Cours Analyse 1 Chap 1 Et 2
Cours Analyse 1 Chap 1 Et 2
Cours Analyse 1 Chap 1 Et 2
i
Table des matières
2 Suites Numériques 12
2.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.1.1 Sous-suite d’une suite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.1.2 Convergence, divergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.2 Opérations sur les limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.2.1 Somme de limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.2.2 Produit de limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.2.3 Quotient de limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.2.4 Limites et relations d’ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.2.5 Propriété des intervalles emboités . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.2.6 Suites adjacentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.2.7 Théorème de Bolzano-weierstrass . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.2.8 Critère de convergence de Cauchy . . . . . . . . . . . . . . . 23
ii
iii
Bibliographie 28
Chapitre 1
Définition 1.1. Soient E un ensemble non vide et R une relation binaire définie
sur E. On dit que R est une relation d’ordre sur E si elle vérifie les propriétés
suivantes :
i) R est réflexive, i.e ∀x ∈ E, xRx.
ii) R est antisymétrique, i.e ∀(x, y) ∈ E 2 , (xRy et yRx) =⇒ x = y.
iii) R est transitive, i.e ∀(x, y, z) ∈ E 3 , (xRy et yRz) =⇒ xRz.
Dans ce cas, le couple (E, R) est dit un ensemble ordonné.
• Soient x et y deux éléments de E. Si xRy ou yRx, on dit que x et y sont
comparables (relativement à R).
• Si tout les éléments de E sont deux à deux comparables, on dit que (E, R) est
totalement ordonné, i.e
Sinon, i.e s’il existe au moins deux éléments de E non comparables (relativement à
R) on dit que R est une relation d’ordre partielle sur E ou (E, R) est partiellement
ordonné.
1
2
4. Soit P(E) l’ensemble de toutes les parties d’un ensemble E. On définit sur
P(E) la relation d’ordre R par : ARB si A ⊆ B.
Remarques :
iii) Dans la suite, pour simplifie les notations, au lieu de noté (E, R) on note
(E, ≤), la relation binaire ≤ désigne une relation d’ordre quelconque sur E.
1. M est un majorant de A si : ∀x ∈ A on a x ≤ M.
2. m est un minorant de A si : ∀x ∈ A on a m ≤ x.
C’est ce genre de ”trous” dans l’ensemble Q que l’on cherche à combler avec
l’ensemble des réels R.
∀x, y, z ∈ R, (x ≤ y =⇒ x + z ≤ y + z)
∀x, y ∈ R, (0 ≤ x et 0 ≤ y =⇒ 0 ≤ x.y)
Corollaire 1.8. Toute partie non vide minorée de R admet une borne inférieure.
Démonstration : En exercice.
La propriété de la borne supérieure marque la différence essentielle entre Q et R
car Q ne possède pas, en général, cette propriété et c’est ce défaut qui a conduit
à la construction de R.
Exemple : La partie A = {x ∈ Q, x2 ≤ 2} est non vide puisque 1 ∈ A aussi
elle est majorée dans Q (2 est un majorant de A). Pourtant A n’admet pas une
borne supérieure dans Q, (voir série TD).
Et
(i) ∀ a ∈ A, m ≤ a
m = inf (A) ⇐⇒
(ii) ∀ ε > 0, ∃ a ∈ A, a < m + ε
7
∀x ∈ R∗+ , ∀y ∈ R, ∃n ∈ N, y ≤ nx.
∃x > 0, ∃y ∈ R, ∀n ∈ N, nx < y.
p ≤ x < p + 1 et k ≤ x < k + 1
d : R × R −→ R+
définie par d(x, y) = |x − y|. Il est claire que d définie une distance sur R dite
distance euclidienne.
Un ensemble muni d’une distance s’appelle un espace métrique.
2. I =] − ∞, +∞[= R 7. [a, b] = {x ∈ R, a ≤ x ≤ b}
a) I ∩ J est un intervalle.
b) I ∪ J est un intervalle si I ∩ J 6= φ.
1.2.8 Densité
Définition 1.17. Une partie A de R est dite dense dans R si A rencontre tout
intervalle ouvert non vide de R. i.e
∀a ∈ R, ∀ε > 0, ∃ x ∈ A, |a − x| < ε
p p 1
≤a< + .
q q q
p
D’où 0 ≤ a − q
< 1
q
< ε. Ainsi |a − pq | < ε et p
q
∈ Q. Donc Q dense dans R.
0 √
2) Soient a, b ∈ R tels que a < b. Considérons les deux nombres réels a = a + 2
0 √ 0 0 √
et b = b + 2. D’après (1) il existe un rationnel r ∈]a , b [. D’où r − 2 ∈]a, b[ et
√
le nombre réel r − 2 ∈ R r Q. ce qui entraı̂ne que R r Q dense dans R.
11
◦
→ L’ensemble des points intérieurs à A s’appelle l’intérieur de A noté A ou Int(A).
→ L’ensemble des points adhérents à A s’appelle l’adhérence (ou fermeture) de A
noté Ā ou adh(A).
Chapitre 2
Suites Numériques
2.1 Définition
Remarque 2.1. 1. Soit n0 ∈ N, une suite u peut être définie sur un sous
ensemble I de N de la forme I = {n ∈ N, n ≥ n0 }.
3. La notation (un ) désigne une suite, alors que un désigne le terme de rang
n (ou d’indice n) de la suite (un ).
√
Exemple 2.2. 1) La suite réelle (un ) de terme général un = n − 5 definie sur
I = {n ∈ N, n ≥ 5}.
2) La suite réelle de terme général vn = n + 1 définie sur N tout entier.
1+isin(n)
3) La suite complexe de terme général wn = n
définie sur N∗ .
12
13
Définition 2.4. Soit (un ) une suite. On dit que la suite (vn ) est une sous-suite
ou une suite extraite de (un ) s’il existe une application strictement croissante
ϕ : N −→ N telle que pour tout n on a vn = uϕ(n) .
Exemple 2.5. 1. Considérons la suite (un ) définie par son terme général
un = (−1)n . L’application ϕ : N −→ N, n 7−→ 2n donne la sous-suite
vn = uϕ(n) = u2n = (−1)2n = 1, elle est constante.
- De même l’application ψ : n 7−→ 2n + 1 donne la sous-suite wn = uψ(n) =
u2n+1 = (−1)2n+1 = −1.
Une suite (un ) est dite convergente s’il existe un élément l ∈ R tel que (un )
converge vers l. on note limun = l.
I On dit que (un ) tend vers +∞ si
∀ A > 0, ∃ N ∈ N, ∀ n ∈ N, (n ≥ N =⇒ un ≥ A).
∀ A < 0, ∃ N ∈ N, ∀ n ∈ N, (n ≥ N =⇒ un ≤ A).
n+1
Exemple 2.9. - La suite (un ) de terme général un = n2
est convergente car
limun = 0.
√
- La suite (vn ) de terme général vn = n + 1 est divergente car limvn = +∞.
- La suite (wn ) de terme général wn = (−1)n est divergente car (wn ) n’a pas de
limite.
Exercice :
a) Montrer que si (un ) tend vers l ∈ R, alors la suite (|un |) tend vers |l|.
Est-ce que la réciproque est vraie ?
b) Montrer que limun = l ∈ R ⇐⇒ lim(un − l) = 0 ⇐⇒ lim|un − l| = 0.
Preuve. 1) Dans le cas d’une limite finie. Supposons que (un ) possède deux limites
l1 et l2 dans R. Montrons que l1 = l2 . Par absurde, supposons que l1 6= l2 et posons
|l1 −l2 |
ε= 2
, puisque (un ) converge vers l1 et l2 , il existe N1 , N2 ∈ N tels que
Preuve. Soit (un )n∈N une suite convergente vers l. Alors, par exemple, pour ε = 21 ,
il existe N ∈ N pour tout n ≥ N , |un − l| ≤ 12 . Par conséquent
1
∀ n ≥ N, |un | = |un − l + l| ≤ + |l|.
2
16
Posons E = {|u0 |, |u1 |, ..., |uN −1 |, 12 + |l|} et M = max(E), ce M existe car E est
fini. Alors ∀ n ∈ N, |un | ≤ M . Ce qui prouve que la suite un est bornée.
≫ Attention, La réciproque, en générale, est fausse. La suite (un ) définie par
un = (−1)n est bornée, |un | = 1, mais (un ) est divergente. En renvanche, une suite
bornée et monotone est convergente comme l’affirme le théorème suivant.
Preuve. Soit (un ) une suite croissante et majorée. Posons A = {un , n ∈ N},
l’ensemble A est non vide de plus il est majoré dans R. En appliquant la propriété
de la borne sup, en déduit que A possède sa borne supérieure notée l ∈ R. Montrons
que (un ) converge vers l. Soit ε > 0, d’après la caractérisation de la borne sup,
Comme (un ) est croissante et majorée par l, en déduit que (∗∗) reste vraie pour
tout n ≥ n0 , i.e
∀n ≥ n0 , l − ε < un ≤ l
Exemple 2.16. Soit (un ) la suite définie par son terme général un = cos( 2nπ
13
).
On considère les deux sous-suites (u13n ) et (u13n+1 ).
On a : u13n −→ 1 et u13n+1 −→ cos( 2π
13
). Par conséquent, la suite (un ) est
divergente.
Proposition 2.17. - Une suite (un ) réelle croissante et non majorée tend vers
+∞.
- Une suite (un ) réelle décroissante et non minorée tend vers −∞.
Preuve. En exercice.
0
Proposition 2.18. Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles, l, l , a, b ∈ R tels que
0
limn→∞ un = l ∈ R et limn→∞ vn = l ∈ R.
Preuve. Montrons (1) : puisque a < l, alors il existe m ∈ R tel que a < m < l.
Posons ε = l − m > 0, puisque (un ) tend vers l, alors par définition,
∃ N1 ∈ N, ∀n ≥ N1 , |un − l| ≤ ε
0
Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles, l, l ∈ R.
0 0
♦ Si limn→+∞ un = l et limn→+∞ vn = l , alors limn→+∞ (un + vn ) = l + l .
0
Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles, l, l ∈ R.
0 0
♦ Si limn→+∞ un = l et limn→+∞ vn = l , alors limn→+∞ (un .vn ) = l.l .
Définition 2.20. Soient (un ) une suite réelle et l ∈ R. On dit que (un ) tend vers
l+ si limn→+∞ un = l et un > l à partir d’un certain rang.
1
Exemple : un = n2 +1
, on a limn→+∞ un = 0, plus précisement c’est un zéro plus.
La définition précédente est utile pour calculer la limite de l’inverse d’une suite.
0
Proposition 2.22. Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles et l, l ∈ R tels que (vn )
est non nulle à partir d’un certain rang.
0 un
X Si limn→+∞ un = l et limn→+∞ vn = l 6= 0, alors limn→+∞ vn
= ll0 .
un
X Si limn→+∞ un = l > 0 et limn→+∞ vn = 0+ , alors limn→+∞ vn
= +∞.
X Si limn→+∞ un = l > 0 et limn→+∞ vn = 0− , alors limn→+∞ un
vn
= −∞.
20
un
X Si limn→+∞ un = l < 0 et limn→+∞ vn = 0+ , alors limn→+∞ vn
= −∞.
X Si limn→+∞ un = l < 0 et limn→+∞ vn = 0− , alors limn→+∞ un
vn
= +∞.
Remarque 2.23. Il existe des formes indéterminées dans le calcul des limites à
savoir :
∞ 0
(+∞) + (−∞) , 0.∞ , , .
∞ 0
On parle de forme indéterminée pour la limite car, dans une situation de ce type,
on peut être amené, après transformation, selon les cas, à conclure que la limite
est un réel, ou bien elle est infinie ou bien même n’existe pas.
. liman ≤ limbn
T
. I
n∈N n
= [ liman , limbn ].
T
1 1
Exemple 2.27. n∈N
[1 − n+1
, 2+ n+1
] = [1, 2].
Le Théorème précédent affirme que pour toutes suites (an ) et (bn ), telles que (an )
croissante et (bn ) décoissante vérifiant ∀n ∈ N, an ≤ bn , il existe x ∈ R tel que
∀n ∈ N, an ≤ x ≤ bn .
Cette propriété est dite la propriété des intervalles emboités, elle était vérifie dans
R, par contre Q ne possède pas cette propriété. En effet, Considérons les deux
suites (an ) et (bn ) définies dans Q par
1 1 1 1 1
an = 1 + + + + ... + et bn = an +
1! 2! 3! n! n!
T
Montrer que n∈N
[an , bn ] se reduit à un singleton de R r Q.
Définition 2.28. On dit que deux suites réelles (an ) et (bn ) sont adjacentes si :
Théorème 2.29. Soient (an ) et (bn ) deux suites réelles adjacentes. Alors
∀n ∈ N, a0 ≤ an ≤ bn ≤ b0
il en découle de la relation précédente que (an ) est majorée par b0 , donc elle
converge vers l1 ∈ R car elle est déjà croissante et ∀ n ∈ N, an ≤ l1 .
De même pour (bn ) elle est minorée par a0 et décroissante alors elle converge vers
l2 ∈ R et ∀ n ∈ N, l2 ≤ bn .
lim lim lim
En fin, on a n→+∞(an − bn ) = 0 = n→+∞an − n→+∞ bn = l1 − l2 . D’où l1 = l2 de
plus pour tout n ∈ N, an ≤ l1 ≤ bn .
A = {n ∈ N / ∀k ≥ n, uk ≥ un }
Premier cas : si A est infini, alors la suite extraite (un )n ∈ A est croissante de plus
elle est majorée, donc (un )n ∈ A est convergente.
Deuxième cas : si A est fini ou vide, donc A contient un nombre fini d’éléments
de N. Considérons un certain n0 ∈ N tel que n0 > max(A). Alors ∀n > n0 ,
n∈
/ A ce qui implique l’existence d’un entier k ≥ n tel que uk < un . Ceci permet
d’extraire une sous-suite strictement décroissante de (un ). Comme elle est minorée,
elle converge.
∀ ε > 0, ∃ n0 ∈ N, ∀ n ≥ n0 , ∀m ≥ n0 , |un − um | ≤ ε
ou encore
∀ ε > 0, ∃ n0 ∈ N, ∀ p ∈ N, ∀n ≥ n0 , |un+p − un | ≤ ε
ε
∃ n0 ∈ N, ∀ n ≥ n0 , |uϕ(n) − l| ≤
2
ε
∃ n1 ∈ N, ∀ n ≥ n1 , ∀m ≥ n1 , |un − um | ≤
2
- Déduire lim vn .
25
Définition 2.34. Soient (un )n∈N et (vn )n∈N deux suites réelles. On dit que (un )
est dominée par (vn ) s’il existe une suite bornée (bn ) telle que
∃N ∈ N, ∀ n ≥ N, un = bn vn .
1 (−1)n
Exemple 2.35. 1) soient un = n
et vn = n
, on a un = O(vn ).
1 1−cos(n)
2) soient un = n2
et vn = n3
, on a vn = O(un ).
3) n2 + 1 = O(n2 + 3).
un = O(vn ) et vn = O(wn ) =⇒ un = O(wn ).
Théorème 2.37. Soient (un ), (vn ) deux suites réelles. On suppose (vn ) ne s’an-
nule pas à partir d’un certain rang n0 , alors
u
n
un = O(vn ) ⇐⇒ est bornée.
vn n≥n0
Définition 2.38. Soient (un )n∈N , (vn )n∈N deux suites réelles. On dit que (un ) et
négligeable devant (vn ) s’il existe une suite (εn )n∈N telle que
1. εn −→ 0
n7−→+∞
2. ∃ N ∈ N, ∀ n ≥ N, un = εn vn .
un = o(vn ) et vn = o(wn ) =⇒ un = o(wn ).
Théorème 2.41. Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles. Si (vn ) est non nulle à
partir d’un certain rang n0 . Alors
un
un = o(vn ) ⇐⇒ −→ 0.
vn
Définition 2.43. Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles. (un ) est dite équivalente
à (vn ) si un − vn = o(vn ). On note un ∼ vn .
• ∼ est reflexive : un ∼ un
• ∼ est symétrique : un ∼ vn ⇐⇒ vn ∼ un
• ∼ est transitive : un ∼ vn et vn ∼ wn =⇒ un ∼ wn .
27
Théorème 2.46. Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles. On suppose que (vn ) est
non nulle à partir d’un certain rang n0 . Alors
un
un ∼ vn ⇐⇒ −→ 1
vn
Proposition 2.47. Soient (un ) et (vn ) deux suites réelles telles que un ∼ vn .
Alors on a les propriétés suivantes
1) ∃N ∈ N, ∀ n ≥ N, un vn ≥ 0. 3) Si un −→ +∞ alors vn −→ +∞.
5) Si (un ) et (vn ) sont strictement positives à partir d’un certain rang alors
uαn ∼ vnα où α ∈ R.
Théorème 2.48. Soient (an ), (bn ), (un ), (vn ) des suites réelles telles que
an ∼ b n et un ∼ vn
1. an un ∼ bn vn
an bn
2. Si (un ) et (vn ) ne s’annulent pas à partir d’un certain rang alors un
∼ vn
.
Théorème 2.49. Soit (un ) une suite réelle converge vers 0. Alors
1. sin(un ) ∼ un 4. tan(un ) ∼ un
u2n
2. 1 − cos(un ) ∼ 2 5. ln(1 + un ) ∼ un
3. eun − 1 ∼ un 6. (1 + un )α − 1 ∼ αun , α ∈ R∗
Bibliographie
28