Myco Algo Viro
Myco Algo Viro
Myco Algo Viro
Polycopié du cours
Chapitre 1 : Mycologie
1. Définition ………………………………………………………………………………. 1
2. Caractéristiques générales des champignons ……………………………………….. 1
2.1. Composition chimique et structure cellulaire ………………………………… 1
2.2. Croissance et reproduction …………………………………………………… 2
2.2.1. La croissance du thalle ……………………………………………… 2
2.2.2. La reproduction asexuée ……………………………………………. 3
2.2.3. La reproduction sexuée …………………………………………….. 4
2.3. Culture au laboratoire et à grande échelle ……………………………………. 5
2.3.1. La culture au laboratoire ……………………………………………. 5
2.3.2. La culture à grande échelle …………………………………………. 6
3. Classification des champignons ………………………………………………………. 8
3.1. Les levures ……………………………………………………………………. 8
3.2. Les Chytridomycètes …………………………………………………………. 8
3.3. Les Oomycètes ……………………………………………………………….. 9
3.4. Les Ascomycètes ……………………………………………………………... 10
3.5. Les Basidiomycètes …………………………………………………………... 11
3.6. Les Zygomycètes ……………………………………………………………... 13
3.7. Les Deutéromycètes ………………………………………………………….. 15
3.8. Les Mycorhizes ………………………………………………………………. 16
4. Intérêt de l'utilisation des champignons dans l'alimentation, l'agriculture et la
santé publique ……………………………………………………………………………. 18
4.1. Utilisation des mycètes en agro-alimentaire ………………………………….. 19
4.1.1. Utilisation des moisissures ………………………………………..… 19
4.1.1.1. Les principales phases de la croissance des moisissures …... 19
4.1.1.2. Exemples de cultures sur milieux solides et liquides ……… 20
4.1.1.3. Développement et différenciation ………………………..... 22
4.1.1.4. Production des métabolites primaires et secondaires ……… 23
4.1.1.5. Utilisation dans l'élaboration des produits laitiers …………. 24
4.1.1.6. Les champignons comestibles ……………………………... 25
4.1.2. Utilisation des levures ………………………………………………. 27
4.1.2.1. Fermentation panaire ……………………………………….. 28
4.1.2.2. Production de bière …………………………………………. 28
4.2. Utilisation des mycètes en industrie pharmaceutique : Champignons
producteurs de métabolites : vitamines, antibiotiques et enzymes ………………... 29
4.2.1. Origine ……………………………………………………………… 29
4.2.2. Isolement ……………………………………………………………. 30
4.2.3. Extraction et purification …………………………………………… 30
4.2.4. Applications et utilisations thérapeutiques …………………………. 31
5. Aspects pathologiques ………………………………………………………………… 32
5.1. Chez l'homme et l'animal ……………………………………………………... 32
5.1.1. Les candidoses ……………………………………………………… 32
5.1.2. Les dermatophytoses ……………………………………………….. 33
5.2. Chez le végétal ……………………………………………………………….. 34
5.2.1. Les champignons de stockage ……………………………………… 34
5.2.2. Les mycotoxines ……………………………………………………. 36
Chapitre 2 : Algologie
1. Définition et caractéristiques générales des algues ………………………………….. 38
2. Structure et morphologie des algues …………………………………………………. 38
2.2. Structure des algues …………………………………………………………... 38
2.3. Morphologie des algues ………………………………………………………. 40
3. Cycles de reproduction ……………………………………………………………….. 42
4. Taxonomie des algues …………………………………………………………………. 46
4.1. Les Chlorophytes ……………………………………………………………... 46
4.2. Les Phaeophytes ……………………………………………………………… 47
4.3. Les Rhodophytes ……………………………………………………………... 48
4.4. Les Bacillariophytes ………………………………………………………….. 49
4.5. Les Dinoflagellates …………………………………………………………… 50
5. Importances des algues ……………………………………………………………….. 51
6. Effets délétères des algues ……………………………………………………………. 53
Chapitre 3 : Virologie
1. Introduction …………………………………………………………………………… 55
2. Définition des virus et des virions ……………………………………………………. 55
3. Propriétés générales des virus ………………………………………………………... 55
4. Structure des virus et des bactériophages …………………………………………… 56
4.1. Structure des virus ……………………………………………………………. 56
4.2. Structure des bactériophages …………………………………………………. 57
5. La systématique virale ………………………………………………………………... 58
6. Les génomes viraux …………………………………………………………………… 60
7. La réplication virale …………………………………………………………………... 61
7.1. Attachement …………………………………………………………………... 61
7.2. Pénétration ……………………………………………………………………. 61
7.3. Décapsidation ………………………………………………………………… 61
7.4. Réplication ……………………………………………………………………. 62
7.5. Assemblage et maturation ……………………………….……………………. 63
7.6. Libération ……………………………………………………………………... 63
8. Les virus des plantes et les virus des animaux ………………………………………. 63
8.1. Les virus des plantes ………………………………………………………….. 63
8.2. Les virus des animaux ………………………………………………………... 64
9. Les infections latentes et cytocides …………………………………………………… 65
9.1. Les infections latentes ………………………………………………………… 65
9.2. Les infections cytocides ………………………………………………………. 65
10. La restriction virale ………………………………………………………………….. 66
Références ………………………………………………………………………………... 67
Chapitre 1 : Mycologie
Les mycètes (champignons) sont des organismes eucaryotes, hétérotrophes ayant une paroi
polysaccharidique. Ils ont une structure végétale, mais à l’inverse des autres végétaux, ils sont
dépourvus de pigments photosynthétiques. Ce sont donc des organismes non
photosynthétiques. Les champignons sont des thallophytes qui peuvent être sous forme
unicellulaire (levures), mycélienne (moisissures) ou à structure plus développée (ex :
champignons champêtres, plasmodes) (Ozenda 2006).
1
Les protéines de la paroi sont pour la majorité associées au mannose, elles sont dites
mannoprotéines. En plus de ces molécules, la paroi renferme des glycosylphosphatidylinositol
protéines et des protéines hydrophobines. Ces dernières confèrent aux espèces un caractère
hydrophobe ; elles sont présentes seulement chez les mycètes filamenteux. La paroi contient
aussi des protéines, principalement les chitine synthases et les glucanes synthases. Des
protéines ancrées à la membrane cytoplasmique et à la paroi sont aussi observées mais ont des
rôles encore indéfinis. Quelques lipides sont aussi présents (Nasraoui 2015).
* Les levures : Leur paroi représente 30 % du poids sec de la cellule. La principale différence
avec les moisissures, est que la chitine n’est pas le composé majoritaire de la paroi des
levures, elle représente seulement 1 à 6 % de la masse pariétale.
La paroi des levures contient plutôt une forme désacétylée de la chitine qui est formée par une
chitine désacétylase. En plus de ces deux polysaccharides, la paroi contient des â-glucanes et
des mannanes. Les protéines représentent de 6 à 25% de la paroi. Ce sont majoritairement des
mannoprétines et des enzymes (N-acétylglucosamidase, la phosphatase acide, la protéinase, la
glucanase et la chitinase). Les lipides sont aussi présents et participent à la rigidité de la paroi
(Chaffin et al. 1998 ; Ruiz-Herrera et al. 2006).
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- Les blastospores : formées par bourgeonnement du thalle. Ex : Blastomyces.
- Les chlamydospores : sont des cellules de résistance, formées quand les conditions sont
défavorables. Elles ont un contenu lipidique dense et une paroi épaisse. Les chlamydospores
peuvent être intercalaires ou terminales. Ex : Fusarium, Candida.
- Les dictyospores : formées par plusieurs divisions successives d’un élément préexistant. Ex :
Alternaria (Bennett et Ciegler 1983; Botton et al. 1990).
1.2.3. La reproduction sexuée : Elle joue un rôle très important dans la classification des
champignons. Quatre types de cellules de reproduction sexuée sont connus (Figure 4) :
- Les ascospores : Elles sont formées dans des structures spécialisées dites « asques ». Une
fois mâtures, les ascospores se placent à l’extrémité des asques et sont libérées à l’extérieur
par contraction de ces derniers. Ce mode de reproduction est caractéristique des Ascomycètes.
- Les basidiospores : Ce sont des cellules formées à l’extérieur des « basides » et portées par
des filaments fins dits « stérigmates ». Après maturité, les stérigmates se brisent (par la pluie,
le gel, le vent, le poids des spores, etc.) et libèrent les basidiospores. Ces cellules sont
caractéristiques des Basidiomycètes.
- Les oospores : Elles sont formées chez les thalles plasmodiaux par la fusion de deux
sporocystes de sexes opposés (l’oogone et le spermatocyste). La fécondation se fait à
l’intérieur de l’oospore. Cette forme de reproduction est rencontrée chez les Oomycètes.
- Les zygospores : Elles sont formées aussi par la fusion de deux sporocystes de sexes
opposés. Elles sont rencontrées chez les moisissures à thalle siphonné : les Zygomycètes. Les
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zygospores sont portées par des sporophores qui se différencient en « suspenseurs ». Comme
pour l’oospore, la fusion se fait à l’intérieur (Ripert 2013).
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Exemples : Si l’objectif est d’étudier l’aspect microscopique des mycéliums et des colonies, la
culture est effectuée sur des géloses en boites de Pétri. Si l’objectif est la conservation des
mycètes pendant un certain temps, il est préférable de réaliser une culture en gélose inclinée
(en tubes).
* Les milieux de culture : Les milieux utilisés en mycologie sont nombreux, parmi eux : le
Sabouraud, l’Extrait de Malt, le Potatose Dextrose Agar (gélose dextrosée à la pomme de
terre), le Czapek Yeast Agar, etc. Ces milieux permettent la croissance des champignons et
inhibent les autres microorganismes, notamment les bactéries. Ces milieux sont qualifiés de
« milieux de routine » ou « milieux usuels ».
Afin de permettre la croissance d’un groupe, une famille ou un genre de mycètes en
particulier, des « milieux spécifiques » sont utilisés. Ils sont constitués d’un milieu de routine
auquel un inhibiteur de croissance est ajouté. Ex : le Sabouraud au chloramphénicol et à la
gentamicine, le Milieu d’Eggins et Pugh, le Malt Yeast 20, etc. Ces milieux permettent de
viser les champignons auxquels ils sont spécifiques et d’accentuer l’inhibition des bactéries
(Botton et al. 1990 ; Ripert 2013).
* La température : La température de croissance des mycètes varie entre 25 et 35°C. En
général, 25°C est une température idéale pour le développement des moisissures et 30 à 37°C
est l’intervalle adéquat pour la croissance des levures (les levures pathogènes pour l’homme
se cultivent préférablement à 37°C).
* Le pH : Les mycètes croissent dans des pH variant entre 4,5 et 8,0, mais la majorité des
espèces préfère un pH légèrement acide, entre 5,5 et 6,5.
* l’oxygène : Les mycètes sont aérobies facultatifs et ce même si plusieurs d’entre eux
fermentent les glucides. Néanmoins, quelques espèces sont anaérobies et colonisent des
habitats particuliers comme le rumen des animaux (Botton et al. 1990 ; Ripert 2013).
* La lumière : Elle n’est pas indispensable pour la croissance végétative des champignons.
Cependant, la lumière peut jouer un rôle sur la sporulation : elle favorise la sporogénèse chez
certaines espèces (Botton et al. 1990).
1.3.2. La culture à grande échelle : Elle s’effectue dans des biréacteurs ou biofermenteurs
dont les types varient selon :
- La souche productrice (levure ou moisissure, à croissance rapide ou lente, exigeante ou non,
etc.)
- Le milieu utilisé (liquide ou solide, renouvelé ou non, etc.)
- Le produit recherché (constitutif des cellules ou excrété dans le milieu, primaire ou
secondaire, etc.)
- Le coût économique.
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- La « culture en batch » ou « culture discontinue » : Elle nécessite des bioréacteurs munis des
systèmes de mesure et de réglage des paramètres de culture. Une fois que le milieu et
conditions physicochimiques deviennent défavorables (ex : épuisement des substrats, acidité),
la croissance des microorganismes s’arrête (Figure 5).
- La « culture en milieu renouvelé » ou « la culture continue » : En plus de la mesure et du
réglage des paramètres de culture, le bioréacteur doit permettre le renouvellement du milieu
de culture et de la souche si nécessaire. Ce type de montage permet de prolonger le temps de
culture. Il est souvent utilisé pour les productions industrielles (Hochfeld 2006).
La souche utilisée doit être parfaitement pure (purifiée avec des repiquages successifs ou
utiliser des souches de référence). La culture dans les bioréacteurs se fait en utilisant des
milieux solides, des milieux liquides stationnaires, des milieux liquides agités ou des gels de
culture (culture immobilisée).
Afin d’éviter les contaminations, le bioréacteur doit être nettoyé et stérilisé avant l’utilisation.
Pour les grands formats, le montage s’effectue in situ dans des conditions aseptiques (Botton
et al. 1990).
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2. Classification des champignons
La classification des champignons est basée principalement sur le type du thalle, le type de
reproduction (sexuée et asexuée), l’écologie et la constitution cellulaires.
Six divisions sont connues chez les mycètes : Les Chytridiomycètes, les Oomycètes, les
Ascomycètes, les Basidiomycètes, les Zygomycètes et les Deutéromycètes. Cette
classification englobe les thalles unicellulaires (levures), les thalles filamenteux (moisissures),
les thalles développés (champignons champêtres) et les thalles primitifs (plasmodes).
Beaucoup de champignons appartiennent aux Mycorhizes. Ces derniers sont très diversifiés
mais ont en commun le même mode de vie.
2.1. Les levures : Les levures sont des mycètes à thalle unicellulaire. La majorité d’entre elles
effectuent une reproduction sexuée par formation d’asques contenant des ascospores. Elles
appartiennent alors aux Ascomycètes. Ex : Saccharomyces, Candida (Figure 6).
Par contre les levures incapables de réaliser la reproduction sexuée, se multiplient toujours par
mitose des noyaux (bourgeonnement). Elles appartiennent alors à la classe des champignons
imparfaits, dits Deutéromycètes (Eichhorn et al. 2014).
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La reproduction sexuée des Chytridiomycètes s’effectue avec des cellules sexuées
monoflagellées dites « zoïdes » ou « zoospores sexuées ». La germination de ces cellules
donne des thalles avec des « gamétanges » ou « sporanges sexués » qui produisent à leur tour
des zoïdes mâles ou femelles. En fusionnant, ces derniers forment des zygotes diploïdes
biflagellés (Figure 7).
Le passage à la phase asexuée se fait par des mitoses successives du zygote produisant une
multitude de zoospores monoflagellées asexuées. La germination qui s’en suit donne de
nouveaux thalles diploïdes munis de sporanges asexués qui forment les zoospores.
Le retour vers la phase sexuée s’effectue par une mitose des noyaux des sporanges formant
des zoïdes flagellés et le cycle recommence.
Comme exemple des genres appartenant aux Chytridiomycètes, nous avons Chytridium,
Monoblepharis et Allomyces. Ce dernier étant connu pour sa production d’une phéromone dite
sirénine (Khulbe 2001 ; Gupta 2004 ; Bouchet et al. 2005).
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Les Oomycètes comprennent les Saprolégniales qui vivent dans les eaux douces (Ex :
Saprolegnia, Achlya) et les Péronosporales, parasites des plantes qui causent les mildious et
les rouilles blanches (Ex : Peronospora, Plasmopara, Pythium) (Gupta 2004 ; Bouchet et al.
2005).
10
Figure 9 : Cycle de reproduction des Ascomycètes (Savana et al. 2013).
11
basidiospores sont dites spores « externes ». La figure 11 montre le cycle de reproduction des
Basidiomycètes.
Les basides sont rassemblées dans une structure dite « basidiocarpe » et communément
appelée « chapeau ». La surface interne du basidiocarpe est dite « hyménium », elle est
formée de fines lamelles portant les basides. Le basidiocarpe est porté par le « carpophore »
ou « basidiocarpophore », communément appelé « pied ». Ce dernier se termine par une partie
végétative souterraine formée de rhizoïdes et de filaments septés (Figure 12) (Botton et al.
1990 ; Roland et al. 2008).
12
Figure 12 : Morphologie d’un Basidiomycète (Deconchat et Polèse 2002).
13
Figure 13 : La reproduction sexuée des Zygomycètes (Savana et al. 2013).
La division des Zygomycota comprend une classe importante, celle des Zycomycotina et une
seconde classe : les Trichomycotina.
Lors de la reproduction asexuée, les spores sont formées de deux manières différentes
permettant de diviser la classe des Zycomycotina en deux ordres importants :
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* Les Mucorales : Ils produisent des spores immobiles à l’intérieur des sporocystes, ces
spores « internes » sont qualifiées de « sporocystospores ». Les Mucorales sont
principalement rencontrés sur les aliments détériorés. Les genres représentant sont Mucor,
Rhizopus et Alternaria (Ozenda 2006 ; Eichhorn et al. 2014).
* Les Entomophthorales : Ils produisent des spores « exogènes ». En effet, une fois mâtures,
ces cellules sont projetées à l’extérieur du sporocyste. Les Entomophthorales sont pour la
majorité des parasites d’insectes utilisés dans la lutte biologique (Figure 15). Quelques
espèces seulement sont saprophytes. Ex : Entomophthora, Entomophaga, Pandora (Ben
Fekih et al. 2013 ; Manfrino et al. 2016).
Figure 15 : Exemples de l’activité insecticide des Entomophthorales (Ben Fekih et al. 2013).
A : Photo d’un puceron des céréales tué par Entomophthora planchoniana. B : Photo d’un puceron
vert tué par Pandora neoaphidis.
15
Figure 16 : Schémas de quelques Deutéromycètes (Akroum 2015).
16
organique nécessaire à sa croissance et son développement. D’un autre côté, le mycète offre à
la plante les avantages suivants :
- Il enrichit sa nutrition minérale en lui fournissant les minéraux absorbés du sol, notamment
l’azote et le phosphore
- Il protège la plante contre la toxicité des polluants, notamment les métaux lourds (ex :
plomb, cadmium, nickel, mercure) et les substances radioactives (ex : le césium radioactif)
- En protégeant la plante contre les polluants, il favorise l’absorption de l’eau et des éléments
nutritifs par les racines
- Il protège les racines contre les infections microbiennes en produisant des substances de
défense comme les antibiotiques et les mycotoxines
- Il favorise la croissance des plantes par l’élaboration des phytohormones (ex : l’auxine, les
gibbérellines, la cytokynine) (Egli et Brunner 2002).
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* Les Ectomycorhizes ou Mycorhizes Ectotrophes : Ces champignons ont une dominance
mycélienne qui croît à l’extérieur des cellules de la plante. Les filaments s’infiltrent et
entourent ces cellules formant un manchon à l’extérieur sans y pénétrer. Seuls quelques
filaments pénètrent les racines (Figure 18). Ex : Les Morilles, les Truffes, les Chanterelles, les
Bolets. Les plantes qui vivent en symbiose avec les Ectomycorhizes sont les Angiospermes et
les Gymnospermes (Egli et Brunner 2002 ; Garbaye 2013).
* Les Endomycorhizes ou Mycorhizes Endotrophes : Ils ont une dominance mycélienne qui
croît à l’intérieur des racines. En effet, ces champignons ont la particularité de croître à
l’intérieur des cellules de la plante ; seuls quelques filaments mycéliens restent à la surface
(Figure 19). Ex : Les Zygomycètes, comme Glomus fasciculatum. Pratiquement toutes les
plates peuvent vivre en symbiose avec les Endomycorhizes (Garbaye 2013).
Néanmoins, la culture solide est rarement utilisée de nos jours pour les productions
industrielles car elle cause beaucoup d’inconvénients, notamment :
- L’impossibilité d’homogénéiser les nutriments
- La difficulté de faire un suivi et un maintien des conditions physicochimiques
- Certaines moisissures collent fortement au milieu de culture, ce qui complique l'estimation
de la biomasse.
20
Ces inconvénients sont majeurs, car ils rendent impossibles la réalisation d’une culture
continue en renouvelant le milieu et en maintenant les conditions physicochimiques fixes. La
culture sur milieu solide est principalement utilisée pour les cultures en batch. Les phases de
croissances visées étant la trophophase et l’idiophase (Figure 21). Si la culture n’est pas
arrêtée après l’idiophase, s’en suit alors la phase de déclin (Durand 1998 ; Pandey 2004 ;
Krishna 2005).
Ceci dit, ces problèmes peuvent être maitrisés en utilisant des bioréacteurs appropriés.
Le milieu liquide est généralement utilisé pour stabiliser les phases de croissance depuis le
début de la culture, permettant ainsi une optimisation de la productivité. Selon les objectifs, la
culture peut être stabilisée en phase trophique (Figure 22) ou en idiophase (Figure 23) (Botton
et al. 1990 ; Durand 1998 ; Raimbault 1998).
21
Figure 22 : Stabilisation de la Figure 23 : Stabilisation de
trophophase. l’idiophase.
22
les phytoparasites (ex : Phytophtora), les rhizomorphes qui sont à la fois des formes de
résistance et de propagation (ex : Armillaria), etc.
Aussi, selon les conditions de culture, certaines moisissures peuvent transformer leur
mycélium en levures (par fragmentation). Les espèces concernées peuvent donc apparaitre
sous forme unicellulaire ou pluricellulaire. Comme Beauveria bassiana et Verticillium lecanii
qui sont utilisées grâce à cette propriété pour la production commerciales des insecticides
biologiques (Botton et al. 1990).
23
Les moisissures peuvent se développer sur des milieux contenant au moins 12 % d’eau et avec
une humidité relative située entre 30 % et 60 %, cette dernière étant directement liée à la
pression osmotique. L’agitation du milieu, quand elle est présente, doit être faible ou modérée
afin de préserver les structures mycéliennes (Botton et al. 1990 ; Durand 1998 ; Raimbault
1998 ; Krishna 2005 ; Couto et Sanroman 2006).
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* Geotrichum candidum : Elle a une croissance rapide et une couleur blanche. L’optimum de
croissance est obtenu à 23°C et à pH = 5,5. Cette espèce est très sensible au sel. Selon les
conditions d’affinage, la moisissure peut être sous forme mycélienne ou lévuroïde.
Geotrichum candidum est utilisée pour la production des fromages à pâte pressée ou en
association avec Penicillium camemberti pour la production du camembert, donnant ainsi un
feutrage aplati et une faible amertume (en diminuant l’activité protéolytique) (Botton et al.
1990 ; Bourgeois et al. 1996 ; Pradal 2012).
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Agaricus : (les Psalliotes)
Les espèces de ce genre sont très proches morphologiquement. Elles sont toutes comestibles
et savoureuses, sauf Agaricus xanthodermus qui est toxique. Le genre Agaricus appartient aux
Basidiomycètes. Il a un chapeau qui est généralement blanc et charnu ; à l’état jeune, il est
attaché au pied par un voile, puis se détache une fois le champignon adulte. Les lamelles sont
roses au départ, puis deviennent brun-noir ou noires.
Agaricus bisporus (le champignon de Paris) : Cette espèce apparait au printemps, en été et en
automne. Elle a un basidiocarpe (chapeau) de 5 à 10 cm de diamètre. Au début (à l’état
jeune), il est globuleux, puis devient hémisphérique et enfin aplati (à l’état adulte). Il a une
couleur allant du blanc à brun clair. Les extrémités du chapeau peuvent être reliées à des
parties restantes du voile. L’hyménium est formé de fines lamelles roses qui deviennent
brunes ou noires. Le basidiocarpe est court et épais à la base. Il est de couleur blanche et a un
anneau bien marqué (Figure 26) (Gerhardt 2008).
26
Morchella : (les Morilles)
Ces champignons sont généralement printaniers. Ils appartiennent aux Ascomycètes et se
caractérisent par un ascocarpe crevassé. La consommation crue des Morilles peut être toxique,
il est donc conseillé de les utiliser sous forme cuite.
Morchella esculenta : Elle a un ascocarpe plutôt arrondi, de couleur beige ou marron. Il est
surmonté de côtes qui sont généralement de couleur claire. Le carpophore est blanc, renflé à la
base et a une taille pratiquement égale à celle du chapeau (Figure 28) (Gerhardt 2008).
27
Comme exemples, nous nous intéressons à deux utilisations fondamentales de Saccharomyces
cerevisiae. La première pour produire le pain et la deuxième pour produire une boisson
alcoolisée (la bière).
L’utilisation de cette espèce est basée sur sa capacité à produire l’éthanol et le CO2 à partir du
glucose. L’éthanol servant à alcooliser les boissons et le CO2 à gonfler les pâtes (Bourgeois et
al. 1996 ; Zebre et al. 2011).
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3.2. Utilisation des mycètes en industrie pharmaceutique : Champignons producteurs de
métabolites : vitamines, antibiotiques et enzymes
3.2.1. Origine
Les mycètes utilisés en industrie pharmaceutique ont plusieurs origines. Les espèces sont
généralement isolées à partir de leurs habitats naturels (sol, air, plantes, etc.). Les sources les
plus importantes étant le sol et les plantes où elles vivent en saprophytes, symbiotes ou
parasites. Mais, d’autres sources peuvent être aussi exploitées pour la recherche des
moisissures et des levures, comme les aliments biodétériorés, les textiles endommagés, les
céréales, les patients atteints de mycoses, etc.
Ceci dit, les mycètes sont aussi commercialisés sous forme de souches pures. Ils nécessitent
alors une simple revivification avant l’utilisation (Botton et al. 1990 ; Krishna 2005 ; Reboux
et al. 2010).
Une même espèce peut être utilisée pour plusieurs productions. En effet, selon la constitution
du milieu et les conditions de culture, un champignon peut être orienté vers la production des
acides organiques, des vitamines, des antibiotiques, etc. Le tableau 2 cite quelques produits à
intérêts pharmaceutiques et les microorganismes producteurs.
Tableau 2 : Principaux produits à intérêts pharmaceutiques et leur origine (Botton et al.
1990 ; Krishna 2005).
Produit Microorganismes producteurs
Acide citrique Aspergillus niger, Aspergillus kawachi, Aspergillus awamori
Acide fumarique Rhizopus nigricans
Acide glucanique Aspergillus niger
Acide fusidique Fusidium coccineum
Riboflavine Eremothecium ashbyii, Ashbya gossypii
Vitamine D Aspergillus fumigatus, Saccharomyces cerevisiae
Provitamine A (Béta- Blakesleea trispora
carotène)
Provitamine D (ergostérol) Aspergillus fumigatus
Glucose oxydase Aspergillus niger, Penicillium notatum, Penicillium
chrysogenum, Penicillium purpurogenum
Alpha amylase Aspergillus niger, Penicillium expansum, Paecilomyces
subglobosum
Invertase Saccharomyces cerevisiae, Kluyveromyces lactis, Aspergillus
usamii
Lactase Kluyveromyces lactis, Kluyveromyces fragilis
Pénicillines Penicillium chrysogenum, Aspergillus sp, Penicllium sp.
Céphalosporines Cephalosporium acremonium, Emericellopsis sp.,
Paecilomyces sp.
Acide aspergillique Aspergillus flavus
29
3.2.2. Isolement
Les conditions et les techniques d’isolement doivent être judicieusement choisies pour
favoriser la viabilité des microorganismes. Pour les espèces difficiles à cultiver, notamment
les exigeantes ou les non encore identifiées, il est important de reproduire au mieux les
paramètres de culture de l’habitat naturel (température, pH, aération, anaérobiose, minéraux,
source de carbones et d’azotes, etc.). Exemples : Pour les champignons isolés d’une source
riche en sel, il faut un milieu osmophile. Pour les espèces isolées des aliments conservés à
froid, la température d’incubation doit être basse. Pour les espèces responsables des infections
humaines, une incubation à 37°C.
Le même raisonnement doit être appliqué pour les mycètes isolés d’un substrat pauvre en eau
(ex : fruits secs, céréales, sol sec), d’un produit riche en sucre (ex : miel, confiture), etc.
Les milieux les plus utilisés pour l’isolement sont les milieux de routine (Sabouraud, Malt
agar, Czapek, etc.). Ils peuvent être additionnés ou modifiés selon les besoins de culture.
La majorité des champignons croît en aérobiose, ne nécessite pas de lumière et supporte une
large gamme de pH (même s’ils préfèrent un milieu légèrement acide). La température
représente le paramètre le plus variable selon les espèces. Beaucoup de mycètes se
développent à une température inferieure ou égale à 25, mais certains peuvent avoir des
exigences particulières. Exemple : Geotrichum candidum a un optimum de croissance à 22°C
et est entièrement inhibé au delà de 23°C. Chaetomium thermophile donne une croissance
optimale entre 45 et 55°C et n’est inhibé qu’au delà de 61°C. Rhizomucor miehei a une
température optimale située entre 35 et 45°C et est inhibé à partir de 57°C.
Après le premier ensemencement, une culture pure est rarement obtenue. La purification
nécessite parfois plusieurs repiquages successifs. Pour un bon résultat, le repiquage doit être
réalisé aux bords du mycélium ou de la colonie : une petite quantité est prélevée avec une
pipette Pasteur ou une anse de platine stérile, sur le côté le plus éloigné du contaminant
(Botton et al. 1990 ; Maheshwari et al. 2000).
31
* Les immunostimulants : Certains champignons champêtres, notamment les Basidiomycètes,
sont cultivés afin d’en extraire des substances immunostimulantes. Exemples : la lentinane
extraite de Lentinus edodes, la krestine et le polysaccharidepeptide (PSP) extraits de Coriolus
versicolor. Le champignon Poria cocos est quant à lui commercialisé sous forme d’extraits
car il produit de nombreuses molécules actives sur le système immunitaire (Piotrowski et al.
2015 ; Lee et al. 2016 ; Zhang et al. 2016).
* Les acides organiques : L’homme est souvent sujet à des carences en acides organiques,
mais ces derniers sont essentiels pour le bon fonctionnement du métabolisme. En produisant
divers types d’acides, les mycètes permettent de combler ces déficits. Le principal acide
commercialisé en industrie pharmaceutique étant l’acide fumarique qui sert à fixer le fer (Das
et al. 2015).
4. Aspects pathologiques
32
* Les candidoses superficielles
Elles touchent principalement les muqueuses (buccale, vaginale et œsophagienne) et la peau.
Elles sont dues à la l’adhérence, la multiplication et la filamentation des levures au niveau des
cellules épithéliales.
Les facteurs qui favorisent ces infections sont l’immunodépression, l’immaturité du système
immunitaire (chez les personnes de moins de 18 et les animaux jeunes) et les traumatismes de
la peau et des muqueuses (ex : brulures ou écorchures de la peau, port de prothèses dentaires
altérant les gencives). La candidose de la peau est aussi observée dans les zones de forte
transpiration (ANOFEL 2012).
* Les candidoses systémiques (candidoses viscérales ou invasives)
Ces infections sont internes et profondes. Elles sont généralement difficiles à guérir car elles
sont diagnostiquées en retard.
Les candidoses systémiques peuvent être causées par le passage de Candida dans le sang
après une infection superficielle, notamment buccale ou œsophagienne. Mais dans la majorité
des cas, elles sont dues à des espèces nosocomiales et sont rencontrées chez les patients post-
chirurgicaux.
Les facteurs à risques sont nombreux, parmi eux : les traitements antibiotiques,
l’immunodépression (ex : HIV, brulés), l’insuffisance rénale et la neutropénie (taux bas dans
le sang des granulocytes et neutrophiles) (ANOFEL 2012).
33
Tableau 3 : Exemples de quelques espèces et leurs origines (ANOFEL 2014).
Espèces anthropophiles
Microsporum M. audouinii var. langeronii
Trichophyton T. tonsurans
T. violaceum
T. soudanense
T. rubrum
T. mentagrophytes var. interdigitale
T. schoenieinii
Epidermophyton E. floccosum
Espèces zoophiles
Microsporum M. canis (chien, chat, etc.)
M. persicolor (rongeurs sauvages)
M. praecox (cheval)
Trichophyton T. mentagrophytes (lapin, hamster, cheval, etc.)
T. erinacei (hérisson)
T. gallinae (volailles)
T. verrucosum (bovins, ovins)
Espèces telluriques
Microsporum M. gypseum
Trichophyton T. mentagrophytes
T. terrestre
T. ajelloi
*Les céréales et leurs dérivés: Les céréales sont d’abord contaminés dans les champs par une
flore fortement cellulolytique, puis lors du stockage apparaissent des moisissures moins
cellulolytiques mais très osmotiques. Parmi elles : Aspergillus candidum, Aspergillus
ochraceus, Aspergillus versicolor, Eurotium amstelodami, Eurotium chevalieri, Eurotium
repens, Penicillium cyclopium, Penicillium glabrum, Penicillium spinulosum et Penicillium
stoloniferum. Ces moisissures éliminent peu à peu les espèces des champs, puis à la fin cèdent
la place à des champignons non cellulolytiques et non osmophiles appartenant aux genres
Mucor, Absidia et Rhizopus (Botton et al. 1990).
* Les œufs : L’humidité des salles de stockages favorise le développent des mycètes sur la
coquille et à l’intérieur de l’œuf. Les Penicillium sont les plus courants dans ce genre
d’altération, notamment Penicillium oxalicum, Penicillium puberulum, Penicillium citrinum,
Penicillium viridicatum et Penicillium cyclopium. D’autres espèces d’Aspergillus,
Cladosporium et Mucor peuvent être aussi présentes (Botton et al. 1990 ; Food and
Agriculture Organization of the United Nations 2003).
* Les produits laitiers : Ces produits forment un nid pour de nombreuses espèces. Des
filaments aériens apparaissent parfois sur les fromages. Ils sont couramment appelés « poils
de chats » et sont causés par Rhizopus stolonifer ou des espèces du genre Mucor (M.
racemosus, M. plumbeus, M. hiemalis, M. fuscus et M. mucedo). Les moisissures peuvent
aussi former des taches foncées sur les fromages, elles sont causées par Penicillium (P.
cyclopium, P. funiculosum, P. glabrum, P. thomii et P. oxalicum). Ces taches sont dites dans
le langage courant « bleu ».
35
Le beurre, quant à lui, peut être contaminé par plus de cinquante espèces appartenant aux
genres Alternaria, Aspergillus, Eurotium, Penicillium, Moniliella, Phialophora, Phoma et
Scopulariopsis.
Afin de minimiser l’altération des produits laitiers, l’ajout du sel et l’acidification ont été
testés, mais ils ont juste changé les espèces courantes par d’autres plus adaptées aux nouvelles
conditions (Botton et al. 1990 ; Jay et al. 2006).
Selon leur composition, les mycotoxines sont des polycétoacides, des terpènes ou des
cyclopeptides. Elles peuvent être azotées ou non azotées. Une intoxication par ces substances
est dite « mycotoxicose », elle peut être grave et entrainer la mort. Les intoxications les plus
répandues se traduisent par une perturbation du système nerveux central, de l’appareil
36
cardiovasculaire et de l’appareil respiration. Néanmoins plusieurs autres mycotoxicoses sont
connues (Tableau 5) (AFSSA 2009).
Mycotoxines Mycotoxicoses
Aflatoxines Cancérogénicité, Hépatotoxicité, Génotoxicité, Immunomodulation.
Ochratoxine A Néphrotoxicité, Génotoxicité, Immunomodulation.
Zéaralénone Infertilité.
Fumonisine B1 Lésion du système nerveux central, Hépatotoxicité, Génotoxicité,
Immunomodulation.
Patuline Neurotoxicité.
Trichothécènes Hématotoxicité, Immunomodulation, Toxicité cutanée.
37
Chapitre 2 : Algologie
39
2.2. Morphologie des algues
Les algues se présentent sous forme de cellules libres, de colonies ou de thalles
pluricellulaires. Selon la morphologie, trois types de thalles sont facilement distingués :
* Les archéthalles : Certaines algues sont sous forme de cellules libres et vivent dissociées les
unes des autres. Elles peuvent être mobiles par des flagelles ou immobiles (Figure 31). Ces
algues sont qualifiées d’« archéthalles unicellulaires ». Ex : Les Euglènes, les Diatomées et
les Dinoflagellés (Ozenda 2006).
D’autres algues unicellulaires ont tendance à s’assembler sous forme de colonies grâce à une
gelée adhésive ou un mucilage (Figure 32). Elles forment alors des structures dites
« archéthalles pluricellulaires ». Ex : Scenedesmus, Pediastrum, Gonium, Volvox (Ozenda
2006).
40
Figure 32 : Exemples de quelques archéthalles (Roland et al. 2008).
* Les nématothalles ou prothalles : Ce sont des algues filamenteuses formées d’une partie
fixatrice et d’une partie libre dans l’eau. Cette dernière croît selon un seul axe et peut être
ramifiée ou non, prostrée ou erectée. Chez les nématothalles, les filaments peuvent être
formés par une ou plusieurs rangées de cellules : « thalles haplostiques » et « thalles
polystiques » respectivement. Toutefois, les prothalles peuvent se limiter à une seule cellule
donnant des « thalles unicellulaires » (Figure 33) (Roland et al. 2008).
41
* Les cladothalles (cladomes) : Ce sont les algues les plus développées. Elles sont munies
d’une partie fixatrice et d’une partie libre. A la différence des nématothalles, la partie libre des
cladothalles à une croissance indéfinie. Elle peut se développer selon un axe principal et des
axes secondaires : « thalle multiaxial », ou selon un seul axe : « thalles uniaxial » (Figures 34
et 35) (Roland et al. 2008).
42
- Des fragments du thalle qui se détachent et donnent de nouveaux individus identiques aux
précédents.
- Des spores flagellées à 2n chromosomes. Elles peuvent être immobiles (aplanospores) ou
mobiles par des flagelles (zoospores ou planospores).
- Des spores produites par bourgeonnement du thalle ou sous formes de propagules (Prescott
et al. 2010).
* La reproduction sexuée : Pour les algues unicellulaires, la reproduction sexuée s’effectue
par méiose donnant des gamètes sexués. Pour les algues pluricellulaires, elle repose sur des
gamétocystes qui produisent des gamètes mâles et femelles. Si les gamétocystes de sexes
opposés appartiennent au même gamétophyte, l’espèce est qualifiée de « monoïque » ou
« bisexuée ». Et s’ils appartiennent à des gamétophytes mâles ou femelles, l’espèce est
qualifiée de « dioïque » ou « monosexuée » (de Reviers 2002 ; Prescott et al. 2010).
Les modes de reproduction sexuée connus chez les algues sont :
- L’isogamie : C’est la fusion entre des gamètes se sexés opposés identiques d’un point de vue
morphologique et physiologique. Ex. Chlamydomonas.
- L’anisogamie : Elle représente la fusion de deux gamètes flagellés différents
morphologiquement et/ou physiologiquement. Ex : Ulva.
- L’oogamie : C’est la fécondation entre un gamète femelle grand, immobile et chargé en
réserves et un gamète mâle flagellé et petit. Ex : Fucus.
- La trichogamie : Se dit quand le gamète femelle reste dans le gamétophyte et forme une
élongation dite « trichogyne ». Le gamète mâle qui est immobile, se colle sur le trichogyne et
est dirigé jusqu’au gamète femelle. Ex : Les Rhodophytes.
- La cystogamie : Elle représente la formation de plusieurs ponts de conjugaison entre les
cellules d’un thalle mâle et les cellules d’un thalle femelle. Ex : Spirogyra.
- L’aplanogamie : Elle s’effectue entre un gamète mâle immobile libéré dans le milieu et un
gamète femelle immobile aussi qui demeure dans le gamétophyte. Le gamète mâle est
surmonté d’une papille à la surface pour faciliter la fécondation. Ex : Porphyra (Roland et al.
2008).
43
Figure 36 : Exemples de deux cycles monogénétiques haplophasiques. (Roland et al. 2008).
44
Figure 38 : Cycle de vie de Fucus (Roland et al. 2008).
* Cycle trigénétique : Ce cycle se caractérise par trois générations. La première est haploïde
(sexuée). Elle est représentée par des gamétophytes qui donnent des gamètes non flagellés
fusionnant par trichogamie. La deuxième génération est celle des carposaprohytes diploïdes
(asexués) issus du zygote. Ces thalles se développent en parasites sur les gamétophytes
femelles et se divisent plusieurs fois pour donner des carpospores ou deutérozygotes. La
troisième génération est représentée par des tétrasporophytes (asexués) issus de la germination
des carpospores (Figure 39). Le cycle trigénétique se caractérise donc par une phase sexuée et
deux phases asexuées (de Reviers 2002 ; Schramma 2014).
45
Figure 39 : Cycle trigénétique d’Antithamnion (Roland et al. 2008).
46
algues sont rencontrées aussi bien dans les eaux douces que dans les eaux marines. Elles sont
autotrophes, hétérotrophes ou mixotrophes. Le cycle de vie des Chlorophytes est le plus
souvent monogénétique haplophasique. Ex : Les Zygophyceae et le genre Spirogyra (Figure
36).
Les algues vertes sont à l’origine de la théorie de l’évolution qui considère qu’elles ont avec
les plantes un ancêtre commun. Cette théorie est basée sur le fait que, parmi tous les
organismes vivants, seules les algues et les plantes sont les seules organismes qui contiennent
de la chlorophylle « b » dans leur plastes (Ozonda 2006 ; Schramma 2014).
Les classes les plus importantes de cette division sont :
* Les Chlorophyceae : Elles contiennent plusieurs ordres dont les Chlamydomonadales,
Chaetopeltidales, Chlorococcales, Chlorosarcinales, Tetrasporales, Ulothricales
et Volvocales.
* Les Zygophyceae : Elles renferment les genres Desmidiales et Zygnematales.
* Les Ulvophyceae : Elles comprennent plusieurs ordres, dont les principaux sont les
Bryopsidales, Cladophorales, Halimedales, Volvales, Ulotrichales, Ulvales
(Figure 40) (Schramma 2014).
Figure 40 : Exemples de quelques algues vertes (Costa 2009 ; Angelidaki et al. 2011).
47
Elles font partie des rares algues qui parviennent à croître dans les eaux les plus froides et
représentent de ce fait une nourriture précieuse pour les espèces qui y vivent (Ozonda 2006).
Les algues brunes sont très utilisées en industrie alimentaire et cosmétologique pour la
production de l’acide alginique (Mc Huch 1987 ; Taylor 2011).
Dans cette division, la classe la plus importante est celle des Pheaophyceae ; elle contient
principalement les ordres : Chordariales, Ectocarpales, Laminariales et Fucales (Figure 41)
(Schramma 2014).
48
Figure 44 : Exemples de quelques algues rouges (Roland et al. 2008 ; Costa 2009).
49
Ces microorganismes ont un rôle écologique très important car ils assurent près d’un quart de
la photosynthèse planétaire et sont considérés, avec les Dinoflagellés, comme étant les plus
grands producteurs primaires. Ils sont rencontrés dans les eaux douces, les océans et les sols
humides (Roland et al. 2008).
Les Bacillariophytes se divisent en trois classes, les Bacillariophyceae, les Fragilariophyceae
et les Coscinodiscophyceae (Round et al. 1990). D’autres classifications considèrent que les
Bacillariophytes contiennent seulement la classe des Bacillariophyceae qui se divisent en
deux ordres : les Bacillariales (Diatomées pennées) et les Biddulphiales (Diatomées
centriques) (Roland et al. 2008).
Figure 45 : Photos d’une Diatomée centrale et d’une Diatomée pennale (Roland et al. 2008).
50
Les Dinoflagellata comprennent une seule classe, celle des Dinophyceae. Cette dernière
contient plusieurs ordres, parmi eux : les Gonyaulacales et les Peridiniales qui regroupent le
plus de fossiles (Fensome et al. 1993).
* La production des agars : Les agars sont extraits de plusieurs espèces, mais surtout de celles
appartenant aux genres Gelidium, Gelidiella et Gracilaria. Ces composés sont utilisés comme
épaississants en industrie culinaire (sauces, pâtisserie, glaçage, etc.) ou comme agents
solidifiants pour permettre certains procédés biologiques (Ex : gel d’électrophorèse, géloses
pour la culture des microorganismes, les billes de chromatographie) (Jadaja et Tewari 2009,
Guerrero et al. 2014, Hanif et al. 2014).
51
prévenir l'ostéoporose, lutter contre les polypes du côlon, etc. Les principales espèces qui
interviennent dans la formation du maërl sont Lithothamnium corallioides, Lithothamnium
calcareum et Phymatolithon calcareum (Aslam et al. 2010 ; Dame et al. 2011 ; Pardo et al.
2014).
Figure 47 : Aspect d’un maërl formé sur les roches (Hauton et al. 2003).
52
d’encollage des textiles et du papier (Takano et al. 1995 ; Michel 2011). Le funorane est aussi
doté d’une forte activité anti-inflammatoire et antimicrobienne. De ce fait, son utilisation pour
la production des chewing-gums donne des matières qui protègent convenablement les dents
et la gencive (Saeki et al. 1996 ; Keukenmeester et al. 2014).
* La production de la laminarine : La laminarine est un polysaccharide produit par les
Laminariales et les Fucales (algues brunes). Il joue un rôle important dans la prévention et le
traitement des différents cancers (Ji et Ji 2014), le traitement de l’obésité (en diminuant les
perturbations digestives) (Chater et al. 2015) et la stimulation de la croissance chez les
animaux (O'Shea et al. 2014).
* Production de l’acide alginique et des alginates : L’acide alginique et des alginates sont des
composés très hydrophiles produits par les Phaeophytes, notamment les Laminaires. Ils sont
utilisés en industrie pharmaceutique pour l’enrobage des médicaments et en industrie
alimentaire comme agents gélifiants, humectants et épaississants.
L’acide alginique et les alginates sont aussi utilisés pour le traitement de l’obésité. En effet, en
formant dans l'estomac une masse de consistance gélatineuse, ils assurent la réplétion du tube
digestif et diminuent la sensation de faim (Mc Huch 1987 ; Taylor 2011 ; Calafiore et al.
2017).
* La consommation directe des algues : Certaines espèces sont cultivées pour une
consommation directe. Parmi elles, Porphyra tenera (le nori) et Laminaria japonica (le
konbu) qui sont très utilisées au Japon, Palmaria palmata (le Dulse) qui est consommé en
Amérique du nord et Chondrus crispus (le petit goemon) commercialisé surtout en France.
La consommation telle qu’elle des algues est encouragée dans ces pays pour leur richesse en
vitamines (A, B12, C, E, etc.), en oligo-éléments et en divers composés bioactifs. De plus,
certaines espèces comme Chondrus crispus permettent de stimuler le système immunitaire et
d’accroitre la lutte contre les infections (Taylor 2011 ; Liu et al. 2013, Maehre et al. 2014 ;
Bull et al. 2017).
53
Les crustacés et les moules qui se nourrissent des Dinoflagellés accumulent donc les toxines,
ils jouent le rôle de premiers filtres. Puis, tous les organismes qui succèdent dans la chaine
alimentaire emmagasinent de plus en plus de toxines, jusqu'à ce qu’on arrive au
consommateur final (homme, animaux ou grands poissons). Ce dernier subira alors des
intoxications graves, souvent mortelles.
Chez l’homme, l’intoxication se traduit par une paralysie de la bouche puis de la face entière
en quelques heures seulement.
Ce phénomène est qualifié de « marrées rouges » ou « fleurs de mer » : les marrées rouges
pour la coloration des eaux en rouge à cause de la grande densité en Dinoflagellés, et les
fleurs de mer pour les crustacés et les moules qui sont si désirés par l’homme (Nicklin et al.
2000).
Effet 2 :
Cet effet est aussi observé quand les conditions deviennent favorables pour les algues. Ces
dernières croissent alors de manière importante dans les systèmes aquatiques les rendant
riches en oxygène dissout. Une fois mortes et décomposées, les algues fournissent une grande
diversité de matières organiques. Le milieu devient alors favorable à la prolifération des
microorganismes hétérotrophes et aérobies (bactéries, levures, etc.), puis des organismes
aérobies (crustacés, poissons, etc.). Au fur et à mesure de leur croissance, ces individus
causent un appauvrissement de l’eau en oxygène et meurent progressivement. Il ne subsiste
alors que les espèces anaérobies, notamment les bactéries. Ce phénomène est qualifié
d’« eutrophisation » (Nicklin et al. 2000).
54
Chapitre 3 : Virologie
1. Introduction
Les virus sont des particules très petites qui ne se reproduisent qu’en infectant des cellules
hôtes. Ils sont principalement connus pour leur grand pouvoir pathogène. Selon les espèces,
ils sont capables de provoquer des maladies très graves chez l'homme, les animaux et les
plantes. Un virus peut avoir un ou plusieurs hôtes (Lwoff 1957).
Les virus ont été découverts en plusieurs étapes : La première était en 1879 lorsqu’Adolf
Meyer découvrait la nature infectieuse de la mosaïque du tabac. Puis en 1892, Dimitri
Ivanovsky a montré qu’il s’agissait d’un agent non filtrable (non retenu par les filtres
bactériens). Et ce n’est qu’en 1935, que Wendell Stanley parvenait à isoler le virus
responsable et à lancer les premières études morphologiques et chimiques sur le virus purifié
(Tortora et al. 2010).
Mis à part l’effet pathologique, les chercheurs attribuent aussi aux virus un rôle bénéfique
dans l'évolution des cellules vivantes. En effet, beaucoup de génomes viraux s'intègrent
pendant un certain temps au génome de la cellule hôte et extraient en se détachant quelques
gènes qu’ils transportent dans une nouvelle cellule. Ce phénomène a joué un rôle non
négligeable dans l’évolution de plusieurs espèces (Prescott et al. 2003 ; Tortora et al. 2010).
55
- Absolus : dépendent de la cellule hôte pour accomplir toutes les fonctions nécessaires à la
survie et à la réplication (Lwoff 1957, Tortora et al. 2010).
Ces entités acellulaires sont capables d’effectuer des mutations et des recombinaisons afin
d’évoluer et de s'adapter aux changements du milieu. Ceci leur permet de résister aux
différents traitements, comme c’est le cas pour le VIH, et d’augmenter leur pouvoir pathogène
(Tortora et al. 2010).
* Le génome viral : Le génome du virus est constitué de l’ADN ou l’ARN, mais jamais des
deux à la fois. Il peut être sous forme monocaténaire ou bicaténaire : Les virus possèdent donc
soit de l’ADN monocaténaire, de l’ADN bicaténaire, de l’ARN moncaténaire ou de l’ARN
bicaténaire. Cet acide nucléique peut être circulaire ou linéaire, segmenté ou attaché. Il
contient seulement les gènes des enzymes de la réplication et des enzymes responsables du
détournement du métabolisme de la cellule hôte.
La taille totale du génome viral varie de quelques milliers à 250000 nucléotides, d’où
l’appellation de « génome » plutôt que de « chromosome » (nous rappelons qu’Escherichia
coli contient près de 4 millions de nucléotides) (Perry et al. 2004).
* La capside : Elle est entièrement constituée de protéines. Selon les virus, la capside peut
contenir un ou plusieurs types de molécules. Ces dernières sont rassemblées entre elles pour
former les capsomères (sous-unités de la capside).
L’assemblage des capsomères est caractéristique des virus, il permet d’avoir une morphologie
précise de la capside : hélicoïdale, polyédrique, cubique, etc. (Figure 48).
La capside joue un rôle important dans la protection du génome viral et la fixation sur la
cellule hôte en déterminant l’antigénicité du virus (Prescott et al. 2003; Häring et al. 2005).
56
Figure 48 : Exemples de quelques formes de capsides (Tortora et al. 2010).
57
Figure 50 : Fixation et injection du génome dans la cellule bactérienne (Prescott et al. 2010).
5. La systématique virale
Bien qu’il existe plusieurs paramètres qui permettent de différencier et classer les virus, le
Comité International de la Taxonomie des Virus (CITV) en a déterminé seulement trois
principaux et a divisé les virus en familles (Tableau 6). Chaque famille contenait différents
genres et espèces. Par la suite, les familles qui avaient des similitudes entre elles ont été
regroupées en ordres.
Les caractéristiques principales sur lesquelles s’est basé le CITV pour classer les virus
étaient :
- Le type d’acide nucléique : sa nature (ADN ou ARN), sa structure (bicaténaire ou
monocaténaire, de polarité positive ou négative) et sa forme (linéaire ou circulaire, segmentée
ou non segmentée)
- Le mode de réplication
- La morphologie de la capside et la présence ou absence de l’enveloppe.
Les noms des ordres se terminent par le suffixe « ales », ex : Manonégavirales, Nidovirales.
Les noms des familles par « viridae », ex : Herpesviridea, Myxoviridae, Picornaviridae. Et les
noms des genres par « virus », ex : Myxovirus, Adenovirus.
Les espèces s’écrivent en ajoutant un nom au genre comme Herpesvirus simplex (HSV) ou en
leur désignant des descriptifs courants comme le virus de l’immunodéficience humaine (VIH)
(Nicklin et al. 2000 ; Willey et al. 2009).
58
Tableau 6 : Les principales classes des virus (Nicklin et al. 2000).
Familles Caractéristiques Agents représentants
Poxviridae ADN double brin, particules en forme de Virus vaccinal
briques. (Ce sont les plus grands virus).
Virus de la variole
Herpesviridae ADN double brin, capside icosaédrique, virus Virus herpès simplex
enveloppés.
Virus varicelle-zona
Cytomegalovirus
Epstein-Barr virus
Adenoviridae ADN double brin, capside icosaédrique avec Les Adénovirus
structure fibreuse, sans enveloppe.
59
6. Les génomes viraux
Comme ça a été décrit précédemment, le génome du virus peut être constitué par de l’ADN ou
de l’ARN. Il peut être sous forme monocaténaire ou bicaténaire, circulaire ou linéaire,
segmenté ou attaché (Figure 51) (Tortora et al. 2010).
7. La réplication virale
La réplication des virus se fait selon les étapes suivantes :
7.1. Attachement
Les virus sont incapables d’aller à la recherche des cellules hôtes, la collision se fait de
manière accidentelle. Toutefois, l’adhésion des particules virales sur les cellules s’effectue
avec les protéines de la capside pour les virus nus et les glycoprotéines pour les virus
enveloppés. Ces molécules se fixent sur des récepteurs spécifiques de la cellule hôte, d’où la
notion de spécificité entre les virus et les cellules.
Exemples : Le VIH infecte spécifiquement les lymphocytes CD4+ car leur enveloppe ne peut
s'attacher que sur la molécule CD4 (Yong et al. 2016). Les virus de la grippe infectent
principalement les cellules respiratoires car leur enveloppe se fixe sur les acides sialiques
(Perry et al. 2004).
7.2. Pénétration
La pénétration du virus à l’intérieur de la cellule se fait par l’un des mécanismes suivants :
* L’endocytose : Elle est observée chez les virus enveloppés et les virus nus. Le virus pénètre
dans la cellule hôte dans une « vésicule » ou un « endosome ». L’endosome est ensuite détruit
par une baisse du pH libérant ainsi les virus dans le cytoplasme (Perry et al. 2004 ; Prescott et
al. 2010).
* La fusion : Elle est observée chez les virus enveloppés. L’enveloppe fusionne avec la
membrane cytoplasmique de l’hôte (fusion suivie d’une lyse), ce qui permet de faire pénétrer
la nucléocapside à travers un grand pore. Ex : La pénétration du VIH (Tortora et al. 2010).
* La translocation ou microphagocytose : Elle est observée chez les virus nus seulement. Dans
ce type de pénétration, le virus fait passer l’acide nucléique et laisse la capside en dehors de la
cellule. Ex : La pénétration des Poliovirus (Perry et al. 2004).
7.3. Décapsidation
Une fois à l’intérieur de la cellule, la capside du virus est détruite par des décapsidases
cellulaires ; exception faite pour le Poxvirus qui possède sa propre enzyme. Le génome est
alors libéré et peut entamer la réplication. La décapsidation est observée seulement quand la
pénétration se fait par endocytose ou par fusion (Nicklin et al. 2000).
61
7.4. Réplication
Le génome viral tend à être transcrit, traduit puis répliqué. Pour cela, il doit se substituer en
totalité ou en partie au génome cellulaire. La cellule se voit donc détourner son métabolisme
au profit du virus.
La réplication peut être plus ou moins complexe selon le type de l’acide nucléique viral. Seuls
les virus à ADN qui font une réplication intranucléaire peuvent utiliser les enzymes cellulaires
pour la transcription. Les autres doivent posséder leurs propres enzymes (Tortora et al. 2010).
* La multiplication des virus à ARN : Elle diffère selon le type de l’acide nucléique :
* Virus à ARN monocaténaire et à polarité positive : Ici, l’ARN viral est utilisé directement
comme ARNm et est immédiatement traduit par les ribosomes cellulaires. La synthèse des
protéines se fait par des protéines polymérases cellulaires, puis l’autoclivage par une protéase
cellulaire. Ce mécanisme donne les protéines structurales (de la capside) et les protéines
enzymatiques.
L’ARN viral subit plusieurs réplications pour former des ARN identiques sur lesquels se
fixent les protéines structurales.
* Virus à ARN monocaténaire à polarité négative : Dans ce cas, l’ARN viral doit être
convertit en ARNm par une ARN réplicase virale. L’ARNm produit sert de matrice pour
produire de nouveaux ARN génomiques viraux et pour la synthèse des protéines de la
capside.
* Virus à ARN et avec RT : Une fois introduit, l’ARN viral est rétro-transcrit en ADN dans le
cytoplasme par la RT virale. Il en résulte un ADN viral monocaténaire qui devient après
bicaténaire. L’ADN migre dans le noyau et intègre le chromosome cellulaire formant ainsi
l’ADN pro-viral. Ce dernier subit ensuite une transcription en ARNm puis une traduction
(Perry et al. 2004).
62
7.5. Assemblage et maturation
Les génomes produits s’entourent des protéines pour former une capside identique à celle du
virus du départ. Cette étape est appelée « encapsidation ». Elle peut être simple avec un auto-
assemblage des protéines et une encapsidation du génome, ou plus complexes nécessitant
l’intervention de quelques protéines virales spécifiques (Nicklin et al. 2000).
7.6. Libération
Une fois la réplication et l’assemblage terminés, les nouveaux virus sortent pour aller infecter
de nouvelles cellules. Pour les virus nus, la libération se fait par éclatement de la cellule hôte,
et pour les virus enveloppés, elle se fait par bourgeonnement afin de former de nouvelles
enveloppes. Certains virus comme les Herpesvirus s’entourent d’une enveloppe provenant de
la membrane nucléaire de la cellule infectée, d’autres comme les Rétrovirus s’entourent d’une
enveloppe provenant de la membrane cytoplasmique (Perry et al. 2004).
63
Figure 52 : Structure des viroïdes (Prescott et al. 2010).
Les boucles représentent les parties de l’ARN qui ne
s’apparient pas. Les zones linéaires sont des brins
monocaténaires qui s’apparient pour donner un ARN
bicaténaire. Le pouvoir pathogènes des viroïdes est dû aux
domaines P et TL.
64
9. Les infections latentes et cytocides
65
Figure 54 : Différence entre l’infection cytocide et l’infection latente.
Quand le virus se déclenche lors d’une infection cytocide, la croissance est
beaucoup plus rapide et foudroyante par rapport au cycle latent.
66
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