M 5162019
M 5162019
M 5162019
MOHAMMED V DE RABAT
DOYENS HONORAIRES :
ADMINISTRATION :
Doyen
Professeur Mohamed ADNAOUI
Secrétaire Général
Mr. Mohamed KARRA
1 - ENSEIGNANTS-CHERCHEURS MEDECINS ET PHARMACIENS
PROFESSEURS :
DECEMBRE 1984
DECEMBRE 1989
MAI 2012
* Enseignants Militaires
FEVRIER 2013
MARS 2014
PROFESSEURS/Prs. HABILITES
Tout puissant
Louanges et remerciements
Je ne peux trouver les mots pour remercier Dieu de nous avoir dotés d'une mère
aussi adorable et tendre.
Aucun mot ne saurait exprimer tout ce que je ressens pour toi. Tu n’as cessé de
me soutenir et de m’encourager. Ton amour inconditionnel, ta générosité
exemplaire et ta présence constante ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui.
Tes prières m'ont comblé tout au long de mon existence. J’espère que ta
De tous les pères, tu as été le meilleur, tu nous as permis de faire nos choix de
responsabilité.
Merci d’avoir été toujours là pour moi, un grand soutien tout au long de mes
études.
Que Dieu te préserve des malheurs de la vie, et te procure longue vie, santé et
bonheur.
Ce travail est le tien, toi qui as fait tant de sacrifices, qui m’a donné tant de
J'aimerais pouvoir te rendre tout l'amour que tu nous as offert, mais une vie
Vous avez toujours été avec moi, par vos esprits et vos cœurs.
Med RIDA
Ta présence, ton attention et tes conseils étaient pour moi d’un grand réconfort
tout au long de mon parcours. Tu n’as cessé de m’encourager et de me soutenir.
ABDELHAMID
Aucune dédicace ne saurait exprimer tout l’amour et la tendresse que j’ai pour
toi.
ABDERRAHIM.
Sache que Tu es et tu resteras toujours mon petit frère, qui me comble de joie et
de gaieté.
Puisse Dieu te garder, éclairer ta route et t’aider à réaliser à ton tour tes vœux
les plus chers.
A la mémoire ma de grand-mère paternelle
J’aurai tant souhaité que tu sois présente avec moi en ce grand jour, tu as laissé
Vos prières et vos bénédictions m’ont été d’un grand soutien pour mener à bien
mes études.
Puisse Dieu, le tout-puissant, vous préserver et vous accorder santé, longue vie
et bonheur.
Je vous remercie pour les merveilleux moments passés avec vous, pour les fous
de prospérité.
A mon cher oncle RACHID
Merci pour ton grand cœur, ta bonté, tes conseils et ta générosité à l’égard des
autres.
Je te souhaite tout le succès que tu mérites dans ta carrière et tout ce qui est
beau dans ce monde.
Que ce travail vous apporte l’estime, et le respect que je porte à votre égard.
Ma sœur de cœur. En souvenir des moments merveilleux que nous avons passés
et aux liens solides qui nous unissent.
Tu étais toujours présente dans mes moments de doute. Merci tout simplement.
Avec toute mon affection et estime, je te dédie ce travail en guise de symbole des
liens d’amitié et de fraternité qui nous lient.
A mes chères amies RAMZ et HIND
Merci pour votre amitié de longue date et pour les moments agréables passés en
votre compagnie.
Merci pour votre soutien si précieux, votre grand cœur, et toutes vos qualités
vous porte, ainsi que les souvenirs innombrables que nous avons partagé, je vous
A tous les moments qu’on a passé ensemble, à tous nos souvenirs. Je vous
A tous ceux ou celles qui me sont chers et que j’ai omis involontairement de
citer.
A tous ceux qui ont cette pénible tâche de soulager les gens et diminuer leurs
souffrances.
REMERCIEMENTS
A notre maitre et présidente de thèse
Professeur de Microbiologie
Professeur de Microbiologie
Professeur de Pédiatrie
Professeur de Biochimie
ATB : Antibiothérapie
BL : Béta-lactamine
NF : Neutropénie fébrile
Figure 11: Moelle ossseuse d’un enfant atteint d’un syndrome de Pearson. Vacuolisation
des précurseurs myéloïdes et érythroïdes ............................................................................. 33
Figure 12: Moelle osseuse d’un enfant atteint de neutropénie congénitale sévère. Blocage
de maturation de la lignée granuleuse neutrophile, au stade de promyélocyte ....................... 36
Figure 13: Etiologie des bactériémies chez les patients neutropéniques dans différents
études de l’EORTEC ........................................................................................................... 48
Figure 15: Staphylocoque et méningocoque mis en évidence par coloration de Gram .......... 64
Figure 16: Appareil de PCR et la révélation UV d'un produit amplifié après électrophorèse
sur gel .................................................................................................................................. 68
Figure 17: Algorithme du diagnostic bactériologique direct ................................................ 69
Tableau VI: Etiologies des bactériémies chez les patients neutropéniques dans différentes
études de l’EORTC .............................................................................................................. 47
Tableau VII: Score Multinational Association for Supportive Care in Cancer (MASCC) .... 54
Tableau VIII: Score Clinical Index of Stable Febrile Neutropenia (CISNE) ....................... 55
Tableau XI: Critères cliniques spécifiques supplémentaires pouvant être utilisés pour
exclure les patients atteints d'un cancer présentant une neutropénie fébrile des soins
ambulatoires initiaux, même Avec un score MASCC ≥ 21 ................................................... 73
Tableau XII: Stratification des patients cancéreux en score de risque infectueux ................ 77
Tableau XIV: Causes de fièvre persistante chez le patient neutropénique après initiation
d'une antibiothérapie empirique ........................................................................................... 87
SOMMAIRE
INTRODUCTION ................................................................................................................1
I- DEFINITION..................................................................................................................5
I-EPIDEMIOLOGIE......................................................................................................... 40
4- Distribution géographique......................................................................................... 46
1- Anamnèse ................................................................................................................ 51
IV -DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE................................................................................... 58
1- Lieu du traitement..................................................................................................... 71
3.2.1- Patients à bas risque (MASCC ≥ 21) avec possibilité de traitement oral. ...... 78
3.2.2- Patients à haut risque (MASCC < 21) avec traitement oral ou ambulatoire
impossible. ............................................................................................................ 79
IX- PREVENTION........................................................................................................... 88
CONCLUSION ................................................................................................................... 89
RESUMES .......................................................................................................................... 91
REFERENCES ................................................................................................................... 95
INTRODUCTION
1
La neutropénie est définie par un taux de polynucléaires neutrophiles (PNN) inférieur à
1500/mm3. Le patient neutropénique est pauci-symptomatique mais à haut risque infectieux,
ce qui justifie de recourir à des examens paracliniques microbiologiques à la moindre
suspicion clinique [1].
La neutropénie peut être primaire ou secondaire [2, 3, 4]. Même si les étiologies sont
multiples, les neutropénies secondaires à la chimiothérapie sont les plus fréquentes et
représentent la majorité des cas rencontrés aux urgences [2, 5].
2
Le risque de complication et de mortalité est évalué par les scores Multinational
Association for Supportive Care in Cancer (MASCC) et Clinical Index of Stable Febrile
Neutropenia Score (CISNE).
Les objectifs de notre étude sont d’identifier les principaux agents pathogènes
responsable d’infections chez les neutropéniques, leurs profils évolutifs et leurs diagnostic
biologique ; afin d’élaborer des stratégies thérapeutiques, en s’appuyant sur les données de la
littérature les plus récentes.
3
PREMIERE PARTIE :
GENERALITEES SUR
LA NEUTROPENIE
4
I- DEFINITION
PNN est une cellule impliquée dans les premiers temps de la réponse immunitaire. Il
intervient dans la destruction des agents pathogènes et dans leur élimination. La diminution de
son taux sanguin (ou neutropénie) expose aux infections principalement bactériennes et
fongiques. [17]
La neutropénie se caractérise aussi par sa durée : courte (< 7-10 jours) ou longue [19].
Une neutropénie et dite chronique si elle dépasse les six mois.
L’état fébrile du patient neutropénique est défini par UNE mesure de la température
supérieure ou égale à 38,3◦C, ou à DEUX mesures à 38,0◦C si celles-ci sont réalisées à une
heure d’intervalle [19].
5
Figure 1: Définition de la neutropénie fébrile et les grades OMS de neutropénie [18,19]
Le risque infectieux est bien sûr augmenté en cas de neutropénie. Ce risque est
proportionnel à la profondeur de la neutropénie. Il est très faible entre 1000 et 1500, modéré
entre 500 et 1000, sérieux en dessous de 500/mm3, et très important sous 100 ou 200/mm3.
6
II -RAPPEL PHYSIOLOGIQUE : LE POLYNUCLEAIRE
GRANULEUX NEUTROPHILE
Les polynucléaires comme les autres cellules sanguines sont formées dans la moelle
osseuse [2]. La lignée granulo-monocytaire donne naissance à la lignée granuleuse d’une part,
et à la lignée monocytaire d’autre part. La granulopoïèse neutrophile représente 70% de
l’hématopoïèse médullaire, et les polynucléaires sanguins représentent 40 à 50% des
leucocytes sanguins selon l’âge. On en déduit donc que la lignée neutrophile est majoritaire
dans l’organisme expliquant ainsi l’importance de son rôle notamment dans la lutte anti-
infectieuse. La durée de la granulopoïèse est de 10 jours en moyenne [21].
Les PNN ne restent en circulation que 6 à 7 heures, leur passage dans les tissus est
irréversible et leur durée de vie dépend des conditions locales, en l’absence de toute cellule
d’inflammation ou d’infection, ils persistent 2 à 3 jours dans les tissus. En cas d’infection les
cytokines qu’ils libèrent engendrent un flux supplémentaire de PNN [22,23].
7
2- Description de la lignée granuleuse :
Il s’agit d’un blaste sans critère de distinction particulier mais qui porte des antigènes
myéloïdes sur sa membrane et de la peroxydase dans son cytoplasme, mais il ne possède pas
de granulations visibles, cette cellule fait environ 18 à 20μ. Le noyau a une chromatine très
fine avec un nucléole, le cytoplasme est hyperbasophile et sans grain [21,23].
2.2- Myéloblaste :
C’est une cellule de 15 à 20μ de diamètre à noyau arrondi parfois indenté par le
centrosome (figure 2) [22]. La structure chromatinienne est très fine, les nucléoles souvent
nombreux, le cytoplasme bleu clair et renferme des granules azurophiles.
8
2.3- Promyélocyte :
Cette cellule de 15 à 20μ possède un noyau ovalaire avec une petite concavité, la
chromatine se condense par endroits, le cytoplasme est faiblement mais nettement basophile,
les granulations azurophiles sont variées dans leurs tailles, leurs formes. C’est la plus grosse
cellule granuleuse médullaire, les antigènes myéloïdes sont présents (figure 3) [21, 23].
9
2.5- Métamyélocyte :
10
Le nombre de lobes augmente au cours de la vie du PNN, le pourcentage de PNN
possédant 1, 2, 3, 4 ou 5 lobes est exprimé par la formule d’ARNETH (tableau I) [24]. Les
carences en vitamine B12 dévient la formule vers la droite, et les PNN peuvent avoir plus de 5
lobes, les processus infectieux la dévient vers la gauche et la majorité des cellules ont 1 à 2
lobes [24].
11
Le processus de multiplication/maturation cellulaire est sous la dépendance de très
nombreux facteurs cellulaires ou circulants. Cependant, une cytokine, le granulocyte-colony
stimulating factor (G-CSF), joue un rôle primordial, non seulement sur le compartiment des
cellules les plus immatures, mais aussi sur les dernières étapes de maturation. Cette cytokine,
glycoprotéine dont le gène est situé sur le chromosome 17, est produite par de très
nombreuses cellules de l’organisme, en particulier les fibroblastes, les cellules mononuclées
du sang périphérique, les cellules endothéliales.
3.1- Plasticité :
3.2- Adhésivité :
Cette propriété lui permet d’adhérer aux parois vasculaires, celle-ci n’est possible qu’en
présence de plasma, Mn2+, Mg2+, Ca2+. Sur un support, grâce à cette propriété les PNN
étalent leur cytoplasme en un large voile mince circulaire 18 autour du renflement central du
noyau. Les PNN peuvent également former des agrégats [24].
3.3- Mobilité :
Les PNN se déplacent en émettant des pseudopodes dont les extrémités adhèrent à un
support. La rétraction des pseudopodes entraine le noyau, le cytoplasme et détache la cellule
de la zone postérieure d’appui à 37°, ils parcourent 20 à 40μ par minute. Ces mouvements
dépendent des micro-fibrilles et des microtubules, l’ATP fournissant l’énergie cellulaire
nécessaire à ceci [24].
12
3.4- Chimiotactisme :
Ce phénomène correspond à l’orientation des déplacements d’une cellule mobile induits
par certaines substances. Les leucotaxines, fragments activés du complément (C3, C5), les
filtrats bactériens, les produits de nécrose cellulaire et produits de dégradation de la fibrine
sont directement chimiotactiques, alors que les substances leucotaxinogènes, lysosome des
PNN, complexe Ag-Ac, protéases et endotoxines n’ont d’activité chimiotactique qu’après
activation du complément [24].
Les opsonines sont des protéines qui se fixent sur les germes et favorisent la
phagocytose. Elles comprennent des immunoglobulines (surtout les IgG) qui fixent la
particule au PNN, le complément est un tétra peptide la tuftsine sécrétée par la rate et
transportée par les immunoglobulines [9]. Pour phagocyter un élément, le PNN dirige deux
pseudopodes qui entourent la particule et fusionnent, la particule est détruite si elle est
sensible aux enzymes des 19 granulations. Pendant cette opération les neutrophiles restent
immobiles, l’énergie nécessaire est fournie par l’ATP [27].
4.2- Bactéricidie :
La phagocytose produit des modifications métaboliques qui vont rapidement concourir
à la destruction des organismes ingérés par une explosion métabolique se manifestant par une
consommation d’oxygène intervenant 30 à 60 secondes après le contact de l’agent activateur
avec la membrane du PNN, les systèmes antimicrobiens sont de deux types :
· Bactéricidie oxygéno-dépendante :
13
· Bactéricidie indépendante de l’oxygène :
La fonction principale du PNN est donc une fonction de défense de l’organisme contre
les bactéries, les levures, les particules inertes, les cellules altérées ou étrangères, et les
substances pathologiques [24].
Les protéines sécrétées par les PNN entrainent une vasodilatation et augmentent la
perméabilité capillaire. Ces phénomènes sont favorisés par l’histamine qu’ils libèrent. En
outre, elles provoquent la dégranulation mastocytaire et un afflux secondaire d’autres PNN, et
la libération de pyrogènes et d’enzymes responsables de lésions vasculaires et tissulaires en
présence d’endotoxines bactériennes ou de complexes Antigène-anticorps [24].
14
III- SYMPTOMATOLOGIE LIEE A UNE NEUTROPENIE
CHRONIQUE
La neutropénie de mécanisme central expose au risque d’infection bactérienne et
mycotique. Ce risque est nettement plus faible dans les neutropénies de mécanisme
périphérique.
Toutes ces données ont été obtenues chez les patients leucémiques lors d’une
chimiothérapie, [32] ou plus récemment chez des sujets en cours de transplantation médullaire
[33].
Le rôle compensateur des monocytes a été invoqué pour expliquer la bonne tolérance
clinique de certaines neutropénies constitutionnelles profondes [37].
Il existe plus rarement des lésions diffuses sur le tube digestif, entraînant douleurs
abdominales et diarrhée. Ces lésions peuvent ressembler radiologiquement à une maladie de
Crohn (27) [41] ou être en rapport avec une entérite bactérienne.
15
Il faut rappeler que, en cas de neutropénie profonde, la symptomatologie de l’infection
est modifiée, avec une diminution des signes locaux d’inflammation, une absence de pus et
une évolution nécrosante. Un aspect particulier constitue l’ecthyma gangrenosum, ulcère
infectieux à P. aeruginosa se développant le plus souvent dans la région périanale.
16
Figure 6: Stomatite chez un patient atteint d’une neutropénie chronique [40]
Figure 7: Hypertrophie gingivale et lésion dentaires secondaires chez un patient atteint d’une
neutropénie chronique [40]
17
IV - ÉVALUATION D’UNE NEUTROPENIE [42]
La découverte d’une neutropénie est une circonstance relativement fréquente.
Parfois, elle apparaît comme un élément secondaire au sein d’un tableau beaucoup plus
étendu et sa découverte fait redouter des complications infectieuses.
On doit prendre soin de noter durant cette période le nombre d’infections, l’évolution de
l’atteinte buccale, éléments importants pour poser une indication thérapeutique.
18
Figure 8: Enquête étiologique devant la découverte d’une neutropénie [42]
19
V- CLASSIFICATION DES NEUTROPENIES.
Il existe plusieurs classifications. En fonction des données cliniques, on envisage
Tableau II :
20
neutrophiles sur le myélogramme
Lymphopénie et déficit humoral,
papilliomavirus
Hémopathies Maladie de Fanconi Caryotype, avec cyclique
constitutionnelles cellulaire
Dyskératose congénitale Aspect des ongles, des téguments
Maladie de Histoire clinique
Blackfan-Diamon Erythroblastopénie
Maladies métaboliques Glycogénose Ib Hypoglycémie/biopsie hépatique
avec biochimie
Intolérance aux protéines Cytologique et chromatographie
dibasiques des acides aminés
Chromatographie des acides
aminés
Hyperglycémie Cytologie/hyperlactacidémie/ADN
mitochondrial
Acidémie isovalérique Myopathies liées à l’X, biologie
moléculaire
Acidémie propionique
Mitochondriopathies
(Maladie de Pearson…)
Maladie de Barth
Syndromes Maladie de schwachman Radiologie osseuse
malformatifs Syndrome de cohen IRM du pancréas
Sécrétion pancréatique externe
Caryotype
Microcéphalie/retard
psychomoteur
Œil
Neutropénies Neutropénie Blocage médullaire
constitutionnelles congénitale sévère Enquête étiologie négative
Neutropénie cyclique Variation périodique des
polynucléaire en cycle de 21 jours
environ
21
1- Neutropénies acquises
Elles sont reconnues par l’interrogatoire, l’examen clinique et éventuellement des
examens paracliniques accessibles facilement.
Le mécanisme immunologique repose sur une réponse humorale et cellulaire induite par
le médicament, pouvant être responsable d’une inhibition de la granulopoïèse ou d’une
destruction des polynucléaires.
La mise en cause d’un médicament repose avant tout sur une analyse critique des
événements et sur les données de la pharmacovigilance. Elle peut s’aider de tests biologiques
de pratique exceptionnelle comme une culture de moelle, un test de transformation
lymphoblastique en présence du médicament. Si une neutropénie de mécanisme
immunologique est suspectée, il importe de prévenir une récidive en évitant toute
réintroduction du médicament responsable. En cas de mécanisme toxique, on peut discuter la
22
diminution des posologies ou, de façon motivée, l’usage de facteurs de croissance
hématopoïétiques, par exemple après une chimiothérapie cytostatique.
23
1.2- Neutropénie secondaire à une infection
• neutropénie au cours d’une infection virale aiguë ; il s’agit d’une découverte fortuite
sans conséquence clinique et la neutropénie est le plus souvent de courte durée ;
• neutropénie au cours d’une fièvre prolongée qui fait discuter les diagnostics de
brucellose, de tuberculose, de typhoïde, de leishmaniose, voire de paludisme viscéral
évolutif.
24
Figure 9: Frottis sanguin d’un enfant atteint de sida. Polynucléaire neutrophile dysmorphique
(gigantisme, double noyau, fragmentation nucléaire) [46]
25
1.3- Hémopathies acquises et neutropénie
1.4- Endocrinopathies
26
Enfin, la carence en cuivre, [48] qui s’observe au cours d’une nutrition parentérale
prolongée ou d’une diarrhée chronique, est responsable de neutropénie. En expérimentation
animale, cette carence entraîne une neutropénie profonde avec un blocage de maturation
médullaire de la granulopoïèse très profond [49].
27
antigènes entraîne en général uniquement une diminution du nombre des polynucléaires
circulants par diminution de leur durée de vie. Mais les conséquences infectieuses s’avèrent
très limitées, probablement du fait que les réserves médullaires ne sont pas altérées par ce
processus auto-immun.
28
La forme de l’adulte diffère de celle de l’enfant par plus grande sévérité clinique.
L’aspect cytologique montre parfois un blocage précoce de la maturation de la lignée
granuleuse [56,58].
Chez l’enfant, à l’inverse de l’adulte, elles sont rares. Les étiologies sont nombreuses et
concernent en priorité les déficits immunitaires.
Ce diagnostic est en général posé à l’âge adulte [57]. Le bilan étiologique est par
définition négatif.
Il semble qu’un certain nombre de ces neutropénies soient associées à une restriction de
la clonalité lymphocytaire T, ce qui les rapproche des neutropénies de l’hyperlymphocytose à
grands lymphocytes granuleux [56]. Plusieurs observations pédiatriques de cette dernière
pathologie ont été décrites, dont une forme familiale [61].
29
profonde et simultanée de la lignée granuleuse et de la lignée lymphocytaire définit la
rarissime dysgénésie réticulaire [62]. Le déficit lymphocytaire prédominant sur les
lymphocytes T [63] peut comporter une neutropénie.
Une neutropénie, parfois inaugurale, peut survenir dans plusieurs affections génétiques
responsables au premier plan d’un syndrome d’activation macrophagique. Les anomalies
génétiques qui sous-tendent plusieurs de ces affections sont maintenant déterminées. Elles
mettent en cause le processus de cytotoxicité des lymphocytes T lié à l’exocytose de granules
intracellulaires [65].
30
2.2- Neutropénies et hémopathies constitutionnelles
Il existe plutôt une hyperleucocytose, mais une neutropénie peut être rencontrée par
hypersplénisme. Le déficit en hexokinase comporte une neutropénie qui s’intègre dans le
cadre d’une pancytopénie.
- Anémie de Blackfan-Diamond
Après plusieurs années d’évolution, une neutropénie peut être rencontrée au cours de
l’érythroblastie congénitale de Blackfan-Diamond.
- Monosomie 7 constitutionnelle
31
myélogramme de ces enfants montre une hyperplasie de la lignée granuleuse sans blocage de
maturation. L’origine de la neutropénie et des troubles fonctionnels du polynucléaire n’est pas
connue. Elle n’est pas en rapport avec l’état nutritionnel de ces patients et n’est pas corrigée
par la transplantation hépatique [73]. Cette constatation et l’absence de rôle connu de la
translocase dans le métabolisme énergétique du polynucléaire posent la question d’une
seconde fonction de cette protéine dont le polynucléaire serait le site d’expression [74].
- Aminoacidopathies
Une neutropénie, au deuxième plan dans le tableau clinique, est rencontrée au cours de
différentes aminoacidopathies. Il s’agit de l’hyperglycinémie, de l’acidémie isovalérique,
propionique, méthylmalonique [75]. La neutropénie, chronique et fluctuante, fait partie du
tableau de l’intolérance aux protéines dibasiques ou intolérance aux protéines avec lysinurie,
et il existe un aspect cytologique typique. Elle s’associe alors avec d’autres éléments du
syndrome d’activation du macrophage [76].
- Maladie de Barth
- Mitochondriopathies
32
Figure 11: Moelle osseuse d’un enfant atteint d’un syndrome de Pearson. Vacuolisation des
précurseurs myéloïdes et érythroïdes [42]
- Maladie de Shwachman-Diamond
33
Il existe une neutropénie avec une baisse du chimiotactisme, une thrombopénie peu
sévère, une anémie modérée avec élévation de l’hémoglobine fœtale. L’atteinte
hématologique peut se compliquer d’aplasie médullaire ou de transformation leucémique,
préférentiellement une leucémie myéloïde aiguë (LMA) de type FAB 5 ou 6, ou un syndrome
myélodysplasique avec des anomalies cytologiques et surtout des anomalies cytogénétiques
clonales, touchant très fréquemment le chromosome 7 [81,82]. Le seul diagnostic différentiel
de cette pathologie est le syndrome de Pearson, qui s’en distingue par les anomalies
cytologiques et surtout l’implication d’anomalies de la chaîne respiratoire mitochondriale.
L’anomalie génétique du syndrome de Shwachman-Diamond est maintenant identifiée [83].
Elle intéresse le gène SDBS situé sur le chromosome 7. La fonction du gène SDBS n’est pas
établie et il s’agit d’un gène ubiquitaire.
- Syndrome de Cohen
34
3- Neutropénies constitutionnelles primitives
Ainsi, il est possible de distinguer les neutropénies congénitales sévères avec mutation
du gène de la neutrophile elastase (ELA2), dont les contours cliniques sont assez précis, et
celles qui ne présentent pas ces mutations, plus hétérogènes sur le plan phénotypique, dont les
patients appartenant au pedigree décrit par Kostmann.
Il s’agit de l’entité la plus sévère parmi les neutropénies congénitales, à la fois par l’âge
de la découverte, le nombre de neutrophiles, la profondeur du blocage médullaire, le nombre
et la gravité des infections, et le recours indispensable au G-CSF comme thérapeutique
[88,89]. Ces patients sont exposés à un fort risque spontané de leucémie secondaire [81,90].
35
Figure 12: Moelle osseuse d’un enfant atteint de neutropénie congénitale sévère. Blocage de
maturation de la lignée granuleuse neutrophile, au stade de promyélocyte [42]
Il s’agit d’un cadre plus hétérogène, mais en règle moins sévère [88]. La mise en
évidence de mutations impliquant différents gènes, à chaque fois pour une famille ou un cas,
renforce l’idée d’hétérogénéité de ce cadre.
Ainsi, dans une famille, le gène du syndrome de Wiskott-Aldrich a été impliqué, alors
même que ces patients ne présentaient pas les caractéristiques usuelles de ce syndrome [64].
La seule particularité hématologique dans cette famille était l’absence de monocytose associée
à la neutropénie.
Dans un autre cas, une mutation du gène GFI1 a été observée [87], en association à une
lymphopénie modérée. Le phénotype hématologique observé se rapproche de celui d’un
modèle animal [91].
36
Les patients issus du pedigree décrit par Kostmann appartiennent à ce groupe, dans
lequel il n’existe pas de façon claire de mutations du gène ELA2, mais différentes anomalies
fonctionnelles médullaires, dont un excès d’apoptose [92].
Décrite dès les années 1910, cette neutropénie est caractérisée par une fluctuation
régulière (cycles de 16 à 28 jours) des neutrophiles, associée à des fluctuations moins
importantes mais néanmoins présentes des autres lignées sanguines [93]. Ces patients
présentent, lors du nadir des polynucléaires, une susceptibilité marquée aux infections, des
aphtes buccaux et des douleurs abdominales.
Bien que de très longues périodes puissent s’écouler sans symptômes, des infections
parfois très sévères, voire létales, peuvent être observées à l’occasion d’un épisode
neutropénique [81]. Typiquement, ces patients présentent à intervalles réguliers des épisodes
de fièvre, de douleurs abdominales et/ou de stomatite. Une asthénie répétée est souvent
rapportée. Les symptômes apparaissent au nadir des polynucléaires et durent de 2 à 4 jours.
Classiquement, les cycles sont de 21 jours. Dans la réalité, les données sont très parcellaires,
car il n’est pas possible de répéter les hémogrammes sur une longue durée. De plus, même
quand on dispose de périodes d’observation complètes, le rythme réel des nadirs est variable
dans le temps pour un même patient et se situe entre 11 et 52 jours [94].
37
La physiopathologie, malgré l’existence d’un modèle animal, n’est pas comprise, tandis
que l’implication du gène ELA2 à la fois dans cette pathologie et dans la neutropénie
congénitale sévère suggère l’existence d’anomalies génétiques associées capables de modifier
les conséquences fonctionnelles d’une même mutation.
Il s’agit également d’un cadre assez hétérogène, de moindre gravité que chez les
patients présentant une mutation ELA2. Chez certains patients, le rythme de fluctuation des
neutrophiles est irrégulier [42].
38
DEUXIEME PARTIE :
LES INFECTIONS SUITES
AUX NEUTROPENIES
CHIMIO-INDUITES
39
I-EPIDEMIOLOGIE
1- Agents pathogènes
1.1- Bactéries
Ils sont les principaux constituants de la flore cutanée et ils sont également trouvés dans
les flores digestive, pulmonaire et urogénitale. Les infections à SCN sont les plus fréquentes
mais non mortelles.
Ils ont longtemps été considérés comme des bactéries non pathogènes peu virulentes, et
le plus souvent interprétés comme contaminants lorsqu’ils étaient isolés d’hémocultures [99].
Dans la majorité des cas, les bactériémies à SCN surviennent chez des patients porteurs
de cathéters veineux centraux. Ces dispositifs constituent des surfaces auxquelles les bactéries
vont pouvoir adhérer, pour y former des biofilms et constituer des foyers septiques persistants
peu accessibles aux antibiotiques [99,102].
40
1.1.1.3- Entérocoques
En dehors des services d’hématologie, les entérocoques sont les deuxièmes bactéries à
Gram positif (BGP) responsables d’infections nosocomiales [110].
Ils sont commensaux de la flore digestive et les espèces les plus fréquemment isolées
sont, par ordre de fréquence, Enterococcus faecalis (80 % des isolats), Enterococcus faecium
(15 %) et les autres espèces (E. durans, E. casseliflavus, E. gallinarum…).
Chez les patients neutropéniques, ces bactéries sont le plus souvent responsables de
colonisation, mais plus rarement d’authentiques infections (urinaires, cutanées,
septicémiques) [111,112].
Les entérocoques posent essentiellement des problèmes de résistance. Ces bactéries sont
naturellement plus résistantes aux antibiotiques que les streptocoques notamment vis-à-vis
des β-lactamines. Ils sont peu sensibles à la pénicilline et sont résistants aux céphalosporines
[110].
À côté des SCN, des streptocoques viridans et des entérocoques, d’autres bactéries à
Gram positif peuvent également être responsables d’infections chez les patients
neutropéniques [6,7]. Ces “nouveaux” pathogènes à Gram positif, sont le plus souvent des
bactéries commensales qui appartiennent aux flores oropharyngée, respiratoire, digestive,
cutanéo-muqueuse, ou urogénitale. Parmi ces micro-organismes figurent des cocci et des
bacilles naturellement résistants aux glycopeptides comme les Leuconostoc spp, les
Pediococcus spp, Lactobacillus rhamnosus ; des bactéries résistantes aux β-lactamines
comme Corynebacterium jeijkeium, Bacillus cereus ; des bacilles anaérobies strictes comme
Clostridium tertium, Clostridium septicum, Clostridium difficile, et des cocci comme
Stomatococcus mucilaginosus. Ces micro-organismes, qui sont souvent d’identification
difficile, doivent impérativement être reconnus car ils nécessitent une antibiothérapie
appropriée.
41
1.1.2- Bactéries à Gram négatif
1.1.2.1- Entérobactéries
Escherichia coli est le principal bacille à Gram négatif isolé dans les hémocultures de
patients neutropéniques fébriles.
D’autres entérobactéries, comme Klebsiella sp, Enterobacter sp, Citrobacter sp, sont
également trouvées. Cependant, la fréquence d’isolement de ces souches dans des
bactériémies a considérablement diminué au cours de ces dernières années.
Bien que beaucoup plus rarement responsable d’infection chez les patients
neutropéniques, Pseudomonas aeruginosa reste associé à un taux de mortalité beaucoup plus
élevé que les autres micro-organismes [118].
Ces bactéries, comme nous l’avons vu pour celles à Gram positif, sont le plus souvent
des bactéries saprophytes ou commensales, intrinsèquement non pathogènes, mais souvent
naturellement multirésistantes aux antibiotiques. Parmi celles-ci, Stenotrophomonas
maltophilia, Alcaligenes xylosoxidans, Burkholderia cepacia, Legionella sp et Acinetobacter
sp sont des bactéries saprophytes, Capnocytophaga sp, Fusobacterium nucleatum, Bartonella
sp et les bactéries apparentées au genre Moraxella sont commensaux de la flore oropharyngée.
Ces micro-organismes sont responsables d’infections dont le mauvais pronostic est lié
au terrain sous-jacent. Ils doivent donc impérativement être identifiés car ils nécessitent une
antibiothérapie adaptée [98].
42
1.2- Champignons
Les infections fongiques peuvent être à l’origine de tableaux cliniques sévères et sont
associées à une mortalité élevée. Elles doivent être suspectées chez tous les patients avec un
état fébrile persistant. Les Candida et l’Aspergillus sont les plus fréquemment incriminés
[120].
Les espèces du genre Candida sont fréquemment retrouvées dans les voies digestives et
le tractus urogénital. La colonisation muqueuse à Candida albicans peut concerner jusqu’à
80% des patients hospitalisés, significativement plus élevée que chez les sujets sains (2-37 %)
[121,122]. Même si la colonisation n’est pas une preuve d’infection, elle semble être souvent
l’étape initiale du développement des infections candidosiques, notamment pour Candida
albicans et Candida tropicalis dont le pouvoir d’adhérence est élevé. Le typage moléculaire a
permis de démontrer que chez 90 % des patients neutropéniques, les souches infectantes
étaient identiques aux souches colonisantes antérieures [123,124]. Les candidats les plus
fréquemment retrouvés sont Candida albicans suivi de Candida glabrata, Candida tropicalis
et Candida parapsilosis [120].
1.3- Virus
43
La transmission manuportée par les professionnels de santé favorise la contamination
des patients à partir de l’environnement ou d’un autre patient. Cependant, de nombreuses
infections nosocomiales sont liées à des souches endogènes (Staphylococcus aureus,
entérobactéries).
Par voie endoluminale mais ce mode de transmission très est très diminué sauf en
cas d’asepsie.
Par voie extraluminale c’est la voie prédominante, les bactéries colonisant le méat
pouvant migrer progressivement vers l’urètre et la vessie par capillarité dans le film
muqueux contigu à la surface externe de la sonde.
Des facteurs de risques favorisent ces types d’infections, à côté du sondage et des
manœuvres instrumentales existent des facteurs extrinsèques notamment le sexe féminin,
l’âge 50 ans, le diabète, la vessie neurologique et l’antibiothérapie préalable.
De la flore digestive du patient qui est favorisée par les pathologies pulmonaires
chroniques, l’antibiothérapie préalable, la sonde d’intubation, la sonde nasogastrique
et la dénutrition.
L’environnement.
3 vois de contamination :
44
Endoluminale : par la transmission des solutés au niveau des raccords de tubulures,
ou rarement par la contamination du soluté de perfusion.
La présence de frissons.
Corticothérapie préalable.
45
Altération de l’immunité cellulaire (lymphome, leucémie, transplanté)
4- Distribution géographique
À partir des années 80, le profil étiologique des infections bactériennes a évolué.
Plusieurs études, notamment les rapports du groupe d’étude sur l’antibiothérapie des patients
neutropéniques fébriles de l’European organisation for research and treatment of cancer
(EORTC), démontraient que les bactériémies monomicrobiennes chez ces patients étaient
dues dans 60 à 70 % des cas à des cocci à Gram positif. Parmi ceux-ci, les staphylocoques à
coagulase négative (SCN) et les streptocoques viridans étaient très largement prédominants.
Parallèlement, l’épidémiologie des bacilles à Gram négatif isolés chez ces patients s’est
également modifiée. Si P. aeruginosa représentait environ 26 % des bacilles isolés
d’hémocultures au début des années 70, il n’était trouvé que dans 13 % des cas à la fin des
années 80 et dans moins de 5 % au milieu des années 90. L’ensemble de ces données est
résumé dans le (tableau VI) [98].
46
Un certain nombre de facteurs ont cependant pu être identifiés :
- La prescription d’anti-H2 et
Tableau VI: Etiologies des bactériémies chez les patients neutropéniques dans différentes études
de l’EORTC [98]
47
Figure 13: Etiologie des bactériémies chez les patients neutropéniques dans différents études de
l’EORTEC [19]
48
II- PHYSIOPATHOLOGIE
La neutropénie est le plus souvent secondaire à une chimiothérapie anti-cancéreuse avec
un délai d’apparition de 2 à 10j en fonction des chimiothérapies.
Le tube digestif étant l’organe le plus richement colonisé par cette flore naturelle, les
translocations hématogènes (passage d’agents infectieux du microbiote dans le sang) les plus
fréquentes ont pour origine le tube digestif.
D’autre part, de nombreux patients sont porteurs de cathéters veineux centraux, qui
favorisent les infections à point de départ cutané.
- Le tube digestif dans son ensemble (de la cavité buccale jusqu’au périnée) ;
- Les poumons.
49
Certaines levures développent, par ailleurs, des mécanismes de résistance aux systèmes
effecteurs de l’immunité cellulaire ou humorale ;
50
III- ETUDE CLINIQUE
En cas de neutropénie fébrile, l’infection et / ou le germe sont rarement documentés.
Ceci explique l´intérêt de l’anamnèse, de l’évaluation clinique et des examens
complémentaires afin d’identifier la (les) source(s) d’infection et d’administrer rapidement
l’antibiothérapie (ATB) empirique la plus appropriée, voire de discuter un geste chirurgical
dans certaines situations (ablation de matériel exogène infecté ou autre contrôle de la source
infectieuse) [120].
La fièvre est souvent la principale, voir la seule manifestation de l’infection. Des signes
fonctionnels ou physiques mineurs peuvent être révélateurs d’une infection déjà évoluée.
1- Anamnèse [120]
Elle porte sur :
- Signes associées ;
- la prise de corticoïdes ;
Les symptômes focaux (par exemple, ulcères oraux) peuvent se développer, mais sont
souvent discrets.
51
En cas de candidose invasive le tableau clinique est souvent non spécifique. Le début
est parfois marqué par un syndrome septique sévère avec fièvre élevée mal tolérée, frissons,
hypotension artérielle. Mais le plus souvent, le diagnostic est évoqué sur une fièvre isolée,
prolongée malgré une antibiothérapie à large spectre. L’existence de myalgies doit attirer
l’attention dans ce contexte particulier.
Il est primordial d’effectuer une recherche minutieuse du foyer infectieux et des facteurs
de risque d’infection par des bactéries multirésistantes, des germes atypiques ou des
infections parasitaires, virales ou fongiques.
52
Classiquement, les éléments de risque faible sont :
- Absence de comorbidités ;
- Absence de mucite ;
- Profondeur de la neutropénie ;
Plusieurs équipes ont proposé des scores pouvant être utilisés facilement et
reproductible.
- Groupe 3 : patients non hospitalisés dont l’affection sous-jacente n’est pas contrôlée ;
53
Le score Multinational Association for Supportive Care in Cancer(MASCC) permet de
déterminer s’il s’agit d’un patient à bas risque (PBR) ou à haut risque (PHR) de complications
et de mortalité (tableau VII).
Pour une valeur de score 20, la valeur prédictive positives est de 91%, la spécificité de
68% et la sensibilité de 71 % (16). La National Compehensive Cancer Network (NCCN),
dans les guidelines recommande son utilisation [129].
Paramètre Points
Retentissement de la NF :
- Pas ou peu de symptômes 5
- Symptômes modérés
3
TA sys 90 mmHg 5
Absence BPCO 4
Tumeur solide ou hémopathie maligne sans infection fongique préalable 4
Absence de déshydratation 3
Patient ambulatoire (quand NF) 3
Age 60 ans 2
54
L’inconvénient de l’ensemble de ces scores c’est qu’ils ne prennent pas en compte
plusieurs facteurs de risque : type d’infection (Pulmonaire, cutanée…), profondeur et durée de
la neutropénie, présence ou non de mucite, dysfonction ou défaillance viscérale, critères
socio-économique (isolement, accès aux soins, environnement …) [20].
Le score Clinical Index of Stable Fébrile Neutropenia (CISNE) permet de définire trois
groupes de patients : Bas risque : Score 0
Tableau VIII: Score de l’Indice Clinique de Neutropénie Fébrile Stable (CISNE) [127]
Paramètre Points
ECOG PS ⩾ 2 2
Hyperglycémie (stress-induced) 2
BPCO 1
Maladie cardio-vasculaire 1
Mucite ⩾ 2 1
Monocytes 200/ μl 1
Des études récentes ont montrées que les scores MASCC et CISNE ont tous les deux
une valeur discriminatoire raisonnable pour prédire les patients atteints de neutropénie fébrile
à faible risque. Les scores de risque doivent être utilisés conjointement avec le jugement
clinique pour l'identification des patients aptes à la gestion ambulatoire de la fièvre
neutropénique.
55
L’IDSA retient comme faibles facteurs de risque de développer une infection sévère
[19] :
PNN 100/mm3.
Monocytes 100/mm3.
Maladie en rémission.
Pas de comorbidité.
56
Tableau IX: Risque d’infection sévère chez le patient neutropénique [131]
3- Examen clinique
Il doit être minutieux à la recherche de signes de défaillances hémodynamiques
(marbrures, Tension artérielle 80mmHg, Fréquence cardiaque 120 cycles/ min, Fréquence
respiratoire 24 cycles/min), de troubles de la conscience, des signes de déshydratation.
Des symptômes et signes cliniques frustes ne doivent pas rassurer le clinicien, le patient
pouvant être pauci-symptomatique du fait de la neutropénie.
57
IV -DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
- Un bilan hépatique afin d’éliminer une insuffisance rénale si il existe un point d’appel
urinaire.
2- Diagnostic microbiologique
Rôle du laboratoire de microbiologie [98]
58
D’un point de vue pratique, le diagnostic microbiologique d’une infection se fait en
deux étapes. La première repose sur l’analyse d’échantillons biologiques divers prélevés en
fonction du contexte clinique et la deuxième sur l’utilisation de méthodes spécifiques
permettant l’identification de l’agent infectieux causal.
-Le diagnostic direct : permet la mise en évidence de tout ou une partie de la bactérie
(antigènes spécifiques)
2.1.1- Prélèvement
Transport : plus rapide possible < 30 min pour LCR, liquides de ponction, prélèvement
peropératoires, sinon utilisation de milieux de transport.
59
Le diagnostic des infections sur cathéter est d’une importance capitale en raison de la
fréquence de ces dispositifs chez les patients neutropéniques [138,140].
Les méthodes classiques qui sont fondées sur la culture semiquantitative de l’extrémité
du cathéter présentent l’inconvénient majeur d’entrainer le retrait d’un cathéter qui peut ne
pas être infecté.
La première est fondée sur la différence du temps de positivité (DTP) observée entre
des hémocultures prélevées au cathéter et en périphérie [138,139]. Cette méthode nécessite
que les deux hémocultures soient prélevées au même moment, mises à incuber dans un
automate qui assure une surveillance permanente de la croissance bactérienne et permet la
détermination précise des temps respectifs de positivité.
60
2.1.1.4- Prélèvements d’origine respiratoire : [98]
Les infections du système nerveux central sont rares chez les neutropéniques et souvent
difficiles à diagnostiquer.
Les lésions cutanées sont ponctionnées ou biopsiées pour une analyse cytologique et
une mise en culture [143].
61
Tableau X: Prélèvements en microbiologie clinique [144]
Prélèvement Précaution Matériel Transport/Conservation
Urines -1ère miction matinale ou 4h après -Flacon stérile -1h à Température
toute miction -Poche stérile ambiante quelques
-Après nettoyage soigneux (nourrisson) heures à +4°
-Elimination du 1er jet -Seringue
(sonde)
Vaginal -Pas de toilette intime 24h avant le -Spéculum -1h à Température
Endocervical prélèvement. -Ecouvillons : ambiante
-Grattage de -cytobrosse :
l’endocol (mycoplasme+chlamydia) chlamydia
Urétral -avant la 1ère miction matinale ou : -Ecouvillons : -1h à Température
3 à 4 h après miction -2fins ambiante
-grattage des muqueuses : -1 mycoplasme
mycoplasme + chlamydia -1 chlamydia
+1er jet urinaire
Sperme -Abstinence pendant 3 jours. -flacon stérile 1h à 37°
-Nettoyage soigneux
-Uriner avant le prélèvement
Pus superficiel -vaccinostyle 1h à Température
- 2 écouvillons ambiante
+1/2 pour
anaérobie.
Pus profond -Chasser l’air de la seringue + -Désinfectant -Température ambiante
Fermeture hermétique -Seringue -Transport immédiat
-écouvillons
(aérobie et
anaérobie) en
cas d’accès
chirurgical
Hémoculture -Désinfection (peau, flacon, -2 flacons -à 37° ¼ h après
prélèvement) (aérobie et prélèvement.
-Pic thermique (hypothermie) anaérobie)
-Date et heure du prélèvement.
LCR -Désinfection, date et heure du -Tube stérile -à 37°
prélèvement -Transport immédiat
Liquide des -Désinfection (prélèvement + peau) -façon stérile -Transport immédiat
séreuses -tube + -Température ambiante
Pleural, anticoagulant
articulaire, (Ex direct)
péritonéal, ascite, -1 seringue +
péricardique aiguille stérile.
62
2.1.2- Examen macroscopique [144]
Ces éléments peuvent entrainer au-delà d'un seuil, une modification visuelle, clairement
perceptible à l'œil nu, qui signe une anomalie patente :
63
2.1.3.1- Examen à l’état frais :
Une préparation est obtenue avec le dépôt d’une goutte entre lame et lamelles, puis on
observe au microscope optique.
- Evaluer les cellules avec une appréciation semi-quantitative (rares, peu nombreux,
très nombreux) ou mieux quantitativement, exprimée par nombre d’éléments/mm3
ou ml.
Figure 15: Staphylocoque et méningocoque mis en évidence par coloration de Gram [144]
64
2.1.4- Culture et isolement
À l’heure actuelle, les SCN sont parmi les premiers germes responsables de
bactériémies nosocomiales et représentent à peu près 50 % des isolats d’hémocultures chez
les patients neutropéniques [100,101].
Des techniques qui permettent la croissance de bactéries à paroi déficiente qui seraient
responsables de bactériémies à hémocultures négatives ont été proposées [136,137].
65
2.1.5- Identification phénotypiques
Et ceci soit par l’étude des antigènes de groupe ou de type portés par la bactérie à l’aide
de sérums spécifiques connus (exemple sérogroupage du Pseudomonas .spp), soit par des
réactions immunologiques d’agglutination ou de précipitation de l’antigène bactérien par
l’antisérum spécifique connu (exemple : Staphylococcus aureus).
2.1.6- Antibiogramme
Les streptocoques viridans sont le plus souvent sensibles aux antibiotiques actifs sur les
bactéries à Gram positif. Cependant, on assiste à une augmentation progressive de l’incidence
de souches de sensibilité diminuée aux β-lactamines qui sont également résistantes aux
macrolides et apparentés (lincosamides-streptogramines) et aux tétracyclines. Des souches
avec un haut niveau de résistance à l’amikacine ne sont pas exceptionnelles, à l’inverse de
celles qui possèdent un haut niveau résistance à la gentamicine [107,108].Toutes les souches
isolées sont encore à l’heure actuelle sensibles aux glycopeptides. Cependant, les descriptions
récentes de souches de streptocoques résistantes à la vancomycine, apparentées au groupe
bovis, [109] font craindre la dissémination de ces caractères de résistance chez les
streptocoques viridans ou d’autres espèces de streptocoques comme les pneumocoques.
66
L’émergence des ERV en pathologie humaine pose de réels problèmes.
-Les premiers sont d’ordre thérapeutique puisque des souches résistantes à tous les
antibiotiques disponibles ont été décrites [110,111].
- Les seconds sont d’ordre épidémiologique car les gènes qui confèrent ces résistances
sont localisés sur des éléments génétiques mobiles de type plasmide ou transposon [113].
Actuellement, l’un des problèmes majeurs d’antibiorésistance chez les souches d’E.coli
concerne l’augmentation de l’incidence de la résistance aux fluoroquinolones. Quasiment
absente jusqu’au milieu des années 1990, elle varie de 5 % à plus de 25 % des souches isolées
en fonction des centres étudiés [114,115]. Une cause probable de l’augmentation de ce taux
de résistance est l’utilisation croissante de ces antibiotiques à des fins prophylactiques ou
thérapeutiques [116,117].
Les pathogènes émergents à Gram négatif sont souvent naturellement résistantes aux
antibiotiques [98].
En cas de forte suspicion d’infection bactérienne, si les cultures restent négatives dans
les conditions précitées, les techniques de biologie moléculaire présentent un grand intérêt et
permettront, dans certains cas, l’identification de l’agent pathogène responsable [136,137].
La détection des germes se fait soit directement à partir des prélèvements par
amplification des gènes codant pour les ARNr 16S (par exemple détection des agents de
méningites communautaires sur LCR : N. meningitidis, L.monocytogenes, S. pneumoniae, H.
influenzae) soit à partir de colonies.
67
La sensibilité aux antibiotiques peut être également déterminée par les techniques de
biologies moléculaire c’est le cas de la résistance des Staphylocoque aureus à la Méthicilline
(SARM).
68
Figure 17: Algorithme du diagnostic bactériologique direct [144]
69
V- IMAGERIE MEDICALE [126]
- La radiographie pulmonaire doit être systématique.
- Au moindre signe d’appel, il faudra réaliser des investigations plus poussées par une
échographie ou une tomodensitométrie. Un scanner thoracique en coupes millimétriques peut
révéler l'existence d'une pneumopathie chez le patient neutropénique fébrile dans plus de la
moitié des cas alors que la radiographie de thorax est normale.
- Fièvre spécifique
- Atélectasies
- Phlébite
- Embolie pulmonaire
- Transfusion
70
VIII- PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE
L'initiation de l'antibiothérapie dans la neutropénie fébrile est une véritable urgence
thérapeutique [149]. L’hospitalisation est la règle. Le patient doit disposer d’une chambre
seule et être en isolement protecteur [150]. Actuellement, la prise en charge ambulatoire est
de plus en plus préconisée chez les patients à faible risque [126].
1- Lieu du traitement
1.1- En ambulatoire
D’après les recommandations de l’IDSA et l’ASCO de 2018, la prise en charge
ambulatoire est privilégiée si l’évaluation clinique exclue un point d’appel infectieux et
élimine des signes de troubles métaboliques sévères avec un score du MASCC calculé
supérieur ou égal à 21 et un score de CINSNE égal à 1 ou 2. Pour tous les autres patients une
hospitalisation est nécessaire [126].
5- Pas de co-morbidités.
71
Figure 18: Recommandations de l’ASCO/IDSA de 2018 pour la gestion ambulatoire des patients
en neutropénie fébrile [127]
72
Tableau XI: Critères cliniques spécifiques supplémentaires pouvant être utilisés pour exclure les
patients atteints d'un cancer présentant une neutropénie fébrile des soins ambulatoires initiaux,
même Avec un score MASCC ≥ 21 [127]
Catégorie Critères
Cardiovasculaire -Pré-syncope.
-Hypertension accélérée.
-Apparition ou aggravation de l’hypotension.
-Insuffisance cardiaque incontrôlée, arythmies ou angine.
-Saignements cliniquement pertinents.
-Epanchement péricardique.
Hématologique -Thrombocytopénie grave (plaquettes 10000/μl).
-Anémie (Hb 7g/dl ou Hte 21).
-Thrombose veineuse profonde ou embolie pulmonaire.
Gastro intestinal -Incapable d’avaler des médicaments par voie orale.
-Aggravation récente ou cliniquement significative de la diarrhée.
-Méléna, hémorroïde ou hématémèse.
Hépatique -Ascite
-Insuffisance hépatique (valeur d’aminotransférase sup à cinq fois) ou aggravation
cliniquement pertinente des valeurs d’aminitransférases.
-Bilirubine 2mg/dl ou augmentation cliniquement significative du taux de
bilirubine.
Infectieuse -Présence d’un site infectieux anatomique (ex : symptômes de pneumonie, cellulite,
infection abdominale, imagerie anormale ou culture microbienne positive).
-Aucun signe de septicémie grave.
-Allergies aux antibiotiques utilisés pour le traitement ambulatoire.
-Antibiotiques 72 heures avant la présentation.
-Infection du cathéter intravasculaire.
Neurologique -Altération de l’état mental/sensoriel ou convulsions.
-Présence d’infection de SNC ou de méningite non infectieuse.
-Présence de compression médullaire.
Pulmonaire/Thoracique -Tachypnée ou hypopnée.
-Hypoxémie, hypercapnie.
-Pneumothorax ou épanchement pleural.
-Présence d’un nodule pulmonaire cavitaire ou résultats de l’imagerie suggérant un
processus intrathoracique actif.
Rénal -Altération de la fonction rénale (clairance de la créatinine 30ml/min) ou oligurie
ou détérioration de la fonction rénale cliniquement significative (déterminée par le
médecin traitant).
-Nouvelle apparition d’une hématurie macroscopique.
-Obstruction urinaire ou néphrolithiase.
-Déshydratation cliniquement pertinente.
-Anomalies électrolytiques, acidose ou alcalose pertinentes (nécessitant une
intervention médicale).
Autre comorbidité -Présence d’une anomalie majeure en ce qui concerne le dysfonctionnement d’un
significative organe, des conditions comorbides, des signes vitaux, des signes ou symptômes
cliniques, ou des données de laboratoire ou d’imagerie.
-Toute aggravation clinique pertinente (déterminée par le médecin traitant) d’un
dysfonctionnement d’organe, d’une affection concomitante ; de signes vitaux, de
signes ou de symptômes cliniques ou des données de laboratoire ou d’imagerie.
-Enceinte ou allaitante.
-Fractures, blessures ou nécessité d’une radiothérapie émergente.
73
Une amélioration indéniable de la qualité de vie du patient, une diminution des risques
de colonisation par des bactéries nosocomiales résistantes ainsi qu’un impact économique
certain sont apportés par cette prise en charge [126].
Une évaluation est nécessaire 48h plus tard et l’absence d’apyrexie, l’apparition de
signes cliniques supplémentaires ou l’aggravation du patient conduira à l’hospitalisation [20,
151,152].
1.2- Hospitalisation
La prise en charge des patients à haut risque s’effectue en milieu hospitalier, voire en
milieu de soins intensifs [1]. L’hospitalisation en unité de soins intensifs sera réservée aux
patients graves, en sepsis grave ou en choc septique [131].
Dans cette situation le patient est déjà sous un traitement anti-infectieux à très large
spectre comprenant au moins une bétalactamine, un aminoside ou une quinolone, un
glycopeptide, un antifongique, parfois un macrolide, et selon le degré d'inquiétude du
clinicien un traitement contre Pneumocystis.
74
Figure 19: Possibilité de modification de l’antibiothérapie initiale d’un patient
d’oncohématologie neutropénique fébrile admis en réanimation [149]
2- Isolement protecteur
Dès l’arrivée aux urgences, tout patient avec une suspicion de neutropénie ou de
neutropénie fébrile doit bénéficier de mesures protectrices selon le protocole institutionnel.
[1].
75
Pour les neutropénies courtes, les mesures d’isolement protecteur ne sont pas
obligatoires. Par contre, les inductions de leucémie aiguë et les allogreffés de cellules souches
hématopoïétiques doivent être isolés de façon maximale, au mieux dans des chambres à flux
laminaire [153].
La majorité des patients neutropéniques fébriles admis aux urgences rentrent dans les
critères des groupes R2 et R3, à savoir le risque aspergillaire modéré ou haut.
Quel que soit le groupe auquel appartiennent le patient et le type d’infections dont il est
porteur, des mesures sont communes à chacun et sont à rajouter aux précautions standard tels
que la chambre et les sanitaires individuels, la signalisation à l’entrée de la chambre, une
limitation des sorties du patient (regroupement des soins et des examens), une éviction des
sujets sources atteints de maladies contagieuses ainsi qu’une limitation des visites.
- Précaution air (porte maintenue fermée, masque pour le malade lors des sorties) ;
- Précaution gouttelettes (port du masque pour tous les gestes inférieurs à un mètre ou
soins invasifs) et
- Précautions contact (sur blouse propre lors des soins de cathéter et des plaies).
- Précaution air (masque pour la sortie du patient, interdiction d’introduire des fleurs
ou des plantes) ;
76
Tableau XII: Stratification des patients cancéreux en score de risque infectieux [154]
3- Antibiothérapie initiale
3.1- Principe
77
Cette antibiothérapie initiale empirique est guidée par le foyer infectieux suspecté,
l’éventuel germe incriminé et sa sensibilité présumée aux antibiotiques. Elle doit tenir compte
de l’épidémiologie du service ou de l’hôpital, la toxicité potentielle des antibiotiques et du
rapport cout/efficacité. [1]
3.2-Choix de l’antibiothérapie
Dans une autre étude, Freifield et Coll. ont trouvé une efficacité comparable entre
association per os vs ceftazidime intraveineux [155].
Kern et Coll. ont confirmé cette efficacité, qui comparait l’amoxicilline /acide
clavulanique + Ciprofloxacine VS Ceftriaxon + amikacine [156].
Une hospitalisation de 48h est une autre alternative, puis en fonction de l’évaluation
clinique un traitement en ambulatoire peut être envisagé [127].
78
3.2.2- Patients à haut risque (MASCC < 21) avec traitement oral ou
ambulatoire impossible.
Une ATB empirique intraveineuse à large spectre doit être administrée sans délai, et
comporte une bêtalactamine en monothérapie avec une action anti-pyocyanique qui prend en
compte l’écologie bactérienne du service (oncologie, hématologie), et qui couvre également
P. aeruginosa [153].
Monothérapie ou association ?
L’IDSA recommande des protocoles de monothérapie avec une efficacité identique aux
associations, par les nouveaux antibiotiques à large spectre (Imipénème, Méropénème,
Céfépime et Ceftazidime) et qui sont connus par leurs bonne action sur les BGN,
Streptocoque viridans, et le pneumocoque [19,156].
Or cette association est accompagnée d’une toxicité auditive et surtout rénale, qui vient
se surajouter à la toxicité des antimitotiques [127].
79
Tableau XIII: Recommandation ECIL 2006 [127]
Cette association se justifie dans les situations suivantes : choc septique ou état septique
grave, pneumonie nosocomiale, patients à risques de germes particuliers, ou bien infection
documentée à P. aeruginosa [157].
80
Selon la situation :
Cette prescription de glycopeptides devra être réévaluée 48 heures plus tard, si aucune
infection à gram positif n’est identifiée, elle sera arrêtée [19,20].
L’utilisation des quinolones en association avec les β-lactamines est préconisée en cas
d’insuffisance rénale ainsi que chez les patients traités par une chimiothérapie comprenant des
sels de platine (chez qui les aminosides peuvent être contre indiqués)
81
Place des antifongiques [149]
L'introduction empirique d'antifongiques doit être considérée chez les patients à haut
risque, toujours fébriles après de 4 à 7 jours d'antibiothérapie probabiliste large bien conduite,
avec une neutropénie attendue de plus de 7 jours au total et en l'absence de documentation.
Les infections documentées à virus influenza doivent être traités par inhibiteurs de la
neuraminidase, ainsi qu'en cas d'épidémie ou de contage.
S'il existe des signes cutanés ou muqueux d'infections à virus herpès simplex(HSV) ou à
virus varicelle-zona (VZV), notamment en contexte de mucite, un traitement par aciclovir est
alors recommandé, indépendamment d'une autre cause de fièvre.
82
Figure 20: Choix de l’antibiothérapie initiale [20]
- Infection récurrente
- Tunnellite
- Emboles septiques
83
- Cathéter obstrué ou thrombophlébite suppurée
84
Le temps médian de défervescence thermique chez les patients à bas risque est de 2j, et
chez les patients à haut risque se situe entre 5 et 7 jours après une antibiothérapie empirique
considérée comme « efficace ».
Il est recommandé de ne pas modifier l'antibiothérapie initiale, si elle est conforme aux
recommandations, avant le cinquième jour si l'état du patient ne se détériore pas (patient
stable, sans nouvelle défaillance d'organe et chez qui la sortie d'aplasie est proche). Aucune
étude ne supporte, dans cette situation, l'instauration d'une autre antibiothérapie à large
spectre.
Le traitement initial sera poursuivi pour les patients à faible risque sous traitement per
os.
Pour les patients à haut risque initial, cliniquement stable, avec mucite et un taux de
PNN<100 éléments/mm3 l’antibiothérapie doit être poursuivie, dans le cas contraire il est
recommandé de stopper l’antibiothérapie après 5 à 7 jours d’apyrexie.
L’antibiothérapie doit être arrêtée au 7ème jour si le taux de PNN devient > 500
éléments/mm3 [153].
85
- La prescription empirique d'antiviraux et de prophylaxies (fluconazole,
fluoroquinolones, décontamination digestive) pourra être arrêtée dès l'admission en
réanimation. Ces prophylaxies étant sources de résistances, de colonisation fongique et de
toxicité médicamenteuse, et les patients bénéficiant d'un monitorage continu de leur
température, il est licite d'envisager leur arrêt [149].
86
4.2- Persistance de la fièvre
La persistance d'une fièvre chez le patient neutropénique peut être d'origine infectieuse
ou non infectieuse (tableau XIV), et nécessite une démarche diagnostique rigoureuse afin
d'établir le diagnostic.
Tableau XIV: Causes de fièvre persistante chez le patient neutropénique après initiation d'une
antibiothérapie empirique [160,163]
-Fièvre post-transfusionnelle
-Syndrome d’activation macrophagique
-Thrombose veineuse profonde
-Fièvre médicamenteuse
-Maladie du greffon contre l’hôte chez le patient allogreffé
-Pancréatite
-Maladie maligne sous-jacente, rechute
-Sortie d’aplasie
87
IX- PREVENTION
La meilleure prévention de l’infection chez un patient neutropénique est de ne pas être
en contact avec d’autres patients infectés, et ceci commence en salle d’attente. Ainsi des
mesures protectrices selon le protocole institutionnel doivent être instaurées, dès l’arrivée aux
urgences, chez tout patient avec une suspicion de neutropénie ou de neutropénie fébrile [1].
La prévention repose avant tout sur les précautions standards (notamment le lavage des
mains) et l’ablation des dispositifs médicaux invasifs (cathéters, sondes urinaires) dès lors
qu’ils ne sont plus nécessaires.
Lors d’un épisode de neutropénie fébrile, les G-CSF ne sont pas recommandés en
première intention. En cas de sepsis sévère ou de neutropénie prolongée, ils peuvent être
indiqués [1].
88
CONCLUSION
89
La neutropénie fébrile est une urgence thérapeutique dont la prise en charge est
standarisée selon des guidelines. L’augmentation de sa prévalence revient surtout à
l’accentuation du nombre de patient sous chimiothérapie.
P. aeruginosa est l’agent pathogène le plus redoutable car bien que rarement responsable
d’infection, il reste associé à un taux de mortalité beaucoup plus élevé que les autres micro-
organismes.
Le score MASCC permet de déterminer s’il s’agit d’un paient à bas risque ou à haut
risque de mortalité.
Dès l’arrivée aux urgences, tout patient avec une suspicion de neutropénie ou de
neutropénie fébrile doit bénéficier de mesures protectrices selon le protocole institutionnel.
Actuellement, la prise en charge ambulatoire est de plus en plus préconiser chez les
patients à faible risque.
Les neutropénies fébriles peuvent évoluer vers un sepsis sévère ou un choc septique
d’où la nécessité d’instaurer une antibiothérapie initiale empirique en urgence. L’admission
en réanimation doit être précoce avant la survenue d’une défaillance multivicsérale. Une
admission retardée est un facteur pronostique péjoratif sur la mortalité. Cela nécessite une
détection précoce des signes de gravités et du sepsis. Un délai inférieur à une heure à partir
des premiers signes de sepsis en réanimation a récemment été décrit comme un facteur
pronostique majeur sur la mortalité en réanimation chez ces patients.
90
RESUMES
91
RESUME
P. aeruginosa est l’agent causal le plus redoutable. Le patient neutropénique est pauci-
symptomatique mais à haut risque infectieux. La fièvre est la principale, voir la seule
manifestation de l’infection. Les groupes à risques ont été identifiés par les score MASCC
(Multinational Association for Supportive Care in Cancer) et CISNE (Clinical Index of Stable
Febrile Neutropenia Score).
Une monothérapie par bêta-lactamine à large spectre est recommandée en urgence dès
la suspicion de la neutropénie fébrile, un ajout d’une antibiothérapie est indiqué en cas de
complications ou de résistance bactérienne suspectée ou prouvée, et des mesures protectrices
doivent être instaurées selon le protocole institutionnel.
92
ABSTRACT
The present work aims to characterize the pathogens responsible for infection in
neutropenics, their evolutionary profiles and their biological diagnosis in order to develop
therapeutic strategies, based on the most recent data from the literature.
P. aeruginosa is the most fearsome causative agent. The neutropenic patient is pauci-
symptomatic but at high risk of infection. Fever is the main manifestation of the infection.
The MASCC (Multinational Association for Supportive Care in Cancer) and CISNE (Clinical
Index of Stable Febrile Neutropenia Score) scores identified the groups at risk.
The presence of one or more signs of severe sepsis marks the absolute urgency and the
need for a quick referral to an intensive care unit. Outpatient management is preferred only if
the clinical evaluation excludes an infective calling point and eliminates signs of severe
metabolic disorders with a MASCC score ≥ 21 and a CISNE score of 1 or 2.
93
ﻣﻠﺨﺺ
ﯾﺼﯿﺐ ﻣﺮض ﻗﻠﺔ اﻟﻌﺪﻻت ﻣﺮﺿﻰ اﻟﺴﺮطﺎن اﻟﺬﯾﻦ ﯾﺘﻠﻘﻮن اﻟﻌﻼج اﻟﻜﯿﻤﯿﺎﺋﻲ او ﻏﯿﺮه ﻣﻦ اﻟﻌﻼﺟﺎت اﻟﺘﻲ ﯾﻤﻜﻦ ان
ﺗﺆدي ﻣﺒﺎﺷﺮة ﻻﻧﺨﻔﺎض ﻣﺆﻗﺖ ﻓﻲ إﻋﺪاد ﺧﻼﯾﺎ اﻟﺪم اﻟﺒﯿﻀﺎء .ﺗﻤﺜﻞ ﻣﺪة ودرﺟﺔ ﻗﻠﺔ اﻟﻌﺪﻻت ﻋﻮاﻣﻞ اﻟﺨﻄﺮ اﻟﺮﺋﯿﺴﯿﺔ ﻟﺤﺪوث
اﻟﻌﺪوى.
ﯾﮭﺪف ھﺬا اﻟﻌﻤﻞ إﻟﻰ وﺻﻒ اﻟﻌﻮاﻣﻞ اﻟﻤﻤﺮﺿﺔ اﻟﻤﺴﺆوﻟﺔ ﻋﻦ اﻟﻌﺪوى ﻓﻲ ﺣﺎﻟﺔ ﻗﻠﺔ اﻟﻌﺪﻻت ،وﻣﻈﺎھﺮ ﺗﻄﻮرھﺎ
وﺗﺸﺨﯿﺼﮭﺎ اﻟﺒﯿﻮﻟﻮﺟﻲ ﻣﻦ أﺟﻞ ﺗﻄﻮﯾﺮ اﺳﺘﺮاﺗﯿﺠﯿﺔ ﻋﻼﺟﯿﺔ ﺑﻨﺎء ﻋﻠﻰ أﺣﺪث اﻟﻤﺴﺘﺠﺪات.
ﯾﻌﺎﻧﻲ اﻟﻤﺮﺿﻰ ذووا ﻋﺪد ﻋﺪﻻت ﻣﻨﺨﻔﺾ ﻣﻦ ارﺗﻔﺎع ﺧﻄﺮ اﻟﻌﺪوى ،اﻟﺬي ﯾﺤﺪد اﻧﻄﻼﻗﺎ ﻣﻦ ﻣﺆﺷﺮﯾﻦ اﺣﺪھﻤﺎ ل
)اﻟﺮاﺑﻄﺔ ﻣﺘﻌﺪدة اﻟﺠﻨﺴﯿﺎت ﻟﻠﺮﻋﺎﯾﺔ اﻟﺪاﻋﻤﺔ ﻟﻠﺴﺮطﺎن ( MASCCو اﻻﺧﺮ )اﻟﻤﺆﺷﺮ اﻟﺴﺮﯾﺮي ﻟﻨﻘﺺ اﻟﻌﺪﻻت
اﻟﻤﺴﺘﻘﺮ.(CISNE
ﺗﻌﺪ اﻟﺤﻤﻰ اﻟﻌﺮض اﻟﺮﺋﯿﺴﻲ ﻟﻠﻌﺪوى ﻋﻨﺪ ھﺆﻻء اﻟﻤﺮﺿﻰ .إن وﺟﻮد ﻋﻼﻣﺔ واﺣﺪة أو أﻛﺜﺮ ﻣﻦ اﻹﻧﺘﺎن اﻟﺸﺪﯾﺪ ﯾﻌﺪ
ﺣﺎﻟﺔ طﻮارئ اﻟﺘﻲ ﺗﺴﺘﻮﺟﺐ إﺣﺎﻟﺔ ﺳﺮﯾﻌﺔ ﻋﻠﻰ وﺣﺪة اﻟﻌﻨﺎﯾﺔ اﻟﻤﺮﻛﺰة .وﯾﻔﻀﻞ إدارة اﻟﻌﯿﺎدات اﻟﺨﺎرﺟﯿﺔ ﻓﻘﻂ إذا ﻟﻢ ﯾﻈﮭﺮ
اﻟﺘﻘﯿﯿﻢ اﻟﺴﺮﯾﺮي ﻣﺼﺪر اﻟﻌﺪوى وﻋﻼﻣﺎت ﻻﺿﻄﺮاب اﻟﺘﻤﺜﯿﻞ اﻟﻐﺬاﺋﻲ اﻟﺤﺎد و ) CISNEﯾﺴﺎوي 1او (2و إذا ﻛﺎن اﻟﻤﺆﺷﺮ
) .(MASCC ≥21
ﯾﻮﺻﻰ ﺑﺎﻟﻤﻌﺎﻟﺠﺔ أﺣﺎدﯾﺔ اﻟﺪواء ﺑﺎﻟﻤﻀﺎد اﻟﺤﯿﻮي )ﺑﯿﺘﺎﻻﻛﺘﺎﻣﯿﻦ( ذو اﻟﻄﯿﻒ اﻟﻮاﺳﻊ ﺑﻤﺠﺮد اﻻﺷﺘﺒﺎه ﻓﻲ اﻹﺻﺎﺑﺔ ﺑﺤﻤﻰ
ﻧﻘﺺ اﻟﻌﺪﻻت ،ﺑﺎﻋﺘﺒﺎرھﺎ ﺣﺎﻟﺔ طﻮارئ ﻋﻼﺟﯿﺔ ،ﻣﻊ إﺿﺎﻓﺔ ﻣﻀﺎدات ﺣﯿﻮﯾﺔ أﺧﺮى ﻓﻲ ﺣﺎﻟﺔ ظﮭﻮر ﻣﻀﺎﻋﻔﺎت او ﺑﻜﺘﯿﺮﯾﺎ
ﻣﻘﺎوﻣﺔ .ﻛﻤﺎ ﯾﻨﺒﻐﻲ اﺗﺨﺎذ ﺗﺪاﺑﯿﺮ وﻗﺎﺋﯿﺔ وﻓﻘﺎ ﻟﻠﺒﺮوﺗﻮﻛﻮل اﻟﻤﺆﺳﺴﻲ.
94
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113
Serment d'Hippocrate
Au moment d'être admis à devenir membre de la profession médicale, je
m'engage solennellement à consacrer ma vie au service de l'humanité.
Je traiterai mes maîtres avec le respect et la reconnaissance qui leur sont
dus.
Je maintiendrai par tous les moyens en mon pouvoir l'honneur et les nobles
traditions de la profession médicale.
ﰲ ﻫﺬﻩ ﺍﻟﻠﺤﻈﺔ ﺍﻟﱵ ﻳﺘﻢ ﻓﻴﻬﺎ ﻗﺒﻮﱄ ﻋﻀﻮﺓ ﰲ ﺍﳌﻬﻨﺔ ﺍﻟﻄﺒﻴﺔ ﺃﺗﻌﻬﺪ ﻋﻼﻧﻴﺔ:
ﻭﺃﻥ ﺃﻣﺎﺭﺱ ﻣﻬﻨﱵ ﺑﻮﺍﺯﻉ ﻣﻦ ﺿﻤﲑﻱ ﻭﺷﺮﰲ ﺟﺎﻋﻠﺔ ﺻﺤﺔ ﻣﺮﻳﻀﻲ ﻫﺪﰲ ﺍﻷﻭﻝ.
ﻭﺃﻥ ﺃﺣﺎﻓﻆ ﺑﻜﻞ ﻣﺎ ﻟﺪﻱ ﻣﻦ ﻭﺳﺎﺋﻞ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﺸﺮﻑ ﻭﺍﻟﺘﻘﺎﻟﻴﺪ ﺍﻟﻨﺒﻴﻠﺔ ﳌﻬﻨﺔ ﺍﻟﻄﺐ.
ﻭﺃﻥ ﺃﻗﻮﻡ ﺑﻮﺍﺟﱯ ﳓﻮ ﻣﺮﺿﺎﻱ ﺑﺪﻭﻥ ﺃﻱ ﺍﻋﺘﺒﺎﺭ ﺩﻳﲏ ﺃﻭ ﻭﻃﲏ ﺃﻭ ﻋﺮﻗﻲ ﺃﻭ ﺳﻴﺎﺳﻲ ﺃﻭ ﺍﺟﺘﻤﺎﻋﻲ.
ﻭﺃﻥ ﺃﺣﺎﻓﻆ ﺑﻜﻞ ﺣﺰﻡ ﻋﻠﻰ ﺍﺣﱰﺍﻡ ﺍﳊﻴﺎﺓ ﺍﻹﻧﺴﺎﻧﻴﺔ ﻣﻨﺬ ﻧﺸﺄﲥﺎ.
ﻭﺃﻥ ﻻ ﺃﺳﺘﻌﻤﻞ ﻣﻌﻠﻮﻣﺎﺗﻲ ﺍﻟﻄﺒﻴﺔ ﺑﻄﺮﻳﻖ ﻳﻀﺮ ﲝﻘﻮﻕ ﺍﻹﻧﺴﺎﻥ ﻣﻬﻤﺎ ﻻﻗﻴﺖ ﻣﻦ ﲥﺪﻳﺪ.