6204f08f686d5 VD Resume Cges Promac Pour Journal PDF
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RÉSUMÉ EXÉCUTIF
1. Objectifs et composantes du projet et l’objectif du CGES
Le gouvernement du Bénin a retenu la promotion de l’aquaculture continentale au rang des projets phares du volet agriculture
du Programme d’Actions du Gouvernement (PAG 2016-2021). C’est pour permettre d’atteindre les objectifs du PAG qui sont,
entre autres, de produire 20.000 tonnes de poissons à l’horizon 2021, et de contribuer à atteindre les performances définies
que le « Projet de Promotion de l’Aquaculture Durable et de Compétitivité des Chaines de Valeur de la Pêche » (PROMAC)
est formulé. Ce projet a pour objectif d'accroître la contribution du secteur de la pêche et de l'aquaculture aux économies
locales et nationales et à la sécurité alimentaire par l'amélioration de la gouvernance, le développement durable de la
production et de la productivité de la filière aquacole, la gestion durable des pêches continentale et maritime et le
développement de chaînes de valeur compétitives. Le MAEP est l’agence d’exécution du projet.
Le nombre total de bénéficiaires directs et indirects attendus du programme est estimé à environ 672.601 personnes dont 62.601
en aquaculture (6.394 directs) et 610.000 pour la pêche (62.305 directs). Le projet a une envergure nationale et sa mise en œuvre
va se concentrer sur trois principales zones: (i) la façade maritime (départements Mono, Atlantique, Littoral et Ouémé) ; (ii) les
plans et cours d’eau continentaux, les bas-fonds, puits artésiens et plaines inondables dispersés dans les bassins versants du Sud
et du Centre (Mono, Atlantique, Ouémé, Plateau et du zou) ; et (iii) les retenues et cours d’eau du Centre et du Nord (Collines,
Zou, Alibori, Atacora, Donga et Borgou). Au total, le PROMAC intervient dans les sept (07) Pôles de Développement Agricole (PDA)
couvrant 49 Communes sur les 77 soit 63,63 %. Les différents PDA connaissent plusieurs enjeux environnementaux (inondation,
sècheresse, érosion, etc.) et sociaux (perte de culture, baisse de la productivité, conflits divers, etc.) selon la situation géographe
de chaque commune
La durée prévisionnelle du projet est estimée à 60 mois (2021 à 2026) et sera mise en œuvre à travers les composantes telles que
décrit ci-dessous :
Les investissements physiques envisagés dans le cadre du projet portent sur les activités suivantes : (i) les travaux de
réhabilitation/construction et mise à disposition des équipements de 5 écloseries de tilapia/clarias (01 au nord, 01 au centre et
03 au sud) totalisant une capacité de production de 60 millions d’alevins par an, et 5 fabriques d’aliments, (ii) la création des
villages/zones aquacoles avec la construction et l’équipement de 500 ha d’étangs et 75 000 m3 de cages et d’enclos ; (iii) la
construction de six points de débarquement aménagés (PDA) : Grand Popo sur la façade maritime, Malanville, Abomey-Calavi,
Cotonou, Porto-Novo, Sèmè-Podji ; (iv) la mise en place de 21 réserves biologiques en milieu continental et régional à travers
le Golfe de Guinée ; (v) la création de marchés de poissons de pêche et d’aquaculture et équipés de chambre froide, fabrique
de glace, traitement et hall de poissons avec infrastructures de vente de poissons vivants dans les villes d’Abomey-Calavi,
Cotonou et Porto-Novo ; (vi) l’acquisition de 20 foyers améliorés et 20 séchoirs solaires et d’un lot d’équipements informatiques
pour l’interprofession des pisciculteurs, de 05 camions frigorifiques, de 100 glacières pour le transport des alevins et des
poissons de récoltés.
La mise en œuvre des activités du projet d’une envergure nationale, va se concentrer sur les zones écologiquement sensibles
du Bénin (façade maritime, plans et cours d’eau continentaux, bas-fonds, forages artésiens et plaines inondables).
Conformément au Système de Sauvegarde Intégré (SSI) de la Banque Africaine de Développement (BAD), le projet a été
classé en catégorie 1 et ses activités déclenchent les cinq sauvegardes opérationnelles dont la SO1 (Évaluation
Environnementale & Sociale), la SO2 (Réinstallation involontaire : Acquisition de terres, déplacement des populations et
compensation), la SO3 (Biodiversité, ressources renouvelables et services écosystémiques), la SO4 (Prévention et réduction
de la pollution, matières dangereuses et efficience dans l’utilisation des ressources), et la SO5 (Conditions de travail, santé et
sécurité).
Les impacts probables seront propres aux sites d’implantation du projet, ils feront l’objet des mesures de gestion et
d'atténuation appropriées et il y a nécessité d’incorporer des critères et des normes internationalement reconnus dans la
conception du projet. Étant donné que les sites d’implantation de certains des sous-projets ne sont pas connus au stade actuel,
le Gouvernement du Bénin a décidé de réaliser le présent Cadre de Gestion Environnementale et Sociale (CGES) assorti d’un
Plan Cadre de Gestion environnementale et sociale PCGES conformément aux exigences de la SO1 du SSI de la BAD, et en
respect de l’article 16 du Décret N°2017-332 du 06 juillet 2017 portant organisation des procédures de l'évaluation
environnementale en République du Benin. Cet article stipule que le CGES s'applique lorsque les activités d'un projet ne sont
pas encore bien définies et qu'il est impossible d'en évaluer l'impact avec une précision suffisante, ou lorsque les sites
d'implantation ne sont pas connus de façon précise.
L’objectif du présent CGES est d’identifier les impacts et risques potentiels associés aux différentes interventions pendant la
mise en œuvre du PROMAC et de définir les procédures et les mesures de gestion environnementale et sociale qui devront
être mises en œuvre pendant l’exécution dudit projet. Il définit le cadre de suivi et de surveillance ainsi que les dispositions
institutionnelles à prendre durant la mise en œuvre du Projet et la réalisation des activités pour atténuer les impacts
environnementaux et sociaux négatifs, les supprimer ou les réduire à des niveaux acceptables.
Zones de couverture : Le PROMAC prend en compte quarante-neuf (49) Communes dans les sept (07) Pôles de
Développement Agricole (PDA). Dans ce cadre, un échantillon composé d’une commune par ATDA a été retenu dans le but
de voir toutes les ATDA représentées et donc, d’appréhender les spécificités de chacune. Le tableau 1 fait la synthèse de la
visite des sites, ainsi que les PDA et sites visités.
Cible : Le projet devrait profiter directement ou indirectement à tous les acteurs opérant sur les chaînes de valeur ciblées, de
la production à la consommation finale, en passant par les étapes de transformation, de transport, de fourniture des services
(intrants, semences, équipements et matériels, formation) et de commercialisation de poissons. Il s’agit des pêcheurs artisans
surtout les jeunes et femmes riverains aux plans d’eau en assainissement, les aquaculteurs, les mareyeuses, transformatrices
et commerçants des poissonneries et l’intersyndicale de pisciculteurs.
Dans le PDA2, les effets conjugués des pratiques désuètes (feux de brousse, recherche effrénée de bois de chauffe,
production de charbon de bois, transhumance, surpâturage) constituent une forte menace pour l’environnement.
Dans la PDA3, les problèmes liés à l’exploitation des sols, leur surexploitation (due aux associations complexes des cultures,
au manque et à l’insuffisance des jachères, à la pression démographique), l’érosion et la baisse de fertilité nécessitent
l’adoption de pratiques culturales performantes et adaptées pour la promotion de l’agriculture.
Dans la PDA4, les savanes boisées subissent une dégradation avancée par endroits du fait des activités humaines
(prélèvement du bois par des exploitants forestiers, occupation des berges pour les activités agricoles, etc.
Le PDA5 est une zone de diversification arboriculture fruitière-cultures vivrières regroupant les communes des Plateaux
d’Agonlin, d’Abomey et Adja.
Le PDA6 est une zone d’expansion de la culture cotonnière (Zogbodomey, Za-Kpota et Aplahoué). C’est une zone d'accueil
des troupeaux transhumants et exige des mesures hardies de gestion de l’espace agro-sylvo-Pastoral.
La PDA7 est une zone de pêcherie et de maraîchage du complexe fluvio-lagunaire du Sud-Bénin et des vallées du Mono et
de l’Ouémé. L’aquaculture, la riziculture et le maraîchage sont les activités dominantes. La zone représente une singularité
hydrologique qui est caractérisée par un débit d’étiage et un tarissement très lent qui dure (60) jours. La pêche est beaucoup
plus florissante dans cette zone à cause de l’importance des plans d’eau. C’est une région de forte activité piscicole et de
pêche.
Principaux impacts environnementaux et sociaux du projet et les mesure d’atténuation
Tableau n°1 : les impacts environnementaux et sociaux du projet et les mesures d’atténuation
Impacts potentiels
Activités du projet Mesures d’atténuation
négatifs
Dégradation des sols et du Requérir l’autorisation de défrichement auprès des services forestiers
couvert végétal lors des avant de procéder au défrichement dans l’emprise du projet
travaux de défrichement et Diffuser des bonnes pratiques halieutiques et des méthodes de
construction des étangs et production intensive
Réhabilitation/const bassins Promouvoir la gestion durable des zones humides ainsi que la
ruction et de 5 conservation de la biodiversité
écloseries de
tilapia/clarias Altération de la qualité des Respecter une distance de sécurité d’au moins 25 mètres entre les
eaux et pollution des sols cours d’eau et les sites d’exploitation
par l’utilisation des produits
chimiques éventuels
Altération de la qualité de Sensibiliser et veiller à l’utilisation des Equipements de Protection
l’air Individuelle (EPI) lors des opérations
Conflits entre les Sensibilisation des différentes catégories d’acteurs pour une gestion
pisciculteurs et éleveurs de harmonieuse des espaces communs
transhumance
Pertes de couverture Requérir l’autorisation de défrichement auprès des services forestiers
Construction des végétale et d’habitats pour avant de procéder à l’abattage des arbres présents dans l’emprise du
PDA et marchés de la faune inféodée le long projet.
poisson PDA et marchés de poisson
à construire Doter de tous les ouvriers des équipements de sécurité nécessaires
Augmentation des risques aux travaux de génie civil (masques, gants, chaussures adaptées aux
d’accident de circulation et travaux, etc.).
de travail
Comblement et de pollution Élaborer et mettre en œuvre un Plan d’Hygiène, de Sécurité, de Santé
des eaux de surface et Environnement (PHSSE).
Perturbation des ressources
halieutiques et fauniques Intégrer les clauses environnementales dans les cahiers de charge
des entreprises adjudicatrices.
Augmentation de la
prévalence des IST et
Organiser des campagnes IEC aux populations et aux ouvriers sur les
VIH/SIDA et risque de
risques d’infection aux IST, VIH/SIDA et autres affections.
contamination à la COVID
Organiser des sensibilisations sur la COVID-19 et doter les différents
19
acteurs de cache-nez
Perturbation de la circulation
des biens et personnes en Identifier et aménager des voies de contournement
phase de construction
Mettre en place des panneaux de signalisation pour les déviations et
les passages transversaux.
Création des Production de déchets Elaborer et mettre en œuvre un mécanisme de Gestion des Déchets
villages/zones solides liés au
aquacoles & fonctionnement des Intégrer les clauses environnementales dans les cahiers de charge
Construction et infrastructures (marché des des entreprises adjudicatrices.
équipement de 500 poissons, PDA)
ha d’étangs Mettre en place un comité d’entretien des infrastructures en
piscicoles et 75 000 exploitation
m3 de cages et Dégradation des sols et de
d’enclos au profit l’air Élaborer et mettre en œuvre un manuel de gestion des infrastructures
des jeunes et des
femmes
Dégradation des ouvrages Organiser des campagnes IEC au profit des populations et des
en exploitation en absence ouvriers sur les risques d’infection aux IST, VIH/Sida et autres
d’un mécanisme d’entretien affections
Organiser des sensibilisations sur la COVID-19 et doter les différents
acteurs de cache-nez
Augmentation de la
prévalence des IST et
VIH/SIDA et du risque de
contamination au COVID 19 Mettre en place un comité de gestion des conflits au niveau de chaque
ouvrage en exploitation
Conflits d’usage des
infrastructures
Mise en place de 21 Dégradation des réserves élaborer et de mettre en œuvre un plan d’entretien et de valorisation
réserves par manque d’entretien desdites réserves
biologiques en
milieu continental et Risque de développement Sensibiliser les entreprises en charge des travaux sur la nécessité de
régional du travail des enfants respecter l’interdiction d’utiliser les enfants sur les chantiers
(démarcation)
En dehors des impacts et risques négatifs, la mise en œuvre du PROMAC à travers ses trois composantes va générer
d’importants impacts positifs résumés dans le tableau ci-dessous.
Tableau 2 : Impacts positifs majeurs du PROMAC
Amélioration des conditions d’écoulement des produits et Sensibiliser les bénéficiaires sur les stratégies d’écoulement de leurs
d’accès aux intrants spécifiques produits
Amélioration des revenus des acteurs Renforcer les acteurs sur la bonne gestion des revenus
Amélioration des conditions de travail des acteurs du secteur Sensibiliser les acteurs du secteur aquacole sur la gestion durable des
infrastructures
Protection de la biodiversité aquatique Diffuser des bonnes pratiques de pêche
Développement des partenariats et professionnalisation des
acteurs
Amélioration des infrastructures, valorisation et accès aux - Sensibiliser les groupements et coopératives des pisciculteurs/PME
marchés et renforcement de leur résilience sur la gestion des infrastructures
- Elaborer et mettre en œuvre un manuel de gestion des infrastructures
construites
2. Synthèse des consultations publiques
Des séances de consultations du public ont été organisées du 12/10/2020 au 31/10/2020 dans les Communes de Abomey-
Calavi, Malanville, Allada, Dangbo, Grand-Popo, Cotonou, Djougou, Adja-Ouèrè, Porto-Novo, Dogbo. Les parties prenantes
suivantes ont été consultées : Direction de la Programmation et de la Perspective, la Direction de la Production Halieutique et
l’Agence Territoriale de Développement Agricole du Pôle 7, groupements de femmes et des jeunes, les groupements de
pisciculteurs (Centre de pisciculture intégrée de Dja, Centre Pisciculture de Adja-Ouèrè), les organisations de la société civile
(Réseau AGYI Bénin, l’ONG Benin Environnent and Education Society (BEES), Réseau Béninois pour l’Entreprenariat des
Jeunes), l’ABE, les Faîtières des Organisations de Producteurs Agricoles, les Interprofessions Poisson d’Elevage du Bénin, la
FENAPECHE qui est la faîtières des OP/Pêches, la DPH, la DPP, les ATDA du MAEP, les DDCVDD du MCVDD de même
que les Services Affaires Domaniales et Environnement des Communes parcourues.
Ainsi, 168 personnes ont été rencontrées dont 68 femmes. Les rencontres avaient pour objectif d’informer les parties prenantes
sur le projet (objectif, composantes, impacts potentiels principalement sur les personnes susceptibles d’être affectées sur les
risques et impacts environnementaux et sociaux du projet et mesures d'atténuation et/ou de bonification), de recueillir leurs
avis, préoccupations et doléances afin d’asseoir les bases d'une mise en œuvre concertée et durable des activités prévues
par le projet en vue de leur implication effective dans toutes les étapes
Les différents sous-projets sont classés en tenant compte des exigences de la BAD. L’ampleur des mesures
environnementales et sociales requises pour les sous-projets du PROMAC dépendra des résultats du processus de sélection.
Ce processus de sélection vise à: (i) déterminer les sous-projets qui sont susceptibles d’avoir des impacts négatifs ; (ii)
déterminer les mesures d’atténuation appropriées pour les sous-projets ayant des impacts préjudiciables; (iii) identifier les
sous-projets nécessitant des EIES; (iv) décrire les responsabilités institutionnelles pour l’analyse et l’approbation des résultats
de la sélection, la mise en œuvre des mesures d’atténuation proposées et la préparation des rapports d’EIES; (v) assurer le
suivi des indicateurs environnementaux au cours de la mise en œuvre des sous-projets ainsi que leur gestion; et (vi) indiquer
les sous-projets qui sont susceptibles de provoquer l’acquisition de terres ou des déplacements de populations.
Les différentes étapes du processus de sélection environnementale et sociale sont présentées ci-après :
Etape 1 : Screening environnemental et social des sous-projets
Etape 2 : Validation du screening et classification des sous-projets
Etape 3: Préparation de l’instrument de sauvegarde environnementale et sociale
Étape 4: Examen , approbation des rapports d’EIES et Obtention du Certificat de Conformité Environnementale
(CCE)
Étape 5: Consultations publiques et diffusion
Etape 6 : Intégration des dispositions environnementales et sociales dans les Dossiers d'Appels d'Offres et
approbation des PGES-chantier
Étape 7 : Mise en œuvre du PGES
Étape 8: Suivi environnemental et social de la mise en œuvre du sous-projet
Étape 9 : Reporting