EL2 Spleen
EL2 Spleen
EL2 Spleen
Introduction
Accroche : Présenter Baudelaire, le recueil Les Fleurs du Mal, la section et définissez le spleen
Le mot spleen vient de l’anglais et signifie « rate ». Dans la médecine ancienne, les organes
étaient le siège des émotions. La rate provoquait l’humeur noire, la mélancolie. Aujourd’hui,
on parlerait de mal être, de dépression. Chez Baudelaire, c’est un tourment de l’esprit, une
angoisse existentielle.
Axes
Ici, ce sont des conditions météorologiques pesantes : « le ciel » est caractérisé par des adjectifs
qui évoquent l’écrasement: « bas et lourd », le verbe « pèse » suggèrent une atmosphère pesante,
lourde. Le verbe est au présent d’habitude, de vérité, il s’agit d’une situation récurrente.
Cette idée d’écrasement, de manque d’horizon est reprise au vers 3 où l’horizon devient borné :
« l’horizon embrassant tout le cercle », embrassant et cercle renvoient à l’enfermement et
bornent l’horizon.
Le paysage est étroit et humide : « la terre est changée en un cachot humide », « les murs »,
« cognant », « plafond pourri », le verbe « changer » évoque une métamorphose du paysage en
cachot.
Ce paysage est peuplé de « chauves-souris », animaux peu agréables qui fréquentent les caves, les
grottes. Les chauves-souris sont comparées à l’Espérance. L’Espérance est une notion abstraite,
ici associée à un animal concret, il s’agit d’une allégorie (représentation d’une idée abstraite
sous une forme concrète).L’ Espérance « bat les murs », « se cogne à des plafonds pourris », elle
n’a pas de place dans le paysage du poète. A travers l’allégorie, on comprend que dans un paysage
fermé, humide, le poète s’ennuie et n’a pas d’espoir d’idéal. C’est le spleen.
3) La pluie, l’eau
3ème subordonnée de temps introduite par « Quand », on attend toujours la proposition principale.
La répétition des subordonnées évoque l’Ennui. L’écriture poétique représente un peu le spleen.
On retrouve l’idée d’enfermement déjà présente dans les deux premières strophes : « prison »,
« barreaux ». La prison est dessinée par les gouttes de pluie. Le poète se retrouve alors en proie
à des visions cauchemardesques : « un peuple muet d’infâmes araignées ». L’araignée est un insecte
connoté péjorativement : elle a un aspect répugnant et imprévisible (elle piège dans ses filets).
Par ailleurs, la quantité d’araignées donne un côté plus angoissant « peuple » évoque une grande
quantité et « araignées » est au pluriel. Elle est un monstre qui envahit l’esprit du poète (phobies,
angoisses, folie…)
Avec le pronom de1ère personne du pluriel « nos cerveaux », le poète ne parle pas que de lui mais
de l’humaine condition.
Dans les trois subordonnés, l’extérieur est fermé et peuplé d’animaux terrifiants qui peu à peu
passent de l’extérieur à l’intérieur du poète et des hommes.
On peut penser à une vision du poète, le son des cloches devient animal : « hurlement »,
« geindre » et le vocabulaire de la folie est présent : « furie », « cloches sautent », « les esprits
se mettent à geindre ». La diérèse sur « opiniâtrement » allonge le mot et la plainte, 6 syllabes, un
hémistiche. Le poète bascule dans la folie.
La dernière strophe s’ouvre par des images d’enterrement triste et lent: « longs corbillards »,
« défilent lentement ». L’absence de sons, marquée par la double négation : « sans tambours ni
musique » accentue le côté sinistre.
Le déterminant possessif « mon âme » signifie clairement que ces visions sont internes, ce sont
celles du poète. Tout se passe dans son esprit, pas dans le paysage qui l’entoure.
Le poème se termine par un combat à l’intérieur du poète entre Espoir et Angoisse. Les deux
termes prennent une majuscule. « L’Espoir » est mis en valeur par un contre rejet, il est isolé
(Un élément syntaxique débute à la fin d’un vers pour se poursuivre sur le vers suivant) mais sa
défaite est brièvement évoquée : « vaincu, pleure ». La victoire de l’Angoisse est plus détaillée
v19/20.
Le rythme de ces vers (18/19) est saccadé pour illustrer le combat et les sonorités finales sont
sifflantes : « AngoiSSe », « atroCE », « deSpotique ». L’Angoisse est comme un pirate qui marque
le territoire gagné avec un drapeau. Le poète est vaincu par le Spleen, l’Angoisse. Le possessif
« MON crâne » montre bien qu’il s’agit d’une défaite personnelle.
Le paysage extérieur a fini par provoquer des visions et l’Angoisse : Le Spleen. L’écriture
poétique décrit le paysage extérieur et les visions intérieures du spleen. Les images, les
sons, le rythme du Spleen apparaissent dans ce poème.
Lien pour l’émission de France culture : Ecoutez révisez (pour travailler la lecture et l’analyse des
œuvres)
https://www.franceculture.fr/emissions/ecoutez-revisez