Guide Pratique Des Maladies Des Bovins 2011
Guide Pratique Des Maladies Des Bovins 2011
Guide Pratique Des Maladies Des Bovins 2011
Guide pratique
maladies
bovins
r Les pathologies
Ies plus courantes.
r Plus de 6oo illustrations.
UHfigf
ry
Guide
pratique
des maladies
des bovi ns
ouvrage collectif
,r ius la direction de : Jean Marie Gourreau
Sylvie Chastant
Renaud Maillard
Jean-Marie Nicol
François Schelcher
'h
m
INsÏITUT
L'E LEVAG
NE
Ë
§6[nil6N§
fft[,lttfilEilTïr
La collection Agriproduction est dirigéé par:
Anne-Marie Paulais
Monique Roque
lean-Marie Gourreau
Denis Le Chatelier
m
25, rue Ginoux, 7501 5 Paris
Tous droits réservés pour tous pays
Aux termes de l'article 40 de la loi du 'l 1 mars 1957 « toute représentation ou reproduction
intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants
cause est illicite ». L'article 41 de la même loi n'autorise que les « copies ou reproductions INSTITUT OE
strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » t, E LËVA§ E
et « les analyses et courtes citations », « sous réserve que soient indiquées clairement le nom
de l'auteur et la source ». E6[8il6N§
Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, ne respectant pas la
législation en vigueur constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 à 429 du
Code pénal. 25, rue Ginoux, 7501 5 Paris
Sommaire
t. Coryza gangreneux 3
Causes et facteurs de risque 3
Circonstances d'apparition et symptômes 3
Maîtrise 6
z. Rhinotrachéite infectieuse bovine (BR) 7
Causes et facteurs de risque 7
Virus de I'IBR 7
Interactions virus/bovin 7
Transmission 8
Circonstances d'a pparition et sym ptômes 11
Traitement curatif 12
Maîtrise 13
Contexte 13
Moyens 13
Transmission 17
lndigestions 113
Causes 142
lnrumination 1'.l4 Circonsta nces d'apparition et symptômes 143
Météorisation 't14 Maîtrise 143
Météorisation aiguë 115 Traiterrrent 143
Météorisation chronique tr6 Prévention 145
r6. Obstruction de !'æsophage 117 zr. Météorisation des veaux d'élevage 146
Ca uses 1^t7 Causes 146
Symptômes 117 Symptômes 147
Maîtrise "t't9 Maîtrise 147
zz. I ndigestions ch roniques ou syndrome d'Hofl und 149 Traitements adjuvants r85
Causes 149 Prévention r86
Circonstances d'apparition et symptômes 151
Vaccination et transfert de l'immunité passive r86
Conditions favorables de logement 187
Traitement 151
Alimentation adaptée r88
26. Coccidioses
4. Affections de la caillette r89
Causes
(abomasum) 'r53
Lesparasites et leur cycle
23, Déplacement à gauche/déplacement à droite Facteurs de réceptivité et de
et volvulus 155 Transmission
Causes et facteurs de risque 155 Circonstances d'apparition et
Circonstances d'apparition et symptômes 156 Traitement
Traitement 159
Prévention
Prévention Mesures médicales
159
Conduite d'élevage 194
24. Ulcères de la caillette r6t
27.Diarrhées du jeune bovin et de l'adulte 195
Causes et facteurs de risque r6t
Circonsta nces d'a ppa rition r98
Circonstances d'apparition et symptômes r6r
Symptômes 201
Traitement 163
Caractéristiques de la diarrhée 201
Prévention 164
Symptômes associés 201
Exa mens complémenta i res 204
5. Maladies de l'intestin r65
28. Paramphistomose 205
25. Diarrhées du veau nouveau-né 167
Causes et facteurs de risque 205
Causes et facteurs de risque 167 Symptômes 207
Agents pathogènes 167
Maîtrise 207
Transfert de l'immunité passive 172
29. Strongyloses gastro-intestinales zo8
Bâtiment et environnement 173
Alimentation 175. Causes, symptômes et facteurs de risque zo8
Gestion du troupeau et des animaux 176 Cyde des strongles zo8
Circonstances d'apparition et symptômes 171
Localisation des signes cliniques 210
Circonstances d'apparition 177
Maîtrise 213
Symptômes 177
Notion de prairies saines 213
Traitement r8t
Organisation du pâturage 214
Réhydratation r8z Traitement 219
Traitements anti-infectieux et antiparasitaires 185 3o. Paratuberculose 220
Causes et facteurs de risque 220 Traitement curatif 257
Bactérie 220 Traitement métaphylactique (métaphylaxie) 259
Interactions Map-bovin 220 Traitements préventifs z6o
Transmission 223
34. Stron gylose respi ratoire ou d ictyoca u lose 263
Circonstances d'apparition et symptômes 224
Causes et facteurs de risque 263
Traitement zz6
Symptômes 265
Prévention zz6
Prévention 268
Assainissement des cheptels infectés 227
Organi.sation du pâturage 268
Protection des éLevages indemnes zz8
Traitement antiparasitaire préventif 268
3r. Dysenterie d'hiver Traitement 269
(e nté rite h ema rra g i q u e h ive r n a I e) 229
35. Autres maladies respiratoires 270
Causes et facteurs de risque 229
Circonstances d'apparition et symptômes 229
7. Maladies du système nerveux 277
Maîtrise 230
t
36. Mén ingo-encépha lites 279
32. Arrêt des défécations (ileus)
Circonsta nces d'a ppa rition 279
et douleur abdominale 232
Symptômes z8o
Ca uses 232
Causes et facteurs de risque 283
Symptômes 233 Agents infectieux 283
Conduite à tenir 236 Facteurs de réceptivité et de sensibilité 284
ïransrnission 284
5. Maladies de l'appareil respiratoire 239 Traitement 284
Prévention 285
33. Bronchopneumonies 241
Causes et facteurs de risque 241 37. Nécrose du cortex cérébral (lVCÇ 286
Agents infectieux 242 Causes et facteurs de risque 286
Facteurs anatorniques et immunitaires 245 Carence conditionnée en thiamine 286
Facteurs d'élevage 245 Intoxications 287
Symptômes 248 Circonstances d'apparition et symptômes 288
Maîtrise 251 Traitement 291
Mesures d'élevage 251 Prévention 291
Conditions de logement 251
Bande unique 255
38. Botulisme 292
Collecte et conditions de transport (élevages en lots) 256 Causes et facteurs de risque 292
Pratiques d'élevage et surveillance 256 Circonstances d'apparition et symptômes 294
Mesures médicales 257 Maîtrise 295
39. Tétanos 296 Forme chronique 317
Causes et facteurs de risque 296 Maîtrise 319
Circonstances d'apparition et symptômes 296 Traitement 319
Maîtrise 297 Forme aiguë 319
Traitement 297 Forrnes subaiguë et chronique 320
Prévention 298
43. Dermatite digitale (maladie de Mortellaro) 321
Causes et facteurs de risque
8. Maladies du pied 301 321
Symptômes 322
40. Facteurs de risque communs 303
Maîtrise 324
Facteurs liés aux animaux 303 Amélioration conditions d'hygiène et d'humidité
d.es 325
Génétique 303
Prendre des précautions à I'achat
Maladies survenant autour de la mise bas 325
303
Traitement 325
Facteurs d'élevage )o4
Habitat 304 44. Ph legmon interdigital (pa n a ri s) 326
Confort du couchage des vaches 304 Causes et facteurs de risque 326
Type et qualité de sol des bâtiments 304 Symptômes 326
épla cements 307
D
Maîtrise 328
Hygiène et humidité 308
Traitement 328
Conduite d'élevage 308
Conduite des achats 308 45. Pododermatite traumatique septique
Conduite du parage et des soins 308 (clou de rue) 330
Alimentation 309 Causes et facteurs de risque 330
4r. Dermatite interd igitale (fo u rch et) 310 Symptômes 330
Causes et facteurs de risque 310 Maîtrise 333
Symptômes 311 Traitement 333
Phase I 311
Phase II
9. Maladies des articulations,
311
Maîtrise 314
des muscles et des nerfs
42. Pododermatite aseptique diffuse (fourbure) 315 335
Causes et facteurs de risque 315 45. Arthrites 337
Facteurs de risque liés à l'alimentation 316 Causes 337
Facteurs de risque liés à l'habitat 316 Symptômes 339
Facteurs de risque liés à la conduite du troupeau 316 Maîtrise
Prédispositions génétiques 340
316
Traitement 341
Symptômes et lésions 317
Forme aiguë (rare) 317 47. Gros jarr ets (p é rita rs ite s)
Forme subaiguë 317 et gros genoux (hygromas du carpe) 343
Causes et facteurs de risque 343 Prévention 365
Circonstances d'apparition et symptômes 343 Traitement 365
Péritarsites 344
55. Ruptures tendineuses 367
Hygroma 345
Causes 361
Maîtrise 346
Symptômes 367
48. Affections des nerfs innervant les membres 347 Traitement 368
49. Luxation de la rotule 150
Causes et facteurs de risque 350 ro. Maladies méta boliques 371
Symptômes 350 56. Acétonémie des vaches laitières ou cétose 373
Maîtrise 351
Causes et facteurs de risque 373
Traitement 351
Symptômes 374
50. Rupture du ligament coxofémoral- Maîtrise 377
Luxation de la hanche 353 Traitement 377
Causes et facteurs de risque 353 Traitement individuel d'un animal atteint de symptômes de cétose 377
Symptômes Traitement du lot de vaches en production, lorsque 5 %
353
ou plus des animaux (la 3e vache pour un troupeau de 50) sont atteints
Maîtrise 155
de cétose sur une période de moins de 2 semaines 378
Prévention 355
Traitement Prévention 378
355
jarret droit 57. Fièvrede lait ou fièvre vitulaire
5r. Parésie spastique ou 356
Causes
ou hypocalcémie vitulaire ou coma vitulaire 38r
356
Symptômes Circonstances d'appa rition et symptômes 38r
356
Traitement 357
Biochimie sanguine 383
Causes et facteurs de risque 383
52.Syndrome spastique 358
Traitement 385
53. Myopathie dégénérative ou raide du veau 359 Calcithérapie parentérale 385
Causes et facteurs de risque 359 Calcithérapie orale 385
Circonstances d'a pparition et symptômes 36o Guérison, rechutes, échecs 385
Maîtrise 362 Prévention 386
Traitement 362
58. Tétanie d'herbage et hypomagnésémie 387
Prévention 362
Causes et facteurs de risque 387
54. Contractures tendineuses 363 Circonstances d'apparition et symptômes 388
Causes 363 Maîtrise 390
Circonsta nces d'apparition et symptômes 363 Traitement 390
Maîtrise 365 Prévention 390
XVI
-
Abcès
59. Pica 392 418
XVIII
t- /1
Symptômes 446 Causes et facteurs de risque 474
Dispositif général de lutte 448 Symptômes 476
Traitement 449 Maîtrise 479
Allergies 450 Prévention 479
Urticaire 451 Prévention thérapeutique 479
ttrologre 451 Choix du produit en fonction du ÿpe de bovin 479
Symptômes 451 Autres mesures de prévention 48o
Dispositif général de lutte 452 Traitement 48o
Hlpersensibilité de contact 453 par la petite douve
75. Dicrocæliose (infestation
Hypersensibilité d'origine alimentaire 453
du foie) 482
Allergies médicamenteuses 453
Causes et facteurs de risque 482
Érythème multiforme 453
Érythrodermie exfoliative bovine 454 Symptômes 484
Maîtrise 484
69. Bèsnoitiose 455
Causes et facteurs de risque 455
Symptômes 455
r4. Maladies de l'appareil génital
Dispositif général de lutte et traitement 456 et troubles de la reproduction 487
XX
'l'r lclrorrrorrorir. r.l clr Dépistage
rrr llylobactériose 504 525
l,r.pl rlrtgll t orir. 504 Prévention 526
l)lirnlrt'.r, virale bovine -Maladie des muqueuses 506 85. Mise bas: prévision du moment du vêlage 528
Chl:rnrydiose 506
Fièvre Q 5c6 86. Difficultés de vêlage (dystocies) 532
Néosporose 506 Causes et facteurs de risque 532
Diagnostic des avortements 508 Dystocies liées à l'appareil génital de la vache 532
Dispositif général de lutte 508 Dystocies par disproportion fæto-pelvienne 533
8o. Gestation 510 Dystocies liées à une mauvaise position du veau 533
Durée de la gestation 510
Maîtrise 533
Free-martinisme Choix génétiques 534
5'.ro
Diagnostic de gestation Croissance des futures reproductrices 535
511
Maîtriser la technique du vêlage s35
8t. lnfertilité avec retours en chaleurs décalés 512
Causes, symptômes et facteurs de risque 512
87. Prolapsus utérin et vaginal 538
Interæstrus court (durée entre z chaleurs Prolapsus utérin 538
inférieure jours)à r8 512 Symptômes 538
Interæstrus long (durée entre z chaleurs Causes et facteurs prédisposants 538
supérieure à z5 jours) 512 Traitement 538
Dispositif général de lutte 51+ Prolapsus vaginal 539
Sz.lnfertilité avec retours en chaleurs réguliers 88. Rétention placentaire 540
{reyteat-bre*ding) 515
Causes et facteurs de risque 540
Causes et facteurs de risque 515
Symptômes 540
Diagnostic 516
Traitement 542
Dispositif général de lutte 518
Maîtrise 542
Traitement 518
Thé I ite et scrotite nod u la i res tu bercu loi:des 552 92. Maladies cardiaques 585
Causes, symptômes et facteurs de risque 552 Causes et facteurs de risque 585
Diagnostic et traiternent 554 Circonstances d'apparition et symptômes 588
Dermatite pustu leuse staphylococciq ue 554 Maîtrise 588
Dermatite séborrhéique mammaire 554
93. Anémies 590
Causes, symptômes et facteurs de risque 555
Dispositif général de lutte et traitement 555
94. Syndromes hémorraBiques 593
Traumatismes du trayon Causes et facteurs de risque 593
557
Circonstances d'apparition et symptômes 594
go. Mammites cliniques suraiguês 559 Maîtrise s97
Causes, symptômes et facteurs de risque 559 Prévention 597
Mammite gangreneuse 559 Traitement 597
Mammite colib acillaire 56o
lvlammite d'été 95. Babésiose ou piroplasmose 599
562
Causes et facteurs de risque 599
Mammite à Nocardia asteroides 563
Symptômes 6oo
Dispositif général de lutte 563
Maîtrise 6ot
Traitement 564
Traitement de l'infection 564 96. Ehrlichiose ou anaplasmose granulocytaire 6o3
Traitements associés 565 Causes et facteurs de risque 6o3
Circonstances d'apparition et symptômes 6o4
gr. Mammites subcliniques et mammites cliniques
Maîtrise 6o4
subaiguës 566
Causes, symptômes et facteurs de risque 567
Bactéxies à réservoirs mammaires
r7. Maladies de l'appareil urinaire 6o7
568
Eactéries de l'environrrement 568 97. Maladies du rein et de la vessie 6o9
Dispositif général de lutte 571 Causes et facteurs de risque 6o9
Traitement 574 Ci rconsta nces d'apparition et symptômes 6rt
Traitement au tarissement 574 Maîtrise 6'tz
0bjectif et principe 574 , 1 8. U rolith iase obstructive (ca I cu I s u r i n a i re s) 6t3
Stratégie 574
Causes et facteurs de risque 6t3
Médicaments utilisables 577
Traitement en lactation Symptômes 613
578
0bjectif et principe 578
Maîtrise 615
Médicaments et stratégie 579 Prévention 615
Modalités pratiques 58o Traitement 6t6
XXIV
Erreurs humaines 6ql
18. Maladies néonatales non infectieuses
Contamination alimentaire 6+z
et maladies du nombril 617 Principales intoxications 6+s
99. Anoxie du veau nouveau-né 6'19 Intoxications par les pesticides 6qs
Causes et facteurs de risque 6t9 Intoxications par les polluants 6+t
Symptômes 6zr Engrais 6+t
Plomb 6+8
Maîtrise 6zz
Hydrocarbures (huile de vidange) 65o
Traitement 6zz
Intoxications par les plantes 65o
Prévention 624
Intoxications alimentaires 6sr
roo. Refus de téter du veau 6zs Contamination par les plantes toxiques 6st
Circonstances d'apparition et symptômes 6zs Contamination par des moisissures 6s6
Causes 626 Constituants toxiques de certaines plantes fourragères 6st
Traitement et prévention 626 Erreurs de complémentation alimentaire 6s8
Intoxications médicamenteuses 6s8
ror. Tics de léchage 627
Diagnostic de laboratoire 6sg
Circonsta nces d'apparition et sym ptômes 627
Traitement 66o
Causes 627
Prévention 66r
Traitement et prévention 627
Parmi les maladies infectieuses d'origine virale ou bacté- le coryza gangreneux, ou fièvre catarrhale maligne, est une maladje
denne, certaines sont caractérisées par des symptômes qui infectieuse, due à 1'herpès virus ovin z (OvHVz), non transmissible entre
révèlent l'atteinte de plusieurs organes, d'où le terme de bovr'ns mais contagieuse et qui affecte cliniquement les bovjdés (bovins,
« maladie générale ». Lorsque I'atteinte de plusieurs organes bisons, buffles...) et les cervidés d'é1evage. En Europe, les bovins s'infec-
est observée sur un même individu au cours du processus tent à partir des ovins, qui constituent le réservoir du vjrus, mais restent
infectieux, il s'agit alors d'infections caractérisées par Ia infectés sans aucun symptôme.
dissémination du pathogène à l'ensemble de I'organisme.
Dans d'autres cas, une expression clinique prédominante Causes et facteurs de risque
est observée en relation avec diverses causes liées au mode
Le virus OvHVz est un virus Herpes, présent à l'état latent dans les
d'exposition, à la virulence du pathogène, à Ia sensibilité
lymphocytes de 1a quasi-totalité des moutons au-delà de 6 mois d'âge.
des animaux atteints. Le terme de « forme » clinique est
Aucun symptôme n'a été rapporté chez les moutons en relation avec cette
alors fréquemment utilisé (par exemple, forme digestive,
infection.
respiratoire, génitale...).
Dans des conditions mal élucjdées,le virus peut être transm js des ovins
aux bovins, par contact direct ou indirect. La transmjssion entre bovins,
si elle existe, paraît très rare dans l'état actuel des connaissances.
Lors d'infection chez les bovins,les symptômes semblent résulter plus
d'un dérèglement de la réponse immunitaire que des effets djrects du
virus sur les tissus.
1.2
l'irrr rr bation est le plus souvent de 3 à 8 semaines, mais peut attein-
,lrr,(r tnoiS.
I ,r f orme clinique typique évolue sur quelques jours à r ou z semaines.
l lrylrt:rthermie, d'apparition brutale, est toujours très élevée (4t-42"C)
, | r( ( ompagnée d'une prostration marquée (« m al de tête ») (photo r.r),
.
'r
,I r rr arrêt complet de l'ingestion et de la rumination. Les symptômes
,lor rinants sont situés sur la tête (« maladie des 3 fontaines ,), avec une
r
;, rr crrt à vif (ph oto r.j). De labouche s'écoule une salive parfois abondante
lt,ltoto t.4). À)'ouverture et au début, la bouche est " chaude ", la
rqueuse rouge, puis des ulcères étendus sont visibles sur les gencives,
r rr r
lr", joues et la langue. Cette dernière est rétractée et difficile à tjrer hors
,1,, l,r bouche compte tenu de la douleur.
L
AUIDE PRATIQUE DE' MALADIES DES BOVINS
Rhinotrachéite
1.9
infectieuse bovine
(tBR)
Interactions virus/bovin
virus pénètre dans l'organisme par voie respiratoire ou génitale.
Le
Le virus est disséminé 1e plus souvent localement de proche en proche,
comme lors d'invasion de l'appareil respiratoire. La dissémjnation par
voie sanguine (virémie) est possible et explique les localisations à 1'ap-
pareil génital et les avortements, à Ia mamelle, à l'appareil digestif.
OUIDË PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies infectieuses générales
rJ
La transmission entre bovins est réalisée par contact direct ou jndirect
entre bovins excréteurs et boüns sains. La contamination par voie aérienne
Photo2t: lésions ulcéreuses sur la face latérale de la langue, caractéristiques dites
est possible sur de courtes djstances.Toutefois le BoHVr est assez fragile
an « carte de géographie ».
dans le milieu extérieur, et sensible à de nombreux désinfectants (déter- Photo22:érlsion des crêtes palatines chez une vache atteinte de la forme respiratoire
gents, ammoniums quaternaires, dérivés phénoliques). mob23: jetage mucopurulent et salivation abondante chez une vache atteinte d'lEB.
l-
GUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS Maladies infectieuses géncirales
,1
N
ll
rl De nouvelles infectr'ons à l'intérieur d'un élevage peuvent avoir pour
ongtne:
rl'éventuels animaux infectés latents préalablement présents dans
l'élevage et réexcréteurs ;
l'achat d'animaux infectés latents et réexcréteurs (ou plus rarement
cn phase de primo-infection) ;
lc voisinage avec des animaux infectés latents et réexcréteurs ou en
phase de primo-infection, lors de rassemblements de toute nature
(t ,imions de transport, estive, foires...) ou au pâturage.
r'l ,,. (y' induisent des bruits respiratoires spontanément audibles (cornage),
Photo24: ulcères superficiels sur le plancher des narines et ietage mucopurulent. r lniflements,râ1es. Les complications pulmonaires sont fréquentes, avec un
II
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies infectieuses généralos
Laforme oculaire est souvent associée à laforme respiratoire, mais peut 'flaîtrise
évoluer indépendamment. Le plus souvent, une conjonctivite uni - ou
bilatérale, avec en surface de la muqueuse de possibles plaques blanches 'ontexte
de r à z mm de di amètre (fausses membran es), se traduit par un arm oiem ent
l
translucide pujs trouble. Plus rarement, un ædème s'installe en périphérie I )('s programmes collectifs pour la maîtrise de l'lB R se sont développés
de la cornée (kératite ou æil blanc). La guérison survient généralement en , r I rrrope et en France.
r5 jours à 3 semaines. ){'l)uis r996, une qualification des cheptels et des individus issus de
I
de vulvo-vaginite pustuleuse infectieuse (lPV), est sexuellement transmis- r I ll curs de bovins des garanties sanitaires en matjère d'l B R. Le système
r r
sible et n'est qu'exceptionnellement observée aujourd'hui. llétat général ,l, ,lrralification/certjficatidn est géré par l'association pour la certjfi-
des animaux n'est que peu affecté. Chez la vache,la vulve est ædématiée. , , rl rorr de la santé an jmale en élevage (Acersa). Les principaux partenai-
La queue est portée relevée et souvent agitée. La muqueuse vulvaire est r,,, r I'échelle nationale (groupements de défense sanitaire, groupements
rouge avec des ulcères recouverts de fausses membranes adhérentes. Les l, r l111iqus5 vétérinaires,laboratoires d'analyses, Djrection de la santé
écoulements vulvar'res se dessèchent en crorltes gris-jaunâtre adhérentes , l, I r. la protection des population s, Fédératjon nation ale du commerce
aux poils bordant la vulve ou à la queue. Chez le mâle, la maladie évolue ,lrr lrctail et de la viande) sont également organisés au nîveau départe-
sous la forme d'une balanoposthite ulcéro-membraneuse. En saison de rrr.rrtal ou régional, au sein de schémas territoriaux de certification
monte, ces lésions entraînent un décalage dans les sajllies fécondantes. {" I( ) Un cahjer des charges établi surle plan national et approuvé par
Laforme abortive peut sbbserver soit d'emblée, soit à la suite d'uneforme l, nrr)istre chargé de l'agriculture fixe les principes généraux et les
respiratoire, et résulte d'une virémie, majs n'est pas la conséquence d'une ror l, rlités pratiques permettant l'acquisition et l'entretien de 1a quali-
r r
transmission sexuelle ou d'une vulvo-vaginite pustuleuse. lavortement se I rr ion. Les STC déchnent à l'échelle locale ces principes. Afin de garan-
, rl
produit le plus souvent entre le 4e et le 7e mois de gestation,avecl'expulsion I r iabilité et 1a comparabilité des qualifications attribuées, des audits
r l, r f
d'un fætus mort depuis plusieurs jours. [infection des vaches durant le r,,,;rrliers par des experts indépendants évaluent le respect du cahier
derniertrimestre de la gestation peut condujre, en plus des avortements, à ,lr ,, r lrarges.
une mortahté néonatale et à des formes graves chez les vaches (métrite I tcpuis zoo6,le dépistage de 1'lBR est obligatoire pour l'ensemble des
aiguè, péritonjte et mortalité possible). Des retours en chaleurs et de la lrr rv irs français de plus de z ans,y comprr's pour 1es éleveurs non enga-
mortalité embryonnaire précoce sont aussj observés. ,t, ,, rians une démarche de certification. La vaccination des bovins
La forme septicémique, toujours mortelle, survient sur les nouveau-nés. , ropositifs en IBR a été rendue obligatoire dans tous les cheptels.
E11e se tradult parde lafièvre,du jetage,une salivation intense,de ladianhée
Dans les formes cliniques, aucun traitement spécifique n'est disponible , lr, r riférence de IANSES.
chez les bovins. l,r confirmation de l'infection chez les animaux malades peut s'ef-
[administration d'antibiotiques est recommandée pour prévenir les l,'r I rrer par des techniques sérologiques (z prélèvements de sang enca-
fréquentes et éventuellement graves complications bactériennes. , I r . rrrt 1'épisode clinique à
3-4 semaines d'intervalle et mettant en évidence
lr' p,r ssage d'un statut négatif à positif). [altern ative est l'identificatjon
13
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies infectieuses générales
directe du virus (culture ou PCR) à partir d'échantillons issus des orga- Tableau 2,1 : protocole d'acquisition et de maintien des qualifications des
nes atteints, prélevés en début d'infectjon. rrppellations de cheptels indemnes ou contrôlés en IBR
La vaccination est obligatoire sur l'ensemble des bovins reconnus Protocole Acquisition Maintien Conditions
comme infectés iors du dépistage sérologique. supplémentaires
llobjectifde la vaccinatjon est de réduire le risque de réexcrétion du
A (cheptel indemne)
BoHVr par les bovins infectés latents (donc séropositifs) en stimulant
régulièrement l'immunité. Différents vaccins sont disponibles, à vjrus I hrvage 0uatre mélanges de Un mélange Vaccination interdite
l; rttior lait négatifs de suite, de lait négatif
complet (lffavax@) ou à virus incomplet (qualifié de vjrus délété : Bovilis
prélevés à intervalles par an
IBR marker@ inactivé ou vivant, Rispoval t B R marker@ in activé). Les vac-
de4à8mois
cins à virus incomplet permettent de djfférencjer par des tests sérolo-
giques appropriés les bovins infectés par le BoHVt sauvage et les bovins I krvage Deux sérologies Une sérologie
uniquement vaccinés. Quel que soit le vaccin, complet ou incomplet, la ;rllrritant négatives espacées négative par an,
prévention de la réexcrétion n'est pas garantie de manière systématique. de3à15mois en mélange de
en mélanges de 1 0 sérums, sur
[effet favorable de la vaccination sur la diminution du risque de réex-
10 sérums, surtous tous les bovins
crétion est obtenu par un rappel tous les 6 mois.
les bovins âgés de âgés de plus de
La qualification des cheptels, mise en place par lAcersa, a pour objec-
plus de 24 mois 24 mois
tif de sécuriser 1es échanges d'animaux entre cheptels, en garantissant
B (cheptel contrôlé)
le statut indemne des bovjns qualifiés.
Deux appellations ont été définjes : I l,rvage Une séroloqie Un mélange
: appellation A: cheptei indemne d'lBR; I avec une négative en mélange de lait négatif
r appellation B : cheptel contrôlé en lBR. I
appellation de 10 sérums, sur par an
préalable A tous les bovins âgés
Le cahier des charges de ces deux appellations comporte de nom-
de plus de 12 mois
breuses mesures régulièrement mises à jour et visant à définir la condujte
à tenir dans les différents systèmes de production et dans les différen-
I lrrvage Une sérologie 0u Vaccination, réalisée
tes situatjons possibles. Les axes majeurs sont : ,,;il ls
négative, en Une sérologie par le vétérinaire,
r un contrôle sérologique régulier de 1'effectif (tableau z.t) ; rppellation mélanges de négative, en dans les deux mois
r l'isoiement (quarantaine) et le contrôle sérologique des bovins intro- ,
't4 15
Maladies infectieuses générales
ovine (bluetongue) ',rrr une période inférieure à z mois ;1e virus se multiplie dans les leu-
( ocytes (globules blancs) et s'associe aux plaquettes et aux globules
rouges. Sur une petite fraction des bovins infectés, l'infectiosité peut
La fièvre catarrhale ovine (FCO) oubluetongue,communément appe- ric la PCR en temps réel permet de détecter du matériel génétique viral
lée " maladie de la langue bleue ,, est une maladje virale non contagieuse rl.rns le sang, sur des périodes allant jusqu'à 6 mois. Toutefois, il est
r lassiquement considéré que le bovin ne représente plus de danger en
des ovins, caprins et bovjns, transmise par des insectes du genre Culi-
coi'des. La FCO est apparue en France contjnentale en zoo6 et a fait l,rnt que source de virus, au-delà de 6o jours après f infection initiaie.
l,objet de mesures collectives de maîtrise par la vaccination 9énéralisée La durée d'immunité conférée par l'infection par un BTV sauvage
des cheptels de ruminants. llincidence économique de la maladie est rcste mal connue, mais est d'au moins 6 mois.
varjable selon les systèmes de production touchés, mais peut être élevée.
Dans tous les cas, les restrictions réglementaires sont importantes à Transmission
prendre en consjdération sur le plan collectif et individuel'
La transmission du BTV directement entre bovins n'est possible que
tlans un très petit nombre de situations :
Causes et facteurs de risque pendant 1a gestation, d'une vache infectée à son veau ;
par 1e sperme infecté (donc pendant la phase de virémie infectieuse ;
Virus de la FCO voir supra) lors de saillies.
La transmission du BTV aux bovins est en fait quasi exclusivement
Le virus de la FCO (ou BTÿ pour Blue Tongue Virus) apparlient à la réalisée par de nombreuses espèces de moucherons (famille des Cera-
famille des Re oviridae et augewe orbiyirus. ce virus infecte les espèces topogonidae, genre Culicoides) qui jouent le rôle de vecteurs de trans-
de ruminants domestiques (bovins, ovins, caprins) et certaines espèces mission. Les moucherons se contaminent en piquant un ruminant
de ruminants sauvages (cerf rouge par exemple) et de caméljdés du (quelle que soit 1'espèce) porteur de vt'rus dans le sang et restent infec-
Nouveau Monde (lamas), mais n'est pas transmissible à l'Homme' Une tés à vie. Une seule piqfire d'un moucheron infecté sur un bovin sain
maladie sévère observée chez les ruminants sauvages en Amérique, en est considérée comme suffisante pour infecter ce bovin. Certaines
Australie et en Asje, est due àun Orbivirus différent du BTV le virus de espèces de moucherons (C. obsoletus, C. dewulfi) sont actjves 1e jour et
la maladie épizootique hémorragique du cerf (EHD, pour Epizootic la nuit, avec une possible transmission aussi bien au pâturage que dans
Haemorrhagic Disease of Deer). les étables (photo j.r). Par ailleurs, ces moucherons très 1égers peuvent
Au sein du virus delaFCO,z4sérotypes sont identifiés dans le monde' être transportés par le vent sur de grandes distances, sur plusieurs
En France continentale, le sérotype 8 est apparu dans le nord en zoo6 dizaines voire centaines de kilomètres.
et le sérotype r dans le Pays basque en 2oo7. La protection croisée entre En zone tempérée comme la France continentale, les conditions de
sérotypes différents est considérée comme nulle ou réduite selon les vie des moucherons (température, humidité, cycles de reproduction)
couples de sérotypes envisagés. Par exemple,l'immunité acquise après expliquent que l'activité vectorielle est maximale en été et en automne,
une jnfection par le sérotype r ne protège pas l'animal lors d'exposition saisons qui correspondent au maximum des nouveaux cas d'infection
au sérotype 8. Les vaccins doivent donc inclure 1es sérotypes à risque' chez les bovins. Les conditions climatiques habituelles en hiver (tem-
(tl ill)t t'kAt t()ltt l)l \ MAI Al)ll 5 DES BOVINS Maladies infectieuses généraler
t
mission vectorielle sur une période plus ou moins longue ;
ti. de la persistance de ruminants (pas seulement les bovins) porteurs de
virus infectieux ;
i:.n de l'existence d'une population de bovins réceptifs, susceptibles d être
infectés s'ils sont exposés au BTV.
llintroduction du BTV dans une zone indemne peut être consécu-
tive :
i
Dans les ,h"; vtx:leurs du séroÿpe B de la FC1.
t'hok 32: ædème des paturons.
très variable d'un cheptel à l'autre, avec en moyenne d'un à quelques t'hotT 33: fonte nusculaire et ædème
bovins touché s (là +%). La létalité (nombre de morts/nombre de mala- ,h'l ,trtit:ulation du jarret.
des) est également variable, mais bien souvent nulle. t'hok, 3.4 : c0 nj 0 nctiv ite, co ngesti o n
,lrt rnt cl jetage. 3.4
CUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS Maladies infeclieuses générales
\ 3.5
Lessymptômes chez les bovins sont caractérisés par : î
une fièvre avec hyperthermie (4o-4r,5 "C) fugace (z jours), une baisse
d'appétit et, chez les laitières, une diminution de la production de
lait ;
des signes locomoteurs, avec une démarche hésitante, " æufs ",
suT des
l-,8
une djfficulté au relevel expliqués par différentes lésions des membres :
t'tuûil:t / : ulcères avec fausses nembranes du bourrelet gingival. La lèvre inférieure est
infécondité marquée avec allongement de l'intervalle vêlage-insémi-
t tlt'nil)nl violacée en raison'de la vasculite.
nation fécondante ; t'tnûo:u!: rrlcères avec faussès membranes sur le plancher buccal.
mortalité embryonnaire ; t'hilh, :t.! : t t tdème Sous-g lossiei.
avortements fætaux précoces et tardifs, momifications fcetales. t'hito :t.t0: torqeur des trayons (érythème).
20
OUIDE PRATIQUE DES MALADIES DE' BOVINS Maladies infectieuses générales
rT
I
l. r rn2lionr sont n erveuses (hydranencéph al ie, microcéphalie), ocu-
l. rrres (æil blanc), ou caractér'isées par des déformations des membres
aîtrise
3.13
I ,r fièvre catarrhale ovine est une maladie réglementée à déclaration
,,lrliqatoire.
I ors de suspicion sur des bases cliniques,le diagnostic de confirmatjon
1,. r r l'C R en temps réel à partir d'échantiilons san guins. Par cette méthode,
1, rr lc BTV sont :
l,r v,tcc'ination ;
l,r rcstriction des échanges;
1, ,, traitements insecticides.
Photo 3.11 : trayons avec c1ngesti1n et | ,r v,rccination avec des vaccins inactivés, appliquée de manière
h émo rrag i e s s (ec c hym o se s ). lr, rrrstive à l'ensemble des espèces réceptives, a fait la preuve de son
Photo 3.12: congestion des namelles. llr, ,rr ité pour la maîtrise des conséquences cliniques.
PhaoS.B: la FC) peut égalenent affecter
I ( ', rlresures de restriction des échanges et les traitements insectici-
la peau : ici, l'encolure.
Phüo3.14: aprèS les ulcères étendus
, t,, r rrrtribuent à la prévention, mais ne sont pas suffisants
r à eux seuls
vient la phase de cicatrisation. 1,,rrr,rssuretla maîtrise de l'infection.
z)
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
3.16
r us BVD
Dans les zones indemnes, la prévention est fondée sur des mesu-
res : I r,virus BVD est un pestivirus, proche :
r de surveillance de l'activjté vectorielle et de l'émergence d'une jnfec- ,Ir vr'rus delaborder disease (Border Disease Virus, BDV), qui provoque
r
tion vjrale sur des populations sentinelJes ; , lrcz les ovins des troubles voisins de ceux du BVD chez les bovins;
: de dépistage de l'infection sur des ruminants introduits originaires ,lrrvirus de la peste porcine classique (Classical Swine FeverVirus,
de zones à risque ; t ,,1,V).
r de désinsectisation, notamment des véhicules de transport et des t cs deux virus, BDV et CSFV sont susceptibles de provoquer des mala-
anjmaux en provenance de zones à risque. , ir,,,, 1 6", les bovins exposés.
24
CUIDE PRA-TPUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies infectieuses générales
des génotypes viraux est très hétérogène avec, en France, une prédomi- lirhleau 4.1 : caractéristiques des infections transitoires et permanentes
nance des souches de type t. provoquées par le vitus BVD
Le pouvoir pathogène (virulence) du vjrus BVD est très variable, avec
lnlection lnlection iransitoire
des souches très virulentes, susceptibles de provoquer des troubles nemenenlê
cliniques graves avec mortalité élevée, et des souches peu virulentes, à
Virémie Durée Toute la vie 0ueloues iours
l'origine d'jnfections n'engendrant peu ou pas de symptômes et aucune
lntensité Elevée mais Faible à modérée
mortalité. Dans l'état actuel des connaissances, le déterminisme géné-
fluctuante
tique de la virulence reste mal connu.
'lésions, t xcrétion Durée Toute la vie Ouelques jours (exceptions en
En culture cellulaire,le virus BVD provoque ou non des ce qui
ce qui concerne le soerme)
permet de distinguer z biotypes, cytopathogène (CP) et non cytopatho-
gène (NCP). lntensité Élevée Faible à modérée
Chez les bovins, la plupart des infections par le virus BVD sont dues Stntut sérologique Absence d'anticorps Séroconversion (passage
au biotype NCP. La présence simultanée des z biotypes (CP et NCP) n'est anti-NS3/p80 de 0 à +) (sauf en période
néonatale après ingestion du
mise en évidence que dans la forme clinique de maladie des muqueu-
colostrum)
ses au sens strict. Le virus de biotype CP est issu du biotype NCP par
I xpression clinique Aucune Aucune
diverses modifications génétiques.
Retard de Syndrome hémorragique
croissance
Infection transitoire et infection permanente Maladie des
Les modalités de l'infection -transitoire ou permanente- permettent muqueuses au sens
de comprendre les symptômes et les modalités de transmission du strict
virus. Affections Infécondité, avortements,
Selon les modalités de l'exposition,la multiplication initiale du virus digestives, affections digestives,
pulmonaires.. respiratoires. . .
BVD se réalise à la porte d'entrée, c'est-à-dire, dans la plupart des cas,
les premières voies respiratoires et le pharynx et, parfois,les voies géni-
tales. ors d'infection transitoire, l'excrétion du virus est limitée tant en
t
À partir de ces sites, sur les bovins non immunisés, le vjrus BVD est , rrrtité que dans le temps.
1rr,
dissémjné par voie sanguine et contamjne l'ensemble des organes. I ), r ns de nombreux cas,les infections transitoires ne provoquent pas
La présence de virus dans le sang (appelée virémie) dure en moyenne ,1, ',yrnptôme, sinon des signes cliniques qui passent inaperçus (hyper-
quelques jours (de 1'ordre d'une semaine) avec, toutefois,la possibilité t lr.r rrrie légère et fugace, ramoll jssement des bouses, toux isolée,légère
de durées plus longues, mais rares. La réponse jmmunitaire, notamment ,lrrrrinutjon de l'appétit). Lorsque les symptômes sont détectables,
en anticorps, conduit à la disparition du virus du compartiment sanguin. I rrrr ubation (délai exposition/symptômes) est brève (3 à 5 jours en
Cette infection et la virémie qui 1ui est associée sont qualifiées d'aiguës rrrrryt.llrle).
ou de transjtoires (tableau 4.r). ', r l'infection transjtoire concerne une vache en gestation, non immu-
, r virus BVD, lors de sa phase de dissémination sanguine, traverse
,,'r,, le
Ir lr,rrrière placentaire et contamine le fætus. Les conséquences pour
l, lrr,tus vont être différentes, selon le stade de gestation et selon la
, ,rrr lrc et la quantité de virus.
z6 27
CUIDE PRATIQUE DE' MALADIES DFS BOVINS Maladies infectieuses générales
Les différents tissus et organes, notamment immunitaires, se déve- Dans certaines condit'ions encore mal connues de souche et de
loppent progressr'vement pendant 1a gestation. La compétence immu- r
luantité de virus, l'infection par 1e virus BVD provoque un avortement
nitaire du fætus est considérée comme acquise à partir du 4e mois de cmbryonaire ou fætal (précoce ou tardif) ou de la mortinatalité.
la gestation.
5i I'infection survient avant le 4e mois, le fætus tolère la présence Symptômes
du virus BVD et restera infecté de manière persistante, car 1l ne peut
éliminer le virus en absence de système immunitaire. Si la gestation 'ry'r'
est menée à son terme, le fætus, puis le veau qui naîtra, est alors qua- Infécondité
lifié d'infecté perm anent jmmunotol érant (l Pl).
Le bovin I Pl est dépourvu d'anticorps sanguins spécifiques (séronégatif) Les effets duvjrus BVD surlafécondité sont majeurs et,le plus souvent,
contre la souche de BVD à l'origine de la contamjnatton (tableau 4.t). En .rssociés à des infections transitoires.
corollaire,la présence d'anticorps dirigés contre 1a protéine NS3/p8o permet À l'échelle indivjduelle, le virus BVD provoque une diminution marquée
de conclure que Ie bovin n'est pas lPl. Une exception est représentée par rie la fertjlité des vaches, qui s'explique :
les veaux lPl prélevés dans les premiers mor's de vie, qui sont alors le plus par des lésions des ovaires ;
souvent séropositifs. En effet, la vache, suite à son infection, a développé par des modifications des profils hormonaux (LH, æstradiol, proges-
des anticorps qu'e1le a transmis par voie colostrale à son veau. térone) ;
Le bovjn IPI est virémique persistant et excréteur permanent de virus, par une diminution de la qualité des ovocytes et du nombre de folli-
le plus souvent en grande quantité. cules préovulatoires.
[évolution clinique d'un bovin l Pl après sa naissance est très varjable Ces effets sur'la fonctjon ovarienne peuvent également s'exprimer
majs se caractérise le plus souvent par une espérance de vie p'lus courte l),rr une diminution possible de l'expression des chaleurs et une mau-
que celle des bovins non lPl, avec : v,rise réponse aux traitements hormonaux de superovulation par
r un retard de crojssance et un mauvajs état généra1 ; r,xemple.
x un affajblissement pouvant condujre à la mort, celle-cj étant due à l-e vjrus BVD peut être à l'origine d'une infertiljté du taureau. Chez
une infectjon jntercurrente (pneumonie par exemple) ; It's mâles infectés transitoires, cette infertjlité (diminution du nombre,
n un tableau clinique de maladie des muqueuses au sens strict, carac- ,rrrgmentation des anomahes des spermatozoïdes) dure moins de z à
térisé par la coexistence, sur le même bovin, des z biotypes viraux CP 1 rnois. Les mâles lPl peuvent avoir une fertilité normale, être stériles
§ une absence de signes cliniques et une vie normale sur 1e plan de 1a Par ailleurs, le virus BVD provoque des avortements précoces ou tar-
production et de la reproduction (éventualité moins fréquente). rlifs.
5i l'infection survient après 4 mois de gestation, une réponse immu- À l'échelle du troupeau, les effets du virus BVD sur la fécondité sont
nitaire se développe chez le fætus et permet d'éljminer le virus. 5i la 1rcrceptibles pendant quelques mois, parallèlement à l'infection des
gestation est menée à son terme, le veau est alors non virémique et lr,melles jnitialement séronégatives, mais ils ne peuvent en général être
porteur d'anticorps sanguins spécifiques (séropositif). rrrcrimjnés sur plusieurs saisons consécutives de reproduction.
Si l'infection du fætus survient entre z-3 mois et 5-6 mois de gestation, En élevage laitier, l'infection par le vjrus BVD se traduit par :
et selon la souche de virus, le développement de certajns tissus et organes une djminution marquée du taux de réussite en première insémina-
(nerveux, oculaires, osseux, cutanés...) sera altéré avec, pour conséquences, tion artificielle (lA) ;
des malformations anatomiques. Si la gestation va à son terme, le veau une augmentation anormale du nombre de vaches avec des retours
sera, selon les cas, sor't IPI s'il a été jnfecté avant 4 mois, soit séropositif et en chaleurs décalés (> z4 jours), qui ne sont donc pas des multiples
non virémique s'jl a été infecté après 4 mois de gestation. entjers de zt jours, et qui correspondent le plus souvent à des avor-
zB 29
CUIDF PRATIQIJE DES MALADIES DES BOVINS Maladies infectieuses générales
Avortements
Le virus BVD est un des agents infectieux abortifs les plus fréquents,
seul ou en association avec d'autres agents pathogènes. [avortement
est le plus souvent 1a conséquénce d'une jnfection transitoire.
Les avortements sont soit uniques, soit fréquents sous forme de
plusieurs cas successifs ou simultanés. lls ont souvent lieu dans les
z premiers tiers de la gestation mais ils peuvent être plus tardifs et, Photo 4.1 : diarrhée
profuse.
même, se manifester par la naissance à terme de veaux morts (morti-
mob 42: syndrome
natalité) ou de veaux faibles, mourant dans les z à 3 jours après leur hénorragique chez un
naissance. veau atteint de BVD ;
[expulsion dufcetus a lieu entre le roe et le 6oe jour après l'exposition les saignements sont
ffi
Troubles diarrhéiques
Chez l'adulte ou les jeunes bovins, une djarrhée atteignant plusieurs
animaux simultanément ou sur une courte période, souvent d évolution
bénigne, peut être observée lors de la contamjnation d'un groupe,
majoritairement non immunisé (photo 4.r). Ces troubles diarrhéiques
peuvent être confondus avec la dysenterie d'hiver (coronavirus).
Chez le veau nouveau-né, le virus BVD provoque des diarrhées, soit
seul, soit en associatjon avec d'autres agents pathogènes (cryptospori-
dies, autres vjrus, salmonelles...).
Le vjrus BVD peut être impliqué lors de mortalité élevée en période
néonatale, notamment en association avec des diarrhées ou en relation
avec des infections transjtoires et/ou permanentes (veaux lPl).
3o
GUIDE PRATIQUE DE' MALADIES DE' BOVINS Maladies infectieuses oénérales
F'.*!
f- l',ppareil respiratoire ou, le plus souvent, indjrect (immunodépressîon),
r
yndrome hémorragique
l)ans toutes les classes d'âge, le plus souvent lors d'infection transr'-
lrrire, certajnes souches de v'irus BVD provoquent des troubles de la
, , r,rgulation (troubles de l'hémostase) (photo 4.2) avec,
tles saignements dans les bouses, 1e jetage ;
rles hémorragies sur les muqueuses oculaire, vulvaire et digestives
Photo$ : Syndrome hémorragique avec thronbocytopénie ; le cæcun de ce veau est (photos
4.j et 4.4).
c0nstellé de petites hémorragies.
t es troubles de la coagulation sont dus à une djminution sévère du
Photo4.4:la caillette du mêne veau.
rr( )rnbre de plaquettes sanguines (thrombocytopénie).
rtards de croissance
l cs retards de croissance d'évolutjon chronique sur les veaux et les
i,rraines.
33
CUIDE PRATIQUE DE5 MALADIES DES BOVINS Maladies infectieuses générales
r
À l'ouverture de la bouche, la muqueuse est congestionnée, avec
souvent de multiples ulcères superficiels, en coup d'ongle, sur le palais,
les joues, la langue et Ies gencives (photos 4.r7 à 4.4).
La forme chronique évolue sur plusieurs semaines à plusieurs mois,
t\
L-
avec des symptômes de même nature que dans la forme aiguë mais
qui sont souvent discrets, qui semblent s'améliorer mais réapparaissent.
En fin d'évolutjon, le bovin est très amaigri, son poil est terne ; des
ulcères buccaux et interdigitaux, ainsi qu'une diarrhée jncurable sont
fr
observés. t,hoto4.s: il peut arriver qu'un IPI ait un retard de croissance.
ixE
t'ttoto 4"6:érlsions et ulcères du nufle : les lésions sont très superficielles
t t n';ttteignent pas le derme.
Malforrnations congénitales t'hoto 4.7 : un enduit nécrotique recouvre des ulcères des orifices nasaux.
nes.
Les malformations anatomiques provoquées par le virus BVD sont
multiples et concernent 1e plus souvent :
x 1e système nerveux central (aplasie/hypoplasie cérébelleuse, hypo-
myéiinogenèse : difficultés à la station debout avec écartement des
membres, démarche totalement jncoordonnée, tremblements per-
manents ou plus marqués lors du démarrage d'une activité) ;
r ies yeux : petite taille du globe oculaire (microphtalmie), veau aveugle
avec opacification du cristallin (cataracte) ;
r la peau : poil court, dur, rêche ou clairsemé ;
r les os et les articulations : crâne en dôme, mandibule plus courte que
la mâchoire, ankylose sévère des artjculations associée à une fissure
palatine (palais fendue).
34
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies in{ectieuses générales
*ç
ai
. a"l
rl
a r. rr.
Photo4.8: ulcères superficiels sur le
trayon d'une génisse atteinte de BVD.
Des gouttelettes de lymphe (flèches)
perlent à certains endroits du revêtement
cutané. Les croûtes noirâtres s0nt
constiluees de lynphe, de debris
d'épithélium et de poussières
agglomérées.
Photo4.g: ulcère superficiel interdigital :
cette lésion se rencontre aussi dans la
LT
!
fièvre aphteuse, le coryza gangreneux,
voire I'lBR
Photo4.t0: lési1ns ulcéreuses en « coup
d'ongle , sur l'æsophage.
4.9 4.10
4.11
§: F.
r
36 ]7
CUIDE PRATIQUE DE' MALADIES DES BOVINS Maladies infectieuses générales
4.191
'\utres affections
Levirus BVD est également associé à des affections dr'verses :
une hyperthermie marquée, sans foyer détectable à l'examen chni-
Que;
des épisodes de mammites ;
du diabète sucré (rare chez les bovins) suite à des lésions du pan-
créas.
{-ransmission
b. +
,ire degré, les infectés transitoires.
Les matières virulentes sont tous les liquides biologiques : jetage,
',,rlive, matjères fécales, urjne, lajt, sang, sécrétions génitales (sperme
.n particulier). La durée et f intensité de l'excrétion dépendent du statut
Phob4lg: ulcères superficiels sur le palais. Le revêtement blanchâtre est rl'infecté transitoire ou permanent des bovins (voir tableau 4.t).
constitué par du tissu épithélial nécrosé. Ces lésions n'atteignent pas le derme, Le risque majeur est associé aux lPl, excréteurs permanents et en
contrairement à la fièvre aphteuse. ,1 rande quantité du vjrus BVD.
Photo42): ulcères étendus de la langue.
Lors d'infection transitoire, il est possible de détecter du vîrus après
Photo4.2t: ulcères de la gencive et des joues.
Photo42: ulcères de la gencive. l,r disparition de la virémie, pendant quelques jours dans le jetage et
Photo 4-B : u I cè re s coa I esce nts d u bo u rre I et g i ng i va l. r;Lrelques mois dans le sperme. Ainsi, sur une faible fraction des taureaux
rnfectés transitoires, le virus semble persister au moins plusieurs mois
,lans les organes génitaux et, de ce fait, contaminer le sperme, alors que
§
f, k'virus n'est plus détectable dans le sang et qu'est apparue une réponse
ln anticorps (bovin séropositif).
Le virus BVD, en conditions favorables, peut persister jusqu'à z semai-
\ll rres dans le miljeu extérieur. Ainsi les locaux d'é1evage, le matériel
rl'élevage et de soins (pinces mouchettes, aiguilles...) ainsi que 1e maté-
-/ r iel de transport peuvent s'avérer des sources secondaires de virus.
38 39
I (;ult)t I'NAilQUl l)t \ MAI At)lt s DES BovtNs Maladies infectieuses générales
La transmission entre animaux, à l'intérieur d'un élevage, s'effectue lthleau 4.2: indications des examens de laboratoires pour le diagnostic
essentiellement par contact et, éventuellement, sur une coutte distance rlrrs infections par le virus BVD
(quelques mètres), par aéroso1s. La transmission par voie sexuelle est
Détection
possible à partir de sperme infecté. La transmissjon de la mère au fætus, Statut infectieux Détection du virus
des anticorps
avant le 4e mois de gestation, conduit à la naissance de bovins lPl qui vont
ETISA ELISA
fortement, mais pas exclusivement, contribuer à la cjrculatjon du virus. tP! IT PCB qt
antigène anticorps
Djfférents facteurs influent sur la cjrculation virale dans l'élevage. Ce
Mnladie des + +
sont :
illlrqueuses
I la présence ou non d'l Pl. Si des l Pl sont présents, la contagion est relati- lk:tard de + +
vement rapide et atteint la quasi-totaljté des bovjns. À 1'opposé, des r:roissance
infectjons transitoires successjves conduisent à une circulation plus Anomalies + + + + +
lente de virus, avec parfois atteinte seulement d'une fractjon des bovins lrratomiques ava nt avant ou avant
présents ; colostrum après colostrum
r la présence ou non de lots physiques et de leur pérennité dans le colostrum
temps; +
r le statut jmmun jtaire préalable à 1'exposition au virus. Diarrhée + + mélange
Latransmission du virus BVD entre élevages fait suite : rroonatale possible fréquent de veaux
r le plus souvent à l'jntroduction (achat, prêt) d'un bovin virémique per- malades
manent ou transitoire ;
r parfois à l'introduction d'une vache en gestation porteuse d'un fcetus Broncho- +
lPl mais elle-même non virémique;
pneumonie + + mélange
4-6 mois possible fréquent
r parfois au contact de voisinage avec des bovins virémiques (pendant de veaux
malades
un transport, lors de foires, de comices, au pâturage...).
Les autres possibilités (ruminants sauvages...) sont très rares et consj- + +
dérées comme accidentelles. + + méla nge prises de sang
'4-6 mois
possible fréquent de veaux couplées sur
malades les malades
Maîtrise +
prises de sang
Sur les bovins suspects d'être infectés par le virus BVD,les jndications
couplées sur
des techniques de laboratoire utilisées dépendent notamment du statut
+ les vaches
d'jnfecté transitoire ou permanent des animaux et de leur âge Avortement très rare + sur
+
ayant avorté
(tableau 4.2). sur avorton
avorton ou sur les
En élevage nar'sseur, les mesures de préventjon s'articulent autour de vaches ayant
l'assainissement des élevages infectés, du contrôle des introductions, avorté et
des mesures de biosécurjté, de la qualificatjon des bovins non lPl et de témoins
la détermination des statuts de cheptels.
40
GUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS Maladies infectreuses générales
Détection La détection des lPl est suivie de leur élimination pour la boucherie
Statut infectieux Détection du virus
des anticorps
orr de'leut euthanasie se'lon leur valeur marchande.
ELISA ELISA La vaccination a pour objectifs de protéger les bovins séronégatifs
tPt IT PCR qt
antigène anticorps ,,rr r le plan clinique, et d'empêcher, ou à défaut de limiter,la production
s'insère donc entre deux stratégies u extrêmes , avec, d'un côté, uni- Mucosiffa (Mérial) Vivant modifié 1a + (publication)
quement le dépistage et l'éhmination des lPl, et de l'autre, uniquement
Bispoval BVD (Pfizer) Vivant modiflé
la vaccination.
1
les bovins séronégatifs au sein de lots à forte fréquence de séroposi- BVD inerte (RS
tifs ;
Bispoval RS BVD - P13
et P13 vivants 1
(Pfizer)
tr en deux étapes virologiques par PCR quantitative, d'abord sur des modifiés)
mélanges de sang ou de lait puis par reprise jndividuelle des mélan-
ges positifs.
Un deuxième dépistage doit être réalisé impérativement sur tous les
ContrôIes à l'introduction et biosécurité
bovins non prélevés lors de la première série d'analyses et présents dans Les contrôles à l'jntroduction peuvent être d'initiative individuelle,
l'élevage (y compris sous forme de fætus)lors de l'élimination du dernier ou systématisés selon une stratégie collectjve.
lPl. Cette deuxième série d'analyses est réalisée selon la méthode utili- Sur les bovins introduits en dehors de la gestation,le dépistage est basé
sée, dans un délai de 9 à r5 mois après la première série. ,,ur des recherches virologiques, dont le résultat doit être négatif.
42 43
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
les cheptels non négatifs afin de dépister une éventuelle circulation r l'épidémiosurvejllance des salmonelloses bovines.)
virale. Lorsque celle-ci est avérée,les bovins lPl sont recherchés afin de
ffi
les éliminer.
En parallè1e, des mesures doivent être prises pour éviter Ia diffusion
Interactions salmonelle/hôte
du virus entre élevages (contrôle des jntroductions, contamination de Après ingestion ou inhalation,la salmonelle gagne f intestin, qu'elle
voisinage...). r olonise.
44 45
Maladies infeciieuses générales
GUIDE PRATIQUE DES A/IALADIES DES BOVINS
ffi
Une première phase consiste en une invasion de la paroi intestinale
(surtout la partie distale de l'intestin grêle). Les salmonelles travetsent
Transmission
ensuite la paroi intestinale (translocation/caractère entéro-invasif) et Les salmonelles sont ubiquistes, isolées de très nombreuses espèces
gagnent les næuds lymphatiques mésentériques qui drainent ces segments rl'animaux (reptiles, insectes, oiseaux, mammifères domestiques et
,,.ruvages) et de l'environnement (eaux, sols, fourrages). Des contami-
digestifs.
[envahissement de l'organisme peut se limiter à ce stade. À l'opposé, rrations croisées surviennent très fréquemment entre ces divers réser-
l'infection peut évoluer, avec dissém jnation des bactéries par voie sanguine voirs de salmoneiles.
(bactériémie), par « sauts » successifs, envahissement du foie et de la rate Les bovins malades ou infectés sans symptômes sont principalement
puis atteinte de tout l'organisme, notamment l'utérus, les poumons,les r,xcréteurs dans les bouses. Lors de maladje respiratoire, d'avortement,
r le mammite dus aux salmonelles, les sécrétions respiratoires, le contenu
articulations, la mamelle...
r le l'utérus (avorton, placenta, écoulements), le lait, sont respectivement
La première phase d'infection digestive peut rester inapparente, sans
r ontaminés par la bactérie.
symptômes ; dans ce cas, le bovin est porteur et non excréteur ou bien
La fréquence des troupeaux avec au moins t bovin excréteur sans
excréteur « sain » de salmonelles.
,,ymptômes est d'environ to%o.Dans ces troupeaux, le taux d'animaux
À l'opposé,1e processus d'infectjon peut s'accompagner :
r de symptôm es di gestifs, liés à l'infl amm ation de la paroi et à I a sécrétjon t.xcréteurs varie entre 5 et rc % en dehors de la période des vêiages, à
d'une entérotoxine qui provoque la fuite d'électrolytes et d'eau; rrn taux compris entre 5o etSo% durant celle-ci. Dans moins dezo/"
: de symptômes généraux (fièvre, choc),liés à la production d'une endo- rle ces troupeaux excréteurs, un épisode de salmonellose clinique a été
47
46
AUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies infect,euses générales
vI
Les bovins de tous âges (veau,jeune bovin et adulte) et dans tous les
systèmes de production peuvent être atteints. Les cas cliniques semblent
plus fréquents en élevage laitjer et dans la filière veau de boucherie.
Au sein d'un troupeau, les salmonelloses peuvent évoluer de manière
sporadique (cas isolé) ou sous forme d'épidémies, avec parfois un grand
nombre d'individus touchés.
La durée d'évolution individuelle est variable, mais habituellement V
t,
ai guë (quelques jours).
I
Les salmonelloses sont caractérisées par un grand polymorphisme
clinique, parfois observé au sein d'un même troupeau.
t
ffi
Forme digestive
La forme digestive est 1a plus évocatrice sur 1e plan diagnostique et
est observée le plus souvent chez les veaux laitiers et allaitants et les
adultes de races laitières. ir
Le sérovar Typhimurium est souvent identiflé,mais d'autres sérovars t,
comme Montevideo ou Anatum sont également en cause.
Les symptômes sont caractérisés par une fièvre sévère (température
rectale de 4o à 4r 'C), un abattement intense, un arrêt de l'ingestion
aljmentaire et, chez lès laitières, une chute de la production de lait. Les
bouses sont liquides, nauséabondes, et contiennent du mucus, du sang
et/ou des amas nécrofibrineux (1e bovjn u fait les boyaux Cette diar-
").
rhée peut être associée au début à des coliques légères et, en cours
d'évolution, à des efforts infructueux pour émettre les bouses, avec une
possibie éversion de l'anus. Une déshydratation (æil enfoncé) s'installe
rapidement chez les veaux (photos 5.t à 5.6).
Lors d'épidémie, il est fréquent que les premiers cas soient mortels
et d'évolution souvent brève (quelques heures à jours).
iry
Forme abortive
Laforme abortive est due à divers sérovars, notamment à Salmonella
Dublin.
Lavortement survient le plus souvent sans symptôme digestif associé,
semble plus fréquent dans le dernjer tiers de gestation (75% environ),
est souvent compliqué de rétention placentaire. PhotoS.t: vache fébrile avec diarrhée : il s'agit d'une salmonellose débutante.
Par aiileurs, lors d'une épidémie de diarrhée salmonellique,5 à.to T" PrroroszjSalm0nella Typhimurium : entérite hémorragique.
Photoss:veau jumeau fébrile de six jours. Entérite hénorragique â Salmonella
des vaches en gestation avortent. lyphimurium. ll va mourir nalgré les soins.
48 49
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies infectieuses générales
I ,rrnê septieémique
I
Autres formes
Diverses affectjons (infection localisée à un organe) sont associées
.r rrx sa'lmonel'les.
Les affectjons respiratoires sont le plus souvent consécutives à une
r,xposition aérienne, parfois à une dissémination sanguine. Les veaux
,,ont les plus fréquemment atteints. Les symptômes sont ceux d'une
lrronchopneumonie (voir partie 6). Dans certains cas, les troubles res-
prratoires évoluent isolément, alors que, dans d'autres, ils sont associés
.i ,r une diarrhée (pneumo-entérite).
D'autres affections sont plus rarement observées : arthrite, méningo-
r,ncéphaiite, ostéite, gangrène des extrémités, uvéite, mammite, com-
plication de césarienne (péritonite, abcès de paroi).
ï
I
5o
Maladies infectieuses générales
CUIDE PRATIQUE DE, MALADIES DES BOVINs
Les déjections et ies autres effluents d'élevage (eaux blanches et eaux Laprévention d'une contamination par les aliments repose sur :
vertes) doivent être collectés. Afjn de dimjnuer la concentration en u 1erespect des plans d'épandage (stockage de z mojs sans nouvel
salmonelles, un stockage de 2 mois sans nouvel apport est recommandé apport avant épandage, alternativement délaj de 6 semaines entre
avant épandage. Les plans d'épandage doivent être respectés. épandage et pâturage) ;
Une stérilisation des effluents liquides - notamment des lisiers en r la protection des aliments conservés (notamment céréales en cellules,
fosse - est possible par l'adjonction de cyanamide calcique (5 kglm;), front d'attaque des silos) des souillures des oiseaux sauvages (pigeons,
brassage et stockage 3 semaines avant épandage. mouettes, étourneaux) ou des micromammifères (dératisation régu-
La vaccination peut s'avérer un complément utile aux mesutes de lière) ;
conduite d'élevage. r la séparation physique stricte des ateliers au sein d'une même exploi-
Un vaccin inerte est commercialisé contre les z séroÿpes,Typhimurium tation, notamment avec les ateliers de volailles et de porcs et leurs
el Dublin. La primo-vaccination est fondée sur 2 injections à 3 semaines effluents.
d'intervalle. limmunisation complète est donc attendue environ 5 à
ffi
6 semaines après 1a première injection de primo-vaccination. Des rap-
pels sont réalisables au bout d'un an.
Prévention de Ia contamination humaine
La vaccinatjon n'empêche pas le portage et l'excrétion, mais prévient Pour éviter le risque de transmission directe, en élevage (zoonose
1es signes cliniques. llefficacité est probablement moindre pour 1es professionnelle), diverses précautions d'hygiène sont recomman-
sérotypes autres que Typhimurium et Dublin (contenus dans le vaccin). dées :
Les indications portent donc prjoritairement sur les an jmaux à introduire e nettoyage soigneux des mains après intervention sur les animaux,
(lots de génisses, de vaches taries élevées séparément, achats) dans le ou lors de contact avec des bouses ;
troupeau adulte. ll est égalerrent possible de vacciner 1e troupeau où rn port de gants à usage unique lors d'intervention dans les voies géni-
évolue la salmonellose en prenant 1a précaution de ne vacciner que des tales (mise bas), de manipulation de produits potentiellement conta-
bovins sans signes de maladie et sans hyperthermie. minés (placenta, avorton...) ;
n ff consommation de lait après stérilisation au moins par'les personnes
à risque (personnes agées, jeunes enfants, femmes enceintes, immu-
Prévention en élevage sain
nodéprimés...).
En élevage sain, la prévention repose sur des mesures hygiéniques Ces précautions dojvent évidemment être sujvies avec la plus grande
vis-à-vis de l'introduction de bovins porteurs sains et de l'environnement rigueur lorsque des cas cliniques ont été jdentifiés préalablement dans
au sens large. l'é1evage.
À l'introduction des bovins, le dépistage des porteurs sans symptôme Pour les consommateurs, Ies risques de toxi-infection alimentaire
n'est pas réa1isé en pratique courante. Les techniques sérologiques sont par les salmonelles, à partir des élevages bovins, sont liés à l'ingestion
inopérantes. La détectjon dans les bouses est peu sensible compte tenu de viande ou de lait contaminé. Les'élevages bovins à risque correspon-
des fortes fluctuations de l'excrétion dans le temps et sur le plan quan- dent à des élevages où des cas cliniques ont été identifiés, mais aussi
titatif. des élevages oiL vivent des bovjns infectés sans symptôme de salmo-
La protection à partir d'une possible contamination par l'environne- nellose. Pour évaluer la présence éventuelle d'excréteurs dans le troupeau,
ment porte sur le contrôle régulier de 1'eau d'abreuvement hors réseau il est possible de rechercher les salmonelles à partir des effluents,
(mare, puits, ruisseau...). llabreuvement à partir de captages profonds notamment les lisiers.
ou à partir d'eau du réseau devrait en théorie être privilégié. Une alter- Pour la vjande, l'implication de l'élevage d'origine s'explique par la
native est la mise en ceuvre de procédés de stérilisation de l'eau de contam jnation accidentelle de la carcasse lors du processus d'abattage
captage privé (chlore, UV). et d'éviscération, par des salmonelles initialement présentes dans
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS I
l'intestin, ou sur ia peau souillée par les bouses. Dans l'élevage d'origine,
1a prévention repose sur l'envoi à l'abattoir de bovins propres, avec le
minimum de souillures fécales sur la peau, la queue et la tête.
Listériose fi
Pour le lait, la contaminatjon dans l'élevage d'origine provient dans
de rares cas d'une excrétjon directe dans le lait (mammite subclinique
ou clinique à salmonelle), et plus fréquemment lors de la traite à partir
des bouses. Dans ce dernier cas, la prévention repose sur une excellente
hygiène des locaux et de bonnes pratiques de la trajte (nettoyage et
La hstériose est due à une bactérj e, Listeria monocytogenes, souvent
désinfectjon des trayons, des griffes, mise en place des manchons trayeurs,
issue d'ensilage ou de fourrage enrubanné, et se caractérise le plus
contrôle de chute des faisceaux...).
souvent par des symptômes nerveux d'encéphalite avec atteinte des
nerfs crâniens ou, plus rarement, par des affections diverses.
limportance de la listériose se décljne se]on des enjeux :
i,#
Interactions bactérieÆovin
Chez le bovjn, l. monocytogenes persiste à l'intérieur des cellules où
elle est partiellement protégée de la réponse immunitajre. llinfection de
56
BOVINS
Maladies infectieuses générales
CIJIDE PRATIQUE DES MALADIES DES
1'encéphale résulte d'une entrée buccale avec remontée par certains nerfs
crâniens ou, plus rarement, d'une dissémination par voie sanguine après
Forme nerveuse
La forme nerveuse de listériose atteint les jeunes bovins à l'engrais-
traversée de la paroi jntestinale. La dissémination sanguine contribue à
expliquer la localisation à différents organes (utérus en gestation, par sement, les génisses sevrées du prétroupeau et les adultes. Les veaux
exemple). Pour un certain nombre d'autres affections dues â L. monocy- ne sont habituellement pas affectés.
togenes, desvoies alternatives de contamination sont possibles, comme Cette répartition particulière des cas cliniques selon l'âge s'expiique
par exemple une remontée directe par le canal du trayon pour les mam- au moins en partie par le facteur de risque alimentaire. En effet, la
mites ou une pénétration directe dans l'ceil pour les uvéites. listériose nerveuse est très fortement associée à la consommation de
Les facteurs d'immunodépression, les déséquilibres alimentaires, la
fourrages ensilés ou enrubannés. Toutefois, quelques rares cas de lis-
perturbation de la flore intestinale, le parasitisme,la gestation,les trou- tériose nerveuse surviennent en l'absence de distribution d'ensilage
bles hépatiques sont souvent considérés comme favorisant l'expression ou d'enrubannage.
de la listériose. Toutefois, le rÔle de ces facteurs n'est pas objectivement
llévolution dans le temps est caractérisée par une forte saisonnalité,
démontré chez les bovins. avec un pic des cas en hiver et au printemps (distribution d'ensilage,
fin des silos).
La fréquence des malades, au sejn d'un troupeau, est faible (cas
Modalités de la transmission sporadiques à quelques cas successifs). La létalité (nombre de morts/
TTois sources principales sont impliquées :
nombre de malades) est souvent élevée, même après traitement.
c les anjmaux : 5 à 15 % des bovins normaux (parfois plus à certaines [jncubation est en moyenne de z à 3 semaines.
périodes et pour certaines souches) excrètent L. monocytogenes dans Les symptômes généraux sont caractérisés par une hyperthermie
les bouses ;de nombreuses espèces anjmales domestiques et sauva- modérée (lg,S-+o "C) souvent in'itiale et inconstante sur la durée de 1a
ges sont également porteuses de la bactérje ; phase clinique, ainsi que par une djminution, voire un arrêt de l'inges-
s les aliments : la contaminatjon de 1'ensilage et de l'enrubannage est tion alimentaire.
souvent hétérogène,par u po6hss , (périphérie, déchirure de 1abâche...) ; Les symptômes majeurs traduisent une encéphalite non spécifique
les concentrations de L.monocytogenes peuvent alors être élevées; ou, de manière plus évocatrice, une atteinte des nerfs crâniens, souvent
'l'eau
de boisson, dans les abreuvoirs, est contaminée par les déféca- unilatérale (photo 6.r).
La dépression est marquée, la démarche est 1égèrement titubante ;
tions ; le foin, les céréales, les tourteaux sont très rarement et très
fajblement contam inés ; parfois, l'an'ima'l « pousse au mur , ou marche en cerc'le, toujours du
r l'envjronnement : l. monocytogenes peut être isolée des litières, des même côté (photo 6.2). Lorsque l'on tjre fortement et latéralement sur
refus d'ensilages, du sol, de l'eau où elle peut persister plusieurs mois la queue, le bovin est déséquilibré et met du temps à reprendre sa
en conditions favorables, sans se multiplier et bien qu'elle ne soit pas
position injtjale.
sporulée. llexamen de la tête révèle diverses anomaljes inconstantes (photos 6.3
La voie de pénétration dans l'organisme est orale.
à 6,6) :
58 59
GUIDE PRATIQUE DES MALADIE' DES BOVINS
Maladies infectieuses générales
Forme abortive
Les avortements dus à t. monocytogenes surviennent habjtuellement
dans le dernier tiers de gestation. La rétention placentaire est fréquente.
Une autre Listeria pathogène, L. ivanovii, peut être impliquée. Les cas
d'avortement sont sporadiques (cas individuels) ou touchent un petit Photo6.t: encéphalite avec paralysie de
nombre de bovins. l'oreille droite, de la làre supérieure
droite et des paupières, avec æil sec et
écoulement passif de salive.
Forme septicémique mob62: au cours de l'encéphalite
listérienne, les animaux peuvent tourner
Les septicémies sont possibles chez les bovins majs apparaissent plus en rond.
rares que chez les petits ruminants. Les veaux sont les plus fréquemment Photo 6.3 : vache atte i n t e de I i s téri ose.
atteints. Les cas sont habituellement sporadiques. Nlter la torpeur, l'écoulenent de salive
(ptyalisne), l'æil blanc (kératite) et le
larmoiement.
Photo6.4: paralysie de la mandibule et de
Forme oculaire la langue, rotation de la tête.
L. monocytogenes est assocjée à des u yeux blancs » qui traduisent
une inflammation de la tunique vasculaire de l'æil (uvéite) (photos 6.8
et 6.fl.Cesuvéites apparaissent le plus fréquemment Iorsque l'ensilage
oul'enrubannage est distrjbué en libre-service. Les cas sont sporadiques
ou touchent p'lusieurs a n jmaux.
Mammites
Les mammites sont rares et caractérisées par l'excrétion de L. mono-
cytogenes à forte concentratjon et de man jère persistante. Ces mam-
mites sont subcliniques et s'accompagnent de comptages cellulaires
individuels élevés ou peuvent être initialement cliniques.
Traitement
Le trajtement n'est réellement codifié que pour 1es formes nerveu-
5es.
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies rnfectieuses générales
lysie du pharynx.
'révention
.
TY, ..'.:.
i t"' _
'
Pour éviter le risque de transmission djrecte, en élevage (zoonose
professionnelle), les précautions d'hygiène recommandées sont de
rnême nature que pour la prévention des salmonelloses (voir chapi-
tre 5).
Pour les consommateurs, les risques à partir des élevages bovjn sont
',urtout liés à i'ingestion de lait cru ou de produits laitiers à base de lait
6z
AUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DE, BOVINS
64
GUIDE PRATIO.IJE DES MALADIES DES BOVINS Maladies infectieuses générales
Les clostridjes persistent longtemps (plusieurs années) dans l'envi- l à des phénomènes de concurrence pour l'lngestion (disponibiljté au
ronnement, sous forme de spores très résistantes à tous 1es agents nourrisseur, place à table) d'autant plus marqués que les lots sont
physico-chimiques du milieu extérieur. Les bovins sont donc potentiel- composés d'animaux hétérogènes en poids et en âge ;
iement exposés par f ingestion d'aliments ou d'eau contam inés' Toute- à la régularité de la distribution ou de la disponibilité des aliments
fojs, cette modalité apparaît être rarement impliquée dans le lors d'aljmentation à volonté (exemple d'un nourrisseur temporaire-
déc'lenchement d'une entérotoxémie chez les bovins ruminants alors ment vjde avec surconsommation après remplissage).
qu'elle est plus fréquente chez les veaux de boucherie' Les modificatjons du transit digestif et de la perméabilité intestinale
Les clostridjes colonjsent l'intestin des animaux normaux sans
pro- peuvent être favorisées par'le parasiti sm e (stron gyl ose, coccid.iose).
duire de dommages. Leur développement est régulé par la disponibilité Les perturbations de la flore digestive avec une réductjon de « l'effet
en substrats de croissance, par un effet de chasse en lien avec le transit barrjère » peuvent être associées à une utjlisation inadaptée d'antibio-
digestif et par les interactions avec les autles composantes de la flore tiques par voie orale.
inlestinale (effet barrière). Uentérotoxémie doit être considérée le plus
souvent comme 1a conséquence d'une dérégulation de 1'écosystème Circonstances d'apparition et sym ptômes
intestinal, plutôt que comme une maladie transmissible. [entérotoxé-
mie résulte donc de la combinajson de facteurs de risque, individuels Les circonstances d'apparition sont assez variées, en relation avec les
et d'élevage. facteurs de risque (figure 7.r).Les élevages souvent attejnts sont les
Les factàurs individuels sont, pour l'essentjel,liés au comportement éievages intensifs en stabulation (taurillons, vaches laitières, veaux de
alimentaire. Les animaux les plus voraces, à forte croissance, sont les boucherie). Des cas d'entérotoxémie sont fréquemment observés au
plus souvent atteints. pâturage, en relation avec la disponibilité et la richesse de l'herbe ou
Les facteurs d'élevage sont déterminants et l'alimentation
joue un avec l'utilisation de compléments alimentaires (nourrisseurs pour les
rôle majeur. veaux). Les cas sont souvent sporadiques (cas isolés). lapparition de cas
Les rations à risque sont à forte concentlation énergétique
(régime successjfs ou simultanés doit conduire à une analyse approfondie des
favorable à une acidose subaiguë du rumen) ou azotée (excès de matière facteurs d'élevage à risque.
azotée dégradable). ËrGè!tlucidiqse
\ + aota
Différen1s facteurs favorisent une digestion incomplète dans le rumen
Excès
NouswÉ: i7
-
et l'arrivée de substrats dans l'intestin, favorables au développement
pas d'effet rèpresseur TOXINES
microbienne;
Manquedefibre * rcsIEmil <- lnhibitiondü6ntnj
w aux conditjons d'ambiance ;1e refroidissement induit une augmen- Les symptômes sont rarement observés, car l'évolution la plus fré-
tation des quantités ingérées. Les fortes amplitudes thermiques quente est suraiguë (en quelques heures) et conduit à une u mort
(température élevée dans 1a journée et froide la nuit) fréquentes au subite » (photos 7.1 à l.d. Le plus souvent le bovin, en bon état d'entre-
printempsetenautomne,induisentunemodificationmarquéede tien et de bonne conformation, est retrouvé mort, sans signe prémo-
i'ingestion alimentaire sur z4h,d'autant plus que les bâtiments ne nitoire, très gonflé, avec fréquemment une éversion de l'anus, les
tamponnent pas ces amplitudes par une isolatjon correcte ; muqueuses et 1a peau rouge à bleuâtre puis gris verdâtre et des cré-
66 67
Maladies infectieuses générales
ffi
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
t
pjtements (gaz) sous la peau. Les symptômes possibles sont des coliques,
parfoi s un e diarrh ée éventuel l em ent h ém orragique, un refrojdi ssem ent
des extrémités et, avant de mourir, des troubles nerveux de pédalage
avec la tête en arrière.
Maîtrise
Compte tenu de la rapidité d'évolution clinique, les mesures de maî-
se limitent en pratique à la condujte d'élevage et à la vaccina-
trise
tion.
La conduite d'élevage, notamment l'alimentation, dojt être évaluée
et corrigée selon les axes sujvants :
F.d-l
I
r nature et modalités de distribution et de consommation des ali-
ments;
r abreuvement (qualité et quantité d'eau consommée) ;
Y
tjon. En élevageallaitant,les vaccjnatjons sont fréquemment réalisées
sur les animaux avant la mise à l'herbe. Lorsque 1es mères sont vaccjnées
Photo 7.1 : entérite hénorragtque sévère
en fin de gestation, il est recommandé de ne vacciner les veaux qui en linitée à quelques anses intesttnales
sont jssus qu'après z mois d'âge (attendre une réduction marquée des et au contenu sanguin chez jeune
anticorps d'origine colostrale). En élevage en lots, les vaccinations débu- bot in sous sa ner e au pre depuis
quelques semaines.
tent lors de la constitution des lots. Photo7.2:vue de la muqueuse inlesli-
I
I
nale . entérité segnentaire.
Photo 7.3 : congestion vio I ente de I a
I caillette génisse laitière de quelques
L t"'
n
sematnes.
Photo7.4: destruction de la stntcture
du foie par les loxrnes de Clostridium,
ce qui a entraîné la mort de l'aninal.
68
.Maladies infectieuses générales
8.1
Photo8.5:pounon du nême aninal : les
hénatones (en noir) sont visibles.
8.3
Traitement
La pénicilline reste l'antibiotique de choix dans le traitement du
charbon bactéridjen.Toutefois, jl exjste des souches résistantes possé-
dant une pénicillinase. D'autres antibiotiques semi-synthétiques peu-
motosE.l et8.2: rate charbonneuse : vent alors être utiljsés dans ce cas, en particulier l'oxacilline. Ce traitement
spl énomégal ie et hémorragi es demeure cependant inefficace dans les formes suraiguës ou lorsqu'il
intraspléniques. Noter les zones
est entrepris trop tardivement.
hémorragiques en noir.
Photoî.3:cæur de bovin mort de charbon
bacteridien . pétéchies eL suffusions
hémorragi ques de I' endocarde.
Photo 8.4 : p u stu I e cha rb on n e u s e ent\ u rée
d'une réaction inflanmatoire sur
l'avant-bras d' un honme contam i né.
72
Maladies infectieuses générales
naissance différente par le système immunitaire (qualifiée de variation (quelques unités bactériennes).
antigénique). C. burnetii est très résistante dans le milieu extérieu1 notamment à 1a
Les bactéries en phase I sont très infectieuses et isolées des bovins, dessiccation. Labactérie peut ainsi persisterjusqu'à z ans dans les litières,
humains et arthropodes. ce qui explique le rôle majeur de I environnement dans latransmission.
Lesbactéries en phase ll sont moins jnfectieuses, et sont issues des La contamination se réalise essentjellement par voie aérienne à partir
cultures de la bactérie sur ceuf embryonné ou sur cellules. de poussières ou d'aérosols contaminés. [élevage en stabulation, les
14 75
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DE' BOVINS Maladies infectieuses générales
Bovins
[infection par Coxi el a burn eti i est très fréquemm ent asymptom
I ati -
que.
Les troubles de la reproduction sont les plus souvent rapportés
(photos g.t et g.z), et se caractérisent par :
,,l*lt des avortements, souvent mais pas exclusivement, en fin de gestation,
Homme
photog.t: la fièvre 0, comme d'autres infections abortives, peut
Dans l'espèce humaine, l'infection par C. burnetii est le plus souvent .tltoutir à des vêlages prématurés : veau né à 7 nois et deni.
sans symptôm e (6o % des cas). Les formes d'évolution atguë (4o % des Photo92: veau âgé de 5 nois, dans sa corne utérine.
76 77
CUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS Maladies infectieuses générales
Traitement
Sur des vaches allaitantes ou des vaches laitières hors lactation,
l'injection d'oxytétracycline longue actjon est souvent proposée sur les
vaches ayant avorté et avec rétention placentaire (traitement curatif)
78
AUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Malaclies infectieuses générales
I A ++ +++
Tableau 9.1 : mesures sanitaires pour limiter la dissémination de Coxiella importantes
burnetii at sein et autour des élevages
lestiol
du transportl B ++++
Niveau Mocrrtcc canilairoc 0biectils Elficacité
Faisabilité
d'intervention sanitaires attendue
Gestion des
Ramassage et vecteurs
destruction des animaux autres
AB +++ +++ A + ++
produits de la mise que ruminants
+
(nuisibles, oiseaux,
bas (placentas eVou
avoftons) carnivores
domestiques...)
Précautions
et mesures Sépa ration,
A ++ ++++ regroupement des
d'hygiène relatives AB +++ +
aux pratiques cheptels
obstétricales
Gestion des 3. Mesures Préca utions
1. Mesures
effluents : complémentaires lors de la vente
indispensables
application de d'animaux, lors de
B + ++++
tout ou partie la participation à
des mesures des concours oLr
concernant la expositions
neutralisation Précautions
AB ++++ ++
ou le traitement concernant le
B + ++
des fumiers ou matériel agricole et
lisiers, le stockage les véhicules
et l'épandage.
en fonction des
possibilités de A + +
l'exploitation
A Limltation de la dissémination des Coxiella au sein des cheptels infectés.
B Limitation de la dissémination des Coxiellq autour des cheptels infectés.
8o
Maladies infectieuses générales
CUIDE PRATIO.UE DES MALADIES DES BOVINS
Outre les traum atism es et brûlures par produits chimiques, La fièvre aphteuse est la maladie 1a plus contagieuse du bétajl. llin-
les affections de la langue les plus fréquentes chez les bovins lroduction de son agent au Royaume-Uni en février zoor a causé, en
rluelques semaines seulement,une épizootie majeure comportant plus
sont d'origine infectieuse : l'actinobacillose ou langue de
rle z ooo foyers. Due à un virus affectant à la fois les bovins, les porcins,
bois et la nécrobacillose. Néanmoins, d'auttes maladies
lcs ovins et les caprins, la fièvre aphteuse se caractérise par une forte
générales provoquent également divers signes cliniques - le
rnorbidité, majs une mortalité fajble. Elle engendre cependant d,impor-
plus souvent des ulcères - sur la langue : ce sont la fièvre
lantes pertes de production et constitue une entrave très importante
aphteuse,la maladie des muqueuses (voir chapitre 4),la ,lu commerce international des animaux et de leurs produits.
rhinotrachéite infectieuse (voir chapitre z),le coryza gangre-
neux (voir chapitre / et la stomatite papuleuse.
auses et facteurs de risque
Cette maladie est due à un petit virus à ARN de la famille des picorna-
viridae etdugenreAphthovirus. Celui-ci aété subdiüsé en Ttypes différents
rlui n'ont aucune communauté antigénique entre eux, les types O, A, C,
sATr, SATz, SAT3 et Asia r. Très résistants dans le milieu extérieur (durées
rnaximales enregistrées de 6 mois dans ie lisjer et les excréments, zo semai-
'le
res dans fourrage, rz semaines sur les chaussures et les roues des
véhicules,4o jours dans l'urine, r4jours dans les fèces desséchées), ces
virus perdent totalement leur pouvoir jnfectieux à un pH < à 6 ou > à g.
lls sont inactivés par la maturation lactique dans les viandes. Majs le frojd
lcs conserve parfar'tement (au moins r à 4 "C). En revanche, une tempéra-
I ure de 56 "C pendant
3o minutes permet de les détruire. Les désinfectants
rle choix pour l'assainissement des locaux et matjères contamjnées sont
l,r soude caustique à8 %",la lessive de soude à 4 % oulachaux vive par
ripandage. Le virus est excrété massivement dans l'air expiré par les anj-
rnaux malades, en particulier par les porcs qui peuvent émettre jusqu,à
r milliard de virus par jour selon les souches (les bovins en excrètent de
roo à r ooo fois moins). Latransmission se fait essentiellement par contact
rlirect ou indr'rect, mais le virus peut aussi être transporté sur de grandes
rlistances par des véhicules contaminés ainsi que par le vent (jusqu,à
rluelques centaines de kjlomètres). La concentratjon des animaux est un
87
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS iladies de la bouche, de la langue, du mufle et leur
diagnostic differentiel
rl
Symptômes
llinvasion virale et la multiplication du virus déclenchent une hyper-
thermie et l'apparition de symptômes généraux. Les premiers signes )
de la maladie sont des manjfestations fébriles : inappétence, hyper-
thermie à 4o-4t'C, irrégularité de la rumination, chute de la produc-
tion lactée. lls préludent à l'apparition d'une éruption vésiculeuse
dans la bouch e (photo t o. j), sur les pieds (espaces interdigitaux (photo
1
to.fl et bourrelet coronaire), et sur les trayons (photo to.r). Beaucoup
plus rarement, ces lésions sont observées sur le mufle, les orifices
;..
nasaux et la vulve. Les animaux atteints bavent abondamment, refu-
sent de s'alimenter et boitent. Lorsque les aphtes (qui résultent de la
coalescence de vésicules) se rompent, généralement dans les 6 à
r8 heures ap1Çs 'leur formation, ils donnent naissance à des ulcères
l'" *'
superficie'1i s.ur les zones atteintes, notamment 1a langue (photo to.z).
Les parois de ces aphtes, de couleur blanchâtre, ainsi que le liquide
vésiculaire, transparent et jaune ambré, sont les matières les plus
vjrulentes, car jls contiennent de r à ro mlllions de virus infectieux par iy,i.::'i:,7::::':l:!'::y:!î!1v:!0r,,,,,0/M;;,;
gramme (photos to.j et ro.4) ! Les lésions buccales sont extrêmement Pl,ob102:vaste ulcère supeiiciel consécutif à la
douloureuses et responsables d'une importante salivation (photo to.6). t t,t
.qerme
s)usTacent n est pas alteré Les papill,
,l epiderne, montrent que liaphte s,est
L'animal ne peut plus s'alimenter et perd rapidement du poids. Les
t,t I eptderme.
lésions podales, toujours surinfectées, s'accompagnent de boiterie et
yy.r,0:::o|ufheux aphte,non ronpu à ta face intelne de la lèvre supérieure.
condujsent parfois à des atteintes profondes du pied (photo ro.fl.Des il esL ilanque, a sa dr,tte, d une
vesicure prus petite (frèche) en train de se r,mpre ;
chutes d'onglon peuvent être observées. Les lésions des trayons I rnl de liquide vésicuraire contient environ t o mittio,ns
ie pàircutes ,iraiei iiiaiies.
Photo,tl.4: aph.te rompu à la face interne de ta tèvre
(photo ro.8), très douloureuses, peuvent également se compliquer de supériàure (ftèche)
mammite. Les vaches laitières ne retrouvent pratiquement jamais leur
I g de paroi de vésicure contient égarenent de too
rc qui explique la contagiosité de ta maladie.
i
miitiioni t miiliàrd de virus,
sécrétion lactée initiale. Phototl.i: vésicules (flèches) sur la langue d'un bovin.
88 89
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS lrcs de la bouche, de la langue, du mufle et leur diagnostic differentiel
laîtrise
L'extension ou non de la fièvre aphteuse à d'autres exploitations
,ltrpend de la rapidité de Ia détection du premier foyel de l'élimination
,lcs an jmaux contaminés et de l'assainissement des élevages infectés.
',, r contagiosité justifie la rigueur des mesures d'assainissement. Devant
manfis:ulcère superficiel sur le trayln. L'intégrité du derme est respectée. , ,rdavres sont détruits à l'équarrissage 1e plus proche ou enfouis sur
I cxploitation. Deux désinfections espacées de r5jours sont alors réali-
Le taux de morbidité, très important, atteint 95 à roo 7" dansles ',r'es. Durant toute cette période,l'exploitation est mise sous surueillance:
cheptels bovins qui n'ont jamais été en contact avec le virus' En tevan- |
)crsonne ne peut y pénétrer ni en softjr sans autorjsation spéciale des
che, le taux de létalité varje selon l'âge de l'anjmal : s'il est de l'ordre ,rrrtorités sanjtaires. Un périmètre interdit est créé autour du foyer
de z à 5 %io chez les adultes, il peut attejndre 4o %o chez les ieunes, du lusqu'à ce que l'exploitation infectée soit totalement assainie. Dans
fait des lésions de dégénérescence cardiaque. , r'tte zone,les mouvements d'animaux sensibles ne sont pas autorisés
,'l les exploitations environnantes sont surver'llées.
mesure, associée à 1'abattage des animaux malades et contamjnés et pris en charge par l'État dans les élevages où une suspicion de fièvre
9o 91
6UIDE PRATIO-UE DES MALADIEs DES BOVINS
92 93
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DE' BOVINS rostic differentiel
l,f
i
photott.T: le virus peut atteindre les piliers du rumen.
ti
t' ,i
.:ÿ
t,t
!ï)
L ,;*tr# '",
Maîtrise
Le traitement de l'actinobacillose assocje un sulfamide (sulfadimé-
razine) à l'iodure de sodjum par voie intraveineuse (ou de f iodure de
potassium par voie buccale). Les iodures donnent de bons résultats
96
GUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DE5 BOVINS rladies de la bouche, de Ia langue, du mufle et leur diagnostic differentiel
12.1
[-
-'rtÜi
T
ü
,: bi
È,
,1
98 99
rladies de la bouche, de Ia langue, du mufle et leur diagnostic differentiel
13.1
Nécrobacillose
l-
Photo 13.4 : n éc ro ba c i I I a i re b u c c a I e
les veaux âgés de moins d'un an s'accompagne d'une toux humide et
chez un veau.
douloureuse, d'une dyspnée intense, de salivation, de mouvements de
déglutition et de fièvre. [air expiré a une odeur putride.
T t Photo tl.s : forme pa rti c u I ière
de nécrobacillose autour du collet
La nécrobacillose peut aussi entraîner des 1ésions podales, ruménales des dents.
et hépatiques.
w
13.4
Sur le plan thérapeutique, il conviendra de débrjder la lésion puis de
pratiquer une antjbiothérapie à base de Blactamines (pénicilline), de
tétracyclines ou de sulfonamjdes.
.a
rdies de la bouche, de la langue, du mufle et leur diagnostic differentiei
l4 Diagnostic
différentiel \Lrtres symptômes, notamment sur les mamelles et les pieds,
syndrome fébrile
Y
PROTBUSION DE I.A I.ANGUE À UTXTÉNITUN DE lA BOUCHE
h
TANGUE EN PTACE DANS 1A BOUCHE
Présence de vésicules
tVlaladie peu ou pas
Traumatisme
Animaax de tous âges
mécanique (ex.
. Absence de produit
:
frottement de la
caustique liquide . Iilcères « en carte
langue sur dents
lc géographie » sur la
cassées)
l,ngue. Jetage, râles à IBR
l'irLrscultation, conjonctivite,
I rsions interdigitales rares
r Chenilles
processionnaires du pin ou Érucisme
du chêne (printemps)
* . Exulcérations dans
trrute la cavité buccale.
I lyperthermie à 41,5 .C.
Coryza gangreneux
l'rr:sence de moutons dans
I r rxploitation, troubles
Béaction
, rr:trlaires
o Ulcères de grande
. Vaste ulcère superficiel à
lu surface de la langue, en
taille. Pas de diarrhée. Pas
irvant de la protubérance ou Érucisme
d'hémonagies, ni en nappe Fièvre.aphteuse
sur les côtés. Présence de
ni ponctiformes. Atteinte
r;henil les processionnaires
des petits ruminants
104 'lo5
Maladie peu ou pas contagieuse
ffi I'
Prôrcncc d'ulcôru prolondr
rur:r, sirrrultnnéo d'cxulcérations, d'ulcères superficiels
, r ,l rrlr nrrrs llrofonds
-l"r*" *iiiii tÀo,ins de 3 ans en général)
l ièvre aphteuse,
. Ulcères en coups d'ongle
lBB, coryza
. I lr,, rIr:;rttittlct:ttolt
sur la langue. Dianhée gangreneux
éventuelle. Périodontite
surinfectés
{inflammation du bounelet
gingival à Ia base des
incisives)
Parfois hyperkératose
linguale dans les formes
chroniques
l
3
I rrrrlonde. à bords nets
o Affection localisée à la
.lumes animaux
langue. Pas d'hyperthermie, Traumatisme
pas d'abattement
ï
. []iarrhée fréquente,
i rsions de surinfection
ro6
,laladies de Ia bouche, de la langue, du mufle et leurr diagnostic dlfferentiel
CUIDE PRATIQUE DES MALADIEs DE' BOVINS
+ + + + r + + + r
. Ulcères peu profonds Stomatite
et petites PaPules sur papuleuse
o
le mufle, les lèvres et la ;_e
+ + I I I
+ + T +
langue. Animaux aYant +
subi un stress {changement
d'habitat, d'alimentation. . .)
olI E
E'=
Â-Ë
I+ +
+ ï +
+ + + + I
+ + +
E
1
s=
+ + + L +
+
+ + + + +
+ + + I I
+
EÊP
Nouveau-nés ou aninaux de moins de l5 iours
+
I
G § o'9
o Lésions multiples È
o
D +
+ + I + +
+ +
+ + +
+ T
+
+ .5s
profondes emplies d'un c, n <Eo
caséum blanc jaunâtre
,
E
)''§'-v* E
to +
+ +
+ +
+ + + + + +
q9-s
'ô a+
,9fr Pa
Eëq +
+
+
+ T + r +
+ + + + r i9
§h
r Nodules de taille variable
Ôo
d'un grain de mil à une Actinobacillose
== ,=
ro8
3
Affections
de l'æsophage
et du
réticulo-rumen
lndigestions- 15
lnrumination -
Météorisation
affections du réticulo-rumen (bonnet et panse)
provoquent Les causes d'indigestion, d'inrumination et de météorisation sont
Les
de symptômes lrès diverses, et souvent difficiles à identifier précisément. Pour y par-
à des degrés divers 3 syndromes ou gÏoupes
(inrumination) vt:nir, un examen clinique complet, rigoureux, avec une interprétation
ailertifs it'indigestion, iabsence de rumination , urrecte des symptômes et des circonstances d'apparition, est souvent
et Ia météorisation. r récessaite.
majeures du
Chez les adultes et les jeunes bovins,les affections
étranger'
réticulo-rumen sont la réticulo-péritonite Par corPs ndigestions
iiiàü"ttlt. simple, I'indigestion spumeuse aiguë l'acidose
et
Les indigestions se défjnissent par l'arrêt de la motricité du réticulo-
durumen. nrmen, avec en conséquence un défaut de transit digestif.
à l'ori gine Elles sont ie plus souvent diagnostiquées chez les bovins après le
Ch ez I e veau, les affections du rumen sont plus rares et
de météorisations chroniques et des « buveurs
ruminaux »' ',('vrage et notamment chez les adultes.
Les causes d'indigestions peuvent être classées en 3 groupes :
les affectjons qui ne siègent pas dans le réticulo-rumen (certaines
maladies générales, des affections de différents organes). Dans ce cas,
l'arrêt de la motricité est secondaire. Dans ce groupe peuvent être
incluses les affection s æsophag ienn es, notamment les obstruction s,
les affectjons de la caillette, les péritonites, mais aussi certaines
maladies neuromusculaires (tétanos, fièvre de lait...), de nombreuses
maladies infectjeuses avec un syndrome fébrile ou inflammatoire
sévère ;
les affections de la paroi du réseau, comme 1a réticuio-péritonite
traumatique, l'indigestion vagale ou syndrome d'Hoflund ;
les troubles des fermentations ruminales (atteinte du contenu rumi-
nal), notamment f indigestion s imple, l'acidose l actique ai guë, l'indi-
gestion spu meuse aiguë.
Les affections de la paroi et les troubles de la fermentation sont sou-
vent réciproquement liés. Les troubles de la fermentation entraînent
,les troubles moteurs, et les troubles de la motricité ruminale ont des
( onséquences sur les fermentations.
113
OUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DE5 BOVINS Affections de I'cesophage et du réticulo_rumen
Météorisation y'
oa*rua{/ <--> prersion intrâ-rumtmle
ymptômes
la météorisation du rumen (photo t6.z)s,accompagne (au moins au
, I.but) d'efforts pour expulser le corps étranger bloqué. La tête est portée
lr.rsse sur l'encolure. Le bovin paraît inquiet. La salive est rejetée en
, r,rntité variable à l'extérieur de la
1
r
bouche (ptyalisme) (photo t6.j).
5i l'obstruction est complète, le bovin peut mourir des suites de ia
, I r,,tens'ion ruminale.
'n6 1'17
Affections de l'cesophage et du réticulo-rumen
GUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS
16.2
Maîtrise
Letraitement est du ressort du vétérinaire.
Plusieurs méthodes peuvent être mises en æuvre :
a extraire le corps étranger en le faisant remonter vers 1e pharynx pour
l'expulser par Ja bouche ou en allant l'extraire à la main dans le pha-
rynx. Ce n'est possible que pour les corps étrangers bloqués au début
l,' de i'cesophage cervical ou dans le pharynx. Diverses précautions
i
J doivent être prises (tranquillisation, mise en place d'un pas d'âne) ;
' '{
;,.
x repousser le corps étran ger à la son de vers le rumen. Cette m anæuvre
"t est indiquée lors d'obstruction par des amas de granulés. Toutefois,
dans les autres cas, elle peut s'avérer dangereuse car elle peut induire
une perforation de l'æsophage ;
r laisser le corps étranger se dégrader (pourrissement et lubrification
par la salive) et être évacué vers le rumen, tout en prévenant les
complications d'asphyxie, par la mise en place d'un trocart ruminal
pendant plusieurs jours.
La prévention consiste à éviter 1e pâturage dans les vergers ou à
proximité des arbres fruitiers à risque (pommiers, cognassiers, poiriers...).
Photo 162 : météorisation du En cas de distribution de betteraves ou de pommes de terre, il convient
rumen sur une charolaise de de 1es fragmenter avant consommation par les bovins.
6 nois, engendrée par une
obstructi on de l' æsophage.
119
rr8
Affections de l'cesophage et du réticulo-rumen
Causes
Les bovins, à la différence des ovins et des caprins, ne trient pas ou
très peu les aliments et les mastiquent sommairement avant de les
avaler.11s ingèrent ainsi une grande variété de corps étrangers mélangés
120
CUIDË PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS I Affections de i'æsophage et du réticulo,rumen
mà la dissémination des bactéries à partir du foyer initial de périto- Le corps étranger peut cheminer vers l'avant,traverser Ie diaphragme
nite. et induire une péricardite, une pleurésie ou une pneumonie. La pro-
Le transit des aliments peut être perturbé, du rétjculo-rumen vers le gression sur le côté ou vers le bas conduit à des abcès du foie, de la rate
feujllet (omasum) ou de la caillette vers l'intestin,lors d'inflammation (photo t7j, du plancher abdomjnal.
chronique de la paroi du réseau. ll s'ensuit ure indigestion, qualifiée La dissémination des bactéries à l'ensemble de la cavité péritonéale
d'indigestion vagale ou de syndrome d'Hoflund, qui se traduit par une résulte en une péritonite généralisée. Les bactéries peuvent également
distension marquée du réticulo-rumen ou de la caillette, alors que le passer dans la circulation sanguine et être transportées vers d,autres
bovin ne mange plus ou peu, et qui évolue de manière chronique (sur sites, avec le développement d'arthrite, d'endocardite (infl ammation
plus de r5 jours). des valvules cardiaques).
Ces comp'lications surviennent souvent des semaines ou des mois
11.3
! t. après la phase initiale de RPT. Les manjfestations cliniques sont très
variées (boiterie, essouffiement, etc.) et, dans un assez grand nombre
de cas, ne sont pas curables. Relier ces symptômes à leur cause pr.imitive
(réticulo-péritonite par corps étranger) est délicat et demande un dia-
gnostic vétérinaire.
.t
Circonsta nces d'appa rition et sym ptômes
r't
Ies
une affection qui atteint fréquemment les adultes, rarement
La RPT est
jeunes bovins et exceptionnellement les veaux.
Au sein d'un troupeau, la RPT évolue le plus souvent de façon spora-
dique, avec dans certains élevages 1a possibilité de cas successifs sur
des pér'iodes de temps variables (semaines à mois).
Les symptômes de la RPT (et non des compiications) sont regroupables
autour de 3 axes (trépied diagnostique) :
fièvre;
, dou'leur;
.r indigestion.
m1 La fièvre est caractérisée,par un arrêt de l'ingestion alimentaire, une
F
chute brutale et marquée de la production laitière et une hypertherm je
1égère à modérée (le plus souvent inférieure à +o "C). lhyperthermie,
très utile pour Ie diagnostic, n'est souvent pas détectée après z à 3 jours
dtvolution.
La douleur se manifeste par des plaintes (u heu ,) spontanées ou
provoquées par la descente d'une pente raide, l'émission d'urjne, le
pincement du garrot, la percussjon de la zone de projection du réseau.
llattitude du bovin est en arche de pont, la tête tendue sur l'encolure,
les coudes légèrement écartés. La douleur peut être difficile à identifier
Pholo tls: ce fil de fer a fini sa course dans la rate où il a créé un volumineux abcès. et son expression tend à disparaître rapidement (z à 3 jours).
122 123
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Affections de l'oesophage et du réticulo-rumen
17.4
lJindigestion est caractérjsée par un arrêt du transit digestif avec
parfois une 1égère météorisation et l'émissjon de bouses plutôt
sèches.
Traitement
Du fait de sa fréquence, la RPT doit toujours être soupçonnée chez les
bovins dans tous les cas d'indigestion, d'irrégularité du transit et de
1'appétit. ll en résulte qu'il est préférable, même en cas de doute, d'ad-
ministrer un aimant.
Le traitement est fondé sur :
w l'administration d'un aimant par voie orale (photos t7.4 et t7.ÿ :l'ob-
jectif est de fixer le corps étranger s'il est ferromagnétique (cas le plus
fréquent) et de prévenir ajnsi la récidive et les complications liées à
1a progression du fil de fer. En revanche, l'aimant n'aura pas d'effet
Photo 17.4 : adm i ni strati on
bénéfique si le corps étranger est complètement sorti du réseau, par
d'un aimant par voie
exemple lors de péricardite ; b ucco-æ so p ha g i e n n e po u r
w une antibiothérapie à1arge spectre,pendant 3 à 5jours:l'objectifest traiter la réticulite traunatique
de traiter l'origine infectieuse de la péritonite et ainsi d'empêcher ou Phoa 17.5 : l'ainant i mpl anté
dans le rumen capte les corps
de réduire les complications. La nature des antibiotiques administrés
étra ngers ferrugi ne ux.
devra tenir compte des résidus et des temps d'attente ;
s une action anti-inflammatoire et antalgique (antidouleur) :l'objectif 17.5
est de favoriser la convalescence et d'améhorer le bien-être animal.
kL L.q
Prévention
Compte tenu de 1a fréquence de la RPT et de la gravité de certaines
de ses complications, il est recommandé d'admjnistrer systématique-
ment un ajmant à titre préventif aux génisses et mâles destinés à
l'élevage, à partir de 1'âge de r5 à r8 mois.
Djverses précautions sont par ailleurs indispensables pour réduire
1'exposition des bovins aux corps étrangers, en particulier 1'éliminatjon
des pneus usés pour couvrir les silos, mais aussi lors de difféTents travaux,
la collecte soigneuse des clous, des chutes de soudures, des clôtures, par
exemple.
124
Affections de l'æsophage et du réticulo-rumen
faible teneur en azote dégradable). llabreuvement joue souvent un rôle ,i: hygiéniques : diète accompagnée d'une mise à disposition d'eau
important. lleau de boisson peut être de mauvaise qualité (souillures facilement consommée;
organiques ou pollution microbienne très importante) ou être consom- ;: médicales, destinées :
mée en quantité insuffisante (débit réduit des abreuvojrs voire manque . réhydratation parvoie orale (" drenchage,) ouveineuse,
à la
d'eau, par exemple, suite au 9e1 en stabulation ou à l'arrêt des sources
.
à prom ouvojr l'évacuation du conteru rumin a1 par l'admin i stration
La surconsommation individuelle d'aljments est favorisée par des d'aliments digestibles, bien conservés, un abreuvement en quantité et
condjtions inadaptées de logement (par exemple pas assez de places qualité suffisantes et le respect des transitions alimentaires sont indis-
au cornadis, longueur d'auge insuffisante), par l'irrégularité de la dis- pensables.
tribution des aliments grossieTs ou concentrés, ou de 1'approvisionnement
en eau.
'tz6
I Affections de l'cesophage et du réticulo-rumen
AUMENTS
Causes
Les mécanismes et les conséquences de la chute du pH ruminal
(photo t9,t)sont partiellement djfférents selon qu'il s'agit d'une acidose
aiguë ou d'une acidose subaiguë.
tz8 129
Affections de l'cesophage et du réticulo-rumen
GUIDE PRATIQUE DE, MALADIES DES BOVINS
t
d'acidose du rumen ; glucldes. Les ACV majeurs sont l'acjde acétique, l'acide propionique et
la poncti on transpariétal e l'acide butyrique. Outre l'augmentation de concentration des ACÿ l'acidose
est une modalité de
subaiguë se caractérise par une modification des proportions des ACÿ
prélèvement du ius
de rumen. avec une augmentation de l'acide propionique et butyrique et une dimi-
nution de l'acide acétique.
Les mécanismes acidogènes sont partiellement régulés. Les bactéries
productrices d'acide lactique augmentent avec, en parallèle une augmen-
tation des bactéries consommatrices d'acjde lactique et une diminution
modérée des protozoajres. L'acjde lactique produit est aussitôt
consommé.
Les causes primaires d'acidose subaiguë sont schématiquement
de farine de céréales, de la consommation de grains qui persistent en
liées à
grande quantité au so1 après la récolte, de la consommation de fruits
:
Acidose aiguë
Elle survient de manière sporadique (un seul individu) ou attejnt
simultanémert un nombre éventuellement élevé d'animaux.
Les premiers symptômes sont détectables dans les rz à 48 heures
selon les quantités ingérées de l'ahment incrjminé.
Les symptômes assocr'ent des troubles généraux et digestifs.
La température rectale, normale au début, peut passer en dessous de
la normale. Le bovin titube comme saoul (parésie), l'æil s'enfonce
(énophtalmie) et la peau peut se refroidir légèrement. [aggravation se
traduit par une incapacité à se relever et par une déshydratation
sévère.
Le rumen peut être 1égèrement météorisé. Les contractions rumina
les sont réduites ou arrêtees. A la palpation - pression profonde, son
contenu semble plus mou ou liquide. O_uelques heures après 1es premiers
symptômes apparaît une diarrhée souvent c\aire (photo t9.z), à odeur
Phototgz:l'acidose aigue du runen s'accompagne d,une diarrhee.
aigrelette, et contenant parfois l'aliment à l'origine de 1'acidose (par Photot9.3: lési1ns ulcéreuses du rumen dues à une acidose.
exemple des grains de céréales en grand nombre). Phototg.4: dans l'acidose, les bouses sont le plus souvent
liquides.
132
133
GUIDE PRATIQUE DËS MALADIES DËS BOVINS Affections de l'æsophage et du réticulo-rumen
Acidose subaiguë
Lacidose subaiguë atteint toujours une fractr'on plus ou moins grande
du troupeau.
Certains systèmes d'élevage sont plus touchés, en relation avec le type
d'alimentation et de production, notamment les vaches laitières et les
élevages dêngraissement intensif de taurillons ou de vaches de réforme.
lacidose subaiguê est impliquée dans de nombreuses affections. Certai-
nes des conséquences de l'acidose subaiguë sont sans expression clini-
que.
Ainsi l'acidose subaiguë est-eile responsable d'une diminution du taux
butyreux du lait (moins 5 à 15 g/l dans certains cas). [évaluation des taux
individuels butyreux et protéique peut être utjlisée comme un indicateur
rétrospectif d'une acidose subaiguë dans un troupeau.
Sur le plan locomoteur, il est connu depuis longtemps que lafarine est lacidose subaiguë est responsable de bouses anormalement molles,
"
l'ennemi du pied des vaches ,. [acidose subaiguè contribue fréquemment voire liquides (photo r9.4) et, parfois, plus claires (chapitre zTpage
ryÿ.
àl'apparition de lésjons des onglons,regroupées sous le terme de fourbure Les lésions de la paroi du rumen (augmentation de la taille des papilles,
chronique. Ces lésions sont caractérisées par un fonctionnement anormal ou hyperkératose, et agglutination des papilles, ou parakératose) ne sont
dupododerme (le " üf " dupied) qui provoqueun allongement desonglons habituellement pas décelables cliniquem ent (photo r9.5). Lorsque la
en pince, des stries transversales profondes, une corne molle de la sole, des perméabilité de la paroi est accrue, des bactéries du contenu ruminal
ulcères et et leurs complications(cerise...) (partie 8,page 3or). passent dans )a circulatr'on sanguine et provoquent la formation d'abcès
Sur le plan nerveux, la carence conditionnée en thiamine (nécrose du dans le foie. un grand nombre d'abcès est associé à une réduction de la
cortex cérébra1) est, dans de nombreux cas, consécutive à une acidose croissance chez les taurillons à I'engraissement. Les bactéries peuvent
subaiguë (chapitre 37page 286). être ensuite disséminées dans le poumon et provoquer une pneumonie
Sur Ie plan digestif,l'acidose subaiguë est à lbrigine de dimjnution de qualifiée de thromboembolique (chapitre j5, page z7o).
l'ingestion alimentaire et peut ainsi contribuer indirectement à un bilan [acidose subaiguë est considérée comme un des facteurs de risque
énergétique négatifen début de lactation (chapitre zTpage t9ÿ. majeurs des déplacements de la caillette (chapitre zj, page r55).
134 135
Affections de l'cesophage et du réticulo-rumen
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
138 139
Affections de l'æsophage et du réticulo-rumen
CUIDE PRATIQUE DE5 MALADIES DES BOVINS
Tableau 19.5: influence du régime alimentaire sur la composition du magnésie, à la concentration de o,5 à r % MS pour Ies régimes à base
mélange d'acides gras volatils présent dans le rumen des vaches laitières d'ensilage de maïs. En association avec le bicarbonate (r5o g),1a dose
@ cq o-æ N est de t5o g de magnésie/vache/jour;
@ d È@ @
ri carbonate de calcium sous forme très réactive (calcaire pur avec des
.o u6
6. c..l @ N- O! @- o- N. 6-
'5
O
O q cq c\ rC ON @ È È
@
æ_
È È r@ È r
@ ài=
o ô
o G
r N r 6 r
Ë
= i oi'l o
5Ù = us
a a N. N o c\ @- o- cr) o H.9 m
6= C N m rN il @q'o
o.: N
s N N
':,o o L
@- É^c.6ô
e § N- cq <;- o
NT 6_æ
Es à9
"e
E :.E
O§ 6-
q o- r È
@ N o
n i6!
,9 rr û.o=
-q
èel .O
,ô sl E= E b
N *-oE
Ë _q
1ôl
I
_g @-
s
: È=nü
=1
o o §o J s E
a
\o
o o
s
-+
Ë
È tgÉÈ:
; ;;
so
o
6o
+
I ;;.H ;
E
e gP
E o -o
o Ir -
o !
+ = =
o
Ê c E '- /o
o
o
\o '9 Io -;4
G .q \o
2 '- :=
! ! 'o
Ë
c E
E èO o c
o I c lrlioro
o ! ë o La;6x
Eo oç
o oÇ
.o
t
_q o o §
o
o
.q
E
lc<
;-:S @g
c_E
.eE @
l-
l^-
lùu-
tr > =
ü3o
t61 ,E
o
-
.G
:
c
æ lu! tuE ,e€ 6C
EC L{+ IJNÔ-
Affections de l'æsophage et du réticulo-rumen
lndigestion aa
régimes riches en concentrés,1a présentation physique des céréales
et le profil microbien des espèces du rumen semblent jouer un rôle
143
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Affections de l,cesophage et du réticulo_rumen
iirl
Prévention
La prévention repose essentiellement sur la conduite d,élevage
en
lien avec l'ahmentation.
Lorsque les risques de météorjsation au pâturage sont élevés (légu_
mineuse jeune, pousse récente de graminées), il est recommandé de :
I rationner le temps (au début t à zh/jour) et l,espace (conduite au
fil) ;
fhobztl:quelques heures après avoir pâturé une parcelle riche en trèfles, cette vache
x distribuer avant la sortie, des agents ant'imoussants et des fourrages
en début de lactation est atteinte d'une météorisation du flanc gauche et d'une gêne grossiers qui stimuleront la production de salive et u dilueront , Ies
respiratoire. aliments m étéorisants.
Photum.2:mise en place du trocart au centre d'un triangle forné naturellement par la Dans tous les cas, des transitions très progressives vers les aliments
pointe de la hanche et la dernière côte.
potentiellement météorisants sont nécessaires.
144
145
Affections de l'æsophage et du réticulo_rumen
pour origine : Dans tous les cas,la météorisation, si elle persiste, s'accompagne d,un
r une lésion thoracique (pneumonie, inflammatjon du médiastin...) ; amaigrissement, d'un arrêt de la croissance ; le poil devient long et
r une lésion de la cavité péritonéale, notamment consécutive à un terne. Chez le buveur ruminal,les matières fécales sont fréquemment
ulcère perforant de la caillette partiellement colmaté par l'épi- modifiées et deviennent molles, en « |6u5s5 ». Souvent, les veaux sont
ploon ; atteints de pica (ingestion de substances non alimentaires) ou se met-
r une atteinte du réticulo-rumen. tent à lécher les murs et les barrières.
Chez le veau en alimentation lactée dominante ou exclusive,le mau-
vais fonctionnement de la gouttière æsophagienne (ou plus rarement Maîtrise
le reflux du contenu de la caillette vers'le tumen) conduit à l'accumu-
lation de lait dans le rumen. Le veau est alors qualifié de " buveur Le traitement des buveurs ruminaux repose sur :
ruminal ". ll s'ensuit des fermentations anormales, lactiques ou buty- a les modalités de distribution du lait, avec en particulier le recours aux
riques, ou 1e développement d'une population microb'ienne à 1'origine tétines flottantes, le respect des températures, des concentrations et
de putréfaction. Les causes primaires sont parfois liées à la qualité de des horaires de distribution ;
l'ahment d'allaitement et,le plus souvent, aux conditions de distribution, n des mesures médjcales, dont la plus importante est le siphonnage ou
notamment la régularité,Ia température, la concentration de l'aliment, le pompage du contenu ruminal anormal ; un traitement antibiotique
le volume giobal et le mode d'ingestion. La buvée au seau favorise par déposé dans le rumen peut contribuer à éliminer la flore déviante ;
rapport à la tétée les troubles de fonctionnement de la gouttière ceso- un traitement symptomatique est souvent mis en æuvre en complé-
phagienne. ment.
Chez le veau en période de sevrage, à régime mixte lait et solide, ou Le traitement des veaux qui météorisent en phase de sevrage combine
juste après 1e sevrage, la météorisation peut être attribuée à : des mesures alimentaires et médicales.
n des déviations de 1a digestion m jcrobienne, dans le sens d'une acidose Les mesures alimentaires sont essentielles, avec la distribution d,un
- lors d'excès de glucides fermentescibles ou dans le sens d'une putré- régime équilibré, composé de concentrés (i UFI et É % de MAT), d,un
146 147
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
Causes
Les causes de ces indigestions sont multiples et peuvent être classées
en lésions de la paroi des estomacs ou en lésions obstructives (atteinte
de la lumière de l'organe).
[affection 1a plus fréquemment à l'origine de ces indigestions chro-
niques est la réticulo-péritonite par corps étranger et certajnes de ses
complications (abcès pararéticula'ire ou abcès hépatiques).
Photo21.1:un trocartvissé laissé en place quelques semaines soulage les ieunes D'autres affections sont plus rarement impliquées : tumeurs ou
atteints de nété0risation chronique 0u récurrente granulomes (actinobacillose) de la paroi du réseau, hernie diaphrag-
matique, obstruction par des pelotes de ficelle, des bâches d'ensilage.
La paroi de la caillette peut être lésée iors de volvulus de cet organe
(voir partie 4),ce qui provoque à la fois un étirement des structures
nerveuses et un défaut d'irrigation de ia paroi (ischémie).
148 149
GUIDE PRATIQUE DE' MALADIES DES BOVINS Affections de l'cesophage et du réticulo-rumen
150 151
Affections
de la caillette
(abomasum)
Déplacement 23
à gauchel
déplacement
à droite et volvulus
156 151
CUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS Affections de la caiilette (abc:masum)
Traitement
Le traitement apour objectif de remettre la caillette en position normale,
de la fixer pour éviter les récjdives, et de traiter les complications ou les
affections associées.
Rouler les vaches permet de corriger la position de l'organe, mais 1es
récidives sont fréquentes. Cette technique ne peut être recommandée.
ljntervention chirurgicale est la seule méthode efficace (photos zj.4
et 4.5). Les techniques mises au point depuis une trentaine d'années
sont actuellement bien codifiées (omentopexie, abomasopexie, tiges
navettes...) et comportent chacune des avantages et des ljmites, maîtri-
sés par le vétérinaire.
Cependant,le retour en production n'est pas garanti dans tous les cas,
avec un impact sur la rentabilité économique de l'intervention est aussj
parfois contestée.
Le pronostic final du déplacement de ia caillette à gauche est considéré
comme favorable. Le pronostic du volvulus est réservé ou défavorable
n (photo zj.6).
158
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
q
\
' \'.'.
.t.:
..
r
J
.: T.i
Eüt-o *
-
Photo24.5: les ulcères de la caillette peuvent se creuser au point de la perforer.
Son contenu se déverse alors dans la bourse omentale et crée une péritonite.
,l,l
Phdo242: les ulcères se développent
"raitement
parfois au sommet des plis de la
't.
cailletle. lls peuvent avoir une origine Le traitement repose sur l'administration par voie orale d'antiacides
fongique. (carbonate de calcium, magnésie, bicarbonate de sodium) et de panse-
Photos 24.3 et24.4: ulcères punctiformes
et caillot sanguin retrluvés dans la rnents gastriques (argile) et sur une réhydratation par voie veineuse.
'cailletle d'un veau de 5 semaines. tlne antibiothérapie est indiquée sur les hypothèses infectjeuses.
't63
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
'§Çrri,*i'rs
Maladies
de l'intestin
Photo24.6: la perforatiln d'un ulcère est à l'origine de la péritonite de ce veau
de 3 senaines.
Prévention
La prévention repose sur la qualité de la ration et des transitions
alimentaires, notamment sur la proportjon des fibres (vache laitière),
et sur la réduction des stress (veaux).
164
Diarrhées du veau
nouveau-ne
Agents pathogènes
De nombreux agents pathogènes sont jdentifiés dans les diarrhées
néonatales du veau, avec des différences dans leur fréquence giobale
et dans leur pouvoir pathogène (capacité à induire la diarrhée) (tableau z5t).
Les mécanismes de transmission sont cependant très proches.
167
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DE' BOVINS Maladies de l'iniestin
Tableau 25.1 : agents pathogènes des diarrhées néonatales du veau Le pouvoir pathogène est susceptible de varier entre les souches d'un
169
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
Maladies de I'intestin
dies) ;
æ hypersécrétion (E. colf entérotoxinogènes) ;
a inflammation (Salmonella et autres pathogènes).
Les phénomènes de malabsorption-maldigestion dans l'jntestin grêle
sont très fréquents et ont pour conséquences :
't70
GUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de l'intestin
(adultes et veaux) participe à l'exposition des veaux aux agents infec- un colostrum « pauvre », comparées à des vaches à coiostrum n riche ,,
tteux (photos z5.r et z5.z). notamment en élevage laitier,
La résjstance des agents pathogènes dans le miheu extérieul lors de
. la perte de lait avant mise bas ou le vol de colostrum par d'autres
conditions favorables, est de plusieurs mojs, notamment pour les rota- veaux, ce qui a pour effet de réduire la concentration en anticorps ;
virus, les cryptosporidies, les E. coli et Salmonella. r sur.le plan quantitatif, une production insuffjsante de colostrum par
les vaches allajtantes (photo 25.5):
ffi
. notamment sur les génisses,
Transfert de l'immunité passive . lors de troubles de la mise bas (césarienne, renversement de
À la naissance et pendant 1es z à 3 semaines suivantes, la résistance matrice...),
spécifique du veau est assurée par les anticorps et les cellules immuni- . lors de restriction alimentaire marquée en fin de gestation,
taires (effecteurs immunitaires) issus de la vache et transmis par 1e colos- . lors de parasitisme important,
trum (transfert de l'immunité passive). . lors de mammjtes, en particulier sur des vaches âgées ;
Par ailleurs, la protection contre les agents pathogènes de diarrhée m sur ie plan de f ingestion :
repose sur 1a présence continue d'anticorps dans la lumière intestinale, . une distribution tardjve (> 6 h) du colostrum en élevage laitier,
premier site de l'infection. . une ingestion tardive en élevage allaitant, en lien avec une faiblesse
Les contacts infectieux réalisés dans les premiersjours de vie susciteront duveau incapable de trouver la mamelle, une mauvaise adoption par
une réponse immunjtaire active, mais qui ne sera pleinement efficace que la vache,
l'infection.
z à 3 semaines après . une distribution trop brève (z jours par exemple) du colostrum en
Un défaut de transfert de I'immunjté passive favorise les infections élevage laitier.
intestinales et, donc, la diarrhée. i$l
[évaluation du transfert de l'immunité passive repose sur le dosage des
protéines totales ou des jmmunoglobulines (lg1t) (photo 253),dans1e
Bâtiment et environnement
sang de veaux âgés de plus de 36-48 heures et de moins de 5-6 jours. Cinq llenvironnement intervient dans l'apparition des diarrhées en favorisant
veaux au minimum devraient être prélevés. Les valeurs de concentrations l'exposition aux agents pathogènes et en accroissant la sensibilité des
sériques considérées comme favorables sont de p)us de 55 g/1 de protéines veaux aux infections.
totales ou de plus de r5 g/l d'lgCr sur aumojns 8o % des veaux. Par ailleurs, En bâtiment, l'exposition aux agents pathogènes joue un rôle majeur
il est possibie d'évaluer spécifiquement la qualité du colostrum grâce à dans 1'explication des diarrhées néonatales. Les facteurs en cause sont
un pèse-colostrum (photo z5.l (teneur minimale recommandée en pro- muitiples. Ce sont :
téines > 5o g/1). o un box de mise bas (photo 25.6)incorrectement utilisé (non nettoyé et
Les défauts de transfert d'immunité passive sont dus à une concentra- désinfecté entre z mises bas successives, voire insuffisamment
tion jnsuffisante d'anticorps (qualité du colostrum) et/ou à une consom- paillé);
mation insuffisante de colostrum (quantité) et/ou à une ingestion trop u le mélange dans le même parc de jeunes veaux réceptifs avec des veaux
tardive ou trop brève de colostrum. pius âgés (photo 25.fl,à risque élevé d'excrétion d'agents infectieux;
Différents facteurs d'élevage expliquent ces différents points : u des aires de vie et volumes disponibles insuffisants (surdensité ani-
r sur le plan qualitatif : male) ;
. l'absence d'immunité des vaches contre l'agent pathogène considéré in une ventilatjon et un renouvellement d'ajr insuffisants, qui favorisent
(possible par exemple pour des pathogènes comme le virus BVD ECET, l'humidité ambiante, et donc la conservation dans l'environnement de
Salmonella), nombreux agents infectieux ainsi que leur concentration dans les
. des facteurs indivjduels très importants, avec des vaches produisant aérosols;
'172 173
GUIDE PRATIO-UE DE, MALADIES DES BOVINS Malaclies de I'intestin
Alimentation
risques liés à l'alimentation doivent être déclinés selon qu'il s'agit
Les
Photo zi.5: veau voleur de col1strum. de l'alimentation des vaches en fin de gestation ou de l'alimentation des
Photozi.6: box de vêlage. veaux pendant la phase d'allaitement.
Photo Æ.7 : exenple à ne pas suivre :
jeunes veaux dans le nême box. [alimentation des vaches dans le dernier trimestre de gestation influe
thoto Æ.8: buvée de colostrum peu sur la santé du veau nouveau-né.
hygiénique Les déficits marqués en énergie et en azote par rapport aux besoins
ont un effet défavorable sur Ia santé des veaux.
m
Les carences en oligoéléments (notamment le sélénjum, le cuivre, le
I [a]imentation des veaux laitiers est réalisée soit avec des aliments
d'allaitement, soit avec du lait entier.
llutilisation d'aliments d'allaitement est susceptible de favoriser les
diarrhées, notamment en lien avec :
leur composition,laquelle influe sur la digestibilité des glucides,lipides,
protéines (traitements thermiques, adjonction de protéines non coa-
ï gulables, présence d'allergènes) ;
leur conservation, avec un excès d'hydratation,voire une contamination
fongique ou bactérienne ;
leur reconstitution, avec un rôle majeur de 1a qualité de l'eau (pH,
qualité chimique et bactérienne), du respect des concentrations en
matière sèche (r3 %), des températures (SS-6o "C) et de la durée (S min)
de brassage ;
174 175
CUIDE PRATIQUE DES MALADIEs DES BOVINS Maiadies de l'intestin
uir la nature du lait distribué ; le lait de mammjte, non livré en laiterie une morbidjté (nombre de veaux malades de diarrhée/nombre de
et rjche en bactéries, pourrait favoriser les diarrhées. veaux nés) supérieure àrc'tz7o;
une létalité (nombre de veaux morts/nombre de veaux malades de
diarrhée) supérieure à 5-to %.
Gestion du troupeau et des animaux Toutefois, ces seuils sont difficiles à fixer, sans tenir compte des par-
Plusieurs facteurs de gestion du troupeau favorjsent les diarrhées. lrcularités de chaque système de production.
Ce sont :
i.lli Ies introductions régulières d'une forte proportion de bovins adultes
,ymptômes
ou la mise en commun de troupeaux avec mélange des microbismes
ou, encore, l'introduction de veaux de remplacement en cours de Les symptômes digestifs sont souvent peu évocateurs de la cause
saison de mises bas ; rrrfectieuse mais sont à l'origine de déshydratation et d'une acidose
rlr une maîtrjse insuffisante du parasitisme, notamment par la grande rrrétabolique, très utiles pour la conduite du traitement.
douv e ( Fa s ci ol a h ep ati c a). Les matières fécales varient en consjstance (photo z5.g),selon la teneur
, n eau (aqueuse,liquide, crémeuse, pâteuse), ainsi qu'en couleur et en
,,rleur (putride pour certaines diarrhées bactériennes, aigrelette pour
176 177
Maladies de l'intestin
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DE' BOVINs
179
178
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de l'intestin
liquides Abondantes
Crémeuses à
Aqueuses Mucus Pâteuses
liquides Pâteuses à
Jaune à Sang Blanc grisâtre
Fèces Mucoides
;* une persistance du pli de peau, réahsé sur l'encolure ;1e pli de peau verdâtre clair (photo 25.15)
crémeuses
(photo 25.17)
Collantes Collantes
sur 1a paupière est un mauvais indicateur de la déshydratation ; (photo 25.t3)
(photo 25.14)
Fausses 0deur de
æ une diminution de la température rectale et des extrém jtés cutanées ; membranes si beune rance
Lacidose métabolique est caractéris ée (tableau 253) par : Abdomen Levretté Levretté à distendu
Souvent
Souvent distendu
r perturbations de l'état de vigilance et de la locomotion : au début,
des distendu
le veau est apathique, comme endormi ; il trébuche, titube lorsqu'il Fièvre et autres
Amaigrissement
se déplace, et a du mal à se lever (photo 25.12) ; ces symptÔmes s'ag- Divers chronique sévère
foyers possibles
Appétit conservé
(arthrites...) sl
gravent para11èlement à l'intensité de l'acidose avec, au maximum, possib e
Salmonella
une absence complète de réponse aux sollicitations (coma) et un veau
couché de tout son long sur le côté ; E roll (EI) : entérotoxinogène.
E. col i (EHl : entérohémorra giq ue.
s la diminution du réflexe de succion (tétée), jusqu'à sa disparition ;
*; une modificatjon des mouvements respitator'res, souvent dans'le sens
d'une accélération 1égère.
l-raitement
Dans certains cas typiques,les symptômes et l'âge des veaux orientent À l'échelle individuelle, le trajtement doit être mis en ceuvre le plus
vers une cause particulière (tableau 25.4). précocement possible. Le ballottement abdominal, qui permet d'iden-
tifier un bruit de flot, et la stimulation anale, qui déclenche un réflexe
rte défécation, doivent être systématiques lors de l'examen d'un veau
rnalade.
r8o r8r
Maladies de l'intestin
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
25.14,
I
t 5tui
F
I I
PhmZi.B:E.coli.
Phon fr.14: diarrhée à rotavirus et à cryptosporidies chez un veau de 5 iours.
PhotoÆ.15:diarrhée à coronavirus chez un veau.
Photofr.l6:gastro-entérite paralysante: paralysie des menbres postérieurs empêchant
I'anhal de se relever et de se tenir debout.
la correction de 1a déshydratatjon et des troubles associés (pertes Photo fr.1 7 : d i a rrhée p I âtre us e.
'r8z 183
Maladies de l'intestin
6UIDE PRATIQIJE DES MALADIES DES BOVINS
184
GUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de l'intestin
r:i les rotaviroses et coronaviioses (Rotavec Corona', Scourguard 3', un logement spécifique aux jeunes veaux, ljmitant les transferts
Scourvax z', Trivacton 6'). d'agents infectieux à partir des autres catégories de bovjns du trou-
Les différents vaccjns disponibles sont administrés, selon les cas : peau, notamment les veaux plus âgés. En cas d'élevage en lots, l'ef-
lii soit sur les vaches en fjn de gestation, afin d'enrichir en anticorps 1e fectifde chaque groupe doit être 1e plus petit possible (< 8-ro veaux).
colostrum et d'améliorer ajnsi le transfert de l'immunité passive ; En élevage laitier, l'utilisation de niches individuelles constitue un
ij soit sur les veaux dès la naissance, afin d'induire une immunité active excellent moyen de limiter les risques de transmission (photos z5.zo
(Scourvax z@). et z5.zt) ;
protection assurée par la vaccination en fin de gestation est
La un volume d'air optimal et un renouvellement de l'air adapté, que ce
strictement conditionnée par l'ingestion de colostrum (rre traite) en soit en ventilation statique ou dynamique;
quantité suffisante, de manière précoce, et par f ingestion de lait en le confort thermique par un bon paillage du sol, une isolation suffi-
continu au moins les to premiers jours de vie' sante (toiture, murs) et l'absence de courants d'air ;
En élevage allaitant, l'éleveur doit surveiller que la première tétée une infirmerie pour isoler les veaux malades (au moins les premiers),
ait bien lieu dans les z à 4 h après la mise bas, avec une aide le cas afin de ne pas concentrer précocement 1es agents r'nfectjeux dans
échéant. Toutefojs, dans certains cas particuliers (prob1ème de la mère l'aire d'habitat des veaux contemporains ou à naître ;
à la mise bas, faiblesse du veau à la naissance, accessibilité des
mamel1es...),1'éleveur doit intervenir par l'admin istration du colostrum ,i!gf
de la mère ou de colostrum préalablement conservé par congélation
(décongélation au bain-marie à 56 "C).
Àaefâut d'une ingestion par tétée,l'administration peut alors être
réalisée à l'aide d'une sonde æsophagienne.
En élevage laitier,la distribution du colostrum dépend habituelle-
ment d.e l'éleveur. Les recommandations sont d'administrer à l'animal
au moins z I dans les quatre premières heures de vie et au moins 4 à
6l dans les z4 premières heures. Linterruption rapide (z à 3 jours) de
la distribution du lait de la mère empêche de valoriser la vaccination Photo 2s.20 : ni che ind ivi duel le.
des vaches. Photo 25.21 : cases individuelles pour une hygiène et une alinentation optimales.
r86 187
CUIDE PRATIQUE DES MALADIEs DES BOVINS
r88 r89
AUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maiadies de i'intestin
Les lésions majeures et les symptômes surviennent à Ia fin de la Circonsta nces d'a ppa rition et sym ptômes
mérogon ie eI lors de la gamogonie.
La période prépatente (du début de la mérogonie à l'émission des Les animaux atteints sont âgés de 3 semar'nes à rg mois, avec un pr'c sur
oocystes) varie, selon les espèces de coccidies, de r4 à zr jours. Cette durée les veaux de z à 4 mois et sur res jeunes bovins avant r an.
survien-
Les cas
explique pourquoi la coccidiose clinique n'est pas observée sur les veaux nent principalement en élevages naisseurs allaitants ou raitiers, voire en
âgés de moins de r5 jours-3 semaines, compte tenu d'une exposition élevages de jeunes bovins en lots.
qui débute après 1a naissance. Dars des condjtions favorables (humidité, Les coccidioses sont observées en bâtiment ou au pâturage.
[incidence
température froide ou tempérée),les oocystes résistent plusieurs mois (nombre de nouveaux cas par unité de temps) au setn a,un tot peut
être
dans l'environnement. élevée. La létalité des formes diarrhéiques est modérée, alors qu,elle
est
Lors de la sporogonie, les oocystes acquièrent leurs propriétés jnfec- é1evée pourles formes nerveuses. Les cas chniques se déveroppeni souvent
tjeuses pour le veau. Cette maturation nécessite oxygénation, tempé- suite à des changements de la conduite d,élevage : mise à l,herbe, sevrage,
rature modérée et humidité. En conditions favorabies, la durée de la transport, modifications de l'alimentation.
sporogonie est de r semajne. Les symptômes sont le plus souvent domjnés par la diarrhée.
Dans
t#
certains cas apparaissent des troubies nerveux (r'affection est alors qua-
lifiée de coccidiose nerveuse ,). Mais des troubres subcliniques ànt
Facteurs de réceptivité et de sensibilité "
également possibles.
Iinfection par 1es coccidies jnduit une immunité protectrice, spécifi- La diarrhée, dans les cas Jes plus caractérr'stiques, est liquide,
avec du
que de 1'espèce d'Eimeria. La forte incidence des cas cliniques dans les sang et du mucus, voire quelques fragments nécrotiques (photos z6.z
à
premiers mois de vie s'explique par l'exposition de veaux non encore z6-5).Les défécations sont douloureuses avec, au fil de r'évorution, des
immunisés à des doses infectieuses élevées. efforts expulsifs fréquents et sans résultats (ténesme) (photos 26.6 et z6.g).
Différents facteurs de stress f iés à la conduite d'élevage ainsi que des
co-infections sont susceptibles de réduire la résistance des veaux et de
favoriser l'effet pathogène des coccidies. 26.3 ri
Transmission
Les soutces initiales d'oocystes sont les veaux malades (excrétion de
plusieurs dizajnes de milliers d'oocystes/g de bouse) ainsi que les adul-
tes et les veaux plus âgés, excréteurs sans symptômes. llenvironnement
contaminé par les oocystes joue un rôle majeur de relais.
La transm jssion se réalise selon un cycle fécal-oraj. La contamination
des veaux s'effectue à l'occasion de la tétée de mamelles souillées, du
1échage (barrières, murs...) ou lors d'ingestion de litière ou d'herbe
contaminées.
En bâtiment, différents facteurs de risque concourent à une exposition
accrue : mélange de veaux d'âges différents, surpopulation, défaut de
renouvellement d'air à 1'orig jne de conditions favorables à la survie des
oocystes et à leur sporulation. Photos26.2etfr.3: veau de 6 senaines diarrhée noire qui souille les fesses et la p0inte
du jarret et rectite hémorragique.
190 '191
CIJIDE PRATIO-UE DES MALADIË5 DES BOVINS Maladies de l'iniestin
Traitement
[infection par les coccidies est autolimitante. Les différentes molé-
cules utilisables sont actives sur une phase particulière du cycle.
En trajtement curatil il est habituel de recourir :
' aux dérivés du benzène acétonitrile (diclazuril), actifs à tous les stades,
en administration orale unique ;
t aux sulfamides, actifs au stade de mérogonie, en administration orale
pendant 5 jours. Malgré une efficacité anticoccidienne réduite, leur
intérêt est lié à leur activité anti-infectieuse complémentaire.
Des traitements symptomatiques (absorbants, antihémorragiques),
de soutien (réhydratation, oligoéléments, vitamines) et de maîtrise des
surinfections (antibiotiques) sont nécessaires dans les formes 1es plus
sévères de coccidiose.
192
t'n 193
CUIDE PRATIQUE DES II/IALADIES DE' BOVINS
&
Mesures médicales Dia rrhées du ieune
Les mesures médicales doivent être mises en æuvre sur l'ensemble
d'un lot dès le diagnostic du premier cas clinique (métaphylaxie).
Lors de conduite à risque, ou lors d'infection subclinique, certajns
bovin et de l'âduEe
anticoccidiens peuvent être utilisés de manière préventive et systéma-
tique (prophylaxie).
Le djclazuril est administré indjviduellement, avec ciblage sur les
périodes à risque. La diarrhée se définit comme l'émission de bouses anormalement
Le décoquinate, actif sur les stades jnitiaux du cycle interne (sporo- liquides (moins de zo 7o de matière sèche).
zoïtes, début de 1a mérogonie), est incorporé dans l'aliment sur des La diarrhée est un symptôme commun à de multiples maladies.
périodes prolongées (28 jours). Le diagnostic des causes de diarrhée repose sur l'analyse et la synthèse
194
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de l'rntestin
Tableau 27,1 : comment s'orienter devant la diarrhée d'un ieune bovin ou Tableau 27.2 : comment s'orienter devant la diarrhée d'un veau* ?
Age = plus de 2 ans et amaigrissement, 7 à 20 jours des dianhées du veau ne donne pas du veau : divers types de
Paratuberculose Diarrhée liquide
température normale de bons résultats colibacllles
Dianhée très liquide avec (autre couleur que
C0llective, et appoff d'un nouvel aliment Veaux qui bavent
des bulles Diarrhée alimentaire par excès noire, rouge)
ou founage riche en azOte soluble (herbe Tout âge Létalité très élevée (plus de 2/3 des BVD aiguë du veau
az0té ou trânsitron brutale
jeune. ..) malades)
196
GUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de l'intestin
(lharbon bactéridien
JB SàIV A H
0occidiose Coproscopie
Ad 0
l-,-,..,
198
GUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de l'intestin
Circonstances
Âgt lncidence
DuÉe
Fréquence
Examens ymptômes
d'aomrition d'évolution complémentaires
Alimentation
Acidose lactique du JB SàIV A ++ pH rumen Caractéristiques de la diarrhée
'umen Ad SàIV A + La quantité de bouses et lafréquence des défécations sont importan-
JB SàN/ A ++ pH rumen tes à considérer, même sj elles sont parfois djfficjles à évaluer objecti-
Excès azotés
Ad SàIVI A ++ vement. Ainsi, un faible volume de bouses est peu compatible avec une
Aliments putréfiés, JB SàN/ A + inflammation jntestinale (entérite) et oriente vers certajnes affections
roisis, gelés Ad SàN/ A + cxtra-jntestinales (péritonite, choc septique, par exemple).
JB l\,{ AAU ++ Le sang dans la diarrhée peut s'observer lors de certajnes entérites
lerbe de printemps
Ad N/ AAU + sévères et aiguës (coccidiose, salmonellose, infectjon par le virus BVD,
ixcès de lactosérum, N,{ AàC +l- rlysenterie d'hiver...) (photos z7.r à z7j et lors d'ulcères hémorragiques
ie sel Ad IV Aa(, +l- rle lacajllette (photo 27.4).
Dosage du Cu sanguin,
JB IV C +l- Certaines entérites sévères mais d'évolution chronique (paratuber-
hépatique
Carences en Cu, Se culose, strongylose...) ne sont pas accompagnées de saignements
Dosage de 1'activité de I
Ad t\,4 C +l- rligestifs.
glutathion peroxydase (S
Lors d'affection extra-intestjnale, la diarrhée est toujours dépourvue
0rsane interne
rle sang.
réritonite
JB S AàC +l- Abdominocentèse
Ad S AàC ++
La présence de fausses membranes nécro-fibrineuses traduit une
JB S A +l- inflammatjon sévère de l'jntestin ; elles sont notamment observées
)hoc septique rlans certains cas de salmonellose.
Ad S A +
iplacement de la JB S A +l- Les modalités de la défécation peuvent avoir une valeur d'orientation.
rillette Ad S # llémjssion de bouses par un anus resserré, « en trou de serrure ", est
^
umeur digestive JB S C 0 Laparotomie Iréquente lors de babésiose (photo 27.ÿ.Des efforts infructueux et
ltestinale Ad S C +l Autopsie répétés de défécatjon (ténesme) traduisent une inflammation du gros
JB S C +l- intestin (typhlo-co1o-rectite) (certaines coccidioses, salmonelloses et
\ffection hépatique
Ad S C +l- rnfections par le virus BVD).
JB S C 0 Analyse d'urine
\myloidose rénale H"
Ad S C +l-
lnsutfisance JB S C +l- Echocardiographie
Symptômes associés
cardiaque Ad S C +l- Certains symptômes assocjés suggèrent que la cause primaire de 1a
Age:JB :jeune bovin ; Ad : adulte. rliarrhée est une affection extra-intestinale. ll peut alors s'agir:
Durée d'évolution : A : aigu ; C : chronique. d'une affection du rumen (acidose lactique aiguè, excès d'azote fer-
Incidence :S :sporadique ;M : multiple.
Fréquence : +/- : rare ; + : assez fréquent ; ++ : fréquent.
mentescible, indigestion suivie d'une débâcle diarrhéique) ;
plification gén 'r d'une affection de la caillette (déplacement à gauche, déplacement
Exa mens complémenta ires : Ag : recherche d'a ntigènes ; PCR : a m iq ue,
27.4:,
IP
tY- 27.8
ht
.,t
Photo 27.1 : grippe intestinale hémorragique à c0r0navirus chez une vache adulte.
Photo27.2:colite hémorragique chez une vache morte de dysenterie d'hiver.
Photo273: chez les vaches allaitantes, la diarrhée à c1ronavirus est s\uvent n0ins
prononcée que chez les laitières.
Photo27.4: bluse noircie par le sang dégradé au cours d'un ulcère de la caillette. Photo27.6: diarrhée au cours d'une péritonite généralisée.
Noter la pâleur de la peau Photo27.7:diarrhée urémique chez un taurillon ayant un calcul vésical.
Photo27.5:diarrhée énise en jet du fait des clntracti1ns du sphincter anal, Photo27.8: une diarrhée muqueuse parfois teintée de sang acc)npagne s0uvent
s igne caracté ri sti que d' une babési ose cl i n i qu e l'intoxication par les glands.
203
GUIDE PRATIQUË DES MALADIES DES BOVINS
E d'un choc septique (suite à une mammite, à une métrite sévère...)' La paramphistomose est une maladie parasitajre due à un trématode :
Paramphistomum daubneyi (parfois dénommé douve du rumen), ver
plat non segmenté, de forme conique, de couleur rosée à 1'état frais dans
Exa mens complémentaires le rumen. Le cycle de ces parasites, impliquant des gastéropodes aqua-
Lorsque 1a synthèse entre circonstances d'apparition et examen cli- tiques, est superposable à celui de la grande douve du foie.
nique n'a pas permis de conclure, les examens complémentaires sont
in di spen sabl es au di ag n ost ic (voi r tabl e au 273 ). Causes et facteurs de risque
Les bovins s'infestent en avalant une forme particulière de larves de
parasites, les métacercaires, fixées sur des végétaux aquatiques (renon-
culacées le plus souvent). Ces stades parasitaires sont précédés de stades
larvaires qui sont hébergés par des mollusques aquatiques (limnée
tronquée). Le cycle du parasite (figure z?.t) dépend donc entièrement
de la présence de gîtes favorables à la multiplication et à la survie des
mollusques aquatiques. Cette caractéristique entraîne une répartition
géographique particuiière des élevages atteints.
Hôte principal
{derniers stades larvaires
et stade adulte)
****"(
204 205
CUIDE PRATTQUE DES A/IALADIES DES BOVINS Maladies de l'intestin
Symptômes
Les vers adultes ne sont peu ou non pathogènes (ils sont en partie
hématophages, mais prélèvent peu de sang). Un rôle possible dans la
météorisation chronique ou lors d'une indigestion a été évoqué.
Les larves, enfoncées dans la paroi des segments proximaux de l'in-
testin grêle, peuvent provoquer, lors d'une jnfestation massive, une
inflammation et une diarrhée fétide et noirâtre, éventuellement accom-
pagnées d'un ædème de l'auge (signe de Ja bouteille).
Compte tenu du cycle, la diarrhée se produit le plus souvent à la fin
de l'été ou en automne.
La coproscopie (recherche d'æufs dans les matières fécales) s'avère
négative sur les animaux atteints de paramphistomose larvaire.
Maîtrise
Le traitement spécifique n'est justifié qu'en cas de très forte infes-
I ation.
[oxyclozanide est actif vis-à-vis des adultes, alors que le niclosamide
,rgit uniquement sur les paramphistomes immatures.
La prévention repose sur l'interdiction d'accès des bovins aux gîtes
.r limnées.
Photos2S.l etfr2:
pa ra m ph i sto me s ad u lte s
dans le rumen. Leur
coloration rouge les
di stingue des papi I les.
Les parasites sont fixés à
la muqueuse par leur
ventouse.
zo6
Maladies de l'intestin
29.1
2g Strongyloses
gastro-intestina les
Causes, symptômes et facteurs de risque I Ë
Plusieurs genres de vers ronds ou nématodes sont capables d'infester
les bovins (tableau z9.r).La plupart d'entre eux sont ingérés au cours
du pâturage, généralement sous forme de larves infestantes, qui conti-
nueront leur vie et évolueront (migrations) vers le stade adulte dans un
ou plusieurs organes du bovin.
m
r,l
tantes avec l'herbe. Elles évoluent en 3 à 4 semajnes en strongles adultes, strongylose gastro-
intestinale, un exanen
présents, selon les espèces, dans la caillette, l'jntestjn grêle ou 1e gros
coproscopique peut révéler
intestin (figure zg.r). Les larves ingérées en automne arrêtent leur déve- la présence de nonbreux
loppement, restent enfoncées dans la muqueuse de l'intestin ou de la æufs des parasites.
caillette et ne sortent d'" hypobiose » qu'au prjntemps suivant. Photun2: æuf enbryonné
de strongyloides.
Selon les espèces de strongles, ceux-cj sont plutôt adaptés aux bovins,
Phob n3: larve 3 infestante
aux petr'ts ruminants ou aux ruminants sauvages (cerfs, chevreuils), mais de strongle digestif
ils peuvent survivre chez d'autres hôtes. Par exemple, Ostertagia ostertagi Figure H.l : loca I i sati on
est adapté aux bovins, qui y sont pleinement réceptifs, mais il peut des d ifférents strong I es
jnfester les moutons ou les chèvres. Dans ce cas, il y aura moîns de larves gastro-intestinaux
des bovins.
zo8 209
GUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS Malaciies de l'intestin
a:
29.4 I 29.6
rnt
.:, \
ô !';
,,4
§91
I § I tt.'
\l
',
-]
motosN.4etE.5:ostertagilse larvaire : la surface de la caillette, parfaitement lisse 29.7t: 298
à l'état normal, est ici défornée par les dizaines de nilliers de larves L4 et 15.
210
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de l'intestin
d'un lot. Plus souvent, iis sont associés aux Ostertagla et accentuent les
conséquences économiques des strongyloses (impact sur la croissance
rles veaux).
lre saison de 2e saison de pâture
Parasite ler hivernage Le strongle Gsophagostomum,lorsqu'il est responsable d'une infes-
pâture et adultes
latjon massive du côlon, provoque des troubles graves de la digestion
Ostertagia + +++ ++++
terminale : douleur abdom inale, gonfl ement du fl anc droit (ÿmpanisme)
Cooperia ++ ++ ,rvec ralentissement du transit. La constipation fajt suite à une phase
Nematodirus + + de diarrhée souvent hémorragique. C'est, avec Ostertagla, 1'espèce la
(Esophagostomum
plus pathogène. De la même façon, le risque clinique est lié, à la sortje
+ + ++
rl'hypobiose au printemps, à un grand nombre de larves présentes dans
++++ : très grande ; ++ : assez grande ; + : faible ; - : très faible,
rles nodules au niveau du gros intestin.
Le strongle Cooperia,parasite de l'intestin grêle, est parfois présent
Lors d'infestatjons massives,les Haemonchus, les Cooperia et1es cn grand nombre chez les jeunes bovjns de première année d'herbe ; il
Nematodirus entraînent des manifestations cliniques chez les bovins cst mojns pathogène que 1es autres mais accentue les troubles de la
de « première année d'herbe », souvent en période estivale sèche. 11 s'agit rligestion occasionnés par Ostertagia.
de diarrhée et d'un amaigrissement important avec, parfois, de Ia mor-
talité (photo zg.tz).Cette maladie peut concerner tous 1es jeunes bovins
Maîtrise
La lutte contre 1es strongyloses gastro-intestinales est fondée sur l'une
rles deux modalités suivantes :
rl l'utilisation d'anthelminthiques actifs contre les strongles (strongy-
;ll licides) « classiques », c'est-à-dr're à action immédiate, mais brève,
TI associée au passage des anjmaux traités sur des prairies saines ;
l'utiljsation de strongylicides à actjon rémanente (endectocides 1ac-
tones macrocycliques sous fotme injectable ou en « pour on ") ou de
strongylicides à libération contjnue ou périodique (diffuseurs intra-
rum jn aux d'anthelminthiques ou bolus).
PhobN2:amaigrissenent, diarrhée, hypoprotéinénie peuvent ôtre les conséquences rrent des premiers strongles adultes formés chez les bovins (à partir
d'un parasitisme gastro-intestinal non maîtrisé. rles larves transhivernantes, ou des larves qui sont sorties d'hypobiose).
212 213
GUIDE PRATIQUE DE' MALADIES DES BOVINS Maladies de I'intestin
Lorsque les conditions favorables de température et d'humidité sont de mettre bas ou celles qui ont été malades ont excrété un grand
réunr'es, les ceufs éclosent et les larves évoluent jusqu'au stade L3 en nombre d'æufs de strongles. Cette surface est contaminée par des
4 à ro jours. Au moment de la mjse à l'herbe des bovjns, les pâturages larves infestantes, et les jeunes veaux seront fortement touchés dès
sont faiblement contaminés. 1es premiers jours ;
5i 1es L3 sont ingérées par des bovins adultes ayant acquis, au cours nm en élevage allaitant :
des précédentes saisons de pâture, une bonne immunité vis-à-vis des . un sevrage tardif, fin novembre ou en décembre, ajnsi que le pâtu-
strongles gastro-intestinaux, leur infestation reste faible et la réexcré- rage des veaux après le sevrage sur des prairies contaminées ;
tion d'æufs du parasite dans leurs bouses est minime. Si, au contraire, . l'utilisation d'anthelminthiques sous formulation non réma-
les L3 sont ingérées par des veaux ou des jeunes bovjns n'ayant pas nente.
acquis d'immunjté, ils deviendront, avec ou sans signe clinique selon Les médicaments utilisés pour ce trajtement sont efficaces mais
leur niveau parasitaire, suffisamment infestés pour accuser une baisse n'ont une action que pendant rz à 7z heures. Les principes actifs sont
sensible de leur CMQ (gain moyen quotidien) et, surtout, pour assurer le lévamisole ou les benzimidazoles.
une réexcrétion massive d'ceufs qui, compte tenu des conditions cli- [absence d'effet prolongé explique la nécessité rigoureuse de faire
matiques printanières, engendreront une contamjnation massive de suivre les u déparasitag65 » pâr un pâturage de prairies saines. Ces
Ia prairie jusqu'à l'automne. interventions visent à écrêter l'infestation en strongles. Elles sont à
Au cours de l'été et de l'automne, les veaux laitjers en première saison pratiquer sur les génisses ou veaux mâles en première année d'herbe
de pâture, les veaux des troupeaux allaitants dont la mère a peu de en élevage laitier, sur les veaux sous la mère, sur les génisses et châtrons
lait et les jeunes bovins en deuxième saison de pâture n'ayant pas en 2e année d'herbe en élevage allaitant.
encore acquis une bonne immunité seront fortement jnfestés : ils Les moments d'jnterventjon sont résumés dans 1es tableaux z9.z el
manifesteront des signes cliniques de strongylose gastro-intestinale 293. Ce sont essentiellement des pratiques d'été, de sevrage ou de
et seront fortement pénalisés dans leur CMO-. rentrée à l'étable.
Si, à ce moment, ils sont traités avec un strongylicide à action immé-
diate et remis sur la même pâture, le remède sera pire que le mal car
la destruction des parasites stoppera l'acquisition de l'immunité et
favorisera une réinfestation massive. D'où la nécessité, avec de tels
traitements, de remettre les animaux sur des prairies saines. C'est le
cas des prairies non pâturées par des veaux ou par des jeunes bovins
au printemps où i1 n'y a pas eu de u recyclage , des strongles par des
bovins insuffisamment immunisés. C'est aussi le cas des prairies fau-
chées ou ensilées au printemps dont les animaux utjliseront les
repousses, et des prairies utilisées au printemps exclusivement par des
adultes.
',{,,:
Organisation du pâturage
Sont à proscrire :
Tableau 29.2: organisation du pâturage et des Tableau 29.3 : organisation du pâturage et des « déparasitages » classiques
" déparasitages classiques
»
en élevage laitier en élevage allaitant
Périodes d'intervention sur les Périodes d'intervention
Systèmes de pâturage génisses ou veaux mâles de
pystèmes de pâturage Veau sous la
lre année d'herbe Génisses et
mère de 2e année
châtrons
Mise à l'herbe au printemps (mi-avril)des 1. En juillet à l'occasion du passage sur d'herbe
jeunes nés à l'automne et agrandissement les repousses de foin Prairies permanentes avec conduite en
des pâturaoes en iuillet avec des surfaces 2 Début septembre pâturage libre. En fin d'été, la surface À l'agrandissement
préalablement fanées 3 À ia rentrée à l'étable A la rentrée à
pâturée est agrandie par les repousses de la surface pâturée
l'établ e.
1 Au passage sur les surfaces
. des surfaces fanées (chargement en août
Mise à l'herbe au printemps (mi-avril)des
préalabiement ensilées en juin inférieur à 0,9 UGB)
jeunes nés à l'automne et aqrandissement
des pâturaoes en juin et août avec des
2. Au transfert sur les repousses P@
préalablement fanées en août
surfaces préalablement ensilées ou fanées sur plusieurs parcelles (charqement de
3 À la rentrée à l'étable Au passage sur les
0,9 UGB à 1,2 UGB) Du sevrage à la
repousses de foin,
1. Sur les seuls veaux nés à l'automne En été, les bovins pâturent les repousses rentrée à l'étable
en août
au passage sur les surfaces de foin et les prairies u de printemps , en
Mise à l'herbe au printemps des jeunes nés
préalablement ensilées ou fanées a lternance
à l'automne puis, en été, de ceux nés en hiver
2. Début septembre Prairies permanentes et temp0raires
3. À la rentrée à I'éTable (chargement supérieur à 1 ,2 UGB) avec
Mise à l'herbe au printemps imi-avril)des récolte des excédents founagers en
jeunes nés a l'automne ouis alimentar,on ensi lage Au passage sur les
Du sevrage à la
de juin à septembre avec de l'ensilage. Pâturage tournant sur plusieurs parcelles repousses de foin,
rentrée à l'étable
Pâturage en automne des repousses des Pas de traitement au printemps en août
prairies ensilées ou fanées avec alternance Pâturage de repousses en juin'juillet
sur les prairies pâturées au printemps (type En automne, toutes les prairies sont
Sud-0uest) pâturées
*
Cette conduîte est transposable au troupeau laitier
z-r6
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de I'intestin
Tous les médicaments strongylicides peuvent être utilisés pour le * chez les veaux laitiers de rre année d'herbe ;
«déparasitage , classique d'été. En revanche, à la rentrée à l'étable ou au 'r chez les génisses et châtrons de ze année d'herbe du troupeau allai-
sevrage, il est vivement conseillé d'intervenir avec des antiparasitaires tant.
actifs sur les formes larvaires enkystées. l'l est impératif que tous les anjmaux du lot soient traités en même
Les strongylicides à action rémanente appartiennent à un seul groupe temps. Durant 3 à4 mois, selon ies systèmes,1'antiparasitaire libéré détruit
chimique, les avermectines milbémycines, encore appelés lactones macro- les larves infestantes de strongles au fur et à mesure de leur arrivée dans
cycliques ou endectocides (doramectine, éprinomectine, ivermectine, l'appareil digestif pour les systèmes àlibération continue, ou une fois par
moxidectine). Les temps d'attente (lait et viande) varjent avec les médica- mois pour les systèmes à libération djscontinue. Pendant cette période,
ments antiparasjtaires et doivent être pris en compte dans le choix du ies bovins n'excrètent pas d'æufs de strongles dans les bouses. Le pic de
traitement. À noter l'absence de délai d'attente pour le Iait de léprinomec- contamination des pâtures est aboli en aoirt-septembre. Le bolus d'iver-
tine, qui est en fait le seul endectocide utilisable en cours de lactatjon sans mectjne exerce une activité préventive vis-à-vis des ectoparasites (agents
conséquence économique. La persistance d'actjon varie, selon les molécu- de gales, poux) et détruit les iarves d'hypoderme (varons).
les et les parasites, jusqu'à 5 semaines (voir notices des produits). Après Ce mode de prévention est indiqué en priorité pour les systèmes déle-
une action strongylicide immédiate sur les formes adultes et larvaires, vage qui ne disposent pas de prairies saines pour le pâturage d'été. Ces
toutes les larves ingérées sont détruites et elles ne se développent pas. Si procédés peuvent remplacer la vermifugation classique décrite pour les
l'on considère le temps de réapparition des æufs de strongles dans les veaux laitiers et les jeunes bovins allaitants.
fèces, la rémanence s'ajoute au temps de développement des parasites Tous les animaux d'un même lot doivent recevoirun bolus. En effet,les
(soit 3 à 4 semaines). Le délai de réapparition des æufs de strongles est animaux non vermifugés entretiennent des parasites, et il ne faut pas
donc de 6 à tt semaines. La rémanence dépend du principe actif, mais aussi que des broutards sans bolus se retrouvent en fin de saison sur des pâtu-
des excipients présents dans les spécialités vétérinaires. Leur grand inté- res contaminées où iis seraient massivement infestés.
rêt est de supprimer l'excrétjon d'æufs ainsi que la contaminatjon des On peut aussi utiliser cette méthode chez les veaux sous la mère pour
pâtures. Une modalité d'emploi qui réduit consjdérablement l'infestation limiter l'infestation des animaux rentrés tardivement en stabulation
des animaux et la contamination des prairies, tout en permettant l'ins- hivernale. Dans ce cas, l'administration du bolus ou diffuseur s'effectue
tallation d'une certajne immunité, est l'application répétée,lors de la mise en aoùt, en cours de pâturage.
à l'herbe, d'un endectocide chez les veaux laitiers en première saison de
pâture et chez les jeunes bovins des troupeaux allaitants, en deuxième
année (traitement de la mise à l'herbe, répété 6 à ro semaines plus tard,
Traitement
ou traitements répétés 3, 8 et r3 semaines après 1a mise à l'herbe). Si les mesures préventives sont bien appliquées (dispositif général
Chez les veaux allaitants, l'emploi de substances à action rémanente de lutte),le nombre d'animaux qui relèvent d'applications curatives est
est intéressant au sevrage ou en septembre. C'est également le cas au restreint. Les molécules utilisées sur le plan thérapeutique sont les
sevrage des broutards ou à la rentrée à l'étable de tous les types dejeunes mêmes que pour les interventions préventives. Mais leur emploi dans
bovins mis en lots à ce moment. En effet, ces molécules ont un effet dura- le traitement des strongyloses clin.iques doit tenir compte de la biologie
ble sur les larves ingérées et présentes dans la lum jère de la caillette (ou des strongles, du mode d'action des produits antiparasitaires actifs
de l'intestin). Elles limitent la quantité de larves entrant en hypobiose dans contre les strongles et du contexte clinique et épidémiologique
les muqueuses. précis.
Les dispositifs intraruminaux à libération continue ou périodique per-
mettent, comme les substances à action rémanente, de limiter à la fois
l'infestation des bovins et la contamjnatjon des prairies. lls s'appliquent
- à la mise à l'herbe des veaux ou des jeunes bovins d'un même lot :
zr8 2't9
Maladies l'intestin
30.1 ;'
t-ii 30.2
30 Paratuberculose 'è ï.
,r..
.
't, {
o ."r
. '+.
i.
1' ,t I
bi -h
i
,t
La paratuberculose (encore appelée maladie de Johne ou entérite
paratuberculeuse) est une maladie jnfectieuse due à une mycobacté- Photo go.l : baci I I es aci do-a lcoo I o-
rie, Mycobacterium avium subsp. paratuberculosis (Map). Les bovins résistants, apparaissant colorés en rouge
adultes sont atteints de diarrhée chronique et d'amaigrissement lco I orati on de Zi eh I -N i e I sen ).
PhotoN2 : c0upe nicroscopique d'intestin
marqué, après une longue phase d'incubation au cours de laquelle avec des cellules épithélioi'des et des
I'animal infecté peut éliminer des bacilles dans ses excréments. cellules multinucléées de Langhans
f importance économique de la paratuberculose a conduit à la mise (co I orati on héna I un éosi ne).
Photo 30.3: coupe nicroscopique d'un
en æuvre de mesures concertées et standardisées d'assainissement
intestin de bovin atteint de paratubercu
des troupeaux infectés et, dans certains cas, de mesures de maîtrise I ose ( examen pa r i nnu nofl u orescence).
coll ective. Photo 30.4: les lésions sont localisées au
jéjunum et à l'iléon. L'intestin apparaît
augnenté de volune, tendu, boudiné.
Causes et facteurs de risque Le mésentère a un aspect blanc, humide.
i0.4
Bactérie
E
Mycobacterium avium subsp. paratuberculosis (Map) est un bacille
que l'on peut mettre en évidence dans les tissus infectés par la colora-
tjon de Zjehl-N jelsen (photo jo.t).ll est apparenté au bacille de la tuber-
culose aviaire et, de façon plus éloignée, au bacille de la tuberculose
bovjne. Ainsi, sur les animaux jnfectés par Map, f intradermo-tubercu-
lination avjaire, et dans certains cas bovine, produit des réactions
positives.
La croissance de la bactérie en culture ou dans 1'organisme est très I '.,
lente. Ainsi s'expliquent les délais d'au moins 6 semajnes et jusqu'à
4 mois pour effectuer son isolement, et la longue durée d'incubatjon
de la maladie.
Interactions Map-bovin
La bactérje persiste dans l'organisme au sein de certaines cellules.
Elle induit une immunité cellulajre partiellement protectrice et, sous
AUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de l'intestin
certa'ines conditjons, la production d'anticorps non protecteuTs, mais nes que l'intestin, comme l'utérus ou la mamelle. La mycobactérie,
utilisés dans le diagnostic. excrétée dans les bouses de façon régulière et en concentrations élevées,
Chez certains bovins, la réponse immunitaire limite fortement la ainsi que les anticorps dans le sang sont alors habituellement détecta-
multiplication de Map. 11 n'y a pas d'excrétion dans les bouses. [utilisa- bles par les techniques usuelles.
tion des techniques habituelles de dépistage dans les bouses (culture Les facteurs qui modulent ou déterminent cette évolution de Map
ou PCR) ou dans le sang (anticorps) condujt à des résultats négatifs- dans l'organisme sont encoTe incomplètement connus.
Dans certains cas, souvent après plusieurs mois ou années d'évolutjon, Des facteurs génétiques pourraient expliquer, au moins partiellement,
réponse immune cellulaire s'avère insuffisante pour contenir la
1a les différences de fréquence de 1a paratuberculose, notamment consta-
multiplication de la bactérie et Map se propage dans f intestin (photos jo.z tées entre les races bov'ines.
et 3o.j). Ces bovins, sans symptÔmes, excrètent les mycobactéries dans Les veaux infectés avant l'âge de 6 mois/r an semblent exprimer
les bouses, majs souvent de façon intermittente et en quantité variable' ultérieurement des symptômes plus facilement que les bovins exposés
À ce stade,les techniques actue'lles de dépistage dans les bouses (culture, à un âge plus avancé.
PCR), ou de mise en évidence d'anticorps dans le sang, ne détectent Les carences alimentaires sévères et le parasitisme favorisent le
qu'une fraction des animaux. développement de Ia paratuberculose en réduisant la réponse immune
Dans une phase ultérieure, l'effondrement de la réponse jmmune protectrice.
cellulaire explique un fort développement lésionn el (photos 3o.4 et 3o.5)
et l'apparition de la diarrhée. Map se multiplie abondamment, peut Transmission
gagner la circulation sanguine et, ainsi, se localiser dans d'autres orga- (@,
Les souTces majeures de Map sont les
mais fortement et assez durablement rs) et certa
infectés sans symptôme mais excréteurs (diUpnpmbreul${E]"s
ft d iff ici e m ent identif i abl es et d o nt t'"*.ft il-on estT iiieIffi-itent$
I
quantilévariable). \ /ll
D'auIres espèces de ruminants domestiq\es (ovins et.ap.insf fdu-
vages ainsi que les lapins sauvages peuvent être des sources de Map, mais
leur importance globale semble faible.
Les principales matières infectieuses sont les bouses. Le colostrum et le
lait sont beaucoup moins fréquemment et fortement contaminés que les
excrémerts.
F
La contamination des bovjns se réalise par voie orale. La transmissjon
transplacentaire est rare et survient pendant 1a phase clinique de la
maiadie.
Map est très résistante dans le milieu extérieu1 où elle peut survivre
jusqu'à 8 à 9 mois dans l'eau stagnante et le fumier. Cette bactérie est
sensible aux désinfectants usuels (créÿol à 5 %, phénol à5%,Javelàto%,
I
lait de chaux à ro %), à l'exception des ammoniums quaternaires.
La transmission de Map à l'intérieur d'un élevage se réalise selon
diverses modalités (figure jo.t): le veau se contamine principalement
Photog).5:aspect encéphatoide de la muqueuse intestinale, nltamnent celle de l'iléon,
avec un épaississement considérable et des plis épais et profonds. dans les premiers mois de sa vie à partir de bouses infectées déposées
222 223
AUIDE PRATIO-UE DE5 MALADIES DES BOVINS
Maladies de I'intestin
3q.g.l
La fréquence des cas cliniques dans un élevage est souvent très faible cipée ne venar't interrompre l'évolution naturelle.
(t à S% de nouveaux cas/an). En revanche, la fréquence des animaux [incubation est de très longue durée, au minimum de plusieurs mois,
infectés et sans symptôme est beaucoup plus élevée. Après introduction enmoyennedezà3ans.
224 225
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de l'intestin
zz6 227
CUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DE' BOVINS
zzB 229
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maiadies de l'intestin
230
Maladies de l'intestin
r
défécations (itéus) et I'appareil digestif :
. contractions excessives des muscles intestjnaux (spasmes intestj_
naux), qui sont ie plus souvent locaiisées et d'origine réflexe,
Causes
r l'appareil urinaire :
. Iors d'urolithiases (calculs urinaires) provoquant une obstructjon
[arrêt des défécations, de 1a productjon de bouses, s'explique par : de l'urètre chez le mâle,
n un arrêt du transit intestinal (arrêt du péristaltisme), notamment en . lors de pyélonéphrite;
cas de péritonite : r exceptionnellement 1e foie (calcuis biliaires).
. d'origine réticulaire, suite à la perforation par un fi1 de fer, Ces coliques vraies doivent être différenciées de fausses coliques, liées
. d'origine abomasale (caillette), suite à un ulcère perforant, à des lésions cutanées de photosensibilisation, d'ectoparasitisme (gales,
. d'origine utérine, suite à une perforation lors de la mise bas ou à poux, par exemple).
une césarienne ;
r des obstructions, dans lesquelles l'obstacle au transit digestif est
Symptômes
locahsé à la lumière intestinale :
. cajllot dans le syndrome jéjuna1 hémorragique de l'adulte, llarrêt des défécations n'est compiet qu'après quelques heures, voire
. pelotes de poils, de fibres, chez le veau; queiques jours d'évolution, selon la nature de l'affection initjale.
r une attejnte primitive de la paroi des organes digestifs, qui bloque le [émission de très petites quantités de matjères collantes; noirâtres,
transjt de la caillette au gros intestjn : d'aspect goudronneux, d'odeur nauséabonde, est possible en cas de
- invagination jntestinale, syndrome jéjunal hémorragique (obstruction de I'intestin par un caillot
. volvulus de la caillette ou de l'intestin, sanguin) (photos 3z.t à jz.4) ou d'invagination intestinale.
. dilatation et torsion du cæcum, Ces matières collantes devront être différenciées du sang digéré (noir)
. hernies étranglées, ombjljcales chez le veau, inguinales chez le émis lors d'ulcères de la caillette, ou du sang non digéré (rouge) produit
taureau, abdominales chez les adultes, lors d'hémorragies intestinales distales.
. écrasements intestinaux lors de mises-bas, La douleur à point de départ abdominal se traduit par des coliques
. brides abdominales. ou des attitudes particulières.
232 233
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de l'intestin
,l
ts\
Photu32t : nanifestation d'occlusion :
à la place de la bouse, un nucus
:
blanchàtre parlois teinte de sang - ici
flexion du cæcun.
ü Phob !r22 : syndrlme i éi u na I hé mo rrag i -
que : des caillots de sang à la Place
de la bouse.
Phob 9.3 : syndrome iéi u n al héno rra g i -
que : un volunineux caillot de sang
occupe une portion du iéiunum.
mob n"4 : syndrome iéiunal hemorragi-
oue : ulcère étendu de la muqueuse PhoaSzt: les coliques constituent une des nanifestations de la douleur abdominale.
intestinale (face interne de I'intestin) Cette vache, inquiète et agitée, se canpe et lève le postérieur droit.
ct caillot.
32.3 I
234 235
CUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS Maladies dc I'irll()r;lr r
Conduite à tenir
La diversité des affections à l'origine de ces symptômes, et donc de
leur traitement, et leur évolution souvent brève conduisent à faire appel
à un diagnostic vétérinaire le plus précocement possible. Le diagnostic
nécessite dans tous les cas un examen clinique approfondi, avec en plus
de l'inspection, une auscultation, une percussion, une palpation transrec-
tale sur les adultes. Les résultats obtenus doivent être mis en perspec-
tive avec les modalités d'évolution (anamnèse) et, selon les cas, avec des
examens paracliniques (échographie, ponction abdominale) ou biolo-
giques (biochimie sanguine et hématologie).
I
llexamen clinique initial peut être suffisamment informatif pour
prendre sans délai une décision curative. llouverture chirurgicale de la F"
cavjté abdominale (laparotomie) constitue une modalité très souvent
ii.
importante pour 1e diagnostic et dans certains cas la première étape ll,
It
du traitement curatif.
Lors de péritonites, l'identificatjon de l'affectjon causale est indis-
pensable dans de nombreux cas. Par exemple, un bovin atteint de
péritonite suite à un ulcère perforant devra être euthanasié dans la Photo:2.6: il est parfois nécessaire d'amputer une portion d'intestin et de suturer l'um il
l'autre les deux extrémités.
plupart des cas ;une péritonite liée à une perforation utérine ne pourra
être soignée efficacement que si l'utérus est suturé préalablement.
Le traitement d'une péritonite diffuse proprement dite repose sur la À la suite de ce traitement médical, la situation doit être réévaluét:
combinaison: au maximum dans les 6 heures sur les veaux Iorsque Ies coliques sont
c d'anti-infectieux à1arge spectre (par exemple, association B-lactami- de gravité modérée à sévère, et dans les z4 à 36 heures sur des bovins
nes-am jnosides, céphalosporines, association tétracycline-m acrolide), adultes, ou lorsque les coliques sont de gravité légère à modérée.
sur une durée longue (au moins 5 à 7 jours), administrés par voie En revanche, une dégradation des symptômes, qu'elle soit progressivc
générale ; ou après une phase transitojre de stabilisation/amélioration, peul
.æ d'anti-inflammatoires stéroïdiens ou non stéroïdiens ; conduire à un traitement chirurgical, selon le contexte économique el
s d'une réhydratation jnitiale, avec correction de l'alcalose métaboli- médical. Le traitement chirurgical, pour optimiser ses chances de succès,
que. ne doit pas être différé.
Dans certains cas, un traitement chirurgical avec lavage péritonéal
peut être indiqué (photo jz.6).
Lors de coliques sans affection précise mise en évidence au premier
examen, le traitement médical de première jntention est fondé sur
l'administration d'antispasmodiques et d'antalgiques (contre la douleur)
(anti-inflammatojres non stéroïdiens) et, si le cas le nécessite, sur une
réhydratation par voie veineuse. Des laxatifs " doux , (huile de paraffine,
par exemple) peuvent être administrés par voie orale, au maximum
une fois.
46 237
Maladies
de l'a ppareil
respiratoire
Bronchopneu mon ies 33
infectieuses
Les bronchopneumonies infectjeuses (BPl) regroupent les maladies
respiratoires d'origine jnfectieuse, le plus souvent contagieuses, dont
le siège est pulmonaire. Les BPI sont les affections respiratoires les plus
fréquentes des bovins.
241
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de l'appareil respirâtoire
33.1
La fréquence relative des agents infectieux impliqués dans les
maladjes respiratoires varje d'un système de production à l'autre et
d'un épisode clinique à l'autre.
I
.l
,
,*>' Pouvoir pathogène
I
\L Virus respiratoire
;l syncytial bovin BVD(pestivirus)
ï_ Para-influenza
|
,l
(VRSB) I Reovirus
; Virus de l'lBR 3 (Pl3) I Rhinovirus
(BoHV1) (possible, Coronavirus I
eouv+
mais l'expression Adénovirus I
242 243
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
I Nzlaladies de l'appareil respiratoire
I
Sur Ie plan immunitaire, dans les premiers mois de vie,la protection
du veau dépend du transfert de l'immunité passive, reflet de l'immu-
J nité maternelle. [ingestion de colostrum apporte des anticorps et des
cellules immunitaires.
Cet effet protecteur :
r
r est hmité dans le temps à quelques semaines : ainsi s'explique l'in-
,io;i.., cidence élevée des troubles respiratoires dans la fenêtre de u creux
immunitajre " située entre 1 et 5 mois d'âge, période de transition
entre l'immunité passive (colostrum) et active (1e veau élabore ses
propres moyens de défense spécifique).
Facteurs d'élevage
Photofi2:pneun\nie suppurée àMannheimia haemolytica chez une génisse de 400 kg
Photoæ.3: pleurésie fibrineuse chez un veau de 5 mois autopsié à la ferme. Ce type Les facteurs d'élevage jouent un rôle majeur dans les BPl. lls sont
de lésion a toujours une origine bactérienne - rci Mannheimia haemolytica. en partie subis et constituent en partie des cibles pour 1a prévention
Photosæ.4etfi.5: une pneumonie interstitielle des lobes crânio ventraux et du nucopus des BPl.
bronchique sont assez typiques d'une origine virale.
Certains facteurs de risque sont retrouvés dans tous les systèmes de
lci par le virus BS.
Photofl.6: infection mixte . l'action synergique d'un virus et d'une bactérie est production (conditions de logement et aljmentation) alors que d'autres
à l'origine de la nort de ce jeune bovin de I nois. sont plus spécifiques des élevages en lots.
244 245
CUIDE PRATIO-UE DES MAUDIES DES BOVINS Maladies de l'appareil respiratoire
Les conditions d'ambiance et de logement sont primordiales pour Dans les élevages en lots, les troubles respiratoires sont largement
expliquer l'éclosion et l'entretjen des infectjons respiratoires, quel que soit conditionnés par les étapes d'élevage chez le naisseur,de collecte et de
le système de production. transport, de mise en lots et d'adaptation.
[implantation et la structure des bâtiments,leur utilisation, contribuent Chez le naisseur, les veaux de 8 jours » ayant été malades (difficul-
"
à l'exposition des bovins aux agents pathogènes et à réduire les moyens tés de vêlage, omphalite - gros nombril -, diarrhée), sont 5 fois plus à
de défense des animaux. risque d'être atteints de troubles respiratoires par comparaison à ceux
Les varr'ations de température et d'humidité en lien avec les varjatjons qui n'ont pas été malades.
climatiques et les caractéristjques du logement sont susceptibles d'induire Un poids faible (< 45 kg) ou élevé (> 6o kg) est un facteur de risque.
l'excrétion de pathogènes, comme par exemple Mannheimia haemolytica, lJâge du veau jnflue également sur la mortaljté ultérieure : les très
àpartir des bov'ins porteurs sains. Par ailleurs,latempérature et l'humidité jeunes veaux (8 jours) sont pénalisés.
conditionnent la survie des pathogènes dans l'environnement. Pour les broutards, le parasitisme digestif (strongles, douves) accroît
llaccumulation des agents infectieux dans l'air ambjant et donc la la sensibilité aux maladies respiratoires.
transmission entre bovins sont favorisées par: Lors de poids d'entrée compris entre zzo et 45o kg,le taux de morta-
ar des surfaces et volumes de vie insuffisants ; lité est d'autant plus élevé que le poids d'entrée est faible.
M un renouvellement d'air insuffisant ; Les modalités de collecte (passage par un centre de tri et de rassem-
*n 1e mélange d'animaux d'origine et de statut infectieux différents. blement) et de transport (distance parcourue, conduite du véhicule,
La diminution de la résistance aux infections est conditionnée par un condjtions de confort, facteurs ciimatiques : transports par temps chaud
confort insuffisant des animaux, en ljen avec l'aire de couchage,f isolation mal supportés) génèrent des stress (photo jj.7).Ces stress se traduisent
des étables et la ventilation (renouvellement d'air). par des perturbations métaboliques (déshydratation, déficits minéraux
Les paramètres d'ambiance majeurs à contrôler sont : - potassium par exemple sur les broutards -, déficit énergétique) et
iu la vitesse d'air à hauteur des animaux : les courants d'air aggravent les horm on ales (notamment, sécrétion des cortjcoïdes). [augmentation
effets du froid et de l'humidjté ;
des corticoides aboutit à une baisse préjudiciable de l'immunité.
rtlr 1a température ambiante, à interpréter selon la catégorie de bovins : La mise en lots et la phase d'adaptation combinent différents facteurs
par exemple,latempérature ambiante optimale des veaux nouveau-nés de stress : établissement de la hiérarchje sociale au sein du groupe,
jusqu'à 3 semaines est de r5 àzo"C, alors que des bovins adultes et de changements alimentaires.
jeunes bovins supportent sans dommage des températures négati- Un sevrage réalisé lors de la collecte constitue un facteur de risque
ves par rapport à un sevrage ayant eu lieu au moins 45 jours avant le trans-
;
*; la teneur en ammoniac de l'at'r : les teneurs en ammoniac é'levées révè- port. Par ailleurs, une transjtion alimentajre insuffisante et une mauvaise
lent des défauts de ventilatjon ; les teneurs directement nocives pour couverture des besoins lors de la mise en lots contribuent à accroître la
les poumons sont rarement atteintes dans les bâtiments destinés aux sensjbilité aux infections respiratoires. Les veaux 1égers, stressés, ont
bovins; une consommation alimentajre réduite par rapport à leur capacité
* la teneur en humidité de 1'air qui, lorsqu'e1le est en excès, suggère un d'ingestion et un appétit souvent sélectil préférant les concentrés aux
défaut de renouvellement d'air. fourrages grossiers, surtout si ceux-ci sont de mauvaise qualité.
lalimentation peut favoriser les troubles respiratoires, essentiellement Les aménagements dubâtiment (longueur d'auge, de ratelier,nombre
par une réduction de la réponse immunitaire. et types d'abreuvoirs), 1a qualité des aljments distribués, les modalités
de djstrjbution (nombre quotidien) et 1es modalités de suivi des animaux
Quel que soit le type de bovin, une sous-nutrition marquée en azote
et en énergie, les carences en oligoéléments (notamment sélénium, contribuent, selon les cas, à accroître les risques.
zinc, cuivre), en vitamines (notamment A et E), prédisposent aux troubles Par ailleurs, la phase de collecte et de mise en lots se traduit par la
infectieux. diffusion, souvent très rapide, des agents infectieux.
246 247
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS l\,4aladie s de l'appareil respiratotre
248 249
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de l'appareil respiratoire
Maîtrise
Le dispositif général de maîtrise des BPI comporte des mesures d'éle-
vage ainsi que des mesures médjcales. Le choix et la hiérarch jsatjon des
mesures sont liés aux conditions spécifiques de production.
Mesures d'élevage
I
t-l
-l) Les
majeurs.
mesures d'élevage se déclinent selon les facteurs de risque
Conditions de logement
La maîtrise de l'ambiance repose sur un volume d'air suffisant par
animal, sur la ventilation, l'isolation, et les conditions d'utilisation
du bâtiment,
Un renouvellement d'air suffisant est nécessaire pour réduire l'ex-
Phorosfi.8 et3B.9 : écoulenents nasaux purulents, hyperthermie et défaut
position des bovins aux agents infectieux en suspension dans l'air,
de remplissage ruminal. Ce ieune bovin mourra avec une pneumonie fibrineuse
et des'tésions pulnonaires hémorragiques typiques deMannheimia haemolytica' sans toutefois créer de courants d'air, générateurs de stress.
250 25'l
GUIDE PRATIO-UE DE, MALADIES DES BOVINS Maladies de l'appareil respiratoire
,l\,. \ est nécessaire quand le volume d'air disponible par animal est faible,
et que la structure du bâtiment ne permet pas de créer des ouvertu-
res d'entrée et de sortie d'air suffisantes. Par exemple, certaines
nurserjes abritant un grand nombre de veaux nécessitent parfois, du
fait d'un volume d'air de base trop faible, une ventilation dynamique
au moyen d'extrac[eu rs.
foptimisation des conditr'ons d'isolation du bâtjment et de couchage,
Figure33.2: il peut également se faire par n effet cheninée » (évacuation ainsi que de la gestion des locaux par classe d'âge ou de poids est
de I'air réchauffé par les animaux par une faîtière ouverte|
indispensable pour rédujre les troubles respiratoires.
/t
.\\
Entrées
Sortie
0,1 6
0,08
tr LL(L( \
Phase 350 kq à l'abattaqe
Entrées 0,24
Sortie 0,12
Tableau 33.3 : conditions de logement recommandées pour des veaux de l;rhleau 33.5 : surface de I'aire de vie et quantité de paille recommandées
« I iours » pour des ieunes bovins à I'engrais (poids de sortie : 620 kg)
Logement des veaux de « I jours »
254 255
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de l'appareil respiratoire
r laisser les locaux vides pendant au mojns t semaine et idéalement La surveillance pour la détection précoce des maladr'es respiratoires
2à3semajnes; r'st indispensable à la réussite des traitements.
I constituer la nouvelle bande (introduction dans le local) sur la plus La fréquence de la surveillance doit être adaptée aux périodes à risque.
courte période de temps possible (au maximum r semaine). l'ar exemple, lors de la rentrée à l'étable des broutards ou de la mise en
lots des jeunes bovjns, un examen des parcs au moins z fois par jour
,C
g
Ugl§ qlry,$i!_o U d e t na n s p o ({§j ey3 se s e lt
-!
ots ) r:st recommandé.
Dans les élevages en lots,la quahté des anjmaux entrants est souvent
u subie ,, car dépendante des circuits commerciaux.
Mesures médicales
[évaluation des animaux à leur arrivée est ljmitée en pratique :
r au poids, qui doit être rapporté à l'âge ; rai{ememt curatil
r à un examen clinique à distance, permettant de détecter des signes
de maladie antérieure (exemple sur les " veaux de 8 jours » : nombril Le traitement curatif est appliqué à des animaux considérés comme
gros et dur, dépilations sut les cuisses...) ou de stress de transport malades, après que 1es signes de maladie ont été détectés.
(fatigue, déshydratation, abdomen creux...). llobjectif principal est de bloquer le développement des bactéries
(cause m ajeure des Iésions), par 1'administration d'anti-infectieux.
P rat i q u e s d' é I qlqge*,e,! llobjectif secondaire est de favoriser le fonctionnement du poumon
Pour rédujre Ies risques de maladies respiratoires,le respect des bonnes (oxygénation) et de réduire l'extension des lésions, par I'administration
pratiques d'élevage est indispensable dans les domaines : d'anti-inflamm atoires. Pour cette fin alité, d'autres médicam ents sont
r de I'alimentation (qualité, équilibre, quantité de 1a ration) ; disponibles (modificateurs du mucus, analeptiques respiratoires, diu-
I des soins aux nouveau-nés (ingestion du colostrum, désinfectjon du rétiques), majs sont utilisés dans des indications jndividuelles spécifi-
nombril), aux jeunes bovins (sevrage) ; ques.
r de la maîtrise du parasitisme (coccidiose et strongyloïdose sur les Le traitement anti-infectieux curatif peut être réaljsé avec de nom-
veaux en période de stabulation ; dictyocaulose, strongylose digestive, breux principes actifs, administrés par voie injectable : céphalosporines
fasciolose sur 1es jeunes bovjns et les adultes au pâturage). (ceft iofur, cefquinome), am jn osides (n éomycine, g entamicin e, specti-
Pour Ies élevages en lots, pendant 1a période d'adaptation, l'objectif nomycine), 1e plus souvent en association, tétracyclines (oxytétracycline,
est de maîtriser l'effet des stress (voir supra). Les pratiques d'élevage doxycycline), assocjation triméthoprime-sulfamr'des, fl orfénicol, quino-
sont conditjonnées par l'aménagement des bâtjments et la disponibi- lones fl uorées (enrofl oxacine, danofl oxacine, marbofl oxacine), macro-
lité de l'éleveur. lides et apparentés (iincomycine, spiramycine, tylosine, tjlmicosine,
À tjtre d'exemple, pour les broutards, 1'augmentation des points tul athromycine, gamithromycine).
d'abreuvement et la mise à disposition temporaire d'abreuvoirs bacs Le choix du médjcament anti-infectjeux repose sur une combinaison
pas 1es abreuvoirs à palette. r la sensibilité de ia cible bactérjenne présumée ou démontrée à l'an-
Un matérjel de contention (couloir, cage, jeux de barrière), simple à tibiotique : les antibiotiques cités ont des activités différentes vis-à-vis
utiliser, facilite les interventions sur les animaux et réduit les stress. des pasteurelles au sens 1arge, des mycoplasmes, de certaines bacté-
Un box d'infirmerie permet dans une certaine mesure de hmiter la ries pyogènes ;
'la
contagion aux animaux sains et, surtout, favorise convalescence des r la djffusion sur le sjte de l'jnfectjon des antibiotiques, en lien avec la
malades, notamment par la disparition de la concurrence pour s'ali- voie d'adminjstration et la nature de 1'antibiotique ;
menter. r la facilité d'administration, qui dépend notamment de la voie, du
rythme d'administration ;
256
GUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de I'appareil respiratoire
r 'les
aspects économiques, qui prennent en compte le coùt des médica- un traitement anti-infl ammatoire, simultanément aux anti-infectieux,
ments (et de la main-d'æuvre) mais aussi, sur les adultes en lactatjon, accélère la guérison et augmente sa probabilité dans une fraction des cas.
le manque à gagner en lien avec la non-livraison du lait ; Les anti-inflammatoires appartiennent à u groupes, les stéroTdiens
r les contraintes liées aux délais d'attente lait et viande ; (corticoïdes) et les non-stéroïdiens (aspirine, acide tojfénamique, carpro_
r les contraintes liées à la minimisation du risque de sélection de bacté- fène, flun jxine, méglumine, kétoprofène, méloxicam).
ries antibiorésistantes. Outre leurs propriétés anti-inflammatoires, ces principes actifs sont
Les associatjons d'antibiotiques dojvent être raisonnées. [administration dotés à des degrés divers de propriétés antipyrétiques (action contre la
de plus de z antibiotiques ne se justifie habituellement pas. Certaines fièvre), de propriétés antalgiques (action contre la douleur), et participent
associations d'antibiotiques ont une efficacité inférjeure à l'addjtion de à ce titre à l'amélioration du bien-être animal.
l'efficacité de chacun d'entre eux (antagonisme). Les indications des anti inflammatoires concernent les Bpr dont les
Les bonnes pratiques de l'antibiothérapie (traiter vite, fort, 1on gtemps) répercussions fonctionnel les ou généra1es (apathie, baisse d,in gestion)
doivent être respectées. sont avérées. [utilisation d'anti-inflammatoires induit un cofit suppié_
La précocité du trajtement est probablement la condition majeure mentar're et peut générer des effets secondaires indésirables.
de la réussite. Cette précocité dépend d'une détectjon rapide des bovins
atteints. Devant toute anomalie du comportement, notamment ali- rryilementmétapnvlac !rylL
mentaire (refus alimentaire),la prise de température rectale est indis- métaphylaxie consiste à traiter l'ensemble d,un lot (malades, sains,
La
pensable. La mise en évidence d'une hyperthermie (température en incubation) au-dessus d'un seuil de fréquence de nouveaux bovins
rectale > 40 "C) permet de détecter une infectjon respiratoire avant malades-
que des signes nets de modification du comportement, de l'appétit ou llobjectif est de permettre une meilleure efficacité à léchelle du groupe,
des mouvements respiratoires ne sojent observés. en traitant précocement les bovins en incubation, ou avant leur détection
La durée du traitement est habituellement fixée à un minimum de
4-5 jours. [administration d'anti-infectieux devrait persister au moins
48 heures après 1e début de'l'amélioration clinique (baisse de'la tem-
pérature, retour à la normale des mouvements respiratoires...). [absence
d'amélioration au bout de 48 heures amène à reconsjdérer le trajtement.
Les anti-infectieux de longue action (LA) sont souvent privilégiés afin
de réduire les stress de manipulatjon et le temps de manipulation des
bovins.
Sous réserve d'un strjct respect des prescriptions (nature des médi-
caments, dose, voje et rythme d'admjnistration), les traitements en
-!,1
,I
première intention permettent la guérison dans 8o à 9o % des cas.
Le non-respect des prescriptions, notamment une durée trop courte
de traitement, des doses insuffisantes, un rythme d'administration
inadapté, conduit à des rechutes, à des échecs de traitement ou à la
sélection de bactéries résistantes aux anti-infectieux.
Lors de fréquence élevée de BPl, une analyse critique des résultats
thérapeutiques est indispensable et inclut les critères de guérison, de
Phoîo §.11 : retard de croissance et difficulté respiratoire permanente sont
mortaljté, mais aussi la fréquence des traitements de seconde intention
fréqlemnent la conséquence d'un traitement en première intention a été trop tardif
et des bovins à non-valeur économique. ou inadapté.
258
259
CUIDE PRATIQUE DE' MALADIES DES BOVINS
r
5 jours ;
1a disponibilité de l'éleveur, qu'il faudra moduler en fonction de la taille
1M,
{lr(r.
des effectifs bovins ;
r l'accumulation des facteurs de risque, qui accroissent la gravité des
Photo 33.12: un écouvillonnage nasal
troubles et donc la possibilité de mortalité ; profond sur un aninal en phase aiguê
r une évaluation économique, qui inclura les coùts prévisibles, directs perne[ d'effectuer un test rapide pour la
(médicaments, mortalité), indjrects (main-d'æuvre) et, sur les vaches détection du virus RS.
Photo 33.8 : l'aspirati0n transtrachéale 0u
laitières, le manque à gagner, sous fotme de lait non livré, pour tenir le lavage bronchique pernettent de
compte des délais d'attente. collecter tous les agents pathooènes
La prévision de la rentabjlité économique de la métaphylaxie doit être pulnonaires en vue de les tdentifier
Photo 33.14: l'autopsie des aninaux
évaluée au cas par cas, et par comparaison à des méthodes alternatives
morts en phase aiguë apporte de
éventuelles. précieux renseignenents quant à
Ainsi,le traitement curatif individuel, par exemple après prise systéma- l'origine bacterienne, rirale ou nixte
tique et exhaustive de la température rectale, coÎtteux en main-d'æuvre, des infections.
peut être d'une meilleure rentabilité globale dans des exploitations avec
de faibles effectifs, ou avec des installations de contention facilement Des traitements anti-infectieux préventifs peuvent être prescrits dans
utilisables (cornadis par exemple), ou encore, lors d'incidence moyenne certains élevages najsseurs à des périodes à risque (sevrage), et dans certajns
des BPl. élevages en lots dès l'arrivée des bovjns. Ces pratiques sont réservées aux
Cette rentabiljté reste difficile à évaluer en pratique,mais paraît d'autant élevages cumulant les facteurs de risque, notamment structurels, lors de
plus probable que f incidence des troubles respiratoires est très élevée. fréquence très élevée et récurrente de cas cli'niques et/ou de mortalité.
Les antibiotiques injectables utihsés sont à base de formulation longue
Traiterments préuenti f s action.
Les trajtements médicaux préventifs au sens strict concernent la La rentabjlité économique doit être soigneusement évaluée.
totalité des bovins d'un lot ou d'un élevage, en dehors de tout signe Les vaccins sont largement utjlisés pour la prévention des maladies
apparent de maladie. respiratoires. Différents types de vaccins sont disponibles et peuvent être
Ces mesures médicales collectives doivent être considérées comme classés ,
complémentajres de la maîtrise des différents facteurs de risque 1iés I selon leur cjble (bactérienne, virale ou bactérienne et virale) ;
au bâtiment, à la conduite d'élevage. I selon leur mode de préparation (vaccin inactjvé ou vivant modifié) ;
Les traitements préventifs collectifs sont fondés sur l'administration n selon leur voie d'admjnjstration, locale (intranasale) ou générale
d'anti-infectieux et, surtout, de vaccins. (lM ou 5C).
z6o z6t
MANUEL PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
z6z 263
I
CUIDE PRATIQUE DES MALADIEs DES BOVINS Maladies de i'appareil respiratoire
Longévité des adultes:4 à 6 mois , lacteurs liés à la gestion des pâturages (présence ou absence de rota-
1,,
265
I
GUIDE PRATIQUE DES AlALADIES DE' BOVINS Maladies de l'appareil respiratoire
71
266 267
CUIDE PRATIO-UE DE, MALADIES DES BOVINS Maladies de l'appareil respiratoire
et la chute de production laitière s'expliquent par des phénomènes lévamisole,les benzimidazoles et les endectocides (= lactones macro-
immunitaires de type n allergique " (réactions d'hypersensibilité). cycl'iques) sont tous actifs. On applique les mêmes règles de passage
Le diagnostic différentiel doit inclure les BPI et, chez les adultes,l'em- des animaux sur prairies saines après leur vermifugation que dans
physème des regains et l'ehrlichiose granulocytaire à Anaplasma pha- le cas de la lutte contre les strongyloses gastro-intestjnales.
gocytophilum. Les bolus employés pour la prophylaxie des strongyloses digestives
Le diagnostic de laboratoire est fondé sur'la recherche des larves Lr préviennent éga1ement l'infestation par les dictyocaules. La vermifu-
dans les bouses par une méthode spécifique de coproscopie (méthode gation avec des endectocides, des bovins adultes et de ceux de deuxième
de Baermann). llinterprétation des résultats suggère toutefois une saison lors de la sortie sur 1es pâturages, permet d'éviter la contami-
fréquence élevée de faux négatifs. Les Iarves Lt sont frag'iles, ce qui nation des prairies par les larves de dictyocaules. Vermifuger les
conduit à réaljser ces examens dans les délais les plus brefs. animaux « sources » permet ainsi de protéger les veaux. Une vermi-
fugation classique à la rentrée à 1'étable permet également de détruire
1es dictyocaules r'mmatures qui restent en hypobiose (= vie latente)
Prévention dans les bronches tout l'hiver et ne se réveillent qu'au printemps
La lutte contre la strongylose respiratoire repose sur l'organisatt'on suivant.
du pâturage et sur Ies traitements antiparasitaires. llutilisation straté-
gique des anthelmjnthiques ne peut être dissociée d'une iéflexjon sur Traitement
l'usage et la rotation des pâtures, tant pour 1es bovins adultes que pour
jeunes.
les Tous es stron gylicides (J évami sol e, ber'zimi dazoles, endectoci des)
I
Un vaccin constitué de larves infestantes irradiées a été autrefois détruisent les formes adultes des dictyocaules.
commercialisé (Dictol@), mais il n'est plus disponible. [action des benzimidazoles et dulévamisole est brève, de 3 à 7z heures
(pas d'effet rémanent). La réinfestation survjent donc très rapidement
si les bovins sont maintenus sur la prairie contamjnée.
Organisation du pâturage Par ailleurs,la présence de formes larvaires dans 1e tissu pulmonaire
Pour limiter le risque de maladie chez les veaux laitiers de tÏe année peut nécessiter un second traitement avec 1es anthelminthiques sans
d'herbage, on réserve à cette catégorie d'animaux les mêmes prairies effet rémanent, 3 à 4 semaines après le premier, pour éliminer f in-
d'une année à l'autre. La pratique de pâturage avec des ant'maux d'autres festation en totalité.
générations est ainsj évitée. Les I actones m acrocycliques (doram ectinéprinomectine, jverm ec-
e,
La transition alimentaire à la m jse à l'herbe se fait sur quelques jours tr'ne, moxidectine) stoppent i'jnfestation pendant la durée d'activjté,
par apport de foin ou de paille en libre-service, et par l'apport de concen- soit 3 à 6 semaines (effet rémanent), et peuvent être utilisées sous
trés. La consommation d'herbe est ainsi limitée ce qui diminue Ies risques forme injectable ou en pour on.
d'infestation rapide et importante. Par ailleurs, les compléments de Lors de complication infectieuse, le traitement antiparasitaire sera
fourrage et de concentrés sont nécessaires lorsque les apports alimen- complété par l'admin istration d'ant'i-infectieux et d'anti-jnfl amm a-
taires par'l'herbe pâturée s'avèrent insuffisants. toires.
Animaux
atteints
Espace Temps Généraux
Symptômes
Respiratoires Évolution
Dans les 2 à
3 semaines
Emphysème Essoufflement
après un
Les autres maladies respiratoires sont rares par rapport aux BPI et à des regains Détresse
Adultes changement de
(cedème et respirato;re Suraiguë à
1a dictyocaulose (bronchite vermineuse).ll s'agit d'affections n hautes (jeunes pâture (disette Pas de fièvre
" emphysème
Pâture
Pas de toux aiguë
(cavités nasales - rhinite - larynx - laryngite) ou d'affections pulmonai- bovins)
- riche)
pulmonaires Emphysème
res, non jnfectieuses (emphysème des regains, poumon du fermier), ou Plusieurs cas
aigus) sous-cutané
infectjeuses mais non contagieuses (embolies pulmonaires, pneumonie simultanés
Étélautomne
par fausse déglutition, pneumonie par corps étranger).
Dictyocaulose Jeunes Cas multiples Toux sévère
Leurs caractéristiques principales sont résumées dans les tableaux Aiguë
{bronchite bovins Pâture Sporadique Essoufflement
35.r à 3s.3. vermineuse)
(chronique)
Adultes Étélautomne possible
Sporadique
Tableau 35.1 : caractéristiques principales des affections respiratoires Bécurrence
Poumon du
hautes d'une année
fermier
Circonstances Symptômes sur l'autre Toux
(alvéolite Adultes Étabte Amaigrissement Chronique
Hiver Essoufflement
Pathologie Animaux Causes Traitement extrinsèque
Temps Généraur Bespiratoires Amélioration
atteinls allergique)
à la mise à
Jetage Allergie l'herbe
abondant Corps étranger Antibiotique Adultes
Bhinite
Adultes Sporadiqut Beniflement Tumeur Anti- Jeunes
isolée Toux
Difficultés Actinobacillus inflammatoire Tuberculose Sporadlque Amaigrissement Chronique
bovins Essoufflement
inspiratoires Aspergillus Veaux
IBB Adultes Essoutflement
Sporadiqut Embolies Fièvre possible
Hhinite Coryza Jeunes Sporadique Expectoration Récurrente
à cas Fièvre pulmonaires modérée
associée gangreneux bovins de sang
multiples
FCO
Veaux
Pneumonie
Cornage Adultes tièvre possible Toux
par fausse Sporadique Aiguë
(stridor) Fusobacterium Antibiotique Jeunes modérée Essoufflement
Veaux déglutition
Essoufflement necrophorum Anti- bovins
Laryngite Jeunes ùpu,durLlur Fièvre
Difficultés Pasteurellacées, inflammatoire Pneumonie
bovins Fièvre possible Toux possible
inspiratoires autres Trachéostomie Aiguë à
par c0rps Adultes Sporadique
ou expiratoires modérée Essoufflement chronique
étranger
270
OUIDE PRATIQUE DES II4ALADIES DES BOVINS
:II
Tableau 35.3 : cause, ttaitement et prévention des affections pulmonaires
non inlectieuses et inlectieuses
l
"
I
l
/
Dictyocaulose I
Dictyocautusviviparus(strong,e
I
Lwariso e I Stronovlicides en
respiraloire) BeurlrdaToles
I
(bronchite I
e nonoxène direcr avec periode
|
acTones I traireirenrstactioues I
î
{
CVc |
vermineuse) I | I Condrite du oaturaoe I
lpre0atentede3aGsemaines lmacrocyclrques I I
Poumon du
fermier .'"*n'
(alvéolite
| :;:ilî:,l: m iîïjï,r**,| â:r:11.,*.,=, |
ff::l:'
le ""'"" '"
I
Tuberculose
(maladie I I lDeoistaoeetabattaoel
" 'l
lMvcobacteriumbovis
| ' lAucur
I I ries cneolels
l,l
légalement afiernts I
contagieuse)
pulmonaires
I ;:11t,,..-,,n,,,"u,,".,;i. I
îll::ili;i:,. .s I
orimaire
I
I Pneumonre
I
delait,traitementdesveauxà | ^ . .
| |
t t't t t tt, I t il e reflexe et l'asphyxie
3!,t \
i-l
I
[. t
,.ç
L r^r
"-'" --
Phoafi.4: balle de foin moisi donnée en
nourriture à des vaches en gestation,
ca use d' une pne umonie parAspergil lus
(asp e rg i I o se pu I m o na i re ).
photo fi.s : tête dAspergillus colorée au
15'7
I
Maladies
du système
nerveux
Méningo- 36
encépha lites
Les méningo-encéphalites sont des inflammations des méninges et
de l'encépha1e dues à des bactér'ies ou des virus, qui surviennent dans
toutes les classes d'âge et, notamment, chez le veau nouveau-né. Les
symptômes incluent des troubles du comportement, de 1'état de vigi-
lance, de l'attitude, de la locomotion, et des mouvements anormaux.
lJimportance est surtout médicale. Ces affections sont rares à peu
fréquentes, diffjcjles à traiter, et leur pronostic est souvent défavorable.
Les virus à l'origine de méningo-encéphalites sont très rarement dia-
gnostiqués en France.
Sur le plan de la santé humai'ne, une encéphaiite virale, Ia rage, est
une zoonose majeure. D'autres germes pathogènes (Listeria monocyto-
g en es, fl avi vi rus, virus Borna) à l'origine de ménin go-en céphalites
bovines peuvent être détectés chez l'homme, sans qu'i1 s'agisse d'une
transmission directe ou prouvée provenant des bovins.
de rares cas
Au sein d'un élevage, les cas sont sporadiques (cas isolés)'
successifs étant Possibles.
La létalité est élevée, même lors de traitement'
Symptômes
souvent
Les symptômes généraux sont caractérisés par une hyperthermie
élevéeendébutdévolution,associéeàunarrêtdel,ingestiona]imentaire.
Lessymptômesnerveuxsontdiversementassociésentreeuxse,lon]acause Photofi.t : manifestation d'agressivité chez un bovin enragé.
infectieuse. Hnanz: maladie d'Aujeszky . des démangeaisons, très prononcées, conduisent
Les symptômes les plus fréquents caractérisent
des troubles : l'aninal à se gratter au sang surtoute aspérité, en particulier les basjlancs
en cercle sansbut'agressivité de son logement.
ducômportement :poussée aumur,marche
Photo§3: de la fièvre, la tête en appui sur un poteau (pousser au mur),
possible; certains muscles de la face paralysés. Ce sont des signes d'encéphalite focale
de l'état de vigilance : abattement pouvant a11er
jusqu'au coma (absenc-e d' o r i g i n e bactér i e n n e.
auditifs
totale de reai'tivite; ou, au contraire, hyperréactivité aux stimuli
et tactiles, convulsions ;
del'attitude:têteetencolureportéesenarrière(opisthotonos)outête
penchée sur le côté ;
delalocomotion:démarchetitubanteouincoordonnée(ataxie)'allant
jusqu'à f incapacité au relever (décubitus) ;
des mouvements anormaux: oscillations du globe
oculaire (nystagmus),
tremblements de 1a peau ou des muscles'
maladies particu-
Certains symptômes nerveux sont plus spécifiques de
lières :
d'une paupière'
hstérjose (photo 363): paralysie unilatérale d'une oreille'
d'un naseau (hémiPlé9ie faciale)'
Des symptômes autres que nerveux peuvent être
associés :
du Iévolution est différente selon la cause infectieuse
lors de meningo-encéphalite banale du nouveau-né : tuméfaction
:
arthrite, ceil blanc (uvéite antérieure) " Ies méningo-encéphalites à bactéries banales évoluent 1e plus souvent
nombril (omphallte), diarrhée, ;
Agents infectieux
De multiples agents infectjeux, bactériens et viraux, provoquent des
rnéningo-encéphalites (tabl eau 36.r).
Certaines souches d'8. coli (colibacilles) qualifiées de septicémiques
(par exemple appartenant au sérotype o78), sont dotées de facteurs de
pathogénicité qui favorisent l'infectjon du système nerveux.
Les bactéries djtes banales, parce que sans caractères particuliers de
pathogénicité, profitent d'une bajsse de résistance de l'organisme pour
l'envahir.
réputées Paramyxovirus ?
contagieuses Virus Borna (maladie de Borna) ?
Lentivirus ?
z8z
CUIDE PRATIQUE DE' MALADIES DES BOVINS Maladies du système nerveux
Traitement
Aucun traitement spécifique n'existe pour les infectjons nerveuses
virales. Le traitement des méningo-encéphalites bactériennes associe
des anti-infectieux et des anti-infl ammatoires.
284
Maladies du système nerveux
Nécrose du cortex
cérébral (NCC)
nécrose du cortex cérébral atteint surtout les veaux après sevrage
La
et jeunes bovins, et se caractérise par des troubles nerveux aigus
1es
(cécité, tête et encolure rejetées en arrière, difficultés locomotrices et
convulst'ons).
[entité clinique et lésjonne]le de la nécrose du cortex cérébral est
causée le plus souvent par une carence conditjonnée en thiamine
(vitamine Br), mais peut être due à des excès alimentaires de soufre.
286 287
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maiadies du système nerveux
l
La nécrose du cortex cérébral est souvent consécutive à un change- est arcboutée et « pousse au
nur » en beuglant.
ment alimentaire ou à un traitement ant'iparasitaire. Photo373: deux stgnes de NCC .
La létalité est très faible lors de traitement adapté. « pousser au mur » et les globes
Les symptômes généraux sont caractérisés par une température oculaires déviés vers le haut
( strabi sme dorso néd i a I ).
rectale notmale, un appétit diminué.
Souvent, une diarrhée précède ou accompagne les symptômes
neIVeux.
Au début, le bovin est le plus souvent apathique, peut pousser au
mur (photos j7.z et j73)ou, parfois au contrajre, est hyperexcitable. ll
se déplace sans but apparent, se heurte aux obstacles, ne voit pas
(cécité) ; sa démarche est ébrieuse (ataxie).
289
CUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS Maladies du système nerveux
-
!,Ç,7F
.
Lors de nécrose du cortex cérébra) par carence en vitamine Br, un effet
positif est enregistré dans les heures qui suivent le début du traitement.
*.ü Celui-ci est alors poursuivi jusqu'à guérison complète.
La guérison obtenue par 1'administration de vitamine Br a valeur de
diagnostic thérapeutique.
En traitement complémentaire, l'administration de corticostéroïdes
ou de diurétiques osmotiques (mannitol) est parfois recommandée.
Les échecs ou les guérisons incomplètes sont explicables par :
une erreur de diagnostic, jncluant une intoxjcation par les sulfates ;
une intervention trop tardive ou selon un schéma thérapeutique
inadapté.
\,
\ld) Prévention
La prévention repose sur
'
Un mâchonnement à vide et des grincements de dents, des mou- , la maîtrise des facteurs d'acidose du rumen :
vements incessants des oreilles sont possibles. À l'examen rapproché, . un apport suffisant de fourrages,
le réflexe de clignement à la menace est négatif, et 1e réflexe pupillaire . l'étalement des apports de concentrés ;
En fjn d'évolution, le bovin est couché sur le côté ; entre des phases
de péda1age,1es membres sont en hyperextension. Des oscillatjons des
globes oculaires (nystagmus), des tremblements ou une hyperréactivité
aux stjmuli sont possibles.
290
Maladies du svstème neTVeux
l,,r r des spores véhr'culées par le vent (figure j8./. Les litières provenant
Botulisme ,l'elevages de volailles et épandues sur des pâturages sont une cause
I rôquente de transmission de la maladie aux bovins. Les bovins peuvent
5lï::Ë *-\
Le botulisme est une intoxination ou une toxi-infection d'or19ine
alimentaire due à une bactérie tellurique appelée c/ostridium botulinum. '//\
Usiêr + Cadavrcs Atiment
l'Homme. ,",,.,"",./\\ \ 1
"*"'î;:;:1*" \ \ \.0,"*,/,n"
Pàturaqe \
292
AUIDE PRATIQUE DE' MALADIES DES BOVINS Maladies du système nerveux
vlaîtrise
ll n'existe pas de traitement spécifique efficace. La sérothérapie est
lhéoriquement possible mais non réalisée en pratique car spécifique
rlu type de toxine, très onéreuse et efficace seulement au tout début
des symptômes.
llarme la plus efficace reste la vaccination basée sur l'injection d'ana-
toxines (toxines inactivées).
Les mesures hygiéniques de prévention consjstent à éliminer les
cadavres, notamment de volailles et de rongeurs, des ljeux d'alimenta-
tion et de stockage des aliments.
294
Maladies du svstème nerveltx
il
I ,
simu'ltanés sont cependant rares.
létalité (nombre de morts/nombre de malades) est élevée.
r
gène (anaérobie) par Clostridium tetani,bactérie retrouvée dans le sol ,,orrt d'ilatés,lesyeuxlargement ouverts avecune expression anxieuse et une
(bactérie tellurique). Les symptômes sont caractérisés par des contrac- 1
rr rssible procidence de la
3e paupière ; les oreilles sont portées drojtes et
tions musculaires toniques qui évoluent fréquemment vers la mort. 1r,
rrfois en arrière. La queue est décollée de 1a région anale, légèrement rele-
v(,c, en « bras de pompe ». Chez les bovins après sevrage, le creux du flanc
ventrale de lamoelle épinière). Après internalisation dans les terminajsons les affections locomotrices, notamment podales (fourbure aiguë) et les
neryeuses du site initial d'infection, la tétanospasmine gagne la moelle myopathies dégénératives (carence en sélénium) ;
épinière par voie nerveuse centripète et non par voie sanguine. la rétjculite par corps étranger ;
Chez l'adulte,les sites privilégiés d'infection sont les blessures nécrosées certaines affections nerveuses, notamment la nécrose du cortex cérébral
des voies génitales suite à la mise bas,toutes les plaies anfractueuses sans (carence en thiamine), Ia méningo-encéphalite à Histophilus somnus,
oxygène, ies lésions profondes du pied (piqirre de 1a sole), les blessures f intoxication par le plomb.
liées à l'écornage, à la mise en place d'un anneau nasal ou de boucles
auricu'laires.
Chez le veau, en plus des plaies et des piqùres, l'ombilic est un site fré-
Maîtrise
quent de multiplication et de production de toxjnes.
Traitement
Malgré un trajtement adapté, la mortalité est fréquente.
Circonsta nces d'a ppa rition et sym ptômes
Le traitement comporte 3 axes majeurs:
Les bovins de toutes les catégories d'âge, dans tous les systèmes I action anti-infectieuse : sj Ie site jnitjal de l'jnfection peut être déter-
d'élevage, aussi bien en bâtiment qu'au pâturage, peuvent être atteints mjné, il est recommandé de débrider (exposition à 1'oxygène de l'air)
par le tétanos. et de désjnfecter la plaie (eau oxygénée) afin de rédujre Ia multipli-
296 291
CUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS Maladies du système nerveux
Photo§.1: contractures permanentes de la nusculature de sorte que les menbres regard, le port des oreilles en arrière. La procidence de la § paupière est également
gauches ne portent pas au sol. Cette vache à tétanos est incapable de se relever visible.
et de se nourrir
39.3
298 299
I Maladies
I du pied
Facteu rs de
nsque communS
i;énétique
La race Holstein semble être 1a plus fréquemment atteinte.
303
GUIDE PRATIO-UE DES MAUDIES DES BOVINS Maladies du pied
Facteurs d'élevage
Habitat
[hab'itat est un ensemble complexe dont la combt'naison harmonieuse E
ou non des différents éléments offrira confort ou non aux pieds des
vaches.
Confo.{!!r.t@
ll est essentie'l que vaches passent un temps suffisant couchées
1es
statjon debout prolongée fatigue les vaches et
(rr heures a minima). La
augmente les lésions des pieds et les boiteries.
La survenue de lésions dépend du confort du couchage et de l'espace
qui y est consacré (photo 4o.t). Les temps de couchage sont plus longs I
en ajres paillées qu'en logettes, en logettes avec sols moelleux qu'avec
sols durs, en logettes avec matelas qu'avec tapis, en logettes avec sable
profond qu'avec tapis et sciure.
Le confort du lever et du coucher est essentiel.
Le nombre de places couchées doit être supérieur au nombre de
vaches, sinon 1a compétition est telle que 1es domjnées et 1es primipares
passeront moins de temps couchées.
304 305
r
MALADIES DE, BOVINS Maladies du pied
CUIDE PRATIQUE DES
r:,
les caillebotis mal réglés (différence de niveaux), mal conçus (arêtes
trop vives, largeur des ouvertures supérieure à 3o mm), mal entre-
tenus (arêtes cassées) rendent le sol inconfortable, provoquent
fractures de corne et ouverture de la ligne blanche ;
les dénivellations trop fortes (aire d'attente), les marches multiples
et hautes (supérieures à zo cm), les marches devant le cornadis sont
autant d'occasions de report de poids sur les pieds postérieurs.
lilacements
40.4
{ Les problèmes principaux relèvent :
soit de l'organjsation du bâtiment, qui entraîne une circulation dif-
ficile et/ou des conflits socjaux entre domjnants et dominés ;
soit du fait que les animaux dojvent attendre trop Iongtemps l'accès
,i l'eau, à la nourriture, à la traite, restant trop longtemps debout,
Lemps pris alors sur ie temps de couchage ;
soit du fait qu'ils sont brusqués par le ou les vachers...
306
Maladies du pied
CUIDF PRATIO-UE DES MALADIES DE' BOVINS
soïties des bâtiments, etc., mais aussi la façon de mener les animaux'
à pied, au bâton, avec un chien plus ou moin s agressif, e r quad (ph oto 4o 4)'
En revanche, Iedéplacement régulier non excessif des vaches sur un sol
souple est primordial pour la bonne circulation sanguine à l'intérjeur
des onglons, donc pour la bonne santé des pieds'
Lemanqued'hygièneetl'humiditésontdesfacteursderisquemajeurs
pour les boiteries d'origine infectieuse, en particulier le fourchet, la
maladie de Mortellaro, 1es panaris.
llindice de propreté des vaches est un bon indjcateur de 1'hygiène'
,l
308
Maladies du pied
Symptômes
(fourchet)
Phase I
t. faffection débute par une inflammation exsudative (humide) de
La dermatite interdigitale est une affection inflammatoire superficielle la peau interdigitale, qui prend vite un aspect gr.isâtre, suintant, avec
contagieuse de l'épiderme débutant sur la peau interdigitale puis rune odeur caractéristique. [affection est superficielle et le pododerme
s'étendant aux talons. n'est pas atteint. Les animaux ne bojtent pas à ce stade (photo 4t.t).
Deux germes agissant en synergie en sont la cause : Dichelobacter z. llinflammation s'étend à la corne du talon et semble la miner
n o d o sus et Fus ob act eri um n e cr oph orum. Leur dével oppem ent dépen d
(photo 4t.z). Des fissures en ÿ plus ou mo.ins profondes, apparaissent.
des facteurs de risque liés au troupeau et à sa conduite. l-a corne produite est de mauvaise qualité, noirâtre. Cette lésion s'ap-
Le fourchet évolue en deux phases. La première passe 1a plupart du Pelle " érosion du talon " : elle est caractéristique du fourchet
temps inaperçue si1'on ne lève pas 1e pied. La seconde est une phase de (photo q.r.
complication, qui ne se développe pas systématiquement ; elle est 3. Sil'atteinte inflammatoire de l'épiderme a pour effet de perturber
relativement insjdieuse. Elle déclenche une boiterie légère à grave, selon la production de corne en talon, elle a tendance, dans le reste de l'on-
le degré de complication. qlon, à provoquer une activation de la production de corne. [onglon
Cette maladie touche les animaux de tous âges. Elle est très fréquente s'allonge et devient plus haut. Cet excès de corne se produit davantage
dans les élevages. sur'les onglons externes des membres postérieurs dufait de la surcharge
qu'ils supportent. À ce stade, une boiterie légère peut apparaître.
charge sur les pieds postérieurs (logettes inadaptées, nombreuses en arrière des fissures, le talon est enflé et douloureux. ll y a souvent
dénive'llations, par exemple) ;
décollement de la corne du ta1on, porte d'entrée de corps étrangers ;
311
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maiadies du pied
312
CUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS
Maîtrise Pododermatite 42
Les mesures préventives ont pour objectifs de maintenir
la prévalence
du fourchet dans des limites acceptables et d'éviter les complica-
tions :
aseptiq ue diffuse
§palagefonctionnelsystématiqueuneoudeuxfoisparansur'|,en-
semble du trouPeau ;
(fourbure)
mpassagesréguliersdansunpédiluve,àraisond'unoudeuxpassages
par jour, 6 jours consécutifs par mois, en hiver ;
m lutte contre les facteurs de risque :
. hygiène et bâtiment : améhoration de l'hygiène et diminution de fourbure est une affection non infectjeuse, focahsée sur les pieds
La
l'humidité (maintien d'un paillage suffisant) : ,rvec des manifestations cliniques différées. Ses causes ne sont pas
- aire paillée :5 kg/j/vache + r kg/t ooo kg de lait au-dessus de lrrcore totalement élucidées. Elle se développe plutôt insidieusement
5 ooo kg, .t se manifeste surtout sous forme subaiguë ou chronique (boiterie
- logettes : plus de t,5kg/i, 1
r.rrfois sévère et déformation des onglons). Sa forme aiguë est rare chez
- entravée : plus de z kg/i, lcs bovins. C'est une affection très répandue, le plus souvent liée au
- raclage biquotidien (et plus si rabot automatique) des aires ',ystème d'élevage intensif des vaches laitières à haut potentiel ou des
bétonnées, t,rurillons.
- la bonne ventilation du bâtiment doit être vérifiée ;
. alimentation: Causes et facteurs de risque
- l'équilibre énergétique avant et, surtout, après le vêlage'
veiller à ,la
en particulier pour 1es rations à base d'ensilage d'herbe, [alimentation fournit les nutriments nécessaires à fabrication de
- veiller à 1'équilibre en minéraux et oligoé1éments de la ration' l,r corne (r) ;le système vasculaire les achemine pour constjtuer la corne
efficace. (.,). Le tissus vasculaire ou vif du pied ou pododerme fonctionne dans
Le traitement en fin de phase I et en début de phase ll est très " "
du degré de complication des lésions r r n espace rédujt entre os et corne, espace dont la configuration dépend
Par la suite, sa réussite dépend :
E parage fonctionnel et curatif : il faut absolument romple le cercle ,le la position spatiale de la trojsième phalange (pl) b). llensemble
vicieux lié à l'excès de production de corne en rétablissant l'équilibre ',rrpporte en para11è1e 1es diverses forces mécaniques subies par l'onglon,
des charges lr, poids de l'animal et les chocs liés à ses mouvements, ainsi que 1es
;
t prrrrg"à.s animaux dans un pédiluve:cetraitement est curatif et , ontacts avec le sol. Enfin, il résiste aux agressions chimiques et biolo-
préventif; ,
I rques de'l'environnement.
* en cas de coloration rouge de la sole, d'ulcère, de cerise, d'ulcère com- perturbations multiples que peuvent subir ces différents points
Les
pliqué (présence de pus jaune), de limace, un traitement spécifique sont à 1'origine de la production des lésions des onglons liées
, lés (r, z, 3)
r la fourbure. Les changements de position de P3 en particulier (affais-
sera réalisé par le vétérinaire. ,
314 315
GUIDE PRATIO-UE DE' MALADIES DES BOVINS Maladies clu pied
Symptômes et lésions
Facteurs de risque liés à l'alimentation
Les rations à valeur énergétique élevée (acidogène), avec proportion Forme aiguë (rare)
élevée de concentrés et faible proportion de fibres, prédisposent à la
fourbure, en particulier sous sa forme chronique. La bojterje est très marquée. Les animaux sont raides, peuvent à peine
En revanche, la fourbure, dans sa forme subaiguê, peut être associée rrrarcher ou même se tenir debout. lls se tiennent le dos voussé, les
à une ratjon peu énergétique : ration à dominante de foin ou d'ensilage rrrembres postérieurs sous eux. Les onglons, dans certajns cas, sont
d'herbe avec une faible densité énergétique après vêlage. , lrauds et douloureux à la percussion.
x le mauvais dimensjonnement des aires d'exercice et de circulation ; coloration jaune sale de la sole, coloration rose à rouge foncé
*t tout ce qui accentue les reports de charges sur les postérieurs (marches (bleime) plus ou moins étendue (diffuse) ou cjrconscrite sur la
multiples, dénivellation s...) ; ligne blanche, et/ou à I'endrojt typique de la sole, ouverture de la
æ la qualité des chemins, des entonnoirs de sortie ou d'entrée pour ies ligne blanche (séparation de la muraille et de la sole), ulcère de 1a
an'imaux... sole avec ou sans cerise, dédoublement de la sole, cassure horizon-
tale de la paroi (ou seime cerclée) ;
la pénétration de corps étrangers dans ces lésions peut provoquer
Facteurs de risque liés à la conduite du troupeau une arthrite, une jnflammation des synoviales tendineuses (téno-
æ Cestjon de tous les changements : de lot, de bâtiment, d'alimentation. synovite), une rupture du tendon fléchisseur profond, une nécrose
Le respect des transitions est irriportant. de P3.
w Cestion du vôlage et des maladies autour de la m jse bas. Le stress du
vêlage proprement dit,les problèmes circulatojres de fin de gestation Forme chronique
(importante masse sanguine utérine, ædème mammaire), les chan-
gements éventuels de ratjon, de lot, de bâtiment dans la période du La démarche est djfficile avec tendance à 1'amaigrissement, lente
vêlage, la non-délivrance, les métrites et mammjtes (par les toxjnes transformation des onglons, surtout des postéro-externes :
'la
vasomotrices qu'e1les produisent) sont autant de facteurs susceptibles muraille est concave ;les cerc'les de croissance sont prononcés et
de favoriser la fourbure. divergent en descendant vers l'arrière (ils ne sont plus parallèles à 1a
couronne) ;
, le talon est haut, ia couronne est presque horizontale,la sole est pleine,
Prédispositions génétiques presque convexe. [onglon est hypertrophié. Des ulcères typiques de
Elles semblent évidentes, mais restent insuffisamment prises en la sole peuvent apparaître.
compte au niveau de la sélectjon.
3't6
CUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS
Maladies du pied
iitrise
','ilya plus de ro à $% d'animaux atteints de fourbure dans le trou-
I, une évaluation de la conduite de l'élevage s'impose pour identifier
rr r,
PhototlzS: ulcère de la sole, niveau 2, et bleime, niveau 2. r',,pecter les équilibres alimentaires et éviter les changements brutaux
rll ratiofl autour du vê'lage ;
l,rcn négocjer les mises en lot d'animaux au moment du vêlage
;
,oigner activement les maladies après mise bas (métrites, mammites,
rron-délivrance) ;
rrnéliorer le confort des bâtiments en h jérarchisant à court, moyen
, ,rr long terme ce qu'il est possible
de faire ;
, llectuer un parage fonctionnel systématique r ou z fojs par an suï
I i, rrsemble du troupeau.
itement
me aiguë
M,rintenir les animaux sur une litière souple, supprjmer les aliments
,rrr .ntrés, alimenter avec du for'n. Les principaux traitements
sont les
,rrlr inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Le pronostic est réservé.
318
319
GUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS
321
3zo
AUIDE PRATIO-UE DE5 MALADIES DE' BOVINS Maladies du pied
Symptômes
Le premier symptôme observé est une boiterie franche sans défor-
mation de l'extrémité des membres. Du fait de la douleur très vive,les
animaux ont tendance à tenir 1a partie distale du membre attejnt en
semi-flexion.
La boiterie est caractérisée par une hyperflexion des phalanges et
Photosit3.l etttî.2: lésions typiques de
parfois, dans 1es cas graves, par un appui sur 1a paroi dorsale de 1'onglon. dermatite digitale à la face postérieure
Lorsqu'ils se déplacent, iis marchent sur la pointe de l'onglon " en du pied entre les deux onqlons.
pince », du fait de la localisation fréquente des lésions en zone posté- ll s'agit d'une ér0sion bourgeonnante
très douloureuse.
tieure.
Photo433: dernatite digitale sur une
La douleur intense s'explique par la richesse en terminaisons ner- vache Holstein en [roisième lactation.
veuses des couches profondes de l'épiderme. photoitî.4: lésion de dernatite
digitale
Les pieds postérieurs sont les plus fréquement touchés. Plusieurs avant parage.
Photo it3.5 : ci catr i sa
t i 0n dp dermatite
pieds peuvent être attejnts en même temps.
digitale, du pied postérieur droit, sur une
Après le lever du pied, une observation minutieuse est indispensable vache Holstein en troisième lactation.
avec un lavage soigné de la couronne, du paturon et de l'espace inter-
digital. En effet, les lésions peuvent être très discrètes au début (quel-
ques mm2), cachées sous un mé1ange de déjections et de terre séchées,
et sans rapport avec l'intensité de la boiterie.
Les lésions siègent sur la couronne, essentiellement aux deux extré-
rl
mités de l'espace interdigital, le plus souvent (8o à 9o% des cas) ven-
tralement entre les bulbes des talons, moins souvent dorsalement, et
rarement dans la zone interdigitale.
Elles sont caractéristiques : plus ou moins cjrculaires ou ovales,
dépilées en leur centre, à surface rugueuse rouge (aspect d'une fram-
boise), entourées d'un liseré blanc caractéristique, avec un pourtour
de longs poils (photos 4j.r et q.z).
Elles débutent par le suintement d'une zone circulaire ou ovale, de
z à 5 cm de diamètre. Les poils sont alors plus ou moins hérjssés et
agglutinés par une sérosité jaunâtre et nauséabonde. Apparaît ensujte
une plaque dépilée, entourée par un bourrelet blanc.
La surface de la lésion a une couleur brun-rouge foncé. 5i l'on enlève
les débris et l'exsudat séché qui y sont collés, on trouve une lésion
érosive ou ulcérative de ro à zo mm de diamètre, rugueuse, proliférative,
rouge vif, mais bordée par un liseré blanc.
322 323
GUIDE PRATIQUË DES MALADIES DE' BOVINS
Maladies du pied
I
La lésion est très douloureuse, reste localisée au derme et n'atteint
pas les tissus sous-jacents. Elle peut évoluer ainsi plusieurs semajnes n mélioration des conditions d,hygiène
sans changement. Si elle s'étend, c'est en périphérie - la lésion pouvant ,.1 d'humidité
aller jusqu'à recouvrjr la moitié du paturon - mais jamais en profon- R.rclage biquotidien des aires d'exercice, et plus si rabot ; drainage
deur. rles zones humides et boueuses, etc.
Les lésions sont parfois multiples, deux ou trois siégeant côte à côte I nettoyage et la désinfection des sols de l,exploitation ont été pré_
e
sur Ie même doigl (photo 4.l.lodeur aigrelette qui en émane est r onisés lorsque les animaux sont au pré.
caractéristique et pénétrante. Ces lésions peuvent se compliquer de
myiase.
Dans les stades avancés, la couleur devient gris brunâtle avec un l'rendle des précautions à l,achat
aspect hyperkératosique, voire bourgeonnant ou papillomateux I:tant donné l'importance croissante de cette maladie, il serait utile
(photo $.q). ,1. contrôler les animaux à l'achat avant l'introduction dans le trou-
Les stades terminaux se traduisent par un décollement de l'onglon, l)('àu:
une fissuration, une érosion et une nécrose de la corne des bulbes du un contrôle minutieux des 4 pieds serait le minimum ;
talon, voire une exongulation. La guérison spontanée a été décrite, mais une mise en quarantaine n'est pas réaliste, étant donné la durée de
paraît exceptjonnelle (photo q.ÿ. la période d'incubation.
Du fait de la douleur qu'elle engendre,la dermatite digitale provoque
une chute de la sécrétjon lactée, un amaigrissement et un retard à la
fécondation. Localement, cette affection favoriserait l'installation d'une
raitement
derm atite interdi gitale (fourch et). Après nettoyage minutieux, pulvériser par exemple de façon répétée
Le pronostic indjviduel est bon après traitement approprié. ll est ., fois à r minute d'intervalle un spray à base d,oxytétracycline et de
cependant difficile d'éliminer la maladje dans un élevage. violet de gentiane ; ce traitement est à répéter 3 jours de suite.
Certains traitements à base d'onguents sans antibiotiques sont éga_
Maîtrise l.ment efficaces- Le gel Hoof-fito, à base de cuivre et zinc chélatés et
ri'alæ vera, appJiqué sous pansement léger est efficace.
Dès qu'un animal est atteint, i1 est indispensable de passer l'ensem- La guérison est souvent rapide, mais l'affection est récurrente. En cas
ble des animaux en pédiluve. r le lésions bourgeonnantes, notamment
sur les taions, un parage cura_
La mise en place d'un pédiluve n'est pas simple dans une exploitation t if est nécessaire.
324 325
Maladies du pied
Phlegmon J
interdigital @anaris)
Le panaris est une infection nécrosante aiguë ou subaiguê des tissus
mous de 1'espace interdigital de la couronne et du paturon, due à la
pénétration à travers la peau interdigitale de germes pathogènes et
provoquant une boiterie sévère. Son apparition est brutale et les cas
sont souvent sporadiques.
Cette affection est responsable d'une part importante des boiteries
(t5 à z5 %). Elle se manifeste à tout âge (y compris sur les veaux), plus
d \.'
fréquemment après le vêlage.
Photo 4t t : ph l egn1n i nterd ig ita l.
Symptômes
La boiterie est subjte, franche, 1e plus souvent d'un seul membre,
accompagnée d'une douleur intense, même au repos. Uanimal évite dorsalement et ventrarement (correspondant à ra zone interdigitale).
1'appui : le pied est posé en avant et sur 1a pointe des onglons,le boulet Elle se répartit uniformément entre ,Ies deux doigts et peut
gagner re
étant tenu fléchi. boulet. Les onglons sont écartes. La peau interdigitale ,ppriaîl exsu-
Une tuméfaction symétrique, chaude, est visible sur toute la couronne, dative avec des fissures (photo 44.2). Une hyperthermie est souvent
et souvent le paturon (photo 44.r). Elle est particulièrement marquée présente (Zg,S-qo"C).
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
Maladies du pied
[évolution est rapide. La douleur s'intensifie. La peau interdigitale se un sac et arrosé avec une solution sodée (5o
g de carbonate de soude
fistuhse et se nécrose, laissant place à un ulcère recouvert d'exsudat dans ro l d'eau tiède). Certlines spécialités
ph"ytothérapeutiques sont
jaunâtre peu abondant et exhalant une odeur nauséabonde. efficaces (Pyophytor@ utilisé à z%io) comme'décongestionnants
En l'absence de traitement,l'infection peut gagner les tissus profonds
et
désinfectants doux. Lessojns locaux seuls ne suffisàt pas
(gaines des tendons, articulations, phalanges), provoquant ténosynovite, ;
entreprendre un traitement général : le recours
à I,antibiothérapie
arthrite, ostéite. est la règle. Le traitement anti_infectieux
doit être le plus précoce
Des décollements de la couronne sont possibles. possible. Fusobacterium necrophorum
est sensible à de mombreux
Des lésions secondaires purulentes peuvent se développer dans le anti-infectieux. La prescriplion vétérinaire prendra
en compte Ie dérai
foie, le poumon, le cceur suite à la dissémination de la bactérie par le d'attente, outre Iactivité de Ianti-infectieux
vis,à-vis des baciiles de
san9. la nécrose, la diffusion dans les tissus
nécrosés et enflammés.
Plus souvent, les lésions évoluent vers 1a chronicité avec développe-
ment d'une hyperplasie interdigitale (limace).
Ces symptômes s'accompagnent d'une baisse brutale de 1a production
laitière et d'un amaigrissement important.
Le pronostic est favorable si le traitement est précoce. Au contraire,
le retard dans l'application du traitement peut entraîner des troubles
graves et durables, quelquefois définitifs.
Maîtrise
ll n'existe pas de prévention médjcale.
Si des cas répétés de panaris se produisent, il convient :
Traitement
ll est local et généra1. Dès l'apparition de la boiterie, il faut :
* lever le pied, e nettoyer à l'eau savonneuse, évaluer les lésion s, élim j-
1
328
329
Maladies du pied
Pododermatite
traumatique
septiq ue (ctou de rue)
330
331
CUIDE PRATIQUE DES I\IALADIES DES BOVINS I Maladies clu pied
taîtrise
ll convient de :
neutraliser les bétons neufs par le vinaigre (r 1 pour 4o eau, puis
rinçage à l'eau) ;
332
Maladies des
articulatiohs,
des muscles
et des ne rfs
F Arth rites
-auses
Les arthrites sont le plus souvent dues à une jnvasion d'une ou de
plusieurs articulations par des bactéries. Les principaux germes res-
lronsables sont :
chez les jeunes veaux: Arcanobacterium pyogenes, Escherichia coli,
Salmonella spp., Pasteurella spp. ou Streptococcus spp. ;
7al
6UIDE PRATIO.UE DES MALADIES DES BOVINS Maladies des articulations, des muscles et des nerfs
fmptômes
Souvent, chez les jeunes veaux, plusieurs articulations sont afFectées en
) rrême temps. Cénéralement, les atteintes artjculaires sont bilatérales et
',ymétriques et atteignent les deux carpes ou les deux jafiets ou, parfois,les
r I rassets. Au contrajre, une seule articulation est souvent affectée chez les
338
GUIDE PRATIQUE DES IIIALADIËS DES BOVINS Maladies des articulations. des muscles et des nerfs
ffi
Lors de ponction articulaire,le liquide syrovial (photo 46.Q,peut apparaî-
tre floconneux oupurulent; ilcoagule,contient un grand nombre de globu-
les blancs et son taux de protéines est augmenté. Lors d'arthrites chroniques,
i1 peut être impossible de recuejllir ce liquide (articulation sèche).
Maîtrise
Les arthrites des veaux étant consécutives à un problème infectieux
survenu dans les premières semaines de vie, jl convient pour 1es préve- Photo46.6: position antalgique d'un veau
nir de : à polyarthrite.
des blessures ou à des infectjons, il convient pour lutter contre leur traiter effjcacement toute infection ou plaie.
survenue de :
r prévenir toute blessure en supprimant tout objet traumatisant dans 'traitement
1'espace de vje des animaux;
m maintenir tout animal malade couché sur un paillage suffisant ou Les arthrites sont des affections, sinon mortelles, du moins très débi-
un sol meuble et le retourner régu1ièrement afin de limiter les escar- litantes, jnduisant des retards de croissance, de 1'amaigrissement ou
res ;
(,ncore, une chute de la production laitjère. En l'absence de traitement,
340 341
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
de soulager l'animal. dans la stabulation (couloirs, aire d'attente pour la traite, circuits pour
,rccéder au robot de traite...) ou dans les conditions d'alimentation
(tables d'alimentatjon avec ou sans cornadis...).
342 343
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies des articulations, des muscles et des nerfs
I
)1
r r r l.r t ion sous-cutanée. Les deux jarrets sont plus ou moins atteints. Le
I
Phûo472: dans la zone tarsienne,
r,,,,2 faible.
la peau de tlutes ces vaches est lésée,
signe que le sol des logettes et/ou la | )(,s rém jssions presque complètes peuvent être observées au pâturage
disposition des tubulaires ne sont rrr,rr,, n'excluent pas la récjdive au cours de la période de stabulation
pas adaptés. .rrrv,rnte.
i groilrâ
ll ,,e caractérise par une masse fluctuante, ferme, qui se développe
l,'rrlr,mêht à la face antérieure de l'articulation du carpe (photo 473).
',r )n volume augmente continuellement, en même temps que se déve-
344
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS I
Affections 4B
346 347
CUIDE PRATIQUE DE' MALADIFS DES BOVINS Maladies des articulations, des muscles et des nerTs
Tableau 48.1 : principales atteintes nerveuses des membres, chez les bovins
Neil Nerf Nerf
Nerltibial Nerl radial
obturateur sciatique Déroniel
Membre Membre Membre Membre Membre
tocalisation
postérieur postéri eur postérieur postérieur antérieur
Décubitus
Animal qui
0rigine Fracture du Chute latéral
Dystocie se débat
de la lésion bassin Décubitus prolongé
(gros fætus) violemment
du nerl Dystocie post-partum Fracture de
sur le sol
l'humérus
Paralysie
Paralysie Perte presque Paralysie
des
des muscles totale de la des muscles Para lysie
Atteinte extenseurs
adducteurs motricité et de fléchisseurs des
musculaire du jarret
des membres la sensibilité du janet et extenseurs
induite et des
(photo 48.4)
postérieurs du membre extenseurs
fléchisseurs
(photo 48.1 ) postéfleur des dorgts
des doigts
Fl exion
exagérée Photo 4aJ: bouleture
lncapacité
Perte de la du jarret et idiopathique.
Abduction Flexion du à avancer Elle peut apparaître
sensibi I ité du grasset,
souvent bou let le membre, en quelques heures
cutanée, sauf démarche
bilatérale Perte de la abaissemenl et disparaître
en région saccadée progressivement.
Signes des membres sensibi lité du coude
externe de la Perte de la Photo t18.4:
cliniques postérieu rs, cutanée (photo 48.5)
hanche et de sensi bi I ité paralysie radiale
associés incapacité sur la face Perte de Ia abaissement du
la cuisse cutanée
éventuel I e dorsale du sensi bi I ité coude, impossibi-
Membre en face
de se relever boulet et des cutanée en lité d'avancer le
traîné par plantaire du
(photo 48.2) doigts face dorsale membre et de
l'anière métatarse et s'appuyer dessus,
des doigts
de la main
l-I perte de sensibilité
(photo 48.3) de la face dorsale
du menbre
La réforne
inmédiate doit
être envisagée.
Phtut 8.5: paralysie
radiale par traction
au vélage . l'épaule
est abaissée, le
carpe et le boulet
sont maintenus en
flexion. et le pied
est traîné au sol.
348 349
Maladies des articulations, des muscles et des nerfs
Luxation
de Ia rotule
veau est bloqué dans le détroit antérieur du bassin, ce qui provoque tncmbre postérieur droit, du fait d'un non-blocage, par la rotule, de l'articulation du
,lrasset lors de l'appui. Lorsque la luxation a une origine nerveuse, la guérison
une élongation nerveuse lors de l'extractjon forcée. ;pontanée est aléatoire. ll faut éventuellement reclurir à une chirurgie paliative.
Parfois, la luxation de la rotule peut être secondaire à une anomalje
de conformation de l'artjculation du genou ou à un traumatisme
(atteinte des ligaments du genou).
, 'laîtrise
Symptômes Comme la plupart des cas de luxation de la rotule chez le veau nou-
Un jeune veau attejnt de luxation de Ia rotule porte anormalement vcau-né sont dus à une lésion nerveuse survenue au vêlage, la prévention
,lrr cette affection locomotrice repose sur 1a gestion des accouplements,
un ou (les z) membres postérieurs (photos 49-t et 4g-z).ll se déplace
, rlin d'éviter la naissance de veaux à l'arrière-main développée chez des
difficilement ou ne peut se relever, alors qu'il n'y a aucune douleur' Les
muscles de la cuisse et, secondairement, les muscles fessiers fondent l,'melles au bassin relativement étroit et sur les conditions de mise bas.
rapidement.
La palpation de l'articulation du genou ne met en évjdence aucun ;raitement
slgne de douleur ; en ïevanche, la rotule peut être palpée hors de l'arti-
La réduction de la luxation peut être faite manueliement, en mobili-
culation du grasset, le plus souvent sur le côté.
',,rnt le membre (mouvement d'extension) et en exerçant une pression
r'nergique sur la rotule. Le veau doit ensuite être placé dans un petit
350 351
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
-
premiers jours.
lnti-inflammatoire peut être administré pendant les
t, lr. rlu fémur au bassin, est une affection très fréquente, d'origine
,r, , irlentelle, responsable le plus souvent d'une incapacité au relever,
,1rrr r'st parfois qualifiée d'équasillage ou d'écartèlement.
| , r luxatjon de la hanche (ou luxation coxo-fémorale) est une affection
\ nptômes
I ,r rupture du ligament rond est une affection fréquente du syndrome
353
352
CUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS Maladies des articr_rlations, des muscles et des nerfs
§,x. ïr]
|
'"' signes spécifiques sont discrets et limités à une position anormale
,1, membre atteint. Lors d'atteinte bilatérare, les membres postérieurs
hr
',rrnt placés en grenouille ou en abduction (ecartés
du corps). La mobi_
del'articulation coxo-fémorale, sur'le bovin étendu complètement
lr',,rtion
'.rrr le côté (décubituslatéral complet), révèle des craquements et frot-
IItnents anolmaux_
I.ors de luxation de la hanche (photos
5o.r à 5o3),en plus de ces djf_
l(,rents symptômes, le signe spécifique est une anomaiie du profil du
| ,, rssin avec gonflement de la région
fessière. En station debout, le bovin
lr.ite, le membre porté en légère rotation externe, plutôt vers l,avant.
T' , taîtrise
t ; 'évention
La prévention repose sur des sols non giissants. De pius, et afin d,évi_
l(,r un écartèlement lors des efforts de relever après le vêlage, une
,lt: lait ou une anesthésie générale, il convient de prendre des précau-
fièvre
iaitement
Le pronostic de Ia rupture du ligament rond, lorsque la vache est
{ ouchée et dans l'incapacité de se relever par elle-même, est défavo_
r.rble. Le pronostic reste réservé lorsque le bovin est capable de se
r.lever par lui-même. Le traitement se résume à des anti-inflammatoi-
r ('s pour réduire la douleur, et
à des soins hygiéniques : litière confor-
l,rble, manipulations douces. rlutilisation des pinces iliaques est exciue
,'n dehors de l'examen initial.
Lors de luxation, il est parfois possible de remettre en place le fémur,
,r condition d'intervenir rapidement après l,accident. Le pronostic
de
,;uérison devient progressivement plus réservé. Cette intervention doit
,' I re réalisée par'le vétérinaire.
photos(fi : luxati\n de la hanche droite. La tête du fémur apparaît ici plus en anière et
olus basse oue dans sa position normale. La vache claudique mais n'est pas inpotente'
'phototfrZ:
lixatiln ancienne de la hanche droite en position haute. Le membre fléchit
difficilement. le pas est raccourci.
mobS{B: luxatiln haute de la hanche qauche avec rotation externe du menbre'
354
Maladies des articuiations, des muscles et des nerfs
51 Pa résie spastiq ue
ou jarret droit
La parésie spastique est une hyperextension progressive unilatérale
u t4
ou bilatérale du ou des membres postérieurs.
Causes
La parésie spastique est une affection d'évolution progressive, d'origine
mal connue, atteignant un ou deux membres postérieurs chez les bovins
de toute race, âgés de 6 à r8 mojs. Elle se caractérise par une ouverture
progressive de l'angle antérieur dujarret qui tend vers 1es r8o', ouverture PhotoSt2: parésie spastique : la queue
consécutive àune contraction spastique des muscles extenseurs dujarret. est légèrenent relevée sur cet animal,
Comme une prédisposition héréditaire est fortement soupçonnée, il est I'angle des jarrets conplètement
effacé et le nembre se balance pour
déconseillé de garder ces anjmaux comme reproducteurs.
avancer- Ces symptômes pourraient
évoquer un tétanos.
motu5l.3: ce veau RouOe des prés
Symptômes atteint de parésie spastique marche
au « pas de l'oie »-
Les premiers symptômes sont perceptibles dès l'âge de 6 semaines
et même avant. lls débutent par une raideur du membre postérieur.
Progressivement,le membre a tendance à rester plus longtemps étendu
fraiternent
Pholo 51.1 : p1rt anormal des nembres Le traitement est palliatif et chirurgical. Entrepris précocement, il don-
postérieurs avec ve rti cal i sation d u nerademeilleursrésultats.Encasd'atteintebilatérale,levétérinaire pourra
nétatarse et contracture de la corde du
jarret chez un taurillon Blond souffrant
pratiquer deux interventions à trois semaines d'jntervalle. Deux techniques
de paresie spastique depuis plusieurs sont possibles : la ténectomie (section de certains tendons de la corde du
sema i nes. N ote r l' a ma igrisse nent. iarret) et la névrectomie (section de certains nerfs de la cuisse).
357
52 Syndrome spastique Myopathie 53
dégénérative
ou raide du veau
Les bovins adultes, principalement de race Holstein ou Jersey, sont La myopathie-dyspnée, encore appelée « maladie du muscle blanc ,
atteints de signes cliniques proches de la parésie spastique des jeunes ou raide ", est caractérisée par une dégénérescence musculaire, causée
u
359
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies des articulations, des muscles et des nerfs
rrrent).
Par ailleurs, la carence en sélénium peut se traduire par des veaux
rnous à la naissance, une diarrhée chronique, des déficits immunitaires,
Iavorisant de nombreux troubles infectieux.
361
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
Maîtrise
l
Contractu res 54
Traitement
Le traitement médical curat'if consiste en l'injection de sélénite de
tendineuses
sodium (3mglrco kg de poids vif/jour x 3 jours consécutifs) assocjée à
l'injection de vitamine E et d'autres antioxydants potentiels. La fourni-
ture de substrats énergétiques est souhaitable en parallèle. I es contractures tend'ineuses correspondent à des raccourcissements
Le traitement hygiénique consiste à réduire les efforts physiques et ,,rr des rétractions de certains tendons des membres, provoquant une
à laisser Ies animaux au repos. lrosture anormale du ou des membres atteints. Selon l'articulation
Sur les autres animaux du lot, un traitement métaphylactique à base ,rlfectée, eiles portent différents noms: arcure (articulation du carpe
de sélénite de sodium et de vitamine E est conseillé. llrlchie), bouleture (articulation du boulet fléchie) ou pied-bot (articu-
l,rtion du pied fléchie).
Prévention
r auses
La prévention repose sur une complémentation de la ration des vaches
en sélénium et vitamine E. Ces apports comp'lémentaires peuvent être Les contractures tendineuses sont très fréquemment observées chez
réahsés selon différentes modalités. lr,s veaux. Elles peuvent s'observer dans toutes les races. Elles ont ten-
Dans les systèmes de production où il est possible d'assurer une rl.rnce à affecter plutôt les veaux lourds, bien quelles soient possibles
consommation quotidienne tout au long de l'année d'un ahment miné- , hez des veaux d'un poids plus léger.
ral vjtaminé (AMV) (la plupart des cheptels laitiers), i1 est recommandé Les causes primaires restent mal connues et sont rapportées à des
d'utiliser des compléments suffisamment pourvus en sélénium (zo à rrralpositions dans l'utérus, à des carences alimentaires minérales ou,
z5mglkg dAMV sous forme de sélénite), et de distribuer au minimum plus souvent encore, à des facteurs génétiques.
loo g/j de cet AMV pour permettre un transfert suffisant au veau.
Dans les systèmes de production où la consommation quotidienne
dAMV tout au long de l'année ne peut être assurée (la plupart des
Circonsta nces d'appa rition et sym ptômes
systèmes allaitants et quelques systèmes laitiers), l'alternative est la Les contractures tendineuses sont détectables dès la naissance
distribution de compléments alimentaires enrichis en sélénium sous (congénitales). Elles se traduisent cliniquement par une limitation de
forme de cures, ou la djstributjon de bolus. Afin de privilégier le trans- la mobilité des articulations basses des membres. Les articulations du
fert au veau par voie transplacentaire et par le colostrum, il convient carpe (arcure) (photo 54.r)et/ou du boulet (bouleture) (photo 54.2) sont
d'assurer une remise à niveau du statut en sélénium de la vache, sur la les principales articulations impliquées. Chez un même sujet, arcure et
période de fin de gestation. bouleture peuvent exister séparément ou conjointement. Le pied-bot,
À défaut des apports par voie alimentaire, il est possible de complé- plus rare chez les bovins, est généralement associé à une bouleture. Ces
menter en sélén jum la vache en fin de gestation ou le veau nouveau-né affect'ions touchent presque toujours les membres antérieurs.
par voie injectable. Les signes cliniques dépendent du degré de contracture. Les veaux
Dans les bassins de production très carencés, ces mesures préventives faiblement affectés marchent sur la pointe des onglons sans que les
seront complétées par une injection de sélénium sur les veaux, avant talons arrivent à toucher le sol. Dans les cas plus graves, les animaux se
le lâcher à l'herbe et selon les mêmes schémas thérapeutiques. déplacent en appui sur la face antérieure du ou des pâturons ou du (ou
362 j63
CUIDE PRATIQUE DE' MALADIES DE' BOVINS Maladies cles articuiations, des muscles et des nerfs
t ulaîtrise
,,'révention
Comme les contractures tendineuses ont le plus souvent une origt'ne
iongénital e, les veaux affectés ne devraient pas être utilisés, par la suite,
pour 1a reproduction.
Traitement
Un certain nombre de veaux récupèrent spontanément, surtout s'il
Photo FA.l ; arcure chez s'agit de veaux d'un poids relativement 1éger et de contractures minimes.
un jeune Linousin .
Lorsque ces défauts d'aplomb sont marqués et les veaux lourds,les contrac-
l'articu I ati on du ca rpe
ne peut s'ouvrir
tures tendineuses évoluent rarement et spontanément vers la guérison ;
t+ elles nécessitent la mise en æuvre d'un traitement par immobilisation en
nornalenent.
Photo54.2: bouleture . extension des membres au moyen d'attelles et/ou par section chirurgicale
l' articu I ati on du bou I et
I
I des tendons.
est bloquée. Le veau
appuie parfois sur la face
Dans les cas bénins, aucun traitement n'est nécessaire ; seul l'exercice
dorsale de la « nain , doit être encouragé, en faisant lever et marcher régulièrement le veau ou
comne en tén1ignent en lui faisant faire des mouvements d'extension forcée (physiothérapie)
les souillures.
plusieurs fois par jour.
Photo54.3: imnédiate-
ne nt a près l'opé rati on,
les nembres de ce veau
sont bloqués en
:\
\*
T
L.
Dans les cas modérés (mise en extension facile du membre), un traite
ment médical (à base de calcium, de vjtamines et d'o1igoé1éments) peut
être instauré pendant une dizaine de jours. ll est en outre consejllé de
extension dans une
protéger les boulets au moyen de bandages pendant les premiers jours,
attelle atraunatique.
T ;l
le temps que le veau arrive à se lever et à se déplacer plus aisément.
Dans les cas plus graves (mise en extension djfficile du membre) ou
lorsque le traitement médical ne donne pas d'amélioratjon au bout de
i5 jours, il est possible d'immobiliser le membre en extension forcée
(photo 54 j, en le plaçant dans une gouttière de PVC ou dans une résine
pendanI une quinzaine dejours.
Dans les cas sévères (appui sur les boulets ou les carpes, mise en
extension impossible du membre), il est nécessaire d'avoir recours à un
364 365
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
Causes
Les ruptures tendineuses sont d'origine traumatique (suite à des
mouvements incoordonnés violents ou parfois à un exercice excessif) ou
infectieuse (suite à une nécrose du tendon). La rupture traumatique la
plus fréquente est celle des tendons fléchjsseurs des doigts en réglon
métatarsienne. [accident a souvent lieu lorsque l'animal donne un coup
de pied vers l'arrière contre un objet tranchant. Le tendon du gastrocné-
mien (corde dujarret) est une autre localisation fréquente. La rupture
par nécrose la plus fréquente concerne le tendon fléchisseur profond :
près de son insertion sur la troisième phalange, à la suite de complications
d'affections purulentes du pied.
Les déficits ou 1es déséquihbres mjnéraux (calcium et phosphore) et
vitaminiques (vitamine D) entraînant une fragilisation osseuse sont à
l'origine de désinsertion de la corde du jarret chez les jeunes bovins à
l'engrais.
Symptômes
En cas de rupture tendineuse, une boiterie soudajne apparaît. La
localisation de la rupture est souvent le point d'insertion du tendon,
par exemple sur le calcanéum (pointe du jarret) lors de rupture du
muscle gastrocnémien. Le gastrocnémien peut aussi se rompre à la
jonction du tendon et du muscle ou au sein du muscle lui-même.
366 367
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies des articulations, des muscles et des nerfs
Traitement
En cas de rupture incomplète du tendon, aucun trajtement n'est
nécessaire sinon le repos complet (r à z mois) dans un petit box équipé 55.3
d'une ljtière moile. La guérison est lente et se produit par fibrose des
fibres rompues.
Dans certajns cas de rupture complète, des traitements peuvent être
envisagés :
n lors de rupture traumatique par immobihsation du membre, couplée
à une suture du tendon (ex., tendons fléchisseurs des doigts en région
métacarpienne ou métatarsienne) chez les veaux ou des bovins peu
lourds ;
x lors de rupture par nécrose dutendon fléchisseur profonddes doigts
lmû
en région du pied par exérèse de la portion de tendon nécrosé et
I
drainage de l'infection. ;
Lors de rupture complète et bjlatérale de la corde du jarret,l'euthana-
sie est conseillée afin d'éviter à l'animal des souffrances inutiles. Selon
.^Ër
les cas, une réforme pour la boucherie peut également être envisagée.
368 369
t-]
Frrr
Acétonémie
des vaches laitières
ou cétose
[acétonémie ou cétose se définit comme une déviation du métabo-
lisme qui survient lors de déficit énergétique. C'est une maladie des
vaches laitières fortes productrices qui se manifeste dans les ro pre-
rnières semaines de lactation,lorsque les besoins sont les plus impor-
lants pour la production laitjère, et plus rarement en fin de gestation,
lorsque le fcetus grossit vite (chez la vache allaitante).
On peut observer des cétoses qualifiées de secondajres car dues à
rles bajsses d'appétit d'origines diverses (acidose subaiguë du rumen,
rnaladie jnfectieuse, déplacement de la caillette...) et qui indujsent les
rnêmes modification s métaboliques.
Dans les cas de cétose, qu'elle soit primaire ou secondaire, les per-
formances de production et de reproduction, sont altérées.
La cétose peut être clinique ou subclinique. Cette dernjère est sous-
r'stimée et concernerait to à 34 % des vaches. La fréquence des formes
r liniques varie beaucoup selon les troupeaux.
tl7
GUIDE PRATIQUE DE, MALADIE, DES BOVINS Maladies métaboliques
374 375
Maladies métaboli0ues
CUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINs
316
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies métaboliques
Un apport de glucose par voie jntraveineuse doit être réalisé en riion de lactation pour habituer l'animal et sa mr'cropopulation rumi_
r
début de traitement, à la dose de 5o mglkg de poids vif sans dépasser t,le(photo 56.6). llaugmentation de la quantjté de concentré distribuée
rcomg/kg de poids vil au risque de provoquer une hyperinsulinémie . r1;rès mise bas ne doit pas dépasser
r kg tous ies 3 jours.
qur' conduirait l'animal vers une hypoglycémie plus sévère qu'avant le Le respect de ces recommandations fondamentales permet de limiter
traitement. lr,déficit énergétique et la mobihsation des réserves corporelles.
Des corticoides complètent 1e traitement en favorisant 1a néoglucogenèse Le deuxjème objectif de la prévention est de s'assurer que l,organisme
et en réduisant 1a production lajtjère. lls sont à employer sur prescription r Iispose de suffisament de composés glucoformateurs
pour permettre
vétérinaire. La molécule la plus recommandée est la dexaméthasone. ,r dégradation complète des lipides mobilisés.
[insuline (zoo Ul) peut être utilisée en compiément de 1a perfusion de Le foie fabrique du glucose à partir de l'acide propionique issu des
glucose ou d'une injection de corticoïdes, et Ia vitamine Brz ainsi que les lrrrmentations ruminales et à certains acides aminés (néoglucogenèse).
facteurs lipotropes (méthionine et choline) sont des traitements adjuvants ( )n aura donc recours aux
a'l'iments quî permettent une bonne produc-
dans tous les cas de figure. lion d'acide propionique, comme l'ensilage de mals mais aussi, le cas
,'chéant, à la fourniture d'autres composés glucoformateurs, comme le
Traitement du lot de vache$ en prodâ,Êtion, lorsque 5 % ou plus
rropylène-glycol.
des animaux {na 3e vache pour un troupeau de 50} sont atteints 1
Prévention
Pendant le tarissement, le plan de rationnement doit amener les
vaches à une note d'état corporel de 3,5 - exceptionneilement 4 (très
fortes productrices) - avec des aliments à fibrosité élevée.
La prévention de la cétose consiste d'abord à limiter la mobilisation
des réserves corporelles. Pour cela, il faudra nourrir les vaches en pro-
duction avec des fourrages très ingestibles et très digestibles. Ces
fourrages de qualité bien conservés doivent, de plus, être correctement
complémentés en azote et en énergie pour couvrir le maximum des
besoins de production au démarrage de la lactation. Les rations sont
mises à disposition des vaches à volonté, avec une « place à table ,
suffisante, surtout pendant les 3 premiers mois après 1e vêlage. Une
Photofi.6: la ration et l'état corporel des vaches taries et en préparatiltl à la lactation
transition est nécessaire en fin de période sèche. Aiu moins 3 semaines
doivent favoriser une consonmation alinentaire naximale au cours des premières
avant le vêlage, on commence à distrjbuer le fourrage principal et de la semaines de lactation.
378 379
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
$iochimie sanguine
Sur le plan biologique, la fièvre vitulaire est caractérisée par une
Irypocalcémie (diminution de ]a concentration sanguine en ca]cium)
Photo57.1: les animaux en hyplcalcénie ne peuvent pas se relever. lls sont parfois
étendus sur le côté nais sans agitatiotl, comme dans la tétanie d'herbage. rnarquée à sévère, une hypophosphatémie légère à sévère, une magné-
',émie variable et une hyperglycémie marquée.
En l'absence de traitement,la létahté (nombre de vaches mortes/ nombre
Sur les vaches au stade couché, l'hypocalcémie est marquée à sévère
(< r,65 mmol/l 65 mg/l).Toutefois, sur environ z5 % des vaches laitières
de vaches malades) est élevée.
Les symptômes évoluent en plusieurs stades : et sans qu'il y ait de signes cliniques associés, une hypocalcémie légère
r le stade initial, assez bref, est caractérisé par des troubles du compor- ,i modérée (< r,87 mmol/l -75m9/l) peut être observée dans les z4 h après
motrjcjté ruminale est diminuée et la fréquence cardiaque normale, ou Iégèrement diminuée. Une hypomagnésémie marquée expliquerait
parfois légèrement accélérée. La fièvre vitulaire est fréquemment les symptômes, parfois observés, de convulsions (éclampsie).
diagnostiquée à ce stade d'évolution ; Une hyperglycémie modérée est fréquente et explique la détection
u au stade de coma,la vache est soit couchée sur le ventre, mais la tête de glucose dars l'urine.
appuyée sur le sol ou sur le flanc, soit couchée de tout son long sur
le côté (photo 57.t). Elle ne répond à aucun des stimuli auditifs ou Causes et facteurs de risque
tactiles. Sa pupille est fréquemment dilatée. Un ronflement peut être
La calcémie est finement régulée par un ensembJe de 3 hormones, Ia
audible. La motricité digestive est abolje. llhypothermie centrale
(< 18 "C) et cutanée est marquée. La fréquence cardiaque s'accélère vitamine D3 (r,25-dihydrocholécalciférol), 1a parathormone et la calci-
nettement (> 9o mouvements/min). tonine (figure 57.r).
* La mort survient, en l'absence de traitement, dans les rz à z4 heures Lors du démarrage de la lactation,l'hypocalcémie s'explique par une
suivant l'apparition des symptômes. exportation soudaine et marquée du calcium sanguin par la mamelle ;
382 383
GUIDE PRATIOUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies métaboliques
régulation hormonale du
Figure 57.1 : Les facteurs de risque indjviduels sont essentiellement )'âge et la
métabolisme calcique. survenue d'une fièvre vitulaire lors de la lactation précédente.
384 385
I
386 387
GUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS
Maladies métaboliques
t{ru f;*^**_-]
I .êllulôrè et Na
[*;*
|
,"".-r;*;-l
éne8ètique
énergétique
II
Riche en p",u,.I ni.t" I t",." I
frora
I
t*"p-d*-l
I
".l"nl"nl II lemps I
lâit,ere I
protéique sodium I potassium | .at,t"* |
et h,,mido I
---,L--------r-J
Y difficile, II trc'"
,"."n.
Ëpund"g"
I
I
Froid I
I a" t",e' I
i srrïl:r -] V
/,**,' ÿ
Appétit fâible Lipolyse accrue
Nà/K
faible
Photo fi.| : dans la tétanie d'herbage,
ÿ Y l'animal a des nouvements
Absorption réduite Captâlion tirsulâire désordonnés. L'herbe
du Mt alimentàire du Mt extrà'cellulatê
environnante est couchée
Photofiz: vache allaitante deux
(*,.,n- mois après mise bas, lâchée au pré
* HYPOMAGNESIEMII sans complemenlal i0n magnésienne
sur une parcelle foftement anendée
en p1tasse.
Figure 58.l : origine de I'hypomagnésénie des vaches laitières au pâturage
388 389
CUIDE PRATIO.UE DE' MALADIEs DE' BOVINS Maladjes métaboliques
Le diagnostic différentiel sera établi avec d'autres maladies méta- l)our éviter la tétanie pendant la période de stabulation,les besoins en
boliques (hypocalcémie, cétose dans sa forme nerveuse), mais aussi ',oriium et en magnésium doivent être respectés, notamment
par la dis-
le tétanos, la rage, l'ESB et diverses intoxications. La prise d'urine et lribution d'un AMV dont la teneur en magnésium est d,au moins %.
5
ia réponse au traitement spécifique de l'hypomagnésémie apporte- chez les vaches à risque (fortes productrices, en début de lactation, en
ront les éléments de certitude. , lraleurs ou déjà atteintes de tétanie les années
antérieures),les premiers
Le pronostic est bon, sauf sj le traitement intervjent au stade ',yrnptômes -baisse d'appétit, diarrhée ou constipation,baisse de produc_
comateux. I r.n laitière, accompagnées de nervosité
ou de trembrements des mus-
, lt,s - doivent immédiatement amener à les traiter.
Maîtrise
Traitement
Les vaches en crise doivent être maintenues dans un environnement
atraumatique. La sécurité des r'ntervenants doit être prise en compte.
Le traitement de la tétanie est constitué par l'injection intraveineuse
d'une spécialité contenant un se1 de magnésium (sulfate ou hypophos-
phite) ainsi que des sels de calcium, associés à du glucose. [injection
intrave'ineuse est complétée par 1'administration orale de 6o g/jour de
magnésie (oxyde de magnésie), pendant une semaine, ou par une
injection sous-cutanée de sulfate de magnésium.
Prévention
Les transitions alimentaires au moment de la mise à l'herbe ou l'inter-
diction d'accès à des pâturages à risque et des apports suffisants de
magnésium à l'étable constituent les principaux moyens de prévention
de la tétanie.
O_uinze jours avant la sortie des animaux, et pendant toute ia période
oùl'herbe est jeune,on utilise un aliment minéral vitaminé (AMV) enrichi
en magnésium, ou on distribue 50 g de magnésie par vache, incorporés
aux concentrés ou à 1 ensilage. Pour permettre une bonne utilisation du
magnésium, du se1 (chlorure de sodium) est disponible à volonté.
On peut aussi enrichir naturellement les pâtures en épandant du sulfate
de magnésium àz%",tous les r5 jours au printemps.
Par temps humide et venteux, il est prudent de mettre les animaux
dans des parcelles bien abritées quand des cas de tétanie ont été enregis-
trés les années antérieures. Ces parcelles sont particulièrement surveil'lées
par l'éleveur lorsque les vaches y séjournent, afin de pouvoir intervenir le
p1 us rapidement possible.
390 391
Maladies métaboliquet
5g
I
' .. ,\
mobW.'t:cette vache senble se
délecter des eaux souillées par les
déjections et les urines.
Photo5g.2: la carence en sodiun
expose les animaux au pica et à une
ba i sse des producti o ns.
précocité de leur installation,le premier facteur de risque à prendre en
consjdération est le déficjt en sodium. Ses effets peuvent apparaître dès
z à 3 semaines à partir du début de 1a période de privation lorsque 1a
,,,ï'i
9*^'" NrcL^'., I
complémentation en sel est compiètement omise. D'autres carences que
celle en sodium peuvent également conduire à cette " dépravation , du {- ..,^,,,,,,.1!!,
' t
it
goût : une carence durable en cuivre ou en cobalt, voire, mais de façon
plus exceptionnelle, un déficit sévère en phosphore ou en potassium. {T\
Maîtrise cer par distribuer une quantité journalière de l'ordre de 5o g/bovin puis,
au bout d'ure semaine, de l'ordre de 7o g/bovin ljour (photo 59.2). Au
Traitement bout d'un mois, on pourra le lajsser en disposer à volonté. Si le pica
En théorie, il suffirait de compenser la carence supposée. Mais 1'apport s'explique par une carence en cuivre, en cobalt, vojre en phosphore,
de sodium (sous forme de NaCl) ne permet pas de guérir loo "/o des cas. au-delà de la correction minutieuse de l'équilibre de la ration, diverses
5i aucune distribution n'était antérieurement présente sur l'élevage, spécialités vétérinaires permettent un apport plus ciblé, autorisant une
une introduction progressive devra être mise en place. ll faut commen- remise rapide des réserves à niveau.
392 393
Maladies métabolioues
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
âprs§.!g:q{is[*""
de 1'organisme' mais Tableau 59.1 : besoins des bovins en sodium
Le squelette contient environ 4o % du sodium
Poids vif {en kg) Sodium (en g par iour)
salocalisationpremièreestlemilieuextracellulairedanslequeliljoue
dans et
,n .Of . essentill dans la régulation de la pression osmotique tous les '200 (en croissance) I s
Présent dans
l'homéostasie acido basiqrle et électrolytique 300 1
flujdes, le sodium sera ajnsi exporté par 1e
lait (environ o'5 g/1)' mais
estivale est de fait un 400 I
aussi par la sueur. Une température ambiante
des aliments
facteur aggravant d,u risque de déficit' La grandemajorjté
500 10
o16oÀ de Na/MS (seui1 moyen
sont déficiiaires en sodium, soit moins de 600 (vache à l'entretien) 11
laitières en production et des
de satisfaction des besoins des vaches 600 + 15 kg de lait 18
de % des pâtures de notre pays ne
animaux en croissance)' P'lus 9o
en sodium des bovins (tableaux 5g'r et 600 + 30 kg de lait 25
p.ru"nt satisfaire les bésoins de
chlorure
'5g.2).Dansces
conditions, un complément sous forme de 600 + 45 kg de lait 32
"râiru-(pierre de sel) s'avère indispensable' sachant que pour fournir
z'5 g de sel Ainsi un bovin adulte
, q à. roàir* élément, il faut apporter Tableau 59.2: teneur en sodium de quelques espèces fourragères
vache tarie et tz5 g pour une
dévra-t-il recevoir entre 35 g de sel pour une (en o/o de la MS)
lait' fait' lorsqu'i1s disposent de sel à
vache produisant 35 t gljoir de En
Espèce Première pousse Dernière pousse
lécher, les bovins régulent en grande partie
volontà sous forme de blâcs à
(photos 5% et 5g'd' Graminées riches
leur consommation en fonction de leurs besoins 0,40
Ray-grass anglais | 0,80
Dacÿle 0,25 | 0,fi
Ray-grass d'ltalie 0,16 | o,o+
Graminées pauvres
'*,1 Fléole 0,03 0,20
Fétuque des prés
r
0,02 0,13
4lgglt. {egli_yry
Les foins et ensilages de maïs récoltés en France ont des teneurs en
cuivre presque toujours insuffisantes. La complémentation en cet
élément est donc presque indispensable en période de stabulation.
[apport recommandé étant de rc àomglkg de M5, il suffit très géné-
ralement de s'assurer que lAMV en contient une concentration de
r q u' l s d i s p o s n t d e s l à r 5oo ppm pour une consommation journalière de roo g. Si les apports
" :l :9 eni2':l?::: 1: l:i,?: Î "!::11',1,"
p h otos5e 3 a N. i e e 1
4 :lo s
ronction de teurs besoins tt
ï:l:;tr;';;;Ë;';; si;,:,;, ü;;; t;;'iii'o'mution des points d'abreuvement' quotidiens dAMV sont supérieurs à roo g,la teneur en cuivre peut être
àit iriiiti,t i piirei les pierres de sel à bonne distance
395
394
T GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
59.5
maladies
des yeux
Photuæ.5: cuivre et cobalt peuvent également être à l'origine de dépravation du goût.
Leur complémentation passe classiquement par la distribution d'AMV.
Apports de cobalt
Les apports en cobalt des fourrages peuvent être insuffisants dans
certaines régions de France (dont le Massif central). Des troubles ané-
miques précèdent généralement les manjfestations du pica. Dans ce
cas, une complémentation spécifique par un AMV contenant au moins
r5 ppm de cobalt est recommandée.
396
Kératoconjonctivite 00
infectieuse bovine
(KCtB)
399
CUIDE PRATIQUE DËS MALADIES DES BOVINS Ma,adies des yeux
400 401
GUIDE PRATIQUE DE, MALADIES DE, BOVINS
Maladies des yeux
rîtrise
'l'raitement
I rr règle générale,le pronostic est globalement moins défavorable sur
l, , r dultes que sur les jeunes sujets. Le pronostic dépend également de
I ,1 r avité des lésions. Toute perforation de la cornée rend le pronostic
402 403
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
61.1
"'l /q
;dr
r}.;'i{ , ..u.{'.
f
t
Photo 61.1 : cette excroissance sur la
troisiène paupière n'est pas une verrue
nais un carcinone débutant.
Photo 612 : épithéli1na de la nictitante.
fhoto 6tJ : épithélioma très évolué avec
u I cérati on s su perfi ci e I I es.
404 405
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies des yeux
6]ra '\ -il Le traitement est prim itivement chirurgical par kératectomie lamel-
des rayons ultraviolets dans la genèse de ces tumeurs. Les zones initja- ,,lrserver une hypertrophie de nombreux nceuds lymphatiques. Habi-
les de prédilection sont le limbe latéral puis le limbe médial. Les lésions lrrellement, l'infiltration tumorale respecte 1e globe oculaire, mais
métastatiques sont limitées aux næuds lymphatiques régionaux et l'r,xtension du lymphosarcome envahit la graisse orbitaire, les muscles
observées dan s les g an glion s parotidien s, pharyn gien s, pulmon aires. ,'xtraoculaires, la péri-orbite et le tissu conjonctif. Cette infiltration
Chez 54 % des animaux atteints d'épithélioma, des métastases ont été r r r,rssive entraîne progressivement une
exophtalmie. Le lymphosarcome
retrouvées. , ",t causé par le virus de Ia leucémie
bovine (BLV).
Le traitement chirurgical de ces tumeurs est possible. Le résultat est Aucun traitement chirurgical n'est effjcace dans cette localjsation, et
satisfaisant dans environ la moitié des cas. Des traitements alternatifs l(' pronostic est d'autant plus défavorable que les lésions orbitaires sont
(hyperth ermi e, cryoth érapie...) ont été proposés. , ontemporaines d'autres lésions organiques localisées
dans le rein,
Le papillome palpébral, moins fréquent, a également été décrit chez l'rrtérus, le foie ou le cæur. Les animaux meurent dans les mois qui
les bovins. Son aspect papillaire et lobulé le fait comparer à un chou- ',rrivent la découverte de lésions orbitaires.
fleur. Iépithélioma spinocellulaire peut revêtir le même aspect, mais
cette dernière tumeur a une extension profonde que n'a pas le papillome.
Le traitement du papillome est l'excision chirurgicale.
406
1?_
Maladies
de la peau
et des næuds
lymphatiques
lnfections 02
bactériennes
cuta nées
411
CUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DE' BOVINS
Malaclies de la peau et des næuds lymphatiques
'i ,titement
I e tra'itement varie selon la sévérité et la chronicité de l'affection. Une
ermatophilose
La dermatophilose est une dermatite infectieuse, transmissjble
rrais faiblement contagieuse qui sévit par temps chaud et humide.
I lle affecte de nombreuses espèces animales, surtout les petits rumi-
rrants et les bovins, ainsi que l'Homme. Elle existe dans le monde
Photo 621 : f\lliculite et fur1ncul1se
staphyl ococci qu es e n évo I uti on.
lntier, mais sévit beaucoup plus fréquemment dans les régions
Photoil2: folliculite en voie de r lraudes et humides.
cicatrisation. Les poils sont tonbés,
il ne subsiste que la croûte.
Phoaæ.e: Iésion cicatricielIe Les , auses, symptômes et facteurs de risque
poils
sont en train de repousser.
Ladermatophilose est due à une bactérie filamenteuse,Dermatophi-
térisent par 1'apparition de fistules, d'alopécies, de crorltes, d'érosions lus congolensis (photo 62.4),qui engendre des lésions croûteuses. Les
et d'ulcères (photos 6z.r à 623). Le plus souvent, cette affection ne touche lormes de résistance de la bactérje, appelées zoospores, sont capables
qu'un seul animal par troupeau. rle survivte à too 'C pendant 3o minutes. Dans le milieu extérieur, elles
Chez les bovins,la folliculite et la furonculose staphylococciques sont peuvent survivre jusqu'à z ans et demi.
souvent liées à de mauvaises condjtions d'hygiène et, parfois, à un La dermatophilose peut revêtir trois formes cliniques. La dermato-
mauvais état général de l'an jmal. La peau,le nez et l'oropharynx d'ani- philose chronique est de loin la plus fréquente. Après une incubation
maux sains sont fréquemment co'lonisés par ce germe. La peau d'un rnoyenne de t mois, la maladie débute par un hérissement des poils
indjvidu en bonne santé résiste généralement bien à une invasjon (photo 62.ÿ (1e plus souvent ceux de la ligne du dos) qui traduit 1'appa-
jtion de papules laissant sourdre un exsudat séreux. Ces lésions abou-
bactérienne. La pénétration transcutanée et 1a production de lésjons r
cutanées dépendent de nombreux facteurs, parmi lesquels la macéra- tissent à l'agglomération des poils et à la formation de croùtes jaunâtres,
tion,les traumatismes,l'état jmmunitaire de l'animal et la disparition cpaisses, plus ou moins feuilletées, mais jamais prurigineuses. Elles
de la flore bactérienne normale. [infection s'installe habituellement siègent essentiellement sur le dos et la croupe de l'animal, sur les extré-
à la suite d'une blessure cutanée localisée (traumatisme ou blessure r-nités inférieures des membres et sur les zones glabres du périnée, du
413
CUIDE PRATIQUE DE, MALADIES DES BOVINs
Nlalacijes de la peau et des nceuds lymphatiques
Traitement
À l'heure actuelle, on donne la préférence aux antibiotiques à dose
massive et unique, utilisés sous forme retard afin qu'ils restent présents Photoæ.4: filanents de Dermatophilus congolensis après coloration et exdnen au
dans l'épiderme à une concentratjon jnhibitrice durant une longue tnicroscope : leur aspect en « rails de chemin de fer » est caractéristique.
période (pénicilline et oxytétracycline retard). llisolement des malades Photoil.i: lésion typique de dernatophilose (soulèvenents disséminés des poils) sur les
flancs d'une vache Holstein.
est recommandé. Photo62.6: lésions croûteuses de l'oreille.
PhotoEl: lésion d'actinobacillose d'apparition récente chez un jeune animal.
Photo æ.8 : actinonycose de la mandibule.
Actinomycose
llactinomycose est une maladie de répartition mondr'ale, due à un
actinomycète (bactérie filamenteuse), Actin omyces bovis.C'est un germe les abcès laissent s'écouler un pus de 1a consistance du miel, contenant
que l'on trouve à I'état normal dans la cavité buccale ainsi que dans rles granules durs de la tajlle d'un grain de sable ; ils évoluent en quel-
les tractus digestif et respiratoire. 11 pénétrerait dans l'organisme à la tlues mois, voire en piusieurs années. Le traitement fait appel aux
suite d'un traumatisme des muqueuses ou de la peau, provoquant des iodures associés aux antibiotiques comme les B-lactamines,les macro-
ostéomyelites chroniques de la mandibule (figure 62.). En se fistuhsant, Iides, les tétracyclines...
414
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DE' BOVINS N,4aladies de la peau et des næuds tymphatiques
Nocardiose
ü
ll s'agit également d'une maladie causée par un actinomycète,lVocar-
dia asteroides, pénétrant dans 1'organisme à la suite d'une effractjon
de Ia peau. ll provoque la formation de nodules sous-cutanés fermes et
indolores en n'importe quel endroit du corps, spécialement sur la tête,
l'encolure, 1es épaules et les membres. Les lésions peuvent s'ulcérer,
laissant s'écouler un pus blanc arisâtre épais, inodore, s'accompagnant
de lymphangite. La maladie peut s'étendre aux organes internes (pou- t;2.10
mons, foie, reins, péritoine), et entraîner la mort en l'absence d'antibjo-
thérapie appropriée (sulfamides).
Actinobacillose et nécrobacillose
Ces deux maladies siègent essentiellement dans la bouche mais elles
peuvent également attejndre 1a peau.
[actinobacillose cutanée se présente comme un épaississement
induré, grisâtre, que recouvre une plaie sujntante, érodée (photo 62.9).
Les zones attejntes forment ajnsi des placards cuirassés plus ou moins
fendillés, très adhérents à la peau, et localisés le plus souvent sur la tête
ou la ligne du dos (photo 6z.to). O_uant à la forme nodulaire, elle se
caractérise par 1a présence de nodules adhérents à 1a peau, parfois
multiples et de petite taille, parfois uniques et volumineux (i1s peuvent
atteindre la taille d'un ballon de football), indolores et de consjstance
ferme (photo 62.8).|ls s'ulcèrent peu à peu,laissant apparaître une plaie
bourgeonnante, très longue à guérir. Chez les taurillons à l'engrais, i1 a L.- . ''
semble que la maladie soit liée à l'administration de bromure destiné
à les rendre plus calmes (photo 6z.n). Le traitement fait appel à diverses
molécules tétracycline, sulfamjdes, en association avec les iodures.
La nécrobacillose est considérée comme une complication de nom-
breux traumatismes, qu'i1 s'agisse de plaies et blessures diverses, de
phénomènes toxiques ou infectjeux.
Les symptômes se caractérjsent par une dermatite ulcéreuse diffuse,
hum jde et nécrosante, d'odeur fétide. Les ulcères sont parfois très pro-
fonds (photo 6z.tz),purulents, souvent comblés par de fausses mem-
branes recouvertes d'une croute constituée de sang séché et de débrjs Photo62.9: lésion d'actinobacillose cutanée dans sa forne diffuse en évolution.
Photo62.t0: acLinabacillose sur la joue.
divers issus du milieu extérieur. Les B-lactamines et tétracyclines sont
Photo62II: actinlbacillose. Volunineux abcès de l'encolure après sa vidange ,. la coque
actjfs sur ce germe. es[ b\urge1nnante. Cette lésion est apparue chez un [aurillon ayant reçu du bronure.
Photo62.t2: ulcères mannaires profonds caractéristiques de la nécrobacillose.
4.t6 417
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
Abcès
Ce sont des accumulatjons de pus circonscrjtes, consécutives,le plus
Teigne 63
souvent, à 1a pénétration et à la multiplication d'un germe suite à une
blessure (photo 6zl j) ou à un traumatisme, par exemple une iniection'
De nombreuses bactéries telles que Areanobacterium pyogenes, Fuso-
bacterium necrophorum, voire des clostridies, peuvent être en cause. ll
conviendra de 1es vidanger chirurgicalement, de les drainer puis de
réaliser une détersion quotldienne avec des antiseptiques'
La teigne est 1a plus commune des mycoses cutanées des bovins. Elle
,'st répandue dans le monde entier et se rencontre surtout chez les
Photoîz.B: abcès PoPlité Près t('unes, particulièrement en hiver.
de la rupture et de la vidange. C'est une affection typique de groupe qui peut persister longtemps
62.13r
,lans une exploitation. Le système des stabulations libres contribue à
li:xtensjon rapide de la maladie parce que les contacts entre les animaux
',ont plus nombreux. Elle se transmet à l'Homme.
419
418
CUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DE, BOVINS Maladies de la peau et des næuds lymphatiques
ffi
l'épiderme et des follicules pileux, ainsi que dans les poils et les onglons
I
en utilisant la kératine jeune comme source de carbone. À partir de la
surface de la peau, 1e thalle du champignon s'enfonce dans les folhcu- 633
1es pileux et pénètre dans les poils qu'il envahit jusqu'au bulbe.
Les facteurs prédisposants sont :
'/ I
ræ la chaleur et l'humidité (ventilation défectueuse des locaux) ;
3 ans) ;
w l'état sanitaire des animaux (immunodépression par le virus BVD
n otamm ent, malnutrition, mal adies intercurrentes, g ales et phtirio-
ses en particulier) ;
t;l le mode d'élevage (élevages intensifs) ; Phoroæ.1: nyclse â T. venucosum sur la croupe d'une Blonde d,Aquitaine.
rm 1es regroupements de bovins ; Plroto6i2:teigne àr. verrucosum . placard de lésions crouteuses autaur tle l'æil.
Phoro63.3: myc)se â T. verrucosum sur la face.
s la saison (hiver du fait du confinement des animaux dans les bâti Photo 6J.4: teigne â T. verrucosum sur la tête et l'encolure d'un jeune
bovin atteint de
ments d'élevage). naladie des muqueuses.
La durée d'incubatjon de la teigne peut aller de t à 6 semaines. Le Photoæ.i: lési\ns de tetgne très étendues sur la tête et l,encolure entraînant
premier stade de la maladie est pratiquement inapparent : il se traduit une alopécie presque totale.
420
Maladies de la peau et des næuds lymphatiques
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DE' BOVINS
422 423
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
T'-'I
I....i:l sarcoptique
ra-- Figare il.t : loca I isations
P...i..l psoroptique préférentieltes
F-.- des 3 tvpes
j....i..l choriopti q ue de gales chez les boviis
diffusion au travers du derme induit une réaction d'hypersensibilité La première zone atteinte est généralement l'écusson de la mamelle.
immédiate et retardée àl'origine du prurit,lequel renforce l'inflammatjon l'uis les lésions se développent sur la tête,l'encolure, le poitrail,le tronc
et l'exsudation, elles-mêmes responsables de laformation de croûrtes plus ll, finalement, les membres. À terme, la peau est considérablement
ou mojns épaisses. r'paissie (u peau de rhinocéros ,), sur l'encolure notamment, accompagnée
La démodécje , due à Demodex bovis, est rare en France. E11e provoque rl'un violent prurit engendrant des lésions de grattage (photo 64.t).La
1'apparition de pustules dermiques dépréciant les cujrs. r;, rle sarcoptique provoque une chute de l'appétit et un amaigrissement
rr rr portant.
[intervention du système immunitaire pourrait, du moins en partie,
Gale sarcoptique cxpliquer la variabilité des symptomes chez les bovins. ll est vraisem-
Contrairement à une opinion couramment adm ise,la gale sarcoptique lrlable que,lors d'une réinfestation,la population d'acariens reste très
est encore présente en France ;elle peut devenir extrêmement grave et l,rible. La gale sarcoptique des bovins est transmissjble à l'Homme. On
engendrer des pertes économiques très importantes. Dans certajns ohserve alors des petites papules très prurigineuses (prurigo-galeux)
troupeaux, 1a morbidité peut atteindre 6o %. ',rrr les zones du corps pouvant entrer en contact avec les animaux
Sarcoptes scabiei vit généralement à la surface de Ia peau, majs les n festés (avant-bras surtout).
r
de bovin à bovin. Les animaux ,r rr ne durée de 14 à r9 jours. La gale psoroptique sévit préférentiellement
jnfectés latents sont les plus dan- lrr hjver sur les jeunes, réapparaissant d'année en année dans les
gereux car non suspectés. La r lrcptels infectés.
transmission peut aussi se faire Les sources de parasites sont les bovins jnfectés et, éventuellement,
.litière,
de manière indirecte par la lr", moutons galeux. La transmission se fait sojt directement, soit indi-
les murs ou le matériel contaminés. rlr tement parles locaux oule matériel souillés. La résistance du parasite
La maladie est souvent plus sévère rl,rns le mjlieu extérjeur peut dépasser z mois.
chez les mâles et les jeunes. l es causes favorisantes de la maladie sont multiples, en particulier la
',.rison : en effet, cette gale, grave en hiver, régresse spontanément au
rr i ntemps. Cependant, les parasjtes restent souvent présents chez quel-
1
r
lues animaux, notamment sur 1e chignon et à la base des cornes. La vje
lrr stabulation intervient sans doute également pour expliquer les dif-
llrcnces saisonnières, les bovins à l'attache étant plus fréquemment
Photo H.t : gale sarcoptique généralisée rrrlectés que ceux majntenus en stabulation libie. Les animaux âgés
chez un bovin. ',r'rnblent moins réceptifs et, surtout, moins sensjbles à l'jnfection.
426 427
CUIDE PRATIO-UE DES AIALADIES DES BOVINS Maladies de la peau et des næucjs lyr-nphatiques
Gale chorioptique
Moins contagieuse et moins sévère que les deux précédentes,la gale
chorioptique est certainement la moins importante de ces trojs aca-
rioses.
Le parasite vit uniquement à la surface de la peau, se nourrissant
de débris épidermiques. La même espèce peut affecter aussj bjen les
bovins que les chevaux ou les petits rum jnants. Sa résistance dans le
milieu extérieur pourrait dépasser z mois.
chorioptes sont des parasites extrêmement grégaires, et on peut
Les
en ttouver un très grand nombre sur de très petites surfaces de peau,
où ils se nourrissent de débris épidermiques. Les conditions les plus
favorables à leur croissance sont une température de 35 'C, une humi-
dité relatjve de 8o % et une obscurité complète. Leur développement
comporte les mêmes stades que les psoroptes : chaque femelle pond
en générai un æuf par jour, rarement deux. Le cycle complet s'effectue
en2à3semaines.
La maladie se rencontre essentiellement en hiver, chez les vaches
laitières. [infestation est d'autant plus importante que la température
extérjeure est basse, 1e temps humide et pluvieux. La mise à l'herbe photo 642 : ga I e psoropti que généra
I i sée.
semble jouer un rôle favorable sur 1a guérison. Cependant, durant la Photo6$:gale chorioptique de la base de la queue.
photo 64.4: gale chorioptique
saison estivale et en l'absence de traitement, les parasites ont été des bourses testiculaires N/ter l'hyperkératose.
retrouvés sur 1es paturons, les onglons postérieurs et l'espace interdi-
gital. l,,rse de la queue (fossettes latérales) et, enfin,la mamelle (écusson)
Les chorioptes parasitent généralement les an imaux de race Holstein ,,1 lestrayons.
de plus de t8 mois. l-es signes cliniques jncluent un épaississement de la peau, une
5i l'infestation est commune, les symptômes restent discrets et rr cumulation d'exsudat formant des croutes, du prurit
engendrant
localisés d'abord aux extrémités (plis du paturon, surtout les posté- ,l.s lésions de grattage et des dépilations. Le derme est très enflammé
rieurs), puis sur le ventre, le périnée,1e bord postérieur des cujsses, la (l,hotos 643 et 64.1.
428
429
GUIDE PRATIQUE DE, MALADIES DES BOVINS
[application d'endectocides en « pour on » permet de traiter 1a gale poux broyeurs (Bovicolabovis) se nourrissent de débris cutanés (photo 65.t) ;
chorioptique, la gale sarcoptique et 1a gale psoroptique. À noter que les poux piqueurs (Haematopinus eurysternus, Linognathus vituli, Sole-
1'éprinomectine n'impose aucun temps d'attente pour le 1ait. nopotes capillatus) se nourrissent de sang et provoquent des déman-
llélimination des acarjens nécessite une bonne hygiène des bâtjments geaisons.
d'é1evage. Les locaux doivent être désinfectés avant l'entrée des animaux. Plusieurs espèces de poux parasitent souvent le même animai. Iljn-
Une pulvérisation d'émulsions d'organophosphorés ou de crésyl à t,5 % festation par les poux, très fréquente, est en général bien supportée par
s'effectue sur le sol, les murs, les râteliers, tous les objets en contact avec les animaux, et 1'apparition de lésions
les animaux. ll faut prévoir r I d'émulsion d'organophosphorés pour 5 à
6s'11
cutanées (photos 65.2 et 65j est assez
to m2. On peut également traiter les litières et les sols avec la même rare. Les poux peuvent cependant favo-
émulsion. On utjlise alors t l de solution pour z à 5 m2. ll faut éviter le riser l'extension des lésions de teigne.
contact du produit avec la boisson et la nourriture des anjmaux. linfestation par des poux piqueurs peut
également provoquer une dépréciation
du cuir. Les poux sont spécifiques de
l'hôte, si bien qu'un bovin ne peut s'in-
fester qu'au contact d'un autre bovjn
déjà porteur.
430 431
GUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS Maiadies de la peau et des nceuds lymphatiques
6s.27
/
I
rnoo æ.4: différents stades de la trque lxodes ricinus. Ces paras ites sont les principaux
r , t tt:urs de la babésiose.
mob 65.2 : phti r i ose â Bovicola bovis. rryrnphe ou adulte). Les tiques possèdent des pièces buccales perfec-
Pnoto os.t : phti ri ose â Linognathus vituli
I r, )n nées qui leur permettent de se fixer et de prendre leur repas sanguin
sur I'encolure d'une génisse.
(r r rrique pour chaque stade évolutif). Seules les femelles fécondées sont
( ,r
l)ables de se gorger de sang. Chez 1es bovins en France métropolitaine,
l,r lrrincipale espèce responsable des infestations est lxodes ricinus.ll
Dispositif général de lutte '.
rrlit d'une tique triphasique (3 hôtes différents hébergent successive-
r ) ( 'nt les
Un traitement insecticide doit être pratiqué deux fois à r5 jours d'in- r
3 stades évolutifs) et peu spécifi que (photo 65.1.
tervalle sur tous les animaux. Une seule administration suffit avec un I e développem ent d'lxodes ricinus fait alterner de courtes phases de
produit rémanent. [injection sous-cutanée d'un endectocide permet vrc parasitaire (deux semaines sur les bovjns ou d'autres vertébrés) et
, k's phases prolongées (plusieurs mois) de vie libre dans le milieu extérieur
d'éliminerles poux piqueurs, mais beaucoup plus difficilement Ies poux
broyeurs. Les endectocides appliqués en « pour on » sont effjcaces à la ,,rr se déroulent les mues puis la ponte pour les femelles fécondées. Les
fois contre les poux broyeurs et les poux piqueurs. l,rotopes préférentiels d'lxodes ricinus sonl assez variés : haies, bosquets
La désinsectjsation des bâtiments d'élevage et des matériaux en .l bordures des forêts.
contact avec les animaux n'est pas toujours indispensable mais souvent La présence de tiques sur un bovin se traduit par une spolîation san-
, rrine, parfois considérable (photo 65.ÿ. La diminution des performances
recommandés. 1
Ces poux ne survivent que transitoirement dans le milieu extérieur. .', rotechniques est liée à la baisse de l'état général et à l'anémie.
En élevage de veaux de boucherie, en cas de constatatjon de l'infes- Les tiques sont également succeptibles de provoquer dr'rectement
tation, il est conseillé d'effectuer un traitement systématique des ani- rrrre paralysie mortelle en l'absence de traitement, le plus souvent
maux par application d'un insecticjde. ,,lrservée sur les jeunes bovins ou des adultes récemment introduits
,l,rns 1'élevage.
lnfestation par les tiques risque principal est représenté par leur rôle vecteur de maladjes.
Le
I tiques sont, en effet, capables de transmettre des virus, des bactéries
cs
,'t des parasites. En France, lxodes ricinus est le vecteur de la babésiose
Causes et symptômes l,ovine (à Babesiadivergens) et des anaplasmoses àAnaplasmamargi-
Les tiques dures (famille des ixodidés) sont des acariens de grande ttale et A. phagocytophilum. Dans les pays chauds, les tiques sont les
taille, ectoparasites obligatoires quel que soit leur stade évolutif (1arve, vecteurs d'autres babésioses, des theilérioses et de la cowdriose.
432
CUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS
tratie: il utilise le principe des u antigènes cachés et conduit llt:veurs du fait de leur impact économique sur les productions (pertur-
' à
lr,rtion de la traite, diminution des performances liée aux dérangements
l'inhibition du repas de sang.
r,t à la spoliation sanguine pour les espèces piqueuses, baisse de 1a pro-
r luction de lait, sous-exploitation des pâturages) et de leur rô1e de vecteurs
Tabanus bromius +
Haematopota pluvialis +
Chrysops caecutiens +
434 435
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de la peau et des nceuds lymphatiques
Présence Principales rr, ",). Les femelles pondent, sur les sols boueux ou les plantes aquatiques,
Familles Espèces
en France caractéristiques r lr", teufs fusiformes desquels éclosent des larves qui, après 7 ou 8 mues,
)iqûres
Mouches Vuscidés Taematobia irritans H douloureuses rl,rnn€ht des nymphes. Le cycle complet nécessite z à 3 ans en Europe.
piqueuses ÿ. Stomoxinés 9tomoxys calcitrans + I cur rôle pathogène djrect tjent, d'une part, à la piqrJrre douloureuse
'lippoboscidés lippobosca equina t+ nsecte de type harcelant r;rri est accompagnée d'une réaction ædémateuse et d'une micro-
Mouchercns iimuliidés 9imulium ornatum t+ Zones à eaux courantes
lrr,rrrorragie et, d'autre part, à la spoliation sanguine. ll est également
piqueun effirocephalum t+ Padois envenimement trrriirect car ce sont de véritables seringues » qui transmettent de
9.
"
morlel au printemps rro rnbreuses maladies : besnoitiose, pasteurellose, brucellose, tularémie,
B6
GUIDE PRATIQUE DE, MALADIES DE' BOVINS Maladies de la peau et des nceuds lymphatiques
lr ritement
I a tableau 66.2 présente les différents insecticides disponibles pour
ll I raitement des anr'maux.
lransrtq 0 0
Ce sont depetits moucherons au thorax bossu, rencontrés en plus Cyhalothrine
lnatrxu 0 0
grand nombre dans les prairies qui bordent des eaux courantes bien I
Versatrine@ 0 0
Culicoides
Ce sont de tout petits moucherons mesurant moins de 3 mm, pourvus
d'ailes tachetées, courtes et larges, repliées sur l'abdomen au repos. ll
en existe une centaine d'espèces en France. lls se reproduisent dans les
ornières,les sols boueux des bords de mares ou des cours d'eau. lls sont
actjfs la nuit ; leurs piqtrres sont douloureuses tant pour les bovins que
les chevaux ou les humajns. lls transmettent Onchocerca gutturosa,
filaire parasite du ligament cervical et des ligaments du grasset chez
les bovins et, surtout, le virus de la bluetongue ou fièvre catarrhale ovine
(FCO) (Culicoïdes dewulfi, C. nubeculosus, C. obsoletus, C. pulicaris).
$8
Maladjes de la peau et des næuds lymphatiques
07 Erucisme ou l,
,
r I lr,rumetopoéine,
l irrtroduite
protéine
dans le derme.
à action histamino-l.iberatrice lorsqu,elle
t lrez les animaux, le contact avec les poils urticants entraîne, sur les
l,rrrr e,
à 1'origine d,énormes pertes de subs_
notamment sur la langue (photo 67.r). La pénétration de poils
par les chenilles ru I ir ants dans l'æil peut également conduire à l,apparition de symp_
l, rrr r15 grrr"t allant jusqu'à la perte de cet organe.
Processron na rres
I cs signes cliniques observés à la suite de l,ingestion de poils
sont
, lrronolog'iquement les suivants :
, r
lrparition d'un ædème labial, lingual et sousJ.ingual ;
lrtyalisme abondant et abattement ;
rrrcapacité de s'alimenter et, notamment, de boire, suite à un ædème
Affection printanière bien connue aux xvrre et xvrrre sjècles sous le nom lingual ou pharyngé ;
de mal de langue ou glossanthrax,l'érucisme, qui semblait avoir disparu r1 lossite et stomatite avec apparition
de vésicules sur la langue, en
aux envjrons de r83o, réapparaît de nos jours avec une fréquence accrue, lr.rrticulier sur le frein et les côtés, ainsi que sur les parois de Ia cavité
notamment dans les zones de pinèdes, son extension semblant favorisée lruccale. ces vésicules se rompent et donnent naissance à de vastes
par 1e réchauffement climatique et de nouvelles pratiques de sylvo-pas- rrlcères superficiels plus ou moins coalescents ;
toralisme. nécrose de I épithélium lingual avec perte de lambeaux plus ou moins
irnportants de muqueuse, évoquant Ia fièvre aphteuse. Les lèvres et
Ic mufle ne sont que rarement atteints ;
Causes, symptômes et facteurs de risque
ti/ I
" chenilles processionnaires sont Ies Iarves de plusieurs espèces
Les »
441
Maladies de la peau et des nceuds lymphatiqu(
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
Processionnaire du pin
La chenille de 1a processionnaire du pin d'hiver présente la particu-
larité de vivre en sociétés assez importantes, se réunissant le jour sur
'les
pins dans des bourses de soie appelées nids d'hiver. Elles en sortent
en groupe ou une paï une pour se nourrir. En maj, elles quittent défi-
nitivement leur nid en vraie procession pour slenterrer en groupe sous
terre, tisser un cocon et se nymphoser (photo 67.2)-
Le papillon, qui émerge de terre en juillet-août, ne vit que t ou z jours.
Une fois fécondées, les femelles s'envolent vers les pins se découpant
en silhouette pour pondre, préférentiellement sur 1e pin noir dAutriche'
Les jeunes chenilles éclosent au bout d'un laps de temps variable de
3o à 4o jours suivant la température de l'été. Cinq stades
larvaires vont
se succéder jusqu'à la nymphose qui va avoir lieu au printemps, dans
le sol. C'est à partir du 3e stade qu'el1e acquiert dorsalement des plaques
de poils orangés urticants et brillants appelées u miroirs ". Cachées par
des replis tégumentaires, ces plaques s'ouvrent et se ferment à la moin-
dre agression,libérant les poils qui sont entraînés par 1e v ent (photo 67.j).
Dès les premiers froids, en octobre, les chenilles partent en procession Phao672: chenilles de processionnaire du pin en procession à la recherche d'un endroit
pour gagner les zones les plus ensoleillées de l'arbre et tissent alors un ltour se nymphoser.
Phob673: ertrémité des poils urticants de chenille processionnaire du pin au
réseau de soie à l'extrémité d'une branch e (photo 61.+)- Ce nid, visible rnicroscope électronique à balayage, montrant les denticules qui les ornent.
de très loin, est un véritable radiateur solaire dans lequel la colonie se Photo6t4: nid de chenilles processionnaires sur un pin sylvestre.
rassemble chaque matin après son repas nocturne' En hiver, le njd lu'i
permet de résister (par effet de masse) à des températures jnférieures
rnents. C'est au mojs de mars-avril,lorsque la température dépasse 1o 'C
à - to "C. Ce nid est constjtué de deux enveloppes de soie,l'une interne,
.ru sol, que les chenilles du dernier stade (15) parvenues à maturité
au tissage relativement serré, l'autre externe, plus 1âche, au travers de
rlescendent de l'arbre le long du tronc puis partent en procession vraie
laquelle les chenjlles se faufilent pour sortir. Elles se tiennent groupées
r la queue leu leu, à I a recherche d'une zone dégagée et ensoleil lée pour
à l'jntérieur de ces deux enveloppes, souvent au milieu de leurs excré-
,
442
CUIDE PRATIO.UE DES MALADIES DES BOVINs
Traitement Photosensibilisations
Le traitement des animaux malades fait appel à l'admjnistration Le terme photosensibilisatjon , désigne un syndrome causé de
"
précoce de corticoïdes à forte dose par voie jntraveineuse pendant ,,ubstances senssibles à l'action des radiations lumineuses.
ll en résulte
3 jours, ainsi que d'antihistaminiques et d'une
antibiothérapie de cou- rles troubles congestifs et éruptifs, fortement prurigineux,localisés aux
verture. régions dépigmentées de la peau et des muqueuses.
La méthode curative de lutte la plus efficace et la plus utilisée en
#"
France en automne contre ce ravageur est 1a pulvérisation sur 1es pins
Causes et facteurs de risque
d'un insecticide à base de Bacillus thuringiensis (bactospéine : Dipel@
ou encore toray 48 B@) sur les arbres. Très anc'iennement connus en raison de Ieur effet spectacu'laire, les
,rccidents de photosensibjlisatjon ont 3 origines possibles :
le type r, ou photosensibjlisation primaire, est causé par l'introductjon,
par ingestion, de pigments ou composés photodynamiques dans la
circulation sanguine qui les dépose, sous forme jnchangée, dans le
derme. Ces agents photosensibilisants sont généralement d'origine
alimentaire (plantes photosensibilisantes), ou médicamenteuse ;
1e type z, ou photosensibiljsation héréditaire, résulte du dépôt dans le
444 445
MALADIES DES BOVINS
Maladies de la peau et des næuds lymphatiques
AUIDE PRATIO-UE DES
s--
ECZÉMA TACIAL
'l' ritement
I ocaiement, on peut nettoyer les plaies avec des solutions antiseptiques
448 449
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DE' BOVINS N,4aladies de la peau et des noeuds lymphatlques
r lrr,z les bovins, ont été décrites 7 affections d'origine allergique : l'ur-
Allergies t r, , rrr,', l'hypersensibjlité de contact, l'hypersens'ibilité d'origjne alimentaire,
Les allergies ou réactions d'hypersensibilité, sont provoquées par rlr", 1, ., rI k' rgies médicam enteuses, l'érythème multiform e et l'érythrodermie
substances étrangères à 1'organisme envers lesquelles un indjvidu a i'lô , "lr r11,1{1Ya.
antérieurement sensibilisé. Ces réactions d'hypersensibilité son t r ln
4 types :
llr,caire
iii type I,immédiate (ro à zo min) : c'est le choc anaphylactique, à prétll',
'r
position génétique, qui fait intervenir les anticorps du type E et tlttl r ticaire se manifeste par l'apparition de papules ædémateuses
| r
entraîne ladégranulation des mastocytes. Les exemples sont nombrettx t r , prurigineuses ou de plaques 1égèrement surélevées, de quelques
cas de l'urticaire, de 1'angio-ædème, de l'allergie au lait, de l'hypersctt rrrrllrrnètres à plusieurs centimètres de diamètre. Leur surface est lisse,
sibihté aux insectes, de l'atopie ou des éruptions médicamenteuses l l,' r r r r oloration rouge est pius marquée à la périphérie qu'au centre.
,,ii §pell,cytotoxique:laréactiond'hypersensibilitéestcaractériséep,tt I ll, ", persistent rarement plus de rz heures et disparaissent sans laisser
1'agrégation des anticorps (lgC ou lgM) aux antigènes tissulajres tltt ,1. lraces. Les lésjons tissulaires se caractérisent par un ædème du
corps, avec ou sans complément, agrégation qui provoque cytotoxiclttr rl.r rrê,1lT"rê dilatation des vaisseaux et une infiltration cellulaire péri-
ou cytolyse. C'est le cas du pemphigus ou de certaines éruptions mérll ,, r'r ulaire plus ou moins intense.
camenteuses;
;u type lll ou réaction d'hypersensibilité à complexes immuns : elie erl
*ie
caractérisée par le dépôt de complexes antigènes-anticorps circulant t I ('s causes de ce syndrome sont multiples ; il peut s'agir :
dans la paroi des vaisseaux sanguins. En fixant le complément, ct'r rl'agents physiques : exposition au froid, à la chaleur, au soleil, à la
complexes attirent des neutrophiles qui sécrètent des enzymes prtr | r ession
) (dermographisme) ;
téolytiques en s'jnfiltrant au sein des tissus, occasionnant des mic«r rle causes alimentaires : ingestion de jeunes pousses de seigle, de
lésions vasculaires. Ce type de réaction se rencontte dans le lupur 1,'unes plants de pomme de terre, de betteraves, de sarrasin ou de
érythémateux, les vasculites leucocytoclasiques et certaines éruptionr l,rrine de sésame, d'aliments avariés ou de foin moisi ;
médicamenteuses ; tle causes irritatives accidentelles : contact avec des orties, des
.rr type lV, à médiation cellulaire, retardée : dans cette réaction, un antl r henilies urticantes (processionnaires, bombyx) ou diverses piq[rres
gène incomplet (haptène) interagit avec une protéine tissulaire (par ,l'insectes (venins de certains hyménoptères, poux) (photos 68.7
exemple, du coll ag èn e) pour form er un anti g ène complet qui est tran s ,'t 68.8);
formé par les macrophages ou les cellules de Langerhans pour sensl d'une origine médicamenteuse : il est connu que certains médica-
biliser les lymphocytes T. Ces lymphocytes répondent à une nouvelle rrrents tels que la pénicilline, la streptomycine, l'oxytétracycline, la
attaque antigénique en libérant des lymphokines qui occasionnent rréomycine, les sulfamides sont des substances allergisantes. Il en
des lésions tissulaires. Ces réactions se rencontrent dans les mycobac r,st de même pour certains vaccins contre la leptospirose, la brucel-
térioses (tuberculose), l'hypersensibiljté de contact, ainsi que lors de lose (Br9),la fièvre aphteuse (photo 68.Q,la peste bovine oula pleu-
certaines éruptions médicamenteuses. ropneumonie contagieuse, ainsi que pour certains sérums.
Le premier type de réaction appartient aux réactions d'hypersensibilitô
Itrt$$T#§
jmmédiate. Les types ll et lll sont des réactions d'hypersensibilité semi
retardée. Ces trois types font jntervenjr des anticorps, et il ne faut que symptômes consistent en une agitation,les animaux atteints piétinant,
Les
quelques minutes,voire quelques heures, pour qu'apparaissent les dégâts I o rettant leur abdomen de leur queue. Sur le plan gén éral, on peut observer
t
tissulaires. Dans 1e type lV au contraire, les anticorps n'interviennent pas, r r r re détresse respiratoire. Les lésions urticariennes sont plus visibles sur la
et il faut 24 à 72 heures pour produire une réaction détectable. llte (autour des yeux, des naseaux),la vulve,l'encolure et les flancs.
450
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS I Maladies cie la peau et des nceuds lymphatiques
'rperserrsibilité de contact
C'est une hypersensibilité de type lV due au contact avec certaines
'lorsque
lrl,rntes des pâtures les animaux se couchent, avec des savons,
,lcs insectjcides répulsifs ou encore certains médicaments. Les lésions
'.r'caractérisent parun érythème (rougeur) suivi d'une éruption papu-
l,'use ou vésiculeuse transitoire, de prurit et d'une lichénification
l, rr aljsés. Le traitement fait appel aux glucocorticoïdes.
T
6-9r10
[ergies mêdicarnenteuses
Les substances médicamenteuses respon sables d'éruptions cutanées,
,1rr'el1es soient admr'nr'strées par voje orale, percutanée, parentérale ou
1,, rr inhalatjon, impliquent des réactions d'hypersensibjlité des 4 types.
452 453
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DE' BOVIN'
inconnus.
,n"
s'agirait cependant d'une réaction d'hypersensibilité
11
Symptômes
Ce sont les jeunes de z à 4 ans.- et surtout les mâles - qui paient le
plus lourd trlbut à la maladie, lei cas de besnoitiose sur des individus
de moins de r an étant plus rares.
Trois phases successives caractérisent l'évolution de la maladje.
Après une incubation de 6 à ro jours survient une phase fébrile,
454
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de la peau et des nceuds
lymphatique
456 457
Maladies
du foie
Généralités 70
Le foie ne peut pas être examiné directement chez les bovins. Les
',y rrptômes évocateurs d'une m aladje hépatique apparaissent, souvent
l, r rdivement, à la suite de la défaillance de l'une des nombreuses fonc-
I ions hépatiques. Les fonctions hépatiques sont digestives (formation
Les affection s h épatiques sont variées (fi g ure 7o.r ), assez fréquentes,
régligées, en dépit de conséquences économiques et médicales de
, t rtaines maladies. Le diagnostic des affections hépatiques est djfficile.
( )n distingue les affections localisées (comme les abcès), et les affections
Signes
nerveux
Maladies nerveuses
centra ux
Maladies métaboliques
(changement Encéphalose hépatique
Toxicologie
de
Maladie rectale ou colique
comportement,
ténesme)
Prolapsus Maladie rectale ou colique
Ténesme
rectal Maladie nerveuse
Déficit, pigments biliaires
Changement Alimentation
(stercobiline)
de couleur Maladie gastro-intestinale
Graisse non digérée
462
Maladies du foie
tl Abcès hépatiques -a
Symptômes
La plupart des abcès hépatiques passent inaperçus car subcliniques,
1'expression clinique exigeant que plus deTo à75% dufoie soit touché.
lls constituent donc Aénéralement une découverte à1'abatloir (photo 7r.t),
Pourtant, les pertes économiques assocjées ne sont pas nég1igeab1es,
la réduction des productions pouvant attejndre 3 à8 %. Lorsque l'ex-
pression clinique exjste, son apparition est progressive et les symptô-
mes ne sont pas spécifiques : amajgilssement, insuffisance de croissance
ou de la production laitjère. Quelques animaux peuvent adopter une
posture animale ou exprimer une douleur à la palpation-percussion
Photo71.1 : abcèsmultiples du foie.
de la zone de projection dufoie. Photon.2: un mélange de fibrine et de pus occupe la veine cave caudale (sectionnée).
Le développement d'un abcès hépatique jouxtant la veine cave peut Nlter l'aspect anormal du parenchyme hépatique du fait de la stase sanguine.
464 465
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DE' BOVINS
466
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies du foie
Maîtrise
Le dosage de bilirubine (conjuguée et non conjuguée) et la recherche de t,ttoto 722: hépatite toxique. Les plages
symptômes assocjés, comme l'anémie ou l'hémoglobr'nurie, par exemple, Itl;tnchâtres sont dues à la fibrose 7
tr icatrisation) tandis que les plages
}
permettent de mettre en place les éléments du diagnostic différentiel. La
r,'rdâtres correspondent à l'écoulenent
lutte contre les causes primaires de l'ictère sera à privilégier après leur
identification.
,h: bile sous pression.
t,hoto7z3: altération du foie à la
{t-
;rrite d'une intoxication par le Séneçon
La prévention repose sur des mesures essentiellement sanitaires : la
, h: Jacob.
gestion du parasitisme, de la conduite alimentaire, de la dératisation, etc.
Photo724: intoxication par le Séneçon de
l.rcob . la diarrhee est un des signes
, l' une hépatite sévère.
468
Maladies du foie
Stéatose hépatiq ue
Circonstances d'apparition et symptômes La stéatose hépatique est rencontrée chez des vaches très grasses,
,l ,'n fin de gestation et avec un amaigrissement important et rapide en
Syndrome de la vache grasse rlcbut de lactatjon. Les symptômes évocateurs comportent : dépression,
lrerte d'appétlt, amaigrissement et faiblesse pouvant aller jusqu'au
Ce syndrome qui survient chez les vaches laitières après vêlage, est rlecubitus. En outre,la motjlité ruminale est diminuée et la production
caractérisé par une dépression progressive et l'absence de réponse aux l,ritière diminue. Les maladies intercurrentes les plus fréquemment
traitements des autres maladies. ll est associé à une mobilisation ,rssociées sont des métrites, de la rétention placentaire, des mammites,
excessive de lipides dans le foie chez des animaux initialement avec rrne hypocalcémie, un déplacement de la caillette.
une note élevée d'engrajssement. Cette mobilisation est induite par le Le syndrome de la vache grasse survient dans les élevages sans
déficit énergétique et les changements hormonaux qui surviennent ,,éparation physique des animaux en lactation et taris, et avec des
après 1a mise bas. Le déficit énergétique est aggravé par des maladies (,rreurs de retournement notamment autour de la mise bas.
470 471
GUIDE PRATIQUE DE' MALADIES DE5 BOVINS Maladies clu foie
Maîtrise
I r, traitement curatif repose sur une administration intraveineuse de
r;lrrr ose fikg/z4hlvache) à raison de roo mglkglh qui permet de fourn jr
rlr. l'énergie et de modjfier 1es rapports hormonaux. De I'insuline peut
r,lrt, injectée (zoo Ul d'insuline sous forme protamine zinc), toutes les
t., lr, paralièlement à l'admin jstration du glucose. [adm jnistration orale
,h' propylène glycol et de chlorure de potassium sont nécessaires.
I t:s cortjcoïdes augmentent l'appétit, réduisent Ja production laitière
flotter dans l'eau. Histologiquement, on note une infiltration lipidiquc possible, et traiter les maladjes primaires intercurrentes autour de la
des hépatocytes (photo 3.t). rrrise bas.
Toxérnie de gestation
Exceptionnelle en France en raison des modalités d'élevage, latoxémie
de gestation se manifeste en général en hiver sur des vaches en fin de
gestation,le pius souvent de races allaitantes, par un amaigrissement,
de la fajblesse et, parfois, f incapacité au relever. EIle est le résultat d'une
alimentation de mauvaise qualité (parfois peu appétente) distribuée
en trop faible quantité à des périodes de besoins énergétiques élevés
(développement fcetal et temps froid).
Les primipares sont généralement les plus sensibles. Dans la plupart
des cas, les animaux meurent en 7 à r4 jours à partir du décubitus. lls
sont amaigris, et on peut trouver, outre les lésions de maladies jnter-
currentes, un foje stéatosique non hypertrophié (photo 3.2).
473
Maladies du foie
1[ Fasciolose
(iüestation par la grande
douve du foie)
t\ n-
\--
La grande douve du foie (Fasciolahepatica)provoque chez les rumi Nédiet</
nants une maladie qui s'exprime surtout en fin d'automne et en hivcr. Temps de développeeênt exogène : I mois
ffi
Le ragondin est ainsj reconnu comme un réservoir de la grande douvc ,4.3
du foie. Les æufs du parasite éciosent dans l'eau et ljbèrent des embryons
mobiles (miracidiums) qui doivent infester un mollusque gastéropodc
$
amphibie, la limnée tron qu ée (C alba trun catul a), pour poursuivre 1eu r
évolution (photos 74.2 et 74.j).lls meurent en rz heures s'ils ne trouvent
pas leur hôte intermédiaire. Plusieurs stades larvaires se succèdent chez
les mollusques (sporocystes, rédies, puis cercaires). Les cercajres nageu
ses sont émises dans le m jlieu extérieur. lly a une multiplication asexuée
chez la limnée (fait remarquable parmi les parasites des bovins) puisilu'un
miiacidium donne najssance à une centajne de cercajres. Le rejet semble
consécutif à un stress d'origines thermique et hygrométrique chez la : milieu à grandes douves et limnées.
Photo 74.1
limnée : c'est après les premières chutes de température et les premiè. Photo742: limnées rassemblées au fond d'une flaque.
res pluies d'automne que 1a contamination des prairies devient é;levée, Photo743: gros plan de linnées sur une plaque de verre.
I GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies du foie
Les
les
cercaires se transforment en métacercaires, stades infestants porrr
ruminants. Elles s'enkystent sur des végétaux aquatiques ou restcnl
flottantes (pourr3 %"d'entre elles). Leurtemps de développement dan\
t
le milieu extérieur est d'environ 3 mois.
lingestion de métacercaires par un bovin déclenche la libération dn
douves immatures ou adolescarias qui migrent dans l'organjsme rlc
l'animal à travers le péritoine puis le foie (histophagie), avant d'atteirr
dre les canaux biliaires et de devenir adultes (photo 74.1 (pouvolr
jrrjtatjf et spoliateur : hématophagie).
Le temps de développement chez le bovin est d'environ 3 mois. Le cyclc
du parasite et celui de l'hôte intermédiaire ne peuvent avoir lieu que sl
les températures sont supérieures à ro 'C et si le milieu est suffjsamment
humjde. Les changements climatiques d'une année sur'l'autre peuvenl
conduire à des variatjons très importantes du niveau de contamination
des pâtures et de la charge parasitaire des animaux.
Les migrations provoquent des lésions du tjssu hépatique, aver
hémorragie, destructjon des cellules du parenchyme et apparition de
lésions cjcatricielles et de cholangites (inflammation des canaux bi'lial
res)(photos 74.5 et 74.6). Des troubles fonctionnels hépatiques se déve
loppent (baisses de rendement des diverses fonctions hépatiques). Les
lésions nécrotiques induites par la migration des douves dans le foie
sont, dans certains cas, des facteurs prédisposants à des clostridioses
fatales (hémog1 obinurie bacillaire, hépatite jnfectjeuse nécrosante).
Les bovins développent une réponse immunitaire protectrice, avec une
résistance acquisecontre F.hepaticaquidébute 5 à 6 mois après Ie contact
initial. Ce mécanisme, associé à 1'hyperplasie et à la calcification des
canaux bjliaires, condujt normalement à une baisse importante du
nombre de douves chez l'animal.
Symptômes
Chez les bovins, la fascjolose se traduit rarement par des signes cli'
niques, comme on le voit chez les agneaux (fasciolose aiguë). En effet,
on estime que, pour que 1a maladie s'exprime, la charge parasitaire
doit dépasser zoo douves. Le plus souvent,les symptômes sont discrets
et n'attirent pas l'attention de l'éleveur (fasciolose subclinique ou
fasciolose chronique).
Photo74.4: grande douve du foie étalée sur une lame de verre (état frais).
Ainsi, avec moins de ro douves par animal, on considère que les pertes Phao74.5: hépatite traumatique due au passage des parasites dans le tissu hépatique.
économiques sont négligeables, alors qu'el1es sont possibles lorsque Photo 74.6 : ch o I a nq i te d i sto m i e n n e.
q76 477
GUIDE PRATIQUE DE' MALADIES DES BOVINS
I Maladies du foie
3e semaine), un produit actif contre les douves immatures et les adultes Le nitroxinil s'administre exclusivement par voie sous cutanée.
(triclabendazole, closantel ou nitroxinil) ;à partir du rer mois qui suit la Le closantel s'utilise par voie orale ou par voie sous cutanée. Ce dou-
rentrée, on emploiera un produit actif sur les formes de parasite de vicide se fixe aux protéines sanguines et présente ainsj une activité
6 semaines ou plus (oxyclozanide, albendazole, netobimin ou clorsulon, l,rolongée sur plusieurs semai nes.
uniquement disponible en associatjon à l'ivermectine). Le triclabendazole s'adminjstre sous forme de granulés ou de suspen_
Chez les vaches laitières,1e produit sera choisi selon qu'elles sont en ',ion buvable.
période sèche ou en période de lactation. Dans ie premier cas, tous les Des traitements antianémiques complémentaires facilitent la récu_
fasciolicides peuvent être employés. Dans le second cas uniquement, pération d'un état général normal.
on utilise l'oxyclozanide (absence de délai d'attente chez les laitières) De récentes recherches ont été axées sur la mise au point d'un vaccin.
ou le njtroxinil (délai d'attente de 5 traites). Ainsi, diverses substances comme la glutathione S-transférase (CST) ou
rrne cathepsine L ont montré une certaine capacjté à induire une immu-
A uÿ-gg ryq s u1g§.{"p_,p
Ey-e-Utg_! rité contre ce parasite. Toutefois, cette immunité n'est que partielle,
Laprévention thérapeutique réduit l'infestatjon des animaux et évjtc ,rboutissant à une diminution soit de l'intensité parasitaire (et non de
les répercussions économiques, mais ne supprime pas totalement le risque l,r prévalence), soit de la ponte des parasites.
de contamination aupâturage. Les mesures agronomiques vjsent àdimi
nuer l'importance de l'infestation par la limitation des u gîtes à limnées ,,
en supprimant ou en interdisant l'accès des bovins aux zones humides
des prairies. El1es reposent sur deux aspects essentiels : un drainage local
et la clôture des résurgences de sources. 11 peut également être intéressant
de limiter les populations de ragondins à proximité des pâtures.
Traitement
Lorsque l'infestation par 1a grande douve est précoce, il n'est pas pos
sible d'attendre les traitements de rentrée à l'étable. Si, en août orr
septembre, 1es animaux manifestent des symptômes qui reflètent unt'
infestation parasitaire massive (troubles m étaboliques, stagn ation otr
perte d'état corporel), ii faut alors procéder à des interventjons réellemenl
curatives.
On traite la fasciolose clinique avec un douvicide ayant un spectre
d'activjté sur 1es grandes douves immatures et adultes :triclabendazole,
closantel ou nitroxinil.
Pour supprimerla quasi totalité de l'infestation hépatique, un seconrl
traitement est administré 8 semaines après le premier.
Les bovins adultes à « entérite
" sont traités dès l'apparition des symI
tômes pour éliminer les douves adultes et les formes immatures drr
parasite. Cette intervention est complétée par des mesures de lutlr,
contre les strongles en tenant compte, le cas échéant, du rôle éventrrr,l
de l'agent de la paratuberculose.
48C. 481
Nlaladies du foie
Période pr6patente I
Dicrocæliose
I semaines
PETITE DOUVE
\
douve du foie) MÉTACERcatRE
lngestion
par une t@rmi
hôte intermédiaire)
Pâtse
tuurmlSlx
?i;
\
Fixation àe la fourmi
Excrétion de boutes
agSlomérées de mucus
sur un brin d'herbe contenant des cercaires
ê cËRcatRE
Causes et facteurs de risque
La petite douve Dicrocoelium lanceolatum (ou D. dendriticum) est un Figure 75.1 : le cycle de la petite douve.
parasite localisé, au stade adulte, dans les canaux biliaires des ovjns et
des bovins, après avoir remonté le canal cholédoque à partir de l'intes- Après éclosion, le miracidium gagne l'hépatopancréas, ou il se trans_
tin (photo 75.t).11 se nourrit exclusivement de bile, à la différence de la forme en sporocyste, z mois environ après l'infestation. Environ à mois
3 5
grande douve qui se nourrit de sang. Cette parasitose a longtemps été après infestation, un grand nombre de cercaires (multiplication asexuée,
sous-estimée chez les bovins, et s'avére en fait assez commune. comme dans le cycle de la grande douve) gagnent la chambre pulmonaire
Comme pour la grande douve,l'jnfestatjon des prairies est entretenue de l'hôte, d'ou elles sont rejetées dans l'herbe au gré des déplacements
par les animaux porteurs qui expulsent des æufs de petites douves de l'escargot, dans des u boules de bave ,. Les fourmis, qui constituent le
dans leurs fèces, de façon irrégu1ière et en quantité peu importante second hôte intermédiaire, se contaminent en les ingérant. Les cercaires
(figure 75.t).Les æufs éclosent dans le rer hôte intermédiaire, un mol- s'enkystent sous forme de métacercaires, un kyste au moins se retrouvant
lusque gastéropode terrestre, qui s'infeste lui-même en les ingérant. dans ie ganglion nerveux sous-æsophagien. Cette localisatjon induit un
[évolution du parasite dans les mollusques débute au printemps dès chan g ement de comportement
que 1a température attejnt 4"C.La dicrocæliose est une parasitose qui 75.2,
des fourmis, qui se retrouvent au
s'observe essentiellement sur des pâturages secs et/ou des pâturages sommet des brins d'herbe matin
en pente (collines, petites montagnes). En effet, ces zones correspondent et soir, ce qui favoriseleuringestion
au biotope des escargots hôtes jntermédiaires. par les animaux en pàhle (photo 75.2).
L.I Les bovins s'infestent ainsi au
pâturage, en particulier au cours
des étés chauds et secs, en ingérant,
avec'i'herbe, une fourmi.
Dans l'intestin de l'hôte défini-
tif, les formes immatures de
Photo 75.1 : petite douve D. lanceolatum sont hbérées. Elles
du /oie, Dicrocoelium
lanceolatum, ayant subi
u ne co I orati on spécifi que
pour montrer son Photo752: fourni, 2e hôte intermédiaire
7-!,.! anatomie. du parasite de la dicrocæliose.
482 483
culDE PRATTQUE DES MALADIES DES BOVTNS Maladies du foie
Symptômes
Cette jnfestatjon n'occasionne généralement pas de symptômes
spécifiques chez le bovin, avec une expression clinique fruste. Ainsi,
f^
dans Ia forme chronique, on peut observer une altération de l'état *
général et des performances, un amaigrissement, un pelage terne et
sec et des fèces souvent ramollies. La forme aiguë est exceptionnelle ;
toutefois, elle a été décrite en Saône-et-Loire. Linfestation augmente
en outre la sensibilité aux maladies métaboliques (acétonémie) et aux
autres infestations parasitaires. Elle peut s'accompagner aussi de
douleurs abdominales, se traduisant par un appétit capricieux, des
Photo 75.3 : 1uverture des cana I icu I es
bajsses de lactatjon, vojre une météorisation chronique. En contexte
bi I ia ires d i latés avec accu n u I ation
puerpéra1,l'infestation favorise éga1ement les difficultés au vêlage, Ia de parasites.
parésie post-partum... moaml: dilatation des canalicules
Contrairement à ce qui est souvent admis, l'jnfestation par D.lan- bi I ia i res sans calcification.
Maîtrise
Si l'examen coproscopique, en fjn de pâturage (par exemple sur
to anjmaux, dès le mois d'octobre), révèle 1a présence d'æufs de petite
douve dans les fèces, on peut administrer un traitement. Le traitement,
dirigé contre les adultes, est effectué hors AMM, en respectant le prin-
cipe de la cascade. Les petites douves ne sont pas hématophages, donc
seules des substances à élimination biliaire peuvent les atteindre :
484 485
14
Maladies de
l'a ppareil génital
et troubles de
la reproduction
Absence de chaleurs 76
ou anæstrus
todalités de reprise
,e la cyclicité post-partum
q89
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de l'appareil génital et troubles de la reproduction
Diagnostic
Le seul symptôme de l'anæstrus étant l'absence des chaleurs, le
diagnostic repose avant tout sur l'observation des animaux. Néanmoins,
la détection des chaleurs est un exercice difficile. li est nécessaire de
distinguer 1es différents types d'anæstrus afin d'adm jnistrer le traite-
ment adapté, à la fois à l'échelle de l'indivjdu et à l'échelle du troupeau.
490
CUIDE PRATIQUE DE' MALADIE' DES BOVINS Maladies de l'appareil génital et troubles de la reproduction
Le vétérinaire aura recours à l'examen des ovaires par palpation lrrlrleau 76.2: plan de lutte contre l'anæstrus de troupeau selon les
transrectale et/ou, par échographie pour identifier'les structures pré- r:tractéristiques des vaches atteintes
sentes. Le planning de reproduction permet aussi de calculer 4 critères
(tableau 76.r). 0rdre de priorité des lacteurs de risque
Tableau 76.1 ; critères indicateurs d'anæstrus de troupeau l. Etat corporel des génisses insuffisant
Pourcentage
indicateur
P ; vaches en anæstrus sont
au vêlage (note d'état inférieure à 3)
2. Déficit azoté au cours des 2 premiers mois
Critère pris en compte de lactation chez les primipares
d'anæstrus de rcipalement les primipares
3. Mise à la reproduction trop précoce des
troupeau
génisses (poids insuffisant)
Vaches non vues en chaleurs 60 jours après le vêlage
Vaches non inséminées 90 jours après le vêlage
Plus de 25 %
Plus de 15 %
l''
lntt n ne caractérise vraiment
4. Parasitisme (surtout douve)
Vaches non gravides jours après le vêlage Mauvaise observation des chaleurs
1 10 Plus de 25 % llut vaches en anæstrus
Vaches non gravides 4 mois après le vêlage 1. Etat corporel de l'ensemble du troupeau
Plus de 20 %
(> 121 jours) insuffisant au vêlage (note d'état inférieure
à3)
Si le nombre de cas d'anæstrus reste inférieur aux seuils d'alerte, le,,
Ius; vaches en anæstrus sont 2. Déficit azoté au cours des 2 premiers mois
traitements individuels peuvent rester la seule mesure de lutte. Si ce,, de lactation de l'ensemble des vaches
seuils sont dépassés, on parle d'anæstrus de troupeau, et des mesurc,, Iuirncipalement celles ayant
tttt haut niveau de production 3. Manque de luminosité ou
plus générales de prévention devront être mises en place. I d'exercice (se
manifeste plutôt par du subæstrus)
Les facteurs prédisposants les plus fréquents sont présentés dans lr'
tableau 76.2. 4. Facteurs de stress (stress d'origine
492 491
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
I Maladies de l'appareii génital et troubies cle la reproduction
Identification des facteurs favorisants ,rv,rnt le début du traitement, puis pendant le trajtement et, pour
lrrniter la mortalité embryonnaire, pendant zr jours après le traitement).
Pour identifier le ou les facteurs favorisant l'anæstrus dans le trou l,,Jlushing est inefficace si l'état corporel de la vache est trop faible.
peau, on peut chercher à caractériser les facteurs différenciant les vaches A u plus tôt, le traitement est entrepris 6o à
7o jours après le vêlage.
atteintes d'anæstrus/subcestrus, des vaches non atteintes. On notera Le traitement de I'anæstrus diffère selon la ou les structures identi-
en particulier : I rries sur les ovaires (follicules, corps jaune, kyste), d'ou la nécessité
d,un
æ l'âge (ou le numéro de lactation) ; ,li.rgnostic précis préalable. IJéchographie permet de préciser les struc_
m le niveau de production (en général le meilleur des z premiers contrô I rrres présentes sur les ovaires (photos
76.5 et 76.6). Le choix du traite-
les) ; r r rcnt dépend aussi de la qualité de la détection
des chaleurs. si elle est
s les maladies survenues au moment du vêlage ou dans ies z mois qul r r n des facteurs responsables, on s'orientera
vers un protocoie contrô-
l'ont suivi, en particulier dystocie, rétention placentaire, hypocalcém ie, l,rnt précisément le moment de l'ovulation et permettant d,inséminer
cétose, déplacement de la caillette, métrite, endométrite, boiterie ; rlc façon systématique, sans détection des chaleurs. La séquence d,ad-
** les dates de vêlage (1'anæstrus est-il associé à une période de vêlage r rr inistration et le nombre d'injection s varient,
m ais le protocole pres_
particulière ?). r rit dojt être scrupuleusement sujvi afin d'obtenir une efficacité
rrraxjmale. Non seulement les jours et les doses onileur importance,
rrais aussj dans certains cas, les heures d'lnjection.
Prévention
e+Respecter les recommandations ah'mentaires pour assurer une crois.
sance suffisante des génisses de remplacement et pour amener les
vaches au vêlage avec un état corporel optimal (note 3 à 3,5), sans
excès d'embonpoint. Les vaches ne doivent pas non plus perdre en
état corporel au cours du tarjssement.
p Assuter une surveillance des vaches bien adaptée à la détection des
chaleurs.
e+ Carantir au troupeau reproducteur un hébergement assurant une
bonne luminosité (r/r5 à r/ro des surfaces couvertes) et la possibilité
de se mouvoir aisément.
Photo76.5: clrps jaune à léchographie.
ç+ ldentifier et traiter précocement les vaches atteintes d'endométrite
Photo 76.6 : kyste fo I I i c u Ia i re
- un dépistage systématique entre zr et 35 jours post-partum est une à l'échographie.
bonne démarche.
et Examen des pieds, identification des lésions, parage et traitement. O_uatre schémas thérapeutiques peuvent être employés selon la parité
,le la femelle, ies structures ovariennes et la qualité de la détection des
, haleurs:
Traitement injection de prostaglandines Fz-cr avec inséminatjon sur chaleurs
ll ne doit être mis en place que chez des vaches en état corporel observées (la vache vient en chaleurs z à 6 jours après l'injection)
satisfajsant pour la mise à 1a reproduction (note de z) et indemnes (figure 76.r) ;
d'endométrite et de boiterie. Si la vache est en état corporel légèrement protocole CPC (ou u Ovsynch »t ou«7-2-1») : CnRH-pGFzq,-CnRH avec
insuffisant,le traitement hormonal est complété par une supplémen- jnsémination systématique rz à r8 heures après la dernière injection
494 495
CUIDE PRATIQUE DE, MALADIES DES BOVINS
,ff,ections du vagin n
'aginites
Les vaginites (inflammations du vagin) sont 1e plus souvent consécutj-
's à des lésions lors du vêlage, ou secondaires à une infection utérine.
Lors du vê1age,1a paroi du vagin est comprimée contre les os de lafilière
'lvienne. Des hématomes se forment ainsi que, parfois, des déchirures
'1a muqueuse (plus particulièrement chez les génisses ou lors d'excès
' volume du veau). Ces plaies (photo 77.t) et hématomes peuvent être
fectés par Fusobacterium necrophorum: l'examen du vagin est très
FigureT6.t: les vagues folliculaires expliquent la variabilité du délai de retour en
ruloureux ;la muqueuse vagina'le est rougeâtre, recouverte de placards
chaleurs après une injection de prostaglandines. une grisâtre, très adhérents. Une odeur caractéristique - nauséabonde
le nécrose est présente.
(cette dernière injectjon est donc, en général, effectuée le soir) ; ce Les plaies vaginales peuvent être assocjées à une rupture du sphincter
protocole ne donne pas de bons résultats chez les génisses; ral et du plancher rectal,formant une fistule recto-vaginale (photo 77.2).
r progestagènes + eCC (PMSC) + analogue du CnRH, avec 1nsémjnation vaginite favorise l'jnfection ascendante de la vessie (cystite), du rein
systématique ou sur cha'leurs observées selon les cas ; yélonéphrite) et de l'utérus (métrite).
r injection de CnRH (ou d'un analogue), éventuellement suivie d'une
injection de prostaglandines Fzcr r4jours plus tard. tl.11 T
ll est prudent d'évaluer l'efficacité du trajtement en faisant pratiquer
un diagnostic de gestation précoce (environ 3o jours après f insémina-
tion). Notons cependant que si les causes de l'anæstrus sont anciennes
et profondes (alimentation pendant la croissance ou pendant le taris-
E
sement, bâtiment très mal adapté), les traitements médicamenteux
seront peu effjcaces.
\
Photo77.I: plaie vaginale spontanée chez une Linoustne priilpare qui vient
tle vêler seule !
496 497
CUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de l'appareil génital et troubles de la reproduction
aæ7?æ
I
,hoto77.4: l'inclinaisonversl'avantdubassinestpropiceàlarétentiond'urine
Photo 77.2 : fi stu I e recto-vag i n a I e.
't aux infections génitales.
Photofls: gangrène vaginale 6 iours après vêlage. Cette vache mourra.
froide et crépitante. lJétat général de la vache est fortement affecté, et Lche atteinte est infertile en saillie naturelle. Lors d'insémination
la mort peut survenir. I"ificielle, la fécondation est possible, mais 1e taux de réussite est
l1 est indispensable d'éliminer chirurgicalement les tissus gangrenés 'ttement diminué. Une endométrite est fréquemment associée. i
et d'appliquer localement une pommade à base de B-lactamines. Par Le traitement peut être chirurgical, mais la récupération d'une note
voie générale,le trajtement fait également appel aux B-lactamines. 'tat corporel correcte suffit le plus souvent à supprimer l'urovagin.
498 499
Maladies Avortements
venenennes
EIles se rencontrent exclusivement dans les troupeaux pratiquant la Du point de vue légal est considéré comme animal avortant toute
monte naturelle. Les deux maladies vénériennes encore rencontrées femelle qui donne naissance à un veau vivant né avant terme ainsi qu'à
occasionnellement en France sont la trichomonose (maladie à proto- un veau mort ou qui meurt dans les 48 heures après sa naissance.
zoair e, Tritri ch om on as F ætus) et a campyl obactéri ose (Campyl ob act e r
1 l-également, tout avortement dans un élevage doit être déclaré par
fetus subps venerealis). La chlamydiose (Chlamydophila abortus) est l'éleveur, qui est tenu de prévenir son vétérinaire, lequel réalisera les
également une maladie à transmission vénérienne. D'autres maladies prélèvements obligatoires. Lorsque l'on observe z avortements par mois
générales peuvent avoir une localjsatjon génitale et être transmises ou 3 avortements dans l'année dans des effectjfs de moins de roo vaches,
lors de la saillie : lBR, BVD (sans oublier la brucellose). ou lorsque plus de 5% des vaches d'un effectif de plus de roo animaux
[insémination artificiel]e constjtue la meilleure prévention contre .rvortent dans I'année, des recherches doivent être menées à l'échelle
Ies maladies vénériennes. En monte naturelle, il ne faudrait pas intro- du troupeau.
duire d'animaux porteurs d'agents transmissibles par voie vénérienne
(voir le tableau 79.r, page 5oz).
-l
_*t
'l/.î
r lr
500 501
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
I Maladres de l'appareil génital et troubles de la reproduction
æ avortements d'origine traumatique consécutifs à une intervention Q3 lovin poneur rort en )u aiguë )lacentite
lu troupeau
sur les animaux, à des coups ou à des chutes, dans des bâtiments sérogroupes) ?0 50jours \,1éphrite
:hronique
exigus, en cours de transport ou de manipulation du troupeau. Ces
Canpylobætu /énérienne )recoce
causes, fréquemment évoquées, sont en fait assez rares ; nfertilité :stomac du
C.fefi$
m avortements provoqués par des traitements abusifs et par mécon- vewealis
naissance des prescriptions, avec des substances abortjves : prosta- i f. intestinalis :ientes ous stades
glandine Fzcr ou corticoïdes en particulier.
Les avortements l'orseaux
YSé
surviennent uniquement sur les femelles qui ont subi l'intervention ; tisteria
insilages mal 0rme )rganes
ils sont hm jtés dans le temps. Les fætus et les placentas sont normaux. n0nw1gene! onservés :ncéphalitique ætaux
La rem'ise à la reproduction peut être rapide et la fertilité ultérieure lovin porteur lans d'autres
-ardif
viraux (diarrhée virale bovine ou BVD), parasitaires (Neospora caninum), Aspergtllus \liments )ermatrte )arasilologie
lumigatus rorsis
fongiques (aspergillose). Un agent pathogène est mis en cause dans rar
? 'listologie
ktu Candida temps
environ 5o % des cas d'avortem ent (tableau 79.t). albicans) rumide
50, I 503
Maladies de ,'appareil génital et troubles de la reproduction
CUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS
Salmonellose
Dans un troupeau, les avortements dus aux salmonelles peuvent
survenir dans le sillage d'une autre forme d'expression clinique, notam-
ment lors d'entérite diarrhéique avec fièvre, ou apparaÎtre de manière
isolée sans autre manifestation clinique (voir chapitre 5).
fumigatus. Ce champignon se développe sur 1es foins, les pulpes de et autour des yeux.
betteraves ou d'autres aliments moisis. La contamination se fait par motun3: avorton de 7 mois
expulsé à 9.
voie respiratoire. Aspergillus se développe ensuite sur le placenta et
atteint le fætus luj-même, une fois sur trojs environ (photo lg.z).Le
fcetus est parfois expulsé encore vivant.
iil
\
Listériose i t
;,
La maladie évolue sous plusieurs formes cliniques, notamment ner-
veuse abortive, qui souvent ne coexistent pas dans le même élevage,
;l
(voir chapitre 6).
Trichomonose et campylobactériose
V
Ces maladies vénériennes sont parfois responsables d'avortements
(photo 7q).ll faut signaler qu'un aufie Campylobacter non vénérien,
C.fetus intestinalis, peut être également à l'origine d'avortements au
milieu et en fin de gestation.ll provient d'une contamination des four'
rages par des fientes d'oiseaux. Tous les animaux étant nourris de la
même façon, les avortements dus à cet agent se manifestent sur une
brève période, pour disparaître aussi rapidement qu'i1s sont surve-
par de f infécondité et des avortements. Le délai entre l'jnfection et l'avor-
nus.
lement peut être long, et la bactérie, absente du fætus. En France, jl est
;
rossible d'identifier différents sérogroupes :icterohaemorragiae,canicola,
Leptospirose ttutomnalis, pomona, grippotyphosa, sejræ et australis, ce dernier
',emblant le plus fréquemment impliqué dans les avortements. Les
Chez les bovins,laleptospirose est caractérisée par des ictères (surtout
rt:servoirs sauvages de leptospires fréquents en France sont les rats
chez le veau), des infections urjnaires et des néphrites, de la photosen-
(Rattus norvegicus) et les hérissons. Les bovins peuvent être infectés
sibiljsation, une coloration jaune à rougeâtre du lait avec une diminu- r hroniquement et servjr de réservoir. Le mode de transmjssjon est géné-
tion de 1a production (chute de lait) et, dans le domaine de la reproduction,
505
504
cutDE PRATTQUE DES MAUD|ES DES BOVINS Maladies de l'appareil génital et troubles de la reproduction
79.5
ralement 1'absorption d'eau souillée par les déjections des animaux
porteurs sans symptômes ou malades. La leptospirose peut aussi surve-
nir dans un élevage suite à l'jntroduction d'un animal infecté, qui va alors
contamjner d'autres animaux par les urines. l
506 507
r CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de l'appareil génital et troubles de la reproduction
La transmissjon verticale semble beaucoup plus fréquente que la rrrais ils ne sont jamais suffisants pour éliminer l'infection responsable.
contamination horizontale et conduit à des lignées de bovins infectés I es veaux pourront naître vivants, majs les eaux fætales seront jnfec-
de génération en génération. La transmission horizontale entre bovins lieuses.
n'exjste pas ou est très réduite. Les cas d'avortements multiples et Des vaccjns sont commercialisés pour lutter contre la fièvre Q, la
simultanés s'expliqueraient par une contam jnation horizontale à partir r hlamydiose, 1a salmonellose, l'infectjon par le virus BVD, l'lBR.
d'une source représentée par un chien (ou un hÔte définitif) excré- Pour la maîtrise de 1a néosporose, 1e dépistage des bovins jnfectés
teur. t't leur réforme anticipée sont indiqués. ll est alors conseillé de ne pas
rlarder pour le renouvellement de génisse issue de vache séropositive.
I)ans un élevage, lorsque la fréquence des bovins infectés est élevée,
Dia gnostic des avortements l,i réforme n'est pas réalisable à court terme. Dans ce cas, pour accroî-
La réglementation oblige à déclarer tout avortement bovin en vue lre le renouvellement à partir des vaches séronégatives, il est proposé
du diagnostic de la brucellose. Les prélèvements obligatoires - sang de rle les inséminer avec de la semence sexée. À partir de vaches séropo-
la mère et placenta- sont souvent insuffisants pour mettre en évjdence ,,itives, la conservation du patrimoine génétique est possible par
l'agent responsable. lautopsie et des prélèvements réalisés sut I'avor- production d'embryons issus de ces vaches et ultérieurement trans-
ton permettent d'améliorer le taux de diagnostic. La qualité de 1a plantés sur des receveuses de statut séronégatif.
conservation du fcetus est importante : dès son recueil, l'avorton doit
être placé dans un sac plastique prople, non percé, mis dans un endroit
frais et, si possible, apporté au laboratoire dans les meil'leurs délais.
Sinon, le vétérinaire réalise l'autopsie et les prélèvements les plus
adaptés. La séroconversion d'autres femelles de l'élevage lo % des
animaux) sera également recherchée. ll est enfin important d'informer
le laboratoire des circonstances de l'avortement et des conditions
d'élevage. Sang, placenta et avorton seront manipulés avec toutes les
précautions d'hygiène permettant d'éviter les contaminations d'autres
animaux et surtout d'éviter celles des êtres humains.
508 509
I
Malaciies de l'appareil génital et troubles de la reproduction
)iagnostic de gestation
Durée de Ia gestation Plus que de savoir si une vache est gravide,
'objectifdu diagnostic (constat) de gestation est
La durée moyenne de la gestation chez la vache est de z8o jours, mais n fait de dépister les vaches vides afin de les
elle varie selon la race de 277 à z9o jours. Néanmoins, dans une même remettre le plus rapidement possible à la repro-
race,la durée de gestation peut varier d'un individu à l'autre de plus de , iuction, ou de les réformer sans perdre de temps.
io jours en plus ou en moins par rapport à la durée moyenne. En outre, liéaliser des diagnostics de gestation permet PhotoN2: échographie
la durée de gestation des primipares est plus courte de z à 3 jours en d'une gestation
,rgalement de mettre en évidence les cas de gémellaire.
moyenne. Lorsque le veau est un mâle, la gestation est allongée de z à rnortalités embryonnaires et d'avortements.
3 jours. 11 n'est donc pas possible de prévoir précisément la date de vê1age
'lusieurs techniques, plus ou moins précoces,
à partir de la date de saillie ou d'insémination. ',ont disponibles :
palpation transrectale ;
Free-martinisme palpation tran sabdomr'n ale ;
échographie transrectale (photo 8o.z) ;
Si un fætus mâle et un fcetus femelle se développent simultanément dosage des BPAC (Bovine Pregnancy Associated
(photo So.t), des communjcations (anastomoses) vasculaires se créent Glycoproteins)sur le sang ;
entre les deux placentas. Les hormones qui provoquent la différenciation dosage de la progestérone dans 1e sang ou 1e
de 1'appareil génital mâ1e (hormone anti-müllerienne, testostérone) vont lajt de début de traite (figure 8o.r).
donc passer dans la circulation du fætus femelle et provoquer la dégé-
nérescence des bourgeons tissulaires censés former l'appareil génital :
ce fætus femelle, dit free-martin », va donc être atteint, dans 957" des
"
cas, d'une ou plusieurs anomalies génita)es,le plus souvent inapparentes
à la naissance et jusqu'à 1'état
adulte. Ces anomalies sont l'absence
d'un segment pius ou moins
important de l'appareil génital
(utérus en totalité,portion de corne,
portion de vagin...). La femelle est
donc en général stérile. Jours
JO
Ovulation 1 Jr9 J2r rz3
du c),cle
"IA J16
Lddolyse
-r
Photo&).1 : gestation génellaire. Fisurc N.t : principe du diagnostic de gestation par dosage de la progestérone
510
511
Maladies de l'appareil génital et troubles de la reproductjon
BI lnfertilité
avec retours
en cha leu rs déca lés
Les retours décalés doivent être considérés comme un problème de
troupeau lorsque, au-delà du 6oe jour après 1e vêlage, plus de 5% des
femelles ont un intervalle entre z manifestatjons de chaleurs supérieur
à z5 jours.
*i un kyste lutéal ; FigureSl.t: fréquence des pertes de gestation (MEp norta I ité embryon
nai re précoce).
5't2 513
I
GI.)IDE PRATIO-IJE DES MALADIES DE, BOVINS
lnfertilité B2
avec retou rs
en chaleurs réguliers
(repeat-breeding)
514
CUIDE PRATIQUE DE' MALADIES DES BOVINS Maladies de l'appareil génital et troubles de la reproductjon
Examen clinique
. bourse ovarique
. test de perméabllité
ffim
Eramën
(æstrui)
vaginoscope
diniqæ <+
@
@
ffiI
;m
M
Düuments
r
(planning d'élevage) {.......à
anamnèse
Dosages
. progestérone
.tH
0omenB d'élevage
,/1
niveau de production
taux de matière utile
Cxamen clinlque
. état d'embonpoint
. asped du pelage
ru
Dosges
glyémie, urémie...
Caryotype
<+ @ k
Photou.t: la canicule est associée à une moindre fécondité.
Photou2: follicule n'ayant pas evllue ; vue macroscooioue.
E,
Photo Bza : échlgra ph ie du fo t t i cu t e.
I ldentifiable par examen ou analyse I Difficilement identiliable
516 517
GUIDE PRATIO.UE DES MALADIES DES BOVINS
ou le moment de l'insémination sont des facteurs limjtants, il est possi- podale ou musculaire;
ble de recourir aux protocoles de synchronisation des chaleurs. r&manque de libido ;
À l'échelle individuelle, et en l'absence de cause alimentaire grave, des æ lésions du pénis ou du fourreau (photos ?j.r à g j.
traitements hormonaux peuvent être appliqués avant l'insémination, ou
après f insémination. 83.2:
518
GUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS
I Maladies de l'appareil génital et troullles de la Tc[r o< lrrr:lrlr r
tl
cw§ N u ?MslÀr
uirE mktÆtf M tanütr*
6M wio.u.lr%u
ÛUA' ûU Ni6 -
§fïw§ ,ttut|ut -
*.&.fâ{cffi ot rli/s-
ttrtutw §ffilrt *
_-_ fawl ta0quuÂu
scfraru»-
PtSlE !t88t DU ÆNtS
§trNtîqrf &rtwt -- . .
Photoæ3: hénat1me du corps caverneux. Figure&t.1: anatonie de I'appareil génital du taureau (vue en clupe transversale).
Traitement
Dans les cas de défaut de libido et de mauvaise qualité chronique de
la semence, il n'y a généralement aucun trajtement à mettre en æuvre,
et le taureau doit être réformé. Face à une semence de mauvaise qualité,
la m jse au repos dans de bonnes conditions d'entretien et le traitement
précoce des maladies (en particulier infectieuses) est la meilleure solu-
tion pour espérer rétablir 1a qualjté de 1a semence. Du fajt de la longueur
de 1a spermatogenèse (7o jours),le délai entre la m jse en place du trai-
520
521
Maladies de I'appareil génital et troubles de la reproduction
lnfections utérines - =I
Métrites
lmmédiatement après le vêlage,la caüté utérjne est systématiquement
contaminée par des germes d'origine environnementale. [infection utérjnc
est donc u normale », mais les défenses immunitaires de la vache lui per
mettent d'éliminer cette infection, et l'utérus redevient stérile dans les
6 semaines qui suivent le vêlage. Dans les 3 premières semaines après le
vê1age,le plus souvent entre ro et r5 jours post-partum,unemétite (photos B4l
et 84.2) estcaractérisée par des écoulements vulvaires nauséabonds, mar
ron-üolet,avecou sans pus,accompagnés de signes généraux (fièvre > 39,5 "C
au moins une fois, perte d'appétît). Les conséquences peuvent être graves,
voire mortelles. Plus de 3 semaines après 1e vêlage, il s'agit d'une endomé
trite :le vag in contient dans 6o % des cas un mélange de mucus et de pus,
majs sans aucune atteinte de l'état général (photo 8q). Une faible quan.
tité de pus est présente dans l'utérus lors d'endométrite, sauf dans quel 84.3
ques rares cas, appelés « pyomètres » : il s'agit d'une forme particulièrc
d'endométrite chronr'que, caractérjsée par I'accumulation de pus, le plus
souvent très liquide, en grande quantité dans l'utérus, sans écoulement f,
à la vulve (photo 84.1. Un corps jaune est présent et la vache ne revient
pas en chaleurs. Enfjn, comme pour les mammjtes, il existe des formes
d'endométrite dites u subcliniques », qui ne s'accompagnent d'aucurr
symptôme (pas d'augmentation de la taille de l'utérus, pas d'écoulement
visible) nj lésion, à part un frottr's anormal de cellules endométrjales
(utérin es) (ph oto 84. 5). E l l es n e peuvent pas être recherch ées en pratiquc
actuellement.
522
1s4 lil
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DE' BOVINS
r Maladies cle l'appareil génital et troubles de la reproduction
t
*' Affections obstétricales
Avortement
H
F T
.nl
r:r
Dystocie
Manipulations obstétricales sans hygiène
'.; *s lnduction du vêlage
,. "-li, Rétention placentaire
Aflections puerpéra les Délivrance manuelle laborieuse
(dans les iours qui Prolapsus utérin
suivent le vêlage) Métrite puerpérale (facteur de risque de la
métrite chronique)
Hypocalcémie
Acétonémie
PhotuA.4: pyonètre. Déplacement de la caillette à gauche
Photo a.5: frottis endométriaL
Déficit énergétique
Excès d'azote dégradable
Fortes productrices
oubher 1'Herpesvirus bovin 4 (BoHV4) ou quelques champignons (donl
Vêlage d'hiver
Aspergillus spp.). Dans 1a majorité des cas, les infections utérines sont Facteurs liés à la vache Note d'état corporel > 4 au vêlage
dues à des bactéries d'origine environnementale dont la multiplication Absence de cyclicité
dans l'utérus est favorisée par des événements du vêlage ou du posl Autres infections : lBR, BVD
partum (tableau B4.r).
Traitement Endométrite
Un antibiotique sera administré par voie intra-utérine dans de bonnes
Métrite conditions d'hygiène (nettoyage et désinfection tant de la région péri-
(dans les 3 premières semaines post-pafium) néale que de la vulve de la vache, puis des mains de I'intervenant) et
sans traumatisme des voies génitales (nécessité de maîtn'ser le cathé-
Cette maladie grave nécessite l'adminjstration d'un antibiotique par térisme du co1) (photo 84.6).
voie générale, associée, selon 1'état de l'animal, à des anti-jnflammatoi
res non stéroidiens, et à une perfusion. La correction des troubles Dispositif général de lutte
métaboliques associés (hypocalcémie, cétose) doit également êtrc
réalisée. Chez 3o % des vaches, les écoulements vont disparaître spon
tanément : néanmoins, ces vaches ne sont pas guér'ies pour autant, des
Dépistage
lésjons utérines restant présentes. r Dépistage systématique des métrites :lorsque des formes graves
apparaissent dans un troupeau ou si plus de rc % des vaches sont
524 525
OUIDE PRATIQUE DES MALADIEs DES BOVINS Maladies de l'appareil génital et troubles de la reproduction
526
Maladies de l'appareil génita, et troubles de la reproductjon
les (allantoïde), qui signe l'expulsion du veau dans les z heures qui signes externes de mise bas, mais dont la température rectale est
sujvent (photo 85j. supérieure ou égale à :8,9 "C, ne vêlera probablement pas dans les
Si le veau n'apparaît pas dans les délais indiqués (tableau 85.t) àpartir 12heures. Une température jnférieure à 38,5 "C indique avec 98 % de
de l'une de ces 3 manifestations de la préparation, le vétérjnaire doit certitude un vêlage dans les z4 heures. Cependant, certaines vaches
être alerté ; mettent bas sans qu'aucune baisse significative de la température
528
GUIDE PRATIQUE DES MAUDIES DE, BOVINS Maladies de l'appareil génital et troubles de la reproduction
Figure ü.1 : la température clrplrelle s'élève les 3 derniers jours de gestation et dininut:
le jour du vêlage. C'est un bon moyen de contrôle pour prédire la date de vêlage.
530
Maladies de I'appareil génital et troubrles de la reproduction
(quand la vache a poussé pendant plusieurs heures, ou chez les vaches r de jumeaux emmêlés.
âgées), soit un déficit en calcium (fièvre de lait avant vêlage) ou en La résolutjon des situations les plus complexes nécessite l't'ntervention
magnésium; du vétérinaire.
r une torsion de l'utérus :l'utérus subit une rotation par rapport à son
grand axe, avant ou après le col, ce qui dans ies z cas empêche l'ex- Maîtrise
pulsion du fætus. Les efforts de mjse bas sont infructueux puis
cessent. Le diagnostic repose sur une exploration vaginale, qui déter- La prévention des vê1ages difficiles ou, au moins, de leurs conséquen-
mjne l'existence de la torsion, son amplitude et son sens (sens des ces néfastes s'applique dans z domaines : choix génétiques des mâles
aiguî1les d'une montre ou sens inverse) ; et femelles, croissance des futures reproductrices.
r une dilatation insuffisante du col utérjn ;
r une atrésie du vagin et de la vulve : ces segments sont anatomt'que-
ment de trop faible dimension. On observe donc cette anomalie au
GUIDE PRATIQUE DES MALADIEs DES BOVINS Maladies de l'appareil génital et troubles de la reproduction
ces doit également prendre en compte une synthèse entre les caracté-
ristiques de conformation/croissance et les facilités de vê1age de leurs
ascendances, paternelle et maternelle.
,ro fréquentes dans ces races que dans les races laitières. l1 sera donc
nécessaire de tenter de sélectionner de futures reproductrices parmi
les femelles ayant une ouverture du bassin plus favorable aux vêlages
faciles.
En pratique, il faudra évaluer si 1a position des hanches de 1a pointe
des iliums et de la pointe des fesses (pointe des ischions) indique un
angle du bassin tendant plus vers un angle droit que vers un angle
obtus.
Figureffi.l: dystocies : a. tête repliée sur le côté. b. nembre antérieur gauche retenu. La croissance des futures reproductrices doit favoriser le djamètre
c. tête et membres antérieurs repliés. d. veau « encapuchonné ». e. nenbres
de Ia filière. Dans un premier temps (jusqu'à la puberté),la croissance
plstérieurs retenus : présentation de la croupe (ou de la queue| f. menbres antérieurs
croisés au dessus de l'encolure. Présentations nornales:.9. antérieur; h. postérieur. pondérale doit être bjen corrélée au développement du squelette,
pourvu que les apports en minéraux soient suffisants. À partir de la
puberté, jl faudra éviter les régimes à trop forte densité énergétique
(concentrés très énergétiques) qui risquent d'engraisser les anjmaux.
Choix génétiques
À la mise à la première reproduction,la génisse devrait avojr atteint
Le problème se pose essentiellement en élevage allaitant où il faut un poids égai aux deux tiers du poids adulte. En race Prim'Holstejn,le
trouver un compromis entre la recherche d'une bonne conformation périmètre thoracique dojt être d'au moins l7o cm.
et d'un bon potentiei de croissance du veau et celle d'une contrainte
modérée de réalisation des mises bas. Les jndex actuellement dispo-
nibles des taureaux d'insémination artificielle mais également des Maitriser la technique du vêlage
taureaux de monte naturelle permettent de choisir des mâles u à Le premier principe qui préside à la maîtrise de 1'obstétrique consiste
vêlages faciles , pour la fécondation des génisses, puis de rechercher à n'jntervenir qu'en troupeaux laitiers
cas de nécessité. En effet, dans Ies
des " crojsements judicieux » favorisant le potentiel de crojssance à et les troupeaux à viande, plus de 9 vaches sur ro n'ont pas besoin
partir de la deuxième mise bas, en fonction de la difficulté ou de la d'aide pour vêler. Par ailleurs, toute interventjon, même une simple
facjljté du premier vê1age. Le choix génétique des futures reproductri- foujlle » pour savoir si tout va bien, augmente de façon très importante
"
534 535
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de I'appareil génitai et troubles de la reproduction
536
Maladies de l'appareil génitai et trouLlles de la reproduction
face interne (muqueuse, avec les cotylédons) étant visible, retournée rlu vagin à la vulve (photo 87.2).ll se manifeste chez des vaches pluripa-
comme un gant (photo 87.r). Àl'intérieur de 1a poche ainsi formée peu- rcs, au cours des 3 derniers mois de gestation, plutôt chez les races
vent se trouver'la vessie, des lourdes, dans un état d'engraissement important, ou ayant subi des
jntestins ou du sang. Lavache est rléchr'rures vaginales au cours du vêlage précédent. Une composante
choquée et le risque de mort (choc lréréditaire est probable. Sur le plan envr'ronnemental,les facteurs de
r isque sont des étables en pente et les ratjons composées d'une grande
ou hémorragie), élevé.
rluantité de fourrages de mauvaise qualité. C'est une affection parfai-
tement indépendante du prolapsus utérin. Un prolapsus vaginal ne
s'aggrave pas en prolapsus utérin.
En revanche, le prolapsus vaginal
motu 87.1 : prolapsus utérin récidive très fréquemment lors de
Ia gestation suivante.
L'intervention vétérinaire est
Causes et facteurs prédisposants souhaitable dès la constatation
Le relâchement du ligament large au cours de la gestation et des du prolapsus, même s'il ne s'agit
tjssus de ia filière pelvienne au moment du vêlage favorisent l'extério- pas d'une urgence.
risation de l'utérus, surtout si les contractions myométriales persistent
après le vêlage (ce qui est le cas tant que ie placenta n'a pas été expulsé).
Une dystocie avec tractjon importante, un veau de grande taille, un
mauvais état corporel sont des facteurs de risque.
Traiternent
ll est déconseillé d'obliger la vache à se lever, en raison du risque de
rupture des vaisseaux utéro-ovariques tendus par 1e poids de l'utérus. Photo 872 : prol apsus vag i na l.
538
Maladies de l'appareil génital et troubles de la reproduction
tr-r
rlM Rétention è.
b.
placentaire
La rétentjon placentaire (ou non-délivrance) est 1'absence d'expulsion
des enveloppes fætales z4 heures après le vê1age. ll est probable que les
causes de cette affection exercent leur influence plusieurs semaines
avant le vê1age.
Symptômes
Très souvent,le placenta est en partie sorti et pend àlavulve (photo 88.2),
Lorsque le placenta n'est pas retrouvé, ce qui est fréquent en stabulation
libre et en pâture, il est indispensable de pratiquer une exploration
utérjne pour s'assurer que 1a déhvrance a bjen eu lieu. 11 n'y a aucun
Photo u.l : p I ac e nti te ba cté ri e n n e.
symptôme général.5i une hyperthermie apparaît chez une vache atteinte
Phao n2 : non-délivrance 36 heures post-partum.
de rétentjon placentaire, il faudra rechercher une autre affection (en Photo æJ : dé I ivrance manuel I e.
540 541
GUIDE PRATIQUE DËS MALADIES DES BOVINS
Traitement
La délivrance manuelle (photo 9fu) n'est utile que si elle est facile
(désengrènement facile en moins de zo minutes). Si on laisse 1e placenta
en place, celui-cj se putréfie et est expulsé envjron rz à r5 jours après
vêlage. Dans tous les cas, une antibiothérapie locale (sous forme d'oblets)
devra être mise en place, et ce, dans de bonnes condjtions d'hygiène.
Les vaches atteintes de rétention placentaire seront particulièrement
suivies dans les 4 semaines qui sujvent le vêlage, compte tenu du risque
de complication (dépistage des métrites et endométrites).
Maîtrise
Lorsque le taux de rétentions placentaires est supérieur àrc % des
vêlages, des mesures de prévention alimentaires et obstétricales peuvent
être mises en place :
542
I
du trayon
et de Ia mamelle
Celles ci peuvent être d'origine virale (pseudo-variole, thélite ulcérative
herpétique, papillomatose),bactérienne (théhte nodulaire, staphylococcie),
métabolique (dermatite séborrhéique mammaire) ou traumatique.
Fseudo-variole
Encore appelée pseudo-cowpox, 1a pseudo-variole est une maladje
virale contagieuse, enzootique, bénigne, spécifique aux bovins, se
caractérisant par une éruption érythémato-papuleuse suivie par l'ap-
parition de croutes, généralement limitée aux trayons chez les vaches
iaitières.
rrrnr*" aigred
545
l'
GUIDE PRATIQUE DE' MALADIES DES BOVINS Maladies de la mamelle
iÿr"
nes d'heures, en une vésicule fugace puis en une pustule entourée
d'une aréole inflammatoire, qui se rompt pour faire place à une I
crotrte brun -roug e fon cé, surél evée (ph oto 8 9. z). Àce stade, l a douleur
est peu intense. Les bords de la lésion s'étendent alorsjusqu'à attein-
/
dre t cm de diamètre r semaine plus tard. Vers le roe jour, la crofite
centrale se soulève, laissant apparaître une lésion bourgeonnante
et rougeâtre, en fer à cheval ou en anneau, caractéristique de la
maladie. C'est ce stade que l'on observe le plus souvent. La guérison
survjent en 3 à 6 semaines par chute de la croûte.
8e.3i
iÜ
r; La peau de la mamelle (photo 9g.j) et de la face interne des cuisses
ainsi que le scrotum peuvent être affectés.
Farme chronique
546
OUIDE PRATIO.UE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de la mamelle
548 549
i
i
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de la mamelle
même, i'engiober totalement dans une masse verruqueuse remontant Photos æJ 0 et æ.! t : vo I u m i n e u x
jusque sur la mamelle ou le long de la ligne blanche (photo 89.12). papillomes en choux-fleur de type 'l ou 2.
Phob N.12 : vol um i neux papi I I ome
Les verTues dues au BPV5 sont des fibropapillomes
" en grain de rjz ,, du trayon dû au BPVI.
petites tumeurs dépigmentées particulièrement vjsibles sur une peau Photo 89.13: verrues planes du trayon
noire. Ce sont les plus fréquentes puisqu'e1les représentent 88 % des dues au BPV5. ll ne faut pas les
verrues dutrayon (photo 89.tj). confondre avec des pustules.
PhonN.t4: papillomes du trayon dus
Les papillomes engendrés par le BPV6 (photo 89.r4),relativement
au BPV6.
fréquents, sont de véritables papillomes squameux en forme de fronde
qui peuvent atteindre z cm de longueur. lls ont l'aspect de tumeurs Ces tumeurs se rencontrent essentiellement chez les animaux de
pédiculées souvent rompues, donnant naissance à des ulcères et condui- moins de z ans et persistent sur l'animal de r à r z mois après leur appa-
sant à l'infection du trayon, voire à une distorsion du canal galacto- rition. De nombreux traitements ont été tentés, mais aucun d'entre eux,
phore. la cryothérapie mise à part, ne s'est révélé réellement efficace.
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
I Maiadies de la mamelle
,20
spontanément, sans récidive. Les lésr'ons de grande taille, jnfiltrées,
enserrent l'épididyme, entraînant la stériljté.
[infection est peu contagieuse au sein du troupeau contamjné,
s'étendant très lentement en tache d'huile. La morbidité varie de zo à
7o % chez les vaches en première lactatjon, de 5 à r5 % chez les autres.
La contamination d'un cheptel indemne se produit à Ia faveur de l'in-
troduction d'un animal malade ou d'un changement de pâturage.
Photo N.20: furoncle sur le trayon.
fl La lésion est opaque, ce qui permet
Diagnostic et traitement de la differencier d'une vesicule. qui
contient un liquide clair
Sur un animal avec un ulcère profond, de grande taille, localisé au
scrotum ou aux trayons, associé ou non à des nodules indolores et froids situés entre les quartiers mammaires ou à la jonction de la mamelle
de la tajlle d'une noix, il faut pratiquer une injection intradermique avec la face interne de la cuisse. Elle apparaît qénéralement au début
comparative de tuberculine bovine et aviaire (tuberculination) pour de la lactation et cicatrise tant bien que mal à l'issue de celle-ci, au
faire le diagnostic: celle-cj déclenche une réaction chez l'animal atteint. rnieux z mois plus tard, pour fréquemment réapparaître lors de la
La tuberculine aviaire provoquera une réaction plus forte que la tuber- lactation suivante.
culine bovine.
Seuls les traitements chirurgicaux par exérèse de la lésion sont satjs-
faisants. lls ne sont pas suivis de récidive, mais ne sont réalisables que
Causes, symptômes et facteurs de dsque
lorsque l'on est en présence d'un ou deux nodules seulement. Également connue sous le nom de « gangrène de la jonction paroi
abdominale-mamelle ", cette dermatite survient dans les exploitations
les mieux tenues, sur les mejlleures laitières, indépendamment de l'état
Dermatite pustu leuse sta phylococciq ue sanitajre du troupeau.
Les staphylococcies du trayon et de la mamelle sont rares de nos jours [affectjon débute par 1a présence d'une séborrhée intense sur la peau
du fajt de l'amélioratjon des mesures d'hygiène de 1a traite. Sporadiques du sillon intermammaire ou en avant des quartiers antérieurs, voire à
et souvent récurrentes, elles sont généralement dues à Staphylococcus Ja jonction entre la cuisse et la mamelle. O_uelques jours plus tard
aureus. Elles se traduisent au début par 1'apparition d'une papule apparaît un ulcère superficiel sujntant qui se creuse petit à petit et
entourée d'une aréole inflammatoire qui se transforme rapidement en s'étend pour atteindre parfois plusieurs dizaines de centimètres
pustule (photo 89.2o),laquelle va se recouvrir en quelques jours d'une (photos 89.2r à 89.2j).11 exhale alors une forte odeur butyrique. Cette
croiLtejaunâtre. Si cette lésion est révélatrice d'une mauvaise hygiène, lésjon, à bords très irrégu1iers, n'est pas consécutive à la rupture de
elle ne doit pas être confondue avec celle causée par la pseudo-variole, vésicules ou d'aphtes mais apparaît d'emblée. Elle peut se surinfecter
d'aspect très similaire, majs non inflammatoire, ni avec un papillome et finir par se recouvrir d'une croute irrégulière saignant au mojndre
(de consistance ferme) dtr au BHV5. frottement.
554
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de la mamelle
89:?t 89.22t:
iltil le sucre glace et le miel, par leurs propriétés antibactériennes et
I cicatrisantes. Ces traitements, connus depuis Antiquité égyptienne
1
#
détruisant les enzymes permettant l'élimination des tissus nécrosés
et stimulant la formation d'un tissu de granulation ;
le sulfate de cuivre à z % et1'oxyde de zinc àto 7o enmélange dans
Traumatismes du trayon
Les crevasses et les gerçures sont les Iésions d'origine traumatique
*
t les plus fréquemment rencontrées sur les trayons. Elles se présentent
souvent comme des fjssures obliques qu'il ne faut pas confondre avec
Ies fissuratjons ou ulcères cjrculaires horizontaux dus à un vide trop
poussé de la machjne à traire ou à un manchon trop étroit à collerette
556 557
GUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINs
g0
lrlill
dure. Ces lésions sont souvent aggravées par l'action mécanique de la
traite ou par certains produits chimiques utilisés pour désinfecter le
trayon.
Mammites cliniques aa
Les gelures se rencontrent chez des animaux élevés à l'extérjeur,
généralement à la fin de l'hjver ou au printemps, dans des conditions
de froid et d'humidité importantes. lnitialement, le trayon apparaît
su ratgues
tuméfié et rouge ou, au contraire, de couleur blanc ivoire. ll se forme
par 1a su'ite une escarre qui se recouvre en quelques jours d'une croîrte
Causes, symptômes et facteurs de risque
plus ou moins épaisse. Cette lésion semble indolore (photo 89.24).
Des brulures solaires sur les trayons peuvent s'observer naturellement Les mammjtes cliniques s'accompagnent parfois d'une très forte
chez des animaux à robe clajre exposés aux UV en été et en automne réaction inflammatoire et de symptômes graves. Aux signes locaux qui
dans les pâturages d'altitude mais, le plus souvent, elles sont la résul- peuvent être spectaculaires (congestion, cedème, sécrétjon du Iait
tante d'une photosensibilisation ou d'une leptospirose (photo g9.25). décomposée ou purulente, abcès, fistule, gangrène...) sont associés des
Dans ce cas, el'ies peuvent également se rencontrer sur le mufle. signes généraux plus ou moins intenses (hyper- ou hypotherm ie, trou-
Des lésions plus importantes telles que des déchjrures ou des écra- bles nerveux, station couchée, amaigrissement...). Ces mamm jtes
sements du trayon surviennent parfo'is sur des animaux élevés en entraînent toujours d'i mportantes chutes de product ion. O_uelquefois,
promiscuité dans des logettes trop étroites ou chez des animaux tur- la perte d'un quartier ou d'autres lésions fonctionnelles irréversibles
bulents qui s'échappent de pâturages clôturés par du fil de fer barbelé. conduisent à la réforme et, exceptionnellement, à la mort de l'animal.
Elles peuvent être graves et à l'origine d'abondantes hémorragies. La sévérité et l'évolution de l'infection dépendent à la fois du pouvoir
pathogène du micro-organ jsme en cause et de l'efficacité des défenses
immunitaires de la vache. Parmi les espèces les plus pathogènes, on
peut citer les souches de staphylocoque doré produisant l'hémolysine A,
Arcanobacterium pyogenes, Nocardia asteroides, Escherichia coli et, d'une
manière plus générale, les entérobactéries. Ces espèces sont très hété-
rogènes en raison de leurs caractéristiques pathogéniques, de leur
structure (bactéries Cram + et Cram -) et de leur écologie (réservoirs
mammaires et environnement).
llefficacité des défenses immunitaires est variable selon les indivi-
dus, de sorte que des infections mammaires dues à un même mjcro-
organisme peuvent présenter des évolutions très différentes. Cette
efficacité peut également être affectée par certaines condjtions d'éle-
vage : les stress (frayeur, trajte traumatisante, température élevée...),
des carences minérales ou vitaminiques.
On distingue plusieurs types de mammites suraiguës.
Mammite gangreneuse
C'est une forme rare - mais redoutable - d'infection mammaire. Elle
est due le plus souvent à des souches de staphylocoque doré productrices
558 559
OUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de la mamellc
90.1 r
, ,,pèces et les souches impliquées sont nombreuses et ont comme
point
t ()mmun de résister à l'actjon du complément (le complément est
,
uer certaines souches de bactérjes, en particul ier les coiibacil les, à l'issue
l'une série de réactions enzymatiques en cascade aboutissant à 1a lyse
,le leur paroi bactérienne). On peut noter er particulier des mammites
,1ui se déclarent au cours de la période sèche dans les 48 h qui suivent
l'arrêt de la traite et qui entraînent fréquemment 1a mort de l'an im al ou
rrne réforme d'urgence, dues à Pseudomonas et à Klebsiella.
[évolution de l'infection sous forme subaiguè ou suraiguë dépend
principalement de l'efficacjté de la réaction cellulaire : précocité, inten-
,,ité, efficacité bactéricide. Si cette réactjon est trop tardive ou insuffisante,
les bactéries se multiplient activement dans le lait et leurs endotoxines
provoquent chez l'animal un état de choc. La vache en position couchée
est prostrée, peut présenter de la diarrhée, se déshydrate progressive-
ment, et sa calcémie diminue. On observe quelquefois des signes nerveux
(péda1age, paraplégie). A ce stade, la température rectale peut être
inférieure à la normale. La sécrétion du quartier atteint et des autres
quartiers est réduite. Elle diffère souvent du lait par sa cou'leur (jaune,
motu g).'t : nammite gangreneuse à J1. brune) et sa consistance (décomposée en z fractions) (aspect d'urine ou
Photog).2: namnite gangreneuse à JB. de cidre) (photo 9o.5).
Photo90.3: namnite gangreneuse à J17.
Photog).4: nannite gangreneuse à J55.
Une partie du quartier est tonbé. Le
comblement et la cicatrisation vont
elql
demander encore pl usieurs sena i nes.
56c.
N/aladies de la mamello
OUIDE PRATIQUE DE, MALADIES DES BOVINS
Dans les formes moins sévères, sans choc endotoxinique, l'animal ries en fond de vallée boisée, le long d'une rivière ou à proximité d'une
reste debout. Les signes sont moins alarmants avec, en général, une mare sont les biotopes de prédilection pour les mouches piqueuses. La
température plus élevée que la normale. La forme suraiguê survient le mammite peut être mortelle en l'absence de traitement et entraîne la
jour ou 1e lendemain du vê1age et peut être confondue avec une hypo- perte du quartier donc une réforme précoce de l'animal. Une détection
calcémie (" fièvre de lait "). rapide permettant une antibiothérapie précoce et massjve par voie
générale, entraîne l'amélioration rapide de l'état général de l'animal.
Lors de la formation d'un abcès, l'amputation du trayon permet une
Mammite d'été vidange du quartier, ce qui diminue l'intensité de la douleur.
Elle est due à Arcanobacterium pyogenes, bacille Cram + que l'on
tïouve dans l'environnement (so1, fumier...), dans les suppurations
Mammite à Nocardia asteroides
(métrites, panaris...) et sur la trompe de certaines mouches piqueuses
(Hydrotaea irritans). cette forme de mammite est particulièrement Très peu décrite en France, elle atteint préférentiellement les vaches
fréquente entre juin et septembre, et atteint principalement les 9énis- en 3e ou 4e lactation dans le mois qui suit le vêlage. Le ou les quartiers
ses avant le vê1age et les vaches laitières taries. Elle se traduit par la atteints sont très enflés et très durs, avec des abcès. La sécrétion lactée
formation d'abcès dans le quartier, qui devient enflé et douloureux, et est souvent dénaturée, formant un dépôt jaunâtre et un surnageant
par la production abondante d'un pus nauséabonà (photo 9o 6)'lani- incolore. La température rectale est élevée (42 'C) et persistante ;1a
mal est généralement fiévreux et abattu. cette mammite est toutefois vache ne s'alimente plus et maigrit rap'idement. [issue peut être fata]e,
assez raïe en France. Les risques d'apparition sont variables d'un été à environ un mois après le début des signes cliniques. ll peut également
l'autre, d'une région à1'autre (plus importants dans le Nord,la Norman- s'établir une fistule permettant l'écoulement, hors du quartier, d'un pus
die, la Bourgogne, le Centre-Est que, par exemple, en Bretagne ou en abondant. Dans ce cas,l'an jmal survit mais il n'est plus productif et doit
pays de Loire). llincidence de la maladie peut aussj être très différente être réformé. Outre la forme aiguë,1es mammites à Nocardia asteroides
entre exploitations voisines et, même, d'une parcelle à l'autre : les prai- peuvent comporter des formes chroniques et, même, subcliniques. Ces
rnammites, dont l'jncjdence avait augmenté au début des années r98o,
semblent avoir régress ê. N ocardi a aste roi'de s, bactérie actinomycète
Cram +, est abondante dans Ies sols. Elle peut être introduite dans la
rnamelle à l'occasjon de traitements réaljsés sans hygiène, mais ce mode
rle transmjssion n'est certainement pas le seul.
motux).6: mamnite purulente d'été chez une génisse. Les 4 quartiers sont atteints. rrites d'envjronnement, est axée sur 1'hygiène de la traite,l'entretjen et
562 563
CUIDE PRATIQUE DE' MALADIES DE' BOVINS Maladres de la marnelle
le nettoyaqe de l'installation,le lavage des mamelles dans la salle de Ilévacuation des bactéries, des toxines, du pus et des débrjs tissulaires
trajte, le trempage des trayons après la traite avec un produit à effet tlui engorgent le quartier est un préalable au traitement local (photo 9o.7).
barrière,1'hygiène quotidienne du bâtiment, en prêtant une attention Cette vidange du quartier doit être effectuée le plus complètement et
particulière aux vaches taries et à l'hygiène du vê1age. le plus souvent possible.
l1 n'y a pas de prévention spécifique vis-à-vis des mammites à Nocar-
iil
dia asteroides. llattention doit se porter sur l'hygiène générale et sur Traitements associés
i'hygiène des injections intramammaires.
Pour guérir les mammites suraiguës, il faut traiter les effets des toxi-
nes bactérjennes par :
Traitement r la perfusion d'une quantité importante de soluté afin de combattre
Léleveur doit faire appel sans retard à son vétérinaire, qui adaptera la déshydratation et de favoriser l'élimination urinaire des toxines ;
la thérapeutique àl'état général de la vache et aux symptômes observés. ,i l'apport d'anti-inflammatoires pour combattre les effets de l'endo-
La précocité de la mise en æuvre d'un traitement intensif est détermi- toxine et l'emballement de la réaction inflammatoire.
nante pour 1e pronostic. Lors de paraplégie après une hypocalcémie ou lors de troubles diges-
tifs
associés, une thérapeutique symptomatique doit être mise en
æuvre.
Traitement de I'infection
La nature des signes cliniques permet de suspecter l'espèce bactérienne
responsable de l'infection et oriente le vétérinaire sur le choix des anti-
biotiques à utiliser. Les trajtements sont généralement appliqués par
voies générale et intramammaire, mais la djffusjon des produits dans
le quartier est souvent entravée
par une inflammation importante
de la mamelle, qui bloque la circu-
lation sanguine et comprime les
canaux galactophores. En outre,
les bactéries sont quelquefois
protégées dans des nodules fibreux
difficiles à franchir par les antibio-
tiques.
564
Maladies de la mamelle
gr
Mammites Causes, symptômes et facteurs de risque
Cinq espèces bactériennes (tableau 9r.r) sont responsables de 9o %
su bcliniq ues des infectjons. Plus ces bactéries sont présentes en grand nombre sur
les trayons, plus ie risque d'jnfection est élevé. Ces espèces se djfféren-
cient par leurs caractéristiques pathogéniques (durée et sévérité des
et mammites infections) et écologiques (réservoirs et transfert). On en distingue z
groupes principaux (figure gt.r).
6/ eservorrs d envrônnêmênt
j
{litières) |
- col,
Colibacille IE
(:::!:'**!)
I
- Streptocoque I
s6t
CUIDE PRATIO.UE DES MALADIES DES BOVINS Maladies de la manlêllê
ll
Bactéries à réservoirs mammaires
Le staphylocoque doré (Staphylococcus aureus) et certains streptoco-
ques (5. agalactiae el S. dysgalactiae) ont leurs principaux réservoirs
dans les quartiers jnfectés et sur les trayons de certaines vaches du
troupeau, mais S. agalactiae ne survit pas longtemps en dehors de la
mame'lle. Les crevasses constituent un réservoir important pour S. aureus.
Depuis environ 3o ans et la mise en place, par 1e contrôle laitjer, des
mesures de prévention appelées 1Lr55i « plan anglais ", les infections à
S. agalactiae ont pratiquement disparu. Le transfert de ces bactéries,
des trayons non'infectés d'une vache vers les trayons d'autres vaches,
se réalise à l'occasion de la traite. Les vecteurs peuvent être les mains
du trayeuri une lavette unique utilisée sur plusieurs vaches,les manchons
trayeurs, le lajt en cas de contamination croisée d'un quartier à l'autre
à l'occasion de I a trajte (ph oto gt.z). Ces espèces donnent I e plus souvent
des infections subcliniques persistantes.
ala
Bactéries de l'environnement
Une espèce de streptocoque (5. uberis) et les entérobactéries, parmi
lesquelles Escherichia coll, sont apportées par les bouses dans les litières
ou eiles ont la faculté de se multiplier activement si elles y trouvent des
conditjons favorables (présence d'humjdité et température é1evée).
Iincidence des autres streptocoques fécaux (S.faecalis, S.faecium...) est
moins élevée. En ce qui concerne S. uberis, ce germe a aussi été isolé de
pâtures exploitées intensivement par les vaches, à des concentrations
similaires à celles rencortrées dans les litières. Certaines souches appar-
tenant à ces espèces sont responsables d'jnfections courtes mais aussi
plus sévères et se traduisent généralement par des signes cliniques.
Photo 91.2 : c7l 0n ies bacté r i t:r u tr ::;
Bien que considérées comme des bactéries d'environnement, certaines isolées à partir de lait nrantrttilr:rl
souches de 5. uberis peuvent se comporter comme les bactéries à réser- Photo 91.3 : infl ammation dt r s1 tl r tt.. I r'r u
voir mammaire et se transmettre au cours de la traite (voir supra). par ailleurs béant. Le quirrtir:r th,
cette vache clntient dLt litit tllt
compte plus de 2 nrllions ril'r'r:lltrh'::
O_u'elles soient d'environnement ou à réservoir mammaire, ces bac- par millilitre.
téries pénètrent dans 1es quartiers par 1e canal du trayon. Trois méca-
nismes ont été identifies: grande partie des contaminations qui s'établissent en (our,, (l(.1.r{
r la colonisation du canal du trayon, puis la multipl ication des bactéries tation (multiplication de la bactérje entre les traites) cI rlc l,r r;rr,r,,r
dans ce canal (photo 9r.3). Cette colonisation est à l'origine d'une totalité des infections de la période sèche ;
568 569
GUIDE PRATIQUE DE' MALADIES DES BOVINS Maladies de la mamelle
t
symptômes apparai ssent.
Tableau 91.2: les principales mesures du plan de lutte contre les mammites
r l'impact en cours de traite (figure 9t.z). Les gouttelettes de lait conta- et leur action sur les inlections
minées projetées violemment et à contresens sur l'orifice du trayon Mesures
Mode d'action Période d'action lnlections concemées
permettent aux bactérjes pathogènes de franchjr en force le canal de lutte
trayeurs ; lontrôle de
r le transfert de bactéries par les sondes et les embouts de seringue, à a machine à 0ui Non 0ui Nonl 0ui 0ui
d'élevage qui favorisent les lésjons des trayons augmentent les risques 0ui Non 0ui Non 0ui Non4
de mammites :niveau de vjde de l'installation de trajte ou pulsations
inadaptées, conditions défectueuses de logement. Une fojs franchi le Hygiène du
0ui Non 0ui 0ui Non2 0ui
canal du trayon,les bactéries pathogènes se multiplient dans le quar- oqement
510
(,UIDI I'RAIIQUE DE' MALADIES DES BOVINS Maladies de la mamelle
I
Re8rh,
J detdr€
I lavage et essuyage des trayons avec des lavettes individuelles ou pa r
un système douchette-serviette papler ou, encore, prétrempage et
LT I
'_l-
essuyage des trayons avec un produit réservé à cet usage ; - -)
u
l)\Eir+ li[
I respect des normes de densité anjmale et d'ambiance dans le bâti, Couporc (emtx'che
penètc. uî ûinchon qui pend
de
+ (oquillc métailqûe
ment; rube de
l) !ùl .oLL(1ùl püiiâ1 on
T entretien des aires de couchage et de promenade des vaches, qu'el1es (oLrl t!b( dc lùlt
soient en lactation, taries ou parturientes (photo gt.ÿ ;
I traitement systématique au moment du tarissement pour lim iter 1es
nouvelles infections pendant la période sèche.
tl
)w1
tÿÏir;r' 0
LonS tube dc
ffi/
eoure--îfr '5,,.",,
Kpa
I
--îi;-
îâJ- mil;rét---î 5tl
iltJ
§ilt l8l t;l
lill ji0
!il!
Iill
il[
100 Tï,
illt
\y +
I VrdEde laté {s'de ÀI
300 In,
I nrveaudc la màmcllcl
Prersior à l'iirtéricur Pres5ion à l'inté.ieur + 280
de la prpeline est de la pipeline est
é8ale à la pression inféfieureà lâ prssion
2ÿ
atmosphérique atmosphérique
Pres§lon aimosilÉrlqu! 0 {;
Photo91.4: nesure dcs niveaux de vide.
Photogt.S: curage et ASSèchement AVant
paillage.
512
GUIDE PRATIOUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies cle la mamelle
$ attendre le tarissement pour traiter les mammites subcliniques grâce tjon en début de période sèche. Cette technique s'est généralisée au
au traitement hors lactation ; cours des 3o dernières années sans augmentation notable d'antibio-
.r* réformer les vaches incurables : résistances. Cependant, les professionnels (éleveurs et vétérinaires)
. vaches atteintes de mammites cliniques à répétition, s'orjentent vers d'autres stratégies. Depuis quelques années, des tech-
. vaches infectées subcliniques, non guéries par le traitement hors niques telles que le traitement sélectif et l'utilisation de l'obturateur
lactation. interne se sont développées.
Dans les cas particuliers où le niveau d'infection du troupeau est
faible ou moyen (comptage cellulaire moyen de fank sur un an inférieur
Traitement à z5o ooo ce11u1es/ml), où 1'origine de l'infection domjnante n'est pas
S. uberis et oir les risques de nouvelles infections pendant la période
Traitement au tarissement sèche apparaissent très faibles (conditions de logement pendant la
période sèche correctes, bonne conduite de l'arrêt de la traite et du
0biectif et principe_ retour dans 1e troupeau...), on peut se hmiter au traitement des seules
llobjectif du traitement au tarissement est de guérir les infections vaches infectées (traitement sélectif). Celles-ci peuvent être repérées
persistantes de Ia lactation précédente et d'assurer une protection par les concentrations cellulaires individuelles de leur lait ou par un
contre les nouvelles infections qui s'établissent surtout au début de la test de floculation, le California Mastitis Test (CMT) (photo gr.6).Un
période sèche. Comme la vache n'est plus traite, il est possible d'utiliser risque trop élevé de nouvelles jnfections au cours de la période sèche
des produits rémanents qui maintiennent des concentrations élevées interdit le chojx du traitement sélectjf, quel que soit l'état sanitajre des
d'antibiotiques dans la mamelle pendant plusieurs semaines. mamel'les du troupeau.
Avec les médjcaments actuels, on obtient un pourcentage de guérison En dehors de cette situation, il faudra aussi choisir de traiter les ani-
de 7o à Bo7" en moyenne. En fait, on approche un taux de 9o % contre maux sujvants si la réforme n'a pas été décidée :
les streptocoques,mais il est difficjle d'atteindre un résultat deTo%
contre les staphylocoques. Le risque de nouvellç infection pendant 1a
période sèche se trouve réduit de mojtié environ dans les quartiers
traités. Les risques de nouvelles infections pendant la période sèche
concernent toutes les espèces bactériennes, S. aureus essentjellement
au cours de la première phase (r 5 jours), entérobactéries et 5. uberis sur
l'ensemble de la phase tarje. On observe dans quelques é1evages, et
heureusement rarement, des mammjtes fulgurantes qui se déclarent
dans les 48 heures suivant l'arrêt de la trajte, dues à des bactéries du
genre Klebsiella ou Pseudomonas.
Aujourd'hui, i1 est admis que certaines infections contractées au cours
de 1a période sèche sont à l'origine de mammites cliniques qui se déc1a-
rent au cours des roo premiers jours de la lactation, particulièrement
les infections à entérobactéries autres qu'E. coli.
§!ry!Ésie
Photo9L6: diagnostic des manmites
D'une manière générale,il est recommandé de réaliserun trajtement subcliniques : test au teepol ou
systématique, de façon que toutes 1es vaches bénéficient d'une protec- California Mastitis Test (CMT).
574
rll
GUIDE PRATIQUE DES MALADIEs DES BOVINS Maladies de la mamelle
r les vaches classées douteuses (CCl entre 3oo ooo et 8oo ooo cellules/ Ce type de traitement, uniquement préventif est également utilisé
ml) ou infectées (plus de 8oo ooo cellules/m1) par le contrôle laitler, en complément du traitement antibiotique classique (curatif et pré-
Ces seujls sont actuellement considérés comme très optimistes et ventif).
très élevés. Un seuil compris entre roo ooo ceilules/ml et zoo ooo cel. Renouveler le traitement au miiieu de la période sèche ne permet
lules/ml pourrait se justifier ; guère d'augmenter le taux de guérison. Outre 1'augmentatjon du
r les vaches atteintes de mammjte clinique pendant 1a lactation pré. risque de diminuer l'étanchéité du canal du trayon, cette stratégie
cédente ; apparaît d'autant moins justifiée aujourd'hui qu'i1 existe des spécia-
r les primipares à production élevée et les vaches prédisposées aux lités qui, après une seule adminjstratjon au tarissement, permettent
jnfections (ex. : mamelles décrochées). le maintien de concentrations antibiotiques préventives pendant 6 à
Dans le cas de l'obturateur interne, il s'agit de f injecter dans la 8 semaines et qui ont augmenté le taux de guérison bactériologlque
mamelle au moment du tarissement des vaches saines pour prévenlt des infections à S. aureus.
la pénétration des germes pathogènes pendant toute 1a période sèche Le choix d'une stratégie devra se faire à partir de discussjons et
(photo gr.7).Le produit n'a pas de fonction antiseptique et agit donc d'échanges entre l'éleveur et le prescripteur après évaluation de la
exclusivement par effet barrière. Les recommandations en ce qul situation actuelle de l'élevage en matière d'infections mammaires et
concerne son utilisation sont les suivantes : des risques auxquels le troupeau est exposé.
r élevages maîtrisant correctement les cellules (derniers comptages
cellulaires de tank inférjeurs à z5o ooo cellules/ml) ;
r vaches non infectées par un pathogène majeur au moment du lefficacité d'une spécialité dépend d'un ensemble de caractéristiques
tarissement (trois derniers CCI mensuels inférieurs à zoo ooo cellu- (matières actives, dosage, excipient...). Elle est jugée à partir des résul-
1es/ml) ; tats d'essais conduits sur l'animal (études in vivo). Les antibiotiques
r vaches sans mammite clinique au cours des 3 mois précédant le utilisés doivent être dirigés principalement contre les staphylocoques
tarissement. et les streptocoques. [excipient huileux généra1ement employé dans
la spécialité joue un rôle essentjel. ll assure une persistance du médj-
cament à dose thérapeutique durant plusieurs semajnes et permet
une dispersion des antibiotiques dans tout le quartier.
La rigueur des protocoles d'évaluation clinique nécessaires pour
obtenir'l'autorisation de mise sur le marché (AMM) donne des garan-
ties suffisantes.
La plupart des échecs du trajtement sont dus à f impossibilité pour
l'antibiotique d'atteindre les micro-organismes, notamment les sta-
phylocoques, qui forment des microabcès dans le parenchyme mam-
maire.
Une semaine environ avant la date prévue du tarissement, la dis-
tribution de concentré est aûêtée. Chez 1es fortes productrices, l'apport
de fourrage peut être limité en évitant la diète sévère. Tout « stress »
Photo 91.7 : i nj ecti 0 n d' obtu rate u r i nte rn e.
de la flore ruminale au morrient de la période sèche pénalise celle-ci
Contrairemen t aux antibiotiques intra-
nammaires, le dépôt de l'obturateur à la reprise de la lactation suivante.
dans le trayon ne doit pas être suivi de la Après une dernière traite, aussi complète que possible, au cours de
reparlilion de la crème dans la citerne. laquelle on vérifie l'absence de tout signe clinique, l'orifice du trayon
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
I Mâladies cle la mamellc
91.9
est désinfecté et frotté énergiquement avec un coton imbibé de désin i
fectant pendant une vingtaine de secondes (photo 9r.8,). lJinjection
dans chaque quartier est ensuite fajte avec une seringue-dose à usage
unique. Pujs on réalise un dernier trempage des trayons. La vache est
ensuite isolée de l'ambjance de traite pour faciliter l'arrêt de la sécré-
tion lactée. ll n'y a pas de délai d'attente au-delà du délai 1éga1 (7e jour
après 1e vê1age) pour livrer le lajt, sauf en cas de vêlage prématuré. Des
précisions relatives à chaque spécialité figurent sur les notices et dol'
vent être respectées.
Traitement en lactation
Objectif et principe
'lités [utilisatjon toute spécialité qui ne serait pas indiquée pour cette
contiennent un antibjotique ou ure association d'antibiotiques. de
Elles sont avant tout actjves sur les bactéries Cram + (staphylocoques, voie dojt être proscrite.Le rythme et le nombre de ces injections dépen-
streptocoques) responsables de la majorité des infectjons en lactation dent de la spécialité utilisée et sont définis par la prescription du
et au tarjssement. Un grand nombre de ces spécia.lités sont cependant vétérinaire : la plus grande rr'gueur doit être observée, faute de quoi
à large spectre. Elles permettent de traiter les Cram - (colibacilles) et on s'expose au gaspillage et à l'inefficacité.
de guérir 7o % des infections, tous agents microbiens confondus. llinfection mammaire provoque une réaction inflammatoire qui
Les antlbiotiques de la famille des bêtalactamines sont les plus disparaît au bout d'un certain temps après la mise en æuvre du trai-
utilisés (pénicillines, céphalosporines), seuls ou en association (ami- tement. La guérison bactériologique peut intervenir avant que les
nosides, colistine...). Les pénicillines C et A, les plus anciennes et les symptômes locaux n'aient complètement régressé. l'l convient donc de
moins ioùteuses, sont aussi les plus efficaces sur les streptocoques et faire preuve d'une certajne patience dans la surveillance des résultats
sur 5o 7o des souches de staphylocoque doré ne présentant pas de du trar'tement. Si la mise en ceuvre de ce traitement doit se traduire,
caractère de résistance à la pénicilline au travers d'une enzyme appe- dans les z4 à 48 heures, par une nette régression des symptômes, la
lée pénicillinase. totale disparition de ces symptômes peut demander 5 à 7 jours, indé-
À côté de ce traitement de base, et selon la gravité de chaque cas, un pendamment de la durée dutraitement. Si ces deux conditions ne sont
traitement par voie générale peut être indiqué. Les antibiotiques de la pas observées, le traitement m js en ceuvre initialement est considéré
famille des macrolides (spiramycine, tylosine) diffusent particulièrement comme inefficace ; il convient alors d'appliquer un traitement de
bien dans la glande mammaire si, toutefois, elle n'est pas fortement deuxjème intentjon, plus adapté.
.1ieu
enflammée. [utilisation de ces antibiotiques par voie généra1e peut futilisation d'antibiotiques par voie générale n'a pas d'être
être indiquée lors d'infections plus sévères mais persistantes et ayant systématisée mais, comme toute thérapeutique adjuvante, doit être
'l'absence
tendance à récidiver (exemple des infections par 1es Gram +). Lors de raisonnée au cas par cas. Il est nécessaire de s'assurer de
mamm jtes suraiguës, toxinogènes, l'antibiothérapie a une importance d'antagonisme entre les antibiotiques administrés par voie locale et
secondaire ; la rapidité d'jntervention prime pour maîtriser la forte ceux qui le sont par voie générale.
réaction inflammatoire et lutter contre l'état de choc. À l'issue du trajtement, un délaj d'attente dojt être respecté avant
Le résultat des traitements doit être évalué dans 1e contexte épidé- de livrer à nouveau le lait à la consommation, afin que les résidus de
miologique du troupeau et permettre au vétérinaire de recommander médicament aient disparu. Ce délai d'attente concerne le lait des
à l'éleveur la stratégie la plus adaptée. Cette stratégie permet de résou- 4 quartiers, quels que soient le nombre de quartiers traités et le mode
dre la plupart des cas observés. Les mammites suraiguës ou les cas d'adminjstration du traitement (voie locale ou générale).
n'évoluant pas favorablement doivent être examinés avec le vétérinaire Le dépistage attentif et le traitement efficace des mammites cliniques
pour définir le traitement le plus adapté. pendant la lactation permettent de réduire l'installation d'infections
Le chojx des spécialités utilisées et la stratégie globale de traitement durables qui parviennent à déjouer les mesures préventives. Le traite-
en lactation ne doivent pas être remis en cause à la suite d'échecs isolés, ment hors lactation sert à guérir les infections qui se seraient jnstallées
qui sont inévjtables. pendant la lactation, du fait d'un défaut de dépistage ou d'une non-
guérison bactériologique suite au traitement instauré. [efficacité de
Modalités pratiques ces mesures curatives comme celle de la prévention mise en place
Les chances de guérison sans séquelles sont d'autant plus grandes doivent être régulièrement réévaluées à la lumière des indjcateurs
que le traitement jntervjent plus précocement après le dépistage.Après épidémiologiques disponibles : résultats de comptages cellulaires et
une traite aussi complète que possible et une désinfection soigneuse incidence des mammites ciiniques.
de l'extrémité du trayon, l'injection intramammaire est réalisée avec
une spécialité réservée à cette voie d'administration.
580
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
motu91.10: repérage
des animaux en
traitenent par un
bracelet.
10
Maladies
du cæu6
des vaisseaux
tE DÉTAI D,ATTENT§
Le délai d'attente proposé par le fabricant {validé par l'autorisation de mise sur Ie
et du sang
marché) indiqué sur Ia notice du médicanrent estspécifique de la spécialité pharma-
ceutique utilisée selon ies modalités prêconisées par le fabricant. Des spécialitês
contenant le même principe actif peuvent recommander des délais d'attente différents :
les excipients, différents pour chaque spécialité, lnfluencent la vitesse d'élimination
des résidus du principe actif- Le délai d'attente prescrit n'estvalable que dans la me-
sure où le schéma thérapeutique recommandé est respecté: dose à chaque
administration, voie d'administration, rythme des administrati0ns et durée du traitement
(photo 91.10). llaménagement pour des cas particuliers de schémas thérapeutiques
validés par I'AMM doit rester l'exception : le délai d'attente à respecter dans de tels
cas doit être établi avec prudence.
Dans tous les cas, la prescription du vétérinaire doit être respectée, faute de quoi des
résidus peuvent rendre le lait impropre à la consommation et à la transformation.
582
il
s8s
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies du cæur, des vaisseaux et du sang
ru
de la pince).
1?{
Photo 9.5 : péri ca rd i te fi b ri n e u se.
) Photoua: péricardite par c0rps étranger.
Photow.T: endocardite et myocardite par
corps étranger (fil de fer).
/
B r une jntoxication (dérivés de la doxycycline, tourteau de coton...) ;
il une carence (carence en sélénium et vitamine E lors de myopathie-
dyspnée);
E
!t une anomalie du développement anatomique du cæur (communi-
cation jnterventriculajre, par exemple) (photo 92.4).
Les péricardites sont le plus souvent consécutives à 1a migration d'un
fil de fer d'origine réticulaire (photos 92.5 à gz.7). Certaines causes comme
la tuberculose ou la leucose bovine enzootique sont désormais excep-
L-, tionnelles.
Les troubles du rythme peuvent être consécutifs :
r une infection : dans ce cas,le tissu myocardique est contaminé 1e plus r aux lésions du myocarde (voir ci-dessus) ;
souvent par voie sanguine et rarement par extension locale (inocu- r à des modjfjcations de la concentratjon en électrolytes sanguins
lation par corps étranger réticulaire) avec en résultat une myocar- (potassium, sodjum, calcium, magnésium), secondaires à différentes
dite : affections, notamment digestives (déplacement de la cajllette, enté-
-
. bactérienne (Histophilus somni, Borrelia burgdorferi, maladie de rite diarrhéique néonatale...) ;
Lyme, Clostridium chauvoei, diverses bactéries pyogènes...), I à des perturbations du système nerveux autonome, qui régu1e le
. virale (virus de la fièvre aphteuse...), fonctionnement cardiaque, secondaires à des troubles digestifs, à des
. parasitaire (Sarcocystis, cysticerques 1e plus souvent sans consé- lésions de i'encéphale, ou à des intoxications (digitaie, laurier-
quence pathogène directe pour l'animal atteint) ; rose...).
586 s87
-
GUIDE PRATIO-UE DES A/IALADIES DES BOVINS Maladies du cceur, des vaisseaux et du sang
Circonstances d'a pparition et sym ptômes æ lors de myopathie-dyspnée, i'injection de sélénite de sodium
(3 mg/'roo kglj x 3 jours) et d'antioxydants ;
Selon l'affection initiale,l'âge des animaux attejnts et les circonstan- ts lors de troubjes du rythme, le rétablissement des concentrations
ces de sutvenue sont différents. électrolytiques normales par des perfusions adaptées, ou lors de
plus souvent, les cas sont sporadiques. Plusieurs cas simultanés
Le fibrillatjon auriculaire, l'injection de sulfate de quinidine.
ou consécutifs sont possibles, lors d'intoxication ou de carence, voire Compte tenu des contraintes économiques,les possibiljtés curatives
lors de maladie infectieuse. lors de troubles lésionnels inflammatoires sont limitées ou exclues.
Djfférents symptômes sont détectés, sojt isolément, soit en association
selon l'affection en cause, et doivent jnciter à un examen approfondi
de l'appareil cardio-vasculaire.
symptômes tradujsent un défaut de fonctionnement de
Ces 1a pompe
cardiaque :
w mort subite (photo gz.8) ;
m intolérance à l'effort manifestée lors du retour à l'étable, lors de
déplacement en montée, lors de poursuite, qui s'exprime par un
essoufflement et des difficultés respiratoires importantes et sans
rapport avec l'effort entrepris, et par une mise à l'écart du trou-
peau;
m amaigrissement avec poi'l terne et retard de crojssance chez1es veaux
et jeunes bovins ;
ro douleul exprimée par une attitude anormale en arche de pont, coudes
écartés ;
w difficultés au retour du sang veineux, qui se traduisent par un ædème Photos2.8: nlrt brutale dans l'aire d'attente de la salle de traite (vache à
de l'auge (signe de la bouteille) et/ou du fanon (photo 9z.fl,par une endocard ite des va lvu les).
distension des veines jugulaires et rarement par une distension Photo92.9: ædème de lbuge et du fanon consécutif à une péricardite.
Maîtrise
Un diagnostic vétérinaire approfondi est nécessaire chaque fois que
l'un ou plusieurs des signes cj-dessus sont détectés.
La condujte à tenir et le pronostic dépendent évidemment de l'af-
fection identifiée.
Certains traitements médicaux spécifiques sont efficaces, par exem-
ple:
s88
rl I
Maladies du cceur, des vaisseaux et du sang
l
g3 rill
Anémies
fr
(
llanémie est définie par Ia diminution de 1a capacité du sang à $.3llr
transporter l'oxygène. Au laboratoire, elle est caractérisée par la dimi-
nution du nombre de globules rouges (ou érythrocytes),1a baisse de *
l'hématocrite et de la concentration en hémoglobine (photo 9j.t).
Trois grands groupes de causes provoquent les anémies des
I
bovins
t
:
la perte d'un important volume de sang, par exemple lors d'hémor- "L
ragies accidentelles ou obstétricales (photos %: à %.d, de coagu-
lation vasculaire djsséminée, de diarrhée hémorragique (coccidies,
salmonelles, BVD, coronavirus) ou de troubles de la coagulation, mais
aussi lors d'ulcères de la caillette, de thrombose de la veine cave 936
(photo q.5)et lors d'infestations sévères par des parasites digestifs
ou, surtout, des ectoparasites (poux piqueurs, tiques) ; I
r la destruction massive de globules rouges (u érythrolyse , ou u hémo-
lyse lors de babésiose, d'hémoglobinurie bacillaire, de Ieptospirose
")
ou d'intoxication au cuivre ou par les choux, et lors d'anaplasmose
àAnaplasma ovis ouAnaplasmamarginale (photo gj.6) par exemple,
ou de theilériose ;
m le défaut de fabrication des érythrocytes, par exemple lors de néphrite
chronique, de pneumonie chronique, d'abcès hépatique ou de diar-
rhée chronique.
I
Les causes d'anémie étant multiples,les symptômes sont très variés
et se rapportent principalement non à l'anémie elle-même, mais à
l'agent causal de cette anémie.
Les étapes du diagnostic vétérinaire spécifiques à l'anémie passent
par une prise de sang pour effectuer au laboratoire une numération- PhaoB.t: anémie reconnaissable par la pâleur de la conjonctive de l'oeil.
formule (tabl e au g.r ),un étal em ent san guin, I a rech erch e et le dosage motuW: au cours de lécornage, le contrôle du saignenent est indispensable.
Photo93.3:veau nort d'hémorragie abdominale à la suite d'un coup de tête.
de marqueurs de l'inflammation et des protéines sanguines, ainsi
Photo w.4: hémorragie génitale au moment du vêlage.
qu'une prise d'urine. En milieu hospita'lier vétérinaire, une biopsie de Photog.S: hémorragie pulnonaire due à une thrombose de la veine cave plstérieure.
moelle osseuse peut aussi être pratiquée. Photo9.6:anémie et ictère de la muqueuse vulvaire dus àAnaplasma maiginale.
591
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
g4
ll n'y a pas de trajtement spécifique de l'anémie : le vétérinaire s'em-
ploie d'abord à traiter la cause (enrayer'l'hémorragie par des ligatures Syn dromes
ou des sutures, traiter la babésiose, déparasiter l'an imal, par exemple),
et, éventuellement, il pratiquera une transfusion sanguine.
hémorragiques
Tableau 93.1 : normes du sang de bovin
Globrtæ rouges (hématies) I S,l à 7,5 millions/mm3
- lymphocytes I 60,0 % Les hémorragjes sont des écoulements de sang à l'extérieur des vais-
seaux san guins (extravasations).
- leucocytes neutrophiles I 30,0 %
* leucocytes éosinophiles I 5,0 %
Causes et facteurs de risque
- monocytes I 5,0 %
592
GUIDE PRATIQUË DES MALADIES DES BOVINS Maladies du cceur, des vaisseaux et du sang
94.4 r
594
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DE' BOVINS
Maladies du cceur, des vaisseaux et du sang
rl
Maîtrise
Prévention
On n'organise pas spécifiquement de prévention des hémorragies. ll
Photo9.6: syndrone hémorragique chez un veau atteint de BVD.
faut éviter que, dans l'aire de vie des animaux, se trouvent des matériels,
des équipements ou des objets contondants, traumatisants ou coupants :
Deux causes anciennes de cette affection ont actuellement presque proscrire les bords d'auge tranchants, les tubes à section carrée... En
complètement disparu: stabulation libre, l'écornage diminue les risques, notamment si les
w l'intoxicatjon par ingestion de fougère aigle dans 1es régions grani surfaces disponibles sont restreintes.
tiques ; Les difficultés de vêlage, du fait de la taille du veau, de sa mauvaise
ç l'utilisation de nitrofuranes comme aliments médicamenteux. position (membre ou tête repliés, jumeaux emmêlés, siège) ou d'ano-
Ces derniers provoquaient des taches hémorragiques dans la bouche, malies de l'utérus (torsion), nécessitent une intervention du vétérinaire.
les muscles,les reins, sur le nez et sur les intestins. [utilisation du chlo- Après 1a mise bas, pour éviter les complications dupost-partum, il faut
ramphénico1, désormais interdite du fait de sa toxjcité, et la carence en faire relever doucement la vache pour replacer l'utérus dans une posi-
fer chez les veaux de boucherie ne faisaient qu'aggraver 1es symptômes tion intra-abdominale qui évite 1e prolapsus. Une exploration des voies
de 1a maladie. génitales sur la vache debout permet de contrôler qu'il n'y a pas d'hé-
Les purpuras peuvent être dus à un trouble hépatique (entraÎnant morragie de 1'artère vaginale ou d'hémorragie en nappe, ni de déchirure
un défaut de production de facteurs de coagulation), à certaines sou importante.
ches de virus BVD (souches dites n hémorragiqus5 ") (photo 94.6),à La prévention de la parafilariose repose sur la maîtrise des infestations
l'intoxication par la fougère aigle, ingérée en grande quantité sur des par 1esinsectes (chapitre tz-66).
périodes de quelques semaines, à f ingestion par le colostrum d'anti'
corps « toxiques » produjts par 1a mère suite à certaines vaccjnations, Traitement
et détruisant sur certains veau prédisposés génétiquement, les cellu-
les sanguines (syndrome de pancytopénie néonatale bovine = syndrome Le traitement d'un syndrome hémorragique nécessite dans la plus-
de diathèse hémorragique). part des cas une intervention vétérinaire. Certajnes ruptures d'artères,
596 597
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
g5
Babésiose ou
piroplasmose
Lababésiose (ou piroplasmose) bovine est une maladie parasitaire
des globules rouges qui se traduit par une anémie hémoglobinurique
(urine de couleur café), due à Babesia divergens.
a
{
I
Photolls.t:Babesia
{ivergens dans des hématies de bovin (après étalement de sang
et coloration au MGG) (flèches).
598 599
ffi ,ES MALADT Es DEs BovtNs
Maladies du cæuq des vaisseaux et du sang
Symptômes
Les symptômes apparaissent z à 3 semaines après l'infestation par les
tiques.
Dans la forme aiguë, une forte fjèvre (jusqu'à 4z 'C) est notée. Le bovin
est abattu, ne se nourrjt plus. Les femelles gravides peuvent avorter. Les
muqueuses sont pâ1es (anémie), 1es urines sont mousseuses et foncées
(couleur u marc de café lors d'hémoglobinurie) (photo 95.2). [animal est
"
diarrhéique et expulse les matières fécales en jet, par un anus serré en
(photo gÿ).Un ictère peut être noté du vivant de
" trou de serrure "
l'animal ou à 1'autopsie. À ce stade, la chute de la production laitière est
importante. La maladie est rapidement mortelle si Ie traitement n'inter-
vient pas rapidement. Certains bovins peuvent guérir naturellement :
dans ces conditions, ils devjennent porteurs chroniques de parasites.
Les formes chroniques sont moins caractéristiques ou inapparentes.
Photo95.3: à côté de la diarrhée enjet bien visible, on peut égalenent noter la couleur
rluge n0irâtre des urines due à I'hénoglobrnurie.
Maîtrise
Photo !)5.2: urines Le diagnostic repose sur des éléments cliniques (anémie et/ou ictère,
colorées et mousseuses diarrhée en corde hémoglobinurie) et, sur 1'examen d'un étalement de
recueillies chez un
sang (dans la phase aigue), voire un examen sérologique (au moins
animal en phase clinique
de la babésiose Tjours après le début des signes cliniques).
6or
CUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS
6oz 6o3
I
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies du cceur, des vaisseaux et du sang
Maîtrise
La confirmation de la suspicion clinique d'anaplasmose nécessite le
recours au laboratoire, soit par l'examen direct au microscope d'un
étalement sanguin coloré, sojt par la recherche djrecte de la bactérje
par PCR à partir d'un échantjllon sanguin pré1evé en début d'évolution,
6o4
11
Maladies
de l'a ??areil
aa
urrnarre
g7
Maladies du rein
et de la vessie
6o8 6og
CUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DE' BOVINS
Maladies de l'appareil urinairr
!
Circonsta nces d'appa rition et sym ptômes
Selon l'affection initiale, l'âge des anr'maux atteints et les circons-
!
tances de survenue sont différents.
Le plus souvent, les cas sont sporadiques. Plusjeurs cas consécutifs
§ ou simultanés sont possibles lors d'intoxication ou de carence, voire
n
lors de maladie infectr'euse.
I Différents symptômes sont détectés, soit isolément soit en associa-
tion selon l'affection en cause, et doivent inciter à un examen approfondi
I'appareil urinaire.
Ii\-
::l
.I de
symptômes urinaires sont les plus caractéristiques :
Les
æ coliques ;
x apathie, amaigrissement, poil terne, appétit réduit ;
æ ædème de l'auge et du fanon (chute de l'albumine sanguine,lors de
Les maladies de la vessie sont liées à :
r des inflammations (cystite) secondaires :
glomérulonéphrite/amyloïdose) lors d'intoxication par les glands ;
. chez le veau et le jeune bovin à une inflammation du canal de æ diarrhée (amyloïdose) ou bouses rouge noirâtre en petite quantité
r des tumeurs (hématurie enzootique), consécutives à l'ingestion de * odeur ammoniacale de l'haleine (suggère une augmentation très
fougère aigle en petite quantité pendant de longues périodes r'mportante de I'urée sanguine, en lien avec une insuffisance rénale
(photos 97.4 et gt.S) sévère).
;
GUIDE PRATIQUE DES MALADIEs DES BOVINS
gB
Maîtrise
Un diagnostic vétérinaire approfondi est nécessajre chaque fois que
Urolithiase
l'un ou p'lusieurs des signes ci-dessus sont détectés-
La conduite à tenir et le pronostic dépendent évidemment de l'affec-
obstructive
tion identifiée.
par ailleurs, de nombreuses maladies infectieuses ou toxi-infectieuses (calculs urinaires)
graves se compliquent de choc et de déshydratatjon, à l'origine d'une
insuffisance rénale qui peut elle-même se compliquer de lésions réna-
1es. ll importe donc de rompre cet enchaînement le plus précocement
possible. Causes et facteurs de risque
Le rétablissement d'une fonction rénale efficace repose sur une réhy-
Les calculs urinaires sont 1e plus souvent des phosphates ammoniaco-
dratation soutenue par voie veineuse- La reprise de l'émission d'urine
après la perfusion est un bon signe pronostique. magnésiens (struvite) (photo 98.r). Ces calculs sont liés à des apports
Certains traitements spécifiques de la cause sont disponibles, par alimentajres élevés en phosphore avec un déficit concomitant en calcjum.
exemple lors de pyélonéphrite, 1'administration de B-1actamines ou de Ce déséquilibre phosphocalcique est observé dans les ratjons riches en
céphalosporines sur des périodes prolongées (B à r5 jours)' céréales et non corrigées sur le plan minéral. Les taurillons à 1'engrais-
Lors d'hématurie enzootique, le traitement symptomatique vise à sement sont les plus fréquemment atteints (photo 98.2).
cautériserles lésions vésica1es, par injection par voie urétrale' En élevage extensif où l'herbe et le foin sont la seule nourriture, les
Lors de cystite secondaire à une infection du nombril et du canal de calculs peuvent être de nature siliceuse.Toutes les catégories d'âge sont
l'ouraque,le traitement est chirurgical : enlever le canal de l'ouraque et possiblement atteintes. Les plantes riches en oxalate sont exception-
parfois 1e pÔle crânial de la vessie après ouverture abdominale' nellement à 1'origine de calculs de calcjte.
Compte tenu des contraintes économiques et des possibilités cura- Dans tous les systèmes d'élevage, et que11e que soit la nature des
tives, le traitement de certains troubles lésionnels est limité ou exclu. calculs, l'insuffisance d'abreuvement est un facteur aggravant très
fréquent. La carence en vitamine A pourrait, dans quelques cas parti-
culiers, favoriser la formation des calculs.
À ces causes alimentaires s'ajoutent d'autres facteurs expliquant que
les troubles cliniques sont quasi exclusivement observés chez les mâles.
llobstruction de l'urètre, par des calculs formés dans la vessie, est liée
principalement à des facteurs anatomiques. Chez les mâles,l'urètre est
long,fin et en forme de u S ,, alors que chez les femelles l'urètre est
court et de grand diamètre. Par ajlleurs, certar'ns facteurs hormonaux
(castration précoce et excès d'æstrogènes) favorisent un moindre déve-
loppement du pénis et de l'urètre.
Symptômes
Si des calculs urinaires sont retrouvés dans les reins, la vessie et les
vojes urinaires (photos 98.3 et gB.4),pratiquement seuls les calculs
6'tz 613
AUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINs Maladies de l'appareil urinaire
Maîtrise
't:
Prévention
? t La prévention des calculs de struvite s'appuie principalement :
6t4 6tS
CUIDË PRATIQUE DES MALADIES DE' BOVINS
Traitement
En pratique courante, la destruction des calculs constitués n'est pas
réalisée par des trajtements médicaux.
En début d'évolutjon, des antispasmodiques peuvent être utiljsés afjn
de permettre l'éhmjnation des calculs de petite taille.
Pour les animaux de valeur, seul un traitement chirurgical (urétros-
18
tomîe périnéale ou pubienne) est envisageable et se révèle efficace lors
d'échec du traitement médjcal. Le pronostic est toujours réservé. La
rétention prolongée d'urjne donne une odeur urineuse à la carcasse, ce
qui est un motif de saisie. Maladies
néonatales
non infectieuses
et maladies
du nombril
6't6
r1
gg
Anoxie du veau
nouveau-ne
Symptômes
Àla naissance,un veaunormal doit ouvrirlesyeux, s'ébroue1. prendre ,
sa respiration et rapidement relever la tête et tenter de se mettre en
; position sterno-abdominale puis se relever. ll doit être debout dans l'heure
et se diriger spontanément vers la mamelle.
Avant la sortje du veau, alors qu'il est encore dans l'utérus, une anoxie
peut se traduire par une absence totale de réaction aux stimulations
(écartement ou pincement des ong lons) ou, au contrajre, par des réactions
Photo!E.I: l'enroulenent du cordon autour de la cuisse du veau rend plus précoces brutales et des mouvements désordonnés. En outre, l'anoxie provoque
sa rupture et le déclenchement prématuré de la respiration ; le veau inhale alors 1'expulsion réflexe duméconjum, qui coloreles eauxfcetales et peut souiller
des eaux fætales.
1a peau (photo 99.4).
Photogz: l'excès de volune du veau prédispose à l'anoxie.
Photoæg: pour éviter l'anoxie, il est nécessaire d'évaluer ou de faire évaluer par le lmmédiatement après la sortie du veau, l'anoxie est suggérée par :
praticien le rapp0rt fætl-pelvien avant d'engager une extracti0n risquant d'entraîner r un déclenchement retardé de la respiration ;
une trop flrte clnpression de la tête et du thorax du veau. r un beuglement de souffrance;
r une respiration discordante (l'abdomen n'est pas en phase avec le
thorax) ;
r le veau qui
bâi1leu
".
Dans les z4 à 48 heures après la naissance, les symptômes d'anoxie
sont :
i I un veau mou, en « poupée de chiffon ,, incapable de se tenir sans
aide;
r une absence totale de réflexe de succion ;
I une non-expulsion du méconium ;
r des hémorragies ponctiformes ou en nappe surles muqueuses,notam-
ment oculaires (photo gg.ÿ ;
6zo 6zt
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies neonatales non infectieuses et maladies du nombril
motu fin.l : llrsque le veau est nis à la mamelle, il refuse de prendre le trayon
et de téter.
624 625
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
Causes
Les causes possibles sont multiples et spécifiques de chaque élevage,
Tics de léchage 01
Traitement et prévention
Les anneaux anti tétée » sont des palliatifs. Une intervention chirurgicale
"
sur la langue des bovins téteurs peut être pratiquée dans les cas extrêmes.
Différentes mesures d'élevage sont suggérées :
626 627
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
02
Maladies
de l'ombilic-
Généralités
,f
t
\
Les affections ombilicales, souvent dénommées
" gros nombril , en
raison de 1'aspect visuel de l'ombilic, sont très fréquentes chez le veau.
Elles apparaissent peu de temps après la najssance ou dans les jours
qui suivent.
La région ombilicale est formée du cordon ombilical qui émerge de
l'abdomen par l'anneau ombilical.
Le cordon ombilical du veau est un vestige de la connexion qui existe
.f,i entre la mère et le fætus durant la gestation, et comprend la veine
I ombilicale qui chemine dans la cavité abdominale du veau en avant,
il vers le foie, et les artères ombjlicales et le canal de 1'ouraque qui se
dirigent vers l'arrière, en direction de la vessie.
dI
a,t
À la naissance,le cordon ombilical se rompt normalement par étire-
ment, à quelques centimètres de la paroi abdominale. Dans 1a première
Phototrt.t:en élevage laitter, le temps de buvée réduit prédispose à la succion des semaine de la vie, la partie externe de l'ombilic sèche, puis tombe 8 à
congénères. ro jours plus tard, et l'anneau ombilical se ferme.
mobstu2dfini: les troubles de l'assimilation intestinale qui accompagnent une
Cependant, cette évolution normale peut fréquemment être pertur-
diarrhée néonatale, une coccidiose sévère ou une naladie débilitante te-lle que la BVD
sont f requemnent à l'origine d'un pica bée, sojt par des infections de l'ombilic (omphalite et extension aux
vaisseaux ombjlicaux ou au canal de l'ouraque), soit par des hernies
blocage au cornadis au moins 30 minutes après la fin de la buvée du ombilicales.
lait ; D'autres affections, plus rares, peuvent se traduire par la présence
lll condjtions régulières de djstributjon (horaires, température du d'une masse anormale visjble en région de l'ombilic ou par un écoule-
lait > 38'C) ; ment anormal dans la même zone.
çi aire de vie suffisante (r,5 à z m2 parveaunaissant,z à3 m2par génisse ll s'agit :
de r5o kg) ; I d'un hématome ombilical : se forme dès la naissance une masse
*ü assurer des apports avant sevrage de fourrage de bonne qualité, d,eau cylindrique correspondant à un caillot de sang jssu de la rupture des
en dehors des apports lactés, de minéraux (notamment en oligoéléments) structures vasculaires de l'ombilic (photo toz.t).ll convient alors de
et de vitamines adaptés aux besoins; le désinfecter pour que l'hématome ne s'infecte pas et ne donne pas
t*r combattre l'ennui par des sollicitatjons fréquentes... ljeu à une omphalite ;
628 6zg
CUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS Maladies neonatales non infectieuses et.maladies du nombril
1t
r d'une éventration: dès Ia naissance ou dans Ies quelques heures
qui suivent, les jntestins peuvent être visjbles au dehors de l'abdo-
men (photo toz.z).lls sont sortis au travers de l'anneau ombilical.
C'est une affection grave qu'il convient de trajter rapidement par
intervention chirurgicale (photo roz.j). Le vétérinaire doit replacer
les intestins dans l'abdomen après rinçage et désinfection, puis
refermer la paroi abdominale. Toutefois, 1es risques de péritonite
sont importants. En attendant la venue du vétérinaire, il convient
d'entourer'les intestins d'un linge propre pour réduire la contami-
Photo 102.3: cette éventration qui fait
nation par des germes de l'envjronnement et prévenir les blessures immédiatement suite au vêlage
ou le dessèchement ; assisté va pouvoir être traitée avec
r d'une persistance du canal de l'ouraque : cette affection se rencon- succès. Le veau est ici pendu par
les membres postérieurs, ce qui
tre parfois chez les veaux mâles. Dès la naissance, le bas de l'abdomen
I'empêche de pousser I'intestin
apparaît humide et souillé ; de l'urine s'écoule parlbmbilic (photo r oz.4). hors de l'abdonen.
Le traitement consiste à cautériser le canal ou à suturer l'extrémité Photo fif24: persistance du canal
de la vessie par une intervention chirurgicale ; de I'ouraque : de l'urine s'ecoule
r d'une fibrose du cordon ombilical : une structure cylindrique ferme, par l'onbilic.
102.2
\]
/
Photofiru: il est rare que la rupture brutale des vaisseaux ombilicaux soit
responsable, comme ici, d'une hémorragie.
Photo -
ttz2: l'intestin sort par l'ombilic : cette éventration qui date de quelques
heures n'a plus aucune chance d'être traitée avec succès.
6)o
Maladies neonatales non infectieuses et maladies du nombril
Symptômes
Iinfection des structures de l'ombi]ic se traduit par une inflammation
initialement localisée extérieurement, en région de l'ombilic(photo rq.r),
et qui remonte dans l'abdomen si l'infection est plus étendue. Seule la
partie externe du cordon est affectée dans un tr'ers des cas : il s'agit de
Causes et facteurs de risque
l'omphalite proprement dite. La zone ombjljcale est occupée par une
Dans les premiers jours de la vie, l'ombilic est exposé à une conta- masse sphérique ou oblongue (abcès) (photo roj.z) avec parfois une fistule
mination par les germes présents dans l'environnement. Les infections suppurée (écoulement de pus). La palpation de l'ombjhc fait réagir for-
ombilicaÏes peuvent être dues à de nombreux agents infectieux. Tous tement le veau, et cette zone apparaît souvent chaude et dure.
les microbes qui souillent le sol et les litières, notamment d'origine Lors d'infection remontant dans l'abdomen, il est possible de palper
fécale, sont susceptibles de coloniser l'ombilic. Un des agents patho- (ou de visualiser par échographie) à travers 1a paroi du ventre une ou des
gènes fréquents esTArcanobacterium pyogenes,isolé dans de nombreux structures tubulaires correspondant à l'atteinte de i'une (ou de plusieurs)
processus suppurés. Malgré le caractère apparemment épidémique des structures ombilicales (omphalo-ph1ébite vers le foie, omphalo-arté-
des omphalites dans certains élevages, ces affections ne sont, en règle rite et omphalo-ouraquite vers la vessie).
générale, pas liées à un germe unique et spécifique. Si l'infection sétend,le veau peut souffrir d'une rystite ou d'une atteinte
ll existe toujours une infection minimale locale les premiers jours des reins, d'abcès hépatiques, d'arthrite ou de péritonite. Ces affections
de vie, se tradujsant par une rougeur de i'ombilic et une légère dou- plus graves peuvent mettre en jeu la vie du veau, mais aussi induire un
Ieur perceptible à la palpation. retard de crojssance ou une saisie à l'abattoir. Une complication possible
Normalement, ces signes régressent rapidement si le veau nou- est la fragilisation de l'anneau ombilical et le développement secondaire
veau-né possède des défenses jmmunitaires suffisamment déve1op- d'une hernie ombilicale.
pées, acquises par la buvée du colostrum à la naissance.
Dans le cas contrajre, les germes se développent dans les structures
externes de l'ombilic. Une inflammation et une suppuratjon s'ensuj-
vent, se traduisant par l'apparition d'une omphalite. Par la sujte,les
germes peuvent remorter 1e long des vestiges ombilicaux localisés
dans la cavité abdominale, ce qui provoque une infection interne
plus grave.
Les facteurs de risque des infections de l'ombilic peuvent être
:
'z
I'hygiène insuffisante de l'envjronnement immédiat des très jeunes
veaux (insuffisance du paillage, humidité de la litière, absence de
désjnfectjon notamment de la case de maternité), qui favorise
l'exposition aux agents infectieux ;
rt un défaut de transfert de l'immunité passive (ingestion trop tardive nluveau né de 3 jours avec une infection de l'onbilic (onbtlic sensible
Photo t(B.t :
à la palpation, rougc et chaud).
du colostrum ou en quantité trop faible ou d'un colostrum trop pauvre PhotoIB.2: génisse de 6 semaines :abcès onbiltcal visible sous forme de masse ronde
en effecteurs immunitaires) ; spherique circonscrite à coque epaisse.
632 6ll
CUIDE PRA-TIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies neonatales non infectieuses et maladies du nombril
Prévention
La prévention des infections de l'ombilic comporte plusieurs
aspects :
æ interventions sur l'environnement du veau : ,,i.-3..
. hygiène des sols et des litjères par 1a désinfection (phénols de syn-
thèse), r03.4i
. renouvellement régulier de paille (l kg par m2 tous les jours),
- assèchement par épandage de superphosphate à raison de zoo g/
m2lsema'ine,
. respect des normes de densité et de ventilation des locaux ;
x interventions sur'le veau :
. désinfection ombilicale à la naissance (photos roj3 et roj.4).La
désinfection de l'ombilic doit se faire selon un protocole précis et
intervenir dans la demi-heure qui suit la naissance puis se pour-
suivre les 3 premiers jours de vie : Photos103.3etIB.4: ce veaU Vient
de naître Après vidange du sang
- vidange de l'ombilic de son contenu sanguin, sans l'ouvril par onbilical, désinfection des structures
une pression entre l'index et le majeur exercée de haut en bas ombilicales par trenpage dans
en partant bien de l'abdomen, /: une solution de teinture d'iode.
- trempage dans une solution désinfectante. Plusieurs produits
peuvent être utilisés, mais ceux dont la pénétration dans les
tissus est la plus complète sont à base de teinture d'iode ; Traitement
. contrôle de l'ombilic par palpation 1e lendemain et le surlendemain
de la naissance pour vérifier qu'il est sec, Les infections de l'ombilic se traitent par I'administration
d'antibio-
. prise correcte de colostrum dans les z à 4 premières heures de vie tiques par voie générale (précocement et massivement, pendant à
5
8 jours). on peut utiliser soit res Bractamines seurs (péniciiline
du veau, ,-ori-
. traitement précoce de toute inflammation ombilicale (antibio- cilline, céphalosporines comme la céfalexine ou Ie ceftiofur) en associa-
thérapie). tion avec des amjnosides (streptomycine ou dihydrostreptomycine,
gentamicine ou apramycine), res tétracycrines, re frorfénicol, ies macro-
lides. Le traitement antibiotique doit permettre la régression des
symptômes et la guérison. Si aucune améliorâtion n,est observée, ou si
6fq 6zs
CUIDE PRATIO-UE DE, MALADIES DES BOVINS
04
Hernies ombilicales
t
Causes
Photo lB.5: exérèse chirurgicale
de t'ombilic et d'un vestige ombilical Normalement,l'anneau ombilical se referme dans les premiers jours
intra abdoninal intecte Le chirurgien de la vie. ll peut demeurer béant chez certains veaux et s'agrandir au
I
tienl dans la main l'ombilic ; le vestige cours de la croissance. [Jng « poche » en région de l'ombilic se forme
infecté est diriqe vers I'avant
il s'aoit de la ieine ombilicale. alors : il s'agit d'une hernie. Cette affection est généraiement d'origine
mÀtæat iri, le vestioe inlecle est héréditaire; elle peut aussi être secondaire à une infection de l'ombilic.
le canal de l'ouraque, qui s'étend La hernie peut contenir des structures abdom jnales comme l'omentum
jusqu'à la vessie.
et, plus rarement,la cajllette ou les jntestins. Si la caillette ou les anses
intestjnales s'insjnuent dans le sac herniaire, il y a un risque de hernie
traitement' étranglée et, par conséquent, d'occlusion et de péritonite.
'les
symptômes réapparaissent 48 heures après l'arrêt du
chirurgicale est nécessaire afin de retirer l'ombilic et
une intàrvention
les vestiges ombilicaux abcédés (photos tq'5 et toj 6)'
Symptômes
Lecon-tenudel'abcèslocaliséenrégionombilicalepeutêtredrainé'
de rjncer la région de l'ombilic, une masse (. poche ,) est détectable (photo to4.r).
En
après incision de 1a paroi de l'abcès' ll convient ensuite
d'une solution antiseptique La tajlle de la herniea tendance à augmenter au fur et à mesure de la
cavité de l'abcès chaque iour au moyen
qu'il croissance du veau. La masse n'est pas douloureuse à la palpation, est
(ex. ,Vétédlne Solution', ierrnr,,g"nât. de potassium) jusqu'à ce
froide au toucher et relativement souple. Elle peut être repoussée, par
n'y ait pius Production de Pus.
pression douce, dans l'abdomen du veau. tlétat général de l'animal et
tn cas de douleur et d,inflammatjon de l,ombilic, de l'eau froide peut
minutes afin de sa crojssance ne sont généralement pas affectés.
être appliquée matin et soir pendant une dizaine de
et soulager le veau' En cas d'abcès' de l'eau Dans les cas ou un organe digestif (cailiette ou intestin) est incarcéré
réduire l'inflammatjon
une dizaine de dans la hernje, la masse hernjaire est dure à 1a palpation, et il est
chaude peut être appliquée matin et soir pendant
impossible de 1a rentrer dans l'abdomen (hernie étranglée). [altération
minutes afin de faire « mûrir ».|'abcès'
de l'état général est alors marquée : prostration, arrêt de l'ingestion
alimentaire, du transit digestil douleur abdominale. En I'absence de
traitement, le veau meurt.
86 4t I
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DËS BOVINS
Maladies neonatales non infectieuses et maladies du nombril
Traitement
Une partie des hern'ies de petite taille n'est pas traitée. 5i la hernie
est de faible diamètre (moins de 5 cm) et ne contient pas de structures
digestives, un traitement conservateur peut être envisagé (pose d'un
bandage serré autour de I'abdomen pendant une quinzaine de jours
618
1g
Maladies
toxiques
lntoxications 105
Erreurs humaines
r Confusion entre un bidon d'herbicide et un bidon de vermlfuge.
u Surdosage de médicament.
r Distribution de semences traitées dans l'alimentation.
n Branches de haies taillées (if, laurier-cerise...) distribuées comme
ahment par méconnaissance de leur toxicité (photo ro5,z).
Contamination alimentaire
On peut inclure dans cette catégorie la présence de plantes toxiques
dans des prairjes naturelles, ou dans les parcelles pâturées mal désher-
6+z
Maladres toxiques
GUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS
105.1
Principales intoxications
ffi
Intoxications par les pesticides
Les pesticides sont les composés les plus fréquemment soupçonnés
dans les intoxicatjons bovines, à tort ou à raison. Parmi eux, on peut
distinguer les insecticides, les antilimaces et les herbicjdes.
Les insecticides le plus souvent à 1'origine d'intoxjcation sont surtout
ceux utilisés pour traiter les grains de semences ou les céréales stockées.
Les incidents surviennent à la suite d'une erreur de distribution, ou
lorsque des animaux échappés ont accès aux grains stockés jusqu'aux
prochaines semailles. Sont alors en cause les organophosphorés et les
carbamates (carbofuran, thiodicarbe, dichlorvos...) et les pyréthrinoïdes
de synthèse (téfluthrine, deltaméthrine). Ces composés sont à l'origine
de troubles nerveux : tremblements, agitation, convulsions. Avec les
organophosphorés et les carbamates, de la salivation et de la diarrhée
précèdent la phase nerveuse (tableau ro5.t).En fonction de la quantité
ingérée, l'évolution peut être rapidement mortelle. Des trajtements
pâture est une s]urce lourds sont nécessaires, parfois sans résultat...
Photol(8.1: une batterie au plomb abandonnée dans une
d intoxication car les bovins appt ectent son goùl'
inoiori.r,
'iiiirrm.s, t, laurier-cerise sépiare parfois la maison de I'exploitation Tableau 105.1 : intoxications par les insecticides
peur produire des
te développenent de nioisissures dans les silos
ques' lnsecticides Symptômes Traitemenl
nyco toxi nes. Cer Iai nes son L pa rlicul i è r ement loxi
Salivation, diarrhée, difficultés
0rganophosphorés et Atropine ou dérivés,
respiratoires, tremblements,
carbamates anticonvulsivants
convu lsions
bées :les intoxications ont surtout lieu en période de sécheresse'lorsque Agitation, tremblements, parfois Tranqui I I isants,
é9a-
l'herbe devient rare (exemple de la mercuriale)' On les rencontre fliréthrinoïdes convu lsions anticonvulsivants
(autre type
lement sur des animaux achetés, nés dans une autre région
de flore) ou lors d'évasjon de pâture'
En plus des pertes économiques liées éventuellement à la mortalité
L'expositiond.esbovinsauxplantestoxiquespeutrésulterdeladjs-
de certains individus, jl faut ajouter le manque à gagner du à la présence
tributlon de foin ou d'ensilage de maTs contaminé par des plantes
de résidus dans la vr'ande et le lait (mais, contrairement aux organo-
(exemple de la morelle noire ou du datura)'
de chlorés aujourd'hui interdjts, les organophosphorés, carbamates et
ll faut également cjter les contaminations liées au développement
certaines condjtions de température pyréthrinoïdes ne persistent pas longtemps dans l'organisme) et aux
moisissures qui peuvent, dans
(photo baisses de production.
et d'humidité, produire des substances toxiques (mycotoxines)
Ces insecticides peuvent être associés à des antifongiques ou à des
17fi).
répulsifs, dont la toxicjté est bien moindre. ll faut aussi prendre en
infin, certaines plantes fourragères (colza, sorgho"') contiennent
peut être compte 1a quantité totale de grains et 1a possibihté d'une acidose venant
naturellement des substances toxiques dont la concentration
compliquer 1e tableau clinique (voir chapitre ry).
temporairement ou localement accrue'
6qs
6qq
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies toxiques
Les antilimaces ou molluscicides contiennent, pour la plupart, soit Certains herbicides (notamment le glyphosate et le triclopyr) peuvent
du métaldéhyde, soit des carbamates (méthiocarbe, thiodicarbe). Leur rendre appétentes les plantes traitées pendant quelques jours. De ce
présentation sous forme de granulés à 4 ou 5 % de principe actif sur fait, si la zone trajtée contient des plantes toxiques,l,application dlher-
support farine est appétissante pour les bovins, et l'accès direct à de bicide peut favoriser une intoxication végéta1e. C'est pourquoi un délai
grandes quantités (sac entamé par exemple) condujt à 1'apparition de de r5 jours avant réjntroduction des animaux dans les pâtures traitées
troubles digestifs (salivation, diarrhée) et nerveux (tremblements, est souvent conseillé.
convulsions) (tableauro5.z),dont f issue peut être fatale. ,ii:
6q6 6qt
Maladies toxiques
CUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS
Pas d'antidote
Diarrhée, ballonnements,
Lutte contre
Urée 500-750 g grincements de dents,
l'alcalose
convulsions, coma (vinaigre)
Plomb
'la
La moda]jté d,intoxication plus fréquente est l,intoxication aiguë
dueà]aconsommationouauléchagedepartiesdebatteriesusagées.
Elle est caractérisée par destroubles nerveux centraux rappelant une
encéphalite, et est parfois mortelle (photo to5'5)'
EDTA, BAL
lntoxication aiguë : cécité, tremblements,
(piègent Ie plomb
Batterie troubles de l'équilibre, grincements de dents,
et augmentent
poussée au mur, diarrhée, coliques
son élimination)
6qB
CUIDË PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies toxiques
Les bovins sont capables d'en bojre des quantités très importantes.
Lestroubles observés sont ratement sévères (perturbations digestives It lTaxus i lngestion sur Moft souvent
après ingestion massive d'huile de vidange), mais i1 y a parfois pneu- baccata) | l'arbre ou (plus très rapide,
troubles digestifs
monie par passage dans les poumons (tableaurc5.6).ll faut cependant
prendre en compte 1e passage des hydrocarbures dans le lait, qu'il ne cardiaques (pouls
faut donc pas f ivrer à la consommation humajne, ni distrt'buer aux filant) et nerveux
veaux. (coma)
peut conduire à une jntoxjcation par 1es glands. Au pré, les intoxications
végétales les plus fréquentes sont provoquées par 1a fougère, la mercu- Salivation,
occidentalis) 'arbre ou de pansements
riale, le colchique (tableauto5.7),mais elles restent rares et très djverses.
branches au sol coliques, digestifs
Horm is les classiques désordres digestifs, elles peuvent avoir des réper-
après taille des prostration
cussions nerveuses (cenanthe, redoul, datura, if...), hépatiques (séneçons), haies
cutanées (berce, sarrasin, millepertuis, euphorbe, rue fétide...), urin aires
(gland, amaranthe, avoine jaunâtre, mercurjale, fougère, cistes du
maquis...), cardiaques (laurier-rose et digitale...), pulmonaires (galéga,
laurier-cerise, sorgho jeune...), sanguines (férule, fougère aigle...) ou sur
1a reproduction (tabac, vératre, lupin).
65o
Maladies toxiques
GUIDE PRA'NQUE DES MALADIES DES BOVINS
652 6sl
GUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS Maladies toxiques
o/o
Plantes Aliments maximum lroubles
nombreuses plantes conservant leur toxicité après séchage ou après toxioues contaminé§ tolérable
ensilage, on évitera de distribuer un fourrage ou un ensilage contaminé Colchique Dose mortelle Salivation,
à plus de 10 % dupoids frais : risque de pertes directes (intoxication), lColchicum =1 kgde yeux enfoncés,
de pertes indirectes (baisse de production), voire de contamination du autunnale) plantes sèches abattement,
lait. Si la contamination dépasse ce seuil, on peut « diluer » avec un (mois de iarrhée, coliques
souvent)
autre aliment, ou le distribuer en alternance avec un aliment sain, en
la production
évitant de le donner aux vaches laitières et aux femelles en gestation.
Lorsque le foin est récolté sur une prairie naturelle, l'jdentificatjon
de plantes toxiques peut être très difficile, voire impossible (une seule
botte de foin fortement contamjnée pouvant avojr des conséquences
dramatiques avec certaines plantes comme 1e ga1éga).
En cas d'accident,les troubles seront traités de manière non spécifique
(absence d'antidote) et on arrêtera la djstributjon de l'aliment suspecté
(tableau to5.8).
Datura l-orn, ensrlag€ < 0,5% Abattement,
(Datura de mais de la ration anorexie,
Tableau 105,8: intoxications par tes plantes contaminant les lourrages tremblements,
annua/
M. perennis)
m"
1 ronflante, ædème
pulmonaire, mort
en 1 à 12 heures
6s+ 6ss
GUIDE PRATIO-UE DE' MAUDIES DES BOVINS Maladies toxiques
656 6St
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies toxiques
6s8 6sg
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Maladies toxiques
é1éments pour rendre ajnsi le mé1ange homogène et représentatif. De n en cas d'usage de médicaments, bien se conformer à 1a prescription
la même façon,lorsqu'une suspicion d'intoxication porte sur un trou- du vétérinaire et à la notice du médicament, en estimant correctement
peau, on prélèvera plusjeurs animaux, car les sensjbilités indivjduelles le poids des animaux;
sont très varjables, en n'oubliant pas de prélever des échantillons sur r surveiller le développement d'adventices dans les prairies artificielles
des animaux sains ou n'ayant pas été exposés. Tous ces échantillons, ou les cultures : identification précoce, désherbage adapté.
sans exception, doivent être conservés au frojd (à 4 "C pendant z4-48h,
à - zo 'C pendant plusieurs semaines) et envoyés, sous couvert du frojd,
au laboratoire dans un colis sécurisé (triple emballage, mention « risque
biologique,).
La présence d'une substance et sa teneur dans un organe doivent
être interprétées par le vétérinaire en fonction des éléments cliniques
observés. Parfois, des valeurs « usuelles , existent et permettent une
interprétation simple, mais c'est relativement rare.
Traitement
Très peu de toxiques ont un antidote; la plupart des cas relèvent d'un
(perfusion, anticonvul-
" traitement symptomatique et éliminatoire "
sivants, etc.) mis en place par le vétérinaire. Compte tenu de la diversité
des intoxications, il est indispensable de contacter un vétérinaire. Les
centres antipoisons pourront conseiller utilement sur les modalités de
traitement et sur le pronostic.
66o 66't
Liste des ta blea ux
Tableau z.t : protocole d'acquisition Tableau t9.4 : teneu rs de certa ins a liments
et de maintien des qualifications concentrés en glucides pariétaux
des appellations de cheptels indemnes (valeurs en % de matière sèche) ....... 139
ou contrôlésen 18R...................... 15 Tableau r9.5 : influence du régime
alimentalre sur la composition du mélange
4. INFECTION PAR I.E VIHUS BVD-MD d'acides gras volatils présent dans
_ MALADIE DES MUOUEUSES le rumen des vaches laitières . . . . . . . . . . t4o
Tableau 4.r : caractéristiques des infections
transitoires et perma nentes provoquées 25. DIARRHÉES DU VEAU NOUVEAU-NÉ
parlevirus BVD... ...................... 27 Tableau z5.r : agents pathogènes
Tableau 4.2 : indications des examens des diarrhées néonatales du veau ..... r68
de laboratoires pour le diagnostic Tableau z5.z : éraluation clinique
desinfections parlevirus BVD...........4r de la déshydratation.................... r78
Tableau 4.3 : vaccins commercialisés Tableau 25.3: evaluation clinique
contre le virus BVD ........ 43 de l'acidose métabolique selon lâge
duveau................................ U9
z. rrurÉnotoxÉrrrrrs
Tableau 25.4 : signes cliniques ÿpiques
Tableau 7.r : toxi-infection des bovlns
de certaines diarrhées.................. r8r
à C. perJrîngens eltoxines produites.... 65
592
33. BRONCHOPNEUMONIES 66. INSECTES NUISIBLËS AU BÉTAIL
I NFECTIEUSES Tableau 66.r : principales mouches 105. INTOXICATIONS
Tableau 33.r : principaux agents infectieux responsables de nuisances chez les Tableau ro5.r : intoxications
à l'origine de bronchopneumonie bovins en France.,.............. . par les Insecticides..................... 645
435
chez les bovins... . ........ ....... -..... 243 Tableau 66.2 : insecticides destinés Tableau ro5.z : intoxications
Tableau 33.2 : surfaces des ouvertures autraitementdesanimaux...... 439 par les molluscicides................... 646
assurant le renouvellement d'air d'un Tableau ro5.3 : intoxications
bâtiment bipentefermé (mzlanimal) ..253 70. GÉNÉRALITÉS
par les herbicides. ..................... 6q6
Tableau 7o-r : signes de maladie
Tableau 33.3 : conditions de logement
ou insuffisance hépatique............. Tableau ro5.4 : intoxications
recommandées pour des veaux 462
par les engrais ............... 6+8
de.8jours ..........254 76. ABSENCE DE CHÂLEURS Tableau ro5.5 : intoxications
Tableau 33.4: surface d'aire de vie par OU ANGSTRUS parle p|omb.... ...................... 6qg
animal recommandée pour la production Tableau 76.r : critères indicateurs
de taurillons à partir de veaux sevrés Tableau ro5.6 : intoxications
d'anæstrus de troupeau............... 492
(r5o kg) en fonction de la conduite par les hydrocarbures........ ....... ... 65o
Tableau 76.2 : plan de lutte contre
des lots (rolr5 par case) ............... . u 54 lànæstrus detroupeau selon les
Tableau ro5.7 : intoxications végétales
Tableau 33.5 : surface de l'aire de vie caractéristiques des vaches atteintes. . 493
aupre...... ...... 65r
et quantité de paille recommandées Tableau ro5.8 : intoxications
pourdesjeunes bovins à l'engrais 79. AVOHTEMENTS par les plantes contaminant
(poids de sortie : 620 kg). ............. . 255 Tableau 79.r : caractéristiques schématiq ues les fourrages. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6Sq
des principaux avortements dbrigine
Tableau ro5.9 : intoxications
35, AUTRES MALADIES infectieuse ou parasitaire
par les mycotoxines . ...,.............. 657
RESPIRATO I RES chez la vache ......, 5o2
Tableau 35.r : caractéristiques principales Tableau ro5.ro : Exemples
84. INFECTIONS UTÉRINFS _ MÉTRITES d'intoxications médicamenteuse...... 6S8
des affections respiratoires hautes .... 27o
Tableau 84.r : facteurs favorisa nts
Tableau 35.2 : circonstances d'apparition et
des métrites . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 525
symptomes des aflections pulmonaires non
infectieuses et infectieuses. .. . . .. ..... . 27r 85. MISE BAS : PRÉVISION
Tableau 35.3 : cause, traitement et DU MOMENT DU VÊLAGE
prévention des affection5 pulmonaires non Tableau 85.r : différentes étapes contrôlables
infectieuseset infectieuses.,.......... z7z précédant lèxpulsion du veau et durées
moyennes.............................. 531
36. MÉNINGO.ENCÉPHALITES
Tableau 36.r : agents infectieux impliqués 91. MAMMITES SUBCLINIOUES
dans les méningo-encéphalites ET MAMMITES CLINIOUES
des bovins............................. 283 SUBAIGUËS
Tableau 91.r : caractères pathogéniques
48. AFFECTIONS DES NERFS et écologiques des principales espèces
INNERVANT LES MEMBNËS microbiennes responsables de mammites
Tableau 48.r : principales atteintes nerveuses subcliniques et de mammites
des membretchez les bovins. ... . ..... . 348 cliniquesaiguës .....567
66+ 66s
Liste des figures
réchauffé par les animaux par une 7§. ABSEhi{lE UE: ül"lÀLËtiB§ normales : g.antérieur ; h. postérieur... 534
7. ENTEROTOXEMITS
faîtière ouverle). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252 ÜU AN{T§TTiU§
Figure 7.t : représentation schématique des 9I. MAMMITES §UBCLINIOUES
Figure 76.r : les vagues fol licu lai res
circonstances d'appa rition de Figure 33.3 : combinaison des deux
expliquent la variabilité du délai EÏ MAMMITES CLINIOUES
I'entérotoxémie..... ... ... .. .. ... .... . .. 67 effets u vent et cheminée "............. z5z
SUBAIGUËS
de retour en chaleurs après une injection
de prostaglandines.. . 496 Figure 9r.r : transfert des bactéries
15, INDIGESTIONS _ INRUMINATION - ..................
34, STRONGYLOSE HESPiRAÏÛiRE
responsables des mammites. Les unes
rrltÉrÉoRrsarroN TU DICTYOTAULüSI
ET. GT§TATITN sont d'origine mammaire, les autres
Figure position relative des 4 estomacs Figure 34.t : cycle évolutifde Dictyocaulus
15.1 :
Figure 8o.r: principe du diagnostic viennentde lenvironnement. ......... 567
des ruminants. Les météorisations se viviparus............................... 264
de gestation par dosage de la Figure 9r.z: I'impact du lait contre
traduisent, quel que soit leur mècanisme,
progestérone.. ......................... . le trayon.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57o
par une distention du flanc gauche. . . . . rr5 38. BOTL}LISME 511
666
Liste et crédits des photos
Photo 3.tz : congestion des mamelles.. . :z Photo 4.rz : ulcères du côlon recouverts
668 66g
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Liste et crédits des photos
Photo 5.7 : veau atteint de sa monellose. environ to millions de particules Photo rz.3 : taurillon : actinobacillose sévère
I
8. CHARBON BACTERIü'EN
Abattement intense, forte hypertherm ie, virales vivantes... 89 de lêxtrémité de la langue apparue peu
Photos 8.t et 8.2: rate charbonneuse:
dianhée très liquide et nauséabonde. .. . 51 Photo to.4: aphte rompu à la face interne après la consommation de bromure. ... 98
splénomégalie et hémorragies
de la lèvre supérieure (flèche).1 g de paroi Photo rz.4 : lésions ulcéreuses de
intraspléniques. Noter Ies zones
6. LISTÉRIOSE
hémonagiques en noir.................. 7z de vésicule contient également de l'extrémité de la langue................. 98
Photo 6.t : encéphalite avec paralysie roo millions à r milliard de virus, Photo tz.5 : nodules d'actinobacillose
Photo 8.3 : cæur de bovin mort de charbon
de lbreille droiLe, de la lèvre superieure ce qui explique la contagiosité situés au sein du muscle lingual,
bactéridien : pétéchies et suffusions
droite et des paupières, avec æil sec de la ma|adie............................ 89 déformant les faces latérales et inférieures
hémonagiquesde l'endocarde.......... 7z
etécoulement passifdesalive........... 6r Photo to.5: vésicules (flèches) sur de la langue. Lésions évoluant
Photo 6.2: au cours de l'encéphalite
Photo 8.4: pustule charbonneuse
la langued'un bovin..................... 89 depuis z mois. ....... 98
entourée d'une réaction inflammatoire sur
listérienne, les animaux peuvent tourner Photo to.6 : ulcère superficiel sur le mufle Photos rz.6 et rz.7 : inflammation
l'avant-bras d'un homme contaminé.... 7z
en rond.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6r d'unevache. Le ptyalisme indique Ia de la Iangue, ulcères et placardsjaunâtres
Photo 8.5 ; poumon du même animal : présencede lésions bucca|es............ 9o en surface, pyogranulomes en profondeur.
Photo 6.3 : vache atteinte de listériose.
les hématomes (en noir) sont visibles.. . .73 La palpation de la langue révèle
Noter la torpeuç I écoulement de salive Photo to.7 : aphtes, érosions et ulcères
de multiples zones indurées............. 99
(ptya lisme), l'ceil blanc (kératite) de la muqueuse gingiva|e............... 9o
S, FIÈVBE O
Photo tz.8 : ulcères étendus en voie
et le |armoiement........................ 6r Photo ro.8 : vaste ulcère superficiel
Photo g.r : la fièvreO_, comme d'autres de guerison, l'animal ayant reçu un premier
Photo 6.4 : paralysie de la mandibule infections abortives, peut aboutir à sur le bourrelet coronaire des onglons
traitement d'iodure de sodium.......... 99
et de Ia langue, rotation de la tête.. . . . . . . 6r des vêlages prémalurés : veau né à 7 mois etdans l'espace interdigital............. 9o
Photo tz.9 : ulcère en voie de guérison,
Photo 6.5 : rnême veau ; le bol et demi............ ......... :.............11 Photo to.9 : ulcère superficiel sur le trayon.
huit jours après un premiertraitement
.......... llintégrité du derme est respectée. ..... 9o
alimentaire n'est plus dégluti. 6z Photo 9.2 : veau âgé de 5 mois, dans d'ioduredesodium"... .. .. ...99
Photo 6.6 : kératite sèche dans une forme sa corne utérine... . .. .. ... .......77 Photo to.to : lésions de dégénérescence
du muscle cardiaque donnant 13. NÉCROBACILLOSE
nerveuse : la paralysie des paupières
un aspecttigré au cæur................. Photo t3.t : ulcère profond sur le côté
ne permet plus de protéger la cornée. .. 6z z. Maladies de la 92
de la langue, couvert de fausses membranes.
Photo 6.7 : en phase terminale, l'animal
bouche, de la langue, 1 1. §TO'VIATITE PAPULIU§E C'est une lésion caractéristique de la
ne se lève plus.. ........................ . 6z Photo tt.t : papules érythémateuses nécrobacil lose. .......101
du mufle et leur sur le mufle,la lèvre supérieure et sur
Photo 6.8 : listériose -forme oculaire : Photo t3.z : sous la langue, un grand ulcère
ulcère de la cornée et uvéite .. . . . . . . . . . . . 6z diagnostic le palais
recouvert d'un enduit nécrotique,
Photo 6.9 : listériose -forme oculaire : différentiel Photo rr.u : lésions papuleuses
oapule
caractéristiques du début de la maladie. 94
accompagné deflèvre................... rot
à un stade plus avancé, remaniements Photo r3.3 : su r cette génisse, rien sur
de la cornée, des structures profondes 10. FIÈVRE AFHTEUSE Photorr.3: ulcères superficiels sur la langue, et sous la langue;mais des lésions
de l'ceil et abcès cornéen................ 6z Photo to.t : vésico-pustules su r le trayon certains dèntre eux étant recouverts sur le palais.
d'une vache abattue : le pus est dû à pardefausses membranes. .. .94 Photo t3.4 : nécrobacillaire buccale
7. ENTÉROTOXÉMIES l'inoculation dans les vésicules de germes Photo rt.4: volumineuses lésions apuleuses chez un veau......
Photo 7.r : entérite hémorragique sévère buccauxdu veau lorsde latétée........ 89 surlaface inférieurede la langue. ...... 94
Photo r3.5 :forme particulière de
Iimitée à quelques anses intestinales Photo ro.z : vaste u lcère su perficiel Photo rr.5 : lésions papuleuses nécrobacillose autour du collet
et au contenu sanguin chez jeune bovin consécutifà la rupture de vésicules des dents.. .
sous sa mère au pré depuis quelques sur la langue. Le derme sous-jacent Photo n.6 : ulcère de l'æsophage (flèche).95
semaines.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6q n'est pas altéré. Les papilles, bien visibles
sur la zone dépourvue d'épiderme, montrent
Photo n.7: le virus peut atteindre les piliers
3. Affections de
Photo 7.2 : vue de la muq ueuse i ntestina le : du rumen. ........... 95
entérite segmentaire..... 69
que I'aphte s'est formé très précisément l'æsophage et du
entre le derme et lépiderme. 89
Photo 7.3 : congestion violente de la calllette
Photoro.3 :volumineuxaphte non rompu
12. AüTINOBACILLOSE
OU LANGUE DE BOIS
réticulo-rumen
- génisse laitière de quelques semaines. 69 à la face interne de la lèvre supérieure. Photos tz.r et tz.z : symptômes habituels 16- OBSTRI.JCIION DE I]GSOPHAGE
Photo 7.4: destruction de la structure Il est flanqué, à sa droite, d'une vésicule plus de la langue de bois: I'inflammation Photo r6.r : I'obstruction de l'æsophage
du foie par les toxines de Clostridium, petite (flèche) en train de se rompre: de la langue déforme l'espace peut être due pârfois à une betterave
ce qui a entraîné la mort de l'animal. .. . 69 t ml de liquide vésiculaire contient !ntermandibulaire et la vache bave.. ,. . . 98 avalée u ronde ,.. ...................... . tt7
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Liste et crédits des photos
Photo t6.z : météorisation du rumen sur vache en début de lactation est atteinte le chirurgien doit repositionner puis fixer Photo 25.7 : exemple à ne pas suivre :
une charolaise de 6 mois,engendrée d'une météorisation du flanc gauche droit :
la caillette. lci abord par le flanc jeunes veaux dans le même box. . . .. . . .174
par une obstruction de l'æsophage. . . . . rr8 et d'une gêne respiratoire.. . . . . . . . . . . . . r44 la portion pylorique de la caillette
Photo 25.8 : buvée de colostrum
Photo 16.3: la salive peut être régurgitée Photo zo.z : mise en place du trocart et le duodénum sont visibles ; la caillette peu hygiénique. ........................ 174
par les naseaux. ........................ rr8 au centre d'un triangle formé naturellement est de nouveau à sa place. ............ . r58
Photo :5.9 : veau atteint de diarrhée.. . . r78
Photor6.4: régurgitation du lait bu par la pointe de la hanche Photo 23.5 : la fixation de la caillette par
sulte à un spasme du cardia ou et la dernière côte .. .. . . . .............. . 144 des tiges navettes est une alternative à
Photo 25.1o : diarrhée sanguinolente
de l"cesophage.......................... 119 l'intervention chirurgicale classique.... 158
à E. co|i..................................U8
21. MÉTÉORISATION DES VEAUX
Photo 23.6 : vidange du contenu de la Photoz5.rr : énophtalmieextrême..... r8o
1 7.RÉÏCULO-PÉRITON ITE TRAUMATIOUE D,ÉLEVAGE
Photo 2r,r : un trocart vissé laissé en place caillette au cours d'un volvulus. Photo z5.tz : ce veau charolais titube en
ET SES COMPLICATIONS
quelques semaines soulage les jeunes Elle contient du sang ; la situation de raison d'une forte acidose sanguine.. . . r8o
Photo r7.r : un corps étranger implanté
atteints de météorisation chronique cette vache est préoccupante. ......... 158
Photoz5.r3: E.co|i.... ......r82
dans le réseautraversesa paroi.......... 121
ou récurrente........................... 148 Photo 25.14: diarrhée à rotavirus
Photo r7.z :...et provoque une péritônite 24. ULCÈRES DE LA CAILLËTTE
flbreuse. . . . . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121 Photo z4.t : ulcères situés à proximité et à cryptosporidies chez un veau
22. INDIGESTIONS CHRONIOUES
Photo t7.3 : ce fil de fer a fini sa course OU SYNDROME D'HOFLUND
du pylore, ici en voie de cicatrisation.... r6z de 5jours............-.................. r8z
dans la rate où il a créé un Photo zz.t : la distension de l'abdomen Photo z4.z : les ulcères se développent Photo 25.t5 : diarrhée à coronavirus
volumineux abcès....................... 122 de cette vache est due à làccumulation parfois au sommet des plis de la caillette. chez un veau. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
Photo r7.4 : administrâtion d'un aimant d'ingestats dans le rumen qui ne parvient lls peuvent avoir uneoriginefongique. r6z Photo 25.I6 : gastro-entérite paralysante :
par voie bucco-æsophagienne pour pas à vidanger son contenu. . . . . . , . . . . . 15o paralysie des membres postérieurs
Photos 24.3 et 24.4: ulcères punctiformes
traiter la réticulite traumatique. . .. .. ... rz5 Photo zz.z: les fourrages se sont peu et caillot sanguin retrouvés dans la empêchant l'animal de se relever et
Photo r7.5: l'aimant implanté dans le rumen à peu accumulés dans la caillette de cette caillette d'un veau de semaines. ..... t6z de se tenir debout.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . r8z
5
capte les corps étrangers ferrugineux.. . rz5 vache de sorte que son volume est multiplié Photoz5.rT:diarrhée plâtreuse. ........181
Photo 24.5 : les ulcères de la caillette
partrois.caillette déforme le flanc droit.
La
peuvent se creuser au point de la perforer. Photo 25.18 :veaux en perfusion. ....... 183
I9. ACIDOSE DU HUMEN Dès lors la panse ne se vidange plus
Son contenu se déverse alors dans
Photo r9.r : Ia mesure du pH du jus de et les fourrages accumulés déforment Photo 25.19 : buvée réhydratante........ r83
la bourse omentale et crée
rumen permet d'établir le diagnostic désormais le flanc gauche . . . . . . . . . . . . . r5o Photoz5.zo: nicheindividuelle.........
d'acidose du rumen ;la ponction
une péritonite.. ............. r63 87
Photo zz.3: une bâche plastique ou Photo z5.zr : cases individuelles pour
transpariétale est une modalité de Photo 24.6 : la perforation d'un ulcère
de la ficelle peuvent obstruer l'oriflce une hygiène et une alimentation
prélèvement du jus de rumen.. . . . . . . . . t3o réticulo-omasal et bloquer la vidange
est à l'origine de la péritonite de ce veau
de3semaines..... 164 optima|es............................... 187
Photo t9.z: l'acidose aiguë du rumen du reticulo-rumen.. ...... 150
s'accompagned'unediarrhée........... 133 26. COCCIDIÛSES
Photo r9.3 : lésions ulcéreuses du rumen 4. Affections de la 5. Maladies Photo z6.r : ookysTe sporulé d'Eimeria
dues à une acidose...................... 133 caillette (abomasum) de l'intestin auburnensis. .............. r89
Photo r9.4: dans l'acidose, les bouses Photos z6.z et z6.j : veau de 6 semaines :
672
CUIDË PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Liste et crédits des photos
Photo 26.7: dans les cas gravet Photo 29.3 : larve 3 infestante de Photo 3o.6 : paratuberculose chez Photo 32.6 : il est parfois nécessaire
expulsiond'unmanchonfibrino- strongledigestif.......................2o9 une vache allaitante (ze veau) : la fonte d'amputer une portion d'intestin
hémorragique.. . .. ..................... 192 Photos 29.4 et 29.5 ostertagiose la rvaire
: :
musculaire est caractéristique. ........ 225 et de suturer l'une à l'autre les
la surface de la caillette, parfaitement lisse Photo 3o.7 : outre la maigreur, I'animal deux extrémités.. . ........ ....... ...... 231
Photo 26.8 : ténesme et prolapsus rectal
consécutifs à une coccidiose. Noter la à létat normal, est ici déformée par les est atteint d'une diarrhée lntense
position caractéristiquede la queue. .. r9z dizainesde milliersde larves 14et 15... 21o etcontinue.Son poil estterne.,........ zz5 6. Maladies de
27. DIARRHÉES DU JEUNE BOVIN
Photo 29.6 : extrémité antérieure
d'un strongle du genre Cooperia........ 211
Photo 3o.8 : la dianhée s accompagne d'une
fuite de protéines et parfois d'un cedème
l'appareil
ET DE TADULTE
Photo 29.7 :æuf de Nematodirus. ...... 2'11 sous-glossien (signe de la bouteille).. . . zz5 respiratoire
Photo z7.t : grippe intestinale hémorragique
Photo 29.8 : æufd'Hoemonchus 33, BRONCHOPNEUMONIES
à coronavirus chez une vache adulte. . . zoz 31. DYSENTERIE D'HIVEB (ENTÉRITE
contortus. .,......... 2r1
HÉMORRAG IOUE HIVERNALE)
I NFECTI EUSES
Photo z7,z : colite hémorragique chez
Photo 29.9 :trichures dans le cæcum Photo 33.r : la température de chaque
une vache morte de dysenterie d'hiver. zoz Photo 3r.r : nette baisse de production,
d'une génisse. ....... 211
dianhée fluide parfois mêlée à du sang veau de ce lot a été relevée. Les veaux
Photo 27.3 : chez les vaches allaitantes,
Photo z9.to :aufs operculés en nature et forte contagiosité sont en hyperthermie ont été traités
la diarrhée à coronavirus est souvent
de trichures. ............................ 2rl les trois caractéristiques classiques de et marqués.. . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . 42
moins prononcée que chez les laitières. zoz
Photo z9.u : les lésions la dysenterie d'hiver chez les laitières. . . z3t Photo 33.2: pneumonie suppurée à
Photo 27.4: bouse noircie par le sang
d'cesophagostomose la naire nichées h ae m olytica chez
Ma n n h ei m i a
dégradé au cours d'un ulcère de la caillette. Photos 3r.z et 3r.3 : diarrhée riche
dans la paroi du gros intestin miment en particules alimentaires et parfois une génisse de4ookg................. 244
Noter la pâleur de la peau... . .... . . .... zoz
des plombs de chasse................... 2r1 sanguinolente chez les vaches Photo 33.3 : pleurésie fibrineuse chez
Photo 27.5 : dia rrhée émise en jet du fait
Photo 29.r2 : amaigrissement, diarrhée, allaitantes.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231 un veau de 5 mois autopsié à la ferme.
des contractions du sphincter anal,
hypoprotéinémie peuvent être les Photo 3t.4: colite hémorragique chez Ce type de lésion a toujours une origine
signe caractéristique d'une
conséquences d'un parasitisme bactérienne - ici ûlannheimio
babésiose clinique. .................... 2o2 une vache morte de dysenterie d'hiver
gastro-intestinal non maîtrisé. .. ....... 212 en raison dela pertedesang............ z3t hoemolytica. ............. 244
Photo 27.6 : diarrhée au cours
Photos 33.4 et 33.5 : une pneumonie
d'une péritonite généralisée. .......... 2o3 30. PARATUBEHCULOSE
32- ARBÊT DES DÉFÉCATIONS (IIÉUSI interstitiel le des lobes crâ nio-ventraux
Photo 27.7 : dia rrhée urémique chez Photo 3o.r : bacilles acido-alcoolo-résista nts,
ET DOULEUB ABDOMINALE et du mucopus bronchique sont
un taurillon ayant un calcul vésical..... zo3 apparaissant colorés en rouge
Photo 3z.r : manifestation d'occlusion : assez typiques d'une origine virale.
(coloration de Ziehl-Nielsen). , . . . . . . . . . . 221
Photo 27.8 : une diarrhée muqueuse à Ia place de la bouse, un mucus blanchâtre lci par le virus R5... ..................... 244
Photo 3o.z : coupe microscopique d'intestin
parfois teintée de sang accompagne - ici flexion
parfois teinté de sang
Photo 33.6 : infection mixte : l'action
avec des cellules épithélioides et des
souvent l'intoxication par les glands. . . zo3 ducæcum.............................. 234
synergique d'un virus et d'une bactérie
cellules multinucléées de Langhans
Photo 3z.z : syndromejéjunal està I'originede la mortdece jeune
28. PARAMPHISTOMOSE (coloration hémalun-éosine). ...........221
hémonagique : des caillots de sang bovin de9 mois.............. ........... 44
Photos z8.r et z8.z Photo 3o.3 : coupe microscopique
à la place de la bouse............. ...... 234
:
paramphistomes adultes dans Ie rumen. d'un intestin de bovin atteint de Photo 33.7 : au cours de la constitution
paratuberculose (examen par Photo 32.3 : syndromejéjunal des lots, le transport et l'arrivée dans
Leur coloration rouge les distingue des
papilles. Les parasites sont fixés à la immunofluorescence)......... .......... zzr hémorragique : un volumineux caillot un nouvel environnement constituent
de sang occupe une portion du deuxfacteurs de stress entraînant
muqueuse par leurventouse........... zo6 Photo 3o.4: les lésions sont localisées
jéjunum. ...........24 une diminution de la résistance
aujéjunum et à l'ileon. Iintestin apparaît
29. STRONGYLOSES augmenté de volume, tendu, boudiné. Photo 32.4 : syndrome jéju nal aux infections.......................... 248
GASTRO.I NTESTI NALES Le mésentère a un aspect blanq hémorragique: ulcère étendu de la Photos 33.8 et 33.9 : écoulements nasaux
Photo z9.t:dans Ia strongylose gastro- humide............ ...................... 221 muqueuse intestinale (face interne purulents, hyperthermie et défaut
intestinale, un examen coproscopique de l'intestin) et cai|Iot.................. 234 de remplissage ruminal. Ce jeune
Photo 3o.5 : aspect encéphalo'ide
peut révéler la présence de nombreux Photo 32.5 : les coliques constituent une des bovin mourra avec une pneumonie
de la muqueuse intestinale, notamment
ceufs des parasites..................... 2o9 celle de l'iléon, avec un épaississement manifestations de la douleur abdominale. fibrineuse et des lésions pulmonaires
Photo z9.z : æuf embryonné considérable et des plis épais Cette vache, inquiète et agitég se hémorragiques typiques de
de strongyloides. ...................... 2o9 et profonds........ ..................... 222 campe et lève le postérieur droit. .. . .. . 235 Mannheimio haemolytica............. z5o
6ts
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Liste et crédits des photos
Photo 33.ro : veau en détresse respiratoire. Photo 35.2: poumon atteint dèmphysème Photo 36.4 : lors d'encéphalite à Histophilus, dans Ie regard, le porL des oreilles en arrière.
La difficulté à respirerentraîne des regains. Noter la présence de l'animal reste parfois prostré et immobile. La procidence de la 3e paupière est
l'extension du cou............. .......... 251 nombreuses u bulles, sous la plèvre... 273 Cejeune bovin est resté dans cette également visible...................... 2gg
Photo 33.11 : retard de croissance et Photo 35.3 : emphysème massif lors position plusderominutes............. z8z
Photo 39.3: tétanos d'origine ombilicale
d ifficulté respiratoire permanente d'une pneumonie interstitielle Photo 36.5: abcès de la base du cerveau
sur un veau en phase terminale.
sont fréquemment la conséquence idiopathique...... ..................... 273 à la suiLe de lécornage : les fourrages
Les membres sont raides, ecartés
d'un traitement en première intention Photo 35.4: balle de loin moisi donnee ne peuvent pas être déglutis........... z8z
du corps........... ..................... 2gg
a ététroptardif ou inadapté........... 259 en nourriture à des vaches en gestation,
37. NÉCBOST DU CORTEX CÉRÉARAI
Photo 33.12 : un écouvillonnage nasal cause d'une pneumonie par Aspergillus
profond sur un animal en phase aiguê (aspergilose pulmona're)............... 274 {Âtcri 8. Maladies du pied
permet d'effectuer un test rapide Photo 37,t : lésions de nécrose du cortex
Photo 35.5 : tôte d'Asperqillus colorée au 4Û, FACTEUHS DE H}SIIUE CûMMUNS
pour la détection du virus RS........... z6t cérébral qui prend une apparence
bleu lactique en microscopie oplique. . 274
Photo 33.r3 : l'aspiration transtrachéale
jaunâtre.......... ...................... 287 Photo 4o.r : le confort des logettes est
Photo j5.6 : aspergillose nodules indispensable. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3o5
ou le lavage bronchique permettent Photos 37.2: cette génisse à NCC
nécrotiques à la surface des poumons. 274
de collecter tous les agents pathogènes est arcboutée et « pousse au mur »
Photo 4o.z : un rainurage trop grossier
Photo 35.7 irare, un cancer en beuglant....... ..................... 289
pulmonaires en vue de les identifler.... z6t avectrous dans le sol est un facteur
bronchoalvéolaire sur une vache de
Photo 33.14: l'autopsie des animaux Photo 37.3 : deux slgnes de NCC : de risque de boiterie. .................. 3os
quatre ans (coupe d'un lobecaudall.... 274
morts en phase aiguë apporte de précieux « pousser au mur , et les globes
Photo 35.8 : ce corps vulnérant (flèche) en Photo 4o.3 : cul-de-sac augmentant
renseignements quant à l'origine oculaires déviés vers le haut (strabisme
provenance du réseau a terminé sa course les risques de stress.................... 3o6
bactérienne,virale ou mixte des dorso-médial)..... ..................... 289
dans la plèvre en provoquant une pleurésie
infections. .......... z6t
fibrineuse rapidementfatale........... 275
Photo 37.4 : opisthotonos : la tête et Photo 4o.4 : l'utilisation du quad ne doit
l'encolure forment un angle de 9o". .. . z9o pas accélérer la vitesse de déplacement
34" STRONGYLOSE R˧PIRATOIBE Photo 35.9 : au cours d'un coma vitulaire,
Photo 37.5 : nécrose du cortex cérébral :
des vaches. .............. jo6
OU DICTYÛCAULOSE la régurgitation de jus de rumen n'est
la tête et lèncolure de l'animal sont Photo 4o.5 : importance de Ia fibrosité
Photo 34.r : vue grossie de larves Lt pas rare. [écoulement passifdans le
repliées en arrière et relevées. ......... 90 de l'aliment pour prévenir l'acidose
de dicÿocaules présentes dans les poumon de cejus très riche en bactéries
bouses de bovins avectouxestlvale.... 263 provoque une pneumoniefatale....... 275 38. BOTULISME
du rumen. ..........3o9
Photo 34.2 : la présence de nombreux Photo 35.to: le. poumon du fermier, Photo 38.t : la prophylaxie passe par
41. NEHMATITË II\TERDI6IIALE
dictyocaules dans les bronches provoque aboutit à une fibrose pulmonaire et à l'enfouissement des lislers de volailles
u ne toux pl utôt sonore pl us fréquente une dyspnée (difficu lté respiratoire majeure) sitôt leur épandage et par l'élimination lrtuRCHËn
avec ti rage costa . des cadavres. Ces litières peuvent contenir Photo 4t.r : phase l, stade r. Atteinte
Iorsque les animaux se lèvent ou l. ..................... 215
de la peau interdigitale....... ........... 312
se déplacent. .......266 des carcasses de vo|ai1|es.,............. 293
Photo 34.3 : la détresse respiratoire de 7. Maladies du système Photo 38.2 : paralysie du train postérieur Photo 4r.z : phase l, début de stade z.
chez un animal atteint de botulisme. Envahissement progressif des talons.
cette vache relève d'une hypersensibilité
aux larves en migration dans
neïveux Ce stade, qui précède la paralysie des quatre Noter une bleime à lendroit typique
Iepoumon. .........266 3§, MÉNINCO.ENCÉPHALITËS membres,peut passerinaperçu........ 294 des ulcères de la so1e.................... 3rz
Photo 36.r : manifestation d'agressivité Photo 38.3 : des mouvements de pédalage Photo 4t.3 : phase l, stade z. Appa rition
Photo 34.4: bronchite vermineuse
chez un bovin enragé. ................. z8t des membres antérieurs traduisent du sillon enÿ érosion du ta|on.......... 3rz
noter lèncombrement des grosses
bronches par les vers adultes.. . . . . . 267 Photo 36.2 : maladie dAujeszky : des l'impossibilité du relever................ 295
Photo 41.4 : érosion du talon et onglon
démangeaisons, très prononcées,
Photo 34.5 : l'obstruction bronchique 39. TÉTANOS externe plus haut....................... 3i2
conduisent l'animal à se gratter au sang
est à l'origine d'un emphysème et de la Photo 39.r : contractures permanentes de la Photo 4r.5 : érosion du ta lon, ivea u 2.. . 3rz
sur toute aspérité, en particulier n
mort de cejeune bovin au pâturage. .. 267 musculature de sorte que les membres
les bas-flancs de son logement......... z8t Photo 4t.6 : Iimace. ..................... 313
gauches ne portent pas au sol. Cette vache
35. AUTRES MALADIES Photo 36.3: de la fièvre, la LêLe en appui sur
à tétanos est incapable de se relever
RESPIRATÛIRE§ un poteau (pousser au mur), certains 42, POüÛ D ËIIIVIATITË ASEPTIOUE
et de se nourrir.... ..................... 298
ITFU§E,iTOU§8UfiË)
Photo 35.r : l'inflammation du larynx (ici par muscles de la face paralysés. Ce sont des D
un phlegmon) entraîne sa fermeture réflexe signes d'encéphalite focale d'origine Photo 39.2 : vache atteinte de tétanos : Photo 4z.t : bleimes étendues, surtout
et l'asphyxie de l'anima.l. 273 bactérienne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . z8t noter l'allongement du cou, l'inquiétude sur I'onglon exlerne..................... 3r8
GUIDE PRATIQUE DES MAUDIES DES BOVINS Liste et crédits des ohotos
d'un ulcère avec rupture du tendon périphériques 48, AFFECTIONS DES NERFS
Le membrefléchit difficilement,
........
Ie pas
fléchisseur profond. ................... est raccourci.... ... .... ..... -... 354
3r9 I NNERVANI LES IVlEMBHES
46. ARTHHIÏES Photo 5o.3: luxation haute de la
Photo 42.5 : cassure horizontale de Ia Photo 48.i : l'extraction forcée d'un gros
Photo 46.r : articulation envahie de pus hanche gauche avec rotation externe
murailleou seime cerclée (fleche)...... 3r9 veau a comprimé les nerfs obturateurs
etdeflbrine....... 2?7 et sciatiques. Cette vache se relève
du membre. ....... 354
43. DERMATIÏË DIGITALE Photo 46.2 : arthrite du carpe depuis peu mais elle ne conservera pas
51. PABÉSIE SPASTIOUE
I M A LAD I E D EM O RT ELLAR OI (carpe distendu et suppression de I appui de séquelles....... ....... -.............347
OU JABBET DRO'T
Photos 43.r et 43.2 : lésions ÿpiques au sol) secondaire à une infection Photo 48.2 : paralysie du nerfobturateur
Photo 5r.r : port anormal des membres
de l'ombi|ic............................. 338 suite à une mise bas difficile, à l'origine
de dermatite digitale à la face postérieure postérieurs avec verticalisation
Photo46.3 : plaie en regard du boulet d'une incapacité de la vache à se relever
du pied entre les deux onglons. ll s'agit du métatarse et contracture de la corde
avec contamination des structures du fait d'une paralysie des muscles
d'une érosion bourgeonnante très dujarret chez un taurillon Blond
entourant l'articulation. ............... 338 adducteurs des membres postérieurs.. 347
dou|oureuse............................ 323 souffrant de parésie spastique
Photo 46.4 : arthrite a iguë du boulet Photo 48.3 : bouleture idiopathique. depuis plusieurs semaines.
Photo 43.3 : dermàtite digitale sur une
antérieur gauche chez une vache atteinte Elle peut apparaître en quelques heures Noter lhmaigrissement................ 356
vache Holstein en troisième lactation.. 323
d'une mammite au tarissement. .... . et disparaître progressivement. ....... 34g
338 Photo 5r.z : parésie spastique : la queue
Photo 43.4 : lésion de dermatite digitale Photo 48.4 : paralysie radiale : abaissement
Photo46.5 :arthrite du grasset......... 338 est légèrement relevée sur cet animal,
avant parage........................... 323 du coude, impossibilité d'avancer
Photo 46.6 : position antalgique d'un lhngle des jarrets complètement effucé
Photo 43.5 : cicatrisation de dermatite le membre et de s'appuyer dessus, perte et le membre se balance pour avancer.
veau à p0lyarthrite...................... 341
digitale, du pied postérieur droit, de sensibilité de la face dorsale du membre. Ces symptômes pourraient évoquer
Photo 46.7 : arth rite ja rret d'origi ne La réforme immédiate doit être
sur une vache Holstein en
du
untétanos. .........357
troisièrne lactation,. .. . .. . . .. .. . . . . .. . .
interne avecfonte musculaire... . ... . .. .34r envisagée.............................. 349
323 Photo 5r.3 : ce veau Rouge des prés
Photo 46.8 : arthrite du coude gauche Photo 48.5 : paralysie rad iale pa r traction
atteint de parésie spastique marche
44, P[.ILEGMON INTERDI6ITAL provoquée pardes mycoplasmes........ 34r au vélage : I épaule est abaissée, le carpe
et le boulet sont maintenus en flexion,
au«pasdel'oie»............... .. ... 357
{PAIVAB/S) Photo 46.9 : ponction de liquide
Photo 44.t : phlegmon interdigital. ... . articulaire......... . .... ............. et le pied esttraîné au so|.............. 349 52. SYNDROME SPASTIOUE
327 341
Photo 44.2 : plaie interdigitale : suite 49, LUXAÏIOi\j DE t/\ HOTULE Photo 5z.r : vache en troisième lactation.
47. GROS JARRETS IPÉRITARSITES} Elle présente par moments une
de panaris mal soigné... . .. .... . ... . .. . 327
ET GHOS GENOUX
Photo 49.r : luxation de la rotule empêchant
le veau de se porter normalement sur
extension bilatérale des postérieurs
45. PODO DERMATITE TBAUMATIOUE IHYGROMAS DU CAEPN son membre postérieur droit, du fait accompagnée de discrets trem blements.
Photo 47.r : plaie cicatricielle dans la région d'un non-blocage, par Ia rotule, de [aggravation des signes doit conduire
SEPTIOUE ICLOU DE RUâ
du tarse suite à une péritarsite.. . . .. . .. 344 l'articulation du grasset lors de l'appui. l'animal à la réforme-................. j58
Photo 45.r : petits points noirs en pince,
Lorsque la luxation a une origine nerveuse,
engendrant de la douleur à Ia pression. 331 Photo 47,2 : dans la zone tarsienne, 53. MYoPATHtE 0ÉeÉruÉnnrrvr
la guérison spontanée est aléatoire.
la peau de toutes ces vaches est lésée, OU BAIDE DU VEÀU
Photo 45.2 : un début de parage curatif ll faut éventuellement recourir à
signe que le sol des logettes et/ou Ia
visant à aller au bout » du point noir une chirurgie paliative. ................. 351 Photo 53.r : les quelques pas à faire coûtent
" disposition des tubulaires ne sont
met en évidence Ie pus.................. beaucoup au veau en myopathie, q ui préfère
331
pasadaptés........... .. ..,,........ 344 5Û. RUPÏURE DU LIOAMENI' rester couché sur le flanc comme l'atteste
Photo 45.3 : dégagement progressif
Photo 47.3 : masse fluctuante non chaude COXOFÉMORAL * LUXATION son poil souillé. Noter la mise en appui
de la cavité nécrotique. . . . . . . . . . . . . . . . . 332
et non douloureuse localisée sur la âce DE LA HANCHE surles membresantérieurs............ 36o
Photo 45.4: parage curatifterminé : latérale du tarse.Cette vache ne Photo 5o.r : luxation de la hanche droite. Photo 53.2 : Iésions microscopiques
lbnglon est complètement dessolé.. . . 332 boite pas.............. . ... .......... 345 La tête du fémur apparaît ici plus en arrière de nécrose des cellules musculaires.... 36o
6tB 6lg
MALADIES DE' BOVINS
Llste et crédits des photos
GUIDE PRATIQUE DES
Photo 53.3 : ce veau inquiet et à la Photo 56.3 : le léchage est une des les pierres de sel à bonne distance Photo 6o.8: uvéite avec présence
manifestations neurologiques des points d'abreuvement. ............ 394 d'un flocon de pus dans la chambre
démarche peu assurée est également
essoufflé. ll va se recoucher aussitôt. . . 361 fréquentesdelacétose................. J75 Photo 59.5: cuivre et collalt peuvent antérieure de l'ceil............... ...... . 4o2
Photo 56.4 : 4e lactation, tarie en très également être à l'origine de dépravation 6]" TUMEURS DË TtriL
54. CÛNTHATTURES TENDINÊUSES bon état et pendant 3 mois, maintenant du goût. Leur complémentation
Photo 6t.r: cette excroissance sur
Photo 54.t : arcure chez unjeune Limousln passe classiquement par la distribution
:
r3 jou rs a près vêlage, consti pée et avec la troisième paupière n'est pas une
l'arLiculation du carpe ne peul \'ouvrir un test sur le lait très positif.... ....... 316
dAMV... ...........396 verrue mais un carcinome débutant. .. 4o5
normalement..... ..................... 364
Photo 56.5: test au nitroprussiate (lait) :
Photo 61.2 : épithélioma de la
Photo 54.2 : bouleture : l'articulation négatif à ga uche, le test vire a u bleu rr. Maladies des yeux nictitante. .......... 4o5
du boulel est bloquee. Le veau appuie à droite (positif)..... 316
60. KÉRATOCONJ NCTIVITE Photo 6t.3: épithélioma très évolué
parlois sur la tace dorsale de la " main ,, N
Photo 56.6: la ration et l'état corporel des avec ulcérations superficielles.......... 4o5
comme en témoignent les souillures... 364 INFECTIEUSE BOVINE iKCIB)
vaches taries et en préparation à la lactation
Photo 6o.r : keraLoconjoncLiviLe aiguë Photo 6r.4 : carcinome cornéen avec
Photo 54.3: immediatement après doivent favoriser une consommation
débutante. Blépharospasme, douleur extension conjonctivo-cornéenne...... 4o6
I'opération, les memLrres de ce veau alimentaire maximale au cours des
sont bloqués en extension dans une et larmoiement témoignent de l'acuité
premières semaines de lactation....... 379
abtelle atraumatique. ..... ... ......... 164 des lésions. [ulcère cornéen est central
rz. Maladies de la peau
avec un ædème périphérique
57, FIÈVRË DE LAIT ÛU FIÈVRE
55" RUPTURE§ TELIDINEUSES de la cornée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4ot et des næuds
VITULAIHË OU I{YPOCALCÉMIE
Photo 55.r :vache Iaitière. Rupture bilatérale
des muscles gasLrocnémiens in:eres VITULAIRË OU COMA VIÏULAIHE
Photo 60.2 : ke,alot onjonct ivite aiguë lymphatiques
moins lntense avec ulcère central
sur le jarret. Ihyperflexion du membre Photo 57.1 : les animaux en hypocalcémie â2, INFECTIONS BACTÉRI[NNES
et rougeur oculaire modérée........... 4or
est possible. ........369 ne peuvent pas se relever. lls sont parfois
ÜUTANÉTS
étendus sur le côté mais sans agitation, Photo6o.3:KC|Bavancée.............. 4or
Photo 55.2: un défaut d'apport minéral Photo 6z.t : folliculite et furonculose
comme dans la tétanie d'herbage...... 382 Photo 5o.4 : kératite sévère, ulcère et staphylococciquesen évolution........ 4rz
et vitaminique est à l'origine de la rupture
iridocyclite. Les lésions de kératite et
bilatérale irréversible de la corde Photo 6z.z : folliculite en voie de
58. TÉTANIE D'HERBÂüE d'uvéite coexistent. Lulcère est central
dujarret,chez cette génlsse...... ...... 369 r ica r risa I ion. I es poils son L Lom bes,
ET HYPOMAGNɧÉMII avec rear lion beaucoup plus marquee
Photo 55.3: rup[ure du troisième pé"onier de Ia cornée à la périphérie de l'ulcère.
il ne subsiste que la croûte........ .... 4i2
Photo 58.r : dans la tétanie d'herbage,
(muscle normalement fléchisseur du jarret) :
On peut penser qu'un ulcère grave s Photo 62.3 : lésion cicatricielle. Les poils
l'animal a des mouvements désordonnés.
on peut soulever le membre de façon telle .... 'est compliqué d'une uvéite sont en train de repousser. 412
[herbe environnante est couchée 389
que le canon et le tibia soient en alignement après perforation.............,......... Photo 62.4 : filam ents de Dermatophilus
Photo 58.2 : vache allaitante deux mois 4o1
et forment un angle droit avec le fémur congolensis après coloration et examen
après mise bas, Iâchée au pré sans Photo 6o.5 : la congestion des paupieres
au niveau du grasset ; la corde du jarret au microscope : leur aspect en « rails
complementation magnésienne et de la conjonctive est évidente sur
estcomplètementdétendue........... 369 de chemin de fer,' est caracteristique...415
sur une parcelle fortement amendée ce cliché. Elle est associée à un ædème
Photo 55.4: rupture bilatérale des
tendons fléchisseurs induisant
en potasse. ......... 389 large de la cornée dominant dans la zone Photo 62.5: Iésion typique de
in[éro nasale. Loriginedecetle lesion dermatophilose (soulèvements disséminés
une plantigradie. ...................... 369
59. plcA est traumatique (coup de bâton des poils) sur les flancs d'une vache
Photo 6z.to : actinobacillose sur la 1oue.4t7 Photo 65.2: phtirioseà Bovicolo bovis.. 432 Photo 68.2 : photosensibilisation suite Photo 7.2 : un mélange de fibrine et
de l'eczéma facial.. . -.. ....... .. .... .... 448 lastasesanguine.......... ...... .. . 465
Cette lésion est apparue chez un taurillon tique lxodes ricinus. Ces parasites
ayant reçudu bromure........... .......417 sont les principaux vecteurs de Ia Photo 68.4 : lésions d'eczéma facial 72. ICTÈRES
Photo 6z.rz: ulcères mammaires profonds babésiose.............................. 433 surla mamelle......................... 448 Photo 7z.r : ictère très accentué sur
caractéristiques de la nécrobacillose. . . . 4t7 Photo 65.5 :tiques (lxodes ricinus) Photos 68.5 et 68.6 : manifestations la muqueuse vulvaire d'une vache
Photo 62.13 : abcès poplité près de la
fichées dans la peau en arrière
cutanées de la leptospirose.Après une Ho|stein.............. .................. 468
du chignon.. .......................... . 413
rupture et de la vidange.. . . . . . . . . . . . . . . 4t8 phase éÿ hemateuse et congesIive Photo 72.2 : hépatite toxique. Les plages
§6, INSËCTES NUISIBLES AU BÉTAIL bien visible au niveau de l'ceil et des trayons, blanchâtres sont dues à la fibrose
63. TEIGNË la peau devient sèche, cartonnée et
Photo 66.r : accou plement deTobonus (cicatrisation) tandis que les plages
Photo 63.t : mycoseàT.verrucosum sur se fendille. Par la suite, elle tombe pour
bovinus. ............................... 436 verdâtres correspondent à lécoulement
la croupe d'une Blonde diAquitalne.,... 4zt donner naissance à un néoépithélium
Pholo 66.2 t Stomoxys calcitrons, de bile sous pression.......... ......... 469
Photo 63.2 : teigne àT.verrucosum : en quelques semaines. ................ 448
la mouche des étables. Mâles et femelles Photo 7z.l: altération du foie à la suite
placard de Iésions croûteuses autour attaquent les bovins. .................. 436 Photo 68.7: allergie à des piqûres d'une intoxication par le Séneçon
de l'æil............ ..................... 421
Photo 66.3 : femelle de Si mu I i um de stomoxe. ....... . 452 deJacob............ ....469
Photo 63.3 : mycose àT.verrucosum ornotum enÛain de piquer............ 438 Photo 68.8 : allergie à une plqÛre Photo 72.4 : intoxication par le Séneçon
sur la face..... Photo 66.4 : trayon portant la trace d'a rth ropode terrestre accidentel lement de Jacob : la diarrhee est un des signes
Photo 63.4 : teign e à T. ver r ucosu m sur de nombreuses piqûres de simulies ingéré.................................. 452 d'une hépatitesévère..... -............ 469
Ia tète et l'encolure d'un jeune bovin engendrant des papules érythémateuses Photo 68.9: allergie consécutive a une
atteint de maladie des muqueuses. ... 421 et un ædème. ...... 438 vaccination antiaphteuse. ............. 452 73. STÉATOSE HÉPATIOUE
Photo 63.5 : lésions de teigne très étendues Photo 73.1 : comparaison entre un
67" ÉRUCISME ÛU ENVENIMATION Photo 68.ro: exanthème alimentaire.. 452
sur Ia tête et I encolure entraÎnant foie normal au vêlage (gauche) et un
PAR LES CHENILLES Photo 68.rr : allergie médicamenteuse
une alopécie presque Lotale........ . 421 foie stéatosique (droite). Noter à droite
PROCESSIONNAIFES (antibiotiques). .....452 l'infiltration lipidique qui donne un
Photo 63.6 : atteinte de teigne à Photo 67.r : érucisme en avant de la
aspectjaunâtre et l'écrasement du
Tr i chop hyto n ve rrucos u m dans protubérance de la langue, un vaste ulcère 69. BESNOITIOSE vaisseau sanguin........................
. 422 471
un troupeau. Noter la contagiosité. profond en voie de cicatrisation Photo 69.r : besnoitiose à la phase
(lésion de 3 jours)........ Photo 73.2: suite à une stéatose sévère,
Photo 63.7 : chaînette de spores de 441 des ædèmes. Atteinte de l'auge
la cicatrisation du parenchyme aboutit
T.verrucosum à la surface d'un poil Photo 67.2 : chenilles de processionnaire (plancher de la bouche) et de l'encolure,
.. à sa fibrose. Des travées blanchâtres
de bovin (x zo). .. ..... 423 du pin en procession à la recherche et épiphora (larmes sur lesjoues). ..... 451
sont visibles au sein du parenchyme,
d'un endroit pour se nymphoser. . ... . . M3 Photo 69.2: besnoitiose à la phase
64. GALES elles sont fermes. ....... . ......... . .... 472
Photo 64.r : gale sarcoptique généralisée Photo 67.3 : extrémité des poils urticants des cedèmes.Atteinte du scrotum. .... 457
,..,......, '.... de chenille processionnaire du pin Photo 69.3 : face postéro-interne 74, FASC LOSE TESTAT I T N
chez un bovin 426 I O IIN
au microscope électronique à des cuisses d'un bovin atteint de besnoitiose PAN LA GRANDE DOUVE DU FOIfl
Photo 64.2 : gale psoroptique généralisée.
balayage, montrant les denticules à la phase des dépilations et de
Sect:429 Photo 74.r : milieu à grandes douves
qui les ornent. ...... 443 sclérodermie........, .. 451 etlimnées. ..... .. 475
Photo 64.3 : gale chorioptique de la base Photo 67.4: nid de chenilles
... Photo 69.4: kystes oculaires de la taille Photo 74.2 : limnees rassemblées
delaqueue......... 429 processionnaires sur un pin sylvestre.. . 443
d'un grain de mil chez un bovin atteint au fond d'unef|aque................... 475
Photo 64.4: gale chorioptique des bourses .... .... ....... .....
68" PHBTOSENSIBILISATIONS de besnoitiose..... . 451
testiculaires. Noter l'hyperkératose.. . .. 429 Photo 74.3 : gros plan de limnées sur
ET ALLEHGIES une plaquedeverre.................... 475
65. INIESTATIONS PAR LES POUX Photo 68.r : photosensibilisation chez 13. Maladies du foie Photo 74.4 : grande douve du foie
ET LES TIOUES une Holstein : noter làtteinte seule des
65.1 | Bovicola bovis au zones dépigmentées (couvertes de poils 71, ABCÈS HÉPATIOUES étalée sur une lame de verre
Photo
microscope.. 4)1 blancs)......................... .' 447 Photo 7r.r : abcès multiples du foie., .. . 465 (étatfrais)......... .................. . 477
682
(,1ut)l t,h'Ailt )l tt l)l ,, MAI /\1,il ,,
t)t tt )vtN" Lrsto et crÔdats dcs Plrotos
"
Photo 74.S : hôpatitc traumatiquc due Pholo 77.4 : l'incllnaisorr vcrs l'avanI 84, INFECTIONS UTERINES _ METRITES 15. Maladies
au passage des parasites dans le tissu du bassin est propice à la rétention d'urine
hépatique.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . et aux infections génita|es............. 499
Photo 84.r : rétention placentaire et métrite de la mamelle
4n aiguéquelques jours après levêlage... 523
Photo74.6 : cholangite distomienne... 477 79. AVORTEMENTS S9. AFFECTIONS CUTANÉES DU
Photo 84.2 : métrite : les écoulements
TRAYON ET DE LA MAMELLE
75. DI CBO CGLI OSE ( //VF[STAT/O/V
Photo 79.t : ces deux veaux sont nés le sont nauseaLronds ..... 523
même jour. Le veau de droite, né avant Photo 89.r : pustules à différents stades,
PAR LA PETITE DOUVE DU FOIN Photo 84.3: pus dans le vagin à l'examen
terme, est considéré d'un point de vue caractéristiquesdela maladie.......... 547
Photo 75.t : petite douve du foie, légal comme un avorton............... auvaginoscope......................... 23
5ol Photo 89.2: lésions de pseudo-variole
Dicrocoel iu m la nceolotu m, ayant subi
Photo 79.2 : avortement mycosique. Photo 84.4 : pyomètre. ................ 524 (flèches)........... ..................... S4j
une coloration spécifique pour montrer
Noter les plaques d'aspergillose sur Photo 84.5 frottls endométrial. . 524
son anatomie .............. 482 le mufle,le sommet du crâne et
: .. .. . . Photo 89.3 : papules érythémateuses
caractéristiques du début de la forme
Photo 75.2 : fourmi, ze hôte intermédiaire Photo 84.6: administration intra utérine
du parasitede la dicrocceliose.......... 483
autourdesyeux........................ 5o5
d'antibiotiques.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 526
chronique de la maladie.. . .. 547
Photo 79.3 : avorton de 7 mois
Photo 89.4: lésion de pseudo variole
Photo 75.3 : ouverture des canalicules expulsé à 9............................. 5o5 Photo 84.7 : il convient de dépister tôt
associée à une papillomatose due
biliaires dilatés avec accumulation de et systématiquement les endométrites
Photo 79.4: fièvre O-: prématuré au BPV5(flèches)............. . .. .... 547
parasites........,...................... 485 néà 8 mois de gestation............,.. 5o7
pour les soigner... ..................... 527
Photo 89.5 : thélite ulcérative herpétique
Photo 75.4: dilatation des canalicules Photo 79.5 : avorton de 5 mois.. .. . . .. . . 5o7 à ses débuts :formation de vésicules
biliairessanscalcification.............. 485 Photo 79.6: formes de multiplication 85. MISE BÀS : PRÉVISION DU
de o,5 à : cm de diamètre sur la paroi
(tachyzoites) de Neospora en culture MOMENT DU VÊLA6E dutrayon..................... . 549
r4. Maladies de cellula ire .................... 507 Photo 85.t : cedème vulvaire avant
Photo 89.5: rupture de la vésicule,
bas................................
l'appareil génital BO. GESTATION
mise 529 donnant naissance à un ulcère superficiel.
Photo 85.2 : préparation au vêlage Lésion de z4 heures.................... 549
et troubles de
:
PhotoSo.r : gestation gémellaire....... 5ro
les ligaments sacro-sciatiques sont Photo 89.7: lésions ulcéreuses en
la reproduction Photo 8o.z : échographie d'une gestation
géme||aire.. . . . . . . . . . . . . .
distendus. Le bouchon muqueux est début de cicatrisation. ................ . 549
511 . 529
expulsé. La mamelle est cedématiée. .
76, ABSENCE DE CHALEUNS Photo 89.8 : lésion surinfectée
81. INFËRT|LITE AVEC RETÛUHS Photo 85.3 : expulsion de la poche et nécrosée..
OU ANGSTNUS
Photo 76.t : ovaire sans [ollicule ni corps
EN CHALËURS DÉCALÉS des eaux ................. 529 Photo 89.9 : ulcères superficiels sur
Photo 8r.r : embryon bovin de rSjours. . 513
jaune visible (or,aire lisse ,). 491 la mamelle........ ..................... 549
" Photo 8t.z : échographie d'une mortalité 86. DIFFICULTES DE VELAGE
Photo 76.2 : kystes folliculaires : à gauche, Photos 89.to et 89.rl :volumineux
embryonnaire............ .514 IDYST0CtESI
papillomes en choux-fleur de type t
ovaire entier portant un kyste folliculaire ;
Photo 8r.3: échographie d'une gestation Photo86.t:posedevê|euse..........,. 537 ou 2, ........ . .............
à droite, kystefolliculaireouvert........ 49r 551
normale.. .. . .. . . .. . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . 514 Photo 86.2 : pose de lacs pour lèxtraction
Photo 76.3 : ovaire incisé portant un Photo 89.r2: volumineux papillome
forcée. ........... . ... ... ..... . .... . 537 8PV1................. .. 551
corps jaune........ ..................... 491 82. INFERT|LITÉ AVEC RETOURS du trayon dù au
EN CHALEURS RÉGULIEHS Photo 86.3 : la tête du veau doit sortir Photo 89.t3 r verrues planes du trayon
Photo76.4 : état corporel insuffisant, . 49r
IREPEAT-tsfrEEDINGI aisémentlorsqu'ontire................. 537 d ues a u BPV5. I I ne fa ut pas les confond re
Photo 76.5: corpsjaune à léchographie. 495
Photo 8z.t : la canicule est associée avec des pustules .. ... .... 551
Photo 76.6 : kyste folliculaire à une moindrefécondité................ 5r7 S7. PROLAPSUS UTÉBIN ETVAGINAL
Photo 89.t4: papillomes du trayon
à léchographie......................... Photo 87.t : prolapsus utérin.. ......... .
495 Photo 82.2 : follicule n'ayant pas évolué : 538 dus au BPV6.. .................551
Photo 7.r : plaie vaginale spontanée vue macroscopique. ............517 Photo87.z:prolapsusvaginal..........539 photo89.15:thélitenodulairetuberculoide
chez une Limousine primipare quivient Photo 82.1: échographie du follicule..., 5r7 débutdeformationdu nodu1e......... 553
de vêler seule !.................. ....... 491 88. RETENTION PLACENTAIHE
83. INTEHTII.iTÉ TU TAUHEAU Photo 89.t6 : thélite nodulaire : formation
Photo 88.r : placentite bactérienne.541
77. AFFECTIONS DU VAGIN Photo 83.r : papillomes sur le pénis.. . 519
.. de plusieurs nodules successifs 553
Photo 77.2 : fistule recto-vaginale. Photo 88.2 : non délivrance 36 heures
.... . 498 Photo 83.2 : pénis déformé en « S ».. . . . 519 Photo 89.17 : thélite nodulaire :
Photo 7.3 : gangrène vaginale 6 jours Photo 8l.j : hématome du corps
post-partum. ........541 stade ulceratiI Le nodule est en voie
aprèsvêlage.Cettevache mourra...... 498 caverneux............,................. 520
Photo 88.3 : délivrance manuelle........ 54t de régression................ .. 553
68q
CUIDE PRATIO.UE DES MALADIES DE, BOVINS Liste et crédits des photos
Photo 89.r8 : scrotite nodulaire S1. MAMMITES SUBCLINIOUES Photo9z.3 : abcès myocardique........ 586 Photo 94.7 : transfusion d'une vache
tuberculolde : nombreux nodules très anémiée en raison d'un ulcère
ET MAMMITES CLINIOUES Photo 92.4: veau de t mois mort des suites
de différentes tailles sur le scrotum. . , 553
SUBAIGUËS d'une communication entre les z ventricules de la cai||ette........................... 598
Photo 89.19: scrotite nodulaire (à gauche de la pince).................. 586
Photo 9r.t : les mammites cliniques
tuberculoide: nodule ulcéré. Un tissu 95. BABÉSIOSE OU PIBOPLASMOSE
se caractérisent par une inflammation Photo9z.5 : péricarditefibrineuse...... 587
de granulation se forme au fond Photo g5.t : Bobesia divergens dans
de la mamelle.. .. . . . . . . . . ........ .....566
de la p|aie........ 553 Photo 92.6 : péricardite par corps des hématies de bovin (après étalement
Photo 89.2o : furoncle sur le trayon.
Photo 9t.z : colonies bactériennes isolées étranger................ . . . 587 de sang et coloration au MCC)
La lésion est opaque, ce qui permet
à partir de lait mammiteux. . . .. . . .. . .. 569 Photo 92.7 : endocardite et myocardite (flèches).............. ... .... .. .. 599
de la différencier d'une vésicule, qui Photo 9r.3 : inflammation du sphincter par corps étranger (fil de fer). . . . . . . . . . . 587 Photo 95.2 : urines colorées et mousseuses
contient un liquide clair. 555 par ailleurs béant. Le quartier de cette Photo 92.8 : mort brutale dans I'aire recueillies chez un animal en phase
Photo 89.2t : dermatite sébonhéique vache contient du lait qui compte plus d'attente de la salle de traite (vache à clinique de la babésiose............... 600
mammaire : lésion débutante en avant de z millions de cellules par millilitre.. . 569 endocardite des ralvules). . . .. . .. . .. . .. 589 Photo 95.3 : à côté de la diarrhée en jet
des quartiers antérieurs................ 556 Photo gr,4: mesure des niveaux Photo 92.9 : cedème de l'auge et du fanon bien visible, on peut également noter la
Photo 89.22 : dermatite sébonhéique de vide............ ..................... 512 consécutifà une péricardite............ 589 couleur rouge noirâtre des urines due
ma mmaire ; loca lisation classique, entre
Photo 9r.5 : curage et assèchement
à l'hémog1obinurie..................... 6ot
les quartiers antérieurs. Noter l'aspect 93. ANÉMIES
............ avant paillage..... ..................... 572 Sâ- EHRLICHIOSE OU ANAPLASMOSE
éÿhémateux de Ia lésion. 556 Photo 93.r : anémie reconnaissable par
Photo 9r.6 : diagnostic des mammites GRANUTOCYTAIÊE
Photo 89.23 : dermatite sébonhêique la pâleur de la conjonctive de l'oeil. . . . . 59t
subcliniques : test au teepol ou Photo 96.r : ehrlichiose granulorytaire :
mammaireau pli de l'aine.............. 556 Photo 93.2 : au cours de lëcornage,
CaliforniaMastitisTest(CMT)...... . 575 une fièvre élevée, une centaine de tiques
Photo 89.24 : traumatismes multiples le contrôle du saignement est
Photo 9r.7: injection d'obturateur interne. gorgées et des pâturons engorgés. Ces
du trayon liés à différents agents, indispensable. ........................ . 59r
signes sont rarementtous présents.... 6o5
dont le froid.. ......................... . 557 Contrairement aux antibiotiques
Photo 93.3 : veau mort d'hémor ragie
intra- mammaires,le dépôt de
Photo 89.25 : manifestations cutanées abdominale à la suite d'un coup de tête.59t
de la leptospirose: phase érythémateuse
l'obturateurdans le trayon ne doit pas
Photo 93.4: hémorragie génitale au
17. Maladies de
. être suivi de la répartition de la crème
etcongestive...... . 557
...........591 l'appareil urinaire
dans la citerne. ..... 576 moment du vêlage
90. MAMMITES CLINIOUES Photo 93.5: hémorragie pulmonaire
Photo 9r.8 : désinfection soignée 97. MALADIE§ DU REIN EÏ
SI"JRAIGUËS due à une thrombose de la veine cave
du sphincter et du trayon avant DE LA VESSIE
Photo 9o.t: mammite gangreneuse
introduction des tubes. ............... . 579
postérieure........................ -.... 591
................... Photo 97.r : néphrite interstitielle
560
Photo 9r.9 : traitement intramammaire
Photo 93.6: anémie et ictère de la multifocalesubaiguë. ................ 609
Photo 9o.z : mammite gangreneuse muqueuse vulvaire dus à Anaplasma
d'antibiotique. ll convlent d'appliquer Photo 97.2 : necrose tubulaire aiguê
à J8..................................... 560 marginale 591
strictement le protocole de soins....... 579 consécutive à une intoxication
Photo 9o.3 : mammite Bangreneuse
à.1t7 ................................... 560 Photo 9r.ro : repérage des animaux en 94. SYNDHOMES HEMORRAGIOUES
parlesglands. .....6o9
Photo 9o,4: mammite gangreneuse traitementparun brace|et.......,..... 582 Photo 94.r : flux de sa ng recta I associé Photo 97.3 : pyélonéphrite. Du pus est bien
à .J55. Une partie du quartier est à une coccidiose........................ 594 visible sur cette coupe du rein.. . . . . . .. . 6ro
tombé. Le comblement et la cicatrisation
vont demander encore plusieurs
16. Maladies du cæur, Photo 94.2 : hémonagie de l'artère Photo 97.4: cystite hémorragique :
vaginale à la suite du vêlage. . . . . . . . . 595 muqueusevésicale (stade précoce). ... 6ro
semaines.. ............................ . 560 des vaisseaux
Photo 94.3 : hémorragie en nappe Photo 97.5 : cystite hémonagique
Photo 9o.5 : mammite colibacillaire.. . . 56t et du sang de la matrice........................... 595 verruqueuse. La vessie a été retournée de
Photo 9o.6 : mammite purulente d été façon à montrer sa face interne lésée. . 6to
chez une génisse. Les 4 quartiers
92, MALADIES CAROIAOUES Photo 94.4: pétéchies sur la vulve,
686
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS Liste et crédits des photos
688
lndex
Aphthovitus ....,.... 87
A Arcanobacteilumryogenes . . . 337,562
abcèshépatiques . . . . . . ... . .+6q arcure. .....36j
abomasopexie ...... t;g Arsenic .....199
Absencedechaleurs, . . . . . . . .489 arthrite .....ii7
acariens .....425 Asperyiilusfumigatus ........ . So3
acidoseaiguê,,..... 128
acidosesubaiguë . . . . . .. . . . . rz8
Actinobacillose .. . 97,416 B
Adinobacillusüg4iercsii. . . . . . . . 97
B-hydrorybutyrate. . . . .. . . . . l7j
Actinomycesbovis , . . . , . . ,. .414
....... 4r4 Babesiadivergens ......599
Actinomycose
Aflatoxine ........,6s1 Babésiose .ryg,Sgg
69t
GUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS
lndex atphabétique
6gl
GUIDE PRATIO-UE DES MALADIES DES BOVINS lndex alphabétique
FièvreQ .....506 hématome du corps cavernerD( . . j2o infectés permanents Linognathusütuli . .... 431
fièwe transmise par les tiques . . 6o3 hématurieenzootique . . . .,. . 6ro immunotolérants . . . . . .. . . ..25 L.intefiogans ........44g
fièwevitulaire ...... 181 hémolyse ... .468 Infertilité .. 9,512 üsteriamonocyttogenes, . ., . . 5l So3
fonctionshépatiques . . ... . . . 461 herbicides .........646 Infertilitédutaureau . . . . . . . . 5tg listériose . ....5/
Fougèreaigle .......652 herniesékanglées . . . . . .. . . . 232 Inrunrirration ......, 114 Luciliasericata ....... 435
fourbure ....315 Herniesombilicales , , . . . .... $l insecticides ..,.....6q5 luxationcoxo-fémorale . . . . ... 353
Herpesvirus .....,..Soj intoxicationsmédicamenteuses 658 luxationdelahanche . . ... .. j1,j
fourchet ....31o
fourreau . ... Stg Hippoboscaequina . . .,.,.... .$6 IPI... ......25 lnxationdelarotule . . . . . ... 35o
Eusobacterium Histophilussomfi . ... .279 Ixodesricinus ,..... .4rj lymphosarcome .... .......4o7
neuophorum,,..too,jto,3z6 lluiledevidange . . . . ., . . .. .650 ixodidés ....432
Free-martinisme ..... ..,,.. 51o Hydrocarbures ......65o
Hyilrctaeainitans .....435 ,$
hygromasduca4re .... .,... 343 t
hyperglycémie ......i9i magnésémie .....,.j83
G jarretdroit . . . . . . . . .356 maladiedAujeszky . . . , . . . . .2tg
hypermagnésémie .,. .,,,,. jaunisse
Galechorioptique .. . . ......428
383
.....467 maladiedeJohne ....,,....22o
h4perplasieinterdigitale . . . . . it3
Galéga. .....655 maladiedelyme . . . .. . . . . . . 586
hypersensibilité . ., . .......45o
Galepsoroptique . . .. . ...... 427 maladiedeMortellaro . , . . ... J21
Hypersensibütédecontact . . . . 4s3 K
Gales ......425 maladiedesmuqueuses ., . . . . tog
Hypersensibiüté dbrigine
Galesarcoptique . .. . . ......426 Klebsiella ....561 Maladiedesmuqueuses . .....
alimentaire ....,,..453 z6
gelures. ....558 kystefolliculaire .... ....... maladiedumuscleblanc . . . . . j1g
hypocalcémie .......38i 51j
6gq 6gs
CUIDE PRATIQUE DES MALADIES DES BOVINS lndex alphabétique
6gg
Ce guide,très pratique, présente plus deroo pathologies
les plus courantes chez les bovins.llest illustré grâce à
près de 6oo photos et illustrations originales, rares et
en couleurs.
O les symptômes,
E
,9
z
6985204 o
IqPUS GUIOE PRÊT È
,ill rilllllil
tlv82855t572277',
llllll lll lll il I li
EIHIETdNH vl
IN'TITUT DE
L'ELEVAG E