Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Feux Industriels

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 179

Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

RAPPORT D’ÉTUDE 17 / 03 / 2014


Réf. : DRA-14-141478-03176A

Feux industriels solides – Partie B


Description de la méthode de calcul des
effets thermiques produits par un feu
d’entrepôt
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

TABLE DES MATIÈRES

1. INTRODUCTION .............................................................................................. 3
1.1 Contexte ........................................................................................................ 3
1.2 Organisation du document ............................................................................ 3

2. ACCIDENTOLOGIE : DESCRIPTIF D’ACCIDENTS CARACTERISTIQUES .. 5


2.1 Démarche...................................................................................................... 5
2.2 Analyse des accidents survenus dans des entrepôts .................................... 5
2.2.1 Les accidents ayant impliqué des stockages de matière combustibles ..... 5
2.2.2 Les accidents ayant impliqué des liquides inflammables ........................... 6
2.2.3 Les accidents ayant impliqué des aérosols ............................................... 6
2.2.4 Les accidents ayant impliqué des comburants .......................................... 7
2.2.5 Les accidents ayant impliqué des bases et des acides ............................. 8
2.2.6 Les accidents ayant impliqué des engrais ................................................. 8
2.2.7 Les accidents ayant impliqué des stockages de charbon .......................... 9
2.2.8 Les accidents ayant impliqué des peroxydes organiques .......................... 9
2.2.9 Les accidents ayant impliqué des solides facilement inflammables et des
allumettes de sûreté .................................................................................. 9
2.2.10 Les accidents orientés sur les possibilités de propagation de l’incendie
10

3. DESCRIPTION DE LA METHODE ANTERIEURE ......................................... 11

4. PRESENTATION DE LA METHODE FLUMILOG .......................................... 13


4.1 Domaine d'application ................................................................................. 13
4.2 Les grandes étapes de la méthode ............................................................. 15

5. DESCRIPTION DE LA METHODE FLUMILOG ............................................. 19


5.1 Calcul des caractéristiques du combustible ................................................ 19
5.1.1 Cas 1 : Palette de composition connue ................................................... 20
5.1.1.1 Prise en compte des combustibles .................................................... 20
5.1.1.2 Prise en compte des incombustibles ................................................. 26
5.1.1.3 Prise en compte de la compacité dans le calcul de la puissance de
l’incendie d’une palette ...................................................................... 28
5.1.1.4 Durée de combustion de la palette .................................................... 31

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 1 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

5.1.2 Cas 2 : Caractéristiques de palette obtenues expérimentalement ........... 33


5.1.3 Cas 3 : Définition de palettes rubriques ................................................... 33
5.1.4 Détermination des vitesses de propagation horizontale et verticale dans
les racks ................................................................................................... 35
5.2 calcul de la propagation dans la cellule ...................................................... 37
5.2.1 Principe de la propagation du front de flamme dans la cellule ................. 37
5.2.2 Calcul de la puissance au cours du temps de l’incendie .......................... 39
5.2.3 Loi de propagation entre les différents racks ........................................... 40
5.2.3.1 Propagation par rayonnement ........................................................... 40
5.2.3.2 Le cas du flash over .......................................................................... 42
5.2.4 Propagation au sein d’un rack ................................................................. 44
5.2.4.1 Propagation au sein d’un rack allumé par rayonnement .................... 44
5.2.5 Calcul de la surface de recouvrement du combustible par la toiture ........ 49
5.2.6 Limitation de la propagation en fonction de la concentration en oxygène 51
5.3 Calcul des caractéristiques des flammes ................................................... 55
5.3.1 Choix de la forme de flamme ................................................................... 55
5.3.2 Hauteur de flammes................................................................................. 58
5.3.3 Prise en compte de l’effet du vent et Position de la flamme..................... 61
5.3.4 Fraction radiative et Emittance des flammes ........................................... 63
5.4 Calcul des effets sur l’environnement et prise en compte d’écran thermique65
5.4.1 Evolution des parois................................................................................. 65
5.4.1.1 Caractéristiques d’une paroi .............................................................. 65
5.4.1.2 échauffement de la façade et flux thermique induit ........................... 66
5.4.1.3 Hauteur de la façade ......................................................................... 68
5.4.2 Cas des Ecrans thermiques déportés : Merlons et zone de préparation
dont la largeur est supérieure à la hauteur de la paroi ............................. 73
5.5 Cas de la propagation à 3 cellules.............................................................. 74
5.6 Détermination des flux maximums.............................................................. 78

6. COMPARAISONS AVEC L’EXPERIMENTAL .............................................. 81

7. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES ........................................................... 85

8. GLOSSAIRE .................................................................................................. 87

9. BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................... 89

10. LISTE DES ANNEXES .................................................................................. 91

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 2 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

1. INTRODUCTION

1.1 CONTEXTE
Cette partie B du référentiel oméga 2 traite de la modélisation des effets radiatifs
issus des feux industriels de combustibles solides et présente, plus
particulièrement, la méthode mise en œuvre dans le cadre de FLUMILOG pour les
feux d’entrepôts.

1.2 ORGANISATION DU DOCUMENT


Le présent document est articulé autour des 4 parties principales suivantes :
o Accidentologie
o Descriptif de la méthode antérieure pour la modélisation des feux de
solides,
o Présentation et description de la méthode FLUMILOG
o Comparaison méthode FLUMILOG/expérimentation.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 3 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

2. ACCIDENTOLOGIE : DESCRIPTIF D’ACCIDENTS


CARACTERISTIQUES

2.1 DEMARCHE
D’une manière générale, l’analyse des accidents passés est souvent riche
d’enseignements. Elle permet de mettre en évidence les éléments caractéristiques
d’un phénomène accidentel et particulièrement :
• les conditions d’occurrence,
• le type de produits impliqués,
• l’installation en question et son environnement.
L’objet de ce chapitre est de présenter une synthèse de l’analyse d’accidents de
type « feux d’entrepôts » effectuée à partir des données disponibles.
La base de données utilisée a été constituée au fur et à mesure des travaux
réalisés par l’INERIS dans le domaine des feux d’entrepôts.
Elle provient essentiellement :
• d’articles et de photos parus dans les revues spécialisées tels que Fire
Prevention, Face au risque, Le Sapeur-Pompier, etc…
• de listes d’accidents extraites de la base de données ARIA du BARPI
(Bureau d’Analyse des Risques et Pollutions Industrielles du MEDDE). Les
listes de la base ARIA sont disponibles dans les annexes 1 à 7. Les
numéros figurant dans les synthèses à suivre font référence aux accidents
répertoriés dans ces annexes.
Dans le cadre du présent rapport, seuls les documents les plus pertinents ont été
exploités.

2.2 ANALYSE DES ACCIDENTS SURVENUS DANS DES ENTREPOTS


Ce paragraphe a pour objectif de décliner les éléments généraux de
l’accidentologie relevés à partir de l’analyse des accidents passés. Cette analyse
a été réalisée pour différents types de combustibles pouvant être stockés en
entrepôt.

2.2.1 LES ACCIDENTS AYANT IMPLIQUE DES STOCKAGES DE MATIERE


COMBUSTIBLES
Une étude des accidents ayant impliqué des entrepôts de stockage de matières
combustibles est disponible sur la base ARIA du BARPI. Les principaux
enseignements de cette étude pour l’analyse des risques des installations sont
repris ci-dessous :
- La quasi-totalité des accidents affectant des entrepôts sont des incendies
(97%) ;

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 5 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

- Des effets domino de type propagation de l'incendie sont observés trois fois
plus souvent pour les entrepôts que pour l'ensemble des accidents
industriels ;
- Les entrepôts exploités par l'industrie chimique ne sont impliqués que dans
4% des sinistres ;
- Les causes sont principalement des actes de malveillance (28%), qui
figurent également, probablement de manière significative, dans les causes
inconnues ;
- Les autres principales causes sont la défaillance humaine (22%), la
défaillance matérielle (36%) ;
- Les dommages pour l'entreprise (dommages matériels, perte d’exploitation,
chômage) et l’extérieur (évacuation, dommages matériels) sont plus
fréquents que dans l'ensemble des accidents industriels ;
- Des pollutions sont notées : air (11%), eaux de surface (2,4%), eaux
souterraines et sols (1,4%) ;
- La protection par un réseau d'extinction automatique et/ou des exutoires de
fumées et de chaleur est efficace, ainsi que le compartimentage ;
- La présence de matières plastiques dans un entrepôt rend l'intervention
difficile et occasionne des dégâts importants ;
- Généralement, le sinistre est difficile à maîtriser et les pompiers se
contentent de protéger les stocks ou les installations voisines de l'incendie ;
- Les moyens en eau s'avèrent souvent insuffisants pour l’intervention.

2.2.2 LES ACCIDENTS AYANT IMPLIQUE DES LIQUIDES INFLAMMABLES


Le principal risque concernant ces produits est l’incendie. Il peut se produire suite
à un épandage accidentel ou par propagation d’un départ de feu indépendant.
Les accidents de ce type se caractérisent par une propagation très rapide du
sinistre et un incendie violent (voir ANNEXE 1). Les effets à redouter sont les
effets thermiques et les fumées qui sont parfois visibles sur plusieurs kilomètres.

2.2.3 LES ACCIDENTS AYANT IMPLIQUE DES AEROSOLS


Depuis la fin des années 80, plusieurs incendies ont détruit des stockages de
générateurs d’aérosols, tant en France qu’à l’étranger. L’ANNEXE 2 présente les
comptes-rendus de plusieurs incendies de stockages contenant des générateurs
d'aérosols, d’où il ressort que :
- La plupart des accidents se sont produits au cours de l’activité de stockage
dans des entrepôts ou magasins de détail, où les produits et marchandises
stockés n’étaient pas uniquement des générateurs d’aérosols ;
- Tous ces incendies ont provoqué des dégâts matériels très importants
(généralement la destruction complète des entrepôts) et ont également,
parfois, fait des victimes ;
- Les atteintes à l’environnement naturel semblent relativement limitées ;

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 6 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

- Les fumées sont noires et peuvent gêner la visibilité dans un


environnement proche du site ; hormis pour les personnes qui
interviennent, aucune intoxication n’est constatée ;
- La rapidité de la propagation des incendies dans les bâtiments incriminés,
liée incontestablement à la nature des produits contenus dans les
générateurs d'aérosols (gaz liquéfiés et alcools) est un élément
caractéristique de ce type d'événement ;
- L’incendie se propage en partie par la projection des générateurs
d'aérosols. Les distances de projection peuvent être significatives et
atteindre quelques dizaines de mètres (une distance d'une trentaine de
mètres semble être le maximum observé) ;
- Ces incendies se caractérisent par un flux thermique rayonné très intense
et des conditions d'extinction particulièrement difficiles (provoquant des
blessés parmi les pompiers) ;
- Il n’a pas été observé de dégâts externes liés à des surpressions (tels que
ruptures de vitres ou problèmes auditifs pour les riverains) ;
- Dans plusieurs cas, le début de l'incendie a eu pour lieu la remorque d'un
camion en cours de chargement ou déchargement. Le feu s'est ensuite
propagé au local de stockage par projection de boîtiers ;
- Il semble également que plusieurs de ces incendies aient commencé par la
perforation d’un ou plusieurs générateurs (par la fourche de l’engin utilisé
pour la manutention des palettes) et par l’inflammation de la fuite de gaz
résultant de cette perforation. Cette inflammation pourrait avoir comme
origine, par exemple, soit le fonctionnement de l’engin de manutention soit
le mécanisme même de la rupture du générateur (échauffement par
frottement).

2.2.4 LES ACCIDENTS AYANT IMPLIQUE DES COMBURANTS


Le seul retour d’expérience vraiment conséquent dont dispose la base ARIA
concerne les produits agricoles et en particulier le chlorate de soude. Mélangé à
d’autres produits à risque (engrais, acides..), il peut provoquer de très violentes
explosions comme l’attestent deux accidents présentés en ANNEXE 3.
Concernant le stockage palettisé de tels produits, aucun retour d’expérience
représentatif n’est disponible à notre connaissance. De ce fait, la recherche ARIA
a été élargie à toutes les activités en prenant compte tous les accidents impliquant
un « comburant » (ANNEXE 3).
Cette recherche montre que le produit le plus souvent impliqué est le chlore utilisé
comme détergent pour piscines. La fabrication de ces pastilles fait notamment
intervenir de l’acide trichloroisocyanurique dont la réaction avec l’eau est
dangereuse. En effet, cette hydrolyse peut provoquer un départ de feu et produit
des gaz chlorés toxiques.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 7 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Les enseignements fournis par ces quelques accidents confirment que les
comburants ne doivent pas être mélangés à d’autres substances. Les
conséquences possibles d’association avec des produits incompatibles ou
d’incendie sont l’émission de fumées toxiques, un encouragement de l’incendie,
voire une explosion selon le comburant (chlorate de soude notamment). Il convient
également de prévenir tout épandage de ces produits.

2.2.5 LES ACCIDENTS AYANT IMPLIQUE DES BASES ET DES ACIDES


Concernant les cibles humaines, ces produits se décomposent en fumées
irritantes voire toxiques lorsqu’ils sont pris dans un incendie. En cas d’épandage, il
faut éviter tout contact avec le corps et ce même en intervention comme en
attestent les brûlures légères reçues par des pompiers (ANNEXE 3) et
provoquées par les eaux acides.
Ces produits se caractérisent par un fort potentiel de danger de pollution
environnementale. En particulier, les exemples d’accidents présentés en ANNEXE
3 montrent que lors d’un incendie les eaux d’extinction sont susceptibles de
polluer des grandes rivières ou fleuve (Meurthe, Moselle, Seine). Bien
évidemment, les acides et les bases sont susceptibles de modifier fortement le pH
des eaux de surfaces potentiellement touchées par une telle pollution. Il est donc
important de prévoir des capacités de rétention suffisante.

2.2.6 LES ACCIDENTS AYANT IMPLIQUE DES ENGRAIS


Les incendies d’engrais produisent généralement d’abondantes fumées toxiques.
Les exemples présentés en ANNEXE 4 font état d’irritations - nécessitant parfois
une hospitalisation - pour les personnes exposées, ce qui explique la mise en
place de périmètres de sécurité. Ainsi, les deux premiers exemples de
l’ANNEXE 4 font état d’un périmètre de sécurité de 800 m. Les routes voisines
sont généralement coupées et parfois des évacuations de personne sont
nécessaires.
Le premier accident (n°22083) est particulièrement pertinent dans le cadre de
cette étude car il est bien documenté et a affecté une installation similaire : un
entrepôt de 6 500 m². 15 à 18 tonnes de substances soufrées ont été impactées
par les flammes et 20 tonnes en stockage sur palettes mises en contact avec
l’eau. 4 tonnes de sulfate d’ammonium en palettes ont également été prises dans
l’incendie. L’incendie a produit un épais panache de fumées noires qui a dérivé
sur 3 km à 200 m du sol. Seules des irritations passagères sont à déplorer au
niveau de la population. L’incendie a été maîtrisé en moins de 2 heures mais a
continué à brûler sous contrôle 3 heures de plus.
Les principaux potentiels de danger sont les fumées toxiques, particulièrement
nitrates et composés soufrés, puis les eaux d’extinction.
Les difficultés d’intervention soulignent la nécessité de connaître précisément la
nature des produits stockés, mais également les réseaux pour confiner les eaux
d’extinction.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 8 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

2.2.7 LES ACCIDENTS AYANT IMPLIQUE DES STOCKAGES DE CHARBON


Les accidents répertoriés sur ce type d’activité sont peu nombreux, seuls 3 sont
rapportés en ANNEXE 5. L’accident n°25350 ne se rapporte pas au stockage
palettisé mais permet de relever que le charbon absorbe une partie des eaux
d’extinction. L’accident le plus représentatif pour cette étude est le n°23267 car il
s’agit d’un incendie ayant affecté un entrepôt de 6 600m² (3 cellules) contenant
notamment un stock de charbon. L’incendie a nécessité le déploiement de 60
pompiers munis de 2 lances canon et 6 grosses lances (pompage dans la Seine)
pendant 6 heures.
Cet accident est particulièrement intéressant car il montre que même avec des
moyens d’intervention importants (vraisemblablement de 300 à 400 m3/h selon
nos estimations), l’incendie a duré plusieurs heures et a notamment détruit une
cellule entière. Ceci illustre qu’un incendie de charbon dure longtemps et est
difficile à éteindre.
L’accident n°20567 confirme cette analyse : 3 heures de lutte ont été nécessaires
à 20 pompiers pour circonscrire un incendie sur un stock de charbon. 600
palettes, soit 100 tonnes de charbon ont été brûlées.

2.2.8 LES ACCIDENTS AYANT IMPLIQUE DES PEROXYDES ORGANIQUES


Les exemples d’accidents décrits en ANNEXE 6 montrent que le principal risque
lié au stockage de peroxydes organique est lié à leur instabilité, et à leur caractère
explosible, certains de ces produits présentant un grand potentiel d’auto
inflammation.
Certaines familles de peroxydes organiques contiennent par ailleurs du chlore, et
peuvent dégager de l’acide chlorhydrique lors de la décomposition thermique du
produit, rendant plus délicate l’intervention des équipe de secours.

2.2.9 LES ACCIDENTS AYANT IMPLIQUE DES SOLIDES FACILEMENT


INFLAMMABLES ET DES ALLUMETTES DE SURETE
Le principal risque lié à ces produits est l’incendie. La plupart des accidents ayant
impliqué des liquides inflammables ont également impliqué des solides
inflammables. On ajoutera à ces accidents l’incendie du 2 Août 2000 à Niort,
d’après la base ARIA du BARPI :
« Un incendie se déclare dans un entrepôt de 200 m². Les flammes sont
alimentées par des produits très inflammables. La présence d'une porte REI 120
se révèle efficace, empêchant la propagation du feu à tout le magasin et à un
garage mitoyen. L'incident serait d'origine criminelle (vitre brisée). »
Le risque lié à ces produits est la destruction des installations par l’incendie. Tout
comme pour les liquides inflammables, un tel accident se caractérise par une
propagation très rapide du sinistre et par un incendie violent. Les effets à redouter
sont principalement les effets thermiques mais également les fumées, parfois
visibles sur plusieurs kilomètres.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 9 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

2.2.10 LES ACCIDENTS ORIENTES SUR LES POSSIBILITES DE PROPAGATION DE


L’INCENDIE
D’autre part, l’accidentologie des incendies de stockage de produits combustibles
met en valeur l’efficacité des parois coupe-feu pour ce type d’incendie. On se
réfèrera, par exemple, aux incendie de Neuilly-en-Thelle ou de Plozevet où les
parois coupe-feu ont permis de circonscrire l’incendie et de protéger certaines
installations critiques, comme par exemple l’installation de réfrigération à
l’ammoniac dans le cas de Plozevet.
Dans les différents sinistres reportés en ANNEXE 7, les murs coupe-feu, associés
à l’action des secours extérieurs ont permis de contenir l’incendie dans la zone
délimitée par les murs coupe-feu, et ceux au delà de deux heures.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 10 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

3. DESCRIPTION DE LA METHODE ANTERIEURE


L’objet de ce chapitre n’est pas de décrire de manière précise la façon dont étaient
modélisés les effets thermiques dans le cas d’un feu de solide avant le
développement de la méthode FLUMILOG, mais de décrire les grandes lignes de
cette ancienne méthode tout en soulignant les limites de celle-ci qui ont conduit à
développer une nouvelle approche.

Comme décrit dans la version précédente du rapport Ω2, pour traiter les feux
d’entrepôts, l’INERIS utilisait l’outil FNAP, outil développé en interne et dédié
initialement aux feux de liquides comme décrit dans la partie A du présent rapport.
Pour mémoire, il est basé sur un modèle dit de la flamme solide qui repose
notamment sur les hypothèses suivantes :
• Le volume visible de la flamme émet des radiations thermiques vers la cible
alors que la partie non visible n’en émet pas ;
• La flamme est assimilée à un volume géométrique simple (un parallélépipède).
La base de ce volume correspond alors à la base du feu (la cellule de
l’entrepôt) et sa hauteur la hauteur pour laquelle la flamme est visible 50% du
temps.
Le modèle utilisé est un modèle à une zone, ce qui signifie que la flamme est
supposée rayonner de manière uniforme sur toute sa hauteur. Cela revient à
considérer une température de flamme et une composition homogènes sur toute
la hauteur de la flamme.
Pour caractériser la géométrie de la flamme, il était indispensable de déterminer
entre autres :
• la surface de la base de la flamme,
• sa hauteur.
Concernant la surface de la flamme, l’hypothèse était faite que la totalité de la
cellule de l’entrepôt est en feu et donc que la surface de la base de la flamme est
la surface de la cellule.
La hauteur de flamme était obtenue à l’aide de corrélations issues de la littérature
présentées dans l’étude bibliographique sur les feux de liquides1. Ces corrélations
font intervenir une vitesse de combustion qui est généralement déterminée
expérimentalement. Comme ces corrélations sont utilisées généralement en
dehors de leur domaine de validité, les hauteurs ainsi calculées peuvent
apparaître non réalistes. Dans ces cas, l’INERIS limitait de manière forfaitaire
cette hauteur à trois fois la hauteur de l’entrepôt de manière conservative.

1 Ces corrélations sont décrites dans la Partie A de ce présent rapport.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 11 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Comme pour la hauteur de flamme, le pouvoir émissif moyen était particulièrement


délicat à déterminer. Il pouvait être obtenu :
• soit par bilan énergétique, ce qui nécessite alors de connaître la fraction
radiative du feu,
• soit en utilisant des corrélations, mais elles sont établies pour des feux
d’hydrocarbures,
• soit en s’appuyant sur des essais, qui ne pouvaient être qu’à petite échelle par
rapport aux entrepôts.
L’INERIS était généralement amené à prendre des valeurs moyennes comprises
entre 20 et 40 kW/m² suivant le type de produits stockés.
Cette démarche simplifiée présentait un certain nombre de limites :
• La propagation du feu n’était pas prise en compte ; l’incendie était supposé
généralisé de manière prudente,
• Le volume de la flamme était assimilé à un parallélépipède,
• Le mode de stockage n’était que partiellement pris en compte et la compacité
n’était pas considérée. La vitesse de combustion était prise plus ou moins forte
suivant le stockage ce qui in fine n’avait que peut d’effet puisque la hauteur de
flamme était limitée à trois fois la hauteur de l’entrepôt,
• Les corrélations utilisées étaient basées sur des feux surfaciques et non
tridimensionnel. Ainsi, la hauteur de stockage ne pouvait pas être prise en
compte,
• Les phénomènes de grande échelle n’étaient pas traduits dans les corrélations
des hauteurs de flamme ni dans la détermination du pouvoir émissif de la
flamme,
• Comme écran au rayonnement, seuls les murs coupe-feu ou les écrans
déportés de type merlon étaient considérés. Il était impossible de prendre en
compte la cinétique d’effondrement des murs coupe-feu.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 12 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

4. PRESENTATION DE LA METHODE FLUMILOG

4.1 DOMAINE D'APPLICATION


Avant le projet FLUMILOG, les distances d’effets thermiques associées aux
incendies d’entrepôt, étaient basées sur des méthodes de calcul « simples ».
Comme décrit au chapitre précédent, certains fondements reposaient
essentiellement sur des essais réalisés avec des feux de liquides type
hydrocarbures. De fait, les différents experts et bureaux d’études avaient
développé leurs propres modèles pour prendre en compte les différentes
caractéristiques des entrepôts dans le calcul des flux rayonnés. Les hypothèses
de modélisation différaient ainsi généralement d’un bureau d’études à l’autre. Ces
différences étaient souvent à l’origine de discussions longues et parfois stériles qui
constituaient un obstacle à l’avancement de l’instruction des dossiers et qui
compliquaient la définition technique de l'entrepôt.
Par ailleurs, au regard des enjeux pour les riverains mais également pour
l’exploitant, les distances d'effet doivent être déterminées aussi précisément que
possible afin de ne pas conduire ni à les sous-estimer, ce qui pourrait être néfaste
pour la pérennité de l'investissement, ni à les surestimer grandement ce qui
conduirait à se priver de surfaces constructibles nécessaires à la poursuite des
activités modernes.
Les trois centres techniques, parties prenantes du projet FLUMILOG, CNPP,
CTICM et INERIS, auxquels se sont ensuite associés l'IRSN et EFECTIS France,
avaient déjà une grande expérience de la modélisation pour la résolution de
problèmes thermiques complexes et ont chacun effectué des études à différentes
échelles dans le domaine concerné ou des domaines connexes de sécurité
incendie. Ils ont mis en commun leurs ressources pour développer une méthode
de calcul afin qu’elle serve de référence pour déterminer les distances associées
aux effets thermiques d’un incendie d’entrepôt (telle que la détermination des
distances dites SEI, SEL et SELS). Cette méthode prend en compte les
paramètres prépondérants dans la construction des entrepôts afin de représenter
au mieux la réalité. La méthode est étayée par des résultats expérimentaux de
référence obtenus dans le cadre du projet Flumilog.
Ces résultats expérimentaux permettent de compenser le peu de travaux de
recherche qui ont été effectués de par le monde sur les feux de solides à grande
échelle. Au cours de ce projet, plusieurs essais à moyenne échelle (100 m²) ont
été réalisés et ont servi de base pour la définition des hypothèses principales de la
méthode. Cette méthode a ensuite été confrontée à la réalité d’un essai à grande
échelle (850 m²), essai qui constitue une première mondiale.

Ce projet se veut avant tout fédérateur et, de fait, il réunit les principaux acteurs
majeurs dans le domaine de la maîtrise des risques et de la sécurité incendie
industrielle (CNPP, INERIS, CTICM, IRSN, EFECTIS-France) associé aux

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 13 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

professionnels de l’immobilier d’entreprise au travers l’association AFILOG et de


GSE pour la partie construction des dispositifs expérimentaux.
Parmi les contributeurs au projet, il faut également citer pour les investissements
pour la construction des expérimentations, Arcelor-Mittal et Platre Lafarge ou pour
les apports financiers, S.C.M.F., Cibex, Michelin, Kuehne&Nagel, Gazeley,
Gecina, Gefco, Gicram, Nexity, Panhard, Poudreed et PRD. Ces différents
partenaires forment un consortium représentatif et spécialiste de la maîtrise des
risques, dans le secteur des aménagements, bâtiments et capacités d’accueil
logistiques.
Il convient par ailleurs de souligner qu’une suite à été donnée a ce projet au
travers de la convention FLUMILOG 2. Cette convention a pour objectif de
permettre de faire vivre et évoluer la méthode développée dans le cadre du projet
FLUMILOG en la confrontant de manière permanente aux nouveaux besoins et
enjeux du monde de la logistique.

La méthode développée concerne principalement les entrepôts entrant dans les


rubriques 1510, 1511, 1530, 2662 et 2663 de la nomenclature ICPE et plus
globalement contenant des produits des rubriques comportant des combustibles
solides.
L'application de cette méthode, imposée par la réglementation pour les entrepôts
soumis à enregistrement pour la rubrique 1510, s'inscrit également dans le cadre
des études de dangers à réaliser pour les installations soumises à autorisation.
Dans les entrepôts de matières combustibles, l'analyse des risques conduit, en
général, à identifier l'incendie généralisé à une cellule comme scénario
dimensionnant. Il est toutefois nécessaire de prendre en compte l'hypothèse d'une
propagation du feu aux cellules voisines.
Les conséquences pour l’environnement relatives à un incendie généralisé
concernent :
• le rayonnement thermique émis par les flammes et reçu à distance par des
cibles potentielles : personnes, installations ou bâtiment tiers,
• la composition des fumées et leur dispersion dans l'atmosphère.
Ce second point, qui doit être étudié dans le cadre d'une étude de dangers, n'est
pas traité dans le présent document car il fait l’objet d’un rapport spécifique
(Rapport Ω16- INERIS – DRA – N° 46055-CL57149).
De fait, seules les distances d’effet associées aux effets du flux thermique reçu
sont déterminées dans le cas d'un scénario d'incendie qui va se généraliser à la
cellule. Il est considéré dans ce cas que :
• Les moyens d'extinction n'ont pas permis de circonscrire le feu dans sa
phase d'éclosion ou de développement (hypothèse majorante) ;
• La puissance de l’incendie va évoluer au cours du temps ;

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 14 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

• La protection passive, constituée par les murs séparatifs coupe feu* qui
isolent les cellules entre elle, est considérée suffisante pour éviter la
propagation de l'incendie aux autres cellules et constituer une barrière sur
laquelle les services de secours pourront s'appuyer pour maîtriser l'incendie
de la cellule en feu et protéger les cellules voisines. Il appartient néanmoins
à l'exploitant de démontrer que les dispositions prises permettent de se
placer dans cette situation.
Dans le cas où la propagation à d’autres cellules ne pourrait être évitée et qu’il
faudrait de fait en calculer les effets, la méthode décrite permet de traiter cette
situation à partir du calcul réalisé pour chaque cellule prise individuellement. Ce
point est détaillé au paragraphe 5.5.

Cette méthode de calcul est applicable aux cas des entrepôts à simple rez-de-
chaussée ou au dernier niveau d'entrepôts multi-étagés.

4.2 LES GRANDES ETAPES DE LA METHODE


La méthode proposée pour déterminer les flux thermiques associés à un incendie
d’entrepôt se démarque sensiblement de celles utilisées jusqu’à présent. En effet,
les méthodes employées ne considéraient pas l’évolution temporelle de l’incendie.
Les distances d’effet étaient déterminées en supposant l’incendie instantanément
généralisé à une cellule avec un effacement total du toit et un effacement total ou
partiel des parois selon les hypothèses de la méthode de l’organisme en charge
de l'étude. De plus, les valeurs considérées pour calculer les effets avaient un
caractère global pour tout l’entrepôt, vitesse de combustion par exemple, et ne
prenait pas non plus en compte le mode de stockage utilisé dans la cellule, rack
ou masse par exemple.
Compte tenu des évolutions réglementaires en cours avec notamment une prise
en compte accrue de la cinétique du phénomène (Circulaire du 8 juillet 2009), il
est apparu essentiel de développer une méthode qui puisse répondre au mieux à
ces évolutions.
De fait, la méthode développée permet de modéliser l’évolution de l’incendie
depuis l’inflammation jusqu’à l’extinction par épuisement du combustible. Elle
prend en compte le rôle joué par la structure et les parois tout au long de
l’incendie : d’une part lorsqu’elles peuvent limiter la puissance de l’incendie en
raison d'un apport d'air réduit au niveau du foyer et d’autre part lorsqu’elles jouent
le rôle d’écran thermique plus ou moins important avec une hauteur qui peut varier
au cours du temps. Les flux thermiques sont donc calculés à chaque instant en
fonction de la progression de l’incendie dans la cellule et de l'état de la toiture et
des parois.
La méthode permet également de calculer les flux thermiques associés à
l’incendie de plusieurs cellules dans le cas où le feu se propagerait au delà de la
cellule où l’incendie a débuté. En effet, en fonction des caractéristiques des
cellules, des produits stockés et des murs séparatifs, il est possible que l’incendie
généralisé à une cellule se propage aux cellules voisines. Les différentes étapes
de la méthode sont présentées sur le logigramme ci-après :

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 15 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

• Acquisition et initialisation des données d’entrée :


o données géométriques de la cellule, nature des produits entreposés,
le mode de stockage.
o détermination des données d'entrées pour le calcul : débit de
pyrolyse en fonction du temps, comportement au feu des toitures et
parois…
• Détermination des caractéristiques des flammes en fonction du temps
(hauteur moyenne et émittance). Ces valeurs sont déterminées à partir de
la propagation de la combustion dans la cellule, de l’ouverture de la toiture.
• Calcul des distances d’effet en fonction du temps. Ce calcul est réalisé sur
la base des caractéristiques des flammes déterminées précédemment et de
celles des parois résiduelles susceptibles de jouer le rôle d’obstacle au
rayonnement.

I :initialisation
Acquisition des
du calcul
données de calcul

Cellule Stockage Combustible

Dis ponibl e non Dis ponibl e non Dis ponibl e


?
non
? ?

oui oui oui


Détermination Détermination Détermination
par protocole par protocole par protocole

ALLUMAGE
II :caractéristiques Calcul de la propagation
de l’incendie à dans la cellule
l’instant t
Calcul de l’ouverture
de la toiture

Calcul des caractéristiques


Calcul
des flammes
à chaque
pas de
III : impact de Comportement temps
l’incendie sur des parois
l’environnement

Calcul des flux


dans
l’environnement
EXTINCTION
Figure 1 : principe de la méthode

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 16 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Chacune de ces étapes est détaillée dans les paragraphes qui suivent.
En préalable, il est important de préciser que le nombre de données d’entrée
nécessaires à tout calcul avec cette méthode est relativement important. Celles-ci
sont présentées dans l’ ANNEXE 8. La plupart de ces données sont relatives à
des caractéristiques de l’entrepôt ou des produits qui y sont stockés (dimensions,
nature des parois, nature des combustibles). En particulier, dans l’hypothèse où
les caractéristiques des palettes ne seraient pas connues car se démarquant des
cas « standards », un protocole de détermination de ces données est proposé.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 17 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

5. DESCRIPTION DE LA METHODE FLUMILOG

5.1 CALCUL DES CARACTERISTIQUES DU COMBUSTIBLE


Le débit calorifique ou la puissance thermique surfacique émise lors d'un feu de
cellule dépend d'une part de la composition du combustible stocké et d'autre part
de la ventilation du foyer. L'influence de la ventilation sur la puissance sera
détaillée au chapitre suivant qui traite plus particulièrement de la propagation du
feu au sein de la cellule.
Les paramètres directement liés aux produits stockés et ayant une influence sur la
puissance surfacique sont :
• leur composition en matériaux combustibles (bois, PE, carton,…),
• leur composition en matériaux incombustibles (acier, eau,…),
• leur compacité (état de division),
• leur conditionnement et emballage.

Par ailleurs, d’autres paramètres ont une influence sur la surface affectée, ils sont
liés :
• au mode de stockage : masse, racks,
• à la hauteur de stockage.
La prise en compte de ces derniers paramètres sera également décrite au niveau
du chapitre sur la modélisation de la propagation du feu au sein de la cellule.
Le point de départ de la modélisation par la méthode Flumilog est la puissance
dégagée par la palette, Ppalette et le temps de combustion de cette palette tcomb_pal.
Comme décrit plus loin dans ce document, la puissance dégagée est supposée
constante pendant toute la durée de combustion de la palette.
Il existe, dans la méthode FLUMILOG, trois façons de procéder pour évaluer cette
puissance palette :
1. La puissance de la palette est déterminée à partir de la composition de la
palette en supposant toujours que la non-compacité favorise la combustion
(CARRAU, 2003). Pour mémoire, la compacité est définie comme le ratio
entre le volume de matière et le volume total de la palette. La compacité est
de 1 dès lors qu’il n’y a pas ou peu d’air. La compacité à elle seule ne suffit
pas à déterminer si la combustion va être accélérée ou pas par la présence
d’air dans la palette. En effet, il faut connaître également l’état de division
du combustible : une bûche en bois brûle beaucoup moins bien qu’un
arrangement d’allumettes de même masse. L’état de division étant difficile
à connaître a priori, le parti a donc été pris de considérer que cet état de
division était favorable au développement de la combustion. Le coefficient
multiplicateur retenu est celui obtenu expérimentalement avec du
combustible fortement divisé (palette de bois lors de l’essai à échelle 1
FLUMILOG).

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 19 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

La présence d’incombustibles dans la palette, présence d’eau par exemple,


est prise en compte via leur capacité à absorber une partie de la chaleur
dégagée. Ce mode de calcul de la puissance palette est décrit au § 5.1.1.
2. Compte tenu des hypothèses formulées précédemment ou de l’absence de
données relatives à certains produits, il peut être nécessaire de réaliser des
essais de caractérisation de la combustion. Dans ce cas, un protocole
d’essais permet de caractériser plus finement la puissance dégagée par
l’incendie de la palette en la mesurant dans deux situations particulières :
avec et sans agression externe. L’agression externe à considérer doit
fournir une puissance du même ordre de grandeur que la puissance qui
aura été mesurée lors de l’essai sans agression externe. La valeur la plus
sévère doit être retenue. Ce protocole est évoqué au § 5.1.2. Le détail de ce
protocole est présenté dans le document DRA-11-121125-05992A.
3. Pour les entrepôts en blanc, ouvert à tous types de produits d’une rubrique,
des palettes enveloppes ont été définies. Pour ces palettes dites
« rubriques », les valeurs retenues pour la puissance et la durée de
combustion palette ont été déterminées en retenant une composition
minimale en combustibles ou incombustibles de manière à être
représentatif de la rubrique considérée. Cette composition minimale
représente une centaine de kilogrammes et elle est complétée de façon
aléatoire avec les produits restants dans certaines limites qui dépendent de
la rubrique concernée. Pour chacune des rubriques, ce sont plusieurs
milliers de compositions qui ont été testées afin de rechercher la courbe
enveloppe de puissance. Les détails de ces calculs sont fournis dans le §
5.1.3.
Ces trois approches sont décrites successivement dans les paragraphes suivants.

5.1.1 CAS 1 : PALETTE DE COMPOSITION CONNUE


Les caractéristiques à prendre en compte pour tous les types de combustibles,
sont :
• pour la puissance dégagée par une palette :
• la vitesse de combustion moyenne surfacique,
• la chaleur de combustion moyenne,
• la durée de combustion de la palette.
5.1.1.1 PRISE EN COMPTE DES COMBUSTIBLES
Au final, la formule générale pour calculer la puissance d’un incendie de palette
est la suivante :
Ppalette = Vcomb _ palette S sol _ palette ∆H comb _ paletteη − Puissanceabsorbée

Où η est le rendement de combustion, pris par défaut et de manière prudente égal


à , et Ssol_palette est la surface au sol de la palette. Puissanceabsorbée est l’énergie
absorbée par les incombustibles divisée par la durée de combustion de la palette
tcomb_palette. Cette dernière valeur est calculée par itération successive en fonction
de la quantité de chaque composant (combustible et incombustible).

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 20 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

La puissance palette ainsi calculée doit toutefois être modulée en fonction des
caractéristiques de la palette et notamment la compacité. Les paragraphes
suivants décrivent les paramètres utilisés pour moduler cette puissance.
Cette valeur est ensuite utilisée pour déterminer la puissance surfacique
enveloppe des racks instantanée à partir de la surface en feu.
La chaleur de combustion moyenne est déterminée pour chaque palette par la
moyenne des chaleurs de combustion pondérée par la masse des différents
composants.

∑ M ∆H comb _ i comb _ i

∆H comb _ palette = comb _ i

∑M comb _ i
comb _ i

Où ∆H comb _ i : Chaleur de combustion de chaque combustible (MJ/kg).

M comb _ i : Masse de chaque combustible (kg).

Le Tableau 1 présente les valeurs de chaleur de combustion de produits


fréquemment rencontrés dans les entrepôts. Le bois se trouve sous forme de
palettes ou encore de meubles. Quant aux cartons, ils font plutôt partie des
emballages. Les matières plastiques peuvent se trouver dans différents biens de
consommation comme par exemple :
- le polyéthylène dans les bouteilles, le film d’emballage ou les textiles,
- le polystyrène dans les jouets, produits audio-visuels ou l’emballage,
- le polyuréthane dans les jouets en peluche, le rembourrage des lits et
canapés ou encore l’isolation des bâtiments (mousse).
Les textiles qui peuvent être composés de produits cellulosiques tels que la
viscose et le coton possèdent une chaleur de combustion équivalente à celle du
bois. En revanche, les tissus synthétiques composés de matières plastiques ont
des chaleurs de combustion beaucoup plus élevées variant entre 30 et 40 MJ/kg.
Leur comportement au feu est ainsi directement lié au comportement de leurs
matières premières.
De la même façon, pour les denrées alimentaires, trois grandes catégories se
distinguent:
- les produits à base de matières grasses, à chaleur de combustion élevée
(30 à 40 MJ/kg) ;
- les produits à base de viande, à chaleur de combustion moyenne
(25 MJ/kg ) ;
- les produits secs à chaleur de combustion plutôt faible comprise entre 10
MJ/kg et 17 MJ/kg (identique aux produits cellulosiques).
Ces catégories ont bien évidemment des comportements au feu différents, les
matières grasses se rapprochant par exemple des liquides inflammables.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 21 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Types de produits Pouvoir calorifique Références


supérieur (MJ/kg)
Bois et cartons 18 SFPE Handbook 1995
(TEWARSON, 1995)
Matières plastiques
Polychlorure de vinyle (PVC) 15 à 21,7
Polyuréthanes (PUR) 23,9 à 31 Techniques de
Polyamides (PA) 19,3 à 31 l’ingénieur

Polystyrène (PS) 31,7 à 41,2 (NAUDIN, 1995)

Polyéthylène (PE) 33,9 à 46


Textiles
Viscose coton 18 DRA03
Synthétique 30 à 40 (CARRAU, 2000)
Denrées alimentaires
Produits gras
Saindoux, huiles végétales et 40
graisses
Beurre 38
Margarine 31
Noix 29
Produits à base de viande
Bacon 27 Institut International du
froid, 1987
Viande 25
Produits secs
Céréales en grains, riz 17
Plantes séchées et fruits secs 15
Confiture, miel 14
Fromage 13
Pain 10
Tableau 1 : Pouvoir calorifique supérieur de produits susceptibles d’être stockés en
entrepôt

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 22 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

La vitesse de combustion moyenne surfacique, par rapport à la surface au sol, est


déterminée à partir des valeurs déterminées pour les produits de base : bois,
PVC, PE, carton,…. Comme pour la chaleur de combustion de la palette, la
vitesse de combustion est calculée à l’aide d’une moyenne pondérée par la masse
de chaque composant élémentaire :

∑M V
comb _ i comb _ i

Vcomb _ palette = comb _ i

∑M comb _ i
comb _ i

Où Vcomb _ i : Débit masse surfacique de chaque combustible (kg/(m² s)).

Les vitesses de combustion sont celles obtenues pour un faible état de division.
Cette remarque est très importante car il est nécessaire de s’assurer que la
compacité n’est pas prise en compte 2 fois. Par exemple, plusieurs valeurs sont
disponibles pour le bois :
• sous forme compacte, il est généralement trouvé 17 g/m²/s,
• sous forme divisée, des valeurs de l’ordre de 60 g/m²/s pour une palette
sont généralement rencontrées.
Pour tout nouveau combustible solide intégré dans la méthode, il sera nécessaire
de connaître toutes les propriétés décrites dans le Tableau 2.

Débit masse
Chaleur de combustion Masse volumique
Nom surfacique à l’état non
(MJ/kg) (kg/m3)
divisé (kg/m²/s)
bois 18 0,017 550
PE 40 0,015 925
carton 18 0,017 900
PVC 18 0,015 750
PS 40 0,015 20
PUR 26 0,021 30
Caoutchouc 30 0,007 900
Pneu 30 0,035 900
Coton 20 0,0155 95
Synthétique 38 0,0135 90
Tableau 2 : Propriétés des produits à l’état non divisé

Les propriétés présentées dans le Tableau 2 s’entendent pour des produits


compacts.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 23 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Par ailleurs, des essais réalisés sur des bûchettes en bois lors du projet
« Caractérisation des feux industriels » (Carrau, 2003) ont montré que la
puissance maximale était fortement dépendante de la compacité du produit et plus
particulièrement, de la surface de contact air/bûchettes, Figure 2. En effet, un très
bon aérage des bûchettes, comme lors d’une organisation des bûchettes sous
forme de bûchers de bois, permet de tripler la puissance maximale du feu par
rapport à la configuration la plus compacte. Fort de ce résultat, il a été décidé
dans le cas d’une palette bois de multiplier par trois la vitesse de combustion
retenue pour le bois massif. Ainsi, la vitesse de combustion d’une palette en bois
dans la méthode est de 0,051 kg/m² s.

Figure 2 : Evolution de la puissance en fonction de l’arrangement des buchettes

De plus, les essais à moyenne échelle ont permis de tirer quelques


enseignements pour l’élaboration de la méthode. La Figure 3 présente ainsi
l’évolution de la vitesse de combustion maximale en fonction de la charge
combustible de la palette pour chaque essai.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 24 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

0.08
Vitesse maximale de combustion Zone où l’incendie est piloté Zone où l’incendie est piloté
0.07 par le foyer par la ventilation du foyer
0.06
0.05
(kg/m² s)

0.04
0.03
0.02 Essai 3 : Absorption d’une partie
de l’énergie par l’eau contenue
0.01 dans les bouteilles d’eau
0
0 1000 2000 3000 4000
Charge combustible de la palette (MJ)

Figure 3 : Evolution de la vitesse de combustion suivant la charge combustible de la


palette pour les essais à moyenne échelle

Ce graphique montre que l'augmentation de la charge combustible au delà d'une


certaine valeur ne se traduit pas forcément par une augmentation de la vitesse de
combustion. En effet, au delà d'une certaine charge, ce sont les conditions de
ventilation du foyer qui conditionnent la combustion et l'augmentation de la charge
se traduit alors seulement par un allongement de la durée de la combustion. Dans
la méthode, ce phénomène est pris en compte en considérant qu’il existe une
limitation de la propagation du feu dans la cellule due à un apport d’oxygène
insuffisant pour alimenter correctement le feu (voir § 5.2.6). La ventilation n’est
pas le seul paramètre à influer. En effet, lors d’un essai réalisé avec des palettes
de bouteilles d’eau, la vitesse de combustion s’est trouvée drastiquement réduite
en raison de la grande quantité d’eau contenue sur les palettes, 32 % en volume,
qui joue le rôle de puits de chaleur et qui absorbe ainsi une certaine partie de
l’énergie produite par le feu (voir § 5.1.1.2).
Pour des charges calorifiques plus faibles, une variation quasi linéaire entre la
vitesse de combustion maximale et la charge combustible de bois est observée.
Toutefois, cette évolution n’est pas seulement dépendante de la charge calorifique
de la palette mais également de la compacité de cette dernière (voir § 5.1.1.3). En
effet, un combustible peu compact va avoir tendance à bien brûler en raison de la
bonne ventilation du foyer si toutefois les produits incombustibles présents sur la
palette ne viennent pas empêcher cette alimentation en air. Il est donc important
dans le calcul de la puissance de considérer à la fois le volume de combustible et
d’incombustible tel que :

∑Volume comb _ i

Ratiocomb _ volume =
comb _ i

Volume _ palette

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 25 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

∑Volume incomb _ i

Ratioincomb _ volume = comb _ i

Volume _ palette
Où Volumecomb _ i : Volume de chaque combustible contenu sur la palette (m3),

Volumeincomb _ i : Volume de chaque incombustible (m3),

Volume _ palette : Volume de la palette (m3).

5.1.1.2 PRISE EN COMPTE DES INCOMBUSTIBLES


Les incombustibles contenus dans les palettes sont pris en compte dans le calcul
de la puissance de la palette en considérant l’énergie absorbée par ces derniers
telle que :
 
Energieabsorbée =  ∑ M incomb _ i C incomb _ i ∆T + ∑ M incomb _ i ∆H ϕ ;incomb _ i Coef absorption
 incomb _ i incomb _ i 
Où Cincomb _ i : Capacité calorifique des incombustibles (kJ/kg K),

∆T : Augmentation de température due à l’incendie (K). ∆T représente


1000°C s’il n’y a pas de changement de phase et Tebullition-Tamb s’il y a un
changement de phase,
∆H ϕ ;incomb _ i : Chaleur de changement de phase pour l’incombustible i sur la
plage de température 20°C – 1000°C ; elle peut être nulle lorsqu’il n’y a pas
de changement de phase sur cette plage de température (par exemple pour
l’acier), cela peut être la chaleur latente de vaporisation (par exemple, pour
l’eau) ou la chaleur de fusion (par exemple, pour l’aluminium).
Coef absorption : Part d'énergie qui est réellement absorbée par les
incombustibles.

L’essai 3 à moyenne échelle, réalisé avec des palettes de bouteilles d’eau, a


montré que la quantité d’eau contenue dans les bouteilles était réellement capable
d’absorber une partie important de l’énergie dégagée par l’incendie, Figure 3.
Toutefois, ce coefficient d’absorption est amené à évoluer suivant la composition
de la palette, présence importante ou pas d’incombustibles. Un calcul du
coefficient d’absorption, compris entre 0 et 1, a donc été mis en œuvre. Ce
coefficient dépend directement de l’énergie disponible, dégagée par les
combustibles, et de l’énergie absorbable par les incombustibles.
Le mode de calcul est basé sur le cheminement reproduit Figure 4.
- L’énergie absorbée correspond à une partie de l’énergie disponible telle
que : Eabsorbée = beta*Edispo ;
- L’énergie absorbée est égale à une partie de l’énergie absorbable, cette
partie correspond au coef d’absorption telle que : Eabsorbée =
alpha*Eabsorbable ;

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 26 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

- Un 3ème ratio « gamma » est introduit comme suit : gamma =


Edispo/Eabsorbable, d’où gamma = alpha/beta;
- Efinale = Edispo-Eabsorbée.

Edispo Eabsorbable

Combustible Incombustible

Eabsorbée

Eabsorbée= beta*Edispo = alpha* Eabsorbable


gamma=alpha/beta

Figure 4 : Schéma explicatif du bilan énergétique sur la palette

Ensuite, les postulats sont les suivants :


- Edispo<<Eabsorbable, gamma<<1 : alpha= 0 ;
- Edispo=Eabsorbable, gamma=1 : alpha= 0,5 ;
- Edispo>>Eabsorbable, gamma>>1 : alpha=1.

Entre ces différentes bornes, les valeurs de alpha, c’est-à-dire du coefficient


d’absorption, sont interpolées.
Quatre produits incombustibles ont été retenus dans la méthode, les propriétés à
connaître pour le calcul de l’énergie absorbée sont regroupées dans le Tableau 3.
Température de Chaleur latente de
Capacité calorifique
Produit changement de changement de phase
(kJ/(kg.K))
phase (°C) (kJ/kg)
eau 4,2 100 2260
aluminium 0,9 660 390
verre 0,72 NP NP
acier 0,5 NP NP
Tableau 3 : Propriétés physiques des produits incombustibles

NP signifie Non Pertinent sur la plage de température qui nous intéresse, à savoir
entre 10°C et 1000°C.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 27 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

5.1.1.3 PRISE EN COMPTE DE LA COMPACITE DANS LE CALCUL DE LA PUISSANCE DE


L’INCENDIE D’UNE PALETTE

Lorsque la palette contient une proportion importante de matériaux


incombustibles, sa vitesse de combustion est réduite d’une part en raison de
l’absorption d’une partie de l’énergie par les matériaux incombustibles, comme
décrit au paragraphe précédent, et d’autre part en raison de l’obstruction induite
par la présence de ces matériaux incombustibles qui défavorise la ventilation du
foyer.
En revanche, la présence importante d’air au sein de la palette va favoriser la
combustion de la palette, surtout si le combustible est divisé. En effet, les essais
réalisés ont montré que la compacité jouait un rôle très important.
En se basant sur les essais à moyenne échelle et à grande échelle du projet
FLUMILOG, une méthode a été élaborée afin de tenir compte de la fraction
volumique de combustible et d’incombustible de la palette. Le Tableau 4 montre
qu’il existe un ratio, dénommé « ratio_pyro », entre la puissance théorique Ppalette,
obtenue pour des produits compacts, et la puissance de la palette trouvée
expérimentalement, Pexp, qui est directement liée à la fraction volumique de
combustible et d’incombustible. En effet, plus la fraction volumique de combustible
augmente et plus le ratio_pyro augmente excepté pour l’essai 3 qui mettait en
œuvre 32 % en volume d’incombustible.

ratio ratio Ratio_pyro


Pexp (kW) Ppalette (kW)
comb_volume incomb_volume (-)
Essai_1 10.51% 0.72% 833 1073 0.8
Essai_2 13.79% 0.48% 1481 1087 1.4
Essai_3 12.58% 32.33% 231 472 0.5
Essai_4 6.76% 0.57% 556 1067 0.5
Essai_5 5.78% 0.57% 509 1061 0.5
Essai_6 3.13% 0.85% 231 989 0.2
Essai_7 12.82% 0.00% 1389 1102 1.3
Essai en grand 53.37% 0.00% 3198 1102 2.9
Tableau 4 : Ratio entre la puissance théorique et expérimentale de la palette

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 28 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Ratio air = 0

Essai 3

Essai 1,2,4,5,6 et 7 Essai en grand

Figure 5 : Représentation des essais à moyenne et grande échelle en fonction de la


fraction volumique de combustible et d’incombustible

Sur cette Figure 5, les caractéristiques des différents essais ont été reportées afin
de déterminer une loi de calcul pour ratio_pyro.
Les différentes bases d’établissement de cette loi sont les suivantes :
- Considérant l’essai à grande échelle comme cas majorant avec un
ratio_comb_volume maximum testé de 53 %, il a permis de définir le
ratio_pyro maximal. En effet, pour des fractions combustibles supérieures à
50 %, le ratio_pyro est amené à diminuer (volume d’air réduit).
- Le champ du graphique est limité physiquement par une fraction
combustible nulle (ratio_pyro = 0) et par une fraction d’air dans la palette
également nulle.
- Les essais à moyenne échelle (excepté l’essai 3) ont permis de définir pour
des fractions incombustibles nulles l’expression de ratio_pyro en fonction
de la fraction combustible ; dans ce cas le ratio_pyro évolue suivant un
polynôme du second degré.
- Quant aux deux points des essais 3 et 5 possédant le même ratio_pyro, ils
ont servi à déterminer la pente que doit suivre chaque droite pour un
ratio_pyro donné.
A noter que de façon prudente, ratio_pyro ne pourra jamais être inférieur à 1.
Toutes ces considérations amènent à définir ratio_pyro suivant les expressions
suivantes, où x est la fraction volumique de combustible (ratio_comb_volume) et y
la fraction volumique d’incombustible (ratio_incomb_volume) :
Si y>= -2x+1 et x< 0.783
ratio_pyro = -28.7 (x+y)²+29.796 (x+y)-4.729
si y< -2x+1 et x> 0.115

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 29 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

ratio_pyro = -15.533 (x-y/5.565)²+14.727 (x-y/5.565)-0.487


sinon ratio_pyro = 1
Ces relations sont représentées sur la Figure 6.

Figure 6 : Représentation du ratio_pyro

Au final, le calcul de la puissance dégagée par la palette est corrigé par la relation
suivante :
Ppalette réelle = ratio_pyro*Ppalette
Cette puissance est ensuite convertie en puissance surfacique par rapport à la
surface développée des racks (5 faces) pour pouvoir être utilisée dans le cadre de
la propagation de l’incendie.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 30 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

5.1.1.4 DUREE DE COMBUSTION DE LA PALETTE


Le calcul de la durée de combustion tcomb _ palette est déterminé en fonction de la
puissance de la palette et de la puissance absorbée par les produits
incombustibles suivant un calcul itératif. Le logigramme ci-après présente le
cheminement menant au calcul de cette durée de combustion de palette.
N.B. : Lors du calcul, si la durée de combustion de la palette est supérieure à 3
heures (valeur supposée maximum pour la durée de combustion d’une palette de
dimensions classiques), la durée de combustion est prise égale à 3 heures. Afin
de conserver le bilan énergétique du système palette, la fraction résiduelle de
combustible fractionrésidu est alors amenée à varier entre 0,1 et 0,95.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 31 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Calcul de la masse de combustible et


d’incombustible que contient la palette

Calcul de la vitesse moyenne surfacique et de la


chaleur de combustion moyenne de la palette

Calcul de la fraction volumique de


combustible et d’incombustible

Détermination de la fraction de résidus après combustion telle que :


Si ratioincomb_vol>5 % alors fractionrésidu= 10 % (REX des essais)
Sinon fractionrésidu= 0

Calcul initiateur de la durée de combustion de la palette tel que :

∑M comb _ i

t comb _ palette initial =


comb _ i
(1 − fraction résidu )
S sol _ palette V comb _ palette

Calcul itératif sur la durée de combustion de la palette

Calcul de la puissance absorbée par les produits incombustibles avec un


coefficient d’absorption déterminé préalablement :

Energie absorbée
Puissance absorbée =
t comb _ palette initial

Calcul théorique de la puissance de la palette

Calcul de la puissance réelle de la palette tenant compte du ratio_pyro

Calcul de la durée de combustion tcomb_palette en fonction de la puissance réelle de la


palette

Calcul de l’erreur entre tcomb_palette initial et tcomb_palette :

t comb _ palette initial − t comb _ palette


Erreur =
t comb _ palette initial

Si la durée de combustion de la palette tcomb_palette > 3 h alors tcomb_palette = 3 h


puis conservation du bilan énergétique en faisant varier la fraction résiduelle
entre 0,1 et 0,95

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 32 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

5.1.2 CAS 2: CARACTERISTIQUES DE PALETTE OBTENUES


EXPERIMENTALEMENT
Le fait de réaliser des essais à l’échelle de la palette peut avoir deux intérêts :
• Le premier concerne la possibilité d’analyser la combustion d’une
palette contenant des produits spécifiques autres que les produits
élémentaires intégrés dans la méthode ;
• Le second concerne l’obtention de caractéristiques plus précises de
palettes afin de déterminer des distances d’effets plus réalistes, en
comparaison par exemple, avec les données type « entrepôt blanc »
définies à partir d’un combustible enveloppe (§ 5.1.3).

L'objectif de ces essais est de déterminer expérimentalement les caractéristiques


de combustion d’une palette spécifique qui peuvent ensuite être intégrées dans la
méthode « FLUMILOG ». Ces caractéristiques sont la puissance et la durée de
combustion de la palette.
Le protocole expérimental « FLUMILOG » de caractérisation d’une palette est mis
en ligne sur le site FLUMILOG sous la référence « DRA-11-121125-05992A ».
A l’issue de ces essais, le rapport d’essais standardisé précise les conditions
opératoires et le protocole, et fournit l'évolution des différentes grandeurs en
fonction du temps ainsi que le film. En conclusion du rapport, les valeurs à retenir
pour une intégration dans la méthode sont la puissance dégagée par la palette et
sa durée de combustion.

5.1.3 CAS 3 : DEFINITION DE PALETTES RUBRIQUES


Pour chaque rubrique pour lesquelles la méthode a été identifiée comme
pertinente, un échantillon de 30 000 compositions de palette différentes a été
généré aléatoirement tout en vérifiant certaines contraintes. Ainsi, la masse de
chaque palette varie entre 100 kg et 1 200 kg. Les dimensions d’une palette sont
de 1,2 m x 0,8 m x 1,5 m. Un échantillon peut occuper tout ou partie de ce volume
mais ne peut en aucun cas l’excéder. Chaque rubrique possède ses propres
contraintes en termes de composition.
Pour la rubrique 1510, un échantillon est composé de 25 kg de bois de palette. La
masse des produits plastiques ne peut excéder la moitié de la masse des produits
contenus sur la palette, le bois de palette étant exclu, et le reste varie
aléatoirement entre bois, carton, eau, acier, verre, aluminium.
Pour la rubrique 1511, un échantillon est composé de 25 kg de bois de palette,
10 kg de carton, 50 kg d’eau, 10 kg de PE et 2 kg de PS. La masse restante varie
aléatoirement entre de l’incombustible, du PE (supposé représenter les graisses
par l’intermédiaire de sa chaleur de combustion et de sa vitesse de combustion) et
du bois (supposé représenter les produits alimentaires secs).
Pour les rubriques 2662 et 2663, par défaut, une masse de 25 kg de bois de
palette est incluse. A ceci s’ajoute la masse du PE, pour un minimum de 50% du
poids total de l’échantillon, complétée aléatoirement par d’autres produits
possibles (combustibles ou non).

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 33 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Pour chaque composition de palettes, le calcul de la puissance et de la durée de


combustion de la palette a été réalisé suivant la procédure énoncée au § 5.1.1.
L’étude de ces 30 000 compositions a permis de définir pour chacune des
rubriques une courbe enveloppe de la puissance palette. Cette courbe présente,
pour chaque valeur de la puissance, le pourcentage de palette de puissance
inférieure La Figure 7 donne une représentation de cette courbe entre 90 et 100 %
des cas testés. Finalement, pour déterminer la puissance palette de chaque
rubrique, il a été pris le parti de considérer 95 % des compositions envisagées,
Figure 7, pour lesquels la puissance palette est inférieure à cette valeur soit :
• 1525 kW pour la rubrique 1510,
• 1300 kW pour la rubrique 1511,
• 1875 kW pour les rubriques 2662 et 2663.
Pour chaque rubrique, la durée de combustion de la palette est prise
forfaitairement égale à 45 min, durée en moyenne observée pour le feu d’une
palette.
Pour des palettes de dimensions non standard, la puissance de la palette est
proratisée suivant son volume. De plus, pour éviter les biais liés à un mauvais
renseignement de la hauteur de palette, celle-ci est recalculée sur la base de
l'inter lisse (entre 2 niveaux) moins 10 %, espace nécessaire pour une
manipulation aisée de la palette dans les racks.

Figure 7 : Evolution de la puissance maximale de palette correspondant à un pourcentage


élevé des 30000 compositions étudiées

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 34 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

La Figure 8 représente plus précisément les résultats obtenus pour les 30 000
compositions appartenant à la rubrique 1510. La courbe en noir correspond à la
courbe d’énergie constante égale à 1525 kW*45 min de la rubrique 1510. De
façon générale, dans le calcul, les palettes avec composition connue
s’apparentant à la rubrique 1510 et qui auraient une énergie supérieure à celle-ci,
seront ramenées sur cette courbe. Ceci permet d’éviter d’avoir des palettes dont le
couple (puissance, durée de combustion) soit supérieur au couple (1525 kW, 45
min) de la palette rubrique 1510. Cette méthode est également appliquée pour les
autres rubriques identifiées dans FLUMILOG.

Figure 8 : Répartition de la puissance de la palette pour les 30000 compositions testées


pour la rubrique 1510

5.1.4 DETERMINATION DES VITESSES DE PROPAGATION HORIZONTALE ET


VERTICALE DANS LES RACKS
Il est difficile de trouver dans la littérature des vitesses de propagation sur les
palettes. L’essai à grande échelle a permis de déterminer, pour les palettes bois,
les valeurs des vitesses de propagation horizontale V_prop_horiz_pal et verticale
V_prop_vert_pal telles que :
• V_prop_horiz_pal = 3 m/min
• V_prop_vert_pal= 0,7 m/min
Etant donné la rapidité de propagation et la violence de l’incendie lors de l’essai
en grand, ces valeurs de vitesse sont considérées comme maximales et dites « de
référence ». Rappelons que le stockage de palette bois était très aéré et donc de

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 35 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

faible compacité. Pour mémoire, la puissance unitaire des palettes est


de 2000 kW.
Pour une puissance de palette inférieure à celle de l'essai à échelle 1 la vitesse de
propagation verticale est amenée à diminuer suivant un polynôme du second
degré :
− pour une puissance de palette équivalente à la palette rubrique 2662,
1875 kW, la vitesse est divisée par 2 pour que l'évolution en puissance de
l'incendie soit assimilée à une évolution en 2*UFAST (EVANS, 1995),
− pour une puissance de palette équivalente à la palette rubrique 1510,
1525 kW, la vitesse est divisée par 4 pour que l'évolution en puissance de
l'incendie soit assimilée à une évolution en UFAST.
Cette approche se veut majorante en respectant une certaine hiérarchie dans le
degré de risque que représente chacune de ces rubriques. Lorsque la puissance
palette est inférieure à la puissance de la rubrique 1510, la vitesse de propagation
minimum est atteinte soit un quart de la vitesse de propagation de référence.
La figure ci-après présente le coefficient réducteur de la vitesse de propagation
fonction de la puissance de la palette.

Figure 9 : Coefficient réducteur de la vitesse de propagation verticale fonction de la


puissance de la palette

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 36 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

5.2 CALCUL DE LA PROPAGATION DANS LA CELLULE

5.2.1 PRINCIPE DE LA PROPAGATION DU FRONT DE FLAMME DANS LA CELLULE


L’inflammation initiale est supposée intervenir sur le double rack central du
stockage en partie basse. Ce point d’inflammation correspond au départ de feu le
plus pénalisant puisqu’il engendrera la surface en feu la plus conséquente. Tandis
que le feu se propage dans le rack central, un calcul de flux est effectué pour
estimer si les palettes des racks mitoyens sont capables de s’enflammer par
rayonnement. Si le flux critique d’auto-inflammation est atteint, le feu passe d’un
rack à l’autre. Simultanément, les flammes montent rapidement par effet cheminée
vers le plafond pour ensuite s’étaler horizontalement. Au bout d’un certain temps,
une couche thermique contenant les gaz chauds et les suies se développe sous le
plafond pour atteindre les bords de la cellule. La présence de cette couche
entraîne le début de la pyrolyse des produits stockés au niveau le plus élevé des
racks voisins par convection naturelle et par rayonnement (Figure 10).

Extraction

Convection Convection
+ +
Rayonnement Rayonnement

Porte
Porte
ouverte
fermée
Flamme
Couche
thermique
Suies

Admission (Air frais)

Figure 10 : Apparition de la couche chaude, influence du rayonnement et de la convection


naturelle sur les racks voisins

En raison du confinement, les gaz de combustion et les suies s’accumulent en


partie haute. De fait, la couche thermique n’atteint pas un équilibre et commence à
descendre (Heskestad, 1986). A une température de 140 °C, les exutoires
s’ouvrent laissant s’évacuer une partie des fumées. Toutefois, cette surface
d’exutoires n’est pas suffisante pour évacuer la totalité des gaz de combustion, la
couche thermique continue donc de s’accroître. La température et la hauteur de
cette couche chaude sont déterminées à chaque pas de temps. Pour le calcul de
la hauteur de couche chaude, l’ouverture des exutoires ainsi que l’effondrement
progressif de la toiture sont pris en compte. Dès que la couche thermique atteint le
haut des racks et possède une température supérieure ou égale à la température
d’auto-inflammation retenue, une inflammation brutale, ou flashover, se produit sur
les palettes stockées au dernier niveau des racks. Les flammes se propagent
ensuite de façon exclusivement verticale jusqu’au sol. A noter qu’un test est
réalisé sur chaque rack pour savoir s’il n’y avait pas eu contamination par

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 37 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

rayonnement avant flashover. Si tel n’est pas le cas, la propagation s’effectue par
flashover. Une fois que la couche thermique descend vers le sol (Figure 11), la
quantité de comburant peut devenir insuffisante, la pression à l’intérieur de
l’espace confiné augmente avec l’augmentation de la concentration et de la
température des gaz brûlés.

Extraction

Pyrolyse Pyrolyse
Porte
Porte
fermée
ouverte
Flamme
Couche
thermique
Suies

Admission (Air frais)

Figure 11 : Descente de la couche chaude, pyrolyse et inflammation des produits au-


dessus des racks voisins

Ce manque d’oxygène peut aboutir à l’extinction du feu si le bâtiment reste intègre


suffisamment longtemps (ex : cellule avec murs coupe feu et dalle béton en
toiture). Toutefois, dans la plupart des cas, l’étanchéité n’est pas suffisante pour
permettre l’auto-extinction de l’incendie. En effet, suite à la sollicitation thermique
provoquée par l’incendie, le bâtiment se dégrade et la toiture commence à
s’effondrer. Le feu devient alors un feu en milieu ouvert, bien ventilé, avec des
flammes de dimensions importantes (Figure 12).

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 38 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Entraînement
d'air

Extraction

Porte
Porte
fermée
Flamme ouverte

Admission (Air frais)

Figure 12 : Après effondrement de la toiture, feu bien ventilé

5.2.2 CALCUL DE LA PUISSANCE AU COURS DU TEMPS DE L’INCENDIE


Le calcul de la puissance instantanée produite par l’incendie se fait selon la
relation suivante :
P (t ) = η × S feu _ dev (t ) × Prack _ surfacique × Coef ventil + Pini

Où :
P (t ) est la puissance libérée à chaque instant,
Prack_surfacique est la puissance libérée par unité de surface enveloppante des racks,
S feu _ dev (t ) est la surface en feu à l'instant t donné. Cette valeur dépend de la
vitesse de propagation du feu mais également de la quantité d’oxygène apporté à
chaque instant. En cas d’apport insuffisant, la surface en feu peut augmenter
moins que prévu voire stagner et puis reprendre sa croissance dès que des
ouvertures au niveau de la toiture se sont formées. La surface en feu peut
également diminuer à partir du moment où les premières palettes commencent à
s’éteindre.
Coefventil est un coefficient réducteur dépendant de la ventilation. De la même
manière que l'alimentation en air joue sur la surface en feu, ce coefficient influe
sur la puissance libérée par une palette et par extension sur la durée de
combustion de celle-ci.
Pini est la puissance dégagée lors des tous premiers instants de l'incendie depuis
le départ de feu au sol jusqu'à ce que les flammes atteignent le haut du rack
(INGASON, 2001).

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 39 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

La Figure 13 représente l’évolution calculée avec la méthode FLUMILOG de la


puissance pour l’essai à grande échelle. Au cours du calcul, tant que la toiture ne
s’est pas effondrée, la puissance reste limitée par le manque d’oxygène dans la
cellule. Dès l’ouverture de la toiture, la propagation reprend, le feu se généralise
en occupant une surface maximale de racks. Ceci se traduit soit par un pic de
puissance soit par un plateau de puissance suivant la durée de combustion de la
palette. En effet, plus celle-ci est élevée et plus le plateau de puissance s’allonge.
Passée cette durée de combustion de la palette, les premières palettes
commencent à s’éteindre, l’extinction de l’incendie s’amorce alors.

Plateau de puissance

Limitation par
manque d’oxygène

Figure 13 : Evolution calculée de la puissance pour l’essai en grand

5.2.3 LOI DE PROPAGATION ENTRE LES DIFFERENTS RACKS


Les essais réalisés ont montré explicitement qu’il y a 2 modes de propagation
possible entre les racks :
• par rayonnement,
• par la couche chaude (flash-over).
5.2.3.1 PROPAGATION PAR RAYONNEMENT
Au début de l’incendie, le feu n’a pas beaucoup d’ampleur et les fumées chaudes
qui sont produites se diluent dans le volume de la cellule. La propagation peut se
faire alors uniquement par le rayonnement émis par les flammes. Lors de l’essai
FLUMILOG à grande échelle, le feu du rack central s’est propagé aux racks
voisins en l’espace de 8 minutes par rayonnement. En effet, les palettes des racks
mitoyens, impactées par le flux radiatif issu des flammes du rack central, se sont
mises à pyrolyser (Figure 14). Au bout de 8 minutes, lorsque les produits ont atteint
une température d’auto-inflammation, ils se sont enflammés à leur tour
propageant ainsi le feu (Figure 15).

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 40 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Dégagement de gaz de
pyrolyse dû au rayonnement
des flammes

Figure 14 : Pyrolyse des palettes appartenant au rack mitoyen au rack central

Inflammation de la palette
par rayonnement à distance
des flammes

Figure 15 : Inflammation d’une palette appartenant au rack mitoyen et induisant une


propagation par rayonnement du feu

Dans l’outil, ce mode de propagation est celui qui est considéré par défaut, le
principe du calcul repose sur la détermination du flux reçu sur les racks voisins à
chaque instant en fonction de la surface en feu dans le rack initial (Figure 16).

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 41 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

xi
xi

hrack

Figure 16 : Représentation schématique de la propagation par rayonnement entre rack

Ce flux est calculé en considérant une surface en feu de forme triangulaire d’une
émittance de 100 kW/m². Cette surface en feu se situe à une distance à la cible
égale à la largeur de l’allée. Il est supposé qu’il y a propagation au rack voisin dès
que le flux incident atteint la valeur de 8 kW/m².
Le facteur de forme pour une surface en feu de forme triangulaire est donné par
l’expression visible en Figure 17.

Figure 17 : Expression du facteur de vue pour une surface en feu de forme triangulaire
(extrait du Thermal Radiation Heat Transfer (R. SIEGEL, J.R. HOWELL, 1992)

Le calcul est fait pour chaque allée dans la méthode et à chaque instant pour
s’assurer s’il y a propagation ou non.
5.2.3.2 LE CAS DU FLASH OVER
Les essais réalisés avec des buchettes en bois pour la campagne expérimentale
AFILOG ont montré qu’en renforçant la toiture, la propagation ne se faisait plus
progressivement de rack en rack par rayonnement mais plus brutalement via un
embrasement généralisé de tous les derniers niveaux de racks. Ce phénomène de
flashover se rencontre fréquemment dans les milieux confinés. Le fait de renforcer
la toiture a engendré un plus grand confinement de la cellule ce qui a permis aux
fumées chaudes de s’accumuler en partie supérieure du stockage. Dès lors que

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 42 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

ces fumées chaudes ont atteint la température d’auto-inflammation des produits,


l’embrasement brutal s’est produit.
Quand l’incendie commence à prendre de l’ampleur, la production de fumées
chaudes augmente significativement. Dès lors que cette production devient trop
importante pour qu’elle soit évacuée par les exutoires, une couche chaude se
forme en partie supérieure de la cellule. Cette couche chaude est d’abord
contenue dans les cantons puis, son épaisseur augmentant, elle peut s’étendre
sous la totalité de la toiture de la cellule. Au final, cette couche chaude peut
impacter le combustible,surtout les derniers niveaux, et conduire à un
embrasement généralisé des ceux-ci, c’est le phénomène de flash-over. Il est à
noter que cette évolution jusqu’au flash-over n’est pas obligatoire. En effet, deux
situations au moins peuvent conduire à l’absence d’un flash-over :
• Si la puissance dégagée est insuffisante pour produire une couche chaude
suffisamment épaisse et chaude (stockage de bouteilles d’eau par
exemple) ;
• Si la toiture présente une surface d’ouverture suffisante pour évacuer la
chaleur produite. Ceci pourrait survenir notamment avec une toiture
relativement fragile, du type fibrociment (§ 5.2.5) ou dans le cas de grande
surface d’exutoire ou de couverture thermo fusible.
Le critère de propagation par flash-over retenu dans la méthode est de 250°C.
Cela constitue une des températures d’inflammation les plus basses identifiées
parmi les produits susceptibles d’être stockés, Tableau 5.

Solides Température d’inflammation en °C


Bois De 280 à 340
Charbon 250
Charbon de bois De 250 à 350
Coton 450
Polyéthylène 350
Polystyrène 490
Polyamide 425
Mousses 330
polyuréthanes
Tableau 5 : Température d’inflammation de quelques solides courants

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 43 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

5.2.4 PROPAGATION AU SEIN D’UN RACK


5.2.4.1 PROPAGATION AU SEIN D’UN RACK ALLUME PAR RAYONNEMENT
La propagation a été établie à partir d’observations réalisées lors de différents
essais, ceux réalisés lors du projet FLUMILOG mais également lors d’autres
essais à plus petite échelle. L’exemple proposé pour illustrer ce choix est celui des
doubles racks car il est le plus simple et le plus répandu.
Les images infrarouge extraites des essais du projet « Caractérisation des feux
industriels » (Carrau, 2004) illustrent bien les différentes phases de propagation
des flammes au sein de la largeur d’un rack. La Figure 18 présente les 5 grandes
phases de cette propagation :
1. L’apparition des premières flammes se situe sur les arrêtes verticales
des cartons au niveau de la zone centrale. La propagation du feu s’effectue
via le carton et n’a pour le moment lieu que dans cette zone centrale.
L’intensité de feu est déjà plus importante aux niveaux 2 et 3 qu’au niveau
1 (le niveau inférieur).
2. La phase de croissance ascendante se termine avec la présence de la
flamme au sommet et au-dessus du rack. Les faces inférieures des cartons
commencent à brûler au niveau de l’axe central. Ce dernier est, à ce stade,
le principal vecteur de propagation en jouant le rôle d’une cheminée.
3. La phase de propagation horizontale commence par la partie supérieure
du stockage. Cette étape dans la propagation du feu amène à la mise en
place d’un feu formant un V.
4. La phase de propagation descendante est caractérisée par la
progression vers les niveaux inférieurs du feu. Celui-ci conserve une forme
de V.
5. L’embrasement complet est obtenu une fois que la phase descendante
est terminée.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 44 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Figure 18 : Les 5 grandes phases de la propagation du feu au sein d’un rack illustrées par
des images infrarouge

Ces différentes phases de propagation au sein d’un rack sont présentées sur les
schémas visiblesFigure 19 et Figure 20.
Une phase de propagation initiale de la flamme est considérée uniquement pour le
rack de départ. C'est lors de cette phase qu'est calculée la puissance initiale Pini.
Le mode de stockage en rack a la particularité de créer des cheminées verticales
et horizontales qui provoquent une accentuation de l’entraînement d’air
(Ingason,1994). Le feu est supposé partir du centre du rack à sa base et sa
propagation verticale est alors rapide grâce, principalement, à la convection
naturelle qui favorise l’admission d’air frais entre les palettes dans le feu :
phénomène de tirage ou effet cheminée. Le panache constitué de gaz chauds
monte au plafond sous l’effet des forces d’Archimède (voir également la première
image IR de la Figure 18).

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 45 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Hr

Lr / 2

Figure 19 : Première phase de propagation dans un rack

Après s’être propagé verticalement au cœur du rack, le feu commence sa


propagation horizontale jusqu’à atteindre toute la largeur du rack sur le dernier
niveau en formant un V (Figure 20 et 3ème image IR de la Figure 18).

Coupe transversale
Vue de dessus lr

hp
w
lp lp

Lp
Hr
w

Lp lr

Sens de
progression
du f eu

Figure 20 : Propagation en largeur dans le rack

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 46 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

La propagation s’effectue ensuite dans la longueur du rack. Des simulations


réalisées avec le logiciel FDS (Fire Dynamics Simulator) présentent les mêmes
phases de propagation dans la longueur de rack que celles observées lors des
essais du projet « Caractérisation des feux industriels » (Carrau, 2004). Tout
d’abord, une montée rapide de la flamme par effet cheminée (Figure 21) puis, la
propagation s’effectue en formant un « V » jusqu’au bout de la rangée de rack
(Figure 22) puis le feu descend vers le sol (Figure 23). Le schéma de la Figure 24
illustre également ces différentes phases.

Figure 21 : Effet cheminée

Figure 22 : Propagation en « V »

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 47 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Figure 23 : Descente du feu vers le sol

Figure 24 : Schéma de propagation dans un rack

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 48 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

A ll u m a g e e n p a r t ie s u p é r i e u r e

F r o n t d e c o m b u s ti o n

Figure 25 : Schéma de propagation dans le cas d’une propagation par flash-over

5.2.5 CALCUL DE LA SURFACE DE RECOUVREMENT DU COMBUSTIBLE PAR LA


TOITURE
Lors d’un incendie d’entrepôt, la toiture influence la combustion à travers deux
phénomènes : d’une part, sa capacité à rester en place et donc à limiter la
ventilation du foyer et d’autre part, lors de son effondrement, des morceaux plus
ou moins importants vont en effet recouvrir le combustible et ainsi limiter leur
combustion.
L’influence de la toiture sur la cinétique d’effondrement est représentée par le
terme Schute_toit(t) qui intervient dans l’équation d’évolution de la surface de
pyrolyse.
S chute _ toit (t ) = S feu _ plafond (t − t retard _ toit ) × Coef _ toit

Où Schute _ toit (t ) : Surface couverte par des éléments de toit au cours du temps (m²),

t retard _ toit : Durée pendant laquelle le matériau de toiture soumis aux flammes
est censé résister et ne pas s’effondrer (s),
S feu _ plafond (t ) : Surface du plafond de la cellule atteinte par les flammes (m²),

Coef _ toit : Taux de recouvrement du combustible par les éléments effondrés


de toiture (-).

En pratique, un élément de toiture soumis aux flammes va résister un certain


temps, noté tretard_toit, en fonction de sa nature et de la nature de la structure qui le
supporte. La surface de toiture effondrée est donc proportionnelle à la surface en
feu sous le plafond, tretard_toit minutes avant. Le pourcentage de recouvrement du
combustible Coef_toit dépend également de la nature de la toiture.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 49 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Le fibrociment se désagrégeant lors d’un feu, la résistance d’une toiture en


fibrociment est faible de l’ordre de 5 minutes. De la même manière, le
recouvrement du combustible est très faible, environ 5%.
Pour des toitures métalliques ou composées de panneaux sandwich, leur
résistance dépend principalement de la résistance des pannes les supportant
avec une limite au-delà de 30 minutes. En effet, même si les pannes résistent plus
de 30 minutes la dilatation des éléments de toiture ne sera plus négligeable et
pourra conduire à leur chute. Plus une toiture comporte de couches, plus la
surface de combustible susceptible d’être recouverte sera grande. Ainsi, le
coefficient de recouvrement croît entre une toiture métallique simple peau et une
toiture métallique multicouches puis entre une toiture multicouches et une toiture
en panneaux sandwich avec de la laine de roche. La seule exception est la toiture
en panneaux sandwichs avec polyuréthane à cause de son caractère
combustible : surface de pyrolyse du polyuréthane et surface supplémentaire
recouverte se compensent mutuellement. Pour cette dernière le coefficient est le
même que pour une toiture métallique simple peau.
Dans le cas de panneaux en béton (sans pannes), l’intégrité de la toiture dépend
majoritairement de la résistance des poutres supportant les panneaux et enfin
pour une dalle béton autoportante c’est la résistance de la dalle qui détermine sa
durée de résistance. La rigidité des panneaux en béton conduit à un pourcentage
de recouvrement beaucoup plus élevé que pour les autres types de toiture. La
dalle en béton autoportante constitue un cas limite extrêmement favorable au
recouvrement du combustible.
Le retour d’expérience montre une forte disparité du pourcentage de
recouvrement pour un même type de toiture. A titre d’exemple, le lecteur pourra se
référer aux annexes A à E. Les valeurs retenues pour le pourcentage de
recouvrement (Tableau 6) sont basées sur des cas défavorables et sont donc
conservatives. Toutefois, l’influence de cette surface de recouvrement est faible
par rapport à la totalité de la surface enveloppante des racks.

% de couverture effondrée
Désignation du toit recouvrant le combustible sur la
surface supérieure des racks
Fibrociment 5
métallique simple peau 30
métallique multicouches 40
panneaux sandwich polyuréthane 30
panneaux sandwich laine roche 50
panneaux béton (sans pannes) 70
dalle béton autoportante 85
Tableau 6 : Influence de la nature de la toiture sur la cinétique d’effondrement

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 50 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

5.2.6 LIMITATION DE LA PROPAGATION EN FONCTION DE LA CONCENTRATION EN


OXYGENE
L’objectif de ce calcul est de limiter la vitesse de propagation dès lors qu’il n’y a
pas assez d’oxygène au niveau du foyer. Cette réduction peut également se
traduire par un allongement localisé de la durée de combustion d’une palette.
Le principe du calcul est le suivant : la vitesse de propagation ne dépend que du
combustible (température d’inflammation et chaleur de combustion) dès lors qu’il y
a suffisamment d’oxygène. Si cette hypothèse est facilement vérifiée au début de
l’incendie, elle peut ne plus l’être dès que la surface en feu a augmenté.
Dès lors que la propagation du feu dépendra de la quantité d’air susceptible d’être
présente au niveau du foyer, le principe du calcul est le suivant à chaque pas de
temps :
• détermination de l’accroissement maximal de la surface de flamme en
faisant l’hypothèse d’une quantité d’oxygène suffisante ;
• calcul de la quantité d’oxygène disponible ;
• bilan des quantités entrantes et sortantes de la cellule en fonction de la
quantité de fumées produites par cet accroissement de surface en feu (air
entrant par les ouvertures des faces latérales, fumées sortant par les
exutoires ou en raison de l’ouverture du toit),
• si la quantité d’oxygène est insuffisante, la propagation est réduite jusqu’à
ce que la surface en feu soit compatible avec la quantité d’oxygène
apportée. La nouvelle position du front de flamme est recalculée et le calcul
peut être poursuivi pour ce pas de temps.
Les différentes étapes sont schématisées sur la Figure 26.

A ρ g,
Tg
&p
m
co uch e
ch a u d e
z’

Hc

co uch e
ρa , z
Q& f roid e
Ta

F eu

m& s
Ta, ρ a
B
V g, ρ g
m& p

z
Hc
m& e

Q&

Figure 26 : Principe de combustion suivant l’intégrité de l’enveloppe

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 51 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

A : Enveloppe intègre ; B : présence d’ouvertures.


Pour que l’accroissement du feu soit en adéquation avec l’air disponible dans la
cellule, il faut réaliser un calcul itératif de la position réelle du feu en réduisant le
cas échéant les vitesses de propagation avec un coefficient de ventilation (voir
Figure 27 et logigramme en Figure 28).

Figure 27 : Schéma du bilan sur la couche chaude

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 52 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Calculs de l’accroissement de la surface de pyrolyse et de la


puissance avec les vitesses de propagation horizontale et verticale
en considérant que suffisamment d’air est disponible

• Calcul des caractéristiques de la réaction de combustion à


la stœchiométrie : nombre de moles nf, débit des gaz de
Réduction des vitesses de propagation horizontale et verticale telle que :

combustion Qf et débit de consommation en air Qconso air.


FOYER

• Calcul de l’air entrainé dans le panache en supposant que


le débit d’air entrainé Qentrain air correspond à 10 fois le débit
Vit_prop_vert = coefficient de ventilation*vit_prop_vert

d’air consommé par la combustion


Vit_prop_hor = coefficient de ventilation*vit_prop_hor

• Calcul du volume nécessaire d’air :


Vneces = (Qconso air.+ Qentrain air)*dt

• Calcul des caractéristiques de la couche chaude (Figure 27) :


COUCHE CHAUDE

• Calcul en particulier de la température de couche chaude Tgcc en


faisant un bilan sur les différents volumes présents dans la cellule,
Volume des gaz de combustion provenant du foyer Vf, des gaz frais
entrainés Ventrain air et de la couche chaude Vcc tel que :
Vf*Tf+ Ventrain air *Tamb = Vcc*Tgcc
• Calcul itératif pour déterminer la hauteur de fumées en faisant un
bilan des quantités entrantes et sortantes de la cellule : Application du
théorème de Bernoulli pour déterminer le débit d’évacuation des
fumées Qevac

Calcul du volume d’air disponible Vdispo dans la cellule tenant


compte de la hauteur et du débit d’évacuations des fumées

Si Vdispo < Vneces Si Vdispo > Vneces

Introduction d’un coefficient de ventilation à injecter pour Calculs initiaux de l’accroissement


réduire les vitesses de propagation de la surface de pyrolyse et de la
puissance ne sont pas à corriger
Coefficient de ventilation est initialement égal à 1 et
décroit de 0,01 à chaque passage.

Figure 28 : Logigramme du calcul de limitation de la propagation de l’incendie en raison


du manque d’oxygène

Le coefficient de ventilation, outre son influence sur la vitesse de propagation à


travers l’accroissement de la surface en feu, joue également sur la puissance
libérée par les palettes et sur leur durée de combustion. Dans une situation bien
ventilée (coefficient de ventilation égal à 1), la durée de combustion et la

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 53 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

puissance libérée correspondent aux valeurs calculées au paragraphe 5.1.1.4


(Préf, Tcomb_pal_réf). Dans une situation sous-ventilée avec comme cas limite un
coefficient de ventilation égal à 0, la puissance libérée par une palette est divisée
par 3. Par conséquent, il faut trois fois plus de temps pour brûler complètement
une palette dans ce cas là.
Entre ces deux états limites, la durée de combustion d’une palette et la puissance
libérée varie suivant un polynôme d’ordre deux (Figure 30). Dans le calcul, la
puissance est modulée à chaque instant en intervenant sur la puissance
surfacique et sur la durée de combustion via le coefficient Coefventil qui vaut :
7 1
Coef ventil = −0 ,5coefficient _ de _ ventilation 2 + coefficient _ de _ ventilation +
6 3
1
Coeff ventil
0.9
y=a.x²+b.x+c
0.8

0.7

0.6

0.5

0.4

0.3

0.2

0.1

0 Coefficient de
0 0.2 0.4 0.6 0.8 ventilation 1

Figure 29 : Evolution du coefficient de pondération en fonction du coefficient de ventilation

P réf1 Ppalette Tcomb_pal


éfr
3.5
l_a
p
_3
0.8 b
m
o
c
.T
2.5

0.6
3
2

P0.4
réf éfr
1.5
_l
3 a
p
_
b1
0.2 m
o
c
T
0.5

0 Coefficient de 0
Coefficient de
ventilation ventilation
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1

Figure 30 : Puissance libérée et temps de combustion d’une palette

A ce stade de la méthode, la position du front de flamme est connue. Il est alors


possible de déterminer la puissance de l’incendie ainsi que la surface de toiture
ouverte susceptible de laisser passer les flammes.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 54 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

L’objet du paragraphe suivant est de calculer les caractéristiques des flammes à


partir de ces données et ensuite d’en évaluer les flux thermiques sur les cibles.

5.3 CALCUL DES CARACTERISTIQUES DES FLAMMES


Comme présenté dans la partie A pour les feux de liquide, il est nécessaire de
définir certaines propriétés des flammes, pour pouvoir calculer les effets sur
l’environnement dus aux flammes. Le parti a été pris de retenir le modèle de
flamme solide. Pour utiliser ce modèle, il faut connaître, pour chacune des
flammes :
• leur forme,
• leur hauteur,
• leur position,
• leur émittance.
Les paragraphes suivants précisent les hypothèses retenues pour la détermination
de toutes ces grandeurs.

5.3.1 CHOIX DE LA FORME DE FLAMME


La flamme de diffusion qui résulte d’un feu de solide à l’air libre est soumise aux
conditions extérieures telles que le vent. Sous de telles conditions, il est très
difficile de définir une forme géométrique de flamme qui soit constante dans le
temps comme le montre la Figure 31 reproduisant les images de l’un des essais à
moyenne échelle.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 55 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Figure 31 : Formes et surfaces des flammes lors de l’un des essais à moyenne échelle

Pour juger de l’influence de la géométrie de la flamme sur le flux radiatif, les


essais à moyenne échelle ont été analysés en faisant une estimation tout au long
de ces essais de la surface de flamme apparente sur chaque face de la cellule. La
Figure 32 présente pour =l’évolution de la surface de flamme Sf côté Est ainsi que
le flux radiatif à différentes distances de la cellule pour l’essai présenté
précédemment. Un rapport flux/surface de flamme a ensuite été calculé pour
chaque distance de mesures de flux (Figure 33).

Figure 32 : Evolution du flux radiatif et de la surface de flamme au cours du temps

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 56 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Figure 33 : Rapport Flux/surface de flamme à différentes distances

Après analyse des résultats, il s’avère que ce rapport flux/surface de flamme est
quasi-constant à une distance donnée dans le champ moyen et lointain.
Pour mémoire, le flux radiatif φ s’écrit : φ = φ0 τ F
Où τ le facteur d’atténuation atmosphérique est constant à une distance donnée,
F le facteur de vue dépend de la surface de flamme,
φ0 l’émittance dépend du combustible (puissance dégagée).
Si le rapport flux/surface de flamme est constant, alors il en est de même du ratio
φ0 F
. Il est donc important que les valeurs des deux paramètres, émittance et
Sf
surface de flamme soient en concordance. Côté Est, la surface de flamme estimée
est de 24 m², valeur qui correspondrait au vu des flux mesurés à une émittance
moyenne de 110 kW/m². L’émittance étant déterminée, différentes formes de
flamme ont ensuite été testées afin de déterminer si ce paramètre possèdait une
influence ou non.
A surface de flamme identique, la flamme a été considérée de 3 façons :
• Cas 1 : flamme de forme carrée,
• Cas 2 : flamme de forme rectangulaire couvrant toute la largeur de la face,
• Cas 3 : flamme de forme rectangulaire dont la hauteur apparente est fixe et
égale à la hauteur de la cellule.
La Figure 34 présente les résultats obtenus pour la face Est de l’essai 2. De façon
générale, ceux-ci montrent que la forme de flamme n’a que peu d’importance
surtout dans le champ lointain.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 57 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Figure 34 : Evolution des flux radiatifs modélisés pour les 3 configurations de forme
de flamme

Dans la méthode, si le combustible est présent sur la totalité de la face


considérée, la flamme est supposée s’étendre sur toute la largeur de cette face.
Quant à la hauteur de flamme, elle est calculée via la corrélation présentée dans
le paragraphe suivant.

5.3.2 HAUTEUR DE FLAMMES


Il existe dans la littérature de nombreuses corrélations permettant d'estimer la
hauteur des flammes issues d'un feu de nappe à partir de la puissance et de
l'étendue de l'incendie. Il est possible d'écrire ces corrélations sous la forme

où H est la hauteur des flammes, D le diamètre de la nappe et Q* la puissance


adimensionnée de l'incendie. A chaque corrélation est associé un domaine de
validité particulier.
Globalement, on peut noter qu'il existe deux comportements distincts : le rapport
H/D varie comme Q* élevé à la puissance 2 pour Q*<0.1, et comme Q* élevé à la
puissance 2/5 lorsque Q*>1.
Dans le cadre de FLUMILOG, cinq corrélations ont été étudiées parmi les plus
employées dans la littérature. Celles-ci sont résumées dans le Tableau 7.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 58 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Tableau 7 : Corrélations étudiées, classées par ordre chronologique

Elles sont exploitées en utilisant l'hypothèse d'un débit calorifique surfacique


indépendant de la taille de la nappe. La puissance adimensionnée Q* peut se
mettre sous la forme :

Où Ps : Puissance surfacique (kW/m²) est égale à la puissance de l’incendie à


l’instant t divisée par la surface en feu au sol à cet instant.
Cette expression est alors introduite dans les corrélations étudiées afin d'exprimer
la hauteur H des flammes en fonction du diamètre D de la nappe telle que :

Pour les corrélations en Q*2, ceci implique que la hauteur de flamme ne dépend
pas du diamètre de la nappe. Ainsi, pour la corrélation de Zukoski par exemple, la
hauteur des flammes devient indépendante de la taille de la nappe lorsque celle-ci
atteint une certaine valeur. La Figure 35 montre un exemple d'application de la
méthode pour une puissance surfacique de 750 kW/m2. La hauteur des flammes y
est représentée en fonction de la taille de la nappe.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 59 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Figure 35 : Hauteurs de flamme fonction du diamètre pour les 5 corrélations étudiées

La corrélation de Zukoski couvre l’ensemble du domaine de valeur de Q*


typiquement rencontré lors d'un feu d'entrepôt, ce qui n'est pas le cas, par
exemple, de la corrélation d'Heskestad.
En se basant sur cette corrélation, il est donc possible de donner une formule très
simple pour estimer la hauteur des flammes issues d'un feu d'entrepôt. Lorsque la
puissance Q* est inférieure à 0.15, la hauteur de flamme est indépendante de la
taille de la nappe. Lorsque Q* est supérieure à 0.15, le rapport H/D varie comme
Q*2/3. Il est considéré que cette approche est valide même pour Q*>1, afin
d'obtenir une valeur proche de la corrélation de Thomas pour les valeurs de Q*
jusqu'à environ 10. Une valeur supérieure à 10 est jugée non représentative d'un
feu d'entrepôt.

Dans cette expression, PS désigne la puissance surfacique en kW/m² et H et D


s'expriment en mètres. A noter que la hauteur de flamme s’entend à partir du haut
du stockage. La Figure 36 donne une représentation de cette formule.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 60 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Figure 36 : Hauteur (en mètres) des flammes en fonction du diamètre de la nappe et


de la puissance surfacique

Cette formule a ensuite été bornée par l’essai à échelle 1 pour lequel les flammes
ne s’élevaient pas au-dessus du stockage à plus de 1,5 fois la hauteur de
stockage. Au final, la hauteur globale de la flamme se définit de la façon suivante :
 Ps  2 
H = Hauteur + min(1.5 × Hauteur ; min   ;0.026(Ps .D )  )
2/3

 223  
Où Hauteur : Hauteur de stockage (m).

5.3.3 PRISE EN COMPTE DE L’EFFET DU VENT ET POSITION DE LA FLAMME


La corrélation permettant de déterminer l’angle d’inclinaison, ξ , d’une flamme en
cas de vent est la corrélation de Welker et Sliepcevich (1966):
tan ξ
= 3,3 × (Fr ) × (Re ) × (2,2 )
0 ,8 0 , 07 − 0,6

cos ξ

Avec Fr: Nombre de Froude


2
uw
Fr =
D× g
Re: Nombre de Reynolds

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 61 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

D × u w × ρ air
Re =
µ air
µ air : viscosité dynamique de l’air ambiant (1.9 x 10-5 (kg.m-1.s-1))
u w : Vitesse du vent (m/s).
Le choix a été fait de ne pas raccourcir artificiellement la hauteur de flamme en
cas de vent comme ceci est fait pour la corrélation de Thomas avec vent. C’est-à-
dire qu’avec ou sans vent, la valeur de la hauteur de flamme sera toujours la
même. La Figure 37 représente le schéma de la flamme inclinée.

Vent

ξ
Hf

Figure 37 : Schéma de la flamme inclinée par le vent

La vitesse du vent est forfaitairement égale à 5 m/s ce qui correspond à une


valeur moyenne observée. En effet, sur les 9 essais réalisés à moyenne échelle,
le vent variait entre 1 et 10 m/s. Enfin, il est à noter que les calculs sont
systématiquement faits avec et sans vent afin de capter les flux maximums suivant
la position de la cible.
La Figure 38 présente le plan en coupe de la flamme dans les configurations sans
vent, avec vent, après affaissement ou recul de la paroi. Ces schémas montrent
que la hauteur de flamme obtenue sans vent se conserve quelle que soit la
configuration. En effet, c’est la longueur de flamme qui se trouve modifiée et qui
reste accolée à la paroi quelle que soit la situation. A noter qu’il est également
prévu un recul de la flamme dans le cas d’une zone de préparation si la largeur de
celle-ci est supérieure à la hauteur initiale de la paroi ainsi que pour certains types
de parois (cf. paragraphe 5.4.1).

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 62 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Figure 38 : Flamme soumise à différentes configurations

5.3.4 FRACTION RADIATIVE ET EMITTANCE DES FLAMMES


La fraction radiative et l’émittance des flammes dépendent de la taille des feux et
plus particulièrement de la qualité de la combustion qui s’y produit. Ces valeurs
sont accessibles à l’échelle du laboratoire et à moyenne échelle en considérant
les éléments suivants :
La loi de Mudan&Croce, établie pour des hydrocarbures, permet de déterminer le
pouvoir émissif :
E moy = 140.e −0.12 D + 20.(1 − e −0.12 D )

La hauteur de flamme est injecté ensuite pour calculer la fraction radiative du feu.
La fraction radiative s’écrit alors :
Emoy S flammes
σR =
m& ′′ ∆H C
0.61
 m& ′′ 
Où la surface enveloppe de flamme S flammes = π D H avec H = 42 D   .
ρ gD 
 air 

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 63 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Le calcul intermédiaire donne :


168 (140.e −0.12 D + 20.(1 − e −0.12 D ) )
σR =
m& ′′ 0.39 ∆H C D 0.305 ( ρ air g ) 0.61
Le calage de la fraction radiative a été fait à l’aide des résultats de l’essai
FLUMILOG à grande échelle et, en recherchant le coefficient à appliquer dans la
relation précédente. On obtient la relation suivante qui est utilisée pour les feux de
solides :
0.01251732 (140.e −0.12 D + 20.(1 − e −0.12 D ) )
σR =
D 0.305
La Figure 39 présente la courbe d’évolution de la fraction radiative en fonction du
diamètre équivalent intégrant le point de raccordement de l’essai en grand.

Figure 39 : Evolution de la fraction radiative en fonction du diamètre équivalent

La puissance moyenne rayonnée est alors estimée en multipliant la puissance


dégagée par l’incendie à chaque instant par la fraction radiative déterminée selon
la formule précédente. L’émittance moyenne est alors calculée en divisant la
fraction rayonnée par la surface des flammes.
L'émittance moyenne de la flamme est alors :
σ R .P(t )
Emoy =
S flammes

Il est à noter que l’émittance moyenne Emoy sur la totalité de la hauteur de flamme
est moins forte que les puissances émissives pouvant être atteintes localement,
notamment en raison de l'obscurcissement de la flamme par les suies en partie
haute.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 64 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Sur cette base, la fraction rayonnée varie entre 35% pour les plus petits diamètres
équivalents de l’ordre de 10 m et 5% pour les plus grands diamètres équivalents.

5.4 CALCUL DES EFFETS SUR L’ENVIRONNEMENT ET PRISE EN COMPTE D’ECRAN


THERMIQUE
Pour mémoire, le calcul du flux reçu en un point donné peut être calculé de
plusieurs façons (modèle de source ponctuelle, de flamme solide,...). Le modèle
de flamme solide classiquement utilisé jusqu’à présent n’a pas été remis en cause
et il est utilisé dans la méthode. La relation suivante permet de calculer le flux
radiatif :
F=τ.f.E
avec : τ : atténuation atmosphérique
f : facteur de forme
E : émittance
Le facteur de forme f dépendant de la distance, le flux thermique F dépend donc
également de la distance entre la cible et la flamme.
Les grandeurs qui n’ont pas été calculées jusqu’à présent sont le facteur de forme
et la transmittivité de l’atmosphère. Les paragraphes 4.3.1 et 4.3.2 du descriptif
général des feux industriels détaillent le mode de calcul de ces paramètres.

5.4.1 EVOLUTION DES PAROIS


Les dispositions constructives des bâtiments interviennent en constituant des
écrans en partie basse des flammes. Suivant leur résistance au feu, les parois
sont susceptibles de masquer la partie basse de la flamme sur tout ou partie de la
hauteur initiale de la paroi.
5.4.1.1 CARACTERISTIQUES D’UNE PAROI
Toute façade se compose de deux éléments, d'une part la structure support et
d'autre part, la paroi proprement dite. Dans certains cas, la structure support est
intégrée dans la paroi.
Les structures utilisées pour la construction d'entrepôts sont actuellement de type :
poteau acier, portique acier, poteau béton ou portique béton, poteau et portique
bois. Une telle structure est caractérisée par sa durée de stabilité au feu sous
incendie normalisé, notée R dans la suite et exprimée en minutes. Cette durée de
stabilité au feu est estimée en ayant recours à l'arrêté du 22 mars 2004 du
Ministère de l'Intérieur, principalement par référence aux méthodes de calcul DTU
ou Eurocodes, parfois à partir d'un résultat expérimental.
Les parois utilisées pour la construction d'entrepôts sont actuellement de type :
bardage métallique simple ou double peau, panneaux sandwich avec un isolant
interne incombustible ou non, béton armé ou cellulaire, maçonnerie (parpaings,
briques).

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 65 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Afin d'être stabilisée par la structure support, des fixations sont utilisées. La durée
d'efficacité de ces fixations (dans l'hypothèse d'une sollicitation selon l'incendie
normalisé) est notée Y dans la suite et exprimée en minutes.
Toute paroi possède une inertie thermique qui va ralentir la propagation de la
chaleur vers sa face non exposée au feu et une étanchéité aux flammes et gaz
chauds qui va occulter le rayonnement thermique du feu. Ainsi, la température de
la paroi lors d'un incendie restera pendant un certain temps suffisamment basse
pour considérer son rayonnement négligeable. Cette durée d'isolation thermique
est celle définie par l'arrêté du 22 mars 2004 (dans l'hypothèse d'une sollicitation
selon l'incendie normalisé) et est notée I, exprimée en minutes.
Au-delà de cette durée, la paroi va continuer à s'échauffer jusqu'au moment où
son étanchéité ne sera plus assurée. Des flammes sont alors susceptibles d'être
visibles au travers de la paroi ou de passer par les interstices créés. Cette durée
d'étanchéité, telle que définie par l'arrêté du 22 mars 2004, dans l'hypothèse d'une
sollicitation selon l'incendie normalisé, est notée E et est exprimée en minutes. En
règle générale, la paroi doit faire l'objet d'un essai de résistance au feu sous
incendie normalisée (ISO), pour évaluer les grandeurs I et E correspondant à la
durée d'isolation thermique et à la durée d'étanchéité aux flammes indiquées dans
le rapport d'essai. De la même manière, lorsque le mode de fixation est indiqué, la
durée Y est alors égale au degré de stabilité au feu mesuré.
Cas particulier :
Les parois auto-stables sont un cas particulier dans le sens où elles forment un
tout sans distinction possible entre la structure et la paroi. Ses caractéristiques se
limitent alors à I, E et R.
5.4.1.2 ECHAUFFEMENT DE LA FAÇADE ET FLUX THERMIQUE INDUIT

Lorsqu'un incendie se développe dans une cellule sollicitant thermiquement une


façade, tant que la durée I n'est pas atteinte, la façade n'émet pas un
rayonnement significatif et elle fait office de barrière radiative.
Le décompte de la durée d'efficacité d'une façade, en ce qui concerne ses critères
R, E, I et Y ne débute que lorsque la paroi est sollicitée thermiquement soit à partir
du moment où le flash-over a lieu dans la cellule, soit à partir du moment où
l'effondrement de la toiture atteint les bords de l'entrepôt.
A partir de l’instant où le critère I est atteint, l'échauffement se fait progressivement
du haut de la façade vers le bas. Ce comportement reflète l'augmentation de
l'épaisseur de la couche chaude liée au développement de l'incendie à l'intérieur
de la cellule.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 66 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Il a été retenu que la zone échauffée s'étend jusqu'au bas de la façade à la vitesse
de 0.5 m.min-1 sur toute sa largeur et ce quel que soit le type de paroi (Figure 40).
En termes de température en face non exposée, il est fait l'hypothèse qu'elle croît
linéairement de 160°C (soit une émittance de 2.0 kW.m-²) à 500°C (soit une
émittance de 20 kW.m-²) entre I et E minutes. La température de 155°C
correspond au critère d'élévation de température de 140°C avec une température
initiale de 15°C, conformément à la définition du critère d'isolation thermique lors
d'un essai normalisé. La température de 500 °C fait elle référence à la
température moyenne maximale observée lors de l'essai à grande échelle
Flumilog via les caméras thermiques. Pour calculer le flux induit par cet
échauffement, l'émissivité des parois est prise égale à 0.7, telle que définie dans
les parties feu des Eurocodes.
Température [°C]
he [m]
500 he
h

160

I E Temps [min] I Temps [min]

Figure 40 : Schéma descriptif de l'échauffement d'une façade

Les deux situations suivantes sont possibles :


- Soit R > min [E, Y] :
Le flux induit est ajouté au rayonnement des flammes tant que min [E, Y] n'est
pas atteint, ensuite on considère que la paroi n'est plus à même de faire écran
au rayonnement du feu (soit parce qu'elle n'est plus étanche, soit parce qu'elle
s'est décrochée de la structure support).
- Soit R ≤ min [E, Y] :
Le flux induit est ajouté au rayonnement tant que la paroi n'a pas atteint la
hauteur résiduelle (hauteur de la paroi lorsque le support de la paroi s'est
affaissé, cf. paragraphe suivant). Ensuite, on considère que la paroi qui s'est
repliée sur elle même a aménagé un espace où la combustion est fortement
réduite, dans ce cas elle est alors opaque au rayonnement des flammes et
sans flux induit.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 67 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

5.4.1.3 HAUTEUR DE LA FAÇADE


Lorsqu'un incendie se développe dans une cellule sollicitant thermiquement une
façade, la hauteur de cette façade ne commencera à décroître que lorsque la
stabilité de l'ossature support n'est plus assurée, c'est-à-dire après la durée R.

Il est rappelé que la structure est considérée comme sollicitée soit à partir du
moment où le flashover a lieu dans la cellule, soit à partir du moment où
l'effondrement de la toiture atteint les bords de l'entrepôt.

La vitesse d'affaissement de la paroi est fonction de la ductilité de la structure


support et du système statique de la structure. Pour un poteau acier (sans liaison
forte avec des poutres ou traverses), elle est estimée à 0,05 hparoi.min-1 sauf dans
le cas d'une paroi comportant un isolant combustible où elle est alors de 0,1
hparoi.min-1. Pour un poteau étant partie intégrante d'un portique acier, elle est
estimée à 0,1 hparoi.min-1 sauf dans le cas d'une paroi comportant un isolant
combustible où elle est alors de 0,2 hparoi.min-1. Dans le cas d’un portique, le
poteau sera en effet entraîné par l'effondrement des poutres ou traverses. Pour
une structure béton, du type poutre, portique ou mur auto-stable, en l’absence de
données, il est estimé que l'effondrement est quasi instantané.

L'affaissement de la façade se poursuit jusqu'à ce que la hauteur résiduelle hrés


soit atteinte. Celle-ci dépend également de la ductilité et du mode de ruine de la
structure support : 0,3 h pour un poteau acier, 0,4 h pour un portique acier, 0,1 h
pour un poteau béton ou un portique béton.

Pour les éléments suffisamment ductiles, tels que les poteaux métalliques support
de parois métalliques ou d'éléments préfabriqués en béton normal ou béton
cellulaire, il y a également lieu de tenir compte qu'une fois affaissée, la paroi va
partiellement recouvrir les matériaux combustibles adjacents à la façade et ainsi
provoquer un recul de la flamme. Ce recul est estimé à 0,15 h pour une façade
stabilisée par un poteau acier sans liaison notable avec des poutres ou traverses
et à 0,4 h pour une façade stabilisée par des portiques acier, où h est la hauteur
initiale de la paroi en mètre.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 68 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

ha uteu r [m ]

h ré s

temp s [min]
m in(R , Y)

Figure 41 : Hauteur de la paroi au cours du temps

Si un déport latéral ou une zone de préparation est présente, c'est le maximum


entre cette valeur et le recul induit par l'effondrement de la paroi qui est utilisé pour
positionner la flamme.
D'autre part, si l'extension du déport latéral ou de la zone de préparation est
supérieure à la hauteur initiale de la paroi alors cette dernière reste en place
pendant toute la durée du feu quelques soient les valeurs de R, E et Y mais le flux
induit par la paroi est quand même ajouté.
Le tableau suivant récapitule les hypothèses retenues pour les différents
matériaux constituants les parois.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 69 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Tableau de synthèse des parois


Durées d'efficacité :
- Paroi : E min et I min
- Fixation : Y min
- Structure support : R min
- t* : instant où la paroi atteint la hauteur résiduelle

Paroi

Rayonnement de la paroi Déformation de la paroi à partir de R


Effacement de Largeur de recouvrement (m)
Structure support Paroi la paroi
effondrée Vitesse
si R > MIN [E, Hauteur Paroi peu
Paroi stable avec affaissemen Paroi
Y] résiduelle ductile (béton
hauteur t (m/min) ductile
ou
résiduelle (acier)
maçonnerie)

Poteau acier 0.3 h 0,05 h1 0.15 h 0


Entre I et MIN
Portique acier 0.4 h 0,1 h1 0.4h 0
[E, Y] si R >
min [E, Y] A partir de
Poteau
Pas de MIN [E, Y] 0.1 h 0.9 h 0 0
béton/bois
rayonnem
ent
Portique
Entre I et t* 0.1 h 0.9 h 0 0
béton/bois
si R < min [E,
Y]
Auto-stable
A partir de E 0.1 h 0.9 h - 0
béton
1
: valeur à multiplier par deux pour une paroi comportant un isolant combustible

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 70 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Tableau descriptif du comportement des parois


Le tableau ci-dessous regroupe l'ensemble des données disponibles sur un certain nombre de sinistres. Pour chaque sinistre, une fiche
descriptive avec photos est fournie en annexe. Lorsqu'aucune information n'est disponible, la case est laissée vide.

Paroi
Support stable support effondré
Référence Structure + paroi Stabilité du Hauteur Annexe
support % effacé des résiduelle Largeur de
parois recouvrement
hmin hmax
F1 béton + bardage double peau NON - 30% 50% 0.3 h A
F2 béton OUI 0% - 100% - - - B
F3 métallique + briques OUI 0% - 20% - - - C
F4 métallique + parpaings OUI 0% - 10% - - - C
métallique + bardage simple D
F5 peau NON - 30% 90% 0.4 h
métallique + bardage simple D
F6 peau NON - 20% 70% -
métallique + bardage simple D
F7 peau NON - 50% 75% 0.3 h
Face Au Risque - métallique + bardage simple D
372 peau NON - 50% 50% -
Face Au Risque - métallique + bardage simple D
387 peau NON - 50% 50% 0.25 h
Face Au Risque - métallique + bardage double E
359 peau NON - 40% 70% 0.2 h

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 71 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Paroi
Support stable support effondré
Référence Structure + paroi Stabilité du Hauteur Annexe
support % effacé des résiduelle Largeur de
parois recouvrement
hmin hmax
métallique + bardage double E
F8 peau NON - 50% 50% 0.3 h
métallique + bardage double D
F9 peau NON - 25% 80% 0.25 h

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 72 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

5.4.2 CAS DES ECRANS THERMIQUES DEPORTES : MERLONS ET ZONE DE


PREPARATION DONT LA LARGEUR EST SUPERIEURE A LA HAUTEUR DE LA PAROI
Un écran thermique a la propriété d’arrêter le rayonnement et par conséquent de
diminuer le flux reçu par une cible située dans sa zone d’ombre. La zone d’ombre
correspond à la projection sur la surface émettrice de la surface du merlon (Figure
42). A cette zone d’ombre, on associe un facteur de forme que l’on retranche au
facteur de forme calculé pour la surface émettrice seule.

Soit fe le facteur de forme entre la surface émettrice et la cible et fo le facteur de


forme de la surface projetée So du merlon sur Se. Le facteur de forme global est
alors f = fe – fo.

Surface émettrice Se

Surface projetée du
merlon (zone d’ombre)
merlon

Figure 42 : schéma descriptif de l’influence d’un écran thermique

Cas particuliers des murs accolés à une zone de préparation :


Dans le cas où la zone de préparation a une largeur supérieure à la hauteur du
mur où elle y est accolée, alors on considère que celui-ci reste en place pendant
toute la durée de l’incendie. En effet, ce mur est suffisamment éloigné pour que les
sollicitations thermiques soient atténuées et ne compromettent pas sa stabilité. De
ce fait, une cible située au-delà de ce mur le perçoit ainsi comme un écran
thermique.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 73 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

5.5 CAS DE LA PROPAGATION A 3 CELLULES


Selon la nature des produits entreposés dans les cellules, 2 types de situation
peuvent se produire :
1er cas : la durée de l’incendie dans la cellule initiale est inférieure à la résistance
des parois séparatrices. Dans ce cas, il n’y a pas à considérer de propagation aux
cellules voisines, ceci est illustré sur la Figure 43.

1er cas : la durée de l’incendie est inférieure à la résistance des murs séparatifs

Figure 43 : schéma de propagation du feu dans le cas où l’incendie est plus court que la
durée de résistance des parois – pas de propagation

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 74 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

2ème cas : la durée de l’incendie est supérieure à la capacité de résistance des


parois séparatrices. Dans ce cas, la propagation est à considérer dès que cette
durée est atteinte. Ceci est illustré sur la Figure 44 et la Figure 45.

2ème cas : la durée de l’incendie est supérieure à la résistance des murs séparatifs

Figure 44 : Le feu se propage aux deux cellules voisines dès lors que les murs séparatifs
ne sont plus en mesure de jouer leur rôle (temps au-delà de leur degré REI)

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 75 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Figure 45 : schéma de propagation d’un incendie d’une cellule à ses voisines

Le principe du calcul consiste alors à calculer les flux pour chaque cellule dans un
environnement élargi à l’espace présent en vis-à-vis de chaque façade.
Compte tenu de la présence des parois séparatrices qui vont empêcher la
propagation pendant la durée REI, il faut sommer les flux après les avoir déphasés
sur cet espace. Ceci est représenté schématiquement sur la Figure 46.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 76 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Distance d’effet à à l’instant


t+ propagation (durée REI)
Distance d’effet
à l’instant t 1
1 2
2 5
5

Addition des contributions


Distance d’effet à l’instant t+ propagation
1 1
2 3
4 7 2
10
Cellule
Cellule
Cellule en feu
en feu
en feu après 5
après
initialemen propagatio
propagatio
t n
n

Figure 46 : Calcul pratique des conséquences d’une propagation d’un incendie – étape 1

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 77 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

5.6 DETERMINATION DES FLUX MAXIMUMS


A partir des éléments décrits dans les paragraphes précédents, il est possible de
calculer à chaque instant le flux reçu en tout de point de l’environnement et de les
comparer aux seuils réglementaires. Un exemple de calcul réalisé avec la méthode
est présenté ci-après.
Le calcul des flux se fait en deux temps, on considère d’abord la situation sans
vent puis la situation avec vent.

Procédure de calcul des flux sans vent :


Comme indiqué au paragraphe 5.3.3 de la partie commune, la cible est un cube
élémentaire. Il faut donc considérer les flux élémentaires reçus sur chacune des
faces latérales ainsi que sur la face supérieure. La première étape passe alors par
le calcul de ces 5 flux élémentaires en tout point du domaine et ce à chaque
instant. Dans le cas d’un entrepôt multi-cellules, cette étape est effectuée pour
chaque cellule et les flux élémentaires sont additionnés en tenant compte des
éventuels décalages temporels induits par la propagation entre cellule.
L’application de la formule du 5.4 donne alors le flux en tout point du domaine et à
chaque instant. Il ne reste plus qu’à prendre le maximum observé sur toute la
durée de l’incendie toujours en chaque point du domaine.

Procédure de calcul des flux avec vent :


La même procédure est appliquée mais cette fois-ci avec une flamme inclinée pour
toutes les cellules. Le résultat est donc un champ de flux maximum pour la
situation avec vent.
La dernière partie du calcul consiste à prendre le maximum de ces deux valeurs en
tout point du domaine. Un exemple de résultats est fourni sur la Figure 47.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 78 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Figure 47 : Exemple de cartographie de flux obtenue avec l’outil FLUMILOG

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 79 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

6. COMPARAISONS AVEC L’EXPERIMENTAL


La méthode décrite précédemment a été élaborée en assemblant plusieurs
modèles spécifiques à certaines phases ou phénomènes observables lors d’un
incendie. Il convient de vérifier que cet assemblage fournit bien des résultats
comparables à ceux obtenus lors des essais réalisés dans le cadre de ce projet.
Ce chapitre est consacré à la comparaison entre les résultats expérimentaux et les
résultats de calculs. Le chapitre suivant sera quant à lui consacré à une étude de
sensibilité des principaux paramètres (combustible, surface de la cellule et
caractéristiques des parois).
Dans le cadre du projet FLUMILOG, 9 essais à moyenne échelle ont été réalisés,
la cellule d’essais avait une surface de 8x12 m² pour une hauteur de 3 m. Le
principal objectif de cette campagne était d’étudier l’influence du combustible sur
les caractéristiques des flammes. De fait, des mesures de flux ont été effectuées
au cours de ces essais et il est donc possible de comparer les résultats fournis par
la méthode avec ceux mesurés lors de ces essais.
8 essais sur 9 ont fait l’objet de comparaison : l’essai n°8 n’a pas fait l’objet de
comparaison car la configuration testée n’a pas conduit à la formation de flammes
au dessus de la cellule du fait du surdimensionnement de la structure pour les
essais à moyenne échelle, la toiture et les parois sont restées en place.
Pour la présentation des résultats, aucune différence n’a été faite entre les faces
sous le vent et les autres faces même si la prise en compte du vent dans la
méthode conduit à considérer que les flammes sont poussées par le vent sur
toutes les faces, ce qui n’est pas physique bien entendu. Ce choix a été fait car le
sens du vent ne peut pas être connu à l’avance et donc le calcul est fait pour
chaque face avec l’hypothèse d’absence de vent et celle d’un vent qui couche les
flammes. Par conséquent, pour établir les comparaisons entre les essais et les
calculs, pour chaque essai, 2 calculs ont été réalisés : un avec le vent mesuré lors
de l’essai et un avec un vent nul. La comparaison a été faite systématiquement
entre la valeur expérimentale et la valeur maximale calculée.
Les courbes de la Figure 48 présentent les distances aux effets irréversibles
mesurées en fonction de celles calculées. Elle fait apparaître que, globalement, les
distances calculées sont toujours supérieures à celles mesurées, même en
intégrant une incertitude de 10% sur les mesures effectuées.
Remarque : le résultat pour l’essai à grande échelle a également été intégré sur
ces courbes.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 81 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

50

40
distances mesurées au SEI

30

20

10

0
0 10 20 30 40 50

distances calculées au SEI

Figure 48 : Courbes dans le cas des effets irréversibles

Les courbes de la Figure 49 sont relatives aux effets létaux.


40

30
distances mesurées au SEL

20

10

0
0 10 20 30 40

distances calculées au SEL

Figure 49 : Courbes dans le cas des effets létaux

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 82 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Les courbes font apparaître que globalement les distances calculées sont du
même ordre de grandeur que les distances observées et qu’elles sont
généralement plus grandes que celles mesurées.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 83 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

7. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
La méthode développée permet de calculer les distances d’effet associées à
l’incendie d’une cellule d’entrepôt à chaque instant. Le calcul proposé prend en
compte les principales caractéristiques de ce type de stockage. En particulier, il est
possible de prendre en compte des produits assez différents dans leur
composition, le mode de stockage et surtout le nombre de niveaux de stockage et
enfin les caractéristiques de la cellule (structure, parois et toiture) dont les
dimensions peuvent évoluer au cours du temps.
La construction de cette méthode s’est basée sur les connaissances disponibles
auprès de chacun des organismes partenaires de ce projet. Elle s’est bien
évidemment appuyée également sur les résultats des essais à moyenne et grande
échelle. En particulier, l’effet du vent a été intégré dans le calcul des distances
d’effet.
La comparaison entre les résultats des essais et ceux fournis par le calcul montre
que la méthode donne des résultats avec une marge de 10% environ par excès.
L’étude de sensibilité réalisée a montré que l’influence des différents paramètres
(ratio de combustible, d’incombustible) était conforme aux attentes et qu’il n’existait
pas de discontinuité dans l’évolution des résultats. Cette étude a été réalisée sur
une plage de combustible englobant largement le domaine d’utilisation visé dans la
mesure où les stockages réels présentent une charge calorifique bien inférieure à
certains cas testés.
Enfin, cette méthode permet de traiter le cas de la propagation aux cellules
voisines en intégrant l’évolution attendue des parois et de la puissance de
l’incendie au cours du temps.
Concernant les perspectives possibles, on pourrait envisager d’étendre l’utilisation
de la méthode à des stockages très hétérogènes (en type de produit et type de
stockage) ; cette évolution nécessiterait notamment une définition très fine du
stockage.
La méthode actuelle prend en compte les matériaux les plus utilisés pour la
construction au travers de leurs caractéristiques (R, E, I), en revanche, seul l’acier
a fait l’objet d’une étude plus poussée sur son comportement au-delà des durées
définies lors des essais normalisés. Des études de ce type pourraient être
réalisées pour les autres matériaux.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 85 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

8. GLOSSAIRE

Cincomb _ i : Capacité calorifique des incombustibles (kJ/kg K),

Coef absorption : Part d'énergie qui est réellement absorbée par les incombustibles.
Coef _ toit : Taux de recouvrement du combustible par les éléments effondrés de
toiture (-).
Coefventil : coefficient réducteur dépendant de la ventilation (-).
∆H comb _ i : Chaleur de combustion de chaque combustible (kJ/kg).

∆H comb _ palette : Chaleur de combustion moyenne de la palette (kJ/kg).

∆H ϕ ;incomb _ i : Chaleur de changement de phase pour l’incombustible i sur la plage


de température 20°C – 1000°C
∆T : Augmentation de température due à l’incendie (K).
fractionrésidu : fraction résiduelle de la combustion (-).
P (t ) : puissance libérée par l'incendie à chaque instant
Pini : puissance dégagée lors des tous premiers instants de l'incendie (kW).
Ppalette : Puissance théorique de la palette (kW).

Ppalette réelle : puissance réelle de la palette corrigée par le ratio_pyro (kW).


Prack_surfacique : puissance libérée par unité de surface enveloppante des racks (kW)
Puissanceabsorbée : Puissance absorbée par les produits incombustibles présents sur
la palette (kW).
Ratiocomb _ volume : fraction volumique de combustibles sur la palette (-).

Ratioincomb _ volume : fraction volumique de produits incombustibles sur la palette (-).

Ratio pyro : Rapport entre la puissance théorique et la puissance expérimentale de la


palette (-).
Schute _ toit (t ) : Surface couverte par des éléments de toit au cours du temps (m²),

S feu _ dev (t ) : surface des racks en feu à l'instant t donné (m²).

S feu _ plafond (t ) : Surface du plafond de la cellule atteinte par les flammes (m²),

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 87 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

S sol _ palette : Surface au sol de la palette (m²).

tcomb_palette : Durée de combustion de la palette (s).


t retard _ toit : Durée pendant laquelle le matériau de toiture soumis aux flammes est
censé résister et ne pas s’effondrer (s),
Vcomb _ i : Vitesse de combustion de chaque combustible (kg/m² s).

Vcomb _ palette : Vitesse de combustion moyenne de la palette (kg/m² s)

Volumecomb _ i : Volume de chaque combustible contenu sur la palette (m3),

Volumeincomb _ i : Volume de chaque incombustible (m3),


Volume _ palette : Volume de la palette (m3).
V_prop_horiz_pal : Vitesse de propagation horizontale dans le stockage.

V_prop_vert_pal : Vitesse de propagation verticale dans le stockage.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 88 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

9. BIBLIOGRAPHIE

CARRAU André, DRA-03 : Spécificités des entrepôts au regard de l'incendie,


INERIS-DRA-2000-25291-ACa/Aca, 2000.

CARRAU André, BCRD : Caractérisation des feux industriels, rapport


d’avancement, 2003.

CARRAU André, BCRD : Caractérisation des feux industriels, rapport final,


INERIS-DRA Aca-LFo-Spa-2004-28659, 2004.

EVANS, CEILING JET FLOWS, SFPE Handbook of Fire Protection Engineering,


2nd edition, p2.40-2.49, 1995.

HESKESTAD, Smoke movement and venting, Fire Safety Journal, 11, 77-83,
1986.

d’HOOP Jean-Michel, Sécurité incendie, Techniques de l’ingénieur, 2002.

INGASON H., “Rack storage fires”, Safetynet Seminar at


www.safetynet.de/activities/35.htm, 2001.

INGASON H., MODELING OF A TWO DIMENSIONAL RACK STORAGE, Fire Safety Science,
Proceedings of the 4th International Symposium, pp. 1209-1220, 1994.

INSTITUT INTERNATIONAL DU FROID, La sécurité incendie dans les entrepôts


frigorifiques, 1987.

NAUDIN Cécile-Anne, Nomenclature, classification et formules chimiques des


polymères, Techniques de l’ingénieur, A3035-1, 1995.

SIEGEL, R., and HOWELL, J.R., Thermal Radiation Heat Transfer, 3rd Ed.,
Hemisphere, Washington, 1992.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 89 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

TEWARSON, The SFPE Handbook of Fire Protection Enginnering, NFPA, 1995.

WELKER, SLIEPCEVICH, Fire Technology, 2, 1966.

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 90 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

10. LISTE DES ANNEXES

Repère Désignation précise Nb pages


Annexes Exemples d’accidents ayant impliqué des produits 42
1à7 susceptibles d’être stockés en entrepôts
Annexe Données nécessaires à l’outil FLUMILOG 8
8
Annexes Eléments du REX sur les structures 25
AàE

Réf. : DRA-14-141478-03176A Page 91 sur 91


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

ANNEXE 1 :
Exemples d’accidents ayant impliqué des liquides inflammables
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

N° 18827 - 02/08/2000 - 79 - NIORT


YY.0 - Activité indéterminée
Un incendie se déclare dans un entrepôt de 200 m². Les flammes sont alimentées par des
produits très inflammables. La présence d'une porte coupe-feu se révèle efficace,
empêchant la propagation du feu à tout le magasin et à un garage mitoyen. L'incident
serait d'origine criminelle (vitre brisée).

N° 20452 - 18/03/2001 - 68 - PFASTATT


YY.0 - Activité indéterminée
Un incendie se déclare dans un entrepôt désaffecté contenant des matières inflammables
: pneus, huiles, solvants, peintures... Les flammes ont ensuite pris de l'ampleur sous l'effet
du vent. Le feu détruit 1 750 m² au sol et 600 m² au premier étage. Sous l'effet de la
chaleur, la charpente métallique s'effondre entraînant les murs de l'entrepôt. Les pompiers
interviennent et protègent l'annexe du bâtiment contenant de l'oxygène par un rideau
d'eau. Les pompiers protègent aussi une maison de retraite située à proximité de
l'entrepôt. L'incendie semble être d'origine criminelle.

N° 21827 - 30/11/2001 - 93 - AUBERVILLIERS


63.1 - Manutention et entreposage
En début d'après-midi (15h30), un incendie détruit une partie d'un entrepôt jouxtant un
stockage d'alcools. Ce dernier, situé en zone urbaine, abrite 6 500 m³ d'hydrocarbures
particulièrement inflammables et susceptibles d'exploser. Le personnel est évacué
aussitôt. L'incendie serait du à un feu de voiture, en stationnement dans la rue devant le
mur de l'établissement, au droit de la tuyauterie d'arrivée de gaz. Le feu se serait ensuite
propagé au poste de détente de la tuyauterie situé sur le mur. Le jet enflammé résultant
communique l'incendie aux locaux techniques situés de l'autre côté du mur. Environ 150
pompiers et 25 véhicules en provenance de plusieurs casernes se rendent sur place. Les
bacs de stockage et murs de séparation sont arrosés à titre préventif. Les services
techniques du gaz sont appelés pour couper l'alimentation en gaz de la tuyauterie. Ils y
parviennent après 45 min. Le feu est ensuite maîtrisé. L'intervention des pompiers a été
gênée par la présence dans le local technique d'une bouteille d'acétylène, qui n'a
finalement pas été affectée par l'incendie. Par ailleurs, le local technique se situe dans le
même bâtiment que l'entreposage des produits en petit conditionnement (white-spirit,
alcool). Ceci a constitué une menace d'aggravation pendant la durée du sinistre. En
revanche, les cuves aériennes d'alcools sont distantes d'une cinquantaine de mètres du
lieu de l'incendie. Au final, le poste de détente et l'atelier de réparation mécanique sont
détruits. Il n'y a pas de blessé.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

N° 24384 - 04/04/2003 - 72 - LE MANS


63.1 - Manutention et entreposage
Un incendie se déclare dans un atelier de 100 m² abritant des produits inflammables dans
un entrepôt frigorifique. Le feu n'atteint pas la réserve d'ammoniac de l'installation de
réfrigération. Les locaux sont ventilés.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

ANNEXE 2 :
Exemples d’accidents ayant impliqué des aérosols
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Accidents extraits de la base de données ARIA du BARPI

Saint-Egrève (38 -08/03/84)


Dans une usine conditionnant des produits chimiques, un incendie se déclare dans le
bâtiment réservé aux stockages des produits finis et des emballages. Environ
20 000 générateurs aérosols de produits inflammables, également à proximité, explosent
sous l’effet de la chaleur. Les pompiers maîtrisent l’incendie et parviennent à protéger les
autres bâtiments. Les locaux directement concernés par le sinistre sont inutilisables et
encombrés par les générateurs éventrés. Les jours suivants, les produits sont évacués par
des entreprises spécialisées dans le traitement des déchets. Le ruisseau, situé en
contrebas de l’usine, est pollué par les eaux d’extinction chargées en mousse et en
produits chimiques.

Saint Grève (38 - 03/10/89)


Un incendie se déclare dans un dépôt en sous-sol contenant 5 000 bouteilles de 750 cm3
d’aérosols (désodorisant, insecticides). 50 pompiers interviennent. Les rejets dans le sol
sont analysés et les terres souillées enlevées.

Lunéville (54 - 11/10/90)


Une explosion suivie d’un incendie se produisent dans un hangar destiné aux stockages
d’aérosols appartenant à une société spécialisée dans la récupération et transformation
des métaux. Le hangar est entièrement détruit. Un employé est grièvement brûlé.

Paris 18ème (75 - 29/07/91)


Un incendie, des explosions et des déflagrations se produisent dans un entrepôt où sont
stockés des matériels divers, des cartouches d’air comprimé et des générateurs de laque
pour cheveux. Un épais nuage de fumée noire se dégage. 1 500 m² d’entrepôts sont
détruits. 60 personnes sont évacuées. 16 sapeurs-pompiers légèrement intoxiqués sont
examinés sur place.

Nanterre (92 - 20/08/93)


Un incendie se déclare dans les entrepôts d’une entreprise de transport, stockant
notamment des aérosols. Le feu se propage à dix sociétés voisines représentant une
superficie totale de 2 500 m². 150 pompiers sont mobilisés. Les locaux, le matériel de
bureau, les archives et autres documents sont totalement détruits. Deux pompiers sont
légèrement blessés.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Aiguillon (47 - 17/11/93)


Un incendie se produit dans l’entrepôt de 700 m² d’une entreprise spécialisée dans la
commercialisation de produits de droguerie. La combustion des matières plastiques,
générateurs aérosols et papiers provoque un épais dégagement de fumée. 40 pompiers et
une douzaine d’engins interviennent. Un périmètre de sécurité est établi et l’incendie est
circonscrit en 3 heures environ. L’entrepôt et la totalité des stocks sont détruits. La
circulation est fortement perturbée par le dégagement de fumée.

Saint-Ouen (93 - 25/02/96)


Un violent incendie d’origine inconnue se déclare dans un entrepôt d’outillage. De
nombreuses bouteilles d’acétylène, d’oxygène et de générateurs aérosols explosent.
2 000 m² sont entièrement détruits. 140 pompiers de 12 casernes interviennent et évitent
que le feu ne se propage à d’autres entrepôts contigus. Deux pompiers sont légèrement
blessés au cours de l’intervention. Le coût de l’accident s’élève à 32 M.F.

Egypte - inconnu (04/05/96)


L’explosion puis l’incendie d’un dépôt de 6 millions de récipients aérosols insecticide
blessent 6 employés et 17 pompiers.

08/11/1999
FRANCE - 77 - CROISSY-BEAUBOURG
63.1E - Entreposage non frigorifique
Un incendie détruit un entrepôt de 10 000 m² de cartons d'emballage, de bombes aérosols
et de boîtes de conserve. Au fur et à mesure de l'élévation de température, les conserves
et les bombes explosent. L'intervention mobilise 120 pompiers. Les bureaux seront
épargnés et les pompiers parviennent à protéger les entreprises voisines.

11/04/2001
FRANCE - 94 - RUNGIS
24.3Z - Fabrication de peintures et vernis
Un incendie se déclare dans un entrepôt d'une société de fabrication d'aérosols de
peinture de 2 000 m². Une épaisse fumée noire gêne l'intervention des pompiers. Quatre
foyers sont repérés et une porte d'entrée de l'entrepôt doit être forcée en raison de la
sécurisation du site. Le service technique de la préfecture de police effectue des
prélèvements.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

23/08/2003
FRANCE - 35 - SAINT-JACQUES-DE-LA-LANDE
90.0E - Traitements des autres déchets solides
Un important incendie, suivi d'une explosion, se déclare sur le site d'une entreprise de
traitement de déchets industriels. Le feu, qui concerne d'abord la partie extérieure abritant
des aérosols, se généralise ensuite à tout l'entrepôt. Une semaine plus tôt, les produits les
plus dangereux ont été évacués. Finalement, 200 m² de bâtiments sont détruits, les
bureaux ont pu être sauvés, les eaux d'extinction sont récupérées dans les bacs prévus à
cet effet, et tout risque de pollution atmosphérique est écarté.

22/09/2003
FRANCE - 02 - CHATEAU-THIERRY
24.5A - Fabrication de savons, détergents et produits d'entretien
Un important incendie accompagné d'explosions détruit les ateliers et les entrepôts d'une
usine de produits d'entretien. Le feu se serait déclaré durant la pause déjeuner du
personnel, du côté du laboratoire, et se serait rapidement propagé au reste de l'usine.
Cette dernière, spécialisée dans le conditionnement de produits d'entretien, dispose de
près de 5 m³ de produits inflammables : white-spirit, acétate d'éthyle et de butyle, huiles de
silicone et diverses, essence de térébenthine, alcool éthoxylé, cire en pastilles. La
propagation du sinistre à ces stocks de solvants entraîne la formation de flammes hautes
de 30 m et de nombreuses explosions. L'unité de production de bombes aérosols,
également impactée, est le siège d'explosions en rafales. Une cinquantaine de pompiers
met en sécurité le stockage de 40 t de GIL situé en périphérie. Compte tenu de la
présence de lourdes volutes de fumée noire poussées vers l'extérieur de l'établissement,
un lycée technique est évacué et 2 écoles sont confinées préventivement. Le sinistre est
maîtrisé après 2h15 d'intervention ; les fumées toxiques ont incommodé 11 pompiers,
mais aucune victime n'est à déplorer. Sur les 2 500 m² de l'installation, 1 500 m² sont
détruits, une partie importante des 200 m³ d'eau d'extinction s'est déversée dans la
MARNE via le réseau d'eaux pluviales : l'entrée de la station d'épuration avait
préalablement été fermée pour éviter la destruction du dispositif d'épuration biologique. La
majeure partie des 5 à 6 m³ de substances inflammables présentes a très probablement
brûlé dans le sinistre. L'ancien logement de l'exploitant, situé à proximité et revendu à un
tiers, est inclus dans le périmètre de sécurité : les occupants ne peuvent regagner leur
domicile. L'exploitant assure l'évacuation vers un autre site du réservoir de GIL et des
autres produits dangereux ou polluants, et sur recommandation de l'inspection des
installations classées, réalise une étude simplifiée des risques.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Les accidents ci-après ne proviennent pas de base de données ARIA

Un accident a concerné le stockage d’une usine de conditionnement de générateurs


d’aérosols, qui a été entièrement détruit début 1998 à Ringersburg en Allemagne. Le feu
aurait débuté lors du chargement d’une palette de générateurs d’aérosols dans un camion
et se serait ensuite propagé très rapidement aux locaux de stockages des générateurs.
Un autre accident s’est produit le 18 avril 1995 au Meux (Oise), dans une installation de
suremballage de générateurs d’aérosols, qui a également été entièrement détruite.
L'incendie s’est développé très rapidement : un bâtiment de 6 000 m² a été totalement
détruit en 20 minutes environ.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

ANNEXE 3 :
Exemples d’accidents ayant impliqué des comburants,
des acides ou des bases
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

N° 1547
24/06/1990
FRANCE - 69 - BRIGNAIS
24.5A - Fabrication de savons, détergents et produits d'entretien
Un incendie se déclare dans des bâtiments de conditionnement et des entrepôts
contenant des produits organiques (blé, amidon), des produits toxiques (acide
chlorhydrique, soude), des tensioactifs et des anti-coagulants. Plus de 30 pompiers
interviennent. Les fumées chargées de résidus sulfureux provoquent une gêne respiratoire
chez certains sauveteurs. Le feu détruit 400 m² de bâtiments. Les dommages sont évalués
à 3 MF.

N° 2723
08/07/1991
FRANCE - 29 - PLOUIGNEAU
63.1E - Entreposage non frigorifique
Une explosion a lieu dans l'entrepôt d'un ancien grossiste en fruits et légumes qui a été
loué à une grande surface. En redressement judiciaire depuis avril 1988, le grossiste
utilisait le bâtiment pour stocker des engrais, aérosols, chlorophénols et produits
inflammables ; 6 palettes de chlorate et 1 lot de désherbants avaient ainsi été mis en vente
en juin 1989 dans le cadre de la liquidation judiciaire. L'explosion tue le gérant de la
grande surface et détruit 1 000 m² de bâtiment. La presse mentionne le déplacement d'un
camion sur 15 m et des projections de morceaux de métal à plusieurs dizaines de mètres,
certains d'entre eux auraient traversé le toit d'un atelier situé à 60 m du lieu de l'explosion ;
un ouvrier projeté à 20 m du chariot-élévateur où il était assis ne sera pas blessé. Selon
les premiers éléments de l'enquête effectuée par la gendarmerie et les services de
secours, l'accident s'est produit alors que le gérant jetait dans une benne à ordures
contenant diverses substances alimentaires, des produits phytosanitaires aux emballages
défectueux (sacs de chlorate de soude, autres désherbants solide ou liquide, insecticides,
fongicides...) et qui étaient entreposés dans le bâtiment depuis 2 ans. Une réaction
chimique imprévue serait à l'origine de l'explosion. L'Inspection des installations classées
constate que la cessation d'activité n'avait pas été déclarée et que le site accidenté n'avait
pas fait l'objet d'une complète mise en sécurité. Une entreprise spécialisée est chargée
d'enlever les substances dangereuses.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

N° 9677
06/08/1996
FRANCE - 54 - HEILLECOURT
51.5L - Commerce de gros de produits chimiques
Une explosion a lieu dans un dépôt de produits agricoles. Un incendie et d'autres
explosions détruisent 2 des 3 entrepôts du site (5 000 m²). Des missiles sont projetés à
100 m de haut. La population de 5 communes sous le vent se confine par sécurité. Le feu
est éteint en 3 h. Le directeur et 5 pompiers sont légèrement intoxiqués, 4 autres sont
blessés. La MEURTHE et la MOSELLE sont polluées (hydrocarbures, organo-phosphorés,
pesticides) ; baignade, pêche et consommation de légumes sont interdites. Des captages
sont surveillés et 1 t de poissons morts est récupérée. 1 000 m³ d'eau, 1 000 m³ de
résidus solides et 2 000 m³ de terres seront évacués (coût du sinistre 70 à 80 MF). Le feu
a pris sur un sac de 25 kg du stock de 15 t de chlorate de soude.

N° 11667
13/10/1997
FRANCE - 42 - VEAUCHE
63.1E - Entreposage non frigorifique
Un conteneur de soude se renverse sur le quai d'un entrepôt au cours de sa manutention
et 800 l se répandent sur le sol. Une CMIC intervient. Aucune pollution n'est constatée.

N° 13369
06/08/1998
FRANCE - 91 - LISSES
74.8K - Services annexes à la production
Un incendie détruit un entrepôt d'une entreprise de logistique. Les eaux d'extinction
chargées en produits chimiques s'écoulent dans le réseau d'eaux usées et atteignent la
station d'épuration. Le décanteur primaire doit être by-passé. Les effluents rejetés (sulfate
de cuivre, ammoniaque, soude et éthylamine) polluent la SEINE. Les dommages s'élèvent
à 1,2 MF. L'administration constate les faits.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

N° 13640
11/09/1998
FRANCE - 84 - SORGUES
51.5L - Commerce de gros de produits chimiques
Une explosion suivie d'un incendie détruit le plus ancien des 3 entrepôts d'une coopérative
agricole abritant une centaine de tonnes de produits phytosanitaires et 26 t de chlorate de
soude. Vingt personnes sont choquées. L'onde de choc brise les vitres dans un rayon de
500 m. Des bidons sont projetés. L'essentiel des eaux d'extinction est récupéré. La nappe
est surveillée par 2 piézomètres et par le contrôle des puits voisins. Aucune pollution n'est
constatée 1 mois après le sinistre. Les fumées endommagent la végétation sur une
distance de 500 m. Des riverains se plaignent d'une atteinte aux cultures voisines. Une
entreprise spécialisée évacue les déchets qui seront éliminés dans des centres
appropriés. Un arrêté préfectoral interdit le stockage de chlorate sur le site, tout en
imposant le recours à des tiers experts pour modéliser les effets du sinistre sur
l'environnement du site et réaliser un audit sur l'organisation du management de la
sécurité mis en place par l'exploitant.

N° 25790
25/10/2003
FRANCE - 27 - BERNAY
24.5A - Fabrication de savons, détergents et produits d'entretien
Les pompiers détectent vers 7h un incendie dans un stockage de matières premières
d'une industrie de produits d'hygiène et d'entretien ménager. Ce bâtiment contient outre de
la soude, de l'HCl, des tensioactifs, 2 étuves électriques de 30 et 60 °C utilisées afin
d'éviter que les matières premières ne se figent. Le feu semble s'être déclaré au niveau de
l'étuve à 60 °C contenant des tensioactifs. Une enquête (experts incendie, électrique,
gendarmerie, pompiers, DRIRE) ouverte à la demande du procureur ne montre aucun
dysfonctionnement dans l'alimentation électrique. L'hypothèse avancée est celle d'un
emballage posé sur un convecteur et qui se serait enflammé. L'incendie est maîtrisé vers
9h15. Les rétentions présentes sur le site ont une capacité insuffisante pour contenir
toutes les eaux d'extinction dont le surplus déborde par-dessus le muret de rétention et
rejoint la CHARENTONNE. Des analyses sont réalisées pour évaluer la pollution
aquatique (pH 10 entrepôt, pH 7 rivière). Ces produits chimiques génèrent une mousse qui
flotte à la surface des eaux. Les pompiers mettent en place un barrage pour éviter la
dispersion des substances et pompent les 28 m³ d'eaux d'extinction récupérées dans les
rétentions ; 5 pompiers sont hospitalisés pour de légères brûlures aux pieds après contact
avec de la soude. Les conditions météorologiques étant favorables, les fumées irritantes
dégagées par l'incendie s'élèvent verticalement. Un périmètre de sécurité est mis en
place. Par précaution, EDF coupe une ligne électrique HT de 20 KV et 10 maisons sont
évacuées (30 personnes). Les riverains rejoignent leur domicile en fin de matinée. Aucun
blessé n'est à déplorer. Une ronde effectuée par l'exploitant, la veille de l'incendie vers 18
h, ne signale rien d'anormal. Ce dernier est averti du sinistre par la gendarmerie, la
télésurveillance ne visant que le stockage de gaz pour lequel le site est classé Seveso
'seuil bas'. L'activité reprend dès 5h du matin. 16 000 kg des 58 300 kg de matières
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

premières présentes dans le bâtiment sont détruites. Compte tenu de la nature des
dangers présents sur le site, l'Inspection demande à l'exploitant de finaliser un POI pour fin
novembre. Le 13/11, un arrêté de mise en demeure proposé au Préfet, vise des mesures
appropriées au gardiennage de l'ensemble du site et au dimensionnement des rétentions
en cas d'incendie ou d'accident.

Recherche ARIA portant sur « comburant » seulement : seuls des accidents pouvant
présenter des enseignements pour l’activité d’entreposage sont retenus.

N° 13273
20/07/1998
FRANCE - 38 - CHASSE-SUR-RHONE
90.0E - Traitements des autres déchets solides
Dans une usine traitant des déchets industriels, une palette de cartons de 25 kg de galets
de chlore périmés à base d'acide trichloroisocyanurique s'enflamme dans une alvéole
couverte, fermée sur 3 côtés et dotée d'un dispositif fixe de détection / intervention
incendie. Le foyer ne peut être éteint avec de la poudre. Une forte odeur de chlore se
dégage lorsque les pompiers externes arrosent les emballages. L'exploitant demande
l'arrêt de cette opération et l'évacuation des cartons 15 min plus tard. L'un d'eux devait
contenir un combustible mélangé aux galets comburants (erreur de remplissage ou défaut
de contrôle ?). La chaleur estivale peut aussi être une circonstance aggravante. Il n'y a ni
victime, ni dommage matériel.

N° 15087
12/03/1999
FRANCE - 67 - DUTTLENHEIM
63.1E - Entreposage non frigorifique
Dans un établissement stockant des produits divers, substances comburantes et produits
chlorés notamment, un fût contenant les balayures d'un atelier émet des vapeurs chlorées
qui polluent l'atmosphère. Les pompiers établissent un périmètre de sécurité. Une
émission vraisemblablement de chlore due à l'hydrolyse de produits à base de composés
chloroisocyanuriques serait à l'origine de l'incident.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

N° 24232
28/01/2003
FRANCE - 24 - SAINT-FELIX-DE-VILLADEIX
24.5A - Fabrication de savons, détergents et produits d'entretien
Dans une usine de fabrication de pastilles chlorées pour piscines, une combustion a lieu
dans une trémie alimentant une machine de compression servant à pastiller. Trois
personnes dans l'atelier aperçoivent des fumées s'échappant de la cabine de la machine
et du cône d'alimentation en surplomb. Les pompiers sont alertés, le POI est déclenché et
les 10 employés évacuent l'usine. Equipés de masques panoramiques, 4 d'entre eux
reviennent pour dégager les emballages stockés autour de la machine (cartons,
plastiques, produits chimiques...), démonter l'avant de la cabine et récupérer les
substances en combustion dans des fûts pour éviter une propagation du sinistre. Les 300
kg de matières premières impliquées (mélange d'acide dichloroisocyanurique /
bicarbonate de soude / acide adipique) sont en phase finale de combustion 20 min après
le départ du feu. Les exutoires mécaniques de fumée minimisent l'accumulation des
fumées blanches dans l'atelier et un nuage dérive à l'extérieur. Les cendres de combustion
sont extraites de la machine et stockées dans des bidons métalliques. Les pompiers sur
place 20 à 25 min après l'alerte, pénètrent dans l'atelier sous ARI pour évaluer l'ampleur
des dommages. En accord avec l'industriel, ils n'utilisent pas d'eau pour éteindre
l'incendie, l'hydrolyse des substances en cause entraînant une émission de fumées
toxiques et de gaz chlorés. Equipés de combinaisons de protection chimique, ils entrent
dans l'atelier pour effectuer des prélèvements ; les analyses sont négatives. La production
est suspendue durant 12 h, mais la ligne de production ne sera totalement remise en
service que 48 h plus tard. Un examen visuel de l'installation révèle une trace
d'échauffement circulaire sur la peinture du support du moteur de la vis de transfert des
substances chimiques. Le démontage du dispositif permet de constater le
désaccouplement de la vis et du moteur. Le boulon de maintien vis sans fin / arbre du
moteur a cédé, frottant ensuite lors de la rotation des pièces contre la paroi métallique du
tube d'entraînement. L'échauffement induit est à l'origine de l'inflammation des poussières
de la substance chlorée. L'usine envisage de développer les contrôles et la maintenance
préventives des pièces à risque avec pour objectif une amélioration progressive des
installations. Des consignes sont modifiées. Autorisé à stocker 200 t de substances
comburantes correspondant au seuil SEVESO AS, ce site doit faire l'objet d'un PPI.

N° 24994
05/07/2003
FRANCE - 69 - MEYZIEU
YY.0Z - Activité indéterminée
Un déversement volontaire de 300 l de fuel, 1 000 l de produits comburants et de 200 l de
produits nocifs pollue des puits perdus situés devant des garages. Une entreprise de
dépollution privée récupère les produits. Des prélèvements d'eau sont réalisés afin de
vérifier l'absence de propagation vers la nappe phréatique. Etant donné la présence
d'acide et d'hydrocarbures, la compagnie des eaux opte pour l'arrêt complet de 4 à 5 puits
de captage de manière à drainer correctement tous les canaux.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

N° 26663
05/03/2004
FRANCE - 24 - SAINT-FELIX-DE-VILLADEIX
24.5A - Fabrication de savons, détergents et produits d'entretien
Un feu se déclare dans une usine fabriquant des pastilles de produit d'entretien pour
piscines. L'alerte est simultanément donnée par un opérateur et le système de détection
des fumées de l'unité. Le bâtiment est évacué et le POI de l'établissement est déclenché.
La fumée se faisant moins dense 20 min plus tard, 2 employés équipés de masque
respiratoire pénètrent dans l'atelier pour évaluer la situation : la fumée se dégage d'une
masse de poudre en combustion sur le sol de la cabine à côté d'une machine. Pour éviter
une propagation de la combustion, les 2 employés isolent la matière comburante dans des
sceaux métalliques à l'aide d'une pelle. L'accident est maîtrisé 35 min après le
déclenchement de l'alerte, juste avant l'arrivée des pompiers. Le site est sécurisé et les
bâtiments sont aérés. Le départ de combustion s'est produit dans le récipient de collecte
des poudres résiduelles de la machine de conditionnement de pastilles à base d'acide
trichloroisocyanurique (ATCC). Une défaillance de la machine ou la qualité des matières
premières présentes dans l'unité ne semblent pas être à l'origine de l'accident. L'exploitant
retient comme origine probable de l'accident, la présence dans le récipient d'un résidu non
compatible avec l'ATCC : traces d'humidité...
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

ANNEXE 4 :
Exemples d’accidents ayant impliqué des engrais
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Note : Les accidents présentés ne comprennent pas de nitrate d’ammonium. De même, la


sélection a été réalisée par type d’accident : les explosions et l’auto-décomposition de tas
d’engrais (stockage en masse) n’ont pas été retenus. L’étude de ces accidents ne
s’applique donc qu’à l’entreposage d’engrais tels que visés à la rubrique IC 1331.III.

N° 31470
02/07/2004
SUEDE - 00 - KOPING / VASTMANLAND
24.1J - Fabrication de produits azotés et d'engrais
Un feu suivi d'une explosion des gaz formés (type 'backdraft') se déclare dans un bâtiment
de stockage d'une usine de production d'engrais abritant des matières premières (150 t de
phosphate d'ammonium, 100 t de kiesérite, 250 t de sulfate de potassium), des produits
finis (engrais de type C, non susceptibles de subir une décomposition auto-entretenue :
1500 t de NPK 27-3-3, 100 t de NP 26-6…) et 500 t d'engrais NPK 'off-spec' obtenus lors
des phases de mise au point des formulations. L'incendie est maîtrisé après 6 h de lutte
mais l'intervention des secours durera 15 h. Le bâtiment de stockage est détruit et la
production du site est arrêtée pour plusieurs jours. Les rejets de polluants à l'atmosphère
(5 à 7 t de NOx soit 10 à 13 % des rejets annuels autorisés) et dans l'eau (22,7 t d'azote
représentant 25% de l'autorisation annuelle de rejet, 710 kg de phosphore) sont
significatifs mais aucune conséquence humaine n'est relevée : sous l'action du vent, les
importantes fumées dégagées se sont dispersées vers une zone inhabitée. Les origines
de l'accident ne sont pas clairement établies du fait de la destruction totale de l'installation.
Néanmoins, la cause probable de l'accident serait l'échauffement de l'engrais par friction
au niveau d'une bande transporteuse située sous le toit et fonctionnant à vide depuis plus
de 2h. Un défaut électrique est également plausible. Par ailleurs, l'accumulation de
poussières d'engrais NPK dans le bâtiment, des bandes transporteuses en matériaux
combustibles, la toiture en bois avec papier goudronné, l'absence de détecteur de feu
dans le stockage et l'absence de mur coupe-feu au niveau des galeries de transport par
bandes sont autant de facteurs aggravants. L'explosion des gaz issus de l'incendie et
accumulés au niveau du toit s'est produite après que les déshumidificateurs du bâtiment
se soient mis en fonctionnement, apportant ainsi de l'air 'frais' (l'humidité détectée serait
due à l'ouverture des portes du stockage après activation des alarmes). Les mesures
prises suite à ce sinistre sont les suivantes : consultation d'un spécialiste pour la
sécurisation de l'installation contre l'incendie, interdiction du fonctionnement à vide des
équipements, utilisation de bandes transporteuses en matériaux ignifugés, amélioration de
la propreté des installations…
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

N° 22083
22/03/2002
FRANCE - 37 - SAINT-PIERRE-DES-CORPS
24.1J - Fabrication de produits azotés et d'engrais
Dans un établissement conditionnant à façon des engrais, amendements et produits
phytosanitaires pour les jardins, un feu se déclare vers 5h30 dans un entrepôt de 6 500 m²
abritant 50 t de substances soufrées, dont 15 à 18 t touchées par les flammes et 20 t en
stockage sur palettes mises en contact avec l'eau, 10 t de nitrates d'ammonium stockées à
l'extérieur de l'usine en sacs de 25 kg, 56 t de sulfates d'ammonium en palettes également
stockées hors de l'usine, dont 4 t prises dans l'incendie, 10 t de sulfate de fer non
atteintes, 50 t d'engrais divers également préservées et une quantité moindre de répulsifs
en petits conditionnements. Un périmètre de sécurité de 800 m est mis en place. En
l'absence de vent, l'incendie génère un important nuage de fumée noire qui dérive sur 3
km et à 200 m du sol. Parfois loin des lieux du sinistre une partie de cette fumée non
toxique, mais riche en oxydes de soufre et d'azote, provoquera cependant quelques
irritations passagères et sans gravité au niveau de la population. Les importants moyens
d'intervention mobilisés (70 pompiers, CMIC, 10 gros véhicules, ambulances...) évitent la
propagation du sinistre à un établissement mitoyen susceptible de stocker quant à lui 4
900 t de nitrate d'ammonium. Des difficultés d'intervention sont rencontrées : substances
chimiques prises dans les flammes non totalement identifiées jusqu'à 10 h dans la
matinée, latence dans la mise à disposition des plans des réseaux pour contenir les eaux
d'extinction, protection respiratoire nécessaire aux pompiers, difficultés pour
approvisionner en masques à cartouche filtrante les entreprises extérieures chargées des
travaux de déblaiement, rotation de ces entreprises difficile en raison de la période (week-
end, ARTT). L'incendie est maîtrisé à 7h13, les 2 500 à 3 000 m² de locaux et les
substances chimiques qu'ils abritent continuant ensuite à brûler sous contrôle jusqu'à 10 h.
Malgré l'obstruction des buses d'écoulement des eaux pluviales, une partie des 600 m³
d'eaux d'extinction utilisées pollue la BOIRE, affluent du CHER se rejetant lui-même dans
la LOIRE. La fermeture de vannes contrôlant le déversement de la BOIRE dans le CHER
permet de confiner dans la BOIRE les eaux susceptibles d'être polluées. Une surveillance
du milieu naturel est mise en place. Des prélèvements d'eau et des analyses sont
effectués durant l'intervention des secours.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

N° 18678
08/09/2000
ETATS-UNIS - 00 - ROGERS CITY
63.1E - Entreposage non frigorifique
Un incendie se produit dans un entrepôt contenant des herbicides, pesticides et engrais.
Une zone de 800 m autour du sinistre est évacuée, soit environ une cinquantaine de
personnes. Les routes voisines sont coupées pendant environ 20 h.

N° 14220
02/11/1998
FRANCE - 59 - BLARINGHEM
51.2A - Commerce de gros de céréales et aliments pour le bétail
Un feu se déclare dans un dépôt de 300 t d'engrais NPK 14/8/24 contenant 5 % de soufre.
Après avoir aperçu de la fumée, les employés tentent vainement d'éteindre l'incendie avec
un extincteur et alertent les secours. Un périmètre de sécurité est mis en place.
D'importants moyens interviennent (150 sauveteurs, etc.). Les 60 employés du site, des
riverains et les employés de 2 établissements voisins situés dans l'axe des fumées sont
évacués (80 personnes). Pour une raison indéterminée, une partie du stockage d'engrais
sortie de l'entrepôt génère un 2ème sinistre. Un pompier légèrement intoxiqué est
hospitalisé. Une partie des eaux d'extinction rejoint le milieu naturel, mais aucune
conséquence notable n'est observée sur la faune ou la flore.

N° 14436
14/10/1992
ROYAUME-UNI - 00 - IPSWICH
63.1E - Entreposage non frigorifique
A la suite d'une négligence lors des travaux de soudure, une étincelle est le point de
départ d'un incendie sur un stock d'engrais dans un entrepôt. Mille personnes sont
évacuées à cause des émissions de fumées.

N° 3776
08/08/1992
BELGIQUE - 00 - BASECLES
24.1J - Fabrication de produits azotés et d'engrais
Un incendie se déclare dans les entrepôts d'une usine d'engrais chimiques. Une épaisse
fumée et des émanations de nitrate gêne fortement les pompiers. La circulation est
coupée pendant plusieurs heures sur la route nationale.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

N° 5009
29/10/1987
FRANCE - 44 - NANTES
51.5L - Commerce de gros de produits chimiques
Dans un entrepôt dont le contenu est mal connu, la décomposition auto-entretenue d'un
stock de 850 t d'engrais NPK 15-8-22 livré 5 jours plus tôt entraîne la formation d'un nuage
de 10 km de long dérivant vers l'Ouest et dans lequel de l'acide nitrique est décelé. 100 t
d'engrais brûlent sans flamme visible. 3 ouvriers sont légèrement intoxiqués et
hospitalisés. Le plan ORSEC est déclenché, 1 500 policiers ou militaires sont mobilisés et
37 000 personnes sont évacuées durant 9 h. Le sinistre est maîtrisé après 7 h
d'intervention. La LOIRE n'est que faiblement polluée. Le sinistre a été initié par la
présence de matière organique dans l'engrais et par des installations électriques vétustes
dont les sécurités avaient été neutralisées.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

ANNEXE 5 :
Exemples d’accidents ayant impliqué des stockages de charbon
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Note : Les activités de la très grande majorité des installations mises en cause dans les
accidents de charbon ne s’apparentent pas à celle prévue sur le site FM LOGISTIC. De
fait, seuls des incendies mettant en cause du stockage de charbon sont alors présentés,
nonobstant de son utilisation finale.

N° 25350
16/08/2003
FRANCE - 03 - BRAIZE
24.1G - Fabrication d'autres produits chimiques organiques de base
Un incendie se déclare dans un bâtiment de stockage en vrac de charbon de bois d'une
usine de carbonisation de bois, fermée pour le week-end. Un automobiliste passant à
proximité donne l'alerte, mais un portail fermé et un chien interdisant l'entrée du site
retardent l'intervention des pompiers. Lors des faits, le bâtiment abrite 150 t de braisettes
de charbon en vrac et en big-bag, ainsi que des big-bag de fines. L'incendie est circonscrit
par arrosage du produit qui est ensuite évacué du hangar. Finalement, 50 t de stock sont
détruites ou inutilisables et la toiture du bâtiment est fortement endommagée : le sinistre
est évalué à 15 000 euros. L'essentiel des eaux d'extinction a été absorbé par le charbon
de bois, seule une faible partie s'est écoulée dans le bassin de réception des eaux
pluviales. Une auto-combustion des matières stockées serait à l'origine de l'accident.
L'Inspection demande à l'exploitant de prendre en compte ce phénomène dans l'étude de
danger de l'installation.

N° 23267
10/10/2002
FRANCE - 76 - VAL-DE-LA-HAYE
63.1 - Manutention et entreposage
Un incendie se déclare peu avant minuit dans un entrepôt de 6 600 m² contenant un stock
de charbon, des bobines métalliques et des palettes de bouteilles en verre. Celui-ci est
recoupé en 3 cellules et est occupé par 2 entreprises. Le stockage de verre est détruit. Les
60 pompiers qui interviennent pendant 6 h mettent en œuvre de gros moyens hydrauliques
(2 lances canon et 6 grosses lances) nécessitant une alimentation par pompage dans la
SEINE voisine. Les structures métalliques du bâtiment sont partiellement effondrées. Les
4 employés des sociétés sont mis en chômage technique. Les pompiers maintiennent un
dispositif de surveillance pendant plus de 3 jours. Les travaux de déblaiement ne
débuteront qu'après intervention de l'expert judiciaire.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

N° 20567
19/05/2001
FRANCE - 15 - NEUSSARGUES-MOISSAC
10.1 - Extraction et agglomération de la houille
Dans une entreprise de carbonisation, un incendie se déclare dans la nuit sur une aire de
stockage de charbon de bois. Au total, 600 palettes soit une centaine de tonnes de
charbon de bois ont été détruites. Une vingtaine de pompiers est intervenue pour éviter la
propagation du feu au reste du stockage des sacs sous films plastique, sur des palettes.
Le sinistre a été circonscrit au terme de 3 h de lutte. La particularité de l'incendie réside
dans l'absence de flamme : le charbon se consume longuement. Les lieux sont donc
restés sous surveillance toute la nuit. Les palettes endommagées ont été transportées
vers la décharge située non loin du site.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

ANNEXE 6 :
Exemples d’accidents ayant impliqué des peroxydes organiques
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

N° 28981 - 15/10/2004 - FRANCE - 13 – ROGNAC


E38.22 - Traitement et élimination des déchets dangereux
Dans une usine d'incinération de déchets industriels, un incendie et 3 explosions se
produisent lors du broyage sous inertage par brumisation d'emballages pollués par des
peroxydes organiques. Le POI est déclenché à 14h37. L'intervention mobilise les services
de secours publics, ainsi que les pompiers d'une entreprise voisine. La chaîne de broyage
est isolée, mais la ligne d'incinération n'est pas arrêtée. Les laboratoires et le personnel
administratif sont évacués. Le POI est levé à 15h10 et la situation est maîtrisée 50 min
plus tard. Aucun impact sur l'environnement n'est signalé. Les procédures de réception et
de tri de ce type d'emballages sont modifiées pour orienter ces derniers sur la filière
d'incinération directe ou sur un broyage spécifique.

N° 22459 - 18/05/2002 - FRANCE - 59 – DUNKERQUE


C19.20 - Raffinage du pétrole
Dans une usine produisant des bitumes, huiles de base et autres dérivés, une explosion
se produit sur un réservoir de 140 t contenant un additif entrant dans la composition de
bitumes routiers et constitué de 2 polymères à point éclair élevé. Calorifugé et
pratiquement plein lors de l'accident, le réservoir dispose d'un agitateur et d'un serpentin
de réchauffage (produit visqueux maintenu au-dessus de 150°C), ainsi que d'un indicateur
de température, d'un dispositif d'inertage à l'azote et d'un évent. Sous l'effet de l'explosion,
le toit du réservoir est projeté à proximité et le bac s'enflamme. Le POI est déclenché.
L'exploitant maîtrise le feu en 10 min à l'aide de 2 lances canon. Les pompiers externes
alertés n'auront pas à intervenir. Aucun blessé n'est à déplorer et les dommages matériels
se limitent au réservoir. Le vent ne soufflait pas en direction des riverains mais vers les
darses. Les matières restées dans le réservoir seront transférées en quasi-totalité dans
une autre capacité. La quantité de matière perdue dans l'incendie est évaluée à 1 m³. La
cuvette de rétention sera vidangée. Sur proposition de l'inspection, le préfet signe un
arrêté d'urgence suspendant l'approvisionnement de l'additif concerné le temps de réaliser
les investigations et expertises nécessaires. Les enquêtes réalisées révèlent que les 2
polymères peuvent se décomposer en présence de chaleur. Le premier se décompose en
une substance ayant un point de flash inférieur à 50 °C et en un monomère très
inflammable de point éclair inférieur à 0°C. Le second peut dégager des gaz extrêmement
inflammables. L'origine de l'accident serait due à une décomposition lente des 2
constituants de l'additif pouvant donner, en présence d'air, des peroxydes organiques ou
autres substances susceptibles de s'enflammer spontanément. Ces constituants, stockés
depuis longtemps sans agitation, sont par ailleurs fortement accumulateurs d'électricité
statique. Le simple balayage à l'azote du réservoir permettait l'entrée d'air. Au-delà des
mesures immédiates, l'inspection propose au préfet la mise en place des équipements
suivants : mesure en continu et régulation automatique de température avec alarme
niveau haut, inertage à l'azote sur contrôle de pression, contrôle de l'intensité du moteur
de l'agitateur, évent à clapet limitant les entrées d'air ou équivalent. Une étude sur
l'extension de ces équipements aux autres bacs de liquides inflammables est également
demandée.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

N° 20091 - 23/02/2001 - FRANCE - 62 – MAZINGARBE


C20.16 - Fabrication de matières plastiques de base
Dans une usine de fabrication de Polychlorure de Vinyle, un incendie se déclare, le
vendredi matin, dans le local électrique situé sous la salle de contrôle. Le déclenchement
de l'alarme et la présence de fumée, alertent l'équipe d'intervention interne. L'usine est
alors mise en sécurité par actionnement des systèmes d'arrêts d'urgence, introduction
d'inhibiteurs dans les réacteurs et isolement des circuits de CVM. Les secours extérieurs
interviennent 20 min plus tard et ventilent le local enfumé avant de combattre l'incendie.
Une soupape de réacteur laissant échapper du gaz à la torche, le personnel est évacué 35
min après le début de l'incendie. Le POI est activé. Des mesures de gaz effectuées dans
l'usine montrent qu'il n'y a pas d'émanation dangereuse extérieure au site. L'usine est
rapidement privée de toute utilité (eau, électricité, air comprimé, instrumentation). Une
surveillance locale des réacteurs est mise en place. Le sinistre est maîtrisé en 2 h (2
foyers dans le local électrique). 2 employés sont légèrement incommodés par la fumée.
Les dégâts se limitent au local électrique (une armoire détruite). Le stockage de peroxydes
organiques dont la réfrigération est obligatoire, nécessite l'intervention d'une société
externe. La remise en route des utilités et la réalimentation des tableaux électriques sont
prévues le soir même, les lignes de fabrication redémarreront le lundi matin.

N° 5983 - 28/10/1994 - FRANCE - 77 - MONTEREAU-FAUT-YONNE


C27.32 - Fabrication d'autres fils et câbles électroniques ou électriques
Un incendie se déclare au deuxième étage d'une entreprise fabriquant des câbles
électriques isolés. Le POI est déclenché. Trois pompiers sont intoxiqués au cours de
l'intervention ; leurs appareils respiratoires individuels sont arrachés à la suite des
difficultés d'accès (canalisations). L'origine de l'incendie pourrait être liée à la présence de
peroxydes organiques injectés sous forme liquide dans la vis de l'extrudeuse. A la suite de
cet accident, des mesures préventives sont décidées : déplacement de l'installation
électrique, mise en place de moyens de protection anti-feu sur la machine et de détection
incendie avec dispositifs d'extinction asservis.

N° 219 - 26/06/1991 - JAPON - 00 - ICHIHARA-SHI


C20.13 - Fabrication d'autres produits chimiques inorganiques de base
Lors de l'arrêt d'une unité, la moitié supérieure d'une colonne de distillation (hauteur 30 m,
diamètre 0,9 m) explose. Le méthanol contenu était contaminé par du peroxyde
d'hydrogène utilisé en amont et non neutralisé à la suite d'une panne de pH-mètre.
L'explosion, due à la formation de peroxydes organiques (méthylhydroperoxyde
notamment) et d'une puissance estimée de 10 à 50 kg d'équivalents TNT, fait 2 morts et
11 blessés. Des missiles sont projetés à 900 m, faisant 2 blessés dans une entreprise
voisine. L'incendie qui suit est maîtrisé en 10 min par 250 sauveteurs.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

N° 87 - 22/03/1989 - ITALIE - 00 - TREZZANO SUL NAVIGLIO


C20.59 - Fabrication d'autres produits chimiques n.c.a.
Lors du nettoyage d'une unité de production de résines à l'arrêt depuis 1 an, un agent
densifiant à base de peroxydes organiques est introduit dans des fûts de résine. Une
réaction intempestive provoque l'émission de vapeurs irritantes. Quelques personnes à
l'extérieur du site présentent des symptômes d'intoxication légère. L'affaire suscite une
vive réaction de la population.

N° 15248 - 03/07/1986 - FRANCE - 38 – BRIGNOUD


C20.13 - Fabrication d'autres produits chimiques inorganiques de base
Une explosion de peroxydes organiques se produit dans un dépôt de 1 200 kg d'une usine
chimique.

N° 6266 - 18/06/1986 - FRANCE - 69 – GRIGNY


E38.22 - Traitement et élimination des déchets dangereux
L'auto-inflammation de peroxydes organiques provoque l'incendie d'un stockage de
déchets (produits de laboratoire, etc.). Plusieurs pompiers sont indisposés par la fumée.
Les voies ferroviaires sont coupées. Il n'y a pas de conséquence sur la nappe phréatique
qui sera surveillée jusqu'en septembre 1986.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

ANNEXE 7 :
Accidentologie orientée sur les possibilités de propagation
des incendies
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

N°29058 - 29/01/2005 - 17 - ROYAN


52.1F - Hypermarchés
Un violent incendie vers 22 h dans le local semi-ouvert de compactage des emballages
d’un hypermarché se propage à une réserve de 2 000 m² contenant des racks de 10 m de
haut. Alerté par un vigile, les secours mobilisent d’importants moyens humains (90
pompiers) et matériels (25 véhicules venus de 12 centres de secours) pour maîtriser le
sinistre. Les 2 cellules de la réserve s’embrasent rapidement ; une porte (actionnée par
fusible) du mur coupe-feu interne est restée ouverte et l’exploitant a neutralisé l’installation
d’extinction automatique par sprinklers en raison du gel. De nombreuses explosions
(aérosols, bouteilles de gaz…) se produisent. L’incendie attisé par le vent menaçant la
surface de vente, les pompiers concentrent leurs efforts sur le mur coupe-feu entre le
magasin et la réserve et demande à l’exploitant la remise en service du dispositif
d’extinction automatique. Activés par la fumée et les gaz chauds qui s’infiltrent sous la
toiture de la surface de vente les sprinklers se déclenchent. L’action conjuguée des lances
des pompiers et de l’installation d’extinction automatique permet d’arrêter la propagation
du feu à 0h20. Les risques d’effondrement ne permettant pas aux pompiers de s’engager
pour atteindre l’ensemble des foyers, la poursuite de l’extinction s’effectue à distance.
Maîtrisé à 2h30, le feu ne sera considéré éteint que 4 jours plus tard. Selon la presse un
acte de malveillance pourrait être à l’origine du sinistre. La police effectue une enquête. La
réserve de 2 000 m² est détruite, mais la surface de vente, la galerie marchande et des
locaux périphériques (locaux techniques, boucherie, pâtisserie, zone traiteur) sont
préservés.

14852 - 8/2/1999- 14 - LIVAROT


15.5 - Industrie laitière
Un feu se déclare la nuit dans l'un des locaux de stockage d'une fromagerie. D'importants
moyens de secours (8 casernes / 100 pompiers) interviennent en ARI durant 4h30. Un
vent violent accompagné de pluie et de neige, la présence de produits chimiques divers
(soude, ammoniaque, acide, fréon, oxygène), l'explosion de bonbonnes de gaz, la
présence de 4 bouteilles d'acétylène, de bouteilles de propane et de nombreux aérosols
(peinture) en feu qui seront plongés dans une cuve d'eau, ainsi qu'une légère fuite
d'ammoniac à la suite de la rupture d'une canalisation associée à une installation de
réfrigération et fixée sur un IPN déformé par l'incendie... compliquent l'intervention.
L'établissement de 10 000 m² est détruit à 90 % ; seuls les endroits équipés de murs
coupe-feu sont épargnés. Les dommages matériels et les pertes d'exploitation sont
évalués à 125 et 65 MF, 150 personnes risquent d'être en chômage technique. La
reconstruction de l'établissement demandera 12 à 14 mois de travaux.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Retour d’expérience sur les Incendies de stockage de produits inflammables :

N° 18827 - 2/8/2000- 79 - NIORT


YY.0 - Activité indéterminée
Un incendie se déclare dans un entrepôt de 200 m². Les flammes sont alimentées par des
produits très inflammables. La présence d'une porte coupe-feu se révèle efficace,
empêchant la propagation du feu à tout le magasin et à un garage mitoyen. L'incident
serait d'origine criminelle (vitre brisée).

20361 - 19/5/2001- 33 - PAUILLAC


52.1 - Commerce de détail en magasin non spécialisé
Un incendie détruit un supermarché de 1750 m². Les pompiers éteignent le feu en 3 h en
préservant les maisons mitoyennes. Le feu se serait déclaré au niveau des meubles
réfrigérés du magasin. Les séparations coupe-feu ont permis de protéger le local de
stockage de marchandises qui contient des produits inflammables. Aucune information
n'est donné sur les dommages occasionnés aux installations de réfrigération.

N°31730 - 01/04/2006 - 25 - AUDINCOURT


34.3Z - Fabrication d’équipements automobiles
A la suite d’un acte de malveillance, un feu se déclare vers 15 h dans un entrepôt de
produits finis de 2 000 m² (pare-chocs en polypropylène et calandres en acrylonitrile-
butadène-styrène) d’une usine de fabrication d’équipements automobiles. L’incendie émet
d’épaisses fumées noires et se propage au bâtiment voisin, sans atteindre toutefois les
liquides inflammables (solvants) stockés dans un local coupe-feu aménagé à l’intérieur de
ce bâtiment en pierre. Le POI est déclenché. Le flux thermique provoque l’explosion
(vraisemblablement Bleve) de 65 des 191 bouteilles de GPL (13 Kg de charge unitaire)
stockées à l’air libre à quelques mètres de l’entrepôt et utilisées pour le fonctionnement
des chariots-élévateurs du site. Des éclats de bouteilles sont projetés à l’extérieur de
l’établissement et blessent légèrement un passant. Les 75 pompiers mobilisés maîtrisent
le sinistre en 3 h avec 8 lances à débit variable ; les foyers résiduels sont éteints avec des
lances à mousse. L’entrepôt de produits finis, à structure métallique et la toiture du
bâtiment voisin sont détruits. Cet accident n’a pas de conséquence sur l’activité de l’usine,
aucun atelier de production n’ayant été impliqué dans l’incendie. Les vannes empêchant
l’écoulement des eaux d’extinction vers la rivière LE GLAND, inaccessibles au début de
l’intervention des secours, ne seront fermées qu’une heure après le début de l’incendie ;
ces eaux ont pu entraîner des résidus solides de combustion des plastiques. Les eaux
d’extinction confinées sur le site sont évacuées par une entreprise spécialisée.
L’Inspection des installations classées effectue une enquête et constate des non-
conformités au regard des prescriptions de l’arrêté d’autorisation applicable à l’entrepôt :
absence de détection incendie, de RIA et de détection automatique de fumées avec report
d’alarme. Une enquête judiciaire est également diligentée à la suite d’une plainte contre X.
Selon la presse écrite des jours suivants, un agent de sécurité du site, employé d’une
entreprise sous-traitante de surveillance, aurait été mis en examen pour " dégradations
volontaires par le feu de nature à créer un danger pour les personnes ".
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Retour d’experience sur les Incendies de stockage de produits combustibles :

16540 - 22/8/1999- 19 - TULLE


15.1 - Industrie des viandes
Un incendie détruit un entrepôt de viande. La toiture et la charpente métallique sont
fortement endommagées, 13 personnes sont en chômage technique. Aucune précision
n'est donnée quant aux dommages éventuels subis par les installations de réfrigération.
Séparé de l'établissement par un simple mur coupe-feu, un magasin de produits agricoles
(solvants, etc.) et de jardinage a été protégé lors de l'intervention.

20361 - 19/5/2001- 33 - PAUILLAC


52.1 - Commerce de détail en magasin non spécialisé
Un incendie détruit un supermarché de 1750 m². Les pompiers éteignent le feu en 3 h en
préservant les maisons mitoyennes. Le feu se serait déclaré au niveau des meubles
réfrigérés du magasin. Les séparations coupe-feu ont permis de protéger le local de
stockage de marchandises qui contient des produits inflammables. Aucune information
n'est donné sur les dommages occasionnés aux installations de réfrigération.

02/12/1996 - 60 - NEUILLY-EN-THELLE
Un incendie d'origine criminelle détruit la partie centrale d'un entrepôt de 4 000 m² abritant
des jouets. La présence de murs coupe-feu a permis de sauvegarder le reste du bâtiment
et éviter la propagation du feu aux entrepôts voisins.

19/06/1998 - 01 - AMBERIEU-EN-BUGEY
Un feu se déclare dans une charcuterie. Les ateliers et les entrepôts s'embrasent
rapidement (panneaux sandwich) Une fumée abondante est émise. En 3 h, 15 000 m² de
bâtiments et les unités de réfrigération (F22) sont détruits. Un intervenant extérieur
(retrouvé dans un couloir) effectuant des travaux de soudure et 2 employés (en mezzanine
au-dessus des chambres froides) périssent asphyxiés, 8 personnes sont blessées. Les
eaux d'extinction rejoignent un bassin d'orage. Un mur coupe-feu a protégé les locaux
administratifs. Plusieurs jours sont nécessaires pour évacuer 500 t de viande, ce qui
génère odeurs et nuisances diverses.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

N° 31870 - 20/06/2006 - 88 - LAVAL-SUR-VOLOGNE


21.2E - Fabrication d’articles en papier à usage sanitaire ou domestique
Dans une papeterie, un feu se déclare vers 15h15 dans un bâtiment de 1 500 m² abritant 2
500 t de balles de pâte à papier, des bobines de ’cassés’ et 200 t de produits chimiques
(utilisés comme charges dans la fabrication du papier). Impuissant face au départ de feu,
l’opérateur alerte les pompiers qui constatent à leur arrivée que l’incendie s’est généralisé
à tout le bâtiment. Les secours évacuent les produits chimiques et éloignent les produits
combustibles de l’exploitant voisin, stockés dans le même bâtiment mais séparés par un
mur coupe-feu 2 heures. Ils mettent en œuvre d’importants moyens hydrauliques (jusqu’à
10 m³/s) alimentés par motopompes à partir du canal de dérivation de la VOLOGNE. Les
eaux d’extinction se dirigent par gravité vers le milieu naturel ; des mesures de DCO,
MES, DBO5 et de l’indice biologique global normalisé seront effectuées en amont et aval
du point de rejet. Un dispositif de relevage est mis en place le lendemain pour acheminer
les eaux d’extinction vers la STEP du site. Un pompier est légèrement incommodé par les
fumées. L’incendie détruit les 3/4 du bâtiment mais aucun produit chimique n’a été libéré
durant le sinistre. Faute de matière 1ère, la production sera arrêtée durant 72 h. Les
dommages matériels sont estimés à 2 M.euro et les pertes de production à 0,2 M.euro. A
titre de retour d’expérience, on peut ajouter que la toiture métallique refroidie par les
pompiers a résisté, que les murs en parpaings ont permis de limiter les flux thermiques
vers l’extérieur et que les balles de pâte, abondamment arrosées, ont gonflé puis chuté en
causant l’effondrement d’un mur d’enceinte du stockage. A la suite de l’accident,
l’exploitant reconstruit le bâtiment en réorganisant les stockages et en révisant les
dispositifs de détection / extinction d’incendie, les moyens d’intervention et la collecte des
eaux d’extinction.

N°31730 - 01/04/2006 - 25 - AUDINCOURT


34.3Z - Fabrication d’équipements automobiles
A la suite d’un acte de malveillance, un feu se déclare vers 15 h dans un entrepôt de
produits finis de 2 000 m² (pare-chocs en polypropylène et calandres en acrylonitrile-
butadène-styrène) d’une usine de fabrication d’équipements automobiles. L’incendie émet
d’épaisses fumées noires et se propage au bâtiment voisin, sans atteindre toutefois les
liquides inflammables (solvants) stockés dans un local coupe-feu aménagé à l’intérieur de
ce bâtiment en pierre. Le POI est déclenché. Le flux thermique provoque l’explosion
(vraisemblablement Bleve) de 65 des 191 bouteilles de GPL (13 Kg de charge unitaire)
stockées à l’air libre à quelques mètres de l’entrepôt et utilisées pour le fonctionnement
des chariots-élévateurs du site. Des éclats de bouteilles sont projetés à l’extérieur de
l’établissement et blessent légèrement un passant. Les 75 pompiers mobilisés maîtrisent
le sinistre en 3 h avec 8 lances à débit variable ; les foyers résiduels sont éteints avec des
lances à mousse. L’entrepôt de produits finis, à structure métallique et la toiture du
bâtiment voisin sont détruits. Cet accident n’a pas de conséquence sur l’activité de l’usine,
aucun atelier de production n’ayant été impliqué dans l’incendie. Les vannes empêchant
l’écoulement des eaux d’extinction vers la rivière LE GLAND, inaccessibles au début de
l’intervention des secours, ne seront fermées qu’une heure après le début de l’incendie ;
ces eaux ont pu entraîner des résidus solides de combustion des plastiques. Les eaux
d’extinction confinées sur le site sont évacuées par une entreprise spécialisée.
L’Inspection des installations classées effectue une enquête et constate des non-
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

conformités au regard des prescriptions de l’arrêté d’autorisation applicable à l’entrepôt :


absence de détection incendie, de RIA et de détection automatique de fumées avec report
d’alarme. Une enquête judiciaire est également diligentée à la suite d’une plainte contre X.
Selon la presse écrite des jours suivants, un agent de sécurité du site, employé d’une
entreprise sous-traitante de surveillance, aurait été mis en examen pour " dégradations
volontaires par le feu de nature à créer un danger pour les personnes ".

N°30979 - 06/11/2005 - 71 - MONTCEAU-LES-MINES


29.5E - Fabrication de machines pour l’industrie agroalimentaire
A la suite de violences urbaines, un feu de voitures se propage à un bâtiment de 1 400 m²
abritant des cartons, des produits finis et 2 poids lourds dans une usine de fabrication
d’appareils électroménagers. Les 40 pompiers mobilisés circonscrivent le sinistre en 2 h
avec 5 lances à débit variable et préservent des flammes l’atelier de production séparé du
dépôt par un mur coupe-feu.

N°31186 - 21/12/2005 - 91 - BRIERES-LES-SCELLES


51.5A - Commerce de gros de combustibles
Un feu se déclare vers 13h30 sur la chaîne de transvasement occupant 300 m² de l’un des
2 ateliers de conditionnement d’un commerce de gros de combustibles. L’entreprise
mélange et conditionne du carburant pour moteurs 2 temps. Les 2 opérateurs ne peuvent
maîtriser le départ de feu qui se propage aux 1 000 m² de l’atelier abritant 1 200 l de
carburants (2 palettes de bidons) et 1 200 l d’huile (6 fûts). Les 11 employés évacuent le
site et un périmètre de sécurité de 150 m est mis en place. Les 57 pompiers mobilisés qui
utilisent 6 lances à eau et 2 lances à mousse, circonscrivent le sinistre en 1h30 ; 2
pompiers seront légèrement blessés. L’intervention des secours, ainsi que la présence de
murs coupe-feu 2 h et de portes coupe-feu ½ h évitent la propagation des flammes à un
local contigu stockant 30 000 l de carburant (conditionné en bidons de 2 ou 5 l). Pour
prévenir toute reprise du feu dans la nuit suivante, 2 lances restent en manœuvre pour
maintenir un tapis de mousse. Le lendemain matin, une société spécialisée abat les murs
menacés d’effondrement. Une défaillance électrique serait à l’origine du sinistre, les
opérateurs ayant entendu un grésillement peu avant le départ de feu. Les eaux
d’extinction ont transité par un décanteur déshuileur qui n’était toutefois pas dimensionné
pour faire face à l’important débit assuré par les lances, des hydrocarbures ont ainsi rejoint
le réseau collectif d’assainissement ; aucune pollution des eaux n’a cependant été
constatée. Quatre personnes sont en chômage technique. La gendarmerie et des élus
locaux se sont rendus sur les lieux.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

18/7/2001 69 - SAINT-GENIS-LAVAL
29.7 - Fabrication d'appareils domestiques
Dans une usine fabriquant des appareils fonctionnant au GPL, un violent incendie se
déclare la nuit dans un atelier de 18 000 m². Ce dernier abrite les activités de montage et
de peinture de petits matériels divers (appareils de soudage, bombonnes de camping,
réchauds,...). Sous l'effet de la chaleur, la toiture du bâtiment explose et un pan de mur
s'effondre. L'atelier est à l'arrêt à l'heure de l'accident. L'alerte est donnée à la société de
gardiennage par le dispositif de détection. L'ensemble du site est aussitôt mis en sécurité
(coupure de l'électricité, du réseau d'air comprimé). L'atelier concerné se situe à 150 m de
l'atelier de conditionnement et de remplissage de récipients mobiles de gaz inflammables
liquéfiés et à 350 m des stockages en vrac (1 sphère de 550 m³ et 11 cigare de 150 m³).
De très gros moyens sont déployés par les services de secours : 20 véhicules
d'intervention, 3 grandes échelles, 14 lances de 60 m³/h et environ 70 pompiers. Le
sinistre est maîtrisé au terme de 4 h de lutte. L'intervention des secours a porté aussi la
protection des bâtiments voisins. 6 000 m² sont détruits et plus de 100 personnes sont en
chômage technique. Les installations de production situées dans le bâtiment mais
protégées par des murs coupe-feu n'ont quasiment pas été touchées. Il est à noter que
des riverains ont spontanément quitté leur habitation par crainte d'une aggravation.

10/03/2001
33 - BORDEAUX
15.4 - Industrie des corps gras
Une heure après la ronde d'un chef de quart dans une usine produisant des huiles
alimentaires, un feu se déclare dans un atelier de 250 m² où sont stockés des acides gras
entrant dans la composition des huiles. Une épaisse fumée noire est émise. Le gardien
donne l'alerte. Le POI déclenché 15 mn plus tard restera activé durant 1 h. D'importants
moyens en hommes et matériels interviennent (16 véhicules, 1 bateau-pompe). Le réseau
des effluents est rapidement isolé en sortie d'usine pour éviter toute pollution ; une société
spécialisée éliminera 15 m³ d'un mélange d'eaux d'extinction, d'eaux et acide gras.
Aucune pollution de la GARONNE n'est observée. L'incendie serait d'origine électrique.
Les flammes ont pu être circonscrites à un seul local grâce aux murs coupe-feu séparant
les 4 unités de l'établissement. Les dommages matériels sont évalués à 2 MF et les pertes
d'exploitation à 1,8 MF.
Violent incendie dans une charcuterie industrielle à Ambérieu-en-Bugey (01), le 19 juin
1998.
La charcuterie industrielle est implantée, depuis 1981, à proximité d'habitations en Zone
Industrielle et d'activité commerciale à Ambérieu en Bugey dans le département de l'Ain.
L'établissement qui a fait l'objet d'une extension en 1986 et de modifications en 1992 et
1995-1996, a une capacité de production de 15 000 t/an ou 300 t/semaine. La charcuterie
emploie 270 salariés en 1996 lorsqu'elle est reprise par un grand groupe de
l'agroalimentaire. L'usine qui a été restructurée en 1997 et 1998 (2 x 4 MF) et emploie
depuis 140 personnes pour une production de 35 t/jour, est en cours de régularisation
administrative.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

LES INSTALLATIONS CONCERNEES PAR L'ACCIDENT

L'établissement comprend un bâtiment sur 2 niveaux, bureaux et locaux de vie pour les
employés, de 1 500 m². Un 2ème bâtiment de 15 000 m² est utilisé pour la réception, le
stockage, la fabrication et l'expédition des matières premières ou des produits finis. Ce
bâtiment est constitué d'une charpente métallique, de poteaux et éléments de support de
charpente (en béton armé jusqu'en 1992, métalliques depuis) et de cloisons en panneaux
isolants à base de mousse polyuréthane. Des murs en parpaings isolent les bâtiments
techniques et administratifs, ainsi que certains locaux spécifiques (chaufferie, etc.). Une
partie du toit est constitué de bacs acier bitumés et un 2ème niveau existe dans certaines
zones (salle des machines, salles blanches, etc.).

L'ACCIDENT ET SES CONSEQUENCES

Le 19 juin vers 13h25, un feu se déclare dans la charcuterie. L'alerte est donnée et les
premiers secours arrivent sur place 7 mn plus tard, mais le sinistre s'est déjà largement
généralisé. L'usine s'est embrasée sur 4 000 m² en 17 mn (panneaux sandwich
combustibles) et une fumée abondante est émise.

Malgré les renforts qui affluent progressivement, les 15 000 m2 du bâtiment d'exploitation
et les unités de réfrigération (R22) seront détruits en moins de 2 h. Les secours confirment
plusieurs enseignements qui expliquent la rapidité de la propagation du sinistre et les
difficultés d'intervention :
Un retard dans le déclenchement des secours (appel du 18) en raison de l'absence
d'alarme sonore, à la suite d'une découverte tardive du sinistre (pause de midi et alerte
donnée par les voisins) et de moyens de communication inadaptés (téléphone des locaux
de travail sans accès extérieur, standard fermé).

Le principe de construction retenu, 1 boîte (panneaux sandwich) dans une autre boîte
(bardage et toits), sans exutoire de fumée, entraîne dans un premier temps le confinement
de la chaleur et du rayonnement dans la double enceinte en empêchant l'évacuation des
gaz chauds.

Un cloisonnement insuffisant, voir inexistant, en présence d'une utilisation massive de


panneaux sandwich (paroi et plafond) à base de mousse polyuréthane. Ces panneaux
classés M1, mais n'ayant plus aucune tenue au-delà de 300 °C, accroissent la charge
thermique et génèrent des gaz dangereux et des matières volatiles qui alimentent les
flammes ; selon les pompiers, celles-ci se propagent dans les murs " comme des
chalumeaux ".
Les éléments métalliques des charpentes s'effondrent au feu. Le bitume constituant la
toiture (bac acier panneaux bitumineux) fond, coule et brûle.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Des faux plafonds inaccessibles en certains lieux isolant d'importants volumes sous toiture
et des chambres de congélation de très grand volume sont des facteurs aggravants.

Les charges calorifiques sont très variables (matériaux de conditionnement, etc.) et


l'inflammation des marchandises congelées est favorisée par le froid qui dessèche le
contenu. Un taux de remplissage important laisse peu de place pour évoluer et le gerbage
des racks crée un effet " cheminée ".

Les fumées abondantes empêchent la localisation précise des foyers, mais les fluides
réfrigérants, eau glycolée et R22 en l'occurrence, sont sans répercussion.

Par ailleurs, la destruction lors d'un incendie des descentes d'eaux pluviales en plastique
non renforcées par un fourreau en tube métallique peut permettre un retour des eaux
d'extinction directement dans la nappe via le réseau EP lorsque celui-ci est relié à un
puisard d'infiltration.

Malgré les renforts qui progressivement affluent, les 15 000 m2 du bâtiment d'exploitation
et les unités de réfrigération (R22) sont détruits en moins de 2 h. Au plus fort de l'incendie,
450 m3/h d'eau sont nécessaires. L'incendie sera maîtrisé à 15h50 et éteint le lendemain
à 8h00. Les opérations de secours se terminent le surlendemain à 15 h 00.

A la suite du sinistre, 3 morts (un intervenant extérieur, retrouvé dans un couloir, effectuant
des travaux de soudure et 2 employés, en mezzanine au-dessus des chambres froides,
périssent asphyxiés) et 8 blessés légers sont à déplorer. Un mur coupe-feu a préservé les
locaux administratifs, mais l'usine est détruite. Les dommages matériels sont évalués à
plus de 40 MF et 120 employés sont licenciés. La direction annoncera la fermeture
définitive de l'établissement un an plus tard.
ENSEIGNEMENTS TIRES ET CONCLUSIONS

Les installations maintes fois remaniées étaient en travaux le jour de l'accident qui s'est
produit en période d'activité réduite de l'établissement (pause déjeuner). L'ampleur, la
rapidité du sinistre et la crainte d'émissions toxiques ont compliqué la coordination des
secours.

A la suite du sinistre et en raison notamment de la procédure judiciaire et des expertises à


réaliser, plusieurs jours seront nécessaires pour dégager et évacuer 500 t de viande
ensevelies sous les décombres (odeurs perçues à longue distance, pullulation d'insectes
et de rats, risque de pollution de la nappe phréatique, etc.).
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

De nombreuses mesures préventives ou curatives sont recommandées :

Au niveau de la conception de l'établissement ;


Intégrer la protection incendie dès la conception ;
Compartimenter les différents espaces (murs séparatifs, panneaux M0 en laine de verre,
mousse de roche, etc.) ;
Isoler les locaux à risques ou à fort pouvoir calorifique (salle des machines, chaufferie,
stockages de combustibles, etc.) ;
Protéger les installations électriques (armoires résistantes au feu, etc.), éviter le passage
de conducteurs électriques au travers des panneaux sandwich, isoler les câbles dans des
gaines, décoller les luminaires des parois, etc ;
Sprinkler les locaux sensibles ;
Etudier et installer une détection adaptée.

Au niveau des matériaux utilisés et de l'aménagement de l'établissement

Nombre et emplacement des RIA (pression suffisante),


Ossature et charpente porteuse stables au feu (béton armé ou fer " ignifugé "), pour le
béton. Enrobage des armatures (4 cm au minimum), " murs " extérieurs en béton cellulaire
ou bardage métallique avec âme isolante M0,
Exutoire de fumée/chaleur + cantonnement de désenfumage.
Vis-à-vis du personnel et du fonctionnement des ateliers
Sensibiliser, informer et former les employés (sécurité comprise : exercices internes, avec
les secours, etc.),
Utiliser la procédure permis de feu lors de travaux.
Installer une alarme sonore,
Installer une signalisation renforcée des issues de secours (feux à éclats, etc…),
Permettre l'accès direct des ateliers au 18 (appel des secours).

Mesures curatives

Informer les personnes par le déclenchement précoce d'alarmes et faciliter l'évacuation


des locaux usuels, ainsi que des parties aménagées en hauteur telles que les mezzanines
(vers le toit lorsqu'il est en béton ou vers le bas dans les autres cas),
Assurer des liens avec les secours (contact avec l'officier coordonnant les secours, plan
actualisé des bâtiments avec emplacement des hydrants, RIA, etc.),
Sauvegarder le milieu naturel (devenir des eaux d'extinction, décontamination rapide des
lieux sinistrés, etc.).
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Incendie de générateurs d'aérosols dans une usine chimique à Saint Egrève (38), le 13
juillet 1999

LES INSTALLATIONS CONCERNEES

L'entreprise a été créée en 1952 et emploie 66 personnes. Elle fabrique et conditionne


divers générateurs d'aérosols. L'établissement est situé en zone urbaine dense dans les
locaux d'une ancienne brasserie. L'ensemble du site bénéficie d'une autorisation. Un
arrêté préfectoral pris en 1986 a autorisé une extension du site.

L'ACCIDENT, SON DEROULEMENT ET SES CONSÉQUENCES

Le 13 juillet 1999, vers 17 h, un feu se déclare au 2ème sous-sol de l'entreprise, dans le


stockage de produits finis constitués de générateurs d'aérosols. L'entreprise alerte
immédiatement les pompiers.

Le conducteur d'un chariot élévateur a vu un flash apparaître sous son engin et


l'atmosphère s'enflammer. Légèrement brûlé, il a aussitôt quitté les lieux. Plusieurs
explosions se produisent (BLEVE des générateurs aérosol), d'épaisses fumées noires
malodorantes se dégagent en toiture et cheminées du bâtiment de stockage conduisant à
l'évacuation de 59 habitations.

La fumée et la chaleur dégagées compliquent l'intervention des pompiers : 4 d'entre eux,


légèrement blessés lors d'une explosion, sont examinés et 2 sont gardés en observation
une journée ; 25 autres incommodés par les gaz de combustion sont hospitalisés.
L'intervention mobilise 8 centres de secours, soit 130 pompiers et 42 véhicules. L'incendie
est maîtrisé vers 21 h.

Les dommages évalués à 5 ou 6 MF sont limités au local de stockage et quelques locaux


voisins. Le chariot élévateur et le monte-charge sont détruits, de nombreux générateurs
d'aérosol ont brûlé (environ 75 000 unités, soit 35 m3 de GPL et liquides inflammables),
les installations électriques et le système de détection incendie sont hors service. Une des
cheminées et la toiture sont endommagées. Les eaux d'extinction contenues dans les
rétentions de l'établissement, n'ont pas engendré de pollution.

La production qui n'a été interrompue que pendant le sinistre, est évacuée vers le 2ème
site de l'usine.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

L'ORIGINE, LES CAUSES ET LES CIRCONSTANCES DE L'ACCIDENT

Un chariot élévateur de type ordinaire évoluait dans un local de stockage fortement rempli.
Le gaz propulseur des générateurs étant soit un mélange propane butane, soit de
l'hydrofluoroalcane, ce chariot aurait du être adapté au risque d'atmosphère explosive. Si
l'origine exacte du départ de feu est inconnue, plusieurs hypothèses sont envisagées :
Le chariot aurait heurté et endommagé une palette provoquant la chute d'une bombe
aérosol.
Des générateurs d'aérosols défectueux auraient présenté des fuites.

L'exploitant n'avait pas détecté d'odeur permettant de suspecter une atmosphère


explosive.

LES SUITES DONNEES

L'exploitant n'est pas en mesure d'indiquer les natures et quantités de générateurs


d'aérosols stockés. Un arrêté préfectoral de mesures d'urgence, pris le 22 juillet, impose le
maintien de l'installation sinistrée en sécurité permanente, l'évacuation des déchets, ainsi
que des eaux polluées et la tenue permanente d'un état précis des stocks. La remise en
service des installations aura lieu sous conditions.

Une visite d'inspection approfondie a lieu le 13 août : un arrêté préfectoral de mise en


demeure (31 points) et 2 arrêtés préfectoraux complémentaires (remise en service sous
conditions, évaluation d'ensemble au plan des risques) sont pris. L'inspection observe de
nombreuses anomalies dont :
• l'absence ou l'insuffisance de rétentions,
• l'absence de protection de récipients mobiles contre les heurts,
• la présence de clôture percée, de cul de sac, l'absence de consignes,
• l'absence de surveillance humaine permanente, de ligne téléphonique directe,
• l'absence de données concernant l'état des stocks…

Une société spécialisée évacue les eaux polluées et les déchets. Le local incendié est
désaffecté.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

LES ENSEIGNEMENTS TIRÉS

L'usine est implantée dans les locaux d'une ancienne brasserie, le local de stockage était
fortement rempli, les passages étant étroits et complexes : le local semblait peu adapté à
l'activité et son évolution, 5 incendies ont ainsi eu lieu sur ce site en une quinzaine
d'années.

Une vingtaine d'accidents concernant le stockage de générateurs d'aérosols sont


recensés dans la base de données ARIA. Ils ont pour caractéristiques communes une
propagation rapide du sinistre et un flux thermique très intense. L'inflammation se produit
souvent lors de travaux de manutention ou de nettoyage, en présence de chariots
élévateurs ou autres engins et d'installations électriques inadaptés. Les dangers potentiels
de ce type de stockage n'ont pas été suffisamment pris en compte :

Les engins évoluant dans ce type de stockage et les installations électriques auraient dû
être adaptés au risque lié à la présence éventuelle d'une atmosphère explosive.
Le local de stockage aurait dû être aménagé en conséquence et disposer notamment
d'allées de circulation de largeur suffisante.
Le local de stockage aurait dû être ventilé correctement et équipé de moyens de détection
efficace d'atmosphère explosive.

N° 10216 - 2/12/1996- 60 - NEUILLY-EN-THELLE


63.1 - Manutention et entreposage
Un incendie d'origine criminelle détruit la partie centrale d'un entrepôt de 4 000 m² abritant
des jouets. La présence de murs coupe-feu a permis de sauvegarder le reste du bâtiment
et éviter la propagation du feu aux entrepôts voisins.

N° 4599 - 15/7/1993- 76 - ROUEN


63.4 - Organisation du transport de fret
Un incendie se déclare dans un entrepôt de 3 700 m² contenant des caisses, des cartons
et fûts de produits alimentaires, du matériel électrique et des meubles. 40 pompiers
maîtrisent rapidement l'incendie en raison de la présence d'un mur coupe-feu. Toutefois
les dégâts matériels sont importants. La structure métallique du toit est détruite, les
marchandises sont endommagées par les eaux d'extinction et la chute d'éléments de la
charpente.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

N° 11409 - 22/6/1997- 29 - PLOZEVET


15.2 - Industrie du poisson
Un feu se déclare dans l'entrepôt de produits finis d'une conserverie de poisson. Sous
l'effet de la chaleur, les boîtes de conserve explosent, libèrent leur contenu d'huile et
propagent l'incendie à tout l'établissement. Seule la salle des machines abritant l'unité de
réfrigération à l'ammoniac est épargnée par les flammes ; un mur coupe-feu avait été
installé récemment. Les eaux d'extinction chargées d'huile sont traitées dans la STEP
communale. Aucun blessé n'est à déplorer et l'environnement n'est pas atteint. L'exploitant
envisage une reprise de son activité dans une ancienne conserverie (100 emplois sont
concernés).

N° 14355 - 14/11/1998- 69 - SAVIGNY


24.1 - Industrie chimique de base
Dans une usine de fabrication de matières plastiques, un incendie détruit un entrepôt de
stockage de produits finis en matière plastique de 1 600 m². D'abondantes fumées noires
sont visibles à plusieurs kilomètres. Un mur coupe-feu a limité la progression des flammes
aux ateliers, mais la structure métallique du bâtiment a souffert dans son ensemble.
Aucune victime n'est à déplorer. Les dommages matériels et pertes d'exploitation sont
évalués à 13 et 4 MF ; 40 employés sont en chômage technique quelques jours. La
gendarmerie effectue une enquête.

N° 16540 - 22/8/1999- 19 - TULLE


15.1 - Industrie des viandes
Un incendie détruit un entrepôt de viande. La toiture et la charpente métallique sont
fortement endommagées, 13 personnes sont en chômage technique. Aucune précision
n'est donnée quant aux dommages éventuels subis par les installations de réfrigération.
Séparé de l'établissement par un simple mur coupe-feu, un magasin de produits agricoles
(solvants, etc.) et de jardinage a été protégé lors de l'intervention.

N° 21090 - 26/6/2001- 80 - ROYE


63.1 - Manutention et entreposage
Dans un entrepôt, un départ de feu est découvert à 6 h 40 dans un rack de stockage. Le
personnel est évacué, les portes coupe-feu fermées et les pompiers sont appelés. Il est
rapidement maîtrisé grâce au déclenchement des sprinklers (4 têtes) et l'intervention
d'employés avec des RIA. Les dégâts sont limités à 10 palettes de chips et rouleaux de
papier "essuie-tout" touchées par le feu et 50 mouillées par les eaux d'extinction. L'origine
du sinistre est inconnue. La gendarmerie effectue une enquête.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

N° 13548 - 28/1/2002- 80 - ROYE


63.1 - Manutention et entreposage
Un gigantesque incendie détruit un entrepôt d'archives comportant 2 cellules, une de 3
630 m² et 14 m de haut (5 niveaux de stockage d'archives accessibles par des
passerelles) et l'autre de 1 838 m² et 8,5 m de haut, à structure métallique et séparée par
un mur coupe-feu ne dépassant pas du toit. Les employés situés dans les étages
détectent le début d'incendie, descendent et utilisent 8 extincteurs sans parvenir à arrêter
le feu. Alertés, les pompiers pénètrent 10 min plus tard dans l'entrepôt et arrosent
plusieurs foyers situés au rez-de-chaussée. Ils tentent de monter dans les étages équipés
de ARI. Arrivés au premier étage après 5 min d'effort, gênés par des accès étroits, ils
l'évacuent rapidement, abandonnant du matériel à l'intérieur, surpris par un embrasement
soudain des stockages de papiers et constatant un fort effet de cheminée. Un important
dispositif hydraulique est mis en place. Le débit des poteaux d'incendie étant insuffisant,
un approvisionnement par camions est nécessaire. En 1 h, la grande cellule s'effondre,
tôles déformées, structures métalliques fortement courbées. Le mur coupe-feu s'écroule
peu après, emporté par la chute du toit. Les papiers sont dispersés par un fort vent (100
km/h) qui entraîne le panache de fumée vers la ville. Les flammes dépassent le bâtiment
d'une hauteur équivalente à son élévation. Le rayonnement thermique est faible à 50 m au
vent de l'incendie. L'incendie est encore important 24 h après et nécessitera plusieurs
jours pour une maîtrise totale. Le système d'extinction automatique aurait fonctionné de
façon partielle. Les causes de cet incendie sont indéterminées. Les 8 employés sont mis
en chômage technique.

N° 22115 - 28/03/2002 - 10 - TORVILLIERS


21.2 - Fabrication d'articles en papier ou en carton
Lors de travaux effectués sur l'installation électrique par une entreprise extérieure, des
étincelles provenant d'une meuleuse initient un violent incendie dans un entrepôt de 3 700
m² abritant plusieurs centaines de bobines de papier de toilette. L'alarme incendie se
déclenche et l'ouverture des exutoires du bâtiment permet l'évacuation des fumées. La
chaleur intense du feu qui se propage rapidement, entraîne l'effondrement des tôles
métalliques de la toiture mais les murs résistent accomplissant leur rôle de barrière coupe-
feu. La totalité des eaux d'extinction est confinée dans le bassin de rétention prévu à cet
effet, une motopompe a permis la remise en circulation de ces eaux. L'exploitant met en
place une surveillance pendant 24 h des bâtiments voisins pour prévenir tout départ de feu
par des flammèches. Le réseau d'extinction automatique équipant le bâtiment n'a pas pu
fonctionner car il était momentanément neutralisé par une autre entreprise extérieure pour
la réparation de fuites détectées lors de sa mise en pression. L'absence d'un agent veillant
à la sécurité générale des travaux et l'absence de moyens d'intervention incendie
spécifiques mis en place lors de ces travaux ont également favorisé la survenue de ce
sinistre.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

N° 22457 - 18/05/2002 - 45 - SAINT-JEAN-DE-BRAYE


60.2 - Transports urbains et routiers
Un incendie se déclare dans 2 cellules et un atelier d'entretien et de réparation dans une
société de transport. L'incendie n'est circonscrit qu'au bout de 5 h de lutte ce qui explique
l'effondrement du mur coupe-feu 2 h entre les 2 cellules. Le mur de séparation avec les
autres cellules a rempli sa fonction de stabilité, d'étanchéité aux flammes et d'isolant
thermique. Plus de 5000 m² d'un entrepôt sont détruits. L'approvisionnement en eau à
partir de la réserve mise à disposition par la raffinerie située à proximité se révèle
déterminant dans la maîtrise du sinistre du fait du débit insuffisant délivré par le réseau
public. Les 2 cellules affectées sont détruites ainsi que le matériel entreposé et les
véhicules de transport présents dans l'atelier d'entretien. Une épaisse fumée noire
résultant de la combustion de matériaux plastiques divers, tissus, pneumatiques conduit à
l'interruption de la circulation sur la voie rapide RN 60. 3 pompiers ont les mains
superficiellement brûlées. Les eaux d'extinction rejoignent le réseau d'eaux pluviales qui
se prolonge par l'EGOUTIER avant rejet en LOIRE. Un barrage flottant est mis en place
au niveau de l'exutoire de la LOIRE et aucune mortalité piscicole n'est observée.

N° 23265 - 11/10/2002 - 01 - OYONNAX


25.2 - Transformation des matières plastiques
Un incendie embrase vers 3 h des bâtiments de stockage dans une usine de fabrication
d'articles en matières plastiques comprenant plusieurs entrepôts totalisant un volume
d'environ 200 000 m³. Deux cellules de stockage de produits finis de 6 000 m² au total sont
détruites. De gros moyens d'intervention, dont 12 grosses lances, sont nécessaires pour
maîtriser le sinistre. Les pompiers restent en surveillance sur le site pour éviter tout
nouveau départ de feu. La partie production du site a été préservée grâce à la présence
de murs coupe-feu séparatifs. L'incendie qui serait d'origine criminelle, a débuté sur un
stock de palettes à l'extérieur des bâtiments. L'inspection des installations classées
propose la mise en place d'un dispositif d'extinction automatique dans les bâtiments non
équipés.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

ANNEXE 8 :
Données nécessaires à l’outil FLUMILOG
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

LES DONNEES D'ENTREE NECESSAIRES


L’objet de cette annexe est de décrire les paramètres nécessaires pour appliquer
la méthode.
Lorsque certains de ces paramètres ne seront pas connus, des valeurs par défaut
seront fournies.
Les informations nécessaires pour appliquer la méthode sont :
• Relatives à la cellule, dimensions et nature de la structure, des parois et de
la toiture et leur comportement au feu
• Relatives au stockage, dimensions, nombre de niveaux et mode de
stockage
• Relatives au combustible, dimensions, composition de la palette (ou des
« big bags », la méthode ne traite pas de stockage en vrac)

DONNEES RELATIVES A LA CELLULE


Les différents éléments sont décrits schématiquement ci-après :

4 ter : poutres
2: poteau
8: pannes
9: parois
11 : toiture/couverture

Figure 50 : Exemple d'éléments de structure


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Les informations à obtenir pour la cellule sont listées dans le tableau suivant :

Grandeurs Utilisation/objectif visé


Positionner l’incendie par rapport à l’environnement et déterminer
Dimensions intérieures le volume d’oxygène disponible pour la combustion au démarrage
de l’incendie
largeur (m) Largeur intérieure de la cellule
Longueur ou Profondeur Longueur intérieure de la cellule (généralement, les zones de
(m) préparation se situent aux extrémités de cette dimension)
Cette grandeur est utile pour connaître l’oxygène disponible dans la
hauteur moyenne sous-
cellule. Il n’est pas utile de connaître les valeurs minimales et
face de couverture (m)
maximales, la valeur moyenne est suffisante.
Déterminer d’une part la cinétique d’ouverture conduisant au
Toiture passage des flammes, d’autre part le pouvoir couvrant en cas de
chute sur le combustible
Poutres Le critère R est à préciser (en minutes)
Le critère R est à préciser (en minutes). Il est supposé que c’est cette
durée qui est dimensionnante car les couvertures ont généralement
Panne
une résistance supérieure à celle des pannes à l’exception du
fibrociment.
Pour une dalle béton autoportante, considérer la résistance R de la
dalle.
Pour des panneaux béton, sans pannes, ce sont les poutres qui sont
Couverture dimensionnantes.
Pour les autres produits, ce sont les pannes qui sont dimensionnantes
à l’exception du fibrociment qui a une résistance inférieure à celle des
pannes.
Cette valeur correspond à la surface utile d’exutoiresen toiture mais
Surface utile d’exutoires
également à toutes les autres surfaces de zones fragiles susceptibles
dans la toiture m²
de disparaître
Connaître leur capacité à jouer le rôle d’écran thermique au cours
du temps
Parois Pour une paroi monocomposante, Il faut fournir le degré E
d’étanchéité de la paroi, le degré I d’isolation thermique de la paroi et
le degré Y de résistance au feu de son système d'attache aux poteaux.
Poteaux en acier ou béton associés rigidement aux poutres/traverses.
Portiques
C’est la résistance au feu R de la structure qui est à fournir.
poteaux acier, béton, bois : c’est la résistance au feu R qui est à fournir.
présence d’ouvertures tout type d’ouverture permettant l’arrivée d’air frais et susceptible
(par exemple portes de de laisser passer un rayonnement thermique
quais)
A répartir de façon simplifiée sur toute la largeur de la paroi concernée
nombre d’ouvertures
(pour une prise en compte des portes de quai)
largeur des portes Largeur et hauteur moyenne peuvent être remplacées par la surface
hauteur des portes (pour prendre en compte des fenêtres par exemple)
Tableau 8 : Données nécessaire pour chaque cellule
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Cette méthode inclut la prise en compte d’une réduction progressive de la hauteur


des parois, il est donc nécessaire que l’évolution des caractéristiques de chacune
des parois puisse être déterminée en fonction du temps. Ce travail a été fait pour
les différentes parois métalliques existantes à partir des résultats des essais et du
REX. Lorsque ces données n’étaient pas disponibles ou pas suffisamment
nombreuses, le parti a été pris de considérer de façon prudente que la paroi était
effacée dès lors que le minimum des critères Y et E étaient dépassés.
Il est également possible qu’une façade soit composée de plusieurs natures de
parois verticales, il est toutefois supposé que les poteaux (ou portiques) sont de
même nature sur toute la façade. La figure suivante donne des exemples de
configurations qui pourront être prises en compte à l’aide de la méthode dans sa
version finale.

Ca s 1 : p aroi plus résistant e en pa rt ie basse qu’en partie hau te

B ardage Haut

Bas
B éton cellulaire

C as 2 : une pa rt ie de la paro i a ét é ren forcée pou r pou vo ir


R éduire les d istan ces d’effet en raison p ar exem ple d e la
Proxim ité de la lim it e de prop riét é

B ardage Haut

B éton cellulaire Bas

Gauc he Droite

Figure 51 : Exemple de parois multi composants


Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Il est alors nécessaire de préciser les caractéristiques de chacune des


composantes de la paroi.
Utilisation de plusieurs natures de matériaux sur la hauteur et sur la
Paroi verticale multi longueur afin de prendre en compte la spécificité du site
composants Toutefois, pour des raisons constructives, seuls deux produits
différents peuvent être pris en compte
Pour chaque partie
paroi verticale De façon générale, il faut connaître le critère E de la paroi et Y de son
système d'attache.
hauteur La hauteur peut varier par « séquence » avec des vitesses de
décroissance différentes du fait de la superposition de parois de
natures différentes.
largeur Largeur de chaque élément
Tableau 9 : données nécessaires pour les parois multicomposants
Par ailleurs, il est à noter que la présence des cantons de désenfumage n’est pas
prise en compte dans la mesure où les dispositions et règles de l'art imposent que
la retombée reste au-dessus du stockage.

MODE DE STOCKAGE
Le mode de stockage inclut également le principe de stockage adopté par
l’exploitant en considérant différemment les zones dites de préparation qui se
caractérisent généralement par une hauteur de stockage plus faible que celle
employée dans la zone de stockage proprement dite. Une zone est à considérer
comme zone de préparation dès lors que le nombre de palettes gerbées n’excède
pas 2 (hauteur maximale de 3 m environ). En effet, au-delà de 2 palettes, le
stockage doit être assimilé à du stockage en masse.

Stockage
Sens du stockage Ceci permet de définir le sens de propagation privilégié de
l’incendie dans la cellule
Uniquement de la partie stockage sans tenir compte du mode
de stockage qui peut être différent (rack et masse par exemple)
Dimensions au sein d’une même cellule
longueur préparation (A) (m) Zone située d’un coté de l’entrepôt où les palettes ne sont
entreposées que sur une hauteur maximale de 2 palettes gerbées
et où elles sont en transit avant mise en racks ou avant expédition
longueur préparation (B) (m) Le cas échéant zone identique à la précédente mais située de
l’autre coté de l’entrepôt
Déport latéral (α) (m) distance entre une façade et la zone de stockage
Déport latéral (β) (m) Grandeur identique à la valeur précédente mais pour l’autre face.
hauteur max stockage (m) hauteur effective du stockage (partie supérieure des palettes sur le
dernier niveau en rack ou en masse)
Tableau 10 : Données nécessaires pour définir le stockage
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

racks

Déport latéral

Paroi

Figure 52 : Exemple d’implantation de la zone de préparation ou des déports latéraux

Pour la partie zone de stockage proprement dite, un seul mode de stockage a été
considéré, le stockage en racks. Pour l’instant, le stockage en masse n’a pas été
implémenté dans la méthode. Le stockage en vrac n’a pas été considéré car il
n’est pas utilisé dans les entrepôts « classiques ».
Le stockage en rack se présente sous la forme d’étagères où sont disposées les
palettes qui peuvent être récupérées indépendamment les unes des autres.
A titre indicatif, un stockage aéré, avec des palettes autoportantes sera à
considérer comme un stockage en rack en raison de l’espace laissé entre 2
palettes.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Figure 53 : stockage en racks

Mode de stockage
Deux options sont prises en compte : simple rack ou double
rack.
Dans l’hypothèse d'un stockage principal par doubles racks, il
est supposé que des simples racks sont présents le long des
Stockage en rack murs sauf si un déport latéral a été identifié préalablement
nombre de double racks Dans la zone de stockage
largeur d'un double rack Il sera supposé qu’un écart de 15 cm existe au sein d’un double
rack, pour autoriser une détection rapide du feu ainsi qu’une
meilleure efficacité de moyens de lutte en cas d'extinction
automatique (sprinklage)
nombre de rack simples Présents sur les bords, dans l’hypothèse où des racks simples sont
utilisés dans la zone de stockage, il faut considérer les racks
simples comme des doubles en conservant les dimensions
enveloppes du rack simple (Nombre max de 2).
largeur d'un rack simple -
largeur des allées Elle a une influence notable sur la vitesse de propagation entre
racks lors du démarrage de l'incendie. Si cette largeur varie au sein
de la cellule, il faut considérer la valeur la plus faible car c’est celle
qui favorisera la propagation.
Tableau 11 : Données nécessaire pour les conditions de stockage dans chaque cellule

Le cas d'un entrepôt à plusieurs étages (niveaux) n’est pas traité dans le cadre de
la méthode car cela n’apporte pas de modification pour le dernier étage tant que le
plancher est stable. Pour mémoire, la notion de niveau repose sur les
caractéristiques de tenue au feu du plancher, sans présenter d'ouvertures, pour
être considérés comme un obstacle à la propagation du feu.
Pour les cas de niveaux séparés par des caillebotis ou des planchers en bois, la
méthode est applicable en faisant abstraction de la présence de ces éléments
(caillebotis, planchers en bois). Une démarche majorante pourrait être également
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

appliquée dès lors que la durée de résistance au feu du plancher est dépassée.
Cette démarche est majorante, car il est évident qu’une partie non négligeable du
combustible situé sous le plancher ne pourra plus brûler.

COMBUSTIBLE
L’objectif de ce paragraphe est de présenter la liste des éléments qu’il faut
connaître sur le combustible et donc plus particulièrement sur la composition de la
(ou des) palette(s) moyenne(s) stockées dans l’entrepôt.
L’objectif de ces données est d’obtenir une image réaliste du stockage dans la
cellule.
Lorsqu’il n’y a pas de procédure particulière de positionnement des palettes au
sein du stockage en fonction de la composition des palettes, il est recommandé de
définir une composition moyenne. Dans le cas contraire, il peut être utile de faire
plusieurs calculs en se basant sur des catégories de produits différentes et
d’analyser les différences observées dans les résultats.
Définition d’une palette moyenne : masse de combustibles dans la cellule divisée
par le nombre de palettes
Définition d’une palette testée : dans certains cas, il peut être nécessaire de
réaliser des essais pour déterminer expérimentalement la puissance dégagée par
une palette moyenne, on parlera alors de palette testée.

2 cas sont à prendre en compte :


er
1 cas : cas le plus fréquent, les données relatives à la
combustion d’une palette moyenne ne sont pas
connues lors d’essais mais il est possible d’estimer
ces valeurs à partir de la composition de cette palette
Palette stockée et de sa compacité
ème
2 cas : Les données relatives à la combustion de la
palette sont connues à partir d’essais spécifiques, on
utilisera alors les résultats obtenus sur la palette
testée.
dimensions
Largeur visible depuis l’allée c’est une face qui sera
largeur (m)
supposée pyrolyser.
Hauteur totale de la palette, en intégrant le support (palette
hauteur (m)
à proprement parler) en bois ou tout autre matériau
Face qui a priori ne pyrolysera pas (espace insuffisant
profondeur (m)
entre les palettes)
CAS 1 : composition connue
Composition des produits Nature et masse de combustibles présents dans la palette
combustibles (kg) (bois, PE, PVC, caoutchouc, carton,…)
Nature et masse d’incombustibles présents dans la palette
Composition des incombustibles (kg)
(acier, eau,…)
Cette valeur permet d’estimer la masse volumique de la
masse d'une palette (kg)
palette et d’estimer ainsi son degré de compacité.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

CAS 2 : données Cas où les données ont été obtenues en suivant


expérimentales le protocole d’essai FLUMILOG (§ 5.1.2)
Composition combustible (kg)
composition incombustibles (kg) Ces valeurs ne sont pas utilisées dans la méthode dès lors
que la puissance a été déterminée expérimentalement
masse d'une palette (kg)
mais elles doivent être renseignées pour figurer dans la
fraction résiduelle de combustible note de calcul PDF
Rendement
Puissance surfacique dégagée par
une palette (kW/m²) Ces valeurs sont déterminées à l’aide de la courbe de
durée de combustion d'une palette puissance mesurée en fonction du temps.
(min)

Cas où la composition de la palette n’est pas


CAS 3 : Palette Rubrique
connue (ex : entrepôt en blanc)

Choix de la rubrique de la palette Rubrique 1510, 1511 ou 2662.

Tableau 12 : données nécessaires pour la définition des produits stockés

La liste des combustibles et incombustibles intégrés par défaut dans la méthode


est donnée dans le tableau ci-après :
Combustibles Incombustibles
Bois massif Acier
PE Eau
Carton Verre
PVC Aluminium
Polystyrène
PU
Caoutchouc
Pneu
Coton
Synthétique
Bois palette
Tableau 13 : Liste des combustibles et incombustibles pris en compte dans la méthode

Les caractéristiques retenues pour chacun de ces produits seront précisées au


paragraphe relatif au calcul de la puissance dégagée par l’incendie d’une palette.
D’autres produits peuvent être intégrés dans la méthode dès lors que les
propriétés de base de ces produits sont connues.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Prise en compte de géométries particulières


Dans le cas où les cellules ne sont pas parallélépipédiques, il est possible de
d’utiliser d’autres modules de l’outil. Ces outils sont décrits dans les paragraphes
qui suivent.
Le cas des cellules de hauteur variable
Le premier cas traité est celui des cellules présentant plusieurs hauteurs de
stockage. Nous attirons l’attention sur le fait que l’on parle de stockage et pas de
simples différences de hauteurs. Ceci est illustré sur la Figure 54.

L2

L1 L3
H2
H1 H3

Figure 54 : représentation schématique d’un cas où il y a plusieurs hauteurs de


stockage
Pour les cellules de ce type, on se ramène au cas d’une cellule rectangulaire dont :
• la longueur et la largeur seraient identiques à celles de la cellule initiale ;
• la hauteur serait calculée sur la base de la moyenne pondérée par la
longueur de chaque portion : Heq = ( Σ Li Hi ) / Σ Li ;
• Il en serait de même pour la hauteur de stockage.
Comme pour les cellules classiques, la flamme est positionnée au niveau des
extrémités.
Les limites de ce mode de calcul sont rappelées ci-après :
• H1 et H 3 doivent être supérieures à un tiers de H2, sinon, il convient de
s’interroger sur la notion de cellule pour ne pas réduire de façon trop
importante la hauteur de flamme notamment pour le calcul des flux selon les
longueurs.
• La somme de L1 et L 3 ne doit pas dépasser un tiers de la longueur totale
de la cellule
• L1 ou L3 ne doivent pas dépasser un quart de la longueur totale de la
cellule
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Dès lors que les 3 conditions ne sont pas respectées, il convient de revoir la notion
de cellule car les parties de hauteur plus faible représentent alors une part
surfacique trop importante.

Le cas des cellules qui ne sont pas rectangulaires


La méthode développée peut également être utilisée pour des cellules qui ne sont
pas rectangulaires comme ceci est représenté sur le schéma suivant.

Largeur
Longueur

Figure 55 : exemple d’un cas de cellule non rectangulaire


L’outil développé permet de prendre en compte deux types de troncature : une
coupe en biseau comme dans le coin inférieur gauche ou une découpe rentrante
comme dans le coin supérieur droit.
Pour effectuer les calculs de flux, on part sur une surface de stockage réelle
rectangulaire qui est utilisée pour faire tout le calcul de propagation et le calcul des
caractéristiques des flammes. On utilise ces dernières caractéristiques pour
calculer le flux incident.
Les limites figurant dans l’outil de calcul sont :
• Aucune ouverture dans les façades situées dans les coins,
• Sur chaque longueur, au moins une moitié restante après avoir réalisé les
décrochements,
• et un décrochement maximal unitaire d’un tiers de la longueur.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Le cas des stockages extérieurs


Pour traiter le cas d’un stockage extérieur, qu’il soit en masse ou en rack, ce qui
est plutôt rare pour le dernier cas, le modèle a été utilisé avec les hypothèses
suivantes :
• REI = 0
• Résistance de la toiture égale à 1 sans recouvrement
• Les vitesses de propagation de propagation sont inchangées faute
d’éléments plus précis. En effet, deux influences antagonistes ont été
identifiées par rapport au cas du stockage confiné : le vent peut favoriser la
propagation de l’incendie au sein du stockage mais en revanche l’absence
de toiture empêche la formation d’une couche chaude et peut ainsi limiter la
propagation.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

ANNEXES A à E :
Eléments du REX sur les structures
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Annexe A :Structure béton - bardage double peau

A.1.Sinistre F1

- Surface de l'entrepôt : inconnue


- Structure : béton + bardage double peau métallique
- Surface sinistrée : totalité
- Durée de l'incendie : 3 h

Constatations :
- le bardage est appuyé par les racks là où la hauteur résiduelle est la plus faible
- effondrement des murs intérieurs et d'une paroi périphérique,
- hauteur résiduelle de la paroi périphérique : de 30% à 50%
- largeur de recouvrement : 30% de la hauteur de paroi.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Annexe B : Structure béton - paroi béton

B.1.Sinistre F2

- Surface de l'entrepôt : 2000 m²


- Structure : béton
- Surface sinistrée : 2 000m²
- Durée de l'incendie : 4 h

Constatations :

- défaillance de certaines fixations paroi/structure,


- effacement de certaines parois - comportement des façades où les poteaux
sont restés : défaillance de certaines fixations.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Annexe C : Structure acier - paroi en parpaings

C.1.Sinistre F3

- Surface de l'entrepôt : 800 m²


- Structure : métallique avec remplissage par parpaings
- Surface sinistrée : 800 m²
- Durée de l'incendie : inconnue

Constatations :

- effacement des parois : de 0% à 20%,


- comportement des façades où les poteaux sont restés : effondrement vers
l'intérieur de la maçonnerie.

C.2.Sinistre F4

- Surface de l'entrepôt : inconnue


- Structure : métallique + remplissage parpaings
- Surface sinistrée : totalité
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

- Durée de l'incendie : inconnue

Constatations :

- effacement des parois : 10% (façade en parpaings détruite par le service de


secours),
- comportement des façades: stable.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Annexe D : Structure acier - bardage simple peau

D.1.Sinistre F5

- Surface de l'entrepôt : inconnue


- Structure : métallique + bardage
- Surface sinistrée : inconnue
- Durée de l'incendie : inconnue

Constations :

- hauteur résiduelle des parois : de 30% à 90%,


- largeur de recouvrement : 40% de la hauteur des parois ,
- comportement des façades où les poteaux sont restés : inconnu.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

D.2.Sinistre F6

- Surface de l'entrepôt : inconnue


- Structure : métallique + bardage
- Surface sinistrée : inconnue
- Durée de l'incendie : inconnue

Constations :

- hauteur résiduelle des parois : de 20% à 70%,


- largeur de recouvrement : inconnu,
- comportement des façades où les poteaux sont restés : effondrement total.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

D.3.Sinistre F7

- Surface de l'entrepôt : 12000 m²


- Structure : métallique, bardage en périphérie, toiture avec poutres treillis
- Surface sinistrée : 12000 m²
- Durée de l'incendie : inconnue

Constatations :

- fortes variations des dégâts d'une zone à l'autre, déblaiement des façades par
les pompiers,
- hauteur résiduelle des parois : de 50% à 75%,
- largeur de recouvrement : 30 % de la hauteur des parois,
- comportement des façades où les poteaux sont restés : inconnu.
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

D.4.Face au risque - 372

- Surface de l'entrepôt : 6000 m²


- Structure : acier + bardage
- Surface sinistrée : 6000 m²
- Durée de l'incendie : 5 h

Constations :

- hauteur résiduelle des parois : 50%


- largeur de recouvrement : inconnu
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

D.5.Face au risque - 387

- Surface de l'entrepôt : 4000 m²


- Structure : acier + bardage
- Surface sinistrée : 4000 m²
- Durée de l'incendie : 5 h

- hauteur résiduelle des parois : 50%


- largeur de recouvrement : 25% de la hauteur des parois
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Annexe E : structure acier - bardage double peau

E.1. Face au risque - 359

- Surface de l'entrepôt : 6000 m²


- Structure : métallique + bardage double peau
- Surface sinistrée : 3000 m²
- Durée de l'incendie : 3 h

Constations :

- hauteur résiduelle des parois : de 40% à 70%


- largeur de recouvrement : 20% de la hauteur des parois
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

E.2.Sinistre F8

- Surface de l'entrepôt : inconnu


- Structure : métallique + bardage double peau
- Surface sinistrée : inconnu
- Durée de l'incendie : inconnu

- hauteur résiduelle des parois : 50%


- largeur de recouvrement : 30% de la hauteur des parois
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

E.3.Sinistre F9

- Surface de l'entrepôt : inconnue


- Structure : métallique + bardage
- Surface sinistrée : inconnue
- Durée de l'incendie : inconnue

Constations :

- hauteur résiduelle des parois : de 25% à 80%,


- largeur de recouvrement : 25% de la hauteur des parois,
- comportement des façades où les poteaux sont restés :
Ω-2 : FEUX INDUSTRIELS

Vous aimerez peut-être aussi