MMC 21 05 22 F
MMC 21 05 22 F
MMC 21 05 22 F
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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET
DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
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UNIVERSITE D’ABOMEY CALAVI
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Présenté par
LEGBA Gilchrist
AGBOHOUTO Précieux
I. Calcul tensoriel
II. But de la mécanique des milieux continus et quelques clarifications conceptuelles.
III. Contrainte.
IV. Cinématique du milieu continu.
V. Déformations
VI. Loi de comportement des matériaux.
VII. Problèmes classiques d’élasticité.
VIII. Torsion uniforme des poutres prismatiques.
2
I. Calcul tensoriel.
1. Le calcul indiciel
Première règle : Il s’agit de la convention de sommation d’Einstein. Cette convention
stipule que chaque fois qu’un indice apparait deux fois dans un même monôme, ce
dernier représente la somme de trois termes obtenus en donnant aux indices les valeurs
1, 2,3 successivement. L’indice répété s’appelle ‘’indice de sommation’’. Il est dit
muet puisqu’il disparait une fois la sommation effectuée. De là nous pouvons conclure
qu’un même indice muet par opposition à un indice libre ne peut apparaitre que deux
fois dans un même monôme.
Deuxième règle : Un indice qui n’apparait qu’une fois dans un monôme doit aussi
apparaitre une fois dans tous les autres monômes de l’expression.
2. Symbole de Kronecker
Le symbole de Kronecker (on dit aussi le delta de Kronecker) est défini par :
si i=j
si i≠j
Soient i, j, k trois indices ayant des valeurs différentes. On dit qu’ils forment une permutation
paire de 1, 2,3 si l’on peut les amener dans cet ordre par un nombre pair de permutations. On dit
qu’ils forment une permutation impaire de 1, 2,3 si l’on peut les amener dans cet ordre par un
nombre impair de permutations. Les permutations paires de 1,2,3 sont donc : (1,2,3), (3,1,2) et
(2,3,1) et les permutations impaires : (2,1,3), (1,3,2) et (3,2,1). Cela étant, le symbole de
permutation est défini par
3
Soit (x,y,z) et (x’,y’,z’) deux systèmes d’axes cartésiens directs ayant même origine O. Si par
exemple, cos (x’,y) désigne le cosinus directeur de l’axe x’ par rapport à l’axe y, les coordonnées
(x,y,z) et (x’,y’z’) d’un point quelconque P sont liées par les relations suivantes représentant la
transformation de coordonnées, ici une rotation, entre (x,y,z) et (x’,y’,z’).
x’= x.cos(x’,x)+y.cos(x’,y)+z.cos(x’,z)
y’=x.cos(y’,x)+y.cos(y’,y)+z.cos(y’,z)
z’=x.cos(z’,x)+y.cos(z’y)+z.cos(z’,z)
5. Théorème de la divergence
Désignons par la notation T une fonction de classe C 1 scalaire, vectorielle ou tensorielle.
Le théorème de la divergence transforme une intégrale de volume en intégrale de surface
ou inverse par la relation
Soit l’intégrale
4
1. Qu’est-ce qu’un milieu continu
Au niveau macroscopique la matière est formée de particules. Dans la pratique, les ingénieurs
ont toutefois affaire à des volumes de matière nettement plus importants que celles des
particules. Dès lors, seul le comportement moyen importe. De plus les ingénieurs ont des
matériaux une connaissance qui repose essentiellement sur des observations et expériences
conduites sur des échantillons de dimensions finies. Il est donc plus intéressant d’étudier la
matière comme un milieu continu.
On considère donc le milieu continu comme un milieu (solide, liquide, gazeux) dans lequel la
matière est supposée répartie régulièrement, uniformément, quel que soit l’élément de volume
envisagé. Les propriétés caractéristiques (masse volumique, dilatation) du milieu sont donc
considérées comme continues.
Quel que soit le matériau, il existe une échelle en-deca de laquelle la microstructure interne du
milieu induira une discontinuité des fonctions décrivant la répartition spatiale des propriétés
(grains, pores, cristaux…). Il est donc nécessaire de définir une taille critique, un << Volume
élémentaire Représentatif >>, comme borne inférieure raisonnable de l’échelle de modélisation.
Les valeurs de propriétés physiques, mais également des déformations ou des contraintes,
correspondront alors à la moyenne faite sur le V.E.R. Ce dernier définit donc la précision spatiale
de description de l’évolution des propriétés. En deca de cette échelle, les calculs faits demeurent
valables au sens de l’exactitude analytique, mais la marge d’erreur est d’autant plus grande que
l’échelle d’analyse est petite par rapport au V.E.R.
5
Une taille raisonnable de VER est au minimum de 10 fois celle de la plus grande hétérogénéité
structurelle. En termes d’ordre de grandeur on peut considérer que le VER à l’échelle :
Le postulat d’Euler et de Cauchy stipule qu’il existe sur toute surface de coupe un champ de
vecteurs contraintes f de nature semblable aux tractions de surface, tel que l’ensemble des forces
élémentaires f.dA assure la transmission globale des forces s’exerçant d’un fragment à l’autre.
Le tenseur f se décompose en une force σ normale à la surface et une force τ située dans le plan
de l’élément de surface. On appelle la composante σ la contrainte normale et la composante τ la
contrainte tangentielle du vecteur contrainte.
6
Fig. 1 Tétraèdre élémentaire de Cauchy.
(fig. 1a) ; alors, avec cette valeur de dh et en égalant les deux expressions de dV, on obtient
Le schéma du tétraèdre isolé est montré à la figure 1(b). La face oblique est soumise au
vecteur contrainte , de composantes , et les trois faces situées dans les plans de coordonnées
aux vecteurs contraintes de composantes σmn. Enfin, le tétraèdre est encore soumis à deux effets
s’exerçant en volume (non représentés sur la figure) : la force de volume de composantes b jdV et
la quantité de mouvement de composantes ajdV.
7
Les effets en volume sont des infiniment petits d’ordre supérieur, qu’on peut négliger. D’ailleurs,
on doit imaginer, que tout se passe au point O, donc que dh 0, et ces effets disparaissent bel et
bien. Il reste
Ces équations sont les formules fondamentales de Cauchy ; elles prouvent que l’état de
contrainte en un point est entièrement défini par la connaissance des composantes des vecteurs
contraintes agissant sur trois plans orthogonaux en ce point, puisque cette information permet le
calcul du vecteur contrainte fj sur une facette d’orientation quelconque ni. Neuf composantes σij
sont nécessaires à définir l’état de contrainte et forment un tenseur du second ordre appelé
tenseur contrainte σij, dont la matrice associée est donnée par . Le caractère tensoriel
Remarques
Les dimensions du tétraèdre tendant vers zéro (dh→ 0), on peut admettre que les grandeurs
(σij,fj . . .) sont constantes ; de plus, les forces devenant concourantes, seule s’applique en fait la
première loi d’Euler, la seconde loi étant identiquement satisfaite.
3. Equations du mouvement
3.1. Brique élémentaire
Hors d’un solide découpons un parallélépipède rectangle, ou brique, élémentaire de côté dxi
parallèles aux axes xi (fig. 2). Sur ce corps isolé agissent des tractions de surface sur les six faces
et deux effets de volume. La figure ne montre que les composantes parallèles à l’axe x 1, par
simplicité.
On remarque que, sur deux faces parallèles, les composantes des contraintes différent de
l’accroissement correspondant. Prenons la composante σ11 par exemple ; en x1, x2, x3 et
8
indépendamment du temps, on a σ 11(x1, x2, x3) ; un rien plus loin sur l’axe x 1, soit en x1 + dx1, x2,
x3, la contrainte vaut σ11(x1 + dx1, x2, x3). La formule de Taylor limitée aux premiers termes
donne
9
Après simplification, l’on obtient
On trouve deux autres équations semblables selon x2 et x3 ; l’ensemble de ces trois équations aux
Contrainte principale : Soit σij le tenseur contrainte caractérisant l’état de contrainte en un point
O d’un solide. L’on se demande s’il existe en ce point certaines facettes auxquelles le vecteur
contrainte serait purement normal. Pour répondre à cette question, il suffit de considérer que
Les solutions non triviales de ce système, linéaire homogène en les cosinus directeurs
s’obtiennent en annulant le déterminant. On est donc ramené au problème de la détermination de
valeurs propres et vecteurs propres du tenseur contrainte. Le tenseur contrainte possède trois
Deuxième invariant :
10
5. Représentation graphique d’un état de contrainte.
5.1. Représentation du tenseur des contraintes : tricercle de Mohr
Le diagramme de Mohr est construit à partir de la connaissance des efforts extérieurs auxquels
est soumis le matériau. Il sert ensuite à déterminer :
En chaque point du plan, il existe une contrainte normale et une contrainte tangentielle.
Il s’agit de la représentation graphique la plus simple d’un état de contrainte (ou de déformation).
Soit un tenseur symétrique, n une direction unitaire et T = σ.n la contrainte sur une facette de
direction n.
11
En supposant que σ1>σ2>σ3.
Hypothèse de travail : On admet dans le cas général que les trois contraintes principales se
classées dans l’ordre suivant : σI>σII>σIII néanmoins, certains auteurs admettent le contraire.
Connaissant les contraintes principales σI, σII, ou σX, σY et l’angle, nous serons en mesure de
déterminer les contraintes normales et tangentielles σI, σII, ou τXY
Etapes de construction :
- Porter dans le repère (0, σ, τ) le cercle de diamètre σI – σII, et de centre désigné par M
- Sur le cercle, à partir de σI tourner d’un angle 2θ dans le sens contraire des aiguilles d’une
montre. La prospection de ce point du cercle sur l’axe de contraintes normales définit σ I,
τxy. En effet, les deux autres côtés du triangle rectangle dont l’hypoténuse est constituée
12
par le rayon passant par ce point sont verticalement la contrainte de cisaillement τ xy et
horizontalement σI – OM
Problème inverse
Etapes de construction :
- Tracer le cercle de centre désigné par M et passant par l’extrémité de τxy lui-
même tracé en partant de l’extrémité de σx. En définitive la quantité
Deuxième cas : Problème pseudo plan (un des trois axes est axe principal)
- On porte dans le repère (0,σ,τ) les points A (σ x ; τxy) et B (σyy ;-τxy) si l’axe Oz est axe
principal par exemple.
- Le diamètre AB du cercle ainsi tracé coupe l’axe des contraintes normales en deux points
qui déterminent σX ou σI, σY ou σII. On vérifiera que si σx>σy alors σX>σY
- A partir de la solution évidente III, on trace le deuxième cercle ayant pour diamètre σ III –
σI ou σIII – σII
- On en déduit le tracé du troisième cercle, courbe enveloppe des deux autres cercles (d’où
le nom de tricercle de Mohr).
13
De ce qui précède on retient que lorsqu’une facette contient une direction principale, l’extrémité
du vecteur contrainte dans le plan de Mohr se déplace sur le cercle dont les extrémités d’un des
diamètres sont les représentations dans ce plan des deux autres contraintes principales. Lorsque
la facette tourne d’un angle θ, l’extrémité du vecteur contrainte se déplace sur le cercle
précédemment défini d’un arc correspondant à un angle au centre égal à -2θ.
De même, il est démontré que : dans la représentation de Mohr, l’extrémité du vecteur contrainte
ne peut se trouver à l’extérieur du cercle bâtit sur les contraintes principales extrêmes (courbe
enveloppe).
Par ailleurs, on note que la contrainte de cisaillement extrême est (σI –σ III)/2
Ces deux valeurs de contraintes extrêmes définissent suffisamment l’état de contrainte si l’on ne
se préoccupe ni des directions des facettes sur lesquelles elles s’exercent ni des valeurs
intermédiaires des contraintes. L’exploitation de cette propriété est commode dans la
représentation des résultats volumineux de calculs réalisés avec des logiciels puissants qui
procèdent par discrétisation du solide.
Pour décrire le comportement d’un milieu continu, il importe de connaitre l’évolution des
différentes grandeurs qui caractérisent ce milieu. L’on s’intéressera notamment à la vitesse, la
température, etc. Ces évolutions peuvent être perçues de deux manières différentes. Il s’agit de la
description lagrangienne et la description eulérienne.
Description Lagrangienne
La première appelée description lagrangienne consiste à suivre la particule dans son déplacement
pour en déterminer ses propriétés dans le temps et l’espace.
Description eulérienne- dérivé particulaire
En ce qui concerne la description eulérienne, elle nous propose de nous placer en un point M
donné de l’espace et d’observer les particules qui y passent ainsi que la variation des grandeurs
physiques locales qu’elles transportent. Les variables descriptives sont donc . Ainsi si l’on
14
s’intéresse à la variation d’une grandeur g au cours du temps on obtient d’après Euler la
formulation .
Trajectoire : La trajectoire d’une particule est l’ensemble des positions qu’elle a occupé au
cours du temps
Ligne de courant : La ligne de courant est une ligne imaginaire continu tangente en chacun de
ses points au vecteur vitesse.
V. Déformation
1. Tenseur gradient du champ de déplacement.
Contrairement à la mécanique des solides, la mécanique des milieux continus nous permet de
prendre en compte les déformations subies par un corps. En effet dans un solide rigide, la
distance entre deux points quelconque ne peut varier avec le temps. Ce qui n’est pas le cas pour
les objets déformables étudiés en mécanique des milieux continus.
En effet la déformation se traduit par une variation de distance, d’angle. Afin de quantifier ces
variations, nous utiliserons des outils tels que le gradient de transformation de green-Lagrange,
le tenseur de dilatation, le tenseur de déformations dont ne dispose pas la RDM par exemple.
2. Transformation de Green-Lagrange et d’Euler Almansi.
Considérons un point P d’un solide quelconque a un instant t. Apres déformation, on note P ’ la
nouvelle position occupe par le point P. Repérons ces deux points par rapport à un point O fixe.
On définit d’abord par u le vecteur déplacement avec
Gradient de la transformation.
15
Le gradient de transformation est un tenseur d’ordre 2 permettant de relier la position
relative de deux particules voisines. Considérons un vecteur à l’instant t, d’extrémité
M0 et N0, devenu à l’instant t+dt, d’extrémité M et N.
D’où
D’où
Transformation d’Euler-Almansi
16
Avec par démonstration similaire on a
3. Petites déformations
L’hypothèse des petites déformations, ou encore petite perturbations suppose que les dispositions
initiales et finales sont très proches, voire confondues et le gradient de déplacement est
également petit. On pourra donc négliger les termes du premier ordre devant l’unité et ceux du
second ordre devant ceux du premier ordre.
On a avec εij<10-2
4. Mesure des déformations
La mesure des déformations s’effectue à l’aide de trois manières différentes :
A l’aide d’un extensomètre avec ou sans contact
Avec des jauges de déformations
Par corrélation d’images
5. Linéarisation du tenseur des déformations
6. Elongation
Considérons un vecteur matériel, initialement de longueur dX oriente par un vecteur directeur
unitaire , alors . Suite à la déformation l’on obtiendra un nouveau vecteur .
On a .
En considérant l’hypothèse des petites perturbations, on approxime la somme dx+dX par 2dX et
De ce fait, et donc
7. Distorsion (glissement)
17
On a
Deuxième invariant :
La représentation du cercle ou du tricercle de Mohr sera fait exactement comme dans le cas du
tenseur de contraintes.
Chacun a déjà observé que les mêmes efforts appliqués à des objets de forme initiale identique
(i.e. donc les mêmes contraintes), ne produisaient pas les mêmes déformations selon les
18
matériaux constitutifs de l’objet. La ≪ réponse ≫ d’un matériau aux sollicitations mécaniques
constitue ce que l’on appelle la ≪ loi de comportement ≫.
L’essai le plus classique demeure l’essai de traction. La courbe de traction présenté en Figure 11
change d’un matériau à l’autre :
o Acier : comportement élastique linéaire, plastique (ductile…)
o Elastomère : élastique non linéaire
o Béton : élastique (linéaire) endommageable
o Céramique / verre : élastique fragile
D’une façon générale, la courbe de traction permet l’identification de différentes propriétés
matériaux (voir Figure 11 et Tableau 1) :
Le module d’Young (pente…..)
Le coefficient de Poisson : rapport des déformations longitudinale et axial ……..
La limite élastique conventionnel Re (ou encore…..)
La limite à rupture Rm
Tableau 1 :
Bien évidemment la relation unidimensionnelle qui donne σ =εE est insuffisante pour faire le
lien entre l’état de contrainte tridimensionnelle caractérisé par le tenseur des contraintes et l’état
de déformation tridimensionnelle caractérisé par le tenseur des déformations.
19
E : représente le module de young
ν: Le coefficient de poisson compris entre 0 et 0,5
α: Le coefficient de dilatation thermique
δT : La différence de température
Loi de Gabriel LAME
La loi de LAME permet contrairement à celle de HOOKE, d’exprimer la contrainte en
fonction de la déformation. Ceci à partir de la formule
σ́ =2 μ έ + λtr ¿
µ: est le premier coefficient de LAME
λ : est le second coefficient de LAME
Β: est un coefficient de contrainte thermique
On a
υE
* λ=
(1+υ)(1−2υ )
E
* μ=
2(1+ ν)
µ(3 λ+ 2 μ)
* E=
λ+μ
λ
* ν=
2 ( λ+ μ )
Coefficients de LAME de quelques matériaux
Matériau ν E µ K
Acier 0.3 205000 78800 170800
Aluminium 0.33 70000 26300 68600
Verre 0.22 60000 24600 35700
ordinaire
Béton 0.2 30000 12500 16667
Plomb 0.45 17000 5860 56700
Plexiglas 0.36 3000 1100 3570
Caoutchouc 0.5 2 0.67 1280
20
*de plan moyen situé dans (x,y)
* d’épaisseur t constante, mais petits vis-à-vis des dimensions mesurées selon x et y
(paroi mince) soumise des forces,
*agissant parallèlement au plan (x,y),
*constantes dans le sens de l’épaisseur
Les composantes σ z , τ xy , τ yz des contraintes sont nulles sur les deux faces z=± t /2 .
Sur tout plan parallèle à (x,y), ces composantes ne peuvent prendre que des valeurs très faibles et
l’on ne commet pas d’erreur sensible en affirmant qu’elles sont nulles.
σ z ≅ 0 τ xy ≅ 0 τ yz ≅ 0
Semblablement, les trois composantes non nulles (tenseur plan)
[ ]
σ x τ xy
τ yx σ y
(τ xy=τ yx )
21
Toutes les tranches d’épaisseur t de ce solide sont dans le même état et se déforment dans leur
plan moyen, parallèle au plan (x,y). Il en résulte
ε z =0 ε xz=0 ε yz =0
Les autres composantes de la déformation et les déplacements (u) sont constants le long de z et
se déplacent dans le plan moyen pour chacune des tranches d’épaisseur t.
L’application de la loi de Hook donne
σ z =υ( σ x + σ y )
1+ν
ε x=
E
[ (1−ν ) σ x −υ σ y ]
1+ν
ε x=
E
[ (1−ν ) σ y −υ σ x ]
1
ε xy = τ xy
G
De ce qui précède, les équations nous permettant de résoudre les problèmes d’élasticité sont les
suivantes :
1-) Equations cinématique
1
ε ij= (ui , j +u j , i)
2
u=u
2-) Equations d’équilibre
σ i , j =σ j ,i
3-) Equations de comportement
σ́ =2 μ έ + λtr ¿
22
4 4 4
∂ Φ ∂ Φ ∂ Φ
ΔΔΦ= 4
+2 2 2
+ 4
=0
∂ x1 ∂ x1 ∂ x2 ∂ x2
Une fois la fonction d’Airy Φ trouvée l’on retrouve les contraintes à partir des relations suivantes
2
∂Φ
σ 11= 2
∂ x2
∂2 Φ
σ 22=
∂ x 12
2
−∂ Φ
σ 12=
∂ x1 ∂ x2
Dans cette partie, nous résoudrons des problèmes de manière à illustrer les techniques de
résolutions.
Résolution : Si le cylindre est suffisamment long, il est raisonnable de faire l’hypothèse de l’état
plan de déformation. Il est également tout indiqué de choisir des coordonnées cylindriques, le
vecteur ez coïncidant avec celui du cylindre. Par raison de symétrie, le déplacement d’un point
quelconque ne peut être que radial et indépendant de θ et z :
u⃗ =ur (r ) ⃗e r
On en déduit par la formule du rotationnel en coordonnées cylindriques que ⃗ rot u⃗ =⃗0
Les équations d’équilibre en termes des déplacements (Lamé-Navier), donnent :
Lamé-Navier :( λ+ 2 µ )⃗
grad ( ¿ ⃗u )−µ ⃗ rot ⃗u + ⃗f
rot ⃗
[
( λ+ 2 µ )
d 1 d
dr r dr ]( r ur ) +f r =0
En l’absence de force de volume cette équation s’intègre facilement. On obtient
23
C2
ur =C 1 r + uθ =0 u z=0
r
Où C1 et C2 sont deux constantes d’intégrations.
Pour les déterminer, il nous reste à imposer les conditions limites en contrainte. Pour cela, il
faut d’abord calculer les déformations puis les contraintes associées au champ de déplacement.
Les déformations sont la partie symétrique du gradient des déplacements. En utilisant la formule
du gradient d’un vecteur en cylindrique, on obtient
C2 C2
ε rr =C 1− 2 ε θθ =C1 + 2 ε zz =ε rθ =ε rz =ε θz =0.
r r
Il n’y a donc pas de déformation de cisaillement, ce qui était évident a priori, vu la symétrie du
Problème. En appliquant la loi de Hooke, il vient
σ rr =
E C1
(
1+ ν 1−2 ν r
C
− 22
)
σ θθ=
E
(
C1 C2
+ 2
1+ ν 1−2 ν r )
2 υE C 1
σ zz =
( 1+ν ) (1−2 ν)
σ rθ ¿ σ rz=¿ σ =0 ¿θz
Fig. 7.1
La condition limite en contrainte s’exprime par
[ ][ ] [ ]
σ rr 0 0 −1 pi
0 σ θθ 0 ∗ 0 = 0 ⇒ σ rr ( r=a )=− pi
0 0 σ zz 0 0
Sur la face extérieure on a
n⃗ =⃗e r ; ⃗f =− pe e⃗ r
[ ][] [ ]
σ rr 0 0 1 − pe
0 σ θθ 0 ∗ 0 = 0 ⇒ σ rr ( r =a )=−pe
0 0 σ zz 0 0
Les deux conditions sur σ rr fournissent les deux constantes. Tous calculs bien faits, on obtient
( 1−2 ν ) ( 1+ν ) 2
∗a pi−b 2 pe
E
C 1= 2 2
b −a
24
1+ν
∗pi− pe
E
C 2=
1/a2−1/b 2
Les contraintes non nulles valent donc
a2 pi−b2 pe pi− pe
σ rr = 2 2
− 2 2 2 2
b −a r / a −r /b
2 2
a pi−b pe pi−pe
σ θθ = 2 2
+ 2 2 2 2
b −a r / a −r /b
2 2
a pi−b pe
σ zz =2 υ 2 2 …..
b −a
Fig. 7.2
Pour le déplacement ur, on trouve enfin
ur =
1
2 2
2 µ(b −a )[ ]
( 1−2 ν ) ( a2 pi−b 2 pe ) r + a2 b ²( pi− pe)
1
r
Cet exemple a permis d’illustrer l’approche en déplacement qui part d’une forme du champ de
déplacement et impose toutes les conditions sur ce champ.
Remarques :
– Les contraintes dans la section du cylindre, σ rr et σ θθ sont indépendantes des constantes
élastiques. En clair, que le cylindre soit en plexiglas ou en acier ces contraintes seront les
mêmes2. La contraintes σ zz , les déformations et déplacements dépendent elles par contre des
constantes élastiques.
– Pour obtenir les résultats correspondants à l’état plan de contrainte, il suffit de poser σ zz et
d’effectuer les substitutions (6.75). Celles-ci ne modifient pas les contraintes σ rr et σ θθ
puisqu’elles sont indépendantes des constantes élastiques. Enfin, la déformation ε zz se calcule par
−ν
ε zz = ( ε + ε ).
1−ν 11 22
– Si l’épaisseur du cylindre est faible devant le rayon moyen R = (a+b)/2, on obtient au premier
ordre les contraintes suivantes en état plan de déformation :
σ rr ≃0 σ θθ = pR/e σ zz =νpR/e ur =( 1−ν )( 1+ ν ) p R2 /( Ee)
où p= pi−pe. Ces formules simplifiées permettent notamment de déterminer rapidement les
contraintes dans la paroi d’une chaudière cylindrique sous pression.
25
Résolution : Cette exemple illustre l’utilisation d’une fonction de contrainte d’Airy. Considérons
une fonction d’Airy de la forme
f =C1x2+C2xy+C3y2
où C1, C2, C3 sont des constantes à déterminer. Cette fonction d’Airy est biharmonique. Les
contraintes correspondantes valent
sxx = 2C3 syy = 2C1 sxy = −C2
Il reste à imposer les conditions limites en contrainte
– Sur la face EF :n⃗ =⃗e x , ⃗f =σ ⃗e x
[ ][] []
2 C3 −C 2 0 1 σ
σ
⟹ −C 2 2 C1 0 ∗ 0 = 0 ⟹C 3= ,C 2=0
2
0 0 0 0 0
[ ][ ] []
2 C3 −C 2 0 −1 σ
σ
⟹ −C 2 2 C1 0 ∗ 0 = 0 ⟹ C 3= ,C 2=0
2
0 0 0 0 0
– Sur la face DE : n⃗ =−⃗e y , ⃗f =0
[ ][ ] []
2 C3 −C 2 0 0 0
⟹ −C 2 2 C1 0 ∗ −1 = 0 ⇒ C1=0 ,C 2=0
0 0 0 0 0
[ ][] []
2 C3 −C 2 0 0 0
⟹ −C 2 2 C1 0 ∗ 1 = 0 ⇒ C1 =0 ,C 2=0
0 0 0 0 0
26
Si les faces avant et arrière du barreau sont libres, on est en état plan de contrainte. les
déformations sont données par
exx = s/E eyy = ezz = −ns/E
Enfin, pour obtenir les déplacements, il faut intégrer les relations déformations-déplacements qui
s’écrivent ici
exx = ux,x eyy = uy,y exy = 1/2(ux,y+uy,x)
Les deux premières donnent, respectivement
où f (y) et g(x) sont des fonctions quelconques de y et x respectivement. En reportant (7.28)
dans la troisième équation de (7.27), il vient
f (y),y + g(x),x = 0 (7.29)
d’où
f (y),y = c g(x),x = −c (7.30)
où c est une constante arbitraire. Intégrant (7.30), et reportant dans (7.28), on trouve
…….. (7.31)
où a et b sont également des constantes arbitraires. Les déplacements ne sont déterminés qu’à un
mouvement de corps rigide près, représenté par les fonctions f (y) et g(x). Les constantes a et b
représentent une translation et c une rotation. Les constantes a, b, c ne peuvent être déterminées
qu’en imposant trois conditions d’appui adéquates.
Voici un certain nombre de conditions d’appui valides :
– ux = uy = uy,x = 0 en (0,0) : cela fixe le point A et empêche toute rotation autour de ce point.
– ux = uy = 0 en (0,0) et uy = 0 en (L,0) : cela fixe le point A et empêche le mouvement du point B
selone⃗ y .
– ux = uy = 0 en (0,0) et ux = 0 en (0,−h) : cela fixe le point A et empêche le déplacement du point
D selon e⃗ x .
Voici, par contre, un certain nombre de conditions d’appui non valides car elles ne fixent pas
complètement les modes rigides ou empêchent le corps de se déformer.
– ux = uy = 0 en (0,0) et ux = 0 en (L,0)
– ux = uy = 0 en (0,0) et uy = 0 en (0,−h)
– ux = uy = 0 en (0,0) et ux = 0 en (L,−h)
– ux = uy = 0 en (0,0) et uy = 0 en (L,−h)
Notons que qu’elles que soient les conditions d’appui valides choisies, celles-ci ne modifient en
rien les déformations et contraintes à l’intérieur du barreau.
Bibliographe
Mécanique des milieux continus Nicolas MOES
Mécanique des milieux continus-2017/18 Éric BLOND
Polycopie de mécanique des milieux continus élasticité linéaire Éric RINGOT
Université Paul SABATIER
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Mécanique des milieux continus note de cours Pierre C. DAUBY Université de
liège janvier 2007
Analyse des structures et milieux continus mécanique des solides de François
Frey Ecole polytechnique fédérale de Lausanne
28