Guide Des Relations Commerciales
Guide Des Relations Commerciales
Guide Des Relations Commerciales
Les relations commerciales entre professionnels, si elles s’inspirent de la liberté du commerce et de l’industrie,
s’exercent dans les limites fixées par les dispositions légales. Ces dispositions permettent de réguler les
échanges et les pratiques. En effet, pour être durables, elles se doivent d’être saines et loyales.
En Nouvelle Calédonie, les obligations qui pèsent sur les acteurs nouant des relations commerciales se fondent
sur les dispositions légales inscrites dans le code de commerce applicable en Nouvelle Calédonie.
Ce guide ayant une vocation pédagogique, il n’a pas pour objectif de présenter les différentes sanctions
applicables qui trouvent leur source dans le code de commerce susvisé en cas de manquements aux
dispositions légales.
Sans être exhaustif, il a pour objectif de poser les bases d’une relation commerciale saine, traduisant ainsi une
relation « gagnant-gagnant », respectueuse de la législation.
Les « conditions générales de vente » (CGV) constituent le socle de la négociation. Elles sont donc la base à
toute négociation et doivent être obligatoirement communiquées à tout acheteur. Sans avoir la primauté sur
les conditions générales d’achat (CGA), elles représentent le point de départ de la négociation commerciale.
Les conditions générales de vente du fournisseur peuvent être déclinées par catégorie de clientèle (CGV –
conditions catégorielles de vente) et complétées par des conditions particulières de vente (CPV) :
Tout producteur, prestataire de services, grossiste ou importateur est tenu de communiquer ses conditions
générales de vente (ci-après « CGV ») à tout acheteur de produits ou tout demandeur de prestations de
services qui en fait la demande pour l’exercice de son activité professionnelle. Celles-ci constituent le socle de
la négociation commerciale.
Dès lors que la négociation commerciale est engagée, les CGV constituent le socle de cette négociation : ces
CGV peuvent néanmoins être négociées.
On y trouve les modalités de la vente, les règles de commande et d’enlèvement, conditionnement, transport,….
Il s’agit du tarif de base du fournisseur, sous réserve que l’activité en question s’y prête (ainsi, les produits et
service sur devis en sont exclus).
Le tarif du fournisseur, partie intégrante des CGV, ne peut donc être écarté d’emblée par les conditions d’achat
du distributeur, ou ignoré par l’acheteur au titre de la négociation commerciale.
De même, si le fournisseur souhaite modifier son tarif en cours de contrat, il ne peut imposer cette
modification à son client et ne pourra donc l’appliquer que si celui-ci l’accepte.
3) Les réductions de prix
Les rabais, remises, ristournes mais aussi les escomptes seront mentionnés dans les CGV. La seule mention de
ces réductions ne suffit pas, les CGV préciseront également leurs critères d’obtention et modalités
d’attribution.
La communication des conditions générales de vente est une information pré contractuelle.
Qui peut exiger la communication ? L’acheteur, mais aussi l’acheteur potentiel : tout revendeur qui en fait la
demande pour son activité professionnelle.
Il ne peut être reproché au fournisseur de ne pas avoir communiqué des conditions générales de vente, lorsque
celles-ci n’ont pas été sollicitées par l’acheteur : la communication est subordonnée à une demande préalable
en ce sens.
De même, les sanctions exclusivement prévues aux CGV ne pourront être opposées à l’acheteur si le
fournisseur ne peut justifier lui avoir précédemment communiqué ses conditions.
La non communication ou la communication incomplète peut aussi être révélatrice d’une pratique
commerciale abusive ou encore d’une pratique anticoncurrentielle.
B- Les conditions catégorielles de vente (ci-après « CCV »)
Les conditions générales de vente peuvent être différenciées selon les catégories d’acheteurs de produits ou de
demandeurs de prestations de services (article Lp. 441-6 du code de commerce). C’est aux entreprises de
déterminer, sous leur responsabilité, les catégories de clients qu’il est possible de distinguer. Le fournisseur
doit définir précisément chaque catégorie.
Le contenu des « CCV » : comme les CGV, les conditions catégorielles de vente comprennent les
conditions de vente, le barème des prix unitaires, les réductions de prix et les conditions de
règlement, applicables à une même catégorie d’acheteurs ou d’acheteurs potentiels.
La communication des CCV : les CCV sont communicables aux opérateurs relevant de la catégorie
concernée.
Les sanctions : les manquements à l’obligation de communication (refus de communication ou
communication incomplète) encourent les mêmes sanctions qu’en cas de défauts de
communication des conditions générales de vente.
En vertu des dispositions de l’article Lp. 441-6-III du code de commerce, tout producteur, prestataire de
services, grossiste ou importateur peut, par ailleurs, convenir avec un acheteur de produits ou un demandeur
de prestation de services des conditions particulières de vente (ci-après « CPV ») justifiées par la spécificité des
services rendus qui ne sont pas soumises à l’obligation de communication.
Les conditions particulières de ventes constituent une adaptation des conditions générales de vente et
résultent d’une négociation entre les parties.
Le texte prévoit expressément que les conditions particulières de vente doivent être négociées à partir des
CGV.
Le contenu des CPV : les CPV vont contenir obligations, modalités de vente et avantages relevant
de l’opération achat-vente, négociés entre acheteurs et vendeurs, après prise en compte des CGV
ou CCV du fournisseur.
La communication des CPV : les CPV concernant une relation bilatérale, elles ne sont
communicables qu’à l’opérateur concerné par l’accord particulier. Elles sont donc non
communicables aux concurrents, mais le sont aux organismes de contrôle.
Lorsqu’elles existent les conditions générales d’achat ne sauraient primer sur les conditions générales de vente.
Ces documents n’ont en principe vocation à entrer dans le processus de négociation qu’en réponse à l’offre
faite par les fournisseurs au travers de ses conditions générales de vente.
En vertu des dispositions de l’article Lp. 441-6-IV du code de commerce : « les conditions générales d’achat
demeurent subsidiaires et sont susceptibles de contenir des dispositions techniques d’ordre matériel,
administratif ou juridique.
Les clauses ou stipulations des conditions générales d’achat ne doivent notamment pas avoir pour objet
d’exclure les conditions générales de vente du fournisseur ou conduire le vendeur à satisfaire des sollicitations
de l’acheteur exorbitantes de ses CGV.
II – La relation contractuelle
Une relation contractuelle, en matière commerciale, doit être loyale et saine, il est nécessaire que les
obligations des parties soient équilibrées.
En effet, dans une relation commerciale on peut parfois constater l’existence de pratiques prohibées
telles que :
De telles pratiques sont totalement interdites et peuvent entraîner des sanctions particulièrement lourdes.
imposer à une partie une assurance pour garantir l’ensemble des dommages découlant d’une
mauvaise exécution du contrat ou d’un défaut de sécurité du produit, alors que le montant des
dommages est disproportionné par rapport à la valeur du produit ;
modifier unilatéralement le contrat sans réajustement du prix ou sans envisager des
négociations ;
pratiquer des pénalités de retard excessives (pénalités couvrant tous les frais directs ou indirects) ;
imposer des rémunérations de service sans réelle contrepartie.
Plus généralement, sans être exhaustif, on peut dégager trois critères. Ainsi est susceptible de créer un
déséquilibre significatif toute clause ou pratique par laquelle un opérateur impose sans contrepartie à son
partenaire commercial :
Il y a notamment discrimination lorsque le vendeur pratique des conditions de vente différentes à des
acheteurs alors qu’ils sont dans la même catégorie ou situation commerciale. La différenciation tarifaire est
autorisée selon des critères objectifs :
S’il est interdit de pratiquer des conditions de vente discriminatoires, il est aussi interdit d’obtenir des
conditions de vente discriminatoires.
Ces pratiques ne sont illicites que si elles sont disproportionnées ou sans contrepartie.
Une facturation de service, notamment de services de coopération, n’entraîne pas automatiquement la réalité
du service facturé. Le prestataire devra démontrer la réalité des prestations. Les textes sanctionnant ces
pratiques ont pour but de faire cesser la rémunération de « services fictifs » ou une rémunération
disproportionnée.
Dans les relations commerciales, de telles pratiques peuvent asphyxier une partie et le mettre dans une
position économique insupportable. On est alors en présence d’une relation déséquilibrée.
Ces dispositions visent à protéger les entreprises, fournisseurs ou clients, en situation de faiblesse, par rapport
à un partenaire plus important.
Il est également interdit : « d’empêcher ou d’interdire le développement de produits et de marques autres que
les produits et marques, objets du contrat ».
Le vendeur est tenu de délivrer la facture dès la réalisation de la vente ou la prestation de service. L’acheteur
doit la réclamer.
La facture doit être rédigée en double exemplaire. Le vendeur et l’acheteur doivent en conserver chacun un
exemplaire pendant une durée d’un an à compter du jour de la transaction nonobstant les obligations légales
et comptables de conservation des documents commerciaux.
La facture numérotée doit mentionner les éléments suivants :
La facture mentionne également la date à laquelle le règlement doit intervenir. Elle précise les conditions
d’escompte applicables en cas de paiement à une date antérieure à celle résultant de l’application des
conditions de vente ainsi que le taux des pénalités exigibles le jour suivant la date de règlement inscrite sur la
facture. Le règlement est réputé réalisé à la date à laquelle les fonds sont mis, par le client, à la disposition du
bénéficiaire ou de son subrogé.
La facture est un outil qui permet d’assurer la transparence dans les échanges économiques et de favoriser une
concurrence saine et loyale. Elle permet de déterminer la réalité et la portée des engagements contractuels
souscrits.
Les personnes publiques exerçant une activité de production, de distribution ou de service sont soumises aux
règles de facturation, tant pour leurs achats propres qu’à l’égard de leur clientèle professionnelle.
Le comité d’entreprise :
Le comité d’entreprise, régit par le code du travail, dispose de la personnalité civile et peut ainsi gérer son
patrimoine. Il n’est pas un professionnel au sens du code de commerce et il n’a donc pas à être destinataire
d’une facture au sens de l’article Lp. 441-3 du code de commerce. Un bon de commande suffira.
Les associations :
Lorsque la vente de biens ou la prestation de services est réalisée par un professionnel pour une association, la
délivrance d’une facture est obligatoire dès lors que l’association exerce une activité économique, et reçoit la
qualité de professionnel : la notion d’entreprise recouvre en effet toute entité exerçant une activité
économique indépendamment du statut juridique de cette entité et de son mode de financement.
A Contrario, le texte ne s’appliquera pas si l’association n’exerce pas une activité économique au sens des
articles Lp. 410-1 et Lp. 441-3 du code de commerce.
L’apport réalisé par les coopérateurs ne s’analyse pas en une vente mais s’inscrit dans le cadre d’une opération
globale comprenant notamment la vente en commun dans le cadre d’un mandat confié à cet effet à la
coopérative : le cadre juridique de cet apport est donc celui des statuts de la coopérative et non celui du
contrat de vente. Les règles de facturation ne s’appliquent ainsi pas aux apports réalisés par les coopérateurs à
la coopérative.
Les règles de l’article Lp. 441-3 s’appliqueront par contre aux relations entre la coopérative et les tiers (clients
et fournisseurs extérieurs) et la facture sera donc obligatoire.
Les particuliers :
Lorsqu’ils sont vendeurs occasionnels, n’ont pas à établir de factures, même si l’acheteur est un commerçant.
En revanche, ils sont soumis à cette obligation lorsque les ventes qu’ils effectuent revêtent un caractère
significatif par leur quantité ou leur répétition.
Il est à noter que si l’obligation de facturation ne s’applique que dans les relations entre professionnels, la
remise d’une note est obligatoire dès que le prix de la prestation de service rendue à un consommateur est
égal ou supérieur à 5000 F CFP.
Les établissements servant des repas, denrées ou boissons, doivent délivrer une note avant paiement.
Même lorsque le vendeur et l’acheteur sont des sociétés appartenant au même groupe, la facturation est
obligatoire dès lors que les achats et prestations ont lieu pour les besoins d’une activité professionnelle.
La conséquence de ces obligations réciproques est l’obligation de double exemplaire original. L’acheteur et le
vendeur doivent en conserver chacun un exemplaire pendant une durée d’un an à compter du jour de la
transaction nonobstant les obligations légales et comptables de conservation des documents commerciaux.
Le vendeur délivre la facture dès la réalisation de la vente (article Lp. 441-3 du code de commerce).
La vente est réalisée par la livraison ou la prise en charge de la marchandise : la date de réalisation s’entend
donc comme celle de la livraison (franco) ou celle de la prise en charge par le distributeur (enlèvement).
La livraison suppose donc la remise matérielle de la chose à l’acheteur ou à son mandataire, le vendeur délivre,
par conséquent, la facture dès la remise matérielle de la chose à l’acheteur date de livraison ou enlèvement.
La facture récapitulative (concerne des petites quantités d’un même produit achetées de façon
fréquente et répétitive et accompagnées d’un bon de livraison ou d’un document intermédiaire
équivalent mentionnant l’ensemble des mentions permettant de déterminer la formation du prix
ainsi que le prix total à payer. Elle suppose l’accord de l’acheteur).
Le différé de facturation (concerne des ventes dont un élément obligatoire de la facture n’est pas
encore connu au moment de la livraison : la facture doit être rédigée le jour où l’élément
manquant devient connu).
Et ce, sous réserve des dispositions applicables en matière de délais de paiement : ainsi, le délai de rédaction
de la facture ne doit en aucun cas avoir pour conséquence de différer un délai de règlement d’ordre public qui
court à compter de la remise de la marchandise à l’acheteur.
B- Le formalisme de la facture :
La facture mentionne également, la date précise à laquelle le règlement doit intervenir. Elle précise les
conditions d’escompte applicables en cas de paiement à une date antérieure à celle résultant de l’application
des conditions de vente ainsi que le taux de pénalités, qui ne peut être inférieur à trois fois le taux d’intérêt
légal, exigibles le jour suivant la date de règlement inscrite sur la facture. Le terme « exigible » ne signifie pas
que le créancier a l’obligation de les réclamer, mais qu’il a la possibilité de les réclamer. Il est donc libre de ne
pas exiger le paiement de ces pénalités.
A contrario, s’il exige leur paiement, leur non règlement par le débiteur peut entrainer des sanctions.
Toutes ces mentions doivent figurer au recto de la facture.
Le règlement est réputé réalisé à la date à laquelle les fonds sont mis, par le client, à la disposition du
bénéficiaire ou de son subrogé.
Les délais de paiement représentent un sujet important dans le tissu économique calédonien et afin d’éviter
des disparités qui peuvent avoir de graves conséquences pour les entreprises, ils ont été fixés par le
gouvernement et figurent dans le code de commerce applicable en Nouvelle Calédonie.
En effet, des délais de paiement important accordés aux clients peuvent peser sur la trésorerie d’une
entreprise lorsqu’ils ne sont pas compensés par les délais que cette dernière obtient auprès de ses
fournisseurs. C’est encore plus vrai sur le territoire quand le fournisseur est à l’étranger et qu’il exige un
paiement à la livraison voire parfois à la commande. C’est aussi une problématique importante dans une
relation commerciale impliquant une sous-traitance en chaîne (notamment le secteur du BTP).
Selon le dispositif de droit commun (article Lp. 443-2), les parties sont libres de convenir d’un délai de
règlement mais celui-ci ne devra pas dépasser le trentième jour suivant la date de réception des
marchandises ou d’exécution de la prestation.
Est sanctionné le fait de dépasser les délais légaux quels que soient les délais convenus entre les parties.
Pour les opérateurs soumis à l’établissement d’une convention unique, celle-ci devra mentionner ce choix.
Le plafond des trente jours à tous les produits et services, à l’exception de ceux faisant l’objet d’une
règlementation particulière.
Dans le cas où les marchandises sont, sur une même facture, soumises à des délais distincts, le délai le plus
court s’applique. De même, en cas de livraison de produits soumis à deux délais différents, la date limite de
paiement de chaque type de produits doit en principe être prévue sur la facture : les parties peuvent négocier
un délai unique, mais seul le délai le plus court pourra alors être retenu.
Dans le cas où les facturations sont fractionnées, chacune des factures devra être réglée conformément aux
dispositions du code de commerce.
L’article Lp 443-2 du code de commerce prévoit la possibilité pour le Gouvernement de la Nouvelle Calédonie
de fixer, par arrêté, pour les produits de consommation courante obtenus, fabriqués ou transformés
localement, des délais de paiement qui ne peuvent être supérieurs à 30 jours fin de mois.
Le mode de computation de 30 jours fin de mois : comptabiliser les 30 jours à compter de la date d’émission de
la facture, la limite de paiement intervenant à la fin du mois civil au cours duquel expirent ces 30 jours.
Exemple : une facture émise le 10 mars devra être payée avant le 30 avril.
L’arrêté n°2008-91/GNC du 3 janvier 2008 fixe les délais de paiement particuliers pour les produits de
er
consommation courante obtenus, fabriqués ou transformés localement, à savoir (article 1 ) :
L’article Lp. 443-2 du code de commerce prévoit également la possibilité pour le gouvernement d’approuver
par arrêté, les délais de paiement ayant fait l’objet d’accord interprofessionnel par les acteurs économiques
dans leurs relations commerciales.
En complément de ce guide, vous retrouverez en annexe des fiches alimentées et mises à jour régulièrement
portant sur des règles ou pratiques spécifiques à certains secteurs, notamment la grande distribution ou
encore le BTP.
Certains secteurs d’activité de l’économie ont développé des pratiques commerciales spécifiques qui peuvent
entrainer des abus. C’est pourquoi elles doivent être encadrées par des dispositions légales et appliquées avec
une certaine éthique. Sans être exhaustif, le secteur de la grande distribution ou encore le Bâtiment et les
Travaux publics (ci-après « BTP ») figurent dans les secteurs les plus prolixes en la matière. Il convient donc de
dégager des principes qui s’appuient sur la législation en vigueur et sur la loyauté dans les relations
commerciales.
ANNEXE 1 : La grande distribution
Cette pratique s’est développée de manière anarchique, aujourd’hui encadrée, les services rendus par le
fournisseur, tels que, sans être exhaustif, la mise en rayon ou encore le prêt de main d’œuvre, réalisés par le
fournisseur chez son client et ne relevant pas des obligations d’achat et de vente, sont repris dans un contrat
rédigé en double exemplaire et détenu par chacune des parties. Ces services sont facturés conformément aux
dispositions de l’article Lp. 441-3.
La rémunération du service ainsi facturé sera proportionnée au service rendu et justifiée par une contrepartie
réelle.
Le contrat manifestant l’accord de volonté des parties, doit être antérieur à la réalisation de la prestation.
La facture, délivrée dès la réalisation de l’opération, devra mentionner la dénomination précise de la prestation
de service rendue.
Toutefois, concernant la mise en rayon, il est admis que les fournisseurs puissent assurer cette prestation sans
pour autant la facturer aux distributeurs. Dans ce cas, cette prestation de mise en rayon non facturée doit être
prévue clairement dans les conditions de vente du fournisseur.
2. La coopération commerciale
Elle est régie par l’article Lp. 441-7 du code de commerce qui encadre les règles applicables en la matière.
Définition
La coopération commerciale recouvre les services rendus au fournisseur par le distributeur ou son prestataire
de services :
Le contrat de coopération commerciale est établi préalablement à toute fourniture de prestation de services.
Aucune facture de coopération commerciale ne doit être antérieure à la signature du contrat. Il est rédigé en
double exemplaire et il est remis à chaque cocontractant. Chacun de ces contrats doit être daté et signé.
Il est présenté soit dans un document unique soit dans un ensemble formé d’un contrat cadre annuel et de
contrats d’application.
Ce contrat s’insère dans la convention unique telle que définie à l’article Lp. 441-9 du code de commerce.
Le contenu de la coopération commerciale
la mise en avant promotionnelle des produits (ex : la mise en avant en magasin via des
têtes de gondoles, stop rayons, emplacements privilégiés, etc…) ;
l’offre d’espaces promotionnels et de campagnes publicitaires (catalogues, prospectus,
…).
Chacun des contrats indique le contenu des services auquel il se rapporte et les modalités de leur
rémunération.
La rémunération de ces prestations sera mentionnée en pourcentage du prix unitaire net ou en valeur absolue,
et proportionnelle aux services rendus.
Ainsi, à aucun moment, un fournisseur ne pourra donc pratiquer un tarif trois fois net pour un client
distributeur, qui ne fasse apparaître aucune réduction de prix, en échange de services rendus par le
distributeur (le prix unitaire et les réductions devront apparaitre sur la facture, et la prestation de coopération
commerciale devra faire l’objet d’une facture distincte de prestation de service).
La prestation facturée doit être réelle et le tarif proportionné aux services rendus.
Les conditions dans lesquelles un fournisseur fabrique et/ou commercialise des produits à destination exclusive
(marques de distributeurs, premiers prix, marques propres, etc…) de l’un de ses clients distributeurs, doivent
être reprises dans un contrat rédigé en double exemplaire et détenu par chacune des deux parties.
Le terme « distributeur » est un opérateur qui achète, pour revendre, sans considération de sa forme juridique.
Ce contrat de distribution exclusive est un contrat par lequel un fournisseur s’engage à ne vendre ses produits
qu’à son cocontractant, le distributeur, société indépendante, sur un territoire déterminé. Il reprend
notamment :
Le texte s’applique dans le cas de prestations de services rendues par le fournisseur à son distributeur, mais pas
dans le cas de prestations rendues par le seul prestataire de service, qui rendrait une prestation autonome,
indépendamment de tout acte d’achat ou de vente de produits à un distributeur.
Une convention écrite conclue entre le fournisseur et le distributeur ou son prestataire de services, quel que
soit son statut juridique.
Le terme « distributeur » est un opérateur qui achète, pour revendre, sans considération de sa forme juridique.
Le terme « prestataire de service » vise les prestations de services au titre de la coopération commerciale.
Le texte vise la relation commerciale entre d’une part, le fournisseur et d’autre part, le distributeur ou son
prestataire de services, ce qui exclut les produits ou services destinés à être transformés par ces derniers.
Une convention unique conclue entre le fournisseur et le distributeur ou le prestataire de services fixe :
La convention unique devra faire état d’une négociation réalisée dans le respect des dispositions légales du
code de commerce. Est ainsi réaffirmée la place des conditions générales de vente en tant que socle de la
négociation commerciale. Elle rappelle notamment les barèmes de prix ou les modalités de consultation de ce
barème, tels que communiqués par le fournisseur avec ses conditions générales de vente.
Les réductions de prix doivent apparaître dans la convention, laquelle ne pourra pas se satisfaire de l’indication
de prix exprimés nets, et devront être justifiées par des contreparties précises. Cette obligation rend illégale la
mention du seul prix net dans la convention.
La coopération commerciale recouvre les services rendus au fournisseur par le distributeur ou son prestataire
de services :
Il s’agit des services qui, à la fois, ne relèvent ni des conditions de l’opération de vente, ni des services de
coopération commerciale, exemples :
Ces limites à ces « autres services » sont la nécessité d’une contrepartie réelle au service facturé et l’avantage
financier doit être proportionné à la valeur du service rendu.
Il s’agit par exemple de la mise en rayon effectuée par le fournisseur pour ses produits chez le distributeur.
Toute autre condition qui pourrait être conclue entre les parties
Ces conditions, quelles qu’elles soient, doivent respecter les dispositions légales et ne doivent pas déboucher
sur des pratiques abusives.
ANNEXE 2 : la filière du bâtiment et des travaux publics :
Cette filière est caractérisée par une utilisation importante de la sous-traitance. Une sous-traitance souvent en
cascade qui peut générer de mauvaises pratiques ou des comportements abusifs. On peut identifier plusieurs
pratiques qui traduisent un déséquilibre dans les relations commerciales voire des pratiques abusives.
Indépendamment des pratiques visées supra qui ont pu également être constatées dans la filière du BTP,
d’autres pratiques, spécifiques à cette filière, ont pu être constatées :
- Appels d’offres privés (aux sous-traitants) avec des prix et des conditions irréalisables. Cette
pratique permet, par exemple, d’offrir un prix au sous-traitant inférieur à celui obtenu afin d’en
tirer un bénéfice.
Ces pratiques doivent être prohibées car elles mettent en danger, dans un premier temps, la survie de
l’entreprise victime, mais également, par la suite, la chaîne des sous-traitants.