Document 562404
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Tout le long de mon stage j’ai été soutenue par de nombreuses personnes qui ont su me faire
partager leur savoirs et m’ont apporté leurs suggestions concernant l’avancée de ce projet.
Je tiens à remercier tout particulièrement mon maître de stage, Alba ZAREMSKI, qui m’a
donné beaucoup d’autonomie, de confiance, Jean-Marc BOUVET le chef de l’unité de
recherche GFP « Diversité Génétique et Amélioration des Espèce Forestières » qui m’a
permis d’intégrer cette unité de recherche, ainsi que Letizia CAMUS-KULANDAIVELU et
Frédéric BRETON qui m’ont soutenue et épaulée dans mes démarches scientifiques.
i
SOMMAIRE
REMERCIEMENT ...................................................................................................................... i
SOMMAIRE ................................................................................................................................ ii
ABREVIATIONS ........................................................................................................................ iii
LISTE DES FIGURES ................................................................................................................. iv
LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................................ v
LISTE DES ANNEXES ............................................................................................................... vi
I INTRODUCTION ............................................................................................................. 1
1.1. Problématique
1.2. Objectifs
1.3. Autres activités de recherche lors de mon stage
IV CONCLUSIONS ............................................................................................................... 11
V PERSPECTIVES ............................................................................................................... 11
BIBLIOGRAPHIE ..................................................................................................................... 12
ANNEXES
ii
ABREVIATIONS
UR : Unité de Recherche
L : Litre.
Ha: hectare
iii
LISTE DES FIGURES
iv
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 2 : Type et nature de l’agarose utilisé pour les différents gels de contrôle réalisés
v
LISTE DES ANNEXES
vi
INTRODUCTION
Mon travail a été réalisé au sein de l’Unité de Recherche GFP/AGAP du CIRAD-BIOS. Cette
Unité de Recherche du CIRAD-BIOS a pour objectif de mesurer l’impact des processus
biotiques, abiotiques induits par l’activité humaine sur l’expression et l’évolution des
caractères, et donc sur le comportement des espèces arborées. Elle conçoit des stratégies de
gestion de la diversité intra spécifique dans les domaines de l’amélioration génétique, de
l’aménagement des espaces forestiers et agroforestiers, de la conservation des espèces
menacées et de la restauration des forêts dégradées. Cette Unité de Recherche contribue à
l’acquisition des connaissances sur les champignons lignocellulolytiques dans le domaine de
l’interaction microorganisme-arbre-environnement afin de mieux comprendre le rôle des
facteurs environnementaux dans la prédisposition des arbres aux attaques de pathogènes et le
rôle de l’affaiblissement de la plante hôte (arbre) par différents facteurs dans sa colonisation
par les microorganismes.
I. INTERET DU PROJET
1.1. Problématique
Le palmier à huile (Elaeis guineensis Jacq.) est une espèce d'intérêt agronomique très
importante pour les Pays En voie de Développement (P.E.D) car c'est l'oléagineux le plus
productif avec des rendements moyens de 3 à 4 tonnes par hectare, voire 7 tonnes dans les
meilleures conditions, à l’instar des autres oléagineux réalisant en moyenne un rendement de
500 L / ha. Le palmier à huile a cette particularité d’être cultivé pour deux de ses huiles : huile
le palme (pressage à chaud à partir de la pulpe des fruits) et l’huile de palmiste (pressage à
partir des graines du palmier). En 2010, L’Indonésie produisait 22,090 milliers de tonnes
d’huile de palme dont les ¾ étaient destinés à l’exportation. (Oil World, Hambourg
(Allemagne), et Département de l'agriculture des États-Unis)
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Figure 1. Organigramme qui présente l’organisation du CIRAD
Un des avantages avec ces dérivés du palmier est leur structure glycéridique particulière, en
effet, l’huile de palme bien que riche en acide gras saturé, elle se comporte comme une huile
riche en acide gras polyinsaturés. C’est une ou plusieurs espèces moléculaires de la fraction
insaponifiable qui sont responsables de ce phénomène.
(« L’huile de palme: sa place dans l'alimentation humaine » Graille J., Pina M. Plantations,
recherche, développement. Vol.6 n°2 mars-avril 1999:85-90).
Il semble donc important d’effectuer des recherches sur le genre Ganoderma et plus
particulièrement pour l’espèce G. boninense pour mieux contrôler et améliorer la production
des dizaines de milliers d’hectares de plantation de palmier à huile à travers le monde.
1.2. Objectifs
Les études entreprises au cours de ce travail ont été menées avec des objectifs multiples:
- appréhender la diversité des fructifications fongiques du genre Ganoderma dans les
plantations de palmier à huile de Tanah-Gambus, et caractériser cette diversité d’un point de
vue taxonomique.
- constituer une collection d’isolats fongiques à partir de ces fructifications fongiques et de
tissus frais de palmier à huile infesté par Ganoderma.
- caractériser les isolats taxonomiquement.
Dans notre étude, nous avons choisi de travailler dans la région la plus couramment utilisée
pour établir l'identification de souches et les arbres phylogénétiques. Les amorces ITS 1(5’-
TCCGTAGGTGAACCTGCGC-3’) et ITS 4 (5’-TCCTCCGCTTATTGATATGC-3’)
spécifiques des champignons ont été choisis dans le cadre de cette analyse taxonomique des
espèces étudiées. Ces amorces ont été dessinées pour amplifier la zone comprenant les
espaceurs internes transcrits ITS1 et ITS2 relativement variables et la petite sous unité
ribosomale 5,8 S peu variable (Gardes et Bruns, 1993 ; Schmidt et Moreth, 2000 ; Martin et
al., 2002 ; Guerin-Laguette et al., 2003 ; Mitchell et Zuccaro, 2006). Cette étude devra
conduire à l’identification et à la discrimination de la plupart de ces espèces de champignons à
partir d'une culture pure mycélienne.
En plus des objectifs précédemment énumérés, cette approche taxinomique devrait aboutir à
une meilleure connaissance des champignons qui dégradent les palmiers à huile, en particulier
Ganoderma boninense.
Les principales étapes pour mener à bien cette étude sont les suivantes :
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1.3. Autres activités de recherche lors de mon stage
Au cours des temps d’attente entre les manipulations de mycologie : mise en culture, et
obtention de mycélium pur de Ganoderma qui ont duré environ 10 semaines, il convient de
noter que j’ai eu la charge d’optimiser une méthode d’extraction fongique qui m’a été très
utile pour mon étude sur Ganoderma.
Ces extractions fongiques ont été réalisées à partir de 27 souches pures de champignons de la
collection du CIRAD, tous des basidiomycètes dégradant les bois tropicaux. La quantification
et la réalisation de clonage sur 2 de ces 27 souches ont également été effectuées.
Les protocoles de l’extraction fongique de ces 27 souches pures, le clonage ainsi que le
tableau représentant les quantités d’ADN obtenues sont présentés dans les chapitres suivants
et en Annexe 1.
Remarque : Les essais de clonage étant actuellement encore en cours de réalisation, ces
résultats ne sont pas disponibles. Ils le seront début Septembre.
Dans cette étude, trente échantillons récoltés en mars 2011 dans les plantations de palmier à
huile à Tanah-Gambus en Indonésie et stockés au réfrigérateur vont être étudiés. Les
échantillons sont présentés dans le tableau 1.
Les échantillons ont tous été mis en culture dans des boites de Pétri, trois milieux de culture
différents, à température ambiante (environ 20°C) et à l’obscurité.
Ces trois milieux ont été sélectionnés pour comparer la croissance et la morphologie du
mycélium en fonction du milieu :
- WA-CS : (Water-Agar, Chloramphénicol, Streptomycine), inhibe les bactéries et
active la croissance du mycélium
- PDA-C : (Potatoe Dextrose Agar, Chloramphénicol) permet l’obtention d’une plus
grande quantité de mycélium après récupération du mycélium sur milieu WA-CS
- M-A : (Malt-Agar) permet également l’obtention d’une plus grande quantité de
mycélium après récupération du mycélium sur milieu WA-CS
1) milieux WA-CS
- Agar : 25g / L
- Eau distillée : 1 L
- Streptomycine : 0,5g / L
- Chloramphénicol : 0,5 g / L
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Tableau 1. Liste des échantillons étudiés avec le numéro de l’isolat, le descriptif de l’échantillon
(carpophore ou tissus frais), le numéro de la parcelle (Block), le numéro du palmier, l’âge et les
symptômes des feuilles.
Mycélium pur
NJ 3
NJ3-H1 Mycélium pur
NJ3-H2 Mycélium pur
2) milieux PDA-C
Note : L’initial D de « PDA » est pour le dextrose, synonyme de glucose lorsqu’il s’agit de D-
glucose.
Le glucose et l’amidon présent dans l’extrait de pomme de terre servent de nutriments pour la
croissance des champignons, quand à l’antibiotique il sert à inhiber les bactéries.
3) milieux M-A
- 40 g / L de malt
- 20 g / L d’agar.
Dans un flacon gradué en verre d’1 L on insère les éléments, sauf les antibiotiques, en
quantité souhaitée, pour seulement 500 ml.
Le flacon gradué à demi fermé, est alors passé à l’autoclave pendant 20 minutes à 121°C.
L’autoclave permet de stériliser le milieu. En effet la vapeur d’eau s’insère dans le flacon et
décontamine le milieu présent. D’où le fait de préparer le milieu dans un récipient ayant une
contenance double : afin de laisser la vapeur s’immiscer et laisser le milieu pouvoir monter en
ébullition.
Après refroidissement du milieu dans un bain-marie de 54°C, on insère les antibiotiques. Il
est, en effet, préférable de ne pas les laisser passer à l’autoclave afin qu’il garde un maximum
d’efficacité.
On fait ensuite couler environ 20 ml de milieu dans des boites de pétri de 10cm de diamètre
sous hotte stérile à flux laminaire. Les boites de pétris sont laissées à refroidir sous la hotte
stérile. Une fois, la gélose refroidie, les boîtes sont prêtes à l’emploi.
Sous hotte stérile, on prélève aseptiquement à l’aide d’un scalpel stérilisé dans un stérilisateur
à bille, une partie de l’échantillon de tissus frais et/ou de carpophores en 4 morceaux. Deux de
ces morceaux sont stérilisés à l’éthanol 70 %. En effet le fait de stériliser en surface les
morceaux permet d’enlever une partie des bactéries présentes. Mais, par précaution, les deux
autres morceaux ne sont pas stérilisés afin de ne pas tuer toute la flore fongique. Quatre boîtes
de Pétri contenant le milieu WA-CS sont donc utilisées par échantillon. Au total 120 boîtes
seront utilisées dans cette première étape d’isolement.
Les cultures sont laissées à incuber à l’obscurité et à une température de 20°C, en ne les
amenant à la lumière que pour les examiner.
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Elles sont examinées tous les jours pendant 4 semaines (phase active du mycélium). Les
examens et l’identification de ces isolements sont réalisés sous la loupe et au microscope
optique soit directement dans les boîtes de Pétri ou à l’aide de préparations particulières entre
lame et lamelle (au Lugol, au bleu Cotton).
Après avoir obtenu un mycélium recouvrant une partie de la plage de milieu de culture WA-
CS, et étant morphologiquement du basidiomycète Ganoderma qui a un mycélium blanc, lisse
et ras, l’isolement peut se réaliser sur les milieux M-A et PDA-C.
Les cultures sont laissées de nouveau à incuber à l’obscurité et à une température de 20°C, en
ne les amenant à la lumière que pour les examiner. Elles sont examinées tous deux jours
pendant 6 semaines
Pour chaque échantillon, quatre boites de Pétri sont utilisées pour avoir une meilleure chance
de réussite pour le repiquage. Et à partir d’une culture en pleine croissance, des repiquages
sont réalisés à partir de cubes de 2-3 mm d’arête. Les cultures sont laissées à incuber à
l’obscurité et à une température de 20°C. Une surveillance quotidienne est réalisée. A chaque
fois qu’il apparaît un développement du mycélium, il faut le repiquer, afin de l’isoler des
autres champignons susceptibles de se développer après.
Lorsque la pureté du mycélium est observée, celui-ci est repiqué sur 4 boîtes de Pétri de Malt-
Agar puis définitivement entretenue dans deux tubes au réfrigérateur et à l’obscurité.
Pour chaque souche pure, le mycélium est cultivé en boîte de Petri sur milieu de culture malt-
agar (4%-2%) recouvert d’une feuille de cellophane (Lecellier et Silar, 1994). Après 10 jours
de culture à 20°C à l’obscurité, le mycélium est récolté en prenant soin d’éliminer toute trace
de milieu de culture, notamment la gélose de l’implant de repiquage. On dispose d’une
méthode qui permet d’obtenir un mycélium dépourvu de toute trace de milieu de culture,
notamment de gélose. Avant de procéder à l’étape de purification de l’ADN nucléaire, les
mycéliums récoltés sont placés dans un tube Eppendorf, congelés dans l’azote liquide puis
stockés au congélateur à -80°C. Dans ces conditions, la conservation peut-être envisagée
pendant une durée, de l’ordre de quelques années.
Sous hotte stérile, à l’aide d’un scalpel et d’une pince stériles, ôter le mycélium de la gélose.
Le placer dans un tube Eppendorf de 1.5 ml stérile.
Mettre le tube dans de l’azote liquide pendant 2 mn
Ajouter 500 μL de tampon de suspension R2 du kit InvitroGen.
Note : le kit n’en préconise que 250 μL, nous avons doublé la quantité pour que le mycélium
soit bien immergé dans le tampon.
Broyer manuellement le mycélium à l’aide d’un pilon stérile dans le tube Eppendorf.
Cette étape réalisée, le protocole utilisé pour l’extraction de l’ADN fongique est réalisé avec
un kit d’extraction d’InvitrogenTM purlinkTM plant total DNA purification kit.
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Les étapes pour la préparation du lysat végétal sont les suivantes :
- Ajouter 250μl de tampon de suspension (R2) qui est à température ambiante.
- Homogénéiser la solution au vortex.
- Ajouter 15 μl de SDS 20% et 15 μl de RNase A (20mg/ml) pour obtenir le lysat.
- Incuber à 55°C pendant 15 minutes pour compléter la lyse.
- Centrifuger le lysat à 10000 rpm pendant 5 minutes pour éliminer le matériel
insoluble.
- Transférer le surnageant dans un tube stérile de 1,5ml sans remuer le culot.
- Ajouter 100μl de tampon de précipitation (N2) dans le lysat. Mélanger au vortex et
incuber dans de la glace pendant 5 minutes.
Cette étape permet de précipiter les protéines et les polysaccharides et tous les
pigments photosynthétiques liés aux protéines sont également précipités. Les pigments
peuvent tâcher les cartouches PurelinkTM et donner un éluat coloré.
- Centrifuger à 15000 rpm pendant 5 minutes à température ambiante pour avoir un
lysat clair. Note : le surnageant doit être clair et non visqueux après cette étape de
précipitation.
- Transférer 250μl du lysat dans un tube stérile de 1 ,5 ml et ajouter au lysat 375μl de
tampon de liaison (B4) contenant de l’éthanol. Bien mélanger au vortex.
Procéder à la fixation de l’ADN :
- Transvaser la solution dans une colonne du kit Invitrogen mise sur un tube 2ml fourni
dans le kit et centrifuger à 10000 rpm pendant 30 secondes à température ambiante.
- Jeter le tube 2 ml avec le filtrat et placer la colonne sur un tube 2 ml propre fourni dans
le kit.
Lavage de l’ADN :
- Ajouter dans la colonne 500 μl de tampon de lavage (W4)
- Centrifuger à 10000 rpm pendant 30 secondes à température ambiante. Enlever le
filtrat et remettre la colonne dans le tube 2 ml.
- Ajouter dans la colonne 500 μl de tampon de lavage (W5) contenant de l’éthanol.
- Centrifuger à 10000 rpm pendant 30 secondes à température ambiante. Enlever le
filtrat et remettre la colonne dans le tube 2ml.
- Répéter les étapes 3 et 4 une fois de plus.
- Centrifuger à 15000 rpm pendant 2 minutes pour éliminer tout résidu de tampon de
lavage (W5) à température ambiante. Jeter le tube 2 ml.
Procéder à l’élution de l’ADN.
- Placer la colonne dans un tube stérile 1,5 ml.
- Ajouter 100 μl de tampon d’élution (E1) ou de l’eau distillé (pH>7).
- Incuber à température ambiante pendant 1 minute puis centrifuger à 15000 rpm
pendant 1 minute. Le tube contient alors l’ADN purifié.
- En option : pour récupérer plus d’ADN, réaliser une deuxième étape d’élution en
utilisant 100 μl de tampon d’élution (E1) ou de l’eau distillée. La deuxième élution
peut être effectué en utilisant le même tube d'élution ou dans un tube différent.
- Centrifuger la colonne à 15000 rpm pendant 1 minute à température ambiante.
Le tube contient alors l’ADN purifié. Retirer et jeter la colonne.
Les tubes sont ensuite conservés au congélateur à -20°C pour éviter toute dégradation de
l’ADN.
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L’indice de pureté est calculé grâce aux rapports des mesures de l’absorbance à 260 et 280
nm. Ce rapport 260/280 doit se rapprocher de 1,8 pour qualifier l’échantillon de pur. Des
valeurs plus petites indiqueraient la présence d’impuretés ou de protéines absorbant aux
environs des mêmes longueurs d’ondes
Un protocole d’amplification adapté aux champignons mycorhiziens, inspiré par White et al.
(1990) et mis au point au Laboratoire des Symbiotes des Racines (INRA de Montpellier) a été
utilisé.
Les champignons, qui sont des organismes eucaryotes, ne possèdent pas les mêmes ARN
ribosomiques que les bactéries qui sont des organismes procaryotes. Ils doivent donc être
analysés séparément. Or, l’étude de la diversité par biologie moléculaire est moins répandue
chez les eucaryotes, en particulier au niveau des champignons. Le choix des amorces et donc
du gène cible à amplifier pour identifier les champignons d’un échantillon environnemental
est encore discuté. Cependant l’étude de la région de l’ADN codant pour les sous-unités
ribosomiques est aujourd’hui établie La figure 1 montre de façon schématique l’opéron
ribosomique avec les sites des différentes amorces utilisées ou utilisables pour l’étude de
l’ADN ribosomique nucléaire.
Les réactions d’amplification sont réalisées dans des plaques propres de PCR. Le volume
réactionnel est le suivante : 4 µl de dNTP ; 10 µl tampon 5X ; 2 µl de chaque amorce
(20pmol/µl) : ITS1-myc et ITS4-myc ; 5 µl ADN total extrait (environ 50ng) ; 26,8 µl eau
millipore ou stérile (pour compléter à 50µl); 0,3 µl Taq polymérase.
Des témoins sans ADN sont réalisés pour tester la présence d’éventuelles contaminations dans
les réactifs et dans les tampons.
Les 50µl du mélange sont ensuite recouverts d’1 goute d’huile minérale pour éviter les
phénomènes d’évaporation et de condensation dans les tubes. La plaque est ensuite recouverte
d’un papier adhésif et placée dans un thermocycleur programmé de la façon suivante :
- une phase initiale de dénaturation à 96°C pendant 5 min.
- 30 cycles comprenant une phase de dénaturation à 96°C pendant 30 sec, une phase
d’hybridation à 55°C pendant 30 secondes. Puis une phase d’extension à 72°C pendant
1.30min
- allongement de la phase d’extension ou phase finale d’élongation à 72°C pendant 7
min
-conservation du produit d’amplification à 4°C avant congélation à -20°C
Ce protocole permet d’amplifier correctement la région qui nous intéresse; il est toutefois
nécessaire de rechercher la concentration en ADN qui permet d’obtenir une réaction
d’amplification optimale.
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Figure 2. L’opéron du gène d’ARNr ribosomique des eucaryotes. L’opéron comprend trois gènes
principaux (molécules d’ARNr 5.8S, 18S et 25S ou 28S), et des régions « entre-espaces » entremêlés (IGS –
intergenic spacer, NTS – non-transcribed spacer, ETS – externa
2.8 Digestion des ITS amplifiés par des enzymes de restriction (Restriction
Fragment Length Polymorphism : RFLP) : analyse des profils de restriction
Le protocole de digestion est utilisé avec les trois enzymes suivantes : AluI (5’AG^CT3’),
TaqI (5’T^CGA3’), et Sau96 (5’G^GNCC3’) choisies suite à une étude pour leur potentiel
discriminant c'est-à-dire pour leur aptitude à mettre en évidence une certaine diversité au sein
du groupe des champignons basidiomycètes (Zaremski, 1999).
Note : N : A ou C ou T ou G
^ : Site de coupure des enzymes
Les réactions de digestion des ITS sont réalisées avec 10 µl d’amplifiat (produits de PCR) et
20 µl d’un mélange de 17 µl H2O ultra pure, 2 µl d’un tampon correspondant à l’enzyme et
1µl d’enzyme.
Les dépôts dans les puits des différents gels ont été réalisés avec 15 µl d’un mélange composé
de 15 µl des produits de digestion de l’ADN amplifié et 5 µl de tampon de charge « 6XDNA
loading » (bleu de bromophénol, glycérol 87%, EDTA 0,5M, xylène cyanol FF). Les
marqueurs de poids moléculaire sont placés de part et d’autre du gel afin d’estimer le nombre
de paires de base des fragments obtenus.
L’ADN obtenu est visualisé sous UV après électrophorèse en gel d’agarose révélé dans un
bain qui contient du bromure d’éthidium (BET) à 2 µg.ml-1.
Les gels de contrôle sont réalisés dans du TBE 1X avec différents types d’agarose et
différentes conditions de migration suivant les cas et présentés dans le chapitre 2.8. « Gels de
contrôle ».
Des dilutions de concentration d’ADN ont été effectuées au 10ème, 100ème et 1000ème.
Pour chacune des étapes décrites : purification de l’ADN, amplification de l’ITS et digestion
de l’ITS par différentes enzymes de restriction, l’ADN obtenu est visualisé en lumière ultra-
violette après électrophorèse en gel d’agarose et révélation dans le bromure d’éthidium (BET)
à 2 µg.ml-1. Les gels de contrôle sont réalisés dans du TBE 1X ou du TAE 1X, avec
différents types d’agarose et différentes conditions de migration suivant les cas (tableau 2).
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Tableau 2. Type et nature de l’agarose utilisé, étapes concernées et conditions de migration des différents
gels de contrôle réalisés.
Types et
différentes Conditions de
Etapes concernées
concentrations migration
d’agarose
Evaluation npb de
Agarose 2%
l’ITS 70V, 4 h
La liste des échantillons fongiques étudiés dans l’étude figure dans l’annexe 2. Cette liste présente
la référence des isolats, l’origine du substrat, la date de prélèvement et le nombre de repiquage
qu’il a fallu pour l’obtention de la souche pure.
Le mycélium attendu de Ganoderma sur le milieu de culture est le développement de filaments
mycéliens blancs serrés et fins, et légèrement à bords brun orangés (Figure 4).
La recherche d’un milieu de culture favorable à la croissance de mycélium s’est avérée nécessaire
notamment pour la plupart des échantillons qui montraient des difficultés à croître sur le milieu
M.A (Malt Agar), classiquement utilisé au laboratoire. C’est le milieu P.D.A (Malt Dextrose
Agar) contenant l’antibiotique streptomycine qui a été retenu.
Cependant, de nombreuses contaminations dans les boîtes de Pétri ont été rencontrées lors de
l’isolement. Elles sont causées principalement par la présence de bactéries, de moisissures,
d’insectes et d’acariens venant des échantillons. Les contaminants se développent en général en
colonies ou en mycélium irradiant le milieu. Souvent, les contaminants suivent l’évolution du
mycélium et résistent bien aux antibiotiques. Les insectes et les acariens apportent souvent les
moisissures et l’isolement est difficile à obtenir dans ces cas là.
Dans ce contexte un nombre important de contaminations a été observé lors des isolements et des
repiquages successifs de ces souches ont été effectuées avant l’obtention d’une souche pure : sur
les 30 échantillons présentés dans l’annexe 2, cinq échantillons ont donné un mycélium pur de
champignon qui sont en cours d’identification (anatomie, morphologie, et caractérisation
moléculaire).
Les principaux contaminants** observés par Madame Zaremski montrent des aspects
morphologiques différents sur les milieux de culture:
- milieu de culture envahi de bactéries et de levures : développement gluant, lisse, jaune ou
blanc
- développement gluant de coloration rose : Rhodotorula sp.
- Léger développement de filaments mycéliens blancs fins floconneux : Trichoderma sp.
- Développement de filaments mycéliens de coloration gris noir floconneux : Botrytis
cinerea
- Développement de filaments mycéliens verts gris : Penicillium, Alternaria tennuis
- Développement de filaments mycéliens verts foncés : Alternaria, Trichoderma
- Important développement de filaments mycéliens pourpres avec rougissement du milieu :
Epicoccum purpurescens, E.nigrum, ou Fusarium (revers orange)
- Filaments mycéliens blancs rosés à bords noirs : Noir charbon : Aureobasidium pullulans
- Développement de filaments mycéliens blancs grisâtres ou d’un monticule de coloration
noire : Cladosdorium herbarum
- Développement blanc sur le bois et la boîte est complètement envahie par Mucor Bienalis
(strie étoile)
**Note : Pour une caractérisation certaine et fiable de tous ces contaminants, il faudrait bien entendu les identifier selon les
méthodes de la systématique classique qui n’est pas le propos dans notre étude
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Figure 4 et 5. Obtention de mycélium pur de Ganoderma pour l’inoculât NJ3
Il est apparu que ces isolements doivent se faire impérativement dans les 24 heures qui suivent la
récolte dans les plantations sinon les échantillons, en particulier les tissus frais de palmier à huile
se décomposent très vite.
Il semble que ce mode d’isolement ne soit pas adapté à ces champignons. L’exploration d’autres
techniques d’isolement seront envisagées pour ce type d’isolement (préparations d’autres milieux,
ajouts d’autres antibiotiques, d’anti acariens dans les milieux de culture, …).
C’est une espèce porée et la trame est colorée. Ganoderma est représenté par différentes formes
souvent en forme de console semi-circulaires à zones concentriques et est largement fixé au
substrat : palmier à huile. Les formes diffèrent entre elles par la longueur ou l’absence du stipe,
par l’épaisseur de celui-ci, par la forme et l’épaisseur du chapeau. Le chapeau peut varier de 50 à
200 mm de largeur. Cela peut ressembler à une petite cuiller au bout d’un long manche filiforme,
ou au contraire s’épater largement au ras du sol. Ils ont un vernis caractéristique et de belles
couleurs brillantes allant de l’orange vif au brun rouille. La marge est en général rouge brique à
bord clair orangé. L’hyménium ou couche sporifère est sans cystides. La chair, ou trame, du
carpophore est colorée et ligneuse.
Pour les études moléculaires, j’ai travaillé sur les trois mycéliums purs de Ganoderma que nous
avons obtenus après 10 semaines d’isolement : NJ3, NJ3-H1 et NJ3-H2. Ces souches servent à
inoculer les éprouvettes d’hévéa pour les études de résistance au Ganoderma dans les pépinières de
palmier à huile de Tanah-Gambus en Indonésie (Figure 8).
Au total, nous avons effectué 30 extractions et purifications d’ADN à l’aide du kit Invitrogen : 27
souches pures de champignons basidiomycètes dégradant les bois tropicaux.
L’adaptation du protocole du kit Invitrogen et mis en place au laboratoire a permis une extraction
optimale. Ainsi l'ADN des 27 souches purs de champignons basidiomycètes dégradant les bois
tropicaux et des 3 NJ3 (NJ3-mycélium pur ; et 2 à partir de NJ3 dans les éprouvettes d’hévéa :
NJ3-H1 et NJ3-H2) étudiés a pu être extrait et amplifiés.
La concentration et la pureté des ADN totaux extraits ont été évaluées. Les quantités d’ADN
obtenues varient en fonction des échantillons : de 12 à 7141ng/ml et sont présentés dans le tableau
3. Ces résultats peuvent s’expliquer par l’obtention d’impuretés qui « biaiseraient » lesmesures
effectuées au spectrophotomètre. Dans ce dernier cas, une étape supplémentaire concernant le
lavage du culot, lors de l’extraction de l’ADN, peut être envisagée.
10
Figure 8. Carpophores de Ganoderma dans les plantations de Tanah-Gambus
V. PERSPECTIVES
Il sera également intéressant lorsque seront élaborées les banques de profils de restriction de
procéder au suivi des souches de références des pépinières de palmier à huile. Ainsi, la
qualité, la stabilité génétique, notamment en ce qui concerne la virulence des souches de
référence, pourront être contrôlées. Cela permettra également de réaliser une bonne gestion et
une bonne conservation des souches de Ganoderma de la collection du CIRAD.
J’ai pu, durant ce stage, mettre en pratique régulièrement les techniques de génie génétique
exploitées en TP cette année, et me familiariser plus assidument avec le vocabulaire et les
techniques de laboratoire de biologique moléculaire.
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BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
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ribosomal RNA genes for phylogenetics. In : PCR Protocols. A guide to methods and
applications, Edition Innis MA, Gelfand DH, Sninsky JJ, White TJ Academic press, San
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Rapport de stage
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Lactarius semi-sangufluus, Lactarius deliciosus et Lactarius salmonicolor). Diplôme
d’Etudes Approfondies, Université de Montpellier II, France, 26p.
Rapport d’étude
Breton F., Franqueville H., Zaremski A., 2001. Rapport du projet Ganodiv, Caractérisation
moléculaire de la biodiversité fongique et identification précoce des champignons associés au
phénomene de dépérissment des palmiers a huile, en particulier Ganoderma boninense.
Site internet
http://www.molecularstation.com/
13
ANNEXE 1 : Le clonage de 2 souches de Ganoderma de Guyane
Le clonage des gènes, de fragments de gènes et autres séquences d’ADN est un élément
fondamental de la biologie moléculaire. Pour étudier la fonction d’une séquence d’ADN
particulière, on doit être capable de manipuler cette séquence.
Un clonage a été réalisé sur ces régions afin d’obtenir des séquences « propres ».
Le clonage a été réalisé dans les laboratoires du LSTM grâce au kit de clonage Wizzard
1) Ligation
2) Transformation
On étale, à l’aide des billes, sur boîte de Pétri, 150 ml de milieu LB + 150µl d’antibiotique
Ampiciline + 40µl Xgal + 40µl IPTG.
On laisse incuber toute une nuit à l’étuve à 37°C, afin de laisser les clones former des
colonies.
On peut alors observer des colonies de clones «blancs» et des colonies de clones «bleus». Les
colonies «blanches» sont celles qui ont reçu le plasmide contenant l’insert, elles sont restées
blanches car la β-Gal n’a pas catalysé la X-Gal. L’insertion du fragment fait que la β-
galactosidase n’est plus fonctionnelle.
Les clones «blancs » sont choisis au hasard pour chacune des transformations réalisées. Dans
un tube Eppendorf contenant 50 µl d’eau ultrapure, on ajoute à l’aide de cure dent une légère
culture d’un clone blanc, on homogénéise et procède à l’éclatement des cellules afin de libérer
l’ADN.
Cependant pour des études plus poussées, l’ADN plasmidique est purifié à partir des clones
blancs. Pour cela, le protocole d’extraction plasmidique du kit « DNA Purification System »
Wizard Plus SV minipreps est appliqué suivant les instructions du fournisseur.
Obs. Obs. du 2 ème repicage Obs du 3 ème repicage Obs du 4 ème repicage Obs du 5ème repic age 23.V.11 LE 9.V.11
R éf érenc e de
Nature Mise en culture 1 er repicage
l’ éc hant illo n Du 12.IV.11 20.IV.11 25.IV.11 2.V.11 4.V.11 11.V.11 13.V.11 20.V.11
Contaminations :
D1 carpophore 5.IV.11 14.IV.11 Conta. : totales
1 /4
Le genre Ganoderma, de la famille des basidiomycètes est notamment connu pour être des
champignons telluriques pourridiés du bois. Il existe différentes espèces de Ganoderma tels
que Ganoderma Australe, Ganoderma Mastoporum, Ganoderma Lucidum, Ganoderma aff.
Steyaertam, Ganoderma carnosum, etc… L’espèce Ganoderma boninense est reconnue pour
être la plus impliquée dans le phénomène de dépérissement du palmier à huile.
Le genre et l’espèce Ganoderma boninense, basidiomycète, est notamment reconnu pour son
implication au phénomène de dépérissement des palmiers à huile. Cependant, il existe une
grande diversité dans le genre Ganoderma tels que Ganoderma Australe, Ganoderma
Mastoporum, Ganoderma Lucidum, Ganoderma aff. Steyaertam, Ganoderma carnosum,
etc… avec des conséquences différentes sur les palmiers à huile.
Au cours de ce stage : douze échantillons de tissus frais de palmier à huile infestés par
Ganoderma, seize carpophores du genre Ganoderma et trois mycéliums purs issus de la
souche de référence NJ3 ont été analysés par des méthodes mycologiques et moléculaires.
Concernant les méthodes mycologiques : les méthodes classiques basées sur la description de
caractères morphologiques des cultures mycéliennes demeurent incontournables mais ne
permettent pas toujours une identification précise. Il a fallu environ dix semaines pour
l’obtention d’un mycélium pur de Ganoderma. Dans cette étude, l’optimisation d’un milieu
de culture favorable à la croissance de mycélium s’est avérée nécessaire notamment pour la
plupart des échantillons qui montraient des difficultés à croître sur le milieu Malt-Agar,
classiquement utilisé en mycologie.
Concernant les méthodes moléculaires : l’adaptation du protocole du kit Invitrogen est mis en
place au laboratoire a permis une extraction optimale. La concentration et la pureté des ADN
totaux extraits ont été estimées et les quantités d’ADN obtenues varient de 12 à 7141ng/ml.
Ainsi l'ADN des 27 isolats de Ganoderma et des 3 isolats de référence NJ3 ont pu être extraits
et amplifiés par PCR (Polymerase Chain Reaction).
Mots clés : Ganoderma, palmier à huile, mycologie, extraction de l’ADN fongique, PCR.
The Ganoderma Boninense species is well known to be involded to the basal stem rot disease
in oil palm. The kind Ganoderma is caracterised by a high diversity of species such as
Ganoderma Australe, Ganoderma Mastoporum, Ganoderma Lucidum, Ganoderma aff.
Steyaertam, Ganoderma carnosum, etc…