La Pierre Cubique

La pierre cubique
A la gloire du Grand Architecte de l’Univers, Vénérable maître et vous tous mes bien-aimés
frères.
« Celui-là il fera une belle pierre » c’est une remarque qui est parfois exprimée par les maçons
expérimentés, quel que soit le rite, en parlant d’un candidat qui souhaite intégrer une loge.
Ainsi les frères sont souvent assimilés à des pierres, d’abord brutes, puis ensuite en état
d’affutage, emblème de leur évolution et de leur travail. Par conséquent lorsque nous nous
représentons la loge, nous avons souvent cette structure imagée où l’ensemble des pierres
constituant l’édifice serait l’image des frères rassemblées, comme ce soir à l’occasion de notre
tenue, et qui ainsi formeraient, par la fraternité, une organisation robuste, unie et pérenne.
D’ailleurs le vénérable maître ne manque pas de le rappeler au nouvel apprenti à la toute fin
de la cérémonie de réception. En effet à cette occasion juste avant l’instruction morale lue par
le frère orateur il est dit, pour paraphraser, que la pierre brute, sur laquelle je venais de
frapper, est un emblème de moi-même, que je devais travailler à la dégrossir pour pouvoir
ensuite la polir, puisque c’est le seul moyen qu’il me reste pour découvrir la belle forme
qu’elle est susceptible de comporter afin qu’elle puisse s’insérer dans la construction du
temple que nous élevons au Grand Architecte de l’Univers.
Si cette pierre c’est moi c’est donc que je dois travailler sur moi !
Lors de ma réception au grade compagnon on m’a donné un nouveau nom de reconnaissance :
Giblin. Si l’Ordre se réfère à des pratiques très anciennes c’est donc que les usages sont
également aussi anciens. Or jadis le nom porté par les personnes définissait ce qu’ils étaient et
ne découlaient pas de la créativité parentale. Et que signifie ce prénom ? « Expert tailleur de
pierre ». Ainsi les compagnons sont représentés symboliquement comme des personnes étant
en capacité de pouvoir travailler sur la pierre brute afin d’en retirer tout le superflu et n’en
laisser que, si vous me permettez l’expression, la « substantifique moelle ». ainsi avoir le
bonheur d’observer le résultat du travaille accompli.
Or nous apprenons aussi que nous sommes à l’image immortelle de Dieu mais comment
pourrions-nous l’envisager si nous défigurons nous-même cette représentation. Dire que
l’homme est à l’image immortelle de Dieu ne veut pas dire qu’il doit se prendre pour Dieu. Il
ne doit pas chercher à forcer la création ou à l’arranger. Il ne deviendra pas non plus cet être
éternel et infini. Lorsque cette maxime est donnée au candidat avant même qu’il soit reçu
apprenti c’est le cœur de la doctrine du Rite Ecossais Rectifié. C’est-à-dire la doctrine de la
réintégration héritée de Martines de Pasqually. Cette réconciliation avec le créateur ne veut
pas dire que nous allons forcément lui ressembler ou lui être égal. Déjà parce que nous
sommes dans la temporalité alors que cet « être éternel et infini » est dans un éternel présent
qui n’a jamais commencé.
L’abandon de la volonté propre : Faire le sacrifice par une remise entière de notre pensée et de
façon confiante dans les mains de l’éternel. Abandonner tout ce que nous croyons être et
vouloir.
Si nous sommes à l’image immortel de Dieu c’est dont que nous devons travailler sur nous-
même pour ressembler à Dieu.
Mais cela ne veut pas dire qu’il faille se flageller sur l’homme que l’on a été jusqu’à notre
réception.
Symbole de la loge de compagnon : une pierre cubique sur laquelle est écrit la devise
« DIRIGIT OBLIQUA »
Extrait du rituel d’apprenti : La pierre brute est attribuée aux apprentis pour la dégrossir la
pierre cubique aux compagnons pour aiguiser leurs outils.
Les outils du compagnon : Le compas, l’équerre, le niveau et la perpendiculaire.
Ils signifient « la droiture de notre cœur, la justesse de notre esprit, la pureté de nos actions et
le respect que nous devons au G.A.D.L.U.
A la fin de l’instruction par demande et réponse « Mes Frères apprenons à nous bien
connaître, travaillons sans relâche à polir la pierre brute, venons souvent contempler l’Etoile
Flamboyante, puisque c’est le moyen de parvenir un jour à connaître les mystères qui nous
sont encore voilés ».
Image de la pierre cubique qui ne peut jamais être renversé, quel que soit le côté vers lequel
on la bascule. Rappel du symbole de l’apprenti « Adhuc Stat » qui est la colonne brisée mais
forte sur sa base.

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