Stabilité Des Terrains en Pente PDF
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Ali BOUAFIA
Saad Dahlab University
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Experimental study of the liquefaction susceptibility of Chlef and Algiers sands areas View project
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LUUSS
I
SOMMAIRE
AVANT-PROPOS IV
II
AVANT-PROPOS
Ali BOUAFIA
Université de Blida\Département de Génie Civil
B.P : 270 R.P. Blida 09000 Blida, Algérie.
e-mail : geoblida@gmail.com
V
Conception et calcul des ouvrages géotechniques 335
Chapitre
Stabilité au glissement
des terrains en pente
Objectif du chapitre :
Dans ce chapitre :
1. Introduction
2. Différentes formes d’instabilité d’un terrain
3. Principales causes d’instabilité d’un terrain
4. Rôle du géotechnicien dans l’étude de la stabilité
5. Reconnaissance du site
6. Méthodes de calcul de stabilité
7. Applications
336 Conception et calcul des ouvrages géotechnique s
Figure 12.1. La photo illustre un glissement de terrain typique dans la région montagneuse
traversée par l’autoroute A32 sur le tronçon Turin-Bardonechia, et s’étendant vers le
tunnel Frejus (direction France). La région manifeste un glissement potentiel pouvant se
déclencher soudainement et mettre les usagers de la route en péril. Six sites, identifiés
comme instables, sont sujet d’un suivi continu à travers un système d’alarme installé. Le
schéma montre les différents équipements utilisés. Dans chaque site fut installée une
station d’acquisition quotidienne et automatique des mesures géotechniques.
(Source : SIS-Geo Company)
Conception et calcul des ouvrages géotechniques 337
1. INTRODUCTION
Les glissements de terrains en pente revêtent des fois des formes spectaculaires
et laissent à penser que toute perturbation de l’équilibre initial des terres, par
réalisation d’un projet quelconque sans précautions préalables, peut conduire à des
conséquences catastrophiques. Il va sans dire qu’il est impératif de prévoir les
risques de mouvement du sol à chaque modification de cet état d’équilibre initial.
L’analyse de la stabilité d’un terrain au glissement est une opération complexe,
dans la mesure où une multitude d’aspects s’interfèrent, notamment l’incertitude
sur les paramètres géotechniques. Le mécanisme de glissement est en outre
complexe et n’est décrit par les méthodes de calcul de stabilité des talus que d’une
manière simpliste.
Cette analyse requiert, outre les méthodes de calcul adaptées aux particularités
du projet étudié et les données représentatives du problème, un sens de jugement et
une expérience de la part de l’ingénieur.
Dans un souci d’illustration du phénomène de glissement, le ressources
électroniques, jointes au livre via Google Drive, contiennent deux séquences de
vidéo* montrant des évènements spectaculaires de rupture des massifs de sol par
glissement ou par coulée boueuse. En outre, une présentation en diapositives,
intitulée Stabilité au glissement de terrains**, y est incluse en vue de préciser les
différents types d’instabilité d’un terrain et les principaux facteurs déclenchant un
glissement.
Le problème de glissement des terrains est couramment rencontré en Algérie et
ce depuis fort longtemps, et il n’existe jusqu’à maintenant pas de cartes de zonage
permettant de classer le territoire en zones vis-à-vis du potentiel de glissement.
On rappelle ci-dessous succinctement quelques dates relatives à ce phénomène :
- Février 1952. Glissement d’une masse estimée à 10 millions de mètres cubes à
Azazga (Tizi-Ouzou), suivi d’un mouvement important en février 1985, causant de
sérieux désordres au niveau des édifices publics et une centaine d’habitations,
- En 1972. Glissement au chantier du projet de la mosquée de l’Emir-Abdelkader à
Constantine, avec des dégâts importants,
- 10 Mars 1992. Glissement d’un talus de Ain-EL-Hamra (Guelma) sur une
étendue de 1000x700 m,
- En 1993. Un glissement franc s’est manifesté dans le corps du remblai routier à
Grarem (Mila) sur la route nationale 27, menaçant potentiellement de couper cette
voie de communication importante,
La figure 12.2 illustre deux exemples instructifs de glissement, manifestés récemment
à Béjaia, et illustre l’importance de l’analyse préalable du potentiel de glissement.
______________________________________________________________________
* Lien de téléchargement :
https://drive.google.com/drive/folders/1isn8vFQflEZSkV3QagdQOiaN5Lp52_mG?usp=sharing
**Lien de téléchargement :
https://drive.google.com/drive/folders/1nxHx-kg62htVnRSNl6bYF8KlNXX_046k?usp=sharing
On peut alternativement accéder à ce fichier sur simple demande adressée à l’auteur via
l’adresse électronique suivante : geoblida@gmail.com
338 Conception et calcul des ouvrages géotechnique s
Figure 12.2. Photo en haut : Basculement d’une habitation au quartier Tizi (djebel Sidi
Boudraham) à Béjaia, suite au glissement d’un sol ayant une pente supérieure à 20%,
composé d’éboulis de faibles caractéristiques mécaniques surmontant un substratum. Les
circulations d’eaux d’origines diverses ont été observées in-situ.
En bas, un plan schématique du glissement de terrain à Smina, situé sur le flanc sud de
Gouraya (Béjaia). Le sol est composé des marnes très altérées et situé dans un talweg
(exutoire naturel des eaux). Il s’agit d’un glissement du type rotationnel, s’étalant sur une
surface de 100x60 m [2].
(a) (b)
(c)
Figure 12.3. Exemples de glissement de terrain :
(a) Glissement d’un talus de remblai routier sur versant
(b) Glissement à la ville de Rissa (Norvège) en 1978
(c) Glissement d’un talus rocheux suite au séisme de Kobé (Japon) en 1995.
Figure 12.5. Exemple de glissement plan sur une "couche de savon" [1]
(a) (b)
5. RECONNAISSANCE DU SITE
d’eau dans les puits, les mesures de débits, et enfin la piézométrie [3].
L’étude cinématique consiste en un suivi expérimental du mouvement de terrain
par le biais des inclinomètres et des nivelles, afin d’évaluer l’amplitude du
mouvement, son évolution dans le temps, et enfin le volume du sol concerné par ce
mouvement. En cas d’une stabilisation du terrain, l’étude cinématique permet de
contrôler l’efficacité d’une telle solution par suivi de la vitesse de déplacements.
Ces méthodes supposent que la rupture se manifeste le long d’une courbe plane
au sein du massif, le reste du sol est en équilibre surabondant. Le principe est de
déterminer la surface de rupture probable y(x). Le matériau sol est caractérisé par
l’angle de frottement , la cohésion C et le poids volumique . Selon la figure 12.8,
la largeur B du talus est supposée très grande par rapport à la hauteur H et la
longueur L du talus, ce qui revient à traiter un problème de glissement
bidimensionnel.
On s’intéresse dans cette catégorie aux méthodes des tranches qui forment la
base des logiciels courants de calcul automatique. Comme le schématise la figure
12.9, le bloc glissant ABCDA est divisé en tranches, la surface de rupture étant
décrite par la courbe y(x), appelée équation de la ligne de rupture.
Conception et calcul des ouvrages géotechniques 345
Chaque tranche est soumise à son poids, aux surcharges éventuelles en surface
ainsi qu’aux forces de contact inter-tranches. e(x) est l’équation des points
d’application (ou ligne d’action) des forces inter-tranches.
Etudions une tranche isolée épaisse de h, E et T étant respectivement les
composantes horizontale et verticale des forces inter-tranches agissant sur la
tranche, comme le schématise la figure 12.10. La base de cette tranche appartient à
la ligne de rupture y(x) et est soumise à une contrainte normale et une contrainte
tangentielle . L’angle est la pente de la tangente à la courbe y(x).
Figure 12.9. Schéma de bloc plan discrédité Figure 12.10. Etude d’une tranche
en des tranches infinitésimale isolée
avec dx =ds.cos
= C + tg (12.7)
Méthode de Fellenius :
Fellenius (1927) a proposé une méthode limitée aux ruptures circulaires, basée
sur l’hypothèse supplémentaire suivante : les forces E(x) et T(x) sont invariables
d’une tranche à l’autre, autrement dit :
dT dE
0 (12.8)
dx dx
= hcos2 (12.9)
Conception et calcul des ouvrages géotechniques 347
ult
Fs (12.11)
En cas d’un talus non surchargé, la contrainte normale est due seulement au
poids W de la tranche, comme le montre la figure 12.11 :
cos
W (12.13)
ds
Cdx
W costg
ult cos
Fs (12.14)
W sin
Moment résistant
R(Ck dsk dsk tg k )
Fs k
(12.15)
Moment moteur RW k
k sin k
Dans le cas particulier d’un talus non surchargé, la contrainte normale σ est
donnée par l’équation (12.13) et le facteur de sécurité devient, en prenant une
largeur b pour toutes les tranches :
348 Conception et calcul des ouvrages géotechnique s
b
C Wk cos k tg k
Fs
Moment résistant k
k
cos k (12.16)
Moment moteur Wk sin k
k
Cds
dT hdx sin
Fs
(12.17)
(ds) sin tg
(ds) cos
Fs
Ainsi, le coefficient de sécurité devient :
Moment résistant
(C k ds k ds k tg k )
Fs
k
(12.18)
Moment moteur W k
k sin k
On peut remplacer le terme ds.cos par la largeur b des tranches et hdx par le
poids W de la tranche. L’expression ci-dessous est une équation implicite en Fs à
résoudre itérativement. En général, on considère comme valeur initiale de Fs celle
donnée par Fellenius.
Cette formulation est relativement compliquée, et Bishop a présenté d’ailleurs
une méthode simplifiée, basée sur l’hypothèse que les composantes horizontales
sont constantes dans une tranche (dT/dx=0). L’equation (2.19) se simplifie en :
C k b Wk tg k
sin k tg k
cos k
Fs
Fs (12.20)
Wk sin k
k
0 est une valeur initiale approchée, prise généralement égale à hcos2, soit celle
de la méthode de Fellenius (équation 12.9). Les paramètres et sont deux
inconnues à déterminer, et v est appelé paramètre de la perturbation, pris
couramment égal à tg.
Le principe de cette méthode est d’analyser l’équilibre global du terrain qui se
traduit par les équations suivantes (voir figure 12.13) :
tg dx 0
x1
Fx= 0 donne (12.22)
x0
tg
Fs (12.26)
tg
352 Conception et calcul des ouvrages géotechnique s
Une interprétation de cette équation est que l’angle β ne peut être plus grand que
l’angle φ. En fait, un empilement de sol pulvérulent lâche se met en équilibre
limite, en formant un talus symétrique, comme le schématise la figure 12.15.
L'angle de frottement de ce sol lâche est minimum, et correspond à ce qu'on
appelle angle de talus naturel. Il suffit pour le mesurer de verser une quantité de
ce matériau à partir d'une faible hauteur de chute (afin d'obtenir une faible
densité), pour voir se former un talus faisant avec l'horizontale un angle égal au
minimum de l'angle de frottement (voir figure 12.15).
Mécaniquement parlant, une masse de sol pulvérulent lâche sec tend vers un
équilibre limite tel que l'effort minimum de glissement le long du talus correspond
à la contrainte tangentielle du poids d'une bande infinitésimale du matériau. Ainsi,
suivant le critère de rupture de Mohr-Coulomb, la force de glissement est T=Ntg.
Ainsi, la pente du talus est donc égale à , et correspond à min puisque le
matériau a une densité minimum.
Le tableau 12.2 récapitule quelques valeurs suggérées par Terzaghi et Peck pour
l’angle de talus naturel [8]
Figure 12.15. Formation d’un talus symétrique en équilibre limite dans un sol lâche
En cas d’écoulement d’eau, une poussée d’écoulement sollicite les grains du sol
pulvérulent, outre les forces de poids. Selon la direction des lignes d’écoulement,
on peut définir l’angle limite βlim que peut avoir le terrain (Fs=1), comme suit (voir
figure 12.16) [1] :
tg
Ecoulement parallèle à la pente (a) : tg lim (12.27)
2
Ecoulement horizontal (b) : lim (12.28)
2
Ecoulement vertical descendant (c) : lim (12.29)
Figure 12.16. Différents modes d’écoulement dans un sol pulvérulent en pente [1]
H
Ns (12.30)
Cu
Hc
Fs (12.31)
H
Cu
Fs (12.32)
Cmin
u
Notons que l’abaque précise aussi le type de cercle de glissement. Pour un angle
β supérieur à 53°, il s’agit toujours d’un glissement par un cercle en pied. Pour un
angle plus petit, le type de cercle de glissement dépend de Ns et nd.
Considérons à titre d’exemple un talus en déblai, haut de 4 m et incliné de 50°
par rapport à l’horizontal, et réalisé dans un massif d’argile saturée, caractérisée
par une cohésion non drainée de 50 kPa et un poids volumique saturé de 20 kN/m3.
Cette couche surmonte un horizon de grès considéré comme un substratum, à 8 m
par rapport à la surface. A partir de la figure 12.18, pour nd=8/4=2 et β=50°, Ns
correspondant à l’état limite (Fs=1) est de 5.70. La hauteur critique Hc est telle
que :
Figure 12.18. Abaque de Taylor pour un sol purement cohérent (Fs=1) [1]
N s Cu
Hc 14.30 m (12.33)
OA
Fs (12.35)
OB
1
v sat zb sat z cos (12.36)
b
cos
Conception et calcul des ouvrages géotechniques 357
u w h w cos2 (12.37)
Dans ce type de méthodes, l’état limite est atteint en tout point du bloc glissant,
le sol ailleurs étant en équilibre surabondant. On y traite en général des surfaces
planes, et le problème consiste à calculer la surcharge ou la géométrie du talus
causant un équilibre limite généralisé dans la surface fixée à priori.
Ce concept ignore d’ailleurs la notion de facteur de sécurité et nécessite le
recours à l’ordinateur pour la résolution des équations de l’équilibre limite. Bien
que cette méthode, due à Sokolovski (1960) n’est pas bien développée, l’avenir est
plutôt prometteur pour elle.
7. APPLICATIONS
terrain en pente.
la stabilité au glissement.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
6. Cassan M (1978) Les essais in-situ en Mécanique Des Sols, Tome II : Applications
et méthodes de calcul, éditions Eyrolles, Paris, 331 p.