Litterature Engagee Version Finale CLG
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ENGAGÉE
Nouvel humanisme – Existentialisme - Absurde
Lisez les citations suivantes et expliquez en
vos mots ce qu’elles expriment selon vous…
« LA FONCTION DE L’ÉCRIVAIN EST DE FAIRE EN SORTE
QUE NUL NE PUISSE IGNORER LE MONDE ET QUE NUL
NE S’EN PUISSE DIRE INNOCENT. » (J.-P. SARTRE)
« LES GRANDS ARTISTES NE SONT PAS LES
TRANSCRIPTEURS DU MONDE, ILS EN SONT LES
RIVAUX. » (A. MALRAUX)
« LA VRAIE GÉNÉROSITÉ ENVERS L’AVENIR CONSISTE
À TOUT DONNER AU PRÉSENT. » (A. CAMUS)
Le contexte
sociohistorique:
1929 - 1960
• Le krach boursier
• La Grande Dépression
• La montée du fascisme en Europe
• L’attrait du communisme
• L’entre-deux-guerres
• La Seconde Guerre mondiale
• L’après-guerre
• La Guerre froide
Capitalisme libéral (Révolution industrielle + colonisation = désir expansionniste des grandes puissances et rivalités
croissantes) désigné par certains intellectuels comme responsable de la guerre d’où un attrait pour le communisme.
1929: la bourse de New York s’effondre, ce qui entraîne de longues années de chômage et de misère partout en Occident.
Années 1930 = Grande Dépression.
Situation économique difficile et tensions sociales en Italie. Le fascisme s’y installe avec Mussolini dès 1922 dans un climat
de violence.
Climat social en Allemagne: responsabilité dans la guerre et défaite amère + crise économique mondiale + pauvreté + faim +
tensions sociales montée d’un nationalisme haineux et d’une répression à l’égard des juifs en Allemagne.
Instauration d’un régime autoritaire fasciste dirigé par le général Franco en Espagne à la suite de la Guerre civile (1936-
1939).
LA DEUXIÈME GUERRE
MONDIALE
1939-1945
JOSEPH STEIB - LE
CONQUÉRANT
(1942)
OTTO DIX –
PORTRAIT D’UN
PRISONNIER DE
GUERRE (1945)
Deuxième Les forces alliées (les Alliés) : le Royaume-Uni, les
États-Unis, l’U.R.S.S., le Canada, etc.
Guerre
mondiale: Les forces de l’Axe : Allemagne, Italie, Japon
présence edu.com/recherche/ft/seconde%20guerre%20mondiale/?mode=MEDIA
• (Encyclopédie Universalis – Seconde Guerre mondiale – médias – 1939-
1945 La Seconde Guerre mondiale (animation))
Le régime de Vichy
et la collaboration
La défaite de la France en 1940 :
Malraux
Les résistants
Éluard Aragon
Camus
Sartre
St-Exupéry
Films sur le mouvement de résistance
pendant la Deuxième Guerre mondiale
Lucie Aubrac (1997) L’armée des ombres (1969): Résistance (2020):
https://www.youtube.co https://www.youtube.com/w https://www.youtube.co
m/watch?v=w_LivHtHe atch?v=pXfSLzJjsCE m/watch?v=5iTS_50I4Z
8U M
Poème « Liberté » de Paul Éluard
■ https://www.youtube.com/watch?v=DKEgL
MJ9Ulk
■ Écrit pendant l’été 1941
■ Poème imprimé en 1942 et lancé sur la
France par les avions de la RAF (Forces
aériennes royales, « Royal Air Force »).
Les collaborateurs
Brasillach
Drieu de LaRochelle Céline
La guerre dans la littérature ou la
littérature de guerre
LA PUBLICATION
CLANDESTINE
La résistance par la littérature
Vidéo sur la publication clandestine pendant
l'Occupation
LES
ÉDITIONS
DE MINUIT
L’effort de guerre des
éditeurs québécois
(1940-1948)
Elle apprend que pour être heureuse, il faut être aimée ; pour être aimée, il faut attendre l’amour.
La femme, c’est la Belle au bois dormant, Peau d’Âne, Cendrillon, Blanche Neige, celle qui reçoit et
subit. Dans les chansons, dans les contes, on voit le jeune homme partir aventureusement à la
recherche de la femme ; il pourfend des dragons, il combat des géants ; elle est enfermée dans une
tour, un palais, un jardin, une caverne, enchaînée à un rocher, captive, endormie : elle attend. Un
jour mon prince viendra… Some day he’ll come along, the man I love… Les refrains populaires lui insufflent des
rêves de patience et d’espoir. La suprême nécessité pour la femme, c’est de charmer un cœur
masculin ; même intrépides, aventureuses, c’est la récompense à laquelle toutes les héroïnes
aspirent ; et le plus souvent il ne leur est demandé d’autre vertu que leur beauté. On comprend
que le souci de son apparence physique puisse devenir pour la fillette une véritable obsession ;
princesses ou bergères, il faut toujours être jolie pour conquérir l’amour et le bonheur ; la laideur
est cruellement associée à la méchanceté et on ne sait trop quand on voit les malheurs qui fondent
sur les laides si ce sont leurs crimes et leur disgrâce que le destin punit. Souvent les jeunes
beautés promises à un glorieux avenir commencent par apparaitre dans un rôle de victime ; les
histoires de Geneviève de Brabant, de Grisélidis ne sont pas aussi innocentes qu’il semble ;
Le Deuxième Sexe de S. de Beauvoir
(1949)
amour et souffrance s’y entrelacent d’une manière troublante ; c’est en tombant au fond de
l’abjection que la femme s’assure les plus délicieux triomphes, qu’il s’agisse de Dieu ou d’un
homme la fillette apprend qu’en consentant aux plus profondes démissions elle deviendra toute-
puissante : elle se complait à un masochisme qui lui promet de suprêmes conquêtes. Sainte
Blandine, blanche et sanglante entre les griffes des lions, Blanche Neige gisant comme une morte
dans un cercueil de verre, la Belle endormie, Atala évanouie, toute une cohorte de tendres héroïnes
meurtries, passives, blessées, agenouillées, humiliées, enseignent à leur jeune sœur le fascinant
prestige de la beauté martyrisée, abandonnée, résignée. Il n’est pas étonnant, tandis que son frère
joue au héros, que la fillette joue si volontiers à la martyre : les païens la jettent aux lions, Barbe-
Bleue la traîne par les cheveux, le roi son époux l’exile au fond des forêts ; elle se résigne, elle
souffre, elle meurt et son front se nimbe de gloire.
L’absurde
Albert Camus
On peut associer Camus tantôt à l’absurde, tantôt à
l’existentialisme (bien qu’il s’en défende), notamment
par les thèmes de l’absurde et angoissant vide
existentiel et par la nécessité de s’engager dans une
cause juste. Face au caractère absurde de l’existence
humaine, dont l’aboutissement inévitable est la mort,
Camus invite à la révolte, afin de dépasser l’absurde et
de donner un sens à sa vie.
Albert Camus
Cycle de l’absurde
-L’Étranger (1942)
-Le Mythe de Sisyphe (1942)
-Caligula (1944)
-Le Malentendu (1944)
Cycle de le révolte
-La Peste (1947)
-Les Justes (1949)
-L’homme révolté (1951)
« Il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser. » / « Il
n’y a pas de honte à préférer le bonheur. »
Cycle de l’amour
-Le Premier homme (1994, roman autobiographique inachevé)
“En somme, note Camus sur un carnet, je vais parler de ceux que j’aimais. Et de
cela seulement. Joie profonde”.
“La fin justifie les moyens ? Cela est possible. Mais qui justifie la fin ? À
cette question, que la pensée historique laisse pendante, la révolte
répond : les moyens.”
L’absurde
Le théâtre de l’absurde
Opposé au théâtre traditionnel et reflet de l’absurde de la
condition humaine, le théâtre de l’absurde (ou antithéâtre, ou
théâtre de la dérision) dénonce le conformisme et peint le
démantèlement de l’identité, la solitude des êtres,
l’incommunicabilité, le vide de l’existence, l’aliénation de
l’homme, etc. Dans cet antithéâtre, toutes les conventions
théâtrales sont abolies : le langage, bavard, sans fil conducteur,
pétri de stéréotypes, de platitudes, de répétitions, traduit
l’impuissance à communiquer des êtres habités par le vide; le
temps est déréglé ou inexistant (quelle est l’importance du
temps quand tout est routine et répétition?); l’action, qui ne
repose sur aucune intrigue ni force dramatique, qui n’évolue
pas et se caractérise souvent par des incohérences, rappelle
l’aspect routiner et insignifiant de l’existence, contre lequel
l’humain tente vainement de se battre jusqu’à sa mort; les
personnages, enfin, sont des antihéros, des êtres vides et
interchangeables, sans réelle identité, seuls et aliénés par le
conformisme, des “pantins’ comme le dit lui-même Eugène
Ionesco, célèbre dramaturge de l’absurde.
LA CANTATRICE
CHAUVE
D’EUGÈNE
IONESCO
Extrait de La Cantatrice chauve
M. SMITH, toujours dans son journal – Tiens, c’est écrit que Bobby Watson est mort.
Mme SMITH. – Mon Dieu, le pauvre, quand est-ce qu’il est mort ?
M. SMITH. – Pourquoi prends-tu cet air étonné ? Tu le savais bien. Il est mort il y a deux ans. Tu te rappelles, on
a été à son enterrement, il y a un an et demi.
Mme SMITH. – Bien sûr que je me rappelle. Je me suis rappelé tout de suite, mais je ne comprends pas pourquoi
toi- même tu as été si étonné de voir ça sur le journal.
M. SMITH. – Ça n’y était pas sur le journal. Il y a déjà trois ans qu’on a parlé de son décès. Je m’en suis souvenu
par associations d’idées !
Mme SMITH. – Dommage ! Il était si bien conservé.
M. SMITH. – C’était le plus joli cadavre de Grande-Bretagne ! Il ne paraissait pas son âge. Pauvre Bobby, il y avait
quatre ans qu’il était mort et il était encore chaud. Un véritable cadavre vivant. Et comme il était gai !
Mme SMITH. – La pauvre Bobby.
M. SMITH. – Tu veux dire « le » pauvre Bobby.
Mme SMITH. – Non, c’est à sa femme que je pense. Elle s’appelait comme lui, Bobby, Bobby Watson. Comme ils
avaient le même nom, on ne pouvait pas les distinguer l’un de l’autre quand on les voyait ensemble. Ce n’est
qu’après sa mort à lui, qu’on a pu vraiment savoir qui était l’un et qui était l’autre. Pourtant, aujourd’hui encore,
il y a des gens qui la confondent avec le mort et lui présentent des condoléances. Tu la connais ?
M. SMITH. – Je ne l’ai vue qu’une fois, par hasard, à l’enterrement de Bobby.
Mme SMITH. – Je ne l’ai jamais vue. Est-ce qu’elle est belle ?
M. SMITH. – Elle a des traits réguliers et pourtant on ne peut pas dire qu’elle est belle. Elle est trop grande et trop
forte. Ses traits ne sont pas réguliers et pourtant on peut dire qu’elle est très belle. Elle est un peu trop petite et
trop maigre. Elle est professeur de chant.
La pendule sonne cinq fois. Un long temps.
Mme SMITH. – Et quand pensent-ils se marier, tous les deux ?
M. SMITH. – Le printemps prochain, au plus tard.
Mme SMITH. – Il faudra sans doute aller à leur mariage.
M. SMITH. – Il faudra leur faire un cadeau de noces. Je me demande lequel ?
Mme SMITH. – Pourquoi ne leur offririons-nous pas un des sept plateaux d’argent dont on nous a fait don à notre
mariage à nous et qui ne nous ont jamais servi à rien ?
Court silence. La pendule sonne deux fois.
Mme SMITH. – C’est triste pour elle d’être demeurée veuve si jeune.
M. SMITH. – Heureusement qu’ils n’ont pas eu d’enfants.
Mme SMITH. – Il ne leur manquait plus que cela ! Des enfants ! Pauvre femme, qu’est-ce qu’elle en aurait fait !
M. SMITH. – Elle est encore jeune. Elle peut très bien se remarier. Le deuil lui va si bien.
Mme SMITH. – Mais qui prendra soin des enfants ? Tu sais bien qu’ils ont un garçon et une fille. Comment
s’appellent-ils ?
M. SMITH. – Bobby et Bobby comme leurs parents. L’oncle de Bobby Watson, le vieux Bobby Watson
est riche et il aime le garçon. Il pourrait très bien se charger de l’éducation de Bobby.
Mme SMITH. – Ce serait naturel. Et la tante de Bobby Watson, la vieille Bobby Watson pourrait très
bien, à son tour, se charger de l’éducation de Bobby Watson, la fille de Bobby Watson. Comme ça, la
maman de Bobby Watson, Bobby, pourrait se remarier. Elle a quelqu’un en vue ?
M. SMITH. – Oui, un cousin de Bobby Watson.
Mme SMITH. – Qui ? Bobby Watson ?
M. SMITH. – De quel Bobby Watson parles-tu ?
Mme SMITH. – De Bobby Watson, le fils du vieux Bobby Watson l’autre oncle de Bobby Watson, le
mort.
M. SMITH. – Non, ce n’est pas celui-là, c’est un autre. C’est Bobby Watson, le fils de la vieille Bobby
Watson la tante de Bobby Watson, le mort.
Mme SMITH. – Tu veux parler de Bobby Watson, le commis-voyageur ?
M. SMITH. – Tous les Bobby Watson sont commis-voyageurs.
Mme SMITH. – Quel dur métier ! Pourtant, on y fait de bonnes affaires.
M. SMITH. – Oui, quand il n’y a pas de concurrence.
Mme SMITH. – Et quand n’y-a-t-il pas de concurrence ?
M. SMITH. – Le mardi, le jeudi et le mardi.
Mme SMITH. – Ah ! trois jours par semaine ? Et que fait Bobby Watson pendant ce temps-là ?
M. SMITH. – Il se repose, il dort.