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Theme 1: L'Intégration de L'Entreprise Dans Son Environnement

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-le contrat réel est un contrat qui n’est parfait que lorsque la chose est

THEME 1 : L’INTÉGRATION DE remise (par exemple le contrat de gage ou de dépôt).


Dans la vie des affaires, le respect du consensualisme permet
L’ENTREPRISE DANS SON d’alléger et d’accélérer la conclusion des contrats.
ENVIRONNEMENT
B. La liberté contractuelle et l’obligation d’information
Avant de conclure certains contrats, il est nécessaire pour les parties
Question 2 : Comment les contrats sécurisent-ils les relations de disposer d’un temps de pourparlers. C’est une phase pendant
entre l’entreprise et ses partenaires ? laquelle des informations vont être communiquées et des négociations
engagées
La liberté contractuelle comporte au moins deux aspects importants :
I. Les grands principes applicables en droit des contrats  d'une part, les personnes sont libres de conclure ou de ne pas
Tous les contrats reposent sur l'application d'un certain nombre de conclure un contrat ;
principes posés par le Code civil. Ces principes permettent d’assurer la  d'autre part, les personnes peuvent contracter avec les personnes de
loyauté et l’équilibre des échanges. leur choix.
Les conditions de validité d’un contrat sont énoncées par l’article 1108 La liberté contractuelle est mise en évidence à l'occasion des étapes
du Code civil : qui précèdent la conclusion du contrat : il s’agit de la phase de
« Trois conditions sont essentielles pour la validité d’une convention : négociation du contrat.
1. Le consentement de la partie qui s’oblige ;
2. Sa capacité de contracter ; Au cours de cette phase précontractuelle, plusieurs étapes peuvent
3. Un contenu licite et certain qui forme la matière de être distinguées :
l’engagements  l’offre de contracter : il s’agit d’une proposition précise et ferme qui
comporte tous les éléments essentiels du contrat. Cette offre exprime
la volonté et engage celui qui l'émet ;
A. Le principe du consensualisme  les pourparlers : il s’agit de la phase de négociations. L’initiative, le
Le consensualisme est un principe juridique selon lequel le contrat ne déroulement et la rupture des pourparlers sont libres, mais doivent
doit pas être formé selon une forme préétablie. En vertu de ce impérativement satisfaire aux exigences de la bonne foi. Ainsi, si une
principe, le critère prédominant de l'existence du contrat est l'existence rupture des pourparlers intervient, par exemple avec l'intention de
d'un consentement, c'est-à-dire d'un accord de volonté des parties. nuire ou de mauvaise foi, la responsabilité de l'auteur pourra être
Pour autant, le consensualisme du contrat n’exclut pas qu’un certain engagée.
formalisme soit requis pour certains contrats spécifiques :
-le contrat solennel est un contrat qui, en plus de l'échange des Pour l’entreprise, cette phase préalable à la signature définitive du
consentements, requiert l'accomplissement d’une formalité afin d'être contrat est fondamentale. À ce titre, l’obligation d’information
valide (par exemple le contrat de mariage doit être passé devant un précontractuelle oblige les parties à s’informer mutuellement de toute
officier d’État civil) ; information importante qui pourrait être déterminante pour le
Thème 1 : L’intégration de l’entreprise dans son environnement
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consentement de l’autre partie.
A. Le consentement libre et éclairé des parties
C. La force obligatoire des contrats Pour que le contrat soit valablement formé, il faut que chacune des
Le contrat est source d'engagements pour les personnes, il s'impose parties ait consenti à celui-ci. En effet, consentir, c'est exprimer sa
aux parties cocontractantes qui doivent exécuter leurs obligations. Si volonté. À défaut d'expression de la volonté, le contrat ne peut pas
les parties ne respectent pas les obligations inscrites dans le contrat, exister.
elles peuvent faire l'objet de sanctions. Celles-ci peuvent être prévues Pour que le contrat soit valablement formé, il faut, en outre, qu'il soit
par le contrat (par exemple, dans la clause pénale) ou découler d'une libre et éclairé, c'est-à-dire exempt de vices. En d'autres termes, les
décision judiciaire (au moyen notamment d’une condamnation à des parties doivent consentir au contrat en pleine connaissance de cause
dommages-intérêts). et librement.
Ne s'engage donc pas valablement :
D. La bonne foi des cocontractants  L’erreur : celui qui se trompe sur une qualité essentielle du pro-
duit ; une partie s’est trompée sur un élément important du
« Les contrats doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi. contrat, par exemple, une partie a cru acheter un objet d’art ori-
» (article 1104 du Code civil). Les parties doivent donc faire preuve de ginal alors qu’il s’agissait d’une copie.
bonne foi non seulement au moment de la formation, mais également  Le dol : une partie a été trompée par l’autre, par exemple, le
au moment de l’exécution du contrat. Le principe de bonne foi est vendeur dissimule un défaut du bien à vendre.
l’instrument de la justice contractuelle et guide le juge dans la
 La violence physique ou morale  : une partie a subi des pressions
recherche de l’équilibre contractuel tout au long de la vie du contrat.
pour donner son accord.
Dans la vie des affaires, le caractère de bonne ou de mauvaise foi du
S’il est établi que le consentement a été vicié, alors le contrat est
comportement d'une entreprise s'apprécie par rapport à la conduite et
annulé, les parties devront restituer ce qu’elles ont reçu, le prix pour
aux formalités qu'elle met en œuvre pour respecter ses engagements.
le vendeur, le bien pour l’acheteur. Si ce n’est pas possible (le bien
reçu a disparu, par exemple de la nourriture), il faudra restituer une
indemnité équivalente.
II. Les conditions de formation du contrat
Pour produire les effets juridiques recherchés par les parties, un B. La capacité à contracter et le contenu du contrat
contrat doit être légalement formé, c'est-à-dire qu'il doit respecter les En principe, toute personne est capable de contracter Outre le consen-
conditions que la loi impose. tement lui-même, la validité d’un contrat nécessite que :
 Les parties en présence soient juridiquement capables de
À défaut, le contrat pourra être annulé par les tribunaux. La nullité contracter :
entraîne la disparition de tous les effets du contrat et les prestations  L’objet de ce contrat doit être licite et certain  licite : il n’est pas
exécutées donnent lieu à restitution. Indépendamment de l'annulation contraire à l’ordre public et Certain existe bien (un bien dont on
du contrat, la partie lésée peut demander réparation du dommage subi commande la fabrication existe bien dans l’avenir).
dans les conditions du droit commun de la responsabilité
extracontractuelle. Lors de la formation du contrat, les parties peuvent insérer des clauses
prévoyant des dispositions particulières relatives au règlement des
Selon l'article 1128 du Code civil, les conditions de formation du litiges éventuels, à l'exécution du contrat ou à la responsabilité.
contrat sont au nombre de trois.
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C. Les sanctions en cas de défaut de formation du contrat dès la formation du contrat, indépendamment du paiement intégral du
Un non-respect concernant les conditions de formation du contrat va prix ou même de la livraison de la chose objet du contrat.
en générer la nullité : le contrat ne prend pas fin, mais est censé Par une clause de réserve de propriété, les parties au contrat peuvent
n’avoir jamais existé. Les parties seront donc remises en l’état où elles différer le transfert de propriété au paiement intégral du prix. Le
se trouvaient avant l’existence de ce contrat. On distingue : vendeur demeure donc propriétaire jusqu'au paiement intégral du prix
 la nullité relative : elle protège un intérêt privé et peut être par l'acheteur. Une telle clause permet au vendeur de garantir le
demandée par la partie protégée (par exemple, un contractant paiement par l'acheteur.
victime de violence) ;
 la nullité absolue : elle protège un intérêt général et peut être  La clause de renégociation
demandée par le ministère public ou toute personne ayant intérêt à La clause de renégociation est la clause par laquelle les parties à un
agir (par exemple, un contrat de location d’un organe humain). contrat se prémunissent de la survenance d'un événement imprévu qui
bousculerait l'économie générale du contrat.
L’introduction de l’ordonnance du 10 février 2016 a introduit pour la
III. Les clauses relatives à l'exécution du contrat
première fois la théorie de l’imprévision en droit français sous l’article
A. Les clauses applicables 1195 du Code civil : « Si un changement de circonstances imprévisible
 La clause résolutoire lors de la conclusion du contrat rend l’exécution excessivement
Cette clause prévoit qu'en cas de manquement à une obligation onéreuse pour une partie qui n’avait pas accepté d’en assumer le
contractuelle de l'une des parties, le contrat sera résolu de plein droit. risque, celle-ci peut demander une renégociation du contrat à son
L'insertion d'une clause résolutoire vise à éviter les inconvénients d'un cocontractant. Elle continue à exécuter ses obligations durant la
procès, tels que l'engagement de frais ou l'attente plus ou moins renégociation. » 
longue de la décision.
En présence d'une telle clause, le rôle du juge est singulièrement
réduit. Il n'a pas à rechercher si le manquement est suffisamment B. Les clauses relatives à la responsabilité
grave pour justifier la résolution du contrat. En cas de contestation de  La clause pénale
l'une des parties, il se cantonne à vérifier que les conditions prévues Il s'agit d'une clause par laquelle les parties fixent par avance le
par la clause sont réunies. montant des dommages-intérêts dus par le débiteur en cas de retard
dans l'exécution ou d'inexécution. La clause pénale est fréquente dans
 La clause suspensive les contrats d'entreprise.
Il s'agit d'une clause par laquelle l'exécution d'une obligation est Le juge peut modérer ou augmenter la peine convenue si celle-ci est
subordonnée à une condition : la réalisation d'un événement futur et manifestement excessive ou dérisoire.
incertain. À défaut de réalisation de l'événement, l'obligation n'a pas à
être exécutée.  La clause limitative ou exonératoire de responsabilité
Par exemple, un contrat de vente immobilière peut être subordonné à Il s'agit de clauses qui fixent le maximum possible des dommages-
l'obtention d'un crédit. La condition suspensive est nulle si la condition intérêts en cas de défaillance du débiteur (clause limitative) ou qui
est impossible, illicite ou immorale. stipule qu'en cas de défaillance du débiteur, celui-ci ne sera pas
responsable du dommage causé au créancier et ne sera pas tenu de
 La clause de réserve de propriété lui verser des dommages-intérêts (clause exonératoire).
Dans un contrat de vente, la propriété passe en principe à l'acheteur Ces clauses sont en principe admises, sauf dans les contrats entre les
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professionnels et les consommateurs, et en cas de faute lourde de la  La résiliation et la résolution d’un contrat
partie qui cherche à s’exonérer. Un contrat est dit mal exécuté dans deux cas :
Afin de protéger certaines catégories de contractants, la clause  s’il n’a pas été réalisé convenablement (un colis livré en retard) ;
exonératoire est interdite dans certains contrats (par exemple,  s’il n’a pas du tout été réalisé (un colis perdu dans la livraison).
interdiction de cette clause dans le contrat de travail).
La partie victime de cette mauvaise exécution peut obtenir :
 soit la résiliation du contrat : les obligations déjà réalisées ne
IV. Les règles applicables en cas de problème d’exécution du sont pas affectées mais le contrat cesse de produire des effets
contrat dans l’avenir ;
A. Les règles applicables si le contrat est mal exécuté  soit la résolution du contrat : le contrat cesse également de pro-
 L’exception d’inexécution duire des effets dans l’avenir mais, par effet rétroactif, les obliga-
L’exception d’inexécution est une mesure qui consiste, pour une partie, tions déjà réalisées seront anéanties (autant que faire se peut).
à suspendre l’exécution de son obligation jusqu’à ce que l’autre partie La mise en œuvre de la résiliation ou de la résolution n’empêche pas
exécute la sienne (article 1219 du Code civil). Pour qu’une partie la mise en œuvre de la responsabilité du contractant défectueux.
puisse valablement refuser d’exécuter son obligation alors que celle-ci
est exigible, il faut que l’autre partie n’ait pas exécuté « la sienne ». Le B. La mise en œuvre de la responsabilité de l’entreprise
texte ajoute une condition supplémentaire : l’inexécution doit être suffi-  Les conditions de la responsabilité contractuelle
samment grave. La gravité de l’inexécution doit être appréciée de fa- Pour obtenir réparation du dommage, il faut aller en justice demander
çon relative en procédant à un contrôle de proportionnalité entre la la reconnaissance d’une responsabilité contractuelle. Pour cela, il faut
gravité de l’inexécution et l’importance de l’obligation que l’autre partie remplir trois conditions :
refuse d’exécuter en représailles.  un fait générateur : il s’agit de la faute du débiteur qui n’a pas exé-
L’article 1220 du Code civil pose des conditions relativement strictes à cuté l’obligation née du contrat. La faute contractuelle doit être
cette inexécution : il doit être « manifeste » que le cocontractant ne prouvée, mais la preuve à apporter est différente selon qu’il s’agit
s’exécutera pas à l’échéance et les conséquences de cette inexécution d’une obligation de moyen ou de résultat.
doivent être « suffisamment graves ». Par ailleurs, l’exception d’inexé- Dans le cas d’une obligation de moyen, le créancier devra prouver la
cution n’est valable, en cas de simple risque d’inexécution, que si elle faute du débiteur. Par exemple, une entreprise de publicité devra dé-
est notifiée dans les meilleurs délais au cocontractant. montrer qu’elle a utilisé tous les moyens possibles pour promouvoir le
produit de son contractant. Dans le cas d’une obligation de résultat, la
 L’action en exécution forcée faute est établie dès que le résultat n’est pas atteint (par exemple, un
L’action en exécution forcée ne peut toutefois être intentée, précise le retard de livraison pour un transporteur) ;
texte, qu’après que le débiteur a été mis en demeure d’exécuter son  un dommage : dès lors qu’il y aura défaut d’exécution ou retard
obligation. Le texte prévoit cependant deux limites à ce principe. L’exé- d’exécution du contrat, le dommage sera caractérisé. La responsa-
cution forcée en nature est exclue « lorsqu’elle est impossible » (ar- bilité contractuelle permet au contractant déçu d’obtenir la répara-
ticle 1221). tion de la « perte subie » et du « gain manqué ».
L’exécution forcée en nature est également exclue « s’il existe une dis-
 le lien de causalité : le demandeur doit établir le lien de cause à
proportion manifeste entre son coût pour le débiteur et son intérêt pour
effet entre le fait générateur et le dommage dont il est victime et
le créancier » (article 1221).
dont il réclame réparation. Le préjudice doit être la conséquence
immédiate et directe de l’inexécution du contrat.
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 Les causes et les clauses d'exonération
Les causes d’exonération
Dans certains cas, le lien de causalité sera écarté si le débiteur peut
prouver que le préjudice est dû à une cause qui lui est étrangère, c’est
ainsi le cas :
 en cas de force majeure : la force majeure doit être imprévisible, ir-
résistible et insurmontable pour être validée. Les événements
peuvent être des événements naturels, tels que tremblement de
terre, inondation, tempête, foudre (parfois maladie) ou des événe-
ments humains et sociaux tels que grèves, émeutes… ;
 du fait d’un tiers : le fait d’un tiers ne libère le débiteur que si, pour
lui, il est irrésistible et imprévisible, c’est une variété de la force ma-
jeure ;
 du fait des créanciers : le créancier ne peut pas se plaindre si c’est
par son propre fait que le contrat n’est pas exécuté.

Les clauses d’exonération


Les entreprises peuvent se prémunir de ce problème en insérant des
clauses limitatives de responsabilité dans le contrat. Un contractant
peut prévenir les problèmes pécuniaires liés à l’engagement de sa res-
ponsabilité. Pour se faire, il a la possibilité d’introduire dans le contrat
des clauses limitatives de responsabilité ou de fixer le montant des
dommages-intérêts qui seront dus. Cependant, ces aménagements
contractuels doivent être réalisés avec prudence pour que leur validité
ne soit pas remise en cause.

Thème 1 : L’intégration de l’entreprise dans son environnement


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