker elaborates a fascinating audio-visual
trigon-film spiral composition that envisages cinema as a “machine for mending the fabric of
info@trigon-film.org time”. – Emmanuel Chicon
173

Atelier
Tatiana Huezo
174 Atelier Tatiana Huezo

Tatiana Huezo
A biography

Fr À travers une œuvre aussi engagée que personnelle, Tatiana Huezo brosse le
portrait de son pays et dénonce les mécanismes de la terreur, en recourant à un lan-
gage poétique qui parvient avec pudeur à donner corps à l’absence, à la violence et
à la souffrance. Née au Salvador et vivant au Mexique, Tatiana Huezo est diplomée
du Centro de Capacitación Cinematográfica et détient un Master en Documentaire
de création de l’Université Pompeu Fabra. Après ses premiers essais – des courts
métrages tels que Arido (1994) ou Familia (2004) – elle obtient une renommée inter-
nationale avec son premier long métrage, El lugar más pequeño (2011), présenté à
Visions du Réel 2011 et lauréat Grand prix pour le meilleur long métrage. Après le
court métrage Ausencias (2015), elle réalise Tempestad (2016), présenté en première
mondiale à la Berlinale et primé par quatre Prix Ariel – décernés par l’Academia Mexi-
cana de Artes y Ciencias Cinematográficas. Depuis, elle a non seulement enseigné
le cinéma dans divers contextes académiques mais aussi écrit le livre El Viaje, rutas
y caminos andados para llegar a otro planeta. En 2021, elle révèle son premier film de
fiction, Noche de fuego.

De Mit einem ebenso engagierten wie persönlichen Werk zeichnet Tatiana Huezo
ein Porträt ihres Landes und prangert schonungslos die Mechanismen des Terrors
an. Mit grosser Feinfühligkeit gelingt es ihr mit einer poetischen filmischen Sprache,
Abwesenheit, Gewalt und Leid sichtbar zu machen. Tatiana Huezo wurde in El Salvador
geboren und lebt in Mexiko. Sie besitzt ein Diplom des Centro de Capacitación Cine-
matográfica und einen Master im Dokumentarfilm von der Universität Pompeu Fabra in
Barcelona. Nach ihren ersten Werken – Kurzfilme wie Arido (1994), Familia (2004) oder
Sueño (2005) – erlangte sie mit ihrem Langfilm El lugar más pequeño (2011), der bei
Visions du Réel 2011 internationale Premiere feierte und mit dem Preis «Bester Doku-
mentarfilm» ausgezeichnet wurde, internationalen Ruhm. Aufgrund seines Erfolges
wurde der Film ins Programm von mehr als 80 Festivals weltweit aufgenommen. Dann,
nach dem Kurzfilm Ausencias (2015), führte sie bei Tempestad (2016) Regie, der bei der
Berlinale (Sektion Forum) erstmals vorgeführt wurde und in vier Kategorien mit dem
bedeutendsten mexikanischen Filmpreis Premio Ariel ausgezeichnet wurde, der von
der Academia Mexicana de Artes y Ciencias Cinematográficas verliehen wird. In den
letzten Jahren unterrichtete sie Film in verschiedenen internationalen akademischen
Kontexten und schrieb das Buch El Viaje, rutas y caminos andados para llegar a otro
planeta. 2021 erscheint ihr erster Spielfilm Noche de fuego.

En Born in Salvador and living in Mexico, Tatiana Huezo Sanchez graduated from
the Centro de Capacitación Cinematográfica (CCC) film school and holds a Mas-
ters in Creative Documentary from Barcelona’s Pompeu Fabra University. After her
first attempts—short films such as Arido (1994), Familia (2004) or Sueño (2005)—she
gained international renown with her first feature length film, El lugar más pequeño
Filmography
2021 Noche de fuego (2011), presented as an international premiere at Visions du Réel 2011 where it won
2016 Tempestad the prize for Best Feature Film. Building on this success, the film was programmed
2015 El aula vacía (short: Ver, oír y callar) by more than 80 festivals around the world. Then, following the short film Ausencias
2015 Ausencias (2015), she directed Tempestad (2016), presented as a world premiere at the Berlinale
2011 The Tiniest Place (Forum section) and which won four Ariel awards—given by the Mexican Academy of
2005 Sueño
Cinematographic Arts and Sciences. Over recent years, she has taught film in various
2004 Familia
2001 The Core of the Earth international academic contexts and has written the book El Viaje, rutas y caminos
1997 Tiempo caústico andados para llegar a otro planeta. 2021 sees the release of her first fictional film,
1992 Arido Noche de fuego.
Atelier Tatiana Huezo 175

« Esperar » : Le regard et la voix dans


le cinéma de Tatiana Huezo
Luciano Barisone Fr Paysages urbains ; voix qui racontent. À l’écran, l’aridité d’un territoire. Puis, la
pluie tombe. Une fille qui marche tenant un verre d’eau contenant un poisson. Un mar-
ché et des gens qui travaillent. Hors-champ, une voix féminine parle de la violence
diffuse, pratiquée par les bandes du quartier, et des fréquentes incursions de la police
à l’école. D’un côté, des images quasi sans contexte ; de l’autre, un récit qui décrit la
situation et qui laisse percevoir les sentiments d’une jeunesse face à la dérégulation
de son pays.

Ainsi commence, avec le court métrage Arido, le parcours cinématographique de


Tatiana Huezo, qui va élaborer, au fil de ses expériences de témoin de la vie, un travail
personnel et original sur des thématiques récurrentes dans le cinéma de l’Amérique
latine : les fortes disparités socio-économiques, la pauvreté, le crime organisé, et la
violence incontrôlée comme méthode de contrôle sociale et politique. Tout ça à tra-
vers sept courts métrages (Arido, Tiempo Caústico, El Ombligo del Mundo, Familia,
Sueño, Ver oir y callar, Ausencias) et deux longs métrages (El lugar más pequeño et
Tempestad).

Familia, surtout, semble être une étape importante : il s’agit là d’un témoignage qui
montre comment vivre ensemble sans aucune forme d’exclusion. Ici aussi, les images
montrent un paysage (des collines, des bois, des champs cultivés, et des nuages qui
passent devant le soleil) et les corps des protagonistes de différents âges. Lui est
fermier, elle aussi. Leurs voix en off racontent leur vie. Le couple s’était marié, avec
l’accord de leurs familles. Puis, quand elle est tombée malade, il a accueilli sous leur
toit la sœur de sa femme. Une cohabitation en marge des conventions débute ainsi.
Des travaux agricoles et des tâches ménagères partagées, mais pas d’enfants. Le trio
devint un objet de scandale et fut chassé de sa maison. Après une période de vaga-
bondage, il en trouva une nouvelle. Et avec celle-ci un fils adoptif, qui plus tard se
mariera et aura des enfants. La famille s’est agrandie et tou.te.s vivent ensemble,
résistant.e.s dans l’harmonie.

Sueño et Ver, oír y callar sont eux deux exercices de formation. Le premier, réalisé dans
le cadre de l’école Pompeu Fabre de Barcelone, est avant tout un essai visuel très
contrôlé, une décomposition du paysage qui atteint une dimension onirique visant
à créer une émotion, un sentiment. Le deuxième, segment d’un film collectif, part
également d’un rêve pour raconter les craintes de la jeunesse féminine face à la vie
quotidienne estudiantine, faite de lumières et d’ombres.

Mais c’est avec ses œuvres de maturité que la poétique de Tatiana Huezo prend une
forme définie et peut-être définitive, en touchant à l’histoire personnelle de la ci-
néaste. Née au Salvador, exilée très jeune avec sa famille pour échapper à la violence
sans contrôle de la guerre civile, elle revient dans son village natal avec l’intention de
suivre à la fois les traces laissées par la mort et la renaissance collective. El lugar más
pequeño commence avec les survivant.e.s qui errent autour des maisons en ruine et
regardent la caméra, sans rien dire. Leurs corps et le paysage remplissent les plans.
Les voix off les accompagnent en parlant du lien avec la terre, des saisons, des espoirs
et des deuils, d’une reconstruction sociale en partant du bas. Tandis que les femmes
préparent les repas, les mots s’accordent pour une leçon de politique. L’intonation
vocale et le regard sont calmes et s’accompagnent mutuellement, sans user de force
l’un sur l’autre. Le temps est maître. La nature est le témoin immobile des vicissitudes
humaines. Les images des reliques de la guerre font place à celles, symboliques, de
fourmis au travail. Et enfin la grotte, qui fut le refuge de beaucoup de personnes ; et les
noms des disparu.e.s, toute une génération. La voix et l’image avancent en parallèle,
comme si elles appartenaient à des univers différents, en créant une relation symbio-
tique entre hier et aujourd’hui, entre le temps présent et la mémoire du passé.

Cette pratique cinématographique, qui laisse des traces profondes dans la conscience
du.de la spectateur.rice, se retrouve dans les deux films suivants. Ausencias s’ouvre
par une incursion dans la vie domestique d’une femme, en montrant des enfants et
des adultes qui jouent ensemble, en évoquant les étapes d’une expérience conjugale
et en racontant celles et ceux qui l’ont vécue, en particulier Brandon, le fils cadet. Puis,
tout devient plus sombre et la douce vitesse des premières images devient plus lente,
176 Atelier Tatiana Huezo

comme alourdie. Le regard se pose sur des chambres vides et des murs ébréchés, et
compose une forme de mosaïque abstraite de la vie quotidienne. Le récit revient sur
les traces d’un cauchemar, celles d’un jour, quatre ans plus tôt, où son mari et son fils
disparurent lorsqu’ils étaient en route pour l’aéroport. La police l’avait alors informée
de plusieurs appels qu’elle avait reçus, dans la matinée, de la part d’automobilistes
qui dénonçaient un enlèvement commis par des hommes armés. L’écharpe de son
mari était tout ce qu’on avait retrouvée sur les lieux. Les années suivantes, la femme
répète une même action : inlassablement, elle appelle le portable de son mari, encore
actif, pour laisser des messages suppliants les ravisseurs de les libérer. Par ailleurs,
ce qu’on voit, c’est la vie de tous les jours, marquée par une alliance avec d’autres
familles qui souffrent des mêmes douleurs et par le rapprochement avec sa fille, au-
jourd’hui adolescente, et qui était restée comme en marge de sa perception en raison
du deuil impossible. Le présent, c’est la fille qui nage dans une piscine, alors que
l’image de Brandon se superpose à elle.

Mais, dans le cinéma de Tatiana Huezo, les voix sans visage donnent
forme au récit, tandis que les images engendrent un complément
visuel qui nous amène ailleurs. L’espace qui se crée entre les deux
niveaux du récit est fantasmatique, un vide où débattent les pen-
sées du.de la spectateur.rice, ainsi invité.e à l’interprétation.
Présent et mémoire sont aussi les éléments sur lesquels se construit et se développe
son film suivant, Tempestad. Ici tout part d’une voix dans l’obscurité, celle d’une
femme qui raconte son expérience en prison au moment où elle est libérée et re-
tourne chez elle. Dans ce « road movie » fait de 2000 kilomètres en bus de la prison
de Matamoros à Cancun et traversant un pays gris et venteux, le.la spectateur.rice ne
verra jamais le visage de la personne qui parle, laissé.e dans un espace totalement
ouvert à l’évocation. L’histoire en bref : la femme fait partie d’un groupe de personnes
innocentes, qui ont été accusées de trafic d’humains et ont été, pour cette raison, em-
prisonnées par les autorités, payant pour des crimes commis par d’autres. La femme
parle, pendant qu’à l’écran défilent des images d’autoroutes, de station services, de
postes de contrôle, de paysages urbains et ruraux, d’hôtels, de gens en voyage. Elle
parle de son arrestation, de sa condamnation, de son transfert en prison, de ses hor-
ribles conditions de vie, de la découverte que l’institution carcérale est gérée par les
criminels du Cartel du Golfe qui demandent de l’argent aux familles des détenu.e.s.
Ici, soudainement, le récit s’arrête pour faire place à un autre, celui d’une femme,
artiste de cirque, qui, sur fond d’images la montrant au travail, rappelle son expé-
rience de clown et de mère ; et l’événement traumatique que constitue l’enlèvement
de sa fille de vingt ans. Les deux récits s’alternent. D’un côté des travaux humiliants,
des sévices, des rencontres avec l’avocat, à l’intérieur de la prison. De l’autre, des
femmes artistes au travail, leurs conversations, des reconstitutions de l’enlèvement,
des demandes de rançon. Et enfin, un peu d’espoir...et beaucoup d’attente.

En détachant les mots de ses personnages de leurs visages et de leurs actions, la ci-
néaste opère une séparation nette entre le corps visible et l’âme invisible du cinéma.
Habituellement, dans un entretien filmé, la parole est complémentaire du corps et du
visage, en devenant, souvent, explicative. Mais, dans le cinéma de Tatiana Huezo, les
voix sans visage donnent forme au récit, tandis que les images engendrent un com-
plément visuel qui nous amène ailleurs. L’espace qui se crée entre les deux niveaux
du récit est fantasmatique, un vide où débattent les pensées du.de la spectateur.rice,
ainsi invité.e à l’interprétation.

Le cinéma est l’abstraction, le phénomène, la théorie et la technique. Le film est l’ob-


jet concret, inspiré par un thème et décliné selon les indications du récit. Une telle
démarche, un peu schématique, est nécessaire pour s’approcher du cinéma et des
films de la cinéaste latino-américaine. Installée depuis longtemps au Mexique, elle
part, dans son travail, de l’observation de la réalité qui l’environne et de son expé-
rience personnelle. Le territoire de ses films est celui, physique, politique et culturel
de l’Amérique centrale ; et c’est là que repose la dimension presque abstraite d’un
paysage ensoleillé, désertique, peuplé de voix et de fantasmes.
Atelier Tatiana Huezo 177

Arido Ce sont des images, des histoires, des voix qui défilent à deux vitesses : celle du re-
gard qui observe calmement les paysages, les visages et les détails, comme s’ils
étaient les pièces d’une mosaïque absente ; et celle de la voix qui suit le souvenir et
l’émotion qu’elle exprime dès que la vie est évoquée.

L’expérience du monde est déclinée selon les coordonnées humaines, existentielles


et sociales des lieux où les films sont tournés. Mais elle ne se résume pas à l’informa-
tion anthropologique ou anthro-politique locale, parce que le monde est plein d’his-
toires semblables à celles que la cinéaste raconte. Alors, ce qui nous intéresse dans
son cinéma n’est pas l’aspect thématique, mais celui qui, en partant de ce que l’on ne
voit pas, nous révèle l’invisible. Et cet invisible, bien plus important que ce que l’on
voit, nous ouvre la perception d’un immense vide, celui d’une humanité qui n’arrive
pas à régler ses comptes avec elle-même et vit comme dans un deuil perpétuel.

Cependant, dans cette partition où les images sont les notes et la parole, la musique,
tout n’est pas sombre. Les corps travaillent dans une autre direction et la cinéaste
les accompagne avec un regard plein de promesses. Pour le saisir pleinement, il
faut relever la fréquence avec laquelle un mot en particulier est prononcé par ses
personnages, « esperar », et qui en espagnol porte le double sens de « attendre » et
« espérer ».

Sur ce point, on ne peut pas oublier les mots prononcés à la fin d’un chef-d’œuvre
de la littérature mondiale, consacré à un personnage persécuté en recherche de ré-
demption : Le Comte de Montecristo d’Alexandre Dumas. Les dernières phrases sont
aussi une invocation : « Il faut avoir voulu mourir (...) pour savoir combien il est bon de
vivre. Vivez donc et soyez heureux, enfants chéris de mon cœur, et n’oubliez jamais
que, jusqu’au jour où Dieu daignera dévoiler l’avenir à l’homme, toute la sagesse
humaine sera dans ces deux mots : « Attendre et espérer ! »

Selon Dumas, à tous les maux il n’y a que deux remèdes : le temps et le silence.

Tatiana Huezo choisit elle aussi deux remèdes, l’image et la parole. Mais l’attente et
l’espoir font partie non seulement de son état d’esprit, mais aussi, et surtout, de sa
manière de faire du cinéma. Calme, rassurante, réfléchie.
178 Atelier Tatiana Huezo

«Esperar»: Blick und Stimme im Kino


von Tatiana Huezo
Luciano Barisone De Urbane Landschaften, erzählende Stimmen. Auf der Leinwand ein Gebiet und
seine Trockenheit. Dann kommt Regen. Ein gehendes Mädchen trägt ein Glas, in dem
ein Fisch schwimmt. Ein Markt und arbeitende Menschen. Eine weibliche Stimme
spricht aus dem Off über die diffuse Gewalt der Gangs des Viertels und die häufigen
Polizeirazzien in der Schule. Auf der einen Seite beinahe kontextbefreite Bilder, auf
der anderen eine Erzählung, die der Situation Struktur gibt und die Empfindungen
einer Jugend durchscheinen lässt, die mit ihrem aus den Fugen geratenen Land
konfrontiert ist.

So beginnt mit dem Kurzfilm Arido der filmische Werdegang von Tatiana Huezo, die
ihre Erfahrungen als Augenzeugin des Lebens zu einem persönlichen und originellen
Werk formt, dessen Fragestellungen das lateinamerikanische Kino prägen: massive
sozioökonomische Ungleichheiten, Armut und organisiertes Verbrechen, unkontrol-
lierte Gewalt als eine Methode, soziale und politische Kontrolle auszuüben. Themen,
die die Filmemacherin in sieben Kurzfilmen (Arido, Tiempo Caústico, El Ombligo del
Mundo, Familia, Sueño, Ver, oír y callar, Ausencias) und zwei Langfilmen (El lugar más
pequeño und Tempestad) verarbeitet hat.

Vor allem der Kurzfilm Familia, der zeigt, wie das Zusammenleben ohne jede Form der
Ausgrenzung möglich ist, scheint in dieser Entwicklung eine wichtige Phase darzus-
tellen. Auch hier zeigen die Bilder eine Landschaft (Hügel, Wälder, bestellte Felder und
vor der Sonne vorbeiziehende Wolken) und die Körper von Protagonisten unterschie-
dlichen Alters. Er ist Bauern, sie Bäuerin. Ihre Stimmen erzählen aus dem Hintergrund
von ihrem Leben. Sie hatten mit dem Einverständnis ihrer Familien geheiratet. Als sie
krank wurde, nahm er die Schwester seiner Frau in ihrem Haus auf. So begann ein
Zusammenleben am Rande der gesellschaftlichen Norm. Die Haus- und Feldarbeit
wurde geteilt, Kinder gab es nicht. Man zerriss sich die Münder über sie und sie wurden
aus ihrem Haus verjagt. Nach einer Zeit des Umherziehens fanden sie ein neues Haus.
Und mit ihm einen Adoptivsohn, der später heiratete und Vater wurde. Die Familie hatte
sich vergrössert und lebte harmonisch miteinander, leistete Widerstand.

Sowohl Sueño als auch Ver, oír y callar entstanden als Übungsfilme während des
Studiums. Sueño, gedreht während ihrer Ausbildung an der Universität Pompeu Fabra
in Barcelona, ist vor allem ein sehr kontrollierter visueller Essay, ein Zerlegen der
Landschaft, das eine traumähnliche Dimension erreicht und eine Emotion, ein Gefühl
erzeugen soll. Ver, oír y callar, ein Ausschnitt aus einem Gemeinschaftsprojekt, nimmt
als Ausgangspunkt ebenfalls einen Traum und erzählt von den Ängsten junger Frauen
im Kontext des aus Licht und Schatten gemachten Studentenalltags.

Aber erst mit ihren späteren Werken und der Einbeziehung ihrer persönlichen
Geschichte nimmt die Poetik von Tatiana Huezo eine feste, vielleicht endgültige Form
an. Die aus El Salvador stammende Filmemacherin, die auf der Flucht vor der unbän-
digen Gewalt des Bürgerkriegs bereits sehr jung mit ihrer Familie ins Exil aufbrechen
musste, kehrt mit der Absicht, sowohl den Spuren des Todes als auch der kollek-
tiven Wiedergeburt zu folgen, in ihr Heimatdorf zurück. Und so beginnt El lugar más
pequeño mit den Überlebenden, die um die Ruinen der Häuser wandeln und in die
Kamera schauen, ohne etwas zu sagen. Ihre Körper und die Landschaft füllen die
Einstellungen. Stimmen aus dem Hintergrund erzählen von der Verbundenheit mit
dem Land, den Jahreszeiten, Hoffnungen und Trauer, dem sozialen Wiederaufbau von
unten. Während die Frauen die Mahlzeiten zubereiten, vereinen sich die Stimmen zu
einer Lehrstunde über Politik. Ruhige Stimmen und ruhige Blicke begleiten einander.
Hier regiert die Zeit. Die Natur ist die regungslose Zeugin der Wechselfälle des Lebens.
Bilder von Relikten des Krieges weichen den symbolträchtigen Bildern von arbeiten-
den Ameisen. Es folgt die Höhle, in der viele Menschen Zuflucht gefunden hatten. Und
schliesslich die Namen der Verschwundenen – eine ganze Generation. Als gehörten
sie verschiedenen Universen an, bewegen sich Stimme und Bild parallel zueinander
und lassen eine symbiotische Beziehung zwischen gestern und heute, zwischen der
Gegenwart und der Erinnerung an die Vergangenheit entstehen.

Diese filmische Vorgehensweise, die tiefe Spuren im Bewusstsein des Publikums hin-
terlässt, prägt auch die beiden nachfolgenden Filme. Ausencias beginnt mit einem
Atelier Tatiana Huezo 179

Vortasten in den häuslichen Alltag einer Frau, zeigt Kinder und Erwachsene beim ge-
meinsamen Spielen, deutet Phasen eines Ehelebens an und erzählt von jenen, die es
erlebt haben, insbesondere Brandon, dem jüngeren Sohn. Dann wird alles düsterer
und an die Stelle des sanften Tempos der ersten Bilder tritt etwas Behäbigeres, etwas
beschwert Wirkendes. Die Kamera richtet sich auf leere Räume und abgeblätterte
Wände und lässt ein abstraktes Mosaik des Alltags entstehen. Die Erzählung schwenkt
zurück zu einem alptraumhaften Tag vor vier Jahren, als ihr Mann und ihr Sohn auf
dem Weg zum Flughafen verschwanden. Von der Polizei erfuhr sie, dass am Vormittag
mehrere Anrufe von Autofahrern eingegangen waren, die von einer Entführung durch
bewaffnete Männer berichteten. Vor Ort wurde nur der Schal ihres Mannes gefunden.
In den darauffolgenden Jahren wählt die Frau ständig die Nummer des immer noch
empfangenden Handys ihres Mannes und fleht die Entführer in ihren Nachrichten an,
die beiden freizulassen. Und man sieht das Alltagsleben, geprägt von der Verbindung
mit anderen, vom selben Schmerz getroffenen Familien, und die Annäherung an
ihre Tochter, die nun ein Teenager ist und aufgrund der unmöglichen Trauer in ihrer
Wahrnehmung wie ausgegrenzt geblieben war. Die Gegenwart ist das in einem Pool
schwimmende Mädchen, überlagert vom Bild Brandons.

Auf Gegenwart und Erinnerung baut auch ihr anschliessender Film Tempestad auf. Hier
beginnt alles mit einer Stimme in der Dunkelheit. Es ist die Stimme einer Frau, die nach
ihrer Entlassung aus dem Gefängnis auf dem Nachhauseweg von ihren Erfahrungen
im Gefängnis erzählt. Der Film, ein Road-Movie, führt während der 2000 Kilometer
langen Busfahrt zwischen dem Gefängnis in Matamoros und der Stadt Cancun durch
graue, windige Landschaften und das seiner Vorstellungskraft überlassene Publikum
sieht nicht ein einziges Mal das Gesicht der Erzählerin. Die Frau ist Teil einer Gruppe
von unschuldig verurteilten Menschen, die des Menschenhandels bezichtigt wurden
und anstelle der wahren Schuldigen ins Gefängnis kamen. Während die Frau spricht,
ziehen auf der Leinwand Bilder von Autobahnen, Tankstellen, Kontrollpunkten, städ-
tischen und ländlichen Landschaften, Hotels und Reisenden vorüber. Sie erzählt
von ihrer Verhaftung, ihrer Verurteilung, ihrer Inhaftierung, ihren grauenhaften
Haftbedingungen und der Entdeckung, dass das Gefängnis von den Kriminellen des
Golfkartells geleitet wird, die Geld von den Familien der Häftlinge einfordern. An die-
ser Stelle bricht die Erzählung plötzlich ab und geht vor dem Hintergrund von Bildern,
die eine Zirkusfrau bei der Arbeit zeigen, über in deren Geschichte als Clownin und
als Mutter und die traumatisierende Entführung ihrer zwanzigjährigen Tochter. Die
beiden Geschichten wechseln sich ab. Auf der einen Seite das Gefängnis mit en-
twürdigenden Arbeiten, Misshandlungen, Treffen mit dem Anwalt. Auf der anderen
Seite Zirkusfrauen bei der Arbeit, Gespräche zwischen ihnen, Nachstellungen der
Entführung, Lösegeldforderungen. Und schliesslich etwas Hoffnung ... und viel Warten.
Durch die Loslösung des Gesagten von den Gesichtern und Handlungen der Figuren
erreicht die Filmemacherin eine scharfe Trennung zwischen dem sichtbaren Körper
und der unsichtbaren Seele des Kinos. Üblicherweise ergänzt das Wort in einem ge-
filmten Gespräch den Körper und das Gesicht und wird oft zu einem erläuternden
Element. In den Filmen von Tatiana Huezo hingegen geben die gesichtslosen Stimmen
der Geschichte Gestalt, während die Bilder eine visuelle Ergänzung bilden, die uns an
einen anderen Ort führt. Der zwischen den beiden Ebenen der Erzählung entstehende
Raum ist phantasmatisch, eine Leere, in der die Gedanken des zur Interpretation ein-
geladenen Publikums debattieren können.

In den Filmen von Tatiana Huezo hingegen geben die gesichtslosen


Stimmen der Geschichte Gestalt, während die Bilder eine visuelle
Ergänzung bilden, die uns an einen anderen Ort führt. Der zwischen
den beiden Ebenen der Erzählung entstehende Raum ist phantas-
matisch, eine Leere, in der die Gedanken des zur Interpretation ein-
geladenen Publikums debattieren können.
Kino ist Abstraktion, Phänomen, Theorie und Technik. Der Film ist das konkrete Objekt,
angeregt von einer Thematik und nach den Vorgaben der Erzählung aufgebaut. Eine
solche, etwas schematische Herangehensweise ist notwendig, um sich dem Kino und
den Filmen der lateinamerikanischen Filmemacherin zu nähern, die seit langem in
Mexiko lebt und bei ihrer Arbeit die sie umgebende Realität und ihre persönlichen
180 Atelier Tatiana Huezo

Ausencias Erfahrungen als Ausgangspunkt nimmt. Das Territorium ihrer Filme ist das der phy-
sischen, politischen und kulturellen Welt Mittelamerikas, wo auch die fast abstrakte
Dimension einer sonnigen, wüstenhaften Landschaft, bevölkert von Stimmen und
Phantasievorstellungen, verortet ist.

Bilder, Geschichten und Stimmen, die in zweierlei Geschwindigkeiten vorüberziehen:


die des Blicks, der ruhig die Landschaften, Gesichter und Einzelheiten betrachtet, als
wären es Teile eines unsichtbaren Mosaiks – und die der Stimme, die den Erinnerungen
und Gefühlen folgt, die aus ihr herauszuhören sind, sobald das Leben zur Sprache
kommt.

Das Erleben der Welt ist von den menschlichen, existentiellen und sozialen Koordinaten
der Orte bestimmt, an denen die Filme gedreht werden. Doch sie beschränkt sich nicht
auf anthropologische Informationen oder die politische Anthropologie des jeweiligen
Ortes, denn die Welt ist voll von Geschichten, die Ähnlichkeit mit dem haben, was
die Filmemacherin erzählt. An ihrem Kino interessiert uns folglich nicht so sehr die
Thematik als das, was – ausgehend von dem, was wir nicht sehen – uns das Unsichtbare
offenbart. Und dieses Unsichtbare, das um ein Vielfaches wichtiger ist als das, was wir
sehen, eröffnet uns die Wahrnehmung der masslosen Leere einer Menschheit, die mit
sich selbst nicht ins Reine kommt und in einer Form der ewigen Trauer verharrt.

Doch nicht alles ist düster in dieser Partitur, in der Bilder die Noten und Sprache die
Musik sind. Die Körper streben in eine andere Richtung und die Filmemacherin beglei-
tet sie mit verheissungsvollem Blick. Um dies wirklich begreifen zu können, muss man
verfolgen, wie häufig unter all den Worten ihrer Figuren ein spezielles Wort vorkommt:
«Esperar», was im Spanischen die doppelte Bedeutung von «warten» und «hoffen» hat.

An dieser Stelle kommen einem die letzten Sätze eines Meisterwerks der Weltliteratur
in den Sinn, das von einer verfolgten und nach Erlösung suchenden Figur handelt: Der
Graf von Montecristo von Alexandre Dumas. Ein Ende, das auch eine Beschwörung ist:
«Man muss den Tod gewollt haben (...) um zu wissen, wie gut es ist, zu leben. Lebt also
und seid glücklich, geliebte Kinder meines Herzens, und vergesst nie, dass bis zu dem
Tag, an dem Gott die Güte haben wird, dem Menschen die Zukunft zu offenbaren, alle
menschliche Weisheit in diesen zwei Worten liegen wird: Warten und hoffen!».

Für alle Übel gibt es laut Dumas nur zwei Heilmittel: die Zeit und die Stille.

Auch Tatiana Huezo hat zwei Heilmittel gewählt: das Bild und das Wort. Aber Warten
und Hoffnung sind nicht nur Teil ihrer Geisteshaltung, sondern auch und vor allem ihrer
Art, Filme zu machen. Ruhig, beruhigend, überlegt.
Atelier Tatiana Huezo 181

“Esperar”: Gaze and voice in the films


of Tatiana Huezo
Luciano Barisone En Urban landscapes; voices with a story to tell. On screen, the aridity of a land-
scape. Then, the rain falls. A girl walks with a glass of water containing a fish. A market
and people working. Off-screen, a woman’s voice talks of the widespread violence,
committed by the local gangs, and the police’s frequent incursions into schools. On
the one hand, images with virtually no context; on the other, a story that describes the
situation and suggests the feelings of a young generation towards the deregulation of
their country.

Thus begins, with the short film Arido, the cinematographical path of Tatiana Huezo,
who will go on to develop, through her experiences as a witness to life, a personal and
original body of work on recurring themes of Latin American films: wide socio-econo-
mic disparities, poverty, organised crime, and unbridled violence as a method of social
and political control. All of this through seven short films (Arido, Tiempo Caústico, El
Ombligo del Mundo, Familia, Sueño, Ver oir y callar, Ausencias) and two feature length
films (El lugar más pequeño and Tempestad).

Familia, especially, seems a significant milestone: it is a testimony of how we can live


together without any form of exclusion. Here too, the images show landscapes (hills,
forests, cultivated fields; and clouds that pass before the sun) and the bodies of the
protagonists of different ages. He is a farmer, so is she. Their voiceovers describe their
life. They had married, with the agreement of their families. Then, when she became
ill, he welcomed his wife’s sister into their home, marking the beginning of an uncon-
ventional cohabitation. Farm work and household chores are shared, but no children.
The trio became an object of scandal and were driven out of their home. After a period
of vagrancy, they found a new one. And with it an adopted son, who later married and
had children. The family has grown and they all live together, resistant in harmony.

As for Sueño and Ver, oír y callar, these are both training exercises. The first, undertaken
as part of the Pompeu Fabra film school in Barcelona, is above all a very controlled vi-
sual essay, a decomposition of scenery which reaches a dreamlike dimension aiming
to create an emotion, a feeling. The second, a segment in a collective film, also starts
with a dream to tell the story of the fears of young women in the face of daily student
life, made up of light and shadows.

But it is with her mature works that Tatiana Huezo’s sense of poetry takes on a defined,
and perhaps definitive form, by touching on the filmmaker’s personal history. Born in
El Salvador, exiled very young with her family to escape the rampant violence of the
civil war, she returns to her childhood village with the intention of following the traces
of both death and collective rebirth. That is how El lugar más pequeño begins, with
the survivors wandering around houses in ruin and wordlessly looking at the camera.
Their bodies and the landscape fill the shots. Voiceovers accompany them, talking
about the connection with the land, about seasons, hopes and bereavements, about a
social reconstruction from the bottom up. While the women prepare meals, the words
coalesce into a lesson in politics. The vocal intonation and the gaze are calm and
accompany one other, without force. Time is king. Nature is the motionless witness
to human trials and tribulations. The images of remnants of the war make way for the
symbolic shots of ants at work. And finally, the cave, which was a refuge for many
people, and the names of the disappeared, an entire generation. The voice and the
image move forward in parallel, as if they belonged to different universes, whilst creat-
ing a symbiotic relationship between yesterday and today, between the present time
and the memory of the past.

This cinematographic practice, which leaves profound traces in the consciousness of


the spectator, can be found in the two following films. Ausencias opens with an incur-
sion into the domestic life of a woman, showing children and adults playing together,
evoking the stages of a marital experiment and telling the stories of those who expe-
rienced it, especially Brandon, the youngest son. Then, everything becomes darker
and the gentle speed of the first images becomes slower, as if weighed down. The
gaze rests on the empty rooms and chipped walls and composes an abstract form of
mosaic of day-to-day life. The story returns to the traces of a nightmare, those of one
day, four years previously, when her husband and sons disappeared on their way to
182 Atelier Tatiana Huezo

the airport. The police then informed her of several calls they’d received, that morn-
ing, from motorists reporting an abduction committed by armed men. Her husband’s
scarf was all that was found at the scene. The following years, the woman repeats
the same action: she keeps calling her husband’s still active mobile phone to leave
messages begging the abductors to free them. Furthermore, what we see is everyday
life, marked by an alliance with other families suffering the same pain and by the re-
conciliation with her now teenage daughter, who had remained at the fringes of her
perception due to her impossibility to grieve. The present is her daughter swimming a
pool, while the Brandon’s picture is superimposed on her.

Present and memory are also the elements on which her following film, Tempestad,
is built and developed. Here, it all starts with a voice in the darkness, that of a woman
recounting her experience in prison at the time of her release and return home. In this
2,000 kilometres long ‘road movie’ by bus, from the prison in Matamoros to Cancun,
crossing a grey and windy country, the spectator never sees the face of the speaker,
left in a space completely open to evocation. The story in a nutshell: the woman is
one of a group of innocent people who were accused of human trafficking and were
consequently imprisoned by the authorities, paying for crimes committed by others.
The woman talks while, on screen, images show motorways, service stations, check-
points, urban and rural landscapes, hotels, people travelling… She talks of her arrest,
her conviction, her transfer to prison, her awful living conditions, the discovery that
the prison institution is run by the Gulf Cartel who demand money from the inmates’
families. Here, suddenly, the tale stops to make way for another, that of a woman, a
circus performer, who, against a backdrop of images showing her at work, recalls her
experience as a clown and as a mother; and the traumatic event when her 20-year-
old daughter was kidnapped. The two accounts alternate with each other. On the one
hand, humiliating work, abuse, meetings with the lawyer, inside the prison. On the
other, circus performers at work, their conversations, reconstructions of the kidnapp-
ing, ransom demands. And finally, a little hope... and a lot of waiting.

In the films of Tatiana Huezo, the faceless voices give shape to the
story, while the images create a visual complement that takes us
elsewhere. The space that is created between the two levels of the
story is phantasmatic, a void where the thoughts of the spectator
debate, and they are free to make their own interpretation.

By detaching the words of her characters from their faces and their actions, the film-
maker marks a clear separation between the visible body and the invisible soul of
cinema. Usually, in a filmed interview, speech complements the body and the face,
often becoming explanatory. However, in the films of Tatiana Huezo, the faceless
voices give shape to the story, while the images create a visual complement that
takes us elsewhere. The space that is created between the two levels of the story is
phantasmatic, a void where the thoughts of the spectator debate, and they are free
to make their own interpretation.

Cinema is abstraction, phenomenon, theory and technique. Film is the concrete


object, inspired by a theme and adapted according to narrative’s instructions. This
somewhat schematic process is necessary to approach the cinema and filmmaking
of the Latin American filmmaker. Having lived in Mexico for a long time, her work is
based on the observation of the reality that surrounds her and on her personal expe-
rience. The territory of her films is the physical, political and cultural territory of Central
America; and it is here that rests the almost abstract dimension of a deserted, sunny,
landscape, populated with voices and fantasies.

These are images, stories, voices that go by at two speeds: that of the gaze that calmly
observes the landscapes, faces and details as if they were the pieces of an absent mo-
saic; and that of the voice that follows the memory and the emotion that it expresses
as soon as life is evoked.
Atelier Tatiana Huezo 183

Tempestad
The experience of the world is offered according to the human, existential and social
coordinates of the places in which the films are shot. But it is more than just anthro-
pological or local anthro-political information, because the world is full of stories that
are similar to those told by the filmmaker. So, what interests us in her filmmaking is not
so much the thematic aspect, but that which, starting from what we cannot see, re-
veals the invisible. And this invisible aspect, much more important than what we see,
reveals an immense void, that of a humanity that is unable to settle its score with itself
and lives in a kind of perpetual grief.

However, in this musical score, where the images are the notes and voices are the
music, not everything is darkness. The bodies are working in another direction and
the filmmaker accompanies them with a look full of promise. To fully grasp it, we have
to note the frequency with which one word, among all the words of her characters, is
used: “esperar”, which, in Spanish, has the double meaning of “wait” and “hope”.

On this point, we cannot forget the words used at the end of a masterpiece of world
literature, dedicated to a persecuted character in search of redemption: The Count
of Monte Cristo by Alexandre Dumas. The last sentences are also an invocation: “We
must have felt what it is to die [...] that we may appreciate the enjoyments of living.
Live, then, and be happy, beloved children of my heart, and never forget that until the
day when God shall deign to reveal the future to man, all human wisdom is summed
up in these two words: ‘Wait and hope.’”

According to Dumas, there are only two remedies for all woes: time and silence.

Tatiana Huezo also chooses two remedies, the image and the word. But waiting and
hoping are not only part of her state of mind but also, and above all, they are part of
her way of making films. Calm, reassuring, thoughtful.
184 Atelier Tatiana Huezo

Raconter avec le cœur


Entretien mené par Luciano Barisone, janvier 2021

Fr Comment est née ta passion pour le cinéma ? Provient- À la Pompeu Fabra, l’idée que j’avais du documentaire
elle de tes expériences de vie, de la fréquentation des a changé. J’ai connu là le travail d’auteur.e.s qui m’ont appris
salles, ou des deux ? Quelles ont été les premières à regarder d’un autre point de vue, plus libre : notamment,
images de cinéma qui t’ont marquées ? Naomi Kawase, Victor Erice, Victor Kossakovsky et Raymond
Ma passion est née des deux. Mon plus vieux souvenir est un Depardon. J’ai aussi découvert des manières de faire des récits
long voyage par la route avec ma petite sœur et ma mère. Elle plus complexes et j’ai commencé à me demander comment ra-
s’était séparée de mon père et j’avais le sentiment de fuir de conter les histoires. J’ai compris que le contenu est nourri par la
notre maison. On était alors en 1979 et la guerre civile débutait forme, que la forme a une voix et que cette voix est puissante.
dans le pays. Nous avons voyagé plusieurs jours en stop, du Mes réflexions sur la forme que j’ai adoptée plus tard dans mon
Salvador au Mexique, à l’arrière des pick-ups. Je me souviens premier long métrage El lugar más pequeño commencèrent à
du vent sur mon visage, des paysages immenses et du moment ce moment-là.
où nous avons traversé la frontière sans papiers.
Au Mexique, j’ai grandi à la campagne, entre vaches et Qu’est-ce qui te rapproche des histoires que tu racontes
chèvres. Pendant mon enfance, l’espace de jeux et de liberté dans tes films ? Comment les choisis-tu ? As-tu été té-
était incroyable : à la maison, il n’y avait pas de télé, et peu de moin des faits décrits ?
règles. Il y avait la prairie, la rivière, les animaux et les enfants Je garde avec toutes ces histoires un lien émotionnel impor-
des berger.ère.s qui étaient nos ami.e.s. Je pense que mon tant. Je ne peux pas dire que j’ai été témoin des faits, mais par-
cinéma vient également de là. fois je l’ai été des conséquences. Miriam, la protagoniste de
Puis, nous sommes aller vivre à Mexico City et, quand Tempestad était très malade quand nous nous sommes ren-
ma mère n’avait personne à qui me confier, elle m’emmenait contrées : elle souffrait, après son expérience de la prison, d’un
avec elle à la Cinémathèque nationale, où nous voyions des stress post-traumatique et d’une profonde dépression. Elle m’a
films de David Lynch, Wim Wenders, Andreï Tarkovski, Rainer W. transmis sa peur, j’ai senti la vulnérabilité à laquelle la violence
Fassbinder… J’avais dix ans et ces films me secouaient émo- nous expose au Mexique, et l’impunité qui y règne. Je pense
tionnellement. Le cinéma était une puissante fenêtre de rêves que ce qui me rapproche des histoires est le besoin de com-
où je me plongeais. Sentir que je pouvais être dans la peau prendre. Je voulais saisir la part d’obscurité qui a été semée
d’un.e autre, vivre au plus proche ses douleurs, ses joies et en Miriam lors de son séjour en prison. Je crois aussi que le
ses cauchemars est sans doute à l’origine de mon parcours de thème de la perte, sans l’avoir choisi consciemment, est une
cinéaste. Provoquer chez d’autres les mêmes sentiments que constante dans mes travaux.
j’éprouvais face à l’écran était la seule chose que je voulais faire El lugar más pequeño m’a permis de comprendre une
dans ma vie. partie de mon identité et de retrouver mon lieu de naissance.
Je voulais savoir comment a été vécue la guerre, comment on
Comment se sont passées tes années de formation, au survit à la perte de sa maison et des gens que l’on aime. C’était
Centro de Capacitación Cinematografíca au Mexique et une guerre que je n’ai pas vécue ; mais la famille de mon père,
à l’Université Pompeu Fabra de Barcelone ? elle, l’avait vécue, avec ses morts, ses disparitions et ses orphe-
Le CCC est un centre d’expérimentation incroyable, où chaque lin.e.s. Je voulais savoir comment les gens de ma génération
année je pouvais réaliser un nouveau film sous forme d’exer- avait vécu ce que j’avais suivi de loin.
cice. À cette époque, on filmait en 16 et 35mm. Cela m’a appris
une certaine rigueur au moment de filmer, car on ne pouvait Comment construis-tu tes films ? Quelles sont, selon
pas gaspiller les images. ton expérience, les étapes les plus importantes ? La re-
J’ai eu accès à de grands maîtres tels que le directeur de cherche, la prise de contact, l’enregistrement de l’image,
la photo polonais Janusz Polom, qui me disait : « Ce n’est pas celui du son, le montage ou la post-production ?
suffisant de regarder avec les yeux ; il faut que tu regardes avec Pour moi, la base du travail est la recherche sur le terrain. J’ai
le cœur ». Ma fascination pour cette idée, pour les atmosphères besoin de m’approcher le plus possible de la vie des personnes
et la lumière, m’ont amenée à me spécialiser dans la direction avec qui je vais travailler. C’est un moment où l’on éprouve une
de la photographie. Il nous emmenait marcher en montagne, forte émotion, mais aussi la peur de se faire rejeter, la peur de
on attendait que le soleil se couche puis il nous faisait obser- déranger ou d’avoir des problèmes. Mais quand tu contrôles
ver comment la lumière se transformait. Il a semé en moi une cette peur et que tu es prêt.e à entrer dans la vie des autres, les
graine d’amour et de respect pour l’image. Avec Janusz, j’ai dé- choses viennent spontanément. Sans ce premier pas, le film va
couvert qu’il faut donner une partie de soi dans chaque acte de naître difficilement.
création. Je considère aussi que l’exploration de l’espace que
Ensuite, à la Pompeu Fabra, j’ai découvert un cinéma l’histoire va habiter est fondamentale pour la construction
documentaire qu’on ne voyait pas au Mexique, comme celui de d’une dramaturgie propre. Ce qui m’intéresse est de lier cet es-
José Luis Guerín. pace à la construction des personnages, à leur essence. Parce
que l’espace comprend les atmosphères visuelles et souvent
Quel.le.s ont été tes auteur.e.s de formation ? aussi émotionnelles de l’histoire. Et c’est à ce stade qu’apparaît
Au CCC, nous regardions les films de Frederick Wiseman, une partie de la structure dramatique, de l’esthétique et de la
des frères Maysles, de Werner Herzog ou encore de Patricio forme narrative.
Guzmán... J’ai aussi été très marquée par ma rencontre avec
le cinéma de Claire Simon, comme j’ai aussi été influencée par Dans tes films, il y a une relation particulière entre les
des auteur.e.s mexicain.e.s, tel que Nicolás Echevarria. images et les voix qui les accompagnent. Les premières
Atelier Tatiana Huezo 185

sont basées sur l’observation (souvent de détails de la joué les acteur.trice.s. Je l’ai tourné en 16mm et monté avec
réalité) alors que les deuxièmes racontent (en ne mon- une moviola. De cette terrasse, je voyais et écoutais la ville, les
trant que rarement les visages de celles et ceux qui sons du film sont faits des sentiments qu’elle provoquait en moi.
parlent)... Sueño fut un exercice réalisé dans le cadre d’un cours
Mon exploration de la voix apparaît avec El lugar más pequeño, de Victor Kossakovsky qui avait été invité à travailler avec les
car je voulais mettre la voix des personnages au premier plan élèves de la Pompeu Fabra. Notre mission était de tourner un
de l’histoire. Tout le film est raconté par la voix en off des per- plan unique, un long panoramique.
sonnages. J’ai décidé de ne pas utiliser la caméra pour réali- Ver, oír y callar est un court métrage que j’ai été chargée
ser ces entretiens et d’enregistrer le son uniquement. Dans ce de diriger pour un film collectif sur l’abandon scolaire. J’ai déci-
film, j’ai appris que la voix est un élément narratif qui rapproche dé de revenir au Salvador et chercher une histoire d’enfants ex-
avec beaucoup de force des personnages, à leur son, à leur pulsé.e.s de l’école par peur des gangs qui contrôlent le pays.
temps, à leur respiration, à tout ce qui s’expriment par la voix et
qui permet de voir une personne de l’intérieur. L’épine dorsale de ta production cinématographique
La voix est au cœur de ce film et aussi du suivant, est composée de trois films – El lugar más pequeño,
Tempestad, où j’ai voulu aller encore plus loin en décidant de Ausencias et Tempestad – qui nous donnent une pré-
ne pas montrer le visage de la protagoniste. Je voulais lier sa cise sensation de la situation humaine et sociale en
voix aux visages que nous voyons le long du voyage, qui pour Amérique centrale et surtout au Mexique. Quelle a été la
moi représentent un pays, mais aussi le fait que, ce qui lui est réaction des spectateur.ice.s dans ces pays ?
arrivé pourrait arriver à n’importe qui. La réaction du public en Amérique latine est souvent cathar-
D’autre part, pendant le tournage, je n’ai pas l’habitude tique. Au Mexique, face à Tempestad et Ausencias, le public
d’enregistrer les entretiens en premier, puis, en partant d’eux, avait besoin de parler. Les spectateur.ice.s racontaient des
de chercher les images. Les deux choses se passent en même expériences similaires. Il y a eu une réaction collective à la fin
temps. Ainsi, les deux discours – le visuel et le sonore – peuvent des projections, où la douleur et le sentiment d’impuissance
se construire indépendamment l’un de l’autre. C’est un proces- étaient palpables ; et où la question « que devons-nous faire
sus intuitif. Et du mélange de ces deux discours en surgit un pour arrêter ça ? » nous ébranlait tous.tes. Ce fut important de
troisième qui est le film. sentir que le film provoquait ce genre de questions et la néces-
sité de briser le silence, de partager les émotions. Avec El lugar
Si on peut faire une comparaison entre le cinéma et más pequeño, je me rappelle que les gens du village me de-
les autres arts visuels, je pense que la structure de tes mandaient de laisser une copie du film à la Maison du peuple,
films se rapproche plus de celle de la mosaïque que parce que c’était une partie de leur mémoire et que les enfants
de la peinture, car son rythme est fait de fragments aux devaient la connaître.
contours nets plutôt que de traits fluides…
Je pense que Tempestad a beaucoup de ça. On voyage dans Une dernière question qui me semble fondamentale :
un bus et, quand on regarde par la fenêtre, on voit un paysage ; comment vis-tu ton expérience de femme cinéaste en
mais nos pensées sont ailleurs. Le film est construit comme ça. Amérique latine ?
D’un côté, il y a un voyage du nord au sud du Mexique, et les J’ai commencé mon parcours avec l’idée de devenir directrice
images de la vie de cirque, chargées d’atmosphères, qui repré- de la photo, mais, à cette époque, c’était difficile d’accéder
sentent le paysage émotionnel des personnages. De l’autre, la à ce poste en tant que femme. Les cinéastes doutaient de la
voix compte les faits vécus. Je voulais que l’image ne montre créativité des femmes et utilisaient l’excuse de la caméra et des
pas ce que la voix raconte. L’image travaille à l’évocation. Je accessoires trop lourds pour elles. Aussi, trouver une équipe
voulais ouvrir un espace pour que le.la spectateur.ice puisse qui puisse être respectueuse de mon travail ne fut pas facile.
compléter l’histoire, avec sa propre imagination et ses propres Depuis quelques années, après avoir fait face à tout ça, je me
peurs. suis éloignée du chemin de la photo. À la suite de mon premier
long métrage, j’ai changé de direction. En tant que cinéaste, je
Chaque film a son histoire. Familia me semble important, n’ai plus eu de problèmes liés à mon genre. Ceci dit, je ne peux
car il décline une poétique que je sens profondément pas nier que la photo reste importante pour moi. Mes films sont
ancrée en toi, celle de l’inclusion plutôt que celle de nourris par la recherche de l’image et j’aime dessiner l’univers
l’exclusion sociale. Qu’en penses-tu ? Et peux-tu nous visuel des histoires. Je travaille en étant très proche du.de la di-
dire quelques mots sur tes autres courts métrages ? recteur.trice de la photo et quelques fois je prends moi-même
Familia a été mon premier voyage vers la vie des autres en tant la caméra.
que cinéaste. Comme déjà dit, je commence par explorer un
lieu que j’ai besoin de comprendre et de découvrir ; et dans
ce processus, je deviens complice et témoin. Je ne sais pas
travailler autrement. J’ai besoin de toucher et de sentir l’autre
dans sa totale intimité ; et sur ce chemin, il faut aussi se mon-
trer, partager quelque chose à propos de soi. C’est ce qui s’est
passé avec Familia. J’ai mis beaucoup de temps à gagner la
confiance des personnes avec lesquelles je voulais faire le film.
Puis, j’ai vécu avec eux.elles un mois. Ils m’ont fait part de leur
vie secrète, et m’ont laissée entrer dans leur univers. Cette
expérience m’a confirmé vouloir devenir documentariste. J’ai
appris que le documentaire est un chemin de résistance et
que, comme aucun autre genre de cinéma, il oblige à regarder
sans hâte le monde que tu veux attraper.
Concernant les autres courts métrages : Arido a été mon
premier exercice narratif à l’école. Je l’ai filmé sur la terrasse
d’un petit studio où je vivais. Mes voisin.e.s et mes sœurs ont
186 Atelier Tatiana Huezo

Mit dem Herzen erzählen


Das Gespräch führte Luciano Barisone, Januar 2021

De Wie ist deine Leidenschaft für Kino entstanden? Aus dei- An der Universität Pompeu Fabra hat sich meine
ner Lebenserfahrung, durch Kinobesuche oder beides? Wahrnehmung des Dokumentarfilms verändert. Ich habe die
Welche ersten Kinobilder haben dich geprägt? Arbeit von AutorInnen kennengelernt, die mich gelehrt haben,
Sie ist durch beides entstanden. Meine erste Erinnerung ist die Dinge aus einer anderen, freieren Perspektive zu sehen:
eine lange Fahrt auf der Strasse mit meiner kleinen Schwester darunter unter anderem Naomi Kawase, Victor Erice, Victor
und meiner Mutter. Sie hatte sich von meinem Vater getrennt Kossakovsky und Raymond Depardon. Ich habe ausserdem
und ich hatte das Gefühl, wir würden von zuhause fliehen. Das Möglichkeiten für komplexere Erzählungen entdeckt und be-
war 1979 und im Land brach gerade der Bürgerkrieg aus. Wir gonnen, mich zu fragen, wie man Geschichten erzählt. Ich habe
sind mehrere Tage per Autostopp, von El Salvador nach Mexiko, verstanden, dass der Inhalt von der Form genährt wird, dass
auf der Ladefläche von Pick-ups gefahren. Ich erinnere mich an die Form eine Stimme hat und dass diese Stimme kraftvoll ist.
den Wind auf meinem Gesicht, an weite Landschaften und den Damals begannen meine Überlegungen zu der Form, die ich
Moment, als wir ohne Papiere die Grenze überquerten. später in meinem ersten Langfilm El lugar más pequeño über-
In Mexiko wuchs ich auf dem Land auf, zwischen Kühen nommen habe.
und Ziegen. Der Platz zum Spielen und die Freiheit während
meiner Kindheit waren riesig: zuhause gab es keinen Fernseher Wie näherst du dich den Geschichten, die du in deinen
und nicht viele Regeln. Es gab Felder, den Fluss, Tiere und die Filmen erzählst? Wie wählst du sie aus? Hast du das, was
Kinder der Hirten, die unsere FreundInnen waren. Ich glaube, du beschreibst, selbst miterlebt?
dass das meine Filme beeinflusst hat. Ich habe eine grosse emotionale Bindung zu all diesen
Dann zogen wir nach Mexiko City und, wenn meine Geschichten. Ich kann nicht sagen, dass ich sie miterlebt
Mutter niemanden hatte, der auf mich aufpassen konnte, nahm habe, aber manchmal habe ich ihre Folgen erlebt. Miriam, die
sie mich mit in die nationale Kinemathek, wo wir uns Filme Protagonistin in Tempestad, war sehr krank als wir uns trafen:
von David Lynch, Wim Wenders, Andrei Tarkowski und Rainer nach ihrer Erfahrung im Gefängnis litt sie an posttraumatischem
W. Fassbinder ansahen … Ich war zehn Jahre alt und diese Stress und einer schweren Depression. Sie hat ihre Angst auf
Filme wühlten mich emotional auf. Das Kino war ein mächtiges mich übertragen, ich habe die Verletzlichkeit gespürt, der die
Traumfenster, in das ich mich stürzte. Zu merken, dass ich in Menschen durch die Gewalt und die Straflosigkeit in Mexiko
die Haut einer anderen Person schlüpfen, ihre Schmerzen, ihre ausgesetzt sind. Ich glaube, dass es das Bedürfnis ist, zu
Freuden und ihre Alpträume aus nächster Nähe miterleben verstehen, das mich mit den Geschichten verbindet. Ich wollte
konnte, hat meinen Werdegang als Filmemacherin sicherlich die Dimension der Dunkelheit verstehen, die während ihrer Zeit
geprägt. Ich hatte nur einen Berufswunsch, ich wollte in anderen im Gefängnis in Miriam aufgekeimt ist. Ich glaube auch, dass
dieselben Gefühle auslösen, die ich vor dem Bildschirm fühlte. das Thema Verlust eine Konstante in meinen Arbeiten ist, ohne
dass ich es bewusst gewählt habe.
Wie waren deine Ausbildungsjahre im Centro de El lugar más pequeño hat es mir ermöglicht, einen Teil
Capacitación Cinematografíca in Mexiko und an der meiner Identität zu verstehen und an meinen Geburtsort
Universität Pompeu Fabra Barcelona? zurückzukehren. Ich wollte wissen, wie die Menschen den
Das CCC ist ein grossartiges Experimentierzentrum, dort Krieg erlebt hatten, wie sie den Verlust ihrer Häuser und von
konnte ich jedes Jahr einen neuen Film machen, um zu üben. geliebten Menschen überwunden haben. Es war ein Krieg, den
Damals filmten wir auf 16 mm und 35 mm Film. Dabei habe ich ich nicht selbst erlebt habe, aber die Familie meines Vaters
eine gewisse Disziplin beim Filmen gelernt, weil man die Bilder hat ihn erlebt, mit seinen Toten, seinen Verschwundenen und
nicht verschwenden durfte. seinen Waisen. Ich wollte wissen, wie die Menschen meiner
Ich hatte Kontakt zu den grossen Meistern wie dem Generation das erlebt haben, was ich nur aus der Ferne mitver-
polnischen Kameramann Janusz Polom, der zu mir sagte: folgt habe.
«Es genügt nicht, nur mit den Augen zu sehen; du musst mit
dem Herzen schauen». Meine Faszination für diese Idee, für Wie baust du deine Filme auf? Was sind erfahrungs-
die Atmosphären und das Licht, haben mich dazu gebracht, gemäss für dich die wichtigsten Schritte? Die Recherche,
mich auf die Fotografie zu spezialisieren. Er nahm uns mit zum die Kontaktaufnahme, die Aufnahme der Bilder, des
Wandern in die Berge, wir warteten, bis die Sonne unterging, Tons, der Schnitt oder die Post-Produktion?
und er liess uns beobachten, wie sich das Licht veränderte. Er Für mich ist die Recherche vor Ort die Grundlage der Arbeit.
weckte die Liebe und den Respekt für das Bild in mir. Durch Ich muss dem Leben der Menschen, das ich zeigen werde, so
Janusz entdeckte ich, dass man bei jedem Akt der Schöpfung nah wie möglich sein. Es ist ein Moment, in dem man starke
einen Teil von sich geben muss. Emotionen verspürt, aber auch Angst, zurückgewiesen zu wer-
Dann, an der Universität Pompeu Fabra, entdeckte ich den, Angst zu stören oder Probleme zu bekommen. Doch wenn
den Dokumentarfilm, den es in Mexiko nicht gab, zum Beispiel man diese Angst kontrolliert und bereit ist, in das Leben der an-
die Werke von José Luis Guerín. deren einzudringen, passiert alles spontan. Ohne diesen ersten
Schritt wird die Entstehung des Films erschwert.
Welche AutorInnen haben deine Ausbildung geprägt? Meiner Meinung nach ist auch die Erforschung des
Im CCC schauten wir die Filme von Frederick Wiseman, der Raumes, in dem die Geschichte spielen wird, fundamental, um
Brüder Maysles, von Werner Herzog und Patricio Guzmán ... eine eigene Dramaturgie aufzubauen. Ich möchte diesen Raum
Meine Begegnung mit dem Werk von Claire Simon hat mich mit der Entstehung der Charaktere, ihrer Essenz, verbinden.
ebenfalls sehr geprägt, aber auch mexikanische AutorInnen, Weil der Raum die visuellen und häufig auch die emotionalen
zum Beispiel Nicolás Echevarria. Atmosphären der Geschichte umfasst. Und in diesem Stadium
Atelier Tatiana Huezo 187

zeichnet sich ein Teil der dramatischen Struktur, der Ästhetik Sie haben ihr geheimes Leben mit mir geteilt und mich in ihre
und der Erzählform ab. Welt eintreten lassen. Diese Erfahrung hat bei mir zu dem
Entschluss geführt, Dokumentarfilme zu machen. Ich habe
In deinen Filmen gibt es eine besondere Beziehung gelernt, dass der Dokumentarfilm ein Weg des Widerstands
zwischen den Bildern und den Stimmen, die sie be- ist und dass er dich – wie kein anderes Filmgenre – zwingt, die
gleiten. Erstere basieren auf der Beobachtung (häu- Welt, die du einfangen willst, ohne zu zögern zu betrachten.
fig marginale Details der Realität), Zweitere erzählen Was meine anderen Kurzfilme angeht: Arido war meine
(während man nur selten die Gesichter derjenigen sieht, erste Erzählübung in der Schule. Ich habe auf der Terrasse einer
die sprechen) ... kleinen Einzimmerwohnung gefilmt, in der ich wohnte. Meine
Meine Erforschung der Stimme entstand bei El lugar más Nachbarn und meine Schwestern waren die SchauspielerInnen.
pequeño, weil ich die Stimme der Personen in den Vordergrund Ich habe auf 16 mm Film gedreht und mit einer Moviola gear-
der Geschichte stellen wollte. Der ganze Film wird von der beitet. Von der Terrasse aus sah und hörte ich die Stadt, die
Off-Stimme der Personen erzählt. Ich habe beschlossen, die Klänge des Films sind aus Gefühlen entstanden, die sie in mir
Kamera nicht zu verwenden, um diese Gespräche zu führen, auslöste.
sondern nur den Ton aufzuzeichnen. Bei diesem Film habe ich Sueño ist das Ergebnis einer Übung aus einem Kurs
gelernt, dass die Stimme ein kraftvolles narratives Element ist, von Victor Kossakovsky, der eingeladen worden war, mit den
das es ermöglicht, sich Personen, ihrem Klang, ihrer Zeit, ihrer Studierenden der Universität Pompeu Fabra zu arbeiten. Wir
Atmung und den anderen Merkmalen, die durch die Stimme hatten die Aufgabe, eine einzige Einstellung aufzunehmen, ein
zum Ausdruck kommen, anzunähern und sie von innen zu sehen. langes Panorama.
Die Stimme ist das Herz dieses und auch meines Bei dem Kurzfilm Ver, oír y callar führte ich für einen
nächsten Filmes Tempestad geworden, bei dem ich noch kollektiven Film über den vorzeitigen Schulabbruch Regie. Ich
weitergehen wollte und beschlossen habe, das Gesicht der beschloss, nach El Salvador zurückzukehren und nach Kindern
Protagonistin nicht zu zeigen. Ich wollte ihre Stimme mit den zu suchen, die aus Angst vor den Banden, die das Land kontrol-
Gesichtern verbinden, die wir auf der Reise sehen, die für mich lieren, von der Schule verwiesen wurden.
für ein Land stehen, aber auch für die Tatsache, dass das, was
ihr passiert ist, allen passieren kann. Das Rückgrat deiner filmischen Produktion besteht
Andererseits zeichne ich während des Drehs für aus drei Filmen – El lugar más pequeño, Ausencias
gewöhnlich nicht zuerst die Gespräche auf, um davon aus- und Tempestad – die uns einen genauen Eindruck der
gehend auf die Suche nach Bildern zu gehen. Beides findet menschlichen und sozialen Situation in Mittelamerika
gleichzeitig statt. So können die beiden Diskurse – der visuelle und vor allem in Mexiko vermitteln. Wie haben die
und der akustische – unabhängig voneinander entstehen. Das ZuschauerIn in diesen Ländern reagiert?
ist ein intuitiver Prozess. Und aus der Mischung dieser beiden Die Reaktion der Zuschauer in Mittelamerika ist oft kathartisch.
Diskurse entsteht ein dritter, der Film. Bei Tempestad und Ausencias hatte das Publikum in Mexiko das
Bedürfnis, sich zu äussern. Die ZuschauerIn erzählten von ähn-
Im Vergleich zu den anderen visuellen Künsten glaube lichen Erfahrungen. Es gab eine kollektive Reaktion am Ende der
ich, dass die Struktur deiner Filme der des Mosaiks in Vorführungen, die den Schmerz und die Machtlosigkeit spür-
der Malerei am nächsten kommt, weil er in trockenen bar machte; und alle wurden von der Frage umgetrieben, was
Segmenten statt in fliessenden Zügen voranschreitet ... getan werden muss, damit das aufhört. Es war wichtig, zu spü-
Ich glaube, dass das auf Tempestad sehr gut zutrifft. Man fährt ren, dass der Film diese Fragen aufwarf, und die Notwendigkeit,
mit dem Bus und wenn man aus dem Fenster schaut, sieht man das Schweigen zu brechen, Gefühle zu teilen. Bei El lugar
eine Landschaft, aber mit den Gedanken ist man woanders. más pequeño baten mich die Leute aus dem Dorf um eine
So ist der Film aufgebaut. Auf der einen Seite eine Reise Kopie des Films für das Haus des Volkes, weil er ein Teil ihres
von Nord- nach Südmexiko und die Bilder des Zirkuslebens, vol- Gedächtnisses ist, das die Kinder kennen müssen.
ler Atmosphären, die die emotionale Landschaft der Charaktere
darstellen. Auf der anderen erzählt die Stimme die erlebten Noch eine letzte Frage, die mir grundlegend erscheint:
Fakten. Ich wollte, dass das Bild nicht zeigt, was die Stimme Wie erlebst du es, als Frau in Mittelamerika Filme zu
erzählt. Das Bild soll etwas heraufbeschwören. Ich wollte einen machen?
Raum schaffen, in dem der.die ZuschauerIn die Geschichte mit Am Anfang meiner Karriere wollte ich Kamerafrau werden, aber
seiner eigenen Vorstellungskraft und seinen eigenen Ängsten das war damals als Frau schwierig. Die Filmemacher stellten
ergänzen kann. die Kreativität von Frauen in Frage und bedienten sich der
Ausrede, die Kamera und das Zubehör sei für Frauen zu schwer.
Jeder Film erzählt eine Geschichte. Familia scheint Ausserdem war es nicht leicht, ein Team zu finden, das meine
mir wichtig, weil er eine Poetik offenbart, die meiner Arbeit respektierte. Seit einigen Jahren, nachdem ich mit all
Meinung nach tief in dir verankert ist, die der sozialen dem konfrontiert war, habe ich mich von der Kamera entfernt.
Inklusion statt der Exklusion. Was glaubst du? Und Und nachdem ich Regie bei meinem ersten Langfilm geführt
kannst du uns kurz etwas zu deinen anderen Kurzfilmen hatte, schlug ich eine andere Richtung ein. Als Filmemacherin
sagen? hatte ich keine Probleme mehr aufgrund meines Geschlechts.
Familia war meine erste Reise in das Leben der anderen als Die Kamera und das Bild spielen jedoch weiterhin eine wich-
Filmemacherin. Wie schon gesagt, ich erkunde einen Ort, tige Rolle für mich. Meine Filme entstehen durch die Suche
den ich verstehen und entdecken muss; und während dieses nach Bildern und ich liebe es, die visuelle Welt der Geschichten
Prozesses werde ich zur Komplizin und zur Zeugin. Anders zu zeichnen. Bei meiner Arbeit arbeite ich eng mit dem
kann ich nicht arbeiten. Ich muss den anderen in seiner ganzen Kameramann/der Kamerafrau zusammen und manchmal greife
Intimität berühren und spüren können und dabei muss man ich selbst zur Kamera.
auch sich zeigen, etwas über sich selbst preisgeben. Das ist bei
Familia passiert. Es hat lange dauert, bis ich das Vertrauen der
Personen, mit denen ich den Film machen wollte, gewonnen
hatte. Dann habe ich einen Monat mit ihnen zusammengelebt.
188 Atelier Tatiana Huezo

Telling it from the heart


Interview conducted by Luciano Barisone, January 2021

En How did your passion for film come about? From your life the stories. I understood that the content is nourished by the
experiences, from going to the cinema, or both? What form, that the form has a voice and that this voice is powerful. My
were the first film images that made a mark on you? reflections about form that I later used in my first feature-length
It came from both. My first memory is a long road trip with my film El lugar más pequeño began at this point.
little sister and my mother. She’d separated from my father and
I had the feeling that we were fleeing our house. It was in 1979 What brings you closer to the stories that you tell in your
and the civil war was starting in the country. We travelled seve- films? How do you choose them? Have you witnessed
ral days, hitchhiking, from Salvador to Mexico, in the back of the events described?
pick-ups. I remember the wind on my face, huge landscapes I retain an important emotional connection with all these sto-
and the point at which we crossed the border undocumented. ries. I can’t say that I witnessed the events but sometimes I
In Mexico, I grew up in the countryside, surrounded by have witnessed their consequences. Miriam, the protagonist
cows and goats. During my childhood, there was incredible of Tempestad, was very ill when we met: after her prison expe-
space for games and freedom: there was no television nor many rience, she was suffering from post-traumatic stress and deep
rules at home. There was the prairie, the river, the animals and depression. She transmitted her fear to me; I felt the vulnerabi-
the shepherds’ children who were our friends. I think that my lity that violence exposed us to in Mexico, and the prevailing
filmmaking comes from that too. impunity. I think that what brings me closer to the stories is a
Then we went to live in Mexico City and, when my mo- need to understand. I’d like to understand the extent of the
ther had no-one to look after me, she took me with her to the darkness that was spread in Miriam during her stay in prison.
National Cinematheque, where we saw films by David Lynch, I also believe that the theme of loss, without having knowingly
Wim Wenders, Andrei Tarkovsky, Rainer Werner Fassbinder… chosen it, is always present in my work.
I was ten years old and these films shook me up emotionally. El lugar más pequeño enabled me to understand part
Film was a powerful window of dreams that I dived through. of my identity and to return to the place of my birth. I wanted
Feeling that I could be in someone else’s place, experiencing to know how the war had been experienced, how you survive
their sorrows, their joys and their nightmares, up close and per- the loss of your home and of people you love. It was a war
sonal, that is probably at the root of my career as a filmmaker. that I didn’t experience; but my father’s family, they had lived
Inspiring in someone else the same emotions that I felt in front through it, with its deaths, its disappearances and its orphans.
of the screen, that was the only thing I wanted to do in my life. I wanted to know how the people of my generation had expe-
rienced what I had only watched from afar.
How did your formative years go at the Centro de
Capacitación Cinematografíca film school in Mexico How do you construct your films? In your experience,
and at the Pompeu Fabra University in Barcelona? what are the most important stages? Research, initial
The CCC is an incredible experimental centre, where every year contact, recording the image, recording the sound, edit-
I could direct a new film as an exercise. At the time, we filmed in ing or post-production?
16 and 35mm. That taught me a certain discipline when filming, For me, field research is the foundation of the work. I need to
because we couldn’t waste the images. get as close as possible to the life of the people I’m going to
I had access to grand masters such as the Polish di- work with. This is a point at which you feel a strong emotion,
rector of photography Janusz Polom, who said to me: “It’s not but also the fear of being rejected, the fear of disturbing or en-
enough to look with the eyes; you have to look with the heart.” countering problems. But when you control this fear and you’re
My fascination with this idea, with atmospheres and light, led ready to come into the life of other people, then things happen
me to specialise in the direction of photography. He would take spontaneously. Without this first step, it would be difficult for
us walking in the mountains, we’d wait for the sun to set and the film to come into being.
he’d make us observe how the light changed. He sowed a seed I also consider that it’s fundamental to explore the space
of love and respect for image in me. With Janusz, I discovered that the story is going to inhabit, to be able to construct a sui-
that you have to give a part of yourself in every act of creation. table dramaturgy. What interests me is connecting this space
Then, at Pompeu Fabra, I discovered a kind of documentary to the construction of the characters, to their essence. Because
filmmaking that we didn’t see in Mexico, like that of José Luis the space includes the story’s visual and also often emotional
Guerín. atmospheres. And it’s this stage that sees the emergence of a
part of the dramatic structure, the aesthetics and the narrative
Who were your formative auteurs? form.
At the CCC, we used to watch films by Frederick Wiseman,
the Maysles brothers, Werner Herzog and Patricio Guzmán... In your films, there is a particular relationship between
I was also very taken by my encounter with the films of Claire the images and the voices that accompany them. The
Simon, just as I was also influenced by Mexican auteurs, such former are based on observation (often details of reality)
as Nicolás Echevarria. whereas the latter recount (only rarely showing the faces
My perception of the documentary genre changed at of the people who are speaking)...
Pompeu Fabra. That’s where I came to know the work of auteurs My exploration of voice appears in El lugar más pequeño, as I
who taught me to look from another point of view, more freely: wanted to put the voice of the characters in the foreground of
among others, Naomi Kawase, Victor Erice, Victor Kossakovsky, the story. The whole film is told by the voiceover of the charac-
Raymond Depardon. I also discovered ways of telling more ters. I decided to not use the camera for these interviews and
complex narratives and I started wondering about how to tell to just record the sound. In this film, I learned that the voice
Atelier Tatiana Huezo 189

is a narrative element that brings characters closer, with great Ver oir y callar is a short film that I was entrusted to direct
power, to their sound, to their time, to their breathing and to for a collective film on dropping out of school. I decided to re-
everything that is expressed via the voice and that enables a turn to Salvador and look for a story of children expelled from
person to be seen from the inside. school out of fear of the gangs who control the country.
The voice became the heart of that film and also the
following one, Tempestad, where I wanted to go even further The backbone of your cinematographical production
by deciding not to show the face of the protagonist. I wanted consists of three films—El lugar más pequeño, Ausencias
to connect her voice to the faces that we see throughout the and Tempestad—which give us an accurate impression
journey, which for me represent a country, but also the fact that of the human and social situation in Central America and
what happened to her could happen to anyone. especially in Mexico. What has the reaction of spectators
Moreover, during the shoot, I’m not used to recording in those countries been like?
the interviews first and then, starting from them, looking for The reaction of the public in Latin America is often cathartic. In
the images. The two things happen at the same time. In this Mexico, after watching Tempestad and Ausencias, the public
way, the two elements—the images and the sound—can be needed to talk. The spectators spoke of similar experiences.
constructed independently from each other. It’s an intuitive There was a collective reaction at the end of screenings, when
process. And a third element emerges from the blend of the you could feel the pain and the powerlessness; and the ques-
two elements: the film. tion “what should we do to stop that?” would always shake us.
It was important to feel that the film was provoking this kind of
If we can draw a comparison between filmmaking and question and the need to break the silence, to share emotions.
the other visual arts, I think that the structure of your With El lugar más pequeño, I remember that the people in the
films is closer to that of mosaic than to painting, as its village asked me to leave a copy of the film in the community
rhythm is carved out of distinct fragments rather than centre, because it was a part of their memory and the children
fluid lines… should know about it.
I think that Tempestad has a lot of that. We’re travelling in a bus
and, when we look out of the window, we see a landscape; but A final question, one that seems fundamental to me:
our thoughts are elsewhere. what is it like to be a female filmmaker in Latin America?
The film is constructed like that. On the one hand, there I started my journey with the idea of becoming a director of
is a journey from the north to the south of Mexico, and the photography, but, at the time, it was difficult to become a
images of circus life, loaded with atmosphere, which repre- female director of photography. Filmmakers had reservations
sent the emotional landscape of the characters. On the other about women’s creativity and used the excuse of the camera
hand, the voice tells of the events experienced. I didn’t want and accessories being too heavy for them. So it wasn’t easy
the image to show what the voice was describing. The image to find a crew that would be respectful of my work. For some
strives for evocation. What interested me was opening up a years, after facing all that, I distanced myself from the photo-
space so that the audience could complete the story, with their graphy pathway. And after directing my first feature-length film,
own imagination and their own fears. I changed direction. As a filmmaker, I’ve not had any more pro-
blems linked to my gender. That said, I can’t deny that photo-
Each film has its own story. Familia seems important graphy remains important to me. My films bear the signs of my
to me, as it gives a sense of poetry that I feel is deeply quest for images and I like to sketch the visual universe of the
rooted in you, that of inclusion rather than that of social stories. I work by being very close to the director of photogra-
exclusion. What do you think about that? And can you phy and sometimes I take the camera myself.
tell us a little about your other short films?
Familia was my first voyage towards the life of others as a film-
maker. As I already said, I start by exploring a place which I
need to understand and discover; and in this process, I beco-
me complicit, a witness. I don’t know how to work any other
way. I have this need to reach and feel the other in their full in-
timacy; and on this path, you also have to show yourself, share
something about yourself. This is what happened with Familia.
It took me a long time to gain the trust of the people I wanted
to make the film with. Then I lived with them for a month. They
told me about their secret life, and let me into their world. This
experience made me decide to be a documentary maker. I
learned that the documentary genre is a path of resistance and
that, unlike any other film genre, it forces you to slowly look at
the world that you want to capture.
As for the other short films: Arido was my first narrative
exercise at school. I filmed it on the patio of the little studio
where I was living. My neighbours and my sisters played the
roles. I shot it in 16mm and edited it with a Moviola. From this
patio, I used to see and listen to the town, the sounds of the film
are made of the feelings that the town inspired in me.
Sueño was an exercise undertaken as part of a class with
Victor Kossakovsky who had been invited to work with the stu-
dents at Pompeu Fabra. Our mission was to shoot a single shot,
a long pan-shot.
190 Atelier Tatiana Huezo

Ausencias Arido
Absences Mexico | 1992 | 6’ | No Dialogue
Mexico | 2015 | 26’ | Spanish

Fr Une femme et deux enfants, un gamin et une gamine. Fr Un paysage aride où se déplacent divers personnages :
Plus loin, un homme, son mari. Les images d’une famille heu- une fille marche tenant un poisson rouge dans un verre d’eau,
reuse sont brisées par la violence. L’homme et le gamin dis- des gamins s’amusent avec une baignoire vide, des gens à leur
paraissent, sans laisser de traces. Le malheur s’installe dans la fenêtre observent ce qui se passe. Et enfin la pluie. La sécher-
vie. Les mots racontent le passé et gardent espoir pour l’avenir. esse, traitée avec réalisme et onirisme, dans ce premier travail
Les images sont des fragments abstraits du présent. de la cinéaste, alors étudiante en cinéma.

De Eine Frau und zwei Kinder, ein Junge und ein Mädchen. De Eine dürre Landschaft, in der verschiedene Personen zu
Weiter weg ein Man, ihr Ehemann. Die Bilder einer glücklichen sehen sind: ein Mädchen trägt einen Goldfisch in einem Glas
Familie werden von Gewalt erschüttert. Der Mann und der Junge Wasser, Kinder spielen in einer leeren Badewanne, Leute beo-
verschwinden, ohne Spuren zu hinterlassen. Das Unglück hält bachten das Geschehen aus ihrem Fenster. Und dann kommt
Einzug in ihr Leben. Die Wörter erzählen von der Vergangenheit endlich der Regen. Die Trockenheit wird in ihrem ersten Werk,
und behalten Hoffnung für die Zukunft. Die Bilder sind abstrakte das die Filmemacherin, während ihres Filmstudiums drehte,
Fragmente der Gegenwart. realistisch sowie traumhaft behandelt.

En A woman and two children, a boy and a girl. Further on, En An arid landscape in which various people move around:
a man, her husband. The images of a happy family are broken a girl walks along holding a goldfish in a glass of water, chil-
by violence. The man and the boy disappear, without a trace. dren have fun with an empty bath tub, people at their window
Misfortune becomes part of life. Words recount the past and observe what’s happening. And finally, rain. Drought is treated
keep hope alive for the future. The images are abstract frag- with realism and oneirism in the filmmaker’s first work, made
ments of the here and now. – Luciano Barisone when she was still a film student. – Luciano Barisone

Screenplay
Tatiana Huezo

Photography
Ernesto Pardo
Photography
Sound Sebastian del Amo
Pablo Fernández,
Pablo Tamez Editing, Sound
Tatiana Huezo
Editing
Lucrecia Gutiérrez Production
Contact Centro de
Production Anaïs Vignal Capacitación Contact
Anaïs Vignal, anaisvignal@ Cinematográfica, Tatiana Huezo
Julio López gmail.com Tatiana Huezo tathuezo@yahoo.com
Atelier Tatiana Huezo 191

El lugar más pequeño Familia


The Tiniest Place Mexico | 2004 | 37’ | Spanish
Mexico | 2011 | 104’ | Spanish

Fr Cinquera, un petit village détruit et abandonné pendant Fr Un paysan se marie avec la fille de voisins. Lorsque celle-ci
la guerre civile au Salvador, reprend vie avec ses ancien.ne.s et tombe malade, l’homme accueille sous son toit la sœur de sa
ses nouveaux.elles habitant.e.s. Les souvenirs du passé violent femme, formant une famille peu commune. Ils ne peuvent avoir
et cruel retentissent avec force dans les mots des survivants. d’enfants. Ils en adoptent un, qui aujourd’hui est marié et a ses
Tout autour, la forêt reste un témoin protecteur et vital de l’exis- propres enfants. Tous.tes vivent ensemble. Un film humaniste,
tence. Une mosaïque puissante faite d’images et de mots. contre l’exclusion. Pour le partage.

De Das kleine verlassene Dorf Cinquera, das während des De Ein Bauer heiratet die Tochter eines Nachbarn. Als sie
Bürgerkrieges in El Salvador zerstört wurde, erwacht mit sein- krank wird, nimmt der Mann ihre Schwester bei sich auf und zu
en alten und seinen neuen Einwohnern wieder zum Leben. dritt bilden sie eine außergewöhnliche Familie. Das Paar kann
Die Worte der Überlebenden bringen die Erinnerungen an keine Kinder bekommen. Sie adoptieren ein Kind, das heute
die grausame, von Gewalt geprägte Vergangenheit mit voller verheiratet ist und eigene Kinder hat. Alle leben zusammen. Ein
Wucht zum Ausdruck. Der umliegende Wald ist ein schützender humanistischer Film gegen die Exklusion. Für die Gemeinschaft.
und lebenswichtiger Zeitzeuge der Existenz. Ein kraftvolles
Mosaik aus Bildern und Worten. En A farmer marries a neighbour’s daughter. When she falls
ill, the man welcomes the woman’s sister into his home, form-
En Cinquera, a small village destroyed and abandoned ing an unusual family. They can’t have children. They adopt
during the Salvadoran Civil War, comes back to life with its old one, who is now married and has his own children. They all live
and new inhabitants. Memories of the violent and cruel past together. A humanist film, against exclusion. In favour of sharing.
reverberate strongly in the words of the survivors. All around, – Luciano Barisone
the forest remains a protective and vital witness to existence. A
powerful mosaic made up of images and words.
– Luciano Barisone

Screenplay
Tatiana Huezo
Production Photography
Photography Centro de Ernesto Pardo
Ernesto Pardo Capacitación
Cinematográfica Sound
Sound (CCC) Marcela Ceceña
Federico González
Editing
Editing Contact Tatiana Huezo
Tatiana Huezo, Claudia Prado
Lucrecia Gutiérrez, Centro De Music
Paulina Del Paso Capacitation Viviana Zúñiga,
Cinematografica Federico González
Music (CCC) Contact
Leonardo Heiblum, Claudia@ Production Tatiana Huezo
Jacobo Lieberman elccc.com.mx Tatiana Huezo tathuezo@yahoo.com
192 Atelier Tatiana Huezo

Sueño Tempestad
Mexico | 2005 | 2’ | No Dialogue Mexico | 2016 | 105’ | Spanish

Fr Un corps de femme sur un lit. La caméra suit sa silhouette Fr Dans le noir de la nuit, une femme raconte son expé-
et glisse hors de la fenêtre pour encadrer un paysage urbain au rience. Elle vient de sortir de prison où elle était soumise à toutes
bord de l’eau. Le ciel et la mer se partagent l’horizon. Un souffle sortes de cruautés par les criminels qui la contrôlaient. La voix
de liberté se dégage des images, comme un rêve dans l’ombre d’une autre femme qui a perdu sa fille, enlevée par un gang,
de l’été. Un petit essai réalisé dans le cadre de l’école de cinéma l’accompagne. À l’image, le Mexique d’aujourd’hui, plongé
de la Pompeu Fabra, à Barcelone. dans le désordre social, entre villes et campagnes.

De Der Körper einer Frau auf einem Bett. Die Kamera fol- De Im Dunkel der Nacht erzählt eine Frau von ihren
gt ihrer Silhouette und fängt dann durch das Fenster eine Erlebnissen. Sie wurde gerade aus dem Gefängnis entlassen,
urbane Landschaft am Rande des Wassers ein. Himmel und wo sie unter der Grausamkeit der Kriminellen litt, die sie dort
Meer teilen sich den Horizont. Von den Bildern geht ein Hauch kontrollierte. Begleitet wird sie von der Stimme einer anderen
von Freiheit aus, wie ein Traum im Schatten des Sommers. Ein Frau, die ihre Tochter verlier, von einer Gang entführt. Im Bild
Essayfilm, entstanden im Rahmen der Filmschule Pompeu das heutige Mexiko, beherrscht von sozialer Unruhe, zwischen
Fabra in Barcelona. Dörfern und Städten.

En A woman’s body on a bed. The camera follows her sil- En In the drak of night, a woman shares her experience. She
houette and slides out of the window to frame an urban land- has just come out of prison where she was subjected to all sorts
scape on the water’s edge. The sky and the sea share the of cruelty by the criminals who control it. The voice of another
horizon. A breath of freedom emerges from the images, like a woman who has lost her daughter, abducted by a gang, ac-
dream in the shade of summer. A short effort made as part of companies her. On screen, today’s Mexico, plunged into social
the Pompeu Fabra film school, in Barcelona. – Luciano Barisone unrest, between towns and the countryside. – Luciano Barisone

Photography
Ernesto Pardo

Sound
Federico González
Jordán, Lena Production
Esquenazi Nicolás Celis
(Pimienta Films),
Sound, Editing, Editing Terminal Pictures,
Photography Tatiana Huezo, Cactus Films
Tatiana Huezo Lucrecia Gutiérrez
Maupomé
Contact
Contact Music Shoshi Korman
Tatiana Huezo Leonardo Heiblum, (Cinephil)
tathuezo@yahoo.com Jacobo Lieberman shoshi@cinephil.com
Atelier Tatiana Huezo 193 193

Ver, oír y callar


Mexico | 2015 | 10’ | Spanish

Fr Des rêves, des voix qui racontent la violence au Salvador,


les luttes entre bandes, le deuil des morts. Et un sentiment de
peur qui vibre dans les mots. À l’écran, des filles montrées au
cours de leur vie quotidienne, des gens qui travaillent, des
détails de l’existence. Un film qui pointe la maladie profonde
d’une société.
Ce court métrage est extrait du film collectif El aula
vacía (The Empty Classroom) et a été produit par l’Interameri-
can Development Bank.

De Träume, Stimmen, die von der Gewalt in El Salvador, den


Kämpfen zwischen Banden, der Trauer um die Toten erzählen.
Mit einem Gefühl der Angst, das in den Worten mitschwingt.
Auf dem Bildschirm sind Mädchen in ihrem Alltag zu sehen,
arbeitende Menschen, Details der Existenz. Ein Film, der eine
schwerkranke Gesellschaft anprangert.
Dieser Kurzfilm ist Teils des Kollektivfilms El aula vacía
(The Empty Classroom), produziert von der Interamerican
Development Bank.

En Dreams, voices that recount the violence in El Salvador,


fights between gangs, mourning for the dead. And a feeling of
fear that resonates in the words. On screen are girls, shown in
the course of their daily lives, people who work, the details of
their existence. A film that points at the deep disease of a society.
This short film is extracted from the collective film El
aula vacía (The Empty Classroom) and was produced by the
Interamerican Development Bank. – Luciano Barisone

Production
Photography Gael García Bernal
Ernesto Pardo Interamerican
Development Bank
Sound
Guido Berenblum
Contact
Editing Ma. Gador Manzano
Ariel Ledesma Interamerican
Bacerra, Development Bank
Felipe Gomez GADORM@iadb.org
194 Carte blanche à Tatiana Huezo

Poetas Campesinos Tropic of Cancer


Nicolás Echevarría Trópico de cáncer
Mexico | 1980 | 49’ | Spanish Eugenio Polgovsky
Mexico | 2004 | 53’ | Spanish

Fr Film réalisé à San Felipe Otlaltepec au Mexique, traitant Fr Tropic of Cancer décrit le quotidien d’une famille mexi-
de la tradition artistique des paysan.e.s du groupe indigène caine survivant entre désert immémorial et autoroute contem-
des Papolocas, j’ai vu Poetas Campesinos quand j’étais étudi- poraine. Le regard qui habite ce film révèle combien Eugenio
ante : sa forme narrative et sa mise en scène m’ont captivée. Polgovsky sait toucher et pénétrer une réalité, présenter un
Pour traiter un thème comme celui-ci, la norme était alors d’uti- univers qui est comme une caresse et un coup de poing. Chez
liser un narrateur qui délivre une explication ethnographique. lui, le documentaire est une expérience de vie. Un film vers
Nicolás Echevarría, lui, fait le choix d’un entre-deux fascinant lequel je reviens pour me rappeler tout ce que peut provoquer
entre fiction et documentaire. un cinéma honnête, tranchant et sans concessions.

De Poetas Campesinos beschreibt die künstlerische De Tropic of Cancer beschreibt die Art und Weise wie eine
Tradition der BauerInnenn der indigenen Gruppe der Papolocas mexikanische Familie zwischen der uralten Wüste und der mod-
in San Felipe Otlaltepec, Mexiko. Ich habe dieser Film gesehen, ernen Autobahn überlebt. Der Blick hinter dieses Stück zeigt,
als ich Studentin war, die Erzählform und Inszenierung dieses wie Eugenio Polgovsky eine Realität berühren und durchdrin-
Films fesselten mich. Damals war es üblich, einen Erzähler gen kann; und wie dieses Universum ihn zugleich umschme-
einzusetzen, der ethnografische Erklärungen zu dem Thema ichelt und erfasst. Sein Kino macht aus dem Dokumentarfilm
abgibt. Nicolás Echevarría begab sich jedoch auf betörende eine Lebenserfahrung. Wie kein anderer erinnert mich dieser
Weise in jenen Raum, der zwischen Fiktion und Dokumentation Film daran, was ehrliches, präzises und kompromissloses Kino
existiert, um diese Geschichte zu erzählen. bewirken kann.

En Poetas Campesinos describes the artistic tradition of the En Tropic of Cancer describes how a Mexican family survives
farmers that are part of the indigenous group of the Papolocas between an age-old desert and modern-day highway. The gaze
in San Felipe Otlaltepec, Mexico. I saw this film when I was a that lies behind this piece reveals how Eugenio Polgovsky can
student. The narrative form and staging of this film captivated touch and penetrate a reality; and how that universe caresses
me. At that time, the norm was to use a narrator giving ethno- and hits him at the same time. It is a cinema that makes of docu-
graphic explanations on this matter, but Nicolás Echevarría tan- mentary a life experience. This is my go-to film as a reminder of
talizingly transitioned in that territory that exists between fiction what honest, sharp and uncompromising cinema can provoke.
and documentary to tell this story. – Tatiana Huezo – Tatiana Huezo

Selected Filmography 1979 Teshuinada,


Photography 2014 Eco de Semana Screenplay,
Nicolás Echevarría la Montaña Santa Photography,
2002 Vivir Mata Tarahumara Editing
Sound 1991 Cabeza de 1978 Maria Sabina, Eugenio Polgovsky
Sibylle Hayem Vaca Mujer Espirtu Filmography Contact
1988 De la Calle Sound 2016 Resurrección Claudia Prado ;
Editing 1980 Poetas Isabel Muñoz Cota 2012 Mitote Cesar Ortiz Yáñez
Joaquín Osorio Campesinos Contact 2008 Los herederos Centro de
1980 Niño fidencio, IMCINE. Production 2004 El color de su Capacitacion
Production el Claudia Rebolledo Centro de sombra (sf) Cinematográfica, A.C.
Centro de Producción Taumaturgo claudia.rebolledo@ Capacitacion 2004 Trópico de divulgacion@
de Cortometraje de Espinazo imcine.gob.mx Cinematografica Cáncer (mlf) elccc.com.mx
195

Atelier
Pietro Marcello

En collaboration avec la HEAD – Genève


196 Atelier Pietro Marcello

Pietro Marcello
A biography

Fr Pietro Marcello est né à Caserte en Campanie en 1976. Il étudie d’abord la


peinture à l’Académie des beaux-arts de Naples. Autodidacte, il fait ses premières
armes dans le cadre de « vidéos participatives » tournées dans les prisons où il en-
seigne. De 1998 à 2003, il programme les rendez-vous cinématographiques Cine-
damm à Montesanto, dont il est l’un des membres fondateurs. C’est dans ce contexte
qu’il réalise ses premiers courts métrages Carta et Scampia (2003). En 2004, il achève
Il cantiere, un documentaire qui remporte le Prix Libero Bizzarri.
Son premier long métrage, Il passaggio della linea (2007) remporte de nomb-
reuses distinctions. Mais c’est en 2009 avec La bocca del lupo primé à la Berlinale
qu’il obtient la reconnaissance internationale. En 2011, il rend hommage à Péléchian
dans Il silenzio di Pelesjan, tandis que Bella e perduta (2015) sélectionné à Locarno
et Grand prix du jury à la Roche-sur-Yon, le fera connaître d’un plus large public. En
2019, Martin Eden est présenté à la Mostra de Venise et rencontre un très grand succès
critique. Le film incarne par ailleurs un passage de l’œuvre de Marcello à la fiction,
tout en maintenant un lien très fort avec le documentaire. Son nouvel opus Per Lucio
a été présenté à la Berlinale 2021.

De Pietro Marcello wurde 1976 in Caserte in Kampanien geboren. Zunächst stu-


dierte er Malerei an der Akademie der Schönen Künste von Neapel. Seine ersten
Sporen verdiente sich der Autodidakt im Rahmen von Filmworkshops, die in den
Gefängnissen organisiert wurden, in denen er als Lehrer tätig war. Von 1998 bis 2003
programmierte er die Saison des Festivals Cinedamm in Montesanto, das er mitbe-
gründete. In diesem Zusammenhang entstanden seine ersten Kurzfilme Carta und
Scampia (2003). 2004 stellte er den Dokumentarfilm Il cantiere fertig, der mit dem
Preis Libero Bizzarri ausgezeichnet wurde.
Sein erster Langfilm Il passaggio della linea (2007) erhielt zahlreiche Auszeich-
nungen. Der internationale Durchbruch gelang ihm schliesslich 2009 mit La bocca del
lupo, der auf der Berlinale prämiert wurde. 2011 würdigte er in Il silenzio di Pelesjan
den armenischen Filmemacher Peleschjan. Das in Locarno selektionierte und in Roche-
sur-Yon mit dem Jurypreis ausgezeichnete Werk Bella e perduta (2015) machte ihn
einem breiteren Publikum bekannt. Martin Eden (2019) feierte Premiere an der Mostra in
Venedig und wurde von der Kritik hochgelobt. Der Film gilt als Pietro Marcello’s Sprung
in die Fiktion, dem Dokumentarfilm bleibt er jedoch eng verbunden. Sein neues Werk
Per Lucio wurde bei der Berlinale 2021 vorgestellt.

En Pietro Marcello was born in Caserta in Campania in 1976. He began by study-


ing painting at the Naples Academy of Fine Arts. Self-taught, he cut his teeth during
Filmography film workshops organised in the prisons where he was teaching. From 1998 to 2003,
2016 Ossessione he programmed the Cinedamm film events, in the Montesanto district, of which he
2015 Lost and Beautiful was one of the founding members. It was in this context that he directed his first short
2014 9×10 Novanta, (segment L’umile Italia),
films Carta and Scampia (2003). In 2004, he completed Il cantiere, a documentary that
2013 Venice 70, Future Reloaded,
(segment Pietro Marcello) won the Libero Bizzarri Prize.
2011 Marco Bellocchio, Venezia His first feature length film, Il passaggio della linea (2007), won many acco-
2011 The Silence of Pelesjan lades. But it was in 2009 with La bocca del lupo, which won awards at the Berlinale,
2010 Napoli 24, (segment Rettifilo) that he gained international recognition. In 2011, he paid tribute to Peleshian in Il
2009 The Mouth of the Wolf silenzio di Pelesjan. Bella e perduta (2015), in selection at Locarno and Grand prix
2007 Crossing the Line
du Jury at La Roche-sur-Yon, brought him a wider audience. In 2019, Martin Eden
2005 La baracca
2004 Il cantiere premiered at the Mostra in Venice and was widely acclaimed by the press. The film
2003 Scampia marks Pietro Marcello’s move towards fiction while keeping a very strong link with the
2003 Carta documentary genre. His new opus Per Lucio was presented at the 2021 Berlinale.
Atelier Pietro Marcello 197

Pietro Marcello, cinéaste néosurréaliste


Bertrand Bacqué
Professeur HES associé,
HEAD – Genève Fr À droite, Enzo, un bel homme, ombrageux et viril, multirécidiviste dans la cin-
quantaine. À gauche, Mary, la transsexuelle, l’ex-toxico, affable, avec sa voix rauque,
qui remet ponctuellement sa perruque en place. Elle raconte leur rencontre en prison,
la façon dont il a pris soin d’elle, leur coup de foudre. Puis la longue attente de la sortie,
les cassettes audio qu’ils échangeaient, comme autant de lettres d’amour. Mais dans
cette longue séquence dans laquelle les protagonistes de La bocca del lupo (2009)
témoignent face caméra, c’est l’attention au cadre, au décor et à la lumière qui frappe
aussi. Pietro Marcello compose un véritable écrin en clair-obscur qui fait immanqua-
blement penser à la peinture du Caravage ou du Nord de l’Europe. Car Marcello est
d’abord peintre : « Je me destinais à la peinture, mais je n’étais pas assez bon. Le
cinéma a été un repli heureux. Tous les grands auteurs du passé étaient nourris par
la composition picturale. Aujourd’hui, le cinéma ne serait affaire que de technologie,
alors que la composition est la base de tout » a-t-il déclaré dans Libération1. Première
leçon de cinéma.
Certes, Pietro Marcello est aussi l’héritier d’une longue tradition documentaire
qui remonte au néoréalisme. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Alberto
Lattuada écrivait dans Film d’oggi : « Nous sommes en guenilles ? Montrons nos gue-
nilles. Nous sommes vaincus ? Regardons nos désastres. Nous les devons à la mafia ?
À la bigoterie hypocrite ? Au conformisme ? À l’irresponsabilité ? À l’éducation dé-
fectueuse ? Payons toutes nos dettes avec un amour féroce de l’honnêteté et le monde
participera, ému, à ce grand combat avec la vérité (…). Rien ne révèle mieux que le
cinéma tous les fondements d’une nation. »2 Roberto Rossellini déclarait, quant à lui,
quelques années plus tard, à propos de Rome ville ouverte : « regarder sans mystifier,
essayer de faire un portrait de nous, de nous alors, aussi honnêtement que possible.
[C’était] didactique, précisément parce que l’effort que je faisais… avait pour but d’ar-
river à la compréhension d’événements dans lesquels j’avais été plongé, qui m’avaient
secoué. (…) l’autre objectif était de briser les structures industrielles de ces années,
d’être capable de conquérir la liberté d’expérimenter sans condition. Une fois ces deux
objectifs atteints, vous vous apercevrez que le problème du style est déjà automa-
tiquement résolu… »3
En réaction aux « téléphones blancs », les comédies sentimentales et siru-
peuses des années d’avant-guerre, le néoréalisme descendait dans la rue, privilé-
giant des acteurs non-professionnels et une esthétique quasi-documentaire. C’était
à la fois un enjeu social, politique et esthétique. Luchino Visconti, Roberto Rossellini,
Giuseppe De Santis, Vittorio De Seta, Vittorio De Sica en furent les grands représen-
tants. Les tenants du néoréalisme italien s’intéressaient aux ouvrier.ère.s, aux retrai-
té.e.s, aux pêcheurs du Sud, aux paysannes du Pô, aux prostituées… Leurs lointains
héritiers, ces jeunes cinéastes d’aujourd’hui, ne bénéficient plus du même réseau
professionnel qui s’est déchiré durant les années Berlusconi. Comme le note Rasmi
Jacopo, c’est davantage à un « archipel de jeunes cinéastes »4 que nous avons affaire.
Parmi eux, Alessandro Comodin, Leonardo Di Costanzo, Michelangelo Frammartino,
Gianfranco Rosi, Stefano Savona ou Pietro Marcello. Ce qui les relie, c’est une farouche
quête d’indépendance, une même défiance vis-à-vis des médias de masse, et un
intérêt identique pour le documentaire mêlé de fiction.
Basés à Naples, à Palerme ou à New York, ils ont développé leurs propres modes
de production pour s’affranchir des modèles dominants de financements, mais aussi
des genres convenus dont ils veulent se distancier. « Ma conception du cinéma,
souligne Pietro Marcello, a toujours contesté les frontières entre réalité et fiction, et
souvent remis en question les modalités de production propres à la réalisation de
documentaires et de fictions. (…) C’est pourquoi j’ai cofondé en 2009 une société
de production nommée Avventurosa, ce qui signifie “aventureuse”, mais aussi “au-
dacieuse” et “avertie”. Nous étions en quête d’un cinéma d’auteur qui soit à la fois
poétique dans sa vision des choses et artisanal dans son processus de fabrication. En
expérimentant de nouvelles formes de récit et divers types de mise en scène, nous
mêlons souvent des matériaux d’origine diverse : trouvés, fictifs et réels.5 » Cette
liberté d’auteur-producteur ne sera pas sans lui poser de nombreux problèmes, par
exemple lors de la production de Martin Eden, sa plus ambitieuse entreprise cinéma-
tographique à ce jour, fiction tournée en Super 16.
Mais ce qui caractérise le mieux l’œuvre de Pietro Marcello, c’est son intérêt
inlassable pour les laissé.e.s-pour-compte, les déclassé.e.s de la société italienne,
s’inscrivant ainsi dans la geste néoréaliste. « Depuis mon tout premier film, Il passaggio
198 Atelier Pietro Marcello

della linea – un documentaire sur les trains de nuit en Italie –, j’ai centré ma quête
créative sur les vies des plus humbles et des opprimés.6 » C’est l’Italie des pauvres,
des oubliés de la société, des immigrés qui le passionne. On retrouve ce même intérêt
dans La bocca del lupo, à travers le portrait d’Enzo, le multirécidiviste, et de Mary, la
transsexuelle, mais aussi du Gênes interlope et ténébreux des marins, des repris de
justice, des prostituées… Mais, ici et là, sourd une forme de sagesse politique et hu-
maine, qui défie la morale bourgeoise dominante, comme chez Arturo Nicolodi dans
Il passaggio, ou chez Enzo et Mary.
C’est encore plus frappant dans Bella e perduta qui est aussi un hommage à
Tommaso Cestone, le berger ignorant mais infatigable gardien du palais de Carditello.
On ne peut s’empêcher de penser à Gabriel Gauny, menuisier et philosophe, qu’ad-
mire Jacques Rancière7. Mais la chute peut s’avérer sévère. La mort pour Tommasso
Cestone, même si son combat – le sauvetage du Palais de Carditello – lui survivra, ou
le désespoir pour Martin Eden, le double nietzschéen de Jack London, dont l’ascen-
sion sociale se soldera par le dépit, la révolte et le suicide. Ce qui frappe aussi, et
en cela Pietro Marcello rejoint le Michelangelo Frammartino du Quattro Volte (2011),
c’est l’égalité entre les animaux et les hommes. Sarchiapone, le bufflon de Bella e
perduta, est doué de conscience. Sa voix intérieure et sa perception portent le récit
d’une manière admirable.

« on peut être réaliste tout en faisant un usage anti-naturaliste voire


surréaliste du médium cinématographique. Le fait est que les rêves
et les contes de fées, quoi qu’ils soient le fruit de l’imagination, disent
bien la vérité. De même, le cinéma documentaire ne fournit pas de
réponse : il pose des questions et laisse beaucoup de place à notre
imagination. »
Car si le cinéma de Pietro Marcello est ancré dans la réalité, le mythe et l’imagi-
naire en font aussi partie, comme autrefois dans le « cinéma vérité » de Jean Rouch ou
aujourd’hui dans les films de Pedro Costa. En effet, il aime à souligner qu’« on peut être
réaliste tout en faisant un usage anti-naturaliste voire surréaliste du médium cinémato-
graphique. Le fait est que les rêves et les contes de fées, quoi qu’ils soient le fruit de
l’imagination, disent bien la vérité. De même, le cinéma documentaire ne fournit pas
de réponse : il pose des questions et laisse beaucoup de place à notre imagination.8 »
Ainsi, La bocca del lupo débute par une évocation indirecte de L’Odyssée ou de
L’Enéide avec son peuple de marins et d’aventuriers. De même, Bella e perduta baigne
dans une atmosphère quasi onirique, peuplée de polichinelles, ces personnages psy-
chopompes issus des entrailles du Vésuve, liens plusieurs fois millénaires entre les
vivants et les morts, les animaux et les hommes. Car le mythe enclot aussi le réel et dit
sa part de vérité. Il y là une autre forme d’égalité émancipatrice des genres cinémato-
graphiques.
Dans l’œuvre de Pietro Marcello, le découpage classique documentaire vs fic-
tion ne fait pas sens. Autant ses « documentaires », nous l’avons dit, sont parcourus
d’embryons de fictions, autant sa seule « fiction » à ce jour, Martin Eden, est traversée
d’images documentaires. Déjà, dans La bocca del lupo, les premières scènes du film
où l’on voit Enzo évoquent sa sortie de prison, dans une forme de télescopage des
temps, et souvent le film prend une couleur de polar que n’aurait pas renié Cassavetes,
y compris dans son usage des archives. Il n’est pas nécessaire de revenir ici sur Bella
e perduta qui entrelace généreusement mythe, fable, fiction et « cinéma direct » dans
une ronde unique. Quant à Martin Eden, basé sur le roman éponyme de Jack London,
transposé de l’Amérique du XIXe à l’Italie de XXe siècle, il fourmille d’images docu-
mentaires de Gênes ou de Naples, de l’anarchiste italien d’Enrico Malatesta, ou d’ar-
chives probablement fictives. De fait, Martin Eden brasse les époques pour nous dire
un XXe siècle à la dérive, entre revendications légitimes et idéologies délétères. Là
aussi, une forme d’égalité entre les matériaux et les époques s’impose.
D’où l’importance cardinale du montage dans le cinéma de Pietro Marcello et
son vif intérêt pour Artavazd Péléchian, le maître du « montage à distance », auquel il
rend un hommage sensible dans Il silenzio di Pelešjan. « Faire des films est pour moi,
en un certain sens, une tentative de recouvrer le passé. C’est comme une partition
de musique que j’apprends à composer après coup, pendant le montage, entraîné
par de libres associations visuelles et poétiques. Pour moi, le montage est la clé de
Atelier Pietro Marcello 199

Martin Eden lecture de la réalité. »9 On a affaire à un véritable montage des temps dans le cinéma
de Pietro Marcello, au sens de Griffith dans Intolérance. De fait, ses images sont
contemporaines les unes des autres, comme les « images dialectiques » dont parlait
Walter Benjamin dans Paris, capitale du XIXe siècle. Ici l’Autrefois et le Maintenant se
rejoignent.10 Hier, c’est aussi aujourd’hui.
Ce que Pietro Marcello met en place d’une manière unique dans son œuvre,
c’est une poétique et une politique. Une politique de l’esthétique, dirait plus précisé-
ment Jacques Rancière. « À mes yeux, ajoute d’ailleurs Pietro Marcello, le cinéma est
“réel” non si son style est réaliste, mais plutôt s’il est en mesure de s’attaquer aux prob-
lèmes sociaux les plus actuels, tels que la lutte des classes, par le biais de la culture.11 »
À travers ses jeux formels, qui n’ont rien d’abstraits – son esthétique étant matérialiste
1 Pietro Marcello, « Les Européens également au sens littéral –, le cinéaste napolitain propose une esthétique documen-
n’ont plus grand-chose à raconter » in Libération, taire qui vient questionner les grands enjeux politiques et sociaux du XXe et du XXIe
31 mai 2016.
siècle.
2 Alberto Lattuada, « Paghiamo i nostri
debiti » in Film d’oggi, n°4, juin 1945.
3 Cité par Hélène Frappat dans Roberto
Rossellini, Le Monde / Cahiers du cinéma,
2007, p. 28-29.
4 « L’archipel du nouveau documentaire
italien. L’exemple de Michelangelo Frammartino »
in Multitudes, hiver 2015.
5 « Il cinema della memoria » in Qu’est-ce
que le rée ? Des cinéastes prennent position,
Andréa Picard (dir.), Post-éditions / Cinéma du
Réel, 2018, pp. 211-212.
6 Ibidem.
7 C’est l’une de ces figures centrales
de l’émancipation, de cette politique de l’esthé-
tique que Jacques Rancière défend dans son
œuvre : Gabriel Gauny, Le philosophe plébéien,
textes présentés par Jacques Rancière, La
Fabrique, 2017.
8 « Il cinema della memoria », p. 209.
9 Ibid.
10 Cf. Walter Benjamin, Paris, capitale
du XIXe siècle. Le livre des passages. Les Éditions
du Cerf, 2009, pp. 479-480.
11 « Il cinema della memoria », p. 209.
200 Atelier Pietro Marcello

Pietro Marcello, ein neosurrealistischer


Filmemacher
Bertrand Bacqué De Rechts der misstrauische, markante Enzo, ein schöner, mehrfach straffällig
HES Associate Lecturer, gewordener Mann um die Fünfzig. Links die leutselige transsexuelle Mary, eine ehema-
HEAD – Genève lige Drogenabhängige mit rauer Stimme, die immer wieder ihre Perücke zurechtrückt.
Sie erzählt von ihrem Kennenlernen im Gefängnis, der Art, wie er sich um sie geküm-
mert hat, wie sie sich verliebt haben. Dann das lange Warten auf die Entlassung, die
wie einst Liebesbriefe ausgetauschten Audiokassetten. Was an der langen Sequenz, in
der die Protagonisten von La bocca del lupo (2009) aus ihrem Leben erzählen, noch ins
Auge sticht, ist die sorgfältige Auswahl von Kulisse und Beleuchtung. Pietro Marcello
bedient sich eines Halbdunkels, das unweigerlich an Gemälde Caravaggios oder aus
Nordeuropa denken lässt. Denn Marcellos Blick ist vor allem der eines Malers: «Mein
Wunschberuf war eigentlich die Malerei, ich war aber nicht gut genug. Das Kino war
eine willkommene Alternative. Alle grossen Autoren der Vergangenheit zehrten von
der Bildkomposition. Heute soll Kino angeblich nur eine Frage der Technologie sein,
dabei ist die Komposition die Grundlage von allem», erklärte er in der französischen
Tageszeitung Libération1. Filmkunst-Lektion Nummer eins.
Aber Pietro Marcello entstammt auch einer langen dokumentarischen Tradition,
die mit dem Neorealismus begann. Kurz nach dem Zweiten Weltkrieg schrieb Alberto
Lattuada in Film d’oggi: «Wir tragen Lumpen? Zeigen wir unsere Lumpen. Wir sind be-
siegt? Schauen wir uns unsere Katastrophen an. Wir haben sie der Mafia zu verdanken?
Der heuchlerischen Frömmelei? Dem Konformismus? Der Verantwortungslosigkeit?
Dem kaputten Bildungswesen? Bezahlen wir alle unsere Schulden mit wild entschlos-
sener Ehrlichkeit und die Welt wird sich bewegt an diesem grossen Kampf mit der
Wahrheit beteiligen (…). Nichts könnte die Fundamente einer Nation besser offenbar-
en als das Kino».2 Einige Jahre später sagte Roberto Rossellini unter Bezugnahme auf
Rom, offene Stadt: «Ohne Mystifizierung hinsehen, versuchen, so ehrlich wie möglich
ein Porträt von uns, von uns damals, zu zeichnen. [Es war] genau deshalb didaktisch,
weil meine Bemühungen … zum Ziel hatten, ein Verständnis von Ereignissen zu erlan-
gen, in die ich hineingezogen worden war, die mich erschüttert hatten. (…) das andere
Ziel war, die Branchenstrukturen dieser Jahre aufzubrechen, fähig zu sein, die Freiheit
zu erobern, bedingungslos experimentieren zu können. Sobald diese beiden Ziele er-
reicht sind, stellt man fest, dass sich die Stilfrage von alleine gelöst hat…»3
Als Reaktion auf die «Telefoni Bianchi» genannten romantischen Zuckerguss-
Komödien der Vorkriegsjahre ging der Neorealismus auf die Strasse, verwendete
Laienschauspieler und eine fast dokumentarische Ästhetik. Die Herausforderung
war zugleich sozialer, politischer und ästhetischer Art. Luchino Visconti, Roberto
Rossellini, Giuseppe De Santis, Vittorio De Seta, Vittorio De Sica waren die grossen
Vertreter dieses Genres. Das Interesse der Verfechter des italienischen Neorealismus
gilt Arbeitern, Rentnern, Fischern im Süden des Landes, Bäuerinnen aus der pada-
nischen Ebene, Prostituierten ... Den jungen FilmemacherInnen, die ihnen nachfol-
gten, fehlte jedoch das berufliche Netzwerk, das in den Berlusconi-Jahren ausei-
nandergebrochen war. Wie Rasmi Jacopo anmerkt, haben wir es nun eher mit einem
«Archipel junger FilmemacherInnen» zu tun4. Darunter Alessandro Comodin, Leonardo
Di Costanzo, Michelangelo Frammartino, Gianfranco Rosi, Stefano Savona und auch
Pietro Marcello. Was sie verbindet, ist das unbändige Streben nach Unabhängigkeit,
das gleiche Misstrauen gegenüber den Massenmedien und das gleiche Interesse am
mit Fiktion gemischten Dokumentarfilm.
Sie leben und arbeiten in Neapel, Palermo oder New York und haben
eigene Produktionsweisen entwickelt, um sich von den tonangebenden Finanzier-
ungsmodellen, aber auch von den konventionellen Genres zu lösen. «Meine Auf-
fassung von Kino hat immer gegen die Grenzen zwischen Realität und Fiktion aufbe-
gehrt», betont Pietro Marcello, «und häufig die der Entstehung von Dokumentarfilmen
und Spielfilmen innewohnende Produktionsmethoden in Frage gestellt. (...) Deshalb
habe ich 2009 eine Produktionsfirma mit dem Namen Avventurosa mitgegründet,
was «abenteuerlustig», aber auch «waghalsig» oder «versiert» bedeuten kann. Wir
strebten nach einem Autorenkino, das in seiner Sicht der Dinge poetisch und in sei-
nem Produktionsprozess handwerklich ist. Beim Experimentieren mit neuen Formen
des Erzählens und verschiedenen Arten der Inszenierung mischen wir oft Materialien
unterschiedlicher Herkunft: gefundene, fiktive und reale».5 Die Freiheit als Autor und
Produzent erweist sich als nicht ganz unproblematisch, etwa bei der Produktion
des in Super 16 gedrehten Spielfilms Martin Eden, seinem bisher ambitioniertesten
Filmprojekt.
Atelier Pietro Marcello 201

Was das Werk von Pietro Marcello aber mit Abstand am besten charakterisiert
und ihn den Neorealisten nähert, ist sein unermüdliches Interesse an den Abgehängten,
den Deklassierten der italienischen Gesellschaft. «Seit meinem allerersten Film Il pas-
saggio della linea – ein Dokumentarfilm über Nachtzüge in Italien – konzentriere ich
meine kreative Herangehensweise auf das Leben der Ärmsten und Unterdrückten».6
Ihn fasziniert das Italien der Armen, der von der Gesellschaft Vergessenen, der
ImmigrantInnen. Das gleiche Interesse dringt in La bocca del lupo über das Porträt
des Mehrfachstraftäters Enzo und Mary, der Transsexuellen, durch, aber auch in seinen
Bildern des anrüchigen und dunklen Genua der Matrosen, der Vorbestraften … Hier
und da kommt eine Form von politischer und menschlicher Weisheit zum Vorschein,
die die dominierende bürgerliche Moral herausfordert, wie bei Arturo Nicolodi in Il
passaggio oder bei Enzo und Mary.
Noch eindrucksvoller ist dies in dem Film Bella e perduta zu sehen, der auch
eine Hommage an Tommaso Cestone ist, den unwissenden, aber unermüdlichen
Hirten, der den Palazzo Carditello bewacht. Man kommt nicht umhin, an den von
Jacques Rancière bewunderten Schreiner und Philosophen Gabriel Gauny zu denken7.
Aber der Absturz kann sich als brutal erweisen. Tod für Tommasso Cestone, auch wenn
sein Kampf, die Rettung des Palazzo Carditello, ihn überleben wird, oder Verzweiflung
für Martin Eden, Jack Londons Doppelgänger im Sinne Nietzsches, dessen sozialer
Aufstieg in Verdruss, Revolte und Selbstmord endet. Auffällig ist auch – und darin
schliesst sich Pietro Marcello dem Michelangelo Frammartino von Quattro Volte (2011)
an – die Gleichbehandlung von Tier und Mensch. Sarchiapone, der Büffel aus Bella e
perduta, hat ein Bewusstsein. Die Erzählung wird von seiner inneren Stimme und seiner
Wahrnehmung auf bewundernswerte Weise getragen.
Denn zu dem in der Realität verwurzelten Kino von Pietro Marcello gehören
auch Mythos und Vorstellungswelt, wie einst im «Cinéma Vérité» von Jean Rouch oder
heute in den Filmen Pedro Costas. Und tatsächlich betont er gern, dass man «Realist
sein kann und das Medium Kino zugleich auf anti-naturalistische oder gar surrealis-
tische Weise verwenden kann. Fakt ist, dass Träume und Märchen die Wahrheit sagen,
auch wenn sie der Fantasie entsprungen sind. Gleichermassen gibt das Doku-Kino
keine Antworten: Es stellt Fragen und lässt viel Raum für unsere Fantasie».8 So beginnt
La bocca del lupo mit einer indirekten Anspielung auf die Odyssee oder die Aeneis mit
ihrem Volk der Seefahrer und Abenteurer. Auch Bella e perduta ist in eine traumähn-
liche Atmosphäre getaucht, bevölkert von Hasen, diesen dem Vesuv entstiegenen
Psychopompen, die die mehrere tausend Jahre alte Verbindung zwischen Lebenden
und Toten, Tieren und Menschen darstellen. Denn der Mythos umschliesst auch das
Reale und enthält seinen Teil Wahrheit. Hier ist eine weitere Form der emanzipierenden
Gleichbehandlung der filmischen Genres festzustellen.
Im Werk Pietro Marcellos ergibt die klassische Unterteilung in Dokumentarfilm
und Fiktion keinen Sinn. Denn wo seine «Dokumentarfilme», wie bereits erwähnt, von
Fiktionen im Embryonalstadium durchzogen sind, ist Martin Eden, seine bislang ein-
zige «Fiktion», von dokumentarischen Bildern gesäumt. Dies scheint bereits in den
ersten Szenen von La bocca del lupo durch, in denen man Enzo sieht, der in einer
Überlagerung der Zeiten über seine Entlassung aus dem Gefängnis spricht, während
der Film stellenweise Nuancen eines Krimis aufweist, die – einschliesslich der Art,
Archivbilder einzubeziehen – auch Cassavetes nicht missfallen hätte. An dieser Stelle
ist es nicht notwendig, auf Bella e perduta einzugehen, der in einem einzigartigen
Rundumschlag grosszügig Mythos, Fabel, Fiktion und «Direct Cinema» miteinander
verflicht. Martin Eden wiederum, basierend auf dem gleichnamigen Roman von Jack
London und aus dem Amerika des 19. Jahrhunderts in das Italien des 20. Jahrhunderts
verpflanzt, wimmelt nur so vor Dokumentarbildern aus Genua oder Neapel, des ita-
lienischen Anarchisten Enrico Malatesta und vermutlich fiktiven Archivbildern.
Tatsächlich vermischt Martin Eden die Epochen, um uns ein 20. Jahrhundert vor
Augen zu führen, das zwischen legitimen Forderungen und schädlichen Ideologien
auf Abwege geraten ist. Auch hier drängt sich eine Art von Gleichbehandlung des
Materials und der Epochen auf.
Daher auch die zentrale Bedeutung der Montage im Kino von Pietro Marcello und
sein lebhaftes Interesse an Artawasd Peleschjan, dem Meister der «Fernmontage», vor
dem er sich mit Il silenzio di Pelešjan verneigt. «Filme zu machen ist für mich in gewiss-
er Weise ein Versuch, die Vergangenheit wiederzuerlangen. Das ist wie eine Partitur,
die ich erst im Nachhinein, während der Montage, angetrieben von der freien visuellen
und poetischen Assoziation, zu komponieren lerne. Für mich stellt die Montage den
Zugang zur Realität dar».9 Im Kino von Pietro Marcello ist man im Sinne von Griffith
in Intolerance mit einer regelrechten Montage der Zeiten konfrontiert. Tatsächlich
sind seine Bilder – ebenso wie die von Walter Benjamin in Paris, die Hauptstadt des 19.
Jahrhunderts erwähnten «dialektischen Bilder» – auf einer Zeitebene angeordnet. Hier
begegnen sich das Einst und das Jetzt.10 Gestern ist auch heute.
202 Atelier Pietro Marcello

Bella e perduta Was Pietro Marcello in seinem Werk auf einzigartige Weise entstehen lässt,
ist eine Poetik und eine Politik. Eine Politik der Ästhetik, würde Jacques Rancière
hier anmerken. Pietro Marcello fügt hinzu: «In meinen Augen ist das Kino nicht dann
«real», wenn sein Stil realistisch ist, sondern vielmehr dann, wenn es in der Lage ist, es
über den Umweg der Kultur mit den jeweils drängendsten sozialen Problemen, etwa
Klassenkampf, aufzunehmen».11 Über seine – angesichts der von ihm vertretenen
buchstäblich materialistischen Ästhetik – in keiner Weise abstrakten formalen Spiele
bietet der neapolitanische Filmemacher eine dokumentarische Ästhetik an, die ein
Fragezeichen hinter die grossen politischen und sozialen Schwerpunkte des 20. und
21. Jahrhunderts setzt.
1 Pietro Marcello, «Les Européens n’ont
plus grand-chose à raconter» in Libération,
31. Mai 2016.
2 Alberto Lattuada, «Paghiamo i nostri
debiti» in Film d’oggi, Nr°4, Juni 1945.
3 Zitiert von Hélène Frappat in Roberto
Rossellini, Le Monde / Cahiers du cinéma,
2007, S. 28-29.
4 «L’archipel du nouveau documentaire
italien. L’exemple de Michelangelo Frammartino»
in Multitudes, Winter 2015.
5 «Il cinema della memoria» in Qu’est-ce
que le réel? Des cinéastes prennent position,
Andréa Picard (Leitung), Post-éditions / Cinéma
du Réel, 2018, S. 211-212.
6 ebd.
7 Er ist eine jener zentralen Figuren
der Emanzipation, der Politik der Ästhetik, die
Jacques Rancière in seinem Werk verteidigt:
Gabriel Gauny, Le philosophe plébéien, textes
présentés par Jacques Rancière, La Fabrique,
2017.
8 «Il cinema della memoria», S. 209.
9 ebd.
10 Siehe Walter Benjamin, Paris,
die Hauptstadt des 19. Jahrhunderts.
Das Passagen-Werk. Les Éditions du Cerf,
2009, Seiten 479-480.
11 «Il cinema della memoria», S. 209.
Atelier Pietro Marcello 203

Pietro Marcello, neo-surrealist filmmaker


Bertrand Bacqué
HES Associate Lecturer,
HEAD – Genève En On the right, Enzo, a handsome man, shadowy and virile, a repeat offender in
his fifties. On the left, Mary, a transsexual, ex-drug addict, friendly, with a hoarse voice,
who occasionally sets her wig straight. She recounts their encounter in prison, the way
he took care of her, their love at first sight. Then the long wait for release from prison,
the audio cassettes that they exchanged, like so many love letters. But in this long
sequence in which the protagonists of La bocca del lupo (2009) testify to the camera,
it is the care given to the framing, to the decor and to the lighting that striking. Pietro
Marcello composes a real chiaroscuro setting that inevitably brings to mind the paint-
ings of Caravaggio or Northern Europe. For Marcello is first and foremost a painter: “I
set out to become an artist, but I wasn’t good enough. Film was a something I was happy
to fall back on. All the great auteurs of the past were inspired by pictorial composition.
Today, some people only see film as a matter of technology, whereas composition is
the foundation of everything.” he told Libération1. First lesson in cinema.
Of course, Pietro Marcello is also the heir to a long documentary tradition going
all the way back to neo-realism. In the wake of World War II, Alberto Lattuada wrote in
Film d’oggi: “So we’re in rags? Then let us show our rags to the world. So we’re defeat-
ed? Then let us contemplate our disasters. So we owe them to the Mafia? To hypocri-
sy? To conformism? To irresponsibility? To faulty education? Then let us pay our debts
with a fierce love of honesty, and the world will be moved to participate in this great
combat with truth (...). Nothing reveals all the foundations of a nation better than.”2 As
for Roberto Rossellini, some years later he declared, on the subject of Rome, Open
City: “looking without mystifying, trying to make a portrait of us, of us as we were,
as honestly as possible. [It was] didactic, precisely because the effort that I made…
aimed to attain an understanding of the events into which I had been plunged, which
had shaken me up. (…) the other goal was to break the industrial structures of those
years, to be capable of conquer the freedom of experimenting unconditionally. Once
these two goals have been achieved, you will find that the problem of style is already
automatically solved…”3
As a reaction to the “white telephones”, the sentimental and schmaltzy come-
dies of the pre-war years, neorealism took to the streets, favouring non-professional
actors and quasi-documentary aesthetics. It was simultaneously a social, political
and aesthetic issue. Luchino Visconti, Roberto Rossellini, Giuseppe De Santis, Vittorio
De Seta and Vittorio De Sica were its major representatives. The disciples of Italian
neo-realism were interested in workers, in the retired, in the fishermen of the South,
in the women farmers of the Po river, in prostitutes… Their distant heirs, today’s young
filmmakers, no longer enjoy the same professional network, which ripped itself to
pieces during the Berlusconi years. As noted by Rasmi Jacopo, we are now dealing
more with an “archipelago of young filmmakers.”4 Among them, Alessandro Comodin,
Leonardo Di Costanzo, Michelangelo Frammartino, Gianfranco Rosi, Stefano Savona
and Pietro Marcello. What connects them is a fierce quest for independence, a shared
distrust of mass media, and an identical interest in documentary film mixed with fiction.
Based in Naples, Palermo or New York, they developed their own production
methods to free themselves from the dominant financing models, but also from the
conventional genres they wanted to distance themselves from. “My conception of film,
emphasises Pietro Marcello, has always contested the borders between reality and fic-
tion, and often challenged the production methods specific to making documentaries
and fictional films. (…) This is why in 2009 I cofounded a production company called
Avventurosa, which means “adventurous”, but also “audacious” and “prepared”. We
were seeking out a kind of auteur filmmaking that was at once poetic in its vision of
things and artisanal in its production process. By experimenting with new forms of story
and various types of mise en scène, we often mix materials of different origins: found,
fictitious and real.”5 This freedom as auteur-producer was not without its problems, for
example during the production of Martin Eden, his most ambitious cinematographical
undertaking so far, a fictional work shot in Super 16.
But what best characterises Pietro Marcello’s body of work is his tireless inte-
rest in the outsiders, the downtrodden of Italian society, thus adhering to the neorea-
list movement. “Since my very first film, Il passaggio della linea (Crossing the Line)—a
documentary about overnight trains in Italy, I have focused my creative quest on the
lives of the most humble and oppressed.”6 It is the Italy of the poor, of those forgotten
by society, of immigrants, that fascinates him. We find this same interest in La bocca
del lupo (The Mouth of the Wolf) through the portrait of Enzo, the repeat offender, and
204 Atelier Pietro Marcello

Mary, the transsexual. Yet it is also a portrait of the disreputable and mysterious Genoa
of sailors, convicts, prostitutes… Here and there, though, there erupts a form of politi-
cal and human wisdom, which challenges the dominant bourgeois morality, like with
Arturo Nicolodi in Il passaggio, or with Enzo and Mary.
This is even more striking in Bella e perduta (Lost and Beautiful) which is also an
homage to Tommaso Cestone, the ignorant shepherd, yet tireless guardian of the Royal
Palace of Carditello. We cannot help but think of Gabriel Gauny, the carpenter and phi-
losopher, who was admired by Jacques Rancière7. But the fall can prove devastating. It
means death for Tommasso Cestone, even if his struggle—to save the Royal Palace of
Carditello—will outlive him, or despair for Martin Eden, the Nietzschean double of Jack
London, whose upward mobility will end in disappointment, revolt and suicide. What is
also striking, and in this Pietro Marcello joins Michelangelo Frammartino of Le Quattro
Volte (2011), is the equality between animals and men. Sarchiapone, the buffalo calf
of Bella e perduta, is endowed with consciousness. Its inner voice and its perception
admirably carry the story.

“we can be realist while making anti-naturalist, even surrealist, use


of the cinematographical medium. The fact is that dreams and fairy
tales, even though they are figments of the imagination, tell the truth.
Likewise, documentary filmmaking doesn’t provide an answer: it
asks questions and leaves our imagination with plenty of latitude.”

For although films of Pietro Marcello are anchored in reality, myth and the ima-
ginary are also part of them, as in Jean Rouch’s “cinéma vérité” or in the contemporary
films of Pedro Costa. Indeed, he likes to highlight that “we can be realist while mak-
ing anti-naturalist, even surrealist, use of the cinematographical medium. The fact is
that dreams and fairy tales, even though they are figments of the imagination, tell the
truth. Likewise, documentary filmmaking doesn’t provide an answer: it asks questions
and leaves our imagination with plenty of latitude.”8 Thus, La bocca del lupo begins
with an indirect evocation of The Odyssey or The Aeneid with its populace of sailors
and adventurers. Similarly, Bella e perduta basks in an almost dreamlike atmosphere,
inhabited by Pulcinellas, these psychopomp characters straight out of the bowels of
Vesuvius, with thousand-year-old links between the living and the dead, between ani-
mals and men. For myth also encloses the real and tells its share of the truth. There is
another form of emancipating equality of cinematographic genres here.
In the works of Pietro Marcello, the traditional documentary vs fiction divide
does not make sense. As much as his “documentaries”, as we said, are permeated
with embryos of fiction, his only “fiction” so far, Martin Eden, is itself permeated with
documentary images. Already, in La bocca del lupo, the first scenes of the film in which
we see Enzo allude to his release from prison, in a sort of telescoping of time, and the
film often takes on the hue of a thriller, one Cassavetes would have been proud of, in-
cluding in his use of archives. It is not necessary here to return to Bella e perduta which
generously interlaces myth, fable, fiction and “cinéma direct” in a single circle. As for
Martin Eden, based on the eponymous Jack London novel, transposed from 19th cen-
tury America to 20th century Italy, it is teemming with documentary images of Genoa
and Naples, the Italian anarchist Enrico Malatesta, or probably fictitious archives. In
fact, Martin Eden mixes eras to tell us about a 20th century that is adrift, between le-
gitimate claims and deleterious ideologies. Here too, a form of equality between the
materials and the eras is established.
Hence the cardinal importance of editing in Pietro Marcello’s filmmaking and
his keen interest in Artavazd Peleshian, the master of “distance montage”, to whom
he pays a sensitive tribute in Il silenzio di Pelešjan (The Silence of Peleshian). “Making
films is for me, in a certain sense, an attempt to recover the past. It’s like a musical
score that I learn to compose after the fact, during the editing, driven by free visual
and poetic associations. For me, editing is the key to reading reality.”9 We have a real
Atelier Pietro Marcello 205

Martin Eden editing of time in Pietro Marcello’s filmmaking, in the sense of Griffith’s Intolerance. In
fact, his images are contemporary to each other, like the “dialectic images” that Walter
Benjamin talked about in The Arcades Project. Here, the Past and the Present come
together.10 Yesterday is also today.
1 Pietro Marcello, “Les Européens n’ont What Pietro Marcello puts in place in a unique manner in his work is a poetics
plus grand-chose à raconteur”—“Europeans and politics. A politics of aesthetics, as Jacques Rancière would more precisely say. “To
don’t have much left to say” in Libération, 31 May my mind”, adds Pietro Marcello, “filmmaking is ’real’ not if its style is realist, but rather
2016.
if it is capable of tackling the most current social problems, such as class struggle,
2 Alberto Lattuada, “Paghiamo i nostri
debiti”—“We pay our debts” in Film d’oggi, No. 4, through culture.”11 Through his formal playfulness, which has nothing abstract about
June 1945. it—his aesthetic is also materialist in the literal sense—, the Neapolitan filmmaker pro-
3 Quoted by Hélène Frappat in Roberto poses documentary aesthetic that challenges the major political and social issues of
Rossellini, Le Monde / Cahiers du cinéma, 2007, the 20th and 21st centuries.
p. 28-29.
4 “L’archipel du nouveau documentaire
italien. L’exemple de Michelangelo Frammartino”
—“The archipelago of the new Italian
documentary. The example of Michelangelo
Frammartino” in Multitudes, winter 2015.
5 “Il cinema della memoria”—“The film of
memory” in Qu’est-ce que le réel? Des cinéastes
prennent position—What is the real? Filmmakers
take a stand, Andréa Picard (dir.), Post-éditions /
Cinéma du Réel, 2018, pp. 211-212.
6 Ibidem.
7 He is one of the main figures of
emancipation, of this policy of aesthetics that
Jacques Rancière espouses in his work:
Gabriel Gauny, Le philosophe plébéien, textes
présentés par Jacques Rancière—The
plebeian philosopher, texts presented by
Jacques Rancière, La Fabrique, 2017.
8 “Il cinema della memoria” —“The film
of memory”, p. 209.
9 Ibid.
100 cf. Walter Benjamin, Paris, capitale du
XIXe siècle. Le livre des passages.—The Arcades
Project. Les Éditions du Cerf, 2009, pp. 479-480.
11 “Il cinema della memoria”—“The film
of memory”, p. 209.
206 Atelier Pietro Marcello

« Le cinéma doit remplir le regard »


Entretien avec Pietro Marcello conduit par Alessandro Beretta

Fr Vous êtes un cinéaste autodidacte, mais à vos débuts Quel est votre rapport au scénario ?
vous vouliez être peintre. Pouvez-vous nous raconter Sur l’écriture, j’ai toujours laissé Maurizio Braucci prendre la
comment vous vous êtes retrouvé derrière une caméra ? main. Même si nous travaillons ensemble, il ne faut pas oublier
Je voulais être peintre et je m’étais engagé dans cette voie, mais que dans un documentaire, il y a souvent très peu à écrire et
un jour j’ai abandonné mon cours à l’Académie des Beaux-Arts l’avantage d’être réalisateur, c’est que le film peut changer
de Naples et je me suis mis à faire des films. Pour moi, comme jusqu’à ce qu’il soit terminé. Dans tous les cas, je ne fais ja-
pour beaucoup de cinéastes, il s’agissait d’un second choix. mais reposer la réussite d’un film sur le scénariste, parce que
Cela peut sembler absurde, mais nous commençons souvent le scénario en soi est une œuvre incomplète : il faut prendre en
par emprunter d’autres directions avant de nous tourner vers compte le poids de l’adaptation cinématographique, la valeur
le cinéma. Depuis ma petite enfance, je suis fasciné par les que celle-ci peut ajouter ou déduire au film. Par exemple, quand
films. Je me souviens que le premier que j’ai vu était Mon Oncle on le lit, le scénario de Stalker ne raconte pas grand-chose.
de Jacques Tati, et le deuxième Le Chaland qui passe de Jean Mais quand on voit ce qu’en fait Tarkovski, c’est époustouflant.
Vigo. J’allais au ciné-club regarder le travail d’autres cinéastes,
et c’est ainsi que j’ai appris. J’ai découvert beaucoup de choses Compte-tenu de votre position par rapport à l’écriture,
en analysant leur travail. Plus tard, mes études d’histoire de l’art le montage et la production semblent jouer un rôle ma-
ont joué un rôle essentiel parce que le cinéma est une forme jeur dans votre cinéma. Quel est la place du montage
qui entretient des liens étroits avec la peinture. Mes premières dans votre pratique ?
tentatives de réalisation ont été des documentaires, et no- Pour moi c’est un élément personnel : au moment du tournage,
tamment des documentaires radio. Je suis parti des quelques j’ai déjà le montage en tête. Souvent, dans le documentaire,
bases dont je disposais – l’histoire de l’art, une vague idée de comme je suis aussi caméraman, je filme directement en tourné-
projet, le peu de culture nécessaire pour se lancer. Et j’ai appris monté, parce que je dois repartir avec toutes les images dans la
à faire du cinéma sur le terrain : la première fois que j’ai filmé, boîte. C’est pour cela que je ne me soucie jamais tellement de
j’avais réglé la vitesse d’obturation sur 5000, je ne savais pas la photographie dans un film. Je ne dis pas que c’est une ques-
qu’il fallait la mettre sur 50 ou 60. Je suis comme ça. J’étudie tion superflue, mais je la prends déjà en compte dès le moment
toujours les manuels après : d’abord j’affronte les choses, et en- où j’apprends à placer la caméra, à faire le point ou à travailler
suite j’approfondis. en tourné-monté, comme je le fais souvent.

Dans la création de vos premières images, les années Dans la réalisation de vos films, vous semblez ne pas
que vous avez passées au DAMM ont joué un rôle es- suivre un modèle mais plutôt une certaine vérité poé-
sentiel : c’est dans ce centre social autonome du quar- tique. Qu’en pensez-vous ?
tier de Montesanto à Naples que vous avez rencontré Il est important de ne pas avoir de modèles. Le film doit être à
Maurizio Braucci, aujourd’hui scénariste, avec lequel toi, il doit être imparfait, il est beau comme il est. Je n’ai jamais
vous avez travaillé sur de nombreux projets. Quelle a été en tête le film entier du début à la fin. Je pense à des moments
l’importance de cette période pour vous ? de cinéma qui m’émeuvent, à des atmosphères, je ne pense
Cette période a été un parcours extraordinaire pour moi, même presque jamais le film dans son intégralité mais je m’intéresse
si c’était fatigant. C’était comme une véritable école : l’utopie, à d’autres aspects. Le cinéma doit remplir le regard. Je n’ai pas
l’éthique du bénévolat, l’entraide et l’apprentissage mutuel. Au d’objectifs fixés d’avance, j’ai besoin de me sentir passionné.
DAMM, j’ai appris à vivre avec les autres. J’avais 23 ans quand Et d’ailleurs, rien ne dit qu’on doive faire des films toute sa vie.
j’ai fait Il Cantiere, et Maurizio Braucci m’avait prêté de l’argent Pour faire des films, il faut en ressentir la nécessité.
sur parole pour acheter les caméras, même si je ne savais pas
m’en servir. On s’y est mis et on a appris. Ce n’est qu’avec La Avec Il passaggio della linea, vous avez commencé à
Bocca del lupo, que j’ai réalisé à 33 ans, que j’ai commencé émerger sur la scène internationale. Comment s’est
à découvrir les aspects commerciaux de la production d’un passé le tournage de ce film ?
film. Avant cela, pour moi, le cinéma se faisait en autarcie. J’ai voyagé dans des trains express qui traversent toute l’Italie
Évidemment, quand on est jeune, on a la ténacité, même si on et j’ai raconté la fin de ces trains. Le film est produit avec trois
manque d’expérience. Puis on grandit et on devient plus expé- sous, et j’ai tourné avec Daria D’Antonio, qui est devenue plus
rimenté, mais on perd cette ténacité. tard directrice de la photographie. Il y avait aussi Sara Fgaier,
qui commençait à faire du montage. C’est un film d’un autre
Comment approchez-vous le documentaire ? temps, qui est né d’une certaine inconscience. Je voulais capter
Rossellini a dit que le documentaire, c’est tout. C’est un ins- une atmosphère particulière qui se mêle aux souvenirs de mon
trument cinématographique qui est à l’origine de tellement de adolescence, de ces voyages incroyables et interminables. Les
choses. C’est l’instrument du documentaire qui m’a appris à voyages en train sont ceux que je préfère, depuis le temps où
exploiter l’inattendu. Évidemment, l’intuition a son rôle à jouer, je faisais des fugues quand j’étais enfant. À quinze ans, j’ai pris
et je crois que ma méthode, à peu de choses près, est proche un train pour Paris et je suis parti. Le train était un moyen d’aller
de celle d’un Gianfranco Rosi ou d’un Giovanni Cioni, qui loin. Le présent était le temps du voyage, le futur n’était rien
partent toujours de l’observation. Même si l’on arrive à se don- d’autre que le futur, et le passé était derrière moi. Je ne pourrais
ner l’impression que l’on contrôle le temps, le cinéma a un côté jamais refaire un film comme celui-ci. Il ne pouvait exister que
alchimique et il me donne toujours une impression de fatalité. dans certaines conditions particulières, et aussi parce que je
ne pensais pas – et je ne le pense toujours pas – que le cinéma
ait besoin de beaucoup d’argent pour se faire.
Atelier Pietro Marcello 207

Il silenzio di Pelešian est dédié au réalisateur arménien j’ai donc utilisé les images de l’anarchiste Malatesta au début
Artavazd Pelešian, qui a beaucoup travaillé sur la théorie du film, juste pour affirmer ma position. Je voulais parcourir le
du montage. Pendant le tournage, ce réalisateur a choisi 20e siècle et j’avais besoin de récits que je ne pouvais pas fil-
de ne pas parler et vous avez donc ajouté votre voix off. mer moi-même. C’est la raison pour laquelle j’ai eu besoin des
À Visions du Réel, vous présentez une nouvelle version archives. Je les préfère à la fiction, et finalement, tout ce que je
de ce film. Pouvez-vous nous en dire plus ? fais devient archive, à un tel point que j’aimerais bien monter à
Avec Sara Fgaier, nous avons enfin réussi à monter une version nouveau mes films – pas parce qu’ils sont mauvais, mais pour
plus courte du film, qui fait 30 minutes alors que la version ori- le plaisir. Je ne porte pas en moi un seul Martin Eden, il y en a
ginale en faisait 52, et sans aucune voix. Pour moi qui n’ai pas beaucoup d’autres.
fait d’école de cinéma, Il silenzio di Pelešian a été comme un
examen de sortie, un film-test. Quand je l’ai réalisé, je n’étais Pour Martin Eden, vous avez travaillé avec des acteur.
pas très bien préparé. Je connaissais le cinéma russe, mais j’ai rice.s professionnel.le.s et non-professionnel.le.s. Quel
dû consacrer plus de temps à étudier le contrepoint et le mon- est votre rapport aux acteur.rice.s ?
tage à distance. À travers Pelešian, j’ai découvert Michail Il’ič Pendant le tournage, je préfère être derrière la caméra parce
Romm, qui était le maître de la grande école soviétique, et sa que je m’ennuie quand je suis au moniteur. Donc je suis très
monteuse Ludmilla Volkova, que peu de gens connaissent et près des acteur.rice.s, et je pense que c’est important. J’aime
qui a joué un rôle fondamental dans les théories de Pelešian. les mélanges et pour moi, il n’y a pas de différence entre ac-
teur.rice.s professionnel.le.s et non-professionnel.le.s : tous.tes
Comment avez-vous travaillé pour le long métrage Bella les acteur.rice.s portent le film. Avec Luca Marinelli, nous dé-
e perduta ? cidions ensemble des directions que nous voulions prendre
Pour Bella e perduta, je suis parti d’une perspective très diffé- pendant que nous tournions. C’était une expérience importante
rente. J’avais prévu de faire un film inspiré par le livre de repor- pour nous deux, qui nous a fait progresser. Avec les acteur.rice.s
tages de Guido Piovene, Viaggio in Italia. En voyageant à travers non-professionnel.le.s, il faut travailler plus mais c’est très beau.
le pays, je suis arrivé à Carditello où j’ai rencontré Tommaso J’aime les gens simples, parce que je n’ai pas grandi dans un
Cestrone, l’« ange » qui était le gardien bénévole du palais de milieu intellectuel. Par exemple, dans Martin Eden, il y a Peppe,
Reggia di Carditello. Tout cela était imprévu. Le film devait le brocanteur : c’est quelqu’un que je connais depuis que je suis
être différent, mais quand nous avons découvert la mission de enfant, je l’aidais à décider des prix des objets qu’il trouvait, et
Cestrone, Braucci et moi avons décidé de le suivre. Nous nous j’ai mis cela dans le film après avoir filmé Peppe pendant des
sommes dit : « Il faut que nous racontions cette histoire dans ce années.
moment précis, et il faut le faire maintenant ». Par ailleurs, tout
a été filmé avec de la pellicule périmée. Mes films sont toujours Comment est né votre dernier film, Per Lucio, consacré à
faits de bric et de broc : c’est aussi dû au fait que je n’ai jamais l’auteur-compositeur-interprète Lucio Dalla ? Dans une
un producteur « traditionnel », mais plutôt quelqu’un comme interview, vous avez déclaré que Dalla avait apprécié La
moi qui est à la fois producteur, réalisateur, directeur de la pho- bocca del lupo.
tographie et monteur. Per Lucio est en fait aussi un hommage à La bocca del lupo : à
un moment, on entend la chanson de Dalla, Il parco dell aluna,
L’indépendance que vous procure votre propre société qui accompagne des images inédites des personnages de ce
de production, Avventurosa, est-elle importante pour film, Enzo et Marie. La bocca del lupo a été tourné à Gênes, une
vous ? Comment s’est passé le tournage de Martin Eden, ville qui est liée pour beaucoup de gens au chanteur Fabrizio
votre plus grosse production jusqu’à ce jour ? De André, qui est né là, et que j’ai toujours associé à Lucio
Je suis devenu producteur par nécessité plus que par volonté. Dalla. J’ai toujours eu une passion pour Dalla, et je rêvais de lui
J’étais forcé de faire des compromis à cause du budget, et je consacrer un film. C’était aussi l’occasion de donner la parole
devais toujours renoncer à des éléments. Martin Eden devait au grand poète Roberto Roversi, qui a été son mentor et grâce
durer trente minutes de plus mais je n’y suis pas arrivé, en partie auquel il a appris à écrire des paroles. Roversi, qui est quasi-
à cause de mon double statut de producteur et réalisateur. ment oublié aujourd’hui, était une référence pour beaucoup de
J’ai eu des doutes – sans pour autant douter de moi-même – et gens : quand Elsa Morante, Paolo Volponi ou Pier Paolo Pasolini
je pense que c’est quelque chose qui est utile généralement passaient par Bologne, ils allaient chez lui. Lucio Dalla a tou-
quand on fait du cinéma. J’ai aussi utilisé mon expérience du jours été inclassable et inimitable, parce qu’il ne ressemblait à
documentaire pour faire Martin Eden, sans quoi le film aurait rien. C’est un génie, mais il est resté proche des gens.
été un fiasco total. C’était un travail fatigant, en partie parce
que j’ai alors découvert le système du cinéma, la grosse ma- Vous avez évoqué la manière dont un réalisateur peut
chine de la production et tout le cirque qui va avec – parce que jouer un rôle d’enseignant. Que pensez-vous de l’idée
le cinéma est aussi un personnage ingrat. Il faudrait se remettre d’enseigner le cinéma ?
à faire du cinéma entre ami.e.s, comme disait Jean Renoir. J’espère un jour me consacrer à l’enseignement. J’aimerais
fonder une école professionnelle pour les jeunes. Une école
Dans Martin Eden, les images d’archives servent de de cinéma comme l’imaginait Olmi, ou Herzog, où l’on travaille
contrepoint et accompagnent les événements, comme dur – parce qu’il y a quelque chose de très athlétique dans le
s’il s’agissait de personnages qui racontent des épi- métier du cinéma, et qu’il s’agit d’un métier qu’il faut apprendre.
sodes collectifs. Que représentent pour vous les images Je ne dis pas que dans mon école de cinéma, tout le monde
d’archives ? Quel est votre rapport à cet instrument ? devra se promener en permanence avec L’Art de la guerre de
Pour moi, les archives sont tout, et tout est archive. Au moment Clausewitz à la main, mais parfois ce serait nécessaire. On dit
où l’on tourne, toutes les images que l’on tourne deviennent toujours que le cinéma est le septième art mais comme le disait
des archives, et acquièrent une puissance supplémentaire Tolstoï, tout est de l’art, même les costumes ou la menuiserie.
parce qu’elles deviennent de l’histoire. Dans le cas de Martin Au fond, le cinéma est un instrument qui permet de rassembler
Eden, les archives sont le seul moyen que j’avais de prendre tous ces différents métiers. Et il est clair que nous avons tous
de la hauteur. Je ne voulais pas filmer uniquement les histoires besoin d’un peu d’utopie dans notre vie, et aussi d’un peu d’al-
de Martin, parce que je voulais me dissocier du personnage : truisme vis-à-vis de ceux qui arrivent après nous.
208 Atelier Pietro Marcello

«Das Kino muss das Auge erfüllen»


Ein Interview mit Pietro Marcello von Alessandro Beretta geführt

De Ihre Ausbildung als Filmemacher war autodidaktisch, vergessen, dass es oft bei Dokumentarfilmen sehr wenig zu
und Sie wollten eigentlich Maler werden. Können Sie uns schreiben gibt. Das Gute daran, Regisseur zu sein ist, dass man
erzählen, wie Sie dann zur Regie gekommen sind? den Film bis zum Ende verändern kann. Allerdings gebe ich
Ich war fest entschlossen, Maler zu werden, habe aber die den Drehbuchautoren nie die Verantwortung für den Erfolg des
Akademie der Schönen Künste in Neapel für das Kino aufge- Films, denn das Drehbuch ist ein unvollständiges Werk. Man
geben, was – wie für viele Regisseure – ein Ausweg war. So ab- muss das Gewicht der kinematografischen Umsetzung berück-
surd es klingt, aber oft geht man von anderen Dingen aus, bis sichtigen und wie viel sie hinzufügen oder wegnehmen kann.
man zum Kino kommt. Von klein an war ich vom Kino fasziniert: Ich denke da an das Drehbuch von Stalker: Wenn man es liest,
Der erste Film, an den ich mich erinnere, war Mein Onkel von sagt es wenig aus; was Tarkowski jedoch daraus gemacht hat,
Jacques Tati, der zweite Atalante von Jean Vigo. Dann habe ist verblüffend.
ich im Cineforum gelernt, während ich mir die Filme anderer
anschaute. Die Analyse von Filmen ist eine gute Schule. Später Nach dem Stellenwert, den ein Drehbuch für Sie ein-
war das Studium in Kunstgeschichte wichtig, denn das Kino ist nimmt, scheinen bei Ihrer Arbeit der Schnitt und die
eine Form und hat als solche immer eine Beziehung zur Malerei Produktion wichtiger zu sein als der Film selbst. Welchen
gehabt. Die erste Annäherung an das Kino erfolgte schließlich mit Stellenwert hat der Schnitt bei Ihrer Arbeit?
Dokumentarfilmen und auch Radio-Dokus. Die Instrumente für Für mich ist es eine persönliche Angelegenheit, und ich habe
den Start waren die Kunstgeschichte, ein bisschen Bewusstsein schon beim Drehen die Montage im Sinn. Da ich auch Kamera-
für das Projekt und ein wenig Kultur. Ich habe vor Ort gelernt, mann bin, schneide ich bei Dokumentarfilmen oft direkt mit und
wie man Filme macht: Als ich das erste Mal drehte, hatte ich den in der Kamera, weil das Material fertig werden muss. Deshalb
Verschluss auf 5000 eingestellt. Ich wusste nicht, dass ich ihn auf denke ich nicht zu viel über die Fotografie in einem Film nach.
50 oder 60 stellen musste. Wie immer habe ich die Handbücher Damit möchte ich nicht sagen, dass sie überflüssig ist, aber
erst im Nachhinein gelesen und packe erst die Dinge an, bevor wenn man lernt, wie man eine Kamera ausrichtet und wo der
ich sie vertiefe. Kamerapunkt liegt, oder wenn man lernt, mit In-Kamera-Effekten
zu arbeiten, dann beschäftigt man sich schon damit.
Für die Aufnahmen Ihrer ersten Szenen sind die Jahre,
die Sie im DAMM, dem autonomen Sozialzentrum von Sie scheinen kein vorgegebenes Modell, aber eine
Montesanto in Neapel verbracht haben, ausschlagge- gewisse poetische Treue für einen Film zu haben. Was
bend. Dort haben Sie auch den heutigen Drehbuchautor denken Sie darüber?
Maurizio Braucci kennengelernt, mit dem Sie an vielen Am wichtigsten ist es, keine Modelle zu haben. Es muss der
Ihrer Projekte gearbeitet haben. Wie hat Sie diese Zeit eigene Film bleiben, der in seiner Imperfektion schön ist.
geprägt? Ich nehme nie den ganzen Film von Anfang bis Ende mit. Ich
Es war eine außergewöhnliche, manchmal anstrengende Reise bringe Momente aus den Dreharbeiten, die mich bewegen, und
und eine großartige Schule: Es gab Utopie, ethische Freiwilli- Atmosphären. Ich denke fast nie an den Film als Ganzes, son-
genarbeit und es gab Menschen, die einem Dinge beibrachten dern betrachte andere Aspekte. Das Kino muss das Auge erfül-
und wie man sich um andere kümmert. Das DAMM hat mich ge- len. Ich habe keine vorformulierten Ziele, sondern Leidenschaft.
lehrt, unter Menschen zu sein. Bei Il cantiere war ich 23 Jahre Außerdem muss man nicht unbedingt sein ganzes Leben lang
alt, und Maurizio Braucci hatte ein Ehrendarlehen aufgenom- Filme machen. Um Filme zu machen, muss man ein Bedürfnis
men, um Kameras zu kaufen, von denen wir nicht wussten, wie haben, es zu tun.
sie zu bedienen waren. Wir haben sie aufgestellt und es gelernt.
Bis ich mit La bocca del lupo im Alter von 33 Jahren einige der Mit Il passaggio della linea wurden Sie auf der interna-
produktiven und kommerziellen Aspekte von Filmen entdeckte, tionalen Szene bekannt. Wie war es, an diesem Film zu
war das Filmemachen für mich reine Autarkie. Wenn man jung arbeiten?
ist, besitzt man natürlich Ausdauer und keine Erfahrung, wenn Ich bin mit Schnellzügen durch ganz Italien gefahren und
man dann erwachsen wird, hat man mehr Erfahrung und weni- habe von ihrem Ende erzählt. Der Film wurde mit wenig Geld
ger Ausdauer. produziert. Ich drehte mit Daria D’Antonio, die später die
Kameraführung übernahm, und Sara Fgaier, die am Anfang ihrer
Was ist der Dokumentarfilm für Sie? Karriere als Cutterin stand. Es ist ein Film aus einer anderen Zeit,
Der Dokumentarfilm ist alles, lehrt Rossellini, er ist ein Werkzeug der mit einer gewissen Unbekümmertheit entstand. Ich wollte
des Kinos, das die Basis von vielen Dingen darstellt. Der auch eine gewisse Atmosphäre einfangen, die sich mit meinen
Dokumentarfilm lehrte mich, das Unerwartete auszunutzen. Erinnerungen an die Jugend und an lange und unglaubliche
Natürlich braucht man Intuition, und ich glaube, dass meine Reisen vermischt. Der Zug ist das Transportmittel, das ich am
Methode – abgesehen von gewissen Unterschieden – nicht weit meisten liebe, seit ich als Jugendlicher weggelaufen bin: Mit
von der von Gianfranco Rosi oder Giovanni Cioni entfernt ist, die fünfzehn bin ich mit dem Zug nach Paris gefahren. Der Zug war
beide von der Beobachtung ausgehen. Auch wenn man glaubt, das Mittel, das mich weit wegbrachte: Die Gegenwart war die
die Zeit kontrollieren zu können, hat das Kino einen alchemis- Reisezeit, die Zukunft war nur die Zukunft und die Vergangenheit
tischen Aspekt, und ich spüre immer etwas Fatalistisches darin. blieb hinter mir zurück. Auf jeden Fall ist es ein einzigartiger
Film, der nur unter bestimmten Bedingungen gedreht werden
Welches Verhältnis haben Sie zu Drehbüchern? konnte, denn ich glaubte nicht, und glaube noch heute nicht,
Beim Schreiben habe ich immer Maurizio Braucci den Vorrang dass man Kino nur mit viel Geld machen kann.
gegeben. Auch wenn wir zusammenarbeiten, darf man nicht
Atelier Pietro Marcello 209

Sie haben Il silenzio di Pelešian dem Porträt des ar- Geschichten, die ich mit meiner Arbeit nicht erschaffen konnte.
menischen Regisseurs Artavazd Pelešian gewidmet, Deshalb brauchte ich das Archiv. Ich ziehe es der Fiktion vor und
der viel an der Theorie des Schnitts gearbeitet hat. Der im Grunde wird alles, was ich mache, zu einem Archiv. Ich wü-
Hauptprotagonist hatte darum gebeten, während der rde gerne meine Filme noch einmal schneiden, und zwar nicht,
Dreharbeiten nicht zu sprechen, und Sie fügten Ihre weil sie nicht gut sind, sondern zum Vergnügen. Ich habe nicht
eigene Stimme aus dem Off hinzu. An Visions du Réel nur einen Martin Eden im Kopf, sondern viele andere.
stellen Sie eine neue Version vor. Können Sie uns etwas
darüber sagen? Bei Martin Eden haben Sie sowohl mit professionellen als
Erst jetzt ist es Sara Fgaier und mir gelungen, eine kürzere, auch mit nicht-professionellen SchauspielerInnen ge-
Version ganz ohne Worte zu schneiden, die 30 anstatt der urs- arbeitet. Wie stehen Sie zu ihnen?
prünglichen 52 Minuten lang ist. Da ich nie auf die Filmschule Während der Dreharbeiten bin ich am liebsten hinter der
gegangen bin, war Il silenzio di Pelešian für mich wie eine Schul- Kamera, weil ich mich vor dem Bildschirm langweile und so ganz
prüfung, wie ein Filmaufsatz. Als ich ihn drehte, hatte ich noch nah bei den SchauspielerInnen bin, was ich wichtig finde. Ich
nicht viel Erfahrung. Ich kannte das russische Kino, brauchte mische gerne und für mich gibt es keinen Unterschied zwischen
aber mehr Zeit für den Kontrapunkt und den Distanzschnitt. einem professionellen und einem nicht-professionellen
Durch Pelešian entdeckte ich Michail Il’ič Romm, den Meister SchauspielerInnen: Sie sind beide Instrumente des Films. Luca
der großen sowjetischen Schule, und seine Cutterin Ludmilla Marinelli und ich haben gemeinsam entschieden, wie wir bei den
Volkova, die nur wenige kennen, und die für Pelešians Theore- Dreharbeiten vorgehen wollten: Es war eine wichtige Erfahrung
tisierungen grundlegend war. für uns beide, die uns vorwärts brachte. Mit einem nicht-pro-
fessionellen SchauspielerInnen muss man zwar härter arbeiten,
Wie sind Sie beim Spielfilm Bella e perduta vorgegangen? aber es ist schön, auch weil ich letztendlich einfache Menschen
Bei Bella e perduta bin ich von ganz anderen Grundlagen aus- bevorzuge, da ich nicht unter Intellektuellen aufgewachsen bin.
gegangen. Ich sollte einen Film nach Guido Piovenes Reisebuch In Martin Eden gibt es zum Beispiel den Trödler Peppe, den ich
Viaggio in Italia drehen. Dann kam ich bei den Dreharbeiten nach schon seit meiner Kindheit kenne, als ich ihm dabei half, die
Carditello, wo wir rein zufällig „den Engel“ Tommaso Cestrone Preise für die gefundenen Waren festzulegen. Da ich ihn jahre-
trafen, der ehrenamtlich den Königspalast von Carditello lang gefilmt hatte, habe ich ihn in den Film eingebaut.
bewachte. Es sollte eigentlich ein anderer Film werden, aber als
Braucci und ich von seinem Anliegen erfuhren, sagten wir uns: Wie entstand Ihre letzte Arbeit Per Lucio, die sich mit
«Wir müssen die Geschichte dieses Gebiets erzählen, und das dem Liedermacher Lucio Dalla beschäftigt? In einem
muss jetzt geschehen, in diesem historischen Augenblick.» Ich Interview sagten Sie, dass Dalla La bocca del lupo
habe alles mit abgelaufenem Film gedreht. Meine Filme sind mochte.
immer zusammengeflickt, auch weil es nie einen klassischen Per Lucio ist in der Tat auch eine Hommage an La bocca del
Produzenten gibt, sondern jemanden wie mich, der Produzent, lupo. Es gibt einen Moment mit Dallas Song Il parco della luna,
Regisseur, Kameramann und Cutter ist. in dem er unveröffentlichtes Material mit den Protagonisten
dieses Films, Enzo und Mary, abspielt. Den in Genua gedrehten
Sie haben Ihre eigene Produktionsfirma Avventurosa. Wie Film La bocca del lupo habe ich hingegen immer mit Lucio
wichtig ist Ihnen Ihre Unabhängigkeit bei der Produktion Dalla verbunden, obwohl er von vielen mit dem dort geborenen
Ihrer Filme? Wie war die Arbeit an Ihrer bislang größten Liedermacher Fabrizio De André in Verbindung gebracht wurde.
Produktion Martin Eden? Ich habe Dalla schon immer verehrt und davon geträumt, ihm
Ich bin eher aus der Not Produzent geworden, bin Kompromisse einen Film zu widmen, um dem großen Dichter Roberto Roversi
in Bezug auf das Budget eingegangen und musste immer eine Stimme zu geben, der sein Mentor war und ihm beibrachte,
irgendetwas herausschneiden. Martin Eden sollte eigentlich wie man Texte schreibt. Der fast vergessene Roversi inspirierte
dreißig Minuten länger werden. Das war leider auch wegen der viele: Wenn Elsa Morante, Paolo Volponi und Pier Paolo Pasolini
Doppelrolle als Produzent und Regisseur nicht möglich. Ich in Bologna waren, suchten sie ihn immer auf. Lucio Dalla war ein
hatte zwar Zweifel – keine Selbstzweifel – und das trifft meiner Meister, er war einzigartig und ähnelte niemandem. Ein Genie,
Meinung nach generell beim Filmemachen zu. Ich habe Martin aber immer nahe an den Menschen.
Eden auch dank meiner Erfahrung als Dokumentarfilmer dre-
hen können, sonst wäre es ein totaler Reinfall geworden. Es war Sie haben manchmal über die pädagogische Rolle eines
anstrengend, auch weil ich entdeckt habe, dass das Kino eine Filmemachers gesprochen. Was halten Sie von der Idee,
große Produktionsmaschine ist, die einen ganzen Zirkus mit Filmemachen zu unterrichten?
sich bringt. Denn das Kino ist auch extrem oberflächlich. Wir Ich hoffe, eines Tages als Lehrer zu arbeiten. Ich würde eine
sollten zum Filmemachen unter Freunden zurückkehren – wie Schule für Kunst und Handwerk für Jugendliche gründen. Eine
Jean Renoir zu sagen pflegte. Filmschule, wie sie sich Olmi oder Herzog vorstellten, an der man
hart arbeitet, auch weil Filmemachen etwas sehr Körperliches
Auch in Martin Eden spielen Archivbilder als Kontrapunkt an sich hat und ein Handwerk ist, das es zu lernen gilt. Ich sage
und zur Begleitung des Geschehens eine Rolle, als wären nicht, dass man in meiner Filmschule ständig Clausewitz’ Vom
sie eine Figur, die kollektive Geschichten erzählt. Was Krieg zur Hand haben sollte, manchmal aber schon. Es heißt,
stellen Archivbilder für Sie dar? Welche Beziehung haben das Kino ist die Siebte Kunst. Aber schon Tolstoi sagte: „Alles ist
Sie zu diesem Instrument? Kunst“, sogar die Arbeit des Kostümbildners oder des Tischlers.
Für mich ist das Archiv alles und alles ist ein Archiv. Wenn man Schließlich ist das Kino das Instrument, das viele Handwerke ve-
filmt, wird das, was man filmt, zu einem Archiv und hat eine reint. Es braucht allerdings ein bisschen Utopie im Leben und
zusätzliche Kraft, weil es zur Geschichte wird. Bei Martin Eden ein bisschen Altruismus für die folgenden Generationen.
konnte ich mich nur durch das Archiv hervorheben. Ich wollte
nicht nur Martins Geschichten verfilmen, sondern distanziere
mich von der Figur: Ich habe die Bilder des Anarchisten Mala-
testa an den Anfang des Films gestellt, um zu zeigen, zu wem ich
halte. Ich wollte das 20. Jahrhundert erkunden und ich brauchte
210 Atelier Pietro Marcello

“Cinema should fill your eyes”


An interview with Pietro Marcello conducted by Alessandro Beretta

En You’re a self-taught filmmaker, but you started out want- considered, how much it can add or take away. Look at the
ing to be a painter. Can you tell us about how you ended script of Stalker—it says very little when you read it, but when
up behind a film camera? you see what Tarkovsky does with it, the result is amazing.
I wanted to be a painter and I was dedicated to that, but then I
dropped out of my course at Naples Academy of Fine Arts and Your concept of screenwriting seems to suggest that
started making films instead. It was my second choice, as it is editing and production play a bigger part in your film-
for many directors. It might sound absurd, but we often do start making. Where do you rank editing in your work?
out in a different direction and then we turn to cinema. Even as For me, it’s personal and I already have the editing in mind
a small child, I was spellbound by films. I remember the first one when I’m shooting. In documentary making, often I’m also the
I ever saw was Jacques Tati’s Mon Oncle and the second was cameraman, so I edit in-camera because I have to get it in the
Jean Vigo’s Le Chaland qui passe. At the film club, I watched can. That’s why I don’t worry too much about photography in a
the work of other directors and I learned; analysing them taught film. I’m not saying it’s redundant, but it’s already taken care of
me many things. Later, my Art History studies were key, because once you’ve learned to position a camera, defining your came-
cinema is form and has always had a relationship with painting. ra point, or after you learn to edit in-camera, as I usually do.
Finally, my first attempts at filmmaking were documentaries,
including radio documentaries. Those were the basics I had at You don’t seem to have a blueprint for your films, but
my disposal: Art History; some idea of a project; the bare bones there’s a kind of poetic truth. Am I right?
of culture, and I jumped in at the deep end. I learned to make It’s important not to have a strategy. It has to be your film, it
films in the field: the first time I filmed, I set the shutter speed to has to be imperfect, it’s beautiful just the way it is. I never roll
5,000—I had no idea I had to set it to 50 or 60. That’s just how I out an entire shot film, from start to finish. I offer fragments of a
am… I always read the manuals later: first of all, I tackle a sub- film that excite me, the feel of it, and I rarely think of the film as
ject hands-on, then I look at the manual. a whole. I look at other aspects. Cinema should fill your eyes. I
don’t have a list of goals—I need to feel passion. Anyway, you
Before taking your first steps in film, you spent a number may not be making films all your life. To make films, you have to
of years at DAMM, the autonomous Montesanto com- need to do it.
munity centre in Naples. Here you also met Maurizio
Braucci, who is now a screenwriter, and you later worked It was Il passaggio della linea that got you noticed on the
together on a number of projects. How important was international scene. What was it like to work on that film?
that time for you? I rode the express trains travelling all over Italy and I described
It was an extraordinary, exhausting journey, and a great training their demise. It cost a pittance to make and I was filming with
ground: it was a kind of utopia. We were ethical volunteers; Daria D’Antonio, who later became director of photography.
some taught others and we looked out for one another. What Then there was Sara Fgaier, who was starting out as a film editor.
my time at DAMM taught me was how to live with others. I was It’s a film from another time and I wasn’t even that aware of what
twenty-three when I made Il cantiere. Maurizio Braucci took out I was doing. Also, I wanted to capture the atmosphere of my
an unguaranteed loan to pay for the cameras, and we didn’t teenage memories, of long, incredible journeys. Train travel is
even know how to use them. We sat down and learned. I was the kind I love best, ever since I used to run away as a kid. I was
thirty-three when I familiarized myself with the production and underage, just fifteen, when I jumped on the train to Paris and
business aspects of filmmaking with La bocca del lupo. For me, off I went. Trains were the means of getting a long way away:
cinema was pure self-reliance. Of course, when you’re young, the present was the time to travel, the future was the future and
you’re very tenacious but you have no experience. Then you the past was over and done with. But it’s a once-in-a-lifetime
grow up and gain experience but you’re not quite so tenacious. film, which could only be shot under certain conditions, also
because I didn’t—and still don’t—subscribe to the idea that you
Tell me how you go about making a documentary. need to spend a lot of money to make a film.
Rossellini said that documentary is everything. As a cinemato-
graphic format, it’s fundamental in many respects. Document- You dedicated Il silenzio di Pelešian to Armenian direc-
aries taught me how to put the unexpected to good use. Of tor Artavazd Pelešian, who worked extensively on editing
course, intuition has a role to play and I believe that my me- theory. During filming, Pelešian preferred not to speak
thod is quite similar to that of Gianfranco Rosi or Giovanni Cioni, and you added your voice off camera. You’re bringing a
who both start off with observation. As much as you can give new version at Visions du Réel. Can you tell us about it?
yourself the impression that you control time, a film is a kind of Thanks to Sara Fgaier, we’ve now been able to edit the voice out
alchemy and I always feel there’s some predestination there. and shorten the film. It’s thirty minutes compared to the original
fifty-two. Since I never went to film school, for me Il silenzio di
What about screenwriting? Pelešian was like a school exam or a test paper. When I made it,
I’ve always let Maurizio Braucci take the reins when it comes I didn’t have very much experience. I knew about Russian cine-
to the scripts. Even though we work together, let’s not forget ma, but I had to spend more time on counterpoint and remote
there’s often very little to write for a documentary and the editing. Through Pelešian, I discovered Mikhail Il’ič Romm,
beauty of being the director is that you can change how a film who was the master of the great Soviet school, and his editor
ends. However, I don’t lay the responsibility for the film’s suc- Ludmilla Volkova, who few people know about and who was
cess at the feet of its screenwriters, because the script itself fundamental to Pelešian’s theories.
is an incomplete work—the impact of its adaptation has to be
Atelier Pietro Marcello 211

How did you approach the feature film Bella e perduta? Your new film, Per Lucio, is about the singer-songwriter
For Bella e perduta, I started from a very different perspective. Lucio Dalla. How did you decide on this subject? In an in-
I was supposed to be making a film inspired by Guido terview, you said that Dalla had liked La bocca del lupo.
Piovene’s reportage volume, Viaggio in Italia. Travelling around Actually, For Lucio is also a tribute to La bocca del lupo. At one
the country, I reached Carditello, where we met Tommaso point, Dalla’s Il parco della luna accompanies unused footage
Cestrone, “the angel” who was the volunteer custodian of the of Enzo and Mary, the film’s lead characters. Also, I shot La
Reggia di Carditello palace. We met him quite out of the blue. It bocca del lupo in Genoa and quite a few people linked it to
was supposed to be a very different film, but when we learned singer-songwriter Fabrizio De André, who was born there. He’s
of Cestrone’s mission, Braucci and I got on board and said, “We someone I’ve always associated with Lucio Dalla. It was a dream
have to tell this story and right now.” I shot it entirely on expired of mine to dedicate a film to Dalla, who has always been one
film, as it happens! My films are always cobbled together, also of my favourites, and that also allowed me to give voice to the
because there’s never an official producer, but someone like great poet Roberto Roversi, who was Dalla’s mentor and taught
me who’s producer-director-filmmaker-editor. him how to write lyrics. Roversi is almost forgotten nowadays,
but he was an inspiration to many people. When Elsa Morante,
You have your own production company, Avventurosa. Paolo Volponi and Pier Paolo Pasolini were in Bologna, they
How much does your independence as a producer mat- always went to see him. Lucio Dalla was a superstar, he was
ter in your films? What was it like to tackle Martin Eden, one of kind, resembling nobody. He was a genius, but he was
your biggest production to date? always close to people.
I became a producer because I had to, not because I wanted
to. I was forced to make budget compromises and I was always You mention how a film director can play the role of tea-
having to cut something or another. Martin Eden should have cher. How do you feel about the idea of teaching film-
been thirty minutes longer, but I didn’t succeed and that was making?
also because I was both producer and director. I had doubts— I hope that, one day, I’ll be able to devote some time to teach-
not self-doubts—and generally that’s something I think is gene- ing. I would start a crafts and trade school for teenagers, a film
rally useful in filmmaking. Martin Eden was made also thanks to school like the one Olmi imagined or Herzog imagines, where
my documentary-making skills, otherwise it would have been a you work hard, because there’s also something very physical
total fiasco. It was exhausting, not least because I discovered about making motion pictures, and we should learn a trade. I’m
that the system is a big production machine which comes with not saying that in my film school, you’d walk around holding
a whole circus comes, since cinema is also quite a ungrateful Clausewitz’s Art of War all the time, but some of the time, yes.
character. We should go back to making films with friends, as They say cinema is the Seventh Art, but I agree with Tolstoy who
Jean Renoir once said. said everything is art, from the costume designer to the carpen-
ter. At the end of the day, filmmaking is the device that allows
Again in Martin Eden, archival images are used in a you to bring many different craftspeople together. And clearly
counterpoint role, accompanying events, as if they were we need a little utopia in our lives and a bit of altruism for those
a character narrating collective episodes. What are ar- who will come after us.
chival images for you? What relationship do you have
with them as a device?
For me, archives are everything and everything is an archive.
The very moment you start shooting, what you film becomes
part of the archive and thus acquires additional power, because
it becomes history. In the case of Martin Eden, I was only able to
go the extra mile thanks to archival material. I didn’t just want to
film Martin’s stories, because I distanced myself from the cha-
racter. I added images of the anarchist Malatesta at the start
of the film simply to state where I stand. I wanted to explore
the twentieth century and I needed stories that I couldn’t shoot
myself. That’s why I needed archives. I prefer it to fiction and
basically everything I do becomes archives. I’d like to re-edit
my films, not because they aren’t good, but for pleasure. I don’t
have just one Martin Eden in my head; I have quite a few.

In Martin Eden, you worked both with professional and


amateur actors. How do you relate to them?
During filming, I prefer to be behind the camera, because I
get bored at the monitor, so I’m very close to the actors and I
think it’s important. I like to mix things up and for me there’s no
difference between a professional and an amateur actor: they
both carry the film. On the shoot, Luca Marinelli and I decided
together where to go: it was an important experience for both
of us, that allows us to grow. With amateur actors, you have to
work harder, but it’s fantastic, also because I prefer uncompli-
cated people, as I didn’t grow up among intellectuals. In Martin
Eden, for example, Peppe the flea market dealer is someone
I’ve known since I was a boy, when I helped him decide what
to charge for the stuff he found, and I put that in the film, after
filming him for years.
212 Atelier Pietro Marcello

Bella e perduta Il passaggio


Lost and Beautiful
della linea
Pietro Marcello
Italy | 2015 | 87’ | Italian Crossing the Line
Pietro Marcello
Italy | 2007 | 60’ | Italian

Fr Un berger, un polichinelle et un bufflon. Cela pourrait Fr Un train, des trains. La nuit, le jour. Du Sud au Nord et
être de la commedia dell’arte, si la fable n’était pas tragique. du Nord au Sud de l’Italie. Des voix, des accents, des rencon-
Au commencement, un berger qui lutte pour la survie d’un tres. Avec les déclassé.e.s, les laissé.e.s-pour-compte de la
palais du 18e siècle qui sert de remise pour la mafia. À la fin, une société italienne : saisonnier.ère.s, migrant.e.s, vagabond.e.s
envolée poétique qui met à égalité humain et animal, mythe et et anarchistes. Littéralement sans domicile fixe. Parmi eux.elles
politique, pour prôner la révolte des simples. émerge la figure tutélaire d’Arturo Nicolodi qui a payé cher sa
liberté.
De Ein Schäfer, ein Pulcinella und ein Büffel. Es könnte sich
um die Commedia dell’arte handeln, wäre die Fabel nicht trag- De Ein Zug, Züge. Tag, Nacht. Vom Süden in den Norden
isch. Was als der Kampf eines Schäfers um den Erhalt eines als und vom Norden in den Süden Italiens. Stimmen, Akzente,
Schuppen für die Mafia zweckentfremdeten Palastes aus dem Begegnungen. Mit den Ausgemusterten, den Abgehängten der
18. Jahrhundert beginnt, wird zu einem poetischen Höhenflug, italienischen Gesellschaft: SaisonarbeiterInnen, MigrantInnen,
in dem Mensch und Tier, Mythos und Politik gleichermassen für VagabundInnen und AnarchistInnen. Buchstäblich obdachlos.
die Revolte der Einfachen eintreten. Unter ihnen taucht die Leitfigur Arturo Nicolodi auf, der seine
Freiheit teuer bezahlt hat.
En A shepherd, a Pulcinella and a buffalo calf. This could be
commedia dell’arte, if the fable were not tragic. At the beginn- En A train, more trains. By night, by day. From the south
ing, a shepherd who fights for the survival of an old palace that to the north and from the north to the south of Italy. Voices,
serves as storage for the mafia. In the end, a poetic flight that accents, encounters. With the downgraded, the outsiders of
puts human and animal, myth and politics, on an equal footing, Italian society: seasonal workers, migrants, vagabonds and an-
to advocate the revolt of the down-to-earth. – Bertrand Bacqué archists. Literally homeless. Among them emerges the guardian
figure of Arturo Nicolodi whose liberty cost him dearly.
– Bertrand Bacqué

Screenplay
Maurizio Braucci,
Pietro Marcello Screenplay
Pietro Marcello
Photography
Salvatore Landi, Photography
Pietro Marcello Daria D’Antonio

Editing Editing
Sara Fgaier Aline Hervé

Music Music
Marco Messina, Marco Messina,
Sacha Ricci Mirko Signorile

Production Production
Sara Fgaier, Contact Francesca Cima, Contact
Pietro Marcello The Match Factory Nicola Giuliano True Colours
(Avventurosa) info@matchfactory.de (Indigo Film) +39 06 37 35 2334
Atelier Pietro Marcello 213

Il silenzio di Pelešian L’umile Italia


The Silence of Pelešian L’umile Italia episodio 9x10 Novanta
Pietro Marcello Pietro Marcello, Sara Fgaier
Italy, Russia | 2011 | 30’ | No Dialogue Italy | 2014 | 11’ | Italian

Fr Entre Moscou et Erevan, Pietro Marcello suit le théoricien Fr Pour les 90 ans de l’Istituto Luce, dix cinéastes de la
du « montage à distance » qui reste mutique. Évitant le piège du nouvelle génération ont été invité.e.s à puiser dans les archives
film « à la manière de », Marcello rend un émouvant hommage du fameux institut. Pietro Marcello et Sara Fgaier ont décidé
au réalisateur de Les Saisons (1975) et de Notre siècle (1983), en de rendre hommage au monde paysan de cette Italie « belle et
faisant dialoguer ses images avec celles du maître arménien qui perdue », en accompagnant leurs images de quelques extraits
se révèle être l’une des sources de sa création. du livre de Carlo Levi, Un volto che ci somiglia (1960).

De Zwischen Moskau und Eriwan folgt Pietro Marcello De Anlässlich des 90-jährigen Jubiläums des Istituto Luce
dem Theoretiker des «Remote Editing», der stumm bleibt. Die wurden zehn junge FilmemacherInnen dazu aufgefordert,
Falle des Films «nach Art von» geschickt umschiffend erweist aus den Archiven des berühmten Instituts zu schöpfen. Pietro
Marcello dem Regisseur von Die Jahreszeiten (1975) und von Marcello und Sara Fgaier haben beschlossen, der ländlichen
Notre siècle (1983) eine bewegende Hommage, indem er seine Welt dieses «schönen und verlorenen» Italiens Tribut zu zollen,
Aufnahmen mit denen des armenischen Meisters in Dialog indem sie ihre Bilder mit einigen Auszügen aus Carlo Levis Buch
treten lässt, der sich als eine der Quellen seines Schaffens Un volto che ci somiglia (1960) begleiten.
entpuppt.
En For the 90th anniversary of the Istituto Luce, ten new-
En Between Moscow and Yerevan, Pietro Marcello follows generation filmmakers were invited to dig into the archives of
the theoretician of “distance montage” who remains with- the famous institute. Pietro Marcello and Sara Fgaier decided
drawn. Avoiding the trap of the film “in the style of...”, Marcello to pay tribute to the rural world of this “lost and beautiful” Italy,
pays an emotional tribute to the director of The Seasons (1975) accompanying their images with excerpts from Carlo Levi’s
and Our Century (1983). A dialogue between his images and book, Un volto che ci somiglia (1960). – Bertrand Bacqué
those of the Armenian master, one of the influences of his own
creation. – Bertrand Bacqué

Sound
Emanuele Vernillo

Editing
Sara Fgaier Editing
Patrizia Penzo,
Music Angelo Musciagna
Marco Messina,
Sacha Ricci Production
Istituto Luce-Cinecittà
Production
Rino Sciarretta Contact
(Zivago Media); True Colours Contact
Kinesis Film; info@ Luce-Cinecittà
Avventurosa truecolorfilms.com sales@cinecittaluce.it
214 Atelier Pietro Marcello

La bocca del lupo Martin Eden


The Mouth of the Wolf Pietro Marcello
Pietro Marcello Italy, Germany, France | 2019 | 129’ | Italian
Italy, France | 2009 | 68’ | Italian

Fr La bocca del luppo, c’est d’abord l’histoire d’Enzo et Fr Au-delà du récit d’une ascension sociale et d’une désil-
Marie. Enzo, le multirécidiviste, a passé 27 ans en prison, et lusion tragique, Martin Eden, adapté du roman de Jack London,
Mary, la transsexuelle, l’a attendu inlassablement. C’est aussi le se fait le portrait des dérives politiques du 20e siècle. Mais là
portrait de Gênes, la ténébreuse, entre fiction et documentaire, où Marcello impose une œuvre unique, c’est dans ce mélange
cinéma direct, mises en scène et archives. C’est enfin l’inven- singulier entre fiction et documentaire, archives réelles et fan-
tion d’une forme qui transcende tous les genres. tasmées du temps présent et passé…

De La bocca del luppo, das ist zunächst die Geschichte von De Über die Geschichte von sozialem Aufstieg und tragi-
Enzo und Mary. Der mehrfach vorbestrafte Enzo sass 27 Jahre scher Desillusionierung hinaus schildert Martin Eden, nach
im Gefängnis, und die transsexuelle Mary wartete beharrlich auf dem Roman von Jack London, die politischen Verwerfungen
ihn. Es ist auch ein halbdokumentarisches Porträt von Genua, des 20. Jahrhunderts. Die Originalität des Werkes von Marcello
der Finsteren, zwischen Direct Cinema, Inszenierung und liegt jedoch in dieser einzigartigen Mischung aus Fiktion und
Archiv. Letztlich ist es die Erfindung einer genreübergreifenden Dokumentation, aus realen und fantasierten Archiven der
Form. Gegenwart und der Vergangenheit …

En First and foremost, La bocca del luppo is the story of En Beyond the account of upward mobility and tragic dis-
Enzo and Marie. Enzo, the repeat offender, has spent 27 years in enchantment, Martin Eden, adapted from the novel by Jack
prison, and Mary, the transsexual, has tirelessly waited for him. London, is a portrait of the political vagaries of the 20th century.
It is also a portrait of a dark and mysterious Genoa, straddling But what makes Marcello’s piece of work truly unique is its
fiction and documentary, cinéma direct, staging and archives. singular blend of fiction and documentary, real and imagined
Finally, it’s the invention of a form that transcends all genres. archives from the present time and the past… – Bertrand Bacqué
– Bertrand Bacqué

Photography
Pietro Marcello
Screenplay
Sound Maurizio Braucci,
Emanuele Vernillo Pietro Marcello
Production
Editing Photography Pietro Marcello
Sara Fgaier Alessandro Abate, (Avventurosa);
Francesco Di Ibc Movie
Music Giacomo With Rai Cinema;
Nino Bruno Shellac Sud;
Editing Match Factory
Production Fabrizio Federico, Productions
Francesca Cima, Aline Hervé
Nicola Giuliano
(Indigo Film); Contact Music Contact
Dario Zonta; True Colours Marco Messina, The Match Factory
Avventurosa +39 06 37 35 2334 Sacha Ricci info@matchfactory.de
Atelier Pietro Marcello 215

Per Lucio
For Lucio
Pietro Marcello
Italy | 2021 | 78’ | Italian
Swiss Premiere

Fr Per Lucio rend hommage à un artiste dont les chansons


ont raconté l’Italie lors de changements sociaux et culturels
importants. Partant d’archives, Pietro Marcello retrace la vie
de Lucio Dalla et, ce faisant, met en lumière un pays qui s’est
relevé des ruines de la guerre pour se diriger vers un avenir fait
d’usines et de consommation de masse.

De Per Lucio ehrt einen Künstler, der in seinen Liedern


ein Italien in Zeiten bedeutender sozialer und kultureller
Veränderungen besang. Anhand von Archivmaterial zeichnet
Pietro Marcello das Leben von Lucio Dalla nach und beleuchtet
dabei ein Land, das aus den Ruinen des Krieges aufgestiegen
ist und sich einer Zukunft der Fabriken und des Massenkonsums
zugewandt hat.

En This is a tribute to an artist whose songs told the story of


Italy at a time of social and cultural change. Thanks to an original
use of archive material, Pietro Marcello retraces the life of Lucio
Dalla and, along the way, sheds light on a country that rose from
the ruins of Second World War to move towards a future of fac-
tories, consumerism and mass car production.

Screenplay
Pietro Marcello,
Marcello Anselmo

Photography
Ilyà Sapeha

Sound
Marcos Molina

Editing
Fabrizio Federico

Production Contact
IBC Movie, The Match Factory
Rai Cinema info@matchfactory.de
217

Doc Alliance
Selection

Fr L’association Doc Alliance regroupe sept festivals
 clés de cinéma documen-


taire en Europe – CPH:DOX (Copenhague), Doclisboa (Lisbonne), Dok Leipzig, FID
Marseille, Ji.hlava IDFF, Docs Against Gravity (Varsovie) et Visions du Réel (Nyon). Elle
a pour objectif de soutenir les réalisateur.rice.s et producteur.rice.s dans la diffusion
de leurs œuvres auprès du public : sur le web, avec près de 1900 titres en streaming
sur dafilms.com, et avec une sélection de films de jeunes auteurs européens, choisis
par les membres de Doc Alliance parmi les meilleures productions documentaires
de l’année. Ces films voyagent d’un festival à l’autre avant l’attribution d’un prix par
un jury de critiques. Visions du Réel en présente deux.

De Die Vereinigung Doc Alliance umfasst sieben bedeutende Dokumentarfilm-


Festivals 
in Europa – CPH:DOX (Kopenhagen), Doclisboa (Lissabon), Dok Leipzig,
FID Marseille, Ji.hlava IDFF, Docs Against Gravity (Warschau) und Visions du Réel
(Nyon). Das Ziel ist
 die Unterstützung der RegisseurInnen und ProduzentInnen bei der
Vermittlung der Werke gegenüber dem Publikum – nahezu 1900 Titel sind im Internet
unter dafilms.com verfügbar – und mit einer Auswahl von Filmen junger Europäischer
Autoren,
die die Mitglieder von Doc Alliance aus den besten Doku-produktionen des
Jahres ausgewählt hat.
 Diese Filme durchlaufen vor erhalt eines Preises durch eine
Jury aus Kritikern die unterschiedlichen Festivals. Visions du Réel zeigt zwei dieser
Dokumentarfilme.

En The association Doc Alliance brings together seven
key documentary film


festivals in Europe—CPH:DOX (Copenhagen), Doclisboa (Lisbon), Dok Leipzig, FID
Marseille, Ji.hlava IDFF, Docs Against Gravity (Warsaw) and Visions du Réel (Nyon).
It aims to support directors and producers in distributing their works to the public.
On the web, with almost 1900 titles streaming at dafilms.com and with a selection
of films by young European filmmakers, chosen by the members of doc alliance as
the best documentary productions
of the year. These films go from one festival to
another before the prize is awarded by a jury of critics. Visions du Réel screens two
of them.
218 Doc Alliance

A Black Jesus
Luca Lucchesi
Germany | 2020 | 92’ | Italian, English, French
Swiss Premiere

Fr Dans le village sicilien de Sicu-


liana, un crucifix représentant un Jésus
à la peau noire est vénéré depuis des
siècles. Chaque année, à l’occasion d’une
grande procession organisée en hom-
mage au saint patron, de nombreux.
euse.s émigrant.e.s retournent dans leur village natal pour participer aux célébrations.
Dans ce village traversé par le racisme et les préjugés, la statue du Jésus noir attire
l’attention d’Edward, Peter et Samuel, originaires d’Afrique de l’Ouest, résidant tem-
porairement dans le centre d’accueil de Villa Sikania. Dans un geste de fraternité,
les trois jeunes se portent volontaires pour transporter la statue du Christ noir lors
de la prochaine procession. Avec bienveillance, la caméra de Luca Lucchesi accom-
pagne cette tentative de dialogue qui pousse de nombreux habitant.e.s de Siculiana
à questionner leur rapport à « l’autre », mais aussi à l’histoire du village ainsi qu’à l’un
de ses symboles fondateurs. A Black Jesus se fait l’écho d’une histoire singulière aux
dimensions universelles.

De In dem sizilianischen Dorf Siculiana wird seit Jahrhunderten ein Kruzifix verehrt,
das einen Jesus mit schwarzer Haut zeigt. Jedes Jahr, anlässlich einer grossen
Prozession zu Ehren des heiligen Schutzpatrons, kehren zahlreiche Ausgewanderte
in ihre Heimat zurück, um an den Feierlichkeiten teilzunehmen. In diesem Dorf, in
dem es Rassismus und Vorurteile gibt, zieht die Statue des schwarzen Jesus die
Screenplay Aufmerksamkeit von Edward, Peter und Samuel aus Westafrika auf sich, die vorüberge-
Luca Lucchesi, Hella Wenders hend in dem Aufnahmelager Villa Sikania leben. In einer Geste der Brüderlichkeit
Photography melden sich die drei Jugendlichen freiwillig, um bei der nächsten Prozession die
Luca Lucchesi Statue des schwarzen Christus zu tragen. Wohlwollend begleitet die Kamera von Luca
Sound Lucchesi diesen Dialogversuch, der zahlreiche EinwohnerInnen von Siculiana dazu
Francesco Vitaliti bewegt, ihre Beziehungen «zum anderen» zu hinterfragen, aber auch die Geschichte
Editing des Dorfes und eines seiner Gründungssymbole. A Black Jesus ist der Spiegel einer
Edoardo Morabito, Luca Lucchesi einzigartigen Geschichte mit universellen Dimensionen.
Production
Wim Wenders, Léa Germain (Road Movies) En In the Sicilian village of Siculiana, a crucifix representing a black-skinned Jesus
has been venerated for centuries. Every year, on the occasion of a large procession
Filmography
2020 A Black Jesus organised in honour of the patron saint, many emigrants return to their native land to
2010 Bachelor Party (sf) participate in the celebrations. In this village riddled with racism and prejudice, the
2007 Ultimo modello (sf) statue of the black Jesus attracts the attention of Edward, Peter and Samuel, originally
from Western Africa, living temporarily in the Villa Sikania shelter. In a gesture of fra-
ternity, the three young men volunteer to carry the statue of the black Christ during the
Contact
next procession. With kindness, Luca Lucchesi’s camera accompanies this attempt at
Christa Auderlitzky
Filmdelights dialogue which prompts many inhabitants of Siculiana to question their relationship
+43 1-9443035 with “the Other” but also with the history of the village as well as with one of its found-
office@filmdelights.com ing symbols. A Black Jesus echoes a singular story of universal dimensions. – Alice Riva
Doc Alliance 219

Native Rock
Pedra pàtria
Macià Florit Campins
Spain | 2021 | 76’ | Catalan
Swiss Premiere

Fr Macià et Lau sont deux frères


nés à Minorque, au cœur de la Médi-
terranée. Devenu cinéaste, Macià réside
temporairement aux États-Unis, tandis
que Lau, son cadet, est agriculteur,
resté sur cette petite île à la surface
rocheuse. À partir d’un recueil d’images
à la texture organique, de lettres et de
dessins, le récit nous ramène au paradis
perdu de l’enfance, en érosion constante
par la force des vagues, de la tramon-
tane, par la distance et le temps. Dans
la mémoire des pierres et des paysages
lunaires se cachent les sources de l’iden-
tité locale, des traditions et des rites païens du solstice d’été, perpétués de généra-
tion en génération. « À quel moment nos chemins se sont-ils séparés ? » s’interroge le
réalisateur avec un doux mélange de mélancolie et de culpabilité alors que son frère,
vêtu de peaux de mouton, incarne Jean le Baptiste lors de la fête du Saint. Dans cet
itinéraire intime fait d’amour fraternel, c’est le fils prodigue qui se regarde dans le reflet
de son frère cadet, tout en réfléchissant à voix haute sur les limites de la mémoire et
des images.

De Die Brüder Macià und Lau sind auf der Mittelmeerinsel Menorca aufgewachsen.
Macià, der Filmemacher geworden ist, lebt vorübergehend in den USA, während sein
jüngerer Bruder Lau als Bauer auf der kleinen, felsigen Insel geblieben ist. Ausgehend
von einer Sammlung organisch anmutender Bilder, Briefe und Zeichnungen führt
die Geschichte zurück in das verlorene Paradies der Kindheit, unablässig erodiert
durch die Kraft der Wellen, der Tramontana, Entfernung und Zeit. In den Steinen
und den Mondlandschaften liegen die Quellen der lokalen Identität, Traditionen
und heidnischen Riten der Sommersonnenwende verborgen, die von Generation zu
Generation weitergegeben werden. «Wann haben sich unsere Wege getrennt?», fragt
sich der Regisseur mit einer Mischung aus Melancholie und Schuldgefühlen, während
sein in Schaffelle gehüllter Bruder am Johannistag Johannes den Täufer verkörpert. In
Photography, Editing dieser aus brüderlicher Liebe gemachten Annäherung betrachtet sich der verlorene
Macià Florit Campins Sohn im Spiegelbild seines jüngeren Bruders und denkt dabei laut über die Grenzen
Sound der Erinnerung und der Bilder nach.
Míriam Guerra, Jordi C. Corchs
Music En Macià and Lau are two brothers born in Menorca, in the heart of the
Francesc Catalán, Alan Florit Mediterranean Sea. Now a filmmaker, Macià is temporarily residing in the United
Production States, while Lau, the younger brother, is a farmer who has remained on this small rocky
Macià Florit Campins, Xavier Puig Guitart island. From a collection of organically textured images, letters and drawings, the story
(Elsabeth produccions) takes us back to the lost paradise of childhood, constantly eroded by the force of the
Filmography waves, of the Tramontane wind, of distance and time. Hidden in the memory of the
2021 Native Rock stones and the lunar landscapes lie the sources of local identity, traditions and sum-
mer solstice pagan rites, perpetuated from generation to generation. “At what point
did our paths separate?” wonders the director with a gentle blend of melancholy and
Contact
guilt as his brother, dressed in sheepskin, plays the role of John the Baptist during the
Macià Florit Campins
Elsabeth produccions Saint’s celebration. In this intimate journey of brotherly love, it is the prodigal son who
+34 622927468 looks at himself in the reflection of his younger brother, while reflecting aloud on the
elsabeth@elsabethproduccions.com limits of memory and images. – Javier Martín
221

Projections Spéciales
222 Projections Spéciales

Atelier archives HEAD × RTS


Switzerland | 2021 | 80’ | French
World Premiere

Fr Dans le cadre d’un partenariat entre le Département Cinéma de la HEAD – Genève


et Les Archives de la RTS, des étudiant.e.s en option montage, s’emparent des archives
de la Télévision Suisse Romande pour créer des films autour de la notion de « luttes ».
Est-ce que les luttes d’hier sont les mêmes que celles d’aujourd’hui ? Comment se
réapproprier des archives en vue d’un nouveau récit sans trahir leur sens initial ? De
la résistance des espaces culturels alternatifs dans les années 1990 à l’évolution des
actions féministes, en passant par les manifestations antiracistes, les mouvements
d’occupation d’espaces publics ou encore l’activisme écologique, les étudiant.e.s
posent leur regard sur ce que racontent les luttes d’hier, celles d’aujourd’hui et de
demain.

De Im Rahmen einer Partnerschaft zwischen dem Filmdepartement der HEAD –


Genève und Les Archives de la RTS haben Studierende mit der Option Schnitt die Archive
des Senders Télévision Suisse Romande genutzt, um Filme rund um Thema «Kämpfe»
zu kreieren. Sind die Kämpfe von gestern die gleichen wie jene von heute? Wie kann
man sich die Archive neu aneignen, um eine neue Geschichte zu erzählen, ohne ihren
ursprünglichen Sinn zu verraten? Vom Widerstand der alternativen Kulturmilieus in den
1990er-Jahren über antirassistische Veranstaltungen, die Besetzung von öffentlichen
Räumen und Umweltaktivismus bis zur Entstehung des feministischen Aktivismus
richten die Studierenden den Blick auf die Kämpfe der Vergangenheit, der Gegenwart
und der Zukunft.

En As part of the partnership between the Film Department of the Geneva University
of Art and Design and Radio Télévision Suisse’s archive department, students in the
editing option take possession of the archives to create films around the notion of
“struggles”. Are the struggles of yesterday the same as those of today? How can the
Production archives be reclaimed to write a new narrative without betraying their initial meaning?
HEAD – Genève
From the resistance of alternative cultural spaces in the 1990s to the evolution of femi-
Contact nist actions, via anti-racism demonstrations, movements to occupy public spaces or
Delphine Jeanneret (HEAD – Genève) even ecological activism, students cast their gazes on what the struggles of yesterday,
delphine.jeanneret@hesge.ch today and tomorrow have to tell us. – Delphine Jeanneret
Projections Spéciales 223

Le Chant des vivants


Songs of the Living
Cécile Allegra
France | 2021 | 82’ | English, French
World Premiere

Fr Construit à partir de chants et


de souvenirs, ce film musical puissant et
sensible retrace avec une grande liberté
narrative l’expérience traumatisante de
jeunes survivant.e.s venu.e.s de diffé-
rentes régions d’Afrique. Dans le village
de Conques en France, ces jeunes trouvent des interlocuteur.rice.s et un espace leur
permettant une élaboration thérapeutique par le travail corporel et la parole. Pour les
travailleur.euse.s sociaux qui leur prêtent une oreille attentive en prenant des notes
minutieuses, le dit et le non-dit sont doués du même poids symbolique. Le passé est
reconstruit à partir de souvenirs et de silences. Grâce à la contribution généreuse
du musicien et compositeur Mathias Duplessy, les personnages de Cécile Allegra
peuvent exorciser leurs fantômes, chanter leur douleur, exprimer leurs peurs et les
sentiments contradictoires vis-à-vis de leur passé. Surtout, ils.elles peuvent continuer
à vivre et entrevoir l’avenir. L’arc dramatique du film se conclut ainsi sur un hymne
émouvant à la vie.
Photography
Thibault Delavigne De Dieser brandaktuelle Musikfilm, der mit grosser Sensibilität und erzähleri-
Sound scher Freiheit aus Songs und Erinnerungen aufgebaut ist, beleuchtet die trauma-
Alexandre Lesbats tischen Erfahrungen junger Überlebender aus verschiedenen Teilen Afrikas. In dem
Editing französischen Dorf Conques finden sie gute Gesprächspartner und einen Raum für
Michael Phellippeau, Fabrice Salinié ihre therapeutische Aufarbeitung durch Körperarbeit und das gesprochene Wort.
Music Das Gesagte und das Ungesagte hat in den Ohren der SozialarbeiterInnen, die ih-
Mathias Duplessy nen aufmerksam zuhören und genaue Notizen machen, das gleiche symbolische
Production
Gewicht. Die Vergangenheit wird mit Erinnerungen und Schweigen aktualisiert. Dank
Delphine Morel (TS Productions) des grosszügigen Beitrags des Musikers und Komponisten Mathias Duplessy gelingt
es Cécile Allegras Figuren, ihre Geister zu exorzieren, ihren Schmerz zu besingen,
Filmography
2021 Le Chant des vivants ihre Ängste und ihre Widersprüche in Bezug auf die Vergangenheit auszudrücken.
2018 Libye, anatomie d’un crime So wagen sie schliesslich, weiter zu leben, eine mögliche Zukunft zu haben. Und der
2018 Marseille, ils ont tué mon fils (mlf) Spannungsbogen des Films schliesst in einer bewegenden Hymne an das Leben ab.
2016 Electricité, le montant de la facture
2016 Italie et Mafia : un pacte sanglant (mlf) En Constructed through songs and memories, this powerful and sensitive musical
2014 Voyage en barbarie
film recounts with great narrative freedom the traumatic experience of young survivors
2012 Une enfance au travail :
En Europe aussi (mlf) from different parts of Africa. In the French village of Conques, they find interlocu-
2011 La Brigade anti-narcotiques de Naples tors and a space for therapeutic elaboration, through body work and spoken word. In
(mlf) the latter case, the social workers who listen to them and take careful notes, what is
2010 Haïti, la blessure de l’âme (mlf) and isn’t said have the same symbolic weight. The past is reconstructed from memo-
ries and silences. Thanks to the generous contribution of the musician and composer
Mathias Duplessy, Cécile Allegra’s characters succeed in exorcising their ghosts, sing
Contact
Delphine Morel their pain, and express their fears and contradictions of their past. Above all, they can
TS Productions continue to live and glimpse the future. The film’s dramatic arc thus concludes with
dmorel@tsproductions.net a moving hymn to life. – Violeta Bava
224 Projections Spéciales

Philly D.A.
Ted Passon, Yoni Brook
United States | 2021 | 480’ | English
World and Swiss Premieres

Fr Larry Krasner est élu « district


attorney » de Philadelphie en 2018. À
l’échelle locale, il n’y a pas plus puissant
que ce procureur et son bureau de 600
fonctionnaires en charge de légiférer.
Issu d’une frange « progressiste » militant
pour les droits civiques, il est élu sur un
programme de réformes profondes du
système judiciaire à Philadelphie, ville
détenant le triste record du plus haut
taux d’incarcération du pays. Krasner
entend mener une « expérience » radi-
cale pour déconstruire un système dis-
criminant et violent, mais se retrouve en
charge d’une vaste équipe qu’il a désavouée durant des années, et en prise directe
avec des autorités de police cultivant une haine contre lui et pour-tant sommées de
faire respecter ses lois. C’est alors l’escalade d’une bataille politique et médiatique,
où chaque nouveau pas du procureur peut provoquer un séisme. Ted Passon et Yoni
Brooke en tirent un thriller politico-judiciaire des plus haletants en huit épisodes, avec
un accès sans précédent aux bureaux du D.A., révélant les profondes fractures d’un
pays en plein déchirement.

De 2018 wurde Larry Krasner zum «District Attorney» von Philadelphia gewählt. Auf
lokaler Ebene hat niemand mehr Macht als dieser Staatsanwalt und sein Büro mit 600
Photography Beamten, die Gesetze erlassen. Er kommt aus einer «progressistischen» Randgruppe,
Yoni Brook die für die Bürgerrechte kämpft, und wurde auf der Grundlage eines Programms für
Editing tiefgreifende Reformen des Justizsystems von Philadelphia gewählt, der Stadt, die
Dita Gruze, Adriana Pacheco, Rubin Daniels Jr., den traurigen Rekord der meisten Inhaftierungen des Landes hält. Krasner will für ein-
Hemal Trivedi, Jim Hession en radikalen «Wandel» sorgen, um das diskriminierende und von Gewalt geprägte
Music System abzuschaffen, ist jedoch plötzlich für ein riesiges Team verantwortlich, das
Dan Deacon er über Jahre hinweg in Abrede gestellt hat, und steht in direktem Kontakt mit den
Production Polizeibehörden, die ihm Hass entgegenbringen, aber gleichzeitig den Auftrag haben,
Ted Passon, Yoni Brook (All Ages Productions); seine Gesetze durchzusetzen. Es ist die Eskalation eines politischen und medialen
Nicole Salazar; Josh Penn; Kampfes, in dem jeder neue Schritt des Staatsanwalts ein Erdbeben auslösen kann.
Michael Gottwald Ted Passon und Yoni Brooke machen daraus einen spannenden Polit- und Justizthriller
Filmography in acht Kapiteln, mit nie dagewesenem Zugang zu den Büros des D. A., der das ganze
Ted Passon Ausmass der tiefen Spaltung eines zerrissenen Landes zeigt.
2021 Philly D.A (TV series)
2017 K.9. Undercover (TV series)
En Larry Krasner is elected Philadelphia District Attorney in 2018. At the local level,
2003 Robot Boy (sf)
there is nobody more powerful than this prosecutor and his office of 600 civil ser-
Yoni Brook
vants tasked with legislating. Coming from a “progressive” fringe campaigning for
2021 Philly D.A (TV series)
2017 Mr. Yellow Sweatshirt (sf) civil rights, he is elected on a programme of deep reforms to the justice system in
2010 The Calling Philadelphia, a city with the nation’s highest incarceration rate. Krasner intends to
2008 Independent Lens (TV series) run a radical “experiment” to deconstruct a discriminating and violent system, but
finds himself in charge of a huge team that he has disavowed for years, and in direct
confrontation with police authorities fuelling hatred against him yet called upon to
Contact
enforce his laws. A political and media battle escalates, in which each new step by the
Ana Vicente
Dogwoof prosecutor can cause an earthquake. Ted Passon and Yoni Brooke create a gripping
+44 2072536244 politico-legal thriller in eight episodes, with unprecedented access to the DA’s offices,
ana@dogwoof.com revealing the deep divides of a country that is tearing itself apart. – Aurélien Marsais
225

Participation culturelle
Kulturelle Teilhabe
Cultural Outreach
226

Participation Projections Concours


culturelle spéciales Reflex Festival
Né d’une alliance entre le Service
La Lanterne Magique – Que d’émotions ! école-médias de Genève et Visions du
Durant le Festival, parents et enfants Réel, le Festival Reflex est un concours
sont amené.e.s à découvrir le cinéma de de réalisation de films de trois minutes
manière ludique et pédagogique, à pour les 12-26 ans. Cette année, le
Une vue d’ensemble des activités et travers les yeux de jeunes écolières et thème du concours est Fragment.
projets de participation culturelle écoliers. Comment le cinéma restitue-
de Visions du Réel 2021, si le Festival t-il les émotions éprouvées dans la
avait eu lieu dans sa forme initiale. « vraie vie » ? Rencontres
Participation culturelle Ciné Senior et discussions
Visions du Réel met en place de nom- Visions du Réel invite les seniors de
breux projets pour que les différents la région à venir gratuitement à une Rendez-vous culture
publics qui côtoient le Festival puissent projection, en collaboration avec Pro En collaboration avec Pro Senectute,
apprivoiser le cinéma du réel, aiguiser Senectute. Visions du Réel propose deux rendez-
leur sens critique, se prêter à la réalisa- vous privilégiés : une découverte de
tion ou échanger autour des films dans la programmation, lors d’un moment
un cadre convivial. Ces projets ont pour VdR at School d’échanges avec les responsables
but de donner des clés d’entrée et de du bureau de programmation durant
rendre le Festival accessible et inclusif Séances scolaires au Festival la conférence de presse, et durant le
pour toutes et tous. L’offre scolaire de Visions du Réel Festival, un moment d’échanges avec
se décline en différentes formules de un.e professionnel.le du cinéma à la
projections et d’accompagnement suite d’une projection.
Ateliers pédagogique. Les élèves du Secondaire
I et II ont la possibilité d’assister à une Balades thématiques
Atelier Philosophie pour les enfants projection scolaire en matinée durant le Afin de prolonger les discussions
Visions du Réel propose un atelier pour Festival, au Théâtre de Marens à Nyon autour des films dans une atmosphère
les enfants âgés de six à dix ans, visant ou au Théâtre de Grand-Champ à Gland. extérieure, plus sécurisante au niveau
à les familiariser avec le cinéma du Une autre formule permet de disposer des normes sanitaires, nous proposons
réel, au travers de la philosophie. Cet d’une carte journalière pour le Festival au public des balades thématiques
atelier conçu et animé par l’association et d’une proposition de parcours de entre les différentes salles de cinéma
Moment des Philosophes se base sur films. Une rencontre avec un.e profes- du Festival après certaines projections.
l’interactivité et l’échange. sionnel.le du cinéma est également Des chercheur.euse.s de l’Université
proposée. de Lausanne commenteront le film
Atelier d’écriture et emmèneront le public dans une
Après une première expérience très Plateforme scolaire toute l’année– balade-discussion conviviale.
enrichissante en 2020, Visions du Réel VdR at School
s’allie une nouvelle fois avec La Pépin- La plateforme Visions du Réel at School, Stammtisch
ière pour proposer un atelier d’écriture lancée le 26 novembre 2020 en Suisse En collaboration avec l’Université de
autour de la critique de films, à destina- romande, met à disposition des ensei- Lausanne, Visions du Réel propose
tion des jeunes et des moins jeunes. gnant.e.s des films issus de différentes au public des rendez-vous quotidiens
éditions du Festival. Ils sont accompa- afin de prolonger les discussions
gnés de matériel pédagogique et peu- autour des films de manière conviviale
vent être vus en classe ou à la maison. à l’heure de l’apéro.

Formations pour enseignant.e.s Les Voisin.e.s de Visions du Réel


Visions du Réel propose une soirée Le Festival propose une présentation
pédagogique en collaboration avec la de son programme, à la bibliothèque
HEP Vaud ainsi qu’une demi-journée de Nyon, afin de se présenter aux
avec une chercheuse de l’UNIL. Ces habitant.e.s du quartier de Perdtemps
deux formations permettent de donner et aux Nyonnais.e.s en général.
des clés pour mobiliser le cinéma du
réel en classe et de remettre en ques-
tion les codes du documentaire.
227

Jury et Accessibilité
Comité et Inclusion
Jury des jeunes Label Culture Inclusive CarteCulture Caritas
Composé d’élèves de plusieurs écoles Visions du Réel a entamé en 2020 Le Festival collabore depuis 2012 avec
et gymnases entre Genève et Lausanne, des démarches permettant d’obtenir Caritas Vaud en proposant des tarifs bas
le Jury des jeunes remet deux prix, pour le label « Culture inclusive ». aux détenteur.trice.s de la CarteCulture.
le court métrage et le moyen métrage
le plus innovant. Il s’agit d’un projet de Groupe de travail « publics seniors » Audiodescription
grande envergure ayant un impact im- Afin de permettre une inclusion En collaboration avec Regards Neufs,
portant sur la construction d’un regard optimale des plus âgé.e.s, un groupe Visions du Réel propose des projections
critique. de travail composé de plusieurs seniors, avec audiodescription pendant le
d’une animatrice socio-culturelle Festival pour les personnes aveugles
Comité de l’UNIL et de la responsable de la participation et malvoyantes.
Un comité composé d’étudiant.e.s culturelle du Festival s’est penché sur
en cinéma a sélectionné quatorze films les questions d’accessibilité du Festival.
de l’édition 2021 en vue d’une série
de projections au Vortex au cours de Opération Chaise rouge
l’année académique suivante. Proposée par la Croix-Rouge vaudoise
et Pro Infirmis Vaud, l’opération Chaise
rouge offre un accompagnement
personnalisé et adapté aux personnes
vivant avec différentes situations de
handicap.
228

Kulturelle Sondervorführungen Wettbewerb


Teilhabe Die Zauberlaterne
Während des Festivals entdecken Eltern
Reflex Festival
Das aus einer Zusammenarbeit
und Kinder das Kino auf spielerische zwischen dem Service écoles-médias
und pädagogische Weise durch die de Genève und Visions du Réel entstan-
Augen junger Schülerinnen und Schüler. dene Festival Reflex ist ein Wettbewerb
Wie werden «im richtigen Leben» für die Produktion von dreiminütigen
Projekte und Ereignisse die während erlebte Emotionen im Kino reproduziert? Filmen für 12-26-Jährige. Das diesjährige
Visions du Réel 2021 statt gefunden hät- Thema des Wettbewerbs lautet
ten, hätte das Festival in ursprünglicher Ciné Senior Fragment.
gedachten Form existiert. In Zusammenarbeit mit Pro Senectute
lädt Visions du Réel Seniorinnen
Kulturelle Teilhabe und Senioren aus der Region zu einer Begegnung
Visions du Réel bietet zahlreiche
Projekte, um den verschiedenen
kostenlosen Filmvorführung ein.
und Diskussionen
Publikumsgruppen des Festivals die
Möglichkeit zu geben, sich dem Kino VdR at School Der Kulturtreff
des Realen anzunähern, ihren kritischen In Zusammenarbeit mit Pro Senectute
Sinn zu schärfen, sich mit dem Filme- Schulvorführungen während bietet Visions du Réel zwei besondere
machen zu beschäftigen oder sich in des Festivals Begegnungen an: Eine Entdeckung
geselliger Runde über Filme auszu- Visions du Réel bietet verschiedene der Programmgestaltung bei einem
tauschen. Diese Projekte sollen einen Angebote für Schulen mit Vorführungen Austausch mit den verantwortlichen
Einstieg in die Materie ermöglichen und pädagogischer Begleitung. Programmgestaltern während der
und das Festival für alle erreichbar und SchülerInnen der Sekundarstufe I und Pressekonferenz und während des
inklusiv machen. II können während des Festivals vormit- Festivals einen Austausch mit einer Film-
tags eine Schulvorführung im Théâtre fachperson nach einer Vorführung.
de Marens in Nyon oder im Théâtre de
Ateliers Grand-Champ in Gland besuchen. Eine Themenspaziergänge
andere Pauschale bietet ihnen einen Um die Diskussionen rund um die
Philosophie-Atelier für Kinder Tagespass für das Festival und einen Filme in einer Umgebung zu verlän-
Visions du Réel bietet ein Atelier für Filmparcours. Auch eine Begegnung mit gern, in der die Sicherheit angesichts
Kinder im Alter von sechs bis zehn einer Filmfachperson wird angeboten. der gegenwärtigen Gesundheitslage
Jahren an, das sie durch die Philosophie besser gewährleistet werden kann,
an das Kino des Realen heranführen Ganzjährige Schulplattform – schlagen wir dem Publikum nach
soll. Dieses interaktive, auf Austausch VdR at School bestimmten Vorführungen Themenspa-
beruhende Atelier wird von Moment Die Plattform Visions du Réel at School, ziergänge zwischen den verschiedenen
des Philosophes gestaltet und geleitet. die am 26. November in der Westsch- Vorführungssälen des Festivals vor.
weiz gestartet wurde, stellt Lehr- ForscherInnen der Universität Lausanne
Schreibatelier personen Filme aus verschiedenen kommentieren den Film und nehmen
Nach einer ersten, sehr bereichernden Ausgaben des Festivals zur Verfügung. das Publikum auf eine gesellige
Erfahrung im Jahr 2020 bietet Visions du Begleitende Unterrichtsmaterialien Diskussionsrunde mit.
Réel gemeinsam mit La Pépinière erneut können im Unterricht oder zu Hause
ein Schreibatelier rund um die Filmkritik angesehen werden. Stammtisch
an, das sich an junge und nicht mehr In Zusammenarbeit mit der Universität
ganz junge Menschen richtet. Fortbildung für Lehrpersonen Lausanne lädt Visions du Réel das
Visions du Réel bietet einen Bildungs- Publikum täglich ein, die Diskussionen
abend in Zusammenarbeit mit der HEP rund um die Filme in geselliger Runde
Vaud und einen halben Tag mit einer bei einem Aperitif fortzuführen.
Forscherin an der UNIL an. Diese beiden
Fortbildungsangebote liefern Ansätze, Visions du Réel in der Nachbarschaft
um das Kino des Realen im Klassen- Das Festival bietet eine Präsentation
zimmer umzusetzen und die Codes des seines Programms in der Bibliothek
Dokumentarfilms zu hinterfragen. von Nyon an, um sich den BewohnerIn-
nen des Stadtteils Perdtemps und der
Bevölkerung von Nyon im Allgemeinen
vorzustellen.
229

Jury und Barrierefreiheit


Ausschuss und Inklusion
Jugendjury Label Kultur inklusiv Caritas KulturLegi
Die Jugendjury setzt sich aus Im Jahr 2020 begann Visions du Réel Seit 2012 arbeitet das Festival mit der
Schüler-Innen mehrerer Schulen und den Prozess für den Erhalt des Labels Caritas Waadt zusammen und bietet
Gymnasien zwischen Genf und «Kultur inklusiv». InhaberInnen der KulturLegi günstige
Lausanne zusammen. Sie vergibt zwei Tarife.
Preise für den innovativsten Kurzfilm Arbeitsgruppe Seniorenpublikum
und Mittellangfilm. Es handelt sich um Um ältere Menschen optimal Audiodeskription
ein Grossprojekt, das einen erhebli- einzubeziehen, befasste sich eine aus In Zusammenarbeit mit Regards
chen Einfluss auf die Entwicklung eines mehreren Senioren, einer soziokultu- Neufs bietet Visions du Réel während
kritischen Blickes hat. rellen Animatorin und dem Verantwort- des Festivals Vorführungen mit
lichen für die kulturelle Teilhabe des Audiodeskription für blinde und
UNIL-Ausschuss Festivals bestehende Arbeitsgruppe sehbehinderte Menschen an.
Ein Ausschuss von FilmstudentInnen mit den Fragen der Barrierefreiheit
wählte vierzehn Filme aus der Ausgabe des Festivals.
2021 für eine Reihe von Vorführungen
im Vortex während des folgenden Operation «Chaise rouge»
akademischen Jahres aus. Die vom Waadtländer Roten Kreuz und
Pro Infirmis Vaud angebotene Aktion
«Chaise rouge» bietet Menschen, die
mit verschiedenen Arten von Behin-
derungen leben, individuelle und ange-
passte Unterstützung.
230

Cultural Special screenings Competition


Outreach La Lanterne Magique
During the Festival, parents and children
Reflex Festival
Created from an alliance between the
discover film in a fun and educational School-Media Service of Geneva
way, through the eyes of primary school- and Visions du Réel, the Reflex Festival
children. How does film reproduce the is a competition for three-minute
emotions felt in “real life”? films directed by 12-26 year-olds. This
Projects and activities which would have year, the theme is Fragment.
taken place during Visions du Réel 2021 Ciné Senior
in its planned form. Visions du Réel invites the region’s
senior citizens to come to a free screen- Encounters
Cultural outreach
Visions du Réel puts many projects
ing, in collaboration with Pro Senectute.
and discussions
in place so that the different audiences
who frequent the Festival may grasp VdR at School Cultural meetings
documentary film, sharpen their critical In collaboration with Pro Senectute,
faculties, try their hand at directing School screenings at the Festival Visions du Réel proposes two special
or discuss the films in a friendly atmo- The Visions du Réel school offering events: one to find out more about
sphere. The aim of these projects is takes various forms of screenings and the programming, during a discussion
to provide an opening and make the pedagogical support. During the with the programming office managers
Festival accessible and inclusive Festival, pupils in “Secondaire I” and at the press conference and, during
to all. “Secondaire II” classes can attend the Festival, a chat with a film profes-
a school screening in the morning at sional following a screening.
the Théâtre de Marens in Nyon or at
Workshops the Théâtre de Grand-Champ in Gland. Themed walks
Another option provides for a daily To extend the discussions of films
Philosophy Workshop for Children pass for the Festival and a ’film trail’ in an outdoor setting, which is safer in
Visions du Réel proposes a workshop proposal. A meeting with a film terms of health standards, we offer
for children aged from six to ten, professional is also proposed. the public themed walks between the
with the aim of familiarizing them with Festival’s different theatres after
documentary film through philosophy. All-year-round school platform – certain screenings. lecturer from the
This interactive, exchange-based VdR at School University of Lausanne will comment
workshop is designed and run by The Visions du Réel at School platform, on the film and lead the audience
Moment des Philosophes. launched on 26 November in French- on a friendly walk-discussion.
speaking Switzerland, provides teachers
Writing Workshop with films from different editions of Stammtisch
After an initial, very rewarding expe- the Festival. They are accompanied by In collaboration with the University of
rience in 2020, Visions du Réel is joining educational material and can be Lausanne, Visions du Réel proposes the
forces once again with La Pépinière to viewed in class or at home. public daily encounters to extend the
offer a writing workshop based around discussions of films in a friendly setting
film criticism, for young and not-so Courses for teachers at aperitif time.
young people. Visions du Réel proposes a peda-
gogical evening in collaboration with The Neighbours of Visions du Réel
HEP-Lausanne as well as a half-day The Festival offers a presentation
with a lecturer from UNIL (University of of its programme, at Nyon Library,
Lausanne). These two courses will as an introduction for the inhabitants
provide the keys to using documentary of the Perdtemps district and the
film in class and to re-evaluating people of Nyon in general.
the codes of the documentary genre.
231

Jury and Accessibility


Committee and Inclusion
Youth Jury Inclusive Culture Label Caritas Culture Card
Made up of pupils from several In 2020, Visions du Réel began Since 2012, the Festival has been
secondary and high schools between the process enabling it to obtain collaborating with Caritas Vaud
Geneva and Lausanne, the Youth the “Inclusive Culture” label. and offering low prices to ’Culture
Jury awards two prizes, for the most Card’ holders.
innovative short and medium films. “Senior citizen audience”
A far-reaching project with a significant Working Group Audio description
impact on the construction of critical To enable the optimal inclusion In collaboration with Regards Neufs,
perspective. of the oldest audiences, a working Visions du Réel offers screenings
group made up of several senior with audio description for the blind
UNIL Committee citizens, a sociocultural facilitator and visually impaired during the
A committee made up of film students and the Festival’s head of cultural Festival.
selected 14 films from the 2021 edition participation has focused on ques-
for a series of screenings at the Vortex tions of accessibility to the Festival.
during the following academic year.
“Chaise Rouge” Operation
Run by the Vaud Red Cross and Pro
Infirmis Vaud, the Chaise Rouge
operation offers personalised and
adapted support for people living
with a disability.
232
233
L’ECAL à Visions du Réel 2021

La cabane en pierre, ECAL/Myriam Guyenard


Sélection Opening Scenes
• Soraya Luna, Elisa Gómez Alvarez
Film de diplôme 2020
Master Cinéma ECAL/HEAD
• La cabane en pierre, Myriam Guyenard
Film d’atelier 2020
Bachelor Cinéma

Masterclass ECAL
Invité d’honneur Visions du Réel
Emmanuel Carrère, écrivain,
scénariste, réalisateur

Plus d’informations
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pour la scène et l’audiovisuel
Lausanne | 021 313 44 55
info@ssa.ch | www.ssa.ch

Coopérative suisse pour les droits


d’auteurs d’œuvres audiovisuelles
Berne | 031 313 36 36
Lausanne | 021 323 59 44
mail@suissimage.ch | www.suissimage.ch
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visions sud est

Photo: «The Letter» de Maia Lekow & Christopher King © trigon-film.org


Swiss production fund
Le fonds suisse visions sud est
soutient des productions de longs
métrages en provenance d’Afrique,
d’Asie, d’Amérique Latine et
d’Europe de l’Est.
En 2021, visions sud est s’associe à
Visions du Réel et soutient le meilleur
projet présenté au sein des activités
de Visions du Réel Industry.

La DDC soutient visions sud est et Visions du Réel pour


la promotion des cinéastes du Sud et de l’Est
262

Équipe
Direction Rédaction catalogue Industry
Émilie Bujès Violeta Bava Madeline Robert
Directrice artistique Tom Bidou Reponsable Industry
Martine Chalverat Emilie Bujès Mateo Ybarra
Directrice administrative Emmanuel Chicon Coordinateur Industry
et opérationnelle Rebecca De Pas Gudula Meinzolt
Camille Kaiser Conseillère spéciale
Programme Aurélien Marsais Violeta Bava
Astrid Silva Javier Martín Consultante Industry
Responsable du bureau Alice Riva Jasmin Basic
de programmation Consultante Industry,
Emmanuelle Esmail-Zavieh Administration sélection de projets
Coordinatrice du bureau Clément Wegmann Ludivine Barro
de programmation Coordinateur administratif Film Market
William Le Personnic et responsable du Teresa Mignolli
Stagiaire programme développement durable Publications et secrétaire Jury
Mourad Moussa Martine Gilliéron Antigoni Papantoni
Coordinateur catalogue Comptable Guest Reception Coordinator
et programme
Jennifer Siegrist Production Communication & partenariats
Coordinatrice catalogue Hélène Gandar Pauline Cazorla
et programme Responsable de production Responsable de communication
James Berclaz-Lewis Laura Grand et partenariats
Relecture Stagiaire production Audrey Gros
Dimitri De Preux et administration Responsable
Relecture Indra Berger communication digitale
Coordinatrice événements Séraphine Sallin-Mason
Comité de sélection broadcasting et aide hospitalité Stagiaire communication
Violeta Bava Félix Tatzber Loïc Sutter
Emmanuel Chicon Responsable staff Communication digitale
Rebecca De Pas Virginie Portier Camille Poudret
Javier Martín Responsable Communication digitale
Alice Riva participation culturelle Ursula Pfander
Elena López Riera Cléa Masserey Responsable du bureau
Présélection Coordinatrice de presse
Aurélien Marsais participation culturelle Anusha Kanappa
Présélection Amandine Bula Stagiaire presse
Charlotte Serrand Responsable hospitalité Gloria Zerbinati
Présélection Àdria Puerto I Molina Attachée de presse
Responsable accréditations internationale
Consultant.e artistique Ekaterina Vytchegzhanina Erika Nieva da Cunha
Emmanuel Chicon Assistante accréditations Responsable vidéos
Paolo Moretti Linda Hendriksen Delphine Mouly
Madeline Robert Responsable billetterie Olivier Company
Jean-Pierre Gilliéron Laurène Piron
Correspondant.e Responsable sécurité et caisses Youssef Youssef
Bruni Burres Hélder Fernandes Équipe vidéos
États-Unis Responsable chauffeurs Nikita Thévoz
Marina Drozdova Nicolas Brodard
Russie Photographes
Ellie Jo
Corée du Sud
Hicham Falah
Maroc
263

Conseil de fondation Sous-titrages


Raymond Loretan* Raggio Verde Sottotitoli, Roma
Président Barbara Bialkowska
Gilles Pache* Responsable générale
Vice-Président Giacomo Cola
Yvan Quartenoud* Anna Serralunga
Trésorier Luca Caroppo
Guillaume Etier* Coordinateur
Bernadette Nelissen Thierry Bouscayrol
Lionel Baier* Luca Bisante
Andreas Bachmann-Helbling
David Rihs Technique
Olivier Thomas Imersis SA, Giuseppe Greco,
Irène Challand Julien Lüthi et Benjamin Ruey
Pauline Gygax
Sonia Weil* Traducteur.ice.s programme,
Cornelia Seitler Catalogue et festival
Interlignes, Genève
*Membres du bureau Elodie Flachaire
du Conseil de fondation Émilie Flachaire

Gaston Nicole, Identité visuelle,


Jean Schmutz, Claude Ruey graphisme et composition
Présidents d’honneur Schaffter Sahli

Infrastructures Maintenance informatique


& décoration Mémoire Vive, Emerick Catelan,
Nadia Crivelli Sashka Kauffmann
Responsable infrastructures Netoxygen, Jonathan Ernst
et décoration
Thomas Brodmann Site web
Gaël Bouvet Daisybell, Sacha Beraud
Florian Closset
Mikael Birraux Nettoyages
Mathilde Bierens de Haan Passion Services Sàrl,
Gamal Guemmaz Yvan Rochat
Rémi Scotto Les équipes de la Ville de Nyon
Adelis Gheno Les équipes de la Ville de Gland
Nicolas Delaroche
Maxime Wagner Restauration
Milo Läser La Roulotte – Association
Jeanne Graf le Trait d’Unyon
Cuisinière O’les Terrasses du Lac
L’équipe du bar du
Projections Théâtre de Grand-Champ
Piero Clemente Usine à Gaz
Responsable projections Chef Falafel
& contrôle des copies Biotruck
Marco Stefani Thaï Tham
Responsable son,
images et projections ... et tout le staff auxiliaire et bénévole,
Laure Donzé merci à chacun.e !
Projectionniste
Jérémy Chevalier
Projectionniste
Susanne Kaelin
Projectionniste
Christian Saccoccio
Projectionniste
Maya Corboud
Projectionniste
265

Et merci à…
Academy of Media Arts Cologne Epsilon Nyon Région Tourisme
ACE-Partners EURODOC On & For
Amag Services SA European Film Market/ Internationale Ouaga Film Lab
Ambassade de France en Suisse Filmfestspiele Berlin Paléo Festival
ARF/FDS Eventival Passion Services sàrl
Asterisk* Everness Hotel & Resort Pro Infirmis
Astra Film Festival Eye Film Institute Reïdyo
Austrian Film Commission Fantoche Regards Neufs
Bati Plus far° Nyon Région de Nyon
Bibliothèque de Nyon Festival dei Popoli Réseau Cinéma CH
Big Game Festival International de Films de RIDM
Brasil Cine mundi Fribourg Rive Jazzy
Bunq’inn FIC Valdivia RSI
Busan IFF FID Marseille Schaffter Sahli
Bussard Design St-Prex FIFDH Sarajevo Film Festival
Captain’Mousse Filmbulletin Sem Production
Caribana Festival Filmpodium Bienne SIC Nyon
Caritas Filmhet Budapest Sixpack Films
Cartagena IFF Flanders Image Société académique Vaudoise
Carthage Film Festival Fondation Guido Comba Société des Hôteliers de la Côte (SHLC)
C&Co Fondation Simon l. Patiño Solothurner Filmtage
Challande German Films SRF
Château de Bossey Goethe-Institut e.V SSFV
Château de Nyon Hapax Swan – Swiss Women’s Audiovisual
Chiledoc HEP Lausanne Network
Celeautoit Hostellerie du XVIe Siècle Taiwan Docs
Cinando Hôtel Base Nyon Taiwan IDFF
Cinébulletin Hôtel de l’Ange Théâtre de Vidy
CinéClub Nyon Hôtel des Alpes Torino Film Festival
Ciné-Doc Hôtel La Barcarolle Tribeca Film Festival
Cinéforom Hôtel Real Underhill Festival
Cinélibre Institut Français Unifrance
Cinematte Bern International Documentary Film Festival Usine à Gaz
Cineworx Flahertiana Vélocité
Cinéma ABC, La Chaux-de-Fonds Ji.hlava IDFF Venise Production Bridge
Cinéma Oblò Karlovy Vary IFF Ventana Sur
Cinéma Spoutnik Kinoscope Visions sud est
Cinémas du Grütli, Genève Krakow Film Festival Wallonie-Bruxelles Images
Cinémathèque du documentaire Kurzfilmtage Winterthur Yamagata IDFF
CityClub Pully La Diff Zürcher Filmstiftung
La Conférence des Festivals La Lanterne Magique
CPH:DOX La Parenthèse Le Conseil de fondation et tous les
La Croix Rouge La Pépinière membres du Sesterce Club et de
DMZ Docs La Roulotte l’Association des Ami.e.s de Visions du
DocLisboa La Seumeuse Réel, ainsi que les collaborateur.rice.s,
Doc/it Associazione Documentaristi Le Collectif Visions d’Irréel les membres du Jury, les logeur.euse.s
Italiani Le Local et les bénévoles du Festival !
Docaviv Les Hivernales
Docedge Kolkata Locarno Film Festival À la suite des restrictions liées au
DocPoint Helsinki Marché du Film, Cannes Docs Covid-19 et à la nouvelle forme
Docs Against Gravity MDM, Nyon du Festival, nous avons dû renoncer
Docs By The Sea Médias-pro, à certains partenariats pour cette
DOCS DF Mexico le Département des Médias de année. Nous remercions chaleureu-
DOCUDAYS UA la Conférence des Eglises réformées sement les partenaires avec lesquels
Documentary and Experimental Film de Suisse romande (CER) nous n’avons pas pu travailler cette
Center (DEFC) Mexican Film Institute (IMCINE) année ainsi que les partenaires 2020.
Doha Film Institute Moments des philosophes
East Silver Nashagazeta
EAVE Net Oxygen
Entrevues Belfort Nordisk Panorama
Emedias Npo Sales
ETF Nyon Hostel
Eurimages Nyon ville de festivals
267

Membres du Comité d’honneur


Matthias Aebischer Hans Hodel Denis Rabaglia
Président de Cinésuisse Président d’honneur d’Interfilm Auteur-réalisateur, président de
International la Société Suisse des Auteurs (SSA)
Cesla Amarelle
Conseillère d’État, Irène Kälin Mathias Reynard
Cheffe du Département de la formation, Vice-présidente du Conseil National Conseiller national,
de la jeunesse et de la culture Président de la Commission
du canton de Vaud Michel Kocher de la science, de l’éducation
Directeur Médias-pro et de la culture
Charles Beer
Président de Pro Helvetia Julia Krättli Alain Ribaux
Directrice de Zürcher Filmstiftung Conseiller d’État, Chef du Département
Alain Berset de la justice, de la sécurité et
Conseiller fédéral, Ivo Kummer de la culture du canton de Neuchâtel
Chef du Département fédéral Chef de la section cinéma de
de l’intérieur l’Office fédéral de la culture Michèle Rodoni
CEO de la Mobilière
Sonya Butera Ralph Lewin
Présidente du Grand Conseil Vaudois Président de la Fédération suisse Daniel Rossellat
des communautés israélites Syndic de Nyon
Isabelle Chassot
Directrice de l’Office fédéral Anna Mäder-Garamvölgyi Jean-Pierre Siggen
de la culture Présidente de SUISSIMAGE Conseiller d’État, Directeur de
l’instruction publique, de la culture
Jean-Michel Cina Jacques-André Maire et du sport du canton de Fribourg
Président de la SRG SSR Président de Cinéforom
Dorothea Strauss
Martial Courtet Gilles Marchand Responsable engagement sociétal,
Ministre de la formation, de l’égalité, Directeur général SRG SSR la Mobilière Suisse Société Coopérative
de la culture et des sports du canton
du Jura Barbara Miller Jean Studer
Présidente de l’Association suisse Président de la Cinémathèque suisse
Gérald Cretegny des scénaristes et réalisateurs
Président de la Région de Nyon, de films ARF/FDS Esther Waeber-Kalbermatten
Syndic de Gland Conseillère d’État, Cheffe du
Nicole Minder Département de la santé, des affaires
Pascal Crittin Cheffe du Service des affaires sociales et de la culture du canton
Directeur de la Radio Télévision Suisse culturelles du Canton de Vaud du Valais

Ruth Dreifuss Isabelle Monney


Ancienne Présidente Municipale de la culture
de la Confédération de la Ville de Gland

Anne Emery-Torracinta Chiara Montecchio


Présidente du Conseil d’État de Présidente du Conseil communal
la République et canton de Genève de Nyon

Olivier Feller Jean-Philippe Moser


Conseiller national Responsable Prévoyance,
Membre du comité de direction
Fabienne Freymond Cantone du Groupe Mobilière
Municipale de la Culture de Nyon
Catherine Mühlemann
Nuria Gorrite Présidente de SWISS FILMS
Présidente du Conseil d’État
du canton de Vaud Guy Parmelin
Président de la Confédération,
Christine Häsler Conseiller fédéral, Chef du Département
Conseillère d’Etat et Directrice de fédéral de l’économie, de la formation
la Direction de l’instruction publique et de la recherche
et de la culture du canton de Berne
Index 269

Index
271

Index par titre original


40 1970 168 La Bête lumineuse 97 Telo Khana
84 27 Steps 214 La bocca del lupo 192 Tempestad
134 7000tours/min 138 La Cabane en pierre 86 Temporada de campo
218 A Black Jesus 139 La Disparition de Tom R. 48 The Bubble
111 A comuñón da miña 50 La luna representa mi corazón 151 The Filmmaker’s House
prima Andrea 99 Là où nous sommes 49 The First 54 Years.
70 À l’intérieur 126 Last Days at Sea An Abbreviated Manual
134 À la recherche d’Aline 169 Le Chagrin et la Pitié for Military Occupation
131 A Última floresta 223 Le Chant des vivants 81 The Mushroom Speaks
85 Abisal 57 Le Ventre de la montagne 112 The Orphanage
54 After the Flood 144 Les Affluents 115 Timkat
140 Ainda não acabou 170 Les Enfants du 209 116 Trees in Summer
135 Appelé rue Saint Maur 194 Tropico de cancer
190 Arido 45 Les Enfants terribles 51 Users
222 Atelier archives HEAD × RTS 74 Les Guérisseurs 117 Vedo rosso
190 Ausencias 138 Liebe Grüsse aus 193 Ver, oír callar
152 Bara dem Anthropozän 118 Vers ce lieu enfoui
87 Bela 171 Lift 80 Watashi wa tsuki no katawara ni
88 Belgrade Forest Incident…and 139 Lillian Finds the Zombies 119 Wavelengths
What Happened to Mr. K? 46 Little Palestine 67 Way Beyond
212 Bella e perduta 127 Lobster Soup 120 Wind
41 Bellum - The Daemon of War 58 Looking for Horses 68 WTC A Love Story
89 Blind Body 100 Maa joka nousee ja laskee 52 Zinder
90 Borom Taxi 214 Martin Eden 75 Žít vodu
167 Braguino 77 Menschenskind!
122 Captains of Zaatari 149 Molecole
96 Chi zi 101 My Quarantine Bear
91 Condition d’élévation 109 Nachalnik otriada
135 Contraindre 102 Night Snorkeling
42 Courage 153 No existen treinta y seis maneras
71 Cronache di quel tempo de mostrar cómo un hombre
123 Cuban Dancer se sube a un caballo
55 Dida 147 No Táxi do Jack
66 Die Große Leere 76 Nostromo
130 Dierbaren 60 Notre endroit silencieux
145 Dirty Feathers 150 Nous
92 Dry Winter 61 Only the Winds
56 Edna 47 Ostrov – Lost Island
191 El lugar más pequeño 78 Parallel Lives
65 Esquirlas 104 Parenthèse
191 Familia 219 Pedra pàtria
43 Faya Dayi 148 Pejzaži otpora
124 Flee 215 Per Lucio
103 Fuera del area de cobertura 224 Philly D.A.
93 Future Foods 194 Poetas Campesinos
136 Galb’Echaouf 136 Priezjai k nam v gosti, mama
146 Garderie nocturne 79 Pushing Boundaries
108 Godi hirdirinn 129 Radiograph of a Family
125 Gorbachev. Heaven 166 Retour à Kotelnitch
114 Gorod solnca 105 Rondò final
94 Groupe merle noir 132 Rossellinis
154 Guerra e pace 172 Sans soleil
44 Holgut 140 Scylos
95 Homegoing 62 Searchers
137 How to Order Online 113 Síndrome de los quietos
212 Il passagio della linea 63 Slow Return
213 Il silenzio di Pelešian 72 Sognando un’isola
128 Io resto 64 Soldat Ahmet
59 Jo ta ke 106 Some Kind of Intimacy
137 Kalsubai 141 Soraya Luna
73 L’Étincelle 107 Sortes
98 L’Huile et le Fer 192 Sueño
213 L’umile Italia 110 Superficies
272

Index par titre international


40 1970 75 Living Water 168 The Shimmering Beast
84 27 Steps 127 Lobster Soup 213 The Silence of Pelešian
134 7000RPM 58 Looking for Horses 169 The Sorrow and the Pity
218 A Black Jesus 212 Lost and Beautiful 113 The Stillness Syndrome
190 Absences 214 Martin Eden 191 The Tiniest Place
85 Abyssal 149 Molecules 114 The City of the Sun
54 After the Flood 128 My Place is Here 153 There are not Thirty-six Ways
190 Arido 101 My Quarantine Bear of Showing a Man Getting
222 Atelier archives HEAD × RTS 219 Native Rock on a Horse
86 Becoming 102 Night Snorkeling 115 Timkat
87 Bela 59 Non-Stop 118 To the Hiding Place
88 Belgrade Forest Incident…and 76 Nostromo 116 Trees in Summer
What Happened to Mr. K? 140 Not Over Yet 194 Tropic of Cancer
41 Bellum – The Daemon of War 61 Only the Winds 51 Users
89 Blind Body 47 Ostrov – Lost Island 117 Vedo rosso
90 Borom Taxi 77 Our Child 193 Ver, oír y callar
167 Braguino 60 Our Quiet Place 154 War and Peace
122 Captains of Zaatari 103 Outside the Coverage Area 119 Wavelengths
71 Chronicles of That Time 78 Parallel Lives 67 Way Beyond
144 Coalesce 104 Parenthèse 150 We
135 Constrain 224 Philly D.A. 99 Where we Are
42 Courage 194 Poetas Campesinos 120 Wind
212 Crossing the line 79 Pushing Boundaries 70 Within
123 Cuban Dancer 129 Radiograph of a Family 68 WTC A Love Story
55 Dida 166 Retour à Kotelnitch 52 Zinder
145 Dirty Feathers 105 Rondò final
136 Don’t Hesitate to Come 172 Sans soleil
for a Visit, Mom 140 Scylos
135 Drafted 62 Searchers
72 Dreaming an Island 134 Seeking Aline
92 Dry Winter 130 Sheltered
56 Edna 63 Slow Return
191 Familia 64 Soldat Ahmet
43 Faya Dayi 106 Some Kind of Intimacy
124 Flee 223 Songs of the Living
215 For Lucio 141 Soraya Luna
93 Future Foods 107 Sortes
136 Galb’Echaouf 108 Spare Parts
146 Garderie nocturne 65 Splinters
125 Gorbachev. Heaven 91 State of Elevation
74 Healers 109 Strict Regime
44 Holgut 192 Sueño
95 Homegoing 110 Surfaces
137 How to Order Online 192 Tempestad
96 If You See her, Say Hello 57 The Belly of the Mountain
98 Iron and Oil 94 The Blackbird Group
147 Jack’s Ride 48 The Bubble
137 Kalsubai 111 The Communion
97 Khan’s Flesh of My Cousin Andrea
138 Kind Regards From 151 The Filmmaker’s House
the Anthropocene 49 The First 54 Years.
73 L’Étincelle An Abbreviated Manual
213 L’umile Italia for Military Occupation
139 La Disparition de Tom R. 152 The Flame
100 Land That Rises And Descends 66 The Great Void
148 Landscapes of Resistance 138 The Hut Made of Stone
126 Last Days at Sea 131 The Last Forest
170 Les Enfants du 209 80 The Lunar Course of My Life
rue Saint Maur 50 The Moon Represents My Heart
45 Les Enfants terribles 214 The Mouth of the Wolf
171 Lift 81 The Mushroom Speaks
139 Lillian Finds the Zombies 112 The Orphanage
46 Little Palestine 132 The Rossellinis
273

Index par réalisateur.rice.s


134 Achir, Daouya Feriel 88 Ijäs, Jan 84 Schramm, Andrea
138 Ackermann, Lucas 55 Ilić, Nikola 55 Schwingruber Ilić, Corina
128 Aiello, Michele 71 Iorio, Maria 149 Segre, Andrea
46 Al-Khatib, Abdallah 151, 171 Isaacs, Marc 114 Semenova, Maria
223 Allegra, Cécile 118 Jacquand, Alexis 113 Siminiani, León
51 Almada, Natalia 67 Julier, Pauline 139 Sirague, Paul
85 Alonso, Alejandro 61 Kassem, Karim 140 Stevens, Maaike Anne
127 Andreu, Pepe 129 Khosrovani, Firouzeh 47 Stoop, Laurent
104 Aragno, Fabrice 79 Kordonets, Lesia 86 Vaca, Isabel
136 Artemyeva, Anna 116 Lee, Suyu 62 Velez, Pacho
134 Balde, Marieme Rokhaya 64 Lenz, Jannis 139 Wardell, Stephen
70 Bally, Sabine 57 Loye, Stephen 103 Wetzel, Agustina
99 Bargetzi, Amélie 218 Lucchesi, Luca 40 Wolski, Tomasz
87 Basu, Prantik 101 Ma, Weijia 109 Yefimov, Nikita
137 Basu, Yudhajit 52 Macky, Aicha 102 Yoshigai, Nao
80 Bäuerlein, Valerie 125 Mansky, Vitaly 96 Zhang, Jiajun (Oscar)
68 Bauwens, Lietje 171 Marcel, Isaacs 54 Zheng, Yuan
77 Belobrovaja, Marina 195 Marcello, Pietro 119 Zinn, Jessie
43 Beshir, Jessica 172 Marker, Chris 153 Zukerfeld, Nicolás
94 Bialas, Anton 135 Martin Papasian, Louise 170 Zylberman, Ruth
48 Blankenbyl, Valerie 107 Martins Nunes, Mónica
131 Bolognesi, Luiz 78 Matter, Frank
75 Borecký, Pavel 76 Maxville, Fisnik
224 Brook, Yoni 73 Mazzucchi, Valeria
106 Bull, Toby 66 Mez, Sebastian
166 Carrère, Emmanuel 144 Miceli, Jessé
63 Cartelli, Philip 49 Mograbi, Avi
111 Cerviño, Brandán 127 Molés, Rafa
89 Chhorn, Allison 110 Motta, Cristina
167 Cogitore, Clément 102 Nakamoto, Hirofumi
145 Corral, Carlos Alfonso 45 Necdet Cupur, Ahmet
115 Costa, Ico 81 Neumann, Marion
105 Crivaro, Gaetano 140 Nicodemos, Monise
71 Cuomo, Raphaël 147 Nobre, Susana
105 D’Agostino, Felice 59 Olaskoaga, Aitziber
154 D’Anolfi, Massimo 169 Ophüls, Marcel
92 Davis, Kyle 93 Ortín Castellví, Gerard
126 De Castro Atienza, Venice 117 Paci, Adrian
44 De Ceulaer, Liesbeth 42 Paluyan, Aliaksei
68 de Raeve, Wouter 154 Parenti, Martina
150 Diop, Alice 95 Park, Yeon
194 Echevarría, Nicolás 224 Passon, Ted
112 Edkins, Teboho 58 Pavlovic, Stefan
122 El Arabi, Ali 72 Pellerani, Andrea
136 El Montassir, Abdessamad 100 Pennanen, Moona
194 Eugenio, Polgovsky 168 Perrault, Pierre
213 Fgaler, Sara 105 Pisano, Margherita
135 Fleury, Galdric 194 Polgovsky, Eugenio
219 Florit Campins, Macià 148 Popivoda, Marta
135 Fontaine, Antoine 91 Prim, Isabelle
65 Garayalde, Natalia 120 Putz, Martin
141 Gómez Alvarez, Elisa 96 Pyun, Hee Young
41 Götmark, Georg 108 Rafnsdóttir, Helga Rakel
139 Guarise, Pablo 137 Ramage, Julie
130 Gubbels, Saskia 124 Ramussen, Jonas Poher
60 Gueorguieva, Elitza 56 Rocha, Eryk
90 Guerberoff, Andrés 47 Rodina, Svetlana
138 Guyenard, Myriam 132 Rossellini, Alessandro
73 Harari, Antoine 152 Sabran, Arfan
41 Herdies, David 123 Salinas, Roberto
74 Hildbrand, Marie-Eve 146 Sanou, Moumouni
50 Hsu, Juan Martín 97 Savutsina, Krystsina
173 Huezo, Tatiana 98 Schlesser, Pierre
Partenaire principal Partenaire média principal

Partenaires institutionnels

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