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Cours3 SAPH111 2011 2012

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3.1.

3 Opérateur des transformations, tenseur des déformations


Le tenseur des déformations est adapté à la description des solides défor-
mables. On peut raisonner en coordonnées d’Euler et se servir des résultats précé-
dents simplifiés au cadre des petites déformations. L’autre alternative est d’utiliser
les coordonnées de Lagrange.

Définition
Un solide se déforme dans une direction et à un point M donnés si et seulement si
une ligne matérielle infiniment courte tracée dans cette direction a une longueur
qui n’est pas constante au cours du temps.
(dessin !)

- soit d!l0 un vecteur élémentaire pris à l’instant 0 au point M0 .


- soit d!l le vecteur élémentaire après déformation, pris à l’instant t au point M.

Il existe une application vectorielle φ assurant la transformation du solide telle


−−→ −−→
que OM = φ(OM 0 ,t). En différentiant cette relation, on écrit:
−−→ −−→
dOM = gradφ.dOM 0 (63)

Le gradient de la transformation permet le passage de la configuration initiale


à la configuration déformée. On définit ainsi pour tout vecteur initial d!l0 :

d!l = F.d!l0 (64)

avec F = gradφ, tenseur gradient de transformation.

- A une situation non déformée et translatée correspondra un tenseur F valant


l’identité.
- A une situation non déformée et tournée correspondra un tenseur F orthogonal
(tenseur de rotation - matrice de passage).
- la "dimension" minimale de d!l0 dépend de l’homogénéité de F dans le volume.

Exemples

-traction uniaxiale homogène d’un solide cubique de côté l0 : allongement ∆l


tq l = l0 + ∆l:

26
-traction uniaxiale homogène d’un solide cubique de côté l0 : avec contraction
latérale −α∆l tq l! = l0 − α∆l

-cisaillement homogène d’angle γ d’un solide cubique de côté l0

3.1.4 Tenseur des déformations de Green-Lagrange


On souhaite raisonner non plus sur un passage vecteur => vecteur mais lon-
gueur => longueur.

d!l = F.d!l0 conduit à t d!l = t d!l0 .t F puis à:

dl2 = t d!l.d!l = t d!l0 .t FF.d!l0 (65)

soit
dl2 − dl02 = t d!l0 .(t FF − I).d!l0 (66)
√ √ √
- C = t FF est le tenseur des dilatations: C11 , C22 , C33 => 3 dilatations de
l’espace

- On note E le tenseur de Green-Lagrange défini par:


1 1
E = .(t FF − I) = .(C − I) (67)
2 2
E permet donc de jauger l’écart quadratique des longueurs.

Propriétés de E:
- E est symétrique
- E vaut 0 si le solide est non déformé => F orthogonal (matrice de passage=rotation)
- les composantes de E sont sans unité => la déformation est une quantité sans
unité

NB: l’écart quadratique des longueurs peut se jauger d’une manière différente:
Ainsi, on peut adopter une vision eulerienne de la déformation:

dl02 = t d!l0 .d!l0 = t d!l.(t F−1 F−1 ).d!l = t d!l.(Ft F)−1 .d!l (68)

soit
dl2 − dl02 = t d!l.(I − (Ft F)−1 ).d!l (69)

27
- B = Ft F est le tenseur des dilatations "gauche".

- On note A le tenseur d’Euler-Almansi défini par:


1 1
A = .(I − (Ft F)−1 ) = .(I − B−1 ) (70)
2 2
A permet également de jauger l’écart quadratique des longueurs, mais dans le
cadre d’un référentiel eulerien.
Tenseurs de Green-Lagrange et d’Euler-Almansi ont la même signification dans
le cadre des petites perturbations.

Exemples
-traction uniaxiale homogène d’un solide cubique de côté l0 : allongement ∆l
2
E11 = 12 ( ll2 − 1)
0
l02 +2l0 ∆l+∆l2 ∆l2
E11 = 12 ( l02
− 1) = ∆l
l0
+ 2l02
-linéarisation si ∆l << l0 => on remarque que composante E11 ≈ ∆l
l0
=> mesure "classique" de la déformation en mécanique (RDM, cours L1,L2,Prépa)

Dans le cadre Eulerien, la définition de la déformation axiale est légèrement


différente:
on montre que:
 ∆l 
l
A= 0 
0
∂l
A11 =
l
la déformation cumulée sur un parcours de déformation où l’élément de volume
passe de la longueur l0 à l vaut:
% l
tot ∂x l ∆l
A11 = = ln(l) − ln(l0 ) = ln( ) = ln(1 + )
l0 x l0 l0
∆l
On observe que Atot
11 = E11 quand l0
<< 1.

28
Rmq: ordres de grandeurs
- élasticité des métaux: ∆l
l0
≈ 10−4 − 10−2
- élasticité des bétons: ∆l
l0
≈ 10−3
- plasticité des métaux: ∆ll0
≈ 10−2 − 10−1 => on sort du cadre des "petites défor-
mations"
- mise en forme des métaux: ∆l l0
>> 10−1 => "grandes déformations": emploi de
la description Eulerienne.

- milieux pâteux, fluides ...etc... => grandes déformations => taux de déforma-
tions (Cf. loi de comportement)

3.1.5 Hypothèse des petites perturbations - tenseur des déformations linéarisé


=> utile pour les solides élastiques + description lagrangienne naturellement

On a vu qu’il existait une application vectorielle φ assurant la transformation


−−→ −−→
du solide telle que OM = φ(OM 0 ,t). On note !u(M0 ,t) le déplacement du point
M0 (notion Lagragienne), ici de M0 à M. !u(M0 ,t) vérifie:
−−→ −−→
OM = OM 0 + !u(M0 ,t) (71)
En différentiant cette relation, on écrit:
−−→ −−→ −−→ −−→
dOM = dOM 0 + grad!u(M0 ,t).dOM 0 = (I + grad!u).dOM 0 (72)
ce qui peut s’écrire:

d!l = (I + grad!u).d!l0 (73)


Or, on a introduit F tel que: d!l = F.d!l0 . On constate alors que F peut s’écrire:

F = I + grad!u = I + ∇!u (74)


Le tenseur des déformations de Green-Lagrange s’écrit finalement:
1 1
E = .(t FF − I) = .(t (I + ∇!u)(I + ∇!u) − I) (75)
2 2
1
E = .((I +t ∇!u)(I + ∇!u) − I) (76)
2
29
1
E = .(∇!u +t ∇!u +t ∇!u.∇!u) (77)
2
Si les "perturbations" (déformation mais aussi rotations) son petites, le gra-
dient du déplacement est petit et le terme quadratique peut être négligé. C’est
ce qu’on appellera l’hypothèse des petites perturbations (HPP) fréquemment em-
ployé en élasticité des solides.
On définit alors un tenseur des déformations linéarisé:
1
! = .(∇!u +t ∇!u) (78)
2
en indiciel (cartésien):
1
&ij = .(ui,j + uj,i) (79)
2
C’est un tenseur correspondant à la partie symétrique du gradient du déplace-
ment. Son calcul suppose de connaître le champ de déplacement et pas seulement
le déplacement de qqes points.

! est symétrique donc diagonalisable => déformations principales (valeurs


propres) et directions principales (vecteurs propres) - dilatations/contration sui-
vant les 3 axes sans distorsion.

Exemples

-traction uniaxiale homogène d’un solide cubique de côté l0 : allongement ∆l

-recherche de !u(xj ) admissible:

!u(xj ) = ui (xj ).!ei (80)


=> 3 fonctions dépendant de 3 paramètres.
=> simplifications par observation des invariances et nullité de deux projections.
=> on aboutit à: !u(x1 ) = ∆l.x
l0
1
.!e1
1
soi &11 = 2 (u1,1 + u1,1 ) + autres termes nuls
=> &11 = (u1,1 ) = ∆l
l0
CQFD

30

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