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Morton

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UNIVERSITE PARIS VI

FACULTE DE MEDECINE PITIE-SALPETRIERE

Année Universitaire 2017-2018

MEMOIRE POUR LE DIU


DE MESOTHERAPIE

LA MALADIE DE MORTON

ET PRISE EN CHARGE EN MESOTHERAPIE


A PROPOS DE 2 CAS

Docteur Mehmet AVCI

SOUS LA DIRECTION DE
MONSIEUR LE PROFESSEUR MICHEL PERRIGOT
SOMMAIRE

I. OBJECTIF

II. RAPPEL : LA MALADIE DE MORTON

1- Historique et Définition

2- Anatomie

3- Epidémiologie

4- Physiopathologie

5- Etiologies

6- Histologie

7- Diagnostic

a- Diagnostic Clinique
b- Diagnostic Para-clinique
c- Diagnostic Différentiel

8- Traitements

a- Médical
b- Paramédical
c- Chirurgical

III. MATERIEL ET METHODE

1- Les patientes

2- Le Matériel

3- Les Médicaments utilisés

4- Les Techniques d'injections

-2-
5- Les Mélanges

6- Les rythmes d'injections

7- Les Effets secondaires attendus

IV. RESULTATS

1- Evaluation de la douleur

2- Analyse des résultats

3- Les Effets secondaires

V. DISCUSSION

VI. CONCLUSION

VII. BIBLIOGRAPHIE

-3-
SOMMAIRE
I. OBJECTIF

L'objectif de ce travail est de réaliser une étude bibliographique sur la prise en


charge de la maladie de Morton et d'évaluer sa prise en charge antalgique par
mésothérapie, à mon cabinet médical à propos de deux cas au sein de ma
patientèle.

II. RAPPEL : MALADIE DE MORTON

1- Historique et Définition

Historiquement, c'est le roi Georges IV, au milieu du XIXe siècle qui fût le
premier cas recensé. Mais la pathologie ne sera décrite qu'en 1876 par un
médecin anglais, Thomas Morton sous la forme d'une douleur sous la tête du
quatrième métatarsien et qui lui laissera son nom, intitulé Névrome de Morton.
Il préconise alors l'excision, l'ablation de la tête de ce métatarsien et ne remet
pas en cause les structures nerveuses.
Ce n’est qu’au milieu du XXe siècle, en 1940 que la compréhension de cette
maladie a été réellement établie et que la douleur provient de la compression
d'un nerf.

La maladie de Morton ou metatarsalgie de Morton est aussi connu sous le nom


de Névrome de Morton, mais ce terme est inapproprié en l'absence d'une
tuméfaction d'origine tumorale. Il s'agit en réalité d'une hypertrophie nodulaire
majoritairement du troisième nerf interdigital plantaire (2).

-4-
2- Anatomie

Le nerf tibial postérieur se divise en deux branches, le nerf plantaire médial et le


nerf plantaire latéral qui donnent naissance aux nerfs digitaux plantaires qui
cheminent dans l'espace intermétatarsien et pénètrent dans le canal
intermétatarsien au niveau des têtes des métatarsiens.

Les parois de ce canal sont constituées : en bas par le ligament transverse


superficiel, en haut par le ligament transverse intermétatarsien et latéralement
par des cloisons fibreuses reliant ces deux ligaments. Juste au dessus du canal
intermétatarsien se trouve un espace limité latéralement par les métatarsiens
contenant les tendons des muscles lombricaux et inter-osseux et une bourse
séreuse (10).

-5-
Au niveau du 3ème espace le nerf interdigital est plus épais que les autres car il
a une double origine formé par moitié du nerf plantaire médial et par l'autre
moitié du nerf plantaire latéral. Cela le rend plus fixe que ses voisins et donc
plus vulnérable, il frotte contre les os et à cet endroit se forme un renflement sur
le nerf irrité.
Ce renflement est communément appelé le Névrome de Morton.

3- Epidémiologie

La maladie de Morton touche le plus souvent les femmes d'âge moyen entre 30
et 50 ans, et l'incidence est au moins quatre à 15 fois plus élevé que chez
l'homme. Parfois il s'agit de sujets plus jeunes, notamment adepte de la course à
pied (2-10).

Le névrome de Morton est un syndrome douloureux aigu du pied situé dans 75%
des cas au niveau du 3e espace inter-métatarsien (75%), mais on peut le retrouvé
dans 20% des cas au niveau du 2ème espace, rarement au 4ème et
exceptionnellement au 1er espace (4).

Les deux pieds sont rarement affectés en même temps, mais trouver deux
névromes sur le même pied est commun.
Les névromes interdigitaux multiples sont donc possibles, ainsi une étude
réalisée en 2015 sur 279 pieds avec 462 névromes avait montré que parmi les

-6-
patients ayant ce type de pathologie, 100% des patients avaient un névrome
dans le 3ème espace et 98% dans le second espace (8).
L'évaluation des névromes interdigitaux du pied devrait comprendre, au
minimum, les deuxièmes et troisième espaces interdigitaux.

4- Physiopathologie

C’est un conflit mécanique entre un rameau nerveux et les articulations de la


base des orteils qui rétrécissent le défilé (canal inter métatarsien) sous l’effet de
facteurs mécaniques compressifs.
La maladie de Morton est un syndrome canalaire de l'avant pied : La fibrose du
nerf digital plantaire est liée à sa compression chronique dans et par le canal
intermétatarsien. C'est la forme la plus courante au sein de laquelle interviennent
quelques facteurs déclenchants ou aggravants : différent troubles statiques du
pied (pied creux, griffes d’orteils, hallux valgus, pied cavus, polyarthrite…), des
chaussures à talons hauts et bouts étroits, également par le mode de vie
(piétinements, marches prolongées) (4-10).

Il semble ne pas y avoir de relation entre l'index de posture du pied et l'indice de


masse corporelle avec névrome intermétatarsal, ou entre l'index de posture du
pied et les espaces interstices affectés.
Par contre la probabilité d'avoir un névrome augmenterait de 61% sur le pied
droit et de 43% sur le pied gauche en cas de restriction de la dorsiflexion du pied
(3).
Il n'y a pas non d'association entre la mesure structurale de l'avant-pied et la
taille du névrome (11).

5- Etiologies

Les causes les plus courantes sont les chaussures étroites, le pied est souvent
trop serré, l'hyperextension des orteils dans les chaussures à talons hauts, la
déviation des orteils, l'inflammation de la bourse intermétatarsienne,
l'épaississement du ligament métatarsien transversal, le traumatisme de l'avant-
pied, certaines activités sportives à impact élevé , basketball, pathologie
articulaire métatarso-phalangienne et lipome (2).

Il peut exister des malformations associées du pied, pied rond, pied plat, hallux
valgus, mais il ne semble pas y avoir de relation significative entre la largeur de
l'avant-pied et le développement d'un névrome de Morton (3-6).

-7-
6- Histologie

Il s'agit d'un pseudo-névrome associant lésions nerveuses et vasculaires à une


sclérose du collagène de voisinage (2-10).

Grossièrement il y a un gonflement fusiforme prés de la bifurcation du nerf


interdigital plantaire avec l'épaississement des tissus ténosynoviaux adjacents.

Au microscope, il est retrouvé un épaississement endartériel de l'artère digitale,


habituellement avec thrombose et fibrose entourant, et à l'intérieur des nerfs, une
propagation de cellules de Schwann et de fibroblastes, responsable d'un
endommagement des fibres nerveuses myélinisées (19-20).

7- Diagnostic

a- Diagnostic Clinique

Le diagnostic se fait essentiellement sur l’interrogatoire et l'examen clinique.


Le patient décrit une douleur importante située sous le deuxième ou le troisième
espace intermétatarsien à type de brûlure, décharge électrique, «clou » localisée
à la face plantaire de la région des têtes métatarsiennes, parfois très précise,
pouvant irradier vers les orteils ou au contraire vers la jambe.

A l'examen, on va rechercher plusieurs signes cliniques réconfortant notre


diagnostic.
Ces signes cliniques sont d'une grande valeur diagnostique (4-5-10-17-21).

-8-
Le signe de Mulder : Le pied est comprimé latéralement d'une main. On va
appliquer une pression forte sur les zones interdigitales. Un "claquement"
sensible (et audible) se produit en cas de Névrome. Le signe de Mulder sera
alors dit positif.

Le signe de la sonnette : La pression digitale ou la percussion de la partie


antérieure de l'espace intermétatarsien à sa face plantaire reproduit les
phénomènes douloureux fulgurant avec irradiation douloureuse ou une
paresthésie des orteils.

-9-
Le signe de Lasègue de l'orteil : L'extension forcée de l'orteil provoque la
douleur.

L'hypoesthésie dite "en feuillet de livre ": Hypoesthésie sur les faces latérales
des orteils correspondant à l'espace ou se situe la compression.

- 10 -
b- Diagnostic Para-clinique

La Radiographie du pied apporte peu d'informations pour le diagnostic mais


réalisée en charge, évalue d'éventuels troubles statiques ou malformations
anatomiques associés.

L'Echographie, confirme l'existence d'un névrome, elle retrouve facilement


l'existence d'une lésion ronde ou ovoïde dans l'espace intermétatarsien , mais
avec 50% de faux négatifs pour des névromes de taille inférieur à 5 mm (12-13-
14).

Elle a l'intérêt d'apporter une information dynamique puisqu'en manipulant le


pied le radiologue peut voir le nodule de Morton bouger entre les têtes en même
temps qu'il déclenche une douleur (26). Le nodule peut ainsi être mesuré.

Par ailleurs, il a été constaté que l'image échographique qui est mesurée est plus
grande que la taille réelle du névrome mesurée après une neurectomie (12).

La sensibilité de l'échographie est de l'ordre de 90% et elle est égale à celle de


l'IRM (15-16).

L'IRM permet un diagnostique précoce sous la forme d'une petite image visible
à l'injection. Il s'agit néanmoins d'un examen couteux et parfois difficile d'accès.
La sensibilité de l'IRM est de l'ordre de 86%, cependant il existe 17% de faux
négatifs (15-18).

L'Electromyogramme est exceptionnellement utile


( recherche d'une augmentation du temps de latence ou d'une absence de réponse
des nerfs digitaux témoignant d'une souffrance).

c- Diagnostic Différentiel

On peut citer plusieurs diagnostics différentiels :


- Les métatarsalgies de cause biomécaniques et le syndrome du deuxième rayon,
la maladie de Freiberg ou ostéochondrite de la tête du deuxième métatarsien
(5).
- La bursite inter-capito-métatarsienne.
- La fracture de fatigue ou fracture des os sésamoïdes du pied.
- La présence d'un corps étranger passé inaperçu.
- L'œil de perdrix.
- Les affections dermatologiques ( verrues ).
- Le nodule Rhumatoïde se présentant comme un névrome de Morton (7).

- 11 -
7- Traitement

a- Médical

- Les Anti-inflammatoires non stéroïdiens

- Les Antalgiques centraux.

- Les Infiltrations de corticoïdes à l'aveugle ou échoguidées peuvent soulager la


douleur, mais leur effet dure rarement longtemps, de plus ces injections peuvent
entrainer une atrophie de la graisse sous cutanée et du coussinet graisseux
plantaire, la décoloration de la peau et la perturbation de la capsule articulaire
sous jacente.
Ces effets secondaires entrainant également une déformation de l'orteil (24)

- Certains ont fait l'expérience d'injection d'Ac. Hyaluronique, l'effet antalgique


a duré 12 mois d'après leurs études (25).

- D'autres ont proposé l'injection de la Capsaïne, qui a eu une action antalgique


significative mais pas d'action sur la sensibilité tactile (27-29).

-L'injection de toxine Botulique A a également été proposé pour soulager la


douleur et améliorer cliniquement la symptomatologie du névrome de Morton
(30).

b- Paramédical

- La Podologie et la confection d'orthèse plantaire (9-37)

Le port d'orthèse plantaire doit avoir pour but le soulagement de la gâchette qui
modifie les appuis du pied et permettent de diminuer l'appui sous le Morton.
Les orthèses plantaires doivent comporter : soit un élément rétro-capital, pelote
médiane en cas d'avant-pied rond ou en l'absence de tout trouble statique, barre
rétro-capitale en cas de pied creux, soit un élément sous-capital : médian en
matériau souple afin de recréer une arche antérieure ou avec un évidement sous
l'espace métatarsien lorsque ce dernier est douloureux.

Le taping peut également être proposé par le podologue.


Et conseil de chaussage, chaussure avec empeigne large pour éviter le serrage de
la palette, pas de talon haut.

- 12 -
- La Kinésithérapie : Libération de l'avant pied par rapport à l'arrière pied et au
genou toutes les tensions musculaires intrinsèques, diminution des griffes.

- Les Massages

- La Physiothérapie

- Le traitement par ondes de choc peuvent également réduire la douleur chez les
patients atteints de névrome de Morton (28).

- L'ablation par radiofréquence et la cryothérapie ont été proposées comme


méthodes non invasives et plus conservatrice de traitement des névromes avec
peu d'effets secondaires.
Et Il semble que 3 cycles d'ablation par radiofréquence sont nécessaires pour
obtenir des résultats satisfaisants sur la douleur, mais un essai contrôlé
randomisé sera nécessaire pour confirmer ces résultats (22-23).

c- Chirurgical

Le traitement chirurgical ne s'envisage qu'après échec d'un traitement médical


bien conduit et varie selon les écoles et les conceptions pathogéniques des
opérateurs, non seulement en ce qui concerne la voie d'abord ( voie d'abord
plantaire ou dorsale ) mais également pour ce qui est de la conduite à tenir vis à
vis du névrome ( neurolyse ou neurectomie ) (35).

- La Neurolyse :
Elle supprime la douleur violente mais peut laisser persister un inconfort
pendant parfois plusieurs mois, c'est la première intervention recommandée dont
les résultats sont au moins égaux voire un peu supérieurs à la classique
neurectomie.
Le résultat peut être cependant insuffisant en cas d'évolution longue qui aura
entrainé des lésions nerveuses plus ou moins séquellaires, une récidive à long
terme reste possible. La neurolyse peut être réalisée soit classiquement, en
ouvrant l'espace incriminé à la face dorsale du pied, soit par méthode percutanée
en sectionnant par une incision de 2 mm le ligament responsable de la striction,
soit par méthode endoscopique, en contrôlant par la vue cette section (38).

- La Neurectomie :
ou résection du nerf est une solution ultime, elle est réalisée par voie dorsale ou
plantaire et entraine une anesthésie des orteils concernés, elle peut se compliquer
d'un névrome cicatriciel sur la tranche de section du nerf et nécessiter une
reprise chirurgicale (38).

- 13 -
L'incision plantaire est principalement réservée aux névromes récurrents ou
lorsque le patient a un point de déclenchement douloureux focal proximal pour
la névralgie. Il diminue le taux de névrome manqué et ne nécessite pas l'incision
du ligament métatarsien transverse. L'approche plantaire permet une exposition
plus directe du nerf et permet sa résection plus proximale. L'artère et la veine
peuvent être mieux visualisées et préservées. Les principaux inconvénients sont
les cicatrices plantaires douloureuses et la kératose plantaire dans environ 5%
des cas (32).
La voie dorsale ou commissurale permet un appui plus précoce.

Statistiquement en comparaison des 2 abords chirurgicaux, plantaire et dorsal, il


n'a été retrouvé aucune différence significative en ce qui concerne les résultats et
la satisfaction des patients (33-36).

La méthode percutanée consistant en une ostéotomie métatarsienne fourni


d'excellents résultats fonctionnels significativement avec un délais de
récupération plus courte que la neurectomie ouverte (34).
Cette méthode semble la mieux adaptée actuellement.

L'excision chirurgicale du névrome de Morton donne de bon résultats cliniques


et une satisfaction globale élevée du patient à long terme.
Pour les névromes multiples, le pronostic n'est pas le même et est plus mauvais
car les déficits sensoriels et les troubles concomitant du pied et de la cheville
sont courants (35).

Certaines complications, comme l'algoneurodystrophie, les nécroses, les


amputations, les cicatrices douloureuses avec hyperkératoses sont possibles
après une chirurgie.

- 14 -
III. MATERIEL ET METHODE

1- Les patientes

Le recrutement des patientes est effectué à mon cabinet médical.


2 patientes sont inclus dans mon étude après examen à la recherche de signes
cliniques évocateurs de la maladie de Morton, secondairement confirmé par une
échographie du pied.
La répartition des âges, l'ancienneté de la maladie et les signes cliniques sont
détaillés dans le tableau suivant :

Patientes Age Localisation Ancienneté Signe de Signe de la Signe de Hypoesthésie


Maladie Mulder Sonnette Lasègue en feuillet
de livre

Mme C. 65 ans Pied Droit 3 mois


3ème espace + + + -

Mme V. 61 ans Pied Gauche 1 mois


3ème espace + + - -

La douleur est évaluée par les patientes sur une échelle d’évaluation visuelle
(EVA) avant chaque séance, les résultats sont détaillés dans le chapitre résultats
et évaluation de la douleur (page 17).

Pendant toute la durée de l’étude, afin d’apprécier l’efficacité de la mésothérapie


sur la douleur tous les traitements à visée antalgique sont arrêtés.

2- Le Matériel

Le matériel utilisé est un matériel jetable à usage unique.


Les injections se font après une large désinfection avec compresses stériles ou
coton à deux reprises de la zone à traiter par de la Biseptine*, après lavage
soigneux des mains, suivi du port de gants à usage unique.

Les seringues utilisées sont des seringues de 5 ml, à usage unique et les aiguilles
utilisées sont des aiguilles de 0.3 x 4mm utilisées en Intra-Dermique Profond
(IDP) et des aiguilles de 0.3x13mm en Intra-Epidermique (IED), à usage
unique.

- 15 -
3 - Les Médicaments utilisés

- La Lidocaine à 1 % ( MESOCAINE* ) utilisée dans la phase aiguë de la


maladie pour son action antalgique et qui permet également une meilleure
diffusion des autres composants du mélange.

- Le Piroxicam ( ZOFORA* ) utilisé pour son action anti-inflammatoire.

- L'Etamsylate ( DICYNONE* ) pour son effet drainant de l'œdème péri neural.

4- Les Techniques d'injections

La technique mésothérapique a consisté, en une technique manuelle mixte


(n’ayant pas encore de pistolet injecteur à ma disposition), associant :

Des injections en IDP, 4 points proche du névrome à 4mm de profondeur en


injectant 0.1ml par poncture avec une aiguille de 0.3x 4mm que l’on applique
perpendiculairement à la peau.
Des injections en IED , en regard de l'avant pied de 1mm de profondeur avec
une aiguille de 0.3x13mm biseau vers le haut que l’on applique à 45°par
glissement de l'aiguille.

Une comparaison de ces 2 techniques avait fait l'objet d'une publication dans la
revue de mésothérapie en 2004 par les docteurs BOCQUET et BOIDIN (31),
celle-ci avait montré une efficacité des 2 techniques sur la douleur quelque soit
l'ancienneté de la pathologie même si la technique en IDP permettait un
soulagement plus rapide et plus marqué.

5- Les Mélanges

J'ai utilisé 2 mélanges (1), un mélange principal et un mélange complémentaire.

- Le mélange principal en IDP en regard du névrome composé de :

. Lidocaine 1% ........ 2 cc
. Piroxicam ...............1 cc
. Etamsylate ..............1 cc

- 16 -
- Le mélange complémentaire en regard de l'avant-pied pou résorber l'œdème
composé de :

. Lidocaine 1 %..........2 cc
. Etamsylate ...............1 cc

6- Le Rythme d'injection

Le rythme des injections sera à J1-J8-J15 et une réévaluation à J30 avec


réalisation d'une séance supplémentaire si besoin, et évaluation finale de la
douleur à J45, donc 4 injections au total.

7- Les Effets secondaires attendus

- Allergies aux produits utilisés mais exceptionnelles avec la MESOCAINE.


- Douleur à l'injection
- Hématomes

IV. RESULTATS

1- Evaluation de la douleur

L'évaluation de la douleur est faite avec l'échelle visuelle analogique ( EVA ) sur
une échelle de 0 à10.

Cette EVA est effectuée avant chaque séance lors de ma consultation, afin
d'apprécier l'efficacité de la mésothérapie sur la douleur.

Patientes Age Ancienneté EVA EVA EVA EVA EVA


de la J1 J8 J15 J30 J45
douleur

Mme C. 65 ans 3 mois 8 5 3 2 1

Mme V. 61 ans 1 mois 9 6 3 1 0

- 17 -
EVA

9
8
7
6
5
Mme C.
4
Mme V.
3
2
1
0
J1 J8 J15 J30 J45

Evolution de l'EVA en fonction des rythmes d'injections

2- Analyse des résultats

Mes deux patientes sont améliorées et moins douloureuse après mes séances de
mésothérapie.
La douleur diminue fortement à partir des 3ème et 4ème séances ( J15 et J30), et
elle est insignifiante en fin de traitement ( J45).
Le traitement est donc efficace concernant nos 2 patientes dont l'ancienneté de la
douleur est inférieure à 3 mois.
Mes deux patientes sont satisfaites du résultat obtenu, mais également des
séances qui n'ont pas été douloureuses et sans effets secondaires.

3- Effets secondaires

La zone d'injection étant très sensible en IDP, seul l'hyperalgie est relevée
comme effet secondaire, mais considérée comme négligeable d'après mes
patientes.

- 18 -
V. DISCUSSION

Mes différentes recherches bibliographiques sur la maladie de Morton et sur sa


prise en charge médicale m'ont permis de retrouver quelques essais
thérapeutiques isolés ( injection de corticoïdes, d'Ac Hyaluronique, de Capsaïne
ou de Toxine Botulique A...) mais sans réel consensus.
La prise en charge est multifactorielle et repose avant tout sur le confort et le
soulagement du pied (chaussure large, semelles souples, orthèses..), la
cryothérapie ainsi que l'ablation par radiofréquence ont est proposées comme
méthode moins invasive et conservatrice du névrome.

Mon travail confirme l'efficacité de la mésothérapie pour mes 2 cas, par une
technique mixte (IDP + IED) comme décrite dans le guide de mésothérapie de
2012, 2ème édition de chez Masson, avec le mélange : Lidocaine à 1% ( 2cc),
l'Etamsylate (1cc) et le Piroxicam (1cc).

En 2003 les Docteurs Bocquet et Boidin ont réalisé un travail sur le traitement
en mésothérapie de la maladie de Morton à propos de 12 cas ( 8 femmes et 3
hommes de 35 à 73 ans), les patients ont été séparés en deux groupes afin de
comparer les deux techniques d'injection, soit l'IDP (Intra-Dermique Profonde)
et l'IED (Intra-Epidermique) selon la technique de Perrin par le mélange
Lidocaine ( ou procaïne), Calcitonine, Pentoxifylline.
Leur travail a confirmé l'efficacité de la mésothérapie sur la douleur car 100%
des patients ont été soulagés quelque soit l'ancienneté de la pathologie ( de 10
jours à 30 ans ) et quelque soit la technique utilisée.
La mésothérapie avait permis une disparition totale des douleurs pour 4 de leurs
patients. Cependant le taux de rémission totale était meilleur dans la série ayant
bénéficié de la technique en IDP.
Il n'a pas été observé d'effets secondaires mis à part la sensibilité lors de
l'injection en IDP.

Même si le nombres de cas n'est pas très élevés ( 2 cas pour moi et 12 cas pour
les docteurs Bocquet et Boidin), nous pouvons dire que la mésothérapie apporte
un réel soulagement des douleurs dans la maladie de Morton et qu'il s'agit d'une
technique thérapeutique complémentaire aux différents traitements déjà existant.

Il serait intéressant de réaliser une étude à grande échelle afin de comparer la


mésothérapie aux autres traitements injectables, et également une étude versus
un groupe placébo.

- 19 -
VI. CONCLUSION

La maladie de Morton est un syndrome canalaire, douloureux aigu du pied situé


majoritairement au niveau du 3ème espace intermétatarsien au niveau duquel le
nerf est comprimé.
C'est une pathologie essentiellement féminine et la chaussure est toujours en
cause.

Sa prise en charge est médicale dans 80% des cas.

Plusieurs essais thérapeutiques avec différents produits ont été utilisés


(Corticoïde, Ac Hyaluronique, Capsaïne, Toxine Botulique A), mais sans réel
validation des protocoles. Cela a permis de soulager les patients sur une courte
durée.
La cryothérapie et l'ablation par radiofréquences font partis du traitement
médical proposés.

La prise en charge chirurgicale n'est indiquée qu'en cas d'échec du traitement


médical et repose sur une voie d'abord dorsale avec la méthode percutanée.

Le but du traitement qu'il soit médical ou chirurgical est de diminuer la douleur.

La mésothérapie a été efficace pour le traitement de mes 2 patientes car elle a


permis un net soulagement voir même une disparation totale de la douleur pour
l'une d'entre elle.
Et à ce jour ( supérieur à 9 mois ), il n'y a pas eu de réapparition de la douleur
pour mes 2 patientes.

Donc la mésothérapie doit faire partie de l'arsenal thérapeutique de première


intention dans la prise en charge de la maladie de Morton.

- 20 -
VII. BIBLIOGRAPHIE

1. Bonnet Ch., Laurens D., Perrin J.J. - Guide pratique de mésothérapie. 2012,
2ème édition, Masson, 222-223.

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7- Chaganti S, Joshy S, Hariharan K, Rashid M. - Rheumatoid nodule presenting


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pathologies de l'avant pied : Syndrome de Morton -13ème Congrès National de
la Société Française de Mésothérapie 18-19 Novembre 2017, Faculté Pitié
Salpêtrière, Paris 13, 13p.

10- Rodineau J. (2017) - Physiopathologie et examen clinique des pathologies


de l'avant-pied : La Maladie de Morton- 13ème congrès National de la Société
Française de Mésothérapie, 18-19 Novembre 2017, Faculté Pitié Salpétrière,
Paris 13,12p.

11- Naraghi R, Bremner A, Slack-Smith L, Bryant A.


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15- Bignotti B, Signori A, Sormani MP, Molfetta L, Martinoli C, Tagliafico A.


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