Résumé Responsabilité Civile
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ASSAF
DROIT CIVIL
LA RESPONSABILITÉ DÉLICTUELLE
Résumé 1
Dana H. ASSAF
INTRODUCTION
Séance 1
LA RESPONSABILITÉ est l’obligation pour une personne de répondre de ses actes.
Il existe deux types de responsabilité:
1- La responsabilité pénale
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o Soit la cause
o Soit le risque, qui découle de l’idée selon laquelle celui qui,
par son activité, crée un risque dont résulte un dommage
doit supporter les conséquences (= responsabilité du fait
des choses + responsabilité du fait d’autrui)
o Soit la théorie de la garantie, qui se place auprès de la
victime pour retenir que celle-ci est titulaire d’un droit à la
sécurité dont la violation doit être réparée.
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I- DÉFINITION DE LA FAUTE:
En droit lib– Art. 121 COC retient que – “Le délit est l’acte par lequel on lèse injustement ou
intentionnellement les intérêts d’autrui. Le quasi-délit est l’acte par lequel on porte atteinte
injustement, mais non intentionnellement aux intérêts d’autrui.”
En droit fr– Selon PLANIOL – “La faute consiste en un manquement à une obligation
préexistante”, c’est donc une erreur de conduite, une défaillance.
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L’élément objectif de la faute constitut en une violation d’une norme de conduite. Ainsi, pour
obtenir réparation du préjudice subi, la victime doit démontrer en quoi le comportement de
l’auteur du dommage est répréhensible. Elle doit donc prouver:
1- Un élément matériel:
Il peut constituer:
a. Soit un acte positif, voire une faute de commission, par laquelle le responsable viole
une règle de conduite préexistante.
b. Soit un acte négatif, voire une abstention. La question s’est posée en droit fr pour
savoir s’il fallait distinguer entre l’abstention dans l’action et l’abstention pure et simple:
➢ L’abstention dans l’action – consiste pour son auteur à n’être pas suffisament
précautionneux dans l’exercice de son activité. Elle se confondrait ici avec la faute de
commission.
➢ L’abstention pure et simple – Le défendeur adopte une attitude totalement
passive face à la survenance du dommage.
Position De La JP Fr:
Dans un arrêt Branly du 27 Février 1951, la Cour de Cass ne semble pas distinguer l’abstention
pure et simple de l’abstention dans l’action. Toutefois, dans un arrêt du 8 avril 2000, tout porte
à croire, selon la doctrine, qu’elle avait finalement adopté cette distinction.
2- Un élément légal:
Pour être fautif, le comportement que l’on reproche à l’auteur du dommage doit consister en
un fait illicite:
➢ Soit en une violation d’une norme de conduite
➢ Soit en l’exercice abusif d’un droit
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En droit libanais – cette théorie est prévu à l’art. 124 COC qui énonce que:
“Doit également réparation celui qui a causé un dommage à atrui en excédant, dans l’exercice
de son droit, les limites fixées par la bonne foi ou par le but en vue duquel ce droit lui a été
conféré”.
2 Il s’agit de l’usage excessif d’une prérogative juridique par le titulaire d’un droit.
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2- La gravité de la faute – Qu’il s’agisse d’une simple faute, d’une faute lourde ou bien
encore d’une faute intentionnelle, elles sont sanctionnées de la même manière, en ce sens que
la victime devra être indémnisée conformément au principe de réparation intégrale. 3
Il en résulte que le juge ne saurait évaluer le montant des dommages et intérêts alloués à la
victime en considération de la gravité de la faute.4
Si l’existence de la faute ne saurait conduire à l’octroi de d+i supplémentaires à la faveur de la
victime, elle n’est pas toutefois, pas sans conséquences pour l’auteur du dommage; c’est le cas
du droit des assurances
3Le Principe De Réparation Intégrale des préjudices implique que le responsable d'un dommage doit indemniser
tout le dommage et uniquement le dommage, sans qu'il en résulte ni appauvrissement, ni enrichissement de la
victime: réparation = dommage
4Peu importe que la faute soit: une faute volontaire, intentionnelle ou non-intentionnelle, dans tout cas la victime
aura droit à des d+i, et le caractère intentionnelle ou non de la faute (sa gravité) n’affecte pas le montant des d+i,
car les d+i sont calculés en considération du dommage et non pas de la faute, tant que la relation suivante existe:
Faute + Dommage + Lien de causalité= responsabilité
5 .ان الضامن ال يكون مسؤوال عن الهالك او الضرر الذي يقع بسبب خطأ اقترفه المضمون عن قصد وان يكن هناك اتفاق على العكس
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production du dommage, les auteurs estiment alors que la faute intentionnelle doit être
appréciée in concreto.
Evolution Historique
La France en 1804: la faute devait necessairement être imputable à l’auteur du dommage pour que sa
responsabilité soit engagée. Aisni, pour établir la faute, la victime devait dès lors rapporter à l’auteur du dommage
la preuve de deux éléments:
1- Un fait illicite
2- La faculté de discernement de l’auteur du dommage
Il en résultait que chaque fois qu’un dommage était causé par une personne qui n’est pas douée de discernement:
enfant en bas âges ou aliéné mental, la victime était privée d’indemnisation.
Guidé par un souci d’indemnisation de la victime, il a fallut attendre jusqu’à les années 60s pour que l’exigence
d’imputabilité de la faute soit progressivement abandonnée. On est passé ainsi d’un système de responsabilité
subjective à un système de responsabilité objective.
Au Liban – Est adopté le système de responsabilité subjective, consacré à l’art. 122, al. 1
COC qui dispose que: “Tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage injuste
oblige son auteur à réparation, du moins s’il est doué de discernement.”
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surveillance, les juges peuvent en considération de la situation des parties, condamner l’auteur
du dommage à une indemnité équitable.”
6 Art. 122 - Tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage injuste oblige son auteur à réparation,
du moins s’il est doué de discernement.
L’incapable est obligé par ses actes illicites pourvu qu’il ait agi avec discernement.
En cas de dommage causé par une personne privée de discernement, si la victime n’a pu obtenir réparation de celui
qui est tenu de la surveillance, les juges peuvent en considération de la situation des parties, condamner l’auteur du
dommage à une indemnité équitable.
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de discernement de la totalité de son revenu pour être conforme à la règle citée à l’art. 1347 du
COC, qui dispose que le montant de la réparation doit être équivalent aux dommages
occasionnés.
7Art. 134 - La réparation due à la victime d’un délit ou d’un quasi-délit doit correspondre, en principe, à l’intégralité
du dommage qu’elle a subi.
Le dommage moral entre en ligne de compte aussi bien que le dommage matériel.
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2) Il peut se prévaloir d’un fait justificatif, lequel a pour effet de retirer son caractère fautif
au comportement dommageable (consentement de la victime, acceptation des risques,
ordre de la loi, état de nécessité). Il s’agit là d’une cause d’irresponsabilité objective.
En droit libanais – certains des textes relatifs à la responsabilité civile délictuelle font
expressément référence à la cause étrangère :
- Art. 129 al. 3 du COC concernant la responsabilité du fait des animaux : « Cette R ne
cède que devant la preuve d’un cas de force majeure ou de la faute de la victime ».
8 Autrement dit, si la cause étrangère au fait personnel, au fait de la chose ou au fait d’autrui ne s’était pas réalisée,
le dommage ne se serait pas produit, à tout le moins pas dans les mêmes proportions.
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- Art. 131 al. 2 du COC concernant la responsabilité du fait des choses : « cette R objective
ne disparait que si le gardien fait la preuve d’un cas de force majeure ou de la faute de la
victime ».
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Autrement dit, l’auteur du dommage causé dans le cadre d’un accident de la circulation ne peut
s’exonérer de sa responsabilité en invoquant la survenance d’une cause étrangère, quand bien
même elle est constitutive d’un cas de force majeure.
1- La faute de la victime:
En droit français – Dans l’hypothèse où la cause étrangère ne revêt pas les caractères de la
force majeure, la faute de la victime, qui a concouru à la réalisation du préjudice, exonère
partiellement le défendeur de sa responsabilité, au prorata du degré d’implication de chacun
dans la production du dommage ( 2e civ., 29 avr. 2004; Cass. 2e civ., 11 avr. 2002 ; Cass. 2e civ.
22 oct. 2009).
En droit libanais – La référence est l’art. 135 du COC9: « lorsque la victime avait commis
une faute qui, sans faire disparaitre la responsabilité de son adversaire, l’attenue plus ou moins,
il y a lieu de procéder à un partage de responsabilité se traduisant par la modération de la
réparation allouée à la victime »
9 وجب توزيع التبعة على وجه يؤدي الى,اذا كان المتضرر قد اقترف خطأ من شأنه ان يخفف الى حد ما تبعة خصمه ال ان يزيلها
تخفيض بدل العوض الذي يعطى للمتضرر
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Dans un arrêt Desmares du 21 juillet 1982, la deuxième chambre civile de la Cour De Cass. a
instauré le système du tout ou rien: soit le fait non-fautif de la victime revêt les caractères de la
force majeure, auquel cas l’exonération est totale, soit il ne revêt pas les caractères de la force
majeure et, dans ce cas, l’auteur du dommage est infondé à s’exonérer de sa responsabilité,
même partiellement.
Si la jurisprudence Desmares a été abandonnée par la Cour de cassation, notamment dans trois
arrêts du 6 avril 1987, lorsqu’une faute est imputable à la victime ( 2e civ., 6 avr. 1987), elle a
toujours vocation à s’appliquer lorsque le comportement de celle-ci est non-fautif.
En droit libanais – Le fait de la victime n’est exoneratoire que lorsqu’il est fautif
(art.129,131 et 135 du COC)
ان حارس الحيوان مسؤول عن ضرر حيوانه وان يكن قد ضل او هرب وحكم هذه التبعة يجري ايضا عند انتفاء النص- موجبات و عقود١٢٩ المادة
وان يكن الحارس والمتضرر مرتبطين بعقد سابق كعقد االستخدام مثال وال ترتفع التبعة عن الحارس اال اذا قام الدليل على قوة قاهرة او على, المخالف
.خطأ ارتكبه المتضرر
Art. 129 - Le gardien d’un animal est responsable du dommage que celui-ci a causé, même dans le cas où il s’était
égaré ou échappé.
Sauf disposition contraire, cette responsabilité est mise en œuvre alors même que le gardien et la victime se
trouvaient antérieurement unis par un contrat tel que celui de louage de services.
Elle ne cède que devant la preuve d’un cas de force majeure ou de la faute de la victime.
ان حارس الجوامد المنقولة وغير المنقولة يكون مسؤوال عن االضرار التي تحدثها تلك الجوامد حتى في الوقت الذي ال- موجبات و عقود١٣١ المادة
وتلك التبعة الوضعية ال تزول اال اذا.تكون فيه تحت ادارته او مراقبته الفعلية كالسيارة وقت السير او الطيارة وقت طيرانها او المصعد وقت استعماله
وال يكفي ان يثبت الحارس انه لم يرتكب خطأ وان وجود تعاقد سابق بين الحارس.أقام الحارس البرهان على وجود قوة قاهرة او خطأ من المتضرر
.والمتضرر ال يحول دون اجراء حكم التبعة الناشئة عن االشياء اال اذا كان في القانون نص على العكس
Art. 131 - Le gardien d’une chose inanimée mobilière ou immobilière, est responsable des dommages qu’elle
occasionne, même pendant le temps où elle ne se trouverait pas effectivement sous sa conduite, son contrôle ou sa
direction, comme l’est une automobile en marche, un avion pendant son vol ou un ascenseur durant son
fonctionnement.
Cette responsabilité objective ne disparaît que si le gardien fait la preuve d’un cas de force majeure ou de la faute de
la victime; il ne lui suffirait pas d’établir qu’il n’a point commis de faute. La préexistence d’un rapport contractuel
entre le gardien et la victime ne fait pas obstacle au fonctionnement de la responsabilité du fait des choses sauf
disposition contraire dans la loi.
وحب توزيع التبعة على وجه, اذا كان المتضرر قد اقترف خطأ من شأنه ان يخفف الى حد ما تبعه خصمه ال ان يزيلها- موجبات و عقود١٣٥ المادة
.يؤدي الى تخفيض بدل العوض الذي يعطى للمتضرر
Art. 135 - Lorsque la victime avait commis une faute qui, sans faire disparaître la responsabilité de son adversaire,
l’atténue plus ou moins, il y a lieu de procéder à un partage de responsabilité de traduisant par la modération de la
réparation allouée à la victime.
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10 Si un individu est blessé par des coups portés par plusieurs personnes, chaque responsable ne peut, dans ses
rapports avec la victime, tenter de s’exonérer en invoquant le fait des autres agresseurs, qui sont tenus in solidum à
la réparation du dommage.
11 : "اذا نشأ الضرر عن عدة اشخاص فالتضامن السلبي يكون موجودا بينهم-ع. م١٣٧ المادة
اذا كان هناك اشتراك في العمل-اوال
". اذا كان من المستحيل تعيين نسبة ما أحدثه كل شخص من ذلك الضرر-ثانيا
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En droit libanais – Une controverse doctrinale existe sur l’applicabilité de l’art. 137 du COC
aux cas de responsabilite objective. Une tendance jurisprudentielle va dans le sens de
l’applicabilité pour une meilleure indemnisation de la victime.
3- Le cas fortuit:
Dans l’hypothèse où le cas fortuit (événement naturel ou action collective) ne revêt pas les
caractères de la force majeure, l’auteur du dommage ne saurait bénéficier d’une exonération,
même partielle, de sa responsabilité (2e civ., 30 juin 1971). Il est tenu d’indemniser la victime
du préjudice pour le tout.
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4- Légitime défense
La légitime défense est considérée comme une cause de justification en matière civile, comme
en matière pénale, lorsque ses conditions sont réunies. À savoir que la menace doit être réelle
et immédiate, que les violences commises par la personne qui invoque la légitime défense
doivent avoir été les seuls moyens pour elle de se protéger et enfin que les moyens employés
doivent être proportionnés à ceux déployés par l’agresseur.
5- État de necessité
L’état de nécessité est la situation de la personne pour laquelle le seul moyen d’éviter un mal
est d’en causer un autre de moindre gravité. L’acte dommageable est justifié par la nécessité
lorsque le bien sauvegardé est de valeur supérieure au bien ou à la valeur sacrifiée.
Exemples :
o Cas du médecin qui pour soigner un malade, se gare en double file.
o Idem quand un conducteur franchit une ligne continue pour éviter d’écraser un piéton.
o Lorsqu’une mère de famille vole du pain pour nourrir ses enfants : Affaires Ménard 1898.
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Pour que l’acceptation des risques produise l’effet d’un fait justificatif, la jurisprudence exige
le respect de certaines conditions pour le moins restrictives:
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En résumé, l’acceptation des risques ne peut constituer une cause d’exonération de responsabilité que si
elle constitue une faute intentionnelle ou d’imprudence de la part de la victime. Ce qui veut dire que celui
qui accepte une activité lui faisant courir un risque :
- doit être conscient des risques en question ou bien il aurait dû mesurer ces risques mais il ne l’a
pas fait,
- s’est engagé dans l’action en acceptant l’occurrence du risque
Dans ce cas, on considère que la victime a commis une faute qui peut le rendre responsable de son
propre dommage.
2- Consentement de la victime
Le consentement de la victime s’apparente à l’acceptation ou la sollicitation d’une atteinte
volontaire à un droit ou à un intérêt que la loi protège ou en la renonciation au droit de
demander réparation du dommage causé.
A noter que le consentement de la victime n’est pas un fait justificatif en droit pénal, car la
volonté individuelle est inapte à paralyser la mise en œuvre d’une sanction imposée dans le but
de protection de l’intérêt général.
Des solutions plus nuancées sont en revanche consacrées en droit civil. Si le consentement de la
victime peut dans certains cas justifier la faute, les clauses limitatives ou exonératoires de
responsabilité sont en revanche prohibées dans le domaine de la responsabilité délictuelle pour
faute en droit français.
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En droit français – Cette clause est sans valeur dans le domaine de la responsabilité
délictuelle pour faute en droit français, la jurisprudence considérant que les art. 1240 et 1241
du code civil sont d’ordre public et ne peuvent donc être paralysées par avance par convention.
A noter que le nouveau projet de réforme du droit de la responsabilité extra contractuelle
permet de telles clauses dans les domaines de responsabilité délictuelle sans faute, donc R du
fait des choses ou du fait d’autrui. Bien évidemment, il faudra recourir à un contrat pour
restreindre sa responsabilité délictuelle. Il ne s’agit donc pas de limiter unilatéralement sa
responsabilité erga omnes, mais de convenir avec son cocontractant que la responsabilité
délictuelle que l’on pourrait avoir engagée à son égard sera limitée. Est ainsi licite la clause par
laquelle des propriétaires d'animaux décident de s'affranchir de l'application des dispositions
de l'article 1243 (ancien 1385) du code civil, lesquelles mettent en place une responsabilité de
plein droit du propriétaire d'animaux pour les dommages causés par ces derniers. Aussi, les
parties sont-elles libres, de prévoir des clauses limitatives de responsabilité, en excluant, par
exemple, certaines causes d’exonération. Donc prévoir que la FM par exemple n’est pas une
cause qui limite la responsabilité.
De manière générale, il est possible de prévoir des clauses limitatives de responsabilité dans
toutes les matières où on peut transiger.
En droit libanais – Il est possible pour les fautes non-intentionnelles et uniquement pour
les dommages matériels de prévoir de telles clauses ( articles 138 et 139 du COC)
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En Droit Français ‐ À l’origine, ce texte était une Le Droit Libanais adopte dans ses textes le
introduction des cas spéciaux de Resp. Du Fait Des principe général de responsabilité du fait des choses.
Choses ≡> Évolution doctrinale & JPtielle le En effet, le COC (art. 131), sous l’impulsion du Doyen
considérant comme le fondement de la responsabilité Josserand et des résultats provisoires atteints par la
du fait des choses (arrêt Toffaine, 2èmechambre civ, 16 jurisprudence française de l’époque (donc en 1932,
juin 1896 & arrêt Jand’heur, 13 février 1930): La Cour arrêt Jand’heur), a retenu le système de la
De Cass, se base sur l’al. 1 de l’art. 1242 Code. Civ. Fr responsabilité objective du gardien lorsque le
et met en place un système de resp de plein droit dommage est causé par le fait de la chose inanimée,
(resp obj) fondé sur la chose au sens général. Dans qu’elle soit mobilière ou immobilière, dangereuse et
l’arrêt Jand’heur, la Cour de cassation utilise exigeant une surveillance ou non. L’art. 131 al. 3 du
l’expression « présomption de responsabilité» et non COC indique notamment que cette responsabilité est
« présomption de faute ». La preuve de l’absence de mise en œuvre même si le gardien et la victime était
faute est inopérante, de sorte que le seul moyen pour liés au préalable par un lien contractuel déterminé,
le gardien de s’exonérer de sa responsabilité est sauf disposition contraire de la loi. Elle peut se
d’établir la survenance d’une cause étrangère dans la cumuler avec toute autre responsabilité notamment
production du dommage (cas fortuit ou force du fait personnel et si les conditions de cette R sont
majeure), ou de démonter que les conditions de mise réunies. (Exemple: R objective du fait d’un véhicule et
en oeuvre de la Resp Du Fait Des Choses ne sont pas R personnelle du conducteur du fait de sa faute de
réunis. En édictant, pour la première fois, une conduite.) En outre, cette R ne disparait que si le
présomption de responsabilité, la Cour de Cass gardien fait la preuve d’une force majeure ou de la
abandonne dès lors la faute comme fondement de la faute de la victime. Il ne suffit donc pas qu’il établisse
responsabilité du fait des choses. qu’il n’a pas commis de faute (art. 131 al. 2 COC)
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I- LE PRINCIPE GÉNÉRAL DE
RESPONSABILITÉ DU FAIT DES CHOSES:
Les Conditions De Mise En Oeuvre De Ce Principe:
Les conditions de la mise en oeuvre de la responsabilité du fait des choses sont aux nombre de
4, parmis lesquels on dénombre 2 constantes et 2 conditions speciales:
Les Constantes:
o Le Dommage Fait Générateur (fait d’une chose) + Dommage + Lien De Causalité =
o Lien de Causalité Responsabilité
13Application de cette R à une bouteille de gaz qui explose, un sol glissant, une tuile qui s’envole, une vitrine mal
signalée…
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16Exemple‐ un adolescent qui blesse un passant avec une bouteille abandonnée dans laquelle il avait donné un
coup de pied, en devient ainsi le gardien
17 Il faut démontrer le lien actif de la chose = prouver que c’est bien la chose qui est à l’origine du dommage
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Il convient d’observer :
✓ Que ce texte n’a nullement évoqué la question du rôle de la chose. Plus
particulièrement, il ne distingue pas selon que la chose ait joué un rôle passif ou un rôle
actif. Par conséquent, toute distinction à ce propos n’a pas lieu d’exister.
✓ En outre, selon ce texte la responsabilité objective est retenue non en raison de l’état de
la chose mais en raison de l’état de son gardien. C’est parce qu’il est gardien qu’il est
responsable. C’est donc la seule garde qui justifie la responsabilité objective, la chose
n’en est que le simple instrument, parce qu’elle est l’instrument du dommage.
18 "ان حارس الجوامد المنقولة وغير المنقولة يكون مسؤوال عن االضرار التي تحدثها تلك الجوامد حتى في الوقت-ع. م١٣١ المادة
وتلك التبعة.الذي ال تكون فيه تحت ادارته او مراقبته الفع لية كالسيارة وقت السير او الطيارة وقت طيرانها او المصعد وقت استعماله
وال يكفي ان يثبت الحارس انه لم يرتكب خطأ.الوضعية ال تزول اال اذا أقام الحارس البرهان على وجود قوة قاهرة او خطأ من المتضرر
وان وجود تعاقد سابق بين الحارس والمتضرر ال يحول دون اجراء حكم التبعة الناشئة عن االشياء اال اذا كان في القانون نص على
."العكس
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Malgré cette possibilité offerte par le texte lui-même, la jurisprudence libanaise ne l‘a pas
exploité pour faciliter la preuve du fait de la chose à la victime. Ainsi, impose-t-elle les
conditions suivantes pour retenir le fait de la chose :
1. L’existence d’un rôle actif de la chose et non pas
simplement une intervention matérielle de la chose dans
la production du dommage.
2. Par ailleurs, ce rôle actif, qu’il résulte d’une chose en
mouvement ou d’une chose inerte, doit être prouvé par la
victime pour pouvoir enclencher la responsabilité du
gardien du fait de sa chose.
3- La garde de la chose:
a. La notion de la chose:
Que doit-on entendre par la notion de garde ?
En France – A priori, seul le gardien de la chose est susceptible d’engager sa responsabilité
sur le fondement de l’article 1242 du Code civil. Le plus souvent, la condition relative à la garde
ne soulèvera guère de difficultés dans la mesure où le gardien sera tout à la fois le propriétaire
et le détenteur de la chose lors de la production du dommage. Or, dans l’hypothèse où le
propriétaire et le détenteur de la chose sont deux personnes distinctes, deux théories sont
envisageables:
✓ La théorie de la garde juridique de la chose – La garde incomberait à celui qui
est propriétaire de la chose, car lui seul posséderait un véritable pouvoir sur la chose
✓ La théorie de la garde matérielle de la chose – La garde supposerait une
maîtrise concrète et effective de la chose, de sorte que seul son détenteur effectif, qu’il
en soit ou non le propriétaire, pourrait être qualifié de gardien
La question de la notion de garde a été tranchée dans un célèbre arrêt Franck du 2 décembre
1941, lequel vient clore une affaire dans le cadre de laquelle la Cour de Cassation adopte la
théorie de la garde matérielle: elle estime que “dès lors que le propriétaire est privé de l’usage,
de la direction et du contrôle de la chose, il n’en a plus la garde, de sorte que la présomption de
responsabilité édictée à l’article 1242, al. 1er du Code civil doit être écartée.”
La garde comporte ainsi trois éléments constitutifs qui déterminent la qualité de gardien:
❖ L’usage: maîtrise de la chose dans son propre intérêt
❖ La direction: décider de la finalité de l’usage
❖ Contrôle: capacité à prévenir le fonctionnement anormal de la chose
Parsuite, “Est déclaré gardien celui qui exerce sur la chose les pouvoirs d’usage, de direction et
de contrôle au moment où celle-ci a été l’instrument du dommage” ( Arrêt du 17 mars 2011,
Cass, 2e civ- arrêt confirmant la decision Franck)
Au total, il apparaît que la solution adoptée par la Cour de cassation dans l’arrêt Franck est à
contre-courant du mouvement d’objectivation de la responsabilité engagé par l’arrêt Teffaine
d’abord, puis par l’arrêt Jand’heur. On assiste à une résurgence de la faute.
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La Cour de cassation n’opère plus aucune distinction entre le dément et l’enfant : les
deux sont susceptibles d’engager leur responsabilité sur le fondement de l’article 1384,
al. 1er dès lors qu’est établie leur qualité de gardien.
2) Au Liban:
Il importe de distinguer selon la conception adoptée :
Conception juridique de la garde – L’action ne peut être intentée contre
l’incapable directement en sa qualité de gardien de la chose, mais contre la personne
qui est le véritable gardien de la chose sur le fondement de sa R du fait des choses.
L’action est intentée contre le tuteur directement en raison du fait illicite de l’incapable,
elle se fera sur le fondement de l’article 126 du COC et il reviendra à la victime de
prouver le fait illicite de l’incapable lors de l’utilisation de la chose et le lien de causalité
entre ce fait et le dommage causé.
19Art. 126 - Les parents et le tuteur sont responsables du dommage causé par le fait illicite des enfants mineurs
habitant avec eux et soumis à leur puissance.
Les instituteurs et les artisans sont responsables du dommage causé par le fait illicite de leurs élèves et apprentis
pendant le temps qu’ils sont sous leur surveillance. Toutefois, la responsabilité de l’Etat est substituée à celle des
membres de l’enseignement public.
La responsabilité de ces personnes est engagée à moins qu’elles ne prouvent qu’elles n’ont pu empêcher le fait qui
donne lieu à cette responsabilité; elle subsiste encore que l’auteur de l’acte soit irresponsable par défaut de
discernement.
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b. La désignation du gardien:
La Cour de Cassation Française ne rejette pas totalement la théorie de la garde juridique, ce
pour une raison simple : elle fait peser sur le propriétaire de la chose qui a causé un dommage
une présomption de garde.
Le propriétaire est présumé gardien dans deux hypothèses distinctes :
• Lorsqu’il exerce un pouvoir direct sur la chose – Il s’agit de l’hypothèse où le
propriétaire est aussi le détenteur de la chose. Les trois éléments constitutifs de la garde
sont ici réunis, de sorte que cette situation ne soulève, a priori, guère de difficulté
• Lorsqu’il exerce un pouvoir indirect sur la chose – Il s’agit de l’hypothèse où
la chose est détenue par un préposé. En raison du lien de subordination, si le préposé a
l’usage de la chose, le propriétaire conserve le pouvoir de direction et de contrôle. Il
existe en effet une incompatibilité entre les qualités de gardien et de préposé. Il n’en
irait autrement que si le préposé retrouve toute son indépendance :
- Soit qu’il agisse en dehors de ses fonctions,
- Soit qu’il jouisse dans son activité d’une grande autonomie
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Une illustration de cette exigence peut être trouvée dans un arrêt du 19 juin 2003. La Cour de
cassation a estimé dans cette décision qu’il n’y avait pas transfert de garde dans le cadre d’une
relation de courtoisie ( 2e civ., 19 juin 2003)
Il s’agissait en l’espèce du prêt d’une tondeuse entre voisins: La Cour de cassation valide la
décision des juges du fonds qui ont refusé de reconnaître le transfert de garde, estimant que le
propriétaire de la chose « n’avait confié sa tondeuse à M. X… que pour un court laps de temps et
pour un usage déterminé dans son propre intérêt, que M. X… n’avait pas été autorisé à se
servir de la tondeuse pour son usage personnel, ni à la sortir de la propriété»
Ainsi, ressort-il de cet arrêt que le prêt d’une chose n’entraîne pas le transfert de garde lorsque
l’usage est : Circonscrit dans le temps + Circonscrit dans l’espace + Effectué dans l’intérêt
exclusif du propriétaire.
Il apparaît de ce développement qu’a priori il ne peut y avoir qu’un gardien de la chose, la garde
a un caractère alternatif et non pas cumulatif.
Toutefois, cela soulève deux difficultés :
1. La question de la garde de la structure et la garde du comportement, c’est-à-dire
lorsque des personnes différentes ont un pouvoir d’usage, de direction et de contrôle
sur divers éléments de la même chose.
2. La question de la garde commune de la chose c’est-à- dire lorsque des personnes ont
une maîtrise commune sur la même chose, exerçant sur cette chose un pouvoir au
même titre. Tel sera le cas des copropriétaires ou des coemprunteurs.
20Une société expédie des bouteilles d’oxygène liquide et en les déchargeant, une bouteille explose, blessant un
salarié du transporteur. En l’espèce, comme il n’était pas établi que l’accident soit la conséquence d’un acte
extérieur à l’objet, la société propriétaire a été déclarée responsable.
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➢ Si l’accident est dû à la structure de la chose, à la manière dont elle est constituée, par
exemple à un vice de fabrication:le propriétaire, gardien de la structure est responsable.
Cette distinction a été reprise dans plusieurs décisions postérieures, mais elle reste critiquée
par une grande partie de la doctrine. Elle aboutit à une solution plus juste : le gardien de la
structure ne verra pas sa responsabilité engagée pour une faute commise par l’usager
de la chose, et surtout, le gardien du comportement ne verra pas sa responsabilité engagée
pour un vice de la chose auquel il est étranger.
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L’exonération par le fait du tiers – obéit aux effets habituellement attachés à ce fait
dans le droit commun de la responsabilité : Le fait du tiers est donc exonératoire seulement s’il
présente les caractères de la FM. A défaut, il est source de responsabilité in solidum (droit
français) ou solidaire (droit libanais) des divers auteurs du dommage dans le cas de garde
commune. Par contre, le gardien ne peut invoquer la faute du tiers dans les rapports avec la
victime puisque le fondement de la R objective n’est pas la faute. Il n’y aura donc pas
exoneration.
21Art. 135 - Lorsque la victime avait commis une faute qui, sans faire disparaître la responsabilité de son
adversaire, l’atténue plus ou moins, il y a lieu de procéder à un partage de responsabilité de traduisant par la
modération de la réparation allouée à la victime.
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La responsabilité de ces personnes est engagée à moins qu’elles ne prouvent qu’elles n’ont pu
empêcher le fait qui donne lieu à cette responsabilité ; elle subsiste encore que l’auteur de l’acte
soit irresponsable par défaut de discernement”
Concrètement, la victime du dommage causé par un élève dispose des actions suivantes selon
que l’enseignant est dans l’enseignement public ou privé :
✓ Enseignement public
- Une action contre l’Etat dans les termes de l’article 126 alinéa 2 du Code
des obligations (via l’enseignant).
- Une action contre l’Etat directement intentée par devant le Conseil
d’Etat, à condition de prouver que le fait dommageable résulte de la
mauvaise gestion ou de la violation des règles en matière d’éducation
publique et des règlementations administratives relatives aux
établissements scolaires.
✓ Enseignement privé:
- Une action contre l’enseignant s’il s’agit d’un établissement
d’enseignement privé dans les termes de l’article 126 alinéa 2 du Code
des obligations
- Une action contre l’établissement d’enseignement privé dans les termes
de l’article 127 du Code des obligations en sa qualité de commettant.
- Une action contre l’établissement d’enseignement privé dans les termes
de l’article 122 du Code des obligations pour mauvaise gestion.
A noter qu’une action individuelle contre l’enseignant lui-même est toujours possible à
condition que la victime prouve que l’enseignant a commis une faute dommageable dans les
conditions du droit commun, c’est-à-dire l’article 122 COC.
Enfin, il convient de relever que la responsabilité des artisans joue dès qu’il est constaté que le
fait dommageable a été commis par les apprentis alors qu’ils étaient sous leur surveillance. En
ce sens, que le texte n’a nullement exigé que le fait illicite soit commis par l’apprenti à
l’occasion de son activité.
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Dans l’arrêt Bertrand, la Cour de cassation estime que la preuve de l’absence de faute est
inopérante. Autrement dit, pour la haute juridiction, les parents ne peuvent s’exonérer de leur
responsabilité qu’en rapportant la preuve :
- d’un cas de force majeure
- d’une faute de la victime
Ainsi, la haute juridiction fait de la responsabilité parentale une responsabilité de plein droit 22
en ce sens que pèse sur les parents, non plus une présomption de faute, mais une présomption
de responsabilité.
Il peut être observé que la solution retenue dans l’arrêt Bertrand s’inscrit dans le droit fil de la
jurisprudence Fullenwarth.
❖ Dans l’arrêt Fullenwarth, la Cour de cassation abandonne l’exigence de faute de
l’enfant . Le simple fait causal suffit à engager la responsabilité des parents du fait de
leurs enfants
❖ Dans l’arrêt Bertrand, la Cour de cassation abandonne la présomption de faute. Les
parents ne peuvent plus s’exonérer de leur responsabilité en prouvant qu’ils n’ont pas
commis de faute
Ainsi, dès lors que l’on admet que le simple fait causal de l’enfant suffit à engager la
responsabilité parentale, il est parfaitement logique de priver les parents de la possibilité de
s’exonérer en prouvant qu’ils n’ont commis aucune faute.
2- Conditions Specifiques
Pour que des parents soient susceptibles de répondre des faits dommageables causés par leur
enfant mineur ils doivent endosser la qualité de gardien, ce qui suppose : d’une part, que leur
22La responsabilité de plein droit est une responsabilité qui ne requiert pas la faute comme condition. Ainsi, la
personne responsable ne peut s'exonérer de sa responsabilité en prouvant son absence de faute. La responsabilité
de plein droit est également appelée responsabilité objective ou responsabilité sans faute.
Résumé 37
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enfant soit mineur, d’autre part, qu’ils exercent l’autorité parentale, enfin, qu’ils cohabitent
avec leur enfant.
a- La minorité de l’enfant
La mise en œuvre de la responsabilité parentale est subordonnée à la minorité de l’enfant, à
défaut de quoi la responsabilité des parents ne saurait être recherchée sur le fondement de
l’article 1242, al. 4.
La victime du dommage causé par une personne majeure pourrait éventuellement envisager
d’agir en réparation contre ses parents sur le fondement de l’article 1242, al. 1er du Code civil
(donc sur la base du principe de responsabilité générale du fait d’autrui).
Toutefois, comme l’a affirmé la Cour de cassation dans l’arrêt Blieck, cela suppose d’établir que
les parents exerçaient sur leur enfant majeur un pouvoir juridique (tutelle), de sorte qu’ils
assuraient l’organisation et le contrôle de son mode de vie (Cass. ass. plén., 29 mars 1991)
b- L’autorité parentale
La condition tenant à l’autorité parentale ne soulève pas de difficulté particulière. Elle est
conférée aux parents :
- Soit par l’effet de la loi - l’article 371-1 du Code civil dispose en ce sens
que « elle appartient aux parents jusqu’à la majorité ou l’émancipation de
l’enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour
assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect
dû à sa personne»
- Soit par décision de justice - l’article 373-2-1 prévoit par exemple que
« si l’intérêt de l’enfant le commande, le juge peut confier l’exercice de
l’autorité parentale à l’un des deux parents. »
c- La cohabitation
Aux termes de l’article 1242, al. 4 du Code civil « le père et la mère, en tant qu’ils exercent
l’autorité parentale, sont solidairement responsables du dommage causé par leurs enfants
mineurs habitant avec eux ».
Il résulte de cette disposition que la responsabilité ne saurait être mise en œuvre s’il n’est pas
établi que l’auteur du dommage cohabitait avec ses parents.
Résumé 38
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La Conception Abstraite:
Selon cette conception, il n’est pas nécessaire que l’enfant habite effectivement avec ses
parents au moment du dommage pour que la responsabilité de ces derniers soit susceptible
d’être engagée. Par conséquent il suffit que l’enfant ait sa résidence habituelle chez ses parents
pour que leur responsabilité puisse être recherchée, peu importe qu’il réside effectivement
avec eux. C’est donc la résidence de droit – abstraite – qui prime sur la résidence de fait –
concrète. Cette conception s’inscrit dans le droit fil du mouvement d’objectivation de la
responsabilité parentale, lequel est guidé par une volonté d’émancipation du fondement de la
faute. Or contrairement à la conception concrète de la cohabitation qui en est traduction, la
conception abstraite est conforme à l’objectif d’amélioration du sort des victimes.
La responsabilité des parents est une charge de la puissance paternelle, plus précisément des
droits de garde et d’éducation, auxquels elle est liée indissolublement. A son tour, cette
responsabilité s’éloigne de la responsabilité du fait d’autrui et se rapproche davantage de la
responsabilité fondée sur la faute dans la surveillance ou la négligence puisque :
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La responsabilité des parents et tuteur ne peut être cumulative. Suivant le cas, il s’agira de la
responsabilité des uns ou de l’autre mais jamais les deux en même temps. Cela se justifie par la
condition posée par l’article 126 relative à la soumission de l’enfant à leur puissance. La
soumission à la puissance de l’un exclut en principe la soumission à la puissance de l’autre. De
même, l’article 126 COC retient la responsabilité des parents et tuteur abstraction faite de la
condition de discernement de l’enfant. Cela est exact dans la mesure où une telle responsabilité
est fondée non sur la faute de l’enfant mais sur celle personnelle des parents et tuteur pour
leur négligence ou manque de surveillance.
Cette responsabilité cesse : une fois que l’enfant a atteint l’âge de majorité puisque à cet âge il
devient pleinement capable et responsable. Également, elle cessera si le majeur est dément
dans la mesure où le texte ne rend pas le tuteur responsable du fait du majeur dément.
Enfin, l’enfant doit habiter avec les parents ou le tuteur et être soumis à leur puissance.
Toutefois, les parents demeurent responsables des dommages causés par leurs enfants lorsque
la non cohabitation n'a pas de motif légitime. A ce propos, on apportera les deux observations
suivantes : ce n’est pas le fait matériel de l’habitation qui est décisif : les parents ou tuteur
répondront toujours des actes d’un enfant qu’ils auraient chassé du domicile familial ou qui
s’en serait enfui. Ce qu’il faut supposer dans ce texte, c’est une délégation plus ou moins
complète de la puissance paternelle. La responsabilité est alors déplacée, elle existe désormais
à la charge de la personne au profit de laquelle le déplacement a eu lieu. En principe, c’est le
père qui est responsable ; la mère n’endosse la responsabilité de droit que dans les cas où elle
est régulièrement investie des droits de garde et d’éducation.
La responsabilité des parents sur le fondement de l'article 126 COC, ne doit pas être confondue
avec celle de l'article 122 COC: Dans le premier cas, le père ou la mère répond du fait de son
enfant pour négligence ou manque de surveillance; leur passivité est fautive. Dans le deuxième
cas, le père ou la mère répond de son propre comportement fautif : leur activité est
sanctionnée.
Dans leur rapport avec leurs enfants, les parents peuvent être responsables du fait de ces
derniers, mais également de leur propre fait.
Par exemple, une mère qui permet à son fils mineur de conduire la voiture accidentée, il y a:
a. Une responsabilité du fait de la chose, du fait de l'enfant
b. Une responsabilité personnelle de la mère qui, en remettant la voiture à son fils
mineur a commis une faute au sens de l'article 122 COC.
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La question qui immédiatement se pose est alors de savoir quelles sont les conditions de mise
en œuvre de ce cas de responsabilité ?
La mise en œuvre de la responsabilité des commettants du fait de leurs préposés suppose la
réunion de deux conditions cumulatives :
- La première condition tient aux liens personnels qui existent entre le commettant et le
préposé;
- La seconde condition tient aux actes commis par le préposé susceptible d’engager la
responsabilité de son commettant
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Comme pour le contrat d’entreprise, la conclusion d’un contrat de mandat ne fait pas présumer
l’existence d’un lien de subordination entre le mandant et le mandataire.
Aussi, appartiendra-t-il à la victime de prouver que les circonstances dans lesquelles le contrat
de mandat a été exécuté sont constitutives d’un rapport de préposition.
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susceptible d’être recherchée.La Cour de cassation estimait néanmoins que la victime pouvait
agir :
o Soit contre le préposé, sur le fondement des articles 1240 et 1241
o Soit contre le commettant sur le fondement de l’article 1242, al. 5
La victime devait toutefois démontrer :
➢ D’une part, que le préposé avait commis une faute
➢ D’autre part, que cette faute était rattachable aux fonctions du préposé
Cette solution a été jugée sévère par la doctrine car permettre à la victime d’engager la
responsabilité du préposé était profondément injuste, dans la mesure où cela revenait à « lui
faire supporter les conséquences d’éventuels défauts d’organisation de l’entreprise qui ne lui
sont pourtant pas imputables ».
Sensible à cette critique, la jurisprudence est revenue sur sa position traditionnelle dans le
célèbre arrêt Costedoat. Ainsi, la responsabilité personnelle du préposé est écartée lorsqu’il a
agi « sans excéder les limites de sa mission ». Cela signifie donc que même si le fait
dommageable imputable au préposé serait constitutif d’une faute, au sens des articles 1240 et
1241 du Code civil, dès lors qu’il agit dans les limites de sa mission, sa responsabilité
personnelle ne saurait être recherchée.
À la suite de l’arrêt Costedoat, deux questions se sont posées au sujet de la solution adoptée
par la Cour de cassation. En effet, dans la mesure où le préposé n’engage
plus sa responsabilité personnelle lorsqu’il agit dans la limite de sa mission :
1) Est-il toujours besoin pour la victime d’établir une faute à l’encontre de ce dernier pour
engager la responsabilité du commettant ?
2) Quelles sont les limites à l’irresponsabilité de principe dont jouit le préposé ?
Sur la seconde question – s’agissant des limites à l’irresponsabilité de principe dont jouit
le préposé. Afin de déterminer les limites à l’immunité dont jouit le préposé lorsqu’il agit dans
les limites de sa mission, l’examen de la jurisprudence nous révèle que trois situations doivent
être distinguées :
• Le préposé a agi en dehors de ses fonctions
• Le préposé a excédé les limites de sa mission
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importe qu’il ait excédé ou non les limites de sa mission. Cela signifie, en d’autres termes, que
le préposé est irréfragablement présumé avoir excédé les limites de sa
mission dès lors qu’il commet une infraction pénale intentionnelle. La victime disposera alors
de deux débiteurs :
- Le préposé
- Le commettant, sachant que le commettant sera néanmoins fondé à se retourner
contre son préposé, à supposer que la faute pénale n’ait pas été commanditée par ce
dernier.
Si l’on résume, plusieurs hypothèses doivent être distinguées pour déterminer contre qui la
victime est fondée à agir :
- Le commettant sera seul responsable si le préposé n’a pas commis d’abus de fonctions
et n’a pas excédé les limites de sa mission ;
- Le préposé sera seul responsable s’il a commis un abus de fonctions;
- Le commettant et le préposé seront responsables in solidum si le préposé a excédé les
limites de sa mission [dont la faute intentionnelle] sans commettre d’abus de fonctions.
Il est en réalité aisé d’excéder les limites de la mission sans commettre un abus de fonctions.
La première notion est effectivement appréciée très largement par la Cour de cassation (toute
faute intentionnelle, pénale comme civile, suffit à faire tomber l’immunité du préposé dès lors
qu’elle est intentionnelle) alors que la seconde est appréciée très restrictivement (puisque les
trois conditions qui permettent de caractériser l’abus de
fonctions sont cumulatives). Ainsi, un professeur de musique qui viole ses élèves sur son lieu de
travail et pendant son temps de travail excédera les limites de sa mission (infraction pénale
intentionnelle) sans commettre d’abus de fonctions (il n’a pas agi en dehors de ses fonctions
puisqu’il a trouvé dans l’exercice de ses fonctions « les moyens de sa faute et l’occasion de la
commettre »). Ou encore un homme est victime de violences alors qu’il se fait expulser d’une
discothèque par trois « videurs » employés par la société propriétaire de l’établissement. Le
commettant et le préposé sont donc tous deux responsables.
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Dana H. ASSAF
- Répartition de la charge finale de la dette par parts viriles [division d'une somme
d'argent, d'un compte ou de tout autre actif, par le nombre de bénéficiaires, titulaires
ou copartageants] si aucun responsable n’est fautif ;
- Répartition en fonction de la gravité des fautes respectives (et non des liens de
causalité) en présence d’une pluralité de responsables fautifs ;
- Lorsqu’il y a des responsables fautifs et des responsables non fautifs, les responsables
fautifs supportent seuls la charge finale de la dette.
Ce n’est pas parce que la responsabilité du commettant sur le fondement de l’article 1384,
alinéa 5, du Code civil est une responsabilité objective que ce dernier ne sera jamais fautif.
La question de la faute du commettant doit être abordée au stade de la contribution à la dette.
Ainsi un commettant qui ordonnerait à son préposé de commettre une infraction pénale serait-
il considéré comme fautif. Si la victime n’aura pas à établir cette faute au
stade de l’obligation à la dette, elle devra être prise en compte au stade de la contribution à la
dette pour aboutir à un partage de la charge finale de la dette entre le préposé et le
commettant à proportion de la gravité de leurs fautes respectives.
Il existe toutefois des particularités propres à l’article 1384/1242, alinéa 5, du Code
civil qui viennent s’ajouter aux principes de droit commun que l’on vient d’énoncer :
- Lorsque le préposé bénéficie d’une immunité civile, le commettant ne peut exercer un
recours subrogatoire contre lui puisque la victime (le subrogeant) ne peut transférer au
commettant (le subrogé) plus de droits qu’elle n’en avait elle-même ;
- A défaut d’action récursoire, le commettant peut toujours exercer une action
personnelle contre son préposé s’il en a une. Il faudra alors trouver un fondement à
cette action.
- Dans la majorité des cas, le lien de préposition découle de l’existence d’un contrat de
travail entre le commettant et le préposé, l’action personnelle sera alors une action en
responsabilité contractuelle fondée sur le contrat de travail. Il faut rappeler à cet égard
que l’employeur ne peut assigner son préposé en responsabilité civile que si ce dernier a
commis une faute lourde.
- Enfin, si c’est l’assureur du commettant qui a indemnisé la victime, le Code des
assurances interdit à l’assureur de se retourner contre le préposé sauf cas de
malveillance (art. L121-12, al. 3, du Code des assurances), ce qui n’empêche pas
l’assureur du commettant de se retourner contre l’assureur éventuel du préposé.
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contrôle et de direction. Cette responsabilité incombe aux personnes morales comme aux
personnes humaines ».
Cette responsabilité est une véritable responsabilité du fait d’autrui, l’art. 127 COC exige de la
part des responsables:
- Un pouvoir effectif de contrôle et de direction,
- Elle écarte expressément la notion du libre choix des domestiques ou préposés par les
maîtres ou commettants
- Elle ne donne pas à ces derniers la possibilité de s’exonérer de leur responsabilité en
prouvant qu’ils n’ont pas commis personnellement de faute.
- Cette obligation n’a lieu que pour autant que les domestiques et proposés ont eux-
mêmes engagé leur responsabilité par leur fait illicite dans les termes du droit commun,
l’employeur étant tenu des dommages causés par ses salariés du fait qu’il tire profit de
leur activité.
1- Conditions
Trois conditions sont posées par le texte comme en droit français :
❖ L’existence de relations de commettant à préposé;
❖ Un acte dommageable commis par le préposé ;
❖ Un lien entre cet acte dommageable et ses fonctions.
2- Effets
Traditionnellement, la victime a le choix d’agir soit contre le préposé seul, soit contre le
commettant seul, soit contre les deux sur la base de la solidarité passive.
Le commettant qui avait indemnisé la victime peut en théorie exercer une action récursoire
contre son préposé, notamment sur le fondement de la responsabilité du fait personnel (art.
122 COC).23
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