Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Cours Mathématiques 20221 - 1-15

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 116

Université Sultan Moulay Slimane

Ecole Nationale de Commerce et


de Gestion

COURS : Mathématiques
Semestre 1

Prof : I. BAKHADACH & H. SABIKI

Année universitaire 2022/2023


Programme du cours

1 Introduction Générale

2 Étude de Fonctions

3 Intégrales

4 Suites et Séries numériques

5 Calculs Matriciels

1 / 127
Introduction Générale

Introduction Générale 2 / 127


Introduction Générale

Mathématiques : Analyse
Les mathématiques sont à la fois un outil d’une puissance surprenante, utilisé à
des degrés divers par les autres sciences, et une des plus incroyables constructions
collectives de l’humanité, s’appuyant sur des bases consolidées génération après
génération pour permettre à l’édifice de monter toujours plus haut.
L’analyse a pour point de départ la formulation rigoureuse du calcul infinitésimal.
C’est la branche des mathématiques qui traite explicitement de la notion de limite,
que ce soit la limite d’une suite ou la limite d’une fonction. Elle inclut également
des notions comme la continuité, la dérivation et l’intégration. Ces notions sont
étudiées dans le contexte des nombres réels ou des nombres complexes.

Dans ce cours on va se contenter d’étudier ces notions dans le contexte des


nombres réels.

Introduction Générale 3 / 127


Étude de Fonctions

Étude de Fonctions 4 / 127


Nombres Réels

Propriétés de R
1 Addition et multiplication
a+b =b+a a×b =b×a
0+a =a 1 × a = a si a 6= 0
a + b = 0 ⇐⇒ a = −b ab = 1 ⇐⇒ a = b1
(a + b) + c = a + (b + c) (a × b) × c = a × (b × c)

a × (b + c) = a × b + a × c
a × b = 0 ⇐⇒ (a = 0 ou b = 0)

Étude de Fonctions 5 / 127


Nombres Réels

Ordre sur R
1 Une relation R sur R est un sous-ensemble de l’ensemble produit R × R. Pour
(x , y ) ∈ R × R, on dit que x est en relation avec y et on note x Ry pour dire que
(x , y ) ∈ R.
2 Une relation R est une relation d’ordre si
I R est réflexive : pour tout x ∈ R, x Rx ,
I R est antisymétrique : pour tout x , y ∈ R, (x Ry et y Rx ) =⇒ x = y ,
I R est transitive : pour tout x , y , z ∈ R, (x Ry et y Rz) =⇒ x Rz.

Définition 2
Une relation d’ordre R sur R est totale si pour tout x , y ∈ R on a x Ry ou y Rx . On dit
aussi que (R, R) est un ensemble totalement ordonné.

Étude de Fonctions 6 / 127


Nombres Réels
Propriété 3
La relation 6 sur R est une relation d’ordre, et de plus, elle est totale.

Preuve :
Nous avons donc :
pour tout x ∈ R, x 6 x ,
pour tout x , y ∈ R, si x 6 y et y 6 x alors x = y ,
pour tout x , y , z ∈ R si x 6 y et y 6 z alors x 6 z.

Remarque 4
Pour (x , y ) ∈ R2 on a par définition :

x 6 y ⇐⇒ y − x ∈ R+
x < y ⇐⇒ (x 6 y et x 6= y ) .

Étude de Fonctions 7 / 127


Nombres Réels

Les opérations de R sont compatibles avec la relation d’ordre 6 au sens suivant, pour
des réels a, b, c, d :

(a 6 b et c 6 d) =⇒ a + c 6 b + d
(a 6 b et c > 0) =⇒ a × c 6 b × c
(a 6 b et c 6 0) =⇒ a × c > b × c.

On définit le maximum de deux réels a et b par :

si a > b
(
a
max(a, b) =
b si b > a.

Étude de Fonctions 8 / 127


Nombres Réels
Ensemble R̄
On appelle R̄ l’ensemble R auquel on adjoint les deux symboles +∞ et −∞.
Soit :
R̄ = R ∪ {+∞} ∪ {−∞}.
On prolonge à R̄ l’addition, la multiplication et la relation d’ordre de R de la façon
suivante : Pour l ∈ R, on pose
1 l + (+∞) = +∞ −(+∞) = −∞ (+∞) + (+∞) = +∞.
2 l + (−∞) = −∞ −(−∞) = +∞ (−∞) + (−∞) = −∞
−∞ < l < +∞.
Pour l ∈ R∗ , on pose
si l > 0 si l > 0
( (
+∞ −∞
1 l × (+∞) = l × (−∞) =
−∞ si l < 0 +∞ si l < 0
2 (+∞) × (+∞) = +∞, (+∞) × (−∞) = −∞.
Étude de Fonctions 9 / 127
Nombres Réels
Ensemble R̄
Malgré tout, certaines expressions ne sont pas définies :
1 0 × (+∞), 0 × (−∞), (+∞) + (−∞).

Ces expressions sont appelées formes indéterminées.


Intervalles de l’ensemble R
Soient a et b deux éléments de R tels que a < b. On appelle intervalle ouvert
d’extrémités a et b le sous-ensemble de R noté ]a, b[ défini par :

]a, b[= x ∈ R | a < x < b .

Soient a et b deux nombres réels tels que a 6 b. On appelle intervalle fermé d’extrémités
a et b le sous-ensemble de R noté [a, b] défini par :

[a, b] = x ∈ R | a 6 x 6 b .
Étude de Fonctions 10 / 127
Nombres Réels
Intervalles de l’ensemble R
Si a et b deux nombres réels tels que a 6 b, on définit de même l’intervalle semi-ouvert
à droite (resp. à gauche) d’extrémités a et b par
 
[a, b[= x ∈ R | a 6 x < b , (resp.]a, b] = x ∈ R | a < x 6 b ).

La notion de voisinage sera utile pour les limites.


Voisinage
Soit x0 un nombre réel. On appelle voisinage fondamental de x0 tout intervalle ouvert
non vide de centre x0 . On note Vε (x0 ) le voisinage fondamental de x de rayon ε > 0 :

Vε (x0 ) = {x ∈ R : x0 − ε < x < x0 + ε} = {x ∈ R : |x − x0 | < ε}.

Étude de Fonctions 11 / 127


Nombres Réels

Voisinage
1 On appelle voisinage d’un nombre réel x0 toute partie de R qui contient un
voisinage fondamental de x .
2 On appelle voisinage de (+∞) resp. (−∞) toute parie de R contenant un intervalle
de la forme ]a, +∞[ resp. ] − ∞, a[, où a ∈ R.

Étude de Fonctions 12 / 127


Nombres Réels
Valeur Absolue
Pour un nombre réel x , on définit la valeur absolue de x par :

si x > 0
(
x
|x | =
−x si x < 0

Voici le graphe de la fonction x 7→ |x | :

Étude de Fonctions 13 / 127


Nombres Réels

Proposition 5
1 |x | > 0 ; | − x | = |x | ; |x | > 0 ⇐⇒ x 6= 0

2 x 2 = |x |
3 |xy | = |x ||y |
4 Inégalité triangulaire |x + y | 6 |x | + |y |

5 Seconde inégalité triangulaire |x | − |y | 6 |x − y |

Étude de Fonctions 14 / 127


Limites et fonctions

Défintion 1 : Fonction
Une fonction d’une variable réelle à valeurs réelles est une application f : U → R, où U
est une partie de R. En général, U est un intervalle ou une réunion d’intervalles. On
appelle U le domaine de définition de la fonction f .

Exemple 2 :
La fonction inverse :
f : ] − ∞, 0[ ∪ ]0, +∞[ −→ R
1
x 7−→ .
x

f :R → R
x 7→ f (x ) = x 3 .

Étude de Fonctions 15 / 127


Limites et fonctions
Le graphe d’une fonction f : U → R est la partie Γf de R2 définie par
Γf = (x , f (x )) | x ∈ U .


Le graphe d’une fonction (à gauche), l’exemple du graphe de x 7→ x1 (à droite).

Étude de Fonctions 16 / 127


Limites et fonctions

Opérations sur les fonction


Soient f : U → R et g : U → R deux fonctions définies sur une même partie U de R.
On peut alors définir les fonctions suivantes :
la somme de f et g est la fonction f + g : U → R définie par
(f + g)(x ) = f (x ) + g(x ) pour tout x ∈ U ;
le produit de f et g est la fonction f × g : U → R définie par
(f × g)(x ) = f (x ) × g(x ) pour tout x ∈ U ;
la multiplication par un scalaire λ ∈ R de f est la fonction λ · f : U → R définie
par (λ · f )(x ) = λ · f (x ) pour tout x ∈ U.

Étude de Fonctions 17 / 127


Limites et fonctions

Fonctions majorées, minorées, bornées


Soient f : U → R et g : U → R deux fonctions. Alors :
f > g si ∀x ∈ U f (x ) > g(x ) ;
f > 0 si ∀x ∈ U f (x ) > 0 ;
f > 0 si ∀x ∈ U f (x ) > 0 ;
f est dite constante sur U si ∃a ∈ R ∀x ∈ U f (x ) = a ;
f est dite nulle sur U si ∀x ∈ U f (x ) = 0.
f est majorée sur U si ∃M ∈ R ∀x ∈ U f (x ) 6 M ;
f est minorée sur U si ∃m ∈ R ∀x ∈ U f (x ) > m ;
f est bornée sur U si f est à la fois majorée et minorée sur U, c’est-à-dire si
∃M ∈ R ∀x ∈ U |f (x )| 6 M.

Étude de Fonctions 18 / 127


Limites et fonctions

Exemples
1 La fonction nulle est la fonction constante égale à 0.
x
2 Considérons f : R → R définie par : f (x ) = .
1 + x2
La fonction f est bornée sur R+ . En effet, sachant que
1
|ab| 6 (a2 + b 2 ),
2
on a
1
|x | 6 (1 + x 2 ),
2
donc
1
|f (x )| 6 .
2

Étude de Fonctions 19 / 127


Limites et fonctions

Fonctions croissantes, décroissantes


Soit f : U → R une fonction. On dit que :

f est croissante sur U si ∀x , y ∈ U x 6 y =⇒ f (x ) 6 f (y )

f est strictement croissante sur U si ∀x , y ∈ U x < y =⇒ f (x ) < f (y )


f est décroissante sur U si ∀x , y ∈ U x 6 y =⇒ f (x ) > f (y )
f est strictement décroissante sur U si ∀x , y ∈ U x < y =⇒ f (x ) > f (y )
f est monotone (resp. strictement monotone) sur U si f est croissante ou
décroissante (resp. strictement croissante ou strictement décroissante) sur U.

Étude de Fonctions 20 / 127


Limites et fonctions

Exemples
(
[0, +∞[−→ R
1 La fonction racine carrée √ est strictement croissante.
x 7−→ x
2 Les fonctions exponentielle exp : R → R et logarithme ln :]0, +∞[→ R sont
strictement croissantes.
3 La fonction x → sin(x ) est croissante sur ] − π2 , π2 [.
(
R −→ R
4 La fonction valeur absolue n’est ni croissante, ni décroissante. Par
x 7−→ |x |
(
[0, +∞[−→ R
contre, la fonction est strictement croissante.
x 7−→ |x |

Étude de Fonctions 21 / 127


Limites et fonctions
Parité
Soit I un intervalle de R symétrique par rapport à 0 (c’est-à-dire de la forme ] − a, a[ ou
[−a, a] ou R). Soit f : I → R une fonction définie sur cet intervalle. On dit que :
f est paire si ∀x ∈ I f (−x ) = f (x ),
f est impaire si ∀x ∈ I f (−x ) = −f (x ).

Interprétation graphique :
f est paire si et seulement si son graphe est symétrique par rapport à l’axe des
ordonnées.
f est impaire si et seulement si son graphe est symétrique par rapport à l’origine.

Étude de Fonctions 22 / 127


Limites et fonctions
Exemples
La fonction définie sur R par x 7→ x 2 est paire.
La fonction définie sur R par x 7→ x 3 est impaire.
La fonction cos : R → R est paire. La fonction sin : R → R est impaire.

Interprétation graphique :

Étude de Fonctions 23 / 127


Limites et fonctions
Périodicité
Soit f : R → R une fonction et T un nombre réel, T > 0. La fonction f est dite
périodique de période T si ∀x ∈ R f (x + T ) = f (x ).

Exemples
Les fonctions sinus et cosinus sont 2π-périodiques. La fonction tangente est
π-périodique.
Étude de Fonctions 24 / 127
Limites et fonctions

Limite en un point
Soit f : I → R une fonction définie sur un intervalle I de R. Soit x0 ∈ R un point de I ou
une extrémité de I.
Soit ` ∈ R. On dit que f a pour limite ` en x0 si

∀ε > 0 ∃δ > 0 ∀x ∈ I |x − x0 | < δ =⇒ |f (x ) − `| < ε

On dit aussi que f (x ) tend vers ` lorsque x tend vers x0 . On note alors lim f (x ) = `
x →x0
ou bien lim f = `.
x0

Étude de Fonctions 25 / 127


Limites et fonctions

Soit f une fonction définie sur un ensemble de la forme ]a, x0 [∪]x0 , b[.

Limites en un point
On dit que f a pour limite +∞ en x0 si

∀A > 0 ∃δ > 0 ∀x ∈ I |x − x0 | < δ =⇒ f (x ) > A

On note alors lim f (x ) = +∞.


x →x0
On dit que f a pour limite −∞ en x0 si

∀A > 0 ∃δ > 0 ∀x ∈ I |x − x0 | < δ =⇒ f (x ) < −A

On note alors lim f (x ) = −∞.


x →x0

Étude de Fonctions 26 / 127


Limites et fonctions

Exemples
1 1 1 1
lim =1 lim 2 = lim √ = 1,
x →1 x x →2 x 4 x →0 x + 1
√ √ 7
lim x = x0 pour tout x0 > 0, lim = +∞,
x →x0 x →−1 x + 1
1
lim+ = + ∞ lim ln(x ) = −∞.
x →0 x x →0+

Étude de Fonctions 27 / 127


Limites et fonctions
Soit f une fonction définie sur un ensemble de la forme ]a, x0 [∪]x0 , b[.

Limite à gauche et à droite


On appelle limite à droite en x0 de f la limite de la fonction f en x0 et on la
]x0 ,b[
note lim
+
f.
x0
On définit de même la limite à gauche en x0 de f : la limite de la fonction f
]a,x0 [
en x0 et on la note lim f .
x0−
On note aussi xlim
→x
f (x ) pour la limite à droite et xlim
→x
f (x ) pour la limite à gauche.
0 0
x >x0 x <x0

Dire que f : I → R admet une limite ` ∈ R à droite en x0 signifie donc : xlim


→x
f (x ) = `.
0
x >x0
Si la fonction f a une limite en x0 , alors ses limites à gauche et à droite en x0 coïncident
et valent `.
Étude de Fonctions 28 / 127
Limites et fonctions
Exemples
x 2 − 1, si x > 0
(
Soit f (x ) =
2x + 1, si x < 0.
Nous avons, lim+ f (x ) = lim+ x 2 − 1 = −1.
x →0 x →0
et, lim f (x ) = lim 2x + 1 = 1.
x →0− x →0−
Puisque lim+ f (x ) 6= lim f (x ),la lmite de f (x ) au point 0 n’existe pas.
x →0 x →0−

x − 1, si x > 1
(
Soit f (x ) =
5x 2 + x − 6, si x < 1.
Nous avons, lim+ f (x ) = lim+ x − 1 = 0.
x →1 x →1
et, lim f (x ) = lim 5x 2 + x − 6 = 0.
x →1− x →1−
Puisque lim+ f (x ) = lim f (x ),la lmite de f (x ) au point 1 existe et lim f (x ) = 0.
x →1 x →1− x →1

Étude de Fonctions 29 / 127


Limites et fonctions
Soit f : I → R une fonction définie sur un intervalle de la forme I =]a, +∞[

Limites infinies
Soit ` ∈ R. On dit que f a pour limite ` en +∞ si

∀ε > 0 ∃B > 0 ∀x ∈ I x > B =⇒ |f (x ) − `| < ε

On note alors lim f (x ) = ` ou lim f = `.


x →+∞ +∞
On dit que f a pour limite +∞ en +∞ si

∀A > 0 ∃B > 0 ∀x ∈ I x > B =⇒ f (x ) > A

On note alors lim f (x ) = +∞.


x →+∞

On définirait de la même manière la limite en −∞ pour des fonctions définies sur les
intervalles du type ] − ∞, a[.
Étude de Fonctions 30 / 127
Limites et fonctions

Exemples
1 1 x2
lim =0 lim =0 lim √ = + ∞,
x →+∞ x x →−∞ x 2 x →+∞ x +1
x
lim √ =1 lim exp(x ) = 0.
x →+∞ x 2 + 2x x →−∞
+∞ si n est pair
(
lim x n = +∞ et lim x n = .
x →+∞ x →−∞ −∞ si n est impair

Étude de Fonctions 31 / 127


Limites et fonctions

Opérations sur les limites


Limite de f l l l +∞ −∞ +∞
Limite d’une somme Limite de g l0 +∞ −∞ +∞ −∞ −∞
Limite de f + g l + l0 +∞ −∞ +∞ −∞ ×
Limite d’un produit
Limite de f l l > 0 l < 0 l > 0 l < 0 +∞ +∞ −∞ 0
Limite de g l0 +∞ +∞ +∞ −∞ +∞ −∞ −∞ +∞ ou −∞
Limite de fg ll 0 +∞ −∞ +∞ +∞ +∞ −∞ +∞ ×
Limite d’un quotient
Limite de f l l +∞ +∞ −∞ −∞ 0 ±∞
Limite de g l 6= 0 +∞ ou −∞ l > 0 l < 0 l > 0 l < 0
0 0 0 0 0
0 ±∞
f l
Limite de
g l0
0 +∞ −∞ −∞ +∞ × ×

Étude de Fonctions 32 / 127


Limites et fonctions

Formes indeterminées
Les formes indéterminées nécessitent une étude particulière. Elles sont au nombre de
quatre :
∞ 0
“ + ∞ − ∞“ “0 × ∞“ “ “ “ “
∞ 0

Exemples
1 1 − 2x
a) lim x 3 + 3x 2 − 6 = +∞ b) lim =0 c) lim = +∞
x →+∞ x →+∞ x + 2 x →3 (x − 3)2
1
 
d) lim −x + 3 + 2 = −∞.
x →+∞ x +x +1

Étude de Fonctions 33 / 127


Limites et fonctions

Exercice 1

On considère la fonction f définie sur R par f (x ) = x − x 2 + 1.
Déterminer la limite de f en −∞.
A quelle forme indéterminée la limite de f en +∞ conduit-elle ?
−1
Démontrer que, pour tout réel x , f (x ) = √ .
x + x2 + 1
Déterminer la limite de f en +∞.

Étude de Fonctions 34 / 127


Limites et fonctions
Méthode en cas de forme indéterminée :
On essaie dans ce cas de lever l’indétermination en transformant l’expression
(factorisation, développement, ...)
Exemple 1 : limite en +∞ d’un polynôme. Par exemple, la limite en +∞ de
f (x ) = x 3 − 2x 2 + 3.
En +∞, lim x 3 = +∞ et lim −2x 2 = −∞, et on ne peut donc pas directement
x →+∞ x →+∞
appliquer la règle de calcul sur la limite de la somme (forme indéterminée +∞ − ∞).
Néanmoins, en +∞, x 3 croît plus rapidement que 2x 2 : x 3 est prépondérant devant 2x 2 .
On factorise alors par ce 
terme prépondérant :
2x 3 2 3

f (x ) = x 1 − 3 + 3 = x 1 − 2 + 3 , et on a :
3 3
x x x x
lim x 3 = +∞


x →+∞ 

2 3

⇒ par produit des limites, lim f (x ) = +∞
lim 1 − 2 + 3 = 1 
 x →+∞
x →+∞ x x

Étude de Fonctions 35 / 127


Limites et fonctions
Méthode en cas de forme indéterminée :
Exemple 2 : Limite en +∞ d’une fraction rationnelle. Par exemple,
x 3 − 2x + 3
f (x ) = . Une fonction rationnelle est le quotient de deux polynômes. On
2x 3 + 4
peut donc appliquer au numérateur et au dénominateur la démarche précédente :
2 3 2 3
 
x3 1− 2 + 3
1 1 − x2 + x3
f (x ) = x x
=
2 2 2
2x 3 1 + 3 1+ 3
x x
et on a :
1 1 
lim = 
2 2

x →+∞  
2 3

1
 

lim 1 − 2 + 3 = 1 ⇒ par produit et quotient des limites, lim f (x ) =
x →+∞  x x  x →+∞ 2
4 3



lim 1 + 3 + 3 = 1



x →+∞ x x
Étude de Fonctions 36 / 127
Limites et fonctions

Théorème de comparaison
Si f 6 g et si lim f = ` ∈ R et lim g = `0 ∈ R, alors ` 6 `0 .
x0 x0
Si f 6 g et si lim f = +∞, alors lim g = +∞.
x0 x0
Théorème des gendarmes

Si f 6 g 6 h et si lim f = lim h = ` ∈ R, alors g a une limite en x0 et lim g = `.


x0 x0 x0

Étude de Fonctions 37 / 127


Limites et fonctions
Exemple :
1 1
Soit une fonction f telle que, pour tout x > 0, − 6 f (x ) 6 .
x x
Alors,
1 1
comme lim − = lim = 0,
x →+∞ x x →+∞ x
on a lim f (x ) = 0.
x →+∞

Étude de Fonctions 38 / 127


Limites et fonctions

Continuité en un point
On dit que f est continue en un point x0 ∈ I si
lim f (x ) = f (x0 ).
x →x0

c’est-à-dire si f admet une limite en x0 (cette limite vaut alors nécessairement


f (x0 )) .
On dit que f est continue sur I si f est continue en tout point de I.

Intuitivement, une fonction est continue sur un intervalle, si on peut tracer son graphe
« sans lever le crayon », c’est-à-dire si sa courbe représentative n’admet pas de saut.

Étude de Fonctions 39 / 127


Limites et fonctions
Exemples
Les fonctions suivantes sont continues :

La fonction racine carrée x 7→ x sur [0, +∞[,
Les fonctions sin et cos sur R,
La fonction valeur absolue x 7→ |x | sur R,
La fonction exp sur R,
La fonction ln sur ]0, +∞[.
x 3 − 2x + 1, si x > 0
(
Par contre la fonction f défnie par f (x ) = n’est pas
2x + 2, si x < 0.
continue au point 0.
En effet, nous avons, lim+ f (x ) = lim+ x 3 − 2x + 1 = 1.
x →0 x →0
et, lim f (x ) = lim 2x + 2 = 2.
x →0− x →0−
Puisque lim+ f (x ) 6= lim f (x ),la fonction f (x ) n’est pas continue au point 0.
x →0 x →0−
Étude de Fonctions 40 / 127
Limites et fonctions

Propositions 1 : Continuité en un point


Soient f , g : I → R deux fonctions continues en un point x0 ∈ I. Alors
λ · f est continue en x0 (pour tout λ ∈ R),
f + g est continue en x0 ,
f × g est continue en x0 ,
si f (x0 ) 6= 0, alors 1
f est continue en x0 .

Proposition 2 : Continuité en un point


Soient f : I → R et g : J → R deux fonctions telles que f (I) ⊂ J. Si f est continue en
un point x0 ∈ I et si g est continue en f (x0 ), alors g ◦ f est continue en x0 .

Étude de Fonctions 41 / 127


Limites et fonctions

Exemples
La proposition précédente permet de vérifier que d’autres fonctions usuelles sont
continues :
les fonctions puissance x 7→ x n sur R (comme produit x × x × · · · ),
les polynômes sur R (somme et produit de fonctions puissance et de fonctions
constantes),
P(x )
les fractions rationnelles x 7→ Q(x ) sur tout intervalle où le polynôme Q(x ) ne
s’annule pas.

Étude de Fonctions 42 / 127


Limites et fonctions

Thérème des valeurs intermédaires


Soit f : [a, b] → R une fonction continue sur un segment et soit k un réel compris entre
f (a) et f (b).
Si f est continue sur [a, b], alors il existe c ∈ [a, b] tel que f (c) = k.
Si f est strictement monotone sur [a, b], alors il existe un unique réel c ∈ [a, b] tel
que f (c) = k.

Corollaire : (TVA)
Soient [a, b] un segment et f : [a, b] → R une fonction continue. Si f (a) × f (b) < 0
alors il existe au moins un c ∈]a, b[ tel que f (c) = 0.

Étude de Fonctions 43 / 127


Limites et fonctions

Représentation graphique (TVA)

Étude de Fonctions 44 / 127


Limites et fonctions

Exemples et Remarques
1 Soit f (x ) = x 2 − 1 une fonction continue sur [0, 2], puisque f (0) = −1 < 0 et
f (2) = 3 > 0, alors d’aprrès le théorème des valeurs intermédaires il existe c ∈ [0, 2]
tel que f (c) = 0.
2 Le théorème précédent peut être généralisé à un intervalle I ouvert ou semi-ouvert
dont les bornes sont éventuellement infinies.
1
3 Considérons par exemple la fonction inverse sur l’intervalle ]0, 1]. Elle y est
x
1 1
continue et strictement décroissante. Par ailleurs, on a lim+ = +∞ et lim = 1
x →0 x x →1 x
Le théorème des valeurs intermédiaires permet alors d’affirmer que pour tout réel k
de l’intervalle [1, +∞[ , il existe un unique réel c dans ]0, 1] tel que f (c) = k.

Étude de Fonctions 45 / 127


Dérivabilité

Dérivée en un point
Soit I un intervalle ouvert de R et f : I → R une fonction. Soit x0 ∈ I.
f est dérivable en x0 si le taux d’accroissement f (xx)−f (x0 )
−x0 a une limite finie
lorsque x tend vers x0 . La limite s’appelle alors le nombre dérivé de f en x0 et est
noté f 0 (x0 ). Ainsi

f (x ) − f (x0 )
f 0 (x0 ) = lim
x →x0 x − x0

f est dérivable sur I si f est dérivable en tout point x0 ∈ I. La fonction x 7→ f 0 (x )


est la fonction dérivée de f , elle se note f 0 ou dx
df
.

Étude de Fonctions 46 / 127


Dérivabilité
Proposition :
Soit I un intervalle ouvert, x0 ∈ I et soit f : I → R une fonction.
Si f est dérivable en x0 alors f est continue en x0 .
Si f est dérivable sur I alors f est continue sur I.

Remarque
La réciproque est fausse : par exemple, la fonction valeur absolue est continue en 0 mais
n’est pas dérivable en 0.
En effet, le taux d’accroissement de f (x ) = |x | en x0 = 0 vérifie :

si x > 0
(
f (x ) − f (0) |x | +1
= = .
x −0 x −1 si x < 0

Il y a bien une limite à droite (qui vaut +1), une limite à gauche (qui vaut −1) mais
elles ne sont pas égales : il n’y a pas de limite en 0. Ainsi f n’est pas dérivable en x = 0.
Étude de Fonctions 47 / 127
Dérivabilité

Propriétés : Somme, Produit


Soient f , g : I → R deux fonctions dérivables sur I. Alors pour tout x ∈ I :
(f + g)0 (x ) = f 0 (x ) + g 0 (x )
(λf )0 (x ) = λf 0 (x ) où λ est un réel fixé
(f × g)0 (x ) = f 0 (x )g(x ) + f (x )g 0 (x )
 0 0
1
f (x ) = − ff (x(x))2 (si f (x ) 6= 0)
 0
f f 0 (x )g(x ) − f (x )g 0 (x )
(x ) = (si g(x ) 6= 0)
g g(x )2

Étude de Fonctions 48 / 127


Dérivabilité
Dérivée de fonctions usuelles
Fonction Dérivée Fonction Dérivée
xn nx n−1 (n ∈ Z) un nu 0 u n−1 (n ∈ Z)
0
1
x − x12 1
u − uu2
√ 1 √1 √ u0
1√
x 2 x u 2 u

xα αx α−1 (α ∈ R) uα αu 0 u α−1 (α ∈ R)
x x u 0 u
e e e ue
u0
ln x 1
x ln u u

cos x − sin x cos u −u 0 sin u


sin x cos x sin u u 0 cos u
u0
tan x 1 + tan2 x = 1
cos2 x tan u u 0 (1 + tan2 u) = cos2 u

Étude de Fonctions 49 / 127


Dérivabilité

Exemples
Considérons f (x ) = e x − 1 et g(x ) = x 2 + 1 deux fonctions définies sur R.

(f (x ) + g(x ))0 = (e x − 1 + x 2 + 1)0 = e x + 2x .


(f (x ) × g(x ))0 = (e x − 1)0 (x 2 + 1) + (e x − 1)(x 2 + 1)0
= e x (x 2 + 1) + (e x − 1)2x = e x (x 2 + 2x + 1) − 2x .
!0 !0
ex − 1 (e x − 1)0 (x 2 + 1) − (e x − 1)(x 2 + 1)0
!
f (x )
= =
g(x ) x2 + 1 (x 2 + 1)2
! !
e x (x 2 +1)−(e x −1)2x e x (x 2 −2x +1)+2x
= (x 2 +1)2
= (x 2 +1)2
.

Étude de Fonctions 50 / 127


Dérivabilité

Propriétés : composition
Si f est dérivable en x et g est dérivable en f (x ) alors g ◦ f est dérivable en x de
dérivée :
0
g ◦ f (x ) = g 0 f (x ) · f 0 (x )


Exemple :
Calculons la dérivée de ln(1 + x 2 ). Nous avons g(x ) = ln(x ) avec g 0 (x ) = x1 ; et
f (x ) = 1 + x 2 avec f 0 (x ) = 2x . Alors la dérivée de ln(1 + x 2 ) = g ◦ f (x ) est
0 2x
g ◦ f (x ) = g 0 f (x ) · f 0 (x ) = g 0 1 + x 2 · 2x =
 
.
1 + x2

Étude de Fonctions 51 / 127


Dérivabilité

Propriétés : composition
Si f est dérivable en x et g est dérivable en f (x ) alors g ◦ f est dérivable en x de
dérivée :
0
g ◦ f (x ) = g 0 f (x ) · f 0 (x )


Exemple :
Calculons la dérivée de ln(1 + x 2 ). Nous avons g(x ) = ln(x ) avec g 0 (x ) = x1 ; et
f (x ) = 1 + x 2 avec f 0 (x ) = 2x . Alors la dérivée de ln(1 + x 2 ) = g ◦ f (x ) est
0 2x
g ◦ f (x ) = g 0 f (x ) · f 0 (x ) = g 0 1 + x 2 · 2x =
 
.
1 + x2

Étude de Fonctions 52 / 127


Extremum

Extremum local
Soit f : I → R une fonction définie sur un intervalle I.
On dit que x0 est un point critique de f si f 0 (x0 ) = 0.
On dit que f admet un maximum local en x0 (resp. un minimum local en x0 ) s’il
existe un intervalle ouvert J contenant x0 tel que

pour tout x ∈ I ∩ J f (x ) 6 f (x0 )

(resp. f (x ) > f (x0 )).


On dit que f admet un extremum local en x0 si f admet un maximum local ou un
minimum local en ce point.

Étude de Fonctions 53 / 127


Extremum
Extremum global
Soit f : I → R une fonction définie sur un intervalle I.
On dit que f : I → R admet un maximum global en x0 si pour toutes les autres
valeurs f (x ), x ∈ I, on a f (x ) 6 f (x0 ) (on ne regarde donc pas seulement les f (x )
pour x proche de x0 ).

Bien sûr un maximum global est aussi un maximum local, mais la réciproque est fausse.

Étude de Fonctions 54 / 127


Extremum
Exemple
La fonction f est définie sur R parf (x ) = 5x 2 − 3x + 4 admet elle un extremum sur R ?
3
Pour tout x réel, on a f 0 (x ) = 10x − 3 et f 0 (x ) = 0 pour x = .
10
On dresse le tableau de variations
3
x −∞ +∞
10
f (x ) − 0 +

f 0 (x ) 71
20
71 3
d’après le tableau de variation f admet donc un minimum global égal à en x = .
20 10

Étude de Fonctions 55 / 127


Extremum

Théorème : Extremum
Soit I un intervalle ouvert et f : I → R une fonction dérivable. Si f admet un maximum
local (ou un minimum local) en x0 alors f 0 (x0 ) = 0.

Étude de Fonctions 56 / 127


Théorème de Rolle

Théorème de Rolle
Soit f : [a, b] → R telle que
f est continue sur [a, b],
f est dérivable sur ]a, b[,
f (a) = f (b).
Alors il existe c ∈]a, b[ tel que f 0 (c) = 0.

Étude de Fonctions 57 / 127


Théorème de Rolle

Exemple :
Soit f (x ) = x 3 − 2x 2 .
• Montrer que f vérifier les conditions du Théorème de Rolle sur l’intervalle [0, 2].
• Déterminer la valeur de c ∈]0, 2[.
Réponse : On a f est un polynôme donc continue sur [0, 2] et dérivable sur ]0, 2[.
On a f (0) = 0 et f (2) = 23 − 2 × 22 = 8 − 8 = 0, donc f (0) = f (2).
D’après le théorème de Rolle ∃c ∈]0, 2[, tel que f 0 (c) = 0. ce qui donne
4 4
3c 2 − 4c = c(3c − 4) = 0, alors c = 0 ou c = , puisque c ∈]0, 2[, finalement c = .
3 3

Étude de Fonctions 58 / 127


Théorème des accroissements finis
Théorème des accroissements finis
Soit f : [a, b] → R une fonction continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[. Il existe
c ∈]a, b[ tel que

f (b) − f (a) = f 0 (c) (b − a)

Exemple TAF
Soient x et y réels avec 0 < x < y .
1 Montrer que
y −x
x< < y.
ln y − ln x

Étude de Fonctions 59 / 127


Théorème des accroissements finis

Exemple TAF
Soient x et y réels avec 0 < x < y .
1 Montrer que
y −x
x< < y.
ln y − ln x
Soit g(t) = ln t. Appliquons le théorème des accroissement finis sur [x , y ]. Il existe
c ∈]x , y [, g(y ) − g(x ) = g 0 (c)(y − x ).
Soit ln y − ln x = c1 (y − x ). Donc ln yy −ln
−x
x
= c1 . Or x < c < y donc y1 < c1 < x1 . Ce qui
donne les inégalités recherchées

Étude de Fonctions 60 / 127


Fonctions à deux variables
Définition :
Une fonction à deux variables est une application f : Df → R, où Df ⊂ R2 appelé
domaine de définition de la fonction f . Df = {(x , y ) ∈ R2 , f (x , y ) est bien définie }.

Exemples
1

f : R2 −→ R
p
(x , y ) 7−→ x 2 + y 2.
2

f : R2 −→ R
(x , y ) 7→ xy .
3 Un individu consomme deux biens X et Y en quantités x et y aux prix respectifs de
2 unités monétaire et 1 unité monétaire. Sa satisfaction est exprimée par sa
fonction d’utilité. Cette dernière dépend des quantités consommées des deux biens.
Elle est de la forme suivante : f (x , y ) = −x 2 + xy .
Étude de Fonctions 61 / 127
Fonctions à deux variables

Exemples
1 f (x , y ) = ln(1 + x + y )
Il faut que 1 + x + y soit strictement positif, afin de pouvoir calculer son
logarithme. Donc : n o
Df = (x , y ) ∈ R2 | 1 + x + y > 0
 
x +y
2 f (x , y ) = exp x −y 2
, Le dénominateur ne doit pas s’annuler :
n o
Df = (x , y ) ∈ R2 | x − y 2 6= 0

Étude de Fonctions 62 / 127


Fonctions à deux variables : Dérivées partielles

On ne peut pas étudier les variations d’une fonction à deux variables comme on le fait
pour une fonction à une variable, puisque la simple notion de fonction croissante ou
décroissante n’a pas d’équivalent quand on passe à deux variables. Il est cependant
intéressant de calculer un analogue de la dérivée dans ce cadre, qui permet notamment
de trouver les minima ou maxima de la fonction, comme c’est le cas pour une fonction à
une variable.
Définition
Soit f : (x , y ) → f (x , y ) une fonction à deux variables, les applications partielles
associées sont les deux fonctions à une variable fx : x → f (x , y ) et fy : y → f (x , y ).

Étude de Fonctions 63 / 127


Fonctions à deux variables : Dérivées partielles

Remarque :
Les applications partielles sont donc données par la même équation que la fonction f
elle-même, seul le statut de x et de y change : au lieu d’avoir deux variables, l’une
d’elles est désormais fixée, même si on ne connait pas sa valeur. Pour rendre les choses
plus concrètes, on peut assigner une valeur à la varible fixée. Par exemple, si
f (x , y ) = x 2 − 3xy + y 3 , on dira que l’application partielle obtenue en fixant y = 1 est
la fonction d’une variable x → x 2 − 3x + 1 (on a posé y = 1 dans l’équation de f ), ou
que l’application partielle obtenue en fixant x = 2 est la fonction y → 4 − 6y + y 3 .

Étude de Fonctions 64 / 127


Fonctions à deux variables : Dérivées partielles

Définition : Dérivées partielles premières


Les dérivées partielles premières d’une fonction à deux variables sont les dérivées de ses
∂f ∂f
application partielles. On note la dérivée de fx et celle de fy .
∂x ∂y

Remarque :
Pour calculer ces dérivées partielles, on dérive en considérant l’une des deux variables
comme une constante (on dit qu’on dérive la fonction f par rapport à x ou y
respectivement), mais chacune des deux dérivées partielles reste une fonction à deux
variables.

Étude de Fonctions 65 / 127


Fonctions à deux variables : Dérivées partielles
Exemple : Dérivées partielles premières
Calculons les dérivées partielles premières de la fonction f : R2 → R définie par
f (x , y ) = x 2 e 3y .
Pour calculer la dérivée partielle ∂x
∂f
, par rapport à x , on considère que y est une
constante et on dérive x e comme si c’était une fonction de x :
2 3y

∂f
(x , y ) = 2xe 3y .
∂x
Pour l’autre dérivée ∂y
∂f
, on considère que x est une constante et on dérive x 2 e 3y comme
si c’était une fonction de y :
∂f
(x , y ) = 3x 2 e 3y .
∂y
Pour f : R2 → R définie par f (x , y ) = x 2 + yx alors, ∂f
∂x (x , y ) = 2x + y ∂f
∂y (x , y ) = x.

Étude de Fonctions 66 / 127


Fonctions à deux variables : Dérivées partielles
Définition : Dérivées partielles secondes
∂f ∂f
Les quatres dérivées partielles des fonctions et sont appelées dérivées partielles
∂x ∂y
∂2f ∂2f
secondes de la fonction f . On note et les dérivées partielles par rapport à x
∂x 2 ∂y ∂x
∂f ∂2f ∂2f ∂f
et y de et 2
et les dérivées partielles par rapport à y et x de .
∂x ∂y ∂x ∂y ∂y

Exemple :
∂f
Soit f (x , y ) = x 3 + 2x 2 y + xy 3 − 4y 2 , on a donc (x , y ) = 3x 2 + 4xy + y 3 ,
∂x
∂f ∂2f ∂2f
(x , y ) = 2x 2 + 3xy 2 − 8y , (x , y ) = 6x + 4y , (x , y ) = 4x + 3y 2 ,
∂y ∂x 2 ∂y ∂x
∂2f ∂2f
(x , y ) = 4x + 3y 2 et (x , y ) = 6xy − 8.
∂x ∂y ∂y 2
Étude de Fonctions 67 / 127
Fonctions à deux variables : Dérivées partielles
Définition : Point critique
Un point critique pour une fonction f à deux variables est un couple (x , y ) vérifiant
∂f ∂f
(x , y ) = 0 et (x , y ) = 0.
∂x ∂y

Exemple :
Soit f (x , y ) = x 2 + y 2 . Le point (0, 0) est l’unique point critique de f . car Les points
critiques de la fonction f sont les solutions du système suivant :

∂f
(x , y ) = 2x = 0



∂x
∂f

 (x , y ) = 2y = 0
∂y

ce qui donne une seule solution pour x = 0 et y = 0.

Étude de Fonctions 68 / 127


Fonctions à deux variables : Optimisation
Théorème
Si une fonction f admet un minimum ou un maximum local en un point (x , y ), alors ce
point est un point critique.

Théorème : Optimisation
Soient f : Df ⊂ R2 → R une fonction admet des dérivées partielles premières et secondes sur Df ,
et (a, b) ∈ Df un point critique de f . On pose

∂2f ∂2f ∂2f


r= (a, b), s = (a, b), et t = (a, b).
∂x 2 ∂x ∂y ∂y 2
Alors
1. si rt − s 2 > 0 et r > 0, (a, b) est un minimum local de f sur U,
2. si rt − s 2 > 0 et r < 0, (a, b) est un maximum local de f sur U,
3. si rt − s 2 < 0 la fonction n’admet pas d’extremum local, on dit alors que (a, b) est un point
SELLE ou COL.
Étude de Fonctions 69 / 127
Fonctions à deux variables : Optimisation
Exercice :
Déterminer les extrema locaux des fonctions suivantes :
x4
f (x , y ) = y 2 − x 2 + 2 .
1

2 f (x , y ) = x 4 + y 4 − 4(x − y )2 .

Solution :
1 On commence par chercher les points critiques de f . Pour cela, on calcule les
∂f ∂f
dérivées partielles par rapport à x et à y : (x , y ) = −2x + 2x 3 , (x , y ) = 2y .
∂x ∂y
Un point (x , y ) est critique si et seulement s’il est solution du système

∂f
(x , y ) = −2x + 2x 3 = 0



∂x
∂f

 (x , y ) = 2y = 0
∂y

Étude de Fonctions 70 / 127


Fonctions à deux variables : Optimisation
Solution :
1
(
−2x + 2x 3 = 2x (−1 + x 2 ) = 0
y = 0.
Les seules solutions de ce système sont (0, 0), (1, 0), (−1, 0). On a donc 3 points
critiques et on va étudier la nature de chacun. Pour cela, on calcule les dérivées
partielles d’ordre 2 :

∂2f ∂2f ∂2f


(x , y ) = −2 + 6x 2
, (x , y ) = 0, et (x , y ) = 2.
∂x 2 ∂x ∂y ∂y 2

En (0, 0), on obtient donc, r = −2, t = 2 et s = 0, soit rt − s 2 = −4 < 0 donc le point


(0, 0) est un point col, ce n’est pas un extrémum local de f .
En (1, 0), on a r = 4, t = 2 et s = 0, soit rt − s 2 = 8 > 0, ce qui donne que le point
(1, 0) est un extrémum local, c’est même un minimum local puisque r > 0. L’étude en
(−1, 0) donne exactement le même résultat.
Étude de Fonctions 71 / 127
Intégrales

Intégrales 72 / 127
Primitive d’une fonction
Définition :
Soit f : I → R une fonction définie sur un intervalle I quelconque. On dit que F : I → R
est une primitive de f sur I si F est une fonction dérivable sur I vérifiant F 0 (x ) = f (x )
pour tout x ∈ I.

Trouver une primitive est donc l’opération inverse de calculer la fonction dérivée.
Exemples
1 Soit I = R et f : R → R définie par f (x ) = x 2 . Alors F : R → R définie par
3 3
F (x ) = x3 est une primitive de f . La fonction définie par F (x ) = x3 + 1 est aussi
une primitive de f .

2 Soit I = [0, +∞[ et g : I → R définie par g(x ) = x . Alors G : I → R définie par
3
G(x ) = 23 x 2 est une primitive de g sur I. Pour tout c ∈ R, la fonction G + c est
aussi une primitive de g.

Intégrales 73 / 127
Primitive d’une fonction

Théorème : Existence de Primitives


Soit f une fonction continue sur un intervalle I. Alors,
1 f admet une infinité de primitives sur I.
2 Si F et G sont deux primitives de f , alors la fonction F − G est constante.

Proposition
Soient F une primitive de f et G une primitive de g. Alors F + G est une primitive de
f + g. Et si λ ∈ R alors λF est une primitive de λf .

Intégrales 74 / 127
Intégrale d’une fonction continue
Définition :
Soit f une fonction continue sur un intervalle [a, b] et F une primitive de f sur [a, b].
Z b
On appelle intégrale de f de a à b, le réel noté f (t) dt défini par :
a
Z b
f (t) dt = [F (t)]ba = F (b) − F (a), avce [a, b] ⊂ R.
a

Remarque :
Z b
1 1. Le réel f (t) dt ainsi défini ne dépend pas de la primitive choisie.
a
Z b
2 Dans l’écriture f (t) dt, la variable t est "muette", ce qui signifie que
Z b Z ba
f (t) dt = f (x ) dx = ... , le dx ou dt détermine la variable par rapport à
a a
laquelle on intègre la fonction : t ou x .
Intégrales 75 / 127
Intégrale d’une fonction continue
Proposition :
Soit f une fonction continue sur un intervalle [a, b]. Alors,
Z b Z a
1 f (t) dt = − f (t) dt.
Za a b

2 f (t) dt = 0.
a

Théorème : Théorème Fondamental de l’Analyse


Soient f une fonction continue sur un intervalle I et a ∈ I Alors la fonction F définie sur
I par :
Z x
F :x → f (t) dt.
a
est l’unique primitive de f sur I qui s’annule en a.

Intégrales 76 / 127
Propriétés de l’intégrale
Les trois principales propriétés de l’intégrale sont la relation de Chasles, la positivité et la
linéarité.
Proposition : Relation de Chasles
Soient a < c < b. Si f est intégrable sur [a, c] et [c, b], alors f est intégrable sur [a, b].
Et on a Z b Z c Z b
f (x ) dx = f (x ) dx + f (x ) dx
a a c

Exemple :
Z 2 Z 1 Z 2
|t − 1| dt = |t − 1| dt + |t − 1| dt
−2 Z−2 Z 21
1
= 1 − t dt + t − 1 dt
−2 1
t2 1 2
= [t − 2 ]−2 + [ t2 − t]21
= 5.
Intégrales 77 / 127
Propriétés de l’intégrale

Proposition : Positivité de l’Intégrale


Soit a 6 b deux réels et f et g deux fonctions intégrables sur [a, b].

Z b Z b
Si f 6 g alors f (x ) dx 6 g(x ) dx
a a

En particulier l’intégrale d’une fonction positive est positive :

Z b
Si f >0 alors f (x ) dx > 0
a

Intégrales 78 / 127
Propriétés de l’intégrale
Proposition : Linéarité de l’intégrale
Soient f , g deux fonctions intégrables sur [a, b].
Rb Rb Rb
1 f + g est une fonction intégrable et a (f + g)(x ) dx = a f (x ) dx + a g(x ) dx .
Rb Rb
2 Pour tout réel λ, λf est intégrable et on a a λf (x ) dx = λ a f (x ) dx .
Par ces deux premiers points nous avons la linéarité de l’intégrale : pour tous
réels λ, µ
Z b Z b Z b

λf (x ) + µg(x ) dx = λ f (x ) dx + µ g(x ) dx
a a a

3 |f | est une fonction intégrable sur [a, b] et


Z Z
b b
f (x ) dx 6 f (x ) dx


a a

Intégrales 79 / 127
Propriétés de l’intégrale
Exemples :
1 10
Z 1 Z 1 Z 1
7x − e
2 x
dx = 7 2
x dx − e x dx = 7 − (e − 1) = −e
0 0 0 3 3
1 x3
Z 1 Z 1
Car nous avons : x 2 dx = [ et e x dx = [e x ]10 = e − 1.
]10 =
0 3 3 0
Soit In = 1n sin(nx )
1+x n dx . Montrons que In → 0 lorsque n → +∞.
R

sin(nx ) | sin(nx )| 1 1
Z n Z n Z n Z n

|In | =
dx 6 dx 6 dx 6 dx
1 1+x 1+x 1 1+x
n n n n
1 x

1
Il ne reste plus qu’à calculer cette dernière intégrale (en anticipant un peu sur la suite du
chapitre) :
#n
1 1
"
x −n+1 n−n+1
Z n Z n
dx = x −n dx = = − −−−−→ 0
1 xn 1 −n + 1 1
−n + 1 −n + 1 n→+∞

(car n−n+1 → 0 et 1
→ 0). Intégrales 80 / 127
Calcul Intégrale
Z
u 0 (x )e u(x ) dx = e u(x ) + c sur R
Z
u 0 (x ) cos(u(x )) dx = sin(u(x )) + c sur R
Z
u 0 (x ) sin(u(x )) dx = − cos(u(x )) + c sur R

x n+1
Z
x n dx = +c (n ∈ N) sur R
n+1
u α+1 (x )
Z
u 0 (x )u(x )α dx = +c (α 6= −1)
α+1
u 0 (x )
Z
dx = ln |u(x )| + c sur ]0, +∞[ ou ] − ∞, 0[
u(x )

Intégrales 81 / 127
Calcul Intégrale

u 0 (x )dx
Z
= arctan(u(x )) + c sur R
1 + u 2 (x )
−u 0 (x )dx
Z
q = arccos(u(x )) + c sur ] − 1, 1[
1 − u 2 (x )
u 0 (x )dx
Z
q = arcsin(u(x )) + c sur ] − 1, 1[
1 − u 2 (x )

Intégrales 82 / 127
Calcul Intégrale

Exemples :
Calculer les intégrales ou primitives suivantes :
(ln(t))2 e +1
Z e Z 1 t Z x
2
A= dt, B = t
dt, C = (2t + 1)e t +t+2 dt,
t e +t
Z1 x Z 02 0
cos( 1t )
D= dt, E = |t 2 − t| dt.
1 t2 0

Intégrales 83 / 127
Calcul Intégrale
Intégration par parties :
Soient u et v deux fonctions de classe C 1 sur un intervalle [a, b].

Z b Z b
0 b
u 0 (x ) v (x ) dx

u(x ) v (x ) dx = uv a

a a

 b  b
Notation. Le crochet F a
est par définition F a
= F (b) − F (a). Donc
b
uv a = u(b)v (b) − u(a)v (a). Si l’on omet les bornes alors F désigne la fonction
  

F + c où c est une constante quelconque.


La formule d’intégration par parties pour les primitives est la même mais sans les bornes :
Z Z
u(x )v 0 (x ) dx = uv − u 0 (x )v (x ) dx .
 

Intégrales 84 / 127
Calcul Intégrale
Exemples : Intégration par parties
Z 1
1 Calcul de xe x dx . On pose u(x ) = x et v 0 (x ) = e x . Nous aurons besoin de
0
savoir que u 0 (x ) = 1 et qu’une primitive de v 0 est simplement v (x ) = e x . La
formule d’intégration par parties donne :
Z 1 Z 1
xe x dx = u(x )v 0 (x ) dx
0 0 Z 1
1
u 0 (x )v (x ) dx

= u(x )v (x ) 0

1 0
= xe x 0 − 01 1 · e x dx
 R
  1
= 1 · e1 − 0 · e0 − ex 0
= e − (e 1 − e 0 )
= 1

Intégrales 85 / 127
Calcul Intégrale

Exemples : Intégration par parties


Z e
1 Calcul de x ln x dx .
1
x2
On pose cette fois u = ln x et v 0 = x . Ainsi u 0 = 1
et v = . Alors
x 2
Z e Z e Z e Z e
e x2 e 1 x2
ln x · x dx = uv 0 = uv u 0 v = ln x ·
  
1
− 2 1 − x 2 dx
1 1 1 1
1 h x 2 ie
Z e
2 2 e2 e2 e2 e 2 +1
= ln e e2 − ln 1 12 − 1 1

x dx = − = − + =
2
1
2 2 2 1 2 4 4 4

Intégrales 86 / 127
Calcul Intégrale

Exemples : Intégration par parties


Z
1 Calcul de arcsin x dx .
Pour déterminer une primitive de arcsin x , nous faisons artificiellement apparaître
un produit en écrivant arcsin x = 1 · arcsin x pour appliquer la formule d’intégration
par parties. On pose u = arcsin x , v 0 = 1 (et donc u 0 = √1−x
1
2
et v = x ) alors

x
Z Z
1 · arcsin x dx x arcsin x −
 
= dx √
1 − x2
p
= x arcsin x − − 1 − x 2
   
p
= x arcsin x + 1 − x2 + c

Intégrales 87 / 127
Calcul Intégrale

Exemples : Intégration par parties


Z
1 Calcul de x 2 e x dx . On pose u = x 2 et v 0 = e x pour obtenir :
Z Z
x 2 e x dx = x 2 e x − 2 xe x dx
 

On refait une deuxième intégration par parties pour calculer


Z Z
xe x dx = xe x − e x dx = (x − 1)e x + c
 

D’où Z
x 2 e x dx = (x 2 − 2x + 2)e x + c.

Intégrales 88 / 127
Calcul Intégrale

Changement de variable :
Soit f une fonction définie sur un intervalle I et ϕ : J → I une bijection de classe C 1 .
Pour tout a, b ∈ J

Z ϕ(b) Z b
f ϕ(t) · ϕ0 (t) dt

f (x ) dx =
ϕ(a) a

Si F est une primitive de f alors F ◦ ϕ est une primitive de f ◦ ϕ · ϕ0 .




Voici un moyen simple de s’en souvenir. En effet si l’on note x = ϕ(t) alors par
dérivation on obtient dx
dt = ϕ (t) donc dx = ϕ (t) dt. D’où la substitution
0 0
R ϕ(b) Rb
ϕ(a) f (x ) dx = a f (ϕ(t)) ϕ0 (t) dt.

Intégrales 89 / 127
Calcul Intégrale
Exemples : Changement de variable
Quelle est la valeur de l’intégrale suivante ?

1− x
Z 4
√ · dx
1 x

On effectue le changement de variable suivant :



u = x =⇒ x = u 2 =⇒ dx = 2 · u · du

Et on en déduit la valeur de l’intégrale :



1− x 1−u
Z 4 Z 2
√ · dx = · 2 · u · du
1 x 1 u
Z 2
2 − 2 · u · du

=
1
Intégrales 90 / 127
Calcul Intégrale

Exemples : Changement de variable


√ 2
1− x
Z 4 
√ · dx = 2·u−u 2
1 x 1

= −1

Intégrales 91 / 127
Calcul Intégrale

Exercice : Changement de variable


Calculer les intégrales suivantes :
x −1
Z 4
A= √ dx .
1 x +1
(e x )2
Z 1
B= dx .
0 e +1
x
Z π
2 √
C= cos( x ) dx .
0

Intégrales 92 / 127
Suites et Séries numériques

Suites et Séries numériques 93 / 127


Suites Numériques

Définition :
Une suite u est une fonction de N dans R.
Une suite u est donc un procédé qui à tout entier n associe le nombre u(n).
On note en général un le terme d’indice n au lieu de u(n), et la suite est notée (un ), ou
(un )n∈N au lieu de u :
un est un nombre de la suite, et (un ) désigne l’ensemble de tous les nombres de la
suite.

Exemple :
Soit (un ) la suite définie par un = 2n − 3, alors u0 = −3, u1 = −1, u2 = 1, u3 = 3 . . .
u20 = . . .
u50 = . . .
u5250 = . . .

Suites et Séries numériques 94 / 127


Suites Numériques

Définition explicite :
Une suite u est une fonction de N dans R. Dans l’exemple précédent, le terme général
un est l’image de l’entier n par une fonction usuelle :

un = f (n)

où f est la fonction affine f : x 7→ 2x − 3.

Exemple :
• un = 2n2 − 3n + 5 ; un = f (n) avec la fonction du second degré f : x 7→ 2x 2 − 3x + 5
6n + 3 6x + 1
• vn = ; vn = g(n) avec la fonction rationnelle g : x 7→
n+1 x +1

Suites et Séries numériques 95 / 127


Suites Numériques

Remaque :
un = f (n) : on ne considère que les images de f pour des valeurs entières, et non pas
pour tous les nombres réels d’un intervalle : on dit alors qu’on échantillonne, la suite
(un ) est constituée d’échantillons de la fonction f : ou qu’on numérise, la fonction f .

Suites et Séries numériques 96 / 127


Suites Numériques
Définition par récurrence :
On peut définir une suite en se donnant son premier terme u0 et une relation qui permet
de calculer un terme de la suite à partir de son prédécesseur : on connaît u0 , à partir
duquel on peut calculer u1 , à partir duquel on peut calculer u2 ,

Exemple :
On définit la suite (un ) par (
u0 = 1000
un+1 = 1, 04 un
Alors, u0 = 1000, u1 = 1, 04 × u0 = 1, 04 × 1000 = 1040,
u2 = 1, 04 × u1 = 1, 04 × 1040 = 1081, 6, u3 = 1, 04 × u2 = . . . u50 = 1, 04u49
. . .Donner u0 , u1 , u2 , u3 , u10 et u50 .

Plus généralement, une suite est définie par récurrence par une relation de la
forme un+1 = f (un ), où f est une fonction définie, a priori, sur R.
Suites et Séries numériques 97 / 127
Suites Numériques

Définitions
Soient M et m deux nombres réels. On dit que la suite (un ) est :
Majorée par M si pour tout n ∈ N, un 6 M.
Minorée par m si pour tout n ∈ N, un > m.
Bornée si pour tout n ∈ N, m 6 un 6 M.

Suites et Séries numériques 98 / 127


Suites Numériques

Exemples
Soit la suite ( n1 )n>1 = {1/1; 1/2; 1/3; . . .}.
Pour tout n ∈ N∗ , n1 > 0.
Cette suite est donc minorée par 0, mais aussi par tout réel négatif : un minorant
n’est donc pas unique.
Elle est aussi majorée par 1 et par tout réel x > 1.

Soit la suite (n2 )n>0 = {0; 1; 4; . . .}.


Pour tout n ∈ N, n2 > 0.
Cette suite est aussi minorée par 0 et par tout réel négatif ; en plus ici, 0 est le
minimum de la suite atteint au rang 0. Cette suite n’est pas majorée.

Suites et Séries numériques 99 / 127


Suites Numériques
Sens de variation d’une suite :
• Une suite (un ) est croissante si pour tout entier naturel n, un+1 > un .
• Une suite (un ) est décroissante si pour tout entier naturel n, un+1 6 un .
• Une suite (un ) est constante si pour tout entier naturel n, un+1 = un .
• Une suite croissante ou décroissante est dite monotone.
Étudier le sens de variation d’une suite (un ) revient donc à comparer, pour tout entier
n, les termes consécutifs un+1 et un , soit aussi à étudier le signe de la différence
un+1 − un .
Exercice :
Etudier le sens de variation des suites définies par les expressions :
2n 3n − 2
a) un = n2 − n + 2 b) un = n c) un =
3 n+1
d) (un ) définie par u0 = 2 et pour n > 1, un+1 = un − n
Suites et Séries numériques 100 / 127
Suites Numériques

Proposition :
Soit (un ) la suite définie explicitement par un = f (n), où f une fonction définie sur R+ ,
alors (un ) et f ont le même sens de variation :
• si f est croissante, alors la suite (un ) est croissante,
• si f est décroissante, alors la suite (un ) est décroissante.

Preuve : Si par exemple f est croissante sur R+ , alors pour tout entier n, comme
n + 1 > n, on a aussi f (n + 1) > f (n), c’est-à-dire exactement que un+1 > un , donc (un )
est croissante.
La réciproque est fausse. En effet : Par exemple, soit la suite (un ) définie par un = f (n)
avec la fonction f (x ) = x + sin(2πx ).
Alors, pour tout entier n, un = n + sin(2πn) = n, et donc (un ) est croissante (c’est la
suite des entiers naturels), tandis que f n’est pas monotone sur R.

Suites et Séries numériques 101 / 127


Suites particulières

Suites arithmétiques :
Une suite arithmétique est une suite dont chaque terme est obtenu en ajoutant la même
quantité r , appelée raison de la suite, au terme précédent.
Pour tout entier n, un+1 = un + r ⇐⇒ un+1 − un = r .

Exemple :
u0 = 1460
La suite définie par : C’est une suite arithmétique de raison 20.
un+1 = un + 20

Si (un ) est une suite arithmétique de premier terme u0 et de raison r , alors, pour tout
entier n positif : un = u0 + r × n.

Suites et Séries numériques 102 / 127


Suites particulières
Exemples :
Soit la suite (un ) définie par u0 = 0 et pour tout entier n par la relation
un+1 = un + 1.
Alors, u1 = 1, u2 = 2, u3 = 3 .
(un ) est une suite arithmétique de raison r = 1.
Soit (vn ) la suite définie par la relation vn = 5n + 2.
Alors, pour tout entier n, vn+1 − vn = 5 . . ..
On en déduit que (vn ) est une suite arithmétique de raison r = 5.
La suite (wn ) définie par la relation wn = n2 + 2 est-elle arithmétique ?

Somme des termes d’une suite arithmétique :


Soit (un ) une suite arithmétique de raison r .

(2u0 + nr )(n + 1)
u0 + u1 + u2 + u3 + · · · + un = .
2
Suites et Séries numériques 103 / 127
Suites particulières
Suites géométriques :
Une suite géométrique est une suite dont chaque terme est obtenu en multipliant par la
même quantité q , appelée raison de la suite, le terme précédent.
un+1
Pour tout entier n, un+1 = q × un ⇐⇒ = q.
un

Exemple :
• La suite de nombres 1, 2, 4, 8, 16, 32, . . .des puissances successives de 2 est la suite
géométrique de raison q = 2 et de premier terme u0 = 1.
• la suite (vn ) de terme général vn = (−1)n , pour laquelle v0 = 1, v1 = −1, v2 = 1,
v3 = −1, . . .est la suite géométrique de premier terme v0 = 1 et de raison q = −1.
• Soit la suite (wn ) définie par la relation wn = 2 × 3n .
wn+1
Alors, pour tout entier n, = 3, On en déduit que (wn ) est une suite géométrique
wn
de raison q = 3.

Suites et Séries numériques 104 / 127


Suites particulières
Exercice 1
4un
Soit (un ) la suite définie par u0 = −1 et, pour tout entier naturel n, un+1 = .
4 − un
3un + 2
On définit la suite (vn ) à partir de la suite (un ) par la relation vn = .
un
Montrer que (vn ) est arithmétique.
Exprimer vn , puis un , en fonction de n.

Exercice 2
 u0 = 1

1
(un ) est la suite définie par 1 1 , et (vn ) est définie par vn = un − .
 un+1 = un + 2
2 4
Calculer v0 , v1 , v2 et v3 et conjecturer la nature de la suite (vn ).
Prouver que la suite (vn ) est géométrique.
Exprimer vn , puis un , en fonction de n.
Suites et Séries numériques 105 / 127
Limite finie d’une suite

Définitions
La suite (un ) admet pour limite le réel ` si tout intervalle ouvert contenant ` contient
toutes les valeurs de un à partir d’un certain rang.
On écrit alors :
lim un = `
n→∞
.
On dit que la suite (un ) est convergente lorsque (un ) admet pour limite le réel ` ∈ R.

Suites et Séries numériques 106 / 127


Limite infinie d’une suite

Définitions
Soit A ∈ R. La suite (un ) admet pour limite +∞ (resp. −∞) si tout intervalle de la
forme ]A; +∞[ (resp. ] − ∞; A[) contient toutes les valeurs de un à partir d’un certain
rang
On écrit alors :
lim un = +∞ (resp. − ∞)
n→∞
.
On dit que la suite (un ) est divergente lorsque (un ) admet pour limite +∞.

Suites et Séries numériques 107 / 127


Limites de Suite Numérique

Exemples

lim n = +∞ lim n2 = +∞ lim n = +∞
n→+∞ n→+∞ n→+∞

1 1 1
lim =0 lim =0 lim √ = 0
n→+∞ n n→+∞ n2 n→+∞ n
1
Pour tout entier k > 1 : lim nk = +∞ lim =0
n→+∞ n→+∞ nk

Suites et Séries numériques 108 / 127


Limites de Suite Numérique

Exemples
un = 3n2 − n − 5

limn→+∞ 3n2 = +∞ et limn→+∞ (−n − 5) = −∞,

donc limn→+∞ 3n2 − n − 5 = F. I. ("∞ − ∞").

Changement d’écriture : un = n2 (3 − 1
n − 5
n2
)

limn→+∞ n2 = +∞ et limn→+∞ (3 − 1
n − 5
n2
) =3

Donc par produit limn→+∞ un = +∞.

Suites et Séries numériques 109 / 127


Limites de Suite Numérique

Exemples
3n + 5
un =
−2n + 7
limn→+∞ (3n + 5) = +∞ et limn→+∞ (−2n + 7) = −∞,

donc limn→+∞ un = F. I. (" ∞


∞ ").
n(3+ n5 ) 3+ n5
Changement d’écriture : un = n(−2+ n7 )
= −2+ n7
, (n 6= 0)

limn→+∞ (3 + n5 ) = 3 et limn→+∞ (−2 + n7 ) = −2

Donc par quotient limn→+∞ un = − 32

Suites et Séries numériques 110 / 127


Limites de Suite Numérique

Exemples

un = n − n

limn→+∞ n = +∞ et limn→+∞ (− n) = −∞,

donc limn→+∞ un = F. I. ("∞ − ∞").


√ √
n
Changement d’écriture : un = n − n = n(1 − n ) = n(1 − √1 )
n

limn→+∞ n = +∞ et limn→+∞ (1 − √1 )
n
=1
Donc par produit limn→+∞ un = +∞

Suites et Séries numériques 111 / 127


Limites et Comparaison

Théorèmes
Soient deux suites (un ) et (vn ) et un entier naturel N tels que pour tout entier n > N,
un 6 vn .
Minoration : si lim un = +∞, alors lim vn = +∞
n→+∞ n→+∞
Majoration : si lim vn = −∞, alors lim un = −∞
n→+∞ n→+∞

Suites et Séries numériques 112 / 127


Limites et Comparaison

Théorème "des gendarmes" (admis)


On considère trois suites (un ) , (vn ) et (wn ). Soit un entier N et un réel `.
On suppose que pour tout entier n > N, on a un 6 vn 6 wn .
Si les suites (un ) et (wn ) convergent vers la màªme limite `, alors la suite (vn ) converge
également vers `

Suites et Séries numériques 113 / 127


Convergence des suites monotones

Théorèmes
Si (un ) est une suite croissante et majorée, alors elle converge.

Si (un ) est une suite décroissante et minorée, alors elle converge.

Attention : Ce théorème ne donne pas la valeur de la limite de la suite, mais seulement


son existence et un majorant, ou un minorant, de la suite.

Suites et Séries numériques 114 / 127


Convergence des suites monotones

Exercice

Soit la suite u définie par u0 = 5 et un+1 = 3un + 1.
Montrer que (un ) est décroissante.
Montrer que la suite (un ) est minorée.
En déduire que la suite (un ) est convergente.

Suites et Séries numériques 115 / 127

Vous aimerez peut-être aussi