La Charte de Déconcentration-5
La Charte de Déconcentration-5
La Charte de Déconcentration-5
Administrative
Module : Management public
Problématique :
Introduction
1. Pourquoi la déconcentration ?
2. Qu’est-ce que la déconcentration administrative par le décret de 2018?
3. Contexte historique de l’adoption de la charte de la déconcentration administrative
4. Les objectifs de la Charte
5. Comment sont concrètement gérés les services déconcentrés ?
6. Piliers de la déconcentration administrative
7. Le schéma Directeur de la Déconcentration Administrative comme instrument de mise en
oeuvre
coordination
1 2
3 4 5
Les walis et les gouverneurs participaient, depuis l’indépendance du Maroc, à la mise en œuvre des
politiques publiques et à leur coordination au niveau territorial. En tant que représentants de l’Etat au
niveau territorial, ils assuraient plusieurs missions, notamment :
Les dispositions des trois lois organiques relatives aux La réforme de la décentralisation a déchargé les walis et
régions, aux préfectures et provinces et aux communes gouverneurs de l’une de leurs missions traditionnelles les plus
mettant en place le contrôle administratif ont encadré le rôle importantes (tutelle et exécution des budgets des régions,
des walis et gouverneurs et ont limité leur intervention au seul préfectures et provinces).
contrôle du respect des dispositions législatives et La réforme de la décentralisation de 2015 va reconfigurer
réglementaires. En cas d’illégalité, ils ne peuvent que saisir le l’organisation des institutions au niveau territorial et elle entraînerait
tribunal administratif, en cas de refus de la collectivité une mutation du rôle du walis et gouverneurs, en particulier, dans la
concernée de réexaminer la délibération ou la décision mise en œuvre et la coordination des politiques publiques, ainsi que
contestée. leur relation avec collectivités territoriales, mais, la mise en place de
cette réforme pourrait être associée à un risque de déséquilibre des
pouvoirs sur le territoire.
« Toute décentralisation administrative doit aller de pair avec une bonne politique de
déconcentration».
décentralisation
Pourquoi la déconcentration ?
La déconcentration Administrative s'est largement imposée au Maroc après l'indépendance, surtout à partir du
1 début de l'expérience de la décentralisation depuis 1960 à travers la création du système communal.
L'ingénierie de l'administration décentralisée s'est développée avec le rôle pivot du gouverneur et du wali plus
3 tard, car ils sont devenus, selon la constitution de 2011, des représentants de l'autorité centrale dans les
collectivités territoriales.
4 Les besoins des citoyens ont augmenté en termes de services sociaux et économiques, et il était donc nécessaire
de rapprocher l'administration a eux.
déconcentration administrative
1 2 3 4
Dahir du 15 février 1977 relatif
Décret numéro 2-93-625 du 20
Décret numéro 2-05-1369 du 2
Décret numéro 2-05-768 du 4
déconcentration administrative
ministériels et de la déconcentration
signature des Ministres, Secrétaires
administrative d’Etat et sous-Secrétaires d'État
5 6 7
Constitution du 1er juillet 2011, Art
Décret numéro 2-17-618 du 26
Décret numéro 2.19.40 du 24
déconcentration, et le rôle et
Nationale de la déconcentration
directeur référentiel de la
missions des Walis et Gouverneurs
administrative déconcentration administrative.
Une priorité constante réaffirmée dans plusieurs Discours Royaux notamment celui du 29 Juillet 2018
Régionalisation avancée.»
en assurant la continuité
1 2 3
Accompagner l'organisation
territoriale décentralisée du
politiques publiques élaboration,
(convergence, cohérence et la
publiques);
services déconcentrés et les
organismes décentralisés.
En sa qualité de représentant du
La région en tant qu’espace
pouvoir central au niveau régional,
territorial approprié, pour la
dans la coordination des activités des
concrétisation de la politique
services déconcentrés, leur bon
nationale de la déconcentration
fonctionnement et leur contrôle,
administrative
En vue de la réalisation de l’efficience,
Comme échelon intermédiaire
l'efficacité et la convergence
permettant de gérer les relations
nécessaires à la mise en oeuvre et au
entre les départements
suivi des politiques publiques au
gouvernementaux et leurs
niveau de la région
représentations au niveau territorial.
ordonnateur régional…)
années)
- Approuvés par la commission Interministérielle de la Déconcentration
Administrative ( CIDA)
-Ils fixent:
Attributions à transférer aux services déconcentrés
Ressources humaines et financières
Objectifs à réaliser par les services déconcentrés
Calendrier de mise en oeuvre
gestion horizontale
→ Dimension stratégique
4 réunions par an
niveau régional
Wali de Région
SGAR
Comité Régional de
coordination
Agissant sous l’autorité du Wali
Regroupant les Gouverneurs et les responsables régionaux
Mener les actions de coordination, de suivi et d’accompagnement requises en
vue d’assister le Wali de région dans l’exercice de ses attributions; Veiller à la cohérence, convergence et unité d’action des services
Préparer et organiser les réunions du Comité Régional de coordination, en déconcentrés au niveau régional
coordonner les travaux et en établir les procès verbaux ; Veiller à assurer la cohérence et la convergence entre les politiques,
Établir, en étroite coordination avec les services déconcentrés de l'État et des programmes, projets publics, les SRAT et les PDR
établissements et organismes exerçant au niveau de la région, des rapports Veiller à assurer la continuité des prestations publiques fournies par les
périodiques sur le bilan d'exécution des politiques publiques et sectorielles au services déconcentrés
niveau de la région. Ces rapports sont soumis au Comité; Donner un avis sur la programmation budgétaire triennale et répartir les
Établir le rapport annuel du comité régional de coordination (CRC) que le Wali crédits regroupés au profit des autres niveaux déconcentrés
de région soumet après son approbation par ledit comité, à la commission Accompagner les programmes/ projets d’investissement et d'équipement et
interministérielle de la déconcentration administrative avant la fin du mois de proposer les mesures pour pallier aux difficultés
mars de chaque année; Procéder à des évaluations périodiques du niveau d'exécution des politiques
publiques
WALI
Le SGAR est créé au sein de chaque Wilaya, sous l’autorité du Wali de la région et
comprend quatre Divisions organisées selon l'arrêté du ministre de l'intérieur n
2782-19 du 15 Rabii I 1441 (13 novembre 2019).
SGAR
suivi et de la
coordination
Coordination Régionale
Collectivités
→ Dimension opérationnelle
→ Dimension opérationnelle
Coordonner les activités des services déconcentrés et s’assurer de leur cohérence, de leur convergence et de leur unité
d’action
Veiller à assurer la continuité des prestations publiques fournies par ces services
Assurer le suivi de la mise en oeuvre des politiques publiques et sectorielles au niveau de la préfecture/province
Accompagner les programmes et projets d'investissement et les travaux d'équipement et proposer toutes les mesures
pour pallier aux difficultés éventuelles
Proposer la création des représentations administratives sectorielles ou communes au niveau de la préfecture/province
Proposer toutes les mesures permettant d'améliorer la qualité des prestations publiques
Donner son avis sur les projets de conventions et contrats relatifs aux projets à réaliser au niveau de la préfecture
/province
La charte permet de rétablir l’équilibre des pouvoirs au niveau territorial, en confortant le rôle des walis et gouverneurs en
tant
que coordinateurs et garants de la cohérence de la mise en œuvre des politiques publiques au niveau du territoire,
conformément aux dispositions de l’article 145 de la Constitution.
Le rôle des walis et gouverneurs est confirmé en tant que :
Représentants du pouvoir central, coordinateurs des services déconcentrés et interlocuteurs uniques capables de s’engager
au nom de l’Etat.
Dotés de délégations de pouvoirs de la part des Ministres et non pas uniquement de délégations de signature.
Les seuls sous-ordonnateurs des crédits de tous les services déconcentrés au niveau de leurs commandements. Il leur
incombe par la suite de subdéléguer ces crédits aux différents chefs des services.
La plupart des ministères ont des services déconcentrés répartis entre plusieurs
niveaux géographiques. Les services déconcentrés sont généralement placés sous
Les directions régionales sont sous l’autorité du préfet de région, qui est le préfet
du département dans lequel se situe le chef-lieu de la région.
les préfets de département pour la mise en œuvre des politiques publiques (en
Le préfet de région a autorité sur
dehors des questions relatives au maintien de l’ordre public et au droit des étrangers).
Pour certains services dont les particularités sont importantes, il existe une direction propre rattachée au
ministère concerné. C’est le cas des services déconcentrés du ministère de la Défense, dirigés par des préfets de
zones de défense, ou de ceux de l’Éducation nationale (académies) dirigés par les recteurs.
Les préfets et sous-préfets sont sous l’autorité directe du ministre de l’Intérieur et sont les représentants
personnels de chacun des ministres. Ils sont nommés par décret du président de la République et sont astreints
à une stricte loyauté à l’égard du gouvernement.
En tant que représentant du Gouvernement, ils doivent mettre en œuvre ses décisions en s’appuyant sur les
services déconcentrés de chacun des ministères. Ils dirigent également de nombreuses réunions destinées à
organiser des actions interministérielles nécessitant la participation de plusieurs services déconcentrés, aussi
bien en période normale (ex : politiques de sécurité) qu’en période exceptionnelle (ex : tempêtes de décembre
1999, canicule de l’été 2003).
Un objectif : réaffirmer une organisation de l’Etat déconcentrée, renforcer l’efficacité de l’Etat local dans le
cadre des nouvelles régions, du niveau départemental conforté comme échelon territorial de droit
commun pour la mise en oeuvre des politiques publiques, et au niveau infra départemental.
4 axes :
1. Une définition générale de la déconcentration
2. Le principe de modularité des organisations
3. Des principes opérationnels (déconcentration budgétaire, déconcentration RH, mutualisations, études
d’impact...)
4. Une nouvelle instance de gouvernance et de dialogue entre administrations centrales et chef de service
déconcentrés (la CNATE)
La déconcentration y est définie : elle « consiste à confier aux échelons territoriaux des administrations civiles de l’État
le pouvoir, les moyens et la capacité d’initiative pour animer, coordonner et mettre en œuvre les politiques publiques
définies au niveau national et européen, dans un objectif d’efficience, de modernisation, de simplification, d’équité
des territoires et de proximité avec les usagers et les acteurs locaux. Elle constitue la règle générale de répartition des
attributions et des moyens entre les échelons centraux et territoriaux des administrations civiles de l’État. Elle implique
l’action coordonnée de l’ensemble des services déconcentrés et des services territoriaux des établissements publics
de l’État ».
Le décret introduit également le principe de modularité : désormais, l’État administre les territoires dans « une
relation de proximité avec les Français pour s’adapter à leur réalité, laquelle n’est pas identique en tout point du
pays ». L’État reconnaît l’initiative au niveau local et les administrations centrales doivent adapter leur
fonctionnement aux enjeux de l’administration déconcentrée.
d’impact...)
La nouvelle charte tend en outre à favoriser la déconcentration budgétaire ainsi que la gestion des ressources
humaines. A cette fin, les objectifs fixés aux services déconcentrés par les administrations centrales sont désormais
pluriannuels
Des principes opérationnels (déconcentration budgétaire, déconcentration RH, mutualisations, études d’impact...)
La nouvelle charte
tend en outre à favoriser la déconcentration budgétaire ainsi que la gestion des ressources humaines. A cette
fin, les objectifs fixés aux services déconcentrés par les administrations centrales sont désormais pluriannuels.
La mutualisation fait son entrée dans l’administration d’Etat: Les préfets sont en capacité, dans leurs circonscriptions
administratives, d’organiser des mutualisations entre services. Ils peuvent inclure des établissements publics de l’Etat disposant
d’un échelon territorial dans leur réflexion sur des mutualisations suivant des modalités à prévoir par convention.
Il est précisé « qu'un service déconcentré de l'Etat peut être chargé, en tout ou partie, d'une mission ou de la réalisation d'actes
ou de prestations relevant de ses attributions pour le compte d'un autre service dont le ressort territorial peut différer du sien. »
En terme d’organisation de services, il est reconnu au préfet de région la capacité de déroger à des règles fixées par décret pour
la mise en œuvre de politiques publiques « afin de ternir compte des spécificités locales. » Ces dérogations sont soumises à des
concertations, et surtout, à l’accord du Premier ministre après avis de la conférence nationale de l’administration territoriale de
l’Etat.
des agences aux préfets
Réaffirmation de l’arrimage
Les établissements publics d’Etat disposant d’une représentation territoriale relèvent de la coordination exercée
le préfet pour assurer la cohérence de son intervention avec celles des services déconcentrés qu’il a sous sa
par
responsabilité.
Un préfet ou son délégué (sous-préfet, chef de service) peut être désigné représentant territorial d’un
établissement.
A défaut, le préfet territorialement compétent est consulté sur la désignation d’un responsable d’établissement
de son ressort ainsi que sur son évaluation professionnelle. Les conventions d’objectifs des établissements
seront déclinées en conventions territoriales signées par le préfet et le responsable territorial de l’établissement.
Etudes d’impact : une étude (pour les lois) ou une fiche (pour les textes réglementaires) d'impact spécifique doit
etre produite pour tous les textes ayant une incidence sur les services déconcentrés.
Il s’agira « de vérifier les coûts et bénéfices attendus, notamment l'adéquation entre les objectifs poursuivis et les
contraintes et moyens des services déconcentrés. »
Cette disposition vise à attirer l’attention des administrations centrales et du législateur sur les effets de leurs
productions et particulièrement sur les impacts sur l’administration territoriale de l’Etat de mise en place de normes
ou de procédures.
Une nouvelle instance de gouvernance et de dialogue entre administrations centrales et chef de service
Pour assurer le respect des principes de la Charte, une Conférence nationale de l’administration territoriale de l’État
(CNATE), réunissant les administrations centrales et les chefs des services déconcentrée est mise en place. Présidée
par le secrétaire général du Gouvernement, cette conférence nationale réunit les préfets et représentants des
administrations centrales. Elle a pour vocation d’établir des rapports annuels afin de dresser le bilan de
l’organisation des services et des actions conduites et ce, en vue de simplifier l’administration et gagner en
efficacité.
consiste à adopter une répartition claire et définie des actions à mener par le niveau national chargé de la réflexion et
la conception; et le niveau local chargé de l’application et l’exécution des projets et programmes. Mais aussi, il
convient que la déconcentration soit accompagnée de la motivation et les moyens nécessaires pour mobiliser les
services déconcentrés de l’Etat.
Par l’adoption de la Charte Nationale de la déconcentration administrative, le Maroc a franchi un pas considérable
vers la consolidation des principes de la régionalisation avancée et la décentralisation, qui garantissent
l’engagement des départements déconcentrés, les orientent vers plus de convergence et de coordination, et
accélère la mise en œuvre des projets stratégiques au niveau territorial.