Cours Mathématiques 20221 - 1-15
Cours Mathématiques 20221 - 1-15
Cours Mathématiques 20221 - 1-15
COURS : Mathématiques
Semestre 1
1 Introduction Générale
2 Étude de Fonctions
3 Intégrales
5 Calculs Matriciels
1 / 127
Introduction Générale
Mathématiques : Analyse
Les mathématiques sont à la fois un outil d’une puissance surprenante, utilisé à
des degrés divers par les autres sciences, et une des plus incroyables constructions
collectives de l’humanité, s’appuyant sur des bases consolidées génération après
génération pour permettre à l’édifice de monter toujours plus haut.
L’analyse a pour point de départ la formulation rigoureuse du calcul infinitésimal.
C’est la branche des mathématiques qui traite explicitement de la notion de limite,
que ce soit la limite d’une suite ou la limite d’une fonction. Elle inclut également
des notions comme la continuité, la dérivation et l’intégration. Ces notions sont
étudiées dans le contexte des nombres réels ou des nombres complexes.
Propriétés de R
1 Addition et multiplication
a+b =b+a a×b =b×a
0+a =a 1 × a = a si a 6= 0
a + b = 0 ⇐⇒ a = −b ab = 1 ⇐⇒ a = b1
(a + b) + c = a + (b + c) (a × b) × c = a × (b × c)
a × (b + c) = a × b + a × c
a × b = 0 ⇐⇒ (a = 0 ou b = 0)
Ordre sur R
1 Une relation R sur R est un sous-ensemble de l’ensemble produit R × R. Pour
(x , y ) ∈ R × R, on dit que x est en relation avec y et on note x Ry pour dire que
(x , y ) ∈ R.
2 Une relation R est une relation d’ordre si
I R est réflexive : pour tout x ∈ R, x Rx ,
I R est antisymétrique : pour tout x , y ∈ R, (x Ry et y Rx ) =⇒ x = y ,
I R est transitive : pour tout x , y , z ∈ R, (x Ry et y Rz) =⇒ x Rz.
Définition 2
Une relation d’ordre R sur R est totale si pour tout x , y ∈ R on a x Ry ou y Rx . On dit
aussi que (R, R) est un ensemble totalement ordonné.
Preuve :
Nous avons donc :
pour tout x ∈ R, x 6 x ,
pour tout x , y ∈ R, si x 6 y et y 6 x alors x = y ,
pour tout x , y , z ∈ R si x 6 y et y 6 z alors x 6 z.
Remarque 4
Pour (x , y ) ∈ R2 on a par définition :
x 6 y ⇐⇒ y − x ∈ R+
x < y ⇐⇒ (x 6 y et x 6= y ) .
Les opérations de R sont compatibles avec la relation d’ordre 6 au sens suivant, pour
des réels a, b, c, d :
(a 6 b et c 6 d) =⇒ a + c 6 b + d
(a 6 b et c > 0) =⇒ a × c 6 b × c
(a 6 b et c 6 0) =⇒ a × c > b × c.
si a > b
(
a
max(a, b) =
b si b > a.
Soient a et b deux nombres réels tels que a 6 b. On appelle intervalle fermé d’extrémités
a et b le sous-ensemble de R noté [a, b] défini par :
[a, b] = x ∈ R | a 6 x 6 b .
Étude de Fonctions 10 / 127
Nombres Réels
Intervalles de l’ensemble R
Si a et b deux nombres réels tels que a 6 b, on définit de même l’intervalle semi-ouvert
à droite (resp. à gauche) d’extrémités a et b par
[a, b[= x ∈ R | a 6 x < b , (resp.]a, b] = x ∈ R | a < x 6 b ).
Voisinage
1 On appelle voisinage d’un nombre réel x0 toute partie de R qui contient un
voisinage fondamental de x .
2 On appelle voisinage de (+∞) resp. (−∞) toute parie de R contenant un intervalle
de la forme ]a, +∞[ resp. ] − ∞, a[, où a ∈ R.
si x > 0
(
x
|x | =
−x si x < 0
Proposition 5
1 |x | > 0 ; | − x | = |x | ; |x | > 0 ⇐⇒ x 6= 0
√
2 x 2 = |x |
3 |xy | = |x ||y |
4 Inégalité triangulaire |x + y | 6 |x | + |y |
5 Seconde inégalité triangulaire |x | − |y | 6 |x − y |
Défintion 1 : Fonction
Une fonction d’une variable réelle à valeurs réelles est une application f : U → R, où U
est une partie de R. En général, U est un intervalle ou une réunion d’intervalles. On
appelle U le domaine de définition de la fonction f .
Exemple 2 :
La fonction inverse :
f : ] − ∞, 0[ ∪ ]0, +∞[ −→ R
1
x 7−→ .
x
f :R → R
x 7→ f (x ) = x 3 .
Exemples
1 La fonction nulle est la fonction constante égale à 0.
x
2 Considérons f : R → R définie par : f (x ) = .
1 + x2
La fonction f est bornée sur R+ . En effet, sachant que
1
|ab| 6 (a2 + b 2 ),
2
on a
1
|x | 6 (1 + x 2 ),
2
donc
1
|f (x )| 6 .
2
Exemples
(
[0, +∞[−→ R
1 La fonction racine carrée √ est strictement croissante.
x 7−→ x
2 Les fonctions exponentielle exp : R → R et logarithme ln :]0, +∞[→ R sont
strictement croissantes.
3 La fonction x → sin(x ) est croissante sur ] − π2 , π2 [.
(
R −→ R
4 La fonction valeur absolue n’est ni croissante, ni décroissante. Par
x 7−→ |x |
(
[0, +∞[−→ R
contre, la fonction est strictement croissante.
x 7−→ |x |
Interprétation graphique :
f est paire si et seulement si son graphe est symétrique par rapport à l’axe des
ordonnées.
f est impaire si et seulement si son graphe est symétrique par rapport à l’origine.
Interprétation graphique :
Exemples
Les fonctions sinus et cosinus sont 2π-périodiques. La fonction tangente est
π-périodique.
Étude de Fonctions 24 / 127
Limites et fonctions
Limite en un point
Soit f : I → R une fonction définie sur un intervalle I de R. Soit x0 ∈ R un point de I ou
une extrémité de I.
Soit ` ∈ R. On dit que f a pour limite ` en x0 si
On dit aussi que f (x ) tend vers ` lorsque x tend vers x0 . On note alors lim f (x ) = `
x →x0
ou bien lim f = `.
x0
Soit f une fonction définie sur un ensemble de la forme ]a, x0 [∪]x0 , b[.
Limites en un point
On dit que f a pour limite +∞ en x0 si
Exemples
1 1 1 1
lim =1 lim 2 = lim √ = 1,
x →1 x x →2 x 4 x →0 x + 1
√ √ 7
lim x = x0 pour tout x0 > 0, lim = +∞,
x →x0 x →−1 x + 1
1
lim+ = + ∞ lim ln(x ) = −∞.
x →0 x x →0+
x − 1, si x > 1
(
Soit f (x ) =
5x 2 + x − 6, si x < 1.
Nous avons, lim+ f (x ) = lim+ x − 1 = 0.
x →1 x →1
et, lim f (x ) = lim 5x 2 + x − 6 = 0.
x →1− x →1−
Puisque lim+ f (x ) = lim f (x ),la lmite de f (x ) au point 1 existe et lim f (x ) = 0.
x →1 x →1− x →1
Limites infinies
Soit ` ∈ R. On dit que f a pour limite ` en +∞ si
On définirait de la même manière la limite en −∞ pour des fonctions définies sur les
intervalles du type ] − ∞, a[.
Étude de Fonctions 30 / 127
Limites et fonctions
Exemples
1 1 x2
lim =0 lim =0 lim √ = + ∞,
x →+∞ x x →−∞ x 2 x →+∞ x +1
x
lim √ =1 lim exp(x ) = 0.
x →+∞ x 2 + 2x x →−∞
+∞ si n est pair
(
lim x n = +∞ et lim x n = .
x →+∞ x →−∞ −∞ si n est impair
Formes indeterminées
Les formes indéterminées nécessitent une étude particulière. Elles sont au nombre de
quatre :
∞ 0
“ + ∞ − ∞“ “0 × ∞“ “ “ “ “
∞ 0
Exemples
1 1 − 2x
a) lim x 3 + 3x 2 − 6 = +∞ b) lim =0 c) lim = +∞
x →+∞ x →+∞ x + 2 x →3 (x − 3)2
1
d) lim −x + 3 + 2 = −∞.
x →+∞ x +x +1
Exercice 1
√
On considère la fonction f définie sur R par f (x ) = x − x 2 + 1.
Déterminer la limite de f en −∞.
A quelle forme indéterminée la limite de f en +∞ conduit-elle ?
−1
Démontrer que, pour tout réel x , f (x ) = √ .
x + x2 + 1
Déterminer la limite de f en +∞.
Théorème de comparaison
Si f 6 g et si lim f = ` ∈ R et lim g = `0 ∈ R, alors ` 6 `0 .
x0 x0
Si f 6 g et si lim f = +∞, alors lim g = +∞.
x0 x0
Théorème des gendarmes
Continuité en un point
On dit que f est continue en un point x0 ∈ I si
lim f (x ) = f (x0 ).
x →x0
Intuitivement, une fonction est continue sur un intervalle, si on peut tracer son graphe
« sans lever le crayon », c’est-à-dire si sa courbe représentative n’admet pas de saut.
Exemples
La proposition précédente permet de vérifier que d’autres fonctions usuelles sont
continues :
les fonctions puissance x 7→ x n sur R (comme produit x × x × · · · ),
les polynômes sur R (somme et produit de fonctions puissance et de fonctions
constantes),
P(x )
les fractions rationnelles x 7→ Q(x ) sur tout intervalle où le polynôme Q(x ) ne
s’annule pas.
Corollaire : (TVA)
Soient [a, b] un segment et f : [a, b] → R une fonction continue. Si f (a) × f (b) < 0
alors il existe au moins un c ∈]a, b[ tel que f (c) = 0.
Exemples et Remarques
1 Soit f (x ) = x 2 − 1 une fonction continue sur [0, 2], puisque f (0) = −1 < 0 et
f (2) = 3 > 0, alors d’aprrès le théorème des valeurs intermédaires il existe c ∈ [0, 2]
tel que f (c) = 0.
2 Le théorème précédent peut être généralisé à un intervalle I ouvert ou semi-ouvert
dont les bornes sont éventuellement infinies.
1
3 Considérons par exemple la fonction inverse sur l’intervalle ]0, 1]. Elle y est
x
1 1
continue et strictement décroissante. Par ailleurs, on a lim+ = +∞ et lim = 1
x →0 x x →1 x
Le théorème des valeurs intermédiaires permet alors d’affirmer que pour tout réel k
de l’intervalle [1, +∞[ , il existe un unique réel c dans ]0, 1] tel que f (c) = k.
Dérivée en un point
Soit I un intervalle ouvert de R et f : I → R une fonction. Soit x0 ∈ I.
f est dérivable en x0 si le taux d’accroissement f (xx)−f (x0 )
−x0 a une limite finie
lorsque x tend vers x0 . La limite s’appelle alors le nombre dérivé de f en x0 et est
noté f 0 (x0 ). Ainsi
f (x ) − f (x0 )
f 0 (x0 ) = lim
x →x0 x − x0
Remarque
La réciproque est fausse : par exemple, la fonction valeur absolue est continue en 0 mais
n’est pas dérivable en 0.
En effet, le taux d’accroissement de f (x ) = |x | en x0 = 0 vérifie :
si x > 0
(
f (x ) − f (0) |x | +1
= = .
x −0 x −1 si x < 0
Il y a bien une limite à droite (qui vaut +1), une limite à gauche (qui vaut −1) mais
elles ne sont pas égales : il n’y a pas de limite en 0. Ainsi f n’est pas dérivable en x = 0.
Étude de Fonctions 47 / 127
Dérivabilité
xα αx α−1 (α ∈ R) uα αu 0 u α−1 (α ∈ R)
x x u 0 u
e e e ue
u0
ln x 1
x ln u u
Exemples
Considérons f (x ) = e x − 1 et g(x ) = x 2 + 1 deux fonctions définies sur R.
Propriétés : composition
Si f est dérivable en x et g est dérivable en f (x ) alors g ◦ f est dérivable en x de
dérivée :
0
g ◦ f (x ) = g 0 f (x ) · f 0 (x )
Exemple :
Calculons la dérivée de ln(1 + x 2 ). Nous avons g(x ) = ln(x ) avec g 0 (x ) = x1 ; et
f (x ) = 1 + x 2 avec f 0 (x ) = 2x . Alors la dérivée de ln(1 + x 2 ) = g ◦ f (x ) est
0 2x
g ◦ f (x ) = g 0 f (x ) · f 0 (x ) = g 0 1 + x 2 · 2x =
.
1 + x2
Propriétés : composition
Si f est dérivable en x et g est dérivable en f (x ) alors g ◦ f est dérivable en x de
dérivée :
0
g ◦ f (x ) = g 0 f (x ) · f 0 (x )
Exemple :
Calculons la dérivée de ln(1 + x 2 ). Nous avons g(x ) = ln(x ) avec g 0 (x ) = x1 ; et
f (x ) = 1 + x 2 avec f 0 (x ) = 2x . Alors la dérivée de ln(1 + x 2 ) = g ◦ f (x ) est
0 2x
g ◦ f (x ) = g 0 f (x ) · f 0 (x ) = g 0 1 + x 2 · 2x =
.
1 + x2
Extremum local
Soit f : I → R une fonction définie sur un intervalle I.
On dit que x0 est un point critique de f si f 0 (x0 ) = 0.
On dit que f admet un maximum local en x0 (resp. un minimum local en x0 ) s’il
existe un intervalle ouvert J contenant x0 tel que
Bien sûr un maximum global est aussi un maximum local, mais la réciproque est fausse.
f 0 (x ) 71
20
71 3
d’après le tableau de variation f admet donc un minimum global égal à en x = .
20 10
Théorème : Extremum
Soit I un intervalle ouvert et f : I → R une fonction dérivable. Si f admet un maximum
local (ou un minimum local) en x0 alors f 0 (x0 ) = 0.
Théorème de Rolle
Soit f : [a, b] → R telle que
f est continue sur [a, b],
f est dérivable sur ]a, b[,
f (a) = f (b).
Alors il existe c ∈]a, b[ tel que f 0 (c) = 0.
Exemple :
Soit f (x ) = x 3 − 2x 2 .
• Montrer que f vérifier les conditions du Théorème de Rolle sur l’intervalle [0, 2].
• Déterminer la valeur de c ∈]0, 2[.
Réponse : On a f est un polynôme donc continue sur [0, 2] et dérivable sur ]0, 2[.
On a f (0) = 0 et f (2) = 23 − 2 × 22 = 8 − 8 = 0, donc f (0) = f (2).
D’après le théorème de Rolle ∃c ∈]0, 2[, tel que f 0 (c) = 0. ce qui donne
4 4
3c 2 − 4c = c(3c − 4) = 0, alors c = 0 ou c = , puisque c ∈]0, 2[, finalement c = .
3 3
Exemple TAF
Soient x et y réels avec 0 < x < y .
1 Montrer que
y −x
x< < y.
ln y − ln x
Exemple TAF
Soient x et y réels avec 0 < x < y .
1 Montrer que
y −x
x< < y.
ln y − ln x
Soit g(t) = ln t. Appliquons le théorème des accroissement finis sur [x , y ]. Il existe
c ∈]x , y [, g(y ) − g(x ) = g 0 (c)(y − x ).
Soit ln y − ln x = c1 (y − x ). Donc ln yy −ln
−x
x
= c1 . Or x < c < y donc y1 < c1 < x1 . Ce qui
donne les inégalités recherchées
Exemples
1
f : R2 −→ R
p
(x , y ) 7−→ x 2 + y 2.
2
f : R2 −→ R
(x , y ) 7→ xy .
3 Un individu consomme deux biens X et Y en quantités x et y aux prix respectifs de
2 unités monétaire et 1 unité monétaire. Sa satisfaction est exprimée par sa
fonction d’utilité. Cette dernière dépend des quantités consommées des deux biens.
Elle est de la forme suivante : f (x , y ) = −x 2 + xy .
Étude de Fonctions 61 / 127
Fonctions à deux variables
Exemples
1 f (x , y ) = ln(1 + x + y )
Il faut que 1 + x + y soit strictement positif, afin de pouvoir calculer son
logarithme. Donc : n o
Df = (x , y ) ∈ R2 | 1 + x + y > 0
x +y
2 f (x , y ) = exp x −y 2
, Le dénominateur ne doit pas s’annuler :
n o
Df = (x , y ) ∈ R2 | x − y 2 6= 0
On ne peut pas étudier les variations d’une fonction à deux variables comme on le fait
pour une fonction à une variable, puisque la simple notion de fonction croissante ou
décroissante n’a pas d’équivalent quand on passe à deux variables. Il est cependant
intéressant de calculer un analogue de la dérivée dans ce cadre, qui permet notamment
de trouver les minima ou maxima de la fonction, comme c’est le cas pour une fonction à
une variable.
Définition
Soit f : (x , y ) → f (x , y ) une fonction à deux variables, les applications partielles
associées sont les deux fonctions à une variable fx : x → f (x , y ) et fy : y → f (x , y ).
Remarque :
Les applications partielles sont donc données par la même équation que la fonction f
elle-même, seul le statut de x et de y change : au lieu d’avoir deux variables, l’une
d’elles est désormais fixée, même si on ne connait pas sa valeur. Pour rendre les choses
plus concrètes, on peut assigner une valeur à la varible fixée. Par exemple, si
f (x , y ) = x 2 − 3xy + y 3 , on dira que l’application partielle obtenue en fixant y = 1 est
la fonction d’une variable x → x 2 − 3x + 1 (on a posé y = 1 dans l’équation de f ), ou
que l’application partielle obtenue en fixant x = 2 est la fonction y → 4 − 6y + y 3 .
Remarque :
Pour calculer ces dérivées partielles, on dérive en considérant l’une des deux variables
comme une constante (on dit qu’on dérive la fonction f par rapport à x ou y
respectivement), mais chacune des deux dérivées partielles reste une fonction à deux
variables.
∂f
(x , y ) = 2xe 3y .
∂x
Pour l’autre dérivée ∂y
∂f
, on considère que x est une constante et on dérive x 2 e 3y comme
si c’était une fonction de y :
∂f
(x , y ) = 3x 2 e 3y .
∂y
Pour f : R2 → R définie par f (x , y ) = x 2 + yx alors, ∂f
∂x (x , y ) = 2x + y ∂f
∂y (x , y ) = x.
Exemple :
∂f
Soit f (x , y ) = x 3 + 2x 2 y + xy 3 − 4y 2 , on a donc (x , y ) = 3x 2 + 4xy + y 3 ,
∂x
∂f ∂2f ∂2f
(x , y ) = 2x 2 + 3xy 2 − 8y , (x , y ) = 6x + 4y , (x , y ) = 4x + 3y 2 ,
∂y ∂x 2 ∂y ∂x
∂2f ∂2f
(x , y ) = 4x + 3y 2 et (x , y ) = 6xy − 8.
∂x ∂y ∂y 2
Étude de Fonctions 67 / 127
Fonctions à deux variables : Dérivées partielles
Définition : Point critique
Un point critique pour une fonction f à deux variables est un couple (x , y ) vérifiant
∂f ∂f
(x , y ) = 0 et (x , y ) = 0.
∂x ∂y
Exemple :
Soit f (x , y ) = x 2 + y 2 . Le point (0, 0) est l’unique point critique de f . car Les points
critiques de la fonction f sont les solutions du système suivant :
∂f
(x , y ) = 2x = 0
∂x
∂f
(x , y ) = 2y = 0
∂y
Théorème : Optimisation
Soient f : Df ⊂ R2 → R une fonction admet des dérivées partielles premières et secondes sur Df ,
et (a, b) ∈ Df un point critique de f . On pose
2 f (x , y ) = x 4 + y 4 − 4(x − y )2 .
Solution :
1 On commence par chercher les points critiques de f . Pour cela, on calcule les
∂f ∂f
dérivées partielles par rapport à x et à y : (x , y ) = −2x + 2x 3 , (x , y ) = 2y .
∂x ∂y
Un point (x , y ) est critique si et seulement s’il est solution du système
∂f
(x , y ) = −2x + 2x 3 = 0
∂x
∂f
(x , y ) = 2y = 0
∂y
Intégrales 72 / 127
Primitive d’une fonction
Définition :
Soit f : I → R une fonction définie sur un intervalle I quelconque. On dit que F : I → R
est une primitive de f sur I si F est une fonction dérivable sur I vérifiant F 0 (x ) = f (x )
pour tout x ∈ I.
Trouver une primitive est donc l’opération inverse de calculer la fonction dérivée.
Exemples
1 Soit I = R et f : R → R définie par f (x ) = x 2 . Alors F : R → R définie par
3 3
F (x ) = x3 est une primitive de f . La fonction définie par F (x ) = x3 + 1 est aussi
une primitive de f .
√
2 Soit I = [0, +∞[ et g : I → R définie par g(x ) = x . Alors G : I → R définie par
3
G(x ) = 23 x 2 est une primitive de g sur I. Pour tout c ∈ R, la fonction G + c est
aussi une primitive de g.
Intégrales 73 / 127
Primitive d’une fonction
Proposition
Soient F une primitive de f et G une primitive de g. Alors F + G est une primitive de
f + g. Et si λ ∈ R alors λF est une primitive de λf .
Intégrales 74 / 127
Intégrale d’une fonction continue
Définition :
Soit f une fonction continue sur un intervalle [a, b] et F une primitive de f sur [a, b].
Z b
On appelle intégrale de f de a à b, le réel noté f (t) dt défini par :
a
Z b
f (t) dt = [F (t)]ba = F (b) − F (a), avce [a, b] ⊂ R.
a
Remarque :
Z b
1 1. Le réel f (t) dt ainsi défini ne dépend pas de la primitive choisie.
a
Z b
2 Dans l’écriture f (t) dt, la variable t est "muette", ce qui signifie que
Z b Z ba
f (t) dt = f (x ) dx = ... , le dx ou dt détermine la variable par rapport à
a a
laquelle on intègre la fonction : t ou x .
Intégrales 75 / 127
Intégrale d’une fonction continue
Proposition :
Soit f une fonction continue sur un intervalle [a, b]. Alors,
Z b Z a
1 f (t) dt = − f (t) dt.
Za a b
2 f (t) dt = 0.
a
Intégrales 76 / 127
Propriétés de l’intégrale
Les trois principales propriétés de l’intégrale sont la relation de Chasles, la positivité et la
linéarité.
Proposition : Relation de Chasles
Soient a < c < b. Si f est intégrable sur [a, c] et [c, b], alors f est intégrable sur [a, b].
Et on a Z b Z c Z b
f (x ) dx = f (x ) dx + f (x ) dx
a a c
Exemple :
Z 2 Z 1 Z 2
|t − 1| dt = |t − 1| dt + |t − 1| dt
−2 Z−2 Z 21
1
= 1 − t dt + t − 1 dt
−2 1
t2 1 2
= [t − 2 ]−2 + [ t2 − t]21
= 5.
Intégrales 77 / 127
Propriétés de l’intégrale
Z b Z b
Si f 6 g alors f (x ) dx 6 g(x ) dx
a a
Z b
Si f >0 alors f (x ) dx > 0
a
Intégrales 78 / 127
Propriétés de l’intégrale
Proposition : Linéarité de l’intégrale
Soient f , g deux fonctions intégrables sur [a, b].
Rb Rb Rb
1 f + g est une fonction intégrable et a (f + g)(x ) dx = a f (x ) dx + a g(x ) dx .
Rb Rb
2 Pour tout réel λ, λf est intégrable et on a a λf (x ) dx = λ a f (x ) dx .
Par ces deux premiers points nous avons la linéarité de l’intégrale : pour tous
réels λ, µ
Z b Z b Z b
λf (x ) + µg(x ) dx = λ f (x ) dx + µ g(x ) dx
a a a
Intégrales 79 / 127
Propriétés de l’intégrale
Exemples :
1 10
Z 1 Z 1 Z 1
7x − e
2 x
dx = 7 2
x dx − e x dx = 7 − (e − 1) = −e
0 0 0 3 3
1 x3
Z 1 Z 1
Car nous avons : x 2 dx = [ et e x dx = [e x ]10 = e − 1.
]10 =
0 3 3 0
Soit In = 1n sin(nx )
1+x n dx . Montrons que In → 0 lorsque n → +∞.
R
sin(nx ) | sin(nx )| 1 1
Z n Z n Z n Z n
|In | =
dx 6 dx 6 dx 6 dx
1 1+x 1+x 1 1+x
n n n n
1 x
1
Il ne reste plus qu’à calculer cette dernière intégrale (en anticipant un peu sur la suite du
chapitre) :
#n
1 1
"
x −n+1 n−n+1
Z n Z n
dx = x −n dx = = − −−−−→ 0
1 xn 1 −n + 1 1
−n + 1 −n + 1 n→+∞
(car n−n+1 → 0 et 1
→ 0). Intégrales 80 / 127
Calcul Intégrale
Z
u 0 (x )e u(x ) dx = e u(x ) + c sur R
Z
u 0 (x ) cos(u(x )) dx = sin(u(x )) + c sur R
Z
u 0 (x ) sin(u(x )) dx = − cos(u(x )) + c sur R
x n+1
Z
x n dx = +c (n ∈ N) sur R
n+1
u α+1 (x )
Z
u 0 (x )u(x )α dx = +c (α 6= −1)
α+1
u 0 (x )
Z
dx = ln |u(x )| + c sur ]0, +∞[ ou ] − ∞, 0[
u(x )
Intégrales 81 / 127
Calcul Intégrale
u 0 (x )dx
Z
= arctan(u(x )) + c sur R
1 + u 2 (x )
−u 0 (x )dx
Z
q = arccos(u(x )) + c sur ] − 1, 1[
1 − u 2 (x )
u 0 (x )dx
Z
q = arcsin(u(x )) + c sur ] − 1, 1[
1 − u 2 (x )
Intégrales 82 / 127
Calcul Intégrale
Exemples :
Calculer les intégrales ou primitives suivantes :
(ln(t))2 e +1
Z e Z 1 t Z x
2
A= dt, B = t
dt, C = (2t + 1)e t +t+2 dt,
t e +t
Z1 x Z 02 0
cos( 1t )
D= dt, E = |t 2 − t| dt.
1 t2 0
Intégrales 83 / 127
Calcul Intégrale
Intégration par parties :
Soient u et v deux fonctions de classe C 1 sur un intervalle [a, b].
Z b Z b
0 b
u 0 (x ) v (x ) dx
u(x ) v (x ) dx = uv a
−
a a
b b
Notation. Le crochet F a
est par définition F a
= F (b) − F (a). Donc
b
uv a = u(b)v (b) − u(a)v (a). Si l’on omet les bornes alors F désigne la fonction
Intégrales 84 / 127
Calcul Intégrale
Exemples : Intégration par parties
Z 1
1 Calcul de xe x dx . On pose u(x ) = x et v 0 (x ) = e x . Nous aurons besoin de
0
savoir que u 0 (x ) = 1 et qu’une primitive de v 0 est simplement v (x ) = e x . La
formule d’intégration par parties donne :
Z 1 Z 1
xe x dx = u(x )v 0 (x ) dx
0 0 Z 1
1
u 0 (x )v (x ) dx
= u(x )v (x ) 0
−
1 0
= xe x 0 − 01 1 · e x dx
R
1
= 1 · e1 − 0 · e0 − ex 0
= e − (e 1 − e 0 )
= 1
Intégrales 85 / 127
Calcul Intégrale
Intégrales 86 / 127
Calcul Intégrale
x
Z Z
1 · arcsin x dx x arcsin x −
= dx √
1 − x2
p
= x arcsin x − − 1 − x 2
p
= x arcsin x + 1 − x2 + c
Intégrales 87 / 127
Calcul Intégrale
D’où Z
x 2 e x dx = (x 2 − 2x + 2)e x + c.
Intégrales 88 / 127
Calcul Intégrale
Changement de variable :
Soit f une fonction définie sur un intervalle I et ϕ : J → I une bijection de classe C 1 .
Pour tout a, b ∈ J
Z ϕ(b) Z b
f ϕ(t) · ϕ0 (t) dt
f (x ) dx =
ϕ(a) a
Voici un moyen simple de s’en souvenir. En effet si l’on note x = ϕ(t) alors par
dérivation on obtient dx
dt = ϕ (t) donc dx = ϕ (t) dt. D’où la substitution
0 0
R ϕ(b) Rb
ϕ(a) f (x ) dx = a f (ϕ(t)) ϕ0 (t) dt.
Intégrales 89 / 127
Calcul Intégrale
Exemples : Changement de variable
Quelle est la valeur de l’intégrale suivante ?
√
1− x
Z 4
√ · dx
1 x
= −1
Intégrales 91 / 127
Calcul Intégrale
Intégrales 92 / 127
Suites et Séries numériques
Définition :
Une suite u est une fonction de N dans R.
Une suite u est donc un procédé qui à tout entier n associe le nombre u(n).
On note en général un le terme d’indice n au lieu de u(n), et la suite est notée (un ), ou
(un )n∈N au lieu de u :
un est un nombre de la suite, et (un ) désigne l’ensemble de tous les nombres de la
suite.
Exemple :
Soit (un ) la suite définie par un = 2n − 3, alors u0 = −3, u1 = −1, u2 = 1, u3 = 3 . . .
u20 = . . .
u50 = . . .
u5250 = . . .
Définition explicite :
Une suite u est une fonction de N dans R. Dans l’exemple précédent, le terme général
un est l’image de l’entier n par une fonction usuelle :
un = f (n)
Exemple :
• un = 2n2 − 3n + 5 ; un = f (n) avec la fonction du second degré f : x 7→ 2x 2 − 3x + 5
6n + 3 6x + 1
• vn = ; vn = g(n) avec la fonction rationnelle g : x 7→
n+1 x +1
Remaque :
un = f (n) : on ne considère que les images de f pour des valeurs entières, et non pas
pour tous les nombres réels d’un intervalle : on dit alors qu’on échantillonne, la suite
(un ) est constituée d’échantillons de la fonction f : ou qu’on numérise, la fonction f .
Exemple :
On définit la suite (un ) par (
u0 = 1000
un+1 = 1, 04 un
Alors, u0 = 1000, u1 = 1, 04 × u0 = 1, 04 × 1000 = 1040,
u2 = 1, 04 × u1 = 1, 04 × 1040 = 1081, 6, u3 = 1, 04 × u2 = . . . u50 = 1, 04u49
. . .Donner u0 , u1 , u2 , u3 , u10 et u50 .
Plus généralement, une suite est définie par récurrence par une relation de la
forme un+1 = f (un ), où f est une fonction définie, a priori, sur R.
Suites et Séries numériques 97 / 127
Suites Numériques
Définitions
Soient M et m deux nombres réels. On dit que la suite (un ) est :
Majorée par M si pour tout n ∈ N, un 6 M.
Minorée par m si pour tout n ∈ N, un > m.
Bornée si pour tout n ∈ N, m 6 un 6 M.
Exemples
Soit la suite ( n1 )n>1 = {1/1; 1/2; 1/3; . . .}.
Pour tout n ∈ N∗ , n1 > 0.
Cette suite est donc minorée par 0, mais aussi par tout réel négatif : un minorant
n’est donc pas unique.
Elle est aussi majorée par 1 et par tout réel x > 1.
Proposition :
Soit (un ) la suite définie explicitement par un = f (n), où f une fonction définie sur R+ ,
alors (un ) et f ont le même sens de variation :
• si f est croissante, alors la suite (un ) est croissante,
• si f est décroissante, alors la suite (un ) est décroissante.
Preuve : Si par exemple f est croissante sur R+ , alors pour tout entier n, comme
n + 1 > n, on a aussi f (n + 1) > f (n), c’est-à-dire exactement que un+1 > un , donc (un )
est croissante.
La réciproque est fausse. En effet : Par exemple, soit la suite (un ) définie par un = f (n)
avec la fonction f (x ) = x + sin(2πx ).
Alors, pour tout entier n, un = n + sin(2πn) = n, et donc (un ) est croissante (c’est la
suite des entiers naturels), tandis que f n’est pas monotone sur R.
Suites arithmétiques :
Une suite arithmétique est une suite dont chaque terme est obtenu en ajoutant la même
quantité r , appelée raison de la suite, au terme précédent.
Pour tout entier n, un+1 = un + r ⇐⇒ un+1 − un = r .
Exemple :
u0 = 1460
La suite définie par : C’est une suite arithmétique de raison 20.
un+1 = un + 20
Si (un ) est une suite arithmétique de premier terme u0 et de raison r , alors, pour tout
entier n positif : un = u0 + r × n.
(2u0 + nr )(n + 1)
u0 + u1 + u2 + u3 + · · · + un = .
2
Suites et Séries numériques 103 / 127
Suites particulières
Suites géométriques :
Une suite géométrique est une suite dont chaque terme est obtenu en multipliant par la
même quantité q , appelée raison de la suite, le terme précédent.
un+1
Pour tout entier n, un+1 = q × un ⇐⇒ = q.
un
Exemple :
• La suite de nombres 1, 2, 4, 8, 16, 32, . . .des puissances successives de 2 est la suite
géométrique de raison q = 2 et de premier terme u0 = 1.
• la suite (vn ) de terme général vn = (−1)n , pour laquelle v0 = 1, v1 = −1, v2 = 1,
v3 = −1, . . .est la suite géométrique de premier terme v0 = 1 et de raison q = −1.
• Soit la suite (wn ) définie par la relation wn = 2 × 3n .
wn+1
Alors, pour tout entier n, = 3, On en déduit que (wn ) est une suite géométrique
wn
de raison q = 3.
Exercice 2
u0 = 1
1
(un ) est la suite définie par 1 1 , et (vn ) est définie par vn = un − .
un+1 = un + 2
2 4
Calculer v0 , v1 , v2 et v3 et conjecturer la nature de la suite (vn ).
Prouver que la suite (vn ) est géométrique.
Exprimer vn , puis un , en fonction de n.
Suites et Séries numériques 105 / 127
Limite finie d’une suite
Définitions
La suite (un ) admet pour limite le réel ` si tout intervalle ouvert contenant ` contient
toutes les valeurs de un à partir d’un certain rang.
On écrit alors :
lim un = `
n→∞
.
On dit que la suite (un ) est convergente lorsque (un ) admet pour limite le réel ` ∈ R.
Définitions
Soit A ∈ R. La suite (un ) admet pour limite +∞ (resp. −∞) si tout intervalle de la
forme ]A; +∞[ (resp. ] − ∞; A[) contient toutes les valeurs de un à partir d’un certain
rang
On écrit alors :
lim un = +∞ (resp. − ∞)
n→∞
.
On dit que la suite (un ) est divergente lorsque (un ) admet pour limite +∞.
Exemples
√
lim n = +∞ lim n2 = +∞ lim n = +∞
n→+∞ n→+∞ n→+∞
1 1 1
lim =0 lim =0 lim √ = 0
n→+∞ n n→+∞ n2 n→+∞ n
1
Pour tout entier k > 1 : lim nk = +∞ lim =0
n→+∞ n→+∞ nk
Exemples
un = 3n2 − n − 5
Changement d’écriture : un = n2 (3 − 1
n − 5
n2
)
limn→+∞ n2 = +∞ et limn→+∞ (3 − 1
n − 5
n2
) =3
Exemples
3n + 5
un =
−2n + 7
limn→+∞ (3n + 5) = +∞ et limn→+∞ (−2n + 7) = −∞,
Exemples
√
un = n − n
√
limn→+∞ n = +∞ et limn→+∞ (− n) = −∞,
limn→+∞ n = +∞ et limn→+∞ (1 − √1 )
n
=1
Donc par produit limn→+∞ un = +∞
Théorèmes
Soient deux suites (un ) et (vn ) et un entier naturel N tels que pour tout entier n > N,
un 6 vn .
Minoration : si lim un = +∞, alors lim vn = +∞
n→+∞ n→+∞
Majoration : si lim vn = −∞, alors lim un = −∞
n→+∞ n→+∞
Théorèmes
Si (un ) est une suite croissante et majorée, alors elle converge.
Exercice
√
Soit la suite u définie par u0 = 5 et un+1 = 3un + 1.
Montrer que (un ) est décroissante.
Montrer que la suite (un ) est minorée.
En déduire que la suite (un ) est convergente.