La Syntaxe Fonctionnelle 1
La Syntaxe Fonctionnelle 1
La Syntaxe Fonctionnelle 1
Le point de vue traditionnel voyait dans la syntaxe, l’étude des relations entre unités, mais
cette étude était surtout fondée sur des intuitions sémantiques et des présupposés logiques ou
philosophiques.
La syntaxe c’est donc la partie de la grammaire décrivant les règles par lesquelles on
combine, en phrase, les unités significatives ; la syntaxe qui traite des fonctions, se distingue
traditionnellement de la morphologie, étude des formes ou des parties du discours, de leur
flexion et de la formation des mots ou dérivation.
La première articulation :
C’est l’articulation qui concerne le sens des unités significatives associées à une forme vocale
et dont la combinaison obéit à certaines règles. Pour le linguiste, les unités de première
articulation sont appelées monèmes ou unités significatives. Le monème est une unité
minimale dotée d’une forme phonique (signifiant) et d’un sens (signifié). Martinet distingue
deux types de monèmes :
N.B : le monème ne doit pas être confondu avec le mot qui peut se composer de plusieurs
monèmes.
La deuxième articulation :
C’est la forme phonique dont la succession forme un monème. C’est ce que Martinet
appelle phonèmes ou unités distinctives. Ils ont une forme phonique mais pas de
signification, c’est-à-dire qu’elles ont un signifiant mais pas de signifié.
N.B : Le nombre de phonèmes varie d’une langue à l’autre, mais il est fixe pour une
langue donnée.
A). Les monèmes conjoints (synthèmes): Sont ceux qui font partie de complexe, qui
dans leurs rapports avec le contexte dans la chaîne ne sont pas analysables en deux effets de
sens et se comportent comme des monèmes uniques. (Martinet, 1985 : 34)
Exemple : chauve-souris, bonhomme, pomme de terre.
Le synthème : C’est un monème inanalysable en deux effets de sens, bien qu’il soit
construit de l’union de deux éléments différents. Le synthème peut être formé par
composition ou par dérivation.
Les composés, sont des synthèmes formés par deux monèmes conjoints libérables ; les
dérivés sont des synthèmes formés par un monème conjoint libérable et un ou deux
monèmes conjoints non libérables (préfixe-base-suffixe, ex. tendrement)
B). Les monèmes libres : Ce qui veut dire « non-conjoints ». Sont ceux qui ne font pas
partie de tel complexe, même s’ils sont joints dans la graphie.
Exemple : Dans « mangeons», mange peut se combiner avec d’autres désinences et « ons »
peut s’associer à d’autres radicaux. Les complexes de monèmes libres forment des
« syntagmes ».
Les monèmes sont dits libres dans le syntagme et conjoints dans le synthème.
C). Les monèmes amalgames : on parle de monème amalgame lorsque deux signifiés,
normalement représentés par deux signifiant distincts, sont confondus ou amalgamés en un
seul signifiant (si l’on retrouve les divers signifiés de chacun sur le plan du contenu, on
n’observe qu’un seul segment sur le plan de la forme.)
D). Monèmes autonomes : L’autonomie d’un monème peut être mise en évidence par sa
déplaçabilité (Mounin, 2004 : 47) à l’intérieur de l’énoncé.
Exemple : j’ai attendu souvent / j’ai souvent attendu
On peut faire changer la place de « souvent », dans l’énoncé sans pour autant changer les
rapports qu’entretient cette unité avec le reste des unités de l’énoncé. Ce genre d’unités entre
dans la classe traditionnelle des adverbes.
F). Les hypéronymes : Ce sont les monèmes qui impliquent d’autres monèmes
appartenant à la même classe.
G). Les asyntaxiques Catégories insérées dans un énoncé, mais qui n’y sont pas intégrées
syntaxiquement, et si elles le sont, elles se voient transférer à une classe déterminée. Ce sont
donc les éléments qui apparaissent isolés ou parfaitement distincts de leur contexte. (Martinet,
1985 : 194)
Dans ce cas on parle d’interjections qui sont, à l’origine, des monèmes, voire des syntagmes
qui se sont convertis en interjections dont l’analyse en unité significative n’a pas d’intérêt.
5.1. Le noyau :
Martinet désigne par l’expression relations syntaxiques, les relations entre propositions, là où
la notion de noyau s’impose. Le noyau selon Martinet est ce qui, dans un énoncé, est
obligatoire et sa suppression détruit l’énoncé ou modifie les rapports.
Le noyau= actualisateur + prédicat.
Exemple : Dans la phrase : il sort à midi, l’élimination de « il » ou de « sort » a pour effet la
destruction de l’énoncé. Par contre la suppression de « à midi » n’affecte pas l’énoncé il sort
à midi. « Il sort » constitue donc le noyau de la phrase.
5.2.L’expansion :
Se dit de tout élément qui vient s’ajouter au noyau et dont la suppression ne détruit pas
l’énoncé.
Exemple : il sort à midi. « à midi » est expansion de « il sort »
Martinet distingue deux types d’expansion : l’expansion par subordination et l’expansion
par coordination.
A) l’expansion par subordination : On parle d’expansion par subordination lorsque la
fonction de l’élément ajouté est différente de celle de l’élément préexistant dans le
même cadre. On distingue trois types d’expansion par subordination :
Expansion par subordination positionnelle : (rapidement dans l’homme
marche rapidement)
Expansion par subordination autonome : (hier dans : ma mère est arrivée
hier).
Expansion par subordination avec indicateur de fonction : (à l’université
dans il va à l’université)
Exercices corrigés :
Bibliographie
Martinet. André, Syntaxe générale, Paris : Armand colin, 1985
MOUNIN. Georges, Dictionnaire de la linguistique, Quadrige/puf, 2004
PAVEAU. Marie-Anne et SARFATI, Georges-Elia, les grandes théories de la
linguistique : de la grammaire comparée à la pragmatique, Paris : Armand colin, 2003