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Anneau Et Corps Exercices

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UNIVERSITÉ GRENOBLE-ALPES Prépa Agreg

Enseignant : Rémi Molinier


remi.molinier@univ-grenoble-alpes.fr

Exercices sur les anneaux

Merci beaucoup à Vincent Beck pour presque l'entièreté des exercices de cette longue liste.

1 La structure d'anneau.

Exercice 1  Anneau de fonction


Soit A un anneau et I un ensemble.
1) Montrer que l'ensemble F (I, A) des fonctions de I dans A est un anneau (commutatif si A l'est). Quel
est l'élément neutre pour l'addition, la multiplication ?
2) On suppose que I est un espace métrique et A = R. Montrer que les fonctions continues sur I forment
un sous-anneau de F (I, A).
3) Pour x ∈ I , montrer que l'application
evx : F (I, A) −→ A
f 7−→ f (x)

est un morphisme d'anneaux appelé morphisme d'évaluation en x.


4) Déterminer les diviseurs de 0 dans C (R, R).
5) Déterminer les éléments inversibles de F (I, A) ? de C (R, R) ?
6) Soit x0 ∈ R. Montrer que l'ensemble {f ∈ C (R, R) | f (x0 ) = 0} est un idéal maximal de C (R, R). Est-il
principal ? Que se passe-t-il si on remplace C (R, R) par R[X], C ∞ (R, R), F (R, R) ?
7) Existe-t-il des éléments nilpotents non nuls dans C (R, R) ?
8) Soit U un ouvert de C et H l'anneau des fonctions holomorphes sur U . Montrer que H est intègre si et
seulement si U est connexe.

Exercice 2  Diviseurs de 0

1) Déterminer les diviseurs de 0 dans Z, D, Q, R, C, R[X].


2) Déterminer les diviseurs de 0 dans Z/4Z.
3) Déterminer les diviseurs de 0 dans Z/nZ.
4) Dans un anneau commutatif, montrer que le produit ab est un non-diviseur de 0 si et seulement si a et b
le sont.
5) Montrer qu'un sous-anneau d'un anneau intègre est intègre.
6) Un produit d'anneaux est-il intègre ? un corps ?
7) Soit k un corps et P ∈ k[X]. Déterminer les diviseurs de 0 dans k[X]/(P ).

Exercice 3  Éléments inversibles


Soit A un anneau.
1) Montrer que l'ensemble A× des éléments inversibles de A est un groupe pour la multiplication.
2) Déterminer les éléments inversibles de Z, D, Q, R, C, R[X].

1
3) Comparer les groupes F3 (X)× et Q(X)× .
4) Déterminer les éléments inversibles de Z/4Z.
5) Déterminer les éléments inversibles de Z/nZ.
6) Montrer que si u est inversible et x nilpotent et ux = xu alors u + x est inversible. En particulier, montrer
que 1 + x est inversible. Quel est l'inverse ?
7) Montrer que si f : A → B est un morphisme d'anneaux alors f induit par restriction un morphisme
de groupes de A× dans B × . On suppose que f est surjectif, le morphisme de A× dans B × induit est-il
surjectif ?
8) Montrer que Z/nZ est intègre si et seulement si Z/nZ est un corps si et seulement si n est premier.
9) Soit k un corps et P ∈ k[X]. Déterminer les éléments inversibles de k[X]/(P ). En déduire que k[X]/(P )
est un corps si et seulement si P est irréductible.

Exercice 4  Éléments nilpotents et radical

1) Déterminer les éléments nilpotents de Z/nZ.


2) Soit k un corps et P ∈ k[X]. Déterminer les éléments nilpotents de k[X]/(P ).
3) On suppose que A est un anneau commutatif. Montrer que l'ensemble des éléments nilpotents de A est
un idéal de A ? Le résultat s'étend-il à un anneau non commutatif ?
4) On suppose encore que A est commutatif. On considère un idéal I de A. Montrer que l'ensemble

I = {x ∈ A | ∃ n ∈ N, xn ∈ I}
√ p√
est un idéal contenant I . Que vaut 0 ? Calculer I?

5) Décrire l'idéal de A/I correspondant à I .

6) Montrer que l'intersection des idéaux
√ premiers de A contenant I est I (c'est une question dicile :
on pourra montrer que si x ∈/ I , l'ensemble des idéaux contenant I ne rencontrant pas l'ensemble
{xn | n ∈ N} est non vide et admet un élément maximal qui est un idéal premier de A).

7) Montrer que A/ 0 est un anneau réduit (i.e. n'a pas d'élément nilpotent non nul).

L'exercice suivant est FONDAMENTAL.


Exercice 5  Caractéristique

1) Propriété universelle de l'anneau Z. Soit A un anneau unitaire. Montrer qu'il existe un unique
morphisme d'anneaux unitaires f : Z → A. Vérier qu'il est donné par f (k) = k1A .
Le noyau de l'unique morphisme f : Z → A est de la forme nZ pour un unique n ∈ N. Cet entier n est appelé
la caractéristique de l'anneau A. C'est le plus petit entier non nul (s'il existe) tel que n1A = 0. Il vérie aussi
na = 0 pour tout a ∈ A (pourquoi ?).
2) Montrer que le sous-anneau premier de A est isomorphe à Z/car(A)Z.
3) Montrer que si A est un sous-anneau de B alors car(A) = car(B).
4) Soit g : A → B un morphisme d'anneau. Comparer la caractéristique de A et celle de B . En déduire que
si car(A) et car(B) sont premiers entre eux alors il n'y a pas de morphisme d'anneaux entre A et B .
5) Quelle est la caractéristique de Z/nZ, de Z, Q, R, R[X] ?
6) Quelle est la caractéristique de Z/4Z × Z/2Z ? et celle de Z/8Z × Z/6Z ?
7) Quelle est la caractéristique de n∈N Z/nZ ?
Q

8) Quelle peut être la caractéristique d'un anneau intègre ? d'un corps ?

2
9) Montrer qu'il n'existe pas de morphisme de corps entre deux corps n'ayant pas la même caractéristique.
10) Montrer qu'un anneau de caractéristique p (premier) peut être muni d'une structure d'espace vectoriel
sur le corps Fp = Z/pZ.
11) Montrer que si A et B sont deux anneaux de caractéristique p et f : A → B un morphisme d'anneaux
alors f est Fp linéaire pour la structure dénie dans la question précédente.
12) Montrer qu'il n'existe aucun morphisme d'anneaux unitaires de Q (resp. R, C, Z/nZ avec n ≥ 1) dans Z.
13) Montrer que l'unique morphisme d'anneaux unitaires f : Z → Q vérie que pour tous morphismes
d'anneaux unitaires g, h : Q → A tel que g ◦ f = h ◦ f , on a h = g .

Exercice 6  Anneau quotient


Soit A un anneau, I un idéal de A. On dénit la relation d'équivalence sur I RI par
xRI y ⇐⇒ x − y ∈ I .

L'ensemble quotient se note A/I (c'est bien entendu cohérent avec la notation usuelle puisque I est un
sous-groupe du groupe additif A et RI la relation habituelle).
1) Soit R une relation d'équivalence sur un anneau A. Montrer qu'il existe sur A/R une structure de groupe
telle que la surjection canonique π soit un morphisme d'anneaux (cette structure étant alors unique) si
et seulement si R est compatible avec les deux lois de A. De plus, montrer que si ces conditions sont
vériées, il existe un idéal I de A tel que R = RI (remarquer que I est nécessairement la class de 0).
2) Décrire la classe de x pour RI .
3) Montrer que la relation RI est compatible avec les lois de A. En déduire qu'il existe une unique structure
d'anneau sur A telle que la surjection canonique soit un morphisme d'anneaux.
4) Montrer que tout idéal de A est le noyau d'un morphisme (qu'on peut supposer surjectif) d'anneaux.
5) Propriété universelle du quotient. Soient A un anneau, I un idéal de A et π : A → A/I la surjection
canonique. On considère un anneau B et f : A → B un morphisme d'anneaux. Montrer l'équivalence des
trois propriétés suivantes
(i) Il existe une application f : A/I → B telle que f = f ◦ π i.e. telle que le diagramme suivant soit
commutatif
A
f
/B
=
π
 f
A/I

(ii) I ⊂ ker f
(iii) f (I) = {0A }.
Montrer que lorsque ces conditions sont vériées, l'application f est uniquement dénie et que c'est
un morphisme de d'anneaux. Vérier que Im f = Im f et ker f = ker f /H et que f est donnée par
f (x) = f (x) pour tout x ∈ A (où x = π(x) désigne la classe de x dans A/I ).
Morale (à retenir) : se donner un morphisme d'anneaux issu d'un quotient, c'est la même chose que de
se donner un morphisme trivial sur l'idéal par lequel on veut quotienter. C'est donc très facile de construire
des morphismes issus de quotients.
6) Montrer que l'application
Homann. A/IB −→ Homgr. AB
ϕ 7−→ ϕ ◦ π
est une application injective dont on déterminera l'image. Pour un élément de l'image, on décrira l'unique
antécédent.

3
7) Premier théorème d'isomorphisme. Soit f : A → B un morphisme d'anneaux. Montrer que f induit
un isomorphisme de groupes ϕ : A/ ker f → Im f donné par ϕ(x + ker f ) = f (x) pour tout x ∈ A.
Qu'obtient-on lorsque f est surjectif ?
8) Applications. En utilisant l'exercice 5, montrer que Hom Z/nZA a au plus un élément. à quelle
ann.

condition Hom Z/nZA 6= ∅ ? En déduire Hom Z/nZZ/mZ. Comparer avec Hom Z/nZZ/mZ.
ann. ann. gr.

Exercice 7  Théorème de correspondance


Soient A et B deux anneaux et f : A → B un morphisme surjectif d'anneaux. On note K = ker f , A (resp.
AK ) l'ensemble des idéaux de A (resp. contenant K ), B l'ensemble des idéaux de B .
1) Montrer que l'application
α : A −→ B
I 7−→ f (I)
est bien dénie. (On remarquera aussi que cette application n'est pas bien dénie si f n'est pas surjectif :
f (I) n'est pas un idéal).
2) Montrer que l'application
β : B −→ A
J 7−→ f −1 (J)
est bien dénie et à valeurs dans AK .
3) Pour J ∈ H et I ∈ G , calculer α ◦ β(J) et β ◦ α(I). En déduire que β est injective, α est surjective et β
et α sont des bijections réciproques l'une de l'autre entre AK et B .
4) Montrer que ces bijections induites par α et β conservent les inclusions, les intersections (attention, ce
n'est pas purement formel), les idéaux premiers, les idéaux maximaux, les radicaux.
5) Deuxième théorème d'isomorphisme. Soit J (resp. I ) un idéal de B (resp. A contenant K ). Construire
un isomorphisme de groupes entre A/β(J) et B/J (resp. entre A/I et B/α(I)).
6) Application. On considère un anneau A, K un idéal de A et f : A → A/K la surjection canonique.
Décrire des bijections respectant les inclusions, les intersections, les idéaux premiers et maximaux et les
sous-groupes de A/K . Déduire de la question précédente, l'isomorphisme de groupe A/I ∼ = (A/K)/(I/K)
pour tout idéal I de A contenant K .
7) Application. Voir l'exercice 20.
8) Application. Soit k un corps et 0 6= P ∈ k[X]. Montrer que l'anneau k[X]/P n'a qu'un nombre ni
d'idéaux.
9) Complément. On considère à présent A et B deux anneaux et f : A → B un morphisme d'anneau
qu'on ne suppose plus surjectif. Donner un exemple d'idéal de A tel que f (I) ne soit pas un idéal de B .
Montrer que l'image réciproque d'un idéal (resp. premier) est un idéal (resp. premier). Est-ce le cas pour
un idéal maximal ?

Exercice 8  Morphismes d'anneaux


Soit f : R → R un endomorphisme d'anneau.
1) Calculer f (n) pour n ∈ Z puis pour f ∈ Q.
2) Montrer que f (x) ≥ 0 si x ≥ 0 (on caractérisera la positivité d'un réel en terme algébrique).
3) En déduire que f est croissante.
4) En déduire que f = IdR .
5) Soit f : C → C un endomorphisme d'anneau. Montrer l'équivalence
(i) f est l'identité ou la conjugaison ;
(ii) f est continu ;

4
(iii) f (R) ⊂ R ;
(iv) f (x) = x pour tout x ∈ R.

Exercice 9  Matrice triangulaire


Soit k un corps. On considère le sous-anneau de Mat2 (k)
  
a b
A= | a, b, c ∈ k
0 c

1) Déterminer les éléments nilpotents de A ?


2) Déterminer les inversibles de A ?
3) Déterminer les éléments réguliers à droite, à gauche ?
4) Déterminer les idéaux de A et les quotients correspondants.

Exercice 10  Anneau produit et idéaux


On considère l'anneau produit A = A1 × · · · × An .
1) Soit I un idéal bilatère de A. Montrer que I = I1 × · · · × In où Ij est un idéal bilatère de Aj . Quel est le
quotient ?
2) On suppose que tous les Ai sont non nuls et commutatifs. Décrire les idéaux premiers de A ? les idéaux
maximaux de A ?
3) On suppose que les Aj sont des corps. Combien A admet-il d'éléments maximaux ? En déduire qu'un
produit de deux corps n'est jamais isomorphe à un produit de trois corps.

Exercice 11  Opérations sur les idéaux


Soit A un anneau.
1) Soit I et J deux idéaux à gauche (resp. à droite, bilatère). Montrer que I + J = {i + j | i ∈ I, j ∈ J} est
un idéal à gauche (resp. à droite, bilatère).
2) Soit I et J deux idéaux à gauche (resp. à droite, bilatère). Montrer que
( n
)
X
IJ = ik jk | n ∈ N, ik ∈ I, jk ∈ J
k=0

est un idéal à gauche (resp. à droite, bilatère).


3) Montrer que (I + J) + K = I + (J + K), (IJ)K = I(JK), (I + J)K = IK + JK et I(J + K) = IJ + IK .
Montrer 0 + I = I + 0 = I et AI = I (si I est un idéal à gauche). A-t-on IA = I ?

Exercice 12  Anneaux nis

1) Montrer qu'un anneau intègre ni est un corps.


2) Donner des exemples d'anneaux non intègres et nis.
3) Déterminer les anneaux à 2,3 et 4 éléments.

Exercice 13  Anneaux d'idempotents


Soit A un anneau tel que a2 = a pour tout a ∈ A.
1) Montrer que A est commutatif.

5
2) Dans cette question (et dans cette question seulement), on suppose que A est intègre. Montrer que A est
un corps et que A a deux éléments.
3) Montrer que tout idéal premier de A est maximal.

Exercice 14  Manipulations algébriques


Soit A un anneau tel que a3 = a pour tout a ∈ A.
1) Déterminer les éléments nilpotents de A.
2) Soit e ∈ A tel que e2 = e et a ∈ A et b = ea(1 − e). Calculer b2 et en déduire que ea = ae.
3) En déduire que pour tout x ∈ A alors x2 ∈ ZA.
4) Montrer que 2x ∈ ZA pour tout x ∈ A.
5) Montrer que 3x2 + 3x = 0. En déduire que 3x ∈ ZA.
6) Montrer que A est commutatif.

Exercice 15  Anneaux de fonctions continues sur un compact


Soit A l'anneau des fonctions continues de [0, 1] dans R.
1) Soit x ∈ [0, 1]. Montrer que Ix = {f ∈ A | f (x) = 0} est un idéal maximal de A. Quel est le quotient
A/Ix ?
2) Tous les idéaux de A sont-ils maximaux ? premiers ?
3) Ix est-il principal ?
4) Montrer que (Ix )2 = Ix .
5) Montrer que tout idéal maximal de A est de la forme Ix .

Denition 1 (Idéal premier). Soit I un idéal de A un anneau commutatif. On dit que I est un idéal premier
si les propriétés équivalentes suivantes sont vériées
(i) A/I est intègre ;
(ii) I 6= A et xy ∈ I ⇐⇒ x ∈ I ou y ∈ I .
(iii) A \ I est une partie multiplicative de A.
Denition 2 (Idéal maximal). Soit I un idéal de A un anneau commutatif. On dit que I est un idéal
maximal si les propriétés équivalentes suivantes sont vériées
(i) A/I est un corps ;
(ii) I 6= A et si J est un idéal tel que I ⊂ J alors J = A ou J = I ;
(iii) I est un élément maximal (pour l'inclusion) parmi les idéaux distincts de A.

Exercice 16  Idéaux premiers, idéaux maximaux

1) Soit A un anneau intègre. Montrer que si A contient un nombre ni d'idéaux alors A est un corps (on
pourra considérer les idéaux de la forme (an )).
2) Soit A un anneau commutatif. Montrer qui si A contient un nombre ni d'idéaux alors tout idéal premier
est maximal.
3) Soit A un anneau tel que tout idéal est premier. Montrer que A est un corps (on pourra considérer les
idéaux de la forme (x2 )).

Exercice 17  Lemme de Zorn et anneaux


Soit A un anneau commutatif.

6
1) On suppose que A 6= {0}. Montrer que A admet un idéal maximal.
2) Soit I 6= A un idéal de A. Montrer qu'il existe un idéal maximal de A contenant I (on pourra appliquer
la question précédente à A/I ).
3) Soit f ∈ A. On note S = {f n | n ∈ N}. à quelle condition l'ensemble des idéaux ne rencontrant pas S
admet un élément maximal. Montrer qu'un tel idéal maximal est premier. En déduire que l'intersection
des idéaux premiers de A est formée des éléments nilpotents de A.

2 Congruences et nombres premiers.

2.1 Congruences.
Exercice 18  Congruences

1) Calculer le dernier chire de l'écriture décimale de 77 .


7

2) Déterminer le plus petit multiple de 19 dont l'écriture en base 10 ne comporte que des 1.
3) Soient m, n ∈ N∗ premiers entre eux. Expliciter l'application inverse de l'isomorphisme du lemme chinois
Z/mnZ −→ Z/mZ × Z/mZ

4) Soient m, n ∈ N∗ . Montrer que Z/nZ × Z/mZ est cyclique si et seulement si m et n sont premiers entre
eux.
5) Soient m, n ∈ N∗ . Montrer que Z/nZ × Z/mZ est isomorphe à un groupe de la forme Z/aZ × Z/bZ avec
b | a. Donner une expression pour a et b en fonction de m et n.
6) Soient m, n deux entiers naturels non nuls et soit d leur pgcd. Montrer que pgcd(2m − 1, 2n − 1) = 2d − 1.
7) Soit (Fn )n>0 la suite de Fibonacci (F0 = 0, F1 = 1 et Fn+2 = Fn+1 + Fn pour n > 0).
(i) Montrer que Fm et Fm+1 sont premiers entre eux.
(ii) Montrer que Fn = Fm+1 Fn−m + Fm Fn−m−1 pour m < n.
(iii) Soient m, n deux entiers naturels non nuls et soit d leur pgcd. Montrer que pgcd(Fm , Fn ) = Fd .

Exercice 19  Morphisme

1) Soient m, n deux entiers supérieurs ou égaux à 1. Combien y a-t-il de morphismes d'anneaux de Z/mZ
dans Z/nZ ?
2) Combien y a-t-il de morphismes de groupes de Z/mZ dans Z/nZ ?
3) Combien y a-t-il de morphismes de groupes, d'anneaux de Z/mZ dans C ?

Exercice 20  Un exemple
Soit A = Z/34 52 7Z.
1) Déterminer les éléments inversibles, nilpotents, diviseurs de 0 dans A.
2) Déterminer les idéaux de A.
3) Quels sont les idéaux premiers de A, les idéaux maximaux ?
4) Donnez les inclusions des idéaux les uns dans les autres.

Exercice 21  Parce que savoir faire l'algorithme d'Euclide est INDISPENSABLE

7
1) Calculer le pgcd de P = 2X 4 − 3X 2 + 1 et Q = X 3 + X 2 − X − 1 dans Q[X] et U, V ∈ Q[X] tel que
pgcd(P, Q) = U P + V Q. Même question dans R[X].
2) Calculer l'inverse de X 3 − X + 1 dans Q[X]/(X 2 + X + 1).
3) Calculer pgcd(X n − 1, X m − 1).
4) Montrer que pgcd(m, n) = 1 si et seulement si m est inversible dans Z/nZ.

Exercice 22  Les carrés dans un corps ni

1) On suppose dans cette question que k est un corps ni de caractéristique 2. Montrer que tout élément de
k est un carré.
On suppose pour le reste de l'exercice que k est un corps ni de caractéristique p 6= 2. On note q = pd = |k|.
Pour les questions c et e, proposer deux méthodes : l'une élémentaire (avec le théorème de Lagrange et le
fait que dans un corps, un polynôme de degré d a au plus d racines), l'autre reposant sur la cyclicité de k× .
2) Déterminer les solutions de l'équation x2 = 1 dans k.
3) Montrer que, dans k, il y a exactement (q + 1)/2 carrés (indication pour la méthode élémentaire : étudier
le morphisme de groupes x ∈ k× 7→ x2 ∈ k× ).
4) Montrer que x(q−1)/2 ∈ {±1} pour tout x ∈ k× .
5) Montrer que x ∈ k× est un carré dans k si et seulement si x(q−1)/2 = 1.
6) Montrer que −1 est un carré dans k si et seulement si q = 1[4]. En déduire que −1 est un carré modulo
p si et seulement si p = 1[4].
7) Application (voir [Tau92, théorème 5.3 p.368]) : un premier pas vers le théorème des 2
carrés. On suppose que p = 1[4] et on xe u ∈ Z tel que −1 = u2 [p]. Soit Γ ⊆ Z2 le sous-ensemble
Γ = (a, b) ∈ Z2 | a = ub[p]


Montrer que Γ est un sous-groupe de Z2 . Déterminer le groupe quotient Z2 /Γ. Remarque : Ici le fait
que u = −1[p] n'a aucune importance. Cette propriété de u sert en fait dans la suite de la démonstration
2

du théorème des deux carrés.


2.2 Quelques critères élémentaires de primalité.
Les exercices suivants (exercices 23 et 27) sont extrêmement classiques.
Exercice 23  Théorème de Fermat-Euler
[Dem97, Proposition 2.11, exercices 2.23 et 2.24] Il s'agit ici d'étudier quelques conséquences élémentaires
du théorème de Lagrange (l'ordre d'un élément divise l'ordre du groupe) dans la théorie des Z/nZ.
1) Montrer que si a et n sont deux entiers premiers entre eux alors aϕ(n) = 1 [n]. Que se passe-t-il si n est
premier ?
2) Soient a ∈ N∗ et n ≥ 2 tels que an−1 = 1 [n] et ax 6= 1 [n] pour tout diviseur strict x de n − 1. Montrer
que n est premier.
3) Soient a et n deux entiers naturels non nuls. Montrer que n | ϕ(an − 1).
4) Soient a, n et m trois entiers naturels. On suppose que m est premier et que n | am − 1. Montrer que
n | a − 1 ou m | ϕ(n). En déduire que tout facteur premier du nombre de Mersenne 2m − 1 où m > 2 est
congru à 1 modulo 2m.

Exercice 24  Théorème de Wilson


[Dem97, exercices 2.16 à 2.19] Soit n ≥ 2. Montrer que n est premier si et seulement si (n − 1)! = −1 [n].
Lorsque n n'est pas premier, calculer (n−1)! [n]. Pour quelques compléments autour du théorème de Wilson :
http://www.math.jussieu.fr/∼beck/pdf/cplt-wilson.pdf.

8
Exercice 25  Nombres de Mersenne
[Dem97, 3.2.4 et exercice 6.32]
1) Soient m ≥ 2 et n ≥ 1 des entiers. Montrer que si mn − 1 est premier, alors m = 2 et n est premier.
Un nombre de la forme 2n − 1 est appelé nombre de Mersenne.
2) Soit p un entier premier et soit q un diviseur premier de 2p − 1. Montrer que p divise q − 1.

Exercice 26  Nombres de Fermat


[Dem97, 3.2.3, exercices 5.14 et 6.32]
1) Soient m ≥ 2 et n ≥ 1 un entier. Monter que si mn + 1 est premier, alors n est une puissance de 2 et m
est pair.
Le nombre xn = 22 + 1 est appelé le nième nombre de Fermat. Les nombres x0 = 3, x1 = 5, x2 =
n

17, x3 = 257, x4 = 65537 sont premiers. Mais x5 = 641 × 6700417 ne l'est pas.
2) Montrer que si n 6= m sont non nuls alors xn et xm sont premiers entre eux (on pourra considérer un
diviseur premier commun à xm que xn ou alors, comme dans la question d, factoriser xn − 2 = 22 − 1).
n

En déduire qu'il existe une innité de nombres premiers.


3) Montrer que xn+1 = (xn − 1)2 + 1 pour n ≥ 0.
4) En déduire que, pour n ≥ 1,
n−1
Y
xn − 2 = xk .
k=0

En particulier, on obtient que xm | xn − 2 si m < n. Retrouver le résultat de la question b à savoir xm


et xn sont premiers entre eux pour n 6= m non nuls.
Dans les questions e et f , on considère n ≥ 1 et p un diviseur premier de xn . On suppose que p 6= xn .
5) Montrer que p = 2n+1 m + 1 où m admet un diviseur premier impair.
6) Montrer que 2 est un carré modulo p. En déduire que p = 2n+2 m + 1. On pourra utiliser le calcul du
symbole de Legendre    
2 2
−1)/8 2
= (−1)(p et = 2(p−1)/2 [p] .
p p

Exercice 27  Nombres de Carmichael


[Dem97, Propositions 3.25 et 3.27] On utilisera librement le fait que (Z/pZ)× est cyclique. Un entier n non
premier est dit de Carmichael si an−1 = 1 [n] pour tout entier a premier à n.
1) Montrer qu'un nombre de Carmichael est sans facteur carré (regarder n modulo pk−1 si n = pk m avec
pgcd(m, p) = 1) et produit d'au moins trois nombres premiers impairs.
2) Soit n un entier naturel supérieur strictement à 1. Montrer l'équivalence des propositions suivantes :
(i) n est de Carmichael
(ii) Pour tout entier a, on a an = a [n].
(iii) n n'est pas premier, n est sans facteur carré et p − 1 divise n − 1 pour tout diviseur premier p de n.
3) Montrer que 561 est de Carmichael (c'est le plus petit nombre de Carmichael).

3 Propriétés arithmétiques des anneaux.

3.1 Divisibilité.
Exercice 28  Divisibilité
Soient A un anneau commutatif (on ne suppose pas A intègre) et a, b ∈ A.

9
1) Montrer que les propriétés suivantes sont équivalentes
(i) il existe c ∈ A tel que ca = b ;
(ii) b ∈ (a) ;
(iii) (b) ⊂ (a) ;
Si ces conditions sont vériées, on dit que a divise b et on écrit a | b. On dit que a et b sont associés si a | b
et b | a
2) Montrer que a et b sont associés si et seulement si (a) = (b). Montrer que être associés est une relation
d'équivalence sur A.
On dit que a et b sont fortement associés s'il existe u ∈ A× tel que b = ua.
3) Montrer que être fortement associés est une relation d'équivalence.
4) Montrer que des éléments fortement associés sont associés.
5) Montrer que dans un anneau intègre des éléments associés sont fortement associés.
6) Donner un exemple d'éléments associés qui ne sont pas fortement associés (on pourra considérer l'anneau
Q[X, Y, Z, T ]/(X − Y Z, Y − T X)).

Exercice 29  Élement premier, élément irréductible


Soit A un anneau commutatif.
1) Soit p ∈ A. Montrer l'équivalence des deux propriétés suivantes
(i) p est non nul non inversible et si p | ab alors p | a ou p | b ;
(ii) (p) est un idéal premier non nul.
Un élément vériant ces propriétés est appelé élément premier de A.
2) Soit p ∈ A. On suppose que A est intègre. Montrer l'équivalence des deux propriétés suivantes
(i) p est non inversible et si p = ab alors a est inversible ou b est inversible ;
(ii) (p) est non nul et maximal parmi les idéaux de A qui sont principaux et distincts de A.
Un élément vériant ces propriétés est appelé élément irréductible de A.
3) Déterminer les éléments premiers (resp. irréductible) d'un corps, de Z, k[T ].
4) Montrer que T est un élément premier de A[T ] si et seulement si A est intègre.
5) Montrer qu'un élément premier est toujours irréductible (si A est intègre).
6) Montrer que dans un anneau principal, un élément irréductible est premier.

Exercice 30  PPCM et PGCD


[Dem97, Chapitre VII] Soit A un anneau commutatif. On ne suppose pas pour l'instant A intègre.
1) Soient a1 , . . . , am ∈ A. On dit que d ∈ A est un ppcm de a1 , . . . , am si d vérie les deux conditions
suivantes
(i) ai | d pour tout i ∈ {1, 2, . . . , m} (i.e. d est un multiple commun des ai ) ;
(ii) pour tout d0 ∈ A vériant ai | d0 , on a d | d0 (i.e. d est "le" plus petit multiple commun).
2) Soient a1 , . . . , am ∈ A. On dit que d ∈ A est un pgcd de a1 , . . . , am si d vérie les deux conditions
suivantes
(i) d | ai pour tout i ∈ {1, 2, . . . , m} (i.e. d est un diviseur commun des ai ) ;
(ii) pour tout d0 ∈ A vériant d0 | ai , on a d0 | d (i.e. d est "le" plus grand diviseur commun).
Des éléments a1 , . . . , am dont le pgcd est 1 sont dit premiers entre eux.
Attention ppcm et pgcd n'existent pas forcément (voir l'exercice 38).

10
3) Montrer que a1 , . . . , am ∈ A admet un ppcm si et seulement si l'idéal (a1 ) ∩ · · · ∩ (am ) est principal (on
a ainsi un condition simple d'existence des ppcm : ce n'est pas le cas pour les pgcd).
4) On suppose que l'idéal (a1 , . . . , am ) est principal. Montrer que a1 , . . . , am admettent un pgcd et qu'on
a une relation de Bézout. Montrer que dans k[X, Y ], X et Y ont 1 comme pgcd mais que l'idéal (X, Y )
n'est pas principal.
5) Montrer que a1 , . . . , am admettent un pgcd si et seulement si l'ensemble des idéaux principaux contenant
(a1 , . . . , am ) admet un élément plus petit élément.
6) Montrer que dans un anneau principal ppcm et pgcd existent toujours et qu'on dispose de relation de
Bézout pour le pgcd.
Dans toute la suite de l'exercice A est un anneau commutatif intègre.
7) Soit a 6= 0. Montrer que la famille (a1 , . . . , an ) admet un ppcm si et seulement si la famille (aa1 , . . . , aan )
en admet un. Donner le lien entre les deux ppcm.
8) Montrer que le résultat précédent n'est pas vrai pour les pgcd. Cependant, montrer qu'on a le résultat
suivant : si le pgcd de la famille (aa1 , . . . , aan ) existe, montrer que celui de la famille (a1 , . . . , an ) existe
et qu'on a la relation pgcd(aa1 , . . . , aan ) = a pgcd(a1 , . . . , an ).
9) On suppose que x et y ont un ppcm. Montrer que m | xy . On écrit alors xy = md. Montrer que d est un
pgcd pour x et y et que, pour tout a ∈ A \ {0}, pgcd(ax, ay) existe et vaut ad (avoir un ppcm implique
avoir un pgcd).
10) Montrer que si x, y et d sont tel que ad soit un pgcd de ax et ay pour tout a ∈ A \ {0} alors on peut
dénir m tel que md = xy et m est un ppcm de x et y . En déduire que (avoir un pgcd n'implique pas
avoir un ppcm).
11) Montrer que si l'idéal (x, y) est principal alors (x) ∩ (y) l'est.
12) On dit que x et y sont fortement premiers entre eux si x et y ont un ppcm qui est xy . Montrer que des
éléments qui sont fortement premiers entre eux sont premiers entre eux mais que la réciproque n'est pas
vraie.
13) Montrer que si x et y sont fortement premiers entre eux et si x | yz alors x | z (le lemme d'Euclide ou de
Gauss est vrai dans un anneau intègre sous l'hypothèse fortement premier entre eux).
14) Montrer que dans un anneau factoriel, des éléments sont fortement premiers entre eux si et seulement
si ils sont premiers entre eux. En déduire que des éléments fortement premier entre eux ne sont pas
forcément étrangers.
15) Soit A un anneau intègre. Montrer l'équivalence des propriétés suivantes
(i) L'intersection de deux idéaux principaux de A est un idéal principal.
(ii) Tout couple d'éléments de A admet un ppcm.
(iii) Tout couple d'éléments de A admet un pgcd.
Si les conditions précédentes sont vériées alors les produits xy et pgcd(x, y) ppcm(x, y) sont associés ; deux
éléments sont premiers entre eux si et seulement si ils sont fortement premiers entre eux. Tout élément
irréductible est premier.
16) Montrer qu'un anneau intègre est factoriel si et seulement si tout élément irréductible est premier et il
n'existe pas de suite innie (xi )i∈N telle que pour tout i > 0 on a xi | xi−1 et xi n'est pas associé à xi−1 .
17) Montrer qu'un anneau intègre est factoriel si et seulement si toute suite croissante d'idéaux principaux
est stationnaire et l'intersection de deux idéaux principaux est principal.
18) Montrer qu'un élément p est irréductible si et seulement si pgcd(a, p) existe et vaut 1 ou p pour tout
a ∈ A.
19) Montrer qu'un élément irréductible p est premier si et seulement si ppcm(a, p) existe, pour tout a ∈ A.

11
3.2 Les diérents types d'anneaux.
Denition 3 (Anneau factoriel). Soit A un anneau. On dit que A est factoriel si
(i) A est intègre ;
(ii) (Existence de la décomposition en irréductibles) Tout élément non nul peut s'écrit comme
un produit d'irréductible : si a 6= 0 il existe des éléments (q1 , . . . , qs ) irréductibles dans A tel que
a = q1 · · · qs .
(iii) (Unicité de la décomposition en irréductibles) La décomposition d'un élément non nul et non
inversible en facteurs irréductibles est unique à l'ordre près et à la multiplication par des inversibles
près : si q1 · · · qm = q10 · · · qs0 avec les qi et qi0 irréductibles alors s = m et il existe σ ∈ Sm et des éléments
ui ∈ A× tels que qi0 = ui qσ(i) .

Exercice 31  Anneaux factoriels


Soit A un anneau intègre.
1) Démontrer l'équivalence des propositions suivantes
(i) A est factoriel ;
(ii) Tout élément non nul et non inversible possède une décomposition en produit d'irréductibles. Tout
élément irréductible est premier ;
(iii) Tout élément non nul et non inversible est produit d'éléments premiers.
(iv) Tout élément non nul et non inversible possède une décomposition en produit d'irréductibles. L'an-
neau A vérie le lemme de Gauss : si a | bc et a premier avec b alors a | c.
Dans un anneau intègre, on appelle système de représentants des éléments premiers un ensemble S d'éléments
premiers de A tel que tout élément premier à A soit associé à un élément et un seul.
2) Donner des systèmes de représentants des éléments premiers de Z et k[X].
3) Soit A un anneau factoriel et S un système de représentants des éléments premiers de A. Montrer que
tout élément a ∈ A non nul s'écrit de manière unique sous la forme
Y
a = ua pνp (a)
p∈S

où ua ∈ A× , νp (a) ∈ N et νp (a) = 0 sauf pour un nombre ni d'éléments p ∈ S . De plus νp (a) ne dépend
pas du choix de p et de a dans leur classe pour la relation "être associé". L'entier νp (a) s'appelle la
multiplicité de p dans a.
4) Soit A un anneau factoriel et S un système de représentants des éléments premiers de A et K = Frac(A).
Montrer que tout élément x ∈ K non nul s'écrit de manière unique sous la forme
Y
x = ua p ∈ Spνp (a)

où ua ∈ A× , νp (a) ∈ Z et νp (a) = 0 sauf pour un nombre ni d'éléments p ∈ S . En déduire que


K× ∼ =gr. A× × Z(S) . En déduire que F3 (X)× et Q× sont isomorphes.
5) Soit A un anneau factoriel et a, b, c ∈ A non nuls avec a et b premiers entre eux. Montrer que si a | c et
b | c alors ab | c.
6) Soit A un anneau factoriel, S un système de représentant des éléments premiers de A et a, b ∈ A non
nuls. Montrer que
(i) νp (ab) = νp (a) + νp (b) ;
(ii) a | b ⇐⇒ ∀ p ∈ S, νp (a) ≤ νp (b) ;
(iii) p ∈ Sp min(νp (a),νp (b))
est un pgcd de a et b ;
Q

12
(iv) p ∈ Spmax(νp (a),νp (b)) est un ppcm de a et b.
Q

Exercice 32  Anneaux principaux


Soit A un anneau. Un anneau intègre est un anneau commutatif non réduit à 0 tel que xy 6= 0 implique
x 6= 0 ou y 6= 0. Un anneau p rincipal est un anneau intègre tel que tout idéal est principal.
1) Montrer que dans un anneau principal, tout idéal premier non nul est maximal.
2) Montrer que dans un anneau principal, ppcm et pgcd existent toujours.
3) Montrer qu'un anneau principal est factoriel.

Exercice 33  Anneaux euclidiens


Soit A un anneau euclidien est un intègre tel qu'il existe une fonction appelée stathme ϕ : A \ {0} → N telle
que pour tout a, b ∈ A × A \ {0}, il existe q, r ∈ A tel que a = bq + r avec r = 0 ou ϕ(r) < ϕ(b)
1) Dans un anneau euclidien, écrire un algorithme d'Euclide étendu permettant le calcul d'une relation de
Bézout.
2) Montrer qu'un anneau euclidien est principal.
3) Montrer que k[X] et Z sont euclidiens.

Exercice 34  Quelques idéaux non principaux

1) Montrer que 2 et X sont premiers entre eux dans Z[X] mais que 1 n'est pas dans l'idéal (2, X).
2) Montrer que (2, X) n'est pas un idéal principal de Z[X].
3) Montrer que (X, Y ) n'est pas un idéal principal de A[X, Y ].
4) Montrer que (X) est un idéal premier de K[X, Y ]. Quel est le quotient ?
5) Parmi les idéaux (2X), (X, Y ) et (2, X, Y ) de Z[X, Y ], lesquels sont premiers ? maximaux ?
6) Soit a ∈ A. Montrer que A[X]/(X − a) est isomorphe à A.

Exercice 35  Corps et propriétés arithmétiques


Soit k un corps.
1) Montrer que k est un anneau euclidien. Déterminer un stathme et la division euclidienne.
2) Montrer que k est un anneau principal.
3) Montrer que k est un anneau factoriel. Quels sont les éléments irréductibles de k ?

Exercice 36  Anneau factoriel VS anneau principal


[Per81, Chapitre II Exercices 3.6 et 5.2, Corollaire 3.21]
1) Soit A un anneau principal. Montrer que A est factoriel.
2) Soit A un anneau factoriel tel que tout idéal de type ni est principal. Montrer que A est principal.
3) Soit A un anneau intègre et noethérien tel que tout idéal maximal est principal. Montrer que A est
principal (on pourra d'abord montrer que A est factoriel).
4) Montrer que Z[X] et k[X, Y ] sont factoriels mais non principaux. Donner un exemple d'anneau factoriel
non noethérien (et donc non principal).

Exercice 37  Anneaux principaux et intégrité

1) Montrer que tout idéal de Z/nZ est principal et que si n n'est pas premier alors Z/nZ n'est pas principal.
2) Généraliser au cas d'un quotient d'un anneau principal quelconque.

13
3) Montrer que tout idéal de Z2 est principal et mais Z2 n'est pas principal.
4) Généraliser à un produit d'anneaux principaux.

Exercice 38  Un anneau intègre non factoriel √ √


[Per81, Chapitre II Exercice 3.4] [Dem97, Exercice 6.20] Soit Z[i 5] = {a + ib 5, a, b ∈ Z} ⊂ C.

1) Montrer que Z[i 5] est un sous-anneau de C. Montrer qu'il est intègre (et noethérien).

2) Déterminer le groupe des éléments inversibles de l'anneau Z[i 5]. On pourra introduire l'application
√ √
N : z = a + ib 5 ∈ Z[i 5] 7−→ zz = a2 + 5b2 ∈ Z .
√ √
3) Montrer que p = 2 + i 5 est irréductible et que (p) n'est pas premier. En déduire que Z[i 5] n'est pas
factoriel.
√ √ √
4) Montrer que 3 et 2 + i 5 n'ont pas de ppcm et que 9 et 3(2 + i 5) n'ont pas de pgcd dans Z[i 5].

Exercice 39  Un autre exemple d'anneau intègre non factoriel


Soit k un corps.
1) Montrer que l'ensemble A = {P ∈ k[T ], P 0 (0) = 0} est un sous-anneau de k[T ].
2) Montrer que A = k[T 2 , T 3 ] et que A = k[X, Y ]/X 3 − Y 2 . En déduire que A est noethérien.
3) Montrer que T 2 et T 3 sont irréductibles dans A. Sont-ils premiers dans A ? En déduire que A n'est pas
factoriel.
4) Donner deux factorisations en irréductibles de T 6 dans A. Retrouver le fait que A n'est pas factoriel.
5) Exhiber un idéal non principal de A.

Exercice 40  Éléments associés et intégrité


On considère l'anneau A = Z[X, Y, Z, T ]/(X − ZY, Y − XT ). On note x, y les classes de X et Y dans A.
Montrer que x et y sont associés mais qu'il n'existe pas d'élément inversible u tel que xu = y (voir un autre
exemple dans [Per81, Remarque II.3.7]).

Exercice 41  Arithmétique des anneaux de polynômes


[FGN01, Exercice 3.9] Soit A un anneau commutatif unitaire.
1) Montrer l'équivalence des trois propriétés suivantes
(i) A est un corps ;
(ii) A[X] est un anneau euclidien ;
(iii) A[X] est un anneau intègre.
2) On suppose que A est un anneau euclidien qui n'est pas un corps vériant pour tout (a, b) ∈ A × A \ {0}
il existe un unique couple (q, r) tel que a = bq + r et r = 0 ou ν(r) < ν(b) (unicité de la division
euclidienne). Montrer qu'il existe un corps k tel que A = k[X].

Exercice 42  Le théorème des deux carrés


[Per81, Chapitre II.6] Soit Z[i] = {a + ib, a, b ∈ Z} ⊂ C.
1) Montrer que c'est un sous-anneau de C appelé l'anneau des entiers de Gauss.
2) On dénit l'application norme
N : Z[i] −→ N
z 7−→ zz .
Montrer que N est une fonction multiplicative puis déterminer les inversibles de l'anneau Z[i].

14
3) Montrer que Z[i] est euclidien.
4) Montrer si m et n sont tous deux sommes de deux carrés d'entiers, alors mn est somme de deux carrés
également.
5) Soit p un entier premier. Montrer que p est une somme de deux carrés si et seulement si p n'est pas
irréductible dans Z[i].
6) à SAVOIR FAIRE ABSOLUMENT. Soit p un entier premier. Montrer que les anneaux Z[i]/(p) et
Fp [X]/(X 2 + 1) sont isomorphes. En déduire que p est irréductible dans dans Z[i] si et seulement si −1
n'est pas un carré dans Z/pZ.
7) Soit p un entier premier. Déduire de ce qui précède que p est une somme de deux carrés si et seulement
si p = 1 ou 2 [4].
8) Démontrer le théorème des deux carrés : soit n un entier naturel et
Y
n= pvp (n)
p

sa décomposition en facteurs premiers. Alors n est somme de deux carrés d'entiers si et seulement si vp (n)
est pair pour tout entier premier p tel que p = 3 [4].

Exercice 43  L'anneau Z[ n]
Soit n ∈ Z un entier qui n'est pas un carré. On note x ∈ C une racine du polynôme X 2 − n.
1) Montrer que Q[x] := {a + bx | a, b ∈ Q} est un sous-corps de C de dimension 2 sur Q et isomorphe à
Q[X]/X 2 − n via le morphisme d'évaluation en x. En déduire que l'écrire sous la forme a + bx détermine
a et b.
2) On dénit l'application
σ: Q[x] −→ Q[x]
a + bx 7−→ a − bx.
Montrer que l'application σ est un automorphisme de Q-algèbre. Calculer son inverse.
3) On désigne par Z[x] := {a + bx, a, b ∈ Z}. Montrer que Z[x] est un sous-anneau de Q[x] et que σ induit
par restriction un isomorphisme de Z[x].
4) Pour z = a + bx ∈ Q[x], on pose N (z) = zσ(z) = a2 − b2 n. Montrer que N (zz 0 ) = N (z)N (z 0 ) pour tous
z, z 0 ∈ Q[x].
5) Montrer que N (z) = 0 si et seulement si z = 0.
6) Montrer que si z ∈ Z[x] alors N (z) ∈ Z.
7) Montrer que si z ∈ Z[x] alors z est inversible dans Z[x] si et seulement si N (z) ∈ {−1, 1}.
8) Montrer qu'il existe une décomposition en irréductible dans Z[x].
9) Dans le cas où n = −5, montrer que Z[x] n'est pas factoriel : on pourra considérer 6 = 2·3 = (1−x)(1+x).
Déterminer les inversibles de Z[x]. Trouver un idéal non principal de Z[x].
10) Dans le cas où n = −1, montrer que l'anneau Z[i] des entiers de Gauss est euclidien pour la fonction N
(pour eectuer la division euclidienne de a par b dans Z[i], on pourra considérer le quotient ab−1 dans
Q[i] et choisir l'élément de Z[i] le plus proche : on fera un dessin). Déterminer les inversibles de Z[i].
11) Montrer que le résultat de la question précédente s'étend au cas où n = −2, n = 2 et n = 3.

Exercice 44  Irréductibilité de polynômes


Soit A un anneau intègre.
1) Montrer que a et b n'ont pas de diviseur commun alors aX + b est irréductible dans A[X].

15
2) Montrer que si les éléments a, b, c n'ont pas de diviseur commun et si b2 − 4ac n'est pas un carré dans R
alors le polynôme aX 2 + bX + c est irréductible dans A[X].
3) Montrer que la réciproque à la question précédente est vrai si A est factoriel et 2 est inversible dans R.
4) Soit K un corps. On note M = (Xij ) ∈ Matn (K[Xij , i, j]) la matrice de taille n × n dont les coecients
sont des indéterminées. Montrer que det M est un élément irréductible de K[Xij , i, j].
5) Montrer que χM est un élément irréductible de Z[X, Xij , i, j].
6) On écrit P = P0 + · · · + Pd ∈ A[X1 , . . . , Xn ] où les Pi sont les composantes homogènes de P (où A est
factoriel). Monter que si Pd est irréductible alors P l'est. Montrer que si P = Pd−1 + Pd avec Pd et Pd−1
sont non nuls et sans facteurs communs alors P est irréductible. On suppose que P = Pd−2 + Pd avec
Pd et Pd−2 sont non nuls et sans facteurs communs et d est impair alors P est irréductible. Trouver un
contre-exemple si d est pair.

L'exercice suivant est un critère préparatoire à l'exercice 46.


Exercice 45  Une condition nécessaire sur un anneau pour qu'il soit euclidien
[Per81, Proposition II.5.1] Soit A un anneau euclidien. Montrer qu'il existe x ∈ A \ A× tel que la restriction
de la surjection naturelle π : A → A/(x) à A× ∪ {0} est surjective. Montrer qu'alors A/(x) est un corps.

Exercice 46  Un exemple d'anneau principal non euclidien √


[Per81, Chapitre II.5] On considère le sous-anneau A de C engendré par α := (1 + i 19)/2 :
A = Z[α] = {P (α), P ∈ Z[X]}.

Le but de cet exercice est de démontrer que A n'est pas euclidien, puis de démontrer que A est principal en
utilisant une "division euclidienne aaiblie".
1) Vérier que α2 − α + 5 = 0. Montrer que A = {a + bα | a, b ∈ Z}.
2) Montrer que A est stable par conjugaison. On dénit N (z) = zz pour z ∈ A. à l'aide de N , décrire A× .
3) Montrer que A n'est pas euclidien (utiliser le critère de l'exercice 45).
4) Soient z, z 0 ∈ A non nuls. Montrer qu'il existe q, r ∈ A vériant les deux conditions suivantes :
(i) N (r) < N (z 0 ),
(ii) z = z 0 q + r ou 2z = z 0 q + r.
(on pourra écrire z/z 0 = u + vα avec u, v ∈ Q, soit n = E(v) et discuter selon que v ∈ n + 13 , n + 23 ou
 

pas).
5) Montrer que (2) est un idéal maximal de A (on pourra vérier que A ∼ =ann. Z[X]/(X 2 − X + 5)).
6) Montrer que A est principal.

Exercice 47  Séries formelles


soit k un corps. Montrer que k[[X]] est un anneau euclidien.

Exercice 48  Critère d'Eisenstein


Soit A un anneau factoriel, P ∈ A[X] avec P = an X n + · · · + a0 (an 6= 0) et p ∈ A un irréductible. On
suppose que p - an , p | ai pour tout i ∈ {0, 1, . . . , n − 1} et p2 - a0 . L'objectif est de montrer que P est
irréductible sur Frac(A)[X].
1) On suppose que P n'est pas irréductible sur Frac(A)[X]. Montrer qu'on peut écrire P = QR avec
deg Q < deg P et deg R < deg P et QR ∈ A[X].
2) Montrer que Q et R ont tous leurs coecients sauf le coecient dominant qui sont divisibles par p (on
pourra réduire modulo p l'égalité P = QR).

16
3) Obtenir une contraction en considérant le coecient de plus bas degré de P .
4) En déduire que si P est primitif alors P est irréductible sur A[X].
5) Donner un exemple où P n'est pas primitif. En déduire que le critère d'Eisenstein ne donne pas l'irré-
ductibilité dans A[X].

Exercice 49  Application du critère d'Eisenstein

1) Soit P un nombre premier. Montrer que P (X) = X p−1 + X p−2 + · · · + X + 1 est irréductible sur Q
(considérer P (X + 1))
2) Montrer que X n − 2 est irréductible sur Q et sur Z.
3) Soit A un anneau factoriel de caractéristique diérentes de 2, n ∈ N et n ≥ 2. Montrer que X1 2 + · · · +
Xn 2 − 1 est irréductible dans A[X1 , . . . , Xn ]. Que se passe-t-il en caractéristique 2 ?

4 Le théorème chinois.

Denition 4 (Idéaux étrangers). Soit A un anneau commutatif unitaire. Pour deux idéaux I et J de A, on
dit que I et J sont étrangers si I + J = A où I + J = {i + j ∈ A, i ∈ I, j ∈ J}. Autrement dit I et J sont
étrangers si et seulement si il existe i ∈ I et j ∈ J tel que i + j = 1.

Exercice 50  Idéaux étrangers


Soit A un anneau commutatif unitaire et I1 , . . . , Ik des idéaux de A.
1) On suppose que les idéaux Ii pour 1 ≤ i ≤ k sont deux à deux étrangers. Montrer que I1 est étranger
avec I2 · · · Ik .
2) Montrer que pour tout m, n ∈ N, les idéaux I1 m et I2 n sont étrangers (au fait c'est quoi I1 m ?).
3) Soit m et m0 deux idéaux maximaux distincts de A. Montrer qu'ils sont étrangers. En déduire que mm
et m0 n sont étrangers pour tous m, n ∈ N.

Exercice 51  Théorème chinois


Soient A un anneau commutatif unitaire et I et J deux idéaux de A. On note πI : A → A/I et πJ : A → A/J
les surjections canoniques. On dénit l'application
ϕ : A −→ A/I × A/J
x 7−→ (πI (x), πJ (x))

1) Vérier que ϕ est un morphisme d'anneaux.


2) Calculer ker ϕ.
3) Montrer que ϕ est surjectif si seulement si I et J sont étrangers. Construire explicitement un antécédent
de (a, b) = (πI (x), πJ (y)) ∈ A/I × A/J .
4) On dénit IJ := { nk=1 ik jk | n ∈ N, ik ∈ I, jk ∈ J}. Montrer que IJ ⊂ I ∩ J . Donner un exemple où
P
IJ I ∩ J .
5) On suppose que I et J sont étrangers. Montrer que I ∩ J = IJ .
6) Conclure que si I et J sont étrangers alors ϕ induit un isomorphisme entre A/IJ et A/I × A/J donné
par x 7→ (πI (x), πJ (x)) où x désigne la classe de x ∈ A modulo IJ .

17
7) Soit I2 ⊂ I1 deux idéaux d'un anneaux commutatif unitaire. Pour i ∈ {1, 2}, on note πi : A → AIi les
surjections canoniques. Montrer que l'application π1 passe au quotient par π2 i.e. construire un morphisme
π1,2 : A/I2 → A/I1 tel que le diagramme suivant commute :

A
π1
/ A/I1
;
π2
π1,2

A/I2

La commutativité du diagramme s'écrit aussi : à la classe de x modulo I2 , on associe la classe de x modulo


I1 . Par exemple, comme 4Z ⊂ 2Z, on peut parler de la classe modulo 2 d'un élément de Z/4Z.
8) Réécriture du théorème chinois. Vérier que le lemme chinois s'écrit y ∈ A/IJ 7→ (πI,IJ (y), πJ,IJ (y))
est un isomorphisme.

Exercice 52  Lorsqu'il a plusieurs idéaux


Soient A un anneau commutatif unitaire et I1 , . . . , Ik des idéaux de A deux à deux étrangers. Montrer que
l'application
ϕ : A −→ A/I1 × · · · × A/Ik
x 7−→ (π1 (x), . . . , πk (x))
est surjective de noyau I1 · · · Ik et induit un isomorphisme entre A/I1 · · · Ik et A/I1 × · · · × A/Ik .
Remarque : La démonstration se fait évidemment par récurrence sur k. Cela donne ainsi une méthode
pour la résolution de système de congruence (pour des idéaux étrangers) à plus de deux équations : en
appliquant la question c de l'exercice 51, on remplace les deux premières équations par une équation de
congruence modulo le produit des idéaux. On réduit ainsi le nombre d'équations. La question a de l'exercice 53
propose un exemple concret d'application de cette méthode.
Exercice 53  Théorème chinois
Résoudre dans Z le système d'équation

 x = 1 [3]
1) x = 4 [5]
x = 0 [7]


x = 4 [15]
2)
x = 8 [21]

x = 11 [15]
3)
x = 8 [21]
4) Trouver dans Z/7Z[X] les polynômes tel que f (0) = 3, f (1) = 0 et f (2) = 6.
5) Interpréter les problèmes d'interpolations de Lagrange et d'Hermite comme des problèmes de congruence.
En déduire l'existence et l'unicité de leur solution.
6) Un algorithme de recherche de solutions d'un système de congruence dans un anneau
euclidien. On considère le système d'équation

 x = b1 mod (a )
.. 1

 .
x = bn mod (an )

où les ai sont premiers entre eux deux à deux. Décrire un algorithme de construction de solutions sous
la forme
x = γ1 + γ2 a1 + · · · + γk a1 a2 · · · ak−1

18
où les γi sont à calculer. Expliquer pour l'intérêt de cette méthode est de permettre d'ajouter une équation
au système de congruence sans qu'on ait besoin de faire tous les calculs. Pour les analystes numériciens,
comment s'appelle cette méthode dans le cas de l'interpolation de Lagrange ? Est-ce que ça marche dans
un anneau principal ?

Exercice 54  Lemme chinois et algèbre linéaire


Soient k un corps, E un k-espace vectoriel de dimension nie et u un endomorphisme de E dont le polynôme
caractéristique est scindé.
1) Décomposition de Dunford. Montrer qu'il existe des endomorphismes d et n de E avec d diagonali-
sable, n nilpotent, u = d + n et dn = nd. Montrer que d et n sont des polynômes en u et qu'un tel couple
est unique. On pourra considérer P un solution du système

P = λ1 mod (X − λ1 )n
..
.
P = λr mod (X − λ)n

où les λi sont les valeurs propres distinctes de u.


2) Montrer que les projecteurs sur un sous-espace caractéristique de u parallèlement aux autres sous-espaces
caractéristiques de u sont des polynômes en u. On pourra considérer P un solution du système

P
 =1 mod (X − λ1 )n
P =0 mod (X − λ2 )n

..

 .
P =0 mod (X − λr )n

où les λi sont les valeurs propres distinctes de u.

Exercice 55  Algèbre de dimension nie


Soit k un corps et A une k-algèbre commutative de dimension nie.
1) Montrer que A est intègre si et seulement si A est un corps (comparer avec le fait qu'un anneau commutatif
ni est intègre si et seulement si un corps).
2) En déduire que tout idéal premier de A est un idéal maximal.
3) Montrer que A a un nombreQ ni d'idéaux maximaux (vérier que si les mi sont des idéaux maximaux dis-
tincts, la suite d'idéaux j ≤ imj est strictement décroissante). On note pour la suite M = {m1 , . . . , mn }
l'ensemble des idéaux maximaux de A.
4) Montrer que J := m1 · · · mn = m1 ∩ · · · ∩ mn . En déduire que x ∈ J si et seulement si 1 − ax est inversible
pour a ∈ A.
5) Soit I un idéal de A. Montrer que IJ = I implique I = 0 (on pourra considérer une partie génératrice
minimale de l'idéal I ).
6) En déduire qu'il existe n ∈ N tel que J n = 0.
7) En déduire que A est isomorphe à un produit d'algèbre locale (i.e. avec un unique idéal maximal) de
dimension nie.
8) Soit B un anneau commutatif unitaire quelconque. Montrer que tout élément nilpotent est dans tout
idéal premier. Soit f ∈ B , à quelle condition l'ensemble des idéaux de B qui ne rencontre pas l'ensemble
des puissances de f admet un élément maximal ? Montrer qu'un tel idéal est un idéal premier de B . En
déduire que l'intersection des idéaux premiers de B est l'ensemble des éléments nilpotents de B .
9) En déduire que J est l'ensemble des éléments nilpotents de A. Retrouver le fait que J n = 0 (attention
au piège !).
10) Montrer que A est réduite (i.e. que le seul élément nilpotent de A est 0) si et seulement si A est un
produit de corps.

19
5 Équations diophantiennes.

Exercice 56  Equations linéaires


Trouver toutes les solutions entières de chacune des équations suivantes :
1) 19x + 11y = 3,
2) 18x + 24y = 12,
3) 37x + 17y = 5,
4) 21x + 14y = 7,
5) 1995x + 2793y = 1596

Exercice 57  Systèmes d'équations linéaires


Résoudre les systèmes linéaires diophantiens suivants :
1) 
4x − 2y − z = 5
x + 3y − 4z = 7
2) 
3x + 2y − 5z = 2
2x + 6y − 10z = 4
x + 2y − 3z = 2

3) 
 2x − y + 2z = 1
5x − 3y + 3z = 2
−x − 2z = 3

Exercice 58  Exemples d'équations diophantiennes non linéaires

1) Trouver toutes les solutions entières de l'équation x2 − y 2 = 459.


2) L'équation x3 − y 2 = 2 :

(i) Montrer que Z[i 2] est euclidien.
(ii) Montrer que si (x, y) est une solution entière de l'équation x3 − y 2 = 2, alors il existe a, b ∈ Z tels
√ √ 3
que y + i 2 = a + ib 2 . En déduire toutes les solutions entières de l'équation x3 − y 2 = 2.
3) Sur les équations de Fermat. [Sam67]
(i) Trouver toutes les solutions entières de l'équation x2 + y 2 = z 2 . (Indication : on pourra d'abord se
ramener au cas où x > 0, y > 0, z > 0, pgcd(x, y) = 1 et x est pair).
(ii) Soient x, y, z des entiers tels que xyz 6= 0 et x4 + y 4 = z 2 . à l'aide de la question précédente montrer
qu'il existe x0 , y 0 , z 0 des entiers tels que x0 y 0 z 0 6= 0, |z 0 | < |z| et x04 + y 04 = z 02 . En déduire qu'il
n'existe pas d'entiers x, y, z tels que xyz 6= 0 et x4 + y 4 = z 4 .

Exercice 59  Le théorème de la base adaptée : sous-module donné par une partie génératrice
Dans chacun des cas suivants, déterminer les facteurs invariants, une paire de base adaptées ainsi que des
équations du sous-module de Zn engendré par les vecteurs ei :
     
−1 −2 −5
−4 3 3
1) n = 5, e1 = 
 1 , e2 =  1 , e3 =  5 .
     
    
2 5 −3
−4 −3 3

20
     
−5 −6 −3
4  6  3
−6, e2 = −12, e3 = −6.
2) n = 5, e1 = 
     
    
−6  −6  −3
−3 −6 −3
     
−3 0 3
5 −2 11
−2, e2 =  0 , e3 =  0 .
3) n = 4, e1 =      

0 −2 8
       
−1 −7 10 −6
0  12   −9   12 
 0 , e2 = −9, e3 =  9 , e4 = −9.
4) n = 4, e1 =        

1 7 −10 6

Exercice 60  Théorème de la base adaptée : sous-module donné par des équations


Résoudre les systèmes linéaires suivants. Dans chaque cas, donner une base adaptée pour l'espace des solu-
tions.
1) 

−4x + 2y + 3z + 3t + 4u = 0
5x − y − 3z − 3t + 7u = 0


−4x + 2z + 2t − 7u = 0
−x + y + z + t + 6u = 0

2) 
x + 3y − 2z + 3t = 0
x + 3y − 8z + 9t = 0
2y + 4z − 4t = 0

3) 
−3x − 4y + 3z = 0 [6]
− 9y + 9z = 0 [6]
3x + 12y − 12z = 0 [6]

en notant S ⊂ Z3 l'espace des solutions, montrer que Z3 /S est ni et calculer son cardinal.
4) 
 −5x − 7y − 2z + 5t = 0 [6]
−21x + 19y − 10z + 7t = 0 [6]
−13x + 3y − 6z + 7t = 0 [6]

6 Polynômes.

Proposition 1 (Propriété universelle des polynômes). Soit (B, ρ) une A-algèbre commutative et b , . . . , b ∈
. Il existe un unique morphisme ϕ de A-algèbres de A[X , . . . , X ] dans B tel que ϕ(X ) = b .
1 n
B
Il est donné par
1 n i i

 
X X
ϕ ai1 ,...,in X1 i1 · · · Xn in  = ai1 ,...,in b1 i1 · · · bn in
(i1 ,...,in )∈Nn (i1 ,...,in )∈Nn

ϕ est appelé le morphisme d'évaluation en les b . i

21
Exercice 61  Fonctorialité
Soit A, B deux anneaux commutatifs et f : A → B un morphisme d'anneau.
1) Montrer que f s'étend en un morphisme de A-algèbres de A[[X]] sur B[[X]] envoyant X sur X .
2) Montrer de même que f s'étend de façon unique en un morphisme de A-algèbres de A[X1 , . . . , Xn ] sur
B[X1 , . . . , Xn ] envoyant Xi sur Xi .
3) En déduire que si I est un idéal de A, on a un morphisme surjectif de A[X] dans (A/I)[X]. Quel est le
noyau (le comparer à l'idéal engendré par I dans A[X]) ?

Exercice 62

1) Montrer que 1 + X est inversible dans A[[X]].


2) Montrer que 1 + X est un carré dans Q[[X]].
3) Soit k un corps. Déterminer les idéaux de k[[X]].

Exercice 63
Déterminer le nombre de monômes de A[X1 , . . . , Xn ] de degré total m.

Exercice 64
Soit K un corps. À quelle condition sur la famille ai l'endomorphisme de A-algèbre de K[X1 , . . . , Xn ]donné
par X1 7→ a1 X1 et Xi 7→ Xi + ai X1 est-il un automorphisme ?
Peut-on remplacer K par un anneau commutatif quelconque ?

Exercice 65
Soit a = (a1 , . . . , an ) ∈ An . Montrer que l'ensemble des polynômes P ∈ A[X1 , . . . , Xn ] tel que P (a) = 0 est
l'idéal engendré par les Xi − ai .

Exercice 66
Montrer que A[X, Y ]/hY 3 − X 2 i est isomorphe à la sous-A-algèbre de A[T ] formé des polynômes dont le
coecient en T est 0 (on pourra montrer que cette dernière algèbre est engendré par T 2 et T 3 ).

Exercice 67  Racines d'un polynôme

1) On considère le corps (ou plutôt l'anneau à division) des quaternions H. Montrer que le polynôme X 2 + 1
a au moins trois racines (et même une innité).
2) On considère l'anneau commutatif non intègre A = k[X]/X 2 où k est un corps inni. Montrer que le
polynôme T 2 de A[T ] admet une innité de racines.

Exercice 68
Trouver P ∈ Z[U, V, W ] tel que
P (X + Y + Z, XY + Y Z + XZ, XY Z) = X 2 Y 2 + X 2 Z 2 + Y 2 Z 2 + X 2 Y Z + Y 2 XZ + Z 2 XY.

Exercice 69  Division euclidienne et polynômes


Soit A un anneau commutatif unitaire et P, Q ∈ A[X] où Q est un polynôme à coecient dominant inversible.
1) Montrer que la restriction de la surjection canonique induit une bijection ("A-linéaire") entre l'ensemble
des polynômes de degré inférieur ou égal à n et A[X]/(Q).

22
2) On suppose que A = k est un corps. En déduire que k[X]/(Q) est un espace vectoriel de dimension deg Q
et de base (π(1), π(X), . . . , π(X deg Q−1 )) où π : k[X] → k[X]/(Q) est la surjection canonique.

Exercice 70

1) Soit A un anneau commutatif. Déterminer les morphismes d'anneaux de Z[X] dans A.


2) Soit f : A → B un morphisme d'anneaux commutatifs vériant la propriété P : si g, h : B → C sont des
morphismes d'anneaux commutatifs vériant f ◦ g = f ◦ h alors g = h. Montrer que f est injectif.
3) Montrer qu'un morphisme injectif vérie la propriété P .
4) Déterminer les automorphismes de Z[X].

Exercice 71

1) Montrer que Z[X]/(2, X) est isomorphe à Z/2Z.


2) Soit p ∈ Z un nombre premier. Montrer que Z[i]/(p) est isomorphe à Fp [X]/(X 2 + 1).
3) En déduire que p est un élément premier de Z[i] si et seulement si −1 n'est pas un carré dans Fp si et
seulement si p = 3 [4].

Exercice 72
Soit k un corps. Montrer que dans k[X], il y a une innité d'éléments irréductibles. L'argument marche-t-il
pour k[[X]] ?

Exercice 73  Anneaux de polynômes


Soit A un anneau commutatif unitaire. Un élément de A est dit nilpotent s'il existe n ≥ 0 tel que xn = 0.
1) Montrer que l'ensemble n des éléments nilpotents de A est un idéal de A et que A/n n'a pas d'éléments
nilpotents non nuls.
2) Soit P = a0 + a1 X + · · · + an X n ∈ A[X]. Montrer que P est un élément nilpotent de A[X] si et seulement
si tous les ai sont des éléments nilpotents de A.
3) Soit x un élément nilpotent de A. Montrer que 1 + x est inversible dans A (on pourra chercher l'inverse
sous forme de somme de puissance de x).
4) Soit P = a0 + a1 X + · · · + an X n ∈ A[X]. Montrer que P est inversible si et seulement si a0 est inversible
et ai est nilpotent pour tout i ≥ 1. Indication, on pourra montrer que an r+1 bm−r = 0 pour tout r où les
bi sont les coecients d'un inverse de P .
5) Soit P = a0 + a1 X + · · · + an X n ∈ A[X]. Montrer que P est un diviseur de 0 si et seulement si il existe
a 6= 0 tel que aP = 0 (on pourra considérer Q non nul de degré minimal tel que P Q = 0 et montrer par
récurrence décroissante que ai Q = 0).
6) Montrer qu'un élément nilpotent est dans tous les idéaux premiers de A.
7) Montrer que x ∈ A appartient à tous les idéaux maximaux de A si et seulement si, pour tout a ∈ A,
l'élément 1 − ax est inversible dans A.
8) Montrer que l'intersection des idéaux maximaux de A[X] est formée des éléments nilpotents de A[X].

Exercice 74
Soit A un anneau factoriel et P = an X n + · · · + a0 ∈ A[X] avec an 6= 0. On note K le corps de fraction de
A.
1) Montrer que tout élément non nul de K peut s'écrire x = a/b avec pgcd(a, b) = 1.

23
2) On suppose que x = a/b = a0 /b0 avec pgcd(a, b) = 1 = pgcd(a0 , b0 ). Montrer qu'il existe u ∈ A× tel que
ua = a0 et ub = b0 .
3) On suppose que x = a/b ∈ K × avec pgcd(a, b) = 1 est racine de P . Montrer que a | a0 et b | an .
4) En déduire que si x ∈ K × est racine d'un polynôme unitaire à coecient dans A alors x ∈ A.

Exercice 75  Une application de la propriété universelle des polynômes


Montrer qu'il n'existe pas d'éléments U, V, W de l'anneau Z[X1 , X2 , X3 , Y1 , Y2 , Y3 ] vériant
U 2 + V 2 + W 2 = (X1 2 + X2 2 + X3 2 )(Y1 2 + Y2 2 + Y3 2 )

Exercice 76  Un mécanisme classique


Soit A un anneau commutatif et U, V ∈ Matn (A). Montrer que det(U V ) = det(U ) det(V ) et aussi com(U )com(V ) =
com(U V ) et encore χU (U ) = 0.

Exercice 77  Multiplicité et dérivée


Soit A un anneau commutatif et P ∈ A[X].
1) Montrer que a est une racine multiple de P si et seulement si P (a) = P 0 (a) = 0
2) La multiplicité d'une racine a correspond-elle toujours à l'ordre d'annulation des dérivées de P ?

Exercice 78  Fonction polynomiale


Soit A un anneau intègre.
1) Soit P ∈ A[X] de degré n ≥ 0. Montrer que P a au plus n racines dans A.
2) Soit P ∈ A[X1 , . . . Xn ]. On suppose que pour i ∈ {1, 2, . . . , n}, il existe des sous-ensembles Ai de A tel
que P (a1 , . . . , an ) = 0 pour tout (a1 , . . . , an ) ∈ A1 × · · · × An . On suppose de plus que pour tout i, on a
|Ai | > degXi P . En déduire que P = 0.
3) On suppose que A est un anneau intègre inni. Montrer que le morphisme de A-algèbres
A[X1 , . . . , Xn ] −→ F (An , A)
P 7−→ ((a1 , . . . , an ) 7→ P (a1 , . . . , an ))

est injectif.
4) Montrer qu'un anneau intègre ni est un corps. Montrer que si A = k est un corps ni alors le morphisme
de k-algèbres
k[X1 , . . . , Xn ] −→ F (k n , k)
P 7−→ ((a1 , . . . , an ) 7→ P (a1 , . . . , an ))
est surjectif. Déterminer son noyau.

Denition 5 (Graduation). Soit n ≥ 1. Dans C[X1 , . . . , Xn ], le monôme X1i1 · · · Xnin est dit de degré
n
ij .
P

Un polynôme P ∈ C[X1 , . . . , Xn ] est dit homogène (de degré d) s'il est combinaison linéaire de monômes de
j=1

même degré (d). On remarquera que


(i) tout P ∈ CC[X1 , . . . , Xn ] est, de manière unique, somme P = P1 + · · · + P` d'éléments non nuls et
homogènes de degrés d1 , . . . , d` deux à deux distincts (on dit que Pi est la composante homogène de
degré di de P ) ;
(ii) le polynôme 1 est homogène de degré 0 ;
(iii) le produit de deux éléments homogènes de degrés respectifs d et d0 est homogène de degré d + d0 .
Ces trois conditions font de C[X1 , . . . , Xn ] un anneau gradué (par dénition), on dit aussi que C[X1 , . . . , Xn ]
est muni d'une graduation.

24
Exercice 79  Idéaux homogènes
Soient A un anneau gradué et I un idéal de A. Montrer que les conditions suivantes sont équivalentes
(i) I est engendré par un ensemble d'éléments homogènes.
(ii) I est engendré par l'ensemble de ses éléments homogènes.
(iii) étant donné P ∈ A, on a P ∈ I si et seulement si chaque composante homogène de P est dans I .
(iv) Il existe une graduation de A/I telle que la projection canonique π : A  A/I soit homogène (c'est-à-
dire, π(P ) est homogène de degré d dès que P l'est).
Sous l'une des conditions équivalents ci-dessus, on dira que I est un idéal homogène.

Dans la suite, on pose A = C[X1 , . . . , Xn ] et on suppose que G est un sous-groupe ni de GLn (C). Si
g ∈ G et v ∈ Cn , on notera g v pour le produit matriciel gv .
Exercice 80  L'action de G sur A
On admet que l'application qui à un polynôme P ∈ A associe sa fonction polynomiale fP : Cn → C est un
morphisme injectif d'algèbres.
1) Soient f : Cn → C une application et g ∈ G. On pose g f l'application v 7→ f ( g v). Montrer que ceci
−1

dénit une action par automorphismes de C-algèbre de G sur la C-algèbre des fonctions Cn → C.
2) Montrer qu'il existe une et une seule action (g, P ) 7→ g P de G sur A par automorphisme de C-algèbre
telle que fg P = g fP pour tout P ∈ A.
3) Soient i ∈ {1, . . . , n} et g ∈ G. Expliciter g Xi en fonction des coecients de g −1 .
4) Soit P ∈ A homogène, que peut-on dire de g P pour g ∈ G ?

Exercice 81  L'anneau AG des invariants


On note AG = {P ∈ A, ∀g ∈ G, g P = P }.
1) Démontrer que AG est une sous-algèbre de A.
2) Soit P ∈ A. Montrer que P ∈ AG si et seulement si chaque composante homogène de P est dans AG .
3) Caractériser les éléments de AG en termes fonctions polynomiales.
4) Soit p : A → A l'application dénie par
1 Xg
p(P ) = P.
|G|
g∈G

Montrer que p est un projecteur d'image AG .

Exercice 82  AG est un anneau de type ni


Soit I l'idéal de A engendré par l'ensemble des éléments de P ∈ AG dont le terme constant est nul.
1) Montrer que I est un idéal homogène de A.
2) Montrer qu'il existe P1 , . . . , Pm ∈ AG homogènes de degrés tous non nuls tels que I = (P1 , . . . , Pm ).
3) Montrer que la C-algèbre AG est engendrée par P1 , . . . , Pm . En particulier, elle est de type ni.

Exercice 83  Le cas des polynômes symétriques


Soit A un anneau commutatif et n ≥ 1.
1) Montrer qu'il existe une unique action (σ, P ) 7→ σP de Sn sur A[X1 , . . . , Xn ] par automorphismes de
A-algèbre telle que σXi = Xσ−1 (i) pour i ∈ {1, . . . , n} et σ ∈ Sn .
2) Montrer que A[X1 , . . . , Xn ]Sn est une sous-A-algèbre de A[X1 . . . , Xn ].
Cette algèbre est appelée l'algèbre des polynômes symétriques en n indéterminées à coecients dans A.

25
3) Montrer qu'un polynôme P ∈ A[X1 , . . . , Xn ] est symétrique si et seulement si chacune de ses composantes
homogène l'est.

Denition 6 (Polynômes symétriques élémentaires). Soit k ∈ {1, . . . , n}. On dénit le polynôme Σk ∈


A[X1 , . . . , Xn ] par X
Σk = Xi1 · · · Xik
1≤i1 <···<ik ≤n

Le polynôme Σk est appelé le k-ème polynôme symétrique élémentaire en X , . . . , X


1 n .

Exercice 84  Théorème de structure

1) Que valent Σ1 et Σn ?
2) Montrer que Σk est un polynôme homogène de degré k.
Soit ϕn : A[X1 , . . . , Xn ] → A[X1 , . . . , Xn ]Sn le morphisme d'algèbres tel que ϕn (Xi ) = Σi pour tout
i ∈ {1, . . . , n}. Par commodité, on note P (Σ1 , . . . , Σn ) pour ϕn (P ).
Soit π : A[X1 , . . . , Xn ] → A[X1 , . . . , Xn−1 ] l'unique morphisme de A-algèbres tel que π(Xi ) = Xi pour
1 ≤ i ≤ n − 1 et π(Xn ) = 0. L'image π(P ) d'un polynôme P est dite obtenue à partir de P en substituant
0 à Xn .
3) Soit σ ∈ Sn−1 ⊂ Sn et P ∈ A[X1 , . . . , Xn ]. Montrer que π(σP ) = σπ(P ).
4) Si n ≥ 2 quelle est l'image par π des polynômes symétriques élémentaires Σ1 , . . . , Σn ?
Si P ∈ A[X1 , . . . , Xn ], que peut-on dire de π(P (Σ1 , . . . , Σn )) ?
5) Montrer que ϕn est injectif (indication : étant donné Q tel que Q(Σ1 , . . . , Σn ) = 0, on pourra considérer
le polynôme obtenu à partir de Q(Σ1 , . . . , Σn ) en substituant 0 à Xn ).
6) Montrer que ϕn est surjectif (indication : étant donné P un polynôme symétrique, on pourra vérier
que Σn divise P si et seulement si π(P ) = 0, puis raisonner par récurrence en écrivant π(P ) comme un
polynôme en les polynômes symétriques élémentaires en X1 , . . . , Xn−1 ).
7) En déduire que les algèbres A[X1 , . . . , Xn ]Sn et A[X1 , . . . , Xn ] sont isomorphes.

Références

[Dem97] Michel Demazure. Cours d'algèbre. Primalité. Divisibilité. Codes. Cassini, 1997.
[FGN01] Serge Francinou, Hervé Gianella, and Serge Nicolas. Exercices de mathématiques - Oraux X-ENS - Algèbre
- Volume 1. Cassini, 2001.

[Per81] Daniel Perrin. Cours d'algèbre. école normale supérieure de jeunes lles, 1981.
[Sam67] Pierre Samuel. Théorie algébrique des nombres. Hermann, collection Méthodes, 1967.
[Tau92] Patrice Tauvel. Mathématiques générales pour l'agrégation. Elsevier-Masson, 1992.

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