Travail Cours
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LE TRAVAIL
Mot d’usage très courant mais dont les significations sont multiples et la définition
soulève de nbx pb.
Activité humaine pénible (travail animal ?) manuelle ou intell qui demande effort
prolongé p obtenir résultat (produire qqch), une modif de son environnement.
Ce n’est qu’à partir du XVIe siècle que le mot travail s’impose ds son sens actuel
(avant lié seulement à souffrance-accouchement et torture), jusque-là on employait plutôt
labeur <lat. labor -> labourer ou ouvrer <lat. operare <opera = travail, activité pour le travail
des artisans (subsiste ss forme œuvrer).
Le travail est lié à la production : il s’agit, on l’a vu, d’obtenir un résultat donc de
produire qqch qui réponde à un besoin (travail tjs lié besoin ?) -> production matérielle,
concrètela pensée est-elle un travail ? Rapport travail manuel/intellectuel.
Le travail est aussi lié à un salaire, une somme d’argent en réponse à un effort,
comme compensation d’un effort réponse monétaire suffit-elle ? (v. S.Weil sur le salaire)
un travail non rémunéré en est-il vraiment un ?
Récap def travail :
En effet les animaux ne font que remplir un programme génétique auquel ils ne
peuvent échapper et dont dépend leur survie- ils ne peuvent pas ne pas travailler. Bien sûr
l’araignée tisse sa toile, l’oiseau construit son nid, l’abeille fabrique des alvéoles
géométriquement parfaites et fait du miel mais aucun de ces animaux ne travaille. Même les
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animaux dressés par l’homme pour l’assister dans son travail – cheval, bœufs, chien de
berger- ne travaillent pas comme le montre Marx ds un texte célèbre :
Ce que montre Marx c’est que le travail est le résultat d’un projet conscient,
l’architecte élabore son édifice ds sa tête avant de la réaliser ds la réalité ce que ne fait pas
l’abeille ni l’araignée. Le travail ne consiste pas à transformer la matière, à produire qqch
mais à poursuivre un but dont on a conscience, ce qui implique un projet, une attention
soutenue, une persévérance, un effort continu ds le temps jusqu’à obtention du résultat
souhaité. En agissant ainsi l’homme n’agit pas seulement sur la nature mais sur lui-même
« il modifie sa propre nature, et développe les facultés qui y sommeillent » Marx (Capital, LI,
ch.7)
Le travail est-il donc une donnée anthropologique essentielle ? Tous les hommes ont-
ils toujours travaillé ? Existe-t-il des sociétés sans travail ? (qst sur laquelle ns reviendrons) Le
mot travail n’est pas universel, de nombreuses langue ne le possèdent pas mais cela signifie-
t-il qu’il est absent des pratiques ? Et la représentation du travail, l’idée qu’on s’en fait est-
elle la même pour tous les peuples et toutes les époques ? Il semble cependant que le travail
fasse bien partie de la condition humaine, l’homme préhistorique était en permanence en
quête de nourriture, il fabriquait des outils pour travailler (se nourrir, se vêtir, s’abriter…).
L’homme met au point des techniques de travail qu’il transmet à ses descendants qui les
améliorent et c’est ainsi que l’humanité progresse (=/= fixité animale). Il s’approprie la
nature par son travail.
L’homme travaille parce que c’est pour lui une nécessité vitale, il doit tirer ses
moyens de subsistance de la nature et cette activité réclame des efforts soutenus, répétés,
fatigants pour obtenir ce qui lui est nécessaire : d’abord survie biologique mais le nécessaire
va en s’élargissant avec le tps.
Mais comme le montre Marx, le travail n’a jamais lieu sous la pression du besoin mais
ds une distance que manifeste la production de moyens de production qui suppose que la
satisfaction soit anticipée ou différée.
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2 – Travail et humanisation
Ce que nous venons de voir qui distingue le travail humain de l’activité animale est
aussi ce qui contribue à notre humanisation. On vient de voir que selon Marx, le travail
modifie l’homme, lui permet de développer ses capacités, d’exprimer ses potentialités, donc
de s’améliorer. Le travail répond à une nécessité biologique mais permet aussi de la
surmonter, d’accéder à une pleine conscience de soi. Le travail peut donc permettre de
donner un sens à son existence. Pour Hegel (Phénoménologie de l’Esprit, 1807) le travail est
ce par quoi l’homme accède à une pleine conscience de lui-même et à l’indépendance. Il
dépasse sa condition biologique et les contraintes de son environnement. En travaillant
l’homme s’humanise d’autant plus qu’il développe ses capacités, à commencer par ses
facultés spirituelles qui ne sont en lui qu’en puissance tant qu’il ne les a pas exercées. Le
travail permet l’acquisition de savoirs et de savoir-faire ce qui manifeste sa perfectibilité qui
selon Rousseau (Discours sur l’origine de l’inégalité, 1755) fait le propre de l’humanité.
Cette qualité ne se manifeste pas seulement sur le plan individuel, grâce à l’éducation
et à la transmission des savoirs et techniques c’est toute l’espèce humaine qui se développe
et progresse (mais ceci a, comme l’a montré Rousseau, son revers : régression, domination,
violence…). Ce développement de l’huma n’est possible que par le travail de chaque
homme : en travaillant, l’homme s’humanise en ce qu’il se perfectionne et contribue au
perfectionnement de son espèce.
Le travail est un fait historique qui varie en fct du temps et de l’espace, le mot travail
recouvre une grande diversité d’activités plus ou moins valorisées.
Dans la Grèce ancienne il n’existe aucun mot correspondant à notre mot « travail »,
on trouve des termes désignant des activités diverses : « ponos » désigne toutes les activités
pénibles (12 travaux d’Hercule), un terme « ergadzesthai » désigne le travail agricole, les
mots formés sur la racine « tek » désignent les activités artisanales. Pour les Grecs le travail
est une contrainte, qqch qui s’oppose à la liberté, donc il est lié à la condition servile. Cette
activité est méprisable et réservée aux esclaves et aux artisans guères mieux considérés car
se consacrant à des activités utilitaires et soumis à la nécessité. Seuls les hommes libres et
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oisifs sont valorisés car ils disposent du temps pour se consacrer aux activités libérales :
activité intellectuelle et activité politique. Ceux qui travaillent sont considérés comme des
êtres inférieurs, ds La République (495 d-e) Platon parle de la « foule des gens de nature
inférieure, et chez qui l’exercice d’un métier mécanique a usé et mutilé l’âme en même temps
que déformé le corps ». Pendant longtps (jusqu’à Révol) les sociétés seront séparées en deux
catégories, ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas, les premiers étant méprisés et
infériorisés.
Peu à peu émerge une nouvelle classe sociale enrichie par le travail (intellectuel,
productif ou financier) la bourgeoisie d’où naitra le capitalisme et les théories libérales qui
valorisent le travail et l’action. Petit à petit la notion de travail est valorisée, il est perçu
comme une activité qui demande certes des efforts mais qui est efficace et aboutit à une
transformation bénéfique. Le travail est ce qui enrichit et permet de réussir ds la société. Au
XVIIIe le travail devient une valeur avec l’apparition de l’économie politique, il est vu comme
un facteur de production et comme source d’autonomie pour l’individu.
Au XIXe se développe le travail salarié mais aussi la législation du travail issue des
luttes sociales. Hegel y voit l’essence de l’homme, la liberté créatrice et Marx une activité
vraiment humaine mais qui doit être libérée. A partir de la fin du XIXe le travail devient le
pivot de la distribution des biens, des revenus, des droits et des protections.
La société du XXe est une société salariale et le travail est valorisé comme facteur de
production mais aussi d’épanouissement. Mais en parallèle la division du travail s’amplifie et
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même sa parcellisation avec l’organisation scientifique du travail imaginée aux Etats-Unis par
Taylor.
On a vu que le travail humain est aussi lié au progrès, chaque génération bénéficie
des acquis de la précédente et les améliore ou les modifie il y a donc une dynamique
historique ds les sociétés humaines. Le travail structure le temps humain, l’oriente vers un
but, par son travail l’homme apporte qqch au monde commun des hommes et donne un
sens à son existence.
Il (Dieu) dit enfin à l’homme : « Parce que tu as écouté la voix de ta femme, et que tu
as mangé le fruit de l’arbre que je t’avais interdit de manger : maudit soit le sol à cause de
toi ! C’est dans la peine que tu en tireras ta nourriture, tous les jours de ta vie. De lui-même,
il te donnera épines et chardons, mais tu auras ta nourriture en cultivant les champs. C’est à
la sueur de ton visage que tu gagneras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre dont
tu proviens ; car tu es poussière, et à la poussière tu retourneras. » Bible, Genèse I, 1
Le travail est donc une contrainte, une obligation naturelle et sociale « tu dois
travailler ». On ne peut se livrer qu’à des activités utiles, des « gagne-pain » ce qui réduit
notre liberté. Le travail n’est pas facile car le sol est maudit, la terre résiste, ne livre pas
facilement ses fruits d’où la pénibilité du travail. On a vu que ds son origine le mot travail
comporte l’idée de souffrance.
Le mépris antique du travail est lié à sa pénibilité qui rend évident notre statut d’être
dépendant d’une nature qui nous impose sa loi, à laquelle nous sommes soumis (=/=vision
moderne).
Ce qui rend le travail maudit pour certains (cf S.Weil) c’est les conditions ds lesquelles
il est effectué et le rapport de domination qu’il entraine.
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Ds les manuscrits de 1844, Marx définit le travail comme une aliénation (fait de ne
plus s’appartenir, de ne plus être soi-même) qui consiste pour le travailleur à être rendu
étranger à la fois au produit qu’il fabrique et à l’activité à laquelle il se livre. Ds le travail le
travailleur ne s’affirme pas mais se nie, ne se sent pas à l’aise, ne déploie pas une libre
activité physique et intellectuelle mais mortifie son corps et ruine son esprit. Le travailleur
n’a le sentiment d’être lui-même qu’en dehors du travail.
Le travail est aliéné lorsqu’ « il n’est pas la satisfaction d’un besoin mais seulement le
moyen de satisfaire des besoins en dehors du travail. » Il y a une contrainte vitale, le
travailleur s’y soumet parce qu’il ne peut pas faire autrement pour survivre mais ce qu’il fait
ne l’intéresse pas. Le temps de travail est vécu comme un temps de négation de soi.
Dans Le Capital, Marx passe du concept d’aliénation (ce qui est subi, ressenti par le
travailleur) au concept d’exploitation (méthode pour accumuler du capital). L’exploitation de
la force de travail est ce qui permet à l’employeur de faire du profit et d’amasser du capital.
Le travailleur est réduit à sa force de travail, il est déshumanisé et n’est plus qu’un facteur de
production parmi d’autres. Son salaire est réduit au minimum, calculé pour qu’il reste en vie
et en capacité de travailler, Marx appelle ce travailleur un prolétaire (à Rome les prolétaires
étaient la dernière des 6 classes sociales, ni droits, ni propriétés, exclus charges publiques).
Pour vivre le prolétaire n’a que sa force de travail à vendre aux propriétaires des
moyens de production or le salaire reçu en échange ne correspond pas à la totalité de leur
travail car la plus-value, la différence entre la valeur des biens produits par le travailleur et la
rémunération du travail est prélevée par l’employeur=>exploitation.
Le travail c’est la lutte que mène l’homme pour transformer la matière et lui imposer
la forme qu’il a choisie, il est donc création de qqch qui n’existe pas à l’état naturel. Le travail
comme transformation de la matière témoigne du génie humain qui s’approprie le monde,
en fait un matériau auquel il donne une forme imaginée par lui.
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Le travail crée des biens utiles mais au XVIIIe on prend conscience qu’il crée aussi des
richesses, de la valeur -Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des
nations (1776).
Dans le domaine artistique le travail est bien évidemment création de qqch qui
n’avait pas été fait avant, de qqch d’unique.
Chacun ne pouvant répondre à ses besoins par son travail a besoin de celui des
autres ce qui renforce les liens entre les individus, pour Adam Smith ces liens ne sont pas
fondés sur l’attachement à l’autre mais sur l’égoïsme de chacun : « Ce n'est pas de la
bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais
plutôt du soin qu'ils apportent à la recherche de leur propre intérêt. Nous ne nous en
remettons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme. » Chacun recherche son intérêt mais en
cela il devient un instrument du bien-être des autres. Le besoin des autres dû à la
spécialisation des tâches ds la société lie les individus.
Le travail insère l’individu ds un collectif, crée une sociabilité très importante, des
réseaux de connaissances, des possibilités d’échange (pb télétravail).
2 – La division du travail
Emile Durkheim théorise cette qst ds son ouvrage De la division du travail social
(1893) où il définit la solidarité sociale, ce qui crée le lien entre les mb de la société. Il
identifie deux types des liens : la solidarité mécanique, soc tradit dt mb liés par la
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Cela entrainant l’opulence générale. Mais Smith néglige les effets d’une telle
organisation sur le travailleur, comme l’écrit l’économiste J-B Say « c’est un triste
témoignage à se rendre que de n’avoir jamais fait que la 18 e partie d’une épingle. » En effet
le travailleur est traité comme une machine ce qui produit un effet d’abrutissement et de
perte de sens.
3 – Valeur du travail
échangeable de toute marchandise », c’est-à-dire que le prix d’une chose est déterminé par
la quantité de travail qu’elle a demandé.
David Ricardo (1772-1823) précise les rapports entre valeur et travail en distinguant
valeur d’usage et valeur d’échange. Si la valeur d'usage est nécessaire pour qu'il y ait
échange, ce n'est pas elle qui fonde la valeur d'échange comme le montre le paradoxe de
l'eau et du diamant : l'eau a une forte utilité mais une valeur d'échange (prix) très basse ; au
contraire le diamant a une utilité faible mais une valeur d'échange forte. Tout objet que l'on
utilise a par définition une valeur d'usage, qu'il soit marchandise ou non : un couteau du
commerce ou un silex taillé soi-même reste un objet avec une valeur d'usage pour son
utilisateur. C'est l'utilisation qui la lui confère, dit autrement, "La valeur d'usage n'a de
valeur que pour l'usage et ne se réalise que dans le procès de la consommation." (Marx) En
revanche, toute marchandise possède une valeur d'échange, puisque c'est la condition
première pour qu'elle intéresse des acheteurs. Depuis le troc primitif jusqu'à la société
marchande d'aujourd'hui, des objets ont été échangés couramment. Si l'on prend le cas
moyen d'un échange équilibré, il existe donc une grandeur commune entre les deux objets
que l'on échange. Plus généralement, il existe une grandeur commune à toutes les
marchandises échangeables sur le marché, grandeur qui se matérialise dans leur étalon
commun : l'argent. Cette grandeur est la valeur d'échange.
Au XXe siècle le travail est érigé en valeur centrale aussi bien ds le monde capitaliste
que ds le monde communiste. En 1935 en URSS, le stakhanovisme était une campagne de
propagande soviétique faisant l'apologie d'un travailleur très productif et dévoué à son
travail. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le régime nazi reprend le thème du travail
libérateur et positif, le slogan Arbeit macht frei (« Le travail rend libre »), repris de Hegel,
sera même apposé à l'entrée des camps d'extermination. Le régime de Vichy, imitant
l'Allemagne nazie et voulant tourner le dos aux conceptions du Front populaire (semaines
des 40 heures, congés payés, etc.), où il voit la source de la défaite, reprend la glorification
du travail. Une nouvelle devise nationale voit le jour en 1941 dans le cadre de la Révolution
nationale voulue par le maréchal Philippe Pétain : Travail, Famille, Patrie. Le droit de grève
est supprimé, de même que l'activité syndicale. Les syndicats sont remplacés par des
corporations contrôlées par l'État. Le retour à la terre est encouragé. Le travail des femmes,
en revanche, est découragé.
Après la guerre, il faut reconstruire et moderniser ce qui place encore une fois le
travail comme valeur suprême, de plus il permet l’accès à la société de consommation.
4 – Travail et justice
Pour le philosophe anglais John Locke (1632-1704) le travail doit être le fondement
de la propriété : si un homme met sa force de travail ds un champ il est légitime que celui-ci
lui appartienne. Le travail justifie donc l’accaparement des ressources naturelles
(justification du colonialisme). Ds un esprit issu du protestantisme il montre que la propriété
récompense le mérite moral du travailleur, par csq ds son livre Que faire des pauvres ?
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(1696) il voit en ceux-ci des oisifs vivant de la mendicité (donc des parasites) et préconise de
les envoyer aux galères…
Mais la propriété des uns est privation pour les autres et crée des inégalités sociales
considérables au XIXe siècle avec des travailleurs misérables et des rentiers oisifs tirant profit
de leurs propriétés : si on valorise le travail individuel comment accepter que certains
s’enrichissent sans travailler parce qu’ils sont propriétaires ? C’est ce qui conduit le
philosophe anarchiste Proudhon (1809-1865) à déclarer « La propriété c’est le vol ! ».
Pour sa part Marx montre l’injustice du système capitaliste qui fait que les
propriétaires des moyens de production ont tout pouvoir sur les travailleurs qui ne
possèdent que leurs bras à louer et sont par csq exploités : privés de liberté par le lien de
subordination qui en fait les instruments des objectifs capitalistes ; dépossédés de la plus
grande part des fruits de leur travail (cf plus-value).
Les conditions très dures imposées aux ouvriers (salaire journalier misérable,
journées de travail de 10 heures, pas de jour de repos) entrainent la formation d’une
conscience de classe chez les travailleurs qui vont commencer à s’organiser pour établir un
rapport de force. En 1848, pour encourager cette tendance Marx et Engels publient le
Manifeste du parti communiste qui se conclut par cet appel « Prolétaires de tous les pays,
unissez-vous ! »
Des luttes, des grèves parfois sanglantes se succèdent pour réclamer justice ce qui
conduit à une évolution de la loi. Les travailleurs s’organisent et le droit du travail émerge
progressivement :
5 – Travail et oisiveté
le tps de loisir s’est accru si bien qu’on a pu parler de civilisation des loisirs. Le temps libéré
par la diminution de la durée du travail est consacré au loisir, un tps où chacun peut se livrer
à une activité où il s’épanouit sans obligation. Mais ce tps libre a aussitôt généré une
industrie de loisirs destinée à offrir aux individus des activités (séjours de vacances, stages
sportifs, parcs d’attractions, spectacles…) ou des accessoires pour certaines activités
(jardinage, tennis, escalade…). Le temps libre des salariés est devenu une ressource à
exploiter qui crée des profits et génère des emplois.
Aujourd’hui le travail est tjs extrêmement valorisé (Macron et la valeur travail) peut-
être jusqu’à l’excès ce qui empêche de réfléchir à son évolution car de nouvelles formes ou
pratiques sont apparues à la faveur de l’évolution technologique et/ou organisationnelle
mais aussi par l’effet de circonstances imprévues comme la pandémie de COVID. Il est donc
important de réfléchir à l’avenir du travail, va-t-il disparaître sous l’effet de la robotisation et
de l’IA, va-t-il changer radicalement pour s’adapter à la crise climatique et
environnementale ?
1 – Valorisation excessive ?
« C’est par le travail, et par plus de travail, que nous pourrons préserver notre modèle
social », a déclaré E. Macron le 9 novembre 2021 lors d’une intervention télévisée au cours
de laquelle il a employé 20 fois l’expression « valeur travail ». Cette mise en avant du travail,
sa glorification a été dénoncée dès la fin du XIXe siècle par Nietzsche qui y voit une manière
de contrôler les indiv, de réprimer l’originalité, la créativité, l’individualité :
le lien social et l’estime des individus en dépend uniquement : « Nous devrions cesser
d'appeler travail ce « je-ne-sais-quoi » censé être notre essence, et bien plutôt nous
demander par quel autre moyen nous pourrions permettre aux individus d'avoir accès à la
sociabilité, l'utilité sociale, l'intégration, toutes choses que le travail a pu et pourra encore
sans doute donner, mais certainement plus de manière exclusive . » Le travail, une valeur en
voie de disparition ? (1998)
Réduire la place occupée par le travail pour laisser place à de l’activité politique c’est
déjà ce qu’évoquait Hannah Arendt en 1958 ds son ouvrage Condition de l’homme moderne
où elle critique le développement technique et économique ds le sens du produire tjs le +
possible en négligeant les échanges humains politiques (vita activa=/= vita contemplativa).
Le travail a-t-il une valeur en soi indépendamment de sa nature, de son sens, de son
objectif ? La qst du sens se pose à de + en + nombreux indiv : grande démission,
réorientations radicales, dénonciations de diplômés d’écoles d’ingé…
néomanagement
numérisation
Pandémie COVID
Souffrance au travail
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Mais ce sont surtout des maux psychologiques qui sont aujourd’hui identifiés :
On a vu que le travail avait une historicité ce qui peut ouvrir la possibilité de la fin du
travail ou l’apparition de sociétés non structurées par le travail. L’accélération et le
perfectionnement de la robotisation pourrait rendre l’homme de – en – nécessaire à la
production=> quelles csq ? découpler le revenu du travail ? baisser tps de travail ?
CONCLUSION
On a pu voir que le travail qui nous semblait au premier abord un phénomène éternel
et évident avait en fait une histoire, une évolution tjs en cours et que sa réalité était
complexe et contradictoire. Nous allons voir comment cela se manifeste ds trois œuvres
d’époques et de contextes très différents.
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