Chapitre N°1: La Métropolisation: Un Processus Mondial Différencié Leçon N°3: La Métropolisation Et Ses Effets en France
Chapitre N°1: La Métropolisation: Un Processus Mondial Différencié Leçon N°3: La Métropolisation Et Ses Effets en France
Chapitre N°1: La Métropolisation: Un Processus Mondial Différencié Leçon N°3: La Métropolisation Et Ses Effets en France
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Paris, vue sur la tour Eiffel et le quartier des affaires de La Défense
Paris est parfaitement connecté aux réseaux de transports internationaux : c'est un hub qui
permet la redistribution des flux mondiaux en France et en Europe. En 2018, 106 millions de
passagers ont transité par Paris, grâce à ses deux aéroports internationaux : Roissy et Orly.
Les quartiers se spécialisent dans quelques activités. Dans Paris intra-muros, les
entreprises du luxe se concentrent dans le triangle d'or, délimité par trois avenues :
Champs-Élysées, Montaigne et George-V. Le Quartier latin, sur une partie des 5 e et
6e arrondissements, concentre les universités et les centres de recherche.
Des quartiers autrefois résidentiels se spécialisent dans de nouvelles activités. Les
start-up essaiment dans le Nord et l'Est de la ville, du 17 e arrondissement au
12e arrondissement.
Des politiques de rénovation urbaine ont été menées comme dans le
13e arrondissement, où les activités tertiaires (commerces, culture, bureaux) ont
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remplacé les entrepôts et les industries. Ce phénomène touche également les
communes de la petite couronne. Devant la hausse du prix de l'immobilier dans
Paris intra-muros, certaines entreprises et administrations s'installent en périphérie
dans des espaces rénovés comme La Plaine Saint-Denis près du stade de France ou
le Millénaire à Aubervilliers.
Comme les autres métropoles, Paris connaît un phénomène de gentrification, obligeant les
populations modestes à quitter les quartiers centraux pour s'installer en périphérie. Enfin,
certains quartiers sont privatisés.
La villa Montmorency, dans le 16e arrondissement de Paris, est privatisée.
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d'envergure européenne : 40 000 emplois supplémentaires, augmentation de la surface de
bureaux de 50 %, construction de 2 200 logements, aménagements d'équipements de loisirs,
amélioration de l'accessibilité, etc.
Les villes situées dans l'orbite immédiate de Paris comme Rouen ou Orléans souffrent plus
de l'influence parisienne qu'elles n'en bénéficient.
Toulouse est difficile à classer car c'est une métropole d'envergure nationale, mais elle est
aussi en étroite relation avec le reste de l'espace européen dans le domaine aéronautique.
Les métropoles d'outre-mer ont leurs dynamiques spécifiques. Les taux d'urbanisation sont
très élevés, souvent supérieurs à 90 % comme à La Réunion, en Martinique ou en
Guadeloupe : on peut parler d'une « explosion urbaine ». Les territoires ultra-marins sont
quasiment tous métropolisés, au profit de la métropole régionale.
En Nouvelle-Calédonie, 60 % de la population vit dans l'aire urbaine de Nouméa. Cette
« explosion urbaine » se traduit par une saturation des centres-villes et un étalement des
métropoles sur des espaces insulaires et exigus pour la plupart. Leur rayonnement reste
limité à leur territoire.
III-Les villes petites et moyennes : entre déclin et dynamisme :
Les petites et moyennes villes ont un poids important en France mais éprouvent des
difficultés à s'affirmer dans le contexte de métropolisation du territoire.
A-Le poids des petites et moyennes villes en France :
Une petite ville compte entre 5 000 et 20 000 habitants. Une ville moyenne compte entre
20 000 et 200 000 habitants. La moitié de la population française vivrait dans une petite
ou une moyenne ville. Ces villes ont un poids important.
On compte environ 200 villes moyennes où réside environ un quart des habitants. Ces villes
qui accueillent environ 26 % des emplois ont à l'échelle nationale un poids important en
France.
B-Des dynamiques inégales entre les petites et moyennes villes :
Les dynamiques sont inégales entre les petites et moyennes villes. Certaines sont très
peu dynamiques alors que d'autres réussissent à attirer la population et les activités
notamment touristiques.
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1-Les petites et moyennes villes peu dynamiques :
Beaucoup de petites et moyennes villes connaissent des difficultés. Certaines déclinent
sur le plan démographique et connaissent un vieillissement de la population et une
dévitalisation des centres-villes. Plusieurs facteurs l'expliquent : petite envergure,
ralentissement de l'économie, réseau de transport peu performant, etc.
Les petites et moyennes villes déclinent sur le plan démographique : leur accroissement
naturel négatif peine à être compensé par un solde migratoire, parfois négatif lui aussi.
Souvent, ces villes connaissent un vieillissement de leur population. Dans le paysage, cela se
traduit par une dévitalisation des centres-villes, marquée par la fermeture de commerces et la
diminution de services publics : hôpital, maternité, tribunal, caserne, etc. Ces centres-villes
souffrent de l'étalement urbain des métropoles et de la concurrence des grandes zones
commerciales en périphérie.
Plusieurs facteurs sont à l'origine de ces difficultés. Les petites et moyennes villes sont mal
armées pour exercer une influence d'envergure, ne disposant pas de fonctions
métropolitaines, dans le contexte de mondialisation et de métropolisation. Certaines de ces
villes moyennes peinent à s'affirmer face aux métropoles.
Amiens éprouve des difficultés à trouver sa place entre l'influence parisienne et l'influence
lilloise.
L'économie des petites et moyennes villes connaît un ralentissement. Leur économie repose
souvent sur l'artisanat ou sur des industries traditionnelles comme le textile, la coutellerie, la
mécanique, qui souffrent de la concurrence internationale. Certaines villes sont ainsi
frappées par la désindustrialisation comme Guéret (Creuse) ou Charleville-Mézières. Les
populations y sont globalement moins qualifiées ce qui est un handicap pour y développer
des emplois tertiaires de haut niveau. 82 % des villes moyennes auraient un taux de chômage
supérieur à la moyenne nationale en 2018.
Les petites et moyennes villes sont souvent mal reliées aux axes majeurs de communication.
À de rares exceptions, elles ne disposent pas d'aéroports d'envergure internationale, ni de
gare importante. Elles peuvent même souffrir de « l'effet tunnel » lié au passage du TGV.
Certaines villes souffrent d'une mauvaise image comme les villes portuaires : Calais, Le
Havre, Brest ou les villes de garnison comme Châlons-en-Champagne, Bar-le-Duc, Verdun,
etc.
2-Les petites et moyennes villes dynamiques :
Certaines petites et moyennes villes sont dynamiques. Soit elles profitent du dynamisme
de Paris, soit elles savent mettre en avant leurs atouts et deviennent plus attractives.
Certaines villes peuvent profiter du dynamisme de la métropole : Saint-Malo profite
du dynamisme de Rennes, Albi profite de celui de Toulouse.
Les villes petites et moyennes ont des atouts que certaines d'entre elles n'hésitent pas à
valoriser. Des villes mettent en avant le cadre de vie qu'elles offrent aux habitants,
attachés à leur « qualité de vie » et fuyant les métropoles pour résider dans des villes
à « taille plus humaine » : des villes du Sud (Sète dans le Languedoc) et de l'Ouest
(La Rochelle en Charente) cherchent à attirer des retraités (héliotropisme) et ainsi
développer une économie résidentielle. Certaines mettent en valeur leur patrimoine
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historique, culturel ou gastronomique pour développer le tourisme : Sarlat en
Périgord ou Avignon en Provence.
D'autres villes cherchent à développer leur position de carrefour en matière de
transport ou de logistique : Beauvais dans l'Oise, s'appuie sur les compagnies
aériennes low-cost pour développer le « troisième aéroport parisien ».
Des villes lancent des opérations urbaines de grande envergure afin de rendre leur
centre-ville attractif pour changer leur image négative : Le Havre a mené la
réhabilitation des docks portuaires (Docks Vauban) et s'est équipé d'un tramway.