La Nouvelle Dictature Médico-Scientifique
La Nouvelle Dictature Médico-Scientifique
La Nouvelle Dictature Médico-Scientifique
LA NOUVELLE DICTATURE
MÉDICO-SCIENTIFIQUE
— Vaccination : l’overdose,
Éditions Déjà, 1999, (3e édition).
— Information ou désinformation ?
Guy Trédaniel Éditeur, 2004.
— Le Réveil de la conscience,
avec J. Bousquet, Guy Trédaniel Éditeur, 2003.
ISSN : 0986-0762
ISBN : 2-7033-0643-1
© Éditions Dangles,
Saint-Jean-de-Braye (France) – 2006 –
Tous droits de traduction, de reproduction et
d’adaptation réservés pour tous pays
SYLVIE SIMON
LA NOUVELLE DICTATURE
MÉDICO-SCIENTIFIQUE
Philippe DESBROSSES
Docteur en Sciences de l’Environnement,
Expert-consultant auprès de l‘U. E. et du Parlement européen,
Président du Comité de direction d’Ecocert,
Directeur du Centre Pilote « La Ferme de Sainte-Marthe ».
AVERTISSEMENT
Paul FEYRABEND
(Professeur de physique à Berkeley)
André GIDE
Charles PEGUY
LA MEDICALISATION DE LA SANTE
Albert SCHWEITZER
Pour sa part, dès 1975, le philosophe Ivan Illich avait publié aux
éditions du Seuil un ouvrage qui fit grand bruit à l’époque et qui reste
plus que jamais d’actualité, La Némésis médicale. Dans cet ouvrage,
Ivan Illich constatait que les sociétés nanties d’un système médical
très coûteux sont impuissantes à augmenter l’espérance de vie, sauf
dans la période périnatale, que la multiplicité des actes médicaux est
impuissante à réduire la morbidité globale et que ces actes médicaux
ainsi que les programmes d’action sanitaire sont devenus les sources
d’une nouvelle maladie : la maladie « iatrogène », c’est-à-dire
engendrée par la médecine.
« Les politiciens complaisants ont démocratisé l’industrie chimique. Ce qui signifie que
la mise sur le marché dépend de 51 % contre 49 % qui affirment que des drogues mortelles
sont salutaires et non dangereuses. La science et le choix n’ont plus de valeur dans ce
système. Et si vous allez contre ces 51 % vous brisez votre carrière. Aussi, la majorité des
scientifiques choisissent de satisfaire les compagnies et non les consommateurs. »
« Guérisseurs ou bandit ?…
Les observateurs sont souvent bien en peine
pour décider lequel de ces deux termes appliquer
à l’industrie pharmaceutique internationale. »
Peter MARSH
(New scientist – 1989)
La ménopause
Comme nous l’avons constaté, la médecine moderne a tendance à
prendre en charge certains phénomènes physiologiques qui n’ont
aucun besoin d’assistance médicale. La ménopause fait partie de ces
événements naturels qui sont récupérés par la médecine orientée par
les laboratoires pour leur profit et au détriment de la Sécurité sociale.
Ce processus que chaque femme doit affronter au cours de sa vie
indique simplement la fin de sa phase de reproduction. Ce peut être
une période merveilleuse qui ouvre la voie à d’autres comportements
de nature plus spirituelle. Très souvent, ce changement se produit
sans aucun signe perturbateur. Parfois, cependant, il peut donner
lieu à quelques manifestations fâcheuses mais sans gravité, comme
des bouffées de chaleur que l’on peut facilement éliminer grâce à
certaines plantes, quelques compléments alimentaires et un régime
plus léger.
Cependant, encouragés par les visiteurs médicaux et l’industrie
pharmaceutique, les médecins ont une fâcheuse tendance à
intervenir en ordonnant une assistance hormonale œstrogénique de
substitution, dont il n’a jamais été prouvé qu’elle soit nécessaire.
Quant à l’ostéoporose dont parlent tant les médecins en terrorisant
les femmes, rien ne prouve, excepté des affirmations péremptoires
mais sans fondement scientifique, qu’un traitement hormonal
améliore la situation. En revanche, certains œstrogènes de synthèse,
comme l’œstradiol, sont notoirement cancérigènes et pourtant
toujours vendus et même recommandés par des médecins.
Les hormones femelles administrées pour combattre les
symptômes de la ménopause augmentent le nombre de cancers de
l’utérus chez les femmes de plus de 50 ans. Il y a quelques années, le
Pr. Jasmin, cancérologue, en faisait le constat : « Nous commençons
à avoir le recul nécessaire pour évaluer l’action des traitements
substitutifs de la ménopause. Il est clair aujourd’hui que
l’administration d’œstrogènes sans progestérone augmente
considérablement (environ quatorze fois) le risque du cancer du col
de l’utérus (endomètre). »
Depuis lors, une étude britannique qui date de 2003, appelée
« Britain’s Million Women Study », a prouvé que l’administration
d’œstrogènes avec progestérone est loin d’être anodine. Les femmes
qui ne prennent que des œstrogènes multiplient leurs risques d’avoir
un cancer par 25 %, mais celles qui prennent des œstrogènes avec
progestérone pendant dix ans doublent les risques de cancer par
rapport à celles qui ne prennent rien, ce qui n’est pas négligeable.
L’étude, qui faisait suite à de nombreuses polémiques sur la
question, a été publiée en 2003 par le Lancet. Elle a également
démontré que les femmes sous traitements hormonaux qui sont
atteintes d’un cancer courent 22 % de risques de plus que les autres
d’en mourir.
En outre, en mai 2003, une étude américaine a démontré que,
chez les femmes qui absorbent certaines combinaisons d’hormones,
les risques de développer une démence sont deux fois supérieurs que
chez celles qui ne prennent rien.
Depuis 2002, le WHI (Women’s Health Initiative), qui avait
signalé un lien entre les traitements hormonaux, le cancer du sein et
les maladies cardio-vasculaires, ne recommande plus les traitements
hormonaux pour prévenir l’ostéoporose et a demandé aux médecins,
lorsqu’ils les ordonnent tout de même, de les prévoir à petites doses
et pour un temps très réduit.
Enfin, le 2 septembre 2005, après une longue étude des
publications les plus récentes sur le sujet, l’Agence pour la Recherche
sur le Cancer des États-Unis a officiellement classé la combinaison
œstrogène-progestérone (HRT) comme « carcinogène pour les
humains ». Ainsi, l’Agence a remplacé la notion de « possibilité » par
celle de « certitude » quant à l’effet cancérigène du produit. {24}
Mais cela n’empêche pas certains médecins de continuer à
prescrire et leurs patientes de continuer à avaler ce mélange mortel.
Le Prémarin® est un médicament indiqué contre les troubles de
la ménopause. Il est fabriqué à partir de l’urine de juments soumises
à des gestations continuelles afin de fournir une urine riche en
œstrogènes. Un cathéter est introduit dans la vessie des animaux et
relié à un sac imperméable afin de recueillir leur urine. Ce traitement
engendre des plaies, des infections douloureuses pendant les
quelques huit à dix ans de la vie de ces juments consacrées à cette
production. Les œstrogènes conjugués, composants de base de ce
médicament, ont été déclarés cancérigènes par la presse médicale
depuis 1982. Parmi les tumeurs que ces substances peuvent
provoquer, il y a le carcinome du vagin et celui de l’endomètre. En
outre, l’urine de tout être vivant est un condensé de substances
toxiques éliminées par l’organisme, et personne ne peut affirmer en
toute bonne foi qu’il n’en reste rien après le processus d’épuration,
pas plus que des traces de virus propres à la race chevaline.
Orizzonti de juin 1995 signalait, en outre, la présence de
nombreux colorants dangereux dans ce médicament : E 104,
déconseillé par diverses organisations de santé ; E 110, colorant azoté
qui favorise l’asthme et les allergies ; E 127, dérivé du goudron, qui
peut provoquer une hypersensibilité à la lumière, hyperthyroïdie et
allergies ; E 132, lui aussi dérivé du goudron, qui peut provoquer des
nausées, vomissements, augmentation de la pression sanguine et
hypertension, éruptions cutanées, prurit et problèmes respiratoires.
En dehors de toute autre considération sur son efficacité et sa
toxicité, on se demande pourquoi mettre autant de colorants dans un
simple médicament. Malgré tous ces risques, le Prémarin® est
toujours conseillé.
Il est donc légitime que bien des gens estiment que l’AMM est une
Autorisation de Mise à Mort. Au cours d’un colloque tenu à Rennes
et organisé par l’Unacs, (Union des associations citoyennes de santé)
en novembre 2004, l’un des participants, médecin spécialiste en
pharmacovigilance, donc particulièrement bien placé pour savoir ce
qu’il affirmait, résuma la situation avec beaucoup d’humour.
« Lorsqu’on traverse une rue en dehors des clous et sans regarder
pour se rendre dans une pharmacie, on court moins de dangers que
lorsqu’on entre dans le magasin et que l’on achète un médicament
pourvu d’une AMM. » Pour lui, l’AMM est bel et bien une
Autorisation légale de tuer.
CHAPITRE V
L’HORMONE DE CROISSANCE
LES MICROBES
FONT DE LE RÉSISTANCE
LES PSYCHOTROPES
LE MYTHE DE FRANKENSTEIN
François-René de CHATEAUBRIAND
(Mémoires d’outre-tombe).
L’affaire d’Amiens
Cette « affaire » est l’exemple parfait du mépris de l’être humain
par des médecins de haut vol mais sans conscience. Le 28 juillet
1991, parti faire une promenade à bicyclette, un jeune homme de dix-
huit ans, Christophe Tesnière, fut heurté par une voiture et
transporté dans le coma au centre hospitalier général de Dieppe. Il
fut ensuite transféré à Amiens. Sous le prétexte qu’il n’est « pas sain
de vivre toujours dans le milieu hospitalier », les parents furent
persuadés de quitter Amiens et de rentrer chez eux à Dieppe, puisque
leur fils ne semblait pas être conscient de leur présence à ses côtés. Il
fut alors convenu que l’hôpital leur donnerait, aussi souvent qu’ils le
souhaiteraient, des nouvelles de leur fils. Or, malgré de nombreux
appels, ils ne purent jamais joindre le responsable du service et
durent se contenter du laconique « stationnaire dans la gravité »
lancé par une infirmière.
Lorsqu’ils retournèrent à l’hôpital, ils apprirent la mort cérébrale
de leur fils. Après cette annonce, les parents rencontrèrent le Dr
Tchaoussoff, qui se présenta comme responsable de France-
Transplant et leur demanda l’autorisation de prélever des organes
sur le corps de leur fils. Les parents acceptèrent en demandant quels
seraient les organes prélevés. Le médecin leur répondit qu’on
prélèverait le cœur, le foie et les deux reins, et que les incisions
seraient « très petites ». Lorsqu’ils arrivèrent dans la salle de soins
intensifs, ils ne purent s’isoler avec leur fils parce que le lit où il
reposait avait été déplacé pour être prêt à partir pour l’hôpital
d’Amiens-Sud où seraient effectués les prélèvements. Ces méthodes
choquèrent les parents qui auraient souhaité être seuls, ne serait-ce
que quelques instants, pour un dernier adieu à leur fils.
« A quelle heure Christophe est-il décédé ? » demanda son père.
Personne n’a pu répondre à cette question. Est-ce le lundi matin à la
suite des électrœncéphalogrammes ? Est-ce le lundi à 16 heures
comme l’a décidé le Pr. Tchaoussoff d’une manière officielle en
signant le certificat de décès ? Est-ce du fait du prélèvement multi-
organes lorsqu’on a débranché les appareils ?
En mai 1992, la mère de Christophe a confié au journal Libération
que son mari s’était rendu compte à la morgue qu’on avait aussi
prélevé les yeux de Christophe, mais il ne lui en avait rien dit, ne
voulant pas aggraver sa souffrance.
Après l’enterrement, à la suite d’une erreur des services
hospitaliers, les parents ont appris que huit actes chirurgicaux
avaient été effectués sur Christophe au lieu des quatre annoncés,
dont le prélèvement des cornées, alors que celui-ci n’entre pas dans
le cadre de la loi Caillavet et requiert un legs par testament. Le Pr.
Tchaoussoff, contacté par téléphone, répondit aux parents qu’ils
« réagissaient mal » à la mort de leur fils. Et quand Alain Tesnière
évoqua le prélèvement illégal des cornées, le médecin lui répondit :
« Les cornées, on ne le dit jamais, car sinon les gens refuseraient, et
si vous vouliez être informés, il fallait venir à Amiens aux réunions
d’informations. » !
Plus tard, interrogé par L’Express, le Pr. Tchaoussoff avouera :
« Si je n’ai pas évoqué le prélèvement des yeux devant les parents
de Christophe, c’est parce qu’il n’est pas toujours techniquement
possible de l’effectuer. Mais aussi parce qu’il est particulièrement
difficile d’en parler aux familles. » En somme, ce médecin a menti
par charité, pour épargner un chagrin à la famille !
C’est alors que le père de Christophe décida de porter cette
douloureuse affaire devant les tribunaux. Cette plainte lui donna la
possibilité de prendre connaissance du compte-rendu opératoire qui
ne correspondait en rien aux promesses du représentant de France-
Transplant. Les « petites incisions » étaient devenues une « grande
laparotomie médiane xipho-pubienne secondairement agrandie en
sternotomie médiane ». En clair, le corps avait été ouvert sur toute
sa longueur, du cou au pubis. Outre le cœur, le foie et les reins, on
avait prélevé l’aorte descendante avec les gros troncs supérieurs de la
crosse, l’artère iliaque et fémorale droite, les deux veines saphènes
internes et la veine fémorale droite.
Ce constat contredit une déclaration du Pr. Cabrol au cours d’un
entretien avec Jean-Yves Nau et Frank Nouchy, et publiée dans Le
Monde du 22 janvier 1992 : « Il y a aussi l’idée que beaucoup de nos
contemporains se font du prélèvement d’organes, imaginant des
choses abominables, des mutilations, un ‘‘vol’’ du corps, alors que
nous restituons ce dernier porteur de simples cicatrices. »
Mais le Pr. Cabrol n’est pas à un mensonge près, pas plus que le
Pr. Tchaoussoff, bien que tous deux soient considérés comme des
citoyens au-dessus de tout soupçon.
Alain Tesnière, le père de Christophe, professeur de Français à
Dieppe, criera plus tard sa colère dans un livre écrit pour essayer
d’empêcher que de tels dérapages ne se reproduisent : « En aucun
cas, il n’avait été question de dépecer le corps de notre enfant de
cette manière, de se servir ainsi en ne nous restituant qu’une
dépouille vidée de tout, au nom de la science et de l’intérêt général.
La lecture du compte-rendu opératoire ne trouble pas les médecins.
{…} Pour la famille, c’est un document accablant, horrible, qui
évoque les horreurs de la guerre, qui fait remonter instantanément
l’homme à ses origines barbares. A notre époque, peut-on imaginer
que les progrès de la médecine coïncident avec de telles pratiques
{35} ? »
Me Collard, du barreau de Marseille, se chargea de l’affaire et tous
les journaux la commentèrent dans le même sens, ainsi que la presse
télévisée et les radios. Tous s’indignaient. Dans Le Canard enchaîné
du 20 mai 1992, Bernard Thomas donnait les « Dernières nouvelles
du cannibalisme » : « L’énumération des viscères donne l’image d’un
tableau de Soutine un soir de cauchemar de boucherie. {…} Visions
de casse automobile : dis donc, t’aurais pas un culbuteur en état de
marche, un filtre et des bobines pas trop encrassés ? Quand on est
demandeur, on part, certes, content, avec la belle occase. Quand on
est des parents, c’est un peu lourd à digérer. »
Dans L’Evénement du jeudi du 28 mai 1992, Marie-Ange d’Adler
dirigea un dossier qui dérangea le monde médical : « Le corps
humain est devenu une source de pièces de rechange. Prélevés,
distribués, parfois vendus, les organes voyagent. La mort de l’un
permet la deuxième vie de l’autre. Le marché noir n’est que l’avatar,
le voyant de ce ‘‘triomphe’’ de la médecine. Plus profondément, le
morcellement du corps fait violence à une conception ancienne de la
personne humaine. Vertige. »
À la suite de l’Affaire d’Amiens, Alain Tesnière reçut des
témoignages qui, selon lui, permettaient « d’affirmer que ce sont là
des pratiques généralisées. Les médecins n’informent pas, prélèvent
les yeux sans respecter la loi et sans respecter la dignité humaine.
Sans vergogne, ils les remplacent par des prothèses oculaires ou
recousent les paupières sans rien mettre à la place. De telles
pratiques ne peuvent pas favoriser le don d’organe. Ce sont les
médecins qui portent cette responsabilité ». On peut se demander si
le Pr. Cabrol a songé à cette éventualité lorsqu’il reprochait « une
certaine négligence, puis une certaine répugnance » des Français à
penser à la mort et aux dons d’organes.
C’est à la suite de cette affaire et pour éviter un nouveau scandale
qu’ont été votées les deux lois dites de « bioéthiques » du 29 juillet
1994.
Durant cette période d’horreur, on apprit alors d’autres scandales.
Le 13 juin 1992, Le Monde publiait deux témoignages. Le premier
était une lettre d’un père indigné au directeur de l’hôpital de Bicêtre
qui dénonçait « dans quelles conditions lamentables des parents
peuvent apprendre à la fois le décès de leur enfant et le prélèvement
d’organes qui sera effectué sur son corps ». Le second était celui de
Mme Desprez-Mantione qui, à la suite du décès de sa fille à l’hôpital
d’Amiens, constatait avec horreur : « On distinguait clairement que
les globes oculaires étaient vides et ses paupières avaient été
recousues. Cette vision nous a toujours hantés, son père et moi. »
Le 30 mai 1992, Le Point révélait le contenu du Rapport sur les
transplantations d’organes en France, effectué en 1991 par des
membres de l’IGAS, à la demande de Jean-Louis Bianco, ministre
des Affaires sociales et de l’Intégration. Il ressortait de ce rapport que
la France détenait en Europe le record des transplantations grâce à
celles qui sont effectuées sur des patients étrangers non résidents.
Parmi les patients en attente de greffe, on comptait 22 % d’Italiens.
Et dans certains domaines comme les transplantations rénales ou
hépatiques, ce pourcentage est encore plus élevé. « Il existe donc
bien des filières de recrutement en rapport avec les relations
privilégiées entretenues par certains transplanteurs français avec
des médecins italiens notamment. »
« Si le succès de la greffe est le souci du médecin étranger
lorsqu’il envoie un patient en France, le souci du transplanteur
français est d’acquérir une certaine notoriété. Qui dit notoriété dit
gratification. », accusait Alain Tesnière.
Le Point n’a pas hésité à mettre en cause l’organisation de la
transplantation, révélant également que certains organes
disparaissent dans la nature. Cette information rejoignait la question
posée par Alain Tesnière sur la destination de trois organes prélevés
sur son fils (les deux reins et la seconde cornée) qu’il n’a pu retrouver
et dont le substitut du procureur ne s’est pas inquiété. « Si le parquet
n’est pas le garant d’un contrôle, qui le sera ? Il est étonnant qu’un
organisme comme France-Transplant, qui n’est qu’une association
régie par la loi de 1901, ait un si grand pouvoir dans le système de
santé français sans être contrôlé par l’Etat », déplorait-il. On peut
se poser la question comme on le fit autrefois pour Crozemarie,
ancien grand patron de l’ARC, qui n’était ni scientifique, ni médecin,
mais qui a détenu pendant très longtemps et avec l’appui
inexplicable de tous les médias, un immense pouvoir sur la santé
française, en dépit des mises en garde réitérées de l’IGAS.
Au cœur de la communauté médicale, nombreux sont ceux qui ont
dénoncé ces dérives en demandant un « consentement préalable
explicite de l’intéressé ». Louis René, président du conseil national
de l’Ordre des médecins, a déclaré à cette époque, dans un Rapport
d’information (n° 2565) : « Il serait bon qu’il y ait des actions en
terme d’éthique, de déontologie, d’humanisme – peu importe le
terme choisi – pourvu que l’on rappelle au médecin qu’il est en face
d’un homme fait de chair et d’esprit, qui n’est pas une simple
mécanique. »
Au cours d’un entretien avec Sylviane Corvisier en janvier 1990, le
Pr. Jacques Testart a déclaré : « Aujourd’hui, je m’interroge sur deux
situations qui me semblent graves. En matière de dons d’organes, la
loi qui les régit fait de chaque personne un donneur potentiel et
volontaire. Il faut que l’on soit volontaire pour donner ses organes
et non supposé comme tel parce que l’on n’a rien spécifié de son
vivant. »
Et le Pr. Testart s’inquiétait que l’on soit alors en train de changer
la définition de la mort. « En quelques années, cette notion a évolué
et l’on peut imaginer dans quel sens : elle a évolué dans le sens de la
recherche clinique, dans le cadre des besoins de cette médecine. Les
critères changent pour besoin d’utilitarisme. Mais aussi, plus que la
vie, c’est l’humanité qui est entre les deux, que l’on essaie de
redéfinir d’une façon arbitraire sur des bases utilitaristes qui
évoluent, et cela, c’est inacceptable. »
Selon le Pr. Jean Bernard, la définition de la mort est appelée à
changer tous les cinquante ou cent ans, et cet ordre « cannibale » qui
régit les dons d’organes serait un ordre temporaire car, « d’ici vingt
ou trente ans, grâce aux progrès de la médecine, on ne recourra
plus aux greffes ». Il y a longtemps qu’il a fait cette déclaration et,
malgré les « progrès de la médecine », les greffes se pratiquent
toujours autant et même plus.
Mais en attendant la fin de cet ordre cannibale, le problème des
greffes est loin d’être résolu et les philosophes continuent de se
quereller sur les termes de « coma dépassé » et de « mort
cérébrale », pourtant pris dans le même sens par la médecine. Le
mot coma est encore porteur d’un espoir, même s’il est accolé avec le
mot « dépassé », alors que la mort cérébrale implique davantage la
fin irréversible.
Dans Misère de la bioéthique, Jean-Paul Thomas se posait la
question : « Il faut bien admettre, en effet, que la personne en coma
dépassé est à la fois morte et vivante. Il faut qu’elle soit vivante,
puisque telle est la condition pour prélever des organes ‘‘frais’’, en
bon état de fonctionnement. Il faut bien admettre d’autre part
qu’elle est morte, sous peine d’avoir à reconnaître qu’on retire la vie
aux uns – en les privant d’organes vitaux –, pour maintenir
d’autres personnes en vie. »
Malgré leurs discours rassurants, les médecins n’en savent pas
plus que nous sur l’arrêt de la vie. Autrefois, l’arrêt du cœur
définissait l’instant de la mort. À présent, c’est l’arrêt du cerveau qui
détermine la mort, alors que des organes continuent de fonctionner.
Nous savons trop peu de choses en ce domaine pour avoir des
certitudes sur la mort véritable, et il faut posséder un orgueil
incommensurable pour oser affirmer en ce domaine quoi que ce soit
de manière péremptoire comme le font certains.
Cependant, un décret relatif « au constat de la mort préalable au
prélèvement d’organes, de tissus et de cellules à des fins
thérapeutiques ou scientifiques » rappelle que le constat de la mort
est un diagnostic clinique fondé sur plusieurs observations et que le
« caractère irréversible de la destruction encéphalique » doit être
attesté par « deux encéphalogrammes nuls et aréactifs effectués à
un intervalle minimal de quatre heures. {36} » Il peut aussi se baser
sur une angiographie, méthode de plus en plus utilisée, qui prouve
l’absence de toute circulation sanguine dans le cerveau. Enfin, le
constat de mort cérébrale doit être établi par deux médecins
indépendants de ceux qui vont effectuer le prélèvement. Voilà enfin
une sage mesure qui n’était pas en vigueur jusque-là.
Pour en revenir aux greffes, un homme d’une soixantaine
d’années, qui rêvait souvent de ses problèmes professionnels et
racontait parfois ses songes, s’est mis à rêver de manière totalement
différente après une greffe du cœur. Sans doute a-t-il reçu l’organe
d’un jeune accidenté car il a dès lors commencé à rêver de courses de
motos, de violence, de bagarres entre motards. Ses rêves
ressemblèrent plus à ceux d’un jeune homme violent qu’à ceux d’un
homme calme, uniquement préoccupé de sa vie professionnelle. Ce
cas, parmi bien d’autres, nous permet de supposer que l’organe
prélevé est chargé d’informations concernant le donneur et les
transmet au nouveau corps qui le reçoit. Cela démontre combien il
faut rester prudent dans ce domaine.
CHAPITRE IX
POLLUTIONS ET MENSONGES
André GIDE
L’amiante
Les pouvoirs publics ont soudain découvert les méfaits de
l’amiante en juin 1996, alors que trente ans plus tôt, en 1965, le Pr.
Boutin, de l’hôpital de la Conception à Marseille, publiait une étude
dans laquelle il prouvait que 14 % des mineurs de Canari, en Corse,
étaient atteints d’un cancer provoqué par l’amiante. Depuis fort
longtemps, nombre de scientifiques dénonçaient ses dangers. En
Grande-Bretagne, dès l’année 1931, la Faculté de médecine les avait
signalés et estimait qu’il y avait déjà 500 000 morts en Europe, sans
pour cela inquiéter les pouvoirs publics.
De son côté, depuis 1975, Henri Pézerat, toxicologue, directeur de
recherche à Jussieu, a consacré ses efforts à l’étude des produits
cancérogènes utilisés dans l’industrie. Il a créé une association
composée de scientifiques, médecins et inspecteurs du travail, et a
entrepris une croisade anti-amiante, mais il s’est toujours heurté aux
lobbies industriels et aux scientifiques et fonctionnaires qui
s’évertuaient à dissimuler le scandale potentiel.
Il existe de nombreuses variétés d’amiante, plus ou moins
dangereuses pour la santé. Parmi elles, le crocidolite serait la plus
toxique. Au point que dès 1969, la Grande-Bretagne en a interdit
l’utilisation, suivie en 1977 par l’Allemagne et la Suède. À cette
époque, le Pr Bignon réclamait en vain au Premier ministre
Raymond Barre « une prévention efficace pour éviter des
conséquences graves sur la santé publique pour les trente ans à
venir ». La convention 162 de l’Organisation internationale du
travail, adoptée à Genève le 24 juin 1986, demandait l’interdiction
totale ou partielle de l’amiante et particulièrement du crocidolite. Ce
texte a été ratifié par vingt États industrialisés dont cinq européens
mais, comme il se doit, fidèle à sa politique d’exception, la France a
refusé de le signer. L’Europe se préoccupait surtout des malades,
alors qu’en France les politiques se taisaient. Combien de maladies et
de décès sont-ils dus à ce retard ?
En 1995, l’industrie française, premier importateur mondial
d’amiante, a fait entrer 35 000 tonnes de ce poison dans notre pays,
alors que la même année, un chercheur anglais, Julian Peto, était
parvenu à révéler l’ampleur du désastre en cours, informant les
milieux scientifiques qu’il fallait s’attendre à compter environ cent
cinquante mille morts par cancer ou mésothéliome d’ici l’an 2020.
Le scandale a mis en cause la responsabilité d’un lobby industriel
couvert par des « comités d’experts » et des hommes politiques
« responsables mais pas coupables », qui se sont fait les complices
de cette atteinte mortelle à la santé publique pendant plus de trente
ans. Les « experts » qui ont occulté ce scandale ne sont pas des
moindres. Au sommet de la hiérarchie, Jean-François Girard, alors
responsable de la Direction générale de la santé et chargé d’informer
le ministre de tous les problèmes concernant la santé publique, n’a
pas jugé bon d’avertir les ministres qui se sont succédé pendant onze
ans. Et les instances de santé proclamaient déjà, comme elles osent
encore le faire, que nous avons le meilleur système de santé et les
meilleurs experts du monde.
Élisabeth Hubert, qui fut nommée ministre au moment de la
révélation du scandale, n’a rien trouvé dans ses dossiers concernant
des risques signalés partout à travers le monde et la mortalité due à
ce matériau cancérogène. Toutefois, elle fut la première et la seule à
se révolter contre le fait de n’avoir pas été avertie et le dénonça à la
télévision, incitant vivement les victimes à porter plainte. Avant elle,
Claude Évin a allégué qu’il n’avait jamais entendu parler d’amiante.
Bernard Kouchner, qui est alors resté moins d’un an ministre de la
Santé, a affirmé, lui aussi, qu’il n’avait rien remarqué concernant
l’amiante dans ses dossiers. Il semblerait qu’aucun autre ministre de
la Santé n’ait été prévenu des problèmes mis à jour dès 1982 !
Dans une plaquette publiée en 1994, le CPA (Comité permanent de
l’amiante) n’a pas hésité à affirmer que le mésothéliome était un
cancer rare, ne causant que deux cents victimes par an, tandis que
l’Inserm en dénombrait neuf cents. Le 2 juin 1996, la veille de
l’éclatement du scandale, le toxicologue Étienne Fournier, membre
de l’Académie nationale de médecine, expert près de la Cour de
cassation, président de la Commission des maladies professionnelles
au ministère du Travail et l’un des fondateurs du CPA, déposait un
rapport, adopté à l’unanimité par l’Académie nationale de médecine,
bien que trois des experts désignés aient refusé de le signer. Ce
rapport concluait : « Une exposition à cent fibres par litre d’air, huit
heures par jour et cinq jours par semaine, est jugée sans aucun
danger appréciable en matière de cancer du poumon, sans danger
mesurable en matière de mésothéliome. » Bien qu’invalidé
scientifiquement, ce rapport fut largement diffusé. On peut ainsi
juger des compétences et de la fiabilité de l’Académie de médecine ou
autres instances officielles.
En août 1996, un rapport de l’Inserm fondé sur huit mois de
travail, quatre cents publications et études internationales, et plus de
mille références scientifiques, démentit ses propos. Mais ce rapport
ne parvint pas à ébranler la superbe d’Étienne Fournier qui riposta :
« Les chercheurs de l’Inserm ne sont pas médecins et ne connaissent
pas grand-chose aux effets cliniques de l’amiante. » Cette
déclaration a dû intéresser au plus haut point les mille neuf cent
cinquante victimes alors dénombrées par l’Inserm.
Le 30 octobre 1996, une plainte était déposée auprès du procureur
de la République de Paris par le Comité anti-amiante de Jussieu et
l’Association nationale de défense des victimes de l’amiante pour
« publication et diffusion de fausses nouvelles », mais le procureur
n’a pas cru bon de donner suite à cette action judiciaire.
Ainsi, l’affaire de l’amiante a été le premier exemple de lobbying
réussi dans notre pays. Les groupes industriels impliqués, dont
Saint-Gobain et Eternit, ont réussi le tour de force de rester les seuls
informateurs – ou plutôt désinformateurs – des politiques, et
évidemment des médias.
À l’époque, nous avions souhaité que les pouvoirs publics, qui ont
été les complices, conscients ou non, d’industriels criminels,
changent leur politique de l’autruche et s’entourent de véritables
experts au service de la vérité et non de l’argent. C’était un vœu pieu,
car les experts français, quel que soit leur domaine de compétence,
restent toujours juges et partis.
Dans L’Événement du jeudi du 20 juin 1996, Pierre Vandeginste
posait la question : « Sachant que la nocivité de l’amiante a été
déterminée en 1906, que son caractère cancérigène a été démontré
en 1955 {…} on ne peut que se demander : comment a-t-on pu faire
traîner le dossier aussi longtemps en France, comment a-t-on réussi
à se payer notre tête jusqu’à aujourd’hui ? »
Les mesures d’interdiction, annoncées le 3 juillet 1996 par Jacques
Barrot, ministre du Travail et des Affaires sociales, ne sont entrées en
vigueur qu’en janvier 1997. Le temps d’écouler les stocks comme
dans le drame du sang contaminé, ou l’arrêt de produits chimiques
mortels, alors que le ministre déclarait qu’on ne pouvait l’accuser de
négligence ou d’avoir laissé traîner l’affaire. On se demande ce qui
serait arrivé s’il l’avait laissé traîner.
En France, l’aspect économique passe avant la vie humaine.
Combien de vies ont-elles encore été perdues à cause de ces six mois
d’attente puisque, d’après un rapport de l’Inserm, deux mille
personnes au moins meurent chaque année d’un cancer provoqué
par l’amiante ? Ce retard dans l’application de l’interdiction a donc
dû, logiquement, tuer au moins mille personnes ! Et pendant que l’on
rédigeait le texte du décret, les industriels multipliaient les
demandes de dérogations, dont certaines ont été acceptées pour un
temps délimité, le temps de se mettre en règle avec la loi, délai que
les industries n’ont certainement pas cherché à réduire. Mais le
danger n’a pas pour autant disparu. Chaque jour, on démolit des
bâtiments qui ont contenu de l’amiante, travaux qui libèrent alors
des quantités de ce poison dans l’atmosphère et dans les poumons
des démolisseurs. Sans compter le coût des opérations.
Lorsque la France a enfin interdit l’amiante, ces considérations
n’ont pas empêché l’AIA (Association des Industriels de l’amiante),
établie à Montréal, d’envoyer un communiqué à toutes les industries
européennes qui utilisaient l’amiante afin de discréditer le rapport de
l’Inserm et de « faire valoir leur point de vue auprès de la
Commission européenne ». Denise Carrier-Perreault, ministre du
Québec déléguée aux Mines, a alors entrepris une visite en Europe où
elle a rencontré Jacques Barrot, puis les chercheurs de l’Inserm afin
de les prévenir que le gouvernement canadien avait commandé une
étude critique de leur rapport. En 1998, le Canada, deuxième
producteur mondial d’amiante, a attaqué la France devant l’OMC
pour « obstacle au commerce ».
Le Québec en est actuellement au même point que la France en
1987. La désinformation sévit à tous les niveaux. Les industriels,
particulièrement l’Institut du Chrysotile, sont très actifs, les
politiciens très conciliants et les médecins peu écoutés, le tout
baignant dans une large indifférence du public. Plusieurs
scientifiques ont demandé au Canada de fournir des preuves que
l’amiante ne causait pas de dégât dans ce pays, mais ils n’ont jamais
reçu de réponse. Personne n’en a été surpris.
La Russie et la Chine persistent également à utiliser l’amiante,
ainsi que le Brésil, gros client du Canada. L’État brésilien refuse de
remettre en cause sa sécurité. Il est certainement influencé en la
matière par Saint-Gobain, qui possède des mines au Brésil et au
Mexique, et par Eternit, qui arrose de ses produits l’Amérique du
Sud, l’Afrique et l’Asie, pays où les règlements sanitaires sont
pratiquement inexistants.
Actuellement, à Toulon, le Tribunal des Affaires de sécurité sociale
doit traiter des centaines de plaintes d’anciens ouvriers des chantiers
navals de La Seyne et Toulon, victimes d’empoisonnement à
l’amiante. Un premier procès a été gagné par des victimes, mais il est
difficile d’imaginer que tous les véritables responsables seront
accusés et condamnés, y compris ceux qui ont laissé faire par laxisme
ou lâcheté. Peut-être quelque patron imprévoyant, et encore ?
Dans la quasi-totalité des cas, la faute des employeurs de l’époque
a été reconnue par la justice. Mais a-t-on jamais reconnu la faute des
pouvoirs publics ou celle du lobby de l’amiante et de ses
représentants ? Jamais, évidemment. Seul, dans notre pays, le
contribuable est responsable.
Les pesticides
Le Monde du 30 novembre 1995 signalait que la France est le
troisième producteur mondial de pesticides et le deuxième
consommateur avec cent dix mille tonnes annuelles de substances
actives.
Premier consommateur européen, notre pays est très largement
pollué par ces produits phytosanitaires : herbicides, insecticides,
fongicides, acaricides, nématicides, rodenticides et molluscicides, qui
sont aussi dangereux que sournois.
À partir de 1974, on a utilisé, particulièrement en Bretagne, un
puissant herbicide, l’Herbogil, à base de dinoterbe, molécule active
qui pollue les rivières et fut utilisée pendant plus de vingt ans malgré
des rapports alarmants qui en demandaient l’interdiction. Enfin,
sous la pression des agriculteurs, des ministères de la Santé et de
l’Environnement ainsi que de nombreuses associations, le ministère
de l’Agriculture a interdit l’utilisation du dinoterbe dès le début de
l’année 1997. Mais le Journal officiel a alors annoncé que cette
interdiction ne prendrait effet que le 30 septembre, « le temps
d’écouler le stock ». Ce délai, qui a encore été prolongé par la suite, a
permis à Rhône-Poulenc de continuer à répandre son produit sur les
haricots, les pois et le maïs ! En France, il est devenu habituel que les
retraits « urgents » de poisons mortels soient remis de plusieurs
mois, « le temps d’écouler les stocks ».
Selon une étude du World Research Institute de Washington D. C.
aux États-Unis, les maladies infectieuses seraient d’autant plus
mortelles que l’exposition aux pesticides est importante. Mais la
France, imperturbable et toujours fière de sa supériorité, a tendance
à ignorer les publications étrangères, particulièrement lorsqu’elles
dérangent les lobbies industriels.
D’après Greenpeace « les pesticides présentent un certain nombre
d’effets pervers. Leurs produits de dégradation peuvent être aussi
toxiques, ou même plus toxiques, que la molécule d’origine, et l’on
constate une bioaccumulation dans les chaînes alimentaires : une
petite concentration dans l’eau peut conduire à une forte
concentration dans les tissus graisseux des carnivores et des
consommateurs en général. D’autre part, on observe, par exemple,
une résistance aux pesticides chez les insectes ravageurs et les
mauvaises herbes, ce qui conduit à diversifier le nombre de
molécules et à augmenter les doses ».
Il faut ajouter que pour être commercialisé et utilisé en France,
tout pesticide doit d’abord être homologué. Or, toujours d’après
Greenpeace, un certain pesticide non-homologué a pourtant été
retrouvé dans les eaux de la Vilaine, du Couesnon et de l’Aven. À
présent, c’est la Bretagne entière qui est polluée, autant par les
pesticides que par l’agriculture intensive et le lisier de porcs de
batteries. Mais on continue à promouvoir l’agriculture intensive et à
la subventionner. À présent que le sol breton est totalement pollué,
on installe des batteries dans le sud-ouest de la France qui sera ainsi
souillé à son tour. Il semble que tout continuera tant qu’il restera un
centimètre carré non pollué dans notre pays, ce qui ne saurait durer
très longtemps.
La situation, déjà alarmante dans nos pays développés, est
autrement sérieuse dans les pays en voie de développement qui
utilisent des pesticides plus nocifs encore, interdits en Europe et aux
États-Unis. Ainsi, le paraquat, herbicide extrêmement toxique, est
encore utilisé dans nombre de pays du Sud, et même en Martinique
et dans certains départements d’Outre-Mer. Il est vendu dans
d’autres pays, comme la Malaisie, dans les marchés locaux, sans que
les utilisateurs soient le moins du monde avertis de sa nocivité. Une
seule cuillère à café est mortelle pour l’homme et il n’existe aucun
antidote à ce poison qui sert de moyen de suicide à de nombreuses
personnes dans ce pays. Le paraquat pénètre dans l’organisme à
travers la peau ou par inhalation lorsqu’il est pulvérisé. Il peut alors
gravement endommager le foie, les reins et les poumons. Il est, de
plus, très largement employé dans les plantations d’hévéas et de
palmiers à huile, sans que l’on prenne aucune précaution pour
protéger les travailleurs qui l’utilisent.
Depuis la sortie en 1968 du Galecron, pesticide utilisé pour
protéger les vignes et les vergers des insectes, des scandales ont mis
en évidence son effet cancérigène, si bien que son utilisation a été
réservée à la seule culture du coton. Néanmoins, cette restriction
n’empêche guère des milliers de personnes d’être victime de sa
toxicité. En 1982, lors d’une émission de télévision suisse dénonçant
les effets cancérigènes de ce pesticide, la multinationale bâloise Ciba
qui fabrique le produit avait fortement réagi en affirmant qu’il était
« d’une grande utilité », alors que, depuis sa mise sur le marché,
8 000 personnes aux États-Unis avaient été affectées par ses effets
nocifs. Certaines de ces victimes, parmi lesquelles de nombreux
ouvriers qui travaillaient dans les champs de coton où le produit était
déversé par avion, ont intenté un procès contre la filiale américaine
de Ciba et ont obtenu 50 millions de dollars à titre de dommages et
intérêts.
« Des recherches cliniques prouvèrent toutefois sans l’ombre d’un
doute que dans les fabriques où le Galecron était produit, des
ouvriers ont également été atteints de cancer de la vessie avec une
fréquence soixante-dix à quatre-vingt fois plus élevée que dans la
moyenne de la population », affirmait le journal helvétique Orrizonti
de juin 1995. Cependant, selon les plus récentes déclarations d’un
porte-parole de Ciba, « il n’existe actuellement aucun risque » pour
les personnes travaillant dans les champs de coton aspergés de
Galecron.
« L’art de la guerre est de détruire les hommes, comme la
politique est celui de les tromper », disait d’Alembert. Cet art, très
pratiqué par nos politiques et leurs conseillers scientifiques, atteint
des sommets lorsque les porte-parole de l’industrie pharmaceutique
s’y adonnent avec la bénédiction des politiciens.
Le Roundup
Le Roundup, herbicide total le plus vendu au monde et qui
rapporte en moyenne 1,5 milliard de dollars par an à Monsanto, est
utilisé aussi bien par les agriculteurs que par les jardiniers du
dimanche, mais aussi par les services de voirie qui le répandent
généreusement dans les villes ou le long des voies du chemin de fer.
Il est présenté par ce fabricant comme biodégradable, alors que les
concentrations de sa molécule active, le glyphosate, se retrouvent
dans les captages d’eau potable à des doses plus de cent fois
supérieures aux normes de potabilité, et cela plusieurs semaines
après son utilisation {37}. Il pollue également les eaux des rivières.
On voit ainsi que la firme Monsanto, numéro un mondial de
l’agrochimie et experte dans le domaine de la destruction massive –
elle a fabriqué dans ses usines le monstrueux Agent Orange utilisé
pendant la guerre du Viêt-Nam –, se permet d’affirmer n’importe
quoi pour vendre ses produits, sous l’œil complaisant des pouvoirs
sanitaires. Elle n’est hélas pas la seule.
En France, le Pr. Gilles-Éric Séralini, Membre de la CGB
(Commission du génie biomoléculaire) française chargée d’instruire
les dossiers de demande d’essais en champ puis de
commercialisation des OGM, ne cesse de réclamer des études plus
poussées sur leur impact sanitaire éventuel. Il a orienté une partie de
ses recherches sur l’étude de l’impact du glyphosate, et vient de
publier avec son équipe de l’Université de Caen des résultats
originaux concernant la toxicité du Roundup. Il est aussi membre du
Crii-gen, une association présidée par Corinne Lepage, qui a fait du
contrôle des OGM son cheval de bataille. {38}
Dans un article publié le 24 février dans la revue américaine
Environmental Health Perspective, le biochimiste et son équipe de
l’université de Caen mettent en évidence, in vitro, plusieurs effets
toxiques de ce composé et des adjuvants qui lui sont associés pour
faciliter sa diffusion.
L’équipe du Pr. Séralini a utilisé des lignées de cellules
placentaires humaines, au sein desquelles des doses très faibles de
glyphosate ont montré des effets toxiques et des perturbations
endocriniennes. Ces études démontrent que les cellules de placenta
humain sont très sensibles au Roundup, à des concentrations
inférieures aux usages agricoles, ce qui pourrait expliquer les taux
parfois élevés de naissances prématurées et de fausses couches
constatées chez les agricultrices qui utilisent le glyphosate.
Gilles-Éric Séralini reconnaît que son étude devra être prolongée
par des expériences plus poussées. Mais il récuse les critiques qui lui
sont faites sur l’absence de lien réaliste entre les doses in vitro et en
utilisation normale : « Les agriculteurs diluent du produit pur et
sont ponctuellement exposés à des doses 10 000 fois plus fortes »,
insiste-t-il.
Ces constats sont d’autant plus alarmants que cet herbicide,
autrefois seulement employé sur les mauvaises herbes, est devenu un
produit alimentaire depuis qu’il est utilisé avec les plantes OGM. En
effet, la majorité des OGM commercialisés dans le monde
correspondent à des plantes alimentaires qui ont été modifiées
génétiquement afin de résister à cet herbicide répandu sur les
cultures.
En outre, les effets du Roundup sont toujours supérieurs à ceux de
son principe actif, le glyphosate. Lorsqu’on compare les effets
respectifs du glyphosate et du Roundup, on constate que le produit
commercial est plus perturbateur que son principe actif isolé.
« L’évaluation des herbicides doit donc prendre en compte la
combinaison adjuvant-produit », conclut Gilles-Éric Séralini.
Il est évident que ces résultats sont contestés par Monsanto qui
répond en brandissent les conclusions de ses propres essais, dont la
partialité et la médiocrité sont dénoncées par de nombreux
chercheurs.
Le nucléaire
« Tout comme l’OMS et l’Unicef, l’Agence Internationale pour
l’Énergie Atomique (AIEA) est placée sous tutelle des Nations unies
et jouit de ce fait d’un prestige considérable. Nombreux sont ceux
qui la considèrent comme la plus haute autorité en matière de
sécurité nucléaire », constate Greenpeace.
« En voulant défendre les intérêts de l’industrie nucléaire, à
plusieurs reprises déjà, l’AIEA a altéré la vérité. Son point fort a
toujours été de minimiser, voire nier, les conséquences d’un
accident. Tel fut le cas en 1957 lorsqu’un incendie se déclara dans
l’usine de plutonium de Windscale, sinistre qui entraîna la
contamination radioactive de surfaces importantes au Royaume-
Uni et en mer d’Irlande. L’agence adopta la même attitude, toujours
en 1957, au moment de l’accident dans la centrale de Kyshtym
(URSS). »
LA NOURRITURE
QUI NOUS EMPOISONNE
Jean-Paul SARTRE.
Les OGM
Les moratoires sur les OGM mis en place par l’Autriche, la France,
la Grèce, l’Allemagne et le Luxembourg afin de préserver leurs
citoyens et l’environnement sont la cible de la Commission
européenne qui essaie de les supprimer et va demander aux
membres de l’Union européenne de voter contre ces moratoires
nationaux. Si la Commission Européenne est victorieuse, ces cinq
États devront lever leurs interdictions et cela permettra une
importante introduction d’OGM à risque dans ces pays. Cette
situation illustre bien la soumission de la Commission face à la
pression des États-Unis dans le cadre du bras de fer commercial
engagé au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
Dans le cas d’une décision favorable aux biotechnologies, cela
correspondra, pour les autres pays du globe, à un signal pour ne pas
interdire les OGM.
Dans un ouvrage précédent, {48} j’ai dénoncé le pouvoir des
compagnies de biotechnologie qui dépensent des milliards pour
contrecarrer l’opposition publique aux OGM et ont le bras assez long
pour faire renvoyer, du jour au lendemain, ceux qui les gênent. Ainsi
le Dr Arpad Pustzai, sommité mondiale dans le domaine du
transgénique, a osé révéler, au cours d’une émission à la télévision
britannique, que le système immunitaire des rats nourris avec des
pommes de terre génétiquement modifiées s’en trouvait endommagé
et que leurs organes avaient diminué de taille. Mais ces vérités, qui
sont pourtant le secret de Polichinelle, ne sont pas bonnes à dire en
public, particulièrement à la télévision, maître à penser d’une grande
partie de la population mondiale. Monsanto serait alors intervenu
auprès du président Clinton, qui aurait téléphoné à Tony Blair, qui
aurait lui-même appelé le directeur du Rowett Institute d’Aberdeen,
et le Pr. Pustzai a été renvoyé, du jour au lendemain, comme un
vulgaire malfaiteur.
Il existe pourtant nombre de témoignages qui indiquent que le
bétail, les animaux sauvages et les animaux de laboratoire évitent de
consommer des aliments provenant de plantes génétiquement
modifiées, et qu’ils meurent ou ont des problèmes de développement
si on les contraint à les absorber. {49}
Fort de détenir 91 % de l’industrie mondiale des OGM, Monsanto
vient de récidiver cinq ans plus tard, en 2004, avec le Dr Ignacio
Chapela, professeur de biologie à l’université de Berkeley. Ce
chercheur très populaire et respecté a commis un crime de lèse-
majesté en publiant, dans le journal Nature, un article critiquant la
contamination d’une variété rare de maïs mexicain par du maïs
transgénique. Natif de Mexico, Chapela est resté très attaché à son
pays d’origine et l’aide à instaurer son autonomie économique. Avec
son collègue Quist, Chapela a découvert des séquences d’ADN
génétiquement modifiées dans le génome du mais cultivé au cœur de
la région où il a été récolté pour la première fois. Lorsqu’ils ont
publié leur découverte dans Nature, le prestigieux journal
scientifique britannique, leur publication a déclenché une tempête
dans le milieu scientifique.
Ce n’est pas la première fois que l’on dénonce l’intrusion d’un gène
modifié dans des cultures naturelles. Des rapports avaient été
publiés sur des brins d’ADN résistants au pesticide Roundup, trouvés
sur des graines qui auraient dû être tuées par l’herbicide. Mais la
découverte de Chapela et Quist a troublé la sérénité des géants de
l’agriculture transgénique dont les OGM patentés ont envahi le
monde en générant des profits consistants.
Malgré l’intervention de 32 collègues, 145 professeurs d’université
et 174 autres personnes, balayé comme un fétu de paille, le Dr
Ignacio Chapela a dû vider les lieux le 31 décembre 2004, dans les
mêmes conditions que le Pr. Pustzai quelques années plus tôt.
La firme Monsanto sait bien comment museler la vraie science
indépendante qui se réduit comme la peau de chagrin, laissant la
place à une science sans conscience, asservie au pouvoir de l’argent.
La pollution OGM mondiale a donc de beaux jours devant elle et va
pouvoir accélérer encore la disparition actuelle de 2 000 espèces de
plantes par an. D’autant que l’usage de semences manipulées
génétiquement a conduit à une utilisation accrue des pesticides,
comme l’a révélé un nouveau rapport américain. D’autres études ont
établi que la culture de colza transgénique altère la biodiversité.
Toutefois, la firme Monsanto n’est pas toujours gagnante et nous
ne pouvons que nous en réjouir. En effet, le 7 janvier 2005, BBC
News annonçait que Monsanto avait été condamné à payer 1,5
million de dollars d’amende pour avoir proposé en 2002 la somme
de 50 000 dollars à un membre influent du ministère de
l’Environnement indonésien afin d’éviter des études sur l’impact
environnemental de son coton transgénique. À cette époque, la
compagnie devait affronter une ferme opposition des fermiers locaux
qui menaient une campagne contre son projet d’introduction de
coton OGM dans le pays. Le pot-de-vin aurait été déguisé en « frais
de consultant ».
Monsanto a admis avoir payé des pots-de-vin à un certain nombre
de personnages officiels importants entre 1997 et 2002 et doit donc
répondre devant le ministère de la Justice américain et la SEC
(Securities and Exchange Commission) d’accusations à la fois civiles
et pénales. « Les compagnies pharmaceutiques ne peuvent acheter
des traitements de faveur de la part d’officiels étrangers », a déclaré
Christopher Wray, assistant attorney général des États-Unis.
Monsanto devra également payer 500 000 dollars d’amende à la SEC
pour versement de pots-de-vin et autres violations de la loi. Une
bagatelle pour ces géants de l’industrie OGM, les plus puissants du
monde.
Aux États-Unis, la firme suisse Syngenta a commercialisé pendant
quatre ans, à la suite d’une « erreur », un maïs expérimental. Cette
« erreur », découverte en décembre 2004 n’a été révélée qu’en mars
2005 par la revue scientifique Nature, qui constatait la défaillance de
la FDA en ce qui concerne la sécurité des drogues dont elle autorise
la mise sur le marché. La firme Syngenta répondit que l’EPA
(Environmental Protection Agency) avait conclu que les exigences en
matière de sécurité alimentaire étaient respectées, et que cela ne
posait aucun problème, ni pour la santé humaine, ni pour
l’environnement. Pas d’autres commentaires.
En France, le CRII-GEN (Comité de recherche et d’information
indépendante sur le génie génétique) a publié des études accablantes
pour les OGM et a écrit le 27 juillet 2001 une lettre ouverte au
Président de la République. De leur côté, des chercheurs
indépendants ne cessent de tirer des sonnettes d’alarme. En vain. Et
pendant ce temps, les lobbies de la biotechnologie multiplient les
essais en plein champ, au risque de polluer les cultures
traditionnelles, et notamment les cultures biologiques. Tout cela avec
la bénédiction des pouvoirs publics, alors que les sondages prouvent
que 70 % des électeurs européens refusent les OGM.
TROMPERIES
AU SUJET DES VACCINS
Jules Payot
(La Faillite de l’enseignement)
J’ai écrit plusieurs ouvrages sur les vaccins et ne vais donc pas
redire ce que j’ai longuement formulé ailleurs. Mais il est bon de
rappeler au lecteur les âneries que l’on ressasse sans cesse sur ce
sujet si brûlant et toujours d’actualité. N’ayant aucune connaissance
en la matière, certains d’entre nous ne se rendent pas compte de
l’énormité de certains propos de nos « experts scientifiques ». Et l’on
peut souvent se demander si ces mêmes experts ont eux-mêmes
quelque connaissance du sujet, car leurs affirmations nous
permettent d’en douter.
Ainsi, depuis des lustres, la varicelle est considérée comme une
maladie infantile bénigne, sans séquelles ni complications, qui guérit
sans soin en quelques jours et confère une immunité définitive. On
estime que plus de 90 % des Français sont immunisés naturellement.
Or, il y a plusieurs mois, quelques publications médicales
suggéraient que la varicelle était une maladie grave, très contagieuse,
qui préoccupait les instances médicales. Au fil du temps, les
nouvelles se faisaient plus alarmantes, la maladie évoluant vers des
formes très sérieuses. Enfin, du jour au lendemain, la varicelle est
devenue mortelle, tuant « même des enfants en bonne santé ». Et
non seulement elle s’est soudain aggravée, mais les cas se sont
multipliés de manière très inquiétante, malgré nos « remarquables
soins de santé ». « La France est au bord de l’épidémie », apprenait-
on récemment.
Il est évident que ceux qui ont l’esprit mal tourné (dont je dois
faire partie) ont pensé que ces rapports alarmants avaient une raison
cachée d’être autant diffusés et que les laboratoires n’étaient
certainement pas étrangers à ces « nouvelles angoissantes ».
La lumière s’est faite lorsqu’on nous a appris qu’un vaccin contre
la varicelle allait « prochainement être disponible ». Les laboratoires
ont « perdu » beaucoup d’argent à cause de la polémique sur le
vaccin anti-Hépatite B et voient à présent d’un très mauvais œil la
disparition du BCG prônée par l’OMS, qui a lancé un programme
mondial de lutte contre la tuberculose excluant le BCG.
La France est le seul pays qui n’ait pas daigné adhérer à cette
stratégie. Elle ignore les recommandations de l’OMS lorsque cela
l’arrange, mais elle se retranche derrière ces recommandations
lorsqu’elle désire trouver une excuse à des positions indéfendables,
comme la campagne contre l’hépatite B menée « à la hussarde »,
pour reprendre les propos du Pr. Alain Fisch en 1994. Cependant,
comme nous ne pourrons éternellement ignorer cette tactique, les
laboratoires devront un jour se résigner à abandonner cette manne et
voudront alors se rattraper d’une façon ou d’une autre.
Mieux vaut prévenir que guérir et ils viennent de trouver une
nouvelle source de revenu qui pourra combler « leurs trous ». Cela
rappelle l’attitude de la Sécurité Sociale qui, pour boucher son propre
« trou abyssal », envisage d’augmenter les prélèvements sociaux.
Pour sa part, l’industrie pharmaceutique augmente le nombre de
vaccins. Et pour justifier leur mise sur le marché, il est urgent
d’inventer des maladies mortelles.
Un seul problème pour eux : des objections ont été émises à
l’encontre du vaccin contre la varicelle car, d’une part, il risque de
décaler l’âge de la maladie et d’augmenter l’incidence du zona,
d’autre part, lorsqu’il est administré à des bien portants, des études
ont montré que 2,4 % des vaccinés présentaient des formes atypiques
de la varicelle dans les deux ans suivant la vaccination. Le virus
initial mute et donne une maladie différente qui risque d’évoluer de
façon inattendue. La revue Prescrire (n° 150-1995) reconnaissait que
le dossier de présentation du vaccin Mérieux comportait des lacunes
et concluait que rien ne justifiait la vaccination des sujets sains. Mais
seule la revue Prescrire a publié ces mises en garde. Les autres
journaux se sont cantonnés dans le rôle de porte-parole des
laboratoires.
En ce qui concerne les immunodéprimés, comme le signale The
New-England Journal of Medicine {53}, des études ont montré un
taux d’environ 50 % de varicelles post-vaccinales chez des enfants
leucémiques, en dépit des affirmations réitérées sur son efficacité et
son innocuité. On a également constaté que le taux de rechute et de
décès était plus élevé chez les vaccinés. Le vaccin est en fait mal
toléré et inefficace. « La vaccination ne semble pas utile et suffisante
pour protéger les immunodéprimés », affirmait en 1995 le Dr
Friedman dans le British Medical Journal. Mais quel consommateur
de santé lit en France The New-England Journal of Medicine ou le
British Medical Journal ? Il n’est même pas certain que nos
ministres, experts, et responsables de la santé les lisent. N’oublions
pas qu’au cours du procès du sang contaminé, Louis Schweitzer,
alors directeur de cabinet du Premier ministre Fabius, avait reconnu
que « tous les quotidiens arrivaient à Matignon, mais personne
n’avait le temps de les lire ». En outre, en France, peu de gens
parlent couramment l’anglais.
Peu importe puisque le Pr. Floret, de l’hôpital Edouard-Herriot à
Lyon, estime que ces études « n’ont reçu aucune confirmation ». Et,
comme en ce qui concerne la polémique qui s’est installée autour des
effets nocifs de l’aluminium contenu dans le vaccin anti-hépatite B, il
suffira de ne pas publier tout ce qui pourrait incriminer ce nouveau
vaccin, d’augmenter les cris d’alarme au sujet de la maladie, et de
prétendre ensuite que le rapport bénéfice-risque est favorable.
Ces tours de passe-passe marchent très bien car le risque est
toujours pour le malade et le bénéfice pour le laboratoire.
La grippe aviaire
En automne 2005, le leitmotiv des instances de santé : « Le vaccin
nouveau est arrivé » a été remplacé par « La grippe aviaire va
arriver » et, aveuglés par la peur, les consommateurs se sont rués
sur le nouveau vaccin anti-grippal classique, croyant qu’il les
protégerait également de la grippe aviaire.
Le Directeur général de l’OMS a affolé les populations avec ce qu’il
estime être « la menace connue la plus grave pour la santé à
laquelle le monde soit aujourd’hui confronté, à savoir la grippe
aviaire ». Et, « si nul ne peut prédire quand elle frappera, une
propagation internationale rapide est absolument certaine dès
l’apparition d’un virus pandémique », ce qui représente « un grave
danger pour tous les peuples ». Aussi, devons-nous être prêts afin de
« réagir immédiatement, globalement et efficacement ».
Déjà, fin 2004, Klaus Stijhr, coordinateur du programme de l’OMS
contre la grippe, avait affirmé, dans la revue américaine Science,
qu’une pandémie de grippe pourrait rendre malade 20 % de la
population mondiale, que près de 30 millions de personnes auraient
besoin d’être hospitalisées et qu’un quart d’entre elles mourraient. Il
avait appelé chaque pays à se préparer. Quant au directeur régional
de l’OMS Shigeru Omi, lors d’une visite à Hong Kong en novembre
2004, il avait terrorisé les foules en annonçant que « les évaluations
les plus prudentes font état de sept à dix millions de morts, mais le
maximum pourrait être de cinquante millions ou même, dans le pire
des scénarios, cent millions ». Ces chiffres virtuels ne pouvaient
évidemment pas ressortir d’une information scientifique, mais
s’apparentaient à une publicité destinée à promouvoir la
consommation.
Près d’un an plus tard, Pierre Dellamonica, spécialiste des
maladies infectieuses au CHU de Nice, a proclamé : « Si c’est une
petite pandémie, nous n’aurons pas trop de problèmes. Si le virus
est très pathogène, personne ne sait vraiment ce qui va se passer »
(cf. Les Échos, Libération, du 13 septembre 2005). Comment une
pandémie peut-elle être « petite » ?
Pour sa part, la Direction générale de la Santé a annoncé : « Le
risque annuel d’épidémie grippale et celui que représente la grippe
aviaire vont nous conduire à utiliser l’enjeu de la pandémie pour
sensibiliser la population aux mesures d’hygiène permettant de
limiter la propagation d’une infection à transmission aérienne. »
En France, le ministre de la Santé Xavier Bertrand a commandé
plusieurs dizaines de millions de vaccins H5N1 mutant et deux
millions de doses du vaccin pré-pandémique contre le H5N1 actuel.
La Cnam a déjà investi 200 millions d’euros dans les vaccins et une
somme équivalente devrait être débloquée en 2006.
L’incitation à la vaccination annuelle contre la grippe, prônée
depuis 1988 par la Caisse Nationale d’Assurances Maladie, a donc
pris une envergure particulière et les médias ont multiplié leurs
efforts pour inciter la population à se faire vacciner. Dès le
7 septembre 2005, Le Monde recommandait la vaccination intensive
des personnes à risques. L’opération a parfaitement réussi et les
stocks de vaccins anti-grippaux ont tous été liquidés, alors qu’il est
notoire que le vaccin contre la grippe ne protège pas de la grippe
aviaire, si tant est qu’il protège de la grippe banale.
Le Monde du 23 septembre posait la bonne question : « Mais faut-
il lancer des recherches visant à mettre au point un vaccin contre
l’actuel H5N1, alors même que ce virus n’a pas encore acquis, par
mutation, les propriétés structurales qui lui permettraient de se
transmettre de l’homme à l’homme ? Ou faut-il au contraire
attendre que, dans quelques mois ou quelques années, ce virus se
soit ‘‘humanisé ‘‘ avant de commencer à se mobiliser ? » Dans le
même numéro, Bernard Valat, directeur général de l’office
international des épizooties, déclarait : « Pour ce qui est de l’homme,
il me semble plus judicieux d’attendre » et confirmait : « Personne
au monde n’est capable de chiffrer la probabilité d’un passage
massif à l’homme, après mutation, de l’actuel virus H5N1. »
De surcroît, pour l’instant, il est spécieux de parler de pandémie
sur le plan humain avec moins d’une centaine de cas mortels de
grippe aviaire alors que deux milliards de personnes ont été
exposées. Mais si cette épidémie survenait, il faudrait plus de 6 mois
avant de disposer d’un vaccin opérationnel, donc bien trop tard pour
enrayer l’épidémie avant qu’elle ne s’étende. En effet, le virus aura
muté en passant à l’homme et les délais de mise au point seront de
plusieurs mois. Actuellement, il n’existe que des vaccins
expérimentaux contre la grippe aviaire.
LE SIDA
Haroun TAZIEFF
9 décembre 1994 sur France-Culture.
LE MASSACRE
DES INNOCENTS
La BBC dénonce
Le scandale a enfin éclaté au grand jour, grâce aux journalistes de
la télévision britannique. BBC Two a diffusé un documentaire appelé
« Guinea Pig Kids » (Enfants cobayes) {72}, à une heure de grande
écoute. Jamie Doran, reporter à BBC Two, a interviewé de nombreux
parents et proches et a réussi à obtenir quelques dossiers médicaux
qui prouvent sans équivoque la participation active des enfants à ces
essais.
Pendant l’enquête qui a duré neuf mois, la BBC a essayé d’obtenir
des explications des responsables, mais personne n’a accepté de
répondre. Vera Sherav, de la BBC, a précisé : « Lorsque nous avons
essayé de parler avec les dirigeants du centre, nous avons été
renvoyés à une compagnie de relations publiques qui a refusé de
commenter ses activités. »
Interrogés, les dirigeants de GlaxoSmithKline se sont contentés
d’affirmer que ces essais, conformes aux lois en vigueur,
correspondaient à des standards rigoureux et étaient conduits en
accord avec les règles locales. Rien d’autre qui aurait pu ressembler à
une quelconque compassion. Mais ce mot n’a pas cours dans le
milieu des grandes industries pharmaceutiques. Toutefois, en dehors
de tout sentiment humain, le traitement des enfants viole chacune
des lois sur l’éthique et les expériences médicales, votées par la Cour
internationale après la Seconde Guerre mondiale. Si ces méthodes
sont « en accord avec les lois en vigueur et des standards
rigoureux », il est urgent de changer ces lois et standards, comme
cela a été recommandé à Nuremberg.
Jacklyn Hœrger, infirmière spécialisée en pédiatrie chargée de
traiter les enfants, ne savait pas que les drogues qu’elle leur
administrait étaient expérimentales et hautement toxiques. « On
nous a prévenus que si les enfants vomissaient, s’ils ne pouvaient
plus marcher, s’ils avaient la diarrhée ou s’ils mouraient, c’était
uniquement à cause de l’infection par le VIH. » En vérité, c’étaient
les médicaments qui les rendaient malades et leurs familles ou leurs
gardiens ignoraient tout des expériences menées sur ces enfants.
Jacklyn découvrit plus tard que ceux qui essayaient de les soustraire
à ces pratiques risquaient d’en perdre la garde.
Elle en a fait elle-même la triste expérience. Cette infirmière a
travaillé pour l’ICC au début des années 90. En 1996, par l’entremise
du Catholic Home Bureau, elle s’est engagée dans un processus
d’adoption de deux enfants séropositifs qui vivaient au Centre de
Harlem. En 1998, Elaine, âgée de six ans, et Liz, quatre ans, sont
venues vivre chez Jacklyn avec son mari et leur fille de 5 ans. Elle
leur administra les posologies prescrites « à la lettre » pendant
environ un an et fut à même de constater la dégradation de l’état de
santé des deux fillettes.
C’est alors qu’elle décida d’effectuer des recherches sur les drogues
anti-rétrovirales et de consulter de nombreuses spécialistes, puis,
forte de ces renseignements, elle a commis le crime impardonnable
de retirer les drogues aux enfants, ce qui a immédiatement amélioré
leur santé et a transformé leur angoisse en joie de vivre. Tout être
sensé aurait agi de la sorte.
Comme elle avait fait part de ses découvertes à leur médecin, le
centre d’aide à l’enfance de New York en fut aussitôt informé, lui
retira les enfants et les renvoya dans un home d’accueil. Leur
rétablissement était un détail sans intérêt, seul importait qu’elles
suivent le traitement. On ne peut se permettre de perdre un seul
cobaye pour de simples raisons sentimentales.
Jacklyn a aussitôt été traînée devant un tribunal pour « abus sur
enfants » et n’a pas été autorisée à les voir depuis lors. Leurs
tortionnaires ne risquent pas d’être accusés de la sorte. « Lorsque j’ai
entendu pour la première fois cette histoire d’enfants cobayes, j’ai
refusé de croire que cela pouvait arriver dans un pays civilisé,
particulièrement les États-Unis, ou la propension à entreprendre
des procès assure un degré élevé de protection », a déclaré Vera
Sherav, de la BBC, qui a demandé aux responsables de Y Alliance for
Human Research Protection ce qu’ils pensaient de ces essais et s’ils
les auraient acceptés pour leurs propres enfants. Elle n’a pas obtenu
de réponse, mais Vera Sherav devrait savoir que l’habitude de ce pays
de poursuivre des responsables devant les tribunaux ne concerne que
ceux qui en ont les moyens, aussi bien matériels qu’intellectuels,
donc ni les orphelins ni leurs modestes familles lorsqu’ils en ont.
L’émission Guinea Pig Kids a présenté des témoignages de
parents qui craignent pour la vie de ces enfants, comme celui de
Mona Newberg, enseignante dans les écoles publiques de New York,
titulaire d’une maîtrise d’éducation. Elle a adopté ses enfants, Sean
et Dana, alors qu’ils étaient âgés de trois et six ans. Ils avaient été
retirés de la garde de leur mère, droguée à l’héroïne. Mona était leur
grand-tante et élevait déjà leur frère aîné, qui n’a jamais subi de test
VIH, est en pleine forme et sert à présent dans la Navy.
Sean prenait de l’AZT depuis l’âge de 5 mois, sur les conseils des
médecins de Columbia. En 2002, Mona avait réussi à le soustraire de
l’ICC. Il était alors âgé de trois ans et n’avalait que des aliments en
conserves. Depuis plus de deux ans, il était nourri grâce à un tube
relié à son estomac. À l’ICC, les infirmières lui administraient chaque
jour de l’AZT et du Bactrim®. Jamais personne n’avait changé ce
régime. L’enfant était toujours fiévreux, souvent comateux pendant
24 heures, il n’avait aucune envie de jouer et ne pouvait rester
debout plus de dix minutes. Il s’affaiblissait de jour en jour. C’est
alors que Mona décida de supprimer toutes les drogues et le fit suivre
par un naturopathe. En deux mois, Sean récupéra des forces, devint
capable de jouer avec d’autres enfants et reprit de l’appétit.
Elle en fut tellement heureuse qu’elle annonça, comme l’avait déjà
fait Jacklyn Hœrger, ce changement à tout le monde, y compris aux
médecins et infirmières. Le résultat ne fut pas long à attendre. Des
représentants de l’ACC lui rendirent visite et l’obligèrent à aller
consulter le Dr. Howard à l’hôpital Beth Israel. Ce dernier ordonna
alors que l’enfant soit « soigné » par une nouveau « médicament
miracle » la Nevirapine®.
L’effet fut immédiat. La santé de Sean se détériora très rapidement
et toute l’amélioration des derniers mois disparut en peu de temps,
au point qu’il fut hospitalisé d’urgence six mois plus tard. Lorsque
Mona put enfin le ramener à la maison, elle arrêta toute prise de
médicament. À nouveau la santé de l’enfant s’améliora, mais comme
Mona refusait de lui donner des drogues, il fut à nouveau placé de
force à l’ICC et sa mère adoptive dut se battre, avec l’aide d’un
avocat, pendant un an et demi avant de le récupérer.
Au cours de ses visites, elle pouvait évaluer l’horreur que
représentait l’internement dans cette institution. Lorsque les enfants
refusaient de prendre les produits, les infirmières les penchaient en
arrière et enfonçaient les pilules dans leur gorge. Le récit de Mona
fut bouleversant. « Les enfants sanglés sur les chaises roulantes
étaient nourris ou drogués – ou les deux à la fois – avec un liquide
lacté dispensé par le tube d’un cathéter qui disparaissait sous leur
chemise. Je pouvais deviner la douleur dans leurs regards absents,
les yeux perdus dans le vide. » Ces tubes appelés G-tubes ou PEG
(Percutaneous Endoscopic Gastronomy) sont placés dans l’estomac
par un chirurgien. On branche ensuite une seringue sur le tube que
l’on peut refermer avec un bouchon en plastique. C’est net et
hygiénique.
Mona Newberg poursuivit : « Un jour, j’ai vu une infirmière qui
portait un plateau plein de médicaments et seringues, et j’ai pu
l’observer alors qu’elle versait les médicaments dans les tubes qui
pendaient de l’estomac des enfants. Tous les enfants munis de
tuyaux, ceux de trois ans comme les adolescents, absorbaient les
produits de cette manière. Je me dis que tout cela ne devrait pas
être légalement permis. »
Mona énuméra ensuite de nombreux enfants victimes de ces
traitements : Amir, mort à six ans – dont l’estomac gonflé par l’AZT
était énorme –, Jesus, mort à 12 ans d’une crise cardiaque, Mia qui
devint aveugle avant de mourir, elle aussi, d’une crise cardiaque,
Carrie, morte à 14 ans.
Les téléspectateurs ont écouté avec horreur la déclaration d’un
garçon qui a passé la plus grande partie de sa vie dans cette
institution et qui a expliqué comment on lui faisait avaler des
drogues dangereuses : « Mon ami Daniel a refusé, mais on lui a posé
un tube dans l’estomac. » En effet, Daniel, 14 ans, a un jour refusé de
prendre les pilules qui le rendaient malade. Sa tante, alors présente,
a essayé de justifier son geste, mais on lui a expliqué que les
médicaments avaient déjà été changés à trois reprises et que puisque
Daniel s’entêtait, il ne restait plus que l’opération. « Si vous la
refusez, nous vous ferons retirer la garde de l’enfant. » La tante a
donc signé, et quelques semaines plus tard Daniel avait un tube qui
pendait hors de son estomac.
Alors que Mona venait enfin de récupérer Sean, les médecins ont
décidé de mettre sa fille Dana sous drogues bien qu’elle ne
manifestât aucun signe de maladie. Dana avait passé les quatre
premières années de sa vie à l’orphelinat de Hale House, qui
participait à une étude sur l’AZT. Depuis son adoption, elle ne
prenait plus de médicament, n’était jamais malade, mais les
médecins estimèrent que ses cellules T4 étaient au-dessous de la
normale et décidèrent de lui administrer plusieurs drogues légales :
Viracept®, Epivir®, Zerit®, et Bactrim®. Deux mois plus tard,
l’enfant avait mal au dos et à la tête, au point qu’il fallut l’amener au
service d’urgence à Beth Israël, où l’on diagnostiqua un Syndrome de
Langerhans, sorte de cancer qui endommage les vertèbres. On
l’envoya ensuite à l’hôpital presbytérien de Columbia qui confirma le
syndrome, associé au VIH. Bien qu’aucun lien ne soit suggéré entre
les deux pathologies dans la littérature médicale, les médecins de
l’hôpital affirmèrent qu’il s’agissait du sida et la mirent sous une
lourde chimiothérapie. Ensuite ils ordonnèrent le Kaletra®, qui lui
donna des haut-le-cœur pendant que son dos s’affaissait. On lui mit
alors des attaches pour pallier ce désagrément et l’on continua à la
droguer.
En janvier 2003, alors que l’enfant était rentrée chez elle, l’hôpital
appela l’ACS et leur signala que Mona mettait sa fille en danger en ne
lui donnant pas tous les médicaments recommandés. Aussitôt, l’ACS
retira Dana de la garde de sa mère et la confia à l’ICC.
Les parents adoptifs portèrent l’affaire devant la Cour de justice où
le médecin soignant, le Dr Katherine Painter, dut témoigner. Elle
énuméra tous les effets secondaires des médicaments, ce qui
prouvait qu’elle les administrait en toute connaissance de cause,
comme le criminel nazi Eichmann qui se contentait d’obéir aux
ordres, sans jamais les discuter. Mais il n’y a pas, pour l’instant, un
autre tribunal de Nuremberg pour ce genre de tortionnaires. Le
ministère de la Santé envoya alors à l’Institut des inspecteurs, qui
déclarèrent qu’on ne pouvait forcer les enfants à absorber ces
drogues contre leur volonté. Après leur départ, les médecins ont
prévenu les enfants qu’en effet, ils pouvaient refuser, mais qu’ils en
paieraient alors les conséquences. Comme le reconnut l’un des
enfants durant l’émission, les « conséquences » signifiaient la salle
d’opération et le tube inséré de force dans le corps.
En août 2003, la fondation Make-a-Wish avait offert à Dana une
croisière aux Bermudes, mais l’ACS lui avait refusé la permission de
quitter le pays et avait annulé ce voyage. En 2005, Dana reste cloîtrée
au Centre alors que sa mère adoptive essaie de la récupérer malgré
ses faibles moyens financiers.
Le sang de son frère Sean est analysé régulièrement afin de vérifier
s’il absorbe bien ses médicaments. Depuis sa naissance, cet enfant
est sous drogues anti-sida. Il a 13 ans, pèse 22 kilos et mesure à peine
plus d’un mètre vingt. Le reportage filmé a également permis de
découvrir que ce centre n’est pas le seul qui fonctionne de cette
manière. {73}
Liam Scheff
Liam Scheff, journaliste médical américain, fut l’initiateur de ces
découvertes.
En juin 2003, alors qu’il travaillait pour le Boston’s Weekly Dig et
préparait un article sur le sida, il entra en contact avec Mona
Newberg, puis il la rencontra ainsi que ses enfants, Sean et Dana, à
New York. Elle avait accepté de lui parler après bien des réticences et
sous la promesse du plus strict anonymat.
À la suite de cette rencontre, il mena pendant trois mois une
enquête sur l’Incarnation Children’s Center et découvrit les essais
pratiqués sur les enfants et la nature des drogues utilisées. Cette
enquête confirma qu’une fois sous la coupe de l’ICC ces enfants
devenaient de parfaits sujets d’expériences, avec la bénédiction du
NIAID (National Institute of Allergies and Infectious Disease) –
extension du NIH.
Les produits injectés aux enfants étaient connus pour attaquer la
moelle des os, causer des mutations génétiques, des déformations du
corps, des lésions du cerveau et de graves problèmes de peau. Liam
Scheff a dénoncé les pratiques chirurgicales de l’hôpital presbytérien
de Columbia qui consistent à introduire un tube plastique à travers la
paroi abdominale afin d’y engouffrer les produits chimiques. Son
reportage, qui donne froid dans le dos, illustre parfaitement la
situation.
En octobre 2003, Liam Scheff téléphona à Carolyn Castro, la
directrice de l’ICC, pour l’interroger sur les expériences médicales.
Elle lui répondit que L’ICC ne participait à aucune expérience.
Quand il lui fit remarquer que le site Internet du NIH mentionnait
l’ICC comme participant aux expériences médicales, elle se mit en
colère puis raccrocha le combiné. Liam Scheff appela alors le Dr.
Katherine Painter, responsable de la direction médicale de L’ICC, qui
accepta de répondre.
Il l’interrogea durant environ une heure. Elle répondit à ses
questions d’un ton professoral et avec une extrême circonspection. Il
évoqua la toxicité de l’AZT et elle admit qu’il y avait effectivement
quelques problèmes, mais elle l’assura que les nouveaux
médicaments les avaient résolus. « Je lui ai alors demandé pourquoi
l’ICC s’entêtait à saturer les enfants de médicaments alors qu’il
existe des milliers de séropositifs qui ne sont pas malades ou se
soignent par la naturopathie avec beaucoup de succès. Le Dr
Painter me répondit qu’elle était au courant de ces cas qu’elle
désignait par l’abréviation LTNP (Non-Progresseurs à Long
Terme), expression utilisée dans les milieux autorisés du sida pour
dissimuler une évidence que même le Centre de Contrôle et de
Prévention de la Maladie admet : la majorité des personnes
infectées par le VIH ne sont pas malades. La plupart des sidéens ont
été révélés positifs par le décompte des cellules-T plutôt que par le
diagnostic des symptômes de la maladie du sida. »
Liam Scheff évoqua alors les effets adverses de ces médicaments et
le Dr Painter admit que les drogues anti-rétrovirales ont des effets
secondaires mais, fidèle à la croyance que l’infection VIH mène
inexorablement à la mort, Katherine Painter persista à affirmer que
la thérapie anti-rétrovirale est le seul traitement qui réduise de
manière significative la mortalité des patients infectés par le VIH.
Pour elle, on constate la séropositivité, dix ans plus tard la maladie,
et ensuite la mort inévitable.
« Je parcourais mes notes qui s’empilaient : des dizaines d’études
pharmacologiques durant lesquelles des patients ont trouvé la mort.
Des décès provoqués par les seuls médicaments selon l’estimation
même de leurs propres chercheurs. Je parcourais des yeux les
notices médicales : attaque cardiaque, arrêt des fonctions vitales,
atrophie musculaire, affaiblissement du système osseux, anémie,
malformations congénitales, lésions de la peau, éruptions
sanguinolentes, déformations et mort. »
La première fois que Liam Scheff a essayé d’interviewer un
responsable d’ICC, on n’a pas voulu le laisser entrer, mais on lui a
donné une brochure illustrée par des photographies en noir et blanc
qui montraient des enfants drogués, meurtris, le ventre transpercé
par un tuyau. À l’intérieur de ce prospectus, il y avait une photo
pleine page montrant un plateau truffé de seringues. « On pouvait y
lire le programme des soins : 8 h du matin : Valium®, Lasix®,
Prednisone®, Bactrim®, Epivir®, Colace®, Nystatin®,
Ceftriaxone®. La légende plus bas disait : Ces médicaments vous
donnent une idée de la complexité de la maladie du VIH chez les
enfants. Ironiquement, quelques années plus tôt, un de mes
professeurs m’expliquait que si un patient se voyait administrer
plus de quatre médicaments, il ferait mieux de changer de
médecin. »
Il est évident que chaque fois qu’un enfant meurt, on affirme que
c’est le sida qui l’a tué. Ainsi, personne n’est responsable ni
punissable.
Liam Scheff est tout de même parvenu plus tard à pénétrer dans
cet univers concentrationnaire qu’est l’ICC et a rencontré des enfants
en chaises roulantes qui regardent droit devant eux, incapables de
fixer leur attention. « J’aurais voulu les emmener dehors à l’air pur.
C’était une belle journée ensoleillée, mais ils étaient enfermés dans
cette pièce où une jeune fille de 18 ans fêtait son anniversaire
derrière des vitres fumées. Je m’approchai d’un des enfants en
chaise roulante, un garçon d’environ 12 ans. Son visage avait
quelque chose d’étrange, ses yeux étaient trop espacés et son crâne
avait une forme bizarre, un peu aplatie. Son torse et ses membres
étaient légèrement tordus, ils paraissaient minuscules et fragiles.
C’est ce qui arrive aux bébés traités à l’AZT. » Il observa ensuite les
autres enfants. Mêmes bras, mêmes jambes, mêmes visages.
« Un garçon avec des béquilles essayait de danser au rythme de
la musique. Ses jambes se balançaient sous lui tandis que ses pieds
formaient des angles incongrus sur le sol. Je m’agenouillai près du
garçon en chaise roulante. Il gémissait faiblement comme s’il était
sous l’emprise d’une peur panique. Je m’éloignai pour ne pas
l’angoisser davantage. »
Il a évoqué Amir, un garçon d’environ six ans, cité aussi par Mona
Newberg au cours de l’émission télévisée. « Quand je l’ai rencontré,
il avait déjà subi de nombreuses chirurgies plastiques pour enlever
sa ‘‘bosse de bison’’ – c’est ainsi que les médecins appellent cette
large excroissance de graisse qui se développe dans la nuque et le
dos des gens qui prennent des inhibiteurs de protéase. Je m’avançai
vers lui, il souriait de toutes ses dents. Lui aussi avait la tête
déformée. Son dos et ses épaules étaient anormalement courbés. Il
agrippa ma chemise. Je me baissai et il mit ses bras autour de mon
cou pour m’embrasser. De larges zones circulaires dépigmentées
couvraient sa nuque, là où la chair avait été enlevée. Quelques
minutes plus tard je me levai pour partir, mais il ne voulait pas me
lâcher. Je pris doucement ses mains entre les miennes durant
quelques instants puis me dégageai doucement de son étreinte. »
Amir décéda peu après. {74}
Ces descriptions rappellent les images d’horreur révélées au
moment de la libération des camps de concentrations, montrant des
êtres hagards, éplorés, véritables loques humaines.
Interrogé sur ces pratiques, GSK, le plus grand fabricant mondial
de médicaments contre le VIH, a répondu que les services de santé
encouragent les expérimentations pédiatriques afin que ces
médicaments puissent ensuite être prescrits aux enfants qui en ont
besoin. Car les essais cliniques sur les enfants orphelins sont
officiellement « légaux et coutumiers tant qu’ils sont conduits sous
les standards les plus sévères, et selon les lois fédérales et les
règlements des autorités légales pour les mineurs. {75} » Sans
aucun état d’âme – peut-être n’en ont-ils pas – les responsables
politiques et médicaux de la ville entendent poursuivre ces
expériences.
Liam Scheff fut alors interviewé par Anthony Barnett du journal
anglais Observer, mais son nom fut retiré de l’article. Il écrivit alors
« The House That AIDS Built », reportage dans lequel il expliquait la
situation en détail, ainsi que « The Nurse’s Story » et les publia
indépendamment sur Internet. {76}
C’est à cette époque que Milena Schwager, qui travaillait avec la
BBC, entra en contact avec lui et prépara son reportage pour la
télévision.
En janvier 2004, Liam Scheff fut contacté par Douglas Montero du
New York Post qui publia son reportage le 29 février 2004.
Le reportage « Orphans On Trial » parut dans New York Press
{77} en juillet 2004, dans Crux Magazine {78} en novembre, et en
avril 2005, le New York Press mena sa propre enquête et publia
« Still On Trial » qui résumait la situation. {79}
En juillet 2005, alors que le NIH et l’hôpital presbytérien de
l’Université de Columbia étaient vivement critiqués pour leur action,
un article publié par le New York Times accusa Liam Scheff d’avoir
porté des accusations dont l’évidence n’était pas établie, notamment
quant à la toxicité des drogues administrées aux enfants. Il arrivait
bien à point pour sauver la réputation des organisations impliquées
dans ces expériences.
Mais le journal s’était abstenu de mentionner l’enquête de
l’Associated Press, l’utilisation de la chirurgie pour placer les tubes
dans l’estomac des enfants, ainsi que les nombreuses références
fournies par Liam Scheff. L’article se contentait de citer le Dr
Stephen Nicholas qui dirigeait les essais et affirmait que ces essais
avec l’AZT étaient « merveilleux ». Le New York Times admettait
que ces enfants noirs ou hispaniques avaient été obligés de prendre
ces drogues toxiques, mais c’était « pour leur plus grand bien ».
Michael Kane, Jamey Hecht, et Michael C. Ruppert ont
immédiatement répondu au journal, en signalant que la toxicité des
drogues était connue de tous les médecins et spécialistes de santé,
que le Dr. Katherine Painter avait admis elle-même qu’on forçait les
enfants à ingurgiter ces drogues grâce au G-tubes, et que le
Department of Health and Human Services Office of Human
Research Protections avait admis que le NIH et l’université de
Columbia avaient agi en ne respectant « aucune éthique ». Et en
juillet 2005, From The Wilderness, revue indépendante, publia un
article qui réfutait les attaques du New York Times. {80}
Liam Scheff répondit à son tour aux deux journalistes signataires
de l’article : « Ainsi, Columbia et le NIH sont les bons gendarmes qui
ont offert aux orphelins l’AZT alors que je suis le méchant qui a
sonné l’alarme au sujet de ces essais ? » Et il ajoutait que le New
York Post, l’Observer, et la BBC avaient conduit indépendamment
leurs propres enquêtes. Il insistait également sur les dangers de
l’AZT signalés dans toute la littérature médicale, dont il joignait
quelques exemples.
Enfin, en août 2005, à la suite de la parution d’un nouvel article
dans le New York Press, il fut contacté par une ancienne employée
de l’ICC, Mimi Pascual, qui lui apporta son témoignage. Elle a
travaillé durant près de dix ans pour l’ICC dirigé à cette époque par
des religieuses. Son travail, commencé en 1995 alors qu’elle n’avait
que 17 ans, consistait à changer les bébés, aider les enfants à faire
leur toilette et les nourrir. Au cours de ses rondes de nuit, à minuit,
trois heures et cinq heures du matin, elle réveillait les enfants pour
leur distribuer les médicaments et veillait à ce qu’ils les prennent.
Très vite elle prit conscience de la souffrance de ces enfants, mais elle
ne pouvait agir sans risquer un renvoi, qui advint tout de même en
2004 car elle fut incapable de dissimuler plus longtemps sa
réprobation. Elle a confirmé que l’ICC n’a pas arrêté ses essais en
2002 comme il l’a prétendu, mais qu’il les poursuit à l’hôpital
presbytérien de Columbia et dans d’autres hôpitaux new yorkais.
Son témoignage a été corroboré par d’autres membres de l’ICC,
anciens et actuels, qui ont confirmé tout ce que savait déjà le
journaliste, mais en apportant quelques nouveaux éléments. Ainsi,
pendant longtemps, les drogues furent administrées par un
personnel non médical, des femmes de ménage recrutées dans le
voisinage. La thalidomide – poison mortel comme tout le monde le
sait – faisait partie des produits administrés, et Mimi Pascual ainsi
que des collègues ont précisé que l’un des enfants mourut dans
d’atroces souffrances. {81}
En 2005, le New York City Council devait se réunir pour savoir si
L’ICC procédait encore à des essais sur les orphelins. Mimi Pascual
confia sa révolte à Liam Scheff : « C’est une plaisanterie. Nous
savons tous que des essais sont toujours en cours, les soignantes, les
infirmières, les médecins, l’administration. Tout le monde le sait. Si
vous demandez aux infirmières, elles disent que ces essais sont
normaux et qu’il ne faut pas poser de questions. Si vous demandez
aux médecins pourquoi certains enfants prennent de l’AZT et
d’autres pas, ils refusent de répondre. Mais nous avons donné ces
drogues expérimentales aux enfants, ce n’est pas un secret. »
Marta, une autre soignante affirme elle aussi que ces enfants
« sont des cobayes ». Ainsi, Shyanne, six ans, est arrivée au centre
pleine de vie et de rires. Elle avait été retirée de sa famille qui refusait
de la droguer. Elle est morte quelques mois plus tard.
En août 2005, Hustler Magazine publia « Guinea Pig Kids » avec
la collaboration de Liam Scheff. {82}
En France, personne ou presque n’a été informé de ces horreurs
car la presse s’est quasiment abstenue d’en parler. Le 6 mai 2005,
Libération et Nice Matin ont consacré quelques lignes à ce scandale,
Ouest France lui a généreusement octroyé 8 lignes dans son numéro
du 7 mai, et Canal Plus, dans « Lundi Investigation » du 23 mai
2005, ne s’est guère étendu sur l’affaire.
Pour résumer la situation : les enfants admis à l’ICC sont utilisés
pour des expérimentations sur des médicaments qui sont
administrés de force à ceux qui les refusent, souvent à l’aide d’un
acte chirurgical, et sans le consentement de leurs parents ou de leurs
tuteurs. Connaissant les dangers mortels qu’elles représentent, ces
expériences seraient déjà monstrueuses si elles étaient d’une
nécessité absolue, ce qui est loin d’être le cas. Elles constituent une
violation de toutes les règles qui concernent les expérimentations
médicales édictées par la législation internationale depuis la Seconde
Guerre mondiale.
Lorsqu’on a entendu George W. Bush déclarer, lors de sa
réinvestiture en 2005, qu’il sera toujours prêt à défendre la liberté et
les opprimés partout dans le monde, on peut se demander ce qu’il
attend pour défendre ces martyrs et poursuivre leurs bourreaux dans
son propre pays.
De nombreux patients aux États-Unis et partout dans le monde
vivent des situations similaires et sont rendus malades par
l’utilisation irrationnelle de médicaments dangereux, dans le seul
objectif de faire des profits financiers ou de satisfaire une curiosité
malsaine. Les mères informées qui essayent de protéger leurs enfants
vis-à-vis de thérapies potentiellement mortelles sont décrétées
renégates et courent le risque de voir leurs enfants enlevés par des
agences d’État, souvent financées par les laboratoires qui fabriquent
et vendent les médicaments.
Il est évident que ces enfants torturés à mort sont choisis car ils
sont incapables de se défendre. Tous souffrent à longueur de jours et
de nuits, certains deviennent aveugles, d’autres subissent de longues
opérations afin de retirer de leur cou des morceaux de graisse
bourrés de drogues médicamenteuses, aucun ne connaît la joie d’une
promenade en plein air ou d’un bon repas en famille, aucun n’a droit
à un peu de compassion, ni d’amour évidemment. Tous vivent dans
la peur et savent que la mort les surprendra encore jeunes, lorsque
leurs corps ne pourront plus supporter la souffrance quotidienne.
Les bourreaux nazis n’en faisaient pas plus, cela aurait été difficile.
On nous parle souvent, à juste titre, de l’holocauste ; parlera-t-on
un jour ouvertement de ces martyrs ? Édifiera-t-on un monument en
leur honneur et demandera-t-on aux générations futures un « devoir
de mémoire » envers la cruauté dont ils sont victimes ? Enfin, osera-
t-on encore affirmer « plus jamais ça », alors que tout le monde
ferme les yeux sur ces tortures, exactement comme on les a fermés
sur le massacre des Juifs et de Tziganes, car il est dérangeant de voir
les autres souffrir, mais plus encore de souffrir soi-même.
Si nous voulons que cela cesse, c’est à nous tous, citoyens, de
porter ces faits à l’attention du grand public et de rappeler à
l’Establishment médical le principe sacré : « Primum non nocere ».
Aurons-nous besoin d’un autre tribunal de Nuremberg pour
condamner sans appel ces pratiques inadmissibles appliquées sur
des êtres sans défense et juger les responsables, véritables tueurs en
série et tortionnaires qui n’ont rien à envier à ceux des États
totalitaires, mais qui sont néanmoins considérés comme des citoyens
au-dessus de tout soupçon, écoutés, respectés et même admirés par
d’honnêtes gens totalement désinformés ?
CHAPITRE XIV
Richard BACH
PREFACE.
AVERTISSEMENT.
LA MEDICALISATION DE LA SANTE.
L’HORMONE DE CROISSANCE.
LES PSYCHOTROPES.
LE MYTHE DE FRANKENSTEIN.
L’affaire d’Amiens.
POLLUTIONS ET MENSONGES.
L’amiante.
Les pesticides.
Le Roundup.
Bhopal, c’est de l’histoire ancienne.
Virus échappé du laboratoire.
Le nucléaire.
LA NOURRITURE QUI NOUS EMPOISONNE.
Œufs et animaux de batteries.
Les O. G. M.
L’irradiation des aliments.
LE SIDA.
L’AZT est l’une des causes établies d’immunodéficience.
Le vaccin dont on parle tant.
NOTES.
BIBLIOGRAPHIE.
DANS LA MÊME COLLECTION
* nouveautés 2005
Les vaccins ne sont pas des médicaments et sont destinés à des
êtres en bonne santé dans le but de prévenir une maladie
hypothétique. Aussi, il serait normal que tout candidat aux vaccins
reçoive une information honnête, précise et complète sur les
risques de la maladie dont il souhaite se protéger, mais aussi sur les
risques qu’il court en se faisant vacciner. Or, l’histoire de la
vaccination est jalonnée de falsifications, de dissimulations et de
mensonges. Il était aisé d’en trouver dix, mais difficile de n’en
sélectionner que dix. Aussi, l’auteur a opté pour les dix plus
flagrants, chacun ayant engendré des quantités de plus petits
mensonges.
Si vous croyez vraiment, entre autres, qu’il existe une âme sœur
qui vous correspond parfaitement, que la différence entre l’amour et
l’amitié, c’est le sexe, que l’amour est exclusif, que la jalousie est une
preuve d’amour, alors ce livre est fait pour vous : ne vous laissez pas
désinformer plus longtemps ! Après un doctorat en physique des
particules, Yves-Alexandre Thalmann s’est (dés) orienté vers les
domaines de la psychologie et du développement personnel. Il s’est
formé en France, en Belgique et au Québec avant de compléter une
licence en psychologie à l’Université de Fribourg. Auteur du
programme Clés Pour la Communication (développement des
compétences interpersonnelles), il exerce actuellement en Suisse et
en France comme conférencier et formateur en communication.
S’il est un monde où les fables sont monnaie courante, c’est bien
celui de la santé, et ceci en raison de la multiplicité des motivations
qui les génèrent : argent, carrières… À cet égard, le sida est un
scandale médical totalement emblématique de notre époque, tant
par le tapage médiatique dont ce syndrome est l’objet que par les
conséquences dramatiques de la mauvaise interprétation des
phénomènes de déficience immunitaire. Dès l’apparition, en 1981,
des prétendus premiers cas, les scientifiques avaient tous les
éléments en main puisque les causes d’affaiblissement du système
immunitaire étaient déjà bien connues et expliquaient l’ensemble des
pathologies rencontrées. Pourtant, contre toute attente, on attribua
ces phénomènes d’immunodépression à l’action sournoise et délétère
d’un virus inconnu jusqu’alors : un virus qu’à l’heure actuelle
personne, parmi les milliers de chercheurs qui travaillent sans
relâche à son anéantissement, n’est jamais parvenu à isoler
directement d’un malade du sida ! Et pendant ce temps, les autorités
sanitaires et politiques continuent de matraquer l’opinion publique
avec des statistiques alarmistes. Si vous croyez vraiment, entre
autres, que le sida est contagieux, la séropositivité est un signe
d’infection par le VIH, le sida est une nouvelle maladie, apparue en
1981, les scientifiques sont tous d’accord sur ce qu’est le sida, alors ce
livre est fait pour vous : ne vous laissez pas désinformer plus
longtemps ! Jean-Claude Roussez est journaliste et auteur
scientifique et technique. Il a publié, entre autres, de nombreuses
études relatives aux applications médicales des hautes technologies.
Étienne de Harven est docteur en médecine et professeur émérite
d’anatomopathologie à l’Université de Toronto, au Canada. Il est
également membre du Comité consultatif sur le SIDA du Président
de la République sud-africaine.
Cet ouvrage vous a séduit ?
Pour découvrir nos toutes
dernières nouveautés,
et les nombreux ouvrages
qui ont fait,
depuis 80 printemps,
la réputation de notre maison,
Éditions DANGLES
18, rue Lavoisier
(parc d’activités)
B. P. 30039
45801 Saint-Jean-de-Braye
Cedex (France)