Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Chaînes Musculaires (AMPHORA Fév 2016)

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 486

Conception maquette : alphastudiocom.

com (La Rochelle)


Illustration de couverture : ©Fotolia
Photos : Denis Boulanger
Modèles : Maïlys Sarrazin, David Roques et Guillaume Rau
Illustrations : Jacky Gauthier
Imprimé en Europe par Sagrafic
o
Plaza Urquinaona, n 14-7°, 3a – 08010 Barcelona

Édition des versions numériques : IS Edition, Marseille

© Éditions Amphora, février 2016

ISBN 978-275760-142-6

1
Note de l’éditeur

Chère lectrice, cher lecteur,

Certaines liseuses ont du mal à afficher correctement, ou


pleinement, le contenu de certains tableaux présents dans cet
eBook. Si tel était le cas vous concernant, nous vous
recommandons de lire cet ouvrage sur une liseuse plus moderne, un
ordinateur ou une tablette.

Merci pour votre compréhension et bonne lecture.

2
L’ AUTEUR

Jacky GAUTHIER est titulaire de diplômes d’État, coach à domicile


spécialiste dans la prévention santé, chargé d’enseignement depuis
plus de 15 ans dans le milieu sportif.

Il intervient dans des disciplines telles que l’anatomie, la physiologie,


la méthodologie de l’entraînement et la pédagogie en assistance
personnalisée.

Il est par ailleurs l’auteur d’un premier ouvrage de référence paru


aux Éditions Amphora fin 2013.

3
SOMMAIRE

INTRODUCTION ET PRÉFACES
Introduction de Jacky Gauthier
Préface de Vincent Estignard
Préface du docteur Colette Tintrelin

LES CHAÎNES MUSCULAIRES Les chercheurs


Les chercheurs sur le sujet
Kabat
Mézières
Souchard
Le stretching global actif
Méthode GDS et chaînes musculaires
Léopold Busquet
Thomas Myers
Conclusion

LA CONSTITUTION DU SYSTÈME MOTEUR

Rappel sur l’ostéologie, l’arthrologie et la myologie


Fiche I - Le système squelettique
■ Introduction

■ Les chaînes articulaires

4
■ Les unités fonctionnelles

Fiche II - L’axe vertébral


■ Le rachis

Fiche III - Les membres supérieurs


■ L’épaule

■ Le coude

■ Le poignet

■ La main

Fiche IV - Les membres inférieurs


■ La hanche

■ Le genou

■ La cheville

■ Le pied

Organisation de la musculature
Fiche V - Le muscle
■ Introduction

■ L’anatomie musculaire

■ Les régimes de contraction musculaire

■ La musculature posturale et dynamique

■ La musculature centrale et périphérique

■ LLes groupes musculaires d’ouverture et de fermeture

■ Les fascias

5
Mouvements et coordination
Fiche VI - Le système nerveux
■ Le système nerveux Cérébrospinal

■ Les récepteurs

■ Les neurones

■ L’appareil neuromusculaire

■ La commande motrice

■ La construction de la commande du mouvement volontaire

■ Les récepteurs musculaires

■ Les récepteurs tendineux

■ Les réflexes intrinsèques

Fiche VII - Tonus et posture


■ Le tonus

■ La posture

■ L’équilibre

■ Chaînes musculaires et équilibre

Fiche VIII - La respiration


■ Explications

■ Le diaphragme

Fiche IX - Les étirements et le renforcement


musculaire
■ Les étirements

■ Pourquoi étirer en chaîne musculaire ?

6
■ Le renforcement musculaire

■ Les modes de contraction

Fiche X - Notions de biomécanique


■ Définitions

■ La notion de leviers

■ Les courses

■ Les différentes chaînes

LES CHAÎNES MUSCULAIRES - Exercices d’étirements


et de renforcement associés

Introduction aux chaînes


Fiche 1 - L’importance du bassin
Fiche 2 - Le diaphragme

La chaîne antérieure
Fiche 3 - La chaîne antérieure du tronc
Fiche 4 A - La chaîne de flexion
Fiche 4 B - La chaîne antérieure des membres
inférieurs
Fiche 5 A - La chaîne de flexion des membres
supérieurs
Fiche 5 B - La chaîne brachiale
Fiche 6 - Les enroulés

7
La chaîne postérieure
Fiche 7 - La chaîne postérieure du tronc ou
d’extension du tronc
Fiche 8 A - La chaîne d’extension des membres
inférieurs
Fiche 8 B - La chaîne postérieure des membres
inférieurs
Fiche 9 - La chaîne postérieure ou d’extension des
membres supérieurs
Fiche 10 - Les arqués

Les chaînes croisées


Fiche 11 - La chaîne de fermeture du tronc
Fiche 12 - La chaîne d’ouverture du tronc
Fiche 13 - La chaîne de fermeture croisée des
membres inférieurs
Fiche 14 A - La chaîne d’ouverture des membres
inférieurs
Fiche 14 B - La chaîne latérale des membres
inférieurs
Fiche 15 A - Chaîne de fermeture des membres
supérieurs
Fiche 15 B - La chaîne interne avant de l’épaule
Fiche 16 A - Chaîne d’ouverture (supination)
Fiche 16 B - La chaîne haute de l’épaule

8
Fiche 17 - Les inclinés

Les chaînes statiques


Fiche 18 - Les chaînes statiques du tronc
Fiche 19 - La chaîne latérale ou externe
Fiche 20 - La station assise

Les chaînes fonctionnelles


Fiche 21 - La préhension
Fiche 22 - La marche et la course

CHAÎNES MUSCULAIRES ET ACTIVITÉS SPORTIVES

Fiche 23 - Le cyclisme
Fiche 24 - La natation
Fiche 25 - Les sports de raquette
Fiche 26 - La pratique du golf
Fiche 27 - Le tir du footballeur
Fiche 28 - Le tir du handballeur
Le bilan
Les tendances individuelles

OUTILS SUPPLÉMENTAIRES

Tableau sur les muscles traités dans les chaînes

9
Lexique

Épilogue
Remerciements
Bibliographie et sites Internet

10
11
INTRODUCTION

M
on premier ouvrage, L’anatomie appliquée à l’exercice
musculaire fut pour moi une première étape très importante
tant cet outil pédagogique fait aujourd’hui référence pour toutes les
personnes qui exercent un métier dans le sport et pour les sportifs
passionnés d’anatomie désireux de comprendre la physiologie
musculaire.

Cependant, cet ouvrage traite la physiologie des principaux muscles


moteurs.
Or, lors d’un exercice musculaire il est rare de ne solliciter qu’un seul
muscle (analytique), un ensemble de muscles va se contracter de
façon synergique pour permettre le mouvement : c’est la notion de
chaînes musculaires.
Il m’est donc apparu évident de proposer un second livre expliquant
le travail des muscles en groupe.

Nous nous attacherons dans cet ouvrage pédagogique et


pragmatique à présenter et à analyser les études actuelles sur les
chaînes musculaires au travers des auteurs référencés puis à
rappeler les connaissances indispensables de l’appareil moteur.

12
Aussi, l’analyse des chaînes musculaires se fera autour de quatre
chaînes : antérieure, postérieure, d’ouverture et de fermeture avec
une description des chaînes par unités fonctionnelles (tronc,
membres inférieurs et membres supérieurs) puis de façon globale
Pour chaque chaîne nous traiterons des muscles impliqués mais
également des étirements et du renforcement associés.

Le principe de ce livre est orienté sur la prophylaxie des attitudes et


la prévention santé et n’a aucune visée thérapeutique. C’est ce qui
diffère des recherches sur les chaînes musculaires à but curatif.
Il est ainsi accessible à tous.

Jacky Gauthier
Diplômé d’État
Préparateur physique professionnel
spécialiste en prévention santé

13
PRÉFACE

E
n tant que thérapeute de la posture, le travail sur les chaînes
musculaires est notre quotidien : comprendre comment le corps
tient debout, quelles sont les origines de telle ou telle “tendance
posturale”.
De nombreux auteurs se sont penchés sur cette activité musculaire
indispensable à notre statique puis à notre dynamique. L’évolution
des études et de la compréhension de la neurophysiologie a sans
cesse affiné notre conception du couple moteur de la posture :
gravité-muscle.
Il manquait pourtant un outil permettant au quotidien de travailler sur
ces chaînes en coaching individuel, d’être le plus proche possible de
la réalité physiologique, avec toujours à disposition des résumés et
des rappels de la base de tous travaux : l’anatomie.
Comme on me le rappelait souvent durant mes études
paramédicales : “Pour une bonne prise en charge, il faut connaître
l’anatomie, l’anatomie et aussi l’anatomie.” Un petit coup d’œil à la
fin de l’ouvrage nous offre cela dans un tableau complet qui fera des
fiches de révisions parfaites pour beaucoup.
Jacky Gauthier, par sa passion pour l’essence de nos métiers et sa
connaissance de cette globalité musculaire, a réussi à nous offrir cet
ouvrage. Un résumé des différents courants qui abordent le concept
des chaînes musculaires et leurs spécificités associées à de
nombreuses descriptions de techniques globales de renforcement et

14
d’étirements. Un complément plus logique, pratique et physiologique
de son dernier ouvrage.
Vous trouverez, je l’espère, une base de travail, qui, au-delà des
fiches pratiques immédiatement applicables, vous ouvrira une
réflexion quasi infinie : celle qui vous permettra d’être le plus efficace
pour vos patients en travaillant sur le couple détente-
renforcement au plus près des besoins de la personne.
Vous aurez également des exemples de répercussions des postures
spécifiques de certains sports sur les individus. Cela est applicable à
toutes les activités et permet d’éviter notamment de nombreuses
pathologies musculo-squelettiques. Il ne tient qu’à vous d’enrichir
cette liste non exhaustive.
On a ainsi une action combinée et précise sur l’ergonomie liée à
notre environnement associée à celle, plus subtile, de notre propre
posture. Une action globale et efficace, en lien permanent avec la
physiologie.

Bonne lecture !

Vincent Estignard
Kinésithérapeute, ostéopathe et formateur en posturologie

15
PRÉFACE

C
e deuxième livre de Jacky Gauthier, consacré aux chaînes
musculaires, a l’ambition de vous faire maîtriser un savoir-faire.
Après une observation fine de la tenue d’un sujet, de sa façon de
bouger, un travail individualisé pourra commencer.
Les techniques décrites ici, bien maîtrisées, permettent de faire
retrouver à tout un chacun une posture harmonieuse, une agréable
fluidité des mouvements et lèvent les tensions qui engendrent les
douleurs musculo-squelettiques.
Le bien-être ! Voilà le résultat d’un travail global des chaînes mis à la
première place dans un entraînement bien conduit.

Docteur Colette Tintrelin


Spécialiste en médecine physique et de réadaptation fonctionnelle

16
17
▶ Les chercheurs sur le sujet

▶ Kabat

▶ Mézières

▶ Souchard

▶ Le strectching global actif

▶ Méthode GDS et chaînes


musculaires

▶ Léopold Busquet

▶ Thomas Myers

▶ Conclusion

18
Les chercheurs sur le sujet
Nous devons la mise en évidence des chaînes musculaires à
différents travaux des chercheurs comme Kabat, Piret, Béziers et
enfin Mézières.
Pour Herman Kabat, la modification des impulsions sensorielles
inhibitrices ou facilitatrices serait la clé de la rééducation du
mouvement fonctionnel. Une méthode sera développée par le
docteur Kabat entre 1946 et 1951.
Deux physiothérapeutes belges, Suzanne Piret et Marie-Madeleine
Bézier, proposent l’organisation musculaire à partir d’un système
droit et d’un système croisé. C’est une organisation dont s’est inspiré
pour ses recherches Léopold Busquet.
Madame Mézières, kinésithérapeute française a mis au point une
technique pour relâcher les tensions musculaires. Pour elle, ce sont
les muscles qui déterminent la forme du corps. C’est la première qui
s’attachera à décrire les différents groupes musculaires interreliés
qu’elle nommera chaîne musculaire. Cette méthode permet la prise
de conscience du schéma corporel et de l’organisation des
mouvements. Les travaux réalisés par Mézières étaient
essentiellement basés sur la chaîne postérieure qui s’étend de
l’arrière de la tête aux pieds.
Aussi, ces recherches ont été développées dans les années à venir
par madame Godelieve Denys-Struyf, initiatrice de la méthode du

19
même nom (GDS) sur les chaînes musculaires et articulaires dans
les années 60/70. Il s’agit “d’une méthode globale de kinésithérapie
et d’approche comportementale, de prévention, de soin et
d’entretien, basée sur la compréhension du terrain prédisposant”.
Léopold Busquet s’est également intéressé aux chaînes
musculaires. Ce masseur-kinésithérapeute ostéopathe reprend une
grande loi de l’univers d’entropie : tout système énergétique tend
vers le niveau d’énergie le plus bas. Le maximum d’efficacité pour le
moins d’effort possible ! Cet ostéopathe définit trois lois pour
l’organisation de notre corps qui sont l’équilibre, l’économie et le
confort. Selon lui, tout désordre engendrera des compensations
musculaires afin de retrouver ces trois lois.
Enfin Thomas Myers est l’auteur d’Anatomy Trains (Elsevier, 2001,
2009, 2014).
Thomas et sa faculté assurent une formation continue sur les
chaînes de l’anatomie et les stratégies holistiques myofasciales pour
une variété de mouvements et de thérapies manuelles
professionnelles du monde entier, ainsi que la certification
professionnelle dans l’intégration structurale basée sur son ouvrage
Anatomy Trains Myofascial Meridians.
Thomas a étudié avec les docteurs Ida Rolf et Moshe Feldenkrais.
Son travail est influencé par des études de mouvement crâniennes,
viscérales et intrinsèques avec les écoles européennes de
l’ostéopathie.

KABAT
Herman KABAT est un docteur qui dans les années 40 inventa le
concept de facilitation neuromusculaire proprioceptive. Cette

20
*
méthode permettait de traiter les patients atteints de poliomyélite .
Depuis la méthode s’est largement diffusée et a permis de traiter
d’autres maladies.
Kabat a été le premier à mettre en avant l’importance des chaînes
musculaires dans le traitement des muscles déficients. Il explique
que le cerveau connaît les mouvements programmés mais pas les
différents muscles.
Pour lui, dans son traitement, les muscles faibles sont traités dans
*
une chaîne musculaire qui est excitée par des stimuli orientés
(visuels, auditifs, tactiles).
On utilise donc de manière optimale les propriétés des muscles et
*
des nerfs décrites dans les recherches de Sherrington pour intégrer
le muscle faible de la manière la plus adaptée dans le schéma
moteur. Les capacités proprioceptives seront stimulées pour
renforcer des muscles faibles et coordonner les mouvements.

MÉZIÈRES
Françoise Mézières est à l’origine des techniques rachidiennes.
Son travail a été influencé par Piret et Béziers. Pour ces deux
femmes le mouvement dépend de la forme des surfaces articulaires
et de la disposition de la musculature en particulier des muscles
pluriarticulaires. La forme du corps est conditionnée par le schéma
moteur qui reflète l’état d’esprit de la personne.
La méthode Mézières est une restructuration de l’appareil
locomoteur. Pour elle les troubles musculosquelettiques (TMS) sont
à l’origine des mauvaises postures mais le psychisme n’intervient
pas. C’est la première personne qui parle de chaîne musculaire ;

21
pour les problèmes de scolioses, d’hyperlordoses et de cyphoses il
suffit d’étirer la chaîne postérieure de la tête aux pieds. Il s’agit donc
d’un traitement par l’extension.
Elle décrira quatre grandes chaînes musculaires
• La grande chaîne postérieure en 1949. Son raccourcissement
entraîne des hyperlordoses et des déformations en inflexions
latérales et rotatoires.
• La chaîne antéro-intérieure composée du diaphragme et de l’ilio-
psoas : sa rétraction entraîne l’antéversion du bassin.
• La chaîne brachiale de l’épaule à l’extrémité des doigts : en cas
de rétraction dans la position debout le bras se porte en flexion et
rotation médiale avec une pronation accentuée de la main.
• La chaîne antérieure du cou antagoniste à la chaîne postérieure :
sa rétraction abaisse le menton et tire la tête en avant, elle est à
l’origine des torticolis entre autres.

SOUCHARD
Philippe Souchard est l’auteur de La rééducation posturale globale
qui est une méthode de physiothérapie de 1980. Cette méthode
travaille les muscles de la statique en allongement de façon globale.
Pour cet auteur inspiré initialement de la méthode Mézières il ne
peut pas y avoir d’étirements efficaces sans un travail global. Les
étirements doivent se réaliser en chaînes musculaires en étirant
chaque extrémité des chaînes.
Selon lui il existe plusieurs chaînes statiques les chaînes
inspiratoire, supérieure d’épaule, antérieure du bras, antéro-interne

22
de l’épaule, latérale de la hanche, antéro-interne de hanche et deux
grandes chaînes : une antérieure et l’autre postérieure.
Le principal des corrections sera de conserver les courbures
physiologiques avec un alignement du dos, un étirement des
spinaux et un étirement de la chaîne maîtresse antérieure.

LE STRETCHING GLOBAL ACTIF (SGA)


Souchard, Grau

Il s’agit d’une technique d’étirement global inspirée de la rééducation


posturale globale de Souchard. Cette technique est dans un premier
temps orientée vers l’étirement des chaînes musculaires des sportifs
mais peut aussi s’adresser à monsieur Tout-le-monde. La première
*
hégémonie est la respiration et le SGA est basé dessus.
Ils expliquent que dans le muscle se trouvent deux parties : une
composante contractile formée par les ponts d’actine myosine et une
composante élastique constituée par les tissus conjonctifs, les
fascias, les aponévroses… L’étirement aura son maximum
d’efficacité sur cet élément élastique.
La méthode consiste à mettre une tension légère, ce qui étire les
deux composantes et, en gardant les points fixes, il est demandé
une contraction de cent gramme à l’élément contractile ce qui aura
pour conséquence d’étirer l’élément élastique. De surcroît cette
faible contraction évitera la mise en jeu du réflexe myotatique.

MÉTHODE GODELIEVE DENYS-STRUYF


(GDS) ET CHAÎNES MUSCULAIRES

23
“Dis-moi comment tu te tiens, je te dirai qui tu es.”
Godelieve Denys-Struyf, physiothérapeute et ostéopathe belge est la
première à parler réellement de chaînes musculaires dans les
années 60-70.
Inspirée de Kabat, Mézières, Piret et Béziers, elle décrit cinq chaînes
musculaires pour chaque moitié du corps.
Voici les cinq chaînes musculaires.
Trois chaînes musculaires verticales ou de la personnalité :
• chaîne antéro-médiane (AM) ;
• chaîne postéro-médiane (PM) ;
• chaîne postéro-antérieure (PA) – antéro-postérieure (AP).
Deux chaînes musculaires horizontales ou
complémentaires qualifiées de relationnelle (façon d’interagir
avec le monde qui nous entoure) :
• chaîne postéro-latérale (PL) ;
• chaîne antéro-latérale (AL).
La méthode GDS correspond à une approche corporelle
thérapeutique et préventive qui tient compte des liens entre la
mécanique corporelle et le comportement psychologique. Cette
méthode considère que l’aspect psychocomportemental influence le
geste et façonne la posture.
Pour cette femme chaque individu vient au monde avec un potentiel
de base. Reste à savoir comment il va le réaliser, volontairement ou
involontairement. La chaîne dominante donne à l’organisme sa
forme et à la personne sa gestuelle particulière.

24
Il est pour elle impossible de neutraliser la chaîne dominante.
D’ailleurs, il ne s’agit pas de neutraliser mais d’accorder toutes les
chaînes entre elles. Il n’y a pas une chaîne meilleure qu’une autre.
Le problème vient de la prise de pouvoir d’une sur les autres.
Chaque chaîne a un pivot primaire, un fief et une résidence. Chaque
chaîne doit marquer le corps de certaines empreintes
physiologiques. Quand une chaîne commence à trop s’exprimer, on
parle d’empreintes acceptables. Quand elle “crie” on parle
d’empreintes dérangeantes et là il faut remettre de l’ordre.

Trois causes sont à l’origine du déséquilibre musculaire


• Le psychisme : relation entre la psychologie et la gestuelle, les
attitudes de la personne, on fait tous les mêmes gestes mais pas
de la même façon, le geste est empreint de psychisme.
• Le mode de vie : le travail, le sport, le manque d’activité sont à
l’origine des tensions musculaires.
• Influence des structures myofaciales en rapport avec un circuit de
régulation central.

Léopold BUSQUET

■ DÉFINITIONS
Une chaîne musculaire représente des circuits en continuité de
direction et de plan au travers desquels se propagent les forces
organisatrices du corps.

25
Le corps répond en permanence à trois facteurs qui correspondent à
l’équilibre, l’économie et le confort.
D’un point de vue physiologique les chaînes musculaires
correspondent à un équilibre du corps dans toutes ses dimensions.
Sur un plan adaptatif, les chaînes musculaires permettent de
conserver l’équilibre en donnant une priorité à la “non-douleur”.
Aussi, en cas de compensation insuffisante, la verticalité serait
impossible.
Les chaînes vont donc assurer les fonctions de lutter contre la
pesanteur, assurer l’équilibre, programmer un geste, prendre,
donner, créer…

■ LE RÔLE DU FASCIA
Le fascia comprend toutes les structures conjonctives du muscle, le
fascia n’est pas étirable, il permet le lien entre les viscères, le
muscle et les os.
Il existe une relation forte entre les fascias et la nutrition, le drainage
et donc le système de défense du corps.
Il permet la relation entre le contenant et le contenu :
en effet, s’il existe un problème musculo-squelettique, il se
présentera un ralentissement sur une fonction viscérale ; ou,
inversement, un problème viscéral pourra être la cause d’une perte
de mobilité.

■ LES UNITÉS FONCTIONNELLES


Elles sont au nombre de trois et se situent au niveau du cerveau
(céphalique), du tronc (colonne vertébrale) et de chaque membre.

26
Trois sphères : tête, thorax, bassin avec dans leur structure trois
protections cyphoses et trois diaphragmes.

■ BUSQUET DÉCRIT CINQ CHAÎNES


LES CHAÎNES DROITES DU TRONC
1 La chaîne de flexion ou la chaîne droite antérieure
C’est le pilier vertical (sternum, pubis, coccyx) l’axe rachidien est
postérieur à cette chaîne.
2 La chaîne d’extension ou la chaîne droite postérieure
Elle correspond à la colonne vertébrale et aux muscles
paravertébraux, elle a une fonction d’appui, d’équilibre et tempère
l’action de l’axe antérieur.

LES FONCTIONS DES CHAÎNES DROITES SONT :


• l’enroulement : il correspond à la convergence des forces de la
zone ombilicale Le périnée est le second point de convergence
des forces ; la chaîne de flexion enroule le tronc, il se replie sur
lui-même ;
• le redressement : il s’agit d’un mouvement d’extension. L’action
est plus stable que l’enroulement.

AU NIVEAU DE LA COLONNE LOMBALE


Sur le dos, le relâchement de l’enroulement permet le redressement.
Debout, le redressement de la colonne lombale se fait par rapport à
l’appui dans le sol. Les muscles principaux mis en action sont les
adducteurs, les ischio-jambiers et les spinaux.

27
Les spinaux ou érecteurs du rachis correspondent à un
ensemble de muscles profonds de la colonne vertébrale
L’ensemble permet essentiellement l’extension du rachis et
certains contrôlent la rotation et l’inflexion latérale.

La colonne lombaire de par sa convexité prend la forme d’un arc et


les spinaux correspondent aux cordes de cet arc.
Cette particularité biomécanique devient néfaste lorsque la
musculature de cette région est trop importante car elle entraîne une
augmentation du pincement discal et une augmentation de la
lordose.
Le tout provoquant à plus long terme des contraintes intra-
apophysaires, des tassements vertébraux, une perte de mobilité
engendrant de l’arthrose.
Un excès de travail constant sur cette région développe des
structures fibreuses et non musculaires. Le travail permanent avec
des contractions isométriques empêche une irrigation normale, le
muscle appauvri en oxygène va donc s’atrophier.

Le muscle demande à la base un travail rythmique et non


constant.

AU NIVEAU DE LA COLONNE THORACIQUE


Les muscles responsables du redressement sont l’épi-épineux aidé
du long dorsal du sacro-lombaire.

28
Au niveau des thoraciques la lame aponévrotique des dentelés est la
résultante du redressement.
D’un point de vue osseux, la scapula correspond plus ou moins à
son homologue la patella et s’offre un plan de glissement.
La ceinture scapulaire est un complément des chaînes droites.
La situation des processus coracoïdes en arrière avec l’insertion des
petits pectoraux dessus en guise de bretelles favorise encore plus
l’enroulement des dorsales. Ces bretelles se complètent en arrière
avec le trapèze inférieur et les rhomboïdes.
Si le point fixe se situe au niveau de la chaîne de flexion on assistera
à un enroulement des dorsales.
Si le point fixe se situe au niveau de la chaîne d’extension il se
présentera un redressement.

AU NIVEAU DE LA COLONNE CERVICALE


On trouve les muscles des scalènes et le sterno-cléido-mastoïdien.
Le grand pectoral est responsable de l’enroulement et les
rhomboïdes et le grand rond du redressement.

TASSEMENTS DES COURBURES LIÉS AUX DEUX CHAÎNES


Si la chaîne antérieure perd de sa longueur on retrouvera une flexion
de la colonne cervicale.
Si la chaîne postérieure est trop tendue on observera une extension
de la colonne cervicale.
L’un ou l’autre occasionne des variations de courbures.
C’est pour cela qu’il faudra veiller à garder les capacités de
contraction musculaire mais également les capacités d’étirement.

29
Il faudra aussi donner un rythme à la musculature paravertébrale en
associant des exercices de proprioception, statiques et dynamiques.
Les muscles paravertébraux rééquilibrent les déplacements
vertébraux mais ne déplacent pas la colonne. Il faudra donc attribuer
leur rôle qualitatif dans la contraction.

■ LE SYSTÈME ANTIGRATATIONNEL ET
L’AUTOGRANDISSEMENT
Le muscle pour être efficace répond à trois paramètres qui sont les
lois d’équilibre, l’économie et le confort.
En effet, notre équilibre est basé sur un déséquilibre
La ligne de gravité de notre corps se situe en avant des malléoles,
deux tiers de notre tête est en avant et un tiers en arrière et l’être
humain doit constamment agir pour s’équilibrer avec une mise en
tension des fascias postérieurs qui forment l’enveloppe périphérique
du corps.
La statique dépend du squelette, des fascias, de la pression
intrathoracique et de la pression intra-abdominale Les muscles ayant
un rôle secondaire sont des gardiens de l’équilibre.

■ L’AUTOGRANDISSEMENT
Plus on est grand et plus l’équilibre est précaire avec une sollicitation
des fascias postérieurs élevée.

L’AUTOGRANDISSEMENT PERMET :
Sur le plan postérieur

30
Un effacement, une atténuation de la lordose lombaire, le sens
vertical sur l’aponévrose lombaire entraîne une contraction
excentrique du carré des lombes.
L3 se situe plus en arrière grâce à l’action du longissimus thoracique
et des spinaux.
Sur le plan antérieur
La chaîne de flexion agit sur le système antigravitationnel.

LE SYSTÈME D’AUTOGRANDISSEMENT EST PRÉSENT :


• en arrière pour les lombaires ;
• en arrière pour les cervicales.
– L’implication des muscles dentelés postéro-supérieurs et
inférieurs permet une décyphose de la colonne thoracique.
– La mise en jeu des chaînes croisées permet l’autograndissement.
– Le transversaire épineux est le gardien de l’équilibre, c’est un
véritable muscle de la rééquilibration du rachis.
*
– Le tonus musculaire est en relation avec la réticulée . La
réticulée est dépendante de l’état de fatigue physique ou mentale
du sujet.
– L’enroulement ou le redressement vertébral correspond à un
travail concentrique et excentrique des muscles.

3 La chaîne postérieure statique


Cette chaîne se compose des structures suivantes :
faux cérébrale, appareil ligamentaire du rachis, fascia-thoraco-
lombaire, ligaments sacro-tubéreux et spinal, fascias des muscles

31
piriforme et obturateur, TFL, fibula et membrane interosseuse, fascia
plantaire.

4 La chaîne postérieure diagonale ou la chaîne d’ouverture


Elle entraîne une torsion du tronc, une torsion vers l’arrière. Les
deux chaînes diagonales dorsales tirent les épaules et les os
iliaques vers l’arrière, elles exercent sur la jambe une abduction et
une rotation latérale.
La torsion postérieure : l’hémithorax gauche se rapproche, part en
arrière de la hanche opposée qui vient à sa rencontre. Le centre de
convergence est l’épineuse de L3 correspondant au point de relative
fixité.

5 La chaîne antérieure diagonale ou la chaîne de fermeture


Elle entraîne une torsion du tronc vers l’avant. Les deux chaînes
antérieures entraînent les épaules vers l’avant et les os ilium vers
l’avant, elles exercent sur la jambe une adduction et une rotation
médiale.
La torsion antérieure : l’hémithorax droit se rapproche, part en avant
de la hanche opposée qui vient à sa rencontre. Le centre de
convergence est l’ombilic qui correspond au point de relative fixité
avec la ligne blanche.
Ces deux chaînes croisées ont des relations avec les membres
supérieurs et inférieurs.
Il est très difficile d’étirer un seul muscle d’une chaîne musculaire.
Dans la station debout, nous basons tout notre équilibre sur un
déséquilibre antérieur.

32
Thomas MYERS
Thomas Myers est un Américain diplômé rolfeur (Ida Rolf
californienne..). Il explique les chaînes myofasciales du corps en les
comparant à des voies de chemin de fer avec les réseaux
comprenant des rails, des gares, des quais…
Il insiste sur la notion de continuité myofasciale et de globalité. Les
attaches osseuses sont des stations de relais. Il décrit sept
méridiens myofasciaux :

1 LA DROITE DORSALE SUPERFICIELLE


Composée d’une grande proportion de fibres lentes endurantes, elle
est responsable de l’extension et de l’hyperextension.
Il existe un déraillement de la chaîne postérieure sur les
gastrocnémiens pour préserver les mouvements du genou.
Le trajet de la ligne dorsale superficielle correspond aux : fascia
plantaire, triceps sural, muscle ischio-crural, ligament sacro-
tubéreux, muscles érecteurs du rachis.

2 LA LIGNE FRONTALE SUPERFICIELLE


Le méridien permet la balance avec la chaîne antagoniste.
Elle possède des proportions importantes de fibres rapides
(mouvement).
Elle est responsable de la flexion.
Le trajet de la ligne frontale superficielle correspond aux muscles du
compartiment antérieur de la jambe long et court extenseur, tibial

33
antérieur, compartiment du crural, ligament patellaire et quadricipital,
muscle droit de l’abdomen, muscle sternal et grand pectoral, muscle
sterno-cléido-mastoïdien.
Un déraillement se trouve sur l’EIAS pour repartir du pubis jusqu’au
sternum.

3 LES LIGNES LATÉRALES


Elles trouvent leurs fonctions dans la balance avant et arrière et
gauche et droite du corps. Elles sont stabilisatrices.
Elles permettent la flexion latérale du tronc, l’abduction des
membres inférieurs et l’éversion du pied.
Le trajet de la ligne latérale correspond aux long fibulaire et court
fibulaire formant une arche sur la fibula, tractus ilio-tibial et tenseur
du fascia lata (TFL), grand fessier, muscles obliques, carré des
lombes, intercostaux, splénius et sterno- cléido-mastoïdien.

4 LA LIGNE SPIRALÉES
Elle permet les mouvements de rotations.
Elle comprend les muscles splénius, les rhomboïdes, les dentelés
antérieurs, l’oblique externe, l’aponévrose abdominale, l’oblique
interne, le TFL, la bande ilio-tibiale, le tibial antérieur, le long
fibulaire, le biceps fémoral, le ligament sacro-tubéreux, les muscles
érecteurs du rachis.

5 LES LIGNES BRACHIALES

34
La ligne brachiale frontale profonde comprend : le petit pectoral, le
fascia clavi- pectoral, le biceps brachial, le périoste du radius, les
ligaments collatéraux radiaux, les muscles thénars.
La ligne brachiale frontale superficielle comprend : le grand pectoral,
la ligne humérale médiale, le groupe des fléchisseurs, le tunnel
carpien, la surface palmaire des doigts.
La ligne brachiale postérieure profonde comprend : les muscles
rhomboïdes et les élévateurs de la scapula, les muscles de la coiffe
des rotateurs, le triceps brachial, le fascia du périoste de l’ulna, les
ligaments collatéraux de l’ulna, les muscles hypothénars.
La ligne brachiale postérieure superficielle comprend : le muscle
trapèze, le deltoïde, la partie tendineuse latérale du bras, le groupe
des extenseurs, la surface dorsale des doigts.

6 LES LIGNES FONCTIONNELLES


Prolongement en diagonale des lignes brachiales, elles relient entre
elles les deux parties du corps : ligne dorsale et ligne frontale.
Ligne frontale : grand pectoral, les droits de l’abdomen, les
adducteurs longs (service au tennis, sauteur de haies).
Ligne dorsale : grand dorsal, masse sacro-lombale, grand fessier,
vaste latéral, tendon subpatellaire.
Ligne fonctionnelle de rotation : grand dorsal, oblique externe,
sartorius.

7 LA LIGNE FRONTALE PROFONDE

35
Elle correspond aux musculatures hyoïdienne et de la mastication,
aux muscles scalènes, médiastin avec le péricarde, à la plèvre, au
diaphragme, au ligament longitudinal antérieur de la colonne
vertébrale, à la musculature du compartiment dorsal, à l’ilio-psoas,
aux adducteurs de la hanche (long court et postérieur), au fascia du
poplité, au tibial postérieur et à la plante de pied.

Conclusion
Merci aux chercheurs comme Kabat, Piret, Bézier, grâce à eux les
progrès dans le domaine de la santé qu’ils soient curatifs ou
préventifs ont évolué à grands pas ces dernières décennies ; ils ont
été les inspirateurs des chercheurs suivants.
Mézières est le précurseur français de la notion de chaînes
musculaires. Elle fut à contre-courant des pensées du moment dans
le domaine médical. Pendant ses années de pratique, cette
kinésithérapeute a révolutionné la façon de penser sur les
étirements et sera à l’origine, grâce à sa méthode, de multiples
disciples dont Souchard et GDS qui perfectionneront ses
recherches. Aujourd’hui, beaucoup de kinésithérapeutes sont
mézièristes et pratiquent la méthode sur un grand nombre de
patients avec des résultats satisfaisants.
GDS associe les chaînes musculaires avec le comportement des
individus et propose à travers le monde l’enseignement de sa
méthode.
* *
Myers grâce à des mentors comme Feldenkrais et Ida Rolph
présente de façon claire les différents méridiens du corps dans son
ouvrage Anatomy trains.

36
Busquet décrit de façon complète les différentes chaînes
myofasciales statiques et dynamiques du corps. Dans mon ouvrage
je reprends le modèle de ses descriptions. À ce sujet, la présence de

la lettre dans les différentes fiches permettra de préciser qu’il


s’agit d’une domination retenue par Léopold BUSQUET. Les fiches

correspondront à une interprétation générale.

37
38
▶ Rappel sur l’ostéologie,
l’arthrologie et la myologie
fiches I à IV

▶ Organisation de la
musculature
fiche V

▶ Mouvements et coordination
fiches VI à X

39
40
■ INTRODUCTION
La structure osseuse de l’être humain
correspond de 12 à 17 % du poids corporel.
Les os de l’appareil locomoteur au nombre de
206 constituent la charpente rigide de notre
corps. Le squelette osseux possède cinq
fonctions :
▶ de soutien : qui permet l’ancrage des tissus
mous et des organes ;
▶ de protection : crâne, rachis, cage thoracique,
ceinture pelvienne qui protègent les organes
vitaux ;
▶ de mouvement : les os sont des leviers,
lorsque les muscles se contractent les os se
mobilisent ;
▶ de stockage d’éléments minéraux comme le
calcium, le phosphore, le magnésium et le
sodium ;
*
▶ d’hématopoïèse : la moelle rouge de l’os
produit des globules rouges, les cellules
blanches du sang et les plaquettes.
Ces os sont classés en fonction de leur structure, ils se distinguent en
quatre catégories : les os longs - plus longs que larges, les os courts
plus ou moins cubiques, les os plats ayant pour fonction la protection et
les os irréguliers de forme complexe.
L’os est peu fatigable et supporte de nombreuses répétitions, la limite
correspondrait aux fractures de fatigue.

41
Il a une bonne résistance à la rupture et présente une structure
trabéculaire (travée d’os) dans l’axe des lignes de force.
Ses faibles déformations sont totalement récupérées après les
contraintes.
L’ossification s’effectue de la naissance jusqu’à la fin de la puberté
entre 20 et 25 ans selon les personnes.
En cas d’immobilisation, il se produit une déminéralisation.

La nutrition de l’os est en rapport avec sa mobilité d’où l’intérêt de


préserver une activité physique.
La croissance concerne les os en premier et les muscles ensuite
d’où les douleurs tendineuses lors des pics de croissance. La
croissance se fait surtout en hauteur dans un premier temps pour
se faire en largeur dans un second temps.
Les jeunes ont un système osseux de meilleure qualité que la
personne âgée.

■ LES CHAÎNES ARTICULAIRES


Elles correspondent à la base des chaînes musculaires.
La couverture de cet ouvrage : une reprise de l’homme de Vitruve de
Léonard de Vinci qui est représenté dans une étoile à cinq branches
comme cinq chaînes articulaires.
La chaîne articulaire rassemble un ensemble de maillons (articulations)
dépendant les uns des autres dans le déplacement.

42
Reproduction de l’homme de Vitruve. (Étude des proportions du corps humain
selon Vitruve et réalisé par Léonard de Vinci vers 1492.)

1 La chaîne articulaire du tronc : axe vertical observable dans un


plan sagittal comprenant le sacrum à sa partie inférieure et
l’empilement vertébral ainsi que certains os du crâne.
2 et 3 Les deux chaînes articulaires des membres supérieurs
comprennent la scapula, la clavicule, l’humérus, l’ulna, le radius ainsi
que tous les os de la main.
4 et 5 Les deux chaînes des membres inférieurs constitués de
l’os coxal, du fémur, du tibia et de la fibula ainsi que tous les os du pied.

43
La ligne verticale correspond aux chaînes articulaires des quatre
membres.
C’est à cet endroit que se regrouperont les muscles du grand fessier et
du grand dorsal.
Lors d’un mouvement les articulations s’associent pour former les
chaînes articulaires qui présentent plusieurs possibilités :
les chaînes articulaires ouvertes : suite de segments articulés entre
eux dont le plus distal possède une extrémité libre ;
les chaînes articulaires fermées : suite de segments articulés entre
eux dont les deux extrémités de la chaîne correspondent à des points
fixes ;
les chaînes articulaires semi-fermées : une extrémité de la chaîne a
un point d’appui fixe et l’autre est contrainte de se déplacer sur une
trajectoire déterminée.
Cf. le chapitre sur les notions de biomécanique fiche X.

■ LES UNITÉS FONCTIONNELLES [8]


Les numéros entre crochets renvoient à la bibliographie.
Six unités fonctionnelles interdépendantes constituent l’appareil
locomoteur. Deux unités se regroupent pour former l’unité centrale,
deux autres assurent la liaison de l’unité centrale avec l’unité de prise
et l’unité porteuse.
Unité 1 : axiale (le rachis).
Unité 2 : respiratoire (thorax) constitue l’unité centrale (le tronc).
Unité 3 : liaison basse (ceinture abdominale).
Unité 4 : porteuse (membres inférieurs).
Unité 5 : liaison haute (ceinture scapulaire).

44
Unité 6 : préhension (le bras).
Une bonne mobilité générale favorisera le jeu de ces différentes unités.
Ces unités présentent des fonctions pour produire un mouvement et
pour pratiquer une activité sportive.
La fonction ventilatoire avec des respirations calmes ou plus intenses
comme la méthode de Valsalva.
La fonction d’équilibre constante dans le mouvement, c’est l’affaire
des muscles profonds, stabilisateurs qui agissent comme des
régulateurs de positions.
La fonction d’ancrage et de prise d’appui c’est le rapport avec les
articulations périphériques des mains et des pieds.
La fonction d’orientation correspond aux articulations permettant de
relier les unités fonctionnelles et permettent à travers les mouvement
de flexion, extension, abduction, adduction, rotation médiale, rotation
latérale et circumduction d’orienter pour obtenir les positions désirées.
La fonction de propulsion est une fonction globale qui grâce aux
unités porteuses et de préhension met la musculature périphérique au
service du geste sportif (la natation avec les membres supérieurs et les
sauts avec les membres inférieurs).
La fonction fixatrice permet la réduction de liberté d’un segment par
des tensions musculaires pour créer un gainage ou faciliter un autre
mouvement.
Ces unités sont des chaînes de segments.
Des chaînes composées de maillons organisent l’architecture du corps.
Les assemblages de ces maillons peuvent être différents et on
observera des assemblages en voûte : série d’os courts liés les uns
aux autres par des ligaments, cette voûte permet la répartition des
pressions de haut en bas ; des assemblages en pince c’est le cas de la

45
main (voir le chapitre sur la préhension et les différentes prises, fiche
21).
Des assemblages en cadre, chaîne fermée en équilibre dans un plan
horizontal c’est l’exemple du bassin, du thorax ou de la ceinture
scapulaire.
Des assemblages en mât comme les os courts qui par empilage,
emboîtement les uns avec les autres forment la colonne vertébrale.
Des assemblages à grands maillons : les os longs en chaîne peuvent
se plier et subir des torsions.
La motorisation de ces chaînes de segments se fera grâce à l’appareil
musculaire.

46
■ LE RACHIS

47
Le rachis possède essentiellement deux rôles : l’un statique et l’autre
dynamique.
Lors de la statique, le squelette, grâce aux différentes courbures,
cyphose crânienne, lordose cervicale (7 vertèbres), cyphose thoracique
(12 vertèbres), lordose lombale (5 vertèbres), cyphose sacrée, lordose
du genou, cyphose du talon et lordose de la voûte plantaire a un rôle

48
d’amortisseur de contraintes. Le rachis présente un système de
vertèbres intercalées les unes sur les autres, séparées par des disques
intervertébraux, comprenant un noyau répartiteur de pression. Entre
chaque vertèbre existe un foramen intervertébral d’où sortent des nerfs
issus de la moelle spinale et destinés aux différentes parties du corps.

À chaque sommet des courbures se trouve la vertèbre clé de voûte qui


correspond de façon standard, à la C4 pour les cervicales, à la T6 pour
les thoraciques et à la L3 pour les lombales.
Le rachis est mobile dans tous les plans de l’espace. Cette mobilité
varie aussi en fonction du segment rachidien, de la laxité capsulo-
ligamentaire. Mais ce rôle dynamique est surtout dû aux articulations
des processus articulaires.
Les mouvements sont la flexion, l’extension, les inclinaisons latérales,
les rotations et les translations.

49
Le rachis est assimilé au mât d’un bateau avec des ligaments en guise
de haubans et des muscles pour cordage.
Les ligaments permettent l’union des vertèbres. Certains d’entre eux
créent la solidité, l’élasticité entre les vertèbres et ont un véritable rôle
de ressort lors des mouvements.
Les muscles du caisson abdominal (spinaux, renforcés par les muscles
plats du dos et de la paroi abdominale, le périnée et le diaphragme)
travaillent en synergie. Pour équilibrer le rachis, la contraction de
l’agoniste entraîne celle de son antagoniste.

Les douleurs de dos sont souvent liées à une insuffisance


musculaire des spinaux.
Mais parfois, un sujet peut présenter une chaîne antérieure
hypotonique et une chaîne postérieure hypertonique. Dans ce cas,
le travail exagéré de la chaîne postérieure peut être source de
douleur du dos.

50
Les contraintes sur le rachis sont liées au poids de corps et sont donc
croissantes de la première cervicale à la dernière lombaire.
De ce fait le volume des vertèbres augmente des cervicales aux
lombales et leurs travées osseuses permettent la répartition des
contraintes.

Transmission et dispersion des contraintes.

La charnière entre les lombales et le sacrum est l’endroit où les


contraintes sont les plus élevées à cause du poids du rachis et des
membres supérieurs. De surcroît, la face inférieure du corps vertébral
de L5 est inclinée environ de 20° vers le bas et l’avant, alors que la
face supérieure de S1 est inclinée de 34° (angle de Sèze) vers le bas
et l’avant sur l’horizontale ce qui crée une instabilité et une
augmentation de pression à cet endroit.

51
C’est le disque intervertébral qui dans la mesure du possible corrige
cette différence d’inclinaison étant plus épais en avant.
Les processus articulaires inférieurs de L5 correspondent à la
principale attache sur S1 et permettent d’éviter les glissements en
avant de la colonne lombale.

Charnière entre L5 et S1

LES ATTITUDES VERTICALES DU RACHIS


L’attitude asthénique met en évidence les courbures du rachis à cause
d’une hypomusculature ou et d’un relâchement musculaire. C’est une
véritable compétition entre les chaînes musculaires, chacune essayant
de s’accaparer un bout de la colonne.
Dans ce cas, la respiration est abdominale, la cyphose thoracique et la
*
lordose lombale sont accentuées, on observe une ptôse abdominale.

52
L’attitude sthénique concerne un rachis hypermusclé avec de fortes
contractions musculaires. La respiration est thoracique et la cyphose
thoracique et la lordose lombale sont diminuées.

53
54
Positions recommandées pour les lombalgiques lors d’un port de charge dans
l’ordre 1, 2, 3.

Le port d’une charge devra s’exercer le plus proche possible de soi


avec un rachis verticalisé. Il est indispensable de tenir son sacrum
et de ne pas le laisser s’horizontaliser.

55
Contraintes discales de L3-L4.

Lors des mouvements les articulations des corps vertébraux se


mobilisent (roulement des corps vertébraux de part et d’autre du noyau
pulpeux qui se déplace du côté de l’ouverture des corps vertébraux et
les processus articulaires glissent les uns par rapport aux autres).
Les muscles de la statique du rachis sont répertoriés en trois
catégories : les muscles profonds périvertébraux longs et courts, les
muscles des lombes, les muscles de la paroi ventro-latérale de
l’abdomen.
La colonne est équilibrée de façon permanente par l’action des
différents muscles comme les spinaux longs qui sont extenseurs, les
courts qui participent à l’extension et aux rotations, les muscles de la
paroi ventrale de l’abdomen qui sont fléchisseurs du rachis (les droits

56
de l’abdomen (antagonistes des spinaux longs), les obliques principaux
rotateurs et fléchisseurs du tronc). La contraction unilatérale des
spinaux et des obliques incline le rachis du côté de la contraction.

LA COLONNE CERVICALE

La première vertèbre cervicale : l’ATLAS et la deuxième vertèbre cervicale :


l’AXIS.

La vertèbre cervicale.

57
La colonne cervicale correspond au segment vertébral le plus mobile
La flexion-extension présente une grande mobilité. L’extension
s’accompagne entre chaque vertèbre d’un bâillement, d’un cisaillement
qui peuvent expliquer les mécanismes de fractures.

Les luxations sont fréquentes sur la zone charnière C5-C6.

Les muscles fléchisseurs : longs du cou, sterno-cléido-mastoïdien,


infrahyoïdiens.
Les muscles extenseurs : longissimus de la tête et du cou, sterno-
cléido-mastoïdien, les splénius de la tête et du cou, le semi-épineux de
la tête, l’ilio-costal et l’épineux.

58
Les inclinaisons latérales : scalènes, trapèze supérieur, sterno-
cléido-mastoïdien et élévateur de la scapula.

59
Inclinaisons latérales de la colonne cervicale.

Les rotations : splénius du cou, sterno-cléido-mastoïdien, scalènes,


long du cou, multifides et rotateurs.

Rotations gauche et droite de la colonne cervicale.

LA COLONNE THORACIQUE

60
La vertèbre thoracique.

Elle est peu mobile avec la présence de la cage thoracique.


La flexion-extension peut difficilement se faire sans la participation de
la région lombale et d’une bascule du bassin.
Les muscles fléchisseurs sont le droit de l’abdomen, l’ilio-psoas.
Les muscles extenseurs sont l’ilio-costal, le longissimus du thorax et
l’épineux.
Les inclinaisons latérales sont permises par les muscles larges de
l’abdomen, le carré des lombes et le psoas.
Les rotateurs sont les multifides, les rotateurs et les muscles larges de
l’abdomen.

La colonne thoracique est souvent le siège de cyphose, de


scoliose et de tassement vertébral ou d’arthrose

61
scoliose et de tassement vertébral ou d arthrose.

LA COLONNE LOMBAIRE

La vertèbre lombaire.

C’est une zone qui possède une hauteur de disques intervertébraux


importante et un faible écart entre les arcs postérieurs donc la mobilité
est importante.
La flexion : muscles droits de l’abdomen, ilio-psoas, accessoirement
muscles larges de l’abdomen.
L’extension : ilio-costal, longissimus des lombes et épineux.

62
Les inclinaisons latérales : muscles larges de l’abdomen, carré des
lombes et psoas.
Les rotations : les muscles rotateurs sont les multifides, les rotateurs,
les muscles larges de l’abdomen.

L’encastrement des processus articulaires reporte en arrière l’axe


de rotation ce qui limite les rotations par rapport aux autres
segments rachidiens et fait apparaître une contrainte de torsion-
cisaillement au niveau des disques intervertébraux lombaires.
Entre le sacrum et le coccyx les mouvements correspondent
uniquement à une bascule en avant ou en arrière visible lors de
l’accouchement.
Une hyperactivité d’une chaîne à droite ou à gauche peut favoriser
un coccyx bloqué en inclinaison.
Un coccyx libre de ses chaînes bouge pendant la respiration, il est
assimilé à un joint de dilatation prévu pour s’adapter aux variations
de pression dans le petit bassin.

CÔTÉ PRATIQUE

■ Les érecteurs du rachis se divisent en muscles longs


(franchissement d’au moins sept vertèbres), moyens
(franchissement de deux à six vertèbres) et courts.
■ Les muscles longs sont les plus latéraux : l’ilio-costal, le
longissimus, l’épi- épineux.
■ Les moyens sont les semi-épineux et l’épineux.

63
■ Les courts sont les intertransversaires, interépineux, les
rotateurs.

64
■ L’ÉPAULE

Épaule - vue ventrale. (haut gauche)


Épaule - vue dorsale. (haut droite)

65
Elle correspond à la partie du corps reliant le tronc et les membres
supérieurs. Elle constitue le point d’attache très mobile du membre
supérieur au tronc.
C’est une articulation de suspension. Sa mobilité est plus importante
que sa stabilité, elle est donc fragile En revanche, elle subit peu de
pressions articulaires.
Son système articulaire est celui qui s’est le plus modifié au cours de
l’évolution de l’espèce.

66
Cinq articulations sont associées à l’épaule :
▶ l’articulation scapulo-humérale est la principale, elle présente trois
degrés de liberté, c’est un sphéroïde ;
▶ l’articulation sterno-claviculaire, synoviale, présente trois degrés de
liberté ;
▶ l’articulation acromio-claviculaire est une synoviale à deux degrés
de liberté ;
*
▶ la pseudo-articulation scapulo-thoracique qui est une syssarchose
cellulo-adipeuse ;
▶ la bourse synoviale subdeltoïdienne.
Si une seule des ces cinq articulations présente une amplitude
diminuée, l’épaule sera moins mobile.
L’articulation scapulo-humérale possède six muscles qui sont
*
coaptateurs de l’épaule, nommés également ligaments actifs , ce sont
les subscapulaire, supra- épineux, infra-épineux, le chef long du
triceps, le chef long du biceps et le petit rond. Ils permettent avant le
mouvement la mise en coaptation des surfaces articulaires. Aussi, le
deltoïde selon le faisceau considéré présente une importante
composante de cette articulation.
L’articulation sterno-claviculaire est une articulation peu mobile, de
type en selle avec un ménisque. Trois ligaments stabilisent cette
articulation : l’antérieur, le postérieur et le supérieur. Ses mouvements
sont l’élévation, l’abaissement, l’antépulsion, la rétropulsion et la
rotation automatique due à l’organisation ostéo-ligamentaire.
L’articulation acromio-claviculaire est une synoviale, plane, avec
parfois un ménisque.
L’articulation scapulo-thoracique, souvent considérée comme une
fausse ou pseudo-articulation permet des mouvements effectués dans

67
tous les sens. Le muscle dentelé antérieur est primordial suppléé par le
trapèze supérieur et le rhomboïde.
La bourse synoviale subdeltoïdienne, également considérée comme
une fausse articulation est une expansion de la membrane synoviale de
l’articulation scapulo- humérale sous le muscle deltoïde. Elle réalise un
véritable plan de glissement.

La périarthrite scapulo-humérale est une inflammation de la bourse


synoviale.
Elle traduit en général une atteinte des muscles et tendons
périarticulaires.
La luxation antéro-interne de l’épaule est la plus fréquente.
La “scapula alata” en aile est un dysfonctionnement du muscle
dentelé antérieur qui permet de coller la scapula sur le gril costal.

L’articulation de l’épaule permet la préhension pure.


Tout mouvement de l’épaule se développe en quatre temps
Le premier temps correspond à la coaptation, en position de repos le
poids décale la tête humérale vers le bas et la coaptation permet de
rapprocher les deux surfaces articulaires pour préparer le mouvement.
Le deuxième temps est la mise en mouvement de l’articulation scapulo-
humérale
Le troisième temps est le déplacement de la scapula sur le gril
thoracique.
Le quatrième temps est le déplacement du rachis.
Tous ces mouvements ne sont pas totalement distincts, ils s’opèrent en
“fondu- enchaîné”.

68
L’épaule permet des mouvements d’abduction qui se déroulent en
quatre temps : le premier de 0 à 10° correspond à la mise en action du
supra-épineux. Le deltoïde permet l’abduction jusqu’à 90°
correspondant à la butée du tubercule majeur sur l’acromion, c’est la
rotation latérale de la scapula qui permettra d’obtenir les 150° et de
150° à 180° c’est l’inclinaison latérale du rachis qui permettra le
mouvement.

La rotation de la scapula permet d’obtenir les 150°, 180° avec une inclinaison
latérale du rachis.

L’adduction est impossible sauf dans les positions d’anté- et de


rétropulsion de l’épaule Les muscles principaux de l’adduction sont le

69
chef long du long triceps, le grand rond, le grand dorsal, le court biceps
brachial et les deltoïdes antérieurs et postérieurs.

Vue ventrale : antépulsion de l’épaule permettant l’adduction.

70
Vue dorsale : rétropulsion de l’épaule permettant l’adduction.

L’antépulsion de l’épaule se fait en trois temps, mouvement effectué


en fondu-enchaîné : les premiers 60° concernent l’articulation
scapulo- humérale puis jusqu’à 120° l’articulation scapulo-thoracique et
enfin jusqu’à 180° le rachis. Les muscles impliqués sont le faisceau
antérieur du deltoïde, le grand pectoral, le coraco-brachial et le dentelé
antérieur.

71
La rétropulsion s’effectue en trois temps : 40° pour la scapulo-
humérale, 60° pour l’articulation scapulo-thoracique et jusqu’à 80° avec
l’aide du rachis en se penchant (flexion lombaire), ce mouvement
s’effectue en fondu-enchaîné.
Les muscles sont le grand rond, le grand dorsal, le long triceps et le
deltoïde postérieur.

72
Les rotations peuvent être latérales ou médiales.
La rotation latérale coude bloqué au corps à angle droit s’effectue en
trois temps, les 30 premiers degrés concernent la scapulo-humérale,
60° au niveau de la scapulo-thoracique et 80° avec la laxité articulaire.
Ce mouvement s’effectue en fondu-enchaîné.
Les muscles correspondants sont les faisceaux postérieurs du deltoïde,
la scapula tractée en arrière par les rhomboïdes, l’élévateur de la
scapula, le trapèze, le petit rond, l’infra-épineux et accessoirement la
longue portion du triceps.
Cette rotation latérale n’est possible que grâce au mouvement de la
scapula en arrière.

73
La rotation médiale est impossible car le coude est fléchi à angle droit
donc il bute contre le tronc mais cette main peut franchir le corps. De 0°
à 80° par l’articulation scapulo-humérale et de 80° jusqu’à 120° en
passant derrière le thorax en faisant glisser en avant la scapula par le
grand et petit pectoral. Ce mouvement s’effectue en fondu-
enchaîné.

74
Les muscles participant à cette rotation médiale sont par ordre
décroissant le subscapulaire, le petit pectoral, le coraco-brachial, le
deltoïde antérieur, le grand rond et le grand dorsal.
Tous les mouvements associés en même temps correspondent à la
circumduction de l’épaule.

La rupture de la longue portion du biceps est une pathologie


fréquente.
La rupture de la coiffe des rotateurs en particulier le supra-épineux
gêne l’abduction de l’épaule.

CÔTÉ PRATIQUE

75
La mobilité de la scapula dépend de trois groupes musculaires
■ Le groupe qui concerne les muscles dont les origines sont sur
la scapula et qui se terminent sur l’humérus. Cinq muscles
composent ce groupe, ce sont le supra-épineux, le grand rond,
l’infra-épineux, le petit rond et le subscapulaire.
■ Les muscles ayant pour origine le tronc et qui se terminent sur
la scapula. L’élévateur de la scapula, le rhomboïde et le trapèze
composent ce groupe.
■ Les muscles qui ont leur origine sur le tronc et qui s’attachent
sur le bras : ces muscles assurent force et stabilité. Ce sont le
grand pectoral, le deltoïde, le grand dorsal et le dentelé
antérieur.

■ LE COUDE

76
La prise de l’objet.

Le coude correspond à l’articulation entre l’humérus, l’ulna et le radius.


Il a la forme d’un cylindre aplati dans le sens antéro-postérieur. Son
nom veut dire “angulation” qui forme les mouvements de flexion.
C’est une articulation intermédiaire qui fait partie du membre supérieur ;
au fil des années elle s’est transformée pour s’adapter à la préhension
correspondant au port des objets à la bouche. Voir la fiche n° 21. Le
secteur utile de mobilité est antéro-latéral et représente 80 à 100° de
flexion du coude.
La prise de l’objet correspond au déroulement avec des mouvements
de rétropulsion, d’abduction, d’extension, de rotation latérale de
pronation et la mise en bouche. L’enroulement correspond aux
mouvements d’antépulsion, d’adduction, de flexion de rotation médiale
et de supination. La stabilité du coude est maximale à 90° de flexion,

77
petite instabilité à 40° de flexion entre 80 à 100° de flexion l’efficacité
est maximale.

Position d’enroulement du membre supérieur pour la mise en bouche.

Les tractions correspondent à une flexion du bras sur l’avant-bras.


La flexion du coude est surtout due aux muscles biceps brachial,
brachial et brachio-radial en décharge.
L’extension du coude se produit grâce à l’action du triceps brachial et
de l’anconé (tenseur de la capsule). Ces muscles sont peu utilisés dans
la vie courante d’où leur relâchement. Le triceps brachial peut être
beaucoup sollicité dans l’exercice des pompes serrées.
La prosupination est permise grâce aux muscles pronateurs qui sont
le carré pronateur (muscle monoarticulaire, court, tonique, peu

78
fatigable) et le rond pronateur.
La supination permet de ramener la main vers la bouche. Les muscles
de la supination sont le court supinateur, le biceps brachial (plus
supinateur que fléchisseur du coude) et le brachio-radial.

Les pathologies les plus souvent rencontrées sont :


▶ la fracture du coude de l’olécrâne ;
▶ la fracture des deux os de l’avant-bras.

■ LE POIGNET

79
La région anatomique du poignet n’existe pas. On repère les plis du
poignet entre la main et l’avant-bras, c’est une région qui n’est pas
visible chez l’homme.
La région se détermine avec deux travers de doigts en dessous des
plis du poignet.
C’est une articulation qui présente trois degrés de liberté mais deux
sont utilisés car la rotation est automatique. Cette dernière est
compensée par la prono-supination.
Le poignet possède un bon compromis entre la stabilité et la mobilité.
La mobilité est à la source de la décompression des chaînes
articulaires du poignet.
La stabilité est très augmentée en cas de mouvement de force, dans ce
cas le poignet se bloque et devient hyperstable donc peu mobile.
Cette fois la stabilité se fait grâce à la mise en compression des
chaînes articulaires du poignet.

80
Vues palmaire et dorsale.

La flexion
Le mouvement de flexion consiste à amener la main en position plus
crâniale.

81
L’axe de la main bascule en avant. C’est prioritairement l’articulation
radio-carpienne qui permet la flexion et secondairement l’articulation
médio-carpienne.

La flexion du poignet.

Les muscles fléchisseurs sont : le muscle fléchisseur radial du carpe,


le fléchisseur ulnaire du carpe et le long palmaire.

L’extension

82
L’extension du poignet.

C’est le mouvement qui dépasse l’axe du carpe vers l’arrière. C’est


prioritairement l’articulation médio-carpienne et secondairement
l’articulation radio-carpienne qui permettent ce mouvement.
Les muscles extenseurs sont les muscles long et court extenseurs
radiaux du carpe, l’extenseur ulnaire du carpe.

83
L’effet ténodèse [9]
La mise en extension des fléchisseurs des doigts est due à une
extension du poignet.

Les inclinaisons
Elles portent la main en dedans ou en dehors de l’axe de l’avant-bras.
L’inclinaison latérale se réalise grâce : au muscle fléchisseur radial du
carpe, long et court extenseurs radiaux du carpe, accessoirement long
abducteur du pouce, court et long extenseurs du pouce.
L’inclinaison médiale porte la main en dedans, les muscles qui
permettent sa réalisation sont le fléchisseur ulnaire du carpe,
l’extenseur ulnaire du carpe et accessoirement l’extenseur du
cinquième doigt.

84
Le poignet concerne surtout l’articulation médio-carpienne.
C’est une articulation fragile en torsion quand le poignet est en
décompression c’est le cas dans les activités sportives comme le
surf, le patinage, les rollers.

■ LA MAIN (voir fiche n° 21 sur la préhension)

85
La main se compose de huit os du carpe, de cinq métacarpiens et de
cinq doigts.
Elle peut être forte (stabilisation du poignet) pour la prise d’un objet
lourd.

86
Vue postérieure (dorsale).

LA PRONATION AUTOMATIQUE DES DOIGTS


Le troisième doigt est considéré comme l’axe global de la main.
Pour les mouvements de la main en anatomie nous ne raisonnons pas
par rapport à l’axe du corps mais à l’axe de la main qui a son propre
axe de référence. Donc les mouvements qui s’écarteront de ce
troisième doigt seront abducteurs et les éléments qui s’en
rapprocheront seront adducteurs.
Les articulations concernées sont la radio-carpienne, la média-
carpienne, la carpo-média-carpienne, la métacarpo-phalangienne,

87
l’interphalangienne proximale, l’interphalangienne distale De
nombreuses articulations doivent se mettre en action avant de se servir
d’un doigt.
La face palmaire de la main est concave et correspond à des arches :
cinq arches longitudinales pour chaque doigt, deux arches
transversales, l’une au niveau du canal carpien et l’autre au niveau des
têtes du métacarpien.
L’opposition du pouce caractérise la main humaine, au niveau de la
prise.

Préhension digitale.

La prise de la main peut être très précise (lors de l’écriture)

Celle-ci peut être pollici-digitales (pouce avec les autres doigts). Ceux-
ci peuvent constituer isolément des pinces digitales, pinces
interdigitales, pinces digito-palmaires. Dans cette dernière éventualité
les doigts se dirigent tous vers le tubercule du trapèze à la base du

88
pouce. C’est la pronation automatique (tous les doigts viennent vers la
base du pouce).
Les muscles peuvent être intrinsèques (MI) et extrinsèques (ME).
Les MI sont les muscles de précision et de coordination logés dans la
main et les ME sont les muscles (dotés de longs tendons) de puissance
et de grandes courses de l’avant-bras.
Les ME sont fléchisseurs, superficiels et profonds, et comprennent les
muscles extenseurs des doigts.

Prise serrée avec le poignet fermé.

89
Prise d’un objet
Placement du pouce en préparation de prise (position de fonction)

Parmi la vingtaine de muscles qui assurent les mouvements de la


main, les plus gros et les principaux ont leur origine sur les deux
épicondyles de l’humérus (médial et latéral). De l’épicondyle latéral
viennent les abducteurs et les extenseurs de la main. Cette zone
est souvent soumise aux tendinites.

LE POUCE
Le pouce est une articulation isolée de la main, c’est le doigt le plus
court qui ne contient que deux phalanges, il est caractérisé par son
indépendance.

90
Les muscles du pouce sont également intrinsèques (pouce) et
extrinsèques (avant-bras).
Dans les bases osseuses du pouce on distingue une colonne qui
commence avec la partie distale du radius, scaphoïde, trapèze, premier
méta, première phalange et deuxième phalange.

Le pouce permt à l’humain une grande dextérité manuelle.

Cette colonne se comporte comme une chaîne articulaire avec trois


articulations successives qui sont :
▶ scaphoïdo-trapèzienne ;
▶ trapézo-métacarpienne (articulation très mobile et la plus efficace
capable d’aller toucher le cinquième doigts ; elle est souvent
atteinte par l’arthrose avec l’âge) ;
▶ métacarpo phalangienne interphalangienne.

91
Ossature du pouce.

Lors de la pronation automatique le pouce tourne sur lui-même.


Les muscles extrinsèques sont :
▶ le long fléchisseur du pouce qui fléchit la totalité du pouce ;
▶ le long abducteur du pouce ;
▶ le court abducteur du pouce.
Les muscles long extenseur du pouce et court extenseur permettent la
contraction pour l’auto-stop.
Les muscles intrinsèques dans l’éminence thénare sont le court
abducteur du pouce et court fléchisseur.
L’opposant est responsable de la pronation automatique du pouce.

92
Il le fait tourner pour le mettre face à d’autres doigts.
Le premier interosseux dorsal
La contraction de tous les muscles intrinsèque permet différents
mouvements et prises comme :
▶ la circumduction ;
▶ la pince pollici-digitale ;
▶ la prise de balle ;
▶ la prise de force.

La perte du pouce équivaut à perdre 50 % des capacités de la


main.

93
■ LA HANCHE
La hanche rattache le membre inférieur au bassin ; elle comprend
l’ensemble des muscles et des organes groupés autour de l’articulation
coxo-fémorale.
La hanche correspond à l’appui du membre pelvien.
Le membre inférieur est dédié essentiellement à la marche, à la course.

94
Le membre pelvien fait appel à une forte stabilité de la coxo-
fémorale au détriment d’une mobilité moindre que celle des membres
supérieurs. C’est une articulation très stable qui se présente en rotule
(une sphère pleine dans une autre sphère vide).
C’est une articulation très profonde à forte congruence, très
emboîtée, articulation rétentive (qui retient, qui garde). Elle présente

95
trois degrés de liberté et supporte le poids du corps. En appui
monopodal celui-ci est, en fait, multiplié par trois par la contraction
associée des muscles périarticulaires.
L’angle du col fémoral peut être différent d’un individu à un autre,
l’angle fermé correspond à la coxa vara (déformation dans laquelle la
diaphyse fémorale est déportée en dedans) ou ouvert à la coxa valga
(déformation dans laquelle la diaphyse fémorale est déportée en
dehors + de 130°).
Pour les angles de face l’angle fémoral est de 7° et celui du tibia de 3°.
Portant le poids du corps, cette articulation s’use avec le temps et n’est
pas programmée pour durer toute une vie. Elle devra être bien utilisée
à savoir avec modération : sans activité excessive ou sédentarité
entraînant toutes les deux l’arthrose.
Toutes les personnes avec le temps ont de l’usure articulaire voire de
*
l’arthrose importante sur la hanche : la coxarthrose . Dans le pire des
cas, le cartilage disparaît et les os sont directement en contact, ce qui
entraîne raideur et boiterie douloureuse.
*
Sa solidité diminue avec l’âge du fait de l’ostéoporose .
Elle est opposée à l’articulation de l’épaule sur tous les points :
congruence, stabilité.
Les becs de perroquet ou ostéophytes correspondent à une
excroissance osseuse qui s’ajoute sur l’arthrose de la hanche.

96
Les angles possibles du col fémural.

À NOTER

■ Le long col est exposé aux fractures du col du fémur après


traumatisme par chutes fréquentes de la personne âgée. Les
artères nourricières du col et de la tête fémorale peuvent être
aussi atteintes ; ce qui entraîne une nécrose des os et la
nécessité de pose d’une prothèse de remplacement
notamment chez les personnes âgées.
■ La cavité cotyloïde regarde en avant de 10 à 15° et le col du
fémur également en avant de 10 à 15° donc les deux
articulations ne sont pas idéalement emboîtées.

97
■ L’arrière fond du cotyle, l’acétabulum, n’est pas articulaire et
la tête du fémur ne porte que sur le toit du cotyle.

La luxation congénitale de la hanche correspond à un toit du cotyle


qui ne se développe pas donc la hanche n’est plus retenue ce qui
entraîne des luxations de la tête du fémur hors de sa cavité. Une
flexion-abduction de la hanche permet de bien développer ce toit
du cotyle.

Le ligament rond extrasynovial et intracapsulaire retient la tête du fémur


dans la cavité.
La capsule épaisse et résistante est renforcée par des ligaments
(ligament ilio-fémoral, pubo-fémoral en N de Bertin).
Trois principaux ligaments sont enroulés vers l’avant et ont pour
origine les trois os de l’os coxal : l’ilio-fémoral (iliaque), le pubo-fémoral
(pubis) et enfin l’ischio- fémoral (ischion) seul ligament postérieur (ce
qui fait dire à Kapandji que la hanche compense la faiblesse de ses
ligaments postérieurs lors de la flexion par une partie des muscles
périarticulaires qui jouent alors un rôle de ligaments actifs). Ils sont tous
obliques permettant la stabilité et la solidité de la hanche en extension.

La fracture ou la luxation de hanche arrive dans la majorité des cas


lors d’un choc frontal (accident du tableau de bord). Lorsque les
jambes sont croisées les possibilités de luxation de la tête sont
augmentées.

98
LES MOUVEMENTS ET LES MUSCLES DE L’ARTICULATION
L’extension de hanche

L’extension de hanche.

Lors de l’extension la cuisse se déplace en arrière du plan frontal,


lorsque le point fixe est inversé (point fixe sur le fémur), c’est
une rétroversion du bassin.
C’est un mouvement de faible amplitude de 0 à 20° qui diminue avec
l’âge et qui augmente avec le genou en flexion jusqu’à 30°.
Le muscle principal de l’extension est le grand fessier et les ischio-
jambiers sont secondaires, leur première fonction étant la flexion du
genou dans la dynamique.

99
Les ischio-jambiers et également le grand fessier par la station debout
caractérisent l’espèce humaine.
Les ischio-jambiers sont des antifléchisseurs de hanche, en effet la
position debout tronc penché en avant est retenue passivement par la
tension de l’arrière de la cuisse.

L’extension de hanche accompagnée d’une flexion du genou.

Le grand adducteur (troisième faisceau) est également un extenseur


lorsque la cuisse est en flexion.
Les ischio-jambiers préparent le shoot du footballeur, c’est un groupe
musculaire polyarticulaire qui est à la source de mouvements
complexes qui fatiguent rapidement.

100
En inversion des points d’appuis, c’est-à-dire point fixe en bas, ils
permettent le redressement du tronc toujours en extension de la
hanche.
La flexion de hanche

La flexion de hanche.

101
Flexion à la hanche accompagnée d’une flexion de genou.

C’est le mouvement principal de la hanche. La flexion est sollicitée lors


de la position assise, la marche, la montée d’escalier, la course,
l’accroupissement, la conduite.. Ce qui explique la pathologie la plus
*
récurrente qui est le flexum de hanche.

102
Amptitude des mouvements de flexion de hanche selon la flexion du genou et
selon un mouvement aidé ou non.

103
Amptitude des mouvements de flexion du genou selon la position de la cuisse et
du bassin.
Cette amptitude est plus élevée si la hanche est en flexion.

L’ilio-psoas est le principal muscle de la flexion de hanche, plus


spécifiquement l’ilio-car le psoas a une incidence plus grande sur la
région lombale de la colonne vertébrale Il possède une puissance
extraordinaire, ponte le bassin, a une dominante phasique (voir le
chapitre V sur les muscles phasiques). Sa physiologie creuse le
rachis et provoque la rotation latérale et l’abduction de la hanche.
Le TFL sur la face latérale est fléchisseur de hanche lorsque la flexion
est engagée.

104
Grand écart antérieur.

Mais encore, le petit fessier, les fibres antérieures du moyen


fessier et le sartorius sont fléchisseurs.
Le droit fémoral a surtout un rôle de sangle.
Les adducteurs (gracile, long adducteur, petit adducteur) sont
fléchisseurs lorsque la hanche est en extension. Ils fonctionnent
comme un ressort et permettent de ramener le segment dans une
position neutre.
Les limites de la flexion de hanche sont le bord osseux et les
systèmes ligamentaires et musculaires de la face antérieure de la
cuisse.
La flexion est plus facile lorsque le genou est en flexion jusqu’à 140°.
La flexion maximale de hanche en position genu-pectorale correspond
à la position mahométane à 160°.
Dès que l’on fléchit la hanche on lui donne une mobilité importante.
L’instabilité maximale est en flexion adduction et rotation latérale, dans
ce cas un choc sur le genou peut entraîner une fracture de la hanche.

105
Rappelons la position fréquente du passager en voiture qui en cas de
collision frontale se retrouve facilement avec une luxation de hanche !
La flexion maximale serait le grand écart antérieur 180° (photo ci-
dessus) mais cette position est impossible et l’on triche sur la bascule
antérieure du bassin et l’hyperlordose lombaire pour faire illusion.

L’abduction de hanche
Elle correspond au mouvement principal des pas chassés.
Le muscle principal est le moyen fessier qui est un abducteur pur.
S’ajoutent le TFL, le petit fessier, le sartorius et dans une
participation moindre le piriforme.

L’abduction de hanche.

106
Lorsque la hanche est en flexion l’abduction n’est plus entraînée par le
moyen fessier mais par la plupart des pelvi-trochantériens surtout l
piriforme.
En ce qui concerne le grand fessier il permet l’abduction et l’adduction
de la hanche de façon très modérée.
Les rotations de la hanche
La rotation médiale est permise essentiellement grâce à la contraction
du TFL, du deltoïde fessier (partie antérieure) et des adducteurs
antérieurs (pectiné et long adducteur).
Le moyen fessier est rotateur médial et non plus abducteur lorsque la
hanche est en flexion.

Certaines pubalgies et les tendinites d’insertion des adducteurs,


muscles puissants qui tirent sur les tendons, sont fréquentes chez
les sportifs sollicitant cette zone.

La rotation latérale est principalement due à la contraction des


muscles pelvi-trochantériens, du sartorius, de la partie postérieure
du deltoïde fessier, des fibres postérieures du petit fessier.
L’adduction de hanche

107
Abduction de hanche permise grâce à une flexion de hanche.

La partie la plus postérieure des adducteurs (le grand adducteur) est


concernée par la rotation latérale rôle quantitativement négligeable.

108
Abduction de hanche permise grâce à une extension de hanche.

L’ilio-psoas pour certains auteurs participe à la rotation latérale et pour


d’autres, il serait rotateur médial, cela reste ambivalent selon la position
de l’articulation.
En décubitus ventral la rotation latérale et la rotation médiale sont
faciles à mettre en place (voir photos ci-dessous).
La circumduction correspond aux cercles que l’on peut dessiner dans
le sable avec son pied. Ce cercle est irrégulier et serait plus étendu en
avant, un peu moins en dehors encore moins en dedans et peu en
arrière.

109
La station debout est difficile sur les deux hanches, on bascule d’une
jambe sur l’autre ce qui correspond à la position hanchée. L’équilibre
du bassin est lié aux muscles adducteurs et moyens fessiers.

Exemple de la position hanchée.

110
Le haubanage latéral s’oppose à la force gravitaire et concerne le
tractus ilio- tibial, position économique de la position hanchée. Il met en
jeu des muscles monoarticulaires comme le moyen fessier et
o
biarticulaires comme le TFL. Fiche n 19 B.

Une hypotonie du moyen fessier entraîne une perte d’équilibre, il


est impossible de tenir sur une seule jambe (polio).
Cette insuffisance peut se vérifier sur un appui monopodal et on
peut observer deux types de boiteries.
▶ La boiterie de Tredelenburg : bascule du côté opposé du
moyen fessier atteint. Boiterie de hanche.
▶ La boiterie de Duchenne de Boulogne : anticipation du
déséquilibre en penchant l’épaule du côté atteint de façon à
surplomber la hanche et à se suspendre aux muscles
controlatéraux du tronc (carré des lombes). Boiterie d’épaule.

■ LE GENOU

111
Genou droit en extension - vue dorsale. (gauche)
Genou droit en flexion - vue ventrale. (droite)

Le genou est une articulation intermédiaire du membre inférieur dans la


continuité de l’articulation de la hanche. Il sépare sans limites naturelles
précises la cuisse et la jambe. C’est l’articulation la plus volumineuse
du corps, superficielle sous-cutanée, peu protégée par les muscles et

112
facilement palpable à la différence de la hanche. Elle est donc exposée
aux traumatismes directs.
L’articulation du genou met en rapport trois os qui sont l’extrémité
caudale du fémur, l’extrémité crâniale du tibia et la patella en avant.
Le genou permet principalement la flexion et l’extension de la jambe
sur la cuisse ; il permet également des rotations médiales et latérales
lorsque celui-ci est en flexion.
Il a essentiellement une fonction d’appui qui porte le poids du corps.
La capsule est commune aux deux articulations du genou qui sont
fémoro-tibiale et fémoro-patellaire.
Ce sont des articulations non congruentes surface convexe en haut
(condyles extrémités inférieures du fémur) et plane en bas (plateau
tibial extrémité supérieure du tibia) et non concordantes donc elles sont
fragiles. L’alignement des segments à la verticale face à la pesanteur
est une évolution de la bipédie.
C’est une articulation, lors de la marche notamment, qui a besoin de
beaucoup de stabilité. Les deux compartiments dans le genou médial
et latéral renforcent cette stabilité. En extension le genou est
particulièrement stable grâce à son verrouillage et la mise en tension
de tout le système ligamentaire.

En résumé le genou présente une stabilité en extension et une


mobilité en flexion.

Sans plié du genou, il y a une grande perte de mobilité. C’est le cas


des sports comme le ski ou le tennis pour lesquels il faudra veiller à
cette flexion permettant d’être mobile.

113
Le genou n’est pas parfaitement axé, il existe des genoux en dehors,
varum, avec une rotation latérale fémorale et rotation médiale tibiale Le
varum peut être post-traumatique.
Selon GDS (voir les différents auteurs sur les chaînes musculaires) le
vrai varum correspond à une rotation latérale du fémur associée à une
rotation latérale du tibia. Le tout associé à un flexum du genou. Le faux
varum est associé à une rotation médiale tibiale avec un genou en
recurvatum.

Exemple de genou varum.

Le genou en dedans, valgum, présente des genoux l’un contre l’autre


mais c’est l’axe du tibia qui part en dehors (rotation latérale tibiale) avec

114
une rotation médiale fémorale.
*
Enfin le genou peut se présenter en recurvatum (hyperextension du
*
genou) et en flexum (flexion permanente du genou).

Le genou valgum en forme de X.

Le valgus du genou est physiologique : l’écartement des hanches


n’est pas faisable à cause du bassin, l’écartement des pieds
provoquerait une boiterie (projection gravitaire, translation latérale)
donc le genou naturellement se porte en dedans et préserve ainsi les
articulations sus- et sous-jacentes. Son but est de s’économiser
pendant la marche.

115
Valgus physiologique du genou.

Le genou comme la hanche ne sont pas forcément programmés


pour résister toute une vie en fonction de ce que l’on fait. D’où une
gonarthrose fréquente chez les personnes âgées (arthrose du
genou), une prothèse unicompartimentale ou totale du genou sera
proposée en fonction de l’usure. Chez les plus jeunes sujets, des
opérations correctrices d’angles peuvent diminuer certaines
contraintes.

PLAN OSTÉO-ARTICULAIRE DU GENOU

116
Le plateau latéral est convexe et le plateau médial est concave.
Ces deux condyles tibiaux situés sur le plateau tibial sont
asymétriques, les formes sont différentes, le médial est plus étroit et
allongé, son ménisque est en forme de C et le condyle latéral est plus
large, plus court et plus sagittal, son ménisque est fermé en forme de
O.
Les ménisques augmentent les surfaces de contact et sont de
véritables amortisseurs des contraintes exercées sur le genou. Ils
améliorent la stabilité du genou. Le latéral est deux fois plus mobile que
le médial. Ils participent à la lubrification du genou en mobilisant le
liquide synovial.
Les ménisques stabilisent les trois articulations fémoro-méniscale,
ménisco-tibiale et fémoro-patellaire.
Les condyles fémoraux situés à l’extrémité inférieure du fémur
assurent les roulements-glissements sur le tibia. Le médial est plus
étroit, plus long donc un peu plus bas que le latéral et plus oblique. Le
condyle latéral est plus mobile Le condyle latéral est toujours plus long
que le condyle médial ce qui conditionne la rotation latérale
automatique du genou.
La pente tibiale osseuse est plus marquée que la pente méniscale qui
est perpendiculaire à l’axe diaphysaire du tibia.
Les travées osseuses expliquent la transmission des contraintes et la
large répartition des pressions au niveau de l’articulation.

L’ARTICULATION FÉMORO-PATELLAIRE
La patella (os sésamoïde) se développe dans le tendon quadricipital
qui lui permet de coulisser dans la trochlée fémorale Sa morphologie
correspond à la trochlée, surface inférieure du fémur avec laquelle elle
va s’articuler. Son cartilage est le plus épais du corps humain.

117
En rectitude la patella se situe juste au-dessus de la surface patellaire
du fémur. Une position trop haute peut engendrer des problèmes
articulaires.
On peut avoir une arthrose de la face postérieure de la patella avec la
trochlée.
La trochlée correspond à la surface patellaire. Le valgum
physiologique du genou favorise le déplacement latéral de la patella
lors de la contraction du quadriceps surtout genou tendu (en rectitude).
Cette tendance de subluxation de la patella en rectitude disparaît lors
de la flexion avec la rotation médiale.
La fosse intercondylaire loge les ligaments croisés du genou.
La surface patellaire du fémur correspondant à la trochlée est plus
étendue que la surface de la patella.

SUR LE PLAN CAPSULO-LIGAMENTAIRE


La capsule du genou est unique pour les deux articulations fémoro-
tibiale et fémoro-patellaire, elle est lâche dans le plan sagittal pour
répondre aux mouvements du genou et tendue dans un plan frontal.
Sous le tendon quadricipital le cul-de-sac de la capsule est tiré par le
muscle articulaire du genou.
En rectitude les coques condyliennes sont tendues. Les coques
condyliennes situées à la partie postérieure du genou sont très
épaisses et limitent l’hyperextension du genou (recurvatum).

LES LIGAMENTS DU GENOU


Les principaux sont au nombre de quatre.
Un système de pivot central situé dans la fosse intercondylaire est
composé des ligaments croisés antérieur (LCA) et postérieur (LCP).

118
Ce sont des ligaments très puissants, enroulés, torsadés comme un
câble d’acier. Ces deux ligaments sont croisés dans le plan sagittal et
frontal.
Le LCA
▶ Son trajet est vertical en haut, en arrière et en dehors.
▶ Il a un rôle important dans la proprioception (une lésion entraîne
une perte dans ce domaine).
▶ Il empêche le quadriceps de faire avancer le tibia correspondant au
tiroir antérieur direct (tibia en avant du fémur).
▶ De par sa position éloignée de l’artère poplitée il se trouve moins
bien vascularisé (en tenir compte en cas de cicatrisation).
Le LCP
▶ Son trajet est en haut, en avant et en dedans, il est plus horizontal
que vertical.
▶ Il empêche les ischio-jambiers de faire reculer le tibia en arrière du
fémur.
Le ligament du pivot central est croisé avec un ligament collatéral du
genou, ce qui donne une fonction antitiroir. Le ligament collatéral
fibulaire (LCF) est croisé avec le LCA et le ligament collatéral tibial
(LCT) est croisé avec le LCP.
Un système collatéral comprend les ligaments fibulaire et tibial.
Le LCF est court, cylindrique et épais, il part de l’épicondyle latéral, il
est oblique en bas, en arrière et légèrement en dedans et est deux fois
plus résistant que le LCT.
Le LCT est long, plat, large. Il part de l’épicondyle médial et présente
deux plans permettant le valgus physiologique. Oblique en bas, en
avant et légèrement en dehors il possède des fibres fémoro-
méniscales, tibio-méniscales et se termine sur la patte d’oie.

119
Ses fibres sont toutes tendues en extension ce qui favorise le
verrouillage du genou et empêche les mouvements de latéralité. Enfin,
ils sont tendus en rotation latérale malgré la flexion due à leur obliquité.
Des ligaments poplités arqués et obliques complètent le système
fibreux du genou. Le rétinaculum patellaire, anciennement les ailerons
rotuliens, permettent surtout pour le médial la limitation du déplacement
de la patella vers l’extérieur.

Articulation de la partie supérieure du tibia (vue oblique).

MOUVEMENTS ET MUSCLES DE L’ARTICULATION FÉMORO-


TIBIALE
La flexion
Mouvement effectué dans un plan sagittal pendant lequel le talon se
rapproche de la fesse. Le groupe musculaire principal est celui des

120
ischio-jambiers (semi- tendineux et membraneux et biceps court et
longue portion).
On peut noter que ces muscles forment en chaîne cinétique fermée
avec les gastrocnémiens, l’appareil extenseur postérieur du genou ce
qui soulage l’action du quadriceps en cas de syndrome fémoro-
patellaire.

Flexion du genou accompagnée d’une flexion de hanche.

S’ajoutent le gastrocnémien et les muscles de la patte d’oie(gracile,


sartorius) et le TFL. Enfin le poplité avec une faible intervention en
flexion mais un déverrouillage important de l’extension. Ce muscle
empêche le vissage du fémur sur le tibia et se comporte donc comme

121
un ligament actif de l’articulation du genou. Il s’oppose à la rotation
médiale relative à l’extrémité caudale du fémur et également à la
rotation latérale de l’extrémité crâniale du tibia.
Les limites de la flexion peuvent être :
▶ une masse trop imposante des muscles de l’arrière des cuisses ou
des mollets ;
▶ une rétraction importante du quadriceps avec une absence de
liberté fémoro- patellaire.

La flexion du genou.

L’extension

122
Elle correspondrait à un réalignement de la jambe dans l’axe du fémur.
C’est un retour de flexion.
Le muscle principal est le quadriceps. Le droit fémoral est plus actif en
flexion de hanche. Les vastes sont plus actifs en statique surtout le
médial.
S’ajoute au quadriceps pour le verrouillage du genou les muscles
latéraux et médiaux comme le tractus ilio-tibial et le sartorius.
L’appareil extenseur postérieur en chaîne fermée, constitué des
ischio- jambiers, gastrocnémiens, soléaires, rétro-malléolaires médiaux,
permet un travail en économie patellaire et diminue les contraintes
engendrées par le quadriceps.

Extension du genou.

123
Les rotations
Les rotations du genou ne sont possibles qu’en flexion.
La tubérosité tibiale se porte en dedans pour la rotation médiale et en
dehors pour la rotation latérale.
Lors de la rotation médiale les muscles de la patte d’oie sont
sollicités : gracile, semi-tendineux et sartorius. S’ajoutent à ces muscles
le semi-membraneux, le poplité, le vaste médial.
Lors de la rotation latérale les muscles concernés sont le TFL, le biceps
fémoral et les fibres du vaste latéral.
Lors de la flexion du genou nous avons une rotation médiale
automatique pour détendre les ligaments collatéraux et tendre les
croisés pour une meilleure stabilité du genou dans un plan sagittal.

124
Rotation médiale accompagnée d’une flexion de genou. (gauche)
Rotation latérale d’une flexion de genou. (droite)

125
Les plans de glissements
Les ligaments croisés empêchent les mouvements ventraux et
dorsaux en tiroirs.
Le fémur vers l’avant : le quadriceps et son tendon patellaire avec
le poplité empêchent le tiroir postérieur du tibia. Exemple sur une
fente avant.
C’est la lésion, dans le pire des cas, du LCP. Il faudra dans la
rééducation ne jamais isoler les ischio-jambiers mais les travailler
en co-contraction avec les quadriceps.
Le fémur vers l’arrière : les ischio-jambiers ainsi que le LCA de
façon passive accompagné du LCT empêchent le tiroir antérieur du
tibia.
La lésion du ligament croisé antérieur lié au glissement anormal du
tibia en avant du fémur est un traumatisme récurrent dans des
activités comme le football et le ski. Le conseil après une
ligamentoplastie est de limiter les contractions du quadriceps en
chaîne ouverte qui entraînerait un glissement antérieur mais il faut
un travail en chaîne fermée mettant en jeu les ischio-jambiers pour
inhiber le danger du quadriceps.

Les lésions les plus fréquentes sur le genou associent :


▶ la flexion avec le valgus et la rotation latérale ;
▶ la flexion avec le varus et la rotation médiale.

126
Travail en extension assis.

Le travail en extension assis réduit le bras de levier et permet au


muscle quadriceps de travailler efficacement en cas de réathlétisation.
En revanche, il ne faut pas abuser de ce type d’exercice sans raison
car le fait de travailler le quadriceps dans les derniers degrés
d’extension supprime son rôle de rempart convexitaire du genou et
limite son déverrouillage nécessaire pour l’érection vertébrale
physiologique. Le genou hypertendu propulse vers l’avant. Si le genou
est hypertendu le grand fessier perd son point fixe fémoral. Le sacrum
s’horizontalise, les prévertébraux travaillent en corde d’arc et installent
un dos plat.

CÔTÉ PRATIQUE

Comment économiser votre articulation du genou ?


■ Pas d’hyperflexion.

127
■ Préférence de la marche, évitez le piétinement.

■ Préférence de la station assise, évitez la station debout


immobile.
■ Utilisez des appuis supplémentaires comme une canne ou un
bâton (randonnées).
■ Amortir au maximum les impacts avec les articulations sus- et
sous-jacentes.
■ Réglez correctement la hauteur de la selle de vélo pour éviter
les trop grandes flexions ou extensions.
■ Évitez l’accroupissement.

■ Se servir de l’appareil musculaire postérieur lors d’une station


debout avec une légère flexion qui permet les rotations et
limite les contraintes du quadriceps sur le genou.

128
Le genou est une articulation complexe et fragile exposée à de
nombreuses pathologies.
Les entorses du genou arrivent lorsque celui-ci est en flexion, ce
qui le rend moins stable.
L’usure d’une région du genou peut être indépendante de l’autre.
L’articulation du genou est souvent victime de ce qui se passe au-
dessus et en dessous…

■ LA CHEVILLE

129
Les os de la cheville et du pied.

La cheville est une articulation située entre la jambe et le pied. Cette


articulation appelée talo-crurale s’associe à la tibio-fibulaire inférieure et
à un rapport avec la tibio-fibulaire postérieure.
Elle a un rôle de charnière entre la jambe et le pied et permet de
répartir les contraintes transmises à l’avant et à l’arrière du pied.

130
Une étude de 1994 de Laurens montre que 15 % des accidents
sportifs concernent la cheville et 75 % d’entre eux sont des
entorses.

L’articulation talo-crurale est une ginglyme. Sur le plan osseux le tibia,


la fibula et le talus sont concernés. Elle présente des surfaces
*
concordantes mais non congruentes .

Dispositions des travées osseuses de l’arrière-pied.

L’articulation tibio-fibulaire inférieure est une syndesmose, sans


cartilage. Elle peut avoir une incidence sur la portance de l’os fibulaire
et sa mobilité.
La capsule est lâche, la synovie tapisse sa face profonde.

131
Les ligaments sont collatéraux, ils sont mono- ou biarticulaires. Les
principaux sont le collatéral fibulaire et le ligament collatéral tibial.
Les muscles qui arrivent de la jambe sont nommés muscles
extrinsèques du pied. Les muscles intrinsèques du pied concernent des
muscles dont les insertions et les trajets se situent au niveau du pied.
La flexion de la cheville ou flexion dorsale est un mouvement dans
lequel la face dorsale du pied se rapproche de la face antérieure de la
jambe.

Ce sont les muscles releveurs du pied qui permettent ce mouvement :


▶ le tibial antérieur et le troisième fibulaire ;
▶ deux muscles des orteils : le long extenseur de l’hallux et le long
extenseur des orteils.
Lors de la flexion dorsale, la fibula subit un triple mouvement
d’écartement, d’élévation et de rotation médiale.
L’extension de la cheville ou la flexion plantaire est un mouvement
dans lequel le pied tend à s’aligner dans le prolongement de la jambe.

132
Il est plus facile à réaliser par rapport à la morphologie du pied.

Son amplitude est plus importante que la flexion dorsale (deux fois
plus).
Ce sont les muscles postérieurs qui permettent ce mouvement, le plus
important est le triceps sural, ensuite les muscles rétromalléolaires
médiaux et latéralement le long fibulaire.
L’articulation tibio-fibulaire inférieure fonctionne comme une pince.
C’est une syndesmose qui est faite pour s’écarter et non pour glisser.
Le serrage actif de cette articulation est assuré par les muscles long
fléchisseur de l’hallux, long fléchisseur des orteils et le tibial postérieur.
La cheville en s’associant au pied permettra les mouvements de
l’inversion et de l’éversion.

133
Accroupissment talon au sol 1 et accroupissment sur les têtes métatarsiennes
2 .

L’accroupissement demande une forte flexion dorsale de la cheville,


c’est la raison pour laquelle on se placera, surtout à cause d’un
manque de souplesse, plus souvent sur les têtes métatarsiennes.
L’articulation talo-crurale sera plus stable dans des chaussures sans
talons alors que le port de talons hauts engendrera une flexion
plantaire conduisant à une moindre stabilité.
Plus les muscles de la cheville seront puissants et équilibrés entre eux
et plus l’articulation sera stable La cheville doit supporter tout le poids
de corps.
Les réceptions sont soit minimes : c’est le cas d’une réception
taligrade, la force est minime comme au cours de la marche ; soit
importantes : au cours d’une réception digitigrade, c’est le cas des
sauts.
Sa fonction essentielle est la stabilité lors de la marche sur terrain
varié.

134
Réception taligrade.

Réception digitigrade

■ LE PIED

135
136
Le pied - vue dorsale (gauche).
Le pied -vue plantaire (droite).

Il se situe en dessous de la cheville C’est le dernier maillon des


membres inférieurs. Son nombre important d’articulations témoigne
d’une complexe mécanique et d’une forte adaptation à l’environnement.
Le pied se trouve perpendiculaire à la jambe, c’est une position
appelée plantigrade.

137
C’est l’endroit où se termine la circulation artérielle.
Au quotidien le port des chaussures peut inhiber les récepteurs et les
muscles du pied d’autant plus selon l’activité professionnelle ou de
loisir pratiquée.
Nous avons toujours un pied plus fort que l’autre comme pour la main.
Il correspond au pied d’appel, de réception.
Le squelette podal passe d’un empilement à une oblique pour terminer
avec un aplatissement antérieur.
Les muscles du pied à l’exception du court extenseur des orteils sont
tous plantaires, ils sont courts et dans trois loges : médiale, moyenne et
latérale.
Le pied comprend des muscles et des tendons axiaux obliques qui
verrouillent et modulent les éléments constituant le polygone de
sustentation.

Tangage.

138
Virage.

Roulis.

L’activité subtalaire est comparée au mouvement d’un bateau, le


tangage, le virage, le roulis.
Les mouvements du pied qui sont la flexion et l’extension
correspondent au tangage décrit ci-dessus.

139
L’abduction/adduction correspond au virage. C’est un déplacement
du pied vers le dehors ou le dedans.
La pronation/supination est le mouvement de roulis. Bascule sur les
côtés dans laquelle on voit l’arrière-pied se coucher d’un côté ou de
l’autre. Les rotations de la hanche et du genou pendant la marche
peuvent entraîner une pronation du pied.
L’inversion est une compilation de plusieurs mouvements qui sont la
supination, l’adduction et la flexion plantaire. Le muscle principal est le
tibial postérieur puis dans une moindre mesure le long fléchisseur des
orteils, le long fléchisseur de l’hallux ainsi que le triceps sural.
L’éversion est une compilation des mouvements de pronation,
d’abduction et de flexion dorsale Deux muscles principaux permettent
ce mouvement : le troisième fibulaire est le long extenseur des orteils.

140
141
■ INTRODUCTION
Initialement les muscles striés squelettiques sont faits pour bouger !
Ils unissent les os entre eux et permettent ainsi la motricité.
Les muscles ont deux rôles principaux à remplir qui sont la posture et
le mouvement.
Les situations rencontrées pour le muscle strié squelettique
correspondent à trois domaines : le relâchement et la relaxation qui
permettent une baisse du tonus ; les étirements qui procurent un
allongement musculaire et la contraction correspondant à une
activation du tonus.
Un muscle ne travaille jamais seul mais avec des agonistes, des
antagonistes et en chaîne (ce qui met en jeu la coordination
intermusculaire).
Le muscle travaille avec un minimum de résistance que ce soit la
tension de ses antagonistes, la force opposée par un partenaire ou le
poids d’un objet…
Il ne faut pas classer les muscles dans l’une ou l’autre catégorie des
posturaux - toniques ou dynamiques – phasiques. Des muscles
peuvent se situer dans ces deux catégories avec une dominante plus
axée sur l’une ou l’autre. Voir la partie sur ce thème dans cette fiche.

142
Un muscle qui intervient trop dans la statique peut s’atrophier !
La contraction isométrique ou statique permanente empêche
l’oxygénation et le muscle perd de sa souplesse et peut se
*
fibroser .

“Muscler ce qui ne se voit pas” a toujours été ma philosophie du


renforcement musculaire. Une musculature structurelle, profonde, de
consolidation permet plus facilement une orientation vers la
périphérie. Dans le cas contraire l’absence de fondation solide pour
notre corps serait source de pathologies.

■ L’ANATOMIE MUSCULAIRE
Le tissu musculaire représente la moitié de la surface corporelle (40 à
50 % du poids de corps pour un homme).
Il existe trois types de structures musculaires :
les muscles striés concernent la vie de relation. ce sont les muscles
de la locomotion utilisés, démontrés, analysés en chaîne musculaire
dans cet ouvrage ;
les muscles lisses sont involontaires et en rapport avec la vie
végétative ;
les muscles particuliers comme le cœur qui est une véritable
pompe cardiaque comprenant deux phases : systole-diastole, autant
de repos que d’activité.
Le muscle est formé de myofibrilles enveloppées d’un sarcolemme et
regroupées en faisceaux recouverts par une aponévrose.

143
Les sarcomères constituent la partie contractile et les enveloppes
fibreuses constituent la partie non contractile Ces deux types sont en
proportions variables selon le type de muscle.
Le sarcoplasme
Liquide nourricier qui englobe les myofibrilles. Il contient de
nombreuses substances métaboliques qui assurent la trophicité de la
contraction musculaire.
Le sarcomère
Élément constitutif de la myofibrille, c’est l’unité élémentaire
morphologique et fonctionnelle de la fibre. Chaque sarcomère est
limité par deux lignes Z.
La myofibrille
Les fibres sont disposées en faisceaux et sont parallèles entre elles.
Par rapport au tendon les fibres sont disposées en série.
Les myofibrilles
Elles constituent l’élément contractile de la fibre musculaire par la
mise en jeu des protéines filamenteuses actine et myosine. La
contraction musculaire dépend de la propriété de quatre protéines :
myosine, actine, tropomyosine et troponine.

144
Coupe tranversale d’un muscle strié squelettique.

Actine et myosine sont responsables de la contraction musculaire.


Les deux autres assurent le contrôle de cette contraction.
L’énergie nécessaire à la contraction
La quantité d’ATP en réserve dans le muscle n’assure une activité
contractile que d’une à deux secondes.
La CP prend le relais et le mécanisme durera environ dix secondes.

145
C’est à partir des glucides stockés sous forme de glycogène et
également d’acide gras que le muscle est capable de resynthétiser
de l’ATP.
La glycolyse
Anaérobie : mode de dégradation du glycogène utilisable pour un
temps limité au début de l’effort musculaire. Rendement énergétique
faible et conduit à la formation de lactate.
Aérobie : à l’intérieur des mitochondries offre un meilleur rendement,
la dégradation se poursuit complètement jusqu’à la formation d’O2.
La lipolyse
Lipide sous forme d’acide gras dont la dégradation s’effectue en
présence d’O2. Dégradation possible uniquement avec les
mitochondries dans lesquelles les acides gras sont pris en charge par
un transporteur : la carnitine.
Les caractéristiques du muscle strié sont la contractilité, le tonus et
la vigilance.
Le muscle a en effet la capacité de se contracter sous l’influence d’un
stimulus nerveux (cf. la physiologie du système nerveux). La
contraction peut être isométrique ou isotonique : concentrique et
excentrique.
*
La vigilance musculaire correspond à la proprioception , réflexe de
protection sur l’intégrité d’un os ou d’une articulation.

RÔLE ENTRE LE MUSCLE ET L’OS


Trop de tonus musculaire peut entraver la croissance osseuse.

146
L’os à la forme que l’activité musculaire lui fait subir surtout au
cours de la croissance.
Trop de contraintes et de pressions favorisent l’arthrose et pas
assez de contraintes entraînent une déminéralisation. En
d’autres termes les effets d’une hyperactivité sont aussi néfastes
que la sédentarité.
Ainsi la forme de l’os dépend des contraintes infligées (d’où la
nécessité du geste juste et intelligent). En retour, l’os est le tuteur
du muscle, il lui donne ses limites, son début et sa fin. Une belle
complémentarité !

La tension développée du muscle dépend de sa section


physiologique c’est-à-dire du nombre de filaments contractiles.
La section physiologique dépend du type de muscle : muscle
fusiforme ou muscle penniforme. Proportionnellement un muscle
penniforme produira une tension supérieure au muscle fusiforme (en
rapport avec l’angle de pennation).
Les muscles fusiformes sont sollicités davantage pour les
mouvements dynamiques et amples alors que les muscles pennés
seront les principaux muscles des mouvements de posture.

147
Les différentes formes du muscle strié squelettique.

■ LES RÉGIMES DE CONTRACTION MUSCULAIRE

La contraction concentrique
Les points d’insertions musculaires se rapprochent. Le muscle est
l’effecteur du mouvement. Le moment moteur est supérieur au
moment résistant, le muscle se raccourcit.
C’est le mode de contraction le plus souvent rencontré dans la vie
quotidienne. C’est aussi en musculation le régime qui permet une
hypertrophie musculaire pour les adeptes d’une certaine esthétique
corporelle.
En rééducation c’est souvent un régime de contraction privilégié pour
*
le travail cardiovasculaire sur ergomètre .
Lors de la contraction concentrique la force est développée par le
tissu contractile Le tissu conjonctif de soutien transmet cette force à

148
l’insertion tendineuse.
Il ne fait aucun doute que l’insuffisance d’élasticité musculaire et le
manque de résistance à l’étirement du complexe musculo-tendineux
sont les facteurs qui permettent d’expliquer la survenue des lésions
musculaires graves.
Il paraît donc fondamental de proposer, en prévention et en
traitement, des exercices d’étirement et de renforcement musculaire
excentrique.

Conctraction concentrique du biceps brachial.

LA CONTRACTION ISOMÉTRIQUE
Les points d’insertions musculaires ne bougent plus, la longueur du
muscle ne change pas. La résistance est fixée et il n’y a pas de
mouvement au niveau de l’articulation. Le moment moteur est égal
au moment résistant.
Ce mode de contraction est utilisé dans des méthodes d’étirements
(iso-stretching, étirement postural) mais également en renforcement
musculaire avec l’isométrie maximale (charge additionnelle

149
maximale), l’isométrie totale (charge élevée jusqu’à épuisement) et le
stato-dynamique (phase isométrique dans la phase concentrique ou
excentrique du mouvement) selon Cometti.

En rééducation, le travail isométrique est souvent utilisé pour son


côté inhibiteur et moins traumatisant (pas de mouvements articulaires
lors de la contraction). Dans cette catégorie de renforcement on
pourra citer le travail statique intermittent du docteur Troisier. C’est
une méthode de renforcement statique intermittent, successions de
phases de travail statique continues suivies de phases de repos de
même durée. Cette méthode s’adresse à un muscle faible pour qu’il
trouve ou retrouve une force normale ou la plus fonctionnelle possible
Dans ce cas, il s’agit d’un renforcement musculaire analytique et non
d’un travail de chaîne musculaire. La succession des temps de travail
et de repos permet un travail musculaire dans des conditions
optimales de vascularisation.

150
À DÉCOUVRIR

■ Dotte, Hettinger et Muller, Rocher, McGovern et Luscombe,


Zinovieff sont des auteurs à l’origine de techniques de
renforcement musculaire suite à des recherches de
physiothérapie dans les années 50.
Les termes à employer par le praticien pour la compréhension des
pratiquants seront : pousser pour le mode concentrique, tenir pour le
mode isométrique et résister, freiner pour le mode excentrique.

LA CONTRACTION EXCENTRIQUE
Les points d’insertions du muscle mis en jeu s’éloignent. Le muscle
est frénateur du mouvement. Le moment résistant est supérieur au
moment moteur, le muscle s’allonge pendant qu’il se contracte.
La force augmente avec la vitesse de l’étirement. La force est
maximale en fin d’étirement.
Une acquisition de force excentrique permet de retarder le seuil
d’apparition des lésions musculaires, tendineuses et ligamentaires.
Ce type de contraction permet de mieux supporter les contraintes
imposées par la pratique sportive et renforce l’action musculaire de
stabilisation articulaire.
C’est un régime très utilisé en rééducation car il permet de prévenir
des pathologies musculo-tendineuses, utilisé de façon sous-
maximale à vitesse progressive. Ce mode de contraction permet de
freiner le mouvement, il possède donc des actions protectrices
musculaires et articulaires.

151
Exemple d’un travail excentrique sur le biceps brachial.

Certains auteurs prouveront que ce type de contraction est plus


efficace sur une contracture musculaire que les étirements
passifs lents. L’explication est que ce travail excentrique entraîne
un hyperétirement du tendon donc une stimulation importante
des OTG (organes tendineux de Golgi) qui ont une action
inhibitrice sur le réflexe myotatique. Donc le renforcement
musculaire excentrique sous-maximal à vitesse lente agit sur la
contracture musculaire en renforçant l’action inhibitrice des OTG
sur le tonus musculaire.

152
LES EFFETS D’UN TRAVAIL MUSCULAIRE EXCENTRIQUE
▶ Le mécanisme de la contraction excentrique reste inconnu mais il
semblerait qu’il n’y aurait ni augmentation de la vascularisation
locale, ni utilisation de la créatine phosphate CP+ ATP (carburant
énergétique).
▶ Le travail musculaire excentrique serait une technique permettant
le gain d’amplitude.
▶ Le renforcement excentrique améliore la résistance à l’étirement.
▶ Le travail musculaire excentrique à contraction lente est une
prophylaxie : il permet de prévenir des lésions musculo-
tendineuses.
▶ Le travail musculaire excentrique est aussi iatrogène (entraîne
des troubles).
Lorsqu’il est effectué de façon trop intense et/ou prolongée, il est
responsable de lésions musculaires et tendineuses avec atteinte du
tissu conjonctif de soutien.
▶ L’hypersollicitation de ce mode de contraction lors des sports
entraîne des tendinopathies. C’est pour cela qu’il sera important
de prévenir ces risques avec une pratique en amont contrôlée en
utilisant des vitesses et des résistances progressives et
quantifiées.

153
Cycle étirement à effectuer le plus rapidement possible.

LA CONTRACTION PLIOMÉTRIQUE
Il s’agit d’un cycle étirement/raccourcissement avec un temps de
latence entre les deux modes de contraction le plus court possible.
Ce mode de contraction met en jeu des chaînes musculaires.
Exemple de la chaîne TQF (tricipito-quadricipito-fessière) sur les
multibonds.
DÉFINITION AVANTAGES INCONVENIENTS
CONCENTRIQUE • Motivation • Pas d’actions sur les
• Travail sur l’amplitude structures passives du
F>R
articulaire muscle

154
Le muscle se • Lubrification de l’articulation • Variation du mouvement
raccourcit • Commande musculaire résistant
C’est un travail coordination inter- et
positif intramusculaire
• Facile à utiliser
ISOMÉTRIQUE • Recrutement musculaire • Spécificité de l’angle
important • Pas d’influence sur la
F=R
• Facilement adaptable à tous vitesse du mouvement
Pas de les segments
déplacement • Travail fonctionnel
• Peu ou pas d’équipement
du levier osseux pauvre
• Économie de temps
La longueur du • Intéressant en préfatigue
muscle ne varie permettant des charges
pas moins lourdes que pour
d’autres modes
*
• Lutte contre l’amyotrophie
EXCENTRIQUE • Haut niveau de recrutement • Surcharge musculaire
avec un développement de entraînant des douleurs
F<R
force presque maximal musculaires retardées
Le muscle • Efficacité dans le gain de
s’allonge • Surcharges articulaires
force
Travail négatif • Difficultés de
• Améliore la coordination intra-
programmation
et intermusculaire
• Adaptation des
• Très fonctionnel
structures passives qui
entraînent une raideur
musculaire
PLIOMÉTRIQUE • Rendement élevé avec le • Dosage peu évident
réflexe d’étirement • Risque de microlésions
Cycle étirement/
• Augmentation de la force
raccourcissement • Pas utilisable sur des
(explosive+++)
articulations ou muscles
• Fonctionnel surtout dans les
fragiles
APS
• Haut niveau technique
nécessaire

■ LA MUSCULATURE POSTURALE ET DYNAMIQUE

155
Il s’agit d’une spécificité musculaire, les muscles phasiques sont des
muscles qui permettent le mouvement. Le mouvement exige la mise
en action de deux muscles antagonistes pour que l’articulation soit
mobilisée.
Les muscles toniques ou statiques sont plus fibreux leur rôle étant
d’assurer le maintien postural.
La contraction phasique correspond à un travail isotonique et la
contraction tonique au travail isométrique.
Les muscles toniques avec le temps ont tendance à s’enraidir, à se
raccourcir ; tandis que les muscles phasiques ont tendance sans
activité à se relâcher.
Des études effectuées au microscope ont montré l’existence de deux
types de fibres musculaires striées : les fibres rouges et les fibres
blanches. Ces fibres sont présentes dans tous les muscles mais en
quantité différente selon le rôle du muscle Le comportement du
muscle est déterminé par la quantité du type de fibre.
Il est difficile de classer chaque muscle dans telle ou telle catégorie
sachant qu’au cours de la vie, en fonction des postures, de
l’adaptation à l’environnement, de l’activité physique, du
vieillissement la répartition change d’un individu à un autre et pour un
même individu.
*
Selon Vladimir Janda , de manière générale les fibres rouges ont
tendance à l’hyperactivité, au raccourcissement et les fibres blanches
à l’affaiblissement, au relâchement.
Les muscles de la stabilité ou les muscles toniques sont constitués
de fibres musculaires posturales.

156
Ce sont des fibres de type I, rouges et lentes qui consomment peu
d’énergie et sont donc peu fatigables. Ces muscles sont plutôt
profonds, courts et monoarticulaires et souvent sous commande
réflexe (réflexe myotatique).
Leurs rôles sont de maintenir la charpente osseuse, d’équilibrer la
posture, de stabiliser et de préparer le mouvement.
Ces muscles ont tendance au raccourcissement et seront donc à
étirer.
Les muscles du mouvement ou les muscles phasiques sont
constitués de fibres musculaires rapides.

157
Ce sont les fibres blanches de type II qui consomment beaucoup
d’énergie. Ces muscles sont sous la commande volontaire et
concernent plutôt les muscles superficiels, longs, polyarticulaires.
Leur rôle est essentiellement de produire le mouvement, la
dynamique, l’amplitude.
Ces muscles ont tendance à l’affaiblissement et seront donc à
renforcer.

Les muscles statiques sont des muscles enraidis qu’il faudra


travailler sous forme de chaînes musculaires.

LES MUSCLES ONT TENDANCE À SE RACCOURCIR (EN


MARRON) [18]

158
LES MUSCLES ONT TENDANCE À SE FATIGUER (EN BLEU)

159
Vladimir Janda [18] est également à l’origine des schémas posturaux
croisés.
Pour lui, la présence des muscles hypertoniques qui ont tendance au
raccourcissement sont antagonistes des muscles hypotoniques
souvent affaiblis.
L’analyse de la statique donne des indications sur les types de
muscles.

160
■ LA MUSCULATURE CENTRALE
ET PÉRIPHÉRIQUE
La musculature centrale correspond au centre du corps. Selon GDS
cette musculature reflète notre personnalité. Elle est constituée des
muscles abdominaux (transverse, obliques) et lombaires (carré des
lombes), l’ensemble constitue la ceinture abdominaux-lombaires.
C’est une musculature de posture et c’est une zone de soutien et
d’appui qui correspond à un véritable carrefour des trajets
musculaires.
Ces muscles posturaux sont constitués essentiellement de fibres I
donc lentes peu fatigables à action prolongée. Leur commande est
indépendante de notre volonté.
Leurs rôles sont le maintien, les appuis sur les mouvements, la
stabilité et l’équilibre.

Pour une efficacité de leur rôle, le travail devra se faire en


rééquilibrage permanent des structures pour autoriser et rendre
possible le mouvement le plus efficace.

La musculature de la périphérie correspondrait à la musculature qui


se voit, aux muscles de la dynamique surtout situés au niveau des
membres. Elle permet l’amplitude des mouvements grâce à une
charpente (os stabilisés par les muscles profonds). Cette
musculature reflète notre façon d’interagir avec notre environnement.
Ces muscles sont constitués principalement de fibres de type II
fatigables à actions rapides et courtes. Leur commande est volontaire
et leurs contractions permettent les mouvements, l’amplitude.

161
■LES GROUPES MUSCULAIRES D’OUVERTURE ET
DE FERMETURE
Ils correspondent aux chapitres sur les chaînes musculaires croisées
o
de tout le corps, fiches n 11 à 17.
On peut les classer en deux groupes : fermeture/enroulement et
ouverture/ déroulement.
Le groupe de fermeture est globalement constitué des muscles de
flexions et de rotations médiales situés dans un plan frontal antérieur
(partie antérieure du corps).
Le groupe d’ouverture est globalement constitué des muscles
d’extensions et de rotations latérales situés dans un plan frontal
postérieur (situés à l’arrière du corps).
Une position fermée est en relation avec l’enroulement fœtale et une
tendance naturelle à se tenir debout et qui augmente avec l’âge.
C’est aussi une posture qui concerne les réflexes de protection et le
repli sur soi.
Une position ouverte est le reflet d’une attitude relationnelle de notre
corps. C’est l’énergie de redressement.
À noter qu’il est possible d’observer une attitude enroulée au niveau
du tronc combinée avec une attitude ouverte au niveau des
membres.

162
Mouvement de fermeture haut du corps - vue ventrale (gauche).
Mouvement d’ouverture haut du corps - vue dorsale (droite).

■ LES FASCIAS
▶ Ce sont des éléments de liaison entre la superficie et la
profondeur du corps qui permettent les liens entre le muscle et les
aponévroses ; entre les muscles et le squelette ; entre les
muscles et les viscères et entre les viscères et les os.
▶ Assemblés, ils peuvent être assimilés à une combinaison qui
enveloppe tout le corps et plus épaisse aux endroits fortement

163
sollicités comme la partie latérale de la cuisse (présence du TFL
très aponévrotique).
▶ C’est un ensemble de tissus qui enveloppe la majorité des
structures du corps, il est plus ou moins élastique et résistant.
Ces tissus entourent chaque muscle et chaque organe du corps
et permettent leur connexion jusqu’à leur plus petite entité.
▶ Les fascias sont traversés par les nerfs et les vaisseaux, ils
correspondent donc à des centres d’informations importants. Les
tissus conjonctifs sont innervés six fois plus que le tissu
musculaire et donc très sensibles à la douleur. Aujourd’hui,
d’après des recherches récentes, les courbatures ne seraient pas
forcément musculaires mais liées davantage aux enveloppes
musculaires.
▶ Les fascias ne sont pas contractiles à la différence des muscles.
En position raccourcie, la traction permanente du muscle
empêche ses qualités d’extensibilité et d’élasticité ; ils deviennent
ainsi plus durs et entraînent des douleurs dans tout l’appareil
locomoteur. Un tissu fascial trop raidi peut donc compresser les
nerfs.
▶ Ils ont un rôle important dans l’équilibre de l’être humain et dans
l’organisation de la posture et du mouvement.
*
▶ Selon Busquet ils sont un lien entre le contenant et le contenu .
▶ Des thérapies agissant sur le fascia existent en intervenant sur
des modifications manuelles par massage et pression. Voir Ida
*
Rolf .
*
▶ Les fascias sont innervés par des mécanorécepteurs les
organes de Ruffini (haute réactivité aux pressions) et les
récepteurs interstitiels.

164
▶ Ces éléments réagissent à quatre types de mécanorécepteurs.
▶ Les liaisons sont fortes entre le fascia et le système nerveux
autonome affectant le tonus.
▶ Ils apparaissent à trois niveaux
• Couche superficielle, sous la peau endroit richement
vascularisé c’est ici que l’on trouve un fascia disposé en fine
couche.
• Couche plus profonde, le fascia est plus épais, plus résistant
et moins étirable (séparation des groupes musculaires et
stabilité des organes).
• Tissus conjonctifs des muscles qui correspondent à 30 % de la
masse musculaire totale C’est une part importante dans la
structure tendineuse.

LES 4P DES FASCIAS

Ce sont les 4P en anglais. Packaging (emballage), Protection,


Posture et Passageways (voies de communication).

Les fascias :
• permettent aux organes une stabilité ;
• attachent les tissus et les organes entre eux ;
• combinent la fonction des différents tissus et organes pendant un
mouvement ;
• permettent le glissement entre les différentes structures ;
• permettent les mouvements répétitifs en réduisant les frottements ;

165
• permettent un niveau de tonus minimal pendant le relâchement du
muscle ;
• stockent de l’énergie pour faciliter le mouvement ;
• aident les tissus à reprendre une structure normale pendant le
mouvement ;
• protègent les tissus et les organes.

Composition des fascias :


eau, protéines, collagène (très solide) et élastine (solide et élastique)
et protéoglycanes (assemblage de protéines et de glucides)
hydrophiles.
La concentration en eau doit être importante pour assurer le bon
fonctionnement des fascias.
Des troubles fasciaux peuvent intervenir et se manifestent de
plusieurs façons :
▶ des tensions fasciales peuvent être à l’origine de lésions
ostéopathiques ;
▶ des troubles du métabolisme des tissus peuvent être à la source
de modifications tissulaires comme les points douloureux et les
points gâchettes ;
▶ les tensions myofasciales peuvent entraîner des troubles de la
statique et les rapports de pression entre le thorax et l’abdomen ;
▶ les tensions tissulaires modifient la circulation au sein des tissus
ce qui provoque des lésions fonctionnelles voire structurelles.

166
Dans la moelle spinale se trouvve des motoneurones. Ces derniers
permettent une innervation motrice.

167
Le système nerveux central.

■ LE SYSTÈME NERVEUX CÉRÉBROSPINAL


Le système nerveux cérébro-spinal comprend quatre parties :
▶ l’encéphale logé à l’intérieur de la boîte crânienne composé de
trois parties : les deux hémisphères cérébraux qui constituent le
cerveau et le cortex cérébral à qui on associe une cinquantaine
d’aires ;

168
▶ le cervelet situé sous le cerveau il a un rôle important dans le
maintien et l’équilibre, il agit donc sur le tonus aussi bien en
position immobile que dynamique ;
▶ le tronc cérébral (siège de la formation réticulée) ;
▶ la moelle spinale (située dans la colonne vertébrale).

■ LES RÉCEPTEURS
Les récepteurs qui recueillent la stimulation sont de plusieurs types :
▶ extéroceptifs : situés dans les organes des sens ;
▶ proprioceptifs : situés dans les tendons, les muscles, les
articulations et les os. Ils renseignent les centres nerveux sur les
variations de tension, sur la contraction des muscles ou sur la
position des différents segments du corps. Ces récepteurs sont
responsables du système tonique postural. Il existe aussi des
récepteurs situés dans l’oreille interne (labyrinthe de l’oreille) qui
renseignent sur la position de la tête et du corps dans l’espace
ainsi que sur le sens du mouvement ;
▶ intéroceptifs : ou viscéro-récepteurs sont situés dans les
organes. Ils appartiennent au système nerveux neurovégétatif.

■ LES NEURONES
Il existe deux sortes de neurones :
▶ ceux qui conduisent l’influx nerveux des organes sensibles (les
récepteurs) vers les centres nerveux. Ils correspondent aux
neurones sensitifs ;

169
▶ ceux qui conduisent l’influx nerveux des centres nerveux vers les
organes effecteurs (muscles, glandes) ce sont les
motoneurones.
Les neurones afférents transmettent des influx sensitifs depuis des
récepteurs situés dans la peau, les organes de sens, muscles
articulations et viscères jusqu’à la moelle spinale et l’encéphale.
Les neurones efférents véhiculent les influx nerveux moteurs depuis
l’encéphale et la moelle spinale jusqu’aux effecteurs.
Les interneurones transmettent les influx d’un neurone à l’autre.
Il existe deux types de motoneurones efférents :
▶ les motoneurones alpha qui innervent les éléments extrafusoriaux
et entraînent une contraction du muscle en réponse à un
étirement ;
▶ les motoneurones gamma qui innervent les éléments
intrafusoriaux et entraînent à cause de leur contraction une
déformation de la partie centrale du fuseau où se trouvent des
terminaisons sensitives. Ces dernières ont pour mission par leur
influx d’informer la déformation en entraînant une modification de
la décharge des motoneurones alpha destinés aux fibres
extrafusoriales.

■ L’APPAREIL NEUROMUSCULAIRE

LES UNITÉ MOTRICES


Chaque motoneurone parti de la corne antérieure de la moelle
spinale innerve de cinq à plusieurs milliers de fibres musculaires.

170
L’ensemble constitué par un motoneurone et les fibres musculaires
est une unité motrice.

L’APPAREIL SENSORIEL
Des capteurs internes, les fuseaux neuromusculaires (FNM), sont
situés au sein des fibres musculaires et renseignent le système
nerveux central sur l’état des muscles. Ce sont les FNM, qui sont
sensibles à la longueur du muscle D’autres capteurs sont situés dans
le tendon : les OTG (organes tendineux de Golgi) sensibles à la force
de contraction.

■ LA COMMANDE MOTRICE
Il existe quatre grands types de circuits nerveux :
▶ le mouvement réflexe, sans contrôle de la volonté, mouvement
le plus simple. Exemple : la piqure, la brûlure, le réflexe
d’étirement ;
▶ le mouvement conditionné, ce sont les réflexes acquis. C’est le
même modèle que l’expérience de Pavlov ;
▶ le mouvement automatique permet de rendre le mouvement
économique car il se déroule sans la conscience qui n’est là qu’en
cas d’adaptation. Exemple : la marche est automatique et tout
obstacle imprévu entraînera une adaptation ;
▶ le mouvement volontaire s’effectue à partir du cortex, écorce
cérébrale qui désigne la substance grise périphérique des
hémisphères cérébraux et indispensable à l’intelligence. Ce
cortex renferme des neurones et peut présenter jusqu’à cinquante

171
aires corticales. Il est un véritable ordinateur capable d’analyser et
de synthétiser des informations.

■ LA CONSTRUCTION DE LA COMMANDE DU
MOUVEMENT VOLONTAIRE

1 L’INTENTION
Le cortex est le point de départ de la commande motrice. C’est
l’intention qui est à l’origine de tous les mouvements volontaires.
La commande est construite par une série d’opérations contrôlées
par des réseaux de neurones.
L’intention d’agir est contrôlée par les réseaux du thalamus et du
système limbique. Il est connecté aux autres réseaux par les cortex
associatifs.

2 LE PLAN D’ACTION OU DE DÉCISION


Il est sélectionné dans la mémoire. Ce plan d’action équivaut à la
*
décision. Il est contrôlé par les noyaux gris en relation avec les
cortex associatifs. Ce réseau converge vers le cortex moteur.
La programmation est l’étape suivante, elle précise tous les
paramètres pour mettre en place l’action motrice. Elle détermine
l’intensité, l’amplitude de l’action. Dans ce cas de précision c’est le
réseau du cervelet latéral et du cortex moteur qui programme
l’amplitude ou l’intensité.
En d’autres termes, la programmation est contrôlée par le réseau du
cervelet latéral et elle ajuste le plan d’action au contexte de
l’exécution.

172
Les deux étapes de la planification et de la programmation
sélectionnent les neurones pour mettre en place l’exécution.
*
La commande emprunte les voies pyramidales qui se connectent
aux motoneurones.
La commande est distribuée sur les motoneurones alpha qui vont
activer les extenseurs. Les motoneurones qui commandent les
muscles fléchisseurs sont inhibés par des réseaux d’interneurones
inhibiteurs. Ce sont donc des neurones pyramidaux qui vont
déclencher le mouvement.

3 L’EXÉCUTION
Elle respecte la planification et la programmation.
L’intention, la planification et la programmation correspondent à la
préparation du mouvement. L’exécution est la mise en action.
Le cervelet intermédiaire contrôle le mouvement en cours d’exécution
et l’exécution met en œuvre.
Exemple : lors d’un saut, les triceps suraux et les quadriceps sont
responsables de l’impulsion, les ischio-jambiers sont inhibés pour
faciliter l’action du quadriceps.
L’exécution coordonne les muscles agonistes et antagonistes. Les
fléchisseurs ischio-jambiers dans le cas d’un saut ayant été étirés par
la contraction des extenseurs quadriceps freinent leur action en fin
d’exécution grâce au réflexe myotatique.

PROPRIOCEPTION MUSCULO-TENDINEUSE ET ARTICULAIRE


Le mouvement correspond à un changement d’état entre les muscles
sollicités lors de la statique et la mise en jeu des muscles phasiques

173
responsables du mouvement.
La proprioception permet d’avoir la conscience de notre corps en
l’absence de vision. Elle comprend la perception de la position et du
mouvement des différentes parties du corps dans l’espace.
Des informations proprioceptives émises par des capteurs permettent
de percevoir la position des différents segments sans le repère
visuel.
Des récepteurs articulaires et musculaires informent sur la position
* *
(statesthésie ) et d’autres sur le mouvement (kinesthésie ).

■ LES RÉCEPTEURS MUSCULAIRES

LES FUSEAUX NEUROMUSCULAIRES (FNM)


Ce sont les fuseaux neuromusculaire situés dans le corps musculaire
et sensibles à l’étirement. Ils permettent la perception de la longueur
du muscle (position) et de leur variation de longueur (mouvement).
Les FNM sont des petites structures fibreuses dont la partie centrale
est entourée d’une terminaison nerveuse en spirale qui va coder les
positions et les mouvements du muscle et transmettre ces
informations au cerveau par une fibre afférente.
Chaque FNM comprend 10 à 12 fibres allongées à chaîne ou
renflées à sac qui ont une fonction différente.
Les fibres à chaîne permettent la perception de la longueur du
muscle donc la position de l’articulation ou du segment corporel. Les
fibres à chaîne sont des récepteurs toniques ou statiques et donnent
naissance aux fibres nerveuses de type II.

174
Ces fibres sont sensibles à environ 15 g d’étirement et provoquent
au-delà le réflexe myotatique.
Les fibres à sac permettent la perception de l’étirement musculaire,
ce sont des récepteurs phasiques ou dynamiques et donnent
naissance aux fibres nerveuses de type Ia.
Ces fibres sont sensibles à 2 ou 3 g d’étirement et entraînent une
contraction du muscle par réflexe.

■ LES RÉCEPTEURS TENDINEUX

LES ORGANES TENDINEUX DE GOLGI (OTG)


Ce sont des récepteurs sensibles à la force exercée par le muscle La
contraction du muscle active le récepteur proportionnellement à la
force développée. Il est sensible à des étirements au-delà de 100 g et
sa réaction entraîne une inhibition du muscle étiré et une facilitation
de son antagoniste.
C’est le réflexe myotatique inverse.
La contraction du muscle tire sur le tendon et active les fibres
nerveuses qui s’entremêlent avec celles du tendon. Les fibres
nerveuses se regroupent pour former une fibre afférente appelée Ib.

■ LES RÉFLEXES INTRINSÈQUES

LE RÉFLEXE MUSCULAIRE D’ÉTIREMENT OU RÉFLEXE


MYOTATIQUE

175
Il est monosynaptique (une seule synapse relie les deux neurones) et
ipsilatéral (la stimulation et la réponse se produisent du même côté).
Il s’agit d’un réflexe intrinsèque présent dans tous les muscles. Ce
réflexe contracte le muscle lorsque celui-ci est étiré subitement.
Stimulation des récepteurs neuromusculaires situés dans le corps
musculaire que l’on appelle les FNM (fuseaux neuromusculaires).

Le réflexe myatotique.

Ils sont sensibles aux changements de la longueur et de la tension du


muscle et donnent une information en fonction de cette variation via

176
un neurone sensitif vers une synapse située à la corne antérieure de
la moelle spinale.
Ce réflexe permet le maintien permanent de la posture.
Il existe également un neurone gamma de diamètre plus faible qui
innerve les FNM.

LE RÉFLEXE MYOTATIQUE INVERSE


Il renseigne le système nerveux central sur la force de contraction
exercée par le muscle sur les tendons.
Le neurone de l’OTG est actif, le motoneurone est inhibé, le muscle
se relâche et la charge diminue protégeant ainsi le muscle si la
charge est excessive.

Le réflexe myatotique inverse.

177
■ LE TONUS
Il correspond au niveau de tension de la musculature.
C’est l’état permanent de tension qui s’exerce sur les muscles afin de
*
s’opposer à l’action de gravité sur le corps.
Son maintien est un phénomène actif, sous le contrôle du système
nerveux central. Ce contrôle nécessite la coordination d’activités
réflexes motrices.
L’hypotonie est considérée comme une diminution de résistance par
rapport à une situation normale.
L’hypertonie est considérée comme une augmentation de résistance
par rapport à une situation normale.

178
Il existe deux types d’hypertonies se présentant sous deux
formes. D’une part, la rigidité qui concerne les muscles
fléchisseurs et qui se produit lors d’une atteinte du système
pyramidal (maladie de Parkinson). D’autre part, la spasticité qui
prédomine dans les muscles fléchisseurs des membres
supérieurs, les muscles extenseurs des membres inférieurs dans
le cas d’une atteinte du système cérébral ou spinal.

La maladie de Parkinson [29]


Parkinson est un médecin anglais qui découvre la maladie en
1817. C’est une maladie dégénérative du système nerveux
central qui résulte de la mort lente et progressive des neurones
du cerveau. Les zones atteintes sont les neurones producteurs
*
de dopamine. La dopamine joue un rôle essentiel au
commencement des mouvements. Les manifestations de la
maladie peuvent être différentes les gestes devenant rigides,
saccadés et incontrôlables, apparition de tremblements, perte de
la coordination.

LE RÔLE DU TONUS
Le tonus musculaire est dû à la présence d’une activité contractile au
sein d’un certain nombre d’unités motrices qui le constituent ; activité
dont le maintien est assuré par les centres nerveux et où la moelle
spinale a une fonction primordiale Il permet donc le maintien des
positions antigravitaires.
Notre corps exprime ce que nous ressentons. Les postures
*
correspondent donc avec la psyché . Cette relation psyché/soma est

179
une caractéristique incontournable pour la prise en charge d’un
pratiquant. C’est effectivement la base de la motricité, de la
communication non verbale et de l’expression.
Une mauvaise alimentation peut transformer les muscles en
poubelles avec des déchets acides emprisonnant le muscle et
augmentant son seuil d’excitabilité. C’est souvent le cas du lumbago
lié au métabolisme général et à l’équilibre psychologique. Il est
toujours curieux de voir à quel point certains adages populaires
comme “en avoir plein le dos” ont une vraie signification
biomécanique !
Les douleurs musculaires peuvent être liées également à des
souffrances viscérales ; le tout perturbant le tonus musculaire.

Trois niveaux de tonus


▶ Le tonus de base légère tension des muscles de façon
permanente involontaire en contraction isométrique, il permet le
sentiment d’unité corporelle, d’expression dans la posture. Il est
géré grâce au réflexe myotatique et intervient dans la perception.
▶ Le tonus postural permet la station bipède, les équilibres
statiques et dynamiques. Il est contrôlé volontairement.
▶ Le tonus d’action permet le mouvement grâce à la contraction
musculaire, il est sous commande volontaire.

LE TONUS ET LES ÉMOTIONS


Lorsque le nourrisson réclame à manger il est en hypertonie puis,
lorsqu’il est satisfait, il se trouve en hypotonie ce qui témoigne du fait
que notre tonus est influencé par les émotions.

180
Des blocages interviennent dans la vie surtout au niveau thoracique
liés aux émotions de colère, de rage, de sanglot. C’est une protection
contre un sentiment d’insécurité.
Les variations du tonus sont les reflets des variations de nos
émotions. Les exercices de respiration, les mouvements de
contractions-relâchements ont une action sur le système tonique et in
fine, permettent à l’individu de diminuer les tensions psychiques.
La substance réticulée est un véritable carrefour où transitent les
afférences sensitives et sensorielles de tout l’organisme. Le tonus
musculaire serait la résultante de toute l’organisation nerveuse.

LE TONUS ET LA RELAXATION
Modification du tonus sur la musculature volontaire.
Il faudra une détente physique pour une détente psychique et ainsi
obtenir un relâchement complet de la musculature. De la même
façon, il faudra une détente psychique pour obtenir une meilleure
détente physique.
Différentes méthodes de relaxation existent pour aboutir à un tonus
de repos :
▶ le training autogène de Shultz correspond à l’apprentissage de
la relaxation. L’objectif de cette méthode est “d’obtenir une
déconnexion générale de tout l’organisme” Shultz, 1958. Six
caractéristiques de cette méthode : la pesanteur, la chaleur, le
contrôle du cœur, le contrôle respiratoire, la chaleur au niveau du
ventre, la fraîcheur du front ;
▶ la méthode Jacobson : cette thérapie comprend deux parties, la
relaxation générale et la relaxation différentielle.

181
La relaxation générale consiste à mettre en tension des groupes
musculaires et d’avoir le ressenti de ses muscles contractés et de
ses muscles dans le relâchement. Travail musculaire de tout le corps.
La relaxation différentielle correspond au minimum de contraction
musculaire nécessaire pour l’exécution d’un mouvement ce qui
permettra pendant ce temps la relaxation des muscles dont la
contraction n’est pas indispensable pour la réalisation de ce
mouvement.
L’objectif étant dans la vie de tous les jours de s’économiser sur les
contractions inutiles pour effectuer les mouvements quotidiens.

■ LA POSTURE

182
Observation dans un plan frontal (vue dorsale) [14].

Par définition, la posture est l’élaboration et le maintien actif de la


configuration des différents segments du corps dans l’espace, elle est
le fruit de l’activité musculaire à la fois tonique et phasique.
Il existe donc une multitude de postures. Les plus étudiées
correspondent au plus souvent sollicitées comme les stations debout
o
et assise. Fiches n 6, 10, 17, 18 et 20.

183
Le stress mécanique qui se répercute sur l’ensemble de
l’organisme est le résultat de toutes les déviations de la “posture
idéale”.

La posture debout idéale dans un plan sagittal respecterait une ligne


*
de gravité qui passerait par le tragus , le milieu du bord latéral de
l’acromion, le milieu du bord supérieur du grand trochanter, la
tubérosité du condyle latéral du fémur, le sommet de la malléole
latérale.
Au cours d’une observation latérale on pourra mesurer les flèches
vertébrales qui correspondent à la distance entre plusieurs points
remarquables des courbures du rachis et une verticale tangente aux
points les plus postérieurs. Ces flèches permettent de vérifier une
déformation du rachis dans un plan sagittal.
La posture debout idéale dans un plan frontal, ventrale ou dorsale,
permet de vérifier les symétries du corps par rapport au plan et à
l’axe du plan représenté par une ligne fictive séparant le corps en
deux parties égales.
De face l’axe passe par le nez, l’ombilic, entre les deux genoux et les
malléoles.
De dos l’axe passe par le milieu de l’occiput, les processus épineux
des vertèbres, le pli interfessier et se termine entre les talons.
Au cours d’une observation frontale on observera des déviations du
rachis, une asymétrie de la hauteur des épaules ainsi que de
l’hémibassin, une asymétrie du pli de l’intérieur des genoux ainsi
qu’une asymétrie de la longueur des membres inférieurs.

184
Observation d’un plan sagittal [14].

L’ACTIVITÉ POSTURALE

185
Expression physique de la posture.

Elle représente le travail musculaire pour un maintien de la posture


avec une position antigravitaire.
Ce sont les fascias qui sont mis en tension par la tendance au
déséquilibre antérieur du corps. Les fascias permettent le soutien de
cette posture et les muscles les rééquilibrages permanents.

186
Cette musculature correspond aux muscles extenseurs et rotateurs
latéraux :
▶ extenseurs profonds des membres inférieurs ;
▶ rotateurs latéraux des ceintures ;
▶ érecteurs du rachis ;
▶ ceinture abdominale avec les quatre couches appartenant à
quatre chaînes différentes selon GDS et les lombaires.

*
LES TROUBLES MYOFASCIAUX SELON LÉON CHAITOW
CORRESPONDENT À UNE CHAÎNE CROISSANTE [18]

187
188
La douleur n’est que très rarement là où se trouve l’origine du
problème. On parle bien de problèmes différents d’une courbature
suite à un exercice. Quand une chaîne se manifeste, elle marque le
corps de son empreinte. Mais celle qui va crier, se manifester, c’est
souvent celle qui va être gênée par l’hyperactivité de sa collègue.
Dans ce cas, lever les tensions de la chaîne qui crie au secours ne
peut qu’au mieux apporter un soulagement transitoire (c’est déjà ça !)

LA POSTURE ET LES POINTS GÂCHETTES


Les points gâchettes ou encore trigger points correspondent à une
contraction musculaire excessive.
Un muscle se contractant longtemps et encore plus de façon
isométrique interrompt l’approvisionnement de son tissu en sang ce
*
qui a pour résultat une ischémie et donc la formation d’un point
gâchette.
Mais encore, lorsqu’un muscle se trouve lésé ou irrité à cause d’un
traumatisme, des substances chimiques irritantes sont libérées dans
le tissu musculaire provoquant un gonflement qui comprime les
vaisseaux et qui à son tour entraîne une ischémie favorisant le point
gâchette.
Une douleur perçue située dans un muscle entraîne une raideur de
celui-ci ce qui prédispose à la formation d’un point gâchette.
Une douleur ou une lésion dans un muscle ou une articulation voisine
entraîne une rigidification des muscles. C’est un phénomène
protecteur. Cette contraction favorise l’apparition d’un point gâchette.
Un raccourcissement prolongé avec une adaptation musculaire à ce
raccourcissement entraînent des points gâchettes.

189
Les étirements prolongés entraînant le réflexes myotatique
provoquent un raidissement actif des muscles ce qui prédispose aux
points gâchettes.
Ces points sont généralement situés au centre du muscle pour les
fusiformes. Il est recommandé de les masser avec une technique
nommée “glissé profond” pour atténuer et faire disparaître ces
contractures.

■ L’ÉQUILIBRE
Un corps est en équilibre lorsque les forces qui agissent sur lui se
neutralisent quand le centre de gravité se projette verticalement sur
le polygone de sustentation.
Plus le centre de gravité est bas et plus l’équilibre est stable.
Si le centre de gravité se projette hors du polygone de sustentation il
y a déséquilibre donc un mouvement s’opère.

L’ÉQUILIBRE AU NIVEAU DU SYSTÈME NERVEUX CENTRAL


(SNC)
L’oreille humaine est divisée en trois compartiments : l’oreille externe,
l’oreille moyenne et l’oreille interne.
L’oreille externe est constituée du pavillon et d’un conduit auditif
fermé par une membrane élastique.
L’oreille moyenne contient les osselets qui relient le tympan à la
fenêtre ovale et qui assurent la transmission des vibrations du
tympan.
L’oreille interne contient la cochlée en forme de spirale où a lieu la
transduction des ondes sonores en signaux nerveux et le complexe

190
vestibulaire qui contient les récepteurs de l’équilibre et de la posture,
la cavité centrale de forme ovale et le vestibule qui contient une paire
de sacs membraneux, le saccule et l’utricule.
Lorsque la tête se penche la gravité déplace les otolithes qui
déforment les stéréocils des cellules ciliées.
Le saccule et l’utricule fournissent ainsi des informations concernant
la position de la tête.
Derrière le vestibule se situe la troisième portion du labyrinthe
osseux, les canaux semi-circulaires. Ces canaux détectent les
mouvements de la tête dans les trois plans de l’espace.
Aussi, il existe des capteurs podaux sensibles à la pression des
différentes parties des pieds. La plante de pied est une véritable
interface entre l’univers terrestre et le système postural.
Enfin, des capteurs situés dans les muscles, dans les capsules
articulaires et les ligaments informent le cerveau sur les sensations,
les positions.

■ CHAÎNES MUSCULAIRES ET ÉQUILIBRE


Selon GDS l’équilibre n’est pas aussi statique qu’il semble mais
résulte de perpétuels rattrapages de petits déséquilibres. Les chaînes
musculaires en fonction des mouvements, de la posture, de la
psychologie déséquilibrent le corps de façon individuelle Les muscles
seraient les gardiens de cet équilibre postural. Ils s’opposent donc
aux déséquilibres liés à la pesanteur ou au comportement. Ce qui
revient à dire que si une chaîne est fortement tendue la chaîne
antagoniste contrariée réagit à cette tension.

191
■ EXPLICATIONS
Il faudra lors des étirements favoriser l’expiration qui a pour effet
d’augmenter le CO2 dans le sang et donc de diminuer le tonus
musculaire.
*
L’expiration permet d’inhiber la boucle gamma responsable du tonus
musculaire. Cette baisse de tonus permettra une plus grande détente
et un meilleur étirement.
Il ne faudra jamais bloquer la respiration car le diaphragme
empêchera le relâchement. Il faudra au contraire mobiliser au
maximum les articulations thoraciques qui permettent le lâcher-prise
pour faciliter la détente recherchée, d’où l’intérêt d’avoir un thorax
libre.

La rétraction de certaines chaînes musculaires peut provoquer


un thorax haut favorisant une insuffisance respiratoire. L’objectif
de la respiration est de baisser le thorax lors de l’expiration. La
respiration devra être importante et fluide.

192
L’aponévrose du diaphragme est en continuité avec celles du
transverse du thorax, du transverse, du carré des lombes et de l’ilio-
psoas ; c’est la raison pour laquelle une rétraction de ces derniers
muscles cités peut entraîner des difficultés respiratoires…

■ LE DIAPHRAGME
o
C’est le point d’équilibre du corps tout entier. Fiche n 2.
Le stress de la vie quotidienne empêche de bien respirer et de
prendre le temps de bien respirer. Les émotions interfèrent avec la
bonne fonction de ce muscle et influencent directement le rythme
cardiaque et respiratoire et l’équilibre des pressions entre les deux
cavités thoracique et abdominale Il constituera donc pour certains
auteurs un maillon de chaîne indispensable au bon fonctionnement
de l’ensemble des chaînes.
Les mouvements du diaphragme réalisent un massage pneumatique
des viscères abdominaux.
Le diaphragme est constitué d’un ensemble de muscles digastriques
*
. Il sépare les deux cavités thoracique et abdominale C’est le centre
de deux espaces hermétiquement clos.
Les intercostaux externes et les scalènes avec le diaphragme sont
les muscles principaux de la respiration.
Le diaphragme est dépendant de la statique vertébrale, il est acteur
dans l’empilement vertébral correct. Et de cette statique vertébrale
vont dépendre ses points fixes et son bon fonctionnement.
En revanche, selon Mézières “le travail permanent du diaphragme
n’est pas une solution car la respiration est semi-automatique. Le
diaphragme doit retrouver sa fonction grâce aux étirements des

193
chaînes musculaires pour retrouver sa forme d’origine et non par
l’exercice respiratoire”.

■ LES DIFFÉRENTES RESPIRATIONS [30]


La respiration naturelle de type adynamique correspond à la
respiration de repos, les besoins en O2 sont faibles, la respiration
s’effectue par le ventre, il n’y a pas de tension du transverse, pas de
fixation des premières côtes et dorsale, la respiration est dite
diaphragmatique.
La respiration dynamique se produit en état de vigilance, debout, le
corps en activité. Elle est liée à la statique vertébrale et entraîne une
érection réflexe du rachis. Deux phases se distinguent dans cette
respiration : l’inspiration qui met en jeu les muscles scalènes, les
intercostaux externes qui solidarisent les côtes, les multifides
véritables liens avec les élévateurs des côtes et les intercostaux
externes, le diaphragme, le transverse de l’abdomen, le transverse
du thorax, sachant que tout est parti par le long du cou qui donne le
point fixe en haut à tout ce petit monde (d’où la délordose cervicale à
l’inspiration).
Le muscle transverse (partie sous-ombilicale) contrôle la pression
abdominale et la dirige vers le haut à l’inspiration ce qui entraîne une
érection du rachis de la colonne vertébrale et une diminution de la
*
surpression dans le petit bassin . La cage thoracique est entraînée
vers le haut grâce au point fixe supérieur. La contraction du
transverse permet d’apposer une partie du diaphragme contre la face
interne des côtes. Le tout doit permettre de garder le sternum
vertical.

194
Ensuite l’expiration correspond à un temps passif contrairement à ce
qui peut être enseigné et non actif. La technique active est une étape
dans l’apprentissage de la respiration mais ne doit pas rester en
permanence.
Enfin, la respiration forcée met en jeu des muscles relais permettant
d’augmenter le volume thoracique. Ces muscles sont liés aux
transversaires épineux, ce sont les élévateurs de la scapula, le DPS,
le DPI et le rhomboïde. L’inspiration peut être complétée par les
dentelés antérieurs et petits pectoraux. Pendant l’expiration forcée le
transverse est plus actif puis s’ajoutent l’oblique interne et le droit de
l’abdomen.

La majeure partie des gens présente un blocage en inspiration à


cause des facteurs essentiellement liés au monde moderne
énumérés au début de ce chapitre.

■ LE MÉCANISME DE LA RESPIRATION
Lors de l’inspiration le mouvement vers le bas du centre tendineux du
diaphragme pousse les organes abdominaux vers le bas et l’avant et
la pression diminue dans la cage thoracique, ce qui occasionne une
pression sur le plancher pelvien et les abdominaux. La force de ces
pressions dépend de la profondeur de l’inspiration. Le thorax et le
sternum se soulèvent, le diaphragme est aidé par les muscles
scalènes. Les muscles intercostaux stabilisent les côtes.
Pour élargir la cage thoracique et les côtes, le rachis doit être
stabilisé et ce sont les fonctions sur le segment lombaire des muscles
ilio-psoas et carré des lombes qui stabilisent les deux dernières côtes

195
et la partie supérieure du rachis lombaire permettant au pilier du
diaphragme d’avoir un appui stable Les abdominaux travaillent de
façon excentrique et contrôlent la descente des organes abdominaux
et sur le segment thoracique le muscle grand dorsal.
Les fascias du cou sont tendus.

Inspiration avec une ouverture de cage thoracique. (gauche)


Expiration est associée à une contraction des abdominaux. (droite)

■ LA CHAÎNE INSPIRATOIRE [3, 30]

196
Les muscles de l’inspiration : les principaux sont le diaphragme
o
avec son pilier (fiche n 2) et les scalènes. .
Les muscles inspirateurs accessoires sont :
▶ le sterno-cléido-mastoïdien ;
▶ le grand pectoral et le petit pectoral ;
▶ le dentelé antérieur ;
▶ les intercostaux externes.
▶ les petits dentelés postéro-supérieurs et inférieurs [3].
Le recrutement de ces muscles dépendra de la profondeur de
l’inspiration.

La respiration est le point fixe de tout étirement en chaînes


musculaires.

197
■ LES ÉTIREMENTS
L’étirement ou stretching met en jeu l’élasticité musculaire. La
souplesse se définit comme la capacité maximale d’amplitude du
mouvement d’une ou plusieurs articulations.
L’amplitude du mouvement est spécifique à la discipline pratiquée.
Dans cet ouvrage les étirements seront ciblés sur les chaînes
musculaires. Le but étant de fixer une extrémité de cette chaîne, soit
proximale ou distale et de tracter sur l’autre extrémité.

198
LES TECHNIQUES DE BASE D’UN ÉTIREMENT
L’étirement statique
Il correspond à l’écartement des points d’insertions musculaires et au
maintien de cet écartement pendant un certain temps.
Le fixé étiré
L’objectif du fixé étiré permet d’étirer les chaînes musculaires en
fixant une partie du corps puis en étirant les tissus jusqu’à un point
fixe. Une ligne de tension se créée comprenant les maillons
(muscles) d’une chaîne.

ATTENTION !
■ Ce type d’étirement est intéressant pour l’ensemble d’une
chaîne musculaire, cependant, parfois un maillon (muscle) de

199
cette chaîne peut s’avérer très ou trop raide et donc
empêcher les sensations d’étirement des autres muscles.
Dans ce cas il sera intéressant d’étirer de façon analytique
(isolé) le muscle en question. Il sera également possible de
réduire la ligne de tension en changeant les points fixes et
*
donc de shunter (d’éviter) le muscle raide.

L’étirement dynamique
Il correspond à une mobilisation des articulations du corps dans
différentes amplitudes.
Selon cette méthode, un mouvement dans une direction donnée
entraîne un étirement des tissus situés de l’autre côté du mouvement.
Ce type d’étirement est préconisé dans les phases d’échauffement
pour un sport spécifique demandant une amplitude spécifique.

LES TECHNIQUES APPROFONDIES


1 Le contracté-relâché ou étirement de facilitation neuromusculaire
proprioceptive ou étirement par relaxation post-isométrique :
▶ mise en tension d’un groupe musculaire, étirement passif avec
placement des articulations en position extrême ;
▶ contractions isométriques des muscles effectuées par le
pratiquant ;
▶ relâchement de la tension ;
▶ phase d’allongement.
2 Le contracté-relâché par la contraction de l’agoniste ou
l’innervation réciproque.

200
*
L’étirement musculaire est un outil important pour la prophylaxie des
attitudes. De nombreux choix dans leur pratique sont proposés :
statique ou dynamique.
Les techniques dans ces choix sont multiples et tiennent compte des
réflexes neurologiques qui sont détaillés dans le chapitre sur le
système nerveux (fiche VI).

Le choix des étirements dépend aussi du profil du pratiquant et


de son mode de fonctionnement. Les techniques valables sur
une rétraction de la chaîne postérieure ne sont pas les mêmes
que celles fonctionnant sur une rétraction de la chaîne
antérieure.

■ POURQUOI ÉTIRER EN CHAÎNE MUSCULAIRE ?


Une amplitude plus grande facilite l’exécution des mouvements et les
rend plus efficaces.
En réduisant la résistance interne opposée au mouvement,
l’étirement en chaîne permet de diminuer le coût énergétique du
mouvement.
Les étirements en chaîne agissent sur les tensions musculaires et
rééquilibrent ainsi le tonus (état de tension musculaire permanent).
Voir le chapitre sur le tonus fiche VII.
Les limitations du mouvement entraînent par compensation d’autres
limitations de mouvement, en effet une hypoextensibilité d’un maillon
de la chaîne postérieure entraînera une compensation musculaire
pour faire en sorte que cette chaîne soit la plus efficace possible et

201
l’excès d’activité d’une chaîne entraîne un déséquilibre sur une autre
chaîne qui peut devenir antagoniste plutôt que complémentaire.
Les chaînes musculaires constituent notre posture, il sera donc
important de privilégier telle ou telle chaîne sur un renforcement, un
étirement ou encore un rééquilibrage des tensions, le tout en fonction
de la posture du pratiquant.

Cependant il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises chaînes.


Elles doivent toutes pouvoir s’exprimer et dans l’idéal, nous
devons pouvoir passer d’une chaîne à une autre. Le problème
vient du fait que souvent une chaîne prend le pouvoir sur les
autres. Les autres en question n’ont alors pas le choix : soit elles
abandonnent le terrain, soit elles essayent de se défendre et on
arrive sur des profils de compétitions entre chaînes.

L’étirement du muscle de façon analytique est intéressant quand


celui-ci se trouve rétracté et empêche le bon fonctionnement d’une
chaîne musculaire.
Lors de l’étirement d’une chaîne musculaire en cas
d’hypoextensibilité nous pourrons déceler le ou les maillons qui sont
à la source de la rigidité.
Sur un étirement global d’une chaîne postérieure mettant en jeu
principalement les muscles triceps suraux, ischio-jambiers, fessiers et
spinaux les différentes positions permettront de mettre en lumière le
ou les endroits plus rétracté(s).

202
Étirement bipodal de la chaîne postérieure. (gauche)
Étirement en chaîne fermée sur le triceps sural. Les bras tendus permettent
d’étirer toute la chaîne postérieure (triceps sural, ischio-jambiers, érecteurs du
rachis). (droite)

▶ La respiration permet un point fixe pour étirer.


▶ Les étirements seront plus favorables exécutés en chaîne
fermée. Dans ce cas, la rentabilité sera fortement augmentée.

■ LE RENFORCEMENT MUSCULAIRE
Le renforcement en chaîne musculaire se fait naturellement dans la
vie de tous les jours. En effet, les exercices sont souvent globaux,
polyarticulaires et mettent en jeu les chaînes musculaires.

203
Pour se nourrir la préhension est un bon exemple. Fiche n° 21.
La marche met en jeu différentes chaînes musculaires. Fiche n° 22.
La tendance actuelle avec petit matériel comme le kettlebell et les
sangles concerne le travail en chaîne musculaire.
Les sports sollicitent des chaînes musculaires qui leur sont propres.
Voir le chapitre sur les chaînes et les activités sportives.

■ LES MODES DE CONTRACTION

On favorisera pour la préparation physique à une discipline sportive


le mode de contraction sollicité dans l’activité.

204
C’est le cas des mouvements dynamiques effectués lors des WOD
(working of the day) désignant le travail du jour à réaliser en crossfit.
Les exercices globaux comme les burpees, les squats, les tractions
et bien d’autres exercices encore mettent en jeu un ensemble de
chaînes musculaires.
Le mode de contraction pliométrique que l’on retrouve également
dans le crossfit mettra en jeu des chaînes musculaires permettant la
propulsion grâce notamment aux membres inférieurs pour les sauts
o
(chaîne TQF). Fiche n 8A et des membres supérieurs pour les
pompes.
Le travail isométrique est important et intéressant car il permet tout
en préservant les articulations d’acquérir de la force musculaire et de
travailler les muscles fixateurs. C’est la méthode de Troisier
appliquée pour la rééducation, la réathlétisation. Elle corespond au
TSI (travail statique intermittent) : six secondes de contractions
isométriques et six secondes de repos. Cette méthode à l’origine
pour un muscle déficient pourrait s’appliquer à une chaîne
musculaire.
On retrouvera les exercices avec sangles pour un travail musculaire
contrôlé mettant en jeu toute la musculature fixatrice.
Le travail isométrique avec résistance sera souvent démontré dans
cet ouvrage et se fera par diffusion permettant l’adaptation
musculaire à la rééquilibration permanente. C’est une des meilleures
méthodes pour solliciter les chaînes musculaires.
Le temps de maintien de la contraction progressera au fur et à
mesure de l’entraînement.

205
■ DÉFINITIONS
La biomécanique c’est l’application des lois physiques au mouvement
humain.
D’un point de vue mécanique, la biomécanique concerne les lois du
mouvement et de l’équilibre. L’objet est l’étude du mouvement, des
déformations ou des états d’équilibre.

LE CENTRE DE GRAVITÉ
C’est le point théorique d’application de la résultante des actions de
la pesanteur sur toutes les parties du corps. Dans la position
anatomique, l’axe de gravité passe par les corps de C1, C6 et L3 et
le centre de gravité se situe en avant à 3 cm de S2. Ce point n’est
jamais fixe et varie en fonction des positions du corps qui permettent
de déterminer un état d’équilibre ou de déséquilibre.

LES FORCES, LES VECTEURS DE FORCE


Ils correspondent à toutes causes capables de déformer un corps, de
créer un mouvement ou de modifier un mouvement.
La force est représentée par un vecteur qui définit :
▶ la direction de la force (axe sur lequel va s’exercer la force) ;

206
▶ son point d’application, l’endroit ou la force agit ;
▶ son sens positif ou négatif en fonction du sens du mouvement ou
du contre-mouvement ;
▶ son intensité : longueur, importance de la force.
Les forces internes correspondent à la force musculaire, aux actions
musculaires sur les leviers osseux.
Les forces externes correspondent à l’attraction terrestre.

LES MOMENTS DE FORCE OU MOMENT CINÉTIQUE


Ils correspondent à l’intensité de la force multipliée par le bras de
levier de la force.
On peut donc augmenter le moment d’une force soit en augmentant
l’intensité soit en augmentant le bras de levier.

■ LA NOTION DE LEVIERS

207
208
Trois types de leviers
1 Le levier d’équilibre
Le levier interappui ou le levier d’équilibre (premier genre) se définit
lorsque la force et la résistance se trouvent de part et d’autre de
l’appui A. Plus la force appliquée est loin et plus le bras de levier sera
important.
En mécanique nous pouvons citer l’exemple de la balance à deux
plateaux.
Dans le corps humain on pourra donner comme exemples
l’articulation entre l’occiput (base du crâne) et l’atlas (première
vertèbre cervicale) ou l’appui monopodal de la coxo-fémorale.
Si le point d’appui se rapproche de la force, le levier réalisera des
mouvements rapides et de grande amplitude ; à l’inverse, si le point
d’appui se rapproche de la résistance le mouvement devient lent et
de petite amplitude.

2 Le levier interpuissant
Il se définit par une force appliquée où la puissance motrice se situe
entre le point d’appui et la résistance.
Ce type de levier concerne la majeure partie des leviers humains. Ce
levier permet des mouvements rapides et de grande amplitude.
Pour l’exemple des ischio-jambiers, le bras de levier de la résistance
étant plus long que celui de la force, la vitesse sera importante. La
force développée par le muscle doit être supérieure à la résistance
donc ce type de levier est peu économique.

3 Le levier interrésistant (deuxième genre)

209
Il se définit avec une résistance qui se situe entre le point d’appui et
la force motrice. Ce levier est rare dans le système musculo-
squelettique, l’exemple cité est l’articulation tibio-tarsienne (se porter
sur la pointe des pieds). Il reste néanmoins souvent impliqué dans les
mouvements précis de faible amplitude. Le muscle qui développe la
force possède une insertion sur le levier fixe proche de l’articulation
et une insertion sur le levier mobilisé très loin de l’articulation.

Plus la distance comprise entre l’articulation et le point d’insertion


musculaire est importante et plus la force développée sera
importante.

■ LES COURSES

LA COURSE ARTICULAIRE
Les mouvements effectués par les êtres humains sont de type
angulaire correspondant à la rotation autour d’un axe.
Si deux segments osseux sont rapprochés on parle de course
interne, lorsqu’il s’éloignent de course intermédiaire et lorsqu’ils sont
écartés de course externe.
La course totale correspond à l’ensemble de ces trois courses.

LA COURSE MUSCULAIRE
Le raccourcissement et l’élasticité musculaires étant des
composantes du muscle sa variation de course est linéaire (interne,
moyenne et externe).

210
Il existe des muscles mono-articulaires avec une course équivalente
à l’articulation. La course moyenne correspondra au secteur de force
du muscle car il y a un maximum d’ancrage au niveau de l’unité
contractile du muscle et l’angle d’attaque du tendon sur l’os est
proche de 90°. Ce sont des positions de mise en garde privilégiant
les courses moyennes qui prépareront le plus efficacement la force
pour l’action.
Les muscles polyarticulaires présentent une course totale toujours
inférieure à la somme des courses totales des articulations croisées
par ce muscle L’étirement sera donc réalisé en épuisant la course
articulaire d’une articulation et on pourra doser l’étirement avec la
seconde.

■ LES DIFFÉRENTES CHAÎNES

LA CHAÎNE CINÉTIQUE
Une chaîne est un ensemble de maillons reliés entre eux pour
permettre la transmission d’un mouvement.
La plus grande résistance d’une chaîne correspond à son maillon le
plus faible.

LA CHAÎNE ARTICULÉE
C’est un ensemble d’articulations qui en se mobilisant permettent le
mouvement. Plus la chaîne est grande et moins la participation de
chacune sera importante.

LES CHAÎNES MUSCULAIRES

211
En série : composée de muscles alignés en succession tout le long
d’une chaîne articulée et situés du même côté que les axes de
mobilité. Placés en série ces maillons permettent une amplitude, une
vitesse, une accélération optimales pour le geste. La trajectoire est
curviligne centrée sur un pivot proximal (articulations scapulo-
humérale, coxo-fémorale).
En parallèle : les muscles se situent de part et d’autre des axes de
mobilité des segments. Placés en parallèles, ces maillons permettent
des mouvements qui génèrent de la force, de la puissance. La
trajectoire est rectiligne.

Le paradoxe de Lombard (1907)


Un muscle peut faire une extension d’une articulation alors qu’il est
fléchisseur de cette articulation. Pour cela il faut que le bras de levier
le plus grand soit à l’extrémité où le muscle est extenseur, deux
muscles antagonistes bi-articulaires, chaque muscle doit avoir une
force suffisante pour vaincre les forces passives résistantes des
autres muscles. Il a démontré également que pour passer de la
position assise à la position debout la plupart des muscles des
membres inférieurs participent à l’extension.
Chaîne ouverte : lorsque l’une de ses extrémités est libre ou
suffisamment peu résistante pour que le mouvement s’effectue sans
difficultés. Elle permet les mouvements amples et rapides.

212
Exemples de chaînes cinétiques ouvertes.

Chaîne fermée : lorsque les deux extrémités sont fixes ou


suffisamment résistantes pour que le mouvement s’opère entre
celles-ci. Elle permet les expressions de force et de stabilité.

213
Exemples de chaînes cinétiques fermées.

Chaîne semi-fermée : très peu employée ; elle permet les


mouvements puissants.
L’usage consacre plutôt le terme de chaîne fermée. Exemple du
pédalage.

214
215
▶ Introduction aux chaînes

▶ L’importance du bassin
fiche 1

▶ Le diaphragme
fiche 2

▶ La chaîne antérieure
fiches 3 à 6

▶ La chaîne postérieure
fiches 7 à 10

▶ Les chaînes croisées


fiches 11 à 17

▶ Les chaînes statiques


fiches 18 à 20

▶ Les chaînes fonctionnelles


fiches 21 et 22

216
Introduction aux chaînes
Après l’explication sur les fascias, on comprend pourquoi le terme de
chaînes myofasciales est plus approprié que chaînes musculaires.
Lorsqu’il existe un défaut d’attitude, les fascias sont perturbés, au
repos les muscles ne retrouvent plus une position normale, ce qui
entraîne certains muscles en contraction excentrique et d’autres en
contraction concentrique donc une tension permanente des fascias.
*
Le terme “holistique ” ici prend toute sa valeur pour décrire les
chaînes.
Deux carrefours essentiels et un zoom sur leur présentation
introduisent le cœur de l’ouvrage. Une fiche portera sur le
diaphragme qui fait partie de la chaîne antérieure et qui est
indispensable au bon fonctionnement de la totalité des chaînes. Une
seconde fiche portera sur le bassin qui constitue un véritable
carrefour de chaînes reliant le tronc avec les membres inférieurs.
Les fiches présentées sont classées par chaînes musculaires
(antérieure, postérieure, croisées et latérales) et par unité
fonctionnelle (tronc, membres inférieurs et membres supérieurs). La
définition des chaînes musculaires présentée est fortement inspirée
du travail de Busquet. Aussi, l’explication de la chaîne globale
statique selon l’approche (antérieure (enroulée), postérieure
(arquée), croisées (inclinées)) vient conclure la présentation de
chaque chaîne.
Pour chaque chaîne des unités fonctionnelles et globales, des
exercices de renforcement et d’étirement seront proposés. Les

217
exercices de renforcement musculaire seront à associer à la posture
du pratiquant selon son niveau de pratique. Une surprogrammation
dans une chaîne n’implique pas toujours un renforcement dans cette
même chaîne. La prophylaxie sur les attitudes doit mettre en jeu de
façon quasi systématique les étirements pratiqués dans une
globalité.

CÔTÉ PRATIQUE
■ Les fiches proposées sont des orientations qui doivent se
mettre en application en fonction des besoins du pratiquant.
■ La technique correspond aux étirements qui permettent de
ne pas simplement étirer le muscle mais de l’intégrer dans
sa chaîne pour le solliciter de façon plus globale.

On a tous une chaîne plus dominante qu’une autre ce qui donne


notre attitude, c’est tout à fait normal. En revanche, la
surprogrammation d’une chaîne perturbe le fonctionnement d’une
autre chaîne et c’est à ce moment que le danger arrive. Les
étirements en chaîne permettent d’éviter ces déséquilibres pour
retrouver une attitude plus fonctionnelle.
Pour que l’étirement d’une chaîne soit efficace il faut d’une part en
fonction des besoins du pratiquant étirer la bonne chaîne et d’autre
part trouver la méthode adaptée.
En effet, le choix de la méthode sera différent selon le type de
personnes (très stressée, hypertonique, hypotonique, souple, raide).
Aussi, la notion de point fixe lors de l’étirement doit être bien
comprise. Une chaîne est constituée de plusieurs maillons, pour

218
l’étirer il faudra un point fixe qui permet de stabiliser une partie de la
chaîne pour étirer à l’autre bout avec un point mobile Ce point fixe
peut être situé au niveau proximal ou distal en fonction de ce que
l’on désire étirer.

Les fiches correspondent à une domination retenue par


Busquet.

Les fiches correspondent à une interprétation générale.

219

DESCRIPTION
Le bassin correspond aux pièces osseuses des os coxaux et du
sacrum qui se situent au milieu du complexe lombo-pelvi-fémoral.
Le bassin comporte deux articulations qui sont la sacro-iliaque et la
coxo-fémorale L’articulation sacro-iliaque entre le sacrum et l’os coxal
(l’iliaque) est moins mobile de type arthrodie et devient plus mobile
au moment de l’accouchement.
Pour GDS le sacrum fait partit du potentiel de base. Elle présente
trois types de sacrums : bombé, neutre et arqué. Les chaînes
musculaires vont influencer et favoriser plus ou moins la forme du
sacrum.

220

PHYSIOLOGIE
Les différents mouvements du bassin :
▶ l’antériorité iliaque correspond à la rotation antérieure de l’os
iliaque sur la tête fémorale ;

221
▶ l’antériorité bilatérale correspond à l’antéversion ;
▶ la postérité iliaque correspond à la rotation postérieure de l’os
iliaque sur la tête fémorale ;
▶ la postériorité bilatérale correspond à la rétroversion ;
▶ un iliaque en antériorité et l’autre en postériorité correspondent à
la torsion du bassin.


MUSCLES
Lors de l’antéversion les muscles sollicités sont les chaînes
d’extension du tronc et les chaînes d’extension des membres
inférieurs. Deux muscles principaux : le carré des lombes et le droit
fémoral.
La rétroversion du bassin est permise avec le couple de muscles des
ischio-jambiers appartenant à la chaîne de flexion des membres
inférieurs et des droits de l’abdomen appartenant à la chaîne de
flexion du tronc.

LES CONSÉQUENCES FRÉQUEMMENT RENCONTRÉES LORS


DE L’ANTÉVERSION :
▶ une hyperlordose lombaire ;
▶ une hyperextension du genou ;
▶ une tension excentrique des ischio-jambiers ;
▶ une hyperlaxité.

LES CONSÉQUENCES FRÉQUEMMENT RENCONTRÉES LORS


DE LA RÉTROVERSION :

222
▶ le sacrum se verticalise et s’encastre dans les os iliaques ;
▶ délordose de la colonne lombaire donc rectitude lombaire ;
▶ l’appui discal lombaire est central ;
▶ le flexum du genou.


ÉTIREMENTS
Lors d’une antéversion permanente du bassin il faudrait étirer les
muscles ilio-psoas, piriforme, carré des lombes, droit fémoral et
ischio-jambiers.

L’intérêt d’étirer le piriforme lors d’une antéversion


du bassin
Ce muscle lors de l’hyperlordose est contracté en permanence
dans une position longue pour stabiliser le bassin. Il faudra donc
l’étirer pour qu’il retrouve une position naturelle et le renforcer en
course interne, course dans laquelle il ne travaille presque plus.
En revanche ce muscle est souvent réactif. C’est le signal
d’alarme. L’étirer c’est tirer sur l’alarme pour la faire taire et ce
n’est pas pour cela que le problème est résolu. Il faut
impérativement chercher ce qui cause l’antéversion excessive, à
condition que ce soit bien l’antéversion du bassin qui pose
problème et c’est loin d’être toujours le cas.

223
Antéversion du bassin accentuant la lordose lombaire.

224
Le diaphragme - vue inférieure.


DESCRIPTION
Le diaphragme est un véritable ralliement des chaînes musculaires.
L’étymologie du mot témoigne de la fonction de ce muscle :
DIA qui veut dire relation entre l’étage thoracique et abdominal ;
PHRAGME correspond à la séparation entre ces deux étages.

225
Il est constitué d’une partie fibreuse sur laquelle se fixent les organes
et une partie musculaire responsable des mouvements.
Il a une forme de coupole concave en bas ayant pour base le
pourtour inférieur de la cage thoracique. Cette coupole est plus haute
à droite qu’à gauche.
Le diaphragme est en rapport en haut avec les poumons et le
péricarde (enveloppe, sac contenant le cœur et les gros vaisseaux
sanguins) et en bas avec les viscères abdominaux. Ces organes
situés sous le diaphragme sont suspendus à lui en profitant de
l’aspiration vers le haut. Le plancher pelvien se trouve également
aspiré c’est pour cela que l’on peut parler de diaphragme plus que de
plancher.
Le diaphragme présente trois orifices : aorte, œsophage et veine
cave qui expliquent les liens avec le cœur (parois cardiaques des
coronaires), la digestion et la circulation.
Aussi, les échanges gazeux dans les poumons sont régulés par les
pressions lors de l’inspiration et de l’expiration. Ce muscle a donc un
rapport direct avec les fonctions vitales.


PHYSIOLOGIE
L’ascension et l’abaissement du diaphragme permettent une mobilité
de l’ensemble des organes de manière rythmique.
Le diaphragme peut aider en cas d’efforts statiques, les pressions
dans l’abdomen et la cage thoracique peuvent moduler la statique du
rachis. Ce qui assure la stabilité de la colonne et facilite la mobilité
des membres.

226
Le bon fonctionnement du diaphragme est indispensable à la
bonne mécanique du bassin. C’est le point d’équilibre du corps
tout entier.
En équilibrant les tensions dans les chaînes musculaires on
libère la respiration diaphragmatique.

LA CHAÎNE ANTÉRO-INTÉRIEURE SELON MÉZIÈRES [16]


Elle est composée des muscles diaphragme et ilio-psoas. Sa
rétraction entraînerait la cambrure lombaire et la projection du bassin
en avant.
Le diaphragme remplit des rôles importants pour toutes les
chaînes du tronc selon Busquet [3], , en effet :
▶ ses piliers postérieurs sont en relation avec la chaîne postérieure
;
▶ sa foliole antérieure est en relation par l’intermédiaire des droits
de l’abdomen avec la chaîne antérieure dont il fait partie ;
▶ ses folioles latérales sont en relation avec les chaînes croisées.
Il va donc contrôler le mouvement de torsion par rapport à sa ligne de
gravité et à son appui abdominal.

227
Pratiquez l’automassage sous le sternum puis de chaque côté le long des
côtes dans le sens des aiguilles d’une montre et de haut en bas, le ventre est
relâché.

Il se peut donc en cas de perturbation qu’il verrouille le


mouvement de torsion.
L’aponévrose du diaphragme est en continuité avec les
aponévroses du transverse de l’abdomen, du carré des lombes
et de l’ilio-psoas.


LA DÉTENTE DU DIAPHRAGME
▶ La respiration avec le nez bouché permet de travailler l’amplitude
du diaphragme.

228
Portez les mains sur la région latérale des côtes dans la position assise. Travail
de respiration avec une ouverture costale sur l’inspiration et un abaissement
sur l’expiration, mise en jeu de l’élasticité costale Inspirez puis bloquez puis
expirez en accompagnant avec les mains puis bloquez en expiration.

229
Chaîne antérieure du tronc – vue sagittale (gauche).
Chaîne antérieure du tronc – vues ventrales (droite).


DESCRIPTION
Cette chaîne s’observe dans un plan sagittal.

230
Cette chaîne musculaire a pour antagonistes les muscles
appartenant à la chaîne musculaire d’extension.
La chaîne de flexion entraîne une contraction concentrique des
muscles qu’elle met en action et une contraction excentrique des
muscles antagonistes (chaîne postérieure).


MUSCLES CONCERNÉS
▶ Les fléchisseurs du cou : la musculature hyoïdienne, la partie
sternale du SCOM, le scalène antérieur.
▶ Les intercostaux moyens qui sont les stabilisateurs de la cage
thoracique.
▶ Le diaphragme.
▶ Les droits de l’abdomen.
▶ Le périnée.


SURPROGRAMMATION
Une surprogrammation de cette chaîne antérieure du tronc peut
entraîner une posture d’enroulement du tronc, une hypertrophie des
droits de l’abdomen (pour les culturistes) et un thorax bloqué.


PHYSIOLOGIE
Cette chaîne favorise l’enroulement du tronc.
Les droits de l’abdomen verticalisent le sternum et peuvent soulever
le pubis en direction du nombril.

231
Le périnée parmi d’autres fonctions rapproche le pubis du coccyx et
permet un écartement des ailes iliaques. C’est également un joint
d’élasticité permettant la mobilité du coccyx pendant la respiration.
L’enroulement augmente la pression intra-abdominale.
Cette chaîne participe en synergie avec la chaîne postérieure à la
stabilité du rachis.


ÉTIREMENTS
Si cette chaîne perd en longueur elle favorisera l’enroulement du
rachis ce qui donnera une attitude en flexion entraînant une chaîne
postérieure étirée. C’est le cas de nos jours avec les nombreuses
mauvaises positions devant les écrans.
▶ Autograndissement de la colonne
Dans une position assise, sommet de la tête vers le haut, menton
rentré, bassin ancré dans l’assise. Point fixe : bassin.

232
L’inspiration permet la délordose cervicale et lombaire, l’expiration
correspond au retour des lordoses physiologiques.

L’idéal est de placer la main sur le crâne du pratiquant et de lui


demander de repousser cette main à l’inspiration. L’exercice du

233
sherpa est un bon exemple.
▶ Étirement pour délester les disques intervertébraux [10],
pieds écartés de la largeur du bassin, genoux légèrement fléchis,
autograndissement en poussant sur les cuisses avec les mains.
Point fixe : bassin. Travail synergique d’étirement avec la chaîne
antagoniste postérieure.

▶ La posture du poisson (yoga) [17]


Ouverture du plexus solaire, hyperextension du rachis thoracique,
étirement du diaphragme et des abdominaux.

234
Sur le dos, portez les mains entre le sol et le sacrum ou positionnez
les bras en croix, soulevez le sternum et poussez dans le sol avec les
avant-bras, laissez basculer la tête lentement en arrière. Rapprochez
les scapulas l’une contre l’autre. Genoux fléchis ou tendus,
respiration calme.

Parcours antérieur sur le tronc (abdomen).

▶ La posture du cobra (yoga) [17]


*
Position procubitus , avant-bras en flexion, mains à l’aplomb des
épaules, jambes tendues et cous-de-pied en contact avec le sol.
Portez les épaules vers l’arrière, levez la tête et la poitrine en portant
le dos en extension. Les deux hanches sont maintenues contre le sol,
engagez le centre du corps et respirez profondément.
■ Attention à l’hyperextension des cervicales et sans
engagement du centre du corps, cet exercice peut être
dangereux pour le bas du dos.

235
▶ Étirement assisté
Le pratiquant positionne ses mains sur la région des cervicales, le
praticien stabilise le rachis avec sa cuisse et tracte vers le haut et
vers lui le tronc du partenaire.

236
Étirements assisté.


RENFORCEMENT
▶ Enroulement de buste à la barre fixe.
▶ Sur tapis, allongé sur le dos enroulement de bassin
et fermeture du tronc. Il faut préciser que ce type d’exercice
exerce des pressions hyperpressives intra-abdominale.

237
Bras de levier augmenté pour accentuer la contraction.

▶ Le pull over avec charges additionnelles, ouverture de la cage


thoracique mettant en jeu de façon excentrique la chaîne
antérieure sur l’ouverture puis le renforcement de façon
concentrique sur le retour.

238
Travail de façon isométrique de la chaîne antérieure du tronc.

239
Travail de façon isométrique de la chaîne antérieure du tronc.

240
Chaîne de flexion des membres inférieurs - vue sagittales.

241

DESCRIPTION
Selon Busquet [4], la chaîne musculaire de flexion des membres
inférieurs est une continuité de la chaîne musculaire de flexion du
tronc.
Elle est antérieure au niveau de la hanche et devient postérieure sur
le trajet cuisse-genou puis descend sur la loge antérieure de la jambe
et se termine au niveau des orteils à la face plantaire.


MUSCLES IMPLIQUÉS

L’ilio-psoas - vue ventrale.

Lors de la flexion de la hanche

242
▶ L’ilio-psoas.
▶ Le petit psoas.
▶ Les obturateurs interne et externe et les jumeaux supérieurs et
inférieurs de la hanche.
▶ Le piriforme en fonction du degré de flexion.
Lors de la flexion du genou
▶ Le semi-membraneux.
▶ Le poplité.
Lors de la flexion à partir de la cheville
▶ Le long extenseur des orteils.
▶ Les lombricaux.
▶ Le carré plantaire.
▶ Les courts fléchisseurs du premier et cinquième.


PHYSIOLOGIE
Flexion du membre inférieur ce qui donne les flexions de l’iliaque, de
la hanche, du genou, de la cheville, du pied, de la voûte plantaire,
des orteils.


SURPROGRAMMATION
Une domination excessive de cette chaîne de flexion peut entraîner
une rétroversion du bassin, un flexum de hanche, du genou, de la
voûte plantaire et des orteils.

243
PARTICULARITÉS DE L’ILIO-PSOAS
On remarque bien sur ce croquis les deux chefs : le psoas
(ayant pour origine les arcades tendineuses au niveau des faces
latérales des corps vertébraux et des disques intervertébraux) et
l’iliaque (sur l’os coxal face endopelvienne de l’os iliaque).
L’iliaque rejoint le psoas juste au-dessus de l’articulation coxo-
fémorale La terminaison, commune aux deux chefs, se fera sur
le petit trochanter du fémur.
D’après sa physiologie, ce muscle détermine la position de la
hanche, du bassin et du rachis lombaire. C’est l’un des régulateurs
du centre de gravité. Il maintient L3 en sommet de lordose lombaire à
l’aplomb de l’articulation coxo-fémorale C’est le plus puissant des
fléchisseurs de hanche, lorsque les jambes sont fixes il entraîne les
ailes iliaques en avant et porte le bassin en antéversion. Il est
fléchisseur postérieur des vertèbres lombaires lorsque le bassin est
empêché de basculer vers l’avant.
C’est aussi un des muscles les plus important du corps pour la
statique, il adapte la position du rachis et du bassin aussi bien dans
un plan frontal que sagittal.
Ce muscle participe à la respiration grâce à ses insertions sur T 12 et
sur l’arcade du psoas à hauteur du diaphragme.
*
Pour certains auteurs le psoas est la cause principale du lumbago
aigu.
Le psoas est un muscle postural constitué principalement de fibres
de type I.
Il est entouré d’un fascia serré, le fascia iliaque prolongement du
fascia diaphragmatique. Ce muscle est en contact avec le rein.

244
Il peut aider à lordoser ou à étendre le rachis (effet de poutre
composite avec les spinaux).
Sa rétraction entraîne une antéversion du bassin et pour les
podologues un décollement anticipé du talon.
L’ilio-psoas est lordosant lorsqu’il est associé à la chaîne musculaire
d’extension du tronc.


ÉTIREMENTS
▶ Le pigeon royal (yoga) [17] : exercice pour l’ouverture des
hanches. Étirements de l’ilio-psoas de la cuisse arrière, et du
piriforme controlatéral.

245
▶ Le demi-pont (yoga) [17] : allongé sur le dos, pieds à plat,
rétroversion du bassin.


RENFORCEMENT
Une chaîne en hypertonicité est défaillante car un excès de force, de
tensions constantes ralentissent le temps de réaction musculaire et
diminuent la coordination intra- et intermusculaire de la chaîne.
▶ Travail proprioceptif en excentrique de cette chaîne de flexion sur
des mouvements d’extensions.

246
▶ Le demi-teaser (pilates) : consiste à être allongé sur le dos avec
une jambe fléchie pied à plat sur le sol et une jambe tendue à la
hauteur du genou. Serrez les cuisses en arrondissant le dos, puis
retenez la descente du dos. Après trois répétitions, changez de
côté.
L’ilio-psoas a un rôle mobilisateur important du côté de la jambe
tendue et est stabilisateur sur le côté contro-latéral.
▶ Le tire-bouchon (pilates) : travail important de l’ilio-psoas
pendant cet exercice aussi bien en stabilisation qu’en
mobilisation. Tête au sol conseillée, rachis et bassin fixés au sol,
faire des cercles jambes tendues.

247
248

DESCRIPTION

Chaîne antérieure des membres inférieurs - vues sagittales.

249
Chaîne antérieure - vue ventrale.

Cette chaîne correspond aux muscles situés sur la partie antérieure


des membres inférieurs. Elle est la continuité de la chaîne antérieure
du tronc.


MUSCLES IMPLIQUÉS
Ce sont les fléchisseurs de hanche (ilio-psoas et droit fémoral), les
extenseurs du genou (quadriceps avec le droit intermédiaire, le droit
fémoral, le vaste médial et le vaste latéral) et les extenseurs du
pied (le tibial antérieur).


PHYSIOLOGIE

250
Cette chaîne antérieure permet la flexion de la hanche (fémur sur
tronc), l’extension du genou (fémur sur tibia) et l’extension de la
cheville.


SURPROGRAMMATION
Une surprogrammation entraînera un flessum de hanche et une
adduction-supination de la cheville.


ÉTIREMENTS
▶ Position debout, portez le genou en flexion avec le talon en
contact si possible avec les fessiers et placez une rétroversion
du bassin.

251
▶ En appui genoux redressés, portez une rétroversion du bassin.

252

RENFORCEMENT
En chaîne ouverte, la frappe au football est un bon exemple
d’action de cette chaîne antérieure des membres inférieurs.

253
254
255
Vues ventrales e antérieures ou de flexion des membres supérieurs.


DESCRIPTION
Selon Busquet [3], cette chaîne musculaire longitudinale
d’enroulement et de flexion s’inscrit dans la continuité des autres
chaînes longitudinales de flexion du tronc (responsable de la cyphose

256
globale accompagnée de rotation iliaque postérieure), des membres
inférieurs et de la chaîne statique antérieure.


COMPOSITION MUSCULAIRE

AU NIVEAU DE L’ÉPAULE
Le groupe musculaire antérieur :
▶ le deltoïde faisceau antérieur ;
▶ le coraco-brachial ;
▶ le chef court et le chef long du biceps brachial ;
▶ le brachial.

AU NIVEAU DE L’AVANT-BRAS
Le groupe musculaire antérieur
Sur le plan superficiel :
▶ le fléchisseur radial du carpe ;
▶ le long palmaire ;
▶ le fléchisseur ulnaire du carpe :
▶ les plans du fléchisseur superficiels et profonds des doigts.

Sur le plan des muscles profonds :


▶ le fléchisseur profond des doigts ;
▶ le long fléchisseur du pouce.

257
AU NIVEAU DE LA MAIN
▶ dans le groupe musculaire de l’éminence thénar : le court et le
long fléchisseur du pouce. Le groupe intermédiaire annexé à tous
les doigts : les interosseux dorsaux et palmaires.


SURPROGRAMMATION/PATHOMÉCANIQUE
Une domination excessive de la chaîne de flexion des membres
supérieurs entraînera :
▶ un enroulement du membre supérieur ;
▶ un flessum de l’épaule, du coude, du poignet et des doigts ;
▶ parfois une tendinite du sillon intertuberculaire ou coulisse
bicipitale.


PHYSIOLOGIE
Cette chaîne entraîne une flexion de l’épaule, une flexion du coude,
une flexion des poignets et une flexion des doigts.


ÉTIREMENTS
▶ Bras tendus en arrière. Rétropulsion de l’épaule et extension
des coudes, des poignets et des doigts. Épaules basses lors de
l’exécution. Points fixes épaules ou mains.

258
L’assistance permet de relâcher davantage les épaules.

▶ Étirements des épicondyliens latéraux.

259
Commencez coude fléchi avec une extension maximale des doigts et des
poignets. (gauche)
Porter les poignets en extension, épaule vers l’avant avec une extension du
coude. (droite)

260
Étirement des épicondyliens latéraux de façon assistée.

▶ Étirements des épicondyliens latéraux. Collez les


métacarpiens les uns contre les autres, les coudes fléchis, puis
tendez les coudes sans décoller les métacarpiens.

261

RENFORCEMENT
▶ Travail d’enroulement du bras à la poulie basse avec une charge
additionnelle.
▶ Biceps avec haltères. L’exercice des curls est un bon exemple
pour la chaîne de flexion des membres supérieurs.

▶ Travail de la chaîne de flexion du membre supérieur avec


la résistance du praticien.

262
263
Chaîne brachiale - vues ventrales


DESCRIPTION

264
Elle commence au niveau de la poitrine et se termine au bout des
doigts (face palmaire).


MUSCLES IMPLIQUÉS
Les muscles de la chaîne brachiale sont le petit pectoral, le grand
pectoral, le biceps brachial, le brachial, le groupe des fléchisseurs
(partie médiale de l’avant-bras).


PHYSIOLOGIE
Cette chaîne permet la flexion de l’avant-bras sur le bras.


RENFORCEMENT
▶ Travail du biceps brachial avec haltères.

265
▶ Renforcement de la chaîne brachiale assisté. Fermeture de
l’avant-bras avec une légère adduction du bras et opposition du
praticien.


ÉTIREMENTS
o
▶ Extension de l’avant-bras sur le bras (voir la fiche n 5 A).

CÔTÉ PRATIQUE
Le biceps brachial procure des sensations très faibles de
courbatures. Ce muscle est considéré comme mono-articulaire

266
c’est la raison pour laquelle les courbatures sont faibles et la
sensation d’étirement difficile ; il est fortement sollicité dans la
vie de tous les jours.

267

DESCRIPTION ET PARTICULARITÉS

268
Cette posture est fermée mettant en jeu principalement les muscles
responsables de la flexion et de la rotation médiale.
Cette attitude n’est pas sans rappeler la position fœtale et le repli sur
soi mais aussi avec l’âge le réenroulement de la colonne vertébrale.

269
Cette posture présente une tête projetée vers l’avant avec un regard
vers le sol.
Les fixateurs des scapulas (rhomboïdes, trapèze moyen) sont
souvent trop faibles et dans une position étirée.
Les genoux sont souvent tournés vers l’intérieur à cause de
l’hypoextensibilité des adducteurs, les pieds tendent vers une voûte
affaissée.
Les muscles intrinsèques de la cage thoracique, l’ilio-psoas les
adducteurs et les jambiers antérieurs sont rétractés.
La rétraction des adducteurs provoque une tension dans le bas du
dos. Rétraction des quadriceps également.

Les enroulés peuvent présenter une dominante de chaîne de flexion


de façon bilatérale ou unilatérale.
Dans le cas d’une dominante bilatérale, l’attitude sera
cypholordosique avec les jambes en extension et les pieds plats. Les
épaules seront attirées en avant, les bras en rotation médiale et en
flexion.
Le thorax sera en avant, l’abdomen plus ou moins proéminent vers
l’avant malgré une paroi tendue.
La position basse du thorax abaisse le diaphragme ce qui donne
moins d’appui aux abdominaux et favorise donc leur descente.

Cette attitude correspond à une attitude d’asthénique hypotonique,


de relâchement imposé par la gravité et la fatigue (voir ici).

270
Les courbures du rachis sont augmentées, se présentent des
extensions de hanche ainsi que du genou.
L’autoverrouillage du rachis et des membres inférieurs demande
moins d’effort musculaire.

La chaîne antérieure présente une attitude globale en forme de S.


La rétraction musculaire est antérieure.
La tendance sera à l’hyperpronation du pied.


LES MUSCLES PRINCIPAUX DES ENROULÉS À
ÉTIRER
▶ Le long du cou.
▶ Le SCM qui se rétracte dans une position étirée.
▶ Le diaphragme.
▶ Les pectoraux (grand et petit).
▶ L’ilio-psoas.
▶ Le pectiné.
▶ Les adducteurs.
▶ Le tibial antérieur.
▶ Les extenseurs des orteils.


ÉTIREMENTS
▶ Étirement axial avec protection des courbures physiologiques du
rachis. Position de fente avec le pied avant éventuellement

271
surélevé, mains jointes et bras tendus le plus haut possible ce qui
entraîne une extension du tronc et un étirement de toute la chaîne
antérieure.

▶ Étirement de délassement en utilisant les contre-appuis de


lourdeur, pieds bien ancrés dans le sol, pressez la paume de la
main droite vers le sol et les allongements en étirement de la
colonne et du bras gauche paume de main vers le haut.

272
▶ Délassement avec fente diagonale [10]. Bras droit en rotation
latérale, poignets en extension, sommet de la tête vers le haut,
bras opposé tendu le long du corps paume de main portée vers le
sol, jambe gauche tendue talon dans le sol, flexion dorsale de la
cheville.

273
▶ Chien tête en bas (yoga) [17] : mains au sol, bras en extension,
tête dans le prolongement du tronc, diaphragme ouvert,
alignement du rachis, étirement antérieur du tronc. Le sang irrigue
le cerveau. On pourra pousser les talons vers le sol pour
accentuer l’étirement de la chaîne postérieure des membres
inférieurs.

274
▶ Posture du chameau (yoga) [17] : sur les genoux, portez le tronc
en extension, bras tendus parallèles aux cuisses, mains sur les
pieds, tête dans le prolongement du tronc.

275
Étirement de la chaîne antérieure dans la position debout.

Étirement de la chaîne antérieure sur les genoux.

▶ Posture de la planche tournée vers le haut (yoga) [17] :


attention ce type d’étirement n’est pas possible pour tous les
niveaux et exige une bonne souplesse d’épaules.

276

RENFORCEMENT
Il faut noter une véritable relation agoniste/antagoniste entre ces
deux chaînes antérieure et postérieure, comparées à des haubans
d’un bateau dont le mât serait le rachis. Il faut donc trouver un
équilibre entre ces deux chaînes en sachant que de façon statique
nous devrions tous être des déséquilibrés antérieurs.

On peut noter le rôle important du muscle sterno-cléido-mastoïdien


dans la position de notre tête. Normalement constitué, ce muscle
passe par les vertèbres C2 et C3 mais avec les mauvaises postures
répétées il parcourt dorénavant les vertèbres C4 et C5 ce qui
entraîne une tête en avant.

277
Plus la tête se penche en avant et plus la pression sur les cervicales
est élevée. Une tête adulte pèse entre 4,5 et 5,5 kg de façon
générale Une inclinaison de 15° multiplie le poids par 2,30 et
correspond à une pression de 18 kg. 45° = 22 kg et 60° = 27 kg.
Le squelette axiale est une grue en charge : plus le cou sera étiré,
plus les contraintes seront élevées et plus la charge va se répercuter
sur les lombaires [31].

Cette pression entraîne des usures, des dégénérescences


prématurées. Le travail musculaire ci-dessous permet au muscle étiré
pendant ces positions répétées de retrouver une fonction plus
naturelle.

278
Le syndrome dégénératif posturo-respiratoire
Un cou de plus en plus étiré entraîne un ventre de plus en plus
relâché et cette contrainte mécanique nous empêche de respirer
*
normalement. En effet en cas de ptôse abdominale le
diaphragme s’affaisse et ne retrouve plus sa fonction. Le
*
relâchement abdominal augmentera la charge sur l’os hyoïde .
La charge supportée par cet os est proportionnelle au degré
d’étirement du cou.

▶ En prévention de ce qui est cité ci-dessus voici un exercice de


renforcement idéal. Renforcement tête en recul menton rentré.
Regard à l’horizontale, appuyer avec l’index sur le menton pour
reculer la tête en gardant le menton à la même hauteur, chercher
l’autograndissement en même temps.

279
▶ Position de fermeture avec résistance ou sans, assis tronc sur
cuisses, contraction de toute la chaîne antérieure.

280
281
282
Chaîne posterieure du tronc – vues sagittales. (gauche)
Chaîne postérieure du tronc – vue dorsale. (droite)


DESCRIPTION
Cette chaîne s’observe dans un plan sagittal.

283
Cette chaîne musculaire a pour antagonistes les muscles maillons de
la chaîne de flexion.
L’extension de cette chaîne engendre une contraction concentrique
des maillons de cette chaîne et une contraction excentrique des
maillons de la chaîne antérieure.


MUSCLES IMPLIQUÉS
Elle comprend tous les muscles paravertébraux.
Sur le plan profond :
▶ le transversaire épineux ou multifide ;
▶ les surcostaux ;
▶ l’épi-épineux ;
▶ le longissimus thoracique ;
▶ le carré des lombes.
Sur le plan moyen :
▶ le petit dentelé postéro-supérieur ;
▶ le petit dentelé postéro-inférieur.
Lien avec la ceinture scapulaire :
▶ le trapèze inférieur.
Lien avec le membre supérieur :
▶ le petit rond ;
▶ le grand rond ;
▶ le grand dorsal.

284

SURPROGRAMMATION
Une domination excessive de la chaîne postérieure du tronc peut
entraîner :
▶ une posture de redressement ;
▶ une tension prononcée des extenseurs du rachis.
Dans ces cas, le segment de la colonne est figé et n’agit plus sous
forme de réflexe naturel.


PHYSIOLOGIE

285
Fortement sollicitée dans la station debout pour maintenir la posture,
cette chaîne favorise le redressement de la colonne vertébrale Elle
permet l’extension du tronc.
Les érecteurs du rachis sont les muscles principaux de cette chaîne,
ils parcourent toute la colonne des cervicales en passant par les
thoraciques jusqu’aux lombales.
Trop tendue, cette chaîne favorise une attitude en extension.
Elle participe en synergie avec la chaîne antérieure à la stabilité du
tronc.


ÉTIREMENTS
La contraction excentrique protège le dos en lui permettant une
stabilité pendant les mouvements de flexion et de rotation. Les
étirements doivent permettre un renforcement des muscles
postérieurs d’où l’intérêt de la contraction en se grandissant.
Mais attention au danger de la position des vertèbres lors des
mouvements du redressement du tronc car à ce moment les muscles
n’ont plus leur rôle de protection.

▶ Flexion du tronc. Attention aux pressions intradiscales surtout


lors du redressement.

286
Flexion du tronc qui permet un étirement de la chaîne postérieure.

▶ Position mahométane ou position de l’enfant. Commencez en


quadrupédie dos plat, asseyez-vous sur les talons, faites
progresser les bras jusqu’aux doigts des mains tendues devant
sans décoller les fessiers des talons.

Position mahométane ou position de l’enfant.

287
▶ Allongé sur le dos. étirement de la chaîne postérieure du tronc
à l’aide du poids des membres inférieurs.

Avec un décollement de la région lombale ce qui accentue l’étirement du carré


des lombes pour ses fibres longitudinales. (gauche)
Sans décoller le bassin, chercher à se grandir. (droite)

▶ Étirement de la chaîne postérieure du tronc en quadrupédie


“dos de chat et dos de chien”.

288
Expiration lors du dos rond (chat) et inspiration lors du dos (chien).

▶ Étirement de la chaîne postérieure du tronc dans la position


debout.

289
Chaîne postérieure du tronc dans la position debout.

▶ Étirement des nappes aponévrotiques de la région lombaire :


position debout, un bras tendu en rotation médiale le long de
l’oreille, poignet en flexion, maintien de la traction du bras et
enrouler le dos antérieurement.

290
Étirement accompagné d’une légère rotation pour accentuer un côté plus que
l’autre.

L’absence de mouvements entraîne souvent un durcissement


des fascias. Ces derniers se trouvent en quelque sorte
“emmêlés” dans cette région. L’étirement répété de cette zone
aponévrotique ainsi que le massage permettra de retrouver une
fonctionnalité normale et préviendra d’éventuelles douleurs.

▶ Marche suspendue : marche étirante et décontractante.

291
Tractez sur les deux bras vers le haut en même temps en croisant les doigts
dans les espaces interdigitaux. Marchez en augmentant à chaque fois la
traction.


RENFORCEMENT
De nombreuses méthodes en kinésithérapie permettent de solliciter
les muscles paravertébraux. Ce sont les techniques de Mc Kenzie,
Klapp, Mézières, Perrin…

292
▶ Autograndissement, redressement des colonnes lombale,
thoracique et cervicale dans une position assise. La prise de
conscience peut être favorisée avec un port d’objet sur la tête
sans le faire tomber.
Dans la position assise, exercez une pression verticale des pieds
dans le sol pour contracter les quadriceps starters de l’érection
vertébrale Portez votre regard à l’horizontale et à l’inspiration
grandissez-vous, ce qui entraînera une délordose lombaire et
cervicale Pour se corriger le miroir peut être un bon outil dans un
premier temps.

293
294
Attention cet exercice est difficile dans les sensations et souvent
compensé par la mise en place de facteurs externes pour se
grandir comme :
▶ une bascule du bassin en antéversion qui entraîne une
augmentation de la lordose lombaire donc qui ne permet pas
de gagner de la hauteur ;
▶ une contraction des fessiers qui permet de repousser le
bassin vers le haut
▶ une forme de crâne qui permet lorsqu’il y a une prise de
mesure de monter une toise.
En revanche, la délordose de la région cervicale permettra de
faire gagner en grandeur [26].
Attention une musculature trop importante de la zone lombale
entraîne une augmentation de lordose donc une hyperlordose
lombaire, des pincements des disques postérieurs et la
conséquence de cet enchaînement sera une perte de mobilité.

La musculature lombaire souvent sollicitée


est atrophiée à cause d’un travail permanent
trop important. Le muscle est fait pour un
travail rythmique et non constant.
Ces muscles spinaux sont des muscles du
contrôle de l’équilibre du rachis et en aucun
cas des muscles de puissance ! Ce qui
permet de comprendre le type d’exercices
appropriés.

295
▶ Position assise hauteurs de bras différentes, travail par
diffusion sur le contrôle du rachis en extension. Mettre en place
des oppositions, des résistances du praticien ; le but étant le
contrôle du rachis grâce à la contraction des muscles érecteurs.
La vitesse de réaction est mise en jeu mais pour une efficacité
maximale il ne faudra pas perturber trop rapidement le pratiquant
sur des changements de directions pour que les muscles puissent
agir de façon optimale.

296
Exemple ici de renforcement de la chaîne postérieure du tronc dans la position
debout. Cet exercice par diffusion favorisera non seulement la chaîne du tronc
mais impliquera d’autres muscles. La hauteur des bras aura une incidence sur
la région sollicitée du dos : plus les bras sont hauts et plus le travail se fera sur
le bas du dos et plus les bras sont bas et plus le renforcement s’exercera sur le
haut du dos.

297
Idem dans la position assise (travail sur la région basse du dos).

▶ Renforcement de la chaîne postérieure du tronc. Les


pressions du praticien aux endroits différents accentueront plus
ou moins une région du tronc. Plus les bras de leviers seront
éloignés et plus la contraction à émettre sur la région lombale
sera forte.

298
Renforcement de la chaîne postérieure du tronc en procubitus.

299
Chaîne d’extension des membres inférieurs - vues sagittales.

300

DESCRIPTION [4]
La chaîne d’extension des membres inférieurs est une continuité de
la chaîne musculaire d’extension du tronc.
Elle est postérieure au niveau de la hanche et devient antérieure sur
le trajet cuisse-genou puis longe la loge postérieure de la jambe et
passe en arrière de la cheville, elle rejoint la voûte plantaire pour se
terminer au niveau des orteils.


MUSCLES IMPLIQUÉS
▶ Le plan profond du grand fessier.
▶ Le carré fémoral.
▶ Le droit fémoral.
▶ Le vaste intermédiaire.
▶ Le soléaire.
▶ Le court fléchisseur des orteils.
▶ Les interosseux.
▶ Le court extenseur des orteils.
▶ Le court extenseur de l’hallux.


PHYSIOLOGIE
Cette chaîne entraîne une extension des membres inférieurs à savoir
les extensions de l’iliaque, de la hanche, du genou, de la cheville, du
pied, de la voûte plantaire et des orteils.

301

SURPROGRAMMATION
Une domination excessive de la chaîne d’extension des membres
inférieurs pourra engendrer :
▶ une antéversion du bassin ;
▶ une extension de la hanche ;
▶ un recurvatum du genou ;
▶ une extension de cheville avec un appui favorisé sur le talon ;
▶ une extension de la voûte plantaire (peu marquée, pied plat) ;
▶ une extension des orteils.


ÉTIREMENTS
Il est difficile d’étirer cette chaîne dans son intégralité en raison de
son trajet.
▶ La posture debout tronc penché en avant en croisant les
jambes pourra favoriser l’étirement d’un côté. Il faudra donc le
pratiquer de l’autre côté. Cet exercice permet d’étirer plusieurs
maillons de la chaîne (fessiers, triceps suraux).
▶ Des exercices plus analytiques peuvent être proposés comme les
étirements du triceps sural, des quadriceps et des fessiers.

302

RENFORCEMENT
De façon plus simple on parlera de chaîne TQF (tricipito-quadricipito-
fessière).
Tous les sauts mettent en jeu cette chaîne musculaire.

1. LE SQUAT
Passer de la position assise à la position debout est un premier
exercice sollicitant cette chaîne.

303
Pour débuter le choix s’oriente vers le demi-squat qui consiste à
descendre les cuisses (fémurs) parallèles au sol. Le squat avec la
flexion des cuisses en dessous de 90° avec les fessiers touchant
presque le sol n’est pas forcément à conseiller pour une personne qui
débute l’activité.

Le squat sollicite la chaîne d’extension des membres inférieurs TQF.

CÔTÉ PRATIQUE
En revanche, il n’est pas nécessaire d’insister dans les
consignes d’exécution sur un genou qui ne doit pas dépasser la

304
pointe du pied car cela serait dommageable pour l’articulation
des genoux ! Rien ne serait prouvé aujourd’hui !
Avec une charge additionnelle conséquente la flexion à 90°
serait plus dangereuse pour la santé des genoux car les forces
exercées sur le genou diminuent avec l’augmentation de la
flexion. De surcroît, le squat complet serait moins traumatisant
pour les cartilages que le squat à 90° mais ce dernier demande
une bonne souplesse de chevilles [32].

2. TRAVAIL PROPRIOCEPTIF

305
La chaîne d’extension joue un rôle de ligament actif.

En excentrique de cette chaîne d’extension sur des mouvements de


flexion.

3. LA FENTE

306
Position de départ pour l’exercice de la fente.

307
Position d’arrivée de la fente.

308
Chaîne postérieure des membres inférieurs – vues sagittales.

309

DESCRIPTION
Cette chaîne correspond aux muscles situés dans la partie
postérieure des membres inférieurs et sont dans la continuité de la
chaîne postérieure du tronc.


MUSCLES IMPLIQUÉS
Les muscles impliqués sont :
▶ le grand fessier ;
▶ les pelvi-trochantériens ;
▶ les ischio-jambiers ;
▶ le poplité ;
▶ le triceps sural (gastrocnémiens et soléaire) ;
▶ le tibial postérieur.


PHYSIOLOGIE
Cette chaîne postérieure permet l’extension de la hanche, la flexion
de genou et l’extension du pied.


SURPROGRAMMATION
Une domination excessive de cette chaîne postérieure des membres
inférieurs entraînera :
▶ un redressement des membres inférieurs ;
▶ une rétroversion du bassin ;

310
*
▶ un récurvatum du genou (surtout dû aux gastrocnémiens).


ÉTIREMENTS
▶ Étirement debout de la chaîne postérieure des membres
inférieurs.

▶ Étirement assisté sur le dos.

311

RENFORCEMENT
▶ Le leg curl correspond à un appareil de musculation guidé sur
lequel dans une position assise ou allongée sur le ventre nous
devons effectuer une flexion du genou.
▶ L’armé de la frappe au football sollicite la chaîne d’extension
des membres inférieurs.

312
313
Chaîne postérieure ou d’extension des membres supérieurs – vues dorsales.

314

DESCRIPTION
Cette chaîne musculaire longitudinale postérieure de déroulement
s’inscrit dans la continuité de la chaîne d’extension du tronc (de
redressement) et des membres inférieurs.


COMPOSITION MUSCULAIRE

AU NIVEAU DES BRAS


Le groupe musculaire postérieur :
▶ le deltoïde troisième faisceau ;
▶ le triceps brachial.

AU NIVEAU DE L’AVANT-BRAS : groupe musculaire postérieur


Sur le plan superficiel :
▶ le long, court extenseur radial/ l’extenseur des doigts/l’extenseur
du 5 (petit doigt).
Sur le plan profond :
▶ le long extenseur du pouce/ le court extenseur du
pouce/l’extenseur du 2 (index).

AU NIVEAU DE LA MAIN
▶ Les lombricaux.


SURPROGRAMMATION/PATHOMÉCANIQUE

315
▶ Un recurvatum du coude sera souvent lié à une
surprogrammation de la chaîne d’extension des membres
supérieurs et non à une hyperlaxité.


PHYSIOLOGIE
Cette chaîne permet la rétropulsion de l’épaule, les extensions des
coudes, des poignets et des doigts.


ÉTIREMENT
▶ Étirement du triceps au-dessus de la tête avec une flexion des
poignets et des doigts.

316

RENFORCEMENT
▶ Travail du triceps brachial. Le long d’un mur avec les bras
tendus. Contraction isométrique en écrasant les mains, les avant-
bras et les bras contre le mur, les épaules seront gardées basses
pendant l’exécution.

317
Une surface avec la main dans le vide permettra de solliciter la
totalité de la chaîne.

Travail du triceps brachial.

318
Les arqués. Chaîne postérieure globale – vues sagittales. (gauche)
Les arqués. Chaîne postérieure globale – vue dorsale. (droite)


DESCRIPTION ET PARTICULARITÉS

319
Cette posture est plutôt ouverte mettant en jeu principalement les
muscles de l’extension et des rotations latérales.
Cette attitude présente une ouverture vers autrui mais aussi une
énergie de redressement. Cette posture peut présenter une rétraction
de la chaîne postérieure et une rétraction des spinaux qui entraînent
une projection du thorax vers l’avant.
Le dos peut se trouver totalement droit avec un bassin à la verticale
comme une exagération des lordoses cervicale et lombaire.
L’hypoextensibilité des ischio-jambiers entraîne souvent les genoux
en ouverture, une tension jusqu’aux pieds où on peut avoir un
creusement de la voute plantaire.
Pour GDS (Godelieve Denys-Struyf) [5, 6, 7] la chaîne postéro-
médiane fait le faux varum du genou et la chaîne posturo-latérale le
vrai.
Les arqués présentent une position qui peut être uni- ou bilatérale
Celle-ci se caractérise par :
▶ un rachis en extension ;
▶ un diaphragme thoraco-abdominal en position haute ;
▶ des membres inférieurs en flexion ;
▶ une aponévrose plantaire bombée ;
▶ l’individu est prêt pour l’action.
La chaîne postérieure présente une attitude globale en forme de “I”.
La rétraction musculaire est postérieure et la tendance sera à
l’hypopronation du pied.

320

LES MUSCLES IMPLIQUÉS DANS CETTE
POSTURE
Les muscles principaux de la chaîne globale postérieure sont :
▶ les érecteurs du rachis ;
▶ les fessiers ;
▶ les ischio-jambiers ;
▶ les triceps suraux.

Cette chaîne est souvent négligée à cause de la dominance de la


chaîne antérieure dans la vie de tous les jours (position assise
fréquente), le fessier perd ainsi son rôle de stabilisateur, la
sédentarité avancée entraîne une perte de coordination des
mouvements. La position assise fréquente entraîne une
hypotonie abdominale qui ne contrôle plus la chaîne d’extension.
Rappelons que les muscles abdominaux ont un rôle principal de
contention.
Les ischio-jambiers et les lombaires sont hypersollicités ce qui
entraîne une charge de travail conséquente sur le TFL et le
piriforme.
Donc l’étirement systématique des ischio-jambiers et des
lombaires n’est pas forcément la solution.

L’antéversion du bassin peut être liée :


▶ à une extension lombaire et non une extension de hanche ;
▶ à la position assise ;

321
▶ aux tensions sur les ischio-jambiers et aux contraintes sur les
érecteurs du rachis.
La tension des ischio-jambiers est source de raideur, de faiblesse
et de crampes musculaires. Il faudra donc coupler le travail des
ischio-jambiers avec les fessiers pour retrouver une coordination et
éviter les tensions au niveau de la capsule antérieure de la hanche.
*
Ce sont des muscles pennés qui présentent donc une contraction
musculaire plus importante que les fibres organisées
longitudinalement.
Ils sont riches en tissus conjonctifs denses donc avec une raideur
passive qui permet une économie d’énergie mais qui réduit
l’extensibilité.
Ils sont fléchisseurs du genou, extenseurs de hanche sauf pour le
court biceps fémoral, rotateur médial pour les semi-tendineux et
membraneux et latéral du tibia pour le biceps fémoral. Les ischio-
jambiers sont les rênes du genou.
Ils ont un rôle de freinateurs lors des mouvements et interviennent
dans la posture.
Ils permettent le transfert de force sur les articulations de la hanche
et du genou et ont un rôle dans la prévention de proprioception : ils
sont stabilisateurs de hanche et du genou.
Dans la position debout pied en appui les ischio-jambiers sont
extenseurs du genou et stabilisateurs lorsque le genou reste fléchi au
cours de l’exercice.


ÉTIREMENTS
▶ Travail en chaîne d’étirement

322
En insistant sur les ischio-jambiers, jambe de flexion à 30°, buste en
inclinaison faire progresser l’extrémité crâniale de la chaîne en se
grandissant au maximum et jouer avec la composante rotatoire tibiale
pour solliciter de façon plus précise un des muscles ischio-jambiers.

323
▶ Longue chaîne musculaire postérieure L’utilisation et la mise
en traction des membres supérieurs accentuent l’étirement anti-
tassement des disques intervertébraux du rachis.

324
Étirement total de la chaîne postérieure en enroulement vertébral.

▶ Exercice postural mettant en jeu l’étirement de toute la chaîne


postérieure et le renforcement excentrique des érecteurs du
rachis. Les muscles profonds du dos se contractent tout en
s’étirant.

325
Exercice postural.

▶ Étirement de la chaîne postérieure Cette posture permet de


vérifier l’extensibilité de la chaîne postérieure en demandant au
pratiquant de tendre les genoux sans décoller les mains du sol.

326

RENFORCEMENT
▶ Étirement axial de “Perrin” autograndissement aller-retour
[26]
Bassin contre le mur, pieds légèrement avancés, écart d’une dizaine
de centimètres, autograndissement en verrouillant le tronc,
inclinaison du tronc vers l’avant et revenir dans la position de départ
cinq fois. Possibilité d’ajouter les bras dans le prolongement du rachis
pour accentuer le travail musculaire.

327
▶ Étirement musclant en chandelier
Dos au mur, cuisses en position de chaise ou debout avec l’aide d’un
partenaire pour la stabilité, sur les talons pour favoriser l’étirement
des triceps suraux, dos plaqué sur le mur, bras vers le plafond, en
diagonale, à l’horizontale puis verticaux. Garder chaque position
pendant quelques répétitions en pliant le coude et en le tendant.

328
Chaîne de fermeture du tronc – vues ventrales.

329

DESCRIPTION
Il s’agit d’une chaîne principalement dynamique.
Cette chaîne croisée antérieure du tronc permet le mouvement de
torsion et s’observe dans les trois plans de l’espace.
Son trajet s’effectue de l’épaule à l’iliaque opposé en se dirigeant
vers le nombril. Il existe deux chaînes croisées antérieures : l’une de
l’épaule droite à l’iliaque gauche et l’autre de l’épaule gauche à
l’iliaque droit.
L’ombilic serait le centre de torsion.


MUSCLES IMPLIQUÉS
Les muscles de cette chaîne sont essentiellement :
▶ l’oblique interne gauche ;
▶ les intercostaux internes gauches ;
▶ l’oblique externe droit ;
▶ les intercostaux externes droits.

Relais avec la ceinture scapulaire


▶ Le grand dentelé droit.
▶ Le petit pectoral droit.


PHYSIOLOGIE
Cette chaîne permet la torsion antérieure du tronc en dynamique.

330
Elle permet le rapprochement de l’épaule droite vers le nombril et le
rapprochement de la hanche gauche vers le nombril.
Dans une position statique, elle détermine une action de fermeture
avec une flexion et une rotation médiale du tronc.


SURPROGRAMMATION
La domination excessive de cette chaîne se manifestera avec une
fermeture de l’épaule vers l’iliaque opposé.
Si la surprogrammation est présente d’un seul côté cela entraîne une
posture inclinée.
C’est une chaîne fortement sollicitée dans les sports de raquette
(tennis, tennis de table, badminton, squash) et au golf. Ce qui revient
à dire que si un de ces sports est excessivement pratiqué, il
entraînera une surprogrammation de cette chaîne croisée.


ÉTIREMENTS
▶ Étirement en rotation du tronc permettant l’ouverture. La
rotation latérale favorisera l’étirement.

331
▶ Chaîne rotatoire. L’armé sur un coup droit en tennis permet
l’étirement de la chaîne en excentrique avant la contraction
concentrique.

332

RENFORCEMENT
▶ Travail des obliques en relevés et rotations de buste. Portez
l’épaule gauche vers l’iliaque droit et inversement. Attention lors
de ce mouvement à l’hyperpression abdominale et à l’intervention

333
prononcée du psoas en fonction de l’appui des membres
inférieurs et du degré d’angulation du relevé de buste.

La résistance du praticien sur le coude ou le bras permet d’accentuer par


diffusion la contraction de la chaîne croisée du tronc.

▶ Oblique en gainage puis mouvement de rotations. Position en


décubitus latéral. Rotations du tronc qui permettent un travail
dynamique de la chaîne croisée antérieure du tronc.

334
▶ Mouvements de torsion avec résistance ou à l’aide d’une
poulie avec des charges additionnelles.

335
▶ Position assise. Exercice de renforcement par diffusion
sollicitant la chaîne croisée antérieure du tronc. Attention à la
position du dos pendant l’exécution, l’autograndissement sera
favorable et permettra de travailler deux chaînes en synergie
(croisée antérieure du tronc et postérieure du tronc).

336
337
338
La chaîne d’ouverture du tronc – vues dorsales.


DESCRIPTION

339
Cette chaîne croisée permet un mouvement de torsion et peut
s’observer dans les trois plans de l’espace.
Son trajet s’effectue de l’épaule à l’iliaque opposé en se dirigeant
vers la troisième vertèbre lombaire.
Il existe deux chaînes croisées postérieures dont le centre de torsion
serait L3 : l’une de l’épaule droite à l’iliaque gauche et l’autre de
l’épaule gauche à l’iliaque droite.


MUSCLES IMPLIQUÉS
Les muscles de la chaîne d’ouverture du tronc sont :
▶ le carré des lombes gauche ;
▶ les fibres ilio-lombaires gauches ;
▶ le faisceau ilio-lombaire gauche au niveau de la masse sacro-
iliaque ;
▶ le carré des lombes à droite ;
▶ les fibres costo-lombaires droites ;
▶ le petit dentelé postéro-inférieur droit et les intercostaux
correspondants.

Le trapèze inférieur droit permettrait le lien avec la ceinture


scapulaire.
Le grand dorsal permettrait le lien avec le membre supérieur.


PHYSIOLOGIE

340
Cette chaîne croisée postérieure du tronc permet une torsion
postérieure en dynamique.
Il s’agit d’un rapprochement de l’épaule droite et de la hanche gauche
vers la troisième vertèbre lombale L3 ou de l’épaule gauche et de la
hanche droite vers L3.
L’armé en sports de raquette sollicite cette chaîne postérieure.
Dans une position statique elle détermine une action d’ouverture
avec une extension et une rotation latérale du tronc.


SURPROGRAMMATION
Une domination excessive de cette chaîne entraînerait une posture
o
d’incliné (fiche n 17).


ÉTIREMENTS
Le renforcement de la chaîne croisée antérieure du tronc (chaîne
antagoniste) entraînera un étirement de la chaîne croisée postérieure
du tronc.
▶ Genoux en flexion, buste en avant allez chercher avec la main
droite l’extérieur du talon gauche avec le regard vers le plafond.

341

RENFORCEMENT
▶ Position sur le ventre : travail en chaîne croisée permettant
cette rotation postérieure du tronc (relation avec le membre
inférieur : grand fessier).

342
▶ Exercice de renforcement avec assistance contre une
résistance du praticien. Extensions et rotations latérales du bras
et de la cuisse opposée.

343
Chaîne de fermeture des membres inférieurs - vues ventrales.


DESCRIPTION

344
Cette chaîne musculaire des membres inférieurs est en continuité
avec la chaîne croisée antérieure du tronc.
Elle parcours la loge interne de la cuisse en se dirigeant en bas et en
dehors, croise la patella pour continuer son trajet sur la loge des
fibulaires.


MUSCLES IMPLIQUÉS
Les muscles impliqués dans cette chaîne de fermeture des membres
inférieurs sont :
▶ les adducteurs (pectinés, petits, moyens, surtout grands et le
gracile) ;
▶ le semi-tendineux (le plus médial des ischio-jambiers) ;
▶ le vaste médial ;
▶ le gastrocnémien latéral ;
▶ le court et le long fibulaire ;
▶ le troisième fibulaire.


PHYSIOLOGIE
Cette chaîne entraîne une fermeture des membres inférieurs avec
une fermeture de l’iliaque, une adduction de la hanche, une rotation
médiale du fémur, une rotation médiale du tibia et la pronation du
pied.


SURPROGRAMMATION

345
Une domination excessive de la chaîne de fermeture des membres
inférieurs peut entraîner :
▶ une fermeture du bassin ;
▶ une rotation médiale et une adduction de la hanche ;
▶ un valgus du genou avec une tendance à la subluxation de la
patella ;
▶ un valgus du talon ;
▶ une pronation du pied ;
▶ une pronation des orteils ;
*
▶ un hallux valgus .


ÉTIREMENTS
▶ Prévention des pubalgies : contraction des adducteurs puis
étirements. Position accroupie buste incliné contracter les
adducteurs dans un premier temps puis dans un second temps
étirer.

346
▶ Amplitude en abduction de la hanche et rotation latérale du
pied. Progresser sur l’étirement.

347

RENFORCEMENT
▶ Travail proprioceptif de la chaîne de fermeture en
excentrique lors d’un mouvement d’ouverture. La chaîne de
fermeture joue un rôle de ligaments actifs sur la partie médiale de
la hanche, la partie latérale du genou et de la cheville.

348
349
Chaîne d’ouverture des membres inférieurs– vues ventrales.

350
Chaîne d’ouverture des membres inférieurs– vues dorsales.


DESCRIPTION
Cette chaîne musculaire des membres inférieurs est en continuité
avec la chaîne croisée postérieure du tronc.
Elle présente deux trajets : un postéro-interne et l’autre antéro-
interne.


MUSCLES IMPLIQUÉS

351
Les muscles principaux impliqués pour le trajet postéro-interne de la
chaîne d’ouverture des membres inférieurs sont :
▶ le sartorius ;
▶ le piriforme ;
▶ les fessiers superficiels (grand fessier, moyen glutéal et petit
glutéal) ;
▶ le vaste latéral ;
▶ le gastrocnémien médial ;
▶ le tibial postérieur ;
▶ le long fléchisseur des orteils ;
▶ le long fléchisseur de l’hallux.
Les muscles principaux impliqués pour le trajet antéro-interne de la
chaîne d’ouverture des membres inférieurs sont :
▶ le long et le court biceps ;
▶ le tibial antérieur ;
▶ le long extenseur de l’hallux.


PHYSIOLOGIE
Cette chaîne entraîne dans sa globalité une ouverture des membres
inférieurs avec une ouverture de l’iliaque, une abduction du fémur,
une rotation latérale du fémur, une rotation latérale du tibia et la
supination du pied.


SURPROGRAMMATION

352
Une domination excessive de la chaîne d’ouverture des membres
inférieurs entraîne :
▶ une ouverture du bassin ;
▶ une rotation latérale et une abduction de hanche ;
▶ un varus du genou ;
▶ un varus du calcanéum ;
▶ une supination du pied et des orteils.


ÉTIREMENTS
▶ Adduction et rotation médiale du fémur, rotation médiale du
tibia et pronation du pied.

353

RENFORCEMENT
▶ Travail proprioceptif sur la chaîne d’ouverture en se plaçant
dans une position valgisante. Rôle proprioceptif de la chaîne
d’ouverture.

354
Chaîne latérale des membres inférieurs – vues sagittales.


DESCRIPTION
C’est une prolongation de la chaîne latérale du tronc.

355
Elle débute au niveau de la hanche sur la partie latérale et se
prolonge le long de la cuisse pour continuer son trajet sur la face
latérale de la jambe et se terminer sur la partie latérale de la cheville.
Elle comprend l’ensemble des trois fessiers superficiels à sa partie
proximale pour se prolonger le long de la loge latérale de la cuisse
avec le tenseur du fascia lata (TFL), puis sur la jambe avec les
fibulaires.


MUSCLES INTERVENANTS
Les muscles de la chaîne latérale des membres inférieurs sont :
▶ les trois fessiers superficiels (partie proximale), surtout le moyen
glutéal ;
▶ le TFL avec sa grande bandelette de Maissiat ;
▶ le long et le court fibulaire.


PHYSIOLOGIE
Cette chaîne musculaire permet l’abduction des membres inférieurs
donc une ouverture des segments inférieurs.


ÉTIREMENTS
▶ Position couchée sur le dos, adduction d’un membre inférieur
en croisant les jambes. Flexion de hanche et adduction à
différentes hauteurs pour accentuer l’étirement sur les fessier ou
la partie latérale de la cuisse.

356
▶ Étirement dans la position debout de la chaîne latérale des
membres inférieurs. L’inversion de cheville permet d’étirer
davantage la partie latérale de la jambe.

357
L’étirement de la bandelette ilio-tibiale et du TFL sera accentué si la
jambe arrière se porte en adduction maximale avec un pied en
inversion. Pour cela il est possible de fléchir la jambe d’appui.


RENFORCEMENT
▶ Abductions de la hanche en chaîne cinétique ouverte (sans
grand intérêt).
▶ Travail d’appui et d’équilibre en appui unilatéral.

358
Chaîne de fermeture des membres supérieurs – vues ventrales. (gauche)
Chaîne de fermeture des membres supérieurs – vue dorsale. (droite)


DESCRIPTION [2]

359
La chaîne de fermeture (de reploiement) du membre supérieur est la
chaîne de continuité :
▶ de la chaîne de fermeture du tronc (chaîne croisée antérieure ou
CCA) ;
▶ de la chaîne croisée postérieure de la colonne cervicale ;
▶ de la chaîne de fermeture (de reploiement) du membre inférieur.


COMPOSITION MUSCULAIRE
Les muscles impliqués dans cette chaîne sont :
Au niveau de l’épaule :
▶ le deltoïde (faisceau claviculaire) ;
▶ le subscapulaire ;
▶ le grand rond ;
▶ le grand pectoral ;
▶ le grand dorsal.
Au niveau du coude et de l’avant-bras
▶ L’ancôné, le rond pronateur, le carré pronateur, l’extenseur ulnaire
du carpe, l’extenseur du V, deux muscles de l’éminence thénar :
l’adducteur et l’opposant du I ; un muscle de l’éminence
hypothénar : l’opposant du V.
Ce sont des muscles surtout adducteurs et rotateurs médiaux.


PHYSIOLOGIE
Cette chaîne entraîne :

360
▶ l’adduction et la rotation médiale du bras ;
▶ les pronations de l’avant-bras et de la main.
Les sports de raquettes comme le tennis de table, le tennis, le
squash, le racket ball et le badminton sollicitent beaucoup cette
chaîne musculaire.

■ SURPROGRAMMATION/PATHOMÉCANIQUE
Une domination excessive de cette chaîne entraînerait un
enroulement de la ceinture scapulaire avec une attitude de repli sur
soi.
Le sujet présenterait une rotation médiale des membres supérieurs
avec les coudes au corps et les mains qui regarderaient vers l’arrière.
Aussi, la chaîne de fermeture est impliquée dans les épicondylites
*
médiales anciennement épitrocléites .
La préhension favorise la surprogrammation de cette chaîne
musculaire.


ÉTIREMENTS
▶ Ouverture de la cage thoracique, bras en rotations latérales et
supinations de l’avant-bras et des mains.

361
▶ Étirement des épicondyliens médiaux (anciennement les
épitrochléens) pour prévenir des épicondylites médiales.

362
Gardez ces extensions en portant une extension du coude.

▶ Étirement en assistance des épicondyliens médiaux.

363

RENFORCEMENT
▶ Écarté couché avec une charge additionnelle (haltères) ou une
opposition du praticien comme ci dessous. La résistance se fera
sur toute la course musculaire.

364
Mouvement d’adduction des bras du pratiquant.

365
Chaîne interne de l’épaule – vues ventrales. (gauche)
Chaîne interne de l’épaule – vue dorsale. (droite)


DESCRIPTION
C’est le lien entre la partie médiale du bras et le thorax. Sa rétraction
limite l’ouverture du bras et entraîne une rotation médiale du bras.


MUSCLES IMPLIQUÉS

366
Les muscles impliqués dans cette chaîne sont :
▶ le grand pectoral (faisceau supérieur) ;
▶ le coraco-brachial ;
▶ le grand dorsal.


PHYSIOLOGIE
Cette chaîne interne avant de l’épaule permet l’adduction et la
rotation médiale du bras.


ÉTIREMENTS
▶ Porter le bras en abduction et rotation latérale.

367

RENFORCEMENT
En musculation, il faudra veiller à un bon équilibre entre les muscles
pectoraux et grand dorsal, ce qui est rarement le cas avec un travail
souvent dominant des pectoraux (exercice du développé-couché) au
détriment du grand dorsal et des fixateurs des scapulas.

368
Chaîne d’ouverture des membres supérieurs – vue ventrale. (gauche)
Chaîne d’ouverture des membres supérieurs – vues dorsales. (droite)


DESCRIPTION [2]
La chaîne d’ouverture (de déploiement) du membre supérieur est la
chaîne de continuité :

369
▶ de la chaîne d’ouverture du tronc (CCP) déploiement cavitaire ;
▶ de la chaîne croisée antérieure de la colonne cervicale ;
▶ de la chaîne d’ouverture (de déploiement) du membre inférieur.


COMPOSITION MUSCULAIRE
Les muscles concernés dans cette chaîne d’ouverture des membres
supérieurs sont :
Au niveau de l’épaule :
▶ le deltoïde : faisceau moyen ;
▶ le sus-épineux et le petit rond.
Au niveau du coude et de l’avant-bras
Groupe musculaire latéral avec :
▶ le supinateur (faisceau superficiel, profond) ;
▶ le brachioradial, le long et le court extenseur radial ;
▶ le long abducteur du pouce ;
▶ un muscle de l’éminence thénar : abducteur du pouce ;
▶ les muscles de l’éminence hypothénar : abducteur/ court
fléchisseur/ opposant du V (auriculaire).


SURPROGRAMMATION/PATHOMÉCANIQUE
Une domination excessive de cette chaîne d’ouverture des membres
supérieurs entraîne :
▶ l’ouverture de la ceinture scapulaire ;
▶ la rotation latérale des membres supérieurs ;

370
▶ les coudes sont écartés (valgus) ;
▶ les mains regardent vers l’avant.

La chaîne d’ouverture est impliquée dans les épicondylites, les


synovites des tendons du brachio-radial et du long abducteur du
pouce.


PHYSIOLOGIE

371
La chaîne d’ouverture des membres supérieurs permet l’abduction et
la rotation latérale du bras, la supination de l’avant-bras et de la main.


ÉTIREMENTS
Porter le bras en adduction et rotation médiale, et l’avant-bras et la
main en pronation.


RENFORCEMENT
Travail contre résistance en portant le bras en abduction et rotation
latérale et l’avant-bras et la main en supination.

372
La chaîne haute de l’épaule – vues ventrales. (gauche)
La chaîne haute de l’épaule – vue dorsale. (droite)


DESCRIPTION
Elle s’étend de la base latérale du cou puis descend jusqu’à la partie
latérale de l’épaule.


MUSCLES IMPLIQUÉS

373
▶ Le sterno-cléido-mastoïdien.
▶ Les scalènes.
▶ Le trapèze faisceau supérieur.
▶ Le supra-épineux.
▶ Le deltoïde moyen.


PHYSIOLOGIE
Cette chaîne permet l’élévation de l’épaule.
Cette chaîne musculaire concerne beaucoup de gens. En effet le
monde moderne, le stress, le travail au bureau, la position assise
longue et répétée entraîne une sursollicitation des muscles de la
chaîne haute de l’épaule.
Il faudra donc étirer cette chaîne pour éviter les blocages comme les
torticolis dus à un tonus trop prononcé de cette région.


ÉTIREMENTS
▶ Inclinez la tête à gauche (oreille gauche sur l’épaule gauche), le
bras droit avec sa paume vers le sol, portez le menton vers le ciel
dans un premier temps puis ensuite le menton vers la poitrine
pour accentuer l’étirement sur la base du crâne.

374

RENFORCEMENT
Le renforcement sera préconisé davantage dans des sports où la
solidité de la région cervicale devra être incontournable (comme le
rugby ou la lutte).

375

DESCRIPTION ET PARTICULARITÉS

Les inclinés.

376
Ces attitudes concernent les deux catégories (les arqués et les
enroulés) et peuvent être décelées lors d’un bilan sur
l’hypoextensibilité et le visuel.
Un premier bilan peut s’effectuer sur l’observation dans un plan
frontal vue antérieure et vue postérieure. On vérifie le parallélisme
horizontal d’une épaule, d’un mamelon, d’une épine iliaque antéro-
supérieure (EIAS).
Aussi des tests sur l’hypoextensibilité musculaire asymétrique
permettent la vérification d’une raideur plus prononcée sur un côté
(exemple avec l’exercice du papillon pour vérifier l’extensibilité des
adducteurs).
Les chaînes croisées permettent de comprendre qu’une tension à
droite sur le haut du corps aura tendance à se prolonger sur la partie
médiale gauche du bas du corps.
Attention à cette idée d’expliquer que nous sommes inclinés car nous
avons une jambe plus courte que l’autre !
En effet, les compensations du bassin peuvent entraîner de fausses
différences de longueur liées au placement plus ou moins vertical des
os plutôt qu’à une différence anatomique de longueur, ce qui nous
induit en erreur.
La posture des inclinés présente des déformations souvent liées aux
compensations musculaires dues aux douleurs, aux
surprogrammations (activités professionnelles, sports) ou à des
pathologies comme la scoliose ou une jambe plus courte que l’autre.


MUSCLES IMPLIQUÉS

377
Tous les muscles qui permettent dans les mouvements la fermeture
et l’ouverture de l’ensemble des membres mis en jeu de façon
excessive.
En priorité pour le tronc (fiches 11 et 12) nous retrouverons les
muscles obliques, les intercostaux, le carré de lombes et l’ilio-
lombaire.
Voir les fiches 13, 14 ici et ici, 15 ici et ici, 16 ici et ici pour les
membres supérieurs et inférieurs.
Les muscles permettant la protection d’un traumatisme du rachis vont
se contracter et entretenir des compensations et des déséquilibres
entraînant ce type de posture inclinée.


SURPROGRAMMATION
Une domination excessive de la posture des inclinés pourra
entraîner :
▶ une rotation latérale fémorale ;
▶ une rotation latérale tibiale ;
▶ une abduction du pied ;
▶ un hémibassin plus haut que l’autre ce qui entraîne du même
côté une épaule plus basse ;
▶ de l’arthrose possible sur la hanche de l’hémibassin haut à cause
des appuis plus prononcés sur ce côté.
Le maintien du regard face à soi, véritable tour de contrôle,
entraînera également des compensations musculaires.
Aussi les inclinés associeront souvent une position avec une rotation
du rachis sur son axe. Cette observation se fera dans un plan sagittal

378
et permettra de voir si une épaule, une EIAS, un pied est plus en
avant que l’autre ou si un genou est plus fléchi que l’autre. Les
personnes concernées peuvent être les sportifs qui pratiquent des
sports dits asymétriques et les professionnels dont les positions sont
également asymétriques.
À noter que les compensations musculaires peuvent être bilatérales
comme une ouverture ou fermeture du bassin, une antéversion ou
rétroversion ; croisées comme la torsion (épaule, rachis, bassin). Les
compensations peuvent s’opposer, se superposer, modifier la
longueur des membres…
Dans ce cas les chaînes musculaires se trouvent déséquilibrées avec
une chaîne qui a pris le pouvoir sur l’autre. Il faudra pour ces profils
faire un bilan et associer les postures préventives d’étirements
musculaires et de renforcements adéquats dans certains cas.


ÉTIREMENTS

379
▶ Étirements pour chaînes croisées antérieures et
postérieures.
▶ Autoposture position assise comme l’étirement du piriforme avec
une torsion du tronc. Plier le genou gauche et poser le pied à
l’extérieur du genou droit sur la face externe du genou gauche.
Épaule droite vers le côté gauche avec une torsion antérieure du
tronc côté gauche, pendant ce temps expiration profonde en
rentrant le ventre.
▶ Procubitus, tête à gauche, une main sous l’épaule droite et une
main sous la cuisse gauche. Extension de la hanche gauche et
élévation de l’épaule droite. Étirement de la chaîne. Expiration en
gonflant le ventre pour augmenter la composante d’étirement.

380

Renforcement
Chaînes privilégiées en renforcement lors des sports demandant des
mouvements de torsions comme les sports de raquettes et le golf
entre autres. Possibilités de travailler ce genre de mouvements à
l’aide d’une poulie reproduisant les mouvements rencontrés dans
l’activité sportive.

381
▶ Exercices contre résistance.
▶ Exercice de gainage “le pointeur”. Mise en jeu de la totalité
des chaînes croisées avec la possibilité de travailler les deux
côtés de façon alternée.

382
▶ Exercice du pointeur contre résistance pour accentuer le
renforcement musculaire de toute la chaîne. Opposition arrière
(mains sur l’arrière de l’épaule et le sommet de la cuisse) pour la
chaîne croisée postérieure et opposition avant (mains sur le
biceps brachial et le devant de la cuisse) pour la chaîne croisée
antérieure.

383
La chaîne statique postérieure [2]

La chaîne statique postérieure – vue sagittale.

384

DESCRIPTION
Elle correspond à un système antigravitationnel. Elle permet le
maintien de l’équilibre du tronc. C’est un ensemble de fascias qui
forme l’enveloppe périphérique du corps (dernière partie de la fiche
V). Cette chaîne fasciale postérieure est en permanence mise en
action à cause du déséquilibre physiologique antérieur de notre
corps.


LE SYSTÈME ANTIGRAVITATIONNEL ET
L’AUTOGRANDISSEMENT
Le muscle pour être efficace répond à trois paramètres qui sont les
lois d’équilibre, l’économie et le confort.
En effet, notre équilibre serait basé sur un déséquilibre : la ligne
de gravité de notre corps se situe en avant des malléoles, deux tiers
de notre tête sont en avant et un tiers en arrière et l’être humain doit
constamment agir pour s’équilibrer avec une mise en tension des
fascias postérieurs qui forment l’enveloppe périphérique du corps.
La statique dépendrait du squelette, des fascias, de la pression
intrathoracique et de la pression intra-abdominale, les muscles ayant
un rôle secondaire, ce sont des gardiens de l’équilibre.


L’AUTOGRANDISSEMENT
Plus on est grand et plus l’équilibre est précaire avec une sollicitation
des fascias postérieurs élevée.

L’AUTOGRANDISSEMENT PERMET :

385
▶ sur le plan postérieur : un effacement, une atténuation de la
lordose lombaire, le sens vertical sur l’aponévrose lombaire
entraîne une contraction excentrique du carré des lombes. L3 se
situe plus en arrière grâce à l’action du longissimus thoracique et
des spinaux ;
▶ sur le plan antérieur : la chaîne de flexion agit sur le système
antigravitationnel.
Le système d’autograndissement est présent :
▶ en arrière pour les lombaires ;
▶ en arrière pour les cervicales.
L’implication des muscles dentelés postéro-supérieurs et inférieurs
permet une décyphose de la colonne thoracique.
La mise en jeu des chaînes croisées permet l’autograndissement.
Le transversaire épineux est le gardien de l’équilibre c’est un
véritable muscle de la rééquilibration du rachis.
*
Le tonus musculaire est en relation avec la réticulée . La réticulée
est dépendante de l’état de fatigue physique ou mentale du
pratiquant.
L’enroulement ou le redressement vertébral correspond à un travail
concentrique et excentrique des muscles.


COMPOSITION
On comprend dans sa composition l’intérêt que présentent les
fascias. Les muscles ne sont que secondaires dans cette position
statique.

386
Le muscle est en priorité fait pour le mouvement et les fascias
pour la statique, la posture.

▶ La faux du cerveau.
▶ Le ligament cervical postérieur.
▶ L’aponévrose dorsale.
▶ L’aponévrose du trapèze.
▶ L’aponévrose du carré des lombes.
▶ L’aponévrose lombaire.


PHYSIOLOGIE
Plus on se grandit, plus l’instabilité du corps augmente et plus la
chaîne des fascias postérieure sera sollicitée.
Les mises en tension de ces fascias avec le ligament cervical
postérieur, les aponévroses dorsale et lombaire vont favoriser le
système d’autograndissement selon Busquet.
Cette mise en tension permet des zones fixes pour les muscles
postérieurs qui seront sollicités.


FONCTION STATIQUE DE LA CEINTURE
ABDOMINALE
La chaîne des muscles abdominaux se compose :
▶ du transverse ;

387
▶ du carré des lombes ;
▶ de l’oblique externe ;
▶ de l’oblique interne ;
▶ des droits ;
▶ du plancher pelvien.
Ces muscles ont un rôle essentiel sur la statique.
Cette chaîne permet d’établir une poutre composite qui sécurise le
rachis lombal.
Ces muscles ont un rôle de contention, de stabilisation et de
maintien.


ÉTIREMENTS DE L’APONÉVROSE SACRO-
LOMBAIRE
▶ Étirement asymétrique et symétrique des deux bras pour
étirer les nappes aponévrotiques de la région lombaire, possibilité
aussi d’isoler un seul bras.

388
389
La chaîne latérale.


DESCRIPTION

390
Elle se base sur un déséquilibre antéro-interne. Elle correspond
comme toutes les chaînes statiques aux fascias (enveloppes
conjonctives) et se situe comme son nom l’indique sur la face latérale
du corps.
C’est aussi une chaîne musculaire de stabilité latérale qui concerne
tout le coté du corps (de la tête à la plante du pied).


PARTIES CONCERNÉES

PARTIES PROFONDES
▶ Le grand et le petit ligament sacro-sciatique.
▶ La gaine du pyramidal.
▶ La gaine interne des obturateurs.

PARTIES SUPERFICIELLES
▶ L’aponévrose du grand fessier.
▶ La bandelette de Maissiat qui répond au déséquilibre antéro-
interne.
▶ La fibula.
▶ La membrane interosseuse fibula-tibiale.
▶ Le plantaire grêle.
▶ La gaine des fibulaires.
▶ L’aponévrose plantaire.


MUSCLES CONCERNÉS

391
Les muscles de la chaîne externe sont :
▶ les stabilisateurs latéraux du bassin (muscles moyen fessier, TFL,
grand fessier superficiel) ;
▶ les stabilisateurs latéraux du genou (muscles TFL et biceps
fémoral) ;
▶ les stabilisateurs latéraux de la cheville (muscles fibulaires).

Position hanchée.


PHYSIOLOGIE

392
Elle correspond à la position hanchée.
Musculairement, cette chaîne est responsable de la fermeture du
tronc en inflexion latérale ou en inclinaison et de l’abduction des
membres inférieurs.
Elle permet également la stabilisation latérale de tout le corps.


ÉTIREMENTS
Cette région, notamment avec la présence de la bandelette de
Maissiat du TFL, est aponévrotique et difficile à étirer. Voir fiche 14B.
Des automassages, notamment sur les points gâchettes, seront
recommandés.
▶ Étirement de la chaîne latérale du tronc et des membres
supérieurs.

393
▶ Étirement de la chaîne latérale de tout le corps dans la
position debout.

394
▶ Étirement de la chaîne latérale de tout le corps dans la
position allongée sur le dos.

395

RENFORCEMENT
La marche et la course à pied renforcent cette chaîne latérale
Attention cependant à ne pas surmener le tenseur du fascia lata
(TFL), ce qui entraînerait des douleurs rapides.
▶ Renforcement isométrique de la chaîne latérale des membres
inférieurs contre résistance du praticien dans une position de
chaise.

396

INTRODUCTION

La station assise serait selon certains chercheurs aussi nocive


que la consommation de tabac. Maux de dos, surpoids,
dérèglement de l’insuline, hypertension, augmentation des
risques de certains cancers, dépressions… Aux États-Unis, en
Arizona, le docteur James Levine a mis en place un tapis roulant
jumelé avec un ordinateur pour permettre aux employés de
travailler dans le mouvement (1 km/h) ; les résultats sur une
année sont probants à raison de deux heures par jour avec les
constats d’une perte de poids importante, baisse de la tension
artérielle et baisse du cholestérol [33].

Les capteurs sensitifs en éveil debout ne le sont plus dans la position


assise. Nous ne sommes pas fait pour l’immobilité. Les muscles
dorsaux permettent de courir, de marcher, de nager, d’être
dynamique. Il faut donc bouger et évacuer les pressions pour éviter
notre pire ennemi : ”la sédentarité”.
Aussi des études montrent que l’homme moderne est en moyenne
9,3 heures par jours dans la position assise contre 7,7 en position

397
allongée pour dormir. Une position à 135° serait la position
recommandée [34].


MUSCLES IMPLIQUÉS
Le groupe des pelvi-trochantériens va se rétracter dans la position
assise. Cette rétraction entraîne une cyphose lombale qui entraînera
à son tour une rétraction de la corde diaphragmatique antérieure.
Les fléchisseurs de hanche interviennent mais sans résistance. Le
poids du torse dans la position assise est supporté par le plancher
pelvien. Trop sollicitée cette position entraîne une inhibition de la
circulation, de l’activité musculaire et de la sensibilité nerveuse. À
long terme les fléchisseurs de hanche s’atrophient et seront à
l’origine de troubles fonctionnels.
Le faisceau supérieur du trapèze est fortement sollicité dans les
mouvements des épaules et de la tête.
Les épaules enroulées avec une tête en avant et tombante
provoquent des tensions au niveau du cou et des épaules et sont à
l’origine des troubles musculo-squelettiques (TMS).
Les érecteurs du rachis sont mis en tension mais pas de façon
efficace.

Le grand fessier se retrouve dans une position d’étirement et de


compression entre le sacrum et la chaise. Cette position
excessivement répétée et valable pour toutes les personnes
travaillant dans une position assise entraîne une perte de
mémoire des fonctions premières du grand fessier, on parle
“d’amnésie du fessier”.

398
Cette perte partielle de la mémoire entraîne des compensations
d’autres muscles qui prennent le relais de la fonction du grand
fessier comme les ischio-jambiers ou et les érecteurs du rachis
mais qui n’auront jamais la force de notre muscle le plus
puissant du corps. Ce qui entraîne souvent des tensions et des
douleurs dans le bas du dos [35].


BIOMÉCANIQUE

LA ROUE ISCHIATIQUE [9]


Elle correspond à l’alternance d’une position assise avec le bassin en
rétroversion et le bassin en antéversion.
Une rétroversion avec un dossier haut met en tension les muscles
sacro-lombaires alors que l’antéversion avec un dossier bas les
détend et est moins fatigante.

399
Bassin en rétroversion avec un dossier haut. (gauche)
Bassin en antéversion avec un dossier bas. (droite)

CÔTÉ PRATIQUE
Quelques bons conseils pour éviter les stations assises
prolongées :
▶ se lever toutes les trente minutes pour activer la musculature
;
▶ travailler debout dès que c’est possible ou aménager votre
espace pour le permettre ;
▶ marcher le plus possible dans la journée 10000 pas par jour
(recommandation de l’OMS) difficile à atteindre dans la
journée ;
▶ pratiquer régulièrement des étirements.

LA MAUVAISE POSITION ASSISE

400
▶ La courbure physiologique lombaire n’est pas maintenue.
▶ Le dos est arrondi et crée des tensions musculaires,
ligamentaires et des fascias.
▶ La pression sur le disque lombaire L3 - L4 dans cette position
assise enroulée correspond à 200 % du poids de corps. Voir fiche
II sur le rachis.

UNE MEILLEURE POSITION ASSISE


▶ Le pelvis en avant.
▶ La courbure physiologique lombaire maintenue.

401
LA POSITION ASSISE EXTRÊME PROLONGÉE
Après une position extrême enroulée de la colonne, les ligaments
sont mis en tension et restent dans cette position longue. Ils font
souffrir après une trentaine de minutes, la douleur ressentie est une
barre dans le bas du dos. Des exercices comme ci-dessous seront
conseillés pendant une longue station assise toutes les vingt minutes.
Les étirements de délassement et d’autograndissement seront à
pratiquer.
o
Voir les étirements de la fiche n 3 ici et ici.

Une meilleure position assise.

402

ÉTIREMENTS
La chaîne antérieure du tronc et des membres inférieurs. Voi fiches
o
n 3, 4 et 6.
▶ Étirements du piriforme à favoriser après une position assise
longue.


RENFORCEMENT
▶ L’autograndissement du rachis donc le travail des muscles
spinaux, les muscles permettant la délordose cervicale et les
fixateurs des scapulas (muscles rhomboïdes et trapèze moyen)
o
permettent cet exercice. Voir fiches n 7 ici et ici.

403
CÔTÉ PRATIQUE

Quelques conseils
La mauvaise position des cuvettes de toilette !
Nous sommes la plupart du temps à 90° sur des toilettes pour la
grosse commission ce qui n’est pas du tout anatomique, en effet
cette position favorise une dilatation des veines de la zone anale
(anus et rectum) et des tissus autour. Une meilleure position
serait d’avoir les cuisses fléchies sur l’abdomen et d’obtenir

404
ainsi un angle de 35° entre cuisses et tronc. Accroupi, les
muscles pubo-rectal sont relâchés et favorisent ainsi le passage
des matières fécales.

405

INTRODUCTION
La préhension correspond à la faculté ou l’action de saisir des objets
surtout avec la main si nous prenons l’exemple de l’homme. Mais
c’est un des nombreux modes de prises utilisés par les êtres vivants
(l’éléphant et sa trompe, le chien et sa gueule, l’oiseau et son bec, le
crabe et ses pinces). Elle permet d’assurer la fonction de manger, de
se laver, de créer des outils, de tuer, de communiquer…
On dit que la main est préhensile, c’est en tous les cas l’organe
irremplaçable de l’être humain. La main est portée par le membre
supérieur, dotée de sept degrés de liberté qui assurent la
présentation par rapport à l’objet et le transport des aliments à la
bouche.


DESCRIPTION
La main correspond à la prise des objets et permet de les amener à
la bouche. Elle est à visée alimentaire comme le membre supérieur.
C’est un véritable outil à elle seule, elle permet de fabriquer d’autres
outils et permet la communication lorsque l’on s’exprime.
L’épaule, le coude, le poignet constituent un appareil logistique de la
main pour sa fonction et l’ensemble du système devra bien

406
fonctionner.
La préhension correspond au “avant, pendant et après la prise de
l’objet”.
Les prises peuvent être différentes avec le déroulement et
l’enroulement.
Le secteur de mobilité est antéro-latéral et limité.
Il existe un système d’approche avant le système de prise, contrôlé
par la vue (appréciation du volume de l’objet, la distance, le poids).
La prise se développe en trois temps :
▶ ouverture de la main travail des extenseurs ;
▶ prise fine entre les trois premiers doigts ;
▶ prise de force tenue solide lorsque l’objet est très lourd.

407
La finalité de la prise est le porter à la bouche.
L’enroulement est programmé dans la moelle spinale et se déroule
de façon naturelle.

408
Action de prendre avec le bras en extension puis action de porter à la bouche.

EXERCICES D’ÉTIREMENTS ET DE RENFORCEMENTS


ASSOCIÉS.

409
Différents types de prises possibles.

410
L’évolution de l’homme : dessin truffé d’anomalies ?

L’évolution de l’homme est toujours représentée comme ceci


pour montrer d’une part que nous descendons du singe et
d’autre part que nous sommes passés de la position
quadrupède à la bipédie. Cette image génère beaucoup
d’interprétations fausses [28].
Les erreurs sont :
▶ l’évolution du singe à l’homme ;

411
▶ au cours de son évolution l’homme se redresse pour
marcher ;
▶ l’animal évolue pour devenir un homme moderne.


INTRODUCTION
La marche est la finalité globale des membres inférieurs. Elle est
organisée en cycles de mouvements, reproductibles et symétriques.
Le cycle de marche correspond à une enjambée ou deux pas. Il est
caractérisé par une succession de doubles appuis et d’appuis
unipodaux. En moyenne l’individu produit entre 4000 et 6000 pas
quotidiennement. L’ Organisation mondiale pour la santé (OMS) dans
la lutte contre la sédentarité préconise 10000 pas par jour ce qui
correspond au minimum à 30 minutes d’activité quotidienne.
L’unique différence entre la marche et la course à pied est le contact
avec le sol. Ce dernier est permanent lors de la marche avec au
moins un appui unipodal alors que lors de la course il existe un temps
de suspension pendant lequel aucun des deux pieds ne touche le sol.
Lors de la marche l’avancée est due au centre de gravité du corps
situé entre S2 et S3.
Le déroulement du pied est important avec une pose du talon, du
pied et de la pointe du pied.
Le déplacement alterné est une translation vers l’avant du centre de
gravité du corps en avant de S2 qui, en utilisant un balancement du
tronc, permet le déplacement horizontal du centre de gravité par
l’impulsion motrice d’un membre.
La stimulation alternée dans la moelle spinale qui envoie des influx
nerveux permet le maintien de l’équilibre.

412
En ce qui concerne le polygone de sustentation, plus ce dernier est
étroit et plus l’équilibre est difficile.
Un pas correspond à peu près à 75 cm de long, plus le fémur sera
long et plus le pas sera long.


QUATRE TEMPS À RETENIR DANS L’ANALYSE
DU CYCLE DE LA MARCHE
Pendant le cycle de la marche le membre inférieur présente :
▶ une phase d’appui pendant laquelle le pied est en contact avec le
sol ;
▶ une phase oscillante pendant laquelle le pied est en l’air.
Le cycle correspond à l’appui du talon au sol et se termine au
prochain appui. Entre ces deux phases il se produit :

Le cycle de la marche et ses phases.

413
1 Le double appui au sol ou la réception correspond à 10 % du
cycle
Cette étape commence avec le talon puis le bord latéral du pied.
Pendant cette période s’effectue le transfert du poids du corps.
Les muscles les plus sollicités sont le quadriceps, le tibial antérieur et
le moyen glutéal, ils deviennent freinateurs avec une inversion des
points d’appuis, c’est le déroulement du pas. Pendant ce temps le
pied controlatéral quitte le sol par l’avant-pied, le membre inférieur
est allongé au maximum.
2 La position plantigrade ou l’appui unilatéral dure 40 % du
cycle, pendant cette phase un seul pied est en contact avec le sol.
Le pied est au sol pour fixer puis une fois les freins lâchés, la jambe
avance.
On commence avec une flexion plantaire pour arriver vers une flexion
dorsale et ainsi recommencer la première étape qui sera l’appui
postérieur d’élan.
Les muscles sont le triceps sural qui permet la propulsion et la
stabilité du genou, le tibial postérieur qui est responsable de
l’amortissement et la stabilité du pied et les muscles fessiers qui
stabilisent le bassin.
3 Le double appui de propulsion ou l’appui postérieur d’élan il
correspond à 10 % du cycle de la marche.
Les deux pieds sont à nouveau simultanément en contact avec le sol,
le pied porteur pousse d’arrière en avant et latéralement ce qui
permet de pousser le corps vers l’avant.
C’est la poussée sur un pied permise par la contraction des muscles
triceps suraux, quadriceps et grand fessier.

414
L’impulsion d’élan se fait sur le gros orteil, la cheville est en éversion,
flexion plantaire ; le genou est en extension, la hanche est en
extension voire en hyperextension.
4 La période oscillante : 40 % du cycle correspond au passage
du pied qui quitte le sol jusqu’à la réception. C’est le passage de la
flexion plantaire à la flexion dorsale.
Il se présente trois phases :
▶ l’oscillation initiale. Le pied est en rotation latérale maximale,
flexion plantaire maximale de la cheville, la flexion du pied avec le
tibial antérieur et l’extenseur commun, le pied est décollé du sol,
le genou est fléchi à son maximum et la hanche est fléchie. Le
membre oscillant va croiser le membre porteur ;
▶ l’oscillation intermédiaire. Le pied tourne vers l’intérieur, la
cheville réduit sa flexion plantaire, le genou débute en extension,
la hanche tend vers sa flexion maximale, le membre oscillant
croise le membre porteur ;
▶ l’oscillation terminale. Le pied se porte en légère rotation
latérale, la cheville est en flexion neutre, le genou tend vers
l’extension maximale, la flexion de la hanche est maximale Le
membre oscillant se pose sur le sol.
À l’arrivée de cette étape on a une flexion dorsale de la cheville.
La marche permet un équilibre transversal du bassin, celui-ci reste
horizontal lors du mouvement sans quoi on aurait une boiterie de la
hanche. Les moyens fessiers ont un rôle indispensable de
stabilisateurs dans cet équilibre.
À la marche le muscle piriforme va se contracter et s’étirer lorsque la
hanche sera soit en rotation latérale ou médiale par rapport au
bassin.

415
Les différentes phases de la foulée


LA COURSE
Lors de la marche comme étudiée plus haut nous avons toujours au
moins un pied en contact avec le sol. La course se caractérise par
une phase de suspension aérienne sans appui (phase de lévitation).
Les temps de double appui sont remplacés par des temps de double
lévitation.
À la course, la contraction du piriforme va être accentuée, ce qui
explique les syndromes réguliers de ce muscle L’intérêt des
étirements de ce muscle devient prononcé en cas de course
régulière.
Les ischio-jambiers interviennent dans les deux tiers de la course. Ils
sont freinateurs, décélérateurs et stabilisateurs. Dans la posture ces
ischio-jambiers sont des rétroverseurs et des fléchisseurs du genou.
Ils proposent de multiples régimes de contractions musculaires.

416
CÔTÉ PRATIQUE

Bon à savoir de façon générale [36]


▶ La vitesse de marche se situe entre 2 et 7 km/h et diminue
avec l’âge.
▶ La moyenne des pas est en moyenne de 1,40 mètre.
▶ En moyenne il faudra 10 secondes pour effectuer 10 pas.
Ce qui correspond à environ 110 pas par minute soit 80 mètres
par minute.
▶ 1 heure de marche correspond environ à une dépense de 300
kcal.
▶ 1 minute de vélo équivaut à 150 pas, 1 minute de natation à
96 pas.


ÉTIREMENTS

PROPOSITION D’UN ENCHAÎNEMENT D’EXERCICES


D’ÉTIREMENTS
1. Étirement de délassement du rachis suite aux pressions
exercées pendant la marche mais surtout pendant la course.
o
Fiche n 7, dos de chat et dos de chien, nappes aponévrotiques
de la région lombaire ; marche suspendue.
2. Étirement axial de l’ilio-psoas avec rectitude la colonne
o
vertébrale. Fiche n 6.

417
o
3. Étirement du droit fémoral, rétroversion du bassin. Fiche n
4B.
4. Étirement du triceps sural en charge avec le rachis. Fiche IX et
o
fiche n 10.
5. Étirement des ischio-jambiers en insistant sur la composante
o
rotatoire pour être sur la totalité des trois muscles. Fiche n 10.
6. Étirement du piriforme très sollicité pendant la course à pied.
o
Fiche n 17, position assise.
o
7. Étirement de la chaîne latérale. Fiche n 14B.

418
419
▶ Le cyclisme
fiche 23

▶ La natation
fiche 24

▶ Les sports de raquette


fiche 25

▶ Le golf
fiche 26

▶ Le tir du footballeur
fiche 27

▶ Le tir du handballeur
fiche 28

▶ Conclusion

420

INTRODUCTION
Les sports cyclistes sont nombreux (le cyclisme sur route, sur piste,
le BMX et le VTT). Nous nous attacherons au cyclisme sur route
e
réalisé pour la première fois sur croquis en Italie à la fin du XV siècle
par Léonard de Vinci. Le premier vélo à pédales est né en 1839. En
1868 se déroule la première course sur route entre Paris et Saint-
Cloud [11].
Le geste du pédalage n’est pas naturel, l’homme étant fait
initialement pour marcher. Il faudra donc s’entraîner et parcourir
beaucoup de kilomètres pour obtenir une cadence de pédalage
optimale, fruit d’une excellente coordination des actions musculaires
et de toutes les phases de pédalage. Le cyclisme nécessite un travail
des systèmes cardiorespiratoire et cardiovasculaire très important.

421
Faire du vélo est une activité on ne peut plus facile et banale ! Certains citadins
en font leur mode de déplacement privilégié. (gauche)
Position sportive d’un coureur. On remarquera sa position ergonomique pour la
pénétration dans l’air, jusqu’aux genoux en dedans : travail conséquent du
vaste latéral. (droite)


ANALYSE BIOMÉCANIQUE DU PÉDALAGE

REMARQUES
▶ La cuisse, la jambe et le pied du cycliste forment une chaîne
articulaire semi-fermée. En revanche si l’on considère les axes du
pédalier et de la pédale comme des articulations, on peut dire que
la cuisse, la jambe, le pied et la manivelle du cycliste forment une
chaîne fermée.
▶ Dans la position debout les hanches supportent 70 % du poids de
corps. En cyclisme les poids de la tête, du rachis et des membres

422
supérieurs ne portent pas sur les hanches. Ce poids de corps est
réparti sur le guidon pour un tiers et en arrière sur le périnée et
les ischions pour les deux tiers restants.
La pesanteur, facteur de coaptation dans la station debout, n’a plus
d’effet sur un vélo. Ce sont des muscles qui jouent un rôle dans la
coaptation de la hanche.
▶ Ils ont une direction transversale plus ou moins parallèle à l’axe
du col fémoral, au moment de la contraction ils appliquent la tête
fémorale dans la cavité cotyloïde. Ce sont le piriforme, les
obturateurs, le carré crural, le pectiné, le petit, le moyen et le
grand glutéal. La coaptation sera encore plus forte car ils
participent au mouvement de flexion-extension.
Le cycle de pédalage correspond à la décomposition d’un tour de
pédale.

4 PHASES
▶ Deux phases motrices : la poussée et la traction.
▶ Deux phases de transition : la basse et la haute.

ELLES SE SUCCÈDENT DE LA FAÇON SUIVANTE


1 La phase de poussée
Elle correspond à une extension de la hanche associée à une
extension du genou et de la cheville.
Les muscles impliqués sont donc le grand fessier, le quadriceps et le
triceps sural.
Pendant cette phase, des muscles stabilisent le bassin sur la selle ce
sont les abdominaux, le piriforme et le carré des lombes.

423
2 La phase de transition basse
Cette phase assure la transition entre la phase de poussée et la
phase de traction. On observe la fin de l’extension de la hanche, le
début de la flexion du genou et de la flexion plantaire de la cheville.
Les muscles sont le grand fessier, les ischio-jambiers et le triceps
sural.
L’action des ischio-jambiers et des triceps doit conserver l’énergie
cinétique accumulée lors de la phase de poussée.
Remarque : pendant cette transition, l’autre jambe est en phase de
poussée. Pour un rendement optimal le bassin doit constituer un
point fixe avec la mise en action des muscles stabilisateurs.
3 La phase de traction
C’est la phase la moins instinctive du pédalage, possible uniquement
sur des vélos équipés de cale-pieds.
Cette traction est réalisée par une flexion prononcée de la hanche et
du genou. La flexion de hanche est assurée par les muscles ilio-
psoas, droit fémoral, sartorius. Les abdominaux ont un rôle fixateur.
La flexion du genou est essentiellement assurée par les ischio-
jambiers.
Remarque : c’est une phase de relâchement pour les muscles
quadriceps et triceps sural. Cette phase se déroule pendant que le
membre controlatéral est en phase de poussée. Comme dans les
phases précédentes, les muscles stabilisateurs du bassin sont
sollicités.
4 La phase de transition haute

424
Le cycle de pédalage.

Cette phase permet de remettre le membre inférieur en position de


poussée. Phase pendant laquelle interviennent les releveurs du pied
(tibial antérieur, extenseur commun des orteils et le troisième
fibulaire).

■ ÉTIREMENTS
o
▶ Étirement de la chaîne antérieure du tronc (fiche n 3).

425
▶ Étirement de la chaîne postérieure des membres inférieurs
o
(fiche n 8 B).
o
▶ Étirement de la chaîne TQF (fiche n 8 A).
▶ Étirement du muscle piriforme et/ou massage de ce muscle
o
avec une balle de tennis (fiche n 17).

■ RENFORCEMENT
▶ Chaînes antérieure et postérieure des membres inférieurs. Fiche
o o
n 4, fiche n 8 A.
o
▶ Chaîne antérieure du tronc et des membres supérieurs. Fiche n
o
3, fiche n 5.

Particularité du piriforme
Ce muscle contribue au mouvement de pédalage à chaque fois
que l’on tend la jambe.
On peut lui ajouter une pression sur la selle avec le poids du
corps. La position bec de selle à savoir en bout de selle est
fortement déconseillée car elle tasse encore plus le piriforme.

426

INTRODUCTION
La natation est un terme général qui désigne l’action de nager que ce
soit en surface ou sous l’eau. Ses bienfaits ne sont plus à démontrer
puisque c’est une discipline où les impacts sur les articulations et le
dos sont absents (absence de chocs) et cela évite donc des
contraintes sur le squelette.
De plus, l’action de l’apesanteur lorsqu’une personne est immergée
dans l’eau permet de travailler l’ensemble des muscles en douceur
ce qui rend la natation praticable par le plus grand nombre.


LES MUSCLES SOLLICITÉS
Les formes de nage sont multiples et permettent de travailler
différents muscles.
L’articulation de l’épaule notamment scapulo-humérale est largement
sollicitée pendant les nages. La coiffe des rotateurs a un rôle de
stabilité ce qui rend possible les mouvements de l’épaule.
En natation, quelle que soit la nage les muscles du dos et des
membres supérieurs sont les premiers sollicités.
Le triceps brachial et le muscle deltoïde sont utilisés lors du crawl, du
papillon, du dos crawlé.

427
Les trois grands (grand pectoral, grand dorsal, grand rond),
abaisseurs du bras, permettent la traction et la poussée aquatique.
Les rotateurs médiaux des bras (grand pectoral, grand dorsal, grand
rond et subscapulaire) permettent la rotation médiale des avant-bras,
préparation à la première partie du mouvement des bras permettant
la traction dans les quatre nages.
Les fléchisseurs des poignets et des doigts avec les extenseurs de
hanche, de genoux et de chevilles (grand fessier, quadriceps, triceps
sural) sont sollicités.


L’ANALYSE DU CRAWL
Le crawl naît à Hawaï en 1893. Il correspond à l’épreuve de vitesse
maximale en natation. Cette discipline sera introduite aux Jeux
olympiques en 1912.
La phase propulsive commence par l’appui dans l’eau amorcé par le
faisceau claviculaire du grand pectoral puis le muscle grand dorsal.
Les fléchisseurs du coude (biceps brachial et brachial) interviennent
au début de la phase d’appui puis permettent au coude de passer de
l’extension aux 30° de flexion. À la fin de la phase propulsive le
triceps brachial tend le coude et permet à la main de sortir de l’eau.
Durant la phase de dégagement les muscles sont les deltoïdes et les
muscles de la coiffe des rotateurs.
Ces deux phases de propulsion et de dégagement sont alternées,
lorsqu’un bras est en propulsion l’autre se trouve en dégagement et
vice-versa.
Les muscles stabilisateurs de la scapula sont : l’élévateur de la
scapula, le petit rond, les faisceaux supérieur et moyen du trapèze, le

428
dentelé antérieur, le petit pectoral et les rhomboïdes.
Les muscles stabilisateurs du tronc (le transverse, les obliques
interne et externe, les droits, les érecteurs du rachis) permettent les
liens entre les membres supérieurs et inférieurs.
Mêmes phases pour les membres inférieurs : phase propulsive ou
descendante et de dégagement ou montante.
La première phase est la mise en action des muscles ilio-psoas et
droit fémoral, puis l’ensemble du quadriceps prend le relais. Pour
l’autre phase ce sont les muscles grand et moyen glutéaux avec
l’ensemble des ischio-jambiers qui sont moteurs. Pendant les
battements, les pieds seront en flexion plantaire grâce au triceps
sural.


ÉTIREMENTS
o
▶ Chaîne antérieure des membres inférieurs. Fiche n 4.
o
▶ Chaîne antérieure du tronc. Fiche n 3.
o
▶ Chaîne antérieure des membres supérieurs. Fiche n 5.
▶ Chaînes postérieures du tronc et des membres supérieurs.
o o
Fiche n 7, fiche n 9.

■ RENFORCEMENT
▶ Renforcement des chaînes croisées d’ouverture et de
o
fermeture du tronc. Fiches n 11 et 12.
▶ Renforcement des muscles de la coiffe des rotateurs.

429
▶ Gestes spécifiques à la discipline.

430

INTRODUCTION
Les sports de raquette sont nombreux : tennis, racquetball, tennis de
table, badminton, squash…
Le tennis moderne trouve ses origines dans l’ancien jeu de paume
français.
La pratique du tennis entraîne des sollicitations biomécaniques et
musculaires au-delà du plan de confort c’est la raison pour laquelle
sa pratique n’est pas recommandée en cas de douleurs des épaules
et du dos.
“Les segments du corps fonctionnent comme les maillons d’un
système dans lequel la force produite par l’un des maillons
c’est-à-dire par l’une des parties du corps est ensuite transférée
au maillon suivant.”
Docteur Jack Groppel, 1984, États-Unis.

431
Détente verticale d’un joueur de raquette mettant en jeu simultanément
les chaînes musculaires d’extension des membres inférieurs (TQF) sur le saut,
d’ouverture des membres supérieurs ainsi que la chaîne d’ouverture du tronc
sur l’armé ; chaîne de fermeture des membres supérieurs et du tronc lors de la
frappe ainsi que la chaîne de flexion des membres inférieurs lors de la
réception du saut.

TROIS ARTICULATIONS PRINCIPALES DES MEMBRES


SUPÉRIEURS SONT MISES EN JEU LORS DU TENNIS :
▶ l’huméro-radiale ;

432
▶ l’huméro-ulnaire ;
▶ la radio-ulnaire.

LES ÉTAPES GESTUELLES DE L’ACTION DE LA FRAPPE


AU TENNIS SONT LES SUIVANTES :
▶ les genoux font une flexion puis une extension ;
▶ la rotation de la hanche ;
▶ la rotation du buste ;
▶ la rotation du bras autour de l’épaule ;
▶ l’extension et la pronation de l’avant-bras ;
▶ la flexion du poignet

LE DÉROULEMENT DE L’ACTION DE LA FRAPPE AU TENNIS

433
Position de réception d’un joueur de tennis.

1 Le mouvement de préparation
Initié par une rotation de l’axe des épaules suivie d’une rotation
hanche/genou, le bras suit l’épaule (tête de raquette à hauteur de la
tête).
2 La phase de frappe
Déclenchement du mouvement par rotation genou/hanche-épaule,
suivie par l’engagement du bras et l’engagement de l’avant-bras et
du poignet.
3 Le point d’impact

434
Accélération optimale de la tête de raquette de bas en haut devant, à
la rencontre du point d’impact.
4 La phase finale
Le mouvement part du sol lors de cette chaîne, des plus grandes
parties du corps vers les plus petites.
Pour une efficacité maximale du geste le timing doit être respecté.
L’analyse de la trajectoire de la balle est une étape importante dans
la coordination du tennisman.
Le joueur se déplace vers la balle c’est le moment où intervient la
rotation du buste. Il déclenche la frappe, mettant ainsi en jeu toute la
chaîne de coordination.
L’impact de la balle se fait avec la raquette et l’accompagnement de
la balle doit s’exécuter avec un équilibre entre la tête, les épaules et
le buste.

435
Déroulement de l’action d’un coup droit.


ÉTIREMENTS
▶ Les muscles épicondyliens médiaux et latéraux sont
fortement sollicités lors de la frappe au tennis, ils seront donc à
o o
étirer. Fiche n 5 et fiche n 15.
o
▶ Étirements de la fiche n 17.


RENFORCEMENT
▶ Les chaînes croisées antérieure et postérieure du tronc et
o
des membres inférieurs seront à renforcer. Fiches n 11, 12,

436
13, 14, 17.
Attention au renforcement musculaire unilatéral qui ne ferait
qu’accentuer les déséquilibres musculaires…

437

INTRODUCTION
Le GOLF Gentleman Only and Ladies Forbiden est une blague
acronyme qui trouve son origine bien plus tard que la véritable
naissance du golf.
e
Le golf serait né d’un jeu de bergers écossais dès le XIV siècle qui
consistait à frapper à l’aide d’un bâton en bois des pierres pour les
projeter vers une destination précise. La qualité et la force du swing
sont des facteurs essentiels pour bien pratiquer le golf [11].


LA POSITION DE DÉPART
Pour le départ il faut s’ancrer dans le sol. Le grip se tient dans les
doigts et sollicite les muscles fléchisseurs des poignets et des doigts.
Lors de l’impact dans la balle, c’est le “fouetté” qui donne de la
vitesse pour l’impact. Il se produit à ce moment précis des
mouvements d’abduction et d’adduction du poignet.
Une erreur du débutant consiste à tenir le grip dans la paume
entraînant peu de vitesse. De surcroît, une flexion prononcée du
poignet entraîne souvent des douleurs au niveau du condyle carpien.
La position d’ancrage est essentielle au golf, elle permet d’identifier
précisément la distance idéale entre le club et la balle Pendant cette

438
position les jambes sont semi-fléchies et le dos est plat.
Les principaux muscles sollicités sont les muscles du dos, les
stabilisateurs du rachis ainsi que les muscles jambiers. Il faut
travailler la proprioception et l’endurance de ces muscles pour obtenir
une position idéale.
Le départ est identique pour le swing et pour le put.


ANALYSE DU SWING

MUSCLES ET CHAÎNES MUSCULAIRES SOLLICITÉS


Les différentes étapes du mouvement

Les phases sur le swing.

1 L’ancrage. Les muscles ischio-jambiers interviennent


prioritairement pour permettre l’équilibre postural.
2 3 4 L’armé. Élévation de l’épaule gauche due à la prise du
grip.

439
Adduction et rotation de l’épaule gauche supérieures à 90° permises
par les contractions des muscles grand dorsal, grand pectoral et
grand rond. L’épaule droite effectue une rotation et une abduction
grâce aux muscles infra-épineux, petit rond, deltoïdes et supra-
épineux. Le bassin reste droit et il se produit un transfert de poids sur
la jambe droite.
Des mouvements d’adduction du bras gauche et d’abduction du bras
droit seront produits.
5 Le relâchement élastique, équilibre-vitesse-rythme sont de
rigueur, un transfert sur la jambe gauche se présente, puis fouetté
du poignet avec les muscles fléchisseurs situés sur les avant-bras
et rotation des avant-bras.
6 La rotation du bassin ~30°, transfert de poids sur la jambe
gauche et fin de mouvement par rotation de l’épaule gauche à
90°.
La chaîne croisée d’ouverture (chaîne croisée postérieure) pour
l’armé et la chaîne de fermeture (chaîne croisée antérieure) pour la
frappe de balle sont un excellent exemple lors de la pratique du golf.
Le swing est un mouvement de grande amplitude qui se poursuit bien
au-delà de l’impact avec la balle Il demande plus de souplesse et de
fluidité que de force.

440
6.a rotation du bassin.

■ ÉTIREMENTS
o o
▶ Épicondyliens médiaux et latéraux. Fiche n 5 et fiche n 15
▶ Étirement de la coiffe des rotateurs.
o
▶ Chaîne croisée antérieure. Fiche n 11.

■ RENFORCEMENT

441
▶ Chaîne croisée antérieure du tronc et membres supérieurs et
o
membres inférieurs. Fiches n 11, 13, 15.
▶ Renforcement des multifides, gardiens de la colonne
o
vertébrale. Fiche n 7.
▶ Position assise abdominaux hypopressifs avec la rotation du
buste.
▶ Pour l’ancrage : rowing buste penché avec une contraction
*
isométrique pour le transfert en musculation.
*
▶ Pour le swing : exercice à la poulie ou sur Kinesis en
reproduisant le geste. Mise en jeu des muscles grand dorsal,
pectoral/ deltoïdes/ grand et petit ronds.
▶ Pratique possible du renforcement avec du petit matériel comme
l’élastique et le swiss ball.

442

INTRODUCTION
Le football puise ses origines dans l’Antiquité. Pendant la
Renaissance en Italie, le calcio fait son apparition. C’est au milieu du
e
XIX siècle (1848) en Angleterre que naît le football d’aujourd’hui. Le
football devient un sport olympique en 1908. Quel que soit le poste
occupé la frappe est le geste technique principal que l’on va décrire
ci-dessous.

La frappe du footballeur. le manque de souplesse de l’ouverture des segments


permettant la frappe est compensé par l’enroulement de la colonne vertébrale.

LE GESTE TECHNIQUE DE LA FRAPPE

443
L’exécution d’une frappe se décompose généralement de la
façon suivante :
▶ la jambe de tir se lance de l’arrière vers l’avant tandis que l’autre
jambe se bloque pour servir d’appui. On passe ainsi d’une flexion
à une extension complète de la jambe de frappe sur la cuisse
mais aussi à une flexion de la cuisse sur le tronc ;
▶ les bras ainsi que les autres membres supérieurs vont servir pour
l’équilibre au moment de l’impact.

ON DISTINGUE TROIS PHASES DANS LE GESTE


DE LA FRAPPE DE BALLE
La prise d’élan
Elle correspond à une phase de contraction et de relâchement des
muscles quadriceps et ischio-jambiers, il s’agit d’une coordination de
chaîne musculaire parallèle.
Il y a une mobilisation de la ceinture scapulaire (pectoraux, élévateur
de la scapula, deltoïdes) et abdominale S’ajoute une intervention des
muscles des membres supérieurs par le travail alternatif des bras.
L’armé
Cette phase correspond à :
▶ une rotation latérale du fémur permise par les muscles grand
fessier, carré crural, piriforme, obturateur interne et jumeaux de la
hanche ;
▶ une extension de la cuisse par rapport au tronc (grand fessier et
ischio-jambiers) ;
▶ une flexion de la jambe de frappe sur la cuisse (ischio-jambiers,
poplité, soléaire, plantaire, gastrocnémiens) ;

444
▶ une abduction de la cuisse (tenseur du fascia lata, moyen et petit
fessiers) ;
▶ une flexion plantaire de la cheville (tibial antérieur, extenseur
commun des orteils, extenseur propre de l’hallux et troisième
fibulaire).
La frappe
Cette phase correspond à :
▶ une adduction de la jambe de frappe avec le pied en extension (le
pied de frappe est tendu) ;
▶ une extension de la jambe (quadriceps fortement contracté) ;
▶ une fermeture de l’angle jambe-tronc jusqu’à 90°.


ÉTIREMENTS
▶ Chaînes de flexion et antérieure des membres inférieurs.
o
Fiche n 4.
▶ Chaînes d’extension et postérieure des membres inférieurs.
o
Fiche n 8.
o
▶ Les arqués : étirements de la chaîne postérieure. Fiche n 10.
▶ Chaîne de fermeture croisée des membres inférieurs. Fiche
o
n 13.

445
Chaîne antérieure : étirement des adducteurs.

Chaîne postérieure : position assise, étirement des adducteurs.

446

RENFORCEMENT
o
▶ La chaîne d’extension des membres inférieurs TQF. Fiche n
8.
o
▶ La chaîne de flexion des membres inférieurs. Fiche n 4.

447

INTRODUCTION
e
Le handball serait allemand et aurait été inventé à la fin du XIX
siècle par un moniteur de gymnastique. Le danois Knudsen l’aurait
codifié en 1911. Il s’agit d’un sport de ballon se pratiquant en salle,
d’abord pratiqué à 11 puis désormais à 7, le handball devient de plus
en plus populaire grâce aux nombreux titres de l’équipe de France
(cinq fois championne du monde) [11].

448
Tir en suspension d’un handballeur.

Lors de la réception de la balle les abdominaux, les muscles du bas


du dos et des membres inférieurs sont prioritaires.
Plusieurs possibilités de tirs en fonctions de l’environnement seront
possibles : le tir désaxé, utilisé lorsque le joueur se trouve sur l’aile
donc désaxé par rapport au but ; le tir en suspension quand le tireur
saute en l’air pour viser le but, le tir en appui c’est le plus puissant, un
des deux pieds est en contact avec le sol, il se pratique loin de la
cible pour percer la défense adverse.
Dans la phase d’armé : en suspension les abdominaux s’étirent. La
rotation latérale de l’épaule est permise grâce aux muscles infra-
épineux, deltoïde et petit rond.

449
L’abduction et la rotation latérale du bras se fait avec le grand dorsal,
le deltoïde et le supra-épineux.
Le mouvement de la scapula vers le rachis à ce moment-là est
permis grâce à l’action des trapèzes, de l’élévateur de la scapula, du
dentelé antérieur et du rhomboïde.
Puis en fin de phase, le travail du triceps brachial permet l’extension
du bras.
La phase de tir : les abdominaux et les membres inférieurs réalisent
une rotation du tronc et du bassin. C’est la mise en jeu de la chaîne
croisée antérieure.
La rotation médiale est permise par les muscles trapèze et grand
rond puis les grands pectoraux et deltoïdes permettent de porter le
bras vers l’avant.
La flexion de l’avant-bras se produit grâce au biceps brachial, au
brachial, au long supinateur et l’extension avec le triceps brachial.
La fin de mouvement correspond à l’action de la main et du poignet.
Ce sont les muscles du grand palmaire, des fléchisseurs et
extenseurs des doigts et du poignet.
Toute cette succession de muscles correspond à la chaîne
musculaire permettant l’armée et le tir de handball.
La vitesse dépend de la force produite par les muscles grand dorsal
(bras vers l’arrière) puis le grand pectoral (bras vers l’avant) et
l’enchaînement des contractions-relâchements des biceps et des
triceps brachiaux qui permettent les flexions et extensions de l’avant-
bras.


ÉTIREMENTS

450
o
▶ Toutes les chaînes croisées antérieures. Fiches n 11, 13, 15.
o
▶ Chaîne d’ouverture des membres supérieurs. Fiche n 16.
o
▶ Étirements de la fiche n 17.
▶ Étirements des chaînes d’extension et de flexion des
o o
membres inférieurs. Fiches n 4 et fiche n 8.


RENFORCEMENT
À cause de l’activité répétée il sera surtout préconisé d’étirer ces
chaînes déjà fortement sollicitées lors de la pratique.
Les exercices de renforcement musculaire de toutes les fiches
citées dans les étirements pourront être pratiqués.
Il serait intéressant que ce renforcement, s’il doit avoir lieu, se fasse
le plus proche possible du geste spécifique.

451
Le bilan

Pour une mise en pratique optimale des chaînes musculaires il est


indispensable avant de commencer des exercices de mettre en
place un bilan. Ce dernier sert à comprendre les dysfonctionnements
et les compensations.
L’observation morphologique sera réalisée en position naturelle du
sujet, debout, membres supérieurs le long du tronc. Cette position
permettra de se faire une idée précise des axes du corps, de la
symétrie des membres, des différentes proportions et du modèle
général. (Voir la fiche VII sur la posture en introduction de
l’ouvrage : observations frontale et sagittale.)
Le bilan doit se pratiquer au début et au cours de la prise en charge.
Le début correspond à l’état des lieux du pratiquant. L’évaluation
intermédiaire ou formative permet de vérifier l’efficacité de notre
programmation d’entraînement. Un bilan final permettra d’évaluer
l’objectif.
Pour un effet maximal, il faudra veiller à ce que les exercices
d’évaluation choisis correspondent à un travail fonctionnel
reproductible dans la vie.
Des tests évalueront les capacités de fonction, de force et de
souplesse de l’ensemble des chaînes musculaires. Ce bilan peut
donc être clinique, morphologique, musculaire, postural,
radiologique, biométrique, statique, proprioceptif…
Le mètre de couturière sera un des outils de l’examen musculaire. Il
permet une valeur numérique objective.

452
Sur un examen dynamique à l’aide d’une caméra les analyses de la
marche, de la flexion antérieure du tronc, de la triple flexion des
membres inférieurs pourront être évaluées.
Ce bilan doit être reproductible, c’est la raison pour laquelle les
postures dans les exercices d’évaluation devront être référencées.
Attention ! Il faudra veiller à avoir des objectifs précis pour la
crédibilité ce qui laissera peu de place à la subjectivité.

453
Les tendances individuelles

Il sera difficile de classifier les morphologies selon des catégories


spécifiques.
Les attitudes traduisent des émotions et c’est pour cela que c’est
très personnel, la tonicité des muscles est différente en fonction de
chacun : ses émotions, sa morphologie, ses activités
professionnelles et sportives, jusqu’à l’héritage corporel…
Si une personne émotive se présente à vous il faut savoir que les
raccourcissements musculaires provoqués par son état de stress, de
tension prononcée entraînent une perte de mobilité générale, de
liberté dans le mouvement. Il sera donc important dans un premier
temps de détendre ces régions en appliquant des exercices de
respiration, de préparer la musculature à cette détente avec des
*
méthodes appropriées comme l’inhibition réciproque et le travail
excentrique avant d’étirer sous forme de chaîne musculaire et enfin
de consolider les muscles profonds.
Le travail sur les chaînes est important et il faudra de temps en
temps s’attarder sur un maillon de la chaîne plus contracté qu’un
autre pour réévaluer la totalité.
Dans la pratique le terme de fixation est ici important, plus le
point fixe est éloigné du point mobile et plus le travail
s’effectuera en chaîne.
Certains muscles ou groupes de muscles sont primordiaux au sein
d’une chaîne et constituent les maillons principaux bouleversant la
bonne fonction motrice de la chaîne.

454
Ce sont en premier les muscles de la respiration qui constituent la
chaîne antérieure : les scalènes, le diaphragme et l’ilio-psoas ; puis
les muscles pelvi-trochantériens ainsi que les ischio-jambiers. Ces
muscles particuliers sont expliqués plus en détail pour montrer à
quel point ils ont une importance dans la constitution des chaînes.

ATTENTION !

Les chaînes de flexion d’enroulement et d’extension de


redressement doivent être complémentaires et permettent ainsi une
bonne coordination et un bon équilibre.

455
456
▶ Tableau sur les muscles
traités dans les chaînes

▶ Lexique

457
Tableau sur les muscles traités dans
les chaînes
(origines, trajets, terminaisons, actions)

458
459
460
461
462
463
Lexique

A
AMYOTROPHIE : l’amyotrophie est la diminution en volume des
muscles striés squelettiques. Il s’agit d’une perte d’innervation
motrice. De nombreuses variétés d’amyotrophies existent.

ANKYLOSE : du grec tordu, de travers est une fixation et une


immobilité d’une articulation ayant pour origine une blessure ou une
maladie.
La rigidité peut être complète ou partielle.

ARTHRITE : nom donné aux affections inflammatoires aiguës ou


chroniques qui touchent les articulations. Il existe plusieurs types
d’arthrites.
L’arthrite aiguë, apparition brutale, accompagnée d’une inflammation
avec rougeur, douleur, gonflement et chaleur.
L’arthrite réactionnelle ou rhumatisme postinfectieux : son origine
semble être un mécanisme immunologique en réponse à une
infection à divers germes.
La spondylarthrite, arthrite des membres accompagnée d’une
inflammation du rachis et des articulations du bassin (sacro-
iliaques).
L’acropolyarthrite, arthrite touchant les articulations distales comme
les mains et les pieds.

464
Les polyarthritiques peuvent bouger, une étude démontre que
l’activité régulière à raison de deux séances hebdomadaires d’une
heure permet de ne pas faire évoluer les marqueurs de la maladie et
surtout d’améliorer les capacités fonctionnelles à la marche, la
montée d’escalier. Il n’y a donc pas de risque de détérioration à
cause de la pratique sportive.

ARTHROSE : ou ostéoarthrite est une affection chronique qui se


manifeste par des douleurs aux articulations. C’est une maladie liée
à des facteurs biologiques qui stimulent la destruction du cartilage et
de l’ensemble de l’articulation.
Le genou (gonarthrose), la hanche (coxarthrose) et le rachis sont les
articulations les plus touchées par l’arthrose.

ASTHÉNIQUE HYPOTONIQUE : a- privatif, –sthénie : de force


et de vigueur.
L’asthénique hypotonique désigne une personne victime d’une
fatigue physique accompagnée d’une diminution de son tonus.
Cette posture présentera une tête en avant, des épaules enroulées
vers l’avant, une ptôse abdominale, une flexion des genoux
o
(caractéristiques correspondant à la fiche n 6 des enroulés vers
l’avant).

B
BOUCLE GAMMA : les muscles possèdent des
mécanorécepteurs sensibles aux variations de tension, de longueur,
de vitesse. Ce sont les FNM (fuseaux neuromusculaires situés dans

465
le corps musculaire et les OTG (organes tendineux de Golgi) situés
dans les tendons.
Le tonus musculaire correspond à l’état de tension du muscle
squelettique au repos. Ce tonus est sous la dépendance de la
boucle gamma qui le régule au repos mais également dans les
postures et les mouvements. Cette boucle est constamment active
et correspond au réflexe myotatique.

C
CHAITOW Léon : médecin ostéopathe britannique. Premier
naturopathe et ostéopathe nommé comme consultant britannique à
une pratique médicale Maître de conférence à l’université de
Westminster et auteur de plus de 70 livres.

CONGRUENTE : emboîtement d’une surface articulaire par


rapport à une autre.

CONTENANT ET CONTENU : le contenant correspond à ce qui


contient (un récipient) comme les fascias. Le contenu correspondrait
ici aux viscères, à ce qui est dedans. Pour Busquet la relation entre
contenant et contenu est à la base de la compréhension d’un
traitement.

COXARTHROSE : destruction progressive du cartilage de


l’articulation de la hanche. Au cours de son évolution, toutes les
structures sont atteintes. Des débris de cartilage peuvent s’effriter
entraînant une inflammation locale plus ou moins douloureuse. C’est
la principale cause de douleur de hanche.

466
CROSS FIT : c’est une marque qui désigne une méthode
d’entraînement en musculation. Celle-ci est inspirée des
mouvements combinés de force athlétique, haltérophilie et de
gymnastique.

D
DIGASTRIQUE : comprend deux portions musculaires de part et
d’autre d’un tendon intermédiaire. C’est le cas du diaphragme.

DOPAMINE : c’est un neurotransmetteur qui joue un rôle essentiel


au début des mouvements. Elle est liée à plusieurs fonctions
d’exécution comme l’attention et l’addiction, mais encore elle est liée
aux nausées, aux fonctions des reins et du cœur. Elle est également
la source de motivation, du plaisir, de l’euphorie, du désir sexuel, de
la psychose. C’est une molécule excessivement complexe qui
démontre que le cerveau peut accomplir d’incroyables exploits
(Planète santé).

DUPUYTREN : maladie ou contracture de Dupuytren, c’est une


fibrose rétractile de l’aponévrose palmaire de la main. Elle entraîne
une progression flexible et irréductible des doigts de la main.
Maladie décrite en 1831 par le Baron de Dupuytren à Paris.

E
ÉPITROCHLÉITES : l’épitrochlée est une protubérance osseuse
située sur l’extrémité inférieure de l’humérus juste à côté de la
trochlée (poulie permettant l’articulation entre l’humérus et le

467
cubitus). La trochlée permet l’insertion de nombreux muscles
fléchisseurs du poignet et des doigts par l’intermédiaire du ligament
latéral interne du coude. L’épitrochléite correspond à une douleur
dans la partie interne du coude ou lors des mouvements
d’extensions et de rotation de l’avant-bras. Ce sont des mouvements
répétés qui sont à la source de cette inflammation.

ERGOMÈTRE : appareil servant à mesurer le travail qui consiste à


faire reproduire au pratiquant un mouvement qui le ferait se déplacer
s’il n’était pas sur une machine. Les données mesurées peuvent être
le temps, la vitesse, les pulsations cardiaques, la charge, la
cadence…

F
FASCIAS : voir la fiche V sur l’organisation musculaire dans le
premier chapitre “la constitution du système moteur”.

FELDENKRAIS Moshe (1904-1984) : docteur et physicien, il


est à l’origine d’une méthode qui a pour objectif d’amener le
pratiquant à prendre conscience de son mouvement dans l’espace
et dans son environnement à travers la kinesthésie.

FIBROSER : tissu conjonctif en grande proportion incapable de se


contracter et de se détendre pour permettre le mouvement. Lorsque
le muscle se fibrose, il devient de moins en moins élastique et de
plus en plus faible.

468
FLEXUM DE HANCHE : limitation permanente ou ponctuelle de
l’extension.

G
GRAVITÉ : en physique la gravité désigne une force qui fait que
deux masses s’attirent, c’est le contraire de l’apesanteur.

H
HALLUX VALGUS : correspond à la déviation de la base du gros
orteil (hallux) vers l’extérieur. Le gros orteil se rapproche du second
orteil ce qui entraîne une déformation de l’avant pied. Cette
déformation osseuse se manifeste par une bosse au niveau du
premier métatarse à l’intérieur du pied. C’est la pathologie de l’avant-
pied la plus fréquente.

HÉGÉMONIE : est un mot d’origine grecque dérivé du mot


hëgemôn qui veut dire “commandant en chef”. On peut parler
d’hégémonie de la respiration en lien avec les chaînes.

HÉMATOPOÏÈSE : désigne le processus physiologique de


production des cellules sanguines ou éléments figurés du sang.
L’hématopoïèse se déroule chez l’homme, après la naissance dans
la moelle des os, et en particulier chez l’adulte uniquement dans l’os
sternal, les os iliaques et la tête du fémur, ce sont donc des lieux de
ponctions en cas de soupçon de problèmes hématopoïétiques.

HOLISTIQUE : qui consiste à considérer l’objet comme constituant


un tout.

469
HYPOTONIE : diminution du tonus musculaire, responsable d’un
relâchement des muscles.

I
IATROGÈNE : se dit des troubles, ensemble des conséquences
néfastes sur l’état de santé de tout acte (ou mesure) pratiqué ou
prescrit par un professionnel de la santé habilité qui vise à améliorer,
préserver, rétablir la santé.

INHIBITION RÉCIPROQUE : elle correspond à la loi


d’innervation réciproque de Sherrington qui ne devient une loi
d’inhibition réciproque que dans le cadre du reflexe myotatique
direct. La contraction du muscle agoniste entraîne l’inhibition du
muscle antagoniste.

ISCHÉMIE : diminution de l’apport sanguin artériel à un organe. Ce


qui occasionne une baisse de l’oxygène des tissus de l’organe en
dessous de ses besoins ce qui le perturbe au point d’arrêter ses
fonctions.

J
JANDA Vladimir (1928-2002) : médecin tchécoslovaque, qui
étant lui-même victime de la polio, a basé ses recherches sur cette
maladie. Il est l’un des premiers précurseurs sur la fonction
musculaire dans son ensemble Il a développé une formation
“sensori-formation” visant à comprendre l’intérêt d’exercices simples

470
sur des plates-formes instables. Il était pour ses pairs un “maître de
la réhabilitation”.

K
KINESIS : est une marque déposée par Technogym, c’est une
machine qui permet d’effectuer des mouvements de base et
combinés ; toutes les qualités physiques sont sollicitées avec cet
appareil constitué de plusieurs poulies hautes et basses et
permettant de se mouvoir de façon fonctionnelle dans l’espace.

KINESTHÉSIE : perception consciente de la position et des


mouvements des différentes parties du corps.

L
LIGAMENT ACTIF : situés au niveau du genou ils comprennent
les muscles de la patte d’oie et le muscle TFL. Ils sont un moyen de
renforcer les ligaments latéraux en cas d’instabilité ligamentaire, ils
essaieront de suppléer la perte de stabilité transversale.

LUMBAGO AIGU : ou lombalgie aiguë est une douleur lombaire


qui ne dure que quelques jours. Cette douleur provient d’une
contracture des muscles de la masse musculaire sacro-iliaque.
Plusieurs facteurs peuvent être à la source d’un lumbago comme :
• l’âge (augmentation de risque avec l’âge) ;
• les facteurs personnels comme une récidive de douleur ou une
grossesse ou une insuffisance musculaire de la ceinture
pelvienne ;

471
• de mauvaises postures répétées ou brutales ;
• des facteurs psychologiques…

M
MÉCANORÉCEPTEUR : terme générique qui désigne des
neurones sensoriels sensibles aux déformations mécaniques.

N
NOYAUX GRIS : masses ou regroupements de substance grise
située à l’intérieur de l’encéphale Ils sont appelés noyaux gris de la
base ou ganglions de la base. Ces derniers font partie du système
extrapyramidal impliqué dans la modulation des mouvements
volontaires ainsi que dans les modifications posturales chez
l’homme. Ce système joue un rôle important dans les mouvements
fins des membres. La maladie de Parkinson entraîne une atteinte de
ce système.

O
OS HYOÏDE : est un os situé à la jonction du plancher de la
bouche et du cou, juste au-dessus du cartilage thyroïde. C’est le
seul os qui n’ait pas d’articulation avec le reste du squelette. Il
constitue l’armature osseuse de la langue et du pharynx.

OSTÉOPOROSE : perte de résistance des os qui prédispose aux


fractures. L’os se fragilise en raison d’un manque de calcium, de
phosphore et d’autres minéraux. Il s’agit d’un processus naturel lié
au vieillissement.

472
P
PAVLOV Ivan (1849-1936) : il est à l’origine du réflexe
conditionnel. Le chien de Pavlov salive quand il entend une clochette
précédant la nourriture. Cette découverte marque le début de la
branche de la biologie consacrée à la nature et au fonctionnement
de la mémoire.

PÉNÉS : se dit des fibres qui forment un axe alpha par rapport à
l’axe du muscle, ils présentent ainsi un nombre plus important de
ponts actine/myosine ce qui permet de développer plus de force.

PETIT BASSIN : région du corps de la forme et de la taille d’un


petit bol située entre la cavité abdominale en haut et le périnée en
bas et les deux hanches sur les côtés.

POLYOMYÉLITE : touche principalement les enfants de moins de


cinq ans. C’est une maladie contagieuse provoquée par un virus qui
envahit le système nerveux et peut entraîner une paralysie totale en
très peu de temps. La propagation de ce virus se fait par voie fécale,
orale et moins fréquemment par le biais d’un véhicule commun (eau,
aliments) et se multiplie dans l’intestin. Des vaccins permettent de
prévenir cette maladie.

POSTURE : se référer à la fiche VII “Tonus et posture”.

PROCUBITUS : ou décubitus ventral, désigne une personne


allongée à plat ventre.

473
PROPHYLAXIE : ensemble de moyens mis en œuvre pour
empêcher l’apparition, l’aggravation ou l’extension des pathologies.
Dans cet ouvrage il s’agit souvent des défauts d’attitude.

PROPRIOCEPTION : désigne l’ensemble des récepteurs de notre


corps permettant la conscience de notre corps en l’absence de
vision. Elle comprend la perception de la position (des différents
membres et de leur tonus) et du mouvement des différentes parties
du corps dans l’espace.

PSYCHÉ : terme issu du grec ancien qui veut dire “âme”.

PTÔSE : du grec ptôsis est un terme qui désigne la position


anormalement basse d’un organe ou sa descente consécutive au
relâchement des muscles. Exemple de la ptôse abdominale qui
correspond à une descente des viscères liée à un relâchement des
muscles abdominaux notamment du muscle transverse.

R
RECURVATUM DU GENOU : placement du genou en
hyperextension au-delà des variables physiologiques en rapport
avec la laxité. La personne a du mal à se stabiliser en appui.

RÉTICULÉE : ou formation réticulaire est une structure nerveuse


du tronc cérébral située à sa partie médiane. Elle intervient dans la
régulation des grandes fonctions comme le contrôle d’activité
motrice réflexe (marche, tonus postural) et dans des fonctions

474
cognitives comme l’attention. Une lésion de la formation réticulée
entraîne le coma.

ROLPH Ida (1896-1979) : biochimiste, créatrice de l’intégration


structurale qui vise à améliorer le fonctionnement biomécanique
dans son ensemble Sa méthode (le Rolfing) ressemble à un
massage dynamique qui remodèle le corps en le replaçant sur son
axe central. Cette méthode agit en rééduquant la posture et le
mouvement plutôt que de traiter des symptômes particuliers.

S
SHERRINGTON Charles Scott (1857-1952) : cet Anglais s’est
servi des réflexes de la moelle spinale comme moyen d’investigation
des propriétés générales des neurones et du système nerveux. Ces
expériences le conduisent à établir sa loi sur l’innervation réciproque
qui stipule qu’à chaque excitation d’un muscle agoniste correspond
une inhibition de son antagoniste.

SOMA : du grec ancien qui veut dire “corps”.

SOMATOTOPIE : position relative dans le système nerveux des


structures correspondant à différentes parties du corps. C’est en
quelque sorte une cartographie de la position que prennent les
différentes parties du corps dans le système nerveux.

SHUNTER : dériver, court-circuiter.

475
STATESTHÉSIE : regroupe tout ce qui concerne la sensibilité
posturale Elle correspond à une information statique différemment
de la kinesthésie qui correspond à une information dans le
mouvement.

STIMULI : pluriel de stimulus, correspond à un évènement de


nature à déterminer une excitation détectable par une réaction chez
un organisme vivant. Ils peuvent être auditifs, visuels, tactiles,
thermiques et olfactifs.

SYSSARCHOSE : c’est l’union mobile entre des os grâce à la


chair ou à des muscles comme pour les côtes ou les scapulas.

T
TONUS : se référer à la fiche VII sur la constitution du système
moteur.

TRAGUS : est une saillie du pavillon de l’oreille dont le sommet est


tourné vers l’arrière et qui protège l’orifice du conduit auditif externe.

TRANSFERT EN MUSCULATION : le but d’un transfert en


musculation est de rapprocher le plus possible l’exercice de
musculation, le mode de contraction musculaire avec le geste à
réaliser dans la discipline sportive.

476
VOIE PYRAMIDALE : appelée également faisceau pyramidal ou
tractus cérébrospinal, cette voie nerveuse appartient au système
nerveux central. Elle est constituée d’un groupement de fibres
nerveuses possédant un trajet commun et destiné à transporter les
messages moteurs volontaires (influx nerveux permettant d’obtenir
un mouvement).
Elle relie des cellules nerveuses de forme pyramidale contenues
dans l’écorce cérébrale (substance grise) à d’autres cellules dans la
moelle spinale.

477
478
Épilogue
Les constituants d’une chaîne musculaire se comportent comme un
seul muscle Le tonus de chaque constituant s’additionne pour former
un système extrêmement puissant tant dans le raccourcissement que
*
l’hypotonie .

Toute modification d’une chaîne entraînera un raccourcissement de


tout le système musculaire agoniste et un étirement du système
antagoniste avec des compensations dans les trois plans de
l’espace. Ainsi, aussi bien le sportif avec une activité intense et
répétitive que le sédentaire en position assise longue et répétée
créeront des déséquilibres musculaires.

Ce livre qui explique les chaînes permet de mieux appréhender les


troubles pathologiques générés tant lorsqu’un groupe de muscles
travaille ensemble de façon excessive que lorsque l’on immobilise
longtemps un ensemble de muscles.

Ainsi, cet ouvrage permet en fonction de vos postures et de votre


pratique sportive de trouver quelques clés pour vous étirer voire vous

479
renforcer lorsque cela sera nécessaire, et préviendra ainsi des
défauts d’attitude.
Et ce serait pour moi une grande satisfaction si vous pouviez
concrétiser dans votre pratique l’enseignement développé dans cet
ouvrage.

Enfin, il faut savoir que des facteurs liés au monde moderne comme
le stress au travail, de mauvaises positions répétées, des émotions
mal maîtrisées, de l’hypo- extensibilité ou de l’hyperextensibilité
peuvent également être à l’origine des dysfonctions musculo-
squelettiques.
On touche là à une connaissance plus fine du corps avec la notion
des points gâchettes (trigger points). Ces points qui correspondent à
une masse palpable au sein du tissu musculaire et douloureuse à la
pression peuvent, avec l’automassage suivi d’un étirement associé,
procurer aux sportifs et aux sédentaires une sensation de mieux-être.

Et cet univers passionnant sera le thème d’un prochain ouvrage.

480
Remerciements
En tout premier, je remercie ma femme Karine ainsi que nos enfants
Maïlysse et Valentin, ma fille Manon pour leur patience pendant toute
la réalisation des croquis et de l’ouvrage.
Merci pour la relecture : à Jacques Barsotti dès le début de la
rédaction et ses critiques constructives, à Pierre Tessier et ses
discussions sur les chaînes myofasciales, à Emmanuel Guillou pour
son regard d’expert sur les chaînes musculaires et les APS et à
Maïlys Sarrazin, kinésithérapeute, pour ses avis réguliers sur les
contenus de l’ouvrage.
Un grand merci à David Roques, Maïlys Sarrazin et Guillaume Rau
pour leur contribution aux photographies ainsi qu’à Marion Le Flecher
pour la dotation Reebok.
Merci à Colette Tintrelin pour sa confiance depuis quelques années
et la rédaction d’une nouvelle préface.
Merci à Vincent Estignard pour sa disponibilité et cette belle
rencontre faite de confiance, d’écoute et de partage.
Je remercie tous mes fidèles pratiquants, les stagiaires futurs
diplômés ou diplômés qui me permettent d’enrichir un peu plus
chaque jour mes connaissances.

481
Enfin merci aux éditions Amphora et à toute l’équipe pour notre
collaboration.

482
Bibliographie et sites Internet
1. Barsotti J., Cancel J., Robert C., Guide pratique de traumatologie
e
6 édition, Masson, 2010.
2. Busquet L., Les chaînes musculaires, tome I : tronc, colonne
e
cervicale et membres supérieurs, Frison-Roche, 5 édition, 2013.
3. Busquet L., Les chaînes musculaires, tome II : lordose-cyphoses-
e
scolioses et déformations thoraciques, Frison-Roche, 4 édition,
2012.
4. Busquet L., Les chaînes musculaires, tome IV, membres
e
inférieurs, Frison-Roche, 3 édition, 2009.
5. Campignon P., Les chaînes musculaires et articulaires, méthode
GDS, les chaînes de l’axe vertical, tome 1- Les chaînes antéro-
médianes (AM), P. Campignon, 2010.
6. Campignon P., Les chaînes musculaires et articulaires, méthode
GDS, les chaînes de l’axe vertical, tome 2 - Les chaînes postéro-
médianes (PM), P. Campignon, 2013.
7. Campignon P., Les chaînes musculaires et articulaires, méthode
GDS, Aspects biomécaniques. Notions de base. P. Campignon,
e
2 édition, 2009.

483
8. Cometti G., Petit G., Poughon M., Sciences biologiques, Brevet
er e
d’État d’Éducateur Sportif 1 et 2 degré, Vigot collection Sport et
Enseignement, 1991.
9. Dufour M., Pillu M., Biomécanique fonctionnelle Membres-tête-
tronc, Masson, 2006.
10. Esnault M., Viel E., Stretching étirement par chaînes
e
musculaires illustrées, collection Médecine du sport, Masson, 2
édition, 2002.
11. Fortin, L’encyclopédie visuelle des sports, Minerva, Genève,
2000.
12. Gauthier J., L’anatomie appliquée à l’exercice musculaire,
Amphora, Paris, 2013.
13. Grau N., Le stretching global actif au service du geste sportif,
nouvelle édition, 2008.
14. Lardry J.-M., Raupp J.-C., Initiation à la morphologie humaine,
Elsevier Masson, 2009.
15. Myers Thomas, Anatomy trains Myofascial Meridians for Manuel
e
& Movement Therapists, Churchill Livingstone Elsevier, 3 édition,
2014.
16. Nisand M., Geismar S., La méthode Mézières, un concept
e
révolutionnaire, J. Lyon, 4 édition, 2013.
17. Jo Ann Staugg-aard-jones, Le psoas, muscle vital, Sully, 2012.
18. Richter P. et Hebgen E., Points gâchettes et chaînes
e
musculaires, Maloine, 2 édition, 2013.
19. Roulier Guy, Le livre du dos, Dangles, 1995.
20. Wirhed Rolf, Anatomie et science du geste sportif, Vigot, 1990.

484
21. Ylinen Jari, Étirements musculaires et thérapie manuelle,
Elsevier, 2011.
22. AMIK : Association Mézièriste Internationale de Kinésithérapie
methode-mezieres.fr
23. planetesante.ch
24. Thérapie Mézières : drouard.jeanmarie.free.fr
25. La marche, allo podo : allomonpied.wordpress.com
o o
26. Annales de kinésithérapie la revue vol. 28 n 1, vol. 1 n 0.
o
27. Annales de kinésithérapie la revue vol. 16 n 1, 2 p. 38.
28. L’évolution de l’homme, un dessin qui prête à confusion :
hominides.com
29. La maladie de Parkinson : passeportsante.net
e
30. Campignon P., Respir-actions, Frison Roche, 2 édition, 2007.
31. Le syndrome posturo-respiratoire : creer-son-bien-etre.org
32. Placement des genoux au squat : cinématique du tronc et des
membres inférieurs : sci-sport.com
33. La recherche… en marchant : walkingworking.com
34. “Rester assis tue” : medicalbillingandcoding.org
35. Docteur Stuart Mc Gill : backfitpro.com
o
36. L’observatoire du mouvement, La marche, avril 2004, n 11.

485

Vous aimerez peut-être aussi