Mecanique
Mecanique
Mecanique
topologique
Sonia Calvel
THE? SE
POUR OBTENIR LE GRADE DE
Directeur de thèse :
M. MONGEAU Maître de conférence HDR, Université Paul Sabatier
Composition du jury :
M.P. BENDSØE Professeur, Technical University of Denmark (Rapporteur)
A. TITS Professeur, University of Maryland (Rapporteur)
?
C. BES Professeur, Université Paul Sabatier (Examinateur)
M. MASMOUDI Professeur, Université Paul Sabatier (Examinateur)
Y. TOURBIER Dr, Chef de projet, Renault S.A. (Examinateur)
S. GRIHON Dr, Chef de service, Airbus Toulouse (Invité)
Remerciements
Je tiens tout d'abord à remercier Marcel Mongeau qui a dirigé ces travaux. Ses
conseils scientiques et humains m'ont été précieux.
Je suis reconnaissante à Martin Bendsøe et André Tits d'avoir accepté, malgré
la distance, d'être rapporteurs de cette thèse.
J'exprime toute ma gratitude à Yves Tourbier, pour m'avoir proposé cette thèse
et pour l'avoir suivie au sein de Renault. Son investissement a été essentiel pour
mener à bien ce travail de recherche.
Je remercie également Mohamed Masmoudi, Christian Bès et Stéphane Grihon
d'être membres du jury.
J'adresse mes remerciements à tous les membres du laboratoire Mathématiques
et Applications de l'Université Paul Sabatier, pour m'avoir accueillie lors de mes
passages à Toulouse.
J'ai une pensée particulière pour toutes les personnes que j'ai côtoyées chez Re-
nault au cours de ces trois ans. En particulier, merci à Nadine, Caroline, Gaëlle,
Marc, Magali et François pour l'intérêt qu'ils ont porté à mon travail ainsi que pour
l'aide qu'ils ont su m'apporter.
Enn, je remercie du fond du coeur mon entourage, famille et amis, de m'avoir
soutenue et encouragée tout au long de ces trois ans, et tout particulièrement, un
grand merci à Stéphane.
Table des mati?eres
Introduction 4
1 Motivations pratiques et applications Renault 7
1.1 L'allégement chez les constructeurs automobiles . . . . . . . . . . . . 7
1.2 Exemples de composants automobiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2.1 Une pièce de la caisse : la face avant technique . . . . . . . . . 9
1.2.2 Une pièce du groupe moto-propulseur : la face accessoires . . . 13
1.3 Apports de l'optimisation topologique pour la conception . . . . . . . 14
1.4 Limitations actuelles de l'optimisation topologique pour la conception 18
2 Notions préalables en mécanique des structures 21
2.1 La theorie de l'elasticite lineaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.1.1 Denitions préalables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.1.2 Introduction à l'élasticité linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2.1.3 La méthode variationnelle en élasticité . . . . . . . . . . . . . 26
2.1.4 Méthode des éléments nis en élasticité . . . . . . . . . . . . . 28
2.2 Quelques critères mecaniques utilisés chez Renault . . . . . . . . . . . 31
2.2.1 Critères statiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.2.2 Critères dynamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2.3 Calcul d'une base modale et méthode de recomposition . . . . . . . . 35
2.3.1 Calcul de la base modale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.3.2 Méthode de recomposition modale . . . . . . . . . . . . . . . . 36
3 Méthodes d'optimisation topologique 41
3.1 Les méthodes de distribution de mati?ere sur un maillage de conception 42
3.1.1 Méthodes conduisant à un problème d'optimisation discrète . 43
3.1.2 Les méthodes d'homogénéisation . . . . . . . . . . . . . . . . 50
3.1.3 La methode SIMP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
3.1.4 Dicultés fréquemment rencontrées avec les méthodes de dis-
tribution de matière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
3.2 Les méthodes basées sur le gradient de forme . . . . . . . . . . . . . . 63
3.2.1 Le gradient de forme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
3
3.2.2 La methode des lignes de niveaux . . . . . . . . . . . . . . . . 65
3.2.3 Le gradient topologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
3.3 Les methodes evolutives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
3.4 Choix d'une méthode adaptée à notre problématique . . . . . . . . . 71
4 Optimisation numérique 75
4.1 Méthodes d'optimisation locale dans le cas d'un problème sans con-
trainte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
4.1.1 Dénitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
4.1.2 Méthodes de descente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
4.1.3 Méthode de Newton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
4.2 Méthodes d'optimisation locale dans le cas d'un problème avec con-
traintes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80
4.2.1 Problèmes avec contraintes d'égalité . . . . . . . . . . . . . . . 81
4.2.2 Problèmes avec contraintes d'inégalité . . . . . . . . . . . . . 83
4.3 Calcul des sensibilites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
4.3.1 Calcul de l'etat adjoint . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
4.4 Algorithmes d'optimisation globale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
4.4.1 Les méthodes déterministes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
4.4.2 Les méthodes stochastiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
5 Mise en oeuvre de la méthode : Choix algorithmiques 97
5.1 E tude et choix algorithmiques pour la méthode SIMP . . . . . . . . . 99
5.1.1 Réglage du paramètre p de la méthode SIMP . . . . . . . . . 100
5.1.2 E tude de la forme de la fonction de pénalisation de la méthode
SIMP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
5.2 Formulation mathématique des contraintes dynamiques . . . . . . . . 107
5.2.1 Discrétisation et agrégation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
5.2.2 Modélisation de la courbe de compliance dynamique . . . . . . 117
5.3 Un problème d'optimisation globale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
5.4 E tude et choix réalisés pour l'algorithme CFSQP . . . . . . . . . . . 132
6 La maquette logicielle DynamiTO : application à une pièce automobile135
6.1 La maquette logicielle DynamiTO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
6.1.1 Architecture de DynamiTO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136
6.1.2 Entrées - Sorties de la maquette . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
6.1.3 Exemple d'application à une console cubique . . . . . . . . . . 139
6.2 Optimisation topologique d'une face accessoires . . . . . . . . . . . . 143
Conclusion 158
4
Introduction
6
Chapitre 1
Motivations pratiques et applications
Renault
kilomètre, une réduction de masse de 10kg permet un gain d'environ 1g de CO2 par
kilomètre. Sachant, de plus, que les réductions de poids permettent des économies
de matière première, une amélioration de la performance et plus généralement un
meilleur agrément de conduite, construire des véhicules les plus légers possible est
un thème prépondérant dans l'industrie automobile.
Or, en parallèle les exigences en confort acoustique et vibratoire, en niveau d'équi-
pement règlementaire ou de confort et surtout en matière de sécurité n'ont cessé
d'augmenter, ce qui s'est traduit par un alourdissement croissant des véhicules. Par
exemple, 225kg séparent une R19 de 1989 et une Mégane2 berline de 2002, soit 22%
d'augmentation de masse en 13 ans, équivalent à environ 17kg par an (cf. gure 1.1).
Fig.
1.1 Evolution de la masse des véhicules en fonction de l'année de sortie.
L'allégement des véhicules est donc devenu une problématique cruciale chez les
constructeurs automobiles. L'objectif poursuivi est de minimiser la masse des véhi-
cules tout en améliorant les prestations 1 sécurité, acoustique et confort.
Aussi, la conception de chaque composant mécanique consiste souvent à trouver
un compromis entre des objectifs contradictoires : diminuer la masse et améliorer
les niveaux de diérentes prestations (acoustique, sécurité, ). Nous illustrerons
:::
cette problématique au travers d'exemples donnés dans la partie 1.2 et nous mon-
trerons dans la partie 1.3 comment un outil de conception sans a priori peut faciliter
l'obtention de solutions.
1. La prestation client est l'ensemble de ce qu'attend une personne d'une automobile, de ce
qu'elle peut ressentir en regardant ou en utilisant un véhicule, ce dont elle peut parler en bien ou
en mal à son propos.
8
1.2 Exemples de composants automobiles
1.2 Exemples de composants automobiles
Dans un véhicule, quatre zones représentent plus de 80% de la masse. Il s'agit
par ordre d'importance décroissante, de la caisse 2, du groupe moto-propulseur 3, des
sièges et du châssis (liaison au sol).
Dans la conception des véhicules, des objectifs d'allégement sont déclinés au ni-
veau de la conception de très nombreuses pièces. An d'illustrer le type de cahier
des charges pris en compte et notamment de montrer l'importance des critères dy-
namiques (réponses aux excitations du moteur), nous allons présenter le cas de deux
composants automobiles : une pièce de la caisse, appelée face avant technique et une
pièce du groupe moto-propulseur appelée face accessoires.
Ces deux exemples nous permettront également de décrire les méthodes actuelles
de conception et d'introduire celle qui est proposée dans cette thèse.
La face avant technique d'un véhicule automobile (cf. gure 1.2) est une pièce de
la caisse du véhicule qui se trouve en avant du bloc moteur et qui a pour fonction de
supporter diérents organes comme l'éclairage principal et auxiliaire, le système de
refroidissement moteur (radiateur), les systèmes d'absorption de chocs et les pare-
chocs, les guides d'air, l'électronique embarquée, les serrures et butées de capot,
divers réservoirs et autres équipements traditionnellement présents dans cette partie
du véhicule (cf. gure 1.3).
9
Chapitre 1 : Motivations pratiques et applications Renault
La face avant technique est une pi?ece impactant les prestations vibro-acoustiques
et endurance de la caisse puisque sa position est transversale (elle relie les deux côtés
de caisse).
Aujourd'hui, cette pièce est souvent en plastique pour des raisons d'allégement
et de facilite d'accrochage des accessoires, ou composite (plastiques et acier). Elle
pèse en général entre 3 et 4kg.
La problématique de conception d'une face avant technique consiste ainsi à trou-
ver une pièce de masse minimale qui respecte les contraintes suivantes (les notions
mécaniques évoquées sont dénies dans le chapitre 2) :
Contraintes de résistance : raideurs dites statiques
Contrainte de raideur au niveau des butees de capot et de la serrure,
qui est essentielle pour eviter que la face avant technique ne s'aaisse et
que les optiques ne cassent si on claque le capot trop fort. On contraint
la raideur statique, c'est-à-dire la déformation sous un eort donné, au
niveau des deux butees de capot et au niveau de la gache de la serrure.
Contrainte de resistance du capot ?a l'arrachement pour eviter que la
serrure ne se rompe et le capot ne se soul?eve a? cause d'une forte prise au
vent, par exemple lorsqu'on roule sur autoroute.
Prestations en vibro-acoustique : raideurs dites dynamiques
La face avant technique joue un rôle primordial dans les prestations vibro-
acoustiques de la caisse. Elle doit permettre de (( ltrer )) le bruit et les vibra-
tions lies au fonctionnement du moteur, an qu'ils ne soient pas répercutés sur
10
1.2 Exemples de composants automobiles
11
Chapitre 1 : Motivations pratiques et applications Renault
12
1.2 Exemples de composants automobiles
méthodes d'optimisation topologique peuvent aider les ingénieurs à aborder un tel
problème de conception.
14
1.3 Apports de l'optimisation topologique pour la conception
Ces méthodes peuvent par ailleurs etre coûteuses en temps de calcul car si une
forme s'éloigne trop de la géométrie initiale au cours des itérations, il sera nécessaire
de remailler la structure.
L'optimisation de forme est devenue dans les années 80 un outil répandu pour
optimiser la forme des structures et elle est utilisée dans l'industrie automobile de-
puis ces années-l?a. Dans les années 90, l'optimisation de forme a gagné en popularité
(voir [18] pour plus de details). Toutefois, même si c'est devenu un outil facilement
accessible aux ingenieurs grâce à l'existence de logiciels performants, comme évoqué
précédemment, les caractéristiques des formes obtenues sont limitées. Le calcul in-
tervient lorsque la forme géométrique de la pièce est déjà avancée, les modications
apportées sont mineures et l'architecture de la pièce reste quasiment la meme. Ainsi,
comme on part souvent de solutions connues ou expérimentées sur des véhicules pré-
cédents, on reste dans des schémas classiques.
L'optimisation topologique remet en cause la topologie de la pi?ece (c'est-à-
dire le nombre de composantes, de bords et de trous) et permet ainsi de bénécier
d'un potentiel d'optimisation plus élevé. Elle consiste ?a eectuer, avant l'optimisa-
tion proprement dite de la structure, une optimisation de sa topologie (cf. gure
1.9).
Dans cette optique, il s'agit d'un outil de conception sans a priori, permettant
de choisir une topologie initiale adéquate. Cela intervient, en avant-projet, comme
une aide objective pour la sélection des caractéristiques générales de la structure.
Le calcul etant introduit très tôt dans le processus de conception, l'optimisation
topologique permet d'éviter de reconduire les solutions adoptées sur des projets
véhicules précédents.
D'apr?es [18], l'industrie automobile a commencé à s'intéresser à l'optimisation
topologique à la n des années 80 - début des années 90. Les exemples que l'on
trouve dans la littérature du milieu des années 90 restent toutefois assez théoriques
et l'optimisation topologique n'est pas aujourd'hui utilisée à son plein potentiel dans
l'industrie automobile (aussi bien chez les constructeurs que chez les équipementiers),
notamment à cause des limitations que nous décrirons dans la partie suivante, au
travers de l'exemple de la face avant technique.
Parmi les logiciels d'optimisation topologique existants, on peut citer le logiciel
OPTISTRUCT de la société ALTAIR. Il est utilisé chez Renault et a permis de
15
Chapitre 1 : Motivations pratiques et applications Renault
préconisée (cf. gure 1.12 droite) qui peut-être comparé à la version antérieure (cf.
16
1.3 Apports de l'optimisation topologique pour la conception
gure 1.12 gauche). Cet exemple illustre bien l'intérêt de l'optimisation topologique
car on obtient une forme qui n'était pas intuitive (à cause de sa dissymétrie) et qui
est conforme au cahier des charges.
Fig.
1.14 Ecarts au cahier des charges dynamique obtenus pour l'ensemble des
épaisseurs des nervures testées dans un plan d'expériences.
Dans ce cas, on peut prendre en compte l'intégralité du cahier des charges (il
est en eet possible d'optimiser des critères dynamiques) et on travaille avec un
modèle mécanique représentatif de la réalité. Toutefois, le potentiel d'optimisation
à géométrie xée reste limité. La topologie de la pièce n'est pas remise en cause et
on reste dans des schémas classiques. Il serait donc intéressant de pouvoir utiliser
l'optimisation topologique pour concevoir le nervurage (combien de nervures, où et
quelle épaisseur ?).
Il est aujourd'hui possible de déterminer un nervurage optimal vis à vis du cahier
des charges statique par optimisation topologique, ce qui fait partie du processus
actuel de conception chez Renault. C'est un premier pas intéressant mais ce n'est
pas satisfaisant car les contraintes dynamiques, pourtant essentielles, ne sont pas
prises en compte (elles ne peuvent qu'être évaluées a posteriori). On peut ensuite
appliquer une optimisation paramétrique telle que celle décrite dans le paragraphe
précédent. Nous avons vu cependant que le potentiel d'amélioration est réduit.
Deux solutions sont actuellement envisageables pour prendre en compte le cahier
des charges dynamique dans le choix de la topologie.
Une première solution consiste à essayer de traduire les contraintes dynamiques
en un ensemble de contraintes statiques équivalentes qui pourront être prises en
compte par un logiciel comme OPTISTRUCT. La technique utilisée consiste à iden-
tier les modes qui posent problèmes en dynamique (par exemple une torsion ou une
exion particulière) et à les contraindre par un ensemble de contraintes statiques.
Cette approche, qui a été étudiée par les ingénieurs concepteurs, s'est avérée peu
satisfaisante car elle repose sur des a priori métier forts et le lien avec les contraintes
initiales (inertances et transferts) est mal établi.
19
Chapitre 1 : Motivations pratiques et applications Renault
Fig. 1.15 Treillis de poutres utilisé pour la modélisation de la face avant technique.
sont les raideurs des poutres (une raideur nulle correspond à l'absence de la poutre).
Le cahier des charges dynamique peut être pris en compte dans sa totalité mais
l'approche n'est pas satisfaisante car le modèle poutre ne se comporte pas forcément
comme la vraie pièce (modélisation grossière). Par ailleurs, il est très souvent dicile
d'interpréter les résultats, c'est-à-dire de savoir comment générer une pièce réelle à
partir des résultats obtenus.
Nous avons vu que les diérentes méthodes de conception disponibles aujourd'hui
pour une telle pièce ne sont pas entièrement satisfaisantes puisque soit on travaille à
topologie xée (et donc avec un potentiel d'amélioration réduit puisque les caracté-
ristiques générales de la pièce ne sont pas remises en cause et il peut arriver qu'une
partie du cahier des charges ne soit pas réalisable), soit on cherche à optimiser la
topologie mais les contraintes portant sur des raideurs dynamiques ne peuvent être
prises en compte.
Le but de notre travail de recherche est de construire une méthodologie d'op-
timisation topologique utilisable par les secteurs opérationnels et supprimant ces
limitations, c'est-à-dire permettant la prise en compte de critères dynamiques, pri-
mordiaux dans la conception des pièces automobiles. Ce travail nous a amené à
proposer une méthode et une solution logicielle que nous décrivons dans ce docu-
ment.
20
Chapitre 2
Notions préalables en mécanique des
structures
Nous presentons dans ce chapitre les notions de mecanique des structures qui
nous seront necessaires pour expliciter mathematiquement les contraintes de notre
probl?eme d'optimisation topologique. Aussi, après avoir décrit la theorie de l'elastici-
te lineaire, dont le succès vient du fait qu'elle fournit un modèle réaliste du compor-
tement d'une grande classe de matériaux, nous expliciterons des notions mécaniques
intervenant dans la dénition des cahiers des charges Renault. Nous terminerons
en décrivant la méthode de calcul de la base modale d'une structure donnée, puis
comment à partir de cette base modale il est possible de prévoir le comportement
de la pièce lorsqu'elle est soumise à des eorts dynamiques sinusoïdaux.
Les démonstrations des résultats présentés et des details supplémentaires concer-
nant ce chapitre pourront etre trouves dans [21] ou [28] par exemple.
D = '(
) la conguration déformée,
i.e.
1
@u X
3
Eij (u) =
2
i
@xj
@uj
+ @x + @uk @uk
@xi @xj
; 1 i; j 3:
i k=1
On dit que est le tenseur des déformations linéarisées et lorsqu'on fait l'hy-
pothèse des petites déformations (jruj 1), on a Eij (u) ' ij (u).
22
2.1 La theorie de l'elasticite lineaire
fs
!D
fv nD
Dénition 2.2 (E lasticité) On dit qu'un matériau est élastique s'il peut se dé-
former sans casser et s'il revient à sa forme initiale quand on relâche un eort
appliqué.
n = f sur ? ; s
(2.7) F
u = d sur ? ; (2.8)
D
avec d : ? ! R3 donné.
D
kh
k;h =1
25
Chapitre 2 : Notions préalables en mécanique des structures
Dénition 2.4 (Isotropie) On dit qu'un milieu est isotrope au point x si son
comportement est (( le même dans toutes les directions )). Dans ce cas, on montre
que la loi de comportement de l'élasticité linéaire (2.6) s'écrit
= tr((u))I + 2(u);
où , 2 R sont les coecients de Lamé, tr est l'opérateur trace (somme des
termes diagonaux) et I la matrice identité (de dimension 3).
X
3
ij = aijkh kh (u) dans
; 1 i; j 3; (2.10)
k;h=1
1
@u
1 k; h 3;
@uk
kh (u) =
2 @xk
h
+
@xh
; (2.11)
X
3
ij nj = s
fi ; 1 i 3 sur ?F ; (2.12)
j =1
ui = di ; 1 i 3 sur ?D :
(2.13)
Les équations (2.9) et (2.10) sont appelées respectivement équation d'équilibre
et équation de comportement.
Soit
Uad = fv 2 V j v = d sur ?D g
l'ensemble des solutions admissibles du problème (2.9)-(2.13) et v un élément quel-
conque de Uad.
En multipliant (2.9) par (vi ? ui) et en intégrant sur
, il vient
Z X
3
(vi ? ui )dx = 0 8v 2 Uad;
@ij
+ fiv
@xj
j =1
a(u; v ? u) = L(v ? u) 8v 2 U ad
avec, pour 1 i 3
Z X
3 X
3
ai (u; v ) = aijkh kh (u) ij (v ) dx
j =1 k;h=1
et
Z Z
Li (v ) = fi vi dx +
v
fis vi dS:
?F
? @xj
ij
= fiv dans
; (2.15)
X j
28
2.1 La theorie de l'elasticite lineaire
Trouver u 2 V tel que :
a(u; v ) = L(v ) 8v 2 V;
V = fv = (v ) =1 2 j v
i i ; i 2 H 1(
) et v i = 0 sur ? ; i = 1; 2g D
avec, pour i = 1; 2
Z X
2
a (u; v ) =
i ((11 + 22)(11 + 22) + 2 ) dx
ij ij
j =1
et
Z Z
L (v ) =
i f v dx +
v
i i f v dS:
i
s
i
?F
Dans tout ce qui suit, on écrit u, et sous forme de vecteurs colonnes :
u 0 1 0 1
11 11
u= 1
u2
; = @ 22 A ; = @ 22 A ; avec
12 = 212:
12
12
0 @x2
@
A uu1
2
12 @u1
@x1
+ @u2
@x2
@
@x2
@
@x1
et on peut écrire
= Du;
où D est l'opérateur de dérivation sous forme de matrice, appele matrice des dé-
formations.
La loi de Hooke (2.14) peut s'écrire sous la forme matricielle suivante :
0 1 0 1
@ 1122 A = H @ 1122 A ;
12
12
o?u H est une matrice 3 3 qui s'exprime à l'aide de et , appelée matrice de
Hooke (en déformations planes). Elle décrit les propriétés physiques du matériau
29
Chapitre 2 : Notions préalables en mécanique des structures
en ce point.
Supposons, pour simplier,
polygonal et considérons une triangulation h de
(h > 0) :
[N
h = Tk ;
k=1
avec N le nombre d'éléments du maillage.
Soient am les sommets des éléments Tk n'appartenant pas ?a ?D (1 m p,
avec p le nombre de sommets). On note C 0 l'ensemble des fonctions continues et P1
l'ensemble des polynômes de degré 1. On dénit alors l'espace des fonctions éléments
nis scalaires :
Xh = f :
! R; 2 C 0; =Tk 2 P1 8k 2 f1; : : : ; N g; = 0 sur ?D g
et on note Vh l'espace des fonctions éléments nis à valeurs vectorielles :
Vh = (Xh )2:
Soient 1; : : : ; m les fonctions de base éléments nis de Xh :
j 2 Xh et j (am) = jm; 1 j; m p;
on note j (1 j 2p) les fonctions :
0 0
0 ; 2 = 1 ; 3 = 0 ; : : : ; 2p = p ;
1 2
1 =
qui constituent une base de Vh et qui sont appelées fonctions de forme de la mé-
thode éléments nis choisie.
On cherche ainsi un déplacement éléments nis uh tel que
X
2p
8x 2
; uh(x) = qj j (x):
j =1
Les qj sont les degrés de liberté du déplacement éléments nis uh et
0q 1
q=@ . C
B 1
.
. A
q2p
est appele vecteur des déplacements nodaux.
30
2.2 Quelques critères mecaniques utilisés chez Renault
On peut donc ecrire
0 1
8x 2
; uh(x) = N (x) B CA ;
q1
@ ...
q2p
avec N (x) = (j )1j2p une matrice 2 2p, appelee matrice d'interpolation.
Le tenseur des déformations du champ de déplacement s'ecrit alors
8x 2
; (x) = DN (x)q = B (x)q;
où B (x) = DN (x) est une matrice 3 2p, qui s'exprime à l'aide des dérivées par-
tielles des j et appelee matrice des déformations éléments nis.
Ainsi, le problème éléments nis associé à la formulation variationnelle s'écrit
Trouver uh 2 Vh; a(uh; vh) = L(vh) 8vh 2 Vh :
Ce problème équivaut à resoudre le syst?eme lineaire Rq = F , où
q = (qj ) est le vecteur des degrés de liberté;
Z?
R = (Rjl ) est une matrice 2p 2p; Rjl = B T (x)HB (x) jl dx;
Z ? Z
?
F = (Fj ) 2 R2p; Fj = NT fv j dx + N f
T s
j dS:
?F
R est la matrice de rigidité (pour la méthode éléments nis choisie), F est le
vecteur des forces extérieures (ou appliquées connues) et Rq est le vecteur des
forces intérieures (forces dues aux déformations élastiques).
Le système linéaire Rq = F exprime le fait que le vecteur des forces résiduelles
est nul à l'équilibre. Cela traduit l'équilibre de la structure discrète.
La méthode présentée ici en deux dimensions, se généralise aisément en trois
dimensions. C'est cette méthode qui est utilisée dans la plupart des logiciels de
calcul des structures comme le logiciel MSC/NASTRAN que nous avons utilisé et
dont nous parlerons plus tard.
32
2.2 Quelques critères mecaniques utilisés chez Renault
d d
(
dt
? 1 )( ? 2 )u(t) = F (t):
dt
Pour F continue et ?a support limite ?a gauche (c'est-à-dire nulle pour t inférieur
à un certain t0), il existe une et une seule solution u ?a support limite ?a gauche et
celle-ci est donnee par :
u(t) = G(t) F (t) (2.18)
avec G(t) la réponse impulsionnelle
G(t) = [H (t)e2t] t
[H (t)e 1 ] =
H (t) e 11 ??e 22
t t
pour1 6= 2
H (t)te1t pour1 = 2
et H (t) la fonction de Heaviside
H (t) =
0 si t < 0
1 si t 0.
Par propriété de la transformation de Fourier, la relation (2.18) devient :
u^(! ) = Gb(! )Fb(! )
avec u^, Gb et Fb les transformees de Fourier respectives de u, G, et F .
La courbe de compliance dynamique Fu^b est donc egale ?a la courbe de G^ (!).
Dans le cas d'une reponse forcee, F (t) = ei!t et donc d'apr?es (2.18)
u(t) = G(t) ei!t : (2.19)
Remarque : La fonction t 7! ei!t n'étant pas à support limité à gauche, on
ne peut pas en principe écrire (2.19). Toutefois, on peut rendre le calcul précédent
raisonnable en prenant pour t > 0 la fonction d'excitation F (t) = H (t + N )ei!t
34
2.3 Calcul d'une base modale et méthode de recomposition
(c'est-à-dire le signal sinusoïdal qui a commencé au temps ?N ). Le support étant
limité à gauche, on peut alors écrire
u(t) = G(t) (H (t + N )ei!t ) = Ge
^ i!t + r (t);
N
où l'erreur rN tend vers 0 avec N .
Par propriété de la convolution, (2.19) se réécrit
u(t) = Gb(! )ei!t:
On retrouve alors le résultat énoncé plus haut, c'est-à-dire que la courbe du mo-
dule du déplacement maximum correspond à la courbe de Gb(!) et donc à la courbe
de compliance dynamique.
Nous avons présenté dans cette partie quelques critères utilisés dans les cahiers
des charges Renault. Nous avons vu que le calcul des courbes de compliance dyna-
mique est réalisé à partir d'un calcul de réponses forcées. Nous allons voir ci-dessous
une méthode (dite méthode de recomposition modale) permettant, à partir de la base
modale de la pièce (c'est-à-dire de ses fréquences propres et de ses modes propres
associés), de connaître sa réponse quelle que soit la force fréquentielle d'excitation.
An de simplier les calculs, on choisit alors d'approcher T C par une matrice
diagonale Ce. Les termes diagonaux de Ce s'expriment sous la forme cj = 2mj !j j
(1 j n) avec j un coecient d'amortissement, et l'équation (2.20) devient
f d Q(t) + Ce d Q(t) + KQ
2
M dt
2
dt
e (t) = T F (t): (2.22)
Considérons maintenant le vecteur F (t) à n composantes complexes :
Fj (t) = 0 si le degré de liberté j est non excité;
Fj (t) = fj ei !t sinon;
( + j)
Revenons au vecteur des déplacements u(t). On cherche les solutions Q(t) sous
la forme Q(t) = Qei!t avec Q un vecteur indépendant du temps et exprimé dans la
base modale. En dérivant, on obtient :
d Q(t) = i!ei!tQ et d Q(t) = ?! ei!tQ
2
2
dt dt 2
37
Chapitre 2 : Notions préalables en mécanique des structures
Comme les matrices M f, Ce et Ke sont diagonales on a, pour tout 1 j n :
?!2mj qj + i!cj qj + kj qj = fj
avec fj la j ème composante de Fe.
Comme kj = mj !j2 et cj = 2mj !j j , on a
(?!2mj + 2imj !!j j + mj !j2)qj = fj
c'est-à-dire
qj = hj fj ;
avec
hj = m (?!2 + 21i!! + !2) : (2.23)
j j j j
Si on note
0h 0
1
BB 1 h2 CC
H =B@ ... CA
0 hn
la matrice diagonale de taille n n dépendante de !, on a Q = H Fe, u = H Fe et
donc, comme Fe = T F , on a nalement
u = H T F: (2.24)
D'après (2.23), H ne dépend que de la pulsation !, des masses modales mj , des
amortissements modaux j et des pulsations propres !j , tandis que la matrice de
base dépend uniquement des modes propres j .
Ainsi, d'après (2.24), le calcul de réponse est applicable pour toute structure dont
on connaît la base modale (c'est-à-dire ses fréquences propres et ses modes propres
associés) ainsi que ses masses et amortissements modaux.
Rappelons toutefois que ceci n'est valable que dans le cas où C est diagona-
lisable (base modale réelle). Dans le cas d'une base modale complexe, le vecteur
déplacement est donné par la formule :
u = GT + GbT F;
avec u le vecteur déplacement de chaque degré de liberté, F le vecteur des forces
d'excitation, la base modale complexe, la conjuguée de , G et Gb deux matrices
diagonales qui dépendent de la pulsation ! et telles que :
Gj = A (i!1? ) et Gcj = 1 ;
j j Aj (i! ? j )
38
2.3 Calcul d'une base modale et méthode de recomposition
avec Aj = 2i!j mj et j = ?j !j + i!j p11? .j
Nous avons montré dans cette partie comment, à partir du calcul de la base mo-
dale d'une structure donnée, il est aisé de connaître le comportement dynamique de
la structure lorsqu'elle est soumise à une force d'excitation fréquentielle quelconque.
En raison de sa simplicité, cette méthode (dite de recomposition modale) est utilisée
dans les logiciels de calcul des structures (dont MSC/NASTRAN) pour l'évaluation
des réponses forcées.
39
Chapitre 2 : Notions préalables en mécanique des structures
40
Chapitre 3
Méthodes d'optimisation topologique
Comme nous l'avons vu au chapitre 1, un problème d'optimisation topologique
peut être vu comme un problème de distribution de matière.
On dispose au départ d'un domaine de référence
R3, choisi en fonction
de l'encombrement maximal possible, et de l'ensemble des conditions aux limites
(chargements et xations) du composant mécanique à optimiser. Il s'agit de répartir
de façon optimale, un matériau de densité 0 et de propriétés A0 dans
, c'est-?a-dire
de determiner le sous-domaine ! de
rempli de mati?ere [12, 11].
Mathématiquement, le probl?eme d'optimisation topologique est de la forme
min
!
f (!) (3.1)
sous les contraintes
gi (!) 0 i 2 I;
hi(!) = 0 i 2 E;
avec I et E des ensembles nis d'indices, f la fonction objectif, gi et hi les fonctions
denissant les contraintes (à valeurs réelles).
Notons qu'en pratique, la fonction objectif et les contraintes représentant le plus
souvent une masse, un deplacement, une compliance ou une fréquence propre, ce
sont dans la plupart des cas des fonctions implicites et non linéaires en !. Leur
evaluation necessite alors la resolution d'une equation d'etat et le probl?eme (3.1) est
de la forme
min
!
f (u(!); !) (3.2)
sous les contraintes
gi (u(!); !) 0 i 2 I;
hi(u(!); !) = 0 i 2 E;
41
Chapitre 3 : Méthodes d'optimisation topologique
avec u la solution de l'équation d'état e(u(!); !) = 0.
Dans le cas de l'élasticité linéaire, il s'agit du système (2.9)-(2.13) qui sera en
pratique résolu par une méthode d'éléments nis (voir paragraphe 2.1.4).
Nous présentons dans ce chapitre diérentes méthodes d'optimisation topolo-
gique, que l'on trouve dans la littérature et permettant de résoudre le problème
(3.1). Ainsi, nous décrirons dans la première partie, les méthodes de distribution de
matière qui consistent à discrétiser le domaine
en un maillage dit de (( conception ))
et à décider quels éléments seront vides ou pleins. Nous parlerons ensuite des ap-
proches utilisant le gradient de forme. Enn, nous présenterons d'autres techniques,
peut-être moins utilisées que les précédentes : les méthodes évolutives. Au delà d'un
simple état de l'art, cet inventaire nous permettra d'expliquer notre choix. C'est ce
que nous ferons à la n de ce chapitre.
Relaxation Penalisation
SIMP.
Les methodes d'homogeneisation, décrites dans la partie 3.1.2, consistent à
considérer qu'un matériau avec une densité 2 ]0; 0[ est un matériau composite
avec une microstructure particulière et d'en déduire ses propriétés macroscopiques.
Quant à la methode SIMP (Simplied Isotropic Material with Penalisa-
tion), décrite dans la partie 3.1.3, elle permet de supprimer le concept délicat de la
microstructure en utilisant un matériau ctif, c'est-à-dire en faisant un choix arbi-
traire de la valeur des propriétés du matériau pour 2]0; 0[. L'étape de penalisation,
contrairement aux methodes d'homogeneisation, est dans ce cas implicite.
j 2f1;::: ;N g
bien être complètement diérent (voir les méthodes décrites à la n de cette partie).
co;h
1co;h
h
0
jca;h
44
3.1 Les méthodes de distribution de mati?ere sur un maillage de
conception
Discretisation du domaine :
Creation des maillages de conception et de calcul
Choix d'une forme initiale (initialisation de )
OUI OPTIMISATION
FIN
Fig. 3.3 Déroulement classique d'un algorithme d'optimisation topologique par
distribution de matière.
45
Chapitre 3 : Méthodes d'optimisation topologique
Le schéma donnant le principe d'un tel algorithme d'optimisation topologique
par distribution de matière est décrit sur la gure 3.3.
Remarques :
On initialise en général avec une forme pleine (
) mais d'autres choix sont
possibles.
Le problème (3.3) est generalement de très grande taille (le nombre de variables
de conception étant très important) et chaque evaluation de la fonction objectif
ou des contraintes est couteuse (car impliquant une analyse elements nis).
On peut vouloir ger (vides ou pleines) certaines parties du domaine
, ce
qui revient à restreindre l'ensemble des formes ! admissibles dans le problème
continu (3.1) ou à xer certaines composantes de à 0 ou 1 dans le problème
discret (3.3).
Diérents algorithmes peuvent être utilisés pour résoudre le problème (3.3) tels
qu'un algorithme de Branch and Bound, la méthode du recuit simulé, les algorithmes
génétiques (ou evolutionnaires) etc. Une description de ces methodes est donnee
au chapitre 4 et on pourra voir des exemples d'applications (notamment sur des
probl?emes de l'industrie automobile) dans [29], [30] ou [50].
La résolution du problème (3.3) présente des dicultés bien connues. Il a ete
demontre (voir [1] et [12] par exemple) que si l'on considère une suite de maillages
de conception de plus en plus ns (h ! 0), la suite des solutions du problème (3.3)
associé ne converge pas. En eet, lorsqu'on rane le maillage, on obtient en pratique
des solutions comportant de plus en plus de trous de petite taille, au lieu d'obtenir
une representation plus precise d'une meme structure optimale. La solution du pro-
blème (3.3) est ainsi fortement dependante du maillage de conception. Ce problème
de dépendance de la solution au maillage intervient aussi lors de l'utilisation de mé-
thodes d'optimisation topologique diérentes. On en verra plus loin (partie 3.1.2)
les raisons.
En plus de la diculté évoquée ci-dessus, cette formulation du problème, basee
sur un maillage donne et un tableau de bits, pose surtout un probl?eme de temps
de calcul et montre ses limites lorsqu'on ane le maillage de conception. En eet,
lorsque le nombre de variables d'optimisation est important, les methodes discr?etes
deviennent excessivement coûteuses en temps de calcul. Il est ainsi explique dans [8]
et [29] que leur utilisation est limitee ?a l'emploi d'un maillage grossier. Pourtant, un
maillage susamment n est souvent necessaire pour que la forme obtenue fournisse
susamment d'information au concepteur.
Ainsi, an de pallier cette diculté, des etudes ont ete faites sur l'utilisation de
parametrisations independantes de la discretisation elements nis. Ces approches
sont decrites dans [29] et [30] :
46
3.1 Les méthodes de distribution de mati?ere sur un maillage de
conception
Diagrammes de Vorono : Considerons un nombre ni de points V0 ; : : : ; VN (les
sites de Vorono) dans un domaine borne donne de
(le domaine de travail).
A? chaque site Vi (cf. gure 3.4), on associe l'ensemble de tous les points du
domaine de travail pour lesquels le site de Vorono le plus proche est Vi . On
nomme cet ensemble Ci = fx 2
tel que jjx ? Vi jj < jjx ? Vj jj 8j 6= ig (avec
jj:jj la norme euclidienne) cellule de Vorono. Le diagramme de Vorono
est la partition du domaine denie par les cellules de Vorono (cf. [47] pour
une description detaillee des diagrammes de Vorono).
Dans le cas d'un probl?eme d'optimisation topologique, le maillage de concep-
tion peut etre deni par un diagramme de Vorono. Les variables d'optimisa-
tion sont alors la densite de mati?ere (0 ou 1) ?a l'interieur de chaque cellule.
Le maillage de calcul est xe au depart (maillage elements nis classique).
L'evaluation des fonctions se fait par projection du diagramme de Vorono
sur le maillage de calcul (un element ni appartient ?a l'une ou l'autre des
categories (materiau ou vide) en fonction de la valeur de la cellule de Vorono
dans laquelle se trouve son centre de gravite). L'avantage d'une telle approche
est que l'on peut facilement choisir le nombre d'éléments de conception désirés.
Barres de Vorono : Une barre de Vorono est denie par quatre variables reelles :
ses coordonnees (x; y), l'angle de la barre avec l'axe x et sa largeur (cf. gure
3.7). Pour une representation en barres, on trace dans un premier temps un
diagramme de Vorono, puis on place dans chacune des cellules une barre
ayant une largeur et une direction donnees. Le maillage de conception est
ainsi constitue d'un ensemble de barres (cf. gure 3.7), et il sut de projeter
ce maillage sur celui de calcul, en sachant qu'un element ni est considere
comme plein de mati?ere si et seulement si son centre de gravite est dans la
partie pleine d'une barre de Vorono.
(3.4)
50
3.1 Les méthodes de distribution de mati?ere sur un maillage de
conception
C'est en eet dans ce cas particulier que la plupart des résultats théoriques ont été
établis.
Il est montré dans [1] qu'en l'absence de contrainte supplémentaire sur les formes
admissibles !, le problème (3.4) est mal posé, c'est-à-dire qu'il n'existe pas de forme
optimale. Dans ce cas, pour n'importe quelle forme admissible !1
donnée, il
existe une forme admissible !2
telle que F (!2) < F (!1). La raison mécanique
de ce phénomène de non-existence d'une solution au problème (3.4) est qu'il est
souvent avantageux de faire beaucoup de petits trous (plutôt que quelques grands
trous) dans une structure donnée an d'améliorer sa performance par rapport à un
compromis masse/raideur.
En revanche, on peut construire une suite (!) de formes telle que ! soit la
solution minimale de (3.4) parmi toutes les formes n'ayant pas de trou d'un diamètre
inférieur à (avec une telle restriction sur le diamètre minimal d'un trou, le problème
(3.4) a bien une solution).
Par conséquent, comme explique dans [1] et [2], atteindre le minimum de (3.4)
peut faire appel à un processus de passage à la limite ! 0 (lorsque les trous de-
viennent de plus en plus petit et de plus en plus nombreux) conduisant au matériau
d'origine inniment perfore. On est alors en presence d'un materiau composite (ou
heterog?ene) car constitue d'un melange de deux phases (ici vide et materiau). Le
minimum du problème (3.4) n'est donc pas réalisé par une forme stricto sensu mais
par un matériau composite.
L'idee des methodes d'homogeneisation est ainsi d'élargir l'espace des formes
admissibles en autorisant, dès le départ, les matériaux heterog?enes obtenus par un
mélange n de ce matériau et de vide.
D'apr?es la theorie de l'homogeneisation, un materiau composite (caracterise
par une certaine microstructure - melange materiau/vide) se comporte comme un
materiau homog?ene de densité volumique locale (fonction dénie sur
, prenant
ses valeurs entre 0 et 1 et indiquant le taux de matériau plein au point x 2
) et
de loi de Hooke A (fonction dénie en tout point de
). On dit alors que (x) et
A(x) sont les proprietes eectives (ou homogeneisees) du materiau composite au
point x. Il s'agit de determiner, toujours grace ?a l'homogeneisation, la valeur de A
pour une microstructure donnée.
Ainsi, si on note G l'ensemble des propriétés eectives possibles A pour des
matériaux composites ayant pour densité eective (pour une valeur de , il existe
plusieurs propriétés A possibles correspondant à des microstructures diérentes),
le probl?eme (3.4) devient (problème homogénéisé) :
Z
?
min F ; A ) = ec(; A ) +
01
e(
(x) dx : (3.5)
A G
2
51
Chapitre 3 : Méthodes d'optimisation topologique
Remarquons ici que les algorithmes numériques qui résolvent le problème (3.5)
vont fournir des solutions généralisées (composites) comportant des densités inter-
médiaires (entre vide et plein). Elles devront alors être post-traitées an d'obtenir
des solutions (( fabricables )) sans densité intermédiaire. On pourra comparer sur la
gure 3.8 (provenant de [2]) la solution optimale du problème (3.5) réalisée avec un
matériau composite et une forme voisine (( fabricable )) sans densité intermédiaire
(sous-optimale).
A(x)?1 dx : (3.6)
n=f sur
e1
e2
où fAc (ei) est un tenseur d'ordre 4 déni, pour toute matrice , par la forme quadra-
tique
54
3.1 Les méthodes de distribution de mati?ere sur un maillage de
conception
Comme dej?a precise, nous obtenons ?a la n de l'algorithme une forme generalisée
(ou relaxee), c'est-?a-dire une pi?ece constituee de densites intermediaires et donc non
(( fabricable )). Notre but est alors d'obtenir une forme quasi-optimale constitu ee
uniquement de matériau plein et de vide (non composite), ceci grace ?a une tech-
nique de post-traitement qui permet de penaliser les densites intermediaires. En
d'autres termes, la solution du probl?eme relaxe est projetee sur l'espace des formes
non composites. La strategie proposee dans [2] est la suivante : on eectue quelques
iterations supplementaires de l'algorithme, au cours desquelles on force les densites
?a prendre des valeurs proches de 0 ou 1. En pratique, au lieu de mettre ?a jour la
e optimale opt, on utilise la valeur pen = (1 ? cos(opt))=2.
(( vraie )) densit
La plupart des résultats théoriques de cette methode ont été obtenus pour le
problème (3.4) et pour l'optimisation des fréquences propres ou des deplacements
d'une structure (pour un ou plusieurs chargements). En eet, la microstructure
optimale n'est connue explicitement que pour ces fonctions particuli?eres. Toutefois,
cette technique peut etre etendue d'un point de vue numerique ?a l'optimisation
d'un tenseur des contraintes. On utilise pour cela des microstructures sous-optimales
(mais toujours caracterisees par une formule explicite), comme explique dans [1].
Par rapport au travail initial de Bendsøe et Kikuchi (cf. paragraphe suivant)
qui utilisent comme microstructure une cellule périodique carrée percée d'un trou
rectangulaire, cette approche se distingue (entre autres) par l'utilisation de micro-
structures optimales, à savoir les laminés séquentiels (equation (3.8)). Les laminés
séquentiels ne sont pas la seule classe connue de microstructures optimales, mais
c'est la plus facile à utiliser.
11111
00000
00000
11111
00000
11111
00000
11111
00000
11111
11111 Cellule unitaire
00000
00000
11111
00000
11111
00000
11111
00000
11111
Microstructure periodique
a b
a a
a b
a a
56
3.1 Les méthodes de distribution de mati?ere sur un maillage de
conception
microscopiques et la théorie mathématique de l'homogénéisation permet de rem-
placer le matériau hétérogène périodique par un (( équivalent )) homogène ayant le
meme comportement. Elle est ainsi utilisée pour calculer les coecients d'élasticité
homogénéisés pour des tailles de trous variées.
En chaque point x du matériau, la microstructure locale est donc caractérisée
par les paramètres a, b, de la cellule unitaire considérée.
Comme explique dans [9], [12] et [63], le problème est résolu en deux étapes :
1re étape : Pré-calcul des coecients d'élasticité homogeneises.
Pour certaines tailles de trou données (c'est-à-dire pour certaines valeurs de
paramètres a, b et ), on discretise la microstructure et on obtient, à l'aide d'un
schéma éléments nis, les déformations caractéristiques de la cellule. Les coecients
d'elasticite homogeneises A (necessaires à l'expression de la fonction objectif et des
contraintes) sont ensuite calculés a? partir des valeurs de ces déformations microsco-
piques. Les valeurs des coecients pour toutes les autres tailles de trou (c'est-à-dire
pour toutes les autres valeurs des paramètres) sont ensuite calculées par interpola-
tion.
Notons que contrairement au cas des laminés séquentiels, il n'y a pas ici d'ex-
pression explicite des coecients homogeneises. Le calcul de A pour une valeur des
paramètres nécessite la résolution de plusieurs schémas éléments nis.
2e étape : Algorithme de resolution.
Dans chaque élément de conception, les valeurs des propriétés A du matériau
i
calcul). Un algorithme d'optimisation est alors utilisé pour résoudre le problème (3.4)
discrétisé (c'est-à-dire trouver les paramètres a , b et optimaux dans chaque élé-
i i i
site et la rigidite proportionnelle ?a . On peut voir que pour p > 1 les densites
i
p
i
intermediaires ne sont pas favorables dans le sens o?u elles correspondent ?a une ri-
gidite faible comparee à la masse du materiau (situation opposee ?a notre objectif
qui est, dans la plupart des cas, la maximisation d'une raideur avec minimisation de
la masse de la structure). Avec cette formulation du probl?eme d'optimisation topo-
logique, un algorithme d'optimisation locale cherchera ?a deplacer vers du materiau
plein les elements de conception tels que la valeur correspondante est proche de 1
i
pour l'iteration courante (gain signicatif en rigidite pour une petite perte du point
de vue masse) et, de la meme facon, cherchera a? deplacer vers du vide les elements
tels que la valeur correspondante est proche de 0 pour l'iteration courante (faible
i
Masse
Rigidite
0 1
Rappelons que nous devons egalement tenir compte, dans le choix de p, du fait
qu'une forme bien pénalisée (sans densite intermediaire) n'est obtenue qu'avec une
valeur de p assez grande (d'apr?es [12], en general p > 3). On observe toutefois dans
les tests qu'une penalisation trop sev?ere des densites intermediaires peut conduire ?a
des minima locaux et ?a des formes tr?es sensibles au choix du point initial. Il est donc
conseille dans [12] d'utiliser une suite de valeurs croissantes pour p et de démarrer
l'optimisation pour une valeur de p donnée, à partir de la solution optimale trouvée
pour la valeur précédente de p. On recommande de plus d'utiliser une methode au
cours de laquelle la valeur de p est augmentee lentement, an qu'elle atteigne la
valeur souhaitee (satisfaisant nos crit?eres) aux derni?eres iterations. Cette stratégie
ne garantit pas une forme sans densité intermédiaire, meme si elle donne de bons
résultats dans la plupart des cas [12].
L'approche SIMP, bien que moins sophistiquée que les méthodes d'homogénéisa-
tion du point de vue de la théorie physique sous-jacente, est tr?es simple ?a mettre en
oeuvre et a l'avantage d'etre generale car aucune hypothèse sur la forme du problème
n'est nécessaire (contrairement aux méthodes d'homogénéisation). On peut ainsi voir
dans [12] (ou [67] pour des exemples dans l'industrie automobile) qu'elle permet de
traiter des objectifs multiples et des probl?emes multidisciplinaires. Un exemple est
aussi donne dans [11] et [54] sur la prise en compte de plusieurs materiaux pour
l'optimisation de la forme d'une structure mecanique. Enn, notons que Bendsøe
et Sigmund proposent dans [12] un critère (généralisation en dynamique du critère
statique de compliance déni au chapitre 2) permettant de prendre en compte des
contraintes dynamiques de type réponses forcées.
D'autres méthodes, utilisant également un matériau ctif mais un autre schéma
d'interpolation pour l'expression (3.9) des coecients A, sont décrites dans [12,
pages 60 à 67]. Ces techniques, moins utilisées et moins faciles à mettre en oeuvre
que la méthode SIMP, peuvent toutefois présenter des avantages pour la résolution
de certains problèmes spéciques.
60
3.1 Les méthodes de distribution de mati?ere sur un maillage de
conception
3.1.4 Dicultés fréquemment rencontrées avec les méthodes
de distribution de matière
Comme évoqué au paragraphe 3.1.1, un probl?eme de dependance de la solution
au maillage peut se poser avec toutes les méthodes de distribution de matière (non
convergence de la solution discrète lorsqu'on rane le maillage de conception). Deux
autres dicultés, que nous décrivons ci-dessous, peuvent également apparaître avec
ces méthodes : le problème des damiers et le problème des modes locaux. Le but de
cette partie est de décrire les techniques permettant de pallier ces dicultés. Cette
liste n'est pas exhaustive et nous conseillons [12] pour plus de détails et un inventaire
plus complet.
Le probl?eme de dependance de la solution au maillage
An d'éviter le probl?eme de dependance de la solution au maillage, un traitement
complementaire est necessaire. Il existe pour cela trois grands types de methodes
(decrites et comparees dans [12] et [55]).
Ajout d'une contrainte sur le perim?etre de la structure. Le perim?etre d'une
structure
est egal ?a la somme des longueurs de toutes ses frontières (inte-
rieures et exterieures). Contraindre le perim?etre limite donc le nombre de
trous qui peuvent apparatre dans le domaine. L'avantage de cette méthode
est qu'elle n'entrane aucune modication de l'algorithme. L'inconvénient est
que le choix de la borne pour la contrainte peut etre dicile a? faire.
Ajout d'une contrainte sur la variation locale de la densite. Il sut ici d'im-
poser des bornes sur la variation de : @x@ ; i = 1; 2; 3. Cette contrainte
j j
p > 1) tend vers l'inni. Ces modes (( articiels )) sont donc dus à la modélisation
i
des trous dans la pièce par un matériau (( mou )) ayant une densité (et donc une
masse) non pas nulle mais faible.
Le nombre de ces modes locaux pose problème puisqu'il augmente le temps de
calcul et rend dicile l'identication des modes réels de la pièce que l'on cherche à
optimiser.
Une solution consiste à faire en sorte que le rapport masse/raideur reste tou-
jours ni lorsque la densité diminue, c'est-à-dire, dans le cas de la méthode SIMP,
à utiliser un autre schéma d'interpolation pour l'expression (3.9), par exemple ceux
des méthodes décrites dans [12, pages 60 à 67] et dont on a déjà évoqué l'existence
précédemment.
D'autres methodes d'optimisation topologique, basees sur un concept dierent
de celui de distribution de matière, ont ete developpees en parall?ele. Nous decrivons
bri?evement dans les deux parties suivantes certaines d'entre elles. Cette liste est loin
d'etre exhaustive et l'on pourra voir [12] ou [23] pour un inventaire complet.
63
Chapitre 3 : Méthodes d'optimisation topologique
(Pour vériant jjjjC1(Rd;Rd) < 1, (Id + ) est un diéomorphisme de Rd).
On appelle dérivée de forme d'une fonction J (!) en !0 la diérentielle J 0(!0)(au
sens de Fréchet) de 7! J ((Id + )!0 ) en 0 :
J ((Id + )(!0)) = J (!0) + J 0(!0)() + o();
avec
lim jjo()jjC1 = 0 et 7! J 0(! )() est une forme linéaire continue:
!0 jj jj 1
0
C
J est diérentiable en !0 et
Z Z
J 0(!0)() = div((x)f (x)) dx = (x):n(x)f (x) dx
!0 @!0
(A(u))n = 0 sur ?:
Considérons !0 Rd et sa frontière @!0 divisée en trois parties : @!0 = ?0 [
?0N [ ?0D . Céa montre dans [16] que la dérivée de forme de J en !0 est donnée par
la formule
Z
0
J (!0)() = (j (u) + A(u):(p0)):n ds;
?0
64
3.2 Les méthodes basées sur le gradient de forme
S
avec = 0 sur ?0N ?0D , u solution du problème d'élasticité
8 ?div(A(u)) = 0
>< dans !0
u=0 sur ?0D
>: (A(u))n = f ssur ?0N
(A(u))n = 0 sur ?0
et p0 l'état adjoint dans !0, solution du problème
8 ?div(A(p )) = ?j (u) dans !
< 0
0
0
p 0=0
: (A(p0))n = 0 sur ?0D S
sur ?0N ?0:
Ainsi, par exemple, dans le cas où J est égal à la compliance
Z Z
J (!) = f :u ds =
s A(u):(u) dx;
?N !
Notons ici que le gradient de forme n'est pas toujours facilement calculable.
Son expression est bien connue dans le cas de fonctions particulières (comme la
compliance) mais ce n'est pas toujours le cas, notamment lorsque le calcul de l'état
adjoint n'est pas immédiat.
66
3.2 Les méthodes basées sur le gradient de forme
Pour améliorer la forme !, on va alors transporter ses frontières (c'est-à-dire la
ligne de niveau = 0) suivant la direction opposée au gradient de forme, la variable
de temps t jouant le rôle de pas de descente. Il sut ainsi de résoudre (3.17) avec
V = ?J (! ). On utilise pour cela un schema aux dierences nies inspire de ceux
0
utilises pour les equations hyperboliques non lineaires (voir [52] pour plus de details
et l'exemple du schema de Crandall-Lions).
Remarques :
La normale n donnee par xx est calculee par dierences nies.
r
jjr jj
Meme si n n'est denie que sur ?, la methode des lignes de niveaux permet
d'etendre sa denition ?a tout le domaine
.
La procedure iterative (decrite dans [3]) pour la resolution d'un probl?eme d'op-
timisation topologique ?a l'aide d'une methode de lignes de niveaux, est structuree
comme suit :
Initialisation : Choisir la fonction lignes de niveaux 0 correspondant au choix
initial
0 (an d'avoir de nombreux trous on pourra choisir un produit de sinus par
exemple).
Répéter jusqu'?a convergence :
1. Calcul de uk (solution du problème d'élasticité linéaire) et de pk (état adjoint
correspondant). L'analyse elements nis est eectuee sur un maillage quadran-
gulaire xe.
2. Calcul du gradient de forme correspondant à la vitesse normale Vk .
3. Transport de la forme à la vitesse Vk an d'obtenir une nouvelle forme k+1.
Il est important de noter que dans le cas o?u le pas de temps tk verie la condi-
tion de Courant-Friedrichs-Levy pour (3.17) (condition necessaire ?a la convergence
du schema aux dierences nies choisi), cet algorithme ne permet pas la creation
de nouveaux trous. Toutefois cette methode entraîne des changements de topologie
comme la disparition ou la fusion de trous. Elle reste donc une methode d'optimisa-
tion topologique ?a condition que le nombre de trous dans la conguration de depart
soit susamment important.
On remarque également que l'algorithme decrit ci-dessus conduit a? un minimum
local qui depend fortement du choix de la topologie initiale. Dans [3], les resultats
obtenus avec une topologie initiale bien choisie sont similaires ?a ceux obtenus avec
les techniques d'homogeneisation utilisant les laminés séquentiels decrites au para-
graphe 3.1.2 mais avec une convergence moins rapide. Bien que l'on soit au stade
67
Chapitre 3 : Méthodes d'optimisation topologique
initial de developpement de cette technique, on trouvera des exemples d'application
interessants dans [3] ou [53].
Il utilise pour cela deux outils mathématiques : une méthode de lagrangien géné-
ralisée et la troncature du domaine (on trouvera des détails dans [26] par exemple).
L'avantage de cette méthode est qu'elle permet de donner la valeur de g(x) pour
tout x en fonction de u
et de son état adjoint p
qui, eux, ne dépendent pas de x.
Numériquement, cela signie que seule la résolution de deux systèmes (ceux donnant
les valeurs de u
et de p
) est nécessaire pour connaître la valeur de g(x) pour tout
x 2
.
On notera que le sens physique de la création d'un (( trou )) (si on se place dans
le contexte de la mécanique des structures) dépend des conditions aux limites impo-
sées sur les frontières de ce trou. Par exemple, dans le cas de conditions aux limites
68
3.2 Les méthodes basées sur le gradient de forme
de Neumann homogènes, x0 + r! représente une perforation alors que dans le cas
de conditions aux limites de Dirichlet homogènes, x0 + r! représente une soudure.
Ainsi, l'expression du gradient topologique va dépendre aussi bien de ces conditions
aux limites que du problème traité (le gradient topologique pour un problème d'élas-
ticité linéaire sera en eet diérent de celui calculé pour la résolution des équations
de Maxwell).
Si on revient à l'expression (3.18), on remarque que la variation de la fonctionnelle
J est donnee par le signe de g (x). Donc, si on veut minimiser la fonction coût J (
),
on doit créer un trou là où g est négative. On obtient ainsi (cf. [16]) la condition
d'optimalite suivante :
g (x) 0 dans
; (3.19)
qui peut être utilisée dans un algorithme d'optimisation. On trouve par exemple
dans [16], l'algorithme suivant :
Initialisation : Choisir un domaine initial
0 et poser k = 0.
Repeter (tant que la cible n'est pas atteinte) :
1. Calculer uk et pk les solutions directes et adjointes denies sur le domaine
k .
2. Calculer le gradient topologique gk .
3. Denir le nouveau domaine
k+1 = fx 2
k ; gk (x) 0g.
4. Faire k := k + 1.
En pratique, le gradient topologique est calculé sur chaque élément d'un maillage
xe. Les éléments sont ensuite classés suivant la valeur de leur sensibilité, puis ceux
pour lesquels elle est la plus faible, sont supprimés. Le nombre d'éléments supprimés
à chaque étape est donné par la valeur du quotient du volume d'éléments supprimés
sur le volume de la structure précédente. On peut prendre par exemple la valeur 15
ou 101 .
Enn, on note que la méthode du gradient topologique a l'avantage de permettre
de traiter des fonctions objectifs très générales (on pourra trouver des exemples d'ap-
plication en mecanique (elasticite lineaire) et en électromagnétisme dans [15] et [25])
et n'est généralement pas très coûteuse en temps de calcul. Elle présente cependant
l'inconvénient non négligeable d'être dicilement mise en oeuvre puisque l'expres-
sion du gradient topologique n'est pas toujours calculée aisément. En eet, le calcul
de l'état adjoint n'est pas toujours facile surtout lorsque l'opérateur n'est pas auto-
adjoint ou, pire, s'il n'est pas linéaire. On peut toutefois utiliser une approximation
du gradient topologique et obtenir de bons résultats.
69
Chapitre 3 : Méthodes d'optimisation topologique
3.3 Les methodes evolutives
De nombreuses methodes de resolution n'utilisant ni la programmation mathe-
matique ni l'analyse de sensibilites ont ete proposees (voir [23] pour un inventaire).
Ces techniques sont appelees methodes evolutives, mais n'ont aucun lien avec
l'utilisation des algorithmes evolutionnaires (ou genetiques). L'idee principale est
similaire ?a celle des methodes de (( fully stressed design )), c'est-?a-dire que l'on va
ajouter de la mati?ere l?a o?u la valeur du tenseur des contraintes est elevee et en
supprimer l?a o?u elle est faible (en pratique, on ajoute ou on supprime des elements
du maillage).
Ainsi, la procedure iterative developpee par Xie et Steven [65] (détaillée dans
[32]), consiste, comme decrit précédemment, ?a supprimer pas ?a pas les parties de la
structure o?u les contraintes sont les moins elevees (c'est-?a-dire celles où la matière
est utilisee inecacement) jusqu'?a ce qu'un crit?ere d'arret soit atteint. La topologie
de la structure evolue ainsi lentement et la distribution des contraintes devient de
plus en plus uniforme. Pour que cet algorithme se comporte bien numériquement,
il est en eet necessaire que la quantite de mati?ere supprimee ?a chaque etape soit
faible. Il est important de maintenir une evolution reguli?ere.
Au depart, un domaine de conception (occupant tout l'espace disponible), les
conditions aux limites et les proprietes materiau sont denies. Le domaine de refe-
rence peut comporter des parties (( non design )) c'est-?a-dire que l'on ne peut pas
modier au cours de l'optimisation.
La premi?ere etape consiste ?a discretiser le domaine continu ?a l'aide d'un maillage
elements nis assez n. Le tenseur des contraintes initial e est ensuite calcule sur
chaque element ni (analyse en elasticite lineaire) et tous les elements qui remplissent
la condition suivante sont supprimés :
e < r0max; (3.20)
où le coecient r0 est le taux de rejet et max est la valeur maximale des tenseurs
e. En d'autres termes, on impose une valeur faible aux coecients d'elasticite A de
ces éléments. Une autre analyse elements nis est alors realisee et d'autres elements
sont supprimes en fonction de la valeur de leur tenseur des contraintes. Si pour un
taux de rejet donne ri, la situation n'evolue pas (peu d'elements sont supprimes),
on incremente :
ri+1 = ri + rev ; i = 0; 1; 2; 3; : : :
Cette procedure iterative est repetee jusqu'?a ce qu'il y ait convergence, c'est-?a-dire
jusqu'à ce que tous les tenseurs des contraintes aient atteint un certain seuil.
Remarques :
70
3.4 Choix d'une méthode adaptée à notre problématique
En general, on prend r0 = rev = 1%.
Lorsqu'on veut supprimer un element, on impose ?a ses coecients d'elasticite
une valeur faible qui est typiquement :
A = 10?6 A0;
avec A0 les coecients d'elasticite initiaux.
Concernant le nombre d'elements supprimes au cours d'une iteration, le crit?ere
(3.20) peut etre remplace par un pourcentage d'elements ?a supprimer (ceux
dont la valeur du tenseur des contraintes e correspondant est la plus faible).
On a donne ci-dessus un crit?ere d'arrêt particulier mais les possibilites sont
nombreuses (voir [32] ou [64] pour une liste plus compl?ete).
L'avantage de ces methodes est qu'elles peuvent être utilisées aussi bien avec des
fonctions coût simples (mais generales) qu'en optimisation multi-crit?eres. On pourra
voir des exemples d'application dans [32, 65] ou encore dans [31] pour l'optimisation
de composants mecaniques. Toutefois, la suppression d'éléments (ne pouvant être
réintégrés à la structure) conduit souvent à des résultats erronés. De plus, cet algo-
rithme reste une heuristique et un choix judicieux des paramètres (comme le taux
de rejet) peut être dicile.
72
3.4 Choix d'une méthode adaptée à notre problématique
73
Chapitre 3 : Méthodes d'optimisation topologique
74
Chapitre 4
Optimisation numérique en vue de
l'optimisation topologique
L'objectif de ce chapitre est de présenter les méthodes d'optimisation numérique
pouvant permettre la résolution de notre problème d'optimisation topologique, c'est-
à-dire pouvant être couplées avec la méthode SIMP. Aussi, après avoir rappelé les
caractéristiques de notre problème, nous parlerons de méthodes d'optimisation lo-
cale particulières, les méthodes de descente. Nous décrirons en détail la méthode
FSQP, qui utilise une séquence de sous-problèmes approchés pour l'approximation
du problème initial et qui semble, comme nous le verrons par la suite, bien adaptée
à la résolution de notre problème d'optimisation topologique. Pour une plus grande
clarté dans la présentation des méthodes de descente, nous parlerons tout d'abord
des problèmes d'optimisation sans contrainte, puis nous aborderons le cas plus géné-
ral avec contraintes. Nous terminerons ce chapitre en décrivant les diérents types
d'algorithmes d'optimisation globale existants en insistant sur ceux déjà utilisés pour
la résolution d'un problème d'optimisation topologique (cf. chapitre 3).
L'utilisation des algorithmes de programmation mathématique pour résoudre les
problèmes d'optimisation de forme (en général) est bien établie et décrite en détail
dans la littérature (cf. [12] par exemple). Le problème d'optimisation de forme est
alors un problème d'optimisation classique sur les variables de forme qui, dans notre
cas, correspondent aux densités à l'intérieur des éléments de conception.
Ainsi, si l'on reprend les notations utilisées au chapitre 3, notre problème d'op-
timisation (qui est sans contrainte d'égalité) s'écrit
Trouver ( ) =1 2
i i ; ;::: ;N avec 2 [0; 1], qui minimise f (),
i
75
Chapitre 4 : Optimisation numérique
avec I = f1; 2; : : : ; mg.
Les caractéristiques de ce problème rendent dicile sa résolution. En eet :
la fonction objectif f et les contraintes g sont le plus souvent implicites en
i
76
4.1 Méthodes d'optimisation locale dans le cas d'un problème sans
contrainte
Notation : Dans la suite de ce chapitre, pour plus de clarté et conformément à
la tradition en optimisation numérique, nous noterons x notre vecteur de variables
d'optimisation, c'est-à-dire le vecteur de RN représentant les densités à l'intérieur
des éléments de conception (noté jusqu'à présent).
Ainsi, nous considèrerons dans la suite de ce chapitre le problème d'optimisation
sous la forme générale :
4.1.1 Dénitions
Nous décrivons dans ce paragraphe, les dénitions et rappels nécessaires à la
compréhension des méthodes d'optimisation décrites par la suite.
77
Chapitre 4 : Optimisation numérique
Dénition 4.2 (Convexité) L'ensemble C RN est convexe si 8x; y 2 C on a
x + (1 ? )y 2 C pour tout 2 [0; 1].
La fonction f : C ! R est convexe si C est convexe et si 8x; y 2 C (x 6= y) on a
f (x + (1 ? )y ) f (x) + (1 ? )f (y ) pour tout 2 [0; 1].
La valeur de détermine le pas que l'on peut faire dans la direction de descente
dk . Plusieurs méthodes permettent de la calculer. Le plus souvent on utilise la règle
d'Armijo, celle de Goldstein et Price ou bien celle de Wolfe. Nous avons choisi de ne
pas les décrire ici et on pourra voir [13] pour plus de détails.
Ainsi, on va prendre comme point xk+1 le minimum de q(x) qui, lorsqu'il existe,
est donné par le xk+1 solution de rq(xk+1) = 0, c'est-à-dire solution de
rf (xk ) + r2f (xk )(xk+1 ? xk ) = 0:
Donc, en supposant r2f (xk ) dénie positive,
xk+1 = xk ? [r2f (xk )]?1 rf (xk ):
Autrement dit, la méthode de Newton est une méthode de descente avec un pas
toujours égal à 1 et avec comme direction de descente dk (en supposant toujours
r2f (xk ) dénie positive), la solution du système d'équations linéaires :
r2f (xk )dk = ?rf (xk );
appelée la direction de Newton. On note que dk est unique seulement si r2f (xk ) est
dénie positive.
L'algorithme de Newton s'écrit :
1. Initialiser le point x0.
2. E tant donné xk , résoudre r2f (xk )dk = ?rf (xk) pour déterminer la direction
de descente dk .
3. Test d'arrêt et boucle : xk+1 = xk + dk et k = k + 1.
79
Chapitre 4 : Optimisation numérique
Méthodes quasi-newtoniennes
Les méthodes newtoniennes décrites précédemment calculent toute l'information
relative à la courbure de f à chaque itération (en calculant r2f (xk )). Dans le cas
des méthodes quasi-newtoniennes, l'information est construite au fur et à mesure
(d'une itération à l'autre) en n'utilisant que f (xk ) et rf (xk ).
Ainsi, à l'itération k, une approximation Hk de l'inverse de r2f (xk ) est supposée
disponible. La matrice Hk contient l'information cumulée relative à la courbure de
f.
En pratique, on démarre avec H0 = IN . Après le calcul de xk+1, Hk+1 est obte-
nue en mettant à jour Hk en y intégrant l'information nouvellement acquise sur la
courbure de f :
Hk+1 = Hk + Uk
où la matrice de mise à jour Uk est dénie par la méthode de quasi-Newton spécique
utilisée. Par exemple, si on utilise l'approximation dite du type BFGS (Broyden,
Fletcher, Goldfarb, Shanno) :
H =H ?
1 H s sT H + 1 y y T
k+1 k
sTk Hk sk k k k k
ykT sk k k
81
Chapitre 4 : Optimisation numérique
pour
x
k
k
la direction de Newton.
3. Rechercher un pas de descente dans la direction xk (recherche lineaire),
par exemple avec la fonction de merite
X
(x) = f (x) + wi jgi (x)j:
i2E
82
4.2 Méthodes d'optimisation locale dans le cas d'un problème avec
contraintes
Le principe général de l'algorithme PQS est ainsi le suivant :
1. Initialiser (x0; 0).
2. E tant donne (xk ; k ), resoudre (4.6) pour obtenir la direction xk et le multi-
plicateur de Lagrange associe.
3. Rechercher un pas dans la direction xk à partir du point xk , ?a l'aide d'une
fonction de merite.
4. Test d'arret et boucle : xk+1 = xk + xk , k+1 = .
L'avantage de l'interprétation PQS de la méthode de Newton est qu'elle se gé-
néralise aisément dans le cas d'un problème avec contraintes d'inégalité comme on
le verra par la suite.
rf (x) +
X rg (x) = 0
i i (4.7)
i2I
gi (x) 0 (i 2 I ) (4.8)
i 0 (i 2 I ) (4.9)
igi (x) = 0 (i 2 I ): (4.10)
Proposition 4.4 (Conditions d'optimalité du premier ordre) Dans le cas où
les contraintes sont qualiées en x (cf. [44] par exemple), les conditions de KKT
sont des conditions nécessaires pour que x soit un minimum local du problème (4.2).
83
Chapitre 4 : Optimisation numérique
Minimiser
q (xk ) = rf (xk )T xk +
1 T r2 L(x ; ) (4.11)
2 x xx k k x
k k
84
4.2 Méthodes d'optimisation locale dans le cas d'un problème avec
contraintes
solution du probl?eme quadratique QP (x; H ) :
Minimiser
1? 0
2
d :Hd0 + rf (x):d0
sous les contraintes
bl x + d0 bu
gj (x) + rgj (x):d0 0 j = 1; : : : ; m
avec bl et bu les contraintes de bornes et en notant : le produit scalaire euclidien.
Dans FSQP, on remplace la direction d0 par la combinaison convexe
d = (1 ? )d0 + d1;
avec d1 une direction admissible, solution d'un certain probl?eme quadratique (que
nous preciserons plus tard) et 0 1. Pour preserver les proprietes de convergence
locale de l'algorithme SQP, est choisi comme une fonction de 2d0, de telle sorte que d
approche d0 susamment vite (en particulier (d0) = O(jjd0 jj ) quand on approche
de la solution).
De plus, pour eviter l'eet de Maratos, qui peut remettre en cause la bonne
convergence de l'algorithme (voir par exemple [13, page 150] ou [19]) et garantir
une convergence superlineaire, une correction du second ordre d~ est utilisee pour
(( courber )) la direction de recherche.
On fera ainsi une recherche d'un pas t > 0 (par exemple de type Armijo) le
long de l'arc xc + td + t2d~. Des conditions sur d1, et d~ permettant d'obtenir une
convergence locale superlineaire sont donnees dans [46].
Remarque :
Soit I (x) = j : gj (x) = 0 , les indices des contraintes actives. Pour conserver
une convergence globale et locale (superlineaire), l'algorithme FSQP construit la
suite des directions de recherche fdk g satisfaisant les proprietes suivantes :
dk = 0 si xk est un point de KKT pour (P ) ; (4.12)
rf (xk ):dk < 0 si xk n'est pas un point de KKT ; (4.13)
rgj (xk ):dk < 0 8j 2 I (xk) si xk n'est pas un point de KKT ; (4.14)
dk = d0k + O(jjd0k jj2): (4.15)
85
Chapitre 4 : Optimisation numérique
Description de l'algorithme
Donnees :
x0 2 RN; > 0.
Param?etres :
= 0:1
= 0:01
= 0:1
= 0:5
= 2:1
1 = 2 = 2:5
t = 0:1.
Notation :
Ikg (dk ) = j 2 f1; : : : ; mg : jgj (xk )j 0:2jjdk jj jjrgj (xk )jj [ j 2 f1; : : : ; mg :
k;j > 0 .
E tape 0 : Initialisation
On pose k = 0 et H0 = IN .
Si le point initial x0 fourni par l'utilisateur n'est pas admissible, on commence
par resoudre le probl?eme
min max fgj (x)g
x2RN j =1;:::;m
sous les contraintes
bl x bu ;
jusqu'?a ce que l'objectif maxfgj (x)g 0 soit atteint. Le x admissible ainsi
obtenu est le point de depart de l'algorithme.
E tape 1 : Calcul de la direction de recherche
1. Calculer d0k , la solution du probl?eme quadratique QP (xk; Hk ). Si jjd0k jj
stop.
2. Calculer d1k en resolvant le probl?eme quadratique strictement convexe
min ?(d0 ? d1):(d0 ? d1) +
d 2R ;
2R
1 N 2 k k
sous les contraintes
bl xk + d1 bu
rf (xk ):d1
gj (xk ) + rgj (xk ):d1
; j = 1; : : : ; m:
86
4.2 Méthodes d'optimisation locale dans le cas d'un problème avec
contraintes
3. dk = (1 ? k )d0k + k d1k
(jj d 0 jj)
avec k = (jjd0 jj)k + et k = max(0:5; jjd1kjj1 ):
k k
Nous avons vu que l'idée de base des méthodes PQS (et donc FSQP) est de
transformer le problème d'optimisation non linéaire en une suite de sous-problèmes
quadratiques. D'autres méthodes dites de programmation séquentielle convexe, sont
similaires dans le sens où elles utilisent une séquence de sous-problèmes comme
approximation simple du problème initial.
Les méthodes de programmation séquentielle convexe
Dans le cas des méthodes de programmation séquentielle convexe, les sous-
problèmes sont convexes et séparables (c'est-à-dire pouvant s'écrire comme la somme
87
Chapitre 4 : Optimisation numérique
de fonctions ne dépendant que d'une seule variable). Pour chaque itéré, le sous-
problème peut alors être résolu avec une méthode duale ou un algorithme des points
intérieurs (algorithme primal-dual) [24].
L'avantage des méthodes duales est que l'optimisation est réalisée non plus dans
l'espace des variables mais dans l'espace dual, dont la dimension est relativement
faible et dépend du nombre de contraintes actives à chaque itération.
An d'illustrer les méthodes de programmation séquentielle convexe, nous décri-
rons dans ce paragraphe l'algorithme CONLIN (CONvex LINearization) [24] puis
nous parlerons de l'algorithme MMA (Method of Moving Asymptotes) [59][60] qui
en découle. Pour une description plus générale des méthodes de programmation sé-
quentielle convexe, on pourra également voir [14].
La méthode CONLIN procède par linéarisation de la fonction objectif et de toutes
les contraintes dénissant le problème d'optimisation et permet ainsi de générer une
séquence de sous-problèmes convexes et séparables. Pour cela on utilise le schéma
d'approximation suivant :
~(x)
c = c(x ) +
0 X c
0 (x
i i ? x
0) ?
i
X 0 2c0 ( 1
(xi ) i ? 1
0) (4.16)
+ ? x i x i
avec
0= 0
X (respectivement X) signiant
@c
c i (x );
@x i
et les symboles (( sommation des termes pour
+ ?
lesquels 0i est positive (respectivement négative) au point courant 0i )). On peut, en
c x
des variables réciproques aurait dans de très nombreux cas un eet bénéque sur les
propriétés de convergence de l'optimisation.
Dans MMA, on remplace dans le schéma d'approximation les variables directes
et réciproques par les variables U ?1 x et x ?1L avec i et i des constantes xées par
X X
U L
l'utilisateur :
i i i i
0 r
?
i s i
i? i i?
~(x)
c = c(x ) + ;
+ U x
? x L i
avec les nombres i et i choisis tels que :
r s
si 0i 0 alors i = ( i ? 0i )2 0i et i = 0 ;
c > r U x c s
si 0i 0 alors i = 0 et i = ?( 0i ? i)2 0i
c < r s x L c :
88
4.3 Calcul des sensibilites
La forme des fonctions d'approximation dépend des valeurs choisies pour les
constantes U et L , qui permettent de contrôler le seuil pour lequel l'approximation
i i
nom de l'algorithme - cf. gure 4.1). On remarque que l'on retrouve la méthode
CONLIN si L = 0 et U = +1 et que les valeurs L = ?1 et U = +1 conduisent
i i i i
à la méthode SLP (Sequential Linear Programming) [44]. Notons de plus, que ces
valeurs peuvent être modiées d'une itération à l'autre.
c(x)
f(x)
f(x)
c(x)
L x0 x0 U
Fig. 4.1 Illustration (en dimension 1) de l'approximation MMA. Cas d'une dérivée
négative (gauche) et positive (droite).
Ces méthodes sont bien adaptées et couramment utilisées pour la résolution de
problème d'optimisation de forme en général et d'optimisation topologique en parti-
culier. Ceci est dû au fait qu'elles permettent de réduire le temps de calcul nécessaire
à la résolution des sous-problèmes approchés, surtout pour les problèmes ayant peu
de contraintes. Toutefois, dans notre cas, cette partie (c'est-à-dire le temps passé
dans l'algorithme d'optimisation numérique) est négligeable par rapport au temps
d'évaluation des fonctions comme on le constatera lors de nos essais numériques
(cf. chapitres 5 et 6). Notons, de plus, qu'ici l'approximation est linéaire et donc
moins riche que l'approximation quadratique utilisée par un algorithme du type
SQP. Enn, nous remarquons que les méthodes décrites précédemment comportent
de nombreux paramètres à xer par l'utilisateur, le réglage des paramètres de CF-
SQP étant beaucoup plus automatique.
et donc
A(x)@x u(x) = @x B (x) ? @x A(x)u(x):
i i i
(4.18)
Soit J (x; u(x)) la fonction cout ?a minimiser. On veut calculer (si elle existe) la
dierentielle de j (x) = J (x; u(x)) :
rxj (x) = @xJ (x; u(x)) + @uJ (x; u(x))rxu(x): (4.19)
Pour cela on doit calculer rxu(x). Deux methodes existent :
La methode directe
On resout les N syst?emes lineaires suivants :
A(x)@x u(x) = @x B (x) ? @x A(x)u(x); 1 i N:
i i i
90
4.4 Algorithmes d'optimisation globale
et donc l'equation (4.19) s'ecrit
rxj (x) = @xJ (x; u(x)) + @uJ (x; u(x))[A?1rxB (x) ? A?1rxA(x)u(x)]
c'est-?a-dire
rxj (x) = @xJ (x; u(x)) + [@uJ (x; u(x))A?1](rxB (x) ? rxA(x)u(x)):
Dans ce cas, le calcul de rxu(x) ne necessite plus que la resolution d'un seul
syst?eme d'equations lineaires supplementaire, celui de l'etat adjoint
P T A(x) = @uJ (x; u(x));
avec P T = @uJ (x; u(x))A?1 et P appele l'etat adjoint de la methode.
Remarque : les expressions de @x A(x) et @x B (x) ne sont en general pas dispo-
i i
nibles explicitement. On approche alors ces derivees par dierences nies. Soit par
dierences nies decentrees ?a droite
@x A(x) A(x + x) ? A(x)
i
x
ou ?a gauche
@x A(x) A(x) ? A(x ? x) :
i
x
L'erreur est alors de l'ordre de x.
Soit par dierences nies centrees
@x A(x) A(x + x)2
i
? A(x ? x) :
x
L'erreur est dans ce cas de l'ordre de 2x. Cette approximation est plus precise que
les precedentes mais deux fois plus couteuse (en termes d'evaluations de A).
peut que faire augmenter la valeur de la fonction objectif. On crée alors deux sous-
problèmes en ajoutant au problème précédent une contrainte sur une des variables
non entières : l'un des deux sous-problèmes impose à la variable considérée d'être
inférieure ou égale à la valeur entière immédiatement inférieure et l'autre impose
qu'elle soit supérieure ou égale à la valeur entière immédiatement supérieure. Dans
92
4.4 Algorithmes d'optimisation globale
le cas où toutes les variables de la solution de l'un des deux problèmes sont entières,
la valeur de la fonction objectif correspondante devient une borne supérieure f du s
problème. C'est-à-dire qu'à partir de ce moment-là, tous les n÷uds ayant une valeur
de fonction objectif supérieure à f seront abandonnés, et seulement les n÷uds ayant
s
une valeur de fonction objectif comprise entre f et f seront développés. S'il n'y a
i s
optimal. S'il y en a, il se peut qu'elles comprennent des variables non entières, les
n÷uds correspondants sont alors développés à leur tour et les solutions résultantes
sont étudiées jusqu'à ce que tous les n÷uds soient abandonnés.
Remarquons par ailleurs, que souvent, les ingénieurs confrontés aux problèmes
pratiques se contentent de solutions approximatives (c'est-à-dire réalisables et ayant
une (( bonne )) valeur de la fonction objectif). Ils ont ainsi recours à des heuristiques,
dont les plus connues sont citées ci-dessous.
L'algorithme glouton ;
Les améliorations locales ;
Les initialisations multiples ;
Les méthodes directes dont la plus connue est sans doute la méthode du po-
lytope mouvant, connue aussi sous le nom de simplexe non linéaire ou encore
de Nelder-Mead, du nom des auteurs d'une des premières versions.
la fonction objectif en un point non encore échantillonné (non encore évalué) peut
être interprétée comme une variable aléatoire ( ) ayant une certaine distribution.
Y x
x ,i = 1
i . On interpole ensuite les données ( i ( i)) avec une combinaison
; ;q x ;f x
96
Chapitre 5
Mise en oeuvre de la méthode :
Choix algorithmiques
Comme nous l'avons expliqué au chapitre 1, le but de notre travail de recherche
est de construire une méthodologie d'optimisation topologique permettant la prise en
compte de critères à la fois statiques et dynamiques, primordiaux dans la conception
des pièces automobiles.
Plus précisément, le problème type que nous souhaitons résoudre consiste à mini-
miser la masse d'une pièce tout en respectant des contraintes statiques (déplacement
maximal imposé en un ou plusieurs points pour un cas de chargement donné) et des
contraintes dynamiques (compliance dynamique maximale imposée sur une plage de
fréquences d'excitation donnée).
min
X
0
ZN
d!
i
i=1 ico;h
F X
f
max
2[fmin ;fmax ]
u2 1(; f )
:
; (5.7)
Droite de référence
u(; f )
fmin fmax
i i
deux dimensions (plan (X ,Y )). Notons toutefois qu'il s'agit bien d'un exemple en
trois dimensions d'espace.
Nous avons étudié ce cas test de géométrie simple an de pouvoir réaliser de
nombreux tests en un temps raisonnable. Rappelons qu'il s'agit néammoins d'un
cas en trois dimensions qui présente toutes les dicultés d'une pièce réelle.
misation correspond à toutes les densités égales à 0.9 (0 = 0:9; i = 1; : : : ; 400), sa
masse étant égale à 7:02 10?1 kg. Nous nous limitons ici aux contraintes statiques,
i
modèle SIMP (équation (5.2)). Nous en donnerons plus précisément les raisons
dans la partie 5.1.2 et nous proposerons une autre fonction.
101
Chapitre 5 : Mise en oeuvre de la méthode : Choix algorithmiques
1 1
0.9 0.9
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
densites
densites
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0 0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 0 50 100 150 200 250 300 350 400
variables variables
en rigidite pour une petite perte du point de vue masse) et de la meme facon
cherche ?a deplacer vers du vide les elements tels que la valeur correspon- i
dante est proche de 0 pour l'iteration courante (faible perte de rigidite pour
un gain signicatif du point de vue masse).
La pénalisation revient donc à imposer une contrainte implicite qui impacte
la recherche du minimum. An de satisfaire ces contraintes plus fortes du
problème d'optimisation, l'algorithme devra augmenter la valeur de la fonction
objectif. Cela est plus clair pour le cas extrême : la solution d'un problème
relaxé (en variables continues) est toujours meilleure que celle du problème en
variables binaires correspondant.
Notons enn que l'impact de la pénalisation sur la masse sera d'autant plus
grand que le maillage est grossier.
Dans la plupart des cas, le nombre d'évaluations et d'itérations diminue lorsque
la valeur de p augmente. Une explication possible serait analogue à celle du
point précédent. En eet, lorsque la valeur de p est faible (p 3), l'algo-
rithme a plus de degrés de liberté pour rechercher une solution non pénalisée.
Au contraire, lorsque p > 3, l'algorithme sera contraint de se diriger rapide-
ment vers une solution fortement pénalisée, c'est-à-dire avec peu de densités
intermédiaires.
102
5.1 E tude et choix algorithmiques pour la méthode SIMP
Au vu de ces résultats et sachant que l'on souhaite obtenir une solution sans
densité intermédiaire (densités en 0/1) pour laquelle la masse est la plus faible
possible, les choix p = 3:5 ou p = 4 (tests 4 et 5) semblent être de bons compromis.
On pourra visualiser les formes obtenues (valeurs des densités) sur la gure 5.4 en
utilisant ces valeurs de p.
1 1
0.9 0.9
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
locaux sont donc dus à la modélisation des trous dans la pièce par un matériau
i
103
Chapitre 5 : Mise en oeuvre de la méthode : Choix algorithmiques
mou ayant une densité faible, pour éviter la suppression des éléments du maillage
de calcul correspondants.
Illustrons l'apparition de modes locaux en considérant la solution obtenue au test
4 (p = 3:5). La base modale de cette solution comporte sur la plage de fréquence
0-500Hz, 798 modes propres locaux (compris entre 0 et 2Hz) et 12 modes propres
réels. On peut donc constater sur cet exemple le nombre considérable de modes
locaux obtenus. On a représenté sur la gure 5.5, le premier mode local de la pièce
(gauche) et le dernier mode global (droite). Cette gure illustre bien la diérence
entre un mode propre local qui correspond à une déformation locale et un mode
propre réel qui correspond à une déformation globale de la structure.
Fig. 5.5 Mode propre local (gauche) et mode propre réel (droite).
de 1 à 5. Nous remarquons que lorsque p > 1 la courbe est tangente à l'axe des
abcisses en x = 0 (la dérivée est nulle en x = 0). La forme de la courbe est totalement
diérente en x = 1.
Supposons que p > 1 et que la densité à l'intérieur de l'élément de conception i
est faible ( proche de 0). Dans ce cas, une augmentation de la densité aura un
i i
104
5.1 E tude et choix algorithmiques pour la méthode SIMP
1
p=1
p=2
0.9 p=3
p=4
p=5
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
impact négligeable en raideur (pi a toujours une valeur proche de 0) mais conséquent
en masse (la courbe y = x a une pente positive à l'origine). Cette variation de
la densité étant très défavorable, l'algorithme va rarement augmenter les densités
faibles au cours de l'optimisation. Ainsi, lorsque p > 1, la plupart des densités faibles
ou nulles au début de l'optimisation reste inchangée (on vériera empiriquement ce
phénomène dans la partie 5.3). Ainsi, selon le point de départ considéré (par exemple
selon qu'il comporte ou non des densités nulles), la solution nale sera diérente. Il
s'agit donc dans ce cas d'un problème d'optimisation globale.
C'est pour cette même raison que les densités intermédiaires de la solution nale
sont souvent proches de 1 et non de 0.
Les deux problèmes précédents sont liés au fait que la limite de fp(x) pour p > 1 0
est égale à 0 lorsque x tend vers 0. Ainsi, an de pallier ces dicultés, une idée
consiste à remplacer dans l'expression (5.2), la fonction fp par une fonction ayant
les mêmes propriétés de pénalisation (fonction convexe), valant 0 en x = 0 et 1 en
x = 1, mais ayant une dérivée non nulle en x = 0. Le comportement en x = 1 étant
satisfaisant, la nouvelle fonction aura un comportement (( symétrique )) en x = 0,
c'est-à-dire une dérivée en x = 0 inverse à celle en x = 1. Enn, pour la nouvelle
fonction utilisée, le rapport masse/raideur ne devra pas tendre vers l'inni dans les
zones de faible densité, an d'éviter l'apparition de modes locaux.
La fonction
f : x 7! ? 1)x+1 )
1
x
( +(
105
Chapitre 5 : Mise en oeuvre de la méthode : Choix algorithmiques
répond à ces critères. En eet, ses dérivées sont égales à
d 1
f (0) = ;
dx
d
f (1) = :
dx
Nous avons tracé sur la gure 5.7 la courbe correspondante pour allant de 1 à 4.
A? titre de comparaison nous avons également tracé la courbe de la fonction fp pour
p égal à 4.
1
p ou alpha=1
0.9 alpha=2
alpha=3
alpha=4
0.8 p=4
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
On remarque tout d'abord, comme avec la fonction fp, que la masse augmente et
le nombre de densités intermédiaires diminue quand augmente. Cette similitude
était prévisible puisque pour un donné, le terme dominant de f est en xp avec
p = + 1.
106
5.2 Formulation mathématique des contraintes dynamiques
Les résultats sont donc comparables avec ceux obtenus avec le modèle SIMP.
Toutefois, un avantage important des fonctions f par rapport aux fonctions fp est
qu'aucun mode local n'apparaît dans la base modale des solutions, même pour celles
comportant des densités intermédiaires (dans ce cas, le rapport masse/raideur ne
tend pas vers l'inni lorsque la densité tend vers 0). Ainsi, si l'on reprend l'exemple
de la solution obtenue au test 4 et que l'on calcule sa base modale en remplaçant la
fonction fp par f dans l'expression (5.2), la solution ne contient plus que des modes
propres globaux.
Par ailleurs, l'utilisation de cette fonction a une inuence sur l'aspect optimi-
sation locale/globale du problème d'optimisation topologique. En eet, les densités
nulles au départ devraient être modiées au cours de l'optimisation. Ainsi, même
si l'on considère des solutions initiales diérentes (comportant ou non des densités
nulles), on peut obtenir la même solution nale. Cet aspect sera étudié dans la partie
5.3.
Notons pour conclure que nous avions tout d'abord considéré la fonction
f1 (x) + f2 (x) + jf1(x) ? f2 (x)j
f : x ! ;
2
avec
f1 : x ! 2
( ?
p ? 2 ? (3 + )(1 ? )x);
1+
(3 + )(1 ? ) 3
lambda=0
0.9
alpha=4
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
f ( = 4).
6
Module du deplacement
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Frequences d’excitation
Module du deplacement
5
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Frequences d’excitation
dynamique (5.4) sous la forme d'une contrainte mathématique pouvant être prise en
compte par un algorithme d'optimisation.
Cette diculté est liée au fait que nous n'avons pas accès au maximum (( réel ))
de la courbe, c'est-à-dire au maximum des déplacements pour toute fréquence f 2
[fmin ; fmax] mais seulement au maximum des évaluations de la courbe discrétisée,
c'est-à-dire au maximum des déplacements calculés pour certaines fréquences de
l'intervalle [fmin ; fmax]. Or, le nombre de fréquences pour lesquelles on calcule le
déplacement doit être le plus petit possible pour des raisons de temps de calcul et
de place mémoire.
Nous avons ainsi envisagé diérentes formulations que nous allons décrire et
comparer dans les parties suivantes.
Une façon simple de discrétiser la contrainte (5.4) consiste à imposer que tous les
déplacements mesurés soient au-dessous de la valeur de référence
. La contrainte
dynamique (5.4) se réécrit alors :
u2;1(; f )
; 8f 2 ff1; f2; : : : ; fN g f (5.8)
où Nf est le nombre de fréquences d'excitation considérées, c'est-à-dire le nombre
de déplacements calculés.
Il est nécessaire dans ce cas de choisir le pas de discrétisation des fréquences
d'excitation, c'est-à-dire de trouver une valeur convenable pour le paramètre Nf .
En eet, si le pas de fréquence est trop grand, le maximum (( réel )) sera mal estimé.
110
5.2 Formulation mathématique des contraintes dynamiques
Il est alors probable que l'algorithme converge vers une solution ne respectant pas la
contrainte imposée : tous les déplacements calculés seront au-dessous de la valeur de
référence, mais pour un déplacement (non calculé) correspondant à une fréquence
entre deux points de mesure la contrainte ne sera plus respectée (la courbe discrétisée
plus nement aura un pic passant entre les points de mesure).
Essayons tout d'abord (test 11) un pas de discrétisation égal à 25Hz (Nf = 20).
On peut voir sur la gure 5.11 la courbe de compliance dynamique de la solution,
tracée avec une discrétisation plus ne (pas égal à 2Hz) que celle utilisée pour poser
les contraintes. On constate que le pic de la courbe (intitulée solution en statique +
dynamique) passe au-dessus de la droite de référence (le pic passe entre deux points
de discrétisation, marqués d'une croix sur la droite de référence).
−5
x 10
9
Solution initiale
Solution en statique pur
Solution en statique + dynamique
8
6
Module du deplacement
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Frequences d’excitation
Pour bien modéliser le maximum (( réel )) et réduire ce phénomène, il est donc né-
cessaire que le pas de fréquence soit susamment petit. Or, plus le pas de fréquence
est petit, plus le nombre de contraintes à inclure dans le problème d'optimisation est
important (par exemple si le pas est égal à 2Hz nous avons 250 contraintes à prendre
en compte). Dans ce cas, les premières itérations de l'algorithme FSQP permettant
de trouver un itéré admissible seront très nombreuses, tout comme le nombre néces-
saire d'évaluations des contraintes, et cela est dicilement compatible avec un temps
de calcul raisonnable. Pour illustrer ce phénomène, on a représenté sur la gure 5.12
l'évolution de la masse en fonction du nombre d'évaluations (appels à NASTRAN)
pour le test 11. En bleu sont représentés les points correspondant à une solution
admissible, en rouge ceux correspondant à une solution non admissible et enn les
points sont verts lorsqu'une contrainte est saturée. Sachant qu'une évaluation est
111
Chapitre 5 : Mise en oeuvre de la méthode : Choix algorithmiques
0.75
Admissible
Non admissible
0.7
0.65
0.6
masse
0.55
0.5
0.45
0.4
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
evaluations
Fig.
5.12 Evolution de la masse en fonction du nombre d'évaluations pour le test
11.
très coûteuse en temps de calcul (car nécessitant la résolution d'un problème d'élas-
ticité linéaire), il est problématique d'imposer autant de contraintes dynamiques.
Une alternative serait d'utiliser l'option (( many sequentially related constraints ))
de l'algorithme FSQP décrite dans [46]. Toutefois, nous proposons ici de pallier ce
problème en agrégeant toutes ces contraintes en une seule qui porte sur le maximum
des déplacements calculés (les déplacements ont été calculés pour chaque fréquence
marquée d'une croix sur la droite de référence). Nous n'avons plus dans ce cas qu'une
seule contrainte dynamique : le maximum de déplacements (parmi ceux associés à
chaque fréquence) doit être inférieur à
= 6 10?5 mm. La contrainte dynamique
(5.4) se réécrit alors :
2f
max u2 1(; f )
: (5.9)
Nf g
;
f f1 ;f2 ;::: ;f
Il est évident, comme précédemment, que plus le pas de discrétisation sera faible,
meilleure sera l'approximation. Cette solution ne résout pas le problème du pic qui
passe entre deux points de mesure. Cependant, ce critère a l'avantage de limiter
à un seul le nombre de contraintes à prendre en compte, quel que soit le pas de
discrétisation utilisé. Ainsi, la convergence de l'algorithme sera plus rapide. Pour
vérier cela, on pourra comparer la gure 5.13 (évolution de la masse en fonction
du nombre d'évaluations pour le test suivant) à la gure 5.12.
Testons ce critère avec un pas de discrétisation égal à 10Hz (test 12). Nous
pouvons visualiser la courbe de compliance dynamique de la solution obtenue (tra-
cée avec une discrétisation beaucoup plus ne) sur la gure 5.14. Nous constatons,
112
5.2 Formulation mathématique des contraintes dynamiques
0.75
Admissible
Non admissible
Contrainte saturee
0.7
0.65
0.6
masse
0.55
0.5
0.45
0.4
0 20 40 60 80 100 120 140
evaluations
Fig. 5.13
Evolution de la masse en fonction du nombre d'évaluations pour le test
12.
−5
x 10
9
Solution initiale
Solution en statique pur
Solution en statique + dynamique
8
6
Module du deplacement
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Frequences d’excitation
113
Chapitre 5 : Mise en oeuvre de la méthode : Choix algorithmiques
comme au test précédent, que le pic de la courbe de compliance dynamique de la
solution obtenue passe au-dessus de la droite de référence. Le même problème qu'au
test précédent se pose : tous les déplacements calculés (et donc le maximum) sont
inférieurs à
mais la contrainte n'est pas respectée pour une fréquence comprise
entre deux points de mesure.
De plus, l'inconvénient principal de la contrainte (5.9) est qu'elle est non diéren-
tiable. En eet, la fréquence correspondant au maximum des déplacements calculés
peut changer brutalement d'une itération à l'autre. Nous avons illustré ce problème
de non diérentiabilité de la contrainte (5.9) sur la gure 5.15.
discrétisé.
Supposons que pour une valeur donnée des variables d'optimisation (densités à
l'intérieur des éléments de conception) on obtienne la courbe représentée en noir. La
valeur de la contrainte (maximum discrétisé) correspond à la fréquence f . Supposons
i
maintenant que la courbe bleue en pointillés corresponde à une petite variation des
variables. Dans ce cas le maximum discrétisé est atteint à la fréquence f + 1. Ainsi,
i
le fait de choisir d'agréger toutes nos contraintes (une par fréquence discrétisée) en
une seule contrainte exprimée sous la forme d'un maximum (norme l1) introduit la
non diérentiabilité de la contrainte.
De plus, un autre cas de non diérentiabilité a lieu lorsque le maximum est
atteint en deux valeurs de fréquences d'excitation distinctes.
Pour pallier cette diculté de non diérentiabilité nous proposons d'utiliser une
norme l , avec q ni. Plus précisément, si on note u (; f ) l'amplitude du déplace-
q k
114
5.2 Formulation mathématique des contraintes dynamiques
ment au noeud k calculé pour la fréquence d'excitation f :
? X q1
jju (; :)jj =
k q
u (; f )
k
q
;
f 2f
f1 ;f2 ;::: ;f Nf g
pratiquement le maximum.
L'utilisation de la norme l nécessite de choisir une valeur pour le paramètre q.
q
Pour nous guider dans ce choix, nous avons calculé (cf. tableau 5.3) la valeur de
la norme l pour la courbe de compliance dynamique (discrétisation ne avec un
q
q.
6
Module du deplacement
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Frequences d’excitation
117
Chapitre 5 : Mise en oeuvre de la méthode : Choix algorithmiques
C1 ( f )
C2(f )
C0 ( f )
u0 u3 = C2(1)
avec
F = [f
3 f 2 f 1]
U = [ui?1 ui ui+1 ui+2 ]
et
0 ? 2 ? ? 2 1
B 2 ? 3 3 ? 2 ? CC :
M =B
@ ? 0 0 A
0 1 0 0
Pour ne pas trop augmenter le temps de calcul, nous nous sommes restreinte à la
modélisation du pic de la courbe de compliance dynamique (et non pas à la courbe
118
5.2 Formulation mathématique des contraintes dynamiques
entière). Pour cela, on recherche le maximum discrétisé qui correspondra pour la
modélisation à ui ou ui+1.
Nous nous sommes contentée de cette modélisation locale car toutes les courbes
observées au cours de nos tests possédaient un pic prépondérant. Dans le cas où il y
aurait plusieurs pics de hauteur comparable, on peut imaginer modéliser ces dié-
rents pics et utiliser une norme lq pour conserver les propriétés de diérentiabilité.
Explicitons la valeur du maximum de la courbe modélisée :
max Ci (f; ) = Ci (f ; )
f
1Hz (que l'on suppose proche du maximum (( réel ))) et représenté par une étoile
magenta.
Le point faible de cette approche est le réglage du paramètre . En eet, la
hauteur du pic de la courbe de compliance dynamique dépend de la valeur des
densités et change donc au cours de l'optimisation. Or, le paramètre doit être xé
au début de l'optimisation en fonction de la forme du pic de la solution initiale.
Cette approximation du maximum par des splines s'avère toutefois bien fonc-
tionner en pratique et nous montrerons les résultats dans le chapitre suivant sur le
cas réel d'un composant automobile.
Pour terminer cette partie sur la modélisation des contraintes dynamiques, re-
marquons que la valeur de l'amortissement (utilisé dans la résolution du problème
d'élasticité linéaire) a une inuence sur la forme de la courbe de compliance dyna-
mique. En eet, on peut vérier que plus la valeur de l'amortissement est petite plus
les pics sont hauts et étroits.
Une façon simple d'évaluer cet aspect optimisation locale/globale est d'optimiser
à partir de diérents points de départ et pour diérentes valeurs de p.
On utilise ainsi les points de départ suivants :
Point de départ numéro 1 : 0 = 0:9 8i = 1; :::; 400 ;
i
Point de départ numéro 2 (cf. gure 5.19) : cette solution est identique à la
précédente sauf que les 48 éléments au centre de la pièce sont vides (la densité
correspondante est nulle : = 0:001) ;
i
Point de départ numéro 2b : cas identique au précedent sauf qu'au centre les
densités sont égales à 0.2 et non à 0.001 ;
Point de départ numéro 2c : comme pour le point numéro 2b les densités au
centre ne sont pas nulles mais valent 0.5 ;
Point de départ numéro 3 (cf. gure 5.19) : nous avons, dans ce cas, créé 9
trous (constitués de 9 éléments chacun) à l'intérieur de la pièce. La densité de
ces éléments est égale à 0.001.
0.9 0.9
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
de p.
1
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
de l'optimisation (la pièce initiale comporte des trous), restent inchangées (cf.
gure 5.21). Ceci est dû, comme nous l'avons vu précédemment, à la forme
particulière de la fonction fp utilisée dans la formulation SIMP. Notons ainsi
que lorsque la solution initiale comporte des trous, une partie de la forme de
la pièce est gée dès le début de l'optimisation. Cela peut expliquer le fait que
la masse des solutions obtenues avec le point initial 2 est plus élevée que celle
des solutions obtenues avec le point initial 1. Ceci n'est vrai, rappelons-le, que
pour les densités très faibles, puisqu'avec p = 4 et le point initial 2b, certaines
variables dont la valeur initiale est 0.2 peuvent augmenter (cf. gure 5.22)
et qu'avec le point initial numéro 2c, la solution obtenue est proche de celle
obtenue avec le point initial 1.
122
5.3 Un problème d'optimisation globale
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
123
Chapitre 5 : Mise en oeuvre de la méthode : Choix algorithmiques
An de vérier ces résultats lorsque le cahier des charges comporte aussi des
contraintes dynamiques, on réutilise les conditions du test 13 (utilisation de la norme
l6 ) avec le point initial numéro 2. Les résultats sont résumés dans le tableau 5.5. Nous
7 7
6 6
Module du deplacement
Module du deplacement
5 5
4 4
3 3
2 2
1 1
0 0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Frequences d’excitation Frequences d’excitation
Fig. 5.23 Comparaison des courbes de compliance dynamique obtenues avec p = 3:5
et diérents points de départ (tests 13 et 20).
5.24, lorsqu'on utilise le point initial 2, les densités nulles au début de l'optimisation
restent inchangées et la solution est donc diérente de celle obtenue avec le point
initial 1. Tous ces résultats sont identiques à ceux obtenus dans le cas où le problème
comporte seulement des contraintes statiques. Notre problème relève donc bien dans
ce cas aussi de l'optimisation globale.
Qu'en est-il en dynamique lorsque = 1 ? Remarquons tout d'abord que pour p
initiale évaluée avec = 1 sera donc (( plus admissible )) que la même solution initiale
p
évaluée avec = 3 5. p :
124
5.3 Un problème d'optimisation globale
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
−5
x 10
9
Solution initiale avec p=3.5
Solution initiale avec p=1
8
6
Module du deplacement
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Frequences d’excitation
125
Chapitre 5 : Mise en oeuvre de la méthode : Choix algorithmiques
An d'étudier l'aspect optimisation globale de notre problème lorsque p = 1,
on réalise les tests 13 et 20 avec p = 1. Les résultats obtenus (en terme de masse,
nombre d'évaluations et d'itérations, etc.) sont résumés dans le tableau 5.6. Les
Test Point de départ Masse Nb Nb Nb de densités
nale d'éval. d'itér. intermédiaires
(10?1 kg )
21 1 3.753139 301 65 328
22 2 3.753213 379 75 339
Tab. 5.6 Comparaison des tests réalisés en dynamique avec p = 1 et diérents
points de départ.
solutions obtenues (cf. gure 5.26) semblent identiques. Cela conrme les résultats
1 1
0.9 0.9
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
à 1).
Il est dicile de tirer une conclusion de ces résultats, les valeurs de masse étant
assez similaires. On remarque toutefois, que pour les trois premiers tests, les solutions
obtenues comportent plus de densités intermédiaires. Ainsi, si l'on tient compte du
compromis nécessaire entre le petit nombre de densités intermédiaires et une valeur
de masse réduite, les tests 26 et 28 sont les plus performants. La forme des solutions
obtenues avec ces deux tests sont en fait très proches (cf. gure 5.27), ce qui était
prévisible puisque lorsque p = 1 la solution obtenue au bout de 30 itérations est
très proche de la solution (( optimale )) (obtenue après convergence de l'algorithme),
notamment du point de vue de la masse (cf. gure 5.28).
An de savoir si le fait de débuter l'optimisation avec p = 1 est réellement
avantageux, on réalise deux tests supplémentaires : on optimise le problème avec
p = 4 ; à partir du point (( optimal )) obtenu avec p = 2, puis à partir du point
(( optimal )) obtenu avec p = 3. Nous pouvons visualiser les formes des solutions
obtenues sur la gure 5.29 et comparer les résultats dans le tableau 5.8.
Du point de vue de la masse et du nombre de densités intermédiaires, les résultats
du test 29 sont meilleurs. On peut ainsi penser que le point (( optimal )) obtenu avec
p = 2 est un bon point initial pour p = 4, c'est-à-dire qu'en débutant l'optimisation
en ce point, l'algorithme se dirige vers un (( bon )) minimum local. On peut conrmer
cela en représentant sur la gure 5.30 l'évolution de la valeur de la masse en fonction
du nombre d'évaluations (appels à NASTRAN) dans le cas du test numéro 24. Nous
avons représenté en bleu les points correspondant à une solution admissible, en
rouge ceux correspondant à une solution non admissible et enn le point est vert
127
Chapitre 5 : Mise en oeuvre de la méthode : Choix algorithmiques
1 1
0.9 0.9
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
Fig. 5.27 Représentation des solutions des tests 26 et 28 (lorsque p varie au cours
de l'optimisation).
0.75
0.7
0.65
0.6
masse
0.55
0.5
0.45
0.4
0.35
0 10 20 30 40 50 60
iterations
lorsqu'une contrainte est saturée. Les traits verticaux séparent les évaluations pour
chaque valeur de p (p variant de 1 à 4). Nous remarquons que la valeur de la masse
pour le point (( optimal )) obtenu avec un p donné est très diérente de celle du premier
point admissible pour le p suivant. Il y a un (( saut )) entre les deux points. Nous
notons aussi que ce (( saut )) est moins important entre le point (( optimal )) obtenu
avec p = 2 et le premier point admissible avec p = 4 qu'entre le point (( optimal ))
obtenu avec p = 1 et ce même point. On peut ainsi penser qu'en réduisant le (( saut ))
apparaissant lors du changement de valeur de p, on améliore les résultats.
An de vérier cela, réalisons le test suivant : on fait varier p de 1 à 2 très
lentement (+ 0.1 toutes les 5 itérations) puis p est égal à 4 jusqu'à la convergence.
128
5.3 Un problème d'optimisation globale
1 1
0.9 0.9
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
0.8
0.7
0.6
0.5
masse
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 50 100 150 200 250 300
evaluations
mer notre idée. Toutefois, lorsqu'on visualise la solution, on se rend compte que
des damiers apparaissent (cf. gure 5.31). La solution n'est dès lors pas vraiment
intéressante.
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
Fig. 5.31 Représentation de la solution lorsqu'on fait varier p lentement (test 31).
Nous pouvons conclure ici que les résultats les plus satisfaisants ont été obtenus
avec les tests 26, 28 et 29. Il semble donc que la meilleure façon de modier la valeur
de p au cours de l'optimisation est de prendre au départ p = 1 ou 2, de réaliser
un certain nombre d'itérations, puis lancer une optimisation avec p = 4 à partir du
point (( optimal )) obtenu.
An de vérier ces résultats dans le cas où le problème comporte également des
contraintes dynamiques, nous avons repris le test 13 mais en utilisant comme point
de départ de l'optimisation, la solution (( optimale )) obtenue avec p = 1 (test 32).
Nous pouvons comparer les résultats obtenus avec ceux du test 13 dans le tableau
5.10.
Les résultats obtenus en terme de masse et de densités intermédiaires sont
proches. Il n'est donc pas forcément pertinent dans le cas dynamique de faire varier
p au cours de l'optimisation.
Nous avons vu dans la partie 5.1, que remplacer la fonction fp : x ! xp par
la fonction f : x 7! 1 (x + ( ? 1)x+1) présentait l'avantage d'éviter l'apparition,
130
5.3 Un problème d'optimisation globale
Test Masse Nb Nb Nb de densités
nale d'éval. d'itér. intermédiaires
(10?1 kg )
13 4.221339 70 21 20
32 4.231032 70 18 14
Tab. 5.10 Comparaison des tests réalisés en dynamique avec diérents points de
départ.
dans les calculs dynamiques, de nombreux modes locaux. Nous pouvons dès lors
nous interroger sur l'aspect optimisation globale du problème dans le cas où on
utilise cette même fonction f. Pour répondre à cette question, on réalise un test
similaire aux tests 8, 9 et 10 (cf. tableau 5.2) mais en utilisant plutôt le point de
départ 2. Les résultats obtenus sont résumés dans le tableau 5.11.
Test Point de départ Masse nale (10?1 kg ) Nombre de densites
intermediaires
8 1 2.5 4.171648 64
33 2 4.142157 44
9 1 3 4.186335 24
34 2 4.244400 52
10 1 4 4.252974 22
35 2 4.296032 12
Tab. 5.11 Tests avec diérentes valeurs et diérents points de départ.
Les résultats obtenus dépendent du point de départ utilisé. Il s'agit donc bien
dans ce cas aussi d'un problème relevant de l'optimisation globale. Toutefois, on
remarque sur la gure 5.32 que contrairement aux résultats obtenus avec p > 1, les
densités nulles au départ peuvent être modiées lorsqu'on utilise la fonction f et
ce, même lorsque la valeur de est élevée.
Il est en outre dicile de conclure sur la qualité des solutions obtenues puisque
cette dernière dépend de la valeur de et du point de départ utilisé.
On note néammoins que la fonction de pénalisation f apporte un potentiel de
diversication dans notre contexte d'optimisation globale : elle permet des directions
de descente qui ajoutent de la matière dans les éléments à densités au départ très
faibles. Par ailleurs, rappelons qu'un avantage certain de ces fonctions par rapport
à celle habituellement utilisée avec le modèle SIMP, est le fait qu'il n'y a pas appa-
rition de mode locaux dans le cas d'un calcul dynamique.
Nous avons évoqué à plusieurs reprises dans les parties précédentes, l'utilisation
de l'algorithme CFSQP. Nous allons dans la partie suivante décrire la mise en oeuvre
de cet algorithme d'optimisation, notamment le réglage des paramètres.
131
Chapitre 5 : Mise en oeuvre de la méthode : Choix algorithmiques
1 1
0.9 0.9
0.8 0.8
0.7 0.7
0.6 0.6
0.5 0.5
0.4 0.4
0.3 0.3
0.2 0.2
0.1 0.1
Fig. 5.32 Comparaison des solutions obtenues avec le point de départ 2, la fonction
f , = 4 (gauche) et fp , p = 4 (droite).
Notons que, sans aucun réglage particulier des paramètres, le temps de conver-
gence (avec les deux versions de l'algorithme) était excessivement long. L'algorithme
ne s'arrêtait pas, bien qu'au bout d'un certain nombre d'itérations, la variation entre
deux valeurs successives de la fonction objectif était inme. Autrement dit, les condi-
tions d'arrêt par défaut n'étaient pas satisfaisantes. Nous avons alors utilisé un des
paramètres intégrés dans l'algorithme CFSQP et permettant un arrêt (( prématuré ))
de l'algorithme. Nous imposons ainsi que l'algorithme s'arrête si la diérence entre
les valeurs de la fonctions objectif pour deux itérations consécutives est inférieure à
10?15 . On note que de ce fait, l'algorithme peut s'arrêter bien que la norme de Kuhn
et Tucker L (avec L le lagrangien et le vecteur des variables cf. chapitre
jjr jj
f := f jjr1jj ;
f 1
rf := rf jjr1jj ;
f 1
gi := gi jjr1 jj ;
gi 1
et rg := rg jjr1 jj :
g 1
i i
i
Nous avons vu dans les parties précédentes que ces réglages de paramètres nous
ont permis d'obtenir des résultats satisfaisants avec un temps de convergence de
l'algorithme raisonnable.
Nous avons expliqué dans ce chapitre les choix algorithmiques réalisés et intégrés
dans le code DynamiTO que nous présentons dans le chapitre 6. Nous avons utilisé
dans ce chapitre un exemple basé sur une géométrie simple (plaque console). Nous
conrmerons la pertinence de ces choix dans le chapitre suivant sur le cas d'une
pièce automobile réelle : la face accessoires (présentée dans le chapitre 1).
134
Chapitre 6
La maquette logicielle DynamiTO :
application à une pièce automobile
Le but de notre travail de recherche est de proposer une solution logicielle pour
l'optimisation topologique de composants mécaniques, facilement utilisable par les
secteurs opérationnels chez Renault et permettant la prise en compte de contraintes
dynamiques primordiales dans la conception de pièces automobiles.
Nous avons expliqué dans le chapitre précédent les choix algorithmiques que
nous avons faits pour la mise en oeuvre de notre méthode d'optimisation topolo-
gique, c'est-à-dire le réglage des paramètres de la méthode d'optimisation topolo-
gique SIMP et de l'algorithme d'optimisation numérique CFSQP.
Nous allons décrire dans la première partie de ce chapitre le fonctionnement de
la maquette logicielle DynamiTO que nous avons développée et qui couple la méthode
SIMP et l'algorithme CFSQP. Nous expliquerons ainsi son architecture générale
ainsi que les paramètres à fournir par les utilisateurs. Nous illustrerons son utilisa-
tion à l'aide de l'exemple de la console en trois dimensions. La seconde partie du
chapitre sera consacrée aux résultats obtenus avec DynamiTO sur le cas réel d'une
pièce automobile : la face accessoires (que nous avons présentée dans le chapitre 1).
DYNAMITO
Programme principal SOLUTION
MATLAB FINALE
(DE BUT) (FIN)
Conditions initiales Solution
CFSQP
BOUCLE
D’OPTIMISATION
Itere courant Valeur des fonctions
NASTRAN
Logiciel de post−traitement
138
6.1 La maquette logicielle DynamiTO
Au cours de l'optimisation, seules les cartes nécessaires à l'utilisation de la mé-
thode SIMP (chier NASTRAN cartes_SIMP.dat ) sont modiées avant chaque
appel à NASTRAN (c'est-à-dire à chaque nouvelle évaluation demandée par l'al-
gorithme d'optimisation), en fonction des valeurs des variables d'optimisation. Le
chier cartes_SIMP.dat est inclus dans le chier maillage.dat.
Les sorties de l'algorithme CFSQP sont :
Un chier contenant la valeur optimale des variables (densité dans chaque
élément de conception) ;
Un chier résumant chaque itération de l'algorithme (valeur de la fonction
objectif, valeurs des contraintes, itéré courant) ;
Un chier résumant chaque évaluation c'est-à-dire chaque appel à NASTRAN
(valeur de la fonction objectif, valeur des contraintes, point évalué).
Le contenu de ces trois chiers permet d'observer le comportement de l'algorithme
durant la session d'optimisation. Nous pouvons ainsi, par exemple, étudier l'admis-
sibilité des points évalués, la vitesse de convergence, etc.
Après avoir décrit le fonctionnement de DynamiTO, nous allons montrer, dans la
partie suivante, son application à l'optimisation topologique d'une console cubique.
Ainsi, avant de traiter le cas réel d'un composant automobile, nous allons illustrer le
post-traitement et le bon fonctionnement de la maquette sur un exemple plus simple
à étudier.
Pour les deux tests réalisés sur cet exemple, nous avons pris comme point de
i ;::: ;
départ de l'algorithme d'optimisation toutes les densités égales à 0.9 (0 = 0:9; i =
1; : : : ; 1000). La solution initiale ainsi dénie a une masse égale à 7:02kg . Nous avons
i
139
Chapitre 6 : La maquette logicielle DynamiTO : application à une pièce
automobile
Fig. 6.4 Solution obtenue lorsque le problème comporte uniquement des contraintes
statiques (représentation des densités supérieures à 0.9).
admissible, c'est-à-dire qu'elle respecte les contraintes imposées. Pour montrer le bon
comportement de l'algorithme, on a représenté sur la gure 6.5 (gauche) l'évolution
de la masse en fonction du nombre d'évaluations (appels à NASTRAN). Comme au
140
6.1 La maquette logicielle DynamiTO
chapitre précédent, on a représenté en bleu les points correspondants à une solution
admissible, en rouge ceux correspondants à une solution non admissible et enn les
points sont verts lorsqu'une contrainte est saturée (et la solution admissible). Sur la
même gure (droite), on peut également observer l'évolution de la masse mais cette
fois en fonction du nombre d'itérations.
On observe la bonne convergence de l'algorithme avec une diminution de la masse
7.5 7.5
Admissible
Non admissible
7 Contrainte saturee 7
6.5 6.5
6 6
5.5 5.5
masse
masse
5 5
4.5 4.5
4 4
3.5 3.5
3 3
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 0 5 10 15 20 25 30
evaluations iterations
eective et régulière.
Pour le second test, on ajoute des contraintes dynamiques. Un des six cotes de
la pi?ece est toujours bloque et on applique sur le côté opposé, sur le même noeud,
une force fréquentielle F . On veut que la courbe de compliance dynamique mesurée
sur le noeud d'application de la force (et dans la même direction) soit au-dessous de
la droite d'équation y =
. On impose ainsi la contrainte dynamique suivante :
max u2 (; f )
; (6.2)
f 2[ min max ]
f ;f
;j
−4
x 10
1.4
Solution initiale
Solution en statique pur
1.2
1
Module du deplacement
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Frequences d’excitation
−4
x 10
1.4
Solution initiale
Solution en statique pur
Solution en statique + dynamique
1.2
1
Module du deplacement
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Frequences d’excitation
Fig. 6.7 Comparaison des courbes de compliance dynamique des solutions obtenues.
142
6.2 Optimisation topologique d'une face accessoires
la droite de référence. De plus, son comportement est bien meilleur que celui de
la solution obtenue lorsque le problème ne comporte que des contraintes statiques.
Pourtant, si on compare les résultats obtenus en terme de masse (cf. tableau 6.1),
on constate que ces deux solutions sont très proches.
Fig. 6.8 Solution obtenue lorsque le cahier des charges comporte des contraintes
statiques et dynamiques (représentation des densités supérieures à 0.9).
Ces tests réalisés sur la console cubique, nous ont permis non seulement de valider
le fonctionnement de la maquette mais aussi d'illustrer le post-traitement.
Nous pouvons à présent tester la maquette pour l'optimisation topologique de la
face accessoires, composant automobile dont le cahier des charges est décrit dans le
chapitre 1.
Fig. 6.10 Solution obtenue avec DynamiTO pour la face accessoires avec un cahier
des charges purement statique (représentation des densités supérieures à 0.2).
Nous pouvons comparer la forme de la solution obtenue avec celle obtenue avec
le logiciel OPTISTRUCT représentée sur la gure 6.11. On constate que les formes
des deux solutions sont très proches. De même, les masses sont quasiment iden-
tiques, puisque la solution obtenue avec le logiciel OPTISTRUCT a une masse égale
à 12:99kg. En résumé, nous obtenons pour cet exemple, les mêmes résultats que
ceux du logiciel OPTISTRUCT.
Intéressons nous maintenant au cas dynamique, puisqu'il n'est pas possible de le
résoudre avec le logiciel commercial OPTISTRUCT. Dans ce cas, nous appliquons
aux mêmes noeuds (points d'accrochage des accessoires) une force fréquentielle (dans
les trois directions d'espace) et on mesure les courbes de compliance dynamique
correspondantes. On impose ainsi les contraintes dynamiques suivantes :
f
max u (; f )
;
2[ min max ] 3 1
f ;f
; (6.5)
2[
max ] u3 2(; f )
:
; (6.6)
f f min;fmax
On a représenté sur la gure 6.12, les courbes de compliance dynamique de la
solution initiale (dans les trois directions d'espace).
145
Chapitre 6 : La maquette logicielle DynamiTO : application à une pièce
automobile
Fig. 6.11 Solution obtenue avec le logiciel OPTISTRUCT pour la face accessoires
avec un cahier des charges purement statique (représentation des densités supérieures
à 0.2).
−3 −3
x 10 x 10
1.2 1.4
Point 1 Point 1
Module du deplacement en X
Module du deplacement en Y
Point 2 1.2 Point 2
1
1
0.8
0.8
0.6
0.6
0.4
0.4
0.2 0.2
0 0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500
Frequences d’excitation Frequences d’excitation
−3
x 10
1.2
Point 1
Module du deplacement en Z
Point 2
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 100 200 300 400 500
Frequences d’excitation
147
Chapitre 6 : La maquette logicielle DynamiTO : application à une pièce
automobile
−3 −3
x 10 x 10
1.2 2.5
Point 1 Point 1
Module du deplacement en X
Module du deplacement en Y
Point 2 Point 2
1 2
0.8
1.5
0.6
1
0.4
0.2 0.5
0 0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500
Frequences d’excitation Frequences d’excitation
−3
x 10
1.2
Point 1
Module du deplacement en Z
Point 2
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 100 200 300 400 500
Frequences d’excitation
148
6.2 Optimisation topologique d'une face accessoires
−3 −3
x 10 x 10
1.2 1.2
Point 1 Point 1
Module du deplacement en X
Module du deplacement en Y
Point 2 Point 2
1 1
0.8 0.8
0.6 0.6
0.4 0.4
0.2 0.2
0 0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500
Frequences d’excitation Frequences d’excitation
−3
x 10
1.2
Point 1
Module du deplacement en Z
Point 2
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 100 200 300 400 500
Frequences d’excitation
149
Chapitre 6 : La maquette logicielle DynamiTO : application à une pièce
automobile
Fig. 6.15 Solution obtenue avec un cahier des charges dynamique et la contrainte
égale à 1 10?3 (représentation des densités supérieures à 0.9).
Contrainte Masse Nb Nb Nb de densités
(10?3mm) nale d'éval. d'itér. intermédiaires
(kg )
1.2 12.833 379 46 1330
1.1 12.789 171 33 450
1 13.973 128 37 22
Tab. 6.2 Détails des résultats obtenus en faisant varier la contrainte imposée à
l'algorithme d'optimisation.
égale à 1 10?3 , comporte peu de densités intermédiaires. Cette solution est donc
satisfaisante.
An d'évaluer le potentiel d'amélioration de la solution admissible obtenue pré-
cédemment, on réalise, comme au chapitre 5, une optimisation avec = 3 5 à partir
p :
Comme on peut le voir sur la gure 6.16, la solution obtenue n'est pas admissible.
Ainsi, bien qu'ayant une masse plus faible, elle est moins satisfaisante que celle obte-
nue avec = 3 5 directement. Nous remarquons aussi que les densités intermédiaires
p :
−3 −3
x 10 x 10
1.2 2
Point 1 Point 1
Module du deplacement en X
Module du deplacement en Y
Point 2 Point 2
1
1.5
0.8
0.6 1
0.4
0.5
0.2
0 0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500
Frequences d’excitation Frequences d’excitation
−3
x 10
1.2
Point 1
Module du deplacement en Z
Point 2
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 100 200 300 400 500
Frequences d’excitation
151
Chapitre 6 : La maquette logicielle DynamiTO : application à une pièce
automobile
Valeur de p Masse Nb Nb Nb de densités
nale d'éval. d'itér. intermédiaires
(kg )
3.5 13.973 128 37 22
1 puis 3.5 12.736 360 59 1306
Tab. 6.3 Détails des résultats obtenus en faisant varier p.
de conrmer cette observation nous avons relancé une optimisation avec p = 3:5 et
comme point de départ de l'algorithme d'optimisation, la solution obtenue avec un
cahier des charges purement statique. Si on compare la solution obtenue (représentée
sur la gure 6.17) à celle obtenue avec comme point de départ de l'optimisation
toutes les densités égales à 0.9 (cf. gure 6.15), on constate que les deux solutions
sont diérentes. Ce résultat conrme donc qu'on est aussi, dans le cas de la face
Fig. 6.17 Solution obtenue pour la face accessoires avec comme point de départ
−3 −3
x 10 x 10
1.4 1.4
Point 1 Point 1
Module du deplacement en X
Module du deplacement en Y
1.2 Point 2 1.2 Point 2
1 1
0.8 0.8
0.6 0.6
0.4 0.4
0.2 0.2
0 0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500
Frequences d’excitation Frequences d’excitation
−3
x 10
1.2
Point 1
Module du deplacement en Z
Point 2
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 100 200 300 400 500
Frequences d’excitation
153
Chapitre 6 : La maquette logicielle DynamiTO : application à une pièce
automobile
Point de départ Masse Nb Nb Nb de densités
nale d'éval. d'itér. intermédiaires
(kg )
Toutes les densités 13.973 128 37 22
égales à 0.9
Solution obtenue 12.736 360 59 1306
avec p = 1
Solution obtenue 12.795 185 65 14
avec des contraintes
statiques
Tab. 6.4 Détails des résultats obtenus avec diérents points de départ de l'opti-
misation.
sur la gure 6.19 puis comparer ces résultats avec ceux obtenus avec la fonction fp,
p = 3:5 dans le tableau 6.5.
Masse Nb Nb Nb de densités
nale d'éval. d'itér. intermédiaires
(kg )
p = 3:513.973 128 37 22
=4 13.987 187 51 54
Tab. 6.5 Comparaison des résultats obtenus en utilisant fp et f .
On constate que les résultats obtenus sont assez similaires, excepté le nombre de
densités intermédiaires qui est moins élevé dans le premier cas. Du point de vue de
la forme, ces deux solutions sont également très proches (cf. gures 6.15 et 6.20).
Nous pouvons conclure ici, qu'abaisser la borne imposée à l'algorithme d'optimi-
sation, permet d'obtenir une solution admissible et constitue donc dans ce cas une
solution au problème de discrétisation (c'est-à-dire au problème de pic qui passe
entre deux points de mesure).
Toutefois, une étape préliminaire permettant de trouver la valeur adéquate pour
la borne des contraintes est nécessaire et peut être laborieuse. Aussi, comme nous
l'avons évoqué au chapitre 5, la modélisation, à l'aide de fonctions splines, du pic
des courbes de compliance dynamique obtenues au cours des évaluations permet
d'obtenir une approximation du maximum réel des courbes.
Nous avons testé cette approche sur le problème de la face accessoires. Notons
que pour une plus grande précision dans la modélisation, nous avons utilisé un pas
de discrétisation égal à 5Hz. La borne imposée à l'algorithme d'optimisation est dans
ce cas égale à la borne (( réelle )), c'est-à-dire à
= 1:2 10?3 .
Concernant le paramètre permettant de contrôler l'amplitude des vecteurs
154
6.2 Optimisation topologique d'une face accessoires
−3 −3
x 10 x 10
1.2 1.2
Point 1 Point 1
Module du deplacement en X
Module du deplacement en Y
Point 2 Point 2
1 1
0.8 0.8
0.6 0.6
0.4 0.4
0.2 0.2
0 0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500
Frequences d’excitation Frequences d’excitation
−3
x 10
1.2
Point 1
Module du deplacement en Z
Point 2
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 100 200 300 400 500
Frequences d’excitation
fonction f .
155
Chapitre 6 : La maquette logicielle DynamiTO : application à une pièce
automobile
tangents aux points d'interpolation, nous l'avons xé de telle sorte que le pic de la
solution initiale soit bien modélisé. Nous avons ainsi utilisé la valeur = 1:8.
Malgré la pénalisation imparfaite (cf. tableau 6.6) de la solution obtenue, les
résultats en terme de masse et de respect des contraintes dynamiques (cf. gure
6.21) sont excellents.
−3 −3
x 10 x 10
1.2 1.2
Point 1 Point 1
Module du deplacement en X
Module du deplacement en Y
Point 2 Point 2
1 1
0.8 0.8
0.6 0.6
0.4 0.4
0.2 0.2
0 0
0 100 200 300 400 500 0 100 200 300 400 500
Frequences d’excitation Frequences d’excitation
−3
x 10
1.2 Point 1
Module du deplacement en Z
Point 2
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 100 200 300 400 500
Frequences d’excitation
Fig. 6.21 Courbes de compliance dynamique de la solution obtenue avec les splines.
Masse Nb Nb Nb de densités
nale d'éval. d'itér. intermédiaires
(kg )
Norme l6 13.973 128 37 22
Splines 12.874 283 34 1207
Tab. 6.6 Détails des résultats obtenus avec diérentes modélisation du maximum.
Pour conclure ce chapitre, rappelons que les résultats obtenus avec DynamiTO sur
le cas réel de la face accessoires sont satisfaisants, puisqu'on a gagné jusqu'à 1:5kg
en respectant parfaitement les contraintes.
156
6.2 Optimisation topologique d'une face accessoires
Nous avons vérié dans ce chapitre la pertinence des choix et des astuces pro-
posés dans le chapitre précédent, permettant de pallier les diérentes dicultés
rencontrées.
Ainsi, la diculté liée à l'aspect optimisation globale du problème (existence
de nombreux minima locaux) peut être atténuée en faisant varier le paramètre de
pénalisation p de la méthode SIMP ou bien en remplaçant la fonction fp par la
fonction f.
Par ailleurs, dans le cas dynamique, abaisser la valeur de la borne des contraintes
imposées à l'algorithme d'optimisation ou bien modéliser la courbe de compliance
dynamique permet d'éviter les problèmes de discrétisation (pic qui passe entre deux
points de mesure).
Nous disposons ainsi d'une palette de réglages permettant de s'adapter à la
résolution d'un problème d'optimisation topologique comportant aussi bien des con-
traintes statiques que dynamiques.
157
158
Conclusion
Nous avons évoqué à plusieurs reprises dans ce document à quel point l'allé-
gement est important dans la conception de composants automobiles. Nous avons
également vu que cet allégement ne peut se faire au détriment des exigences des
clients en matière de sécurité et de confort. Nous avons présenté les notions de mé-
canique fondamentales, nous avons fait une synthèse de l'état de l'art des méthodes
d'optimisation topologique et nous avons présenté les idées à la base des méthodes
d'optimisation numérique par programmation quadratique séquentielle.
Nous avons également montré comment les méthodes de conception sans a priori,
comme l'optimisation topologique, peuvent aider à la résolution des problèmes de
conception de composants automobiles. Or, l'optimisation topologique n'est pas uti-
lisée à son plein potentiel dans l'industrie automobile (notamment chez Renault).
Ceci est dû à la faible généralité des cahiers des charges pouvant être pris en compte
et plus précisément au fait que les contraintes dynamiques (de vibro-acoustique) ne
peuvent être intégrées dans le processus d'optimisation.
Nous avons donc proposé dans cette thèse, une méthodologie d'optimisation
topologique et une solution logicielle associée (DynamiTO) permettant la prise en
compte d'un cahier des charges intégrant des contraintes dynamiques, primordiales
dans la conception automobile.
Nous avons montré le potentiel de notre méthode sur le cas réel de la face ac-
cessoires (pièce du groupe moto-propulseur). Les résultats obtenus sont satisfaisants
aussi bien en terme de masse que du point de vue du respect des contraintes. Les dif-
férentes astuces, proposées dans le chapitre 5, permettent de trouver un compromis
entre pénalisation (solution en 0/1), temps de calcul, valeur de la masse et respect
des contraintes.
De par sa généralité et sa simplicité d'utilisation, la maquette logicielle DynamiTO
que nous avons développée, constitue un outil d'aide à la conception des composants
mécaniques et permet de proposer des solutions originales répondant au cahier des
charges. Son utilisation entraîne également un gain précieux en délai de conception.
Notons ici que les tests réalisés sur la face accessoires étaient préliminaires, dans
le sens où des tests plus intensifs de diérentes combinaisons des paramètres, de
points de départ, etc. peuvent être envisagés. Cet ajustement de notre méthode
pourrait notamment être réalisé à l'aide d'outils d'optimisation globale (méthodes
159
directes, sans dérivée).
Une autre piste de recherche future pourrait viser à l'amélioration du temps de
calcul dédié à l'optimisation numérique, par exemple, en faisant en sorte que seule la
fonction objectif (ou une contrainte particulière) soit évaluée et non pas que toutes
les fonctions et leurs dérivées respectives soient calculées à chaque appel NASTRAN.
Enn, rappelons que cette méthodologie générale d'optimisation topologique,
dont on a montré le potentiel dans le cadre de l'industrie automobile, peut également
être avantageusement utilisée dans d'autres domaines d'application et notamment
en aéronautique où la minimisation de la masse est un enjeu majeur.
160
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165
166
Application of topology optimization
in automotive component design
ABSTRACT
In car manufacturing, designing mechanical components of low mass is critical in
order to save on raw materials and in order to produce cars that consume less fuel.
However, it is also important that comfort (mainly acoustic aspects) and security
requirements are satised. In such a context, the aim of topology optimization is
to determine, at the beginning of engineering projects, the main features of a com-
ponent.
Existing commercial software cannot deal with all the constraints relevant to a ve-
hicle project, in particular dynamical constraints. We propose in this thesis a metho-
dology and a software solution which can take into account such specications and
namely those required by Renault. It combines the topology optimization method
SIMP and the mathematical programming algorithm FSQP.
We tested the potential of our method, rstly on a simplistic academic problem, and
then on the design of an engine accessories support.
167
168
Sonia CALVEL
Conception d'organes automobiles
par optimisation topologique