Articles 2007
Articles 2007
Articles 2007
Sylvain Kahane
L’objet de cet article1 est de décrire la distribution des articles du français. Deux
dimensions sont à envisager. La dimension paradigmatique : il existe plusieurs
articles en distribution complémentaire. La dimension syntagmatique : chaque
article possède des propriétés distributionnelles et un placement propres. Cette
contribution sera donc divisée en deux parties. Dans la première, nous tenterons de
définir la notion d’article et de délimiter les différents articles du français.
L’opposition massif-comptable des noms joue un grand rôle dans cette répartition.
Dans la deuxième partie, nous présenterons une modélisation topologique de la
distribution linéaire des articles, ainsi que des déterminants adjectivaux.
1
Je suis heureux de dédier cet article à Pierre Le Goffic. Outre le fait qu’il est devenu un ami
fidèle au travers de nos échanges, il y a deux raisons pour lesquelles je lui adresse cet article.
D’une part, il est de ceux qui ont saisi l’importance du lexique dans la description
grammaticale, comme le montrent ses études des mots kw. D’autre part, nous partageons l’un
et l’autre la conviction que la structure topologique joue un rôle central dans la description de
l’ordre des mots et la syntaxe en général. Et ces deux points sont au cœur de cette étude.
2
Nous notons en majuscules les unités lexicales. Dans l’absolu, nous devrions distinguer
entre elles par un numéro lexicographique les différentes unités lexicales d’un vocable.
3
Nous adoptons une position très tranchée sur l’opposition défini-indéfini. On trouvera de
nombreuses mises en question comme Corblin 1987, Kleiber 1994 ou Dobrovie-Sorin 2004.
TITRE DU CHAPITRE 2
4
Le monde en question est bien sûr un « objet » construit par le discours dans le cerveau des
interlocuteurs, même si celui-ci renvoie éventuellement au monde réel.
5
Il existe des positions où le nom n’est pas marqué pour la définitude (nous parlons politique,
cheval, problèmes personnels, chiffons …), mais même dans ces positions l’absence de
définitude est contrôlée par un élément (le régime du verbe PARLER dans l’exemple
précédent). L’absence de définitude est par exemple courante dans les constructions à verbe
support, où le rôle prédicatif du nom rend la définitude inappropriée : avoir besoin, faire mal,
perdre courage … L’absence de définitude se rencontre également dans les chaînes N1 – Prép
– N2 (un compas de menuisier, une table de jardin, un verre à vin, une montre à quartz, un
téléphone sans fil, une chemise pour homme), où elle est sémantiquement justifiée par
l’absence de référentialité de N2.
TITRE DU CHAPITRE 3
déterminants, dont le sens est plus complexe. Concernant ces deux points, on peut
dire qu’il en va à peu près de même du nombre des noms en français, qui, à l’oral
n’est pas réalisé sur le nom, mais de manière cumulative avec la définitude : /lәʃɑ/
(le chat), ɛ̃ʃɑ/ (un chat), /leʃɑ/ (les chats /deʃɑ/ (des chats). Même les temps
verbaux possèdent, en plus des formes flexionnelles, des formes analytiques comme
le passé composé. De plus, le fait d’être réalisé de manière cumulative avec un autre
morphème est une caractéristique assez courante des grammèmes. Une autre
caractéristique des grammèmes est d’avoir plusieurs réalisations (allomorphes), ce
qui est le cas de l’‘indéfini’ comme nous allons le voir maintenant.
L’opposition défini-indéfini est loin d’être parfaite en français. Alors que du côté
du défini le français possède incontestablement un seul article, LE6, qui se fléchit en
nombre et en genre (le = LEsg,masc, la = LEsg,fém et les = LEpl), le panorama de
l’indéfini est particulièrement complexe avec deux lexies au singulier (UN/DU) (1a)
et une au pluriel (DES) alternant deux formes (de et des) (1b), ainsi que la
préposition DE au négatif (1c) et une forme zéro après la préposition DE (1d) :
(1) a. Pierre a acheté une télévision et du papier.
b. Pierre a acheté des livres/de beaux livres.
c. Pierre n’a pas acheté de télévision/de papier/de livres.
d. Pierre a parlé de _ livres qu’il a lus récemment.
De plus ces formes sont d’origines variées et forment une classe assez hétérogène :
- UN est issu de la famille des numéraux ; c’est l’indéfini singulier des noms
comptables ; il se comporte comme les autres déterminants indéfinis et non
comme les numéraux, qui eux sont compatibles avec les déterminants définis
(les/ces/mes deux livres).
6
Il existe un autre emploi de LE, dit générique, qu’il faut distinguer du LE spécifique :
(i) a. Pierre aime le vin/les livres.
b. Le vent/Les araignées font peur à Pierre.
Le LE générique, qui fait abstraction du contexte et renvoie à l’ensemble des objets qui
peuvent être dénotés par le nom qu’il détermine, possède une distribution particulière,
puisqu’il est nécessairement pluriel avec les noms comptables (et s’accorde avec les massifs).
Ainsi les exemples suivants ne peuvent pas avoir d’interprétation générique :
(ii) a. #Pierre aime le livre.
b. #L’araignée fait peur à Pierre.
Il faut traiter à part les phrases dites génériques (La baleine est un mammifère ; Les oiseaux
n’ont pas de dents ; Un sujet doit obéir à son roi), où l’ensemble de la phrase renvoie à une
situation générique et où l’interprétation générique ne dépend pas des articles.
TITRE DU CHAPITRE 4
7
Les noms massifs ne varient pas en nombre. La plupart sont singuliers (l’eau, la radio, le
courage, etc.), mais il existe aussi de nombreux noms massifs pluriels (les rillettes, les
fiançailles, les gens, les informations, etc.).
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DES est un indéfini pluriel, mais le pluriel français ne marque pas de manière forte la
pluralité. On a en particulier un contraste fort entre DES et PLUSIEURS que de nombreux
auteurs ont remarqué (cf. par ex. Corblin 1987) :
(i) a. Avez-vous puni des élèves hier ? – Oui Pierre./*Non seulement Pierre.
b. Avez-vous puni plusieurs élèves hier ? –Non seulement Pierre./*Oui Pierre.
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Cette règle ne vaut évidemment que si l’adjectif ne forme pas une locution avec le nom (des
bonnes femmes ; #de bonnes femmes ; des jeunes filles ; ?#de jeunes filles). Par contre quand
l’adjectif est seulement un collocatif du nom, de est possible : de sombres idées, de grands
hommes. (Une collocation reste la composition d’un nom et d’un adjectif, même si le choix de
l’adjectif est lexicalement contraint.)
10
Un cas un peu limite est l’adjectif TEL, que l’on trouve très rarement avec la forme des de
DES (1 fois sur 200 sur le web). Cet adjectif doit être distingué du déterminant indéfini TEL
(OU TEL), qui singulier (Que tu prennes tel ou tel cheval, ça ne changera rien ; ?*Que tu
prennes tels ou tels chevaux, ça ne changera rien) (ce qui n’empêche pas d’en trouver de très
nombreuses occurrences orthographiées au pluriel sur le web). L’adjectif TEL est surtout
possible en contexte négatif-interrogatif : Je n’avais jamais eu de tels problèmes avec une
telle personne.
TITRE DU CHAPITRE 5
(Pierre parle de vin/fruits), mais oblige celle de UN (Pierre parle d’un ami/*d’ami ;
Pierre vient d’un village/*de village). C’est ce qui nous amène à considérer un
article indéfini zéro utilisé à la place de DU et DES après la préposition DE 11.
13
Plusieurs auteurs (Attal 1976, Bosveld-De Smet 2000, Dobrovie-Sorin & Beyssade 2004)
relèvent, à côté de l’emploi proprement indéfini de DES un emploi plus marqué avec une
valeur « partitive » plus forte, puisque le groupe nominal fait alors référence à une partie d’un
ensemble contextuellement donné et peut être repris par le pronom anaphorique AUTRE :
a. Des élèves tambourinaient sur leurs tables, tandis que d’autres criaient à tue-
tête.
En fait, l’ensemble qui sert d’antécédent à AUTRE n’est pas introduit par DES, mais
seulement induit par la situation (un groupe d’élèves appartient normalement à une classe, ce
qui induit un groupe complémentaire). D’ailleurs, comme le fait remarquer Leeman
(2004:131), la même valeur « partitive » est possible avec d’autres déterminants indéfinis :
c. Trois élèves tambourinaient sur leurs tables, tandis que deux autres criaient à
tue-tête.
d. Plusieurs élèves tambourinaient sur leurs tables, tandis que quelques autres
criaient à tue-tête.
Nous nous en tiendrons donc à une seule lexie DES, ayant valeur d’indéfini pur.
TITRE DU CHAPITRE 7
nous défendons, en disant que UN se combine avec les noms comptables et DU avec
les noms massifs singulier. Mais d’aucuns considèrent que l’interprétation massive
vs comptable est justement déclenchée par les articles UN et DU (un poisson vs du
poisson ; du vin vs un vin d’Australie) et qu’ils sont donc porteurs de sens différents.
Nous allons répondre.
Pour commencer, il nous paraît clair que cette alternance de sens n’est pas
imputable à UN et DU, puisqu’elle s’observe aussi au défini (8-9) et avec DE
négatif (10-11) :
(8) a. Pierre aime le vin
b. Pierre aime les vins d’Australie.
(9) a. Le poisson fait horreur à Pierre.
b. Les poissons font horreur à Pierre.
(10) a. Pierre ne boit pas de vin.
b. Pierre ne boit pas de vins d’Australie.
(11) a. Pierre ne mange pas de poisson.
b. Pierre n’élève pas de poissons.
On notera que, de manière tout à fait intéressante, avec LE générique comme
avec DE négatif, les noms comptables sont au pluriel et que l’opposition comptable-
massif est alors marquée par une opposition pluriel-singulier 14.
La différence de sens qui existe entre un poisson et du poisson ne doit donc pas
être directement attribuée à des sens supposés différents des articles UN et DU, mais
au fait que UN et DU sélectionnent des lexies de nature différente : dans un poisson,
POISSON a est une lexie comptable désignant un être vivant (éventuellement mort),
tandis que dans du poisson, POISSON b est une lexie massive désignant la chair des
poissons a.
Le cas de la paire du vin vs un vin merveilleux est plus gênant, car toutes les
lexies massives acceptent cette alternance (de l’eau vs une eau limpide ; du sel vs un
sel iodé). Mais ici aussi une solution convaincante a déjà été proposée : il s’agit
d’une conversion régulière15, introduite par Bunt 1985 et appelée le trieur par
Galmiche 1988, qui à toute lexie massive concrète X associe une unité comptable
signifiant à peu près ‘type de X’, que nous noterons [TYPE X ], qui nécessite l’usage
obligatoire d’un modifieur classifiant (ce qui est d’ailleurs encore un signe que ce
n’est pas DU qui assure cette conversion). Exemple : UN [TYPE VIN]
MERVEILLEUX. Une autre conversion massif-comptable est le conditionneur de
Galmiche 1988, signifiant ‘une part de’, que nous noterons [PART X] : une bière, un
14
Cette opposition fonctionne aussi avec PARLER N : parler chevaux, c’est parler de
l’animal (comptable), tandis que parler cheval, c’est parler d’une activité liée au cheval
(massif). Voir aussi Note 5.
15
Selon Galmiche 1987, l’idée de conversion régulière apparaît déjà chez Damourette &
Pichon 1911-1927:425 (« En français moderne, toute substance peut être envisagée d’un point
de vue ou de l’autre ») et elle trouve une formulation explicite chez Weinreich 1966. Il revient
à Pelletier 1975, Bunt 1985 et Galmiche 1987 d’avoir montrer qu’il y a différentes
conversions associées à différentes sémantiques.
TITRE DU CHAPITRE 8
double scotch (UN DOUBLE [PART SCOTCH]). Celui-ci s’applique aussi à des
comptables : un spaghetti bolognaise, un avocat aux crevettes (désignant en fait un
demi-avocat). 16
Il existe aussi plusieurs conversions comptable-massif, à commencer par le
broyeur (angl. glider) de Pelletier 1975, que nous noterons [EXTRAIT X] :
(12) Pierre a de l’œuf sur son veston. (DU [EXTRAIT ŒUF])
Le broyeur s’applique aux fruits et légumes de façon assez surprenante ; les fruits
et légumes que l’on ne consomme pas dans leur totalité sont traités comme des
massifs lorsqu’ils sont considérés en tant qu’aliments ; cf. le contraste suivant :
(13) a. Pierre mange du pamplemousse. Il aime le pamplemousse.
([EXTRAIT PAMPLEMOUSSE])
b. Pierre mange une orange. Il aime les oranges.
Avec les X qui ont une fonction (la voiture sert à se déplacer, la flûte à produire
de la musique), [ EXTRAIT X] donne le résultat de leur utilisation (‘déplacement en
train’, ‘musique de flûte’) ou encore l’activité consistant à les utiliser (‘conduire une
voiture’ , ‘jouer de la flûte’) :
(14) a. Pierre a fait de la voiture. Il préfère le train à la voiture.
([EXTRAIT VOITURE])
b. Pierre écoute de la flûte. Il aime la flûte. ([ EXTRAIT FLÛTE])
Il existe encore d’autres conversions de ce type (cf. d’autres exemples de
Galmiche 1988 en (15)), mais leur nombre reste néanmoins limité.
(15) a. Pierre vend de la cigarette de contrebande.
([PRODUCTION CIGARETTE])
b. On a surtout fait de la pomme cette année.
([PRODUCTION POMME])
c. Il va y avoir de la chute. ([MULTITITUDE CHUTE])
On peut assimiler ces conversions à des sortes de lexies vides. On observe
d’ailleurs avec ces conversions régulières les mêmes phénomènes de figement
qu’avec la combinaison de lexies normales. Ainsi [EXTRAIT POISSON a] a fourni la
lexie à part entière POISSON b (Pierre mange du poisson tous les jours). De même,
[EXTRAIT MOUTON a] a donné deux lexies désignant respectivement la viande et la
peau de mouton. Dans certains cas comme du carton vs un carton (une boîte en
carton) ou du soleil vs le soleil (l’astre solaire) ou un vison (un animal) vs du vison
(de la fourrure) vs un vison (un manteau), la lexicalisation est telle que la conversion
16
On notera qu’on peut difficilement dire #un vin ou #un chocolat à croquer avec un sens ‘une
part de’, probablement parce qu’il existe plusieurs façons de partager ces substances et que
[PART X] est alors en compétition avec d’autres lexies (verre, pichet, bouteille de vin ;
carreau, barre, plaque de chocolat).
TITRE DU CHAPITRE 9
n’est plus active chez nombre de locuteurs, et le sens même de cette conversion
incertain 17.
On peut encore citer, pour conclure, le cas des massifs abstraits qui alternent DU
et UN selon qu’ils sont modifiés ou non (Gross 1975, Kleiber 2006), preuve, s’il en
était encore besoin, que ces deux articles expriment le même sens et ne commutent
que pour des raisons syntaxiques :
(16) a. Pierre a du/*un courage.
b. Pierre a un/*du courage remarquable.
17
Par exemple, dans le Cobuild, pour MINK ‘vison’, l’animal est défini à partir de la fourrure
(exemple noté par Fontenelle 1997 et repris par Barque 2007), contrairement à la plupart des
autres dictionnaires.
TITRE DU CHAPITRE 10
En première analyse, classer tous les déterminants adjectivaux dans une même
classe distributionnelle de déterminant paraît raisonnable, puisque ces éléments
semblent commuter :
(17) a. J’ai perdu les/mes/ces/des/deux/plusieurs/quelques pommes.
b. J’ai perdu la/ma/cette/une/chaque pomme.
En déclarant que le déterminant est obligatoire (18a) et qu’il se place en tête du
groupe nominal (à l’exception de quelques prédéterminants bien répertoriés) (18b),
on rend compte à bon compte de la syntaxe du groupe nominal.
(18) a. *J’ai perdu pomme/pommes.
b. *J’ai acheté belles plusieurs pommes.
Mais ceci présuppose l’unicité du déterminant. Ici les problèmes commencent.
Que faire de (19) ?
(19) ces/les/mes deux/quelques pommes
On peut décréter que ces est le déterminant (puisqu’il occupe la première place)
et que deux ou quelques sont ici des adjectifs épithètes, mais on se retrouve alors
avec une ambiguïté fonctionnelle, voire catégorielle, pour les numéraux et les
éléments qui possèdent le même comportement (DIVERS, DIFFÉRENTS,
QUELQUES …), ambiguïté qui n’est nullement justifiée au niveau sémantique et
lexical, puisqu’aucune différence de sens n’est décelable entre les deux positions (cf.
Van Peteghem & Tovena 2006 ou Gaatone 2006). Par exemple, les exemples (20a)
et (20b) sont parfaitement synonymes, à la différence de structure communicative
près :
(20) a. Différentes/deux/quelques personnes sont venues me voir. Je les
ai envoyées au bureau des réclamations.
b. J’ai envoyé au bureau des réclamations les différentes/deux/
quelques personnes qui sont venues me voir.
On peut préserver une analyse homogène des numéraux en renonçant à l’unicité
du déterminant et en considérant qu’on a au moins deux positions déterminatives et
trois classes distributionnelles d’éléments qui peuvent occuper ces positions :
- les déterminants définis : l’article défini LE, les adjectifs possessifs
(MON, TON …) et l’adjectif démonstratif CET ;
- les déterminants quasi-indéfinis : les numéraux (DEUX, TROIS …) et les
adjectif DIVERS, DIFFÉRENTS, QUELQUES … (nécessairement au
pluriel) 18 ; ces éléments ne sont pas marqués pour la définitude : ils peuvent
assurer seuls la détermination et déclenchent alors une interprétation
indéfinie, mais ils sont compatibles avec un déterminant défini.
18
Il est clair que QUELQUE (au singulier) est une autre lexie, qui d’ailleurs n’est plus
productive en français contemporain et n’apparaît plus que dans des expressions figées :
quelque chose, (il y a) quelque temps, quelque peu, en quelque sorte, avoir quelque peine à …
TITRE DU CHAPITRE 11
b.
Dét indéfini
Prép = Dét déf +quasi- … Adj … Nom
indéf
avec plusieurs autres petits livres
19
On notera que les déterminants indéfinis sont soit toujours singuliers comme CHAQUE,
soit toujours pluriels comme CERTAINS.
20
Bien que nous l’ayons situé en dehors de notre étude, il nous faut également une place pour
TOUT dans avec toutes mes amies entre la préposition et le déterminant défini. On notera que
TOUT ne peut pas cooccurrer avec un quasi-indéfini (*toutes les/mes deux/quelques amies).
Cette impossibilité n’est pas sémantiquement motivée (puisque la cooccurrence est possible
avec le pronom dans toutes les deux) et nous devrons la traiter comme une contrainte
topologique, considérant que la présence de TOUT bloque la position du quasi-indéfini (ce
qui bloque le DEUX adjectif, mais pas le DEUX pronom).
21
L’étude la plus poussée de la topologie du français à ma connaissance a été développée par
Pierre Le Goffic qui a fait un étiquetage topologique de Sylvie de Nerval dans son projet
Syntaque. Ces travaux ne sont pas encore publiés, mais on pourra consulter Le Goffic 2003,
qui les préfigure.
TITRE DU CHAPITRE 12
a. DE prédéterminant
c. DU/DES
DE+Dét défini+
Prép … Adj … Nom
Dét quasi-indéf
avec des petits livres
d. DE article négatif
Prép+DE+
… Adj … Nom
Dét défini+Dét quasi-indéf
de petits livres
Conclusion
Références
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