Pimenter La Sexualite
Pimenter La Sexualite
Pimenter La Sexualite
ménage », et de ne plus faire l’amour qu’avec l’élu(e) de votre coeur… Car, sauf
accord mutuel des deux conjoints, qu’ils soient mariés, pacsés ou simplement
concubins, la fidélité fait partie du contrat. Et comme on dit aujourd’hui, « c’est dur
à gérer » ! Ce qui était naguère la norme apparaît aujourd’hui quasiment comme
une épreuve à surmonter : ne plus faire l’amour qu’avec une seule personne,
toujours la même, et ne pas s’ennuyer pour autant. Ce guide – qui ne revendique
pas le pouvoir de régler tous les confl its qui peuvent surgir au sein d’un couple –
est un modeste manifeste et un catalogue. Comme manifeste il affirme haut et fort
que la vie – sexuelle ! – à deux peut et doit être ressentie comme la liberté de faire
l’amour comme bon vous semble, une étape nouvelle de votre parcours érotique,
et certainement pas la moins agréable et débridée. Comme catalogue, il vous
donne des idées pour profi ter avec délices de cette situation. La sexualité du
couple n’est pas un carcan pour qui saura en faire un espace de plaisir et de
complicité.
2.l’amour en danger…
Vos débuts dans la vie
Les enfants !!
Le travail
Les gens, la vie…
Le corps lui-même…
3.l’amour de soi…
Être toujours « aimable »
Séduire
2e partie - Faire l’amour
4.l’amour au quotidien…
L’amour « matrimonial »…
Un bon début, une nuit de noces réussie
L’installation dans la vie amoureuse
Faire souvent l’amour
5.l’amour de l’aventure…
Tout, nous voulons tout
Les grands rendez-vous
Dévergondage…
Ce soir on essaie les 36 positions…
Ce soir on se met en scène…
Ce soir on fait l’amour « partout »
Ce soir on se masturbe – oui, et ensemble !
Ce soir on va faire du shopping…
Ce soir on joue avec nos sextoys…
Ce soir, Madame est « indisposée », mais on s’amuse quand même…
Ce soir on se prend en photo tout nus – et en érection !
Ce soir, on regarde plein de cochonneries à la télévision…
Ce soir on va en boîte échangiste…
Ce soir, on va voir les gays…
Ce soir, on s’attache et puis on se fouette un peu, mais pas trop fort…
Exprimer son désir
6.l’amour du risque…
Les grands et petits secrets
Échangisme
Adultère
C’est fait chère amie, vous avez la « bague au doigt ». Après des
années de liberté sexuelle, riches en conquêtes et en nuits torrides,
vous avez décidé de ne plus faire l’amour qu’avec lui, l’élu de votre
cœur, votre petit mari…
Vous de même, cher lecteur, vous êtes « passé devant le maire ».
Après des années de drague frénétique et de nuits débridées, vous
avez décidé de ne plus faire l’amour qu’avec elle, l’élue de votre
cœur, votre chère et tendre épouse…
Quoi ? Comment ? On ne vous avait rien dit ? Vous n’y aviez pas
pensé ? Eh bien voilà, dans la majorité des cas, sauf accord mutuel
des deux conjoints, la fidélité fait partie du contrat ! Et comme on dit
aujourd’hui à propos de tout et de rien, « c’est dur à gérer » !
La sexualité conjugale,
une idée récente
Faire uniquement l’amour avec le même homme ou la même
femme, s’épanouir sexuellement au sein d’un couple malgré le
temps qui passe, voilà bien une revendication très récente dans
l’histoire de la sexualité.
L’AMOUR EN PLUS
Ménage isolé (célibat) > cohabitation > conception prénuptiale > mariage >
divorce > famille monoparentale > cohabitation ou remariage > famille
recomposée > départ des enfants, veuvage > ménage isolé…
Tout ceci pour dire que les mariages qui durent toujours,
indissolubles jusqu’au décès de l’un des conjoints, étaient naguère
la norme et la seule situation propice à la sexualité. Ils deviennent
aujourd’hui une quasi rareté, et lorsque les générations de l’après 68
entreront dans le 3e âge, les couples de ce type constitueront
certainement une exception, voire une curiosité.
Aujourd’hui, une union, mariage ou vie commune, doit être ressentie
comme « parfaite » par les deux conjoints, sinon, à la trappe…
On ne reste plus ensemble par intérêt ou respect des convenances,
mais par amour… Et c’est autrement plus difficile, si de surcroît on
exige que sa « vie sexuelle » – une invention récente également –
soit parfaite.
Vivre ensemble
Quels sont les liens qui relient deux personnes vivant ensemble ?
C’est assez énigmatique ! Nous connaissons des couples de toutes
sortes, des sans mystères aux très surprenants. Mais les sans
mystères n’ont-ils rien à nous cacher ? Pour durer, un couple doit
fonctionner selon des bases bien connues, développées par de
nombreux théoriciens du bonheur conjugal : une sympathie et un
respect mutuel qui feraient déjà des deux conjoints les meilleurs
amis du monde ; des projets et des choix existentiels faits et menés
en commun ; une vie affective et sexuelle – nous y voilà –
agrémentant cette vie commune d’une belle ambiance de plaisir
partagé et toujours renouvelé…
D’aucuns affirment que tout cela doit en plus se fonder sur une sorte
d’histoire fondatrice, quasiment un « mythe fondateur » comme dans
l’histoire des villes et des civilisations. La rencontre dans des
circonstances extravagantes, le coup de foudre, l’amour d’enfance
qui se concrétise, le combat pour délivrer l’autre de ses liens
conjugaux antérieurs… Ce mythe donne au couple son caractère
particulier, voire unique, en tout cas aux yeux des deux personnes
qui le composent. N’allez surtout pas dire à des gens mariés que
leur histoire est banale, ils vous détesteraient !
• A COMME AMITIÉ
• A COMME AVENIR
Mais l’amitié ne suffit pas, sinon vous auriez épousé tous vos bons
copains et toutes vos bonnes copines. C’est possible remarquez,
mais à la longue cela finirait par coûter cher en pensions
alimentaires !
Il y a une seconde condition à remplir : avoir des projets en commun,
une idée de l’avenir que l’on souhaite se construire, pas forcément
au détail près, mais un minimum s’impose. La question de savoir si
on fera des enfants un jour ou l’autre, et quand, fait partie des
problèmes de base. Ce n’est certainement pas une question à poser
dès la première éjaculation de monsieur entre vos seins, où lors des
travaux d’approche d’une tentative de sodomie langoureuse, ça peut
attendre, mais quand un couple s’inscrit dans la durée ça fait partie
des questions qui réclament un accord minimal entre les deux
partenaires – en gros oui ou non –, le comment et le quand pouvant
être traités dans un second temps.
• A COMME AMOUR
Par Amour, nous entendons celui que l’on fait – mais en choisissant
le mot Sexualité, le côté triptyque ne fonctionnait plus, ça faisait AAS
et c’est plus joli si ça fait « les trois A »… O.K. ? Bref !
La sexualité seule ne suffirait pas, mais… « Le lit est tout le
mariage » écrivait Honoré de Balzac, dans sa Physiologie du
mariage… Pas tout, mais beaucoup. Un couple ayant renoncé à la
sexualité nous semble avoir perdu une belle partie de sa raison
d’être. Aujourd’hui, en ces temps incertains, l’absence de sexualité
au sein de couples pourtant « solides » par ailleurs, serait en train de
devenir un phénomène suffisamment apparent pour interloquer les
sociologues. Au Japon, une étude de novembre 2008 portant sur un
panel de 1 500 hommes et femmes de moins de 50 ans a permis de
découvrir que 37 % des couples n’avaient pas fait l’amour depuis au
moins un mois. La cause en serait l’excès de travail et la fatigue que
cela induit…
Une étude autrement plus inquiétante, rapportée dans la presse
française en 2009, affirmait que la crise économique avait un impact
direct sur la sexualité des jeunes couples britanniques. Près de 10 %
d’entre eux ne faisaient quasiment plus l’amour depuis le début de
leurs déboires financiers, non pas parce qu’ils avaient « moins le
cœur à ça », mais pour une raison assez étrange : la crise les avait
privés des loisirs qui les prédisposaient à la sexualité – les sorties
dans les bars et au restaurant –, le sexe pour ces golden boys &
girls en souffrance faisant partie d’un ensemble. C’est le fait de se
retrouver face à face, pour manger et boire à la maison, qui
déclenchait le début de leur crise sexuelle. On en revient à la partie
« amitié » de notre triptyque : si celle-ci n’est pas déjà assurée, le
reste ne suit pas.
Quel couple?
Naguère, le couple durait même en l’absence de sexualité ou en cas
de sexualité insatisfaisante. Puis le droit à la sexualité a semblé
acquis alors même que le mariage n’était plus la norme… Autant
dire que la « sexualité matrimoniale » devient quasiment un sujet
concernant une minorité.
LES COUPLES
Le couple associatif. Ils ont toute notre sympathie. Ce sont les plus
radicalement modernes, faire l’amour est sans doute leur activité
commune favorite. Ils partagent déjà tellement de choses que ce
n’est pas une petite heure sous la couette qui viendra leur déplaire.
Ils apparaîtront souvent dans ce guide, d’ailleurs les « trois AAA »
évoqués plus haut semblent être leur mode de vie habituel. Ils ont
surtout une caractéristique assez banale en apparence : ils sont
composés de deux individualités fortes, qui vivent sur un pied
d’égalité.
Le couple en décalage. Ce n’est pas sûr que ça marche et pourtant
dans la plupart des cas ça marche quand même, un vieux un jeune,
une intello un crétin, un Juif une Arabe, une riche un pauvre – et
tous les inverses possible ! Souvent la sexualité est leur lien secret.
À l’inverse des précédents, il faut absolument que le sexe soit au
rendez-vous pour que le reste fonctionne.
Mais tout cela ne concerne que les modes de création des couples.
Encore faut-il les voir fonctionner dans le cadre particulier,
contraignant et apparemment normatif du mariage. Le mode
associatif peut s’étendre au fonctionnement futur d’une éventuelle
famille tout aussi associative, le mode fusionnel ouvre sur des
« familles cocons », le système du « conflit » peut s’étendre aux
générations suivantes, quant aux autres on ne sait pas bien.
Attention danger !
Mari et femme, et pour longtemps, c’est ce que vous espérez l’un et
l’autre. Mais il va falloir éviter bien des obstacles.
Les enfants !!
La naissance d’un enfant est aujourd’hui un événement attendu,
souhaité, programmé. L’enfant n’est plus la conséquence parfois
accidentelle d’une vie sexuelle menée au petit bonheur ou la
concrétisation immédiate des premiers rapports sexuels après le
mariage.
L’âge des parents d’un premier enfant s’élève d’année en année, il
est quasiment normal pour une femme d’avoir un bébé au début de
la trentaine, il devient fréquent d’en avoir à l’aube de la
quarantaine… L’enfant désiré arrivant quasiment à l’heure
convenue, appartient à un univers nouveau, un peu étrange au
regard de l’histoire de l’Humanité, celui de la vie planifiée. Le
premier enfant apparaît dans des couples ayant déjà un long « vécu
sexuel ». Ce devrait être la condition pour que cette naissance
n’altère en rien leur relation : pas sûr !
BÉBÉ
SA CHAMBRE
DODO
SANS EUX…
Le travail
Le travail est tue l’amour : travailler fatigue, cause du stress, ça
vous occupe des journées entières… Et il y a pire que le
travail : le chômage, tout aussi fatigant et bien plus stressant.
Le travail devient une entrave au développement affectif d’un couple
dès lors qu’il s’insinue dans leur sphère privée en devenant un sujet
de conversation quasi unique, voire le seul moteur d’une vie. Son
évocation, les conversations avec les collègues, en particulier
lorsqu’on les fréquente en dehors des heures de bureaux, les
ordinateurs portables et les dossiers, les smartphones qui
carillonnent à des heures indues… tout cela doit rester à la porte de
la chambre à coucher. Le « travail mobile » d’aujourd’hui apparaît
comme l’un des pires ennemis d’une vie de couple et du mariage, il
s’insinue dans la plus calfeutrée des intimités, s’invite parfois en
vacances ou en week-end, et jusque sous la couette, grâce à ces
fichus instruments modernes de communication qui ne sont le plus
souvent que des instruments modernes d’aliénation.
Et ne parlons même pas de ces vies désorganisées par des horaires
décalés, il travaille la nuit et elle de jour, à moins qu’il ne soit en
poste à Bordeaux et elle à Mulhouse. Toutes ces situations existent
aujourd’hui, la mobilité, les concours de la fonction publique,
l’allongement des temps de transport entre le domicile et le travail
sont autant d’entraves à votre plaisir. Le travail reste l’un des
principaux ennemis du mariage et de la sexualité matrimoniale.
COUPEZ !
LA FAMILLE
LES DRAMES
Le corps lui-même…
Être toujours
« aimable »
C’est une chanson que les moins de vingt ans ne peuvent pas
connaître – et pas davantage les moins de trente. En des temps pré-
soixante-huitards, Charles Aznavour reprochait à une épouse
imaginaire d’avoir abdiqué tout désir de plaire…
Ah ! tu es belle à regarder
Tes bas tombant sur tes chaussures
Et ton vieux peignoir mal fermé
Et tes bigoudis quelle allure
Je me demande chaque jour
Comment as-tu fait pour me plaire…
S’AIMER
CE MYSTÉRIEUX CHARME
Séduire
LES FILLES
LES GARÇONS
LE LOOK
L’amour
« matrimonial »…
Faire l’amour avec son petit mari ou sa petite femme, ce n’est pas
pareil que faire l’amour avec un copain ou une copine de passage.
C’est également différent de l’amour avec un concubin, ou une
concubine, même de longue date.
Ce bout de papier, cet acte strictement juridique qui ne devrait
interférer en rien dans le déroulement de votre vie privée a pourtant
des conséquences particulières sur la vie sexuelle des deux
personnes qui l’ont signé – pour l’instant un homme et une femme,
mais un jour prochain deux personnes du même sexe qui seront
passées devant monsieur le maire.
Cette cérémonie, ce livret de famille, la fête, les alliances… tout cela
induit un avant et un après qu’il va vous falloir découvrir.
FIDÉLITÉ
AVENTURE ET LIBERTÉ
L’installation dans la
vie amoureuse
LES MOTS…
Le plaisir est dans l’attente, il commence déjà dès que le signal est
donné : il est temps ! Écoutons de manière très indiscrète le
témoignage d’un dénommé Charles Swann, retransmis par son ami
Marcel.
La courtisane Odette de Crécy, l’héroïne de À la recherche du temps
perdu, de Marcel Proust, possède « un petit hôtel », rue de la
Pérouse, payé à la sueur de tout son petit corps. C’est dans cet
écrin que Charles Swann fait sa conquête. Un soir il fait mine
d’arranger les cattleyas – des orchidées, en plus chochotte – que la
jeune femme arbore sur son corsage, un geste en entraînant un
autre, il lui caresse la poitrine, et le reste arrive naturellement. Le
prétexte des fleurs dérangées devient un rituel. « de sorte que,
pendant quelques temps, ne fut pas changé l’ordre qu’il avait suivi le
premier soir, en débutant par des attouchements de doigts et de
lèvres sur la gorge d’Odette et que ce fut par eux encore que
commençaient chaque fois ses caresses ; et, bien plus tard quand
l’arrangement (ou le simulacre rituel d’arrangement) des cattleyas,
fut depuis longtemps tombé en désuétude, la métaphore “faire
catleyas” devenue un simple vocable qu’ils employaient sans y
penser quand ils voulaient signifier l’acte de la possession
physique… »
LES CIRCONSTANCES…
Il y a deux formes de routines, celle que l’on subit et celle que l’on se
crée. En matière sexuelle, les deux sont sources de plaisir. Dans les
deux cas cela porte un nom : un rendez-vous galant. On se donne
rendez-vous à date et heure fixe, seule la raison qui pousse à choisir
cet instant change.
LES GESTES…
C’est le terme employé qui pourrait finir par devenir « tue l’amour ».
Cette routine consubstantielle à l’érotisme au sein des couples
mariés devrait porter un autre nom : la recherche de la perfection, la
quête du plaisir parfait.
Avouez qu’il y a des manières plus déprimantes d’occuper ces
quelques minutes qui séparent le moment où le réveil a sonné de
l’heure à laquelle vous devez réellement vous lever.
Et puis il y a tous les autres jours, toutes les autres fois, toutes les
autres occasions.
La routine c’est bien, mais ne nous en contentons pas !
Ils ont décidé, dès la nuit de leur noces que faire l’amour sera l’une de
leurs activités favorites, aussi cette nuit de noces fut-elle organisée
avec soin.
ET D’ABORD PARLONS-EN !
Avant de nous lancer dans cette grande aventure nous devons nous
équiper un peu, en souhaitant que prochainement on puisse déposer
sa « liste de fantasmes » au BHV ou aux Galeries Lafayette comme
on le fait déjà pour des listes de mariages ou de PACS.
L’idéal serait donc d’avoir en permanence à portée de la main :
Dévergondage…
Se dévergonder, un mot qui appartient à un vocabulaire suranné.
C’est pourtant ce que nous allons vous suggérer. La vie sexuelle
d’un couple marié, loin d’être un lieu clos voué à l’ennui, doit devenir
une sorte de vaste terrain d’expérience. Nous l’avons déjà dit et
nous le répétons : vous avez tous les droits en la matière ! Sauf de
vous nuire l’un à l’autre. L’infidélité, puisque vous avez choisi d’y
renoncer, la violence… les interdits réels se comptent sur les doigts
d’une main. Dès lors que vous ne poussez pas votre partenaire à se
livrer à des actes qu’il réprouve, tout est permis !
QUEL INTÉRÊT ?
COMMENT ?
Ce soir on se met en
scène…
Une certaine théâtralité n’a jamais nuis à aucune activité. Les grands
de ce monde nous en donnent régulièrement l’exemple en mettant
en scène le moindre de leurs déplacements comme si le sort de la
planète en dépendait. Vos nuits d’amour n’ont jamais manqué
d’intérêt, mais il est temps de leur donner encore un peu plus de
saveur en les organisant comme s’il s’agissait des célébrations du
Bicentenaire de la Révolution ou de l’inauguration du Viaduc de
Millau. Nous allons profiter de la leçon et organiser une belle mise
en scène pour les ébats.
QUEL INTÉRÊT ?
Mais parce que la routine – dont nous avons décrit par ailleurs
les bienfaits – n’en reste pas moins la routine. Se mettre en
scène revient à ouvrir de nouveaux horizons à votre couple, à vous
faire endosser des rôles, à vous donner l’illusion de faire l’amour
avec un ou une autre. Ce sont des sensations dont la fidélité qui fait
partie en principe du bagage matrimonial vous prive évidemment.
Vous vous donnerez l’illusion de découvrir une nouvelle partenaire,
un nouvel amant… pour finir par retrouver celui ou celle avec qui
vous vous entendez déjà si bien.
COMMENT ?
QUEL INTÉRÊT ?
Parce qu’il est plus rassurant d’aller faire l’amour sur une plage
isolée ou un parking d’autoroute en compagnie d’un homme ou
d’une femme à qui on a fait suffisamment confiance pour
l’entraîner devant le maire.
Nous insisterons souvent sur cet aspect des choses : la relation de
confiance qui s’est matérialisée par un mariage, avec les différentes
formes de « mises en commun » que cela implique, est une
condition idéale pour se laisser aller en toute quiétude à des activités
sexuelles un peu extrêmes, ou simplement inhabituelles. Votre mari
ou votre femme sera toujours votre complice, même dans les
circonstances les plus absurdes, alors qu’un amant de passage ou
un simple bon coup pourra se désolidariser, ou vous « juger mal »
au cas où la situation prendrait un tour ridicule ou un peu dangereux.
Au sein d’un couple marié il est inutile de redéfinir le contrat de
confiance qui doit obligatoirement lier deux amants qui se lancent
dans des aventures sensuelles compliquées, puisque leur mariage
en tient déjà lieu. Et si ce n’est pas le cas, divorcez !
COMMENT ?
MAIS ATTENTION :
N’oubliez pas le Code pénal qui, dans son article 222-32 met hors
la loi « l’exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui dans un lieu
accessible aux regards du public ». Il pourrait vous en coûter une
amende de 15 000 € – eh oui, quand même ! – et un an de prison.
De plus, si vos débordements ont lieu au vu et au su d’enfants, vous
pouvez tomber sous le coup d’une accusation d’incitation de mineurs
à la débauche, et alors là ! La peine maximalle est de 10 ans de
prison et 150 000 € d’amende.
> Lire : Marc Dannam, Osez… faire l’amour partout sauf dans un lit,
La Musardine
Ce soir on se masturbe
– oui, et ensemble !
QUEL INTÉRÊT ?
MADAME…
MONSIEUR…
Mais parce que c’est encore l’une des plus belles manières de
découvrir le corps de l’autre !
Personne mieux que votre mari ne connaît son corps… et personne
mieux que votre femme ne pourra vous en faire découvrir les
mystères. Vous allez sans doute passer de nombreuses années en
compagnie de cet homme ou de cette femme, vous allez jouer
avec… Autant savoir quelle sera la meilleure manière de procéder.
D’autant que la masturbation pourra vite faire partie intégrante de
vos jeux, vous masturber mutuellement, face à face comme dans
une sorte de défi, de combat singulier, le premier qui jouit… Et puis
aujourd’hui les sextoys pour garçons arrivent sur le marché – des
sortes de tubes vibrants dont l’intérieur a la prétention d’avoir la
douceur d’un sexe féminin – et vous pourrez bientôt vous aussi
Monsieur connaître les joies de l’amour assisté par bidule vibreur, et
ce sera bien plus drôle en bonne compagnie de votre épouse
s’amusant avec son canard ou son rabbit.
Mais faut-il pour autant faire de cette activité privée un jeu auquel
vous ne vous livrerez plus qu’ensemble ? Bien sûr que non ! Chacun
d’entre vous a droit à son espace privé de liberté, la masturbation y
a sa place, elle aide à se détendre, à se libérer des tensions,
pourquoi faudrait-il s’en priver.
> Lire : Jane Hunt, Osez… la masturbation féminine, La Musardine
Ce soir on va faire du
shopping…
QUEL INTÉRÊT ?
COMMENT ?
Voilà, vous avez fait vos emplettes, vous sortez de la boutique toute
rose dissimulée dans une ruelle du centre-ville les bras encombrés
de paquets. Les sextoys sont des jouets pour adultes dont le seul
usage est de participer à votre plaisir, soit en devenant le succédané
d’un partenaire absent, soit en jouant le rôle inédit d’un « troisième
partenaire » au sein d’un couple.
QUEL INTÉRÊT ?
COMMENT ?
Les règles sont les ennemis du plaisir, elles s’imposent à dates fixes
– si tout va bien – comme une sorte de mi-temps durant laquelle il
faudrait arrêter de jouer au prétexte que le terrain est impraticable.
Pourtant quand on s’aime, trois ou quatre jours de frustration
peuvent être ressentis comme une incroyable atteinte à notre droit
au plaisir conjugal. Faisons l’amour quand même !
QUEL INTÉRÊT ?
… mais parce qu’on est mariés pour longtemps, que l’on se retrouve
ensemble au lit même ces soirs-là. Il est toujours possible pour une
jeune femme libre de ses engagements de jouer à la dame aux
camélias qui portait à la boutonnière une fleur rouge durant ses
menstrues pour signifier à ses amants que la voie n’était pas libre.
En revanche, chère Madame, vous êtes dans votre lit, avec votre
petit mari, toute frustrée de ne pas avoir votre dose de câlins.
Il faut essayer, parce que les plaisirs nés dans la contrainte sont
souvent les meilleurs. Les découvrir ensemble sera une belle
manière de vous aimer davantage.
COMMENT ?
Ce soir on se prend en
photo tout nus – et en
érection !
La photo numérique a bouleversé la vie sexuelle de nos
contemporains. Il était bien difficile naguère de se prendre en photo,
simplement nus sur la plage, sans avoir ensuite des frissons
d’angoisse à l’idée d’aller récupérer ses clichés au développement.
La photo numérique, immédiatement visible et imprimable sans
passer par une quelconque intervention extérieure, a fait
considérablement progresser la cause de la discrétion.
Elle présente d’autres dangers, des pièges mortels dont ont été
victimes quelques stars au premier rang desquelles Laure
Manaudou. Un pauvre crétin d’amant malveillant peut
immédiatement publier sur Internet des photos de vous Madame en
train de vous livrer à des folies. Folies qui ne regardent que vous,
mais qui peuvent ruiner une réputation, voire une vie, quand elles
sont exposées sur la place publique. Donc gare !
QUEL INTÉRÊT ?
COMMENT ?
QUEL INTÉRÊT ?
COMMENT ?
Ce soir on va en boîte
échangiste…
Savez-vous qu’il est parfaitement possible de passer une soirée
dans une boîte échangiste sans pour autant avoir des relations
sexuelles avec d’autres personnes que son partenaire habituel, et
même sans avoir de relations sexuelles du tout ?
C’est précisément ce que nous allons faire ensemble ce soir. Pour
commencer…
Vous trouvez que « ça va trop loin ». Vous avez sans doute raison,
mais sachez que nous ne vous conseillerions pas de faire une chose
qui vous ferait courir le moindre risque. Nous allons nous amuser,
nous exciter et faire de nombreuses découvertes.
QUEL INTÉRÊT ?
COMMENT ?
Attention
Nous vous conseillons surtout de prendre garde à vos émois. Peut-
être serez-vous à ce point saisis par l’ambiance que vous déciderez
spontanément de « participer », mais dans ce cas n’oubliez pas le port
du préservatif.
Par ailleurs, choisissez absolument de vous rendre dans une boîte
échangiste plutôt que dans un sauna – à la promiscuité plus pesante –
et de préférence à une soirée « couples » pour éviter les « hommes
seuls », souvent collants.
QUEL INTÉRÊT ?
La sexualité gay serait, paraît-il, bien plus imaginative que celle des
hétérosexuels. Eh bien, faut voir. Quelques exemples : le téton
masculin n’est quasiment jamais reconnu comme une zone érogène
de première importance par les dames. La moindre vidéo
pornographique gay vous mettra vite en présence de scènes
langoureuses de léchage puis de titillation et, pour fini,r de serrage
du téton. L’anulinctus; léchouillis de l’anus – bien lavé, bien propre –
est aussi l’un des classiques de l’érotisme gay. Madame, vous
n’aviez jamais songé à lécher votre mari de cette façon, il faut que
se soit des moustachus en cuir qui vous en donnent l’idée !
Et puis les gays ont le quasi monopole d’une zone érogène encore
plus affriolante que les tétons : la prostate. Ovidie, décidément au
courant de tout, nous en dit plus : « Nous le savons aujourd’hui
sans avoir à en rougir, les hommes disposent également de leur
point G, il s’agit de leur prostate. Stimulée par voie anale, la
prostate peut décupler la puissance de l’orgasme. Il n’est pas
toujours aisé de la masser correctement à l’aide d’un sextoy anal
classique. C’est pourquoi certains jouets ont été inventés
spécialement pour cet usage. Par exemple, le Aneros ou le Nexus
sont des accessoires blancs, non vibrants, qui permettent de masser
avec précision la zone prostatique. L’efficacité est remarquable pour
qui sait les utiliser. » Vous avez bien lu, Monsieur : à fréquenter les
gays, vous risquez bien de vous faire sodomiser, par votre légitime
qui plus est !
Mais parce que le mariage est une fois de plus l’occasion de faire
des découvertes ensemble. Madame a sans doute envie de
découvrir une fois dans sa vie les sensations que connaît un homme
la pénétrant. Pour cela ; il existe quelques simulacres qui permettent
d’en avoir l’illusion. Il s’agit de harnais à porter autour de la taille,
flanqués d’un phallus en latex vers l’intérieur, qui vous pénétrera
délicieusement, et d’un autre à l’extérieur, avec lequel vous ferez
subir à votre coquin de mari toutes les petites choses qu’il vous fait
tous les soirs… Vous allez le prendre en levrette… Vous verrez,
après ça, il sera beaucoup plus délicat lorsqu’il se heurtera à votre
petit anus recroquevillé.
Et tout ce qui paraîtrait un peu trop extravagant dans d’autres
circonstances ne sera plus qu’un jeu dans l’intimité de votre couple.
Nous vous l’avons déjà répété à maintes reprises depuis le début de
ce livre. Le mariage autorise tout, vous êtes une bande, un gang,
tout entier tourné vers la recherche de plaisirs partagés.
COMMENT ?
QUEL INTÉRÊT ?
COMMENT ?
Et puis…
Et puis il y a tout le reste : la découverte du sexe tantrique au cours
d’un voyage vers les temples érotiques de Khaju Raho, les cours de
cuisine aphrodisiaque, un week-end d’amour dans le noir absolu, la
visite des grands musées à la recherche de situations érotiques
pouvant être imitées à la maison, la transformation de votre
appartement en maison close avec l’obligation – mutuelle – de payer
chaque rapport, l’amour tout habillé, l’amour jusqu’à l’épuisement du
mâle – il a toujours prétendu qu’il pourrait le faire cinq fois de suite,
prenez-le au mot Madame –, la journée « sex in the water » quand
on a l’occasion de profiter seuls d’une piscine éloignée des regards,
les « travailleurs du sexe » en transformant chaque corvée bricolage
à la maison en grande journée de baise dans les gravats et les
odeurs de peinture…
Votre sexualité se nourrira également de multiples influences
extérieures qu’il ne faudra jamais négliger, scènes de films, romans
libertins, rencontres, articles de magazines… Votre lit devrait être le
lieu de votre propre réinvention du monde, un espace de créativité et
de plaisir.
Vous avez toute la vie. Allez-vous passer tout ce temps sans jamais
exprimer aucun désir, au nom du fait qu’il vous paraît déviant ou
insensé ? Eh bien non ! Ce serait trop injuste. Souvent pour être
satisfait, il suffit de demander.
LES MORTELS
Attention danger !
LES VÉNIELS
LES SEXUELS
Pourquoi les appeler les « sexuels » alors que les deux précédents
le sont aussi ? Mais parce qu’ils peuvent servir à votre
épanouissement sexuel ! Ce sont vos secrets, des pensées, des
mésaventures, des rêves, des projets… Ils ne doivent jamais sortir
de leur petite boîte, sauf peut-être durant une séance d’analyse, et
encore. J’ai pour ma part tendance à penser que l’énonciation de
secrets enfouis est moins un mode de délivrance qu’une source
d’emmerdements.
D’autant qu’ils nourrissent votre imaginaire érotique, ce sont des
souvenirs d’instants fugaces, ce moment où vous avez caressé pour
la première fois le sein d’une amie consentante, une brève étreinte,
l’étrange et douce sensation provoquée par le contact d’un sexe en
érection se glissant dans votre paume, des lèvres qui se referment
sur votre gland dans le noir… La vie érotique d’un homme ou d’une
femme est riche de centaines de micro-souvenirs comme ceux-ci.
Certains deviennent la base de scénarios récurrents, ces « petits
films » qu’on se fait parfois pendant l’amour… Ces petites histoires,
ce sont vos souvenirs, mais aussi votre bibliothèque intime, dans
laquelle vous puisez chaque jour des images, le temps d’une
caresse, d’une étreinte, ou d’une simple rêverie.
Ne gaspillez pas ces souvenirs, ils sont à vous. Votre partenaire n’en
saura rien, mais pourtant ils enrichissent votre vie sexuelle
commune, puisque ce sont parfois eux qui viennent « relancer la
machine » quand le désir s’assoupit un peu.
Un mariage est composé de deux personnes ayant des secrets, et
qui ont bien raison de les garder. Vous savez, ce sont ceux que l’on
cultive dans ces fameux « jardins secrets ». Quelle personne au
monde, mise réellement à nue, moralement, serait encore aimable ?
Contentons-nous des apparences, des apparences que l’on donne
et de celles que l’on reçoit.
Échangisme
Mais que les couples mariés soient majoritaires dans les lieux
échangistes ne veut absolument pas dire qu’il est banal pour un
couple marié de devenir échangiste.
POURQUOI ?
LES CLUBS
Adultère
Depuis la promulgation de la loi du 11 juillet 1975, l’adultère n’est
plus puni par la loi. Rappelons-nous que les femmes mariées
surprises avec un amant pouvaient se retrouver en prison au XIXe
siècle : ce fut le cas de l’une des maîtresses de Victor Hugo.
Jusqu’en 1975, l’adultère restait l’une des causes principales de
divorce, voire la seule pour qu’il soit automatiquement concédé à la
personne bafouée. Aujourd’hui c’est tout au plus une circonstance
parmi d’autres qui explique un divorce et permet d’établir les
« fautes » de l’un ou l’autre des ex-conjoints.
Il n’empêche, être trompé reste l’un des grands traumatismes d’une
vie de couple. La cause quasi certaine d’une rupture, puisque
aujourd’hui il est acquis qu’un couple se sépare dès lors que l’image
de perfection, d’harmonie absolue qui a participé à sa création est
un brin écornée. Les mariés d’aujourd’hui sont par nature plus
exigeants envers leurs partenaires que les mariés d’hier, simplement
parce qu’ils ont le choix, et que se marier – justement – est
l’expression d’un choix, parmi d’autres, et non l’effet d’une contrainte
ou d’une soumission à une règle sociale, voire à la pression de ses
parents.
Les coups de canifs dans le contrat ont donc bizarrement plus
d’importance aujourd’hui, en ce temps de liberté sexuelle
revendiquée.
Dieu que cette question semble stupide, tant la réponse est évidente
en apparence : pour faire l’amour avec un ou une autre,
évidemment ! Découvrir un autre corps – chaque poitrine, chaque
sexe a sa personnalité –, d’autres gestes, rompre la monotonie,
s’amuser un peu, mais aussi plus sûrement retrouver les charmes
particuliers de la séduction, se retrouver belle ou beau dans le
regard neuf d’un nouveau partenaire…
Oui, mais réitérons la question, pour quoi faire, au bout du compte ?
Les trois grands cas de figure appellent trois attitudes différentes à
l’égard de votre conjoint. Les trois raisons sont connues… On prend
une maîtresse ou un amant pour…
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