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CH 8

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Chapitre 8 : Les règlements financiers

L’entreprise procède aux règlements de ses opérations par l’intermédiaire :


- soit des comptes de trésorerie lorsque le règlement est au comptant ;
- soit des effets de commerce lorsque le règlement est à crédit.

Section 1. Les comptes de trésorerie


Les règlements au comptant peuvent se faire selon différentes formes :
- par caisse (en espèce) : compte 5161 ;
- par chèque bancaire : compte 5141 ou 5541 ;
- par chèque postal : compte 5146.

I. Le compte 5161 : caisse


Ce compte, impérativement débiteur, enregistre les entrées et les sorties d’espèces.
Entrées d’espèces Sorties d’espèces
Ventes au comptant Achats réglés en espèce
Règlement des clients Paiement des fournisseurs
Retraits de banque ou de centre de chèques Retrait de la caisse pour la banque ou
postaux centre de chèques postaux

II. Le compte 5141 banque et le compte 5146 chèques postaux


Le compte 5141 : banque enregistre les flux de créances – dettes vis-à-vis de la banque. Le
solde est généralement débiteur, il constitue dans ce cas un avoir à la banque. Cependant il
peut être parfois créditeur et on utilise dans ce cas le compte 5541 : banque – solde créditeur
(compte de trésorerie passif).

Le compte 5146 : chèque postal est un compte dont le fonctionnement ressemble à celui du
compte banque avec deux principales différences :
- ce compte ne peut pas être créditeur ;
- les centres de chèques postaux ne procèdent pas à l’escompte des effets de commerce.

Ces deux comptes enregistrent à leur crédit les règlements effectués (au crédit) et ceux reçus
par l’entreprise (au débit). Ces règlements peuvent être par chèques bancaires (ou postaux) ou
par virements bancaires (ou postaux).

1. Les règlements effectués par l’entreprise


Les règlements effectués par l’entreprise doivent être enregistrés dés l’émission du titre de
paiement sans attendre l’avis de débit de banque ou du centre des chèques postaux (CCP).
NB : Le chèque postal ou bancaire est un instrument de paiement à vue, la comptabilité doit
en tenir compte.

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2. Les règlements reçus par l’entreprise
A la réception d’un chèque suite à une opération de vente par exemple, l’entreprise peut le
remettre à sa banque (ou au CCP) pour encaissement. En attendant l’arrivée de l’extrait du
compte ou de l’avis de crédit mentionnant l’encaissement du chèque, l’entreprise peut utiliser
le compte 5111 chèques à encaisser ou à l’encaissement.

Selon le PCGE, ce compte principal se subdivise en deux comptes divisionnaires :


- 51111 : chèques en portefeuille ;
- 51112 : chèques à l’encaissement.
Le premier inscrit au débit les chèques reçus et gardés en portefeuille (non encore remis à
l’encaissement). Quant au deuxième, il enregistre au débit les chèques remis à l’encaissement.

NB :
- Dans le cas d’un règlement par virement bancaire ou versement d’espèce au compte
banque ou postal, on comptabilise ces règlements dès la réception d’un avis de crédit
ou d’un extrait de compte.
- Pour le CCP, la comptabilisation est pareille à celle concernant le compte banque sauf
au lieu d’utiliser le compte 5141 banque on utilise le compte 5146 chèques postaux.
- Par souci de simplification, lors de la réception de chèques par l’entreprise, on utilisera
le compte 5141 ou 5146 sans passer par le compte 5111.

III. L’état de rapprochement bancaire


L’entreprise doit s’assurer périodiquement que le solde déterminé pour le compte banque est
conforme au relevé bancaire. Elle doit établir un état de rapprochement permettant de vérifier
la concordance du compte et du solde.

Il est à noter qu’il y a une réciprocité entre le compte banque dans l’entreprise et le compte
entreprise tenu par la banque, ainsi :
- à tout débit du compte banque chez l’entreprise correspond un crédit du compte
entreprise chez la banque et vice versa.
- A tout solde débiteur du compte banque chez l’entreprise correspond un solde
créditeur du compte entreprise chez la banque et vice versa.

Pour vérifier le compte banque tenu par l’entreprise avec l’extrait de ce compte envoyé par la
banque, le comptable procède au pointage des sommes figurant à la fois sur le compte 5141 et
sur le relevé bancaire (vérifier la réciprocité).

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Exemple : Le compte banque tenu par l’entreprise FAHMI au 30/04/N est le suivant :
Opérations Montants Soldes
D C D C
Solde à nouveau (du 31/03/N) 13 000 13 000
Chèques n°500 fournisseur 2 000 11 000
Remise chèques client 5 000 16 000
Versement espèces 3 000 19 000
Chèque n°509 fournisseur 20 000 1 000
Avis de crédit (escompte d’effets) 25 000 24 000
L’extrait du compte de l’entreprise FAHMI arrêté le 30/04/N et envoyé par la banque se
présente comme suit :
Opérations Montants Soldes
D C D C
Solde à nouveau (du 31/03/N) 13 000 13 000
Chèque n°500 fournisseur 2000 11 000
Remise chèque client 5 000 16 000
Versement espèces 3 000 19 000
Versement espèces en votre faveur (client) 500 19 500
Chèque n°509 fournisseur 20 000 500
Avis de crédit (escompte d’effets) 25 000 24 500
Agio TTC 114 24 386
Frais sur encaissement d’effets 200 24 186

Le pointage des opérations des deux comptes


Le compte banque Le compte entreprise FAHMI
Solde à nouveau (du 31/03/N) Débit Solde à nouveau (du 31/03/N) Crédit
Chèque n°500 fournisseur Crédit Chèque n°500 fournisseur Débit
Remise chèque client Débit Remise chèque client Crédit
Versement espèces Débit Versement espèces Crédit
Chèque n°509 fournisseurs Crédit Chèque n°509 fournisseur Débit
Avis de crédit (escompte d’effets) Débit Avis de crédit (escompte d’effets) Crédit

Les opérations non pointées sont donc les suivantes :


Le compte banque chez l’entreprise Le compte entreprise FAHIM chez la banque
Versement espèces en votre faveur (client)
Aucune Agio TTC
Frais sur encaissement d’effets

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Etablir l’état de rapprochement consiste à partir du solde final dans les deux comptes et
d’ajouter les opérations manquantes au débit et au crédit. On doit trouver le même montant du
solde mais de sens contraire.

Le compte banque Le compte entreprise


Opérations chez l’entreprise FAHMI chez la banque
Débit Crédit Débit Crédit
Solde 24 000 24 186
Versement espèces en votre faveur (client) 500
Agio TTC 114
Frais sur encaissement d’effets 200
Solde 24 186 24 186

L’entreprise FAHMI doit passer les écritures manquantes suivantes :

5141 Banque 500


3421 Client 500
6311 Intérêts des emprunts 103,64
3455 et dettes
Etat TVA récupérable sur charges 10,36
6147 Services bancaires 200
5141 Banque 314

Section 2 : Les effets de commerce


Les règlements des opérations, entre entreprises, effectuées à crédit se font moyennant des
titres de créances, c’est-à-dire des effets de commerce. A la différence du chèque bancaire ou
postal, l’effet de commerce est à la fois un instrument de paiement et un instrument de crédit
ou de mobilisation de créances.

Les deux effets de commerce les plus couramment utilisés sont : la lettre de change et le billet
à ordre.

I. Emission de la lettre de change et du billet à ordre


La lettre de change est un écrit par lequel le créancier (fournisseur - tireur) donne l’ordre à son
débiteur (le client - tiré) de payer à une date donnée une somme d’argent déterminée à lui-
même ou à une autre personne (bénéficiaire). Le bénéficiaire peut être soit le créancier (tireur)
lui-même ou une autre personne.

44
Le billet à ordre est un écrit par lequel une personne (le débiteur - souscripteur) s’engage à
payer à une date donnée une somme d’argent déterminée à une autre personne (créancier-
bénéficiaire).

La différence essentielle entre la lettre de change et le billet à ordre réside dans le fait que le
billet à ordre est émis par le débiteur, la lettre de change quant à elle est émise par le
créancier.

- Le bénéficiaire est lui-même le tireur


Exemple 1 : le 02/04/N, l’entreprise FADI vend à son client KHALID des marchandises à
6 000 dh HT, TVA 20% ;
Le 10/04/N, elle tire en règlement une lettre de change n°10 sur son client au 30/06/N. Le
client accepte le jour même la traite et la renvoie à FADI.

Chez le tiré (KHALID)


6111 Achats de marchandises 6 000
34552 Etat TVA Récupérable 1 200
sur charges
4411 Fournisseurs 7 200
4411 Fournisseurs 7 200
4415 Fournisseurs effets à 7 200
payer
Chez le tireur - bénéficiaire (FADI)

3421 Clients 7 200


7111 Ventes de 6 000
marchandises
4455 Etat TVA facturée 1 200
3425 Clients effets à recevoir 7 200
3421 Clients 7 200

Si la traite a été tirée et acceptée le jour même de la vente, on aura les écritures suivantes :

Chez le tiré (KHALID)


6111 Achats de marchandises 6 000
34552 Etat TVA Récupérable 1 200
Charges
4415 Fournisseurs effets à 7 200
payer

45
Chez le tireur - bénéficiaire (FADI)
3425 Clients effets à recevoir 7 200
7111 Ventes de 6 000
marchandises
4455 Etat TVA facturée 1 200

- Le bénéficiaire n’est pas le tireur


Exemple 2 : L’entreprise FADI a une dette vis-à-vis de son fournisseur KARIM de 10 000 dh
TTC à fin mars N et elle a une créance du même montant à la même échéance sur AMINE. Le
30/01/N, FADI tire une lettre de change n°20 de 10 000 dh sur AMINE à l’ordre de KARIM à
échéance le 30/03/N.
La lettre de change est acceptée le jour même par Amine (30/01/N) et renvoyée à l’entreprise
FADI qui l’envoie à son tour à KARIM.
Chez FADI (tireur)
4411 Fournisseurs 10 000
3421 Clients 10 000

Chez AMINE (tiré)


4411 Fournisseurs 10 000
4415 Fournisseurs effets à 10 000
payer
Chez KARIM (bénéficiaire)
3425 Clients effets à recevoir 10 000
7111 Clients 10 000

II. Utilisations de la lettre de change et du billet à ordre


On distingue les utilisations à l’échéance et les utilisations avant l’échéance.

1. Utilisations à l’échéance
1.1. Encaissement direct (si l’effet n’est pas domicilié)
Le bénéficiaire se présente au domicile du tiré ou du souscripteur le jour de l’échéance pour
percevoir le montant.

Exemple 3 : HAMID encaisse en espèces la lettre de change tirée sur AKRAM de 1 500 dh au
domicile de ce dernier.
Chez HAMID (le tireur)
5161 Caisse 1 500
3425 Clients effets à 1 500
recevoir

46
Chez AKRAM (le tiré)
4415 Fournisseurs effets à 1 500
payer 1 500
5161 Caisse

Si le règlement a eu lieu par chèque bancaire, on aura les écritures suivantes :

Chez HAMID (le tireur)


5111 Chèques à encaisser ou 1 500
l’encaissement
3425 Clients effets à 1 500
recevoir
5141 Banque 1 500
5111 Chèques à encaisser 1 500
ou à l’encaissement

Chez AKRAM (le tiré)


4415 Fournisseurs effets à 1 500
payer
5161 Banque 1 500

1.2. Remise à l’encaissement par l’intermédiaire d’une banque (si l’effet est
domicilié)
Le bénéficiaire charge sa banque d’encaisser pour sont compte les effets en sa possession.
Exemple 4 : le 30/04/N, l’entreprise FIKRI remet la lettre de change n°30 tirée sur son client
FOUAD à la BMCE pour encaissement (le montant est de 15 000 dh).

Chez FIKRI (le tireur)

5113 Effets à encaisser ou à 15 000


3425 l’encaissement
Clients effets à 15 000
recevoir

Le 01/05/N, la BMCE envoie à FIKRI un avis de crédit relatif à l’encaissement de la lettre de


change n°320.
Montant 15 000
Commissions - 100
TVA/commissions 10% - 10
Net à votre crédit 14 890

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Chez FIKRI (bénéficiaire)
5161 Banque 14 890
61472 Frais sur effets de 100
commerce
34552 Etat TVA récupérable sur 10
charges
5113 Effets à encaisser ou à 15 000
l’encaissement

Chez FOUAD (tiré)


4415 Fournisseurs effets à 15 000
5161 payer
Banque 15 000

2. Utilisations avant l’échéance : remise à l’escompte


Lorsque le bénéficiaire veut percevoir avant l’échéance, le montant de la lettre de change, il
peut procéder à une remise à l’escompte auprès d’une banque.

L’escompte est une opération commerciale par laquelle la banque met à la disposition de son
client (tireur de la lettre de change) le montant des effets qui lui sont cédés sous déduction de
l’agio (rémunération du banquier).

L’agio comprend en plus de l’escompte, les différentes commissions prélevées par la banque
et la TVA au taux de 10% sur l’agio HT (agio TTC = escompte + commissions + TVA).

Escompte = valeur nominale de l’effet * nombre de jours à courir * taux


36 000

Ou bien : Escompte = valeur nominale de l’effet * nombre de mois à courir * taux


1 200

NB : L’année est toujours comptée pour 360 jours.

Exemple 5 : Le 01/07/N, NAIM négocie chez sa banque les traites n°50, n°51 et n°52 échéant
le 15/08/N, dont le montant est de 100 000 dh.

Le 04/07/N, NAIM reçoit le bordereau d’escompte envoyé par la banque. Ce bordereau


comporte les éléments suivants :

48
Valeur nominale de l’effet de commerce 100 000
Escompte = 100 000 * 45 * 12 1 500
36 000
1 600
Commission 100
Agio HT
TVA / agio HT 1 600 * 10% 160
Agio TTC 1 760
Net à votre crédit 98 240

Chez NAIM
5141 Banque 98 240
61472 Frais sur effets de 100
commerce
63115 Inté banc et sur op de finan 1 500
34552 Etat TVA récup / charges 160
5520 Crédits d’escompte 100 000
5520 Crédits d’escompte 100 000
3425 Clients effets à 100 000
recevoir

III. Les effets impayés


Il arrive souvent que des effets retournent impayés pour insuffisance de provision par
exemple. On distingue deux cas :
- l’effet a été présenté à l’encaissement ;
- l’effet a été négocié.

1. L’effet a été présenté à l’encaissement


L’effet a été présenté à l’encaissement soit par :
- le tireur lui-même ;
- un tiers bénéficiaire ;
- la banque en tant que mandataire.

L’effet a été présenté à l’encaissement par le tireur lui-même


Voir exemple 1 : Au 30 juin N, le tireur Fadi présente la L.C n°10 au tiré Khalid pour
paiement. Ce dernier la renvoie impayée. Le fournisseur dresse un protêt au coût de 20 dh
payé en espèce.
Chez le tireur (Fadi)
3421 Clients 7 220
3425 Clients effets à recevoir 7 200
5161 Caisse 20

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Chez le tiré (khalid) : Aucune écriture

L’effet a été présenté à l’encaissement par un tiers bénéficiaire


Voir exemple 2 : A l’échéance (fin mars), Karim retourne à Fadi la L.C n°20 après l’avoir
présentée à Amine pour paiement. Ce dernier refuse de payer. Les frais de retour récupérés
sur Fadi sont de 30 dh
Chez le tireur (Fadi)
3421 Clients 10 030
4411 Fournisseurs 10 030

Chez le bénéficiaire (Karim)


3421 Clients 10 030
3425 Clients effets à recevoir 10 000
7127 Ventes et produits 30
accessoires

Chez le tiré (Amine) : Aucune écriture

L’effet a été présenté à l’encaissement par la banque (mandataire)


Voir exemple 4 : Supposons que la BMCE retourne à Fikri L.C n°30 impayée et lui envoie un
avis de débit : frais de retour HT : 10 dh, TVA 10%.
Chez le tireur (Fikri)
3421 Clients 15 011
5113 Effets à l’encaissement 15 000
Banque 11

Chez le tiré (Fouad) : Aucune écriture


2. L’effet a été négocié (escompté à la banque)
Voir exemple 5 : Le 16/08/N, la banque retourne les traites n°50, n°51 et n°52 impayées avec
un avis de débit à Naim.
Montant des traites 100 000
Frais de retour + 100
TVA / frais de retour + 10
Net à votre débit 100 110

Chez le tireur (Naim)

3421 Clients 100 110


5141 Banque 100 110

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