Graphe
Graphe
Graphe
Introduction à la théorie
des graphes
Cours et exercices
Filière Master
MatMode
2017-2018
Table des matières
Introduction v
1 Concepts fondamentaux 1
1.1 Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.1.1 Motivation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.1.2 Histoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Définitions et notations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.1 Adjacence, voisinage, degré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.2 Représentation d’un graphe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.2.1 Représentation graphique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.2.2 Représentation algorithmique . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.3 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.1 Lemme des poignées de main . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.2 Isomorphisme de graphes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.3 Sous-graphe et Graphe partiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.3.4 Opérations sur les graphes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3.5 Quelques classes de graphes particulières . . . . . . . . . . . . . . . 13
3 Connectivité, Arbres 25
3.1 Points d’articulations, Isthmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.2 k-connexe, k-arête-connexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.3 Arbres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
3.4 Arbre couvrant d’un graphe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
5 Colorations de graphes 53
5.1 Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
5.1.1 Le théorème des quatre couleurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
5.1.2 Historique du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
5.1.3 Modélisation par les graphes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
5.2 Définitions et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
5.2.1 Coloration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
5.2.2 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
5.3 Quelques résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
TABLE DES MATIÈRES iii
6 Exercices 65
iv TABLE DES MATIÈRES
Introduction
Concepts fondamentaux
1.1 Présentation
1.1.1 Motivation
Depuis longtemps, les mathématiques ont connu des problèmes dont l’énoncé était simple
à présenter, en revanche leur résolution n’était pas évidente et nécessitait de nouvels outils
pour pouvoir les aborder.
La théorie des graphes constitue l’une des principales branches des mathématiques discrètes
2 Concepts fondamentaux
1.1.2 Histoire
L’histoire de la théorie des graphes a commencé par l’étude de certains problèmes, tels
que : Le problème des ponts de Königsberg, résolu par Euler au 1736, la marche du
cavalier sur l’échiquier le célèbre problème de la coloration des cartes géographiques
(connu aussi par le théorème des 4 couleurs).
— 1958 Berge, l’ouvrage ”Théorie des graphes et ses applications” donna naissance à
l’ère moderne de la théorie des graphes.
4 Concepts fondamentaux
1.2 Définitions et notations 5
— Graphe simple est un graphe non orienté, sans boucle et non multiple. En
générale, le mot graphe désigne un graphe simple.
6 Concepts fondamentaux
Un graphe est représenté par un dessin sur un plan où les sommets sont représentés par
des points ou des petits cercles, les arêtes sont représentées par des lignes.
Dans un graphe orienté, les arcs sont représentés à l’aide d’une flèche. la représentation
d’un graphe par un dessin n’est pas unique.
Exemple :
— G1 = (V1 , E1 ) avec V1 = {1, 2, 3, 4, 5} et E1 = {(1, 2), (2, 3), (3, 4), (4, 5), (5, 1)}
— G2 = (V2 , E2 ) avec V2 = {a, b, c, d, e} et E2 = {(a, c), (a, d), (b, d), (b, e), (c, e)}
Figure 1.2 – Graphe simple orienté et multigraphe orienté avec des boucles
En algorithmique, les graphes peuvent êtres considérés comme une structure de données.
C’est pourquoi, il est fondamental de s’intéresser à la manière de les représenter en vue
de leurs manipulations algorithmiques. Plusieurs modes de représentation peuvent être
envisagés selon la nature des traitements que l’on souhaite appliquer au graphe considéré.
que
1, si (i, j) ∈ E (c-à-d (i, j) est un arc) ;
mij =
0, sinon.
5 2
4 3
telle que
1, si l’arc j arrive au sommet i ;
mij = −1, si l’arc j sort du sommet i ;
0, sinon.
Le graphe suivant
5 2
4 3
−1 −1 1 1 0 0 0 0 0
1 0 0 0 1 1 0 0 0
0 −1 0 −1
0 0 1 1 0
0 1 0 0 0 −1 −1 0 1
0 0 0 −1 0 0 0 −1 −1
1.3 Propriétés
Le théorème suivant est considéré comme étant le premier résultat publié en théorie des
graphes. Il a été observé par le mathématicien suisse Leonhard Euler en 1736. Aujour-
d’hui, il est connu sous le nom du lemme des poignées de main (Handshaking Lemma).
1.3 Propriétés 9
Théorème 1.
X
Preuve. Il suffit de remarquer que dans la sommation deg(v) une arête e = (v, u) ∈
v∈V
E est comptée exactement deux fois, une fois dans deg(v) et une fois dans deg(u).
Corollaire 1.
Preuve. Exercice.
Exemples et exercices
1. Existe-t-il un graphe dont les sommets ont pour degré 1,2,2,3,3 ? Même question
avec la suite 1,1,2,3,3.
6. Soit k un entier, k > 2. Un odd-graph Ok est un graphe dont les sommets sont
les parties à k − 1 éléments de l’ensemble {1, 2, · · · , 2k − 1}, deux sommets étant
adjacents lorsque les sous ensembles correspondants sont disjoints.
(a) Déterminer l’ordre de ce graphe, le degré de chaque sommet et le nombre
d’arêtes de ce graphe.
(b) Dessiner O2 et O3 .
10 Concepts fondamentaux
Autrement dit : Deux graphes sont isomorphes si ce sont les mêmes graphes, dessinés
différemment, ou on peut les étiqueter avec les mêmes étiquettes de sorte que chaque
sommet ait exactement les mêmes voisins dans les deux graphes.
4 2
2
4 3 4 3
3
Théorème 2.
Si deux graphes G1 et G2 sont isomorphes, alors ils ont le même ordre, même
taille et les degrés des sommets de G1 sont les mêmes que les degrés des sommets
de G2 .
e
4 6 d f
5
7 8 g h
Exemple :
v4 v4 v v3
5
e4 e3 e4 e3
v v3 v v3 e7
5 5
e7 e5 e2
e5 e2 e5 e2 e6
e6
e1 e1 v1 e1 v2
v1 v2 v1 v2
(a) (b) (c)
Définition 4.
G = (V, V × V \ E)
G1 ∪ G2 = (V1 ∪ V2 , E1 ∪ E2 )
Exemple :
1 1
3 4
5 2 5 2
4 3 6 5 4 3
5 2
4 3 6 5 5
b1 b2 b3 b4 b5 b6
b
c1 c2 c3 c4 c5 c6
c
— Un graphe complet est un graphe où chaque sommet est relié à tous les autres. Un
graphe complet d’ordre n est noté Kn .
— Dans un graphe G = (V, E), un ensemble S ⊂ V est dit stable si deux sommets
distincts de S ne sont jamais adjacents. On note α(G) le cardinal maximum d’un
stable de G (nombre de stabilité).
v1 v1
v8 v2 v1
v 10
v7 v3 v8 v2 v7 v3
v9
v 10
v6 v4
v5 v5
2
4 3
2.1 Chemin
Définition 5.
Une chaı̂ne allant d’un sommet x vers un sommet y est une suite ou une séquence
finie de n sommets (x0 , x1 , ..., xn ) tels que x = x0 , y = xn et pour tout i dans
{0, 1, · · · , n − 1}, xi et xi+1 sont adjacents.
Les sommets x0 et xn sont les extrémités de la chaı̂ne et x1 , ..., xn−1 sont les
sommets internes de la chaı̂ne.
Dans le cas d’un graphe orienté, une chaı̂ne est désignée par un chemin.
Propriété 1.
— Une chaı̂ne est dite simple si une arête est présente au plus une fois.
— Une chaı̂ne est dite élémentaire si elle ne rencontre pas deux fois le même
sommet. Autrement, (x0 , x1 , ..., xn ) est une chaı̂ne élémentaire si xi 6= xj
pour tout i 6= j, avec i, j ∈ {0, 1, · · · , n}.
16 Chemin, Cycle et Connexité
Remarque 2.
Théorème 3.
Si G est un graphe contenant une chaı̂ne allant d’un sommet x vers un sommet
y alors G contient une chaı̂ne élémentaire allant du sommet x vers le sommet y.
Remarque 3.
Dans la suite, on parlera le plus souvent d’un chemin, sans spécifier qu’il est une
chaı̂ne, simple ou élémentaire, la distinction dépendant de la nature du graphe
considéré.
Proposition 1.
Preuve. Dans un chemin chaque sommet est visité au plus une fois. Autrement, dans
un chemin le nombre maximal de sommets visités ne dépasse pas n et le nombres d’arêtes
2.1 Chemin 17
Définition 6.
Exemple :
1 2 3 1 2 3 1 2 3
4 6 4 6 4 6
5 5 5
7 8 7 8 7 8
2.2 Connexité
Définition 7.
Un graphe G = (V, E) est dit connexe (fortement connexe dans le cas orienté)
si pour tout couple de sommets (x, y) de V , il existe un chemin reliant ces deux
sommets.
Remarque 4.
x=y
— La relation : xRy ⇔
il existe un chemin joignant x à y.
est une relation d’équivalence (réflexive, symétrique, transitive). Ses
classes d’équivalence forment une partition de V .
Exemple :
(1) (3)
(1) : graphe connexe (3) : graphe non connexe ayant deux composantes connexes
Remarque 5.
Exercice : Vérifier que la distance dans un graphe est une métrique dans V (G).
Définition 9.
On appelle diamètre d’un graphe G = (V, E), noté D(G), le maximum des
distances entre toutes les paires de sommets de G.
2.4 Cycles
Définition 10.
— Si, dans un graphe, un sommet est à la fois extrémité initiale et finale d’un
chemin, alors ce chemin est appelé cycle. Dans le cas orienté, on dit qu’il
forme un circuit.
— On appelle cycle élémentaire, un cycle qui n’utilise pas deux fois le même
sommet (excepté bien entendu le sommet initial qui coı̈ncide avec le som-
met final).
texte en blanc
Exemple :
1 2 3 1 2 3
4 6 4 6
5 5
7 8 7 8
1 2 3
4 6
5
7 8
1 2 3
7 4
6 5
Proposition 3.
Si G est un Graphe tel que δ(G) > 2 alors G contient un cycle de longueur au
moins δ(G) + 1.
Proposition 4.
Preuve. Si la maille de G est g(G) alors il existe un cycle C dans G de taille g(G).
Supposons que g(G) > 2diam(G) + 2 alors il existe deux sommets x et y dans C tels
que dC (x, y) = diam(G) + 1 c-à-d x et y sont reliés par un chemin P1 de longueur
diam(G) + 1. Comme dG (x, y) 6 diam(G), il existe donc un chemin P2 de longueur
inférieure à diam(G) reliant x et y et dont les sommets internes n’appartiennent pas à
C. Ainsi, P1 ∪ P2 donne un cycle de taille inférieure à 2diam(G) + 1 contradiction.
Un graphe G = (V, E) est biparti si l’ensemble de ses sommets peut être par-
titionné en deux sous-ensembles disjoints X et Y tel que chaque arête de E a
une extrémité dans X et l’autre dans Y .
Exemple :
2.5 Graphe biparti 23
Théorème 4.
Preuve. Soit G un graphe biparti alors V (G) peut être partitionné en deux sous-ensembles
disjoints X et Y tel que (x, y) ∈ E(G) ssi x ∈ X et y ∈ Y ou x ∈ Y et y ∈ X. Soit
C = x1 , x2 , · · · , xk , x1 un cycle de longueur k. Sans perte de généralité, supposons que
x1 ∈ X alors x2 ∈ Y et x3 ∈ X, etc. Autrement, xi ∈ X si i est impair et xi ∈ Y si i est
pair. Comme (xk , x1 ) ∈ E(G) et x1 ∈ X, on a xk ∈ Y . Ainsi k est pair.
Réciproquement, soit G un graphe ne contenant aucun cycle de longueur impaire. Dans
la suite, nous supposons que G est connexe sinon la même démarche est appliquée sur
ses composantes connexes.
Soit v ∈ V (G). Posons X = {v}∪{x ∈ V (G)\d(x, v) est paire } et Y = {x ∈ V (G)\d(x, v) est impaire }.
Il est simple de vérifier que X et Y forment une partition de V (G). Il reste a vérifier
qu’il n’existe pas de sommets adjacent dans X ni dans Y .
Supposons que X contient deux sommets adjacents x et y. Soit P1 = (x, x1 , · · · , xk , v) le
plus court chemin reliant x à v et soit P2 = (y, y1 , · · · , yp , v) le plus court chemin reliant
x à v.
Même preuve pour montrer que Y ne contient pas deux sommets adjacents.
Définition 12.
Un graphe est biparti complet si l’ensemble de ses sommets peut être parti-
tionné en deux sous-ensembles disjoints X et Y tel que chaque sommet de X
est adjacent avec tous les sommets de Y . Si |X| = m et |Y | = n alors ce graphe
est noté Km,n .
Exemple :
Le 1er graphe est un K1,8 appelé étoile. Le 2ème graphe est un K3,3 . Le 3ème graphe
est un K3,5 .
Chapitre 3
Connectivité, Arbres
Texte en blanc
26 Connectivité, Arbres
Texte en blanc
Exemple :
1 1 1 1
5 2 5 2 5 2 5 2 5 2
6 6 6
4 3 4 3 4 3 4 3 4 3
G G-6 G-(2,6) G-{1,6} G-{(1,5),(2,3),(4,3),(2,6)}
Définition 14.
— Graphe non séparable : Un graphe est dit non séparable s’il ne contient
aucun point d’articulation. Exemple : un cycle d’ordre au moins 3.
1 4 8
3 6 7
2 5 9
3.1 Points d’articulations, Isthmes 27
Proposition 6.
— Supposons qu’il existe deux sommets y et z tels que tout chemin reliant y à z passe
par un sommet x. Ainsi, dans G − x il n’y a aucun chemin qui connecte y à z. Par
suite, x est un point d’articulation.
Proposition 7.
Tout graphe connexe non trivial contient au moins deux sommets qui ne sont
pas des points d’articulations.
28 Connectivité, Arbres
Preuve. Soit G un graphe ayant au moins deux sommets. Si |G| = 2 le résultat est
trivial. Soit x et y deux sommets de G tels que dG (x, y) = diam(G). Nous allons montrer
que x et y ne sont pas des points d’articulations de G. Supposons que x est un point
d’articulation de G alors G − x est non connexe. |G| > 3 considérons z un sommet
appartenant à une composante qui ne contient pas y. Ainsi, tout chemin reliant y à z
dans G passe par x. Par suite, dG (y, z) > dG (x, y) = diam(G) contradiction. De même
pour le sommet y.
Dans cette section, nous allons présenter quelques paramètres qui permettent d’évaluer
la connexité d’un graphe.
Définition 15.
Remarque 6.
Définition 16.
Remarque 7.
Théorème 5.
λ(Kn ) = n − 1.
Preuve. — Si n = 1, on a λ(K1 ) = 0.
— Prenons n > 2. Si on supprime toutes les arêtes incidentes d’un sommet alors Kn
devient non connexe. Ainsi λ(Kn ) 6 n − 1.
Soit X le séparateur de Kn tel que λ(Kn ) = |X| et Kn − X est non connexe.
Posons Kn − X = G1 ∪ G2 où G1 et G2 sont deux composantes de Kn − X tels que
|G1 | = k > 1 et |G2 | = n−k > 1. Rappelons que dans Kn tous les sommets de G1 et
de G2 sont deux à deux adjacents, il y a donc k(n−k) arêtes qui lient, dans Kn , les
sommets de G1 et les sommets de G2 autrement |X| = k(n − k). Par ailleurs, on a
(k−1)(n−k−1) = k(n−k)−(n−1) > 0 ceci donne λ(Kn ) = |X| = k(n−k) > n−1.
En conséquence, λ(Kn ) = n − 1.
Pour un graphe G donné, le théorème de Whitney (1932) propose une relation entre les
trois paramètres κ(G), λ(G) et δ(G)
Théorème 6.
— Dans la suite considérons G comme étant un graphe connexe non complet. G est
non complet alors δ(G) 6 n−2. Soit x un sommet tel que d(x) = δ(G). Remarquons
que si on supprime toutes les arêtes incidentes de x, G devient non connexe. Ainsi,
λ(G) 6 δ(G) 6 n − 2.
Soit X le séparateur (arêtes) de G tel que |X| = λ(G) 6 n − 2 et G − X est non
3.2 k-connexe, k-arête-connexe 31
Remarque 8.
Théorème 7.
Théorème de Menger
Définition 17.
Deux chemins sont indépendants s’ils n’ont aucun sommet en commun à part
leurs extrémités.
3.3 Arbres 33
Théorème 8.
Preuve. Admis.
Corollaire 2.
Preuve. Admis.
Remarque 9.
3.3 Arbres
Théorème 9.
Preuve. Si e est un isthme dans G alors G − e est non connexe. Il existe donc deux
sommets x et y qui ne sont pas connectés dans G − x mais connectés dans G. Ainsi,
34 Connectivité, Arbres
Remarque 10.
D’après ce théorème, il est possible d’avoir un graphe connexe dont toutes les
arêtes sont des isthmes. Cette propriété est vérifiée par une classe de graphe la
plus étudié et la plus connue dans la théorie des graphe qui sont les arbres. A
noter également que les arbres sont des graphes très populaires et très utilisés
en combinatoire, en algorithmiques et en informatique.
Définition 18.
— Une forêt est un graphe dont chaque composante connexe est un arbre.
Autrement dit, c’est un graphe sans cycle.
Exemples particuliers :
— Chemins,
— Étoiles,
— Chenilles.
Théorème 10.
Preuve. Si G est un arbre alors G est connexe et tout couple de sommets est connecté
par au moins un chemin. Par ailleurs, supposons qu’il existe un couple de sommets
(x, y) connecté par deux chemins différents, dans se cas G contient un cycle, ce qui est
impossible. Réciproquement, si G est un graphe dans lequel tout couple de sommets est
connecté par un chemin et un seul. Alors, d’une part, G est connexe et d’autre part, G
ne peut pas contenir un cycle, autrement il y aura au moins deux sommets connectés par
deux chemins.
Corollaire 3.
Un arbre d’ordre n > 2 admet au moins deux sommets pendants (ou feuilles).
Dans un arbre, en appelant sommets pendant ou feuille un sommet qui n’est
adjacent qu’à un seul sommet.
36 Connectivité, Arbres
Preuve. Le précédent théorème permet de remarquer que tous les sommets d’un arbre
de degré au moins deux sont des points d’articulations. Toutefois, on sait qu’un graphe
connexe non trivial contient au moins deux sommets qui ne sont pas des points d’articu-
lations. D’où le corollaire.
Théorème 11.
Preuve. Soit G un arbre d’ordre n et de taille m. G est donc un graphe connexe sans
cycle. Ainsi, d’une part, G est connexe implique que m > n − 1 (Voir proposition dans
chapitre 2) et d’autre part, G est acyclique (sans cycle) implique m 6 n − 1 (Voir TD2
exercice 7). D’où le résultat.
Corollaire 4.
Proposition 8.
∆(G) ∆(G)
X X X
Preuve. deg(v) = ini = 2m = 2(n − 1) = 2 ni − 2. Ceci donne n1 = 2 +
v∈V i=1 i=1
∆(G)
P
(i − 2)ni .
i=2
Remarque 11.
Pour que la réciproque du précédent théorème soit vraie, il faut ajouter plus d’hypothèses.
Ainsi,
Théorème 12.
Preuve. Il reste à montrer que G est connexe. Supposons le contraire. Soient G1 , G2 ,...,
Gk k > 1 composantes connexes de G où chaque composante Gi est d’ordre ni et de
taille mi . Par ailleurs, chaque composante Gi est un arbre c-à-d G est une forêt de k
composantes. Par suite, m = n − k = n − 1. D’où, k = 1 c-à-d G est connexe.
Théorème 13.
— G connexe et m = n − 1,
Théorème 14.
Graphes Eulériens et
Hamiltoniens
Remarque 12.
Dans la définition suivante, un chemin désigne une chaı̂ne allant d’un sommet
vers un autre.
40 Graphes Eulériens et Hamiltoniens
Définition 20.
— Un chemin est dit Eulérien si il emprunte une fois et une fois seulement
chaque arête de G.
— Un chemin (ou cycle) Eulérien peut bien passer plus d’une fois par un
même sommet.
Exemple :
2 5 6 2
3 5
1 4 4 3
Exercice :
Est-il possible de réaliser ce dessiner sans lever la craie ou le crayon ? Formuler autrement
la question.
4.1 Graphes Eulériens 41
4.1.1 Propriété
Théorème 15.
Un graphe connexe est Eulérien si et seulement si tous ses sommets ont un degré
pair.
— Réciproquement, soit G un graphe connexe dont les sommets sont tous de degré
pair. Soit P = (x0 , x1 , · · · , xp ) la plus longue chaı̂ne (non élémentaire c-à-d on peut
passer plusieurs fois par le même sommet) dans G où chaque arête est empruntée
une et une seule fois. Puisque tous les sommets de G sont supposés de degré pair,
xp doit avoir x0 comme voisin autrement le chemin P ∪ (xp , xi ) avec i 6= 0 est plus
long que P contradiction. Ainsi, C = (x0 , x1 , · · · , xp , x0 ) est un cycle dans G. Si
C n’est pas un cycle Eulérien dans G et comme G est connexe alors il existe dans
G une arête e = (xi , y), avec y 6= xi pour tout 0 6 i 6 p, non empruntée par C
mais incident d’un sommet de C. On aura donc un chemin (xi+1 , xi+2 , · · · , xi , y)
plus long que le chemin P contradiction.
Exemple et Exercice :
Corollaire 6.
— Soient x et y les seuls sommets de degré impair dans G. Soit H un graphe obtenu
en ajoutant à G un sommet z et les deux arêtes (x, z) et (y, z). Il est clair que H est
un graphe connexe dont tous les sommets sont de degré pair. D’après le théorème
précédent, H est un graphe Eulérien possédant un cycle C passant par toutes les
arêtes de H une et une seule fois. Ainsi, C − {(x, z), (z, y)} est un chemin Eulérien.
Exemple et Exercice :
4.1.2 Application
Modélisation
La figure des 7 ponts suivante
A
D
Réponse
Puisque le graphe obtenu n’est pas eulérien, la réponse au problème des 7 ponts est non.
Algorithme de Fleury est présenté sous la forme du théorème suivant et fourni une
méthode qui permet de construire un cycle Eulérien dans un graphe Eulérien.
44 Graphes Eulériens et Hamiltoniens
Théorème 16.
— Les arêtes prioritaires sont les arêtes qui ne sont pas des isthmes.
Preuve. Admis
6 2 6 2
5
5 3
4 4 3
1. Supposons que le réseau des bus à Safi est organisé de la manière suivante :
2. On considère le plan d’un musée de cinq salles S1, S2, S3, S4 et S5. L’extérieur
du musée est désigné par E. La communication entre les salles et avec l’extérieur
se fait par l’intermédiaire des portes. Est-il possible pour une personne de visiter
l’ensemble des salles en traversant toutes les portes une et une seule fois ? Noter
que le visiteur peut se retrouver à l’intérieur ou à l’extérieur du musée.
S1 S2
S5 S4 S3
Définition 21.
— Un chemin est dit Hamiltonien si il emprunte une fois et une fois seulement
chaque sommet de G.
Remarque 13.
Exemple :
1 2 3 4 5 6 1
7 2
8
9 3
6
10
13 12 11 10 9 8
5 4
— Le 1er graphe est Eulérien mais il n’est pas Hamiltonien. Le second est un graphe
Hamiltonien mais il n’est pas Eulérien.
4.2 Graphes Hamiltoniens 47
— Voyage fermé autour du monde (Hamilton 19 ème siècle) : Supposons que sur la
terre, représentée par dodécaèdre régulier (polyèdre à 12 faces pentagonales et à
20 sommets), il y a 20 villes représentées par les sommets du dodécaèdre. On se
propose de passer une fois et une seule par chacune de ces villes et de revenir à
son point de départ, en utilisant seulement les arêtes du dodécaèdre. Ce problème
revient à chercher un cycle Hamiltonien pour le graphe représentant le dodécaèdre.
complet Kn construit sur l’ensemble des sommets (villes). Les arêtes étant munies
des distances dij .
Si G = (V, E) est un graphe Hamiltonien alors pour tout ensemble non vide
S ⊆ V on a
c(G − S) 6 |S|
Preuve. Soit S ⊆ V et S 6= ∅.
Remarque 14.
Ce théorème peut être utilisé pour vérifier que certains graphes ne sont pas
Hamiltoniens.
texte
texte
4.2 Graphes Hamiltoniens 49
texte
Exercice : Les graphes suivants sont-il Hamiltoniens ?
Proposition 9.
Preuve. Le graphe de Petersen G = (V, E) n’est pas Hamiltonien portant pour tout
ensemble non vide S ⊆ V on a c(G − S) 6 |S| (à vérifier en exercice). En effet, nous
allons montrer que G n’est pas Hamiltonien. Si on suppose que G est Hamiltonien alors
G contient un cycle Hamiltonien C = (x1 , · · · , x10 , x1 ). Comme G est un graphe cubique,
x1 doit être voisin avec un et un seul sommet parmi (x2 , · · · , x9 ) mais rappelons que la
maille du graphe de Petersen est 5. Donc x1 doit être voisin avec un et un seul sommet
parmi (x5 , x6 , x7 ) sinon on aura des cycles de taille inférieure à 5. Pour les mêmes
raisons x10 doit être voisin avec un et un seul sommet parmi (x4 , x5 , x6 ).
— Si x1 est voisin avec x5 alors on a soit (x1 , x5 , x4 , x10 , x1 ), soit (x1 , x5 , x6 , x10 , x1 )
des cycles de taille 4 ou soit (x1 , x5 , x10 , x1 ) un cycle de taille 3 dans G. Impossible.
— Si x1 est voisin avec x6 alors x10 doit être voisin qu’avec x4 sinon on aura des
cycles de taille 3 ou de taille 4 notamment (x1 , x6 , x10 , x1 ) ou (x1 , x6 , x10 , x5 , x1 ).
Pour les mêmes raisons, pour ne pas avoir des cycles de taille 3 ou 4, x2 doit être
voisin avec x8 . Finalement, on remarque que x3 est de degré 2 dans C mais il ne
pas être voisin avec aucun sommet de G, sinon on aura des cycles de taille 3 ou 4.
Impossible.
— x1 ne peut pas être voisin avec x7 car il suffit d’utiliser les mêmes arguments que
50 Graphes Eulériens et Hamiltoniens
Le théorème de Dirac (1952) suivant permet de donner une condition suffisante pour
qu’un graphe soit hamiltonien.
Théorème 18.
n
Si G est un graphe d’ordre n > 3 tel que δ(G) > , alors G est un graphe
2
Hamiltonien.
Preuve. Si G = (V, E) est non connexe alors G possède au moins deux composantes
n n
connexes G1 et G2 . Supposons que |G1 | 6 |G2 | on a donc |G1 | 6 et 6 ∆(G1 ) 6
2 2
n
− 1 absurde. Par conséquent, G est connexe. Puisque G est connexe, considérons
2
P = (x0 , · · · , xk ) le plus long chemin dans G. Ainsi, si x est un voisin de x0 alors
x ∈ {x1 , · · · , xk }. De même si y est un voisin de xk alors y ∈ {x0 , · · · , xk−1 }. L’idée de
la preuve est de trouver un cycle passant par tous les sommets de G une et une seule
fois. Pour ceci, si on a un indice i tel que (x0 , xi+1 ) ∈ E et (xi , xk ) ∈ E alors on peut
avoir un cycle C = (x0 , x1 , · · · , xi , xk , xk−1 , · · · , xi+1 , x0 ).
x0 x1 x2 xi xi+1 xk-1 xk
4.2 Graphes Hamiltoniens 51
Le théorème d’Ore (1960) c’est comme une condition suffisante plus générale que le
théorème de Dirac pour avoir un graphe hamiltonien.
Théorème 19.
Preuve. — Si (x, y) ∈ E il n’y a rien à montrer. Ainsi, dans la suite on suppose que
(x, y) ∈
/ E.
(x, y). L’idée de la preuve est similaire à celle du théorème de Dirac. En effet,
pour montrer que G est hamiltonien, il suffit de montrer qu’il existe un indice i tel
que (x, xi+1 ) ∈ E et (xi , y) ∈ E. Supposons que pour tout i ∈ {2, · · · , n − 2} on
a (x, xi+1 ) ∈ E et (xi , y) ∈
/ E et pour tout i ∈ {2, · · · , n − 2} on a (xi , y) ∈ E et
(x, xi+1 ) ∈
/ E. Soit I = {i ∈ {2, · · · , n − 2}|(x, xi+1 ) ∈ E} et J = {i ∈ {2, · · · , n −
2}|(xi , y) ∈ E}. Remarquons que I 6= ∅, en effet si x2 est le seul voisin de x alors
y possède n − 1 voisin parmi {x2 , · · · , xn−1 } (car d(x) + d(y) > n). Impossible. De
même pour y. Si i ∈ I ∩ J alors (x, xi+1 ) ∈ E et (xi , y) ∈ E ceci contredit notre
hypothèse. D’où I ∩ J = ∅. Ainsi, |I ∪ J| = |I| + |J| > n (car d(x) + d(y) > n).
Par ailleurs, I ∪ J ⊆ {2, · · · , n − 2} c-à-d |I ∪ J| < n absurde. Par conséquent,
C 0 = (xi , y, xn−1 , · · · , xi+1 , x, x2 , · · · , xi ) est un cycle Hamiltonien dans G. D’où le
résultat.
x x2 xi xi+1 xn-1 y
Corollaire 8.
Preuve. L’idée de la preuve consiste à ajouter des arêtes entre les sommets non adja-
cents de G de sorte à obtenir un graphe complet qui est Hamiltonien. Signaler que malgré
l’ajout des arêtes on aura toujours d(x) + d(y) > n pour tout couple de sommets x et y.
Ainsi, l’application du théorème d’Ore, le graphe G est Hamiltonien.
Chapitre 5
Colorations de graphes
5.1 Présentation
Le théorème des quatre couleurs est l’un des résultats les plus célèbres de mathématiques
discrètes et l’un des plus simples à poser. Il a contribué amplement au développement de
la théorie des graphes, il est resté une conjecture pendant plus d’un siècle (1852-1976).
Théorème 20.
Peut-on colorer toute carte géographique avec quatre couleurs de sorte que deux
régions voisines soient de couleurs différentes ?
Exemple :
— 1880, une seconde preuve proposée par Tait qui sera de même réfutée par Petersen
en 1891.
— 1913, Birkhoff, démontre la conjecture pour toutes les cartes comportant moins de
26 régions à colorer.
— Carte → Graphe
— Région → Sommets
Remarque 15.
5.2.1 Coloration
Définition 22.
Colorer un graphe, c’est colorer les sommets (ou arêtes) de ce graphe de telle
façon que deux sommets (arêtes) adjacent(e)s aient des couleurs différentes.
Cette coloration est dite coloration propre ou aussi coloration simple. Formelle-
ment,
on définit une coloration d’un graphe G = (V, E) par une fonction : f : X →
{1, 2, ..., m} telle que pour tout (x, y) ∈ X 2 , si x 6= y et x et y sont adjacents
alors f (x) 6= f (y). Notons que :
Si le nombre de couleurs utilisées par f est au plus k, on dit que f est une
k-coloration de G. Une coloration est dite optimale si elle utilise un nombre
minimum de couleurs. Le nombre chromatique du graphe G est le plus petit
nombre de couleurs par une coloration de sommets de G. On le désigne par
χ(G).
L’indice chromatique de G, noté q(G) ou χ0 (G), est le plus petit nombre possible
de couleurs utilisées par une coloration d’arêtes de G.
5.2.2 Propriétés
son graphe dual G∗ . Notons que le graphe dual G∗ d’un graphe G est un graphe
dont les sommets sont les arêtes de G et deux sommets sont reliés par une arête
dans G∗ si les arêtes correspondantes dans G sont adjacentes.
5 2
4 3
Dans la suite, G désigne un graphe d’ordre n et de taille m et les résultats présentés sont
tous admis.
Proposition 10.
1 6 χ(G) 6 n
Théorème 21.
χ(H) 6 χ(G)
Preuve. Si G admet une coloration minimale avec χ(G) alors cette coloration est valide
pour le sous graphe H par conséquent χ(H) 6 χ(G).
58 Colorations de graphes
Corollaire 9.
ω(G) 6 χ(G)
Proposition 11.
Si G = G1 ∪ G2 ∪ · · · ∪ Gk alors
χ(G) = max{χ(Gi )| 1 6 i 6 k}
Proposition 12.
Preuve. Si G est complet alors chaque sommet doit avoir sa propre couleur, c-à-d
χ(G) = n. Réciproquement si χ(G) = n alors G admet une coloration minimale où
chaque sommet a sa propre couleur. Si G n’est pas complet alors il existe au moins deux
sommets x, y de G non adjacents par conséquent on peut avoir une coloration qui permet
d’attribuer une seule couleur à x et y et le reste des sommets peuvent avoir des couleurs
différente. Ainsi, cette coloration est valide et nécessite n − 1 couleurs, contradiction.
Proposition 13.
Preuve. Si G est biparti alors V (G) = V1 ∪V2 où V1 et V2 est une partition de V (G) et où
il n’y a pas d’adjacence entre les sommets de chaque partition. Ainsi, il suffit d’attribuer
5.3 Quelques résultats 59
Proposition 14.
χ(G) > 3
Preuve. Si n est pair alors Cn est un graphe biparti par conséquent χ(Cn ) = 2. Si n est
impair alors Cn n’est pas biparti (un graphe biparti ne contient aucun cycle impair) d’où
χ(Cn ) > 2 et comme Cn admet une coloration avec 3 couleurs (les sommets de x1 · · · xn−1
sont colorés par la couleur 1 pour les indices impair et la couleur 2 pour les indices pair
et le sommets xn est coloré par la couleur 3).
Si G contient un cycle impair alors χ(G) > 3, il suffit d’appliquer le théorème 21.
Théorème 22.
n
6 χ(G) 6 n − α(G) + 1
α(G)
où α(G) désigne le nombre de stabilité de G c-à-d la taille maximale des stables
de G.
totale de couleurs utilisées pour colorer tous les sommets de G est 1 + n − α(G) par
conséquent χ(G) 6 n − α(G) + 1.
D’autre part, une coloration minimale de sommets de G utilise χ(G) couleurs et permet
de partitionner G en χ(G) stables Si associés chacun à une couleur i. Comme |Si | 6 α(G)
n
pour tout 1 6 i 6 χ(G), on aura n 6 χ(G)α(G), par suit 6 χ(G).
α(G)
Théorème 23.
r
1 1
χ(G) 6 + 2m +
2 4
Théorème 24.
χ(G) 6 k + 1
Preuve. Exercice
χ(G) 6 ∆(G) + 1
χ(G) 6 ∆(G)
5.4 Coloration de graphe planaire 61
Preuve. Exercice
Un graphe planaire est un graphe représenté dans le plan sans qu’aucune arête
n’en coupe une autre. Les régions connexes en lesquelles le plan se trouve partagé
par ce graphe s’appellent les faces. Chaque face est délimitée par un cycle du
graphe, qui a 3, 4, ... arêtes.
Formule d’Euler
Théorème 26.
— Si G n’est pas un arbre, alors G contient au moins une arête e qui n’est pas un
isthme c-à-d e sépare deux faces. Ainsi, G − e est le graphe obtenu à partir de G
en supprimant e et en fusionnant les deux faces séparée par e en une seule face.
Notons que G − e est un graphe d’ordre n, de taille m − 1 et de face f − 1. Par
hypothèse de récurrence, on a n − (m − 1) + (f − 1) = 2 c-à-d n − m + f = 2.
62 Colorations de graphes
Théorème 27.
Proposition 15.
Preuve. Soit G un graphe planaire d’ordre n > 6 et de taille m. Si δ(G) > 6 alors
P
2m = d(x) > 6n c-à-d m > 3n. Contradiction avec le théorème 27.
x∈V (G)
Théorème (Heawood)
Théorème 28.
Preuve. Admis.
Preuve. Admis.
64 Colorations de graphes
Chapitre 6
Exercices
1. Existent-t-ils des graphes dont les sommets ont pour degré les séquences suivantes ?
Si la réponse est oui, dessiner le graphe correspondant. (a) 1,2,2,3,4,7 (b) 1,2,3,4,4
(c) 2,3,4,8,3 (d) 0,3,3,3,3,3,3,3,3 (e) 1,1,3,3,4,5,6,7 (f) 1,1,3,4,5,6 (g) 3,3,4,4,6,6,6,8
2. Donner la taille d’un graphe d’ordre 6 ayant 4 sommets de degré 2 et deux sommets
de degré 4. Dessiner ce graphe.
3. Soit G un graphe d’ordre 10, de taille 11 et dont les sommets sont de degré 2 ou 3.
Donner le nombre de sommets de degré 2 et de degré 3. Dessiner le graphe G.
8. Montrer que dans un réseau social, il y a toujours deux individus ayant le même
nombre de contacts présents.
(a) Un hypercube de dimension n noté Hn (appelé aussi n-cube) est un graphe
dont les sommets sont des ensembles de n-uplets de {0, 1}. Deux sommets sont
adjacents si et seulement si les n-uplets correspondants diffèrent en exactement
une coordonnée.
66 Exercices
i. Dessiner H1 , H2 , H3 , H4 .
9. Soit n, r deux entiers tels que 2r 6 n. Un graphe de Johnson J(n, r) est un graphe
dont les sommets sont les parties à r éléments d’un ensemble à n éléments, deux
sommets étant adjacents lorsque les sous ensembles correspondants ont exactement
r − 1 éléments communs.
(e) Montrer que J(n, r) est un graphe régulier. Déduire la taille de J(n, r).
10. Un graphe G = (Z/nZ, E) est dit circulant d’ordre n et de partie S ⊂ Z/nZ où
0∈
/ S et x ∈ S implique −x ∈ S et (x, y) ∈ E si et seulement si x − y ∈ S.
13. Montrer que deux graphes G et H sont isomorphes si et seulement si leur complémentaire
G et H sont aussi isomorphes. Donner un exemple.
17. Les graphes suivants sont t-ils des sous graphes, des graphes partiels ou des graphes
induits du graphe de Petersen ?
18. Montrer que si x et y sont les seuls sommets de degré impair dans un graph G alors
x et y sont connecté dans G.
19. Montrer que si P1 et P2 sont deux chemins de longueur maximale dans un graphe
connexe, alors P1 et P2 ont un sommet en commun.
20. Soient G et H deux graphes isomorphes. Montrer que G est connexe si et seulement
si H est connexe.
21. Soit G un graphe d’ordre n. Montrer que si pour tout couple de sommets (x, y)
non adjacents et deg(x) + deg(y) > n − 1 alors G est connexe et diam(G) 6 2.
22. Montrer que si G est un graphe d’ordre n > 5 et contenant trois sommets distincts
x, y, z tels que dG (x, y) = dG (x, z) = n − 2 alors G est connexe.
23. Montrer que si G est un graphe non connexe, alors son graphe complémentaire G
est connexe et diam(G) 6 2.
68 Exercices
25. Montrer qu’un graphe G reste connexe après avoir supprimé une arête e de G si et
seulement si e est une arête d’un cycle dans G.
26. Est ce que si tous les sommets d’un graphe connexe G sont de degré 2 alors G est
un cycle ? Justifier votre réponse.
27. Montrer que si G est un graphe k-régulier (k > 2) et dont g(G) = 4 alors l’ordre
de |G| > 2k. Quels sont les graphe de ce type qui sont d’ordre 2K.
28. Montrer qu’un graphe G = (V, E) n’est pas connexe si et seulement si V peut être
partitionné en deux sous-ensembles V1 et V2 tels que il n’existe aucune arête dans
E dont l’un des deux extrémités dans V1 et l’autre dans V2 .
29. Soit G un graphe d’ordre n pair. Si G possède deux composantes connexes qui sont
n(n − 2)
deux sous graphes complets. Montrer que G possède au minimum arêtes.
4
30. Soit G = (V, E) un graphe simple non orienté. On appelle excentricité d’un sommet
x de G la quantité e(x) = max{dG (x, u) : u ∈ V }. rad(G) = min{e(x) : x ∈ V }
désigne le rayon du graphe G. On appelle centre du G, un sommet d’excentricité
minimale et si e(x) = diam(G) alors le sommet x est appelé sommet périphérique
de G.
(a) Donner le rayon des graphes suivants : Pn , Cn , P2 P2 P2 , Pn Pm , Pn Cm
et Cn Cm . Où n, m > 3.
(c) Existe t-il un graphe G non complet tel que rad(G) = diam(G) ?
(d) Donner les sommets centres et les sommets périphériques du graphe P3 P6 .
(e) Pour n > 4, donner l’exemple d’un graphe d’ordre n non complet où tous ses
sommets sont des sommets centres et des sommets périphériques.
— Graphes circulants ;
— Hypercube de dimension n ;
33. Soient G et H deux graphes isomorphes. Montrer que G est biparti si et seulement
si H est biparti.
34. Soit G un graphe connexe biparti. Montrer que G est biparti complet si et seulement
si G ne contient aucun sous graphe induit isomorphe à P4 .
35. Le graphe biparti complet K4,4 contient-il un sous graphe isomorphe au graphe
K4 ?
36. Existe-t-il un graphe G biparti tel que δ(G) + ∆(G) > |G| ?
— |V1 | = |V2 | ;
— k 6 |G|/2.
(e) Décrire les graphes simples bipartis G pour lesquels il y a égalité en (d).
|H|
39. Monter que G est biparti si et seulement si α(H) > , où α(H) est le nombre
2
de stabilité d’un sous-graphe H de G.