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Memoire Master de Mme Wahiba Boukhari Finale

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UNIVERSITE KASDI MERBAH OUARGLA

Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie


Département des Sciences Agronomiques

Mémoire de Master Académique


Domaine : Sciences de la Nature et de la Vie
Filière : Sciences Agronomiques
Spécialité : Parcours et Elevage en Zones Arides

THEME

Fréquentation temporelle des troupeaux camelins sur


les parcours du Sahara septentrional algérien
(cas des régions de Ouargla et Touggourt)

Présenté par :
BOUKHARI Wahiba

Soutenu publiquement :

Le 07/07/2021

Devant le jury :
M. SENOUSSI Abdelhakim Président Pr.UKM Ouargla
M. CHEHMA Abdelmadjid Promoteur Pr.UKM Ouargla
M. HUGUENIN Johann Co-Promoteur Dir.Rech CIRAD Monpellier
M. OULAD BELKHIR Amar Examinateur M.C. « B »UKM Ouargla

Année Universitaire 2O20/ 2O21


Le présent Mémoire de Master est inscrit respectivement
dansdes projets derecherche Internationaux :

1- CAMED Dz (ERANETMED 2-72-367) portant sur :


Roles of Camel Breeding in Modern Saharan Societies
- Contributing to their Adaptive Capacities Face to Global Changes

Et

2- CAMEL SHIELD (PRIMA) ayant trait au :


Camel breeding systems: actors in the sustainable economic development of the northern Sahara
territories through innovative strategies for natural resource management and marketing.
REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail, louange à DIEU tout puissant


Je tiens à remercier
- Professeur CHEHMA Abdelmadjid, à qui, je témoigne ma profonde gratitude
d'avoir accepté l'encadrement de ce Mémoire de Master en tant que directeur de ce
travail et qui m’a dirigé au cours de cette ambitieuse étude. Son esprit critique et ces
judicieux conseils ont grandement facilité la réalisation de cette étude. Je tiens
également à le remercier pour nous avoir fait bénéficier de sa rigueur sans laquelle
ce travail n’aurait pu être accompli.
- Monsieur HUGUENIN Johann Maitre de Recherche CIRAD de Montpellier, pour
avoir accepté de codiriger ce travail pour son appui, ses conseils et ses orientations
tout au long de ce travail.
Mes vifs remerciements sont adressés aussi aux membres de jury, pour l’honneur
qu’ils m’ont fait en acceptant d’évaluer ce travail, notamment :
-Au Professeur SENOUSSI Hakim pour avoir accepté de m’honorer par sa présence,
comme président de ce jury ;
- A Docteur OULAD Bilkhir pour avoir accepté de m’honorer par sa présence,
en tant qu'examinateur de ce travail.
Mes vifs remerciements sont adressés également à toutes les personnes qui ont
concouru de près ou de loin à la réalisation de ce travail :
-Dr MAHMA Hassan,enseignant à l'institut de formation professionnel .
-Dr NDADA Toufik, Inspecteur vétérinaire, Subdivision d'el Hadjira.

-Dr BOUNANAA Boubaker, Inspecteur vétérinaire, Subdivision de N’goussa.


-Dr BENYAHYA Youcef, Inspecteur vétérinaire, Subdivision de Hassi-Messaoud.
- Dr OUBACHA Hafidha, Inspecteur vétérinaire, DSA de Tizi-Ouzou
- Aux éleveurs pour leur disponibilité, patience et hospitalité.
DEDICACES

Je dédie ce modeste travail et ma profonde gratitude:


-A la mémoire de mon père.
-A ma chère mère.
-A ma petite famille.
Abstract

Fréquentation temporelle des troupeaux camelins sur les


parcours sahariens

Cette étude a pour but d'analyser les déplacements des troupeaux des chameliers réalisés dans le
temps, et de caractériser les territoires de parcours utilisés grâce à la mobilité tels que définis par les
itinéraires des transhumances. Elle a aussi pour objectif de redéfinir la place des élevages camelins
dans la société et le territoire. Cela permet de comprendre la dynamique des déplacements des
cheptels des chameliers .Pour ce faire, nous avons procéder à des enquêtes (entretiens/
questionnaires) auprès de 187 chameliers sur deux grandes zones (Ouargla et Touggourt),
conjuguées à des sorties sur terrain. Lors des observations de terrain nous avons relevé, avec un
GPS, les coordonnées géo-référencées de 86 parcours dont 62 parcours fréquentés par les animaux
des chameliers de la zone de Ouargla et 24 par des animaux des chameliers de Touggourt. Il a été
aussi relevé les coordonnées géographiques de 91 puits pastoraux situés à proximité des parcours à
une distance comprise de 3et12km.
La mobilité des troupeaux s’est transformée au cours du temps, elle prend deux formes principales :
la transhumance sur des distances qui peuvent aller de quelques kilomètres à plusieurs centaines de
kilomètres et le nomadisme. A cet effet, la majorité des chameliers enquêtés, soit 96,3 %, peuvent
être qualifiés de transhumants, les 3, 7 % de chameliers qui restent sont qualifiés de nomades. En
plus, 62 % des chameliers enquêtés préfèrent le système semi-gardé et 38 %pratiquent le système
gardé.

Mots-clés: Système d’élevage, Mobilité, Chamelier, Parcours, Point d'eau, Ouargla, Touggourt,
Abstract

Temporal frequentation of camel herds on Saharan


rangelands

The aim of the present study is to analyse the movements of cameleers, over time and to
characterise the territories of mobility as defined by the transhumance routes, with particular
emphasis on redefining the place that camel breeders occupy in the territory and understanding the
dynamics of cameleer's movements. To do this, we conducted surveys of 187 camel riders in two
large areas (Ouargla and Touggourt), combined with field trips. Through the results obtained, we
have identified and geo-referenced 86 courses including 62 courses frequented by the camel
cameleers of the Ouargla area and 24 by the camel cameleers of Touggourt; in addition to 91 pastoral
wells located near the routes at a distance of between 3 and 12 km.

The mobility of herds has changed over time, taking two main forms: transhumance over
distances ranging from a few kilometres to several hundred kilometres, and nomadism. To this end,
the majority of the cameleers surveyed, 96.3%, can be qualified as transhumants, while there maining
3.7% of cameleers are qualified as nomads. In addition, 62% of the cameleers surveyed prefer the
semi-guarded system and 38% practice the guarded system.

Keywords: Farming system, Mobility, Cameleers, Rangelands, Water Point, Ouargla, Touggourt.
‫ملخص‬

‫التردد الزمني لقطعان اإلبل على المراعي الصحراوية‬

‫تهدف هذه الدراسة إلى تحليل تحركات األبالة على مر الزمن ووصف مراعي التنقل على النحو الذي تحدده طرق النقل‪،‬‬
‫مع التأكيد بشكل خاص على إعادة تعريف المكان الذي يحتله مربو الجمال في األرض وفهم ديناميكيات حركات قطعان الجمال‪.‬‬
‫وللقيام بذلك‪ ،‬قمنا بإجراء دراسات استقصائية لـ ‪ 781‬أبالة في منطقتين كبيرتين (ورقلة وتقرت)‪ ،‬إلى جانب الخرجات الميدانية‪ .‬ومن‬
‫خالل النتائج التي تم الحصول عليها‪ ،‬حددنا ‪ 88‬مرعى‪ ،‬منها ‪ 86‬مرعى يرتادها مربوا الجمال في منطقة ورقلة و‪ 62‬مرعى بمنطقة‬
‫تقرت‪ ،‬باإلضافة إلى ‪ 17‬بئرا رعوية تقع بالقرب من المراعي على مسافة بين ‪ 3‬و‪ 76‬كم‬

‫تغير تحركات قطعان الجمال بمرور الوقت‪ ،‬فأخذت شكلين رئيسيين‪ :‬النظام الرعوي الشبه مستقر للقطعان لمسافات تتراوح بين‬
‫بضعة كيلومترات وعدة مئات من الكيلومترات‪ ،‬ونظام ترحال القبيلة‪ .‬ولتحقيق هذه الغاية‪ ،‬فإن أغلب األبالة الذين شملهم االستطالع‪،‬‬
‫الذين بلغ تعميمهم ‪ ،%1863‬يمكن تأهيلهم باعتبارهم رحالة شبه مستقرين‪ ،‬في حين أن نسبة الـ ‪ %361‬المتبقية من األبالة مؤهلون‬
‫باعتبارهم البدو الرحل‪ .‬فضالً عن ذلك فإن ‪ %86‬من األبالة الذين شملهم االستطالع يفضلون النظام نصف المسروح‪ ،‬و‪%38‬‬
‫يمارسون هذا النظام المسروح ‪.‬‬

‫الكلمات المفاتيح‪ :‬نظام التربية‪ ،‬الحركة‪ ،‬األبالة‪ ،‬المرعى‪ ،‬نقطة مائية‪ ،‬ورقلة‪ ،‬تقرت‬
Table des matières

Table des Matières


Remerciements
Dedicaces
Liste des cartes
Liste des figures
Liste des tableaux
Liste des abreviations
INTRODUCTION 1
CHAPITRE I :MATERIELS ET METHODES
I.2. Objectif de l’étude 5
I.3 Zone d’étude 5
I.3.1.Situation géographique de la région d’étude 5
I.3.2.Climat 6
I.3.2.1.Précipitation 6
I.3.2.2.Températures 6
I.4.Enquêtes sur terrain 7
I.5.Sorties sur terrain 8
I.6.Groupes de discussion 8
CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES DES ELEVEURS ENQUÊTÉS
II.1.Age des chameliers enquetés 10
II.2-Niveau d’instruction des Eleveurs 11
II.3-Modes de vie 11
II.4-Fonction 12
II.5-Spécialisation des elevages Camelins 12
II.6-Mode d’acquisition des troupeaux camelins 13
CHAPITRE III: CARACTERISTIQUES DES TROUPEAUX CAMELINS
ENQUÊTÉS
III.1-Populations de dromadaires elevées 15
III.2-Composition des troupeaux enquêtés 15
III.3-Taille des troupeaux camelins enquêtés 16
III.4-Structure des Troupeaux camelins enquêtés 16
Table des matières
CHAPITRE IV: IDENTIFICATION DU TERRITOIRE
IV.1.Abreuvement des animaux 19
IV.2.Fréquences d'abreuvement 20
IV.3.Etude floristique des parcours 20
IV.4.Plantes toxiques pour le dromadaire 22
IV.5-Alimentation complémentaire des troupeaux enquêtés sur parcours 23
IV.6-Etude des parcours 23
IV.7 Occupation des parcours 24
IV.8-Exploitation des parcours 24
CHAPITRE V: DEPLACEMENTS DES TROUPEAUX
V.1-Décision de déplacement 26
V.2-Itinéraires de mobilité des chameliers 26
V.4-Distances parcourues 28
V.5-Calendrier de mobilité 28
V.6-Contraintes liés au territoire: Obstacles à la mobilité 30
CONCLUSION 32
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 35
ANNEXES 38
Liste des Carte, figures, tableaux
Liste des cartes
Carte 1:Itinéraires de mobilité des chameliers dans la région d'étude. 27

Liste des figures


Figure 1: Démarche méthodologique. 4
Figure 2: Photo aérienne représentative des localités des chameliers enquêtés. 5
Figure 3: variation annuelle des précipitations sur 30ans (1991-2020) 6
Figure 4: Évolution des températures annuelles sur 30ans (1991-2020). 7
Figure 5 : Répartition des chamelier enquêtés par tranche d’âge. 10
Figure 6: Répartition des chameliers enquêtés par niveau d’instruction des chameliers. 11
Figure 7: Secteurs d’activités des chameliers enquêtés. 12
Figure 8: Répartition des éleveurs enquêtés par spécialisation 13
Figure 9 : Composition des troupeaux enquétés 15
Figure 10 :Structure du troupeau 17
Figure 11: Répartition des chameliers par type de formation géomorphologique. 25
Figure 12: Photo aérienne représentatives des axes de déplacement des chameliers. 27
Figure 13:: Pratique du gardiennage des systèmes d'élevage dans la zone d'étude 29
Figure 14: Deux principaux modes de conduites des troupeaux des systèmes d'élevage
camelins 30

Liste des tableaux


Tableau 1: Effectifs des troupeaux enquêtés de l'étude 16
Tableau 2 : Sources d’abreuvement répertoriées. 19
Tableau 3 : Espèces recensées dans les différentes parcours fréquentés par les chameliers
suivant les parcours. 21
Tableau 4 : plantes toxiques inventoriées sur parcours 22
Liste des abréviations et Acronymes

Liste des abréviations et acronymes


ArcGIS Logiciel de système d'information géographique
DSA Direction des Services Agricoles

FAO Food and Agriculture Organization

GPS Global Position System


ONM Office National de la Météorologie
PPDRI Projet de Proximité de Développement Rural Intégré
SIG Système D'information Géographique
INTRODUCTION
Introduction

Introduction

L’élevage camelin en Algérie, occupe une place importante au sein de la communauté


saharienne, avec un effectif aux environs de 416519 têtes (FAO, 2019). Il contribue à la sécurité
alimentaire de la population saharienne par son approvisionnement des marchés locaux en viande en
premier lieu et en lait secondairement. C’est un pourvoyeur essentiel en protéines animales pour la
communauté locale (Faye et Bengoumi, 2000 ; Adamou, 2008 ; Adamou et Boudjenah, 2012;
Adamou et Bairi, 2009 ; Senoussi, 2012 et Bouallalaet al. 2013). A l'échelle nationale, la
consommation de la viande cameline reste très marginalisée. En revanche, à l’échelle régionale
(régions sahariennes), sa consommation représente une part d’environ 33% de la viande rouge
(Benyoucef et Bouzegag, 2006 ; Adamou, 2011 et Sadoudet al., 2019).
L’élevage du dromadaire fait partie des principales activités de la population rurale
saharienne, et cela pour répondre aux besoins locaux et régionaux en matière de produits d’origine
pastorale (Ben Semaoun et Slimani, 2006). Cet élevage se trouve confronté, principalement, au
problème de l’alimentation, basée essentiellement sur le pâturage des parcours sahariens, composés
par un couvert végétal spontané, relativement maigre et très clairsemé (Mahma., 2019). Selon
Adamou (2008), l’élevage du dromadaire se faisait selon trois principales pratiques de mobilité :
nomade, semi-nomade et sédentaire. Suivant la saison, les régions, les tribus et leurs usages, on trouve
diverses combinaisons. Un troupeau peut être composé uniquement de dromadaires mâles destinés
au bât (transport), ou bien des femelles destinées à la reproduction, avec un ou plusieurs mâles, ou
d'un étalon accompagné de plusieurs femelles, suitées ou non, et de dromadaires de bât.
Généralement, dans ces conditions très rudes, les animaux sont laissés libres de chercher leurs
nourritures (divagation). Les femelles ne s'écartent pas beaucoup de l'étalon, qui surveille le troupeau
et se positionne toujours en arrière.
Dans le Sahara septentrionale algérien, l’alimentation du dromadaire est basée sur les
différents types de parcours (Lits d’Oued, Daya, Hamada, Reg, Erg et sebkha).C’est le paramètre clé
sur lequel repose le système d’élevage camelin extensif (Chehma, 2005). Compte-tenu des conditions
très rudes des écosystèmes sahariens, le pâturage incontrôlé des différents troupeaux mixtes (ovin et
caprin) altère ce modeste couvert végétal, qui est réputé très clairsemé, au point d’induire un
processus de dégradation. Selon Chehma (2005), une dégradation continue du couvert végétal
constitue une menace pour le développement du dromadaire dans le sens où elle accentuera le
phénomène de la désertification (Gamoun, 2012 ; Gamoun et al., 2015). Le dromadaire, grâce à son
comportement alimentaire particulier, (Faye 2011 et Mahma et al 2019), reste la seule espèce

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Introduction
d’élevage capable de valoriser ces vastes surfaces désertiques, tout en préservant cet écosystème très
fragile.
Les systèmes d’élevage camelins ont dû se métamorphosés en raison de : la quasi disparition
de la fonction de bât avec l’arrivée de la motorisation, de diverses politiques publiques
(sédentarisation des nomades, programme de développement agricole et rural, attribution d’orge aux
éleveurs…), de la scolarisation, de l’évolution de l’habitat, des modifications du contexte socio-
économiques qu’a connu le milieu saharien (travail dans le secteur pétrolier et secteur des services),
de la concurrence de produits alimentaires extérieurs sur les marchés locaux, du changement de
régime climatique (pluies devenues encore plus irrégulières avec des évènements pluvieux courts
mais violent). Il en résulte une orientation de l'élevage camelin vers la production de viande (et plus
modestement de lait pour la vente). Les systèmes d’élevage pastoraux et agro-pastoraux
méditerranéens sont marqués par la mobilité des hommes et des troupeaux et par l’usage de territoires
collectifs (Bourbouze, 2006) ont été amené à s’adapter à cet ensemble de perturbations et
changements.
La question centrale de cette étude peut s’énoncer, de cette manière : Ces transformations
des pratiques de l’élevage en lien avec les déplacements de troupeaux relèvent de quels rôles ou
logiques pour le système d’élevage, le territoire et ses ressources ? Très peu d’études ont été faites
sur la fréquentation temporelle des parcours sahariens par des troupeaux camelins de ces nouveaux
systèmes d’élevage.
L'objectif est d’identifier et analyser les déplacements des troupeaux camelins dans le temps,
afin aussi de déceler comment et pourquoi les chameliers avec leurs bergers ont fait évoluer les modes
de déplacements. Nous soulignons l’importance à déceler à partir des pratiques observées et des
paroles des chameliers la redéfinition de la place que les éleveurs camelins occupent dans le territoire
et la compréhension de la dynamique des déplacements des chameliers.
Pour se faire, nous avons procéder à des enquêtes avec les chameliers sur deux grandes zones
(Ouargla et Touggourt), conjuguées à des sorties sur terrain pour observer et géo référencier les
parcours et les points d’eaux.

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CHAPITRE I : MATERIELS ET METHODES
Chapitre I : Matériels et méthodes

I.1.Approche méthodologique
La démarche méthodologique adoptée est illustrée dans la figure 1.

Formulation de l’objectif de recherche

Recherche bibliographique

Objectifs : Outils :
-la compréhension de la dynamique des - Statistiques, rapports, ouvrages et
déplacements des chameliers mémoires sur l’élevage camelin
-la prise en compte de la variabilité des -Pré-enquête auprès de personnes
comportements à travers plusieurs ressources.
parcours

Choix des zones d’enquêtes

-Touggourt -Ouargla
-Temacine -Sidi Khouiled
-Megarine -N'Goussa
-ElHadjira -Hassi Messaoud
-Taibet -El Borma

Élaboration d’un questionnaire d’enquête

Enquêtes + Observations sur terrain

Interprétation et Discussion des résultats

Conclusion

Figure 1: Démarche méthodologique.

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Chapitre I : Matériels et méthodes

I.2. Objectif de l’étude


Ce travail avait comme objectif la compréhension de la dynamique des déplacements des
troupeaux des chameliers pour caractériser les stratégies spatio-temporelles d’utilisation des parcours
avec leurs ressources (eau végétation) afin de saisir l’influence de l’espace (dont types
géomorphologiques, routes, cultures, etc.),sur la variabilité de la fréquentation de plusieurs parcours,
à travers le Sahara septentrional algérien (Ouargla et Touggourt).Quels sont les facteurs qui
interviennent dans le choix des parcours et les mobilités ? Comment peut s’expliquer la diversité des
choix (stratégies) des éleveurs ? Comment et qui s’occupe de la conduite du troupeau tous les jours ?
Certaines stratégies et pratiques peuvent-elles avoir un impact sur la végétation des parcours ?

I.3 Zone d’étude


I.3.1.Situation géographique de la région d’étude
L’étude a été menée dans dix localités (Ouargla-Sidi Khouiled-N'Goussa-Hassi Messaoud -El
Borma-Touggourt-Temacine-Megarine-ElHadjira-et Taibet) de référence identitaire différente, dans
les régions d'Ouargla et de Touggourt. Ce choix a été dicté par la diversité géomorphologique des
parcours et les sites potentiels en taille d’effectif camelin, ayant un profil rural (zones peuplées par
une population d’origine nomade), réputés par l’activité cameline, Comme indique la figure 2

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Chapitre I : Matériels et méthodes

100 km

Figure 2: Photo aérienne représentative des localités des chameliers enquêtés.

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Chapitre I : Matériels et méthodes

I.3.2.Climat

Le Sahara algérien a un climat hyper aride, caractérisé par une faiblesse et irrégularité de la
précipitation. Il est froid et sec en hiver, chaud et sec en été avec des écarts intra et inter-journaliers
des températures. Le Sahara se caractérise également par une forte luminosité et des vents saisonniers
dominants. Pour étayer les données climatiques à savoir ; la précipitation et la température, nous
avons fait une synthèse couvrant une période de 30 ans du 1991-2020

I.3.2.1.Précipitation

Les précipitations dans les zones sahariennes sont faibles et rares. La répartition annuelle est
irrégulière et dans certains elle provoque des pluies torrentielles (figure 3).

Figure 3: variation annuelle des précipitations sur 30ans (1991-2020)


(Source: Infoclimat 1991 à 2020)

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Chapitre I : Matériels et méthodes

I.3.2.2.Températures
La température est le facteur climatique le plus important (Dreux, 1980).
La région d'étude (Ouargla et Touggourt) est une partie du Sahara qui présente de grands écarts de
température (figure 4).

Figure 4: Évolution des températures annuelles sur 30ans (1991-2020)


(Source: Infoclimat 1991 à 2020)
I.4.Enquêtes sur terrain
La démarche méthodologique retenue repose sur une enquête semi directive adoptant une
démarche d’entretien (auprès des chameliers). Des échanges complémentaires ont aussi été réalisés
(auprès de personnes ressources : Président de groupement, agents de l’Etat e.g. vétérinaires,
Enseignants-Chercheurs, etc.) et nous avons consulté des documentations auprès des divers
organismes professionnels et de l’Etat.
Le questionnaire est scindé en trois parties :
Des items sur les caractéristiques sociodémographiques de l’éleveur et de sa famille ;
Une consacrée à l’identification de son cheptel camelin;
Une concerne l’identification des parcours de pâturage, des espèces spontanées broutées par le
dromadaire et des points d'eau (annexe 1)de la wilaya de Ouargla, ainsi que des Présidents
d’associations ont été consultées en vue d’obtenir une vision globale sur l’activité cameline.

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Chapitre I : Matériels et méthodes

Les enquêtes de terrain se sont étalées sur une période de cinq mois (de Janvier à Mai
2021). Les entretiens avec les chameliers ont eu lieu sur parcours (dans les Subdivisions de
l’agricoles).
La collecte de données comprend :
- Les réponses des enquêtés,
- Les enregistrements audiovisuels,
- Les photos avec leurs commentaires,
- Les observations directes,
- Les repérages de géo localisation (coordonnées GPS)
- Des informations complémentaires recueillies auprès des personnes ressources.
Les principaux acteurs que nous avons sollicités relèvent des institutions technico-
administratives suivantes : la Direction des Services Agricoles (Inspection vétérinaire, Services des
statistiques agricoles et Subdivisions de l’Agriculture) et la Chambre de l’Agriculture de la wilaya
d'Ouargla, ainsi que des Présidents d’associations/groupements. Ainsi nous avons pu obtenir une
vision globale sur l’activité cameline de nos zones d’étude.

I.5 Sorties sur terrain

En parallèle au travail portant sur les enquêtes, nous avons effectué des sorties ciblées sur
les terrains des principaux parcours et points d'eau cités par les chameliers afin de les géo-référencier,
et d'inventorier les espèces spontanées broutées par les dromadaires.

I.6 Groupes de discussion


Trois focus groups (groupes de discussion) avaient été organisés sur trois localités contrastives :
N'goussa, Hassi-Messaoud et El-Hadjira, avec des personnes ressources notamment les responsables
d´associations et chameliers expérimentés (Claude, 2021)

9 | Page
CHAPITRE II : CARACTERISTIQUES DES ÉLEVEURS ENQUÊTÉS

10 | Page
Chapitre II : Caractéristiques des éleveurs enquêtés

II.1.Age des chameliers enquêtés


Au cours de cette étude, 187 chameliers ont été enquêtés. Ce travail a permis d’identifier la
typologie des éleveurs et diagnostiquer l’organisation de leur ménage afin de comprendre le
fonctionnement social de la cellule familiale qui demeure le noyau de l’activité économique de
l’élevage camelin, selon Titaouine et al., (2015).Cette identification est le premier jalon d’un travail
exhaustif d’identification systématique de tous les éleveurs et des cheptels, chose primordiale pour
élaboration d’un plan ou d’un programme de préservation de l’espèce cameline et son élevage.
L'âge des éleveurs est compris entre 23 et 72 ans, pour les différencier, on les a classés en trois
catégories d’âge (figure 5) :
*Catégorie 1 des chameliers âgés de moins de 35 ans;
*Catégorie 2 composée de chameliers ayant un intervalle d’âge variant entre 35 et 50;
*Catégorie3 des chameliers âgés de plus de 50ans.
On remarque qu'il n y a pas de signe pouvant montrer une éventuelle crise de renouvellement des
éleveurs, la tranche d’âge 35-50 ans constitue la plus grande proportion (61%) des chameliers
enquêtés (187).Ils s'agit d'éleveurs dont l'activité est incarnée de père en fils et qui détiennent le plus
grand effectif camelin.

Figure 5 : Répartition des chameliers enquêtés par tranche d’âge.

10 | Page
Chapitre II : Caractéristiques des éleveurs enquêtés

II.2-Niveau d’instruction des éleveurs


Les chameliers enquêtés dans les deux régions d'étude ont des niveaux d’instruction
variables. Il s’avère que pour eux les études n’ont aucun intérêt pour la gestion de l’activité de
l’élevage camelin.
Cependant, 65% des chameliers ont reçu une instruction scolaire, mais 35 % n’ont jamais
été scolarisés et sont analphabètes (figure 6).
Dans notre étude, il s’avère que l’analphabétisme des éleveurs est une image qui tend à
disparaître ces dernières années. Par contre, Benamor et Tihami (2018) notent que les éleveurs
analphabètes sont plus importants à Ouargla. L’élévation du niveau d’instruction des chameliers
s’explique par les efforts qu’ils déploient pour scolariser leurs enfants. Cela est facilité par la
généralisation de l’éducation des enfants en âge de scolarisation dans les zones rurales et
marginalisées ainsi que la normalisation des familles à disposer d’un habitat fixe.

Figure 6: Répartition des chameliers enquêtés par niveau d’instruction des chameliers.

11 | Page
Chapitre II : Caractéristiques des éleveurs enquêtés

II.3-Modes de vie
Deux modes de vie (à savoir nomadisme, semi-nomadisme) sont représentés en proportion
variables avec une prédominance du mode semi-nomade.
La majorité des chameliers enquêtés soit 96,3 % peuvent être qualifiés de semi-nomades ou
transhumants, mariés et pères d’enfants Ils préfèrent ne plus impliquer les membres de la
famille lors des longs déplacements avec le troupeau. Les 3,7 % de chameliers qui restent, sont
qualifiés de nomade. Ils sont surtout concentrés dans la localité de Taibat et El Borma.Le nomadisme
à grand rayon à travers les dix localités étudiées est moribond et semble destiné à disparaître. Oulad
Belkhir (2008) rapporte le même constat en notifiant que la régression du nomadisme est la
conséquence de certaines raisons, tels que la scolarisation des enfants et le désintéressement des
jeunes à l’égard de la vie nomade.
Selon Adamou (2008), le nomadisme a enregistré une régression remarquable dans tout le
pays à l’exception de deux régions qui sont le Hoggar et Tindouf où les éleveurs sont restés fidèles
au nomadisme.
Abaab et al. (1995) confirment également la régression de la mobilité chez les nomades, et
qualifie le nomadisme comme étant une pratique opportuniste dans les régions les plus arides où les
précipitations sont rares.

II.4-Fonction
Nos résultats montrent que l'élevage camelin reste une activité économique principale que
pour 13% des chameliers enquêtés dans les deux régions d’Ouargla et de Touggourt. Une forte
majorité des chameliers enquêtés (soit 87 %) exercent une activité professionnelle principale en
dehors de l’élevage camelin, ces activités s’exercent dans :
*Le secteur agricole les éleveurs sont surtout des phoeniciculteurs dans les localités de
N'goussa,Taibat et Témacine;
*Les chantiers pétroliers, pour les localités de Hassi- Messaoud et El Borma;

* Le secteur des services pour les localités d'El Hadjira et Touggourt;


*Le commerce pour les localités d'Ouargla et Sidi-khouiled.
Comme cela a été observé dans d’autres régions du monde par exemple en Arabie Saoudite
(Abdallah et Faye, 2013), la multi-activité est un principe largement répandu chez les éleveurs
chameliers (figure 7).

12 | Page
Chapitre II : Caractéristiques des éleveurs enquêtés

Figure 7: Secteurs d’activités des chameliers enquêtés.

II.5-Spécialisation des élevages camelins


Les enquêtes de terrain, à travers la région d'approche, montrent que la quasi-totalité des
chameliers sont qualifiée de naisseur, dans ce cas, l’éleveur garde ses chamelons jusqu’au début de
l’engraissement et les vend ensuite comme broutards à un éleveur engraisseur. Les autres sont
qualifiés de naisseur et engraisseur, spécialisés dans la production et l’engraissement des chamelons
(figure 8).

Figure 8: Répartition des éleveurs enquêtés par spécialisation

13 | Page
Chapitre II : Caractéristiques des éleveurs enquêtés

II.6-Mode d’acquisition des troupeaux camelins


Les effectifs enquêtés sont une propriété exclusive des chameliers, qui les ont acquis soit
par héritage soit par achat. L’héritage familial constitue le principal mode d’acquisition des effectifs
camelins.

14 | Page
CHAPITRE III: CARACTERISTIQUES DES TROUPEAUX CAMELINS
ENQUÊTÉS
Chapitre III Caractéristiques des troupeaux camelins enquêtés

III.1-Populations de dromadaires élevés


Les animaux élevés par les éleveurs enquêtés sont dominés par la population Sahraoui, cela
peut s’expliquer par le fait que la région du Sahara septentrional est son berceau d’origine Oulad
Belkhir, et al (2013).

III.2-Composition des troupeaux enquêtés


Lors de nos investigations de terrain, nous avons relevé une composition des troupeaux
constituée de trois espèces : camelin, ovin et caprin. La figure 9 résume cette situation qui reflète un
système d’élevage multi-espèces qui intègrent le camelin et les petits ruminants. Cela permet aux
éleveurs de diversifier leurs revenus, mais certaines espèces peuvent avoir une incidence sur la
végétation pastorale. En effet, les éleveurs apprécient les qualités et fonctions propres à chacune des
espèces animales. Ainsi le système d’élevage pris dans sa globalité peut répondre à des fonctions
diverses : d’autoconsommation, de sources de revenus économiques (trésorerie) et d’épargne sur
pied.
Ces types d'élevage sont surtout caractéristiques des localités de : Hassi-Messaoud, El
Borma et Taibat.

Figure 9 : Composition des troupeaux enquêtés.

15 | Page
Chapitre III Caractéristiques des troupeaux camelins enquêtés

III.3-Taille des troupeaux camelins enquêtés


L’effectif total des troupeaux camelin enquêtés est composé de 8 297 têtes camelines,
présentant divers catégories et stades physiologiques. La taille des troupeaux recensés varie entre 6 à
191 têtes, (tableau 1).

Tableau 1: Effectifs des troupeaux enquêtés de l'étude

Nombre d’éleveurs Taille du troupeau Effectif camelin total


Localités
enquêtés (entêtes) (en têtes)
Ouargla 29 10 à 163 1574
Sidi -khouiled 11 15 à 120 566
N’goussa 17 08 à140 753
Hassi-Messaoud 43 10 à191 2132

El-Borma 34 6 à100 851


Touggourt 03 29 à 125 187
Temacine 03 10 à 34 59
Megarine 03 10 à118 146
Taïbet 24 10 à150 1434
El-Hedjira 20 06 à 90 595
.

16 | Page
Chapitre III Caractéristiques des troupeaux camelins enquêtés

III.4-Structure des troupeaux camelins enquêtés


La structure interne du cheptel enquêté est dominée par des chamelles reproductrices, cette
catégorie d’animaux est interdite d’abattage avant réforme. Cela garantit à la fois la pérennité de
l’espèce cameline, et permet également aux éleveurs de bénéficier des productions camelines en lait
(figure 10). La prédominance des chamelles dans les élevages camelins a été également signalée par
Bouagga (2010), Mosbah (2016) et Benamoret Tihami(2018).

Figure 10 : Structure du troupeau

17 | Page
CHAPITRE IV: IDENTIFICATION DU TERRITOIRE
Chapitre IV Identification du territoire

IV.1.Abreuvement des animaux


La grande majorité du cheptel est abreuvée à partir des puits de parcours (puits creusés
traditionnellement à source énergie solaire,). Dans ce sens, 15% des chameliers enquêtés exploitent
les forages hydro-agricoles de la phoeniciculture (localité de N’goussa et Taibat), ils construisent au
voisinage de leurs périmètres agricoles des bassins d’abreuvement, 9% s'approvisionnent en eau par
citernage dans les parcours dépourvues de points d'abreuvement (localité El Hadjira et Taibat) en
saison hivernale.
Il a été aussi relevé que certains troupeaux camelins sont abreuvés par les oueds d’origine
locale qui coulent d’une manière intermittente et temporaire, quelques jours par an, à la suite de crues
très fréquentes en hiver.Oulad Belkhir (2008) signale que les oueds sont aussi des sources
d’abreuvement pour les troupeaux camelins, de telle sorte que ces eaux seraient maintenues
naturellement dans les dépressions ou entre les roches ou extraites de Djoubs (puits artisanals) creusés
spécialement dans les lits d’oueds (tableau 2 ).

Tableau 2 : Sources d’abreuvement répertoriées.

Sources Puits de
Forage Oued Djoubs Citernage
d'abreuvement parcours

Pourcentage 71% 15% 2% 3% 9%

Les résultats des enquêtes de terrain ont permis de recenser 91 puits de parcours avec leurs
coordonnées géographiques. Ces points d’eau ont été localisés sur le terrain à l’aide des chameliers.
La répartition des points d'eau peut s’étaler à l’extérieur du pays ; hors des frontières (localité
El Borma vers la Tunisie) conditionnées par la divagation des dromadaires. A cet effet, on dénombre
84 puits pastoraux en Algérie contre 07 puits en Tunisie,
Nous avons constaté que la répartition des puits pastoraux recensés est spatialement
déséquilibrée. La majorité des puits pastoraux sont situés à proximité des parcours à une distance
comprise de 3et12 km.
Selon Bedda (2014), la disponibilité des points d’eau prescrit la traversée des chameliers et
de leurs troupeaux entre les zones de pâturages. Le déplacement de l’homme est régulé par la
disponibilité de l’eau (Richard, 1985), selon les chameliers enquêtés, les dromadaires se
souviennent des points d’abreuvement habituels où ils peuvent trouver de l’eau et y
reviennent régulièrement saison estivale.

18 | Page
Chapitre IV Identification du territoire

Selon la conservation des forêts de la wilaya de Ouargla, et dans le cadre des Projets de
Proximité et de Développement Rural Intégré (P.P.D.R), plus de 61 puits pastoraux ont été
réaménagés et réalisés entre les années 2013 et 2019, à travers les régions rurales et enclavées de la
wilaya de Ouargla, (El-Borma, Rouissat, N’goussa, El-Alia, Hassi-Messaoud et Ouargla). Ceci a été
fait pour la création de points de fixation pour les chameliers et les bergers sur les parcours de
pâturage, dans le but améliorer l’hydraulique pastorale des parcours de pâturages de la région de
Ouargla.

IV.2.Fréquences d'abreuvement
Selon la majorité des chameliers enquêtés, les fréquences d'abreuvement varient selon la
saison et la disponibilité de l'herbe riche en eau ;
Au printemps, les troupeaux s'abreuvent une à 2 fois par mois, en hiver, tous les 7jours à
2mois, en automne tous les 7 à 10 jours alors qu'en été l'animal doit s'abreuver à volonté tous les 2 à
5 jours. Cole(1975) et Moulaye(2019) ont rapportées des fréquences similaires.

IV.3.Etude floristique des parcours


Il est important de rappeler que les parcours sahariens se caractérisent par un couvert végétal
faible et éparpillé. La végétation du parcours saharien malgré sa pauvreté, reste la seule ressource
alimentaire pour le dromadaire et elle est la base de son alimentation (Chehma 2005 ; Chehma et al.,
2008 et Slimani 2015). Les variations saisonnières des précipitations influent sur l’évolution des
phytomasse du parcours (Chehma et Youcef, 2019).
Les sorties sur terrain, nous ont permis d'élaborer un inventaire détaillé des différentes
espèces, pour permettre la connaissance de l'évolution de la flore saharienne dans différents types de
parcours (Tableau 3).
Il faut signaler que les Amaranthaceae., les Plombaginaceae et les Ephedraceae sont les
familles les plus abondantes.
Du point de vue spatial, le tapis végétal est discontinu variant selon la géomorphologie des
paysages, la plus grande concentration de population cameline a été observée au voisinage des lits
d'oued (Oued Mya, Oued Nsa et Oued Djafou) abritant une diversité floristique importante d’espèces
végétales, ceci confirme les travaux de Chehma et al. (2005) qui rapportent que les lits d’oueds sont
les parcours les plus riches et les plus diversifiés.
Selon les chameliers consultés, la disette de ces dernières années engendre une disparition
des espèces éphémères et seules les vivaces demeurent.
19 | Page
Chapitre IV Identification du territoire

Chehma et al., (2004) rapportent que la présence des éphémères (acheb) est liée à la
précipitation et que les seules espèces qui persistent, durant toute l’année, sont les espèces vivaces.
Boullala (2013) rapportent que la diversité floristique est tributaire de la présence-absence des
éphémères.
Les parcours camelins de la région d'Ouargla et Touggourt présentent une diversité
floristique en espèces végétales appétées. Les espèces végétales sont plus denses et plus diversifiées
sur l’axe Ouargla- El-Goléa et le long de la localité de N’goussa, contrairement à l’axe Ouargla-
Touggourt.

Tableau 3 : Espèces recensées dans les différents parcours fréquentés par les chameliers
suivant les parcours.

Type du Espèces Familles Catégories


d’espèces
parcours
Anabasis articulate AMARANTHACEAE Vivaces
Sol Sableux Stipagrostis pungens POACEAE Vivaces
Ephedra alata EPHEDRACEAE Vivaces
Anabasis articulate AMARANTHACEAE Vivaces
Ephedra alata EPHEDRACEAE Vivaces
Reg Calligonum comosum POLYGONACEAE Vivaces
BRASSICACEES
Oudneya africana Vivaces

Traganum nudatum AMARANTHACEAE Vivaces


Helianthemum lipii CISTACEAE Vivaces
Ephémères
Savignya longistyla LONGISTYLA

Hamada Ephémères
Fagonia glutinosa ZYGOPHYLLACEAE

Retama retam FABACEAE Vivaces


LILIACEES Ephémères
Asphodelus fistulosus

Limoniastrum Vivaces
Sol Salé PLOMBAGINACEAE
guyonianum

20 | Page
Chapitre IV Identification du territoire

Vivaces
Tamarix gallica TAMARICACEAE

Zygophyllum album Vivaces


ZYGOPHYLACEAES

Nitraria retusa ZYGOPHYLACEAES Vivaces

ASCELPIADACEES
Pergularia tomentosa Vivaces

TAMARICACEAES
Tamarix aphylla Vivaces

BRASSICACEES
Moricandia arvensis Vivaces

Helianthemum lipii CISTACEAE Vivaces


Lit d’Oued
CUCURBITACEAES
Citrollus colocynthis Vivaces

Ephémères
Neurada procumbens ROSACEAE

Ephémères
Fagonia glutinosa ZYGOPHYLLACEAE
Ephémères
Diplotaxis harra BRASSICACEAE

IV.4.Plantes toxiques pour le dromadaire


Selon les chameliers expérimentés, les plantes reconnue toxiques pour les dromadaires
cause une éventuelle mortalité des animaux, une perte rapide de poids (tableau 4).

Tableau 4 : Plantes toxiques inventoriées sur parcours

Familles
Nom commun Espèces

El-ghalga Pergularia tomentosa Apocynacée


Laurier rose Nerium oleander Apocynacée
Bounafaa Thapsia garganica Ombellifère

21 | Page
Chapitre IV Identification du territoire

IV.5-Alimentation complémentaire des troupeaux enquêtés sur parcours

Selon les chameliers enquêtés, la succession d’années de sécheresse, l’augmentation du


cheptel et les moyens financiers et la subvention des concentrés par l’État constituent, pour la plupart
de temps, les principaux facteurs qui conditionnent la décision au recours à l'alimentation
complémentaire, 83% des éleveurs enquêtés pratiquent la complémentation durant pratiquement
toutes les saisons. C’est cette complémentation qui stabilisait les animaux et limitait parfois leurs
déplacements trop loin.
L'alimentation complémentaire sur parcours est à base, l’orge, le son, les rebuts de dattes et le pain
sec constituent les principaux aliments dans la ration de complémentation. Les chamelles en fin de
gestation et les chamelles ayant mis bas et les sujets malades
Oulad Ahmed, (2009) signale que la complémentation joue un rôle de sauvegarde du cheptel
en cas de sécheresse et peut être pratiquée comme stratégie d'amélioration de la performance des
dromadaires.
La complémentation administrée aux animaux n'obéît à aucune norme en termes de ration
distribuée en réponse aux besoins de l'animal et à la vocation de l'élevage.
Les quantités distribuées sont variables et dépendent surtout de la disponibilité des aliments
et de la trésorerie des chameliers.
Chez les chameliers - phoeniciculteurs, dans les localités de N'goussa, Témacine et Taibat,
les dromadaires pâturent aux alentours de leurs périmètres,tous le long de la journée et le soir, ils
reçoivent une complémentation alimentaire à base de déchets de récolte, de sous-produits du palmier
dattier.

IV.6 -Etude des parcours


A travers l'enquête menée sur les parcours camelins fréquentés par les chameliers de la
région d'Ouargla et Touggourt , il ressort que les terrains de parcours de la zone d’étude sont de vastes
espaces, de statut collectif, et non clôturé, offrant des conditions plus ou moins favorables pour la
survie et la prolifération d’une flore spontanée saharienne caractéristique et adaptée aux aléas
climatiques.
Les 86 parcours recensés (62 dans la région de Ouargla et 24dans Touggourt) ont été géo-
référencés .Cette tâche est particulièrement ardue, car d’une part, il n’existe pas de base de données
spatiale des lieux-dits qui soit fiable (toponymie erronée ou inconsistante, doublons, et géo -
référencement erroné) ; d’autre part, la toponymie n’est pas unique. Dans le souci de faciliter l'analyse
des résultats. Nous avons procéder à la codification des noms des parcours indiquées par les
chameliers enquêtés, les codes utilisés sont de trois lettres ex: Oued M'ya, code attribué MYA.

22 | Page
Chapitre IV Identification du territoire

A première vue, nous avons constaté que la répartition spatiale des chameliers et de leurs
troupeaux est variable.

IV.7-Occupation des parcours


Après dépouillement des données récoltées lors des enquêtes de terrain, nous avons pu
recenser 86 parcours camelins qui représentent 6 formations géomorphologiques de types différents
(sols sableux, lits d’Oueds, dépressions, Hamada, Reg et sols salés) à travers la région d’étude et qui
offrent la seule ressource alimentaire disponible pour le dromadaire (Figure 11).
Selon la quasi-totalité des chameliers et bergers expérimentés, il n’existe plus d’exclusivité
en matière d’occupation des parcours par une fraction précise

Figure 11: Répartition des chameliers par type de formation géomorphologique.

IV.8-Exploitation des parcours


De la combinaison des résultats issus de notre étude et ceux issus d'études
Antérieures, on constate qu'il y a une mauvaise pratique de gestion par les éleveurs, étant
donné que la durée de pâturage sur les différents parcours dépasse les 5 mois.
D’autre part, l’exploitation des espèces ligneuses pour des utilisations domestiques comme
combustible, et des espèces herbacées pour l’alimentation des troupeaux sédentaires et pour la
thérapie traditionnelle accentuent la dégradation de la végétation des parcours.
En plus, les chameliers de localité de N'goussa expliquent lors de l’entretien qu'il y a une
réduction de la superficie des parcours suite à l'expansion des superficies agricoles installés au
niveau des aires traditionnellement utilisées comme pâturage.

23 | Page
CHAPITRE V: DEPLACEMENTS DES TROUPEAUX
Chapitre V: Déplacements des troupeaux

V.1-Décision de déplacement
Pour de nombreux chameliers et personnes ressources de l’aire de l’étude, la mobilité des
chameliers et leur troupeau est un élément essentiel et primordial à la survie de leur activité pastorale.
L'instabilité des précipitations et leur déséquilibre spatiotemporel justifient en partie le caractère
extensif de l'élevage.
La mobilité est soigneusement gérée et elle repose sur de vastes réseaux sociaux et sur la
collecte rapide d’informations concernant les concentrations d’herbages de qualité
Rapidité de l’information accrue (téléphones, Souk), ce qui engendre les déplacements plus
rapides et ciblés, les renseignements récoltés par téléphone portable sont discutés au sein du groupe
des anciens chameliers transhumant, mais la décision finale incombe à chaque ménage.
Les facteurs primordiaux qui dictent le choix des itinéraires sont l’existence de la flore, la
disponibilité des puits dans les zones de pacage, les moyens économiques des chameliers et la
disponibilité de main d’œuvre.

V.2-Itinéraires de mobilité des troupeaux camelins


Notre étude nous a permis d’avoir une bonne idée sur la mobilité et les itinéraires empruntés
par les chameliers, Il est à noter que la distribution des déplacements est très variable selon les saisons,
de ce fait, le changement d’itinéraire demeure une alternatif fortement adoptée par les chameliers
transhumant et nomades (figure 12).
Selon les distances parcourues par les troupeaux camelins , on peut distinguer trois types
de mobilités:
- de longues distances (500-1200 km)
Quelques chameliers d'Ouargla s’éloignent de plus en plus et élargissent leur territoire de
mobilité jusqu’à atteindre les parcours d'Oued Tarat de la wilaya d'Illizi.
Malgré la complexité et l’abandon des mobilités de longues distances par la plupart des
chameliers, on signale que 35% chameliers enquêtés appartenant à la localité d'El Borma se
déplacent en dehors du pays vers les parcours Tunisien.
-de moyenne distances (100-500km) Les chameliers de la localité d’ouargla, exploitent les zones de
pâturages de la wilaya d'El Meniaa et la wilaya d'El M'Ghair.
-de courte distances(25-100km), La quasi-totalité des chameliers de la localité d'el Hadjira se
contentent de la valorisation du potentiel du parcours local avec un cheptel petit à moyen, et une

mobilité qui s'effectue sur des distances souvent réduites en périphérie des zones
habitées, lieu-dit nommé : El –Rachedi (carte 1).

24 | Page
Chapitre V: Déplacements des troupeaux

500-1200 km
100-500 km
25-100 km

Carte 1:Itinéraires de mobilité des troupeaux camelins dans la région d'étude.


Les liens entre mobilité et taille de troupeau, ressources fourragères mobilisées, dessinent
des systèmes aux cohérences internes et propriétés distinctes. Deux grandes situations d’élevage
existent: les éleveurs camelins à mobilité spatiale limitée qui représente la grande majorité et les
éleveurs très mobiles.

Figure 12: Photo aérienne représentatives des axes de déplacement des troupeaux camelins
(Source: Google Earth et Gougle Maps, 2021).

25 | Page
Chapitre V: Déplacements des troupeaux

V.4-Distances parcourues
Selon les chameliers enquêtés, la distance quotidiennement parcourue par les dromadaires
diffère en fonction de la saison. En saison fraiche, le dromadaire passe une longue partie de la journée
en pâturant, dépassant les 60 km par jour. Par contre, en saison sèche et chaude, les distances
parcourues sont plus faibles et sont comprises entre 10et 15 km.
Selon Mahma (2020), La distance parcourue allant de 2 à 6,7 km/h, change suivant l’état
floristique des parcours. Elle est liée, non seulement à l’abondance du parcours comme ont indiqué
Faye et al. (1997) et à la densité des espèces (Chehma et al., 2010), mais aussi à la taille des plantes
et à la distance entre ., Plus la taille de la plante est grande, plus le temps pris sur un pied est élevé et
vice versa.

V.5-Calendrier de mobilité
Selon les chameliers enquêtés, le calendrier de mobilité dépend du système d'élevage, de la
conduite des animaux en gardiennage ou en divagation temporaire des dromadaires. Les éleveurs
rencontrés ont, à maintes reprises, fait référence à la configuration de leur famille, leur modèle vie
pour expliquer les choix qu’ils ont opérés en ce qui concerne le système de production qu’ils ont mis
en place.
Les données recueilles depuis nos enquêtes de terrain font ressortir que 62 % des chameliers
enquêtés préfèrent le système semi-gardé : gardiennage en saison fraiche suivie d'une divagation
temporaire en saison sèche. Et 38 % des autres éleveurs préfèrent le système gardé avec donc un
gardiennage de leur troupeau toute l'année (figure 13).
L'activité de gardiennage des camelins dans la région d'étude, débute généralement fin
septembre, juste après le rassemblement des animaux qui étaient libres pendant la période estivale
(h’mil, divagation en arabe). Le système en gardiennage saisonnier s’étale donc de septembre jusqu’à
la fin du mois de mars.
Dans la plupart des localités étudiées, le gardiennage est assuré en général par des bergers.
Les gros propriétaires urbains font généralement appel à des bergers salariés, plus ou moins
expérimentés. Par contre, dans les localités : d'El Borma, Taibat, ElHadjira et Touggourt, le
gardiennage du troupeau est assuré par les chameliers ou des bergers disposants d’une expérience
importante et de savoir-faire bien maîtrisés, qui ont acquis une réelle pratique de l’activité du
gardiennage des troupeaux camelins.
Il existe également un gardiennage collectif qui est très pratiqué dans la zone d’étude, surtout
entre les jeunes chameliers fonctionnaires. Ils se partagent la tâche de chamelier. Il s’agit d’éleveurs

26 | Page
Chapitre V: Déplacements des troupeaux

relevant d’une même famille (frères et cousins). Ces éleveurs détiennent moins de 10 têtes cameline
chacun. Ces jeunes chameliers pratiquent le gardiennage de leurs troupeaux soit à tour de rôle ou se
partagent les frais d’un berger salarié. Cette situation se trouve surtout dans les localités d’El Hadjira
et Touggourt.
Les chameliers enquêtés attentent d’un bon gardien, qu’il assure toutes les tâches de
gardiennage : la surveillance de tous les animaux, le contrôle et l’orientation du troupeau vers les
lieux de "bons" pâturages, et donc de savoir apprécier le potentiel fourrager des parcours, en sachant
éviter le pâturage sur les parcours dégradés, ainsi qu’assurer des abreuvements corrects.

Garde 7 mois : de début-septembre


à fin mars Gardiennage toute l’année
Ensuite en "H'mil"

Figure 13: Pratique du gardiennage des systèmes d'élevage dans la zone d'étude

Les chameliers enquêtés qui libèrent leurs troupeaux dès le début de la saison sèche et
chaude, durant la période allant de fin mars à début septembre, font donc en sorte que leurs
dromadaires soient livrés à eux-mêmes et qu’ils se guident par le F’hal (géniteur) du troupeau, se
dispersent sur les zones de pacage à la recherche de fourrages en tenant compte des points
d’abreuvements que les animaux mémorisent. En situation de divagation, en saison estivale, le
contrôle et la récupération des camelins se font aux proximités des points d‘eau.
Lors des focus group organisés avec quelques chameliers de la localité de N'Goussa, nous
avons constaté plusieurs conflits entre les chameliers et les agriculteurs, les agriculteurs se plaignent
de l’intrusion des dromadaires dans leur périmètres agricoles, ce qui peut dévaster les végétations
cultivées.
Selon Senoussi (2011) , ce système H'mil (non gardé) présente certains inconvénients de
telle sorte que les produits du dromadaire (lait et poil.) ne seront pas exploités, outre des maladies,

27 | Page
Chapitre V: Déplacements des troupeaux

accidents de route et la disparition des chamelons qui ne sont pas marqués, ce qui complique leur
identification et aussi des difficultés de dressage. La figure 14 est élaborée sur la base des déclarations
des chameliers enquêtés.

Sept oct Nov Dec Jan Fev Mars Avril Mai Juin Juillet Aout

Saison fraiche Saison sèche

contrôle / récupération des camelins


reproduction chamellage Marquage
aux proximités des points d‘eau

Déplacement 1 : guidé par le berger Déplacement 2 : sans berger

Divagation temporaire excepté les


Gardiennage chamelons nouveau-nés et
la chamelle allaitante

Figure 14: Deux principaux modes de conduites des troupeaux des systèmes d'élevage camelins
dans la région d'étude

V.6-Contraintes liés au territoire: Obstacles à la mobilité


Pour presque la majorité des éleveurs interviewés au niveau de la zone d'étude, les difficultés
de déplacement des camelins est la résultante de plusieurs causes qui sont
-la sécheresse persistante et la dégradation des parcours,
-le manque de points d'eau
-la rareté du berger qualifié.
-le développement des périmètres agricoles sur des zones traditionnellement vouées aux pâturages.
Aux niveaux de la zone Khechem Errih sur l’axe Hassi Ben Abdallah- Touggourt, au niveau de la
zone Remtha réputée pour sa fertilité et son potentiel floristique riche en espèces fourragères (zone
de dépression) sur l’axe Ouargla- El Goléa et enfin sur l’axe et N’goussa - El Hadjira (regroupant les
périmètres agricoles de Hassi el khefif, Hassi el Naga et Debbiche).
-Les aléas de l’insécurité de même que les dangers dus aux accidents de la route semblent constituer
une autre forme de contraintes.
-Les anciens sites des puits de pétroles creusés soit dans un objectif d’exploration ou d’exploitation
qui sont ensuite abandonnés par les compagnies pétrolières constituent un réel danger pour les

28 | Page
Chapitre V: Déplacements des troupeaux

camelins. Ces sites, appelés communément bourbiers, constituent un véritable piège mortel pour les
dromadaires qui une fois embourbés en sortent rarement vivants.
-Hormis les grandes distances entre les différentes localités, les déplacements aussi bien des animaux
que leurs propriétaires sont rendus parfois difficiles à cause des vents violents qui y sévissent. Il est
à noter que bien que le réseau des grands axes routiers soit dans un état très acceptable, l’ensemble
est balayé par des vents dont l’intensité et la vitesse varient selon les localités. Durant certaines
périodes de l’année, les vents violents rendent tout déplacement presque impossible. .
-l’extension d’infrastructures sur les aires de pacage
Il est à noter qu’à cause de l’emplacement de la nouvelle ville Hassi -Messaoud avec ses
structures d’accompagnement administratives, commerciales et socioculturelles, le dromadaire a
perdu une superficie de 4.483 ha de son aire de pacage sur la zone de Oued El-Maraâ à équidistance
d’environ 80 kilomètres entre l’actuel daïra de Hassi Messaoud et les villes.

29 | Page
CONCLUSION
Conclusion

Conclusion
Cette étude s’inscrit dans une démarche exploratoire visant à comprendre le choix des parcours
et la dynamique des déplacements des troupeaux des chameliers en fonction des changements dans
les pratiques des systèmes d’élevage, notamment de gardiennage, d’alimentation, dans les régions
d'Ouargla et Touggourt.
Nous avons tenté de matérialiser les itinéraires spatiotemporels des troupeaux camelins et
l’utilisation de leurs parcours sahariens à partir de la mobilité des chameliers et de leurs troupeaux
dans deux grandes zones Ouargla et Touggourt.
A la lumière des résultats obtenus, il ressort comme principaux faits que :
-La majorité des chameliers enquêtés préfèrent le système semi-gardé, gardiennage en saison fraîche
suivie d'une divagation temporaire en saison sèche, les autres pratiquent le gardiennage de leur
troupeau toute l'année (système en gardiennage permanent),
- La répartition spatiale des chameliers et de leurs troupeaux est variable, 86 parcours ont été
recensés, fréquentés par les troupeaux des chameliers dans la région de Ouargla et Touggourt
-Les principales catégories de contraintes ayant contribuées à la stagnation de la mobilité sur de
longues distances des troupeaux camelin sont: la dégradation du couvert floristique et la surcharge
des parcours induit par une répartition des points d’abreuvement mal adaptée.
Il faut noter que durant notre travail ; en suivant les mouvements des cheptels. Nous avons rencontré
des contraintes liées à la difficulté d'’accès aux parcours et aux points d'eau.
A cet effet, et pour avoir une idée plus complète sur la dynamique de la mobilité, il faut œuvrer à
la réactualisation des inventaires des parcours de transhumance, pour l'heure on ne connait que les
principaux parcours fréquentés par les chameliers. La quantité d’informations recueillies nécessiterait
plus de temps pour faire l’objet de traitements multi variés en rapport avec nos questions de recherche.
De plus, il faut compléter l'étude par un travail géomatique (traitement des coordonnées GPS, SIG,
télédétection) afin de disposer et diffuser des cartographies des ressources disponibles avec l'analyse
spatiale de la gestion des parcours.

30 | Page
Conclusion

Il serait déjà nécessaire aussi de disposer de plus de temps pour valoriser toutes les
coordonnées GPS recueillies (parcours d’été et d’hivers plus points d’eau). Cela demanderait une
formation pour établir des cartographies sous forme de systèmes d’informations géographiques (SIG)
et de disposer de logiciels adaptées (et savoir les utiliser, comme : Qgis, MapWindow GIS,DIVA-
GIS, ArcGIS, GeoConcept, etc.),et de fichiers sources "shapefiles" pour logiciels de SIG.

Enfin, il faut noter que les résultats obtenus serviront de base à des plans d’action visant à
définir des trajets ayant un moindre coût environnemental pour les troupeaux camelins et de proposer
des solutions à une politique de gestion améliorée des troupeaux camelins et de leurs écosystèmes
pâturés.

31 | Page
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Références bibliographiques

Abaab A., Bédrani S. et Chiche J. 1995 Les politiques agricoles et la dynamique des systèmes
agropastoraux au Maghreb. Les agricultures Maghrébines à l'aube de l'an 2000. Options
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(Date de consultation:05/05/2021 à 07h00)
FAOStat, 2020 : http://www.fao.org/faostat/fr/#data/QA. (Date de consultation: 29/12/20 à 07h30)

35 | Page
ANNEXES

.
Annexes

Annexe 01 : Fiche d’enquête

Fréquentation temporelle des troupeaux camelins sur les parcours sahariens

Zones d’étude

Zone centrale de Ouargla


(appartenance du chamelier/ Ouargla
Touggourt) Rayon des déplacements
des troupeaux vers les 03 zones
(Ouargla, Ghardaïa et El Oued)
Numéro du questionnaire :
Date de l’enquête :
Daïra :
Commune :
Localité :

1-Identification du chamelier

Nom et Prénom/ Âge / Niveau


d’instruction/Situation familiale -
- Tribu / fraction
-Activité d’origine chamelier /berger
-Activité secondaires Agriculture/ autres
-Types des élevages camelin
(spécialisation):Naisseur / Engraisseur /les deux.

2-Identification du troupeau :

-Composition du troupeau
Camelins: Mâles/ Femelles /Chamelons/ Autres: ovins/et caprins,
Il y a-t-il plusieurs lots, exemple un grand lot extensif et un petit lot en zone périurbaine
pour produire du lait à vendre ou engraisser des chamelons ?
-Population cameline: Type/Couleur/ signification
-Système d’élevage : / Semi-intensif/ Extensif
-Finalités (ou fonctions de) de l’élevage
Lait /Viande/Poil /peau /Crottin /Transport / Course / Production de Travail / épargne /
Prestige/Autoconsommation/ Commercialisation/ Thérapeutique

36 | Page
Annexes

3-Identification du territoire:

Points d'abreuvement
-Ressource de l’eau: Puits de parcours/Source naturelle
-Fréquence d’abreuvement par saison: toujours/ à volonté/ conditionnée

Composition floristique /espace parcourue


-liste des espèces végétales/éphémères et vivaces/parcours
-sélectivité alimentaire/parcours
- Pratique et saison de complémentation à toutes les têtes ou certains animaux ?
Type : Fourrages cultivés / Résidus de récolte /Rebut de dattes / Autres

Etat des parcours


-Type de parcours : Erg/ Reg/ Hamada/ Lit d’Oued/ Dépressions / Sols salés.
-Caractéristiques topographiques et agraires du parcours

4-Déplacements:

- causes des déplacements


-localisations des parcours (coordonnées GPS)-
-les grandes régions parcourues
- divagation ou gardiennage toute l’année ou à certaines saisons et qui est le gardien
-facteurs de choix des zones de végétation du parcours
-caractéristiques topographiques et agraires du parcours
-moyen de déplacement: mobilité motorisée /marche a pied
-déplacement de la totalité /d'une partie/du troupeau
-distance parcourue /automne et printemps/ hiver et été
-distances parcourues:
-temps de parcours journaliers
-distances parcourues quotidiennement
-possibilité du retour au même parcours-
-information sur les itinéraires de déplacement: téléphone/souk/autres
- mobilité transfrontalière /frontières nationales

5-Contraintes liés au territoire: Obstacles à la mobilité

-obstacles à la mobilité
-adaptation des éleveurs mobiles
-économie des déplacements

37 | Page
Annexes

Annexe 02 : Recensement de différents parcours dans la région d’étude


Tableau 1: Nombre de chamelier par parcours fréquenté par saison (zone Ouargla)
Nom du Nombre de Nom du Nombre de
parcours chamelier / saison parcours chamelier / saison
hivernale estivale
AGM 1 DA, ABD 1
DR,BFR 2 DR,BFR 1
DT, GMS 1 DT, DJF 3
DT, MMR 3 DT, KBT 4
EG, BZN 1 DT, RMT 5
FT, MSD 3 DT,MRR 1
FT, NSR 2 EG, TLT 1
GR, BGD 11 EG, ZJD 1
GR,BKN 4 EG,LFA 2
GT COF 3 FT, MSD 9
HBR 1 FT ,ONS 5
HD, DN 5 GD, MQT 12
HD, TRF 1 GR, BKN 1
HT,BDA 1 HCH 2
HT,CBG 1 HD ,HMR 6
KF,AMR 2 HD, ALD 1
MSS 4 HD, TRF 1
MZD 1 KBT 6
OD, MYA 13 MSS 2
OD,NSA 2 OD, TOL 1
OD,TRT 1 OD,NSA 5
OD,ZGG 1 OKH 2
OKH 1 OLG 6
OLG 1 OR, BSA 1
OR, TMT 5 OR, BTB 2
OR,DJR 2 OR, TMT 7
RD ,GTM 1 RD , GTM 2
RD ,MZB 5 RD ,MZB 6
RD ,SMK 1 RD ,SMK 1
RD, AZL 4 RD, AZL 4
RD, GTM 3 RD, BTB 5
RD, OZD 7 RD, RZL 1
RD,ALC 12 RD,AMD 8
RD,LIA 4 RD,BGB 1
RD,RTM 1 RD,GTM 2

38 | Page
Annexes

SF 1 RD,LIA 4
TM, AMT 1 RD,RTM 1
TM, MBA 3 SF 5
ZM,DGG 8 TM, AMT 1
ZM,HRC 4 TSF 1
ZM,RBA 6 ZM,HRC 4

Tableau2: Nombre de chamelier par parcours fréquenté par saison (zone Touggourt)

Nom du Nombre de Nom du Nombre de


parcours chamelier / saison parcour chamelier /
hivernale s saison estivale
AI,JDN 6 AN,TM 4
AN,TMR 5 ANA 10
ANA 3 B, KDR 3
CH,SLA 11 CFT 2
CHB 1 TNB 3
CT, DZA 3 EG,BRG 4
DG,LGB 2 EG,BSR 3
EG, FGS 2 GT, TNE 4
GT, TNE 1 GT,MO 2
HD,BRK 2 HC,RCD 4
MHL 2 MSS 3
MK,NMA 3 OBD 11
MSS 1
OBD 2
RAG 2
TLA 3
ZR,SLH 4

39 | Page
Annexes

Annexe 03 : Reportage photographique.

Photo 1: chamelier et berger

Photo2: Abreuvement du troupeau camelin

Photo3: Alimentation du troupeau camelin sur parcours

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Annexes

Photo 2:Géo-référencement des campements et puits de parcours

Photo5: Exemples de plantes dans différents parcours (vivaces et éphémères)

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