Rapport de Fin de Projet
Rapport de Fin de Projet
Rapport de Fin de Projet
RÉSUMÉ
Dans le cadre du P2I5, nous avons choisi de nous intéresser à la discipline complexe de
la course de haies. Ce projet nous a permis d’étudier en profondeur le mouvement impliqué,
d’en comprendre les risques, les paramètres et les enjeux. Nous avons décidé de nous
concentrer sur l’étude de la phase de réception de ce saut. Nous justifierons ce choix
ultérieurement dans ce rapport, choix reposant sur des arguments médicaux et mécaniques.
Nous avons choisi de nous intéresser à l’optimisation du mouvement et aux risques lésionnels
liés à la réception. Il nous a donc été nécessaire d’établir un modèle et, ensuite, d’utiliser
divers logiciels afin de faire varier les paramètres intéressants. Nous avons, au cours de ce
projet, beaucoup mobilisé nos apprentissages de mécanique. Par ailleurs, nous avons appris à
prendre des mesures de manière convenable puis à les exploiter afin de conclure. Durant ce
rapport, nous détaillerons, tout d’abord, les informations théoriques sur le mouvement que
nous avons extraites. Dans un deuxième temps, nous exploiterons les mesures expérimentales
que nous avons prises. Enfin, dans un troisième et dernier temps, nous concluerons et
définirons des perspectives pour notre étude.
FIMI 2e année, groupe 251
2 Etat de l’art 3
3 Objectif et stratégie 8
4 Méthodologie et résultats 9
4.2.3 Validation du couple par les résultats obtenus avec la plateforme de force 23
5 Conclusion 30
7 Bibliographie 33
8 Annexes 35
1
FIMI 2e année, groupe 251
Le 3 août 2021, lors des JO de Tokyo, Wilhem Belocian, prétendant au podium, n’a pas
terminé sa série du 110m pour cause de blessure. Avec les prochains JO arrivant en 2024
(étant la plus grande échéance sportive), il serait ainsi intéressant de s’interroger sur
l’optimisation de la performance des sauteurs de haies mais aussi des risques lésionnels liés à
cette pratique. En effet de tels championnats augmentent le risque de blessures aiguës et
ceci peut mettre en péril toute la carrière d’un athlète. Nous avons alors trouvé cela
intéressant d’étudier les risques que présente la pratique de la course de haie.
Lors de nos recherches, nous avons étudié les différentes phases de la course afin de
voir l’évolution des contraintes s’appliquant sur le corps de l’athlète. Nous avons déterminé
que le moment le plus critique était la réception suite au franchissement de la haie. En effet,
cette étape est cruciale au cours du saut de haies. D’une part, elle doit être optimisée afin
que l’athlète dispose d’une reprise active et ainsi puisse être performante, mais c’est aussi à
ce moment-là que les blessures les plus sévères surviennent.
2
FIMI 2e année, groupe 251
2 Etat de l’art
Lors d’un passage de haie, de nombreux paramètres entrent en jeu à chaque phase et
influencent la performance de l’athlète. Pour notre étude nous avons choisi de nous
intéresser uniquement à la réception puisque c’est la phase la plus importante pour pouvoir
permettre la reprise active après la haie et que c’est également une phase durant laquelle la
jambe de réception est confrontée à un grand nombre de chocs pouvant entraîner des lésions.
Par ailleurs, la réception se décompose aussi en deux phases. La première phase est la phase
d’atterrissage, c’est-à-dire l’instant où le coureur va poser son pied au sol et la seconde
phase est la phase de propulsion, le corps de l’athlète va donc basculer vers l’avant et se
projeter pour les foulées à venir. Le but étant qu’entre chaque haie, l’athlète acquiert une
vitesse suffisante pour franchir la haie en un minimum de temps, tout en considérant la
hauteur de la haie dans cette trajectoire. En effet, en franchissant la haie, l’athlète va avoir
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FIMI 2e année, groupe 251
tendance à prendre de la hauteur pour être sûr de bien surmonter l’obstacle, pourtant une
trajectoire trop haute pourrait avoir pour effet une diminution de la vitesse et donc une perte
de temps. C’est la raison pour laquelle le hurdler doit essayer de trouver en permanence le
rapport franchissement-vitesse maximale le plus optimal, qui souvent se traduit par une
trajectoire rasant la haie. Nous pourrons ainsi étudier ce rapport optimal dans une étude
énergétique précise, grâce à des mesures expérimentales de trajectoire et de vitesse du
centre de masse.
En athlétisme, les blessures chez les sportifs de haut niveau sont fréquentes et parfois
très graves. Il existe deux types de traumatismes: des microtraumatismes répétés dont la
survenue est progressive, et des traumatismes aigus dont la survenue est rapide. La course de
haies concerne ce deuxième type de blessures. Les blessures chez l’athlète de haut niveau
constituent un enjeu important car en fonction de l’ampleur du traumatisme, ce dernier peut
mettre en péril une carrière. Nous avons eu la chance de discuter des blessures de la course
de haies avec Pascal Edouard, médecin du sport à Lyon et Saint Etienne. Il a également écrit
de nombreuses thèses et études à ce sujet, thèses sur lesquelles nous nous sommes appuyés
afin d’établir l’état de l’Art.
1
Articles scientifiques suivants :LEE J. The Kinematic analysis of the hurdling of men’s 110 m hurdle.
Korean J. Sport Biomech. 2004, 14, 83–98.
COH M., ISKRA J. Biomechanical studies of 110 m hurdle clearance technique. Sport Sci. 2012, 5, 10–14.
4
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Figure 3: Fréquence de blessures et leur sévérité chez les sauteurs de haie en fonction des muscles concernés
Comme on peut le voir sur le schéma ci-dessus, issu d’une étude de Pascal Edouard 2,
on voit que les blessures les plus fréquentes concernent la cuisse (on observe pour ce muscle
les plus gros cercles sur le diagramme). Les muscles les plus concernés par les blessures du
saut de haies sont les ischio-jambiers. C’est durant la phase de franchissement de la haie que
ces muscles sont soumis à une trop grande force, d’où leur rupture.
Ces informations ont justifié notre choix d'étudier la réception du saut et non la phase
d’impulsion ou la phase d’envol. Nous avons choisi de nous intéresser aux blessures
concernant la cheville au moment de la réception, et plus précisément à une blessure
spécifique à cette discipline. Nous avons dans un premier temps pensé étudier les lésions aux
tendons et ligaments, mais avons abandonné cette idée car nous avons décidé de modéliser
notre mouvement en 2D et non pas en 3D. De plus, les lésions aux ligaments relèvent
davantage du faux mouvement que du mouvement en lui-même, et il est difficile d’évaluer la
force en traction qui leur est appliquée.
2
EDOUARD P., SERRA J.-M., CUGY E. et al. Prévention des blessures en athlétisme : démarche
scientifique par application du modèle de van Mechelen en quatre étapes. Journal de Traumatologie du Sport, 2016,
vol.33, n°1, pp. 34-42.
5
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Des tensions répétées sur les os sont à l’origine des fractures de fatigue.
Théoriquement, l’os est en remodelage perpétuel. L’os est capable de s’adapter à des
contraintes qui sont exercées sur lui et de se reconstruire en conséquence. Les zones
subissant des chocs importants sont donc remodelées de sorte à devenir plus résistantes. Mais
il advient parfois que la contrainte soit trop élevée et trop fréquente et que l’os n’ait pas le
temps de s’y adapter. C’est notamment le cas pour des sauteurs de haies s'entraînant
régulièrement et ne s’octroyant pas des temps de récupération suffisants. Dans ce cas, les
microfractures se multiplient et se rejoignent, dépassant les capacités de réparation de l’os,
et une vraie fissure se forme. Les fractures de fatigue les plus fréquentes se situent au niveau
du tibia ou des métatarses, comme on peut le voir sur les images ci-dessous.
Figure 4: Localisations fréquentes des fractures Figure 5: Scanner d’une fracture de fatigue
de fatigue et anatomie des os du pied localisée au niveau du 5ème métatarsien 4
Les fractures de fatigue touchant les os métatarsiens représentent 35% de toutes les
fractures du pied et 5% de toutes les blessures du squelette. Le 5ème os métatarsien est en
particulier l’os le plus concerné par les blessures de cette zone. Les fractures de fatigue au
niveau de cet os représentent 10% des blessures les plus fréquentes des athlètes.
3
P. Brukner, C. Bradshaw, K.M. Khan, et al.Stress fractures: A review of 180 cases Clin. J. Sport Med., 6
(1996), pp. 85-89
4
RIVIERE X., BOVIER-LAPIERRE P., MORIN V. et al. Fractures de contraintes de la cheville et du
pied. Journal de Traumatologie du Sport, 2021, vol.38, n°3, pp. 129-139.
6
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Les fractures de stress sont les blessures les plus coûteuses (5 millions de dollars par
an) en raison du temps d'entraînement perdu, des dépenses médicales et de réadaptation, et
de l'attribution des stagiaires. 10 à 20 % de toutes les fractures de stress se produisent dans
les os métatarsiens du pied , probablement en raison de leurs diaphyses longues et étroites et
des importantes charges de flexion qu'ils subissent au cours de la réception. C’est pourquoi,
en connaissance de toutes ces informations, nous avons choisi d’étudier les lésions pouvant
donner lieu à des fractures de fatigue au niveau du 5ème os métatarsien.
7
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3 Objectif et stratégie
Notre étude porte sur la réception du saut de la course de haie et les risques
lésionnels sur les muscles et articulations concernés par cette réception. Au cours de notre
étude nous avons basé nos modèles et calculs sur les mesures prises sur un hurdler, Léo El
Achkar.
Dans un premier temps nous souhaitons déterminer les conditions optimales
permettant d’améliorer la performance d’un hurdler. Pour cela, nous avons tout d’abord
défini ce que l‘on qualifie de “bon saut” dans cette discipline. Nous avons ensuite déterminé
les paramètres qui influencent un saut. Ensuite, pour répondre à la problématique, nous
devions modéliser la réception du saut de la haie tout en simplifiant au maximum le modèle.
Ainsi nous avons réfléchi à comment optimiser notre modèle afin d’obtenir le moins de solides
possible tout en restant le plus proche de la réalité. Nous avons par la suite effectué un
schéma cinématique qui nous à servi pour créer un modèle sur ADAMS représentant la partie
inférieure du corps lors de la réception du saut. Nous avons ensuite effectué des mesures
expérimentales afin de déterminer les angles entre les différents membres à la réception,
que nous avons par la suite injectés dans le modèle Adams. Nous avons ensuite fait varier ces
angles afin d’obtenir un temps de contact au sol minimal. Ensuite, nous avons effectué une
étude de trajectoire ainsi qu’une étude énergétique sur Matlab, visant à optimiser la durée du
franchissement d’une haie.
Dans un deuxième temps, nous avons étudié les efforts articulaires qui s’appliquent
sur les différentes articulations impliquées dans la réception : cheville, genou et hanche. Pour
ce faire, nous avons exploité les mesures obtenues grâce à la plateforme de force lors de la
réception. Nous avons entré ces valeurs de forces et de moments sur ADAMS et Maple afin
d’établir les équations souhaitées et vérifier la cohérence de notre modèle.
Enfin, notre dernier objectif est d’analyser les risques lésionnels en nous appuyant et
confrontant les résultats obtenus avec notre étude mécanique. Il est aussi question de trouver
un moyen d’étudier les possibles blessures sur les métatarses en fonction de l'effort appliqué.
Pour ce faire nous avons modélisé un métatarse par une poutre et étudié de potentielles
fractures en nous basant sur le logiciel RDM 7. Nous avons en amont étudié la littérature afin
de modéliser le matériel os sur ce logiciel pour rendre nos résultats les plus pertinents
possibles. Dans un deuxième temps nous confrontons la contrainte obtenue à la rupture de
fatigue afin de prévoir, grâce à des modèles mathématiques, au bout de combien de temps
une fracture de fatigue peut apparaître pour un athlète suivant des entraînements intensifs.
Pour terminer, nous avons fait une synthèse de nos résultats afin de dresser le meilleur
modèle répondant aux critères de performance de la course de haie tout en minimisant les
risques de blessures pour l’athlète.
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4 Méthodologie et résultats
Nous avons choisi d'étudier le mouvement au niveau d’une seule jambe : celle qui atterrit,
c'est-à-dire la jambe gauche dans le cas de notre étude.
5
Détails du schéma cinématique et figures de changement de base en annexe 1
9
FIMI 2e année, groupe 251
Grâce à nos recherches bibliographiques, nous avons identifié les paramètres qui
influencent la performance à la réception. Nous avons choisi parmi ceux-ci d’étudier la
trajectoire et la vitesse du centre de masse lors du franchissement ainsi que l’optimisation du
temps de contact au sol à la réception en faisant varier les angles entre les différents solides.
Nous allons expliquer notre démarche pour y arriver ainsi que nos résultats dans cette partie.
Afin de déterminer les angles entre les différentes parties du corps du sportif et pour
étudier le mouvement le plus précisément possible nous avons réalisé un pointage vidéo lors
du saut de haie.
Au départ, nous envisagions de faire une captation vidéo avec les capteurs et les
différentes caméras. Cependant, en étudiant le protocole de mesure, nous nous sommes
rendu compte que nous avions besoin d’une faible luminosité pour effectuer ces mesures, ce
qui est difficile sur une piste d’athlétisme. De plus, pour avoir des mesures pertinentes et
exploitables, il nous fallait plusieurs prises de vue et donc 6 caméras semblaient insuffisantes
pour cela. C’est donc pour toutes ces raisons que nous avons opté pour le pointage vidéo,
nécessitant peu de matériel et dont la prise de mesure est facile à réaliser.
Pour optimiser notre prise de mesure sur l’athlète, nous avons réalisé un protocole au
préalable. Nous avons convenu de la distance nécessaire entre la haie et la position de la
caméra et nous avons mesuré la taille précise de la haie pour avoir une échelle correcte sur
notre étude. Nous avons alors discuté en amont de l’emplacement idéal de notre repère de
l’étude, ainsi que des parties du corps que nous souhaitions suivre au cours du mouvement
(celles utiles dans notre étude), afin de bien prendre en compte ces aspects-là, au moment
de la prise de vidéo.
Afin de tester une première fois le logiciel de pointage vidéo Kinovea, nous avons
filmé le mouvement du saut réalisé par Ysée. Cette première approche nous a permis
d’apprendre à utiliser le logiciel mais également de se rendre compte des erreurs commises
lors de la prise de mesure. En effet, nous avons réalisé que l’angle d’inclinaison de la caméra
était important afin de réduire au maximum la perspective de l’image (sachant que l’on
étudie le mouvement en 2D). De plus, nous avons décidé de placer des marqueurs sur
l’athlète lors de la réelle prise de mesure afin de suivre précisément les parties du corps
souhaitées.
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FIMI 2e année, groupe 251
avons mesuré les différents angles nécessaires au modèle Adams et à l’étude Maple ainsi que
les vitesses et accélérations angulaires. De plus, le suivi des différentes parties du corps nous
a permis d’en tirer leurs positions et leurs vitesses en fonction du temps. Au niveau de la
position du repère, du fait de la légère perspective dans la prise de vue de la caméra, le
repère doit être aligné à la haie et donc il est incliné légèrement. Cela induit une légère
différence par rapport à la réalité et cela fait partie de notre marge d'erreur.6
Figure 7: Accélération angulaire en fonction du temps Figure 8: Angles mesurés en fonction du temps
Figure 9: Vitesse angulaire en fonction du temps Figure 10: Vitesses des parties du corps en fonction du temps
6
Images du pointage vidéo et de la position du repère en annexe 2.
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Lors de la prise de mesure sur Kinovéa, nous avons pu déterminer les vitesses et positions
des différentes parties du corps. L’étude se passe dans le repère galiléen avec l’axe Oy
vertical positionné au sol où Y est la distance des différents solides par rapport au sol.
A partir des positions des jambes (Yjg et Yjd), des cuisses (Ycd et Ycg), du bassin et du
tronc, il nous a fallu calculer la position du centre de masse (selon x et y). Pour cela, nous
avons utilisé les données mesurées et avons calculé la position du centre de masse grâce à la
formule du barycentre :
A l’aide de ces vitesses nous avons calculé l’énergie potentielle, l’énergie cinétique
ainsi que l’énergie mécanique du centre de masse au cours du franchissement de la haie
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FIMI 2e année, groupe 251
Figure 12: Evolution des énergies cinétique, potentielle et mécanique au cours du franchissement
Pour optimiser la réception, nous avons dû nous intéresser aux variations d’énergies
tout au long du franchissement. Les énergies potentielles et cinétiques jouent un rôle
important dans l’optimisation de la performance. Par exemple, si l'énergie potentielle est
trop élevée lors de la phase d’envol, le coureur aura plus tendance à “s’écraser” à la
réception et lui faire perdre d'énergie mécanique qui sera utilisée pour amortir la chute. Cela
aura aussi tendance à augmenter la force verticale au niveau du point de contact à la
réception. De même, si l’énergie cinétique diminue trop, elle ne pourra pas être maximale au
moment de l'atterrissage. L’étude menée sur le franchissement de Léo ainsi que nos
recherches nous ont permis de trouver les conditions de franchissement optimales du point de
vue énergétique.
Nous sommes donc partis du principe que le saut effectué par Léo était “parfait”. En
effet, le compromis entre franchissement de la haie (hauteur minimale du centre de masse
requise, sachant que le centre de masse n’est pas le point le plus bas) et absence de perte de
vitesse (diminution la plus faible de l'énergie cinétique) était bien respecté. Sur le graphique,
on peut voir que la courbe verte représentant l’énergie cinétique diminue légèrement au
moment du franchissement de la haie (d=0cm). De façon générale, la courbe reste croissante.
7
base (x,y,z) où y est vertical par rapport au sol
8
code Matlab de calcul des énergies disponible en annexe 3
13
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C’est au-dessus de la haie que le hurdler doit veiller à perdre le moins de vitesse possible.
Pour ce faire, il faut optimiser les angles au moment du décollage pour que sa trajectoire soit
le plus rasante possible de la haie sans toutefois la faire tomber. Nous avons donc trouvé dans
nos recherches qu’il faut que son angle à l’impulsion entre sa jambe et le sol soit compris
entre 60 et 70°9pour que le franchissement soit optimal et que le hurdler puisse être dans les
conditions idéales pour effectuer sa réception avec le maximum de vitesse. Cette valeur a pu
être vérifiée puisque Léo, qui a réalisé un franchissement optimal, avait un angle d’impulsion
de 61° (valeur obtenue grâce au pointage vidéo).
Notre objectif sur ADAMS est tout d’abord de modéliser notre athlète le plus fidèlement
possible. Notre étude portant sur la phase de réception, nous n’avons modélisé qu’une seule
jambe, la gauche, celle qui est concernée par l’impact sur le sol.
Nous avons modélisé l’athlète par 4 solides différents : le tronc, la cuisse, le mollet et
le pied (sans les orteils, considérés comme fixes par rapport au sol). Le tronc est modélisé par
un cône coupé pour des raisons de fidélité du modèle (différence de largeur épaules/bassin).
Les autres solides sont modélisés par des cylindres. Nous avons rentré les dimensions des
solides en nous appuyant sur les mesures que Léo a réalisé sur ses propres membres. Nous
avons également utilisé des tables avec des formules de régression pour évaluer la masse de
chaque solide. Les coefficients d’inertie ont été calculés grâce à des tables d’inerties issues
de la littérature11.
9
: J.A.L.N. Jayathunga, A.W.S. Chandan, Biomechanical model and kinematic analysis of hurdle clearance flight
phase: a review, International journal of research in engineering and innovation (IJREI), vol 6, issue 1 (2022), 38-47.
10
Modèle ADAMS en pièce jointe
11
Données entrées dans Adams en annexe 4
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Nous avons par la suite contraint ces solides entre eux par des liaisons pivots. Le
pointage vidéo réalisé sur Kinovea nous a permis d’obtenir la valeur des angles des 4
articulations (hanche, genoux, cheville et sol) en fonction du temps. Nous avons fait une
interpolation de ces valeurs et avons entré les fonctions obtenues sur Adams.
En lançant la simulation avec notre modèle ainsi établi, nous obtenons plusieurs
résultats. Les données qui nous intéressent pour notre étude sont la force verticale exercée
sur le pied, la vitesse horizontale du bassin ainsi que le couple articulaire de la cheville. Voici
ci-dessous les graphiques que nous obtenons sur Adams.
Figure 15: Force verticale appliqué sur Figure 16: Couple articulaire de la cheville
le pied au contact du sol en fonction du temps
Quant aux graphiques obtenus pour la force verticale exercée sur le pied ainsi que le
couple articulaire de la cheville en fonction du temps, on obtient des valeurs aberrantes et
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FIMI 2e année, groupe 251
bien supérieures aux résultats attendus. Nous ne pouvons ainsi pas utiliser les valeurs
obtenues pour conclure sur la force exercée sur le pied ni même la valeur du couple
articulaire. Grâce notamment à la plateforme de force et à une étude Maple, nous pourrons
les estimer avec une autre méthode qui nous permettra cette fois de faire le lien avec les
risques lésionnels.
Afin d’étudier l'optimisation de la performance, nous nous sommes concentrés sur 3 cas de
figures différents : une variation angulaire complexe mais fidèle à nos mesures (modèle utilisé
dans la partie précédente), une variation angulaire linéaire (simplification du mouvement au
maximum) et enfin, une variation angulaire intermédiaire12.
Nous avons voulu créer un modèle où le temps de contact du pied au sol soit minimal.
Pour cela, nous avons pensé à contraindre nos solides de façon à ce que notre modèle ait une
variation angulaire linéaire. C’est à dire qu’il aille directement de la position avec lequel il
pose le pied jusqu’à la position où il retire son pied sans flexion superflue. Ce modèle est bien
évidemment irréaliste car une flexion est nécessaire pour amortir la chute. Il nous permet
cependant de voir l’influence sur le couple articulaire de la cheville et voir s’il est efficace
pour permettre une reprise active.
L'objectif de ce modèle est de trouver des couples ainsi que des vitesses de
déplacement avec des ordres de grandeur cohérents en réduisant drastiquement l’évolution
des angles des articulations en fonction du temps et donc en simplifiant au maximum le
modèle. Pour y arriver, nous avons gardé les valeurs des angles à la première et la dernière
frame de la réception, et avons obtenu l’équation de la droite reliant les deux points obtenus
sur un graphique. Nous avons injecté ces équations sur le modèle ADAMS et avons obtenu les
résultats suivants :
Figure 17: Evolution de la vitesse de l’athlète et du couple articulaire de la cheville dans l’hypothèse d’une
évolution angulaire linéaire
12
Evolution et interpolation des angles des articulations des différents modèles en annexe 5
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FIMI 2e année, groupe 251
On constate que l'ordre de grandeur du couple articulaire au niveau de la cheville est bon
mais que son évolution ne traduit pas correctement le mouvement. En effet, nous devons
obtenir une courbe parabolique pour constater un couple articulaire maximal correspondant
au moment où l’athlète engage la reprise active. Au niveau de la vitesse, on retrouve la
forme parabolique attendue. Comme la simulation a toujours lieu sur 100 ms et qu’on ne peut
pas faire varier le temps, il est normal de constater un vitesse plus faible car le modèle
effectue un plus petit déplacement sur le même intervalle de temps. Cependant, on constate
que la vitesse ne fait que diminuer lors de la phase de propulsion, ce qui n’est pas
caractéristique d’une bonne reprise active.
Modèle optimisé :
Nous avons ensuite cherché des modèles intermédiaires qui seraient d’une part plus
réalistes et plus performants. L’objectif de ce modèle est de garder un résultat cohérent pour
la vitesse de l’athlète en améliorant la qualité des résultats au niveau du couple articulaire
de la cheville. Nous avons donc répété les mêmes opérations qu’avec le modèle avec
variation angulaire linéaire en ajoutant une étape de flexion intermédiaire. En effet, nous
avons gardé les valeurs des angles à la première et la dernière position, mais nous avons
également fait une moyenne des autres points afin de pouvoir tracer une courbe avec trois
points et ainsi obtenir les équations cinématiques de l'évolution des angles en fonction du
temps. On injecte ces équations dans le Modèle ADAMS et on obtient les résultats suivants :
Figure 18: Evolution de la vitesse de l’athlète et du couple articulaire de la cheville dans l’hypothèse d’une
évolution angulaire intermédiaire
On observe ici une bonne cohérence du modèle, et un lien logique entre couple
articulaire et vitesse. On constate un couple articulaire maximum au niveau de la cheville au
moment où l'athlète engage sa reprise active, ce qui constitue une grande amélioration par
rapport au modèle précédent. D’autre part, peu après qu’on ait atteint ce couple articulaire
maximum, on observe un changement dans l’allure de la courbe représentant la vitesse
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FIMI 2e année, groupe 251
horizontale de l’athlète en fonction du temps : celle-ci augmente après avoir diminué, ce qui
témoigne d’une bonne reprise active. Au niveau des valeurs numériques on obtient des
couples articulaires bien trop importants (maximum à environ 2000 N.m). Cependant, un
obtient une vitesse maximale de 8,13 m/s, ce qui correspond à la vitesse de Léo en
compétition sur un 110m haies.
4.2.3.4. Conclusion
En comparant les trois modèles, nous pouvons tirer plusieurs conclusions. Tout
d’abord, on peut voir que le modèle qui optimise au mieux la performance est le modèle avec
une variation angulaire intermédiaire car c’est celui qui laisse observer une reprise active
réussie. Nous pouvons donc dire que la performance est optimisée lorsque la variation des
angles au niveau des articulations évoluent sans beaucoup s’éloigner d’une évolution linéaire
(les angles au niveau du genou et de la hanche évoluent quasi linéairement tandis que les
angles au niveau de la cheville et du sol décrivent des paraboles, moins bombées que dans le
cas de notre premier modèle). L’amortissement de la chute doit donc être présent pour
permettre une reprise active.
Nous ne pouvons malheureusement rien conclure quant aux valeurs des couples
articulaires au niveau de la cheville car les résultats que nous avons obtenus sont incohérents
et très éloignés. Nous pouvons seulement conclure que les différents modèles et donc la façon
de se réceptionner a une influence sur ces couples sans pouvoir vraiment affirmer laquelle.
Par la suite, nous essaierons d’estimer ce couple par d’autres méthodes pour obtenir une
valeur cohérente.
De même pour la force verticale exercée sur le pied, les valeurs sont très disparates et
varient beaucoup suivant les modèles. Nous étudierons dans la suite plus en détail cette force
et l’impact qu’elle a sur la fracture du 5ème métatarse.
18
FIMI 2e année, groupe 251
Nous avons placé la plateforme derrière une haie. L’athlète (Léo) est arrivé sur la
plateforme dans le sens de la flèche rouge indiquée sur le schéma. Nous avons déclenché le
logiciel sur 3 secondes, ce qui nous a donné 3000 valeurs de moments et forces en x,y et z.
Nous avons, à partir de nos résultats réalisé des graphiques des valeurs que nous avons
obtenues. Pour les forces en x, y et z:
Nous observons une force beaucoup plus importante en Fz positive, ce qui est cohérent
avec le repère placé sur la plateforme (Fz est la force verticale). De plus, on observe une
force plus importante en Fy qu’en Fx, ce qui signifie que le mouvement du pied sur la
plateforme est presque rectiligne dans le sens des y. Par ailleurs, intéressons-nous à la
variation de la force Fy. On constate que cette force décroît puis croît très rapidement en
moins de 250 ms. Cette variation s’explique par notre étude du mécanisme du mouvement
13
EDOUARD P., SERRA J.-M., CUGY E. et al. Prévention des blessures en athlétisme : démarche
scientifique par application du modèle de van Mechelen en quatre étapes. Journal de Traumatologie du Sport, 2016,
vol.33, n°1, pp. 34-42.
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FIMI 2e année, groupe 251
lors de l’état de l’art. Lors de la réception, le pied arrive vers l’arrière puis bascule vers
l’avant pour repartir. Ce mouvement apparaît donc bien dans ce graphique.
Sur le modèle ADAMS, nous avions obtenu une force négative très élevée sur les
premières 200 ms, ce qui ne correspond pas avec ce que nous avons obtenu avec la
plateforme de force. Cependant, le reste de la simulation nous a donné des résultats qui
semblent plus cohérents mais avec des valeurs toujours trop élevées. Les écarts obtenus ne
nous permettent pas de nous servir des résultats des forces obtenues sur Adams pour
conclure.
Nous constatons que le moment le plus élevé est le moment Mx négatif. Ce résultat est
cohérent car le mouvement du pied sur la plateforme est une rotation selon l’axe x.
En triant nos valeurs obtenues sur excel, nous relevons les valeurs caractéristiques et
pertinentes suivantes:
•|𝐹𝑧 𝑚𝑎𝑥| = 2717,74 N
•|𝑀𝑥 𝑚𝑎𝑥| = 282,46 Nm
Ce sont ces valeurs que nous allons utiliser afin de déterminer les couples articulaires
du mouvement.
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FIMI 2e année, groupe 251
Pour ce faire, nous sommes partis d’un modèle classique de calcul, qui déclarait
d’abord nos matrices de passages, nos taux de rotation, les formules de base mobile et
transport du moment. Ensuite, nous avons calculé les vitesses et accélérations utiles par la
suite. Pour finir, nous avons isolé nos solides et réalisé un Bilan des Actions Mécaniques
Extérieures pour chacun des solides isolés (S4 puis S4US3 puis S2US3US2) pour pouvoir
appliquer le Théorème du Moment Dynamique à chacun.
Nous avons ainsi obtenu la formule théorique du couple de la cheville en fonction des
quatre angles représentés sur le schéma cinématique. Pour visualiser correctement ce couple
sur Maple il nous a fallu interpoler les angles Φ1, Φ2, Φ3 , Φ4 pour obtenir une fonction du
temps. Seuls 4 points étaient précisément compris dans la période de réception que nous
étudions ici mais le degré 3 n’étant pas assez précis pour que les polynômes de Φ1, Φ2 soient
cohérents, nous avons choisi 6 points. Ainsi, Φ1, Φ2 ont été interpolés au degré 5 et Φ3 , Φ4 au
degré 3 (suffisant d’après le tracé excel). On obtient alors les résultats suivants14 :
14
Fichiers complets de calculs Excel et interpolation Matlab disponibles en annexes 6 et 7
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FIMI 2e année, groupe 251
Une fois ces fonctions obtenues, nous les avons rentrées sur Maple afin d’afficher
l’évolution du couple articulaire en fonction du temps. Pourtant le résultat obtenu ne
semblait pas très cohérent, sûrement à cause des approximations polynomiales basées sur
seulement 6 points.
Nous avons alors tenté d’obtenir un résultat basé sur nos seules valeurs numériques
mesurées sans interpolation. A partir du couple théorique obtenu sur Maple, nous avons
appliqué la formule théorique aux valeurs d’angles précises sur Matlab afin d’obtenir
l’évolution du couple en fonction du temps. Pour ce faire, nous avons également importé les
valeurs des angles, des vitesses et des accélérations angulaires obtenus grâce au pointage
vidéo. Nous avons alors dû faire l’approximation que les vitesses angulaires de Φ1, Φ2, Φ3 , Φ4
étaient les mêmes que celles des angles réellement mesurés (puisque ceux-ci varient de la
même façon, a priori cette approximation ne devrait pas être aberrante).
Figure 23: Evolution du couple de la cheville en fonction du temps obtenu sur Matlab grâce à
l’expression théorique issue de Maple
Cette courbe n’est pas lissée puisque nous n’avons utilisé que des valeurs ponctuelles
mais nous pouvons néanmoins l’exploiter. Nous observons tout d’abord un maximum à 801 ms
qui correspond au moment de la propulsion de Léo ce qui est donc cohérent avec l’idée de
reprise active. Par ailleurs, dans la littérature nous avons trouvé des valeurs du couple de la
cheville lors des sauts verticaux15. Ces valeurs sont aux alentours de 400-500 Nm pour le
maximum. Nous pouvons donc conclure que notre modèle est cohérent.
15
DARREN J. STEFANYSHYN & Benno M. Nigg (1998) , Journal of Sports Sciences, 16:2, 177-186
22
FIMI 2e année, groupe 251
A partir des valeurs que nous avons obtenues avec la plateforme de force, il est
possible d’obtenir une valeur du couple articulaire appliqué à la cheville, grâce à la formule
suivante 16: τ = Fr avec τ = Couple (Nm) , F = Force (N), r = bras de levier (m).
Nous nous appuyons dans un premier temps sur le pointage vidéo du saut de Léo afin
de déterminer précisément le point d’application:
Nous comparons cette capture d’écran à une image issue de la littérature présentant
la structure osseuse de la cheville, image ci-dessous:
16
article disponible sur: https://courses.fortlewis.edu/courses/17334/pages/torque?module_item_id=491746
23
FIMI 2e année, groupe 251
D’après une étude biomécanique issue de la littérature 17 réalisée sur des sprinters
d’environ 21 ans, des mesures précises des segments osseux ont été déterminées.
Figure 27: Proportions des os de la cheville issues d’une étude biomécanique sur un pied de 27.5 cm
Pour un pied d’une longueur de 27.5 cm, la distance r est donc égale à 0.1638 m (nous
adoptons les valeurs des sprinters). Le pied de Léo mesure 27.9 cm, ce qui signifie que pour
nos mesures, r=0.1608 m.
Comme nous l’avons expliqué dans l’état de l’art, la cheville est l'articulation au sein de
laquelle les blessures les plus graves peuvent apparaître lors de la réception. De plus, en
approfondissant nos recherches, nous nous sommes rendu compte que la fracture de fatigue
était l’une des blessures les plus sévères dont beaucoup de sportifs redoutent l’apparition.
Dans cette partie, nous allons évaluer le risque d’apparition d’une fracture de fatigue
en nous basant sur les résultats expérimentaux que nous avons obtenus précédemment. Nous
modéliserons dans un premier temps le 5ème métatarse sur RDM 7 afin de déterminer la
contrainte maximale pouvant être exercée sur l’os. Dans un deuxième temps, nous
17
BAXTER J., NOVACK T., VAN WERKHOVEN H. et al. Ankle joint mechanics and foot proportions
differ between human sprinters and non-sprinters . Proceedings of the Royal British Society , 2011, vol.279, n°1, pp.
2018-2024.
24
FIMI 2e année, groupe 251
Afin d’évaluer la limite en rupture de l’os métatarsien, nous avons choisi de réaliser
une étude sur le logiciel RDM 7 afin de simuler et d’étudier la résistance de certains
systèmes. Nous allons modéliser le 5ème métatarse sur lequel la force à la réception est
exercée, afin d’estimer la contrainte maximale de l’os. Nous avons choisi de nous intéresser
au 5ème métatarse car c’est le métatarse dont le plus grand nombre de fractures de fatigue
ont été recensées. Le 5ème métatarse est un os majoritairement cortical. Par la littérature,
nous connaissons une valeur de la contrainte maximale de l’os cortical en flexion. Nous
pourrons ainsi comparer cette valeur à celle que nous obtiendrons à l’aide du logiciel, et
estimer la contrainte de l’os lorsque la force maximale sera appliquée à la réception.
Pour ce faire, nous avons choisi d’émettre les hypothèses suivantes, à partir de la
littérature 18 : le module d’Young choisi est d'environ 11 000 MPa . Le coefficient de Poisson
que nous avons utilisé est égal à 0.3 car il s’agit majoritairement d’un os cortical (et non d’un
os spongieux, dont le coefficient est égal à 0.2). D’après une étude scientifique, la masse
18
COMMEAN P., JU T., LIU LU. et al. Tarsal and Metatarsal Bone Mineral Density Measurement Using
Volumetric Quantitative Computed Tomography . Journal of Digital Imaging , 2009, vol.22, n°5, pp. 492-502.
25
FIMI 2e année, groupe 251
volumique des os du pied gauche est d’environ 0.56 g/cm2 19. Afin de convertir cette valeur
en kg/m3 sur RDM 7, nous avons cherché l’épaisseur de l’os métatarsien sur le scanner de la
partie 4.3.5 de notre rapport. L’épaisseur est donc égale à 16.57 mm. Nous réalisons donc le
calcul suivant afin d’obtenir la masse volumique de l’os dans les bonnes unités:
0.56×10 3 −6 −1
ρ= −3 = 338 𝑘𝑔/𝑚 . Le coefficient de dilatation de l’os est égal à 21 × 10 𝐾 ,
16.57×10
car l’os est composé de calcium (22.3 E-6), de phosphore (22.3 E-6) et de magnésium (25 E-6)
(nous avons réalisé une moyenne de ces 3 valeurs). 20
19
KAMANLI A., SULUHAN O., OZGOCMEN S. et al. Measurement of Foor Bone Mineral Density in
Rheumatoid Arthritis: Its Application and Clinical Relevance . Official Journal of the Turkish League Against
Rheumatism
20
Données trouvées sur: https://material-properties.org/fr/phosphore-et-calcium-comparaison-proprietes/ et
http://www.surfatec.org/coefficients-de-dilatation/
21
FUNG A., LOUNDAGIN L., EDWARDS W. Experimental validation of finite element predicted bone
strain in the human metatarsal. Journal of Biomechanics, 2017, vol.60, n°3, pp. 22-29.
26
FIMI 2e année, groupe 251
Nous voyons bien la déformation de l’os qui entraîne l’application d’une telle force.
Nous allons à présent afficher les valeurs de contrainte normale s’appliquant au niveau de la
dernière section de la poutre, soit la section au niveau de laquelle s’applique la force:
Figure 30: Représentation des contraintes sur l’os métatarsien sur RDM7
Nous constatons que la valeur maximale de la contrainte normale est égale à 2.47
MPa.
Nous allons à présent analyser nos résultats. D’après la littérature, nous trouvons que
la contrainte de rupture maximale de l’os cortical se situe aux alentours de 10 kgf/mm2 22. Or
1 kgf/mm2= 9803.921569 kPa. Ainsi, la contrainte normale maximale d’un os cortical est
égale à 98,039 MPa. La valeur que nous obtenons est donc largement inférieure à la
contrainte en flexion théorique qu’il faudrait exercer sur l’os pour que celui-ci rompe.
La plateforme de force nous a donné en sortie une valeur de force appliquée au niveau
de la jonction entre les métatarses et les phalanges proximales. Nous pouvons également
estimer à quelle vitesse l’os va se réparer à la suite de micro fissures. Pour un adulte, le
squelette se renouvelle d’environ 5 à 10% tous les ans (Le remodelage de l’os comprend
plusieurs phases : la résorption osseuse qui dure environ 2 à 3 semaines suivie de la formation
de l’os qui dure environ 3 mois). Parallèlement à cela, on peut approximer le nombre de
répétitions au bout duquel pour une certaine contrainte, l’os cassera par la loi de Wohler 23.
22
Biomécanique de l’os. Application au traitement des fractures., MEDIX. Page consultée le 23 mai 2022,
à 10:34. Etude disponible sur : http://www.medix.free.fr/cours/biomecanique-os.php
23
Courbe de Wöhler. Wikipédia, l'encyclopédie libre. Page consultée le 11:15, mai 24, 2022 à partir de :
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Courbe_de_W%C3%B6hler&oldid=185876605
27
FIMI 2e année, groupe 251
On considérera pour notre étude que σ𝑒 est la contrainte de rupture de l’os (force
σ𝑒
nécessaire pour casser l’os) et que comme pour l’acier, σ𝐷 = et que lim σ𝑎 est la limite
2
𝑁→∞
de fatigue. Ces approximations sont justifiées par le fait que la courbe de Wohler a pour
1
équation : 𝑙𝑜𝑔(σ𝑎) = 𝑚
× (𝑙𝑜𝑔(𝐶) − 𝑙𝑜𝑔(𝑁)), où m=0,12 et log(C) est une constante donc les
variations de la courbe restent inchangées d’un matériau à l’autre. De plus, nous avons bien
pris comme valeur initiale σ𝑒 de l’os (σ𝑒 = 98 𝑀𝑃𝑎 valeur trouvée dans la littérature), donc
l’échelle devrait être plutôt adaptée.
L’objectif de cette étude sera de trouver au bout de combien de répétitions d’un saut
de haie, une fracture de fatigue peut apparaître. Pour cela, nous émettons plusieurs
hypothèses qui sont les suivantes :
- H1 : La durée totale étudiée sera la durée de remodelage de l’os la plus optimale (52
semaines pour 10%)
- H2 : La contrainte maximale suffisante à la cassure d’un os sera de 147 MPa et la
contrainte appliquée au métatarse à chaque réception est celle que nous avons
trouvée à l’aide de RDM 7 soit 2, 47 𝑀𝑃𝑎.
- H3 : L’os suivra une loi de fatigue fidèle au modèle de Wohler.
28
FIMI 2e année, groupe 251
29
FIMI 2e année, groupe 251
5 Conclusion
Grâce à une étude Maple et à l’aide de la plateforme de force, nous avons pu obtenir
une valeur cohérente du couple articulaire de la cheville. Celle-ci ne correspondait pas avec
celle d’Adams. Nous avons vu que les différents modèles ont un impact sur ce couple et sur la
force verticale exercée mais nous n'avons donc pas pu quantifier quel était le lien entre les
deux.
Performance optimale rime également avec absence de blessure et les chocs exercés
lors de la réception peuvent à terme endommager le corps. C’est pourquoi nous avons analysé
les fractures et notamment les fractures de fatigue au niveau du pied puisque c’est une des
blessures les plus courantes chez les athlètes, et l’une des plus sévères. Ainsi, grâce à une
étude RDM7 et l’utilisation de la courbe de Wohler, nous avons déduit que l’athlète pouvait
courir un risque de fracture s’il ne se concentrait pas suffisamment sur la récupération.
30
FIMI 2e année, groupe 251
Tout d’abord, durant les premières séances nous avons eu du mal à organiser nos idées
afin de répondre correctement à notre problématique. En effet, nous connaissions les outils
dont nous disposions mais nous ne savions pas exactement comment nous pouvions les utiliser.
Le principal enjeu de notre étude était de définir clairement un cheminement logique qui
répondrait à notre problématique, en étant le plus exhaustif possible mais sans toutefois nous
perdre dans nos idées.
Pour cela, nous sommes d’abord partis du principe que nous cherchions un couple de la
cheville puisque cette donnée nous permettrait de faire le lien entre risque lésionnel (à
l’articulation complexe de la cheville) et optimisation de la performance (un couple impliqué
dans la reprise active après la haie). Nous avons donc d’une part approfondi nos recherches
sur les risques lésionnels de la cheville et d’autre part, nous avons établi des modèles Adams
et Maple nous permettant d’accéder à cette donnée.
Concernant la partie Maple, nous avons pris du temps à nous approprier le logiciel et à
déclarer tous nos solides. De plus, il a fallu parfois effectuer certaines modifications par
rapport à notre modèle initial et donc émettre des hypothèses, puis parfois les rectifier.
L’obtention d’un couple cohérent a été difficile, puisque lors de l’interpolation des angles sur
Matlab, celle-ci se basait sur 4 points (seuls 4 points avaient été mesurés à la réception sur le
pointage vidéo). Ainsi, après une dizaine d’essais d’interpolations angulaires (dont celles
figurant sur le présent rapport), aucune ne nous renvoyait une évolution du couple cohérente.
Nous n’avons pas eu le temps de nous pencher plus sur ce problème, c’est pourquoi nous
avons utilisé directement les valeurs discrètes (d’angles, de vitesses angulaires et
d'accélérations angulaires) obtenues lors de la prise de mesure pour obtenir le couple.
Par ailleurs, la prise en main de Adams a été plutôt rapide. Pourtant, nous avons été
confrontés à plusieurs difficultés. Tout d’abord nous avons essayé de rentrer les valeurs
d’angles avec des splines comme on nous l’avait appris en TD. Cependant, cela nous a donné
par la suite des résultats discrets de nos couples et de nos forces. Nous avons ainsi dû faire
des interpolations et entrer directement les équations. Là encore, les valeurs obtenues du
couple et de la force verticale appliquée sur le pied étaient beaucoup trop excessives. Nous
avons refait deux fois notre modèle depuis le début et sommes allés voir des professeurs mais
nous n’avons pas pu trouver l’origine de cette erreur. Les valeurs que nous avons obtenues
sont donc à prendre avec beaucoup de recul. Pour la création des deux autres modèles, nous
n’avons pas eu de problème particulier.
Concernant l’étude des risques lésionnels, nous avions tout d’abord pour idée
d’étudier les ligaments de la cheville. Cependant cette articulation étant trop complexe, et
relevant de problèmes 3D alors que notre étude était plane, nous nous sommes plutôt
31
FIMI 2e année, groupe 251
intéressés à l’impact des forces à la réception sur cette articulation en 2D. Tout d’abord, nous
nous sommes penchés sur une étude simpleware, mais nous ne disposions pas des
compétences et connaissances nécessaires à celle-ci (même avec l’aide de Madame Menut).
Pour cela, nous avons voulu modéliser le pied par des poutres et étudier les forces appliquées
grâce à RDM 7. Nous avons alors assimilé le pied à 2 poutres, afin de garder un problème plan.
(La première poutre correspondant à la partie allant du talon aux premières phalanges et la
seconde, au reste du pied). A l’issue de cette étude sur RDM 7 nous avons alors obtenu une
valeur de contrainte maximale s’appliquant à l’os à la réception.
Pourtant, nous ne savions pas vraiment comment exploiter cette donnée. (problème
évoqué précédemment de visualisation de la démarche souhaitée pour répondre à la
problématique). Alors, nous avons approfondi nos recherches sur la question, et l’étude des
fractures de fatigue nous a semblé comme la plus pertinente. En effet, ce type de blessure
étant très fréquente chez le sportif de haut niveau, il nous a paru intéressant de mettre en
lien la contrainte obtenue avec la probabilité de survenue de la blessure. Nous avons à
nouveau utilisé RDM 7 afin de modéliser le 5ème métatarse. Nous avons alors cherché un
modèle (loi de fatigue) qui nous permettrait de quantifier au bout de combien de répétitions,
l’athlète pourrait se fissurer l’os. Nous avons alors parcouru à nouveau la littérature, pour
trouver des hypothèses et des modèles qui pourraient se rapprocher de celui souhaité. Nous
avons dû faire de nombreuses approximations, que nous avons tenté de justifier du mieux que
possible, mais comme certains domaines touchaient à des sujets de mécanique que nous ne
connaissions pas, il a été parfois difficile de faire les bons choix d’approximations. Peut-être
avec un peu plus de temps, nous aurions pu demander davantage d’aide de la part de certains
professeurs sur la question.
Enfin, malgré toutes les difficultés que nous avons pu énoncer précédemment, nous
sommes tous ravis d’avoir participé à ce projet de P2I, qui nous aura beaucoup appris, et cela
à plusieurs niveaux. D’un point de vue scientifique et technique, nous avons appris de
nombreuses nouvelles notions et nous nous sommes familiarisés avec des logiciels qui nous
seront peut-être utiles dans le futur. D’un point de vue organisationnel, nous avons compris
l'importance de formuler un protocole scientifique précis et avons appris à le mettre en
application. Enfin, nous avons appris tous ensemble à avancer en groupe: gérer une équipe,
gérer nos impératifs dans le temps, nous répartir dans les tâches, gérer les potentiels
désaccords… Tout cet apprentissage que nous avons fait au niveau du travail de groupe nous
sera utile dans le futur : nous serons forcément confrontés à un moment ou à un autre à la
notion de travail collectif au cours de notre carrière professionnelle. Pour tout cela, notre
projet nous a beaucoup plu et nous remercions les professeurs du P2I 5 pour leurs
enseignements et leurs conseils.
32
FIMI 2e année, groupe 251
7 Bibliographie
❖ COMMEAN P., JU T., LIU LU. et al. Tarsal and Metatarsal Bone Mineral Density
Measurement Using Volumetric Quantitative Computed Tomography . Journal of
Digital Imaging , 2009, vol.22, n°5, pp. 492-502.
❖ KRISTEN K.-H., BERGER K., BERGER C. et al. The first Metatarsal Bone Under Loading
Conditions: A Finite Element Analysis . Foot and Ankle Clinics , 2005, vol.10, n°3, pp.
1-14.
❖ KAMANLI A., SULUHAN O., OZGOCMEN S. et al. Measurement of Foor Bone Mineral
Density in Rheumatoid Arthritis: Its Application and Clinical Relevance . Official
Journal of the Turkish League Against Rheumatism. Disponible sur :
https://www.archivesofrheumatology.org/full-text/345
❖ EDOUARD P., SERRA J.-M., CUGY E. et al. Prévention des blessures en athlétisme :
démarche scientifique par application du modèle de van Mechelen en quatre étapes.
Journal de Traumatologie du Sport, 2016, vol.33, n°1, pp. 34-42.
❖ MORVAN G., BUSSON J., WYBIER M. et al. Les imageries du pied et de la cheville.
Journal de Traumatologie du Sport, 2004, vol.21, n°1, pp. 34-47.
❖ BAXTER J., NOVACK T., VAN WERKHOVEN H. et al. Ankle joint mechanics and foot
proportions differ between human sprinters and non-sprinters . Proceedings of the
33
FIMI 2e année, groupe 251
❖ LEE J. The Kinematic analysis of the hurdling of men’s 110 m hurdle. Korean J. Sport
Biomech. 2004, 14, 83–98.
❖ COH M., ISKRA J. Biomechanical studies of 110 m hurdle clearance technique. Sport
Sci. 2012, 5, 10–14.
❖ GUNTHER M., BLICKHAN R. Joint stiffness of the ankle and the knee in running.
Journal of biomechanics, 2002, vol 35, pp. 1459-1475
❖ MILAN C. Kinematic and kinetic studies of 110 m hurdle clearance technique. Sport
Science [en ligne], 2017, vol. 10, n°2, pp.13-17. Disponible sur :
www.sportscience.ba/pdf/br20a.pdf (consulté le 16.04.2022)
❖ Cédric Doudard a,∗ , Sylvain Calloch a , François Hild a ,et al. Identification of the
scatter in high cycle fatigue from temperature measurements, C.R. Mecanique 332,
2004, 795–801
34
FIMI 2e année, groupe 251
8 Annexes
35
FIMI 2e année, groupe 251
mtibia=3.3945;
mcuisse=7.3;
mtronc=49.494;
g=9.81;
36
FIMI 2e année, groupe 251
temps=[300 334 367 400 434 467 500 534 567 601 634 667 701 734 767 801 834 868 901 934
968];
37
FIMI 2e année, groupe 251
Xcom(i)=(mtibia*(Xjd(i)+Xjg(i))+mcuisse*(Xcd(i)+Xcg(i))+mtronc*Xt(i))/(2*mtibia+2*mcuisse+
mtronc);
Ycom(i)=(mtibia*(Yjd(i)+Yjg(i))+mcuisse*(Ycd(i)+Yjd(i))+mtronc*Yt(i))/(2*mtibia+2*mcuisse+
mtronc);
Ep(i)=(2*mtibia+2*mcuisse+mtronc)*g*Ycom(i)*10^-2;
Ec(i) = 0.5*(2*mtibia+2*mcuisse+mtronc)*Vbassin(i)^2;
Em(i)=Ep(i)+Ec(i);
end
figure;
%plot(temps,Xcom,'g');
hold on;
plot(Xcom,Ycom,'r');
plot(Xcom,Ybassin, 'b');
legend('Trajectoire du centre de masse', 'Trajectoire du bassin');
xlabel('distance à la haie (cm)');
ylabel('hauteur du centre de masse (cm)')
figure(2);
plot(Xcom,Ep,'b');
hold on
plot(Xcom,Ec,'g');
plot(Xcom,Em,'r');
legend('Energie potentielle', 'Energie cinétique', 'Energie mécanique');
xlabel('distance à la haie(cm)');
ylabel('Energie(J)');
figure(3);
plot(Xcom,Vbassin);
Code Matlab permettant de tracer la position du centre de masse selon x et y, l'énergie cinétique, potentielle et
mécanique
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FIMI 2e année, groupe 251
Tabulations de la position des centres de masse utilisés pour les calculs Matlab
39
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40
FIMI 2e année, groupe 251
41
FIMI 2e année, groupe 251
Données angulaires mesurées, modifiées afin d’obtenir phi1, phi2, phi3 et phi4 en fonction du temps
Ces données ont permis d’aboutir à la figure … ainsi que ses tracés d’interpolations.
N = 100 ;
XX = linspace(temps(1),temps(end),N) ;
d = 5;
P1=polyfit(temps,phi1,d);
A=polyval(P1,XX);
P2=polyfit(temps,phi2,d);
B=polyval(P2,XX);
P3=polyfit(temps,phi3,d);
C=polyval(P3,XX);
P4=polyfit(temps,phi4,d);
D=polyval(P4,XX);
42
FIMI 2e année, groupe 251
figure;
plot(temps,phi1,'b+');
hold on
plot(XX,A,'g') ;
plot(temps,phi2,'b+');
plot(XX,B,'r') ;
plot(temps,phi3,'b+');
plot(XX,C,'k') ;
plot(temps,phi4,'b+');
plot(XX,D,'m') ;
legend("phi1","interpolphi1","phi2","interpolphi2","phi3","interpol phi3","phi4","interpol
phi4");
Fichier texte de calcul des angles phi1, phi2, phi3 et phi4 en fonction du temps
43