Algb
Algb
Algb
Pierron Théo
I Anneaux et modules 1
0 Rappels 3
0.1 Relations d’équivalence et quotients . . . . . . . . . . . . . . . 3
0.2 Loi internes compatibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
0.3 Cas des groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
i
ii TABLE DES MATIÈRES
II Théorie de Galois 43
5 Extensions de corps 47
6 Clôture algébrique 53
7 Corps finis 55
7.1 Dérivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
7.2 Groupes cycliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
7.3 Racines de l’unité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
7.4 Corps finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
9 Correspondance de Galois 67
10 Applications 73
10.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
10.2 Constructions à la règle et au compas . . . . . . . . . . . . . . 75
10.2.1 Problèmes classiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
Première partie
Anneaux et modules
1
Chapitre 0
Rappels
3
CHAPITRE 0. RAPPELS
Alors π est surjectif et la relation d’équivalence qui lui est associée est R.
De plus, π vérifie la propriété universelle : Pour tout ensemble Y et toute
application f : X → Y telle que si x ∼ x′ , f (x) = f (x′ ), il existe une unique
application g : X/R → Y telle que f = g ◦ π.
π
X X/R
f
g
Y
Figure 1 – Propriété universelle
Démonstration. Il suffit de vérifier que g définie par g(x) = f (x) est bien
définie.
s i
′
f
X/R f (X)
Figure 2 – Quotient et bijectivité
Démonstration.
i⇒ ii On définit c∗d = x ∗ y avec c = x et d = y.
ii⇒ i Soient (x, x′ , y, y ′) ∈ X 4 tel que x ∼ x′ et y ∼ y ′.
On a x ∗ y = x∗y = x′ ∗y ′ = x′ ∗ y ′ .
1.1 Anneaux
Définition 1.1 Un anneau est un triplet (A, +, ×) tel que :
• (A, +) est un groupe commutatif d’élément neutre 0
• × est associative et possède un neutre 1
• × est distributive à gauche et à droite sur + : ∀x, y, z ∈ A, x(y + z) =
xy + xz
L’anneau est dit commutatif ssi × l’est.
Remarque 1.1
• Il existe des notions (intéressantes) d’anneaux non associatifs, ou non
unitaires, ou avec 1 = 0.
• Si 1 = 0, A = {0}.
• (A, ×) n’est pas un groupe (0 n’a pas d’inverse).
Exemple 1.1
• Z, Q, R et C sont des anneaux commutatifs.
• Z[i] est un anneau.
• Fp est un anneau, de même que les Z/nZ.
• Mn (K) est un anneau.
• La R-algèbre des quaternions H est un anneau.
• Les anneaux de polynômes K[X], de fonctions AE (E ensemble, A
anneau)
Définition 1.2 Soient A et B deux anneaux. Un morphisme d’anneaux f :
A → B est un morphisme de groupe (A, +) → (B, +) et tel que pour tout
(x, y) ∈ A2 , f (xy) = f (x)f (y) et f (1A ) = 1B .
9
CHAPITRE 1. THÉORIE GÉNÉRALE DES ANNEAUX ET MODULES
• Z
• Z/nZ est intègre ssi n est premier ou n = 0.
• C 0 (R, R) n’est pas intègre.
• L’ensembles des fonctions holomorphes H(U) sur un ouvert U non vide
et connexe est intègre.
• Si A est intègre, A[X] aussi.
Corps :
• Q, R, C.
• Si K est un corps, K(X) = Frac(K[X]) est aussi un corps. On a M(U) =
Frac(H(U)) (fonctions méromorphes).
Exemple 1.3 Soit K un corps, E un K-ev, A = L (E). f est régulier à
gauche ssi f est injectif ssi f est inversible à gauche.
De même, f est régulier à droite ssi f est surjectif ssi f est inversible à
droite.
Remarque 1.6 Si tous les coefficients de F commutent avec tous les coeffi-
cients de G alors Q = Q′ et R = R′ .
(p)
où mp = (mi,j )i,j .
Ses éléments sont des familles (ai )i∈I , produit cartésien d’ensembles avec
ai ∈ Ai , muni des lois d’addition et de multiplication coordonnée par coor-
donnée. Pour chaque j ∈ I, on a une projection πj : (ai )i → aj qui est un
morphisme d’anneau.
Le produit A muni de ses projections vérifie la propriété universelle sui-
vante : Pour tout anneau B et toute famille de morphismes (fi )i∈I : B → Ai ,
il existe un unique f : B → A tel que pour tout i ∈ I, πi ◦ f = fi .
Aj
fj
πj
f
B A ···
πk
fk
Ak
Figure 1.1 – Factorisation des morphismes dans un produit d’anneaux
Si tous les Ai sont égaux à un même anneau A, leur produit est l’anneau
A des fonctions de I dans A.
I
1.3 Idéaux
Définition 1.6 Soit A un anneau. Un idéal à gauche est un sous groupe I
de (A, +) stable par multiplication à gauche par les élements de A.
Un idéal bilatère est un idéal à gauche et à droite. On dit que A est simple
ssi il n’a pas d’idéal bilatère différent de {0} et A.
Remarque 1.7 Le seul idéal qui est un anneau est A.
(I : J)A = {a ∈ A, aJ ⊂ I}
Démonstration.
• Soit I un idéal à gauche. On pose J = f (I).
Soit x, y ∈ J. Par surjectivité, x = f (x′ ) et y = f (y ′) et on a x + y =
f (x′ + y ′ ) donc x + y ∈ J.
Soit x ∈ J et a ∈ B, on a x = f (x′ ) et a = f (a′ ) donc ax = f (a′ x′ ) ∈ J
• Soit I un idéal de B. On pose J = f −1 (I).
Soit x, y ∈ J et a ∈ A. f (x + y) = f (x) + f (y) ∈ I donc x + y ∈ J. De
plus, f (ax) = f (a)f (x) ∈ I donc J est un idéal.
Proposition 1.3 Tout idéal bilatère est noyau d’un morphisme de source
A (théorème de quotient).
Théorème 1.2 De quotient Soit A un anneau, I un idéal bilatère. Il
existe un anneau A/I et un morphisme π : A → A/I tel que pour tout
anneau B et tout morphisme f : A → B dont le noyau contient I, il existe
un unique morphisme f ′ : A/I → B tel que f = f ′ ◦ π.
Exemple 1.8
• Si m | n, on a (Z/nZ)/(mZ/nZ) = Z/mZ.
• A = R[T ], I = (T 2 + 1) et
R[T ] → C
f :
P 7 → P (i)
Lemme 1.3.1
Soit A un anneau commutatif. L’ensemble Nil(A) des éléments nilpotents de
A est un idéal.
Démonstration.
⊂ Si xn = 0, pour tout idéal I premier, on a xn = 0 ∈ I donc x ∈ I.
⊃ Soit x ∈ A non nilpotent. La partie S = {xn , x ∈ N} ne contient pas
0. Soit E l’ensemble des idéaux de A qui ne rencontrent pas S, ordonné
par l’inclusion. E est non vide car contient {0}. E est inductif car si
(Iλ )λ est une chaîne de E, leur réunion est un idéal qui ne rencontre
pas S.
Il existe donc un élément maximal p de E. Montrons que p est premier.
Soit α, β ∈ A tel que α ∈/ p et β ∈
/ p.
Les idéaux p + (α) et p + (β) contiennent p strictement. Comme p
est maximal parmi les ensembles qui ne rencontrent pas S, p + (α) et
p + (β) rencontrent S. Il existe donc u, v ∈ p, e, f ∈ A et m, n ∈ N tel
que u + eα = xm et v + f β = xn .
On a uv+uf β+veα+ef αβ = xm+n ∈ S. Or (uv, uf β, veα) ∈ p3 . On ne
peut pas avoir αβ ∈ p sinon p rencontrerait S. Donc p est premier.
Corollaire 1.2 Soit A un anneau commutatif. Alors A est réduit (ie n’a
pas d’élément nilpotent non nul) ssi il s’injecte dans un produit de corps.
Remarque 1.9 Ce corollaire est à mettre en parallèle avec A intègre ssi il
s’injecte dans un corps.
Y
Démonstration. S’il existe un morphisme injectif f : A ֒→ Ki , et si a ∈ A
i∈I
est nilpotent, il existe n tel que an = 0 donc f (a)n = 0. Si f (a) = (xi )i , on a
xni donc comme Ki est un corps, xi = 0 donc a = 0 par injectivité.
Réciproquement, si A est réduit, pour chaque idéal premier p ⊂ A, on
note Kp = Frac(A/p). On a un morphisme d’anneaux
Y Y
A → A/p = Kp
p p
a 7→ (πp (a))p
1.5 Modules
Définition 1.11 Soit A un anneau. Un A-module à gauche est un groupe
commutatif M muni d’une application · : A × M → M telle que :
• Pour tout a ∈ A, m, m′ ∈ M, a(m + m′ ) = am + am′ .
• Pour tout a, b ∈ A, m ∈ M, (a + b)m = am + bm.
• Pour tout a, b ∈ A, m ∈ M, (ab)m = a(bm).
• Pour tout m ∈ M, 1m = m
Remarque 1.10
• Il y a une notion de module à droite.
• Pour tout anneau A, il existe un anneau A0 ou Aopp appelé anneau
opposé de A tel que A0 = A, +0 = + et a ×0 b = ba.
• Un morphisme d’anneaux A → B 0 est une application f : A → B
additive, qui envoie 1 sur 1 et vérifie f (ab) = f (b)f (a). On appelle f :
A → B un antimorphisme. On a donc une correspondance entre les
modules à gauche et à droite.
Exemple 1.9
• Le groupe additif (A, +) d’un anneau A est muni d’une structure de
module sur A.
• Si A est un corps, le module est un espace vectoriel.
• Si A = Z, on a en fait une structure sous-jacente de groupe commutatif.
• Si E est un k-espace vectoriel, tout u ∈ L(E) définit une structure de
k[X] module sur E :
k[X] × E → E
(P, v) 7 → P (u)(v)
On note Eu ce module.
• Si A est un anneau et I un ensemble, alors AI est muni d’une structure
de A-module composante par composante.
• Un morphisme d’anneaux f : A → B munit B d’une structure de
A-module via ab = f (a)b.
Définition 1.12
• Un morphisme de A-module entre deux A modules M, N est un mor-
phisme de groupes commutatifs f : M → N tel que pour tout x ∈ M
et a ∈ A, f (ax) = af (x).
• Le noyau Ker(f ) (resp. l’image Im(f )) est le noyau (resp. l’image) du
morphisme de groupe f .
• Une application n-multilinéaire (alternée) est une f : M1 × . . . × Mn →
N tel que pour tout i et (xj )j6=i , f (x1 , . . . , xi−1 , ·, xi+1, . . . , xn ) est A-
linéaire (et s’annule dès que deux variables sont égales).
M Y
Exemple 1.12 k[X] = k et kJXK = k.
n>0 n>0
Proposition 1.8 Le produit direct est muni de morphismes surjectifs de
A-modules Y
Mi → Mj
πj : i∈I
(xi )i 7→ xj
La somme directe est munie de morphismes injectifs de A-modules
M
Mj → M′ = Mi
i∈I
αj : x =x
j
x
7→ (xi )i où
xi =0
Ml
fl
f′ πl
N M
πk
fk
Mk
Figure 1.2 – Propriété universelle du produit
Ml
gl
g αl
N M
αk
gk
Mk
Figure 1.3 – Propriété universelle de la somme
1.6 Algèbres
On fixe un anneau commutatif R qui va jouer le rôle d’anneau des sca-
laires.
Définition 1.15 Une R-algèbre est un anneau (non nécessairement com-
mutatif) A muni d’une structure de R-module telle que la multiplication m :
A × A → A est R-bilinéaire.
Cela signifie que pour tout a, b ∈ A2 , les applications
A → A A → A
γa : et δb :
x 7 → ax x 7→ xb
sont linéaires.
Proposition 1.9 Soient R, A deux anneaux avec R commutatif. La don-
née d’une structure de R-algèbre sur A est équivalente à la donnée d’un
morphisme d’anneaux f : R → A telle que f (R) ⊂ Z(A).
Démonstration. Soit A une R-algèbre. On définit f : R → A par f (r) = r1A .
On a f (R) ⊂ Z(A) car
23
CHAPITRE 2. MODULES LIBRES DE TYPE FINI
n
X
ax = a ajn ejn puisque sinon on aurait, par unicité de la décomposition sur
j=1
une base : aai = 1.
Lemme 2.0.2
det(At ) = det(A)
Démonstration.
X n
Y X n
Y
t
det(A ) = ε(σ) aσ(i),i = ε(τ ) aj,τ (j)
σ∈Sn i=1 τ ∈Sn j=1
avec τ = σ −1 et i = τ (j).
Définition 2.5 Soit f : M n → N une application multilinéaire. On dit que
f est alternée ssi pour tout i, j, (xi = xj ⇒ f (x1 , . . . , xn ) = 0).
Lemme 2.0.3
det définit deux formes linéaires alternées (An )n → A en les lignes et les
colonnes de A.
Démonstration. On regarde le cas des colonnes.
a1,στ (1) . . . an,στ (n) = au,στ (u) av,στ (v) . . . = a1,σ(1) . . . an,σ(n)
On a donc
X X
det(A) = a1,σ(1) . . . an,σ(n) + − a1,σ(1) . . . an,στ (n)
σ∈An σ∈An
X X
= a1,σ(1) . . . an,σ(n) − a1,σ(1) . . . an,σ(n)
σ∈An σ∈An
=0
= det(A) det(B)
Proposition 2.1
• Développement par rapport à la ie ligne :
n
X
det(A) = ai,j µi,j
j=1
Anneaux factoriels et
principaux
29
CHAPITRE 3. ANNEAUX FACTORIELS ET PRINCIPAUX
• On dit que les ai sont premiers entre eux dans leur ensemble ssi ils
possèdent un pgcd égal à 1.
Par abus, on dit que d ∈ A est un pgcd des ai si d est le pgcd des (ai )i .
Définition 3.3 Soit (a, b, p) ∈ A.
• On dit que p est irréductible ssi pour tout a, b ∈ A, p = ab ⇒ a ou b
est inversible.
• p est premier ssi hpi l’est.
Remarque 3.2 Si p est premier alors p est irréductible, mais la réciproque
n’est pas toujours vraie.
Exemple 3.1 Soit (a, p) ∈ A avec p irréductible. Alors a ∧ p existe et vaut
p si p | a et 1 sinon.
Définition 3.4 Soit A un anneau commutatif. On dit que A est factoriel
ssi
(I) A est intègre
(E) Pour tout A \ {0}, il existe u ∈ A∗ , p1 , . . . , pr irréductibles distincts,
α1 , . . . , αr entiers supérieurs à 1 tel que a = upα1 1 . . . pαr r .
(U) Toute écriture du point précédent est unique à permutation et asso-
ciation des facteurs près.
Remarque 3.3 Si on choisit un ensemble Σ de représentants des irréductibles
(un dans chaque classe) alors dans un anneau factoriel, tout élément a ∈ A
Y
s’écrit de manière unique a = u pαp avec αp = 0 pour presque tout p.
p∈Σ
Lemme 3.0.1
Dans un anneau factoriel, toute famille d’éléments non nuls possède un pgcd
Y
et un ppcm. En effet, si on écrit ai = ui pαp (i) alors
p∈Σ
^ Y
rai = pmin(αp (1),...,αp (r))
i=1 p∈Σ
_ Y
rai = pmax(αp (1),...,αp (r))
i=1 p∈Σ
Y
Démonstration. Soit b = v pβp un élément non nul de A.
p∈Σ
On a b | a ssi pour tout p ∈ Σ, βp 6 αp . Ainsi, b | ai pour tout i ssi
βp 6 min(αp (1), . . . , αp (r)).
Y
Cecie montre que pmin(αp (1),...,αp (r)) est un diviseur commun de ai et
p∈Σ
c’est clairement le plus grand d’entre eux.
a | n et b | n ssi (a) ⊃ (n) ⊂ (b) ssi (n) ⊂ (m) = (a) ∩ (b) ssi m | n
Exemple 3.4
• Z(p) = { ab ∈ Q, p ∤ b} est euclidien pour δ la valuation p-adique (l’ex-
posant de p dans la décomposition ! en facteurs premiers de a.
d
X
• kJXK est euclidien pour δ ai X i = min{n > 0, an 6= 0}.
i=1
• Z[i] est
√
euclidien pour | · |2 .
• Z[ 1+i2 19 ] est principal non euclidien
Théorème 3.2 des restes chinois Soient A un anneau commutatif et
I, J deux idéaux tels que I + J = A (on dit que I et J sont étrangers).
Le morphisme d’anneaux canonique A/IJ → A/I × A/J est un isomor-
phisme.
Démonstration. L’hypothèse signifie que 1 ∈ I + J ie il existe i ∈ I, j ∈ J
tel que 1 = i + j. Montrons l’injectivité.
Soit a + IJ ∈ A/IJ tel que f (a + IJ) = 0 ie a + I = I et a + J = J.
Alors a ∈ a + I = I et a ∈ a + J = J donc a ∈ I ∩ J.
On en déduit que a = ai + aj ∈ IJ donc a + IJ = IJ.
La surjectivité : soit (x + I, y + J) ∈ A/I × A/J. On pose a = xj + yi
et on vérifie que a + IJ est un antécédent pour (x + I, y + J). On a a =
x(1 − i) + yi = x + i(y − x) donc a + I = x + I et de même, a = y + (x − y)j
donc a + J = y + J.
Remarque 3.9 On pourrait le démontrer en montrant directement que l’ap-
\
plication (x, ye) 7→ xj + yi est bien définie et réciproque de l’énoncé.
Exemple 3.5 Z/3Z × Z/4Z ≃ Z/12Z via (a, b) 7→ 4a − 3b.
Proposition 3.4 Soit A un anneau principal et p ∈ A non nul. Alors les
conditions suivantes sont équivalentes :
(i) p est irréductible
(ii) (p) est premier
(iii) (p) est maximal
Démonstration.
(i) ⇔ (ii) car A est factoriel.
(iii) ⇒ (ii) car maximal implique premier.
(iii) ⇐ (ii) à lire dans le poly.
35
CHAPITRE 4. MODULES SUR LES ANNEAUX PRINCIPAUX
diag(d1 , . . . , dr , 0, . . . , 0) avec di 6= 0 et d1 | d2 | . . . | dr .
De plus cette forme normale des Smith est unique au sens suivant : si M
est S-équivalente (en fait G-équivalente suffit) à diag(d1 , . . . , dr , 0, . . . , 0) et
à diag(d′1 , . . . , d′s , 0, . . . , 0), on a r = s et (di) = (d′i ) pour tout i. Les di sont
appelés facteurs invariants de M.
La suite d’idéaux (d1 ) ⊃ · · · ⊃ (dn ) est unique est appelée suite des fac-
teurs invariants de M.
!
7 11 3
Exemple 4.1 M = sur A = Z. On a
3 4 2
! !
3 11 −7 2 4 −3
M∼ ∼
2 4 −3 −3 −11 7
! !
2 0 1 1 0 −2
∼ ∼
−3 −5 1 1 −5 3
! !
1 0 0 1 0 0
∼ ∼
1 −5 5 0 −5 5
!
1 0 0
∼
0 5 0
ρ ∼
M/N A
Donc M/N est isomorphe à un sous-module de A et par le cas n = 1, il
peut être engendré par un élément xr+1 ∈ M/N.
Corollaire 4.1 Cas des groupes abéliens de type fini Pour tout
groupe abélien de type fini M il existe un unique entier r > 0 et des uniques
entiers d1 | . . . | dr > 2 tel que
M ≃ Z/d1 Z × . . . × Z/dr Z × Zq
Exemple 4.3 M = Z/8Z × Z/12Z × Z/45Z. Par le théorème des restes
chinois, on a
M ≃ Z/8Z × Z/3Z × Z/4Z × Z/5Z × Z/9Z
≃ (Z/4Z × Z/3Z) × (Z/8Z × Z/9Z × Z/5Z)
≃ Z/12Z × Z/360Z
Démonstration.
⇒ On a M ≃ k[X]/(P ) pour un certain polynôme P 6= 0 de degré
n. Par division euclidienne, on voit que les classes 1, x, . . . , xn−1 de
1, X, . . . , X n−1 dans M forment une base de E (liberté car (P ) \ {0}
ne contient que des polynômes de degré au moins n, et génératricité
u
par DE). Posons x = 1, on a ui(x) = X i 1 = X = xi . On a donc le
résultat.
⇐ Choisissons x tel que n soit minimal. Considérons le morphisme
k[X] → E
ϕ:
F 7 → F (u)(x)
−2 0 0
La réduite de Frobénius de M est alors 0 0 −4.
0 1 −4
Théorie de Galois
43
Introduction
On considère l’équation polynômiale f = an X n + . . . + a0 = 0 avec ai ∈ k
le corps de base. √
2
On sait bien résoudre aX 2 + bX + c ∈ Q[X] qui a deux racines −b± 2ab −4ac ,
de même que X 3 − aX − b qui s’écrivent (Tartaglia, 1535)
v s v s
u u
u
3 b b2 a2 u
3 b b2 a2
t t
+ − + − −
2 4 9 2 4 9
s 3
s
q √
6 5 2
7 20 − 19 = 3 − 3
3
3 3
Extensions de corps
47
CHAPITRE 5. EXTENSIONS DE CORPS
Ker(ϕ) est un idéal donc de la forme nZ. On dit que A est de caractéristique
n.
Proposition 5.1 Soit K un corps.
• Si la caractéristique de K est 0, son corps premier est Q.
• Si sa caractéristique est n > 0 alors n est premier et le corps premier
est Fn .
• Si K1 ֒→ K2 alors K1 et K2 ont même caractéristique et même corps
premier.
Démonstration.
• ϕ est injectif donc Z est inclus dans le corps premier de K donc Q =
Frac(Z) ֒→ K et Q est bien le plus petit sous-corps inclus dans K
• Ker ϕ = nZ. Im(ϕ) ⊂ K est donc intègre donc Z/nZ intègre donc n
premier.
De plus Z/nZ est un sous-corps de K et c’est bien le plus petit car le
plus petit contient 1 donc n × 1 donc Fn .
• exo
Proposition 5.2 Le cardinal d’un corps fini est une puissance d’un nombre
premier.
Démonstration.
⇒ Soit α algébrique sur k. On a k(α) ≃ k[X]/(µk,α) qui admet la base
deg µα,k
(1, X, . . . , X ).
On a k ⊂ k(α) ⊂ K (car α ∈ K). Donc c’est fini
n
X
⇐ (1, α, . . . , αn ) avec n = [L : k] est liée sur k donc on a ai αi = 0.
i=0
n
X
i
α est donc racine de ai X .
i=0
Lemme 5.0.2
Soit k ֒→ L ֒→ K. On a
Démonstration.
⇒ (v1 , . . . , vn ) partie k-génératrice finie de K est aussi une partie L-
génératrice de K donc [K : L] < ∞.
Si on a une famille k-libre de L, elle est k-libre dans K donc [L : k] <
[K : k] < ∞.
⇐ Soit (v1 , . . . , vn ) une L-base de K et (w1 , . . . , wm ) une k-base de L.
n
X m
X
Tout élément x ∈ K s’écrit αi vi avec αi = βj, iwi donc (vi wj )i,j
i=1 j=1
est une k-base à nm éléments de K. D’où l’égalité des dimensions.
Exemple
√ 5.4 √ √ √ √ √ √
• 2+ 3∈√ Q( 2, 3). On a Q√֒→ √ Q( 2) ֒→ √ Q( 2, 3).
Comme
√ √ [Q( 2) : Q] = 2 et [Q( 2, 3) : Q( 2))] ∈ {1, 2}, on sait que
[Q( 2, 3) : Q] ∈ {2, 4}. √
Ça
√ ne peut √ pas être 2 car sinon (1, 2) serait une base et on aurait
3 = a + b 2. √ Contradiction.
√ √ √
• Idem avec Q( √ 2 +√ 3). Ça n’est
√ pas
√ 2 de dimension 1 car 2 + 3∈/ Q.
Si a√
0 + a (
√1 √ 2 + 3) + a 2 ( 2 + 3)√ √= 0 donc a 1 = a2 = a3 = 0
((1, 2, 3, 6) est une base de Q( 2, 3)). Ce n’est donc pas de
dimension 2. √ √
On trouve que (X 2 + 1)2 − 12X 2 annule 2 + 3 et comme il est de
degré 4, c’est le polynôme minimal.
Proposition 5.7 Soit k ֒→ K, α ∈ K transcendant sur k. On a alors
ϕ ϕX→X
π2
k2 k2 [X] k2 [X]/(ϕX→X (f )) (corps !) k2 (α2 )
D’où un isomorphisme entre k1 (α1 ) et k2 (α2 ).
Théorème 5.3 Extension des isomorphismes Soit ϕ : k1 → k2 isomor-
phisme. Soit f ∈ k1 [X].
Soit K1 un corps de décomposition de f , K2 un corps de décomposition
de ϕX→X (f ).
Alors il existe ϕ : K1 → K2 qui étend ϕ, ie pour tout a ∈ k1 , ϕ(a) = ϕ(a).
Démonstration. Notons n = deg f et m le nombre de racines de f n’appar-
tenant pas à k1 . On a donc α1 , . . . , αm des racines de f n’appartenant pas à
k1 et αm+1 , . . . , αn racines de f dans k1 .
On procède par récurrence sur m. Si m = 0 c’est fini car toutes les racines
de f sont dans k1 .
Si m > 1, α1 est racine d’un facteur irréductible h de f . On a f =
f h . . . h . Par le théorème précédent,
h1 h2 . . . hl et, sur k1 (α1 ), h = (X − α1 )h1 2 l
on étend ϕ en ϕ à k1 (α1 ) → k2 (β1 ) avec β1 zéro de ϕX→X (h).
Dans k1 (α1 ), h f h . . . h a au plus m − 1 racines donc par hypothèse de
1 2 l
récurrence, on étend ϕ à ψ : K1 → K2 et ça marche !
Corollaire 5.1 Soit k un corps, f ∈ k[X]. Deux corps de décomposition
de f sur k sont toujours isomorphes.
Définition 5.9 f ∈ k[X] est radical ssi f = X n − a.
Une extension est dire radicale simple ssi K = k(α) avec α un zéros d’un
polynôme radical.
Une extension radicate de k est une extension Kn tel que k = K0 ⊂ K1 ⊂
. . . ⊂ Kn′ avec Ki+1 = Ki (αi ) radicale simple.
Clôture algébrique
Définition 6.1 K est algébriquement clos ssi pour tout f ∈ K[X] tel que
deg f > 1 possède une racine dans K.
Proposition 6.1 Soit K un corps. Les assertions suivantes sont équiva-
lentes.
(i) K est algébriquement clos
(ii) tout f ∈ K[X] est produit de facteurs de degré 1
(iii) les irréductibles de K[X] sont de degré 1
(iv) toute extension algébrique de K est de degré 1.
Théorème 6.1 Pour tout corps k, il existe une extension de corps K/k
avec K algébriquement clos.
53
CHAPITRE 6. CLÔTURE ALGÉBRIQUE
Corps finis
7.1 Dérivation
Définition 7.1 On définit l’opérateur de dérivation par
k[X]
→ k[X]
n
D: X
i
X
ai X
7→ iai X i−1
i=0 i=0
Lemme 7.0.1
Soit f ∈ k[X] tel que f ′ = 0.
1. Si car(k) = 0 alors f ∈ k
2. Si car(k) = p alors f = g(X p ) avec g ∈ k[X].
Lemme 7.0.2
Soit f ∈ k[X] non nul et a ∈ k.
a est zéro multiple de f ssi f (a) = f ′ (a) = 0 ssi (X − a) | f ∧ f ′ .
Lemme 7.0.3
Si (X − a)n | f alors f (a) = f ′ (a) = . . . = f (n−1) = 0 et la réciproque est
vraie si et seulement si car(k) = 0
55
CHAPITRE 7. CORPS FINIS
Démonstration.
⇐ f := X n − 1 ne possède pas de zéros multiples car f ′ = nX n−1 6= 0.
Donc f a n zéros distincts (non nuls) α1 , . . . , αn .
{αi , i ∈ J1, nK} est un sous-groupe cyclique d’ordre n donc il existe une
racine primitive ne.
⇒ Si ξ est une racine primitive ne, alors les n éléments distincts de hξi
sont racines de X n − 1 donc ses racines sont simples donc car k = 0 ou
n ∤ car k.
D’où le résultat.
Lemme 7.4.2
Tout sous-corps de Fpn est de cardinal pd avec d | n et pour tout d | n, il
existe un sous-corps à pd éléments.
Exemple 7.2 Quels sont les sous-corps de F212 ? Son sous-corps premier
est F2 donc il sera contenu dans tous les sous-corps. Via le lemme précédent,
on trouve le treillis suivant
F212
F26 F24
F23 F22
F2
Démonstration.
d n
⇐ Si d | n, X p − X | X p − X donc Fpd ⊂ Fpn donc on a un sous-corps
d’ordre d.
⇒ Soit k un sous-corps de K := Fpn . à q éléments. On a Fp ⊂ k ⊂ K.
Notons m = [K : k].
On a (pd )m = q m = pn donc n = dm et q = pd .
Corollaire 7.3 Soit k un corps fini à q = pn éléments et m > 1 un entier.
Il existe un polynôme f ∈ k[X] de degré m irréductible.
Démonstration. Fq m est cyclique. Notons ξ un générateur. On a Fqm = Fp (ξ).
On a [Fqm : Fp ] = mn et Fqm = Fp [X]/(µξ,Fp ). Donc deg(fξ,Fp ) = mn.
Si on considère µξ,Fq , son degré est [Fq (ξ) : Fq ] = [Fqm : Fq ] = m.
On a donc trouvé un polynôme irréductible de degré m.
n
Corollaire 7.4 X p −X est le produit des irréductibles unitaires de Fp [X]
dont le degré divise n.
Démonstration. Fixons Fp .
n
1. Les polynômes irréductibles de degré m | n divisent X p − X. Soit
f ∈ Fp [X] irréductible de degré m.
Fp [X]/(f ) est de cardinal pm donc il est isomorphe à l’ensemble des
m
zéros de X p − X, inclus dans Fpn .
n
f et X p − X possèdent un zéro commun dans Fp donc, comme m | n,
n
f | X p − X.
n
2. Si f est un facteur irréductible de X p − X, posons k = Fp [X]/(f ) qui
a pdeg f éléments. On sait que k ⊂ Fpn donc deg f | n.
n
3. Il n’y a pas de facteurs multiples car (X p − X)′ = −1.
Corollaire 7.5 Soit k un corps fini et f ∈ k[X] irréductible/ Le corps de
rupture k[X]/(f ) est aussi (déjà) le corps de décomposition de f .
Démonstration. On note k = Fq (q = pn ) et K = k/(f ). C’est un corps à
n deg f
q deg f éléments, donc c’est l’ensemble des zéros de X p − X.
pn deg f
f divise X − X dans Fq [X]. K contient les zéros de ce dernier donc
de f . C’est donc le corps de décomposition.
√ √
Remarque 7.2 Soit X 3 − 2 ∈ Q[X]. On a j 3 2 ∈ / Q[ 3 2] donc un corps de
rupture n’est pas toujours un corps de décomposition quand le corps est infini.
Extensions normales et
séparables
Définition 8.1 f ∈ k[X] est séparable ssi tous les zéros de f dans un corps
de décomposition de f sont de multiplicité 1.
Un élément α ∈ K/k est séprable ssi µα,k est séparable. K/k est séparable
ssi tous les α ∈ K le sont sur k.
Proposition 8.1 Soit f ∈ k[X] irréductible. Si f ′ 6= 0 alors f est séparable.
En particulier, si car(k) = 0 alors f est séparable et sinon, soit f est
séparable, soit f ∈ Ker(D).
61
CHAPITRE 8. EXTENSIONS NORMALES ET SÉPARABLES
Démonstration.
⇒ On écrit K = k(α1 , . . . , αn ). Les fαi ,k sont tous scindés. K est alors le
n
Y
corps de décomposition de g := fαi ,k .
i=1
⇐ Posons K un corps de décomposition de g sur k et f ∈ k[X] ayant
une racine α ∈ K. Soit β une autre racine de f .
Posons L le corps de décomposition de f sur K. On a le diagramme
L
K(α) K K(β)
k(α) k k(β)
On a K(α) = K et les relations
Corollaire 8.3 Soit K/k une extension normale de degré fini, L tel que
k ⊂ L ⊂ K.
Tout k-morphisme ϕ : L → K (ϕ|k = Idk ) s’étend en un morphisme de
K → K.
Définition 8.4 On note Sg,k le corps de décomposition de g sur k.
où le dernier produit est indicé par les représentants des classes à gauche de
Stab(α).
m
Y
Démonstration. Tous les αi sont racines de µα,k . On pose g = αi . Ses
i=1
coefficients sont des fonctions symétriques des racines αi qui sont donc in-
variants par permutation des racines donc aussi sous l’action de de G(K/k),
donc dans k.
Ainsi, g ∈ k[X]. Or deg(g) = m 6 n = deg(µα,k ) donc nécessairement,
m = n et g = µα,k .
Démonstration.
(i) ⇒ (ii) K/k est galoisienne et α ∈ K. Alors α est algébrique. µα,k =
n
Y
(X − αi ). Donc l’extension est normale. Elle est de plus séparable
i=1
car les αi sont distincts.
(ii) ⇒ (iii) On écrit K = k(α1 , . . . , αm ). g = µα1 ,k . . . µαm ,k est scindé sur
K et toutes les racines de g sont simples (produit de polynômes SARS
premiers entre eux). Notons L = k(α1,1 , . . . , α1,n1 , . . . , αm,1 , . . . , αm,nm )
le corps de décomposition de g. On remarque que K ⊂ L et L ⊂ K
puisque, comme l’extension est normale, tous les αi,j appartiennent à
K. Donc K est le corps de décomposition.
(iii) ⇒ (i) K/k est le corps de décompositon d’un polynôme séparable f .
Il faut montrer que K G(K/k) = k. On procède par récurrence sur [K : k]
pour tout corps.
Si [K : k] = 1, K = k donc G(K/k) = {1} et K {1} = K = k. On
suppose vérifié le resultat pour tout extension de corps [K e =m
f : k] f < n.
Comme [K : k] > 1, f possède un facteur irréductible g de degré > 1
(sinon f scindé sur k).
Les zéros de g sont zéros de f donc tous distincts. Notons {α =
α1 , . . . , αm } les zéros de g. Les k(αi ) sont isomorphes à k(α) via ϕi :
k(α) → k(αi ). On peut étendre ϕi en un morphisme ϕi : K = Sf,k(α) →
Sf,k(αi ) .
Par hypothèse de récurrence, k(α) = K G(K/k(α)) et on a l’inclusion
G(K/k(α)) ⊂ G(K/k). Donc F := K G(K/k) vérifie k ⊂ F ⊂ k(α).
Ainsi, F (α) = k(α). Pour montrer que F = k, on compare µα,F et µα,k .
On sait que µα,F | µα,k . On sait que F est fixe par ϕi (K/k(α) galoi-
l l
!
X X
i i
sienne). On écrit µα,f = bi X . On a ϕj bi α = 0 donc µα,F a les
i=0 i=0
mêmes zéros que µα,k donc [F (α) : F ] = [F (α) : k] donc [F : k] = 1.
Le principe de récurrence conclut.
Correspondance de Galois
Pour h ← gh, on a
n
X
ai χi (g)χi(h) = 0
i=1
67
CHAPITRE 9. CORRESPONDANCE DE GALOIS
et en faisant la différence, on a
n−1
X
ai (χn (g) − χi (g))χi(h) = 0
i=1
Lemme 9.0.2
Soit K un corps, σ1 , . . . , σn des automorphismes distincts qui forment un
sous-groupe G de Aut(K).
Alors [K : K G ] = n.
n
X n X
X r r
X n
X r
X
ai σi (β) = ai bj σi (αj ) = bj ai σi (αj ) = bj × 0 = 0
i=1 i=1 j=1 j=1 i=1 j=1
Contradiction.
Supposons que r > n, on prend α1 , . . . , αn+1 linéairement indépendants.
Avec M = (σi (αj ))i,j , l’équation MX = 0 a plus l’inconnues que d’équations
donc admet une solution non nulle (β1 , . . . , βn+1 ).
Quitte à réordonner, on prend σ1 = Id. Posons (β1 , . . . , βs = 1, 0, . . . , 0)
avec un nombre minimal de composantes non nulles. s > 1 car sinon β1 α1 =
σ1 (β1 α1 ) = 0 donc β1 = 0. On a donc
Corollaire 9.1 Soit K/k de degré fini. L’extension K/k est galoisienne
ssi |G(K/k)| = [K : k]
Corollaire 9.2 Soit α algébrique sur k. k(α)/k est galoisienne ssi µα,k
possède [k(α) : k] = deg(µα,k ) zéros dans k.
On a une application entre les sous-corps de K et les sous-groupes de
G(K/k) donnée par L 7→ G(K/L). Cette application est décroissante et on
va montrer qu’elle est bijective d’inverse H 7→ K H .
Corollaire 9.3
(i) Soit H un sous-groupe fini de Aut(K) et L = K H . Alors tout G(K/L) ⊂
H.
(ii) Soient H1 et H2 deux sous-groupes distincts de Aut(K), alors K H1 6=
K H2
Démonstration.
(i) Notons n = |H| = [K : K H ]. S’il existe σ ∈ Aut(K) \ H qui fixe K H
alors σ ∈ G(K/K H ) qui serait d’ordre > |H|. Or |G(K/K H )| = [K :
K H ].
(ii) Par contraposée, si K H1 = K H2 , alors on a deux inclusions qui im-
pliquent chacune H1 ⊂ H2 et H2 ⊂ H1 par (i). Donc H1 = H2 .
Démonstration.
⊂ Pour a ∈ L et τ ∈ H, on a στ σ −1 (σ(a)) = σ(τ (a)) = σ(A) ∈ σ(L).
⊃ Si pour b ∈ K, on a στ σ −1 (b) = b donc τ σ −1 (b) = σ −1 (b) donc σ −1 (b) ∈
L et b ∈ σ(L).
G(K/k) → G(L/k)
ϕ:
σ 7→ σ|L
par HR.
(a′ β + αn ) − (aβ + αn )
= β ∈ k(aβ + αn )
a′ − a
Donc k(β, αn ) ⊂ k(aβ + αn ) et l’inclusion réciproque est triviale. Le
principe de récurrence conclut.
⇐ Si K = k(α) et k ⊂ L ⊂ K, on a K = L(α). On a [K : L] = deg(µα,L )
avec µα,L | µα,k .
m
X
On écrit fα,L = bi X i . On va montrer que F := k(b0 , . . . , bm ) = L.
i=0
On sait déjà F ⊂ L. On montre que [L : F ] = 1. Or on a BUG
Corollaire 9.5 Toute extension séparable de degré fini est simple.
Démonstration. On écrit K = k(α1 , . . . , αn ) et g le produit des µαi ,k . On
pose L = Sg,k .
On a un nombre fini de sous-groupes H tel que G(L/k) = {Id} ⊂ H ⊂
G(K/k) donc un nombre fini de corps intermédiaires, donc l’extension est
simple.
Définition 9.4 Soient E, F deux sous-corps d’un corps K. Le compositum
de E et F est le plus petit sous-corps de K qui contient E et F .
Théorème 9.3 Soit K et E sous-corps de F contenant k. Si K/k est
galoisienne alors KE/E est galoisienne et G(KE/E) ≃ G(K/K ∩ E).
Démonstration. On définit
G(KE/E) → G(K/k)
ϕ:
σ 7→ σ|K
Applications
10.1 Généralités
Lemme 10.0.1
Soit k un corps contenant ξ une racine primitive ne de l’unité et K/k une
extension galoisienne de degré fini tel que G(K/k) cyclique hσi. Il existe
α ∈ K tel que σ(α) = αξ.
73
CHAPITRE 10. APPLICATIONS
S4
A4 D4
{1}
Définition 10.2 On dit qu’un polynôme f est résoluble par radicaux ssi
un corps de décomposition K est contenu dans un corps L vérifiant