L'Union européenne entretient des relations commerciales et financières importantes à la fois avec ses États membres et avec le reste du monde. Elle est une grande puissance commerciale et financière, mais les États membres agissent aussi individuellement sur la scène internationale.
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L'Union européenne entretient des relations commerciales et financières importantes à la fois avec ses États membres et avec le reste du monde. Elle est une grande puissance commerciale et financière, mais les États membres agissent aussi individuellement sur la scène internationale.
L'Union européenne entretient des relations commerciales et financières importantes à la fois avec ses États membres et avec le reste du monde. Elle est une grande puissance commerciale et financière, mais les États membres agissent aussi individuellement sur la scène internationale.
L'Union européenne entretient des relations commerciales et financières importantes à la fois avec ses États membres et avec le reste du monde. Elle est une grande puissance commerciale et financière, mais les États membres agissent aussi individuellement sur la scène internationale.
1. L’Union européenne et les mondes en développement Proche du continent européen, espace de départ de nombreux émigrants vers l’UE, riche en matières premières et en sources d’énergie, l’Afrique subsaharienne reçoit la plus grande part de l’aide communautaire, tant de façon permanente que face aux catastrophes engendrées par les épisodes de sécheresse mais surtout par les conflits intercommunautaires et/ou internationaux qu’elle connaît depuis une vingtaine d’années. Des forces européennes sont dépêchées pour pacifier certains États : Zaïre/République démocratique du Congo, Eufor prévue début 2008 à l’Est du Tchad pour sécuriser les réfugiés du Darfour… La place privilégiée des Européens en Afrique noire est cependant remise en cause par les États-Unis, et la Chine depuis peu. Avec l’Amérique latine, les relations s’étoffent depuis l’entrée des pays ibériques dans la CEE. Elles sont denses en particulier avec la partie méridionale de l’Amérique du Sud, qui a reçu de nombreux immigrants européens dans la période 1880-1920. L’UE est le premier partenaire commercial du MERCOSUR et aussi le premier investisseur dans cet ensemble régional qui s’en inspire. Les entreprises européennes sont très présentes du Mexique à l’Argentine : banques espagnoles, constructeurs automobiles français ou allemands, sociétés de services publics (traitement des eaux, distribution du gaz…). Le rapprochement s’est concrétisé lors du sommet UE-Amérique latine (1999), mais le dialogue politique marque le pas face aux projets contraires : non pas tant celui de Washington de constituer une vaste zone de libre-échange « de l’Alaska à la Terre de Feu » (lancé par G. Bush en 1992, le projet est rejeté par la plupart des pays latino-américains) que celui du Vénézuelien H. Chavez de constituer une entente économique strictement latino-américaine. En Asie orientale, l’essor de la Chine et de l’Inde a des effets bien plus considérables que celui, plus ancien, des quatre « petits dragons » ou des « bébés tigres » d’Asie du Sud-Est. Les relations entre l’UE et ces pays se soldent souvent par un déficit commercial : c’est le cas avec la Chine qui fournit près de 15 % des importations de l’UE alors qu’elle n’absorbe que 5 % de ses exportations. L’Europe, à moindre titre que le Japon ou l’Amérique du Nord, voit affluer les produits made in China souvent fabriqués par des filiales de sociétés occidentales : les tensions sont tempérées par la volonté européenne de garder un accès à l’immense marché chinois. Bruxelles développe un dialogue avec l’Asie orientale depuis le sommet UE-Asie (Asian Europe Meeting : ASEM) de 1996 : le Japon, la Chine, la Corée du Sud et les pays de l’ASEAN étaient présents. Il a peu de contenu cependant. Les entreprises européennes sont globalement « discrètes » sur des marchés qui sont pourtant prometteurs (la France réalise moins de 2 % des importations indiennes). Sur le plan politique, ce sont les États plus que l’Union qui mènent le jeu. Face à des ensembles chinois ou indien qui pèsent bien plus lourd, et pas seulement démographiquement, ce n’est pas un gage d’efficacité, alors même que ces pays sont eux aussi attachés à l’idée d’un monde multipolaire. Cette faible coordination conduit aussi les pays européens à se montrer pusillanimes : on ose à peine exiger le respect des droits de l’homme en Chine ou en Birmanie, on fait silence sur le Tibet.
2. L’Union européenne dans le commerce international
Les échanges qui s’effectuent au sein de l’UE constituent près du tiers du commerce international, qui est en vérité pour plus de moitié un commerce intracontinental : en 2006, les trois mille six cent cinquante- deux milliards de dollars des importations/exportations intrazone Europe (cela déborde un peu l’UE) représentaient 31 % de tout le commerce mondial (OMC cité par Le Monde, Bilan du monde 2008). Il est certain que les règles du marché unique ont accru des échanges qui tendent de toute manière à s’effectuer spontanément entre entreprises de pays voisins (bien que hors UE, la Suisse se procure chez ses trois voisins allemand, français et italien plus de la moitié de ce qu’elle importe). De ce fait, on trouve six pays de l’UE parmi les dix premiers pays marchands du monde : l’Allemagne est, selon les années, le premier ou le deuxième exportateur mondial, devant ou derrière les États-Unis ; la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Italie sont également bien placés. Les uns et les autres sont réciproquement leurs principaux partenaires : la France fait plus de 60 % de ses échanges extérieurs dans l’UE ; la plupart de ses entreprises ont là leurs fournisseurs et leurs clients, seule une minorité des quelque cinq mille quatre cents entreprises françaises implantées à l’étranger franchit les océans. Les échanges hors UE représentent 16,5 % du commerce mondial dans son ensemble, contre 14,7 % pour l’Amérique du Nord. On observe que, comme pour celle-ci, les échanges avec l’Asie l’emportent désormais sur ceux qui s’effectuent avec l’autre rive de l’Atlantique. Cela étant, si l’UE parle d’une seule voix, celle de son commissaire au commerce, dans les instances internationales du type OMC, ce sont les entreprises des pays membres qui exportent ou importent, soutenues éventuellement par leur État chez tel ou tel partenaire, notamment pour les produits stratégiques (avions, centrales nucléaires, armements…). De ce fait, des entreprises comme Areva en Chine ou BMW aux États-Unis restent perçues comme respectivement française et allemande bien plus qu’européennes alors que Microsoft ou Boeing sont identifiées partout à l’Amérique. Au demeurant, les chefs d’État et de gouvernement de l’UE en déplacement à l’étranger sont accompagnés par des hommes d’affaires de leur pays et les grands contrats
se négocient à ce niveau-là. Autrement dit, que l’UE rassemble de grands pays marchands n’accroît pas nécessairement son poids géopolitique : les États éclipsent l’Union. Comme toute entité économique avancée, l’UE exporte et importe avant tout des produits manufacturés. Le solde commercial global fluctue selon les années. Par régions ou pays partenaires, il est régulièrement déficitaire avec les pays du golfe Persique fournisseurs de l’Europe en « or noir » (le baril à plus de cent euros creuse évidemment le déficit) ainsi qu’avec la Chine, qui exporte des quantités massives de biens de consommation (articles textiles, jouets, appareils électroniques…) et le Japon qui continue à vendre ses automobiles, son matériel de bureau… Les échanges avec les autres partenaires sont souvent équilibrés ou excédentaires, même si l’appréciation de l’euro par rapport au dollar a des effets discutés plus loin. Pour ce qui est du commerce international des services (19 % du commerce international aujourd’hui), la prédominance de l’UE existe également, pour les mêmes motifs. Les compagnies d’assurances, les banques, les agences de voyages, les armateurs et tous les autres prestataires de services européens travaillent de plus en plus avec des partenaires étrangers au sein de l’UE. La réalisation du marché unique des services, leur déréglementation, l’usage d’une monnaie commune ont beaucoup stimulé ces courants : depuis l’été 2007, les particuliers peuvent par exemple acheter leur électricité à un distributeur non national. Les échanges avec les pays tiers s’intensifient également sur fond de libéralisation des services au sein de l’OMC. Les États-Unis constituent de loin le partenaire principal (autour de 40 % des transactions) : venue de nombreux touristes étasuniens en Europe dans un sens ; achat de brevets, de prestations financières, de droits de diffusion, de traduction, de copie d’œuvres (films, émissions télévisées, musiques…) dans l’autre.
3. L’Union européenne au cœur de la globalisation financière
L’UE est également au centre des flux internationaux de capitaux, avec la même ambivalence d’échelles que pour le commerce : l’international est souvent de l’intracommunautaire (voir F. Bost, « Les IDE, révélateurs de l’attractivité des territoires à l’échelle mondiale », Mappemonde n° 3, 2004). En 2006, elle a capté 42 % des IDE entrants dans le monde, loin devant l’Amérique du Nord (19,2 %) ou l’Asie (14,8 %). Plus encore que les flux de marchandises, ceux de capitaux sont avant tout Nord/Nord. Cela dit, ce pourcentage amalgame les IDE circulant au sein de l’espace communautaire et ceux provenant de l’extérieur. Or, si l’on retient le cas de la France, pôle majeur pour les IDE tant comme destinataire (quatrième rang mondial en 2005) que comme investisseur (deuxième rang en 2005), plus des trois quarts des flux entrants proviennent d’entreprises de l’UE et plus de la moitié des flux sortants se dirige vers le reste de l’UE (un quart va vers les États-Unis). Dans les deux sens, le partenaire britannique précède l’Allemagne ou le Benelux. Au sein de l’UE, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et globalement l’Europe du Nord-Ouest sont les autres grands acteurs de ces flux d’IDE. Le phénomène souligne le haut degré d’internationalisation des firmes de cette région : leur développement leur interdit de se contenter de marchés nationaux qui sont tous de taille moyenne ou modeste. Une partie minoritaire s’oriente vers les PECO, dès avant leur intégration dans l’UE au demeurant. Pour ce qui est des partenaires extérieurs, en termes de stocks aussi bien entrants que sortants, les États-Unis restent au premier rang (respectivement 55,6 % et 41,2 % en 2003). En revanche, l’étude des flux montre le rôle e encore modeste mais croissant des pays émergents au début du XXI siècle. À la fois comme destinataires des IDE communautaires : les industriels, notamment allemands, investissent en Chine ; les prestataires anglais de services privilégient l’Inde (activités de back office, services d’appels, services informatiques). Mais le mouvement se fait aussi dans l’autre sens : des firmes chinoises ou indiennes prennent le contrôle de sociétés européennes. En 2005, le groupe chinois Hutchison Whampoa rachète le distributeur français de parfums Marionnaud. En 2006, plus de cent sociétés britanniques ont été rachetées par des investisseurs indiens, pour un montant total qui approche douze milliards de dollars. Le grand conglomérat Tata semble prendre sa revanche sur deux siècles de colonisation : après s’être offert Tetley, l’emblème du thé anglais, il rachète le sidérurgiste anglo-néerlandais Corus puis Jaguar et Land Rover dont se sépare Ford, l’ancien propriétaire (mars 2008).
4. Les disparités de performances économiques dans l’Union européenne et leur
5. La forte internationalisation des firmes de l’Union européenne
Tableau 16.1 – Quatorze grandes multinationales de l’UE
parmi les vingt-quatre firmes ayant les actifs les plus élevés à l’étranger (2005)
Nom Secteur d’activité Pays d’origine Rang pour la valeur Indice de
des actifs à transnationalité (2) l’étranger (rang Fortune) (1) British Petroleum Pétrole Royaume-Uni 5 (2) 81,5 (RU) Royal Dutch Shell Pétrole RU et Pays-Bas 7 (4) 71,9 Total Pétrole France 9 (10) 74,3 France Telecom Télécommunications France 10 (63) 48,7 Volkswagen Automobiles Allemagne 11 (15) 56,4 Sanofi Aventis Pharmacie France 12 (321) 77,6 Deutsche Télécommunications Allemagne 13 (37) 50 Telekom RWE Électricité, eau, gaz Allemagne 14 (78) 50,1 (distribution) Suez Idem France 15 (79) 75,2 Eon Idem Allemagne 16 (69) 42,7 Siemens Équipement Allemagne 18 (21) 62 électrique et électronique EDF Électricité France 20 (64) 32,4 Vivendi Universal Diversifié France 22 (199) 55,4 BMW Automobiles Allemagne 24 (71) 66,9 (1) La revue Fortune classe les plus grandes entreprises mondiales selon leur chiffre d’affaires total ; (2) L’indice de transnationalité est la moyenne du taux des actifs, des ventes et de l’emploi à l’étranger par rapport au total mondial pour chacune des firmes. Sources : Images économiques du monde 2008, A. Colin, 2007 ; d’après la CNUCED et Fortune.