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Ticket - File62307561aaed4 Fiche Technique Français Figues

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ROYAUME DU MAROC

MINISTERE DE L’AGRICULTURE
ET DE LA PECHE MARITIME

ELABORATION DES REFERENTIELS TECHNIQUES ET TECHNICO- ECONOMIQUES

PHASE 3 : ELABORATION D’UNE FICHE TECHNIQUE


SPECIFIQUE A LA FILIERE
CAS DE LA FILIERE FIGUIER

Version provisoire 2177-N891-16b

Immeuble NOVEC, Park Technopolis 11 100, Sala El Jadida/ Rabat-Salé


Tél : 0537 576 800
Fax : 0537 566 741
www.novec.ma
Fiche technique de la culture du figuier

Table des matières


1. Importance et place de la culture du figuier ................................................................................... 3
2. Exigences pédo-climatiques du figuier ............................................................................................ 3
3. Techniques de création du verger ................................................................................................... 3
3.1 Période de plantation .............................................................................................................. 3
3.2 Choix des variétés.................................................................................................................... 4
3.3 Densités de plantation ............................................................................................................ 6
3.4 Confection des trous de plantation ......................................................................................... 6
3.5 Rebouchage des trous ............................................................................................................. 6
3.6 Mise en terre du plant ............................................................................................................. 7
4. Travail de sol et la destruction des mauvaises herbes .................................................................... 7
5. Taille et forme de conduite ............................................................................................................. 8
6. Irrigation .......................................................................................................................................... 9
7. Fertilisation .................................................................................................................................... 10
7.1 Fertilisation organique .......................................................................................................... 10
7.2 Fertilisation azotée ................................................................................................................ 10
7.3 Fertilisation potassique ......................................................................................................... 11
7.4 Fertilisation phosphorique .................................................................................................... 11
7.5 Apports des oligo-éléments .................................................................................................. 11
8. Protection phytosanitaire.............................................................................................................. 11
9. Caprification .................................................................................................................................. 12
10. La récolte ................................................................................................................................... 13
11. Valorisation des figues par séchage .......................................................................................... 14
Références bibliographiques ................................................................................................................. 16

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Fiche technique de la culture du figuier

1. Importance et place de la culture du figuier


Le Maroc se place au 4ème rang des pays producteurs au monde avec 7% de la production mondiale
de figues séchées. Les deux principales régions de production des figues sèches sont Taounate et
Chéfchaouen qui totalisent, à parts égales, près de 64% de la production nationale. Le dernier tiers
de la production est assuré par les régions de Tétouan et Al Hoceima (8,4% chacune), Safi (6,1%),
Loukkous (4,1%), Nador (3,5%), Rabat/Salé (2,8%), Settat (2%), Taza (1,4%) et Ouarzazate (0,5%).
Le figuier joue un rôle important dans la conservation des sols et l'embellissement des paysages.
Etant un arbre rustique se développant, sur des sols pauvres, schisteux-marneux (Rif et Chéfchaouen)
ou calcaires, dans des terrains souvent accidentés, cette espèce, et facile à conduire, doit être
développée et doit constituer une culture alternative. Le figuier est caractérisé par une grande
tolérance à la sécheresse, grâce à son système racinaire abondant, poussant et ramifié. Il répond
parfaitement aux apports d'eau en montrant une croissance rapide avec une mise à fruit prolifique.
Actuellement, la culture du figuier occupe une superficie d'environ 48 000 ha et fournit une
production de 100 000 T de figues fleurs et figues d'automne (fraîches et sèches) soit un rendement
moyen de 2.3 T/ha (Oukabli, 2013). Il se place parmi les espèces fruitières ayant une importance
économique majeure, notamment dans les régions du nord marocain (Taounate (22 230 ha),
Chéfchaouen (8395 ha), Ouezzane, (3 150 ha), et Tétouan (2 000 ha).). Dans ces zones, l'abondance de
cette culture sur des terrains en pente forte, caractérise de façon frappante son adaptation aux
conditions pédo- climatiques de ces régions. La culture est orientée principalement vers la
production de figues sèches. Ce secteur constitue une source de revenu importante pour les
autochtones et contribue à la promotion de l'emploi de main d'œuvre en milieu rural D’autres
plantations sont réparties entre Taza, Nador, Essaouira, El Jadida et Safi. (Walali et al, 2003).

2. Exigences pédo-climatiques du figuier


Le figuier est un arbre qui s’adapte aux climats chauds, il tolère les basses températures d’hiver et
exige des températures élevées pour la maturation et le séchage naturel des fruits.
Le figuier tolère la sécheresse. Ses besoins théoriques en eau sont de 600 à 700 mm annuels.
L'irrigation favorise incontestablement les rendements mais la qualité gustative et les capacités de
conservation du fruit s'en ressentent.
Par ailleurs, le figuier est peu exigeant en matière de sol, il s’accommode sur la nature du terrain, il
préfère cependant les terrains légers dans lesquels l'eau s'infiltre facilement. La nature siliceuse ou
calcaire du terrain semble peu importer. Sinon, on le trouve dans tous les sols : argileux, siliceux,
crayeux, humides à l'excès, mais non marécageux ; il est parfois donné comme étant le plus robuste
de tous les arbres fruitiers. (ROGER, 2002)

3. Techniques de création du verger


3.1 Période de plantation
Même si les plants préparés en sachet plastique peuvent, théoriquement, être plantées toute
l'année, il est recommandé d’éviter les périodes trop froides (risque de gel) ainsi que les périodes
trop chaudes pendant lesquelles les plantes demanderont plus de soins (de nombreux arrosages). Il
est donc recommandé de planter tôt en automne (mi-octobre à fin novembre) ou au printemps (mi-
février à mi-avril). Une plantation d'automne a l'avantage de voir la plante s'installer plus

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Fiche technique de la culture du figuier

rapidement. Cependant, il est préférable d’effectuer les plantations au printemps dans les zones les
plus froides ou quand les sols sont lourds, argileux, très humides.

3.2 Choix des variétés


La création d’un verger de figuier doit prendre en considération la nature périssable du fruit à l’état
frais. Toute possibilité de diversification variétale pourrait mettre le producteur à l’abri des aléas du
marché. Le choix de variétés nobles et aptes au séchage naturel est recommandé pour la production
des figues au Maroc. L’adoption des variétés dépend aussi du type de production envisagé (bifère,
unifère ou les deux types), de l’époque de maturité et de la qualité du fruit recherchée. La
caprification (pollinisation) est nécessaire, chez certaines variétés pour assurer le développement des
figues d’automne et reste obligatoire pour produire des figues à sécher.
Les clones et les variétés de figuier performants sélectionnés pour la culture au Maroc sont : Nabout,
Embar Lbied, Reggodi, Assel, Embar El Khel, El Quolti Lebied, Fassi, Beida 2256, Hafer El Bghal,
Ferqouch Jmel, Filalia, Bousbati, Tamariout, Chetoui, Châari 2587, Ghouddane, Jeblia, Ournaksi 2280,
Ferzaoui (Oukabli, 2003).
Pour le figuier, l’opération de caprification (pollinisation) est nécessaire, chez la plupart des variétés,
pour assurer le développement des figues d’automne et obligatoire pour produire des figues à sécher
(Oukabli et Mamouni, 2008). La caprification est assurée par le figuier mâle, appelé le caprifiguier,
grâce à un insecte, le Blastophaga psenes. Parmi les clones de caprifiguier sélectionnés au Maroc on
cite : L’hlou, LMer et l’Hmer (Walali et al, 2003).

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Fiche technique de la culture du figuier

Tableau 1 : Caractéristiques pomologiques des figues fleurs des variétés recommandées (Oukabli et
Mamouni, 2008) (Oukabli, 2012)
Résistance
Époque de Forme du Poids fruit Couleur de Couleur aux
Génotype Goût Photo du fruit
maturité fruit (g) l’épiderme interne manipulatio
ns

2ème décade
Nabout ovoïde 54 vert rouge foncé excellent moyenne
d’août

3ème décade Ronde-


Ambar Lebiad 54 Vert-pâle ambre prononcé moyenne
de juin aplatie

2ème décade Pyriforme-


Ambar Lekhal 97 vert blanc-rose moyen moyenne
de juin ronde

1ère décade Pyriforme- violette


Fassi 64 rose excellent. moyenne
de juin sphérique sombre

Ournakssi 1ère décade pyriforme- vert-


67 rose excellent. moyenne
2280 de juin aplatie foncée

3ème décade jaune-


Beida 2256 ovoïde 37 rose aromatique moyenne
de juin verdâtre

2ème décade jaune- blanc-


Kadota 2278 pyriforme 44 aromatique moyenne
de juin verte ambre

Les variétés à peau noire et violette qui sont généralement consommées fraiches, et rarement
destinées au séchage.

Les variétés à peau fine et à peau blanche sont parmi les variétés nobles pour le séchage : Beida
2256, Kadota 2278, col de dame blanche 2233 et Chaâri 2587 et Sarilop IX (Oukabli et Mamouni,
2008), comme indiqué sur le tableau 3 ci après :

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Fiche technique de la culture du figuier

Tableau 2 : Caractéristiques pomologiques des variétés recommandées pour le séchage (Oukabli et


Mamouni, 2008)
Résistance
Epoque Poids
Forme du Couleur de Couleur aux
Génotype de fruit Goût Photo du fruit
fruit l’épiderme interne manipulatio
maturité (g)
ns

Col de dame
Début Ovale- Rose Sucré
blanche 27 Vert-pâle Bonne
aôut sphérique foncée aromatique
2233

Ovale- Vert- Sucré


Kadota 2278 Fin juillet 32 Rose Bonne
sphérique jaunâtre aromatique

Sucré
Beida 2256 Fin juillet Ovale 49 Jaunâtre Rose Bonne
aromatique

Vert-
Sarilop IX-2 Mi-août Aplatie 45 Rose Sucré Bonne
jaunâtre

3.3 Densités de plantation


Selon la richesse du sol, la vigueur variétale, la hauteur pluviométrique annuelle et les possibilités
d’irrigation, les densités à pratiquer peuvent se situer entre 250 et 400 plants / Ha (Oukabli et
Mamouni, 2008). Les écartements peuvent être soit de 3 à 6 m sur le rang et de 5 à 7 mètres entre
les lignes. L’espèce est exigeante en lumière et s’adapte très mal aux hautes densités.
Au niveau des zones étudiées, les densités recommandées, et qui sont appliquées dans le cadre de
tous les projets financés par l’Etat, sont de l’ordre de 150 plants / Ha pour les plantations en bour, et
peuvent atteindre 250 plants / Ha en irrigué.

3.4 Confection des trous de plantation


Les trous de plantation seront de 70cm x 70cm x 70cm, ils doivent être creusés et exposés à l’air libre
pendant quelques semaines. Sur des sols peu profonds, la profondeur non acquise est remplacée par
la largeur correspondante.
Lors du creusement du trou de plantation, il est recommandé que le sol des différents horizons soit
mis en tas séparés, sauf dans le cas de l’utilisation de la tarière mécanique qui ne permette pas cela.

3.5 Rebouchage des trous


Il est recommandé de prévoir une quantité de 5 kg de fumier bien décomposé (ou 2kg de compost) à
incorporer par trou de plantation. Le fumier devrait être mélangé au sol avant sa remise dans le trou.
Les trous sont rebouchés en veillant à remettre le sol superficiel le premier, suivi du sol qui était dans
la couche profonde.

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Fiche technique de la culture du figuier

Le fumier ne doit pas contenir de la bouse encore fraîche de vache ni de la matière végétale autre
que la paille. Le fumier doit être propre de tout détritus de décharge (plastiques, tissus, papier,…).

3.6 Mise en terre du plant


Les plants de figuier devraient être bien enracinés, et il est recommandé qu’ils soient élevés au
niveau de la pépinière pendant au moins 9 mois.
L’utilisation des plants à racines nues est la plus répandue, et il est recommandé d’effectuer
l’opération de pralinage et d’habillage des racines juste avant la plantation. En effet, les racines
longues ou desséchées des plants de figuier sont coupées et le système racinaire est trempé dans
une solution fongicide à base de cuivre.
Le plant est installé dans le trou de plantation à la place du piquet pour respecter les espacements
entre les lignes et entre plants. Ensuite le plant est recouvert du sol sur la hauteur de sa motte (pour
les plants en sachet) en veillant à bien tasser le sol autour du plant pour minimiser les poches d’air
qui favorisent la dessiccation.
Les plants doivent être irrigués immédiatement après leur mise en terre, ensuite chaque plant
devrait être tuteuré par un tuteur auquel il est rattaché par du raphia.
Dans un souci d’économie d’eau, un mulch de paille (paillage) sera réalisé dans la cuvette ou
l’impluvium juste après plantation. Le paillage doit recouvrir complètement le sol de la cuvette du
plant. Le mulch devra être renouvelé chaque fois que 50% du sol de la cuvette devient apparent.

4. Travail de sol et la destruction des mauvaises herbes


Il est recommandé de travailler le sol du verger de figuier deux fois par an, en automne et en
printemps. Le système radiculaire étant traçant, les travaux du sol doivent être superficiels pour
éliminer les mauvaises herbes et faciliter l’infiltration des eaux de pluie. Lorsque la frondaison des
arbres devient importante (4ème et 5ème année), le travail du sol peut se limiter aux interlignes
(Oukabli, 2013). Sur la ligne le désherbage manuel doit être effectué pour réduire la concurrence des
mauvaises herbes envers l’eau et les sels minéraux.
Le désherbage chimique peut être envisagé mais cette espèce reste sensible à certains désherbants
(on peut utiliser un défanant, glyphosate par exemple dès la première année, antigerminatifs à partir
de la deuxième année).
Pour les vergers conduit en pluvial, et après le labour d’automne, il faut prévoir la confection des
cuvettes (ou des impluviums pour les terrains en pente) comme mesure de conservation des eaux.

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Fiche technique de la culture du figuier

Photo 1: Travail du sol dans un verger de figuier

5. Taille et forme de conduite


Le figuier pousse naturellement en cépée mais il peut être conduit en gobelet sur un tronc de 1 m, ce
qui permet une rotation des charpentières grâce aux rejets de souche.

Photo 2: Taille de formation : conduite en gobelet

La taille de formation se fait en taillant le jeune arbre à trois yeux la première année après le
bouturage, puis les rameaux nés de cette taille sont eux taillés, à 2 yeux, la deuxième et troisième
année pour obtenir une touffe de 8 à 10 branches.

Il n’y a pas de taille de fructification proprement dite. Les interventions à effectuer consistent à
équilibrer les charpentières et à remplacer les branches dépérissantes. Les figues fleurs sont
obtenues en proportion élevée sur des rameaux de 5 à 10 nœuds et le pincement du bourgeon
terminal ou l’enlèvement précoce de la récolte d’automne augmente la production de figues-fleurs.
En raison de son bois tendre et creux et sa faible aptitude à la cicatrisation, les coupes doivent être
effectuées au printemps, après la montée de sève, mais bien avant l’apparition des bourgeons
foliaires (Oukabli et Mamouni, 2008).
La taille consiste également à éliminer les branches cassées et/ou malades, celles mal placées ou les
pousses excédentaires pour améliorer l’ensoleillement et l’aération de l’ensemble de la frondaison.

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Fiche technique de la culture du figuier

Le rajeunissement de certaines charpentes peut être envisagé par la suppression d’une partie du bois
en favorisant le départ de gourmands. La cicatrisation étant difficile, les coupes doivent être suivies
par l’application du mastic sur les rameaux taillés. En effet, il est nécessaire de traiter les grandes
plaies causées par la taille en appliquant du mastic cicatrisant et contenant un fongicide à base de
cuivre. Il faut également désinfecter le matériel de taille (par l'alcool ou l'eau de Javel) pour limiter la
propagation de maladies.

Pour le bon déroulement de l’opération de taille, il est nécessaire de s’équiper des outils de coupe
correspondant aux différents diamètres des branches de l'arbre, il s’agit essentiellement de :

 Un sécateur, pour les brindilles et autres rameaux fins.


 Une scie pour les rameaux de plus gros diamètres
 Une double échelle montée en A pour atteindre les branches les plus hautes
 Des gants pour éviter toute écorchure.
 Un désinfectant : alcool ou eau de javel

Photo 3: Matériel de taille

6. Irrigation
Bien que cette espèce soit tolérante à la sécheresse, des arrosages copieux améliorent la production
en quantité et en qualité. Ses besoins réels annuels sont de l’ordre de 500-600 mm, à apporter
surtout au printemps et en début de l’été. Les irrigations doivent combler le déficit hydrique pluvial
avec des apports espacés et copieux. La régularité des apports d’eau permet d’éviter les problèmes
d’éclatement des fruits notamment à l’approche de la maturité. Il faut signaler que ce phénomène
est plus accentué chez des génotypes (sensibles à l’éclatement) plutôt que d’autres. Les arrosages
doivent être arrêtés avant la récolte pour avoir des fruits moins aqueux et se desséchant plus
rapidement. (Oukabli et Mamouni, 2008)

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Fiche technique de la culture du figuier

Photo 4: Phénomène d’éclatement des figues (Oukabli et Mamouni, 2008)


Au cours des premières phases de croissance et de développement, les besoins en eau du figuier
sont importants, mais l’irrigation doit être réduite aux approches de la maturité en vue d’obtenir des
fruits riches en sucre et restent entiers.
Dans les vergers irrigués en gravitaire, il est recommandé d’irriguer en été tous les 15 jours à une
dose moyenne de 30 m3/hectare. En hiver, lors du repos végétatif, 2 à 3 irrigations sont suffisantes
pour couvrir les besoins de l’arbre (Oukabli et Mamouni, 2008).
Dans les vergers irrigués en goutte à goutte, les irrigations peuvent être déclenchées à l’approche du
débourrement. Leur pilotage peut se faire par tensiomètre qui suit la demande climatique (ETP)
ajustée par un coefficient cultural (Kc) de l’ordre de 0,5 à 0,7 (Oukabli, 2013).
En culture pluviale, la confection d’impluvium permet une amélioration de l’alimentation hydrique
des arbres.

7. Fertilisation
Chez le figuier, l'azote est essentiel pour la croissance végétative et la fructification; le phosphore agit
sur la couleur et la maturité du fruit et le potassium sur le rendement et la qualité de la figue.
Par ailleurs, le figuier est surtout exigeant en potasse et ne requiert pas de fortes doses de fumure
azotée, celles-ci peuvent provoquer un développement végétatif trop intense et un déséquilibre en
végétation et fructification de l’arbre.

7.1 Fertilisation organique


Préconiser un apport de fumier bien décomposé à raison de 5 à 20 kg / arbre (la dose minimale pour
les jeunes plantations de 1 à 4 ans et la dose maximale pour les arbres âgés de plus de 5 ans). La
fumure doit être bien mélangée avec le sol et appliquée autour des arbres dans une circonférence
circulaire, elle doit être apportée loin du tronc; à l’aplomb de la frondaison.

7.2 Fertilisation azotée


Préconiser un apport d’engrais azoté à raison de 30 à 50 unités pour les vergers conduit en bour, et
de 50 à 100 unités pour les vergers conduit en irrigué (la dose minimale pour les jeunes plantations
de 1 à 4 ans et la dose maximale pour les arbres âgés de plus de 5 ans).
Il est recommandé de fractionner l’apport de l’azote en deux apports :

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Fiche technique de la culture du figuier

50 % de la dose en mars- avril, au début pendant le débourrement et en début de feuillaison ;


Et 50 % de la dose en juin pour améliorer le calibre des figues d’automne ;

7.3 Fertilisation potassique


Préconiser un apport d’engrais potassique à raison de 20 à 70 unités pour les vergers conduit en
bour, et de 100 à 250 unités pour les vergers conduit en irrigué (la dose minimale pour les jeunes
plantations de 1 à 4 ans et la dose maximale pour les arbres âgés de plus de 5 ans).
La fertilisation potassique joue un rôle très important dans la réduction de la chute de fruits, elle
favorise la maturation des fruits et améliore leur qualité (augmentation du taux de sucre).
7.4 Fertilisation phosphorique
Préconiser un apport d’engrais potassique à raison de 10 à 30 unités pour les vergers conduit en
bour, et de 50 à 200 unités pour les vergers conduit en irrigué (la dose minimale pour les jeunes
plantations de 1 à 4 ans et la dose maximale pour les arbres âgés de plus de 5 ans). La fertilisation
phosphorique agit sur la couleur et la maturité du fruit.
7.5 Apports des oligo-éléments
Le figuier est exigent en calcium notamment pendant la phase de grossissement des fruits. Des
apports au sol sont recommandés et peuvent même être envisagés par pulvérisation directement sur
le fruit à raison de 1%. Ce mode d’apport contribue à réduire le taux d’éclatement des fruits.

8. Protection phytosanitaire
Le figuier est un arbre rustique qui ne nécessite pas beaucoup d’interventions phytosanitaires. Il
reste cependant sujet à plusieurs ennemis dont les principaux sont présentés dans le tableau ci-
dessous.

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Fiche technique de la culture du figuier

Tableau 3 : Description des principaux ennemis de la culture du figuier


Ennemi Description et dégâts Photo

Elle peut entraîner une chute de 60 % des fruits ; en effet ses larves
La mouche de la
s’attaquent au contenu du fruit en provoquant sa chute.
figue
On constate sa présence par des petits asticots blancs, larves issues
Lonchaea aristella
des pondaisons des mouches dans les fruits. Ces figues attaquées se
beck
dessèchent et tombent.

La présence de cette Cochenille entraîne un affaiblissement des


La cochenille (virgule
pousses et des feuilles, qui peut provoquer leur dépérissement.
ou globuleuse)
Le miellat qu'elle excrète est en général envahi par la fumagine, qui
Ceroplastes rusci L.
réduit la photosynthèse.

La teigne les larves de la teigne creusent des galeries dans les feuilles, celles-ci
Anthophita se dessèchent et tombent nuisant ainsi à la bonne photosynthèse de
nemorana Hb l’arbre

Le scolyte est un insecte qui parasite les arbres affaiblis, en se


Les scolytes
nourrissant du bois tendre situé juste sous l'écorce, il peut causer
(Hypoborus ficus)
des dommages importants.

d’origine virale, cette maladie est transmise par un acarien «Acarius


Ficus». elle se manifeste sous forme de taches d’huiles sur les
La mosaïque feuilles, Taches vert / jaunes et dans certains cas, par la déformation
Fig Mosaic des feuilles.
elle entraine la chute prématurée des feuilles et des taches sur les
fruits sérieusement endommagés

Un traitement à l’huile blanche en hiver avec un insecticide organophosphoré en cours de végétation


peut prévenir la cochenille et d’autres insectes.
La fumagine peut être rencontrée en zone côtière. Pour lutter contre la fumagine, il faut prévoir un
traitement à base de cuivre, tout en pratiquant une bonne taille pour favoriser l’aération de l’arbre.
Les infestations liées au virus de la mosaïque sont fréquentes et les symptômes apparaissent
essentiellement en cas d’excès d’arrosage.
D'autres maladies sont aussi fréquentes telles que la Moisissure brune (Aspergillus niger) et la
pourriture grise (Botrytis cinerea). Un poudrage au soufre, et l’utilisation du Zineb ou du mancozèbe
permettent un contrôle de ces maladies.

9. Caprification
La caprification est nécessaire pour assurer le développement des figues d’automne et donc
obligatoire pour produire de bonnes figues à sécher. Les génotypes du caprifiguier se caractérisent
par des stades phénologiques différents avec une initiation des mammes, plus ou moins étalée dans

12
Fiche technique de la culture du figuier

le temps, sur les unités de croissance. Cet étalement présente un intérêt dans l'accomplissement du
cycle du développement du blastophage et donc pour la caprification des variétés femelles.
L'initiation des mammes débute au mois de juin avec une importance variable selon les génotypes. Il
précède d'un mois les dates de maturités des variétés femelles qui se situent au mois de juin pour les
figues fleurs et en Juillet et Août pour les figues d'automnes (Oukabli, 2013).
La caprification peut être assurée en deux manières :
a) Accrochage des colis de profichis sur les arbres femelles :

Des caprifigues (figues de caprifiguier) sont accrochés sur les branches du figuier femelle à raison de
plusieurs dizaines par arbre, au moment de la réceptivité qui dure deux à trois semaines. La période
de réceptivité est déterminée par la couleur vert-claire des figues avant de virer vers un vert-sombre.
Un nombre important de profichis par arbre de caprifiguier est fondamental pour optimiser la
pollinisation (Oukabli et al., 2008).
b) Plantation de caprifiguier dans le verger :

Des arbres de caprifiguier sont plantés au bord de la parcelle, du coté du vent dominant. Le
blastophage, en émergeant du caprifiguier, effectue un envol à la recherche des figues réceptives. La
distance entre les arbres mâles et femelles doit tenir compte de la durée de vie de l’insecte
(quelques heures à 2 jours) et la tendance de ce dernier à visiter les arbres les plus proches. Des
arbres mâles éparpillés dans le verger de manière homogène, à raison d’un sexe ratio moyen de
1/20, pourraient être la méthode la plus adaptée notamment dans les pays chauds comme le Maroc
(Oukabli, 2013).

10. La récolte
La maturité des figues est un paramètre déterminant sur la qualité du fruit sec, la couleur et la
fermeté du fruit étant les critères généralement employés pour déterminer la date optimale de
récolte. Les figues destinées à être séchées doivent être cueillies très mûres. Elles doivent être
récoltées par temps sec et chaque variété doit être cueillie séparément selon ses aptitudes à la
dessiccation.
La figue parfaitement mûre se flétrit, son port n’est plus érigé, la peau est légèrement craquelée ; le
pédoncule, d’abord turgescent et blanc laiteux, devient sec et translucide. La figue se détache
facilement avec son pédoncule, contrairement à une figue insuffisamment mûre.
Pour les zones les plus précoces, la maturité des figues commence à la mi-juin pour les figues fleurs
et à la mi-août pour les figues d'automne, un décalage de 10 à 15 jours sépare les zones de
productivité précoce de celles à production tardive.

La récolte se fait manuellement ou à l'aide de roseaux fendus à l'extrémité. La cueillette des fruits
est faite un peu avant maturité complète pour les figues destinées à la vente en frais et au séchage.
Les rendements sont variables et se situent entre 15 et 80 kg par arbre en pleine production. Des
séchoirs solaires pilotes permettent de sécher les figues.

Les figues bien mûres sont très fragiles, la récolte doit se faire selon les conditions suivantes :
- La cueillette doit être faite très tôt le matin et le produit livré immédiatement.

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Fiche technique de la culture du figuier

- Il doit s’écouler moins d’une journée entre la cueillette et le séchage pour empêcher le
début d’éventuelles fermentations.
- La distance entre le verger et le lieu de séchage doit être le plus court possible et le
transport effectué dans les meilleures conditions possibles.
- Pour éviter les écrasements, il faut utiliser des emballages de faible profondeur rempli
aux ¾ (type plateau) et l’épaisseur des fruits limitée à deux couches. (Chimi, 2005)

Photo 5: Opération de récolte

La figue fraîche est très sensible et doit être enveloppée pour sa bonne conservation. La durée
de conservation du fruit à température ambiante est de 24 heures, et de l’ordre d’une semaine
en chambre froide, à la température de 4 à 5° C. Les variétés à peau noire et violette sont
consommées fraîches, alors que les variétés à peau verte sont le plus souvent séchées.

11. Valorisation des figues par séchage


La technique de séchage des figues dite «Traditionnelle» consiste à l’étalage des figues sous le
soleil. Méthode non coûteuse, mais abouti à un produit fini de mauvaise qualité sur le plan
hygiénique et nutritif du fait que les figues sont exposées à la poussière, aux insectes, aux
acariens, aux animaux nuisibles, aux souillures, avec possibilité de fermentation, ainsi que
d’autres contaminations divers favorisant ainsi des pertes énormes en production. Elle ne
permet aucune maîtrise des paramètres de séchage et allonge la période de l’opération. Cette
méthode est donc déconseillée tant sur le plan économique mais surtout sur le plan de santé
publique (les produits obtenus constituent un réel danger pour la santé du consommateur).
Les techniques actuelles de séchage utilisent des séchoirs solaires avec une enceinte de séchage
fermée permettant d’optimiser l’énergie, de maîtriser les paramètres de séchage et d’assurer au
produit les normes d’innocuité et de qualité requises.

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Fiche technique de la culture du figuier

Tableau 4 : Diagramme de fabrication des figues sèches (Chimi, 2005)

Réception et pesage de la matière première

Triage pour ne retenir que les figues saines

Figues saines et mûres

Calibrage pour ne retenir que des figues de taille désirée

Figues saines, mûres et de diamètre convenable

Lavage à l’eau potable (eau municipale ou traitée)

Blanchiment avec un sel Na Cl en solution à 40g/l puis égouttage

Trempage dans méta bisulfite à 5g/l puis égouttage

Séchage solaire ou autre (température conseillée 65º)

Figues sèches sans addition d’amidon à 33% d’humidité

Figues sèches imprégnées d’amidon à 33% d’humidité

Fumigation pendant 72 heures à l’aide d’un produit autorisé (à base de phosphine)

Conditionnement en sacs en plastic et emballage en carton

Le séchage est réalisé dans des séchoirs dans une enceinte fermée, permettant de maitriser les
paramètres de séchage, d’optimiser l’énergie et d’assurer au produit les normes d’innocuité et
de qualité requises. Ses séchoirs utilisent la convection forcée.

La température de séchage est fixée entre 60 et 65 °C. Les claies sont de temps en temps
retirées et retournées pour améliorer les conditions de séchage. L’opération dure environ 3
heures, après quoi les figues acquièrent la couleur jaune dorée désirée. Toutes les larves sont
également tuées lors de cette opération (El Khaloui, 2010).

Une fois séchés, les fruits de figue subissent un contrôle, un triage et une élimination des fruits
grillés et très secs. Après pesage, les figes séchées sont mises dans des emballages alimentaires à
base de polyéthylène ou de polyvinyle.

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Fiche technique de la culture du figuier

Références bibliographiques

Chimi, H, Expert national du projet, et A. OUAOUICH, Expert du développement industriel ONUDI-


Vienne, Autriche, Guide du sécheur de figues, Année 2005, Préparé dans le cadre du projet de
développement du petit entreprenariat agro-industriel dans les zones périurbaines et rurales des
régions prioritaires avec un accent sur les femmes au Maroc, Institut Agronomique et Vétérinaire
Hassan II - Rabat – Maroc.

EL KHALOUI, M, 2010, Ecole Nationale de l’agriculture de Meknès, bulletin réalisé par l’Institut
Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat institut, Maroc, Transfert de technologie en agriculture,
N ° 186, Valorisation de la figue au Maroc.

Ouakbli, A, 2003, unité de recherche sur l’amélioration des plantes et conservation des ressources
phyto-genétiques, INRA, centre régional de Meknès, bulletin réalisé par l’Institut Agronomique et
Vétérinaire Hassan II, Rabat institut, Maroc, Transfert de technologie en agriculture, N ° 106, Le
Figuier : un patrimoine génétique diversifié à exploiter.

Oukabli, A, et Mamouni, A, 2008, Fiche Technique figuier (Ficus Carica L.), installation et conduite
technique de la culture, Institut de la recherche agronomique, Maroc.

Ouakbli, A, 2013, Projet Arboriculture fruitière : Programme financé par les Etats Unis d’Amérique
par le biais de Millenium Challenge Corporation (MCC), consortium de recherche en agriculture
composé de : l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, l’Ecole Nationale de l’Agriculture de
Meknès et l’Ecole Nationale Forestière d’Ingénieurs, Livrable produit au niveau de l’axe II : Variétés et
leurs conduites techniques, le figuier : document technique

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par le biais de Millenium Challenge Corporation (MCC), consortium de recherche en agriculture
composé de : l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, l’Ecole Nationale de l’Agriculture de
Meknès et l’Ecole Nationale Forestière d’Ingénieurs, Livrable produit au niveau de l’axe II : Variétés et
leurs conduites techniques, Revue annuelle des activités de recherche : Variétés performantes et
aptes au séchage pour le développement de la culture du figuier

ROGER J. P., La conduite du figuier Ficus carica L. famille des moracées genre Ficus, Actes de la
Journée Figuier : Potentialités et perspectives de développement de la figue sèche au Maroc. INRA
2002.

Walali, L, Skiredj, A, et Alattir, H, 2003, Département D’Horticulture, Institut Agronomique et


Vétérinaire Hassan II, Rabat institut, Maroc, Transfert de technologie en agriculture, N ° 105, Fiches
Techniques : L’amandier, l’olivier, le figuier, le grenadier.

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