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Pimenter La Sexualite

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Après des années de liberté sexuelle, vous avez décidé de « vous mettre en

ménage », et de ne plus faire l’amour qu’avec l’élu(e) de votre coeur… Car, sauf
accord mutuel des deux conjoints, qu’ils soient mariés, pacsés ou simplement
concubins, la fidélité fait partie du contrat. Et comme on dit aujourd’hui, « c’est dur
à gérer » ! Ce qui était naguère la norme apparaît aujourd’hui quasiment comme
une épreuve à surmonter : ne plus faire l’amour qu’avec une seule personne,
toujours la même, et ne pas s’ennuyer pour autant. Ce guide – qui ne revendique
pas le pouvoir de régler tous les confl its qui peuvent surgir au sein d’un couple –
est un modeste manifeste et un catalogue. Comme manifeste il affirme haut et fort
que la vie – sexuelle ! – à deux peut et doit être ressentie comme la liberté de faire
l’amour comme bon vous semble, une étape nouvelle de votre parcours érotique,
et certainement pas la moins agréable et débridée. Comme catalogue, il vous
donne des idées pour profi ter avec délices de cette situation. La sexualité du
couple n’est pas un carcan pour qui saura en faire un espace de plaisir et de
complicité.

Marc Dannam est directeur de la collection Osez, au sein de laquelle il a écrit


plusieurs best-sellers : Osez faire l’amour partout sauf dans un lit, Osez vivre nu,
Osez faire l’amour à 2,3,4, Osez le Kama Sutra et Osez le sexe écolo.
Sommaire

Introduction : vive les mariés !


1e partie - l’amour « conjugal »
1.l’amour...
La sexualité conjugale, une idée récente
Vivre ensemble
Quel couple?

2.l’amour en danger…
Vos débuts dans la vie
Les enfants !!
Le travail
Les gens, la vie…
Le corps lui-même…

3.l’amour de soi…
Être toujours « aimable »
Séduire
2e partie - Faire l’amour
4.l’amour au quotidien…
L’amour « matrimonial »…
Un bon début, une nuit de noces réussie
L’installation dans la vie amoureuse
Faire souvent l’amour

5.l’amour de l’aventure…
Tout, nous voulons tout
Les grands rendez-vous
Dévergondage…
Ce soir on essaie les 36 positions…
Ce soir on se met en scène…
Ce soir on fait l’amour « partout »
Ce soir on se masturbe – oui, et ensemble !
Ce soir on va faire du shopping…
Ce soir on joue avec nos sextoys…
Ce soir, Madame est « indisposée », mais on s’amuse quand même…
Ce soir on se prend en photo tout nus – et en érection !
Ce soir, on regarde plein de cochonneries à la télévision…
Ce soir on va en boîte échangiste…
Ce soir, on va voir les gays…
Ce soir, on s’attache et puis on se fouette un peu, mais pas trop fort…
Exprimer son désir

6.l’amour du risque…
Les grands et petits secrets
Échangisme
Adultère

Conclusion : l’Amour sans fin…


Restons amants des corps à corps
Des peaux qui savent où se trouver
Laissons les coeurs qui battent encore
L’un à l’autre mêlés…

Maxime Le Forestier / Julien Clerc


Ce livre est dédié à Stéphanie – qui m’en a soufflé le titre.
vive les mariés !

C’est fait chère amie, vous avez la « bague au doigt ». Après des
années de liberté sexuelle, riches en conquêtes et en nuits torrides,
vous avez décidé de ne plus faire l’amour qu’avec lui, l’élu de votre
cœur, votre petit mari…
Vous de même, cher lecteur, vous êtes « passé devant le maire ».
Après des années de drague frénétique et de nuits débridées, vous
avez décidé de ne plus faire l’amour qu’avec elle, l’élue de votre
cœur, votre chère et tendre épouse…

Quoi ? Comment ? On ne vous avait rien dit ? Vous n’y aviez pas
pensé ? Eh bien voilà, dans la majorité des cas, sauf accord mutuel
des deux conjoints, la fidélité fait partie du contrat ! Et comme on dit
aujourd’hui à propos de tout et de rien, « c’est dur à gérer » !

Ce qui était naguère la norme apparaît aujourd’hui quasiment


comme une épreuve à surmonter. Ne plus faire l’amour qu’avec une
seule personne, toujours la même, et ne pas s’ennuyer pour
autant…
C’est uniquement de ce dernier point dont traite ce Osez, pour
prouver que le mariage, loin d’être un carcan, peut devenir au
contraire un espace de liberté à deux.
Car tout devrait bien se passer, puisque votre mari – ou votre femme
– n’est certainement pas votre premier partenaire sexuel (comme du
temps de pépé et mémé), mais bien la personne, de toute celles
avec qui vous avez couché, avec qui vous préférez faire l’amour et
avec qui vous êtes le mieux.

Votre « meilleur(e) partenaire » est donc la personne idéale pour


devenir votre meilleur(e) complice en toutes circonstances.
l’amour « conjugal »

La sexualité épanouie au sein du mariage est bizarrement une idée


très récente. Elle s’est imposée au moment où le mariage devenait,
tout au plus, une simple alternative parmi d’autres pour vivre sa
sexualité.
Le mariage ne garantit rien, il est au contraire le cadre parfait pour
être la proie des « tue-l’amour » contre lesquels nous vous mettrons
en garde, avant de vous donner quelques conseils pour rester
« toujours aimable » aux yeux de votre conjoint, l’une des conditions
à remplir pour vivre pleinement et durablement votre sexualité
« conjugale »…
Rien que l’expression, ça fait bizarre…
1.l’amour...

« Le mariage, c’est l’art pour deux personnes de vivre ensemble


aussi heureuses qu’elles auraient vécu chacune de leur côté »,
écrivait le vaudevilliste Georges Feydeau, qui passa sa vie à décrire
des couples se livrant à des adultères compliqués et loufoques.

Vivre ensemble, mariés et heureux, est une gageure quand il est


déjà bien difficile de vivre heureux tout seul. Le bonheur, en ces
temps de crise, est un objectif de plus en plus compliqué à atteindre.
Le couple apparaît comme un refuge dans un monde de moins en
moins sûr, mais il ne garantit en rien le bonheur parfait… Et encore
moins la certitude de vivre une sexualité épanouie.

La sexualité conjugale,
une idée récente
Faire uniquement l’amour avec le même homme ou la même
femme, s’épanouir sexuellement au sein d’un couple malgré le
temps qui passe, voilà bien une revendication très récente dans
l’histoire de la sexualité.

Nos lointains ancêtres pour la plupart n’y pensaient guère : la


sexualité était présentée tout au plus comme un des à-côtés de la
vie matrimoniale, uniquement destinée à la procréation. Quant au
plaisir et à la « liberté sexuelle », c’était majoritairement l’affaire des
hommes qui avaient tacitement le droit d’aller s’épancher en dehors
du couple, le plus souvent au bordel, tandis que leurs épouses
étaient condamnées à l’abstinence ou à l’insatisfaction. Par ailleurs,
la ménopause sonnait l’heure de la fin des réjouissances pour la
plupart des femmes, à l’âge où les quinquas occidentales se
considèrent aujourd’hui au sommet de leur forme…

L’AMOUR EN PLUS

La sexualité comme lien fondant l’idée même de couple n’est


pourtant pas une idée récente : les Germains, durant le haut Moyen
Âge, considéraient les relations sexuelles comme un élément
essentiel de l’union. Le lendemain des noces, le mari faisait une
donation à sa femme (le Morgengabe) qui correspondait au prix de
la virginité de l’épousée. L’acte sexuel faisait partie du contrat. La
sexualité, selon la morale chrétienne qui se mettait alors lentement
en place, n’était d’ailleurs licite que dans le cadre du mariage. Le
père Jean Lamblot, professeur de théologie au centre universitaire
catholique de Bourgogne, résume précisément les principes qui
dirigèrent officiellement les consciences occidentales jusqu’au milieu
du XXe siècle : « Saint Augustin, dans le De bono coniugali et le De
nuptiis et concupiscenti, construit les deux doctrines qui resteront
tout le temps : celle de l’indissolubilité et de la procréation comme fin
du mariage. Pour lui, le mariage est “proles” (fécondité), “fides”
(fidélité), “sacramentum”, (forme de sacrement et donc indissoluble).
La procréation est la première fin du mariage. Dieu a institué l’union
“pour engendrer, non pour pécher”. La “fides” est importante d’un
point de vue très pratique, elle entraîne la présomption de
paternité. » Ce qui revient à limiter le rôle de la sexualité
matrimoniale à la seule procréation… mais qui surtout explique par
avance la différence de traitement constatée envers l’infidélité
masculine et l’infidélité féminine. Un mari infidèle ne risque pas de
remettre en cause cette « présomption de paternité » – sauf dans le
couple dont il séduit l’épouse, mais ça, c’est une autre histoire.
Tandis que l’infidélité de l’épouse risquait de susciter des doutes sur
cette sacro-sainte filiation.
Pour l’Église, la sexualité, source de plaisir au sein d’un couple
marié, dut attendre le concile Vatican II et le texte de la Constitution
pastorale Gaudium et spes en 1965 pour être admise. Ce texte
général sur « l’Église dans le monde de ce temps » affirme au
passage que le mariage n’a pas seulement pour fin la procréation,
mais aussi l’amour et le bonheur des époux, ce qui revient
implicitement à réhabiliter la sexualité matrimoniale. On a failli
attendre.

MARIÉS POUR LE PLAISIR

Ce détour par l’opinion de l’Église catholique, très prégnante durant


des siècles en Europe, ne doit pas faire oublier d’autres réalités plus
triviales concernant la sexualité matrimoniale de nos ancêtres.
L’homme et la femme ne furent quasiment jamais égaux en la
matière : il fallut attendre la libération sexuelle des années 1970,
parallèlement à la diffusion de la contraception, pour qu’un semblant
d’égalité apparaisse… Mais il suffit de se souvenir de l’étonnement
suscité par la publication de La vie sexuelle de Catherine M. pour
admettre qu’il semble encore inopportun pour une femme de
revendiquer une vie sexuelle débridée à l’image de celle des
« chauds lapins », Casanova et autres Don Juan, universellement
célébrés comme des héros de la gent masculine.
Au sein des couples mariés, cette différence n’en était que plus
visible, en particulier dans les classes dominantes. Nous avons
raconté dans un autre ouvrage de cette collection le traumatisme
que vivaient autrefois les jeunes filles de bonne famille au soir de
leurs noces, véritables victimes de l’ardeur sexuelle de leurs maris.
Les hommes, forcément dégourdis au bordel, imposaient à leurs
jeunes épouses – pour la plupart totalement ignorantes des réalités
tangibles de la sexualité – des étreintes d’une telle violence que les
pauvres femmes en concevaient un dégoût durable pour l’acte
sexuel. Par la suite, le jeune mari s’éloignait peu à peu du lit nuptial
pour retourner aux maisons closes, qui tenaient lieu tout autant de
clubs masculins que de lieux voués au défoulement sexuel.
L’ambiance était sans doute bien différente dans les milieux plus
populaires. Les campagnes se révélaient plus « nature » et plus
avancées en la matière. De très sérieux ethnologues ont inventoriés
des traditions qui valorisaient et organisaient la sexualité prénuptiale,
ce qui avait évidemment des conséquences sur la vie sexuelle des
époux après leur mariage. Le « maraichinage » en Poitou-
Charentes, les mariages à l’essai du Pays Basque ou la « trosse »
en Savoie… toutes ces coutumes qui hérissaient les tenants de la
morale bourgeoise avaient des points communs : les jeunes gens,
filles et garçons sur un pied d’égalité, avaient bel et bien le droit de
se livrer à des flirts « poussés », parfois dans la propre chambre de
la jeune fille. En principe les caresses tolérées se limitaient à des
masturbations réciproques, mais il arrivait que cette limite soit
franchie, parfois avec quelques conséquences, et les familles n’y
trouvaient rien à redire, car elles y voyaient la preuve de la fécondité
des futurs époux. Cet apprentissage réciproque de la sexualité était
une garantie du futur bonheur des époux sous l’édredon.
De même, le concubinage prénuptial en milieu ouvrier a toujours fait
pousser des hauts cris à ces mêmes tenants de la morale
bourgeoise, qui n’hésitaient pas à traiter les jeunes ouvrières qui
« se mettaient à la colle » comme des prostituées. En particulier
parce que cette situation faisaient quasiment d’elles les égales des
hommes en matière de droit au plaisir.
Cette expérience de la sexualité avant le mariage avait pour
conséquence une meilleure entente du couple au lit, après le
passage devant le maire.

Bizarrement, il fallut attendre l’après-guerre, une ou deux décennies


à peine avant les bouleversements de 68, pour que les couples
mariés, quels que soient leurs milieux sociaux, uniformisent leur
comportement et leur attitude face à la sexualité. Bien des choses
avaient changées : l’exode rural avaient éloigné des couples ruraux
de leurs campagnes et des granges propices à leurs ébats – c’est
évidemment une métaphore –, un début d’égalité était promis aux
femmes par l’accès au travail ou au droit de vote, les maisons closes
disparaissaient, la société tout entière s’uniformisait, le mode de vie
urbain et petit-bourgeois propagé par les films et les magazines se
voulait dominant… Tout comme un début de revendication pour une
vie sexuelle libérée et épanouie. Les années cinquante et soixante
virent naître une attitude ambivalente, mélange d’aspiration à la
liberté et de frustration.
L’absence de méthodes fiables de contraception, et donc la crainte
de la grossesse indésirable, l’opposition radicale de l’Église à toute
forme de régulation des naissances, les balbutiements de
l’éducation sexuelle, rien ne pouvaient aider les couples à s’épanouir
sexuellement.
Pourtant le désir s’en faisait de plus en plus sentir tant la société se
« sexualisait » au travers de la mode, du cinéma, de la littérature.
L’aspiration au bonheur individuel, dont la sexualité épanouie –
forcément au sein du couple – était une composante, revenait au
rang des désirs légitimes, après des années de guerre et de
privation. Dans son livre Pour une histoire de l’intime, la sociologue
Anne-Claire Rebreyend situe à l’immédiat après 68 le moment où le
désir de sensualité au sein des couples devient une norme admise…

MARIÉS ET ENFIN ÉGAUX ?

… sachant qu’hommes et femmes devraient attendre encore un peu


avant d’être égaux devant la sexualité.
En analysant systématiquement le contenu des premiers manuels
d’éducation sexuelle, Anne-Claire Rebreyend a noté l’omniprésence
d’un schéma aujourd’hui surprenant : les médecins qui
généralement écrivaient ces guides disaient ce qu’il était bon et juste
de faire, mais s’adressaient uniquement aux hommes – des initiés –
qui transmettaient leur savoir aux femmes, celles-ci ne sachant être
que les élèves de leurs maris… L’homme avait alors la réputation
d’être « du côté de la sexualité » et la femme « du côté de l’amour ».
En 1999 encore, deux conseillers conjugaux, auteur d’un ouvrage
intitulé Vivre heureux en couple, affirmaient toujours que l’homme
subissait une « pulsion sexuelle » alors que la femme ressentait un
« besoin diffus de tendresse ». Charles Darwin (1809-1882) avait
écrit : « La femme est moins avide de s’accoupler que le mâle. Elle
veut être courtisée, elle est timide. » Et rien n’avait changé depuis.
Ces présupposés furent « prouvés » par une étude qui fit longtemps
office de vérité révélée. Le biologiste Angus Bateman décréta une
bonne fois pour toutes, en 1948, que dans tout le règne animal –
chez nous autres les humains également – l’attitude sexuelle pouvait
se définir chez les mâles comme de « l’avidité indiscriminée » et
chez les pauvres petites femmes comme de la « passivité
discriminante ». Le mâle saute sur tout ce qui bouge tandis que la
femme attend le prince charmant, et c’est normal a dit la science !
Maintenant circulez ! Y a rien à voir !
Sauf que très récemment, le docteur Gillian Brown de l’université de
Saint-Andrew en Écosse arrive à des résultats bien différents en
menant une étude concernant 10 000 personnes, vivant dans 18
pays différents. « L’étude montre que les femmes sont capables de
dénicher autant de partenaires que les hommes », dŽclare-t-elle. « Ce
sondage pose la question de l’existence d’une règle sexuelle
universelle qui s’appliquerait aux hommes et aux
femmes ». Hommes et femmes auraient donc des comportements
sexuels plus proches qu’on ne l’a toujours dit. Autant dire que le
mariage – le sujet de ce livre – doit une bonne fois pour toute cesser
d’être considéré comme un carcan pour l’homme, naturellement
coureur, et une situation naturelle pour la femme, naturellement
casanière.

LE MARIAGE : UN MODE DE VIE PARMI D’AUTRES

Et c’est alors même que les couples revendiquaient le droit au plaisir


sans crainte – grâce à la pilule – que se mit en marche le processus
qui allait à terme avoir pour conséquence la disparition du couple
légalement marié comme principal « lieu de la sexualité ».
Une véritable révolution s’est déroulée en l’espace d’une
quarantaine d’années dans la plupart des pays occidentaux. Le
mariage était quasiment la règle, il n’est devenu tout au plus qu’une
option. Lorsqu’il s’agit de s’amuser un peu rien ne vaut une
consultation attentive des statistiques établies par l’INSEE et l’INED.
Donc, selon l’Institut national d’études démographiques (INED), en
France il y avait en 1970 en moyenne 12 divorces pour 100
mariages, tandis qu’en 2005 on dénombrait 42 divorces pour 100
mariages. Le nombre des divorces a progressé brutalement de 44 %
entre 1990 et 2007…
Pour en rester aux chiffres, en 1965 on célébra 346 500 mariages,
en 1994 au plus bas niveau on descendit à 253 476 mariages, pour
remonter à 2007 à 274 084 mariages. Mais dans le même temps on
prononçait 139 147 divorces… Par ailleurs l’âge moyen du premier
mariage des célibataires est en hausse constante, il est désormais
de 29,3 ans pour les femmes et de 31,3 ans pour les hommes.
Selon les démographes, la vie familiale d’un Français a changé de
nature en quelques années. Ils la décrivent sous la forme d’une
succession de situations :

Ménage isolé (célibat) > cohabitation > conception prénuptiale > mariage >
divorce > famille monoparentale > cohabitation ou remariage > famille
recomposée > départ des enfants, veuvage > ménage isolé…

Tout ceci pour dire que les mariages qui durent toujours,
indissolubles jusqu’au décès de l’un des conjoints, étaient naguère
la norme et la seule situation propice à la sexualité. Ils deviennent
aujourd’hui une quasi rareté, et lorsque les générations de l’après 68
entreront dans le 3e âge, les couples de ce type constitueront
certainement une exception, voire une curiosité.
Aujourd’hui, une union, mariage ou vie commune, doit être ressentie
comme « parfaite » par les deux conjoints, sinon, à la trappe…
On ne reste plus ensemble par intérêt ou respect des convenances,
mais par amour… Et c’est autrement plus difficile, si de surcroît on
exige que sa « vie sexuelle » – une invention récente également –
soit parfaite.
Vivre ensemble

Vivre à deux, ensemble, sous le même toit, durant des années et


des années, en étant toujours heureux et toujours super actifs au
lit… C’est, nous l’avons vu, un objectif récent, et pour ainsi dire
quasiment impossible à tenir.

Les couples se heurtent à un paradoxe que le psychanalyste Jean-


Pierre Winter décrivait, dans une interview donnée au Nouvel
Observateur : « Le désir et l’amour sont, à long terme, quasiment
incompatibles. Il est de la nature même de l’amour d’être exclusif,
mais, en même temps, il est très angoissant d’avoir pour seul objet
d’amour un seul individu. Le désir a besoin de nouveauté, d’inconnu.
Quand on aime, on idéalise la personne et pour désirer quelqu’un il
faut l’objectiver. L’humain doit donc opérer deux opérations
contraires, ce qui, sur la durée, n’est pas évident… » Concilier
l’inconciliable serait donc l’obligation permanente des couples
désirant vivre heureux ensemble et pour longtemps. Pas évident en
effet.
Mais retenons déjà une idée : le désir de nouveauté et d’inconnu.
Nous y reviendrons.

LA RÈGLE DES TROIS A

Quels sont les liens qui relient deux personnes vivant ensemble ?
C’est assez énigmatique ! Nous connaissons des couples de toutes
sortes, des sans mystères aux très surprenants. Mais les sans
mystères n’ont-ils rien à nous cacher ? Pour durer, un couple doit
fonctionner selon des bases bien connues, développées par de
nombreux théoriciens du bonheur conjugal : une sympathie et un
respect mutuel qui feraient déjà des deux conjoints les meilleurs
amis du monde ; des projets et des choix existentiels faits et menés
en commun ; une vie affective et sexuelle – nous y voilà –
agrémentant cette vie commune d’une belle ambiance de plaisir
partagé et toujours renouvelé…

D’aucuns affirment que tout cela doit en plus se fonder sur une sorte
d’histoire fondatrice, quasiment un « mythe fondateur » comme dans
l’histoire des villes et des civilisations. La rencontre dans des
circonstances extravagantes, le coup de foudre, l’amour d’enfance
qui se concrétise, le combat pour délivrer l’autre de ses liens
conjugaux antérieurs… Ce mythe donne au couple son caractère
particulier, voire unique, en tout cas aux yeux des deux personnes
qui le composent. N’allez surtout pas dire à des gens mariés que
leur histoire est banale, ils vous détesteraient !

Les mariages harmonieux semblent concerner des gens ayant fondé


leur union sur un trépied, ils appliquent donc une règle de trois
implicite.

Ils sont les meilleurs amis du monde ;


Ils ont un projet en commun ;
Ils sont restés amants, comme dirait Maxime le Forestier.

Que l’une de ces trois choses viennent à manquer et les couples


battent de l’aile. Amitié, Avenir, Amour… L’Amitié que l’on entretient,
l’Avenir que l’on prépare ensemble, l’Amour que l’on fait toujours.
Dans un manuel de « pensée positive », cette formule se serait
appelée la règle des trois A…

• A COMME AMITIÉ

Deux personnes qui ne seraient pas les meilleurs amis du monde


sont-elles faites pour vivre ensemble ? Nous affirmons que non !
Tous les sexologues, tous les psychologues, tous les bavards des
cafés du commerce sentimental vous disent la même chose, en
l’enveloppant d’une formule alambiquée pour faire contemporain :
« Un couple qui dure est un couple qui communique ! »
Oubliez vite ce vocabulaire grotesque. Un couple qui dure est un
couple qui s’entend bien, aurait-on dit naguère, « s’entendre » étant
déjà une manière d’évoquer la communication. Un couple est
composé de deux personnes qui ont toujours des choses à se dire,
des bêtises le plus souvent, qui n’attendent pas les retrouvailles du
soir et justifient un appel urgent sur un portable, au risque de le faire
sonner en pleine réunion. Un couple qui fonctionne bien se compose
de deux personnes qui se comportent dans la vie – même à un âge
très avancé – comme deux copines/copains de collège. Parler de
tout et de rien entretient l’amour comme l’amitié.

Autre rengaine souvent entendue auprès des psychologues : pour


qu’un couple dure il faut que ses deux membres fassent preuve l’un
à l’égard de l’autre d’un solide sens de l’humour. N’est-ce pas
justement l’un des comportements basiques d’un tandem ou d’un
groupe de bons amis. On se vanne ! Un couple qui « s’entend bien »
s’amuse quasiment de la même manière qu’à la fin d’une troisième
mi-temps de rugby (peut-être un peu plus élégamment ?), mais c’est
dans l’air… Le plaisir d’être ensemble, de bavarder, de se vanner
annonce le plaisir qu’on se donnera mutuellement au lit.
En guise de première conclusion, écrivons solennellement ceci :
vous avez parfaitement raison de vouloir vous taper vos meilleurs
amis, vous êtes sans doute fait pour vous entendre « aussi » au lit.
Mais, me direz-vous, ce sont des camarades du même sexe ! Pffff,
répondrais-je, nobody is perfect !

• A COMME AVENIR

Mais l’amitié ne suffit pas, sinon vous auriez épousé tous vos bons
copains et toutes vos bonnes copines. C’est possible remarquez,
mais à la longue cela finirait par coûter cher en pensions
alimentaires !
Il y a une seconde condition à remplir : avoir des projets en commun,
une idée de l’avenir que l’on souhaite se construire, pas forcément
au détail près, mais un minimum s’impose. La question de savoir si
on fera des enfants un jour ou l’autre, et quand, fait partie des
problèmes de base. Ce n’est certainement pas une question à poser
dès la première éjaculation de monsieur entre vos seins, où lors des
travaux d’approche d’une tentative de sodomie langoureuse, ça peut
attendre, mais quand un couple s’inscrit dans la durée ça fait partie
des questions qui réclament un accord minimal entre les deux
partenaires – en gros oui ou non –, le comment et le quand pouvant
être traités dans un second temps.

Les couples que nous avons vu se déliter puis se défaire avaient


souvent en commun cette absence de perspective… Vous les
connaissez ces gens qui ne sont d’accord sur rien, ni sur la manière
d’élever leurs enfants, ni sur l’endroit où ils souhaiteraient habiter
plus tard, ni sur la manière de mener leurs vies professionnelles
respectives, ni même sur leurs lieux de vacances… La seule
manière de concilier l’inconciliable serait la séparation, séparation de
vie quotidienne, pour que le reste perdure. Henri de Montherlant
écrivait en 1939 : « Le mariage est un enfer s’il y a chambre
commune, chambres distinctes il n’est plus que le purgatoire, sans
cohabitation, en se rencontrant deux fois par semaine il serait peut-
être le Paradis… » Mais cela revient à la proposition initiale : être
d’accord sur le fait que l’on est d’accord sur rien, c’est bien être
d’accord sur l’essentiel.
Car tout n’est peut-être pas perdu pour eux. Le Dr Didier Lauru,
psychanalyste et psychiatre, affirme : « Il faut à la fois avoir des
projets communs et garder une identité propre, que chacun ait son
autonomie car, à tout vouloir faire ensemble, on risque de
s’appauvrir. Le couple a besoin de l’extérieur pour s’enrichir, il ne
faut donc pas s’en couper en vivant replié sur soi. »

• A COMME AMOUR

Par Amour, nous entendons celui que l’on fait – mais en choisissant
le mot Sexualité, le côté triptyque ne fonctionnait plus, ça faisait AAS
et c’est plus joli si ça fait « les trois A »… O.K. ? Bref !
La sexualité seule ne suffirait pas, mais… « Le lit est tout le
mariage » écrivait Honoré de Balzac, dans sa Physiologie du
mariage… Pas tout, mais beaucoup. Un couple ayant renoncé à la
sexualité nous semble avoir perdu une belle partie de sa raison
d’être. Aujourd’hui, en ces temps incertains, l’absence de sexualité
au sein de couples pourtant « solides » par ailleurs, serait en train de
devenir un phénomène suffisamment apparent pour interloquer les
sociologues. Au Japon, une étude de novembre 2008 portant sur un
panel de 1 500 hommes et femmes de moins de 50 ans a permis de
découvrir que 37 % des couples n’avaient pas fait l’amour depuis au
moins un mois. La cause en serait l’excès de travail et la fatigue que
cela induit…
Une étude autrement plus inquiétante, rapportée dans la presse
française en 2009, affirmait que la crise économique avait un impact
direct sur la sexualité des jeunes couples britanniques. Près de 10 %
d’entre eux ne faisaient quasiment plus l’amour depuis le début de
leurs déboires financiers, non pas parce qu’ils avaient « moins le
cœur à ça », mais pour une raison assez étrange : la crise les avait
privés des loisirs qui les prédisposaient à la sexualité – les sorties
dans les bars et au restaurant –, le sexe pour ces golden boys &
girls en souffrance faisant partie d’un ensemble. C’est le fait de se
retrouver face à face, pour manger et boire à la maison, qui
déclenchait le début de leur crise sexuelle. On en revient à la partie
« amitié » de notre triptyque : si celle-ci n’est pas déjà assurée, le
reste ne suit pas.

La sexualité au sein du couple apparaît donc comme une condition


et une résultante de l’ensemble. Dans un trépied, qu’un seul des
trois pieds manque et l’ensemble se casse la figure. Quand l’édifice
vacille, il y a bien des raisons de craindre qu’il en sera de même au
lit. Il faut pourtant considérer le cas particulier des couples ayant
fondé toute leur vie commune sur la seule sexualité, en dehors de
toute autre forme d’atome crochu. Ceux-là ne rentrent pas vraiment
dans notre champ d’expérience, ils ont certainement des choses à
nous apprendre…

Quel couple?
Naguère, le couple durait même en l’absence de sexualité ou en cas
de sexualité insatisfaisante. Puis le droit à la sexualité a semblé
acquis alors même que le mariage n’était plus la norme… Autant
dire que la « sexualité matrimoniale » devient quasiment un sujet
concernant une minorité.

Pour faire l’amour toujours, toujours avec la même personne et


toujours avec le même plaisir, il faut – c’est une évidence – être sur
la même longueur d’onde... Guère plus, pas moins.

La recette du « mariage idéal» a été recherchée. Une incroyable


étude menée par une spécialiste du « wedding planning »,
l’organisation de mariage clés en main, portant sur un panel de
3 000 couples mariés, a tenté d’établir les composantes du
« mariage parfait ». D’après ces « chercheurs » en science
matrimoniale, un couple parfait se dirait « je t’aime » une fois par
jour et s’accorderait « deux repas romantiques par mois », autant
dire que les autres sont nuls ! Pour notre part nous croyons que les
couples qui durent partagent des choses autrement plus troublantes
que de simples repas romantiques : des secrets, des fantasmes, des
aventures…

LES COUPLES

Selon les tenants de la psychologie récréative des magazines, il


existerait aujourd’hui – maintenant que les relations matrimoniales
ont été peaufinées par deux mille ans d’histoire chrétienne et
quarante ans de post-soixantuitardisme – cinq grands types de
couples :

Le couple conflictuel, qui se dispute sans cesse au nom du fait que


« leurs provocations visent à ranimer la passion, et qu’ils trouvent un
équilibre dans le conflit ». Nous en connaissons quelques-uns, ils
ont l’air de bien s’aimer, mais ce n’est pas de tout repos. La sexualité
peut leur servir parfois de mode de résolution des conflits. Naguère,
cela s’appelait « l’amour vache ».
Le couple fusionnel, les Tristan et Iseult contemporains. Les
terrifiants couples fusionnels ne font, paraît-il, pas de vieux os, ce
que les Rita Mitsouko résumaient d’une formule, Les histoires
d’amour finissent mal, en général. Les couples qui durent ne
connaissent pas les phénomènes propres à ces amours
exceptionnelles, « idéalisation éperdue du conjoint, demande
insensée de réparer nos blessures, relation fusionnelle… » Toutes
choses qui sont le plus sûr moyen pour causer une belle explosion
en vol au premier accroc, à la première difficulté, genre « chouchou
tu as laissé traîner tes chaussettes, tu me déçois horriblement, tu
n’es donc pas l’homme que tu prétendais être, je m’en vais,
bouuuuhh »...

Le couple associatif. Ils ont toute notre sympathie. Ce sont les plus
radicalement modernes, faire l’amour est sans doute leur activité
commune favorite. Ils partagent déjà tellement de choses que ce
n’est pas une petite heure sous la couette qui viendra leur déplaire.
Ils apparaîtront souvent dans ce guide, d’ailleurs les « trois AAA »
évoqués plus haut semblent être leur mode de vie habituel. Ils ont
surtout une caractéristique assez banale en apparence : ils sont
composés de deux individualités fortes, qui vivent sur un pied
d’égalité.
Le couple en décalage. Ce n’est pas sûr que ça marche et pourtant
dans la plupart des cas ça marche quand même, un vieux un jeune,
une intello un crétin, un Juif une Arabe, une riche un pauvre – et
tous les inverses possible ! Souvent la sexualité est leur lien secret.
À l’inverse des précédents, il faut absolument que le sexe soit au
rendez-vous pour que le reste fonctionne.

C’est une sorte de variante des précédents, le couple pygmalion, où


« l’un des partenaires révèle à l’autre ses ressources cachées ». Le
problème de ce mode d’initiation, c’est qu’il arrive un moment où
l’élève ayant tout compris et tout appris, il s’en va voir ailleurs. Nous
en connaissons également, et les pages people en sont pleines.
Madame est très jeune, Monsieur très expérimenté. Sur le plan
sexuel, Monsieur commencera juste à se fatiguer quand Madame
sera au sommet de son art ! Et c’est alors sans doute qu’elle ira
transmettre sa science à de très jeunes gens aux pectoraux d’acier.

Mais tout cela ne concerne que les modes de création des couples.
Encore faut-il les voir fonctionner dans le cadre particulier,
contraignant et apparemment normatif du mariage. Le mode
associatif peut s’étendre au fonctionnement futur d’une éventuelle
famille tout aussi associative, le mode fusionnel ouvre sur des
« familles cocons », le système du « conflit » peut s’étendre aux
générations suivantes, quant aux autres on ne sait pas bien.

Comme quoi, la psychologie des magazines n’a pas réponse à tout.


Mais nous affirmons déjà, à ce stade de notre voyage au pays des
couples, que les mariages qui réunissent deux personnes libres,
autonomes, ayant chacune une activité valorisante ou apaisante,
des amis, des centres d’intérêts en dehors de la maison et du
respect pour ce que fait et vit l’autre, eh bien que ces couples
semblent particulièrement bien armés pour avoir en plus une vie
sexuelle agréable.
Une autre étude, guère plus sérieuse, mais amusante, menée en
avril 2009 par la Sofres pour le compte de RTL et du Nouvel
Observateur, a découvert au sein de la population française une
catégorie de Français pouvant correspondre à cet idéal, les
« décomplexés tranquilles » – 14 % de l’échantillon – qui sont
« contents de leur vie sexuelle », « attachent beaucoup d’importance
à la complicité et au plaisir partagé avec le ou la partenaire ».
Soyons décomplexés et tranquilles. À moins que nous ne soyons
des « amants fidèles » – une autre catégorie relevée par ce sondage
– qui affirment donner la même importance à l’orgasme et la
jouissance qu’à la fidélité et la complicité.

À la limite, ils énervent.


2.l’amour
en danger…

Attention danger !
Mari et femme, et pour longtemps, c’est ce que vous espérez l’un et
l’autre. Mais il va falloir éviter bien des obstacles.

Vous vous êtes découverts progressivement, nuit après nuit, et vous


vous aimez. Vous avez fait mille folies, vous espérez bien en faire
encore d’autres. Vous étiez heureux lorsque vous n’étiez « que »
des amants, puis des concubins, et vous êtes bien décidés à ce que
cela dure maintenant que vous êtes mariés. Ce n’est pas le cas à
tous les âges de la vie, mais de subtils changements sont en cours
qu’il va falloir contrôler, voire maîtriser, si vous voulez continuer à
vous aimer et, disons-le, à faire l’amour comme au joli temps de ces
découvertes.

Le statut de « jeunes mariés » vous expose à quelques


conséquences… Peut-être allez vous faire des enfants, vos familles
vont s’octroyer le droit d’être plus présentes « maintenant que c’est
officiel », ou bien allez-vous simplement découvrir les risques de la
cohabitation après avoir vécu longtemps chacun de votre côté.
Claude Nougaro avait décrit en 1962 le « moment fatal où le vilain
mari tue le prince charmant ». Et l’épouse est aussi susceptible de
se rendre coupable d’un crime identique contre la belle princesse
qu’elle était jusqu’à vos fiançailles…

Faire l’amour… Mais oui, et le plus longtemps, possible, et toujours


avec le même plaisir, voire un peu plus de plaisir chaque fois… C’est
une lutte de chaque instant, de nombreux obstacles se dressant
entre vous et le plaisir…
Pour faire l’amour, il faut, comme disent les magazines féminins et
les psys de service, pouvoir « se retrouver ». Nous envisagerons un
peu plus loin dans ce manuel ce que « se retrouver » veut dire…
Mais pour se retrouver il faut d’abord éviter de se perdre. Faire
l’amour demande d’être ensemble et disponibles l’un pour l’autre.
Autant dire que la quasi totalité des activités quotidiennes semblent
n’exister que pour vous empêcher de baiser tranquille… pardon, je
voulais dire « de vous retrouver ».

LES TUE L’AMOUR

Le couple a besoin d’intimité ! Un couple, cela reste deux personnes


– en tout cas en dehors de ses éventuelles promenades en milieu
échangiste, que nous évoquerons certainement plus loin. Ces deux
personnes ont évidemment une vie agréable, faite de rencontres, de
mondanités, de câlins aux enfants, de travail même – car ils ont du
travail, et bien payé, et super intéressant ! Il faut dire que les
personnages dont nous découvrons l’existence dans les exemples
choisis pour illustrer la collection Osez ont tous des vies idéales…
Pourtant, chacune de ces composantes d’une « vie réussie » est
aussi lourde de menace pour le sujet qui nous occupe. Combien de
femmes ou d’hommes ont renoncé peu à peu à leur vie sexuelle
faute de temps et de désir – le temps volé par le travail et les
enfants, le désir émoussé par la fatigue et le stress.

Tout, absolument tout, s’oppose à l’épanouissement sexuel d’un


couple dont les deux membres travaillent: la fatigue des transports,
le stress du travail ou pire encore des menaces qui pèsent sur lui,
les soucis d’argent, les enfants dont il faut s’occuper, les adolescents
« à problèmes »…

Mais avant de parler des « tue l’amour » extérieurs, il faudrait décrire


rapidement le plus grave – que nous appellerons, pour rester
élégant, le « changement d’attitude de l’un des partenaires au
lendemain de son mariage ». Servane Vergy, auteur de l’un des
best-sellers de la collection Osez (Osez les secrets d’une experte du
sexe pour rendre un homme fou de plaisir), nous en donne un
exemple concernant les hommes – c’était le sujet de son livre. Il va
sans dire qu’il s’applique exactement aux femmes. « Vous n’avez
pas le droit de l’empêcher d’être l’homme qu’il est ; d’ailleurs c’est
ainsi qu’il vous a plu, non ? Vous n’avez pas le droit de vouloir le
changer, de lui imposer vos lois, votre propre vision de la vie et du
monde. Prenons un exemple : quand vous êtes tombée amoureuse
de lui, il était déjà fumeur, ou il passait ses week-ends à trafiquer sa
moto, ou à courir les brocantes ; cela ne vous a pas empêché de
vouloir construire une histoire avec lui. Et aujourd’hui, vous lui
mettez la pression pour qu’il arrête de fumer ? Pour qu’il délaisse sa
bécane ? Pour qu’il boude les vide-greniers ? Ce n’est pas réglo. »
Eh non, c’est pas réglo, et c’est aussi « tue l’amour » : un homme ou
une femme que vous tenterez de priver de ce qui constitue une part
de sa personnalité risque de devenir beaucoup moins chaud-
bouillant au lit, les frustration de la vie quotidienne trouvant toujours
leur écho dans la vie sexuelle.
Mais ce n’est pas le seul danger que coure votre bonne entente
sous la couette.

Vos débuts dans la vie


Dans l’idéal, vous avez évidemment des parents riches et
complaisants qui vous ont installé un petit nid d’amour de 100 m²
juste au centre de la ville où vous travaillez, et d’ailleurs c’est à deux
pas du bureau où vous allez en vélo chaque matin. À moins qu’ils ne
vous aient offert une belle maison dans un quartier résidentiel, juste
en face de la gare du TER. Votre vie est parfaite, vous n’avez aucun
souci domestique, vous rentrez en pleine forme tous les soirs et
vous vous précipitez dans les bras de votre aimé(e) pour courir dans
votre belle chambre spacieuse et claire, superbe endroit pour
s’adonner aux joies du 69 goulu, de l’amazone frénétique, de la
levrette enlevée et de l’orgasme sidéral, aussi violent que partagé…
Oui, mais dans la vraie vie, vous n’avez dégoté qu’un studio loin de
tout et votre premier lit d’amour doit être replié tous les matins pour
se transformer en canapé du salon, le salon qui justement vous tient
lieu de chambre à coucher. Ne vous laissez pas contaminer par
l’ambiance forcément un peu déprimante de vos « débuts dans la
vie ». Vivez-les au contraire comme une belle aventure romantique –
et donc sensuelle –, souvenez-vous de ces dizaines de romans et
de films mettant en scène des couples qui s’aimaient dans des
soupentes, des chambres de bonne ou des hôtels meublés. Ces
moments d’inconfort, ces longs week-ends passés très serrés sous
la couette d’un lit étroit, avec vue sur le coin cuisine seront peut-être
vos meilleurs souvenirs érotiques. Ne les gâchez pas par avance.
Mais il y a un minimum. Même dans des conditions d’inconfort
matériel et financier, vous devez déjà – eh oui, déjà ! – préserver
cette intimité qui est la meilleure complice de l’amour. Et vous devez
déjà – eh oui, déjà ! – organiser votre vie de manière à conserver
l’un et l’autre une part d’autonomie, cette « différence », voire ce
petit éloignement qui fait partie de vos charmes respectifs.

Les enfants !!
La naissance d’un enfant est aujourd’hui un événement attendu,
souhaité, programmé. L’enfant n’est plus la conséquence parfois
accidentelle d’une vie sexuelle menée au petit bonheur ou la
concrétisation immédiate des premiers rapports sexuels après le
mariage.
L’âge des parents d’un premier enfant s’élève d’année en année, il
est quasiment normal pour une femme d’avoir un bébé au début de
la trentaine, il devient fréquent d’en avoir à l’aube de la
quarantaine… L’enfant désiré arrivant quasiment à l’heure
convenue, appartient à un univers nouveau, un peu étrange au
regard de l’histoire de l’Humanité, celui de la vie planifiée. Le
premier enfant apparaît dans des couples ayant déjà un long « vécu
sexuel ». Ce devrait être la condition pour que cette naissance
n’altère en rien leur relation : pas sûr !

BÉBÉ

Ovidie, dans Osez faire l’amour pendant la grossesse, a absolument


écrit tout ce qu’il faut savoir pour faire de la grossesse une intense
fête des sens. Elle nous décrit en particulier l’état d’euphorie
galvanisante de la femme enceinte à certaines périodes de sa
grossesse et ce que cet état peut avoir de bénéfique pour que le
couple vive des instants de plaisir partagé. Elle nous affirme
également qu’une vie sexuelle amusante durant la grossesse
transforme celle-ci en une succession de « bons souvenirs » qui
entretiennent et enrichissent une vie sensuelle. De même, elle traite
du retour progressif à la sexualité active d’une jeune femme dont le
corps a été éprouvé par l’accouchement.
On l’aura compris, le passage de ce cap particulier dans la vie d’un
couple est l’un des plus grands dangers auquel il sera confronté.
Tout est possible, Monsieur peut « ne plus voir le corps de sa
compagne comme avant », Madame « ne plus se considérer comme
une maîtresse mais comme une mère »… Ces deux attitudes ont la
vie dure malgré les bouleversements sociologiques qui entourent la
naissance, malgré également les changements en matière d’attitude
face à la place de la sexualité dans la vie d’un couple.
Nous reprenons à notre compte tous les conseils « techniques »
avancés par Ovidie – qui reste à ce jour la seule référence en la
matière, quasiment personne n’ayant songé ou osé traiter de la
sexualité des femmes enceintes ou des jeunes accouchées. La
grossesse et la période qui suit l’accouchement doivent être
considérées comme des étapes d’une vie de couple, mais
certainement pas comme une interruption, avec un après différent
de l’avant, même – et surtout – si cette grossesse « se passe mal »,
condamnant la pauvre future maman à végéter dans des positions et
des costumes irrémédiablement pas sexy !
Ovidie affirme aussi qu’une rééducation post-natale s’impose, sauf
dans le cas particulier de la césarienne, Elle aura même de
nombreux effets bénéfiques : on ne dira jamais assez les nouveaux
jeux que permet une bonne musculation du périnée ! Nous en
reparlerons dans un chapitre prochain.

SA CHAMBRE

En grandissant, bébé risque peu à peu de s’installer entre son papa


et sa maman, les éloignant l’un de l’autre… Ce troisième
personnage s’insinuant dans la vie d’un couple doit y trouver sa
place.
C’est encore difficile à écrire sans se faire rabrouer, mais bébé doit
être « tenu à distance » de la vie du couple : il n’en fait pas partie.
Pour que l’amour dure toujours, bébé doit être considéré comme un
personnage essentiel, pour lequel on est prêt à tous les sacrifices
certes, mais pas celui de sa propre vie, puisque c’est parce que
cette vie est plutôt réussie qu’il est venu au monde – en principe.
Matériellement parlant, il doit avoir sa chambre dès que possible, il
faut que celle-ci soit déjà l’anticipation de ce que sera sa chambre
d’enfant puis d’adolescent, située à bonne distance de la chambre
des parents, insonorisée, agréable… On ne doit pas complètement
bouleverser l’organisation d’un appartement en fonction des
premiers mois de bébé. C’est une période qui passe très vite, il sera
toujours plus facile de laisser des portes ouvertes durant sa prime
enfance pour l’entendre gazouiller au loin que de devoir reconstruire
des cloisons plus tard quand on désirera reconquérir son intimité.
La chambre des parents doit être considérée comme un sanctuaire,
leur lieu à eux, où les enfants ne font que passer. Lorsqu’un enfant
est un peu souffrant et requiert la présence de l’un de ses parents,
c’est celui-ci qui se déplace dans sa chambre, et non bébouillou qui
s’installe dans le lit de papa et maman. La grosse fête, tout le monde
dans le même lit pour regarder un dessin animé, ou une nuit sous la
tente tous ensemble, doit rester l’exception.
Cette mise à distance ne sera jamais ressentie comme une
exclusion si elle est décidée le plus tôt possible, mais comme une
forme de reconnaissance et d’encouragement à l’autonomie de
l’enfant. Avoir « sa chambre » – un luxe du monde occidental –, son
petit monde, apparaît de toute manière comme une exigence de plus
en plus précoce chez l’enfant.
La béatitude sexuelle de papa et maman est compatible avec le
développement du petit, ça tombe bien !

DODO

En revanche, il reste un problème apparemment insoluble : le


manque de sommeil. Des études récentes ont démontré que le
nombre d’heures de sommeil de nos contemporains baissait
dangereusement, étant tombé en moyenne au-dessous des sept
heures par nuit, ce qui avait des conséquences sur leur santé.
Pendant les premiers mois de bébé, cela peut prendre des formes
extrêmes. Songer à faire l’amour lorsqu’on n’a plus qu’une idée en
tête – dormir enfin ! – devient une préoccupation secondaire.
Sauf si ! Sauf si le rituel de l’éveil en sursaut pour le biberon de bébé
se transforme en petit rituel érotique. Songez un instant à ce que
deviendraient vos nuits si, plutôt que de le redouter, vous attendiez
inconsciemment avec impatience le moment de la tétée ! Car celui
des deux qui se lèvera aura sa récompense… À vous de décider de
la nature de la récompense.
De même, les siestes réparatrices des week-ends quand bébé dort
doivent elles aussi être considérées comme des moments de
retrouvailles gaillardes. Bébé est satisfait ? À votre tour ! Mais
prudence : les « relevailles », comme on disait autrefois, ne doivent
pas être traitées à la légère, sauf en cas de désir immédiat de
seconde maternité. Vous devez redéfinir avec votre gynécologue ce
que sera votre mode de contraception. Pas de gaffe !

SANS EUX…

La crèche, l’école, les vacances chez papy et mamie sont des


moments d’intense déchirement : votre enfant vous est arraché,
c’est horrible… Ben oui, mais c’est aussi le moment de se retrouver
tranquille, sans cet obsédant sentiment lié à la crainte d’être
dérangés ou surpris tandis que vous vous amusez tout nus dans
votre chambre.
En effet, une des causes du malaise que peut introduire l’apparition
des enfants dans un couple est la crainte d’être surpris et pire
encore de devoir s’expliquer, voire se justifier. Donc…
Donc on s’en va, en week-end, en vacances, en croisière, et sans
eux. Concernant le cas particulier des « vacances chez les grands-
parents », toutes les études démontrent qu’elles constituent des
moments particuliers de bonheur pour les uns et les autres, les
enfants usant et abusant de la liberté qu’elles leur permettent. Pépé
et mémé sont contents, ils profitent d’un bébé sans les contraintes
propres à l’éducation, quant aux enfants, ils en profitent un max !
Profitez-en aussi. Et cela ne veut certainement pas dire que vous ne
les aimez pas, au contraire, vous les aimerez davantage lorsque
vous reviendrez, sereins, apaisés et repus après quelques longues
heures passées à faire l’amour comme des bêtes, sans crainte
d’être interrompus par des pleurs venant de la chambre voisine…

Le travail
Le travail est tue l’amour : travailler fatigue, cause du stress, ça
vous occupe des journées entières… Et il y a pire que le
travail : le chômage, tout aussi fatigant et bien plus stressant.
Le travail devient une entrave au développement affectif d’un couple
dès lors qu’il s’insinue dans leur sphère privée en devenant un sujet
de conversation quasi unique, voire le seul moteur d’une vie. Son
évocation, les conversations avec les collègues, en particulier
lorsqu’on les fréquente en dehors des heures de bureaux, les
ordinateurs portables et les dossiers, les smartphones qui
carillonnent à des heures indues… tout cela doit rester à la porte de
la chambre à coucher. Le « travail mobile » d’aujourd’hui apparaît
comme l’un des pires ennemis d’une vie de couple et du mariage, il
s’insinue dans la plus calfeutrée des intimités, s’invite parfois en
vacances ou en week-end, et jusque sous la couette, grâce à ces
fichus instruments modernes de communication qui ne sont le plus
souvent que des instruments modernes d’aliénation.
Et ne parlons même pas de ces vies désorganisées par des horaires
décalés, il travaille la nuit et elle de jour, à moins qu’il ne soit en
poste à Bordeaux et elle à Mulhouse. Toutes ces situations existent
aujourd’hui, la mobilité, les concours de la fonction publique,
l’allongement des temps de transport entre le domicile et le travail
sont autant d’entraves à votre plaisir. Le travail reste l’un des
principaux ennemis du mariage et de la sexualité matrimoniale.

COUPEZ !

Fermez les portables, oubliez de regarder vos mails,


débranchez les ordis, ça leur fera autant de bien qu’à vous. Et
renoncez autant que faire se peut aux heures supplémentaires qui
vous rendent épuisés à vos camarades de lit.
Décompressez, parlez évidemment de vos journées respectives,
évacuez le stress, déblatérez sur vos collègues, détendez-vous et
n’en parlez plus ! Une nouvelle vie commence à 19 heures, la vôtre,
celle pour la qualité de laquelle vous vous fatiguez le reste du temps.
Si vous ne profitez pas de ces bons moments, à quoi bon !
Rappelez-vous que vous ne vivez pas pour travailler, mais que vous
travaillez pour vous faire une belle vie, dont votre sexualité est un
des éléments les plus agréable.
En revanche il n’est pas interdit de faire entrer un peu de
l’atmosphère de la vie de bureau sous votre couette, à l’état de
fantasmes, de jeux de rôles, d’improvisations libertines. « On se
retrouverait dans les toilettes garçon du huitième étage, il n’y a
jamais personne, et puis on filerait dans le local des archives… —
Où ça ? — On va dire que la buanderie serait le local des
archives… » Ce genre de choses, quoi !

MAIS NE RENONCEZ SURTOUT PAS À


TRAVAILLER

Car le « lieu de travail » est encore la meilleure usine à


fantasmes que la société met à votre disposition, et en plus on
vous paie pour vous y rendre ! On le sait depuis la nuit des temps,
que ce soit un champ de blé pendant les moissons ou une
multinationale à la Défense, le meilleur endroit pour draguer reste
son lieu de travail… Pour draguer et pour se détendre
sensuellement. La fidélité sexuelle – cette improbable situation qui
est au cœur de ce livre – serait strictement invivable sans ces petites
soupapes que permet la fréquentation permanente des bombasses
et des mecs super-chauds rencontrés au boulot. Les relations qui se
nouent au sein du milieu professionnel entretiennent la libido,
émoustillent, amusent, détendent, et pour finir rendent plus
agréables les retrouvailles avec votre chéri(e). Les jeux de fidélité et
de liberté sont en effet au cœur des relations qui se nouent au sein
des « couples qui durent » et des mariages heureux. Un garçon ou
une fille qui se morfond à la maison pendant que l’autre travaille sera
toujours frustré des rencontres, des émotions que permettent le
travail, la cantine et les restaurants des quartiers d’affaire. Certes il y
a des risques, mais il serait bien pire de se morfondre chez soi…
Les gens, la vie…

Et puis il y a tout le reste. La vie d’un couple est un combat


permanent pour sauvegarder, voire simplement protéger, ce temps
de l’intimité, ces simples « moments à soi » qui permettent de laisser
libre cours à ses désirs, à la sensualité, au plaisir.

De même que le Feng Shui se propose de faire disparaître de


l’environnement bâti de nos vies tout ce qui viendrait en perturber le
déroulement, il faudrait inventer une méthode pour purger l’existence
de tous les tue l’amour potentiels, et la liste serait longue…
Les ennemis de la vie sexuelle d’un couple marié (ou pas) sont
partout ! Traquons-les impitoyablement !

LA FAMILLE

… et pas uniquement pour des raisons bêtement pratique, genre


repas dominicaux interminables alors qu’on aurait mieux à faire…
La famille, les parents et les frères et sœurs de vos aimables
comparses de lit, s’évertue en permanence à vous « désexualiser »
par tous les moyens, y compris les plus humiliants – les « vieilles
histoires » racontées par les frangines jalouses que vous ayez
dégoté un si beau mec, par exemple. Dans le giron familial, votre
conjoint et vous-même risquez en permanence d’être ramenés à
l’état de pré-adolescents évidemment dépourvus de sexualité.
La famille peut aussi rejeter purement et simplement ces intrus avec
lesquels vous avez l’intention de coucher au prétexte que vous êtes
mariés. Et quand elle les accepte, c’est avec ce qu’il faut de sous-
entendus pénibles pour ramener vos relations à la promesse de
l’arrivée prochaine d’un nouveau bébé. Les familles aiment bien
s’agrandir, votre sexualité n’y sera admise que si elle se révèle
productive.
Votre identité de couple ainsi déniée, votre intimité se trouvera
systématiquement en grand danger lors des réunions familiales et
pire encore lors des week-ends et des vacances en famille. Il faut
absolument définir son espace privé, matériel et temporel. Les
familles géographiquement proches peuvent finir par vous prendre
tout le temps que vous pourriez consacrer à des moments d’intimité
ou de loisir avec des gens dont vous auriez choisi la compagnie. Le
gigot du dimanche avec belle-maman est l’un des plus grands
ennemis de vie sexuelle du couple. Faire l’amour alors que ses
parents dorment dans la pièce à côté, même après vingt ans de vie
commune, ça reste un problème. Il vaut mieux un peu froisser un
membre de sa famille en décrétant qu’on ira dormir dans une
auberge voisine, en prétextant une vague histoire de rhume des
foins, que de passer de longues nuits d’abstinence.
À moins que le câlin silencieux fasse partie de vos fantasmes, il est
vrai que cela peut se révéler très excitant, tout comme le quick-sex
dans le grenier ou dans la cabane du jardin quand le reste de la
famille fait la sieste. Gardons cela en mémoire !

LES PETITS PERTURBATEURS…

Les meubles ne sont pas forcément nos amis ! Une publicité


largement diffusée sur les écrans français durant la période
d’écriture de ce guide présentait une jeune fille, incroyablement
séduisante – et de bonne humeur, limite chaudasse – qui n’arrivait
pas pourtant à attirer son amant dans son lit, ce crétin préférant se
prélasser dans son nouveau canapé. Retenons la leçon. Certains
meubles, ou l’agencement général d’un appartement ou d’une
maison peuvent venir perturber votre vie sexuelle. L’éloignement du
salon et de la chambre qui deviennent quasiment des chambres à
part, où l’un regarde le cinéma de minuit, voire le porno du samedi
soir, tandis que l’autre se morfond dans son lit, est un facteur de
séparation... Une chambre où l’on se retrouve sous la couette pour
regarder Téléfoot à la télévision n’est pas plus propice aux câlins, à
moins que Madame n’en pince pour les garçons en shorts.
Mais faire chambre à part, voire appartement séparé, peut s’avérer
un assez sûr moyen de réveiller les plus endormies des libidos, pour
peu que cette décision de séparation pratique soit assortie d’un
contrat précis concernant les manières de passer outre. Tout est
possible de « tu viens quand tu veux, entre sans frapper » à des
rituels compliqués – rendez-vous, confrontation des agendas,
menace de ne pas ouvrir sans montrer patte blanche… qui
deviendront autant de petits plaisirs annonciateurs de ceux qui
suivront.

LES DRAMES

Il y a bien d’autres tue l’amour, des épreuves, le deuil, la maladie, la


dépression, qui risquent de tuer dans l’œuf l’énergie et le désir qui
se déchaînaient au début de votre mariage. La sexualité peut
sembler d’une grande futilité, voire totalement indécente, dans des
circonstances où la vie d’un proche est en danger, quand tout
vacille, lorsque la crise vient bouleverser les vies, lorsque le
chômage, voire la simple peur du lendemain vient ternir le bonheur
d’un couple. Tout désir, de manger comme de faire l’amour, peut
disparaître lorsqu’on est endeuillé. La dépression, voire la sidération,
ne sont pas l’état idéal pour aller batifoler dans des draps frais.
Et pourtant la sexualité reste la matérialisation du lien, ce par quoi
deux conjoints se montrent leur indéfectible soutien. Faire l’amour
peut alors prendre une signification symbolique particulièrement
importante pour ne plus être en proie à la tristesse ou à l’angoisse,
une manière de se dire qu’ils sont unis dans l’adversité, toujours
solides quoi qu’il advienne. Les spécialistes du deuil considèrent
également la sexualité comme une affirmation de soi face à la mort.
La personne affectée par le deuil affirme ainsi qu’elle est vivante,
simplement.

LES BROUILLES ET LES RÉCONCILIATIONS.

On ne pourrait guère passer toute une vie sans se disputer, à propos


de tout et de rien… Notre amie la blogueuse Eve Rocknroll nous y
encouragerait presque en décrivant ce qu’elle appelle une « baise
réconciliation ». « On dit rien pendant des heures, après on
s’explique, ensuite on s’engueule, on chiale, on se balance des trucs
à la tête, on dit qu’on s’en cogne de réveiller les voisins et qu’on va
faire sa valise pour de bon, pis après on se jette l’un sur l’autre et on
baise de façon inouïe — t’as remarqué à quel point les baises-
réconciliations étaient délectables ? Rien que pour ça, ça vaut le
coup de s’engueuler de temps en temps dans un couple. »

Le corps lui-même…

Le désir est une mécanique très subtile, dont l’absence dénote un


trouble ou un conflit. Mais il peut également arriver que cette
absence ait des causes plus triviales. L’ADS – l’absence de désir
sexuel selon le vocabulaire de la médecine qui adore les
euphémismes sous forme d’acronyme – peut être par exemple la
conséquence d’une addiction ou d’une intoxication à l’alcool. Mais
celles-ci peuvent aussi être considérées comme des symptômes
d’une crise au sein du couple. La prise de médicaments, des
psychotropes ou des hypotenseurs, peut se rendre elle aussi
coupable d’attentat à la libido, tout comme l’épuisement physique ou
nerveux… Tout cela dépasse très largement le cadre de ce petit
guide. Physiques ou psychologiques, la plupart de ces troubles ou
de ces situations doivent faire l’objet de traitements.

Mais au-delà de ces cas particuliers et douloureux, le corps qui


change avec l’âge devrait ne pas changer au moins sur un point :
rester l’enveloppe charnelle d’une personne désirable et désirée…
Ce sera justement le sujet de notre dernier chapitre.

MAIS LE PIRE DES TUE L’AMOUR…

… se trouve bizarrement être l’amour lui-même.


Eh oui, jamais personne, même dans un couple ayant officialisé son
union devant le maire, ne doit considérer que tout est acquis pour la
vie, qu’il n’y a plus d’effort à faire… Servane Vergy, notre « experte
du sexe » de la collection Osez affirme : « Lui dire “Je t’aime”, c’est
mignon, ça fait plaisir, c’est émouvant. Dix fois par jour, ça vire ado
pré-pubère. Au début, il vous répondra “moi aussi”, puis “c’est
gentil”, pour finir par “je vais y aller”. L’idéal est qu’il doute toujours
un petit peu de vos sentiments, qu’il se demande sans cesse
pourquoi une femme telle que vous reste avec un type comme lui ! »
Car si tout est acquis, plus d’effort ! Sans ce désir de plaire, de
séduire, de faire plaisir, votre sexualité va vite devenir d’une tristesse
infinie. Le « petit coup vite fait » dont nous chantions les mérites
risque de se transformer en « petit coup vite fait mal fait ».
3.l’amour de soi…

Afin que dure cette belle harmonie sexuelle et matrimoniale, il faut


que Monsieur et Madame, pour être aimés, restent aimables. Sinon
les quelques pistes que nous vous avons données pour vous
distraire un peu risquent de n’avoir plus aucun intérêt.

Vous n’êtes évidemment pas concerné(e)s, vous êtes parfait(e)s,


mais il paraît qu’une frange de la population masculine et féminine
considère que le passage devant le maire est quasiment un but en
soi. Se caser comme on disait naguère… Maintenant que c’est fait,
on peut relâcher la pression. On se laisse aller… Ce qui revient à
considérer le mariage comme une fin, une sorte de chasse, et
lorsqu’on a trouvé le bon gibier, on peut ranger ses armes au
vestiaire. Cette situation a été théorisée et symbolisée par
l’expression « l’amour dure trois ans », qui reviendrait à considérer
q’une aventure amoureuse ne durerait que le temps de la chasse, le
temps de la conception d’un enfant, de la grossesse de la mère puis
du sevrage du bébé, et puis ouste ! La neurobiologiste Lucy Vincent
affirme gaillardement : « Nous sommes génétiquement programmés
pour rester ensemble une trentaine de mois. »1
« Faire l’amour », ce n’est pas aimer à distance, aimer un être
désincarné. C’est bien « le contact entre deux épidermes ». Pour
que l’amour dure, que le désir ne s’éteigne pas, il faut rester
désirable. Le mariage a parfois d’étranges conséquences contre
lesquelles il va falloir lutter.

Être toujours
« aimable »

Vous connaissez évidemment de ces couples où à l’évidence, l’un


ou l’autre des deux conjoints s’est relâché un peu.

C’est une chanson que les moins de vingt ans ne peuvent pas
connaître – et pas davantage les moins de trente. En des temps pré-
soixante-huitards, Charles Aznavour reprochait à une épouse
imaginaire d’avoir abdiqué tout désir de plaire…

Ah ! tu es belle à regarder
Tes bas tombant sur tes chaussures
Et ton vieux peignoir mal fermé
Et tes bigoudis quelle allure
Je me demande chaque jour
Comment as-tu fait pour me plaire…

Les bas et les bigoudis ont un peu disparu de notre univers


quotidien, mais l’image reste compréhensible. Annie Cordy – ce qui
continuera à ne rajeunir personne… – fit une version féminine de la
chanson qui permettra de préciser encore notre propos futur :

Ah, Ah, c’est quequ’ chose à regarder


Monsieur traînant dans la maison
En pyjama et pas rasé
Parfumé au Saint Émilion
Quand j’ te vois de face ou de profil
Ça me change de l’homme qu’a su me plaire

Ces lamentations d’hommes et de femmes déçus et tristes de la


manière dont leurs conjoints ont évolué nous amènent à l’un des
conseils essentiels de ce modeste guide.

Pour continuer à aimer et être aimé, il faut à tout prix rester


« aimable ». La durée de votre mariage et la bonne entente sexuelle
de votre couple en dépendent. Qui pourrait bien avoir envie
d’arracher les vêtements d’une souillon, de se jeter sur un papy
pantouflard, de faire mille folies avec des sosies des Bidochon ou du
Gros Dégueulasse de Reiser ?
En fait, la principale zone érogène masculine et féminine serait le
cerveau et on ferait l’amour « dans sa tête » d’abord, le corps réel
des deux partenaires ne jouant qu’en partie dans cette comédie qui
s’organise au lit. La beauté plastique n’est qu’un élément parmi
d’autres de l’attractivité érotique d’un corps et l’apparition des traces
des outrages du temps n’est pas forcément le signe de la fin de la
séduction... Oui, on peut dire ça… Mais il reste beaucoup plus sûr et
efficace de faire quelques efforts.
L’idéal serait évidemment de savoir rester mince, la peau douce, le
visage lisse, les seins, le ventre et les fesses fermes, les pectoraux
et les biceps luisants. La beauté et la bonne forme physique
participent à la construction d’une belle image sexy.

LE PLUS DIFFICILE, L’ESTIME DE SOI…

Avant tout il faut s’aimer, s’aimer suffisamment pour avoir envie de


se maintenir en bonne forme physique. Cela passe par l’estime de
soi. Selon Germain Duclos, auteur de L’estime de soi, un passeport
pour la vie, « elle est faite de quatre composantes : le sentiment de
confiance, la connaissance de soi, le sentiment d’appartenance à un
groupe et le sentiment de compétence. »2 Lorsqu’on ne s’aime
guère, il y a peu de chance pour que d’autres songent à nous aimer.
Il faudrait mieux s’aimer pour vivre avec les autres. Dans le seul
domaine qui nous occupe, cela passe, au sein du couple, par des
sentiments de confiance et de respect, d’humour et de tendresse. Le
couple devient ce groupe protecteur qui permet à chacun de se
sentir à nouveau estimable et la confiance du partenaire peut
redonner ce sentiment de « compétence » décrit par Germain
Duclos.
L’autodépréciation nuit gravement à la sexualité. « Je ne me sens
pas belle », « je suis vraiment trop gras », « mon boulot
m’emmerde », etc., ces lamentations sont d’imparables tue l’amour.
En 1942, le psychologue américain Abraham Maslow a étudié les
rapports entre « l’estime de soi » et la sexualité féminine à partir d’un
échantillon de 140 femmes. Il rapporte que « l’expérience sexuelle et
l’attitude des femmes en regard de la sexualité diffèrent selon leur
estime de soi. Les femmes ayant une forte estime de soi ont une
attitude plus désinvolte vis-à-vis de la sexualité, la considérant
comme une expérience physique agréable et valable en soi. Ces
femmes sont aussi plus ouvertes à explorer différentes expériences
sexuelles ». Ce que confirme l’un de ses collègues, Hoffman, en
1988, qui établit selon les mêmes critères d’analyse que, « les
femmes ayant une faible estime de soi seraient plutôt inhibées
sexuellement et considéreraient la sexualité maritale comme un
devoir peu agréable à accomplir ».

S’AIMER

Rien de plus simple : pour continuer à rester aimable, il faut


continuer à s’aimer. Tenter de rester jeune dans l’âme, ne pas
s’encroûter, rester dans la course… Toutes ces expressions
courantes, ces poncifs, ces clichés recouvrent des réalités
observables. N’importe quel homme saura repérer dans une
assemblée la quinquagénaire alerte, celle qui continue à revendiquer
sa féminité, sa disponibilité, son droit au plaisir… Et pas uniquement
à quelque tenue outrageusement et parfois ridiculement sexy –
genre Ivana Trump – mais à des détails, dans le maintien, le soin, et
mieux encore l’état d’esprit. Tout cela porte souvent un nom simple,
l’élégance, qui n’a à voir ni avec l’ostentation, ni avec le
« jeunisme ».
Et il en sera de même dans une assemblée masculine : l’œil expert
d’une femme découvrira immédiatement ceux de ces personnages
grisonnants qui n’ont pas abdiqué toute idée de plaire.
Pour être aimé, il faut rester aimable et pour cela s’aimer un peu soi
même, se soigner, se dorloter.

CE MYSTÉRIEUX CHARME

Les lieux échangistes sont des terrains d’expériences en tous


genres. Ils permettent par exemple d’observer « en vrai » ce que
nous pressentions depuis nos premiers émois érotiques : ce ne sont
pas les plus jolies filles – seins parfaits, cuisses de nymphes – et les
plus beaux garçons – tablettes de chocolat, cul d’acier – qui
déclenchent forcément la frénésie de leur entourage. Quelque chose
de mystérieux vient provoquer des tempêtes de testostérone,
appelons ça le charme, un charme particulier qui fait d’une femme
au physique apparemment quelconque la reine des nuits de
débauche et d’un chauve ventripotent l’étalon que chacune convoite.
Cette attractivité est liée au savoir-faire érotique des uns et des
autres – savoir-faire dont on peut juger instantanément dans le
cadre d’une boîte échangiste ou d’un sauna mixte – mais pas
seulement… Il y a bien un charme particulier qui se superpose à ce
que l’on appelle ici-bas la beauté. Un sourire, un port de tête, une
allure générale, quelque chose dans le regard qui suffit à susciter
l’intérêt et le désir.

Notre amie Servane Vergy a une théorie radicale, à laquelle nous


adhérons. Ce qu’elle dit s’applique aux femmes, mais les garçons en
prendront de la graine : « C’est une question de principe : il faut être
sexy et épilée même pour recevoir la factrice, même pour aller faire
les courses, même pour récupérer votre petit bout à la crèche. Être
tout le temps au top permet de se maintenir dans un état érotique
permanent, de frémir du string en croisant les miroirs (qui vous
renverront l’image d’une vraie bombasse : vous), et de plaire à votre
homme tous les jours que le bon Dieu fait. »
Ce n’est pas parce que vous avez la bague au doigt qu’il faut vous
mettre sur « pause ». Il vous reste au moins une personne à séduire,
faites des efforts, elle le mérite.

Séduire

C’est ce charme qu’il faut s’ingénier à conserver toute sa vie afin de


rester aimable.
Pour se rassurer, il faudrait essayer de croire que tout est question
de volonté et qu’il suffit de décider de rester séduisant pour l’être.
Car les « vieux mariés » toujours aussi chauds comme de la braise
ont décidé de se séduire l’un l’autre jusqu’à leur dernier souffle, de
ne jamais rien tenir pour acquis définitivement, de s’offrir l’un à
l’autre cette image qui a déclenché leur premier émoi, d’être toujours
belle, toujours beau, jamais médiocre en tout cas dans le regard de
l’autre. Et qui n’a, heureusement, rien à voir avec cette absolue
perfection des magazines.
Les mystérieux « couples qui durent » ne sont pas composés de
gens qui s’idéalisent l’un l’autre, qui vivent dans le déni des défauts
de leur partenaire : bien au contraire, ces défauts ils leur arrivent de
les apprécier… Sachant que le psychanalyste Didier Lauru affirme :
« On idéalise de toute façon l’autre, c’est comme ça que ça tient !
Tant que l’illusion dure, que l’autre paraît correspondre à ce que l’on
cherche (qu’il semble combler nos manques), alors tout va bien
quand la réalité prend le pas. Si cette réalité est proche de l’illusion
première, alors ça marche. Sinon, ça casse.»
Le jeu de séduction auquel se livrent les « couples qui durent » tend
à éviter que « ça casse » en offrant une réalité bien proche de
« l’illusion première ».
GYM SEXY

Il ne suffit pas de décréter que l’on va rester séduisant et jeune…


Malheureusement, il faut parfois faire quelques efforts. La forme, ça
s’entretient… Mais existe-t-il des formes spécifiques de gymnastique
permettant au corps de conserver son potentiel érotique ? Oui,
évidemment, et vous les connaissez déjà pour la plupart ! Vous les
pratiquez sans doute à chacune de vos séances au club de gym du
quartier, simplement on a oublié de vous dire que cela servait aussi
« à ça ».

LES FILLES

Pour avoir des seins parfaits, pas de remède miracle ! En revanche il


est parfaitement possible de se muscler le buste de manière à faire
en sorte « que ça tienne » le plus longtemps possible. La
musculation des pectoraux est un grand classique de la gym avec
haltères. Allongée sur le sol, bras écartés, vous ramenez vos
haltères vers la poitrine, puis tendez les bras vers le ciel. Vos
deltoïdes antérieurs vous en remercieront en soutenant davantage
encore vos petits nichons mutins.
Quant aux fesses, vous les musclerez grâce à des mouvements de
soulevé de jambes, ce grand classique des séances d’abdos-
fessiers. À quatre pattes sur le sol, vous tendez alternativement l’une
et l’autre jambe à l’horizontale en contractant fortement le fessier…
On vous fait faire ça depuis le collège, et vous ne saviez pas que ça
servirait à participer à votre épanouissement sexuel et matrimonial !

Mais l’intérieur du corps peut aussi se muscler… Un vagin tonique


est le bon instrument des coquines qui font durer le plaisir. Dans un
ouvrage fort documenté, Osez préparer son corps à l’amour, notre
ami Italo Baccardi décrivait doctement la bonne méthode : « Ces
exercices ont été mis au point par le Dr Kegel qui leur a donné son
nom. Il s’agissait à l’origine de rééduquer le périnée des femmes qui
venaient d’accoucher. La salle de gym, ce sont les toilettes.
Installez-vous confortablement. Premier exercice : en faisant pipi
essayez de bloquer le jet de votre urine. Normalement c’est facile.
Voilà, vous venez de mettre votre pubbo-coccygien en action.
Recommencez plusieurs fois. Pour la femme, il est également
possible d’introduire deux doigts dans son vagin et le resserrer. Si
vous ne sentez rien, c’est signe d’un pubbo mollasson. Une fois le
mouvement expérimenté, il suffit de le reproduire (cette fois “à sec”
et d’en faire des séries de 10 plusieurs fois par jour. On peut
pratiquer sa gym sexuelle n’importe où, au travail, dans les lieux
publics, dans les transports en commun, dans une salle de
classe… » Les journaux firent leur gorge chaude d’une nouvelle
étonnante au début de 2009 : le président de la République en
personne et sa jeune épouse faisaient régulièrement des séances
de gymnastique du périnée ! Plus sexy, Ovidie nous conseille
l’usage des haltères vaginaux de la créatrice Betty Dodson autour
desquels vous ferez votre gym de l’intérieur. Les exercices de Kegel
sont en passe de devenir l’une des activités les plus sexy associées
au mariage.

LES GARÇONS

Eh bien c’est pareil ! Un peu de gym n’a jamais fait de mal à


personne… et pas davantage la gym du périnée qui aura pour effet
bénéfique à long terme de permettre de maîtriser son éjaculation.
Comme les filles, les garçons prendront conscience de l’existence
de leur périnée en allant uriner. Des contractions alternées viendront
pour eux aussi participer à la meilleure musculation de la zone. Mais
c’est en érection que les garçons comprendront plus aisément à quoi
sert cette petite gym intime. Les muscles du périnée en action ont
des effets amusants, faire guignol avec son sexe dressé (oh,
regarde, il bouge !), mais aussi plus sérieusement à retarder
l’éjaculation voire à « gérer » son érection. Et bien plus tard, la
musculation du périnée vous garantira un contrôle plus affirmé de
votre vessie, ce qui l’âge venant sera toujours bon à prendre.

LE LOOK

Peau, dentition, parfum, choix des vêtements… Tout concourt à une


image positive que l’on aurait de soi et que l’on offre à l’autre. Au
rang des tue l’amour il aurait fallu ajouter les pantoufles avachies,
les peignoirs informes, les pyjamas hideux… Mais vous le saviez
déjà. Il est bien difficile de se mettre au lit tous les soirs en costume
de princesse, mais il y a un minimum ! D’autant que le costume de
nuit a bien des chances d’être celui précisément que l’on ôtera
délicatement pour faire l’amour. Le fantasme Bidochon existe
certainement, mais il doit cependant rester minoritaire.
Un sondage mené par Opinion Way, réalisé en avril 2009, affirmait
que 84 % des sondés prêtaient attention au look de leur partenaire
sexuel. Celui-ci faisait partie intégrante des raisons de la séduction,
au même titre que la beauté physique ou morale. En changer au
cours d’une relation risque d’avoir un effet désastreux, à moins de
changer ensemble, de passer progressivement et au même rythme
de la version grunge à la version executive boy and girl (si vraiment
c’est ça votre trip, mais je vous plains !). Le sociologue Ronan
Chastellier affirmait dans le Monde du 24 avril 2009, que cette
harmonie des looks au sein d’un couple était une sorte de « système
sémiotique ˆ deux », voire de « résistance esthétique face aux
mauvaises nouvelles ». Il concluait en affirmant que « la recherche
de l’harmonie dans le couple peut transparaître à travers un look
associé ou commun ». Pour en revenir au sujet qui nous occupe, un
début de désaccord esthétique peut bien se transformer en un
désaccord qui aura in fine des conséquences au lit.

ET TANT PIS POUR LA PERFECTION…

… car elle est inatteignable. Un corps qui ne changerait pas toute sa


vie durant, cela n’existe pas, sauf à avoir recours régulièrement à la
chirurgie esthétique, alors oublions ça. D’autant que la beauté
plastique n’est qu’un élément de l’attractivité sexuelle d’une
personne : elle entre largement en ligne de compte dans la période
de séduction initiale de votre partenaire, mais celui-là ou celle-ci
vous a déjà emballé depuis bien longtemps, vous connaissez ses
petits défauts et d’ailleurs vous avez fini par les aimer. Donc,
qu’importe !
[1] Lucy Vincent, Petits arrangements avec l’amour, Odile Jacob,
2005.
[2] Germain Duclos, L’estime de soi, un passeport pour la vie,
éditions Hôpital Sainte-Justine, 2005.
Faire l’amour

Est-ce qu’on fait différemment l’amour lorsqu’on est marié ? Non


évidemment, sauf que…
Sauf qu’on a tout le temps pour le faire et le refaire, sans se soucier
ni du lendemain ni de la performance à tout prix, et ça ouvre des
horizons.
Et, surtout, le fait d’être marié ouvre à l’expression de la sexualité un
nouvel espace de liberté. Un couple c’est une sorte de bande
organisée, qui n’obéit qu’à ses propres lois, sans se soucier de la
morale commune ou de l’avis du monde extérieur. Vous n’aviez pas
pensé à ça ? Dommage, vous vous privez de l’un des aspects les
plus palpitants de la vie matrimoniale.
Il y a pourtant des situations extrêmes qu’il faudra envisager avec
prudence. Faut-il « tout se dire » en matière de sexualité ? Et
comment envisager sereinement l’adultère ou l’échangisme…
4.l’amour au quotidien…

La sexualité est le langage du couple.


Il y a des couples qui ont épuisé tous les sujets de conversation en
une heure passée sous la couette, et d’autres qui « ont encore
quelque chose à se dire » au bout de longues années.

L’amour
« matrimonial »…

Faire l’amour avec son petit mari ou sa petite femme, ce n’est pas
pareil que faire l’amour avec un copain ou une copine de passage.
C’est également différent de l’amour avec un concubin, ou une
concubine, même de longue date.
Ce bout de papier, cet acte strictement juridique qui ne devrait
interférer en rien dans le déroulement de votre vie privée a pourtant
des conséquences particulières sur la vie sexuelle des deux
personnes qui l’ont signé – pour l’instant un homme et une femme,
mais un jour prochain deux personnes du même sexe qui seront
passées devant monsieur le maire.
Cette cérémonie, ce livret de famille, la fête, les alliances… tout cela
induit un avant et un après qu’il va vous falloir découvrir.

Les différences sont subtiles.

FIDÉLITÉ

Les plus évidentes sont connues : le mariage implique – en principe


– une forme de monogamie qui ne doit pas pour autant se
transformer en routine ennuyeuse. Soyons clair chère amie lectrice :
en principe, si le mec avec qui vous passez la nuit se révèle « un
coup lamentable », comme vous dites, il ne vous sera pas possible
de trouver immédiatement un autre fuck friend pour pallier ses
insuffisances. La « fidélité », comme on disait naguère, fait partie du
contrat. Si vous étiez membres du club des serial fuckeuses, il va
falloir – toujours en principe – vous calmer et vous faire à l’idée que
vous ne pourrez pas éjecter de votre lit ce garçon qui commence à
vous ennuyer : c’est votre mari. Vous l’éjecterez peut-être, mais il va
y avoir des frais de procédure.
Et il en est de même pour vous jeune homme. Vous avez fait le tour
des scénarios érotiques que vous inspirait cette fille, elle s’est
révélée plus ennuyeuse que vos nuits torrides pré-maritales le
laissaient espérer, mais bon, oubliez pour l’instant la chasse à la
blonde, car cette fille est aussi désormais votre légitime épouse.
Il va falloir composer avec cette situation particulière.

Voilà pour les conséquences contraignantes. Ce sont celles


auxquelles on pense naturellement dès lors que l’image de la
« bague au doigt » et de ses à-côtés intervient dans la conversation.
Toutes vos copines ravageuses, tous vos copains don Juan vous
l’avaient dit, vous le saviez, vous n’avez pas voulu écouter, faudra
pas vous plaindre !

Heureusement, le passage devant le maire a d’autres


conséquences, beaucoup plus érotiques, beaucoup plus troublantes,
dont nous allons découvrir l’intérêt dans ce guide. C’est d’ailleurs sa
seule justification.

Passons sur la première un peu triviale, voire grossière. Le mariage,


c’est l’assurance de faire l’amour ! Songez aux 18 % d’hommes et
au 23 % de femmes qui selon les sondages ne font jamais l’amour,
la plupart du temps parce qu’ils n’en ont pas l’occasion.
Vous cohabitez, vous avez choisi de vivre ensemble sous le même
toit, vous vous êtes précisément mariés parce que vous entendiez
bien, y compris au lit… Eh bien au lit vous y êtes, ensemble, toutes
les nuits, et pas pendus au téléphone dans l’attente du texto qui
vous annoncera que l’heure de se faire sauter est arrivée. Vous avez
tellement le temps et l’occasion de faire l’amour que ça finirait
presque par en devenir lassant, sauf si… Nous découvrirons les
vertus oubliées de la routine sexuelle. C’est un vilain mot, mais cela
ne manque pas de charme.

AVENTURE ET LIBERTÉ

Mais il y a un autre aspect de la vie conjugale qui est généralement


passé sous silence. C’est le corps central de ce livre (et le sujet du
chapitre 4). Le mariage permet toutes les folies. Toutes, et
particulièrement les folies érotiques et sexuelles dont nous allons
dresser un catalogue quasiment exhaustif.

Vous êtes mari et femme !


Qui pourrait se permettre de se mêler de votre comportement
sexuel ? Lorsque vous étiez lâchés dans la nature à la conquête du
prochain amant ou de la prochaine maîtresse, vos « ex » et parfois
vos futur(e)s pouvaient à chaque instant interférer dans vos vies…
Et pire encore lorsque vous meniez plusieurs aventures de front.
Ensemble et mariés, vous n’avez de compte à rendre à
personne sinon à vous-même.

Votre mariage vous met également à l’abri des interventions


amicales ou familiales – certes moins importantes ou pesantes
aujourd’hui. N’hésitez pas à profiter de ce statut du mariage qui
conserve encore aujourd’hui, auprès des générations précédentes,
la valeur d’« entrée dans la vie adulte », pour éloigner les importuns.
Vous voici désormais à l’abri de tous commentaires sur votre vie
privée, vous êtes mariés, ce que vous faites ensemble ne regarde et
ne concerne que vous… D’ailleurs il sera bon de le rappeler
rapidement à toute personne de votre entourage qui s’étonnera par
exemple que vous vous habilliez « encore » d’une manière ultra
sexy alors que vous êtes « casée », et qui se demandera à haute
voix « ce qu’en pense ton mari »… Le mariage est une sorte de
carapace contre l’intrusion, profitez-en !

C’était déjà le cas pour vos grands-mères me direz-vous, qui se


mariaient pour échapper à l’emprise de leurs parents. Peut-être, sauf
qu’il n’était pas question pour elles d’écumer les boîtes échangistes,
les sex-shops, les soirées gay – oui aussi ! –, les grands rendez-
vous fétichistes ou les plages naturistes. Toutes choses que nous
allons faire en revanche.

Mais oui, qui vous en empêche ? La morale, vos parents, le quand


dira-t-on ? Vous êtes mariés, vous avez tous les droits, et plus de
compte à rendre à personne. Votre vie sexuelle matrimoniale, loin
d’être ennuyeuse, terne et impropre à vous satisfaire, pourrait bien
devenir une aventure palpitante, menée à deux avec gaieté. Ce
garçon, cette fille, que vous avez choisi parce que c’est – rappelons-
le ! – la personne avec qui vous préférez faire l’amour, et avec
l’intention de partager sa vie le plus longtemps possible, est
évidemment le partenaire idéal pour se livrer à mille folies.

La sexualité, c’est la liberté.


Chaque cadre – l’aventure d’une nuit, la liaison, la vie commune ou
le mariage – permet l’expression d’un type particulier de liberté
sexuelle. Grâce à cette concession qu’ils ont faite à l’ordre établi en
signant « leurs noms au bas d’un parchemin », les jeunes mariés
peuvent vivre désormais à leur guise sans avoir de comptes à
rendre à personne.

Un bon début, une nuit


de noces réussie

Une nuit de noces doit rester ce qu’elle a toujours été, un événement


érotique et sensuel qui devrait vous laisser un souvenir éblouissant !
Votre nuit de noces sera le premier acte de cette nouvelle vie. Vous
allez encore faire l’amour des milliers de fois ensemble, en essayant
d’y trouver chaque fois un plaisir différent, comme durant cette nuit
qui vous apparaîtra plus tard comme le prologue de votre nouvelle
histoire d’amour. Malheureusement, selon un sondage français
aperçu sur Internet, 70 % de couples, exténués, ne consomment pas
leur nuit de noces ! Un sondage américain, moins pessimiste,
laissait tout de même pantois. À la question « avez vous eu des
relations sexuelles durant votre nuit de noce », 52 % des personnes
interrogées répondaient « oui bien sûr », 39 % avouaient que non,
mais il s’en trouvait encore 9 % pour répondre « je ne sais plus »!
Dans un précédent ouvrage intitulé Osez réussir votre nuit de noces,
nous énoncions une vérité un peu tombée en désuétude : la
première nuit partagée par un couple « légitime », le soir de ses
noces, mérite qu’on l’organise avec respect. Elle n’a certes plus la
même importance qu’au temps de nos grands-mères arrivant
vierges au mariage, mais elle devrait retrouver sa force symbolique
et devenir une promesse de plaisir intense et partagé tout le temps
que votre mariage durera.
Il faut donc l’organiser avec soin. Dans cet ouvrage toujours unique
en son genre, nous vous donnions les conseils suivants…

• Ne lésinez ni sur le temps de préparation, ni sur l’argent, votre nuit de


noces devra être considérée comme l’un des évènements les plus
importants du jour de votre mariage.
• Prévoyez la date de votre mariage en fonction de la date de votre nuit de
noces idéale, celle-ci étant calculée à partir du cycle menstruel de
Madame, de manière à ce qu’elle n’ait pas ses règles cette nuit-là (ou, si
vous désirez concevoir un enfant ce jour particulier, qu’elle se situe durant
sa période de fécondité).
• Choisissez parmi vos amis des responsables de la logistique de votre
mariage pour vous décharger de toute corvée le moment venu.
• Vous ferez des achats en prévision de cette nuit : lingerie fine,
accessoires.
• Le lieu où se déroulera cette nuit devra être un « secret absolu » !
• Vous choisirez ce lieu en fonction de vos fantasmes ou de vos désirs
communs.
• Ce lieu ne devra pas être trop éloigné du lieu du mariage et vous vous y
rendrez de préférence en taxi.
• Durant la journée du mariage vous ne ferez rien qui ne vienne ternir
votre humeur ou compromettre votre forme physique le soir venu.
• Vous louerez de préférence votre chambre nuptiale pour deux nuits
consécutives.
• Vous réserverez pour cette nuit une « virginité » à conquérir, au besoin
inventez-vous-en une.
• Vous ferez l’amour comme des dieux… Mieux encore si possible.

Vous n’aurez pas de sitôt l’occasion de vous retrouver déguisés en


jeunes mariés, et voici le jour où précisément vous l’êtes ! Jouez aux
jeunes mariés est bien l’un des fantasmes masculins et féminins les
plus répandus. Il se raconte que les bordels proposaient naguère
des simulacres de nuit de noces à certains clients, avec bouquet de
fleurs d’oranger, voile et jeune épouse rougissante. La nuit de noces
est associée à un univers érotique que vous allez explorer pas à
pas. Gageons qu’en quelques minutes vous finirez par croire à votre
joli jeu. Cette nuit sera l’acte fondateur de votre nouvelle vie
sexuelle : plus elle sera torride, agitée, et mieux ce sera pour
l’avenir.

L’installation dans la
vie amoureuse

Au début, ça fait évidemment un choc, en particulier si les premiers


temps de votre mariage correspondent aussi avec le début réel de
votre cohabitation. Il est à craindre que cette installation brutale dans
un nouveau quotidien vous fasse perdre de vue très vite la raison
essentielle pour laquelle vous vous êtes précisément mariés
ensemble : faire l’amour. Un emménagement, des travaux, la belle-
famille qui pourrait tenter alors de faire valoir ce qu’elle estime à tort
être ses droits, tout cela risque de venir vous perturber.

LE DÉCOR DE VOS ÉBATS

Il est temps de planter le décor.


Avez-vous bien regardé le cadre de vos ébats futurs, votre chambre
à coucher, le canapé du salon ? Est-ce bien ainsi que vous
imaginiez un nid d’amour ?

La chambre nuptiale, puis conjugale, doit être quasiment


pensée pour qu’on puisse y faire l’amour confortablement,
tranquillement, sans crainte d’être dérangés, d’être vus ou
entendus. Tout commence donc par le choix de la pièce que vous
investirez, voire de l’appartement ou de la maison où elle se
trouvera. Ce sera idéalement la pièce la plus éloignée de l’entrée de
l’appartement, isolée du reste par un sas, selon le principe en vogue
des « suites parentales » incluant une salle de bain à l’espace semi-
privatif du couple.
Toujours idéalement, la pièce n’aura pas de vis-à-vis, de
manière à permettre à ses occupants de faire tranquillement
l’amour à la lumière du jour, voire les fenêtres ouvertes pour
profiter d’un rayon de soleil…
La pièce sera isolée sur le plan « phonique », ce qui reste plus facile
à dire qu’à faire. Sans aller jusqu’à la pose de doubles cloisons
isolantes pour constituer une sorte de caisson coupé du bruit du
monde, et dans lequel il sera possible de s’agiter et de crier à son
aise, vous pouvez tout de même envisager d’installer un beau rideau
épais et isolant contre la porte d’entrée, qui aura par ailleurs la vertu
d’isoler la pièce du froid, et donc de vous permettre des économies
de chauffage.
La pièce pourrait fermer à clé, mais ce serait suspect.

Il faudrait un peu soigner le décor, faire des efforts sans


toutefois tomber dans la bonbonnière rose, chambre idéale des
blondes over-sexy des campagnes américaines. Un nid d’amour doit
être débarrassé de tout ce qui pourrait se révéler tue l’amour. Il suffit
parfois que le regard croise l’écran d’un ordinateur allumé pour que
l’excitation retombe, le crucifix au-dessus de la porte ou les photos
de famille risquent de déconcentrer les amoureux, tandis que le
désordre ou le ménage parcimonieusement fait pourraient
décourager les plus chaudes ardeurs…
Bref, une chambre à coucher / nid d’amour doit être conçue, décorée
et entretenue pour « ça ». C’est à vous seuls de décider si ce sera
discret et de bon goût, ou un peu voyant. C’est votre univers… Sans
tomber dans l’outrance de la reconstitution maniaque de la chambre
japonaise du célèbre bordel le Chabanais à la grande époque, on
peut envisager quelques aménagements aussi discrets que
pratiques.
Un miroir, une colonne de lit à baldaquin, un tiroir à secret… Ce
sont des petites choses, mais qui deviendront vite les complices de
vos ébats. Les soirs de folie le miroir « discret » sera placé au bon
endroit pour vous offrir une vue panoramique sur les fesses en
mouvement de votre partenaire ou vous permettre de découvrir le
va-et-vient du sexe de votre mari en quasi gros plan… cela vaut le
film X du samedi soir. Quant à cette colonne, elle sera idéale pour
vous attacher un peu, avec des menottes en fourrure ou des
foulards, pour jouer au viol de la prisonnière ou à l’interrogatoire du
suspect – mais si, vous voyez très bien ce que je veux dire. Et le
tiroir discret servira à ranger tous ces petits objets, compagnons de
vos jeux intimes.

Faire souvent l’amour

Faire l’amour entre mari et femme a quelque chose de particulier,


déjà évoqué… Chaque « rapport », comme on dit, s’inscrit dans la
longue chaîne des câlins. La recherche de la perfection, de
l’orgasme planétaire et partagé, est évidemment au programme,
mais parfois un simple frisson est déjà le signe d’un moment parfait.
Parce que sans doute on pourra recommencer demain, parce que si
c’est un peu moins bien aujourd’hui c’était parfait hier, parce qu’on
se connaît de mieux en mieux, parce qu’on peut se permettre entre
vieux amis des relâchements ou des épanchements qu’on n’oserait
pas avec un amant ou une maîtresse de passage.

Selon une enquête intitulée « Le sexe et vous » publiée en 2007,


76 % des Français ont actuellement un partenaire dans leur vie. Ils
ont en général une à trois relations sexuelles par semaine. 62 %
d’entre eux sont dans ce cas, et 20,9 % des Français en ont trois à
cinq. Le sexe est important pour 82,6 % des Français, et même
« très important » pour 36,6 %, voire « essentiel » pour 14 %. Les
Français sont d’ailleurs 26,5 % à considérer comme
« insupportable » l’idée de ne pas faire l’amour pendant plusieurs
mois, et 47 % à trouver cela « gênant ».
Pour peu que les deux partenaires restent le plus longtemps
possible sur la même longueur d’onde, le mariage permet d’avoir
une sexualité épanouie, dans l’instant et dans le temps.

PROFITONS DES BIENFAITS DE LA ROUTINE

Restons-en au chiffre du nombre de rapports. Trois à cinq fois par


semaine, cela fait de 150 à 250 rapports par an, autant dire que
même le couple le plus imaginatif, sportif et déluré ne pourra pas
varier les plaisirs à l’infini.

Notons d’abord que c’est beaucoup ! Simplement beaucoup. Songez


chers don Juan débutants, chères célibataires endurcies, à combien
de dîners, de soirées en boîtes de nuit, de séjours prolongés au bord
d’une piscine, de soirées à pianoter sur Meetic, voire de visites en
clubs libertins vous êtes condamnés pour arriver au même résultat.

Certes, vous réussirez peut-être à coucher chaque fois avec une


femme ou un homme différent, avec ce plaisir particulier que procure
la diversité et l’aventure, mais que de fatigue pour arriver à ces
« trois fois par semaine » qui constituent la moyenne nationale des
couples constitués… Le mariage a du bon. Profitez-en !

« Le mariage doit incessamment combattre un monstre qui dévore


tout, l’habitude », écrivait Honoré de Balzac, dans sa Physiologie du
mariage. Et encore Balzac était-il un des auteurs de livres qui
donnait quelque importance à la réelle harmonie sexuelle au sein
des couples. Pour la plupart de ses contemporains, il s’agissait d’un
luxe superflu.

Pourtant, disons-le, en matière sexuelle, l’habitude est une bonne


habitude !
Il est temps de faire l’éloge de la routine sexuelle, du câlin du samedi
soir, du dimanche matin ou du jour du cours de judo des triplés. Car
la routine est en tous points supérieure à l’abstinence ! L’une des
principales qualités de la routine est bien d’exister ! Faire l’amour de
manière routinière, c’est faire l’amour. Faire l’amour tous les samedis
soirs à la même heure, c’est encore faire l’amour. Faire l’amour
encore et toujours dans la même position, c’est encore et toujours
faire l’amour…
… et surtout faire l’amour bien plus souvent que la plupart des
couples. Faire l’amour beaucoup, c’est ce donner l’occasion de faire
l’amour de mieux en mieux… Même les sondages le disent : pour
35 % des Français, la meilleure façon d’améliorer leur vie
sexuelle serait de faire plus souvent l’amour.

La sociologue Patricia Delahaie, spécialiste des rapports au sein du


couple – elle a notamment écrit Ces amours qui nous font mal – fait
l’éloge de la routine matrimoniale en général. « La routine est
inévitable. Elle est même souhaitable. C’est ce qui donne un confort
de vie, de relation à deux. On est content de se retrouver pour des
rituels, un plateau télé, des week-ends toujours un peu sur le même
modèle. Les couples heureux ont plus de routine en commun que
les autres (près du double). Ce qui est dangereux dans la routine,
c’est qu’on peut finir par vivre l’un à côté de l’autre sans se voir, sans
échanger. »1
La routine est la garantie de la continuité d’une vie sexuelle… Ce ne
sera pas suffisant pour qu’elle soit exaltante, voire extravagante,
mais la routine est une première étape, le signe qu’on a « toujours
envie », et que ce doit être au moins satisfaisant pour l’un des
partenaires, sinon il y a belle lurette que Monsieur et Madame y
auraient renoncé.
Il n’y a rien de plus instructif que la routine. Il ne faut pas la voir
comme la répétition à l’infini de gestes dépourvus d’intérêt, mais
comme la reconstitution à l’infini d’une scénographie de plus en plus
raffinée, de mieux en mieux maîtrisée, destinée à aboutir à un plaisir
aussi renouvelé qu’identiquement parfait…

LES MOTS…

Le plaisir est dans l’attente, il commence déjà dès que le signal est
donné : il est temps ! Écoutons de manière très indiscrète le
témoignage d’un dénommé Charles Swann, retransmis par son ami
Marcel.
La courtisane Odette de Crécy, l’héroïne de À la recherche du temps
perdu, de Marcel Proust, possède « un petit hôtel », rue de la
Pérouse, payé à la sueur de tout son petit corps. C’est dans cet
écrin que Charles Swann fait sa conquête. Un soir il fait mine
d’arranger les cattleyas – des orchidées, en plus chochotte – que la
jeune femme arbore sur son corsage, un geste en entraînant un
autre, il lui caresse la poitrine, et le reste arrive naturellement. Le
prétexte des fleurs dérangées devient un rituel. « de sorte que,
pendant quelques temps, ne fut pas changé l’ordre qu’il avait suivi le
premier soir, en débutant par des attouchements de doigts et de
lèvres sur la gorge d’Odette et que ce fut par eux encore que
commençaient chaque fois ses caresses ; et, bien plus tard quand
l’arrangement (ou le simulacre rituel d’arrangement) des cattleyas,
fut depuis longtemps tombé en désuétude, la métaphore “faire
catleyas” devenue un simple vocable qu’ils employaient sans y
penser quand ils voulaient signifier l’acte de la possession
physique… »

On connaît la charge érotique propre à l’usage du vocabulaire codé


au sein d’un couple. On peut dénoncer la mièvrerie des petits mots
doux, mais il ne faut jamais négliger la chaleur intense que
déclenche l’usage des petits mots crus. Ainsi chaque femme utilise
dans le secret de sa chambre son propre vocabulaire imagé pour
désigner son sexe, celui de son homme en érection, la pénétration,
voire la fellation ou la sodomie….

L’usage de ces petits mots apparemment sans signification – et qui


de fait n’en ont aucune pour autrui – agit comme un déclencheur.
« Tu viens t’occuper de l’animal », ou « chéri, il serait temps que
nous allions nous changer », « c’est l’heure d’aller faire dodo »,
toutes ces phrases, sibyllines ou apparemment ridicules, sont
destinées à tromper la curiosité d’un enfant ou simplement à
envoyer un message d’alerte à son partenaire… « Je suis chaude
comme la braise, viens vite ! »
Vous n’avez jamais utilisé ce genre de code secret, ces petits mots
qui suffisent à déclencher les prémices du désir ? Il est temps !

Cherchez bien, fouillez vos souvenirs… Emparez-vous du


vocabulaire des amoureux d’antan, préparez-vous physiquement et
mentalement à ces circonstances, donnez-vous « rendez-vous »
dans la journée, un texto, un mail au contenu incompréhensible à
d’autres que vous, un petit coup de fil, des mots doux, des
promesses… et le « petit coup vite fait » prendra des allures de belle
aventure romantique – et sexy évidemment.

LES CIRCONSTANCES…

Il y a deux formes de routines, celle que l’on subit et celle que l’on se
crée. En matière sexuelle, les deux sont sources de plaisir. Dans les
deux cas cela porte un nom : un rendez-vous galant. On se donne
rendez-vous à date et heure fixe, seule la raison qui pousse à choisir
cet instant change.

C’est maintenant ou jamais, on est presque obligés…


Faire l’amour tout à son aise en profitant de la totalité de l’espace de
sa chambre et de son appartement, sans crainte d’être dérangés par
les enfants, la famille, les voisins, les collègues si votre appartement
vous sert aussi de lieu de travail, faire l’amour nécessite de jouer du
bon timing.

Il y a dans la semaine de la plupart des couples de ces « bons


moments », vite repérés, vite investis, qu’il serait bien stupide de
laisser passer, cette fin d’après-midi où les enfants vont faire du
sport. Certes, après, il ne faudra pas oublier de se rhabiller en
vitesse pour aller les chercher à la piscine, mais il faut absolument
en profiter, comme des jours où miraculeusement vos deux emplois
du temps vous laissent un battement au même moment, avec la
possibilité de vous retrouver. Ce sera plus tard au nombre des
meilleurs souvenirs intimes de votre mariage.
Cette routine imposée par un temps dont vous n’êtes pas les maîtres
va vite structurer votre vie sexuelle et sera la source de plaisirs
évidents et toujours renouvelés, malgré les apparences. Il y a un
côté un peu sauvage, quick-sex, dans ces rendez-vous volés à
l’existence. Vous n’avez que quelques minutes, il faut aller à
l’essentiel, à ces gestes, ces situations, ces caresses, dont vous
savez qu’à coup sûr ils vous procureront du plaisir.

Profitez absolument de ces moments où la sexualité vous est


quasiment « imposée ». Ce sont durant ces instants, souvent brefs,
que vos deux corps sauront le mieux se retrouver. Ce temps volé à
la vie deviendra vite une drogue dure, car le bonheur est aussi dans
l’attente, dans l’espoir du plaisir annoncé…

LES GESTES…

Cette routine, souvent décriée, se manifeste parfois – entendons-


nous bien, parfois ne veut pas dire toujours ! – par la répétition des
mêmes gestes.

Dans le vocabulaire érotique cela s’appelle des préliminaires, des


positions, des caresses. Dans le cadre particulier de la sexualité « à
heure fixe », vous découvrirez bientôt quelles sont vos manières
personnelles d’arriver à l’essentiel… Pressés par le temps, vous
êtes aussi pressés d’atteindre le plaisir et bien vite vos deux corps
vont d’eux-mêmes imposer une sorte de chorégraphie intime, une
gestuelle parfaite que vous reproduirez avec délice, en sachant que
le plaisir viendra… Pascal Duret, dans un ouvrage intitulé Le couple
face au temps (Armand Colin, 2007), affirme : « Chercher le plaisir
corporel de l’autre permet de découvrir son propre corps et son
propre rapport au plaisir. Faire l’amour revient vraiment à le
fabriquer, comme un ébéniste fait un meuble, comme un artisan
maçon fait une maison ; c’est travailler sa forme, sa résistance, ses
textures, apprendre à reconnaître peu à peu le corps comme le bois
ou la brique sous ses doigts et en découvrir toutes les nuances.
Voilà pourquoi l’amour a besoin de répétition pour s’affiner et
s’épanouir. »
La « répétition nécessaire » trouve le cadre idéal pour s’exprimer.
Soyons plus précis !
Dans son guide à l’usage des coquines, Osez les conseils d’une
experte du sexe, Servane Vergy disserte sur ce que les hommes
considèrent comme leur position favorite : « Les hommes sont très
visuels. Ils ne choisissent pas seulement une position en fonction du
plaisir qu’elle leur procure mais aussi en fonction de ce qu’ils voient ;
ils ont souvent une préférence pour l’une ou l’autre partie du corps
de leur chérie : seins, fesses, hanches, visage… et qui les fait rêver.
S’il fantasme sur votre petit derrière, il y a fort à parier qu’il préférera
la levrette ou l’amazone inversée (vous vous asseyez sur son sexe
en lui tournant le dos, c’est-à-dire en lui présentant votre croupe et
votre chute de reins). Il se plaira aussi à vous faire l’amour debout,
vous face au mur, au bar, au radiateur, à l’évier ou tout ce qui vous
plaira, les reins cambrés sur son sexe. La position dite “de la petite
cuillère”, où il vous prend sur le côté, a beau avoir la réputation
d’être assez “pépère”, elle met en valeur toutes les croupes et les
hanches, qu’elles soient généreuses ou pas. »

À vous de voir madame si cette « position favorite » est aussi la


vôtre, en particulier si cette position doit se répéter souvent lors de
ces « petits coups vite faits » qui seront une part importante – et
terriblement délicieuse – de votre vie sexuelle.

Rien de plus déprimant, de plus ennuyeux en apparence que cette


morne répétition de gestes ? Mais qui vous parle de gestes
ennuyeux ? Durant ces quelques minutes, pendant lesquels vos
corps sont entièrement abandonnés au plaisir – vous savez que rien
ne devrait le troubler – vous enchaînerez sans doute « cette petite
caresse qu’elle adore », un baiser justement placé, un doigt qui
effleure ce qu’il faut, puis viendra sans doute la pénétration, avec
pour finir cette position quasiment parfaite, la vôtre, adaptée à vos
anatomie, celle qui permet à votre cuisse de frôler son clito, celle qui
permet la stimulation parfaite du point G, celle que vous considérez
l’un et l’autre comme la plus érotique... Arriver à cela en cinq
minutes, sans se tromper, sans défaillir, c’est l’une des vertus de la
routine.

C’est le terme employé qui pourrait finir par devenir « tue l’amour ».
Cette routine consubstantielle à l’érotisme au sein des couples
mariés devrait porter un autre nom : la recherche de la perfection, la
quête du plaisir parfait.
Avouez qu’il y a des manières plus déprimantes d’occuper ces
quelques minutes qui séparent le moment où le réveil a sonné de
l’heure à laquelle vous devez réellement vous lever.

TOUS LES AUTRES JOURS.

Et puis il y a tous les autres jours, toutes les autres fois, toutes les
autres occasions.
La routine c’est bien, mais ne nous en contentons pas !

Nous avons déjà découvert quelques-uns des petits secrets des


couples mariés :

Ils ont décidé, dès la nuit de leur noces que faire l’amour sera l’une de
leurs activités favorites, aussi cette nuit de noces fut-elle organisée
avec soin.

Ils ont organisé le décor de leur appartement matrimonial en fonction


de leurs nombreuses activités sexuelles à venir.

Ils ont décidé de profiter de chaque instant pour faire l’amour,


transformant la « routine » en rendez-vous galant, érotique et plus
agréable de jour en jour.

Mais cela ne suffit pas à leur bonheur.

Car attention, l’ennemi guette !

[1] Interview donnée au Journal des femmes à l’occasion de la


parution de l’ouvrage Comment s’aimer toujours aux éditions
Leduc.s en 2006.
5.l’amour de l’aventure…

Place à l’aventure ! Tout est permis lorsqu’on est marié !


La sexologue Mireille Bonierbale, interrogée par la revue
Psychologies en novembre 2006, affirmait : « La dimension ludique
de la sexualité est essentielle. La jouissance s’intensifie avec la
créativité personnelle. Ne rien s’interdire, ne rien s’imposer. »
Rappelez-vous également de ce désir d’inconnu et de nouveauté
que décrivait le psychanalyste Jean-Pierre Winter…

Créativité, inconnu, nouveauté… C’est précisément notre


programme.

Vous êtes mari et femme. Vous n’avez de compte à rendre à


personne, encore moins qu’avant. Vous êtes majeurs et vaccinés et
de surcroît unis par ces liens du mariage qui vous permettent
d’oublier encore un peu plus le jugement du monde extérieur. Le
côté « couple légitime » a quelque chose de ringard et d’agaçant, eh
bien pas pour vous !
Considérez cette petite formalité administrative comme ce qu’elle
était autrefois pour vos grands-parents, une autorisation donnée
officiellement de n’en faire qu’à votre tête au fond du lit.
Tout, nous voulons
tout

ET D’ABORD PARLONS-EN !

« Ce ne sont pas ceux qui en parle le plus qui le font le plus


souvent », vous connaissez cette expression idiote qui laisserait
entendre que la sexualité ne s’épanouit que dans la discrétion. « En
parler » est au contraire une excellente idée, c’est d’ailleurs l’une
des principales missions que ce sont donnés les guides de la
collection Osez. Ils permettent évidemment de se « donner des
idées » mais ils sont surtout un instrument de communication au
sein des couples. On les laisse traîner sur les tables de nuit, on les
ouvre au hasard et puis de la conversation qui s’ensuit, sur la
fellation, la sodomie, la fessée, l’amour à 3, 4 ou 5, peut dériver
rapidement autre chose, une interrogation sur ses propres désirs,
individuels et communs, et c’est le début d’une autre sorte de
conversation qui peut vous entraîner loin.

Parlons ensemble de nos mille désirs, même les plus étranges. Le


Docteur Didier Lauru, psychanalyste-psychiatre à l’université Paris
VII affirme : « Bien évidemment, la clé, c’est la communication ! Il
faut se parler ! Le fait de connaître quelqu’un depuis longtemps ne
veut pas dire que l’on connaît tout de ses désirs... L’idéal est
d’arriver à se dire des choses sur ces satisfactions et insatisfactions,
sinon ça n’a pas d’intérêt ! Il est important de se trouver des actions
communes et d’essayer de passer du temps ensemble. C’est très
important de ne pas être d’accord, et c’est en parlant qu’on sait que
l’on n’est pas d’accord. »1 Encore faut-il savoir de quoi parler.
Exprimer des désirs n’est possible que pour ceux et celles qui ont
quelques vagues idées de ce qu’ils souhaiteraient connaître.
Connaître sexuellement, évidemment !
C’est décidé, on va se dévergonder, adieu la routine sexuelle, on va
faire des bêtises. Mais que choisir ? Voici quelques propositions de
pistes de réflexions.

Entrons dans l’univers des petites folies, de ces changements


progressifs ou imprévus qui vont enjoliver vos rencontres sous la
couette. Considérez votre couple comme une sorte de club dont les
deux membres auraient pour objectif de se lancer dans toutes sortes
d’aventures terriblement excitantes.

Les échangistes se sont appropriés une expression amusante : la


« sexualité récréative », pour la distinguer de la sexualité considérée
– par eux – comme banale, celle qui se pratique à la maison. Assez !
Pourquoi faudrait-il que la sexualité conjugale ne soit pas elle aussi
« récréative » ? Dès lors qu’il n’y a pas d’arrière-pensées
procréatrices dans l’air, la sexualité est d’ailleurs uniquement
récréative. C’est un jeu. Un jeu qui n’est pas toujours sans enjeu. En
dehors du simple plaisir des sens, un couple peut faire l’amour pour
toutes sortes de raisons, des plus futiles aux plus obscures : pour
résoudre un conflit, pour se faire pardonner un mensonge, pour
éviter de faire autre chose de plus ennuyeux… Mais en temps
normal il s’agit plutôt de se faire plaisir, mutuellement dans le
meilleur des cas, ou égoïstement chacun de son côté ce qui est déjà
un bon début.

Les grands rendez-vous

Le plus souvent possible, vous allez vous réserver une après-midi,


une journée complète, voire un week-end de liberté totale dans un
décor parfait. Mais vous pourrez « partir à l’aventure », comme des
marins en bordée, vous verrez, ce sera très amusant.
Cela pourra aussi simplement se dérouler dans votre appartement,
mais dans ce cas-là il sera vidé – symboliquement – de tout ce qui
pourra constituer une entrave à votre plaisir. Les ordinateurs seront
éteints, comme la télé – sauf pour regarder un film X choisi pour
l’occasion –, la cuisine ne demandera aucun effort, le ménage aura
été fait, personne ne viendra vous déranger. Votre appartement
deviendra une île ou un bateau où vous vivrez nus et heureux, le
temps qu’il faudra… Peut-être déciderez-vous de descendre à terre
pour prendre un verre en terrasse, comme si votre quartier devenait
un lieu de vacances.

C’est cela que les psys des magazines féminins appellent « se


retrouver ». Et alors au lit, adieu routine ! Vous avez tout le temps,
vous vous l’êtes donné ! À vous les préliminaires délicieux, les
positions extravagantes, les folies érotiques. Ces « grands rendez-
vous » seront des moments intenses. Vous les avez attendus des
jours et des jours, organisés, préparés. Dans le Journal d’une femme
de chambre d’Octave Mirbeau, la jeune Célestine découvre l’état de
la chambre de ses maîtres au lendemain de ce genre de « rendez-
vous ». « Et quelle nuit ! », raconte Célestine, « il fallait voir le
lendemain le cabinet de toilette, la chambre, le désordre des
meubles, des linges partout, l’eau des cuvettes répandues sur les
tapis… Et l’odeur violente de tout cela, une odeur de peau humaine,
mêlée à des parfums… » La grande glace du cabinet de toilette doit
jouer son rôle dans les folies patronales : « Souvent, devant la glace,
il y avait des piles de coussins effondrés, foulés, écrasés, et de
chaque côté, de hauts candélabres… » « Ha il leur en fallait des
micmacs à ceux-là ! », conclut Célestine… Mais oui, et c’est à cela
que devra ressembler votre propre chambre après la fin de l’une de
ces après-midi.

Ce que devrait receler toute chambre conjugale…

Avant de nous lancer dans cette grande aventure nous devons nous
équiper un peu, en souhaitant que prochainement on puisse déposer
sa « liste de fantasmes » au BHV ou aux Galeries Lafayette comme
on le fait déjà pour des listes de mariages ou de PACS.
L’idéal serait donc d’avoir en permanence à portée de la main :

• De beaux draps de lit composant un cadre de qualité (virez par


avance les poupées folkloriques et les couvre-lits en patchwork – sauf
pour le fantasme seventies…).
• Des miroirs, un sur pied, d’autres pouvant être décrochés des murs
des autres pièces pour venir se poser autour du lit.
• Des rideaux, un paravent, des voilages, tout ce qui permettra de
redécouper l’espace de votre chambre ou de tout autre endroit.
• Des coussins en abondance.
• Parfums, huile de massage, encens, bougies parfumées, lampes
diffusant une lumière douce, spots.
• Maquillage, plumes, bijoux fantaisie, déguisements divers, tissus
d’ameublement.
• Sous-vêtements coquins, vêtements de cuir…
• Masque, bandeau, foulard, paire de menottes, préservatifs
masculins et féminins.
• Vidéos X, magazines érotiques, une solide bibliothèque de curiosa et
d’écrits érotiques.

Mais le fin du fin en la matière est l’organisation de week-ends hors


de la maison. Libérés totalement des contraintes du quotidien,
partez vous installer dans un hôtel de votre région, pas trop loin pour
éviter de voir votre bonne humeur fondre au premier embouteillage.
Louez une chambre dans un village, une auberge, un bord de mer
tranquille, de manière à ne pas être trop tentés d’en sortir… De plus
en plus d’hôtels se spécialisent dans la nuit de noces, ce qui est
valable pour de jeunes mariés le sera aussi pour des mariés plus
anciens, faites leur confiance, le décor des chambres sera à la
hauteur de vos attentes.

Dévergondage…
Se dévergonder, un mot qui appartient à un vocabulaire suranné.
C’est pourtant ce que nous allons vous suggérer. La vie sexuelle
d’un couple marié, loin d’être un lieu clos voué à l’ennui, doit devenir
une sorte de vaste terrain d’expérience. Nous l’avons déjà dit et
nous le répétons : vous avez tous les droits en la matière ! Sauf de
vous nuire l’un à l’autre. L’infidélité, puisque vous avez choisi d’y
renoncer, la violence… les interdits réels se comptent sur les doigts
d’une main. Dès lors que vous ne poussez pas votre partenaire à se
livrer à des actes qu’il réprouve, tout est permis !

Rien que d’y penser, et la vie matrimoniale prend un autre goût ! Et


l’exemple vient de haut, Christina Aguilera n’ayant-elle pas déclaré :
« J’ai une chance incroyable d’avoir un mari comme Jordan.
Entretenir notre mariage est l’une de nos priorités. […] On fait en
sorte de continuer à faire l’amour le plus souvent possible : c’est
indispensable pour garder le mariage vivant après l’arrivée d’un
enfant. [...] Au lit, on s’accorde souvent des petits jeux sexuels pour
corser un peu nos rapports ! »

Mais par quoi commencer ?


Notre couple témoin hésite. Madame aurait bien voulu aller
immédiatement visiter une boîte échangiste ou faire l’amour dans la
boue après un simulacre de combat de catch, tandis que Monsieur
aimerait aller au sex-shop du coin pour se gaver enfin d’images
pornographiques en galante compagnie – ce qui fait tout de suite
plus classe !
Voici quelques suggestions, à vous de les adapter à vos envies.

Ce soir on essaie les 36


positions…
« Enfin, on va commencer par les douze premières et puis à raison
de douze par soirée, après-demain on en aura fait trente-six… »
C’est une proposition absurde, mais ô combien amusante. N’oubliez
pas, vous avez « toute la vie » pour faire l’amour, alors pourquoi ne
pas consacrer une, deux, trois ou quatre soirées à faire des essais.
Rien de moins érotique en apparence, cela reviendrait à confiner
l’acte sexuel au rang d’une sorte de gymnastique un peu ennuyeuse,
avec ses figures imposées, ses gestes calibrés à reproduire à partir
de fiches ou de catalogues… Mais c’est ça qui est amusant ! Jetez-
vous sur les manuels qui encombrent par centaines les rayons des
librairies, tous ces catalogues de positions, tous ces Kama-Sutra
illustrés… Vous allez faire des découvertes, quelle que soit votre
immense expérience de l’amour.

QUEL INTÉRÊT ?

Vous découvrir davantage !


Une nouvelle position, c’est souvent une nouvelle sensation, un
nouvel angle sous lequel on découvre le corps de son partenaire de
lit, un nouvel angle aussi de pénétration, qui peut vous faire
découvrir à l’un ou à l’autre des sensations encore inédites – le point
G, ce Graal de la sexualité féminine, est souvent réellement
découvert au hasard de ces changements d’angles et de postures.
Aucun couple, sinon des contorsionnistes faisant leur numéro dans
un cabaret libertin, ne pourra mettre en pratique toutes les positions
de l’amour au cours d’une seule étreinte. D’ailleurs, cette
gymnastique se révélerait aussi fatigante qu’ennuyeuse, mais l’étude
de chacune des possibilités offertes par la nature vous permettra de
découvrir bien vite où vont vos préférences.
C’est un jeu ! Un simple jeu, qui n’a guère de rapport avec ce que
l’on appelle « faire l’amour », mais le moment venu le jeu cesse, et
vous entrez dans le vif du sujet, quand vous avez trouvé la position
idéale, celle qui vous entraînera l’un et l’autre jusqu’au bout de votre
plaisir.

… ET POURQUOI FAIRE ÇA LORSQU’ON EST


MARIÉS ?
Parce que vous avez toute la vie devant vous, parce que ce que
vous allez apprendre là vous le réessayerez ensuite avec ce même
partenaire de découverte, parce qu’il est plus facile de se livrer à des
acrobaties parfois ridicules avec un homme ou une femme avec qui
vous vivez une relation d’intense intimité – et même au-delà du
ridicule ! Regardez-vous dans la glace : c’est sexy, la brouette
japonaise ? Vous pouvez faire dans votre chambre nuptiale des
petites choses que vous n’auriez pas osé imaginer avec un amant
de passage ou même avec une copine à temps partiel.

COMMENT ?

Il faut évidemment que la chose soit un peu préméditée. Vous


avez près de votre lit une pile d’ouvrages un peu coquins, c’est
d’ailleurs là que vous rangez l’intégralité de la collection Osez…
Feuilletez ensemble, rêvez à haute voix, faites des projets. Parler
d’amour, de l’amour qu’on va faire, est un magnifique exercice de
communication. Combien d’occasion avez-vous dans la vie de
bavarder de choses aussi intimes ?
> Lire : Marc Dannam & Axterdam, Osez… le Kama-Sutra, La
Musardine
365 positions, éditions La Martinière

Ce soir on se met en
scène…

Une certaine théâtralité n’a jamais nuis à aucune activité. Les grands
de ce monde nous en donnent régulièrement l’exemple en mettant
en scène le moindre de leurs déplacements comme si le sort de la
planète en dépendait. Vos nuits d’amour n’ont jamais manqué
d’intérêt, mais il est temps de leur donner encore un peu plus de
saveur en les organisant comme s’il s’agissait des célébrations du
Bicentenaire de la Révolution ou de l’inauguration du Viaduc de
Millau. Nous allons profiter de la leçon et organiser une belle mise
en scène pour les ébats.

QUEL INTÉRÊT ?

Les fantasmes qu’on réalise sont les plus agréables.


Pourtant l’expérience démontre qu’il est parfois difficile, comme nous
le verrons plus tard, de se laisser aller à tous ses désirs sans risque.
Il reste alors l’ersatz ! Faire l’amour avec une princesse orientale,
connaître les délices des nuits vénitiennes à l’époque de Casanova,
faire l’amour comme à l’age des cavernes… Rien de plus simple,
pour peu qu’on prenne le temps de préparer le décor et les
costumes de la soirée.

… ET POURQUOI FAIRE ÇA LORSQU’ON EST


MARIÉS ?

Mais parce que la routine – dont nous avons décrit par ailleurs
les bienfaits – n’en reste pas moins la routine. Se mettre en
scène revient à ouvrir de nouveaux horizons à votre couple, à vous
faire endosser des rôles, à vous donner l’illusion de faire l’amour
avec un ou une autre. Ce sont des sensations dont la fidélité qui fait
partie en principe du bagage matrimonial vous prive évidemment.
Vous vous donnerez l’illusion de découvrir une nouvelle partenaire,
un nouvel amant… pour finir par retrouver celui ou celle avec qui
vous vous entendez déjà si bien.

COMMENT ?

Il ne faut pas lésiner. Créons l’illusion !


On change de look. Qu’importe le costume lorsqu’on sait que l’on
finira nu ? Mais il importe au plus haut point, au contraire ! Et ceci en
deux circonstances : si vous l’enlevez pour faire l’amour et si vous le
gardez pour faire l’amour… Votre déguisement du moment, choisi
pour illustrer un fantasme en accord avec votre humeur et le décor
de vos ébats, devra être un peu pénible à enlever pour que vous
ayez le temps d’en profiter. Des corsets à lacets, des chemises avec
des boutons par dizaines, des bottines, des dessous qui
s’accumulent…
Quant au décor !
Ne croyez pas que cela soit difficile ou uniquement ridicule.
Imaginez votre chambre tendue de draps rouges qui la transforment
en boudoir intime. Des bougies parfumées ont remplacé l’éclairage
habituel créant des zones d’ombres où vous vous dissimulerez en
attendant votre heure. Vous avez ramené du salon ce fauteuil Louis
XVI qui d’ordinaire ne sert à rien, le champagne doit bien être au
frais quelque part… Dans cette ambiance sulfureuse, Madame se
livre au strip-tease langoureux dont Monsieur aura toujours rêvé. Ne
vous inquiétez pas, elle saura faire exactement ce qu’il faut pour
vous envoyer au ciel, quand bien même l’avez-vous déjà vue nue
des milliers de fois…
C’est un exemple, mais vous comprenez le principe. Reste à savoir
qui de vous deux, l’un ou l’autre seul ou les deux en même temps,
préparera le décor. L’idéal serait que Monsieur s’occupe du décor –
non pas parce que Madame est nulle en bricolage, mais parce
qu’elle va faire des efforts autrement plus complexes pour emballer
son délicieux petit corps. Le temps qu’il passera à décorer la
chambre en bordel suffira à peine pour enfiler les bas, les jarretelles
et les guêpières…
> Lire : Violetta Carpentier, Osez… le strip-tease, La Musardine

Ce soir on fait l’amour


« partout »
Soyons immodeste, un ouvrage de cette collection est déjà un grand
succès de librairie, c’est Osez faire l’amour partout sauf dans un lit.
Vous avez acheté cet ouvrage en grand nombre pour en suivre les
conseils. Merci, je n’ai donc plus rien à vous apprendre, sinon vous
conseiller de persévérer. Faire l’amour partout sauf dans un lit est
une aventure aussi exaltante, érotique et plaisante que facile à
mettre en œuvre.

QUEL INTÉRÊT ?

Parce que pour briser la routine d’une activité sexuelle, c’est


encore le moyen le plus radical : changer de décor – après qu’on
a épuisé la rubrique « changer de position » et largement avant de
choisir de « changer de partenaire ». Mais également parce que ce
changement de décor apporte un piment particulier à vos ébats,
celui du danger, du risque de se faire surprendre. Un risque que
vous affronterez avec courage et détermination, puisque vous êtes
ensemble.

… ET POURQUOI FAIRE ÇA LORSQU’ON EST


MARIÉS ?

Parce qu’il est plus rassurant d’aller faire l’amour sur une plage
isolée ou un parking d’autoroute en compagnie d’un homme ou
d’une femme à qui on a fait suffisamment confiance pour
l’entraîner devant le maire.
Nous insisterons souvent sur cet aspect des choses : la relation de
confiance qui s’est matérialisée par un mariage, avec les différentes
formes de « mises en commun » que cela implique, est une
condition idéale pour se laisser aller en toute quiétude à des activités
sexuelles un peu extrêmes, ou simplement inhabituelles. Votre mari
ou votre femme sera toujours votre complice, même dans les
circonstances les plus absurdes, alors qu’un amant de passage ou
un simple bon coup pourra se désolidariser, ou vous « juger mal »
au cas où la situation prendrait un tour ridicule ou un peu dangereux.
Au sein d’un couple marié il est inutile de redéfinir le contrat de
confiance qui doit obligatoirement lier deux amants qui se lancent
dans des aventures sensuelles compliquées, puisque leur mariage
en tient déjà lieu. Et si ce n’est pas le cas, divorcez !

COMMENT ?

Il faut choisir l’endroit et se préparer à agir. Ou ne pas se


préparer du tout ! Car – croyez-moi sur parole ! – la décision de
faire l’amour dans un endroit absurde peut vous prendre à tout
moment. Ce qui importe c’est d’être d’accord pour tenter
l’expérience dès que l’occasion se présentera.
Faire l’amour sur la plage est sans doute l’une des choses les plus
délicieuses qui puisse arriver à un couple. Il suffit d’avoir une bonne
serviette épaisse pour éviter tout contact avec le sable et de
découvrir la plage déserte, cet instant où une plage d’ordinaire
encombrée est miraculeusement vide… Mais il faut se décider vite,
et s’attendre à devoir s’arrêter aussi vite qu’on a commencé. De
même dans la nature, la clairière que vous avez choisie pour vous
amuser ne restera peut-être pas longtemps déserte… Votre voiture
sur un parking, une rue sombre, votre balcon à la nuit tombée, à
vous de choisir, faites vite !

MAIS ATTENTION :

N’oubliez pas le Code pénal qui, dans son article 222-32 met hors
la loi « l’exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui dans un lieu
accessible aux regards du public ». Il pourrait vous en coûter une
amende de 15 000 € – eh oui, quand même ! – et un an de prison.
De plus, si vos débordements ont lieu au vu et au su d’enfants, vous
pouvez tomber sous le coup d’une accusation d’incitation de mineurs
à la débauche, et alors là ! La peine maximalle est de 10 ans de
prison et 150 000 € d’amende.
> Lire : Marc Dannam, Osez… faire l’amour partout sauf dans un lit,
La Musardine
Ce soir on se masturbe
– oui, et ensemble !

La masturbation, ce douloureux problème ! C’est sans doute


l’activité sexuelle la plus universellement répandue. Les
résultats des multiples sondages portant sur la sexualité des
Français et des Françaises sont généralement convergents : plus de
90 % des hommes se masturbent et plus de 80 % des femmes en
font autant. Et pourtant cette activité délicieuse reste décriée,
honteuse, inavouable.
Il faut encore rappeler ici les vertus de la masturbation en général.
Cela fait plaisir, ce qui est déjà énorme, mais pas uniquement. La
masturbation reste à ce jour la meilleure école pour la découverte de
son corps et de son aptitude au plaisir. Se masturber, seul dans sa
chambre ou dans la salle de bain, est déjà une source évidente de
satisfaction, se masturber ensemble devient une activité
particulièrement attractive…

QUEL INTÉRÊT ?

Vous masturber en présence de votre petit mari ou de votre


petite femme présente un double ou triple intérêt : vous vous
faites plaisir – ça va finir par se savoir –, vous offrez un spectacle
particulièrement excitant à votre partenaire, en particulier s’il fait de
même, et surtout vous vous donnez mutuellement une petite leçon
de choses illustrée par l’exemple.

MADAME…

Savez-vous véritablement, chère Madame, ce qui fait plaisir à votre


petit mari. Vous l’avez sans doute « branlé » cent fois – d’ailleurs le
mot vous gêne un peu, vous préféreriez qu’on dise « caressé » –,
mais au bout d’un moment le verbe aussi grossier soit-il est encore
celui qui décrit le plus précisément le geste. Vous l’avez branlé donc,
mais savez-vous que la masturbation masculine est un art plus
délicat qu’elle n’en a l’air. Elle implique des préalables, des
préliminaires, on ne se jette pas sur la bête comme sur un ustensile
de cuisine. On doit commencer avec douceur par des frôlements,
flatter au passage les testicules, et surtout découvrir une partie de
l’anatomie masculine que les filles ont tendance à négliger ou à
malmener : le frein. C’est cette petite portion de peau extrêmement
sensible qui sépare le gland de la hampe tout en étant solidaire de
celle-ci par une portion de chair plus ferme dans l’axe du pénis. Une
femme qui sait caresser un homme en jouant sur cette partie
précise de son anatomie détient le Graal. Apprendre à masturber
un garçon passe par le bon usage des va-et-vient qui recouvrent ou
distendent cette petite portion de peau sensible.
Et puis viendra l’instant de calotter, décalotter, calotter, décalotter…
C’est lui qui vous montrera le geste parfait, vous vous installerez
bien gentiment, allongée entre ses jambes, les yeux rivés sur ce qu’il
se fait, à moins que vous préfériez le regarder droit dans les yeux
quand son sperme jaillira…

MONSIEUR…

Et vous, cher ami, vu votre immense expérience des filles, vous


savez évidemment comment elles préfèrent qu’on les caresse. Mais
regardez tout de même. Votre épouse, d’abord intimidée, va se
caresser la poitrine, puis plus précisément les mamelons, tout en se
caressant également l’intérieur des cuisses sans toucher encore à
son sexe – vous y seriez déjà depuis longtemps vous, et vous auriez
tort ! Mais regardez encore, bien installé entre ses cuisses, ne
perdant pas une miette du spectacle. Votre femme aimée vient de se
caresser plus précisément, effleurant le sillon de ses grandes lèvres,
les ouvrant délicatement, un peu plus à chaque passage. Il faudra
encore bien du temps pour que son doigt ne laboure plus
directement le sillon de son sexe déjà humide, et elle n’a toujours
pas touché son clitoris – sur lequel vous vous seriez rué, au nom du
fait que vous faites partie des hommes qui savent déjà que les
femmes en ont un ! Elle ne le touche toujours pas, et pourtant il
darde, rouge et prenant doucement son volume maximum, alors
enfin, elle le frôle…
Vous en prendrez de la graine !

… ET POURQUOI FAIRE ÇA LORSQU’ON EST


MARIÉS ?

Mais parce que c’est encore l’une des plus belles manières de
découvrir le corps de l’autre !
Personne mieux que votre mari ne connaît son corps… et personne
mieux que votre femme ne pourra vous en faire découvrir les
mystères. Vous allez sans doute passer de nombreuses années en
compagnie de cet homme ou de cette femme, vous allez jouer
avec… Autant savoir quelle sera la meilleure manière de procéder.
D’autant que la masturbation pourra vite faire partie intégrante de
vos jeux, vous masturber mutuellement, face à face comme dans
une sorte de défi, de combat singulier, le premier qui jouit… Et puis
aujourd’hui les sextoys pour garçons arrivent sur le marché – des
sortes de tubes vibrants dont l’intérieur a la prétention d’avoir la
douceur d’un sexe féminin – et vous pourrez bientôt vous aussi
Monsieur connaître les joies de l’amour assisté par bidule vibreur, et
ce sera bien plus drôle en bonne compagnie de votre épouse
s’amusant avec son canard ou son rabbit.
Mais faut-il pour autant faire de cette activité privée un jeu auquel
vous ne vous livrerez plus qu’ensemble ? Bien sûr que non ! Chacun
d’entre vous a droit à son espace privé de liberté, la masturbation y
a sa place, elle aide à se détendre, à se libérer des tensions,
pourquoi faudrait-il s’en priver.
> Lire : Jane Hunt, Osez… la masturbation féminine, La Musardine
Ce soir on va faire du
shopping…

Et puisqu’il est question de vibromasseur, nous allons faire des


courses… L’univers des sex-shops a complètement changé en
l’espace de quelques années. La visite d’une boutique sexy était
naguère une sorte d’aventure, c’est maintenant quasiment une visite
banale dans une boutique qui finit par l’être aussi. Nous allons visiter
ces deux types de magasins, les nouveaux, tout beaux, tout
« féminins », chic et classieux, mais aussi les sex-shops à
l’ancienne, ceux dans lesquels il semble encore un peu honteux
d’entrer, avec leur décor très Pigalle années 80, leur personnel
graveleux et leur choix d’objets manquant pour le moins d’élégance.

QUEL INTÉRÊT ?

Pour faire des achats !


Mais pas seulement. Les sex-shops sont comme des show-
rooms présentant le plus large éventail d’objets, de costumes et
de films, mais « également une sorte de catalogue vivant des
jeux érotiques et des perversions potentielles auxquelles un
couple pourrait se livrer ». Chaque objet est un mystère à
résoudre : comment peut-on enfiler ça et où ? Chaque costume peut
apparaître comme le premier élément de la mise en œuvre d’un
fantasme. Les sex-shops sont quasiment des lieux de formation, on
en néglige trop souvent cet aspect. Les occasions de découvrir de
visu les objets ou les images associées à l’univers du sexe
« extrême » sont assez rares. Vous serez certainement choqués et
parfois horrifiés, mais instruits.
Mais nous y allons plutôt pour faire des courses, nous verrons ce
qu’il est possible d’y acheter un peu plus loin dans ce chapitre.

… ET POURQUOI FAIRE ÇA LORSQU’ON EST


MARIÉS ?
Parce que, cher Monsieur, vous pouvez enfin entrer dans un
sex-shop la tête haute, votre tendre épouse au bras, comme une
sorte de sauf-conduit qui vous protège de la honte d’être pris pour
l’un de ces « pervers » qui vont lorgner les jaquettes des DVD
zoophiles ou se masturber dans les cabines de visionnage ou
devant les dandinement des danseuses des peep-shows… Activités
qui sont tellement plus amusantes à deux ! Parce que Madame,
quant à vous, vous n’y aviez même pas songé, enfin si, mais c’était
un peu la honte, tandis qu’au bras de votre mari, ça fait couple
moderne. Ce que vous êtes d’ailleurs.

COMMENT ?

Pour vos achats, nous vous conseillons de fréquenter


prioritairement les « boutiques sexy » telles qu’il en est apparu en
France depuis le début de la décennie à la suite de la boutique de
Sonia Rykiel à Paris, puis de Yoba, de Passage du désir et autres
petits boudoirs libertins. Rendez-vous dans ces endroits particuliers
avec la ferme décision d’y faire des achats pour vous détendre
ensemble et des cadeaux aux amies. Vous allez découvrir quelques
objets amusants. Aujourd’hui aucun couple ne saurait se passer d’un
petit canard vibrant, d’une paire de menottes en fourrure, de jeux de
société érotiques, de costumes affriolants, de sous-vêtements à
dentelles, de petits guides érotiques, de DVD radicalement
pornographiques…
> Lire : Le Guide La Musardine du Paris Sexy, La Musardine
> Acheter :http://www.passagedudesir.fr/
http://www.yobaparis.com/
http://www.3suisses.fr/
www.chambre69.com/
… etc.
Ce soir on joue avec
nos sextoys…

Voilà, vous avez fait vos emplettes, vous sortez de la boutique toute
rose dissimulée dans une ruelle du centre-ville les bras encombrés
de paquets. Les sextoys sont des jouets pour adultes dont le seul
usage est de participer à votre plaisir, soit en devenant le succédané
d’un partenaire absent, soit en jouant le rôle inédit d’un « troisième
partenaire » au sein d’un couple.

QUEL INTÉRÊT ?

Les temps changent. En l’espace de quelques années, grâce à des


créatrices et des designers, la plupart du temps britanniques,
l’univers des objets érotiques a subi une révolution : ils sont de
plus en plus beaux et de plus en plus efficaces. L’imagination de
leurs créateurs les a fait évoluer de telle manière qu’ils ne sont plus
la seule reproduction d’un sexe masculin ou féminin, mais souvent
« autre chose », différents de la nature, et donc la source de
sensations nouvelles.
Les sextoys appartiennent à quelques grandes catégories d’objets.
Les godemichés – ou dildos – sont les plus simples. Ce sont des
objets cylindriques, autrefois en bois ou en cuir, aujourd’hui en
silicone ou en verre, qui reproduisent la forme d’un sexe masculin en
érection. Ils sont utilisés – par les filles et les garçons – pour des
simulacres de pénétration. Bon nombre d’entre eux voient leur forme
s’éloigner du modèle masculin, avec son gland turgescent et sa
forme uniquement cylindrique…
Les vibromasseurs eurent eux aussi longtemps la simple forme d’un
sexe masculin et s’utilisaient de la même manière que les dildos.
Maintenant on trouve quasiment toutes les formes de vibros, à
commencer par ces célèbres petits canards, jusqu’aux lapins qui
titillent les clitoris ou à des cônes ou des sphères vibrantes. Enfin,
depuis peu, des sextoys de petite taille pour garçons – les Tenga par
exemple – reproduisent la forme et la texture du vagin ou d’une
bouche féminine, avec de surcroît une étonnante fonction vibrante
ou lubrifiante.

… ET POURQUOI FAIRE ÇA LORSQU’ON EST


MARIÉS ?

Pour jouer à deux.


Notre amie Ovidie, dans son livre intitulé Osez les sextoys, a
inventorié 10 bonnes raisons d’utiliser un sextoy à deux… Ces
raisons sont aussi bonnes pour un couple marié que pour tout autre
couple, mais le mariage, comme toujours, donne à tout cela une
petite allure transgressive… Les voici :

• C’est l’orgasme assuré.


• Cela change du rapport classique.
• Si vous êtes curieuse, cela peut vous permettre de tester la sensation
d’une double pénétration en n’étant qu’avec un seul partenaire.
• Si vous êtes avec un partenaire peu porté sur le plaisir clitoridien, un
petit vibromasseur vous permettra de combler ses lacunes durant le
rapport.
• Des petites billes, ou un petit plug, peuvent vous permettre de faire
découvrir le plaisir anal à votre cher et tendre, aussi hétérosexuel soit-il.
• Si vous êtes très ouverts d’esprit, vous pouvez toujours tenter un jour
d’inverser les rôles à l’aide d’un gode-ceinture, ne serait-ce que pour se
rendre compte de ce que cela fait. Un certain nombre d’hommes adorent
être pénétrés sans pour autant avoir de désir pour une personne du même
sexe.
• Le sextoy peut toujours intervenir en cas de défaillance (panne,
éjaculation précoce).
• Il peut toujours être excitant d’observer sa partenaire se donner du plaisir
avec un sextoy.
• Un nouveau sextoy est toujours une nouvelle fantaisie. Faire du
shopping à deux, essayer de comprendre comment le mettre en route,
tester ses sensations, sont toujours des moyens agréables de préparer
votre union dans la bonne humeur.
• Votre partenaire peut apprendre beaucoup sur la façon de vous
satisfaire.

Toutes ces raisons mériteraient d’être détaillées, nous le ferons en


particulier tout à l’heure lorsqu’il s’agira de découvrir des jeux
s’inspirant de l’univers gay. À ces raisons il faut ajouter les raisons
d’utiliser les sextoys tout seul. En cas d’absence de son partenaire,
Monsieur ou Madame a évidemment le droit et le devoir de faire
appel à son petit jouet. Mais nous allons surtout nous attarder sur un
point essentiel : le sextoy peut devenir un troisième partenaire.

COMMENT ?

Le fantasme numéro deux ou trois des hommes et des femmes


est bien de faire l’amour à trois. Dans la plupart des cas, le
fantasme finit sagement rangé à la rubrique des désirs vagues et
des regrets futurs. Sauter le pas reste l’une des décisions les plus
lourdes de menace pour un couple, marié ou pas, même si la
présence hebdomadaire de centaines de couples mariés dans les
boîtes échangistes de France et de Navarre démontre qu’il s’agit
d’une option parfaitement envisageable. Mais il existe pourtant une
solution pour découvrir les sensations offertes par le triolisme sans
s’encombrer d’un troisième partenaire – d’ailleurs comment on
expliquerait à belle-maman la présence de ce garçon hyper musclé
ou de cette bombasse à la table du petit déjeuner…
La double pénétration ne sera plus une sensation inconnue
pour vous, chère Madame, grâce à un dildo souple et lubrifié. Vous
découvrirez le plaisir particulier d’une sodomie prodiguée tandis
qu’un sexe masculin va-et-vient en vous. Pour être certaine de ne
pas être victime de la brusquerie ou de la maladresse de votre mari,
vous pourrez vous-même prendre l’objet en main. Vous pourrez
aussi avoir la sensation d’être pénétrée – toujours par un dildo mais
aussi par un vibro – tandis que vous prodiguerez une fellation à
votre petit mari. À vous d’imaginer les positions et les situations qui
vont avec.
> Lire : Ovidie, Osez… les sextoys, La Musardine
Ce soir, Madame est
« indisposée », mais
on s’amuse quand
même…

Les règles sont les ennemis du plaisir, elles s’imposent à dates fixes
– si tout va bien – comme une sorte de mi-temps durant laquelle il
faudrait arrêter de jouer au prétexte que le terrain est impraticable.
Pourtant quand on s’aime, trois ou quatre jours de frustration
peuvent être ressentis comme une incroyable atteinte à notre droit
au plaisir conjugal. Faisons l’amour quand même !

QUEL INTÉRÊT ?

Faire l’amour évidemment, et peut-être une fois de plus faire


l’amour différemment. La présence du sang menstruel va modifier
vos comportements. Que vous soyez prêt à « aller jusqu’au bout »
quand même ou que vous préféreriez trouver d’autres manières de
vous distraire.

… ET POURQUOI FAIRE ÇA LORSQU’ON EST


MARIÉS ?

… mais parce qu’on est mariés pour longtemps, que l’on se retrouve
ensemble au lit même ces soirs-là. Il est toujours possible pour une
jeune femme libre de ses engagements de jouer à la dame aux
camélias qui portait à la boutonnière une fleur rouge durant ses
menstrues pour signifier à ses amants que la voie n’était pas libre.
En revanche, chère Madame, vous êtes dans votre lit, avec votre
petit mari, toute frustrée de ne pas avoir votre dose de câlins.
Il faut essayer, parce que les plaisirs nés dans la contrainte sont
souvent les meilleurs. Les découvrir ensemble sera une belle
manière de vous aimer davantage.

COMMENT ?

Tout est affaire d’hygiène. Le principal problème sera de préserver la


propreté des draps, peut-être sera-ce un prétexte pour aller
batifoler dans la salle de bain, sous la douche ou dans la
baignoire, là où tout cela n’aura guère d’importance. Il y a deux
options, la pénétration « quand même » et le recours à d’autres jeux.
Tout dépend de l’attitude de répulsion éventuelle de Monsieur à
l’égard du sang menstruel. Peut-être pourra-t-il porter ce jour-là l’un
des préservatifs abandonnés dans votre table de nuit depuis que
vous êtes mariés avec de jolis tests négatifs en guise de faire-part.
Le sang menstruel n’est pas forcément le lubrifiant idéal, par contre
Madame se sentira durant cette période bizarrement excitée…
qu’elle en profite.
Et puis ces « jours-là » pourraient devenir le prétexte à d’autres jeux.
D’ordinaire les langoureuses fellations prodiguées à Monsieur ne
vont pas jusqu’à leur terme, tant il est pressé – et Madame aussi –
que l’on passe à autre chose. Ce serait l’occasion d’aller plus loin,
d’avaler goulûment son sperme, tout comme il serait agréable de
connaître enfin ces plaisirs oubliés, l’éjaculation sur les seins, la
cravate de notaire, ou ces frottements entre les cuisses resserrées,
voire la sodomie – cela fait un peu adolescente qui préserve sa
virginité par tous les moyens, mais ce sera amusant.

Ce soir on se prend en
photo tout nus – et en
érection !
La photo numérique a bouleversé la vie sexuelle de nos
contemporains. Il était bien difficile naguère de se prendre en photo,
simplement nus sur la plage, sans avoir ensuite des frissons
d’angoisse à l’idée d’aller récupérer ses clichés au développement.
La photo numérique, immédiatement visible et imprimable sans
passer par une quelconque intervention extérieure, a fait
considérablement progresser la cause de la discrétion.
Elle présente d’autres dangers, des pièges mortels dont ont été
victimes quelques stars au premier rang desquelles Laure
Manaudou. Un pauvre crétin d’amant malveillant peut
immédiatement publier sur Internet des photos de vous Madame en
train de vous livrer à des folies. Folies qui ne regardent que vous,
mais qui peuvent ruiner une réputation, voire une vie, quand elles
sont exposées sur la place publique. Donc gare !

QUEL INTÉRÊT ?

Les photos ou les films érotiques voire pornographiques « faits


maison » vont vite jouer un rôle particulier dans votre vie sexuelle.
Tout est plaisant : la mise en scène, cette longue organisation de
l’espace, de la lumière, du choix d’un angle de prise de vue ; la prise
de vue elle-même puisqu’il s’agit d’images pornographiques dont
vous êtes les héros. Vous êtes bel et bien en train de faire l’amour,
ce qui est déjà agréable en soi, et de plus vous vous donnez en
spectacle ; mais le plus palpitant sera la découverte des images, et
leur immédiate réutilisation : vous en userez comme vous le feriez
d’un autre film X, excitant, incitateur, mais vous en serez les héros !

… ET POURQUOI FAIRE ÇA LORSQU’ON EST


MARIÉS ?

Parce que c’est terriblement excitant, et que ce livre essaie


d’inventorier tout ce qui pourrait distraire un couple de gentils mariés
voulant agrémenter sa vie sexuelle. Mais il y a une autre raison,
moins admissible. Les films et les photos X sont souvent des
bombes à retardement. Laissés dans les pattes d’un amant de
passage ou de la compagne d’une nuit, fût-elle chaude, ils peuvent
devenir des armes mortelles. Les sites pornographiques sont
investis par des images érotiques rangées à la catégorie « ex ». Des
indélicats mettent en ligne les ébats de leur copine dès qu’ils se sont
fait plaquer. Un couple marié assez solide ne coure pas ce
risque. Mais gare aux fichiers égarés : à la moindre menace de
divorce, videz les disques durs !
Et puis dans le cadre intime du mariage, sans opérateur et équipe
technique, vous pourrez sans doute éviter l’un des problèmes
inhérent au tournage de film X, la panne d’érection. Si ça ne marche
pas à la première prise, Madame saura redonner un tour de
manivelle.

COMMENT ?

Ovidie, toujours elle, a décrit dans un guide de cette collection le


travail particulier des professionnels du cinéma X. L’une des
informations les plus vitales tient à ceci : les positions sexuelles de la
« vie courante » ne sont pas très photogéniques. Une bonne
préparation à une prise de vue serait de vous observer dans un
miroir. Vous découvrirez rapidement les positions – pour la
pénétration, comme pour la fellation ou toute autre activité sexuelle –
qui « passeront » le mieux. Il vous faudra aussi utiliser un trépied
pour votre appareil photo et utiliser le mode retardateur. À moins que
vous ne vous photographiez en tenant l’appareil à bout de bras.
C’est visiblement de cette manière que sont filmées la plupart des
scènes de fellation en gros plan vues sur You Tube. Mais, chère
Madame, avez vous réellement envie de ressembler à ça sur l’écran,
tout à l’heure quand vous vous reverrez en action ?
Pour éviter ou anticiper d’éventuelles indiscrétions, vous pouvez
aussi vous filmer masqués, en arrangeant le décor de votre chambre
de manière à le rendre méconnaissable de vos proches. Sauf à voir
vos images tomber dans les mains d’un ancien amant qui sait que
vous avez les seins mouchetés de taches de rousseur ou un grain
de beauté juste au-dessus du clito, vous êtes tranquille…
> Lire : Ovidie, Osez… tourner votre film X, La Musardine
Ce soir, on regarde
plein de cochonneries à
la télévision…

À défaut d’avoir des films X vous représentant en pleine action, vous


pourrez toujours avoir sous la main une petite DVDthèque de films
érotiques ou pornographiques. La production est tellement
pléthorique que vous trouverez toujours de quoi vous distraire selon
vos goûts. Et si vous ne trouvez pas ce qui vous convient dans les
rayons des sex-shops, vous trouverez encore des milliers de titres
en vente sur Internet, et plus encore sur des sites de diffusion de
courts petits films pornographiques amateurs, comme le célèbre You
Porn, filiale érotique de You Tube.

QUEL INTÉRÊT ?

Naguère, vers 1970, au début du porno, l’une des motivations


affichées par les couples qui osaient pénétrer dans les salles de
projection était de « s’instruire ». À ses débuts, le cinéma porno
tenait de la leçon d’anatomie et des manières de s’en servir. Des
milliers d’images plus tard, cet objectif a perdu de son actualité, mais
l’essentiel reste. Le cinéma porno sert à s’exciter sexuellement.
Lorsqu’on est seul, des images pornographiques sont le support
idéal à une masturbation agréable, elles viennent suppléer au
manque d’imagination ou enrichir celle-ci. À deux, c’est autre chose.
Le visionnage du film X devient un décor de votre propre sexualité,
l’écran est une sorte de miroir de vos propres ébats, il peut vous
ouvrir à la sensation trouble de participer à une orgie. Et plus l’écran
sera grand et plus l’illusion sera parfaite.

… ET POURQUOI FAIRE ÇA LORSQU’ON EST


MARIÉS ?
Parce que les films X et leur visionnage en commun peuvent devenir
très instructifs à l’un et l’autre membre d’un couple marié.
Et c’est vous, cher Monsieur, qui risquez d’être le plus surpris. Que
vous rentriez en érection dès la première apparition d’une bombe
siliconée se masturbant face à la caméra, c’est quasiment dans
l’ordre des choses. En revanche, votre chère épouse risque bien de
vous entrouvrir des portes de son intimité que vous ne soupçonniez
pas, en se pâmant devant tel ou tel type d’images – des fesses
masculines prises en gros plan pendant que l’acteur pilonne le sexe
de sa partenaire, des scènes lesbiennes, des positions auxquelles
vous n’aviez pas songé… Disons-le, le cinéma X est pé-da-go-gi-
que. Non seulement il permet de s’exciter ensemble, mais il va
apprendre des petits secrets sur l’un et l’autre. En commentant les
images du film, vous pourrez donner à votre partenaire des
informations sur vos goûts, vos fantasmes, vos désirs que vous avez
parfois du mal à formuler dans la conversation courante, pour peu
que vous parliez de sexe durant la conversation courante...
Et si Madame vous jette votre DVD de HPG à la figure en vous
traitant de sale pervers, eh bien ça aussi ça mérite qu’on en discute.
Dans ce cas, sortez ce guide de sous l’oreiller et montrez bien à
Madame que nous affirmons nous aussi que c’est bien pour tout le
monde, elle comprise.

COMMENT ?

Reste à trouver le bon film. La production donne le tournis. Vous


pourriez commencer par un bon porno des années 70, une des
œuvres de jeunesse de la cultissime Brigitte Lahaie. Ces films
mêlent des scènes de comédie, souvent amusantes avec des
scènes pornographiques assez bon enfant si on les compare aux
films « gonzo » contemporains, des jeunes filles qui sucent leur
fiancée sur des bottes de foin, des scènes de cabaret
pornographique, des partouzes dont les participants ont gardé leur
chemise et leurs chaussettes. Le côté vintage et kitsch de la chose
fera passer le sexe – si j’ose dire.
Mais le plus important tient dans la mise en scène de la séance de
cinéma. Vous devrez vous installer allongés parallèlement à l’écran,
sur un canapé ou dans votre lit, voire mieux encore face à un écran
gigantesque de vidéo projection qui vous donnera l’impression d’être
absorbés par l’image. Il faudra faire en sorte que l’usage de la
télécommande ne soit pas nécessaire pendant toute la durée de vos
ébats face à l’écran. Le zapping, ça déconcentre ! Donc on lance le
film et après on ne s’occupe plus de rien.
Parmi les nombreux jeux que permet cette rencontre entre le film et
votre propre vie, celui de l’imitation est le plus simple et le plus
radical, même si les plus enthousiastes des participants n’arrivent
guère à y jouer plus de quelques minutes. Le principe est simple : on
doit reproduire dans son lit ce qui se passe sur l’écran, sucer quand
la vedette suce, se mettre en levrette en même temps que les
acteurs, éjaculer synchrone… Ce sera pour vous l’occasion de
découvrir que les acteurs de films X font des choses quasiment
impossible à imiter, des positions acrobatiques, des enchaînements
funambulesques, mais aussi qu’ils sont d’une endurance
surnaturelle ; et puis vous pourriez découvrir aussi, chère Madame,
qu’il n’est pas aussi agréable que cela de se faire éjaculer sur le
visage. Mais votre cher mari n’est pas un rustre, il se contentera
d’éjaculer sur vos seins en poussant des grognements dignes de
Rocco Siffredi.
Vous verrez, ce sera très amusant.
Regardez, sur le câble ou le satellite les chaînes XXL, Dorcel TV,
Hustler TV ou XXX Extrême, sans oublier le « porno du samedi
soir » sur Canal + et Ciné Cinéma Frisson.

Ce soir on va en boîte
échangiste…
Savez-vous qu’il est parfaitement possible de passer une soirée
dans une boîte échangiste sans pour autant avoir des relations
sexuelles avec d’autres personnes que son partenaire habituel, et
même sans avoir de relations sexuelles du tout ?
C’est précisément ce que nous allons faire ensemble ce soir. Pour
commencer…
Vous trouvez que « ça va trop loin ». Vous avez sans doute raison,
mais sachez que nous ne vous conseillerions pas de faire une chose
qui vous ferait courir le moindre risque. Nous allons nous amuser,
nous exciter et faire de nombreuses découvertes.

QUEL INTÉRÊT ?

S’encanailler, se dévergonder, « voir des choses » et peut-être


même « faire des choses », la vie est trop courte pour se priver de
sensations, d’émotions et de plaisir et peut-être que plus tard il sera
trop tard. Vous avez trouvé l’homme ou la femme avec qui vous allez
passer le reste de votre vie. C’est avec lui / elle qu’il faut vivre des
aventures.
Les lieux libertins, clubs échangistes ou saunas libertins, sont des
endroits étranges où des couples peuvent être amenés à faire
l’amour en public avec des partenaires encore inconnus quelques
instants plus tôt. Peut-on imaginer spectacle plus terriblement
excitant ? De la pornographie live. Les boîtes échangistes, pour
cette frange importante de leur clientèle qui s’y rend en spectateur,
sont des lieux de découvertes passionnantes. Vous découvrirez par
exemple que le vieillissement du corps n’est pas toujours synonyme
de perte d’attrait sexuel. Durant les soirées les plus chaudes de
Paris et de province, ce sont souvent de solides quinquagénaires qui
jouent le rôle de reines de la fête. Et les hommes au front grisonnant
ne sont pas les moins actifs… Ce qui devrait vous rassurer pour la
suite de votre vie commune.

… ET POURQUOI FAIRE ÇA LORSQU’ON EST


MARIÉS ?
Encore et toujours pour la même raison, parce qu’ensemble vous
êtes à l’abri de tous dangers, aucune situation aussi apparemment
sordide soit-elle ne pourrait vous atteindre.
Vivez votre couple comme un petit commando d’infiltrés se glissant
dans l’univers du stupre… Et vous découvrirez bien vite que vous ne
courez aucun danger. Cette simple phrase devrait faire rire ceux de
nos lecteurs qui ont déjà fréquenté, voire qui fréquentent
régulièrement, l’un ou l’autre des deux ou trois cents établissements
libertins français. Les boîtes libertines font courir davantage de
danger aux amateurs de bon goût choqués par la déco qu’à vos
vertus mesdames. Personne ne vous imposera quoi que ce soit,
sinon quelque spectacle très étonnant.
Madame, Monsieur, cette soirée va elle aussi vous apprendre bien
des choses, vos goûts voyeuristes seront d’autant plus satisfaits que
vous les aurez satisfaits ensemble, peut-être vous laisserez-vous
aller à quelques caresses mutuelles dans la pénombre des « coins
câlins ». En tout cas, il est quasiment certain que votre retour à la
maison sera torride.

COMMENT ?

Il suffit de s’habiller suivant les critères en vigueur dans ce genre


d’endroit, propre sur soi, les femmes en jupe et corsage pour faire
sexy… À la porte, vous prendrez l’air assuré de ceux qui savent
avant de sonner. Nous vous conseillons de parcourir quelques
guides, comme notre Paris Sexy ou les guides de la France libertine.
Ils vous permettront de savoir l’essentiel, si la soirée à laquelle vous
assisterez est réservée aux couples ! Pour une visite comme celle
que vous projetez il est en effet préférable d’éviter les soirées
ouvertes aux « hommes seuls » qui se révèlent généralement
collants et risquent de révulser madame.

Attention
Nous vous conseillons surtout de prendre garde à vos émois. Peut-
être serez-vous à ce point saisis par l’ambiance que vous déciderez
spontanément de « participer », mais dans ce cas n’oubliez pas le port
du préservatif.
Par ailleurs, choisissez absolument de vous rendre dans une boîte
échangiste plutôt que dans un sauna – à la promiscuité plus pesante –
et de préférence à une soirée « couples » pour éviter les « hommes
seuls », souvent collants.

> Lire : Hélène Barbe, Osez… l’échangisme, La Musardine

Ce soir, on va voir les


gays…

Vous êtes évidemment hétérosexuels l’un et l’autre sinon, chère


Madame, vous seriez en ménage avec l’une des nombreuses
copines de classe qui vous faisait du pied en cours et quant à vous,
cher Monsieur, avec votre physique, vous auriez déjà fait trois fois la
couverture de Têtu.
Pourtant vous restez secrètement jaloux de l’univers sexuel des
gays, de cette liberté, de ces costumes insensés, de ces sextoys
pour garçons aux formes hallucinantes. Pourquoi ne pas approcher
un peu l’univers érotique gay ?

QUEL INTÉRÊT ?

La sexualité gay serait, paraît-il, bien plus imaginative que celle des
hétérosexuels. Eh bien, faut voir. Quelques exemples : le téton
masculin n’est quasiment jamais reconnu comme une zone érogène
de première importance par les dames. La moindre vidéo
pornographique gay vous mettra vite en présence de scènes
langoureuses de léchage puis de titillation et, pour fini,r de serrage
du téton. L’anulinctus; léchouillis de l’anus – bien lavé, bien propre –
est aussi l’un des classiques de l’érotisme gay. Madame, vous
n’aviez jamais songé à lécher votre mari de cette façon, il faut que
se soit des moustachus en cuir qui vous en donnent l’idée !
Et puis les gays ont le quasi monopole d’une zone érogène encore
plus affriolante que les tétons : la prostate. Ovidie, décidément au
courant de tout, nous en dit plus : « Nous le savons aujourd’hui
sans avoir à en rougir, les hommes disposent également de leur
point G, il s’agit de leur prostate. Stimulée par voie anale, la
prostate peut décupler la puissance de l’orgasme. Il n’est pas
toujours aisé de la masser correctement à l’aide d’un sextoy anal
classique. C’est pourquoi certains jouets ont été inventés
spécialement pour cet usage. Par exemple, le Aneros ou le Nexus
sont des accessoires blancs, non vibrants, qui permettent de masser
avec précision la zone prostatique. L’efficacité est remarquable pour
qui sait les utiliser. » Vous avez bien lu, Monsieur : à fréquenter les
gays, vous risquez bien de vous faire sodomiser, par votre légitime
qui plus est !

… ET POURQUOI FAIRE ÇA LORSQU’ON EST


MARIÉS ?

Mais parce que le mariage est une fois de plus l’occasion de faire
des découvertes ensemble. Madame a sans doute envie de
découvrir une fois dans sa vie les sensations que connaît un homme
la pénétrant. Pour cela ; il existe quelques simulacres qui permettent
d’en avoir l’illusion. Il s’agit de harnais à porter autour de la taille,
flanqués d’un phallus en latex vers l’intérieur, qui vous pénétrera
délicieusement, et d’un autre à l’extérieur, avec lequel vous ferez
subir à votre coquin de mari toutes les petites choses qu’il vous fait
tous les soirs… Vous allez le prendre en levrette… Vous verrez,
après ça, il sera beaucoup plus délicat lorsqu’il se heurtera à votre
petit anus recroquevillé.
Et tout ce qui paraîtrait un peu trop extravagant dans d’autres
circonstances ne sera plus qu’un jeu dans l’intimité de votre couple.
Nous vous l’avons déjà répété à maintes reprises depuis le début de
ce livre. Le mariage autorise tout, vous êtes une bande, un gang,
tout entier tourné vers la recherche de plaisirs partagés.
COMMENT ?

Pourquoi ne pas transformer votre chambre en backroom ?


Vous n’y êtes jamais allé Monsieur, ou alors une fois, il y a
longtemps, avec un ami, et quant à vous Madame, c’est bien simple,
on ne vous laisserait pas rentrer. Imaginez des pièces très sombres,
équipées de matelas recouverts de skaï noir, dans lesquels des
téléviseurs diffusent des films pornographiques évidemment gay.
Imaginez aussi les salles équipées de glory holes, des pièces noires
dont l’une des cloisons est percées d’un trou où un homme glisse
son sexe en érection tandis qu’un second homme à genoux dans la
cabine voisine le suce goulûment. Mais suis-je bête, vous aviez déjà
vu ça dans les salles obscures de la boîte échangiste…
Eh bien, pourquoi ne pas reproduire cette ambiance dans votre
chambre à coucher, plongée dans l’obscurité, tendue de noir, le glory
hole pourrait être une simple ouverture entre deux rideaux, mais ce
qui compte c’est l’ambiance, de la moiteur, de la musique techno,
des sachets de lubrifiant et des préservatifs à volonté.
Ah, on ne vous avait pas appris ça dans vos cours de préparation au
mariage…
> Lire : Erik Rémès : Osez… les conseils d’un gay pour faire plaisir
à un homme, La Musardine
Raphaël Moreno, Osez… la drague et le sexe gay, La Musardine
Marie Candoe, Osez… les conseils d’une lesbienne pour faire
l’amour à une femme, La Musardine
Ce soir, on s’attache et
puis on se fouette un
peu, mais pas trop
fort…

Il reste un dernier univers érotique à explorer pour en retirer des jeux


et des ambiances qui viendront donner encore un peu plus de
piment à votre vie sexuelle matrimoniale. Mais faut-il encore la
pimenter ? Elle ressemble déjà à de la cuisine indienne, ça brûle le
palais. L’univers SM ou comme on dit aujourd’hui de la domination et
de la soumission est le plus radical et le plus inquiétant qui soit. Il est
associé à des formes de violences – la plupart du temps
symboliques – qui risquent de révulser même les âmes les moins
sensibles. Pourtant une fois de plus il est parfaitement possible
d’adapter certaines pratiques à vos jeux intimes.

QUEL INTÉRÊT ?

Les pratiques D/S mettent en mouvement des sentiments très


intimes, souvent vitaux, les désirs de domination et de soumission,
qui ont des rapports très étroits avec la sexualité. Pour en savoir
plus, nous vous renvoyons aux différents livres de Gala Fur publiés
dans cette collection.
Nous nous en tiendrons à quelques jeux de bases. Ainsi votre
femme vous appelle son bébé à tout bout de champ et ne vous a
jamais donné la fessée, mais qu’attend-elle ? Et vous, combien de
fois avez-vous rêvé de la ligoter aux montants du lit pour
organiser un simulacre de viol… ? Rien ne vous en empêche.

… ET POURQUOI FAIRE ÇA LORSQU’ON EST


MARIÉS ?
Parce que – cela devient une rengaine – votre mariage est le lieu de
la confiance absolue, et il faut avoir une confiance totale en son
partenaire avant de se laisser passer des menottes et bander
les yeux pour être entraîné(e) dans une pièce inconnue de la
maison transformée en donjon.
Mais attention, la suite, le degré supérieur vous fait entrer dans un
univers érotique qui dépasse le simple cadre du batifolage
matrimonial de ce guide.

COMMENT ?

Votre chambre est bien trop claire, donnez à votre environnement


des allures de donjon en plongeant l’appartement dans la nuit totale.
Des bougies, des miroirs, des barreaux pour y être attachés…
Habillez-vous de cuir, c’est la matière la plus adaptée à la
situation, comme une seconde peau. L’un de vous sera le maître
et l’autre l’esclave attentionné ou entravé. Peut-être finirez-vous par
faire simplement l’amour « comme d’habitude », mais vous verrez
que la simple mise en place de ce décor et de ces rituels suffira à
décupler votre plaisir.
> Lire : Gala Fur, Osez… tout savoir sur le SM, La Musardine
Gala Fur, Osez… les jeux de domination et de soumission, La
Musardine

Et puis…
Et puis il y a tout le reste : la découverte du sexe tantrique au cours
d’un voyage vers les temples érotiques de Khaju Raho, les cours de
cuisine aphrodisiaque, un week-end d’amour dans le noir absolu, la
visite des grands musées à la recherche de situations érotiques
pouvant être imitées à la maison, la transformation de votre
appartement en maison close avec l’obligation – mutuelle – de payer
chaque rapport, l’amour tout habillé, l’amour jusqu’à l’épuisement du
mâle – il a toujours prétendu qu’il pourrait le faire cinq fois de suite,
prenez-le au mot Madame –, la journée « sex in the water » quand
on a l’occasion de profiter seuls d’une piscine éloignée des regards,
les « travailleurs du sexe » en transformant chaque corvée bricolage
à la maison en grande journée de baise dans les gravats et les
odeurs de peinture…
Votre sexualité se nourrira également de multiples influences
extérieures qu’il ne faudra jamais négliger, scènes de films, romans
libertins, rencontres, articles de magazines… Votre lit devrait être le
lieu de votre propre réinvention du monde, un espace de créativité et
de plaisir.

Exprimer son désir

Cette longue énumération de pratiques sexuelles détournées et


adaptées à votre univers matrimonial est une manière de vous
montrer le large éventail des possibilités en la matière.

Ce sera aussi pour vous une sorte de liste de situations dans


lesquelles vous puiserez celle qui vous semblera la plus digne de
satisfaire votre envie du moment. Car ce qui importe évidemment
c’est de faire l’amour selon vos désirs – aussi inavouables soient-ils.
Et quelle personne sera plus apte à les comprendre et les satisfaire
que celui ou celle à qui vous avez fait suffisamment confiance pour
l’épouser ? Le désir est inépuisable : lorsqu’il sommeille un peu il
suffit parfois de peu de choses pour le réveiller.

Vous avez toute la vie. Allez-vous passer tout ce temps sans jamais
exprimer aucun désir, au nom du fait qu’il vous paraît déviant ou
insensé ? Eh bien non ! Ce serait trop injuste. Souvent pour être
satisfait, il suffit de demander.

Et quand on n’a pas envie ?


Pour ça, il y a aussi un truc : dire non.
[1] Didier Lauru, Tomber en amour, éres, 2001.
6.l’amour du risque…

Avant d’évoquer deux sérieuses encoches au contrat de mariage,


l’adultère – dont l’un ou l’autre des deux époux se rend « coupable »
– et l’échangisme pratiqué avec l’accord respectif des deux
conjoints, il convient de parler du secret.

Le mariage constitue au moins pour les couples un changement


radical. Il y a un avant et un après. Symbolique, certes, mais qui
marque parfois les relations entre les nouveaux mariés. Il y a des
« choses » qui paraissaient admissibles avant, et qui ne le semblent
plus ensuite.

Les grands et petits


secrets
Ces « choses » deviennent des secrets.

Les mariages qui durent seraient-ils simplement le fait de couples


composés de deux menteurs ? Les couples qui s’aiment sont
composés d’un homme et d’une femme qui ont des secrets l’un pour
l’autre… De grands secrets qui pourraient à jamais détruire une
union plus importante à leurs yeux que la seule minuscule vérité,
des petits secrets dont le seul énoncé détruirait la belle harmonie
d’un instant, des secrets d’un genre particulier qu’il faudrait garder
jusqu’au moment opportun – on les appelle des fantasmes. Attention
à la manière de jouer de ces secrets, ce sont parmi les pires
ennemis de votre couple.

LES MORTELS

Un couple vivant en harmonie depuis longtemps, sans nuages en


perspective, ne mérite pas d’être la victime innocente d’une parole
de trop. Les secrets mortels – sexuels, les autres on s’en fout, en
tout cas ce n’est pas notre propos – ne doivent jamais être dévoilés.
Monsieur et Madame méritent de vivre dans l’ignorance de faits qui
les troubleraient profondément et changeraient radicalement leur
perception de l’être aimé. Cet amour est plus important que la vérité.
D’autant que cette vérité est souvent datée – comme un crime rayé
d’un casier judiciaire – ou dénuée d’importance réelle, malgré les
apparences.
Au premier rang de ces secrets mortels figure l’adultère. « Quand je
l’ai trompée, elle ne la jamais appris… » chantait naguère Claude
Nougaro, poursuivant « une petite fille en pleurs ». Cette aventure
sans importance, ce coup d’un soir, le collègue de bureau à la fin
d’un séminaire, la jeune étrangère affriolante rencontrée au mois
d’août à Paris, ne mérite pas un aveu. Le simple énoncé de cette
histoire ancienne suffirait à tout détruire, elle ne le mérite pas.
N’avouez jamais ! Sauf si… Nous y reviendrons…

Sont également considérés comme des « péchés mortels » des faits


antérieurs à la constitution du couple mais dont la divulgation
créerait un trouble. Vous n’avez pas toujours été hétérosexuel – ou
homosexuel, d’ailleurs – et alors ! Si en faire l’aveu risque de
détruire la confiance de votre partenaire, gardez ça pour vous. De
même, les motifs réels d’un divorce ancien ou l’identité de votre
premier partenaire sexuel peuvent parfaitement rester ignorés (« Tu
as été déniaisé par cette salope (par ton prof d’anglais / par mon
frère / par tout ton club de gym !!!) !…Et à 13 ans, et tu oses me le
dire, comment veux-tu que je te fasse encore confiance ? ».
Il y a des choses que votre partenaire de lit ne doit pas savoir, car
elles ne concernent que vous. Elles seraient incomprises, même de
la personne qui vous est la plus proche. Car malgré leur apparente
gravité voire leur énormité, elles ne viennent rien changer à votre
amour ni à vos amours.

Attention danger !

Pourtant il y a des cas où l’aveu s’impose, lorsque ce secret met en


danger la vie de son partenaire – en cas d’exposition au VIH
principalement ! Un secret cesse de devoir être préservé quand il met
en danger son partenaire, vite un test, et la transparence absolue en
cas de résultat positif !

LES VÉNIELS

Et puis il y a les secrets véniels, comme il y les péchés véniels, des


petits secrets de seconde zone, mais toujours sexuels puisque ce
sont les seuls dont nous traitons dans ce chapitre. Ce sont
généralement des « petites hontes », des évènements sans gravité,
mais « qui ne regardent que vous ». Leur découverte ou leur mise
au jour feraient sans doute sourire, mais ils vous feraient courir le
risque de connaître une forme de ridicule ou de désaveu un peu
« tue l’amour ». Généralement quand l’un d’entre eux vous échappe
au détour d’une conversation, il est accueilli par des « Mais pourquoi
tu me l’as jamais dit, ce n’est pas si grave. C’est vrai qu’elle est
moche et stupide, et vieille, mais tu ne pouvais sans doute coucher
avec personne d’autre à l’époque… Avant moi, tu te contentais de
peu ! » Ce genre.
Dans cette catégorie de péchés, pardon, de secrets véniels, se
retrouvent toutes les mésaventures sexuelles sans grand intérêt, un
peu honteuses. Les garçons auront du mal à raconter leur goût pour
la masturbation, leurs premiers échecs avec des filles un peu
intimidantes. Les filles oublieront leur « première fois ». Ce sont des
histoires qui vous échappent, autour d’une conversation générale
lors d’un repas un peu arrosé. L’assemblée s’esclaffe car c’est drôle,
mais seuls, là, au bout de la table, les yeux noirs de l’être aimé vous
regardent avec un voile de mépris. « Mais pourquoi il raconte ça ! La
honte ! », semblent dire ces yeux sombres. Des mariages ont
chaviré pour moins que ça.

LES SEXUELS

Pourquoi les appeler les « sexuels » alors que les deux précédents
le sont aussi ? Mais parce qu’ils peuvent servir à votre
épanouissement sexuel ! Ce sont vos secrets, des pensées, des
mésaventures, des rêves, des projets… Ils ne doivent jamais sortir
de leur petite boîte, sauf peut-être durant une séance d’analyse, et
encore. J’ai pour ma part tendance à penser que l’énonciation de
secrets enfouis est moins un mode de délivrance qu’une source
d’emmerdements.
D’autant qu’ils nourrissent votre imaginaire érotique, ce sont des
souvenirs d’instants fugaces, ce moment où vous avez caressé pour
la première fois le sein d’une amie consentante, une brève étreinte,
l’étrange et douce sensation provoquée par le contact d’un sexe en
érection se glissant dans votre paume, des lèvres qui se referment
sur votre gland dans le noir… La vie érotique d’un homme ou d’une
femme est riche de centaines de micro-souvenirs comme ceux-ci.
Certains deviennent la base de scénarios récurrents, ces « petits
films » qu’on se fait parfois pendant l’amour… Ces petites histoires,
ce sont vos souvenirs, mais aussi votre bibliothèque intime, dans
laquelle vous puisez chaque jour des images, le temps d’une
caresse, d’une étreinte, ou d’une simple rêverie.
Ne gaspillez pas ces souvenirs, ils sont à vous. Votre partenaire n’en
saura rien, mais pourtant ils enrichissent votre vie sexuelle
commune, puisque ce sont parfois eux qui viennent « relancer la
machine » quand le désir s’assoupit un peu.
Un mariage est composé de deux personnes ayant des secrets, et
qui ont bien raison de les garder. Vous savez, ce sont ceux que l’on
cultive dans ces fameux « jardins secrets ». Quelle personne au
monde, mise réellement à nue, moralement, serait encore aimable ?
Contentons-nous des apparences, des apparences que l’on donne
et de celles que l’on reçoit.

Échangisme

Comment définir les spécificités de l’échangisme lorsqu’il concerne


les deux membres d’un couple marié : un seul mot nous vient à
l’esprit, « banal » !

Oui, « banal », car si l’on observait la population échangiste, ces


quelques dizaines de milliers de personnes qui font l’amour à trois
ou plus chaque semaine au cours de soirées privées ou dans des
clubs libertins, et bien gageons que la catégorie « couples mariés »
y serait radicalement majoritaire. Cela tient à ce que nous affirmions
dans le chapitre précédent. Un couple marié n’a de compte à rendre
à personne en matière de sexualité, et entend bien la vivre comme il
veut.

Mais que les couples mariés soient majoritaires dans les lieux
échangistes ne veut absolument pas dire qu’il est banal pour un
couple marié de devenir échangiste.

POURQUOI ?

Pourquoi vouloir faire l’amour avec « quelqu’un d’autre » ?


Des psychologues expliquent le désir de faire l’amour à trois et plus
de la manière suivante : « Ce vieux fantasme est souvent relié à la
composante triangulaire du fameux complexe d’œdipe (père, mère,
bébé). » Ce désir aurait trois origines : « L’élaboration inconsciente
de ce fantasme peut être le voyeurisme ou l’exhibitionnisme ;
inconsciemment un moyen de vivre un rapport quelque peu
homosexuel inavoué ; un moyen de savoir si l’un des partenaires
autorise l’autre à le tromper. »
Les psychologues remarquent ainsi l’existence de « ménages à
trois » permettant à l’un des partenaires du couple initial de vivre sa
bisexualité. Ce serait l’une des raisons d’inviter de temps à autre un
troisième partenaire dans son lit, le genre « ça sort pas de la
maison » ! Gageons que le recours à cette solution doit être
mûrement réfléchi…

AVEC UNE AUTRE FEMME…

Il apparaît que la décision appartient dans l’immense majorité des


cas aux femmes, que ce soit pour des amours impliquant une
supériorité en nombre de filles ou une supériorité des garçons. C’est
la femme qui « accepte » un homme en plus pour son plaisir ou une
fille en plus pour celui de son mari, c’est elle qui affirme son désir de
caresses bisexuelles, c’est elle qui donne son feu vert pour une
participation à une soirée libertine… Il faut y voir autant la preuve de
l’égalité entre hommes et femmes devant la sexualité que la trace
d’une forme de machiavélisme masculin. Il s’agit de laisser les filles
porter seules le poids de la responsabilité d’un acte auquel les
hommes les ont sans doute vivement poussées. Car ce désir, selon
les sondages, reste majoritairement masculin, les hommes ont
quasiment toujours l’espoir de vivre des situations érotiques hors
norme, mais comme ce sont de gros bébés velléitaires, il faut que
leur femme/maman les y autorise…
La prise de décision par les femmes tient surtout au fait que ce sont
elles qui ont le plus à perdre dans l’aventure en cas d’échec ou de
mauvais déroulement des opérations – psychologiquement,
socialement, voir physiquement en cas de violence. Elles
réfléchissent avant d’agir – elles ! –, elles ont évidemment raison.
Les motivations d’une jeune femme strictement hétérosexuelle qui
encourage cette situation sont souvent confuses. Elle veut faire « un
cadeau » à son conjoint, mais pas uniquement, à moins que son
abnégation relève de la complaisance. Une explication beaucoup
plus plausible nous vient à l’esprit : votre femme veut satisfaire l’une
de ses envies profondes, le voyeurisme ! Vous voir faire l’amour
avec une autre satisfera ce fantasme et devrait l’exciter au plus haut
point. Vous savez ce qui vous restera à faire : la faire jouir comme
jamais ! Si tel est le cas, il faut que la soirée soit organisée, voire
mise en scène, en fonction de la réalisation de ce fantasme.

AVEC UN AUTRE HOMME

Pour une femme un peu aventureuse et douée pour la volupté, c’est


la combinaison reine. Elle découvrira des trésors nouveaux de
plaisir, pour peu que ses deux amants ne soient pas de gros
balourds. C’est le défi principal à relever. Les deux garçons,
supérieurs en nombre, ne doivent pas se comporter en soudards ou
rechercher leur seul plaisir. Il faut au contraire qu’ils aient conscience
de faire vivre – et de vivre eux-mêmes – un grand moment de plaisir,
qui nécessite de leur part autant de doigté, de douceur…
Mais avant de passer à l’acte, faire l’amour avec deux hommes reste
un « fantasme » qu’il faut décrypter comme tel, et non un désir
conscient de vivre une situation exceptionnelle. Témoin cet article de
Julia Rambal, Ce que révèlent nos fantasmes, publié par Bien dans
ma vie, en août 2005. « Le fantasme de partenaires multiples
assouvit notre désir de dépossession. Nous ne sommes plus dans
l’intimité d’un échange, et nos pulsions peuvent s’exprimer en toute
liberté. Ce fantasme exprime un désir d’échange sauvage qui nous
emporterait loin des conventions. Nous devenons un objet de plaisir
sous les mains, les langues et les sexes d’hommes. Nous sommes
enfin remplies. Ce fantasme révèle également notre désir secret
d’être tellement désirable que personne ne peut nous résister. » La
seule question qui vaille reste : « Faut-il sauter le pas ou non ? »
« Un fantasme a cet avantage : je décide de son scénario… Dans la
réalité, mon partenaire ne réagira pas comme je l’avais prévu, nos
corps ne bougeront pas comme je l’avais projeté. Donc, à vous de
décider. Il vaut mieux éviter de proposer ce plan à votre amoureux
régulier : il risque de ne pas du tout aimer l’idée de vous
partager… » Voici, bien résumée, l’opinion couramment admise en
matière de fantasmes triolistes féminins : dépossession, échanges
sauvages, contrôle de sa sexualité, désir d’être au centre... Faut-il
réellement donner corps à un fantasme ? Là est toute la question.

AVEC UN AUTRE COUPLE

La « partie carrée » peut se limiter à un simple échange de


partenaire. Il va sans dire que dans l’imaginaire machiste ce sont les
garçons qui échangent leurs compagnes. Si l’on en croit les travaux
récents d’une philosophe « spécialiste » de l’échangisme, ce serait
encore le cas. Mais il faut se méfier de cette idée toute faite. C’est
l’un des lieux communs de la sexologie que de continuer à ne voir
dans les femmes pratiquant des formes extrêmes de sexualité que
de simples victimes. Cette interprétation est d’ailleurs bien plus
machiste que la situation qu’elle fait mine de dénoncer.

LES CLUBS

Hélène Barbe, auteur de Osez l’échangisme, nous en donne la


définition : « Les clubs échangistes sont les terrains de jeux de
personnes à la recherche de partenaires sexuels pour une
consommation immédiate. Discothèques ou sauna, ils proposent –
en plus des pistes de danse ou des hammams des établissements
traditionnels – des espaces séparés aménagés pour faire l’amour
confortablement. Ces coins câlins, simplement garnis de matelas,
équipés d’accessoires ou décorés, accueillent les ébats de la
clientèle. » Voilà, tout est dit. Un club échangiste est un endroit où
l’on peut faire l’amour avec des inconnus sans pour autant courir de
risque.
Les clubs échangistes sont fréquentés par des gens de tous les
milieux et de tous les âges dès lors qu’ils sont majeurs, mais avec
souvent une majorité de quadragénaires, seuls ou en couples.
L’ambiance de certaines boîtes est souvent déroutante. Une certaine
cocasserie involontaire se dégage même parfois du décor des lieux,
très souvent kitsch, des attitudes ou des costumes de certains
participants. La journaliste Agnès Giard faisait naguère l’inventaire
du pire en affirmant : « Promiscuité, dancing ringard, clientèle
glauque : les boîtes semblent souvent sortir tout droit de la série
Derrick ! Mais il arrive parfois qu’on y vive des instants de grâce. »
Pour vivre de pareils moments, la seule règle de bonne conduite à
suivre est de respecter le désir de l’autre, de ne jamais prendre
d’initiative vis-à-vis de l’objet de son désir sans autorisation
préalable de l’intéressé(e) ou de son conjoint !
Ces principes n’ont aucun mal à s’appliquer dans les boîtes ne
recevant que des couples ou restant très sélectifs avec les
« hommes seuls ». Malheureusement, pour des raisons financières
évidentes, de plus en plus rares sont les établissements se privant
de la manne représentée par les mecs esseulés à qui ils font payer
le prix fort. Durant les après-midi, leur présence massive peut même
être une véritable plaie. Seule une minorité de femmes adeptes du
gang-bang peut encore aller fréquenter certaines caves. Il en est de
même dans les saunas libertins, avec une nuance supplémentaire :
tout le monde y est immédiatement nu, ce qui rend la promiscuité
plus sensible encore.
Pourtant, les clubs échangistes ont pour caractéristique de permettre
ce que l’on ne se permettrait pas dans la vie courante. Il est ainsi
plus sûr – au sens de cette sécurité des biens et des personnes,
chère à notre ministre de l’Intérieur – de faire l’amour avec des
inconnus dans la pénombre du sous-sol d’un sauna que chez soi ou
chez eux. Les boîtes échangistes, c’est du commerce, les partouzes
c’est privé ! Un lieu commercial ne peut pas se permettre d’incidents,
la sécurité des femmes qui y rentrent et qui s’y livrent est totalement
garantie. Nous avons vu des malpolis se faire exclure fermement
après qu’une jeune femme se soit simplement plainte d’un geste un
peu brusque.

LES DANGERS DE L’ÉCHANGISME

Personne ne vous dira jamais que faire l’amour à trois, quatre ou


plus est toujours sans conséquence pour un couple marié. La
première serait simplement que vous y preniez goût. N’avoir de
plaisir que dans des circonstances aussi extrêmes risque de
compliquer sérieusement votre vie sexuelle. Heureusement, pour les
adeptes de l’amour en groupe, dans les boîtes et les saunas
échangistes personne ne s’étonnera d’un comportement que la
société persiste à trouver hors limites. Personne ne vous jugera et
c’est l’essentiel. La fréquentation des établissements libertins n’a
pas le même intérêt qu’une aventure érotique plus privée. Pourtant
les boîtes garantissent votre anonymat.
Alors que ! Qui pourrait vous assurer qu’aucun des trois garçons que
vous avez attirés un soir dans votre lit ne parlera jamais à ses
copains de vos prouesses, au risque de malmener votre réputation
dans le quartier. Méfiance donc ! En particulier si votre soirée
implique des inconnus. Comme le disait l’un de nos témoins, « les
inconvénients de l’amour à trois sont les mêmes que ceux de
l’amour à deux, en pire ! »
Nous voudrions surtout vous mettre en garde une fois de plus contre
les MST ou le SIDA. Les risques sont plus importants et
s’accroissent au rythme de l’augmentation du nombre de
partenaires. Il faut se tenir sur ses gardes et c’est particulièrement
important de le rappeler à des couples mariés qui ont
vraisemblablement oublié depuis longtemps l’usage du préservatif.
Alors soyons clair, le préservatif est indispensable dès lors
qu’intervient un nouveau partenaire, fille ou garçon.

« Votre couple y survivra-t-il ? » est la seule question qui mérite


reflexion…
L’échangisme, au même titre que l’adultère, est un jeu dangereux,
qui a ses règles, la principale étant que le désir de s’y laisser aller
soit partagé, absolument et fermement partagé par les deux
membres de ce club privé aux règles strictes, votre mariage.

Adultère
Depuis la promulgation de la loi du 11 juillet 1975, l’adultère n’est
plus puni par la loi. Rappelons-nous que les femmes mariées
surprises avec un amant pouvaient se retrouver en prison au XIXe
siècle : ce fut le cas de l’une des maîtresses de Victor Hugo.
Jusqu’en 1975, l’adultère restait l’une des causes principales de
divorce, voire la seule pour qu’il soit automatiquement concédé à la
personne bafouée. Aujourd’hui c’est tout au plus une circonstance
parmi d’autres qui explique un divorce et permet d’établir les
« fautes » de l’un ou l’autre des ex-conjoints.
Il n’empêche, être trompé reste l’un des grands traumatismes d’une
vie de couple. La cause quasi certaine d’une rupture, puisque
aujourd’hui il est acquis qu’un couple se sépare dès lors que l’image
de perfection, d’harmonie absolue qui a participé à sa création est
un brin écornée. Les mariés d’aujourd’hui sont par nature plus
exigeants envers leurs partenaires que les mariés d’hier, simplement
parce qu’ils ont le choix, et que se marier – justement – est
l’expression d’un choix, parmi d’autres, et non l’effet d’une contrainte
ou d’une soumission à une règle sociale, voire à la pression de ses
parents.
Les coups de canifs dans le contrat ont donc bizarrement plus
d’importance aujourd’hui, en ce temps de liberté sexuelle
revendiquée.

C’est simple, mais il faut le savoir !


Il apparaît cependant difficile de considérer la fidélité comme une
sorte de nouvelle règle absolue, au nom du fait qu’ayant d’autres
choix que le mariage, la fidélité conjugale devient une sorte de
nouvelle norme, partie prenante de la liberté sexuelle. C’est d’autant
plus inenvisageable que les faits sont là. Un sondage effectué au
début de l’année 2009 par la Sofres pour le compte des éditions du
Fleuve Noir évaluait le nombre des Français ayant été infidèles au
cours des douze derniers mois à 14 % (18 % d’hommes et 10 % de
femmes). L’adultère a la vie dure. Dans une interview donnée au site
Au Féminin, le psychologue Willy Pasini, auteur d’un livre faisant
référence en la matière1, détaillait la situation. « Les comportements
tendent à se rapprocher. Les femmes qui ont, au moins une fois
dans leur vie, cédé à l’infidélité, sont beaucoup plus nombreuses
qu’avant. Selon toutes les études consacrées à la question, elles ont
dépassé les 50 %, (c’est 70 à 80 % chez les hommes !). En
revanche, les femmes préfèrent les liaisons clandestines stables,
tandis que les hommes recherchent avant tout du sexe.
Évidemment, il existe des femmes mangeuses d’hommes, mais elles
ne sont que 10 %… » Autant dire que prêcher pour un retour à la
fidélité au nom des valeurs implicites du « nouveau mariage » aurait
de quoi faire rigoler dans les chaumières, et particulièrement chez
les lecteurs de notre collection qui ne se sont pas déplacés pour
ça…

L’ADULTÈRE, MAIS POUR QUOI FAIRE ?

Dieu que cette question semble stupide, tant la réponse est évidente
en apparence : pour faire l’amour avec un ou une autre,
évidemment ! Découvrir un autre corps – chaque poitrine, chaque
sexe a sa personnalité –, d’autres gestes, rompre la monotonie,
s’amuser un peu, mais aussi plus sûrement retrouver les charmes
particuliers de la séduction, se retrouver belle ou beau dans le
regard neuf d’un nouveau partenaire…
Oui, mais réitérons la question, pour quoi faire, au bout du compte ?
Les trois grands cas de figure appellent trois attitudes différentes à
l’égard de votre conjoint. Les trois raisons sont connues… On prend
une maîtresse ou un amant pour…

Pour faire l’amour, simplement

Faire l’amour avec une personne différente, une fois ou quelques


jours, pour changer… Sans que cela n’ait aucune signification quant
à « l’amour » porté à son mari ou à sa femme… Willy Pasini a toutes
les complaisances du monde à l’égard de cette attitude : « Dans
certaines relations, l’amant ou la maîtresse est même nécessaire,
car il (ou elle) rééquilibre le couple. Par exemple, si une femme aime
son mari mais s’ennuie au lit avec lui, l’amant fera alors office de
soupape de sécurité pour le couple, et permettra aux conjoints de
rester ensemble pour les sentiments, les enfants. »
Pour reprendre une expression du psychologue, « la plupart des
infidélités sont sans importance ». Le petit coup vite fait avec le beau
stagiaire, ou la soirée passée avec une collègue de bureau lors d’un
séminaire en province, n’ont guère d’importance en effet. Ne les
avouez surtout pas ! Je répète : ne les avouez surtout jamais ! Vous
risquez de gâcher votre vie pour bien plus longtemps que ne durera
le souvenir de ces instants d’abandon et de plaisir.
Ces moments de plaisir différents devront au contraire vous servir
pour revivifier votre sexualité avec votre petit mari ou votre petite
femme. Les lits d’amour sont des salles de classe où il y a toujours
quelque chose à apprendre. Autant en faire profiter vos « réguliers »,
sans leur dire évidemment où vous avez découvert les joies de la
« patte d’araignée » ou de « l’amour à la campagnarde »…
Alors n’avouez jamais ! Toujours selon Pasini, « L’aveu et la
découverte ne sont jamais utiles au couple, bien au contraire. Si
l’aveu permet d’atténuer la culpabilité du trompeur, il n’améliore en
rien l’atmosphère au sein du couple. Donc si on décide de tromper
son partenaire, on le fait en cachette, en prenant bien soin de cacher
tous les indices qui pourraient révéler la trahison… »

Pour envoyer un message…

Vous avez aussi décidé, peut-être inconsciemment, de punir –


momentanément – votre conjoint, qui vous abandonne, qui ne vous
fait plus jouir, que vous soupçonnez lui-même d’infidélité… C’est
souvent la raison non avouée d’infidélités dont le moins qu’on puisse
dire c’est qu’elles risquent de se révéler très insatisfaisantes.
Cette forme d’infidélité est la plupart du temps inutile et destructrice.
Plutôt que de vous taper le premier venu, mieux vaut jouer cartes
sur table avec votre mari, Madame, et ce qui est bon pour vous est
bon pour lui. Willy Pasini l’affirme : « Il ne faut pas hésiter à faire part
de ses doutes, ou de sa jalousie. Cela permet parfois de dénouer un
conflit. »
Et si malgré tout vous tombez dans le lit du voisin – en espérant qu’il
soit mignon, doué et bien membré, au moins ! – eh bien oubliez-le
vite et n’avouez jamais. C’est une erreur, elle ne doit pas avoir de
conséquences. Ce qui est valable pour les femmes l’est aussi pour
leurs maris.

Pour changer de vie

Le dernier cas mérite le plus d’attention, de prudence, de réflexion…


Votre amant, votre maîtresse, peut se révéler précisément cette
personne idéale que vous croyiez avoir déjà trouvée en vous
mariant…
Il y a du divorce dans l’air, et peut-être même du remariage. C’est
banal mais ô combien douloureux. Il faudra bien « avouer » un jour,
mais quand et de quelle manière? Tout devient affaire de stratégie.
Vous avez beaucoup à perdre… Peut-être d’ailleurs vaudrait-il mieux
engager le processus de séparation en évitant de le motiver par
votre propre infidélité… ce serait plus sage, à tous points de vue.
Il reste pourtant un dernier type d’adultère qui ne rentre dans aucune
catégorie. L’adultère admis et consenti… Quelques couples se
« permettent » des droits de sortie, se donnent l’autorisation
mutuelle d’aller « voir ailleurs » quelques temps, à condition de
revenir au bercail et que le troisième larron ou la troisième larrone ne
soit qu’une passade. Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre sont
l’exemple le plus célèbre de ces couples particuliers. Le dialogue,
qui constitue répétons-le la base de toute vie de couple, est plus que
jamais nécessaire, sans aller jusqu’à l’établissement de contrats
précisant les règles à suivre… Encore que ! Catherine Millet, la
pétulante Catherine M, à la vie sexuelle agitée, fut pourtant jalouse
de son mari lorsqu’elle découvrit qu’il avait amené l’une de ses
maîtresses dans le lit conjugal.
La question principale étant de savoir si les deux personnes
composant le couple sont réellement d’accord pour la mise en
œuvre de cette situation ou si l’une d’entre elles n’est pas victime
d’une manipulation ou d’une forme de chantage affectif.

Nous étions sur le point d’évoquer des drames, ceux de la


séparation, de la perte de la garde de ses enfants, des
conséquences économiques des choix de vie, etc. Restons-en plutôt
à cette formule définitive de Willy Pasini : « Il faut dédramatiser
l’adultère. Le véritable danger pour le couple, ce n’est pas la
tromperie, c’est l’ennui ! »

Ce qui était d’ailleurs le principal propos de ce livre.

[1] Willy Pasini et Jacqueline Henry, Les Amours infidèles, Odile


Jacob, 2008.
l’Amour sans fin…

Les quelques recettes qui précèdent ne garantissent pas à coup sûr


que votre mariage sera parfait, mais elles devraient vous aider à
faire un peu le ménage dans vos priorités, de manière à laisser de la
place pour que puisse se développer une belle entente sexuelle
torride et durable entre vous deux.

• Organiser son espace pour se créer un nid d’amour


• Se préserver de son environnement familial et professionnel
• Organiser son temps pour se préserver des moments câlins
• Organiser des rendez-vous galants
• Faire l’amour au quotidien, de mieux en mieux
• Se livrer à de grandes aventures sensuelles, ensemble
• Rester toujours « aimables »

Mais pour quoi faire ?


La vie est bien courte, faut-il se contenter d’une seule aventure, d’un
seul partenaire, d’un seul amour, même parfait ? Vous le saurez
toujours assez tôt. Pour l’instant, vivez chaque nuit de votre mariage
comme si’l devait durer toujours…
Et gare… À force d’être séduisants, pour soi et pour l’autre, et
visiblement très épanouis sexuellement, on finit par devenir une
proie pour le reste de l’humanité… Ce sont les gentils amoureux des
mariages heureux qui attirent les prédateurs et les prédatrices, bien
tenté(e)s de découvrir ce que dissimulent leurs sourires béats de
satisfaction.

C’est un risque, mais c’est aussi une garantie. Avouez-le, si votre


femme ou votre mari cessaient de plaire vous finiriez par vous
demander si vous avez réellement bon goût !

Un doute qui lui aussi pourrait vite s’avérer « tue l’amour ».


Cet ouvrage a été numérisé le 2 mai 2012 par Zebook.
ISBN de la version numérique : 978-2-36490-205-3

© Éditions La Musardine, 2010.


122, rue du Chemin-Vert – 75011 Paris
ISBN de l’édition papier : 978-2-84271-414-87
Illustration de couverture : Arthurs de Pins
Conception graphique : Carole Peclers, Monique Plessis
La copie de ce fichier est autorisée pour un usage personnel et privé. Toute
autre représentation ou reproduction intégrale ou partielle, sur quelque support
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Osez tout savoir sur la fellation, Dino


Osez faire l’amour partout sauf dans un lit, Marc Dannam
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(Pour vous les filles) Osez les conseils d’un gay pour faire l’amour à
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Osez réussir votre divorce, Marie Minelli
Osez le préservatif, Vincent Vidal
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