Hérodote Livre 2
Hérodote Livre 2
Hérodote Livre 2
HÉRODOTE ET L’ÉGYPTE
Regards croisés sur le Livre II de l’ Enquête d’Hérodote
Édité par
Laurent Coulon, Pascale Giovannelli-Jouanna et Flore Kimmel-Clauzet
HÉRODOTE ET L’ÉGYPTE (CMO 51)
ISSN 0151-7015
ISBN 978-2-35668-037-2
CMO 38, Litt. 11 Fr. Biville, E. Plantade et D. Vallat (éds), « Les vers du plus nul des poètes… »,
nouvelles recherches sur les Priapées. Actes de la journée d’étude organisée le
7 novembre 2005 à l’Université Lumière Lyon 2, 2008, 204 p.
(ISBN 978-2-35668-001-3)
CMO 39, Litt. 12 I. Boehm et P. Luccioni (éds), Le médecin initié par l’animal. Animaux et médecine
dans l’Antiquité grecque et latine. Actes du colloque international tenu à la
Maison de l’Orient et de la Méditerranée – Jean Pouilloux les 26 et 27 octobre
2006, 2009, 264 p. (ISBN 978-2-35668-002-0)
CMO 40, Litt. 13 R. Delmaire, J. Desmulliez et P.‑L. Gatier (éds), Correspondances. Documents
pour l’histoire de l’Antiquité tardive. Actes du colloque international, Lille,
20-22 novembre 2003, 2009, 576 p. (ISBN 978-2-35668-003-7)
CMO 42, Litt. 14 B. Pouderon et C. Bost-Pouderon (éds), Passions, vertus et vices dans l’ancien
roman. Actes du colloque de Tours, 19-21 octobre 2006 (Université de Tours/
HiSoMA-UMR 5189), 2009, 458 p. (ISBN 978-2-35668-008-2)
CMO 46, Litt. 15 Chr. Cusset, Cyclopodie. Édition critique et commentée de l’ Idylle VI de Théocrite,
2011, 224 p. (ISBN 978-2-35668-026-6) [éd. électronique sur www.persee.fr]
CMO 48, Litt. 16 C. Bost-Pouderon et B. Pouderon (éds), Les Hommes et les Dieux dans l’ancien
roman. Actes du colloque de Tours, 22-24 octobre 2009, 2012, 350 p.
(ISBN 978-2-35668-029-7)
CMO 50, Litt. 17 R. Bouchon, P. Brillet-Dubois et N. Le Meur-Weissman (éds), Les Hymnes
de la Grèce antique, approches littéraires et historique. Actes du colloque
international, Lyon, 24-25 juin 2008, 2012, 408 p. (ISBN 978-2-35668-031-0)
ISSN 0151-7015
ISBN 978-2-35668-037-2
© 2013 Maison de l’Orient et de la Méditerranée – Jean Pouilloux, 7 rue Raulin, F-69365 Lyon cedex 07
L’édition électronique de cet ouvrage est consultable sur le portail Persée : www.persee.fr
Les ouvrages de la Collection de la Maison de l’Orient sont en vente :
à la Maison de l’Orient et de la Méditerranée – Publications, 7 rue Raulin, F-69365 Lyon cedex 07
www.mom.fr/publications – publications@mom.fr
chez De Boccard Éditions-Diffusion, Paris – www.deboccard.fr
et au Comptoir des Presses d’Universités, Paris – www.lcdpu.fr
collection de la maison de l’orient et de la méditerranée 51
série littéraire et philosophique 18
HÉRODOTE ET L’ÉGYPTE
Édités par
Pascale Giovannelli-Jouanna
Introduction ................................................................................................................... 9
Flore Kimmel-Clauzet
La composition du livre II de l’Enquête ................................................................... 17
Karim Mansour
Langue et poétique d’Hérodote dans le livre II de l’Enquête :
étude de syntaxe stylistique ........................................................................................ 45
Joachim Fr. Quack
Quelques apports récents des études démotiques à la compréhension
du livre II d’Hérodote .................................................................................................. 63
Lilian Postel
Hérodote et les annales royales égyptiennes ........................................................... 89
Françoise Labrique
Le regard d’Hérodote sur le phénix (II, 73) ............................................................. 119
Emmanuel Jambon
Calendriers et prodiges : remarques sur la divination égyptienne
d’après Hérodote II, 82 ................................................................................................ 145
Laurent Coulon
Osiris chez Hérodote ................................................................................................... 167
Indices
Index général ................................................................................................................. 191
Index des noms propres ............................................................................................... 192
Index des toponymes ................................................................................................... 194
Index des sources grecques et latines ....................................................................... 194
Index des sources égyptiennes ................................................................................... 196
Hérodote et l’Égypte
CMO 51, Maison de l’Orient et de la Méditerranée, Lyon, 2013
Laurent Coulon 1
Le statut particulier du dieu Osiris (et de son épouse Isis) dans la religion
égyptienne tardive transparaît dans le constat d’Hérodote selon lequel « les Égyptiens
1. CNRS, HiSoMA.
Il m’est agréable de remercier Fl. Kimmel‑Clauzet, Fr. Labrique, V. Rondot et Th. Van Compernolle
pour les références et remarques qu’ils m’ont transmises.
2. Dans sa monographie sur les reliques osiriennes, H. Beinlich arrive ainsi à la conclusion
qu’une mise en relation systématique des mythèmes locaux avec la théologie osirienne a été
réalisée à l’époque saïte (viie‑vie s. av. J.‑C.). Voir Beinlich 1984, p. 270.
168 l. coulon
n’adorent pas tous les mêmes dieux, sauf Isis et Osiris (c’est notre Dionysos, disent‑ils),
qui, eux, sont vénérés partout en Égypte » (II, 42). Cette affirmation d’Hérodote se
justifie pleinement à deux titres. D’une part, Osiris règne sans partage sur le domaine
funéraire depuis la fin de l’Ancien Empire et tout Égyptien cherche à identifier son
devenir post mortem à celui de ce dieu, mort puis revenu à la vie grâce aux rites
de la momification 3. L’inhumation dans un sarcophage à l’image du dieu évoquée par
Hérodote (II, 86) répond à cette volonté. D’autre part, l’une des évolutions les plus
marquantes de la religion égyptienne au Ier millénaire av. J.‑C. est le développement
du culte d’Osiris à l’intérieur des sanctuaires divins dans toute l’Égypte 4. Les fêtes du
mois de Khoïak durant lesquelles se déroulent des cérémonies osiriennes centrées sur la
confection d’une ou plusieurs figurines du dieu sont devenues l’un des moments majeurs
du calendrier liturgique égyptien dans toutes les métropoles religieuses quel que soit
le dieu local. Pour preuve, le « Manuel du temple », recueil de prescriptions destinées
à organiser le culte de manière normative quelle que soit la divinité principale du
sanctuaire, contient de nombreuses règles destinées au culte d’Osiris et à ses cérémonies
et définit un secteur osirien réservé qui est donc partie intégrante de tout sanctuaire 5.
C’est cette omniprésence des rites osiriens dans les temples égyptiens de toutes les
localités qui permet de comprendre précisément ce que veut dire Hérodote.
Parallèlement, Isis est présentée par Hérodote comme la « plus grande divinité »
des Égyptiens, « celle dont la fête est la plus importante » (II, 40) 6, même si cette
affirmation semble en contredire une autre, un peu plus loin dans le livre II de l’Enquête,
quand Hérodote déclare que les fêtes d’Isis n’arrivent qu’en deuxième position en
ordre d’importance derrière celles de Boubastis :
« Les Égyptiens ne se contentent pas d’une seule grande fête religieuse par an,
ils en ont de fréquentes. La principale, et la plus populaire, a lieu à Boubastis, en
l’honneur d’Artémis ; la seconde est celle d’Isis à Bousiris : car, dans cette ville,
bâtie au milieu du Delta égyptien, se trouve un très grand temple d’Isis (qui est
Déméter, en langue grecque) ; la troisième se célèbre à Saïs… » (II, 59)
Cette apparente contradiction se résout en prêtant attention aux termes employés
dans l’un et l’autre cas, respectivement ὁρτή, « fête », en II, 40, et πανηγύρις
« rassemblement », en II, 59, l’ampleur de la fréquentation étant le critère majeur
dans le second cas 7. En tout état de cause, à l’époque d’Hérodote, le culte du couple
3. Assmann 2003 ; Smith 2008.
4. Bibliographie récente dans Coulon 2010.
5. Quack 2004 et 2010.
6. Le nom de la déesse n’apparaît explicitement qu’à l’occasion d’un rappel d’Hérodote en II, 61 :
« … pour la fête d’Isis à Busiris, j’ai déjà dit comment on la célèbre ».
7. Je remercie Fl. Kimmel‑Clauzet qui a attiré mon attention sur ce point : « Ὁρτή (ἑορτή en
attique) désigne toute fête en l’honneur d’un dieu alors que πανηγύρις renvoie plus précisément
à l’idée de rassemblement (de tout le peuple). […]. Boubastis l’emporte pour ce qui y est du
rassemblement national […], Bourisis a peut‑être la fête la plus somptueuse […] ou la plus
vénérée (ce que pourrait indiquer le fait qu’on retrouve μέγιστος pour parler à la fois de la
divinité, de son sanctuaire et de ses sacrifices) ? » (communication personnelle du 2/11/2011).
osiris chez hérodote 169
osirien occupe une place majeure et son prestige s’étend sur tout le territoire égyptien,
y compris dans les oasis 8 et jusqu’en Libye, où « les femmes de Cyrène se refusent
aussi à manger de la vache, à cause de l’Isis des Égyptiens, qu’elles honorent de plus
par des jeûnes et des fêtes » (IV, 186) 9. Cet interdit alimentaire conditionné par un
impératif religieux est d’ailleurs au cœur d’un questionnement – dont se fait écho
Hérodote dans le livre II – sur l’appartenance des peuples des franges libyques à
l’Égypte (II, 18) 10. Cette question fut tranchée, aux dires d’Hérodote, grâce à l’oracle
d’Ammon : « L’Égypte, déclara‑t‑il, est toute la terre arrosée par le Nil, et sont
Égyptiens tous les peuples qui habitent au‑dessous d’Éléphantine et boivent l’eau de
ce fleuve. » Ce glissement du religieux au géographique n’en est pas réellement un. En
mettant en regard cette affirmation de l’oracle et celle de II, 42 disant qu’Isis et Osiris
sont « vénérés partout en Égypte », nous avons là sous‑jacent le fondement du mythe
théologico‑politique déjà largement attesté à l’époque saïte qui veut que le Nil et
Osiris s’identifient pour fédérer l’ensemble du territoire égyptien 11. La reconstitution
d’Osiris par l’entremise des reliques locales est assimilée à un processus politique,
chaque province participant, par‑delà sa spécificité religieuse, à l’unité du pays. Le
corps d’Osiris est ainsi identifié à l’Égypte tout entière. Mais Osiris est aussi identifié
à la crue du Nil qui prendrait naissance dans les humeurs qui émanent de son corps
pour fertiliser le territoire de l’Égypte 12. La théologie osirienne sous‑tend en cela une
véritable définition géopolitique de l’Égypte.
La montée en puissance du culte osirien dans l’ensemble de l’Égypte à la Basse
Époque ne s’accompagne pas néanmoins d’une uniformisation totale des croyances
et pratiques cultuelles et les variantes régionales dans les théologies et liturgies mises
en œuvre dans les sanctuaires restent fortes. Cette diversité apparaît quand Hérodote
évoque les cérémonies du culte osirien dans deux sites : Saïs et Bousiris. Pour ces
métropoles, la rareté ou le caractère partiel des témoignages archéologiques conservés
ou mis au jour rendent extrêmement précieuses les descriptions, même succinctes,
de l’historien grec. S’agissant du sanctuaire de Saïs, ses indications constituent le
fondement de toutes les restitutions architecturales modernes, du fait de la pauvreté
des vestiges conservés in situ 13 . Un point particulièrement notable est l’importance
accordée au lac sacré de ce temple.
8. Les fouilles de l’Institut français d’archéologie orientale ont mis au jour dans les deux dernières
décennies les vestiges d’un temple dédié à Osiris dans une petite localité à l’extrême sud de
l’oasis de Kharga, temple qui s’est développé au cours de la première domination perse, à
l’époque précisément à laquelle Hérodote visitait l’Égypte. Cf. Chauveau 1996 ; Wuttmann,
Coulon, Gombert 2008 ; Vittmann 2011, p. 404.
9. Sur ce passage, voir Colin 2000, p. 78 et 128.
10. Cf. Colin 1996, I, p. 3‑7.
11. Assmann 2000 ; Quack sous presse.
12. Kettel 1994, p. 323‑326.
13. Leclère 2003, p. 25‑32, et Leclère 2008, p. 180‑181 ; Wilson 2006, p. 35‑41.
170 l. coulon
« Le sépulcre de Celui dont la piété ne me permet pas de prononcer ici le nom
(i.e. Osiris) se trouve également à Saïs, dans le temple d’Athéna, derrière le sanctuaire
auquel il s’adosse sur toute la longueur du mur. Dans cette enceinte s’élèvent de
grands obélisques de pierre, près d’un lac bordé d’un quai de pierre qui dessine un
cercle parfait, aussi grand, à ce qu’il m’a semblé, que le lac de Délos qu’on appelle le
lac Circulaire. Sur ce lac, on donne la nuit des représentations mimées de la passion
du dieu ; les Égyptiens les appellent des Mystères. J’en sais davantage sur le détail de
ces spectacles, mais taisons‑nous pieusement. » (II, 170‑171)
D’après les textes du Mystère d’Osiris au mois de Khoïak des chapelles
osiriennes de Dendera, entre autres, on sait que le lac sacré était, dans les temples
égyptiens, le théâtre de processions nautiques lors du 22 Khoïak 14 et dans la nuit du
24 au 25 Khoïak, à laquelle il est fait probablement allusion ici 15. Mais l’importance
conférée au lac sacré pourrait venir d’une particularité du traitement des figurines
osiriennes réalisées lors de ces festivités, particularité propre à un petit nombre de
villes d’Égypte, dont Saïs 16 : au terme de l’année au cours de laquelle elles avaient
été pieusement conservées, ces figurines étaient en effet non pas enterrées mais
jetées à l’eau 17. La mise à l’eau rituelle des effigies faisait peut‑être partie des
« représentations » évoquées par Hérodote.
La prolixité d’Hérodote sur les rites saïtes se constate également lors de
l’évocation de la « vache de Mykérinos » (II, 129‑132). Cette vache, raconte‑t‑il, fut
commandée par ce roi de Saïs, derrière lequel il faut voir ici le pharaon Bocchoris
de la XXIVe dynastie 18, pour ensevelir le corps de sa fille unique prématurément
décédée. Elle est associée de fait au deuil annuel d’Osiris, puisqu’« on la tire de cette
salle une fois par an, le jour où les Égyptiens se lamentent sur le dieu que je ne veux
point nommer en semblable occurrence » (II, 132). Les commentateurs ont à juste
titre rapproché cette vache de la vache‑remenet qui figure dans les rites de Khoïak et
contient une figurine acéphale du dieu Osiris 19, ce réceptacle sacré étant évoqué aussi
bien chez Diodore que chez Plutarque 20, ainsi que, plus allusivement, dans le rituel
égyptien du Livre de Parcourir l’éternité 21.
S’agissant de Bousiris, Hérodote ne livre aucune description détaillée du site,
très peu connu archéologiquement par ailleurs 22, ni du déroulement des rites divins
L’évocation du dieu Osiris et des rites qui sont associés à son culte amène très
régulièrement l’expression d’une réserve volontaire chez Hérodote qui, alors qu’il
semble disposer de certaines connaissances sur le sujet, se refuse expressément à les
dévoiler. À ce silence on peut apporter trois explications, les deux premières étant
bien connues et relevant d’une attitude très caractéristique d’Hérodote vis‑à‑vis de
la religion 26 ; la troisième est plus spécifique aux pratiques égyptiennes relatives
à la prononciation du nom d’Osiris et n’a pas été identifiée jusqu’à présent à notre
connaissance.
Il faut de prime abord préciser que la réserve d’Hérodote ne se limite pas au seul
Osiris, mais peut s’appliquer à d’autres divinités, tel Pan, interpretatio grecque de
23. Sur cette (trop ?) grande place accordée au sacrifice par Hérodote dans sa vision des fêtes
égyptiennes, voir Rutherford 2005, p. 132‑133 ; Haziza 2009, p. 313‑316.
24. Dominicus 1994, p. 64‑68.
25. Yoyotte 1993‑1994, p. 693‑694. Références complémentaires dans Coulon 2010, p. 17,
n. 111‑112.
26. Cf. entre autres Sourdille 1910, p. 1‑26 ; Lateiner 1989, p. 64‑67 et 73‑74 ; Gould 2001.
172 l. coulon
Si la réticence « par principe » à s’aventurer dans l’univers des discours sacrés peut
expliquer effectivement le refus d’Hérodote à développer sa narration, ce motif ne peut
rendre compte de toutes les occurrences, comme le reconnaît A. B. Lloyd, accordant
raison à C. Sourdille sur certains passages où Hérodote se plie véritablement au respect
du secret entourant ce qu’il nomme les « mystères », pris cette fois dans le sens rituel du
terme 30. Plus qu’une position de principe, c’est la piété qui conditionne alors la réserve
du narrateur. Ainsi Hérodote dit à propos des cérémonies osiriennes de Saïs :
« Sur ce lac, on donne la nuit des représentations mimées de la passion du dieu ;
les Égyptiens les appellent des mystères. J’en sais davantage sur le détail de ces
spectacles, mais taisons‑nous pieusement sur ce point (εὔστομα κείσθω). Sur les
fêtes de Déméter que les Grecs appellent Thesmophories, taisons‑nous de même,
sauf sur ce que la religion permet de réveler (καὶ ταύτης μοι πέρι εὔστομα κείσθω,
πλὴν ὅσον αὐτῆς ὁσίη ἐστὶ λέγειν). » (II, 171)
27. II, 46 : « Si les Égyptiens que j’ai dits ne sacrifient ni chèvres ni boucs, en voici la raison :
les habitants du nome de Mendès mettent Pan au nombre de huit dieux, et d’après eux ces
huit dieux ont existé avant les douze dieux. Or, leurs peintres et leurs sculpteurs donnent à
Pan dans leurs images, tout comme les Grecs, une tête de chèvre et des pieds de bouc ; ils ne
pensent d’ailleurs pas qu’il ait cet aspect et le croient semblable aux autres dieux, mais je juge
préférable de taire la raison pour laquelle ils lui donnent cette forme. » Sur Pan/Banebded, voir
récemment Volokhine 2011.
28. Linforth 1924.
29. Lloyd 1975‑1988, II, p. 17‑18.
30. Sur cette notion complexe et ambiguë du point de vue de la documentation égyptienne, voir
Dunand 1975 ; Quaegebeur 1995 ; Burkert 2002 ; Dunand 2010, p. 50‑54 (avec réf.).
osiris chez hérodote 173
• [évocation des fêtes de Busiris] « pour la fête d’Isis à Bousiris, j’ai déjà dit
comment on la célèbre. Après le sacrifice, ai‑je dit, tous se meurtrissent de coups,
hommes et femmes, qui se trouvent là par dizaines de mille. En l’honneur de quel
dieu ? Il ne m’est pas permis de le dire (τὸν δὲ τύπτονται, οὔ μοι ὅσιόν ἐστι
λέγειν). » (II, 61)
• [choix du coffre funéraire en bois (sarcophage)] « Le modèle le plus soigné
représente, disent‑ils, celui dont je croirais sacrilège de prononcer le nom en pareille
matière (τοῦ οὐκ ὅσιον ποιεῦμαι τὸ οὔνομα ἐπὶ τοιούτῳ πρήγματι ὀνομάζειν). »
(II, 86)
• [à propos de la vache en bois de Mykérinos] « On la tire de cette salle une fois par an,
le jour où les Égyptiens se lamentent sur le dieu que je ne veux point nommer en
semblable occurrence (τὸν οὐκ ὀνομαζόμενον θεὸν ὑπ᾽ἐμέο ἐπὶ τοιούτῳ πρήγματι). »
(II, 132)
• [tombeau d’Osiris à Saïs] « Le sépulcre de Celui dont la piété ne me permet pas de
prononcer ici le nom (τοῦ οὐκ ὅσιον ποιεῦμαι ἐπὶ τοιούτῳ πρήγματι ἐξαγορεύειν
τοὔνομα) se trouve également à Saïs, dans le temple d’Athéna, derrière le sanctuaire
auquel il s’adosse sur toute la longueur du mur. » (II, 170)
Il est surprenant qu’Hérodote refuse de mentionner explicitement le nom
d’Osiris alors qu’il n’a pas hésité à le citer plusieurs fois dans d’autres contextes. Par
ailleurs, quand il évoque les rites funéraires des particuliers, il n’est aucunement
question de mystères osiriens célébrés dans les temples comme dans certains autres
cas. Les explications des commentateurs sont embarrassées : on y a vu « une certaine
répugnance des rites et des récits étranges et parfois licencieux » 35. D’autres évoquent
un « malentendu » :
« Pour tout lecteur d’Hérodote, le soin particulier que cet auteur a mis à taire le
nom d’Osiris saute aux yeux. Cet auteur ne frappe aucun autre nom divin, aucune
autre religion d’un tabou comparable – uniquement Osiris et la religion égyptienne.
Par ailleurs, ni les autres auteurs antiques, ni les textes égyptiens eux‑mêmes n’ont
connaissance d’un tel tabou nominal. Il s’agit manifestement d’un malentendu.
Néanmoins, Hérodote a parfaitement raison quand il entoure ce dieu d’une aura de
mystère. Aucun tabou ne pesait sur le nom d’Osiris, mais son culte en avait bien
d’autres 36. »
À notre sens, l’explication de ce « tabou nominal » lié à Osiris peut être déterminée
en mettant en évidence le point commun à ces quatre passages. La réserve d’Hérodote
est manifestement imposée par les circonstances particulières de son propos 37, à savoir
l’évocation du deuil du dieu ou de son tombeau. Hérodote se refuse explicitement à
parler de deuil d’Osiris ou de tombeau ou sarcophage d’Osiris. En cela, il respecte
des usages égyptiens dont on peut trouver trace dans les textes pharaoniques qui,
d’une manière générale, n’évoquent que très peu et de manière détournée le meurtre
d’Osiris par Seth et son démembrement en tant que tels 38. On y apprend certes que
ce grand crime (qn wr) a été perpétré à Nédyt (ou à Géhesty), où le corps d’Osiris fut
retrouvé par Isis. Mais les textes égyptiens se contentent d’allusions et évoquent plus
largement les modalités de la reconstitution du corps d’Osiris démembré. Diodore
de Sicile est très explicite quant aux recommandations des prêtres égyptiens sur le
silence à conserver au sujet du meurtre d’Osiris :
« Bien que les prêtres aient longtemps gardé cachées les circonstances de la mort
d’Osiris, transmises de toute antiquité, le secret en fut, avec le temps, divulgué par
certains. » (Diodore de Sicile, Bibliothèque historique I, 21)
Et Diodore se croit alors autorisé à en dire davantage qu’Hérodote. Mais c’est
surtout ensuite par Plutarque que sera connue l’intégralité de la légende. Au récit
détaillé de Plutarque précisant les circonstances du meurtre d’Osiris, s’oppose donc
la discrétion absolue de l’historien d’Halicarnasse sur ce point. Du mythe osirien n’est
finalement évoqué que l’épisode de l’île de Chemmis dans laquelle Isis a trouvé refuge
pour élever Horus, fils d’Osiris (II, 156).
Outre cette réserve manifeste à raconter le crime de Seth de manière détaillée,
il ressort de la documentation égyptienne que la seule évocation par la parole ou
l’écriture de cette mort était l’objet d’un tabou. Les prêtres égyptiens utilisent ainsi
souvent des périphrases pour parler du meurtre d’Osiris. Dans le rituel du papyrus
Salt 825, on lit ainsi :
« Quant à l’arbre‑ârou de l’Occident, il se dresse pour Osiris pour l’affaire (tȝ mdt)
qui est arrivée sous lui auparavant. » (pSalt 825, V, 7‑8)
C’est le meurtre ou, plus probablement, l’inhumation d’Osiris qui est sous‑entendue
ici de manière très allusive 39. Par ailleurs, les textes égyptiens ont tendance à constamment
protéger Osiris ou le pharaon, entre autres, de toute évocation dangereuse, cette
protection s’effectuant grâce à des « amortisseurs » qui permettent des euphémismes, un
procédé qui a été étudié par G. Posener 40. Ainsi au lieu de dire : « il est arrivé malheur
à Osiris », l’Égyptien atténue le propos en disant : « il est arrivé malheur à l’ennemi
d’Osiris ». Cet emploi euphémique du mot ennemi est largement attesté dans les textes
tardifs. Ainsi dans le papyrus Jumilhac, qui est un manuel mythologique d’époque
ptolémaïque contenant les récits mythiques liés au XVIIIe nome de Haute Égypte, il
est dit à propos du dieu Seth (20, 8) : « Alors il renversa les ennemis d’Osiris à terre. »
Il faut comprendre qu’on évoque ici le meurtre d’Osiris par Seth (c’est‑à‑dire : « Alors
Seth renversa Osiris à terre »). Mais les prêtres égyptiens se refusent, par croyance à
l’efficacité magique du verbe et de l’écriture, à relater un fait qu’ils risqueraient de faire
se reproduire par sa simple énonciation.
45. Le proscynème d’une inscription provenant de Saïs contient une invocation au « grand dieu qui
est dans les châteaux » (nṯr ʿȝ jmy.tw ḥwwt) en lieu et place d’Osiris de Saïs ; P. Wilson interprète
cette substitution comme le signe d’une répugnance égyptienne à mentionner le nom d’Osiris,
répugnance qui aurait pu ensuite être relayée par Hérodote (Wilson 2007, p. 446 et n. 37). Il
s’agit d’un cas d’antonomase qui n’est pas sans parallèle dans la documentation égyptienne, sans
que le souhait d’éviter de révéler le nom de la divinité soit l’explication la plus plausible. Ainsi la
« grande déesse » à Chenhour et Coptos. Cf. Traunecker 1997, p. 171‑176. Voir aussi le cas du
« dieu de l’Occident » (pȝ nṯr Jmntt / Petempamentes) à Séhel, forme d’Osiris identifiée à Dionysos
(Rondot 2004). On pourrait citer également la variation, dans les inscriptions de l’époque saïte,
entre « Osiris maître de l’étérnité‑neheh » et le « Maître de l’éternité‑neheh » (Perdu 2012, p. 902).
46. Sur les liens entre les deux divinités, la bibliographie est très abondante. Voir les références
données par Clerc, Leclant 1994, 1, p. 110, à compléter par celles mentionnées infra.
47. Burkert 2007b, p. 143 ; Kolta 1967, non vidi.
48. Dabdad Trabulsi 1990.
178 l. coulon
55. Ce couple apparaît en II, 123 : « Le royaume des morts appartient, disent‑ils, à Démeter et à
Dionysos. »
56. Voir dernièrement Meeks 2006, p. 218‑219 ; Vernus 2012, p. 1073‑1074. Une étude sur le porc
en Égypte ancienne est en préparation par Y. Volokhine.
57. Hani 1976, p. 172‑180 ; Casadio 1996.
58. Ce fait est souligné par Hani 1976, p. 167, n. 1.
59. Dunand 1999, p. 99.
60. Burkert 2004, p. 88.
180 l. coulon
Par ailleurs, l’archéologie nous montre qu’Osiris et Dionysos sont déjà des
dieux proches dans les milieux grecs vivant en Égypte qu’a pu fréquenter Hérodote
lors de sa visite. Les attestations du culte de Dionysos en Égypte remonteraient
au vie siècle av. J.‑C. Dès 1958, J. Boardman avait publié un vase dionysiaque du
milieu du vie siècle réputé avoir été trouvé à Karnak et que l’auteur n’hésitait pas
à mettre en parallèle avec certains passages d’Hérodote 61. Mais les témoignages
les plus éclairants de la proximité entre Osiris et Dionysos à la Basse Époque sont
sortis récemment du site submergé d’Hérakleïon‑Thônis à la bouche canopique du
Nil, à proximité donc d’Alexandrie, et ont été mis en évidence par J. Yoyotte 62.
C’est là qu’Hélène, l’épouse de Ménélas, avait débarqué au retour de la guerre
de Troie. Et c’est très probablement par cette bouche canopique qu’Hérodote
pénétra en Égypte avant de se rendre à Naucratis, comptoir grec qui était la plaque
tournante du commerce d’origine méditerranéenne en Égypte. C’est dans ces deux
endroits, Hérakléion‑Thônis et Naucratis, qu’étaient prélevés par les Égyptiens
les droits de douane correspondant aux marchandises échangées. À la création
du port d’Alexandrie, au ive siècle av. J.‑C., la barrière douanière fut transférée
d’Hérakléion au profit de ce dernier et plus tard, par un phénomène de subsidence,
la ville fut engloutie sous la mer. Les découvertes issues des fouilles sous‑marines
de Fr. Goddio à cet endroit et leur étude par J. Yoyotte ont contribué à démontrer
que, lors des fêtes osiriennes du mois de Khoïak, pendant lesquelles à l’époque
ptolémaïque, et probablement auparavant, la barque d’Osiris remontait le grand
canal qui va d’Héracléion‑Thônis jusqu’à Canope, une fête dionysiaque était
célébrée dans des « oratoires », c’est‑à‑dire des lieux de dévotion individuelle, « par
des populations qui devaient venir d’Alexandrie et de la région se trouvant le long
du canal » 63. Sur le site ont été retrouvées en grand nombre des louches à long
manche que l’on appelle simpula, qui sont bien connues dans le monde grec, aux ve
et ive siècles av. J.‑C., par les représentations des vases attiques à figures rouges.
On y voit des bacchantes s’affairant avec cet instrument autour d’un vase à vin
(stamnos). J. Yoyotte a montré également que le premier exemplaire connu de ces
simpula, déjà caractérisé par son manche recourbé se terminant par une tête d’oie ou
de canard, avait été extrait de la tombe royale de Psousennès Ier à Tanis, au tournant
du Ier millénaire av. J.‑C., sans qu’on puisse dire évidemment à quel usage il était
destiné. Ces découvertes semblent donc ancrer l’équivalence Osiris‑Dionysos que
donne Hérodote dans une pratique religieuse qui faisait effectivement se côtoyer
fêtes osiriennes et fêtes bacchiques 64.
61. Boardman 1958, p. 4‑12, en partic. p. 8. Voir aussi Csapo 1997, p. 277‑278, et la discussion
relative aux phallophories infra.
62. Yoyotte 2006 et 2010.
63. Yoyotte 2010, p. 37‑38.
64. Yoyotte 2006 et 2010.
osiris chez hérodote 181
71. Voir notamment Detienne 1989 ; Csapo 1997. On trouvera dans ces études la bibliographie
antérieure. La question a été reprise récemment par Fr. Frontisi‑Ducroux dans une communication
au colloque « FIGURA XIV : construire le divin en images », intitulée « Images de Dionysos :
le masque et le phallus », le 1er octobre 2011.
72. Pinch 1993, p. 235‑245 ; Volokhine 2010, p. 252, n. 112 (avec bibliographie antérieure).
73. E.g. Raven 1998.
74. Cf. p. ex. Clerc 1988, p. 55 : « Ces rites, qui ne sont pas attestés dans la religion de l’Égypte
pharaonique, semblent avoir été introduits en Égypte avec le culte dionysiaque, peut‑être dès
le vie s. av. J.‑C. »
osiris chez hérodote 183
Cette étude focalisée sur la figure d’Osiris dans l’Enquête d’Hérodote n’a fait que
confirmer tout l’intérêt qu’il y a à réexaminer attentivement ce texte avec l’éclairage
constamment renouvelé des découvertes archéologiques et des progrès des études
égyptologiques. On ne peut que souscrire au jugement de J. Yoyotte qui affirmait que la
« véracité » d’Hérodote « réside dans sa loyauté par rapport à ses sources et dans la bonne
foi de sa critique empiriste » et que son témoignage « retrouvera sa véritable portée pour
l’historien si on y reconnaît la transmission approximative d’informations recueillies
auprès des prêtres et qu’il a enrichies de rapides observations et interrogations » 84. En
tout état de cause, l’aperçu que l’on peut avoir ponctuellement du « naufrage » d’une
part énorme de vestiges égyptiens d’importance considérable qui sont totalement ou en
partie perdus doit nous inciter à une grande prudence, dans beaucoup de cas, avant de
douter de manière trop définitive du témoignage d’un des premiers égyptologues.
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