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Emailing Le Jacobien - Cours2014

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2.2-1 M.

Bouri, 2014
Jacobien

2.2 Le Jacobien

2.2.1 Introduction .......................................................................................................... 1


2.2.2 Le Jacobien, définitions et méthode de détermination, ........................................ 2
2.2.2.1 Jacobien analytique ....................................................................................... 2
2.2.2.2 Discussion ................................................................................................... 16
2.2.3 Singularités d’un robot ......................................................................................... 5
2.2.4 Utilités du Jacobien .............................................................................................. 7
2.2.5 Annexe- ................................................................................................................ 8
2.2.5.1 Vecteurs vitesses d’un corps rigide ............................................................... 8
2.2.5.2 Jacobien géométrique.................................................................................. 11

2.2.1 Introduction
Dans les paragraphes précédents, nous avons traité la cinématique des robots sériels et
parallèles. Nous avons présenté la relation liant la position de l’organe terminal à celles des
moteurs, notamment appelée le modèle géométrique. Dans ce paragraphe, nous allons essayer
d’étendre l’étude depuis une analyse liée à la position à une analyse liée aux vitesses.
La relation qui lie les vitesses opérationnelles (celles de l’organe terminal) aux vitesses
articulaires (celles des moteurs) est appelée Jacobien.

v
   J  q 2.2.1
 

et  représentent respectivement les composantes translationnelles et rotationnelles des


vitesses de l’organe terminal.

Rappelons que le vecteur des coordonnées articulaire du robot (correspondant aux positions
de chacune des articulations (moteurs)) est donnée par :
q  [q1 q 2  q n ]T 2.2.2
n étant le nombre d’articulations du robot.

Et le vecteur vitesse articulaire associé s’écrit comme suit:


2.2-2 Jacobien

q  [q1 q 2  q n ]T 2.2.3
Dans ce cours, nous allons traiter :

 les vitesses opérationnelles d’un corps rigide et les notations associées,


 les différentes manières de calculer le Jacobien :
o analytique,
o vectorielle (géométrique),
o numérique,
 Discuter sur les différentes représentations du Jacobien,
 Enumérer quelques utilités de Jacobien.
 l’analyse des singularités d’un robot.

2.2.2 Le Jacobien, définitions et méthode de détermination,


Les mathématiciens parlent de matrice Jacobienne alors que les roboticiens utilisent plutôt
les termes Jacobien ou Jacobienne. C’est une matrice qui relie les vitesses de l’organe
terminal (la poignée du robot) aux vitesses articulaires du robot (Equation 2.2.1).

v
   J  q
 

et  sont les vitesses translationnelles et rotationnelles de l’organe terminal. Ces


composantes sont choisies pour pouvoir identifier d’une manière unique la vitesse de ce
dernier.

Dans ce qui suit nous allons traiter les méthodes de détermination du Jacobien et la
terminologie associée. Ainsi le Jacobien obtenu directement depuis une dérivation analytique
du modèle géométrique est appelé Jacobien analytique. Quand le Jacobien est déduit à partir
d’une construction vectorielle, il sera nommé Jacobien géométrique. Le concept du Jacobien
géométrique est traité en annexe.

2.2.2.1 Jacobien analytique


Une autre manière de déduire le Jacobien est de l’obtenir d’une manière analytique à partir de
la dérivation du modèle géométrique.
Dans un cas général, la sortie du robot ou les coordonnées de son organe terminal est décrite
par deux types d’informations :
 sa position translationnelle p(q), et
 l’orientation (q)

 p(q)
X q     2.2.4
 ( q ) 

La dimension de cet espace opérationnel est m, donnant lieu au vecteur opérationnel suivant1 :

1
Les coordonnées opérationnelles permettent de référencer l’organe terminal dans l’espace tridimensionnel de la
même manière qu’un corps rigide. De ce fait, il faut au maximum 6 coordonnées pour identifier sa disposition
dans l’espace. Pas seulement, car les cordonnées opérationnelles donnent aussi la possibilité de reconnaître la
2.2-3 Jacobien

X1 
X 
X  2 2.2.5
 
 
X m 

A titre d’exemple, en choisissant les angles d’Euler pour la représentation de l’orientation


nous aurons:

 p x (q) 
 p (q)
 y 
 p (q) 
X q    z  2.2.6
 ( q ) 
  (q) 
 
 ( q ) 

Soit la fonction f(q1,q2,…,qn) donnant la relation entre les coordonnées opérationnelles et


articulaires (Modèle géométrique). Nous pouvons écrire :

 X 1 (q )   f1 q1 , q 2 ,  q n  
 X (q )   f q , q ,  q 
X q    2    2 1 2 n 
2.2.7
     
   
 X m (q )  f m q1 , q 2 ,  q n 

En appliquant la loi des dérivées partielles sur l’équation ci-dessus, nous trouvons:

 f 1 f 1 f 1 
 q  dq1  q  dq2    q  dqn 
dX 1   
1 2 n

dX   f f f 

2
 dq1  2  dq2    2  dqn 
dX   2   q1 q 2 q n 2.2.8
   
    
dX m   f 
 m  dq  f m  dq    f m  dq 
 q1 1
q 2
2
q n
n


Cette équation peut également être écrite sous la forme matricielle suivante:

disposition du robot dans l’espace. Ainsi, l’espace opérationnel peut être composé par l’association des positions
et orientations de plusieurs sorties convenablement choisies sur la structure (par exemple dans le cas d’un robot
redondant). Ceci donnerait lieu à une dimension de l’espace opérationnel m pouvant excéder 6.
Robot redondant: robot pour lequel la dimension de l’espace opérationnel excède celle des actionneurs.
2.2-4 Jacobien

 f1 f1 f1 


 q 
q 2 q n   dq1 
 1 
 f 2 f 2 f 2   dq 
  2
dX   q q 2 q n   2.2.9
   
  
1
 
 f f m f m   dqn 
 m  
 q1 q 2 q n 

Ou aussi,

dX  J A  dq 2.2.10

JA(q) est appelée matrice Jacobienne analytique du robot.

Cette matrice dépend de la position articulaire q du robot et du système de représentation


choisi pour les orientations:

 f1 f1 f1 


 q 
q 2 q n 
 1 
 f 2 f 2

f 2 
J A   q q 2 q n  2.2.11
   
1
 
 f f m f m 
 m  
 q1 q 2 q n 

En divisant chaque membre de l’équation par dt, nous obtenons

X  J A  q 2.2.12

Exemple 2 :
Soit l’exemple précédent d’un robot rotatif plan à 2 ddl,

y0

q2

q1
x0
Figure 2.2.1, Robot plan à 2 ddl
2.2-5 Jacobien

La transformation de coordonnées directe (modèle géométrique) de ce manipulateur est


donnée par:
 x   f1 (q1 , q 2 )  l1 cos(q1 )  l 2 cos(q1  q 2 )
 y    f (q , q )  l sin(q )  l sin(q  q ) 
   2 1 2  1 1 2 1 2 

En appliquant la loi des dérivées partielles:


 f1 f1 
 q q 2   l1 sin(q1 )  l 2 sin(q1  q 2 )  l 2 sin(q1  q 2 ) 
JA   1

 f 2 f 2   l1 cos(q1 )  l 2 cos(q1  q 2 ) l 2 cos(q1  q 2 )
 q q 
 1 2 

 x   l1 sin(q1 )  l 2 sin(q1  q 2 )  l 2 sin(q1  q 2 )  q1 


Et  y    l cos(q )  l cos(q  q ) l 2 cos(q1  q 2 ) q 2 
   1 1 2 1 2

Remarques :
 Le Jacobien analytique nécessite la disponibilité du modèle géométrique et le choix d’un
mode de représentation de (ou des orientations) de l’organe terminal.
 Le Jacobien analytique n’est pas unique car dépend du choix des orientations.

2.2.3 Singularités d’un robot


Le terme « singularité » fait penser à un comportement ou un état non souhaitable, peut être
dangereux. Ce comportement singulier du robot est ainsi non généralisé sur le volume de
travail du robot mais a lieu dans des situations bien terminées.

Alors, qu’est ce bien cette singularité ?


En mathématique nous parlons de matrice singulière quand le déterminant de cette dernière
est nulle et qu’elle devient non inversible (Le système d’équations associé n’a ainsi pas de
solutions).

Nous savons que :


X  J  q

La cinématique inverse est ainsi donnée par,


q  J 1  X

L’existence de cette cinématique inverse,i.e l’existence de la combinaison des vitesses


articulaires qui donne lieu à la vitesse opérationnelle donnée, dépend de la singularité de cette
matrice Jacobienne.
Lorsque det(J) = 0, cette dernière n’est pas inversible et le robot est en singularité. La
résolution de l’équation précédente selon la variable articulaire permet de maîtriser les
situations singulières.
Savoir où se trouvent les singularités dans le volume de travail est important car:
 A la position singulière,
o Si c’est un robot sériel, le robot perd un (ou plusieurs) degrés de liberté
2.2-6 Jacobien

o Si c’est un robot parallèle, le robot gagne un (ou plusieurs) degrés de liberté


devenant non rigide.
 La transformation de coordonnées inverse possède parfois un nombre infini de
solutions.
 A proximité d’une singularité, de petites vitesses dans l’espace cartésien peuvent
conduire à de très grandes vitesses dans les articulations donc induit des difficultés à
réaliser de tels mouvements.

On peut généralement classifier les singularités en 2 groupes:


 les singularités de bord du volume de travail,
 les singularités internes: Elles arrivent généralement lorsque deux axes ou plus
s’alignent. Ceci pose souvent un problème lors de la génération de trajectoire.

Exemple

Nous reprenons l’exemple du robot planaire à deux degrés de liberté. L’inversion de la


matrice Jacobienne de l’exemple du robot rotatif plan à 2ddl nous donne:
–1 1 l 2 cos  q 1 + q 2  l 2 sin  q 1 + q 2 
J = ------------------------
l 1 l 2 sin q 2 – l cos q – l cos  q + q  – l 1 sin q 1 – l 2 sin  q 1 + q 2 
1 1 2 1 2

Cette matrice est singulière si son déterminant est nul, c’est-à-dire si


l1l 2 sin(q2 )  0 ,
ou pour:
q2 = k   , k = 0 1 2 

Ces singularités correspondent aux 2 cas représentés sur la figure ci dessous.

 Tous les points situés sur les cercles de rayon l1+l2 et l1+l2 sont des points singuliers
de ce manipulateur.
-> Elles se situent sur les bords du volume de travail du robot.
-> Sur ces singularités, le robot perd un degré de liberté.
q2 = 0 q2 = 

P
l2

y q2 = 0 y q2 = 

l1
q1 q1
x x

Figure 2.2.2, Singularités du robot planaire à deux degrés de liberté


2.2-7 Jacobien

Il y a perte d’un ddl car le préhenseur ne peut bouger que selon l’arc de cercle au lieu de
pouvoir bouger librement selon les deux axes x et y.

2.2.4 Utilités du Jacobien


Le Jacobien possède diverses utilités. Nous savons néanmoins qu’il permet de relier les
vitesses opérationnelles et articulaires et variations articulaires aux variations opérationnelles.
Soient,
X  J A  q et dX  J A  dq

Nous pouvons ainsi résumer les utilités du Jacobien comme suit :

 Reliant les vitesses articulaires aux opérationnelle, il peut donner une information
importante sur les vitesses nominales des moteurs à choisir.
 Il est aussi appelé matrice de sensibilité car permet de connaître la sensibilité au
niveau de a sortie connaissant celle des articulations (moteurs+transmission locale),
 Permet de connaître et maîtriser ainsi les singularités du robot. Il est aussi appelé
matrice de stabilité.
 Permet d’intégrer numériquement le modèle géométrique directe (ie. par l’utilisation
de la méthode de Newton-Raphson) pour obtenir le modèle géométrique inverse (ou
vice-versa) .
 Peut être utilisé en contrôle dans plusieurs schémas de commande.

Bibliographie

[1] Sciavicco, L., Siciliano, B., Modelling and control of robot manipulators, Springer,
1996.
[2] Craig, J. J., Introduction to robotics, Adison-Wesley, 1989.
[3] Craig, J. J., Introduction to robotics, , Prentce Hall, 2005.
[4] Dombre, E.,Khalil, W., Modélisation et commande des robots, Ed. Hermes, 1988.
[5] Tsai, L., W., Robot Analysis, John Wiley and Sons, 1999.
2.2-8 Jacobien

2.2.5 Annexe-

2.2.5.1 Vecteurs vitesses d’un corps rigide


Il faut 6 paramètres pour connaître la position d’un corps rigide dans l’espace. Trois
paramètres représentent les coordonnées translationnelles de son centre de gravité et trois
paramètres représentent son orientation dans l’espace.
Quelques exemples de mouvements de corps solides :

Figure 2.2.3, mouvements translationnels d’un corps rigide

Figure 2.2.4, rotation autour d’un axe d’un corps rigide (à gauche), combinée à une translation (à droite)
Comme il a été introduit au paragraphe précédent, il y a différentes manières de représenter la
rotation d’un corps rigide. A titre d’exemples, peuvent être utilisés les configurations des
angles d’Euler, les angles RPW (roll, pitch et yaw ou en français tangage, roulis et lacet), les
quaternions ou d’autres.

 

Figure 2.2.5, Exemple de représentations de trois orientations d’Euler

A chaque orientation instantanée est associée une vitesse instantanée correspondant à la


variation dans le temps de cette orientation. Le vecteur vitesse instantané défini dans le repère
{X,Y,Z} a la même direction que l’axe de rotation du corps rigide en mouvement. Le sens de
ce vecteur vitesse correspond au sens de serrage d’une vis (voir Figure 2.2.6).
2.2-9 Jacobien

z
z1
{0}
{1} 0
1

y1

x1

Figure 2.2.6, Rotation d’un corps rigide attaché au repère {1} par rapport à {0} avec la vitesse 0 1

Soient deux repères {0} et {1}. {0} désigne le repère fixé à la base et {1} désigne le repère fixé
 
à un objet tournant autour de {0} avec une vitesse 0  1 . 0  1 correspond au vecteur vitesse de
rotation instantané de {1} par rapport à {0}. Son sens et son module varient dans le temps.
Ainsi, ses composantes cartésiennes dans le repère {0} varient aussi dans le temps. L’axe de
rotation est instantané et, contrairement à la vitesse linéaire, ne peut pas être intégré pour
retrouver l’orientation du corps à partir de la valeur initiale de l’orientation. Ceci est à
l’origine d’une difficulté importante pour la description cinématique du corps solide.

z1

{1}

zo 

r v
P
p
{0} 
p

r
O yo
oo1

O1

xo
y1
x1

Figure 2.2.7, mouvement combiné d’un corps rigide {1} par rapport au repère de base {0}
2.2-10 Jacobien

La figure ci-dessus représente le mouvement combiné de translation et de rotation d’un corps


rigide (relié à son repère {1}) par rapport au repère de base {0}.

La question à laquelle nous allons répondre est :


→ Quel est le mouvement résultant de ce corps rigide exprimé dans le repère de base ?

Soient :
 x1 , y1 , z1  , le repère mobile fixé au corps en mouvement,

 p , le vecteur reliant un point P du corps solide au centre du repère de base {0},
 oo1 , le vecteur translation du repère fixé au corps rigide {1} par rapport au repère de
base {0},

 r vecteur position d’un point P du solide dans son repère {1},
 r est a distance entre le point P et l’axe z1,

Dans les paragraphes précédents, nous avons vu que le vecteur position r du point P du corps
rigide (Figure 2.2.7) exprimé dans le repère {1} peut être décrit par la relation suivante :
 
OP  p  OO1  R1  r 2.2.13


r étant exprimé dans le repère {1} et R1 est la matrice de rotation du repère {1} par rapport à
{0}.
Ainsi, pour connaître la vitesse du point P dans le repère de base {0}, il suffirait de dériver
l’équation (2.2.4) dans le temps. Ceci donnerait :

d  d d  d 
p  OO1  R1  r  R1  r 2.2.14
dt dt dt dt

La dérivée de la matrice de rotation peut être réécrite sous la forme suivante [Sciavicco 96]:

d     
R1  r  1  R1  r  z1  R1  r 2.2.15
dt

1  z1 est le vecteur vitesse instantané de la rotation du repère {1} exprimé dans le repère
{0}. Le vecteur vitesse résultant s’exprime finalement comme suit :

d  d d   
p  OO1  R1  r  1  R1  r 2.2.16
dt dt dt

Ou encore si le point P est fixe dans son repère {1}, il obéït à la loi de mouvement suivante :

d  d  
p  OO1  1  R1  r 2.2.17
dt dt
2.2-11 Jacobien

Parenthèse :
Cette relation peut être interprétée d’une manière intuitive. Un point quelconque P du corps rigide (voir
mouvement combiné d’un corps rigide {1} par rapport au repère de base {0}(Figure 2.2.7) tournant avec
une vitesse angulaire  décrit un cercle de rayon r autour de l’axe z1. La vitesse linéaire qui en résulte
 
est tangentielle et a pour module v  r . Ceci correspond au produit vectoriel de z1 et de r .
  
Soit, v  ( z1  r ) 2.2.18

2.2.5.2 Jacobien géométrique


Une méthode de déduire le Jacobien est de le construire d’une manière vectorielle. Ce
Jacobien est ainsi appelé Jacobien géométrique ou parfois Jacobien de base. Il ne dépend pas
du mode de représentation des orientations de l’organe terminal et il est ainsi unique.

Le vecteur de vitesse de rotation  considéré dans ce cas est exprimé dans le repère de base
avec ces trois composantes  x  y  z .
  x , est la composante du vecteur
rotation selon l’axe x.
z 
  y , est la composante du vecteur 
rotation selon l’axe y.
  z , est la composante du vecteur
rotation selon l’axe z.

y

x

Objet tournant

Figure 2.2.8, composantes vectorielles d’une rotation

Construction de la matrice Jacobienne géométrique


La matrice Jacobienne géométrique est construite d’une manière vectorielle. Considérons une
succession de liaisons d’un robot sériel donné comme à la figure ci-dessous. Cette chaîne
cinématique est ouverte et met en liaison plusieurs actionneurs linéaires et rotatifs.
La vitesse du corps de liaison i par rapport au corps précédent i-1 dépend du type
d’articulation i. Si l’articulation est de type prismatique alors cette vitesse est linéaire et elle

est décrite par un vecteur v i . Pour une articulation rotoïde, cette vitesse est décrite par un

vecteur vitesse angulaire  i . Ces vecteurs sont liés à la vitesse de l’articulation q i par :
 
vi   i q i z i
 
 i  1   i q i z i
0 pour une articulation rotoïde
Avec, i  
1 pour une articulation prismatique
2.2-12 Jacobien


z i donne la direction du mouvement selon l’articulation (serrage d’une vis si articulation
rotoïde).

vj

zj

i vj

i
r i  n + 1 

zi  i  r i  n + 1 

pn + 1
pi

Figure 2.2.9, Chaîne cinématique ouverte et propagation de la vitesse

Qu’en est il de la contribution du mouvement d’une articulation sur l’organe terminal ?



Une articulation prismatique i contribue directement par une vitesse linéaire v i . Par

contre, une articulation rotoïde i tournant avec une vitesse rotative  i donne lieu au niveau de

l’organe terminal non seulement à une vitesse de rotation  i mais aussi à une vitesse
  
translationnelle i  ri ,n1 (équation 2.2.9). ri , n 1 est le vecteur liant l’origine du repère lié à
l’articulation i à l‘origine du repère lié à l’organe terminal.
Ainsi, la vitesse de l’organe terminal est obtenue en sommant toutes les contributions de
chacune des articulations.

Nous pouvons alors écrire :


La vitesse linéaire résultante, v    i z i  (1   i ) z i  ri , n 1   q i
 n
  
2.2.19
1

 n

La vitesse rotative résultante,    (1   i ) z i q i 2.2.20
1
La Jacobienne géométrique est alors immédiatement déduite.
 v
V     J (q)  q
 
Compte tenu des équations précédentes, elle possède la forme générale suivante :
     
 1 z1  (1   1 ) z1  r1,n 1   n z n  (1   n ) z n  rn ,n 1 
J / q)      2.2.21
 (1   1 ) z1  (1   n ) z n 
2.2-13 Jacobien

   
En remplaçant ri ,n 1  p n 1  p i , avec pi est le vecteur reliant le centre de repère de base au
centre du repère lié à l’articulation i.

Nous obtenons :
       
 1 z1  (1   1 ) z1  ( p n 1  p1 )   n z n  (1   n ) z n  ( p n 1  p n )
J q       2.2.22
 (1   1 ) z1  (1   n ) z n 
   
 R1 ( 1 z 0  (1   1 ) zˆ  r1,n 1 )  Rn ( n z 0  (1   n ) zˆ  rn ,n 1 )
J (q)      2.2.23
 (1   1 ) R1 z 0  (1   n ) R1 z 0 

z 0  0 0 1
T
Avec
0  1 0 
Et ẑ  1 0 0
0 0 0
 
L’introduction de la nouvelle variable ẑ permet de réécrire le produit vectoriel z 0  rn ,n 1 en un

produit matriciel zˆ  ri ,n 1 .

Cette matrice Jacobienne peut également être décomposée en deux parties, la première
mettant en évidence la translation JP, l’autre JO mettant en évidence la rotation de l’organe
terminal. Chacune de ces composantes est de dimension 3.n La matrice Jacobienne est ainsi
écrite sous la forme suivante.

 J P (q) 
J (q)   
 J O (q)
Nous écrivons alors,
 J (q)  J Pn (q) 
J (q)   P1 
 J O1 (q )  J On (q )

Avec les colonnes de la matrices définies comme précédemment, ie.



 z i 
  pour une articulation prismatique
 J pi (q)   0 
 J (q)      2.2.24
 Oi   z i  ( p n 1  pi ) pour une articulation rotoïde
  
 z i 
2.2-14 Jacobien

Remarque :
La méthode de construction de la Jacobienne géométrique traitée dans ce paragraphe n’est pas valable
pour les robots parallèles. Effectivement, dans cette méthode vectorielle nous avons supposé que la chaîne
cinématique était ouverte et qu’une pure translation au niveau d’une articulation prismatique induisait
une pure translation au niveau de la sortie. Dans le cas d’un robot parallèle cette hypothèse n’est pas
forcément valable en raison de la fermeture de la boucle cinématique. Ainsi, une translation induit
facilement une rotation (Voir Figure 2.2.10). Pour plus de détail voir sur la méthode vectorielle dédié aux
robots parallèles voir [Craig, 89].

Figure 2.2.10, translation pure sur une structure parallèle à 2 ddl

Exemple 1:
Soit le robot plan rotatif à 2 ddl suivant :

y0 x3

y3

x2

y1 q2
y2

q1
x1
x0

Figure 2.2.11, robot planaire à 2 ddl pour calcul de Jacobien géométrique

Nous considérerons que chaque lien i est de longueur li.

La matrice Jacobienne s’écrira :


     
 z1  ( p3  p1 ) z 2  ( p3  p 2 )
J    
 z1 z2 
2.2-15 Jacobien

Puisque,
0  l1 cos(q1 ) 
     
p1   0  , p 2   l1 sin(q1 )  , vecteurs de liaison depuis la base à la 1ère et la 2ème articulation.
0  
   0 
 l1 cos(q1 )  l2 cos(q1  q2 ) 
  
p3   l1 sin(q1 )  l2 sin(q1  q2 )  , vecteur de liaison depuis la base à l’organe terminal.
 
 0 
0
   
z1  z 2   0  , car le robot est planaire
1
 
Alors,
  l1 sin(q1 )  l 2 sin(q1  q 2 )  l 2 sin(q1  q 2 ) 
 
 l cos(q )  l cos(q  q ) l 2 cos(q1  q 2 ) 
 1 1 2 1 2

 0 0 
J  
 0 0 
 
 0 0 
 
 1 1 

Il faut remarquer que dans ce cas le robot est de dimension 2 et que nous nous intéressons
uniquement aux translations. La Jacobienne mettant en évidence uniquement les translations
s’écrit:
  l1 sin(q1 )  l 2 sin(q1  q 2 )  l 2 sin(q1  q 2 ) 
 

J P  l1 cos(q1 )  l 2 cos(q1  q 2 ) l 2 cos(q1  q 2 ) 
 
 
 0 0 

La seule rotation mise en évidence dans la définition du Jacobien (6X2) est celle de
l’orientation du repère fixé à l’organe terminal par rapport au repère de base.
 z  q1  q 2 , i.e. composition des deux rotations des deux articulations 1 et 2, décrit la vitesse
de rotation de l’organe terminal autour de l’axe de base z0.

Exercice :
Trouver le Jacobien pour le robot 3ddl plan (Figure 2.2.12). Considérez que chaque lien est de
longueur li.
Supposer
 l1= l2 =l3 = 350 mm,
 la résolution du capteur est de 0.005 degrés,
 la précision du réglage est de 0.02 degrés,

Quelles sont les vitesses maximales obtenues au niveau des moteurs ?


Quelles sont les précisions obtenues au niveau du préhenseur ?
Attention faire la distinction entre précision et résolution !!!
2.2-16 Jacobien

x4

y0 x3
q3
y4
y3

x2

q2
y1
y2

q1
x1 x0

Figure 2.2.12, robot planaire 3ddl.

2.2.5.3 Discussion concernant les deux matrices Jacobienne


Il existe d’autres Jacobiens que ceux que nous avons présentés au cours de ce paragraphe
(géométrique et analytique).
Mais, une question se pose :

Avons-nous présenté des Jacobiens ou des méthodes de détermination du Jacobien ?

 Si nous avons présenté des Jacobiens alors en quoi diffèrent ils ?


 Si nous avons présenté des méthodes de détermination, alors le Jacobien est il unique
et intrinsèque à chaque robot ?

La réponse correcte est que nous avons fait les deux, i.e. nous avons discuté de deux types de
Jacobien et que nous avons présenté deux méthode de détermination du Jacobien.
 Le premier dit géométrique par l’essence même de sa construction vectorielle.
 Le second dit analytique car provient d’une pure dérivation analytique d’un modèle
géométrique qui lui-même est analytique.

→ Mais quelle est la différence entre les deux ?


 La première différence est méthodologique (du fait des deux méthodes différentes de
détermination).
 La seconde est d’ordre représentative. En effet, le Jacobien analytique obtenu à partir
de la dérivation du modèle géométrique nécessite le choix d’une représentation
angulaire de la sortie qui provient de la nature même du robot et de ce qu’il fournit
comme sorties angulaires. Alors que le Jacobien géométrique utilise directement les
2.2-17 Jacobien

axes du repère de base et fait ainsi intervenir les trois composantes  x  y z 


(voir Figure 2.2.8).

→ Pouvons nous passer d’une représentation à une autre ?


Supposons que nous avons à disposition les vitesses de rotation comme étant les dérivées
successives des angles d’Euler :
 
  
 Z 'Y ' Z '    

  
z z’
z’’

 


y’
y 
y’’

x x’
x’’
Figure 2.2.13, vitesses rotationnelles pour les angles d’Euler Z’Y’Z’

Nous pouvons alors exprimer chacune des vitesses dans le repère de base après trois
orientations successives :

 Comme résultat de la rotation  :  x  y  z   0 0 1
T T


 Comme résultat de la rotation  :  x  y  z    sin( ) cos( ) 1
T

T

 Et selon la rotation  :  x  y  z
T
 cos( ) sin( ) sin( ) sin( ) cos( )
T

Ainsi nous pouvons écrire la relation entre le vecteur vitesse angulaire  et le vecteur vitesse

angulaire  Z 'Y 'Z ' (tel que défini pour les angles d’Euler précédents) comme suit. :

 x  0  s c s    
   
 y   0 c s s       Tr ( ).

Z 'Y ' Z ' 2.2.25
  1 0 c     
 z 

Et ainsi, il existe toujours une possibilité de passer de la Jacobienne analytique à la


Jacobienne géométrique.

En considérant la translation et la rotation, nous écrirons,


T ( q ) 0 
J (q)  T (q).J a (q)   p
Tr (q)
.J a ( q ) , 2.2.26
 0
T (q ) est la matrice de transformation entre les deux représentations.
2.2-18 Jacobien

1 0 0
Tp (q )  0 1 0 est la matrice de transformation des translations qui vaut l‘identité. Ceci
0 0 1
vaut uniquement dans le cas où les translations sont représentés dans le même référentiel.

→ Que se passe t il dans le cas d’un changement de référentiel?


De la même manière que nous pouvons passer d’une représentation de la position
entre un référentiel et un autre, nous pouvons passer de la représentation du Jacobien entre un
choix de coordonnées et un autre. Soit Ru la matrice de rotation entre les deux repères choisis,
alors :
 
 vu   R u 0   v 
    
u   
 u   0 R   

Qui donnerait :

 vu   R u 0
    u
 J  q  J u  q
 u  0 R 
Avec :
R u 0
J 
u
J
0 Ru 

Ju représente le Jacobien dans le nouveau repère.

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