Ait Ali Yahia, Soraya
Ait Ali Yahia, Soraya
Ait Ali Yahia, Soraya
MEMOIRE DE MAGISTER
Spécialité : Chimie
Présenté par :
Intitulé
ELABORATION ET CARACTERISATION
DE NANOTUBES DE TiO2
Année 2011/2012
Remerciements
C’est avec émotion que je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué de prés ou de
loin à l’aboutissement de ce travail. Je remercie toutes les personnes avec qui j’ai eu le
plaisir d’échanger, de travailler, d’avancer et d’évoluer…
Le travail qui a fait l’objet de ce mémoire a été réalisé au sein du laboratoire de Physique et
Chimie des Matériaux à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, sous la direction de
Monsieur le professeur Abdelaziz. KADRI. Je tiens à lui exprimer ma gratitude pour m'avoir
accueilli dans son laboratoire dont il est alors le directeur, je lui témoigne toute ma
reconnaissance pour m'avoir accordé sa confiance et d’avoir permis que ce travail se déroule
dans les meilleures conditions. Sa totale disponibilité et ses compétences scientifiques m’ont
été extrêmement précieuses.
Tout ce travail n’aurait pas été mené à bien sans la proposition d’un sujet intéressant et un
encadrement de qualité, c’est pourquoi je remercie vivement la directrice de ce mémoire
Madame Lamia. MEZEGHRANE. Je la remercie pour sa grande disponibilité, son intérêt
pour mon travail et de s'être soucié très tôt de l'après mémoire. Merci d’avoir été là dans les
moments difficiles ! Merci pour votre attention journalière, votre gentillesse … ! En un mot,
merci de m’avoir offert le repère ! Il m’est vraiment très précieux ! Sans l’aide de Dieu, et
vous, je ne sais pas dans quel état je serais arrivée au bout de cette épreuve! Je n’en dis pas
plus.
Je souhaite également remercier chaleureusement Monsieur Abdelazi. MEZEGHRANE,
maître de conférences à l’université de Tizi-Ouzou, pour son aide, encouragement et surtout
son soutien moral.
Je tiens à remercier le Professeur Mouloud. BENNAKI, professeur à l’Université Mouloud
Mammeri de Tizi-Ouzou, pour m’avoir fait l’honneur de présider mon jury de mémoire de
Magistère.
J'exprime mes plus sincères remerciements aux autres membres du jury qui ont accepté de
juger ce travail : Mr. Abdelaziz. KADRI, professeur à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-
Ouzou, Mr. Abdellah. KHELIFA Professeur à l'Université de Blida et Mme. Nassima
BENBRAHIM, Professeur à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou.
Je voudrais rendre un hommage tout particulier aux doctorants et chercheurs qui ont marqué
leur présence ces deux années passées au laboratoire, Naima. IDIRI, Salem. BOUDINAR,
Chabha. BEN MOUHOUB, Nacera. AIMER, Baya. BENFEDDA, et Dalila. BOUGHRARA.
Je remercie vivement Mr. Tahar. MARZOUK, ingénieur du labo, pour son aide et sa grande
gentillesse.
J’ai également une pensée toute particulière pour Mr. Saifi. AMIROUCHE, ingénieur à
l’université de Tizi-Ouzou pour m’avoir permis de réaliser les micrographies MEB. Je tiens
aussi à remercier Mr. Hakim. AIT MOUKHTAR, maître de conférences à l’université de
Béjaia pour m’avoir aidé à la réalisation des analyses structurales (DRX).
Enfin, si je me suis lancé dans cette étude, en y croyant jusqu’au bout, c’est grâce à mes
proches, famille, amis, amies et anciens enseignants, qui ont été à mes côtés, quelques jours
ou tous les jours, et si j’ai le malheur d’en oublier le nom dans ces lignes, j’espère qu’ils
sauront malgré tout s’y reconnaître, car chacun aura contribué à sa façon à cet
aboutissement personnel, qui n’est au fond qu’une étape de cette grande aventure qu’est la
vie. Ainsi, pour leur aide au cours de mes travaux et/ou leur soutien dans les moments
difficiles, les émotions partagées, leur présence, leurs conseils, tant de moments magiques et,
pour certaines qui auront fait battre mon cœur un peu plus fort, pour des raisons que la
raison ignore, chaleureusement :
Je me rapproche des personnes à qui je dois mon équilibre mental. Merci à mes parents et
grands–parents pour leur soutien dans ma décision de ne pas choisir la voie la plus facile.
C’est grâce à votre éducation et surtout, papa, maman à votre soif de découverte et votre
grande ouverture d’esprit que je dois mon parcours. Que ce travail, aboutissement de mes
études, soit le symbole de l'attachement que je vous porte et de l’exemple que j’ai reçu.
Nana Noura, que je considère aussi comme une deuxième mère, et toute ma famille, avec une
pensée particulière pour Da Mohand, mes grands-pères et ma grand-mère paternelle
aujourd’hui disparus, mais qui sont toujours présents dans mon cœur et mon esprit.
A tous les bons moments que nous avons passés ensemble, et à tous ceux que nous passerons
demain. A mes très chères frères Rezki, Brahim et sœurs Farida, Souhila à qui je souhaite de
tout cœur une bonne réussite dans leurs études avec beaucoup de courage et beaucoup de
volonté.
Sommaire
Sommaire
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2 et l’électrochimie des semi-
conducteurs………………..…………………………….............................................................................. 5
Introduction…………………………………………………………………...………………………….... 6
Conclusion……………………………………………………………......………………………………. 55
Référence……………..………………………………………………….......………..………..……..….. 56
III.2.2.3. Etude de l’influence du potentiel d’anodisation sur les caractéristiques courant-tension des
nanotubes de TiO2……………………………………………………………………………………… 101
III.2.2.4. Etude de l’influence du traitement thermique sur les caractéristiques courant-tension des
nanotubes de TiO2……………………………………………………….……………………………... 103
III.2.2.5. Etude de l’influence du temps d’anodisation sur les caractéristiques courant-tension des
nanotubes de TiO2………………………………………………………..….......................................... 105
III.2.3. Analyse des couches nanotubulaires par spectroscopie d'impédance électrochimique…………. 107
III.2.3.1. Dépendance des spectres d’impédance en potentiel d’anodisation……………....................... 107
III.2.3.1.1. Diagrammes d’impédance au potentiel de corrosion……………......................................... 107
III.2.3.2. Dépendance des spectres d’impédance en temps d’anodisation…........................................... 117
III.2.3.2.1. Diagrammes d’impédance au potentiel de corrosion…………..………...…........................ 117
III.2.3.3. Dépendance des spectres d’impédance en traitement thermique….…………………………. 122
III.2.4. Analyse des courbes de Mott-Schottky (M-S) des couches barrières.……...………………….. 124
III.2.4.1. Dépendance des courbes de M-S en fréquences…….……………..……..………………….. 124
III.2.4.2. Dépendance des courbes de Mott-Schottky en potentiel d’anodisation...……………………. 125
III.2.4.3. Dépendance des courbes de Mott-Schottky en temps d’anodisation…...…….……………… 128
III.2.4.4. Dépendance des courbes de Mott-Schottky en traitement thermique…................................... 130
Conclusion……………………..………………………………………..……………………..……..…..... 131
Références……………………………………………………………...………………….……….……... 132
II
Introduction générale
Introduction générale
2
Introduction générale
Les objectifs assignés à ce travail sont multiples. Il s’agit en premier lieu de trouver les
conditions optimales pour la mise au point d’un réseau auto-organisé de nanotubes de TiO2
hautement ordonné et cristallisé. Ensuite de corréler les différents aspects de TiO2, liés à la
morphologie et à la structure aux différentes conditions de synthèse (potentiel et temps
d’anodisation). Cette partie de l’étude s’appuie essentiellement sur des observations et des
analyses en microscopie électronique à balayage et en diffractométrie des RX.
3
Introduction générale
La troisième partie de ce chapitre rappelle d’abord les bases théoriques de l’électrochimie des
semi-conducteurs, présente par la suite les méthodes de caractérisation de l’interface semi-
conducteur/électrolyte qui sont en l’occurrence les mesures de la capacité différentielle et
expose enfin quelques notions de base sur la spectroscopie d’impédance électrochimique.
Le deuxième chapitre présente le mode opératoire adopté et les conditions expérimentales
mises en œuvre pour la synthèse des couches nanotubulaires de TiO2, suivi par la présentation
des dispositifs et des techniques expérimentales utilisées au cours de cette étude.
En conclusion, l’essentiel des résultats obtenus sera présenté, en insistant sur les aspects
nouveaux et sur les améliorations à venir.
4
Chapitre I : Généralités sur le TiO2,
les nanotubes de TiO2 et
l’électrochimie des semi-conducteurs
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Introduction
6
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Partie 1
Propriétés structurales et physico-
chimiques du titane et du dioxyde de
titane
7
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
I.1.1. Présentation
Le titane est un métal léger, blanc argenté et ductile. Il est classé dixième en termes
d’abondance. La masse de l’écorce terrestre en contient 0,43 % (principalement sous forme
d’ilménite FeTiO3 et de TiO2). La production du titane métallique s’élève à environ 200.000
tonnes par an. Les composés de titane ne sont pas toxiques.
La configuration électronique du titane est [Ar, 3d2, 4s2], il possède trois degrés d’oxydation
stables : les degrés (II), (III) et (IV).
8
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Les propriétés physiques du titane sont résumées dans le tableau (I.1) suivant.
Conductivité thermique à 20 °C
16.7
(J/m.s. °C)
Magnétisme non
9
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Les oxydes de titane, de par leur faible coût et leur faible toxicité, sont omniprésents dans
notre quotidien, soit comme pigments dans les peintures, les papiers et les plastiques, soit
comme excipients dans les médicaments, etc. Au cours de la dernière décennie, les oxydes de
titane ont fait l’objet d’un engouement particulier auprès de la communauté scientifique [3].
Ceci s’explique par le développement de plusieurs applications pour l’essentiel dans le
domaine de la photoactivité : photocatalyse hétérogène [4,5], photohydrophilicité [6,7] et
cellules photovoltaïques à colorant (ou cellule de Grätzel) [8-9]. En marge de ces applications,
le dioxyde de titane peut également être utilisé comme électrode négative pour batterie
lithium ion.
10
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
L’oxyde de titane existe principalement sous trois formes cristallines. Une forme
rhomboédrique, désignée par brookite ; forme difficile à synthétiser en laboratoire et peu
abondante, et deux formes tétragonales que sont le rutile (phase thermodynamiquement
stable), et l’anatase (forme métastable).
Dans la structure rutile d’une part et anatase et brookite d’autre part, le titane occupe
respectivement la moitié des sites octaédriques d’un empilement de type hexagonal compact
et cubique à faces centrées d’ions O²-. Chaque octaèdre est une structure TiO6 centrée sur
l’atome de titane. Les sommets des octaèdres sont les atomes d’oxygène créant la liaison entre
les atomes de titane. Chaque atome de titane est en contact avec 6 oxygènes, les atomes
d’oxygène étant eux-mêmes en liaison avec 3 atomes de titane. La structure de TiO2 diffère
par la façon dont sont arrangés entre eux ces octaèdres (TiO6), qui peuvent êtres reliés entre
eux par des arrêtes et/ou des sommets.
Le dioxyde de titane est très stable grâce aux fortes liaisons entre les cations Ti4+
(tétravalents), et les anions O²- (bivalents) et est ainsi très inerte chimiquement. Il est insoluble
dans tous les liquides à l’exception de l’acide sulfurique concentré et l’acide fluorhydrique.
Le tableau (I.2) ci-dessous regroupe les différentes propriétés physiques et thermodynamiques
des différentes phases du dioxyde de titane
11
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
a = 9,184
Paramètres de maille a = b = 4,594 a = b = 3,785
b = 5,447
(Å) c = 2,958 c= 9,514
c = 5,145
Masse volumique
4,24 3,89 4,12
(g.cm-3)
Dureté (Mohs)
6 – 6,5 5,5 – 6,0 5,5 – 6,0
Enthalpie de
formation
ΔfH°(298,15K) -944,50 ± 0,96 -939,27 ± 1,26 -941,00
(kJ.mol-1)
Entropies de
formation
-
ΔfS°(298,15K) 50,37 ± 0,21 49,95 ± 0,42
(kJ.mol-1.K-1)
Structure des
différentes
phases cristallines
spheres rouges : O
spheres grises : Ti
12
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Le dioxyde de titane sous sa forme anatase possède une bande interdite (gap) de 3,23
eV (384 nm) et sous sa forme rutile un gap de 3,02 eV (411 nm) [12]. Le TiO2 est de ce fait
un semi-conducteur reconnu pour son excellente activité photocatalytique [13, 11], mais aussi
pour son utilisation dans la fabrication de cellules photovoltaïques [14, 15].
La structure rutile peut exister à toute température inférieure à 1870°C qui est la
température de fusion de TiO2. Cependant, la structure anatase disparaît totalement à une
température supérieure à 700°C, suite à une transformation irréversible anatase-rutile. Cette
transformation peut avoir lieu à des températures inférieures ou supérieures à 700 °C à savoir
le type et le pourcentage d'impuretés que contient la matrice du TiO2.
Quand la stœchiométrie du dioxyde de titane varie entre 0 et 2, d’autres formes d’oxydes tels
que : Ti2O, TiO, Ti2O3, Ti3O5 et TinO2n-1 sont rencontrés (figure I.2).
13
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
14
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Partie 2
15
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
I.3. Historique
La fabrication des premiers lingots d’aluminium fut suivie en 1857 par la découverte
de Buff. En effet, la polarisation positive d’une pièce d’aluminium immergée dans certaines
solutions aqueuses entraîne la croissance contrôlée à sa surface d’un oxyde dit anodique. De
Saint-Martin contribua au développement de cette technique en proposant en 1911 les
principes de base de l’oxydation anodique en bain sulfurique. En 1923, Bengough et Stuart
développèrent l’oxydation anodique en bain chromique. Depuis, le procédé est sans cesse
perfectionné en modifiant, le plus souvent de façon empirique, la composition des électrolytes
ainsi que les conditions d’anodisation. En 1953, Keller [19] fut le premier à proposer un
modèle de la structure des films anodiques poreux obtenus sur substrat d’aluminium. Dans ce
modèle (figure (I.3)), le film anodique est constitué de deux parties distinctes : la couche
barrière, en contact avec le substrat et la couche poreuse, en contact avec l’électrolyte. La
couche poreuse est composée de plusieurs cellules identiques, traversées en leurs centres par
des pores et organisées de façon hexagonale.
16
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
La porosité présente dans les films anodiques d’aluminium est usuellement expliquée par
l’interaction, durant l’anodisation, entre le film anodique et l’électrolyte. Les électrolytes les
plus utilisés sont des solutions aqueuses à base d’acide chromique, sulfurique, oxalique,
orthophosphorique ou encore borique, selon les applications. Depuis une vingtaine d’années,
le développement de nouvelles techniques de microscopie (MEB-FEG, MET, MFA...) a
permis d’observer la nanoporosité de ces films anodiques.
Les membranes d’alumine nanoporeuses suscitent depuis quelques années un grand intérêt
dans la synthèse de nano-objets. Elles sont utilisées comme gabarit pour synthétiser des
nanostructures organisées. Au sein de notre laboratoire, des membranes ont été élaborées par
Benfedda [20], sur un substrat d’aluminium dans une solution d’acide oxalique 0.5M par
double anodisation à un potentiel de 40V (figure I.4). Les membranes présentent des pores
auto-organisés en un réseau hexagonal dit structure en nid d’abeilles.
Figure (I.4) : Images MEB d’une structure nanoporeuse d’alumine synthétisée dans
une solution d’acide oxalique 0.5M par double anodisation, (a) : vue de face, (b) :
vue en coupe [20].
17
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Par rapport aux structures nanoporeuses qui se développent sur l’aluminium, celles du
titane sont relativement récentes. Longtemps, il a été considéré que la croissance de TiO2
nanoporeux, par anodisation du titane, était impossible. L’une des raisons était liée à la forte
stabilité chimique du TiO2 et au fait que peu de composants inorganiques, principalement le
HF et le H2O2, pouvaient dissoudre chimiquement le titane.
Des structures nanoporeuses auto-organisées de TiO2, d’une épaisseur de 100 nm, ont été
obtenues pour la première fois par le groupe français Zwilling et Darque-Ceretti de l’école des
Mines de Paris en 1999. L’anodisation du titane a été réalisée dans un électrolyte contenant
l'acide chromique et l’acide fluorhydrique [21,22].
L’analyse des structures obtenues a révélée que les couches formées étaient composées
essentiellement de nanotubes et non de nanopores, d’où l’appellation « nanotubes » pour ce
type de nanostructures. Cette découverte a eu un impact extraordinaire sur la communauté
scientifique internationale et depuis, plusieurs recherches ont été entamées, ayant pour but la
consolidation du processus de conception et l’émergence de nouvelles applications. Parmi les
groupes de recherche qui ont amplement œuvré dans cette thématique, on cite Grimes de
l'université de Pennsylvanie (depuis 2001) et Schmuki de l’université Erlangen d’Allemagne
(depuis 2003).
L’anodisation du titane par voie électrochimique figure parmi les méthodes les plus
utilisées pour former les films compacts et nanotubulaires du dioxyde de titane. La
composition chimique et l’épaisseur des films dépendent des conditions d’électrolyse (la
densité de courant, le potentiel, le pH, la température et les concentrations des constituants du
bain d’électrolyse). La croissance des films compacts (en absence des ions fluor F-) et
nanotubulaires (en présence de F-) est en premier lieu gouvernée par les réactions
d’oxydoréduction suivantes [23] :
→ +4 (I.1)
18
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
La réaction globale connue sous le nom de réaction d’hydrolyse assistée par champ électrique
s’écrit alors comme suit:
+2 → +4 +4 (I.3)
La croissance de l’oxyde dans les deux situations (absence et présence de F-) est contrôlée par
le model de défauts ponctuels, c'est-à-dire par le mouvement en sens inverse de lacunes
anioniques et cationiques O2- et Ti4+. Ce transport étant assuré par le champ électrique (figure
(I.5)).
Dans le cas des couches compactes, une couche d’hydroxyde peut précipiter à la surface et le
processus de croissance est autolimité, c'est-à-dire que le champ électrique est
progressivement réduit par l’épaississement de l’oxyde.
19
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
+6 →[ ] +2 +2 (I.4)
+6 →[ ] (I.5)
Les ions fluorures diffusent dans l’oxyde, encore en phase de croissance, entraînant des
attaques chimiques localisées, engendrant la formation de faibles piqûres qui se développent
en pores. La précipitation d’hydroxydes se trouve ainsi freinée. L’état stationnaire est atteint
lorsque la vitesse de croissance des pores à l’interface métal/oxyde est égale à la vitesse de
dissolution à l’interface externe.
Les nanotubes de TiO2 se forment par simple électrolyse dans une solution
électrolytique contenant en général du fluor ou du chlore. On distingue principalement 4
étapes :
La première étape consiste en la formation d’une couche compacte (couche barrière) d’oxyde
de titane (TiO2) sur le substrat (Ti) et la nucléation de quelques pores individuels (Figure
I.6.a).
La deuxième étape consiste en la croissance aléatoire des pores et le début de formation d’une
couche poreuse (figure I.6.b).
20
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
21
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Le potentiel appliqué étant étroitement lié au champ électrique. Ce dernier a pour rôle
essentiel le transport des espèces ioniques à travers l'oxyde et donc sa croissance.
La croissance du nanotube exige une dissolution permanente de l'oxyde. Pour maintenir une
croissance continue et ordonnée d'une couche nanotubulaire, le champ électrique doit
également être maintenu constant [23].
Les fluorures sont des espèces capables de dissoudre le TiO2, il est évident qu'ils aient
un rôle essentiel dans la formation du tube. Une concentration adéquate d’ions fluorure est
nécessaire à la formation des couches nanotubulaires. La concentration en ions fluorures,
nécessaire à la croissance des tubes dans des électrolytes aqueux, doit être comprise entre 0,1
et 0,3 M. En dehors de cette gamme, la conception de nanotubes n’est plus possible. Pour des
électrolytes purement organiques, la gamme de concentration peut être prolongée vers des
concentrations plus élevées (jusqu'à 0,5 M), mais il est difficile de préparer ces électrolytes, à
cause de la faible solubilité des fluorures [23].
22
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
I.3.6.3. Influence du pH
En d’autres termes, pendant l’anodisation dans un milieu acide contenant les ions fluorure, la
vitesse de dissolution de TiO2 est élevée, la longueur des nanotubes est donc faible. Par contre
dans un milieu électrolytique organique ou aqueux neutre, où le HF est remplacé par des sels
fluorures, la vitesse de dissolution de TiO2 est réduite entraînant une croissance des nanotubes
de longueur relativement plus élevée [23].
23
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Les structures nanotubulaires de TiO2, dites de première génération, ont été observées
pour la première fois par Zwilling et ses collaborateurs en 2001. Ces structures ont été
élaborées dans des électrolytes à base d'acide fluorhydrique (HF) [21].
Les couches nanotubulaires obtenues ont une épaisseur limite comprise entre 500 et 600 nm.
Cette limite en taille a été expliquée par le fait que les ions fluorures dissolvent la majeure
partie de l'oxyde qui se forme, empêchant ainsi la formation de plus longs nanotubes.
La figure I.7 illustre la morphologie obtenue pour cette première famille de nanotubes. Elle
est caractérisée par la présence d'ondulations le long des parois du tube. L’épaisseur de la
couche nanotubulaire étant de 500 nm.
24
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
En utilisant des bains électrolytiques appropriés contenant des sels de fluorure tels
que: NaF et NH4F au lieu de HF et tenant compte du gradient de pH à l'intérieur du tube, il a
été montré que la vitesse de dissolution de TiO2 pouvait être réduite, entraînant ainsi la
croissance de couches nanotubulaires excédent 2 μm d'épaisseur [29, 30].
Macak et ses collaborateurs [31] ont également rapporté que le taux de dissolution de TiO2 et
du titane dans des bains contenant les ions fluorures est plus élevé dans une solution à pH
faible. L'épaississement des couches nanotubulaires a été expliqué par la forte dissolution du
titane au fond des pores (acidification localisée due à la dissolution du titane et du dioxyde de
titane).
25
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
La figure (I.9) illustre, à titre de comparaison, les morphologies des tubes obtenus dans des
milieux aqueux et organique. La morphologie lisse et régulière des parois du nanotube a été
liée au faible coefficient de diffusion des ions dans l'électrolyte.
26
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Au cours de ces dernières années, des tubes ayant jusqu'à 320 μm de longueur ont été
développés par le groupe de recherche de Grimes en utilisant des électrolytes organiques
polaires [34, 35]. Très récemment, des nanotubes de 1000 μm de longueur ont été également
développés par le groupe de Schmuki en utilisant des électrolytes à base d’éthylène glycol
[36].
27
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Les nanotubes de TiO2 sont susceptibles d’être intégrés dans des dispositifs pour des
applications dans différents domaines : environnement (photocatalyse), médecine
(biomédical), stockage et conversion de l’énergie (photovoltaïque), microélectronique, etc.
I.3.8.1. Photocatalyse
Différents oxydes et sulfures ont été utilisés : TiO2, MgO, ZnO, CeO2, CdS, ZnS, et les
meilleures performances photocatalytiques (correspondant à un maximum de rendement
quantique) ont été obtenues avec le dioxyde de titane TiO2 de structure anatase, dont la bande
interdite est relativement large (3.2eV) [39].
28
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Dans les nanotubes de TiO2, la photocatalyse se produit quand les paires électrons/trous
(produites par absorption de photons) réagissent avec les molécules prés de la surface du
catalyseur. Si, le solide est soumis à un rayonnement de photons d’énergie au moins égale à sa
bande interdite, les paires électrons/trous se forment, ce qui conduit à la formation d’espèces
radicalaires très oxydantes (telles que HO.) pouvant oxyder les molécules organiques
adsorbées à la surface du catalyseur, jusqu’à minéralisation complète en CO2 et en H2O.
La figure (I.11) qui suit décrit le principe de la photodégradation du bleu de méthylène sur des
nanotubes de TiO2 synthétisés dans Na2SO4 1M et 5 % en NH4F [42].
29
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Ils ont montré que les nanotubes préparés sans calcination présentaient une diminution de
l’activité photocatalytique. Alors que Yu et Al. [45] ont noté l’absence de toute activité
photocatalytique des nanotubes de TiO2, lorsque la température de calcination est inferieure à
300°C.
I.3.8.2. Biomédical
I.3.8.3. Photovoltaique
L'effet photovoltaïque a été rapporté pour la première fois par Edmund Becquerel en
1839. En éclairant des électrodes de platine, il observait l’apparition d’un courant
supplémentaire, c’était le photocourant. Les cellules photovoltaïques sont nées un peu plus
tardivement. En effet, les premières plaques photovoltaïques en silicium cristallin ont vu le
jour les années 50 [33]. Les cellules photosensibles actuelles en silicium ont une efficacité de
15 à 20%.
Avec la nécessité d’un regain d’intérêt pour les énergies renouvelables, de nombreuses
équipes de recherche se penchent pour augmenter le rendement des cellules photovoltaïques.
30
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Très récemment, des chercheurs de l’université notre Dame (Indiana USA) dirigé par Kamat a
mis au point des cellules photovoltaïques en combinant des ilots quantiques (quantum dots)
semi-conducteurs de différentes tailles et des nanotubes de TiO2 à la place des semi-
conducteurs classiquement utilisés, les rendant beaucoup plus efficaces. Les scientifiques
utilisent des quantum dots de Cadmium Selenide (CdSe) semi-conducteurs plutôt que d'autres
matériaux car ils présentent l'unique avantage d'absorber certaines longueurs d'ondes de la
lumière, en fonction de leur taille. L'équipe a arrangé ces quantum dots en motif ordonné sur
la surface d'un film d'épaisseur nanométrique, et y ont intégré des nanotubes de dioxyde de
Titane (TiO2). Les quantum dots absorbent les photons et produisent des électrons qui sont
alors transportés par les nanotubes et collectés par une électrode, produisant ainsi le
photocourant. L’efficacité de ces nouveaux types de cellules photovoltaïques dits ‘arc en ciel’
pourrait facilement dépasser les 30% [50].
31
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Partie 3
32
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Le comportement des semi-conducteurs, comme celui des métaux et des isolants est
décrit via la théorie des bandes [51]. Cette théorie stipule qu'un électron dans un solide ne
peut prendre que des valeurs d'énergie comprises dans certains intervalles que l'on nomme
« bandes », plus spécifiquement bandes permises, lesquelles sont séparées par d'autres
« bandes » appelées bandes d'énergie interdites ou bandes interdites.
Lorsque la température du solide tend vers le zéro absolu, on distingue deux bandes d'énergie
permises :
1. la dernière bande complètement remplie, appelée « bande de valence »
2. la bande d'énergie permise suivante appelée « bande de conduction »
La bande de valence est riche en électrons mais ne participe pas aux phénomènes de
conduction (pour les électrons). La bande de conduction, quant à elle, est soit vide (comme
aux températures proches du zéro absolu dans un semi-conducteur) soit semi-remplie (comme
dans le cas des métaux) d'électrons. Cependant c'est elle qui permet aux électrons de circuler
dans le solide.
Figure (I.12) : Schéma théorique établi selon la théorie des bandes d'énergie
indiquant, suivant les cas, la position respective de la bande de valence et de la bande
de conduction.
33
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Dans les métaux, la bande de valence est partiellement occupée par les électrons et
chevauche la bande de conduction.
Dans les semi-conducteurs ou les isolants (à 0°K), la bande de valence est totalement
occupée et la bande de conduction est entièrement vide. Les deux bandes d'énergie sont
séparées par une "bande interdite" dont la largeur correspond à la différence entre le niveau
haut de la bande de valence et le niveau bas de la bande de conduction.
Lorsque la température augmente, certains électrons possèdent assez d'énergie pour sauter de
la bande de valence à la bande de conduction. Chaque saut d'électron correspond alors à une
lacune de charge positive dans la bande de valence. Ces lacunes sont mobiles et contribuent
avec les électrons à la conduction du courant électrique. Les isolants se différencient des
semi-conducteurs par une bande interdite plus large. Lorsque cette dernière dépasse en effet
quelques eV, les électrons ne peuvent plus accéder à la bande de conduction et par conséquent
ne peuvent pas se mouvoir sous l'action d'un champ électrique.
34
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Les électrons sont des particules appelées fermions. La physique statistique nous apprend que
les fermions obéissent à une règle de répartition en fonction de l’´energie et de la température
: c’est la statistique de Fermi-Dirac qui est une loi établie à l’équilibre. Ainsi, la probabilité
d’avoir un électron à un niveau d´énergie E et à la température T est donnée par la fonction de
Fermi-Dirac :
( )= (I.6)
Dans cette formule, kB est la constante de Boltzmann (kB = 1,38 10-23 J/K), T : température (le
produit KBT représente l’énergie thermique qui vaut 25 meV à température ambiante) et EF
est le niveau de Fermi, c’est à dire l’énergie à laquelle la probabilité d’occupation par un
électron est égale à 1/2.
La figure suivante présente les diagrammes schématiques des différents types de semi-
conducteurs.
35
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
= . exp − (I.7)
Où ni est la concentration intrinsèque, NC et NV sont les densités d’états effectives dans les
bandes de conduction et de valence respectivement, Eg = Ec – Ev: largeur du gap et ni :
appelée concentration intrinsèque, est fortement dépendante de la température. A
température ambiante, la concentration intrinsèque reste bien inférieure à la densité atomique.
Pour réduire la résistivité et donc augmenter la conductibilité d’un semi-conducteur, on y
introduit des impuretés ou dopants, qui appartiennent aux colonnes III ou V de la
classification périodique (impuretés trivalentes ou pentavalentes). Le semi-conducteur est dit
alors extrinsèque (de type n ou de type p).
36
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
A très basse température, c’est à dire quand kBT << EC – ED, la densité d’électrons dans la
bande de conduction dans un matériau de type n est donnée par l’expression suivante:
= . exp − (I.8)
Dans un semi-conducteur de type p, les atomes introduits ont un déficit d’électrons par
rapport à ceux du substrat entrainant une bande inoccupée (EA) au dessus de la bande de
valence (EV). Ces atomes accepteurs (densité nommée NA), fixes dans le réseau, s’ionisent
(anions) en recevant un électron de EV, y créant ainsi un trou sans qu’il ait d’électrons dans la
bande de conduction. En outre, au niveau de la bande de valence se produit une augmentation
de la concentration en trous, les porteurs de charges majoritaires sont donc des trous, et Ef est
déplacé vers EV.
A très basse température, c’est à dire quand kBT << Ev - EF, la densité de trous dans la bande
de valence dans un matériau de type p est donnée par l’expression suivante:
= . exp (I.9)
37
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
En résumé un semi-conducteur dopé est considéré de type n lorsque les porteurs de charges
sont négatifs et un semi-conducteur dopé est considéré de type p lorsque les porteurs de
charges sont positifs.
Dans un cristal parfait, les atomes sont ordonnés, le réseau est périodique et l’existence de
bandes est prédictible grâce au théorème de Bloch. Les différents types de défauts que l’on
peut rencontrer dans cette structure peuvent créer des états discrets dans la bande interdite.
Dans un solide amorphe, l’ordre atomique à grande distance a disparu mais l’existence d’un
ordre local préserve l’existence d’une bande de valence et d’une bande de conduction.
Comme le schématise la figure (I.14), la structure peut-être assez désordonnée avec des
liaisons de longueur et d’angle variables. Ce désordre et ces distorsions d’angles entre les
liaisons sont à l’origine de l’apparition d’une queue de bande de conduction et d’une queue de
bande de valence dans la bande interdite du matériau.
38
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Un métal peut être considéré comme un composé globalement neutre formé d'ions
positifs occupant les positions du réseau cristallin et d'électrons mobiles. Malgré cette
mobilité, les électrons ne peuvent s'éloigner à une trop grande distance du cristal car les
noyaux positifs exercent une force d'attraction. Toutefois, en l'absence de milieu extérieur, la
surface d'un matériau métallique peut être considérée comme la superposition de deux
couches minces, l'une de charge positive située sous la surface du solide et l'autre, de charge
négative, adjacente à la surface. Cette zone de séparation des charges constitue la double
couche électrique [52] (Figure I.15).
39
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Ce schéma montre qu'un courant continu peut traverser l'interface métal-solution. Ce courant,
appelé courant de transfert de charge ou courant faradique, traduit la réaction
électrochimique qui se produit à l'interface.
Plusieurs modèles théoriques ont été développés pour rendre compte des propriétés
électriques de la double couche. Principalement le modèle d’Helmholtz [52], le modèle de
Gouy-Chapman [53] et le modèle de Stern [54]. Nous nous intéresserons particulièrement au
modèle d’Helmholtz.
= = (I.10)
∆
40
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
D'après l’équation (I.10), on note que la différence de potentiel et la densité de charges étant
liées. La capacité de la double couche du modèle de Helmholtz ne dépend ni du potentiel ni
des espèces en solution. Avec ≈ 9 ∙ 10 ∙ , ≈ 78 à 25° et en admettant
-2 -2
que LH » 1nm, on obtient pour CH une valeur de 0,7 F.m soit 70 μF.cm .
Le schéma de la figure (I.17) illustre le modèle d’Helmholtz.
Contrairement à un métal, les charges de l'oxyde ne sont pas situées à sa surface mais
réparties sur une certaine épaisseur qui forme la couche de charge d'espace, comparable à la
double couche diffuse pour les électrolytes. La présence de cette charge d'espace entraîne une
inclinaison positive ou négative des bandes d'énergie au voisinage de la surface, ce qui se
traduit par une différence de potentiel ∆ entre l'intérieur et l'extérieur du semi-conducteur.
41
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
= + + (I.11)
En général, le terme est très inférieur aux capacités de double couche d’Helmholtz et
Gouy-Chapman et l'on a en pratique ≈ . La mesure de la capacité d'une électrode semi-
conductrice permet donc d'obtenir une information directe sur la charge d'espace.
Un couple redox en solution est représenté par un niveau énergétique qui serait vacant dans la
forme oxydée et occupé dans la forme réduite (voir figure I.18.a). Les interactions entre l’ion
et les dipôles du solvant nécessite de corriger l’énergie de l’espèce en solution par une énergie
de solvatation, qui dépend de la charge portée par l’espèce solvatée, donc de son degré
d’oxydation.
De ce fait il faut considérer deux niveaux d’énergie distincts Eox et Ered (voir figure I.18.b),
correspondant respectivement à la forme oxydée et à la forme réduite, et dont l’écart (2λ)
dépend de la nature du solvant (2λ vaut environ 1eV dans H2O). De plus l’énergie de
solvatation subit des fluctuations dans le temps, et ces deux niveaux doivent être remplacés
par des distributions statistiques gaussiennes WOx et WRed qui s’expriment par les relations
suivantes :
( )= . (I.12)
( )= . (I.13)
42
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Avec EOx : énergie la plus probable associée aux états vides, Ered : énergie la plus probable
associée aux états occupés, kB : constante de Boltzman, T : température et EOx et ERed
correspondent aux maxima de distributions statistiques gaussiennes (figure I.18.c.).
Figure (I. 18) : Modèle de niveaux d’énergie d’un électrolyte contenant un couple
redox. a) Niveaux redox; b) Solvatation et séparation des niveaux d’énergie d’un couple
redox ; c) Fluctuation de solvatation ; W(E) est la densité d’état pleine ou vacante.
Un couple redox sera caractérisé par une énergie standard E0RedOx définie par la relation :
= (I.14)
A l’équilibre, E0Red est assimilée à l’énergie du niveau de Fermi du couple redox lorsque les
concentrations des deux espèces sont égales. De façon plus générale, le niveau Eresdox d’un
couple à l’équilibre, est donné par la relation :
[ ]
= − [ ]
(I.15)
43
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
E0RedOx est relié au potentiel standard redox V0 du couple redox en solution par la relation
suivante :
[ ]
=− − [ ]
(I.16)
I.4.6.6. Conduction électrique dans les semi-conducteurs : Echange des électrons avec
l’électrolyte
= + . = + . (I.17)
44
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Pour un semi-conducteur de type n, lorsque le potentiel imposé U imposé > UFB, les porteurs
de charges (électrons) sont transférés profondément dans l’électrode et ne peuvent participer
aux réactions électrochimiques. La région de charge d'espace est alors désignée sous le nom
de région d’épuisement (Figure I.19.B.). Respectivement, pour un semi-conducteur de type p,
la zone d’épuisement se rencontre quand U imposé < UFB.
Pour un semi-conducteur de type n, lorsque U imposé < UFB, un excès de porteurs de charges
(électrons) apparaît dans la région de charge d’espace, désignée sous le nom de région
d’accumulation. Le transfert électronique entre l’électrode et l’électrolyte est alors possible
(Figure I.19.C.). Respectivement pour un semi-conducteur de type p, la région d’accumulation
se rencontre quand U imposé>UFB.
Figure (I.19) : Effet du changement de potentiel appliqué sur les bords de bandes à
l'intérieur d'un semiconducteur de type n. A : U imposé = UFB, B: U imposé > UFB
et C: U imposé < UFB.
45
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
( ) ( )
=− (I.18)
Pour un profile de dopant constant ND, dans le cas d’un semi-conducteur de type n, la densité
ρ(x) peut prendre ND comme valeur dans la zone de charge d’espace.
On obtient par l’intégration de l’équation (I.18) l’expression suivante pour le champ
électrique E régnant à l’interface (x = 0):
( ) = − (I.19)
46
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
−( ) = = (I.20)
La capacité de la charge d’espace est reliée à la charge QSC par la relation suivante:
= (I.21)
A partir des équations (I.19), (I.20) et (I.21), on tire la capacité de la charge d’espace :
= − (I.22)
= ( − ) (I.23)
= ( − − ) (I.24)
47
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
La SIE est une méthode non-stationnaire qui permet d’avoir des informations sur les étapes
élémentaires qui constituent le processus électrochimique global (courant de corrosion, taux
d’inhibition, capacité de double couche, résistance de transfert de charge...etc.).
En général, cette technique repose sur la mesure d’une fonction de transfert suite à la
perturbation volontaire du système électrochimique étudié.
Ce système peut être considéré comme étant une « boite noire » qui réagit en émettant un
signal y(t) quand il est soumis à une perturbation x(t) (figure 1.20). Les deux signaux x(t) et
y(t) sont alors reliés par une fonction de transfert H(ω) telle que y(ω)=H(ω)*X(ω), X(ω) et
H(ω) étant respectivement les transformées de Fourier de x(t) et y(t). ω étant la pulsation.
48
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
( )= +∆ ( ) (I.25)
Si ׀ΔU׀, désignant l’amplitude, reste suffisamment petite pour satisfaire les conditions de
linéarité, la réponse en courant du système est du type :
( )= +∆ ( + ) (I.26)
49
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
L’impédance est calculée à partir des impédances des éléments constitutifs du circuit, en
calculant la fonction de transfert H (ω) du système qui est la transformation de Fourier (F), on
obtient l’impédance électrochimique Z(ω) qui est un nombre complexe :
∆ ( ) |∆ |
( )= = |∆ ( ) =| | (I.27)
∆ ( ) |
Dans l’équation (I.27), ΔU(ω) et ΔI(ω) correspondent aux transformées de Fourier des
grandeurs temporelles ΔU(ω) et ΔI(ω), ׀Z ׀représente le module de l’impédance ( = −1) et
: l’angle de déphasage (figure (I.22).
On peut aussi l’écrire comme une somme vectorielle d’une partie réelle et d’une partie
imaginaire :
( )= .( )+ ( ) (I.29)
| |= + (I.30)
( )
( )= (I.31)
( )
50
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Les spectres d’impédance obtenus pour n’importe quelle interface, peuvent être modélisés par
un circuit électrique équivalent. Les paramètres du module peuvent être obtenus en ajustant la
courbe expérimentale avec la courbe théorique.
51
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
Ces modèles sont ensuite utilisés pour ajuster les diagrammes expérimentaux afin d’extraire
les paramètres nécessaires à la compréhension du système étudié (capacité de double couche,
résistance de transfert de charge...).
Dans la construction de ces circuits électriques équivalents, certains composants utilisés sont
identiques à de véritables composants électriques, comme la résistance R, la capacité C ou
même l’inductance L:
= (I.32)
Sa représentation graphique dans le plan de Nyquist est un point sur l’axe des réels (Tableau
I.4).
= (I.33)
52
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
La représentation du courant et de la tension dans l’espace de Fresnel montre que ces signaux
Le graphe d’impédance dans le plan de Nyquist est une droite verticale coupant l’axe des réels
à une valeur nulle aux hautes fréquences et tends vers l’infini aux basse fréquences.
( )= (I.34)
Le graphe d’impédance dans le plan de Nyquist est une droite verticale coupants l’axe des
réels à une valeur nulle aux basses fréquences et tend vers l’infini aux hautes fréquences.
Le tableau (I.4) suivant présente l’impédance des composants électriques élémentaires.
Diagramme de Diagramme de
Dipôle Schéma Impédance
Fresnel Nyquist
i → -Im(Z)
.
R
Résistance → φ= 0 R
U U Re(Z)
→
-Im(Z)
C
i φ
Capacité
−
U φ = - π/2
U -Re(Z)
i -Im(Z)
L φ = + π/2
Inductance
u
UE φ
-Re(Z)
→
I.5.3.4. Elément de phase
E constante (CPE)
53
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
= ( )
(I.35)
∆ =0 (I.36)
où U represente le potentiel
Ceci a pour conséquence de créer une variation de potentiel et de courant dans l’électrolyte,
qui conduit au concept de chute ohmique. En SIE, l’électrode de référence et la contre-
électrode sont placées relativement loin de la surface de l’électrode de travail. La chute
ohmique est alors classiquement décrite comme étant une résistance d’électrolyte Re.
L’impédance de la chute ohmique R à été déjà donnée par l’équation (I.32).
54
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
La résistance de transfert de charges est due à un processus faradique, qui est défini
par les transferts d’électrons à travers l’interface électrode de travail/solution. Ce transfert
électronique provoque une réaction d’oxydation ou de réduction d’espèces à la surface de
l’électrode.
Dans ce cas la cinétique de réaction est limitée uniquement par le transfert de charge. La
contribution faradique IF au courant mesuré est indépendante de la fréquence et n’influe que
sur l’amplitude de la réponse du système. Cette résistance Rtc est définie comme la dérivée
partielle de la densité du courant faradique (IF) par rapport au potentiel (U).
( )= = = (I.37)
Conclusion
Dans ce chapitre nous avons présenté une synthèse bibliographique liée à notre
thématique de recherche. L’étude menée nous a permis principalement de comprendre les
principales caractéristiques de dioxyde de titane, en particulier les nanotubes de TiO2 et leurs
intérêts dans le domaine pratique. En nous appuyant sur la littérature, les aspects théoriques
liés à l’électrochimie des semi-conducteurs ont été également largement évoqués afin de nous
permettre, par la suite, de mieux décrire l’interface nanotubes de TiO2/électrolyte.
55
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
References
[1] L. Pierrisnad, H. Martinez et P. Renault, ‘le titane : propriétés et applications cliniques’
Edition Cdp (2008)
[2] L. Seraphin, ‘titane’ dans Encyclopaedia Universalis (1995)
[3] T. L.Thompson et J. T. Yates, Chem. Rev., 106(2006)4428.
[4] A.Fujishima, T. N.Rao et D. A. Tryk, Photochem. Photobiol.,1(2000)1.
[5] J.-M.Herrmann, Catalysis Today, 53(1999)115.
[6] A.Fujihima, K.Hashimoto, H. Watanabe, BKC Inc., (1997).
[7] R.Wang, K.Hashimoto, A.Fujishima, M.Chikuni, E.Kojima, A.Kitamura,
M.Shimohigoshi, T.Watanabe, Nature, 388(1997)431.
[8] M.Grätzel, Nature, 414(2001)338.
[9] B.O’Regan et M.Grätzel; Nature, 355(1991)737.
[10] A.Chrétien et W.Freundlich, Masson et Cie, revue, 9(1963)1.
[11] A.Fujishima, K.Hoshimoto et W.Toshiya, and Bkc, Inc, (1999).
[12] K.Rajeshwar, Journal of Applied Electrochemistry, 25(1995)1067.
[13] M.R.Hoffmann, S.T.Martin, W.Choi et D.W.Bahnemann, Chem. Rev., 95(1995)69.
[14] M.Grätzel, CRC press: Boca Raton, Fl., (1989).
[15] U.Bach, D.Lupo, P.Comte et J.E.Moser, Nature, 395(1998)583.
[16] C. Longo et M-A. De Paoli, J. Braz. Chem. Soc., 14(2003)889.
[17] A.I. Kontos, A.G. Kontos, D.S. Tsoukleris, G.D. Valchos et P. Falaras, Thin Solid Films,
515(2007)7370.
[18] S. Karuppuchamy et J.M. jeong, Materials Chemistry and Physics, 93(2005)251.
[19] F. Keller, M. S. Huntey et D. L. Robinson, J. Electrochem. Soc., 100(1953)411.
[20] B. Benfeda, “préparation de films poreux d’aluminium anodise et élaboration de nanofils
de Bi et de Mn-Bi par voie électrochimique” thèse de doctorat, (2011).
[21] V. Zwilling, E. Darque-Ceretti, A. Boutry-Forveille, D. David, M.Y. Perrin, M.
Aucouturier, Surface and Interface Analysis, 27(1999)629.
[22] V. Zwilling, M. Aucouturier et E. Darque-Ceretti, Electrochimica Acta, 45(1999)921.
[23] J.M. Macák, “growth of anodic self-organized titanium dioxide nanotube layers’’ these
de doctorat, (2008).
[24] D. Gong, C. A. Grimes, O. K. Varghese, Z. Chen et E. C. Dickey, J. Mater. Res,
16(2001)3331.
[25] S. Bauer, S. Kleber et P. Schmuki, Electrochem. Commun., 8(2006)1321.
56
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
57
Chapitre I : Généralités sur le TiO2, les nanotubes de TiO2…
58
Chapitre II : Techniques
expérimentales
Chapitre II : Techniques expérimentales
Introduction
Cette partie est consacrée aux différentes techniques utilisées, au cours de ce travail,
pour l’élaboration et la caractérisation des couches nanotubulaires de dioxyde de titane. Nous
verrons pour chacune d’elles son principe et l’intérêt qu’elle présente, nous ferrons également
une description des appareillages ainsi que des conditions expérimentales que nous avons
adoptées.
Nous avons réparti les techniques utilisées en trois catégories à savoir :
60
Chapitre II : Techniques expérimentales
Les échantillons de titane que nous avons utilisés pour la synthèse de nanotubes de
TiO2 se présentent comme des plaques métalliques carrées de 1 cm de côté, de 2mm
d’épaisseur et de 99.99% de pureté. Avant de réaliser l’anodisation de ces échantillons, nous
avons d’abord procédé à la préparation de surface, qui est une étape préalable à tout
revêtement. Elle a pour but d’éviter les éventuels problèmes d’adhérence et de provoquer une
activation de la surface.
Les échantillons ont été soumis à un polissage mécanique sous eau avec des papiers abrasifs
de granulométrie décroissante allant de 80 à 4000. Pour donner l’aspect miroir aux
échantillons, l’opération a été suivie d’un polissage de finition à l’aide d’un tapis de feutre en
rotation, imbibé d’alumine.
Afin d’en débarrasser les surfaces polis de toutes les matières étrangères ou d’impuretés
provenant de l’étape de polissage. Les échantillons ont été dégraissés pendant 15 minutes, à
température ambiante, dans un bain d’acétone sous ultrasons. Le traitement dans un bain à
ultrasons consiste à conjuguer l’action de vibrations ultrasoniques à celle de solvants, afin de
dégraisser la surface des échantillons. Enfin, ces derniers ont été rincés à l’eau distillé puis
séchés à l’air chaud.
L’anodisation électrochimique du titane a été réalisée dans une cellule d’électrolyse (figure
II.1), constituée d’une électrode de travail en titane et d’une contre électrode en platine.
61
Chapitre II : Techniques expérimentales
Dans ce travail nous nous sommes intéressés à la réalisation de deux types de structures, les
structures compactes réalisées sous une tension de 10V pendant 15 minutes et les structures
nanotubulaires réalisées sous des tensions supérieures ou égales à 20V.
62
Chapitre II : Techniques expérimentales
On rappelle que l’oxyde de titane possède plusieurs phases polymorphes, dont les plus
communes sont l’anatase, le rutile et la brookite. L’objectif principal de notre travail est de
synthétiser des nanotubes de TiO2 sous forme anatase.
En effet, l’anatase est une phase qui possède une très forte activité photocatalytique. Pour cela
un recuit thermique, sous air, à 450°C durant 3 heures est inéluctable.
Pour le recuit du titane anodisé, nous avons utilisé un four de marque ‘NEYTECH QEX’
(figure II.2) piloté par un ordinateur, muni d’un logiciel NEYTECH programing qui permet
de fixer les différents paramètres de maintient.
63
Chapitre II : Techniques expérimentales
64
Chapitre II : Techniques expérimentales
65
Chapitre II : Techniques expérimentales
Un diaphragme objectif.
Un dispositif de déflexion piloté par un générateur de balayage.
Une platine porte-objet mobile.
Des détecteurs.
Un système de visualisation d’image couplé de manière synchrone au même générateur
de balayage.
La diffraction de rayons X (DRX) est une technique fondamentale pour l’étude des
matériaux cristallisés. L’application la plus importante en diffractométrie X est sans conteste
l’identification des phases présentes dans un échantillon et sa structure. La diffraction des
rayons X nous permet donc d’étudier des matériaux constitués d’une multitude de cristaux
d’orientation quelconque. Ces cristaux sont répartis de façon ordonnée en familles de plans
parallèles et équidistants que l’on appelle les plans réticulaires (hkl). Lorsque le faisceau de
rayons X monochromatiques et parallèles irradie l’échantillon, les rayons sont diffractés dans
une direction donnée par chacune des familles des plans réticulaires à chaque fois que la
condition de Bragg est réalisée :
=2 ( ) sin ( . 1)
Donc, si nous connaissons la longueur d’onde du faisceau de rayons X, nous allons pouvoir, à
partir de la mesure de l’angle θ, déterminer les distances interréticulaires d(hkl) caractéristiques
du matériau. L’identification des phases et des structures cristallines de l’échantillon peut être
effectuée par simple comparaison des spectres enregistrés avec les bases de données des
fiches ASTM (American Society for Testing and Materials).
66
Chapitre II : Techniques expérimentales
Les spectres de diffraction X ont été enregistrés à l'aide d'un diffractomètre de marque
PHILLIPS de type, PW 3040 (figure II.5), munit d’un logiciel DIFFRAC plus pour
l’acquisition des résultats.
67
Chapitre II : Techniques expérimentales
Dans ce qui suit, nous décrirons brièvement les différentes électrodes utilisées :
68
Chapitre II : Techniques expérimentales
L'électrode de référence est une électrode au calomel, saturée en KCl (ECS) qui
permet de mesurer le potentiel de l'électrode de travail. A titre indicatif, le potentiel standard
de cette électrode, à 25°C, par rapport à l'électrode normale à hydrogène est de 241 mV.
Dans ce travail, toutes les valeurs des potentiels sont exprimées par rapport à cette électrode
de référence.
L’électrode de travail est une plaque de titane ayant une surface de 1 cm2 environ.
Toutes les mesures, effectuées dans le cadre de ce travail, sont réalisés à température
ambiante, dans une solution borax-acide borique composée de (Na2B4O7, 10H2O) 0.075M et
de H3BO3 0.05M à pH = 9.2, naturellement aérée. Le borate agit comme tampon. Le choix de
cette solution revient à la propriété de conférer aux échantillons une meilleure stabilité.
II.3.2. Chronoampérométrie
69
Chapitre II : Techniques expérimentales
En revanche, une augmentation de la densité de courant laisse penser que le film conduit plus
facilement le courant, ce qui peut être une conséquence de sa dissolution partielle (figure II.7).
courbe J = f (t).
70
Chapitre II : Techniques expérimentales
La figure (II.8) présente les courbes de polarisation obtenues sur acier nu et revêtu, ce type de
courbe, dit de Tafel, permet entre autres de déterminer la densité de courant de passivation Ip,
le potentiel et le courant de corrosion , …etc).
71
Chapitre II : Techniques expérimentales
Le balayage en potentiel s’est effectué dans le domaine -1V jusqu’à 1.5V avec une vitesse de
balayage de 1mV/s.
72
Chapitre II : Techniques expérimentales
Le contrôle des paramètres de mesures ainsi que leurs acquisitions sont gérés par une carte
d’acquisition installée sur un ordinateur et pilotée par le logiciel (FRA ECOCHEMIE LTD).
Ce logiciel permet aussi de vérifier la linéarité des réponses grâce aux écrans d’oscilloscope
montrant les deux signaux.
Les mesures d’impédance ont été effectuées dans la solution borax-acide borique.
L’amplitude de la modulation sinusoïdale surimposée à la tension continue a été fixée à 10
mV. Le balayage en fréquence s’est effectué de 1 KHz à 10 mHz.
Les données d’impédances électrochimiques enregistrées ont été analysées et ajustées par un
programme « Equivalent circuit » développé par Boukamp. Ce programme calcule le meilleur
jeu de paramètres d’un circuit électrique équivalent choisi. Il permet aussi une meilleure
correspondance entre les points expérimentaux et les points calculés.
Pour le tracé des courbes de Mott-Schottky, nous avons utilisé un balayage en potentiel allant
de -0.4V jusqu’à +0.6V avec un pas de 0.05V et en gardant le même balayage en fréquence
précédemment évoqué.
73
Chapitre III : Résultats et
interprétations
Chapitre III : Résultats et interprétations
Introduction
75
Chapitre III : Résultats et interprétations
Partie 1
Caractérisation morphologique et
structurale des nanotubes de TiO2
76
Chapitre III : Résultats et interprétations
La figure (III.1) présente les micrographies MEB obtenues sur les films de titane
anodisés à différents potentiels, soient 20, 25, 30, 35, 40, 45 et 50V durant 2 heures, puis
traités thermiquement à une température de 450°C pendant 3 heures.
Sur les différentes micrographies présentées, on peut noter une forte influence du potentiel
d’anodisation sur la morphologie surfacique et transversale. En effet, plus élevé est le
potentiel d’anodisation, plus large est le diamètre des pores et plus long est le nanotube.
On note également que le degré d’ordre optimal, en termes de régularité des pores, est obtenu
sur les nanotubes élaborés à 50V. Pour ce même potentiel, la distance intertubulaire est
tellement faible que la structure nanotubulaire s’apparente à une structure plutôt nanoporeuse
(vue de dessus de la figure III.1.g).
77
Chapitre III : Résultats et interprétations
(a)
(a)
2µm
100 nm 100 nm
2µm
100nm
100nm
(b)
2 µm
1 µm
(c)
2 µm
1 µm
(d) (d)
1 µm
200 nm
1 µm
78
Chapitre III : Résultats et interprétations
(e)
2µm
500 nm
2 µm
(f)
500 nm
(g)
500 nm
500 nm
500nm
79
Chapitre III : Résultats et interprétations
La fraction du solide semiconducteur, couvrant la surface de TiO2 (φ), est donnée par la
relation suivante [1]:
2 ( )
= )2
(III.1)
√3 ( 2
80
Chapitre III : Résultats et interprétations
La densité des pores (n), définie comme le nombre de pores occupant une surface de 1cm2, a
été estimée en utilisant l’expression suivante [2] :
1014
= 2 (III.2)
√3. 0
2 2 ( )
=2 0 − +2 0 + (III.3)
Où le premier terme de l’équation représente l’aire des deux anneaux du tube, alors que le
deuxième terme indique les aires des surfaces transversales interne et externe du tube.
L’expression (III.3) ci-dessous permet d’évaluer la surface spécifique totale (As) :
= . (III.4)
Dans le même tableau, nous avons également introduit le rapport d’aspect (R) qui informe sur
le niveau de performance des nanotubes et la périodicité (p) liée à leurs dispositions. Ces deux
grandeurs sont données respectivement par les relations suivantes :
= (III.5)
= +2 + (III.6)
81
Chapitre III : Résultats et interprétations
Xiao et al. [3] ont rapporté une surface spécifique de 692 cm2/cm2 pour des nanotubes de TiO2
formés dans l’Ethylène-Glycol + 0.25% en NH4F à 60V pendant 1 heure.
Alors qu’en utilisant une solution électrolytique de composition 0.5% en NH4F/5% en
H2O/94.5% en EG, Sun et ses co-auteurs [4] ont rapporté une surface spécifique de 108.5
cm2/cm2 pour des nanotubes de TiO2 formés à 20V pendant 3 heures.
Potentiel x Di W L φ As n ×10-9 R P
(V) (nm) (nm) (nm) (µm) (cm²/cm²) (pores/cm²) (nm)
82
Chapitre III : Résultats et interprétations
En ce qui concerne la densité des pores, elle est inversement proportionnelle au potentiel
d’anodisation. En effet, lorsqu’on augmente le potentiel d’anodisation, la densité des pores
diminue, elle est de 10.9 x 109 /cm2 à 20V et de 1.89 x 109/cm2 à 50V.
En utilisant une solution électrolytique de composition 0.5% en NH4F/5% en H2O/94.5% en
EG, il a été rapporté que la densité des nanotubes de TiO2, formés pendant 3 heures, passe de
12.4 x 109 à 5.2 x 109/cm2 lorsque le potentiel d’anodisation passe de 20 à 60V [4].
Le meilleur rapport d’aspect et la plus grande périodicité sont obtenus sur les nanotubes
synthétisés à un potentiel d’anodisation de 50V. Alors que le plus faible rapport d’aspect est
obtenu sur les nanotubes formés à 25V.
La figure (III.3. a-b) illustre l’influence du potentiel d’anodisation sur la fraction du solide
couvrant la surface de TiO2 ( ) et sur la surface spécifique des nanotubes de TiO2 (As).
Comme nous pouvons le constater, la plus faible fraction du solide couvrant la surface de
TiO2 est obtenue sur les nanotubes formés à 45V, elle atteint seulement 26%. Alors que la
plus élevée des fractions (50%) est obtenue sur les nanotubes formés à 30V.
(a)
(%)
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
20 25 30 35 40 45 50
U(V)
83
Chapitre III : Résultats et interprétations
(b)
As (cm2/cm2)
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
20 25 30 35 40 45 50
U(V)
Figure (III.3) : Influence du potentiel d’anodisation sur (a) : la fraction du solide semi-
conducteur couvrant les nanotubes et(b) : la surface spécifique des nanotubes de TiO2.
La figure (III.4) qui suit présente une micrographie MEB d’un échantillon de Titane
anodisé à 10V pendant 15 minutes. L’analyse morphologique obtenue pour de faibles
potentiels et temps d’anodisation met bien en évidence la formation d’une couche d’oxyde
compacte. L’épaisseur de cette couche a été estimée à 300 nm.
84
Chapitre III : Résultats et interprétations
500 nm
Figure (III.4) : Image MEB de l’échantillon de titane anodisé sous 10V dans
l’Ethylène-Glycol + 0.2 % en eau et NH4F à 0.27 M pendant 15min.
La figure (III.5.a-e) montre l’effet du temps d’anodisation sur la morphologie des couches
nanotubulaires formées à un potentiel d’anodisation de 20V dans la même solution
d’électrolyse.
Les clichés MEB obtenus montrent bien la formation de couches nanotubulaires uniformes
avec des propriétés morphologiques différentes. L’analyse morphologique transversale des
couches nanotubulaires, synthétisées durant 45 min, montre effectivement la formation de
nanotubes mais avec une structure non uniforme et une distribution non régulière des tubes. A
priori, on peut suggérer que la formation de nanotubes réguliers nécessite des temps
d’anodisation supérieurs à 45 min.
Il est à noter que la longueur des nanotubes augmente avec le temps de maintien. Après 2
heures d’anodisation, cette augmentation devient de plus en plus moins importante. Dans une
solution à base de fluorure de sodium (NaF), Crawford et al. [5] ont montré que la longueur
des nanotubes de TiO2 augmente pour des temps d’anodisation inférieurs à 15 heures. Selon
Ryu et ses collaborateurs aussi [6], et dans une solution d’acide malonique
(HOOCCH2COOH) et NH4F, la structure la mieux ordonnée et de plus longs nanotubes ont
été obtenus à un potentiel d’anodisation de 20V durant 6 heures. La longueur et le diamètre
des nanotubes atteignent l’état stationnaire à partir de 6 heures de maintien due à la limitation
de la diffusion ionique.
85
Chapitre III : Résultats et interprétations
(a)
200 nm
100 nm
(b)
100 nm
100 nm
(c)
500 nm 1 µm
86
Chapitre III : Résultats et interprétations
(d)
1µm 1µm
Figure (III.5) : Images MEB des nanotubes de TiO2 obtenus par anodisation des différents
échantillons de titane dans l’Ethylène-Glycol + 0.2 % en eau et NH4F à 0.27 M sous 20V
pendant (a) : 45min, (b) 2h, (c) : 4h et (d) : 6h.
Les différentes caractéristiques morphologiques des nanotubes de TiO2, élaborés sous une
tension de 20V à différents temps de maintien, sont regroupées dans le tableau (III.2). La
longueur des nanotubes dépend effectivement du temps d’anodisation. Une vitesse de
croissance de 880 nm/h a été obtenue pour le titane anodisé durant 45 minutes. On note par
ailleurs, qu’après 120 minutes d’anodisation, la morphologie nanotubulaire devient nettement
plus stable. La longueur des nanotubes atteint 1 μm et le diamètre extérieur moyen approche
les 72 nm. Après 240 min d’anodisation, les nanotubes ont une longueur moyenne de 1.35 μm
et une vitesse de croissance de 337 nm/h. Alors qu’après 360 minutes d’anodisation, la vitesse
de croissance est plus réduite, elle n’est que de 250 nm/h.
On note que pour un même potentiel d’anodisation, la longueur des nanotubes dépend du
temps d’anodisation, alors que l’espace intertubulaire et les diamètres intérieur et extérieur ne
le sont pas. Ces résultats sont très consistants avec ceux dévoilés par Cai et al. [7], Crawford
et al. [8], Macak et Schmuki [9] et Kim et al. [10].
Les surfaces spécifiques par cm² des nanotubes de TiO2 élaborés se situent entre 120.88
cm2/cm2 pour ceux formés pendant 2 heures et 654.88 cm²/cm² pour ceux formés pendant 45
min. Le rapport d’aspect augmente avec le temps de maintien. Le meilleur, dans cette série,
étant obtenu sur les nanotubes formés durant 6 heures.
87
Chapitre III : Résultats et interprétations
Alors que la densité des pores est inversement proportionnelle au potentiel d’anodisation, le
temps de maintien, par contre, n’affiche aucune dépendance. La plus faible densité
(6.37x109/cm2) a été révélée sur les nanotubes formés durant 4 heures.
Temps X Di W L φ As n x10-9 R
(min) (nm) (nm) (nm) (μm) (cm²/cm²) (pores/cm2)
La figure (III.6 (a-b)) illustre l’influence du temps d’anodisation sur la fraction du solide
couvrant la surface de TiO2 ( ) et sur la surface spécifique des nanotubes de TiO2 (As).
On note que la plus faible fraction du solide couvrant la surface de TiO2 est obtenue sur les
nanotubes formés durant 2 heures d’anodisation (φ =27%), alors qu’avec 6h d’anodisation
cette fraction est nettement supérieure, elle est de 45%.
(a)
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
45 120 240 360
temps(min)
88
Chapitre III : Résultats et interprétations
(b)
As (cm2/cm2)
700
600
500
400
300
200
100
0
45 120 240 360
temps (min)
La figure (III.7) montre l’évolution de l’épaisseur des couches nanotubulaires (longueur des
tubes) de TiO2 avec le temps d’anodisation. On note que l’épaisseur de ces couches varie
d’une manière exponentielle avec le temps de maintien. Lorsque les vitesses d’oxydation et de
réduction sont égales, l’épaisseur atteint une valeur stable et reste quasiment constante avec le
temps et l’équilibre thermodynamique est atteint.
La même évolution de l’épaisseur en fonction du temps a été également obtenue par Yan et
ses co-auteurs [11]. Ces derniers ont montré que pour des nanotubes de TiO2 formés dans une
solution d’E.G, contenant 0.25% en NH4F et 2% en eau sous une tension de 60V, l’épaisseur
des couches nanotubulaires augmente d’une manière exponentielle avec le temps
d’anodisation pour atteindre 9.3 µm après 120 min d’anodisation.
89
Chapitre III : Résultats et interprétations
1600
1400
1200
épaisseur (nm)
1000 (a)
(b)
800
600
Figure (III.7) : Influence du temps d’anodisation sur l’épaisseur des nanotubes de TiO2 :
(a) valeurs expérimentales et (b) valeurs théoriques.
La figure (III.8) présente les images MEB obtenus sur le titane anodisé à 35V pendant
2 heures avant et aprés recuit. L’analyse morphologique des couches nanotubulaires élaborées
montre bien l’impact du traitement thermique effectué. Le diamètre intérieur obtenu sur le
titane anodisé avant recuit est de 86.45 nm, alors qu’il est de 91.24 nm pour les nanotubes
formés aprés recuit.
90
Chapitre III : Résultats et interprétations
(a)
(b)
200 nm
500 nm
(a)
1 µm
(b)
2 µm
Figure (III.8) : Clichés MEB des échantillons de titane anodisé sous une tension de 35V dans
l’Ethylène-Glycol + 0.2 % en eau et NH4F à 0.27 M pendant 2h : (a) avec recuit et (b) sans recuit.
91
Chapitre III : Résultats et interprétations
III.1.2. Analyse structurale des nanotubes de TiO2 par la technique de diffraction des
rayons x
Les figures (III.9(a) et (b)) présentent les spectres de rayons X obtenus sur le titane nu et celui
anodisé à 25V durant 2 heures. Le spectre relatif au titane nu met en évidence la présence de
plusieurs pics coïncidant, selon les fiches ASTM, avec ceux du titane pur. L’absence de pics
relatifs à d’autres éléments justifie le degré de pureté du titane utilisé. Le spectre de rayons X
associé au titane anodisé, présente les mêmes pics évoqués dessus. Les nanotubes obtenus ne
présentent donc aucune phase cristalline, autrement dit, les nanotubes synthétisés sont de
nature amorphe. Dans la littérature, on a souvent fait mention de la nature amorphe des
couches nanotubulaires obtenues juste après anodisation, et de la nature semicristalline de la
couche barrière [12].
La figure III.9(c) présente les spectres de diffraction X obtenus sur les nanotubes de TiO2
synthétisés à différents potentiels et après recuit thermique à 450°C pendant 3 heures. Cette
série de spectres a été réalisée afin d’évaluer la cristallinité des nanotubes après traitement
thermique. Les spectres obtenus mettent bien en évidence la présence de plusieurs pics. Ces
pics correspondent bien à l’anatase, dont les premiers plans sont (101), (103), (200) et (105).
Le premier pic qui apparait à 2 25 , correspondant au plan (101), est le plus intense. La
présence de ce pic et l’absence du pic à 27.45° (caractéristique de la phase rutile) montre bien
que le recuit effectué est bien nécessaire à la formation de l’anatase. La structure amorphe
obtenue avant recuit a été complètement transformée en structure cristalline. Sur ces spectres,
on peut aussi remarquer que les pics relatifs aux nanotubes formés à 40 et à 45V sont les plus
intenses. Ceci suggère un degré plus élevé de cristallinité comparativement aux nanotubes
formés à 25 et à 50V.
L’effet du temps d’anodisation sur la structure cristalline de la couche compacte, formée à un
potentiel de 10 V pendant 15 min, et des couches nanotubulaires formées a 20 V pendant 45
et 2 heures après recuit, a été également étudié.
92
Chapitre III : Résultats et interprétations
La figure III.9(d) illustre les spectres de diffraction correspondants. Sur ces spectres, et
quelque soit le temps de maintien, on note la présence des mêmes pics d’anatase évoqués
précédemment, confirmant une fois de plus la nécessité du traitement thermique effectué.
250
Ti(101)
(a)
Ti(002)
200
Intensité (UA)
150
100
Ti(102) Ti(103)
Ti(100)
Ti(112)
50
0
20 30 40 50 60 70 80
2
800
Ti(101)
(b)
600
Intensité (UA)
400
Ti(002)
Ti(100)
200
Ti(102) Ti(103)
Ti(110) Ti(201)
Ti(112)
0
20 30 40 50 60 70 80
2
93
Chapitre III : Résultats et interprétations
1250 A(101)
(c)
1000
25V
Intensité (UA)
40V
45V
750 50V
500 A(103)
A(200)
250
A(105) A(215)
A(211) A(204)
20 30 40 50 60 70 80
2
1100
1000
700
600
500
400
300 A (103)
A(101)
200 A(204)
A (215)
100 A (200) A(105)
A (211)
0
20 30 40 50 60 70 80
2
Figure (III.9) : Diffractogrammes ; a)du titane nu, b) du titane anodisé sans traitement
thermique, c) de titane anodisé à différents potentiels dans l’Ethylène-Glycol + 0.2 % en eau
et NH4F à 0.27 M, pendant 2h puis traité thermiquement à 450°C pendant 3h et d) du titane
anodisé à différents temps de maintient dans l’Ethylène-Glycol + 0.2 % en eau et NH4F à
0.27 M, à 20V puis traité thermiquement à 450°C pendant 3h.
94
Chapitre III : Résultats et interprétations
Partie 2
Caractérisation électrochimique
des nanotubes de TiO2
95
Chapitre III : Résultats et interprétations
12
20V
25V
10 30V
35V
40V
45V
8 50V
J (mA/cm²)
0
0 20 40 60 80 100 120
temps (min)
Sur ces transitoires, on note une diminution importante du courant durant les premières
minutes d’anodisation. En effet, la croissance des couches nanotubulaires est gouvernée par
une compétition entre l’oxydation anodique, favorisant la formation d’une couche d’oxyde
compacte de TiO2 (réaction III.7), et la dissolution chimique, entrainant la formation d’une
couche nanotubulaire de TiO2 (réaction III.8).
+2 2 → 2 + 4 + 4 (III.7)
96
Chapitre III : Résultats et interprétations
2
2 + 6 4 +4 → [ 6] +2 2 +6 4 (III.8)
Après la réduction totale du courant, le courant atteint une valeur quasi stationnaire. C’est
l’étape de formation de la couche nanotubulaire. Dans ce cas, la vitesse de croissance des
pores à l’interface métal/oxyde est égale à la vitesse de dissolution du titane à l’interface
externe. Les courants stationnaires dépendent fortement du potentiel appliqué. Pour de faibles
potentiels (20V), le courant atteint une valeur limite de 0.5mA/cm2, alors qu’en élevant le
potentiel d’anodisation, le courant stationnaire croit graduellement pour atteindre 4 mA /cm2 à
50V. Ces valeurs de courants stationnaires peuvent être corrélées aux épaisseurs des couches
nanotubulaires. En effet, lorsqu’on augmente le potentiel d’anodisation, la vitesse de
dissolution devient importante et est en faveur d’un épaississement de la couche nanotubulaire
(de plus longs nanotubes sont obtenus).
Le comportement des transitoires de courant obtenu dans notre étude est typique à celui
obtenu dans les solutions organiques [13-14], mais différent à celui obtenu dans les solutions
aqueuses. Dans le cas de solutions aqueuses, l’élévation du courant observé juste avant l’état
stationnaire a été expliquée par la dissolution de l’oxyde de titane, assisté par le champ
électrique. Cette dissolution a été le plus souvent attribuée à la nature agressive de
l’électrolyte, entrainant en conséquence une croissance aléatoire des nanopores.
Dans notre situation, l’éthylène glycol possède une viscosité assez importante. Cette dernière
a un impact considérable sur la diffusion de toutes les espèces impliquées dans les réactions.
La faible diffusion de ces espèces chimiques, durant l’anodisation, entraine une faible vitesse
de dissolution chimique et par champ assisté de TiO2, d’où l’absence du domaine de montée
en courant sur les courbes chronoampérométriques.
97
Chapitre III : Résultats et interprétations
La figure (III.11) présente les transitoires de courant en fonction du temps durant la formation
de la couche d’oxyde compacte et nanotubulaire.
Pour de faibles potentiels et temps d’anodisation (10V, 15 min), le courant résultant est
également faible. Il atteint 0.3 mA/cm² à l’état stationnaire. Le plateau observé après 10
minutes d’anodisation correspond à la formation d’une couche compacte de TiO2 sur la
surface du titane.
Pour des potentiels et temps d’anodisation plus élevés (20V, 45 min), on note une
augmentation considérable du courant. En effet, à l’état stationnaire, le courant résultant est
de 0.54 mA /cm2.
2.4
2.0 (a)
(b)
1.6
J (mA/cm²)
1.2
0.8
0.4
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
temps (min)
98
Chapitre III : Résultats et interprétations
La courbe courant-tension obtenue sur le titane pur est illustrée sur la figure (III.12) ci-
dessous. La courbe obtenue est typique à celle des métaux passivables. Du coté cathodique, le
courant correspond à la réduction des protons (dégagement d’hydrogène) et probablement à la
réduction simultanée des oxydes formés à l’air. La transition actif/passif est située vers -0.2
V/ECS. Au-delàs, une couche passive, de quelques nanomètres d’épaisseur, se forme. La
densité de courant de passivation atteint 7 µA/cm².
Thermodynamiquement parlant, et dans un environnement aqueux, le titane développe un film
en surface, le dioxyde de titane (TiO2) selon la réaction (III.9) suivante :
+2 → +4 +4 (III.9)
Pour des potentiels supérieurs à 1V/ECS (fin du palier de passivation), la densité de courant
augmente à nouveau et correspond à la dissolution transpassive du titane.
-4
10
-5
10
log J (A/cm²)
-6
10
-7
10
-8
10
-1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5
U (V /EC S)
99
Chapitre III : Résultats et interprétations
La courbe obtenue révèle bien la présence d’un très large palier de passivation. Correspondant
vraisemblablement à la formation d’une couche d’oxyde protectrice. La densité de coutant de
passivation étant de l’ordre de 4 µA/cm². Jusqu’à 1.5 V/ECS, on n’enregistre aucune
augmentation de courant, indiquant une croissance continue de la couche passive. La nature
exacte de la couche est sujette à discussion.
-4
10
-5
10
log J (A/cm²)
-6
10
-7
10
-8
10
-1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5
U (V/ECS)
100
Chapitre III : Résultats et interprétations
-3
10
-4
10
Log J (A/cm )
2
-5
10
20V
25V
30V
35V
-6 40V
10 45V
50V
-7
10
-1,5 -1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0 1,5
U (V/ECS)
Les courbes voltampéromètriques présentées ci-dessus montrent bien que les surfaces
nanotubulaires, obtenues à différents potentiels, présentent un comportement de passivation.
Du coté cathodique, les courants varient peu avec le potentiel d’anodisation.
101
Chapitre III : Résultats et interprétations
Alors que du coté anodique, on note la présence de deux régions de passivité pour les couches
nanotubulaires formées à 25, 30 et 35V. Par ailleurs, on note un plus large palier de
passivation pour les films formés à 20, 40, 45 et 50V.
La présence de ces paliers de passivation peut être liée, selon Azumi et Seo [15], à l'oxydation
partielle du film de TiO2 en TiO3 selon la réaction suivante :
+ → + +2 (III.8)
Tableau (III.3) : Paramètres électrochimiques obtenus par les tracés des courbes de
Tafel pour le titane en fonction du potentiel d’anodisation.
Potentiel d’anodisation
Ucorr (V/ECS) Ip (µA/cm²)
(V)
20 -0.35 5.63
25 -0.27 1.28
30 -0.41 181
35 -0.32 60.8
40 -0.26 26
45 -0.25 0.71
50 -0.17 111
102
Chapitre III : Résultats et interprétations
Tel que nous pouvons le constater, les caractéristiques électrochimiques obtenues sont
nettement dépendantes du potentiel d'anodisation. La densité de courant de passivation la plus
élevée est obtenue sur les couches nanotubulaires formées à 50V, alors que la plus faible est
obtenue sur celles formées à 45V.
Les densités de courant de passivation n’évoluent pas linéairement avec la tension
d’anodisation mains présentent plutôt les tendances suivantes :
Les densités de courant obtenues peuvent être directement corrélées à leurs surfaces actives.
En effet, plus la surface active est importante, plus grand est le transfert de charges à
l’interface et plus appréciable est la densité de courant.
On note également que pour certains potentiels d’anodisation, le domaine de transpassivité
débute à partir de 1V/ECS. L’augmentation du courant reste un sujet de controverse et est
interprété de multiples façons. Certains l’attribuent à une forte dissolution localisée de
l’oxyde, d’autres l’expliquent par la variation de la nature électronique de l’oxyde.
D’une façon générale, l’augmentation de la densité de courant peut être liée soit au
phénomène de dégagement de l’oxygène, soit à une variation des propriétés électroniques de
l’oxyde.
103
Chapitre III : Résultats et interprétations
Les paramètres cinétiques déduits à partir des courbes de Tafel pour les deux types
d’échantillons sont rassemblés dans le tableau (III.4) ci-dessous. (Les valeurs des Ip ont été
également prises à 0.5V/ECS).
On note que le recuit effectué a pour effet de rehausser la densité de courant avec un ordre de
grandeur important et de déplacer le potentiel de corrosion vers des valeurs plus cathodiques.
Compte tenu de ces résultats, le traitement thermique, et en termes de protection, ne semble
pas avoir un effet bénéfique. Les densités de courant obtenues peuvent être également
corrélées à leurs surfaces spécifiques. En effet, la plus importante surface active est obtenu sur
les nanotubes ayant subi le recuit, elle est de 322.93 cm2/cm2. Le transfert de charge est
important dans ce cas. Pour les nanotubes formés sans subir le traitement de recuit, la surface
spécifique n’est que de 97.65 cm2/cm2. A cela correspond une plus faible densité de courant.
-3
10
-4
10
Log J (A/cm2)
-5
10
-6
10
104
Chapitre III : Résultats et interprétations
La figure (III.16) recense l’ensemble des voltammogrammes obtenus sur les nanotubes de
TiO2, formés à un potentiel fixe de 20V à différents temps d’anodisation soient 45 minutes, 2,
4 et 6 heures. Toutes les mesures voltampéromètriques ont été effectuées dans une solution
tampon borate. Dans une telle solution, les différentes courbes présentent pratiquement des
comportements semblables et suivent la relation de Tafel.
Les données essentielles des voltampérogrammes sont regroupées dans le tableau (III.5). Les
densités de courant de passivation ont été également toutes mesurées à 0.5V/ECS.
105
Chapitre III : Résultats et interprétations
-4
10
-5
10
J (A/cm )
2
-6
10
45min
2h
10
-7 4h
6h
-8
10
-1,0 -0,5 0,0 0,5 1,0 1,5
U (V/ECS)
Tableau (III.5) : Paramètres électrochimiques obtenus par les tracés des courbes de
Tafel pour les couches nanotubulaires formées à différents temps d’anodisation.
45min 30 -0.45
2h 5.63 -0.35
4h 11.76 -0.37
6h 10.32 -0.36
106
Chapitre III : Résultats et interprétations
Afin de mener à bien les mesures par la SIE, les échantillons en question ont été dans
un premier temps immergés pendant un moment dans la solution électrolytique jusqu’à la
stabilisation du potentiel de corrosion (U0). Les diagrammes d’impédance ont été alors tracés
à U0.
La figure (III.17) présente les diagrammes d’impédance tracés au potentiel de corrosion, dans
la représentation de Nyquist, des couches nanotubulaires formées à différents potentiels
d’anodisation.
107
Chapitre III : Résultats et interprétations
Les diagrammes obtenus ont typiquement la même allure. Ils sont constitués d’une demi-
boucle capacitive aux hautes fréquences et d’un arc capacitif, de diamètre plus important, aux
basses fréquences. Les diagrammes obtenus révèlent également un comportement CPE.
Un CPE illustre une répartition des temps de relaxation résultant d’hétérogénéités à la surface
de l’électrode. Ces hétérogénéités proviennent entre autres d’une distribution de défauts dans
l’oxyde, rugosité et distribution de l’épaisseur de la couche d’oxyde. Selon Orazem et
Tribollet [17], deux classes de CPE se présentent, ceux engendrés par une distribution
surfacique 2D des constantes de temps et ceux issus d’une distribution normale des constantes
de temps (ex. variation de la conductivité des couches d’oxyde).
Plusieurs circuits équivalents ont été proposés pour modéliser la réponse des films
nanotubulaires de dioxyde de titane. Les plus répondus des circuits sont schématisés comme
suit: Re (RpCp) (RbQb) [18,19] et Re (Cp [Rp (RbCb)]) [20,21].
En considérant le deuxième modèle, les valeurs des résistances et des capacités mesurées en
hautes fréquences, ne correspondaient pas à celles de la couche poreuse. En effet, concernant
la résistance de la couche poreuse, Munoz [22] l’a estimée à 1.2x10-2 Ω.cm². Par contre, tenant
compte du modèle décrit dessus, la résistance que nous avons estimée, en haute fréquence, est
quatre fois plus élevée. Les résultats obtenus suggèrent que les paramètres mesurés en hautes
fréquences sont plus plutôt adaptés à la couche barrière qu’à la couche poreuse. Selon
Debuyek et al. [23] et Manfeld et al. [24], la détection de la couche poreuse nécessite des
fréquences suffisamment élevées (supérieures à 100 KHz).
108
Chapitre III : Résultats et interprétations
Les diagrammes d’impédance ont été finalement ajustés par le circuit équivalent illustré sur la
figure (III.18). Ce circuit modélise parfaitement le comportement électrochimique des
couches nanotubulaires à l’interface. Il est composé de la résistance de l’électrolyte (Re). Dans
le domaine des hautes fréquences, la constante de temps est associée aux caractéristiques de la
couche barrière. La capacité corrigée (Qb) décrit les propriétés de la couche barrière et Rb
représente la résistance à la migration des ions à travers cette couche.
Dans le domaine des basses fréquences, la deuxième branche parallèle du circuit qui est
formée par une résistance et une capacité (Ri et Qi) tient éventuellement compte des propriétés
de l’interface couche barrière/solution. Les CPE (élément à angle de phase constant) ont été
introduits au lieu de capacités pures afin de rendre compte du comportement non idéal de la
capacité.
180
20V
160 25V
30V
140 40V
45V
50V
120 35V
fit
-Z" (kcm²)
100
80
60
40
20
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
109
Chapitre III : Résultats et interprétations
Les valeurs calculées des différents éléments du circuit, modélisant l’interface couche
nanotubulaire/solution, sont résumées dans le tableau (III.6) suivant.
Tableau (III.6) : Les valeurs des paramètres du circuit, obtenues pour les couches
nanotubulaires formées à différents potentiels d’anodisation.
Potentiel
Re Rb Qb x106 Ri Qi x105
d’anodisation αb αi
(cm²) (k cm²) (Sn -1 cm-2) (K cm²) (Sn -1 cm-2)
(V )
20 50.3 28.70 5.82 0.91 304.5 2.52 0.57
110
Chapitre III : Résultats et interprétations
En simulant la couche barrière à un condensateur plan, son épaisseur peut être estimée à partir
de la relation suivante:
= (III.9)
Dans la littérature, la valeur de la constante diélectrique du TiO2 se situe entre 18,2 [25] et
173 [26]. Pour la détermination des caractéristiques semi-conductrices du TiO2, la constante
diélectrique a été le plus souvent estimée à 100 [27,28].
= + (III.10)
Les valeurs estimées des composants électriques de la couche barrière sont rassemblées dans
le tableau (III.7). L’épaisseur de la couche barrière et sa vitesse de croissance, en fonction de
la tension d’anodisation, sont également introduites dans le même tableau.
111
Chapitre III : Résultats et interprétations
Les valeurs des capacités, extraites de l’ajustement, montrent bien que celles-ci diminuent
lorsque la tension d’anodisation augmente. La capacité de la couche barrière est inversement
proportionnelle à son épaisseur, sa résistance par contre n’affiche aucune interdépendance.
Tableau (III.7) : Les valeurs calculées des composants électriques de la couche barrière.
Potentiel
Re Rb Qbx106 Cb Wb Wb/v
d’anodisation αb
(.cm²) (k.cm²) (Sn -1 cm-2) (µF/cm2) (nm) (nm/V)
(V)
Comme nous pouvons le constater, l’épaisseur de la couche barrière est de l’ordre de quelques
dizaines de nanomètres, et est proportionnelle à la tension d’anodisation.
= (III.11)
112
Chapitre III : Résultats et interprétations
90
80
70
Wb(nm)
60
50
40
30
20 25 30 35 40 45 50
U (V)
A partir des analyses MEB, Macak et al. [30] ont estimé la constante de croissance spécifique
de la couche barrière à 2,2 nm/V pour des nanotubes de TiO2 synthétisés pendant 3 heures
dans un bain électrolytique de composition : eau/glycérol/0.27M en NH4 F.
Les propriétés électroniques des couches nanotubulaires de TiO2 en fonction des conditions
de synthèse ont été également étudiées par des mesures d’impédance électrochimique dans un
intervalle de potentiels allant de -0.4 à 0.6V.
La figure (III.20) présente les spectres d’impédance, dans le plan de Nyquist, des nanotubes
obtenus par anodisation du titane sous différentes tensions soient 20, 25, 40 et 50V pendant 2
heures. Vu le nombre important de spectres d’impédance enregistré dans notre étude, nous
présenterons dans ce manuscrit que quelques spectres enregistrés à certains potentiels
appliqués.
Quelque soit le potentiel appliqué, les diagrammes d’impédance enregistrés ont typiquement
la même allure et les mêmes caractéristiques. Au total, on peut identifier deux constantes de
temps, liées à deux arcs capacitifs en hautes et basses fréquences.
113
Chapitre III : Résultats et interprétations
Il est intéressant de signaler aussi que quelque soit le potentiel de formation des nanotubes de
TiO2, l’amplitude et le diamètre des arcs dans le plan complexe augmentent lorsque le
potentiel de polarisation augmente.
Le circuit équivalent le mieux approprié pour répondre au comportement de notre interface est
semblable à celui de la figure (III.18). La qualité de l’ajustement obtenu est très satisfaisante
justifiant une fois de plus le choix du circuit effectué. En outre, un comportement capacitif
presque idéal de la couche barrière est observé.
Le tableau (III.8) résume les valeurs simulées de tous les éléments des couches barrières
formées à différents potentiels.
Comme nous pouvons le remarquer, pour des potentiels inférieurs à 0.2V/ECS, la résistance
de la couche barrière (Rb) augmente considérablement avec le potentiel appliqué. Ce
comportement peut être expliqué par un ralentissement du transfert électronique au fur et à
mesure qu’on augmente le potentiel jusqu’à son arrêt définitif à 0.2 V. A ce même potentiel,
la barrière Schottky se forme. Quelque soit le potentiel appliqué, l'augmentation de Rb est
accompagnée d'une diminution de la capacité (Qb), indiquant l'épaississement du film d’oxyde
ou la diminution des porteurs de charge dans l’oxyde.
180 300
160
(a) 250 (a)
140
120 200
100
-Z" (kcm²)
150
-Z" (kcm²)
80
60 100
-0.35V 0V
40 -0.3V 0.1V
-0.25V
50
20 -0.2V
0.15V
fit 0.2V
0
0 fit
-20
-50
-20 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 -50 0 50 100 150 200 250 300
114
Chapitre III : Résultats et interprétations
500
140
80
-Z" (kcm²)
60 200
40
-0.25V -0.35V
100
-0.2V -0.25V
20
-0.15V -0.15V
-0.1V 0.25V
0 fit 0 fit
500
350
(b)(d)
300 (d) 400
250
-Z" (kcm²)
-Z" (kcm²)
300
200
150
200
-0.3V
100 -0.25V 0.2V
0V 0.3V
0.15V 100 0.4V
50 0.4V 0.5V
fit fit
0
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 0 100 200 300 400 500
Z' (kcm²) Z' (kcm²)
115
Chapitre III : Résultats et interprétations
Tableau (III.8) : Les paramètres relatifs aux couches barrières des films d’oxyde obtenus à
différentes tension d’anodisation.
116
Chapitre III : Résultats et interprétations
La figure (III.21) suivante présente les spectres d’impédance obtenus sur les couches
nanotubulaires formées à différents temps d’anodisation. Ces spectres ont été tracés au
potentiel de corrosion, dans le plan de Nyquist.
80
45min
2h
4h
60 6h
fit
-Z" (kcm²)
40
20
Z' (k cm²)
A travers les spectres d’impédance obtenus, on peut remarquer qu’au potentiel de corrosion,
les différents films se comportement d’une façon similaire. Deux constantes de temps peuvent
être relevées. En effet, les spectres montrent un dédoublement de la boucle capacitive. Pour
les couches nanotubulaires formées durant deux heures par exemple, ce dédoublement se situe
vers 0.6 Hz. De plus, l’amplitude de l’impédance en basse fréquence pour ces couches est
nettement la plus élevée. Alors que la plus faible est obtenue sur les couches formées durant
45 minutes.
117
Chapitre III : Résultats et interprétations
On note par ailleurs, que tous les centres des boucles capacitives dans le demi-plan supérieur
se trouvent sous l’axe des réels, autrement dit, elles présentent un comportement CPE.
L’ajustement effectué sur tous les diagrammes expérimentaux conduit au même circuit
électrique équivalent donné par la figure (III.18). Le tableau (III.9) suivant liste les paramètres
électroniques relatifs aux couches nanotubulaires formées à différents temps d’anodisation.
Tableau (III.9) : Les valeurs des éléments du circuit, obtenues pour les
couches nanotubulaires formées à différents temps d’anodisation au potentiel de
corrosion.
Temps Re Rb Qb x 106 Ri Qi x 105
αb αi
d’anodisation (Ω.cm2) (KΩ.cm2) (SnΩ-1cm-2) (KΩ.cm2) (SnΩ-1cm-2)
Selon les valeurs des éléments du circuit obtenus, on note que quelque soit le temps
d’anodisation, la résistance interfaciale (Ri) est nettement plus élevée que la résistance (Rb).
De plus, l’évolution de Ri est toujours en accord avec l’évolution de la densité de courant, ce
qui confirme une fois de plus son identification comme une résistance de transfert. En haute
fréquence, le facteur de dispersion en fréquence (αb) est compris entre (0.75 et 0.91), les CPE
peuvent raisonnablement être attribués à la relaxation de la charge ionique piégée dans la
couche.
En basse fréquence, les CPE sont caractérisés par une forte dispersion (0.5 <∝ < 0.6) et sont
associées, comme nous l’avons déjà suggéré, à la présence d'un processus de diffusion
contrôlé qui à lieu à l'interface couche barrière interne/solution.
Le tableau (III.10) présente les valeurs calculées des composants électriques relatifs à la
couche barrière.
118
Chapitre III : Résultats et interprétations
Alors que l’épaisseur de la couche poreuse dépend du temps d’anodisation, l’analyse des
différents paramètres présentés dans le tableau montre que l’épaisseur de la couche barrière
n’en dépend pas. On note que pour des temps d’anodisation relativement élevées (6 heures),
l’épaisseur de la couche barrière est considérable, autrement dit la croissance de l’oxyde est
prédominante comparée à sa dissolution.
Dans la littérature, il a été bien établi que l’épaisseur de la couche barrière varie linéairement
avec le potentiel d’anodisation. Par contre, et à notre connaissance, la dépendance de
l’épaisseur de la couche barrière du temps de maintien n’a jamais été abordée.
temps
Re Rb Qbx106 Cb Wb
d’anodisation αb
(.cm²) (k.cm²) (S -1 cm-2)
n
(µF/cm2) (nm)
Des mesures d’impédance, avec le même balayage en potentiel (de -0.4 à 0.6 V avec un pas
de 0.05V), ont étés également effectuées afin d’évaluer les propriétés électroniques des
couches nanotubulaires élaborées à différents temps d’anodisation. La figure (III.22) présente
quelques spectres d’impédance, dans le plan de Nyquist, des nanotubes obtenus par
anodisation du titane à différents temps soient 45min, 2h et 4h sous une tension fixe de 20V.
Il est bon de constater que quelque soit le temps d’anodisation, les spectres obtenus ont
pratiquement la même allure et les mêmes caractéristiques. Deux constantes de temps peuvent
être également identifiées, liées à deux arcs capacitifs en hautes et basses fréquences.
On peut également signaler que quelque soit le temps de maintien appliqué, l’amplitude et le
diamètre des arcs dans le plan complexe augmentent lorsque le potentiel de polarisation
augmente.
119
Chapitre III : Résultats et interprétations
Pour modéliser notre interface Nous avons évidemment gardé le même circuit électrique
équivalent. Une bonne correspondance entre les courbes expérimentales et théoriques a été
obtenue.
60 600
55
50 (a) 500
45 (a)
40 400
-Z" (kcm²)
35
-Z" (kcm²)
30 300
25
20
200 0.15v
-0.35v
0.25v
15 -0.3v
0.35v
-0.25v 100
10 0.4v
-0.2v 0.45v
5 fit fit
0
0
180 300
160
250
140
(b)
120 200 (b)
100
-Z" (kcm²)
150
-Z" (kcm²)
80
60 100
-0.35V 0V
40 -0.3V 0.1V
-0.25V 50
20 -0.2V
0.15V
fit 0.2V
0
0 fit
-20
-50
-20 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 -50 0 50 100 150 200 250 300
120
Chapitre III : Résultats et interprétations
300 30
280
260
25
240
220 (c)
200 20
180
-Z" (kcm²)
-Z" (kcm²)
(d)
160 15
140
120 -.35v
10
100 -.3v -0.35V
80 -.2 -0.25V
60 -.15v 5 -0.2V
40 -.5v
-0.15V
20 fit
0
fit
0
-20
0 50 100 150 200 250 300 0 5 10 15 20 25 30
Z' (kcm²) Z' ( kcm²)
300 100
280
90
260
240 80
220
(c) 70
200
180 60 (d)
-Z" (kcm²)
-Z" (kcm²)
160 50
140
120 40
100
0v 30 0.05V
80 0.1V
0.05v 20
60 0.15V
0.3v
40 0.45v 10 0.2V
20 fit fit
0 0
-20 -10
0 50 100 150 200 250 300 0 20 40 60 80 100
Z'/ kcm² Z' ( kcm²)
121
Chapitre III : Résultats et interprétations
A titre comparatif, des mesures d’impédance ont été également réalisées sur des
couches nanotubulaires formées à 20V durant 4 heures avant le traitement thermique
approprié, ceci afin d’élucider les véritables changements, en termes de propriétés
électroniques, qui peuvent avoir lieu après recuit. La figure (III.22) en est une illustration des
différents spectres enregistrés. Comme nous pouvons le constater, le traitement thermique a
une influence considérable sur la taille et même sur l’allure des diagrammes. En effet, sans
recuit, ces spectres présentent de plus faibles amplitudes et diamètres.
Pour tenter de comparer les comportements des films nanotubulaires avec et sans recuit, nous
avons gardé le même circuit modélisant l’interface.
Le tableau (III.11) résume les valeurs des éléments du circuit modélisant les couches barrières
formées à différents temps d’anodisation. Dans ce même tableau, nous avons également
introduit les éléments du circuit correspondants aux couches formées durant 4 heures sans
subir le recuit.
D’après les résultats obtenus, nous pouvons remarquer que pour la plupart des couches et
jusqu'à 0.2V/ECS, la résistance de la couche barrière (Rb) augmente considérablement avec le
potentiel appliqué. De plus, l'augmentation de Rb est le plus souvent accompagnée d'une
diminution de la capacité (Qb) indiquant fort probablement une diminution des porteurs de
charge dans l’oxyde. Il nous semble intéressant de rapprocher ces deux évolutions (de la résistance
et de la capacité) à la formation de la barrière Schottky. Les valeurs de l’exposant αb obtenues
pour les couches nanotubulaires formées durant 4 heures sont proches de l’unité, ceci
renseigne sur une bonne homogénéité de la couche barrière.
Il est également intéressant de mentionner que la résistance de la couche barrière relative aux
nanotubes formés durant 4 heures sans recuit est nettement inférieure à celle avec recuit.
Ajoutons à cela, les valeurs de la capacité (Qb) qui sont plus élevées pour les couches formées
sans recuit. Notons aussi que les valeurs de l’exposant αb sont nettement plus inférieures. Pour
tenter d’expliquer ce comportement, on peut avancer que le traitement thermique a pour effet
d’épaissir et de rendre plus compacte et plus homogène la couche barrière.
122
Chapitre III : Résultats et interprétations
Tableau (III.11) : Les paramètres électriques relatifs aux couches barrières des films
d’oxyde obtenus à différentes tension d’anodisation.
Temps d’anodisation Tension Re Rb Qb 105 αb
appliquée ( cm²) (k cm²) (Sn -1 cm-2)
(V/ECS)
123
Chapitre III : Résultats et interprétations
11
1.6x10
142 Hz
1.4x10
11 47 Hz
16 Hz
11
3 Hz
1.2x10 0.6 Hz
0.1 hz
11
1.0x10
C (F cm )
4
10
8.0x10
-2
-2
10
6.0x10
10
4.0x10
10
2.0x10
0.0
124
Chapitre III : Résultats et interprétations
des couches barrières, obtenues à différentes tensions d’anodisation (20, 25, 40 et 50V)
pendant 2 heures.
Il est intéressant de noter que quelque soit le potentiel d’anodisation, toutes les courbes
présentent un comportement M-S avec des amplitudes et des pentes différentes. Les pentes
sont positives, ce qui met en évidence un comportement semi-conducteurs de type n.
Les propriétés électroniques des couches nanotubulaires de TiO2 sont fortement influencées
par la durée et la température du recuit lors du passage de la structure amorphe à la structure
cristalline. Les défauts ponctuels, assurant la conduction électronique dans les couches
barrières semi-conductrices, se présentent soit sous forme de lacunes d’oxygène soit sous
forme d’ions de titane interstitiels. Ces défauts de type donneurs, présentent un excès
d'électrons dans la couche de TiO2, entraînant une augmentation de la conductivité électrique
[31]. Selon Paleolog et al. [32], les donneurs d’électrons peuvent être soit des lacunes
d'oxygène soit des cations (Ti3+) piégés lors de leur migration vers l'interface
oxyde/électrolyte.
125
Chapitre III : Résultats et interprétations
11 11
4x10 2,0x10
11
11 1,6x10
3x10
(a)
(b)
1/C2(F-2 cm4)
1/C2 (F-2 cm4)
11
11
1,2x10
2x10
10
8,0x10
11
1x10
10
4,0x10
0
0,0
-0,5 -0,4 -0,3 -0,2 -0,1 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4
-0,5 -0,4 -0,3 -0,2 -0,1 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
U(V/ECS) U(V/ECS)
11 11
1,0x10 2,8x10
10 11
8,0x10 2,6x10
(d)
(c)
10 11
6,0x10 2,4x10
1/C2(F-2 cm4)
1/C2(F-2 cm4)
10 11
4,0x10 2,2x10
10 11
2,0x10 2,0x10
11
0,0 1,8x10
-0,5 -0,4 -0,3 -0,2 -0,1 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 -0,4 -0,3 -0,2 -0,1 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
U(V/ECS) U(V/ECS)
126
Chapitre III : Résultats et interprétations
Le tableau (III.12) présente les valeurs des densités de donneurs (ND) et des potentiels de
bande plate (UFB) estimées à partir de la première région de linéarité des courbes de M-S.
Les valeurs des densités de donneurs obtenues varient en fonction de la tension d'anodisation.
En effet, plus épaisse est la couche barrière, plus élevée est la densité des porteurs de charges.
La densité de donneurs augmente avec la tension d'anodisation. Elle passe de 2.07x1018 à
7.2x1018 cm-3 pour des potentiels allant de 20 à 50 V/ECS. L’augmentation de la densité des
donneurs avec la tension d’anodisation peut être corrélée à une augmentation de défauts
structuraux.
On peut remarquer aussi à travers les courbes de Mott-Schottky que lorsque la tension
d'anodisation augmente, l'extrapolation linéaire ( = 0) de ces courbes se déplace vers des
valeurs plus positives, autrement dit le potentiel de bandes plates (UFB) devient plus noble
lorsque la densité de charges augmente. Le potentiel de bandes plates et le potentiel de
corrosion (Ucorr), obtenu à partir des courbes de polarisation, évoluent de la même façon avec
la tension d’anodisation.
Contrairement aux couches nanoporeuses des structures nanotubulaires de TiO2, les propriétés
semi-conductrices des couches barrières n’ont jamais été abordées dans la littérature. De plus
toutes les caractéristiques obtenues (ND et UFB) sur les couches poreuses dépendent fortement
de la fréquence employée. Les résultats obtenus dans notre travail ne peuvent être
malheureusement comparés.
Tension ND
La pente de la courbe UFb (V/ECS)
d’anodisation (V) (cm-3)
20 9.71 x 1011 1.45 x 1018 -0.41
127
Chapitre III : Résultats et interprétations
Les couches barrières commencent à être complètement appauvries en électrons aux environs
de -0.2 V/ECS pour la majorité. Une rupture de linéarité vers 0.2V/ECS est observée pour les
couches nanotubulaires formées à 45 min. Les non linéarités observées sur les courbes de
Mott-Schottky ont été souvent mentionnés dans la littérature. Les interprétations proposées
reposent, dans la plupart des cas, sur la présence d’un second niveau donneur dans la bande
interdite, ou sur une distribution inhomogène des donneurs [33, 34].
Les valeurs des densités de porteurs de charges (ND) et des potentiels de bande plate (UFB)
estimées à partir de la première région de linéarité des courbes de M-S sont regroupées dans
le tableau (III.13).
Les valeurs des densités de donneurs obtenues sont fonction du temps d'anodisation. En effet,
une plus grande densité a été soulevée sur les couches nanotubulaires formées durant 45
minutes (ayant la plus large couche barrière). Par contre, en ce qui concerne les potentiels de
bandes plates, aucune interdépendance n’a été affichée avec le temps de maintien.
128
Chapitre III : Résultats et interprétations
11
4x10
11
2,8x10
11
11
2,6x10 (a) 3x10 (b)
11
2x10
11
2,2x10
11
1x10
11
2,0x10
0
11
1,8x10
-0,2 0,0 0,2 0,4 0,6 -0,5 -0,4 -0,3 -0,2 -0,1 0,0 0,1 0,2 0,3 0,4
U(V/ECS) U(V/ECS)
12 10
1,0x10 1,6x10
11
9,8x10 10
1,4x10
11
9,6x10
10
11
1,2x10
9,4x10
(c) (d)
11 10
9,2x10 1,0x10
1/C2 (F-2 cm4)
11
9,0x10 9
8,0x10
11
8,8x10
9
11
6,0x10
8,6x10
11 9
8,4x10 4,0x10
11
8,2x10 9
2,0x10
11
8,0x10
-0,4 -0,2 0,0 0,2 0,4 0,6 -0,4 -0,3 -0,2 -0,1 0,0 0,1 0,2
U(V/ECS) U(V/ECS)
129
Chapitre III : Résultats et interprétations
ND
Temps d’anodisation La pente de la courbe UFb (V/ECS)
(cm-3)
45min 2.08 x 1011 6.73 x 1018 -0.17
2h 9.71 x 1011 1.45 x 1018 -0.41
4h 2.81 x 1011 4.98 x 1018 -0.057
Temps La pente de la Nd
UFb (V/ECS)
d’anodisation courbe (cm-3)
4h après recuit 2.81 x 1011 4.98 x 1018 -0.057
130
Chapitre III : Résultats et interprétations
Conclusion
Les densités de courant obtenues, à partir des courbes de polarisation, ont été corrélées à
leurs surfaces actives. En effet, plus la surface active est importante plus appréciable est la
densité de courant.
La SIE a été utilisée pour la caractérisation électronique des couches barrières de TiO2
formées dans différentes conditions. L’épaisseur et la vitesse de croissance des couches
barrières ont été estimées. Cette épaisseur dépend fortement du potentiel d’anodisation et non
du temps de maintien. La couche barrière présente un caractère semi-conducteur de type n et
la densité de donneurs est réduite après recuit
131
Chapitre III : Résultats et interprétations
Références
[1] A.G. Kontos, A.I. Kontos, D.S. Tsoukleris, V Likodimos, J. Kunze, P. Schmuki et P.
Falaras, nanotechnology 20 (2009)1.
[2] G.D. Sulka, J. K.-Kolodziej, A. Brzozka, M. Jaskula, Electrochim. Acta 55(2010)2432.
[3] P. Xiao, B.B. Garcia, Q. Guo, D. Liu et G. Cao, J. Electrochemistry communications
9(2007)2441.
[4] K-C. Sun, Y-C. chenn M-Y. Kuo, H-W. Wang, Y-F. Lu, J-C. Chen, Y-C. Liu et Y-Z.
Zeng, Materials chemistry and Physics 129(2011)35.
[5] G.A. Crawford, N. Chawla, K. Das, S. Bose et A. Bandyopadhyay, Acta. Biomater.,
3(2007)359.
[6] W.H. Ryu, C.J. Park et H.S. kwon, J. Nanoscience and technology, 8(2008)1.
[7] Q. Cai, M. Paulose, O. K. Varghese et C. A. Grimes, J. Mater. Res., 20 (2005) 230.
[8] G. A. Crawford, N. Chawla, K. Das, S. Bose et A. Bandyopadhyay, Acta Bio- mater.,
3(2007)359.
[9] J. M. Macak et P. Schmuki, Electrochim. Acta, 52 (2006) 1258.
[10] E. Y. Kim, J. H. Park et G. Y. Han, J. Power Sources, 184 (2008) 284.
[11] S.Yan, W.Guixin et Y.Kangping, international journal of hydrogen energy,
36(2011)15502.
[12] G.A. Crawford, N.Chawla, K.Das, S.Bose et A.Bandyopadhyay, Acta Biomateriala
3(2007)359.
[13] D-J. Yang, H. Park, H-G. Kim et S-J. Cho, J. Electroceram. 23(2009)159.
[14] J.M. Macak, H. Hildebrand, U. Marten-Jahns et P. Schmuki, J. Electroanal. Chem.
621(2008)254.
[15] Q.A.S. Nguyen, Y.V. Bhargava et V.R. Radmilovic, T.M. devine, Electrochim. Acta,
54(2009)4340.
[16] K. Azumi et M. seo, Corros. Sci. 43(2001)533.
[17] Dyer CK et Leach JSL. J Electrochem Soc 125 (1978) 23.
[18] M.E. Orazem et B. Tribollet, Electrochemical impedance spectroscopy, Wiley (2008).
[19] V.C. Anitha, D. Menon, S.V. Nair et R. Prasanth, J. Electrochim. Acta 55(2010)3703.
[20] V.C. Anitha, D. Menon, Shantikumar V. Nair et R. Prasanth, Electrochimica Acta 55
(2010) 3703.
[21] Pan, D. Thierry et C. Leygraf, J. Electrochim. Acta 41 (1996) 1143.
132
Chapitre III : Résultats et interprétations
[22] M. Aziz-Kerrzo, K.G. Conroy, A.M. Fenelon, S.T. Farrell et C.B. Breslin, Biomaterials
22 (2001) 1531.
[21] A.G. Munoz, Electrochim. Acta 52(2007)4167.
[22] F. Debuyek, L. Lemaitre, M. Moors, A.P. Van Peteghem et E. Wettinck, Surface and
coating Technology, 34(1988)311.
[23] F.Mansfeld, M.W. Kendig, in R.S. Alwitt et G.E. Thompson (eds.), proceeding of the
symposium on Aluminium Surface Treatment Technology, Electrochemical society,
Pennington, (1986) p 263.
[24] M. A. Abdel-Rahim, J. Appl. Electrochem, 25(1995)881.
[25] M.E. Rincon, J. Solid state electrochem, 11(2007)1287.
[26] S.P. Harrington et T.M. devine, J. electrochem. Soc. 155(2008)381.
[27] Pu P et Cachet H, Electrochim Acta 5946 (2010) 55.
[28] G.J. Brug, A.L.G.VanDenEeden, M. Sluyters-Rehbach et J.H. Sluyters, J. Electroanal.
Chem. 176 (1984) 27.
[29] J.M. Macak, H. Hildebrand, U. Marten-Jahns et P. Schmuki, J. Electroanalytical
Chemistry 621(2008)254.
[30] M.K. Nowotny, L.R. Sheppard, T. Bak et J. Nowotny, J. Phy. Chem.C 112(2008)5275.
[31] EN paleolog, A.Z. Fedotova, O.G. Derjagina et N.D. Tomashov, J. Electrochem. Soc.
125(1978)1410.
[32] G. Horowitz et J. Electrochem. Soc., 159 (1983) 421.
[33] J.Schoonman, K. Vos et G. Blasse, J. Electrochem. Soc., 128 (1981) 1154.
[34] J. M. Macak, S. Aldaberger, A. Ghicov et P. Schmuki, Physica Status Solidi (a)
203(2006)67.
133
Conclusion générale
Conclusion générale
Le travail entrepris, dans le cadre de ce mémoire de magister, porte sur la synthèse d’un
réseau nano-architecturé et auto-organisé de dioxyde de titane et sur leur caractérisation
morphologique et électronique, en relation avec les différentes conditions de synthèse
(potentiel d’anodisation, temps de maintien et traitement thermique).
La première partie de notre travail était essentiellement axée sur la mise au point de nanotubes
de TiO2. Le choix des conditions expérimentales de synthèse a été réalisé en s’appuyant non
seulement sur une recherche bibliographique exhaustive dans le domaine mais aussi sur les
nombreux essais préalablement réalisés au sein de l’équipe.
La corrélation entre les aspects dimensionnels, liés aux conditions de synthèse, et les
propriétés physiques a été bien établie. En effet, les analyses MEB effectuées ont montré que
les couches nanotubulaires sont caractérisées par des propriétés morphologiques différentes.
Les couches nanotubulaires de TiO2 formés à 50V durant deux heures présentent une plus
grande surface spécifique et un meilleur rapport d’aspect. L’épaisseur des nanotubes varie
quasi linéairement avec le potentiel d’anodisation et d’une façon plutôt exponentielle avec le
temps de maintien.
135
Conclusion générale
Les transitoires de courant obtenus sur les couches nanotubulaires de TiO2 synthétisées dans
le bain organique ne présentent pas de domaine de prédominance de la dissolution chimique
comme dans le cas d’une solution acide aqueuse. L’éthylène glycol possède une viscosité
assez importante et influe considérablement sur la diffusion des espèces impliquées dans les
réactions. La faible diffusion des espèces chimiques, durant l’anodisation, entraine une faible
vitesse de dissolution chimique.
Les courbes voltampéromètriques obtenues ont montré que les surfaces nanotubulaires
présentaient un comportement de passivation. Le palier de passivité étant interprété par
l’oxydation de TiO2 en TiO3. Les densités de courant obtenues ont été corrélées à leurs
surfaces actives. En effet, plus la surface active est importante, plus la densité de courant est
considérable.
Quelque soit les conditions expérimentales utilisées pour la synthèse des nanotubes, les
spectres d’impédance obtenus ont typiquement les mêmes caractéristiques. Deux constantes
de temps ont été identifiées, une liée aux propriétés de la couche barrière, l’autre tient
éventuellement compte des propriétés de l’interface couche barrière/solution.
Les potentiels de bandes plates (UFB) et de corrosion (Ucorr) évoluent de la même façon avec
la tension d’anodisation. UFB devient plus noble lorsque la densité de charges augmente.
137
Liste des figures
Liste des figures
Figure (I.4) : Images MEB d’une structure nanoporeuse d’alumine synthétisée dans une solution d’acide
oxalique 0.3M par double anodisation, (a) : vue de face, (b) : vue en coupe [20].
Figure (I.5) : Représentation schématique de deux états de base dans la croissance de nanotubes de TiO2.
Figure (I.6): Représentation schématique des différentes étapes de formation de nanotubes de TiO2.
Figure (I.7) : Elaboration de nanotubes de TiO2 auto-organisés par anodisation (20V, 20 mn) d’un film de Ti
dans un électrolyte contenant 1% HF.
Figure (I.9): Micrographies MEB montrant les morphologies des nanotubes synthétisés: (a) dans un milieu
aqueux, (b) dans un milieu organique [37].
Figure (I.10) : Elaboration de nanotubes de TiO2 auto-organisés par anodisation (20V, 60 s) d’un film de Ti
dans un électrolyte contenant NaCl 0.3M.
Figure (I.11) : Principe de la photodegradation du bleu de méthylène sur des nanotubes de TiO2 [42].
Figure (I.12) : Schéma théorique établi selon la théorie des bandes d'énergie indiquant, suivant les cas, la
position respective de la bande de valence et de la bande de conduction.
Figure (I.13) : Diagrammes d’énergies schématiques pour a) : un semi-conducteur intrinsèque, b) : type n,
c) : type p.
Figure (1.14) : Vue schématique de l’arrangement atomique dans une structure : (a) cristalline, (b) amorphe.
Figure (I. 18) : Modèle de niveaux d’énergie d’un électrolyte contenant un couple redox. a) Niveaux redox; b)
Solvatation et séparation des niveaux d’énergie d’un couple redox ; c) Fluctuation de solvatation ; W(E) est la
densité d’état pleine ou vacante.
Figure (I.19) : Effet du changement de potentiel appliqué sur les bords de bandes à l'intérieur d'un semi-
conducteur de type n. A : Uimposé = UFB, B: U imposé > UFB, et C: U imposé < UFB.
Figure (I. 21) : Schéma d’un système électrochimique non linéaire soumis à une perturbation sinusoïdale
[58].
139
Liste des figures
Figure (I.23) : Représentation de l’impédance électrochimique en coordonnées de Nyquist (a) et de Bode (b).
Figure (II.8) : Représentation schématique des courbes de polarisation obtenues sur acier nu et revêtu.
(Coordonnées semi-logarithmique).
Figure (II.9.) : Dispositif expérimental utilisé pour le tracé des courbes voltampéromètriques.
Figure (II.10) : Dispositif expérimental utilisé pour les mesures d’impédance électrochimique : 1- Cellule de
mesure, 2- Potentiostat-Galvanostat et 4- PC.
Figure (III.1) : Images MEB surfaciques et transversales des nanotubes de TiO2 obtenus par anodisation des
échantillons de titane dans l’Ethylène-Glycol + 0.2 % en eau et NH4F à 0.27 M pendant 2 heures. (a) : à 20V,
(b) : à 25V, (c) : à 30V, (d) : à 35V, (e) : à 40V et (f) : à 45V et (g) 50V.
Figure (III.2) : Modèle géométrique de la couche nanotubulaire (a) : vue surfacique et (b) : vue transversale.
Figure (III.3) : Influence du potentiel d’anodisation sur la fraction semi-conductrice et la surface spécifique
des nanotubes de TiO2.
Figure (III.4) : Image MEB de l’échantillon de titane anodisé sous 10V dans l’Ethylène-Glycol + 0.2 % en
eau et NH4F à 0.27 M pendant 15min
Figure (III.5) : Images MEB des nanotubes de TiO2 obtenus par anodisation des différents échantillons de
titane dans l’Ethylène-Glycol + 0.2 % en eau et NH4F à 0.27 M sous 20V pendant (a) : 45min, (b) 2h, (c) : 4h
et (d) : 6h.
Figure (III.6) Influence du temps d’anodisation sur la fraction semi-conductrice et la surface spécifique des
nanotubes de TiO2.
Figure (III.7) : Influence du temps d’anodisation sur l’épaisseur des nanotubes de TiO2 : (a) valeurs calculées
et (b) valeurs théoriques.
140
Liste des figures
Figure (III.8) : Clichés MEB des échantillons de titane anodisé sous 35V dans l’Ethylène-Glycol + 0.2 % en
eau et NH4F à 0.27 M pendant 2h : (a) avec recuit et (b) sans recuit.
Figure (III.9) : Diffractogrammes ; a)du titane nu, b) du titane anodisé sans traitement thermique, c) de
titane anodisé à différents potentiels dans l’Ethylène-Glycol + 0.2 % en eau et NH4F à 0.27 M, pendant 2h
puis traité thermiquement à 450°C pendant 3h et d) du titane anodisé à différents temps de maintient dans
l’Ethylène-Glycol + 0.2 % en eau et NH4F à 0.27 M, à 20V puis traité thermiquement à 450°C pendant 3h.
Figure (III.11) : Courbes chronoampèromèteriques obtenues pour des échantillons de Ti anodisés dans
l’Ethylène-Glycol + 0.2 % en eau et NH4F à 0.27M (a) : à 10V durant 15min, (b) : à 20V durant 45min.
Figure (III.12) : Courbe voltampéromètrique obtenu sur le titane dans une solution tampon borate.
Figure (III.13) : Courbe voltampérometrique obtenue sur le titane anodisé à 10V pendant 15 minutes.
Figure (III.14) : Courbes voltampérométriques obtenues pour les couches nanotubulaires synthétisées à
différents potentiels d’anodisation.
Figure (III.15) : Courbes de polarisation des couches nanotubulaires obtenues à 35V d’anodisation avec et
sans traitement thermique.
Figure (III.16) : Courbes voltampéromètriques obtenues sur les couches nanotubulaires formées à 20 V à
différents temps d’anodisation.
Figure (III.17) : Spectres d’impédance enregistrés dans le plan de Nyquist à Ucorr des couches nanotubulaires
formées à différents potentiels d’anodisation.
Figure (III.18) : Circuit électrique équivalent proposé pour l’interface couche nanotubulaire/électrolyte en
OCP.
Figure (III.20) : Spectres d’impédance relatifs aux couches nanotubulaires obtenues à différentes tensions
d’anodisation ((a) : 20, (b) : 25, (c) : 40 et (d) : 50V) durant 2 heures.
Figure (III.21) : Spectres d’impédance, tracées à Ucorr, des couches nanotubulaires formées à différents temps
de maintien.
Figure (III.22) : Spectres d’impédance relatifs aux couches nanotubulaires obtenues à différentes temps
d’anodisation ((a) : 45min, (b) : 2h, (c) : 4h et (d) : 4h sans recuit) sous une tension de 20V.
Figure (III.23) : Courbes de Mott-Schottky mesurées à différentes fréquences. Les nanotubes de TiO2 ont été
formés à 20V durant 2 heures).
Figure (III.24) : Courbes de Mott-Sckottky obtenues pour les couches nanotubulaires synthétisées à des
tensions d’anodisation différentes ((a) : 20, (b) :25, (c) : 40 et (d) : 50V).
Figure (III.25) : Courbes de Mott-Sckottky obtenues pour les couches nanotubulaires synthétisées à des temps
d’anodisation différents ((a) : 45min, (b) : 2h, (c) : 4h et (d) : 4h sans recuit).
141
Liste des tableaux
Liste des tableaux
Tableau (III.5) : Paramètres électrochimiques obtenus par les tracés des courbes de Tafel pour
les couches nanotubulaires formées à différents temps d’anodisation.
Tableau (III.6) : Les valeurs des paramètres du circuit, obtenues pour les couches
nanotubulaires formées à différents potentiels d’anodisation.
Tableau (III.7) : Les valeurs calculées des composantes électriques de la couche barrière.
Tableau (III.8) : Les paramètres relatifs aux couches barrières des films d’oxyde obtenus à
différentes tension d’anodisation.
Tableau (III.9) : Les valeurs des éléments du circuit à Ucorr, obtenues pour les couches
nanotubulaires formées à différents temps d’anodisation.
Tableau (III.10) : Les valeurs calculées des composantes électriques de la couche barrière.
Tableau (III.11) : Les paramètres électriques relatifs aux couches barrières des films d’oxyde
obtenus à différentes tension d’anodisation.
Tableau (III.12) : Caractéristiques de la couche barrière semi-conductrice évalués à partir des
courbes de Mott-Sckottky.
Tableau (III.13) Caractérisation semi-conductrice de la couche barrière évaluée à partir des
courbes de Mott-Sckottky.
Tableau (III.14) : Influence du traitement thermique sur le caractère semi-conducteur de la
couche barrière évaluée à partir des courbes de Mott-Sckottky.
143
Annexe
Annexe
145
Résumé :
Le travail entrepris, dans le cadre de ce mémoire, est principalement basé sur la synthèse et la
caractérisation d’un réseau auto-organisé de nanotubes de TiO2 hautement ordonné. L’une des approches les plus
prometteuses pour la synthèse des nanotubes de TiO2 est basée sur l’anodisation électrochimique. Elle constitue
une méthode simple et très intéressante économiquement. Les objectifs assignés à ce travail sont multiples. Il
s’agit en premier lieu de trouver les conditions optimales pour la mise au point d’un réseau auto-organisé de
nanotubes de TiO2 hautement ordonné et cristallisé. Ensuite de corréler les différents aspects de TiO2, liés à la
morphologie et à la structure, aux différentes conditions de synthèse (potentiel et temps d’anodisation).
L’influence de la géométrie de l’électrode sur les propriétés électrochimiques est également abordée. Nous nous
sommes également intéressés à l’évolution des propriétés semi-conductrices en fonction des conditions de
synthèse (la densité des porteurs de charges, le potentiel de bandes plates, etc.). Cette étude se base
essentiellement sur les mesures par spectroscopie d’impédance électrochimique et par les mesures de capacités
différentielles.
Abstract:
The work presented in the frame of this memory is mainly based on the synthesis and the
characterization of organized network of highly ordered TiO2 nanotubes. One of the most promising approaches
for the synthesis of the TiO2 nanotubes is based on electrochemical anodization. It constitutes a simple and very
economically interesting method. The aims of this work are various. The first one is to find the optimal
conditions for the development of organized network of highly ordered and crystallized TiO2 nanotubes. Then to
correlate the different aspects of TiO2, related on the morphology and on the structure, to the various conditions
of synthesis (potential and time of anodization). The influence of the electrode geometry on the electrochemical
properties is also investigated. We were also interested in the evolution of the semiconductor properties
according to the conditions of synthesis (charge carriers density, band plate potential, etc.). This study is
principally based on the electrochemical impedance measurements and interfacial capacitance measurements.