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Les milieux poreux en ingénierie de réservoir : Introduction

Chapter · May 2020


DOI: 10.5281/zenodo.6394975

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1 author:

Anthony Hutin
Pontifícia Universidade Católica do Rio de Janeiro
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Interactions between in situ surfactants and synthetic surfactants for EOR View project

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Les petits savoirs des milieux poreux DOI : 10.5281/zenodo.6394975

Les milieux poreux en ingénierie de réservoir:


Introduction
Issue:
- Comment définie-t-on les milieux poreux?
- Comment les caractérise-t-on?
- Quelle est l’influence de la mouillabilité et de la pression capillaire sur la répartition des fluides?

Contents:
- Porosité, perméabilité, tortuosité et saturation en fluides
- Loi de Darcy
- Mouillabilité et pression capillaire
- L’eau dans les milieux poreux

Introduction 1. Modélisation de la porosité


Un milieu poreux est défini comme étant constitué d’une Pour définir et caractériser un milieu poreux, il est courant de
matrice solide et de vides (eau, air ou autres fluides) appelés le modéliser comme un empilement de grains sphériques dont
les pores. Ils peuvent être de type inconsolidés/granulaires on connait la géométrie (Figure 2).
(sables, sols, . . . ) ou consolidés (grès, carbonates, calcaire,
. . . ). On distingue 2 types de porosité : la porosité de fissure
ou d’interstice (Figure 1). La porosité de fissure correspond
à des fractures ou fissures dans le matériau tandis que la
porosité d’interstice représente les vides autour de particules
solides plus ou moins liées entre elles. Ces 2 types de porosité
peuvent coexister dans les roches, par exemple.

Figure 1. Porosité de fissure (gauche) et d’interstice (droite).

On caractérise la porosité, notée Φ, telle que:

Volume des vides Vp


Φ= =
Volume total VT Figure 2. Structures pour des empilements de sphères
avec Vp le volume des pores ou vides. monodisperses : cubique simple (a), cubique centré (b), cu-
bique à face centrée (c) et hexagonale compacte (d).
On définit également la compacité C comme: La porosité maximale d’un empilement de sphères non
Volume des solides déformables et de taille identique est de 48 % et correspond à
C= = 1−Φ un agencement cubique simple de sphères (a). L’agencement
Volume total
le plus compact est obtenu par une configuration cubique
Un dernier paramètre appelé indice des vides est défini comme centrée (c) ou hexagonale (d), la porosité étant alors de 26 %.
le rapport entre le volume des pores sur le volume de la ma-
trice (solides). La porosité dépend de la distribution en taille des grains, de
la forme des grains et du l’empilement des grains. Dans
Nous mettrons de côté la porosité de fissure pour nous intéresser les milieux naturels, Φ est également affectée par l’érosion
à la porosité d’interstice dans ce chapitre. chimique et physique (Table 1).

1 A. Hutin – Zenodo – Researchgate


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Roches poreuses Φ peut s’écouler est inférieur au volume total des pores.
Grès 7 - 40 %
Calcite 5 - 25 % Le facteur de formation peut également être déterminé par la
Argilieux 20 - 40 % relation empirique d’Archie:
Artificiels et granulaires 26 - 48 %
F = Φ−m
Table 1. Gammes de porosité dans les roches.
où l’exposant m peut varier entre 3/2 et 2 (clean formation).
Il est également possible de déterminer le volume et la taille
des pores en fonction de la configuration (voir Annexe). Perméabilité La perméabilité (k) est la capacité qu’a un
milieu poreux à laisser passer un fluide. Une perméabilité
1.1 Grandeurs caractéristiques d’un milieu poreux élevée est donc synonyme d’une porosité élevée, cependant
Porosité Les mesures de volume de vides dans des l’inverse n’est pas vrai. Car une perméabilité élevée nécessite
échantillons peuvent permettre de déterminer soit la porosité que les pores soient fortement interconnectés.
ouverte (volume de vide relié à l’extérieur et accessible au Tortuosité La tortuosité T est définie comme le rapport
fluide), appelée aussi porosité effective, ou la porosité totale. entre la longueur L′ d’une ligne de courant séparant deux
La différence entre ces deux porosités provient de l’existence points et la distance L entre ces deux points (Figure 4):
de pores non accessibles au fluide susceptible de s’écouler
dans le milieu mais également à la présence d’eau liée aux L′
T= >1
grains par des forces moléculaires. On parle alors de porosité L
fermée (Figure 3).

Figure 4. Diagram of tortuosity

Pour une géométrie simple de tubes parallèles à l’écoulement


T = 1.

T peut également être exprimée en fonction de la porosité


Φ et du facteur de formation F:

Figure 3. Différents types de pores. T = FΦ

Une méthode pour connaı̂tre la connectivité d’un milieu Kozeny et Carman ont également relié la tortuosité à la taille
poreux isolant peut être de mesurer la conductivité d’un fluide D des grains et à la perméabilité k:
conducteur qui sature ce milieu poreux. Plus le milieu est
D2
connecté et la plus conductivité est grande. La conductivité T = AC3
σ f d’un milieu poreux saturé par un fluide de conductivité σ k
est caractérisée par le facteur de formation (ou de structure) avec A un nombre sans dimension.
F:
σf Saturation en fluide Elle est définie comme étant le rapport
F=
σ entre le volume de fluide contenu dans l’échantillon, Vi (i = w
Si F > 1 alors il y a une influence de la structure des pores pour eau, o pour huile et g pour gaz) et le volume de pore Vp .
sur la résistance de l’échantillon.
Vi
Si =
Vp
Ainsi, lorsqu’on désire faire s‘écouler un fluide dans un tel
milieu on se réfère au terme de porosité cinématique ou avec
porosité ouverte. En effet, le volume dans lequel un fluide Sw + So + Sg = 1

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Sw , So et Sg sont les saturations respectives en eau, huile et Fluide mouillant Fluide non mouillant
gaz. Les saturations peuvent être rapportées à la porosité totale Pas de réaction
Etalement préférentiel sur le
ou effective. En ingénierie de réservoir, c’est généralement la préférentielle avec le
solide
porosité effective. solide
Occupation des grands
Occupation des petits pores
1.2 Influence de la mouillabilité des roches et des pores
fluides Plus mobile, surtout à forte
Fluide moins mobile
saturation
La mouillabilité est la tendance d’un fluide à s’étaler ou à Limite la réduction de la
adhérer à la surface d’un solide en présence d’autres flu- saturation à une valeur
ides immiscibles. Elle concerne les interactions entre un irréductible
fluide (huile, eau et gaz) et une phase solide (roche réservoir).
Cette mouillabilité dépend des énergies d’adhésion entre les Table 2. Propriétés des fluides dans un milieu poreux en
différentes phases et est caractérisée par l’angle de contact θ fonction de leur mouillabilité.
formé par la phase la plus dense (Figure 5).
Cas des roches mouillables à l’huile (Oil-wet):
La roche est mouillable à l’huile (Figure 6) si:
• γos > γws
• AT > 0 (tension d’adhésion positive)
• 90◦ ≤ θ ≤ 180◦
Si θ est proche de 180◦ , la roche est dite fortement mouillable
à l’huile (caractère hydrophobe marqué).

La mouillabilité est affectée par la composition minéralogique


de la surface des pores, la nature et la composition des fluides,
et l’historique de saturation.
Figure 5. Etalement d’une goutte d’eau sur un solide en con-
tact avec de l’huile. L’angle de contact caractérise l’adhésion
de la goutte d’eau au solide.

On définit la tension d’adhésion telle que:

AT = γws − γws = −γow · cosθ

avec γso la tension interfaciale huile/solide, γws la tension in-


terfaciale eau/solide and γwo la tension interfaciale huile/eau.

Et le travail d’adhésion tel que:

Wa = γs + γl − γsl = γl (1 + cosθ )

Les différentes propriétés des fluides en milieu poreux sont


fonction de leur mouillabilité (Table 2). A noter que le gaz
naturel n’est jamais la phase mouillante dans les réservoirs.

Cas des roches mouillables à l’eau (Water-wet):


La roche est mouillable à l’eau (Figure 6) si:
Figure 6. Répartition des fluides en milieu poreux en fonction
• γws > γos de la mouillabilité (adapté de Ayers 2001).
• AT < 0 (i.e., tension d’adhésion est négative)
Dans les milieux poreux on rencontre 4 cas différents :
• 0◦ ≤ θ ≤ 90◦
• Forte mouillabilité à l’eau ou à l’huile.
Si θ est proche de 0◦ ,
la roche est considérée comme forte- • Neutralité: pas de mouillabilité préférentielle (surface
ment mouillable à l’eau (caractère hydrophile fort). neutre vis à vis des fluides).

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• Mouillabilité fractionnaire: présence de zones forte- la nature des cations. Elle est de l’ordre de 50 Å (0.005 µm)
ment mouillables à l’huile alors que la majorité et dépend peu des dimensions de la particule.
du réservoir est mouillable à l’eau, à cause d’une
hétérogénéité minéralogique de la surface des pores L’eau pelliculaire est l’eau qui entoure la couche d’eau ad-
(localisée). sorbée. Ses propriétés physiques et mécaniques sont influ-
• Mouillabilité mixte: Petits pores ”water-wet” occupés encées par le champ électrique de la particule. L’épaisseur de
par l’eau et gros pores ”oil-wet” occupés par l’huile. la couche d’eau liée est de 0.1 µm. La zone de transition entre
Faible saturation résiduelle en huile et se produit lors l’eau liée et l’eau libre peut s’étendre jusqu’à 0.4-0.5 µm de
de l’invasion par l’huile d’une roche mouillable à l’eau la surface de la particule. Le volume de cette eau vient en
très saturée en eau de formation. déduction du volume des pores pour le calcul de la porosité
efficace.
1.3 L’eau dans les milieux poreux
L’eau libre est celle qui est en dehors du champ d’attraction
Sols saturés Dans les sols saturés, l’eau remplit tous les des particules et peut donc se déplacer sous l’effet de la
vides entre les particules (Figure 7). Si l’on exclut l’eau qui gravité ou des gradients de pression. L’importance dans le
entre dans la composition des minéraux (eau de constitution), sol de l’eau liée dépend de la surface des particules sur laque-
il est nécessaire de distinguer l’eau liée, qui est attachée à lle les molécules d’eau peuvent s’adsorber. La température
la surface des particules solides par des forces d’interaction d’étuvage (105°C) permet d’éliminer pour l’essentiel l’eau
moléculaire de nature essentiellement électrique, et l’eau libre, libre, qui est considérée comme l’eau du sol.
qui peut se déplacer entre les particules sous l’effet des forces
de pesanteur ou des gradients de pression. Sols non saturés Dans les sols non saturés coexistent trois
phases et l’on observe en général que l’eau mouille la surface
des particules, c’est à dire la recouvre tandis que l’air est
plutôt situé au milieu des pores. Suivant le degré de saturation
du sol, nous distinguons trois modes d’interaction entre les
phases:
• Sol quasi saturé: la phase liquide est continue et l’eau
peut circuler sous l’influence de la pesanteur. La phase
gazeuse est discontinue et ne se déplace pas de façon
autonome. Les sols sont dits ”quasi-saturés” pour des
degrés de saturation supérieurs à 85 %.
• Sol à la saturation d’équilibre: la phase liquide est
encore continue mais l’eau ne peut plus se déplacer sous
la seule influence de la pesanteur. La phase gazeuse est
Figure 7. Différents comportements de l’eau en milieu également continue, mais ne circule pas en général.
poreux.
• Sol faiblement saturé: l’eau entoure les particules et
L’eau liée est attachée aux particules de la fraction la plus fine occupe des volumes discontinus à leurs points de con-
des sols, qui sont en quasi-totalité de nature argileuse. Ces par- tact sous forme de ménisque. La phase liquide est tou-
ticules portent à leur surface des charges électriques négatives. jours continue par l’intermédiaire des pellicules d’eau
Le champ électrique créé par ces charges oriente les molécules adsorbée mais ne se déplace que très lentement. La
dipolaires de l’eau au voisinage de la particule (les ions H+ phase gazeuse est continue, mais généralement immo-
du dipôle H+ /OH− sont attirées vers la surface). L’interaction bile. L’évaporation de l’eau à l’intérieur des pores du
électrique entre l’eau et les particules argileuses décroı̂t rapi- sol peut devenir un phénomène important.
dement quand on s’éloigne de la particule. Les premières
1.4 Pression capillaire
couches de molécules d’eau (eau adsorbée ou hygroscopique)
sont fortement liées et ne se déplacent pratiquement pas par Définition La pression capillaire Pc est la différence de pres-
rapport à la particule. Leur densité peut atteindre 1,5 fois celle sion à travers une surface/interface séparant deux fluides non
de l’eau pure et leur viscosité est très forte. Les couches suiv- miscibles. La capillarité se manifeste lors de l’écoulement de
antes sont plus faiblement liées mais ont un comportement l’eau au sein d’un milieu poreux (loi de Darcy) ou dans des
visqueux différent de celui de l’eau libre, qui font qu’elles conduits capillaires (loi de Poiseuille).
participent peu aux écoulements à l’intérieur du sol.
Pour un système eau/air, elle est appelée pression de Laplace
La couche d’eau ”adsorbée” est la couche des molécules d’eau et s’exprime comme suit:
liées de façon presque rigide à la particule. L’épaisseur de 2σ
cette couche varie avec la nature du minéral argileux et avec Pc =
R

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Avec R le rayon de courbure de l’interface eau/air et σ la


tension à l’interface.

Pour un capillaire équilibré par le poids d’une colonne (Figure


8), on a:
2σ cosθ
Pc = = ∆ρgh
r

Figure 9. Evolution de la hauteur de liquide dans un capillaire


en fonction de son rayon.

Pour qu’un ganglion d’huile puisse passer un étranglement


de rayon r (Figure 10), il faut que ∆P entre l’amont et l’aval
soit au moins égale à Pc . Suivant la structure des pores et les
conditions, plusieurs cas sont possibles:

• passage avec rupture (snap-off)


• passage sans rupture
• passage après grossissement
Figure 8. Loi de Poiseuille dans un conduit capillaire.

Avec r le rayon du capillaire, h la différence de hauteur entre


la surface plane et le ménisque, θ angle de contact entre le
liquide et le tube, ∆ρ la différence de masse volumique entre
les 2 phases et g l’accélération de pesanteur.

La pression capillaire est donc fonction de la tension inter-


faciale, de l’angle de contact et du rayon du capillaire. Elle
détermine les saturations et la répartition des fluides dans le
milieu poreux.

Dans le cas d’un fluide saturant mouillant, le déplacement se


fait par le fluide non-mouillant si on impose un ∆P ≥ Pc (gros
pores). Pour un fluide saturant non mouillant, le déplacement
Figure 10. Schémas d’un ganglion d’huile en amont d’un
est spontané grâce au fluide environnant. La pression capil-
étranglement.
laire est donc l’excès de pression nécessaire pour que la phase
non mouillante déplace la phase mouillante dans un capillaire
de rayon donné. Imbibition Au cours d’un processus d’imbibition, la satura-
tion en phase mouillante augmente tandis que celle en phase
Pour comprendre ce qu’il se passe dans le milieu poreux, non-mouillante diminue.
les restrictions entre les pores sont représentées par des tubes
capillaires de rayons r dans le cas où l’eau de formation est la Si la roche est mouillable à l’eau:
phase mouillante et l’huile la phase non-mouillante (Figure
9). • l’eau occupe les petits pores,

Quand les hydrocarbures migrent dans une formation mouill- • présence d’un film d’eau autour des grains dans les gros
able à l’eau : pores,

• Les pores avec r grand sont envahis en premier, l’eau • saturée en huile est placée dans l’eau, celle-ci déplacera
continue à occuper les pores avec des r petits. spontanément l’huile des petits pores (imbibition),
• Quand le niveau des hydrocarbures monte, Pc croı̂t et • La mobilité de la phase mouillante croı̂t.
force l’huile dans les pores avec des r de plus en plus
petits. Et inversement si la roche est mouillable à l’huile.

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Drainage Au cours d’un processus de drainage, la saturation Loi de Darcy L’étude des écoulements en milieu poreux a
en phase non mouillante augmente tandis que celle en phase été mise en évidence par Darcy en 1856, il existe une relation
mouillante diminue. La mobilité de la phase non mouillante linéaire entre la vitesse d’écoulement et le gradient de pres-
croı̂t, par exemple, c’est le cas de la récupération par injection sion appliqué de part et d’autre du milieu poreux.
d’eau dans un réservoir mouillable à l’huile. Un système
”water-wet” est favorable au taux de récupération primaire et La loi de Darcy s’applique à un milieu poreux homogène
secondaire par balayage à l’eau (waterflood). et isotrope parcouru par un écoulement à faible vitesse. La
vitesse moyenne de l’écoulement v s’exprime alors comme:
Courbes de pression capillaire La capillarité contrôle la
k ∆P
répartition des fluides dans le milieu poreux. Figure 11 décrit v=−
l’évolution de la pression capillaire en fonction de la saturation µ L
en eau d’un échantillon de milieu poreux. Elle est obtenue en avec µ la viscosité dynamique du fluide, ∆P/L le gradient
appliquant une pression suffisante au fluide non mouillant afin de pression appliqué à un échantillon de longueur L et k la
de déplacer le fluide mouillant saturant l’échantillon (phase perméabilité du milieu poreux.
de drainage). La quantité de fluide mouillant déplacée est
mesurée en fonction de la pression capillaire appliquée. La La vitesse moyenne v ne dépend donc pas de la nature du
pression capillaire est augmentée jusqu’à ce que la saturation fluide mais uniquement de la structure du réseau des pores du
du fluide mouillant demeure constante: saturation irréductible milieu poreux.
(Swr ).
Annexe
Taille et volume des pores Dans un empilement de sphères
les pores peuvent avoir plusieurs tailles à cause du caractère
désordonné. Si l’on considère un empilement compact de
sphères de diamètre D et que l’on cherche à faire transité de
plus petites sphères de diamètre d, il est possible de définir
une valeur critique Sa du rapport D/d qui correspond au cas
où une sphère de diamètre d passe juste à travers le cou formé
par 3 sphères en contact 2 à 2 (Figure 12):
 −1
2
Sa = √ −1 ∼ 6.5
3

Figure 11. Courbes de pression capillaire.

La pression capillaire est ensuite diminuée progressivement


permettant au fluide mouillant de repénétrer l’échantillon et
de déplacer ainsi le fluide non mouillant (phase d’imbibition) Figure 12. Schémas illustrant le rapport D/d seuil au-dessus
qui reste lorsque la pression capillaire redevient nulle à une duquel les particules sont susceptibles de rester piégées dans
saturation résiduelle Sor . l’empilement.
La courbe d’imbibition ne suit pas le même chemin que celle On peut ainsi définir un second rapport D/d, qui correspond
de drainage. Le fait que les deux courbes ne soient pas su- au cas où la petite sphère de diamètre d s’inscrit juste dans
perposables correspond à un effet d’hystérésis indiquant que les plus petites cavités de l’empilement. Les plus petites
la pression capillaire Pc dépend de l’historique des saturations. cavités qui peuvent exister dans un empilement de sphères
de diamètre D sont celles formées par le contact mutuel de 4
La saturation résiduelle peut être considérée comme étant sphères, formant un tétraèdre (Figure 13). Le rapport entre D
le niveau de saturation auquel il y a perte de continuité hy- et d pouvant s’inscrire dans cette cavité vaut :
draulique. Swr et 1 − Sor définissent les limites supérieures et r !−1
inférieures de la saturation en fluide mouillant comme indiqué 3
Sa = −1 ∼ 4.5
sur la figure ci-dessus. 2

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Les petits savoirs des milieux poreux DOI : 10.5281/zenodo.6394975

A. Hutin, Porous media in reservoir engineering : In-


troduction. The little corner of porous media, 2022,
DOI:10.5281/zenodo.6394975.

v1.1 - 03/28/2022

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Figure 13. Représentation d’une cavité tétraédrique : plus pe- Creative Commons Attribution-Non Commercial 4.0
tite cavité que l’on peut avoir dans un empilement de sphères International License
de tailles identiques.

Si l’on considère uniquement les causes géométriques de la


capture:

• Si D/d > Sa , les particules peuvent alors traverser tout


le milieu
• Si D/d < Sa , les particules peuvent rester bloquées dans
le réseau si elles rencontrent des pores de dimensions
inférieures à leur taille

Lorsque nous désirons remplir les pores d’un empilement de


sphères par des sphères plus petites, il peut être préférable
de parler en terme de volume plutôt que de nombre de partic-
ules. Pour cela, il est plus aisé d’estimer le volume interstitiel
maximum entre 4 sphères de diamètre D dans un arrangement
tétraédrique. Ce volume est le volume accessible pour des
particules de diamètre d. Si l’on tient compte de la compacité
limite de 0,64 de l’empilement aléatoire le plus dense on peut
alors définir ce volume Vp comme:

D3 √
Vp = 0.64 ( 2 − Ω)
12
où Ω est l’angle solide du tétraèdre. Le volume Vp est alors
une estimation du volume accessible pour des sphères de
diamètre d dans le plus petit pore de la structure. On peut
donc définir la fraction de volume de cavité tétraédrique N p
occupée par N petites sphères comme:
V
Np =
Vp
avec:  3
4 d
V= π N
3 2
et donc, on a:  −3
D
Np ∝
d

7 A. Hutin – Zenodo – Researchgate

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