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Comment S'épanouir Dans Son Travail - Carlo Brugnoli

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n° 9

Comment s'épanouir dans son


travail

Carlo Brugnoli

1
Remerciements
Je remercie chaleureusement toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de cet
ouvrage; en particulier Monsieur le Pasteur Marcel Ziehli, Mesdames Nathalie Araujo,
Catherine Froehlich, Paula Gilléron, Béatrice Jomini, Anne-Pascale Luzi, Elisabeth
Nussbaumer, Jacqueline Schwerzmann, Danièle Stalder, Priscille Suter, Doris Vuilleumier et
Messieurs Etienne Atger, Carlo Brugnoli (mon oncle), Kurt Bühlmann et Luc-Olivier Suter.
Cette collaboration m’a été très précieuse.

Sommaire
Préface .........................................................................................
Introduction ...................................................................................
Comment s'épanouir dans son travail
1. Cultivez une nouvelle mentalité .....................................
2. Développez vos talents ..................................................
3. Recherchez l'excellence ................................................
4. Soyez généreux .............................................................
5. Soyez intègre .................................................................
6. Soyez fidèle dans les petites choses .............................
7. Refusez la paresse, acceptez le repos ..........................
8. Gardez-vous d'une mentalité de mercenaire .................
9. Quittez la pensée du provisoire .....................................
10. Allez jusqu'au bout ........................................................
Lettre au lecteur ...........................................................................

Préfaces
Edouard Galley

Comment s'épanouir dans son travail est un véritable manuel d'instruction pour tout chrétien
menant une vie active.

Pour la plupart d'entre nous, l'agenda est devenu un tyran, et l'organisation de nos journées, un
véritable casse-tête. Le stress, lui, se transforme en un compagnon de route que nous
subissons bien malgré nous.

Or, selon le modèle biblique, le travail est un bienfait de Dieu. Une tâche bien exécutée, un
ouvrage mené à terme nous procurent une grande satisfaction et nous donnent un sentiment
de valeur personnelle.

Plus encore, il peut devenir source d'enrichissement et d'épanouissement pour nous et notre
entourage.

Si - comme Carlo Brugnoli nous incite à le faire - nous permettons au Saint-Esprit de participer
activement aux décisions, à l'élaboration et à la réalisation de nos tâches, nous sommes
enthousiasmés par les résultats obtenus. Les fruits portés sont le témoignage de notre identité
de fils et de filles du Roi des rois.

Au fil des pages de ce précieux ouvrage, nous découvrons comment appliquer les valeurs du
Royaume au quotidien et devenir de fidèles intendants, représentants du Seigneur. Laissons-
nous donc interpeller et transformer!

A chacun, bonne lecture et bon vent!


Edouard Galley,
Directeur d'entreprise, Administrateur de nombreuses sociétés, Expert financier auprès de
fondations gouvernementales
2
Jean-Claude Chabloz

Plutôt que de philosopher sur les thèmes classiques du travail et de la paresse, Carlo, en
bon praticien qu'il est, situe rapidement le sujet dans la Bible, puis descend jusqu'aux
racines, et nous parle du travailleur.

Une conception juste du travail créé par Dieu, le développement de nos talents, la satisfaction
de l'ouvrage bien fait, l'irruption de la générosité dans nos activités lucratives, le refus de la
paresse et la joie du repos, voilà quelques éléments qui nous épanouissent dans nos
responsabilités
journalières!

Et, puisque Carlo est un évangéliste dont le coeur brûle pour le salut du plus grand nombre, il
nous démontre que le croyant engagé de coeur dans sa profession, anti-mercenaire et loyal,
fidèle dans les petites choses, voit de grandes portes s'ouvrir devant lui pour influencer la
société et conduire à Jésus ceux qui le cherchent!

Attention! Etudié, médité, mis en pratique, ce petit livre peut provoquer de grands changements
dans votre
vie!

Je vous souhaite bonne lecture et encore meilleure "traduction au quotidien" pour l'avancement
du royaume de Dieu sur la terre!

Jean-Claude Chabloz,
Pasteur, Intercesseur au Palais
Fédéral

Introduction
Voici cinq dénominateurs communs; les estimez-vous vrais ou faux? Cochez les bonnes
réponses.

Le travail est la conséquence du péché. vrai faux


Le travail est une malédiction provisoire avant d’aller au ciel. vrai faux
Moins on travaille, plus on est heureux. vrai faux
Les loisirs et le repos sont des buts en soi. vrai faux
Je n’ai pas le temps d’obéir à Dieu; le temps est mon ennemi. vrai faux

Nous trouvons près de deux cents fois le mot travail dans la Bible. Cela n'inclut pas les termes
analogues tels qu'activité, service, occupation, oeuvre, métier, fonction ou ministère.
Certains de nos compatriotes croient, à tort, que l'Ecriture est un livre liturgique, utile pour le
culte et la vie dans l'au-delà... Quelle terrible caricature! Son message est aussi pertinent
qu'efficace pour les hommes et les femmes d'affaires, les ministres ou les banquiers, tout
comme pour les enseignants, les ménagères et tous les ouvriers. Dieu a beaucoup à dire en ce
domaine!

3
Cet ouvrage est là non seulement pour proposer des réponses à nos questions
professionnelles, mais également pour souligner des principes spécifiques et utiles au travail en
général. Dans l’Ancien Testament, le mot travail est utilisé positivement plus de cent vingts fois;
il n’est cité que vingt-deux fois dans un sens péjoratif. Dans le Nouveau Testament, la
proportion positive est encore plus forte, soit quarante et une citations sur quarante-trois.

Pourquoi le travail n’est-il pas une malédiction?

Dieu lui-même travaille


Dès le premier chapitre de la Genèse, nous voyons Dieu (Père, Fils et Saint-Esprit) à l'oeuvre. Il
crée, observe, ordonne, appelle et donne un cahier des charges aux astres; il bénit les
poissons et les oiseaux, puis crée l’homme et la femme à son image.
Il ne demande pas à un archange de le faire, il ne prie pas, il n'agit pas tel un magicien jouant
de sa baguette; il travaille. Ensuite il se repose de toute son oeuvre.

L’homme, avant l'arrivée du péché, travaille


Adam exerce deux métiers, celui de cultivateur et celui de gardien: «Le Seigneur Dieu prit
l'homme et l'établit dans le jardin d'Éden pour le cultiver et le garder.» Dieu lui confie également
une responsabilité plus intellectuelle, celle de choisir un nom pour tous les animaux terrestres:
«Avec de la terre, le Seigneur façonna quantité d'animaux sauvages et d'oiseaux, et les
conduisit à l'être humain pour voir comment celui-ci les nommerait. Chacun de ces animaux
devait porter le nom que l'être humain lui donnerait.»1

La femme, citée en exemple dans Proverbes 31, démontre l'épanouissement et la


satisfaction que peut procurer le travail
Elle planifie, instruit, plante, achète, vend et fait du bénéfice. Elle donne aux pauvres, fait des
habits et des couvertures, enseigne et supervise sa maison. En est-elle abattue, lassée? Non,
ses fils la disent heureuse, son mari la loue, elle jouit du fruit de son travail et ses oeuvres
glorifient Dieu aux yeux de toute la cité.

Jésus, durant sa vie terrestre tout comme aujourd'hui, travaille


Il aurait pu rester au ciel et prier. Il aurait également pu apparaître en vision à quelques
personnes choisies ou s'adresser à l'humanité avec le firmament pour podium. Non seulement
il s'est fait homme pour aller jusqu'à la croix, mais il a travaillé comme charpentier2 pendant
probablement plus de quinze ans. Il a ensuite exercé un ministère itinérant, accompagné de
robustes gaillards pas toujours faciles à vivre, avec un dévouement et une intensité
remarquables. Après plusieurs années de tournées missionnaires à leur actif, il a pu leur dire:
«Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.»3 Il a encore affirmé: «Mon Père
travaille jusqu'à présent. Moi aussi, je travaille.»4 C'est ici la force et l'immense privilège du
christianisme: un Dieu qui marche devant et met sa propre parole en pratique. Après son
ascension, son activité continue: «Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la parole par
les signes qui l’accompagnaient.»5

1
Gen. 2:15, 19
2
Marc 6:3: «N'est-ce pas le charpentier, le fils de Marie...»
3
Jean 15:12
4
Jean 5:17
5
Marc 16:20

4
Les apôtres ont travaillé avec ardeur et nous appellent à les imiter
Pierre, sur le passage duquel les malades étaient guéris, et Paul, dont les mouchoirs faisaient
fuir les démons, auraient pu se croire dispensés de travailler. Ils auraient pu se faire appeler de
noms prestigieux et ronflants tels que présidents fondateurs de la mission mondiale du Christ,
se faire encenser et servir comme des petits rois. Au contraire, ils restent serviteurs et modèles
pour tous.6 Paul, qui était toujours prêt à exercer son métier de fabricant de tentes affirme, au
sujet de son ministère: «Nous travaillons avec Dieu.»7 Il écrit aux Colossiens: «Tel un lutteur,
je tends tout mon être et je travaille avec acharnement en me confiant dans les forces que me
donne celui qui agit puissamment en moi.»8

Dieu n'a-t-il pas maudit le travail de l'homme?


Mais, me direz-vous, Dieu n'a-t-il pas puni l'homme en rendant la terre difficile à cultiver, et la
femme en rendant l'enfantement douloureux?
Précisément, confondre le sol arable et le travail en soi est aussi dramatique que de faire
l'amalgame entre l'accouchement et le bébé, et d'en conclure que Dieu aurait maudit les
enfants!
Le dernier doute s'estompe quand, après le récit du déluge, nous lisons: «Noé bâtit un autel
qu'il consacra au Seigneur [...] Il prit une bête de chaque espèce considérée comme pure et les
offrit au Seigneur sur l'autel [...] Le Seigneur respira l'odeur apaisante de ce sacrifice et il se dit:
«Désormais je renonce à maudire le sol à cause des êtres humains.»9
Finalement, Dieu a envoyé sa Parole afin que l'homme et la femme qui s'y conforment
retrouvent la bénédiction dans tout ce qu'ils entreprennent: «Si tu obéis à la voix de [...] ton
Dieu, l'Eternel ordonnera à la bénédiction d'être avec toi dans tes greniers et dans toutes tes
entreprises [...] L'Eternel te comblera de biens en multipliant le fruit de ton sol [...] L'Eternel
t'ouvrira son bon trésor, le ciel, pour envoyer à ton pays la pluie en son temps et pour bénir tout
le travail de tes mains.»10

Pourquoi le Malin veut-il nous faire croire que le travail est la conséquence du péché et qu'il est
une malédiction provisoire avant d’aller au ciel? C'est principalement pour nous démotiver et
faire de nous de mauvais ouvriers.
Nous aborderons plus loin la question du repos et de la gestion du temps, mais déjà nous
comprenons que, selon l'Ecriture, les cinq affirmations initiales sont toutes fausses!
- Le travail est un moyen de coopérer avec Dieu lui-même! Il comprend non seulement notre
métier, mais aussi toutes activités privées, familiales ou annexes.
- Sur terre comme au ciel, le travail est une source de créativité et d'épanouissement.
- L'oisiveté et la paresse engendrent une vie fade et malheureuse.
- Les loisirs et le repos sont précieux, mais ce sont des moyens, non des buts.
- Le temps est un bon serviteur, il est un allié pour entrer dans les voies de Dieu.
Dieu aime le travail, il l'ordonne, l’honore et le bénit. «Le précieux trésor d’un homme, c’est son
activité.»11

6
1 Pie. 5:3
7
2 Cor. 6:1
8
Col. 1:29 p. v. (parole vivante)
9
Gen. 8:20-21
10
Deu. 28:1, 8, 11-12
11
Pro. 12:27b

5
Comment s'épanouir dans son travail

1. Cultivez une nouvelle mentalité

Notre profession occupe généralement une large part de notre temps de veille. Dans la main de
Dieu, elle peut devenir vocation, lumière et saveur dans une société en mal de confiance, de
générosité et en recherche de bâtisseurs authentiques.

Le travail séculier n'est pas une perte de temps


Je rencontre des chrétiens pleinement consacrés qui, sur le plan professionnel, pensent être
punis par Dieu. «Toi, me disent-ils, comme évangéliste, tu fais au moins quelque chose d'utile;
ma vie à moi ne sert à rien. Mon métier? Je le déteste; je ne l'exerce que pour avoir de quoi
payer mes factures. Heureusement qu'il y a le culte, le groupe de prière et la chorale pour
donner un sens à mes semaines...»
Quand j'entends de tels propos, mon coeur saigne. Nous spiritualisons tellement le «travail à
plein temps», que la raison pour laquelle Dieu nous a donné notre métier finit par être criblée de
doutes, voire de mépris, au point de devenir à nos yeux une oeuvre morte.
D'autres pensent secrètement qu'un jeune croyant, s'il est vraiment spirituel, deviendra pasteur
ou évangéliste; s'il l'est moins, il sera facteur ou boulanger. Selon ce point de vue, il y aurait
ainsi, dans une communauté de deux cents membres, trois ou quatre personnes qui
travailleraient pour Dieu et le reste pour «le monde». Cette pensée mensongère assombrit la
vie de très nombreux disciples.
Il est temps de dénoncer tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Aborder cette question
de front, c'est permettre à la vérité biblique de redonner joie et liberté à tous les corps de
métiers. Dieu n’a pas fait d’erreur en conduisant plus de 90% des chrétiens à pénétrer, par
leurs professions, tous les secteurs de la société. Un ingénieur oeuvrant pour sa gloire, est
aussi important qu’un évangéliste. Un boulanger ou une infirmière travaillant pour sa gloire,
sont aussi importants qu’un pasteur12.
Certes, Christ peut changer notre profession, mais il peut aussi lui donner sa vraie dimension.
Le miracle de Dieu est plus souvent un changement de mentalité qu'un changement de métier.

Le royaume de Dieu s'étend plus par les laïcs que par tous les ministères réunis
A Manille, capitale des Philippines, alors que quatre mille responsables chrétiens de plus de
cent quatre-vingts pays étaient réunis, un orateur nous posa la question suivante: «Qui de vous
a connu Jésus-Christ au travers d’un ministère établi tel qu'évangéliste, pasteur ou
missionnaire?» Environ quatre cents personnes se sont levées un instant pour l'attester. Il
poursuivit: «Qui d’entre vous a connu le Seigneur au travers de laïcs n'ayant pas de ministère
particulier?» Ce fut comme un raz de marée: l’immense majorité, soit trois mille six cents
personnes, se tint debout. Quelle démonstration! Neuf délégués sur dix de tous les continents
et de toutes cultures attestaient avoir trouvé le salut au travers de gens ordinaires.
Comprenons que Dieu sauve bien plus de personnes par les plombiers, les cuisiniers, les
institutrices, les professeurs, les artistes et ainsi de suite, que par les «professionnels» de
l'Evangile.

12
Cela n'enlève rien à la valeur des ministères selon Ephésiens 4:11, ni à l'importance de l'obéissance à l'appel
pour la mission au loin (Actes 13:2), mais souligne que tous ceux qui marchent en Christ font partie de son
royaume de prêtres (Apocalypse 5:10). De plus, ces ministères ne sont de loin pas réservés aux ecclésiastiques,
mais peuvent s'épanouir dans toutes sortes de métiers. Un journaliste prophète, un infirmier pasteur ou un
chauffeur de taxi évangéliste sont infiniment précieux.

6
Comment un évangéliste pourrait-il s'introduire dans votre bureau, votre école ou votre usine
pour y annoncer la Parole? A supposer qu'il y parvienne, ce ne serait qu'un événement
ponctuel. Vous êtes la stratégie de Dieu pour votre milieu. Sa méthode n'a pas changé; il met
le sel dans la nourriture et la lumière dans la pièce à éclairer. La nourriture et la pièce
représentent l'endroit où nous vivons, soit essentiellement notre place de travail. Il ne nous
demande pas de former des paquets de sel à côté de soupes fades, il cherche à nous verser
dans la soupe. Il ne nous appelle pas à nous retirer de la société, mais à briller en son sein.
«Quoi que vous fassiez, en parole ou en oeuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus.»13

Je travaille depuis vingt ans...


Une femme s'est approchée à la fin du culte et m'a demandé: «Dans ma communauté, nous
avons envoyé plusieurs missionnaires; l'une d'elles est en Mongolie. A son départ, nous lui
avons imposé les mains. Maintenant, nous lisons ses lettres de nouvelles, nous prions
régulièrement pour elle et parfois nous jeûnons également. Nous lui envoyons paquets et
courrier et la soutenons financièrement. Nous sommes fiers d'elle et je m'en réjouis.
Pour ma part, je travaille depuis vingt ans, à raison de huit heures par jour, parmi les
alcooliques de la ville. Personne ne m'a jamais imposé les mains pour cela ou même demandé
un témoignage; est-ce normal?»
Elle m'a fait penser à ces femmes, sans grande notoriété mais très sages qui, dans l'Ecriture,
ont permis de changer diverses situations. Pour répondre à cette question, à laquelle je
réfléchis maintenant depuis plusieurs années, j'aimerais partager ce que j'ai retenu du
témoignage d'une autre femme, Elisabeth Cornélio.
J'ai rencontré cette oratrice brésilienne à Lausanne, lors du congrès Explo 2000, en présidant
l'atelier qu'elle tenait sur la prière. La ville où elle a commencé son ministère compte un million
deux cent mille habitants. En sept ans, le nombre de femmes qu'elle a réunies pour prier,
réparties en petits groupes, a passé d'une poignée à cent quatre-vingt mille! Pendant cette
période, la proportion de chrétiens engagés dans sa ville a progressé de six à quarante-cinq
pour cent. Leur émission radiophonique quotidienne est très suivie. La police elle-même
demande leurs prières pour mener à bien les enquêtes périlleuses (ce qui est bien plus biblique
que ce que nous pourrions penser de prime abord). Voici le point essentiel que j'ai retenu pour
le sujet qui nous concerne.
«Si le Seigneur ne bâtit pas la maison, c'est en vain que les maçons se donnent du mal. Si le
Seigneur ne veille pas sur la ville, c'est en vain que les veilleurs montent la garde.»14 Bâtir et
garder sont deux actions recouvrant à elles seules une multitude d'emplois. En fait, nous
pourrions continuer cette liste pour chaque profession sans trahir le texte. La «collaboration
nécessaire» que Dieu revendique entre toutes professions et lui est indispensable pour sortir de
la vanité. Quand Jésus affirme: «Sans moi, vous ne pouvez rien faire»15, il sous-entend aussi:
«Avec moi, tout métier digne de ce nom devient utile, précieux, béni. Sans moi, il n'est que
poursuite du vent.»
L’Ecclésiaste l'a exprimé ainsi: «J'ai considéré toutes mes entreprises et la peine que j'avais
eue à les réaliser. Eh bien! tout cela n'est que fumée, course après le vent.»16
Elisabeth Cornélio nous a fait comprendre que prier pour les corps de métiers d'une ville,
comme elle le fait avec son armée de femmes, n'est pas une petite idée sympa pour égayer
nos groupes en mal de nouveautés, mais une stratégie puissante pour réformer la société.
C'est une semence pour passer d'une situation médiocre à une vie saine, d'une société
sclérosée et chroniquement malade à une ville nouvelle. Car c'est alors que l'Eternel veille,
bâtit, inspire, guérit...

13
Col. 3:17
14
Ps. 127:1
15
Jean 15:5b
16
Ecc. 2:11

7
Une communauté locale comportant cinq, huit ou douze cellules de prière peut ainsi proposer à
chacune d'elles l'adoption spirituelle d'un corps de métiers. Sans changer ni le rythme ni la
durée des rencontres, celles-ci peuvent, pour une période donnée, soutenir un secteur de la vie
de la cité. Car si l'Eternel n'enseigne pas, l'instituteur enseigne en vain, s'il ne garde pas la
classe, la discipline est ruinée. Bien entendu, ce maître d'école peut l'ignorer et être non
croyant; le groupe de prière, lui, a saisi l'enjeu réel de ce principe. Désormais le système
éducatif de la ville est soutenu par une petite garnison en prière. Les puissances occultes n'ont
plus le champ libre; l'atmosphère change progressivement, les décisions en haut lieu sont
entourées d'intercesseurs.
Il en est de même dans le domaine de la santé, du commerce, de l'administration, des services
sociaux et industriels, des médias... Chaque groupe fait de saines recherches et s'intéresse aux
personnes concernées, aux défis à relever, aux situations à lier et délier, afin que l'Eternel
agisse dans toute la ville.
Cette femme travaillant parmi les alcooliques a donc pleinement raison de poser sa question.
La Mongolie a besoin de nos prières, et chaque travailleur de la ville, chrétien ou non,
également.

Je crois qu'arrivés à ce point, plusieurs de mes lecteurs désireront déjà passer à la pratique. Ce
n'est ni lourd à porter ni difficile à appliquer. Pour vous faciliter la tâche voici, pour votre groupe
ou communauté, une liste d'adoptions possibles. J'ai pensé premièrement à une ville ou à un
village, mais l'idée peut être reprise pour un canton, un département ou un pays.

A chacun de ces métiers17 principaux s'en rattachent de nombreux autres.


1. La municipalité: maire, conseillers municipaux, administrateurs, employés dans les services
sociaux, les eaux, la voirie, les énergies, l'environnement...
2. L'éducation: étudiants, instituteurs, professeurs, pédagogues, éducateurs...
3. La santé: médecins, infirmiers, sages-femmes, pharmaciens, ambulanciers...
4. Le commerce: agriculteurs, commerçants, hommes d'affaires, industriels, banquiers...
5. L'immobilier: agents, promoteurs, entrepreneurs, architectes, maçons, électriciens,
plombiers, jardiniers, paysagistes...
6. Les transports: chauffeurs, cheminots, pilotes, marins, mécaniciens...
7. Les communications: informaticiens, monteurs, postiers, facteurs...
8. La justice: magistrats, policiers, douaniers, gardiens de prison...
9. Les médias: directeurs, journalistes, animateurs, éditeurs, publicistes, graphistes...
10. Les arts: cinéastes, acteurs, écrivains, musiciens, photographes, chorégraphes, peintres...
11. Les services: hôteliers, restaurateurs, notaires, coiffeurs, réparateurs...
12. Le sport et les loisirs: entraîneurs, sportifs, gérants, animateurs...

Au niveau d'une communauté, il découle une autre conséquence positive de cette liste
d'adoption: la prise de conscience des métiers exercés par ses membres. Elle pourra donner
naissance à un soutien réel et ciblé qui rejoint plus encore la question posée plus haut. Nous
pouvons imaginer que, lors des cultes, un temps soit consacré à tour de rôle aux professions
représentées: rapports, témoignages, prière, écoute prophétique... En fait, les idées créatives
peuvent se développer à l'infini.
La notion du «corps» et du «corps en mission dans la ville» apparaît soudain bien plus
concrète. La vision du pasteur «homme-orchestre», entouré de quelques anciens, avec une
foule quasi anonyme alignée devant lui, fait place à une riche variété d'ambassadeurs uniques,
spécifiques, appréciés de tous.

17
Ces exemples sont au masculin pour ne pas alourdir le texte.

8
Nous réalisons que «Monsieur Miller», connu dans l'église comme «celui qui sert la sainte Cène
et dont l'épouse est si gentille», est aussi garagiste. Il travaille au coeur de la cité, côtoie plus
de personnes extérieures que le pasteur. Il les connaît, les sert, a leur confiance. S'intéresser à
lui et prier pour sa position stratégique relève de la plus élémentaire sagesse.
Je crois cependant entendre l'objection de certains: «Dans notre groupe de prière, nous prions
déjà les uns pour les autres concernant notre travail!» Désolé de vous décevoir, mais il s'agit de
plus que cela; on ne désaltère pas un chameau avec un dé à coudre! Je crois que Dieu
cherche dans ce domaine un changement radical des mentalités et non une gentille adaptation
passant inaperçue.

L'âme de l'Eglise se révèle dans la ville essentiellement par ses membres au travail
Quelqu’un a dit: «Le travail est le processus par lequel mon âme se révèle matériellement.»
Ce qui est dans votre coeur se révèle au travers de ce que vous faites. Le meuble révèle l’âme
de l’ébéniste, la maison celle de l'architecte, le tableau celle du peintre, et ainsi de suite. L'âme
de l'Eglise se révèle dans la ville essentiellement par ses membres au travail. Si ces derniers
sont reconnus, envoyés, nourris de cette vision, ils en seront fiers et rechercheront
naturellement l'excellence; ils deviendront la tête, c'est-à-dire les modèles, les inspirateurs, les
décideurs au sein de la collectivité. S'ils continuent à considérer leur profession comme un mal
nécessaire, une occupation provisoire en attendant que..., un manque de foi (sans quoi ils
seraient déjà missionnaires en Mongolie), ils n'en parleront que rarement et en auront plutôt
honte. Certains végéteront sur leur lieu de travail comme une plante mal soignée. Ouvriers peu
motivés, ils resteront dans le peloton ou à la queue de celui-ci dans leur travail. Rares seront
ceux qui participeront aux nouvelles idées et orientations; celles-ci seront presque entièrement
sous l'influence de ceux qui ne connaissent pas Dieu.

Voulons-nous changer de mentalité avant qu'il ne soit trop tard...?


Posons-nous alors la question suivante: Après le salut, le baptême et l'effusion de l'Esprit, que
reste-t-il de passionnant à vivre pour le chrétien? Faut-il qu'il recommence? Qu'il révise ou qu'il
attende passivement d'aller au ciel en espérant que ce soit le plus tôt possible? Non,
heureusement! Dennis Peacocke, orateur apprécié parmi les hommes d'action, nous fait
réfléchir quand il dit: «L’Eglise n’est pas une salle d’attente pour aller au ciel, mais un
laboratoire de gouverneurs pour changer les nations.»
Quand, aux yeux des fidèles, le seul service valable pour Dieu ne concerne que les réunions
communautaires, les frustrations ne manqueront pas de grandir. Car il est évident que tous ne
pourront pas prier à haute voix, prêcher ou servir activement dans chaque rencontre; d'où la
question: Est-ce que l'on me considère? Qui suis-je finalement dans cette assemblée? Il y a là
source de comparaisons déplacées et stériles. Il est évidemment excellent de prendre des
responsabilités au sein de l'église, mais tout disciple qui a donné sa vie, donc son temps à
Christ, devrait se considérer «à plein temps» à son service.
J'ai fait la connaissance d'un gouverneur à Madagascar. Au culte, il était revêtu d'une humble
robe de diacre, passant inaperçu au sein de dizaines d'autres (deux mille personnes assistaient
au culte). Le lendemain, je l'ai croisé à l'aéroport dans son uniforme officiel tiré à quatre
épingles; il était aussi galonné qu'impressionnant, mais toujours au service du même Seigneur.
Imaginez que tous comprennent la perspective de Dieu dans leur travail; onze mois par an où
des dizaines, des centaines et, dans certaines villes, des milliers de disciples, délivrés de la
pensée de vivre dans la malédiction, font toutes choses au nom du Seigneur, le représentent
dans les hôpitaux, les écoles, l'administration, le commerce, les médias et les usines! Ne serait-
ce pas un fleuve de vie, une richesse immense qui se déverserait dans la cité? Les cultes et les
autres rencontres communautaires ne prendraient-ils pas une dimension nouvelle?

Quand nos yeux s'ouvrent...


Prenons l'exemple d'un chauffeur de taxi. Il arrivera qu'un client commence sa course
découragé et la termine rasséréné; un autre montera dans la voiture malade et en redescendra
guéri; mieux encore, un jour quelqu'un entrera dans le véhicule en étant sur le chemin de l'enfer

9
et en ressortira sur le chemin du ciel! Ce taxi peut devenir celui du Seigneur et ce chauffeur18
son ambassadeur. Cela ne signifie pas que ce dernier parlera à tort et à travers, ni qu'il
négligera son métier, bien au contraire! Cela signifie qu'il aimera ses clients au point de non
seulement les servir au nom d'une compagnie ou de lui-même, mais au nom de son Seigneur.
De plus, à l'écoute de l'Esprit, il lui arrivera d'intercéder précisément pour la ville qu'il sillonne:
ses institutions, ses détresses, ses passants. Dans cette perspective, la dualité entre le fidèle
du dimanche matin, chantant des cantiques et ponctuant la prédication du pasteur d'alléluias
retentissants, et le chauffeur de taxi renfrogné du lundi matin, muet et insensible au Saint-
Esprit, est brisée. Il se nourrit de Dieu au culte et le partage au cours de sa semaine. Il apprend
sa volonté le dimanche et la met en pratique dans son taxi. Il est évident qu'elle inclura des
valeurs usuelles comme l'honnêteté, la gentillesse ou la patience, mais elle ira bien au-delà de
cette limitation draconienne et injuste, car il est écrit: «Employés, obéissez à vos patrons [...]
comme si vous vous trouviez au service de Christ lui-même [...] En servant des hommes,
faites-le de bon coeur [...] comme si votre service s'adressait au Seigneur seul.»19
Comme je l'ai développé dans mon livre Comment surmonter les épreuves, le fils aîné20, dans
la parabole du fils prodigue, travaille pour Dieu dans une perspective aveugle. Ne saisissant ni
sa position d'héritier ni celle de fils, il bosse dur, sans vision et sans enthousiasme. Puissions-
nous écouter aujourd'hui notre Père alors qu'il nous prie d'entrer dans sa perspective du travail.

Pour être béni dans votre travail et vous y épanouir, exercez-le au nom de Christ, considérez sa
valeur et sa portée pour vous, pour votre communauté et pour votre région.

2. Développez vos talents

Alors que notre pensée se renouvelle, nous cernons mieux la valeur de notre profession et du
travail en général. Ce fondement nous libère pour développer sans ombre les talents que Dieu
nous a donnés.

Le courage
Une dame m'a un jour demandé: «Depuis plusieurs années, j’aimerais ouvrir un salon de
coiffure; est-ce vraiment la place d’une chrétienne engagée?»
Cette question en cachait bien d'autres: Ai-je le droit de prendre des risques? S'occuper de
coiffures, n'est-ce pas un métier futile? Ai-je le temps de me lancer dans une telle entreprise
avant le retour du Seigneur? Est-ce le moment d'investir, alors que l'avenir est incertain? Une
théologie de repli, morose et défensive, semble avoir pris une place considérable au sein du
monde évangélique. Jésus, lui, par sa vie et son enseignement, encourage une saine audace,
joyeuse et offensive.
Je lui ai répondu: «Il est certain que la société a besoin de salons de coiffure gérés par des
chrétiennes!»
Les journalistes nous disent que c'est souvent là que se déroulent les conversations les plus
profondes. Pour la cliente, le salon de coiffure représente une oasis unique et bienfaisante.
Celle-ci a, au sein de ses nombreuses responsabilités, servi, consolé, soigné, assumé,
supporté sans compter et sans relâche, semaine après semaine et parfois jour et nuit.
Maintenant, durant quelques heures, quelqu'un va prendre soin d'elle. Accueillie avec le sourire,
elle espère trouver un contact humain, une oreille attentive. Confortablement assise, elle se
détend entre des mains expertes qui massent sa tête et l'embellissent. Elle est conseillée, mise

18
Un chauffeur de taxi à San Francisco distribua, en trois ans, neuf cents copies du livre La croix et le poignard à
ses clients. L'un d'eux, soldat parti dans une région en guerre, se convertit par sa lecture. Il prêta son livre qui, de
main en main, fut lu par une multitude de combattants dont plusieurs se convertirent à leur tour!
19
Eph. 6:5, 7 p. v.
20
Luc 15: 25-32

10
en valeur, honorée; l'atmosphère est courtoise, pas de cris, pas de revendications, pas de
pression. N'est-ce pas bénéficier d'un véritable sacerdoce?
Evidemment, la patronne revêche, assise sur sa caisse et manipulatrice en faveur de son style,
existe; c'est une raison de plus pour encourager la coiffeuse diligente et sensible, capable de
prodiguer conseils esthétiques et spirituels. Ses confidentes seront d'autant plus touchées que
le milieu avoisinant est désinvolte, insécurisé et parfois cruel. Remarquons au passage que si
la Bible interdit la calomnie, elle encourage la bénédiction, même secrète, sous les mains d'une
coiffeuse qui met ses nombreux talents au service de son prochain.

Prendre de l'initiative
Quand Joseph a interprété les songes de Pharaon, concernant les vaches et les épis vus en
rêve, il s'est permis d'ajouter: «Que le Pharaon cherche un homme intelligent et sage, et lui
donne autorité sur l'Egypte. Nomme aussi des commissaires chargés de prélever un cinquième
des récoltes du pays pendant les sept années d'abondance [...] L'Egypte aura ainsi un stock de
vivres pour les sept années de famine, et le pays échappera au désastre.»21
Lui, prisonnier oublié et insignifiant, a pris l'initiative, devant toute la cour égyptienne, de
conseiller un souverain redouté. Pharaon s'est exclamé: «Cet homme est rempli de l'Esprit de
Dieu. Pourrions-nous trouver quelqu'un de plus compétent que lui? [...] Je te donne maintenant
autorité sur toute l'Egypte.»22
Nous retrouvons cette même audace chez Ruth, la Moabite. Son histoire démontre qu'elle est
loin de faire le strict minimum. Que ce soit pour choisir l'Eternel comme son Dieu, Israël comme
son peuple ou Noémi comme amie pour la vie, elle prend constamment l’initiative. Elle révèle
encore cette qualité dans sa recherche d'emploi, puis dans son travail de glaneuse, au point
que le propriétaire des champs, impressionné, la récompense. Quelque temps plus tard, elle
deviendra son épouse et entrera ainsi dans la lignée du Messie. Sans donner toutes les
réponses au douloureux problème du chômage, Ruth lui apporte des clefs dignes d'être prises
en compte: intégration, polyvalence, dynamisme, simplicité, etc.

La maîtresse de maison, mentionnée dans l'introduction de ce livre, est, elle aussi, très
audacieuse. Nous dénombrons pas moins de sept activités économiques à son palmarès.
Ce texte de l'Ecriture n'est pas écrit pour provoquer une quelconque culpabilité, mais pour faire
comprendre la joie du service. Loin d'être utopique, il décrit l'esprit d'initiative d'une multitude de
femmes. Sans avoir forcément les mêmes talents, beaucoup d'épouses, de mères, de grandes
soeurs, de collaboratrices apportent d'immenses richesses à nos familles et sociétés. Elles
seront grandes dans le royaume de Dieu!

Dieu est-il concerné par le commerce, les banques et le rendement?


«Il en sera comme d'un homme qui allait partir en voyage: il appela ses serviteurs et leur confia
ses biens. Il remit à l'un cinq cents pièces d'or, à un autre deux cents, à un troisième cent: à
chacun selon ses capacités. Puis il partit. Le serviteur qui avait reçu les cinq cents pièces d'or
s'en alla aussitôt faire du commerce avec cet argent et gagna cinq cents autres pièces d'or.
Celui qui avait reçu deux cents pièces agit de même et gagna deux cents autres pièces. Mais
celui qui avait reçu cent pièces s'en alla creuser un trou dans la terre et y cacha l'argent de son
maître. Quand le maître de ces serviteurs revint, celui qui avait reçu cinq cents pièces d'or
s'approcha et présenta les cinq cents autres pièces en disant: Maître, tu m'avais remis cinq
cents pièces d'or. J'en ai gagné cinq cents autres: les voici. Son maître lui dit: C'est bien, bon
et fidèle serviteur.» Il en fut de même pour le second.
«Enfin, le serviteur qui avait reçu les cent pièces s'approcha et dit: Maître, je te connaissais
comme un homme dur: tu moissonnes où tu n'as pas semé, tu récoltes où tu n'as rien planté.
J'ai eu peur et je suis allé cacher ton argent dans la terre. Eh bien, voici ce qui t'appartient. Son

21
Gen. 41:33-34, 36
22
Gen. 41:38, 41

11
maître lui répondit: Mauvais serviteur, paresseux! Tu savais que je moissonne où je n'ai pas
semé, que je récolte où je n'ai rien planté? Eh bien, tu aurais dû placer mon argent à la banque
et, à mon retour, j'aurais retiré mon bien avec les intérêts. Enlevez-lui donc les cent pièces
d'or et remettez-les à celui qui en a mille.»23

Le mauvais serviteur est passif et craintif, il attend le retour du maître pour se débarrasser de
ses responsabilités. Remarquez qu'il n'est pas malhonnête, il ne dépense pas ses pièces d'or à
son profit; non, il les empêche seulement de fructifier, les privant de toute possibilité de
rendement.
Les bons serviteurs attendent leur maître d'une tout autre manière. Ils affrontent le risque de
l'investissement, ils manifestent courage, ténacité et vigilance. Ils travaillent et font travailler
leur capital. Au final, leur fierté est grande; le maître est plein d'éloges et les récompense
généreusement. Ils entrent chez lui alors que le mauvais serviteur est jeté dehors.
Jésus multiplie ce genre de paraboles sous différentes variantes.
- Il compare à plusieurs reprises son père à un vigneron qui s'intéresse vivement au rendement
de sa vigne et met tout en oeuvre pour qu'elle porte des fruits en abondance. Nous identifiant
aux sarments, il affirme que porter beaucoup de fruits, c'est glorifier Dieu. Les branches stériles
sont coupées, les autres sont émondées pour qu'elles portent encore plus de fruits.
- «Regarde: depuis trois ans je viens chercher des figues sur ce figuier et je n'en trouve pas.
Coupe-le donc! Pourquoi occupe-t-il du terrain inutilement?»24
- Celui qui reçoit la semence dans une bonne terre, c'est-à-dire la Parole dans un coeur
réceptif, multiplie le capital de départ.
- Le levain qui travaille toute la pâte, le trésor caché dans un champ, le marchand qui cherche
de belles perles, le filet jeté dans la mer sont autant d'actions diverses qui tendent à un résultat
de qualité.

Dieu s'intéresse au rendement. Si c'est moi seul qui vous le dis, oubliez cette affirmation; si
c'est la Parole qui l'affirme, que chacun change sa manière de voir les choses! Certes, ces
textes contiennent un message essentiel au second degré. Mais il serait déloyal d'évacuer le
sens premier, car les principes énoncés sont bien ceux du Royaume. Faire fructifier tous les
dons de Dieu, y compris nos capacités manuelles, commerciales et professionnelles en
général, est aussi spirituel et important que le reste.
Serions-nous donc sauvés par nos oeuvres? Non! Nous sommes sauvés par la foi seule, mais
la foi véritable est dynamique, elle rayonne, elle s'engage. La foi sans les oeuvres est morte; la
repentance sans les fruits qui en découlent n'est pas authentique. L'amour sans obéissance est
vide. La foi honorant Dieu n'est pas celle que nous inventons, transformons et adaptons, mais
c'est celle qui croit Dieu.25 Comme l'a souligné un théologien: «De même, en effet, que des
capitaux s'augmentent par les intérêts, par le travail, de même toutes les grâces de Dieu se
multiplient par leur emploi fidèle dans la vie pratique.»26

Peut-on enfermer Dieu dans les églises?


La Bible emploie plus de quatre cent vingt fois le mot argent27 et cela dans quarante-six des
livres qui la composent! Dieu est bien plus concret et pragmatique que nous voulons bien

23
Mat. 25:14-21, 24-28
24
Luc 13:7
25
Cf. Mat. 25:30, Jac. 2:26, Luc 3:7-8
26
Bonnet-Schroeder, Bible annotée.
27

On trouve les mots argent, richesses et biens 2084 fois (source: Earl Pitts).

12
l'admettre. Beaucoup de nos contemporains essaient de l'enfermer dans les églises. C'est
tellement plus commode de l'imaginer en vieillard débonnaire que nous visitons de temps à
autre, que de le percevoir en administrateur souverain de tous les biens.
Dans nombre de milieux chrétiens, nous avons tellement insisté sur la grâce, le pardon, et le
repos en Christ, que nous avons donné l'impression que l'ardeur au travail, l'audace, le souci du
fruit et l'efficacité étaient très secondaires, pour ne pas dire sans valeur.
Si vous avez baigné dans ce seul courant de pensée, laissez-moi vous le dire clairement:
diligence, efficacité et rendement sont aussi des valeurs du royaume de Dieu!

Ne sommes-nous pas, de toute manière, des serviteurs inutiles?


Jésus n'affirme-t-il pas que nous sommes des serviteurs inutiles? Non, je ne le crois pas. Un
serviteur qui a fait tout ce qu'on attend de lui est tout sauf inutile. Pensez-vous d'ailleurs qu'un
serviteur puisse être bon, fidèle et... inutile?
Si certaines versions emploient ce mot, ce n'est pas dans le sens «d'incapable de servir
utilement mais: qui n'a rien fait de propre à mériter une récompense exceptionnelle»28. Nous
sommes de simples serviteurs, normaux, ordinaires.
«Quand vous aurez fait tout ce qui vous est ordonné, dites: Nous sommes de simples
serviteurs; nous n'avons fait que notre devoir.»29
Remarquons encore que ce n'est pas le maître qui, dans ce passage, traite le serviteur
d'ordinaire, mais que c'est le serviteur qui est appelé à parler de lui-même avec cette humilité-
là.
Plusieurs textes ratifient cette interprétation: «Si donc quelqu'un se purifie, il sera un vase [...]
utile à son maître, propre à toute oeuvre bonne.» «Prends Marc et amène-le avec toi, car il
m'est fort utile pour le service.» Nous trouvons cette même expression pour Apollos. Quant à
Onésime, la description que Paul en fait à son maître est significative: «Autrefois il t'a été
inutile, mais maintenant il te sera bien utile à toi comme à moi.»30

La multiplication
Si je rencontrais aujourd'hui la dame dont je vous ai parlé plus haut, j'aurais, moi aussi, une
question à lui poser: Savez-vous que vous pouvez envisager d'ouvrir un deuxième, un
cinquième ou un dixième salon de coiffure? Cette question en cacherait bien d'autres: Savez-
vous qu'une saine ambition honore Dieu? que vous pouvez vous développer dans d'autres
villes, pays et continents? que bien des ouvriers attendent votre offre d'emploi? que les
avancées scientifiques dans votre domaine ne sont pas l'exclusivité des autres?
Jésus affirme: «Les gens de ce monde sont bien plus habiles dans leurs rapports les uns avec
les autres que ceux qui appartiennent à la lumière.»31 Et les Proverbes soulignent: «Quand des
hommes justes ont le pouvoir, l'honneur en rejaillit sur tous.»32

Multiplier ses talents nous amènera tôt ou tard à l'obligation de déléguer. Moïse en est un
parfait exemple, dont certaines multinationales actuelles tirent profit:

La délégation

28
Frédéric Godet, Commentaire sur l'évangile de saint Luc, p. 285.
29
Luc 17:10
30
2 Tim. 2:21, 4:11, Act. 18:27, Phl. 1:11
31
Luc 16:8
32
Pro. 28:12

13
«Le lendemain, Moïse prit place pour juger les querelles du peuple. Du matin au soir des gens
attendirent de pouvoir se présenter devant lui. Lorsque son beau-père vit tout ce qu'il avait à
faire pour le peuple, il lui dit: «Pourquoi procèdes-tu ainsi? Pourquoi fais-tu ce travail tout
seul, en obligeant les gens à attendre debout, du matin au soir, le moment de se présenter
devant toi? [...] Il n'est pas judicieux de procéder de cette manière! Vous allez tous vous
épuiser complètement, toi et ceux qui viennent te consulter [...] Écoute donc ce que je te
conseille, et que Dieu soit avec toi: Ton rôle consiste à représenter le peuple devant Dieu pour
lui présenter les affaires litigieuses; tu dois aussi informer les gens des lois et des
enseignements de Dieu, leur indiquer la conduite à tenir et leur dire ce qu'ils doivent faire.
Pour le reste, choisis parmi le peuple des hommes de valeur, pleins de respect pour Dieu,
aimant la vérité et incorruptibles; tu les désigneras comme responsables, à la tête de groupes
de mille, de cent, de cinquante ou de dix hommes. Ce sont eux qui siégeront chaque jour pour
juger les querelles du peuple; ils te soumettront les affaires importantes, mais régleront
eux-mêmes les causes mineures. De cette manière tu pourras alléger ta tâche, puisqu'ils en
partageront la responsabilité avec toi. Si tu fais cela et si c'est bien ce que Dieu t'ordonne, tu
ne t'épuiseras pas; et de leur côté tous ces gens pourront rentrer chez eux réconciliés.» Moïse
suivit les conseils de son beau-père.»33

Voici ce que je vous propose de retenir:


1. Malgré le dévouement et l'onction de Moïse, les besoins dépassent ses capacités. Cela
entraîne des frustrations et un gaspillage énorme de temps.
2. Il comprend qu'une délégation de qualité est possible.
3. En conséquence, il choisira et formera des hommes répondant à trois critères: ils craignent
Dieu, ils aiment la vérité, ils sont incorruptibles.
4. Jéthro lui conseille une organisation composée de responsables de mille, cent, cinquante et
dix hommes, schéma repris actuellement par de grandes entreprises.
5. La différence entre affaires importantes et mineures est établie.
6. Moïse restera en forme et le peuple sera bien mieux servi.

Pour être béni dans votre travail et vous y épanouir, prenez des initiatives, soyez courageux,
formez des collaborateurs de qualité, multipliez-vous et portez beaucoup de fruits.

3. Recherchez l'excellence

Considérer sa profession comme un service envers Dieu lui-même et investir ses talents pour
en tirer le plein potentiel, nous conduit naturellement à une nouvelle étape: la recherche de
l'excellence. Quelqu'un a dit: «Le perfectionnisme est une maladie, l'excellence une vertu.»
«Regarde l'homme qui fait bien son métier: il pourra offrir ses services aux rois eux-mêmes au
lieu de rester un obscur ouvrier.»34
«Cette parole est certaine, et je veux que tu insistes là-dessus, afin que ceux qui ont cru en
Dieu s'appliquent à exceller dans les oeuvres bonnes. Voilà qui est beau et utile aux
hommes!»35

33
Exo. 18:13-14, 17-24
34
Pro. 22:29
35
Tite 3:8

14
L'excellence, même dans le plus humble métier
Commençons par l'exemple que nous donne un petit gardien de moutons. Sur ordre divin, le
prophète Samuel se rend chez Isaï pour choisir et oindre parmi ses nombreux fils le futur roi
d'Israël.36 Tous se présentent devant le saint homme, mais aucun d'eux n’est désigné. Samuel,
sans se laisser troubler, pose alors au chef de la maisonnée une question aussi étrange que
pertinente: «Sont-ils tous là?» Ni ce père ni même sa famille réunie n'avaient jugé nécessaire
de faire venir David. En apparence, jamais ce jeune gardien de moutons n'aurait pu intéresser
Dieu et encore moins devenir roi! A leurs yeux, il était si improbable qu'il corresponde au profil
recherché que sa présence a été jugée inutile. Mais Dieu, lui, regarde au coeur. Dès que David
apparaît, le prophète, sans hésiter, le désigne comme futur souverain. Il deviendra par la suite
le roi le plus prestigieux de toute l'histoire biblique.
Chez ce jeune berger, l'amour de l'argent, l'ambition, le prestige, les titres et les honneurs
n'existent pas; par contre l'amour pour ses brebis remplit son coeur. Il en prend soin avec joie,
les protège et n'hésite pas à risquer sa vie contre l'ours ou le lion pour les sauver.
Dieu, qui étend ses regards par toute la terre, a observé David à l'oeuvre. Il a trouvé en lui
l'excellence. Son bonheur a dû être grand; il a certainement pensé: «J'aimerais un roi qui se
préoccupe ainsi de mon peuple; un vrai berger pour Israël.» Car: «Le jeune garçon laisse déjà
voir par ses actions si sa conduite sera sans reproche et droite.»37
Il en est de même pour nous dans notre atelier, notre bureau, notre école ou nos champs.

Comment David a-t-il pu acquérir l'excellence?


Ses écrits nous apportent la réponse: David avait compris que Dieu lui-même était berger,
son berger. Un berger excellent, disponible et fidèle, veillant sur son bien-être, ranimant ses
forces, le guidant, le rassurant, le restaurant, l'entourant de bonté et de générosité jour après
jour.38 David s'est naturellement laissé imprégner de cet exemple.
Quelques siècles plus tard, Jésus dira: «Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour
ses brebis»39, confirmant de manière éclatante ce que David avait compris.

Qu'en est-il pour nous et notre profession? Dieu ne serait-il que berger? Non, bien sûr; il est
aussi médecin, enseignant, écrivain, vigneron, fermier, gérant, musicien, inventeur, conseiller,
couturier, potier, etc. La révélation qu'a reçue David et qui l'a conduit à l'excellence doit se
produire en nous à l'égard de notre propre métier. Les talents professionnels que nous
possédons viennent de Dieu. Il ne donne pas ce qu'il ne possède pas lui-même. Une
connaissance authentique de Dieu est le fondement de la qualité de notre travail.40

Quand Dieu pratique l'excellence


Le deuxième verset de la Genèse nous apprend que la Terre était un tohu-bohu (informe et
vide). On la décrirait peut-être aujourd'hui comme un vaste chantier, un édifice qui commence
par une excavation béante où les engins s'activent dans la boue. Le divin architecte procédera
par étapes pour en faire une planète rayonnante de beauté.

36
Cf. 1 Sam. 16
37
Pro. 20:11
38
Cf. Ps. 23
39
Jean 10:11
40
Sans connaître Dieu, beaucoup appliquent néanmoins ses valeurs, comme l'équité, la persévérance, la
générosité, la loyauté, la bonté, etc., et bénéficient de leurs avantages. Cf. Rom. 2:14-15

15
Nous voyons ce même processus avec les enfants d'Israël, esclaves en Egypte; à partir d'un
peuple qui n'en est plus un, Dieu va créer l'excellence.41
Au moment de quitter leurs oppresseurs, ces tribus ne forment qu'une foule d'esclaves fuyant
vers une impasse. Elles n'ont pas de territoire, pas de monnaie propre, aucun système politique
ou judiciaire. Ce peuple n'a ni défense armée, ni police, ni école. Il n'a ni soins organisés, ni
approvisionnement assuré, ni même un plan de marche précis. C'est une marée humaine en
exode.
Cinq siècles plus tard, ce même peuple habite un pays fertile et magnifique. Il vit en paix et en
sécurité. Dans ce royaume, des ministres, des secrétaires, des archivistes, des sacrificateurs,
des prêtres, des préfets, des surveillants et toutes sortes d'ouvriers spécialisés exercent
harmonieusement leurs talents.
Son armée est composée de mille quatre cents chars, de douze mille cavaliers et de quarante
mille chevaux. Son influence s'étend sur tous les pays alentours.
Ses navires et ses caravanes assurent des échanges internationaux florissants. Des bois
précieux et de magnifiques pierres de taille servent aux constructions principales. Des oiseaux
exotiques embellissent les demeures. La musique et les arts sont mis en valeur. La splendeur
du temple surpasse tout ce qui se fait à l'époque.
«Grâce au roi, il y avait autant d'argent et d'or que de cailloux à Jérusalem, et les cèdres étaient
aussi nombreux que les sycomores qui poussent dans le Bas-Pays.»42
«Le roi Salomon surpassait tous les autres rois de la terre par ses richesses et par sa sagesse.
En effet, Dieu lui avait accordé une telle sagesse que, de partout, des rois venaient le
consulter.»43
«La reine de Saba entendit les paroles pleines de sagesse de Salomon, elle admira le palais
qu'il s'était fait construire, la nourriture qu'on apportait sur les tables, la façon dont les gens de
son entourage étaient placés, le costume de ceux qui servaient à manger et à boire, elle vit les
sacrifices qu'il offrait au Seigneur dans le temple: elle fut si impressionnée par tout cela qu'elle
en eut le souffle coupé. Alors elle dit au roi: «Ta sagesse et ta prospérité dépassent tout ce que
j'avais entendu dire [...] Il faut remercier le Seigneur ton Dieu qui t'a choisi pour régner sur
Israël! C'est parce qu'il aime ce peuple pour toujours que le Seigneur t'en a fait le roi et t'a
chargé d'y faire respecter le droit et la justice.»44
La connaissance de l'Eternel et de son conseil a engendré l'excellence. Mais le contraire est
tout aussi vrai; Dieu avertit Salomon que son rejet au profit des idoles engendrerait misère et
désolation: «Si vous servez d'autres dieux et si vous vous inclinez devant eux pour les adorer,
je vous arracherai, vous, les Israélites, de la terre que je vous ai donnée; et je rejetterai loin de
moi le temple que j'ai consacré en mon honneur. Alors tous les peuples ricaneront au sujet
d'Israël et se moqueront de lui. Quand les gens passeront près de ce temple en ruine, ils seront
stupéfaits et épouvantés; ils demanderont: «Pourquoi le Seigneur a-t-il traité ce pays et ce
temple d'une telle manière?», et on leur répondra: «C'est parce que les Israélites ont
abandonné le Seigneur leur Dieu, qui avait fait sortir d'Egypte leurs ancêtres; le Seigneur leur
a infligé tous ces malheurs, parce qu'ils ont adoré d'autres dieux.»45
Salomon, malgré ces avertissements, tombera. Il sera suivi en cela par de nombreux autres
rois. Les dirigeants et une partie du peuple seront déportés, le temple sera pillé et brûlé, les
donjons et les murs d'enceinte de Jérusalem seront renversés.

41
Dans ce processus, Moïse recevra cet ordre de Dieu: «Aie soin de faire tout conformément au modèle que je t'ai
montré sur la montagne.» Héb. 8:5
42
2 Chr. 1:15
43
2 Chr. 9:22-23
44
1 Rois 10:4-6, 8-9
45
1 Rois 9:6-9

16
Notre image de Dieu influence directement nos motivations et nos actes
L'homme qui croit que Dieu est un despote exigeant, fier et pompeux reproduira à coup sûr
cette attitude. Ce phénomène est souvent inconscient, mais l'homme ressemble au Dieu (ou
aux dieux) auquel il croit. Même l'athée n'échappe pas à cela; croyant qu'il est un accident
chimique et biologique, sorti du néant pour y retourner, sa vie, sa philosophie, ses relations en
sont affectées.
«Les idoles des nations sont de l'argent et de l'or, oeuvre de la main des hommes. Elles ont
une bouche et ne parlent pas, elles ont des yeux et ne voient pas, elles ont des oreilles et
n'écoutent pas. Elles n'ont pas de souffle dans leur bouche. Ils leur ressemblent, ceux qui les
fabriquent, tous ceux qui se confient en elles.»46
C'est ainsi qu'une société idolâtre devient progressivement incapable de véritablement
communiquer, voir et entendre. Elle est à bout de souffle. Inventer, améliorer, développer,
construire devient pratiquement impossible. Au contraire, elle gaspille son héritage, régresse et
laisse à l'abandon le peu qu'elle avait acquis.
Chaque pays finit par ressembler à son Dieu ou à ses dieux. Ses racines (anciennes ou
nouvelles) ont un rapport direct avec les fruits bons ou mauvais qu'il porte. Selon son
obéissance au Créateur, une nation chaotique peut s'élever comme une nation phare peut
décliner. L'idolâtrie, sous toutes ses formes, engendre la médiocrité. L'attachement au Dieu
vivant engendre l'excellence.

L'excellence n'est donc pas le but ultime


«Que votre lumière brille ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos oeuvres bonnes, et
glorifient votre Père qui est dans les cieux.»47
L'excellence doit élever Dieu. Elle n'est pas un but, mais un moyen. Si elle devient notre seule
ambition, elle se corrompt. Les disciples, éblouis par l'autorité, la sagesse et les miracles de
Jésus, auraient bien voulu éviter l'humiliation de la croix. Cet épisode a été pour eux un choc
atroce, un tremblement de terre. Jusque-là ils étaient forts, populaires, admirés à bien des
égards. Le calvaire a tout bouleversé. Désormais, ils ne partiront plus à la conquête du monde
comme un parti politique triomphant, mais comme les amis du crucifié.
Une entreprise, une mission, une université ou un hôpital chrétien qui pratiquent l'excellence
peuvent progressivement et insidieusement s'y attacher davantage qu'à la fidélité à leur premier
appel. L'excellence, qui était un moyen pour permettre à des multitudes d'entrer dans le
Royaume, sous la pression de la réputation à conserver, de l'admiration, des subsides, des
honneurs reçus (par la population, le gouvernement ou le médiatiquement correct), peut
progressivement voiler, puis fermer l'accès à ce Royaume. Que de missions brûlantes d'amour
pour le Seigneur se sont ainsi édulcorées et parfois reniées. On a cherché si intensément à
préserver l'excellence qu'elle est devenue seigneur; elle s'est imposée en absolu. L'obéissance
au plan de Dieu a dû s'adapter! On en est venu à adorer la création au lieu du Créateur.
Le chemin est étroit, mais l'excellence alliée à la gloire de Dieu dans la durée est possible. Nos
pays en ont désespérément besoin.

Si cet avertissement est nécessaire, il faut reconnaître qu'il a, en francophonie, un rôle peut-
être plus prophétique qu'actuel. Pour la plupart d'entre nous, notre défi aujourd'hui est plus de
progresser avec nos quelques brebis que de veiller sur des royaumes opulents...

Pour atteindre l'excellence, il n'y a pas d'ascenseur, seulement des escaliers!


Si vous êtes peintre en bâtiment, utilisez vos capacités pour glorifier Dieu. Si vous êtes
fonctionnaire, servez chacun avec empressement et dévouement. Si vous êtes comptable,
brillez par votre intégrité et serviabilité. Si vous êtes professeur, travaillez à la qualité de votre
enseignement. Si vous êtes artiste, développez vos talents.
46
Ps. 135:15-18
47
Mat. 5:16

17
Je crois que Dieu a un rêve: quand un hôpital cherche un chirurgien, que le meilleur disponible
soit l'un de ses fils. Qu'il en soit de même quand la télévision a besoin d'un nouveau journaliste.
Que ce soit encore le cas pour le gouvernement cherchant un ministre, le garage un
mécanicien ou le restaurant un cuisinier. Il en était ainsi pour Joseph choisi par Pharaon, pour
Daniel à la cour de Babylone, pour Ruth dans les champs de Boaz.
Le temps de la grâce serait-il prétexte à la médiocrité? Absolument pas; les diacres choisis
pour servir la nourriture dans l'Eglise naissante devaient, pour être candidats, rendre un bon
témoignage, être sages et remplis de l'Esprit. Par la suite, les responsables des églises locales
devaient répondre à des critères d'excellence très élevés.48

Pour être béni dans votre travail et vous y épanouir, comprenez, comme David, que Dieu est
votre exemple. Recherchez l'excellence afin de briller pour sa gloire.

4. Soyez généreux

Si vous m'avez lu jusqu'ici, vous comprendrez pourquoi je relève cette qualité: Dieu est
généreux, raison première pour laquelle nous sommes appelés à l'être. Son Esprit habite en
nous, il nous transforme à son image et nous demande d'être ses imitateurs comme ses
enfants bien-aimés.49

Un professionnel touché au coeur de son métier


Parmi les nombreux textes de l'Ecriture traitant de ce thème, celui de la pêche miraculeuse fait
le lien entre l'excellence et la générosité. Jésus, pressé par la foule, aperçoit deux barques.
L'une d'elles, prêtée et manoeuvrée par Pierre, lui servira d'estrade. A la fin de son message, il
lui dit: «Avance en eau profonde, et jetez vos filets pour pêcher.» Simon (Pierre) lui répondit:
«Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre, mais, sur ta parole, je jetterai les
filets.» [...] L'ayant fait, ils prirent une grande quantité de poissons, et leurs filets se rompaient.
Ils firent signe à leurs compagnons qui étaient dans l'autre barque de venir les aider. Ils vinrent
et remplirent les deux barques, au point qu'elles enfonçaient. Quand il vit cela, Simon Pierre
tomba aux genoux de Jésus et dit: Seigneur, éloigne-toi de moi parce que je suis un homme
pécheur.»50

Pierre est un professionnel de la pêche; il connaît le lac de Génésareth comme sa poche, ainsi
que tous les indices horaires et climatiques pour une bonne ou une mauvaise pêche. Le
discours du charpentier prédicateur l'a cependant suffisamment touché pour qu'il suive son
étrange conseil. La portée surnaturelle de ce dernier, démontrée sur-le-champ, est si
bouleversante que sa vie en sera définitivement marquée.
Si Pierre est dépassé par l'excellence de ce coup de filet, il l'est aussi par l'immense
générosité qu'il représente. Elle est telle que les filets menacent de se rompre et les barques
de couler, car Dieu donne souvent autant que les capacités disponibles le supportent.

Celui qui prend Dieu dans son bateau est récompensé


Aujourd'hui, de nombreux professionnels de toutes branches témoignent que des solutions
techniques, financières, médicales, etc., leur ont été données suite à un contact avec Christ.
Comme Pierre, ces hommes et ces femmes comprennent l'excellence et la générosité du
Seigneur au coeur de leur métier. Saisis par la révélation d'un Dieu qui maîtrise à la perfection
48
Cf. Tite 1:6-9 et passages parallèles.
49
Cf. Eph. 5:1
50
Luc 5:4-8

18
la mécanique, la botanique, la recherche, l'immobilier et ainsi de suite, ils tombent à genoux
devant lui. Le charpentier de Nazareth se révèle soudain à eux comme l'architecte de l'Univers;
le bébé de la crèche est devenu Roi des rois; le crucifié est ressuscité! Jésus est capable de
diriger leurs affaires, il est digne d'être Seigneur de leur travail. Il sort de «l'église» et travaille
désormais avec eux (Pierre n'est pas tombé à genoux dans la synagogue, mais sur son lieu de
travail). S'ils restent proches de lui, sa générosité fleurira et produira beauté, parfum et fruits
dans leur domaine d'influence. Elle grandira avec le temps et marquera leur vie entière.
«Dieu, qui fournit la semence au semeur et le pain qui le nourrit, vous fournira toute la
semence dont vous avez besoin et la fera croître, pour que votre générosité produise
beaucoup de fruits. Il vous rendra suffisamment riches en tout temps pour que vous puissiez
sans cesse vous montrer généreux.»51
La vraie semence vient de Dieu: capacité, créativité, sagesse, pensées novatrices, paroles
dites à propos, connaissance, intelligence. Elle est de haute qualité, concerne chaque métier et
produit un fruit généreux. Gérer égoïstement ce fruit fera tarir la semence, le partager la
multipliera.
«L'homme généreux envers les pauvres ne manquera jamais de rien, mais celui qui ferme les
yeux sur leur misère sera maudit par beaucoup.»52
«Alors viendront le Lévite, qui n'a ni part ni héritage avec toi, l'étranger, l'orphelin et la veuve,
qui seront dans tes portes, et ils mangeront et se rassasieront, afin que l'Eternel, ton Dieu, te
bénisse dans tous les travaux que tu entreprendras de tes mains.»53

Un multimilliardaire nous observe!


Chacun d'entre nous est arrivé nu au monde. «Qu'as-tu que tu n'aies reçu?», nous interroge
l'Ecriture54. Sans la générosité de Dieu et des autres, nul ne peut vivre, ni même survivre. Voici
ce que j'ai constaté: parmi les chrétiens de partout, il y a des riches généreux et d'autres
avares; il y a aussi des pauvres généreux et d'autres avares. Lorsqu'un riche généreux voit un
pauvre généreux, son coeur en est bouleversé; il considère comme un honneur de l'aider.
Lorsqu'il constate qu'un pauvre est avare, son coeur comme sa bourse se ferment. Dieu, qui
est à la fois multimilliardaire et l'être le plus généreux de l'univers, a choisi de bénir ceux qui
pratiquent la générosité. Les cupides, riches ou pauvres, n'héritent ni de sa libéralité ni de son
Royaume.55
Ce propos peut choquer, mais je peux témoigner, après avoir visité certaines tribus parmi les
plus pauvres de la planète, que j'y ai trouvé la générosité la plus touchante comme parfois
l'avarice la plus détestable. Ce qui compte en ce domaine, ce n'est pas notre capital, mais notre
attitude de coeur. Jésus a relevé que la veuve qui avait donné ses seules pièces de monnaie
était la plus généreuse de tous.
Beaucoup de communautés pauvres demeurent dans cet état quand chacun pratique l'avarice.
Il ne s'agit ni d'exposer ses membres à la détresse (en incitant à des dons inconsidérés) ni de
les tondre (en les manipulant ou les culpabilisant), mais seulement de cultiver la joie de donner
et de se donner.

Lors d'un séminaire au Gabon, j'ai mentionné que certains pasteurs de province, au Bénin, ne
recevaient que l'équivalent de cinq euros de salaire par mois. Le surlendemain, une directrice
d'usine m'a dit: «Le Seigneur m’a parlé; voici un pli pour deux pasteurs au Bénin.» Cette
personne ne le savait pas, mais je devais sous peu me rendre là-bas pour travailler avec deux
d'entre eux. L’enveloppe contenait deux cent cinquante euros...
51
2 Cor. 9:10-11
52
Pro. 28:27
53
Deu. 14:29
54
1 Cor. 4:7
55
Cf. 1 Cor. 6:9-10

19
Pouvez-vous imaginer la joie de ces serviteurs de Dieu? Pouvez-vous comprendre leur
étonnement? Un don, équivalant à plus de vingt fois leur salaire, provenant d'Afrique, d'une
autre tribu parlant une autre langue, d'une femme d'affaires catholique en faveur de pasteurs
évangéliques! La générosité est puissante pour renverser des forteresses.
«Honore l'Eternel avec tes biens, et avec les prémices de tout ton revenu. Alors tes greniers
seront remplis d'abondance, et tes cuves regorgeront de moût.»56
La générosité n'emprunte pas seulement le chemin du riche vers le pauvre, mais de chacun
envers son prochain. Paul, parlant des chrétiens de Macédoine, déclare: «Leur joie était si
grande qu'ils se sont montrés extrêmement généreux, bien que très pauvres.»57 Quant à
ceux qui possèdent des richesses, il leur recommande de faire le bien, d'être généreux et prêts
à partager avec les autres.58

En Afrique toujours, je vois de courageuses initiatives: des femmes rôtissant du maïs pour le
vendre au bord des rues passantes, des jeunes créant des petits ateliers de mécanique pour
entretenir les mobylettes qui circulent par milliers dans certaines villes, des imprimeurs se
lançant dans l'édition, et ainsi de suite. La réaction de trop de fidèles est la suivante: si ma
soeur en Christ vend des épis de maïs, elle peut bien m'en donner un gratuitement; si mon frère
répare ma mobylette ou imprime mes affiches, il peut bien patienter avant d'être payé. Cette
attitude est bien moins anodine qu'elle n'y paraît; elle met en péril, et parfois en faillite, les
membres de l'église qui ont osé se lancer. Elle laisse l'économie glisser dans les mains de ceux
qui ne connaissent pas l'Evangile. Elle détruit l'influence de l'Eglise dans la société.
L'attitude saine est à l'opposé: «Je te dois cinquante francs, en voilà cent», «Parce que je crois
à ton travail, je me ferai un devoir d'honorer ta facture avant l'échéance.» Certains diront:
«N'est-ce pas normal de s'entraider dans une même communauté?» Oui, mais l'initiative doit
venir librement du gérant (qui connaît ses capacités) et non être arrachée par la mendicité
évangélique et autres infidélités peu glorieuses. Le principe du Royaume est de donner et de
recevoir, non de marchander au point que la personne perde de l'argent chaque fois qu'elle
nous rend service.
Les communistes ont dit: «Tout ce qui est à toi est à moi»; cette philosophie a rendu les riches
pauvres et les pauvres misérables. Bien des églises que je côtoie sont sur le même chemin. La
générosité dans l'Eglise primitive était libre et la propriété privée absolument respectée.59

La générosité est un style de vie, elle sent si bon! Elle est précieuse dans l'évangélisation, elle
est un appui certain à la mission, elle nourrit l'amitié, elle rend les activités commerciales
heureuses, elle donne confiance, elle manifeste l'amour, elle est une valeur du royaume de
Dieu.

Pour être béni dans votre travail et vous y épanouir, osez les mathématiques de Dieu. Laissez-
le inspirer vos lancers de filets. Que votre générosité soit aussi créative, fidèle et constante que
la sienne.

5. Soyez intègre

56
Pro. 3:9-10
57
2 Cor. 8:2
58
1 Tim. 6:18
59
«N'étais-tu pas libre de garder ta propriété? Ou même, après l'avoir vendue, ne pouvais-tu pas faire de ton
argent ce que tu voulais?» Actes 5:4 p. v.

20
Jean-Baptiste, lui, établit un lien entre la générosité et l'intégrité: «Les gens lui demandaient:
«Que devons-nous donc faire?» Il leur répondit: «Celui qui a deux chemises doit en donner une
à celui qui n'en a pas et celui qui a de quoi manger doit partager.»
Des collecteurs d'impôts vinrent aussi pour être baptisés et demandèrent à Jean: «Maître, que
devons-nous faire?» Il leur répondit: «Ne faites pas payer plus que ce qui vous a été indiqué.»
Des soldats lui demandèrent également: «Et nous, que devons-nous faire?» Il leur dit: «Ne
prenez d'argent à personne par la force ou en portant de fausses accusations, mais
contentez-vous de votre solde.»60

Quel est donc le message du plus grand homme61 qui soit né jusqu'à la venue de Jésus? C'est
la repentance attestée par des fruits concrets. Quels sont ces fruits? Ce sont la générosité et
l'honnêteté...
Nous aurions pu nous attendre à de hautes exigences morales, intellectuelles ou religieuses; il
n'en est rien. Dieu ne nous demande pas de décrocher la lune, mais d'être capable de donner
une chemise (partager ses biens et privilèges) et de ne pas utiliser une position pour charger,
menacer ou tromper financièrement notre prochain. La générosité et l'honnêteté s'opposent à
l'amour de l'argent. Elles allègent les fardeaux de ceux que nous côtoyons professionnellement.
«Le malheur s'acharne sur qui agit mal, alors que le bonheur récompense les gens
honnêtes.»62
Avez-vous déjà pensé aux milliards que l'humanité épargnerait chaque jour si elle pratiquait
l'honnêteté? Des montagnes de paperasserie, de systèmes de sécurité, d'assurances
ruineuses disparaîtraient. Beaucoup de soupçons, de conflits, de meurtres, de guerres,
d'emprisonnements et de souffrances de toutes sortes cesseraient.
Tous les degrés existent entre un voleur invétéré et un homme juste, entre un peuple gangrené
et une ethnie droite, entre une entreprise mafieuse et une société intègre. Vous ne pouvez
changer en un instant votre pays ou votre entreprise, mais vous pouvez y semer la droiture.
Jean-Baptiste n'a pas proposé de vêtir tous les démunis de la terre, mais son message a
certainement contribué à en habiller des millions!
Ce que vous pouvez changer aujourd'hui, c'est votre gestion personnelle dans votre cercle
d'influence. Au départ, cela ne semble qu'une goutte d'eau dans l'océan mais, comme chacun
le sait, l'océan est composé de gouttes d'eau.
Si notre bureau est rempli de stylos, gommes et articles divers qui ne nous appartiennent pas,
si nous téléphonons et photocopions illégalement, que notre bibliothèque est garnie de livres
empruntés non rendus, notre salon de vidéos qui ne sont pas à nous et notre atelier d'outils
jamais payés, notre vie flirte avec la corruption.

La corruption: un fléau contagieux


Bien que l'intégrité concerne toute profession, le fonctionnaire, comme le souligne le texte cité,
est au coeur du défi. Son autorité, étatique ou privée, doit être utilisée pour exercer la justice en
sanctionnant le mal et stimulant le bien. Quand elle abandonne cette ligne de conduite, elle
devient dictature, source de terreur, de domination et d'abominables injustices. Un fonctionnaire
tatillon, borné et corrompu paralyse l'administration et oppresse les administrés.
Une femme médecin d'un pays relativement prospère m'a donné matière à réflexion: «Il y a
quelques années, m'a-t-elle affirmé, on ne pouvait trouver un seul policier corrompu dans mon
pays. Aujourd'hui, je n'en connais pas un seul qui ne le soit!» La corruption pourrit tout sur son
passage et ne respecte aucune limite.
Des personnes d'expérience m'ont attesté que, dans certaines universités, quelqu'un peut
acquérir un diplôme de médecin entièrement par la corruption. Par la suite, il utilise ce titre pour

60
Luc 3:10-14
61
Cf. Mat. 11:11
62
Pro. 13:21

21
se voir ouvrir d'autres portes et, parfois, exercer la médecine sans la connaître, avec les
dangers invraisemblables que cela comporte!

Cet état de fait fausse tout; nous ne savons plus où est la norme. Par exemple, certains
policiers nouvellement convertis croient que l'amour consiste à ne plus sanctionner qui que ce
soit. Que faut-il en penser?
«Le Seigneur déteste autant celui qui déclare innocent un coupable que celui qui condamne un
innocent.»63
Ce n’est pas parce qu'un magistrat est chrétien qu'il doit être mou; il doit être juste! Certes,
payer une contravention n'est jamais agréable et un policier qui tient compte de l'esprit de la loi
plutôt que de son application aveugle sera apprécié et respecté; mais sa fonction lui donne
plein droit pour faire appliquer la justice. Son mandat humain et divin le conduira à punir ou à
encourager celui qui le mérite. En contrepartie, l'honnêteté, pour un disciple de Christ qui a
transgressé la loi, sera de le reconnaître et de payer ce qui est juste comme réparation. Ne pas
s'acquitter d'une place de parking payante, se faire prendre sur le fait et se justifier à en perdre
la voix est tout sauf spirituel...

Un chef d'Etat chrétien nous a reçus à la présidence. Nous étions huit orateurs invités pour une
conférence internationale. Il a commencé par nous parler de son expérience de foi, puis la
discussion s'est orientée sur la manière de conduire une nation dans la droiture. Que faire
quand la corruption a envahi la fonction publique, en particulier les douanes, la police et jusqu'à
la justice? Nous lui avons suggéré qu'en général, la fraude, telle une maladie contagieuse,
commence par un homme puis développe ses tentacules pour s'ériger en habitude. Mais
l'intégrité est heureusement, elle aussi, contagieuse. Plus la position de l'initiateur est élevée,
plus l'influence est forte d'un côté comme de l'autre. «Lorsqu'un chef prête attention à des
mensonges, tous ses subordonnés deviennent malhonnêtes.»64 Si le chef de chorale entonne
faux, toute la chorale le suivra. Il est absolument nécessaire que dans toute l'échelle sociale, en
commençant si possible par les ministres et le chef de l'Etat, des hommes et des femmes
intègres soient choisis pour élever la droiture.
Pouvons-nous imaginer qu'aujourd'hui, dans certains grands hôpitaux, on laisse courir les rats
entre les lits ou encore que le téléphone soit coupé pour insolvabilité? Oui, vous avez bien lu: la
ligne téléphonique principale de l'hôpital universitaire d'une capitale a été coupée pour raison
de non-paiement! Corruption et négligence anéantissent les plus grands projets humanitaires et
salissent les plus grands doctorats.
A ce propos, nos Hautes Ecoles n'ont pas encore compris qu'un cerveau rempli, sans formation
du caractère et sans les valeurs de l'Evangile, peut produire des voleurs, des pilleurs et autres
démons sanguinaires de la pire espèce, à l'exemple de Pol Pot. Dans plusieurs pays
occidentaux, on a non seulement ignoré les préceptes de Christ, mais on les a écartés,
interdits, dénigrés. On a formé des générations d'enseignants à une attitude laïque exacerbée
afin qu'eux-mêmes soient capables d'ébranler ou, mieux, de déraciner le peu de foi qu'un élève
pourrait avoir. La récolte de cette semence mortelle a commencé: agressions, rackets, drogues,
anarchie, fanatisme envahissent un établissement après l'autre et une classe d'âge après
l'autre.

Beaucoup justifient leur corruption en disant qu'ils en ont besoin pour vivre. Cette grossière
excuse, si elle satisfait les copains du bistrot, maintient la société dans la crainte et l'esclavage.
Jésus leur dira: «Eloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l'injustice. Il y aura là des
pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac, Jacob et tous les
prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous serez jetés dehors.»65

63
Pro. 17:15
64
Pro. 29:12
65
Luc 13:27-28

22
Ceux qui préfèrent mourir honnêtes plutôt que de vivre corrompus sont les authentiques
réformateurs.

Puis-je exercer n'importe quelle activité au nom de Christ?


Y a-t-il des métiers intrinsèquement malhonnêtes? Oui. Toute activité (occasionnelle, habituelle
ou professionnelle) peut-elle se faire au nom de Christ? Non, bien sûr. Il y a une éthique
biblique du travail incompatible avec le mal institutionnalisé.
Le patron d'un magasin d'électronique justifiait la vente de cassettes vidéo pornographiques
dans ses rayons; en disant que, s'il s'en abstenait, ses clients se serviraient de toute façon
ailleurs... Il oublie qu'il initie aussi une nouvelle clientèle, tentée chez lui et non ailleurs, qu'il
facilite et encourage le vice des autres et que le cent pour cent de tous les hypocrites peuvent
chanter le même refrain.
Si l'honnêteté peut briller dans une multitude de professions et au sein des endroits les plus
ténébreux, il est cependant vital de savoir dire non aux propositions condamnables. Une
infirmière que l'on oblige à coopérer aux avortements, un commerçant sur qui l'on fait pression
pour qu'il vende des cigarettes66, un acteur que l'on veut entraîner dans une scène impure
doivent savoir tenir tête.
Celui qui n'est pas prêt à subir les conséquences de son honnêteté glissera dans le compromis.
Nous pouvons essayer de «noyer le poisson» en trouvant des défauts à toute profession, mais
le lecteur sincère et désireux d'honorer Christ par son travail saura discerner.

Une amie veuve, ayant deux enfants à charge (c'est un métier), a rencontré un homme désirant
partager sa vie. Elle aurait facilement pu conserver sa rente de veuve en choisissant le
concubinage. Par honnêteté, et malgré la pression de sa parenté, elle a choisi le mariage tout
en sachant qu'elle perdrait définitivement une coquette somme mensuelle.
Etre prêt à perdre de l'argent, son travail, sa position sociale, sa réputation ou sa vie est parfois
le prix inévitable de l'honnêteté.

Lors de mes examens finaux, point culminant de quatre ans d'apprentissage, j'avais fermement
résolu de ne pas tricher. Alors que je dessinais un schéma électronique, un ami qui connaissait
le sujet bien mieux que moi, passa à côté de ma table. Il mit son doigt sur ma feuille et me dit:
«Cette antenne doit être placée ici, celle-là à cet endroit-là.» C’était si facile de gommer mes
erreurs et de suivre ses indications. J'étais placé devant un choix... Je rendis ma feuille sans la
modifier. Les matières étant nombreuses, je réussis ces examens. Quelques mois plus tard, je
me retrouvai à l'école d’évangélisation; là, Dieu m'amena à mettre de l'ordre dans ma vie. Je
fus convaincu de la nécessité d'aller trouver une quarantaine de personnes que j’avais
offensées durant mon enfance et adolescence, pour leur demander pardon. Je réalisai alors
avec certitude qu'en cas de tricherie à ces fameux examens, le Saint-Esprit m’aurait demandé
d’écrire une lettre aux autorités compétentes et de leur dire: «Je suis désolé, j’ai obtenu mon
diplôme, mais j’ai triché.» J'ignore quelles en auraient été les conséquences, mais j'étais plus
que soulagé d'avoir tenu ferme!

Nous avons le choix entre mettre nos vies en règle aujourd'hui ou supporter plus tard la honte,
sous une forme ou une autre. «Il n'y a rien de caché qui ne doive être révélé, ni de secret qui
ne doive être connu.»67

66
Les cancers et les morts liés au tabagisme ont atteint un tel niveau (vingt-trois décès prématurés par jour en
Suisse) que, pays après pays, la législation oblige les cigarettiers à signaler sur chaque paquet de leurs produits:
«Nuit gravement à la santé.» Nous pouvons comprendre qu'un employé doive écouler, dans une grande surface,
des cigarettes parmi les milliers de produits disponibles, mais pas qu'un gérant chrétien ne fasse pas tout pour
limiter ou abroger la distribution du tabac placée sous son autorité. La lutte contre ce fléau fait partie de la
compassion envers ses victimes.
67
Luc 12:2

23
Loyauté ou déloyauté, obéissance ou désobéissance: Elisée ou Absalom
«Un homme loyal sera comblé de bonheur.»68
Rares sont les pionniers qui réussissent sans un collaborateur loyal; rares sont les dirigeants
qui échappent à un foyer de déloyauté. Les Elisée sont des joyaux précieux, les Absalom sont
des mouches dans les yeux et des chardons dans les flancs. Le monde du travail compte un
grand nombre de personnes des deux catégories. Ces deux personnages bibliques nous
dévoilent quelques-unes de leurs caractéristiques.

Elisée, le disciple d'Elie


«Il (Elie) partit de là et trouva Elisée, fils de Chafat, qui labourait [...] Elie passa près de lui et
jeta son manteau sur lui. Elisée abandonna les boeufs, courut après Elie et dit: «Permets que
j'embrasse mon père et ma mère et je te suivrai.» Elie lui dit: «Va! retourne!» Elisée [...] prit la
paire de boeufs qu'il offrit en sacrifice; avec l'attelage des boeufs, il fit cuire leur viande qu'il
donna à manger aux siens. Puis il se leva, suivit Elie et fut à son service.»
Elisée, qui deviendra un grand prophète, est capable de suivre et de servir.

Quand Elisée prend la relève


«Voici ce qui arriva quand le Seigneur fit monter Elie au ciel dans la tempête. Elie et Elisée
quittaient Guilgal. Elie dit à Elisée: «Reste ici, je t'en prie, car le Seigneur m'envoie jusqu'à
Béthel.» Elisée répondit: «Par la vie du Seigneur et par ta propre vie, je ne te quitterai pas!»
L'homme loyal n'attend pas impatiemment la retraite ou la mort de son maître; au contraire il la
redoute.

L'objectif d'Elisée
«Elie dit à Elisée: «Demande ce que je dois faire pour toi avant d'être enlevé loin de toi!» Elisée
répondit: «Que vienne sur moi, je t'en prie, une double part de ton esprit!»
L'homme loyal poursuit l'oeuvre commencée et la développe dans le même esprit.
Au moment de la séparation, Elisée s'écrie: «Mon père! Mon père! Chars et cavalerie d'Israël!»
Son affection est aussi sincère que profonde.

La réputation d'Elisée
«Josaphat (le roi) demanda: «N'y a-t-il pas ici un prophète par qui nous puissions consulter le
Seigneur?» Un officier du roi d'Israël répondit: «Nous avons avec nous Elisée, fils de Chafat,
qui était un collaborateur intime du prophète Elie.»69
Le disciple est devenu comme son maître. Ces deux prophètes ont été si proches, qu'il arrive
qu'on les confonde.

Les caractéristiques de l'homme loyal


- Elisée respecte hautement Elie et reconnaît son mandat divin,
- il le sert d'un coeur dévoué,
- il est attaché70 à lui,
- il prend exemple sur lui et finit par lui ressembler,

68
Pro. 28:20
69
1 Rois 19:19-21, 2 Rois 2:1-2, 9,12, 3:11
70
Cet attachement ne doit pas faire abstraction de la vérité. Sans elle, il pourrait devenir manipulateur. Etre loyal
envers quelqu'un, c'est aussi avoir le courage d'un dialogue ouvert.

24
- il redoute son départ,
- il continue son oeuvre et la développe.

Absalom, fils de David: une star


«Dans tout Israël, il n'y avait personne d'aussi beau, d'aussi admiré qu'Absalom: de la plante
des pieds au sommet de la tête, on ne trouvait aucun défaut en lui.»

Quand sa mentalité se dévoile


«Absalom se procura un char et des chevaux, ainsi qu'une troupe de cinquante hommes qui
couraient devant son char. Tôt le matin, il se postait au bord de la route à l'entrée de la ville.
Chaque fois que passait une personne se rendant chez le roi pour demander justice à propos
d'un procès, Absalom l'interpellait et lui demandait: «D'où viens-tu?» - »Prince, je viens de telle
tribu d'Israël.» «Bien, disait Absalom. Ton affaire est bonne et tu es dans ton droit; seulement
vois-tu, il n'y aura personne pour t'écouter de la part du roi.» Et il ajoutait: «Ah, si j'étais juge
dans ce pays! Tous ceux qui ont des querelles ou des procès à régler viendraient me trouver, et
moi je leur rendrais justice.» Si l'homme approchait alors pour s'incliner jusqu'à terre devant lui,
Absalom le retenait et l'embrassait.
Absalom agissait de cette manière à l'égard de tous ceux qui venaient demander justice au roi,
et il gagnait insidieusement l'affection des Israélites.»

Quand le jour J arrive


«Au bout de quatre ans, Absalom dit un jour au roi: «Permets-moi d'aller à Hébron, pour y
accomplir la promesse que j'ai faite au Seigneur.»
A Hébron, Absalom fomente un coup d'Etat. David et ses ministres s'enfuient de Jérusalem,
Absalom s'installe au palais. «On dressa alors pour Absalom une tente sur le toit en terrasse du
palais, et Absalom alla y coucher avec les épouses de son père, à la vue de tout Israël.»71
Quelque temps plus tard, Absalom trouve la mort dans une bataille où il cherche à tuer son
propre père. David est restauré dans la royauté.
Nul n'échappe à la loi divine: «Quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera
élevé.»72

Les caractéristiques de l'homme déloyal


- Il a de bons atouts: ici, il est beau, admiré et habile,
- il est techniquement à la pointe et s'octroie une place en vue,
- il se bâtit une cour d'admirateurs,
- il est patient et déterminé,
- il flatte les mécontents et focalise les faiblesses de l'ordre établi,
- il proclame: «Ah, si j'étais... moi je... tout irait mieux!»
- il est opportuniste, saisissant toute occasion ou crise pour avancer ses pions,
- il manipule son adversaire,
- son dessein accompli, il se révèle odieux, cruel et impitoyable.

La différence entre loyauté et déloyauté est aussi prononcée qu'entre le jour et la nuit. L'une
édifie, l'autre renverse. L'une consolide, l'autre déstabilise. L'une apporte amitié et paix, l'autre
conflits et culpabilité. L'une est désintéressée, l'autre égocentrique. L'une donne, l'autre exige.
71
2 Sam. 14:25, 15:1-7, 16:22
72
Luc 14:11

25
L'une engendre la plénitude, l'autre la misère. L'une soigne, l'autre blesse. L'une aime, l'autre
hait, et ainsi de suite.

Autorité et soumission
La déloyauté est souvent liée à l'orgueil et à son corollaire: l'insoumission. La loyauté est
souvent liée à l'humilité et, par conséquent, à la soumission.
Jésus n'a jamais flatté qui que ce soit, pourtant il a publiquement admiré la foi d'un capitaine
romain. Que croyait donc cet officier?
Après avoir envoyé chercher Jésus en faveur de son serviteur malade, il lui fait dire: «Maître,
ne te dérange pas. Je ne suis pas digne que tu entres dans ma maison [...] Mais dis un mot
pour que mon serviteur soit guéri. Je suis moi-même soumis à mes supérieurs et j'ai des
soldats sous mes ordres. Si je dis à l'un: Va! il va; si je dis à un autre: Viens! il vient; et si je
dis à mon serviteur: Fais ceci! il le fait.»
Cet homme comprend la puissance de l'autorité et de la soumission. Sur le plan militaire, il
obéit et donne des ordres; il respecte et il est respecté. Il se reconnaît indigne que le Christ
entre chez lui; mais qu'importe, ce commandant sait que Jésus, par sa soumission à son Père,
a toute autorité pour ordonner et guérir. Une seule parole de sa bouche suffira à rétablir son
serviteur.
Quand Jésus entend ces mots, il se retourne et dit à la foule qui le suit: «Je vous le déclare: je
n'ai jamais trouvé une telle foi, non, pas même en Israël.»73

Le premier roi d'Israël sera rejeté pour avoir brisé ces principes. Le prophète Samuel lui dira:
«Pour lui (le Seigneur), l'obéissance vaut mieux que les sacrifices, et la soumission vaut mieux
que la graisse des béliers. En effet, la désobéissance est aussi grave que la divination, et
l'insoumission aussi grave que l'idolâtrie. Ainsi, puisque tu as rejeté les ordres du Seigneur, le
Seigneur te rejette aussi: tu ne seras plus roi de son peuple.»74
L'obéissance jusque dans les détails et de tout coeur est une qualité inestimable aux yeux de
Dieu et des hommes. Heureux ceux qui comprennent et pratiquent cela!

Deux membres de notre équipe Porteurs de Vie sont allés trouver l'évangéliste Reinhard
Bonnke pour recevoir quelques conseils. Ce dernier a souligné deux points: «La chose la plus
difficile pour former une bonne équipe est de trouver les personnes que Dieu appelle et d'éviter
celles qui ne sont pas appelées. Il est indispensable que mes équipiers me respectent.»

Pour être béni dans votre travail et vous y épanouir, pratiquez l'honnêteté, soyez loyaux envers
tous, respectez vos autorités et faites-vous respecter de vos subordonnés.

6. Soyez fidèle dans les petites choses

«Celui qui est fidèle dans les petites choses est aussi fidèle dans les grandes; celui qui est
malhonnête dans les petites choses est aussi malhonnête dans les grandes.»75

73
Luc 7:6-9
74
Cf. 1 Sam. 15:22-23
75
Luc 16:10

26
En opposant malhonnêteté à fidélité, Jésus établit une parenté entre honnêteté et fidélité. La vie
est une succession de petites choses qui, accomplies fidèlement, se tissent, s'imbriquent et
s'influencent sans cesse. Les grands projets réussis en sont le fruit.
Aucune entreprise ne peut prospérer sans un personnel fidèle dans les détails. Aucun moyen
de transport, aucun appareil électronique ou informatique ne peut sortir d'usine et être fiable
sans une fidélité ou une conscience professionnelle aiguë. Aucune opération chirurgicale ne
peut en faire l'économie. Si, dans les relations humaines, sa portée paraît moins quantifiable,
elle n'en est pas moins essentielle. Il y aura toujours des personnes pour se comporter en
éléphant dans un magasin de porcelaine et, de plus, en être fières! Mais celui qui prend soin de
la porcelaine sera finalement reconnu plus grand que celui qui la piétine.

Quand Dieu souligne les détails


«Puis il (Jésus) se tourna vers la femme et dit à Simon: «Tu vois cette femme? Je suis entré
chez toi et tu ne m'as pas donné d'eau pour mes pieds; mais elle m'a lavé les pieds de ses
larmes et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m'as pas reçu en m'embrassant; mais elle n'a
pas cessé de m'embrasser les pieds depuis que je suis entré. Tu n'as pas répandu d'huile sur
ma tête; mais elle a répandu du parfum sur mes pieds.»76
Laver, essuyer, embrasser, parfumer... ses pieds. Jésus est sensible aux détails; pour quelle raison? La
réponse se trouve dans la motivation de ces gestes: l'amour.
Ce sont les détails qui, toujours, démontrent sa grandeur. Il se manifeste de mille façons:
- une réponse aimable et complète à un courrier,
- un rendez-vous honoré,
- un service rendu,
- une information donnée,
- la ponctualité respectée,
- la qualité offerte,
- la façon de mettre à l'aise, d'accueillir avec empressement, d'écouter avec le coeur.

Courtoisie, respect, politesse (non de façade, mais authentique) ne sont pas des valeurs mesurables; elles
sont pourtant le ciment d'un climat de confiance et de relations sociales saines dans la durée. Elles sont
des espèces en voie de disparition, dignes d'être protégées. Elles devraient faire l'objet d'un programme
d'urgence dans toutes les écoles et se trouver à l'ordre du jour des week-ends de recyclages
professionnels!
Accueillir ou être accueilli évoque un commencement. Nous nous souvenons de notre premier jour en
classe, en apprentissage ou dans un nouveau poste de travail. Dans ces instants-là, notre coeur quémande
et parfois crie: «Aimez-moi, rassurez-moi, encouragez-moi!» Face à l'inconnu, notre position de faiblesse
donne à chaque détail un relief amplifié. L'impression restera longtemps, parfois toute la vie.
«Quiconque vous accueille m'accueille; quiconque m'accueille accueille celui qui m'a envoyé.»77
«Et celui qui vous donnera à boire un verre d'eau parce que vous appartenez au Christ, je vous le déclare,
c'est la vérité: il recevra sa récompense.»78
«Le roi leur répondra: [...] toutes les fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes
frères, c'est à moi que vous l'avez fait.»79 Que lui ont-ils donc fait? Ils lui ont donné à manger et
à boire, ils l'ont accueilli, ils l'ont vêtu, ils l'ont soigné et visité.

76
Luc 7:44-46
77
Mat. 10:40
78
Marc 9:41
79
Mat. 25:40

27
L'ordre et la propreté
Dieu est un Dieu d'ordre. Quand Jésus a multiplié les pains et les poissons, il a demandé à ses
disciples de ramasser les morceaux qui restaient. Lorsqu'il est ressuscité, le linge qui avait été
sur sa tête était enroulé à part.80
Pouvons-nous imaginer les rues de la nouvelle Jérusalem jonchées de papiers gras? nos
demeures célestes sales et désordonnées? Non. Dans notre travail, la beauté et l’ordre sont
des valeurs qui viennent du royaume de Dieu.

La fidélité dans les petites choses ouvre de grandes portes


Des milliers de réfugiés arrivaient à Hongkong ou en Thaïlande. Les camps débordaient de
monde alors que les systèmes sanitaires étaient parfois inexistants! Les organisations
humanitaires ne trouvaient personne pour s'en occuper. Ce fut le premier travail que l'ONU et la
Croix-Rouge confièrent à Jeunesse en Mission: creuser des canalisations pour les égouts,
installer des toilettes ou les nettoyer quand elles existaient. Par la suite, la poste, la confection
de chaussures, les soins et certaines écoles maternelles firent partie de leur mandat.
En considérant l'activité première de nombreux personnages bibliques, nous décelons que leur
fidélité en celle-ci a souvent été le fondement pour une influence ultérieure plus étendue.

Joseph intendant - Premier ministre


Moïse gardien - libérateur et conducteur
Josué serviteur - général en chef
Débora prophétesse - mère en Israël
Gédéon cultivateur - libérateur et juge
Samuel serviteur - sacrificateur
Ruth réfugiée - glaneuse - gestionnaire
Esther étudiante - reine
David berger - roi
Esdras scribe - réformateur
Néhémie échanson - gouverneur
Elisée laboureur - prophète
Daniel étudiant - conseillé du roi
Amos éleveur - prophète
Jonas sous-marinier - prédicateur
Jésus charpentier - apôtre
Pierre disciple (pêcheur) - apôtre
Philippe diacre - évangéliste
Paul prédicateur - apôtre

Au fil de l'Ecriture, nous voyons que celui qui sert tend, déjà ici-bas, à diriger. Son service lui
donne de plus en plus d'autorité. Paul mentionne la fidélité comme qualité fondamentale à
l'appel au ministère: «Je rends grâces à celui qui m'a fortifié, à Jésus-Christ notre Seigneur, de
ce qu'il m'a jugé fidèle, en m'établissant dans le ministère.»81 Ce dernier n'est pas le fruit d'une

80
Cf. Mat. 14:20, Jean 20:7
81
1 Tim. 1:12

28
vie oisive ou une porte de secours pour chrétiens en mal d'identité, car: «Ce qu'on demande
des administrateurs, c'est que chacun soit trouvé fidèle.»82
Le temps arrive où, la confiance établie, les postes à responsabilités s'ouvrent. Comme déjà
cité, Daniel est choisi grâce à de sa compétence pour servir le roi. Il devient ensuite chef
suprême des sages de Babylone. Si Dieu a pu le revêtir d'une telle clairvoyance et permettre
qu'il soit nommé à ce poste, il doit aussi pouvoir placer un chrétien fidèle et rempli de l'Esprit au
journal télévisé, comme ministre de l'Intérieur ou comme Président d'un pays. A chacun de se
préparer.
Je suis personnellement quelque peu fatigué d'apprendre la conversion des hommes influents
après leur mandat. Si cela est réjouissant, il serait préférable qu'ils servent Dieu avant ou
pendant l'exercice de leurs responsabilités, comme Daniel ou Esther. Une nouvelle génération
de chrétiens fidèles et compétents se lèvera-t-elle pour sortir de l'anonymat?

Pour être béni dans votre travail et vous y épanouir, mettez aussi en valeur les «petites»
choses telles que l'accueil, la gentillesse, la propreté. Soyez prêt à assumer la tâche la plus
humble comme la plus importante.

7. Refusez la paresse, acceptez le repos

J'aimerais préciser d'emblée que les lignes qui suivent ne veulent en aucune façon accabler le
chômeur ou celui qui souffre d'un handicap - cela peut frapper chacun d'entre nous -, mais
servent à étudier les fondements bibliques liés à notre sujet.
«Tu travailleras six jours, et tu te reposeras le septième jour; tu te reposeras, même au
temps du labourage et de la moisson.»83
Les facteurs de bénédictions sont ici clairement définis; quels sont-ils? Travailler, se reposer et
ne pas tout mélanger!

Travailler
«Celui qui cultive son champ a beaucoup de pain, celui qui cultive des illusions a beaucoup
de misères.»84
«Quand nous étions chez vous, nous vous avons avertis: «Celui qui ne veut pas travailler ne
doit pas manger non plus.» Or nous apprenons que certains d'entre vous vivent en paresseux,
sans rien faire que de se mêler des affaires des autres. A ces gens-là nous demandons, nous
recommandons ceci au nom du Seigneur Jésus-Christ: qu'ils travaillent régulièrement pour
gagner leur subsistance.»85
Le quatrième des dix commandements commence ainsi: «Tu travailleras six jours, et tu feras
tout ton ouvrage.»86 Comme ce fut le cas pour Dieu à la création, il suggère une étape, un but
atteint par le travail accompli au cours de la semaine. Le repos qui suit n'est que meilleur.
Votre champ de travail, quel qu'il soit, a besoin de rythme, de fidélité, de constance. Les
champs cultivés sont délicats. Le cycle des saisons, des pluies, des vents, de l'ensoleillement
leur est indispensable. Il en est de même pour les activités qui nous incombent. Travailler
n'importe comment, n'importe quand peut fonctionner un temps, mais à long terme le champ en

82
1 Cor. 4:2
83
Exo. 34:21
84
Pro. 28:19
85
2 The. 3:10-12
86
Exo. 20:9

29
souffrira et le pain se fera rare. Les médias nous apprennent que, suite à telle anomalie
climatique, trente pour cent, quatre-vingts pour cent des récoltes de tel secteur ont été perdues.
Par contre, si les conditions sont favorables, le rendement peut dépasser largement les normes
habituelles. La Parole comme la nature nous indiquent le chemin de pleines récoltes. Si une
constance minimale est nécessaire, notre but n'est pas la survie mais la vie en abondance.

Travailler paisiblement, régulièrement, suggère des coutumes de vie saines. Les textes cités
s'adressent à nous, les croyants. Cultiver des illusions est une tentation malheureuse mais
universelle qui génère la misère financière et/ou morale. Certaines personnes, extérieurement
euphoriques, ne portent pourtant aucun fruit, car leur vie est désordonnée. Elles trouvent
parfois un bon emploi et manifestent des dons réels, mais leur vie familiale, sociale et
professionnelle est si chaotique que tout s'écroule au fur et à mesure. Leur champ est inondé,
dévasté par la tempête, puis brûlé par le soleil. Elles espèrent du pain, mais récoltent la misère.
Le défi pour tout être humain est de comprendre que Dieu veut sa patiente collaboration en
toute chose. Il donne le jardin, l'homme le cultive. Il donne vie au troupeau, l'homme en prend
soin. Il donne la matière première, l'homme l'exploite, la transforme, la valorise. Il donne
l'intelligence, l'homme étudie, et ainsi de suite. Ce concept divin encourage et honore chacune
de nos activités. Nous sommes ouvriers avec Dieu.87 Le comprendre et le vivre est
enthousiasmant; s'en croire exempté est une illusion. Cette dernière peut se produire quand
nous attendons de Dieu ce qu'il attend de nous. Cultiver n'est pas sa responsabilité; nous
avons beau le lui demander, il ne le fera pas. Une telle attitude, quand elle ne dure que
quelques jours, ne porte généralement pas à conséquence; c'est quand elle est cultivée qu'elle
produit la misère.
Un prophète moderne a dit: «Par manque de courage et d'amour, nous prions au lieu de nous
former.» Certains prient au lieu de travailler, ils s'égarent dans des concepts bizarres et
entraînent avec eux des gens crédules. D'autres ne comprennent pas l'importance de la
stabilité au travail, ils souffrent de renvois à répétition; leurs enfants en sont perturbés, leur
couple en est ébranlé. Ils se sentent de constants apprentis, dominés et insécurisés.
Cela peut sembler si simple, mais c'est tellement important: un homme ou une femme qui sait
travailler possède déjà une grande richesse!
«Un jour, je suis passé près du champ et de la vigne d'un homme paresseux, à la tête vide.
Des ronces et des mauvaises herbes poussaient partout, le mur de clôture était écroulé. J'ai
réfléchi à ce que j'avais vu et j'en ai tiré la leçon: tu dors un peu, tu t'assoupis un petit moment,
tu restes étendu en te croisant les bras. Pendant ce temps, la pauvreté arrive sur toi comme un
rôdeur, la misère te surprend comme un pillard.»88
Chacun de nous a son champ; en prendre soin, l'arroser, le protéger, patienter, récolter est de
notre ressort. Le miracle de Dieu n'est pas magique - réaliser nos illusions -, mais magnifique:
le pain, produit d'un champ cultivé.

D'autres sources d'illusions professionnelles, qui engendrent le malheur


- Une trop haute opinion de soi, de son influence, de ses plans, de son travail: certains
attendent d'être reconnus, sollicités, servis, et sont indignés de ne pas l'être. Le problème est
qu'ils n'ont pas atteint la qualité qu'ils croient offrir et semblent être les seuls à ne pas le savoir.
- Déléguer un projet avant de s'y impliquer soi-même: en rêve, un homme se voyait devant un
comptoir tenu par un ange. Il lui semblait pouvoir tout acheter. Il demanda du pain pour toute
l'humanité, la solution à tous les conflits, des soins efficaces pour chacun... L'ange le regarda
avec tendresse et lui dit: «Monsieur, ici on ne vend pas les fruits, mais les graines...»

87
1 Cor. 3:9
88
Pro. 24:30-34

30
Quand nous entendons ces personnes parler de leur vision, elles vous invitent à y entrer avec
force conviction et argumentation, vous donnant l'impression que les trois quarts sont
accomplis. Cependant, si vous savez leur poser les bonnes questions, vous découvrez que
votre interlocuteur n'a pas encore levé le petit doigt pour sa réalisation. Il cherche seulement
quelqu'un qui accomplira ses rêves.
Les meilleurs dirigeants, ceux qui ont inspiré à leur suite des armées d'ouvriers convaincus,
sont ceux qui marchent devant.
- Vouloir être reconnu avant de servir: une personne voulait se présenter comme future
visiteuse de prison. Elle avait demandé un «signe» à Dieu: elle exposerait clairement sa foi à
l'autorité de décision; si cette dernière l'embauchait, c'est que Dieu la voulait à ce poste! J'ai
suggéré à cette dame d'emprunter le chemin inverse: se montrer au départ prudente comme un
serpent et sage comme une colombe89, exercer ensuite ses responsabilités avec sérieux et
constance et rechercher l'excellence. Quand, grâce à son travail, d'ex-prisonnières et
prisonniers seraient les témoins vivants d'une réinsertion réussie, les portes et les oreilles de
ses responsables seraient alors ouvertes pour entendre la raison de ce succès.
Notons au passage que l'attitude inverse existe aussi: des ouvriers exemplaires qui arrivent en
fin de carrière sans jamais avoir donné gloire à Dieu devant leurs collègues et patrons. Ils
estiment que leur entourage aurait dû deviner les valeurs qui les animaient. Voilà encore une
belle illusion!
Quelqu'un a souligné que dans ce domaine, les hommes qui nous entourent devaient apprécier
la mélodie avant de recevoir les paroles. Les extrêmes sont stériles; un travail fidèle et si
possible excellent (la mélodie) va produire des occasions uniques d'écoute (les paroles).
Je connais un homme, expert financier, qui mange régulièrement à la table de hautes
personnalités réunies. En fin de repas, le président demande le silence et lui donne la parole en
ces termes: «Monsieur X va nous dire ce qu'il a vécu avec Jésus ces dernières semaines.»
Tous écoutent ses paroles avec attention et respect. Pourquoi? Parce que la mélodie est de
haute qualité.
- Méconnaître nos collaborateurs: si l'un d'eux est un «oeil» et que nous espérons de lui qu'il
entende ou s'il est une «oreille» et que nous exige qu'il parle, nos désillusions seront
immenses.

Assumer nos responsabilités, discerner celles de nos collaborateurs et accomplir fidèlement


notre tâche produira du pain en abondance.

Les bonnes oeuvres


Le Nouveau Testament parle vingt-six fois d'oeuvres bonnes ou de bonnes oeuvres. Il est à
remarquer que ce n'est jamais dans un sens négatif. «Nous avons été créés en Christ-Jésus
pour des oeuvres bonnes que Dieu a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions.»90
Beaucoup d'orateurs ne parlent de bonnes oeuvres que dans un sens négatif! Souligner que le
salut est totalement gratuit, acquis pour nous par Christ, est essentiel, dénoncer les oeuvres
mortes aussi; mais occulter, assombrir ou minimiser l'emphase biblique que Dieu accorde à une
vie active, pleine de bonnes oeuvres, est regrettable. Ces dernières témoignent d'une foi
authentique. Si nous regardons la liste des personnages bibliques nommés plus haut, nous
voyons que Dieu a appelé des travailleurs.
Il est dit de Dorcas, femme que Pierre ressuscita, qu'elle était continuellement occupée à faire
du bien et à aider les pauvres. On montra à l'apôtre les chemises et les manteaux qu'elle
avait confectionnés. Cela démontre, si nécessaire, que les bonnes oeuvres et le travail
sont étroitement liés. Se dire: «Aujourd'hui, je dois travailler toute la journée, mais j'espère
que ce soir il me restera un peu de temps pour accomplir une bonne action» est une hérésie.
Pour Dorcas, confectionner des habits faisait partie intégrante du bien qu'elle prodiguait autour
d'elle.

89
Mat. 10:16
90
Eph. 2:10

31
Les passages qui suivent concernent en premier lieu notre profession. Il n'est pas possible d'en
développer toute la richesse, mais nous pouvons les méditer:

Se parer de bonnes oeuvres 1 Tim. 2:10


Etre riche en bonnes oeuvres 1 Tim. 6:18
Etre propre à toute bonne oeuvre 2 Tim. 2:21
Etre zélé pour les bonnes oeuvres Tite 2:14
Etre prêt à toute bonne oeuvre Tite 3:1
Nous appliquer à pratiquer de bonnes oeuvres Tite 3:8
Veiller à mieux aimer et faire des oeuvres bonnes Héb. 10:24
Etre capable de toute bonne oeuvre Héb. 13:21
Que les hommes les voient et louent Dieu Mat. 5:16
91
Qu'ils les voient et glorifient Dieu 1 Pie. 2:12

Si ces oeuvres font partie intégrante de notre métier, il y a évidemment aussi place pour des
oeuvres bénévoles. Aux Etats-Unis, les pasteurs de toutes les églises d'une ville demandèrent
au maire de leur partager ses préoccupations. Ce dernier mentionna les parcs publics
transformés en poubelles. La municipalité n'avait plus les moyens de faire face. Un samedi,
armés de gants et de sacs poubelle, des centaines de chrétiens réhabilitèrent les jardins
publics. Cette action ne fut que le départ pour d'autres opérations plus conséquentes. L'opinion
des autorités et de la population au sujet des croyants changea positivement.
Les bonnes oeuvres, loin d'être méprisables, changent les mentalités, ouvrent les portes,
gagnent la confiance. Ce n'est en général pas notre foi qui touche les non-croyants, mais nos
oeuvres.
Aux yeux de Dieu, nos actes comptent bien plus que ce que nous imaginons habituellement:
«Moi, dit le Seigneur, je vois jusqu'au fond du coeur, je perce le secret des consciences. Ainsi
je peux traiter chacun selon sa conduite et le résultat de ses actes.»92
«Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes
choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne
oeuvre.»93

Se reposer
«Dieu, après avoir achevé son oeuvre, se reposa le septième jour de tout son travail. Il fit de ce
septième jour un jour béni, un jour qui lui est réservé, car il s'y reposa de tout son travail de
Créateur.» «Le sommeil du travailleur est doux.»94
La vie n'est pas un sprint sur cent mètres, mais un marathon; la gestion de nos forces est
indispensable. Un grand spécialiste en la matière, le docteur Archibald Hart, a écrit nombre de
livres sur le sujet. Il affirme que, dans une étude faite sur trois mille décès par crise cardiaque
chez les hommes de moins de cinquante ans aux Etats-Unis, le cent pour cent d'entre eux
avaient une glande surrénale (qui sécrète l'adrénaline) trop développée. Cette glande croît
exagérément quand, au lieu de se reposer et de dormir, nous la stimulons comme substitut. En
d'autres termes, nous pouvons nous doper à l'adrénaline jusqu'à ce que le coeur lâche.

91
Dans plusieurs passages bibliques, ce mot suggère une conversion au vrai Dieu.
92
Jér. 17:10, voir aussi Mat. 16:27, Rom. 2: 6, 1 Cor. 3:13, 2 Cor. 11:15, Apo. 2:23, Apo. 20:13.
93
2 Cor. 9:8
94
Gen. 2:2-3, Ecl. 5:11

32
Il est surprenant de voir à quel point la Bible insiste sur le repos. Pourtant le message ne
semble pas avoir passé. En caricaturant à peine les choses, nous pouvons dire que certains
considèrent le travail comme spirituel, et la détente comme charnelle. Le résultat est
catastrophique: nous nous épuisons au travail et nous nous sentons coupables dans nos brefs
instants de détente!
Un pasteur disait: «Je ne prends jamais de vacances car le diable lui non plus n'en prend pas.»
Quelqu'un lui a répondu: «Vous allez finir par lui ressembler!» Dans la plupart des pays que je
visite, les pasteurs ne s'accordent aucun repos. Quand ce dernier est prévu sur le papier, il
n'est pas respecté par les membres des communautés. Chacun s'octroie le droit de déranger
son berger presque vingt-quatre heures sur vingt-quatre, jusqu'à épuisement. Finalement, tout
le monde en souffre.
Qui aura le courage de se lever et d'arrêter ces pratiques suicidaires? De même qu'un
pharmacien, un pompier ou un médecin a droit au repos par un système organisé de rotation,
de même un responsable spirituel doit pouvoir s'arrêter, quelles que soient les coutumes
locales. Se reposer est un ordre divin au même titre que travailler. L'une des intentions de Dieu
dans le sabbat est de procurer une rupture dans le rythme du travail, afin de se reposer et de
ne pas devenir esclave de l'ouvrage.
L’homme qui se sera reposé un jour sur sept aura accompli, au cours de sa vie, beaucoup plus
que celui qui aura travaillé sept jours sur sept.

Comment Dieu se repose-t-il? A la fin de chaque étape, il prend le temps de considérer tout ce
qu'il a accompli: «Dieu vit que cela était bon. Il y eut un soir et il y eut un matin...» «Dieu bénit le
septième jour et le sanctifia, car en ce jour Dieu s'était reposé de toute l'oeuvre qu'il avait
créée.»95
J'avais, durant une période de ma vie, beaucoup de mal à me détendre. J'étais en vacances
physiquement et géographiquement, mais non intellectuellement; culpabilité, préoccupations,
pensées pesantes assombrissaient continuellement mes journées. Je décidai de m'inspirer de
la méthode de Dieu. L'année suivante je notai les étapes importantes accomplies:
déménagement, décisions de poids, étapes professionnelles, relations améliorées, achats
conséquents, progrès dans l'apprentissage d'une langue étrangère, etc. Sur un calendrier,
j'attribuai un sujet par jour de vacances. En vacances, chaque matin, je me remémorais l'étape
franchie et les bienfaits qui en avaient découlé; je la «dégustais», me réjouissant et me
reposant du travail accompli. Mes vacances furent bien plus positives et renouvelantes. Comme
le psalmiste encourage son âme à espérer, il nous faut parfois dire à notre corps: repose-toi, et
à notre cerveau: détends-toi.
Financièrement, il est absolument légitime d'équilibrer positivement le budget détente en
rapport à ce que votre travail rapporte. Economiser sur les vacances est un mauvais calcul. La
qualité du repos est indispensable à la réussite de l'étape suivante.

Notre cerveau a également besoin de changement et d'oxygénation tout au long de l'année.


Pour ma part, avec des horaires irréguliers et de nombreux voyages, il m'était difficile de trouver
un hobby adapté et des amis pour le partager. Quand les copains disponibles se font rares, la
motivation pour se bouger est faible. Prendre congé pour tourner en rond, s'ennuyer ou
regarder la télévision est loin d'être satisfaisant. Lire, étudier ou suivre un séminaire, dans mon
cas, revenait à proposer à un garde forestier une promenade en forêt comme changement!
Après avoir un peu pratiqué le frisbee et le cerf-volant, j'ai découvert le modélisme planeur. Si,
dans ce sport, les rencontres sont nombreuses et très intéressantes, le planeur
radiocommandé96 a l'avantage de pouvoir se pratiquer seul. Le vol de pente est presque à
chaque fois synonyme de paysages magnifiques et de grand air. L'évolution majestueuse et
silencieuse de l'appareil dans les trois dimensions est comparable au vol de l'aigle. La

95
Cf. Gen. 1:13-14, 18-19, 31; 2:1-3
96
Il s'agit d'un petit planeur, en général de deux à cinq mètres d'envergure, piloté à distance. A bord, une batterie,
un récepteur et des servos assurent les commandes. Sans moteur, le planeur utilise les courants ascendants pour
se maintenir en vol.

33
communion avec le Créateur et sa création est bien réelle. Sans ces journées d'oxygénation et
de détente, la collection des livres Comment n'aurait pas vu le jour ou plus difficilement. Il m'est
arrivé de travailler toute la semaine, d'assumer réunion sur réunion le week-end et de me
remettre à l'ordinateur le lundi matin. Résultat: un cerveau vide, une attente sèche et pénible.
Un homme a dit: «Je n'ai pas besoin de sabbat, car ce dernier a été fait pour l'homme et non
l'homme pour le sabbat.» Quelqu'un lui a répondu: «Justement, le sabbat n'a pas été fait pour
les chiens...»

Séparer les jours de travail et les jours de repos


Je ne parle pas ici des obligations familiales incontournables, mais de l'habitude malsaine de
mélanger volontairement travail et repos. Un courrier électronique, une lettre, un entretien
professionnel au milieu d'un jour de congé ne fait pas gagner de temps, mais gâche une bonne
partie du bénéfice de cette pause légitime. Notre esprit et notre corps reçoivent un message de
stress qui, à la longue, altère et pollue travail et repos. Le téléphone portable, sympathique à
ses débuts, peut se muer en dictateur accablant. Il détruit l'intimité, l'attention, le rêve,
l'enchantement, le rire. Ne le laissez pas faire!
«Celui qui examine attentivement la loi parfaite qui nous procure la liberté, et [...] ne se contente
pas de l'écouter pour l'oublier ensuite, mais il la met en pratique. Eh bien, celui-là sera béni
dans tout ce qu'il fait.»97

Pour être béni dans votre travail et vous y épanouir, travaillez diligemment par étapes,
accordez-vous du repos de qualité et ne mélangez pas tout!

8. Gardez-vous d'une mentalité de mercenaire

«Le mercenaire, qui n'est pas berger et à qui les brebis n'appartiennent pas, voit venir le loup,
abandonne les brebis et s'enfuit. Et le loup s'en empare et les disperse. Voilà ce qui arrive
parce que cet homme ne travaille que pour de l'argent et ne se soucie pas des brebis.»98

Le mercenaire est prêt à sacrifier le projet qui ne lui appartient pas


L'Ecriture nous parle de deux prostituées qui se prétendaient chacune mère du même bébé.
Elles avaient accouché à deux jours d'intervalle et l'un des nourrissons était mort pendant leur
sommeil. Le roi Salomon, qui devait prononcer un jugement sur cette affaire, ordonna que
l'enfant vivant soit tranché en deux et que chacune d'elles en reçoive une moitié, voici leurs
réactions: «La femme dont le fils était vivant dit au roi, car elle brûlait de compassion pour son
fils: Je vous en prie, mon seigneur, donnez-lui l'enfant vivant, et ne le faites surtout pas mourir.
Mais l'autre dit: Il ne sera ni à moi ni à toi; coupez! Alors le roi prit la parole et dit: Donnez à la
première l'enfant vivant, et ne le faites surtout pas mourir. C'est elle qui est sa mère.»99
Dans le domaine professionnel, de multiples situations rejoignent cette histoire. L'ouvrier, le
cadre ou le patron, qui adopte son travail et s'y investit, cherchera à le protéger, le
perfectionner, le valoriser. S'il en est l'initiateur ou l'inventeur, il se comportera comme un père
envers son enfant. Mais d'autres intervenants, exerçant peu ou beaucoup d'influence, se feront
remarquer par leur désinvolture. Ils mettront ce même travail en péril, le gâcheront et le
dévaloriseront. Ils ne verront aucune objection à le réduire à néant, parfois ils ordonneront
même de le faire.

97
Jac. 1:25
98
Jean 10:12-13
99
1 Rois 3:26-27

34
Pour qu'une oeuvre grandisse, quelle qu'elle soit, il nous faut comme Salomon discerner entre
la mère et la trompeuse, entre le bâtisseur et le mercenaire. A première vue, c'est loin d'être
évident. Des multitudes de projets sont décapités par ceux qui ne les ont pas enfantés. Des
multitudes d'églises locales sont coupées en deux par l'action de mercenaires déloyaux qui
s'attribuent une paternité mensongère. Des multitudes de missions s'éteignent quand elles sont
confiées à ceux qui n'en connaissent pas la valeur.

Le mercenaire n'adopte pas son travail, ce dernier lui est étranger. Il est parfois son ennemi.
Moins il y touche, plus il se croit libre. S'il doit timbrer à l'usine à huit heures, il s'arrangera pour
arriver à la dernière minute. Il se mettra au travail seulement s'il est surveillé. Dès neuf heures,
son regard se portera sur la pause, qu'il prolongera au maximum. Dès onze heures, il sentira
son estomac en manque et pensera à son repas. A midi pile, qu'il soit en train de gonfler un
pneu ou sur le point de signer un document, il s'arrêtera instantanément. L'après-midi se
passera selon le même schéma, rêvasseries en plus. Il veillera à ne jamais rien faire de plus
que ce qui lui incombe et saisira toute occasion pour se plaindre.
Dans un cas similaire, celui qui est animé des valeurs du Royaume se sentira davantage
concerné par la qualité de son travail que par sa montre. Il lui arrivera de sauter une pause
juste par nécessité. A onze heures, il pensera: «Je vais essayer d'achever cela afin
d'entreprendre autre chose cet après-midi.» Si, aux toilettes, il voit qu’il manque du papier ou
qu'elles sont sales, même si ce n’est aucunement son travail, il se comportera en responsable.
Il est peut-être simple manoeuvre, mais il est solidaire de l'ensemble.

«Si quelqu'un parmi vous possède cent moutons et qu'il perde l'un d'entre eux, ne va-t-il pas
laisser les quatre-vingt-dix-neuf autres dans leur pâturage pour partir à la recherche de celui qui
est perdu jusqu'à ce qu'il le retrouve?»100 Posséder ou ne pas posséder voilà toute la
différence. Le mercenaire laisse les relations se dégrader et le matériel ou la récolte pourrir. Il
faudrait une encyclopédie pour relater les pertes incalculables en vies humaines, en bâtiments,
en véhicules, en années gâchées par pure négligence. L'homme faisant preuve de maturité se
comporte en responsable. Sans se mêler des affaires des autres, il se sent concerné par la
collectivité comme cohéritier et fils de Dieu. La terre appartient à Dieu avec tout ce qui s'y
trouve. En tant que citoyen, il se comporte comme gérant du pays. Un président a dit: «Ne vous
demandez pas ce que votre pays pourrait faire pour vous; demandez-vous plutôt ce que vous
pourriez faire pour votre pays.» Au risque de choquer, je pense que cette phrase s'applique
aussi à notre place de travail, notre lieu d'habitat, notre ville ou village. Quelqu'un a dit:
«Enseigne à un homme ses droits et tu verras une révolution; enseigne-lui ses responsabilités
et tu verras un réveil!» Il y a certainement dans tout cela un juste milieu; mais quand un
syndicat enseigne que tout responsable est un monstre et tout contestataire un saint, il prépare
la ruine et les larmes.

Le mercenaire se dérobe dès qu'une difficulté apparaît


Le mauvais berger fuit devant le loup. La difficulté, l'opposition, la menace dévoilent la
différence entre le mauvais et le bon ouvrier. Je suis frappé de constater la faiblesse des
engagements humains. Je ne parle pas seulement ici des grands traités internationaux ni de
l'être humain en général, mais bien des disciples de Christ. Que de projets de valeur
s'effilochent, s'évaporent, fondent comme neige au soleil; d'autres sont mis en veilleuse,
reportés ou annulés dès qu'un obstacle surgit! La moindre opposition, le moindre obstacle et
voilà des mois de travail remis en cause. Or, les oeuvres de Dieu ne s'enfantent presque
jamais sans de sérieux combats!
«Celui qui se relâche dans son travail est frère de celui qui détruit.» Ou, comme le dit une autre
version: «Celui qui néglige sa besogne et celui qui la gâche sont de la même famille.»101

100
Luc 15:4
101
Pro. 18:9

35
La fuite devant les lions, les ours et même devant les chatons est un fléau dramatique qui
engendre l'instabilité, les carences et la médiocrité. Notre attachement à nos brebis ressemble
alors bien plus à celui du mercenaire qu'à celui du bon berger.

Le mercenaire est avide de gain


L'une des définitions du mot mercenaire est: avide de gain. L'amour du métier, la passion du
travail bien fait ne le concerne pas; il se moque de la qualité du service. Il ne regarde qu'à sa
propre sécurité, sa position, son profit. Il se sert des autres au lieu de les servir.
- Le bon berger aime ses brebis, le mercenaire aime l'argent.
- La bonne infirmière aime ses malades, la mauvaise aime l'argent.
- Le bon mécanicien aime la belle mécanique, le mauvais aime l'argent.
- Le bon ministre aime la société, le mauvais aime l'argent.
- Le bon président aime son pays, le mauvais aime l'argent.
- Le bon concierge aime son travail, le mauvais aime l'argent.
- Le bon pharmacien aime soulager, le mauvais aime l'argent.
- Le bon évangéliste aime les hommes, le mauvais aime l'argent.

Bien entendu, l'ouvrier mérite son salaire. Ce n'est pas l'argent qui est la source du problème,
mais l'amour de l'argent.102 Ce dernier dénature et détruit la valeur de tout corps de métiers et
peut aller jusqu'à ruiner un pays entier. L'argent est un serviteur utile, mais un maître
tyrannique.
En mariant ce principe à celui de l'excellence, nous pouvons retenir que l'excellence dans le
service produira des richesses, mais la poursuite des richesses détruira l'excellence.
L'amour de l'argent rend le service froid, trompeur et souvent déficient. Dans combien de
magasins, bureaux ou restaurants ne faisons-nous pas face à un personnel indisponible, dur et
incompétent? On dirait qu'une épidémie d'égoïsme l'a atteint. Quand nous rencontrons un
vendeur, un fonctionnaire ou un serveur disponible, aimable et compétent, nous en avons
parfois le souffle coupé ou les yeux humides de reconnaissance.
En conclusion, si votre fournisseur de service ne vous aime pas et, de plus, vide votre compte
en banque, choisissez-en vite un autre!

Le mercenaire ne se soucie que de lui-même


Sur le plan touristique, nous avons tous déjà trouvé des endroits paradisiaques transformés en
dépotoir. Nombre de régions, belles à vous couper le souffle, sont souillées quand le
mercenaire y passe: pneus calcinés, carcasses rouillées et moult ordures en témoignent.
Dernièrement, je me suis arrêté sur une corniche. Les vignes escarpées descendaient jusqu'au
lac d'un bleu profond où quelques voiliers s'attardaient. Des montagnes encore enneigées me
faisait face. Il y avait là un banc abrité par le granit creusé à cet effet. Nombre d'amoureux
avaient dû s'y arrêter pour y rêver ensemble. A côté, se trouvait une poubelle, presque jolie elle
aussi, et pratiquement vide; pourtant, sur le sentier, un mercenaire de passage avait jugé bon
de jeter un papier gras et une bouteille vide...
Par contraste, on peut souligner que l'endroit le plus lugubre peut retrouver une certaine dignité
si quelqu'un commence à en prendre soin, à l'exemple de ces personnes qui fleurissent leur
quartier, jusque-là morne et sale.
En politique, la droite, puis la gauche ont revendiqué le discours écologique; d'autres ont fait de
ce sujet leur religion, pour ne pas dire leur idole. Le disciple de Christ devrait prendre soin de sa

102
1 Tim. 6:10, Héb. 13:5: Votre conduite ne doit pas être déterminée par l'amour de l'argent.

36
planète comme de son propre corps. Il n'en fait pas un dieu mais il l'aime. La splendeur de la
nouvelle création ne sera pas souillée, nul impur n'y entrera.103

Pour être béni dans votre travail et vous y épanouir, adoptez-le, aimez-le plus que l'argent!
Soyez ferme dans vos engagements, surmontez les obstacles. Offrez à la collectivité un service
digne de ce nom et cultivez une attitude responsable.

9. Quittez la pensée du provisoire

En 1972, un merveilleux grand-père, la voix tremblotante et les yeux pétillants, nous affirmait:
«Le Seigneur m'a révélé qu'il allait revenir avant ma mort!» J'avais dix-sept ans et, avec mes
amis du groupe de jeunes, nous écoutions cette prédiction les yeux ronds d'admiration. Bien
des prédicateurs, sans donner de date, insistaient sur le fait que cette venue était très proche.
Cet homme fort sympathique s'est trompé; il est mort et le Seigneur n'est pas encore revenu...
Tout disciple de Christ attend impatiemment son retour. Face aux politiques actuelles bien
imparfaites et souvent cruelles, il prie afin que son règne vienne. Cela dit, le danger pour nous
adolescents, était d'entrer dans une mentalité du provisoire. Pourquoi entamer de longues
études? N'est-ce pas inutile, voire incrédule? Bricolons, trouvons un petit boulot qui nous donne
de quoi manger en attendant l'enlèvement!
Pourtant, une saine attente de ce retour devrait, selon l'enseignement du premier concerné,
Jésus lui-même, stimuler notre action dans le monde, la rendre plus efficace et solide. De
multiples paraboles indiquent clairement la disposition que le Roi attend de ses sujets à son
retour. Il ne veut pas nous trouver les yeux fixés au ciel: «Pourquoi le faites-vous?», demande
l'ange aux disciples lors de l'ascension. Le Seigneur ne veut pas un peuple occupé à regarder
en l'air, mais qui agit en son nom parmi toutes les nations.
Quand Jésus exhorte ses disciples à lever les yeux, ce n'est pas au ciel, mais sur la moisson,
c'est-à-dire sur leur tâche à accomplir sur terre. La manière de présenter le retour du Seigneur
aujourd'hui semble produire tout autre chose: repli, mentalité du provisoire, désengagement
social, négativisme paralysant: «On n'est pas d'ici et on repart tout de suite!» C'est ainsi que
nous livrons la société entre les mains des non-chrétiens. La bricole est assumée par les
chrétiens et la direction de nos cités l'est par les païens.
Admettons que Jésus revienne dans vingt-cinq ans (exemple purement fictif). Préférez-vous
investir votre vie, vos forces, votre métier dans des projets solides en développant une
mentalité optimiste, offensive et courageuse, ou préférez-vous vivre comme un oiseau sur la
branche, guettant à chaque instant l'antichrist et proclamant que de toute manière tout ira de
plus en plus mal? Quelle attitude hâte le retour du Roi? Quel citoyen du Royaume honore le
plus son souverain?
Bien qu'étrangers et voyageurs dans ce monde, nous devons prier: «Que ta volonté soit faite
sur la terre»; notre mandat actuel est la gestion de notre planète, non celle du ciel.104 Tel un
footballeur prêt à marquer un but jusqu'à la dernière seconde avant que l'arbitre siffle la fin du
match, le chrétien devrait aimer et servir dans ce monde, et non le négliger au profit du monde
à venir. Nous sommes les footballeurs, Jésus est l'arbitre; il sifflera quand il en recevra le signe
du Père; jusque-là, il nous veut entièrement consacrés à faire valoir les talents qu'il nous a
donnés. S'il y a un provisoire de Dieu, il est bien plus durable que le définitif des hommes.

Si nous comprenons cela, nous nous encouragerons à poursuivre des formations, des études
ou des apprentissages aussi complets que possible en vue de carrières authentiques. Nous
éduquerons nos enfants de telle sorte qu'ils se réjouissent de donner leur plein potentiel. Si
nous ne prophétisons que le malheur, l'impasse et l'inutilité quant à l'avenir de notre pays, de
103
Cf. Esa. 35:8
104
1 Pie. 2:11, Mat. 6:10, 28:19-20

37
notre continent et de notre planète, nous détruisons leur courage. Qui investirait sa vie pour le
néant?
Un prophète a dit: «Les chrétiens ont attiré les chatons, les révolutionnaires ont attiré les lions!»
Ceux-ci, avec une conviction à déplacer les montagnes, ont voulu changer la face du monde;
les lions les ont suivis. Les chrétiens ont prêché: «Si vous avez compris que ce monde n'a pas
d'avenir, que le diable est partout; si vous avez peur de l'avenir, de la guerre et de l'enfer, venez
vous réfugier dans notre bateau; il part très bientôt pour le ciel...»; les chatons sont montés à
bord!

La vision de Dieu est à long terme


J'ai vécu en Côte d’Ivoire et y suis régulièrement retourné depuis. La considération que les
policiers, les douaniers et les autorités en général ont à l'égard des missionnaires m'a
beaucoup frappé. Cela vient du fait que les collèges et les écoles, les hôpitaux et les
dispensaires, les maternités et les pouponnières, les radios et plusieurs institutions spécialisées
parmi les meilleures sont nés de l'assiduité des missionnaires. Les chrétiens ont pris leur place
et celle-ci a été hautement respectée. Ils ont certainement aussi commis des erreurs, mais leur
ténacité a porté un fruit indéniable. Leur engagement n'avait rien de provisoire; ils se sont
attaqués à des chantiers à long terme que Dieu a honorés. Ils ont été prophétiques par leurs
oeuvres, à la tête de tous ces domaines et non à la traîne.

David, un roi qui connaissait son Dieu, nous présente un royaume qui est tout le contraire d'un
bricolage. Chaque tribu a ses propres autorités. Les prêtres, les administrateurs et les juges,
les responsables des trésors du temple, les chanteurs et les portiers sont organisés par
groupes selon leurs devoirs. Des intendants gèrent les réserves entreposées dans les villes, les
villages et les postes de gardes. Des responsables ont été nommés pour diriger les ouvriers
agricoles, gérer les vignobles et les réserves de vin, les plantations d'oliviers et les réserves
d'huile, les troupeaux de boeufs, les chameaux, les ânesses, les moutons et les chèvres.
Des milliers d'hommes veillent à la sécurité du territoire. L'armée, dirigée par des commandants
de compagnies, se compose de douze divisions de vingt-quatre mille hommes chacune.105
En de multiples occasions, David démontre son souci de pérennité pour les générations futures. Il
proclame que son Dieu est fidèle de génération en génération. L'Histoire lui donne pleinement raison; son
message et son oeuvre sont si solides que, trois mille ans après, des millions d'hommes s'en inspirent
toujours!
Que voulez-vous laisser en héritage aux générations futures? Une fumée qui se dissipe ou une pierre
solide, utile et bien placée?
Personnellement, comme évangéliste, l'une de mes espérances est que, par mes messages, écrits,
enregistrés ou filmés, des personnes continuent à se convertir à Christ après ma mort.
Le travail que Dieu a pour vous peut avoir des répercussions sur plusieurs siècles et même pour l'éternité!

La vision de Dieu a toujours un but


Beaucoup d’universités, à cet instant même, forment des gens pour le chômage. Mais Dieu ne
forme pas quelqu'un pour rien. Lorsque Jésus a appelé Pierre, le contrat était aussi simple que
solide: «Si tu marches à ma suite, je m'engage à faire de toi un pêcheur d'hommes.» Dès le
départ, le but est clair et les exigences ne sont pas extravagantes. Jésus ne lui dit pas:
«Débrouille-toi pour gagner le monde à ma cause.» Pourtant, cet appel avait un but éternel et
un objectif terrestre vital.
Il en est ainsi de tout travail inspiré. Plus vous vous approcherez de la vision de Dieu dans votre
profession et plus ses buts actuels et éternels vous deviendront clairs.106

105
1 Chr. 24-27
106
Dans le livre n° 10, Comment vivre un culte personnel passionnant, j'aborde le sujet du discernement de la voix
de Dieu.

38
La vision de Dieu est positive
Un regard négatif sur soi ou sur les autres met en danger notre avenir. Moïse a fortement résisté
à l'appel de Dieu pour cette raison. Jérémie se voyait comme un enfant et Gédéon comme
insignifiant. Lorsque Nathanaël a entendu parler de Jésus, il a répondu, incrédule: «Peut-il venir
de Nazareth quelque chose de bon?» Au nom de son expérience, de sa logique, il n’avait que
des choses négatives à dire. Par contre, quand Jésus voit Nathanaël, il dit: «Voici un véritable
Israélite dans lequel il n’y a pas de fraude.»107 Jésus discernait le formidable potentiel de son
futur disciple, comme il voit le potentiel de nos vies.
Paul ne méprisait en rien les esclaves; cependant il les encourageait, chaque fois que
l'occasion se présentait, à devenir des hommes libres. De la même façon, la plus humble place
sociale, le plus modeste des emplois est honorable, mais toujours dans une perspective de
croissance, d'initiative et de progrès.

Le temps est un ami, non un ennemi


L'Ecriture affirme qu'il y a un temps pour tout.108 Si nous marchons dans le plan de Dieu, nous
remarquons que nos activités entrent en harmonie avec le temps nécessaire pour les accomplir. Bien que
l'exercice soit difficile et que nous connaissions tous des échecs à ce niveau, Dieu nous permet de
l'expérimenter assez régulièrement pour nous faire envie de le vivre. Les théologiens nous diraient que
cela est le mariage du temps chronos (les jours, les mois et les années) avec le temps kairos (le temps de
Dieu). Quand ces deux notions se superposent, le temps devient un serviteur; il perd du même coup sa
place de tyran.
Le problème de bien des chrétiens exerçant des responsabilités n'est pas leur théologie ou leur moralité,
mais leur gestion du temps. Travailler avec Dieu procure une pleine satisfaction. «Ce qui me nourrit,
nous explique Jésus, c'est d'accomplir la volonté de celui qui m'a envoyé et de mener à bien
l'oeuvre qu'il m'a confiée.»109 Penser ou dire: «Je n'ai pas le temps de faire la volonté de Dieu» est un
mensonge. Dieu vous donne tout le temps nécessaire pour une carrière menée en son nom, bien remplie et
complète.

Celui qui cultive une mentalité du provisoire risque, au cours de sa vie, de bâtir un hangar. Il choisira
tous les éléments nécessaires en fonction de cela. Sa recherche de terrain, ses négociations, ses matériaux,
ses ouvriers, sa communication seront empreints de cette vision-là. Celui qui vit comme un fils de Dieu
bâtira un château, et tous les éléments nécessaires seront choisis en fonction de cela. Sa recherche de
terrain, ses négociations, ses matériaux, ses ouvriers, sa communication seront empreints de cette vision-
là. Ce n'est qu'une image bien sûr, mais elle reflète deux mentalités opposées. Ce proverbe
populaire sera ma conclusion: «Tout ce qui mérite d'être fait, mérite d'être bien fait.»

Pour être béni dans votre travail et vous y épanouir, ne construisez pas un hangar, mais un
château!

10. Allez jusqu'au bout

Un pasteur surchargé demanda un volontaire pour composer et envoyer une lettre urgente de
sa part. Une main se leva; il donna quelques instructions et en fut soulagé. Deux semaines plus
tard, croisant le volontaire, il voulut s'assurer que la lettre était bien partie; celui-ci s'exclama:
«Vous ne m'avez pas donné l'adresse!» L'homme de foi faillit changer de couleur, mais il se

107
Jean 1:46-47
108
Ecl. 3:1
109
Jean 4:34

39
contenta de griffonner l'adresse et de la tendre à l'intéressé. Quinze jours s'écoulèrent avant
qu'il n'ose redemander des nouvelles sur le service en question. Quand il le fit, le jeune homme
répondit: «Vous ne m'avez pas donné d'enveloppe!» Le pasteur courut à son bureau; à son
retour le dialogue s'anima:
- Ce message est urgent; puis-je vraiment compter sur vous pour le faire partir immédiatement?
- Comment? Vous ne me faites pas confiance?
Le pasteur eut droit à un petit sermon sur l'amour qui croit tout et la confiance en son
prochain...
A présent, demander des nouvelles devenait délicat. Quand, un mois plus tard, il osa s'y
risquer, il reçut un reproche pour toute réponse: «Vous ne m'avez toujours pas donné le
timbre!»
Cette parabole ferait sourire si elle n'était le reflet d'une attitude aussi grave que répandue. Ce
genre de «volontaire» fait gémir celui qui l'a trouvé. Ce genre de mari fait gémir sa pauvre
épouse. Ce genre d'élève fait gémir le corps enseignant; et la liste est sans fin.
Des multitudes d'entreprises de toute grandeur, d'associations, de communes et autres
regroupements sont malades ou en bonne santé selon qu'ils ont ou non ce type de caractère en
leur sein.
Peut-on vous confier des projets, des responsabilités, des travaux avec la certitude que vous
irez jusqu'au bout? Si votre réponse est positive, vous êtes sans doute une personne
hautement appréciée. Si elle est négative et que vous décidez de changer, alors cet instant est
l'un des plus importants de votre vie! Un individu capable de dire oui et de tenir parole est une
perle précieuse.

S'engager sans achever est détestable. Il y a malheureusement pire encore: l'habitude de


proclamer en toute liberté et sans que personne ne l'ait demandé, un engagement quelconque,
voir des personnes en grand nombre y croire et y adhérer, puis trahir ses propres déclarations.
Il aurait mieux valu se taire!
Pour ma part, je ne sais pas s'il faudra un jour créer une association de défense des
évangélistes, mais je suis tout de même persuadé que si les personnes qui initient certains
projets devaient porter les conséquences des annulations, elles réfléchiraient à deux fois avant
de le faire. Il m'est ainsi arrivé de réserver des dates pendant une année, de refuser d'autres
invitations, de rassembler équipiers, billets d'avion et visas pour recevoir une annulation de
l'action, sans consultation des parties concernées, quinze jours avant l'événement! Le gâchis
est incalculable.

Aller jusqu'au bout de ses engagements est un défi pour chacun. C'est pourtant une absolue
nécessité si nous voulons leur donner un sens; un travail presque achevé ne sert en général
à rien. Vous enfilez votre chemise le matin parce que quelqu'un l'a cousue jusqu'au bout. Vous
savez l'heure qu'il est parce qu'un horloger a ajusté la dernière pièce à votre montre. La liste
peut se poursuivre avec votre nourriture, votre journal, vos stylos, et passer ainsi en revue tous
les corps de métiers.

Jésus nous exhorte à évaluer nos projets avant de les entreprendre: «Si l'un de vous veut
construire une tour, il s'assied d'abord pour calculer la dépense et voir s'il a assez d'argent pour
achever le travail. Autrement, s'il pose les fondations sans pouvoir achever la tour, tous ceux
qui verront cela se mettront à rire de lui.»110

Aller jusqu'au bout exige toujours: persévérance, constance, fidélité,


souvent: ténacité, discipline, renoncement à soi-même,
parfois: perte financière, danger, souffrance.

110
Luc 14:28-29

40
Beaucoup de livres, y compris parmi ceux que Dieu suscite, moisissent au fond d'un tiroir.
Pourquoi? Parce qu'il est aisé de commencer, mais difficile d’achever. A ce propos, il me
semble bon de vous partager ce qui m'a permis de poursuivre la rédaction de cette collection
jusqu'à ce jour.

1. Donner quotidiennement la priorité à l'oeuvre principale


Pour beaucoup d'entre nous, il est facile de remplir chaque jour de l'année avec les urgences,
les petites distractions, les téléphones à rallonge et les imprévus plus ou moins agréables. Que
restera-t-il de tout cela dans cinq ans? Presque rien!
J'ai dû apprendre, non sans discipline et souffrance, à mettre l'essentiel avant les «urgences».
Pratiquement, cela implique d'y consacrer mes premières heures de travail.

2. Avancer dans les bons et les mauvais jours


Certains jours, nous avons l'impression de rouler sur une autoroute, d'autres sur un chemin
sinueux, d'autres encore de trouver un tronc d'arbre couché sur le passage. Nous avançons
donc parfois à plus de cent à l'heure, d'autres fois il nous faut enclencher la traction sur quatre
roues et avancer centimètre par centimètre. L'important est de ne jamais abandonner!

3. S'encourager par des objectifs à court, moyen et long terme


Les objectifs sont une bonne chose quand ils sont adaptés. S'ils sont trop élevés, ils écrasent et
découragent; s'ils sont trop petits, ils sont méprisables. Dans notre travail, nous devons
rechercher les objectifs que Dieu a pour nous; ils engloberont toutes nos capacités tout en nous
maintenant dans le besoin de sa constante bénédiction.
Pour ma part, le court terme représente une étape d'un jour, parfois d'une semaine: achever de
développer un point, de corriger un chapitre... Le moyen terme concerne l'achèvement d'un
livre, par exemple avant les vacances d'été. Le long terme vise l'édition de cette collection de
douze livres, soit environ six ans de travail à mi-temps consacrés à cela.

Acceptons les capacités qui sont les nôtres


Certaines personnes ne finissent jamais rien et vivent dans d'éternels chantiers, car elles ont
toujours une idée encore meilleure... J'ai vu ainsi des projets de rénovation ou d'achats retardés
année après année. La cause première est peut-être la surévaluation des capacités réelles
disponibles. Une étape plus modeste mais achevée est bien meilleure qu'un chantier ambitieux
mais inachevable. Un diplôme d'infirmier réussi est meilleur que des études de médecine
abandonnées. Un humble chez-soi vaut mieux qu'une villa luxueuse sans portes ni fenêtres.
Une guimbarde qui roule est plus pratique qu'une Ferrari sans moteur. Souvenons-nous du
dicton: «Le mieux est l'ennemi du bien.»

Jésus, notre modèle


Jésus nous donne l'exemple d'une vie humaine vécue en plénitude, y compris dans ses
fonctions de charpentier puis d'apôtre. Il dit alors à son Père: «J'ai achevé l'oeuvre que tu
m'avais donnée à faire.» Quelques heures plus tard, alors qu'il se donne par amour pour nous
sur la croix, il déclare: «Tout est accompli.»111

Pour être béni et vous épanouir dans votre travail, il est vital de le mener à bien. Evaluez les
forces nécessaires et vos capacités, soyez ferme dans vos engagements, allez jusqu'au bout.

111
Jean 17:4, 19:30

41
Conclusion

Nous pouvons certainement exercer par nos mains plus de mille métiers différents. Fonder sa
vie professionnelle et son travail en général sur les valeurs du Créateur est la meilleure
méthode pour affronter la vie et ses tempêtes. Jésus dit: «Quiconque écoute ce que je viens de
dire et le met en pratique sera comme un homme intelligent qui a bâti sa maison sur le roc [...]
Mais quiconque écoute ce que je viens de dire et ne le met pas en pratique sera comme un
homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable.»112 Ecouter est une bonne chose mais ce
n'est que la mise en pratique qui compte en finalité... Car «chacun recevra sa propre
récompense selon son propre travail».

112
Mat. 7:24, 26

42
«Travaillez de mieux en mieux à l’oeuvre du Seigneur sachant que votre travail ne sera pas
vain dans le Seigneur.»113

Résumé du livre

Pour vous épanouir et être béni dans votre travail:


- exercez-le au nom de Christ, considérez sa valeur et sa portée pour vous, pour votre
communauté et pour votre région,
- prenez des initiatives, soyez courageux, formez des collaborateurs de qualité, multipliez-vous
et portez beaucoup de fruits,
- comprenez, comme David, que Dieu est votre exemple, recherchez l'excellence pour briller à
sa gloire,
- osez les mathématiques de Dieu; que votre générosité soit aussi créative, spontanée que
constante,
- pratiquez l'honnêteté, soyez loyal envers tous, respectez vos autorités et faites-vous respecter
de vos subordonnés,
- mettez aussi en valeur les petites choses telles que l'accueil, la gentillesse, la propreté; soyez
prêt à assumer la tâche la plus humble comme la plus importante,
- travaillez diligemment par étapes, accordez-vous du repos de qualité et ne mélangez pas tout!
- adoptez-le, aimez-le plus que l'argent! Soyez ferme dans vos engagements, surmontez les
obstacles; offrez à la collectivité un service digne de ce nom et cultivez une attitude
responsable,
- ne construisez pas un hangar, mais un château!
- menez-le à bien; évaluez les forces nécessaires et vos capacités, soyez ferme dans vos
engagements, allez jusqu'au bout.

Lettre au lecteur

Chère lectrice, cher lecteur,


Cette étude m'a passionné; j'espère qu'il en a été de même pour vous. La perspective d'une
société influencée par une multitude de professionnels dirigés par les valeurs du royaume de
Dieu n'est pas utopique. Chacun doit commencer là où il est, en y mettant son coeur et son
énergie.
Les points soulevés sont trop nombreux pour être retenus en une seule fois. Je vous encourage
à relire ce livre, à l'étudier entre amis et, pourquoi pas, à l'offrir à vos collègues et
connaissances.
Quelles que soient vos responsabilités, je vous souhaite une pleine bénédiction. Que celui qui a
dit: «Mon Père travaille jusqu'à présent. Moi aussi, je travaille» soit votre modèle chaque jour.
Carlo Brugnoli

P.-S. Cet ouvrage, comme les précédents et ceux de la même série, peut faire l'objet d’un
séminaire114 ouvert à tous. Cependant j’aimerais, avec mon épouse et l’équipe qui nous
113
1 Cor. 3:8, 15:58
114
Une ou plusieurs rencontres orientées spécifiquement sur le thème de ce livre sont aussi envisageables.

43
accompagne parfois, servir le peuple de Dieu dans l’unité et garder une priorité:
l'évangélisation. Si donc vous désirez nous inviter, écrivez-nous librement115 en prenant en
considération les deux suggestions suivantes:
- Pouvez-vous envisager de rassembler le plus grand nombre possible de chrétiens de votre
région dans leur diversité, afin d'éviter une répétition de l’enseignement, avec un autre groupe,
quelque temps plus tard?
- Pouvez-vous considérer d'organiser, simultanément ou à la suite, une campagne ou des
rencontres qui auront une portée d'évangélisation?

Dos du livre
«Attention! Etudié, médité, mis en pratique, ce petit livre peut provoquer de grands
changements dans votre vie!»
Jean-Claude Chabloz, Pasteur, Intercesseur au Palais Fédéral (Suisse)

«Ce livre est plus que digne d'être répandu parmi les chrétiens de toute nation.»
Marcel Ziehli, Pasteur

Dieu aime le travail, il l'ordonne, l’honore et le bénit.


Rempli de conseils pratiques sur un sujet peu traité en général, cet ouvrage nous donne une
perspective étonnante des valeurs bibliques liées au travail. Il nous encourage à développer
nos talents, à cultiver l'excellence, à oser les mathématiques de Dieu. Il nous parle de la place
des petites choses comme l'accueil, la gentillesse, le respect, et nous dévoile l'importance
d'avancer par étapes, de s'octroyer du repos de qualité, d'offrir à la collectivité un service digne
de ce nom.
L'auteur nous engage à quitter la mentalité du provisoire pour entrer dans la carrière que Dieu
réserve à chacun. Nous sommes ouvriers avec Dieu.

Traduction
Nous serions heureux de traduire et éditer ce livre en d'autres langues. Si vous avez la
possibilité de nous y aider, merci de nous contacter.

Citations
Citations bibliques extraites de La Bible du Semeur. Copyright (mettre ici le sigle)1992,
Société Biblique Internationale. Avec permission.
Toutes les autres citations bibliques utilisées dans le présent ouvrage sont tirées des versions
Louis Segond et La Bible en français courant, sauf indications contraires. Certains passages
ont été mis en italique et gras par l’auteur.
Copyright (cigle) 2004
Carlo Brugnoli, Lausanne

115
Montolieu 79, 1010 Lausanne, Suisse.
Nous répondrons volontiers aux invitations dans l’exercice du ministère, mais nous ne pouvons assumer de
correspondance personnelle.

44
Graphisme de couverture:
François Rochat, CH-1064 St-Cierges

Quel est le but de cette série de livres appelée


«Comment...»?
Servir Dieu est le désir de tout disciple, mais comment le faire? Beaucoup hésitent quand il
s’agit de passer aux actes. L’inconnu fait peur et paralyse. La Bible est pleine de trésors;
comment donc les traduire pour réussir son mariage, sa vie professionnelle? Comment
traverser les épreuves et aider ceux qui souffrent? Comment trouver sa place dans le tourbillon
d’informations qui nous parvient de la planète entière? Comment en parler avec Dieu et
comment être son témoin?
L’objectif de cette série d'ouvrages est de donner des outils, comme autant de couleurs, à notre
vie de disciple, afin qu’elle soit fructueuse.

Quelques échos de lecteurs:


«Ma fille Catherine, 16 ans, n'a pas arrêté de parler de tes livres: «Papa, ces livres sont une
véritable découverte pour moi, tu dois vraiment les lire, je te les prêterai...»
Kurt Bühlmann, responsable du Forum des hommes, Suisse

«Merci pour tes livres de valeur qui se lisent très facilement.»


Ernest Lorenz, l'un des fondateurs des Eglises Evangéliques de Réveil

«Je vous remercie tous les deux de cette formidable série de livres si francs et si pleins de
conseils et, avant tout, je remercie Dieu qui vous a donné le talent d'écrire de tels ouvrages.»
Andrea Wurth, traductrice, Allemagne

«Ayant eu un énorme plaisir à lire les trois petits livres «Comment» que je vous avais
commandé, je désire que vous me fassiez parvenir tous ceux que je n'ai pas encore lu.»
Christine Mischler, France

Dans la même série


1. Comment influencer toute l’humanité
«J'ai parcouru avec le plus vif intérêt votre magnifique livre... Je n'ai pas eu la force de retenir
mes larmes... J'ai été fortement édifié dans ma foi.»
Révérend José Bolimola, Congo Brazzaville

«Le style, le contenu et le message de ce livre m'ont vraiment inspiré.»


Jean-Claude Chabloz, pasteur, intercesseur au Palais fédéral, Suisse

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Toutes les familles de la terre ont reçu la promesse d'être bénies; toutes les nations ont pour
vocation de glorifier Dieu. Ce livre vous dira pourquoi et comment bénéficier de cet héritage. En
complément, un calendrier de 366 sujets de prière, répartis en douze thèmes qui concernent
toute la planète, vous aidera à saisir votre rôle d'acteur dans l'Histoire de l'humanité.

2. Comment prier pour les malades


«Quel encouragement nous apporte la lecture de cet ouvrage sur la guérison! Les questions,
les hésitations, les frustrations que nous pouvons rencontrer en priant pour les malades sont
toutes abordées ici. Et pas de n’importe quelle façon! Le message véhiculé par ce livre suscite
en nous un nouvel enthousiasme!»
Cynthia Bloomer, missionnaire

«J'ai trouvé cet ouvrage excellent, très crédible et surtout équilibré.»


Robert Cau, ancien responsable de JEM France

«J'ai lu tout le livre, je l'ai même dévoré parce que pour la première fois quelqu'un parlait le
même langage que moi... Je l'ai déjà prêté.»
Personne diabétique insulinodépendante depuis 35 ans, Suisse

3. Comment garder les nouveaux convertis


Ce livre est un manuel forgé par l’expérience de nombreuses campagnes d’évangélisation. Il
met le doigt sur ces détails, parfois si élémentaires, qui font la différence entre une moisson
engrangée et une récolte perdue.
Il s’adresse à ceux qui aspirent à conduire leurs semblables à Christ et désirent que l’Esprit
ajoute à l’Eglise ceux qui sont sauvés.
Il contient:
- Un enseignement détaillé pour présider à un entretien de conversion,
- onze remèdes pratiques pour réussir le travail de suite,
- un modèle de carte de décision,
- quatre études bibliques pour visiter les nouveaux convertis,
- six schémas explicatifs pour moissonner efficacement.

4. Comment développer votre communication


Un bon ouvrier a besoin de bons outils. Tout le monde le reconnaît quand il s'agit du bûcheron,
de l’horloger ou du pilote. Pourtant, peu le comprennent quand il s'agit de communiquer
l'Evangile ou d'enseigner le peuple de Dieu. Le talent ne remplace pas l'outil, il n’en est pas
l'adversaire, mais tous deux réunis produisent une synergie formidable.
Si le livre Porteurs de Vie nous parle du contenu de la communication, cet ouvrage en est le
précieux complément puisqu’il nous révèle le secret du contenant: l’outil du communicateur.
Chacun y trouvera des idées riches, percutantes et immédiatement applicables.

5. Comment réussir son mariage


«Après quatre ans de fiançailles, cinquante-neuf ans de mariage enrichis de sept enfants,
j’atteste que ce livre dit la simple vérité que la Bible donne à connaître à tous.
J’ai donc mille raisons de souhaiter qu'il soit lu par des parents et leurs enfants adolescents, par
des jeunes qui le feront connaître à leurs camarades, qu’ils soient déjà ou pas encore
amoureux.»
Maurice Ray, pasteur, auteur, évangéliste

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«Bien que je ne lise que rarement, j'ai fait presque aussi fort que ma copine qui l'a lu en vingt-
quatre heures. Je le dévore.»
Une apprentie assistante-médicale

«Ce livre est vraiment très bien fait, j'ai beaucoup appris. En ce qui concerne le couple, il
répond à toutes mes questions. C'est un bouquin génial et je me réjouis de le prêter à mon
ami.»
Une lycéenne

«Ce que je regrette avant tout, c'est de ne pas avoir eu pareille lecture avant mon mariage.»
Une personne divorcée

Comment faire le bon choix, réussir ses fréquentations, ses fiançailles, son mariage?
Notre société à la dérive écarquille les yeux dans l’espoir de trouver quelques repères valables
car, comme quelqu’un l'a dit: «Il n’y a rien de plus proche du ciel qu’un couple qui s’aime et rien
de plus proche de l’enfer qu’un couple qui se détruit.»

6. Comment dire ce que Dieu a fait pour vous


«Je viens de lire cet ouvrage et je suis impressionné par son caractère à la fois biblique,
pédagogique et pratique. Le texte que Carlo Brugnoli nous offre est incontestablement le fruit
d’une longue expérience et pratique de l’évangélisation. L’exposé progresse de manière très
méthodique. Il se divise en trois grands chapitres correspondant aux trois étapes principales de
la vie du chrétien: ce qu’il a vécu avant sa conversion, l’expérience de sa conversion suivie par
la description de sa nouvelle manière de vivre. Le lecteur est invité à compléter un
questionnaire fort utile pour exprimer sa propre expérience. Comble de raffinement, une étape
d’autocorrection du texte ainsi rédigé est proposée.»
Marc Lüthi, pasteur, ancien directeur de l’Institut Biblique et Missionnaire Emmaüs,
Suisse

«Ce livre m'a beaucoup plu, je l'ai trouvé bien fait, clair et pratique, et j'espère que tous ceux qui
ont soif de témoigner pourront enrichir leur expérience à la lecture de cet ouvrage.»
Hubert Friot, responsable de Gestion VOIX-France

7. Comment surmonter les épreuves


«En parcourant les lignes de Comment surmonter les épreuves, j’ai goûté à l’abondance de
précieux conseils fondés sur l’éthique chrétienne. Cet ouvrage est en mesure de concerner
chaque lecteur.»
Michel Renevier, pasteur, auteur du livre «Fournaise»

«J'ai beaucoup apprécié le livre Comment s'épanouir dans son travail et je suis littéralement
entrain de dévorer Comment surmonter les épreuves...»
Sylvie Margot, secrétaire

La Bible nous révèle clairement que le péché, le diable, le monde, les autres, notre attitude, les
circonstances et... Dieu lui-même sont autant de sources d'épreuves possibles.
Elles sont inévitables, cependant l'Ecriture regorge de conseils vitaux sur le sujet. Chaque
obstacle de la vie peut être géré de plusieurs manières. Nos réactions, notre caractère, notre
connaissance et notre foi font une différence considérable pour les surmonter ou... les amplifier.

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8. Comment devenir l’amie de son mari (Michèle Brugnoli)
«Votre livre va m'être très précieux pour aider les femmes chrétiennes en difficultés dans leur
couple.»
Anny Leberon, France

«J'ai le privilège d'être le mari de l'auteur de ce livre! Devenir l'amie de son mari, devenir l'ami
de sa femme est un programme parfois douloureux mais le plus souvent extraordinaire. La
complicité dans cette amitié grandissante est si pleine d'humour, de découverte, de refuge pour
nos sentiments que seul Dieu pouvait l'imaginer.
Avec de simples mots, Michèle vous livre une partie de ses trésors. Ils sont vrais et pratiqués,
je vous souhaite donc bonne lecture et surtout bon courage dans l'aventure de l'amitié!» Carlo
Brugnoli

Au cours de ses voyages missionnaires en Afrique et en Europe, Michèle Brugnoli, assistante


sociale de formation, s’est mise à l’écoute d'épouses venant de cultures et d'arrières-plans
variés. Les questions ne manquent pas: comment retrouver le feu du premier amour? Que faire
avec un mari qui vous parle peu? Quelle est la place de la femme dans le couple selon Dieu? A
l’aube du troisième millénaire, la soumission est-elle souhaitable ou dépassée?
En nous entraînant à la suite de femmes pleines de coeur, comme la reine Esther, elle nous
donne des clefs pour comprendre et aimer cet être mystérieux et tellement différent: l’homme!
Cet ouvrage peut également profiter aux maris.

9. Comment s'épanouir dans son travail


«Ce livre est un véritable manuel d'instruction pour tout chrétien menant une vie active.
Au fil des pages de ce précieux ouvrage, nous découvrons comment appliquer les valeurs du
Royaume au quotidien et devenir de fidèles intendants, représentants du Seigneur.»
Edouard Galley, directeur d'entreprise, administrateur, expert financier

«Attention! Etudié, médité, mis en pratique, ce petit livre peut provoquer de grands
changements dans votre vie!»
Jean-Claude Chabloz, pasteur, intercesseur au Palais fédéral, Suisse

«Ce livre est plus que digne d'être répandu parmi les chrétiens de toute
nations.»

Marcel Ziehli, pasteur

Rempli de conseils pratiques sur un sujet peu traité, cet ouvrage nous donne une perspective
étonnante des valeurs bibliques liées au travail. Il nous encourage à développer nos talents, à
cultiver l'excellence, à oser les mathématiques de Dieu. Il nous parle de la place des «petites»
choses comme l'accueil, la gentillesse, le respect. Il nous dévoile l'importance d'avancer par
étapes, de s'octroyer du repos de qualité, d'offrir à la collectivité un service digne de ce nom.
Nous sommes ouvriers avec Dieu.
10. Comment cultiver une amitié avec Dieu
«J'apprécie le format et la teneur de ton «dernier né». L'enfant se présente bien! Une réussite
sous toutes les coutures. Bravo à ses parents et à l'Auteur Premier qui les a inspirés.»
Maurice Ray, pasteur, auteur, évangéliste

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Le bonheur de se tenir en présence du chef de l'univers, de découvrir son appel pour notre vie,
d'être le témoin d'exaucements petits et grands, de progresser, grandir, mûrir sous le soleil de
son amour, est-ce du rêve, de l'illusion? Non, c'est la vie normale de celui ou celle qui se
consacre à cultiver une amitié avec Dieu.
Dieu est infini mais il est personnel; il a des sentiments et les partage; il conçoit des plans et
nous propose d'y prendre part, il décide avec sagesse et nous invite à le suivre.

11. Comment annoncer l'Evangile aux enfants (Michèle Brugnoli)


«Je suis la première gagnante à effectuer ce travail de relectrice. Merci pour ton travail vraiment
utile, et doublement en ce qui concerne les enfants. Bravo!»
Jacqueline Schwerzmann, correctrice, auteur, conférencière

Simple et direct, ce manuel vous aidera à conduire les enfants au Prince de la paix. Vous
apprendrez à établir le contact avec eux, à construire et planifier vos leçons, à conter.
Les moniteurs y trouveront également une mine d’idées pour enrichir leur programme et des
clés pour les adapter aux populations migrantes.

En exerçant son ministère, Michèle Brugnoli a souvent vu naître des clubs d’enfants. Cette
formatrice nous transmet son savoir pour que nous puissions, à notre tour, atteindre la nouvelle
génération.

12. Comment différencier le religieux du spirituel


«Ces lignes sont une épée de l'Esprit, une lumière pénétrante, un sel décapant, un assaut
courageux des forteresses de la religiosité où s'abritent aveuglément le chrétien et sa
dénomination.»
Maurice Ray, pasteur, auteur, ancien responsable de la L.L.B.

«Cet ouvrage traite en profondeur les détails qui souvent nous échappent d'un texte bien connu
et si peu exploré. Je souhaite qu'il trouve sa place chez tous les responsables spirituels, de
quelque tendance que ce soit.»
Marcel Ziehli, pasteur

L'esprit religieux est l'un des plus grands ennemis intérieur au christianisme, il est également
l'un de ses plus grands ennemis extérieur. Celui qui en est animé croit que Dieu est religieux,
ce qui n'est pas le cas. Il est Seigneur de tous les hommes et de tous les aspects de la vie.
Jésus ne présente pas son Père comme un personnage religieux mais comme un être glorieux,
généreux, bienveillant. Son Royaume, à l'image de sa création, est d'une saisissante beauté.
Ce livre nous aide à discerner entre l’esprit religieux et l’Esprit Saint.

Du même auteur

Une vie en couleur


Paru une première fois sous le titre:
«Sur ta parole, je jetterai le filet»

Au travers de son témoignage, l’auteur nous raconte comment une poignée de jeunes, au
coeur de l’Afrique, a décidé de prendre Dieu au mot. Dans des circonstances parfois
inextricables, ils se sont confiés en lui et ont vu sa main agir.

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Bien d’autres victoires doivent encore être remportées sur les géants qui oppriment les nations.
Si vous laissez Dieu vous conduire, votre vie pourrait en être à l’origine.
165 pages

Porteurs de vie
Cinquième édition

Ce livre a donné lieu à de nombreux séminaires et cours du soir en Europe comme en Afrique.
Son but est de promouvoir une communication de qualité au sein et au travers du peuple de
Dieu, et de stimuler les ministères naissants. Il se divise en trois sections.
1. Construire et donner son témoignage.

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2. Présider: a) un temps de louange,
b) une cellule de prière,
c) un plein air d'évangélisation.
3. Se préparer à la prédication.

215 pages

Progresser avec Dieu


Quatrième édition

Dieu visite notre planète! Il y a plus de disciples de Jésus-Christ aujourd'hui que jamais dans
l'histoire de l'humanité.
Dieu nous entraîne à penser globalement pour agir localement. Le Saint-Esprit équipe son
peuple pour la moisson. Il implante une espérance dynamique dans nos coeurs, tout en nous
donnant les outils nécessaires pour progresser avec lui.
202 pages

L'Ami

Traité. Pourquoi le monde est-il si malade? A qui la faute? L'Evangile propose à tous d’avoir
Dieu pour Ami.
8 pages

Commande
Les livres de la série «Comment...», «Une vie en couleur», «Porteurs de Vie», «Progresser
avec Dieu» et le traité «L'Ami» sont à commander dans votre librairie chrétienne ou
directement à C. Brugnoli, Montolieu 79, 1010 Lausanne, Suisse.

Photo
Carlo et Michèle Brugnoli
Après avoir dirigé pendant plusieurs années l'école d'évangélisation et le centre de Jeunesse
en Mission à Lausanne, Carlo Brugnoli, accompagné de son épouse, exerce aujourd'hui un
ministère d'évangéliste et d'enseignant au service de tous, dans le monde francophone et au-
delà. Responsable d'une équipe internationale de ministères appelée Porteurs de Vie, il est
également l'auteur de nombreux ouvrages largement diffusés et traduits.

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