Morton
Morton
Morton
LA MALADIE DE MORTON
SOUS LA DIRECTION DE
MONSIEUR LE PROFESSEUR MICHEL PERRIGOT
SOMMAIRE
I. OBJECTIF
1- Historique et Définition
2- Anatomie
3- Epidémiologie
4- Physiopathologie
5- Etiologies
6- Histologie
7- Diagnostic
a- Diagnostic Clinique
b- Diagnostic Para-clinique
c- Diagnostic Différentiel
8- Traitements
a- Médical
b- Paramédical
c- Chirurgical
1- Les patientes
2- Le Matériel
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5- Les Mélanges
IV. RESULTATS
1- Evaluation de la douleur
V. DISCUSSION
VI. CONCLUSION
VII. BIBLIOGRAPHIE
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SOMMAIRE
I. OBJECTIF
1- Historique et Définition
Historiquement, c'est le roi Georges IV, au milieu du XIXe siècle qui fût le
premier cas recensé. Mais la pathologie ne sera décrite qu'en 1876 par un
médecin anglais, Thomas Morton sous la forme d'une douleur sous la tête du
quatrième métatarsien et qui lui laissera son nom, intitulé Névrome de Morton.
Il préconise alors l'excision, l'ablation de la tête de ce métatarsien et ne remet
pas en cause les structures nerveuses.
Ce n’est qu’au milieu du XXe siècle, en 1940 que la compréhension de cette
maladie a été réellement établie et que la douleur provient de la compression
d'un nerf.
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2- Anatomie
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Au niveau du 3ème espace le nerf interdigital est plus épais que les autres car il
a une double origine formé par moitié du nerf plantaire médial et par l'autre
moitié du nerf plantaire latéral. Cela le rend plus fixe que ses voisins et donc
plus vulnérable, il frotte contre les os et à cet endroit se forme un renflement sur
le nerf irrité.
Ce renflement est communément appelé le Névrome de Morton.
3- Epidémiologie
La maladie de Morton touche le plus souvent les femmes d'âge moyen entre 30
et 50 ans, et l'incidence est au moins quatre à 15 fois plus élevé que chez
l'homme. Parfois il s'agit de sujets plus jeunes, notamment adepte de la course à
pied (2-10).
Le névrome de Morton est un syndrome douloureux aigu du pied situé dans 75%
des cas au niveau du 3e espace inter-métatarsien (75%), mais on peut le retrouvé
dans 20% des cas au niveau du 2ème espace, rarement au 4ème et
exceptionnellement au 1er espace (4).
Les deux pieds sont rarement affectés en même temps, mais trouver deux
névromes sur le même pied est commun.
Les névromes interdigitaux multiples sont donc possibles, ainsi une étude
réalisée en 2015 sur 279 pieds avec 462 névromes avait montré que parmi les
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patients ayant ce type de pathologie, 100% des patients avaient un névrome
dans le 3ème espace et 98% dans le second espace (8).
L'évaluation des névromes interdigitaux du pied devrait comprendre, au
minimum, les deuxièmes et troisième espaces interdigitaux.
4- Physiopathologie
5- Etiologies
Les causes les plus courantes sont les chaussures étroites, le pied est souvent
trop serré, l'hyperextension des orteils dans les chaussures à talons hauts, la
déviation des orteils, l'inflammation de la bourse intermétatarsienne,
l'épaississement du ligament métatarsien transversal, le traumatisme de l'avant-
pied, certaines activités sportives à impact élevé , basketball, pathologie
articulaire métatarso-phalangienne et lipome (2).
Il peut exister des malformations associées du pied, pied rond, pied plat, hallux
valgus, mais il ne semble pas y avoir de relation significative entre la largeur de
l'avant-pied et le développement d'un névrome de Morton (3-6).
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6- Histologie
7- Diagnostic
a- Diagnostic Clinique
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Le signe de Mulder : Le pied est comprimé latéralement d'une main. On va
appliquer une pression forte sur les zones interdigitales. Un "claquement"
sensible (et audible) se produit en cas de Névrome. Le signe de Mulder sera
alors dit positif.
-9-
Le signe de Lasègue de l'orteil : L'extension forcée de l'orteil provoque la
douleur.
L'hypoesthésie dite "en feuillet de livre ": Hypoesthésie sur les faces latérales
des orteils correspondant à l'espace ou se situe la compression.
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b- Diagnostic Para-clinique
Par ailleurs, il a été constaté que l'image échographique qui est mesurée est plus
grande que la taille réelle du névrome mesurée après une neurectomie (12).
L'IRM permet un diagnostique précoce sous la forme d'une petite image visible
à l'injection. Il s'agit néanmoins d'un examen couteux et parfois difficile d'accès.
La sensibilité de l'IRM est de l'ordre de 86%, cependant il existe 17% de faux
négatifs (15-18).
c- Diagnostic Différentiel
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7- Traitement
a- Médical
b- Paramédical
Le port d'orthèse plantaire doit avoir pour but le soulagement de la gâchette qui
modifie les appuis du pied et permettent de diminuer l'appui sous le Morton.
Les orthèses plantaires doivent comporter : soit un élément rétro-capital, pelote
médiane en cas d'avant-pied rond ou en l'absence de tout trouble statique, barre
rétro-capitale en cas de pied creux, soit un élément sous-capital : médian en
matériau souple afin de recréer une arche antérieure ou avec un évidement sous
l'espace métatarsien lorsque ce dernier est douloureux.
- 12 -
- La Kinésithérapie : Libération de l'avant pied par rapport à l'arrière pied et au
genou toutes les tensions musculaires intrinsèques, diminution des griffes.
- Les Massages
- La Physiothérapie
- Le traitement par ondes de choc peuvent également réduire la douleur chez les
patients atteints de névrome de Morton (28).
c- Chirurgical
- La Neurolyse :
Elle supprime la douleur violente mais peut laisser persister un inconfort
pendant parfois plusieurs mois, c'est la première intervention recommandée dont
les résultats sont au moins égaux voire un peu supérieurs à la classique
neurectomie.
Le résultat peut être cependant insuffisant en cas d'évolution longue qui aura
entrainé des lésions nerveuses plus ou moins séquellaires, une récidive à long
terme reste possible. La neurolyse peut être réalisée soit classiquement, en
ouvrant l'espace incriminé à la face dorsale du pied, soit par méthode percutanée
en sectionnant par une incision de 2 mm le ligament responsable de la striction,
soit par méthode endoscopique, en contrôlant par la vue cette section (38).
- La Neurectomie :
ou résection du nerf est une solution ultime, elle est réalisée par voie dorsale ou
plantaire et entraine une anesthésie des orteils concernés, elle peut se compliquer
d'un névrome cicatriciel sur la tranche de section du nerf et nécessiter une
reprise chirurgicale (38).
- 13 -
L'incision plantaire est principalement réservée aux névromes récurrents ou
lorsque le patient a un point de déclenchement douloureux focal proximal pour
la névralgie. Il diminue le taux de névrome manqué et ne nécessite pas l'incision
du ligament métatarsien transverse. L'approche plantaire permet une exposition
plus directe du nerf et permet sa résection plus proximale. L'artère et la veine
peuvent être mieux visualisées et préservées. Les principaux inconvénients sont
les cicatrices plantaires douloureuses et la kératose plantaire dans environ 5%
des cas (32).
La voie dorsale ou commissurale permet un appui plus précoce.
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III. MATERIEL ET METHODE
1- Les patientes
La douleur est évaluée par les patientes sur une échelle d’évaluation visuelle
(EVA) avant chaque séance, les résultats sont détaillés dans le chapitre résultats
et évaluation de la douleur (page 17).
2- Le Matériel
Les seringues utilisées sont des seringues de 5 ml, à usage unique et les aiguilles
utilisées sont des aiguilles de 0.3 x 4mm utilisées en Intra-Dermique Profond
(IDP) et des aiguilles de 0.3x13mm en Intra-Epidermique (IED), à usage
unique.
- 15 -
3 - Les Médicaments utilisés
Une comparaison de ces 2 techniques avait fait l'objet d'une publication dans la
revue de mésothérapie en 2004 par les docteurs BOCQUET et BOIDIN (31),
celle-ci avait montré une efficacité des 2 techniques sur la douleur quelque soit
l'ancienneté de la pathologie même si la technique en IDP permettait un
soulagement plus rapide et plus marqué.
5- Les Mélanges
. Lidocaine 1% ........ 2 cc
. Piroxicam ...............1 cc
. Etamsylate ..............1 cc
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- Le mélange complémentaire en regard de l'avant-pied pou résorber l'œdème
composé de :
. Lidocaine 1 %..........2 cc
. Etamsylate ...............1 cc
6- Le Rythme d'injection
IV. RESULTATS
1- Evaluation de la douleur
L'évaluation de la douleur est faite avec l'échelle visuelle analogique ( EVA ) sur
une échelle de 0 à10.
Cette EVA est effectuée avant chaque séance lors de ma consultation, afin
d'apprécier l'efficacité de la mésothérapie sur la douleur.
- 17 -
EVA
9
8
7
6
5
Mme C.
4
Mme V.
3
2
1
0
J1 J8 J15 J30 J45
Mes deux patientes sont améliorées et moins douloureuse après mes séances de
mésothérapie.
La douleur diminue fortement à partir des 3ème et 4ème séances ( J15 et J30), et
elle est insignifiante en fin de traitement ( J45).
Le traitement est donc efficace concernant nos 2 patientes dont l'ancienneté de la
douleur est inférieure à 3 mois.
Mes deux patientes sont satisfaites du résultat obtenu, mais également des
séances qui n'ont pas été douloureuses et sans effets secondaires.
3- Effets secondaires
La zone d'injection étant très sensible en IDP, seul l'hyperalgie est relevée
comme effet secondaire, mais considérée comme négligeable d'après mes
patientes.
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V. DISCUSSION
Mon travail confirme l'efficacité de la mésothérapie pour mes 2 cas, par une
technique mixte (IDP + IED) comme décrite dans le guide de mésothérapie de
2012, 2ème édition de chez Masson, avec le mélange : Lidocaine à 1% ( 2cc),
l'Etamsylate (1cc) et le Piroxicam (1cc).
En 2003 les Docteurs Bocquet et Boidin ont réalisé un travail sur le traitement
en mésothérapie de la maladie de Morton à propos de 12 cas ( 8 femmes et 3
hommes de 35 à 73 ans), les patients ont été séparés en deux groupes afin de
comparer les deux techniques d'injection, soit l'IDP (Intra-Dermique Profonde)
et l'IED (Intra-Epidermique) selon la technique de Perrin par le mélange
Lidocaine ( ou procaïne), Calcitonine, Pentoxifylline.
Leur travail a confirmé l'efficacité de la mésothérapie sur la douleur car 100%
des patients ont été soulagés quelque soit l'ancienneté de la pathologie ( de 10
jours à 30 ans ) et quelque soit la technique utilisée.
La mésothérapie avait permis une disparition totale des douleurs pour 4 de leurs
patients. Cependant le taux de rémission totale était meilleur dans la série ayant
bénéficié de la technique en IDP.
Il n'a pas été observé d'effets secondaires mis à part la sensibilité lors de
l'injection en IDP.
Même si le nombres de cas n'est pas très élevés ( 2 cas pour moi et 12 cas pour
les docteurs Bocquet et Boidin), nous pouvons dire que la mésothérapie apporte
un réel soulagement des douleurs dans la maladie de Morton et qu'il s'agit d'une
technique thérapeutique complémentaire aux différents traitements déjà existant.
- 19 -
VI. CONCLUSION
- 20 -
VII. BIBLIOGRAPHIE
1. Bonnet Ch., Laurens D., Perrin J.J. - Guide pratique de mésothérapie. 2012,
2ème édition, Masson, 222-223.
6- Park YH, Jeong SM, Choi GW, Kim HJ. - The role of the width of the
forefoot in the development of Morton's neuroma. Bone Joint J. 2017 Mar;99-
B(3):365-368.
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12- Cohen SL, Miller TT, Ellis SJ, Roberts MM, DiCarlo EF.- Sonography
of Morton Neuromas: What Are We Really Looking At?; J Ultrasound Med.
2016 Oct;35(10):2191-5.
13- Pollak RA, Bellacosa RA, Dornbluth NC, Strash WW, Devall JM.
Sonographic analysis of Morton's neuroma. J Foot Surg 1992;31:534-7.
- 22 -
23- Deniz S, Purtuloglu T, Tekindur S, Cansız KH, Yetim M, Kılıckaya O,
Senkal S, Bilgic S, Atim A, Kurt E.- Ultrasound-guided pulsed radio frequency
treatment in Morton's neuroma., J Am Podiatr Med Assoc. 2015 Jul;105(4):302
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24- van Vendeloo SN, Ettema HB - Skin depigmentation along lymph vessels
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Foot Ankle Surg. 2016 Jun;22.
25- Lee K, Hwang IY, Ryu CH, Lee JW, Kang SW. - Ultrasound-Guided
Hyaluronic Acid Injection for the Management of Morton's Neuroma. Foot
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27- Chung MK, Campbell JN. - Use of Capsaicin to Treat Pain: Mechanistic
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J Am Podiatr Med Assoc. 2016 Mar;106(2):93-9.
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33- Habashy A, Sumarriva G, Treuting RJ. - Neurectomy Outcomes in Patients
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J. 2016 Winter;16(4):471-474.
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