Droit Des Contrats
Droit Des Contrats
Droit Des Contrats
LE
DROIT DES
CONTRATS
- Règlementation
-Contrats types
GECOS –FORMATION
Le Droit des Contrats s’intègre dans le droit civil considéré comme le droit
commun, le droit civil ayant longtemps régi de façon globale la vie privée des
hommes et leurs relations particulières. Le premier objet du droit civil est de
définir la Personnalité Juridique. Le second objet est de régir l’activité juridique
à laquelle les personnes physiques ou morales sont appelées à participer. Le
droit civil envisage donc deux domaines distincts : La Personne et l’Activité
économique dans laquelle s’inscrit le droit des obligations.
Le droit des obligations a pour objet l’étude des règles juridiques qui gouvernent
les rapports d’obligations naissant entre les hommes dans la société. En effet, la
vie sociale engendre entre les personnes, des multitudes de liens qui font peser
sur chaque individu, des exigences de toutes sortes : exigences morales ou
religieuses, sociales ou politiques… Et ces exigences se présentent sous forme
de devoirs : devoir à l’égard d’une divinité (Prière, rite), devoir à l’égard des
autres (Payer ses impôts, courtoisie…), devoir à l’égard de soi-même (Se
nourrir, s’instruire). Les seules obligations qui soient juridiques, sont celles qui
sont assorties de la sanction étatique, parce que reconnues comme telles par le
droit positif.
L’obligation est donc un lien de droit entre deux ou plusieurs personnes en vertu
duquel l’une (le créancier) peut exiger de l’autre (le débiteur) une prestation.
Exemple : L’emprunteur doit rembourser (Convention) , l’auteur fautif d’un
dommage doit le réparer (Légale).
Mais d’après les dispositions conjuguées des articles 1101 et 1370 du Code
Civil, l’obligation civile nait soit de la seule autorité de la loi, soit d’un délit,
d’un quasi-délit, d’un quasi-contrat ou d’un contrat.
Dans notre activité professionnelle, ou pour des besoins d’ordre privé, nous
passons quotidiennement des contrats les plus divers. Afin de leur donner une
sécurité juridique, le législateur est venu préciser la manière dont se concluent et
s’exécutent les plus importants d’entre eux. Ainsi une connaissance parfaite des
L’objectif du présent cours est donc d’une part de familiariser les apprenants à
l’environnement des contrats d’affaires les plus usuels pour leur permettre de les
identifier facilement et d’autre part, leur donner un schéma de réflexion et de
rédaction pour éviter les erreurs et autres pièges consistant notamment à
mentionner dans leurs conventions des stipulations illicites ou des clauses ayant
une efficacité illusoire ou les insérer sans en mesurer la portée.
Dans le contrat synallagmatique, les obligations sont réciproques entre les parties
(la vente ; le contrat d’assurance…) alors que le contrat unilatéral, ne fait naitre
les obligations qu’à la charge d’une seule des parties (le mandat…)
Dans le contrat à titre gratuit, un seul des cocontractants est engagé et l’autre
enrichira son patrimoine sans contrepartie (la donation…) ; à contrario le
contrat à titre onéreux fait naitre un profit pour chacune des parties (la vente, le
louage..).
Les obligations sont certaines et connues dès leur conclusion pour ce qui est
du contrat commutatif (le contrat de transport, la vente…) le contrat aléatoire
Ce sont :
Le contrat comme tout acte juridique nait c'est-à-dire se forme. Une fois formé, il
doit être valide sans quoi il est frappé de nullité.
A. La formation du contrat
- Les formes : l’offre peut revêtir diverses formes (orales, écrites, affiches,
marchandises exposées avec affichage du prix, taxi en station,) et être faite
à personne dénommée ou à personne indéterminée.
- Les conditions : elle doit être précise et complète, c'est-à-dire comporter
tous les éléments nécessaires à la formation du contrat (objet bien
déterminé, prix bien défini…)
- Les effets : en principe tant qu’elle n’est pas encore acceptée, l’offre ne peut
être retirée. En fait si l’offre ne crée pas le contrat, elle crée néanmoins des
effets à l’égard du pollicitant.
Ainsi s’il n’a pas fixé de délai d’acceptation, l’offre doit être maintenue dans
un délai raisonnable, par contre s’il a fixé un délai d’acceptation, il ne peut
retirer son offre avant l’expiration du délai sauf refus express de celui à qui
elle est destinée. Le retrait précipité engage la responsabilité délictuelle du
pollicitant.
A-2 L’acceptation
Les quatre conditions de validité du contrat énoncées par le code civil sont : le
consentement non entaché de vices, la capacité des parties, un objet certain
matière de l’obligation et une cause licite. La défaillance de l’une de ces quatre
conditions emporte nullité du contrat.
- L’erreur : elle est une cause de nullité de la convention si elle tombe sur
la substance même de la chose qui en est l’objet.
EX : vous achetez un tableau comme considéré comme une œuvre d’art,
vous apprenez plus tar à l’aide d’une expertise que le tableau ne l’est pas.
Elle est aussi la cause de nullité quand elle tombe sur la personne du
cocontractant dans le cas où la considération de la personne avec laquelle
on contracte joue un rôle déterminant.
- Le dol : on appelle dol, les manœuvres frauduleuses, tromperies,
mensonges, réticences dont une personne use pour en tromper une autre à
l’occasion d’un contrat.
EX : un commerçant simule des bénéfices exagérés pour vendre plus cher
son fonds de commerce.
- La violence : c’est la contrainte exercée sur la volonté d’une personne pour
la forcer à contracter en la menaçant d’un mal considérable. La violence doit
présenter une certaine gravité.
EX : Vous ne pouvez pas payer à l’échéance l’un de vos créanciers ; celui-
ci menaçant de poursuite, vous oblige à passer un contrat désavantageux
pour vous.
B-2 : La capacité
B-3 : L’objet
L’objet du contrat désigne l’opération juridique que les parties ont voulu
effectuer. Il doit être déterminé ou déterminable, possible et dans le commerce,
conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs (prêt, assurance, donation…)
Georges Essis, chargé de cours 7
B-4 : La cause
C’est la raison pour laquelle une personne a contracté, le motif, le mobile. Elle
doit être licite et morale.
Elles se repartissent en nullité relative (édictée afin de protéger l’une des parties ;
cas d’incapacité, de vices de consentement) et en nullité absolue (sanctionnant
les atteintes à l’intérêt général : cas de l’illicéité de la cause et de l’objet).
Lorsque la nullité est prononcée par le juge, elle a un effet rétroactif c'est-à-dire
que le contrat est anéanti dés l’instant où il a été conclu.
Les contrats n’ont d’effet qu’à l’égard des parties contractantes ; ils ne nuisent
point au tiers et en principe ne lui profitent pas non plus.
Le principe est que le contrat ne peut être révoqué par une volonté unilatérale. Si
l’une des parties se refusait à exécuter ses obligations, elle engagerait sa
responsabilité contractuelle et pourrait même y être contrainte par les voies
d’exécution forcée.
Toutefois cette règle comporte des exceptions notamment pour les contrats
reposant sur la confiance mutuelle et ceux à durée indéterminée car l’idée est que
les parties ne peuvent pas s’engager éternellement d’où la possibilité pour l’une
de rompre le contrat à condition qu’elle ne nuise pas à l’autre cocontractant.
Le code civil, prévoit qu’un contrat ne peut en principe rendre un tiers ni créancier
ni débiteur. Cependant il faut distinguer entre les tiers ayants causes et les tiers
étrangers
B. L’exception d’inexécution
C’est une sorte de pression légale exercée par le créancier d’une obligation
contractuelle qui si cela est possible encore, refuse d’exécuter sa propre obligation
tant que le débiteur défaillant n’exécute pas la sienne.
C. La résolution et la résiliation
Aux termes de l’article 1709 du code civil, le bail est « un contrat par lequel une
personne (le bailleur) s’oblige à faire jouir l’autre (le locataire) d’une chose
pendant un certain temps et moyennant un certain prix »
Cette définition présente les éléments caractéristiques du contrat de bail qui sont
le transfert de la jouissance d’une chose pendant un certain temps, et le paiement
d’un loyer en contrepartie.
Le bail est un contrat par lequel on met à la disposition d’autrui une chose pour
en faire usage. Il est de l’essence de l’opération que le locataire soit en droit de se
servir de cette chose. Par ailleurs on s’accorde à penser que le bien faisant l’objet
du bail doit être une chose individualisée, et non consomptible.
C. UN CONTRAT TEMPORAIRE
Enfin le bail est un contrat à exécution successive en ce sens que l’exécution des
prestations est échelonnée dans le temps. L’art. 1713 du code civil déclare que
qu’on peut louer toutes sortes de choses, il y a donc une diversité de baux et notre
analyse portera sur le bail à usages commercial.
DEFINITION
Le bail à usage professionnel est régi par le titre I du livre 3 de l’acte uniforme
de l’OHADA portant Droit Commercial Général ; conformément à l’article 103 :
« Est réputé bail à usage professionnel, toute convention écrite ou non, existant
entre une personne investie par la loi ou une convention du droit de donner en
location tout ou partie d’un immeuble compris dans le champ d’application du
présent Titre, et toute personne physique ou morale permettant à cette dernière
d’exploiter dans les lieux avec l’accord du propriétaire toute activité commerciale,
industrielle, artisanale ou professionnelle ».
- Le bailleur est tenu de délivrer les locaux en bon état ; il est présumé avoir
rempli cette obligation lorsque le bail est verbal ou lorsque le preneur a
signé le bail sans formuler de réserves quant à l’état des locaux.
- Il est tenu aussi d’exploiter les locaux donnés à bail en bon père de famille
et conformément à la destination prévue au contrat ou suivant celle
présumée d’après les usages de sa profession. Si le preneur donne aux
locaux un autre usage que celui auquel ils sont destinés et qu’il en résulte
un préjudice pour le bailleur, celui-ci pourra demander à la juridiction
compétente la résiliation du bail ; il en sera de même lorsque le preneur
voudra adjoindre à l’activité prévue au bail une activité connexe ou
complémentaire.
Si le bail est à durée indéterminée, toute partie qui entend le résilier doit donner
congé au moins six mois à l’avance à l’autre. Le preneur peut s’y opposer en
notifiant au bailleur son opposition au plus tard à la date prévue pour celui-ci à
défaut le congé prendra effet à la date fixée.
Le bailleur n’aura pas à verser ladite indemnité dans les cas suivants :
Le locataire sans droit au renouvellement pour quelque motif que ce soit, pourra
néanmoins être remboursé des constructions et aménagements qu’il a réalisés
dans les locaux avec l’autorisation du bailleur.
Celle-ci est égale au préjudice causé par le défaut de renouvellement, et son taux
à la valeur marchande du fonds déterminée suivant les usages de la profession.
A défaut d’accord sur le montant de cette indemnité, le juge sera celui qui la fixera
en tenant compte notamment du chiffre d’affaires, des investissements réalisés
par le preneur et de la situation géographique du local.
Par l’expression bail à usage d’habitation, il faut entendre aussi les locaux pris en
location par l’administration publique pour y installer ses services ou ceux
occupés par les associations reconnues d’utilité publique.
Le domaine des baux à usage d’habitation est désormais régit par la loi n°2018-
575 du 13 Juin 2018 relative au Bail à usage d’habitation et les dispositions du
code civil.
Désormais le Bail doit être conclu par écrit (Art.8) et non plus verbalement. Il est
possible soit alors de s’adresser à un notaire, soit de choisir l’un des modèles de
bail couramment utilisés. Il doit faire obligatoirement l’objet d’enregistrement
auprès de l’administration fiscale. Le bailleur est tenu de remettre dans le délai de
30 Jours calendaires, un exemplaire de l’acte d’enregistrement du contrat délivré
par l’administration fiscale, au locataire.
Dans le premier cas le bail peut cesser à la suite d’une résiliation unilatérale par
le bailleur ou le locataire, c’est un congé
Dans le second cas, les parties déterminent d’avance la durée de leur convention
qui est souvent un multiple de trois (3, 6,9 ou 12 ans). Le bail prend alors fin au
terme du temps fixé.
Au cours du bail, le bailleur doit entretenir la chose en bon état, de servir à l’usage
pour lequel elle a été louée, notamment faire toutes les réparations nécessaires
sauf les réparations dites locatives.
Il n’est pas toujours facile de distinguer entre les grosses et les réparations dites
locatives, cependant l’article 25 de la dite loi et l’article 606 du code civil indique
que les grosses réparations sont celles concernant les gros murs, les canalisations,
les voutes, le rétablissement des poutres et des couvertures entières, les mûrs
porteurs, les fosses d’aisance et les canalisations etc.
Mais à cela il faut ajouter toute une série de réparations importantes comme les
réparations des escaliers, l’entretien des barres d’appui des fenêtres et des balcons,
les réparations devenues nécessaires par la vétusté ou la force majeure… si le
propriétaire refuse d’effectuer les réparations qui sont à sa charge, on peut l’y
contraindre par une action en justice ou même effectuer les dits travaux soi même.
Le bailleur doit assurer la jouissance paisible des lieux pendant la durée du bail ;
c’est son obligation de garantie qui veut dire qu’il est responsable des troubles de
jouissance émanant de lui-même, des autres locataires ou du concierge. Ainsi, le
bailleur ne peut changer la destination des lieux, en supprimant par exemple des
installations existantes au moment de la conclusion du bail.
En principe non car il n’est pas tenu de garantir les locataires contres les voies
de fait commises par les tiers, cependant si l’immeuble est pourvu d’un concierge,
le propriétaire doit être considéré comme responsable des vols s’ils ont été rendus
possibles ou favorisés par un défaut de surveillance du concierge. Il faudra alors
prouver la faute ou la négligence du concierge.
Le bailleur est enfin tenu de garantir le locataire contre les vices de la chose louée,
tant ceux qui sont existants au moment de la conclusion du contrat que ceux qui
se sont produits par la suite, même si lors de la conclusion il ignorait les vices. Il
pourra être par exemple considéré comme responsable des infiltrations d’eau dues
au mauvais état du sol.
Il doit rendre la chose louée en bon état à la fin de la location. User de la chose
en bon père de famille, cela veut notamment dire être tenu de ne pas troubler la
jouissance des autres locataires ; le tapage nocturne constant peut donner lieu à la
résiliation du bail.
En principe on peut élever des animaux domestiques dans son appartement sauf
convention contraire, mais il convient de veiller à ce que ces animaux ne troublent
pas les voisins ou ne salissent pas de façon anormale les locaux.
Les loyers se règlent en principe à l’échéance de chaque mois, mais les parties
peuvent convenir que le paiement sera effectué d’avance. De plus le propriétaire
Georges Essis, chargé de cours 18
peut lors de l’entrée dans les lieux exiger le paiement de plusieurs mois de loyers
d’avance qui seront imputés aux loyers devant être versés à la fin du bail ou le
versement d’un cautionnement à titre de garantie. Le locataire qui ne paye pas son
loyer risque de voir son bail être résilié et être expulsé.
Notons enfin que la preuve du paiement des loyers se fait par les quittances en
général, et que les loyers des maisons se prescrivent par cinq ans, passé ce délai
le propriétaire ne peut plus réclamer leur paiement.
Le bail à durée déterminé prend fin de plein droit à l’arrivée du terme. Par contre,
s’il s’agit d’un bail à durée indéterminé, un congé est nécessaire.
Le congé a pour effet de mettre fin au bail, le preneur sera autorisé ou obligé de
quitter les lieux loués ; le propriétaire pourra demander l’expulsion du locataire
récalcitrant.
Lorsque le bail est à durée déterminée, le locataire a un droit au maintien dans les
locaux. Aux termes dudit article, le locataire à l’expiration de son bail a le droit
d’être maintenu dans le local loué aux termes et conditions du contrat primitif.
Mais cette obligation ne joue que si certaines conditions sont réunies notamment
justifier d’un titre locatif à l’origine de la location (bail ou sous location) ; et être
de bonne foi c'est-à-dire respecter ses obligations (payer son loyer, user du local
en bon père de famille, ne pas modifier la nature du local..). A défaut, il sera
reconnu au propriétaire le droit de reprendre son local à l’expiration du bail. En
outre le droit au maintien dans les locaux du preneur n’est pas opposable au
propriétaire qui désire reprendre son local pour des motifs légitimes notamment
pour l’occuper lui-même ou le faire occuper par son conjoint ses ascendants ou
descendants directs ou ceux de son conjoint ; ou le démolir en vue de sa
reconstruction ou sa transformation nécessitant l’évacuation des lieux ;( en ce cas
il devra adresser au locataire un préavis de trois mois par acte extrajudiciaire ou
En cas de destruction totale de la chose louée par cas fortuit, le bail est résilié de
plein droit. Par destruction totale il faut entendre non seulement la destruction
matérielle de la chose par exemple à la suite d’un incendie mais également
l’impossibilité absolue d’utiliser les lieux loués, notamment à la suite d’une
interdiction administrative ou d’une expropriation pour cause d’utilité publique.
En cas de perte partielle, le locataire peut soit demander la résiliation du bail, soit
une réduction des loyers en fonction de l’étendue de la perte. Des dommages et
intérêts ne seront dus que si le propriétaire s’est rendu coupable d’une faute.
Normalement le décès de l’une des parties ne met pas fin au bail qui continuera
sans modification entre la partie survivante et les héritiers de la partie décédée.
Mais il est possible d’insérer une clause contraire dans le bail.
Rappelons que l’inexécution par l’une des deux parties de ses obligations est une
cause fréquente de résiliation ; mais même si le bail contient une clause de
résolution expresse ou encore une clause résiliation de plein droit, une
intervention du juge est nécessaire pour prononcer la résiliation du bail.
C’est donc une formule qui permet à un industriel ou un professionnel qui éprouve
des difficultés financières de satisfaire ses besoins en matériels (machines,
ordinateurs) ou en outillages (tracteurs, grues).
Mis au point aux USA dans les années 30, le leasing fit son apparition en France
en 1960 et introduit en Côte d’Ivoire en 1970. Il est réglementé par le décret n°
70-06 du 07 janvier 1970.
Il faut entendre par matériel et outillage, non seulement tout ce qui touche à
l’industrie et le commerce mais aussi tout ce qui touche à l’artisanat et mêmes
aux professions libérales.
- L’affectation du bien
- La propriété du bien
- Les modalités
VOISINES
III-1/Crédit-bail et location-vente.
Dans les deux cas le locataire à la jouissance immédiate des biens mais n’en
devient propriétaire qu’à la fin de la location ; il n’ya donc pas transfert
immédiat de la propriété. Les deux se distinguent dans la mesure où le crédit
locataire dispose d’une option alors que dans la location-vente, elle n’existe
pas.
Dès lors que le P.V. est approuvé par le locataire, ce dernier ne peut introduire
une demande en résolution du contrat de crédit- bail pour défaut de délivrance.
De même le locataire qui a signé son P.V. par erreur sans examen partiel ne
Georges Essis, chargé de cours 24
peut pas ensuite se prévaloir en l’encontre de la société de crédit-bail du défaut
de livraison du matériel.
Les réparation et entretiens sont à la charge de crédit locataire qui doit en outre
user du matériel conformément à la destination qui lui a été donnée dans le
contrat. En outre il est généralement spécifié le caractère intuitu personae du
crédit- bail, d’où l’impossibilité de sous loué le bien.
Le preneur doit aussi, payer les loyers avec la régularité convenue ou à défaut
s’exposer à la résiliation du crédit ; de plus il doit restituer le matériel loué s’il
ne lève pas l’option d’achat à l’expiration du crédit-bail sous peine de
poursuites judiciaires. La restitution peut lui être imposée en cas de résolution
du contrat pour faute en cours d’exécution.
Il en est question aux articles 1787 et suivants du code civil. C’est le contrat par
lequel un entrepreneur s’engage moyennant rémunération à exécuter pour une
personne un ouvrage de façon indépendante. Contrat de services par excellence,
Georges Essis, chargé de cours 26
le contrat d’entreprise a progressivement pris une importance pratique
presqu’équivalente à celle de la vente, précisément à cause du développement
considérable du secteur des services. Cela va de la construction, à la réparation
d’appareils électroménagers, en passant par le développement de pellicules
photographiques, les prestations des teinturiers, la gestion des titres, les conseils
en gestion, le transport des personnes et des biens, la location de biens meubles et
immeubles…
La difficulté de qualifier le contrat d’entreprise est d’autant plus grande que les
parties n’usent que très rarement du terme « entreprise » et baptisent plutôt leurs
conventions du nom qui désigne l’objet de la prestation de l’entrepreneur
(transport, assistance juridique, construction…).
Bien partageant des points communs, ces deux types de contrat sont distincts à
bien d’égard.
Le bail est une convention par laquelle, une personne (le bailleur) s’engage à
procurer la jouissance d’un bien à une autre personne (le locataire) moyennant le
paiement d’un loyer.
Il est donc à priori distinct du contrat d’entreprise dans lequel il s’agit de faire une
chose.
L’entrepreneur est une personne nantie d’un savoir-faire et d’un savoir à faire
valoir.
Le contrat d’entreprise se forme par la rencontre des volontés exprimées par les
parties sur les éléments essentiels de la prestation.
Pour ceux-ci il faut tenir compte des dispositions du code des marchés publics ;
cependant une distinction est faite entre les petits contrats de travaux et de
fourniture et de service dont le montant maximum est de 30 millions et les
contrats plus importants appelés marchés publics.
Pour les 1er, la conclusion n’est soumise à aucune procédure particulière, leur
règlement se fait sur facture ; pour les 2nd, ils doivent nécessairement être passés
par écrit et soumis à la procédure des marchés publics. En outre leur conclusion
n’est pas libre à cause des deniers publics qui sont en jeu, ce qui requiert pour
l’administration la prise de toutes les garanties dans le choix de l’entrepreneur
par le biais de certaines techniques de passation de marchés telles que l’appel
d’offres.
Elle consiste à accomplir une certaine tâche, faute de quoi l’entrepreneur est
exposé à certaines sanctions : l’exécution forcée sous astreinte ou la
condamnation à des dommages et intérêts.
Il pèse sur lui également une obligation de conseil car il doit en tant que
spécialiste conseiller son client sur les conditions d’installation et d’emploi
des appareils qu’il fournit ainsi que sur l’efficacité du service. En outre il est
astreint à une obligation de sécurité ainsi il est admis que l’entrepreneur est
tenu de réparer les dommages-intérêts causés par les malfaçons.
Qu’il soit déterminé par les parties ou par le juge, le maitre d’ouvrage doit payer
le prix convenu selon les modalités prévues.
En principe le prix est payable à l’achèvement des travaux ; mais on peut admettre
des paiements échelonnés. En cas de retard dans l’exécution de cette obligation,
le maitre d’ouvrage s’expose à des dommages et intérêts et tant qu’il n‘est pas
payé, l’entrepreneur peut exercer sur la chose objet du contrat son droit de
rétention.
Le maitre d’ouvrage peut avoir des raisons de ne pas payer le prix. Il peut par
exemple se prévaloir du caractère défectueux des travaux ou du retard apporté
dans leur exécution.
La réception est l’acte juridique par lequel le maitre d’ouvrage approuve le travail
fait ; elle ne se confond pas nécessairement avec la prise en charge matérielle de
la chose. Elle ne se justifie que dans les contrats d’entreprise portant sur des
choses.
Par cet acte, le maitre d’ouvrage devient gardien de la chose et donc désormais il
assure les risques et ne pourra plus se plaindre des vices apparents ou des défauts
de conformité.
Cette réception peut être partielle ou intégrale, il peut donc refuser les travaux ou
les accepter avec réserve.
La réception peut avoir lieu avant la livraison et vice versa. Le maitre d’ouvrage
peut donner son accord avant toute livraison ou il peut tout aussi bien entrer en
possession du bien avant réception si au moment de la livraison il n’a pas eu le
temps de faire les vérifications nécessaires.
On souligne souvent que la vente est le plus usité des contrats car c’est un acte
juridique que l’on accomplit sans cesse, sans même se rendre compte qu’il s’agit
d’un contrat. Elle permet de réaliser d’une part des choses aussi faciles que
banales telles que se procurer des produits utilisés dans la vie courante (se
procurer du pain, du sucre, des chaussures, des fruits) et d’autre part des
opérations lourdes de conséquences comme acquérir un logement ou du matériel
industriel. Elle est également la mieux encadrée juridiquement et c’est
Georges Essis, chargé de cours 33
certainement aussi le contrat dont l’étude est la plus enrichissante parce qu’il est
toujours cité à titre d’exemples dans l’étude de la théorie générale des obligations.
C’est donc le contrat par lequel la propriété d’un bien est transférée moyennant
une contrepartie monétaire.
La définition ainsi donnée classe la vente dans la famille des contrats nommés,
synallagmatique, commutatif en principe consensuel et à titre onéreux.
Elle se distingue à bien d’égard des conventions voisines telles que l’échange, la
location-vente et la donation.
Comme tous les contrats, la vente pour sa validité doit satisfaire aux conditions
générales de consentement, de capacité, d’objet et de cause.
Le vendeur doit faire une offre qui apparait comme la volonté exprimée par ce
dernier d’aliéner son bien. Il peut le faire à personne déterminée ou au public.
En outre elle doit être complète et précise.
En principe l’offre lie le vendeur, toutefois il peut la retirer tant qu’elle n’est
pas acceptée sauf si elle est assortie d’un délai.
Face à l’offre il faut une acceptation pour conclure le contrat ; elle est donc la
manifestation de volonté de celui qui est satisfait par la proposition du vendeur.
Cette acceptation doit porter sur les éléments essentiels du contrat à savoir la
chose et le prix pour produire ses effets sauf si les parties ont subordonné la
formation de la vente à leur accord sur tous les éléments essentiels et
accessoires.
Affecté par l’un des vices le consentement est nul et la vente est annulable.
La vente se conclut sans aucune solennité, cela veut dire en effet que la
rédaction d’un acte notarié ou sous seing privé n’est pas une condition
nécessaire à sa validité.
La remise de la chose et le paiement du prix ne sont pas non plus des conditions
de validité ; il s’ensuit que le contrat de vente n’est ni solennel ni réel mais
seulement consensuel.
Ces modalités affectent pour les unes le contenu, et les autres son échange.
La promesse étant unilatéral il n’ya pas de vente car le bénéficiaire n’a ni consenti
ni promis de donner son consentement. La vente ne sera effective que si ce dernier
lève l’option dans le délai stipulé ou dans un délai raisonnable. Mais avant la levée
de l’option, le promettant demeure propriétaire de son bien, cependant il ne pourra
le vendre à un tiers durant toute la durée du délai d’option ; s’il le fait la vente est
néanmoins valable mais le bénéficiaire ne pourra obtenir des dommages et intérêts
de la part de ce dernier et éventuellement du tiers acquéreur s’il est convaincu de
mauvaise foi.
Dans la vente avec dédit, les parties introduisent dans le contrat une clause
permettant à l’une des parties ou même les deux de se dédire ; c'est-à-dire de
se délier de leurs obligations en payant une certaine somme d’argent appelée
dédit. Cette faculté qui est admise au nom de la liberté contractuelle, n’est
concevable qu’à l’intérieur d’un délai déterminé et dans la mesure où la partie
qui en use supporte le paiement d’une contrepartie. L’exercice de la faculté de
dédit entraine la résolution de la vente.
Quand elle est stipulée au profit des deux parties on parle d’arrhes qui se
présente comme une somme d’argent versée par l’acheteur à l’occasion d’une
promesse synallagmatique de vente, dans laquelle chacune des parties a le droit
de se défaire de la vente ; l’acheteur en abandonnant la somme versée et le
vendeur le cas échéant en versant le double.
Il faut noter qu’elles se différencient de l’acompte qui est une fraction du prix
que paie l’acheteur en exécutant son obligation avant celle du vendeur. Elle ne
Georges Essis, chargé de cours 37
permet aux parties de se dédire car le contrat est déjà conclu et une partie du
prix payée.
Quant au réméré, elle est une clause contractuelle qui permet au vendeur de
reprendre la chose vendue à certaines conditions. L’article 1660 du code civil,
dispose que la faculté de réméré ne peut être stipulée pour une durée excédant
5 ans. A l’expiration du dit délai, le vendeur en perd le bénéfice. En l’exerçant
il est tenu de rembourser à l’acheteur le prix de vente et les frais de contrat.
Tant que celui-ci n’est pas remboursé il peut conserver le bien en sa possession
car il en demeure propriétaire.
- Cas dans les ventes à l’essai : selon l’article 1588 du code civil, il s’agit de
la vente dans laquelle la chose vendue est essayée d’abord et sa conclusion
subordonnée à l’accord de l’acheteur à la suite de l’essai.
Pour qu’il y ait essai, il faut que les parties l’ait prévu dans leurs stipulations
contractuelles, cependant il peut résulter des usages notamment dans le cas de la
vente des vêtements prêt à porter.
Quant aux effets de la clause, avant la dégustation il n’y a pas de vente, l’objet
reste par conséquent la propriété du vendeur ; il a l’obligation de mettre à la
disposition de l’acheteur les moyens d’opérer la dégustation au lieu fixé par la
convention. Après la dégustation l’acheteur garde la liberté de conclure ou non.
II/- LA CHOSE
La chose peut être corporelle (vente) ou incorporelle (cession) ; dans tous les cas
pour être valable la vente doit porter sur une chose susceptible d’être aliénée,
déterminée ou déterminable.
On ne peut concevoir une vente portant sur une chose inexistante car le cas
échéant, l’obligation du vendeur sera sans objet et celle de l’acheteur sans cause.
Ainsi la chose vendue doit exister, mais il n’est pas nécessaire qu’elle existe au
moment de la conclusion de la vente car la vente d’une chose future est bien
valable (vente d’un immeuble en construction). Si la chose ne se réalise pas, la
vente est considérée comme nulle.
Toutes les choses ne sont pas susceptibles d’être vendues, pour diverses raisons
dont l’ordre public.
Pour que le contrat se forme, il ne suffit pas seulement que la chose existe, il
faut encore qu’elle soit déterminée ou déterminable.
III/- LE PRIX
C’est une somme d’argent que l’acheteur doit payer au vendeur en contrepartie de
l’aliénation de la chose.
Le prix doit consister en une somme d’argent et doit être réel et sérieux.
Si un contrat translatif de propriété est sans prix ce ne peut être une vente, mais
plutôt une donation, ou un échange.
Pour que la vente soit valable, le prix doit être réel et sérieux.
Le prix n’est pas réel lorsqu’il est fictif c’est à dire simulé (le prix exprimé dans
l’acte de vente n’a pas vocation à être payé).
Quant au prix sérieux, c’est celui qui n’est pas dérisoire c’est à dire qui ne présente
pas mis en rapport avec la chose une disproportion telle qu’on ne peut le
considérer comme une contrepartie de cette chose. Une telle vente est nulle car on
assimile le prix dérisoire à un prix inexistant.
Aux termes de l’article 1591 du code civil, le prix de la vente doit être déterminé
et désigné par les parties.
Le prix déterminé est celui dont le montant est fixé de façon précise.
Il peut être fixé par le vendeur (vente en magasin) ou par l’acheteur (vente aux
enchères publiques) ou dépendre des cours au jour de la livraison.
En côte d’ivoire le transfert de propriété dans la vente se fait dès l’échange des
consentements (transfert solo consensus).Celui des risques en est subordonné.
La vente est parfaite entre les parties et la propriété est acquise de droit à
l’acheteur à l’égard du vendeur dès qu’on est convenu de la chose et du prix,
quoique la chose n’ait pas encore été livrée et ni le prix pas encore payé.
Ce transfert solo consensus ne vaut que pour les ventes des corps certains.
Ainsi les risques sont à la charge de l’acheteur dès le transfert de la propriété selon
le principe du transfert solo consensus.
Dans les ventes avec transfert de propriété retardée, les risques restent à la charge
du vendeur. De même lorsque la livraison de la chose vendue nécessite un
transport, le code civil faisant application de la règle solo consensus, met les
risques à la charge de l’acheteur.
Cette règle selon laquelle le transfert des risques est lié à celui de la propriété,
connait des limites.
Ainsi la mise en demeure de livrer que l’acheteur fait au vendeur met les risques
à la charge de ce dernier. En outre la principale limite est la liberté contractuelle
qui permet aux parties dans leur convention de dissocier le transfert des risques et
de la propriété et d’associer celui des risques à la livraison de la chose.
II-1/-l’obligation de délivrance
La délivrance est l’acte matériel par lequel le vendeur à ses frais met, le bien à la
disposition de l’acheteur dans l’état dans lequel il se trouve au moment de la vente.
Pour ce qui est du délai dans lequel la délivrance doit intervenir, il relève de la
convention des parties. En l’absence de stipulations contractuelles ; la
jurisprudence prescrit un délai dit raisonnable apprécié selon les usages et objectif
du contrat. Pour ce qui est du lieu, il relève encore de la volonté des parties. Si
rien n’a été stipulé par les parties au contrat, la délivrance doit se faire au lieu ou
était le bien au moment de la vente.
Elle a pour objet de garantir à l’acheteur une chose apte à l’usage auquel elle est
destinée.
Pour que l’action en vices cachés aboutisse il faut que premièrement le vice soit
caché c’est à dire l’acheteur est dans l’impossibilité de déceler le défaut compte
tenu de la nature de la chose vendue au moment ou l’acheteur n’a pas les
compétences techniques pouvant lui permettre de connaitre la chose.
La garantie ne joue pas en cas d’achat à ses risques et périls d’une chose
d’occasion.
Il convient de noter que le vice perd son caractère caché lorsque l’acheteur d’une
manière ou d’une autre en a eu connaissance au moment de la vente.
Ensuite le vice doit être rédhibitoire, c est à dire empêchant l’usage normal de la
chose, ce n’est pas le cas lorsqu’il est mineur (affectant uniquement les qualités
secondaires de la chose et facilement repérable)
NB : ses conditions sont cumulatives et l’action en garantie des vices cachés doit
être intentée dans un bref délai. La preuve incombe à l’acheteur qui doit démontrer
l’existence du vice avant la livraison de la chose.
Dans tous les cas l’acheteur doit respecter la date contractuelle et s’exécuter sans
qu’il ne soit nécessaire de le mettre en demeure. Tout retard est constitutif d’une
faute à moins qu’il n’obtienne un délai de grâce ou un nouveau délai consenti par
le vendeur.
Quant au lieu de paiement, c’est le lieu de délivrance lorsqu’il est à terme ; quand
il est échelonné le paiement doit se faire au domicile du vendeur.
Pour ce qui est des sanctions, il faut relever que quand l’acheteur ne paie pas le
prix, le vendeur dispose , de toutes les actions de droit commun.
En matière mobilière, il a le droit de reprendre le bien vendu s’il est encore entre
les mains de l’acheteur ; outre ce droit de revendication, le vendeur impayé est
habilité à saisir la chose en quelques mains dans lesquelles elle se trouve.
Tant que l’acheteur n’a pas encore pris livraison de la chose sauf s’il a mis en
demeure, le vendeur doit conserver la chose et le tenir à sa disposition.