Eléments de Logique Et Méthodes de Démonstration: Chapitre 1
Eléments de Logique Et Méthodes de Démonstration: Chapitre 1
Eléments de Logique Et Méthodes de Démonstration: Chapitre 1
démonstration
1.1.1 Assertions
Dénition 1.1.1. Une assertion p (ou proposition) est une phrase déclarative exclusivement vraie
ou fausse.
Notation 1.1.2. Une table de vérité associe à l'assertion p les deux possibilités : vrai (V) ou faux
p
(F) : V
F
www.al3abkari-pro.com
Exemples 1.1.6.
1. Soit p l'assertion "Au moins 100 étudiants assistent au cours d'Algèbre". La négation de p est
l'assertion ¬p : "Au plus 99 étudiants assistent au cours d'Algèbre".
2. On considère l'assertion p : "Aujourd'hui c'est jeudi" et l'assertion q : "Il pleut aujourd'hui".
p ∧ q est l'assertion : "Aujourd'hui est jeudi et il pleut aujourd'hui" tandis que l'assertion p ∨ q
est "Aujourd'hui est jeudi ou il pleut aujourd'hui".
Remarque 1.1.7. Soit p et q deux assertions. Le connecteur "ou exclusif" est le connecteur, noté
p q p⊕q
V V F
p ⊕ q , déni par la table de vérité suivante : V F V
F V V
F F F
Remarques 1.1.9.
L'implication p ⇒ q n'est fausse que si p est vraie et q est fausse. Sa table de vérité est la table
p q p⇒q
V V V
suivante : V F F
F V V
F F V
L'implication p ⇒ q se lit aussi : "si p, alors q " ou "p est une condition susante pour avoir
q " . On dit aussi que p est l'hypothèse et que q est la conclusion.
L'implication q ⇒ p est appelée la réciproque de l'implication p ⇒ q .
L'implication ¬q ⇒ ¬p est appelée la contraposée de l'implication p ⇒ q .
Exemple 1.1.10. On considère les deux propositions suivantes : p : "ABC est un triangle équilatéral",
q : "ABC est un triangle isocèle". l'assertion : p ⇒ q , i.e., "Si ABC est un triangle équilatéral, alors
ABC est un triangle isocèle" est une assertion vraie.
Remarques 1.1.12.
1. L'équivalence p ⇔ q n'est fausse que si l'une des assertions p, q est vraie et l'autre est fausse.
p q p⇔q
V V V
Sa table de vérité est la table suivante : V F F
F V F
F F V
2. L'équivalence p ⇔ q se lit aussi : " p est vraie si, et seulement si, q est vraie" ou "pour avoir
p, il faut et il sut d'avoir q " ou "p est une condition nécessaire et susante pour avoir q "
3. Une assertion composée est une assertion formée par une combinaison de plusieurs assertions
en utilisant des connecteurs logiques.
www.al3abkari-pro.com
Dénitions 1.1.14.
Une tautologie est une assertion composée qui est toujours vraie quelles que soient les valeurs
de vérité des assertions qui la composent.
Une contradiction est une assertion composée qui est toujours fausse quelles que soient les
valeurs de vérité des assertions qui la composent.
Exemples 1.1.15. Soit p une assertion.
1. p ∨ (¬p) est une tautologie.
2. p ∧ (¬p) est une contradiction.
En mathématique, les résultats portent les noms suivants :
théorèmes : sont les résultats fondamentaux,
Propositions : sont des résulats moins fondamentaux que les théorèmes.
Lemmes : sont les résultats préliminaires.
Corollaires : sont des déductions des résultats précédents.
Proposition 1.1.16. Soit p, q et r des assertions. Les assertions suivantes sont des tautologies :
1. (p ∧ p) ⇔ p.
2. (p ∨ p) ⇔ p.
3. (p ∧ q) ⇔ (q ∧ p) (Commutativité de et).
4. (p ∨ q) ⇔ (q ∨ p) (Commutativité de ou).
5. [(p ∧ q) ∧ r] ⇔ [p ∧ (q ∧ r)] (associativité de et).
6. [(p ∨ q) ∨ r] ⇔ [p ∨ (q ∨ r)] (associativité de ou).
7. [p ∧ (q ∨ r)] ⇔ [(p ∧ q) ∨ (p ∧ r)] (distributivité de et par rapport à ou).
8. [p ∨ (q ∧ r)] ⇔ [(p ∨ q) ∧ (p ∨ r)] (distributivité de ou par rapport à et).
9. [¬(¬p)] ⇔ p.
10. [¬(p ∧ q)] ⇔ [(¬p) ∨ (¬q)].
11. [¬(p ∨ q)] ⇔ [(¬p) ∧ (¬q)].
12. (p ⇒ q) ⇔ [(¬q) ⇒ (¬p)] (principe de la contraposition).
13. [(p ⇒ q) ∧ (q ⇒ r)] ⇒ (p ⇒ r) (transitivité de l'implication).
14. [(p ⇒ q) ∧ (q ⇒ r) ∧ (r ⇒ p)] ⇔ [(p ⇔ q) ∧ (q ⇔ r) ∧ (p ⇔ r)].
15. [p ∧ (p ⇒ q)] ⇒ q (principe de la déduction ).
Remarque 1.1.17. Au lieu de dire qu'une assertion p est vraie, on dit : "on a p". Aussi, au lieu de
dire que p ⇔ q est une tautologie, on dit simplement que "les assertions p et q sont équivalentes".
Exercice 1.1.18. Soit p et q deux assertions.
1. Construire la table de vérité de l'assertion (p ⇒ q) ⇔ [(¬p) ∨ q].
2. En utilisant les propriétés citées dans la proposition précédente, montrer que p et [(p ∨ q) ∧
(¬((¬p) ∧ q)] sont équivalentes.
1.1.4 Ensembles
Intuitivement, on appelle ensemble une collection E d'objets. Ces objets s'appellent les éléments
de l'ensemble E . Généralement, on note les ensembles avec des lettres majuscules (par exemple,
E, F, . . . ) et les éléments avec des lettres minuscules (par exemple, x, y, . . . ).
Soit x, y deux éléments d'un ensemble E .
x = y exprime que x et y représente le même objet ou élément de E .
x 6= y signie [¬(x = y)].
x ∈ E exprime que x est un élément de E .
x∈ / E signie que [¬(x ∈ E)].
Un ensemble est dit vide s'il n'a aucun élément. On note ∅ l'ensemble vide.
Un ensemble qui n'a qu'un seul élément x est noté {x} et appelé singleton.
www.al3abkari-pro.com
1.1.5 Quanticateurs et prédicats
En mathématiques, on utilise, souvent, des expressions de la forme : "pour tout . . .", "quelque
soit . . .", "il existe au moins . . .", "il existe un, et un seul . . .", . . .. Ces expressions précisent comment
les éléments d'un ensemble peuvent vérier une certaine propriété. Ces expressions sont appelées des
quanticateurs.
On distingue deux types de quanticateurs :
Le quanticateur universel, noté ∀, se lit "quel que soit", "pour tout",. . ..
Le quanticateur existentiel, noté ∃, se lit "il existe". La notation ∃! signie "il existe un, et un
seul".
Exemple 1.1.19. Soit E = {n ∈ N/n > 2}. L'assertion : "Pour tout x élément de E , x est supérieur
strictement à 2" peut être représentée par :
∀x ∈ E, x > 2 ou par
∀x ∈ E, P (x), avec P (x) est l'expression "x est supérieur strictement à 2".
L'assertion : ∀x ∈ E, x > 2 est une assertion vraie ; cependant, l'assertion : ∃x ∈ E : x ≤ 2 est une
assertion fausse.
Dans l'exemple précédent, l'expression "x > 2" est formée de deux parties : x qui est le sujet et
la deuxième partie est "> 2, i.e., la propriété que le sujet x peut vérié ; cette expression est appelée
un prédicat.
Exemples 1.1.20.
1. Soit P (x) l'expression x > 4. P (5) est l'assertion 5 > 4 qui est vraie tandis que P (3) est
l'assertion fausse : 3 > 4.
2. Soit P (x, , y, z) l'expression z = x + y , alors P (1, 3, 4) est l'assertion : 4 = 1 + 3.
Remarque 1.1.21. P (x) n'est pas une assertion ; cependant, en attribuant une valeur à x, on obtient
une assertion.
Proposition 1.1.22. Soit E un ensemble, P et Q des prédicats. Alors, on a les équivalences sui-
vantes :
1. [¬(∀x ∈ E, P (x))] ⇔ ∃x ∈ E, ¬(P (x)).
2. [¬(∃x ∈ E, P (x))] ⇔ ∀x ∈ E, ¬(P (x)).
3. [∀x ∈ E, (P (X) ∧ Q(x)] ⇔ [(∀x ∈ E, P (x)) ∧ (∀x ∈ E, Q(x))].
4. [∃x ∈ E, (P (X) ∨ Q(x))] ⇔ [(∃x ∈ E, P (x)) ∨ (∃x ∈ E, Q(x))].
Remarques 1.1.24.
1. L'ordre des quanticateurs dans une assertion est trés important. Par exemple, l'assertion :
∀x ∈ R? , ∃y ∈ R? : xy = 1 est vraie tandis que l'assertion : ∃y ∈ R? : ∀x ∈ R? , xy = 1 est
fausse.
2. Dans un prédicat P (x), la lettre x est une variable muette ; on peut la remplacer par n'importe
quelle autre lettre à condition qu'elle ne soit pas utilisée, auparavant, pour désigner un autre
objet.
www.al3abkari-pro.com
Exercice 1.1.25. Soit E l'ensemble des étudiants de la faculté des sciences de Rabat, P (x) (resp.
Q(x)) l'expression "x parle l'anglais" (resp. "x suit un cours de programmation"). En utilisant les
connecteurs logiques et quanticateurs, écrire les expressions suivantes :
1. Il existe un étudiant de la faculté des sciences de Rabat qui parle l'anglais et suit un cours de
programmation.
2. Il existe un étudiant de la faculté des sciences de Rabat qui parle l'anglais et qui ne suit aucun
cours de programmation.
3. Chaque étudiant de la faculté des sciences de Rabat parle l'anglais ou suit au moins un cours
de programmation.
www.al3abkari-pro.com
1.2.5 Démonstration par l'absurde
Pour montrer, par l'absurde, qu'une assertion p est vraie, on suppose que ¬p est vraie et on
montre qu'on obtient alors une contradiction. Ainsi, pour montrer, par l'absurde, l'implication q ⇒ r,
on suppose que r est fausse et que q est vraie (i.e., q ⇒ r est fausse) et on montre que l'on aboutit à
une contradiction.
Exemples 1.2.6.
√ √
1. Montrons
√ que 2 est irrationnel : supposons que 2 est rationnel, alors il existe m ∈ N, n ∈ N? :
2= m n , avec m et n sans facteur commun (i.e., n est irréductible) d'où 2n = m ainsi m
m 2 2 2
est pair et par suite m est pair d'où il existe k ∈ N : m = 2k , alors 2n2 = 4k 2 ainsi n2 est pair
d'où n est aussi pair et ainsi 2 est un facteur commun de m et n, contradiction.
2. Soit n un entier naturel. Montrons par l'absurde que si 3n + 2 est impair, alors n est impair :
supposons alors que n est pair et que 3n + 2 est impair ; puisque n est pair, 3n + 2 est pair et
on obtient ainsi que 3n + 2 est pair et 3n + 2 est impair, contradiction.
Exemple 1.2.7. Soit f une fonction de R dans R. Montrons que f est la somme d'une fonction paire
et d'une fonction impaire :
1. Etape d'analyse : On suppose qu'il existe une fonction g de R dans R paire et une fonction
h de R dans R impaire telles que f = g + h, alors ∀x ∈ R, f (x) = g(x) + h(x) d'où ∀x ∈
R, f (−x) = g(−x) + h(−x) et comme g est paire et h est impaire, ∀x ∈ R, f (−x) = g(x) − h(x)
ainsi ∀x ∈ R, g(x) = f (x)+f
2
(−x)
et h(x) = f (x)−f
2
(−x)
.
2. Etape de synthèyse : On vérie facilement que les fonctions g et h dénies ci-dessus sont des
solutions de nôtre problème, i.e., on vére que g est paire, h est impaire et que f = g + h.
On conclut qu'il existe un unique couple (g, h) tel que f = g + h, avec g paire et h impaire.
www.al3abkari-pro.com
Chapitre 2
binaires
On rappelle qu'un ensemble est, intuitivement, une collection E d'objets. Ces objets s'appellent
les éléments de l'ensemble E .
Le long de ce chapitre, E, F, G et H désignent des ensembles quelconques.
Notation 2.1.2. l'ensemble des parties de E est noté P(E) , i.e., P(E) = {A/A ⊂ E}.
Remarques 2.1.3.
A ∈ P(E) si, et seulement si, A ⊂ E si, et seulement si, ∀x ∈ A, x ∈ E .
On a ∅ ⊂ E et E ⊂ E .
Si A, B et C sont des parties de E , alors :
A ⊂ B ⇔ ∀x ∈ E, (x ∈ A ⇒ x ∈ B).
A 6⊂ B ⇔ ∃x ∈ E : (x ∈ A et x ∈ / B).
A = B ⇔ A ⊂ B et B ⊂ A.
A ⊂ B et B ⊂ C ⇒ A ⊂ C .
Exemple 2.1.4. Soit E = {a, b}. Alors, P(E) = {∅, {a}, {b}, E}.
Dénitions 2.1.5.
L'intersection de E et F , notée E ∩ F , est l'ensemble déni par E ∩ F := {x/x ∈ E et x ∈ F }.
La réunion de E et F , notée E ∪ F , est l'ensemble déni par E ∪ F := {x/x ∈ E ou x ∈ F }.
La diérence de E et F , notée E \ F , est l'ensemble déni par E \ F := {x/x ∈ E et x ∈ / F }.
Si F ⊂ E , l'ensemble E \ F est appelé complémentaire de F dans E et est noté {E . Lorsqu'il
F
Remarques 2.1.6.
Si E ∩ F = ∅, on dit que E et F sont disjoints.
Le complémentaire de F dans E n'est déni que lorsque F est une partie de E .
Si A et B sont deux parties de E , alors A \ B = A ∩ B , où B = {B
E.
www.al3abkari-pro.com
Propriétés 2.1.8. on a :
E ∩ F ⊂ E et E ∩ F ⊂ F .
E ⊂ E ∪ F et F ⊂ E ∪ F .
E ∩ F = F ∩ E (commutativité de l'intersection).
E ∪ F = F ∪ E (commutativité de la réunion).
E ∩ (F ∩ G) = (E ∩ F ) ∩ G (associativité de l'intersection).
E ∪ (F ∪ G) = (E ∪ F ) ∪ G (associativité de la réunion).
E ∩ ∅ = ∅ (l'ensemble vide est absorbant pour l'intersection).
E ∪ ∅ = E (l'ensemble vide est neutre pour la réunion).
E ∩ E = E et E ∪ E = E .
A ⊂ E si, et seulement si, A ∩ E = A si, et seulement si, A ∪ E = E .
E ∩ (F ∪ G) = (E ∩ F ) ∪ (E ∩ G) (l'intersection est distributive par rapport à la réunion).
E ∪ (F ∩ G) = (E ∪ F ) ∩ (E ∪ G) (la réunion est distributive par rapport à l'intersection).
Exemple 2.1.12. On considère les deux ensembles suivants : E = {a, b} et F = {1, 2}, alors E ×F =
{(a, 1), (a, 2), (b, 1), (b, 2)} et E 2 = {(a, a), (a, b), (b, a), (b, b)}.
2.2 Applications
2.2.1 Dénitions
Dénition 2.2.1. On appelle correspondance (ou relation) de E vers F tout triplet f = (E, F, Γ),
où Γ est une partie de E × F .
Si (x, y) est un élément de Γ, y est appeleé une image de x par f et x est dit un antécédent de y
par f . On dit aussi que x est en relation avec y .
Γ est appelé le graphe de f .
www.al3abkari-pro.com
Notation 2.2.2.
si f = (E, F, Γ) est une correspondance, on écrit x f y si (x, y) ∈ Γ.
Aussi, une correspondance f = (E, F, Γ) est notée :
f: E → F
x 7→ f (x)
f
où f (x) est un élément de F tel que (x, f (x)) ∈ Γ. La correspondance f est notée aussi E → F .
Exemple 2.2.3. Soit f : R → R, x 7→ y , avec y est un réel tel que y 2 = x. On remarque que 0 possède
une unique image et que si x ∈ R?+ , x possède deux images distinctes. Cependant, si x ∈ R?− , x n'a
pas d'image.
Dénition 2.2.4. Soit f : E → F une correspondance. On dit que f est une application de E vers
F si pour tout x ∈ E , x possède une, et une seule, image par f , i.e., ∀x ∈ E, ∃!y ∈ F : y = f (x).
Si y = f (x), y est dit l'image de x par f et on dit aussi que x est un antécédent de y .
Exemples 2.2.5.
1. La correspondance de l'exemple précédent n'est pas une application.
2. La correspondance f : N → N, n 7→ n − 1 n'est pas une application.
√
3. La correspondance f : R+ → R, x 7→ x est une application.
4. L'application idE : E → E, x 7→ x est appelée application identique (ou identité de E ).
1 si x ∈ A
5. Soit A une partie de E . L'application χA : E → {0, 1}, x 7→ est appelée appli-
0 si x ∈
/A
cation caractéristique (ou indicatrice) de A.
Remarques 2.2.6.
Soit f : E → F et g : G → H deux applications. f = g si, et seulement si, E = G, F = H et
∀x ∈ E, f (x) = g(x).
Soit A une partie de E et f : E → F une application. L'application notée f |A et dénie par
f |A : A → F, x 7→ f (x) est appelée restriction de f à A.
Soit G un ensemble contenant E et f : E → F une application. Toute application g : G → F
telle que pour tout x ∈ E, g(x) = f (x) est appelée prolongement de f à G.
Notation 2.2.7. L'ensemble des applications de E vers F est noté A(E, F ) = F E .
www.al3abkari-pro.com
4. χA∩B = χA χB .
5. χA = 1 − χA , où 1 : E → {0, 1}, x 7→ 1.
6. χA∪B = χA + χB − χA χB .
7. χA\B = χA (1 − χB ).
8. χA4B = |χA − χB |.
Exercice 2.2.13. Soit E et F deux ensembles nis. Montrer que si card(E) = n et card(F ) = p, alors
card(F E ) = pn .
2.2.3 Familles
Dénition 2.2.14. Soit I un ensemble. Une famille d'éléments de E indexée par I est une application
f : I → E, i 7→ f (i) = xi . Une famille d'éléments de E indexée par I est notée (xi )i∈I .
Exemples 2.2.15.
1. Une suite (un )n∈N réelle est une famille de nombres réels indexée par N.
2. Si I = {1, . . . , n}, la famille indexée par I est le n-uplet (x1 , . . . , xn ), où xi ∈ E, ∀i ∈ I .
Remarque 2.2.16. Lorsque I est ni, on dit que (xi )i∈I est une famille nie.
Dénitions 2.2.17. Soit I un ensemble et (Ei )i∈I une famille de parties de E indexée par I .
la partie Ei = {x ∈ E/∃i ∈ I, x ∈ Ei } est appelée réunion de la famille (Ei )i∈I .
S
i∈I
la partie Ei = {x ∈ E/∀i ∈ I, x ∈ Ei } est appelée intersection de la famille (Ei )i∈I .
T
i∈I
Remarque 2.2.18. Si A est une partie de E et (Ei )i∈I une famille de parties de E indexée par I ,
on peut vérier facilement que :
A ∪ ( Ei ) = (A ∪ Ei ).
S S
i∈I i∈I
A ∩ ( Ei ) = (A ∩ Ei ).
T T
i∈I i∈I
A ∩ ( Ei ) = (A ∩ Ei ).
S S
i∈I i∈I
A ∪ ( Ei ) = (A ∪ Ei ).
T T
i∈I i∈I
2.2.4 Partition
Dénitions 2.2.19. Soit (Ei )i∈I une famille de parties de E indexée par un ensemble I .
On dit que (Ei )i∈I est une partition de E si elle vérie les propriétés suivantes :
i) ∀i ∈ I, Ei 6= ∅.
ii) ∀i, j ∈ I , si i 6= j , alors Ei ∩ Ej = ∅.
iii) Ei = E .
S
i∈I
Soit
S A une partie de E . On dit que (Ei )i∈I est un recouvrement de A si A est contenue dans
Ei , i.e., ∀x ∈ A, ∃i ∈ I : x ∈ Ei .
i∈I
Exemples 2.2.21.
1. Posons A1 = Z+ et A2 = Z?− , (A1 , A2 ) est une partition de Z.
2. Soit E un ensemble non vide. Alors, la famille (Ax )x∈E , où Ax = {x}, est une partition de E .
3. La famille (An )n∈N , où An = {0, . . . , n}, est un recouvrement de N ; mais (An )n∈N n'est pas une
partition de N.
10
www.al3abkari-pro.com
2.2.5 Image directe et image réciproque
Dénitions 2.2.22. Soit f : E → F une application et A une partie de E . L'ensemble des éléments
de F admettant un antécédent par f dans A, noté f (A), est appelé image de A par f , i.e., f (A) =
{y ∈ F/∃x ∈ A, f (x) = y} = {f (x)/x ∈ A}. En particulier, si A = E , f (E), noté aussi Imf , est dit
image de f .
Exemple 2.2.23. Soit f = sin : R → R, x 7→ sin(x) ; alors Imf = [−1, 1] et f ([0, π2 ]) = [0, 1].
Dénitions 2.2.25. Soit f : E → F une application et B une partie de F . L'ensemble des antécédents
par f des éléments de B , noté f −1 (B), est appelé image réciproque de B par f , i.e., f −1 (B) =
{x ∈ E/f (x) ∈ B}.
Exemple 2.2.29.
1. L'application f : R → R, x 7→ |x| n'est ni injective ni surjective tandis que g : R → R+ , x 7→ |x|
est surjective.
2. idE est une bijection.
3. Soit A une partie de E . L'application i : A → E, x 7→ x est une application injective appelée
injection canonique de A dans E . Si A 6= E , i n'est pas surjective.
Remarque 2.2.30. Soit f : E → F une application. f est surjective si, et seulement si, Imf = F .
11
www.al3abkari-pro.com
Proposition 2.2.31.
La composée de deux injections est une injection.
La composée de deux surjections est une surjection.
La composée de deux bijections est une bijection.
Proposition 2.2.32. Soit f : E → F et g : F → G deux applications.
Si g ◦ f est injective, alors f est injective.
Si g ◦ f est surjective, alors g est surjective.
Dénition 2.2.33. Soit f : E → F une bijection. L'application qui, à tout élément y de F , associe
son unique antécédent par f est appelée application réciproque de f et est notée f −1 , i.e., f −1
est dénie par : (∀y ∈ F, ∀x ∈ E), x = f −1 (y) ⇔ f (x) = y .
Exemples 2.2.37.
1. Soit a ∈ R? et b ∈ R. L'application f : R → R, x 7→ ax+b est bijective et l'application réciproque
de f est f −1 : R → R, x 7→ x−b
a .
2. L'application réciproque de ln : R?+ → R, x 7→ ln(x) est l'application exp : R → R?+ , x 7→
exp(x).
Notation 2.3.2. Soit R sur E et x, y ∈ E . Pour dire que (x, y) ∈ Γ, on écrit xRy et on dit que x
est en relation avec y .
Exemple 2.3.3. Soit R dénie sur R par xRy si x2 = y 2 , alors xRy si, et seulement si, y = ±x.
Dénitions 2.3.4. Soit E un ensemble et R une relation binaire sur E .
On dit que la relation R est réexive si pour tout x ∈ E , xRx.
On dit que la relation R est symétrique si pour tout x, y ∈ E , si xRy , alors yRx.
On dit que la relation R est transitive si pour tout x, y, z ∈ E , si xRy et yRz , alors xRz .
On dit que la relation R est antisymétrique si pour tout x, y ∈ E , si xRy et yRx, alors x = y .
On dit que la relation R est ue relation d'équivalence si R est réexive, symétrique et transitive.
.
12
www.al3abkari-pro.com
Dénitions 2.3.6. Soit R une relation d'équivalence sur E .
Soit a ∈ E . On appelle classe d'équivalence de a (modulo R) le sous-ensemble de E , noté
Cl(a) ou a, déni par a = {x ∈ E/xRa}.
L'ensemble des classes d'équivalence modulo R, noté E/R, est appelé ensemble quotient de
E par R ou simplement ensemble quotient, i.e., E/R = {a/a ∈ E}.
Exemple 2.3.7. Soit x, y ∈ R et R la relation dénie sur R par xRy si x2 = y 2 . R est une relation
d'équivalence et on a : x = {x, −x} et R/R = {x/x ∈ R} = {{x, −x}/x ∈ R}.
Remarque 2.3.8. Soit R une relation d'équivalence sur E . L'application s : E → E/R, x 7→ x est
une surjection appelée la surjection canonique.
Proposition 2.3.9. Soit x, y ∈ E et R une relation d'équivalence sur E . Les propositions suivantes
sont équivalentes :
i). xRy .
ii). x = y .
iii). x ∩ y 6= ∅.
Exemple 2.3.10. Soit n ∈ N \ {0, 1}, x, y ∈ Z et R la relation dénie sur Z par xRy si n divise
x − y . R est une relation d'équivalence et on a : x = x + nZ, où nZ = {nk/k ∈ Z} et Z/R = {x/x ∈
Z} = {0, 1, . . . , n − 1}. La relation R est appelée congruence modulo n. Aussi, au lieu décrire xRy ,
on écrit x ≡ y ( mod n) et on dit que x est congru à y modulo n. Pour la congruence modulo n,
l'ensemble quotient Z/R est noté Z/nZ ou Zn .
Théorème 2.3.11.
Si R une relation déquivalence sur E , alors la famille (x)x∈E/R forme une partition de E
Réciproquement, si une famille (Ai )i∈I de parties de E , où I est un ensemble, est une partition
de E , alors la relation R dénie sur E par xRy s'il existe i ∈ I : x, y ∈ Ai est une relation
d'équivalence sur E .
Théorème 2.3.12. (Décomposition canonique d'une application) Si f : E → F est une appli-
cation, alors :
La relation R dénie sur E par xRy si f (x) = f (y), où x, y ∈ E , est une relation d'équivalence.
il existe une, et une seule, application f : E/R → Imf telle que f est bijective et f = i ◦ f ◦ s,
avec i : Imf → F (resp. s : E → E/R) est l'injection canonique (resp. la surjection canonique).
La décomposition f = i ◦ f ◦ s est appelée la décomposition canonique de f .
Exemple 2.3.13. Soit f : R → R, x 7→ x2 . La décomposition canonique de f est f = i ◦ f ◦ s, avec
s est la surjection canonique s : R → R/R = {{x, −x}/x ∈ R}, x 7→ x = {x, −x}, f est la bijection
f : R/R → R+ , {x, −x} 7→ x2 et i est l'injection canonique i : R+ → R, x 7→ x.
13
www.al3abkari-pro.com
Exemples 2.3.17.
1. (N, ≤), (Z, ≤), (Q, ≤), (R, ≤) sont des ensembles ordonnés avec ≤ est l'ordre usuel.
2. (P(E), ⊂) est un ensemble ordonné.
3. Soit | la relation dénie sur N? par : m | n si m divise n. Alors (N? , |) est un ensemble ordonné.
4. Dans Z, | n'est pas une relation d'ordre ; | est un préordre sur Z.
5. Dans C, la relation R dénie par zRz 0 si |z| ≤ |z 0 | est un préordre.
Exercice 2.3.18. Soit R un préordre dans E . On considère la relation S dénie sur E par : xSy si
xRy et yRx. Montrer que S est une relation d'équivalence.
Dénition 2.3.19. Soit un ordre dans E .
On dit que est un ordre total si ∀x, y ∈ E , x et y sont comparables, i.e., ∀x, y ∈ E , x y
ou y x.
Si l'ordre n'est pas total, on dit que est un ordre partiel.
Exemples 2.3.20.
1. (N, ≤), (Z, ≤), (Q, ≤), (R, ≤) sont des ensembles totalement ordonnés.
2. Si E contient deux éléments distincts, l'inclusion dans P(E) est un ordre partiel.
3. | est un orde partiel dans N? .
Eléments remarquables
Dénitions 2.3.21. Soit (E, ) un ensemble ordonné, A une partie de E , M et m deux éléments de
E.
On dit que M est un majorant de A dans E si ∀x ∈ A, x M .
On dit que m est un minorant de A dans E si ∀x ∈ A, m x.
On dit que A est majorée (resp. minorée) dans E si A admet un majorant (resp. minorant)
dans E .
On dit que M est un plus grand élément de A si
i) M ∈ A
ii) ∀x ∈ A, x M .
On dit que m est un plus petit élément de A si
i) m ∈ A
ii) ∀x ∈ A, m x.
Remarque 2.3.22. Soit (E, ) un ensemble ordonné. Si A est une partie de E , alors A possède au
plus un plus grand élément (resp. un plus petit élément).
Exemples 2.3.23.
1. Dans (N? , |), la partie A = {2, 4, 5} est majorée dans N? (par exemple, 20 est un majorant de A
dans N? . Aussi, la partie A = {2, 6, 10} est minorée dans N? (par exemple, 2 est un minorant
de A dans N? .
2. Dans (N? , |), 2 est le plus petit élément de A = {2, 6, 10}.
3. Dans (P(E), ⊂), si X, Y ∈ P(E), la partie A = {X, Y } est minorée et majorée dans P(E)
(X ∩ Y (resp. X ∪ Y ) est un minorant (resp. un majorant) de A dans P(E)).
4. La partie A =]0, 1[ de R ordonné par l'ordre usuel est une partie majorée et minorée de R, mais
A n'admet ni un plus grand élément ni un plus petit élément.
Dénitions 2.3.24. Soit (E, ) un ensemble ordonné et A une partie de E .
La borne supérieure de A dans E , si elle existe , est l'élément, noté supE A (ou sup A),
vériant :
14
www.al3abkari-pro.com
i) sup A est un majorant de A dans E .
ii) Soit M ∈ E . Si M est un majorant de A dans E , alors sup A M .
La borne inférieure de A dans E , si elle existe, est l'élément, noté inf E A (ou inf A) vériant :
i) inf A est un minorant de A dans E .
ii) Soit m ∈ E . Si m est un minorant de A dans E , alors m inf A.
Exemples 2.3.26.
1. Dans (N? , |), on considère A = {2, 6, 10}, alors sup A = 30 et inf A = 2 (2 est le plus petit
élément de A).
2. Dans (P(E), ⊂), si X, Y ∈ P(E) et A = {X, Y }, alors sup A = X ∪ Y et inf A = X ∩ Y .
Dénitions 2.3.27. Soit (E, ) un ensemble ordonné, A une partie de E , m et M deux éléments de
A.
On dit que M est un élément maximal de A si ∀x ∈ A, (M x ⇒ x = M ).
On dit que M est un élément minimal de A si ∀x ∈ A, (x m ⇒ x = m).
Exemples 2.3.28.
1. Dans (N? , |), on considère A = {2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9}, alors, 5, 6, 7, 8, 9 sont des éléments maxi-
maux de A et 2, 3, 5 et 7 sont des éléments minimaux de A.
2. Dans (N? , |), on considère A = N? \{1}, alors les nombres premiers sont des éléments minimaux
de A.
15
www.al3abkari-pro.com
Chapitre 3
Arithmétique dans Z
3.1.1 Dénitions
On admet l'existence d'un ensemble ordonné non vide (N, ≤) vériant les trois propriétés sui-
vantes :
i) Toute partie non vide de N possède un plus petit élément.
ii) Toute partie non vide majorée de N possède un plus grand élément.
iii) N n'a pas de plus grand élément.
Remarques 3.1.1.
L'ensemble N est totalement ordonné.
L'ensemble N n'est pas majoré.
0 est le plus petit élément de N. L'ensemble N privé de 0 est noté N? .
Si n ∈ N, n + 1 est appelé successeur de n.
Si n ∈ N? , n − 1 est appelé prédécsseur de n.
Exercice 3.1.4.
n
n(n+1)
1. Montrer que .
P
k= 2
k=0
n
n(n+1)(2n+1)
2. Montrer que k2 = .
P
6
k=1
Théorème 3.1.5. (Récurrence à deux pas) Soit n0 ∈ N et P (n) une proposition dépendante de
n, où n ∈ N. Si
1. P (n0 ) et P (n0 + 1) sont vraies,
2. Pour tout entier n ≥ n0 , P (n) et P (n + 1) sont vraies implique P (n + 2) est vraie,
alors Pour tout entier n ≥ n0 , P (n) est vraie.
16
www.al3abkari-pro.com
Exercice 3.1.6. Soit (un ) la suite réelle dénie par u0 = 2, u1 = 5 et pour tout entier n ≥ 0,
un+2 = 5un+1 − 6un . Montrer par récurrence à deux pas que ∀n ∈ N, un = 2n + 3n .
Exercice 3.1.8. Soit n un entier naturel non nul. Montrer par récurrence forte qu'il existe k, m ∈ N
tels que n = 2k (2m + 1).
Exemples 3.2.3.
1. Pour a = 2015 et b = 15, on a q = [ ab ] = 134 et r = a − bq = 5.
2. Pour a = −2016 et b = 67, on a q = [ ab ] = −31 et r = a − bq = 61.
Dénition 3.2.4. Soit a, b ∈ Z. On dit que a divise b s'il existe c ∈ Z tel que b = ac. Lorsque a
divise b, on écrit a | b.
Remarque 3.2.5. Soit a, b ∈ Z. Si a divise b, on dit que a est un diviseur de b ou b est un multiple
de a ou b est divisible par a.
Remarque 3.2.7. La relation de divisibilité dans Z est réexive et transitive mais n'est pas antisy-
métrique.
Théorème et Dénition 3.3.1. Soit (a, b) ∈ Z2 − {(0, 0)}. Il existe un unique entier positif d tel
que
i) d | a et d | b,
ii) Si c est un entier tel que c divise a et c divise b, alors c ≤ d.
17
www.al3abkari-pro.com
L'entier naturel d est appelé le plus grand commun diviseur de a et b. d est noté a ∧ b ou
d = pgcd(a, b).
Remarque 3.3.2.
1. Si (a, b) ∈ Z2 − {(0, 0)}, alors il existe (x, y) ∈ Z2 : a ∧ b = ax + by .
2. On vérie que si a, b et c sont des entiers non nuls, alors (a ∧ b) ∧ c = a ∧ (b ∧ c) et ainsi on peut
généraliser, par récurrence, à un nombre ni quelconque d'entiers non nuls, i.e., a1 ∧ · · · ∧ an =
(a1 ∧ · · · ∧ an−1 ) ∧ an .
Théorème 3.3.3. Soit (a, b) ∈ Z − {(0, 0)} et d ∈ N. d = a ∧ b si, et seulement si,
i) d | a et d | b,
ii) Si c est un entier tel que c | a et c | b, alors c | d.
Dénition 3.3.4. Soit (a, b) ∈ Z2 − {(0, 0)}. On dit que a et b sont premiers entre eux si a ∧ b = 1.
Théorème 3.3.5. (Théorème de Bézout) Soit (a, b) ∈ Z − {(0, 0)}. a et b sont premiers entre eux
si, et seulement si, il existe x, y ∈ Z tels que 1 = ax + by .
Corollaire 3.3.6. Soit (a, b) ∈ Z − {(0, 0)}. Si a ∧ b = d, alors a
d ∧ b
d = 1.
Corollaire 3.3.7. Soit a, b, c ∈ Z tels que a | c et b | c. Si a ∧ b = 1, alors ab | c.
Théorème 3.3.8. (Lemme de Gauss) Soit a, b, c ∈ Z tels que a | bc. Si a ∧ b = 1, alors a | c.
18
www.al3abkari-pro.com
Corollaire 3.4.6. Si k est un entier non nul, alors pgcd(ka, kb) = |k|pgcd(a, b).
Théorème et Dénition 3.4.7. Soit (a, b) ∈ Z2 − {(0, 0)}. Il existe un unique entier positif m tel
que
i) a | m et b | m,
ii) Si c est un entier tel que a divise c et b divise c, alors m divise c.
L'entier naturel m est appelé le plus petit commun multiple de a et b. m est noté a ∨ b ou
m = ppcm(a, b).
Remarque 3.4.8. On vérie que si a, b et c sont des entiers non nuls, alors (a ∨ b) ∨ c = a ∨ (b ∨ c)
et ainsi on peut généraliser, par récurrence, à un nombre ni quelconque d'entiers non nuls, i.e.,
a1 ∨ · · · ∨ an = (a1 ∨ · · · ∨ an−1 ) ∨ an .
Dénition 3.5.1. Soit p > 1 un entier. On dit que p est premier si les seuls diviseurs positifs de p
sont 1 et p. Un entier > 1 qui n'est pas premier est dit composé.
Exercice 3.5.6. Montrer que si n > 1 est un entier composé, alors n possède un diviseur premier p tel
√
que p ≤ n.
3.6 Congruences
Dénition 3.6.1. Soit n ∈ N. On dit que deux entiers relatifs a et b sont congrus modulo n et on
note a ≡ b ( mod n) si n divise a − b. La relation a ≡ b ( mod n) est appelée congruence modulo
n.
Remarque 3.6.2. Si n = 0, la relation a ≡ b ( mod n) n'est autre que a = b. Si n = 1, la relation
a ≡ b ( mod n) est vraie pour tout (a, b) ∈ Z2 .
Dans la suite de cette section, on suppose que n ≥ 2.
Théorème 3.6.3. Soit n ≥ 2 un entier. La relation a ≡ b ( mod n) dénie sur Z est une relation
d'équivalence.
Remarques 3.6.4.
1. L'ensemble quotient de Z par la relation de congruence modulo n est noté Z/nZ ou Zn .
2. Dans chaque classe de congruence modulo n, il existe un, et un seul, entier appartenant à
l'ensemble {0, 1 . . . , n − 1}, i.e., si x ∈ Z/nZ, ∃!a ∈ x tel que a ∈ {0, 1 . . . , n − 1}.
19
www.al3abkari-pro.com
Théorème 3.6.5. Soit n ≥ 2 un entier, a1 , a2 , b1 et b2 des entiers relatifs.
1. Si a1 ≡ b1 ( mod n) et a2 ≡ b2 ( mod n), alors a1 + a2 ≡ b1 + b2 ( mod n) (Compatibilité
de la congruence mod n avec l'addition dans Z)
2. Si a1 ≡ b1 ( mod n) et a2 ≡ b2 ( mod n), alors a1 a2 ≡ b1 b2 ( mod n) (Compatibilité de la
congruence mod n avec la multiplication dans Z)
Théorème 3.7.1. L'addition et la multiplication dans Z/nZ munissent cet ensemble d'une structure
d'anneau commutatif non trivial. Cet anneau admet 0 pour élément nul et 1 pour unité.
Théorème 3.7.3. Z/nZ est un corps si, et seulement si, n est premier.
Corollaire 3.7.5. Si p est un nombre premier, alors pour tout a ∈ Z, ap ≡ a( mod p).
où d = c ∧ n.
Dénition 3.8.1. Pour tout entier n ≥ 1, on note ϕ(n) le nombre des entiers k ∈ {0, 1, . . . , n − 1}
tels que k ∧ n = 1, i.e., ϕ(n) = card{k ∈ {0, 1, . . . , n − 1}/k ∧ n = 1}. L'application ϕ est appelée la
fonction indicatrice d'Euler ou l'indicateur d'Euler et ϕ(n) est dit indicateur d'Euler de n.
Exemple 3.8.2. On a ϕ(1) = 1, ϕ(2) = 1, ϕ(10) = 4.
Théorème 3.8.3. Si p est un nombre premier et k > 0 est un entier, alors ϕ(pk ) = pk − pk−1 .
Théorème 3.8.5. Soit m, n ∈ N − {0, 1}. Si m et n sont premiers entre eux, alors ϕ(mn) =
ϕ(m)ϕ(n).
Théorème 3.8.6. Soit n > 1 un entier et n = pk11 . . . pkr r , avec p1 , . . . , pr des nombres premiers et
k1 , . . . , kr des entiers > 0, alors ϕ(n) = (pk11 − pk11 −1 ) . . . (pkr r − pkr r −1 ) = n(1 − p11 ) . . . (1 − p1r ).
20
www.al3abkari-pro.com