Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Covid Word

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 17

Thème générique : évaluer l'im-

pact sociaux économiques de la


COVID-19 (Madagascar).
Groupe 3 :
Ahmat Khamis Ahmat
Douce Grace
Makhtar Dia
Ramatoulaye Gadj
Amy Diouf
Ndele Fatou Soumare

1
Sommaire :
I- Qu’est ce que le Covid-19 ?
II- Evaluation de l'impact sociaux économiques de la pandémie de la COVID-
19.

I- Qu’est ce que le Covid-19 ?

2
- Covid-19 fait référence à « Coronavirus Disease 2019 », la maladie provo-
quée par un virus de la famille des Coronaviridae, le SARS-CoV-2. Cette ma-
ladie infectieuse est une zoonose, dont l'origine est encore débattue, qui
a émergé en décembre 2019 dans la ville de Wuhan, dans la province du Hu-
bei en Chine. Elle s'est rapidement propagée, d'abord dans toute la Chine,
puis à l'étranger provoquant une épidémie mondiale. 
Le Covid-19 est une maladie respiratoire pouvant être mortelle chez les pa-
tients fragilisés par l'âge ou une autre maladie chronique. Elle se transmet par
contact rapproché avec des personnes infectées. La maladie pourrait aussi
être transmise par des patients asymptomatiques mais les données scienti-
fiques manquent pour en attester avec certitude.

- Les symptômes de la maladie Covid-19


Les symptômes principaux de la maladie sont la fièvre, la fatigue et une toux
sèche. Certains patients ont aussi présenté des douleurs, une congestion et
un écoulement nasal, des maux de gorge et une diarrhée. Ces symptômes
sont généralement bénins. Mais environ une personne sur six présente des
symptômes plus sévères, notamment la dyspnée. La pneumonie est la com-
plication la plus fréquente du Covid-19. Il existe aussi des cas asymptoma-
tiques, c'est-à-dire que les patients n'ont aucun symptôme apparent malgré la
détection du virus. 
- Le traitement de la maladie Covid-19
Il n'existe pour le moment aucun traitement capable d'éradiquer le virus. Les
soins prodigués aux patients sont uniquement destinés à traiter les
symptômes. Les chercheurs du monde entier explorent de nombreuses pistes
pour trouver un médicament antiviral ou un vaccin, sans résultats probants à
ce jour. Les antibiotiques sont inefficaces contre les infections virales, tout
comme certains remèdes traditionnels à base de plantes ou d'aliments.
Dans environ 80 % des cas, les patients guérissent spontanément, sans avoir
besoin de traitement particulier. Les cas les plus graves sont pris en charge
dans des unités de soins intensifs à l'hôpital où ils font l'objet d'une sur-
veillance étroite.

3
II- Evaluation de l'impact sociaux économiques de la pan-
démie de la COVID-19

1- Un arrêt brusque de l’économie mondiale et


des effets à grandes échelles

La pandémie de la COVID-19, au-delà des pertes hu-


maines considérables qu’elle a entrainé, a produit un
choc économique sans précédent sur cette dernière dé-
cennie. Ses effets ont été accentués par la vitesse de
propagation de la maladie qui a nécessité des mesures
drastiques de confinement, d’espacement social et de
limitation des déplacements. Le confinement d’une part
considérable de la force de travail mondiale a engendré
une baisse inévitable de la production, débouchant sur
des pertes d’emploi et de revenus et donc sur un ralen-
tissement de la consommation globale. Cette simulta-
néité des chocs d’offre et de demande a plongé le
monde dans une récession dont l’ampleur dépasse lar-
gement celle de 2008, selon le FMI.

Les estimations de la Banque mondiale prévoient un


ralentissement plus prononcé de l’activité économique,
à hauteur 2,1%. Les régions en développement de
l’Asie de l’Est et du Pacifique connaitraient un recul de
la croissance qui passerait de 5,8% en 2019 à 2,1% en
2020. En Chine, la croissance qui se situait à 6,1% en
2019 passerait à 2,3% en 2020. Les pertes de produc-
tion pour 2020 risquent de se chiffrer entre 37 milliards
et 79 milliards d’USD, en Afrique.

L’impact de la COVID-19 aura également des consé-


quences sur la sécurité alimentaire dans plusieurs éco-

4
nomies vulnérables. L’Indice FAO des prix des produits
alimentaires est tombé à son niveau le plus bas depuis
dix-sept mois. Il s’est établi en moyenne à 162,5 points
en mai 2020, soit une baisse de 3,1 points par rapport
au mois d’avril et sa plus baisse moyenne mensuelle
depuis décembre 2018. Étant donné que les répercus-
sions négatives de la COVID-19 sur l’économie per-
durent, l’Indice continue de fléchir pour le quatrième
mois consécutif.

Au plan du développement humain, le PNUD estime


que les déclins dans les domaines fondamentaux du
développement humain se font sentir dans la plupart
des pays – riches et pauvres – et toutes les régions. Le
bilan mondial des décès dus à la COVID-19 est de plus
de 300 000 personnes, tandis que le revenu mondial
par habitant devrait chuter de 4 % cette année. Et les
estimations du PNUD du « taux effectif de déscolarisa-
tion » – le pourcentage d’enfants en âge de fréquenter
l’école primaire ajusté pour refléter ceux qui n’ont pas
accès à Internet – indiquent que 60 % des enfants
dans le monde ne reçoivent pas d’éducation, un recul
jamais enregistré depuis les années 1980.

L’impact combiné de ces chocs pourrait correspondre à


la plus grave inversion de tendance du développement
humain jamais enregistrée. Cela ne tient pas compte
des autres effets significatifs, par exemple en ce qui
concerne les progrès vers l’égalité des sexes. Les im-
pacts négatifs sur les femmes et les filles s’étendent
sur le plan économique – diminution des gains et de
l’épargne, plus grande précarité du travail, effets sur la
santé génésique, prestations de soins non rémunérées
et violences sexistes.

5
2- Une pandémie en constante évolution : entre
des taux de guérison remarquables et une trans-
mission communautaire problématique

La pandémie de COVID-19 se développe au Sénégal of-


ficiellement depuis le 2 mars 2020. Au 8 juin 2020, 4
427 cas de contamination et 49 décès sont confirmés.
Et nous assistons dès lors à une augmentation
constante des cas confirmés de COVID-19 sur le terri-
toire national. Le taux de létalité de 1,1% se situe en
deçà des 3,9% observé en Afrique. Pour contenir la
pandémie de la COVID-19, le Gouvernement sénégalais
a très vite mis en œuvre des mesures limitant les ras-
semblements et la circulation des personnes.

Ces mesures ont été accompagnées par l’identification


des cas infectés, la recherche des probables contacts,
la mise en quarantaine des personnes et la mise en
place de mesures d’éloignement physique. Cette stra-
tégie précocement mise en œuvre a contribué à l’endi-
guement de la flambée de la maladie A l’instar des
autres pays touchés par la crise sanitaire, le plus grand
défi du Sénégal a été de contenir le nombre d’infections
et de cas sévères sous le seuil de la capacité des ser-
vices hospitaliers, en utilisant toutes les méthodes de
prévention à leur portée.

3- A Madagascar, la tranche d’âge 20-39 ans est la


plus touchée et le sex-ratio Homme/Femme est de
1,25

La capacité initiale de 500 lits et 12 lits pour cas graves


a progressivement été renforcée par la mise en place

6
de sites de prise en charge extrahospitalière et la mise
aux normes de certains centres de santé. Au Sénégal,
la tranche d’âge 20-39 ans est la plus touchée et le
sex-ratio Homme/Femme est de 1,25. Toutefois, il est
établi que la mortalité et l’occurrence des cas graves
sont fortement corrélés à la fragilité des patients, no-
tamment les personnes âgées et celles déjà touchées
par d’autres maladies chroniques. Il apparait à cet
égard que la prévalence globale du diabète est de 3,4
% chez les personnes âgées de 18 à 69 ans et la pré-
valence globale de l’hypertension artérielle chez les
adultes de 18-69 ans est de 29,8 %.

Au total l’ensemble des 14 régions du Sénégal ont été


touchées par la pandémie de la COVID19. 50 des 79
districts sanitaires existant sur le territoire national ont
enregistré un cas au moins, soit une proportion de
63%. Toutefois les grands foyers restent les régions de
Dakar, Thiès et Diourbel. En matière de prise en charge
des patients atteints de la COVID-19, les autorités
sénégalaises ont, dès l’apparition des premiers cas,
décidé d’administrer l’hydroxy chloroquine aux patients
consentants. Sans établir la causalité entre l’utilisation
de ce médicament et la rémission des malades, il est
important de noter que le Sénégal enregistre un taux
de guérison relativement satisfaisant, comparativement
à d’autres foyers de référence.

Le Ministère de la Santé et de l’Action sociale continue


d’alerter sur la brulante problématique des cas commu-
nautaires qui se multiplient de façon alarmante et dé-
note un non-respect et/ou relâchement dans l’applica-
tion des gestes barrières par les populations. Le 19
avril 2020, au regard du nombre croissant de ces cas
communautaires, le Gouvernement impose le port obli-
gatoire de masque dans les services publics et privés,

7
les commerces et les transports. On assiste toutefois, à
un assouplissent de plusieurs restrictions qui tient
compte de la fragilité économique et sociale du pays,
face à la crise. 

4- Une crise de l’emploi et des revenus !

Au Sénégal, 40% des actifs travaillent dans des sec-


teurs impactés par la pandémie du COVID-19 (Com-
merce de détail, hôtels, restaurants, industrie de fabri-
cation). Il est, dans ce cadre, attendu une hausse du
taux de chômage global de respectivement, 0,20% et
0,15% en 2020 et 2021. A cet égard, si on considère
que le revenu du travail représente, en moyenne, 67%
du revenu des ménages au Sénégal, il devient évident
que cette crise de l’emploi aura un impact considérable
sur le bienêtre des ménages. L’enquête sur la crise du
COVID-19 au Sénégal établit dans ce cadre que, 86,8
% des ménages déclarent que leurs revenus au cours
des sept derniers jours ont été inférieurs à la normale
(avril 20). Ce pourcentage ne varie pas de manière si-
gnificative entre Dakar (83,8%) et le reste du Sénégal
(87,8%).

En réponse à ce contexte et pour sauver le maximum


d’emplois et redynamiser le marché du travail sénéga-
lais, le Gouvernement, à travers la composante
“Stabilité macroéconomique et financière pour soutenir
le secteur privé et maintenir les emplois” de son Plan
de résilience a adopté un certain nombre de mesures :
(i) remise partielle de la dette fiscale ; (ii) suspension
des délais de recouvrement de la TVA ; remise/suspen-
sion de l’impôt, pour les entreprises qui consentent à
maintenir leur emploi ou à payer au moins 70% des sa-
laires ; (iii) apurement de la dette intérieure ; (iv) dif-
féré du paiement des impôts et taxes.

8
- Une baisse de 30% des transferts de fonds des
migrants MalgacheS , quels impacts sur le bien-
être des ménages ?

Les transferts de fonds des migrants sont devenus une


source importante de financement étranger pour le
Sénégal. Ces transferts ont atteint 10% du PIB en
2018. Ils représentent 3 fois les Investissements Di-
rects Etrangers et 2,5 fois de l’Aide publique au déve-
loppement. L’un des principaux canaux de transmission
de ce choc de la COVID-19 est le transfert de fonds des
migrants. Son flux devrait connaitre à un recul colossal.
La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
table sur une baisse de 30% du transfert de fonds des
migrants au Sénégal, en 2020. En effet, les principaux
pays qui abritent les migrants pourvoyeurs de fonds
(Italie, France et Espagne) ont été des épicentres à
forte flambée de la maladie et où les populations ont
été confinée sur une période relativement longue.

- Des effets majeurs sur les progrès accomplis en


termes d’égalité des sexes : les femmes parmi les
plus impactées par la crise

Au plan économique, les femmes sénégalaises sont très


actives dans les secteurs durement touchés par la crise
de la COVID-19 (aides domestiques, serveuses, coif-
feuses, etc.). et la majorité des femmes travaille dans
le secteur informel et ne bénéficie donc pas d’une pro-
tection sociale satisfaisante.

9
Les mesures mises sur pied n’ont pas été suivies
et capitalisées par les parents ainsi que les ap-
prenants

L’ensemble des résultats de cette enquête montre que


les mesures mises sur pied n’ont pas été suivies et ca-
pitalisées par les parents ainsi que les apprenants. On
peut donc raisonnablement conclure que les résultats
des apprentissages en termes d’acquis scolaire es-
comptés seraient difficilement atteints cette année.

En outre, ces statistiques au niveau national cachent de


grandes disparités non seulement au niveau des ré-
gions (zones urbaines et zones rurales) mais aussi au
niveau des familles en fonction des niveaux de vie. Sur
la santé, les estimations de la CEA montrent l’impact
de la COVID-19 sur celle-ci en relation avec la géogra-
phie urbaine de l’Afrique : 43,5% de la population afri-
caine – soit 600 millions de personnes – habite dans
les zones urbaines et, à l’exception de l’Afrique du
Nord, 56% des personnes mentionnées habitent dans
les bidonvilles. À cet égard, on aura deux (02) pro-
blèmes concomitants : (1) – l’impossibilité ou en tout
cas des difficultés notoires dans la distanciation sociale
et (2) – la propagation, à toute vitesse, de la COVID-
19.

Ce scénario deviendra pire à cause de la prévalence de


la tuberculose, du VIH et la malnutrition, des conditions
de santé vraiment propices à l’élévation de la courbe
de la mortalité liée à la COVID-19. Si, en termes de
santé, le scenario n’est pas positif, il faut mentionner la
relation entre santé, pauvreté et emploi.

10
Les dépenses en santé, en général, sont estimées à
36% des dépenses totales des foyers africains. Avec la
situation COVID-19, ces dépenses augmenteront expo-
nentiellement les inégalités économiques et sociales. A
cette relation santé pauvreté, la CEA estime qu’il faut
ajouter qu’entre 5 et 29 millions de personnes vivront
en dessous de la ligne de 1,90 dollar par jour, comme
conséquence de l’impact de la COVID-19. Pour le cas
du Sénégal, les estimations montrent une baisse res-
pective de 0,06% et 0,45% du taux d’accès aux ser-
vices de soins de base, en 2020 et 2021.

Inversion de la tendance du Développement Hu-


main avec l’impact de la crise sur ses trois princi-
pales dimensions que sont le Revenu, l’Education
et la Santé

Selon le PNUD, l’indice de développement humain mon-


dial pourrait décliner pour la première fois depuis 1990.
En effet, les estimations du taux de déscolarisation in-
diquent que 60 % des enfants dans le monde ne
reçoivent pas d'éducation, un recul jamais enregistré
depuis les années 1980. L'impact combiné des chocs
pourrait correspondre à la plus grave inversion de ten-
dance du développement humain jamais enregistrée.
Sur l’éducation, les écoles sénégalaises ont fermé de-
puis le 14 mars 2020, ce qui oblige les parents et les
enfants à trouver des solutions pour poursuivre l'édu-
cation des enfants. L’interruption des enseignements /
apprentissages pose plusieurs défis d’une part lié aux
acquis scolaires et d’autres part aux services connexes
(l’accès à des services de santé et nutrition) dont béné-
ficient plusieurs apprenants en situation de vul-
nérabilités, à travers le système éducatif. A cela
s’ajoute, le manque d’expérience des gestions du
système, des établissements, des enseignants et des

11
parents d’élèves à l’apprentissage à distance mais aussi
le faible accès aux technologies de l’information et de
la communication (TIC) et à la connectivité. L’enquête
sur la crise du COVID-19 au Sénégal montre que
16,6% des enfants ne poursuivent aucune activité édu-
cative, avec un taux beaucoup plus élevé parmi les
personnes interrogées sans éducation (24%) par rap-
port à celles ayant un niveau d'éducation primaire
(18,5%) ou secondaire ou tertiaire (7,1%). Les enfants
vivant dans des ménages pauvres sont également plus
susceptibles de ne pas poursuivre d'activités d'appren-
tissage (19,7% contre 14,8% dans les ménages non 20
Chef de ménage ou son répondant désigné pauvres).
38% des personnes interrogées20 déclarent que les
enfants étudient seuls et il s'agit de la seule activité
d'apprentissage mentionnée par 13% des personnes
interrogées, ce qui présente probablement moins
d'avantages éducatifs que lorsqu'ils sont soutenus par
un parent ou un enseignant. En fait, 29,6% des enfants
ne participent pas à des activités d'apprentissage ou
étudient seuls et ce chiffre est beaucoup plus élevé
lorsque les personnes interrogées n'ont pas d'éducation
(37%). La participation des enseignants dans la conti-
nuité éducative semble être marginale (4,5%) et peu
d'enfants suivent des cours à la télévision/radio
(10,1%) ou en ligne (0,9%). L’ensemble des résultats
de cette enquête montre que les mesures mises sur
pied n’ont pas été suivies et capitalisées par les parents
ainsi que les apprenants. On peut donc raisonnable-
ment conclure que les résultats des apprentissages en
termes d'acquis scolaire escomptés seraient difficile-
ment atteints cette année. En outre, ces statistiques au
niveau national cachent de grandes disparités non
seulement au niveau des régions (zones urbaines et
zones rurales) mais aussi au niveau des familles en

12
fonction des niveaux de vie. Sur la santé, les estima-
tions de la CEA montrent l’impact de la COVID-19 sur
celle-ci en relation avec la géographie urbaine de
l’Afrique : 43,5% de la population africaine – soit 600
millions de personnes - habite dans les zones urbaines
et, à l’exception de l’Afrique du Nord, 56% des per-
sonnes mentionnées habitent dans les bidonvilles21. À
cet égard, on aura deux (02) problèmes concomitants :
(1) – l’impossibilité ou en tout cas des difficultés no-
toires dans la distanciation sociale et (2) – la propaga-
tion, à toute vitesse, de la COVID-19. Ce scénario de-
viendra pire à cause de la prévalence de la tuberculose,
du VIH et la malnutrition, des conditions de santé vrai-
ment propices à l’élévation de la courbe de la mortalité
liée à la COVID-19. Si, en termes de santé, le scenario
n’est pas positif, il faut mentionner la relation entre
santé, pauvreté et emploi. Les dépenses en santé, en
général, sont estimées à 36%22 des dépenses totales
des foyers africains. Avec la situation COVID-19, ces
dépenses augmenteront exponentiellement les inégali-
tés économiques et sociales. A cette relation santépau-
vreté, la CEA estime qu’il faut ajouter qu’entre 5 et 29
millions de personnes vivront en dessous de la ligne de
1,90 dollar par jour, comme conséquence de l’impact
de la COVID-19. Pour le cas du Sénégal, les estima-
tions montrent une baisse respective de 0,06% et
0,45% du taux d’accès aux services de soins de base,
en 2020 et 2021.

13
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

L’analyse de l’impact du choc sur l’économie sénégalaise se


base sur deux (2) scénarios : un scénario choc « Covid-19 » et
un second scénario « riposte » qui prend en compte les me-
sures décrites dans le PRES. Selon les hypothèses formulées,
l’impact de la crise sanitaire occasionnerait une perte de 7,1 et
5,04 points de pourcentage de croissance du PIB respective-
ment pour les scénarii « choc covid-19 » et « riposte ». Dans le
scénario choc, les conséquences peuvent être importantes sur
la consommation et l’investissement privé avec des baisses
prévues de l’ordre 4,6% et 7,7%. Ces pertes engendreraient
des effets néfastes sur les Objectifs de Développement du-
rables (ODD) relatifs à la pauvreté, la faim, les inégalités, la
croissance économique, etc. Cependant, la mise en œuvre du
programme de résilience défini par les autorités contribuera à
amortir ces chocs avec un gain de croissance 2,06 points de
pourcentage par rapport au scénario sans riposte. La consom-
mation connaitrait une baisse 22 Ibidem atténuée de l’ordre de
3,7% et l’investissement privé (6,5%). La progression initiale du
taux de pauvreté dans le scénario choc est maintenant ralentie
avec la riposte (2,86 points de pourcentage de hausse contre
4,81), entrainant alors une atténuation de presque 50% du
choc Covid-19 sur la réalisation de l’ODD. En ce qui concerne
l’ODD 10, les transferts ciblés de l’Etat (à destination des plus
pauvres) feraient que le taux de croissance du revenu des 40%
les plus pauvres ne baisserait, dès lors, que de 3,9 points de
pourcentage en 2020, soit la moitié de ce qui était attendu dans
une situation de choc. Toutefois, cette réponse du gouverne-
ment, même si elle contribuera à faire baisser pour partie les
effets du choc dû à la Covid-19, semble être quelque peu insuf-
fisante dans la mesure où des écarts continuent de subsister
entre les scénarios de riposte et la situation normale (scénario
sans choc) ; d’où la pertinence de mettre en place des poli-
tiques

14
de relance à moyen terme avec les orientations ci-dessous : ▪
renforcer les mesures de soutien aux ménages et aux entre-
prises qui ont de forts impacts sur la réalisation des objectifs de
croissance économique, d’industrialisation, de réduction de la
pauvreté et de réduction des inégalités de revenus (ODD 1, 8,
10) ; ▪ mettre en place un plan de relance économique et so-
ciale à moyen terme pour consolider les acquis du PRES en
vue de renouer avec la trajectoire économique initiale du pays,
plus précisément celle du Plan Sénégal émergent, unique
cadre de référence ; ▪ Renforcer les investissements dans le
secteur de la santé pour relever le niveau de plateau technique,
la qualité des ressources humaines afin de renforcer la rési-
lience du pays face aux crises sanitaires récurrentes. ▪ Mettre
sur pied des programmes sur plusieurs années pour garantir un
rattrapage progressif des pertes en matière d’acquis scolaires
constatés cette année. ▪ Favoriser un accès équitable à l’inter-
net, devenu une « nouvelle nécessité » du 21ème siècle et qui
permet de bénéficier de la télééducation, de la télémédecine et
de travailler à domicile. ; dans le domaine de l'éducation en
particulier, avec la fermeture des écoles et les écarts impor-
tants dans l'apprentissage en ligne, les estimations du PNUD
montrent que 86 % des enfants de l'enseignement primaire ne
sont plus effectivement scolarisés dans les pays à faible niveau
de développement humain, contre seulement 20 % dans les
pays ayant un niveau de développement humain élevé ; la mise
en œuvre d'approches axées sur l'équité serait financièrement
envisageable ;par exemple, selon les estimations du PNUD, la
réduction des disparités concernant l'accès à Internet pour les
pays à revenu faible et intermédiaire ne coûterait qu’1 % des
programmes extraordinaires de soutien financier que le monde
a engagés pour répondre au COVID-19. ▪ Sur l’appui au sec-
teur privé, le gouvernement sénégalais pourrait jouer un rôle
crucial en encourageant les prêts bancaires aux entreprises
afin que celles-ci continuent à payer les travailleurs et les four-
nisseurs. L’Etat pourrait également renforcer le fonds de garan-
tie pour les prêts accordés par les banques privées, et il pour-
rait mettre à profit la Banques nationale de développement

15
(BND), y compris par des prêts concessionnels. L’importance
de l’équité est soulignée dans le Cadre des Nations Unies pour
la réponse socioéconomique immédiate à la crise du COVID19,
qui établit une base de référence verte, équitable pour les
femmes et de bonne gouvernance à partir de laquelle
construire une « nouvelle normalité ». Il recommande cinq
étapes prioritaires pour faire face à la complexité de cette
crise : protéger les systèmes et services de santé ; renforcer la
protection sociale ; protéger les emplois, les petites et
moyennes entreprises et les travailleurs du secteur informel ;
faire en sorte que les politiques macroéconomiques fonc-
tionnent pour tous ; et promouvoir la paix, la bonne gouver-
nance et la confiance pour renforcer la cohésion sociale. Le
Système des Nations Unies appelle la communauté internatio-
nale à investir rapidement dans la capacité des pays en déve-
loppement à suivre ces étapes.

16
Des interventions déterminées et axées sur l'équité peuvent ai-
der les économies et les sociétés à se mobiliser, et à atténuer
les répercussions profondes de la pandémie de COVID-19.
C’est particulièrement important pour les “nouvelles nécessités”
du 21e siècle, comme l'accès à Internet qui nous permet de
bénéficier de la télé-éducation, de la télémédecine et de tra-
vailler à domicile. La mise en œuvre d'approches axées sur
l'équité serait financièrement envisageable. Par exemple, selon
les estimations du PNUD, la réduction des disparités concer-
nant l'accès à Internet pour les pays à revenu faible et intermé-
diaire ne coûterait qu’1 % des programmes extraordinaires de
soutien financier que le monde a engagés pour répondre au
COVID-19. L’importance de l’équité est soulignée dans le
Cadre des Nations Unies pour la réponse socioéconomique im-
médiate à la crise du COVID19, qui établit une base de réfé-
rence verte, équitable pour les femmes et de bonne gouver-
nance à partir de laquelle construire une « nouvelle normalité ».
Il recommande cinq étapes prioritaires pour faire face à la
complexité de cette crise : protéger les systèmes et services de
santé ; renforcer la protection sociale ; protéger les emplois, les
petites et moyennes entreprises et les travailleurs du secteur
informel ; faire en sorte que les politiques macroéconomiques
fonctionnent pour tous ; et promouvoir la paix, la bonne gouver-
nance et la confiance pour renforcer la cohésion sociale. Le
Système des Nations Unies appelle la communauté internatio-
nale à investir rapidement dans la capacité des pays en déve-
loppement à suivre ces étapes.

17

Vous aimerez peut-être aussi