Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

MecaFluB M1 TD Vfinale

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 19

Université Paul Sabatier Année 2022/2023

M1 Mécanique et énergétique Mécanique des Fluides B

Exercices de Travaux Dirigés

Équipe pédagogique :
D. Fabre, E. Libert,
F. Moulin, T. Schuller
TABLE DES MATIÈRES 1

Table des matières


1 Couches limites : résolution exacte de l”équation de Prandtl 2
1.1 Équations sans dimension de la couche limite . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Couche limite au voisinage d’un point d’arrêt . . . . . . . . . . . . . 2
1.3 Écoulement dans un convergent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

2 Ecoulements cisaillés libres 6


2.1 Expansion d’un jet plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.2 Sillage lointain d’un obstacle profilé . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

3 Résolution par méthode intégrale et solutions approchées 9


3.1 Plaque plane : résolution par méthode intégrale . . . . . . . . . . . . 9
3.2 Expansion d’un jet plan par méthode intégrale . . . . . . . . . . . . 10
3.3 Décollement de la couche limite sur un cylindre . . . . . . . . . . . . 12
3.4 Décollement de couche limite dans un diffuseur . . . . . . . . . . . . 17
1 COUCHES LIMITES : RÉSOLUTION EXACTE DE L”ÉQUATION DE PRANDTL2

1 Couches limites : résolution exacte de l”équation de


Prandtl

1.1 Équations sans dimension de la couche limite


1. Écrire les équations de Navier-Stokes bidimensionnelles, stationnaires, en
termes des grandeurs sans dimension
x y u v p
x0 = , y0 = , u0 = , v0 = , p0 = ,
L Re−1/2 L U0 Re−1/2 U0 ρU02

où le nombre de Reynolds est défini par Re = U0 L/ν. On notera les échelles


différentes dans les directions longitudinales et transversales, x et y.
2. En prenant la limite Re → ∞, pour u0 , ∂u0 /∂x0 , etc. fixés, montrer que l’écou-
lement satisfait les équations de la couche limite suivantes, sans dimension et
sans paramètre

∂u0 0 ∂u
0 ∂p0 ∂ 2 u0
u0 + v = −+ ,
∂x0 ∂y 0 ∂x0 ∂y 0 2
∂p0
0 = − 0,
∂y
∂u0 ∂v 0
+ = 0.
∂x0 ∂y 0

1.2 Couche limite au voisinage d’un point d’arrêt

On cherche à déterminer la couche limite au voisinage du point d’arrêt amont sur


un obstacle cylindrique placé dans un écoulement à grand nombre de Reynolds (K.
Hiemenz 1911, Schlichting 1979 §V.9). Confondant l’obstacle avec son plan tangent
au point d’arrêt, la fonction de courant de l’écoulement potentiel plan, à l’extérieur
de la couche limite, est
ψ = αxy, α > 0.
où x est la coordonnée le long de l’obstacle et y la direction normale, mesurés à
partir du point d’arrêt (figure 1).

Figure 1 – Écoulement au voisinage du point d’arrêt amont d’un obstacle.


1 COUCHES LIMITES : RÉSOLUTION EXACTE DE L”ÉQUATION DE PRANDTL3

1. Déterminer les champs de vitesse et de pression, U , V et P , à l’extérieur de


la couche limite (on notera P0 la pression au point d’arrêt). Dessiner l’allure
des lignes de courant.
2. On cherche l’écoulement dans la couche limite sous la forme
y
u(x, y) = U0 (x)f (η), η=
g(x)
où U0 = U (x, 0) est l’écoulement juste à l’extérieur de la couche limite, et
g(x) une échelle d’épaisseur de la couche limite, à déterminer. En s’inspirant
de la démarche suivie pour une plaque plane, montrer que la fonction de
courant est de la forme
Z η
ψ = U0 (x)g(x)F (η), F (η) = f (η)dη.
0

3. En déduire que la vitesse transversale est de la forme


v = −α(g(x) + xg 0 (x))F (η) + αxηg 0 (x)F 0 (η).

4. Montrer que l’équation de Prandtl se met sous la forme


ν
g 2 (F 02 − F F 00 ) − xgg 0 F F 00 = g 2 + F 000 .
α

p que la fonction g(x) doit être une constante, qu’on peut choisir
5. En déduire
égale à ν/α, et que l’équation satisfaite par F (η) est finalement
F 000 + F F 00 − F 02 + 1 = 0.
Que signifie que g(x) soit une constante, en termes d’épaisseur de la couche
limite ? Comment interpréter physiquement ce résultat ?
6. Montrer que les conditions aux limites associées à l’équation ci-dessus sont
F 0 (0) = 0,
F (0) = 0,
lim F (η) = 1.
η→∞

7. La résolution numérique de l’équation ci-dessus permet d’obtenir le profil


montré sur la figure 2. En déduire la variation du cisaillement le long de
l’obstacle. En quoi ce résultat diffère-t-il de celui obtenu pour l’écoulement
uniforme au-dessus d’une plaque plane ?

1.3 Écoulement dans un convergent

On considère l’écoulement entre deux parois planes définies par y = 0 et y =


x tan α (figure 3), convergeant vers une fente étroite en x = 0 où le fluide est aspiré.
À grand nombre de Reynolds, l’écoulement est constitué d’un noyau potentiel et
d’une couche limite au voisinage des parois, le noyau potentiel correspondant à une
vitesse radiale
Q
ur = − , (1)
r
où Q est le débit de fluide aspiré par unité de longueur de la fente.
1 COUCHES LIMITES : RÉSOLUTION EXACTE DE L”ÉQUATION DE PRANDTL4

1.2
m=1, F’’(0) =1.23
1
0.8
u/U = F’( )

0.6
0.4
0.2 m=0, F’’(0) =0.333

0
0 2 4 6

Figure 2 – Profils de vitesse dans une couche limite de Falkner-Skan pour m = 0


(plaque plane), m = 1 (point d’arrêt) (résolution numérique par Matlab).

1. Montrer que le noyau potentiel est bien donné par l’équation (1).
2. Déterminer le champ de pression correspondant.
3. On analyse maintenant l’écoulement dans la couche limite au voisinage de
la paroi définie par y = 0, l’écoulement extérieur étant alors U (x) = −Q/x.
Montrer que l’équation de Prandtl gouvernant l’écoulement dans la couche
limite est
∂u ∂u Q2 ∂2u
u +v = − 3 +ν 2. (2)
∂x ∂y x ∂y
4. On recherche une solution auto-similaire à l’équation ci-dessus, sous la forme
y
u(η) = U (x)f (η), avec η = . (3)
g(x)
Que représente g(x) ? Quelle condition doit satisfaire la fonction f (η) pour
y → ∞?
5. Exprimer le terme visqueux de l’équation (2) en fonction des dérivées de f .
En déduire que la seule forme admissible pour g(x), qui permette de ramener
l’équation de Prandtl à une équation différentielle pour f (η), est g(x) = ax
où a est une constante.
6. Déterminer la fonction de courant ψ(η) (sous la forme d’une primitive de f ,
et en imposant ψ = 0 sur la ligne de courant que constitue la paroi) ; en
déduire la vitesse transversale v(x, η).
1 COUCHES LIMITES : RÉSOLUTION EXACTE DE L”ÉQUATION DE PRANDTL5

Figure 3 – Écoulement dans un convergent à grand nombre de Reynolds.

7. Calculer le terme inertiel de l’équation de Prandtl en fonction de f et de ses


dérivées.
8. Montrer qu’un choix approprié de la constante a permet de ramener l’équa-
tion de Prandtl à l’équation différentielle sans paramètre

f 2 = 1 + f 00 . (4)

9. Quelles conditions aux limites doit-on associer à l’équation ci-dessus ?


10. La solution de l’équation (4) satisfaisant la condition à l’infini s’écrit
 √ 
f (η) = −2 + 3 tanh2 η/ 2 + C . (5)

Déterminer les valeurs possibles pour la constante d’intégration C. Quelle est


la valeur de C qui correspond au profil de vitesse de la figure 3 ?
11. Déterminer l’épaisseur de la couche limite. Comment varie cette épaisseur
vers l’aval de l’écoulement ? Comparer avec la couche limite d’un écoulement
uniforme sur une plaque plane.
12. Déterminer la contrainte de cisaillement à la paroi. Comment varie cette
contrainte vers l’aval de l’écoulement ? Comparer avec la couche limite d’un
écoulement uniforme sur une plaque plane.
13. Que peut-on conclure de l’étude ci-dessus, quant à un éventuel décollement
de la couche limite ?
2 ECOULEMENTS CISAILLÉS LIBRES 6

2 Ecoulements cisaillés libres

2.1 Expansion d’un jet plan

Un jet plan, issu d’une fente étroite dans une paroi plane, est envoyé dans un
grand réservoir rempli d’un fluide au repos (figure 2.1). Le fluide dans le réservoir
est identique à celui du jet. Si la fente est étroite, les gradients transverses de vitesse
sont bien plus élevés que les gradients longitudinaux, et l’équation de Prandtl
∂u ∂u ∂2u
u +v =ν 2 (6)
∂x ∂y ∂y
est une bonne approximation de la conservation de la quantité de mouvement. Les
conditions aux limites sont que la vitesse (et ses gradients) tendent vers zéro loin du
jet (y → ±∞), et que ∂u/∂y = 0 sur l’axe y = 0 (condition de symétrie du jet par
rapport à l’axe x).

Figure 4 – Expansion d’un jet plan.

1. Justifier l’absence du gradient de pression dans l’équation de Prandtl.


2. Par intégration suivant y de −∞ à +∞ de l’équation de Prandtl, montrer
que Z +∞
M= ρu2 dy (7)
−∞
est une constante. Interpréter physiquement ce résultat.
3. Le résultat ci-dessus peut être obtenu par un bilan intégral de quantité de
mouvement sur un volume de contrôle bien choisi. Comment ?
4. On recherche une solution auto-similaire pour la fonction de courant

ψ(x, y) = F (x)f (η), η = y/g(x).


2 ECOULEMENTS CISAILLÉS LIBRES 7

Une des constantes multiplicatives de F ou f pouvant être choisie arbitraire-


ment, on impose à f de vérifier la condition
Z +∞
2
[f 0 (η)]2 dη = , (8)
−∞ 3
ce choix conduisant à des facteurs numériques plus simples dans la suite.
Montrer que la condition M = Constante impose alors
1/2
3M g(x)

F (x) = .

5. Écrire l’équation de Prandtl en fonction de f , g, η, et des dérivées de f et


g. En déduire que la fonction g doit être de la forme g(x) = ax2/3 où a est
une constante. Choisir a de façon que l’équation différentielle de f prenne la
forme simple
f 000 + f f 00 + f 02 = 0. (9)

6. Montrer que les conditions aux limites associées sont

f (0) = f 00 (0) = 0, f 0 (∞) = 0.

7. Intégrer deux fois l’équation différentielle ci-dessus, pour obtenir


1
f0 + f2 = B
2
où B est une constante.
8. Vérifier que f = 2A tanh Aη est solution pour une valeur de A qu’on précisera
en fonction de B. Déterminer A à partir de la condition de normalisation (8),
et montrer que la vitesse est finalement donnée par 1
!1/3
1 3M 2 1
u= 2 . (10)
2 4νρ2 x cosh (η/2)

Remarque : Z ∞  
1/cosh4 (u) du = 4/3
−∞

9. Comment déterminer la vitesse transverse v à partir du résultat ci-dessus ?


(on ne demande pas d’expliciter cette vitesse).
10. Donner un ordre de grandeur de la largeur du jet à la distance x de la fente,
et en déduire une condition nécessaire, faisant intervenir M/ρ, ν et x, pour
que la résolution de type couche limite ci-dessus soit valide.
1. On rappelle le résultat Z ∞
1/cosh4 (u) du = 4/3.

−∞
2 ECOULEMENTS CISAILLÉS LIBRES 8

2.2 Sillage lointain d’un obstacle profilé

On considère l’écoulement plan à grand nombre de Reynolds à l’aval d’un obs-


tacle profilé de longueur L. Cet écoulement correspond à un sillage fin où la vitesse
varie beaucoup plus rapidement dans la direction transverse y que dans la direction
longitudinale x. Suffisamment loin de l’obstacle (x  L), la vitesse de l’écoulement
est presque revenue à la valeur uniforme U à l’amont de l’obstacle, si bien que la
vitesse longitudinale peut s’écrire U + u(x, y) où la perturbation u est petite devant
U (et négative). On suppose que ce sillage est symétrique par rapport au plan y = 0,
ce qui est le cas si la force de portance sur l’obstacle est nulle.

1. Montrer que l’équation de Navier-Stokes se simplifie sous la forme

∂u ∂2u
U =ν 2 (11)
∂x ∂y

2. En déduire Z −∞
u dy = A (12)
−∞
où A est une constante.
3. On cherche une solution auto-similaire sous la forme
y
u = G(x)f (η), η= . (13)
g(x)

Montrer que l’équation (12) impose que G(x)g(x) est une constante.
4. Montrer que la fonction f (η) est solution de l’équation différentielle

U g g0
f 00 + (ηf 0 + f ) = 0. (14)
ν

5. On choisit U g g 0 /ν = 2. Justifier ce choix. En déduire g(x) loin de l’obstacle.


2
6. Vérifier que f (η) = e−η est solution de l’équation ci-dessus, avec les condi-
tions aux limites appropriées.
7. En déduire que la vitesse u(x, y) est 2

u(x, y) A 2
= √ e−η . (15)
U 2 πνU x
(Cette vitesse est déterminée à la constante multiplicative A près, dont on
montre qu’elle est liée à la force de traînée sur l’obstacle (Batchelor 1967,
p.348-352 ; Panton 1996, p.628-632).)
8. Comment varie l’épaisseur du sillage avec x ? Représenter l’allure du profil
de vitesse à deux distances différentes en aval de l’obstacle.

2. On rappelle le résultat Z −∞
2 √
e−η dη = π.
−∞
3 RÉSOLUTION PAR MÉTHODE INTÉGRALE ET SOLUTIONS APPROCHÉES9

3 Résolution par méthode intégrale et solutions appro-


chées

3.1 Plaque plane : résolution par méthode intégrale

u/U0

p
y/ νx/U0

Figure 5 – Ludwig Prandtl (1875–1953), et profil de vitesse dans une couche limite
sur une plaque plane : solution de Blasius (1908) et points expérimentaux (1943 et
1952) pour trois valeurs de U0 x/ν, d’après (Tritton 1988).

Le développement de la couche limite sur une plaque plane peut être résolue
analytiquement de façon exacte pour donner l’équation de Blasius, voir figure 5.
Une méthode de résolution approchée du développement de cette couche limite,
dite de Polhausen, consiste à rechercher la solution sous la forme d’un polynôme
cubique :
y
u(η) = U (a + bη + cη 2 + dη 3 ), η= ,
δ(x)
associé aux conditions aux limites suivantes. D’une part, la condition d’adhérence
et l’équation de Prandtl imposent en y = 0 :

u(0) = 0,
∂2u 1 dp U dU
2
(0) = − =− .
∂y µ dx ν dx
On requiert d’autre part que la vitesse se raccorde régulièrement à l’écoulement
extérieur en η = 1 (y = δ), selon

u(1) = U,
∂u
(1) = 0.
∂y
On met ici en œuvre cette méthode pour le cas le plus simple de l’écoulement uni-
forme, de vitesse U , au-dessus d’une plaque plane.
3 RÉSOLUTION PAR MÉTHODE INTÉGRALE ET SOLUTIONS APPROCHÉES10

1. Montrer que le champ de vitesse satisfaisant les conditions aux limites est
u 3 1
= η − η3.
U 2 2
2. En déduire les épaisseurs de couche limite
3 117
δ1 = δ, δ2 = δ,
8 840
et la contrainte à la paroi
∂u 3 µU
τ0 = µ (0) = .
∂y 2 δ

3. On rappelle l’équation de quantité de mouvement de Kármán :


τ0
= U 0 U δ1 + (δ2 U 2 )0 . (16)
ρ
Indiquer comment cette équation s’obtient. Par intégration avec la condition
δ(0) = 0, montrer que l’épaisseur δ(x) est
r
νx
δ(x) = 4, 64 .
U
p
Comparer ce résultat avec δ99 = 4, 99 νx/U obtenu par la résolution exacte.
4. Déterminer les coefficients de frottement local et global sur une plaque de
longueur L, et comparer-les avec les valeurs exactes (qui font intervenir res-
pectivement les coefficients 0,332 et 1,33).

3.2 Expansion d’un jet plan par méthode intégrale

Un jet plan, issu d’une fente étroite dans une paroi plane, est envoyé dans un
grand réservoir rempli d’un fluide au repos (figure 6). Le fluide dans le réservoir est
identique à celui du jet. Si la fente est étroite, les gradients transverses de vitesse
sont bien plus élevés que les gradients longitudinaux, et l’équation de Prandtl

∂u ∂u ∂2u
u +v =ν 2 (17)
∂x ∂y ∂y
est une bonne approximation de l’équation pour la quantité de mouvement longitu-
dinale.

1. Pourquoi le terme de pression externe est-il nul dans l’équation de Prandtl


(17) pour ce problème ?
2. Par intégration de cette équation suivant y de −∞ à +∞ et en utilisant les
bonnes conditions aux limites (que vous préciserez), montrer que
Z +∞
M= ρu2 dy (18)
−∞

est une constante. Interpréter physiquement ce résultat.


3 RÉSOLUTION PAR MÉTHODE INTÉGRALE ET SOLUTIONS APPROCHÉES11

Figure 6 – expansion du jet plan

3. En multipliant l’équation (17) par u, puis en l’intégrant suivant y de −∞ à


+∞, montrer que le profil de vitesse dans le jet satisfait également

∂u 2
Z +∞ Z +∞ 

 
3
u dy = −2ν dy (19)
∂x −∞ −∞ ∂y
Que traduit physiquement cette équation ?
4. Compte-tenu de la forme du profil attendu pour le jet (cf figure 6), on choisit
de chercher la solution sous une forme quadratique de la forme

u(y) = a + bη 2 + cη 4 (20)

pour y ∈ [0, δ], où η = y/δ est la variable réduite et δ(x) l’épaisseur en x


du jet. Expliciter les conditions limites satisfaites par u(y) en y = ±δ et en
y = 0, puis montrer que le polynôme doit s’écrire

u(y) = Uc (x)[1 − 2η 2 + η 4 ] (21)

où Uc (x) est la vitesse au centre du jet (qui dépend bien sûr de la position
x).
5. Calculer les intégrales qui apparaissent dans les équations (18) et (19) avec
la solution approximative (21) choisie ici, en montrant que
Z δ
256
u2 dy = Uc (x)2 δ
−δ 315
Z δ
1752
u3 dy = Uc (x)3 δ
−δ 693
∂u 2 256 Uc (x)2
Z δ  
dy =
−δ ∂y 105 δ
6. Au moyen des formules précédentes et des équations (18) et (19), montrer
qu’en supposant que δ(x) est nulle en x = 0, Uc (x) et δ(x) satisfont
!1/3
M2
Uc (x) = C1 x−1/3
νρ2
3 RÉSOLUTION PAR MÉTHODE INTÉGRALE ET SOLUTIONS APPROCHÉES12

!1/3
ρν 2
δ(x) = C2 x2/3
M
où vous donnerez les valeurs des constantes multiplicatives C1 et C2 .
7. Dans le fascicule de TD, un exercice porte sur la résolution exacte (autosi-
milaire) de ce problème, et aboutit à la solution suivante pour u(y) :
!1/3
1 3M 2 1
u(y) =
2 4νρ2 x cosh2 (η 0 )
avec η 0 = y/δ 0 où δ 0 est défini par
!1/3
0 48ρν 2
δ (x) = x2/3
M
Comparer les solutions obtenues par la méthode intégrale et la méthode
exacte (autosimilaire). Pour comparer la forme des profils proprement dits,
on pourra choisir arbitrairement M 2 /ρ2 x = 1 et tracer les solutions.

3.3 Décollement de la couche limite sur un cylindre

On cherche à déterminer le point de décollement de la couche limite sur un


cylindre de rayon R placé dans un écoulement uniforme de vitesse U∞ ex , à grand
nombre de Reynolds
U∞ R
Re = ,
ν
où ν est la viscosité cinématique du fluide. L’écoulement extérieur à la couche limite
est donc l’écoulement potentiel défini par la fonction de courant
!
R2
Ψ = U∞ r sin θ 1 − 2
r
où r et θ sont les coordonnées polaires usuelles avec l’origine au centre du cylindre.
1. Montrer que la vitesse juste à l’extérieur de la couche limite est
U (x) = 2U∞ sin α(x) (22)
où α = π −θ = x/R est l’angle polaire mesuré à partir du point d’arrêt amont
et x l’abscisse curviligne le long du cylindre.
2. Déterminer le gradient de pression p0 (x) dans la couche limite.
3. On cherche l’écoulement dans la couche limite sous la forme
u(x, y) y
= aη + bη 2 + cη 3 + dη 4 , η= ,
U (x) δ(x)
où y est la direction normale au cylindre et δ(x) une épaisseur de couche limite
à déterminer. La forme choisie pour u/U satisfait la condition d’adhérence
sur le cylindre, les autres conditions aux limites étant définies par
∂2u
ν = −U U 0 en η = 0,
∂y 2
∂u ∂2u
u = U, = = 0 en η = 1.
∂y ∂y 2
3 RÉSOLUTION PAR MÉTHODE INTÉGRALE ET SOLUTIONS APPROCHÉES13

Donner la signification de ces conditions et vérifier qu’elles sont en nombre


nécessaire et suffisant.
4. Montrer que les conditions ci-dessus déterminent les constantes suivantes,

Λ Λ Λ Λ
a=2+ , b=− , c = −2 + , d=1− ,
6 2 2 6
où on a introduit le paramètre sans dimension

U 0δ2
Λ(x) = , (23)
ν
et vérifier que la vitesse s’écrit alors

u(x, y)
= F (η) + Λ(x)G(η) (24)
U (x)

où les fonctions F (η) et G(η) sont définies par


1
F (η) = 1 − (1 − η)3 (1 + η), G(η) = η(1 − η)3 .
6
La figure 7 montre les variations de F (η) et de G(η), ainsi que les profils de
vitesse u/U pour différentes valeurs de Λ ; Pour Λ < −12, il existe un contre-
écoulement au voisinage de la paroi, tandis que pour Λ > 12, la vitesse dans
la couche limite excède celle de l’écoulement extérieur ce qui n’est possible
que pour un écoulement dépendant du temps.

1
1 " =24
0.8 F

0.6 12
u/U

0.5
0
0.4 G× 50
!12
0.2
0 !24
0
0 0.5 1 0 0.5 1
! !

Figure 7 – Fonctions F (η) et G(η), et profils de vitesse pour différentes valeurs de


Λ.

5. Déduire de l’expression (24) ci-dessus que le point de décollement de la couche


limite correspond à Λ = −12.
6. Montrer que l’épaisseur de déplacement δ1 , l’épaisseur de quantité de mou-
3 RÉSOLUTION PAR MÉTHODE INTÉGRALE ET SOLUTIONS APPROCHÉES14

vement δ2 et la contrainte à la paroi τ0 sont données en fonction de Λ par

δ1 3 Λ
= − , (25)
δ 10 120 !
δ2 1 37 Λ Λ2
= − − , (26)
δ 63 5 15 144
µU Λ
 
τ0 = 2+ . (27)
δ 6

7. En multipliant l’équation de Kármán par 2δ2 /νU , montrer qu’elle se met sous
la forme  2
U 2 0 δ2 Λ δ1 δ2 δ2
 
(δ2 ) = 2 2+ − 2Λ − 4Λ . (28)
ν δ 6 δ δ δ
Vérifier que cette équation est une équation différentielle du premier ordre
pour Λ(x), dont l’intégration à partir d’une condition en x = 0 permettrait
d’obtenir Λ(x) puis u(x, y) (on ne demande pas d’expliciter complètement
cette équation différentielle ni la condition initiale).
8. L’équation (28) peut être ramenée à une équation intégrale simple en remar-
quant que son membre de droite est très proche de l’expression 3

0, 470 − 6 (δ2 /δ)2 Λ.

Montrer qu’alors l’équation (28) se met sous la forme d’une équation diffé-
rentielle linéaire du premier ordre en K = U δ22 /ν (homogène à une longueur),
à coefficients non constants :
dK 5U 0
= 0, 470 − K.
dx U
9. Vérifier que la solution de l’équation ci-dessus est
Z x
0, 470
K= U 5 dx. (29)
U5 0

10. L’équation ci-dessus, solution approchée de l’équation de Kármán, a été ob-


tenue sans faire d’hypothèse particulière sur l’écoulement extérieur. Pour le
cylindre, cet écoulement extérieur est donné par l’équation (22). En déduire
que pour le cylindre
K 0, 470 8 2 1
 
= − cos α + cos3 α − cos5 α . (30)
R sin5 α 15 3 5

(Pour le calcul de l’intégrale, on pourra utiliser la relation de récurrence


1 n−1
Z Z
sin α dα = − sinn−1 α cos α +
n
sinn−2 α dα.)
n n

11. En déduire que l’épaisseur de quantité de mouvement δ2 /R varie comme


Re−1/2 . Commenter.
3. Schichting H. 1968 Boundary Layer Theory, McGraw-Hill, pp. 199–200.
3 RÉSOLUTION PAR MÉTHODE INTÉGRALE ET SOLUTIONS APPROCHÉES15

12. Montrer qu’une fois la longueur K connue le long du cylindre, Λ est connu
par la relation
!2
Λ 37 Λ Λ2 U0
− − = K, (31)
632 5 15 144 U
avec, pour le cylindre,
U0 1 K
K= .
U tan α R
La figure 8 présente les graphes de U 0 K/U comme fonction de Λ d’après
l’équation (31), et comme fonction de α d’après l’équation (30). En déduire
la position du point de décollement sur le cylindre.
13. La figure 9 compare, à gauche, les variations de δ1 , δ2 et τ0 le long du cy-
lindre, obtenues par trois méthodes : l’intégration numérique de l’équation de
Kármán, la solution par un développement de sin α en série de Taylor, et la
solution obtenue ici par la méthode de Polhausen. À droite, la figure compare
les profils de vitesse à différents angles. Commenter ces variations.

0.1 0.1

0 0
U’K/U

U’K/U

!0.1 !0.1

!0.2 !0.2
!12 !6 0 6 12 0 50 100
! "

Figure 8 – Graphes de U 0 K/U , comme fonction de Λ d’après l’équation (31), et


comme fonction de α d’après l’équation (30).
3 RÉSOLUTION PAR MÉTHODE INTÉGRALE ET SOLUTIONS APPROCHÉES16

Figure 9 – À droite, comparaison des variations de δ1 , δ2 et τ0 le long du cylindre,


obtenues par trois méthodes : l’intégration numérique de l’équation de Kármán, la
solution par un développement de sin(α) en série de Taylor, et la solution obtenue ici
par la méthode de Polhausen. À droite, comparaison des profils de vitesse à différents
angles. D’après (Schlichting 1968)
3 RÉSOLUTION PAR MÉTHODE INTÉGRALE ET SOLUTIONS APPROCHÉES17

3.4 Décollement de couche limite dans un diffuseur

On considère l’écoulement entre deux parois planes formant un angle α (figure


10), divergent à partir d’une fente large située en r = L, où le fluide est injecté
de façon uniforme (par exemple, en utilisant des structures de type nid d’abeille
constituées de tubes hexagonaux orientés suivant l’écoulement). A grand nombre de
Reynolds, l’écoulement est constitué d’un noyau potentiel et d’une couche limite au
voisinage des parois, qui prend naissance à partir de la position r = L pour la paroi
du bas. On note x l’abscisse le long de la paroi du bas à partir de cette position (voir
figure 10). Le noyau potentiel correspond à une vitesse radiale

Figure 10 – Formation de la couche limite dans un diffuseur.

1. Déterminer le champ de pression dans le noyau potentiel.


2. Quelle est la forme du champ de vitesse externe U (x) qu’il faut introduire
dans l’équation de Prandtl qui détermine le développement de la couche limite
inférieure ?
3. Montrer qu’en première approximation (développement limité), cette vitesse
prend la forme
Q x
 
U (x) = 1−
L L
On adopte maintenant la même méthodologie que dans l’exercice sur le décolle-
ment de la couche limite sur un cylindre (voir exercice 3.3), en approximant le profil
de couche limite par des polynômes de Polhausen. On introduit donc le paramètre
Λ = U 0 δ 2 /ν qui apparaît dans les polynômes décrivant le profil u(η), et qui permet
de déterminer le décollement lorsque sa valeur est égale à −12. On rappelle que la
résolution de l’équation intégrée de Karman-Polhausen se fait de façon approxima-
tive, en se ramenant à une équation différentielle portant sur la quantité K = U δ22 /ν
(où δ2 est l’épaisseur de quantité de mouvement) :
dK 5U 0
= 0.470 − K
dx U
.

4. Montrer qu’ici, la solution de cette équation peut s’écrire


Z +∞
0.470
K= U 5 dx
U5 0

et calculer cette intégrale au moyen de l’expression de la vitesse externe U (x)


ci-dessus.
3 RÉSOLUTION PAR MÉTHODE INTÉGRALE ET SOLUTIONS APPROCHÉES18

Figure 11 – Graphes de U 0 K/U comme fonction de Λ (à gauche) au moyen de


l’équation (33) et comme fonction de x (à droite) au moyen de l’équation (32).

5. Montrer que la grandeur U 0 K/U vaut :


" #
U 0K 0.470 1
=− −1 (32)
U 6 (1 − x/L)6

6. On rappelle (voir exercice 3.3) que la quantité U 0 K/U satisfait par ailleurs
la relation suivante :
" #2
U 0K Λ 37 Λ Λ2
= 3 − − . (33)
U 63 5 15 144

À partir de la figure 11 où sont tracées les fonctions (32) et (33), déterminer


l’abscisse xdec où se produit le décollement de la couche limite dans le cas
d’un écoulement de type diffuseur.
7. On mesure expérimentalement xdec /L = 0.15. Comment l’approche précé-
dente pourrait-elle être améliorée pour espérer une meilleure adéquation entre
théorie et expérience ?

Vous aimerez peut-être aussi