Mon Premier Jardin en Permaculture (Jardin, Mode D'emploi)
Mon Premier Jardin en Permaculture (Jardin, Mode D'emploi)
Mon Premier Jardin en Permaculture (Jardin, Mode D'emploi)
la permaculture ?
La permaculture relève d’une façon de jardiner économe, tant en
coût qu’en énergie déployée. Elle permet une croissance
énergique des légumes, des aromates, des fleurs et des fruits,
naturellement et sans apports d’engrais ou de traitements.
Comme dans une forêt, la litière – c’est-à-dire la matière organique
déposée sur le sol en surface – est l’élément qui dynamise la
croissance des plantes et le développement du jardin. C’est elle qui,
par sa décomposition, pourvoit aux besoins minéraux des plantes,
essentiellement azote, phosphate et potasse. Par ailleurs, elle
limite la germination des herbes indésirables et optimise les
mouvements d’eau dans le sol. L’apport régulier de matière
organique stimule en outre la vie biologique du sol qui, par un jeu
permanent de lacérations, fragmentations et restructurations,
conserve naturellement une souplesse et une aération favorable au
développement des racines.
Donc, pas de fertilisation en tant que telle en permaculture, un
travail du sol limité, un arrosage réduit et un désherbage quasi
inexistant. La mise en place de la couverture requiert certes du
travail, mais, au-delà de ces épandages de matière organique,
l’activité du jardinier se réduit essentiellement aux semis, aux
plantations et aux récoltes.
Cette nouvelle disponibilité permet une large diversification des
espèces mises en culture. Loin d’être une simple lubie, cette
diversification est une nécessité culturale à part entière. En limitant
la présence des ravageurs et parasites, elle est gage d’équilibre et
de stabilité pour le jardin.
Avant même d’entamer les premières mises en cultures, planifiez
les divers univers que vous souhaitez mettre en place : terrasse
pour se délasser et recevoir, pelouse pour les jeux des enfants,
jardin de fleurs, potager, abri de culture, massif à aromates, verger,
bassin aquatique, haies d’arbustes, petits boqueteaux, etc. Octroyez
à chacun la place qui lui convient, en concentrant à proximité de la
maison ceux qui nécessitent une présence régulière et soutenue.
Les besoins en matière
organique
3 Griffez le sol
superficiellement pour enfouir
légèrement la graine et roulez-le
au rouleau à gazon pour le tasser.
Il n’est pas nécessaire d’arroser le
sol, sauf par temps excessivement
sec.
Si les apports en eau sont moins importants que ceux d’un jardin
classique, ils restent néanmoins indispensables, en particulier
en début de mise en culture – jeunes semis ou plants fraîchement
repiqués – et lors des périodes de canicule. Avant même de
prendre en main votre jardin, il est nécessaire d’en sécuriser
les approvisionnements.
LES VOLUMES NÉCESSAIRES
Les épandages renouvelés de matière organique permettent de
limiter considérablement les besoins en eau. D’un côté, la présence
d’une couverture permanente limite les pertes par évaporation et, de
l’autre, la forte teneur d’humus dans le sol – en particulier après
plusieurs années de « régime » permaculture – permet d’en
absorber de grandes quantités. Néanmoins, des arrosages d’appoint
sont nécessaires lors des périodes critiques.
Pour un même végétal, les besoins en eau varient en fonction de la
région, de la qualité du sol, des conditions climatiques de l’année et
de l’état végétatif de la plante. Les jeunes semis et plus
généralement toutes les plantes nouvellement implantées sont plus
sensibles au manque d’eau que les plantes adultes. Selon votre
situation géographique,2 prévoyez une réserve minimale d’eau de 300
à 500 litres pour 100 m de jardin cultivé.
LES « SOURCES » D’EAU
L’eau de pluie est disponible partout, mais en quantité variable et très
irrégulièrement tout au long de l’année. Fixés sur les descentes de
gouttières, les récupérateurs d’eau de pluie permettent de collecter
l’eau des toitures et de la diriger vers des fûts de stockage.
Là où elle est présente, l’eau de la nappe phréatique est disponible
en permanence. Son pompage à l’aide d’une pompe aspirante-
refoulante classique – manuelle, électrique ou thermique – est aisé
jusqu’à 5 ou 6 m de profondeur. Au-delà, il nécessite la mise en place
d’un puits et d’une pompe immergée.
De même, là où ils existent, le pompage en rivières, mares ou étangs
ne requiert pas d’aménagements particuliers. Du fait de son coût,
l’eau de ville n’est utilisée qu’en dernière extrémité.
LE STOCKAGE DE L’EAU
L’eau est stockée pour lui permettre de s’accorder aux températures
ambiantes et en disposer chaque fois que cela est nécessaire. Les
fûts sont évidemment proportionnés aux besoins. Préférez les petites
cuves (jusqu’à 500 litres) et, au besoin, raccordez-les en série afin de
faciliter le prélèvement.
LES FAÇONS D’ARROSER
Bien arroser, c’est également économiser l’eau. Priorité est donnée
aux jeunes semis et aux végétaux nouvellement plantés qui
requièrent des apports réguliers. Après chaque arrosage, vérifiez que
l’eau s’est infiltrée dans le sol jusqu’aux racines. Pointez les étapes
critiques. Selon l’époque, arrosez le matin – au printemps et en
automne – ou le soir – en été –, en veillant à apporter au sol le
volume nécessaire, sans plus.
LA PERMACULTURE SOUS ABRI
La permaculture n’est pas incompatible avec la conduite des
légumes sous serre ou sous tunnel. Dans certains cas – celui du
melon entre autres –, elle est même indispensable. Aucune chaleur
d’appoint n’est évidemment utilisée et seul l’effet de serre (c’est-à-
dire le réchauffement naturel de l’air dans un abri hermétique
transparent à la lumière) est mis à profit pour cultiver les plantes
abritées. Un abri permet ainsi de sécuriser les récoltes des plantes
exigeantes en chaleur en été, mais aussi d’anticiper les mises en
culture printanières et retarder celles d’automne. Un abri – serre,
serre tunnel ou châssis – est en outre indispensable à la production
maison des jeunes replants de légumes, d’aromates et de fleurs.
Tout commence l’année qui
précède les premières mises en
culture
3 Épandez en surface du
compost ou du fumier composté
sur 10 à 15 cm d’épaisseur
(soit 1 à1,5 m3 pour 10 m2). Étalez
la matière organique à la griffe,
sans la tasser. Laissez passer
l’hiver en évitant de piétiner le sol.
EN ÉTÉ…
Malgré les températures élevées, les semis et repiquages se
poursuivent au fur et à mesure que les récoltes – et d’abord celle
des pommes de terre – libèrent la place.
— Les laitues pommées
La plantation des laitues pommées se prolonge pendant tout l’été.
Préférez une exposition plus ombragée qu’au printemps et ne plantez
que des variétés d’été peu sensibles à la montée en graines
prématurée. Arrosez régulièrement au goulot pour conserver au sol
sa fraîcheur. Les premières récoltes débutent 3 à 4 semaines après la
plantation.
— Les haricots grimpants
Les haricots grimpants requièrent une structure de soutien
composée de rames de 2 m de haut au moins. Écartez la litière et
ouvrez au pied de chaque rame un poquet de 3 cm de profond et
10 cm de large. Si le sol est sec, humectez le fond du poquet.
Déposez 5 à 7 graines et recouvrez-les de terre en tassant à la main.
Ramenez la litière au pied de la rame, sans dépasser 3 cm
d’épaisseur. Les premières récoltes débuteront fin juillet.
— Les chicorées scaroles et frisées
Les premières chicorées scaroles et frisées se cultivent en mini-
mottes, comme les laitues. Jusqu’au 15 août, repiquez des variétés
d’été, ensuite, des variétés d’automne. Selon la variété et les
conditions météorologiques de l’année, comptez de 2 à 3 mois entre
la plantation et la récolte.
— Les navets
Les navets sont des légumes de climat frais et humide. Écartez la
couverture organique et semez les graines sans les serrer. Griffez
légèrement le sol pour les enterrer très superficiellement. Arrosez
en pluie afin de tasser le sol et hâter la germination. Remettez en
place la litière sans dépasser 2 cm d’épaisseur. Semés en deuxième
partie d’août, les premiers navets se récolteront en octobre.
EN AUTOMNE…
Les premières pluies d’automne font la transition entre les
dernières grosses chaleurs d’été et les froids de l’hiver. Semez et
plantez les légumes dont les récoltes s’étaleront maintenant
jusqu’au cœur de l’hiver, voire pour les plus rustiques jusqu’au
printemps.
— Les laitues
Les laitues, suite et fin ! Plantez les laitues d’automne jusqu’à fin
septembre. Inutile de sélectionner les variétés, car, à cette époque de
l’année – comme au printemps –, toutes conviennent. Vous pouvez
risquer une plantation de laitues d’hiver en octobre avec de variétés
adaptées comme ‘Val d’Orge’ ou ‘Passion blonde’ qui ne se
récolteront qu’en mars.
— Les mâches
Les mâches sont peu sensibles au froid et, profitant du moindre
redoux, poursuivent leur croissance en hiver. Écartez la litière et
déposez les graines. Griffez le sol pour les recouvrir à peine, mais
tassez énergiquement. Remettez en place la couverture sans
dépasser 1 cm d’épaisseur. La mâche se sème en septembre pour
des cueillettes en hiver, en octobre pour une production au printemps
prochain.
— L'épinard
L’épinard supporte le froid jusqu’à – 13 à – 15 °C. Semez-le clair, en
ligne, en enterrant la graine à 2 cm environ. Tassez et arrosez en
pluie avant de les recouvrir d’une litière de 3 cm d’épaisseur. Semé
en fin d’été, les récoltes débutent en automne. Semé en septembre,
elles se font au printemps.
EN HIVER…
Une fois les légumes d’été arrivés à terme et le potager débarrassé
des résidus de culture, recouvrez le sol avec les matières
organiques disponibles après l’avoir aéré à l’aérabêche. Ne lésinez
pas sur la quantité, la couverture pouvant atteindre 20 cm
d’épaisseur ou plus. L’épandage conclut la saison de jardinage.
Votre jardin se reposera pendant tout l’hiver. Et vous aussi !
La deuxième année