Lecture Linéaire. Le Malade Imaginaire, Acte II, Scène 5, de Madame, C'est Avec Justice À Qui Portent Les Meilleurs Fruits .
Lecture Linéaire. Le Malade Imaginaire, Acte II, Scène 5, de Madame, C'est Avec Justice À Qui Portent Les Meilleurs Fruits .
Lecture Linéaire. Le Malade Imaginaire, Acte II, Scène 5, de Madame, C'est Avec Justice À Qui Portent Les Meilleurs Fruits .
► PRÉSENTATION
►COMPOSITION
L.1 à 16 : Thomas Diafoirus, un personnage ridicule
L.17 à 26 : aveuglement d'Argan VS ironie de Toinette et de Cléante
L.27 à 36 : éloge paradoxal de monsieur Diafoirus
►PROBLÉMATIQUE
Comment le comique se met-il au service de la satire de l'autorité paternelle et des médecins ?
Ou
En quoi cette scène est-elle particulièrement divertissante pour le spectateur ?
►ANALYSE
L.1 à 16 : Thomas Diafoirus, un personnage ridicule
Début de la scène : Thomas Diafoirus récite un compliment appris par cœur et sans doute
composé par son père.
Incapable de reconnaître sa future femme, Angélique, qu'il prend pour Béline ; absence de
discernement et d’adaptation. Réaction à la précision d'Argan, d'autant plus loufoque : au lieu de
s'excuser de sa méprise, il demande où est Béline – ce qui est sans intérêt ! Demande ensuite (à
nouveau) conseil à son père !
Compliment finalement récité à Angélique = exercice de style – clichés précieux de la déclaration
d’amour mondaine. La comparaison et la métaphore dominent.
Les deux premières phrases développent des comparaisons similaires : la statue de Memnon et le
soleil / Thomas Diafoirus et la beauté d’Angélique ; l’héliotrope et le soleil / le coeur du
jeune homme et les yeux de la jeune fille.
1re phrase : une métaphore (« soleil de vos beautés ») vient s’enchâsser dans la comparaison.
3e phrase : métaphore filée à connotation religieuse (« autel », « offrande ») destinée à exprimer
l’adoration du jeune homme accentuée par l’hyperbole : « astres resplendissants », « yeux
adorables », la répétition de l’adverbe « très » à la fin de la réplique.
Volonté d'impressionner Angélique par la maîtrise du langage galant. Mais, cela s'avère
complètement artificiel : il cherche surtout à appliquer les consignes de son père en jouant selon
les codes précieux cette scène de première rencontre loin d'être touchante !1
=> Comique de caractère marqué pour le personnage de Thomas ; sa bêtise domine et le
spectateur ne peut avoir d'empathie – même s'il semble aveuglément soumis à son père il n'en
reste pas moins autoritaire et égoïste. Cf le mot « mari » à la fin de son compliment, exprime le
pouvoir qu’il entend exercer sur son épouse => opposition avec les termes qui précèdent,
« humble », « obéissant », « serviteur » = hypocrisie.
L’effet produit est donc l’inverse de celui escompté : les procédés de style sont au service de
la tonalité comique dans ce compliment ampoulé.
Face à ces trois personnages comiques par leur caractère, Angélique, Cléante et Toinette
opposent trois visages lucides et raisonnables qui font ressortir les travers des premiers.
► CONCLUSION
Aucun échange réel n’est possible puisqu’Argan et les médecins sont incapables d’entendre le
rejet des trois autres protagonistes et ces derniers semblent avoir renoncé au débat. L’intrigue est
dans une impasse dont seules les ruses de Toinette assistée de Béralde, au cours de l’acte III
(travestissement, mort feinte) pourront l’en sortir.
GRAMMAIRE
Analysez les propositions subordonnées dans la phrase suivante : « Souffrez donc, Mademoiselle,
que j’appende aujourd’hui à l’autel de vos charmes l’offrande de ce cœur, qui ne respire, et
n’ambitionne autre gloire, que d’être toute sa vie, Mademoiselle, votre très humble, très obéissant,
et très fidèle serviteur, et mari » »
✔ Proposition principale : « Souffrez donc, Mademoiselle »
✔ Subordonnée conjonctive complétive : « que j’appende aujourd’hui à l’autel de vos
charmes l’offrande de ce cœur » ;
✔ Deux subordonnées relatives : « qui ne respire, et n’ambitionne autre gloire, que d’être
toute sa vie, Mademoiselle, votre très humble, très obéissant, et très fidèle serviteur, et
mari ».
Le pronom relatif « qui » est sous-entendu en tête de la seconde relative.
Quant au mot « que » il n’est pas une conjonction de subordination mais le corrélatif de la
locution adverbiale restrictive « ne…que » (« n’ambitionne que »).