Cours Comportement Organisationnel
Cours Comportement Organisationnel
Cours Comportement Organisationnel
-------------------
LE COMPORTEMENT ORGANISATIONNEL
licence 2
Pr NIAMKEY AKA
INTRODUCTION
Jusqu’à la fin des années 1980, les programmes des écoles de gestion mettaient
davantage l’accent sur les aspects techniques du management, et se
concentraient spécifiquement sur l’économie, la comptabilité, les finances et les
méthodes quantitatives. En comparaison, elles n’accordaient qu’une attention
minimale au comportement humain et aux compétences relationnelles. Au
cours des trois dernières décennies cependant, les facultés de gestion se sont
finalement rendu compte qu’une bonne compréhension du comportement
humain pouvait jouer un rôle déterminant dans l’efficacité des managers. Dès
lors, des cours obligatoires portant sur les compétences relationnelles ont été
ajoutés à de nombreux cursus. Comme l’a récemment confirmé le directeur du
leadership de la Sloan School of Management du MIT, « Les étudiants sortant
d’un MBA peuvent tenir deux ou trois ans sur leurs seules compétences
techniques et quantitatives. Mais tôt ou tard, les aptitudes en leadership et en
communication viendront distinguer ceux dont la carrière va réellement
décoller. » L’intérêt de développer les compétences interpersonnelles des
managers se trouve étroitement lié à la nécessité, pour les organisations, de
recruter et de conserver des employés hautement performants. Selon le
palmarès 2013 établi par l’institut Great Place to Work, les entreprises « où il
fait bon travailler » – Microsoft France, Leroy Merlin, Pepsico France, Valrhona,
Mars France, Decathlon par exemple – possèdent de ce fait un gros atout.
Plusieurs études portant sur plus de 200 000 salariés ont montré que les
relations sociales entre collègues et supérieurs hiérarchiques sont fortement
liées à la satisfaction au travail. Des relations sociales positives ont également
été associées à une réduction du stress et à une baisse des intentions de
démissionner. Par conséquent, des managers possédant de bonnes
compétences interpersonnelles sont susceptibles de rendre l’environnement
professionnel plus agréable. Il a été démontré par exemple que les employés
sachant maintenir un dialogue et une attitude proactive avec leurs supérieurs
hiérarchiques voient leurs idées approuvées plus fréquemment, ce qui a pour
effet d’augmenter encore davantage leur satisfaction au travail. Créer un tel
climat relève aussi du bon sens du point de vue économique. Les entreprises
qui font partie du Palmarès Great Place to Work génèrent de fait un rendement
financier supérieur. Partiellement pour ces raisons, les écoles de gestion ont
commencé à intégrer l’entrepreneuriat social dans leurs cursus afin de former
les futurs dirigeants à résoudre les problèmes sociaux au sein de leurs
organisations grâce aux relations interpersonnelles. Ceci est particulièrement
important au vu de la prise de conscience croissante de la nécessité de
comprendre les moyens et les résultats de la responsabilité sociale des
entreprises. Il est donc devenu évident que dans un environnement de plus en
plus concurrentiel et exigeant, les managers ne peuvent plus réussir en ne
comptant que sur leurs compétences techniques. De bonnes compétences
relationnelles sont également indispensables. C’est pourquoi, il est désormais
impérieux de mettre au centre du management, le comportement
organisationnel.
Au début du XXe siècle, l’industriel français Henri Fayol affirma que tous les
managers exerçaient cinq fonctions fondamentales : prévoir, organiser,
commander, coordonner et contrôler. Aujourd’hui, elles ont été ramenées à
quatre : planifier, organiser, diriger et contrôler. Puisque la raison d’être des
organisations consiste à atteindre des buts, quelqu’un doit les définir et préciser
les moyens de les réaliser. Les managers jouent ce rôle-là. La fonction de
planification englobe la définition des buts de l’organisation, l’élaboration d’une
stratégie globale permettant de les atteindre, et la mise au point d’un ensemble
de plans visant à intégrer et à coordonner les activités.
Les managers sont également chargés d’une fonction d’organisation ayant pour
objet de définir les tâches à accomplir, les personnes qui doivent s’en acquitter,
la façon dont les tâches seront regroupées, qui devra rendre compte à qui, et à
quel niveau les décisions seront prises.
La dernière fonction exercée par les managers porte le nom de contrôle. Pour
s’assurer que tout marche comme prévu, ils doivent suivre de près les
performances de l’organisation et les comparer aux objectifs préalablement
fixés. Au moindre écart perceptible, ils ont pour mission de remettre
l’organisation sur les rails. Cette veille permanente, ces comparaisons
systématiques et ces corrections éventuelles composent toutes ensemble la
fonction de contrôle.
- Rôles interpersonnels
Tous les managers sont tenus de remplir certains devoirs d’ordre protocolaire et
symbolique. Ainsi, quand un président d’université procède à la remise des
diplômes ou qu’un directeur d’usine fait visiter son établissement à un groupe
de lycéens, il endosse un rôle de symbole. Les managers jouent tous également
un rôle de leader, qui consiste à embaucher, former, motiver et discipliner les
employés. Pour finir, la catégorie des rôles interpersonnels comprend aussi
celui d’agent de liaison. Mintzberg le présente comme une activité visant à
nouer des contacts avec des individus ou des groupes susceptibles de fournir
des informations au manager, qu’ils appartiennent ou non à l’organisation.
Lorsque le directeur des ventes obtient des renseignements auprès du directeur
du contrôle qualité de sa propre entreprise, il établit une liaison interne.
Lorsque ce même directeur des ventes communique avec d’autres directeurs
des ventes par le biais d’une association professionnelle, il exploite une liaison
externe.
- Rôles informationnels
- Rôles décisionnels
- Compétences techniques
- Compétences humaines
- Compétences conceptuelles
Fred Luthans et ses collègues ont abordé le travail des managers sous un angle
assez différent. Ils se sont demandé si les managers qui progressaient le plus
vite au sein d’une organisation accomplissaient les mêmes activités, et dans les
mêmes proportions, que les managers qui obtenaient les meilleurs résultats…
On aurait en effet tendance à penser que les plus efficaces sont aussi ceux qui
connaissent les promotions les plus rapides, mais la réalité semble contredire
cette hypothèse. Luthans et ses collègues ont étudié plus de 450 managers. Ils
ont découvert qu’ils accomplissaient tous quatre activités managériales de
base :
Selon cette étude, le manager « moyen » consacre 32 % de son temps aux
activités traditionnelles de management, 29 % à la communication, 20 % à la
gestion des ressources humaines et 19 % à l’entretien de son réseau de
relations. Mais ces pourcentages peuvent présenter d’importantes
variations. L’entretien du réseau de relations contribue de manière
essentielle au succès, tandis que la gestion des ressources humaines se voit
reléguée en dernière position. Pour les managers efficaces (considérés
comme tels sur la base de leurs performances quantitatives et qualitatives,
et au regard de la satisfaction et de l’implication de leurs employés), la
communication arrive en tête et l’entretien du réseau de relations passe
après toutes les autres activités. Des études plus récentes en Australie, en
Israël, en Italie, au Japon et aux États-Unis confirment le lien entre les
réseaux et les relations sociales et la réussite au sein d’une entreprise. Le
lien entre la communication et les managers efficaces est également clair.
Ces recherches apportent un éclairage très utile sur le travail des managers.
Les managers qui réussissent accordent aux activités de management
traditionnel, de communication, de gestion des ressources humaines et de
réseautage une importance quasiment opposée à celle qu’accordent les
managers efficaces à ces mêmes activités. Cette conclusion contredit donc
l’hypothèse historique selon laquelle les promotions seraient basées sur la
performance, et illustre de façon éclatante le rôle essentiel des compétences
sociales et politiques sur le plan de l’ascension professionnelle.
• la motivation
• la communication interpersonnelle
3.1 La Psychologie
Jamais les managers et les dirigeants n’ont eu autant intérêt à comprendre les
mécanismes du comportement organisationnel. Il suffit pour s’en convaincre
d’évoquer quelques-unes des évolutions spectaculaires que connaissent
aujourd’hui les organisations. L’employé moyen devient de plus en plus vieux ;
les effectifs intègrent chaque jour davantage de femmes et de personnes
d’origines ethniques diverses ; les dégraissages et le recours sans cesse accru au
travail temporaire brisent les rapports de loyauté qui liaient autrefois les
salariés à leurs employeurs ; enfin, la concurrence mondiale impose une plus
grande flexibilité aux employés et les oblige à supporter de brusques
changements. En somme, les managers rencontrent de nos jours
d’innombrables défis et opportunités qui justifient l’application des concepts du
CO. Au cours des paragraphes suivants, nous allons passer en revue certains des
problèmes les plus critiques qu’ils doivent affronter et auxquels le CO peut
apporter une solution – ou du moins quelques éléments de réponse.
-Superviser les transferts d’emplois vers les pays à faibles coûts de main-
d’œuvre Les managers qui travaillent dans les pays industrialisés où les salaires
sont d’un certain niveau ont du mal à lutter contre les firmes qui délocalisent
dans des pays où les salaires sont très bas. Si les Européens portent en majorité
des vêtements fabriqués en Chine, travaillent sur des ordinateurs dont les
composants proviennent de Taïwan, et regardent de plus en plus de films
américains tournés au Canada, cela n’est pas dû au hasard. Dans une économie
mondialisée, les emplois ont tendance à partir là où les coûts de main-d’œuvre
offrent aux entreprises un avantage concurrentiel. Ce type de démarche suscite
souvent de vives critiques de la part des syndicats, des responsables politiques,
des leaders d’opinion et de tous ceux qui condamnent les délocalisations au
nom de la sauvegarde de l’emploi dans les pays développés. Les managers
doivent donc s’acquitter d’une tâche délicate : mettre en balance les intérêts de
leur organisation et leurs responsabilités à l’égard des communautés locales.
L’un des défis les plus vastes et les plus importants que les organisations
doivent aujourd’hui relever consiste à s’adapter à différentes populations. Il leur
faut gérer ce que l’on désigne sous le terme de « diversité des effectifs ». Tandis
que la mondialisation se concentre sur les différences entre les personnes
originaires de différents pays, la diversité des effectifs concerne les différences
au sein d’un pays donné. Le concept de diversité des effectifs prend acte de
l’hétérogénéité accrue des personnels, que ce soit en termes de sexe, d’âge, de
nationalité, d’appartenance ethnique ou d’orientation sexuelle. Gérer cette
diversité s’est imposé comme une préoccupation à l’échelle mondiale. Le
problème ne se pose pas seulement aux États-Unis, mais aussi en Europe. Les
managers français ou allemands doivent s’adapter par exemple à d’importants
afflux de travailleurs nord-africains ou turcs, tandis qu’au Royaume-Uni, on voit
de plus en plus d’Indiens et de Pakistanais occuper des fonctions techniques et
managériales de haut niveau. Dans les entreprises allemandes, italiennes ou
françaises, l’adhésion de nouveaux États à l’espace Schengen a également
accentué la diversification des effectifs. Nous traiterons de la diversité dans le
prochain chapitre, mais à ce stade posons simplement les défis et les
opportunités qui sont proposés aux managers et employés de tous les pays.
Comment faire de ces différences au sein des équipes un avantage
concurrentiel ? Tous les employés devraient-ils être traités de la même manière
ou devrions-nous prendre davantage les différences de personnalité et de
culture en considération ? Quelles sont les contraintes légales dans chaque
pays ? La diversité a-t-elle une quelconque importance au fond ?
5.4 Améliorer le service au client
6.2 Contributions
Les contributions sont représentées par des variables telles que la personnalité,
la structure du groupe et la culture organisationnelle, qui conduisent à des
processus. Ces variables préparent le terrain pour ce qui va se produire dans
une organisation ultérieurement. Beaucoup de ces variables sont déterminées
bien en amont de la relation de travail. Par exemple, des caractéristiques
individuelles telles que la personnalité et les valeurs sont déterminées par une
combinaison de l’héritage génétique d’un individu et l’environnement dans
lequel il a grandi. La structure du groupe, les rôles et les responsabilités sont le
plus souvent attribués immédiatement avant ou après qu’une équipe soit
formée. Enfin, la structure organisationnelle et la culture sont généralement le
résultat d’années de développement et de changement au sein d’une
organisation qui doit s’adapter à son environnement et développer ses
pratiques et ses normes.
6.3 Processus
Si les contributions sont comme les noms d’une phrase, les processus en sont
les verbes. Les processus représentent les actions que les individus, les groupes
et organisations entreprennent en conséquence des contributions et qui
conduisent à certains résultats. Au niveau individuel, les processus sont par
exemple les émotions et les humeurs, la motivation, la perception et la prise de
décision. Au niveau du groupe, ils comprennent la communication, le
leadership, le pouvoir et la politique, les conflits et la négociation. Enfin, au
niveau de l’organisation, les processus incluent les pratiques de gestion des
ressources humaines et le changement.
6.4 Résultats
Les résultats sont les variables clés que l’on souhaite expliquer ou prédire, et
qui sont affectées par certaines autres variables. Quels sont les principaux
résultats de l’OB ? Au niveau individuel, les chercheurs en CO se sont penchés
sur les attitudes, la satisfaction au travail, la performance, le comportement
citoyen, et les conduites de retrait. Au niveau du groupe, les résultats sont
représentés par exemple par la cohésion et le fonctionnement du groupe. Enfin,
au niveau organisationnel, on compte comme résultat bien sûr la performance
générale de l’entreprise et sa survie. Parce que ces résultats seront traités dans
tous les chapitres, nous allons brièvement les décrire ci-après, ce qui
contribuera à illustrer à nouveau la raison d’être du CO.
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Aubret J. et Gilbert P., Psychologie de la ressource humaine, PUF, coll. Que sais-je ?, 4e éd., 2007,
Paris.
Bernoux Ph., La Sociologie des entreprises, Éditions du Seuil, coll. Points, 3e éd. augmentée d’une
postface, 2009, Paris.
Burg P. et Jardillier P., Psychologie et management, PUF, coll. Que sais-je ?, 4e éd., 2007, Paris.
Durat L., Profession Manager, Ellipses Marketing, coll. Optimum Pratique, 2007, Paris.
Harvard Business Review, Le Management des hommes, Éditions d’Organisation, 2000, Paris.
Jarrosson B., 100 ans de management – Un siècle de management à travers les écrits, Dunod, coll.
Progrès du management, 2 e éd., 2004, Paris.
Mintzberg H., Le Manager au quotidien. Les dix rôles du cadre, Éditions d’Organisation, 2e éd., 2006,
Paris.
Mintzberg H., Le Management. Voyage au centre des organisations, Éditions d’Organisation, coll.
Poche EO, 2e éd., 2004, Paris.